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REVUE PAPIER MACHINE

Cher Fiston Loombe Iwoku,

Merci beaucoup de nous avoir écrit. Je découvre avec curiosité La Plume vivante et je ne résiste pas
à l'envie de vous proposer un échange : je pourrais vous envoyer l'un de nos numéros (celui qui vous
fait le plus envie) et vous me feriez parvenir l'un des vôtres, qu'en dites-vous ? (Je poursuis dans ce
mail le vouvoiement, mais si cela vous convient, je préfère être tutoyée).

Nous sommes toujours très enthousiastes à l'idée d'accueillir de nouveaux·elles habitant·es dans nos
pages. Pour être publié dans Papier Machine, il faut proposer quelque chose à partir de notre mot élu
et dont le ton et l'univers nous semble coller au nôtre -ce qui est très difficile à définir en amont, mais
notre manifeste, que je joins ici, peut aider à mieux cerner qui nous sommes.

Papier Machine est une revue de création, nous ne publions que des contributions spécifiquement
créées pour la revue à partir du mot que nous avons élu, et pour le prochain numéro, notre n°12, ce
sera GRUE. Nous ne publions ni recensions, ni critiques et ne nous inscrivons pas dans l'actualité.
Notre revue est en revanche ouverte à toute proposition, exploration, tentative tant qu'elle prend
appui sur le mot, en fait son point de départ, son étincelle. Ce mot est ce que nos diverses
contributions, de natures et d'univers hétérogènes, ont en commun.

Notre mode de fonctionnement est simple, vous nous écrivez pour nous dire ce que le mot a
convoqué chez vous, quelle étincelle a surgi, quel format vous envisagez et dans quelle direction
vous souhaiteriez partir. Nous vous tenons informé du calendrier du comité éditorial et des dates
auxquelles nous serons en mesure de vous faire un retour. Si nous validons votre proposition, alors
nous en attendrons une version aboutie au plus tard pour le 1er novembre 2021 pour que nous
puissions échanger dans le texte et si besoin réajuster des choses avant publication (ce n'est pas
toujours le cas, mais il nous arrive d'accompagner qui en a besoin ou orienter la proposition de sorte
à ce qu'elle puisse s'inscrire pleinement dans la revue).

Notre prochain numéro paraitra en mars 2022. Nous recevons d'ores et déjà des propositions mais ne
pouvons assurer un suivi dès à présent, le prochain comité éditorial se tiendra en juin 2021. Si vous
en avez envie (et nous vous y encourageons), envoyez-nous une note d'intention d'ici là. Je joins à ce
mail l'appel à contributions qui vous dira tout ce que vous devez savoir de notre fonctionnement.

N'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions.

Affectueusement,

Lucie pour Papier Machine


Garder le lien, en poésie
Publié le 30 mars, par Aline Louis et Manon Stas
À l’heure où la culture se voit confinée par la crise sanitaire et ses
métiers étiquetés de non essentiels, le foisonnement d’initiatives
poétiques et littéraires semble, au contraire, prouver leur
importance pour nos concitoyens en quête de sens. Au-delà de la
campagne de vaccination anti-covid, « on devrait souhaiter à tout
homme sensé une certaine dose de poésie », comme le disait
Goethe. Le regard d’Aline Louis et de Manon Stas, de la Maison de
la Poésie de Namur.

Après une année 2020 difficile et


marquée par le projet Fleurs de funérailles, offrant des éloges poétiques
aux défunts et leurs familles, le Poète National, Carl Norac, et la Maison de
la Poésie de Namur ont souhaité apporter une impulsion de vie aux
Belges : dire et danser ne sont-ils pas le meilleur moyen de fêter le
printemps qui approche ?
Autrefois, Diderot disait « Une danse est un poème ». À l’occasion de la
Journée mondiale de la danse, le 29 avril, le projet « Dansez le poème »
prendra donc tout son sens. Auront lieu un festival de vidéos poétiques et
chorégraphiques d’artistes belges et un concours adressé à tous, petits et
grands. Carl Norac souhaite, en effet, encourager les Belges à choisir leur
poème favori, à s’accompagner d’une personne qui danse et à se filmer.
Les prestations les plus originales, puissantes ou touchantes seront
récompensées (informations et règlement : www.maisondelapoesie.be).
Le Poète National fait aussi partie des personnalités que Braine-l’Alleud et
sa bibliothèque ont souhaité inviter pour briller en tant que ville en poésie.
C’est ainsi qu’en février un voyage poétique dans les rues de Braine-
l’Alleud s’est ébauché : les élèves de deux écoles ont eu l’occasion de
discuter avec le Poète National et d’écrire des poèmes, avant de les voir
affichés aux fenêtres de différents lieux de leur commune.

La culture et la poésie y sont particulièrement soutenues, notamment grâce


à Ludivine Joinnot, bibliothécaire passionnée. Une Page de Poésie permet
ainsi aux visiteurs du site de la bibliothèque de découvrir des poètes
contemporains, qu’ils soient de jeunes auteurs en pleine essor ou des
écrivains expérimentés. Ces derniers mois, Thibaut Creppe, Maud Joiret
ou encore Jérémie Tholomé ont fait partie des poètes à peine trentenaires
mis en lumière.

La poésie, au 21ème siècle, n’est plus ce genre noble et immanquable qui


faisait briller Lafontaine, Hugo ou Apollinaire. Souvent jugé poussiéreux ou
démodé, les nouvelles générations de poètes prouvent pourtant le
contraire et proposent des petites pépites poétiques tendres, provocantes
ou délicieusement sonores qui rappellent que, non, la poésie n’est pas
morte ! Le travail précieux de la bibliothèque de Braine-l’Alleud permet de
faire connaître ces auteurs et de faire vivre une poésie résolument
moderne.

Laurence Vielle, poète et comédienne, qui a également endossé le rôle de


Poète Nationale de 2016 à 2018, s’est montrée, elle aussi, très active
durant cette période de confinement, notamment par le biais d’une
magnifique initiative de la chaîne de radio Musiq3. Désireuse de faire
rayonner la poésie vivante sur ses ondes et de soutenir les auteurs et
éditeurs belges et francophones, la chaîne a demandé à la poète de mettre
à l’honneur, tous les jours au printemps dernier, et tous les samedis depuis
septembre, un.e auteur.e de son choix. Par sa voix, par son « souffle
lumineux », Laurence porte les mots des autres, belges et étrangers, et
prouve que la poésie, en cette période particulière de pandémie, est
réellement d’utilité publique. Au total, depuis avril dernier, une soixantaine
de capsules poétiques, imaginées par Carine Bratzlavsky et Laurence elle-
même ont été enregistrées et filmées. Ces rendez-vous hebdomadaires,
intitulés « Laurence Vielle lit la poésie », rencontrent chaque semaine un vif
succès en radio et sur les réseaux sociaux. Le dernier en date, à l’heure
d’écrire ces lignes, mettait à l’honneur un texte de Clarice Lispector, une
poète brésilienne, et comptabilisait plus de 2000 partages sur Facebook.
Qui a dit que la poésie était passée de mode ? Pour les retrouver en un
seul clic : https://www.rtbf.be/musiq3/.
La poésie en virtuel, il en est aussi question aux Midis de la Poésie.
Comme de nombreux lieux culturels contraints de fermer leurs portes au
cours de l’année qui vient de s’écouler, l’institution bruxelloise a mis tout en
œuvre pour adapter sa programmation et proposer à son public des
événements de qualité, même à distance.

Au programme de ces derniers mois, la naissance d’un podcast


(https://soundcloud.com/midisdelapoesie), une newsletter poétique
hebdomadaire ainsi que des séances en ligne : une masterclass avec
Maylis de Kerangal, une séance en direct sur Zoom avec Carl Norac et
Thomas Vinau, des ateliers d’écriture en ligne orchestrés par Aliette Griz et
d’autres par la poétesse Laura Vazquez ou encore une sieste poétique,
enregistrée et diffusée en radio sur BX1.
Garder le lien avec le public, encore et toujours, tel est le credo des lieux
culturels, théâtres, maisons de la poésie, qui tentent de se réinventer au
quotidien, depuis un an, en s’adaptant aux mesures sanitaires imposées.
Ces lieux n’ont qu’une seule hâte, pouvoir à nouveau accueillir les artistes
et leurs spectateurs, voir briller les yeux et faire vibrer les cœurs, l’essence-
même de leur existence…

Aline Louis et Manon Stas, Maison de la Poésie de Namur

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