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WILHELM FLIESS

LES RELATIONS
ENTRE LE NEZ
ET LES ORGANES GÉNITAUX
DE LA FEMME
PRÉSENTÉES SELON
LEURS SIGNIFICATIONS BIOLOGIQUES

TRADUIT DE L’ALLEMAND
PAR PATRICK ACH ET JEAN GUIR

ÉDITIONS DU SEU1L
27y rué Jacob, París VI*
CET OUVRAGE, PUBLIÉ DANS LA COLLECTION
I.E CllAMP FREUDIEN,
A ÉTÉ PRÉPARÉ IT ÍDITÍ PAR CiÍRARD MlLLER

ISBN 2-02-004671-7

Titre original : Dic Bczichunccn zwischcn Nasc


und wciblichcn Gcschlcchtsorgancn
In ihrer biologischcn Bedcutung dargestcllt
Public chcz Franz Dcutike, Leipzig und Wicn, en 1897.
© Éditions du Senil, 1977, pour la traductlon franca ¡se.

La loi du 11 man 1937 Interdi! le» eoiiloi ou reproductiom dcstinéci ü une


utilnatlon ccllectlvo. I<hi(c repriteiilailtin <>u rcproductlon intégrale ou
urtlelle falte par quolqoo piocédi «pie i« m)Ii, mih le conscntcmcnt do
r
auteur ou do m» aran!» cama. «•<» illiote ct conxlituc une contrefacon
•aiKll< tinto |>ar laa aitk'U't •»?' el »ulv.nit* du Code piñal.
A vant-propos

S’il était pcrrais á l'autcur des pages qui vont suivre de les accom-
pagner d’un vocu, ce scrait cclui-ci : nc pensez pas que vous allcz sim-
plcmcnt en apprendrc plus sur Ies fonctions du ncz. Car Ies points
gencraux auxqucls des faits nouvcaux nous conduiscnt importcnt
davantage qu’un accroisscment du savoir.
Les morphologistes sont habitúes á considcrcr que des formes tres
diverses se sont devcloppccs par la transformation d’un typc fonda-
mental plus simple. 11 lcur semble par exempie naturcl, aujourd’hui,
de voir dans les os du cránc des vertebres transformóos. II manque
á la physiologic une fagon de voir analogue, fagon de voir dont la
fécondité nous est attestee par le dcveloppcmcnt meme de la scicncc
morphologique.
L’cxemplc de la menstruation m’a montré commcnt elle constitue
le modele de múltiples manifestations de la vie scxucllc, commcnt la
naissance et les couchcs, jusque dans les moindres dótails, correspon­
den! immcdiatcmcnt, dans le temps et dans lcur cssencc, a un proccssus
menstruel transformé. II y a dans la naissance quelque chosc d’ana-
logue á la pathologic de la menstruation. De plus, j’ai compris que
ce sont Ies memes mécanismcs et les memos conditions qui déterminent
la dysménorrhée nasale et la véritable doulcur de contraction1
(den editen Wehcnschnerz) : d’un point de vue morphologique,
clics sont homologues.
La physiologic nc pourra óviter de rendre comptc en profondeur
de ccs faits. De meme qu’clle nc pourra pas ignorer que le saignement
menstruel de la femme est l’expression d’un proccssus propre aux
1. M. le conseiller Olshauscn m’a tres aimablcmcnt autorisc a utiliscr le matcricl
de la cliniquc gynécologiquc de runiversité pour veritier mes hypothcscs sur la
doulcur de contraction, ce pourquoi je le rcmcrcic cordialcmcnt.

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r
dcux scxcs, ct qui nc commcncc pas sculcmcnt á la pubcrté. Les faíts
dont je disposais m'ont contraint á mettre 1‘acccnt sur un autre
phcnoménc. lis m'ont appris qu'cn plus du processus menstruel de
vingt-huit jours, il existe un autre groupc de processus périodiques
dont le eyele cst ccttc fois de vingt-trois jours, ct auquel sont égalc-
ment soumis tous les ages ct tous les scxcs.
J’ai pu démontrer d’une part que ccs dcux groupes de processus
périodiques entretiennent des licns étroits ct intimes avee le caractcrc
sexuel feminin ct masculin. D'autre part que cela nc fait que corres-
pondre a notre proprc disposition biscxuclle, si tous dcux sont prc-
sents chcz rhomme ct la femme — mais acccntués diflfércmmcnt.
Et c’cst en possession d'unc tellc connaissancc queje suis parvenú,
enfin, á l’idéc suivantc : c'cst au moment de ccs periodos scxucllcs
que s’accomplisscnt, par á-coups, la construction ct la déconstruc-
tion (der Aufbau und der Abbau) de notre organismo, ct c'cst par clics
qu'cst determiné aussi bien le jour de notre mort que le jour de notre
naissance.
Des troublcs morbides sont soumis aux mémes lois tcmporcllcs
que les processus périodiques cux-mémes. La mere transiere (über-
tragen) les périodcs sur son enfant, ct le sexe de cclui-ci cst déterminé
par le caractcrc de la premiere périodc transféréc. Les périodcs conti-
nuent alors de vibrer dans Tenfant, traversant avee le meme rythmc
les générations. II nc peut s’cn crécr de nouvcllcs — clics sont en cela
scmblablcs á l’éncrgic cllc-mcmc —, ct leur tcmporalité nc s’eíTacera
pas tant que les organismes se reproduiront scxucllcmcnt. Ellcs
nc sont pas limitées aux hommes mais s’étcndcnt au regne animal,
ct vraiscmblablcmcnt á tout le monde organique.
La mervcillcusc précision avee Iaqucllc les temps de vingt-trois ct
vingt-huit jours sont rcspcctés laisse en effet supposcr une profonde
participation des rapports astronomiques á la création des orga­
nismos.
Ainsi sommes-nous conduits, par ccttc question de la signification
biologiquc des rclations entre le ncz ct les organes génitaux, au scuil
des grandes énigmes qui attendent encoré d’ctrc élucidécs.
Berlín, aout 1896.

Wilhclm Flicss.
Sommaire

Le ncz cst en rclation avee Porganc génital. Cela cst d’abord attesté chez
la femme pendant la menstruation par des altérations du ncz : tuméfadion,
sensibilité accruc au contad de la sonde ct tcndancc au saignement. Cela
cst particulicremcnt nct aux comcts inféricurs ct aux tuberculum sepii, qui
dcvraicnt ctre nommés localisations genitales xa?’¿5<>xnv.

II

La tcndancc au saignement de ncz pendant les réglcs cst le modele physio-


logiquc de la menstruation vicariantc. Excmplcs ct variantes de cet état.

III

L’état pathologique des localisations genitales du nez determine la forme


nasale de la dysménorrhée. Valcur diagnostique de la cocaínisation dans
cet état. Effet durable de la thérapie nasale. Distinction de la doulcur dysmé-
norrhéiquc en doulcur abdominale ct lombairc, en doulcur droitc ct gauche,
grácc á la cocaínisation. Rclation partiellcmcnt croiséc (gckreuztc) entre
le ncz et les partics doulourcuscs. Excmplcs. Causes de la dysmcnorrhcc
nasale. Ccllcs*ci peuvent aussi cntraincr de la ménorragic ct l’irrégularité
des regles : polyménorrhéc et aménorrhée.

11
RELAT10NS ENTRE LE NEZ ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

IV VII

11 y a aussi des altérations du nez pendant la grosscsse. Le proccssus de La coccycodynie a peut-ctre égalemcnt un mccanisme nasal. Exemples.
menstniation se poursuit pendant la duréc de celle-ci, mais ne trouve pas
sa décharge habituclle dans le saigncmcnt utcrin. Les poussécs menstruelles
s'emmagasinent ct provoqucnt normalcment, aprcs dix intcrvallcs de mens­
trual ion, la « grande menstruation » — l’accouchcment. Celui-c¡ a tous les vni
caracteres d’unc menstruation. Se retrouvent done les mémes signes nasaux.
La dysménorrhée nasale est souvent remplacce, pendant l’accouchcmcnt, L’hypothcsc de la poursuitc du processus menstruel pendant la grossesse
par «la véritable douleur de contraction » (der echte Wehenschmerz). Dcfi- (voir chap. 4) est dircctcmcnt vérifiée par Panalyse d'observations de gros-
nition dccclle-ci. Conditions de sa production. Nombreux exemples du fait sesses. L’anaJvse revele que les troubles de la grossesse et les signes nasaux
qu'ellc peut ctre climinéc par la cocainisation du nez. qui Ies accompagnent apparaissent uniquement de facón periodique. lis
Des phénoménes de substitution, lors des troublcs de dcchargc mens- peuvent done étre rangés en deux groupes de series, en fonction de leur
truelle, se produisent aussi bien pendant la grosscsse qu'en dehors d’elle. apparition : séries á intervallc de vingt-huit jours ou de vingt-trois jours.
Exemples. Les mémes présuppositions valcnt pour 1’avortement et l’accou- Les séries de vingt-huit jours sont appelées féminines, et les séries de vingt-
ebement normal : survenue á des échéances menstruellcs, rclations au nez, trois jours masculines. De ces séries relcvent la sécrétion lactée, les mouve-
á partir duquel ravortcment peut étre provoque artificiellemcnt. Exemples. ments de l’enfant, Ies précontractions, l’écoulement prématuré des eaux,
Le processus menstruel agit égalemcnt sur le nez pendant la lactation. le début du processus de parturition, ainsi que Tapparition des premieres
Exemples. Psychose d’angoissc pendant les couches. regles et des regles suivantes, aprés Taccouchement. Par ce demier fait, la
naturc menstruclle du processus de parturition est une nouvcllc fois démon-
trée, et on ne peut plus opposer désormais le calcul habitud de la grossesse
á cette conccption. De quoi le nez est physiologiquement capable pendant la
V
grossesse. Explication de Tavortement.

L’influcncc des processus menstruels sur le nez ne ccsse pas pendant la


me no pause. Exemples. VI
IX

L’existcnce de séries périodiques á intervalles de vingt-trois jours et de


VI
vingt-huit jours explique aussi l’« irrégularitc » des regles. A leur place
apparaissent souvent des phénoménes de substitution : migraines, acccs
L’actc de rcproduction revele aussi la relation entre le nez et la sexualité. d’angoisse ou crises d’asthme. Exemples.
Exemples lors du colt de saignement de nez, et de nez bouché par acccs.
Saigncmcnt de nez chcz les masturbants. Altcrations typiqucs des local isa-
tions genitales du nez chez les onanistes. La douleur d’cstomac des onanistes X
a un mécanisme nasal. « La localisation de la douleur d’cstomac » se
trouve dans le « nez gauche » et plus précisément sur le comct moyen.
Efifct de la cocainisation á cct endroit. Suecos durable par extirpation. Des cas, qui ont été pubüés par d’autres auteurs, prouvent aussi Tcxistcnce
de séries périodiques. Ismer : douzc exemples de regles irréguliéres. Sigrist :
dates de migrainc. Dctcrmann : migraines.

12 13
RLI.ATIONS ENTRE LE NEZ

XI

Les sérics périodiques sont transférées de l’organismc matcmcl sur I’cnfant


ct se poursuivent pendant toute la vie de cclui-ci. Hiles sont done reparables
chez tous Ies enfants (gargons et filies) de la méme mere, et licnt les généra-
tions entre clics. Preuves de ces propositions par la presentaron synoptiquc
d’histoircs de famillcs. Par lá on voit comment le saignement menstruel se
réduit á un symptómc rclativcmcnt sccondairc d’un grand proccssus
propre aux deux sexes et á tous les ages, dont les troublcs provoquent
l’apparition de nombreuses nialadies « constituí¡onncllcs » (migraines,
cpilepsic, crises hcmorroldaires, criscs de gouttc, acccs d'angoissc, énuresie,
urticairc, blepharospasmc, etc.), ct qui en outre determine l’apparition
ct la disparition de certaincs maladics infccticuscs d'étiologic bactéricnnc
auxquellcs sont soumis Ies proccssus fondamentaux de construction ct de
dcconstruction du corps, y compris la naissancc ct la mort.

XII

Hxemplcs de rcxistcncc de la périodicité de vingt-trois ct de vingt-huit


jours á tous les ages de la vie. Pourquoi Ies acecs périodiques sont si fré-
quemment marqués par des crises d'angoisse. Tbéoric de l’angoisse;
origine scxucllc de celle-ci. Angoisse de la ménopausc; rcmplacemcnt de
ccllc-c¡ par des apoplcxics; parenté des deux phénomenes dont la périodi-
cité cst identique, paralysics postinfcct¡cuses. L'angoissc lors de la décons-
truction du corps. Angoisse de la mort. Excmplcs d'obscrvations person-
ncllcs. Excmplcs historiques.

jfxn!\

Récapitulation générale des résultats oequis. Signification du saignement


menstruel commc mécanismc de sécrétlon de nubstunccs toxiques. Influencc
possiblc du ncz sur ccttc sécrétlon. Suecéi du traitement nasal contre la
niigrainc ct l'jisthme. Extensión de la lol sur la périodicité. Exactitude chro-
nologique de eelle-d. Nombre den lérlct périodiques. Importance de leur
délinition comino mnuulino ou féntininc. Application : la détermination
du sexo. Ce pourquoi il v t> fluí de iíaic<»ns. ce pourquoi la mortalité cst
l’lm forte» be/ n i x . « d e l'équllibrc final du rapport des sexes. Analogic
tlrée du léynn véyétnl

M
FT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

XIV

Quclqucs allusions á Torganologic de la fonction scxucllc; hypophyse,


nez, couronne lymphoadénoldiquc de la gorge, thyrolde. La loi de la
périodicité dans le regne animal. Conclusión.
Au milieu du visage, entre Ies ycux, la bouche ct les formations
osseuses du cerveau antérieur ct moyen, il y a le nez. Relié á Tcspace
rhino-pharyngé, il communique avec l’orcille ct le larynx. Mais
son ¡mportance nc ticnt pas seulement á ses rapports anatomiques
ou á sa fonction respiratoirc ct olfactive. En effet, un lien important
l’associe á Tapparcil genital, avec lequel il entretient des rapports
ctroits et reciproques. Les développements qui vont suivre auront á
rendre comptc cíícclivement d’un tcl lien, du moins en ce qui concerne
le sexe féminin. Et l’auteur s’appuiera sur ses propres cxpériences l.

1. Le travail important d’Endriss, État des observarions concernanl les relations


physiotogiques et pathologiques entre les voies respiratoires supcricures et les organes
sexuels (Würzburg, 1892), donne un ccrtain nombre d’indications, mathcurcusc-
ment peu nombreuses dans notre littérature ct encoré bien incompletos.
______
Chapitre 1

Si l’on examine le ncz des femmes pendant la menstruation, on


est frappé par le fait que, chcz la plupart d'entre clles, Pun des corncts
infcricurs (voire les deux) est plus fortement enflé que pendant le reste
du mois. Si le degré de tuméfaction et la configuration du nez per-
mettent égalcment un examen des parties situées plus haut, on peut
alors constatcr le merac phénoméne pour l’un des tubcrculum septi
(voire pour les deux). D’aprés mes observations, il m’a semblé
que le « ncz droit » serait plus souvent et plus fortement tuméfié
que le « nez gauche ». Mais je n’aimeraís pas, des Pabord, accorder
une ¡mportancc partieuliére á ce fait. Par contre, un autre fait, me
semblc-t-il, mérite d’ctre souligné. 11 s’agit de la sensibilité tres ccrtai-
nement accrue, au contact légcr de la sonde, chcz des femmes la
supportant sans douleur partieuliére en dehors de leurs regles. Nous
nous servirons bicntót de cette ¡ndication.
En outre, un contact meme légcr provoque souvent un saignement
de ncz qui peut dans ccrtains cas ctrc considérable. Cela nous éton-
ncra d'autant moins que nous savons que de semblablcs saignements
peuvent aussi se produirc spontanément au moment des regles et
córame substituts de celles-ci : c’est la mentruation vicariantc, qui est
connuc depuis longtemps. Et si d'autres saignements, dans d’autrcs
parties du corps, sont décrits commc « substituts », le saignement de
nez vicariant est ccpcndant tcllcmcnt plus fréquent qu’il peut ctrc
considéré commc le modéle du saignement de substitution mcnstrucl.
Si Pon est attcntif aux faibles traces de sang dans les mouchoirs,
on se rend compte que chez les jcunes filies prépubéres, avant meme
que les regles proprcmcnt ditcs nc soicnt apparucs, de petits saigne­
ments de la muqucusc nasale se produisent á intcrvallcs de quelqucs
semaines — parfois cxactcmcnt de quatre semaines —, saignements
qui scront rcmplacés plus tard par la menstruation nórmale.

19
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Et en observant bien, on rencontrc un phénomene identique lors


de la ménopausc. Lá aussi on trouve des traces de sang á intervallcs
régulicrs de plusieurs semaines, et ccs traces coíncidcnt souvcnt de fa^on
caractéristique avec d’autrcs symptóraes, pouvant étre aisément
interprétés commc molimina mensírualia.
Nous verrons que pendant la grossesse et la lactation, le processus
de menstruation nc cesse pas non plus; bien plus : que Ton retrouve
dans le ncz les mémes signes que ceux que nous venons d’apprcndre á
connaitrc.
Le processus de la menstruation se reflete (reflectirí) done dans
le nez par la congestión, la sensibilité accruc au contad et la tcndance
au saignement.
Mais toutes les partics du nez nc sont pas égalcmcnt altérécs.
Ainsi, la tumcfaction ne conccrne-t-cllc que des endroits prccis,
c’cst-á-dirc, commc nous l’avons remarqué, les corncts inférieurs
et les tuberculum septi, d*un cote ou des deux. Nous retrouverons
souvcnt ccs localisations. Nous Ies appcllcrons tout simplemcnt
Ies localisations genitales du nez. Cela nc veut pas diré ccpcndant
que d’autrcs partics du nez nc peuvent pas ctre aussi influcncécs par
les organes génitaux ou par Ies processus scxuels. Au contrairc.
Nous établirons l’existencc d’unc connexion trés importante conccr-
nant une partie du cornct moyen gauche; mais cette connexion nc
sera que « nasopctc », oricntéc des organes génitaux vers le nez,
alors que dans les localisations génitalcs commc nous
le montrerons, la connexion fonctionnc dans Ies deux sens. De plus,
la tuméfadion mcnsuellc réguliérc ne concerne que ccs demicrcs.
Mais le cornct moyen participe pcut-ctrc aussi á l’accroisscment de la
sensibilité et á la tcndance au saignement.
L’altération des « localisations génitalcs » du nez, lors de la mens­
truation, nous a done fourni une base pour établir la relation entre
le nez et Ies organes scxuels féminins. Sur les localisations génitalcs
du nez, qui enflent lors de la menstruation, se trouvent des formations
(Apparaíe) particuliéres : les corps éredilcs1. Ce sont des organes

1. Je sais bien que les anatomistes n’accordent pas au septum de corps ércctilc
stricto sensu. II nc s’agirait lá que d’unc zonc particulicrcmcnt riche en formations
glandulaircs et en vaisseaux sanguins. Cette dilTércnce peut ctre fondée morpho-
logiqucmcnt. Physiologiqucmcnt cette localisation sur íc tuberculum septi cst, á
tous égards, analoguc aux corps ércctilcs.
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE I-A FEMME

<lc construdion cavcrneuse, tout á fait semblablcs á ceux que l’on


retrouve par cxcmplc dans le clitorís. Les vaísseaux capíllaires nc
débouchcnt pas, commc d'habitude, dircctemcnt dans les vanes
mais il se forme entre eux un réseau de poches sanguines, en partie
anastomotiques. Lorsque les veínes se contractent, les poches san­
guinos se remplissent et le volume des corps ¿rediles s’accroíL On
sait que ce processus se trouve sous Tinfluence du ganglion sphéno-
palatin qui, par le nerf pétreux profond, communique avec le plexus
péri-carotidien par des rameaux sympathiques. Ainsi, on comprendrait
déjá la líaison avec le systéme ncrvcux sympathiquc auquel sont
d’ailleurs soumises cgalement les adivites scxucllcs.
Nous nc savons pas quel cst le sens de ces enflements consensuéis
(consensuellen) dans le nez. Mais ils indiquent bien que le nez doit
cntretenir une relation trés étroitc avec Porgane sexuel.
Chapitre 2

Outrc Fcnflcmcnt, 1c ncz connait au moment des regles une tcndancc


nu saignement. C’cst dans le saignement de ncz vicariant que sa
rclation avee Forgane sexuel se manifesté le plus nettement.
On nc considcrcra précisémcnt commc vicariants que les cas oü
la menstruation, presente auparavant, nc se produit plus, ct se trouve
rcmplaccc au moment attendu des regles par le saignement du ncz.
De tcls cxemplcs sont ccrtainemcnt bien plus nombreux que nc Patteste
la littératurc1. lis cnglobcnt tous les ages de la vic oü les proccssus
mcnstrucls entrent encore en jcu. Robcrt Scmplc rapporte le cas d’unc
femme de quatre-vingts ans qui chaqué mois, tantót saignait du ncz,
tantót avait des menstruations régulicrcs.
Aprés cela, on nc saurait encoré douter de l’cxistcncc d'un saigne­
ment de ncz vicariant au cours de la maturité scxuclle.
Plus rcmarquablcs sont les cas oü Ies saignements de ncz mcnsucls
précédcnt la véritable menstruation, c'est-á-dirc les cas du debut
de la puberté. Lá aussi, la littératurc nous foumit un matéricl súr,
bien que rcmarquablcmcnt pauvre. Un cas de Korstakow cst parti-
culicrcmcnt digne d’étre rapporté; celui d’unc enfant de vingt-trois
mois, dont la poitrinc était développéc ct dont le mont de Venus
était pilcux, ct chcz qui se produisaicnt deja des saignements de ncz
périodiques.
Mais il y a égalcmcnt des observations significativcs conccrnant
l’époquc nórmale de la puberté. Ainsi Flcischmann rapportc-t-il
le cas d’unc jame filie de quatorze ans, remarquablemcnt dévcloppéc,
qui se plaignait périodiquement toutes les trois semaines, de fatigue,
d’opprcssion de la tete, de somnolcncc ct de doulcurs lombaircs.

1. Endriss, op. cit.

23
RELAT10NS ENTRE LE NEZ

Aprcs trois ou quatrc jours, ccs phénoménes disparaissaicnt régu-


liéremcnt. Finalement, á la place des troublcs attendus, aprcs un
intcrvallc de quatrc semaines, il se produisit deux á trois fois par jour
un saignement de ncz, qui ccssa cinq jours plus tard. Ce saignement
de ncz se répéta de nouveau au bout de trois semaines, puis, aprcs
une pause de sept semaines, sans troubles, apparurent des cataménics
qui revinrent des lors régulicremcnt ct abondamment, toutes les
trois semaines, l’état de la jcunc filie ctant par aillcurs satisfaisant.
Le saignement de nez vicariant rcsscmblc á la menstruation non
seulement parce qu'il se produit au moment oü devrait apparaítre
le saignement utérin, mais aussi parce qu'il peut nc pas se produirc,
dans les mémes circonstances oü le saignement utérin menstruel
normal cesse égalcment, á savoir au moment de la grossesse. A cct
égard, je peux citer l’obscrvation d’Obermcier K
La patiente, ágée de quinzc ans, cut une premiérc fois ses regles
(durée d’un jour, saignement utérin tres abondant) avee un tirail-
lemcnt dans le corps et des poussees vers le bas. Quatrc semaines
plus tard, clic eut de nouveau les mémes sensations. Mais au licu
du saignement genital, se produisit un saignement de ncz de trois
jours, qui se répéta des lors tous les vingt-neuf jours, accompagnc
des mémes phénomcnes (sans saignement utérin), jusqu’á ce qu’ellc
devint enccinte. Pcndant toute la durée nórmale de la grossesse,
le saignement de ncz ccssa totalcmcnt. Six semaines aprés l’accouchc-
ment, il recommcn^a (moins abondant mais plus Iong) et se répéta
pendant huit mois, toutes les quatrc semaines pour ccsscr de nouveau
brusquement, aprés le début d’unc deuxiéme grossesse.
Moi-mémc, j’ai entendu parlcr d'unc palíente ayant accouché
a la clinique gynccologiquc de l’Université de Berlín (Lina L...g),
dont le saignement de nez abondant irrégulier cessa immédiatcment
et durablcment aprcs la conccption. La maladc fut longtemps amé-
norrhéique tout en pouvant ccpcndant détermincr le jour du coít
fccondant.
Qu’il s’agissc sans aucun doute possiblc de véritablcs saignements
de substituí ion, de tcls cas le prouvent d’autant micux qu’il n’y a
pas d’observations oü le saignement de ncz périodique hura gravidi-
tatem se soit poursuivi tranquillcmcnt. Mais qu’il doit étre bien 1

1. Endriss, op. cit.

24
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

cntcndu que nous parlons seulemcnt des cas oü le saignement de nez


vicariant ctait auparavant préscnt.
On connait bien le cas de fcmmcs cbez Icsquclles, avant la grossesse,
la mcnstruation nórmale se produit réguliérement, et qui n'ont
pcndant la grossesse de menstruations que par le nez. On traitera
de ccs cas dans une scction ultéricurc. II en va de meme de l’appari-
tion de saignements de nez lors de la ménopausc naturellc. Rcmar-
quons simplement que dans la menopause artificielle (par exemple,
aprés une porro-opération, commc le montrent les indications de
Damours), des saignements de ncz réguliers peuvent remplacer les
réglcs. Fehling a également vu chez une femme qu’il avait castrée
se produire un saignement de ncz au licu de l'écoulemcnt sanguin
liors du vagin, lors des premieres regles suivant l'opération.
Les observations de saignements de nez vicariants chez les femmes
ayant subi une operation de Porro et également chez les castrées,
montrent justement que le proccssus de mcnstruation n'cst pas néces-
saircmcnt lié á la présencc de Tutérus et des ovaires. On arrive á la
meme conclusión par l’obscrvation de cas oü il y a abscncc congénitalc
des organes sexuels féminins.
John Clay rapporte le cas d’une jeune filie de vingt et un ans qui
présentait tous les signes extérieurs du sexe féminin, et chez laquellc
les regles nc s’étaicnt jamais produites. Par contre, elle souffrait
depuis l’agc de dix-sept ans, réguliérement toutes les quatrc semaines,
de violentes céphalées et d’épistaxis. L’utérus et le vagin manquaicnt,
mais ¡1« semble » qu’á gauche on ait pu sentir un ovairc.
Cramer, lui, rapporte un cas de saignement de ncz atypiquc avee
aménorrhéc persistantc; quant a Quain, il racontc des cas de « sai­
gnement de nez se reproduisant assez réguliérement » avee une aplasie
lotale des organes génitaux féminins.
« Une communication remarquable fut présentéc par Quain á la
Pathological Society de Londres. II s’agissait d’une personne de
trente-trois ans, anémique de longuc date, aux formes féminines,
qui souffrait assez réguliérement tous les mois, du moins ces demicres
annécs, de saignements de nez. File cüt épousé un homme, pour lequel
elle avait un penchant, si des circonstances extérieures ne l’en cussent
cmpcchéc. Elle subit des transformations normales á l'époque habi-
tucllc de la puberté. Ses scins étaient bien dévcloppés, le bassin avait
une largeur fémininc. Le vagin faiblement ouvcrt ctait atrophiquc

25
r'

RELATIONS ENTRE LE NEZ

ct nc pouvait reccvoir que la troisieme phalangc de l’index. Le point


le plus proeminent ctait constituc par rorífice de I’urctre. Malgrc
une observation attentive, on nc put trouver aucune trace de matricc,
d’ovaircs ou de trompes. Le peritoine allait dircctcmcnt de la vessie
au rectum, s¡ on nc considere pas comme rudiment du col de l’utérus
une fente de forme semi-lunairc au fond du vagin. La distancc entre
l’origine de I’urétrc et le fond du vagin était d’un pouce. Un petit
organc d’aspect glandulaire pouvait faire penscr aux ovaires, bien
qu’il se trouvát sur la paroi gauche du vagin. Les parties externes
de I'organc sexuel ne présentaient ríen d'anormalx. »
Les saignements vicariants du nez, avee uterus et ovaires cnlcvés
ou absents, rclevcnt sans probléme du proccssus de menstruation.
lis montrent que dans ce proccssus le saignement mensuel utérin
n’cst qu'un maillon de la chaínc; que ce processus peut se poursuivrc
sans que fonctionncnt ou meme sans que soicnt presents, dans le
corps, les organes de rcproduction proprement dits. On nc peut
naturcllcment pas contcstcr que, normalement, le proccssus de mens­
truation depende dans une ccrtainc mesure des organes de rcpro­
duction. Mais son existence doit étre si profondement ancréc dans
d’autres apparcils du corps féminin qu’il peut meme se poursuivrc
encoré longtemps apres la pertc des organes de rcproduction.
Nous Irouverons dans nos considcrations ultérieures d’autres points
de repéres confirmant ce propos. Cependant, nous devons d’abord
évoquer encore une autre particularitc du saignement vicariant nasal.
Nous disposons de cinq observations pcrsonnelles oü, apres une
intervention nasale, des regles apparurent trop tót. Dans quatre
des cinq cas, clics furent accompagnccs de saignement de nez vica­
riant; dans le cinquieme cas, un saignement considerable succéda á
une intervention rcalisée le jour meme oü Ies regles ctaicnt attcnducs.

Cas 1. Mrac L...y


11 s’agit d’unc femme de vingt-quatre ans dont Ies réglcs arrivaient á
intervalles de cinq a huit semaines, ct chcz qui on pratiqua avee succ¿s une
cautérisation du nez (tuberculum septi droit) á la suite de fréquentes
migraines. Neuf jours apres cettc cautérisation apparut, ccttc fois quatre
semaines préciscmcnt apres les demiéres regles, le saignement menstruel 1

1. Tcxtc donné sans référcncc (NdT).

26

ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

utérin. Mais il nc dura qu'un jour ct demi (au licu des sept habituéis), ct
ful suivi immédiatement par une violente épistaxis qui néccssita des tam-
ponnements énergiques. Le saignement provenait des deux partics du nez
el n’avait aucun rapport anatomique avee la cautérisation réalisée dix jours
plus tót, d’aillcurs dans la partie gauche du nez. On remarquera que le
Miigncmcnt menstruel était prccocc par rapport á l’intcrvallc habitud de
la palíente.

Cas 2. Mmc K...r


\jc deuxieme cas concome une femme de quarante-six ans chez qui,
depuis trois ans, l’intcrvallc des menstruations était passé de deux á trois
mois, et qui venait d’ctrc opérée, huit jours plus tót, d’une aflcction du
sphénoídc droit, Iorsque, tout á coup, une nuit, les deux partics de son nez
se mirent á saigner égalcmcnt, nécessitant immédiatement un tamponnage.
Depuis le debut de la demiére menstruation cinq semaines avaient passé,
ct la vcillc, une sécrétion séro-sanguinolcntc s’était écoulée du vagin.
Ccllc-c¡ cessa aprés un jour et non cinq, comme d’habitude, Iorsque le nez
commen^a á saigner. Le saignement de nez se poursuivit de facón décrois-
santc, malgré l’hydrastis, pendant quatre jours. Ici égalemcnt, il s’agit
d’unc précocité relative.

Mme G...s W...n


Chez ccttc paticntc (voir l’histoirc de malade n° 20), l’intervallc des regles
était toujours de vingt-huit jours. On procéda chez elle á la séparation d’une
adhésion á gauche dans le nez ct á une cautérisation du comct moyen gauche.
Le soir du meme jour, environ cinq heures apres l’intcrvcntion, le nez
commcn^a á saigner. Le saignement dura jusqu’au lendcmain matin et
nc cessa qu’á l’instant oü les regles régulicrcs apparurent : cinq jours plus
tót qu’á l’ordinaire, événcmcnt que la maladq n’avait jamais encoré
connu de toute sa vie.

Cas 3. MUe L...e


Chez ccttc malade, cinq jours apres une cautérisation des localisations
génitales du nez droit, apparut une épistaxis vicariante, suivie le lendcmain
matin par le saignement utérin menstruel, en avance de six jours. Ici égalc­
mcnt, l’apparition précoce des réglcs était sans précédcnt pour la paticntc.

27

J
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 4. Sclnia Z...c


Daos cc cas, on proceda á un examen á la sonde du nez d'unc servante
de trente ans. Hile avait souíTcrt á dix-huit ans de douleurs d’cstomac ct
de dyspcpsic, qu¡ samenderent lorsqu’á dix-ncuf ans Ies iégles apparurent.
Mais il y cut dés lors manque d’appctit, constipation, migrainc de menstrua-
tion, dysmcnorrhcc.
Les regles arrivaicnt précisémcnt tous les vingt-huit jours. Mais, au grand
¿tonnement de la maladc, ce fut cettc fois-ci deux jours apres cet examen á la
sonde du nez (25 novemhre 1894) que se produisirent sans douleurs des
catamónies — trois semaines done aprés les demieres regles. Ces catamcnics
ne durcrcnt que deux jours (au lieu de trois), mais des céphalécs de plusicurs
jours leur suecéderent, et, le lor dcccmbre, apparut une migrainc typiquc.
Le 2 dóccmbrc — c’ótait done précisémcnt le jour de menstruation si Ton
tient comptc de rintervalle rógulier de vingt-huit jours —, j’ótai la partic
antéricure du cornet moyen gauche, fortcment hypcrtrophié. Cette inter-
vention, qui s’accompagnc habitucllcmcnt d’unc tres lógere perte de sang,
donna lieu á un terrible saigncnicnt qui dura jusqu’au lcndemain matin.
Mais dés lors, l’ótat de la maladc fut bon. La céphaléc, la dysmcnorrhóe
ct la constipation (qui durait depuis douzc ans) disparurent pour ne plus
revenir. Ix 9 dóccmbrc, on procóda encoré á I’extirpation d’un polypc ct,
le 16 mars, á ccllc du reste du cornet moyen droit polypcux dógcncró. Le
saigncnicnt, lors de ces deux interventions, fut tres significatif: á peine une
gouttc!

A aucunc de ces cinq maladcs il n’était encoré arrivé de saigncnicnt


de substitution. Chez chacunc d’clles il apparut au moment méme
oü rintervalle des regles diminuait. II semble done bien que cette
réduction de rintervalle favorisc la congestión mcnstruelle par le nez.
Mais une autre circonstance plaide encoré en faveur de cette
conclusión. Dans l’histoire de la prendere maladc, figure une secondc
fois, égalcment aprés un traitcment galvanocaustiquc nasal, une arri-
véc prócoce des regles, onzc jours avant Téchéancc mensucllel. Cette
apparition précocc ne fut pas accompagnce d’épistaxis, mais de vio­
lentes douleurs dysménorrhéiques dont la maladc n’avait jamais
souífcrt auparavant, et qui d’aillcurs ne se manifesterent jamais plus
par la suite.
Les memes douleurs dysménorrhéiques apparurent égalcment
avee l’avance des régles chez deux autres maladcs : Tune n’avait
1. Lors de luqucllc Ies régles apparurent nornialcmcnt, sans douleurs.

28
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMMB

jamais cu de regles douloureuses, et chez l'autre (voir cas 21), la


dysménorrhcc avait deja etc climince par le traitcment nasal. Les
troubles antéricurs étaient done ccrtainement liés au nez. Nous
verrons bicntót que la plupart des dysménorrhccs peuvent ctre gucrics
a partir du nez ct trouvent done leur origine en lui; mais, meme si
l’on fait abstraction de cela, la conclusión selon laquelle l’apparition
prccocc des regles ct la dysmcnorrhcc erratique qui lui cst liée, sont
de nature nasale, gagne encore en vraisemblancc, car les autres
troubles des maladcs se sont avérés accessiblcs á la therapie nasale,
les avances de regles se produisant dans tous les cas aprés des inter-
ventions sur le nez. II reste que la tendance á l’épistaxis vicariantc
semble bien afTaiblir la tendance aux douleurs menstruelles. On peut
done concevoir que tout se passe comme si, avec rapparition du
saignement, la congestión nasale ne pouvait atteindre le degré néccs-
saire au dcclcnchcment des troubles secondaircs (ici la dysmcnorrhée).
Mais nous pouvons encoré tirer un autre cnscigncment des his-
loircs de malades rapportées ci-dcssus : par intervention nasale,
il cst possible de raccourcir rintervalle des regles ou plus généralement
de le modificr. Nous ferons plus tard usage de ce fait frappant dans
notre étudc sur ravortcment.
I
Chapitre 3

Occupons-nous maintcnant de fagon plus precise de la forme nasale


tic la dysménorrhée. Nous concloons á sa présence quand nous avons
réussi une cocalnisation des localisations genitales du nez lors d’un
nccés de douleur dysménorrhéique, accés qui accompagne le saigne-
ment mcnstruel de l’utérus, qui le precede souvent ct qui se mainticnt
¡bresque toujours aprés la survenuc du saignement génital. Ccttc
cocaínisalion est rcussie lorsquc aprés anesthésie complete des loca-
lisalions du nez, les doulcurs dysménorrhéiques cesscnt également.
Nous pourrons aussi á Tavenir nous exprimer ainsi : la cocalnisation
a cu un cífet positif.
A une cocalnisation positive correspond toujours la forme nasale
de la dysménorrhée. Une condition indispensable pour que se pro-
duisent des doulcurs mcnstrucllcs est done un certain état du nez,
anormal, que nous appellerons « altération névralgiquc ». Pcu importe
si d’autrcs dommages anatomiques sont par aillcurs rcpérables dans
les organes sexuels. lis ne sont certainement pas responsables — en
cas de cocalnisation positive — des doulcurs d’indisposition. C’cst
ce que Ton peut aisément prouver en éliminant durablemcnt des
douleurs dysménorrhéiques par un traitcment exclusif du nez, dans
les cas de cocalnisation positive, meme si les maladies annexes du
bas-ventre restent stationnairesl.
Si fréquente que soit la forme nasale de la dysménorrhée — sclon
nos observations, c’est la plus fréquente —, il scrait absurde de croirc
qu’il n’en existe pas d’autres. Le complcxc des symptcmcs de la
dysménorrhée s’articulc en plusieurs groupes qui dilTércnt tous sclon
lcur étiologic. Ainsi, á la forme nasale s’oppose d’abord la forme
1. Voir cas 8, paramétritc; cas 16, endometrite; cas 17, endométrite; cas 21,
rétroflexion.

31
RELATIONS ENTRE LE NEZ ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

mécaniquc, dans laqucllc 1c sang doit vaincre un obstaele pour pou- •cns renaitre », « II me semble maintenant que toutes ces douleurs
voir sortir. Si Fobstaele cst surinonté, si le sang arrive á couler, les pAisées n’avaicnt été qu’imaginaircs », « Au pire, je ne sens plus
douleurs cesscnt. alors qu'il cst tres fréquent, dans la forme nasale, qu’unc légere impression >» : tellcs sont les expressions des maladcs
que des douleurs lombaires ct abdominales persisten! aprés Fappari- quiiiid la cocaínisation a récllcment réussi.
tion du sang mcnstruel. Dans la dysménorrhée niccaniquc, le ncz Nous avons indiqué que pour le diagnostic d’une dysménorrhée,
ne joue naturellcmcnt aucun role, et je laisse en suspens la question on pratique la cocaínisation des localisations génitales du nez1. Le
de l’existcnce de cas mixtes. ■uccés cst lié á une ancsthésie totale, qui se produit généralement
Les gynécologues ont rendu responsables des douleurs mcnstruclles en cinq á huit minutes. Si Fon appliquc de la cocaíne á d’autrcs
les stenoses du col ct du corps de Puteras, les déplacemcnts ct Finflam- partios du ncz sans toucher aux ditos localisations, les douleurs
mation de ruteras, les myomes, les pclvopéritonites, les maladíes dysménorrhéiques ne disparaissent pas, méme en cas d’étiologie
des trompes et des ovaires. Ce n’cst que lorsqu'on soumet tous les nasale. C’est ce dont j’ai pu faire souvent la preuve. Ce n’est done
cas de ce genre á la cocaínisation qu’on peut déterminer dans qucllc pas toute la fosse nasale qui a une relation spéciíique avec la douleur
mesure ces maladics tangibles prennent part rccllcment au dévclop- dysménorrhéique, mais uniquement les comets inférieurs et les tubcr-
pement de la dysménorrhcc. Mais on ne saurait contcstcr que tous culum septi.
ces états peuvent occasionncr des regles doulourcuses. La cocainisa- Cela est encorc prouvé par un deuxiéme fait. Si l’on cautérise
tion, en ce cas, sera négative. Elle cst done un cxccllcnt moyen pour les corps érectiles au niveau des Iocahsations génitales, á quoi suífit
séparer les douleurs d'origine lócale du grand groupe des douleurs souvent l’acide trichloracétique (TCA), bien qu’une cautérisation
regies par un tout autre mécanismc, mécanisme oü le nez a précisé- élcctrique ou une électrolyse bipolaire soit parfois indispensable,
ment une part esscnticllc. Lorsque nous parlerons simplcmcnt de on écarte durablement la dysménorrhée nasale. Ici encore, le succés
dysménorrhcc, nous n'cntcndrons que ce dciuicr groupe « nasal ». de Fintcrvention est lié á la thérapie des localisations spécifiques
Le plus grand nombre des cas auxquels on donne communément (c’cst-á-dire génitales), la cautérisation des autres parties du nez
le nom de formes « névrotiques » appartient en fait á la forme nasale. n’exersant aucune influence sur ces douleurs de régles.
C’est pourquoi il n’cst pas supcrflu de remarquer que ces deux déno- Lorsque je faisais á des collégucs la démonstration de ce diagnostic
minations, « nasale » ct « névrotique », ne se recouvrent nullement. par la cocaíne, on m’opposait souvent qu’il pouvait s’agir dans ces
II y a certcs des cas de douleurs hystériqucs lors des regles, mais cas d’une influence sédative générale. On ne devrait pas avancer
celles-ci peuvent setayer (aiileluim) á l’origine aussi bien sur des une telle critique. Car la cocaíne qui passe dans le courant sanguin
rudiments (Rudimente) de douleurs nasales ou mécaniqucs, devenant n’a pas d’influence analgésique générale : c’est le cas, par exemplc,
par la suite indépendantes et augmentant considérablcment le noyau de la morphine. Elle est au contraire á petites doses un excitant.
de douleurs toujours requis. Toute cctte augmentation provient de Et ceux-lá aussi qui ont era que F« euphorie de la cocaíne » ne per-
la psyché, est transférée de la en innervation corporelle, « convertie » met plus aux maladcs de ressentir leurs douleurs dysménorrhéiques
(Freud) \ ct n'est écartéc par aucunc cocaínisation. sont confondus, puisque le succés est strictement lié á Fanesthésie
Eu égard á de tels cas, j’aimcrais ici indiquer déjá que je ne consi­ des localisations génitales. Sans parler du succés durable par cauté­
dere la cocaínisation commc positive que lorsqu’elle supprimc totalc- risation des localisations spécifiques dans lequel naturellcmcnt la
ment les douleurs dysménorrhéiques ou qu’elle n’en laisse que des cocaíne ne joue aucun role.
traces minimes. Elle doit visiblemcnt creer une toute nouvelle situa- Mais les théses des partisans de Finfluence générale de la cocaíne
tion dans letal du malade. « Tout a été soufílé », « Je me
1. Pour cela, on procédc ainsi : on place le spéculum au niveau des localisations
genitales, puis on badigconnc avee un petit niorccau de colon tcnu par une pinccttc,
1. Voir Breucr et Freud, Études sur l'hystérie, Vicnne, 1895. coton qu’on a préalablement trempe dans une solution de cocaíne á 20 %•.

32 33
RELATIONS ENTRE LE NEZ

sur les doulcurs dysménorrhéiqucs sont encoré réfutécs d’unc autre EXEMPLES DE COCAÍNISATION
maniere, fort instructive.
En cffet. lorsqu’on soumet particllcmcnt les localisations genitales
Cas 5. Maric G...W, servante
du nez á la cocalnc, par excmplc les seuls corncts infcricurs ou les
seuls tubcrculum septi, ce nc sont alors que certaincs doulcurs du Dans l’histoirc de la maladic de cctte paticntc, il est important de rcmar-
complcxc dysménorrhciquc qui ccsscnt, ce qui naturellcmcnt cst quer qu’unc seiatique, survenue á l’áge de scizc ans, avait ccssé avee le début
incompatible avee une iníluence genérale simplcmcnt narcotiquc. des regles á dix-scpt ans, et qu'á l’áge de dix-huit ans les regles commcn-
Et de fait, en cocainisant les tuberculum septi ce sont les doulcurs cércnt á Ctrc doulourcuses. Les doulcurs (dans le ventre et le dos) apparais-
saicnt toujours apres le déclcnchemcnt du saignement, duraicnt de six á
lombaires qui ccsscnt, et en cocainisant les corncts infcricurs Ies
dix heures, et étaient extremement violentes. Parallclcmcnt á la dysmé-
doulcurs abdominales — par doulcurs abdominales, j'entends les norrhée, apparurent égalcmcnt des doulcurs d’cstomac.
doulcurs de Thypogastrc gauche et droit, par doulcurs lombaires,
les doulcurs de part et d'autrc du sacrum. C’est par la conjugaison • Premier cssai de cocaínisation : 17 février 1894. Dysménorrhéc; premier
de ccs doulcurs partidles que se forment les malaiscs dysménor- jour du malaisc.
rhéiqucs. a) Cocaínisation du comet ¡nféricur gauche. Sans rémission.
b) Cocaínisation du tubcrculum septi gauche : disparition des doulcurs
Chez la plupart des paticntcs, on peut encoré rclcvcr une autre
dans le sacrum et dans l’ischion droit. Puis, plus tard, dans Thypogastrc
circonstancc remarquable. Si j'appliquc par excmplc la cocaínc sur droit.
le tubcrculum septi droit, la doulcur ccssc principalcmcnt dans la c) Cocaínisation du tubcrculum septi droit : disparition des doulcurs
fosse lombairc gauche, mais en ancsthésiant le tubcrculum septi dans le sacrum et l’ischion gauche.
gauche elle ccssc le plus souvcnt dans la fosse lombairc droitc. Et d) Cocaínisation du comet ¡nféricur droit : disparition des doulcurs dans
une rclation analoguc existe entre Ies corncts infcricurs et la doulcur Thypogastrc gauche.
abdominalc. Ici, les douleurs du cóté opposé ont done disparu. Provisoircmcnt, pas
Nous allons donner immédiatcmcnt quclqucs cxcmplcs de ce de traitcment. L’indisposition suivantc, en mars 1894, oü je ne vis pas la
comportcmcnt particulier, cxcmplcs qui vont confirmer ce que nous paticntc, fut aussi doulourcuse que les fois precedentes.
venons de diré, mais aussi le limiter, et cela dans deux sens. • Deuxiéme cssai : 16 avril 1894. A nouveau dysménorrhée; premier jour
Io lis vont montrer que le croiscmcnt entre les deux cotes du nez des regles. Cctte fois-ci, ce nc sont que des douleurs bénignes abdominales
et les deux cotes du tronc n’cst pas total mais partid (commc dans et lombaires localisées á droite. A gauche, violentes douleurs abdominales
le schéma optique), la plus grande partie d’unc structurc correspon­ et lombaires. Le tubcrculum septi gauche, á ce momcnt-lá, n’cst pas enflé.
dan! au cote opposé, la plus petite partie corrcspondant, elle, au a) Cocaínisation du tubcrculum septi droit. Les doulcurs bénignes
cote homologue. Cliniquement, cela signific : en cocainisant par abdominales et lombaires droitcs disparaissent immédiatcmcnt; et peu
excmplc le nez droit, on fait disparaitre les doulcurs abdominales et apres, Ies doulcurs lombaires gauches.
lombaires de la partie gauche du corps, mais Ies doulcurs résiduclles b) Cocaínisation du comet inferieur droit : doulcurs bcaucoup plus
faibles dans Thypogastrc gauche.
nc ccsscnt qu’avcc la cocaínisation du cóté homologue dans le nez.
c) Cocaínisation du comet ¡nféricur gauche : Ies doulcurs disparaissent
2o lis vont ctablir qu’il existe cgalcment dans ce domainc des dans Thypogastrc gauche.
exceptions, qu'il y a méme des femmes chez qui la rclation susditc Les principales doulcurs de cette paticntc dependent visiblcmcnt du nez
est esscnticllcmcnt homologue (c’cst-á-dirc, par excmplc, que la droit.
cocaínisation du nez droit fait disparaitre chez clies les doulcurs Ccci explique que le premier cssai de cocaínisation du comet ¡nféricur
abdominales et lombaires droitcs). Ce dernier cas scmblant ccpcndant gauche (17 février) n’ait donné qu’unc faiblc rémission des doulcurs.
ctrc le plus rare. Pour les besoins de Tcxpéricncc, on nc cautérisa que le comet ¡nféricur

34 35
RELATÍONS ENTRF IE NEZ

19 octobre 1894 : indisposition dcpuis la veilJc. Rcmission des doulcurs


lombaires. Les douleurs dans Thypogastrc droit persisten! dans toute leur
violence.
• Cocaínisation :
4 h 24 mn : cocaínisation du comet inferieur gauche.
4 h 28 mn : disparition des doulcurs dans l’hypcgastrc droit.
II ne reste qu'un petit tiraillcment.
4 h 30 mn : cocaínisation du comet inferieur droit.
4 h 32 mn : le petit tiraillemcnt disparait égaJement.
4 h 34 mn : cautérisation du comet inferieur gauche avee le TCA. Suc-
ces durable.

Cas 9. Mmc G...r, 33 ans, vcuvc


Grippc il y a deux ans, puis suppuration du sphcnoíde gauche et hyper-
plasie des localisations genitales du ncz droit. Aprés accouchemcnt il y a
six mois, dysménorrhcc.
4 octobre 1894 : ouverturc et cautérisation du sphénoldc gauche. A ccttc
occasion, du TCA coulc sur le septum gauche et le comet inferieur.
8 novcrnbrc 1895 : nouveau malaisc dcpuis trois jours. Des lors, cépha-
lécs droitcs et doulcurs dans l’hypogastrc gauche.
• Cocaínisation du comet inféricur droit et, par erreur, du tubcrculum
septi droit.
Aprés environ six minutes, les doulcurs s’amcndcnt totalcmcnt du cóté
abdominal gauche.
Aprés cela, galvanocaustic des localisations cocainisées.
La dysmcnorrhéc est alors durablemcnt guérie.

Cas 10. Mmc le doctcur N...r


Suppuration nasale des deux cótés, avee formation de polypes existant
ccrtainemcnt dcpuis plus de cinq ans. Dcpuis cinq ans, regles trois fois par
semainc, peu ahondantes, tres pcniblcs (douleurs abdominales et lombaires
á gauche et á droitc).
Des polypes sont cnlcvcs, la suppuration est traitécchirurgicalemcnt.
La dysménorrhée se maintient.
16 avríl 1895 : indisposition dcpuis la veille. Saignement genital aux
environs de 16 heures. Depuis 22 heures douleurs bilatérales dans le ventre
et le dos, á gauche; doulcurs plus intenses á gauche; par aillcurs, nausees,
vertiges, envíe pressante d’allcr á la selle.

38
ET LES ORGANES GÉNÍTAUX DE LA FF.MME

• Cocaínisation :
10h 52 mn : cocaínisation du cornct inféricur gauche.
11 h : cote abdominal gauche un peu moins doulourcux.
11 h 02 mn : cocaínisation du tubcrculum septi gauche.
11 h 07 mn : cótc abdominal et lombaire droits libres. Cóté abdominal et
lombaire gauches toujours doulourcux, mais un peu moins qu’auparavant.
11 h 09 mn : cocaínisation du tubcrculum septi droit.
11 h 14 mn : dans le cote abdominal et lombaire gauches, les doulcurs
ont cgalcmcnt dispara.
N. B. Le comet inféricur droit n’a pas été cocaínisc á proprement parlcr.
Mais il n’cst pas exclu qu'un peu de cocaínc ait coulc du tubcrculum sur
le comet. Apres la cocaínisation. les doulcurs dispararent toute la journée
el nc revinrent que le lendcmain. Le traitcmcnt consiste en des cautérisa-
lions répctccs (TCA) des cornets inférieurs et des tubcrculum septi. Les
intervalles des regles sont ainsi devenues mcnsuclles, le saignement plus
ubondant, et les doulcurs dysménorrhéiqucs ont dispara de fa$on durable.

On peut se donner un schéma de ces six cas de cocaínisation et


de quclqucs autres qui scront evoques ultéricuremcnt (voir cas n08 27
et 122), si Ton admet que la liaison nerveusc entre le ncz et le ventre
(et éveniuellcment le dos) est une relation en partió croisée, analoguc
au schéma optique. La plus grande partie de la liaison hypothétiquc
s’cfFectuc du cote opposé, la plus petite partie du cote homologue.
Nous avons aussi evoque un cas oü la plus grande partie de la liaison
admise s’eflfectuc du cóté homologue. Ce n’est alors qu’une petite
partie qui est en rapport avee le cote opposcl. Mais en tout cas, la
constitution individucllc joue ici un grand role.

Cas 11. A. 26 ans, señante


10 juin 1894 : a dcpuis longtemps des ccphalécs, qui ont dispara apres le
sondage des deux sphénoidcs. Souffrc par aillcurs, dcpuis la puberté, de
fortes dysménorrhces (doulcurs abdominales et lombaires), et s’est pour cela
soumisc aujourd’hui á la cocaínisation.
• Cocaínisation :
12 h 54 mn : cocaínisation du comet inféricur gauche.
13 h : doulcurs du cótc abdominal gauche disparacs.

1. Comparcr avee l’histoirc de maladc simante : 11 juillct, « la cocaínisation


du tubcrculum septi droit éliraine outre les doulcurs lombaires gauches, Ies doulcurs
droitcs ».
39
RELATTONS ENTRE LE NEZ

13 h 03 mn : cocainisation du cornct inférícur droit.


13 b 05 mn : douieurs du cote abdominal droit amcndées.
13 h 10 mn : les douieurs lombaires bilat érales se maintcnant, cocaí ni-
sation du tuberculum septi gauche.
13 h 15 mn : douieurs lombaires gauches disparucs. Des douieurs
droires se rraintiennent.
13 h 16 mn : cocainisation du tuberculum septi droit.
13 h 24 mn : Ies douieurs lombaires droites se maintcnant encoré, nou-
vdle teocali ve de cocainiser le tuberculum septi gauche.
13 h 31 mn : les douieurs á droite nc se sont pas amcndées.
13 h 32 mn : nouveíie cocainisation du tuberculum septi droit.
13 h 38 mn : Ies douieurs lombaires droites ont aussi disparu. La paticnte
« liberée de ses troubles.
13 h 40 mn : cocainisation du cornct inférícur gauche. Au cours de la
joarnée, des céphaiécs gauches surgissent. Les douieurs abdominales ont
disparo, Ies douieurs lombaires apparaissent encoré, maís tres atténuécs.
Le jour suivant, l‘indisposition n'est plus douloureuse. Auparavant
les douieurs duraíent deux jours.

I! juiíUt 1894 : í'índispoútioo a commcncé bicr sans douicur abdomi-


rxzie, amquement asee dea céphalccs, principaiemcnt á droite, mais moins
interne* qu'auparavant. Les éUncements dans la téte nc se sont plus produits
depon qoatre semaines. En examinan! le ncz, oo constate que le cóté gauche
ctz cxMiéranajt libre. Dar» le ncz droit, le cornct inférícur ct surtout le
tufeercufam septi sonf tuméfté% re&scmblam á un coussin d’air, ct trés faci-
leoaenf comprimible* avee une sonde.
• Coalfítat ion :
t i b 55 mn : cocainisation du tuberculum septi droit.
11 h yj ma : te* douieurs lombaires droites ont notablcmcnt diminué
ct raérne dnparv du cAlé \nmhaire gauche. J/examen moni re que le cornct
íoftneur drrnt s'esi v détuméfié » en mérnc temps que le tuberculum septi
droit (c/rmmt dam le cas 23).
12 b 03 mn : rémhúon totaJe des douieurs lombaires.
12 b 04 r/*n : canter rsat ion du tuberculum septi droit avee le TCA.
Ce yfií-U, le* douieurs lombaires n'étaícnt plus que trés faiblcs; clics
úwpctnMKtA le lendcmain.
En tbjunk : lor* de Viadí%p<mtíoa du 10 juín, íl s'était avéré que le»
dfriteufi étaíem íofluencée* coJJüéralcment ct non p.is de fuvon crojséc,
isai/xneU, tnférteun afrre^trulanl aux douieurs abdominales ct les tubér­
culos/. sefrti a«x douieurs lomtatíres, fin nc cautémanl plus (ard que le
iaffrirur gauche, le* douieurs iMOfüflialC* drollCf, de l'aulfc cOté,

40
ET LES ORGANIiS GÉNITAUX DE LA FEMME

«lUparurcnt aussi. Lors de Pindisposition suivante, le 11 juillct. en cocaini-


iant le tuberculum septi droit, avee les douieurs abdominales droites dispa-
lurcnt les pías faiblcs douieurs gauches (lors de Pindisposition precedente,
•prés la cocainisation gauche, les douieurs lombaires droites n’avaicnt
|IM dispara). Les modifications esscnticllcs se rapporteraient done ici au
cornct inferieur gauche et au tuberculum septi droit. Le succés a été total et
durable. L’indisposition se produit sans aucune doulcur depuis le traitement
(le jllillct.

Ccci dit, il ressort de ccs cssais que Pon est en mesure d'influcr
Mir la doulcur abdominale á partir du cornct inferieur, ct sur la dou-
letir lombairc á partir des tuberculum septi.
Nous avons procede á la cocainisation, avee un succes encoré plus
positif, dans quatre autres cas de dysménorrhéc (voir cas 12, 13, 14,
15). Mais ceci se produisit pour ainsi dire en bloc (in Batisch und
Bogen). On nc cocaínisait pas telle ou tellc partie, on enduisait immé-
diatcment de Solutions de cocainc les deux comets inféricurs ct les
deux tuberculum septi. Dans ces quatre cas, le succes de la tentative
ful aussi éclatant, ct les quatre parientes furent délivrées durablement
de leurs troublcs par la cautérisation des localisarions genitales l.

Cas 12. M®° F..J, 24 ans


A contracté dans son cnfancc la rougeolc, la rubéolc, la variccllc, les
orcillons et la coqueluche. A quatorzc ans, en 1883, trés violente scarlatine,
ti <|uoi succéde une angine de Vinccnt. Depuis sept ou huit ans, c’cst-A-dirc
environ deux ans aprés sa scarlatine, la paticnte souftre de fréquentes dou-
Icurs lombaires qui lui interdisent toute activité en position assisc. De 1SS6 á
1891, pendant Phiver, des douieurs intercostales surgissent daos le qua-
triéme cspacc intercostal gauche ct restent mystéricuses, malgré de fréquents
ct tr¿s précis examens médicaux. Jusqu’á aujourd’hui, douieurs dans la
nuque, dans le dos ct dans les bras. Les douieurs du bras ne sont app&rucs
qu’aprés un fort éternuement. Aprés chaqué bain froid (jusqu’iX 22°), grande
lassitude, ópuisement et faiblcssc cardiaquc aiguc. Pendant les regles, fortes
douieurs lombaires ct crampes abdominales, faiblesses et impression
d'avoir un corps mcurtri, au point de nc pouvoir parler qu’cn faisant de
l>éniblcs cíTorts.
Le inatin, lorsqu'clle se révcillc ct se léve tót, elle rcSKQt toujours un ctr*

I. Pour le cas 15, voir la remarque & la lin de l'histoirc de maladc.

41

4
K» \UO\S IMR!' U NI/

tain roalaise, qui disp&ntlt assci vite mais la laisse dans Limpossibilité
d'awptcr la motndrc nourriturc avant plusicurs hcurcs.
Le 12 juilk't. lors v1c \ urentes douleurs dysménorr hétques, cocamisation
des v1cu\ nca. Apres huit minutes en virón, les douleurs qui avaicnt déj,\
duré plusicurs hcurcs ccsscnt totalemcnt. L'étnt général de la maladc s'amó-
horc alors usiNcmcnt. Avant la cocaFnisation, les corncts se irouvaient
fortcmcnt tuméñes.
Cautérisation du contct inférieur gauclK avee le TCA; dés lors. les dou-
leurs abdominales ik' se reproduisent plus.
L etal général est meilleur jusqu'au 15 juillet : cct aprcs-midi-l;L grand
mal.use, lassitudc, extréme páleur du visage. l>ans la nuit, fiévre aceonipa-
gnee de \iolentcs douleurs lombaires, d'unc grande nauséc et de troubles
(AbHYichcn) sans douleurs.
Le le» juillet. alors qu'ellc rcsscnt encone une grande faiblesse dans Ies
jambes, lexamen du ncz moni re que le comet inférieur droit est fortement
entlé. Celui-d est cautérisé par le TCA le IQ juillet: et. depuis le 23 juillet
l'état de la malade est cxccllcnt. Le manque d'appétit a fait place une faira
nórmale. Les douleurs lombaires ont disparu et ne se produisent plus lors
d'activités en position assise.
L'indisposition suivante est déjá plus faible, et totalemcnt indoloro. Le
bon état général de la malade se mainticnt et s'est maintenu jusquW présent.
Les regles qui ont commcncé á ctre doulourcuses peu apres leur premier
surgissement (á quatorze ans) et qui, depuis. le restérent toujours (méme
apres le mariage), se sont produites vingt-trois fois entre le traitcmcnt nasal
et la premiérc grossesse, et chaqué fois sans douleurs.
C'cst la premicre malade choz qui je fus en mesure d'appliquer la cocai-
nisation. Je le fis aux deux corncts inférieurs tuméfiés ct ¿gakment aux deux
tubcrculum septi, avtc ce résultat de faire ccsscr en huit minutes les violentes
douleurs dysménorrhéiqucs. Et cela se produisit si brutalcmcnt que la
pariente qui m'avait annonoé cinq minutes apres 1’intervcntion que 1c
procede avait échoué dut rétractcr ses dires deux minutes plus tard. Les
douleurs scmblaient avoir été coupces.

Cas 13. MUe J...y B...C. 25 ans. chántense


Est venue en consultation chcz moi pour des troubles de la voix. Les deux
sphénoidcs ct amygdalcs sont infecté» ct suppurantcs. Guéric par traitc-
ment chimrgical. Depuis 1c début des troubles de sa voix (depuis quatre ans),
elle a do la dysménorrhéc. Les douleurs persistent apres la survenuc des
regles. Apres ramygdalcetomie. ct apres Pouverture ct la cautérisation des
sphénoidcs, pendant laquellc du TCA cotila dans le ncz, les douleurs lors

42
IT LES ORGANKS CtrNlTAUX Ot i A I1MMI

«le l'indispasiiion diminuérent de facón lout fait significa ti ve («vi obre


IIW4), mais resurguent duque fois lors des ingles suriantes C'est pourquoi.
le 2$ février 1895, on procéda la eocaínisalion. Aprés le kidigconnagc des
«leus corncts iníéricurs ct des deux tubcrculum septi. toutes les douleurs
ccaséncnt en huit minutes (aux lembés, aux hypogastres ct aux jambes).
Ihiri. une cautérisation éncrgique et soigneusement limitéc aux localisations
genitales du ncz réussit: dés loes, non scutemcnt toutes les réglcs uhérieures
te produisirent sans douleurs, mais encore la quantité de sang fut considé-
rablcment réduitc. La duréc des régks est maintcnanl de deux jours (au
lien de six autrefois). La céptuüéc mcnstruelle a elle aussi disparu.

Cas 14, M®* C. A...L 35 ans, profe^eur de chant


Souffrc depuis une déccnnic» des suites de suppuratioos nasales (sphé-
nolde droit, cthmolde gauche, caví té maxillairc gauche). SoufEre depuis
aussi longtemps de dysménorrhée ct de migraines mensmieUcs. Les dou-
leurs commencent un jour a\ant les regles, sont localisées dans les lombes
ct les deux hypogastres, ct persistent encore un «ni deux jours apres le début
des réglcs, qui durent plus d'unc scmainc ct s'accompagncnt de saignements
considérablcs, sans rapport avee l’état genital normal (nulliparrV La maladc
est extrémement affaiNic par ces pertes de sang toujours répétées. De
l'automnc au printemps IS95, clic est peatiquement déüvrée de la
suppuration, par ouverturc et cautérisation des cavités annexes nviladcs.
La cocalnisation apptiqucc des deux cdtés le 15 janvicr l$OS a pour résultat
uno disparition totale des douleurs dysménorrhéiqucs en motns de huit
minutes. Sur ce, en mars. on procede á une ékctrolysc systématiquc des
deux tubcrculum septi ct des corncts infericurs. Toutes les douleurs, pendan*
Pindisposition. sont dés lors commc étcintcs. La perte de sang est moins
grande qu'autrefois ct dure trois jours.

Cas 15. M®4 B...n. 33 ans


Aprés un érysipélc, il y a sept ans, a contráete une infcction suppurantc
de lcnscmblc des cari tés annexes du ncz. La suppuration est nauscabonde
depuis l'année dcmiérc. Le ncz est rempli d'unc quantité considérale de
prolifcrations de potypes ct do granulations spongicuscs. OéphaKcs d'iateo»
sité toujours croissantc ct dysinénonhée tres intense et mcnorragic. Examen
génital négatif. Nullipare.
Sous ancsthésie, les cavités maladcs sont ornen es ct cntiércmcnt granees
(27 mars 1895). Néanmoins, le traitcmcnt n'cst pos encore achevé. La suppu­
ration s'cst trés atfaiblic ct la roauvaise odeur a presque dispara. Les cépha-
lées, qui autrefois étaient permanentes, n'apparaissent plus que rarcmcnt.

43
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Le 17 juin 1895 (dysménorrhéc), on procede á la cocalnisalion (bilateral!


avee un total suecos. Les localisations génitalcs du nez, fortcmcnt hy]
plasiqucs, sont alors soumises á une élcctrolysc énergique. L'indispositit
se déroulc depuis sans aucunc doulcur, ct la quantité de sang qui s’écOl
cst maintenant nórmale. Le traitcment du nez a encoré néccssité plusiet
cautérisations au TCA, car la suppuration provoque des inflammations do-
muqueuses hypcrplasiqucs. Sans ccs cautérisations aprés coup, une rceidit
des troublcs, Iors de Tindisposition, aurait été possiblc. Ce n'est qu'avc
la victoirc totale sur la suppuration ct la fin de l’cxcitation des localisatiot
génitalcs qui en résultait, que la guérison sera saas conteste durable.

Cas 16. Mme A...a K...n, 26 ans


Nulliparc. Régléc seulenicnt á quatorzc ans; regles réguliércs, de q tul tro
i) cinq jours; faiblcs douleurs lombaircs ct abdominales qui précédaicnt les
réglcs ct qui nc ccssaicnt pas avee leur survcnuc. Mariéc depuis trois ans.]
Trois mois aprés le mariage, des douleurs cxccptionnellement intenses se í
produisent Iors des regles. Liles débutaient environ cinq jours avant ct se
poursuivaient pendant toute la menstrual ion, qui durait de huit á quatorzc
jours ct peu a peu devint considérablc, la doulcur lombaire ct abdominale
gauche étant la plus intense.
Par aillcurs, la palíente se plaignait depuis la mSme époque de violentes *
céphalécs qui apparaissaicnt, pai accés, tous les deux jours (le plus souvcnt
á gauche), de malaiscs permanents, de vertiges ct de vomissements répétés,
d’accés de sucur quotidicns ct de battements de ccrur. Les douleurs aux
bras ct aux jambes, qui avaicnt surgí quelques mois plus tót avee intensité,
ont maintenant disparu. Le diagnostic émis par la Clinique gynécologiquc
universitaire royale était : steri/itas. anteflexio ulcri. cndomeiriiis dysmen.
gland. exsudativa.
Le traitcment entrepris lá-bas pendant trois semaines (dilatation ct cure*
tage) ayant échoué, la paticntc me fut alors envoyée par les bons soins de
M. le doctcur Heuck, assistant de la clinique gynécologiquc, le 25 novembre
1895. Lile se trouvait alors au cinquieme jour de son indisposition. Je consta»
tai une suppuration du sphénoldc ct de la cavilé maxillaire gauche, ct
j’amputai immédiatcmcnt, aprés une cocainisation réussie, le comct infé-
ricur gauche qui était fortcmcnt « dégénéré » d’une maniere hyperplasique.
Le résultat de cettc intervention fut, a peine l’opération accomplic, de fairc
ccsscr les réglcs ainsi que les douleurs aux lombes et a Thypogastrc. Les
malaiscs ct les sucurs disparurent égalcment le mérnc jour, durablcmcnt.
Iaí 9 déccmbrc, on procéda á Pouverturc de la cavité maxillaire gauche
par la fosse caninc. Les céphalécs ct les vertiges disparurent alors égalcment.

44
irr MIS ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

I i't lupotldon suivantc, le 19 dccembrc, se déroula avee des douleurs


I p« abdominales moindres, sans céphalécs, vertiges ou vomisse-
ffetlt*. *1 dura cinq jours. La perte de sang fut faiblc. Les localisations géni-
td. * *b» ni / uauchc ct droit furent alors cautérisécs.
I • iiifminiiition suivantc, le 13 janvier (trois jours trop tót) debuta sans
d- uUni* (Vpendant, daas la nuit du 16 au 17, la paticntc fut révcilléc par
*•-* dtHilciirs lombaires qui disparurent aprés quclqucs heures. Cette fois-ci,
» *4l|n«mcni dura huit jours, meme s’il fut moins abondant. Conunc cause
d- temible, on trouva la formation de granulations A rouverture opéra-
♦n|M* du maxillaire, qui était par 1A bouché ct inaccessible au lavement. Ce
diNimottjc fie put ctrc ctabli que le 20 fcvricr, lorsque la paticntc, habitant
A I nléilcur, réapparut á la consultaron, et ce n’cst qu’alors que l’obstacle
pul Alee écarté. En meme temps, un polypc qui avait proliféré par suite
d unf> Mase du pus fut cnlevé au hiatus scmi-lunairc. n était bien la cause
•l*¡ l'npparition tardive de cinq jours (15 févricr) du saignement menstruel,
•I «tu Ltit que de légeres douleurs lombaires ct abdominales accompagncrcnt
ln útiles (cinq jours de petits saignements). Les localisations génitalcs du
nw furent soumises alors A une élcctrolysc et Tindisposition suivantc
(I* nmrs),qu¡ apparut aprés vingt-neuf jours, fut,abstraction faited’un petit
áUiiccincnt dans la symphysc pubienne qui ccssa avee la venue du saigne-
iMfll, totalcmcnt indolorc, d’unc durec de cinq jours, accompagnéc d’un
Mluncmcnt moindre ct sans aucun autre troublc. La suppuration des cavités
muxillaircs cst en voic de gucrison ct la paticntc, le 30 mars 1896, fut dans
t«l état presenté aux dcctcurs Hcuck ct Koblanck ainsi qu’au professeur
NVimer, A la Clinique gynécologiquc universitaire.

La cocalnisation fut done appliquée douzc fois avee un rcsultat


positif, toujours dans les cas oü les douleurs persistaient aprés la
nurvcnue du saignement. Ces cas sont par ailleurs caractcristiques,
en ce qu’ils conccmaient soit des vierges A qui il n’y avait pas la
moindre raison d’attribuer une maladie tangible des organes génitaux,
soit des femmes dont un examen gynécologiquc s'avérait totalcmcnt
négatif.
Pour présenter une expérimentum crucis, j’ai égalcment cíTectué
une coca'inisation chez une jcunc filie 1 dont les douleurs des regles
(abdominales) étaicnl coupécs par la survenue du saignement. Elle
cst restée sans cffct sur les douleurs.

1. Ici, on avait sans doute afTairc á la forme mccaniquc de la dysménorrhéc


commc on pouvait déjA le présumer A partir de la symptomatologic («les douleurs
cesscnt avee l'arméc du saignement menstruel »).

45
RELATIONS ENTRE LE NEZ

De mémc, sur une hystériquc, MIle N...n, qui se plaignait pendant


les regles de doulcurs « colossales », ct qui mettait sens dessus dessous
toute une maison par ses hurlcmcnts, se refusant á 1'examen gyné-
cologiquc, la cocainisation n'eut aucun eflfet, bien que la patientc
en espera beaucoup, sa cousinc ayant été brillammcnt soulagée de sa
dysménorrhée par un traitement nasal.
Ces denx cas, mes deux seuls cas négatifs, coníirmcnt le principe
évident que toutes les dysménorrhées nc sont pas dépendantes du
nez.

Nous n’avons jusqu’á present parlé que de Tessai de cocainisation


en cas de dysménorrhée. Nous devons maintenant évoquer les cas oii,
sans avoir encore été soumis á 1’essai de cocainisation, les troubles
survenus lors des regles ont ccpendant disparu par la therapie nasale.
Nous diviscrons ces cas en deux groupes, ceux dont les troubles
peuvent ctre approximativcment ramenés á l’époque de la puberté,
ct ceux qui n’ont été acquis que plus tard. Les cas de maladcs que
nous avons déjá rapportés nous ont d’ailleurs laissé entrevoir la
diííércnce entre ces deux catcgories (dysménorrhée de la puberté :
cas 5, 6,11, 12, dysménorrhée acquise : cas 7 á 10 et 13 á 16).
C’est ainsi qu'aux douze cas déjá évoqués s’ajoutent encoré dix-
neuf autres, ct c’est done bien, au total, trente et un cas de dysmé-
norrhéc qui ont pu ctre guéris á partir du nez.
Dans les dix-neuf cas dont nous allons parler maintenant, Ies
troubles de onze d’entre cux datent de la puberté ou au plus tard
d’un an apres, ct huit voient leurs symptómes dysménorrhéiqucs
apparaitre beaucoup plus tard, done de fa?on « acquise » (et de fait
acquise par des causes déterminables).
Parmi Ies douze cas précédcnts, quatre paticntes doivent Ieur
dysménorrhée á l’époque de la puberté, et chez Ies huit autres ellcs
est apparuc plus tard.
Nous avons done quinzc cas de dysménorrhée de puberté et seize
cas de dysménorrhée acquise. A strictcmcnt parler, on devrait rctran-
chcr trois cas des quinzc cas de dysménorrhée de puberté, et on devrait
les rattachcr á l’autrc groupc. Car, bien que les troubles aient surgi
pendant la puberté, ils ont ccpendant une étiologic infcctieuse. Dans le
premier cas (25), ils ont été provoqués par une infcction du sphénoldc

46
ET LES ORGANLS GÉNITAUX DE LA FEMME

droit résullant d’un typhus contráete á onze ans, et par des hyper-
plasics sccondaires aux localisations spécifiques du nez droit. En
guérissant ces altérations, on fit aussitót disparaitre la dysménorrhée.
Dans le deuxieme cas (36), ce fut une diphtérie á localisation nasale
qui engendra la suppuration et les hypcrplasies consécutives. La
encoré, par traitement nasal, la guérison fut obtenue (voir plus loin).
Et dans le troisiéme cas (32), il y avait une suppuration bilatérale.
Nous devrions done considérer douze cas de dysménorrhée puber-
tairc ct dix-neuf cas de dysménorrhée acquise.
Le premier groupe comprend Ies cas 5, 6, 11, 12, déjá rapportés,
ct Ies cas 17 á 24.
Le deuxieme groupe comprend les cas 7 á l 0 e t l 3 á l 6 décrits
ci-dcssus et les cas 25 et 27 á 36.
Familiarisons-nous d’abord avec les cas 17 á 24.

Cas 17. Mmc P...n, 33 ans, chanteuse á l’Opéra royal


26 février 1894 : se plaint depuis longtemps d’accés de battements de
cceur qui surgissent fréquemment et violemment pendant Ies regles. Par
aillcurs elle souffrc depuis qu'ellc cst jcune filie de graves troubles dysmc-
norrheiques, de douleurs spasmodiques dans le ventre, dans le dos, égalc-
ment dans la jambe droitc, accompagnés parallélemcnt de pesanteur dans
l’estomac, pesanteur surgissant habi'.uellemcnt juste avant l’indisposition
ct nc disparaissant que pendant celle-ci, les douleurs abdominales ct lom-
baires se maintenant, elles, aprés le commencement du saignement. De
nombreux traitements gynécologiqueseffectués par les plus hautes sommités
n’ont donné aucun résultat aussi bien á l’égard de la dysménorrhée qu'á
l’égard de l'endométrite suppurante. Par aillcurs, la malade sígnale qu'ellc
supporte mal le vin et qu’elle cst ctourdie meme á petites doses. Le nez
est souvent bouché par acces, ce qui est fort génant quand on chante. Les
deux cornets inférieurs enflés et Ies deux tuberculum septi sont cautérisés
avec du TCA. Déjá, lors de l'indisposition suivante (fin mars) il n'y a plus
que quelques traces de battements de cccur et de douleurs dysmcnorrhéi-
ques. Le 26 avril, peu avant les regles, la patiente se plaint á nouveau de
violentes pressions sur l’cstomac qui sont éliminées en l’cspace de cinq
minutes par la cocainisation de la partie antérieurc du comet moyen gauche
(localisation de la doulcur d'estomac). Commc lors du debut de ces réglcs-ci,
quelques douleurs lombaires sont encore presentes. On procede le 5 mai
á la destruction par cautérisation électrique du comet inféricur droit encoré
fortcment enflé, et du tuberculum septi droit. Réaction 1c 7 mai : de fortes

47
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

douleurs dans la partic antcricurc de la jambe droitc (principalemcnt dans


le bas de la cuissc). Les croútes droitcs de la cautérisation sont cnlevées le 8.
Immcdiatcmcnt apres, la maJade sent surgir des douleurs dans le dos ct la
jambe droitc, qui irradicnt d’abord dans l'ischion, qui passent dans le bas
de la cuissc et le pícd, qui genent la marche ct ccssent vers le soir, apres
avoir dure une dcmi-journce. Le 24 mai, debut de l’indisposition suivantc
sans rappcl des douleurs antérieures.
Depuis lors, les regles n’ont plus été doulourcuscs. Dans ce cas, dont la
guérison s’cst maintcnuc depuis deux ans, les nombreux traitements de
1 ’utérus pratiqués autrefois — de main experte — étaient restés sans influence
sur les troubles dysménorrhéiqucs. Ce n’cst que la thérapeutique nasale,
lors de laquclle on dut rccourir á la cautcrisation électrique dans Icnczdroit,
qui supprima totalcment les douleurs mcnstruclles. Tres rcmarquablcs sont
ici les réactions doulourcuscs dans la jambe droitc, apparues deux jours
apres l’application de la cautérisation électrique, douleurs qui un jour plus
tard, apres l’enlévement des croútes, se renforcércnt et se combincrcnt
á des douleurs lombaires. Ce sont ccs mémes douleurs de la jambe qui
appartcnaient également, á un moindre titre, aux troubles dysménorrhéiqucs,
et clles ont aussi disparu durablcmcnt.

Cas 18. Mme N. H...sch, la quarantaine


Souffre depuis qu’clle est jcunc filie d’unc dysménorrhéc qui nc s’cst
pas atténuéc apres la naissance de son fils. Violentes douleurs abdominales
ct lombaires, migraines. Des que l’indisposition, qui dure de six á huit jours,
approchc de sa fin, de péniblcs douleurs apparaissent dans la partie anté-
ricurc du haut de la cuissc. On note une métriCc ehronique.
A cause d’acces de migraines se renouvelant toujours plus fréquemment
au cours des annécs, on traita le nez de la patientc avee succés en décembrc
1892 et en janvicr 1893, ct notamment on cautérisa électriquemcnt les corps
ércetiles des deux comcts infcricurs ct tubcrculum septi.
Le 1er février 1893, l’indisposition se produisit sans aucun trouble; les
douleurs de la jambe consécutives étaient totalcment absentes. Cet état
favorable s’est maintcnu jusqu’á aujourd’hui, c’cst-á-dirc pendant trois ans
sans rcstrictions.

Cas 19. \lIIe P...Í, 37 ans, couturiérc


21 mars 1893 : la patientc qui, il y a quclqucs annécs, a soufTcrt durant
plusieurs mois de douleurs dans l'hypogastrc droit, se plaint depuis un an
de constipation et de céphalécs croissantes, devenues permanentes depuis
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

liuit jours. Par aillcurs, des douleurs ont surgí A la poínte des deux omoplaCcs
ct A l’appcndícc xiphoidc, dans les deux hypogastrcs ct dans le dos. On
constate aussi des battements de cccur, de 1’anorcxic, une lassitudc généralc.
D’nprés cettc dcscription, cct état semble ctrc la conséqucncc d’unc grippc
pussée. Un examen somatíque prccis nc donne aucunc indication sur une
quclconquc altération anatomique. Pas meme dans les organes génitaux.
Comme une cocaTnisation des deux comcts inféricurs et des tubcrculum
Repti supprimc toutes les douleurs apres huit minutes environ, on procéda
A la cautérisation des localisations cocainisécs, á la suite de laqucllc la
puliente fut pendant une semaine débarrassée de ses troubles. En juillct
1893, lors d’unc conversaron avec M,,c P...f, j’appris que les violcnts
nymptómes dysménorrhéiqucs (douleurs lombaires et abdominales) dont
elle soufTrait depuis le début de sa puberté avaicnt totalcment disparu
depuis ce traitcmcnt nasal, en mars. Une enquéte récente révélc qu’il n’y a
plus trace aujourd’hui des ancicnncs douleurs menstruclles. Elle rctournc
uussi réguliércmcnt á la selle depuis ccs cautérisations nasales.

Cas 20. Mmc G...s \V...n, 40 ans


Depuis une vaccination antivariolique á l’áge de trois ans, a toujours cté
maladc : eczéma, tuméfactions glandulaires, bronchitcs, suppurations
ehroniques. Par aillcurs a cu toutes les maladies infantiles, la coqueluche
scmblant l’avoir particuliéremcnt affectéc.
Les regles sont toujours trés ponctuelles, durent trois jours, de quantité
nórmale, toujours accompagnées de fortes douleurs abdominales ct le pre­
mier jour, de douleurs lombaires moindres. Examen gynécologique négatif.
Dans le nez gauche, ii y a adhércnce entre le comct inféricur ct le septum.
Cclle-ci cst rompuc. Apres cette intervention, Ies regles sont avancécs de
cinq jours, commcncent par un saignement de nez vicariant (qui ccsse au
moment oü les regles arrivent!) ct sont tres douloureuses l. Apres qu'a
cessc ce saignement mcnstrucl précocc, le comct inféricur droit turgcsccnt
cst cautérísé. A partir de ce moment-lá, l’cnsemble des douleurs dysmé-
norrhéiqucs disparaissent.

Cas 21. Mme P...sch G...g, actrice


La patientc vient A ma consultaron pour de violentes migraines apparucs
apres un avortement. Par aillcurs, elle souffre depuis qu’cllc cst jcunc filie
de violentes dysménorrhécs, accompagnées habitucllemcnt de douleurs

1. Cf. Les dévcloppcmcnts p. 28.

49
RELATIONS ENTRE LE NEZ

irradiant dans les jambes. L'examen somatique indique l’existencc d'unc


reiroflexio uteri mobilis qui n’a point été amendée durablcmcnt jusqu'á
présent, malgré les tentatives de gynécologucs célebres. Les pessaires nc
sont pas supportés.
Dans le nez on trouve que les corncts infcricurs ct les tubcrculum septi
sont tuméfics. Les autres organes de la paticnte sont sains. A cause de sa
migraine, le 11 avril 1894, le cornet inférieur gauche ct le tubcrculum septi
gauche sont cautériscs.
L'indisposition suivante, le 19 avril, á Tétonncmcnt de la paticnte, est
accompagnce de douleurs abdominales bien moindres (principalcment
gauches). Le lfT mai 1894, le cornet inférieur droit ct le tubcrculum septi
droit sont traités. Sur ce, le 6 mai — done seulement sept jours apres (cxccp-
tionncllcment tót!) —, se produisent de nouveau les regles, cettc fois-ci
avec de violentes douleurs abdominales. Puis dix jours plus tard, le 6 mai,
ellcs se produisent encoré (au bon moment cctte fois) ct, des lors, sans dou­
leurs.
Le 2 juin, quatre semaines done apres le 6 mai oü Ies regles apparurent
précoccment, la paticnte a une violente migraine droitc avec douleurs dans
l’hypogastrc gauche. Les douleurs de la tete ct abdominales sont écartées
par la cocalnisation du cornet inférieur droit. Ce dcmicr est encoré une fois
cautérisé avec le TCA. Le 6 juin, les regles suivantes ont lieu, sans aucunc
doulcur (y compris sans céphalécs). EUes vinrent encere précoccment deux
fois en été, fin juin ct fin juillet.
Maintcnant que les regles sont tout á fait réguliércs, les douleurs abdo­
minales, lombaires ct aux jambes n’ont plus jamais réapparu, pas méme á
l’état de traces. Dcmicres informations : été 1895.

Cas 22. Mrae G...C 21 ans


Je Tai traitée avec succcs par le nez du 6 au 31 décembrc 1890, pour des
céphalécs. On proceda alors á la cautérisation des corps érectilcs hyper-
trophiqucs des deux comets inférieurs et des tubcrculum septi. Depuis lors,
la forte dysménorrhéc qu’cllc avait dú endurcr depuis l’áge de quatorze ans
a disparu sans laisser de traces. La guérison dure depuis cinq ans.

Cas 23. 25 ans, servante


Du 16 mai au 1er septembre 1888 : le cas comporte céphalécs droites,
vertiges, scotomc scintillant, démangeaison entre les deux omoplatcs,
battements de cocur, troublcs d’estomac, dysménorrhée. Examen gynéco-
logiquc négatif. Lcí troublcs se sont dcveloppcs peu a peu depuis des années.

50
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Les comets ct la cloison nasale sont tuméfiés. Leur cautérisation cntrainc


une guérison provisoire jusqu’au 1er septembre 1888 (y compris de la dys-
ménorrhée), mais il reste ccpendant une tendance au coryza ncrvcux. En
aoút 1889, récidive des céphalécs qui disparaissent rapidement avec le méme
(raitement (cautcrisation des comets inférieurs de nouveau tumclics). Les
régles sont réguliéres et sont restóos sans douleurs.

Cas 24. Mlle C...t, 25 ans, professeur de rausique


Du 18 juin au 20 aoút 1888 : vient en traitement pour une pharyngite;
il s’avére á Lexamen que la patiente souffre sans arrét depuis des années de
céphalécs fréquentes, de pressions dans la tete presque constantes, de
lógeres difficultés respiratoires, de battements de cceur, d’anorcxic, de sai-
gnements de nez, de ménorragie et de dysménorrhée. Un traitement du
nez au moyen de la cautérisation élcctrique la délivrc de ccs troubles; des
lors la menstruation se passe également sans douleur et n'est plus quantita-
tivement anormal c.
Dcrnicrcs informations sur son bon état general : hiver 1893.

Dans tous ces cas, le succés du traitement est total. Par la cauté­
risation des localisations genitales du nez, les troubles dysménor-
rhéiqucs sont durablemcnt supprimés. Le cas 17, oü seul le traitement
électriquc apporta la guérison, montre notamment que la cauté­
risation doit étre parfois radicale. Les cas 19, 20, 23, ont subi un
examen gynécologiquc totalement négatif. Chcz Mme H., cas 18,
il y avait une légérc métrite chronique; chez Mmc P., cas 17, une endo-
métrite suppurante, pour laquelle des gynécologues celebres avaient
appliqué en vain leur art. Mme P., cas 21, avait une retroflexio uíeri
mobiliSy et on l’avait également soumise á un traitement des plus
adéquats, par pessaires. Mais dans ces trois cas comportant une patho-
Iogic des organes génitaux, les dysménorrhées dépendaient aussi
du nez. Car eilcs ne disparurent qu’avec le traitement nasal.
II est difficile de diré dans quels processus la dysménorrhée de
puberté trouve cxactcment son origine. On pourrait d'abord penser
qu’il s’agit d'une altération post-infecticusc, provoquée par la parti-
cipation du nez aux maladies infecticuscs de Lenfance (variccllc,
diphtérie, rougeolc, scarlatinc), qui ont en cffet toutes leurs cntrées
dans les voies respiratoires supcricures et provoquent réguliércment
une souífrance concomitante du nez. Mais il est peu probable

51
RELATIONS ENTRE LE NEZ

que cette idee soit juste. Car si une dysménorrhée tardive peut étre
indubitablcment aequise ainsi (nous aurons bicntót de nombreuses
preuves á l’appui de ce fait), nous nc trouvons dans nos cas de dysmc-
norrhées pubertaires que peu de signes de véritables hyperplasics, de
suppurations, de formations granuleuscs, de tuméfactions, ou d'autrcs
altérations du ncz qui puissent fairc penscr á une infection *. Ht une
autre circonstance plaidc encore contrc cette idéc. Dans les cas d’alté-
rations nasales aequises apres une infection ct conduisant á la dysmé­
norrhée, des douleurs menstrucllcs se produisent immédiatcmcnt apres
Tinfluence de la cause. La grippc a d’ailleurs fourni de nombreuses
occasions de constater la succession temporcllc précise de la cause
ct de l’cflet. Mais dans le cas de la dysménorrhce pubertairc, on trouve
cette partieularite que les douleurs n'apparaissent le plus souvent
pas avec la premiére survenuc des regles, mais qu'clles se dévcloppent
peu á peu, le plus souvent sculement apres un délai d’un an. C’cst un
fait bien connu des gynécologucs ct nombre d’cntre eux ont déjá
exprimé leur étonnement á ce sujet (cf. Fritsch, les Maladies des
femmeSy 5e éd., p. 475). Ce rctard dans l’apparition des douleurs ne
concorde pas avec l’hypothcse d’unc altération nasale précoce post-
infecticuse. Lorsque celle-ci existe réellement, comme dans le cas
25 (oü á onze ans une suppuration ethmoidique post-typholdiquc
commcnce) ct dans le cas 26 (oü une diphtérie précoce est responsable
de la suppuration sphénoídique), alors les douleurs sont aussi pre­
sentes lors des toutes premieres regles. II semble qu’il s’agissc bien
plutót d’un eífet de sommation (Sxunmation) cxercé sur le ncz par
le processus répété de menstruation. Souvent au début de la puberté,
le saignement utérin mcnstruel nc survicnt pas tout de suite á inter­
valles régulicrs. II n’cst pas rare qu’un saignement de nez se substitue
á lui1 2.
Cela prouve l’influcnce reciproque vivace á la puberté du nez et
des organes genitaux3. Mais nous avons vu précédemment que
le saignement de ncz ct la dysménorrhéc scmblcnt s’cxclure. Tant que

1. II n’y a d’adhésion ü gauche que chcz Mmo G. W. (cas 20). Mais ccllc-ci
n’cst qu’unc complication fortuito, car ce n'cst que la cautérisation du ncz droit,
entiircmcnt dépourvu d’altérution iníbmmntoirc. qui apporta la guérison.
2. Voir les dévcloppcmcnts sur le saignement de ncz vicariant. Que Ton pense
par aillcurs au fréquent saignement de ncz ntypiquc lors de la puberté.
3. Rappclons ici le fait que la forimitinn cnsoihícIIc des cavités annexes pncuma-
tiques nc se produit égalcmcnt <ju V» Tópoquc de la puberté.

52
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

la congestión menstruclle est compensée dans Ic nez par un saignement,


il n'y a pas de dysménorrhée. Mais des que la congestión menstruclle
cu compensée par une plus forte epistaxis, la possibilité d’une somma-
tlon des deux est d’autant plus probable que I’absence de saignement
ulérin, au moment oü les regles sont attendues, agit tout particuliére-
ment sur le nezl. Et la ménopausc comme la grossesse renforccront
considérablcmcnt ce principe. A l’occasion d’une tellc accumulation
de congcstions nasales non drainées au bon moment par un saigne­
ment utérin, se produit cette altération névralgique des Iocalisations
génitales nasales que nous avons décrite précédemment ct que nous
rcncontrons fréquemment chez les femmes dysménorrhéiques.
II est assurément frappant que cette altération névralgique dans
le nez soit si persistante, ct (comme les cas 18 et 21 nous l’apprennent)
qu’elle nc soit pas nécessairement supprimée par une grossesse.
Cette derniére circonstance n’est pas du moins, comme nous allons
l’apprendre bientót, aussi rcmarquable qu’il le semble de prime abord.
Avant que nous poursuivions l'étude de la dysménorrhée, il est bon
cependant de rapporter encore les histoires de ces malades chez qui
la dysménorrhée fut acquise dans le cours ultérieur de la vie adultc.
Nous trouverons dans ces documents cliniques quelques points
d’appui appréciables pour nos développemcnts ultérieurs.
Pour commencer, je placerai l’histoire de cette malade qui connut,
a onze ans seulement, le trouble décisif á cause duquel ses regles
furent, des le début, douloureuses. Nous avons donné plus haut la
raison pour laquelle cette malade est inclue dans le deuxiéme groupe.
L’histoire de la deuxiéme malade se trouve dans le chapitre sur
l’aménorrhée (cas 36).

Cas 25. M1,c ELsa H...ck, 28 ans, professeur de' dessin


La malade qui dans son enfance cut la variccllc, la rougeolc, la scarlatinc,
la typhoíde, puis ensuite la grippe, lomba malade d’unc suppuration
nasale droite, un an apres sa fiévre typhoíde, soit en 1877. A partir de 1888,
les troublcs s’accrurent (céphalées surtout, certaines follement violentes, ct
enflements périodiques de la région des joucs ct des yeux). Depuis 1891,
la patientc put se rendre compte que l’acuité visucllc de son ceil droit dimi-
nuait. En 1893, elle était presque aveugle de Eceil droit (ce qu’cllc rcmarqua
1. Voir plus loin Ies cas 26 ct 112.

53
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Iorsque, voulant saisir des objets, elle visait á cótó). L'examen de Tacuitc
visuclle de cet oeil lui apprit alors Teffrayant rósultat. Par des mouvcmcnts
lateraux de Tocil droit, elle avait constate des éclairs de lumicrc, ce qui
s’était déjá produit parfois.
Le 4 dóccmbrc, Iorsque je la vis, j’ótablis commc cause de ses souf-
frances un abcés de Pethmolde droit et une nóvritc rótro-bulbairc. Ouverture
de Tcthmoíde droit, grattage, cautórisation avec TCA. Lors de cette dcmicrc
intervention, les localisations hypertrophiées du tuberculum septi droit et
du cornct inférieur droit furent touchés par l’acide.
Le Iendemain la patientc cut de violentes doulcurs abdominales et lom-
baires, « commc pendant Tindisposition », qui n’était ccpcndant attendue
que quinzc jours plus tard et qui n’apparut qu’á ce momcnt-lá.
Elle se produisit, au grand ótonnement de la patiente, sans aucunc dou-
leur et cela pour la prcmicre fois de sa vic. Car elle souffrait depuis la puberté
de tres violentes douleurs abdominales et lombaires, ainsi que de migraines
lors de regles qui duraicnt d’habitudc de six á dix jours et qui étaicnt
importantes. Cette fois-c¡, Ies regles nc durcrcnt qu’un jour et demi. (La
patiente n’eut besoin que d’un tampon au licu de la douzainc habitucllc!)
L’absence totale de doulcurs et la diminution de l'ócoulcment sanguin
durent encore aujourd'hui.
Par ailleurs, elle a totalemcnt perdu cette intolérablc cóphalée droitc duc
á Tabees de Tcthmoídc, et peut lire de nouveau Técriture la plus fine avec
son oeil droit.
II cst rcmarquablc que seul le nez droit ait été ici I’objet du traitement,
et que par ailleurs non seulement les doulcurs aient dispara, mais qu'unc
considerable róduction de la duréc et de la quantitó de l’écoulcmcnt se soit
aussi produite.
Je rappclle que, chcz cette patientc, les regles furent des le debut doulou-
reuses, par suite d’unc altération nasale infecticusc.
Mais cette histoire de maladc comporte encoré une suite instructivc.
Le 10 octobre 1894, la malade vint en se plaignant de doulcurs dans le
bras droit et dans la fosse sous-claviculairc droite. Ces doulcurs duraient
depuis six semaines. A cette époque-Iá (fin aoút), ses regles devaient se
produire mais furent retardees de quelques jours, et á leur place apparurent
les douleurs. La menstruation suivante tomba le 1er octobre. II n’y eut pas
de saignement uterin, et á sa place apparut un scotome scintillant sans
migrainc subséquentc. Les regles n’étaient pas encoré apparucs le jour de
la consultation (10 octobre).
Le cornct inférieur droit est fortcment enfié. Lui seul cst cocaínisé, avec
ce rósultat que les doulcurs du bras et du crcux sous-claviculairc, aprés
cinq minutes, sont córame eíTacées. Aprés quoi, le cornct inférieur droit est

54
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

cautérisc avcc du TCA. A partir de ce moment, les doulcurs disparaisscnt


de fa^on durable.

Dans ccs cas, Ies regles sont done retardées par une cause inconnue.
Le proccssus menstruel a cependant agí sur le nez et provoqué un
enflement du cornct droit, en conséqucnce de quoi surgirent les
doulcurs de l’cpaulc commc le prouve la cocaínisation réussie1.
J’inclus encoré á cet endroit un cxemplc analoguc dans lequcl
une dysménorrhce cst refoulée par d’autres symptómcs du syndrome
de la ncvrose nasale réflexc, bien qu’il ne soit pas démonstratif pour
notre thése principale.

Cas 26. MUe Sch...ch, 40 ans


Depuis toujours atteinte de dysménorrhce, autrefois accompagnée d’un
saignement de nez vicariant qui a fait place, depuis un examen du nez par
la sonde, á des symptómcs ménorragiques. La ménorragie s’améliorc par
l’hydrastininc (qui, remarquons-le, est aussi tres efficace contrc les saigne-
ments de nez ayant des causes uterines, par exemple aprés un avortement).
Le 21 octobre 1893 (le troisieme jour de son indisposition), surgissent de
violents vertiges avec des vomissements. Cette fois-ci, la patiente est pour la
prcmicre fois délivréc totalement de ses douleurs abdominales et lombaires,
et le reste par la suite. Par contre, se produisent des douleurs á l’omoplatc
droite, qui se répetent six mois plus tard á I’occasion de ses regles, devicn-
nent tres violentes, se poursuivent aprés les régles et s’accompagncnt de
vertiges, de céplialécs droitcs, de douleurs intercostales droites, de doulcurs
de Fappendicc xiphoide ct dans l’hypogastrc gauche. Une climination de la
forte hypertrophic des corps érectiles du cornct moyen droit ct la cautcri-
sation clectriquc du comet inférieur droit ct du tuberculum droit provoquent
en quatorzc jours la disparition de tous les symptómcs. Dans ce cas, il s’cst
produit, pour des causes encore inconnues, une altération dans le nez qui
a donne une permutation des groupes de symptómcs coordonnés.

1. Toute personne qui a pris connaissancc du syndrome de la ncvrose nasale


réflexc sait que les douleurs du bras ct du crcux sous-claviculaire sont le résultat
fréquent de troubles nasaux. J’ai proposé de constitucr avec ce nom un tablcau
qui, dans son groupement caractéristique, cst tout á fait pathognomonique d’une
origine nasale. Dans ce tablcau, les signes particuliers de la maladic peuvent
s’cchanger ct se substituer les uns au* autres. Le lecteur trouvera des prccisions
á ce sujet dans les Nouvellcs Contributions á la cliniquc et la thérapeutique de la
névrose nasale réflexc, Viennc 1895, et La Ncvrose nasale réflexc, communication
au Congrés de médecine interne, Wicsbadcn, 1894.

55
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Suivcnt niaintcnant Ies autres cas de dysménorrhéc acqtiisc :

Cas 27. P...r, 35 ans, cuisinicre


1.a palíente vicnt á nía consultation pour une violente névralgic inter­
costal c droitc (á gauche moindre), qui disparait en peu de jours sous
J’cffct d’unc cocainisation positive, le 3 févricr 1894, ct d’unc cautérisation
des deux cornets inféricurs. La paticntc racontc par aillcurs que depuis le
printemps de l’annéc precédeme, oú elle croit avoir attrapé une grippc, elle
soulTre de violentes doulcurs dysménorrhéiqucs abdominales. L’indispo-
sition dure maintcnant huit jours, apparait á peu prés toutes les trois
semaines, ct cst accompagnée d’unc forte perte de sang que l’cxamcn
gynécologique normal nc peut expliquer. Depuis la cautcrisation nasale,
l’indisposition est rcgulicrc, dure trois jours, cst accompagnce d’une perte
de sang moindre ct se passe sans doulcurs.
II cst á rcmarquer que le 16 févricr surgirent des doulcurs dans l’hypo-
gastre droit, qui disparurent immédiatcment par l’élimination de la volu-
mineuse croúte due á la cautérísation du cornct inféricur gauche. Et le
Icndeniain, le 17 févricr, l’indisposition se produisit de nouveau sans
doulcurs. La patiente avait toujours cu, depuis un an, de violentes doulcurs
a cctte occasion! On peut aussi constato* chez ccttc patiente une rclation
croisée entre le cóté du nez ct le cóté de la doulcur.

Cas 28. M™ H...n, 38 ans environ


Possede une retroflexio uteri fixata, souífrc depuis quclqucs mois, « h la
suite d’un rhume », de fréquents saignements utérins survenant tous les
seize á dix-huit jours, et accompagnés, Ies deux premiers jours, de fortes
doulcurs. Par aillcurs, on note chez la paticntc des doulcurs á la tete ct á la
nuque gauche, ct de violentes doulcurs á I’appcndicc xiphoíde.
Aprés cocainisation positive du conict inféricur gauche enflé et du
tubcrculum septi, ccs localisations furent cautérisées par du TCA, le
16 septembre 1893, avec i>our résultat que Ies douleurs de la téte ct du ster-
num cessérent ct que, deux jours plus tard, l’indisposition survint sans
aucunc doulcur. Les intervalies de cyde suivants sont á peu pres de vingt-
quatre jours, ou au plus de vingt-sept á vingt-huit jours. L’absencc de dou­
leurs se maintient, sans que Puteras fixé ait pu étre guéri.

Cas 29. Mme C...n, 30 ans


En 1893, a été traitée pour une vicillc endométríte suppurantc par appli-
cation de chlorurc de zinc. Sa dysménorrhée (doulcurs abdominales et lom-

56
IT LES ORGANES (il'NITAÜX DE LA H-MME
lulrcn) nc date que de l’automnc 1894, quand la paticntc cut la grippc ct,
A la ftuitc de ccllc-ci, une suppuration des deux sphenoides, accompagnéc
do terribles doulcurs de la téte. En mars 1895, je l'opérai des deux .sphé-
Doldcs ct cautérisai les localisations genitales nasales fortcment hyper-
planiqucs. La suppuration dísparut rapidement ct depuis avril environ, Ies
ingles sont sans doulcurs, ct les grandes pertes de sang utérines, qui avaicnt
incnsucllcmcnt afTaibli la paticntc depuis sa grippc, ont totalcmcnt disparu.
leí réglcs nc durent plus que trois jours ct sont d’unc intcnsité trés moyenne.

Cas 30. MmR Z...c, 42 ans


íitait en bonne santc jusqu’en 1891 (naissancc de son quatrieme enfant).
De ccttc époque-Já semble dater une endometrite suppurante pour laqucllc
elle fut souvcnt traitéc, mais ses regles restaient sans doulcurs. En mai 1894,
grippc. La paticntc vicnt á l’hópital oü fut diagnostiqué un diabctc. Des
lors, ccphalces ct violentes dysménorrhées (doulcurs abdominales ct lom­
ba i res commcncent un jour avant les regles ct durent les premiers jours de
ccllcs-ci. La paticntc cst alors grabataire. Les regles durent jusqu’á huit á
dix jours, la perte en sang est tout á fait considerable). On constate (31 octo-
bre 1894) une suppuration desdeux cthmoídes avecune formation de polypes.
Thérapic chirurgicalc énergique ct immcdiatc. Lors de l’indisposition
Miivantc, 14 novembre 1894, on procéda á la cocainisation réussie des deux
localisations génitalcs nasales.
A présent, les corps érectiles des comets inféricurs et du septum peuvent
étre élcctrolyscs (bipolaircmcnt), puisqu’il y a une remission tres rapide
de la suppuration, un bon écoulemcnt ayant été créé. L’indisposition sui-
vante cst dejü sans doulcurs, dure quatre jours, avee une pene de sang tres
modérée. Cet état favorable se maintenait encore en septembre 1895, lors-
que je vis la patiente pour la demiére fois.

Cas 31- M,le K...S, 25 ans, professeur


Depuis un rhume ¡1 y a cinq ans, cst devenue dure d’oreillc, a de nom-
breuses céphalées, et ses regles sont douloureuses et tres ahondantes. On
constate une suppuration nasale gauche (ethmoldc ct sphénoídc) ct un
catarrhc droit hyperplasiquc. Apres un traitement rcussi de ces états, la
patiente voit s’amcliorer considcrablemcnt son audition ct perd ses cépha­
lées. Par ailleurs, ses regles sont redevenues totalcment sans doulcurs,
« comme jadis », et la masse de sang s'cst fortcment réduitc (novembre 1894
á janvier 1895). Derniére couvclle en octobre 1895, oü l’état de la maladc
s’cst maintenu.

57
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 32. MUe Ida P...I, 26 ans, caKsicrc


A « aussi loin qu'ellc pcut se rappclcr » de nombreuses ccphalécs. Les
régles sont depuis leur premiére apparition doulourcuscs, surgissent toutes
les trois sema ines c( sont tres ahondantes. Les doulcurs durent toute la
prcmicre jouméc ct sont localismos dans le ventre ct dans le dos. Durcc des
regles : six á sept jours.
Le dernier saigneinent mcnstrucl dure pendant presque trois semaines.
IZxamcn du nez (8 avrii 1894), suppuration des deux cthmoldcs. Hyper-
plasic etendue de la niuqueuse. A cause d'un ulcere gastrique, le traitcmcnt
nasal est retardé jusqu'cn juin oü pendant l’indisposition (15 juin 1895),
on procede á une cocainisation réussic. Apres amputation des comcts
moyens, large ouverture des labyrinthcs cthmoidiqucs, élcctrolysc des byper-
plasics nasales (en particulicr dans les localisations genitales). A partir
d’aoGt, les regles se produisent, á la grande joie de la malade, sans aucunc
douleur, et sont quantitativement normales. L’intcrvalle entre les cyclcs
devient de quatre semaines. L’état favorable se maintient les mois suivants
ct la patiente, dont le comportcmcnt est totalcment transformé, devient
une heureuse fiancéc.

Cas 33. MUa Jenny B...z, 20 aas


La patiente a, depuis l’ágc de dix ans, souffcrt d’uncrysipélerécurrcnt du
visage, qui débutait habituellcnient par un saignement du nez gauche ct
dont elle n’cst délivrcc que depuis trois ans.
Depuis la puberté, céphalécs gauches ct nombreuses doulcurs lombaires.
Víais l'indisposition était réguliérc et sans douleurs.
Depuis le printemps de l’annéc derniére, les céphalccs sont devenues
aigués, altcrncnt avee une opprcssion de la tete, se produisent le plus sou-
vent en station debout, station qui lui est rendue peni ble á cause de ses
doulcurs lombaires, ct sont particuliérement violentes á la tempe gauche.
Depuis leur survenue, il y a un rhume aqueux du nez gauche (trois mou-
choirs par jour). Parallclcmcnt, des doulcurs de l’indisposition (abdominales
ct lombaires) sont apparues. Liles arrivent avee la perte de sang ct durent
un jour.
La malade est anémique. On entend d’importants bruits du diablc
(Nonengeráusche). Elle dit avoir mal supporté le fcr. Les troublcs dysmé-
norrbéiqucs dateraient de l’cpoque d’un traitcmcnt martial en Llster.
On voit dans les localisations genitales du nez des tuméfactions vasonto-
triccs de grande envergure ct trés sensibles au contact de la sonde (en
particulicr á gauche). Pas de pus; le traitcmcnt consiste en une élcctrolysc

58
ET LES ORGANES GÉNíTAUX DE LA FEMME

Mpolairc des localisations genitales du nez (du 11 janvicr au 19 janvicr


1895). A ccttc occasion, on fait Pobservation rcmarquablc que Pélectrolyse
du i uhcrculum septi gauche a eliminó les douleurs lombaires.
I~i i hérapic fut couronnéc d’un cclatant suecos. Le mal de tete ct de dos
niiiní que les doulcurs d'indisposition ont disparu durablcmcnt ct n'ont pas

réapparu, méme apres une grippc en févricr (qui commcn^a par une tres
forte épist axis).
lin aoOt 1895, succcdant immcdiatcment aux regles, cclata une chlorosc
aiguc qui guérit rapidement par un traitcmcnt manial.
La malade est encoré, en 1896. totalcmcnt délivréc de ses troubles.

Cas 34. MUe L..r, 28 ans


Prcmicre menstrual ion á quatorze ans. La menstruation fut sans douleurs
Jusqu’á dix-scpt ans. Des lors (avee une grande détermination, la patiente
donne comme cause un fort refroidissement aecompagnc de rhume), l’indis-
po.it ion, toujours accompagnéc de tres violentes doulcurs abdominales ct
lombaires, fut plus importante (cinq ou six jours au lieu de trois). En etc 1890
je traite la patiente par le nez pour ses céphalccs (catarrhc aecompagnc de
tuméfaction, cautérisation électrique). A partir de ce moment-lá, Pindispo-
sition se produisit sans aucunc douleur pendant trois ans et demi, jusqu’á
Noel 1893 oü la patiente cut une grippe assez grave. Comme de violentes
céphalccs survinrent de nouveau, quotidiennement, minant la patiente par
leur violencc ct leur duréc, comme s'ajoutaient á cela de Panorexie ct des
doulcurs aux bras irradiant jusqu'aux onglcs, on ouvrit en juillct 1894 le
sphénolde droit ct Ies cavités cthmoidiqucs gauches, on vida le pus qu'ellcs
contcnaicnt, ct on elimina les hyperplasics de la muqueusc des corncts
inférieurs et des tubcrculum septi, au raoyen de la cautérisation électrique
ct de Pclcctrolysc. Depuis ce temps. les ccphalécs ct les doulcurs du bras
sont parties, Pappétit est excellcnt. l'indisposition se produit de nouveau
sans douleurs, la patiente n'éprouvc méme plus la moindre sensation. La
duréc du saignement est passee de six á deux jours.*

Cas 35. Nlme R...p, 30 ans


10 novembre 1894 : a toujours cié en bonne santc. II y a sept mois,
avortcmcnt. Depuis ce moment-lá. la patiente se plaint de ccphalécs, d'into-
lerar.ee á Palcool (nc supporte méme plus une gorgée de bicre), de douleurs
lombaires. á Phypogastre gauche, dans les deux bras, la jambe gauche, de
doulcurs entre les omoplatcs ct á Pappendicc xiphoíde. Les regles qui avaicnt
lieu autrefois sans douleurs, se produisent maintenanl accompagnécs de
violentes douleurs lombaires. Comme la patiente souffrc actuellcmcnt de

59
RELATIONS ENTRE LE NEZ

doulcurs abdominales, aux omoplatcs, á Pappcndicc xipholdc, on procede


á la eocaínisation des deux cornets inféríeurs ct des deux tubcrculum septi
(pour démontrer la dcpcndance de ccs troubles du nez), ct de fait c’cst un
succcs. Puis. immédiatement aprcs, cautérísation du comct infcricur
gauche et du tubcrculum septi avee du TCA ct, le 19 novembre, cautérísa­
tion des localisations analogues du cote droit. Le 26 novembre, Tindispo-
sition se produit sans doulcurs ct les autres troubles ont aussi tous disparu.
L'étiologie infectieuse cst communc aux cas 27 á 32 ct 34 comme
auparavant aux cas 9, 10 et 13 á 16. La plupart du temps, c'est la
grippe- qui occasionne les hyperplasies (cas 27, 28) ou les suppurations
(cas 29 á 34), suppurations qui de leur cote ont pour conséqucnce
une irritation durable de la muqucuse nasale. II cst compréhcnsible
qu’une élimination radicale de la dysménorrhéc soit liéc á une guérison
de la suppuration. II faut pour cela presque toujours une thérapic
chirurgicale radicale.
Dans les cas 29 et 30, il y avait une endométrite suppurante; dans
le cas 28, une retreflexio uicrí fixata. Dans les autres cas, Lexamen
gynécologique était normal. La dysménorrhéc dépendait du nez
chez toutes ces patientes, Ies doulcurs dysménorrhéiques persistaicnt
des heures et parfois des jours aprcs la survenue du saignement. Dans
le cas 33, I’étíologic est inconnue; cependant la chlorose aigué, surgic
plus tard ct de fait immédiatcment aprcs une menstruation, indique
qu'une quelconque altération des organes sexuels se reflete dans le nez.
Le cas 35 se confond avec le cas 8, car chez Ies deux maladcs la
dysménorrhée est Iiée á un avortement. Cctte étiologie est trop
importante pour que nous ne lui accordions pas un plus grand intérct.
Nous aimerions encorc insister sur une circonstance.
Nous savons déjá que nous modiflons á partir du nez Tintcrvalle
des regles, et que nous pouvons régulariser le eyele. Le cas 1, oü
rintervaUe des regles était trop grand, Ies cas 10 et 28 oü l’intervalle
était trop petit, Pattestent. Mais á partir du nez on peut aussi agir
souvent sur la quantité et la duréc du saignement menstruel. Dans
le cas 25, la durée fut réduite de six-dix jours á un jour ct demi,
et la perte de sang a été énormément limitée. Les cas 10, 12, 13, 24,
27, 28, oü la quantité de saignement utérín a etc diminuée ct le temps
des regles raccourci, plaident dans le méme sens.
Lorsque nous rencontrerons aprcs cela la dysménorrhcc nasale
avec une irrégularité des regles et de la ménorragie, alors nous

60
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

pourrons admcttre, selon toule vraisemblancc, que la cause de ces


derniers troubles reside dans le nez.


¡x’s doulcurs des regles, une quantité de saignement utérin anormal
et une survenue irréguliére de ces dites regles, peuvent done dépendre
du nez.

Lorsquc l’intervallc entre les regles cst trop grand, nous parlons
d’amcnorrhéc. Ce n’est pas ici le licu d’entrer dans le détail des causes
múltiples de cet état. Cependant, je dois rapporter un cas oü Taménor-
rhee depend du nez.

Cas 36. MUc L...¡ H...n, 23 ans


La paticntc avait jadis des intcrvalles de regles de trois semaines. Elle a
souflfert constamment depuis le debut de ses regles (á quatorze ans) de
violentes douleurs abdominales ct lombaires qui se maintenaicnt toujours
npres la survenue du saignement. Par ailleurs, clic était atteintc de bronchite
ehronique et de fréquentes céphalées. Par suite d’une grave diphtérie, qui
atteignit aussi le nez (á douze ans), il y eut suppuration des deux ethmoídes.
A partir du 24 juin 1894, jour oü Ies regles apparurent pour la dcmicre
Cois, la paticnte devint aménorrhéique. Elle fut á cettc époque la proie
d'cxtraordinaires cnervemcnts qui se prolongcrent les mois suivants. Elle
tomba maladc d’une tres grave ancmic contre laquelle le fer, 1’arscnic, la cure
de repos, la diétetique, nc s’avérérent étre que de peu d'utilité. Particuliere-
ment inquietante était une arythmie permanente. Par ailleurs, on pouvait
constater de tres fréquentes douleurs entre les omoplates, dans le dos, dans
les hypogastres, parfois « violentes jusqu’á révanouissement ».
Les demiéres douleurs s’avérérent acccssibles á la cocainisation des
localisations genitales du nez (30 janvier 1894). Apres leur cautérisation,
debut février 1894, apparut le 12 février un saignement menstruel tres faible.
Ce n'cst cependant qu’en mars et en avril, lorsque les deux labyrinthes
cthmoídiques furent ouverts, grattés et cautérisés (ce qui eut pour résultat
de ne laisser que des traces de suppuration nasale), que Ies regles survinrent
avec une intensile nórmale et saos les doulcurs abdominales ct lombaires
qui les accompagnaient depuis la puberté. La patiente se remit extraordi-
naircmcnt bien du traitcmcnt nasal. Mcmc Ies pénibles céphalées avaicnt
presque cessé.
Ce bon ctat subit le 6 novembre 1894 une brutale intcmiption lorsquc la
patiente tomba dans l’escalicr. Les regles ne se produisirent plus, les

61

l
RELAT10NS ENTRE LE NEZ

ccphalécs ct les doulcurs lombaircs apparurcnt á nouvcau. L’anémic


rcsurgit tout d’un coup. Les corncts inféricurs ct 1c tubcrculum septi droit
ctaicnt atteints. mis á parí leur páleur, d’un colossal cnflcmcnt. La thérapic
fut alors (16 novembre 1894) l’élcctrolyse des deux corncts inféricurs ct du
tubcrculum septi droit. Deux jours plus tard les réglcs se produisirent,
l’anémie ct la ccphalcc disparurent aussi vite qu’ellcs ctaicnt apparucs, et
les regles furent de nouveau exactes (toutes les quatre semaines), en novem­
bre, déccmbrc, janvicr, févricr ct mars. En ávril 1894 (cure de lait pour son
ulcere á l'estoraac), les regles nc se produisirent plus de nouveau. A leur
place apparurcnt des douleurs lombaircs. Quatre jours apres le jour des
réglcs, attendu en vain (17 avril), on proceda á nouveau á une élcctrolyse
des comets inféricurs. Deux jours plus tard, le 19 avril, le saignement utérin
survint de fagon assez intense et dura quatre jours.
Depuis ce moment-lá, la menstruation est tout á fait réguliérc, d’intcnsité
nórmale ct sans la moindre sensation douloureusc. L’état général de la
malade s’est étonnamment amélioré et l’arythmic du pouls a totalcmcnt
dispara.
Au moment oü raménorrhée débuta (été 1893), je nc voyais pas la malade
ct je nc puis done ríen diré sur l’étiologic de cellc-ci, mais l’état aménor-
rhéique a dure pendant les trois quarts d’unc annéc ct n’a connu aucunc
interruption malgré les traitements faits avec soin. Immédiatemcnt apres
la cautérisation du nez (févricr 1894) les regles revinrent, faibleracnt, ct la
thérapic radicalc de la suppuration cthmoidique compléta le résultat.
11 est á remarquer que l’anémic s’améliora aussi de facón frappantc lors
du premier traitcment nasal ct avec la premicre survenue des regles. Nous
aurions pu teñir pour un hasard ccttc cotncidcncc si en novembre, apres la
chute dans l’escalier, l’anémic ct l’aménorrhée n’avaient pas alors surgi á
nouveau de facón aiguc, ct n’avaient pas été accompagnécs d’une tres
frappantc altération nasale — énorme enílement des localisations génitales.
L’électrolyse elimina ccttc altération nasale. Deux jours plus tard les regles
apparurent, et avec elles l’état anémique fut presque coupéí
Et une troisiéme fois, en avril 1895 (oü on avait constaté un véritable
ulcere d’estomac), Ies réglcs cesscrcnt ct furent á nouveau provoquées par
une électrolyse des mémes localisations du nez. De fait, elles apparurent
ccttc fois-lá dans les mémes délais, apres l’intcrvcntion par électrolyse
(2 juin), qu’cn novembre.
II n’y a pas de doute que la thérapic nasale élimine raménorrhée \ et

L Comparcr avec Oppcnhcimer, « Sur la rhinitc hypcrtrophiquc ct l’aménor-


rhee », Revue cliniquc de Berlín, 1892, n° 40. L’autcur y communiquc quatre cas
« commc matériel », sur la possibilité d’unc tcllc rclation, « sans vouloir en tirer
d’autrcs conclusions ».

62
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

que par ce biais elle peut aussi atteindre l'état anémique (qui semblait
(urticulicrcmcnt grave — elle avait d’ailleurs l’aspect d’unc anemie perni-
cicuse).
Que parailleurs la dysmcnorrhéc puisse étre ¿cartée, cela nc nous étonnera
uucunemcnt apres ce que nous savons déjá.
Mais j’aimerais encorc insister tout particuliérement sur le fait que
rarythmie cardiaque a aussi dú dépendre duncz.CarclIeatotalcment dispara
apres la fin du traitcmcnt nasal.
Une observation ultérieure (voir cas 121) m’a conduit aux mémes ensei-
gnements, et j’ai cu la méme expériencc réjouissante auprés d’un ami, dont
la guérison de la grave arythmic qui surgit tout á fait sous l’aspcct d’une
myocardite avec angine de poitrinc, s’avéra tributaire d’un traitement d’un
cmpycmc du sphénolde ct de l’cthmoide. De tels cas nous enscigncnt que
rarythmie, méme si elle est accompagnée de tous les signes d’une sténose
cardiaque, n’a pas toujours la signification omineuse que le pronostic a
l’habitudc de lui attribuer.
Chapitre 4

Dans dcux de nos cas, Pavortcmcnt ctait la cause de la dysmé-


norrhcc. La dysménorrhée était de nature nasale. L’avortcment a done
agi de fa^on altérantc sur le nez. Mais cctte influence nc provicnt
pan de ravortcmcnt en tant que tcl, mais de la grossesse qu'il a inter-
lompue. Car c’est la grossesse qu¡ provoque des modifications dans le
nc/. C’cst ce qu’on peut prouver de plusieurs facons.
Tout d’abord, plaidc pour cettc assertion le fait que cerlains
(roubles qui dépendent sans doute du nez ne surgissent que pendant
une grossesse, persistant parfois égalemcnt aprés ccllc-ci. Les cinq
observations suivantcs sont de bons exemples á l’appui de cctte
thésc.

Cas 37. M®« K...t


Pendant la premiérc moitié de la grossesse surgissent des douleurs dans
la rógion du cocur ct des battements de cocur. Cause : forte tumcfaction
des dcux corncts inférieurs. Guérison par cautérisation de ccux-ci (1888).

Cas 38. Mme F...g, aoút 1891


Des douleurs dans l’hypogastre gauche surgissent pendant la grossesse
qui s’achcva il y a quatre mois et demi. Par aillcurs, élanccmcnts dans
l'ípaule gauche ct á l’appendicc xipholdc. La cautérisation du comct infe-
ricur gauche provoque une guérison immcdiatc.

Cas 39. Mnie D...g


Lors de sa premiérc grosscs.se, sonfTrc jiisqii'an sixieme mois de violcnts
vomissements. A la lin de sa deuxieme grossesse, douleurs au bras droit
considérées par le mcdccin de famillc comme rhumatismales. Accouchc-

65
RELATK»JS ENTRE LE NEZ

rocnt Ic 2 novembre 1892. Les douleurs aux bras persisten!. Le 9 janvicr 1893,
cocainisaiioa (corad inférieur droit et lubercuhun sepli) avec un rcsultat
poshif. La cautérisation de ces parties avec du TCA ecarte de fa<on durable
les douleurs.

Cas 40. M®e teore, 33 ans


La paticntc a etc souffrante pour la premiére fois il y a sept ans. Scs
troubles surgirent 1c cinquiéme mois de la grossesse ct consistaient alors
en de violeots él an cerneo ts á la po i trine gauche et á Fomoplate gauche.
Son médecin semble avoir porté scs soup^ons sur une atteinte pulmonaire.
Scs douleurs furent cependant comme coupées apres raocouchemcnt. Les
douleurs de la poitrinc et de l’épaulc me sont bien connucs comme ayant
une cause nasale lointainc (voir mes NomrUes Contribuí ions).

Cas 41. M™ Forster C..Ji, 38 ans


Dysménorrhéique étant jeunc filie. Dcpuis la prcmicre grossesse, il y a
douzc ans, les douleurs menstruellcs ont disparu. Accouchéc le 19 octobrc
1895. Précisémcnt quatre semaines avant échcancc (mcnstrucllc?), la patientc
cut une violente douleur á l’hypogastrc gauche qui persiste encoré aujour-
d’hui (8 février 1896). La paticntc nc peut pas se couchcr sur le cóté droit á
cause de scs douleurs, ni soulever son bras droit, car Ies douleurs dans 1c
bas-ventre droit l’en cmpcchcnt. La tres grande acuité de scs douleurs s’est
quelque peu afíaiblie apres un saignement utérin dans la huitieme scmainc
aprcs son accouchcmcnt. La patientc cst maintenant de nouveau enceintc
de deux mois. Organes génitaux normaux. Ptosc du rein droit. Ancicnne
suppuration nasalc. Le cornet inférieur droit est fortcment enflé. Faiblc
rémission de la douleur abdominale droitc, apres introduction de la sonde
dans le cornet. La cautérisation immédiatc du comct inférieur droit avec
TCA a cmpéchc toute recidive de la douleur. La patiente en cst dcpuis tota-
lemcnt délivrée.

Mais si instructives que soicnt ccs observations, on peut cepen­


dant montrer bien plus dircctement de qucllc maniere la grossesse
se repercute dans le nez.
Le processus de menstruation, c’cst ce qu’on dit d’habitude, cessc
lors de la grossesse. Ceci est complétemcnt faux. Intra graviditatem,
il cessc aussi peu que Fovulation. Ce qui cesse, c’cst au plus le saigne­
ment menstrucl uterin, bien que celui-ci se reproduise encore quclquc-
fois, en particuiier au debut de la grossesse.

66
ET LES ORGANES GÉNTTAUX DE LA FEMME

Mais cc qui se mainiicnt ccnaincmcni. c'cs: rcffci óe Ja congesria*


mcnstrucUc sur Je nez.
On connait des cas1 oü pendant tente la duiré* de la grossesse un
Mtignemenl nasal mensuel apparait au lieu du saignement utenn
mensuel qui s'cst arrctc.
Simón rappone un cas de « saignements répétes de la bouche el du
nez, tous les mois pendant la durée de la grossesse, el qui surgirent
pour se substitucr á la menstruation *.
Sommer observa chez une femme cnocinte pour la dnquieme fois
un saignement de nez se répetant chaqué mois el durant toute la
jouméc, pendant la durce de la grossesse.
Dans un troisieme cxemple extrait des annalcs de Schmidt, on
rappone un cas scmblablc oü eut lieu, égalemcnt lors de la cinquiéme
grossesse, un saignement de la bouche, renforoé, quatre se mames
avant la naissance, par un saignement du nez. Avant le saignement,
opprcssion dans la poitrinc et céphalées, soulagées par l’cpistaxis.
Ce saignement de nez mensuel, dont on pourrait encoré trouver
ccrtainemcnt de nombreux cxcmples par des rccherchcs approfondics,
rend deja extremement vraiscmblable le fait que le proccssus de mens­
truation ne s cvanouit pos lors de la grossesse, raalgré l'arrct normal
des regles. Mais l'on peut prouver cela directcmcnt. Des femmes
attentives remarquent pendant la grossesse que leur nez cst periodique-
ment bouche. Mmc D., dont le cas a cté evoque plus haut (cas 39,
douleurs au bras droit vers la fin de la deuxieme grossesse, mécanisme
nasal des douleurs, cocainisation positive ct therapeutique réussic),
atieste que lors des troisieme ct quatriéme grossesses, chaqué fois
aux environs du 27 du mois oü normalcmcnt clic devait avoir scs
réglcs, son nez ctait bouche, ct clic ressentait alors des séquclles
de ses douleurs de jadis au bras droit.
J’ai á cc momcnt-la constaté directcmcnt chcz elle un accroisscmcnt
des corps ércctilcs dans les comets ¡nfcrieurs et les tubcrculum septi.

Cas 42
Chez une autre paticntc, habitant autrefois hors de la ville, femme du
licutcnant S...r, souflrant constammcut de dysménorrhéc nasale ct qui
cst maintcnant cnccintc au troisieme mois, j’ai, Ic 5 févricr, sclon le vrai

I. Sclon Endriss, op. cit.t p. 33.

67
RELATIONS ENTRE LE NEZ

calcndricr jour de la menstruation, observé un acccs dysmcnorrhéiquc direct


que j’ai pu ¿cárter par la cocaínisalion des localísatíons genitales du nez.]
Le eyele de la paticntc était de vingt-sept jours. Les derniéres regles
dataient du 16 novembre. Les saignements mcnstruels du 13 décembre,3
9 janvicr, 5 févricr, nc s'ctaicnt pas produits. Dans la nuit du 4 au 5 févricr \
surgirent des douleurs abdominales ct lombaires si violentes ct rcsscmblant ?
tant aux douleurs mcnstruellcs, que la paticntc crut ccrtaincmcnt que son
indisposition allait se produirc á tout instant. Les douleurs persistaicnt
encoré lorsque le 5 fcvricr dans l’aprés-midi, á 15 h 45, je procédai á la
cocalnisation des localisations genitales du ncz. Aprcs cinq minutes, Ies
douleurs avaicnt totalement ccssé ct la paticntc se trouvait parfaitement
bien, ne ressentant meme plus le malaisc qui avait accompagné, ccttc fo¡s-c¡
comme toujours, les sym plomes dysménorrhéiqucs. Avant la cocalnisation,
on pouvait observer dans le nez la tuméfaction caractéristique, surtout
celle des tubcrculum septi; les coméis inférieurs étaicnt peu enflés et cepen-
dant on pouvait constatcr la cyanose trés accentuéc de toutes les localisa­
tions génitales du nez. Dans la nuit du 4 au 5 fcvrier, il y avait cu aussi un
saignement de ncz.
Le 2 ct le 29 mars, j’ai pu fairc chcz la meme palíente des observations
tout á fait analogucs : lors du dernier eyele, il y avait cu de nouveau un
saignement de ncz.

Dans un autre cas, je fus en mesure de suivre de facón tout á


fait systématiquc les modifications du ncz pendant la grossesse. II
s’agissait d’unc paticntc qui avait subi avec succés, il y a trois ans,
une cautérisation par le TCA, par suite d'une ancicnnc dysménorrhcc
nasale de la puberté.
Cctte paticntc attendait son indisposition le 29 avril de l’annéc
passée. Elle nc se produisit pas, á cause d’unc grossesse récente. A
cc moment-Iá, je n’cxaminai pas son ncz, mais je décidai qu’á partir
du mois de mai, je l’inspecterais tous les deux jours. La menstruation
se produisait réguliércment tous los vingt-huit jours depuis la cautéri-
sation au TCA; on pouvait done présumer qu’il y aurait aussi quclques
índices d’un eyele de vingt-huit jours dans le ncz.
Le 29 avril, premier jour de la menstruation au calendrier, la
patientc cut un molimina ntetisírualia caractéristique. II en fut de
meme lors des trois échéanccs suivantes : 27 mai, 24 juin, 22 juillet.
A ces dates, clic moucha un peu de sang et l’cxamen indiqua un enfle-
ment et une cyanose des localisations génitales du ncz, principalemcnt
á droite.

68
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Cocí se repeta aussi les mois suivants de la grossesse avec cettc


dille1 ronce que les cchcanccs mcnstruellcs subirent á partir de cette
dote un dcplacement dans le temps. La cause de ce déplacement sera
explique abondamment au dernier chapitre de cct ouvragc. Nous indi-
querons seulement ici que le processus de menstruation se poursuivit
durant la grossesse ct qu’il provoqua pendant tout ce temps des mani-
IcMations dans le nczl.
II est particuliérement important de remarquer que, lors de la gros-
jtrssc, ce processus ne trouve pas son décours normal dans le saignement
utérin. Les moments qui déclenehent d*habitude ce décours doivent done
$%étre accumules. Et, lorsque le jour de la dixiéme échéance menstruelle
l'uccutnulation a dé pas sé un certain seuil, alors se libére ce grand écou-
lemcnt menstruel qui expulse non seulement les couches tout á fait
tuperficielles de la muqueuse utérine hyperplasiquey mais aussi les
couches profondes, et qui en meme temps améne au jour tout le contenu
de Ia matrice, placenta, membranes, liquide anuiiotique et enfant. Les
couches avec les lochies sont alors une versión agrandie du flux mens-
trucl.
Mais si la naissance, qui a eu une issue nórmale, a réellcmcnt
le caractcre d’une menstruation, nous pouvons alors nous attendre
nussi á ce qu’elle soit affectée des signes de la menstruation, ct á
ce que les troubles propres á celle-ci finissent par étre mis en évidence
lors de la mise bas.
A cette occasion, souvenons-nous que le jour de la menstruation
cst marqué lors de la grossesse par des enflements et par la cyanose
des localisations génitales du nez.
Mais cyest précisément ces signes que nous retrouvons trés régulié-
rement au commencement des contractions.
Le nez est alors aftecté des signes cardinaiíx de la menstruation.
Les localisations génitales sont enflées, ellcs sont particuliérement
sensibles au contad de la sonde et tendent á saigner. On peut souvent
constater égalcment pendant la grossesse une cyanose marquée, telle
que celle que nous connaissons lors des jours de menstruation.

1. La cyanose des localisations génitales du ncz semble ctrc particuliérement


fréquente lors des processus mcnstrucls de la grossesse. Mais je nc l’ai obscrvóc
prononcéc á un tcl point que tres rarcmcnt. Elle se produit avec la congestión
menstruelle ct disparait avec clic. Lá oü on peut l’établir de facón nette ct indu­
bitable, on peut supposcr qu'il s’agit d’un jour de menstruation lors de la grossesse.

69
RELATIONS I NTR! LE NEZ
Nous savons en outre que bcaucoup de femmes souíTrcnt de dysmc-
norrhee nasalc. En admettant que la naissancc cst une grande mens-
truation, lors de Iaqucllc sont additionnccs luuics les menstruations
qui n’ont pas cu lieu durant la grossesse, nous pouvons nous attendre;
á ce que les symplómcs dysménorrhéiqucs soicnt de grande intcnsité
ct qu’ils répondent en outre aux conditions suivantcs : prcmicrcmcnt,
ils doivcnl toujours ctrc rcnforcés chcz la femme dysménorrhéique
nasalc ehronique d’unc facón significad ve. Deuxiemement, ils doivcnt
aussi surgir chcz Ies femmes qui normalcment n’ont que des signes
tres atténués, á peine visibles, de troublcs dysménorrhéiqucs nasaux
mcnsucls. Ces troublcs mincurs dépassent le scuil, par suite de l’accu- i,
mulation ct deviennent de récllcs doulcurs dysménorrhciques. Troi-
siemement, les femmes qui, lors de la naissancc, nc souíTrcnt pas de
dysménorrhée elassíque doívent, lors des regles hors de la grossesse,
nc pas presenter la moindre trace de dysmcnorrhéc nasalc l. Car une
somme nc peut jamais ctrc inferieure á ses élémcnts.
La dysménorrhée nasale de la naissancc est ccpendant la vraic don-
leur de coniraciion.
Elle nc se produit que chcz les femmes des deux premiéres caté-
gories (dysménorrhée nasalc mcnsucllc in actu ct in poten lia); ct les
femmes auxqucllcs cst épargnéc la vraic doulcur de contraction
appartiennent finalcmcnt á la troisieme catégoric (cclle qui cst sans
rapport avee la dysménorrhée nasalc).
Mais ¡a vraic doulcur de contraction peut aussi étre supprimée
ou réduite au min ¡mu m par la cocainisation de ces mémes lo cal isa-
tions genitales, ¿¡ partir desqucllcs la dysménorrhée nasale peut étre
éliminée.
Avant d’apportcr des matériaux cliniqucs pour confirmer ce fait
important ct décisif, nous voulons insister expressément sur ccci
qu’on nc peut éliminer que « la doulcur de contraction typiquc »,
c’cst-á-dirc une ccrtainc partic des sensations doulourcuscs survenant
lors de la mise bas. C’est précisémenl cctte partie qui posséde une
rcsscmblance indcniablc avee la douleur dysménorrhéiquc. Comme
cellc-ci, elle cst habitucllcmcnt localisée dans le dos ct irradie dans
les hypogastrcs ct souvcnt dans les cuisses. Elle augmente et diminue
aussi, lors de la dysménorrhée habitucllc, de facón spasmodique.

. I.a dysménorrhée mécaniquc n’cntrc naturcllcmcnt pas ici en lignc de comptc.

70
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMMB

l.ors de la naissance, elle surgit á l’oocasion de la moindre doulcur


rl »'accroit avee cclle-ci. On peut parfaitement l’ohserver au moment
de la périodc d’ouverture.
\jc syndrome dont il s’agit est presque toujours accompagnc d’une
doulcur ou d’une pression plus ou moins sensible au ventre, au-
dessus de la symphysc, et qui surgit á la moindre contraction. Lors
de la présentation de la tete s’ajoutc encoré quelqucfois une doulcur
du coccyx. Cate sensation de pression au-dessus de la symphyse et
cate doulcur au coccyx ne se laissent aucunement influencer á partir
du nez. Elles ne sont provoquées que par des causes purement méca-
mques (par cxemplc : étroitesse du bassin, parties molles selérosées,
adhesión peritonéale) ct sont tout á fait inaccessiblcs á la thérapeutique
nasale.
Tout aussi inacccssibles au traitement se révélent les douleurs
purement hystcriques qui surgissent occasionncllcmcnt lors de I’enfan-
Icmcnt, ct Ies douleurs qui proviennent d’unc affcction du myometre,
cc qu’on appclle rheumatismus uteri. Toutes ces douleurs se distinguent
de ce que Ton connait suffisamment lors de la naissance nórmale
commc ctant la doulcur de contraction typique, et une pathogénie
particulicre doit leur ctrc attribuée par tout observateur non prevenu.
Notrc nouvclle thése nc concerne pas non plus ces cas.
Aprcs ces remarques préliminaires, je rapporterai d’abord Ies
vingt-sept tcntatives qui illustrent le micux le role du nez dans la
doulcur de contraction. Le cas 43 provicnt de ma pratique privcc.
Les autres cas proviennent de la cliniquc gynécologiquc de TUni-
versité de Berlín.

Cas 43. Mme D...g, quatriéme grossesse 1


A souffert aprcs sa deuxieme grossesse de douleurs au bras qui furent
éliminées durablcment par une cocalnisation réussic et par une cautcrisa-
tion du nez. Lors de la troisieme et de la quatrieme grossesse se sont main-
tcnus par aillcurs les vomissements de jadis. Lors de la derniere grossesse
j*a¡ cu l’occasion d’examincr la paticnte ct d’établir que tous les 27 du mois,
lorsque les regles doivcnt arriver, le nez est bouché et on constate un reste
des anciennes douleurs du bras. Les comcts du nez sont alors fortcmcnt
enfles et légércmcnt cyanoscs.

1. Cf. cas 39.

71
RELAT10NS ENTRE LE NEZ

Le 1er dcccmbrc 1894, depuis une heure matinalc, douleurs de l’enfantc-


ment.
9 h 30 : douleurs rcguli¿rcmcnt toutes les dix minutes, puis toutes les
sept minutes, puis finalcmcnt toutes Ies cinq minutes. Col de l’utéras,
largeur de deux travers de doigt. Pocho intactc. Durcc des souffrances
coviron une minute. Violentes douleurs typiqucs du dos irradiant au ventre.
Sentiment de pression au-dessus de la symphysc. Examen nasal : corncts
inféricurs ct les deux tubcrculum septi fortcmcnt enfleset cyanosés; á droitc
sensibles au contact de la sonde.
11 h : cocalnisation ahondante des localisations enflées avee 30 % de
solution de cocaíne (á l’avcnir je n’ai plus utilisc que 20 %). La paticntc,
commc je l’appris par rexpéricncc, supporta tres bien la cocaíne.
11 h 05 : la contraction suivantc n’cst plus tout á fait aussi doulourcusc.
11 h 10 : la doulcur dans le dos ct le ventre a dispara. La pression au-
dessus de la symphysc ct le sentiment d'angoissc lors de la contraction
subsistent ct subsisteront encoré pendant toute la duréc de l’obscrvation.
11 h 15 : pas de changcmcnt, plus de douleurs abdominales ct lombaircs.
11 h 20, 11 h 25, etc. (toutes les cinq minutes), meme phénomene jusqu’á
l’aprós-midi oü les contractions deviennent peu á peu douloureuses. Le ncz
cst de nouveau sensible á la sonde.
15 h : contractions au paroxysmc de la doulcur. Une nouvcllc cocalni­
sation (30 %) amoindrit considérablcmcnt, apr¿s dix minutes, la soufírancc
mais nc la supprimc pas cnticrcmcnt commc ce matin. Ce n’est que lors-
qu’cn palpant le col, la pochc des caux tres resístante ¿cíate, que Peffet cst
total. Quclqucs contractions sans douleurs amenent rapidement la tete á
l’cxtéricur.

Les indications de ccttc tr¿s intclligcntc paticntc furent si fines ct


precises, la modification par la cocaíne si frappante, qu’il ne resta
dans ce cas aucun doute sur l'action spécifiquc. Le fait que les dou-
lcurs de la contraction nc disparurent pas aussitót, mais s’aíTaiblircnt
d’abord pour ccsser totalcmcnt cnsuitc; le fait qu’en outre la doulcur
de pression au-dessus de la symphyse se maintcnait, ct qu’enfin Ies
douleurs revinrent peu á peu avee la cessation de l’effet de la cocaíne
dans le ncz (environ cinquante minutes apres son début) : tout cela
préchait claircmcnt contrc une influencc « suggcstive ».
Un eíTct general d’climination de la douleur n’est pas le fait de
la cocaíne, par opposition á la morphinc. A partir des cas de malades
suívants, on pourra par ailleurs remarquer de fa^on répétée com-
ment, apres la cocalnisation du nez, le groupe des douleurs de contrac-

72
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(ion (dos-ventre) cst eliminó, alors que les autres douleurs, par excmple
ccllcs de la symphysc et du coccyx, se maintiennent. Une tellc cli-
mination clectivc des douleurs nc peut ccrtainemcnt pas étre le fait
d’un cífct general de la cocaíne. Commc le prouve le cas 52, ce n’cst
égalcmcnt que la cocaínisation des localisations spécifiques du nez
(deux corncts inférieurs et deux tuberculum septi) qui supprime les
douleurs de contraction.
La cocaínisation des autres localisations cst tout á fait sans
Influcncc 1 (cocaínisation par exemple du plancher du ncz dans le
cas 52).
I-es cas suivants (cas 44 á 105) proviennent du matériel de la cli-
nique gynécologiquc royale de TUniversité de Berlín, que je pus
utiliscr pour mes ctudes gráce á l’autorisation bienveillante du direc­
to ur, M. le conscillcr privé Olshausen.

Cas 44. E...a S...z, 22 ans, primiparc

9 mai ¡895y 16 h 30 : contractions depuis hicr soir; pendant la premiére


heure ct demie, le col s’est agrandi, de la grandeur d’une piécc de un mark á
cello d’unc piócc de cinq marks. Poche intacte. Contractions maintcnant
toutes les deux minutes, durcc environ trente sccondcs; douleurs lombaires
irradiant au ventre. Par ailleurs, violentes douleurs du coccyx ct moindres
de la symphysc.
16 h 40 : cocalnisation avee une solution á 20 %. Ncz trés sensible.
L'examen n’a malhcureuscmcnt pas été noté.
16 h 43, 45 : trés doulourcuses contractions.
16 h 46 : deuxieme cocalnisation. Le ncz toujours sensible.
16 h 47, 48 : contractions douloureuscs, commc auparavant.
16 h 51 : douleurs abdominales maintenant moindres. Dans les lombes
ct le coccyx douleurs encorc vivaces.
16 h 54 : rien de changó. Troisieme cocaínisation du ncz (mais la sensibilité
nc inainticnt toujours).
16 h 55 : diminution des douleurs lombaires.
16 h 57,58 : idem.
17 h : contractions d’unc duréc de soixantc-trcizc secondes. Douleurs

I. Lorsque dans ce travail, pour des raisons de briéveté, il n’est question que
«le cocalnisation du ncz (20 %), c’cst toujours de la cocalnisation lócale des deux
< nrnets inférieurs ct des deux tuberculum septi qu’il s’agit.

73
RELATIONS ENTRE LE NEZ

lombaircs moindrcs, douleurs abdominales disparues. Maintcnant, contrac-


tions coup sur coup. Les douJeor* lombaircs n’apparaisscnt plus qu’au
debut de la contraction et disparaísscnt immcdiatcmcnt aprés. La doulcur
au coccyx se maintient.
17 h 23 : éclatcment de la pochc. Disparition des douleurs du coccyx
ct du reste des douleurs iombaires. Les contractions sont maintcnant
rcmarquabicment indolorcs jusqu’á 17 h 50 oú la tete apparait.
Dans ce cas, il a fallu cocal ni ser trois fois le nez ct presque vingt minutes
pour obtenir un affaiblisscmcnt indubitable ct important des douleurs de
contraction. II se maintient á cette occasion, d’unc fa^on durable, une
ccrtainc sensibilité des tubcrculum septi, comme 1c prouva l’cxamcn á la
sonde du nez.

Cas 45. Mmc K...a S...Z, 25 ans, deuxiéme grossesse


11 mai 1895 : a souffert jeunc filie de dysménorrbée Oes douleurs persis-
taicnt apres le commcnccment des regles), qui disparut aprés la premiére
naissance, il y a deux ans. II y a sept ans elle a etc traitéc avec succcs d’unc
suppuration du nez par des tampons de créolin. Ccpcndant ses troublcs
antérieurs (séchcrcssc dans la gorge ct le nez) se sont á chaqué fois répétés
au milicu des deux grossesses ct ont disparu d’cux-mcmes aprés avoir
duré deux mois.
10 h 30 : col de l’utérus, deux travers de doigt. Pochc intactc. Contrac­
tions constantes depuis une heure ct demic, environ toutes les cinq minutes
trente secondcs; des douleurs trés violentes, dcslombcs á l'abdomcn, irra­
dien t vers les cuisses, aprés quoi : contractions. Par ailleurs une céphaléc
sourde. Dans le nez, le tubcrculum septi droit est csscnticllcment c rifle.
Comme la paticntc indique que dans les demiers temps de la grossesse son
nez saigne légcrcmcnt, on procede au moyen d’un spray ct d’unc solution
d’á peine 10 % á la premiére cocalnisation; il est 10 h 47.
10 h 49 : contractions, comme auparavant. Ccpcndant il n’y a pas de
« douleurs consccutives ».
10 h 50 : pulvérisation avec une solution á 10 %. A chaqué fois en petites
quantités.
10 h 54 : douleurs abdominales absentes, douleurs lombaircs moins
violentes. Comme le nez est encoré sensible (examen á la sonde), on procede
á 10 h 57 á la cocainisation, avec un tampon d’ouate ct une solution á 20 %.
10 h 58 : plus de douleurs abdominales, douleurs lombaircs moindrcs.
11 h 04 : plus qu'un « petit coup » dans le dos de deux secondcs au debut
des contractions. A part cela, aucunc doulcur.
11 h 07 : pression sur le rcctum; á part cela, ricn.

74
ET LES ORGANES GÉM1TAUX DE LA FIMME

11 h 09 : ídem.
11 h 13 : coune doulcur de deux secondcs au derriére (Steus). A pan
cela, ríen.
11 h 16,11 h 18,11 h 20: ídem. La patiente, qui jadis ne faisait que hurler,
parle maintcnant pendant les contractions : « La doulcur au derriére n’est
que de trés courte durée ct n’est d’aíUeurs qu’unc pression; elle est si natu-
rclle : avant, tout était comme enflamme. La pression est comme quand on va
á la selle.»
11 h 23, 25, 27. 30. 32, 35, 37, 41, 47, 50, 54, 55 : ídem. Examen maintc-
nant : tete bien dans le bassin, ouverture épaissie du col de ruteras. suture
sagittale en position transversaJc. Les douleurs de contraction disparáis-
sent jusqu’á 12 h 45, puis reprennent peu á peo (observation du dinicien) et
sont, á 13 h 37, en plcin dévcloppement. La patiente hurle sans arret. La
doulcur persiste maintenant entre les contractions. Tout d’abord, pulvé-
risatíon dans le nez avec une solution de cocainc á 10 %.
13 h 41 : la doulcur se limite maintenant aux contractions. Les intcrvallcs
sont libres.
13 h 43 : nouvelle pulvérisation (10 %).
13 h 45 : les douleurs de contractions sont raccourcics, les plaintes de la
patiente diminuent.
13 h 51 : cocainisation avec un tampón d’ouatc (20 %).
13 h 53 : trés violcntescontractions avec douleurs lombaircs rudimentaires
ct pression sur la symphysc. Abdomen libre, cuisses libres.
13 h 55 : faiblc doulcur au derriére, pression sur la symphysc; á part cela,
tout est libre. Tres violentes contractions. Plus de plaintes.
13 h 57, 14 h : ríen que de la pression sur la symphysc. Plus de douleurs
abdominales et lombaircs.
14 h 03, 6, 9, 12, 15, 18, 20, 22, 25, 27, 28, 30 : Ídem.
14 h 33 : tcnesme rectal doulourcux ; á part cela : ríen.
14 h 36, 46, 10 secondcs de pause, 14 h 48, 53, 55, 57 : idem.
15 h :1a doulcur recommcncc maintcnant á nouveau dans 1c dos.
15 h 04 : parcil dans le ventre ct les cuisses.
15 h 05 : parcil. Maintenant troisiéme cocainisation avec une solution
á 20 %. Aprés cinq minutes, rémission des douleurs de contractions. Les
contractions utérines restent : 15 h 10, 25,28, 38,42,50, 59,16 h 05,10, 30,
40, 45, douleurs uniquement sur la symphysc.
16 h 50 : les douleurs reprennent dans le dos, deviennent rapidement
tres violentes ct sont á nouveau á leur máximum de 17 á 19 h. La patiente
gémit sans arret (de 15 h 25 á 17 h 25 observation du praticicn).
19 h 25 : cocainisation á 10 %.
19 h 32 : cocainisation avec le lampón (20 %).

75
RELATIONS ENTRE LE NIJZ

19 h 35 : doulcurs abdominales el aux cuisscs pcrsistantcs. Doulcurs ¡


lombaires moindrcs.
19 h 40 : ídem. Nouvcllc cocaínisation á 20 %.
19 h 45 : les intcrvallcs sont niaintcnant touí á fail libres, tiraillcmcnt \
dans le dos. Le caractcrc convulsif de la doulcur á ect endroit a toul á fait 1
dispara.
19 h 50 : sensation de pression á l’anus et sur la symphysc. Plus de dou-
leurs par ailleurs.
Jusqu'á 21 h : ídem. Les douleurs de contracción recommcnccnt alors i
á nouveau dans le dos et l’abdomen. Col de ruteras : trois travers de doigt
maintcnant. Intcrruption de l’obscrvation.
Dans ce cas, une ¡nflucncc de la cocaínisation du ncz sur les doulcurs
de contraction a done etc éprouvéc trois fois avec suecos. La prendere fois,
I’effet fut d’cnviron une heure quarantc-cinq. Les deux nutres fois d’unc
heure quinze. II ne s'cst pas produit immediatement mais peu á peu, parce
que la cocainc a besoin de temps pour ancsthésicr récllemcnt les corps
ércctilcs du ncz et évcntucllcmcnt pour les róduirc. Par la, U est indubitable
que ccite anesthesie des corps ércctilcs du ncz pendant l'accouchement est
bien plus difficile qu'á d'autrcs momeáis. Le ncz est alors plus sensible
j’attouchcmcnt que d'babitude. Les doulcurs mécaniqucs de pression sur
la symphysc et le derriére, et évcntuellemcnt sur la région de l’anus, n’ont
pas dispara malgré la cocaínisation.

Dans Ies deux prochains cas, on a essaye de ne cocaíniscr le nez qu’avec


une solution á 10 % en pulv<3risation.

Cas 46. Mni° S...r, primipare


19 mai /895, 13 h 24 : pochc des caux perece, ¡1 y a une heure. Col de
ruteras clargi. Contractions toutes les deux ou trois minutes avec douleurs
intcnsivcs abdominales et lombaires et pression sur la symphysc.
13 h 24 : pulverisation á 10 %.
13 h 27 : doulcurs lombaires moindrcs.
13 h 28 : ídem.
13 h 32 : doulcurs lombaires mínimum, pas de doulcurs abdominales.
13 h 35, 36,38,39,42,45,47 : idem.
13 h 50, 51, 53, etc. jusqu’á 14 h 40, moment oú la tete sort. Les doulcurs
lombaires sont tres attlnuécs. Les doulcurs abdominales n’cxistcnt plus. i
Depuis cinq quarts d’hcurc la pal ¡ente ne se plaint presque plus pour ne
recommcncer qu’á l’apparition de la tete de l’cnfant.

76
ET LES ORGANES GÉN1TAUX DE LA FEMME

Cus 47. Anna H...n, 19 ans, primipare


20 mai 1895y 16 h : soufírances nasales aniéricurcs.
O/énc avee céphalécs. Doulcurs de contraction moyennes (la paticntc
gclnt), dans le dos, abdominales, haut des cuisscs, et cela depuis hicr soir.
Col large comme une piécc de quinze marks. Pocho des caux intac-
(c. Prcmicre position du cráne. Contractions toutes Ies cinq á six minutes.
16 h 20 : pulvérisation 10 %.
16 h 23 : répetirion de la pulvérisation.
16 h 28 : les douleurs dans les jambes ont cessé, les douleurs abdominales
et lombaires sont devenues plus faiblcs.
16 h 36 : restes de douleurs lombaires; á part cela, ricn.
16 h3 8 : pulvérisation 10 %.
16 h 40, 43,46 : le reste des doulcurs lombaires (du dcrricrc) se mainticnt
pendant les intervalles de contraction et est vraiscmblablcmcnt á mettre
mu comptc de causes mécaniqucs. Les douleurs abdominales et des jambes

ont disparu sans laisser de traces.


Jusqu’á 17 h 02, oü pour des raisons extérieures l’obscrvation doit ctrc
interrompue ; idem.

Cas 48. Paulinc B...r, 30 ans, prcmicre grossesse


23 mai 1895, 11 h 40 : contractions tres douloureuses (dos, ventre, sym­
physc) tot le matin. Pochc pcrcéc il y a quatre heures; coldcl’utérus large
comme une piccc de cinq marks; deuxiéme position du crine. Ncz gauche
avec tuméfaction importante des comcts inféricurs et des tubcrculum septi.
Ncz droit presque libre.
11 h 41 : pulvérisation 10 %.
11 h 42,11 h 45 ; violentes doulcurs de contraction.
11 h 47 : faiblcs remissions des doulcurs lombaires.
11 h 50 : cocaínisation á 20 % avec tampon des deux cótés. Ncz toujours
sensible.
11 h 52 : la pariente devient plus calme.
11 h 56,12 h : nouvcllc amélioration.
12 h 02 : doulcurs lombaires tres faiblcs, douleurs abdominales disparucs,
plus qu'unc pression sur la symphysc.
12 h 06 :« Comme <;a je peux le supportcr.»
12 h 08 : pas de doulcurs abdominales ou lombaires.
12 h 12,14, 16: idem.
12 h 18 : doulcurs lombaires moindrcs, vite passées.
12 h 24 : la paticntc commcnce á pousser. Pas de doulcurs lombaires.
12 h 25,27, 34, 36 : pas d’cxtériorisation des doulcurs.

77
RELATIONS ENTRE LE NEZ

12 h 40 : la tete sort apres trois contractions.


12 h 45, 47, 53 : naissancc.
Le succcs de la cocalnisation cst dans ce cas décisif.

Cas 49. Mme Meta D...t, 24 ans, troisicnic grossesse


/or juin 1895, 9 h 59 : rcglcc depuis I age de scizc ans, toujours sans dou-
Icurs mais irrégulicrcmcnt; souvcnt interruption de plusieurs rnois. Durée un
jour, écoulement de sang moíndre. Dcmicrcs regles, fin aotit. La paticntc
souflrc beaucoup de maux de tete, qui la révcillcnt la nuit (cst-cc organique?).
Pendant la grossesse, elle en cst encoré davantage tourmcntéc. Ces dcrniers
temps, la tete cst doulourcusc, presque sans interruption. Depuis quclqucs
jours, doulcurs au bras.
II y a une scmainc ct demie, les doulcurs de contractions commenccnt.
Elles sont constantes ct violentes depuis trois heures. Intcrvallcs de deux á
trois minutes. Foche pcrcéc, il y a huit jours. Col de l’utcrus grand conunc
une piécc de cinq marks, collabé, ct levres épaisses. Prcmicrc position du
cránc. Tuméfaction du nez á peine prononcéc. Contractions 9 h 59, 10 h,
10 h 05, tres doulourcuscs. Durée trente á soixantc sccondcs. La patiente
se plaint fortement. Douleurs abdominales et lombaircs. Pression sur la
symphyse.
10 h 08 : pulvérisation 10 %.
10 h 09, 12, 14 : contractions trés doulourcuscs.
10 h 18 : cocalnisation á 20 % avee tampon. Nez encoré tres sensible.
10 h 20 : doulcurs abdominales ct lombaircs quclquc peu afTaiblics.
10 h 23, 25 : maintcnant, á nouveau, fortes doulcurs. Ixs doulcurs
durent une minute ct demie.
10 h 28 : plus de doulcurs abdominales, encorc doulcurs lombaircs.
10 h 31 : cocalnisation avee tampon á 20 %. Nez encoré rclativcmcnt
sensible.
10 h 34 : plus de doulcurs abdominales. Douleurs lombaircs plus courtcs.
10 h 36 : douleurs lombaircs á peine remarquables. Pas de douleurs
abdominales.
10 h 38 : douleurs lombaircs ct abdominales dispanies. Pression unique-
ment sur la symphyse.
10 h 41, 44, 47, 49, 52, 54, 56, 11 h 02, 04, 06, 08, 11; meme resulta!.
11 h 15 : les douleurs lombaircs reprennent á nouveau, legérement.
11 h 20, 23, 25 : douleurs lombaircs plus vivaces. Doulcurs abdominales
débutantes.
II h 29, 31, 36 : doulcurs peu A peu plus intenses.
Arret d’obscrvation jusqu’A 12 h.

78
ET LES ORGANLS GÉNITAUX I>E LA FEMME

Les douleurs abdominales ct lombaircs sont fortes ct augmentent constam-


iite 111 jusqu'á 13 h 20. La palíente gemit sans arrét. Reprise de la cocaini-
Idlion.
13 h 22 : pulvérisation 10 %.
13 h 29 : tampon de cocainc 20 %.
13 h 33, 35. 40 : contractions encorc tres doulourcuscs. Douleurs abdo­
minales moindres.
13 h 50 : cocalnisation á 20 % sur les tubcrculum septi qui sont toujours
sensibles.
13 h 55 : diminution des doulcurs lombaircs.
14 h : doulcurs lombaircs plus faiblcs. Pas de doulcurs abdominales.
14 h 08 : ídem.
14 h 10 : premieres poussées, douleurs lombaircs encoré tres prononcccs,
doulcurs abdominales abscntcs. Pression sur la symphyse. Idem jusqu'a
14 h 45, oü l’observation cst interrompue. Naissancc 16 h 15.
Dans ce cas il a etc tres difficile d’ancsthcsicr récllcmcnt les localisations
spécifiqucs du nez. Mais le succcs sur les douleurs de contraction a été par-
tiailicrcmcnt éclatant.

Cas 50. Mane 21 ans, señante, primipare

8 juin 1895, 11 h 45 : indispositions sans douleurs, régulieres, mcnsuellcs,


durant huit jours. Un jour avant le debut de cclles-ci, toujours des migrai-
nes. Nez gauche plus enflé que le droit, cyanosé. Douleurs de contraction
depuis hier matin. Poche pcrcéc hicr soir. Tete profondément cnfonccc
dans le bassin. Contractions coup sur coup tres doulourcuscs (abdominales,
lombaircs, symphyse). La paticnte a crié toute la nuit ct se plaint maintc-
nant constanunent.
11 h 49 : tampon 20 % (peu avant, violentes contractions d'unc minute).
11 h 53 : calme dans les intervalles de contraction. Ce qui n’était pas le cas
auparavant.
11 li 54 : contraction d’une minute. Pression uniquement sur la symphyse.
Toute douleur a disparu.
11 h 55 : de nouveau danccments dans le dos.
11 h 58 : aucunc douleur, á part pression sur la symphyse.
12 h : idem. La paticnte cst tout á fait calme depuis cinq minutes.
12 h 02 : élanccmcnts dans le dos. Encoré une fois cocainc á 20 %.
12 h 04 : aucunc douleur.
12 h OS : douleurs au derriérc. « La douleur a glissé plus bas. » A part
cela ríen. La paticnte pousse deja.

79
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

12 h 12 : doulcurs au dcrricre ct á la symphysc. La doulcur debute main-


tenant á la symphysc (avant dans le dos).
12 h 14,16. 18,22, 25, 28, 30 : idem.
12 h 31 : doulcurs lombaircs moindres.
12 h 33 : doulcurs uniqucmcnt á la symphysc, montant jusqu'á l’appcn-
dicc xipholde.
12 h 34, 35, 36 : doulcurs á la symphysc.
12 h 40 ; doulcurs lombaircs moindres, doulcurs á la symphysc accrues.
13 h 10 : naissancc.
Ici par la cocaínisation, la fin de la périodc d’ouvcrturc s’cst passéc sans
doulcurs; ct pendant la périodc de délivrancc, cc nc sont que les doulcurs
d'origine mécanique qui ont surgí.

Cas 51. Hedwig Z...k, 21 ans, prímiparc


6 juin 1895, 11 h 39 : tres anémique. Diphtéric il y a six ans. Regles á
quinzc ans, réguliércs, sans doulcurs. Bassin plat. Pochc pcrcéc dans la
nuit. Col de l'utérus gros commc une piccc de un mark. La téte profondé-
ment cnfonccc. Contractions depuis six heures du matin, tres douloureuscs,
durant á peu prés deux á trois minutes. Doulcurs abdominales ct
lombaircs irradiant aux cuisscs. Doulcurs sur la symphysc. Dans le ncz,
Ies tubcrculum septi sont plus gonfles que les corncts inferieurs.
11 h 39, 44 ; contractions tres douloureuscs.
11 h 48 : tampón 20 %.
11 h 49, 52 : contractions tres douloureuscs.
11 h 56, 58 : idem.
12 h : pas de doulcurs abdominales, doulcurs lombaircs. Deuxiéme
cocaínisation 20 %.
12 h 04 : idem.
12 h 06 : doulcurs lombaircs moindres.
12 h 08 : doulcurs abdominales ct lombaircs absentes. Sculement des
doulcurs au dcrricre ct sur la symphysc.
12 h 11,13,16, 19,21, 25,27, 30, 32, 34, 36, 39,42,45 : Ídem.
12 h 55 : la tete apparait au niveau de la vulve. On remarque ici, comme
cela a dejá été mis en évidcncc dans les cas prccédcnts, que ce sont d’abord
les doulcurs abdominales (puis plus tard les doulcurs lombaircs) qui dispa-
raissent par la cocaínisation du ncz.

Cas 52. Katharina L...t, 19 ans, primipare


12 juin 1895, 17 h 30 : premieres regles á quatorzc ans. Menstruations
rcgulicrcs, sans doulcurs, pas de céphalécs. Contractions depuis hicr soir,

80
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMMF

avcc intcrvallcs d’environ cinq minutes maintcnant. Doulcurs lombaircs


abdominales, symphysc, fortes plaintcs. Col de l’utérus grand commc une
piccc de trois marks. Nez : enflements peu importants, cyanose prononcéc.
La patientc cst observee pendant une heure; puis, sur le souhait de l’assis-
lant, le Dr Koblanck, de la clinique gynécologiquc, á 18 h 30, on enduit
de cocalnc les differentes localisations du nez (planchcr du nez).
Malgré une tcntative de suggestion, les contractions (roaintenant toutes
les trois minutes) restent aussi douloureuscs qu'auparavant ct les plaintcs
de la patiente sont tres prononcées.
18 h 50 : cocaínisation á 20 % des comets inférieurs et des tuberculum
septi.
18 h 53 : rémission remarquable de la douleur, en particulier de la douleur
abdominale.
18 h 56 : de meme pour la douleur lombairc. II nc reste plus que la pres-
sion sur la symphysc.
18h58,19 h 01,3,5,7,9,11,13,15,16,18,21, etc. jusqu’á 20h 50 : idem.
21 h 15 : naissancc.
// est ici directement prouvé que ce n'est que la cocaínisation des localisa­
tions spécifiques du nez qui est en mesure de supprimer les douleurs de con-
traction.

Cas 53. Martha K...h, coutunere, 20 ans, primipare


12 juin 1895, 17 h 51 : diphtérie á six ans. Grippe il y a deux ans, puis
keratite; nombreuses céphalccs. Indispositions réguliéres depuis l’ágc de
treize ans, doulcurs insignifiantcs (lombaircs).
Contractions depuis la nuit, puis rémission, reprise depuis dix heures du
matin. Léger enflement des deux tuberculum septi, cyanose raoindre, col
de l’utérus, piéce de trois marks.
18 h 06 : tampón de cocaine 20 %.
18 h 10 : contractions (abdominales, lombaircs, symphyse) un peu moins
douloureuscs.
18 h 13 : deuxieme cocaínisation 20 %.
18 h 18 : douleurs lombaires encore fortes mais moindres. Plus de dou­
lcurs abdominales. Tres violentes contractions (une minute). Doulcurs sur
la symphyse ct la hanchc.
18 h 21 : trés violentes contractions. Douleurs lombaires tres faibles.
Doulcurs abdominales absentes. A part cela, idem.
18 h 23 : pas de douleurs abdominales et lombaircs; sculement quelques
doulcurs dans la région de la bande de Poupart.
18 h 26,28, 31 : quelques doulcurs au dcrricre.

81
RKLATIONS ENTRE LE NEZ

18 h 35, 38, 43, 48, 54, 19 h, 19 h 03, 5, 8, 14, 22, 40, 44, 49, 55, 58 :
doulcurs moiodrcs au dcrricre ct sur la symphysc avcc de temps en temps
des sensatíons dojlourcuscs dans la région de la bande de Poupart. Pas de
doulcurs abdominales ct lombaires.
Ce n'cst qu'á 20 h que les doulcurs lombaires apparaissent á nouveau.
I-a palíente, qui était jusquc-lá calme, seplaint vivement; les doulcurs lom­
baires sont plus violentes, irradien! par la suite dans les hypogastrcs (contrac-
tions 20 h 05, 8, 11, 15, 20,26, 32, 36,41) de tcllc sorte qu’á
20 h 48 : nouvellc cocaínisation á 20 %. Cette fois-ci, la cocaínisation
soulage assez rapidement.
20 h 50 : la contraction cst déjá un peu moins doulourcusc.
20 h 52, 54 : les doulcurs sont remarquablcmcnt plus raíbles, il n*y a pas
de doulcurs abdominales.
20 h 57 : doulcurs lombaires insignifiantes.
20 h 59 : doulcurs lombaires disparucs. La patiente a ccssé de se plaindre.
Contractions : 21 h 06, 9, 15, 16, 22, 26, 32, 35, 37, 39, 41, 43, 45, 48, 51,
53, 22 h, 5, 9, 14, 18, 23. Doulcurs abdominales ct lombaires totalcmcnt
absentes, vagues douleurs au dcrricre ct sur la symphysc. Maintcnant la
pochc cst rompuc. La naissance se produit un peu avant 23 h.
Dans cet cxemplc, redi cacito de la cocaínisation s’cst révéléc á deux
reprises. Tres remarquable cst le rctour des doulcurs avcc la rémission de
Peffet de cocaínisation, qui s'ctait maintcnu de 18 h 23 á 20 h; tout aussi
remarquable est la deuxieme disparition des douleurs.

Cas 54. Charlotte B...I, 23 ans, sonante, primiparc


16 juin 1895, 15 h 16 : indispositions sans doulcurs, regulares depuis
Fáge de quinze ans. Contractions depuis hier. Pochc intacte. Col grand
commc une piécc de un mark. Premiére position du cránc. Ia tete cst encoré
au-dessus de I’entrée du bassin. Nez : enflcinent important cyanosé des
corncts infcricurs et des tuberculum septi. Douleur dos, ventre, symphyse.
15 h 16 : contractions une minute quinze, tres douloureuses.
15 h 18 : tampon de cocainc 20 %.
15 h 19 : contractions une minute quinze tout aussi doulourcusc.
15 h 22, 25, 29, 31 : Ídem.
15 h 33 : deuxieme cocaínisation 20%. Nczdroit encoré sensible.
15 h 35 : doulcurs au demére et sur la symphysc. Pas de doulcurs abdo­
minales et lombaires : « La douleur a passé en bas. »
15 h 40,45,46,48,52 : idem.
Douleurs courtes au demére ct sur la symphyse. Comme je dois interrom-
pre l’observation, le praticien note que les douleurs abdominales ct lom-

82
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(taires precedientes nc sont revenues que vers 19 h 20. L’cffct s’cst done
ccttc fois maintenu pendant 3 h 45.

Cas 55. Williclminc Z...e, 36 ans, troisieme grossesse

21 juin 1895, 11 h 45 : a toujours été dysménorrhéique. (Les doulcurs


abdominales ct lombaires persistaient aprés le début du saignement).
Pochc percée. Col de l’utérus, piccc de cinq marks.
Seúl le tuberculum septi est enflé. Douleurs lombaires ayant duré toute
la journéc. Contractions depuis quclques heures : douleurs dans le dos,
ventre, symphyse.
11 h 53 : cocaínisation á 20 % aux localisations genitales du nez.
11 h 54 : tres violentes contractions.
11 h 56 : douleurs lombaires ct abdominales moindres.
12 h : douleurs abdominales disparues. Doulcurs lombaires tres faibles,
toujours fortes poussées vers le bas.
12 h 02, 4, 6, etc. tout es les deux minutes. Douleurs lombaires cnticrc-
ment disparues.
12 h 30 : seulement des poussées vers le bas. Interruption de Tobservation.
Ici, les douleurs lombaires apparucs plusicurs jours déjá avant le com-
mcncement des contractions ont elles aussi rapidement disparu sous l*effet
de la cocainc. Elles étaicnt done également — commec'est le cas si souvcnt—
un symptómc lointain provenant du nez.

Cas 56. Émilie W...f, 22 ans, deuxiéme grossesse


22 juin 1895, 9 h : indispositions toujours irréguliércs, souvcnt interrup­
tion de plusicurs mois. Dans ce cas-lá, dysménorrhce, doulcurs abdominales
et dorsales. A ncuf ans, scarlatine, puis se sont développées de véritables
crampcs épileptiques. Demiéres regles en novembre. Contractions depuis
plusicurs heures, toutes les deux minutes. Doulcurs abdominales, lombaires
ct sur la symphyse. Nez : comets inférieurs en particulicr á gauche fortement
enflés. C’cst pourquoi les tuberculum septi ne sont pas visibles. Prcmicrc
position du cránc. Col de l'utérus, piéce de cinq marks.
9 h 06 : forte et longue contraction.
9 h 09 : cocainc á 20 % á gauche, immédiatcment forte contraction
douloureuse.
9 h 11 : cocainc a 20 % i di vite.
9 h 15 : contraction. Pas de douleurs abdominales ct lombaires; que des
douleurs sur la symphyse.

83
RELATIONS ENTRE LE NEZ

9 h 17, 19, 23, 26, 28, 30, 31, 33, 35, 37, 38, 40 : ídem. Examen : col de
Putérus bouché.
9 h 40, 42, 44, 46, 48, 49, 50 : contractions maintenant sans intervalles.
Que des doulcurs sur la symphyse ct une pousséc vers le bas. Dos ct hypo-
gastres totalcmcnt libres. Contractions de pousséc. Poche encoré intactc.
Vers 10 h 10, naissancc (la poclte nc se rompí qu’á Papparition de la tete).

Cas 57. Martha L...n, 21 ans, primipare

22juirt 1895,12 h 13 : indispositions depuis Págc de quinze ans régulicres,


sans doulcurs, relativcmcnt abundantes. Poche intactc, col de Putérus grand
commc une picce de cinquante pfennigs.
Contractions préliminaircs avec doulcurs abdominales ct lombaires.
Ncz : corncts et tuberculum septi enfles (á gauche plus qu’á droite).
12 h 13 : cocalnisation du ncz á 20 %. A cctte occasion le ncz saigne. Puis
contractions avec doulcurs.
13 h 31 : deuxieme cocalnisation á 20 %. Ncz encoré sensible. Les contrac­
tions doivent cnsuitc (j’ai dO m’abscnter) étre restées non douloureuscs
jusqu’á 16h45.
Vers 18 h, la poche cst pcrcéc.
19 h 45 : lorsque je vois de nouveau la patientc, violentes doulcurs abdo­
minales, lombaires ct sur la symphyse.
Col de Putérus, pitee de trois marks.
Nez : corncts inféricurs moyennement enfles. Tuberculum septi droit
fortcment enflé, tuberculum septi gauche plus faiblenient. (A midi, c'ctait
l’inverse, voir ci-dcssus.)
19 h 45, 48, 54 : violentes contractions.
19 h 56 : cocainc á 20 %.
19 h 57, 20 h 06 : contractions aussi douloureuscs. Vers 20 h 10, les dou­
lcurs lombaires deviennent plus courtcs, les doulcurs abdominales manquent.
20 h 16 : troisicrae cocainisation á 20 %. Nez encoré sensible.
20 h 16, 18 : doulcurs lombaires inoindres.
20 h 23, 28, 32, 36, 38, 40, 42, 45, 47, 51, 54, 58 : á chaqué contraction
courte, doulcurs sur la symphyse. A part cela, aucunc doulcur.
21 h : vagues doulcurs á Parriérc-train.
21 h 02, 5 : ídem. Col de Putérus, piéce de cinq marks.
21 h 11 : les douleurs lombaires apparaissent á nouveau ct se rcnforccnt
peu á pcu.
21 h 14, 16, 18, 21, 24, 26, 30, 33, 35, etc., toutes les une minute ct dcmic-
deux minutes. Les doulcurs lombaires sont, depuis 21 h 20, devenues tres
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

violentes. Le praticicn observant maintcnant rapportc qu’cllcs le restent.


2 h du matin : commcncemcnt de l’cxpulsion.
2 h 35 : naissancc.

Cas 58. F.mma H...o, primiparc


26 juin 1895y 20 h 30 : indispositions réguliéres, accompagnées cependant
de doulcurs abdominales ct lombaires qui persistent aprés le debut du
saignement. Demiéres regles : debut novembre. Poche intactc. Col de
l’utérus piecc de trois marks. Premiére position du siége.
Ncz : enflement des Iocalisations genitales á gauche plus forte qu’á droite.
Contractions toutes Ies trois minutes. Douleurs abdominales et lombaires :
20 h 25, 28, 30,31.
20 h 31 : cocalnisation á 20 % des deux parois du nez (comets inféricurs
ct tuberculum septi). La paticnte est tres récalcitrante. Le ncz droit saigne
fortcmcnt. Contraction?
20 h 40,43 : pas de modificaron significativo.
20 h 45 : le badigeonnage du ncz droit provoque á nouveau un violcnt
saignement.
20h 52 : pas de doulcurs abdominales ct lombaires. La paticnte est devenue
calme.
20 h 57 : ídem.
21 h : courtcs douleurs lombaires.
21 h 15 : pas de douleurs lombaires. Le reste des doulcurs débute main­
tcnant sur la symphyse ct tire dans les hypogastrcs.
21 h 25, 29, 35, etc., 22 h : ídem. Intemiption de l’obscrvation.
Dans ce cas, le ncz droit (saignant) a etc cocalnisé deux fois, et le gauche
une fois. Cela a également suffi pour supprimer les doulcurs de contraction
spécifiqucs dans ces conditions défavorables. La douleur résiducllc localisée
á la symphyse est d’origine mécanique.

Cas 59. Mane S...n, 18 ans, primiparc


2 juillet 1895, 16 h 45 : menstruations depuis l’áge de douze ans. trois
jours, réguliéres, pas de douleurs. Demiéres réglcs : 7 novembre 1894. II
y a huit jours, ccdéme de la jambe, un peu d’albumine dans les uriñes.
Douleurs de contraction commcncécs il y a sept heures. Puis interruption;
maintcnant recommencent. Douleurs abdominales, lombaires ct sur la
symphyse. Doulcurs plus fortes dans le dos ct le ventre á droite. Poche
intactc. Col de l’utérus, piéce de cinq marks. Nez á gauche normal. A droite,
cornet infcricur ct tuberculum septi enflés de fa^on caractéristiquc, cyanosés.

85
RELATIONS ENTRE LE NEZ

16 h 55 : on nc tente que la cocalnisation du cornct inféricur droit ct du


tubcrculum septi droit (20 %).
16 h 56 : contractions doulourcuscs sans modificadora.
16 h 58 : les doulcurs á droitc ont quclquc peu diminué, de tcllc sorte
que la diflférencc entre la droitc ct la gauche n’est plus sensible.
17 h 01 : á droitc ct á gauche, de méme intcnsité, mais nouvclle remíssion
des doulcurs.
17 h 04, 07 : idem.
17 h 08 : á droitc doulcurs lombaircs. A gauche plus de douleurs lom-
baires. Au ventre, des deux cótés, plus qu’unc vague sensation de doulcur.
17 h 10, 12, 14, 16, 18, 20, 22 : idem.
17 h 23 : cocalnisation du ncz gauche qui est tres sensible, commc le
droit. Les plaintcs de la paticntc ont pour ainsi diré cessó depuis la remíssion
des doulcurs lombaires.
17 h 26 : plus de douleurs lombaircs ct abdominales. Plus qu’une petite
pression sur la symphysc.
17 h 30, 32, 33, 34 jusqu’á 37 : meme état.
17 h 37 : commc l’cxamcn á la sonde indique que le ncz droit est toujours
sensible, on lui appliquc encoré une gouttc de cocainc.
17 h 38, 40, 42, 44 : aucunc doulcur, etc. jusqu’á 19 h 10. La poche est
rompue ct le col de l’utérus est grand commc la paume de la main.
L’observation est interrompue jusqu’á 21 h 30. II n’y a toujours pas de
doulcurs abdominales ct lombaircs. Les douleurs á la symphysc deviennent
violentes. Ellcs s’accroisscnt jusqu’á 22 h 45 oü les bruits du cceur du
feetus s’affaiblissent ct, á partir de ce moment-Iá, aprés incisión de la matricc
et utilisation du fórceps, le premier jumeau est mis au monde. Sur ce, les
contractions ccsscnt jusqu’au Icndcmain matin, oü la parturiente est délivréc
du deuxieme jumeau par fórceps.
Dans ce cas, la douleur droitc accrue a été diminuéc par la cocalnisation
du ncz droit. La douleur gauche a été totalement supprimée. La douleur
rcsiducllc droitc a disparu cnsuitc par une cocalnisation du ncz gauche. La
liaison nerveuse est done en partie croiscc commc cela a aussi été observé
dans le cas de la dysménorrhée L

Cas 60. Ixniisc P...g, 25 ans, couturiere, deuxieme grossesse


2 juillet 1895, 15 h 30 : premier enfant, il y a huit ans. Indispositions á
('origine sans doulcurs. Depuis la naissancc du premier enfant, elles sont
devenues peu á peu doulourcuscs. Les douleurs abdominales ct lombaires 1

1. Cf. p. 34.

86
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

com meneen t un jour avant la menstruation ct persistent deux á trois jours


aprés le commcnccmcnt du saignement. Par ailleurs, menstmation régu-
liérc, existe depuis l’ágc de quinze ans; demiéres regles le 26 septembre; la
pochc est percée depuis une heurc. Premiére position du cránc. Depuis
ilx heures, fortes doulcurs de contraction au ventre et á la symphysc plus
fortes que dans le dos. La pariente a été en traitement nasal jusqu’á sa pre-
miére grossesse.
15 h 35 : cocalnisation á 20 %.
15 h 55 ; doulcurs abdominales et lombaires entiércmcnt disparues. La
patiente, qui avait auparavant crié sans ccsse, est devenue parfaitcmcnt
calme. Elle nc se plaint plus que d’unc poussée vers le bas. « Les douleurs
nc sont plus qu’intéricurcs. » Col de l’utérus maintenant totalement élargi.
16 h 30 : la tete apparait. Jusque-lá pas une plainte.

Cas 61. Élisabeth W...r, señante, 18 ans, primiparc


7 juilleí 1895, 18 h : menstruations sans douleurs, trois jours, pas tres
fortes, intervalle de vingt-huit jours précis, demiéres réglcs le 17 octobre.
Poche intacto. Contractions toutes les trois ou quatre minutes, depuis ce
matin, 11 h. Doulcurs abdominales, lombaires ct sur la symphyse. Nez droit
ct gauche cyanosé, moyennement enílé, á gauche plus qu’á droitc. La
patiente a été examince il y a deux jours ct avait déjá des enflements cyanosés.
I.c jour suivant, douleurs lombaires qui durent toute la jouméc. Pendant
la grossesse, la patiente eut souvent, et á la fin constamment, des douleurs
des tempes qu’elle n’avait jamais eues auparavant.
18 h 21 : cocalnisation á 20 %.
18 h 22 : contractions inchangées.
18 h 25 : douleurs abdominales et lombaires moindres.
18 h 29 : idem. Douleurs abdominales á peine prononcées.
18 h 32 : idem.
18 h 34 : deuxieme cocalnisation. Nez encore sensible.
18 h 35 : tres courte douleur lombaire.
18 h 38 : léger tiraillement dans le dos et le ventre.
18 h 41 ; douleurs lombaires trés faibles. Pas de douleurs abdominales.
18 h 43, 45 : idem. Les doulcurs sont á peine notables en comparaison
des precedentes.
18 h 47 : ríen qu’une légére secoussc dans le dos.
18 h 49 : idem.
18 h 54 : douleurs lombaires á peine remarquables.
18 h 56 : plus du tout de douleurs lombaires.
19 h 01, 3, 5, 11,13,15,17, 19,21 : idem.

87
RELATIONS ENTRE LE NEZ

19 h 25 : les douleurs lomba i res rccommenccnt un peu.


19 h 29, 31, 33, 35, 41, 48, 52, 55 : les douleurs lombaircs se sont accen-
tuccs peu á peu au cours de ces contractions. Les contractions arrivent
maintenant toutes Ies deux á trois minutes, ct les douleurs croissent á nou-
veau au fur ct á mesure jusqu'á atteindre leur intcnsité precédeme.
21 h 38 : nouvcllc cocainisation á 20 %.
Les contractions de 21 h 40, 42, 44, 46, sont cgalcmcnt doulourcuscs.
21 h 48 : rémission de la doulcur lombairc.
21 h 52 : nouveau badigeonnage á la cocainc á 20 %.
21 h 58 : les douleurs lombaircs ont cessé.
Le col de Puteras a la largeur de la paume d’une main. Situation inchangée
jusqu'á 22 h 49. Maintenant les douleurs lomba ¡res apparaissent á nouveau,
augmentent, et atteignent vers 23 h 30 leur intcnsité préccdcntc.
Intcrruption de Pobservation.

Cas 62. Mmc Louisc S...2, 46 ans, on/iéme grossesse


9 juillet 1895, 8 h 30 : menstruations apparucs á l’áge de scizc ans, tou-
jours douloureuscs, jusqu'au mariage, puis tout de suite apres grossesse.
Depuis le premier accouchement, clics sont saos douleurs, sauf lorsque la
paticnte « s’cst refroidie » (« pieds froids »). Dans ce cas, la menstruation
cst toujours accompagncc de douleurs.
Contractions depuis 8 h du matin. Col de trois travers de doigt : pre-
miérc position du cránc. Tete tournéc á droitc, bassin plat. Pochc intactc.
Pendant la grossesse á partir du troisieme mois, vertiges, céphalécs, éva-
nouissements, vomissements. Nez : á Pextremité antéricure du cornct moyen
gauche tubérosité. Commc jcunc filie, ct pendant la derniére grossesse,
bcaucoup de maux d’cstomac. Cornets et tuberculum septi avee enflements
légcrs ct un peu c>'anosés. Nez droit large. La paticnte mouchc bcaucoup de
pus (suppuration de Pcthmoíde).
Contractions toutes les six á dix minutes.
11 h 30 : le liquide amniotique s’écoule. Les contractions sont accompa-
gnccs de violentes douleurs lombaircs. I-a paticnte gémit.
11 h 33 : cocainisation á 20 %. Enflements principalement á droitc. Pen­
dant la cocainisation, saignement important.
11 h 36 : douleurs lombaires moindres.
11 h 38 : presque pas de douleurs lombaircs.
11 h 42 : pas de douleurs lombaircs.
11 h 45 : pygalgic.
11 h 48 : idem.
11 h 50 : rien que des douleurs au niveau de la symphyse.

88
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

11 h 53,56, 58,12h, 3,6,10, etc. jusqu’á 12h40, pas de traces de douleurs


lombaircs, ríen qu’unc pression douloureuse sur la symphysc.
12 h 42 : les douleurs lombaircs rccommenccnt ct s’accroisscnt peu á peu.
Toutes les deux minutes, contractions. Mais Ies douleurs lombaircs persis-
icnt apres les contractions et proviennent visiblement de la pression.
I.’accouchcment n’a pas progressé jusqu’á 18 h (position pariétale anté-
rieurc). Les douleurs lombaires permanentes. La paticnte est finalcmcnt
délivréc par un fórceps appliqué á la tete en position baute.

Cas 63. Agnés K...a, 28 ans, deuxiéme grossesse


18 juillet 1895y 18 h 45 : premier accouchement il y a quatre ans. Dcmicres
réglcs en déccmbre. Indispositions habitucllement sans douleurs, réguliércs,
d’une duréc de huit jours, tres ahondantes. Col de l’utérus, piccc de trois
marks. Pochc intacte, contractions depuis 13 h. Douleurs abdominales
el lombaires, symphyse, toutes les deux á trois minutes. Nez : á droitc,
comct inféricur ct tuberculum septi fortcmcnt enflés, cyanosés; á gauche,
peu enflés.
Contractions : 18 h 45,48,50, 53, 55, 58,19 h, 2,4, 6,9, 10, 12, 14.
19 h 16 : premiére cocainisation á 20 %. Patiente recalcitrante, d'oü
cocainisation imparfaitc. Jusqu’á 19 h 32, toutes les deux minutes, contrac­
tions avec les mémes douleurs qu'auparavant. A 19 b 32, deuxiéme cocaíni-
sation á 20 %. Nez encoré tres sensible.
19 h 33 : douleurs abdominales et lombaircs plus faiblcs.
19 h 35 : douleurs abdominales absentes. Douleurs lombaircs tres faiblcs.
19 h 37 : douleurs lombaircs disparucs.
19 h 39, 41, 43, 45, etc. toutes les deux minutes, meme ctat qui se main-
tient encorc á 20 h 15, lorsque I’observation est ¡nterrompue. La doulcur
est inchangéc sur la symphysc.

Cas 64. M® 6 A...p, 36 ans, primiparc


18 juillet 1895 : manée depuis quatorze ans. Indispositions réguliércs
toutes les quatre semaines, depuis l’áge de scize ans. Un jour avant le début
des regles, toujours des douleurs : faiblcs dans le dos, tres fortes dans le
ventre. Les douleurs persistent apres le début du saignement, pendant toute
la premicrc journéc des regles. Depuis trois jours, douleurs prémonitoires.
20 juillet IS95y 9 h : depuis le matin tót, fortes contractions avec douleurs
abdominales et lombaircs (plus fortes dans le ventre que dans le dos, córame
|\:ndant les regles), col de l’utérus large commc la paume d’une main. Poche
intacte.

89
RFI ATIONS ENTRE LE NEZ

9 h 44 : cocaínisation des dcux ncz (accomplic tres imparfaitcmcnt du fait


de la sensibilitc de la paticntc).
Contractions : 9 h 45, 47, 10 h. Pas de changcmcnt.
10 h 02 : deuxiéme cocaínisation. Le ncz cst encoré tres sensible.
10 h 03 ! pas de modification.
10 h 06 : doulcurs abdominales et lombaires moindres ('< maintcnant
ce n’est plus rien »).
10 h 15 : trés peu de doulcurs abdominales et lombaires.
10 h 25 : plus de doulcurs abdominales et lombaires du tout. Succcs
complct.
10 h 33 : faible pygalgíc.
10 h 43 : plus de doulcurs du tout. Rien qu'unc pression sur la symphysc.
De 10 h 52 jusqu’á 12 h 25 (oú l’observation cst interrompue) : toutes
les contractions ont licu sans doulcurs abdominales et lombaires; il n’y a
que la pression sur la symphysc qui s’est peu á peu transforméc en une
doulcur plus intense. Contractions toutes les cinq á dix minutes.
Ici, pour étre complct, on peut eneore indure un cas qui, á cause de la
briéveté du temps d’obscrvation, n‘cst certes pas concluant, mais qui doit
ctre ccpcndant inclus dans le groupc des cas de cocaínisation positive.

Cas 65. Ida B...r, 23 ans, primiparc


17 juin 1895, 10 h 38 : indispositions sans douleurs, contractions depuis
7 h du matin. Douleurs dans les dcux hypogastrcs. Pas de doulcurs lom­
baires; col de l’utérus béant, pochc percéc. Contractions toutes les deux á
quatre minutes. Ncz : corncts infcricurs fortcmcnt enflés. Tuberculum septi
visibles seulement á droite et quclque peu enflés.
10 h 42 : tres douloureuses contractions. Cocaínisation des seuls comets
inférieurs avee du 20 %.
10 h 45 : contractions moins douloureuses.
10 h 47 : douleurs encoré plus faibles.
10 h 50 : idem.
10 h 53 : disparues.
11 h : toujours aucune doulcur. Puis la tete apparait au niveau du vagin.

Cas 66. Mn,,> Antonic II...n, 30 ans, primiparc


18 novembre 1895 : derniéres regles le 28 fcvricr. A onze ans, scarlatinc;
á part cela jusqu’á quatorze ans, tout á fait en bonne santé. Premiares
regles á quatorze ans, sans doulcurs. Puis interruption de six mois; régles
suivantcs tres importantes, huit jours, égalemcnt sans douleurs. A ‘partir

90

ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

«le ce momcnt-lá, ¡ntcrvaJIcs írréguliers, la plupart du temps de dcux á trois


rwm. Duréc (oujours de huit jours. A seíze ans, commcnccnt les doulcurs
(oujours avant 1c début du saignement et se maíntcnant le premier jour des
réglcs. Ixs douleurs sont principalemcnt situces dans l’hypogastre
if.iuJic; dans le dos, clics sont moindres. Dans le dos, une sensation de pesan-
leur doulourcuse. Par aillcurs, la palíente a depuis la puberté des selles irré-
gwliércs, des maux d’estomac et a souffert de chlorose. Vomissements dans
les premiers mois de la grossesse. Des le début de la grossesse, céphalécs
«.tuches qui se produísent presque quotidiennement jusqu'il y a une semainc
el durent de une á une heurc et demie. D y a six jours, la paticntc a attrapc
un rhume et une toux. On voit surtout dans le nez droit les tumcsccnccs
índammées du coryza. Les particularités mcnstruelles nc sont pas visibles
(A cause du coryza?). Contractions depuis hier. Pochc rompuc, depuis le
début des contractions. Maintenant, période de dilatation. Contractions
toutes les quatre minutes environ.
13 h 46 : contractions, doulcurs abdominales et lombaires plus acecntuécs
/i gauche.
13 h 50 : idem.
I3 h 54 : idem.
13 h 56 : cocaínisation des deux partics du nez avec du 20 %.
14 h : contractions incbangécs.
I4 h 03 : deuxiéme cocaínisation.
14 h 04 : pas de contractions. La patiente dit :« Dans le dos et le ventre,
je suis commc délivréc d’un poids.»
14 h 05 : contraaions, pas de doulcurs abdominales et lombaires, unique-
ment de la pygalgic et des douleurs de la symphyse.
14 h 07 : idem.
14 h 10,13,18,20, 26,28, 32,35,40,43,47,52, 59,15 h 03 : contractions,
¡sans doulcurs sauf de faibles sensations au derriére et sur la symphyse.
15 h 15 : les doulcurs abdominales rccommcnccnt á nouveau pendant la
contraction.
15 h 20 : les doulcurs lombaires réapparaissent bien que faibles.
15 h 27, 33,45 : les douleurs abdominales et lombaires se rcnforccnt.
15 h 48. La patiente dit « qu’elles sont aussi fortes qu’avant ». Ellcs le
restent pendant les contractions suivantcs : 15 h 55, 58, 16 h 03,07, 10, 17.
Interruption de la tcntative de cocaínisation.
Ici la cocaínisation du nez a supprimé la douleur de contraction pendant
une heurc.

91
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 67, Margaret W...Z, 18 ans, serrante, primiparc


18 novcnibre 1895, 19 h 45 : dcrnicrcs regles, 5 fcvricr 1895. Réglée á
quinzc ans toujours irrcgulicrcracnt, intervaJIcs de trois semaines ct moins,
raremcnl de quatre semaines. Durcc six á sept jours, ahondantes. Constam-
ment des doulcurs mais seulement au ventre, jamais au dos. Les doulcurs
durcnt les trois premiers jours des regles. Lors des demiéres regles du 5 févricr
1895, particulieremcnt ahondantes, elle cut, le jour meme oú Ies regles
devaient se produirc, avant le saignement, un vomissement, ce qui nc lui
arrivait jamais. Pendant la grossesse, pas de vomissements, mais en avril ct
en mai, un saignement de ncz, cxccptionnellcmcnt important, presque
quotidien. Contractions depuis hicr soir; que des doulcurs abdominales.
La paciente dit clle-mcmc que les doulcurs sont« commc pendant l’indispo-
sition mais plus fortes ». Ncz : enflement du comct infcricur gauche, forte
sensihiiitc á l’cxamcn par la sonde des deux cotes; pas de cyanosc (examen
á la lampe).
Contractions : 20 h 10, 17, 20, 25.
20 h 29 : cocalnisation des deux nez ; incomplctc á cause de l’indocilite
de la paticnte.
Contractions : 20 h 34, 38, 42, 48, 53, 55. Pas de modificaron notable.
20 h 57 : deuxieme cocalnisation des deux ncz. A ce momcnt-lá, contrac­
tions.
21 h 01 : contractions sans doulcurs.
21 h 03 : idem.
21 h 13,14,20,23: ídem.
21 h 25 : la paticnte commcncc á pousser; á partir de ce momcnt-lá, les
douleurs se localiscnt á l’anus.
Expulsión.
23 h 20 : naissance.
Id, on ne put observer rinflucncc de la cocalnisation que pendant vingt-
trois minutes. Pendant tout ce tcmps-lá, le succcs fut ccpendant total.

Cas 68. Maric G...a, 31 ans, deuxieme grossesse


10 novembre 1895, 22 h 29 ; premier enfant ¡I y a cinq ans. Maladies infan­
tiles, anemie, calculs de la vésicule : regles á quinzc ans, irreguliéres; deve-
nucs réguliéres aprcs la premicre naissance. Commc jeunc filie a toujours
cu des douleurs pendant les regles, mais aprcs le premier enfant, ccs doulcurs
se sont accrues. Les doulcurs commenccnt un jour avant les regles, mais
persistent aprcs le debut du saignement et se maintiennent encore le deuxieme
jour des regles, tiles partcnt du dos, pour aller au ventre. Dcrnicrcs regles,
fin janvier : avee de rhydramnios. Pochc intacte. Col Iarge commc une

92
LT LES ORGANES GÉNITAUX DF LA FEMME

piccc de cinq marks. Contractions depuis trois jours, faibles. Depuis ce


nutin, 10 h, accrucs. Maintcnant toutes les deux minutes en virón, doulcurs
du dos au ventre ct par aillcurs sur la symphysc. Nez : enflé á gauche ct
A droitc. cyanosé á gauche; au contact de la sonde, particuliéremcnt sensible
á gauche.
22 h 29 : contractions une minute.
22 h 31, 33, 35 : contractions environ une minute.
22 h 36 : cocalnisation des deux ncz.
22 h 37 : contractions. Douleurs inchangccs.
22 h 40, 42 : idem.
22 h 43 : deuxiéme cocalnisation. Ncz encore sensible.
22 h 44 : rémission des douleurs lombaires.
22 h 45 : pas de douleurs lombaires, un peu de pygalgie. Douleurs de la
symphysc.
22 h 49 : douleurs de la symphyse uniquement.
22 h 51,54,56 : idem.
22 h 59 :« Je n’ai aucunc trace de douleurs dans le dos.»
23 h 01, 03, 05, 07, 19 : idem.
23 h 12 : des doulcurs lombaires reapparaissent un peu.
23 h 14 : les douleurs sont devenues intenses « mais clles ne sont pas
aussi fortes qu'auparavant, de loin ».
23 h 16, 18 : idem.
23 h 20,22 : plus de douleurs lombaires.
23 h 24 : nouveilc ¡cocalnisation. Ncz á nouveau quclquc peu sensible.
23 h 25 : rémission des douleurs dans le dos.
23 h 27 : presque plus de douleurs lombaires.
23 h 29 : plus de douleurs lombaires; seulement un peu de pygalgie ct de
douleurs de la symphyse.
23 h 30, 33 : la malade a si peu de douleurs qu’cllc m’cmbrassc de rccon-
naissance.
23 h 35, 38,40 : pas de douleurs jusqu’á 23 h 50 ; les douleurs lombaires
reprennent alors et deviennent fortes aprcs minuit. Interruption de la tcn-
tative.
La cocalnisation a dévcloppé ici son plein efTet, deux fois exactemcnt
une demi-heure. La patientc a accouché dans la nuit du 11 au 12. EUe a,
les deux jours suivants, des douleurs dont certames sont assez violentes.
Lile décrit ccs doulcurs commc étant tout á fait analogucs á ccllcs de l’accou-
chement. La cocalnisation nc put ctrc cflcctucc, parce que je nc vis la
patientc que le 14 novembre au soir, dans une période sans douleurs. Le nez
cst encore enflé des deux cótés et sensible au contact de la sonde, en parti-
culier á gauche.
R» l ATIONS ENTRE l.E ni/

Dans cc cas la palíente avait avee une dysménorrhéc nasale dont les
douleurs se maintenaient encoré le deuxieme jour des regles :
10 de N'éritablcs douleurs de coniraction avee cocalnisation posítíve,
lors de la naissance;
2 o des douleurs apr¿s raccouchcment pendan! les deux premiers jours
des couchcs.
L’analogie avee les rapports des douleurs pendant la menstruation nc peut
done pus étre m¿connuc.

Cas 69. Anna 25 ans, servante, primiparc


11 novembrt 1S95. 12 h 10 : dcmicrcs regles le 26 janvier. N’a eu ses
premieres regles qu'á dix-neuf ans; auparavant ancmic grave, ct saignement
de nez fréquent, cinq á six fois par jour. Le saignement de ncz cessa quand
les rógles apparurent. D'abord clics furent irréguliéres; intcrvalles de huit,
six. quatre et deux semaines. Plus tard clics apparurent intcrvalles de
vingt-huit jours prócisémcnt, rarcmcnt un jour plus tard. Durée de six á
huit jours, assez ahondantes. Jamais de douleurs. Contractions depuis la
nuit d’avant-hicr. Depuis ce matin, 3 h, plus intenses. Col largc maintc-
nant conimc la paume d’unc main. Pochc intacte. Contractions toutes les
deux minutes. Le ncz qui, d'apres la paticntc, a entravé sa respiration, depuis
huit jours, par une forte congestión, cst quclque peu cyanosé; á gauche, plus
fortement enflé qu’á droitc, ct la aussi plus violet. Sensibilité moyenne au
contad de la sonde. Douleurs de contraction du dos au ventre. Les dou-
leurs lomhaircs durent plus longtcmps que la contraction.
Contractions ; 12 h 10, 13, 15, 1S. Douleurs abdominales et lombaires.
12 h 19 : cocalnisation des deux ncz, lors de laquclle ¡I y a saignement
du nez gauche.
12 h 21 : inchang¿.
12 h 23 : les douleurs lombaires s’achevcnt avee la contraction, alors
qu’elles se maintenaient auparavant jusqu'a la contraction suivante.
12 h 26 : idem.
12 h 30 : deuxieme cocalnisation.
12 h 33 : contractions. Les douleurs du dos au ventre ont totalemcnt
cessé. La paticnte, qui auparavant se plaignait, crispe á peine son visage.
12 h 50, 55 : idem.
13 h 06 ; un peu de douleurs á la symphyse pubienne.
13 h 12,22,27, 34 : idem.
Pas de douleurs lombaires.
L’cssai cst interrompu. Les intenallcs entre les contractions sont remar-
quablemcnt plus longs depuis la deuxieme cocainisation. Les contractions

94
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

riles-memes durent commeauparavant d’unc dcmic á trois quarts de minute.


I ’cfTct de la cocainisation s’étcnd ici á une heurc.

De tous Ies vingí-sept cas décrits jusqu'ici, ti res sor t indubitable-


ntcnt que la cocainisation des deux comets inférieurs ct des tuber-
rulum septi réussit á écárter (ou a lors á réduire au mínimum) la dou-
leur typique de contraction partant du dos et irradiant des deux cotes
Je I'abdomen. La cocainisation du ncz nécessite pour cet efíct un
ccrtain temps. Plusicurs minutes s’écoulent toujours (la plupart
du temps entre six ct dix) jusqu’á ce que Pon observe les premiers
riléis; mais fréquemment, cela dure prés de vingt minutes et nccessite
un badigconnage répété des localisations nasales avee une solution
de cocaine á 20 %, jusqu’á ce que Peffet soit total. II est aussi beau-
coup plus difficilc d’anesthésicr le nez pendant Paccouchement que
lors d'un acces dysménorrhéique banal. La cocainisation du nez
iscle, á partir des symptómes que provoquent les contractions, un
complexe de douleurs déterminées, précisément ces douleurs souvent
évoquees, partant du dos, irradiant dans les hypogastres, tiraillantes,
habitucllcmcnt violentes, et qui ont de facón frappante de nombreux
points communs avee la douleur dysménorrhéique nasale. Les autres
sensations pénibles ou aussi douloureuses qui accompagnent les
contractions ne sont pas influengablcs par la cocainisation. En pre­
mier lieu, la sensation de douleur ou de pression dans la région de
la symphyse (région au-dessus du pubis), sensation qui accompagnc
presque constammcnt les contractions de l’utérus ct qui doit ctre
comprise comme une douleur d’élongation, ne peut jamais ctre
modifiéc. Non modifiables restent aussi les douleurs du derriére,
qui apparaissent souvent, mais pas de facón aussi constante que les
douleurs abdominales suprapubiennes, et qui sont causécs par la
pression du cráne de Penfant. De méme, cela va sans dire, les pres-
sions á l’anus et les autres douleurs du vagin et de la vulve, lors de
1 ‘cxpulsion, ne peuvent étre en aucune maniere amendées par le nez.
On peut done considérer la « douleur de contraction typique » (dou-
Icur abdominale et lomba iré) comme un syndrome bien definí, á dis-
tinguer des autres sensations qui accompagnent les contractions ct qui
sont d'origine mécanique. Si fréquemment que ce syndrome accom-
pagne les contractions, il ne leur est ccpcndant pas nécessairement
lie. 11 y a beaucoup de parturientes qui n’ont pas le moindre signe de

95
RELATIONS l-NTRE LE NIZ

ce syndromc doulourcux pcndanl leur accouchcmcnt. Mais clics


pcuvcnt prcscnter des doulcurs d’originc mccaniquc aux degres
les plus divers.
J’ai réuni des cxcmplcs, oü cc fait quotidicn cst prouvé. Dans
quelqucs-uns de ccs cas, on proceda á la cocaínisation pour les besoins
de rcxpérience, en prevoyant ccpcndant toujours ct en predisant
leur échcc, qui contraste violemment avee l’issuc positive des cas
prcccdents.

Cas 70. Mmc B...k, 23 ans, priraiparc


24 niai 1895, 11 h 26 : indispositions régulicrcs sans doulcurs. Contrac-
tions depuis 1 h du matin. Maintenant toutes les deux á troís minutes, dou­
lcurs d'intcnsité moyenne, uniquement la symphyse, doulcurs rcsscntics
par Ja paticntc commc une pression vers le bas (pas de douleurs abdomi­
nales ct lombaires). Foche percéc vers les 10 h. Col de l’utérus, largc commc
la paume d’unc main. État du ncz : pas de tumcscencc notable.
Contractions : 11 h 26, 27, 28, 30, 32, etc.
11 h 32 : pulvérisation á la cocainc.
11 h 46 : nouvclle pulvérisation.
11 h 50, 52, 54, jusqu’á 12 h. Fas de modification.

Cas 71. Maric B...r, 28 ans, deuxiéme grossesse


30 tnai 1895t 9 h 40 : jamais de douleurs pendant l'indisposition. Contrac­
tions depuis hicr soir, á interva lies de quatre á cinq minutes. Bassin étroit.
Pas de tumescencc du ncz notoirc. Lors du premier accouchemcnt la paticntc
a cu, selon ses dires, peu de doulcurs. Cette fois-ci, elle a des doulcurs faibles
sur la symphyse et au dcrricrc. Ccpcndant la paticntc ne se plaint pas.
Contractions : 9 h 35,40,42.
Vers 9 h 44 : pour les besoins de rcxpérience, cocaínisation.
9 h 48 : idem.
9 h 50 : les pygalgies se sont accrues.
9 h 52 : idem.
Fendant l’examcn de la paticntc, la poche se rompt. Attouchement du
col. Le cordon ombilical apparait. La paticntc cst alors immédiatement
présentec en eliñique.

96
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

( as 72. Auguste H...hl, quatricmc grosscssc


JO mai 1895, 13 h 18 : indispositions toujours indoloros, toutes les trois
Kinaincs, contractions depuis hicr soir. Pression (pas de doulcur) sur la
•ymphysc uniquement. A part 9a, aucunc doulcur; col de l’utérus largc
cummc une piccc de cinq marks. Pochc intacte.
Contractions : 13 h 18, 21, 24, 28, etc. La palíente nc geint qu en raison
de la pression. L’obscrvation jusqu’á 14 h n’apportc aucun nouvcl élémcnt.
Pas de cocaínisation.

Cas 73. Mmc F...S, 28 ans, primiparc


2 juin 1895 : régléc á treize ans, regles irréguliéres. Demicrcs regles aoút
ou septembre. Jamais de doulcurs pendant I’indisposition. Contractions
depuis hier. Col largc commc une piéce de trois marks. Aucunc doulcur.
Pressions sur la symphyse. Pas de cocaínisation.

Cas 74. Emilie G...h, 32 ans, ouvriére, deuxiéme grossesse


26 juin 1895 : menstruations (á partir de quatorze ans) toujours sans
douleurs, réguliéres, mcnsuelles, durant huit jours, ahondantes. Jamais le
moindre troublc.
8 h 20 : ¡1 y a quatre heures, cclatement de la pochc. Depuis trois heures,
douleurs uniquement au derriére et sur la symphyse. Contractions toutes
les cinq minutes. Col large de deux travers de doigt. Deuxiéme position
du cráne. Ncz : comct inferieur gauche fortement cnflé, moins á droite.
Tubcrculum septi invisible.
9 h 20 : contractions, coup sur coup. Pronostic : la cocaínisation n’aura
aucun cffet sur les douleurs. Essaí.
9 h 20 : cocaínisation étendue ct ahondante des deux nez.
Contractions : 9 h 22, 25, 27, 29, 35, 37, 40. Pas la moindre rémission
¡i observer. Nouvelle cocaínisation.
Contractions : 9 h 42, 45, 47, 50, etc. jusqu’á 10 h 10. Sans la moindre
rémission des doulcurs. Intcrruption de l’obscrvation.

Cas 75. Clara F...t, 20 aas, couturiére, primiparc


6 juillet 1896 : indispositions régulicrcs, mcnsuelles, durcc un jour, mais
tres ahondantes, parfaitement sans douleurs. Premieres regles á quatorze
ans. Derniéres regles le 29 octobre, mais les regles prccédcntcs étaient deja
icmarquablement faiblcs. Contractions depuis hier soir, sans doulcurs,
sauf une légére pression sur la symphyse. Col prcsqucélargi. Pochc rompuc.

97
RELATIONS ENTRE 1.1- NEZ

bcaucoup d’cau rclativcmcnt dans les membranes chorioniques. Premiére


position du cránc. Bassin normal. Ncz normal; faiblcs tumcsccnoes, légeres
cyanosc. Pas de cocalnisation.

Cas 76. Anna S...a, 23 ans, primiparc


11 juillet 1S95 : réglcs depuis Págc de quator/c ans, en avance la plupart
du temps de cinq jours, tres ahondantes (« gros caillots de sang »), parfaite-
ment indolores. La paticntc est par ailleurs en bonne santé. Pas de mal de
tete. Demieres regles le 15 octobre. II y a huit minutes, rupture de la pochc.
Col largc environ conimc une piccc de un mark. La paticntc n’a pas la
moindre doulcur. Ncz normal. Pas de tumesccnccs particulicrcs, faible
cyanosc.
1-a paticntc est envoyéc á la salle d’cxamcn. Apres deux heures (19 li 30)
elle est brusquement amenée en salle d’accouchcmcnt. Depuis á peine une
dcmi-hcurc. sans prémiccs. des doulcurs au derriére ct une poussée vers le
bas sont apparucs. La tete est au niveau de la Mil ve ct est immédiatcmcnt
extraite. Le col s’cst done en moins de deux heures parfaitcmcnt élargi,
sans doulcurs. La naissancc se déroulc sans la moindre doulcur lombaire,
aprés la mise bas. 1.a cyanosc dans le nez s’est considcrablemcnt accruc.
Pas de cocalnisation.

Cas 77. Mane P...1, 25 ans, deuxieme grossesse


5 juillet 1895 : indispositions toujours sans doulcurs, en avance de trois
jours, durant trois jours, depuis I age de quinzc ans. Demieres réglcs du
4 au 6 septembre. Contractions depuis 5 h 1/2 du matin. Délivrancc vers
10 h. N’cut pas les moindres doulcurs de contraction comme lors du premier
accouchcment.

Cas 78. Martha I...n, 24 ans, primiparc


A dix ans, scarlatine et diphtéric (trachcotomic en Béthanic). Apres la
sortic de riidpital, elle cut des maux de tete quotidicns accompagnés ele
vomissements ct, plus tard, de vertiges. La paticntc devint gravement ané-
mique ct peu á peu, Tanéinic se renfor<^i. A vingt-deux ans, elle devint aiguc.
1 .a paticntc, qui était aménorrhéiquc, lomba dans la rúe á la suite d’un ver-
tigc (nystagmus rotatoirc); on l’amcna á la Charité oú elle fut alitée huit
mois ct soumisc á un traitcment martial. Puis Ies regles apparurent. Les
vertiges ccsscrcnt alors. Ixs réglcs furent toujours irrégulicres, toutes les
six á huit semaines, parfois avee des intcrvallcs de trois mois; duréc trois
LT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

saigncmcnt tres faible, toujours sans doulcurs. Les nombreuses cépha-


lécs se maintinrent jusqu'á la grossesse et disparurent avec elle. Demieres
réglcs : 4 mars. Vomissements durant Ies trois premiers mois. Ncz tres
•ensible á droitc, moins á gauche; petite cyanosc, pas de tumcsccnce rcmar-
quuMc. Contractions toutes Ies dix á douze minutes, fortes, totalemcnt
Imlolores. Col large, comme la paume d’une main. Trcmblements des
mains, quatre á cinq battements par seconde.

Cas 79. Alvinc B...Z, 23 ans, servante, deuxieme grossesse


18 novembre ¡895, 13 h : demieres réglcs le 19 févTier. Premiére indisposi-
llon á quatorzc ans, toujours régulicrcs, tous les vingt-huit jours, duréc
de irois-quatre jours; jamais la moindre doulcur. Hicr soir, sa prcmicre
Cnntractionest resscntiedansle ventre. Ce matiná 6h, doulcurs abdominales
quí la firent penscr á un refroidissement. Les doulcurs étaicnt local isces
au pubis ct se produisaicnt á intervallcs de quinzc á cinq minutes. La paticntc
a accouché dans le Sacre, sur le chemin de la clinique. Le premier enfant
c\t nc il y a deux ans, presque sans douleurs. A cctte cpoquc-lá, la palíente
vint vers 22 h á la clinique en raison des contractions qui commengaient et
A minuit raccouchcmcnt cutlieu. Pas de doulcurs post-partum (19 novembre
1895)!

Cas 80. Rosa S...r, 18 ans, vendeuse, primiparc


20 novembre 1895 : derniéres regles le 26 févTier, regles tous les vingt-
•cpi á vingt-huit jours, constammcnt indolores, duréc quatre jours. Contrac-
lions depuis hicr aprés-midi, 15 h. Sans douleurs. Travaillc encore dans un
inagasin jusqu’á 19 h 30. Hicr soir á 21 h 30, accouché sans beaucoup de
doulcurs. Quclques douleurs sur la symphysc. Nez aujourd’hui cyanosé á
droite, enflé, un peu sensible; á gauche beaucoup moins. Nez typique des
léglcs. Pas de doulcurs post-partum.

Les cas 75, 76, 77, 78, 79, 80, sont singuliers pour deux raisons,
d'une part Ies réglcs se déroulent totalemcnt sans doulcurs, d'autrc
pait la naissance n’est accompagnée que de douleurs extraordinaire-
ment faibles, d'origine exelusivement mécaniquc. 11 n'cst pas néccs-
sairc d’ajouter que les « vcritables doulcurs de raccouchcmcnt »
manquent aussi.
RFI.ATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 81. M,ní! 22 ans, prim ¡pare


22 juilleí 1895 : ¡ndispositions dcpuis l’áge de dix-huit ans, toutes les
trois semames, sans doulcurs, iliiréc huil jours, alendantes. Derniéres
réglcs le 16 novcnibrc. Ncz enfló, cyanosó des deux cótés. Pas de doulcurs
de contracción (pas de doulcurs abdominales ct lombaires), que des dou-
leurs sur la symphysc. Pas de cocaínisation.

(.'as 82. I llórese 21 ans, primipare


22 juilleí 1895 : menstruations dcpuis l’ágc de scizc ans, irrcgulicrcs

■ ■■■• ■ ¡g* aaiggBggigggaBMaBiiBfefieig^aggÉiS!


(n’apparurcnt pas pendant quatre ct six mois), totalcmcnt sans doulcurs,
derniéres regles en mai de Pan dcrnicr. Contractions dcpuis la nuit dcrnicrc.
Délivrancc ce matin á 9 h; n’cut pas de doulcurs abdominales ct lombaires;
que des doulcurs sur la symphysc; ncz examinó aprós la naissancc : pas de
tumcsccnccs particuliórcs.

Cas 83. Maric G...n, 21 ans, primipare


18 juilleí 1895, 18 h : derniéres regles dóbut novembre, particuliórcmcnt
ahondantes. Indisposición indolorc.de trois jours, moyennement ahondante.
Col large, commc une piccc de cinq marks. Pochc pcrcóe á 17 h 30, sans la
moindre douleur de contraction. Nez gauche : fortcmcnt enfló, quclquc
peu cyanosé; á droitc, moins.
L’cnfant (une petite filie) mesure 53 cm et póse 2 910 g, ct cst done tout
á fait á terme. La conccption s’cst done produitc á peu pres lors des derniéres
regles particulicrcmcnt ahondantes.

Cas 84. Mme P...r, primipare


5 juilleí 1895 : derniéres regles le 28 octobrc, mais faibles. Menstruations
régulicres, jamais doulourcuscs, mcnsucllcs. Nez : tumesccnces du comct
inférieur gauche. Pas de doulcurs de contraction. Doulcurs post-partum
faibles, uniquement sur la symphysc.

Cas 85. Anna 18 ans, ouvricre, primipare


19 iuilleí 1895 : ¡ndispositions dcpuis l’ágc de treize ans, jamais de dou­
lcurs, réguliércs, mcnsucllcs. Contractions dcpuis quelques heures; pas de
doulcurs de contraction, sauf un peu sur la symphysc. État du nez. :
enflement des localisations gónitalcs des deux cotes cyanoscs de facón
prononccc.

100

i
ET LES ORGANES GÉNITAUX DL I.A FEMME

Cas 86. Paulino S...Í, 36 ans, servante, primipare


// novembre 1895, 19 h : derniéres regles fin janvier. Premieres regles
l\ quinzc ans, toujours indolorcs. Les intervallcs sont toujours irrcguliers,
de quatorzc jours á trois semaines. Duréc des regles : trois jours. Un jour
avant, toujours des vertiges ct des migraines, avee des vomissements aigres.
Dcpuis le début de la grossesse, la migrainc a totaiement cessc. Pendant
les premiers mois de la grossesse, février-mars, la patientc a été traitéc á la
Charité, pour des vomissements, des doulcurs abdominales et pour une
voatique. Dcpuis la puberte, la patientc souffre d’anémic, de constipation
ct de pesanteurs épigastriques. A six ans, elle eut une méningite suivie d’un
•tíabisme convcrgcnt. Dcpuis trois ans, elle est traitcc pour des polypes
nasaux récidivants. II y a trois semaines environ, elle eut des contractions,
ct la naissance était attendue á la clinique pour le 26 octobrc.
Maintcnant, elle a de nouveau des douleurs de contraction par á-coups,
inais sculement sur la symphyse. Dans le nez, se trouve un peu de pus. Le
ncz n’cst pas sensible á la sonde, enflement ct cyanose (examen ¿ la lampe)
nc sont pas constatables. Les corps érectiles montrent des brúlures múltiples
el sont en partic dévastés. Pronostic : la naissance n’a pascommencé. L’cxa-
men par la sage-femme indique que le col est encore entiérement fermé. Entre
22 ct 23 h, ccpendant, la naissance commcncc. Lorsque je la vis le Icndcmain
niatin, le col était large commc une piccc de trois marks et le nez montrait
des tumcscences prononcécs et de la cyanose des deux cótés. Le ncz est,
contrairement á la veille, assez fortcment sensible au contact de la sonde
(á gauche encore plus qu’á droite); il y a done laspect typique de la mcn$-
truation. Les doulcurs de la délivrance nc sont localisées que sur la sym­
physe.

Cas 87. Martha G...p, 21 ans, servante, primipare


10 novembre 1895, 23 h : réglcs dcpuis l’ágc de'dix-sept ans, toujours
icguliéres, pas de douleurs du tout; derniéres regles le 3 février. Col large
commc la paume d’unc main, téte dans le bassin. Premiérc position du
cráne; uniquement des doulcurs sur la symphyse. Nez : pas de tumcscences
visibles, pas de scnsibilitc. Pas de cocalnisation.

Dans les cas 70 á 87 inclus, la menstruation se déroule sans dou­


lcurs et, pendant la mise bas, les doulcurs de contraction typiques
n’existent pas. Les onze cas suivants sont rcmarquables aussi par
fabsence de doulcurs de contraction typiques, la menstruation ctant
ccpendant accompagnéc de doulcurs. Mais il est capital de remarquer

101
Rl LATIONS ENTRE LE NEZ

que les douleurs ríont aucwiement le caracíere de la dysménorrhée


na sale, mais presenten t toutes sans exception, les signes de la dysmé
norrhée tnecanique. En efiet, les douleurs ccsscnt au moment de
Papparition du sang alors que, dans la dysmcnorrhée nasale. Ies
douleurs se maintiennent aprés Papparition du sang.

Cas 88. Carolinc K...a, 29 ans, deuxiéme grossesse


23 juin 1895 : premiérc position du cránc. Indispositions á intcrvalles
irrégulicrs (six semaines ct davantage) á partir de vingt ct un ans. Des
douleurs moindres, lombaircs, préccdcnt Pindisposition ct ccssent avee .
Papparition des regles. Contractions depuis six heures. Pygalgic ct douleurs
sur la symphysc; pas de douleurs abdominales ct lombaircs. Col large
commc la paume d*unc main. Ncz : tumcsccnccs moindres des cornets
inféricurs. Pronostic, la cocalnisation sera sans cíTct.
7 h 50 : cocalnisation du ncz 20 %, totale, des deux cótés, répétéc une
fois.
Contractions coup sur coup jusqu'á 10 h 30. Pas de modifications des
douleurs.

Cas 89. Alvine K...c, servante, 35 ans, primipare


14 novembre 1895, 19 h 45 : dans sa jcuncsse, vers ncuf ans, la paticntc
a souvcnt souffert de migraines avee malaiscs ct vomissements et dut de
nombreuses fois etre rcnvoyéc de Picóle á la raaison. L’assistance médicalc
resta sans cfTet. Les migraines ccssercnt lorsqu’á dix-scpt ans, les regles
apparurent. Quclqucs jours avant cclles-ci, surgissent d’habitude des dou- J
Icurs au bas-ventre qui disparaissent immediatement au debut du saigne-
ment. Les regles, qui se produisent tous les vingt-sept jours, durent de six á
sept jours, et apparaissent pour la derniére fois le 15 février. Nez normal,
pas de tumcscences notables, pas de sensibilité. Contractions depuis hier
soir. Maintcnant toutes les deux minutes; douleurs uniquement sur la '
symphysc.

Cas 90. Clara K...I, couturiére, 17 ans, primipare


2 novembre 1895 : indispositions régulicrcs. Un peu de tiraillement dans \
le dos, qui nc persiste pas aprés le debut du saignement. Regles depuis Page 1
de douzc ans. Derniéres regles finjanvier. Contractions avee interruption í
depuis la nuit d’avant-hicr. Col large, commc la paume d*une main. Bassin
normal. Nez : cornct inférieur droit enflé, cyanosé, tres sensible au contact i
_______ -
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

ilr l.i sonde. Le (ubereulum droit n'cst pas atteint á cause d’unc cxcrois-
irtiwe cartilagincusc au niveau du septum. Le cornet inféricur gauche non
icnsible. peu cnflé. Le tubcrculum septi gauche assez sensible.
10 h 40 : les contractions recommcnccnt et surviennent toutes Ies trois
mi quatre minutes. Douleurs dans le dos, dcsccndant au dcrricrc; au ventre
j*a\ de douleurs. Pronostic : la cocalnisation sera négative puisque les véri-
liibles douleurs de contraction ne sont pas présentes.
11 h 06 : cocalnisation des deux ncz, répéléc á 11 h 14.
Cxmtractions : 11 h 15, 18, 22, 25, 27, 31, etc.
Douleurs lombaircs inchangécs, tentativo interrompue.
12 h 14 : naissance de l’enfant.

Cas 91. Minna K...r, 25 ans, deuxiéme grossesse


22 novembre 1895 : premieres reglesá l’áge de trcizc ans, réguliercs, tous les
vingt-huit jours, auparavant douleurs abdominales qui ccssaient avee le debut
du saignement, maintcnant totalement sans douleurs. lre naissance, 1888.
13 h : contractions depuis 10 h du matin, col large comme une picce de
Irois marks.
Contractions avee douleurs uniquement sur la symphysc; dos libre. Ncz
plus sensible au contad de la sonde á droite qu’á gauche; en général pas
iris sensible. Cornet inférieur gauche cnflé. Cornet inférieur droit non cnflé.
Cyanose á son début.

Cas 92. Mn,e de 32 ans, primipare


6 novembre 1895, 9 h 30 : depuis le début de la grossesse, vomissements
qui se sont sans ccssc accrus. Depuis quatre semaines tout est presque
rejeté. Bassin étroit. Myome utérin a droite. La tete est ccpendant entrée
dans le bassin. Petit col large comme la paume d’une main. Liquide amnio-
tique écoulé depuis trois jours. Ncphrite. Les regles depuis l’ágc de quinze
ans ont toujours été réguliéres avee des douleurs devant sur la symphyse,
comme maintenant pendant Ies contractions; jamais de douleurs lombaircs.
Avee le début du saignement les douleurs ont toujours disparu. Dcrnicrcs
régles 17 janvier. Contractions depuis deux jours, violentes depuis la nuit
derniére; maintenant toutes les une ou deux minutes. Les douleurs ne sont
localisées que sur la symphyse (douleurs mécaniques). Nez : pas de tumes-
ccnces frappantcs. Les cornets ne sont pas sensibles á la sonde. Naissance
terminéc avee des fórceps. Plus tard éclampsic.

103
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 93. Anna K...h. 22 ans, vcndcusc, primiparc


13 novcmbrc 1895y 10 h 15 : premieres mcns'.ruations á scize ans. A cclte
époquc-lá, fortcmcnt anemique (tres pálc, tres fatiguéc, mauvais appétit,
battements de cocuren montan! les cscaliers; parcontrepasdc constipa (ion
tenace). Regles réguliércs, toutes les quatre semaines. Avant qu*á scizc ans
Ies regles n'apparaisscnt. la palíente a souffert de violentes doulcurs abdo­
minales qui furent traitces á la polycliniquc de l’Univcrsité, par du fcr. I es '
doulcurs disparurent avee le début des regles. Ccllcsci furent pendant j
environ un an sans doulcurs; puis ii y cut de temps en tcnips des doulcurs'
lombaires qui irradiaicnt dans le cóté gauche du ventre ct diminuaicnt apres •
le debut du saignement. Dcrnicres regles : 4 fcvricr. Maintcnant fin de la ;
période de rouverture du col. Pochc encoré intacte. Contractions toutes
les deux á trois minutes. Les doulcurs presentes depuis hier soir, 21 h 30,
ont debute dans le dos, se sont etendues dans le cótc gauche du ventre
(cxactcmcnt commc pendant les regles). Nez ; á droitc, le cornct inféricur
pointc commc une tumcur en forme de baile, legcrcmcnt cyanosé. A gauche
pas de tumcsccncc. Sensibilitc négative au contact de la sonde des deux

' ' ..............................................................................................


cótés.

Les deux demiers cas evoques de dysménorrhéc mécanique se


distinguen! particuliérement en ce que la doulcur lors de la panuri-
tion se situé cxactcmcnt aux mémes endroits du corps que la doulcur
de menstruation nórmale. Dans le premier cas exelusivement sur
la symphysc, dans le deuxiéme cas au dos ct dans le cote gauche du
ventre. Cette doulcur disparaít d’habitudc peu apres le debut du
saignement. Ici c'cst avant que ne s’achévc la période de dilatation
qu’clle disparaít, ce qui cst tres difieren! de la « vcritablc doulcur
de contraction » qui dure jusqu'á la fin.
La rcsscmblance entre la douleur menstruellc ct la doulcur de
parturition cst trop frappante pour étre méconnuc.

Cas 94. Anna Sch...r, 23 ans, sonante, primiparc


23 juin 1895 : indispositions depuis l’ágc de dix-sept ans, trois semaines,
duréc six jours, tres ahondantes. Deux jours avant l'indisposition apparait
une douleur dans le cote droit du ventre qui disparait immcdiatcmcnt apres
le debut du saignement. Pendant la grossesse, evanouissements nombreux
ct enorme adéme aux jambes. Contractions préliminaires depuis quator/e
jours. Doulcurs uniquement sur la symphysc. Col commc deux travers de

104
tT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

doigt. Prcmiérc position du cránc. Contractions rcgulicrcs depuis queiques


heures, pas de doulcurs abdominales ct lombaires.

Cas 95. Anna H...h, 27 ans, primiparc


22 juin 1895 : dcrnicres regles, 17 octobrc. Contractions depuis la nuit
(krnicrc, minuit. Pas de doulcurs abdominales ct lombaires, uniquement une
pression sur la symphysc. Indispositions réguliércs, toutes Ies quatre
vana ines; queiques heures avant le saignement apparait une doulcur abdo-
mínale, convulsivc, qui disparait avee le debut de celui-ci.

Cas 96. Joséphinc S...a, 25 ans, señante, quatriéme grossesse


24 juillel ¡895 : réglée á quatorzc ans, regles pendant trois jours, ahon­
dantes. Un jour avant, doulcurs abdominales partant de la región du
nombril ct irradian! dans les hypogastrcs (« commc pendant une naissancc »).
Les doulcurs disparaissent avee le début du saignement. Demiéres regles,
lin septembre 1894. N'a ccttc fois-ciaucunc doulcur, scntdix minutes avant
la mise bas une pousséc vers le bas, cst vite alitéc ct avant que la sage-
Icmmc ne puisse se désinfccter, Tenían! crie sous la couvcrturc. Lors des
accouchements précédents, ¡1 semble qu’cllc ait cu toute une nuil« de faiblcs
doulcurs, cxactcmcnt commc pendant Tindisposltion ».
Ajoutons encore un cas de dysménorrhéc mécanique, sans les doulcurs
de contraction typiqucs. Mais les doulcurs dysménorrhéiques n’apparais-
sent ici qu’á la fin des regles.

Cas 97. Llisabeth G...e, 20 ans, primiparc


2 juillct 1895 : premiére position du cránc. Bassin normal. Regles depuis
l’áge de douze ans, toujours tres irréguliéres, intcrvalle environ de deux á
trois mois, une fois méme de un an ct demi. L'indisposition dure deux jours;
dans la demiére moitié du deuxiéme jour apparaissent des doulcurs de
plusicurs heures dans la región de la symphysc, done précisément lá oü les
douleurs mécaniqucs de la naissancc sont localisécs. Col commc une picce
de cinq marks. Poche intactc. Contractions toutes les deux á trois minutes.
Pas de doulcurs abdominales et lombaires, que des doulcurs sur la symphysc.
Indication de la patiente trés precise. Nez : tumcscenccs moyennes. Pro-
nostic : la cocainisation ne provoquera pas de modification.
6 h 08 : cocainisation 20 %.
6 h 09, 11, 13, 15, etc. : pas de modifications. Contractions de longuc
duréc ct douloureuses.
6h 23 : idem. Nouvcllc cocainisation.

105
RELATIONS ENTRE LE NEZ
6 h 30 : une contraction suit l'autrc, tres doulourcuscs.
7 h 30 : ídem. Perccmcnt de la pochc.
8 h 20 : naissancc.
Pronostic done veri fie.

Les cas de dysménorrhcc mccaniquc que nous venons d’cxposer


se caractcriscnt pendant la naissancc par l'abscncc de doulcurs de
contraction typiquc.
Nous avons admis comme caracteristique de la doulcur de contrac­
tion typiquc, le fait qu elle part du dos ct irradie dans les hypo-
gastres. Si une tellc doulcur peut ctrc interprctée rcgulicrcmcnt comme
une véritable doulcur de contraction, il scrait cepcndant errone de
considcrcr, sans cxccption, toute doulcur localiscc dans le dos ct se
renfor^ant lors des contractions, comme une doulcur de contraction
typiquc. Dans certaines conditions particuliércs, comme la constitu-
tion anatomique du bassin de la mere ou la position de l’cnfant,
des doulcurs abdominales ct lombaires peuvent aussi surgir á chaqué
contraction, doulcurs qui présupposcnt un tout autre mccanisnic
de formation. Ccci sera illustré au micux par les deux observations
suivantes.

Cas 98. Mrae Martha P...r, 24 ans, troisieme grossesse


11 juillet 1895, le soir : indispositions assez repulieres, sans doulcurs, á
partir de quatorzc ans, de durcc hebdomadaire, ahondantes; dcmicrcs
regles 1er novembre, deja peu ahondantes. Contractions depuis quatre
jours. Doulcurs dans le dos. Col d’une largeur de deux travers de doigt.
Tete mobilc. Pochc intactc. Les deux premiers accoucheincnts se sont derou-
lés avee tres peu de doulcurs. Ncz : tubcrculum ct comct inféricur droit
en fies, á gauche normal.
22 h 15 ; depuis deux heures, forte contraction, toutes les deux minutes.
Pendant que la paticntc est allongéc, elle cst parfaitcmcnt calme, ct répond,
quand on rinterroge, qu'cllc soulTre d’unc doulcur pressante dans tout
('abdomen et d’unc doulcur plus faible « en bas dans le dos », qui se ren-
forcc avee la contraction. Lorsque la paticntc se leve, la doulcur lombairc
devient plus forte ct la doulcur abdominale se transforme en une poussee
presque insupportablc vers le bas. La tete cst au-dessus du bassin ct lorsque
la patiente cst debout, elle se place dans l’cntréc du bassin, ce qui entrame
visiblcmcnt des doulcurs d'origine mccaniquc. Ces doulcurs ne peuvent
étre atténuées par la cocainisation nasale. Ici, c’cst l’accroissemcnt constant

106
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

el imporlant des doulcurs, par la modifícation de la position du corps


(couché. debout), qui indique la naturc ct 1’originc des doulcurs.
F.ssai : 22 h 18. La paticntc qui était allongéc jusqu'á present ct nc s’était
aucuncmcnt plaintc, se léve.
Contractions : 22 h 19, 21, 23, 25, 27. Les doulcurs lombaires se sont
lout de suite beaucoup rcnforcccs. Fortes poussécs vers le bas.
22 h 29 : cocainisation nasale ahondante (20 %). Contractions toutes les
deux minutes. Pas de modifícation.
22 h 55 : deuxieme cocainisation. Contractions avee les memes intcrvallcs.
Pas de changement jusqu’á 23 h 20. La paticntc s’allongc.
23 h 20 : la doulcur lombairc disparait sur-lc-champ. II nc reste des dou-
leurs que sur la symphysc.
Contractions : 23 h 22, 23, 25, 28, 31, 35. Pas de doulcurs abdominales
ct lombaires.
23 h 36 : la patientc se léve á nouveau. Sur-lc-champ, douleurs lombaires
ct violentes poussécs vers le bas. Contractions toutes les deux á trois minutes.
Idem jusqu’á minuit, oü la paticntc n’a de nouveau plus de doulcurs dans
le dos, pendant qu’cllc accouchc. Interruption de l’observation.

Si dans le cas qui vicnt d’ctre evoqué ct oü manquaient les doulcurs


d*indisposition, des pseudo-doulcurs de contraction peuvent ctrc
provoquées par la position de l’cnfant dans le ventre de la mere,
normalcment constituée, l'cxcmple suivant (dysménorrhéc méca-
nique) va nous apprcndrc commcnt une constitution anormale du
bassin de la mere peut engendrer, lors de la naissance, des doulcurs
extraordinaircment analogues aux véritables doulcurs de contraction.

Cas 99. Maric K...h, 22 aas, ourriére, deuxieme enfant


15 juillet 1895 : indispositions rcguliércs. Huit jours avant Ies regles le
ventre cst enflé, des douleurs s’y produisent, qui disparaissent avee le debut
du saignement. Cclui-ci dure huit jours, trés abondant. La patientc cst
régléc depuis l’ágc de quince ans. Les regles se sont toujours déroulées sans
symptómc, jusqu'cn novembre 1892, lorsque la paticntc subit un avortcmcnt
au sixiéme mois. C'est á partir de ce momcnt-lá que datent les doulcurs ct
l’augmcntation de volunte du ventre prémenstrucl. Demiéres réglcs,
10 octobrc. Le jour de la conception cst determiné précisément le 17 octobrc.
20 h 50 : contractions depuis ce matin, toutes les deux minutes mainte-
nant. Les doulcurs sont localisces dans le dos ct á la symphysc. Pochc
intactc. Col largc comme une piéce de cinq marks. Tete dans l’cntréc du
bassin. Petite ct grande fontanellc á la mente hauteur. Suture transversale,
RHLATIONS ENTRE LE NEZ

prcmicrc position du cránc. Bassin ctroit. Ncz : á gauche, cnflcmcnt ir.oin-


dre, á droilc néant. La paticntc ne se plaint pas malgrc les contractions
régulíércs, mais n'est pas tout á fait insensible á la doulcur. puisqu'cllc
pleurcra beaucoup pcndanl la cocainisation qui va sui\Te.
21 h : malgrc un pronostic réservé, cocainisation á 20 %. Le ncz cst
sensible. 1.a patiente hurle. Contractions : 21 h 03, 04, 05, 07, 09, 11. Pas
de changcmcnt.
21 h 12 : deuxieme cocainisation á 20 %. Nez encoré un peu sensible.
Contractions jusqu a 21 h 20, tout aussi douloureuses. Puis examen de la
parturiente par le praticicn; á ccttc occasion, la pochc se rompt. Les contrac­
tions deviennent plus douloureuses. La patiente pousse : veis 21 h 45,
naissancc.
Meme si les dimensions du bassin ne suíTiscnt pas á expliquer ici la prc-
scncc de la doulcur lombaire, par ailleurs peu intense, une depression
profonde provenant du promontoirc ct localisce dans la partic gauche du
cránc de l’cnfant prouve que des factcurs mccaniqucs de forte intcnsitc
furent responsables des doulcurs dans la région lombaire.

La prochaine observation ne montrera pas aussi claircment que


dans Ies deux cas préccdents l'apparition de la doulcur lombaire se
renfor^ant avee Ies contractions et s’avérant rcfractairc á la cocaíni-
sation. Ncanmoins, ce cas de naissancc conticnt indubitablcment des
factcurs anormaux.

Cas 100. Mrac Joltanna K...I, 25 ans, primiparc


Indispositions réguliércs, un peu précoccs, toujours sans doulcurs, á
partir de trcizc ans. Demiéres regles 14 octobre. 24 juillct, 10 h : contractions
avee seulement un intcrvalle de quclqucs minutes, ininterrompues depuis
trois jours. La paticntc cst complctcmcnt cpuiséc. Le col n’est large que
commc une piéce de un mark, ct ne s elargit pas du tout lors de I’obscrva-
tion, qui dure quatre heures. Boche rompuc. Tete dans 1’cntrée du bassin.
Nez : comct inferieur droit ct tubcrculuni septi cyanosés, enfles; á gauche,
pas d’altération. Malgré une cocainisation répetée et ahondante, un effet
drastique sur la doulcur lombaire ne peut étre constaté, mais la paticntc
pense que la « doulcur a glissé plus bas ». Cependant la doulcur n’est pas
cxclusiveincnt localisce dans la región du coccyx.

L’obser\ation suivantc montre qu'il existe encoré, lors de la nais­


sancc, d’autrcs doulcurs atypiques, d origine mecanique, qui ne
peuvent ctrc influencécs en intenenant sur le nez.
108
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Cas 101. Mane K...S, 21 ans, servante, primiparc


Lors de rindisposition qui est rcguliérc, mcnsuclle. et cela depuis son
apparition á Fágc de quinzc ans, elle n’a jamais de doulcurs lombaircs, mais
par contrc des doulcurs au ventre, principalement localisécs autour du
nombril. Ces doulcurs abdominales apparaissent égalcment lors de la
naissancc, mais rcnforcces ct, de fait, la douleur debute dans la ligne médianc
deux travers de doigt sous le nombril. irradie latéralement et ne cesse ni
avee les contractions, ni entre cclles-ci. La pression digitale est doulourcusc
sur la ligne médianc mais pas sur les autres parties du ventre. Contractions
toutes les deux minutes, depuis la nuil; accompagnccs seulement de la
doulcur abdominale décritc (pas de douleurs lombaircs, en effet), tout comme
lors des regles. Pochc intactc. Col large d’un thaler, prcmicre position du
cránc.
12 h 21 : prcmicre cocainisation 20 %.
12 h 36 : deuxieme cocainisation 20 %.
12 h 47 : troisiéme cocainisation 20 %.
Sans effet sur la douleur jusqu'á 13 h 20, oü Fobservation est interrompue.
La localisation atypiquc, la pcrsistance de la doulcur qui ne cesse pas lors des
intervalles de contraction, la dolorositc des parties du ventre susdites,
permettent en toute sécuritc de distinguer cettc doulcur des doulcurs de
contraction normales.

Mis á part les douleurs d'origine mécaniquc lors de la naissance,


il y a encoré dans ccrtains cas des douleurs d’une autre sorte, dont
le mécanisme cst sans lien avee le ncz. Dans cctte catégorie, je range
les prétendus « rhumatismes de Futérus », qui sont vraisemblable-
ment une affcction musculaire de Futérus, et les douleurs bystériques
qui proviennent de la psyché ct qui sont « convertics » dans l’orga-
nisme. J’eus Foccasion cctte année, en mai, d'avoir un cas de la
premiére catégorie, que je ne pus malheureusement pas noter pré-
cisémcnt : cas d’une parturiente se plaignant sans cesse depuis deux
jours — done également en dehors des contractions — de violentes
douleurs, et dont tout Futérus était anormalcment sensible á la
pression. La patiente émettait les plus ameres plaintcs des que Fon
touchait á un endroit quelconque de son ventre. La cocainisation
fut sans aucun elTel.
Je puis rapporter le modéle suivant de douleurs hystériques, lors
d’une naissancc.

109
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cas 102. Nlargareth W...C, 32 ans, cou tu riere, primiparc


2 juin 1895, 9 h 06 : indispositions toujoars sans douleurs, tous les quii
jours, « aqucux », durant trois-quatre jours : n’apparurcnt qu*á vingt-
deux ans. A soufTert ccs demicres annecs d’importants maux de tete, ccs
demiers jours ininterrompus. Pendant la grossesse, a pendant six mois
« tout rendu»; ne pouvait pas« manger une miette». II est ccpendant frap-
pant de rcmarquer qu’clle n’cst pas particulicrcmcnt maigre. Malgré cela,
elle a des douleurs depuis quclqucs mois,« á chaqué pas » dans le dos ct le
ventre, etc. Maintcnant le col est large, commc une piccc de trois marks.
La poche s’cst rompuc hicr matin. La paticntc geint sans arret ct se plaint
de tres violentes douleurs abdominales. Contractions toutes les deux á
quatre minutes.
9 h 17 : cocaínisation 20 %.
9 h 52 : pas de modificaron (entre-temps examen du praticicn). Puis
répétition de la cocaínisation rendue tres difficilc par les vociférations
inccssantes de la paticntc. « Les douleurs ne font, aprés cela, qu’augmentcr
encore. » La paticntc demande de la morphinc, mais se calme dejá en
voyant 1’aiguille avee laqucllccllc va ctrc piquée, puis tombe dans un ctat
de somnolcncc.

Dans ce qui précedc j'ai presente le matériel cliniquc sur lequel


je construís mon hypothcsc que le processus de la naissancc est bio-
logiqucmcnt parlant une grande menstruation. J’ai décrit tous les
cas que j'ai cu Toccasion d’obscrvcr dans la cliniquc gynécologique
de PUniversité de Berlin, ct done pas seulement ccux qui se sont
reveles favorables á la cocaínisation.
Je recapitule :
1. Dans vingt-sept cas, la cocaínisation fut positive, c’est-á-dire
que la « véritable doulcur ce contraction » a éte supprimée par la
cocaínisation des localisations genitales du nez, ou du moins réduite
au mínimum.
Ccs cas peuvent etre classés en deux catégorics :
a) ccux oü la menstruation habitucllc avait les signes de la dysmc-
norrhéc nasale (douleurs persistent apres le début du saignement);
b) ccux oü la menstruation habitucllc s’cst á peu pres ou totalcmcnt
déroulée sans douleurs, et oü ce n'cst done que la somme des altéra-
tions nasales menstrucllcs emmagasinces pendant la grossesse qui
permettait d'attcindrc le seuil á partir duquel naissait la doulcur.
2. Dans trcntc-trois cas, le symptóme de la « véritable doulcur de

110
ET LES ORGANES GÉNITAUX DF IJV FEMME

contraction », n’était pas présent. Ces cas sont exclusivement ceux


des femmes qui Iors de la menstruation ne présentaient aucun signe
de dvsménorrhéc nasale fia dysménorrhéc mccaniquc étant, dans
notre étudc, sans intérét).
D'aprés notre théoric, il ne devait pas y avoir, dans un seul de ces
cas, une dysménorrhéc nasale avérée sans « véritable doulcur de
contraction ». La cocaínisation du nez n’a d’influcnce que sur les
véritablcs « douleurs de contraction », et n en a aucunc sur les autres
douleurs de la naissancc.
La véritable douleur de contraction se révéle done conime étant
une somme de douleurs nasales dysménorrhéiques. Elle peut ctrc
supprimcc par la cocaínisation des mémes localisations du nez. Elle
est le Schiboleth qui permet de rcconnaitrc le proccssus de la naissancc
córame n’étant qu'une menstruation transformée. Nous avons fait
deja allusion aux altérations du nez par lesquclles le processus de
la naissancc debute : l’apparition de tumcsccnces aux localisations
genitales, raccroissement de la sensibilité á l'attouchement de ces
mémes localisations, la tendance au saignement au contad de la
sonde ct — last but not leost — l'apparition d'unc cyanosc á ccs
endroits. Toutes ces altérations sont semblablcs á celles qui apparais-
sent lors des regles. Quand ellcs apparaissent, on peut ctre sur qu’on
a alíairc á un proccssus de menstruation.
Mais si la naissance est effectivcmcnt traduite par un processus
de menstruation, on pourra s’attcndre á ce que le début des contrac-
lions (car c’est celui-ci et non pas la mise bas ellc-méme qui cor-
respond au début de la menstruation) soit séparé du début du demier
saignement menstruel, des demiéres regles, comme on dit habitucl-
lement, par un intervalle de x jours, qui sera-un múltiple cnticr de
Tintervallc de menstruation.
En d’autres termes, si rintcrvallc de menstruation est de vingt-
huit jours, la duréc de la grossesse (calculéc á partir de la date des
dcrnicrcs regles) devra étre de n X 28. n étant un nombre entier
normalcmcnt égal a dix. La duréc habitucllc de la grossesse scrait
done de deux cent quatre-vingts jours. Ce cas est en eflet fréquent.
Mais les cxccptions sont ccpcndant si nombreuses ct si importantes
que les chcrcheurs, jusqu’á aujourd’hui, n'ont pas vu dans l'échéancc
de la naissancc une échéance mcnstrucllc.
Je montrerai plus tard, dans cct ouvrage, d’oü proviennent ces
111
RELATIONS ENTRE LE NEZ

cxceptions dans la duréc de la grossesse. Et busque nous connaitrons


Icur loi, personne nc pourra plus nicr la naturc mcnstrucllc du proccs-
sus de la naissancc.
De meme qu'il y a une échéancc nórmale des naissanccs, il y a
une échéancc nórmale des avortcmcnts et des naissanccs prématurées
oii le fcctus cst done expulsé apres un intcrvallc múltiple de vingt-
huit jours, apres les derniéres regles. Pour illustrer cettc proposition
je rapporterai les observations suivantcs :

Cas 103
D’abord le cas de M,ac qui avorta le 24 septembre 1892 et le 2 juil-

nnff*WMHirwir.-
let 1893. La premiére cchéance tombe justement sur le quatrieme intervalle
de vingt-huit jours apres la naissancc nórmale de sa plus jeunc filie (néc le
4 juin 1892). Le deuxieme avortcmcnt est presque séparé de quatorzc inter-
vallcs de regles de l’échéance de la naissancc précédcnte, 4 juin 1892-2 juil-
lct 1893 = 393 jours, ou 14 X 28 -f 1!

Cas 104
Le cas de l'inOrmiere E.P. cnsuitc, qui, le 20 septembre 1S95, attcndit en
vain son indisposition, paree qu’ellc était enccintc. En octobrc (échéancc
inconnue), elle avorta apres des douchcs vaginales chaudcs. Sur ce, elle fut
de nouveau enccintc et prétendit avoir avorté spontanément le 13 déccmbrc.
Du 20 septembre au 13 déccmbrc, quatre-vingt-quatre, ou plus justement
3 x 28 jours se soni ccoulcs. L’intervallc de menstrual ion chez E.P. fut
toujours de vingt-huit jours.
leí, le moment de la menstruation n’a done pas été déplacé d’un seul
jour par deux grossesses successivcs.

Cas 105
Comme troisicnic cas, je dispose de l’histoire de Mmc le doctcur M...I.
Ccllc-ci eut, il y a vingt-trois ans, un enfant qui périt, apres trois semaines,
d’unc syphilis congénitalc. Six ans apres, elle avorta au troisieme mois.
Elle cst maintenant rcmariec depuis six mois. et elle se trouve de nouveau
enccintc. Ses derniéres regles datcnt du 14 déccmbrc. L’intcrvallc est tou­
jours, «á I hcurc pres », de vingt-huit jours. Je nc teñáis pas pour vraisem-
blable. d’aprés les antécédcnts, que la patiente pftt porter Penfant jusqu'au

112
ET LES ORGANES GÉNITAUX DF. LA FEMME

bout, Cl je la prépaiai á la possibilitc d*un nouvcl avortcmení. au íroisieme


mois. Comme jour supputé de ravortement, j*indiquai le 7 mars
O X 28 jours, á partir du 14 déccmbrc). Et, de fait, c’est dans la nuit du
(> au 7 mars que ravortement cut licu. Cette date était prccisément cellc á
laqucllc, il y a vingt-trois ans, la patiente mit au monde pour la prendere
fois un enfant syphilitiquc. Pendant ces vingt-trois ans, huit mille quatre
cents jours préeisément s etaicnt ccoulés, soit trois cents periodos de vingt-
huit jours. Facía loquunlur.

Les gynécologucs savent d'ailleurs bien que le danger de 1*« avor-


tement elassique » cst le plus eleve pendant les jours de menstruation.
C’cst pourquoi ils conscillcnt justement aux paticntcs de garder le lit
pendant ce temps.

Cas 106. J...r


Que le moment d’un avortement coincide avec cclui des regles, cela
semble égalcmcnt vrai pour Ies grossesses extra-utérines (avortement
interne). J’ai, du moins, vu rcccmmcnt (18 déccmbrc 1895), dans le cas
d’unc grossesse tubaire, la pochc du fcctus édater avec le début du saigne-
ment mcnstrucl. La femme, Mmc J..., s’était manée début octobrc et était
visiblcmcnt tombéc enccintc tout de suite; néanmoins, elle eut encorc deux
fois, dans la troisiéme semaine d’octobrc et le 20 novembre, des regles peu
ahondantes. Le 18 déccmbrc, en ayant ses regles, elle fit un avortement
tubaire.
L’intcmiption prématuréc de la grossesse cst done, elle aussi, liée « nor-
malcmcnt» — si Pon peut diré — aux échéanccs et au processus de la mens­
truation.

Apres tout ce que nous savons maintenant de la nais sanee, nous


pouvons diré quelle se déroulc sur le modéle de la menstruation.
Comme elle, elle est liée á un temps determiné, qui correspond norma-
Iornent á un múltiple entier d'intervalles de regles; comme elle, elle
donne des signes menstruels dans le nez; comme elle, elle présente,
dans certaines conditions, les symptómes de la dysménorrhéc nasale1
(vraie douleur de contraetion); comme elle enfin, elle s'achéve par
une plus forte expulsión de muqueuses proliferantes de l'utérus suixie
d'un écoulcment sanguin et d'une pitase de desquamation.

1. F.t aussi, évcntucllcmcnt, les signes de la dysménorrhéc mécaniquc — la


douleur irradiant sur la symphysc.
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Mais la naissancc a encorc, avcc la mcnstruation, un autrc point


commun ¡mportant.
On observe souvcnt, á la suite d'un queleonque troublc, que le
saignement menstruel n’apparaít pas le jour attendu. II y a alors sou­
vcnt une congestión menstruclle dans le nez, qui ne trouve pas son
issuc naturclle dans le saignement uterin. Cette congestión nasale
se trahit alors par l’apparition d'un ou plusicurs symptómcs du
complexe de la névrose nasale reflexe *, syndromc constitué par des
troubles dont le lieu d’origine se trouve dans le nez. Quelqucs exemplcs
éclaircront bien cela.

Cas 107. Mlle Elsa H...k2


attcnd ses regles le 2 septembre 1894. Elles n’arrivcnt que trois jours plus
tard. Mais le 2 septembre surgissent, á Farticulation scapulo-humcralc ct
dans le crcux sous-claviculairc droit, des doulcurs qui persistent apres le
commenccmcnt des régles et sont encorc presentes le 1er octobrc oü, á la
place des regles, apparait un scotome scintillant. Le 10 octobrc lorsque je
vis la maladc, les regles n’étaicnt toujours pas apparucs tandis que se niain-
tcnaicnt Ies doulcurs au bras ct á la jointurc. Une cocaínisation isolee des
corncts inférieurs droits fortement enflcs fít cesscr ces doulcurs en cinq
minutes et une cautérisation au TCA entrama un suoccs durable. Ces dou­
lcurs de substitution dans la poitrine et le bras sont done apparucs le jour
oü les regles devaicnt arriver; clics dépendaient aussi du nez commc la
cocaínisation et la cautérisation réussies le prouvérent.

Cas 108. Baronne Claire von H...r


qui était atteintc d’unc maladic de Basedow, ct qui approchait justement
de la ménopause, fut le 21 septembre 1894 rcglcc normalement, et commc
toujours sans doulcurs. Vingt-huit jours apres, le 19 octobrc, elle attcnd a
nouveau ses regles mais á leur place, elle a de violentes doulcurs lombaires,
des doulcurs a la cuisse gauche et un léger écoulcmcnt sanguinolcnt dans la
fosse nasale gauche, cnsemble de phénoménes qui ne disparait qu'avcc
Farrivee d’un faible saignement utérin, le 21 octobrc. Le 16 ct 17 novembre,
les regles sont de nouveau attendues en vain, ct á leur place se produisent des
doulcurs au bras gauche suivies le Icndcmain d’un saignement du nez gau- 1

1 Cf. Fliess, La Névrose nasale reflexe, exposé au Xe Congres de médccinc


interne, i Wiesbaden, 1894.
2. Meme paticntc que dans le cas 25.

114
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

che. Ce n’csl que le 18 novembre au soir que vint la menstruation régulicrc :


.ivee elle, toute trace de doulcurs au bras disparut. Les regles ne durérent
que trois jours, au lieu de quatre ou cinq habituéis : clics s’arrctcrcnt done
irop tót. C’est pourquoi, le 24 novembre, elle cut un refroidissement, des
doulcurs entre les deux omoplates, des c¿phalécs ct un accés d’arythmie
cardiaquc, symptómes qui disparurent spontancment apres 24 h.

Un arret prematuro des régles entraine souvent de tels troubles


de substituí ion. A l’appui de ccttc these, je vais encore donner quelques
cxemples.

Cas 109. B...C


Apres la dcrnicre menstruation (debut dccembre 1894), qui ne dura que
deux jours, au lieu de quatre ou cinq, la patiente se sent mal. Elle a des
doulcurs á la tete ct á la nuque, des élancements dans la poitrine et des
doulcurs au bras. Les tuberculum septi sont fortement enflés et la cocalni-
sation y est positive. La cautérisation au TCA du tuberculum septi droit,
le 12 dccembre, fait cesser Ies douleurs dans le cóté droit de la tete, les élan­
cements dans la poitrine et les douleurs au bras; les douleurs dans le cóté
gauche de la tete ne disparaissent qu’avec la cautérisation du tuberculum
septi gauche (15 déccmbrc).

Cas 110. MUc Lili H...n1


A souffert jadis d’aménorrhée, supprimée par traitement nasal. Le
20 novembre 1895, régles. Le 21 novembre, tres forte excitation psychiquc.
Le 22 novembre, le saignement menstruel, qui durait habituellement quatre
jours, disparait. D’oü le 23 novembre, á 18 h, une « crampe » excessivement
violente; d’abord doulcur dans l’hypogastre gauche, puis á l’apophysc
xipholde, dans le quatriéme espace intercostal gauche á la pointe de l'omo-
plate gauche. Apres quarante-cinq minutes, la patiente prend de la morphine
en poudre, ne pouvant plus supporter ces atroces douleurs.
Le 24 novembre, vers 18 h, j’observe de nouveau Tapparition de la méme
« crampe », qui cette fois-ci irradie aussi dans la pointe de l’omoplate droite.
1.a patiente est alors glacée. Les localisations genitales du nez sont enflées
ct tres sensibles au contact de la sonde. La cocaínisation du cornct inférieur
gauche et du tuberculum septi gauche ne font disparaitre que les doulcurs
dans l’omoplate gauche. La cocaínisation des memes localisations genitales
á droite font cesser les douleurs dans l'épaulc droite et dans l’hypogastre 1
1. La patiente figure déjá au cas 36.
115
RELATIONS ENTRE LE NEZ

gauche (cote du nez ct cote de l’hypograste croisés). La palíente se rcchauffc.


Cautérisatíon (au TCA) des locaüsalions genitales dans le nez droit.
Le 25 novembre réapparaisscnt, á 19 h, des doulcurs tres atténuées. 1.a
paticnte peut aiors lire et écrirc. Le 26 novembre, les doulcurs s’acccntuent
(« doulcurs rcactionnelles1 »). Le nez gauche est tres sensible au niveau
des localísations génitalcs. Lcur cocaínisatíon fait disparaítre les doulcurs
á la pointc de 1'omoplatc gauche et á l’appendicc xiphoídc : rémission
immédiate des crampes. Les doulcurs á l'épaulc droite et dans l’hypo-
gastre gauche restent (doulcurs réactionnellcs á partir du nez droit). D'oü
cautérisation des localisations génitalcs dacs le nez gauche. Les jours sul-
vants, réapparition des douleurs dans l’épaule gauche et dans Tappcndice
xiphoide; mais dans l’épaulc droite et dans le ventre, clics ne réapparaissent
pas. Le 1er déccmbrc, tout a disparu. Le 16 déccmbre, les regles suivantes
(un peu prématurées : le vingt-sixiéme jour au lieu du vingt-septiéme jour)
se dcroulent totalement sans troublcs.

Cas 111. Mmc Sylvia L...n


SouíTrait d’unc suppuration des deux cotes du nez (ccllules cthmoldes), de
doulcurs á la tete et au bras, et de dysménorrhées. Ccs troubles sont écartés
par un traitciucul nasal approprlé mais la suppuration n’est pas totalement
guérie. Le 14 novembre 1895 : regles; nc durent que trois jours au lieu de
cinq habitucllcmcnt. Le quatrieme jour, seiatique bilatérale qui ne disparait
qu’aprés une semaine. La cocaínisatíon cíTcctuéc aiors est positive. Puis,
le 12 déccmbrc 1895, regles du 12 au 15, done nc durant que quatre jours.
Le 16, violentes doulcurs á la pointe des deux omoplatcs, élanccmcnt dans
la poitrinc, doulcurs abdominales qui rcsserablcnt á la coliqueet d’une durée
de deux heures. Du fait de ces symptómcs, on procede á un traitcmcnt
électrolyt ique des localisations génitalcs du nczct cela avec un succés durable.
La cocaínisatíon avait déjá auparavant revélé la dépcndance au nez.

A ce registre appartiennent aussi les cas oü, á la place de l’indis-


position attendue á l’échéance nórmale, apparaít une migrainc, ainsi
que les cas oü un saignement menstruel anormalemcnt court se
trouve compense par une migrainc de substitution. Ces deux phéno-
ménes scront dévcloppés amplemcnt á un autre endroit; ¡ndiquons
seulement que dans de tcls cas il est possible de montrer l’cxistcncc
d’une relation avec le nez.
Nous avons vu á partir de ces observations (nous pourrions multi-

1. Cf. Flicss, Nouvelles Contribuíions, p. 10, remarque.


116
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

plicr Ies observations semblables au cas 111 ) qu'un déréglement


de l’écoulemcnt menstruel entraínait des altcrations névraigiqucs
dans le nez, ellcs-mémes déclcnchant et entrctcnant les effets á distance
qui ne se laksent guérir qu’á partir du nez. Mais ce que fait la mens-
truation habituellc, le trouble menstruel de la grossesse y parvient
cgalcment. Nous avons pris connaissance de cinq cas de grossesse
attestant cela. Dans le cas 37, c etait le battement de cccur qui était
engendré dans la grossesse vía le nez et qui était supprimc en inter-
venant sur le nez. Les cas 38 et 41 montrent, eux, comment la gros­
sesse provoque des doulcurs hypogastriques convulsives qui persistent
aprés raccouchement et ne disparaissent qu'aprés la cautérisation
des localisations génitales du nez.
Mme G (cas 40) eut le cinquiéme mois de violents élancements dans
la poitrine et á la pointe de l’omoplate gauche. Symptómes dont la
nature nasale nous est bien connue et qui furent comme coupés par
raccouchement.
Chez Mmt D (cas 43), la suppuration du sphénoíde devint, de par
l accouchement, fétide (comme cela est si souvent provoqué par la
menstruation habituellel); elle eut par ailleuis une aggiavation des
maux de tete et des autres symptómes dépendant de la suppuration,
et il ne resta plus á la fin que ccttc douleur particuliére, déjá connue
de nous, dans les deux épaules et dans les bras, qui cessa rapidement
par la cautérisation du nez.
L'aggravation menstruelle habituelle des troublcs dépendant de
la suppuration des cavités annexes, l’aggravation tout á fait analogue
mais acccntuée aprés la parturition : ce sont la des rcssemblanccs
trop frappantes pour que puisse étre écartée la conclusión d’une
identité des causes dans les deux cas.
Dans les autres cas ci-dessus, dont l’observation est bien ancienne,
je n'ai pas pu établir aprés coup qu’un trouble, lors du processus
menstruel pendant la grossesse, ait éte la cause du surgissement des
phénoménes de substitution d’origine nasale. Mais je tiens cela pour
vraisemblable par analogie, d’autant que, dans le cas 41, les douleurs
dans l’hypogastre gauche débutérent cxactement quatre semaines
avant raccouchement.
Je nc puis clore le chapitre des relations communes de la grossesse,

1. Cf. Endriss, op. cit.

117
Rl I ATIONS ENTRE LE NEZ

de la naissancc, de la menstruation ct du nez sans fairc allusion encoré


á une autre rclation, dont l'importancc pratique n’cst pas ncgligcablc :
le rapport entre le nez et ravortcmcnt.
Nous avons deja vu que l’avortemcnt a habitucllcment licu au
moment de la menstruation. Nous avons par ailleurs appris que, á
partir du nez, on peut non seulement agir sur la duréc, la quantitc
du saignement menstruel et certaincs doulcurs de menstruation,
mais qu'on est aussi capablc de modifier l’intcrvalle de menstruation,
ct, dans certains états d'aménorrhce, de fairc revenir les regles. On
peut en conclure qu'il est presque possiblc, á partir du nez, de provo-
quer un avortcmcnt.
II m'est arrivé deux fois, jadis, aprés un traitcment galvanocaus-
tique du nez (dans les deux cas : localisations genitales du nez) que
se produise un avortement. J'ignoráis alors qu'il y avait grossesse
et je ne soup<;onnais pas d'ailleurs rcxistcncc d’un tcl lien. Cependant,
la coíncidcnce du traitcment nasal et de l’avortemcnt fut si frappante,
dans ces deux cas, queje décidai d’étrc plus attcntif ct de communiqucr
á quclqucs collegucs mes observations. Et c’est seulement plus tard
que je lus dans le traite de Schech 1 : « Une contre-indication absoluc
du traitcment galvanocaustique est la grossesse, car il peut tres facile-
ment provoquer un avortement. »
Toutefois, malgré mes propres expériences malheureuses et la
connaissancc de la remarque de Schcch, j'cus, par la suite, á dcplorer
deux fois encore cet accident. Le premier cas est cclui de Mme H.
(cf. plus haut, cas 103) qui confuí sans le savoir pendant la Iactation,
puis demanda mon assistance pour une recidive de manifestations
éloignccs d'origine nasale (doulcurs aux bras), qui avaicnt été traitées
jadis avee succes. Je procédai, sans songer á une nouvelle grossesse,
á la cautérisation des deux localisations genitales du nez, apres une
cocaínisation réussie : et trois jours plus tard á l'échcance menstruellc
suivante, le 24 septembre 1892 (done 4 X 28 jours apres la naissance
de I’cnfant, le 4 juin 1892), se produisit un avortement de deux
mois « dans les regles » (regelrecht). La femme avait subi autrefois
six couchcs normales sans jamais connaitre un avortcmcnt 1 2. II m’est

1. Schech, \f(¡¡adíes de la cavilé bucea le, de la gorge et du nez, Vicnne 1892.


p. 273.
2. A la suite de cet avortement, elle est tombée maladc ct a cu une retroflexio
fixata. Apres quoi, ¡1 se produisit l’année suivante un nouvel avortement.

118
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

apparu apres coup que ccs doulcurs au bras, que j'avais traitées avec
su cees deux ans auparavant par cautérisation, avaicnt égalemcnt
surgí á la suite d’unc grossesse.
Dans le second cas, il s’agissait d’unc femme au courant de l’afiaire
precedente, oü je n’avais nullemcnt nié ma responsabilité dans l'avor-
tcment. Et je suis malheurcuscraent contraint d’admettrc ici que
l’cxistence de cctte deuxieme grossesse nc m'avait pas été dissimulce
sans dessein.
A la suite de douleurs á la téte, je procédai, á titre d'essai, á une
clectrolysc des localisations genitales enflées. Sur ce, trois jours plus
tard (exactcment trente-cinq jours apres Ies derniéres regles), se
produisit un saignement utérin. Le jour précédent un herpes ctait
apparu á la lévre supérieure, herpes qui précédait d’habitudc, chez
la paticnte, les réglcs. Les phénoménes subjectifs de l’indisposition
— legere migraine, tiraillement dans l’abdomen et dans le dos, malaise
— étaient présents. Ce saignement utérin ne nous conduisit pourtant
pas á l’avortcment : peut-étre parce que l’échéance réguliére de
menstruation était expirée depuis douze jours. L’intervalle menstruel
était, parait-il, chez la patiente, de vingt-sept jours. La grossesse
se poursuivit encore deux mois. Puis la patiente se manipula elle-
méme le nez! Et quatre jours plus tard, précisément lors de la troisiéme
échéancc de menstruation de la grossesse, le saignement utérin com-
men$a, se concluant par l’avortemcnt L
D’aprés ces deux cas, je suis obligé d’admcttre que les électrolyses
ou les cautérisations des localisations génitales du nez menaccnt
d’autant plus la grossesse que les manipulations sont plus proches
des périodes de menstruation de celle-ci.
Sur la relation inverse entre ravortement et le nez, j’ai fait une
communication á l’occasion de la dysménorrhéé nasale (voir cas 35).

A la grossesse succcde normalement la lactation, pendant la durée


de laquclle le saignement utérin menstruel ne se produit pas non plus.
II est des l'abord vraiscmblable, pendant cette période, que scul le
saignement utérin cessc, et non le proccssus menstruel; mais ce 1

1. Pour des raisons aisément compréhcnsibles, je nc communiquerai pas ici


les dates.

119
RELATIONS ENTRE LE NEZ

dernicr se manifesté aussi dans le nez commc c'est le cas pendant


la grossesse. Malheurcuscmcnt, je nc disposc jusqu’á present sur
la lactation que d’unc observation directe. Cependant je possede
aussi rhistoire d’un cas prouvant que des symptornes peuvent appa-
raitre pendant rallaitement, en relation évidente avee le nez.

Cas 112. M®c Emmy St...c, 25 ans, fcnime d’ouvricr


11 y a un an, a terminé sa prerniére grossesse et essayé de nourrir son
enfant. Aprés Ies premiers essais, clancements dans le deuxieme cspace
intercostal droit, qui se dcvclopper.t peu á peu en douleurs ncvralgiques et
s’accompagncnt de douleurs á la pointc de l’omoplatc droite. Les douleurs
ccssent chaqué fois qu’clle eloigne l’enfant et reviennent chaqué fois qu'clle
rccommcnce á do.nncr le scin. Elle se voit contraintc d’abandonncr rallai­
tement aprés déme mois d’efforts repétés et toujours plus vains; á partir
de ce momeot-Iá les douleurs disparaissent totalemcnt. Cependant, aprés un
an (début septembre 1894), Ies mémes douleurs reviennent sans cause appa-
rentc. Mais 1’intervalle de menstruation cst brutalement raccourci (vingt et
quatorze jours au licu de vingt-six normalemcnt), et c’est alors que les
« douleurs de substitution » apparurent. Si nous n’avions pas déjá su que
les douleurs de substitution peuvent étre éliminées á partir du nez, la cocaí-
nisation positivo (sur les localisations génitales á droite qui étaicnt enflées
commc une vessie), cocainisation complétéc par une cautérisation réussie,
nous l’aurait appris.
La malade avait des restes adénoiciqucs dans l’cspace rhinopharyngé et de
la suppuration nasalc. A l’cpoque déla pulirtecommencérent de nómbreme
saignements de nez qui ne ccssérent qu’avec la grossesse, immédiatement
aprés le mariage. Les régles étaient réguliéres, durée de huit jours, trés
ahondantes et liées á l’apparition de dysménorrhée nasalc. Par aillcurs la
paticntc cut le troisiéme mois de la grossesse des accés de douleurs épigas-
triques qui persistérent aprés celle-c¡, et qui apparaissent encore réguliére-
ment maintenant á l’époquc de la menstruation. La localisation de la douleur
d’cstomac1 (tiers antérieur du cornct moyen gauche) était fortcment
hypcrtrophiéc. La cocainisation lors de l acees de la douleur d’estomac
s’avéra positive. Aprés l’extirpation qui suivit Iadite cocainisation, les dou­
leurs d’estomac ne réapparurent pas lors des régles suivantcs. La paticntc se
refusa malheureusement á toute observation ultérieurc. 1

1. Cf. Dysménorrhée et Douleur d'cstomac, op. cit., p. 3.

120
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Ccttc paticntc a fourni une indication rcmarquable; pendant


toute sa grossesse et, de fait, á partir du premier mois, elle a eu pen­
dant le coít des douleurs abdominales « commc pendant les regles ».
Plus tard, cellcs-ci n’ont plus resurgí. La rcsscmblance des douleurs
de recidive, démontrées d'origine nasale (debut septembre 1894),
avec cclles qu’enduraicnt la maladc pendant l’allaitement, nous fait
penscr que ccs demiéres ont aussi un mccanisme nasal. Mais il y a,
de plus, une circonstancc capitale : les douleurs de recidive se pro-
duisaient en meme temps que des irrcgularités dans Pintervalle de
menstruation, et peuvent done étre expliquées sans peine á partir
de la rclation reciproque du nez et des organes génitaux. Commc
un troublc du cours normal de la menstruation est caractéristique
de la périodc de lactation, il n’cst pas étonnant qu’elle aussi influe
sur le nez par la voie des organes génitaux. Quclques observations
que je pus faire chez Mrae A. prouvent que ces présomptions sont
justifiées.
Cellc-ci ne disposait que d’une quantité de lait tres restreinte,
qui s’épuisa presque totalemcnt aux environs du 5 janvicr. Ce jour-lá,
une lochiorrhée sanguinolcnte renforcée (accouchement prématuré
le 29 décembre) indiquait que la derniére échéancc de menstruation,
qui aurait dü coíncider avec l’échéance de l’accouchcment, se rap-
prochait. Un jour avant le 4 jaavicr, la parturiente eut deux fois
des crampes d’estomac douloureuses qui lui étaicnt jusqu'á présent
totalcment inconnues et qui furent deux fois stoppées en quclques
minutes par l'inhalation de menthol1 par le nez gauche. Les douleurs
d'cstomac se transformérent en faim. Plus tard, apparurent chez cettc
parturiente de violentes douleurs sus-orbitaires quand elle portait
son enfant au sein. Et de fait, quand elle portait son enfant au sein
droit, des douleurs sus-orbitaires étaient á gauche, et quand elle le
portait au sein gauche, elles étaient á droite. Mais á chaqué fois,
l’inhalation de menthol par le cóté du nez correspondant la soula-
geait. Une rclation entre les troublcs de la lactation ct 1c nez cst done
indubitable.
Chez une autre parturiente, qui avait plus de lait, une douleur de
tete persistante fut supprimée á gauche, quand elle porta son enfant

1. lx menthol agit commc la cocainc, mais anesthésic moins la muqueuse


nasalc. Le cornct moyen gauche cst la localisation de la douleur d'estomac.
Kl'l AlIONS I t N I U t I I N I /

au scin gauche, ct la tete fut délivréc a droitc, qunnd elle porta renfant
au sein droit. Cet état de ehosesest lout fait conforme ct a pu ctrc ;
constaté plusieurs fois. II est un pendan! instructif de robservution ■
préoédcntc.
Jaimerais encoré faire une remarque. Dans la nuit du 4 au 5 jan- í
vier, done iinmédíatement avant que nc se produisc la lochiorrhéo
sanguinolento renforoéc, qui apparut le 5 jan vier ü 1’aubc, Mmo A.
cut un accés d'angoissc, léger mais typiquc, accompagné d'unc suda-
tion profuso. Et ic¡ également. Pinhalation de menthol dans le ncz j
la soulagea rapidenicnt. 11 doit done y avoir cu un facteur nasal qui
a concouru a la supprcssion de cct acces. Nous voyons la meme
chose dans Pasthmc d'origine nerveuse oü Pangoisse jouc un role
si important: cclle-ci peut étre aussi supprimée a partir du ncz (par
cxcmple par les polypcs). Je montrerai plus loin quels maillons néccs-
saires sont les localisations génitales du nez dans ce processus ct á
quelles influcnces scxuellcs clics doivcnt ctrc soumises pour que
Tastlimc se produisc.
Mais l'obscrvation de Mmc A. nous apprcnd encoré autre chose. \
L'angoisse surgit immediatement avant Péchéance de la menstrua-
tion qui doit piccisément ctrc celle de la naissancc. II semble qu’il 1
s'agisse la d ’un exemplc retcntissant dans la physiologic d ’un processus 1
qui, dans d’autrcs conditions, engendre une véritablc psychose
d’angoisse puerpérale, qui nc se déroule pas sans signes dans le
ncz. J'observai dans la clinique gynécologique de PUniversité, le
5 janvier 1896, une parturiente primiparc qui avait aussi, comme
Mme A., accouché une semaine et demie avant le terme escompté.
Elle avait cu ses derniéres regles le 26 nars 1895 ct, Pintcrvalle de
menstruation étant de vingt-huit jours, les contractions auraient
done du commencer le 2 janvier; cependant la naissancc eut lieu
avec succes le 24 décembre. Le Ier janvier au soir, done immédiate-
ment avant cette échéance de menstruation qui devait correspondre
á la naissancc, elle cut un accés d’angoissc avec arythmie et syncopc
d’une telle intcnsité qu’ellc dut étre transferée á la clinique, oü plu­
sieurs autres accés de méme type et de méme intensitc furent encoré
observes les jours suivants. Ces accés étaient les premiers jamais
apparus dans la vie de la paticnte; ils commencérent á Péchéance J
qui selon l’obscrvation de MD1C A. peut ctre considérée comme
Péchéance déterminante ct ils se répercutérent dans le nez, parce
122
I f.% OKOANf.S <i('SltAl/X í>» I A I I M M I

que Icpístaxis qu’cllc avail Iraínéc pendant (oufe la grosveve ct


jKudnnt le premier tcrnps de?» couchcs, coma le jour du premier accc*
d'ungoíssc.
One l’angoissc nc se redime pas iti a une exteriorr,.ilion rmnimc
mais atteigne les dimensión* d'unc psychose pucrpéntle, sera aivé-
ment comprchcnsihlc a qui connait la communication fondarnentale
de Freud *. II s’agit du cas de I’cxcitation scxuclle frustr6c qui est
loujours transformee en angoisse.

Cas 113. Mm'* P...T, 23 ans, primipare


La palicntca été régléc á dix-neuf ans, ct de faít réguliércmcnt, mais s'est
déjá masturbéc prccoccmcnt, ct souffrait comme toutes les masturbantes
de Icucorrhéc, de constipatíon ehronique, de doulcurs destorcíac qui se
dévcloppaicnt souvcnt par la faim ct qui rendirent fmalemcnt ncccssairc
l'admission dans l’hópítal civil d’Urban (juin 1895). A ccttc époque les
r¿glcs ctaicnt aussi plus nombreuses (tous les quatorze jours) et d’une plus
longuc durcc. Lorsque la paticntc quitta I'hópital en juiJlet 1895, iJ y eut de
nombreuses sccncs d’amour avec son fiancé qu’elle avait connu peu avant
son admissioo á I’hópital et qui Paimait beaucoup. Mais jamais il n’y eut
de coít (« cxcitation frustréc »). Elle a complctemcnt renoncé á Tonanisme
i\ cettc époque. Le 9 avril, mariage. Immcdíatement aprés, grossesse, pen­
dan t laqucllc elle cut á nouveau de nombreuses douleurs d’cstomac (ona-
nisme conjugal), parce que la femme ctait anesthésique pendant le coit!
Peut-étre la manustupration pratiquéc par 1’homme est-ellc aussi la cause
des nombreux saignements de nez pendant la grossesse 1 2. Le 24 décembre :
naíssance prématuréc. 1er janvier : accés d’angoissc. Ici, la tres fréquente
cxcitation sexuclle frustrée pendant la période des fian^aiiles et, plus tard,
l’anesthésic conjúgale d’une masturbante sont les causes concourant
(sclon Freud) á l’accumulation d’angoísse qui estJibérée de fa^on cruptive
lors d’une échéance physiologique prédeterminée 3.
A cctte occasion, il y a cependant une altcration du nez : le saigneireot
de nez cessc.

1. Qu'il est justifié de séparer de la neurasthénie un certain complexe sympioma-


tique sous le nom de névrose d'angoisse, par le docteur Sigmund Freud, NeuroL
Centralblatt, 1S95, n° 2.
2. Cf. chap. 6.
3. Cf. chap. 12.
Chapitre 5

Entre la quatriéme et la cinquicmc déccnnic de la vic s'étcint habi-


lucllcmcnt sous nos latitudes la fécondité de la femme. Ccttc
phase importante de l’cxistcncc se marque cxtéricurcmcnt par l’abscncc
de saignements mcnstrucls qui, quclque temps avant la ccssation
totale, deviennent souvcnt irrégulicrs. La période de transition —
Klimax — cst richc en troublcs persistant encoré pendant des annécs.
líst-cc que te proccssus mcnstruel ccssc récllcmcnt a partir du moment
oü le demier saignement menstruel a pris fin?
A ccttc question le matériel d’obscrvation dont nous disposons
nous obligc á repondré par la négative. Mais ce qui est pour nous
particuliórcmcnt rcmarquable, c'cst que la rclation périodique qui
existe entre le sexuel et le ncz nc cessc pas non plus; lors de la démons-
tration de ce fait, on verra égalcmcnt que ccttc rclation n'existe pas
seulement sclon le typc de vingt-huit jours : il existe encorc dans la
ménopausc un typc de vingt-trois jours, particuliercmcnt facilc á
rcconnaitrc, dont la significaron genérale nc pourra ctre mise en
cvidcncc que dans une partic ultcricure.
Quand l’indisposition, habitucllemcnt vers la cinquantaine, com-
mcncc á se produire de temps en temps, on assiste le plus souvcnt á
l’apparition des premiers signes de la ménopausc á mécanisme nasal,
précisémcnt chez les paticntcs qui n'avaicnt jamais cu i se plaindrc
de troubles d'origine nasale. Ceci ne doit pas nous étonner : rappclons-
nous en cffet (cf. p. 114) que, pendant l’ágc mür, une menstruation
qui parait en rctard donne des signes dans le nez, c'cst-a-dirc devient
dysménorrhéique contrnirement a ce qui se passe lors des regles á
cchéancc nórmale. Le rctard cst habitucllcment le premier symptómc
du début de la ménopausc, et il est compréhcnsible que la ménopause
s’annonee facilement par des phénoménes d’originc nasale (« troublcs
de la ménopausc »).

125
REI ATIONS IiNTRi: LF NEZ

Nolis avons deja appris a connaitre le cas d’unc palíente (cas 108)
qui se rapprochail de la menopause el cltcz qui, au rnoment oü les i
regles auraicnt dü se produire — c'clail la premiare fois qu'elles
arrivaient en retard —, des doulcurs lombaires apparurent. Cctlc i
menopause setait aussi signalcc un peu plus tard par Tapparitíon
de migraines el d'aryihmic cardiaquc (angoisse de la menopause).

Cas 114. MUe M...n, la cinquantainc


A cié constamment bien régléc ct en bonne santé: soulTre depuis l’annéc
dcmicrc (1894) de ménorragics irrégulicrcs, apparaissant toutes les six i) |
huit semaines, prócédécs d’aillcurs d’urticairc (auparavanl totalcmcnt
inconnu de la maladc). Ces ménorragics sont accompagnécs de doulcurs
aocablantes á l’appendicc xiphoídc ct de eéphalécs gauches. Enflcmcnis
typiques et trés acccntués des localisations genitales, particul¡¿rement dans
le nez gauche. Lcur cocaínisation fait diminuer les doulcurs ct la cautéri- '
sal ion, le 19 janvicr 1895, soulage la maladc durablement. (Derniéres
nouvellcs octobrc 1895.)
J’extrais maintcnant en le resuman! un cas tres instructif d’unc publica-
tion antéricurc *.

Cas 115. Mmc P B.
A cu dans sa jcuncsse une scarlatinc, ct comme séqucllc a gardé une
suppuration nasale qui nc guérit qu’á l’époquc de la menopause. Depuis <
ses premieres regles, á treizc ans, ct ccci cst caractéristiquc dans les cas de
suppuration nasale 1 2, souffrait de dysménorrhcc et cut á dix-sept ans une -
premicrc crampe d’eslomac dont l’apparition, par la suite, fut toujours en
rclation apparentc avee la menstruation. Souffrait par aillcurs de malaiscs,
de coliques, de doulcurs dans l’épaule gauche ct d’acccs douloureux partant
de l’appendice xiphoídc. Tous ces troubles qui rendirent amére la vie de
la maladc disparurent spontancment quand vint la menopause. Mais ce
bonheur nc dura qu’un an. Apparurent soudain de nouveau Ies
crampcs d’estomac accompagnces de sécrétion sanguinolento des organes
génitaux, préccdécs pendant quclques jours par des écoulements sanguino-
lents du nez. La cocaínisation de la localisation des doulcurs d’cstomac 3
(tiers antéricur du cornct moyen gauche) fut positive, et on renonya alors

1. Dysménorrhcc ct Doulcur d'cs/omac, cas 7, p. 13-14 ct 40-41 du tiré á part.


2. Cf. cas 25 ct 36.
3. Voir p. 135.

126
IT LüS ORGANES GÉNTTAUX DB IA IT.MME

A l*ablat ion de ccttc zone. En novembre 1894 ct en mai 1895, les crampcs
ti’cstomac revinrent avee les saignement génitaux ct clics furent délinitivc-
ment éliminées en mai, aprés des cocaínis;itions positivos répétécs, par abla-
tion de la zone correspondan! aux doulcurs d’cslomac. La cocaínisation
des localisations génitalcs droites supprima les doulcurs de l'appcndicc
xiphoídc qui furent cnsuite cflacécs définitivement par la cautérisalion.
Les saignements de la menopause étaicnt done de vraics menstruations :
ils se manifcslcrcnt par les mémes phénoménes d’originc nasale ct étaicnt
d’aillcurs égalcment accompagnés d’un enrouement « ncrveux » qui avait
toujours accompagnó les réglcs de la paticnte.

Gis 116. Mme Cácilic L...n, 52 ans


A toujours été en bonne santé. Dix enfants, trois avortcmcnts. N’a cu
des saignements de nez. que dans sa jeunesse ct il y a dix ans, lorsque le
couplc pratiquait le cofias reserva fus. Pendant ces demiers temps, a subí
une cautérisalion du nez. á París, ct le couplc renonca h ses pratiques préven-
tives. II y a deux ans, les regles qui avaicnt été jadis tout á fait réguliércs
ct sans douleurs devinrent irrégulicrcs (interruption de six á huit semaines
ct jusqu’á trois mois). Ellcs duraient parfois quatorze jours, et la paticnte
commcncait á avoir des acccs d’arythmie accompagnés d’angoissc, accés
qui résistérent á toute thérapie interne. Ceux-ci devinrent de plus en plus
fréquents ct lorsque je vis la patientc, le 2 déccmbrc 1894, ils se produisaicnt
déjA chaqué jour depuis un an, habituellement aprés le repas, ct duraient
plusicurs heures avee de violents renvois ct une grande angoisse. Un simple
examen á la sonde du nez, pendant lcqucl les localisations génitalcs forte-
ment gonflées furent touchécs, cntraina, au grand étonnement de la maladc,
une interruption d’une semainc des acccs d’arythmic. L’acces suivant
d’arythmie ct d’angoissc, le 9 déccmbrc 1895, fut soigné par la cocaínisa­
tion des localisations génitalcs des deux nez. Le nez saigna á ccttc occasion
trés fort pendant quinze minutes. Le deuxieme acccs dans la matinéc (7 heu­
res) du 16 déccmbrc 1895 (la malade avait éte au bal jusqu'á 5 h du matin)
se produisit sans arythmie. 11 n’y eut qu’un fort battement de coeur, des
vertiges ct une tres forte envíe d’urincr (pouls faiblc tres rapide : 114/mn).
Ccttc fois-ci les localisations génitalcs du nez gauche furent cautérisées
avee du TCA. Le pouls dcsccndit alors en quelques minutes á 92/mn et
devint plus fort; la perccption des battements de caur ccssa. Les trois
jours suivants, ¡1 y eut de fortes arythmics (commc phénomene réactionnel).
Le 18 déccmbrc une amélioration se fit sentir ct dura jusqu'au 4 janvier.
Ce jour-lá, les battements de coeur devinrent plus intenses, d’oü cautéri-
sation des localisations génitalcs du nez droit. La cautérisation fut suivic

127
RELATIONS ENTRE LE NEZ

d'une enorme envíe d’urincr, de forts battements de cocur ct de doulcurs


entre Ies omoplatcs, Ies lombes et Ies deux hypogastres (réactíons). Le jour
suivant, commcn^a la rémission des troublcs qui fut totale le 6 janvier.
Comme les localisations génitales étaient ccpcndant encoré quelquc peu
cnflécs ct sensibles, clles furent soumises á l’élcctrolyse. La patientc, mis
á part une migraine le 13 janvier, fut alors délivrée de ses troublcs jusqu’au
27 févricr oü aprés quatorzc mois, le saignement génital apparut de nouveau.
I es acces d’arythmie accompagnés de migraines se prolongerent presque
une semainc (lors d’un voyage dans le sud de la Francc). Sur ce, á nouveau,
bon ctat general jusqu’au 4 octobre 1895 oü la patientc (cgalcment ü l’étran-
ger) cut un fort acces d’arythmie, mais cettc fois-ci sans migraine. Le traito-
ment du nez n’avait done pas totalcmcnt empcché la survenue des acces,
mais il l’avait renduc si difficile que la patientc a pu ctrc en cxccllcnte santé
pendant des mois.
Chez cettc maladc, la relation entre le nez et l’organe sexuel s’était dejá
manifestéc par des saignements de nez dans sa jeunesse. Le cottus reserva tus,
il y a dix ans, avait de nouveau engendré des épistaxis qui disparurent par
galvanocaustie et le rctour au commercc sexuel normal. Fort juste-
ment Mine L. pressentait alors l’origine des saignements de nez. La méno-
pause a provoqué maintcnant de nouveaux troublcs; qu’á cettc occasion
il y ait cu en partic un mécanisme nasal, cela cst prouvé d’abord par
l’influence de la sonde qui avait entrainé un arret d’unc semainc des acces,
puis par la cocalnisation, l’aggravation réactionnellc ct lenormc amélio-
ration qui s’cnsuivit, troublée seulement deux fois (le 26 février, lorsque
Ies regles a pparurent de nouveau, et le 4 octobre).

Dans les cas examinés jusqu’á présent, le rctour du saignement


menstruel a montré que l’activité périodique des organes génitaux
n’avait pas encore cessé, et la coíncidence du saignement utérin avec
certains phénoménes d’originc nasale nous a tout de suite permis
d'interpréter ccs demiers.
Les excmples suivants de ménopause, oü le saignement utérin
n'est déja plus la, sont moins clairs et ce n’est qu'une analyse precise
qui nous permettra de révéler aussi le vrai caractére des troubles.

Cas 117. Mme le docteur L...n, 40 ans


La patientc, qui était toujours en bonne santé, s’éveille chaqué matin
depuis des années avec quelquc dix violents éternuements. En 1891,
lorsque l’indisposition s’arréta chez cettc femme au debut de la quaran-

128
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

tainc, d’une fraichcur ct d'une vitalité tant physique que morale peu com-
mune, Ies éternuements cesscrcnt soudaincment et de violentes doulcurs
névralgiqucs dans le trijumeau droit et I’hypogastre gauche surgirent.
L'examen á la sonde du nez droit suffit á provoquer de nouveau l’étcmuc-
ment ct, par lá, á chasser « comme par miraele » les douleurs. Jusqu’á
la mi-novembre 1893 la palíente se porta bien, lorsque surgit un acces de
doulcur typiquc dans la región sus-orbitaire droite, accompagné cette fois
d’un malaise ct de scotomc scintillant. L’acces se répéta pendant deux
jours consécutifs. Puis apparurent spontanément les éternuements qui
avaicnt été absents lors des douleurs, et tous Ies troublcs furent á nouveau
comme étouffés. Le bon ctat fut interrompu brutalement le 13 janvier
1894. Ce jour-lá ct les jours suivants, se répéta Lacees dans la región sus-
orbitaire droite, exactcmcnt comme en novembre. Ses éternuements avaient
de nouveau ccssé.
Le comct inféricur droit était fortement enflé. La cocainisation au début
de Lacees, qui durait habituellement des heures eut un cffet positif en
quatre minutes. Une cautérisation au TCA du comct inféricur droit
cmpccha le rctour des douleurs ct provoqua immédiatcment le réflcxe
d’étcrnucment (15 janvier 1894). /
Le tableau se modifia alors quclque peu. L’accalmie dura jusqu'au 14 avril
1894, lorsque les douleurs dans les deux hypogastres, dans les fesses ct tout
le long du trajet du nerf seiatique dans Ies deux jambes, apparurent. Comme
ccs doulcurs, les jours suivants, revinrent et furent le 18 avril trés violentes,
on procéda ce jour-lá á la cocainisation. La cocainisation du comct inférieur
gauche et du tuberculum septi gauche fit disparaitre les douleurs dans tout
le cóté droit du corps, sauf un petit tiraillcment au coude. Ce tiraillement
ccssa par la cocainisation des Iocalisations analogues dans le nez droit.
Le jour suivant, 19 avrü, les douleurs particulierement violentes du cóté
lombaire droit se répétérent. La cocainisation (á gauche) eut le meme succes
que la vcille. C’est pourquoi on proceda aussi á la cautérisation du tubcr-
culum septi gauche ct du comet inféricur gauche Qe cóté droit du nez avait
été cautérisé en janvier). Les jours suivants, les douleurs ne furent plus que
faiblcs. Elles cessérent le 23 avril. La paticnte eut ensuitc lors d’un voyage
en Bohéme, le 2 juillet 1894, des éblouisscments et une aphasie passagére
d’cnvironquinzc minutes. I^e 17 aoüt, également en voyage, elle eut encore,
aprés un acces analogue, de légéres douleurs dans les hypogastres. Le 22 sep-
tembre 1894, ce fut par deux fois des éblouisscments (sans aphasie). Puis
vint un intervalle de bonne santé jusqu’au 5 juin 1895, oü la paticnte eut
d’énormes doulcurs á la pointe de Lomoplate droite, dans le bras droit et
á la poitrine droite. Par ailleurs, sur la surface postérieurc de la cuisse gauche,
une « sensation de grogne ».

129
RELATIONS ENTRE LE NEZ

La cocaínisation des localisations genitales dans le ncz droit connut


un résultat tres positif. Hiles furent cautérisécs au TCA, les douleurs appa-
rurent (« réactions ») encoré une fois apres quclqucs heures, puis disparu-
rent durablement. Un autre acccs, de nouveau apres une période d’exccl-
lente santé, cut Iieu le 4 décembrc 1895, lorsque de violentes douleurs appa-
rurent á la pointe de Pomoplatc gauche, clics cessércnt immcdiatcment
par la cocainisation du cornet gauche ct du tuberculum septi gauche, mais
elles revinrent le jour suivant ct cesscrent rapidement apres une cautérisa-
tion le 7 déccmbre. Mais raccalmic nc fut ccttc fois-ci que de courte duréc.
Le 18 janvier apparut une névralgie du trijumeau droit, rcmplacce le 20 jan-
vier par une seiatique gauche. A nouveau cocainisation positive ct prompt
résultat par la cautcrisation, qui empccha le rctour de la seiatique jusqu’á
aujourd’hui. Lors des acccs décrits, il n’y avait pas cu d’ctcmucments
mais ceux-ci revenaicnt tout de suite apres la cautcrisation. Puis la patientc
fut atteinte, le 2 avril, d’unc paralysie á droitc des abductcurs dont il sera
question plus loin.
Oes rcmarquables étemuements sont Fétoilc qui nous guide dans cette
histoire de maladc. Us cesscrent pour la premiére fois le jour oü la meno-
pause se manifesta par une soudainc interruption des regles, faisant place
á une névralgie du trijumeau (á la fin de Pautomne 1891). Puis pause de
deux ans (dans les autres cas, on rcncontre aussi un tel intcrvalle prolongó
apres les premiers troublcs de la ménopause. Analogie : la dysménor-
rhée nasale de la puberté n'apparaít égalcmcnt qu’cnviron un an apres
l’arrivée des premieres regles). Et alors, dans des intervalles plus courts,
de durée bien réguliérc (múltiple de vingt-trois jours, cf. p. 246), apparurent
des syndromes, tout á fait analogucs aux migraines mcnstruellcs et aux
dysménorrhécs qui se manifestent aprés éternuement. lis rcsscmblaicnt
aux dysménorrhées, disparaissant par la cocaínisation des memes parties
du nez.
La seule diífércncc repose dans l’intervalle, qui n’est pas du type de vingt-
huit jours, mais apparticnt au type de vingt-trois jours. Nous verrons plus
tard que les deux types apparaissent également á 1 ’ágc mOr.

Choisissons encorc un cxcmplc de ménopause, exemple rcmarquablc


á maints égards.

Cas 118. Mme G...cz, 56 ans


A cu ses regles á dix-scpt ans. Cellcs-ci furent toujours régulicrcs, précisé-
ment tous les vingt-huit jours, sans troubles; elle cut un enfant (18 novem-
bre 1873; deux cent quatre-vingts jours cxactement aprés la derniére

130
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

échcancc de menstruation!) il y a cinq ans, lorsque les regles étaient encoré


réguliércs; tres rapidement se dévcloppa (en moins de quatre semaines)
un goitre, qui provoqua des troubles de déglutition et de respiration ct
fut cnlcvé le 4 novembre 1888. A partir de ce jour oü elle devait avoir
précisément ses régles, elle n’cn cut plus jusqu’aujourd’hui. Par contre,
elle transpirad enormément tous les deux jours. A la rai-septembre 1894,
ces transpirations cesscrent subitement. A leur place, apparut une seiatique
gauche qui cloua une semainc la malade au lit et qui disparut ensuitc. Les
transpirations revinrent et, le 20 octobre, apres une période d’environ qua­
tre semaines, cesscrent de nouveau, tandis que sa seiatique la reprit avec
une violence accruc. La malade hurlait jour et nuit. Ni les bains chauds, ni
les comprcsscs, ni le salicylate de soude n'eurent le moindre cffet. Les
principales douleurs résidaicnt dans la jambe gauche, ctant moins fortes
á droitc. De plus, le bras gauche avait « le poids d’un quintal », de telle
sortc que la malade pouvaitá peine le remucr. Elle souffrait encore de grands
malaiscs ct répugnait á l’ingestion de toute nourriture.
Le 23 octobre, lorsque je la vis pour la premiére fois, je procédai immédia-
tement á la cocainisation, bien queje n’cus avec moi aucun miroir.
13 h 30 : cocainisation du nez droit. Les faibles douleurs de la jambe
droitc cesscnt. Les douleurs á gauche restent.
13 h 40 : cocainisation du nez gauche (región du comet inférieur gauche
ct du tuberculum septi).
13 h 46 : les douleurs de la jambe gauche s’amcndent.
13 h 47 : tuberculum septi gauche encore une fois piqué á la cocaíne.
13 h 50 : les douleurs dans le nerf seiatique gauche ont disparu sans
laisser la moindre trace, les malaiscs cessent. La malade peut se lever et
manger!
Sur ce je procédai á la cautérisation des localisations genitales du nez
gauche avec du TCA. Les douleurs ne réapparurent ni dans la journée, ni
lors de la nuit, ni le lendemain. Ce n’cst que dans la nuit du 24 au 25 octobre
qu’clles revinrent, mais faiblemcnt, ct il en fut de méme lors des deux nuits
suivantes (réaction). Le jour, pas de douleurs. Le malaise avait disparu
durablemcnt. Le 29 octobre, la malade revint me voir. La cautérisation du
nez gauche fut répétéc plus précisément, á l’aidc d’un miroir. Les nuits se
passérent alors également sans douleurs.
Un examen approfondi révéla que la paticnte souffrait de soif depuis
l’été, qu’cllc urinait plus abondamment, et qu’ellc avait maintcnant une
inflammation de la vulve. Origine : diabete (beaucoup de sucre). Bien qu'on
ne changcát son régime que le 16 décembrc 1894, les douleurs cessércnt
défmitivement. Elles ne revinrent pas lorsque la paticnte renon^a, en
avril 1895, á son régime, ct s’adonna sans frein á son pcnchant aux sucrcries

131
RHLATIONS ENTRE LE NEZ

ct aux friandiscs. La glycosurie augmenta, ainsi que ralbuminurie. mais la


paticnte resta apparcmment en bonne santc. Lorsque je la revis. le 21 déccm- H
bre 1895, elle avait toutes les caractcristiqucs de racromégalc. Les mains
ct les pieds avaicnt augmente de volume de facón frappante (numero des
gañís de 6 3/4 á 7 1/2). Les levres étaient grosses, les dents du maxiliairc í
infcricur partaient vers Pavant, le ncz était epais, les traits fortcmcnt épaissis; i
le lobc thyroídien gauche, dont on avait laissé un morccau, avait proliféré
de facón frappante. Mais la paticnte se sentait en exccllcnte santé.

Ce qui, dans Phistoirc remarquable de cette malade, a rapport -j


avec notre théme, est Tapparition pendant la ménopause de l’impor-
tante seiatique gauche dont la dépendancc des localisations genitales
du nez est attestée indubitablemcnt par la cocaínisation ct par la
thérapie. Mais cette seiatique est un symptóme caractéristique de
la ménopause en ce que chaqué fois qu’ellc apparait, les sudations
qui existaient depuis le debut de celle-ci cesscnt pour revenir de
nouveau avec la fin des douleurs. Ccs sudations jouent done le méme
role que les eternuements dans le cas 117. Le diabéte n’a aucun rap­
port direct avec la seiatique, car celle-ci disparait subitcmcnt aprés
la cautérisation du nez, bien que le diabéte demcure.
La prolifération du lobc thyroídien gauche n’est pas sans impor-
tance pour le diabéte — córame le montrent égalcmcnt les expériences
recentes d’autres auteurs.
Je clos ici le chapitre sur la ménopause. Pendant la ménopause,
la rclation entre le processus sexuel et le ncz se mainticnt. Ce sont
les mémes localisations du nez, habituellement en rapport intime
avec l’activité des organes génitaux, qui sont aussi influencies par les
processus de la ménopause.
A partir de ces localisations, les symptómcs d’origine nasale, qui
appartiennent au complexo de la névrose nasale réflexe, sont climinés.
La cocaínisation de ccs zones donne un résultat positif que scelle la
thérapie.
Chapitre 6

Vu le lien étroit existant entre le nez et les organes génitaux, il


est des l’abord vraisemblable que Ton pourra aussi relever lors de
Pacte de reproduction des modifications du nez. Et de fait, il existe
une quantitc d'observations oü des hommes sont réguliérement
atteints de saignement de nez lors du coít. Le travail cité précédcm-
ment d’Endriss rapportc des observations de Cloquet, de Morell
Mackcnsie et d’Isch Wall, qui concemcnt tous des hommes. Je connais
moi-méme le cas d’une femme nulliparc, d’áge moyen, á qui il arrivait
réguliérement la méme chose. Assurément cette demiére souffrait
d’une suppuration du sphénolde gauche qui avait conduit á une
hypcrtrophie des corps ércctiles. Mais le saignement n’apparaissait
tout de méme pas en d’autres occasions.
Presque plus significatif que ces saignements, est l’apparition
ou la disparition d’une congestión nasale lors du coít. Des patients
doués d’un bon fonctionnement vaso-moteur des corps érectiles
ont souvent une brusque congestión du ncz. Je connais des cas oü
le coít supprimc avec une certitude experiméntale cette congestión,
qui aurait sinon duré encore des heures. D'autres cas sont assuré­
ment connus oü le coít provoque une telle congestión et á la suite
une crise d’asthmc. De toute fagon, il existe pendant le coít une
conncxion entre le nez et les organes génitaux dont le mécanisme a
encore besoin de fagon pressantc d’étre étudié.
Des observations issues de la pathologie peuvent sans doute jeter
les premieres lueurs sur les relations physiologiques.
II est en effet établi avec une extréme precisión qu’il y a une forme
de saignement de nez dont souíTrent les masturbants, et oü l’épistaxis
surgit immédiatcment aprés qu'a été commis l'excés. Joal dccrit
trois cas de oc genre, Girod deux, Pcycr un, ct tous se rapportcnt i\

133
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

des hommes. Mais Lcmarchand de Trigon a communiqué une obscr-


vation analoguc d’unc jcunc filie de seize ans. Cliez ccttc paticnte
le cornct inferieur droit etait particuliércment tuincfic. Je dois rap-
porter pour cclaircr de tcls cas mes propres ct nombreuses observa-
tions d'aprés lcsqucllcs il apparaít toujours chez les masturbants
une alteration du ncz. Souvcnt se produit d'abord le tablcau d'une
rhinitc vaso-motricc avee une congestión brusque ct altcrnéc de l’un
des cótés du ncz; cnsuitc s’ctablit un ctat d’cnflement chronique
des localisations génitalcs de cclui-ci. Les comcts inférieurs paraissent
souvent gonflés commc des vessies, fait que j’aimerais considércr
commc caractéristiquc de I’onanismc. Le tuberculum septi forme
un coussin tres faiblcmcnt dcprimablc par la sonde; la sensibilité
au contad de la sonde s’accroit, á tcl point parfois que le plus légcr
contad cst ressenti commc une violente douleur. Chez certaincs
patientes, la muqucusc des corps ¿rediles semble plus lortcmcnt
vascularisée, et chez ellcs le plus doux attouchcment de la sonde
provoque deja une brusque et forte injcction des conjonctivcs avee
larmoiements. Ce sont précisémcnt ccs malades qui soufírcnt d’une
asthénopic « nerveuse » ct qu’un traitcmcnt nasal guérit rapidement
et radicalcment — cessantc causa.
Vonanisme provoque done des tuméfactions vaso-motrices ty piques
des localisations génitalcs du nez et á partir de celles-ci tous les trou-
bles qui composent le tablcau de la névrose nasale réflexe peuvent
étre éliminés. D'abord les dysménorrhécs1 et les ménorragies á
mécanismc nasal. Et souvent également la douleur lombaire et de
l’hypogastrc, « syndrome de la moelle épiniére », qui resiste si opi-
niátrement á la therapie elassique! Ces douleurs réagissent toutes
positivement á la cocaínisation, sont momentanément écartées par
le curctage des localisations genitales (plutót par électrolyse bipolaire),
reviennent si les exces onanistes se poursuivent et sont définitivement
guéries par la thérapie nasale si la patientc renonce réellement á sa
pratique nocivc.
La proposition atlirmant que l’onanisme provoque une altération
des localisations genitales du nez ne resume aucunement son influcncc
sur cet organc, du moins si Ton cntend uniquement par localisations
genitales, comme nous l’avons fait jusqu’á présent avee de bonnes
raisons, les corncts inférieurs et les tuberculum septi. Une autre
1. Cf. cas 5.

134
ET LES ORGANFS GÉNITAUX DE LA IT.MME

localisation du ncz cst encoré atteinte d’unc alteration typique par


l’onanismc : // s'agií du cornct mayen gauche, ct essentiellcmen
de son íiers anlcrieur.
J’ai montre ailleurs (cf. Nouvelles Relations entre la douleur d'esto-
mac et la dysménorrhée, Wiener KI. Rundschau, 1895, Nr 1 ÍT.) que
la douleur d’estomac névralgique cst dependante d’unc afícction
de cette partic du nez, et c’est pourquoi j’ai proposé de nommer
simplemcnt 1c tiers antéricur du cornct moyen gauche « localisation
de la douleur d’cstomac ». Si l’on cocaínise la localisation de la
douleur d’estomac Iors d’un accés de véritable cardialgie, cellc-ci
cesse inmanquablcment au bout de cinq á huit minutes. Si l’on pro­
cede á l’ablation totale de cette partie du comet moyen gauche, ce
qui peut ctre aisément accompli avee une pincc á os approprice,
on elimine alors durablement la douleur d’estomac.
Ccs propositions, que j’avais pu ctablir a l’époque avee dix obser-
vations cliniques, ont etc depuis confirmées sans exception par des
cxpéricnces ultérieures, de tellc sorte que je puis les considérer commc
indubitablement verifiées.
Mais j’aimerais seulement préciser qu’il s’agit ici de la réelle dou­
leur d’estomac névralgique, ct non pas de cette douleur á l’appendice
xipholde qui peut étre souvent observee comme cffet á distance
des localisations genitales proprement dites, et écartée par action sur
ces demiéres.
La localisation nasale de la douleur d’estomac présente parfois
des altérations organiques (hyperplasie par suite de suppuration
nasale, dégénérescence polypeusc et formation tumorale) á la suite
desquelles peut apparaltre une cardialgie. Nous ne parlerons pas ici
de ces cas.
Mais cette localisation n’a pas du tout besoin de paraitre atteinte
au premier coup d’ocil. 11 suffit qu’avcc un léger contad de la sonde,
elle trahisse par une intense irritabilité qu ’elle est atteinte d ’unc altération
névralgique purement fonctionnelle, pour la rendre apte á lelimina-
tion du symptome éloigné qu’est la douleur d’estomac et dont elle
est á l’origine. Elle acquiert habituellemcnt cet ctat pathologique
par suite d’un excés onaniste de la femme. Cela nc veut pas dire
que chez les hommes un tel efiet ne se produise pas. Mais il semble
que l’cffct sur la zone sensible de l’cstomac apparaisse de préférence
chez la femme, et qu’on ait plutot chez l’homme le tableaujypiquc

135
RELATIONS ENTRE LE NEZ

de la neurasthenic juvénilc, avcc prcssion dans la tele, dyspcpsie,


constipation opiniatre et spasmodique, la douleur d’estomac propre»
ment ditc nc jouant aucun role ou seulement un role minime. Che*
les jcuncs filies, les accés de cardialgic constitucnt souvcnt le premicf
signe et le plus saillant de la maladie que provoque la manustupration,
Ies autres symptómes n’apparaissant que plus tard. La grande fré«
qucncc des véritables cardialgics chcz les jcuncs filies revele Limmenso
ditfusion de ce mode anormal d’excitation sexuellc. On comprcnd
a quel point il est ¡mportant de disposer d’un moyen diagnostio
qui permette de décidcr avec une ccrtitudc totale si Lacees corrcspond
á une simple douleur d’estomac névralgiquc ou á un ulcere, á des
doulcurs de lithiasc vésiculairc ou á une autre afiection organique K
Le moyen de diagnostic differentiel est précisement la oocaínisa-
tion, lors de Lacees, de la localisation nasale de la douleur d’estomac.
S’il est positif, alors la douleur d’cstomac est tres certainemcnt
d'origine nervcusc. Et si, en outre, la zone cocalnisce nc présente
rcellemcnt aucun dommage anatomique, pas méme une petite croüte
ayant une origine lócale profonde (suppuration), alors on peut avec
confiance admettre un eflet á distancc ex sexu qui se révélcra habitud-
lement ctre une manustupration.
Des pratiques anormales dans le commerce sexuel véritable (coítus
reservaíus [condomatus] et interruptus) peuvent aussi provoquer
des altérations des localisations genitales du nez proprcment dites 1 2;
j’ai égalcment constate celles-c¡ dans les cas d’abstinencc (veuves).
Je ne puis ici décider si c’est la décharge anormale de l’cxcitation
sexuellc qui á elle seule provoque dans ccs cas l’altération du nez,
ou si c’cst Yonanismus conjugalis, conséqucnce d’une satisfaction
insufiisante lors du coít. Peut-étre les veuves abstinentes sont-elles
aussi perturbées par la masturbation. Ce qui est certain, c’est que
les tuméfactions nasales observccs chcz de tellcs personnes peuvent
provoquer divers syndromes á distance — naturcllemcnt dans le
seul cadre du syndromc de la névrosc nasale réflcxc. La cocaínisation
a prouvé cela de fa$on péremptoirc.
1. II va de soi que dans la véritable « douleur d’cstomac » hystérique, le nez
nc jouc aucun role; mais qu’il soit bien ici précisé qu’il s’agit alors de la transfor-
mation d’unc représentation refoulée en un symptómc corporcl. Cf. le développc-
ment sur la dysmcnorrhéc hystérique, p. 109, et en outre Brcuer-Freud, Études sur
¡’hysícrie, Vienne, 1895.
2. Ainsi que des saignements de nez (cf. cas 117).
Chapitre 7

Pour ctre complet, je fcrai encoré allusion briévement á une affec-


tion qui, sclon toute vraisemblance, est lice aux symptómcs decrits
ici : la douleur névralgiquc au demóre ou coccycodynic. II existe
ccrtes une forme de douleur au demóre qui doit étre rapportéc á un
(raumatisme ou á une maladic des os, mais de celle-ci il nc sera pas
question ici. Mes remarques ne conccmeront que les véritables
nevralgics du derriére.
Dans l’anamnése de trois malades, la coccycodynie joue un role.
Dcux d’entre elles ont soufíert de suppuration de l’ethmolde avec
formation de polypcs et, au cours de leur maladie, une coccycodynic
(qui a duré environ un mois) a surgí parmi d’autres troubles nasaux
á distance. Chez la prendere de ces malades, le demicr accouchement
remontait á prés de vingt ans. La seconde malade était nulliparc,
ainsi que la troisiéme qui avait souflcrt d’une névralgic de l'cstomac
de forme nasale dont je 1’avais délivrée. Comme son mari était para-
lytique, l’origine sexuellc de la douleur d’estomac était compróhen-
siblc, et d’ailleurs faeilement reconnaissable.

Cas 119
Chez cette patiente, la coccycodynie surgit brusquement á la suite
immédiatc d’un tres violcnt éterauement, ct dura trois semaines. En méme
temps, les doulcurs dans les deux bras s’étendaicnt aux pointcs des omo-
plates. Celles-ci avaient tout l’air de troubles nasaux á distance. Le fait
que la douleur au derriére survint aprés un etemuement laissait aussi
présumer pour celle-ci une origine nasale. Par ailleurs, la douleur au derriére
revint briévement deux fois. La deuxiéme fois,cllcsc prolongca jusque dans
le trajet du seiatique droit et disparut alors. Cette derniére manifestaron de la
douleur autorisa le médecin, familiarisé avec les troubles nasaux á distance,

137
á supposcr de prime abord que le siege des altérations résidait dans le nM
gauche. Hn outre, les douleurs au derricrc ct á l’cstomac n’avaicnt jamali
été observées simultanément chcz la maladc.
Comme je nc pouvais me défendre de penscr que la doulcur au derrito#
était un substituí de la doulcur d’estomac, je décidai chez une quatritoltn
maladc — la seule queje vis moi-meme pendant les douleurs — de procédff
á la cocaínisation de la localisation de la doulcur d’cstomac nasalc.

Cas 120
II s’agit d’une femme de trentc-trois ans, Mm0 P...I, qui eut un enfant
il y a onzc ans, naissancc aprés laqucllc se développa peu á peu une dysn\4*
norrhoea membranácea. Chcz divers médecins, ccttc afTcction ne fut traitée
qu’avec un succcs temporaire — par grattage ct cautérisation de Pendo»
métre. La palpation montrait un état normal des organes génitaux. Mais la
femme nc supportait pas le colt. Elle avait toujours des douleurs lors do
cclui-c¡, ct souvcnt aprés des troubles nasaux lointains. Ainsi il y a un an :
doulcur dans Pomoplatc droitc qui dura longtcmps ct ne disparut que par
la cautérisation des localisations genitales du ncz droit (aprés cocaínisation
positive). Par aillcurs : depuis Paccouchcment maux de tete, presque per-
manents, qui tourmentaient énormément cettc femme ct contrc lesquels le
traitement nasal parcautérisation dcscometsinféricursetdcstubcrculumsepti
s’avéra égalemcnt positif. Ccttc femme n’eut jamais de douleurs d’estomac.
Le 19 novembre 1894, la paticnte vint se plaindrc d’unc terrible doulcur
au derriérc qui Pcmpéchait de s’asscoir, de se teñir droite pour marcher
ct qui nc la quittait plus. La doulcur durait depuis plus d’unc semaine ct
avait succédé á un coít, d'ailleurs trés rarcment pratiqué par le couplc mané.
Le cornct moyen gauche présentait une faible hypertrophic de consistance
flasque, maís pas d’altération. Je procédai, aprés qu’un léger frottement du
plancher du ncz droit avee une faible solution de cocaínc — toute suggcs-
tion mise á part — se fut averé sans résultat, á une cocaínisation dans les
regles, un quart d’hcurc plus tard, des localisations de la doulcur d’cstomac,
ct cela avee un succés trés positif. Aprés cinq minutes, les douleurs au der-
riérc avaicnt totalemcnt disparu. On procéda immédiatement aprés á
l’ablation de la partic antérieure cocaíniséc du cornet moyen gauche, et la
doulcur cessa définitivement! Elle n’avait jamais reparu jusqu’en mars 1896,
lorsque je vis pour la derniére fois la paticnte. II m’est diíTicilc de tirer une
conclusión d’un scul cssai; je scrais sinon enclin á croire que la coccyco-
dynic névralgiquc cst aussi en rclation avee le cornct moyen gauche. Mais
j’ai pensé nc pas devoir taire les cxpérienccs rapportées. Peut-étre offriront-
cllcs á d’autres une occasion de les vérifier.
Chapitre 8

Nous avons jusqu’á présent place au centre de nos considérations


lu menstruation. C’cst par elle, de la fa9on la plus evidente, que nous
«vons pu établir une relation entre le nez et les processus sexads.
Nous avons vu qu'une trop grande ou trop petite quantité de sang
lors des regles, qu’une survenue irréguliére de celles-ci, et avant toot
qu’une certainc forme de douleurs les accompagnant, dependen!
du nez. Nous avons retrouvé, lors de la naissance, la forme na&alc
de la dysménorrhée dans « les irritables douleurs de contradion
ct l’analogie complete entre ces douleurs et Ies douleurs de la dys­
ménorrhée nasale nous contraignit á conclure que le processus de
parturition est biologiqucmcnt une grande menstrual ion. Le processns
de menstruation, nous 1'admimes, ne cesse aucunement lors de la
grossesse mais nc trouve simplement pas sa décharge nórmale dans
le saignement menstruel. Les poussées qui provoquen! d'habitude
le saignement sont cmmagasinées, et lorsque leur somme — nórmale-
mcnt avee la dixiéme vague mcnstruelle — dépasse le seuiL alors un
violent processus de menstruation se dechai ne qui a pour resulta!
le détacheraent definitif de l'a:uf de la matrice.
A cette conception s'opposérent deux dificultes :
Io La poursuite du processus menstruel pendant la grossesse
semble en contradiction avee les faits.
2o Nous avons vu que la durée de la grossesse ne correspond pas
toujours á un múltiple entier des intervalles de menstruation indi­
viduéis.
Nous pouvons deja résoudre la premiére dificulté en invoquant
quelqucs cxemples. Une paticnte, pendant sa grossesse, avait touiours
vers l'époque des régles le nez bouché et une pression dans la tete.
Une autre avait également, préciscmcnt au moment des regles, une
vraie dysménorrhée (sans saignement) ¡ntra gravidUlatirn:, qui put aussi
RFLATIONS ENTRE LE NEZ

ctrc guéric par la cocaínisation des localisations spécifiques du ncz.


Mais ncus voulons encoré montrer de fason plus profonde que
le proccssus de menstruation est bien loin de ccsscr pendant la gros-
sesse, ct par lá nous allons avoir l’occasion de découvrir des faits
qui vont totalcment lever la deuxiéme difiieulté, ccllc concemant
la duréc de la grossesse. A cettc fin, nous allons communiqucr les
résultats de trois observations de grossesse. Les femmes ont tenu
un journal quotidien de leur état d’cnscmble pendant la durcc de
Ieur esperance, et j'ai raoi-méme controlé autant que possible ccs
annotations.
La premiére observation est deja frappantc : les symptómes ne
sont pas reproduits simplement chronologiqucment, mais sont
ordonnés dans des series, dont chacune dispose d’un intervallc de
temps propre. Cctte ordonnance nous sera d’une utilité décisive
pour les discussions á venir.

Cas 121. Mmc M., cinquicmc enfant


Derniéres regles, 25 aoüt 1895; intervallc de menstruation : trente
jours. Des notes precises n’ont commencé d’ctrc prises qu’á partir
du début déccmbrc. A partir de ce moment, l’état de la malade a
été tous les jours consigné. Les journées qui n'ont pas été relevées
dans les series de la paticntc sont cclles de bon état general. Comme
le premier mois post-partum a été inclus dans les annotations, nous
disposons de deux cent trentc-dcux journées observées, parmi lcs-
qucllcs suLvanic-six se distinguent par un état anormal. Les journées
qui sont cilées deux fois dans le tableau suivant sont ¡ndiquées par un
astérisque.

A. Series masculines 1

(1 )
íntervclles 1er déccmbrc 1895 : éiancemcnts dans la poitrine
(joun) gauche. Prcmicrs mouvcmcnts de l’enfant.
23 24 déccmbrc : soucicusc, envie de vomissements,
mouvcmcnts de l'cnfant.

I. La présente édition reprend Ies tablcaux tcls que Fliess a voulu Ies publicr
dans l’édition allcmande, d’aprés ses notes pcrsonnellcs.

140
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

8 février 1896 : insomnie, mal au cráne.


aa
XX

1 II

17 avril : soucis, envíe de vomir, rbume.


24 * 11 mai : conlracíions (nuit 22 h — 24 h. 2 h — 4 h).
23 1 CT juin : angoisse, sueurs profuses, fatigue, saigne-
ment de nez.

(2 )
• 8 déccmbrc 1895 : se sent debfle, céphakes.
24 * 1er janvier 1896 : acces d'angoisse.
22 23 janvicr : acces d'angoisse.
24 16 fcvrier : tres lasse.
2 X 23 — 1 = 45 1 CT avril : envíe de vomir, saignement de nez, soucis.
ténesme vesical.
24 25 avril : nuit irouWée, ténesme de la vessie, fort
saignement de nez.
23 18 mai : angoisse.
22 9 juin : contractions, engourdissement de la moitié
du corps, pression sur le nez et le firont.
23 2 juillct : angoisse, tres forte montée de lait.

(3)
15 décembre 1895 : angoisse.
22 6 janvier 18% : angoisse, tres lasse.
23 29 janvier : tres violentes céphalées.
23 21 février : angoisse, saignements de nez.
2 X 23 = 46 * 7 avril : envíe de vomir, saignement de nez droit,
nez bouché.
23 *30 avril : contractions, pression sur le firont.
24 24 mai : oppression angoissante, sueur, herpes á la
lévre supérieure, contractions.
24 15 juin : accouchement.

(4)
18 dccembrc 1895 : douleurs lombaircs.
2 x 23 = 46 2 février 1S% : pendant une demi-heure, contrac­
tions.
23 *25 février : vertiges, envíe de vomir, lassitude, mal
de gorge.
3x 23 — 1 = 68 3 mai : contractions.

141
Rlt-ATTONS INTRI U N*Z

24 27 mai : angoisse, sucurs profusos,


23 juin : premiare montéc de lait.
23 12 juillct : allaitcment moindre du scin gauchí»!
Douleur au derrterc.

(5)
22 décembre 1895 : acoés d'angoisse.
23 14 janvier 1896 : douleurs dans la poitrine, saigniJ
ment de nez.
23 6 iévrier : angoisse, saignement de nez, vértigos, j
vomissements.
2 X 23 = 46 23 mars : vertiges.
22 14 avril : nausées, soucis, saignement de nez drolt. í
24 8 mai : trés faiblc vomissement, ténesme.
22 30 mai : contractions.
23 22 juin : légére montéc de lait, dent malade se
déchaussc, inflammation de la gcncive.
22 14 juillct : écoulcment sanguin commc les regles, J
trés forte céphalée qui disparalt en portant i
l’enfant au scin. *

(6)
*20 janvier 1896 : nez bouché, saignement de nez.
4 X 23 = 92 21 avril: brusque fringale, ténesme vésical.
23 *14 mai : ténesme, saignement de nez gauche.
2 X 23 = 46 29 juin : peu de lait au scin droit.

B. Sérics fcmitiines

0)
4 décembre : lasse, céphalccs.
28 *lt>r janvier : acces d’angoisse.
27 28 janvier : tres fortes céphalées.
28 *25 févricr : vertiges, nausées, lassitudc, mal de
gorge.
2 X 28 + 1 = 57 22 avril : boulimie, ténesme vésical.
2 X 28 = 56 17 juin : soucis, gorge seche, amélioration en portant
l’enfant au scin.
28 15 juillct : maux de tete, écoulemcnt de sang.

142
I I I.FS OROANES (iÍNITAUX OD 1A IT.MMB

(U)

♦ 8 décembre : Iris debite, céphalécs.


28 5 janvier : angoisse.
28 2 févricr : contractions d’une dcmi-heurc.

3 X 28 84 26 avril : conlractions d’unc dcmi-heurc.


20 juin : peur, montéc de lait, forte coloration
l X 28 — 1 55
sanguincdes lochicsqui avaicnt étédéj¿\ incolorea,
une gouttc de sang coulc du nez, scnsation de
paralysie de la languc, la dent maladc se déchaussc
encoré plus.
28 -h 1 = 29 19 juillct : pygalgic ct faiblcssc dans les jambes
disparaissent.

(III)
5 févricr : céphalécs frontales, nez bouché.
5 mars : lasse, fortes démangeaisons des scins
28 + 1 = 29
comme d’habitudc avant les réglcs.
2 X 28 = 56 •30 avril : contractions, pression sur le front.
28 28 mai : sueurs profuses, troublcs du rhino-pharynx.

av)
17 décembre : angoisse.
28 •14 janvier : doulcurs á la poitrine, saignement de
nez.
28 — 1 = 27 10 févricr : nez bouché, serrement de caur, mal de
gorge.
2 X 28 + l = 57 7 avril : nausées, saignement du nez droit, nez
bouché.
2 X 28 4- 1 = 57 3 juin : sueurs profuses, grande lassitude.
28 — 1 = 27 30 juin : peu de lait au sein droit, dent malade se
déchausse encoré plus ct devient doulourcusc.

(V)
23 décembre : malaise, vomissements, mouvcmcnts
de l’cnfant qui ne s’étaicnt pas reproduits depuis
le 1er décembre.
28 •20 janvier : saignement de nez, nez bouché.

143
REI.ATIONS ENTRE LE NEZ

4 X 28 = 112 *11 mai : contractions.


28 8 juin : angoissc, contractions.
28 6 juillct : dcnt inalado tombc.

(VI)
22 janvicr : acccs d'angoissc.
28 *19 fcvrier : brusquc fringalc, puis malaise el
congestions.
3 X 28 -f 1 = 85 *14 mai : téncsme, saigncment de ncz gaucho.
28 — 1 = 27 10 juin : tetreur noctume.

En considcrant ccs series, on cst frappc par le fait que deux grandl
groupes se distinguent : le groupc á intervalles de vingt-huit jours,
ct l’autre groupc á intervallcs de vingt-trois jours.
Nous nommerons par la suite les series avec intervallcs de vingt«
huit jours series de menstruation féminines, ct les séries avec Ínter*
valles de vingt-trois jours séries de menstruation masculines. Mais
nc préjugeons pas des l'abord de cctte désignation. Notrc exemploi
nous apprcnd l’existence de six series masculines et de six series I
feminines. Cepcndant toutes les cchcances dans ccs series nc pré-
sentent pas de symptómes.
II convient d’étrc deja attentif ici au fait que l’cxistencc de tclles
séries n’cst aucunemcnt liée á la grossesse, et que cellcs-ci peuvent
étre repcrables cgalcment en temps normal. Mais leur symptoma-
tologie sera alors totalemcnt distincte.
C’est un fait bien connu de la plupart des femmes en bonne santé
qu'entrc deux saignements mcnstruels s’intercalent un ou deux jours
séparés par un intervallc pendant lesqucls clles ont de légéres racns-
truations menstrualia molimina; souvent se produit aussi une toute
petite secrétion vaginale sércuse, ou bien encore l’écoulement vaginal
existant augmente. Souvent, ccs jours-lá, les mucosités nasales sont
striées de sang. Et cepcndant les regles proprement dites, avec leur
saigncment uterin, nc sont pas en vuc : le jour suivant au contraire,
tout a de nouveau entiérement disparu. Mais de la date de ces phé-
noménes jusqu’á leur prochaine répétition s’est souvent écoulé un
laps de temps de vingt-trois ou de vingt-huit jours. Ce processus
frappant que Ton peut aussi constater pendant la grossesse pourrait
etre designe du terme d'épimenstruation féminine.

144
ET LES ORGANES GÉNUAUX DE I.A FEMME

I <•% series masculines (vingt-trois jours) se divisent comme les


ilumines en series plus ou moins acccntuécs. Dans notre excmple,
ln iiéric principale pourrait étre cclle qui commcnce le 15 décembre
f< qui se clót le 15 juin par raccouchcmcnt. A deux moments de
♦«•tic serie (30 avril et 24 mai), des contractions preliminares avaient
tWjíi surgí.
Considérant ces séries, nous voyons done que raccouchcmcnt
peut tomber dans le groupe des séries de vingt-trois jours. Ici égale-
incnt il y a une analogie complete avec ce qui se passe dans la mens­
truación habituelle extra graviditatem. Car dans celle-ci le jour du
inignement mcnstruel peut tomber, comme nous allons encore le
montrer, aussi bien sur une échéance masculine (vingt-trois jours)
que sur une échéance féminine (vingt-huit jours).
Le 15 juin s’cst avéré étre un véritable jour de menstruation du
fait de l’issue positive de la cocaínisation — la douleur de contraction
put étre totalement réprimée — ct du fait de l’aspect typiqucmcnt
mcnstruel du nez.
Les demiéres regles, le 25 aoüt, commcncent aussi lors d'une
échéance « mascuüne ». Celle-ci est éloignée du 18 décembre (séric
inasculine 4) de 115 jours = 5 X 23 jours. Le debut ct la poursuite
des mouvements de l’enfant tombent dans la premiére série masculine
ct la cinquiéme série féminine. C’est dans la nuit du 1er décembre
qu’ils ont été pergus pour la premiére fois; puis ils cessent, et c'est
dans la nuit du 23 décembre qu’ils recommcncent.
Ccttc observation, qui s’est aussi confirméc par la suite, nous
apprend que la tendance aux mouvements de Venfant provient indu-
bitablement de Vorganisme maternel. Le nez a été impliqué treize
fois dans les échéances et de fait dix fois par saignement; quatre fois
par la sensation de nez bouché en partie accompagnée de saignements,
et une fois par un rhume, par quoi on entend l'apparition subite
de forts écoulements aqueux. Les symptómes nasaux surgissent
aussi bien dans les séries masculines que dans les séries féminines.
Mais le saignement de nez est chez cette pariente lié á une exccption
prés (20 juin) á l’existcncc d'échéances « masculines ».
Lorsque le saigncment de nez est aussi présent dans des séries
féminines, alors l’échéance en question s’avérc étre doublcment
investie, comme appartenant done aussi á une série masculine.

145
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Series masculines

1. 17 avril acces de rhume.


1 er juin saignement de nez.
2. 1 er avril idem.
25 avril violents saigncments.
3. 21 février saignement de nez.
* 7 avril saignement de nez ct nez bouché.
5. *14 janvicr saignement de nez.
6 février ídem.
14 avril idem.
6 . *20 janvier saignement de nez ct nez bouché.
*14 mai saignement de nez.

Seríes féminines

n. 20 juin gouttc de sang s’écoulant du nez.


m. 5 février nez bouché.
IV. *14 janvier saignement de nez.
10 février nez bouché.
* 7 avril saignement de nez droit.
V. *20 janvier saignement de nez.
VI. *14 mai saignement de nez gauche.

Nous avons deja parlé des contractions préliminaires. Celles-ci


sont apparues avec une fréqucnce étonnante chez Mmc M., aussi
bien dans les échéances de series masculines que de séries féminines.
Cepcndant, il est en revanchc frappant que les échéances masculines
qui se manifestérent avec tant de forcé par des saigncments de nez se
soient aussi distinguées nettement en provoquant des contractions.
Lors de six échéances masculines, il y eut des contractions, alors
que seulement trois échéances féminines, sans parler des échéances
doublement investies, s’opposcrent á ces six masculines qui sont méme
au nombre de sept, si l’on inclut Téchéance de Taccouchement.
Les échéances de contractions se groupent done ainsi :
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

A. Series masculines fí. Series féminines

1 . *11
mai n. 2 février
2. 9 juin 26 avril
3. *30 avril ni. *30 avril
4. 2 février V. *11 mai
3 mai
5. 30 mai 8 juin

I ’.ipparition de telles contractions préliminaires lors des échéances


«ncnstruclles rend également vraiscmblable qu’á chacune des échéances,
II y ait une augmentaron du niveau des stases aceumulécs. II se peut
i|u‘une partie s'écoule et engendre des précontractions. Si apres
quclques va-et-vient l'équilibre se rctablit, alors on en reste aux
coniractions; sinon, il y a avortement. II cst á peine besoin d'ajouter
que dans le demier jour de toutes ces series peut aussi se trouver
la date nórmale de l’accouchcment. Le cours de l'exposé montrera
quel role important joue le nez á cet égard, qui trahit déjá par ses
lymptómes une activité particuliére pendant ces jours. Souvent
nous avons relevé dans nos series de véritables acces d’angoisse.
lis se produisent chez d'autres femmes enceintes et se répartissent
nssez équitablement entre les séries masculines ct les séries féminines.
Lcur modéle physiologique, ce sont les mauvaises humeurs accom-
pagnées d’angoisse ct les reves d’angoisse, qui prccédent toujours
les menstruations normales. J’ai aussi tenu compte des annota-
tions concemant les premiers mois des couches; elles révélent que
les symptómes appartenant aux séries persistent indubitablement
lors des couches. Assurément ils subissent en partie une métamorphose
qui correspond aux nouvelles conditions. C'est ce qui ressort le
mieux dans l’exemple de la sécrétion de lait. Les premiéres gouttes
de colostrum apparaissent le soir du 14 juin, cepcndant que se rap-
proche la série masculine 3 qui, le 15 juin, déclencha l’accouchement.
Le lait proprement dit n’arrive que le 19 juin avec la série masculine 4;
une nouvelle poussée a lieu le 20 juin avec la série féminine II. Le
premier grand accroisscment de la montee de lait a lieu le 2 juillet
(série masculine 2). Ce sont les échéances du 12, 22 et du 29 juin
(séries masculines 4, 5, 6) et du 30 juin (série féminine IV) qui appor-
tent une diminution de la sécrétion lactée. Les lochics deviennent á
nouveau sanguinolentes le 20 juin, á un jour de la série féminine 11

147
Rl LATIONS ENTRE l.E NEZ

(10 X 30 jours, done dix intcrvalles individuéis depuis les dernll


regles, le 25 aoüt!). Le 14 juillct (29 jours post-partum) se prodj
de nouveau le premier saignement mcnstrucl récl. Le 14 juillct appfl
ticnt á la cinquicmc serie masculinc ct le 15 juillct, dernicr jour d»i
regles, apparticnt á la premicrc serie fémininc. La duréc de dfltj
jours des regles est ici déterminée par Larrivéc de deux pouSK
périodiques diíTércntcs. Nous avons done rcconnu que Larril
des premieres regles post-partum est déterminée par nos series el
que la sécrétion de lait se trouve en outre sous rinfiucncc de proccsil
périodiques. Par ailleurs, l’histoirc d'une dent malade a aussi ¿U
notéc. Considérons que sa décadcnce s’cst produite lors des joui
suivants :
20 juin série fémininc II
30 juin série fémininc IV
6 juillct série fémininc V

L'cxplication de ce fait bizarre sera donnéc lors de discussionij


ultéricurcs. Et Ies conclusions que nous avons tirées de l’analyse de
la premiére observation de grossesse s’imposcront néccssaircmenQ
á partir d’unc deuxiéme observation analogue.

Cas 122. Mmc A., primiparc


Demiéres regles le 1er avril 1895. Intervalle de menstruation :
vingt-huit jours. Les notes precises n’ont été établies qu'á partir
de juillct. Cependant le nez avait etc auparavant examiné lors des
jours de menstruation (27 mai et 24 juin), nez qui de toute fayon a
été soumis dans ce cas á une inspection méthodique.

A. Série fémininc

O)
Intcrvalles
1 er avril : demiéres regles.
28 29 a\TÍI : prcmicre absencc de régles mol ¡mina mens-
trualia.
28 27 mai : tres légére doulcur abdominale, commc
avant lors des régles, seulcmcnt maintenant

148
ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

moindre, comct ¡nfcricur droit ct tubcrculum


scpti droit cnflés, légércmcnt cyanoscs.
24 juin : état subjcctif ct aspcct du nez commc le
27 mai. En se mouchant, un peu de sang.
22 juillct : tete lourde, breve doulcur abdominale
~~ á droitc, rcssemblant á des contractions. Tubcr­
culum septi droit enflé ct cyanosé.
17 septembre : saignement de nez plus fort; á cause
de cela, examen de nez cmpeché.
11 novembre : saignement de nez gauche. Nez :
cornct inférieur ct tubcrculum septi droit
fortement enflés ct cyanosés, á gauche ríen.
Lcgéres douleurs dans rhypogastrc droit commc
avant l’indisposition.
28 9 décembrc : nez fortement mcnstniel.
6 janvicr : angoisse avec sucurs, ótée par inhala­
28
ron de menthol dans le nez. Lochiorrhée accrue,
ct á nouveau davantage teintée de sang. Le lait
se tarit presque totalement. Dans le nez ce sont
surtout les localisations genitales á droite qui
sont enflées. Faible cyanosc.
3 févricr : tres fatiguée. Diarrhée erratique (du
1 er au 3 fcvrier, á nouveau faibles sccrétions
vaginales sanguinolcntes).
l
m
ao
9 septembre : saignement de nez.
2 X 28 — 1 = 55 3 novembre : traces de sang dans le nez et tres
légeres molimina.
27 30 novembre : saignement de nez. Sccrétions vagi­
nales sércuses.
27 27 décembrc : contractions de la naissance. Le nez
est menstruel, cxcessivcment cyanosé.
28 24 janvier : scotome scintillant.
28 *21 février : saignement de nez gauche. Molimina.
Nez mens truel.

(IH)
16 aoüt : pour la premiérc fois, mouvemcnt de
l’cnfant. Battcments de cocur, angoisse.

149
Rlíl A llONS CHTRJB Lfi NIJZ

2 X 28 -i 56 II octobre : ncz mcmtrucl. Le soir préoódi


mol imbuí.
2 x 28 } | . . 57
/ détemhre le soir, ¿norme accenlualion L
mouvenen(s de rcnfanl. l o* coups <„,! dlUÉ
plustcurs minute» sont visibles a tíavcri h
draps el se produiient vingi fol» par mlm
(observa(ion iHrrsonnelle).
-I janvier doulcur d'csloinac (cjuatro acoll
churro!" 0 dani ,c ncz 8Iüchc‘ -wu,m3
Ier fóvricr : lécrttJon» vaginales s¿reuses el sani
nolcnics. 1

(IV)

l‘7 »cpicinl>rc:l>allc.ncni*dcc«ur,»auie»d'l)umt
im boudié.
28
1/ octobre : malaise, saigneiuent de ncz, |¿«ei acx^
d angojoso. ,
28
H novembre ¿coulcmcm vaginal s¿icux (ju»qi
I.» tout i1* faíl iiu oiinu do la palíenle). Ne/. boucl
renforccinent kígnifloaiif des mouvcmcnli
Icntum.
28 12 déccinbre en se inouchanl, sang dun» le no»
gandío. ™
27 8 janviei de n¿« inaiivaísc hunieur, t¿plial«
<¡ul 6 «Wcndenl l>flr vapoi iuiijon de tocall
ilans le ne/..
2*7 t> féviíi , ; do i,¿* ,nauval»e humooi, u)phgU
ccartde» pai inlialaiion de inenibol.

(V)
2 aom : inhábiluellenwni fgtíguée «i «tólijiu.
4 X 28 112
72 noyembie : salgnemeiii .le „e/, ne/ gandí» 1
untló Cl l y u i U H t é M a la ls e s
27 l'7 dr.cmbít ,1.111b 1,1 nuil du 18 un |</, boudaíiif
• I-I diunlile, sóndame au.niuaimn
de* inouvemcnu de reulani
2*7 17 janviei anguloso, e¿phu|¿es
78 H /¿viiei •líurrhótí, somalinos de veiiiges uii
mutin

13o
I T LES OROANHS OÚNITAUX DE I A FliMMB
¡i. Sirles masculinos
(1)
Inter valles
10 juillct : lassitudc fiappanic el grande Violcnts
frlssons déjA présenla uu début de la grosseste
(du 20 au 30 avril) réapparniucnt. Doulcur lom-
bairc. Ncz bouclté. Sane en se mouchnnt.
23 12 uoOt : iris lussc, c( de muuvaischumcur.
24 26 uoftt : tangen se mouclmnt.
22 17 scptcnibrc : snignement de ncz.
.M 10 octobro : brusques friwoni. Molimlna, Saigne-
ment de nez.
23 2 novembro : (races de sang dans lo ncz.
l^égércs molimlna,
23 25 novembro : lógércs molimlna. flcoulcmenl*
vagiimmt kércux.
23 18- 19 décembre : nuil : branque diarihéc A la suite
do luqucllo for( malaise, supprímó par le mcntbol.
rccrudcaconco den mouvomenls de IVnfant.
24 11 Janvlcr : céplmlécs, grande lassitudc.
23 3 léviicr : trés fatiguéo, biusque diarihéc.
(2)
19 octobro : molimlna, auparavant traces de sang
ilains lo noz.
24 12 novembro : ne/ menstruo!, uux deux soius traces
do lait (1UÍ ftvaiont do nOUVOaU dlspaiu dés le
29 octubre.
22 4 diVeinbio : ne/. loitcmont inenstruol. Molimlna.
Tiés lusse, el débito.
23 27 déccmhiü j conlrudiont de la naiswnco, nez
menslruel.
23 19- 20 janvloi ungoUso.
23 II léviiei ; latiguéo, dépiimée, douloui A la vulve,
salgúeme nt de nez.

O)
29 nombra i furtos scviétioiw sanguinolentos el
sétcuses dans les deux nez, en méine tempe
piemiéies lia»es du lait.

151
RELATIONS ENTRE LE NEZ

23
23 7 ü?VCmbrc ' ncz mcnstrucl» saignement de .
14 décembrc : doulcurs aux bras ct aux jam
molimina, angoisse, ncz mcnstrucl.
23
, * janWer : lochiorrhcc renforcée ct sanguinoletll
2 X 23 = 46
-1 fcvricr : molimina, ncz saignant i gauche,
mcnstrucl.

(4)
18 novembre : grande fatigue. Du 18 au 19 nove
bre, la palíente doit quitter le lit á cause d’oppr
sion de la poitrine.
24 12 décembrc : saignement daos le ncz gauche.
22 3 janvier : doulcur d’cstomac.
2 X 23 = 46 18 février : saignement de nez á gauche, soudaiJ
fnssons ct bouffécs de chalcur.

(5)
1er déccmbre : saignement de nez. Molimina.:
secrétions vaginales sércuscs.
23 24 deccmbrc : acccs d’angoisse la nuit.
24 17 janvier : angoisse.
23 9 fé\TÍcr : fatigue frappantc, doulcurs á la tete ct
aux jambes qui s amendent par inhalation de
menthol dans le nez.

( 6)
23 juillct : nez cyanosé. Sang en se mouchant.
23 + 1 = 24 •16 aoút : nuit du 15-16, premiers mouvcments de
1 enfant.
4 X 23 — I = 91 15 novembre : traces de lait.
23 8 décembre : aprés-midi, brutalcmcnt, fort saigne­
ment de nez, molimina. Secrétions sércuses
vaginales, c>ranosc du ncz importante.
23 31 décembrc : vrai lait. Saignement de ncz.
23 23 janvier : premieres regles.
23 15 février : doulcurs á la vulve.

Nous avons pu montrer que dans ce cas, ¡I existe deux groupt


rcspectivcment de cinq et de six series; le premier groupe comporta
des senes de vmgt-huit jours, le demiénte des series de vingt-tro,

152
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE I-A FEMME

i Vsi dans la prcmiérc serie masculinc et la prcmiérc serie fémininc


ijiic Ton rencontrc le plus de symptomes. Les autres series sont plus
«ni moins incomplétcs. Plus nous passons du patbologiquc au physio-
lügiquc, moins les series comportcnt de symptomes. Mais clics n’en
nlxtcnt pas moins ct se poursuivent méme durant les couchcs. C’cst
hourquoi j’ai aussi étendu le relevé des dates á lcpoque puerpérale
(janvier ct février 1896). Le nez s’cst avéré étre mcnstrucl dans
la prcmiérc série fémininc (suite de Lechéame de la menstruation
telón le calcndrier), c’cst-a-dire que les tuméfactions de la cyanosc
ct parfois celles du saignement, commc le 17 septembre, ctaient bien
visibles. Cela plaidc déjá pour la poursuite du processus mcnstrucl.
Mais, de plus, le 27 décembrc (deuxieme série féminine), le 11 octobre
(troisiéme série féminine) et le 21 novembre (cinquiémc série fémi­
ninc) on put encoré fairc la meme constatation; de meme dans la
deuxieme série masculinc, 12 novembre, 4 décembrc, 27 décembrc;
ct dans la troisiéme série masculine, 21 novembre, 14 décembrc, ct
dans la sixiéme le 8 décembre. II cst important de le rappelcr, car
cela aussi prouve que les épiséries masculines et féminines sont réel-
lement racnst melles.
Le saignement de nez apparaít :

dans íes séries féminines: dans les séries masculines:


I. 24juin 1. 10 juillet
17 septembre 26 aoút
11 novembre 17 septembre
II. 9 septembre 10 octobre
3 novembre 2 novembre
30 novembre 2. 19 octobre
IV. 17 octobre 3. 29 octobre
12 décembrc 21 novembre
V. 22 novembre 4. 12 décembre
5. 1er décembre
6. 23 juillet
8 décembre

Celte caractéristique du processus mcnstrucl cst done illustrée


dans presque toutes les séries.
Les premiers mouvcmcnts de l’enfant se produisent dans la troi­
siéme serie fémininc, le 16 aoüt, jour oü ccttc série se croise d’aillcurs

153
RFLATÍONS ENTRE LE NEZ

avcc la sixiémc série masculino; Pacccntuation de ccs mouvcmcntl


se produit d’abord le 8 déccmbrc á une date faisant partic de la
memo serie, puis a deux antros dates dans la quatriéme ct cinquiémo
serie fémininc (14 novembre ct 19 déccmbrc), ccttc derniére dato
appartcnant aussi á la premiére serie masculino.
Dans cct cxcmple, il cst tout aussi incontcstablcmcnt prouve que
Papparition ct Pacccntuation des mouvements de Penfant résultentH
d’unc impulsión provenant de Porganisme matcrncl.
La premiere secrction de lait a licu le 29 octobrc (troisiéme serie !
masculinc); puiselleccssc pour réapparaitre le 12 novembre (deuxiéme
serie masculinc) ct le 15 novembre, date appartcnant a la sixieme
serie masculinc. C’cst égalcmcnt dans ccttc derniére serie que se
produit la premiére apparition de lait post-partum, le 31 déccmbrc
1895! Le lait arrive done, commc le montre le cas 121, á des jours
determines ct sous le contróle du proccssus mcnstrucL
Chez Mn,R A. Paccouchemcnt avait été attendu le 6 janvicr 1896
(deux cent quatre-vingts jours aprés les derniéres réglcs du 1er avril
1895). Les contractions commcncércnt déjá dans la nuit du 27 déccm-
bre, aprés que tout le liquide amniotique se fut brusquement écoulé;
mais le 27 déccmbrc apparticnt aussi bien á la deuxiéme série fémi­
ninc qu’á la deuxiéme série masculinc, qui se croiscnt á ccttc datel.
L’accroisscmcnt simultané des poussécs menstruelles cmmagasi-
nces par deux nouvcllcs poussécs a, du fait de la brusque montéc de
niveau, provoqué la rupture des barrieres et engendré la « grande
menstruation ».
L ccoulcmcnt prématuré du liquide amniotique doit vraiscmbla-
blcmcnt étre aussi rapporté au fait que les membranes fatales n’ont pas
résisté au violcnt choc, résultat d’un brusque accroisscmcnt de la
pousséc, car il semble que Pécoulement du liquide amniotique ait
licu par á-coups Iors des échéanccs menstruelles. Le phénoméne de
Phydrorrhéc gravidarum s’accorde bien avcc ccttc conception.
Dans Pcxemplc précédent (cas 121) commc dans cclui-ci, Pcchéancc
de la naissancc n’a pas coíncidé avcc cellc des réglcs (durée de la
grossesse égale un múltiple cnticr de Pintcrvalle de menstruation
individuel). Cependant sa date cst aussi mcnstrucllc. Dans lecas 121,
1. De tcls croiscmcnts nc peuvent bien entendu se produirc qu’avcc des sérics
á intcrvallcs ditlcrcnts (vingt-huit el vingt-trois jours). Done sculcs des sérics
masculinos ct fcniinincs peuvent se croiscr, ct non pas des sérics de meme type.
/
154
ET LES ORÍ ¿ANES GÉNITAUX DE 1.A FEMME

clic apparticnt á une serie masculinc ct dans notre cas au croisemcnt


d'unc cchcancc fémininc avcc une cchcancc masculinc. Ccttc impor­
tante serie masculinc (6), qui participe aux premiers mouvcmcnis
de l’cnfant ct qui provoque, post-partum, la premiére sccrétion Iac-
téc, determine aussi la date de la premiére menstruation réclle aprés
l’accouchcmcnt (23 janvicr). D’aillcurs, les réglcs qui, chcz Mm*‘ A.,
se produisaicnt jadis régulicrcmcnt tous les vingt-huit jours, ont été
modifiées par la suite ct quclquc peu « irréguliércs ».
Les échéances des réglcs depuis le debut des contractions sont les
suivantcs :

Irtíervalles
27 déccmbrc 1895 : contractions.
27 23 janvier 1896 : réglcs.
34 26 févricr : idem.
34 31 mars : idem.
35 5 mai : idem.
31 nuit du 5 au 6 juin : idem
35 10 juillct : idem

Le 27 déccmbrc ct le 10 juillct appartiennent á la deuxiéme série


fcmininc (27 dccembrc au 10 juillct = 196 = 7 X 28), le 31 mars á
la premiére serie fémininc (1er aoüt 1895, derniéres réglcs jusqu'au
31 mars 1896 = 13 X 28 -f- 1), le 5 juin á la cinquiéme série fémininc
(14 févricr jusqu'au 5 juin = 112 = 4 X 28). Le 26 février ct le 5 mai
font partie de la premiére serie masculinc (26 février jusqu’au 5 mai =
69 == 3 X 23), le 23 janvicr de la sixieme serie masculinc.
On peut done considérer rétroactivcmcnt les futures échéances de
réglcs véritablcs post-partum, commc des documcnts sur la naturc
des sérics de la grossesse. Les échéances de ccs sérics sont identiques
á lechéancc de la naissancc et aux régles clles-mémcs : ce sont toutes
des menstruations.
Ccttc doctrine cst égalcmcnt déductible d’un autre cas, dont je dois
la connaissance á la bicnvcillancc d’un collégue ami, qui m’écrit :
« Ma femme (sixieme enfant) a ressenti les premiers mouvcments
de l’cnfant le 10 juillct. Le 3 déccmbrc commcncércnt les contrac­
tions ct la naissancc cut lieu. Le 29 février, rctour des regles. Depuis
la puberté, ma femme a toujours été réguliérc, ses régles se produisant
tous les vingt-ncuf jours. Du 3 déccmbrc au 29 février, 88 jours

155
RCLATIONS ENTRE LE NEZ

3 x 29 1/3 se sont écoulés, ct du 10 juillct au 3 dóccmbre 146 jouri^lj


5 X 29 1 /5. La naissance s’est done produite á une date correspondan!
á des regles se produisant tous les vingt-ncuf jours, et les prcmlt
mouvements de l’cnfant sont apparus lors de la cinquiémc cchéflflvf
de menstruation. »
Les premieres regles, le 29 fcvricr 1896, curcnt exactcmcnt licu A
trois intervalles de la naissance : nouvclle et bellc prcuve de la natUíf
du processus de raccouchcment.
Mais le tablcau précédent du cas 122, avee les dates des réglofl
nous enseigne encoré autre chose. Entre le 5 mai ct le 6 juin, ne se son! 1
écoulcs que trente et un jours, au lieu de trentc-quatre comme on *'y
attendrait. Aux environs du 5 juin, Mme A. eut un gros rhume H
conclure que ce rhume a provoque un dcclenchcment relativcmcoU
prématuré du saignement utérin est d’autant plus possiblc que lo
27 déccmbre, jour de Larri véc prccocc des contractions, la patientfl
était également atteinte d*un rhume!
II semble que le nez joue un role de barriere pour reteñir le saigatfH
ment utérin résultant de certaincs poussécs périodiques. Le nez»
doit agir comme soupape de sécurité qui ne s’ouvrc que sous uno 1H
pression donnéc. S’il est maladc, la soupape peut s’ouvrir plus tót 5
ct le saignement menstrucl survient alors prématurément, de fa$on I
plus ahondante, et dure plus longtemps. Ainsi s’éclairent ces cas de
menorragies oü un traitcmcnt utérin est totalcmcnt ineflícace, mais
qui ccsscnt immédiatement aprés une intervention nasale. Je rappelle 1
le cas 16 de Mmc K., qui m’avait été envoyée par la clinique gynéco-
logique de rUniversité et chez qui un saignement utérin d’une intcn- a
sité peu coinmunc ccssa immédiatement aprés l’ablation du coraet J
moyen gauche dégénéré (pour libércr les cellules de rcthmoi'de). :]
Le cornet moyen malade devait avoir entravé le role de soupape ;
du nez. La paticnte fut totalement guéric dans la suite du traite- ¡
ment.
Une autre date des séries de Mme A. prouve précisément que le
cornet moyen gauche a été atteint par les processus périodiques.
Lors des couches, le 3 et le 4 juin, ii y eut quatre accés de doulcurs
d’cstomac qui cessérent á chaqué fois par inhalation de menthol
dans le nez gauche. Mais les jours appartenaient á la troisiéme série
fémininc ct á la quatriéme série masculine, ct les doulcurs d’estomac
étaient reffet de leurs poussécs. Un saignement de l’utérus menstruel

156
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

• Ontplct (hormis le rcnforcement de la lochiorrhéc) nc pouvait pas


ílir si rapidcment déclenché aprés raccouchement, le 29 déccmbre,
H l.i poussée pcriodiquc n’a visiblement pas trouvé son accomplis-
Hnicnt. Elle agit alors sur le cornet moyen gauche — localisation
tlr l.i doulcur d’estomac — et engendre les accés de douleur qui furent
Jtipprimés par rancsthésie au menthol de cettc zone. Lors du qua-
li'lémc accés, peu de menthol fut inhalé ct la douleur d’estomac se
Imnsforma en faim. J’ai déjá observé un tel cas lors d’une anesthesie
iftcompléte de la localisation de la douleur d’estomac par une légérc
mluiion de cocaíne. L’accroissement pathologique de la sensation
de faim est la douleur d’estoraac. « Avoir faim fait mal. »
L’appctit accru aprés un coit normal contraste beaucoup avec la
tlyspepsie des onanistes. L’emmagasinemcnt du sentiment de faim
qui n’a pas pu étre déchargé donne alors finalement ces violentes
névralgics stomacales qui rendent l’existence si pénible á de nom-
breuses « jeunes filies convenables ».
Un autre fait prouve encore que la constitution anormalc du nez
diminuc ses capacites de soupape : c’est le danger de l'avortement
lors d’un traiteraent galvanocaustique de celui-ci pendant la grossesse.
La, le nez est visiblement altéré de tclle sorte qu’il ne peut plus assurer
sa fonction de rétention des poussées accumulées. Alors se produit
la déchargé menstruelle et avec elle la perte du fcctus.
Nous avons etc instruit de l’existence de plusieurs series de mens-
truation par deux analyses de grossesse. Nous pouvons admettre que
les poussées se libcrant lors des échéances de ces series s’emmaga-
sinent, et que le dépassement d’une certaine somme provoque lors
de la grossesse l’accouchcmcnt et en temps normal la déchargé mens-
truellc — le saignement des régles. Ceci ne peut dans tous les cas se
produire qu’á des jours périodiques, puisque. c’est seulement á ce
moment-lá. que le surcroit de poussée a lieu et s’additionne. Lorsque
l’on connait les series en détail, on est en mesure de prouver cela
facilement : ce qui est le cas dans les observations 121 et 122.
Normalement, la soupape est ainsi réglée que lors de la derniére
des dix menstruations féminines principales, le surcroit de poussée
nécessairc á l’ouverture est foumi. Mais le réglage n'est souvent pas
précis. C’est alors une poussée plus forte ou plus faible qui provoque
la déchargé, c'est-á-dire que la durée de la grossesse dépasse la norme
ou au contrairc ne l’atteint pas.

157
R1LATI0NS ENTRE LE NEZ

Tellc cst la signification des grossesses dont la durée cst anormal®


Dans le cas de Mmc A., nous avons compris précisément pourquol
la grossesse s’cst achevée de facón précocc. Mais un tcl accident c*t
maintenant compréhensible méme dans le cas oü les dates precise*
manquent. Nous comprcnons aussi pourquoi la constitution mcn*«
truclle du ncz ct la préscncc de véritablcs doulcurs de contractioi
qui s’avcrérent dépendants du traitement par la cocaínc, pouvaient si
indubitablement imprimer á l'accouchcmcnt le sceau de la menstrua*
tion á une échcancc qui n’est pas donnée par les dates de menstrua*
tion du calcndrier l. L’accouchcmcnt se comporte done de facón
analoguc á la menstruation habituclle en ce qu’il constituc dans
« la durée anormale de la grossesse » la parfaitc replique de laditc
« irrégularité » des regles.
Les troublcs de la grossesse qui, comme nous I’avons vu, se pro-
duisent toujours lors d’cchéances mcnstruclles sont aussi déterminés
par le processus d’accumulation. En eflet, tout nc peut étre cmma-
gasiné ct certaines toxines périodiquement libcrées, qui dcvraient
normalemcnt étre éliminées dans le sang des menstruations, agissent
sur I'organisme de la mere et engendrent alors les troublcs suílisam-/
ment connus de la grossesse. lis ont leur replique chcz de nombreuses
aménorrhéiques qui — conscqucncc nórmale — sont aílligécs de
troublcs identiques, comme d’ailleurs dans la menopause. Peut-etre
le ncz, dans maintcs formes d’aménorrhéc et dans la menopause, se
trouvc-t-il dans un état analoguc á cclui qu’il connait pendant la
grossesse lorsqu’il est impermeable aux poussécs périodiques. Plaidcnt
du moins en ce sens deux faits : on peut guérir certaines aménorrhées
á partir du nez (cf. p. 62); d’autrc part, pendant le retour d’áge,
lorsque les regles sont deja devenues tres rares, et méme pendant la
menopause, des interventions sur les localisations genitales du ncz
ou l’ablation des cornets moyens peuvent de nouveau faire revenir
le saignement utérin (voir par excmple le cas 2).
Nous pouvons accessoirement remarquer que la grossesse laisse
souvcnt transparaitre dans le nez, á un degré moindre, Ies poussées
périodiques (cf. cas 122). L’intervalle, jadis de vingt-huit jours, est
devenu la, aprés la grossesse, un intcrvalle de trentc-quatre jours.

1. Par exemplc, dans les cas 59 et 61.

158
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Je dispose encoré d'unc troisiéme analysc de grossesse provenant


«le la patientc du cas 42, Mme S., qui soufírait du ncz ct chcz qui une
dysmcnorrhéc intra graviditatem fut ccartcc par la cocainisation, le
Jour des regles, calculé en fonction du calendricr. Les demiéres regles
pnrurent chez elle le 16 novembre 1895. La grossesse n’est done
nujourd’hui (debut juillet 1896) pas encore termincc, ct c’est pour-
quoi cctte analysc n’cst pas encorc mure pour la publication. J’aime-
ruis juste indiquer ici que les troublcs de la grossesse chez Mme S. se
lalssent ordonner de facón tout á fait analoguc en deux groupes de
Mes de vingt-huit et de vingt-trois jours, et que le nez y est associé
avec les mentes signes que dans les deux autres cas. Les mouvements
de Venfant et la premiére sécrétion lactée se produisent á des jours
déterminés par les séries. Les premiers mouvements de l’cnfant de
Mme S. furent constates un jour appartenant á la premiére serie
masculinc (nuit du 29 févricr au 1er mars). La réapparition des
mouvements de l’cnfant, qui avaient ccssé, eut lieu lors de l’échéancc
suivantc de la meme serie (24 mars). Le retour suivant eut lieu lors
de la plus proche échéance de la deuxiéme serie masculinc (nuit du
51 mars au 1er avril). Et aprés un nouvel intcrvalle, ils revinrent lors
de l’échéance de l’épisérie de vingt-huit jours (féminine) pour ensuite
réapparaitre toujours plus fréquemment.
L'accentuation des mouvements de l'enfant pendant les échéances
de series est aussi remarquable chez Mme S.
La premiére sécrétion de lait eut lieu le 25 mai lors de l’cchéance
d'une serie masculinc de vingt-trois jours1 (comme chez Mme M.
ct Mme A.).

1. Remarque faite pendant la correction : 68 jours (= 3 X 23 — 1) plus tard,


le 1 er aoüt, eut lieu raccouchement, accompagné de la vcritable doulcur de contrac-
tion, exceptionncllcment intense, comme la dysménorrhée nasale avait pu le
laisser prévoir. La serie de la premiére sécrétion de lait semble ctre importante
dans le déclenchcmcnt de la naissance. Hile jouc en effet dans les trois analyses de
grossesse un role déclcnchant. Les trois mores soumises á l’analysc ont souffert
auparavant du ncz; toutes ont accouché (si Ton calcule d'aprés leur intervalle de
menstruation habitud) prcmaturément (capadté de soupape du nez amoindric).
Chapitre 9

Nous avons appris en fonction des moments oü se produisaient


lo troubles ct les symptomes de la grossesse, qu'il n'existe pas qu'unc
»culc vague mcnstruclle mais plusieurs, et, en outre, que ces vagues
ne sont pas toutes de type féminin de vingt-huit jours mais également
tl'un type masculin de vingt-trois jours, jusqu'á présent incomu.
Nous savons par ailleurs que ces series n’appartienncnt pas qu’á
Id grossesse, mais qu’elles Tcxccdcnt; en les ayant prolongées, dans les
cas de Mmc M. el A., jusqu'aux couchcs, nous avons pu montrer
lors de sept dates de menstruation que les échéances futures des regles
Kont déterminées par l’influence des memes séries que ccllcs qui ont
controlé la grossesse ct determiné la date de l’accouchement. II nc
*aurail d'ailleurs en étre autrement : si le processus de l’accouche-
ment se déroule en eífet biologiqucmcnt d’aprés le modéle de la mens­
truation, alors cette dernicrc doit aussi posséder toute caractéris-
tique proprc á raccouchement. Elle doit done pouvoir ctrc aussi
déterminée en dehors de la grossesse par les memes séries qui fixent la
date de raccouchement.
II sera utile, si nous voulons prouver que Ies séries entrent en ligne
de compte pour la menstruation, d’avoir un excmple de nulliparc
diez laquclle manque done totalement le facteur de la grossesse.

Cas 123. M,nc le doctcar T., 50 ans, nulliparc


Depuis sa jeunesse, la pariente avait toujours eu ses regles précisé-
ment tous les vingt-huit jours, avee des douleurs qui persistaient aprés
l’arrivée du sang. Ces douleurs disparurent avec le mariage, mais
au bout d’unc annéc, la paticntc devint veuve. Elle eut, pendant
douzc ans, un eyele de vingt-huit jours ct, plus tard, un eyele de
RF.LATIONS ENTRE LE NEZ

vingt-trois jours, qui se maintiní jusqu'á Peté dernier 1895, lorsq


ce fut le rctour d’ágc.
Je dispose des dates de menstruation de cettc paticntc penda
presque un an ct demi (du 2 janvier 1895 au 30 mai 1896). Par ailleu
j'ai cgalemcnt les dates des migraines qui se produisirent tres fréque
ment depuis le mois d’octobrc 1895, lorsque l’indisposition était déjl
soumise a d’asscz fortes irrcgularités.
Je vais donner les dates de ces regles et de ccs migraines : d’abord
séparées, puis ordonnées cnsemble dans des groupes, Ies dates del
saignements menstruels ctant imprimées en caracteres gras.

REGLES

Intervalles Intervalles
(jours) (jours)
2 janvier 1895 21 3 aoüt 1895
21 23 janvier 94 5 novembre
27 19 févricr 62 6 janvier 1896
24 16 mars 23 29 janvier
22 7 avril 38 7 mars
23 30 avril 26 2 avril
25 25 mai 36 8 mai
24 18 juin 21 30 mai
25 13 juillct

MIGRAINES

Intervalles Iníervalles
(jours) (jours)
2 octobre 1895 3 2 dcccmbrc
7 9 octobre 10 12 décembre
1 10 octobre 21 2 janvier 1896
6 16 octobre 9 11 janvier
23 8 novembre 6 17 janvier
8 16 novembre 6 23 janvier
1 17 novembre 3 26 janvier
4 21 novembre 6 1er février
8 29 novembre 1 2 févricr
ET LES ORGANES gúnitaux DE LA FEMME

Intervalles
Intervalles
(jours)
(jours) 6 avril
7 9 févricr
27 3 mai
5 14 févricr
1 4 mai
1 15 févricr
5 9 mai
11 26 février
10 19 mai
2 28 févricr
11 30 mai
1 29 février
1 31 mai
5 5 mars
1 1er juin
2 7 mars
5 6 juin
8 15 mars
1 7 juin
2 17 mars
5 12 juin
14 31 mars
5 5 avril

A. Séries masculines

0)
Intervalles
2 janvier 95
19 février 48 = 2 X 23 + 2
16 mars 24 = 23+1
7 avril 22=23 — 1
30 avril 23
21 novembre 205 = 9 X 23 — 2
6 janvier 96 46 = 2 X 23
29 janvier 23
15 mars 46 = 2 X 23
6 avril 22=23 — 1
Difierence de toute la série = — 1

(3)
(2)
Intervalle
Intervalles
9 octobre 95
invicr 95 1er févricr 96 115 = 5 X 23
ovembre 298= 13 X 23 — 1 Différence = 0
rnvier 96 46 = 2 X 23
anvier 24 = 23+ 1
vril 70 = 3 X 23 + 1
uin 68 = 3 X 23 — 1
DifTércnce = 0

163
RELATIONS ENTRE LE NEZ

(4 ) (5)
Inter valles Intervalles
25 ma¡ 95 13 juillct 95
18 juin 24 = 23 -h 1 5 novembre 115 = 5X23
3 aoút 46 = 2 X 23 29 novembre 24 = 23 + 1
10 octobrc 68 = 3 X 23 — 1 29 février 96 92 = 4 X 23
* 1er janvier 96 93 = 4 X 23 -f1 8 mai 69 = 3 X 23
2 févricr 22 = 23 — 1 30 mai 22 = 23 — 1
26 février 24 = 23 4- 1 DiíTérence = 0
4 mai 68 = 3 X 23 — 1
DiíTérence = 0

(6) (7)
Intervalles lntcrvalle
*7 mars 96 2 avril %
31 mars 24 = 23 -f 1 *19 mai 47= 2 X 23 -f 1
7 juin 68 = 3 X 23 — 1 DiíTérence = 0
Différencc = 0

B. Series féminines

(D (II)
Intervallc Intervalles
2 octobrc 95 16 octobrc 95
23 janvier 96 113 = 4 X 28 -f 1 12 dcccmbre 57 = 2 X 28 -f- 1
DiíTérence = -f- 1 5 mars 96 84 = 3 X 28
DiíTérence = + 1

(III) (IV)
lntcrvalle Intervalles
8 novembre 95 16 novembre 95
18 février 96 112 = 4 x 2 8 *11 janvier 96 56=2X28
DiíTérence = 0 9 février 29 = 28 + 1
* 7 mars 27 = 28 — 1
* 5 avril 29 = 28 -f 1
3 mai 28
31 mai 28
DiíTérence = -f 1

164
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(V) (VI)
Intervalles Intervalles
17 janvier 96 2 décembre 95
14 février 28 *26 janvier 96 55 = 2 X 28 —1
9 mai 85 = 3 X 28 + 1 *19 mai 114 = 4 x 2 8 + 2
6 juin 28 DiíTérence = + 1
DiíFércnce = -f- 1

L’excmple parle de lui-méme. Nous remarquons l’existence de


six series féminines et de sept séries masculines. Ce nombre de series
apparemment elevé ne doit pas nous étonner. Lcur cxistencc rccllc
sera démontréc au cours de la présentation. Mais il s’avércra aussi
que ce n’est qu’cxccptionnellcment que ces séries seront marquées.
Plus l’homme cst sain, moins Ies séries comportent de symptómes visi­
bles. Le nouveau point de vue que nous avons acquis nous permct
done de rcconnaitre dans l’apparente irrégularité des regles un phéno-
ménc absolument conforme á ccrlaines lois. Mais la derniérc histoire
de malade met encore au jour un autre fait : lorsque les regles man-
quent, alors s’installe la migraine. Elle est done un véritable symp-
tóme de substitution. Elle partage d’ailleurs ce caractére avec rasthmc
bronchique et avec une forme fréquente de névralgie du trijumeau,
comme va nous le montrer l'excmple suivant :

Cas 124. Mme le docteur N...r, 40 ans


A beaucoup souffert il y a cinq ans d’un véritable asthme bron­
chique et de doulcurs d’estomac. Elle était affectéc de rhinite poly-
pcusc. L’ablation des polypes nc fut pas suffisanté. Ce n’est que gráce
á un traitement des localisations genitales du nez et á l’cxtirpation de
la partie antéricure du comet moyen gauche — localisation de la
douleur d’cstomac — que cessércnt les maux de la pariente.

1896

17 janvier asthme. 4 mars regles.


11 février réglcs. 4 mars névralgie du
27 février asthme. jumeau.
29 février douleur d’estomac. 16 mars asthme.
165
RELATIONS ENTRE LE NEZ

22-23 mars asthmc. 19 avril regles.


26-27 mars énurésie. 20 mai asthmc.
Ier avril regles 21 mai régles.
ler-2 avril migraines + reves 31 mai rctour de la névral-
d’angoissc. gic du trijumeau.
5 avril regles et la ncvral- 8-9 juin reves d'angoisse.
gic disparait. 9 juin regles.
7 avril sifflcment aslhma-
tique.

A. Séries masculines
0) (2)
Intervalles Intervalles
29 février 17 janvier
23 mars 23 4 mars 47 = 2 X 23+ 1
31 mai 69 = 3 X 23 27 mars 23
DiíTércncc = 0 19 avril 23
DifTcrence = + 1

(3) (4)
Intervalles Iníervalle
14 mars 1er avril
5 avril 22 = 23 — 1 9 juin 69 = 3 X 23
21 mai 46 = 23 X 2 DiíTércncc = 0
DiíTércncc = — 1

D. Series féminines
(I) GD
Iníervalle Iníervalle
27 février 11 février
20 mai 83 = 3 X 28 — 1 7 avril 56 = 28 X 2
DiíTércncc = — 1 DiíTércncc = 0

(III)
Iníervalle
16 mars
12 juin 84 = 3 X 28
DiíTcrcncc = 0

166
ET LES ORGANES GHMTAUX DE LA FEMME

Nous trouvons done id quatre series masculines et trois féminines.


Dans Ies cas oü les regles et Pasthme colncident presque temporelie-
ment (comme par exemple le 20 mai asthme, le 21 mai regles), cette
colncidence n'est qu’apparente. II s’agit en fait de la succession
rapprochée dans le temps d’échéances de séries différentes :
20 mai serie féminine I
21 mai serie masculino III
Ce qui s’est produit, c’est ceci : une série masculine a annihilé
reffet d’une série féminine et inversement. Pour ce qui est de la
névralgie du trijumeau, son début et sa fin sont déterminés par la
meme série. Le 14 mars et le 5 avril appartiennent tous deux á la
troisiéme série masculine. On voit aussi á cet exemple comment
l’apparcnte irrégularité des régles se résout en une succession régu-
liérc. Mais Pon constate encore autre chosc : la patiente a eu en cffet
de Pasthmc pour la premiére fois alors qu’clle souffrait d’abstinence
scxuelle : son mari était absent depuis des années et le commcrce
entre les époux avait jadis été tres intense.
La rhinite polypeusc existait déjá depuis au moins dix ans et avait
été plusieurs fois soumise á un traitement. Mais elle n’a donné Pocca-
sion á Pasthme de se développer que depuis Pépoque de Pabstincnce.
Et le fait que, quelqucs mois aprés la fin de la cure, les époux se soient
de nouveau unis fut d’un prédeux secours pour Pissue du traitement.
La recidive de Pannée demiére a selon toute vraisemblance été
provoquéc par Papproche de la ménopause : que cclle-ci soit prochc
est prouvée par Páge de la patiente et par le fait que les régles sont
maintcnant devenucs « irréguliéres ».
Mais la ménopause n’est, comme Pexemple suivant va nous
Papprendrc, un motif direct d'asthme que sous certaines conditions,
déterminées par la constitution du nez :

Cas 125. M®e B...sch, 52 ans

Cette femme extraordinairement fraichc et vive, qui a mis au monde


quinze enfants, s’était laissée arracher il y a vingt ans un grand nombre
de polypes du nez á la suite d'un rhume de cerveau. Sur ce, elle eut
un rhume des foins qui se répéta toutes les années. II y a quatre ans,
elle devint veuve et entra á la meme epoque dans la ménopause,
RELATIONS ENTRE LE NEZ

sans avoir auparavant rcsscnti les troubles du rctour d’áge. Ix jour


oü pour la premiérc fois l’indisposition attcnduc nc se produisit pas,
elle cut son premier accésd'asthmc auquel s'ajouta bicntot une dyspnée
chronique renforcée par les accés d’asthme. Ni l’iode, ni les múltiples
extractions de polypcs auxqucls la patientc se soumit chez de nom-
breuses sommités n’eurcnt le moindre succés. Un examen á la sonde
des localisations génitalcs du ncz gauche, le 14 novembre 1895,
lili apporta pour la premiére fois un soulagement. Une extraction
radicale des polypes du ncz le jour suivant, oü Ies cornets moyens
durent etre otes, n’apporta pas une plus grande amélioration. Mais
la bonne santé revint aprés une cautcrisation ct une électrolysc des
deux localisations genitales du nez; ct cct état favorable dura jusqu’á
la nuit du 13 au 14 janvier 1896, c'cst-á-dirc pendant environ sept
semaines. Alors se produisit un nouvel acccs d’asthme. Le contad
par la sonde des localisations genitales du ncz gauche — le nez gauche
a ici jouc le role principal — déclencha un tres violcnt chatouille-
ment laryngé. L’asthme disparut aprés une nouvcllc électrolysc de
ces zones. Ce n’est que le 19 janvier, la nuit, que surgit une toux
spasrcodique suivie d’aphonie. Le 21, on remarqua a nouveau des
traces d’asthmc. Puis vint une pause jusqu’au 26 mars, oü l’asthme
apparut de nouveau mais trés faiblcment. Comme l’iodure de sodium
(5 g par jour!) fut sans aucune influcnce, je tentai le 29 mars la cocaini-
sation du tubcrculum septi gauche. Sur ce, rémission de l’oppres-
sion. Élcctrolyse (toujours bipolaire) á cet endroit. Bonne santé
jusqu'au 10 juin. Comme l’iode était toujours inefficace, la patiente
qui résidait a l’étranger vint me voir le 18 juin. Aprés la cocaínisa-
tion ces localisations genitales du nez oü au contad de la sonde se
déclencha une forte envíe de tousser, se produisit une rémission
¡mmédiatc de l’opprcssion asthmatique. L’électrolyse de ces zones
rétablit tout de suite la patientc; elle se plaignit le 18 juin au soir
d'une céphalée (« les yeux allaient me sortir de la tete »), le 22 juin
d’une oppression épigastrique, le 30 juin d’une démangeaison et
d’une irritation des paupiéres ct de scotomc scintillant, le 1er et le
2 juillet de toux spasmodique ct le 8 juillct d'une forte tensión « der-
riérc les yeux ». Mais du moins toute trace d’asthme avait dispara
de fagon tangible.
Leséchéances queje connais se groupent ainsi :

168
1
ET LES ORGANES GÉN TAUX DE LA FEMMB

Échéances

14 janvier 96 récidivc d’asthme. 29 juin tres forte envie de


19 janvier toux spasmodique; tousser.
enrouement ner- 30 juin démangeaison et
veux. irritation des yeux,
21 janvier augmentation des injection conjoncti-
troubles d’asthmc. vale.
26 mars récidive d’asthme. 1er juillct acccs de toux.
10 juin ídem. 2 juillet sorte de toux con-
18 juin soir céphalées. vulsive.
22 juin pression épigas- 8 juillet forte pression dans
trique. les yeux.

A. Séries masculines

0) (2)
Intervalle Intervalle
19 janvier •14 janvier
29 juin 162 = 7 X 23 X 1 22 juin 160= 7 x 23 — 1
Différence = + 1 Différence = — 1

(3) (4)
Intervalle Intervalle
•10 juin •21 janvier
2 juillet 22 = 23 — 1 1er juillet 162 = 7 X 2 3 + 1
Différence = — 1 Différence = + 1

B. Séries féminines.

(D (ID
Intervalle Intervalle
•14 janvier *21 janvier
30 juin 168 = 6 X 28 7 juillet 168 = 6 X 28
Différence = 0 Différence = 0

169
RELATIONS ENTRE LE NEZ

aii) (IV)

Intervalle Intervalle
26 mars •10 juin
18 juin 84 = 3 X 28 8 juillct 28
DiíFérence = 0 Dificrcncc = 0

Nous pouvons rendrc responsable de deux rcchutcs d’asthme


(14 janvicr ct 10 juin) la rcncontre d’unc serie masculine ct d’une
série féminine, cctte rcncontre tcmporcllc de deux series augmentant
ici I’cfict, alors que dans l’exemple prcccdcnt une série contrecarrait
reffet de l’autre.
II doit done exisícr des séries de mente signe et des séries de signe
opposé.
Mais ce qui, en outre, rend encore cctte histoire de malade instruc-
tive et la relie dircctemcnt á l’histoire rapportéc précédcmment
(cas 124), est l’apparition de l'asthmc coíncidant avee la ménopausc.
La déchargc cntravée du processus menstruel a agi ici sur les localisa-
tions génitales du nez et les a altérécs.
Si Ton peut supprimer cctte altcration provisoirement (cocaínisa-
tion) ou pour une longuc durec (élcctrolyse), on liquide aussi 1’asthme.
Mais si le factcur sexuel continué d’influer sur le nez, l’asthme rcap-
parait, surtout si l’effet est tres important, commc c’cst le cas dans les
croiscments de deux series influentes de mente signe.
Les polypcs peuvent avoir une influcnce défavorable sur les loca-
lisations genitales du nez ct doivcnt ctre otes. Mais ce qui est impor­
tant, ce sont les localisations genitales clles-mémes ct tout particulicre-
ment le facteur sexuel (ici la ménopausc), condition indispensable á
l'apparition de rasthme.
Tous les processus sexucls qui, selon Frcud, engendrent de l’an-
goisse, sont aussi nécessaircs á la survenue de rasthme1. Et la meno-
pause est un de ces facteurs. Si on peut les élimincr, alors on est en
mesure de guérir durablement l’asthmc á partir du nez. Sinony non */
II existe dans cctte histoire de malade ct dans celle qui la precede
Findication d’unc étroite liaison entre l’angoissc et les processus 1 2

1. Cf. aussi p. 239, Ic développcmcnt sur la névrose d'angoissc freudienne.


2. En franjáis dans 1c texte.

170
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

sexucls. Pour l’cxplication de ce rapport, je nc puis que rcnvoycr


tres instaramcnt le lcctcur á la communication fondamentalc de
Frcud 1. Ce chcrchcur a découvert en effet que l’angoisse névrotique
a toujours une dérivation sexuel le, c’cst-á-dire que la oü l'angoisse
apparait commc névrose, certaines conditions ctiologiques qui se
rapportent toujours aux activités sexuelles sont dans tous les cas
rcraplies.
Ces conditions nous aménent au point de vue suivant : lors de
l'excitation sexuclle, ou bien l’action spécifique de l'accouplcment
manque totalcment, ou bien elle reste imparfaite, somatiquement
ou psychiquemcnt. L’angoisse des enfants et des adolescents, l'an-
goisse des femmes récemmcnt manees ou de cclles qui sont imparfaitc-
ment satisfaites du fait de l’impuissance de leurs hommes ou du fait
du coltus iníerruptusy l'angoisse des vcuves ct des abstinentes, l’an-
goisse de cclles qui s’excitent en étant frustées, l’angoisse des hommes
et des femmes dans le retour d’áge et la vieillesse, toutes ces angoisses
trouvent sous cet éclairage leur explication. Les rclations étiologiqucs
que Frcud a découvertes m’ont toujours été coníirmces la oü j’ai pu,
dans des cas cliniques, les observer. L’angoisse s’est révélée constam-
ment étre une partie d’cxcitation sexuellc transformée parce qu’in-
complétcmcnt ct mal utilisée. Et c’est ce dont chaqué personne qui
voudra verifier réellement les données freudiennes, pourra s’apcrce-
voir. Elle dcvra seulement admettre, pendant le temps de l’investiga-
tion, que la théorie de Frcud est vraie, et elle ne devra avoir de cesse
jusqu’á ce qu’clle ait effectivement découvert le facteur sexuel, ce qui
n’cst pas toujours facile.
Autant elle se méfiait auparavant des théses freudiennes, autant
elle trouvera maintenant confirmation de cellcs-ci.
Toute personne ayant vu des accés d’asthme sait que l’angoisse
joue un role prepondérant dans l’asthmc « nerveux ». Mais cela
est rendu particuliéremcnt significatif lorsque chez un meme malade
des accés d’angoisse et des accés de véritable asthme bronchique
se substituent les uns aux autres. L’état du nez permet de savoir
á coup sur si un accés sera une simple angoisse ou un véritable asthme
bronchique, et aussi, semble-t-il, le type de eyele qui affecte le corps.

1. Qu'il est justifié de séparer de la neurasthénie un certain complexe sympto-


matique sous le nom de névrose d'angoisse, op. cit.

171
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Car il est cvidcnt que les accés d'angoissc commc les acccs d'asthmc
n’apparaissent qu’á des jours determines, commc nous l’apprend
l'exemple suivant1 oü ils se manifestcrcnt chez le méme patient.
Nous apprendrons ici pour la prcmiere fois que la périodicité
de vingt-trois ct de vingt-huit jours se produit aussi chez les hommes.
Ce fait important nous occupera encoré plus tard de fa^on plus precise
ct sera alors rapporté á sa signiiieation biologique.

Cas 126

II est á rcmarquer dans l’histoire du malade, dont Ies dates nous


sont connues en partie sur une périodc de dix ans (mon journal et
celui du malade ont été compares á ccttc fin), qu’il s’agit d’un homme
ctonnamment puissant, qui cut sa demiérc gonorrhée il y a onzc ans,
qui souffrc depuis ce temps d’unc azoospermie et dont l’angoisse a
surgí pour la prcmiere fois une bonne année plus tard. II avait deja
souffert il y a de nombreuses années de polypcs nasaux, mais n’avait
jamais eu á se plaindrc d’aucun troublc causó par cux, hormis Ic ncz
bouché et des acccs d’éternuements.
L’azoospermic plus la ménopause (soixante ct un ans!) et une cxci-
tation frustrée répétéc, scmblent avoir constitué pour ce malade libi-
dineux les conditions de son angoisse. L’état du ncz a alors transformé
l’angoisse en asthmc dont le malade soufifrit tcrriblement du printemps
á l’automne 1887. J’étais alors á 1 etranger ct je ne le vis qu’á la fin
de l'année 1887. L’extraction de polypcs, le masque, l’iode avec
chloral furent sans effets.
Une cautérisation des cornets inférieurs ct des tubcrculum septi
dont l’cxamen á la sonde avait provoque une envíe de tousser, puis
l’usage continu jusqu’á aujourd’hui d’un mélange de iodure de
sodium ct de terpinc (chaqué jour 5 g de iodure de sodium, plus
2 á 5 g de terpinc), Pont rapidement délivré de ses troubles. L’asthme
est revenu seulement ccttc année, alors que le patient était en voyage;
la médication á I’iode et á la terpinc n’a pas pu le faire disparaitre,
mais la cautérisation au TCA des localisations génitales a réussi

1. Cf. p.234 ctsq.

172
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

en juin, cautérisation qui fut repetée en juillet pour prevenir une reci­
dive. Et s’il y avait un jour rechute, j’emploicrais, á la place de la doucc
cautérisation par le TCA, l'électrolyse bipolaire dont l'action est bien
plus énergique.
Ici égalemcnt, le nez et les facteurs sexuels (favorisant l'angoisse)
ont collaboré á la naissancc de l’asthme, qui a affecté un horame cton-
namment puissant. Des hommes et des femmes tres puissants sont
purticulicrement susceptibles d’avoir une névrose d'angoisse et
¿vcntucllement un asthme bronchique, s’ils sont affectés par un des
facteurs étiologiques (Freud).
Dans le tableau suivant, seuls sont rapportcs les accés dont j’ai
pu indubitablement obtenir les dates.

Échéances

10 mai 86 accés d’angoisse. 30 avril idem.


14 mai idem. 4 mai rhume et crise
21 mai ídem. d’asthme.
29 octobre 87 frissons. 9 mai evanouissement.
30 octobre grave évanouis- 19 juin engourdissement de
sement (saignée). la jambe droite, puis
13 mai 88 vertiges et an- accés d’angoisse.
goisse. 4 juillet toux spasmodique.
9 juillet 91 accés d’angoisse. 8 juillet opprcssions, consti-
1er juillet 93 ídem. pation.
5 aoút 94 idem. 11 juillet aphte du cote gau­
20 novembre idem. che de la Iangue.
15 mars 96 crise d’asthme.

A. Séries masculines

(1) (3)
Intervalle Intervalle
21 mai 86 10 mai 86
20 nov. 94 3 105 = 135 X 23 9 juil. 91 1 886= 82 X 23
Différence = 0 Diflférence = 0

173
hacrMÍtrs
wntt.Sr rnwí^
yA- r 5\V-|í\3:-l <>.wdlS>l 1 £M » *7 x 3S 2
rtifomw? = -1 5j^b» 1 US - 40 \ 2$-3
15 rnars ^ 555 = \ 25
55 = v 25—1
4jttL 56 =
I>CfcTS»¿r
<m
j*DSü-«fl£w
ST acutet r
I? nur IS » = 7 X 25
- ....-• - -- r r>
4 m *»r 21S5 = 3T x 25
Diücstr = — 1

as 3mD£ unís ssgbs ciacrr senes inssninc? es ircás


e ¿mes ác 'mis te as» acnés,
= 1 2i suman: ar zrvcr ancle arsaaai as rzconni lenmccsás
-zel rsannrrir- por a. usanr hl ama as m Les ñiñs-r^n-y* rhr^;
1=1 t cr-cacrr a auan es. ñus oí mnns nr c ¿sus OBflMB
s~-c:: ais rs Q3r unid .i e ar*npnncndE ómne umacáiair-

’nrcircssilir C ira; rsr-nin* TírEliamL


niestntt ~ ¿ izninr ib s nr n uusnáie ^TmV—vmr
umr _ naiair. sen. tévfhoQS nllcnrs. Míe; ie ámw ja
3 ^ oicánce ihtcl nr nur ucrat ai mgan?sm? ócsdns e3k>
* ^sniKii caeiEr me naiot anrt c tttt d te paocEsas
Chapitre 10

La these sclon laqucllc ii n existe pas une seule vague menstrucllc


mais plusicurs, qui peuvent etre aussi bien de vingt-huit jours que
de vingt-trois, est si neuve qu'il est nccessairc de vérificr encorc son
exactifude. Avant de renforecr octte these par de nouveües observa-
tions nous allons voir si elle ne peut cxpliquer des faits deja connus.
11 se trouve qu'au moment de la correction de ce livre, on a attiré
mon attention sur un travafl publié 1 il y a Iongtemps et dans lequel
sont données les onze échéances de menstruation précédant la gros-
sesse de douze femmes. Ces échéances sont en grande partie irrégu-
licres el c'est pourquoi elles ont été rapportées par Tauteur; nous
allons done avoir á prouver d’abord dans chacun des cas comment
cene irrégularité s'explique avec l'aide de nos series.

Cas 127. A á M
A
Cas L Forte, Monde. 3 eefants. A. Series fémirúnes
33 ans
(1)
Regles Interfolies Interfolies
13 décembre
13 dgymbre
6 ícvrier 55 = 2 X 28 — 1
8 jamier 26
l«mai 84=3X28
€ Srrár 29
29 mai 28
3 mars 25
2 avi3 30 (2)
le non 29 8 janvia
29 caá 28 2 avrfl 84 = 3 X 28
29>uio 31 20aoát 40= 5 X 28
1. Issxasr, Smtlado*cedele Aniñes de &t¿ou\o&c, bd. 25

175
RHLATIONS ENTRE I.E NEZ
26 juillet 27
20 aoüt (3)
25
19 septcmbre Intervalles
30 29 juin
*26 juillet 27

R. Seríes masculines
O)
8 janvier
19 septcmbre 254 == 11 x 23 -j-1
(2)
2 avril
♦26 juillet 115 = 5 X 23
3~mars?

B
Cas 2. Forte, bruñe, 9 enfants,
30 ans A. Seríes feminines
Regles Intervalles (1 )
15 février 9 mars
9 mars 4 mai 56 = 2 X 28
22
9 avril 1er juin 28
31
4 mai 23 aoüt 83 = 3 X 28 — 1
25
1er juin 18 octobre 56 = 2 X 28
28
1er juillet 15 novembre 28
30
25 juillet 24
23 aoüt 29 B. Seríes masculines
18 septcmbre 26
(1)
18 octobre 30 9 avril
15 novembre 28 18 septcmbre 162 = 7 x 23 -f 1
(2)
15 février
9 mars 22 = 23 — 1
1er juillet 114 = 5 x 2 3 — 1
25 juillet 24 = 23 -f 1

176
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

C
Cas 3. Forte, bruñe, 3 enfants, Series féminines
27 ans
(1 )
Regles Intervalles Intervalles
18 févricr 18 févricr
18 mars 28 18 mars 28
11 avril 24 1er septcmbre 167 = 6 X 28 — 1
11 mai 30
(2)
8 juin 28
11 mai
5 juillet 27
8 juin 28
2 aoüt 28 5 juillet 27 = 28— 1
1er septcmbre 30
2 aoüt 28
26 septcmbre 25 26 octobre 85 = 3 X 28 ¡ 1
26 octobre 30
22 novembre 27 (3)
11 avril
26 septembre 168 = 6 X 28
22 novembre 57 = 2 X 28 4- 1

D
Cas 4. Forte, bruñe, 2 enfants,
30 ans Séries féminines
Regles Intervalles 0)
15 mars 15 mars
12 avril 28 12 avril 28
11 mai 29 11 mai 29 = 28 1
7 juin 27 7 juin 27 = 28 — 1
8 juillet 31 28 septcmbre 113 = 4 X28 -f- 1
6 aoüt 29
(2)
2 septembre 27
2 septcmbre
28 septembre 26
28 octobre 56 = 2 X 28
28 octobre 30
25 novembre 28
25 novembre 28
24 décembre 29 (3)
8 juillet
6 aoüt 29 = 28 -f- 1
24 déccmbrc 140 = 5 X 28
10*

177
RELATIONS ENTRE LE NEZ

E
Cas 5. Forte, blonde, 2 enfants, A. Seriesféminines
24 ans
O)
Regles Intcrvallcs Intcrvallcs
1er mars 10 juillct
25 mars 24 1er octobre 83 = 3 X 28 — 1
21 avril 27 27 novembre 57 = 2 X 28 -f- 1
16 mai 25
14 juin 29 (2)
10 juillet 26 5 aoút
* 2 septembre 28
5 aoút 26 28 octobre 56 = 2 X 28
2 septembre 28
(3)
1er octobre 29
16 mai
28 octobre 27
14 juin 29= 2 8 + 1
27 novembre 30
(4)
*25 mars
21 avril 27 = 28 — 1

B. Series tnasculines
0)
1er mars
*25 mars 24 = 23 4" 1
* 2 septembre 161 = 7 X 23

F
Cas 6. Forte, bruñe 1 enfant, 19 ans A. Séries féminines
Regles Intervaües O)
27 mars 27 mars
17 avril 21 14 aoüt 140 = 5 X 28
19 mai 32
(2)
15 juin 27 12 septembre
25 juillct 40 *3 janvier 113 = 4 x 28 4- 1
14 aoút 20
12 septembre 29
13 octobre 31

178
ETT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(3)
Regles Intcrvallcs Intcrvallcs
5 novembre 23
l«?r décembre 26 19 mai
15 juin 27 = 28 -1
3 janvicr 33 lor décembre 169 = 6 X 28 + 1

B. Séries masculines

0)
25 juillet
*3 janvicr 162 = 7 X 23 + 1
(2)
13 octobre
5 novembre 23
(3)
17 avril
28 septembre
de l’an- 529 = 23x23 jours
née sui-
vante
(accou-
chement)

G
A. Séries féminines
Cas 7. Forte, bruñe, 1 enfant, 33 ans
Regles Intervalles (1)
7 avril 7 avril
28 5 mai 28
5 mai 29
3 juin 29 3 juin
28 ♦1er juillet 28
ler juillet
26 juillct 25 (2)
23 aoüt 28 26 juillct
21 septembre 29 23 aoüt 28
27 octobre 36 21 septembre 29 = 28 + 1
16 novembre 20 ♦16 novembre 56 = 2 X 28
13 décembre 27 ♦13 décembre 27 = 28 — 1
10 janvicr 28 10 janvicr 28

179
REI.ATIONS ENTRE LE NEZ

B. Series mase tilines


0)
Intervalles
*1er juillct
*16 novembre 138 = 6 X 23
(2)
27 octobrc
* 13 déccmbre 47 = 2 X 2 3 + 1
H
Cas 8. Forte, bruñe, 2 enfants, 22 ans A. Series féminines
Regles Intervalles
20 avril 0)
21 mai 31 20 avril
14 juin 24 *14 juin 55 = 2 x 28 —1
10 juillct 26 8 aoút 55 = 2 X 28 —1
8 aoüt 29 4 octobrc 57 = 2 X 28 +1
2 septembre 25 * 1er novembre 28
4 octobre 32 25 janvier 85 = 3 X 28 + 1
1er novembre 28 (2)
1er déccmbre 30 1er dcccmbrc
29 janvier 28 29 déccmbre 28
25 févricr 27
B. Series masculines
O)
10 juillct
*lcr novembre 114 = 5 X 23 — 1
(2)
21 mai
*14 juin 24 = 2 3 + 1
3 septembre?

180
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE I.A FEMME

J
Cas 9. Forte, bruñe, 1 enfant, 27 ans A. Series féminines
Regles Intervalles (0
27 mai Intervalles
28 juin 32 27 mai
22 juillct 24 22 juillet 56 = 2 X 28
12 aoüt 21 *17 septembre 57 = 2 X 28 + 1
17 septembre 36 16 octobrc 29 = 28 + 1
16 octobrc 29 *12 novembre 27 = 28 — 1
12 novembre 27 7 janvier 56 = 2 X 28
13 décembrc 33 3 mars
7 janvier 25
1 er février 25 (2)
3 mars 31 *28 juin
13 déccmbre 168 = 6 X 28

B. Séries masculinas
(1 )

*28 juin
12 aoüt 45 = 2 X 23 — 1
*12 novembre 92 = 4 X 23

(2)
*17 septembre
1 er févricr 137= 6 X 23 —1
K
Cas 10. Forte, bruñe, 2 enfants, 24 ans Séries féminines
Regles Intervalles
0)
13 juin 23 décembre
10 juillet 27 20 janvier 28
7 aoüt 28 18 févricr 29
5 septembre 29 17 mars 27
5 octobre 30
1 er novembre 27 (
27 novembre 26 13 juin
23 déccmbre 26 10 juillet 27
20 janvier 28 7 aoüt 28
18 févricr 29 5 septembre 29 = 28 + 1
17 mars 27 27 novembre 83 = 3 X 28 — 1

181
RELATIONS ENTRE LE NEZ

(3)
Intcrvallcs
5 octobrc
1 er novembre 27
L
Cas 11. Forte, blondo, 1 enfant, A. Seriesféminines
21 ans
Regles Intervalles 0)
22 novembre
11 juin
20 déccmbrc 28
10 juillct 29
8 aoút 29 (2)
5 septembre 28 10 juillct
1 er octobrc 26 1 er octobrc 83 = 3 X 28 — 1
27 octobrc 26
22 novembre 26 B. Series masculines
20 déccmbrc 28
0)
16 janvicr 27 8 aoút
13 février 28 16 janvicr 161 = 7 X 23
15 mars 30
(2)
5 septembre
13 février 161 = 7 X 23

(3)
11 juin
27 octobrc 138 = 6 X 23
15 mars 139 = 6 x 2 3 + 1
M
Cas 12. Fréle, bruno, 1 enfant, A. Series féminines
22 ans
Regles Intervalles 0)
4 juillct 29 juillct
29 juillct 25 22 septembre 55 = 2 X
24 aoút 26 •18 novembre 57 = 2 X
22 septembre 29 16 déccmbrc 28

182
I

IT LIS ORGANES GBNITAUX DE LA FEMMK

Regles Intervalles (2)


22 octobrc 30 24 aoút
18 novembre 27 9 mars 197 = 7 X 28 + 1
16 déccmbrc 28 5 avril 27 = 28 — 1
14 janvicr 29
(3)
11 fcvricr 28 22 octobre
9 mars 26 14 janvicr 84 =* 3 X 28
5 avril 27 11 fcvricr 28

D. Seríes masculines
0)
4 juillct
*18 novembre 137 = 6 X 23 — 1

A vrai dire, on pourrait croire que c’est une entreprise désesperée


de transformer l’irrégularité des regles en un comportement régulier
si Ton ne connait que les dates de onze menstruations sucecssivcs.
Car ce n'est que la connaissancc des phénomenes de substitution
(par cxcmplc, les migraines) qui nous a conduit (daos le cas 123)
sur la bonne piste. Et il n’est pas méme fait allusion á ccux-ci dans
le travail d’Issmcr.
La transformation n’en a pas moins marche comme sur des rou-
lettcs dans ncuf cas. Dans le dixieme (cas 6 chez Issmer) la date du
17 avril, la seule qui ne corresponde pas aux autres dates de mens-
truation, devicnt l’indicc de la serie qui détermine l’échéance de
Taccouchement (28 septembre). Car du 17 avril au 28 septembre de
l’annéc suivante, 529 ou 23 X 23 jours se sont écoulés. Ainsi cette
date (17 avril), apparemment sans rapport, nous permet encoré une
fois de voir la nature menstruellc de raccouchemcnt.
Dans les cas 3 ct 8, les dates du 3 mars et du 2 septembre ne sont
pas relices, car nous devons rester rigoureusement fidéle au principe
que la diffcrcnce des dates entre elles d'une part, ct la difícrence de
toute la serie d’autre part, ne doivcnt jamais exceder plus ou moins
unjour.
Les chiffres vingt-huit et vingt-trois se rapportent en efifet á un
nombre de jours entiers; parfois dans un intervalle peut se produire
un décalage de quelques heures, qui se résorbe toujours avee le temps.
Mais pour le calcul, ce décalage sera un jour de calendrier, compris

183
RELATIONS ENTRE LE NEZ

dans le résultat final comme un excédent ou un déficit. Dans cc»


conditions, le sucoes de notre investigation (qui explique cgalemcni
des dates aussi irréguliércs que celles du cas 6) peut ctre consídérd
comme briIJant.
Nous voyons done comment les dates observées par d'autrci
auteurs pcuvcot étre cxpliquccs á l’aidc des mémes lois que celia
que nous avons déduitcs de nos propres cas. Et comme nous avoni
affirmé plus haut la validité de ces lois pour les migraines comme
phénoménes de substitution, qu'il nous soit permis de discuter aussi,
pour ces phénoménes provenant de processus menstruels, de dates
déjá publiées.

Cas 128
Siegrist a, dans un petit ouvrage de 1894 \ donne comme suit Ies
dates de migraine d’un malade qu'il a observé :

Intervalles Intervallcs
8 juillet 91 17 juin 15
12 juillet 4 6 juillet 16
31 mars 92 263 14 aoüt 42
4 avril 4 22 aoüt 8
12 avril 8 4 septembre 74
9 mai 27 12 novembre 8
2 juin 24 14 novembre 2

L’ordre de ces cchéanccs apparemment tres irréguliéres cst donné


dans les séries suivantes :

A. Séries masculines

0) (2)
Intervalle Intervalle
12 juillet 91 14 aoüt 92
12 avril 92 275= 12 X 23 —1 *14 novembre 92 = 4 X 23
Diflférencc = — 1 1 DifTércnce = 0

1. Dr A. Siegrist, Contributions á la connaissance de Ia na ture et du siége de


Vhéniicránic ophtalmique, Bálcct I-cipzig, 1894.

184
ET LES OR GANES GEN IT A UX DE LA FEMME

(3) (4)
Intervalle Intervalle
8 juillet 91 9 raai 92
17 juin 92 345= 15 X 23 2 juin 24 = 23 4* 1
Différencc = 0 Différence = 4-1

(5)
Intervalle
4 sept 92
•12 novembre 69 = 3 X 23
Différence = 0

B. Séries féminines
(0 (2)
Intervalles Intervalle
4 avril 92 31 mars 92
22 aoüt 140 = 5 X 28 •12 novembre 226 = 8 X 28 4* 2
•14 novembre 84 = 3 X 28 Différence = 4-2
Différence = 0

Dans cet cxemple, cinq séries masculines s'opposent á une serie


féminine. Une deuxieme serie féminine n'est pas totalemcnt légitime,
puisque la différence est de 4- 2, c'est-á-dire plus que l’écart « auto-
risé ». Le 31 mars 1892 a pcut-ctre un rapport précis avec une date
ultéricure que le travail de Siegrist ne contient pas.
La rencontre de deux échéances d’une série masculine et d'une
séric féminine (par cxemple le 14 novembre) nous est connue gráce
au cas 122, oü cctte simultanéité des échéances s’avéra si décisive
pour le commenccment du processus de parturition.

Cas 129
Dans le travail de Determann l, je trouve également quatre dates
d’accés chez un patient :
20 déccmbrc 1894 12 aoüt 1895
30 juillet 1895 15 aoüt 1895 1

1. Contribution casuistique a la connaissance des migraines, par 1c Dr Determann


de Saint-Blasicn, Deutsche mcdicin. Wochcnschrift, 1896, p. 152 sq.

185
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Du 20 décembre 1894 au 30 juillet 1895 se sont écoulé»


223 = 8 X 28 — 1 jours. Pour l’explication des deux dates d’aoOt
manquent malheureusemcnt des données supplémentaircs.
Nous allons donner encore une observation pcrsonncllc de migrainotf
particuliére en ccci qu'il s’agit d'une sortc d'équivalcnt de migraine —
douleur d’cstomac par accés avec diarrhéc et mauvaise humeur
caractéristique — et que cct équivalcnt cst de plus remplace de temps
en temps par un scotomc scintillant, avec ou sans véritable migraine.

Cas 130. Docteur N.


Sexuellemcnt tres excitable, a dans son enfance souffert de douleurs
d’estomac qui ont disparu avec la puberté et la fréquentation trés
précoce des femmes. Puis qui sont revenues il y a cinq ans, en mcr
(solo), et qui depuis se répetcnt de temps en temps accompagnées
de malaiscs, de violentes diarrhées (« plus fluides que de l’eau ») et
d’une grande mauvaise humeur. De telles « migraines d’cstomac »
qui durent environ dix heures et rendent le maladc grabataire se
sont souvent produites chcz lui. Voici lcur date avec les autres jours
de mauvaise santé :

2 avTil 93 acccs d’angoissc. 23 mars douleur d’esto­


27 nov. 95 migraine d’csto­ mac avec vomis-
mac. sements (dans la
29 janvier 96 douleur d’csto­ nuit du 22 au
mac avec vomis- 23 mars « fraycur
sements. cardiaque »).
4 février migraine d’esto­ 10 avril troubles d’esto­
mac. mac, vomisse-
16 février scotome scintil­ ments.
lant. 15 avril scintillcment, cé-
8 mars toux spasmodi- phalécs, malaiscs.
quc. 23 avril trés violents ren-
9 mars rhume. vois.
10 mars ténesme vésical. 8 mai forts malaiscs.
11 mars insomnic avec an- 15 mai rhume.
goisse. 19 mai scotomc scintil­
18 mars « gueulc de bois » lant.
20 mars douleur lombairc 2 juin migraine d’esto­
et angoisse. mac.

186
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

5 juin violente diarrhéc 17 juin tres fatigué, cons­


et opprcssion. tante envié d*uri-
7 juin eternuements ner.
spasmodiques. 20 juin « mal aux chc-
8 juin reve d’angoisse. vcux ».
16 juin opprcssion astli- 23 juin migraine d’csto­
matique. mac.

A. Séríes masculines

(1) (2)
Intervalles Intervalle
*16 février 27 novembre
10 mars 23 4 février 69 = 3 X 23
*19 mai 70 = 3 X 23 + 1 DiíTérence = 0
DiíTérence = -f- 1

(3) (4)
Intervalles Intervalle
23 mars 28 janvier
15 avril 23 15 juin 138 = 6 X 23
* 8 mai 23 DiíTérence = 0
23 juin 46 = 2 X 23
DiíTérence = 0

(5) (6)
Intervalles Intervalles
8 mars 2 avril 93
23 avril 46= 2 X 23 18 mars 96 1 081 = 47 X 23
15 mai 22 = 23 — 1 *10 avril 23
8 juin 24 = 23 +1 17 juin 68 = 3 X 23 —
DiíTérence = 0 DiíTérence = — 1

O)
Intervalle
20 mars
20 juin 92 = 4 X 23
DiíTérence = 0

187
RELATIONS ENTRE LE NEZ

B. Seríes féminines

0) (2)

Intcrvalle
11 mars •10 avril
3 juin 84 = 3 X 28 • 8 mai 28
Díflcrcnce = 0 5 juin 28
DiíTércncc = 0

(3) (4)
Intcrvalle Intervalle
•16 fcvricr •19 mai
7 juin 112 = 4 X 28 16 juin 28
DiíTércncc = 0 DiíTércncc = 0

(5)
Intervalle
9 mars
2 juin 85 = 3 X 28 -f 1
Diflércncc = -f í
Chcz cc maladc nous avons sept sérics maseulines ct cinq sérics femi-
nines. Tous les intcrvalles de périodc nc sont pas marques par un phéno-
mene morbide. L’accumulation des intcrvalles est souvcnt nécessaire pour
que la pousséc périodique puisse avoir un eflet á lcxtóricur.
Chapitre II

Nous avons deja parle des mouvements de l'enfant ct montré que


les impulsions qui les engendrent proviennent á des intcrvalles pério
diques de l’organisme matcrncl. II a done cté pour la prendere fois
prouvé qu 'un processus per ¡odique esí transféré de la mere á l'enfant.
Ccttc impulsión périodique reste-t-clle chez l'enfant et existe-t-elle
encoré au moment oü il s’est deja depuis longtemps séparé de 1'orga­
nismo matcrncl?
La vie de l'enfant cst-clle parcourue ou meme déterminéc par le
eyele de la mere?
Les cyclcs sont-ils héréditaires, et constitucnt-ils ce morccau d’im-
mortalitc qui relie les générations successives avee la mere primitive?
Nous allons tenter de répondre á ccs questions en rassemblant
d’abord quelqucs fragments de l’histoirc d’une famillc.

Cas 131
Deux fils, M. B., vingt ct un ans, agriculteur et H. B., vingt-trois ans,
éludiant en droit, souíTrcnt d’épilcpsic. L'agricultcur a cu en 1894
un grand nombre de graves crises classiques qui ne se sont, parait-il,
plus reproduitcs. Le juriste, qui vit dans l’abstinence depuis une
syphilis acquise, eut le 13 déccmbre 1895 un acces d'angoisse car-
diaque ct de sucur qui passa sans trouble de la conscience et
dut étre considérc commc un simple acces d’angoisse. Plus tard, le
21 févricr 1896, il eut brusquement pendant le travail une prendere
crisc syncopale importante, qui s’avéra étre épileptique, notamment
á cause de sa duréc (plus de vingt minutes). 11 eut cnsuitc une serie
d'abscnces au college et au lit, dont les dates me sont inconnues,
ct entre-temps (du 15 juin au 15 juillct 1896) des maux de tete, des
troubles d’estomac, ct des vomissements qui donnent bien le tablcau

189
RELATIONS ENTRE LE NEZ

II existe encoré trois fréres et socurs, dont je nc connais que le*


dates de naissancc : E.B., lycécn, nc le 4 mars 1881 et deux socurs í
Mmc le doctcur K., née le 20 février 1872, et M,,c H...c B., née le
8 aoüt 1874.
Si on transcrit intégralcment la premicre serie de vingt-trois jouri
de H.B. á partir du 21 février 1896, et si Ton place á cote d’eUe les
dates de la premicre serie de vingt-trois jours de W.B., on a :

Intcrvalles H.B. W.B.


13 déccmbrc 1895
3 x 23 -f 1 = 70 21 février 1896
23 15 mars 15 mars 1896
23 7 avril
23 30 avril 29 avril
23 23 mai
23 15 juin 14 juin
23 $ juillct 7 juillet

Ces deux series des freres H. et W. sont done équivalentes. Mais


i
Ton arrive tout droit á la date de naissancc de Mrae H...e B. si Pon
remonte du 15 mars 1896 (premicre date de W.B.) par intcrvalles
de vingt-trois jours, jusqu’au 8 aoüt 1874. Cette date de naissance
cst éloignée du 15 mars 1896 de 7 889 jours = 343 X 23. Et si Ton
remonte du 15 juin 1896, date de l’accés de migraine de H.B., jus­
qu’au 4 mai 1881, jour de la naissance du lycécn E.B., la distancc cst
de 5 520 jours ou 240 X 23.
W.B. a en outre encoré deux autres séries. Nous allons Ies comparer
avec ccllcs du troisieme frére, l’agriculteur M.B. (épilepsie).

A cees d'épilepsie de M.B.


Intcrvalles
9 avril 1894
24 3 mai
22 25 mai
692 = 30 X 23 -f- 2 ... jusqu’au 16 avril 1896.

192
ET LES ORCiANES GÉNÍTAUX DE LA FEMME

W.B.
Intcrvalles
16 avril 1896
2 X 23 — 1 = 45 31 mai
23 + 1 = 24 24 juin

Ces series des fréres M. et W. se succedent done tout á fait réguliérc-


ment et sont identiques.
Si l’on remonte du 16 avril 1896, premiére date de W.B., par étapes
de vingt-trois jours, on atteint le 9 avril 1877, qui est la date de
naissance de W.B. lui-meme. Le 9 avril 1877 est done distant du
16 avril 1896 de 6 946 = 302 X 23 jours.
En outre, les cchcanccs suivantcs des fils M.B., H.B. et W.B. sont
en relation entre ellcs et avee celles de la mérc.

Intcrvalles
1er février 1853 : naissancc de la mere.
264 X 28 — 1 = 7 391 28 avril 1873 : naissancc du fils H.B.
274 X 28 -f 3 = 7 675 3 mai 1894 : acces d épilepsie de M.B.
28 — 1 = 27 30 mai 1894 : idem.
11 X 28 — 1 = 307 2 avril 1895 : acces de rhume de W.B.
2 X 28 — 1 = 55 27 mai 1895 : idem.
13 X 28 + 1 = 365 26 mai 1896 : réglcs de la mere.
28-f- 1 = 29 24 juin 1896 : accés de rhume de W.B.
28 — 1 = 27 21 juillct 1896 : acces d’épilcpsic de H.B.
Différencc = 0

Un coup d’ccil sur ce tableau nous apprend que les trois fréres ont
entre eux et avee la mere la méme série (feminine) principalc de
menstruation. Comme les regles de la mere se rapportent au jour de
sa naissancc et comme celui-ci depend de la serie de menstruation
de la grand-mére, nous rcconnaissons comment trois générations
sont reliées entre elles par le méme processus périodique. J’attirc tout
particuliórcmcnt l’attention du lecteur sur le fait que la date de nais­
sance du fils ainc, H.B. (28 avril 1873), est éloignée de la date de
naissance de la mere (1er février 1853) de 7 391 ou 264 X 28 — 1 jours
ct des regles de la mére, le 26 mai 1896, de 8 428 = 301 X 28 jours,
preuve que les deux dates de naissance étaicnt des dates mcnstruellcs.

193
«XATTOS5 ESTÍLE LE NEZ

Notre exeirpfc dccs perraet cocore de recoonaítre ic Bes cz'Se U


acre ex Pc^mt par toe zurre ¿ale :
M.B. eut á cucar, dans la aaá da 23 as 24 aoúl 1894. une cíilt
d’épüepsáe. Du 24 avril 1894 an 16 juillet 1896 (regles de la rcifll) :
se soc* ¿cooíés hst cent doaze joors = 29 x 28 jocrs.
Par aifleers, H.B. cor cae sigraiac le 15 juxDet 1896. La raére CCt
le debut de ses régáes le 14 juillet 1896, ct le 15 juillet 1896 iáooc U
méxne jour que son fils H.), eüe ressentit des douleurs destostó
quí ha étaáem iaconnoes jcsqu'akxv, des vooisseoents et ¿eWL :
évacouássexaeats. Enfin. on troeve encore un ben cooceraant la ditf ..
d'ane crise d'épüepsie de MJL, le 15 mai 1894, et la dale de oaxssafldHl
de le doctecr K_ née B-, le 20 fírvrier.
Premicremeat, ces deux dates soot Bees entre efles par la memo ?
période marcnlrne :du20février 1872 aa 15 mai 1894, íly a 8 119 ioufll /jj
= 353 X 23. En ootre, il y a entre la date de naissanoc de M.B. \
(16 octobre 1875) et la date de naissancc de la s<rur (20 fevrier 1872) '3
une disxaace de I 334 jerors : 58 X 23.
La crise de M.B. da 15 mai 1894 est distante de sa propre date de
naissancc (16 octobre 1875) de 6 785 joors = 295 X 23.
D existe done une tres étrorte relation ebez ces sú fréres et socan 1
entre leurs péríodes, transfrrées de la mere aux enfants. Ce soot les
seríes mascufines qui cootrólent les dales de cahsance et qui prevalen! ^
cfaez dnq fréres et sceors.
Ces faits sont cloqueáis. Mais nous aBocs tont de soñé apprendre '
a coonaítre d’amies témoígnages devani lesquek 2uam dome ne sera '
permis.
Comme deuxiéme exemple de reproduction des processus pérío- «
diques au coors des générations, je vais rapporter ITñstoire, que je
connaís bien, d’une aotre familie chez laqoelle une disposítioa ¿
répüqwe est aessí décdable.

Cas 132. M=* L», aée le 24 mai 1834


EBe avait deux enfants : Tainé, W.L., né le 24 octobre 1858, ct
une filie cadette, C.L., née le 5 octobre 1859. Dans la familie de L.,
le frére aíné avait cié épíieptíque dans sa jeonesse, mais resta plus
tard en bonne samé, tandis qu’un fils du frére, grave épíleptique,
étaít morL

194
ET LES ORGA-VES GESITAUX DE LA FEMME

M°* L- dle-méme a soman soaSot. aa oomect da reunir d age,


d'abseaoes épüeptiqoes qui devinrent de profoads el Iones ¿vanouis-
•eoents- La palíente toaban brutalemeat á teñe sans connaissance
«t s’est soovent bfcssée ainsi.
Aprés la racoopause, elle a'eat aoccn trouoSe jusqa'aa 8 décembre
1895 ou ¿ 10 beares da malin, elle toaba dans an ¿tal crcpuscaiaire,
oe recoonaissant plus bien ce qui Featoorazt, el ne se révdüa qa'one
óemi-heure pías tard, sans avoir le moindre soavenir des événements
de la jooroée. Par la suite, elle sooSrit de temps en temps de violentes
¿oulecrs hemorroida: res, et des migraines, qui depois la ménopaase
étaient devenoes tres rares, apparurent plus souvenL
Le Sis W.L. souffre depois sa jetmesse d'one supparation nasa le
qui ctait apparoe aprés nne grave rouseole coxnpüqaée par une pneu-
monie, qui n’a jamais guéri malgré de nombreoses interven ti ons.
Le pus a tantót une légere odeur fétide, tantot une odeur fade, mais
le pías soovent il est modere. Le patíeni a soavent des céphaiées
et parfoís des migraines. Lors des migraines, il est constipé (ses
selles soot d*babitude normales). De temps en temps se produit sans
le moindre motif diététique une brusqoe diarrbée, qui disparan égale-
ment brasqaement sans la moindre tbérapie. Certams jours, il ressent
une douleur á Panos lors des selles (habitueflemení le patient n’a
aacun trouble dans cette région).
De temps en temps il a aussi des doukars de la déglutition — sans
altérations locales — et lorsqu'il est apparemment en bonne san té,
il soufíre de la canioc supérieure gauche qui peu á peu se déchausse.
A lcpoque de la puberté, W.L. a égalemem soufifert d’ctats crepus­
culares. II allaít alors par acemple un appartement que ses
parents avaient quiné depois des anaces et qui ctait loué á d’autres,
sonnait et se réveillait en voyant des gens qui luí étaient totakment
inconnus. D a aussi essayé lors d'une telle crise’d’ouvrir un apparte­
ment étranger avec ses propres defs de palier, qui bien entendu
n’allaient pas. En se réveiilant il ne savait absol ument pas comment
il avait pu étre amené á faire cela. Plus tard, ces ctats ne se sont plus
reproduits. La sceur C.L. était en bonne santc. Elle monrnt d'une
pneumonic foudroyante en un scul joor, le 31 óccembrc 1879.
Je posséde des notes á partir de fevrier de cette année sur les troubles
de M13* L. ct de son fils W.L. Les voici ordonnées en series.

195
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Cctablcau(p. 197 á 201)montrelc parallélisracétroit entre les troubU


de la mere ct ceux du fils : les dates de leurs douleurs s’accordent
Mais il montre aussi que la date de naissancc des enfants se revele étro
une échcance de menstruation de la mere. Deux générations sont dono
relices entre clics, ct dans la demicrc géncration les fréres ct leí
sceurstrahisscnt par des dates coinmunes qu'ilssont du meme sang v
A la communication de ccs cas, j’aimerais encoré ajouter quclquci
remarques.
En premier licu, il cst évident que les douleurs héinorroídairei'j
dont le caractérc névralgiquc cst patcnt, sont soumises aussi á une
périodicité régulicrc. Les deux fois oü j'ai cu l'occasion d'examinen]
le ncz au moment des douleurs, je Tai trouvé cyanosé. La douleur
scmblait pouvoir ctrc influencéc favorablemcnt par la cocaínisation :
d’aprés les dires de la paticntc, il s’agissait de la « douleur externe »,
ccpcndant que la douleur interne restait réfractaire.
II va de soi qu’un examen manuel préalablc de l’anus n’a pas
montré de prolapsus et d’étranglcmcnt. J’aimerais ncanmoins, dans
ce cas, nc pas tirer d'autre conclusión sur le résultat de la cocainisa-
tion, que ccllc-ci : un nouvcl examen de la douleur hémorroídaire
doit ncccssaircment teñir comptc du nez.
En deuxieme licu, cctexcmple (chezle filsW.L.) nouslivrc aussi un
fragment de la vie d’une dent, la caninc supérieurc gauche, qui se
déchaussc peu á peu. La douleur, et avee elle le déchausscmcnt,
arrivent au moment d’une périodc. Le tableau conticnt, á cet égard,
la date du 13 juin oü deux series — serie féminine 1 et serie mas-
culinc 2 — se croiscnt.
Enfin, c'est le 8 juin au soir, dans la serie masculine 4 chez W.L.,
que fut á coup sür detecté du sang dans les uriñes 1 2. Ce fait isolé ne
fait-il pas penser á une hémoglobinuric paroxystiquc?
Pcut-ctre son modéle physiologiquc est-il donné par d’insigni-
fiantes excrétions, tout comme le modele des acces d’angoissc retrouvé
dans les reves d’angoisse ct les légéres opprcssions, dont les hommes
et les femmes sont atteints si frequemment á des jours périodiques.

1. Je re\ñcndrai plus tard sur la signification de la date de leur mort.


2. C'est une auróolc de sang sur la ebemise qui attira Pattention. L'examen
spectroscopique cut un rcsultat positif. Chez un nourrisson (garlón), j'ai constaté á
plusieurs reprises La meme cbose á des jours périodiques. Ón detecta chez lui de
1 ’bémoglobine dans les uriñes ct dans la salive.

196
ET LES ORGANES GÉNITAUX DF LA FEMME

A. Series féminines

(I)
Mmc L. FILS W.L.

Intervalles
17 raai 1896 : légcrcs dou- 17 mai.
Icurs hémorroídaircs.
27 13 juin : fortes douleurs 13 juin : aphte lévrc
hémorroídaircs. supéricure, douleur ca-
nine supéricure gauche.
29 12 juillct : migraines. 11 juillct : violentes mi­
graines á gauche, consti­
paron.
N.B. La date de naissancc du fils, le 24 octobre 1858, est distante de la
datedu début decctteséric(17 mai 1896) de 13 719 = 490 X 28 — 1 jours.

(10
Mme L. FILS W.L.
Intervalles
27 raai 1896 : violentes 26 mai : migraine droite.
douleurs hémorroídaircs, 22 juin : odeur fetide du
mauvaise nuit. Localisa- pus nasal, tres fatigué.
tions genitales du nez Tete lourde ct brillante.
enflécs ct fortcment cya-
nosées.
2x28—1=55 22 juillct : migraine ct 21 juillct : odeur fétide du
tres grande lassitudc. * 1 pus, tres fatigué.

N.B. Le jour de la mort de la filie C.L. (31 décembre 1S69) est distant
de la premiére date de cettc serie (27 mai 1896) de 5991 = 214 X 28 —
1 jours. La date de naissancc de la filie (5 octobre 1859) est distante du
jour de sa mort, 31 décembre 1879, de 7 392 = 264 X 2S jours.
Nous rencontrons ici pour la premiére fois le fait significatif que le jour
de la mort est aussi détermitxé par des processus périodiques.

197
Jntervalles Dates Intermites

8 déc. 95 : état crépus- 8 déc. 95


culairc épilcptique.
3 mars 96 3 X 28 + 2 « 86 migrainc l\ droitc, tréi
débilc.
31 mars 28 doulcurs au crAnc, consti-
pntion, pollution noc­
turno.
27 avril 27 légéro opprcssion de la
t6to & droitc, un peu de
sang dans le ncz droit,
doulcur & la défécation.
6 x 28 = 168 24 mai 96 : violentes cé- 24 mai 27 tdtc opprcssée, sang en se
phalécs, le jour suivant, mouchant.
doulcurs hémorroidalc9.
DiíTércncc = 0 DiíTércncc 0

(IV)
Mme L. FILS w.l.
23 avril 96 : doulcurs 23 avril migraino droitc, odeur
hémorroldaircs, 1c soir fétido du pin nasal.
précédent, céphalées.

Intervalles Dates Intervalles

3 X 28 + 1 = 85 17 juil. : brusque ct grand 21 mai 28 céphaléc droitc, sang ncz


état de fatigue, soif bril­ droit.
lante, fiévrcusc.
17 juin 27 trós grave migrainc.
16 juillct 29 tcndancc á migrainc gau­
che.
DiíTércncc = + 1 DiíTércncc =» 0

D. Sérles masculinos

(1)
Mmo L. FILS W.L.
3juin :trésfortcsdoulcurs 2 juin migraino gauche,
hémorroldaircs (déjA un
peu le soir précédcnt.)
2 X 23 — 1 = 45 18 juillct 18 juillct 2 X 23 ® 46 légéres migraines gauche.
DiíTércncc = — 1 DiíTércncc — 0

(2)
19 fév. : fortes doulcurs 19 févricr migrainc droitc.
hémorroldaircs.
22 12 mars : Idem. 12 mars 22 pression téte gauche
selles liquides.
Intervalles Dates Intcrvalles
24 5 avril : Idem. 6 avril 25 migraines gauches, selles
fréquentes, odeur fétide
du pus nasal.
29 avril 23 t6tc opprcsséc, ncz gauche
bouché, un peu sanguino*
2 X 23 -f 2 = 48 lene, enroué, constipé,
23 mai : ídem. 22 mai 23 le soír brusque lassítudc,
accés de baillcmcnts con-
nus fréquemment commc
K> prodromc des migraínes.
23 —2= 21 13 juin : ídem. 13 juin
8 22 aphtcs lévre ínférícurc,
incisivc supérícurc gauche
fait mal.
24 7 juil. : traces de doulcurs 6 juil. 23 Iransit Intestinal ralcntí,
hémorroldaircs.
aphtc au bout de Ja lan-
guc. Maux de gorge. Le
soir violente toux spas-
modique pendant enví-
DilTércncc — -f 1 ron 20 mn.
Diflércnce — O

(3)

Intervalos Dates Intervalos

24 24 juin : traces de dou­ 24 juin 24 migrainc gauche, acné.


lcurs hémorroldaircs.
23 ♦17 juil. : grande soif, 17 juil. 23 diarrhée erratique.
brusque fatigue. Estomac
barbouillé, diarrhéc
« cphemera ».
23 9 aoüt ; céphalécs 9 aoüt 23 migraines.
DilTércncc =* -f- 1 DiíTércncc = -f 1

(4)
9 mars : douleur hémor- 9 mars migraines droites.
roldairc.
1er avril 23 légére migrainc droite, un
peu de sang ncz droit.
2 X 23 — 1 = 45 ♦23 avril : forte douleur 23 avril 22 grave migraine droite,
hémorroídairc le soir constiparon, odeur fétide
précédent, céphalée. du pus nasal.
24 ♦17 mai : légérc douleur migraine droite. Odeur
hémorroídairc. fétide qui ccsse avee la
disparition de la migrainc.
23 9 juin : douleur hémor- 8 juin 2 X 23 + 1 - 47 un peu de sang dans les
roldairc. uriñes.
DiíTércncc 0 Différence = 0
RFLATIONS ENTRE LE NEZ

Le tableau suivant resume l'histoire de deux sceurs. Ce sont leí


filies de Mrae M. (cas 121), dont l’analyse de la grossesse nous donn» j
les premiers points de repére pour la construction des series pério« f
diques. J'ajoutcrai égalcment pour permettre la comparaison leí
séries de la mere qui ont un rapport avee les dates des filies. La numé* ;;
ration des séries sera la méme que ccllc des pages 140-144.
Je précise que dans la tablc suivantc toutes les dates de mauvaili f
santé des enfants ont etc rclevccs et que seuls nc sont pas comptél .?i
les jours oü les enfants ont été en bonne santé. Les troublcs (par ^
cxcmplc la toux) n’ont done duré qu'un jour, lorsque dans le tableau le
il n*y a qu'unc date qui Icur corrcspond. Lorsque — par cxemplo ¡fe
dans la troisiéme serie femininc — le 4 mars, un rhume d’unc duré® J-
d’un jour cst indique chcz les deux enfants, la transmission nc dcvrail
pas s’ctrc faite par des bactérics, mais bien par les periodos de la mérc.

Cas 133

Mmc D. FILLE DOROTHÉE, FILLE ÉLISABLTH,


néc le 22 déccmbrc née le 1er déccmbro.
1893 1894

A. Serie masculine

(O (1) (1)
8 février 96 : insomnic, 8 février : angoisse. 8 février : mauvaise mi-
mal de cráne. aujourd’hui : tres vo- ne, manque d’appétit,
lubile. sent ses dents, joues
chaudes.
2 mars : taches rouges
des deux cótés dans le
palais, avee au milieu
un petit gunílement.
17 avril : tete oppres- 17 avril : nuit agitée,
sée, envié de vomir, efirayante; le matin,
rhume. taches rouges sur le
corps. Molaircs infé-
rieures qui poussent.
10 ct 11 mai nuil : 10 mai : toux, saigne-
contractions. ment de nez.

202
ET LES ORGANES GÉNITAUX DL LA FEMME

1er juin : angoisse, nuit du 1er au 2 juin : 1er juin, nuit : bcau­
tueurs, saignement de bcaucoup de toux. coup de toux, joumée
nez. agitée, tete chaude.
Trois fois vomisse-
ments, se plaint de ses
dents, le lendcmain
taches rouges sur le
corps; dit bcaucoup
de nouvcaux mots.

(2) (2) (2)

16 février : tres lasse. 16 février, nuit : vo- 16 février : chcvcux


missements; jour : dressés jusqu’á midi,
vomissement ct diar- mauvais appétit, las-
rhéc, mange aujour- situde.
d'hui partout oü elle
peut du sel, dans la
nuque plaque d’urti-
caire.
1er avril : envie de vo- 1er avril : tousse bcau­ 1er avril : tousse,
mir, saignement de nez, coup. énurésie, urticaire.
tete opprcssée, ténesme.
25 avril : nuit agitée, 25 avril : nerveuse et 25 avril : nuit, bcau­
ténesme vesical, fort larmoyante; rhume et coup de toux.
saignement de nez. rougeur dans la gorge.
18 mai : angoisse. 18 mai, nuit : beau- 18 mai, nuit cffrayante
coup de toux. et agitée, toux aboyan­
te et 19 au matin, acces
de strophulus, molaires
supérieures qui pous-
sent.
9 juin : contraction, 9 juin : brusque aug-
engourdissement de la mentation de l’appétit.
partie gauche du corps, Le visage a d’autres
pression sur tout le traits.
front.
2 juillct : angoisse, tres 2 juillet : nuit agitée,
importante arrivée de beaueoup de toux.
lait.

203
RELATIONS ENTRE LE NEZ

(3) (3) (3)


29 janvicr : tres forte 29 janvicr : fiévre ■)
céphaléc. (39°3 temperature rcc-
talc), bonne nuit su!«
vante (35°2).
21 févricr : angoisse, 21 févricr : énuresie. 21 févricr : cnurésic,
saignement de nez. sent ses dents.
24 inai : opprcssion 24 mai : bcaucoup de 24 mai : nuit, bcau­
angoissante, sueurs, toux. coup de toux.
herpes, contraction.
15 juin : accouchcmcnt. 15 juin : toux, depuis
aujourd'hui, elle parle
en faisant des phrases
de 2 ou plusicurs mots.

(4) (4) (4)


25 févTier : vertige, 25 févricr : appétit
envié de vomir, lassi- acera.
tudc, maux de gorge.
27 mai : angoisse, 26 ct 27 mai : beau- 26 mai : nuit, toux»
sueurs profuses. coup de toux. sent ses dents.
19 juin : lre montee de 19 juin : tres lasse,
lait. pálcur frappantc.
12 juillct : montee de 12 juillct : toux, cnu-
lait, doulcur au der- résie.
riére.

(5) (5) (5)


6 févricr : angoisse, 6 février : nuit agitée,
saignement de nez, ver­ sent ses dents.
tí ges, vomissements.
23 mars : vertiges. 23 mars : sent ses mo- 23 mars : sent ses
laircs. dents, énuresie.
14 avril : envíe de vo- 14 avril : énurésie.
inir, tete opprcsscc,
saignement de nez.

204
ET LES ORGANFS GÉNITAUX DE LA FEMME

30 mai : contractions. 30 mai : molaircs infé- 30 mai : molaircs infé-


ricurcs quí poussent. ricurcs ont percé, énu­
resie.
22 juin : pctitc montéc 22 juin : parle en
«le lait. phrases completes, ca-
nines qui poussent,
énurésie.
14 juillct : forte cépha- 14 juillct : sent ses
16c, regles. canines sup. droitcs.

(6) (6) (6)


Manque. 12 févricr : selles fré-
quentes, un peu liqui­
des, sans appétit.
29 juin : pctitc montee 29 juin : nuit agitée,
de lait dans le sein tris palé, «mine qui
droit; dent malade en­ pousse (premiére).
coré plus déchaussée
ct douloureuse.

B. Séries féminines

0) 0) a)
23 janvicr : tres fortes manque. 28 janvicr : aphtes,
céphalécs. temperature 38°3.
•25 février : vertiges, 25 févricr : appétit
envíe de vomir, lassi- tres accru.
tudc, maux de gorge.
19 mai : urticaire dans
le cou, les 2 molaircs
supérieures ont percé.
17 juin : tete opprcssée, 17 juin : toux, met les
gorge séche. mains dans sa bou che.

(n> ao OI
30 mars : exanthéme 30 mars : a cees d’urti-
roséolé qui dure 4 h. cairc, toux.
toux.

205
RELATIONS ENTRE LE NEZ

26 a\TÍI : contraction. 27 avril : urt¡caire dans


le cou et les bras, mo-
laires supéricurcs qui
poussent.
25 mai, nuit : toux 25 mai, nuit : toux
fréquentcs. fréquentcs.
20 juin : acoés de lait, 20 juin : acccs d’an-
lochies sanguinolcnts. goisse.
Saignement de nez.
Dent malade hochc
encoré plus.
19 juillct : doulcur au 18 juillct : tres mau-
derriére et faiblcssc vaisc mine, grande las­
des jambes ont dis- situdc.
paru.

aro OID (no


5 mars : lasse, forte 4 mars : gorge rouge, 4 mars : rhume d’une
démangeaison á la poi- toux et rhume d’une duréc d’un jour.
trine, comme d’habi- durcc d’un jour.
tudc lors des regles.
2 avril : toux. 2 avril : toux.
28 mai : sucurs pro­ 28 mai : toux.
fusos, troublcs dans Fes-
pace rhinopharyngc.

(IV) (IV) (IV)


10 février : nez bouché, 11 février : rcveillée la 11 février : nuit agitée,
cocur opprcssé, douleur nuit, cflrayée, le jour le matin chevcux dres-
á la gorge. particulicrement agi- sés sur la téte; apres
tcc et angoisscc. midi les chevcux re-
tombent, énurésic, lar-
moyante, faiblc et titu­
bante.
3 juin : sucurs profusos, 3 juin : tousse la nuit,
grande lassitudc. tempes chaudes.

206
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

30 juin : un peu de 30 juin : nuit agitée, 30 juin : nuit, trés mal


lait au scin droit, dent larmoyantc. aux dents.
maladc hicr ct aujour-
d’hui hochantc, da-
vantage doulourcu.se.

(V) (V) (V)


8 juin : angoisse ct la Vc séric manque. 8 juin : nuit eflfrayantc,
contraction. énurésie.

(VI) (VI) (VI)


* 19 février : brusque * 19 février : écoule- *19 février : énurésie.
fringale, malaisc ct ment sanguinolent.
congestión.
16 avril : depuis au-
jourd'hui, elle dit
douze nouveaux mots.
10 juin : pavor noctur­ 10 juin : aujourd’hui
nas. également une dou-
zaine de nouveaux
mots.

(VII) (VID (VID


manque. 14 février : hoquets, manque.
dix fois vomissemcnts,
selles, diarrhécs.
8 mai : accés de toux.

Qui observe attentivement ce tablcau * 1 sera surpris par la coínci-


dence entre les dates de la mere et ccllcs des enfants. II ne laisse
ríen á dcsirer quant á sa precisión. Lorsque se produit une différcnce
entre la date de la mere et cclle des enfants (au máximum unejournéc»

1. Comme 1c nombre des jours marqués semble, á premicrc vuc, rclativcmcnt


¿levé chcz les enfants, j’attirerai encoré Pattcntion du lectcur sur ccci qu’cn l’cspacc
de cent soixante-trcizc jours (du 28 janvier au 18 juillct) que comprepd le tablcau.
vingt-trois dates sont marquées chcz Dorothéc et quarantc-cinq chcz Elisabeth.

207
RELATIONS ENTRE LE NEZ

c’cst-á-dlrc une diftcrcnce réclle de quclques heures), les ¿chéaneS


des enfants corrigcnt alors habituellemcnt l’intervalle lcgcrcment'3
incorrcct de la mere qui nc s’égalise chcz elle qu’á I echcance suivante. ]
Excmplc : dans la serie masculinc 2, Élisabeth a une cchcanoe
juste (15 fcvricr au licu du 16 fcvricr chez la mere); dans la série
fémininc II, elle a de nouveau une échéance juste (18 juillct au lieu
du 19 chez la mere), ct la meme chosc se reproduit dans les series
féminines 3 ct 4 (14 mars ct 11 févricr).
Nous voyons aussi que toutes Ies dates, dans chaqué serie de la
mere, ne sont pas marquecs chez les enfants par des symptómcs
frappants, ct inversement que maintes dates acccntuécs chez les
enfants sont absentes chez la mere. Mais la périodicité reste absolu-
nient la meme dans les deux genérations: filies et mere sont branehées
sur la meme phase. Et á qui voudrait prendre pretexte du fait qu’il
existe par excmplc chez la filie Dorothéc une septiéme serie femi-
nine qui manque chez la mere ct l’autrc filie, je ferais remarquer
qu’entrc la premiere date de ccttc serie (14 fcvricr 1896) ct la date de
naissance de Dorothéc (22 decembre 93), 783 = 28 X 28 — 1 jours
se sont écoulés, done presque vingt-huit périodcs de vingt-huit jours.
Et ccttc date de naissance apparticnt cepcndant autant á la mére
qu’á la filie.
Chez l’autre filie, Élisabeth, la date de naissance (1er decembre 94)
se laisse déduirc á partir du 20 juin 1896 (serie masculinc 6), car de
ccttc date jusqu’au 1er decembre 94,415 = 18 X 23 -f 1 jours se sont
écoulés. L’excmple cst toujours juste. La date de naissance apparticnt
á une serie menstrucllc de la mere.
Un fils plus age de Mrac M., Fritz, est né le 9 novembre 1892. Le
debut des contractions — ct cclui-ci doit ctre consideré comme le
début de la « grande menstruation » — tomba, Iors de cet accouchement,
non pas comme chez les socurs sur le jour de la naissance, mais sur
le 6 novembre, 1’apres-midi. Ccttc femme cut done ses couches
pendant trois jours. Du 6 novembre 1892 au 8 decembre 1895 1 (pre-
miére date de la série masculino 4 de la mere) se sont écoulés exactc-
ment 1 127 = 49 x 23 jours. Mais le 8 decembre 1895 a encore une

1. Le 8 dócembrc, la mére cut un ¿largissement de la pupillc gauche, prémoni-


toirc pour ses acocs d’angoissc.

208
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

autrc signification omine use. L’enfant fut ce jour-la alité á la suite


d’unc diphtcric (apres ctrc tombé maladc le 1er decembre1 d'une
anginc apparcmmcnt benigno, ct apres que la fiévre eut disparu le
4 decembre ct qu’il fut cuphoriquc).
Le 5 decembre, Penfant rctomba maladc. L’cfFct toxique simultanc
de deux proccssus périodiques (le 8 decembre apparticnt á la deuxiéme
serie masculinc ct á la deuxiéme serie fémininc) ct de la toxine diphté-
rique á son máximum, a quoi s’ajoutc encoré le serum de Behring,
a mis fin á sa vic par un brutal arret cardiaquc. Les substanccs libérées
lors des diverses périodcs ont vraiscmblablcmcnt une valcur difíércnte
(toxique ct antitoxique). Nous verrons plus tard que les échéanccs
périodiques peuvent aussi engendrer de bonnes crises1 2. Le debut de
la diphtéric, le 5 decembre 1895, eut deja licu sous de mauvais aus-
piccs. Car le 5 decembre (il apparticnt á la sixiéme serie masculino
de la mere) ne peut ctrc rapporté antérieurement qu'au 20 octobre
1895 lorsquc Penfant, aprés une vaccination subie le 11 octobre
contrc la varióle, eut un grand accés d’angoissc. L'cffet maximal
du vaccin ct de la toxine de la sixiéme série masculinc Pont provoqué.
Mais vingt-quatre intcrvallcs avant ce moment, le 16 avril 1894,
c’cst le jour de la mort de sa grand-mére du cote matcmcl (du 16 avril
1894 au 20 octobre 1895 = 552 ou 24 x 23 jours). Elle mourut en
moins d’un jour d‘un iléus, á la suite d’une hcrnic étrangléc. Tout
hasard cst eliminé, si je fais rcmarquer que chez le petit garlón de
Mmc A. (cas 122), apparurent brusquement (sans prodrome), le
11 février, une hcrnic ombilicalc ct, le 18 février, une hemie inguinale
bilatéralc.
Le 11 février apparticnt a la deuxiéme série masculinc, le 18 février
á la quatriéme serie masculinc de la mére (voir p. 152).

Les jours périodiques va leu t également pour les hernies. L’cxpli-


cation purcment mccaniquc ne sufiit pas pour rendre comptc de
Icur origine ct de la cause de lcur étranglcmcnt. Je dois prier le lcctcur
de jeter un coup d’ceil sur le tableau ci-aprés. Nous rcconnaissons
la, avant toute chose, que le dévcloppcment des dents se produit

1. Série masculinc 1 de la mere.


2. La bonne crisc d'anginc du 4 déccmbrc apparticnt á la série fémininc I.

209
m

RLLATIONS ENTRE LE NEZ

lors de journécs périodiques par á-coups ct non pas continucllcmcnt. s


Aprés plusicurs journces périodiques de malaisc — qui sont séparécfl
entre clles par un intcrvallc de bonne santc —, oü les enfants mettent;
la main dans la bouchc ct souvcnt dans la región oü la dent va pcrcer,
elle apparait d'un coup le jour determine. Je sais bien que le malaiso *
qui la precede peut manquer. La petite filie d'un colléguc ami, &
qui je dois la communication se trouvant page 155, cut sa premiéroJ
dent le 28 avril 1896 sans qu'il y ait cu le moindre prodromc. Mail
du debut des contractions, le 3 déccmbrc 1895, jusqu'au 28 avril 1896,
146 = 5 X 29 *4 jours se sont écoulés, ou cinq periodes individuclles
de la mere l.
Le fils de Mme A. (cas 122) cut sa premiére dent, incisivc inférieurc ;
droitc, le 5 aoüt, á une date qui apparticnt done á la premiére serie
masculinc de la mere (voir p. 151), laqucllc cst ecrtaincment une
serie mcnstrucllc du fait de l'apparition des regles á deux échéances
(26 février, 5 mai). II cst encoré rcmarquablc que la mere cut juste-
ment le 5 aoút des doulcurs qui disparurent le lcndemain á la demicre
molairc supéricurc gauche qui nc lui avait pas fait mal depuis long-
temps. Nous avons done la la perte d'unc dent chcz la mere précisé-
ment au moment oü chcz le fils percc la premiére dent. La deuxieme
dent (caninc inféricurc gauche) apparut le 15 avril, date de la deuxieme
serie masculinc rapportéc de la mere. Cette serie contient aussi le
6 juin un véritablc saignement menstruel.
L’histoirc de la dent malade de Mme M. nous cst maintcnant
compréhcnsiblc (cf. p. 147 ct 205-207). Cette dent se dcchaussc aux
periodes memes oü les dents se développent chcz les enfants ct son
dernier hochcmcnt (avant la chute) corrcspond au jour oü la premiére
caninc supérieurc de la filie cadcttc sort.
L’énurésic des enfants (ct 1'urticairc) n’apparait aussi qu’á
des moments périodiques. Elle rcsscmblc á ces fréquentes envíes
d'uriner dont sont atteintes tant de femmes1 2, ct se produit égalcmcnt
chcz les adultcs á des cchéanccs périodiques3. Son lien avec des

1. Je nc connais pas les « series menstrucllcs » de la mere. Sinon, on pourrait


sans doute rapporter 1 ’intervalle de période « individuel », corrcspondant bien á
robservation ct déduit des rapports de grossesse, á la périodiciló de vingt-trois
ou vingt-huit jours.
2. A des jours détermines. cf. cas 115 ct 121.
3. Cf. cas 124.

210
ET LLS ORGANES GÉMTAUX DE LA FEMME

proccssus scxucls ctait dcjá bien connu des anciens (castus raro
mingit). Mais ce n'est qu’cn connaissant son exactc rclation chrono-
logiquc que Ton comprcnd pourquoi chcz les vicilles personnes,
apres l'extinction de la fonction sexuellc, la vessie devient moins
« rctcnantc », ct commcnt cette incessantc envíe d’urincr, qui rend
parfois la vic des proslatiqucs si pcniblc, nc ccsse souvent de fa<?on
surprenantc qu‘apres la castration.
Le tableau nous apprcnd cgalcment que le développement du
langage se fait par á-coups périodiques. Je rcnoncc á dévcloppcr
ici ce theme. L'importancc des factcurs périodiques pour le dcvclop-
pement sera traite dans une publication particuliérc L

Cas 134
Dans ce qui suit nous donnons un tableau comparatif des souf-
frances de Mme A., de sa mere Mme P.B., de sa tantc (la socur de la
mere) Mme C.D. ct de son neveu Cyrill D., le fils de Mme C.D.
Mmc A. nous cst bien connuc par l’analysc de sa grossesse (voir
cas 122). Nous avons rccensé chcz elle six series masculines ct cinq
sérics féminines dont nous conscrvcrons la numerotation dans le
tableau comparatif suivant pour les quatre membres de la famille. 1

1. Le 11 ct le 15 févricr (séric fémininc IV ct serie masculinc 2), il cst indiqué


que les chcvcux d’Élisabeth sont dressés sur son front ct qu’ils se rabattent
l’aprés-midi. Ces journécs aprartiennent chcz la mere el la sccur au groupc des
joumccs d’angoissc. On dit courammcnt que l’angoissc ct la fraycur (pavor)
peuvent fairc se dresser les chcscux sur la tete. Seulement on nc dit ríen sur la
détermination chronologique de ce phcnomenc. D’aillcurs cct herissement et ce
dressement des chcvcux sont bien connus dans la famille du perc. Constam-
ment. avant la maladic. ils se herissent chcz le pere, chcz les freres ct socurs ct
chcz le grand-pérc. Ccci cst toujours un signe pour la famille que quclque chosc
nc va pas. Chcz le petit frérc Fritz, mort de la diphtéric, le hérissement se pro-
duisait ainsi réguliércnícnt a\ant Ies inauvais jours, ct ce fut égalcmcnt le cas
avant sa dcmicrc maladic.

211
A, Séries féminines

M** r.n. riLLC MADAMO A. Mmo C.D., sccur de Mmo P.D. GARLON CYR1LL D.
(observation n’a commcncé fils dC Mm0 C.D.
que le 31 mars)

0) (I) 0) 0)
ínter uilles Inter valles
3/4 mars : accés de 3/4 mars : saigne-
crampe d’estomae, ment de nez & gau-
doulcur A la poi- che, crise d’anginc
trine, coligue. le 3 mars.
31 mars : tónesme 31 mars : réglcs. 31 man : coliqucs
vdsloal.
29 avril : vertiges. 29 avril : aphtes 28 avril : saigne-
saignement des hé- la muqucusc de la ment dans la con-
morroldcs. jouo gauche; fati- jonctive do l’ceil.
guéc.
2 X 28 = 56 23 juin : hémop- 23 juin : infcction
tysics. des conjonctives et
mal aux oreillcs.

(II) GD (U) (II)


23 fév. 95 í début
de grippc.
11 X 28 28 déc. 95 ¡ té- 27 déc. : début des
= 308 nesme vésical. contractions.

rTÉMCfl
Intel miles Intervalles
27 24 janv. 96 : mi- 24 janv. : fatiguéc,
grainc. mauvaise humcur
scotomc scintil-
lant.
29 22 fév. : saigne- 21 fév. : molimtna 4 X 28 — 1 21 fév.
ment de nez \ gau- mentrualia subjee- = 111 12 juin icoliques.
che. tif, frissons, dou-
leurs á la vulve.

Séries III ct IV manquent.

K» (V) (V) (V) (V)


u
10 avril. 10 avril : cphc-
mera.
27 7 mai : saigne­ 8 mai : mauvaise
ment dansconjonc- mine frappantc,
tive. fatiguée.

6 juin : ephemera 5/6 juin : réglcs 29 5/6 juin : rhume.


(en méme temps en méme temps géns respiratoire,
dcuxiémo séric deuxiéme série herpés au lohe
masculino). masculinc. droit de rorcillc.
28 3 juil. : céphalécs 2 juil. : accés d’an­
gauche, ceil gau­ ginc.
che injccté.
B. Séries masculines

(1) O) (I) 0)
Jntervalles Inter valles
12 avril : colique.
4/5 mai : la nuil, 5 mai : régles. 23 5 mai : céphalécs,
téncsme vésical. mal aux dents.
5 mai : saigne- 2 X 23 = 46 20 juin : fortes 21 juin mal aux
mcnt de nez. coliques, trés lasse. oreilles, injcction
des conjonctivcs.

( 2) ( 2) (2) (2)
2 mars 98 : début
d’unc pncumonic.
28 déc. : téncsme 27 déc. : début des
vésical. contractions.
21 janv. ténesme 20 janv. : angoissc.
vésical.
13 X 23 + 2 12 fév. coliquc 11 fév. : fatiguée,
= 301 fébrile. dépriméc, dou-
leur á la vulve,
saignement de ncz.
5 mars : saigne­
ment de nez.

19 avril : écoule-
mcnts vaginaux sé-
reux.
13 mai : doulcur 13 mai : traces de
névralgiquc au sang dans le nez;
gcnou gauche. légére sécrétion
aqueuse du vagin.
*6 juin : ephcmcra 6 juin : régles (ap-
avcc céphalécs et partient aussi á la
malaise (appar- V® SF).
ticnt aussi á la V®
SF).

28 juin : migrainc. 28 juin : migrainc 28 juin


á droite avec maux vésical.
d’cstomac et envíe
d'aller á la selle.

(3) (3) (3) (3)


17 juin : ténesme 17 juin : scotome 17 juin : éternue- manque,
vésical. scintillant, maux ments, lasse et fé­
d’estomac, lassi- brile.
tude.
23 avril : molimi- 22 avril : saigne-

c .E ¿ .ti
§2
12 «^
«5 N
s1 ^ O
" o
vésical.

- 8
na menstrualia. ment de nez.

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■E x

216
ET LFS ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Dans ce tablcau, la coíncidcncc des périodes cst parfaite. II y a


d’abord deux générations á périodicité interdépendante. Comme
Ies meres sont sceurs, ellcs nc peuvent avoir hérité leur colncidencc
de périodes (Pcriodenübereinstimmimg) que de la grand-mére. Si
nous ajoutons que nous connaissons déjá quatre dates de la vie du
petit garlón de Mme A. (debut des pereces et pereces des deux pre­
mieres dents), qui sont clles-mémes identiques á ccllcs de M1110 A. \
nous obtenons une chame de quatre générations comprenant exacte-
ment Ies mémes phases périodiques.
Dans Thistoire de Mrae P.B., il cst aussi instructif de voir que la
deuxieme serie féminine (du 28 déccmbrc 1895) peut remonter jus-
qu’au 23 févricr de la méme année, lorsque la paticntc fut atteinte
d’une grippe (23 février au 28 déccmbrc = 308 ou 11 X 28 jours).
Le 28 déccmbrc (comme le 27 déccmbrc chez la filie) apparticnt aussi
chez la mere á deux sérics. Chez la filie par la colncidencc des deux
poussées périodiques, la pochc fut percée un jour trop tót et Ies
contractions se déclenchércnt.
Du 28 déccmbrc, si on le considere comme échéancc de la deuxieme
serie masculine, on peut déduirc la date du début d'unc pncumonie
qui débuta le 2 mars 1895 par des frissons. Du 2 mars 1895 au
28 déccmbrc se sont écoulés 301 jours = 13 X 23 -f 2 jours. Si nous
prenons comme point de départ la date de la percée de la poche
chez la filie (26 déccmbrc le soir á 10 h 30), alors exactement 13 X
23 jours se sont écoulés jusqu'au début de la pneumonie. Lü fin
de la pneumonie arrive le 9 mars 1895, ce qui fait 484 = 21 X 23 -f-
1 jours jusqu’au 5 juillct 1896, date de la quatriéme série masculine.
La quatriéme série masculine a done engendré une bonne issue.
Chez Mme A. elle-méme eut licu le 29 mars 1896, date de la troisiéme
série féminine, une angine avee frissons. Le 3 mars, appartenant a
la premiére série féminine, la fievre desccndit. Et enfin Cyrill D. a
été atteint le 29 juin d’une amygdalite droitc, c'est-a-dire un jour
de la méme série (deuxieme série masculine) que cellc qui engendra
chez sa tantc Mme P.B. la pneumonie. La fievre desccndit chez lui
le 2 juillet (cinquiéme serie féminine).
Cyrill cst né le 3 janvier 1887 lorsqu'on procéda au début des
contractions de la mere á une porro-opération. Du 3 janvier 1887
1. Chez cc petit garlón, toutes les phases corresponden! i ccllcs de la niérc,
fait qui sera bientót publié dans une analysc particuliére.

217
RELATIONS ENTRE LE NI2Z

jusqu'au 29 octobrc 1895 (date du debut de la troisiéme serie mas­


culino diez Mmo A. — cettc date est d’aillcurs comnuinc toute la
famillc), 3221 ou 140 X 23-1-1 jours se sont écoulés. La date de nais-
sancc de ce garlón est aussi déductiblc des sérics de la famillc. I.C$
dates des series maseulines semblcnt étre choisies avec prcdilcction
dans cettc famillc commc dates de naissance. Mmo P.B. est néc le
Kr déccmbrc 1839. De lá jusqu'au 5 mai 1896 (regles de la filie : pre­
ndere séric masculine) se sont écoulés 20 609 ou 896 X 23 -f- 1 jours.
Mmc A. (filie de Mmc P.B.) est néc le 29 aotit 1869. De la, jusqu’au
5 mai 1896 égalcmcnt, il y a 9 867 ou 429 X 23 jours. Les soeurs de
Mme A. (jumcllcs) sont nécs le 15 juillet 1872 : jusqu’au 5 mai 1896,
il y a 8 695 = 378 x 23 -j- 1 jours. Et enfin le frérc de Mmc A. est
nc le 23 octobrc 1870 : sa date de naissance se rapportc la deuxiéme
séric masculine, dont la date, 19 octobrc 1895, est distante de
9 131 = 397 X 23 jours.
Par quelque cóté qu'on veuillc mettre Péprcuvc la théoric des
périodes, elle se révélc á chaqué fois infaillible.

Cas 135
Comme prcuve ultime du lien des générations par les rclations
périodiques, je donne dans le tableau p. 222-224 des observations
tirccs de Tliistoire d’une famillc dont les dates de la mére et de sept
enfants me sont connucs.
De la mére, je posséde les journées des regles pendant plus d’un an
et demi. Les regles apparurent :

Dates Intcrvalles Dates Intcrvalles

5 janvicr 1895 14 octobrc 30


2 février 28 11 novembre 28
2 mars 28 9 déccmbrc 28
28 mars 26 8 janvicr 1896 30
25 avril 28 3 février 26
23 mai 28 4 mars 32
19 juin 27 7 avril 34
19 juillet 30 6 mai 29
18 aoút 30 4 juin 29
14 septembre 27 3 juillet 29
ET LIS oroanes génitaux de la femmf

Les intcrvalles ne sont pas tout a fait régulicrs. lis oscillent entre
vingt-six et trcntc-quatre jours. Cettc irrégularité s'explique lorsque
nous ordonnons les dates en quatre series féminines et cinq sérics
masculincs commc cela sera fait dans le tablcau suivant. La mére a
par aillcurs cu des troublcs. Dcpuis longtemps elle a par accés des
élancemcnts en urinant ct, souvent, de véritablcs ténesmes vésicaux.
Je connais les dates de ccs troublcs urinaires dcpuis debut janvicr.
Hiles sont égalcmcnt consignécs dans le tablcau. Le dimanche 7 juin,
il n’y cut brusquement plus de réglcs (clics étaicnt apparues 1c 4 juin
et duraicnt d’habitude cinq six jours). La mére cut un évanouis-
sement, prétendument par suite d’un « énervement psychiquc ».
Le 10 juillet, elle cut un grand accés d’angoissc (opprcssion, arythmic
cardiaque, vertiges, sucurs, diarrhéc, afTaiblisscmcnt) qui entraina
des séquellcs (vertiges, siíllcmcnt dans Ies orcilles, tendancc & la
diarrhéc, sucurs, faiblcsse) jusqu'au 21 juillet, jour oü tout fut efTacé.
Cct accés d’angoissc, le premier dans sa vic, va dans le sens de Freud,
ayant été bien préparé par un commcrce conjugal preventif. Ici
égalcmcnt, 1'accés se produisit — commc nous le verrons plus tard —
i\ un jour determiné (sixieme serie masculine). Commc la mére, son
fils Édouard, agé de quatorzc ans, cut un accés d'angoisse, ct ce le
25 juin 1896 (quatriéme serie fémininc). Ce jour-lá, cet écolicr, habi-
tuellcment parfait, travaillcur ct douc, Gt Pecóle buissonnicrc de
facón tout á fait inattendue, par angoisse, « parce qu'il avait peur
d’avoir un blamc en anglais »!
11 n’y avait aucun fondement objectif á cctte craintc. Mais Édouard
pratiquait avee zéle dcpuis quclqucs annécs Ponanisme (cela engendre
toujours, avant la puberté, de Pangoisse, ct plus tard de la neuras-
thénic : cf. Freud).
Le garlón avait déja cu — le 9 octobrc et le 16 octobrc de l’année
precedente — un cligncmcnt spasmodique de l’oeil gauche qui fut
d’abord óté temporairement par cocainisation des localisations géni-
tales du nez gauche (9 octobrc), puis durablcment par lcur cautcrisa-
tion (16 octobrc).
Les localisations genitales étaicnt enflées ct tres sensibles commc
cela est presque typique chez les onanistes. Mais le 25 mai de cettc
année, Édouard eut une véritable crise d’arthritc — dans l’articula-
tion métatarso-phalangicnne droite avee tous les symptómcs classi-
ques.
RELATIONS ENTRE; LE NEZ

On remarque que le 9 octobrc 1895 est distant du 25 mai de 229 ou


10 X 23 — I jours ct que 46 jours (2 X 23) plus tard, il y a la date du
10 juillct oü la mere eut son grand acces d'angoisse. Le 16 octobre,
I
deuxieme crise de cligncmcnt de la paupicre, est distant du 25 juin
(angoisse de 1 ’école) de 253 ou 9 X 28 -f- 1 jours. Édouard a encoré ;
cu le 16 juin (cinquiémc serie masculinc) ct le 18 juin (deuxieme serie
féminine) de tres violentes crampes au mollet.
Un deuxieme fils, Albrecht, est atteint de syphilis congénitale. v
Avant sept ans, il en est devenu sourd de Foreille gauche, ct le 14 mai
1894, il n’cntcndit soudaincment plus de PorciHc droitc jusquc-lá
en bon ctat (surditc labyrinthique). Un debut de cure cncrgique lui
rendit une audition nórmale, jusqu'á l'apparition brusque, le 2 février
1895, d’un deuxieme acces de surditc labyrinthique qui disparut
apres une nouvelle cure, mais plus lentcmcnt ct moins parfaitcmcnt
que la premiére fois.
Le 14 mai 1894 apparticnt á la premiére serie masculinc et le
2 février 1895 á la premiére séric féminine de la mere.
Par ailleurs quelqucs troublcs des autres enfants sont encoré
consignés dans le tablcau. Nous insisterons sur le fait que l’angine
chcz Robert (le jumeau) éclata le 15 juin (cinquiéme série masculinc)
avec une forte fiévre ct s’achcva le 18 juin (deuxieme séric féminine).
Quant á Bertha (jumelle), elle eut son angine le 27 juin (quatriéme
série masculinc).
Les debuts et les fins des maladies infecíieuses arrivent done á des
jours périodiques.
La quatriéme série féminine et la cinquiéme série masculinc sont,
par l’existence de regles, de vraics sérics de menstruation. Deux
nouvelles séries maseulines sont formées par les troublcs de la mere
et des enfants. L’intrication étroitc des processus périodiques de la
mere ct des enfants qui a été mise en évidence, peut encoré étre démon-
tréc par les dates de naissance de ces demiers.
■■■■Il

Cathie 11 décembrc 1884


Jumeaux 5 novembre 1892 2 886 = 103 X 28 + 2
Albrecht 15 aoút 1879 4 830 = 210 X 23
Egbert 16 aoút 1880 367 = 16 X 23 — 1
Édouard 28 février 1882 561 = 20 X 28 -f- 1
Hanna 20 septembre 1889 2 760 = 120 X 23

220
ET LES ORGANLS GÉNITAUX DE LA FEMML

Mais les dates de naissance des enfants ne sont pas seulement liées
entre clles par les relations de pcriodicité : ellcs peuvent aussi se
rapporter aux series du tableau de la famille. Par lá le lien entre
Penfant ct la mérc est encoré particulierement visible.
Egbcrt né le 16 aoút 1880
regles de la mere le 19 juillet 1895 5 450 = 237 X 23 — 1
(deuxiéme séric masculinc)
Édouard, né le 28 fcvrier 1882
réglcs de la mere, 7 avril 1896 5 152 = 224 X 23
(quatriéme série masculine)
Hanna, néc le 20 septembre 1889
acces d’angoisse de la mere, 2 484 = 108 X 23
10 juillet 1896
(cinquiéme séric masculinc)
Cathie, néc le 11 déccmbrc 1884
acces d’angoisse de la mérc, 4 229= 151 X 28+ 1
10 juillet 1896
(cinquiéme séric masculinc)
Albrecht, né le 15 aoüt 1879
ténesme de la mérc, 7 mars 1896 6048 = 216 X 28
(sixióme série masculinc)
Jumeaux, nés le 5 novembre 1892
ténesme de la mére, 7 mars 1896 1 218 = 53 X 23 — 1
(sixiéme série masculine)
La date de naissance de la mere a un lien avee la deuxieme série
féminine :
Mmc P., née le 18 mars 1856 1
réglcs le 28 mars 1895 | 14 254 = 509 X 28 + 2
(deuxiéme série féminine) )

De quclquc fa^on que Ton considere les dates de cette famille


nombreuse, nous trouvons toujours les mémes relations déterminées
par la loi de la périodicité l.
1. J’aimerais seulement faire remarquer que le mouvemcnt de succión que font
les petits enfants avee les lévres ct la langue, á des jours périodiques (tableau
deuxiéme série masculinc), le Ludeln, ainsi que le sucotcmcnt du poucc. doivcnt
ctre considérés comroc équivalcnts de l’onanisme. Cela engendre de l’angoissc
et évcntucllcmcnt de la neurasthénie, commc le véritable onanisme. II est pulsión*

221
TABLEAU DE LA FAMILLE P.

A. Séries féminines

(D
Intervalles
5 janvicr 95 : regles de la mere.
28 2 février :régles de la mére, surdité subí te chez
Albrccht.
28 2 mars : regles de la mere.
7 x 28=196 14 septembre : regles de la mere.
4 X 28+1 = 113 5 janvicr 96 : élancemcnt dans la vessie de la mérc.
27 1er février : léger élanccment de la vessie.
29 1er mars : violents élancements dans la vessie.
Différence = + 1

01)
Intervalles
28 mars 95 : regles de la mere.
2 X 28 = 56 23 mai : regles de la mere.
10 X 28 — 1 = 279 26 février : élancemcnt dans la vessie de la mére.
28 25 mars : élancemcnt ct pousséc dans la vessie.
3 X 28 -f 1 = 85 18 juin : fin de l’inflammation de la gorge de Robert-
Différence = 0 Édouard a des crampes au pied.

(ni)
Intervalles
14 octobre 95 : regles de la mere.
28 11 novembre : regles de la mere.
28 9 décembre : regles de la mére.
2 X 28 = 56 3 février : regles de la mére.
2 X 28 -f 1 = 57 31 mars : élancemcnt dans la vessie de la mére.
2 X 28 — 1 = 55 *25 mai: Albrecht dort la bouche ouverte. Robert ct
Bertha ont une pression dans l’oreille. 26 mai
au matin : Albrecht et Hanna ont une toux
Différence = O aboyante.
ncl, ct c’est pourquoi il est si diflicilc d’cn dcshabitucr les enfants (cf. p. 239). Le
role que jouc plus tard le mot Süss dans la langue amourcusc a ici sa premicre
racine physiologique. L’enfant goútc d’abord avee les lévres et la langue au sein
materncl 1c sucre du lait; clics lui donnent la plus précoce cxpériencc de la satis-
faction. Süss a des rapports avee le franjáis « sucer », avec Zuckcr (sucre), sttgar
ct sugere.

222
(IV)
Intervalles
16 octobrc 95 : clignement spasmodique chcz
Édouard.
3 X 28 = 84 8 janvicr 96 : réglcs de la mére.
28 5 février : élancemcnt vessie de la mére.
28 4 mars : réglcs de la mére.
3 X 28 + 1 = 85 28 mai : Albrecht a des vertiges ct des céphalécs.
25 juin : Édouard a l’angoisse de Pécolc.
Différence = + 1

B. Séries masculines

O)
Intervalles
14 mai 94 : brusque surdité d’Albrecht.
15 X 23 + 1 = 346 25 avril 95 : regles de la mére.
5 X 23= 115 18 aoüt : régles de la mére.
10 X 23 = 230 4 avril 96 : élancement vessie de la mére.
3 X 23 = 69 12 juin : Hanna cst enrouée et parle du nez.
Différence = + 1

(2)
Intervalles
19 juillet : réglcs de la mere.
5 X 23= 115 11 novembre : régles de la mere.
5 X 23 + 1 = 114 4 mars : régles de la mére.
3 X 23 + 1 = 70 13 mai : ténesme vésical de la mére.
23 — 1 = 22 4 juin : Bertha sudóte, en dormant, avee la Iévre.
5 juin : Bertha ct Robcrt : urticaire.
23 27 juin : Bertha : anginc.
23 20 juillet : Bertha agitée, sudóte.
Différence = — 1

(3)
Intervalles
19 juin 95 : régles de la mére.
10 X 23 — 1 = 229 3 février 96 : régles de la mére.
4 X 23 + 1 = 93 6 mai : réglcs de la mére.

223
RFLATIONS ENTRE LE NLZ

23 29 ma¡ : l'ccdémc arthritiquc d’Édouard diminue.


23 21 juin : ocdéme de la paupiérc chcz Bertha.
DiíTércncc O

(4)
Jníervalles
14 septembre 95 : regles de la mere.
9 X 23 -f I = 206 7 avril 96 : regles de la mere.
3 X 23 = 69 15 juin : anginc chcz Robcrt commcncc le 16 juin;
crampe au mollct d'Édouard.
DiíTércncc = —

(5)
Intcrvalles
8 octobre 95 : cligncmcnt spasmodique chcz
Édouard.
8 X 23 -f 1 = 185 10 avril 96 : la mérc a un léger élanccmcnt de la
vcssic.
2 X 23 — 1 = 45 *26 mai : crisc d’arthritc d’Édouard. Albert dort la
bouchc ouvcrtc. Robcrt et Bertha : pression
dans les orcillcs.
2 X 23 = 46 10 juillct : accés d’angoissc de la mérc.
DiíTércncc = 0

(6)
Intcrvalles
7 mars : ténesme vesical de la mérc.
3 X 23 = 69 15 mai : ténesme vesical de la mérc.
23 7 juin : évanouisscment de la mérc.
2 X 23 = 46 23 juillct : Bertha agitéc; pavor nocturnus.
DiíTércncc = 0

Je disposc par aillcurs des dates de deux sccurs chez qui on trouve
égalcmcnt un rapport de périodicité grácc á une serie qui incluc les
regles de la mere. Je presente ces dates tout particuliercment paree
que chez la plus jeunc soeur eclata, le 29 juin 1896 (premiére serie
masculinc), une tres violente angine fébrile qui s’achcva le 3 juillct
(deuxieme serie féminine).
Nous voyons ici de nouveau comment le déclenchement et la fin
d'une matadle infectieuse se produisent á des échéances périodiques.

224
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

Cas 136

A. Serie masculine

IIILDEGARD iL, 4 ans

0)
Inter valles
7 novembre 94 : migraíncl.
7 X 23 4- 2 = 163 19 avril 95 : ídem.
15 X 23 = 345 29 mars 96 : ídem.
4 X 23 = 92 29 juin 96 : debut d’angine.

(2 )
Inter valles
*6 janvier 96 : migraine.
2 X 23 = 46 21 février 96 : constipce sans appctit.
2 X 23 -f 1 = 47 *8 avril 96 : ídem, lasse.

B. Serie féminine

(D
HILDEGARD GERTRUD, 12 ans
Intcrvalles
6 janvier 96 : constipa­6 janvier : mauvaisc
ron, strophule. mine, tres lasse.
2 X 28 —2= 54 29 février : idcm. 29 février : ídem.
28 28 mars : constiparon, 27 mars : migraines.
mauvaisc mine.
28 25 avril : manque. 25 avril : fort saignement
denez.
2 X 28 + 1 = 57 21 juin : constiparon, tres 21 juin : manque.
pále.

1. Les dates proviennent de ma proprc observaron, cfiectucc lors de mes


visites medicales á la famille. L’cnfant, habituellcmcnt tres vif, devint subitement
pále et faible; il vomit, n'eut ce jour-lá pas de selles et guérit apres un sommcil de
plusicurs heures.

225
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Les échéanccs du 6 janvicrct du 29 févricr sont aussi de vraics dates de


menstruation de la mere.

(II) (ITD
1111 oro ARO GERTRUD
Intervalle Intervalles
8 mai 96 : sans 11 mars : consti­
appétit, lasse, péc, fatiguée.
constipéc.
2 X 28 = 56 3 juillct : fin de 28 * 8 avril : saigne-
l’anginc. ment de ncz.
3 X 28 — 1 = 83 30 juin : cons-
ti pee, saigneraent
de ncz.
(IV)
GERTRUD
Intervalle
20 mars : migraine.
2 x 2 8 - f l = 57 16 mai : rhume ct doulcur á la gorge.

La premiére serie féminine existe chcz les deux sceurs. C'cst aussi
dans cctte serie que se trouvent Ies échéanccs de menstruation de la
mére. Pour se rendre comptc que le debut ct la fin des maladics
infcctieuscs aigucs se produisent á des jours périodiques, il y a un
petit articlc de la Deutschen Mcdicinischen Wochenschrift du 23 juillct
1896 qui vient de me tomber sous la main ct qui cst fort instructif.
Dans celui-ci le Dr Schustcr — de Nauhcim — communique un cas
de bradyeardie oú apparaissent les dates suivantcs :

Cas 137
Le 22 juin 1893, I'cnfant de quatre ans tombe maladc d’un rliunia-
tisme articulairc aigu qui disparaít le 29 juin. Vers la « íin juillct »
apparaissent des acccs d’arythmic avee sucur ct agitation qui |>cu
á peu s’cstompcnt. Le 13 septembre apparaít un zona qui cntrainc
de nouveau des criscs. I>c 28 septembre, tout a disparu. Ijc 12 octobre,
les criscs rC' urgissent brusquement; le 23 octobre clics disparaissent.
Jusqu'au 8 novembre, l’cnfant reste en bonne santó; puis se produi-
- nt de frequentes selles. C’cst fin novembre la remission.
ET LES ORGANES GÉNÍTAUX DE LA FEMME

Les dates se groupent ainsi :

A. Sé ríe masculine

Intervalle
29 juin
4 X 23 — 1 — 91 28 septembre

D. Series féminines

(D OI)
Intervalles Intervalle
22 juin 31 juillct
3 X 28 — 1 = 83 13 septembre (fin juillct)
28 + 1 = 29 12 octobre 3 X 28 = 84 23 octobre
28 — 1 = 27 8 novembre

Le debut du rhumatisme, le 22 juin, et le début du zona. le 13 sep-


tembre, tombent dans la meme serie féminine. La fin du rhuraatisme,
le 29 juin, ct la fin du zona, le 28 septembre, tombent dans la meme
serie masculine.
Chapitre 12

Le lien entre les géncrations par le transferí de la périodicité de


la mere aux enfants est indubitable. Si j’ajoute cepcndant encore un
excmple, c’est parce qu’il nous montre en meme temps la connexion
capitale quil y a entre le nez et la sexualité chez le vieillard.

Cas 138. M mc la baronne von H...Z, 74 ans

A souffert au moment de la puberté et pendant ses deux grossesses


de vertiges. Plus tard plus ríen. II y a environ vingt ans, a eu sa méno-
pause, au cours de laquclle se sont dcveloppées d’importantes varices
aux cuisses tandis que de nombreux saignements de nez se produi-
saient.
II y a six ans est apparu, par accés, de Turticaire. Les dates sont
inconnucs. Le 24 janvicr 1894, la pariente fut prise la nuit d'un violent
vertige qui debuta avec une envie de vomir et des cpreintes. Le Pr K.,
qui fut appelé, tint cet état pour « un avertissement » d’apoplexie.
Les jours suivants, elle eut encorc souvent des vertiges, en se baissant
ou en se coucbant sur le cóté gauche, mais ils furent cependant beau-
coup moins intenses. Par la cocaínisation d’un enflement mou de
la partic postérieure du septum gauche, les vertiges disparurent et
par la cautérisation au TCA de cette partie, ils ne reparurent plus.
Le 17 novembre 1895, je vis la pariente qui, sans cause connuc,
était justement atteinte d’oppression cardiaquc, de diarrhée et d*un
terrible urticaire. Cet état guérit sans thérapie en un scul jour. Le
12 mars 1896, l’urticaire revint.

Intervallc
17 novembre 95
5x23-fl = 116 1 2 mars 9 6

229
RELATIONS ENTRE LE NEZ

La filie de la paticnte a pris des notes pour moi, á partir de


l’automne 1895, sur les échcanccs de ses regles, ct sur quclques ,
troublcs.
On peut en déduire Ies series suivantes :

Intervalos
21 novembre 95 : regles.
23 14 dccembre : acccs d’oppression cardlaque.
2 X 23 -f 1 47 30 janvier 96 : regles.
24 23 février : migraine, seiatique gauche, saignement du
nez droit qui disparait avec le debut des regles.
5X 23= 115 17 juin : régles.

Si Pon poursuit ccttc serie de vingt-trois jours en remontant dans


le temps on trouve entre le 21 novembre 1895 (regles de la filie) et
le 24 janvier 1894 (acccs de vertigc de la mere) un ccart de 666 ou
23 X 29 — 1 jours!
Les dates des regles de la filie conduisent done directement á l'acces
de vertigc de la mere. Cclui-ci s’est produit aussi á une date mens-
trucllc (ct chcz une vicillc femme!) ct ses suites ont éte gucrics par
le nez avec une rapidité ctonnante.
Le rapport entre 1c nez ct la scxualitc nc disparait done pas k un
age avancé.
Ce que demontre aussi un autre cas oú la paticntc n’a assurcment
que soixantc ct un ans, mais qui peut, cu cgard á la durec de la meno-
pausc (depuis vingt-trois ans), occupcr une place de choix.

Cas 139. Mm* W...ÍT, 61 ans (menopause depuis vingt-trois ans)


Souffre depuis huit jours d’angoisse avec arythmic et de maux
d’cstomac. í>c 18 mars 1888 (jour de la mort de son mari), saignement
de nez colossal. Tampon appliquc par le professeur W.
Trois mois plus tard precisémert, le 18 juin 1888, repétition des
saignements de nez. Du 18 mars au 18 juin se sont ccoulés 92 4X
23 jours.
Et commc cxcmplc de saignement de nez pendant la menopause,
á un jour periodique, le cas suivant cst d’autant plus beau que le
calcul cst confirme par Tapparition d’un écoulcmcnt vaginal sangui-
nolcnt.

230
ET LES ORGANES GÉNTTAUX DE LA FEMME

Cas 140. M» N...n, 53 ans


La paticntc eut Ic 1er mars 1892 ses regles pour la dcmiére fois:
le 12 mars 1896, apparut lors d'un examen á la sonde d'un reliquat
de comet moyen gauche (qui avait été entiérement oté jadis), un
saignement colossal qui ne put étre arrété que par un trés fort tam-
ponnement. En racme temps, des lannes teintées de sang jaillirent
k flot de l’ocil droit.
Dans la nuit du 13 au 14 mars, léger écoulement sanguinolent
des parties genitales. Le saignement est tout de suite reconno comme
étant vicariant.
Prcuve : Mis á part Ies larmcs et la sécrétion vaginale sanguino-
nolentes, du 1er mars 1892 au 12 mars 1896 se sont écoulés :
1 472 = 64 x 23 jours. Cet écoulement vaginal sanguinolent ne
s'ctait plus produit depuis ses dcrnicres régles, il y a quatre ans. On
peut penser que tout s’cst passé comme s’il avait été déclenché par
le nez, d'autant plus que nous avons pu observer quelque chose
d’analoguc dans un cas antéricur (voir cas 2). L’endommagemcnt
du nez a ici di minué sa « faculté de soupape », et c’est pourquoi le
saignement genital cst apparu (comparcr les développements p. 156).

Dans un des demiers cas rapportés (cas 138), surgit de rurticaire


accompagnc une fois par des signes d’angoisse évidentc (oppression
cardiaque, diarrhée) ct une autre fois sans ces signes. Mais les deux
éruptions d’urticaire disparurent á des jours appartcnant á une serie
masculino. Nous avons déjá vu auparavant que rurticaire, ainsi que
le strophulus infantile, surgit á des moments périodiques (voir cas 135
ct 133). Rapportons encoré ici un cxcmple oü apparaissent chcz un
enfant de 1’urticairc ct un prurigo (il y a entre ces deux aíTcctions
toutes Ies transitions possi bles), souvent préccdcs de hoquet ct sou-
vent « remplaces » par du hoquet, et oü par aillcurs Ies conditions
du pavor nocturnus (au sens freudien) crévent les ycux.

Cas 141. Garfon Fritz L..., 3 ans 3/4


A souífcrt de rachitismc, d’un prurigo, d'adénoldite, de phimosis.
La famillc cst prédisposcc a rurticaire. Depuis un an, la mere adop­
tivo, qui cst attentive, remarque que le petit fait preuved’un sentiment
de pudeur étonnant ct qu’il s’intcrcssc par aillcurs beaucoup au

231
RELATIONS ENTRE LE NEZ

corps féminin denudé, qu'il le tate, etc. Depuis, pavor nocturnus et


angoisse le soir. Ne vcut plus comme auparavant s'endormir sans
lumicrc, commenee á crier d'angoisse, etc. Le prurigo qui présente
maintenant toutes les transitions avec l'urticaire arrive par acces ct
dispara! t. Presque toujours un ou deux jours a vant, il est atteint
de hoquet et son pénis a alors une ércction. Les échéances ont été
observées depuis le 5 octobrc 1S95; oe sont les suivantes :

5 octobrc 1895 urticaire (4 octobrc : hoquet).


11 octobrc hoquet, érection du penis.
20 décembre boutons de prurigo. Pene de Fappétit, constipation
(hoquet non observé),
25 décembre urticaire au dos.
13 janvier 1896 hoquet.
5 fcvrier hoquet (7 février : prurigo-urticaire).
16 février urticaire (14 fcvrier : hoquet, manque d'appétit,
lannoyant, insomnic; apres l'éruption de l*urti-
caire, il est tres gai).
26/27 février crises de hoquet.
2 mars urticaire, constipation, manque d’appéúL
5 mars urticaire, doulcur á la langue.
23 mars urticaire.
10 avril qudques démangeaisons dues á Lurticaire; aupara-
vant eñrayé.
8 Tnai boque!.
10 mai
12 mai nombreuses démangeaisons, mauvaisc humeur.
28 mai grande cruption d’urdcaire, hoqucL

De la, od peut déduire les series suri-antes :

Series maseulznes
0) (2)
Imervalles Inlervalles
11 ocL 95 20 déc. 95
26 £r. 96 138 = 6 X 23 13 janv. 96 24 = 23-J- 1
28 mai 92 = 4 X 23 5 février 23
DiSérence = 0 27 íé'TKT 22 = 23 — 1
Différeace = 0

232
ET LES ORGANES GÉNíTAUX DE LA FEMME

(3) (4)
Intcrvalle InicrvaUes
23 mars 96 25 déc. 95
* 8 mai 46 = 2 X 23 2 mars 96 68 = 3 X 23 — 1
Difierencc = 0 *10 mai 69=3X23
Diffcrencc = — 1

(5)
Intcrvalle
5 mars 96
12 mai % 68 = 3 x 23 — 1

B. Seríes fémimnes

<D <n>
Inlervalles büervalle
14 fcv. 96 16 fév. 96
10 avril 56 = 2 X 2 8 *10 mai 84=3x28
*8 mai 28 Différcocc = 0
Diffcrencc = 0

Dans ccs séries toutes les dates observées sont contenues á l'excep-
tion de la premiére échéance, 4-5 octobrc. Pour rintégration de
cette échéance, le tempes d’observad on n'a visiblement pas ¿té assez
long.
Le sentiment précoce de pudeur1, la libido naissante qui a pour
conséquence une excitation frustrée, et 1'angoisse qui s'instaEepromptis-
simo, forment une chaine de cause et d'effeL El- le hoquet revele son
origine sexuelle par rérection du pénis qui Taccompagne.
Mais a\*anl que nous approfondissáons la naturc du sentiment
d'angoisse, soumettons encore quelques cas marquants á l'analyse
chronologjque. Choisissons expressément des cas d'hommes pour
prouver claircment le fait deja déxnoniré antérieurcment (cf. cas

L Selon Tobscrvation fine de la Bibk. la pudeur et Pangóse naissea! en aíra:


lemps. Adam craint le Seigneur parce qu'3 est na. non pas parce qu’il a
la la.

233
RI LATIONS ENTRE LE NEZ

126 et 141) que dans I’organismc masculin cgalcmcnt, deux sortes


de proccssus periodiques (séries de vingt-trois et vingt-huit jours)
sont prcfigurécs.

Cas 142. Le Dr 1)., 42 ans


SouíTrc d’une névrose d’angoisse, mais par suite d'une déviation
sexuellc qui dure depuis des années (abstincncc). Les acccs se sont
groupés pendant le temps de mon observation commc suit :

Intervalos
4 octobrc 1895 : accés d’angoisse la nuit (croit ctrc poi-
gnardé, 6 selles ahondantes).
23 27 octobrc : migraine.
24 20 novembre : acces d’arythmie, flatulcnccs importantes,
cinq selles.
23 13/14 décembre : la nuit, grande peur, inquictudc, angoisse,
nombreuses selles liquides.
22 4janvicr soir : forte angoisse avec battements de coeur,
selles liquides.
23 27/28 janvier nuit : terreur, selles liquides.

Par ailleurs, on peut encore observer chcz le méme malade une


deuxieme serie de troubles :

IntervaUe
2 octobrc : acoes de paraphasic (lapsus frappants).
2 X 28 = 56 27 novembre : paraphasie.

Ces chiffres sont eux aussi trés significatifs. On voit, dans les deux
cxemplcs rapportés, commcnt des periodes de vingt-trois et de vingt-
huit jours existent avec une netteté incontestable chcz l’homme.

Cas 143
L’excmple suivant provicnt d’un Iibrairc de 48 ans, M. K., qui
était jadis peu puissant et qui depuis une déccnnic cst dans l’absti-
nencc totale (il a une femme beaucoup plus ágée que lui). II souflrc
d’acccs de céphalées postéricures, de seiatique et de douleur lombaire

234
F.T LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(avcc mécanismc nasal : cocainisation des localisations genitales


du ncz réussic), qui s’associcnt avcc des vertiges de coordination.
Cette forme de vertiges apparticnt au groupc de l’angoissc.
Observation :

Intervallcs
3 novembre : doulcur lombairc, vertiges.
23 26 novembre : céphalées postéricurcs, vertiges.
24 20 déccmbrc : sdatique, veTtiges.

Cas 144
J’ai pu suivre bcaucoup plus longtemps un autre patient atteint
de névrose d’abstincncc, M. P., 42 ans.
Dans la nuit du 28 au 29 avril 1895, enorme acces d’angoisse avec
arythmie. Antéricurcment dejá, troubles nasaux (ronflement, douleurs
aux bras, douleur á l’hypogastrc gauche, et á la región du rcin gauche)
qui disparaissent totalcmcnt et durablcmcnt par cautcrisation des
localisations génitalcs (1er mai). Le 23 décembre 1895, acces d’an­
goisse : rcncontre dans la rué des amis et croit qu'ils veulent l’agresser;
arrive á la maison, nc peut brusquement plus supporter l’obscurité
de la piéce; se couchc et a une diarrhée d’angoisse typique.
Les échéances ultérieurcs furent :

3 janvier 1896 reve d'angoisse.


5 janvier angoisse et fureur immotivée.
29 mars diarrhée d’angoisse.
10 avril mauvaise mine frappante.
12 avril acces d*arythmie.
22 avril reve d'angoisse et pression sur
la poitrine toute la jouméc.
26/27 avril acces d’arythmie.
18 juin acces d’angoisse.

De la, on déduit les series suivantcs :

235
RELATIONS ENTRE LE NEZ

A. Series féminines S?.


(I) (II)
Intervalles Intervalle
28 avril 95 23 déc. 95
5 janvicr S 252 = 9 X 28 12 avril 96 111 = 4 X 28 — 1
29 rnars 84 = 3 X 28 n ■*
26 avril 28
(III)
Intervalle
22 avril 96
*18 juin 57 = 2 X 28 +1

B. Series masculines
0) (2)
Intervalle Intervalle
3 janvicr 96 10 avril
27 avril 115 = 5 X 23 18 juin 69 = 3 X 23

Dans cct exemplc l’cxistence des dcux sortcs de series est tres nettc;
comme d’ailleurs dans le cas suivant :

Cas 145. S...t, 54 an>, fonctionnairc au ministerc


Depuis onze ans, coitus reservatus. II en resulte des acces d’angoisse
(la poitrinc se noue, respiration diflicile, frissons, arrét du pouls,
croit mourir). Jadis, souvent la fringale. Par ailleurs, scotome scintil-
lant et douleur á la pointe de l’omoplate gauche.
Premier grand acces d’angoisse pendant le Service au ministére.
Date ctablic á partir des documents ministériels : 29 mai 1895. Acces
pendant le temps de mon observation :
29 févricr 1896 acces d’angoisse.
25 avril toux spasmodique la nuit.
4 mai tres angoissé ct oppressé.
18 mai acces d’angoisse.
2 juilict idem.
16 juillet idem.
3 aoüt idem.

236
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

De lá on peut déduire :

A. Series masculinos

0) (2)
Intervalos Intervalles
29 mai 95 *25 avril
*29 fcvrier 96 276 = 12 X 23 18 mai 23
16 juin 138 = 6 X 23 2 juillet 45 — 2 X 23 — 1

(3)
Intervalle
4 mai
3 aoüt 91 = 4 X 23 — 1

B. Serie féminine

Intervalle
*29 février
*25 avril 56 = 2 X 28

Le 29 février et le 25 avril, les sérics masculines croisent une serie


féminine.
Nous avons pris connaissance dans ce qui préccde d’exemples
d’angoisse chcz des enfants et des vieillards, chez des hommes et des
femmes. Nous avons vu en outre que l’apparition des acces d'angoissc
est liée á des jours périodiques1.

1. Le fait que l’angoisse ne se libere qu'á des jours determines annulc I’objcction
que Lowenfcld (Munich, Med-VVochenschrift 1895, n° :3) a soulevé contrc la
théorie freudienne. Pour lui, les acces d’angoisse n’arrvent « le plus souvcnt
et de loin qu’á des occasions déterntinées (extcricurcs) » et sont indépendants
de la vita sexualis.
« Sinon toute personne atteintc d’angoisse 'dcvrait avoir de temps en temps
une crise d’angoisse tant qu’il nc s’est pas produit de changcments dans sa vie
scxucllc, córame répilcptiquc a sa crise de grand ct de petit mal » Lowenfcld ne
savait naturellemcnt pas á quel point il avait raison au sujet de la crise d’angoisse
ct d’épilcpsic : toutes deux sont soumises sclon leur determinaron chronologique
aux memes lois. (Cf. aussi cas 131 ct 132.)

237
RFI ATIONS ENTRE LE NEZ

Si l’on se représente l'analogie frappante qui existe entre un accés


d'angoisse et certa ines intoxications (je pense á l’angoissc dans Fin-
toxication aigué par la nicotine ou la colchicine, ou encore á letat
d’angoissc dans le coma diabétique), on arrive alors á Fhypothése
qu'au moment des jours périodiques, une substance est libérée dans
le corps qui agit sur le systcme nervcux ct engendre sous ccrtaines
conditions des états pénibles. Presquc toute femme connait en cffct de
tels malaises angoissants aux jours périodiques marqués par le saigne-
ment utérin. Et c’est pourquoi justement les regles ont acquis le nom
d ’ « indisposition ».
La toxinc libérée périodiquement sert pcut-ctre á l’excitation
scxuclle chez Fhommc normal, scxucllement mür. Chcz Fenfant
avant la puberté, elle serait indispensable á la construction de l’or-
ganisme; apres la pubertc elle servirait á la déconstruction de cclui-ci.
Chcz la famillc M. (cas 133) nous avons vu commcnt, chcz les
enfants, 1c dcvcloppcmcnt des dents ct du langage se produit lors des
poussées périodiques qui provoquent les régles de la mere. Et nous
publicrons ailleurs d’autres excmplcs plus complcts sur ce phéno-
mene important.
L’histoire de la dent de Mme M. (dent qui eut son dernier hochement
avant de tomber le jour méme oü une nouvclle dent perca chcz la
petite filie) était instructive pour la déconstruction de Forganisme.
Mais nous allons bicntót apprcndrc de fa^on plus approfondie ce
qu'il en est de la déconstruction périodique de Fhomme.
Nous n’essaicrons ici que de rendre comprchensiblc le fait que
Fangoisse se produise á des jours périodiques. L’hommc scxucllement
mür, qui est en mesure de satisfairc cnticrcmcnt á Finstinct de repro-
duction, n’a pas d’angoisse. L’excitation trouve son expression nór­
male et par lá son équilibre. Mais dans les conditions définies par
Freud, si Féquilibrc est imparfait, une partic de la substance non
dépensée s’accumule ct finit par resurgir sous la forme transformée
de Fangoisse. Un peu commc la forcé élcctriquc qui, lorsqu’unc grande
résistance lui est opposéc, s’accumule ct s’équilibre en déchargcs
périodiques produisant des eífets tels que la lumiére et la chaleur,
ou encoré des eífets moteurs qui n'apparaitraient pas si le courant
n'était pas entravé.
On peut comprendrc pourquoi Fangoisse nc se décharge qu’á
des jours déterminés : une augmentation du niveau se produit alors

238
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

ct Ies individus, qui n’ont pas auparavant bien dépensé leurs


« dépóts1», finissent par ne plus la supportcr.
Chez Ies enfants, oü le dévdoppcment progresse par de telles
poussées périodiques, de légers signes d’angoisse trahissent la véri-
tablc nature sexuclle de ccs poussées : ainsi, le hoquet ct Ies selles fré-
quentes (« diarrhee des dents »). En étant attentif, on trouve trés sou-
vent ccs signes en successions périodiques; mais on découvre des
symptómcs beaucoup plus direets dans la pulsión périodiquement
accrue du sugotement (voir remarque p. 221) ct chez les gar^ons,
dans l’érection directe du pénis á de tels jours (méme dans les prc-
miers mois de la vie!). La nature sexuelle de ces poussées se revele
encoré par de petites trainées de sang dans le nez, ct par la préscnce
de sang ou de colorations sanguines dans les crachats et l'urine.
Qu’il soit bien entendu que tout cela n’arrive que par succession
périodique (de vingt-trois ou de vingt-huit jours). On peut aussi
fairc entrer en ligne de compte les boutons ou les papules qui appa-
raissent périodiquement chcz les enfants et disparaissent rapidement.
lis doivcnt tres ccrtaincment Icur origine á la toxinc, car ils surgissent
le meme jour que les phénoménes sus-cités. A un degré supéricur,
ils deviennent urticaire, strophule ou prurigo1 2.
Les phénoménes d’angoisse peuvent considérablemcnt dépasser
leur caractérc physiologique et apparaitre comme pavor nocturnust
énurésie, ou véritable crise d’angoisse.
Une des conditions de Freud concernant les petits est alors certainc-
ment presente : c’est tres souvent l’habituel sucotement ou encorc
l’excitation précoce provoquée par le détestable moyen dont usent
les nourriccs qui savent immanquablement fairc cesser les cris du
petit en tapotant ses parties génitales.
Je nc parle ici ni des réelles anomalies des Organcs génitaux, phi-
mosis, smegma, balanite, etc., qui entrainent des excitations chroni-
ques; ni assurément des abus sexucls auxquels sont exposés avec une
frcquence effrayantc les enfants de tous ages, et dont se rendent
responsables les personnes qui les gardent. Je dois ici encoré renvoyer

1. En franjáis dans le texte (NdT).


2. Ccrtains adultes atteints de névrosc d’angoisse ont souvent un cczéma
chronique qui resiste i tout traitcment local ct disparait de lui-mcmo avec la fin
de l’angoisse. Chcz les asthmatiqucs, j’ai observe quclqucfois du vitÍligo pr¿s
de Panglc interne de l’ocil.

239
Kl I AIIONS I'NIKI II NI /

aux Iravaux tic Frcud1 qui fraycnt de nouvcllcs voícs el qui noui
ont ouvcrl des pcrspcctivcs insoupyonnécs sur les rapports sexueU
el Icurs elfels sur le systémc ncrveux, nous permeltant assurémcnt
tic comprcndrc l’apparílion de l’angoisse dan» l’enfancc.
J’aiinerais ajouter encoré que l’angoisse latente ne parvícnt parfois
á s’cxprimer que par reíTcl d’unc autre substancc toxique infccticuse
introduite de l’cxtéricur. L’accés d’angoissc de Frilz M. (voir p. 208),
qui se déclcncha a la suite d’une vaccination antivariolique á un jour
périodique, en cst un cxemple. L’accés d’angoissc, quand on a de la
íiévrc, apparticnt sans doute d’autant plus á ce groupe que de lels
accés se produisenl souvcnt peu avant la fin de la maladie, fin dont
nous avons déjá reconnu qu’cllc se produisait á des monients perio-
diques.
Avant la ménopausc, ¡I y a habituellcmcnt une grande poussée
du besoin sexuel; ct le désir qui se réveillc de nouveau longtemps
aprés que s’cst éteinte la faculté d’cngendrcr proprement díte cst
bien connu commc regain de jcuncssc (Joharuiistrieb): la vieille
Ninon de Léñelos a répondu honnetcmcnt á la question « quand
la femine ccssc-t-cllc d’aimcr » par « il faut le demander á une plus
vieille ».
Le corps dans Ies derniéres annécs n’arrivc plus á contrólcr I’cxci-
tation ct c’cst cctte décrcpitudc qui engendre les conditions typiqucs
de la névrosc d’angoisse chcz Ies vicux.
Un état physiologiquc niéritc encoré d’étrc rapporté ici parce
qu’il provoque souvcnt les signes de l’angoisse, lá oü normalcmcnt
il ne dcvrait pas y en avoir : la grossesse. Elle agit au moins commc un
anipliílcatcur ct transforme les traces d’angoissc tout á fait latentes
en criscs d’angoisse. Nous savons que les processus périodiques inira
graviditatem se poursuivent, mais qu’ils ne trouvent pas Icur dccharge
nórmale dans le saignement mcnstruel ct sont done cmmagasincs; et
c’cst sans doute en raison de cctte sommation qu’ils franchissent si
souvcnt le scuil a partir duquel ils s’équilibrcnt dans l’accés d’angoisse.
A cela s’ajoutc encoré souvcnt comme sourcc banale de nocivité la vie
scxuellc altéréc de la femme cnceinte, qui — si incroyable que cela
puisse paraitre — souíTre des le debut de la grossesse « du manque
d’homme ».
I. Contribuiion á l'étiobgie de i'hystérie, Wiener Klin, Rundschau, 1896, n°22-
26.
240
LT US OKOANhS GÍMITAUX DÉ LA FKMMf:

Je vcux expressément précíser que Pangoisse ne &*cxtéríorisc pas


seulement ni inéme néccssai reinen! commc affect. L ’aflgoí ue cardiaq ut
(battements de errur, arythrnic), Pangoíssc respiratoíre fdc la depres­
ión á Pastóme), Ies sueurs provoquées par Pangoisse, la fringaJe, la
diarrhéc d’angoisse, le vertige locomoleur, les fríssons ct trcmbJcmenLs,
etc., peuvent cnsemblc ou ísolémcnt former le tableau de l’accés
d’angoissc.
On volt faeilement que ccs symptómcs sont des copies en grand
du groupe des phénoménes physiologiques qui, commc le battement
de coeur, l’accélération respíratoirc, Papparitíon de sueurs, etc.,
accompagnent le coít normal. Ccs indications nous suffiront ící. J’ai
pensé ne pas devoir Ies éviter, car, si on nc Ies présuppose pas, la
périodicíté des phénoménes d’angoisse devicnt incomprehensible.
Les phénoménes périodiques chez Phomme se présentent bien
entendu aussi sous une tout autre forme que dans Paccés d’angoisse.
Une observation precise les revele meme chez Ies « gens sains » avec
une grande netteté. En voici deux excmples :

Cas 146

Le Dr H., homme de 60 ans, est un homme en bonne santé ct de


forcé débordante, d’unc capacité physique ct intellectuelle supéricurc.
Cct homme á qui « jamais ríen ne manque » se sent néanmoins
de temps en temps las, ce qu’il rapporte toujours á des événements
cxtéricurs (« La derniére grande chaleur, dit-il par exemple, ne m’at-
teint que trois jours plus tard »). Parfois il manque d’appétit (« la
biére hier soir devait ctre trop froide et m’est restée sur l’cstomac »)
ou bien il a ses « lueurs » — scotome scintillant. Je consigne ici
quclqucs-uns de ces jours qui, á ma demande, ont été notes par son
entourage.

A. Serie féminine

(I)

Irtlervalle
20 février : tres las.
2 X 28 1 = 57 17 avril : tres las.

241
RELATIONS ENTRE LE NEZ

(U)
Iniervallc
27 mars : sans appétit, de mauvaisc humcur.
3 X 28 = 84 19 juin : las, mauvaise mine, douleur aux gcnoux.

D. Serie masculine

O)
lnlervalle
9 mars : tres las.
2 X 23 — 1 = 45 23 avril : scotome scintillant.

Dcrriérc ces « pctites choses » fortuites, se trouvc done égalcmcnt


la loi de la periodicité.
Dans le deuxieme cas, Tanamacsc apporte des faits tres signifi-
catifs :

Cas 147. Dr L...n, 54 ans


A cu dans ses jeunes annécs (environ á vingt ans) ct pendant envi-
ron dix á quize ans, exactement teutes les quatre semaines — d’apres
le calcndricr — de forts saignements de nez qui le soulageaient
toujours bcaucoup et qui furent tres bien désignés par ses amis
comme sa « menstruation ». Ce phénomene n’a disparu que depuis
douze ans. En outre, il y a vingt-huit ans, le paticnt cut toutes les
trois ou quatre semaines des doulcurs rhumatismalcs dans les bras
et les jambes. Lá-dessus, apparaissaicnt d'importantes nodosités qui
le démangeaient, et eníin de I’oppression respiratoire. Tous ces phé-
nomenes duraient une semaine et réapparaissaient périodiquement.
lis durcrcnt plusieurs annees et s’amcndercnt peu a peu par le mariage
(il se maria á vingt-six ans). Le 13 janvier 1896, le patient eut pendant
la convalcsccncc d’une angine la premiére migrainc de sa vie. Celle-ci
fut d’une extreme violcncc (á droite). A partir de ce moment, j’ai
relevé les dates suivantes :

5 février saignement de nez.


6 février idem.
8 février idem.

242
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

5 mars migrainc.
30 mars saigncmer.t de nez.
6 avril idem.
26 avril migraine.
5 juin saigncment de nez et céphalécs.
6 juin céphalécs et oppression respiratoirc.
18 juin pctit calcul des reins evacué.
22 juin coliqucs néphrétiques droites, calcul évacué.
16 juillet saigncment de nez, selles nombrcuscs et liquides.
19 juillet migraincs.

Ces dates peuvent ctrc ordonnées dans Ies séries suivantes :

A. Séries masculines

(1) (2)
Intervalles Intervalle
*13 janvier 8 février
5 février 23 19 juillet 162 = 7 x 23+1
*22 juin 161 = 7X23
*16 juillet 24

(3) (4)
Irtíervalle Intervalle
* 5 mars 30 mars
5 juin 92 = 4 X23 6 juin 68 = 3 X 23 — 1

B. Séries féminines

(0 (11)
Intervalles Intervalle
*13 janvier 6 février
6 avril 84 = 3 X 28 *5 mars 28

(ÍII) (IV)
Intervalle Intervalle
18 juin 26 avril
*16 juillet 28 *22 juin 57 = 2 X 28 + 1

243
RhLATIONS ENTRE LE NEZ

Cct hommc a done cu ses regles dircctcmcnt par le nez. Plus tard,
il a eu vraisemblablcmcnt avee une période masculinc un exanthéme
qui le démangeait, se résolvait en une légére angoisse et revenait
de fagon typiquc. Mais il a par ailleurs évacué ses calculs du rcin á
des jours périodiques. II est vraiscmblable que le debut de la formation
de calculs se produisit aussi á des jours périodiques. Je sais depuis
longtemps que de tcls jours sont souvcnt caractérisés par des sédi-
mentations d’acide urique et meme si Ton en rend responsable les
troubles de l’estomac, la verité est que tous deux sont Ies effets d’unc
memo canse.
Pour les cxcrétions d’acide urique post-fcbriles ainsi que pour Ies
sueurs post-infcctieuses, le fait que les fins de maladic portent les
signes de journées périodiques d’angoisse devrait entrer aussi en
ligne de compte. L’angoissc latente est mise au jour par 1’effet conju­
gué de la toxine infectieuse et de la toxinc périodique, commc cela
est si bien prouvé dans le cas du garlón Fritz M. pour le vaccin
antivariolique. La migrainc doublement déterminéc, le 13 janvier,
fut un aceés trés grave et n’a pas manqué d’entrainer des troubles
durables chcz le malade.
Mais cela a été pire encoré pour sa femme. Celle-ci (voir cas 122),
qui se trouvait déjá ménopausce, ayant surmonté sans suite le 2 juiUct
et le 17 aoüt 1894 une aphasie temporaire avec éblouissements, eut
le 2 aoút 1896, pendant sa convalesccnce, une myosite infectieuse
des musclcs de la nuque (toute la famille avait une angine et Mme le
docteur L. avait de plus une myosite) et á nouveau une migrainc
oculaire avec aphasie temporaire; il en résulta une paralysie droite
des abductcurs qui, apres de nombreuses fluctuations, fut atténuée
mais non suppriméc. Les fluctuations se produisaient exclusivement
á des jours périodiques; et de fait, c’est la série féminine (de 1894)
qui contient le jour oú se produisit la paralysie et qui est responsable
des aggravations, les deux séries masculines étant, ellcs, respon­
sables des améliorations. Certes, chacun doit penser, en lisant cet
éxemple, á la paralysie oculo-motrice (périodique), dont la párente
avec la migrainc a été égalcment apegue par ceux qui essaicnt d’isoler
le plus possible les deux maladies.
Dans notre cas, la paralysie débute par un complexc de symptómes
ressemblant tout á fait á une grave migraine oculaire. C’est sans doute
la double intoxication par le poison périodique et par le poison infec-

244
FT LES ORGANES GtSíTAUX DE LA FEMME

tieux qui est responsable du fait que Ton est arrive jusqu’á la para-
lysic: et par analogie, on peut supposer la meme chose pour toute
paralysie postinfectieuse.
Les écbéances de la malade ont été rassemblées comme suit:

Cas 148. \lme le docteur L. (cf. cas 122)


N’a plus cu d’indisposition depuis Páge de quarante ans. Eut la
mérae année et en novembre 1893 des névralgies du trijumeau au cours
dcsquclles Icternuement matinal quotidien ne se produisait plus.
L'étemuement est revenu, en partie par Pelamen á la sonde do nez, en
partic spontanément, et les doukurs au visa ge se sont effacées. La
cautérisation des localisations genitales du nez avec da TCA a soo-
lagé la malade dans les crises, que je rapporte :

13 janvier 1894 névralgie do trijumeau droit, premiere bczxxbc.


14 avril doukurs á niypogastre droit, doukurs kxnbaires,
sciatique droíte.
2 juiliet migraine oculaire avec aphasie passagére.
17 aoüt ídem.
22 septembre idem.
5 juin 1895 tres videntes douleurs á l'otnopéaie droíte, au bras
droit et au sein droit.
4 décembre 1895 violentes doukurs á Pomopiate gauche.
18 janvier 18% névralgie du trijumeau droit.
2 avril migraine oculaire, aphasie passagére, doukur supra-
orbttaire droite, puis parah-sie des abducreurs droits.
3 avril crise d'aphasie.
8 avril au matin céphaiées droites d'une heure: riprf n n¿¡¥.
améJioratioD aux yeux.
19 avril angoisse, oppression de la poctriue, gene respira-
toire, puis uouvcUe régression de la paralysie.
29 avril soudaine prcsskxi dans les yeux. aggravatíon de la
paralysie.
6 nrai gene oculaire.
18 mai maux de gorge, doukur derriére Portille gauche,
amélioraiion des veta.
25 mai seo tome scintillani.
26 mai parah-sie des >eux renforcéc.
23 juin migraine oculaire, doukur au-dessus des yon,
diplopie renforcéc.

245
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Ces dates peuvent étre ordonnées dans Ies series suivantes :

A. Series masculines
0) (2)
Intervalles Intervalle
13 janvicr 94 2 juillet 94
14 avril 91 = 4 X 23 — 1 17 aoüt 46 = 2 X 23
22 septembre 161 = 7 X 23
5 juin 95 256= 11 X 23 + 3
4 dccembre 182= 8 X 23 — 2
18 janvicr 96 45 = 2 X 23 — 1
19 avril 92 = 4 X 23
Différence = — 1

(3) (4)
Intervalle Intervalle
3 avril 96 *8 avril 96
18 mai 45 = 2 X 23 — 1 25 mai 47 = 2 X 23 + 1

B. Séries féminines
(D ai)
Intervalles Intervalle
2 avril 96 *8 avril 96
29 avril 27 6 mai 28
26 mal 27
23 juin 28

Le pronostic de paralysie pourrait étre chez cette paticnte plus


mauvais, parce qu’elle avait atteint le stade de la mcnopausc. A
ce moment-lá le corps se déconstruit, et de période en périodc les
tissus deperissent. Pour Ies dents, nous savons deja commcnt elles
périssent par poussées; une rcchcrchc ultérieure dcvra nous montrer
le menie processus pour les autres organes.
Les attaqu^s d'apoplexic sont des prodromes de la proche déchéance.
Nos lectcurs devinent deja qu’clles aussi sont soumises á la lo¡ de
la périodicité.
De la migraine grave « accompagnée 1 » de parésie, aux troublcs
1. En franjáis dans Ic texte (NdT).

246
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

de la sensiblité dans toute une moitié du corps et a l’aphasie qui


l'accompagnc si souvent, jusqu’aux phénoméncs d'embolie ct d'apo-
plexic sous ses formes bénignes, il y a une serie continué. Le signe
distinctif propre de ccs maladies, le caractcrc transitoire de la migraine
perd á un ccrtain age tout contour nct. Aux alentours de la mcno­
pausc, la migraine disparait habituellement comme pendant la gros-
sesse. A ces deux époques, le nez est altére, et cette altération doit
étre analoguc á celle que nous provoquons par 1 electrolyse des loca-
lisations genitales dans les cas réussis, oü nous pouvons par cette
méthode venir réellement á bout de nombreuses migraines. Mais
dans la grossesse aussi bien que dans la menopause, la toxinc trouve
un autre usage. Dans la grossesse, Fexcitation périodique est transféréc
á l’enfant; les mouvcmcnts de l’enfant qui apparaissent á des jours
périodiques et se renforcent pendant ccs memes jours le prouvent.
Dans la menopause, la toxine debilite le corps; elle excrcc cette
fonction avee une tellc constance que les jours qui étaicnt jadis des
jours d’angoisse ou de migraine, deviennent finalcmcnt ceux oü se
produit une attaque d’apoplexie.

Cas 149
D’un paticnt de 63 ans, M. L. St., j’ai pu établir grace á mon joumal
quelques dates antéricures d’accés d’angoisse. Ccs dates sont rassem-
blécs avee les embolies ct les apoplexies qui altcrncnt avee les états
d’angoisse proprement dits, dans le resume suivant :

A. Serie féminine

Intervalles
28 mai 1893 : acces d’angoisse avee arythmic
cardiaque.
12 X 28 -f- 1 = 337 28 fóvrier 1894 : embolie dans 1’artcre tibíale droite.
27 X 28 -b 1 = 757 26 mars 1896 : acces d’angoisse.
3 X 28 == 84 18 juin : aphasie passagere.
28 16 juillct : grande inquiétude, dérobement des
jambes.

247
RELATIONS ENTRE LE NEZ

B. Series masculines

(1)
Intervalles
13 juillet 1893 : accés d’arythmic avec angoisse.
8 X 23 -b 1 = 185 14 janvicr 1894 : accés d'arythmie et expcctora-
tions sanguinolentes.
15 X 23-f-2 = 347 27 décembre 1S94 : apoplexie avec hémiplégie
droite et aphasie qui ne régresse particllement
qu'au cours des mois suivants.
24 X 23 — 2 = 550 29 juin 1896 : absences, accés de faiblesse avcc
sueurs.

(2)
24 janvicr 1894 : vertiges, tete oppressée.
38 X 23 = 874 16 juin 1896 : hémiplégie droite passagére avcc
troubles du langage.
24 10 juillet 1896 : brusque ct important sentiment de
faiblesse.

(3)
25 juin 1896 : lumbago.
23 18 juillet: accés d’angoisseavccarythmic, faiblessc,
sueurs profuscs.

Si éloquent que soit ce resume, il lui manque pourtant sa conclu­


sión : la mort.
Cclle-c¡ est donnéc dans le cas suivant :

Cas 150. Barón von H...r 76 ans

Le patient qui a toujours etc en bonne santé, cut, il y a environ


quatre ans, un premier avertissement d’apoplexie. Depuis ce moment-
lá, il a été atteint de temps en temps de légcrs vertiges. A partir du
14 fcvricr 1896, tous ses accés ont été notés. lis peuvent tous étre
donnés dans les cinq sérics masculines suivantes :

248
ET LES ORGANES GEMTALX DE LA FEMME

Intervalles
(1)
14 fcNTicr : faiblesse de memoire.
7 mars : vertiges.

(2)

22 février : nuit tres agitce et angoissee.


3 X 23 = 69 1er mai : panüysie cérébrale importante qui provoqua
la mort 1c 3 mai.

(3)
16 février : ténesme vesical.
3 X 23 = 69 25 avril : vertiges.

(4)
26 mars : vertiges.
23 18 avril : accés d’angoisse.

(5)
24 février : acces de vertiges.
3 X 23 = 69 3 mai : mort.

La grave atteinte apoplectique dont il ne se remit plus a surpris


le paticnt Taprcs-midi du 1er mai, dans la ruc, en rentrant á la maison.
II était totalement inconscient á l'agonie, mais survécut au grand
étonnement de son entourage jusqu'au matin du 3 mai oü l'arrivée
de la cinquiéme période masculine lui faucha l’existence...
Si le jour de la mort est un jour d’angoisse, nous comprenons
Tangoisse et les sueurs qui accompagnent la mort. Nous savons pour-
quoi les gens sont si souvcnt atteints d'une attaque d'apoplexic aux
WC (diarrhée d’angoisse). Nous comprenons aussi 1’euphorie avant
la mort. C’est la méme euphorie qui precede si souvcnt les journées
périodiques tres acccntuécs. Le malheur arrive alors de faqon inat-
tendue le jour oü on le prévoyait le moins. C’cst pourquoi le langage
fait dire á l’annoncc de quelquc chose de grave : « Mais c’cst arrive un
beau jour.»
i'i i a i u , . : i •.(*/ u ril /

Nous pou vons en core communíqucr icí les dales de dciix aiiírcx
cas :

Can 151
le pere (Tune paficnte, Pingénicur í>...s, 50 ans, a cu, le 2 oclobre
1895, une prcmicrc alfaque d'apoplcxic. Sa répétítíon, le 13 mai 1806,
lui oía brusquement la víc. \¿\ distance entre cea detIX dates cst de
224 ou 8 X 28 jours.

Cm 152
Le jardinicr I LO., Ag¿ d’cnvirón 40 am, qui avaíl depuit fonjetemps
une frappante difftrencc dea pupilles el un reflexe pupíllairc abolí
(vieillc syphilis;, cut, le 5 avril 18%, une premitre crise paralyliquc
(folie furieusc). \jc 3 mai, cxactcmcnt víngt-huil jours pina lard,
la mort Vemporta.
Pour la paralysíc, ceci caí un índice inslructif. fe n’cst pas une
infection mixte de deux sortea différcntcs de bactérica (ayphilia pina
autre bacillc), commc on Pa récemmcnt pensé, qui peni la provoquen
II scrait bien plus compréhcnsíblc qu’unc toxinc acxucllc altérée par
la syphilis provoque Pintoxication mixte (analogue aux paralysica
poat infecí ¡cuses). Nous comprcnons alors aussi pourquoi la para-
lysíc ne devient la plupart du lemps mortcllc qu’á partir de la rnéno-
pause; ct ai Ies hommea ont la prioríté dans ce domainc, c'cal parce
que les légions principales proviennent de loxines spécifiqucmcnt
maseulines. Ces dcrnicrcs sont moins disponibles che/ les fcrnrncs,
aans toutefois leur manquer. Car il ne fait aucun dotite que nous
aommes tous biaexucls ct que chaqué sexe n’cst particuliércmcnl
formé que dans un sen».
Maintcnant que nous connaissons la signifícation des jours de
naissance ct de morí, ct que nous savons aussi que les processus
periodiques qui sont á leur base lien! entre clics les générations, je
peux pour so u ten ir mes Ihcscs m’appuycr sur un cxcmplc qui appar-
tíent á Phístoire universcllc.
I/extrait auivant de la Deutsche MedicinalZcituny, (1896) que rn’cn-
voie un collcguc m’cn donne Poccasion. I je pclil articlc dit :

250
>\ irn okfiAMr; o(NttAVX w i a mmmi-

Vnn 154
I i marée! ial anglai. Woferlry publi.i, telón '////• Mnhful f’m.. m»r
(CUVfC «illf Ir; CJimfragnrc do N.ipoléon, dan» l,»«p»r||r il pfnirvc ipir
le grand nlrair.gr n’a perdn quclqum bíil»«lllrn importunir'; que paoc
qu'íl noulTrail d'unc córlame matadle pérMiqor ( Vnt pré< u/mr«i
atix moment» le» plut ImpoflAnU de na vir. tonque la lenmon de
íorccnélail la plun exlrémr, que Napoléon élail hrunqurmrut <|¿pritv+
II f>rríl;ul alón loule ponnibililé d*tx6:otcr un Iruvall phyaque oh
mtcllectuel; mime la fácula «le pender n'arrél «»t II nombr.ul ftnalr
mrtif dan» un Mimmcll profond de plunirur» heurc» donl on nc pouvwit
le révcillcr. I*» trilla de non vínage iVilt alom l'Mprcnnioit de I*»
doulcur ct de rahflttcrncnt pnychlque
\m haladle de llorodino était bien plamliéc, main junlc ai» moment
détinif Napoléon cul un accd» de «elle matadle. II oublía <l*tnvoy#r
de l’aidc au maréchal Nry <|iií devail attaquer, rt f'allaqtio é< liona
A lirondo, il aiirail dft délruirc raimar de» allién; l«". deux emperno»
ct le roí de Prunnc auraicot pu 6lrc pri». nuil» lor»qo’il dut prrudre
le commandcmont de non arméc, II nuteomba á «¿»% matadle ri nombra
dan» un profond sommcil. ('crien, il ouvrit quclqiicfoin le» yoiu rt
CMfiyu de nc lever, mam sen ycux nc rcfcrmaiciil tmit do mu te « l’lun
je me plonge dann l'élude do la (¿impugne de IK15, dil l'autcur. plun
je mi i» convalncti que l'innuc malhcureiiie do cello campagno doit
6trc Imalcmcnl nttrihucc á la nomnolcncc mórbido do Napoleón
i|iii rallcigiiait pfécinémcnl tonque na pulnmwce d'aclion rl de
réflcxion élail indispcnxiible. »
II nc foit aucun doulc <pic ccllc nomnolence périodlquc, aven déprm
fíion ct ínhibition phyfciqiic el inlcllcclucllo, a été un equivalen! de la
migrninc. Main la migrante n*arrive qu*á den journ determinó», ohéi»
na ni á la loi de vingt-lroi» ou de vingt huit Jour».
Je nc puin pan acceder racilcniciil pour l'ionlanl aun dnlcn precisen
de la vic de Napoléon. Iiormin le» dale» de nninnaucc el de morí de luí
mime ct de nc» fréren. Main cela millil. I,c jour de la morí de JérAmr.
le 24 juin IKbO, el tollo de I oum Napoléon. lo 25 julllct IK46, *ont
séparécn par 5 082 jour» 221 X 23 jour» I, el appartlcnnent
done ñ une néric de vingl Irol» jours c|ui. ni l'nn remonto dan» le lempn,
inclue la journéo de llorodino (7 neplemluc I K I / ) I r / nrpiombre
I K I 2 cnl done dinlnnt dil jour de la fnort de I otila de 12 jotim

251
RI I.ATIONS ENTRE LE NEZ

ou 538 X 23 jours, ct du jour de la mort de Jeróme de 17457 =


759 X 23 jours. En outre le jour de la bataille de Dresde, le 26 aoüt
1813, apparticnt á une autre serie de vingt-trois jours, qui relie le
jour de la naissanoc de Jéróme, 15 novembre 1784 á celui de la
mort de Joseph Bonaparic, le 28 juillct 1844; entre ccs deux dates il y a
21 805 = 948 x 23 -f- 1 jours.
La migraine de Dresde est done distante du jour de la naissance
de Jeróme de 10 511 ou 457 X 23 jours, ct du jour de la mort de
Joseph de 11 293 jours ou 491 X 23 jours. Dans cet cxcmple, le jour
de la naissance d'un frere est relie par une serie de vingt-trois jours
au jour de la mort d'un autre frere; il en est de méme des jours de la
mort des deux autres fréres. Et chacun de ces deux courants pério-
diques, qui nc peuvent provenir que de la mere Lartitia, transpcrce
le corps de Pcmpercur ct Pinhibe aux instants décisifs du succés, libé-
rant ainsi PEurope du joug napoléonien.

Cas 154
Puisque nous sommes plongés dans Phistoire, je rappelcrai encoré
que le 28 aoüt 1749, jour de la naissance de J.W. von Goethe, est
separé du jour de sa mort, 22 mars 1832, par un intervalle de 30 156 ou
1 077 X 28 jours. Goethe mourut done lorsquc la 1 077e menstruation
feminine eut déconstmit la demiére parcelle de son admirable orga-
nisme.
Les prinoes des peuples ct les princes de Pesprit sont soumis
á la méme loi impitoyable et chifírée, qui nous lie tous.
Chapitre 13

Il est temps maintenant de récapituler les faits acquis peu á peu,


et d’acquérir un point de vue global. Nous sommes partis de Paltéra-
tion menstruelle du nez fcminin; nous avons rcconnu que certains
troubles dans la décharge menstruelle, et avant tout la dysménorrbéc
nasale, sont conditionncs par Pétat du nez.
Nous Pavons montré par la cocaínisation ct par le durable succés
de la thérapeutique. Mais nous avons limité la cocaínisation á cer-
taines localisations du nez que nous avons appelées localisations
génitales.
L'analogie entre les véritables douleurs de contraction et la douleur
dysménorrhéique nasale nous permit aussi d'étendre la cocaínisation
aux contractions lors de Paccouchement. Et \ise un peu, 9a a rcussi!
Je dirai méme plus : le nez présentait effectivement au debut de Paccou­
chement les signes de Pétat menstruel. El ces deux faits n’étaient possi-
bles que parce que Paccouchement lui-méme est essentiellement un
processus menstruel. La symptomatologie du processus ne semblait
pas s’opposer á oela, ressemblant á maints cgards á une versión
grossie du flux menstruel; mais le calcul du terme de la grossesse ne
comcidait pas apparcmment avee cette conception. Car méme si la
durée moyenne de la grossesse chez les humains (deux cent quatre-
vingts jours) équivaut á dix intervalles menstruéis (indice signiíicatif),
les exceptions étaient cependant si nombreuses qu*il ne pouvait étre
question de les négliger. Mais une explication fut trouvée également
á cela grice á Panalyse des troubles de la grossesse et á Pobservation
du nez pendant celle-ci. Nous avons ainsi appris que le processus
menstruel se poursuit réellement inira graviditatem et qu'il ne trouve
simplement pas sa décharge nórmale dans le saignement menstruel.
U doit done étre emmagasiné et ne provoquer cette décharge que

253
KI LATIONS ENTRE LE NEZ

lors du francliisscmeat d’un ccrtain scuil : c’cst alors raccouchcmcnt.


Mais nous avons appris d’autrc part qu’il n’y a pas qu’unc serio
mcnstruellc de vingt-huit jours mais plusieurs, qui se suivent Pune
l’autrc á un intervallc de quclques jours. Nous avons meme pu obtenir
uuc ordonnance satisfaisante des troublcs de la grossesse lorsque
nous décidámcs d’admettrc en outre qu’il existe encorc un autre typc
de series mcnstrucllcs avee intcrvalles de vingt-trois jours. Nous avons
sans rien préjuger, nommé féminines les series de vingt-huit jours
et masculines les series de vingt-trois jours. Armes de cctte connais-
sance, nous nous sommes proposes d’cxamincr la prétendue mens-
truation irrégulicrc. Et le rcsultat fut que nous dccouvrimcs la loi de
cctte irrégularité. Elle stipule que chaqué date de menstruation
apparticnt á une de ccs series, masculines ou féminines, qui traversent
le corps.
Et la meme explication a aussi etc valablc pour les dates de nais-
sancc. Le jour de raccouchcmcnt apparticnt tout le temps á une de
ccs series mcnstruelles. Par la, la concordance ctait totale. Le pro-
cessus de la naissancc était done récllcmcnt, du fait de sa position
biologiquc, une grande menstruation.
Mais nous avons trouvé plus que cela. Nous avons trouvé que
certains proccssus marquants, commc le début et le retour de la
sécrétion lactée ou la premiere apparition, la répetition et l’accen-
tuation des mouvcmcnts de l’enfant, peuvent etre sitúes égaleracnt
dans des series mcnstruelles; done que ccs proccssus sont aussi
sous le contróle des rayonnements menstruels.
Cependant les mouvcmcnts de l’cnfant relevent des échéances
de la mere. Du reste, ils sont le fait d’un autre organismo qui n'cst
plus lié á la mere que par un rapport temporaire. Les dates des mou-
vements ont done été transférés de la mere á Venfant. Est-cc que les
traces de cctte co-vibration (Mitsehwingung) s’effaccront apres la
naissance ou bien la loi de la conservátion de l’énergic vaut-elle aussi
ici, loi qui n’autorise que la transformation de la forme mais non
pas la mort des forces? A cctte question la réponsc fut ccllc-ci : les
enfants dépendent de la mere par la coíncidcncc des periodes et l’iden-
tité dans la périodicité cst une partie de l’immortalité de la race.
Mais comme gargons et filies peuvent égalemcnt prctendre á l’héritage
périodique de la mere, les deux types de periodes devaient done etre
aussi présents dans le corps de l'homine. Et l’obscrvation confirme

254
LT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

parfaitemcnt cela. Chaqué sexe, á chaqué age de la vic, leur cst soumis.
Le dévcloppcmcnt des tissus spccífiques — nousl’avons vu pour la
dent — et des fonctions — par cxcmplc la parole — est lié a leur déter-
mination tcmporcllc. EHes accumulcnt pendant rcnfancc Ies forccs
que rhoznme a la puberté est en mesure de dépenser et par lcsqucllcs
il perpetúe la race. Et lorsque cette somme est dépensée, á partir de
la ménopausc, leur signe change, et elles déconstruiscnt par á-coups
le corps, comme elles l’avaient construit.
Le jour de la mort est de pularilé coutrairc au jour de la naissancc.
La mort apparticnt aussi aux séries menstruelles et se déroulc avec des
signes dont l’originc sexuelie est indubitable. Un trouble des fonctions
de la reproduction engendre de l’angoissc; mais le plus profond
trouble dont Tinstinct de conservation de Tcspcce puisse etre atteint,
est la vieillcsse. C’cst pourquoi elle engendre si souvcnt une véritablc
angoisse qui n’est pas sculement la crainte de la destruction, mais
qui provoque la destruction clle-méme : attaque d’apoplexic, puis
finalemcnt la mort. Et comme les jours d’angoisse, le jour de la mort
est menstruel.
Les maladics troublent le cours normal de la vie et 1 ’achévent
souvcnt précocemcnt. Ne sont-elles pas elles aussi touchécs par les
rapports périodiques? Eh bien, si.
Nous savons qu’une partie des maladies a une étiologie bactéricnnc,
et que des organismes étrangers pénétrent dans notre corps, pour
nuire alors á leur « hóte » comme de vrais parásitos. Mais nous savons
aussi que notre corps lui-meme ne se laisse pas toujours pénétrer
par les bactéries, et qu’il détruit souvent d*un seul coup celles qui Pont
envahi et qui ont provoque une maladie fébrile le consumant.
L’infaillibilitc des chiflfres nous a appris pour quelques-uncs de
ccs maladies (grippes, pneumonics, angines) que leur début coincide
avec une date menstruclle et que leur fin arrive ponctucllcment avec
l’apparition d’une autre échéance menstruelle. Lors de la premiére
date, la séric menstruclle doit done favoriscr l’invasion; lors de la
scconde, elle doit etre afícctée du signe contraire. Car si les signes
étaicnt les mémes, l’effet du poison bactcrien serait accru et la mort
arriverait á la place de la guérison. Le signe est done décisif.
La fin de la maladie est aussi aííectée des symptómes de
l’angoisse et de la menstruation: euphoric prémonitoire, brusque
perturbation, manifestations respiratoires et cardiaqucs, puis sucurs,

255
RELATIONS ENTRE LE NEZ

sédimcnts urinaircs, herpes mcnstruels et chute de tcmpératurc.


Les anciens savaicnt deja que la fin de la maladic cst liéc á un factcur
temporcl. Mais la controvcrsc concernant le jour critique, qui cst
aussi ancicnne que cc savoir lui-meme, nc s'achévc définitivement
qu'avcc ccttc dccouvertc de l’importancc des ¿chcanccs mcnstruelles.
Découvertc qui est enfin d’une importance particulicre pour les
prctendues intoxications post-infccticuscs, dont nous pcrccvons par
cxcniplc les cfTcts dans les paralysics post-infccticuscs mais aussi dans
les complications post-syphilitiques.
Pour cellcs-ci cgalcmcnt cst valablc le principe sclon lcqucl clles
doivcnt étre compriscs commc eflcts combines de deux toxines, dont
Pune provient d’un virus infccticux et Pautre du corps lui-meme.
C’cst pourquoi leur irruption et lcur gucrison sont aussi liccs a des
dates mcnstruelles.
Un autre groupe de maladics n’a rien á voir avee des agents infcc­
ticux : la chlorosc, la goutte, l’angoissc avee asthme bronchial,
l'épilepsic et la migrainc, les hemorroides et l’urticaire que nous avons
par excmplc cites dans cc travail.
Nous savons aussi sur ces maladics que lcur apparition tombe
rigourcusement á des dates mcnstruelles. Elles doivent done ctrc des
conséquenccs d'un cmploi anormal et d'unc mauvaisc dircction
de la toxinc sexucllc. Lorsque la chlorosc éclate avee un saignement
mcnstrucl1 on peut présumer qu’une toxinc liberec á cctte occasion
n’a pas trouvé son. cmploi véritablc (pour une raison qui nous cst
encoré pour l’instant inconnue) et conditionne alors l'appauvrissc-
ment progressif du sang et Ies autres symptómcs toxiques, caracté-
ristiques de la chlorosc. Car cc qui saute tcllcmcnt aux ycux pour Ies
ncvroscs, vaut aussi pour la chlorosc : elle rcsscmblc á s'y méprcndrc
aux intoxications. Pcut-ctrc ccrtaincs substanccs sont-cllcs climinécs
par le saignement utérin normal chcz la femme, qui diez l’hommc
prennent un autre chcmin. Certaines raisons plaidenL en cflcl en
faveur de ccttc hypothcsc.
Nous avons vu 1 2 dans le cas 36 que le fait de provoquer le saigne­
ment mcnstrucl á partir du nez chcz une aménorrhéique, supprime

1. Cf. cas 33.


2. Cc passage, jusqu'á la fin du cas 155, cst presente en note dans l’édítion
origínale (NdT).

256
ET LIS ORGANES GÉNITAUX OH LA FEMME

les dififérentes manifestations cTunc grave anémic. Une cxplication


pour cc fait ctrangc fut rhypothésc que les substanccs hematotoxiques
avaicnt eté évacuécs ici par le sang mcnstrucl. Certaines maladics
modificnt sans aucun doute le sang mcnstrucl. J’ai observe depuis
un an, chcz une instilutricc de quarantc ans, des criscs qui, cliniquc-
ment, se caractériscnt bien commc des coliqucs hépatiques. Les criscs
se elassent d’aillcurs en deux series périodiques de vingt-trois et de
vingt-huit jours. Avee Ies criscs, Tete dernier, Laureóle verdátre, qui
apparaissait régulicrcmcnt sur le linge, disparut le troísiéme jour (le
dernier jour) des regles.
La patientc avait remarqué cctte aureole depuis la puberté. Cc
n’cst qu’avec ses coliqucs hépatiques que pour la premiére fois il
n’y en cut plus. Elle apparut de nouveau en mai avee la rémission de la
maladie et redisparut lors d'unc récidive. Son abscnce avait deja été
plusicurs fois un prodrome ccrtain de la crisc, alors que Ies mois oü
elle était presente, aucunc crise ne se produisait. Je ticns á la disposi-
tion de ccux qui s’y intéresseraient et qui auraicnt les connaissanccs
néccssaircs en chimie, un morccau de linge avee l’auréolc décritc.
L’histoirc de la maladc cst en brcfla suivante :

Cas 155
En juillct 1S95, la palíente jusquc-lá en bonne santc cut sa premiére
crisc de coliqucs hépatiques, qui par la suite se répéta souvcnt. Les
crises étaicnt typiques, avee frissons et malaises. La doulcur commcn-
gait á l’épaulc, s’étcndait cnsuite á la région de lcstomac et de la
vésicule biliaire pour augmenter alors jusqu’á la limite du supportablc.
Seule la morphinc pouvait soulager la maladc. Avant les criscs se
produisait une sensation particuliérc de pulsatton dans rorcillc
(« tuc-tuc »), et une envié d’urincr lui succcdait. Les douleurs appa-
raissaicnt d’abord á intcrvallcs de plusicurs semaines, puis plus sou-
vent, et á partir du mois de novembre á peu prés chaqué scmainc.
A partir de décembrc 1895, oü j'observais la patientc et la traitais
üycc succés au salicylate de soude, j’ai relevé les dates des criscs et
je les donne ici avee les jours des regles, pour autant que ccux-ci
nous sont connus, et avee les jours de mauvaisc santc.

257
KM ATIONS ENTRE LE NEZ

7/8 dcccmbrc 1895 nuit, coliquc hepatique.


13 dcccmbrc idem.
21 déccmbrc idem.
18 juiivicr 1896 céplialécs.
28 mars regles.
17 avril petite crisc de coliquc hepatique.
18 avril regles.
7/8 mai tiraillcment et clanccmcnt dans le dos (équivalcnt
de crisc).
8/9 mai pendant une demi-heure, pression et légere doulcur
dans la région de la vésieule biliaire.
13 mai regles. Le sang laisse de nouveau une aureole verte.
Les mois suivants, il nc s'cst pas produit de crisc
hepatique.
30 mai sensation de pulsation dans Porcillc.
3 juin réglcs doulourcuscs pour la premiare fois.
6 juin fin des regles (précocc).
8/9 juin doulcur au ventre, ténesme vósical.
25 juin tiraillcment dans le dos et la región lombairc.
27 juin toux spasmodique.
28 juin regles.
1er juillct regles achcvccs de nouveau plus tót.

De lá on peut déduirc Ies séries suivantcs :

A. Séries masculinos

(1) (2)
Intervalle Intervalle
17 avril 96 7 mai 96
25 juin 69 = 3 X 23 *30 mai 23

B. Séries féminines

(1) (II)
Intervalle Intervalles
7 dcccmbrc 95 13 déccmbrc 95
Í8 mars 96 112 = A x 28 *30 mai 96 169 = 6 x
27 juin 28

258
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(III) (IV)
Intervalles Intervalle
21 décombrc 95 13 mai 96
18 janvicr 96 28 9 juin 27
9 mai 112 = 4 X 28
6 juin 28
(V)
Intervalle
3 juin 1896
1er juillet 28

La capacité d’évacuation du saignement mcnstmel n’est pcut-ctre


justement pas encoré totalemcnt dcvcloppcc aux alentours de la
puberté. Et on comprendrait alors pourquoi la chlorose est avec
predilection une maladic de la puberté, accompagnéc souvent de faibles
regles. Sous cet éclairagc, la migrainc de substitution, qui se produit
précisémcnt lorsque les regles manquent ou sont insuffisantes, trouve
une cxplication plus acceptablc. Elle se range, sans difficultés, parmi
les névralgics toxiques. La toxine est produitc par le corps et n’est
pas évacuéc par le sang mcnstruel. Le fait que la migrainc n'éclate
qu’aux alentours de la puberté et qu'clle disparaisse pendant la grossesse
et pendant la ménopausc — lorsque les toxines sont cmployécs á la
construction de Pcnfant ou á la déconstruction du corps propre —
voilá autant de confirmations importantes de notre conccption.
La parenté de la migrainc avec Pépilepsic est souvent relevce.
Nos propres observations nous ont appris que les accés de migrainc,
d’angoissc, ou d cpilepsic peuvent se substitucr les uns aux nutres.
Les migraines et l’asthme entretiennent des rclations avec le nez.
Tous deux peuvent étre amendés jusqu’á un certain point, en inter-
venant sur lui. Cela aussi range ccs maladics sous la rubrique de la
sexualité.
II existe des auteurs 1 qui reconnaissent au ncz un role dans Pan-
goisse véritablc et qui rapportent pour ccttc névrose des succcs théra-
peuthiques par traitcmcnt nasal. Nous pensons aussi que le nez n'est
pas sans influence sur Pangoisse : un simple examen á la sonde a bien
sufli dans un cas (cf. le cas 116) á faire cesser pendant une semaine
1. Cf. Hcckcr, Berliner Klinischc Wochenschrift, 1892, n° 47.

259
RELATIONS ENTRE LE NEZ

les crises jusquc-li quotidiennes. Nous rappellerons ici qu'on peut á


partir du nez influcnccr le saignement mcastruel, dans la mesure peut-
ctre oü cclui-ci cst capable d’évacucr des toxines.
L’urticaire est certes une véritable intoxication. Si nous pouvions
mieux caractériser cliniqucmcnt les substances qui provoquent Furti-
caire, nous pourrions avoir quclqucs cclaircissements conccrnant la
naturc des poisons sexucls.
Outrc les douleurs hémorroídaires qui scmblent entrctcnir une
ccrtainc rclation avec le nez, et qui arrivent ct disparaissent égalc-
ment á des jours périodiques, je dcvrais pcut-élre encoré parler de la
glycosurie périodique ct des crises de glaucomc qui n’ont pas trouvé
de place dans ce travail. Eux aussi sont souniis, si je puis me ficr á mes
quelqucs dates, á la loi de la périodicité, ct leurs apparitions particulic-
rement nombreuses aprés la ménopausc me font soupv'onner fort
qu’ils appartiennent á notre groupc. Dans le cas du glaucome, une
observation m’a appris qu’il cntreticnt des relations avec les localisa-
tions genitales du nez. Lcur cautérisation a rendu inutile Firidiotec-
tomic dans ce cas particulier!
Nous aurons ainsi appris á connaitre la grande place qu'occupe
la loi des périodes dans le normal ct le pathologique. Cettc loi s'est
deja révélée commc étant une véritable loi naturcllc par la rcmarquablc
precisión avec laquelle elle maintient pendant tres longtemps les
rapports tcmporels. Toutes les series périodiques sont toujours
formées d’un nombre cnticr de jours (vingt-huit ct vingt-trois).
Pendant de nombreuses décennies, il nc se produit souvcnt meme
pas le décalage d’un scul jour. Et ccpcndant, un écart de deux minutes
en plus ou en moins donnerait déjá en cinquantc-six ans un décalage
de vingt-quatre heures.
La connaissancc de Feffet d'unc loi d’unc tcllc envergure pose une
serie de nouvelles questions.
La premiére, celle de savoir commcnt il se peut que Ies proccssus
périodiques relient entre eux des accés de gouttc puis des migraines,
de l’épilepsic ou de Fasthmc, faisant tous partic d’aillcurs de la dia-
thése « arthritique », nc peut méme pas ctre cfllcuréc ici. Elle exige-
rait une investigation particulicre conccrnant Tenscmble de la phy-
siologic ct de la pathologic du proccssus sexucl.
Ce n’cst que dans la mesure oü le nez participe á ce proccssus qu’il
cst néccssaire de rappclcr Ies succcs souvcnt frappants — ct mysté-

260
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

ricux — qui couronncnt le traitement nasal dans Ies cas oü le scul


ct principal trouble est un troublc de la sexualité. Ces succcs concernent
des cas indeterminés de migraines, d’asthmc, d’épilepsie ¡solee et aussi
quelquefois des cas de douleurs névralgiques dont l’arthrite gout-
teuse1.
Je nc puis pas non plus repondré á une autre question sur le nombre
des series périodiques possiblcs. Je nc rapporterai ici qu'un exemple,
cxcmple choisi parce qu’il comporte le plus grand nombre de series
périodiques maseulines que j'ai rcncontré jusqu’á présent, ct qui
comporte d’ailleurs le plus grand nombre de series qu’il soit possiblc
de trouver.

Cas 156

Les dates proviennent de l’histoire d’un écrivain de quarantc ans,


le doctcur M., qui souffrait d'une névrose sexuelle (névrose d'angoissc
au sens de Frcud). II cut le premier acces d’angoisse á un moment oü
un de ses rapports sexuels avait été brutalement interrompu, ct de fait,
le jour meme de cet événement fatal.
Plus tard, le colitis reservatiis pratiqué pendant des annécs ct la
fréquentc cxcitation frustréc dans une rclation amoureuse sterile, engen-
drérent chez lui une névrose d’angoisse typique. Des exces onanistes
l’avaient rendu par aillcurs ncurasthéniquc.
Les troublcs du paticnt furent, pendant le temps de mon obser-
vation, les suivants :

4 octobrc acces d’angoisse.


13 octobrc idem
11 novembre ídem
1er dcccmbre court acces d’angoisse.
10 dcccmbre 2 vertiges.
12 dcccmbre court acces d’angoisse.
14 dcccmbre vertiges.
16 décembre acces de battements de coeur.
18 dcccmbre pression dans la tete et diarrhéc.
21 dcccmbre sang dans le nez, ccphalées.
23 décembre herpes génital.
1. Cf. Flicss, Nouvelles Contribuí ions, p. 63.
2. II manque vraisemblablemcnt la date du 9 dcccmbre (NdT).

261
RELATIONS ENTRE LE NEZ

27 déccmbrc tete opprcssée.


29 déccmbrc réve d'angoisse.
31 déccmbrc acccs d’angoissc.
2 janvicr idem, diarrhéc.
5 janvicr doulcur dans l'hypogastrc droit. Saignement du nci
gauche (croisé!), angoisse, diarrhéc (cct état c»t
traité par le médecin de famillc commc une inflaflp
mation de l’appendice avee un repos prolongó uu
lit).
27 janvicr céphalécs, vértigos,
3 févricr idem.
10 févricr saignement profus aprés intervention nasale insignl»
fiante (ablation d’unc prolifération polypeusc du
cornct moyen).
11 févricr battements de cocur, sueur.
13 févricr idem, vértigos, selles liquides, fort sédiment urinairc ct
tete opprcssée.
17 fcvricr légcr acccs de vcrtigc.
19 févricr selles liquides,
28 févricr céphalécs.
2 mars fort mal de tete, accés de rhume.
4 mars nouvel accés de rhume.
12 mars courts vertíges, légérc pression á la tete.
19 mars Iégéres céphalées.
21 mars diarrhéc, doulcurs dans l’hypogastrc droit — commc
lors de la pscudo-appcndicitc du 5 janvier.
26 mars pression dans la tete,
27 mars pression dans la tete,
30 mars céphalées du vértex,
3 avril diarrhéc, céphaléc.
7 avril scotomc scintillant, larmoiement, doulcur du vértex,
sueurs, selles mollcs, inquiétudc.
10 avril angoisse ct diarrhéc.
17 avril scotome scintillant, diarrhée, doulcurs d’cstomac,
vomissements.
30 avril angoisse ct coliques avee émission de gaz.
4 mai herpes génital.
13 mai douleur du vértex.
15 mai doulcur dans la région des rcins ct de l’hypogastrc droit,
douleurs hémorroidaires.
5 juin battements de cocur et céphalées.

262
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

/, H Jiim nuit reves confus ct pression dans la tete.


« Juin matin saignement de nez.
V juin céphalécs, hypersalivation.
/o juin céphalécs.
/I juin migrainc droite.
juin fébrile (38° 5), legére anginc.
1,1 juillct migrainc droite.
|1 juillct angoisse.
Jl juillct migrainc, doulcur d'cstomac, inquiétudc cardiaquc,
vertiges.

Les dates de ces troubles peuvent étre ordonnées dans les series
miivantes :

A. Series masculinas

O) (2)

Intervalles Intervalles
4 octobrc 13 octobrc
12 déccmbrc 69 = 3 X 23 21 décembre 69 = 3 X 23
4 janvier 23 28 févricr 70 = 3 X 23
27 janvier 23 21 mars 22 = 23 — 1
19 févricr 23 21 juin 92 = 4 X 23
Diífércncc de la série = 0 15 juillct 24 = 23 -f 1
Diíférence = 1

(3) (4)
Intervalles Intervalles
*11 novembre 1er décembre
27 décembre 46 = 2 X 23 *2 mars 92 = 4 X 23
11 février 46 = 2 X 23 26 mars 24 = 23 -f 1
4 mars 22 = 23 — 1 17 avril 22 = 23 — 1
27 mars 23 Différencc = 0
13 mai 47 = 2 X 23 + 1
5 juin 23
28 juin 23
Dift'érence = 0

263
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

(5) (6)
Intervalles Intervalles
10 dócembre 18 dócembre
2 janvier 23 *3 février 47 = 2 X 23 + 1
26 janvier 24 19 mars 45 = 2 X 23 — 1
17 février 22 10 avril


T
II
12 mars 24 *4 mai 24 = 23 + 1
3 avril 22 20 juin 47 = 2 X 23 -f 1
Différencc = 0 13 juillet 23
Différencc = + 1
(7) (8)
Intervalles Intervalles
19 dócembre 31 dócembre
13 février 46 = 2 X 23 15 février 46 = 2 X 23
30 mars 46 = 2 X 23 9 juin 115= 5 X 23
15 mai 46 — 2 X 23 Différencc = 0
7 juin 23
Différencc = 0

(9)
Intervalles
14 dócembre
7 avril 115 = 5 X 23
30 avril 23
31 juillet 92 = 4 X 2 3
DilTércncc = 0

B. Séries féminincs

(D (II)
Intervalles Intervalles
*13 octobre 23 dócembre
*11 novembre 29 17 février 56 = 2 X 28
9 dócembre 27 *12 mai 85 = 3 X 28 + 1
5 janvier 27 8 juin 27 = 29 — 1
*3 février 29 Différence = 0
2 mars 28
*30 mars 28
Différence de la serie = 0

264
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

an)
Intervalles
16 dccembre
10 fcvricr 56 = 2 X 28
*4 mai 84 — 3 X 28
Différence = 0

Si Ton réunit dans cct exemple qui se distingue par le grand nom­
bre de séries, les processus périodiques d’un raois, par exemple
dccembre, on obtient alors les dates suivantes, coupées par des series
(les dates féminines sont en italique) : 1,9, 10, 12, 14, I6y 18, 21, 23,
27,29,31.
Si Ton fait abstraction de petites irrégularités qui peuvent se pro-
duire dans des cas isolés par déplacemcnts du jour du calendricr,
il semble que chaqué deuxiéme jour environ est investi par une période.
Cette impression se confirme si l’on examine de la méme faqon les
cas antérieurs. Mais il se produit souvcnt une lacune qui provoque
un múltiple de deux jours : rarcmcnt, en effet, chaqué jour périodique
est affectc par une manifestation morbide. Dans notre exemple,
c’est aussi le cas du 1er au9 décembre, et celui du 23 au 27 décembrc.
Pour pallicr toute erreur possible, qui peut devenir tres importante
en deux jours par des variations de la date du calendricr, il est néces-
saire de proceder á un examen précisant jusqu’á l’heurc de l’appari-
tion des phénoménes périodiques. En quarante-huit heures, un déca-
lage d’une heure en plus ou en moins ne donne qu'une erreur minime
dans le calcul. J’ai deja commencé un tel examen.
A présent, si Ton admet l’hypothése des phénoménes pério­
diques á rythme ¡ambique, on comprend alors ces histoires de malades
oü ceux-ci ont, tous les deux jours, une saute d'humeur ou des dou-
leurs dans les jambes \ en étant particuliérement exaltes et eupho-
riques entre-temps. C’est á eux que s’adresse particuliérement Horace :
carpe diem, eras fuge quaerere!
On pourrait faire le reproche au cas 156, qui se distingue par de
si nombreuses series, que chaqué date peut étre arbitrairement incluse
dans des séries périodiques. Je répondrai á cette objection en rappe-
lant les nombreux excmples oü quelqucs series seulement sont repré- 1
1. Corrí me cela est le cas dans l’histoire des souffranccs de la poéícssc Betty
Paoli, qui inscrivait á l’avanee dans le calendricr ses bons et ses mauvais jours.
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

sentccs par des symptómes, ct je rappcllerai en outre les cas frappants


oü, pendant des années, y oiré des décennics, on nc trouve que des dates
¡solees, tres dispersées, tombant satis exception sous la loi de ¡a pério­
dicité.
C’cst dans Ies cas aises á circonscrire qu'apparait dans toute
sa ciarte cctte loi, et c’est d’abord gráce á eux que se révclc sa forcé
persuasivo.
Une autre question que le lecteur brüle deja depuis longtcmps de
poscr cst ccllc de la significaron des sérics masculines et féminines.
Bien que leur nom ne doivc en ricn porter préjudicc, je ne Ies aurais
sans doute pas choisis si je n’avais cté persuade que les oppositions
de chiffrc doivcnt aussi corrcspondrc á des différcnces sexuellcs plus
profondes.
Nous sommes depuis longtcmps habitúes á attribucr au sexe féminin
la périodicité de vingt-huit jours, á cause du saignement mcnstruel.
Mais nous savons que les regles peuvent aussi étre déterminées
par une échéance de vingt-trois jours. Nous savons méme que les
processus périodiques de vingt-trois jours participcnt tres réguliérc-
ment á la survenue des regles. D’aprés notre conccption, Papparition
du saignement mcnstruel ne se produit normalcment que lorsque
la somme des quatorze poussées périodiques produites á intervalles
de deux jours ouvre la soupapc nasalc. Et les quatorze poussées pro-
viennent des deux périodicités.
Quoi qu'il en soit, la périodicité de vingt-huit jours prédomine
dans le sexe féminin. Si nous voulons voir en elle quclquc chose de
spécifiqucment féminin, et au contraire dans la périodicité de vingt-
trois jours quelque chose de spécifiqucment masculin, il faut, pour
que cela s’accorde avee la théorie de Phistoire du développement
selon laquclle nous avons tous originairement une disposition
bisexuelle, que Ton découvre chez les deux sexes les deux périodicités.
On peut encoré exprimer cettc pensée autrement. Nous avons vu
que la mere transférc les périodicités sur son enfant. Le début ct
Paccentuation des mouvcments de celui-c¡, á des jours déterminés,
étaicnt d’ailleurs le point de départ de cette idée. La coíncidence
chronologique entre les jours de la mere et ceux de Penfant montrait
que le rapport entre Ies deux s’étcndait égalemcnt á la vic extra-
utérinc. Si Pon suit notre raisonnement jusqu’au bout, on peut
soulevcr la question de savoir si le sexe de Penfant ne pourrait étre

266
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

aussi determiné par la mere; en ce sens qu’il dependrait du type de


I>ériode masculin ou féminin qui atteindrait, apres la conccption, I’oeuf
fécondé. Si la période de vingt-trois jours est une période masculine
au sens sexuel du terme ct si la période de vingt-huit jours est une
période féminine au meme sens physiologique, la premiére pourrait
alors d’autant plus fortement influcr sur le développcmcnt masculin
du germe qu'elle le traversc précoccment; et il devrait en ctrc de
meme pour la période féminine.
Comme pendant un meme laps de temps se produisent davantage
28
de séries masculines que féminines, et ce dans le rapport de —»
1’ccuf fécondé peut étre plus souvent atteint d’abord par des périodes
masculines que par des périodes féminines.
Si cctte plus grande fréquence se trouve cffectivement dans le rap-
28 . . . , ^ 121
port — ou, ce qui revicnt au meme, dans le rapport —-i 121 gar^ons
¿j 1 uu
devraicnt naitre pour 100 filies.
La limite supérieurc de l’excéder.t de gar<;ons (enfants vivants ct
morts inclus) devrait étre donnéeparle rapport 121, 7/100. Ce qui est
eífectivemcnt le cas. La statistique des grands nombres ne connait
aucun cxcédent de garlón plus élcvé. Cette limite supérieurc est
souvent atteinte, par exemple en Australie oü l'excédent de gargons
atteint 120,9 sur 100 l. II en est de meme dans les jeunes États d’Amé-
rique du Nord 1 2.
Les mémes rapports se retrouvent aussi dans les naissances dites
illégitimes des Juifs d’Autriche3 4, qui concement en réalité les pri-
mipares juives de Galicie et de Pologne, souvent d’un tres jcunc áge,
et dont le mariage a été consacré par le rabbin'mais n’a pas encore
été reconnu par l’État. Chez les primipares se trouve généralcment
un plus grand excédent de gar^ons, excédent qui s’accroit encore chez
les tres jeunes primipares, comme l’expérience nous l'apprend *.
Habituellement, l’excédent de gargons est assurément moindre.
Le rapport entre les sexes est en moyenne de 106/100. Mais il est
connu que la mortalité in útero des gar<;ons est bien plus importante
1. Cf. Schroder. Traite d'obste trique, 6e ¿d.. p. 34.
2. Cf. Düsing, La Régulatiort de la relation des sexes, Iéna, 1884, p. 170.
3. Cf. ibid., p. 35.
4. Cf. ibid.t p. 14.

267
RFTLATIONS ENTRE LE NEZ

que ccllc des filies. Le rapporl entre les gargons mort-nés ct les filies
mort-nccs est selon les statistiques faites á une grande échelle (dix mil-
lions et demi de naissance) de 129/100 1.
Par la se produit sans doute une réduction de l’excédent originel
de gar^ons. Son ordre d’importance ne peut pas ctre calculé puisque
le pourcentage de germes périssant in útero n’cst pas connu. Le nombre
des mort-nés, done des foetus qui sont morts dans les derniers mois
de la grossesse, ne nous fournit aucun renseignement sur le rapport
de mortalité á partir de la conccption. On ne peut que présumer que
pendant les premiers temps de la grossesse la mortalité des gar?ons est
aussi relativement plus grande, d’oü il résulterait une nouvcllc réduc­
tion de l’cxcédent intra-utérin des gargons. Si on avait le chiífre
du rapport entre Ies sexes des germes vivants ct morts au debut de
la grossesse (pour autant que lcsexe soit déjá déterminable), on devrait
pouvoir se rapprocher du rapport théorique de 121,7/100, mais on ne
devrait jamais pouvoir Pexccder. De tels dénombrements ne peuvent
étre efTectués que dans les maternités.
J’cxtrais du livrc cité de Düsing, qui malheurcuscment ne m’est
tombo sous la main que lors des corrections, la remarque suivantc
faite sur les jumeaux dont le rapport entre les sexes ne dévie d’ailleurs
pas beaucoup du rapport habitud : « Si on additionne Tcnscmblc
des chiffres valant pour les maternités (de Hcckcn, Sickel, Baillargcr,
Sicbold, Elsásser, Lcvy), on obticnt 1 673 gar^ons ct 1 377 filies ou le
rapport de 121,5/100. Cct cxcédent de gargons est beaucoup plus grand
que cclui qu’obtient la statistique. Les chiffres obtenus dans les
maternités sont peut-ctre — bien que plus petits — plus fiables,
puisque dans la vie courante, pour l’instant, les naissances précoces
et les mort-nés ne sont pas comptés. Parmi eux, les gar^ons sont
cepcndant plus nombreux que les filies, comme nous l'avons déjá dit
plus haut. »
Ce chiffrese rapprochc ctonnamment du rapport théorique. Je crois
que le rapport doit étre habituellement plus petit, et je considere que
beaucoup plus de germes périssent vraisemblablement au début de la
grossesse, lorsque le sexe n’est pas encore déterminable, et que le
sexe masculin est alors davantage impliqué.
Donnc encoré á ccs cxplications plus de poids le fait suivant :

1. Cf. Düsing, op. cit., p. 153 ct 300.

268
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

chcz une plante dicotylédone — Afercurialis annua (la mercuriale) —,


oü il y a, commc Heyer I’a trouvé, presque le racme rapport entre
les sexes que chez I’homme, 105,86/100, la limite supéricurc n'excede
pas notablcment Ies chiíTrcs de 121,7/100.
Heyer a cueilli á differents endroits 21 X 1 000 excmplaires de
mercuriale et a établi le rapport des sexes des 21 000 excmplaires.
Düsing donne, p. 50, le tableau de Heyer et lui en ajoute un deuxíéme
conccrnant l'homrae lui-méme. Je reproduis ici ces deux tableaux :

RAPPORT DES SEXES

CHEZ LA MERCURIALE CHEZ L’HOMME

rap­ ceux qui sont nés en 1875


de fém. mase. (legitimes et illégitimes)
port
milliers dans l'Oberpfalz

, 483 517 107.0 rap­


2 505 495 98.0 mois fém. mase. port
3 462 538 116.4
4 450 550 122.2
5 487 513 105.3 janvier 992 959 96.7
6 512 488 95.3 935
451 549 121.7
février 951 101.7
7
8 480 520 108.3 mars 909 967 106.3
9 482 518 107.5 avril 951 911 95.7
10 492 508 103.2
11 491 509 103.7 mai 887 1022 115.2
12 505 495 98.0 juin 885 935 105.6
13 482 518 107.5
14 518 482 93.0 juillct 911 922 101.2
15 491 509 103.7 aoüt . 8 64 945 109.3
16 490 510 104.1
17 491 509 103.7 sept. 862 928 107.6
18 493 507 102.8 octobre 901 998 110.7
19 473 527 114.4
20 488 512 104.9
nov. 795 958 120.5
21 475 525 110.5 déc. 886 981 110.7

SOMME 10 201 10 799 105.86 SOMME 10 778 11477 106.48

269
Rf I ATIONS ENTRE LE NEZ

I jcs chiffrcs en caractcrc gras raontrent que la limite supéricurc


du rapport entre les sexes est la meme chcz l’hommc ct chcz la mcrcu-
rialc.
On nc peut s’empcchcr de penser que de tcllcs coíncidcnces nc sont
pas fortuites, ct que le rapport 28/23 a au contrairc dans le chiflrc
121,7/100, une signification determinante pour le scxc. Mais si le
sexe du fcctus dépcnd de la prcmicrc atteinte (das Getroffenwerdcn)
du germe par une périodc de vingt-huit ou de vingt-trois jours, tout
ce qu’on a pu constatcr sur la détermination du scxc devient compré-
hensible.
C’cst pourquoi des jumeaux monochorioniqucs ou nes avec des
malformations identiques doivent toujours avoir le meme sexe,
paree qu'ils proviennent d’un seul ocuf ct paree que cclui-ci nc peut
ctrc d’abord atteint que par une périodc fémininc ou par une périodc
masculinc. Des jumeaux avec une membrane chorionique distinctc
proviennent de deux ocufs qui ou bien furent fécondés en meme temps
ct ont alors le meme sexe, ou bien furent fécondés á un moment
différent. Dans le dernier cas, ils peuvent, l’un ctrc atteint par une
séric masculinc, l’autrc par une série fémininc, d’oü il résultc alors des
jumeaux de sexe différent.
La rarcté de rhcrmaphroditismc provicnt de la rarcté de la cir-
constancc suivante : la coíncidcncc tcmporcllc, immédiatcmcnt aprés
la conccption, d’une périodc masculinc ct d’unc périodc fémininc
de meme forcé scxucllemcnt détcrminantc.
Le jour de la mort est de naturc mcnstrucllc commc le jour de
la naissancc. Si pour Ies hommes ce sont les jours appartcnant á des
périodcs inaseulines qui sont les plus nocifs ct pour les femmes les
jours appartcnant á des périodcs féminines, alors la mortalité du scxc
masculin doit ctrc supéricurc á la mortalité du scxc féminin, commc le
scxc masculin ctait supcricur originairement lors de la naissance. En
d’autres termes : l’cxcédcnt de gargons doit peu á peu se réduire cntié-
rement grácc á la plus forte mortalité. Cela commcnce commc nous
le savons in útero, ct se poursuit plus tard si réguliércmcnt que peu
aprés la puberté le nombre des représentants des deux sexes est
absolument le meme. On commencc á comprcndrc pourquoi plus de
gar^ons naissent ct mcurcnt.
Chapitre ¡4

Encoré un court dcvcloppcmcnt conccmant deux autres questions.


Est-ce que les deux types de series périodiques nc s’appliqucnt qu’á
1’homme, ou s'étcndcnt-ils aussi au régne animal? En outre : qucls
peuvent ctre les organes dont le travail nous montre les phenomenes
de la périodicitc?
J’aimcrais d’abord repondré briévement á la dcrnicrc question.
II est á peine besoin de souligner que pour le moment une réponsc
precise ct ccrtainc nc peut ctre donnec. Mais j’aimcrais placer ici
quclqucs indications ct quclques suppositions. La periodicité nc
peut pas dépendre des organes scxucls au sens strict (ovaires ct tcsti-
culcs). C’cst ce que prouvent les cxpcricnccs sur les castrés. Nous avons
dejá vu chcz une fcnime soumisc á une operation de Porro ct, en
meme temps, á la castration (cas 134 CD), que ses périodicités se sont
maintcnucs. L’histoirc d’unc femme ovaricctomiscc, que je rapportc
maintcnant, nous montrera la meme chosc :

Cas 157

M,uc N. a été ovaricctomiscc le 23 octobrc 1894 (operation bila-


téralc). Ses dernieres regles commcncercnt la veillc, done le 22 octobrc.
Jusqu’á l’automnc 1893, il semble que la patiente ait souflcrt de
congcstions, de doulcurs lombaires, aux ¿paules ct au cote gauche.
Dates inconnucs. Le 3 octobrc 1895, elle cut sa prcmicrc migrainc
(aflcction qui luí ctait inconnuc jusquc-lá). Par la suite, la patiente
souíTrit souvcnt de migraines, de doulcurs lombaires ct scapulaircs,
de meme que de saignements hémorroldaires ct d’opprcssions angois-
santcs. Le tableau suivant dresse la liste de ccs aíTcctions :

271
RELATIONS ENTRE LE NEZ

23 octobrc 95 migraines.
25 octobrc violentes doulcurs lombaires.
31 octobrc migraines.
15 novcmbrc idem.
22/23 novcmbrc violentes doulcurs aux épaulcs ct lombaires.
(nuil)
27 novcmbrc maux de gorge ct enrouement.
29 novcmbre migraine
7 déccmbrc violcnt saignement de nez á gauche,
16/17 décembre frissons, bouffécs de chaleur, battements de cocur,
(nuit) vomissements; amélioration avee le début d’un
abondant saignement hémorroídaire.
20 décembre grave migraine.
21 déccmbrc céphalécs et plus tard saignement hémorroidairc.
26 décembre céphalces et saignement de nez.
31 déccmbrc douleur d’estomac.
3 janvier 96 tres forte congestión et vertiges, douleur á la nuque
et au cou.
5 janvier violentes doulcurs névralgiques á Pépaulc droitc.
De la on peut déduire les séries suivantcs :

A. Masciilines

(1 )
Intervallcs
22 octobre 94
(dcmicres régles)
*3 octobrc 95 346 = 15 X 23 -f 1
25 octobre 22 = 23 — 1
3 janvier 96 70 = 3 X 23 -f 1
DifTérence de la série = -f 1

(2) (3)
Intervalle Intervalles
5 octobrc 95 *31 octobrc 95
5 janvier 96 92 = 4 X 23 23 novcmbre 23
DifTérence = 0 16/17 décembre 23
DifTérence 0

272
LT LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

(4) (5)
Intermites Intervalle
15 novcmbrc 95 27 novcmbrc 95
7 dcccmbrc 22 = 23 — 1 20 dcccmbrc 23
31 dcccmbrc 24 = 23 + 1
DifTérence = 0

B. Féminines

(O (II)
Interxalles Intervalle
*3 octobrc 95 23 novcmbrc 95
•31 octobrc 28 21 décembre 28
29 novembre 29 = 28 + 1
26 déccmbrc 27 = 28 — 1
DifTérence = 0

Si nous cxcluons done les organes sexucls proprement dits, oü


devons-nous chcrcher?
Au nez nous n’avons attribué qu’un role de soupapc. II peut étre
exposé á d'importantes dcstructions, sans que l’individu soit privé
de ccrtains signes périodiques (par exemple, les migraines périodi-
ques).
Nous avons rcncontré parmi nos malades une femme, G...k (voir
cas 118), chez qui, il y a huit ans, proliféra si rapidement un goitre
que quatre semaines aprés son apparition on posa une indication
opératoire. Les regles qui étaient justement attendues au moment de
l’opération ne vinrent pas. II y eut des sueurs périodiques, qui dispa-
rurent brusquement, six ans environ aprés l’opération. Alors se déve-
loppa avec une violence efTrayante une sciatique que nous pümes
rapidement influencer par la cocainisation ct la thérapie. Mais en
méme temps s’installa une glycosurie qui subsiste encore aujourd'hui,
qui résiste á un régime purement carné et que la malade supporte
extraordinaircment bien. Ajoutons á cela que le lobc thyroldien gauche
proliféra en goitre manifesté á partir du morceau qui avait été laissé
aprés l’opération, sans provoquer cette fois de troubles, et qu'enfin
apparurent chez cette femme des signes manifestes d’acromégalic :
hypcrtrophie colossale des extrémités, des lévres, du nez, progna-
thisme, épaississement des traits, bref le tablcau bien connu.

273
RLLATIONS ENTRE LE NEZ

Je rappcllc ccttc histoirc de malade parce qu'ellc commence aussi par


une prolifération thyroídicnne ct la perte des regles. Chezcette malade,
on aurait pu pcnscr á la ménopause naturcllc; mais raménorrhée
precede habituellemcnt l'apparition de l’acromégalic et constituc
un de scs signes constants. J’ai réussi, á la Iccturc d’un cas d’amé-
norrhée avee hémianopsic bitemporale que Gracft dccrit dans la
Monatsschrifí für Geburtshilfe, comme preuve du rapport entre les
troublcs de la menstruation et les maladies des ycux, j 'ai réussi,
dis-jc, á supposcr justement que la patiente soufire d'acromégalic. La
tumeur de Thypophysc aurait lésé le chiasmc optique juste en son
milicu, ce qui entraína une retine avcugle du cote nasal. J'ai vu ensuite
la patiente, une jeune filie de vingt-six ans, a la clinique gynécologiquc
de rUniversité, ct ma supposition s'est trouvée confirmée. La lesión
de rhypophyse cst done d’abord responsable de raménorrhée.
Mais elle abolit en outre chez les hommes ct les femmes le plaisir
sexucl. Ccci cst aussi un de ses symptómes constants.
L’hypophysc doit done cntretenir une relation queleonque avee
la sexualité. C’cst ce que Ton peut constatcr d’un autre point de vuc.
Qui a souvcnt observé des acromégales sait qu’il n’cst pas rare de
trouver chez des ctres normaux les premiers signes de ccttc maladie.
Nous trouvons le méme phénomene dans le cas du myxoedéme
oii des hommes gras, imberbes, á voix fluette, ct un certain type de
femmes corpulcntcs, anémiques, á la peau seche, se desquamant
faeilement, á la voix de soprano, souvent d’unc grande beauté, trahis-
sent faeilement l’originc de leur état á un observateur cxercé.
On connaít le méme phénomene dans le cas de la maladie de Basc-
dow, avee scs nombreuses formes frustes.
L’acromégalic imparfaitcmcnt développée rappelle précisémcnt
le type méme de la puberté, oü, chez I’homme particuliérement,
les extrémités poussent brusquement, le ncz ct les levres s’épaississent,
les traits fins ct puérils s’acccntucnt de facón frappantc, oü apparaít
souvcnt la céphalce pubertaire (analoguc au « mal de cráne » géné-
ralisé de l’acromcgalc), la polyphagic ct la polydipsic, et oü l’accrois-
sement généralisé du corps fait de tres grands progrés (comparcr
avee les géants acromégales).
Lors de la puberté se produit fréquemment de la scoliose ct une
augmentaron de volume de la thyroíde; la croissance par a-coups
des nnisclcs ct des os cst accompagncc de doulcurs périodiques :

274
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

traits que Pon rcncontrc chez l’acromégale, mais trés accentués et


devenus pathologiques.
L'hypophyse a done visiblement une fonction nórmale en liaison
avee la sexualité, fonction qui s'exprime de la fa$on la plus frappantc
lors de la puberté.
Les gens qui ont particuliércment grandi á la puberté et qui conser-
veront toute leur vie les extrémités trés grandes et une máchoire
inférieure proeminente (prognathe) — qui se rapprochcnt done visible-
ment du type de l’acromégale — perdent prccoccment le plaisir
sexuel et tombent alors faeilement dans la ncvrose d’angoisse. Je
sais aussi par expérience que de tels hommes proviennent de famillcs
dans lesquelles ce type se répéte plus ou moins chez d’autres membres,
ct dans lesquelles le diabéte est héréditaire. Ce dernier point, la fré-
quence frappantc de diabéte, conccmc aussi les familles oü un ou
plusicurs membres appartiennent au type myxoedémateux.
Cctte remarque nous conduit á la thyrolde. L’acromégalie est
généralcment accompagnée de goitre1 et souvent de glycosuric.
On a souvcnt constaté á l’occasion d’un traitement thyroldicn
chez des gens qui par ailleurs sont sans diabéte, du sucre dans les
uriñes. Mais l’apparition du sucre est — pour autant que mon expé­
rience me l’enseigne — chez l’acromégale comme chez le myxa>
démateux, une apparition périodique au sens de nos series, au début
au moins.
Et cela jette des faibles lumiéres sur la thyrolde comme organe
dont l’activité se produit par poussées périodiques. Elle doit avoir
une grande importance pour l’organisme, car elle se retrouve dans
toute la serie anímale ct apparait trés tót chez l’embryon. Elle a trés
ccrtainement d’étroites relations avee la sexualité.
La thyrolde augmente souvent lors des régles. A la puberté et
plus tard á la grossesse, elle grossit (H. W. Freund). Aprés la fin de
la grossesse, on remarque souvent un trouble dans la croissance des
ongles des ortcils : l’onglc á peine formé dans la matricc s’cpaissit

1. Invcrscmcnt, on a souvcnt trouve dans Ies cadavres de myxocdcmateux


une augmentaron de volumc de l’hypophysc. L’amcnorrhéc cst cgalemcnt habi-
tuellc chez les jcuncs filies avee une thyréoaplasie, ct égalemcnt l'atrophie utérinc
prccocc. Ccpcndant, les régles apparaissent avee des extraits thyroídiens. J’ai-
mcrais ajouter encoré que j’ai vu dans un cas de myxoedcmc ct d’atrophie
utérinc une rliinitc atrophiquc trés frappantc.

275
RELATIONS ENTRE LE NEZ

un peu ct devient moins transparcnt, de tellc sortc que plus tard,


lorsque l’ongle pousse, une rayurc blanche apparaít. J’ai vu le meme
phénomene chez une ancienne goitreusc á qui j’ótai par élcctrolysc,
il y a huit ans, un goitre proliférant rapidement et en partie subnormal
— maladc qui avait cu, entre-temps, sa ménopause.
On connait aussi de nombreuses altérations des ongles dans la
maladic de Basedow. Tout cela renvoie a la thyroíde ct au fait qu’elle
subít tout particulicrement au moment de processus scxuels particu-
licrs de fortes influcnces.
On peut encorc déduire le meme résultat á partir d’autres expé-
ricnccs. En effet, on trouve tres souvcnt chez des malades chez qui
existe une queleonque réduction significative des fonctions sexuclles
(graves troubles de la menstruation, troubles dans le développcmcnt
de la parole, etc.), une doulcur opprcssante de la thyroíde qui est
souvent plus marquée au niveau du lobe gauche. Je vis souvcnt
cette douleur chez des hommes, et en particulier dans un cas aigu
de névrosc d'angoissc qui debuta par une violente epistaxis. Elle
disparut immédiatcment apres la cautcrisation des localisations
genitales du nez qui saignaicnt facilement ct ctaicnt tres sensibles
au contact de la sonde, cautcrisation qui provoqua, gráce égalemcnt
á l’abolition de la pratique du coítus reservatus á l’origine de la
maladie, une guérison tres rapide.
II est rcmarquablc que cette douleur opprcssante de la thyroíde
soit souvent suppriméc immédiatcment — ou du moins tres réduite —
par un autre moyen, á savoir l’ablation des amygdales palatines.
Elles aussi doivent ctre en rclation avec la thyroíde.
Les amygdales pharyngées ont sans doute une rclation avec les
processus scxuels. C’est ce que nous montre le fait qu’au moment
de la puberté elles disparaissent entiércment, alors que dans l'cnfance
elles sont si fréquemment tuméfiées.
II est frappant de voir quels troubles importants du développcmcnt
leur état morbide entraine. Les nombreux cas oü la tuméfaction des
amygdales pharyngées est trop peu importante pour entrainer un
trouble respiratoirc proprement dit, et oü cependant Ies troubles
disparaissent des que l’on a fortement égratigné les formations fixccs
au palais avec l’ongle du doigt, prouvent que ces troubles n’ont pas
seulement leur origine dans un empechement respiratoirc par le nez.
II ne peut étre question ici d’une opération. Mais l’effet est éton-

276
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

nant. J’ai vu un enfant de deux ans et demi, qui louchait, voir nor-
malcment apres une tclle intervcntion. Comme je sais que les muscles
oculaires du nourrisson entrent en fonction á des jours périodiques,
ct ce faisant font disparaitre le strabisme propre aux cnfants par á-
coups, j’aimerais expliquer ainsi l’observation precedente : les amyg­
dales pharyngées malades ont ici empeché le démarrage périodique
de l’activité des muscles oculaires. J’ai vu disparaitre la choréc immé­
diatcment apres une opération des adénoldes. Mais c'était une jeune
filie de onze ans qui était atteinte de choree, qui présentait aux mains
l’altération des ongles propre aux bascdowiens, dont la mere était
atteinte d'une grave cypho-scoliose, et dont le frére ágé de vingt ans,
outre une cypho-scoliose, avait les extrémités des membres hyper-
trophiés ct la máchoire des acromégales.
Nous trouvons á nouveau ici les fils ténus qui relient entre eux
les organes génitaux, hypophyse, thyroíde, et couronne Iympho-
adénoidique de la gorge.
Déterminant pour la fonction thyroldienne est aussi le fait, décou-
vert á la clinique chirurgicale de Brcslau (cf. Rcinbach, über die
Erfolge der Thymusfüttenmg bei Kropf Mitheilungen aus den grenz
gebieten der Med. nnd Chirg., vol. I, p. 222), que le goitreux, atteint
de symptómcs d’angoisse, n’est pas sensible aux extraits thyroldiens.
Les accés d’angoisse, au contraire, augmentcnt alors. C’est ce que
je puis confirmer pour d'autres névroses d’angoisse K 1
1. Le fait que 1’administration d’extraits thyroldiens puisse déclcnchcr les
accés d’angoisse semble contrcdit par les resultáis d’expériences sur les animaux.
Lanz a apporté la prcuve dans ses belles Contribulions á la question de la thyroíde
que les chiens thyrcctomisés ont des accés d’angoisse typiqucs. Aprés l’ablation
de la thyroíde, la sexualité est d’aillcurs profondément endommagée. Les érec-
tions ne se produisent plus, les testieules deviennent flasques et I’instinct sexuel
s’éteint. Les spermatozoídes perdent toute mobilité chez ccs chiens immédiatement
aprés leur sortie. Mais l’bypophyse est tuméfiée (Lanz).
La contnidiction nc me semble pas insoluble. J’ai observé en cfTet chez une
myxa'démateuse des crises tétaniques apres administration de pastilles d’extraits
thyroldiens — d’ailleurs fort efficaces —, crises qui quelques jours apres l’intcr-
ruption du traitement disparurent de nouveau, mais revinrent á chaqué nouvellc
tentative et apparurent aussi aprés l’cmploi d’un extrait thyroídicn scc anglais ct
allemand. C’est pourquoi j’ai employc la thvroxine de Bauman qui, avec le méme
cffet sur le inyxádéme, ne provoque aucun signe de tétanie.
11 est bien connu cepcndant que la tétanie est une conséquence de l’cxtirpation
de la thyroíde. Dans notre cxemple, elle apparut au contraire aprés l’administra-
tion d’extraits thyroldiens. Pour expliquer ce phénomene bizarro, j’aimerais
reprendre á mon compte l’hypothése de Horslcy sur l’effet antitoxique des sécré-

277
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Angoisse ct thyroide sont sans doute en rclation. L’cxprcssion


d'angoisse cristalliséc ct stabilisée cst bien rendue ct dévcloppcc
dans la physionomonie du bascdowien, ct si nous rappclons de
plus les faiblcs relations entre le diabctc et la thyroide, un stade du
coma diabétique ne peut ctrc alors comparé qu’avcc un grand accés
d’angoisse.
J'aimerais ne pas poursuivrc ici ces comparaisons. Elles n'avaicnt
pour but que de nous montrer qu’entre quclques organes, que l’on
n’cst pas habitué á qualiíier de sexucls, il existe des relations á la fois
entre eux ct avee la sexualité, relations qui sont appréciablcs autant
que néccssaires á une étude circonstanciée.

L’autrc qucslion qui cst celle de savoir si rexistencc des deux


groupes de séries périodiques cst limitée á l’homme ne peut ctrc ici
qu’efflcurée.
Dans l’état actuel de la théoric de révolution, on peut s’attendre
á une réponse négative. Et pourtant, si nous rappelons par exemple
que chcz un animal connu de nous tous, le chat domestique, les
périodes typiques d’accouplement — début mars ct debut juin —

tions thyroldicnncs. Mais je dois en plus admettre que rcífct antitoxique ne se pro-
duit pas dans l’cnscmblc du systcrac circulatoirc, mais dans la thyroide ellc-mémc.
Aussi il pourrait se fairc que lors de la preparation de l’extrait scc de thyroide
le poison de la tetanie (ct aussi éventucllcnicnt de l’angoissc) présent dans le corps
de Panimal ct en partie encorc contcnu dans la thyroide utiliséc cst conserve
ct ne peut ctrc ncutralisé dans Porgárosme déjü endomniagé du maladc.
Lorsque ce poison n’cst pas présent comrac dans la thyroxine de Bauman chimi-
quement puré, aucune tetanie ne peut ctrc provoquéc.
A cctte occasion, j’aimerais encorc diré que Lanz, au troisiéme Congrés inter-
national de physiologic, montra un ocuf pondu par une poule athyroldicnnc qui ne
pesait que 5 g (au lieu de cinquante!) ct avait une coquillc fine commc du papicr,
cepcndant qu’une poule hypcrthyroldiennc gavee de thyroídes pondit trois fois
plus d’ocufs qu’unc poule de contróle. Les oeufs augmentaient égalemcnt de poids
au cours de ralimentation.
Lanz a montré á ce Congrés que l’influencc de ralimentation thyroldieunc sur la
mérc se répercutc par le lait sur les petits qui, tant qu'ils restent nourris au sein,
sont tres en retard dans leur croissance, mais reviennent á la nórmale lorsqu’on
les retire a la mere.
Enfin je cite une indication du méme auteur selon laquelle des animaux thyroi-
dcctomisés ont régulicrcmcnt des rhumes et des catarrhes conjonctivaux qui dimi-
nuent par 1’ingestion de thyroídes. Lanz a aussi observé des éternuements spas-
modiques chcz un chicn apres l’ablation de la thyroide : faits qui prouvent tous
une influcncc de la thyroide sur la sexualité.

278
ET LES ORGANES GÉNITAUX DE LA FEMME

sont séparccs chcz le racmc sujet de 92 ou 4 x 23 jours, cepcndant


que les petits naissent Je cinquante-sixiéme jour (2 X 28 jours) aprés
raccouplcmcnt, on peut penser alors que la préscnce des deux pério-
dicités est au moins vraiserablable chez les mammiféres.
Un jeune ami sportif, M. lctudiant Bernhard, qui fut informe par
moi de la périodicité chez l’homme et Pañi mal, m'a procuré un maté-
riel unique pour prouver l'cxistence des périodes mascuhncs et fémi-
nines chez le cheval. II a en effet, á l’aide d’un calendricr des sports
et de notes personnellcs, rccherché les jours oü de tres cxcellents
chevaux, les favoris, ont contre toute attente mal couru. Les autres
jours, ils ont de nouveau confirmé leur renomméc antérieure. Je
rapporte le tableau des jours critiques avec le nom des chevaux.
Toutes ces dates des années 1894 et 1895 sont imprimées dans le
calendricr sportif.

Inte na lies (jours)


1. Gloire de Dijon 16 juin 1895
14juin 1896 364 = 13 X 28
2. Trollhátta 7 juin 1895
29 aoüt 1895 83 = 3 X 28 — 1
3. Dahlmann 22 juillet 1895
16 septembre 1895 56 = 2 X 28
15 octobre 1895 29
4. Impuls 26 aoüt 1894
24 septembre 1894 29 = 28 -f 1
25 aoüt 1895 335 = 12 X 28 — 1
5. Migrcane 19 aoüt1894
18 aoüt 1895 364= 13 X 28
6. Spcrber 6 mai 1895
29 aoüt 1895 115 = 5 X 23
7. Ausmarker 24 juin 1895
31 aoüt 1895 68 = 3 X 23 — 1
8. Scemárchcn 27 aoüt 1895
21 juin 1896 299 = 13 X 23
9. Wonne 30 juin 1895
22 juillet 1895 22
10. Aribert 31 aoüt 1895
24 septembre 1895 24
11. Rondinclli 4 juin 1896
20 juillet 1896 46 = 2 X 23

279
RELATIONS ENTRE LE NEZ

Nous avons releve, parmi ccs onze chevaux, chcz cinq d’cntre eux
des échéances féminines ct chcz les six restant des cchéances mascu-
lines. Et dans deux cas trois dates sont (cas 3 ct 4) relices entre clles
par un intervalle féminin de vingt-huit jours.
Naturcllcmcnt, nous n’avons rapporté ici que les chevaux dont
les jours critiques se trouvaicnt dans les mémes séries masculinos ou
fémininesl.
Le tablcau ne nécessite pas d’autres explications. 11 peut constitucr
la fin de ce livre, puisque la question de Tétenduc ct de la signification
des périodicités chez l'hommc, Tanimal ct les plantes, sera traitée
dans une monographie complete en rapport avec l’importance du
sujet.
Un survol des phénoménes développés, seulement efílcurés ici,
nous oífre de vastes p>erspectives. Nous voyons la construction et la
déconstruction de notre organisme s’cffeduer selon des lois
immuables; nous reconnaissons que ccs forces ont leur racine dans
la sexualité. L’individu ne passe et ne trepasse en tout état de cause
que comme une partie de l’espcce qui seule est étemelle.
Et pour progresser dans ccttc connaissance nous avons dú examiner,
comme nous l’avons fait, la relation qui existe entre le nez et les
organes sexuels féminins.

1. Nous ne sommes pas loin de penser que le serum des chevaux n’est pas le
meme selon les jours, maís que sa composition est modifice par l’action de la
toxine sexuelie. Ce n'cst evidemment pas la méme chose de fairc un prélevement un
jour d’unc serie de vingt-trois, ou un jour d’une série de vingt-huit, ou un jour
aííccté d’un signe positif ou négatif, ou encoré un jour queleonque. Peut-etre
le fajt de teñir compte de cc factcur jette-t-il quclque Jumicre sur íes effets tant
prindpaux que sccondaires du serum de Behring.
Table

A xant-propos 11

Sommaire 13

Chapitre 1 19
Chapitre 2 23
Chapitre 3 31
Chapitre 4 65
Chapitre 5 125
Chapitre 6 133
Chapitre 7 137
Chapitre 8 139
Chapitre 9 161
Chapitre 10 175
Chapitre 11 189
Chapitre 12 229
Chapitre 13 253
Chapitre 14 271

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