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ETSL 1CL

TP 3

Mesure d’une résistance par la loi d’Ohm.


Sensibilisation aux incertitudes de mesures

Objectifs :

- Déterminer la valeur de la résistance R d’un conducteur ohmique avec la loi d’Ohm, et ce, à
l’aide de deux montages différents.
- Mise en évidence de l’erreur systématique due à ces montages.

I- Introduction :

Plusieurs méthodes sont possibles pour mesurer une résistance électrique et, dans la pratique, on
utilisera un ohmmètre numérique, appareil précis qui permet de mesurer des résistances dans une
gamme allant de quelques  à 20 M. Il est cependant indispensable de connaître d'autres
méthodes qui peuvent êtres utiles dans des cas particuliers (résistances faibles, non-linéaire etc...).

II- Erreurs et incertitudes :

II-1) Introduction :
Une expérience nécessite souvent de réaliser des mesures qui se traduisent par un résultat. On ne
peut jamais affirmer que ce résultat est rigoureusement exact. L’utilisation des appareils de
mesure entraîne obligatoirement des erreurs ou des incertitudes. On distingue deux types
d’incertitude : l’incertitude instrumentale et l’incertitude expérimentale.
 La première est donnée par les caractéristiques de l’instrument de mesure.
 La seconde, qui dépend en partie de la manière dont travaille l’expérimentateur, sera
déterminée en faisant si possible plusieurs fois la mesure.

II-2) Les incertitudes instrumentales :


II-2-a) L’introduction de l’appareil de mesure dans le circuit

Introduire un appareil de mesure dans un circuit modifie la grandeur à mesurer. Pour s’en assurer,
prenons l’exemple d’une mesure d’intensité ou de tension.

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 On veut mesurer le courant I qui traverse R.


I R RA
A

On aura : au lieu de

 On veut mesurer la tension aux bornes de la résistance R.

RV
V
I'
R
I
I - I'
U

On aura : au lieu de

 Conclusion, on retiendra qu’un ampèremètre sera d’autant meilleur qu’il


aura une résistance interne RA faible ; par contre un voltmètre sera d’autant
meilleur qu’il aura une résistance interne RV élevée.

II-2-b) L’appareil de mesure n’est pas parfait :

Un appareil de mesure introduit toujours une incertitude définie par sa « classe ». Il est
recommandé de toujours connaître l’incertitude générée par un appareil avant son utilisation.

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II-3) Exemple d’incertitudes expérimentales :

II-3-a) La méthode utilisée :


Elle introduit une erreur systématique : Exemple avec la mesure d’une résistance par la méthode
voltampèrométrique :

1er cas 2ème cas


RV RV
V V
I'
I R RA R RA I
A A
I - I'
U
U

L’intensité mesurée ici n’est pas La d.d.p mesurée ici n’est pas la d.d.p aux bornes
celle qui traverse la résistance. de la résistance.

II-3-b) L’expérimentateur commet une erreur de lecture

L’appréciation des indications données par l’appareil de mesure est différente suivant les
individus.

II-4) Incertitude absolue et incertitude relative :

 Incertitude absolue : soit une grandeur physique g que l’on cherche à évaluer. Soit g 1, g2 ... gn
les valeurs trouvées par n mesures différentes. La valeur moyenne de la grandeur g est :

L’incertitude absolue, notée g, de la mesure est la plus grande des valeurs g1 – gmoy, g2 –
gmoy, ... gn – gmoy.

 Incertitude relative : c’est le rapport de l’incertitude absolue sur la grandeur elle-même

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II-5) Mesure directe et indirecte :

 Une mesure est dite directe, quand la grandeur Z à mesurer peut être mesurée par comparaison
directe avec l’unité. Exemple : mesure de R à l’ohmmètre.
 Une mesure est indirecte quand on mesure des grandeurs liées à Z et qui permettent de la
déterminer.
Exemple : soit la grandeur Z à mesurer. Pour la connaître, on mesure deux autres grandeurs X et
Y par exemple.
Si leur relation est du type : Z = X  Y, l’incertitude est alors du type :
Z = X + Y

Si leur relation est du type : Z = X.Y ou Z = , l’incertitude sera alors :

Z = X + Y
Z X Y

II-6) Ecriture d’un résultat :

Le résultat de la mesure de la valeur d’une grandeur donnée g doit être présentée sous la forme
suivante :

Il faut faire attention au nombre de chiffres significatifs afin d’avoir une écriture cohérente (voir
les exemples ci-dessous) :
Écriture incorrecte Écriture correcte
L = (53,275  0,4) cm L = (53,3  0,4) cm
I = (1,01  0,002) A I = (1,018  0,002) A
U = (1,0835  0,05) V U = (1,08  0,05) V

III- Calculs d’incertitude adaptés aux mesures réalisées dans le TP

III-1) Incertitudes dues à l’utilisation des appareils :

III-1-a) Cas de l’ampèremètre et du voltmètre analogique AOIP

 Incertitude due à leur classe : La classe de précision se définit en pourcentage du


maximum de la graduation que comporte l’appareil. L’appareil sera d’autant plus précis
que la classe sera plus faible.
Les appareils utilisés dans ce TP sont de classe 1,5. Le calcul de l’incertitude due à la
classe se fera de la manière suivante :

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Exemple : supposons qu’on mesure I = 20 mA sur le calibre 100 mA ; il vient :

Pour avoir l’incertitude relative la plus faible possible, il y a intérêt à effectuer la mesure avec
une déviation maximale sur l’échelle de l’appareil. Il faut donc choisir le calibre le plus
approprié !!

 Incertitude due à la lecture de l’expérimentateur : On considérera que l’erreur de


lecture sur les appareils est d’une demi-graduation. Ainsi, pour déterminer l’incertitude
absolue due à la lecture sur l’ampèremètre et le voltmètre analogiques, il faut connaître ce
que représente une demi-graduation en intensité et en tension respectivement, en tenant
compte du calibre employé bien entendu.

Exemple : supposons qu’on mesure I = 20 mA sur le calibre 100 mA et que l’échelle est de 100,
il vient :

III-1-b) Cas du multimètre numérique

Pour les appareils numériques, il faut regarder la notice du constructeur. En général, l'incertitude
est exprimée sous la forme  : (1 digit = 1
unité sur le dernier chiffre affiché).

Exemple : Un voltmètre numérique donne comme incertitude pour la mesure d’une tension
continue : U = 1 % + 4 digits. Si à l’affichage, on a 12.015 V (le dernier chiffre affiché
correspond au 3ème chiffre après la virgule), l’incertitude se calculera de la manière
suivante :

= x (12,015) + (4 x 0,001) = 0,124 V

Le multimètre employé dans le TP précise :

Tension continue : Tout calibre : 0,5% valeur affichée + 1 digit


Courant continu : Calibres 2mA, 20mA, 200mA : 1% valeur affichée + 1 digit

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Calibre 10A : 2% valeur affichée + 3 digits

III-2) Erreurs systématiques dues au montage :

III-2-a) Montage courte dérivation :


Un montage courte dérivation se présente de la manière suivante :

U
RV
V
I''
RC RA
A
I' I

On désire mesurer la résistance RC du conducteur ohmique en utilisant un voltmètre et un


ampèremètre de résistances respectives RV et RA.

En utilisant la loi d’Ohm, on calcule une résistance . Or, ,


d’où :

Ainsi, la valeur réelle de la résistance RC du conducteur ohmique est donnée par la relation :

Si RV >> R alors RC  R c’est pourquoi les voltmètres ont une résistance très élevée. Dans le cas
du TP, le voltmètre analogique utilisé a une résistance interne qui dépend du calibre
employé : 10000 /V. On détermine RV de la manière suivante :

RV = 10000 x Calibre

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III-2-b) Montage longue dérivation :


Un montage longue dérivation se présente de la manière suivante :

UV

RV
V

RC RA
A
I

U UA

On désire mesurer la résistance RC du conducteur ohmique en utilisant un voltmètre et un


ampèremètre de résistances respectives RV et RA.

En utilisant la loi d’Ohm, on calcule une résistance alors que


Or, comme l’additivité des tensions nous donne :

alors, en divisant chaque terme par I, on obtient :

Il vient donc : R = RC + RA d’où :

RC = R - R A

Lorsque R >> RA alors RC  R. C’est pourquoi un ampèremètre a une résistance interne R A la plus
petite possible.
Elle est donnée par la chute de tension aux bornes de l’appareil à pleine échelle ; en général entre
0,2 et 0,6 V (appareils numériques et à aiguille). La résistance dépend donc du calibre utilisé. On
peut la déterminer en mesurant la tension aux bornes de l'ampèremètre lorsqu'il est traversé par
un courant connu. Noter que les ampèremètres numériques ne sont guère supérieurs aux appareils
à aiguille en ce qui concerne leur résistance interne).

Sur les ampèremètres AOIP : un tableau des chutes de tension est donné par le
constructeur au dos des appareils :
Calibre 10 mA 50 mA 200 mA 500 mA 2A 5A

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Chute de tension 100 mV 250 mV 535 mV 270 mV 295 mV 365 mV


continue
Ainsi, par exemple, sur le calibre 200mA (soit 0,2 A), la chute de tension étant de 0,535 V,

IV- Expérimentation :

Matériel :

- Un générateur de tension continue 6-12 V.


- Un interrupteur.
- Un rhéostat (résistance variable) de résistance 100 .
- Un ampèremètre AOIP.
- Un voltmètre AOIP.
- Une résistance inconnue.
- Un voltmètre numérique.

IV-1) Montage ampèremètre-voltmètre :

C'est une méthode utilisable pour les résistances non-linéaires (varistance...). Dans le cas des
résistances linéaires, on a Rmes = U / I.
Pour un dipôle récepteur, on peut distinguer deux types de montage, le montage longue
dérivation (Voltmètre en parallèle sur le générateur) et le montage courte dérivation (Voltmètre
en parallèle sur le dipôle étudié).

IV-1-a) Montage courte dérivation :

 Noter le numéro de la résistance R inconnue.


 Réaliser le montage ci-dessous : A faire vérifier avant toute mise sous tension.

+ A
rhéostat
G
- R V

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 Régler le curseur du rhéostat de façon à avoir une intensité donnée, mesurer cette intensité
et la tension correspondante.
 Refaire la mesure pour deux autres valeurs d’intensités.

Rappels : Comment lire la valeur d’une grandeur sur un appareil analogique ?

Valeur =

Exploitation : (Aidez-vous de la partie III de ce TP)

 Pour une des mesures :


a) Préciser la méthode de calcul de I et de U.
b) Préciser la méthode de calcul de R (un seul chiffre après la virgule) et RV.
c) Calculer R. (Rappel de la partie II : (p. 13))
d) Calculer la valeur réelle RC de la résistance.

 Transposer les résultats dans un tableau (où cal. A et cal. V sont les calibres employés
pour l’ampèremètre et le voltmètre respectivement) :

cal. A cal. V I(mA) I(mA) U(V) U(V) R () R() RV() RC ()

 Donner la moyenne des résistances approchées Rmoy ainsi que la moyenne des incertitudes
sur la valeur approchée de la résistance Rmoy , puis la moyenne des valeurs de la
résistance corrigée RCmoy.
 Conclure à partir des valeurs moyennes obtenues sur la nécessité de la correction pour ce
type de montage.

IV-1-b) Montage longue dérivation :

 Réaliser le montage ci-dessous en utilisant la même résistance inconnue : A faire vérifier


avant toute mise sous tension.

+ A
rhéostat
G
- V R

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 Effectuer à nouveau les mêmes manipulations que dans le cas du montage courte
dérivation.
 Pour une des mesures :
a) Préciser la méthode de calcul de I et de U.
b) Préciser la méthode de calcul de R (un seul chiffre après la virgule) et RA.
c) Préciser la méthode de calcul de R.
d) Calculer la valeur réelle RC de la résistance.
 Inscrire les résultats dans un tableau du type :
cal. A cal. V I(mA) I(mA) U(V) U(V) R () R() RA() RC()

 Donner la moyenne des résistances approchées Rmoy ainsi que la moyenne des incertitudes
sur la valeur approchée de la résistance Rmoy , puis la moyenne des valeurs de la
résistance corrigée RCmoy.
 Conclure à partir des valeurs moyennes obtenues sur la nécessité de la correction pour ce
type de montage.
 Pour le résistor utilisé, quel montage semble être le plus adapté ? Justifier.

IV-2) Ohmmètre numérique : Mesure immédiate

 Mesurer à l’ohmmètre numérique la valeur de la résistance inconnue. Pour cela, brancher


directement la résistance sur l’ohmmètre sans utiliser de fils.
 Comparer, ensuite, la valeur avec celles trouvées par les méthodes précédemment
utilisées.

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