Vous êtes sur la page 1sur 7

4.

Etudes littéraires
LE DIALOGUE DANS « LE PAGNE NOIR » DE BERNARD DADIE
Françoise Ugochukwu

Ethiopiques n° 43 pp. 77 - 85
revue trimestrielle
de culture négro-africaine
4e trimestre 1985 volume III n°4

« La fable - nous disent J.M. Awouma et J.L. Noah - est un récit qui présente le monde
el des faits. Elle appo te et d fi it les p o upatio s de l’ho e da s la so i t . Les
personnages sont généralement les animaux qui représentent les hommes. Elle vise à
exposer une vérité morale, une initiation à la vie sociale et donne parfois une peinture
satirique du groupe concerné [1] ». C’est à la lu i e de ette d fi itio ue ous allo s
relire Le pagne noir de Bernard Dadié pour y noter la place donnée au dialogue et à la vie en
commun.
« La famine donc était au village », nous dit la première fable du recueil, « le miroir de la
disette ». Et Kakou A a z ’ happe pas au « sort commun » [2]. Tout au long de
l’ou age, l’i di idu est ai si pa tie d’u tout ; il est enraciné ; il a son village - le mot est
mentionné quatre-vingt-quatre fois en 158 pages. Chaque animal, chaque être a son village,
et e, jus u’au pa s des o ts. Le pa sage lui-même découvre un habitat groupé : « des
villages et des villages, des forêts et des forêts, des océans et des océans, des plaines, des
solitudes [3] », da s u u i e s e o e ie ge ue l’ho e ’a pas e o e ai e t
do esti u et où, d s u’o s’ loig e, le da ge o e e - danger des Esprits et danger
des animaux [4]. Née de ce « sort commun » existe une solidarité villageoise à laquelle font
souvent allusion les personnages : da s la fa le d’« Araignée et la Tortue », l’E u euil, pou
sau e sa t te, i o ue ai si le fait u’il est du e illage ue la e de l’A aig e [5].
Le illage est fait de fa illes. Là, le lie ’est plus seule e t le « sort commun » mais le
sa g, et pa fois e l’a ou , o e elui ui u it l’ho e et la fe e da s le it de
« l’e fa t te i le » : « tous deu s’ai aie t à tel poi t u’ils pe saie t la e hose da s
le même instant. Et cette femme, tout le temps, à son mari, au champ, apportait le repas de
midi [6] ». Le garçon qui naît joint le couple et prend son tour pour apporter le repas à son
père. On retrouve ce lien très fort entre père, mère et enfant dans une autre fable, « le
groin du porc » où e de ie se plai t du eu t e d’u de ses ou isso s pa l’A aig ée et
ajoute : « depuis, a fe e et oi ’a o s ess de pleu e [7] ». Entre mère et fils, les
liens sont solides - deux fables nous le rappellent, « Araignée et la Tortue », et « Les
funérailles de la mère Iguane » où ous assisto s à la d t esse d’Igua e-Fils qui « pleurait,
pleurait. Il se jetait ici, se jetait là, se roulait dans la poussière, raclait le sol de ses pattes, de
ses ongles, se cognait la tête contre tel mur [8] ». C’est à l’i t ieu de ette petite fa ille
que se perpétuent les traditions : les parents de la jeune fille lui ont pa l de l’A aig e et de
ses tours, « le soir, à la maison [9] » ; ’est pa sa e ue l’H e a o u l’a iti u issa t
ses grands-pare ts à eu de l’A aig e [10]. Et ce sont les mères qui apprennent aux bébés
à ne jamais chanter la chanson des nains [11]. Le père, lui, a pour devoir de nourrir sa
famille et très vite, son fils le seconde dans cette tâche [12]. Les liens unissant la petite
famille résistent à la mauvaise conduite des enfants, et le fils prodigue est reçu à bras
ouverts. Le modèle du couple de « l’e fa t te i le » ’est pas le seul. Co e A a z do t
la fa le ous app e d u’il a « des femmes par centaines, des enfants par milliers [13] »,
d’aut es, pe so ages i e t la pol ga ie, tel le hasseu da s « Le chasseur et le boa »,
même si cette dernière a ses inconvénients : le chasseur confie ses secrets... à son chien, et
Ananzé une fois devenu bossu, ses femmes le huent au lieu de le plaindre [14].

Au-delà du ouple, ’est la fa ille te due, la pa e t e tio e pa l’E u euil da s


« Araignée et Tortue » alo s u’il a e d e isite au pa e ts de sa fe e da s u illage
éloigné ; ’est d’ailleu s da s ette fa le u’appa aît le te e de « frère », employé par
l’E u euil pou appele à l’A aig e u’il est du même village que sa mère. Liés à leur
famille, les individus sont aussi groupés selon leur occupation : le conteur nous parle, par
exemple, des féticheurs, des forgerons, des marchands ou des cultivateurs [15]. Les groupes
d’âge ie e t e o e s’ajoute au fais eau de elatio s de l’i di idu. C’est u’au illage,
tout se fait en commun. La naissance voit accourir matrones et voisins [16]. Et tout au long
de la vie, ces voisins, ces frères, ces amis, seront présents. C’est e fa ille ue Kakou
Ananzé cultive son champ [17] ; le marché rassemble promeneurs, acheteurs et vendeurs
qui « allaient, venaient, achetaient, échangeaient, négociaient, brocantaient, spéculaient,
t a spo taie t, a uaie t, li aie t, sa s ue l’âp et des d ats, des dis ussio s, e lut la
courtoisie (...) [18] ». C’est e g oupe ue les fe es fo t la uisi e au etou des ha ps
et que les forgerons préparent le repas de fête avec quartiers de viande et cigales [19].
La mort est « une calamité permanente, tapie dans chaque case, debout à chaque détour de
route, à chaque carrefour, poursuivant tout homme [20] » ; ’est pou uoi les fu ailles
sont un des grands moments de la vie au village. Deux fables, « le ha p d’ig a es » et
« les funérailles de la Mère Iguane », nous les décrivent, et nous y voyons tout un chacun se
soucier des autres : pleurs de sympathie, échange de nouvelles, repas préparés - « tous les
mets qui venaient - et chacun dans le village voulait surpasser le voisin en générosité [21] » -
et partagés, volonté de distraire la famille endeuillée, ce qui donne aux cérémonies une
allure de fête : « ha ue soi , ’ taie t des li atio s, des da ses, des pala es i te i a les,
des rixes même, parce que chacun avait bu outre mesure [22] ».
Ceu ui s’e i hisse t le fo t aux d pe s d’aut ui ; la dot lie deux familles ; et les
Grands eux -mêmes, liés par un pacte, « se devaient secours, que ce soit le jour, que ce soit
la nuit, tout le temps. Aucu d’eu e de ait ie e t ep e d e sa s e a oi f au
autres [23] ». C’est e dialogue a e le g oupe ue se le le a a t e de l’i di idu, au fil
des mille détails quotidiens de cette vie en commun. Les exemples abondent dans ce sens.
Ainsi, dans la fable du « chasseur et le boa », le chasseur a une réputation de « bon maître
(...) très généreux [24] » ; mais la famine et ses relations avec les villageois le découvrent
peu à peu tel u’il est : il a h te et sto ke toutes les oltes de l’a e et, u e fois les
vaches maigres survenues, revend tout plus cher. L’a iti d’Igua e-Fils et de Kakou Ananzé,
et la bonne opinion que le premier se fait de son ami, ont résisté au temps et aux mauvaises
langues. Mais que viennent les funérailles de la Mère-Iguane, la tentation des bons repas
pou l’A aig e et l’o asio de p ofite de la t istesse de so a i : un mot de trop, un bon
tour, et « ce même soir aussi leur amitié se rompait [25] ». A l’i e se, A aig o , ualifi
pa so p e de fai a t, d’ t e eule et sa s i tellige e, de galopi et d’i sole t, ha ge
du tout au tout une fois chassé de la maison, sert le boa, et se montre « si gentil » u’il
gagne château, serviteurs, femmes, richesse et beauté ; les années qui passent le montrent
digne de ces cadeaux ; il continue à entretenir fidèlement le boa, règne sur un peuple
heu eu et, le jou où so p e ie t e die so hospitalit , l’a ueille sa s a u e [26].
U e elle olte, l’A aig e ui su o e à la te tatio d’e p ofite seul, et oilà ise à
jour la vraie nature de ses relations avec sa famille et ses voisins : « tous les tams-tams du
illage taie t e s, ta t o tait o te t d’a oi e te Kakou A a z » ; Côlou, une fois
son mari pris au pi ge de glu u’elle a pos , « posément, les mains aux hanches, dit à ses
enfants :
- et ho e ’est pas ot e p e.
- u’allo s-nous en faire ?
- le brûler, répondit Côlou ».

L’i di idu, i a t au œu du g oupe, est « regardé » pa lui. Ai si, l’A aig e s’est a uis
une réputation de tromperie, nous en avons la preuve dans le récit de « la dot » où chacune
des pe so es e o t es se o t e d’a o d fia te, su ses gardes - « C’est u’il est
malin, papa Kakou Ananzé [27] ». Ce so t les o seils du petit Silu e, de l’E u euil et du Boa
qui changent le destin de leurs interlocuteurs ; et elui ui fait fi de es o seils d’a is s’e
mord les doigts, nous le voyons au so t de l’H e ui, alg les a e tisse e ts, e s’est
pas contentée de boire le sang de la vache de Dieu mais a touché au œu . « Elle essaya de
se sauver. Des enfants lui tombèrent dessus en criant : « Voi i l’assassi , oi i l’assassi ! »
Cha u p it e u’il put t ou e pou l’asso e . Ils lui do e t des oups su la t te, des
coups sur les reins (...). Ils to e t si d u et si fo t su les ei s u’ils les lui brisèrent [28].
Vi a t e o u et e ha o ie a e ses se la les, l’ho e du Pagne noir est
également intégré à son environnement - en dialogue avec les animaux et la nature. Comme
le dit le récit de « l’e fa t te i le », « autrefois, tous les animaux habitaient ensemble,
da s u illage à eu , ui ’ tait pas loi du illage des ho es. Et les ho es et les
animaux se comprenant ne se livraient point la guerre [29] ». Depuis l’i i iti est e e t e
eux ; ais l’ou age de B. Dadi se situe e o e da s ette zone, à cette étape intermédiaire
où hommes et animaux se rencontrent, conversent et se ressemblent. On y voit singe,
crocodile, tortue, hyène, lion, tigre, panthère, éléphant, buffle, antilopes, rhinocéros, porc,
e a d et lie , i he et a is, œuf et mouton, phacochère, chacal, écureuil, pintades,
poules et canards, coqs et paons, chiens, poissons et martin-pêcheur, papillons, vautour,
aigle et hi o delle, et ie d’aut es e o e, peuple u o de où l’ho e, o e le h os
du dernier récit, semble encore isolé et minoritaire. Sans doute ue la fo t ’est plus la
forêt originelle, car « il a d’aut es fo ts ui e so t pas la fo t des ho es, et da s es
fo ts, des o tag es, des fleu es, des esse es tout diff e ts de eu u’o t ou e da s
les forêts des hommes » : et il faut au chasseur la gourde du boa pour comprendre « le
langage de tout ce qui vit sur terre [30] ». Mais le chasseur, interpellé par le serpent, ne
manifeste aucun étonnement et entame le dialogue [31] ; la jeune fille, la vieille et les
fo ge o s pa le t à l’A aig e ui a asse, o e eu , la dot pour la fille de Dieu [32] ; et
Koffi l’o pheli ’h site pas à o te ses alheu s au o odile [33]. Même si le Boa
proteste : « - Depuis quand les animaux de la brousse se conduisent-ils comme
vous. [34] ? » Dadié nous compare à Ananzé. « Nous autres qui tout le temps analysons
notre bonheur, démontons nos jouets pour en voir le mécanisme, ne sommes-nous pas
logés à la même enseigne, en fait de curiosité [35] ? »
Les deux récits du « Pagne noir » - qui a donné son titre au recueil - et de « la cruche »,
mettent en scène deux orphelins dans deux mondes radicalement opposés. Koffi, sur sa
route, « espi ait à l’aise l’ai salu e, et ha tait d’u e oi e eilleuse ui faisait da se
les feuilles sur les branches, osciller les branches sur les arbres. Et les arbres, ivres de
mélodie, dans le vent, entremêlaient leur chevelure piquée de papillons de toutes les
couleurs, contant fleurette à des abeilles en repos [36] ». Les paysages respirent le calme, la
pai , l’ha o ie. Aï a, elle, tout au long de sa route, rencontre l’hostilit du o de a i al
et végétal : le uisseau, la fla ue d’eau et la sou e efuse t de ouille le pag e u’elle
tente de laver, les crapauds cherchent à effrayer la jeune fille, les fourmis la menacent de
leurs énormes pinces et lui barrent le passage, et sur l’a e o t au formes étranges
« était posé un vautour phénoménal dont les ailes sur des lieues et des lieues, voilaient le
soleil. Ses yeux jetaient des flammes, des éclairs, et les serres, pareilles à de puissantes
racines aériennes, traînaient à terre [37] ».

Les arbres, les oiseaux, les insectes, les lianes, les fruits, les feuilles mortes, tout bouscule
Aï a et s’oppose à so passage. Mais les hi pa z s l’a ueille t a e o passio ; et ’est
au œu de ette e fo t d’a goisse u’elle t ou e a la lai i e a e a te et la sou e
au pied du bananier où elle rencontrera sa mère. Forêt, brousse, pistes, vallons, prés et
berges tièdes des rivières, sentiers et ravins sont le décor toujours nouveau, toujours le
même, où se déroulent fables et contes - atu e au diapaso de eu ui l’ha ite t. Le it
de « l’e fa t te i le » est la lef de e o de ui s’ loig e, ha i e e t e u pass
proche encore et le présent des cités urbaines ; aujou d’hui, la gue e est d la e e t e
l’ho e et les a i au : chasseur ou pêcheur, le premier est devenu - les récits du
« chasseur et le boa », de « la dot » et de « l’ho e ui oulait de e i oi » nous le disent -
celui qui lutte, domine et tue ; et la brousse redevient silencieuse, « elle regarde, scrute,
interroge [38] ».
Fa e à l’hostilit de la ousse, les ho es se so t g oup s. Et le e ueil de Be a d
Dadi ous p se te l’i di idu isol o e d ia t, uelle ue soit la ause de so
isolement : timidité ou mauvais caractère. La chauve -souris mène une vie paisible, « ne
cherchant jamais querelle à personne, supportant, tout avec patience. Nombreux étaient les
a i au ui l’esti aie t ... [39] ». Mais elle souff e de e pa le a e pe so e. L’auteu la
plaint longuement, oppose sa situation à la nature qui a fait des êtres des « vases
communiquants » et propose un remède à cet isolement : « une amitié sûre [40] ». A
l’oppos , l’A aig e se le u des pe so ages les plus e tou s : les femmes
« ensorcelées, éblouies, tout le temps, couraient [41] » à ses trousses ; mais en même
temps, il se sait haï de tous. Considéré comme un « Grand » dans le monde animal et lié par
u pa te à l’Eléphant, au Rhinocéros, au Buffle, au Lion, au Tigre et à la Panthère [42], il l’e
est pas moins victime de la méfiance générale. Le groupe, a lui aussi, à proposer une
solution : un changement de comportement. Pour resocialiser l’isol , le groupe a recours à
des moyens que nous disent les fables, d’auta t plus di e s ue l’i di idu a de o ta ts a e

 Le premier, négatif - la critique : ’est le o e utilis pa la jeune fille dans la fable de


autrui. Dadié nous présente, en gros, trois moyens principaux.

« la dot » pou dissuade l’A aig e de al agi [43]. Cette critique reste parfois
inexprimée, se traduisant alors par une réticence à collaborer - ’est le as des fo ge o s
de « la dot » qui hésitent à fai e les a a hides de l’A aig e.
 Le second moyen, qui ’est ue, l’e e s de l’aut e : les conseils et avertissements
it s. Pa all le à l’ « atte tio au œu [44] ! » de l’A aig e à l’H e a a t leu
visite à la vache de Dieu, nous avons le « ne danse plus notre danse ! » des nains à Kakou

 Troisième moyen, plus élaboré et que nous retrouverons dans bon nombre de récits ; la
Ananzé aux petits matins des nuits de lune [45].

ise à l’ p eu e à deu te ps [46].


- premier temps : l’i di idu souff e d’u a ue ; il a faim, ou il désire manger
da a tage, ou il eut o te i la ai de la fille de Dieu ou le œuf de Dieu, ou il eut
danser [47]. Il est alors confronté à une épreuve : il prend un animal au piège (boa,
écureuil, poisson), ou il doit abattre un arbre sans instruments, ou il doit participer à une
danse ou cérémonie, ou il doit trouver quelque chose (par exemple, un spécimen de
tout ce qui se mange sur la terre), ou il doit « mourir ». Il sort apparemment vainqueur
de l’ p eu e : il pa g e l’a i al p is, il est poli, il a at l’a e pa la use , il a epte
d’alle à la o ie, il t ou e l’o jet de a d , il « meurt ». Il obtient alors la
o pe se ou itu e, a he, i hesses, pa tage du se et , asso tie d’u e o ditio
exprimée ou sous-entendue : il ne faudra pas se quereller, il ne faudra pas danser
pendant le jour, il ne faudra pas écouter la Tortue, il ne faudra pas manger tout seul, il
ne faudra pas chercher à connaître un secret, il ne faudra pas se regarder dans le miroir,
il ne faudra pas tromper autrui...
- deuxième temps : l’i di idu ise le o t at ; il trompe autrui, (forgerons, jeune fille,
vieille), regarde dans le miroir, cherche et perce le secret, mange seul, défie la Tortue,
da se, s’atta ue à l’ pou a tail de glu. Il subit alors la conséquence de sa
désobéissance aux règles du jeu social.

Le châtiment attaché au refus de suivre la norme et de se laisser guider par le groupe est
g adu d’u it à l’aut e ; en gros, on peut noter trois étapes : il y a parfois seulement
ejet de l’i di idu da s l’isole e t, elâ he e t ou oupu e les lie s d’a iti [48]. Le plus
souvent, et parfois en même temps, l’i di idu pe d la o pe se o t o e ap s la
réussite à la première épreuve : œuf, ou itu e, i hesses, et .... Le châtiment peut enfin,
da s e tai s as, p e d e u e tou u e e t e et alle jus u’au poi t de o -retour ; au
rejet - du fait d’u e i fi it a uise et i dia le [49], au bannissement, voire à la folie
e ue ous o t e la fi d’« Araignée et la Tortue » : « A tout le monde, il contait les
e eilles de so o age au pa s de l’E u euil, pa lait du lie de la To tue. Cha ue
auditeu l’ outa t, e uait la t te et s’e allait o ai u u’il a ait affai e à u fou. Plus il
a o tait l’a e tu e, plus il passait pou fou. Un matin, Kakou Ananzé quitta le village
(...) [50] ». Isol ou a l o , l’i di idu ou t do à sa pe te, au o t ai e, ous appelle Le
Pagne noir, lié au groupe, enraciné dans son terroir, respectueux des lois de son milieu, il est
- assu d’u e ie paisi le et de ie t fa teu de oh sio so iale. E dialogue a e ses
semblables, en harmonie avec son environnement, il perd alors, paradoxalement, la notion
des f o ti es. La Mo t e de ie t u e a ie et l’i possi le se alise ; devant lui les
po tes s’ou e t et so sou i e est la lef d’u e ie heu euse. Koffi f otte le dos du
Crocodile, coiffe le Diable et fait belles les vieilles du village des morts « avec empressement
et sourire [51] ». A so sou i e po d elui d’Aï a l’o pheli e do t la pe s a e et
l’hu eu gale ont raison de tous les obstacles ; elle « souriait toujours » [52], nous dit B.
Dadié - et ’est aussi la leço u’il ous laisse.

[1] J.M. Awauma et J.I. Noah, Contes et fables du Cameroun, Editions CLE, Yaoundé 1978
p.23 .
[2] B.B. Dadié, Le pagne noir, Editions Présence Africaine, Paris 1955 p. 9
[3] B. Dadié, op. cit. p. 59, « Le œuf de l’A aig e »
[4] Voir B. Dadié, op. cit., « le o age de l’o pheli e da s la u he »
[5] B. Dadié, op. cit. p. 65
[6] B. Dadié. op. cit. p. 45.
[7] B. Dadié, op. cit. p. 94
[8] B. Dadié, op. cit. p. 75
[9] B. Dadié, op. cit. p. 136, « la dot ».
[10] B. Dadié, op. cit. p. 107, « la vache de Dieu »
[11] et 13. B. Dadié, op. cit. p. 39 « la osse de l’A aignée ».
[12] B. Dadié, op. cit. p. 144, « Araignée et son fils ».
[13] B. Dadié, op. cit. p. 39 « la osse de l’A aig e ».
[14] B. Dadié, op. cit. p. 144, « Araignée et son fils ».
[15] B. Dadié, op. cit. p.9, « le miroir de la disette » ; p. 138, « La dot », p. 14, « le miroir
de la disette » et p. 129, « le ha p d’ig a es »,
[16] B. Dadié, op. cit. p. 18, « Le pagne noir »
[17] B. Dadié, op.cit. p. 126, « le ha p d’ig a es »
[18] B. Dadié, op. cit. p.43, « la osse de l’A aig e »
[19] B. Dadié, op. cit. p. 138, « la dot »
[20] B. Dadié, op. cit. p. 104, « le chasseur et le boa »
[21] B. Dadié, op. cit. p. 78, « les funérailles de la Mère-Iguane »
[22] B. Dadié, op. cit. p. 128, « le ha p d’ig a es ».
[23] B. Dadié, op. cit. p. 85, « le groin du porc »
[24] B. Dadié, op. cit. p. 101
[25] B. Dadié, op. cit. p. 83
[26] B. Dadié, op. cit. p, 128 et 132, « le ha p d’ig a es ».
[27] R Dadié, op. cit. pp. 13, 64 et 98, dans les récits du « miroir de la disette »,
d’« Araignée et la Tortue » et du « Chasseur et le boa ».
[28] B. Dadié, op. cit. p.. 115, « la vache de Dieu »
[29] B. Dadié, op. cit. p. 45
[30] B. Dadié, op. cit. p. 100
[31] B. Dadié, op. cit. p. 98
[32] B. Dadié, op. cit. p. 136 à 140
[33] B. Dadié, op. cit. p. 25, « la cruche »
[34] B. Dadié, op. cit. p. 99
[35] B. Dadié, op. cit. p. 8, « le miroir de la disette »
[36] B. Dadié, op. cit. p. 24
[37] B. Dadié, op. cit. p. 20
[38] B. Dadié, op. cit. p. 52
[39] B. Dadié, op. cit. p. 116, « les parents de la chauve-souris »
[40] B. Dadié, op. cit. p. 117
[41] B. Dadié, op. cit. p. 37
[42] B. Dadié, op. cit. p. 85
[43] B. Dadié, op. cit. p. 136
[44] B. Dadié, op. cit. p. 106, « la vache de Dieu »
[45] B. Dadié, op. cit. p.42. « la osse de l’A aig e »
[46] Voir de « miroir de la disette », « Araignée et la Tortue », « le œuf de l’A aig e »,
« les funérailles de la Mère-Iguagne », « le ha p d’ig a es », « la dot », « Araignée et son
fils ».
[47] Cette phase est souvent omise.
[48] Voir « les funérailles de la Mère-Iguane » et « le groin du porc ».
[49] Voir « la osse de l’A aig e »
[50] B. Dadié, op. cit. p. 73
[51] B. Dadié, op. cit. p. 29, « la cruche ».
[52] B. Dadié, op. cit. p. 22, « le pagne noir »

Vous aimerez peut-être aussi