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Fonctions n u m é r i q u e s : Fo n c t i o n s
usuelles

1.1 Fonctions trigonométriques


On se place dans un repère orthonormé direct R(O,~i, ~
j) du plan et on note P l’ensemble
des points du plan. Soit C(O, 1) le cercle de centre O et de rayon 1 i.e c’est le sous-
ensemble du plan donné par :

C(O, 1) := {M(x, y) ∈ P, x2 + y 2 = 1}.

\ −→
Soit M(a, b) ∈ C(O, 1) et soit θ ∈ R une mesure de l’angle orienté (~i, OM), il est clair que la
position du point M sur le cercle unité est complètement déterminée par θ, ainsi on peut
écrire les coordonnées de M dans R sous la forme :

a := cos(θ), et b := sin(θ).

Cela définit deux fonctions numériques cos : R −→ R et sin : R −→ R appelées respective-


ment fonctions trigonométriques cosinus et sinus. D’autre part, lorsque le point M n’est
π
pas situé sur l’axe des ordonnées i.e, ce qui correspond à θ , + kπ pour tout k ∈ Z, la
2
droite (OM) possède une équation cartésienne de la forme y = αx, la pente α de cette
droite est donnée par :
b sin(θ)
α= = ,
a cos(θ)
ainsi la pente de la droite (OM) ne dépend que de θ et nous écrivons α := tan(θ). On
π
 
obtient ainsi une fonction numérique tan : R \ A −→ R où A := + kπ, k ∈ Z appelée
2
fonction trigonométrique tangente. Les propriétés suivantes découlent directement de la
définition des fonction trigonométriques cos, sin et tan :

Proposition 1.

1. Les fonctions cos et sin sont 2π-périodiques. La fonction tan est π-périodique.

2. La fonction cos est paire et les fonctions sin et tan sont impaires.

1
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S N U M É R I QU E S : FO N C T I O N S U S U E L L E S

3. Pour tout θ ∈ R, cos(θ)2 + sin(θ)2 = 1.


π π
   
4. Pour tout θ ∈ R, cos θ + = − sin(θ) et sin θ + = cos(θ).
2 2
5. Pour tout θ ∈ R, cos (θ + π) = − cos(θ) et sin (θ + π) = − sin(θ).

1
sin(θ) M(a, b)

θ
−2 −1 cos(θ)1 2

−1

−2

La formule de changement de repère permet de déduire les propriétés suivantes dont la


justification géométrique peut être consultée dans le chapitre de géométrie dans le plan :

Proposition 2.

1. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, cos(θ1 + θ2 ) = cos(θ1 ) cos(θ2 ) − sin(θ1 ) sin(θ2 ).

2. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, sin(θ1 + θ2 ) = sin(θ1 ) cos(θ2 ) + cos(θ1 ) sin(θ2 ).

Un calcul direct à partir des deux identités précédentes permet de déduire les propriétés
suivantes qui seront essentielles dans la suite de ce paragraphe :
π
 
Corollaire 1. Notons A := + kπ, k ∈ Z . On a les propriétés suivantes :
2
tan(θ1 ) + tan(θ2 )
1. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R \ A tel que θ1 + θ2 ∈ R \ A, tan(θ1 + θ2 ) = .
1 − tan(θ1 ) tan(θ2 )

2. Pour tout θ ∈ R, cos(2θ) = 2 cos(θ)2 − 1 = 1 − 2 sin(θ)2 = cos(θ)2 − sin(θ)2 .

3. Pour tout θ ∈ R, sin(2θ) = 2 cos(θ) sin(θ).


2 tan(θ)
4. Pour tout θ ∈ R \ A tel que 2θ ∈ R \ A, tan(2θ) = .
1 − tan(θ)2

2 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 1 . FO N C T I O N S T R I G O N OM É T R I QU E S

θ1 + θ2 θ − θ2
   
5. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, cos (θ1 ) + cos(θ2 ) = 2 cos cos 1 .
2 2
θ + θ2 θ − θ2
   
6. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, cos (θ1 ) − cos(θ2 ) = −2 sin 1 sin 1 .
2 2
θ + θ2 θ − θ2
   
7. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, sin (θ1 ) + sin(θ2 ) = 2 sin 1 cos 1 .
2 2
θ + θ2 θ − θ2
   
8. Pour tout θ1 , θ2 ∈ R, sin (θ1 ) − sin(θ2 ) = 2 cos 1 sin 1 .
2 2
Le résultat suivant, qui justifie la continuité des fonctions trigonométrique en 0, est
admis en termes de preuve mathématique, nous présentons néanmoins une justification
géométrique de ce phénomène :

Théorème 1. Les fonctions trigonométriques sin, cos et tan sont continues en 0.

\ −→
Justification géométrique. Soit M(x, y) un point du cercle unité et θ ≡ (~i, OM)[2π], on
π
 
suppose que θ ∈ 0, , notons I(1, 0). L’aire du triangle (OIM) est inférieure à l’aire du
2
_
secteur circulaire (OIM) comme on peut voir sur le schéma suivant :

sin(θ) M

θ
O I

sin(θ)
Il est clair que l’aire du triangle (OIM) est égale à tandis que l’aire du secteur
2
_ θ
circulaire (OIM) est égal à , on obtient alors que :
2
π
 
∀θ ∈ 0, , sin(θ) ≤ θ,
2

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C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S N U M É R I QU E S : FO N C T I O N S U S U E L L E S

cette inégalité est encore vraie pour θ = 0. Puisque la fonction sin est impaire, on a aussi
l’inégalité suivante :
π
 
∀θ ∈ − , 0 , θ ≤ sin(θ),
2
π π
 
ceci implique que −|θ| ≤ sin(θ) ≤ |θ| pour tout θ ∈ − , , et par le principe des gen-
2 2
darmes, on conclut que :
lim sin(θ) = 0 = sin(0),
θ→0

 2
θ
c’est à dire que sin est continue en 0. Par conséquent, l’identité cos(θ) = 1 − 2 sin
2
permet de montrer que lim cos(θ) = 1 = cos(0) i.e cos est continue en 0. Finalement, la
θ→0
fonction tan est continue en 0 comme quotient de deux fonctions continues en 0.

La quantité tan(θ) admet une autre interprétation géométrique : Soit M(a, b) un point
du cercle unité non situé sur l’axe des ordonnées et soit (D) la droite tangente au cercle
C(O, 1) au point I(1, 0) on pose P (a, 0) et R(1, b) i.e P et R sont les projections orthogonales
de M respectivement sur l’axe des abcisses et sur la droite (D).

N
sin(θ) M R

θ
O P I

Notons N l’unique point d’intersection entre (D) et (OM), en appliquant la règle de


Thalès au triangle (OIN ), on obtient que :

OP IR
= ,
OI IN

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\ −→
si on désigne par θ une mesure de l’angle orienté (~i, OM), on obtient que OP = cos(θ),
IR = sin(θ) et comme OI = 1, on déduit de la relation précédente que :
sin(θ)
IN = = tan(θ),
cos(θ)
c’est à dire que tan(θ) est la distance algébrique entre I et l’intersection N de (OM) avec la
tangente à C(O, 1) au point I. Ce résultat permet de donner une justification géométrique
au théorème suivant :

Théorème 2. La fonction trigonométrique sin est dérivable en 0.


\ −→
Justification géométrique. Soit M(x, y) un point du cercle unité et θ ≡ (~i, OM)[2π], on
π
suppose que 0 < θ < . Notons N le point d’intersection de la droite (OM) et la droite
2
(D) tangente à C(O, 1) au point I(1, 0). Il est clair d’après le schéma suivant que l’aire
_
du triangle (OIM) est inférieur à l’aire du secteur circulaire (OIM) et qui est à son tour
inférieure à l’aire du triangle (OIN ),

N
sin(θ) M

θ
O I

sin(θ) θ tan(θ)
Ceci se traduit par l’inégalité ≤ ≤ pour tout θ ∈]0, π2 [. Cette inégalité
2 2 2
peut être réécrite de la façon suivante :
π sin(θ)
 
∀θ ∈ 0, cos(θ) ≤ ≤ 1.
2 θ
Comme l’inégalité précédente porte sur des fonctions paires, on déduit qu’elle reste vraie
π π
pour tout θ ∈] − , [\{0}. Par le principe des gendarmes, on déduit que :
2 2
sin(θ) − sin(0) sin(θ)
lim = = 1,
θ→0 θ−0 θ

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ce qui montre que la fonction sin est dérivable en 0.

Théorème 3. Les fonctions trigonométrique cos, sin et tan sont dérivables sur leurs domaines
de définitions et on a pour tout θ ∈ R :

cos0 (θ) = − sin(θ), sin0 (θ) = cos(θ) et tan0 (θ) = 1 + tan(θ)2 .

En particulier ces fonctions sont de classe C∞ sur leurs domaines de définition.

Représentation graphique. Les fonctions trigonométrique cos et sin sont 2π-périodique,


il suffit alors de représenter leur graphe sur un intervalle de longueur 2π, on choisit
l’intervalle [−π, π] puisqu’il est symétrique par rapport à 0 ce qui permettra de prendre
en compte la parité de ces deux fonctions.
 De même, comme la fonction tan est impaire
π π
et π-périodique, on choisit l’intervalle − , pour représenter son graphe.
2 2

4
1
3
0.5 2

1
−π π π π
2 2
π π π π
2 4 4 2
−0.5 −1

−2
−1
−3

−4
(a) Graphe des fonctions cos (en bleu)
et sin (en rouge) (b) Graphe de la fonction tan.

Les considérations faites pour donner l’allure de ces graphes découlent principalement
du théorème précédent et sont listées comme suit :

1. La fonction cos est strictement décroissante sur [0, π] cela découle du fait que sa
dérivée, égale à − sin est négative sur [0, π] et ne s’annule qu’en 0 et π. Comme cos
est paire, elle est strictement croissante sur [−π, 0].

2. La fonction sin est strictement croissante sur [0, π/2] et strictement décroissante
sur [π/2, π], ceci découle du fait que sa dérivée, égale à cos, est positive sur [0, π/2],
négative sur [π/2, π] et ne s’annule qu’en π/2. Puisque sin est impaire, elle est
strictement décroissante sur [−π, −π/2] et strictement croissante sur [−π/2, 0].

3. La fonction cos est strictement concave sur [0, π/2] et strictement convexe sur [π/2, π]
avec x = π/2 pour point d’inflection. Ceci découle du fait que sa dérivée seconde,
égale à − cos, est négative sur [0, π/2], positive sur [π/2, π] et ne s’annule qu’en
π/2. Puisque cos est paire, elle est strictement convexe sur [−π, −π/2] et strictement
concave sur [−π/2, 0].

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4. La fonction sin est strictement concave sur [0, π] et strictement convexe sur [−π, 0]
avec x = 0 pour point d’inflection, ceci découle du fait que sa dérivée seconde, égale
à − sin, est négative sur [0, π], positive sur [−π, 0] et ne s’annule qu’en 0.

5. La fonction tan est strictement croissante sur ] − π/2, π/2[, ceci découle du fait que
sa dérivée, égale à θ 7→ 1 + tan2 (θ), est strictement positive.

6. La fonction tan est strict. convexe sur [0, π/2[ et strict. concave sur ] − π/2, 0] et
admet pour point d’inflection x = 0. Ceci découle du fait que sa dérivée seconde est
la fonction donnée par θ 7→ 2 tan(θ)(1 + tan(θ)2 ), elle est donc positivé sur [0, π/2[,
négative sur ] − π/2, 0] et ne s’annule qu’en 0.

7. Puisque lim tan(θ) = +∞, on obtient que la droite d’équation cartésienne x = π/2
x→π/2
définit une asymptote vertical au graphe de la fonction tan au voisinage de π/2.
Comme tan est impaire, la droite x = −π/2 définit une asymptote verticale au graphe
de la fonction tan au voisinage de −π/2.

8. On a tan(0) = 0 et tan0 (0) = 1, ainsi la droite d’équation y = x est tangente au graphe


de la fonction tan en 0.

Il est clair d’après l’étude précédente que les restrictions des fonctions trigonométriques
sin, cos et tan respectivement sur les intervalles [−π, π], [−π/2, π/2] et ]−π/2, π/2[ sont
continues et strictement monotone, ainsi ces fonction admettent des fonctions récipro-
ques. De plus le théorème des valeurs intermédiaires donne que :

cos([0, π]) = [−1, 1] sin ([−π/2, π/2]) = [−1, 1] et tan (]−π/2, π/2[) = R.

Définition 1.

1. On appelle arccosinus et on note arccos : [−1, 1] −→ R la réciproque de la fonction

f : [0, π] −→ R, x 7→ cos(x).

2. On appelle arcsinus et on note arcsin : [−1, 1] −→ R la réciproque de la fonction


π π
 
f : − , −→ R, x 7→ sin(x).
2 2

3. On appelle arctangente et on note arctan : [−1, 1] −→ R la réciproque de la fonction


π π
 
f : − , −→ R, x 7→ tan(x).
2 2

Comme conséquence de la continuité de la réciproque d’un fonction continue monotone


et de l’expression de la dérivée des fonctions trigonométriques cos, sin et tan, on déduit
le résultat suivant :

Proposition 3. Les fonctions arccos, arcsin et arctan vérifient les propriétés suivantes :

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1. arccos est continue sur [−1, 1] et de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et on a :

−1
arccos([−1, 1]) = [0, π] et ∀x ∈] − 1, 1[, arccos0 (x) = √ .
1 − x2

2. arcsin est continue sur [−1, 1] et de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et on a :

1
arcsin([−1, 1]) = [−π/2, π/2] et ∀x ∈] − 1, 1[, arcsin0 (x) = √ .
1 − x2

3. arctan est de classe C∞ sur R et on a :


1
arctan(R) = [−π/2, π/2] et ∀x ∈ R, arctan0 (x) = .
1 + x2

La symétrie par rapport à la première bissectrice permet de déduire l’allure des graphes
des fonctions arccos, arcsin et arctan.

π
π 2

1
π −1 1 π

2 2

−1 1 π
−1
−1 π

2

(a) Graphe des fonctions cos (en bleu) (b) Graphe des fonctions sin (en bleu)
et arccos (en rouge) et arcsin (en rouge)

π
2

− π2 −1 π
4
π
2
− π4

− π2

Graphe des fonctions tan (en bleu) et arctan (en rouge).

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Proposition 4.

1. Le graphe de la fonction arccos admet des demi-tangentes verticales aux points de coor-
données (1, 0) et (−1, π), en d’autres termes :

arccos(x) arccos(x) − π
lim = −∞ et lim = −∞.
x→1− x−1 x→−1+ x+1

2. Le graphe de la fonction arcsin admet des demi-tangentes verticales aux points de coor-
données (1, π/2) et (−1, −π/2), en d’autres termes :

arcsin(x) − π/2 arcsin(x) + π/2


lim− = +∞ et lim + = +∞.
x→1 x−1 x→−1 x+1

3. Le graphe de la fonction arctan admet des asymptotes horizontales d’équations cartési-


ennes y = π/2 et y = −π/2 au voisinages de +∞ et −∞ respectivement, en d’autres
termes
−π π
lim arctan(x) = et lim arctan(x) = .
x→−∞ 2 x→+∞ 2

1.2 Fonctions puissances entières


Définition 2. Soit n ∈ N∗ . On appelle puissance n-ième la fonction fn : R −→ R donnée par
l’expression fn (x) := xn .

Il est clair que la fonction puissance n-ième est continue et dérivable sur R. La proposition
suivante donne l’expression de sa dérivée :

Proposition 5. Soit n ∈ N∗ . On a les propriétés suivantes :

1. La fonction puissance n-ième fn : R −→ R est de classe C∞ sur R et on a :

∀x ∈ R, fn0 (x) = nxn−1 .

2. La fonction puissance n-ième fn : R −→ R est paire si n est pair et impaire si n est impaire.

3. La fonction puissance n-ième est strictement croissante sur R si n est impair, elle est
strictement décroissante sur ] − ∞, 0] et strictement croissante sur [0, +∞[ si n est pair, et
on a : 
 R si n est impair


fn (R) = 
 R+ si n est pair

Les considérations suivantes permettent de donner l’allure du graphe de la fonction


puissance n-ième fn : R −→ R :

1. La dérivée de fn s’annule en 0, et donc le graphe de fn possède une tangente hori-


zontale au point de coordonnées (0, 0).

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2. Si n ≥ 2, on a pour tout x ∈ R, fn00 (x) = n(n − 1)xn−2 . Ainsi pour n pair, la fonction fn
est strictement convexe sur R. Lorsque n est impair, le signe de fn00 (x) est le signe de
x et donc fn est strictement concave sur ] − ∞, 0] et strictement convexe sur [0, +∞[
avec 0 pour point d’inflection.
fn (x)
3. Pour n ≥ 2, on a lim fn (x) = lim = ±∞, et donc le graphe de fn possède des
x→±∞ x
x→±∞
branches paraboliques de direction l’axe des ordonnées au voisinage de ±∞.

n=3 n=2
n=5 n=4
n=7 n=6

(a) Graphe de la puissance n-ième pour (b) Graphe de la puissance n-ième pour
différentes valeurs impaires de n. différentes valeurs paires de n.

Soit n ∈ N∗ . Il est clair d’après la proposition précédente que la fonction puisssance n-ième
admet une réciproque sur R si n est impair, et une réciproque sur R+ si n est pair.

Définition 3. Soit n ∈ N∗ . On appelle racine n-ième la fonction notée gn : R+ −→ R réciproque


de la fonction R+ −→ R, x 7→ xn , qui est la restriction de la puissance n-ième à R+ . On note :

n
√ 1
∀x ∈ R+ , gn (x) := x ou xn.

Proposition 6. Soit n ∈ N∗ et notons gn : R+ −→ R la fonction racine n-ième, on a les propriétés


suivantes :

1. La racine n-ième est positive, continue sur R+ et dérivable sur R∗+ et on a :

1
∀x ∈]0, +∞[, gn0 (x) := √ .
n xn−1
n

2. Le graphe de la fonction gn admet une demi-droite verticale tangente au point de coor-


données (0, 0), plus précisemment on a :

gn (x) − gn (0)
lim+ = +∞.
x→0 x−0

Remarques 1.

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1. Il est important de noter que si n ∈ N∗ est impair, la puissance n-ième fn : R −→ R admet


1
une réciproque puisqu’elle est strictement monotone ainsi x n a un sens pour tout x ∈ R.
En d’autres termes, la fonction gn : R+ −→ R de la définition précédente est la restriction
de fn−1 qui est définie dans ce cas sur R tout entier.

2. La fonction fn−1 : R −→ R pour n impair est impaire ainsi la proposition précédente


permet de déduire que fn−1 est continue, dérivable sur ] − ∞, 0[ et ]0, +∞[ mais n’est pas
dérivable en 0 puisque son graphe possède une tangente verticale en (0, 0).

En utilisant la symétrie par rapport à la première bissectrice, nous obtenons l’allure du


graphe de la fonction racine n-ième pour n ∈ N∗ :

3

x 7→ x x 7→ x
5
√ √
x 7→ x x 7→ 4 x
7
√ √
x 7→ x x 7→ 6 x

(a) Graphe de la racine n-ième pour dif- (b) Graphe de la racine n-ième pour dif-
férentes valeurs impaires de n. férentes valeurs paires de n.

La définition de puissances et racines n-ièmes peut être prolongée aux entiers négatifs,
1
cela en composant ces fonctions avec la fonction x 7→ :
x
Définition 4. Soit n ∈ N∗ , on appelle puissance (−n)-ième la fonction f−n : R∗ −→ R donnée
1
par f−n (x) := n . On note dans ce cas :
x
∀x ∈ R∗ , f−n (x) := x−n .

Les propriétés liées à la composée de deux fonctions permettent de montrer la proposition


suivant qui est une extension de la Proposition 5 au cas des puissances entières négatives.

Proposition 7. Soit n ∈ N∗ . On a les propriétés suivantes :

1. La fonction puissance (−n)-ième f−n : R∗ −→ R est de classe C∞ sur R∗ et on a :


0
∀x ∈ R∗, f−n (x) = (−n) · x−n−1 .

2. La fonction f−n : R∗ −→ R est paire si n est pair et impaire si n est impair et on a :




 R si n est impair

f−n (R∗ ) = 

 R∗+ si n est pair

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3. La fonction puissance (−n)-ième est strictement décroissante sur ] − ∞, 0[ et sur ]0, +∞[
lorsque n est impair, elle est strictement croissante sur ]−∞, 0[ et strictement décroissante
sur ]0, +∞[ si n est pair.

Les considérations suivantes permettent de donner l’allure du graphe de la fonction


puissance (−n)-ième f−n : R∗ −→ R pour n ∈ N∗ :

1. Pour tout x ∈ R∗ , on a f−n


00 (x) = n(n + 1)x−n−2 . Ainsi si n est pair, f
−n est strictement
convexe sur ] − ∞, 0[ et ]0, +∞[. Si n est impaire, alors f−n est strictement concave
sur ] − ∞, 0[ et strictement convexe sur ]0, +∞[.

2. On a lim± f−n (x) = ±∞ et donc le graphe de f(−n) possède une asymptote de direction
x→0
l’axe des ordonnées au voisinage de 0.

3. On a lim f−n (x) = 0, ainsi le graphe de f(−n) admet l’axe des abcisses comme asymp-
x→±∞
tote horizontale au voisinage de ±∞.

n=1 n=2
n=3 n=4
n=5 n=6

(a) Graphe de la puissance (−n)-ième (b) Graphe de la puissance (−n)-ième


pour différentes valeurs impaires de n. pour différentes valeurs paires de n.

1
Remarques 2. Soit n ∈ N∗ , puisque la fonction f−n est la composée de fn et x 7→ définie
x
sur R∗ , alors la restriction de f−n à ]0, +∞[ possède une fonction réciproque g−n :]0, +∞[−→ R
donnée par :
1
∀x ∈]0, +∞[, g−n (x) = √ .
n x
(1.1)

Dans le cas où n est impaire, la fonction f−n possède une réciproque définie sur R∗ et l’expression
de (f−n )−1 (x) est encore donnée par la formule (1.1) pour tout x ∈ R∗ . Ces fonctions ainsi définies
sont clairement de classe C∞ sur leurs domaines de définition et l’allure de leurs graphes peut
être obtenu en utilisant la symétrie par rapport à la première bissectrice.

12 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 3 . E X P O N E N T I E L L E E T LO GA R I T H M E

1.3 Exponentielle et Logarithme


Théorème 4. Il existe une unique fonction f : R −→ R dérivable en 0 et vérifiant f (0) = 1,
f 0 (0) = 1 et pour tout x, y ∈ R :
f (x + y) = f (x) · f (y).

Cette fonction est appelée fonction exponentielle réel, elle est notée exp : R −→ R.

Proposition 8. On a les propriétés suivantes :

1. La fonction exp est dérivable sur R et pour tout x ∈ R, exp0 (x) = exp(x). Ainsi exp est
de classe C∞ sur R.

2. Pour tout x ∈ R, exp(x) > 0 et donc exp est strict. croissante sur et strict. convexe R.

On rappelle les propriétés élémentaires de la fonction exponentielle :

Proposition 9. On a les propriétés suivantes :

1
1. Pour tout x ∈ R, exp(−x) = .
exp(x)

exp(x)
2. Pour tout x, y ∈ R, exp(x + y) = exp(x) · exp(y) et exp(x − y) = .
exp(y)

3. Pour tout x ∈ R et tout n ∈ Z, exp(nx) = exp(x)n .

Notation. Posons e := exp(1), à cause de la proposition précédente, nous utilisons la


notation ex pour désigner la quantité exp(x) où x ∈ R. Ainsi pour tout x, y ∈ R et n ∈ Z :

ex
ex+y = ex · ey , ex−y = et enx = (ex )n .
ey
Proposition 10. On a les limites suivantes :

1. lim ex = +∞ et lim ex = 0.
x→+∞ x→−∞

ex
2. lim = +∞ et lim xex = 0.
x→+∞ x x→−∞

ex − 1
3. lim = 1.
x→0 x
m
ex m
4. Pour tout n, m ∈ N, lim n
= +∞ et lim xn e−x = 0.
x→+∞ x x→+∞

Corollaire 2. La fonction exponentielle vérifie exp(R) =]0, +∞[. Par conséquent, fonction exp
possède une réciproque exp−1 :]0, +∞[−→ R de classe C∞ qui vérifie pour tout x > 0 :

1
(exp−1 )0 (x) = .
x

13
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S N U M É R I QU E S : FO N C T I O N S U S U E L L E S

D’après la proposition précédente, on obtient que le graphe de la fonction exp : R −→ R


possède une branche parabolique au voisinage de +∞ de direction l’axe des ordonnées et
admet l’axe des abcisses comme asymptote horizontale au voisinage de −∞. De plus la
droite d’équation cartésienne y = x + 1 est tangente à Cexp au point de coordonnées (0, 1).
Ceci permet de donner l’allure du graphe de la fonction exp :

Graphe de la fonction exponentielle.

La propriété suivante est souvent utilisée, c’est une conséquence de la convexité de la


fonction exponentielle :

Proposition 11. Pour tout x ∈ R, exp(x) ≥ x + 1.

La réciproque de l’exponentielle joue aussi un rôle important dans l’analyse, c’est la raison
pour laquelle elle porte un nom particulier :

Théorème 5. La réciproque de la fonction exponentielle, définie sur ]0, +∞[, est appelée log-
arithme nepérien, elle est notée ln :]0, +∞[−→ R. C’est l’unique fonction f :]0, +∞[−→ R
dérivable en 1 qui vérifie f (1) := 1, f 0 (1) := 1 et pour tout x, y ∈]0, +∞[,

f (x · y) = f (x) + f (y).

Proposition 12. On a les propriétés suivantes :

1
 
1. Pour tout x > 0, ln = − ln(x).
x
!
x
2. Pour tout x, y > 0, ln(x · y) = ln(x) + ln(y) et ln = ln(x) − ln(y).
y

3. Pour tout x > 0 et tout n ∈ Z, ln(xn ) = n ln(x).


!
x x
Remarques 3. Si x, y ∈ R∗ vérifient > 0 on a généralement ln = |x| − |y|.
y y

14 P r o f . Na b i l M e h d i
Prof. Na b i l M e h d i 1 . 3 . E X P O N E N T I E L L E E T LO GA R I T H M E

Les propriétés liées à la dérivabilité du logarithme nepérien se déduisent à partir de ceux


de l’exponentielle :

Proposition 13. On a les propriétés suivantes :

1. La fonction ln est de classe C∞ , strict. croissante et strict. concave sur ]0, +∞[ et on a
1
pour tout x ∈]0, +∞[, ln0 (x) = .
x
2. Pour tout x ≥ 1, ln(x) ≥ 0 et pour tout 0 < x < 1, ln(x) < 0.

Corollaire 3. Soit u : I −→ R une fonction qui ne s’annule pas sur l’intervalle I et qui est
dérivable en un point x0 ∈ I. Alors ln ◦|u| : I −→ R est bien définie, dérivable en x0 , et on a :

u 0 (x0 )
(ln ◦|u|)0 (x0 ) = .
u(x0 )

Proposition 14. On a les limites suivantes :

1. lim ln(x) = +∞ et lim+ ln(x) = −∞.


x→+∞ x→0

ln(x)
2. lim = 0 et lim+ x ln(x) = 0.
x→+∞ x x→0

ln(x + 1)
3. lim = 1.
x→0 x
ln(x)
4. Pour tout n ∈ N∗ , lim = 0 et lim+ xn ln(x) = 0.
x→+∞ xn x→0

En utilisant le fait que ln est la réciproque de exp, on obtient que son graphe possède une
branche parabolique de direction l’axe des abcisses au voisinage de +∞ et admet l’axe des
ordonnées comme asymptote vertical au voisinage de 0. La droite d’équation y = x − 1 est
tangente au graphe de ln au point de coordonnées (1, 0).

Graphe de la fonction logarithme nepérien.

15
C H A P T E R 1 . FO N C T I O N S N U M É R I QU E S : FO N C T I O N S U S U E L L E S

Définition 5. Soit a > 0 un nombre réel , 1. On appelle logarithme de base a la fonction notée
loga :]0, +∞[−→ R donnée par :

ln(x)
∀x ∈]0, +∞[, loga (x) := .
ln(a)

Remarques 4. Il est clair que pour tout a > 0, a , 1, loga (a) := 1. Puisque ln(e) = 1, on obtient
alors que le logarithme nepérien n’est autre que le logarithme de base e.

Clairement la fonction loga est continue et vérifie loga (]0, +∞[) = R. Cette fonction est
strictement croissante sur ]0, +∞[ si a > 1 et elle est strictement décroissante sur ]0, +∞[
si 0 < a < 1. Dans tous les cas, cette fonction possède une réciproque. Puisque y = loga (x)
si et seulement si x = ey ln(a) on conclut que log−1
a : R −→ R est donnée par :

log−1
a (y) = e
y ln(a)
.

Nous résumons les propriétés de cette fonction dans la proposition suivante :

Proposition 15. Soit a > 0. La fonction log−1


a : R −→ R est strictement croissante si a > 1
et strictement décroissante si 0 < a < 1. Cette fonction est strict. concave sur son domaine de
définition lorsque a > 1, elle est strict. convexe lorsque 0 < a < 1.

Proposition 16. Soient x, y ∈ R et soit n ∈ Z. On a les propriétés suivantes :

1. log−1 −1 −1
a (x + y) = loga (x) · loga (y).

log−1
a (x)
2. log−1
a (x − y) = .
log−1
a (y)

3. log−1 −1 n
a (nx) = loga (x) .

Notation. Á cause de la proposition précédente, nous utilisons la notation ax pour


désigner log−1
a (x) où a > 0 et x ∈ R. La proposition précédente peut être réécrite de
la façon suivante : pour tout x, y ∈ R et n ∈ Z on a

ax
ax+y = ax · ay , ax−y = et anx = (ax )n .
ay
Remarques 5.

1. Pour tout a > 0, La fonction f :]0, +∞[−→ R, x 7→ ax est prolongeable par continuité à
droite en 0, en effet
lim ax = lim+ ex ln(a) = e0 = 1,
x→0+ x→0

c’est ce qui justifie la convention a0 = 1.

2. On mentionne qu’il est possible de définir la fonction f :]0, +∞[−→ R, x 7→ 1x := ex ln(1) .


Il est clair que pour tout x > 0, f (x) = 1 i.e f est constante, en particulier cette fonction
ne possède pas de réciproque : le logarithme de base 1 n’a pas de sens.

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Prof. Na b i l M e h d i 1 . 4 . FO N C T I O N S P U I S SA N C E S R É E L L E S

Nous terminons cette section en donnant l’allure du graphe des fonctions loga et log−1 a
pour différentes valeurs de a > 0 dans un repère orthonormé direct R(O,~i, ~
j) du plan.

a=2 a=2
a=e a=e
a=5 1
a=
a = 1/2 3
1
a = 1/3 a= 2

(a) Graphe de loga . (b) Graphe de log−1


a .

1.4 Fonctions puissances réelles


Définition 6. Soit α ∈ R. On appelle fonction puissance réelle α la fonction fα :]0, +∞[−→ R
donnée par fα (x) := xα , c’est à dire que fα (x) = eα ln(x) .

Remarques 6.

1. Lorsque α = 0, on a f0 (x) := e0 ln(x) = 1 pour tout x > 0, ainsi f0 est constante. C’est
la raison pour laquelle nous nous intéresserons seulement aux fonctions fα avec α ∈ R∗
dans la suite.

2. Si n ∈ Z, on obtient que fn (x) := (eln(x) )n = xn pour tout x > 0. Ainsi, la fonction fn


coïncide avec la restriction de la fonction puissance n-ième sur ]0, +∞[.

Proposition 17. Soit α ∈ R∗ . La fonction puissance réelle fα :]0, +∞[−→ R, x → xα vérifie les
propriétés suivantes :

1. fα est de classe C∞ sur ]0, +∞[ et on a fα0 (x) = αxα−1 pour tout x ∈]0, +∞[.

2. fα est strictement croissante si α > 0 et strictement décroissante si α < 0.

3. fα admet une réciproque donnée par fα−1 = f 1 .


α

4. Si α < 0 ou α > 1 alors fα est strictement convexe. Si 0 < α < 1, alors fα et strictement
concave.

5. La fonction fα possède un prolongement par continuité f α (à droite) en 0 si et seulement


si α > 0, dans ce cas f α (0) = 0. Si α < 0, on a lim+ fα (x) = +∞.
x→0

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6. Si de plus α > 1, alors f α est dérivable à droite en 0 et on a (f α )0d (0) = 0.

Proposition 18. On a les limites suivantes :

1. Pour tout α > 0, lim xα = +∞ et lim+ xα = 0.


x→+∞ x→0

2. Pour tout α < 0, lim xα = 0 et lim+ xα = +∞.


x→+∞ x→0
α
ex
3. Pour tout β ∈ R et α > 0, lim = +∞.
x→+∞ xβ

ln(x)
4. Pour tout α > 0, lim = 0.
x→+∞ xα
Nous terminons cette partie par la donnée de l’allure du graphe de la fonction puissance
réelle fα pour différentes valeurs de α ∈ R∗ dans un repère orthonormé direct R(O,~i, ~j)
du plan. Nous distinguons trois situations possibles :

1. Si α > 1, alors fα est convexe, son graphe possède une demi-tangente horizontale
en 0 et admet une branche parabolique au voisinage de +∞ de direction l’axe des
ordonnées.

2. Si 0 < α < 1 alors fα est concave, son graphe possède une demi-tangente verticale
en 0 et admet une branche parabolique au voisinage de +∞ de direction l’axe des
abcisses.

3. Si α < 0 alors fα est convexe et son graphe admet l’axe des ordonnées comme asymp-
tote verticale au voisinage de 0 et l’axe des abcisses comme asymptote horizontale
au voisinage de +∞.

1.5 Fonctions hyperboliques


Définition 7.

1. On appelle cosinus hyperbolique et on note cosh : R −→ R la fonction donnée par :


ex + e−x
∀x ∈ R, cosh(x) := .
2

2. On appelle sinus hyperbolique et on note sinh : R −→ R la fonction donnée par :


ex − e−x
∀x ∈ R, sinh(x) := .
2

3. On appelle tangente hyperbolique et on note tanh : R −→ R la fonction donnée par :


sinh(x) ex − e−x
∀x ∈ R, tanh(x) := = .
cosh(x) ex + e−x

Les fonctions hyperboliques vérifient des relations similaires aux relations trigonométriques
qu’on résume dans la proposition suivante :

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Proposition 19. On a les identités suivantes :

1. Pour tout x ∈ R, cosh(x)2 − sinh(x)2 = 1.

2. Pour tout x, y ∈ R, cosh(x + y) = cosh(x) cosh(y) + sinh(x) sinh(y).

3. Pour tout x, y ∈ R, cosh(x − y) = cosh(x) cosh(y) − sinh(x) sinh(y).

4. Pour tout x, y ∈ R, sinh(x + y) = sinh(x) cosh(y) + cosh(x) sinh(y).

5. Pour tout x, y ∈ R, sinh(x − y) = sinh(x) cosh(y) − cosh(x) sinh(y).


tanh(x) + tanh(y)
6. Pour tout x, y ∈ R, tanh(x + y) = .
1 + tanh(x) · tanh(y)
tanh(x) − tanh(y)
7. Pour tout x, y ∈ R, tanh(x − y) = .
1 − tanh(x) · tanh(y)
Les propriétés de continuité et de dérivabilité des fonctions hyperboliques découlent de
la dérivabilité de la fonction exponentielle, le calcul des dérivées de ces fonctions est
énoncé dans la proposition suivante :

Proposition 20. On a les propriétés suivantes :

1. La fonction cosh est paire, les fonctions sinh et tanh sont impaires.

2. La fonction cosh est strictement positive sur R, les fonctions sinh et tanh sont strict.
positive sur R∗+ et strictement négatives sur R∗− , et on a pour tout x ∈ R,

| sinh(x)| < cosh(x) et − 1 < tanh(x) < 1.

3. Les fonctions cosh, sinh et tanh sont de classe C∞ sur R et on a pour tout x ∈ R :
1
sinh0 (x) = cosh(x), cosh0 (x) = sinh(x) et tanh0 (x) = = 1 − tanh(x)2 .
cosh(x)2
En particuler sinh et tanh sont strictement croissantes sur R. La fonction cosh est strict.
croissante sur R+ et strict. décroissante sur R− .

Les considérations suivantes permettent de tracer l’allure des graphes des fonctions hy-
perboliques :

1. Il est clair que cosh00 = cosh et que sinh00 = sinh. Ainsi la fonction cosh est strict.
convexe sur R alors que sinh est strict. convexe sur l’intervalle ]0, +∞[ et strict.
concave sur l’intervalle ] − ∞, 0[ avec 0 pour point d’inflection.

2. Le graphe de cosh possède une tangente horizontale d’équation y = 1 en (0, 1). Ceci
découle du fait que 0 présente un minimum pour la fonction cosh.

3. Le graphe de sinh possède une tangente d’équation cartésienne y = x au point de


coordonnées (0, 0).

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4. Pour tout x ∈ R, on a tanh00 (x) = −2 tanh(x)(1 − tanh(x)2 ). D’après la proposition


précédente, on obtient que tanh est strict. convave sur R∗+ et strict. convexe sur R∗−
avec 0 pour point d’inflection.

5. Le graphe de tanh admet la droite d’équation y = x comme tangente au point de


coordonnées (0, 0).
cosh(x)
6. Un calcul simple montre que lim cosh(x) = lim = ±∞, ainsi le graphe
x→±∞ x x→±∞
de cosh admet une branche parabolique au voisinage de ±∞ de direction l’axe des
ordonnées.
sinh(x)
7. On a de même lim sinh(x) = lim = ±∞, ainsi le graphe de sinh admet
x→±∞ x→±∞ x
une branche parabolique au voisinage de ±∞ de direction l’axe des ordonnées.

8. En effectuant le changement de variable y := ex , on vérifie que lim tanh(x) = 1.


x→+∞
Ainsi la droite d’équation y = 1 est une asymptote horizontale au graphe de la
fonction tanh au voisinage de +∞. Puisque tanh est impaire, elle admet également
la droite y = −1 comme asymptote horizontale au voisinage de −∞.

(a) Graphe des fonctions cosh (en bleu)


et sinh (en rouge) (b) Graphe de la fonction tanh.

Les fonctions sinh et tanh sont strict. croissantes sur R et donc admettent des fonctions
réciproques définies respectivement sur sinh(R) = R et tanh(R) =] − 1, 1[. En contrepartie,
la fonction cosh n’est pas monotone sur R, mais sa restriction à [0, +∞[ est strict. croissante
et donc possède une fonction réciproque définie sur cosh([0, +∞[) = [1, +∞[.

Définition 8.

1. On appelle argument cosinus hyperbolique et on note argch : [1, +∞[−→ R, la réciproque


de la fonction cosh restreinte à [0, +∞[.

2. On appelle argument sinus hyperbolique et on note argsh : R −→ R, la réciproque de la


fonction sinh.

20 P r o f . Na b i l M e h d i
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3. On appelle argument tangente hyperbolique et on note argth :] − 1, 1[−→ R, la réciproque


de la fonction tanh.

Proposition 21.

1. Les fonctions argch, argth et argsh sont continues sur leurs domaines de définitions.

2. La fonction argch est de classe C∞ sur ]1, +∞[ et on a :

1
∀x ∈]1, +∞[, argch0 (x) = √ .
2
x −1

3. La fonction argsh est de classe C∞ sur R et on a :

1
∀x ∈]1, +∞[, argsh0 (x) = √ .
x2 + 1

4. La fonction argth est de classe C∞ sur ] − 1, 1[ et on a :

1
∀x ∈] − 1, 1[, argth0 (x) = .
x2 − 1

En utilisant la symétrie par rapport à la première bissectrice, on obtient le graphe des


fonctions argch, argsh et argth.

(a) Graphe des fonctions cosh (en bleu) (b) Graphe des fonctions sinh (en bleu)
et argch (en rouge) et argsh (en rouge)

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Graphe des fonctions tanh (en bleu) et argth (en rouge).

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