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Mathématiques

arabes
le corps des mathématiques préservé et
avancé sous la civilisation islamique
entre environ 622 et 1600

Dans l'histoire des mathématiques, on


désigne par mathématiques arabes les
contributions apportées par les
mathématiciens du monde musulman
jusqu'au milieu du xve siècle.
Une page du traité d'al-Khwarizmi,
Kitab al jabr wa'l muqabala.

Les sciences arabes, et en premier plan,


les mathématiques, se développent dans
les califats établis au Moyen-Orient, en
Asie centrale, en Afrique du Nord, en
Espagne et, au viiie siècle, dans le Sud de
la France. Les textes sont écrits en arabe,
qui était une des langues des sciences et
de la culture à cette époque, d'où l'emploi
des termes de « sciences arabes » et de
« mathématiques arabes », cela sans
considération de la langue maternelle
des savants et quelles que puissent être
leurs origines ethniques ou leur religion.

Les mathématiques arabes se sont


constituées par assimilation des
mathématiques grecques ainsi que des
mathématiques indiennes. Elles ont
également été influencées par les
mathématiques chinoises et
babyloniennes avant de connaître un
développement propre. C'est
principalement par leurs traductions en
arabe et leurs commentaires que
l'Europe prit connaissance des ouvrages
des mathématiciens grecs. De récentes
recherches ont démontré que beaucoup
d'idées, qu'on pensait nées dans l'Europe
du xvie, xviie ou xviiie siècle, étaient déjà
présentes dans les mathématiques
grecques ou furent développées par des
mathématiciens arabes, mais certaines
n'eurent pas de suite.

Histoire
Article connexe : Liste des
mathématiciens arabo-musulmans.

L'islam connaît dès sa naissance au


viie siècle une rapide progression. En un
siècle, les territoires musulmans
s'étendent d'Espagne jusqu'en Perse[1].
La conquête des territoires contre
l'empire byzantin conduit à la prise de
Damas, l'invasion de la vallée
mésopotamienne et la prise d'Alexandrie
en 641. Par ces conquêtes l'empire
musulman prend connaissance du savoir
grec et indien.

Puis durant un siècle, des luttes internes


aboutissent à la création, vers la fin du
huitième siècle après la chute des
Omeyyades, de trois entités politiques
différentes : Abbassides à l'est, Idrissides
au Maroc et Omeyyades de Cordoue. Ce
schisme explique en particulier
l'existence de plusieurs graphies pour les
chiffres dit arabes : 0,1,2,3,4,5,6,7,8,9 :
utilisés à Fès et à Cordoue et
٠,١,٢,٣,٤,٥,٦,٧,٨,٩ : utilisés à Bagdad.
Fès, la capitale culturelle et spirituelle du
Maroc, abrite Quaraouiyine,
l'établissement éducatif considéré de
nos jours comme étant le plus ancien
dans le monde encore en activité[2].

Érudits dans une bibliothèque


abbasside (illustration de Yahya ibn
Vaseti dans le Maqama of Hariri).

Bagdad, ville créée par les califes


abbassides pour servir de capitale de
l'Empire, devient très vite un centre
culturel avec notamment la création
d'une Maison de la sagesse sous le règne
du calife Al-Mamun (début du ixe siècle).
Un grand programme de traduction y est
entrepris, d'abord de persan en arabe
puis de sanskrit ou de grec en arabe[3].
Les Arabes établissent des contacts
avec les Romains byzantins de
Constantinople, et les califes arabes
achètent les manuscrits grecs
notamment les Éléments d'Euclide (qui
seront traduits par Al-Hajjaj[4]) et la
Grande composition mathématique de
Ptolémée connue sous le nom
Almageste qui donne lieu à plusieurs
traductions dont celle d'Al-Hajjaj et celle
de Thabit ibn Qurra[5]. Deviennent
également accessibles et traduits en
arabe des ouvrages tels que les Coniques
d'Apollonius, De la sphère et du cylindre
d'Archimède, l’Arithmetica de Diophante
(traduit par Qusta ibn Luqa[6]), le Traité
sur les miroirs de Dioclès, les Travaux sur
la mécanique de Pappus d'Alexandrie
ainsi que les traités de Héron
d'Alexandrie. Les mathématiciens arabes
traduisent aussi des textes sanskrits
d'astronomie et de mathématiques
indiennes comme le Surya Siddhanta et le
Brahma Sphuta Siddhanta (traduits par
Muhammad al-Fazari), le Khandakhayaka
de Brahmagupta[7] et l'Aryabhatiya
d'Aryabhata.

Parmi les membres de la Maison de la


Sagesse, on compte le mathématicien
persan Al-Khwarizmi. Deux de ses traités
ont eu un impact considérable sur les
mathématiques européennes au
xiie siècle. Le premier, dont seule la
traduction latine a été conservée,
transmet la numération décimale. Le
second traité, Kitab fi'l-jabr wa'l-muqabala
(Livre sur la restauration et la
confrontation) traite de manipulations
sur les équations. L'algèbre, nouvelle
discipline des mathématiques,
continuera de s'épanouir avec la
civilisation islamique. On peut également
citer les frères Banu Musa et Thābit ibn
Qurra (algèbre, traduction de Nicomaque
et révision des Éléments d'Euclide, mise
en place de méthodes infinitésimales
pour le calcul d'aire, astronomie,
trigonométrie, théorie des nombres)[8].

Les mathématiques arabes sont


particulièrement florissantes durant les
xe et xie siècles[9], période durant laquelle
de nombreux mathématiciens
approfondissent les différentes branches
des mathématiques : Abu l-Wafa
(traducteur, algèbre, arithmétique,
trigonométrie, géométrie) , Abu Nasr
Mansur (trigonométrie) , Abu Kamil
(algèbre), al-Battani (trigonométrie), al-
Karaji (algèbre), Ibn al-Hayttam connu
sous le nom d'Alhazen (algèbre,
géométrie, optique) , Omar Khayyam
(algèbre, géométrie) , Sharaf al-Dīn al-
Tūsī (algèbre)

Le premier déclin des sciences arabes


commence au xiie siècle à la suite de
conflits divisant le monde musulman,
mais il existe cependant encore des
mathématiciens de renom au-delà de
cette période parmi lesquels on peut
citer Nasir al-Din al-Tusi au xiie siècle
(géométrie), puis al-Kashi au xve siècle
(arithmétique, algèbre, analyse
numérique). Après ce dernier
mathématicien, le nombre de
contributions aux mathématiques
médiévales par des mathématiciens
arabes devient négligeable[10]. L'influence
d'Algazel sur ce déclin a été présentée
comme déterminante par Neil deGrasse
Tyson dans sa conférence sur l'âge d'or
islamique[11].

Nombre : écriture, calcul,


nature

Écriture

Plusieurs systèmes de numération ont


coexisté dans le monde arabe médiéval.

On trouve en effet un système de


numération décimal multiplico-additif où
les 9 unités, les 9 dizaines, les 9
centaines et le millier sont identifiés par
28 lettres de l'alphabet arabe pris dans
un certain ordre, le jummal. Un nombre
comme 3854 s'écrit alors, à l'aide de cinq
lettres, comme 3 fois 1000 plus 800 plus
50 plus 4. Ce système de numération
semble avoir des sources syriaques, il
permet en théorie d'écrire tous les
nombres mais semble n'avoir pas été
utilisé pour des grands nombres pour
lesquels on préfère l'écriture
sexagésimale. Ce système de
numération est associé à un système de
calcul mental appelé calcul digital. Dans
ce système de numération il n'existe que
8 types de fractions : 1/2, 1/3, ..., 1/9, les
autres s'exprimant par produit ou somme
de fractions de ce type. Les fractions
dont le dénominateur comporte un
facteur premier différent de 2, 3, 5, 7 sont
appelés des fractions sourdes c'est-à-
dire inexprimables dont on cherche à
fournir une valeur approchée[12].

On trouve également, principalement


dans les écrits astronomiques, le
système de numération sexagésimal des
Babyloniens qui semble atteindre le
monde arabe par la voie syriaque ou
persane[13].

Généalogie de la numération
indienne.
Un dernier système va remplacer peu à
peu les deux précédents. C'est le
système décimal positionnel d'origine
indienne constitué de neuf chiffres et du
zéro. Un des premiers écrits arabes le
décrivant est le livre sur le Calcul indien
d'al-Khwarizmi dont il ne reste qu'une
version latine incomplète[14]. Cet ouvrage
présente le système de notation, celui
des fractions (fractions indiennes ab⁄c,
décimales et sexagésimales) ainsi que
les techniques opératoires (addition,
soustraction, duplication, division par
deux, multiplication, division, racine
carrée). Un ouvrage postérieur d'al-
Uqlidisi décrit également cette
arithmétique et fait une étude comparée
des trois arithmétiques (indienne,
sexagésimale, digitale). C'est également
lui qui perfectionne l'usage de la fraction
décimale, utilisant un séparateur pour
distinguer la partie entière de la partie
décimale[15]. Le calcul indien se répand
ensuite dans tout le monde arabe avec
des graphies différentes en Occident et
en Orient.

Calculs

Le calcul digital est un système de calcul


mental que l'on trouve dans l'empire
byzantin et dans l'empire arabe,
probablement issu du monde
commercial. Il utilise les articulations
des doigts pour stocker des valeurs
intermédiaires et porte également le nom
d'arithmétique des nœuds (ou hisāb al-
'uqūd). Les méthodes sont simples
concernant les additions et les
soustractions mais elles se compliquent
pour les autres opérations. Il a fait l'objet
d'écrits dont le plus ancien en langue
arabe est celui d'Abu al Wafa al-
Buzjani[16] mais disparaît peu à peu avec
le développement du calcul indien.

Multiplication arabe sur tablette de


sable. La multiplication s'effectue par
les poids forts et les résultats
intermédiaires sont effacés.
 

Multiplication par jalousies.

Le calcul indien apporte une amélioration


significative en particulier concernant la
multiplication, l'addition, et l'extraction de
racine carrée. Selon la tradition indienne,
les calculs s'effectuaient sur une tablette
de sable où les calculs intermédiaires
étaient effacés au fur et à mesure. Sous
l'impulsion de mathématiciens arabes, ce
système est progressivement mais
lentement remplacé par des calculs avec
encre et papier permettant de conserver
et contrôler les résultats
intermédiaires[17]. Ainsi la méthode des
maisons (ou multiplication par jalousies)
est déjà présente dans l'ouvrage d'al-
Uqlidisi[18]. Les méthodes d'analyse
numérique développées à partir du
xie siècle[19] permettent également de
trouver des valeurs approchées de plus
en plus précises pour les calculs de
racines (carrées, cubiques, etc.).
L'astronome et mathématicien perse Al-
Kashi a marqué, en calculant 16
décimales de π, une étape dans la
succession des records, depuis les 3
décimales calculées par Archimède.

Les livres d'arithmétique présentent


également des techniques de calculs des
nombres figurés ( nombre polygonaux,
nombres pyramidaux), des séries
arithmétiques et géométriques, des
sommes des carrés, des cubes ou des
puissances quatre des premiers entiers.
On trouve une partie de ces travaux dans
des sources indiennes ou grecques, mais
le traitement de ces calculs par Ibn Tahir,
l'andalous al-Umawi  (en) (xve siècle) et al-
Kashi semble être original et leurs
travaux permettent d'en faire un tout
cohérent et exploitable[20].

Nature

Si l'on appelle nombre l'objet sur lequel


se porte le calcul, on peut noter durant
ces siècles, une évolution concernant le
statut du nombre.

On trouve chez al-Khwarizmi comme


chez les auteurs indiens des règles
opératoires concernant le zéro mais
uniquement en tant que symbole dans la
numération décimale[21].

Le nombre négatif est également présent


dans les coefficients de polynômes. Cela
conduit al-Samaw'al à exposer des règles
de signes identiques à celles existant
dans les mathématiques indiennes[22]
mais le résultat du calcul, ou la solution
de l'équation reste dans le domaine des
nombres positifs[23].
L'évolution la plus importante se trouve
dans le traitement des quantités
irrationnelles qui dès le xe siècle se
voient qualifiées de nombre (« adad »), le
nombre rationnel étant « al-adad al-
muntica » et l'irrationnel «al-adad al-
summa »[24]. On assiste à une
arithmétisation des grandeurs
géométriques. Des règles opératoires
sont données concernant les irrationnels
quadratiques (a ± √b où a et b sont des
rationnels et où b n'est pas le carré d'un
rationnel) et biquadratique (racine carrée
d'irrationnels quadratiques). Ainsi Abu
Kamil donne-t-il la règle opératoire
suivante sur la somme de deux
irrationnels quadratiques[25] :
Ces irrationnels interviennent, ainsi que
les nombres négatifs, chez Abu Kamil
comme coefficients dans des équations
au même titre que les entiers ou les
rationnels. Les irrationnels issus de
racines cubiques ou de racines n-ièmes,
sont calculés de manière approchée et
ces approximations sont utilisées dans
d'autres calculs pour construire des
tables trigonométriques ou approcher
π[26]. La question sur la nature des
nombres et, en particulier, sur le statut à
accorder au quotient de deux grandeurs
incommensurables est posée par des
mathématiciens du xie siècle, al-
Khayyam et Ibn Muʿādh qui concluent sur
son statut de nombre[27].

Algèbre

Al-jabr al-muqabala

Version arabe.

Version anglaise (traduction de Fredrick Rosen).

Pages du traité d'al-Khwarizmi.


Entre 813 et 830[28], al-Khwarizmi écrit
son traité Kitab al-jabr wa al-muqabala
(abrégé du calcul par la restauration et la
comparaison) dans lequel il présente les
techniques de résolution des équations
du premier et second degré. Il
commence par définir les objets de son
étude : les nombres, l'inconnue (al-shay,
la chose), son carré (al-māl, le trésor ou
le bien), l'inconnue est aussi désignée
comme la racine du bien (jidhr)[29]. Il
présente ensuite les six situations
canoniques auxquelles on peut se
ramener. L'exposé d'al-Khwarizmi est
entièrement rhétorique et ne fait appel à
aucune écriture symbolique mais ses six
situations peuvent se résumer en
langage moderne dans ces 6 équations :

avec a, b, c des nombres entiers ou


rationnels positifs.

Pour chacune d'entre elles, il présente


une méthode de résolution dont il
démontre la validité par des
raisonnements géométriques à l'aide
d'aire de rectangles, de carrés et de
gnomons. Les solutions ne sont
cherchées que dans les nombres
positifs[30]. Il étudie la condition
d'existence de solutions pour l'équation
de type 5 (4ac inférieur à b²) et présente
les deux solutions de cette équation
quand elles existent[31].

Il montre également comment se


ramener à ces six situations canoniques
à l'aide de la technique de restauration
(ajouter une même quantité aux deux
membres de l'égalité pour combler un
trou) et de comparaison (supprimer une
même quantité présente dans les deux
membres de l'équation). Il définit
également quelques règles élémentaires
de calcul sur des expressions
comportant son inconnue par exemple le
développement de (a+bx)(c+dx)[32].
Suivent ensuite de nombreux problèmes
pratiques de commerce, d'arpentage ou
d'héritage[33].

Le sujet n'est pas nouveau. Il existe dans


les mathématiques babyloniennes et
indiennes des procédures de résolution
de problèmes du premier et du second
degré. Les termes même d'al-jabr et al-
muqabala étaient déjà utilisés pour
désigner des techniques de calcul[34]. On
peut même citer deux contemporains
d'Al-Khwârizmî écrivant parallèlement sur
le même sujet (Ibn Turk et Abu Bakr[35]).
Les mathématiques grecques avaient
déjà résolu des problèmes du second
degré à l'aide de manipulations
géométriques. Enfin, Diophante, dont les
Arithmétiques n'étaient pas connues d'Al-
Khwârizmî[36], étudie de nombreux
problèmes comportant plusieurs
inconnues et leur carré ou leur cube et
met en place une rédaction syncopée
mélangeant rhétorique et un embryon
d'écriture symbolique[37]. Le mérite d'al-
Khwarizmi est d'avoir su présenter
l'ensemble dans un tout cohérent et
exhaustif, alliant technique et
démonstration[38]. L'exposé d'une théorie
des équations avec un nom, des objets,
des outils, des preuves et des
applications en fait une discipline à part
entière[39]. Le lieu de naissance de
l'algèbre est un sujet controversé[40] mais
l'œuvre d'al-Khwarizmi contribue à en
faire une discipline propre exploitable
propice à son épanouissement[41].

Le travail d'al-Khwarizmi est développé


par ses successeurs : Thābit ibn Qurra
travaille sur la traduction géométrique
des équations, Abu Kamil en augmente le
degré et prend ses coefficients dans les
nombres irrationnels[42]. Lorsqu'en 870,
Qusta ibn Luqa traduit les Arithmétiques
de Diophante, c'est le vocabulaire mis en
place par al-Khwarizmi qu'il emploie[6].

Équation de degré trois

Article détaillé : équation cubique.


 

Résolution de l'équation x3 + ax = b selon la


méthode d'Omar Khayyam. AB2 = a, AC × AB2
= b, ABmn est un carré. Le demi-cercle de
diamètre [AC] rencontre la parabole, de
sommet A, d'axe (AB) perpendiculaire à (AC)
et passant par m, en D. Le point D se projette
orthogonalement sur [AC] en E. La distance
AE est solution de l'équation.

Le nouvel outil est mis au service de la


résolution de problèmes classiques de
l'antiquité comme la duplication du cube,
la trisection de l'angle, la construction de
l'heptagone régulier et le découpage de
la sphère selon une proportion donnée.
Ces problèmes se ramènent à une
équation de degré trois. Les
mathématiciens arabes recherchent des
méthodes générales de résolution par
radicaux, mais c'est un échec[43].
Une autre voie est également explorée,
plus fructueuse : la résolution des
équations de manière approchée comme
intersection de deux coniques. La
méthode était déjà employée pour
certaines équations par Apollonius dans
ses Coniques[44]. Cette voie est étudiée
par de nombreux mathématiciens arabes
parmi lesquels al-Khazin, al-Quhi, Abu al-
Jud Ibn al-Laith, al-Shanni, al-Biruni etc.
L'apport décisif est celui d'al-Khayyam,
qui en fait une étude systématique,
classant les équations selon le signe de
leurs coefficients, exhibant une solution
positive, si elle existe, comme
intersection de deux coniques et
recherchant une valeur approchée de
celle-ci[45]. Son travail est approfondi par
Sharaf al-Dīn al-Tūsī, qui démontre que
les solutions peuvent être obtenues
comme intersection de deux coniques
prises parmi parabole, hyperbole
équilatère et cercle. Al-Tusi s'affranchit
des contraintes d'homogénéité,
s'intéresse également au nombre de
solutions positives, ramène l'équation à
la forme f(x) = c et discute du nombre de
solutions selon la valeur du maximum
pris par la fonction. Pour déterminer le
maximum, il utilise la dérivée formelle du
polynôme f sans cependant expliquer ce
qui l'a conduit à inventer cette dérivation.
Il utilise également cette dérivée formelle
et des changements de variable affines
dans le calcul d'une valeur approchée de
la solution[46].

« Algèbre » des polynômes

Un siècle et demi après al-Khwarizmi, al-


Karaji entreprend d'appliquer les
techniques de calcul du système décimal
aux polynômes[47], plus exactement aux
expressions que l'on écrit aujourd'hui
sous la forme:

par analogie avec l'écriture des nombres


décimaux:
Selon son successeur al-Samaw'al, il
aurait démontré la formule du binôme
jusqu'à la puissance 12 et indiqué que la
formule pouvait se prolonger
indéfiniment avec la règle de constitution
des coefficients qui porte aujourd'hui le
nom de formule du triangle de Pascal[48].

C'est un des premiers exemples de


démonstration utilisant une sorte
d'induction de type fini[49].

Son travail est poursuivi et approfondi


par al-Samaw'al qui donne les règles de
calcul sur les monômes, les règles de
divisibilité d'un polynôme par un autre et
présente des techniques
d'approximations d'un quotient de deux
polynômes ou d'une racine carrée d'un
polynôme en utilisant les exposants
négatifs[49]. Il présente également les
polynômes sous la forme synthétique
d'un tableau contenant les coefficients
des monômes rangés suivant leurs
puissances décroissantes[50]. Il pose en
outre une réflexion sur les exposants
fractionnaires et en présente des règles
de calcul[49].

En Occident arabe, la perte de


manuscrits ne permet pas de définir avec
précision les apports de chacun mais on
sait que cette branche de l'algèbre était
enseignée dans les universités
andalouses encore au xive siècle[51].
C'est aussi dans l'Occident arabe, au
Maghreb plus précisément, que l'on
trouve trace au xive siècle (chez Ibn
Qunfudh, Al-Qalasadi et Ibn Ghazi al-
Miknasi  ), et même dès le xiie siècle[52],
(en)

d'un symbolisme algébrique touchant


tant le calcul que les polynômes et les
équations, symbolisme qui semble
apparaitre sous cette forme élaborée
pour la première fois et serait une
originalité des mathématiques de cette
région[53].
Analyse indéterminée

L'algèbre est également mise au service


de l'analyse indéterminée rationnelle,
appelée aussi analyse diophantienne
rationnelle. Celle-ci consiste à trouver, si
elles existent, les solutions rationnelles à
un problème comportant plus
d'inconnues que d'équations. L'étude de
ce type de problème intervient très tôt
dans les mathématiques arabes : avant
Abu Kamil qui est, semble-t-il, le premier
à distinguer entre problème déterminé et
problème indéterminé et avant la
traduction des Arithmétiques de
Diophante par Qusta Ibn Luqa[54]. Abu
Kamil s'intéresse principalement aux
problèmes du second degré et aux
systèmes linéaires[55]. Il résout par
exemple l'équation ax – x² + b = y² par
changement de variable affine à
coefficients rationnels et en précise les
conditions d'existence[56]. Dans le cadre
des systèmes d'équations, il utilise le
principe d'élimination par substitution[57].
La traduction du traité de Diophante
donne une forte impulsion à ce type de
recherche, qui prend le nom de al-
istriqa[58]. Al-Karaji consacre à ce sujet un
traité aujourd'hui perdu, mais dont on
trouve la trace dans deux autres de ses
traités al-Badi et al-Fakhri. Il reprend et
approfondit les problèmes présentés par
Abu Kamil et par les livres II, III et IV des
Arithmétiques pour en faire une étude
systématique[59]. Son travail est prolongé
par ses successeurs al-Samaw'al, al-
Zanjani, Ibn al-Khawwam et Kamāl al-Dīn
al-Fārisī et l'analyse indéterminée devient
un chapitre intégré dans tout traité sur
l'algèbre[60].

Analyse numérique
Pour résoudre numériquement des
équations, les mathématiciens arabes
mettent en place des méthodes dont
certaines sont issues des
mathématiques grecques ou indiennes
comme l'extraction de la racine carrée ou
de la racine cubique. Le principe consiste
à déterminer successivement les chiffres
d'une solution en utilisant la propriété
suivante : si X est une valeur approchée
d'une solution de l'équation f(x) = N et si
on pose x = X + y et g(y) = f(X+y) – f(X)
alors x est une solution de f(x) = N si et
seulement si y est solution de g(y) = N –
f(X).

Ainsi, pour trouver la solution positive de


l'équation f(x) = N où f(x) = x3 + 6x et N =
5 178 755, on cherche le plus grand
entier a tel que f(100a) ≤ N, on trouve a =
1 qui donne le chiffre des centaines de la
solution. On pose alors g(y) = f(100+y) –
f(100) et N1 = N – f(100) pour résoudre
l'équation g(y) = N1. On cherche le plus
grand entier b tel que g(10b) ≤ N1, on
trouve b = 7 qui est le chiffre des
dizaines de la solution. On pose enfin
h(z) = g(70+z) – g(70) et N2 = N1 – g(70)
pour résoudre l'équation h(z) = N2. On
cherche le plus grand entier c tel que h(c)
≤ N2, on trouve c = 3 qui est le chiffre des
unités de la solution. Comme h(3) = N2,
on sait que 173 est la solution exacte de
l'équation.

Cette méthode est utilisée au xe siècle


par Kushyar Ibn Labbān  (en) et Ibn al-
Hayttam pour l'extraction de la racine
carrée et de la racine cubique[61] puis au
xiie siècle pour la racine n-ième. Pour
calculer g(y), les mathématiciens arabes
avaient à leur disposition la formule du
binôme mais il est aussi possible
d'utiliser des techniques analogues à la
méthode de Ruffini-Horner, comme le fait
Sharaf al-Din al-Tusi dans la résolution
numérique de l'équation de degré 3[62].

Lorsque la racine n'est pas entière, une


approximation traditionnelle est donnée
mais le développement de la théorie des
fractions décimales par al-Karaji et al-
Samaw'al au xiie siècle permet de trouver
alors des approximations décimales
aussi fines que l'on veut de la racine
irrationnelle[63].

Une autre méthode utilisant la propriété


du point fixe attractif est employée
tardivement au xve siècle chez al-
Kashi[64] et au xviiie siècle par Mirza al-
Isfahani[65]. En mettant l'équation sous la
forme x = f(x), les approximations
successives de la solution sont les
éléments de la suite définie par : x0 est
une première approximation et xn+1 =
f(xn).

Le désir d'améliorer la précision des


tables trigonométriques pousse les
mathématiciens arabes à affiner les
méthodes d'interpolation. L'interpolation
affine était déjà connue des Grecs et la
traduction du Khandakhadyaka de
Brahmagupta les familiarise avec
l'interpolation quadratique[66]. Une
réflexion est menée pour déterminer la
meilleure interpolation à utiliser,
exploitant les moyennes pondérées et la
vitesse de variation des différences[67], et
faisant éventuellement appel à d'autres
fonctions que les fonctions du premier et
du second degré[68].

Combinatoire
Il existe assez tôt une préoccupation
pour dénombrer de manière organisée
certaines configurations comme
l'expression de la formule de la figure
sécante par Thābit ibn Qurra[69] ou dans
des problèmes d'algèbre. Le nombre de
cas alors ne nécessite pas la mise en
place de formules[70]. Les questions de
dénombrement naissent réellement dans
le domaine de la linguistique où se
posent, dès le viiie siècle avec Khalil Ibn
Ahmad, des questions comme
« Combien de mots de 5 lettres peut-on
former ? » et ces études servent aux
lexicographes et cryptographes[71].

Au xiiie siècle les formules de


dénombrement sont travaillées par Nasir
ad-Din al-Tusi[71] et par Ahmad Ibn
Mun'im qui, dans son Fiqh al-Hisab (La
science du calcul)[72], établit les formules
suivantes[73]:
Nombre de permutations de n
éléments : ;
Nombre de mots de n lettres dont

une est répétée k fois : ;

Nombre de mots de n lettres dont la

ième est répété ki fois : .

Le nombre de combinaisons est étudié,


ce qui donne lieu à la réapparition du
triangle de Pascal non plus associé à la
formule du binôme mais au
dénombrement. Ce travail est poursuivi à
la fin du xiiie siècle et au début du
xive siècle. Kamāl al-Dīn al-Fārisī utilise le
triangle de Pascal pour calculer les
nombres figurés établissant la
formule[74]:
nième nombre figuré d'ordre r :

Ibn al-Banna établit l'égalité[73] :


Nombre de combinaisons de p
éléments pris parmi n :

L'analyse combinatoire devient un


chapitre d'ouvrages mathématiques
comme chez al-Kashi ou fait l'objet,
tardivement, de traités indépendants
comme chez Ibrahim al-Halabi[75],[76].

Théorie des nombres


Il existe dans les mathématiques arabes
une longue tradition d'étude en théorie
des nombres, inspirée par les écrits
d'Euclide, de Diophante et de Nicomaque
de Gérase.

Sur les nombres parfaits, Ibn Tahir al-


Baghdadi énonce une méthode
alternative de génération des nombres
parfaits d'Euclide à l'aide d'une série
arithmétique[77]. Le cas des nombres
parfaits impairs est évoqué et la
recherche d'une réciproque est
entreprise. Ibn al-Haytham propose ainsi
une réciproque partielle[78] sur les
nombres de la forme 2p(2q-1). Les
mathématiciens arabes s'intéressent à
leur répartition, vont jusqu'au 7e nombre
parfait tout en introduisant cependant
des nombres parasites[79] et invalident
l'affirmation de Nicomaque de Gérase[80]
qui en imagine un dans chaque
puissance de 10.

L'étude des nombres amiables traverse


l'histoire des mathématiques arabes et
conduit au développement des
connaissances sur la décomposition en
facteurs premiers et sur les fonctions
somme des diviseurs et nombre de
diviseurs. Thabit ibn Qurra démontre son
théorème : si A (= 3.2n – 1), B (= 3.2n–1 –
1) et C (= 9.22n – 1 – 1) sont premiers
alors 2nAB et 2nC sont amiables. Outre le
couple (220, 284), les mathématiciens
arabes exhibent les couples (17 296,
18 416) et (9 363 584, 9 437 056)[81].

Le travail d'Ibn al-Haytham sur le


problème des restes chinois le conduit à
énoncer le théorème de Wilson sur la
caractérisation des nombres
premiers[82].

En analyse indéterminée entière, les


triplets pythagoriciens sont étudiés[83] et
généralisés aux dimensions supérieures :
al-Sijzi démontre que, pour tout n, il
existe un carré somme de n carrés[84].
Sont également étudiées les équations
de la forme x² ± a = y²[85]. Sur le problème
de Fermat, dans le cas de n = 3 ou n = 4,
les mathématiciens arabes affirment
l'inexistence de solutions sans
cependant réussir à fournir une
démonstration aboutie[86].

Géométrie
Article connexe : Histoire de la
géométrie.

Influencée par les écrits grecs (Éléments


d'Euclide, Coniques d'Appolonius,
Sphériques de Théodose et de Ménélaüs)
et indiens, la géométrie arabe se
développe dans plusieurs directions
(traductions et commentaires,
astronomie et trigonométrie, optique,
problèmes pratiques et théoriques),
utilisant de nouveaux outils (algèbre,
analyse numérique, méthodes
infinitésimales)[87].

Aires, volumes, problèmes


isopérimétriques

Calcul du volume du solide de révolution


engendré par la rotation du triangle
curviligne OAB, où OB est une portion de
parabole d'axe OA, autour de AB[88].
Ibn al-Haytham découpe le solide en n
tranches et encadre le volume de chaque
tranche entre deux volumes cylindriques. Il
calcule ensuite la somme de ces volumes
cylindriques minorant et majorant le volume
du solide à l'aide des formules de Faulhaber
et double à l'infini le nombre de tranches
pour démontrer que .
 

Les formules sur les aires (disque,


formule de Héron, polygones réguliers
inscrits dans un cercle, cône) et de
volumes (sphère, cône), connues des
Grecs et des Indiens sont exposées très
tôt (al-Khwarizmi, frères Banu Musa)[89].
Leurs calculs s'affinent grâce aux
techniques d'analyse numérique. Très tôt
(dès al-Biruni), les mathématiciens sont
convaincus de l'irrationalité de π[90].
D'autres formules sont mises au point
comme le volume des cônes et
pyramides tronqués[91].

Une des originalités des travaux arabes


est le développement de techniques
infinitésimales s'appuyant sur la
méthode d'exhaustion mise en pratique
par Archimède dans La sphère et le
cylindre et La mesure du cercle. Ce
mouvement est initié par les frères Banu
Musa qui comprennent la portée
générale de la méthode d'Archimède et
l'utilisent pour la surface de la sphère.
Leur traité, Sur la mesure des figures
planes et sphériques[n 1], devient un texte
fondamental tant dans le monde arabe,
que dans l'Occident latin, après sa
traduction au xiie siècle par Gérard de
Crémone[92]. Leur disciple et successeur,
Thābit ibn Qurra, poursuit dans la même
voie, calculant l'aire d'une parabole[n 2]
par découpage en trapèzes analogue aux
sommes de Riemann[93]. Il calcule
également le volume de paraboloïdes et
l'aire de l'ellipse. Après lui, on peut citer
Ibrahim ibn Sinan, al-Quhi, Ibn al-
Haytham. Chez ce dernier, on trouve tous
les éléments du calcul d'intégrale par
sommes de Darboux (encadrement, jeu
sur les découpages, erreur rendue aussi
petite que l'on veut). Cependant les
mathématiciens arabes limitent ces
techniques aux aires et volumes qui
peuvent s'exprimer en fonction d'aires et
de volumes connus[94].

Ils s'intéressent aussi aux calculs d'aires


de portions de cercle. Thābit ibn Qurra
calcule l'aire de la partie de cercle limitée
par le côté d'un triangle équilatéral et
celui d'un hexagone régulier inscrits dans
le cercle[91]. Ibn al-Haytham s'intéresse
aux lunules[n 3] et montre la relation entre
leurs aires et la trigonométrie[95].

Le problème des isopérimètres (à


périmètre constant, quelle est la figure
ayant la plus grande aire ?) déjà étudié
par Zénodore et de nombreux
mathématiciens grecs, est repris par les
mathématiciens arabes (al Khazin, Ibn al-
Haytham). Concernant l'espace et le
problème des isépiphanes (à surface
constante, quel est le solide de volume
maximum ?), ils ne peuvent conclure
rigoureusement mais leurs études
conduisent au développement d'une
théorie sur l'angle solide (Ibn al-
Haytham)[96].
Constructions et courbes

Les mathématiciens arabes s'intéressent


également à des problèmes de
constructions dont certains sont des
problèmes classiques des
mathématiques grecques : construction
d'une double proportionnelle, trisection
de l'angle, constructions exactes ou
approchées de polygônes réguliers,
découpage d'un carré en somme de
plusieurs carrés, construction à la règle
et au compas d'écartement constant,
constructions géométriques pour les
instruments astronomiques[97].
0:47

Construction mécanique d'une


hyperbole selon la méthode d'Ibn
Sahl. La règle pivote autour du foyer
F2. Le crayon M, sur la règle s'appuie
sur une corde F1MD de longueur fixe
et dessine une portion d'hyperbole de
foyers F1 et F2.

La résolution des équations de degré


trois, ainsi que l'optique, les poussent à
s'intéresser aux coniques dont ils
étudient les propriétés focales (ibn Sahl)
et pour lesquelles ils imaginent des
mécanismes de construction en continu :
compas parfait d'al-Quhi, mécanismes
avec règle, corde et poulie d'Ibn Sahl[98].
Parmi ces traités, on peut citer le traité
de Thābit ibn Qurra sur les ellipses et
celui d'al-Sijzi sur les hyperboles. D'après
le témoignage d'autres mathématiciens,
il existerait des traités aujourd'hui perdus
sur les courbes obtenues comme
projections de courbes gauches[99].

Transformations et projections

Les mathématiciens arabes ont moins de


réticence que certains mathématiciens
grecs comme Euclide pour utiliser le
mouvement et les transformations en
géométrie[100]. L'homothétie est utilisée
très tôt (Ibrahim ibn Sinan, al-Farabi et
Abu l-Wafa). Ses propriétés sur les
configurations (transformation de
cercles en cercles) sont démontrées par
Ibn-Sinan et al-Quhi. À leur suite, Ibn al-
Haytham étudie les similitudes directes
et démontre qu'elles transforment des
droites en des droites et des cercles en
des cercles. Thābit ibn Qurra et Ibrahim
ibn Sinan utilisent des affinités pour
transmettre des propriétés du cercle à
l'ellipse ou de l'hyperbole équilatère à
l'hyperbole quelconque et démontrent
qu'une transformation affine quelconque
conserve les rapports d'aire[101]. On
rencontre même, chez al-Biruni et Ibn
Sinan, des cercles transformés en
coniques grâce à des transformations
projectives[102].
Les besoins en astronomie, en particulier
pour la construction d'astrolabes ou la
détermination de la qibla, poussent les
mathématiciens arabes à étudier les
projections de la sphère sur le plan
(projection orthogonale, projections
stéréographiques de pôle et de plan
divers, projections cylindriques,
projections avec rabattement[103]). Al-
Farghani démontre qu'une projection
stéréographique transforme les cercles
passant par le pôle en droites et
transforme les autres cercles en
cercles[104]. Son travail est prolongé par
al-Quhi et ibn Sahl, mais ni l'un ni l'autre
ne fait référence à une quelconque
inversion[n 4],[105]. La conformité
(conservation des angles) de la
projection stéréographique est connue et
utilisée par al-Biruni et 'Abd al-Jabbar al-
Kharaqi (m. 1158)[106] et la projection
stéréographique est réinvestie en
cartographie[107].

Questions sur les fondements

Quadrilatère de Lambert

Quadrilatère de Saccheri

Les angles restants peuvent être droits, aigus ou obtus selon la géométrie dans laquelle on travaille (euclidienne,
hyperbolique ou elliptique). Les mathématiciens arabes prouvent qu'ils sont droits en commettant une pétition de
principe ou en utilisant explicitement un axiome équivalent au 5e postulat.
En commentant les Éléments d'Euclide,
les mathématiciens arabes cherchent
également à en réformer la théorie,
affirmant par exemple qu'il est
nécessaire d'ajouter un postulat sur
l'existence des points, lignes et plans[108].
Ils s'interrogent aussi sur la nature du
postulat V, dit Postulat des parallèles : « Si
deux droites coupent une même droite
en créant deux angles internes plus
petits qu'un droit, alors ces droites sont
sécantes », et tentent de le démontrer ou
de le simplifier, exhibant ainsi des
propriétés qui lui sont équivalentes (al-
Jawhari, Thābit ibn Qurra, ibn al-
Haytham, al-Biruni, Omar al-Khayyam,
Nasir al-Din al-Tusi et son école[109] et
Muhyi al-Dīn al-Maghribī[110]).

Al-Jawhari s'appuie ainsi sur l'idée que,


par un point intérieur à un angle, on peut
tracer une droite qui en rencontre les
deux côtés[111]. Thabit ibn Qurra utilise
l'hypothèse que deux droites qui
s'éloignent dans une direction se
rapprochent nécessairement dans l'autre
et réciproquement. Il propose également
dans une autre démonstration un
mouvement simple : le lieu parcouru par
l'extrémité A d'un segment [AB]
perpendiculaire à (d) en B, quand le point
B parcourt (d) est une droite parallèle à
(d)[112]. Ibn al-Haytham se sert d'un
quadrilatère possédant 3 angles droits
(quadrilatère de Lambert)[113]. Al-
Khayyam puis al-Tusi étudient le
quadrilatère ABCD tel que les côtés AB et
CD soient égaux et les angles de
sommets C et D sont droits (quadrilatère
de Saccheri)[114].

Les travaux de ces mathématiciens


jettent les premières bases de ce qui
deviendra au xixe siècle la théorie des
géométries non euclidiennes,
hyperbolique et elliptique[115].
Trigonométrie

Article détaillé : Histoire des fonctions


trigonométriques.

La trigonométrie est une discipline créée


pour les besoins de l'astronomie. Elle
remonte au moins jusqu'à Hipparque qui
construit la première table des
cordes[n 5]. Le principal résultat utilisé en
astronomie grecque et dans les débuts
de l'astronomie arabe est le théorème de
Ménélaüs. Les mathématiques indiennes
introduisent le sinus[n 6] et le
sinusverse[n 7], établissant également
quelques formules sur le triangle
rectangle sphérique[116]. Reprenant ces
travaux, les mathématiciens arabes les
enrichissent et les complètent. Ils en font
une discipline à part entière donnant lieu
à des traités spécifiques comme le
3e traité du Canon de Masud d'al-
Biruni[117], le traité de Ibn Muʿādh al-
Jayyānī[118] et le Traité du quadrilatère de
Nasir al-Din al-Tusi[119].

Ils introduisent de nouvelles fonctions, la


sécante (R/sin) et la cosécante (R/sinus
de l'angle complémentaire). Habash al-
Hasib y ajoute la notion d'ombre
correspondant à R.tan, à distinguer de
l'ombre du gnomon[n 8]. Il s'en sert
comme fonction auxiliaire dans ses
tables numériques et la tabule[120]. Sont
également établies quelques formules
trigonométriques (relation entre les
différentes fonctions, sinus de l'angle
double, sinus d'une somme…)[121].

Ces fonctions trouvent leur utilité en


trigonométrie sphérique où de nouvelles
relations sont démontrées. La règle des
sinus apparaît dans plusieurs écrits (al-
Khujandi, Abu l-Wafa, Abu Nars)[122], la
règle de la tangente[n 9] pour le triangle
rectangle sphérique (Abu l-Wafa[123]) et
la règle des cosinus dans le triangle
rectangle sphérique (Abu Nars[124]).
Progressivement sont établies les
formules de résolution du triangle
rectangle sphérique[125] et partiellement
celles de résolution du triangle
quelconque[126] avec introduction du
triangle polaire (al Khazin, Abu Nars, Ibn
Muʿādh al‐Jayyānī, Nasir al-Din al-
Tusi)[127].

L'utilisation de la trigonométrie dans des


problèmes plans reste occasionnelle, à
l'exception d'al-Kashi qui produit une
table réservée à la résolution des
triangles plans quelconques[128] et en
l'honneur duquel on a rebaptisé la loi des
cosinus.

La recherche d'une plus grande précision


dans les tables de sinus, avec de
meilleures interpolations et avec l'aide de
l'algèbre, occupe mathématiciens et
astronomes arabes principalement à
partir de la fin du xe siècle (Ibn Yunus,
abu l-Wafa, al-Biruni, al-Kashi)[129].

Optique géométrique

Article détaillé : Histoire de l'optique.

Manuscrit d'Ibn Sahl sur la loi de la


réfraction.

L'optique géométrique arabe est une


héritière directe de l'optique grecque[130].
Les grands noms de cette discipline sont
Qusta ibn Luqa, al-Kindi, Ibn Sahl et Ibn
al-Haytham. Dans un premier temps sont
traduits, l’Optique d'Euclide, ainsi que
d'autres ouvrages grecs sur l'optique ou
la catoptrique (Dioclès, Anthémius de
Tralles)[131]. Qusta ibn Luqa commente
Euclide et a pour projet de justifier les
propositions grecques sur la propagation
rectiligne de la lumière et les lois de la
réflexion[132]. L'étude des miroirs (plans,
sphériques, paraboliques ou ardents) est
approfondie et complétée. Al-Kindi met
en doute la légende selon laquelle
Archimède aurait incendié la flotte
romaine à l'aide de miroirs et clarifie le
principe du miroir parabolique[133]. En
dioptrique, Ibn Sahl définit l'indice de
réfraction et met en place la loi de
Snellius. Il étudie en particulier la lentille
biconvexe hyperbolique[134]. Ibn al-
Haytham, grand réformateur de l'optique
physiologique, physique et géométrique,
fait une étude extensive des problèmes
de réflexions et résout le problème qui
porte son nom[135]: « Étant donnés deux
points distincts A et B, trouver le point de
réflexion, sur un miroir sphérique
concave ou convexe, du rayon issu de A
et arrivant à B. », ramenant le problème à
l'intersection d'un cercle et d'une
hyperbole[136]. En dioptrique, il étudie le
dioptre et la lentille sphérique analysant
le phénomène d'aberration sphérique[137].
Son grand traité L'Optique, traduit en latin
au xiie siècle a fait l'objet de nombreux
commentaires jusqu'au xviie siècle[138].

Influences sur les


mathématiques de
l'Occident latin
 

Page 124 du Liber abaci de la


bibliothèque nationale de Florence,
décrivant la croissance d'une
population de lapins et introduisant
ainsi la suite de Fibonacci. L'encart, à
droite du texte, présente les 13
premiers termes de la suite, écrits
avec des chiffres d'origine arabe ; de
haut en bas : 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34,
55, 89, 144, 233 et 377.
Le transfert du savoir arabo-musulman
se fait de plusieurs manières : par
contact direct avec la civilisation
andalouse, par le biais de la science en
hébreu médiéval, par la traduction
d'ouvrages arabes en latin, puis, plus
tard, par l'exode de savants byzantins
après la prise de Constantinople. Le
transfert est partiel, certains textes n'ont
pas été connus, certains thèmes ne
suscitent pas l'intérêt des scientifiques
occidentaux, d'autres ouvrages sont d'un
abord trop difficile pour être traduits[139].
Les traductions sont souvent hybrides,
mélangeant des sources grecques et des
sources arabes.
L'Occident médiéval prend connaissance
assez tôt de l'écriture décimale et du
système de calcul indien. Le premier
contact de l'Occident latin avec le
système décimal semble dater de l'an mil
avec l'abaque de Gerbert (d'après Gerbert
d'Aurillac, le futur pape Sylvestre II, qui en
a introduit le principe): c'est une table de
calcul divisée en colonnes correspondant
aux unités, dizaines etc. et où les
colonnes non vides sont marquées d'un
jeton portant un chiffre. On ne sait pas si
Gerbert lui-même a utilisé les chiffres
arabes pour ces jetons, mais d'autres
après lui l'ont fait[140].
Les premières traductions du Calcul
indien d'al-Khwarizmi (Dixit algorizmi,
Liber Ysagogarum alchorismi, ...) datent
du xiie siècle et sont hybrides,
incorporant des textes de Nicomaque de
Gérase et Boèce[141]. Le nom de l'auteur
devient un nom commun, « algorisme »,
désignant la technique de calcul tandis
que ceux qui le pratiquent sont appelés
les algoristes[142]. Le calcul sur table de
poussière fait l'objet de traités au
xiiie siècle et la méthode de
multiplication par jalousies est reprise
dans l'occident médiéval[143].

Plusieurs traductions plus ou moins


fidèles du traité d'al-Khwarizmi al-jabr w'al
muqabala apparaissent au xiie siècle
(Jean de Tolède, Robert de Chester,
Gérard de Crémone). Le terme al-jabr
devient le nom d'une discipline
l'algèbre[144]. Mais l'ouvrage qui fait
vraiment entrer cette discipline dans le
monde latin est le Liber abaci de Léonard
de Pise, dit Fibonnaci. Ce mathématicien
fait découvrir l’œuvre de Diophante à
l'Occident latin[145] mais ses emprunts
aux sources arabes (al-Khwarizmi, Abu
Kamil, al-Karaji) sont nombreuses[146]. Il
introduit également la suite de Fibonnacci
et la numération arabe en Occident
auxquels il a été initié lors de son
parcours en Orient, notamment dans la
ville de Béjaïa (Bougie) en Algérie (il
s'inspire des méthodes de calcul des
apiculteurs et des paysans de la ville
pour formuler sa suite)[147],[148].
Cependant, l'Occident latin ne semble
assimiler que ce qui constitue les
premiers pas des mathématiciens arabes
dans le domaine de l'algèbre[146] et des
écrits comme ceux d'Omar Khayyam ou
Sharaf al-Dīn al-Tūsī semblent
méconnus[149]. À partir du xvie siècle,
l'Occident se lancera dans une voie
propre avec l'école allemande (Christoff
Rudolff), l'école italienne (Luca Pacioli,
Tartaglia, Cardan, Bombelli) et les
apports des symbolistes (Viète,
Descartes)[150].
En géométrie, l'Occident latin n'avait
qu'une connaissance très partielle des
Éléments d'Euclide. Les traductions de
l'Euclide arabe par Adélard de Bath, par
Gérard de Crémone, qui est également le
traducteur des commentaires d'Al-
Nayrizi, ainsi que le Commentaire de
Campanus de Novare sur cette même
œuvre constituent le point de départ
d'une renouveau de la géométrie en
Occident[151]. Il en est de même des
œuvres d'Archimède. Mais ces textes
grecs parviennent en Occident enrichis
par les apports arabes des
mathématiciens traduits par Gérard de
Crémone (frère Banu Musa, Thabit ibn
Qurra, ibn al Hayttham) qui vont
influencer des mathématiciens comme
Witelo ou Regiomontanus[152]. La
projection stéréographique est transmise
lors de la traduction des traités sur
l'astrolabe[153]. Certains chapitres
cependant demeurent ignorés ou sont
découverts tardivement; c'est le cas du
travail sur l'axiome des parallèles dont
l'influence n'apparaît qu'au xiiie siècle
dans les œuvres de Witelo ou Levi Ben
Gerson[154]. De la même façon semblent
également ignorés les travaux d'al-Biruni,
al-Farabi et Abu l-Wafa ainsi que les
études sur les transformations affines de
Thabit Ibn Qura et Ibrahim ibn Sinan[153].
La trigonométrie est transmise en
Occident en même temps que
l'astronomie dont elle constitue souvent
un chapitre à part. Elle ne devient une
discipline à part entière qu'au xive siècle
mais on peut mesurer l'influence de la
trigonométrie arabe sur une œuvre
comme le De triangulis de
Regiomontanus, très proche de Traité du
quadrilatère de Nasir al-din al-Tusi[155].

Grâce à la transmission d'une partie des


textes grecs et du savoir mathématique
arabe, les mathématiques européennes
ont ainsi bénéficié d'une impulsion
décisive pour leur épanouissement.
Notes et références

Notes

1. Roshdi Rashed estime que cet


ouvrage est « bien dans la tradition
archimédienne sans pour autant qu'il
soit redigé selon le modèle du De la
sphère et du cylindre ou selon tout
autre traité d'Archimède[8]. »
2. Le traité d'Archimède La Quadrature
de la parabole ne sera découvert que
plus tard.
3. Portion de surface délimitée par
deux cercles non concentriques de
rayons différents.
4. Une projection stéréographique est la
restriction d'une inversion à une
sphère et un plan.
5. La corde de l'angle a est la longueur
d'un segment [AB] où A et B sont
deux points d'un cercle de centre O
et de rayon R (R peut valoir selon les
ouvrages 60, 360 ou d'autres valeurs)
avec l'angle AOB valant a.
6. Le sinus indien est aussi une
longueur égale à R.sin.
7. vers(a) = R(1 – sin a).
8. L'ombre d'un gnomon vertical de
hauteur h, lorsque le soleil est à une
hauteur a est o = h cot(a).
9. Dans le triangle sphérique ABC
rectangle en B, sin(AC) =
Tan(BC)/tan(A).

Références

1. Merzbach et Boyer 2011, p. 203.


2. The Guinness Book Of Records,
édition de 1998,
(ISBN 0-553-57895-2), p. 242.
3. Merzbach et Boyer 2011, p. 205.
4. Rashed (Algèbre), p. 33.
5. Roshdi Rashed et Régis Morelon
(dir.), Histoire des sciences arabes,
vol. I (376 p.) : Astronomie, théorique
et appliquée, Paris, éditions du Seuil,
1997, 376 p., 3 vol.
(ISBN 2-02-030352-3), p. 37.
6. Rashed (Algèbre), p. 37.
7. Rashed (Analyses), p. 71.
8. Hourya Sinaceur, « Roshdi Rashed,
Les Mathématiques infinitésimales
du IXe au xie siècle (London : Al-
Furqân islamic heritage foundation),
21,5 x 29 cm, vol. I : Fondateurs et
commentateurs : Banu Musá, Ibn
Qurra, Ibn Sinân, al-Khâzin, al-Quhi,
Ibn al-Samh, Ibn Hud (1996) »,
Revue d'histoire des sciences,
vol. 54, nos 54-3,‎2001, p. 405-409
(lire en ligne (http://www.persee.fr/w
eb/revues/home/prescript/article/rh
s_0151-4105_2001_num_54_3_2132_
t1_0405_0000_1)  [archive])
9. Merzbach et Boyer 2011, p. 216.
10. Merzbach et Boyer 2011, p. 222.
11. (en) Neil deGrasse Tyson : L'âge d'or
islamique (https://www.youtube.co
m/watch?v=fDAT98eEN5Q)  [archive]
12. Saidan, p. 12-13.
13. Saidan, p. 11.
14. Allard, p. 200.
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21. Jaouiche 1997, p. 214-215.
22. Jaouiche 1997, p. 222.
23. Nicolas Bourbaki, Éléments d'histoire
des mathématiques [détail des
éditions], p. 69-70.
24. Dahan Peiffer, p. 101.
25. Dahan Peiffer, p. 86.
26. Rosenfeld Youshkevitch, p. 126.
27. Djebbar 2001, p. 210-211 ou Dahan
Peiffer, p. 102-103.
28. Rashed (Algèbre), p. 31.
29. Høyrup 1992, p. 84 (508).
30. Ahmed Djebbar, « La phase arabe de
l'algèbre (IXe-XVe S.) », dans Dorier
J.-L., Coutat S., Enseignement des
mathématiques et contrat social :
enjeux et défis pour le 21e siècle -
Actes du colloque EMF, Genève,
Université de Genève, 2012
(ISBN 978-2-8399-1115-3, lire en
ligne (http://www.emf2012.unige.ch/i
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Actes-EMF2012-GT4/GT4-pdf/EMF2
012GT4DJEBBAR.pdf)  [archive]),
p. 604.
31. Dahan Peiffer, p. 84-85.
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33. Djebbar 2001, p. 226.
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35. Høyrup 1992, p. 88;91 (512;515).
36. Ahmed Djebbar, « La naissance de
l’Algèbre », Réciproques, no 15,‎
mai 2001 (lire en ligne (http://mathe
matiques.ac-bordeaux.fr/profplus/pu
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37. Luis Radford, « Diophante et
l'algèbre pré-symbolique », Bulletin
de l'Association des Mathématiques
du Québec,‎1992, p. 73-80 (lire en
ligne (http://archimede.mat.ulaval.c
a/amq/archives/1991/4/1991-4-part
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38. Høyrup 1992, p. 107 (531).
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Liens externes
« L’algèbre arabe : entretien avec
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tm)  [archive]
« Les mathématiques arabes » (https://
www.dailymotion.com/video/xavaei_le
s-mathematiques-arabes-1-6_tec
h)  [archive], sur Dailymotion, série de
conférences d'Ahmed Djebbar

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