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CHAPITRE 7 : CARACTERISTIQUES DU BETONS FRAIS

7.1. La consistance du béton

La consistance du béton est une mesure objective qui permet d’estimer l’aptitude du
béton à bien se mettre en place avec le moyen de serrage dont on dispose.

Il existe plusieurs mesures de la consistance. Ci-dessous sont revues quelques-unes de


ces mesures.

7.1.1. Affaissement au cône d’ABRAMS (slump test)


7.1.1.1. Appareillage

Cet essai nécessite un appareillage constitué :

 D’un moule tronconique métallique (figure 7.1(a)) de dimensions :


- diamètre inferieure di =200mm ;
- diamètre supérieure ds=100mm ;
- hauteur de moule h=300mm.
 D’une tige de piquage (figure 7.1 (b)).
 D’une plaque d’appui (figure. 7.1 (c)) 500mm

∅ 16𝑚𝑚

ds
(a) Moule (b) Tige de (c) plaque
tronconique piquage d’appui

Figure7-1: Appareillage d’un test d’ABRAMS

7.1.1.2. Mode opératoire de l’essai

1°) Humidifier l’intérieur du moule et le remplir en 3 couches ± d’égales hauteurs dont


chacune est piquée 25 fois à l’aide de la tige (voir étape 1 sur Fig. 7-2).

2°) Araser le béton à la truelle (voir étape 2 sur fig. 7-2).


3°) Soulever le moule verticalement et sans secousse (voir étape 3 sur fig. 7-2).

4°) Mesurer l’affaissement moyen de la surface supérieure du béton s [mm] à 5 mm près (p.e
5, 10, 25, 20, …) (voir étape 4 sur fig. 7-2).

7.1.1.3.Validité de l’essai d’affaissement au cône d’ABRAMS

Si l’affaissement est inférieur à 10 mm ; l’essai n’est pas significatif. Par conséquent,


l’essai d’affaissement au cône d’ABRAMS ne convient pas au béton sec, donc il convient au
béton plastique.

Figure 7-2 : test d’affaissement au cône d’ABRAMS

7.1.2. Etalement à la table à secousses (flow test)


7.1.2.1. Appareillage

L’appareillage auquel on a recours :

 Un plateau métallique circulaire (de diamètre d) fixé sur un axe après est appuyé sur
une came qui tourne autour d’un axe horizontal (en général on aura une rotation avec
une manivelle).
 Moule tronconique sans fond (du type essai d’ABRAMS), et des dimensions de l’ordre
de grandeur suivant les normes Belges ou Françaises (voir tableau 7-1).
 Une tige de piquage (type essai d’ABRAMS).
d ds

di
Figure 7-3 : Appareillage du flow test

Le tableau 7-1 ci-dessous donne les valeurs de différentes dimensions du moule tronconique du
test d’étalement à la table à secousses suivant les normes Belges et les normes Françaises.

Normes Belges [mm] Normes Françaises [mm]


d 800 750
dinf 300 250
dsup 200 170
h 150 125
∆(𝑐ℎ𝑢𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑎𝑚𝑒) 15 12
Tableau 7-1: Dimensions de l'appareillage du test d'étalement

7.1.2.2. Mode opératoire

Figure 7-4 : Etape 1

1°) Humidifier l’intérieur du moule et le plateau.


Figure 7-4 : Etape 2 Figure 7-4 : Etape 3

2°) Remplir le moule en deux couches presque identique dont chacune est piquée 25 fois et
araser le moule à la truelle.

3°) Soulever le moule verticalement sans secousse.


60°
d2 d2 60°
d3
d1
d1
Figure 7-4 : Etape 4

Figure 7-4 : Etape 5

4°) Imprimer 15 secousses en 15 secondes (à l’aide de la manivelle).

5°) Mesurer le diamètre moyen (dm) du béton étalé (voir fig. 7-4 : étape 5).

Selon les normes Belges, le diamètre moyen du béton étalé est calculé par la relation
(7.1).

𝑑1 +𝑑2
dm= (7.1)
2

Où d1 et d2 sont des directions perpendiculaires (voir fig. 7-4 : étape 5, en bleu).

Selon les normes Françaises, le diamètre moyen du béton étalé est calculé par la
relation (7.2).

𝑑1 +𝑑2 +𝑑3
dm= (7.2)
3

Où d1, d2 et d3 sont des directions formant un angle de 60° entre elle (voir fig. 7-4 : étape 5, en
rouge).
Etalement à la table à secousse est donné par la relation (7.3) :

𝑑
f= 𝑑𝑚 (7.3)
𝑖

Avec di diamètre de l’étalement défini ci-dessus.

7.1.2.3.Validité de l’essai d’étalement à la table de secousses

Si la différence d1-d2 est supérieure en valeur absolue à 5, l’essai est à recommencer. L’essai
d’étalement à la table ne convient pas au béton sec et très ferme (à cause de la désagrégation
sous l’effet de choc)

7.1.3. Le consistomètre VB
7.1.3.1. Appareillage (fig. 7-5)
 Une table vibrante de fréquence, 2900 vibration/min et d’amplitude de 0,5mm
 Récipient cylindrique fixé sur la table vibrante, de diamètre ф= 240mm et de hauteur
h= 200mm
 Moule tronconique (type d’ABRAMS)
 Plaque de verre (ф ± 235mm) ou disque horizontal transparent coulissant verticalement
sur un axe (tige coulissante solidaire du disque)
 Un Chronomètre

Figure 7-5: Mode opératoire de l’essai au consistomètre VB


7.1.3.2. Mode opératoire

1°) Confectionner un cône tronconique type d’ABRAMS de béton frais à l’intérieur du


récipient cylindrique.

2°) Après démontage placer prudemment la plaque de verre sur le cône tronqué et soumettre
l’ensemble à une vibration standardisée.

3°) Le temps nécessaire pour transformer le cône éventuellement déjà affaissé en un cylindre
est une mesure de la consistance.

7.1.3.3. Validité de l’essai au consistomètre VB

L’essai de consistomètre VB convient mieux au béton sec, pas au béton plastique ou fluide
(temps trop court).

7.1.4. Coefficient de serrage (WALZ)


7.1.4.1. Appareillage
 Moule prismatique de dimensions 200x200x400 [mm], ouvert sur une petite face
(fig. 7-6).
 Une truelle standardisée.
 Aiguille vibrante.

Figure 7-6: Moule prismatique ouvert sur une petite face

7.1.4.2. Mode opératoire

(1°) (1°) (2°) (3°)


Figure 7-7 : Mode opératoire : Essai de WALZ
1°) Remplir le moule du béton à l’aide de la truelle posée successivement sur chaque bord du
moule (chute libre du béton).

2°) Araser la face supérieure et compacter le béton par vibration.

3°) Déterminer l’affaissement moyen ∆ [mm] à 50 mm des bords.

4°) Calculer du coefficient de serrage

Le coefficient de serrage est donné par la relation (7.4), exprimé en général à deux
décimales près.

400
𝜔 = 400−Δ (7.4)

7.1.4.3. Validité de l’essai de WALZ

Cet essai ne convient pas au béton plastique ou fluide car on obtient des
valeurs proches de l’unité.

7.1.5. Consistance du béton


7.1.5.1. Catégories de consistances

On distingue - en général - de catégories des consistances : Sèche, ferme,


plastique et molle.

Les catégories de consistance sont données dans le tableau 7.2 en fonction


de la méthode de mesure dans la norme NBN B15-205.

Méthode de Consistance
mesure sèche ferme plastique molle
Slump test s[mm] (0 ≤ s <10) 15 ≤ s ≤ 50 55 ≤ s ≤ 130 135 ≤ s ≤ 200
Flow test f [ ] (1,10 ≤ f ≤ 1,29) 1,30 ≤ f ≤ 1,50 1,60 ≤ f ≤ 1,89 1,90 ≤ f ≤ 2,20
V.B test t[s] 12 < t 5 ≤ t ≤ 12 - -
Walz test w[ ] 1,26 ≤ w 1,10 < w ≤ 1,25 w ≤ 1,10 -
Catégorie 0 I II III
Tableau 7-2: Catégorie de consistance en fonction de la méthode de mesure selon NBN B15-205

7.1.5.2. Remarques
 Les chiffres entre parenthèses sont donnés à titre indicatif pour la méthode correspondante.
 Le trait indique qu’il n’y a pas de valeurs des références.
 Les indications d’ouvrage par rapport aux classes de consistances :
 Catégorie ou classe 0, pour les ouvrages spéciaux : barrages, routes, pieux
 Catégorie ou classe I, pour les ouvrages massifs et/ou peu armés : ouvrages de faible
densité d’armatures tels que massifs de fondation, culées de ponts,…
 Catégorie ou classe II, cas courants : des éléments en béton armé de dimensions et à
densité d’armatures courantes.
 Catégorie ou classe III, cas spéciaux : les ouvrages à très forte densité d’armatures (les
nervures, les voilés minces,…).
7.2. La masse volumique du béton frais
7.2.1. Calcul de la masse volumique du béton : essai au laboratoire

L’essai consiste à déterminer par pesée la masse m [kg] d’une quantité de béton qui remplit un
récipient de volume V [m3] connu, le béton étant compacté par les mêmes moyens de serrage
que ceux utilisés sur le chantier, la masse volumique du béton frais sera donné par la relation
(7.5).

𝑀
𝜌= (7.5)
𝑉

La masse volumique du béton frais permet de définir une notion importante appelée
le rendement d’une composition de béton.

7.2.2. Rendement d’une composition de béton

Le rendement de la composition du béton est le volume de béton frais compacté qui


donne la composition en question.

En général on distingue deux types de rendement : le rendement théorique et le


rendement réel

7.2.2.1.Rendement théorique

Le rendement théorique est calculé au départ de la composition sur la base de la


masse volumique des différents constituants.

𝜂𝑡ℎ = ∑𝑖 𝑉𝑖 (𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑎𝑛𝑡𝑠) (7.6)

7.2.2.2.Rendement réel

Le rendement réel est déterminé, au départ de la masse volumique du béton frais


𝜌𝑏.𝑓𝑟𝑎𝑖𝑠 compacté, par la relation (7.7).
∑𝑖 𝑚𝑖 (𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑎𝑛𝑡𝑠)
(7.7)
𝜌𝑏.𝑓𝑟𝑎𝑖𝑠

7.2.2.3. Remarque

En pratique, c’est le rendement réel qui est le plus significatif car il permet
d’ajuster la composition pour obtenir un volume unitaire exacte.

7.3. La teneur en air du béton frais

La teneur en air du béton frais peut être déterminée de trois façons (trois méthodes) :

 la méthode volumétrique ;
 la méthode à pression constante ;
 la méthode à pression variable.

Très souvent il est préférable de le faire par la méthode volumétrique.

7.4. Contrôle de la composition d’un béton frais

Il peut s’avérer utile de vérifier si la composition réelle du béton confectionné ou livré


correspond effectivement à la composition imposée. Il faut alors procède de la manière
suivante :

1°) Prélever un échantillon représentatif du béton frais (± 10 Kg) auquel on ajoute au besoin
un retardataire de prise.

2°) Peser l’échantillon à l’air, la masse obtenue est notée m’ ; et sous eau, elle est notée
m’’.

3°) Procéder à tamisage à l’eau sur deux (ou éventuellement trois) tamis pour décomposer
le béton en trois (éventuellement 4) fractions : on obtient ainsi la quantité de gros granulats,
du sable et du ciment (ou éventuellement les gros granulats, granulats moyens, le sable et
le ciment).
Gros granulat 16mm

Gros granulat 2,5mm


Granulat 2,5mm
moyens

Sable 0,16mm
Sable 0,16mm

Eau+ ciment Eau+ ciment

Fig7-7 : décomposition d’un béton frais par tamisage à eau

Il est à noter qu’en première approximation, on admet que les tamis séparent parfaitement
les différents constituants : la fraction fine (passant au travers le tamis à maille fine) est
évacuée avec l’eau de tamisage et les 2 autres (ou trois autres) fractions G et S (ou G, M
et S)

4°) Les refus obtenus G et S (ou G, M et S) sont séchés et pesés :

 à l’air, on obtient : 𝑚𝐺′ , 𝑚𝑆′ (𝑚𝑀



).
 sous eau, on obtient : 𝑚𝐺′′ , 𝑚𝑆′′ (𝑚𝑀
′′
)

5°) Calcul du dosage

 Calcul du volume de l’échantillon


Par conséquence du principe d’Archimède, le volume de l’échantillon est donné par la
relation suivante
𝑉 = 𝑚′ − 𝑚′′ (7.8)
 Calcul G, S, M
Les quantités de différents constituants inertes par unité de volume du béton frais sont
données par les relations suivantes :

𝑚𝐺
𝐺= (7-9)
𝑉

𝑚𝑆′
𝑆= (7-10)
𝑉


𝑚𝑀
𝑀= (7-11)
𝑉
 Détermination des quantités d’eau (E) et du ciment (C) :

La pesée de l’échantillon du béton à l’air conduit à :

𝑚′ = 𝑚𝐺′ + 𝑚𝑀

+ 𝑚𝑆′ + 𝑚𝐶′ (7-12)

La pesée de l’échantillon du béton sous eau conduit à :


𝑚′′ = 𝑚𝐺′′ + 𝑚𝑀
′′
+ 𝑚𝑆′′ + 𝑚𝐶′′ (7-13)

Les poids respectif de différents constituants dans l’eau, en vertu du principe d’Archiméde sont
donnés par :

𝑚𝐺′′ = 𝑚𝐺′ − 1. 𝑉𝐺
{ ′′ ′ (7-14)
𝑚𝑀 = 𝑚𝑀 − 1. 𝑉𝑀

𝑚𝑆′′ = 𝑚𝑆′ − 1. 𝑉𝑆
{ ′′ (7-15)
𝑚𝐶 = 𝑚𝐶′ − 1. 𝑉𝐶

Les relations (8-11) et (8-12) dans (8-10) conduisent après simplification et remplacement de
𝑚′
V= 𝜌 à :

1 1 1 1
𝑚′′ =𝑚𝐺′ (1-𝜌 ) + 𝑚𝑀

(1-𝜌 ) + 𝑚𝑆′ (1-𝜌 ) + 𝑚𝐶′ (1-𝜌 ) (7-16)
𝐺 𝑀 𝑀 𝑐

Dans l’expression (8-13) la seule inconnue est 𝑚𝐶′ .

Connaissant 𝑚𝐶′ on peut calculer le dosage en ciment par la relation (8-14) ci-dessous :

𝑚′
C= 𝑉𝐶 (7-17)

Et la quantité d’eau de gâchage par la relation (8-15) ci-dessous.



𝑚𝐸
E= (7-18)
𝑉

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