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des aliments
antioxydants
Juliette Pouyat-Leclère
Du même auteur
ISBN: 978-2-36549-032-0
Notes et références
Sites
Références bibliographiques
Introduction
Au cours des dernières années, le consommateur a pris conscience que sa santé passe par ses choix
alimentaires. Faire attention à ce que l’on mange n’a plus un objectif uniquement esthétique – chercher à
garder la ligne –, c’est également un moyen de prévenir l’apparition de certaines maladies. Aujourd’hui,
personne ne conteste les bienfaits d’une alimentation riche en fruits et légumes, notamment en raison des
antioxydants qu’ils contiennent.
Pour se procurer des antioxydants, rien ne peut remplacer une alimentation riche en fruits
et légumes.
Les fruits et légumes contiennent des centaines de substances qui agissent en synergie. L’action
bénéfique des fruits et légumes peut, certes, être imputée à la présence d’antioxydants mais pas
seulement! C’est l’action synergique de plusieurs constituants qu’il faut vraisemblablement mettre en
avant: des fibres, des vitamines (dont certaines sont antioxydantes), des caroténoïdes et des polyphénols
(qui sont deux grandes familles d’antioxydants), des sels minéraux et des oligo-éléments, parfois des
acides gras oméga-3… Et si une supplémentation d’antioxydants isolés peut être nuisible, il est clair que
la consommation d’aliments riches en antioxydants, elle, ne peut pas l’être.
Parmi les espèces réactives de l’oxygène (ERO), on trouve des espèces radicalaires (l’anion superoxyde
O2•-, le radical hydroxyle OH•) et des espèces non radicalaires (peroxyde d’hydrogène H2O2). Un
radical libre est une espèce chimique (atome ou molécule) qui possède un électron célibataire c’est-à-
dire non apparié. Cette caractéristique le rend instable et lui procure une grande réactivité vis-à-vis des
molécules environnantes. Un radical libre se stabilise au détriment de la molécule voisine qui devient à
son tour un radical libre et ainsi de suite. Le phénomène se propage par des réactions en chaîne.
Vous devez savoir que vous vous exposez à un stress oxydant si:
• vous consommez de l’alcool;
• vous fumez: la fumée de cigarette est un mélange complexe de plus de 4000 espèces chimiques (dont
beaucoup ont des propriétés oxydantes). La consommation de tabac double les besoins en vitamine C et
des études ont même démontré que le tabagisme passif augmentait le stress oxydant chez les enfants et
affaiblissait leur système de défense antioxydant;
• vous avez une activité physique intense;
• vous vous exposez au soleil de manière prolongée;
• vous vivez dans un environnement pollué (ville, fort trafic routier…).
À ce jour plus de 200 maladies seraient liées de près ou de loin au stress oxydant.
• Les maladies neurodégénératives. Le cerveau consomme 20% de l’oxygène utilisé dans notre
organisme alors qu’il ne représente que 2% de la masse corporelle. Il est donc potentiellement exposé à
une plus grande quantité d’espèces réactives de l’oxygène. Les cellules cérébrales de patients atteints de
la maladie d’Alzheimer sont soumises à un stress oxydant d’une intensité particulièrement élevée. Ce
stress oxydant semble jouer un rôle important dans les lésions subies par les neurones et leur destruction.
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par la formation de plaques amyloïdes formées par
l’accumulation anormale d’une protéine dite «bêta-amyloïde». Des études montrent que le peptide bêta-
amyloïde (fragment issu de la protéine du même nom) serait à l’origine de la formation de radicaux libres
au sein de la cellule et plus particulièrement de la mitochondrie ce qui conduirait à des dégâts oxydatifs.
Pour ce qui est de la maladie de Parkinson, de nombreuses études réalisées chez l’homme et sur des
modèles animaux révèlent un dysfonctionnement précoce des centrales énergétiques des neurones, les
mitochondries. Ce dysfonctionnement conduit à une augmentation de la production d’espèces réactives de
l’oxygène et à une mort des neurones induite par le stress oxydant.
• Les cancers. Le stress oxydant serait aussi impliqué dans la cancérogénèse. En effet, les radicaux
libres lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés par des défenses antioxydantes, peuvent provoquer des dégâts
oxydatifs sur les brins d’ADN et ainsi causer des mutations et des cassures, initiant ainsi la
cancérogénèse.
Paradoxalement, les radicaux libres peuvent aussi avoir un effet anticancer car ils sont capables
d’induire l’apoptose de cellules cancéreuses, c’est-à-dire leur mort programmée. Les traitements
anticancéreux comme la radiothérapie par exemple reposent sur la production massive de radicaux
libres qui vont «tuer» les cellules cancéreuses. Il apparait alors évident dans ce cas qu’une
consommation non contrôlée d’antioxydants peut nuire au traitement. Toute supplémentation en
antioxydants est donc à proscrire. Encore une fois c’est la prévention qu’il faut privilégier, en
optimisant la consommation d’antioxydants par le biais d’une alimentation riche en fruits et légumes.
• La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Il s’agit d’une maladie dégénérative de la rétine.
Cette affection oculaire prive celui qui en souffre de la vision centrale. La rétine est particulièrement
exposée à la génération d’espèces réactives de l’oxygène du fait de son exposition à la lumière. On ne
connait pas les causes précises de cette maladie mais on sait que le stress oxydant est fortement impliqué.
On sait aussi que le premier facteur de risque après le vieillissement est le tabagisme.
Ceci plaide en faveur d’un apport d’antioxydants à dose nutritionnelle. Les antioxydants peuvent avoir
un effet bénéfique sur notre santé ou délétère selon la dose à laquelle ils sont apportés à l’organisme. À
haute dose, les antioxydants peuvent avoir une action pro-oxydante, c’est-à-dire une action exactement
inverse de celle recherchée. De plus, en neutralisant systématiquement les espèces réactives de
l’oxygène, ils peuvent également bloquer le phénomène naturel de l’apoptose (mort programmée de
cellules endommagées) qui nous protège contre le cancer.
UN COMPLÉMENT ALIMENTAIRE ANTIOXYDANT EFFICACE CONTRE LA DMLA
L’étude AREDS (Age-Related Eye Disease Study) a été lancée en 1992 pour savoir si un supplément
quotidien de vitamines C et E, bêta-carotène, zinc et cuivre peut limiter la progression de la DMLA
(dégénerescence maculaire liée à l’âge) et réduire le risque de cataracte. En 2001, les chercheurs ont
rapporté que par rapport au placebo, cette association d’antioxydants réduit de 25% environ le risque
de progression de la DMLA, sans effet sur la cataracte. Sur 10 ans, le risque de DMLA avancée est
réduit de 25 à 30%.
La formule de l’étude AREDS:
• Bêta- carotène - 15 mg (25 000 UI)
• Vitamine C - 500 mg
• Vitamine E - 400 UI
• Zinc (oxyde) - 80 mg
• Cuivre (oxyde) - 2 mg
L’étude AREDS2 publiée en 2013 a montré qu’en remplaçant dans la formule le bêta-carotène par deux
autres caroténoïdes, la lutéine et la zéaxanthine, la progression de la DMLA est davantage ralentie (le
risque de progression vers un stade avancé diminue de 18%).
Des échelles d’évaluation du stress oxydant ont été brevetées par le Docteur Michel Brack (médecin
attaché INSERM U 9939 qui exerce actuellement à la clinique Alleray-Labrouste à Paris). Il s’agit des
échelles Oxyscale et Oxyscreen qui permettent d’évaluer le statut de stress oxydant d’une personne à
partir de biomarqueurs dosés dans le sang.
L’échelle Oxyscale est basée sur 15 biomarqueurs, considérés comme les plus pertinents. Ces
biomarqueurs sont répartis en trois groupes, chacun rendant compte d’un volet spécifique:
• les marqueurs du statut antioxydant (lié à l’alimentation),
• les marqueurs de l’agression cellulaire,
• les marqueurs prédictifs du développement de maladies graves.
Une note globale est attribuée sur une échelle de 0 (absence de stress oxydant) à 10 (stress oxydant
maximal). Celle-ci est associée à trois scores permettant de connaître l’implication de chacun des
groupes dans la note globale. L’avantage de l’échelle Oxyscale est qu’elle apporte des informations
quantitatives mais aussi qualitatives sur le stress oxydant.
L’échelle Oxyscreen est la version simplifiée de l’échelle Oxyscale et prédit le score de stress oxydant à
partir de seulement 6 marqueurs.
Les antioxydants de l’alimentation
Pour maintenir un statut antioxydant convenable et limiter notre vulnérabilité au stress oxydant nous
devons faire en sorte que notre alimentation soit suffisamment riche en composés antioxydants. Aucun
risque de surdosage dans ce cas. À dose nutritionnelle, l’action des antioxydants est assurément
bénéfique.
Parmi les diverses catégories d’aliments, ce sont surtout les fruits et légumes qui doivent être
privilégiés. Toutefois, les autres catégories ne sont pas à négliger: il est important de diversifier son
alimentation afin de consommer «la palette» d’antioxydants la plus large possible car les antioxydants se
complètent et agissent en synergie.
• Vitamine E: elle regroupe deux familles de composés les tocotriénols et les tocophérols. La forme la
plus fréquemment retrouvée dans la nature est l’alpha-tocophérol. C’est un antioxydant liposoluble qui
limite les réactions d’oxydation des corps gras de l’organisme. On trouve la vitamine E dans les huiles
végétales, les graines oléagineuses, l’avocat.
• Caroténoïdes (bêtacarotène ou provitamine A, lycopène, lutéine, zéaxanthine): connus pour la capacité
de certains d’entre eux à se transformer en vitamine A, ils sont également de puissants antioxydants
capables de protéger nos cellules contre les attaques des radicaux libres. Ce sont des pigments naturels à
l’origine de la coloration jaune-rouge de nombreux fruits et légumes. On les trouve dans les fruits jaunes,
orange et rouges, les brocolis, la patate douce, les légumes à feuilles vert foncé, les carottes (bêta-
carotène), les tomates (lycopène), les épinards (lutéine et zéaxanthine)…
• Polyphénols (tanins, flavonoïdes, anthocyanes, acides phénoliques): ce sont les antioxydants naturels
présents en plus grande quantité dans notre alimentation. Certaines estimations indiquent que nous en
consommons l’équivalent d’un gramme par jour, loin devant la vitamine C, les caroténoïdes et la vitamine
E. On les trouve en grande concentration dans le thé vert, café, vin rouge, les fruits et légumes rouges
(raisin noir, chou rouge) ou jaunes (oignon), les fraises, les myrtilles, les framboises…
Une étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition rapporte que la quantité de
polyphénols ingérée par le biais de l’alimentation est en moyenne de 1193 mg/jour (l’étude portait sur
près de 5000 hommes et femmes). Les boissons non alcoolisées (thé, café) et les fruits sont les principales
sources alimentaires de ces polyphénols avec des contributions respectives de 658 et 206 mg/jour. Les
flavonoïdes et les acides phénoliques sont les catégories de polyphénols les plus consommées.
• Sélénium et zinc: ce sont des oligoéléments qui ont un rôle antioxydant notamment parce qu’ils sont
indispensables au fonctionnement d’enzymes (superoxyde dismutase, glutathion peroxydase) qui font
partie du système de défense antioxydant.
- On trouve le sélénium dans les noix de Brésil, les poissons, les crustacés, les germes de blé, le son de
blé, le son d’avoine, et les œufs.
- On trouve le zinc principalement dans les fruits de mer, le pain complet, le poulet, le porc.
EN RÉSUMÉ
Comment mesurer le pouvoir antioxydant des aliments?
Il existe plusieurs méthodes chimiques pour déterminer le pouvoir antioxydant des aliments. Dans ce
livre, nous aborderons notamment:
• le test Folin-Ciocalteu qui permet de doser les composés phénoliques totaux,
• la mesure de l’indice ORAC (acronyme de Oxygen Radical Absorbance Capacity) qui évalue la
capacité d’absorption des radicaux oxygénés,
• le test FRAP (ferric ion reducing antioxidant power) qui évalue le pouvoir de réduction des ions
ferriques.
Il est important de garder à l’esprit que ces tests sont réalisés in vitro et que cela ne reflète pas ce qui
se passe dans notre organisme. Les conditions de ces tests ne reproduisent généralement pas les
conditions physiologiques de la cellule et ne prennent pas en considération la biodisponibilité, l’absorption
et le métabolisme des antioxydants. La production permanente de radicaux libres dans nos cellules, la
présence de nombreux composés dans nos aliments dont les actions synergiques ne sont pas prises en
compte dans les tests in vitro, sont autant de facteurs qui doivent nous inciter à utiliser ces tests avec
prudence. Un même test nous permet de comparer différents aliments quant à leur pouvoir antioxydant
mais ne permet pas de prédire ce qui se passe exactement dans notre corps.
Ces tests demeurent intéressants toutefois car ils nous donnent une idée des aliments à privilégier dans
l’objectif d’une alimentation saine, équilibrée et «antioxydante».
Le test Folin-Ciocalteu
Il s’agit d’un dosage par spectrophotométrie de la quantité de polyphénols totaux (après réaction avec le
réactif de Folin-Ciocalteu). La grande famille des polyphénols comprend les flavonoïdes, les acides
phénoliques, les stilbènes (resvératrol) et les lignanes.
L’inconvénient de ce test est son manque de spécificité, car d’autres composés comme la vitamine C par
exemple peuvent réagir avec le réactif de Folin-Ciocalteu. Il peut donc y avoir une surestimation des
composés phénoliques.
Le test ORAC
L’indice ORAC qui est certainement l’indice le plus utilisé, permet d’évaluer la capacité antioxydante d’un
aliment. Il est calculé au moyen d’un test qui porte le même nom.
Des radicaux libres, produits par un générateur et mis en présence d’une sonde fluorescente, vont
oxyder cette sonde et donc diminuer l’intensité de la fluorescence. Le changement d’intensité de la sonde
reflète la quantité des dégâts occasionnés par les radicaux libres.
L’addition d’un antioxydant permet d’absorber les radicaux libres, ce qui réduit les dégâts sur la sonde
et prolonge sa fluorescence. L’expérience se poursuit jusqu’à ce que l’activité antioxydante soit épuisée.
Les radicaux libres qui restent détruisent alors la fluorescence de la sonde.Pour quantifier la protection
permise par un antioxydant donné, on mesure l’aire sous la courbe de l’échantillon testé et on la compare
à l’aire sous la courbe d’un autre antioxydant ou d’un antioxydant de référence comme le Trolox (6-
hydroxy-2,5,7,8-tetramethylchromane-2-carboxylic acid), un analogue de la vitamine E (voir courbes page
suivante).
Cette méthode a permis aux chercheurs américains (Nutrient Data Laboratory, Agriculture Research
Service, United States Department of Agriculture) de déterminer l’indice ORAC de nombreux aliments.
Celui-ci est exprimé en µmol TE/100 g d’aliments c’est-à-dire la micromole d’équivalent Trolox pour 100 g
d’aliment. Plus le chiffre est grand, plus l’aliment est antioxydant.
Les nutritionnistes américains préconisent une consommation quotidienne compriseentre 3000 et 5000
unités ORAC (µmol TE/100 g) réparties dans la journée afin de contenir le stress oxydant dans
l’organisme.
Le test FRAP
Le test FRAP permet également d’évaluer le pouvoir antioxydant des aliments en déterminant leur
capacité de réduction des ions ferriques en ion ferreux. La teneur en antioxydants est déterminée par
comparaison avec des solutions contenant des concentrations connues en ions ferreux. Les données
rapportées dans la deuxième partie de ce livre sont extraites du travail d’une équipe de chercheurs d’Oslo
qui a créé une base de données des teneurs en antioxydants de plus de 3100 aliments, boissons, épices,
plantes médicinales et compléments alimentaires.
Voici l’indice FRAP de quelques aliments. L’indice FRAP le plus faible a été obtenu avec le concombre, le
plus élevé, avec le thé vert en poudre.
Peut-on mesurer le pouvoir antioxydant d’un aliment dans l’organisme?
Les informations délivrées par les tests ORAC et FRAP sont des informations partielles, nous l’avons vu.
Ces tests rendent compte de la capacité d’un aliment à neutraliser les radicaux libres mais ils ne prennent
pas en considération la biodisponibilité, l’absorption et le métabolisme des antioxydants.
Récemment les chercheurs se sont donc orientés vers des modèles de culture cellulaire qui
constituent un compromis entre les tests in vitro et les études sur des modèles animaux ou chez l’homme,
qui sont efficaces mais très coûteuses. Les modèles de culture cellulaire présentent l’avantage de se
rapprocher des conditions physiologiques (on est plus proche de ce qui peut se produire dans l’organisme)
et de pouvoir être mis en œuvre assez simplement (donc pour un coût raisonnable).
Des chercheurs ont mis au point un test d’activité antioxydante cellulaire (cellular antioxidant activity
ou CAA) qui permet de mesurer l’activité antioxydante de molécules seules ou d’aliments. Cette méthode
présente l’avantage d’être moins spécifique à un mode d’action particulier des antioxydants qu’un test
chimique et de renseigner sur la capacité antioxydante globale.
Une équipe américaine a ainsi déterminé l’activité antioxydante par le test CAA de 25 fruits
couramment consommés. Leur étude confirme que les baies (myrtilles sauvages, mûres, myrtilles,
framboises, fraises) ainsi que la grenade ont les activités antioxydantes les plus importantes. On trouve
ensuite les canneberges, prunes, cerises, mangues, pommes, raisins rouges, kiwis, ananas, oranges,
citrons, pamplemousses, pêches, poires, nectarines et melons d’hiver. De tous les fruits testés, ce sont les
melons d’hiver, melons cantaloups et bananes qui ont les valeurs CAA les plus faibles. À quelques
exceptions près, les résultats du test CAA sont en adéquation avec les valeurs données par le test ORAC.
Une étude similaire a été réalisée sur plusieurs légumes. C’est la betterave, le poivron rouge et le
brocoli qui obtiennent les valeurs les plus élevées au test CAA. Celles-ci sont en adéquation avec les
teneurs en polyphénols totaux.
D’autres légumes semblent intéressants de par leur activité antioxydante, il s’agit de l’aubergine, des
carottes, des champignons, des asperges, des choux de Bruxelles et des choux en général.
Même chose pour l’artichaut. Une étude a montré que l’artichaut cuit a des propriétés antioxydantes
fortement augmentées après la cuisson notamment à la vapeur. D’autres études viennent confirmer que
les méthodes de cuisson comme la cuisson à l’eau bouillante, la cuisson au four à micro-ondes ou la
cuisson sous-pression améliorent l’activité antioxydante totale de certains légumes: courge amère, haricot
long chinois, brocoli, carottes, courgettes. Ce phénomène est plus modéré après une cuisson par friture.
À l’inverse, l’ail voit ses capacités antioxydantes diminuées après toutes les cuissons (eau bouillante,
four à micro-ondes, cuisson sous-pression…).
Il est difficile de savoir à quoi attribuer les augmentations des capacités antioxydantes des aliments
après leur cuisson mais plusieurs explications peuvent être envisagées:
• il est possible qu’une quantité plus importante d’antioxydants soit libérée depuis la matrice cuite grâce
à l’influence de la chaleur sur les parois cellulaires;
• il est possible également que sous l’effet de la chaleur, certains composés aient des propriétés
antioxydantes accrues;
• enfin, l’augmentation de la capacité antioxydante peut provenir de la formation à la chaleur de
nouveaux composés (composés antinutritionnels ou composés issus de la réaction de Maillard) ayant eux-
mêmes des propriétés antioxydantes.
Lorsque nous mangeons, les nutriments contenus dans les aliments doivent être extraits de la matrice
alimentaire, absorbés par la muqueuse intestinale et transportés vers les tissus cibles. Les caroténoïdes
étant hydrophobes, la présence de graisses est indispensable pour faciliter leur absorption et leur
transport jusqu’aux cellules qui en ont besoin. Trois à cinq grammes de matières grasses par repas
seraient suffisants pour améliorer la biodisponibilité des caroténoïdes.
PARTIE II
Il est important de préciser que la plupart du temps, les deux indices coïncident.
Lorsque les indices ne coïncident pas parfaitement (par exemple un indice ORAC moyen et un indice
FRAP bas), nous donnons les deux interprétations des capacités antioxydantes correspondantes c’est-à-
dire: ✶✶✶/✶.
Lorsque les ordres de grandeur des capacités antioxydantes sont très différents, ce qui est rare (par
exemple un indice ORAC élevé et un indice FRAP bas), nous donnons seulement l’interprétation de
l’indice ORAC et celle-ci est mise entre parenthèses: (✶ ✶✶✶), c’est le cas de la coriandre fraîche page 54
par exemple.
Il nous a ensuite semblé intéressant de compléter les deux indices ORAC et FRAP par:
• la teneur en vitamine C (vitamine E le cas échéant) en mg/100 g,
• la teneur en caroténoïdes en µg/100 g,
• la teneur en polyphénols totaux (en mg/ 100 g) avec éventuellement la teneur en flavonoïdes et la teneur
en acides phénoliques en mg/100 g, lorsque ces valeurs ont été mesurées et publiées.
Toutes ces informations nous donnent le profil antioxydant d’un aliment. Elles permettent de répondre à
deux questions: cet aliment est-il faiblement ou fortement antioxydant? Quel est le type d’antioxydants qui
prédomine dans cet aliment?
Pour élaborer cette table des aliments antioxydants, nous avons utilisé deux bases de données:
• le module «Les aliments à la loupe» de LaNutrition.fr qui lui-même rassemble plusieurs bases de
données internationales;
• la base de données des teneurs en polyphénols des aliments qui est une base de données en ligne
(www.phenolexplorer.com). Celle-ci a été construite à partir de 1300 publications scientifiques.
Nous donnons essentiellement dans notre table des valeurs moyennes (parfois nous rapportons les
intervalles de valeurs lorsque celui-ci est étendu).
Nous espérons que cette présentation de la table des aliments en fera un outil très simple et facile à
utiliser pour construire vos menus, établir votre liste de courses, ou tout simplement pour satisfaire votre
curiosité.
BOISSONS
CÉRÉALES ET PAINS
CHOCOLATS ET CONFISERIES
ÉPICES ET HERBES AROMATIQUES
FRUITS
HUILES, MATIÈRES GRASSES ET VINAIGRES
* Vit E = tocophérols
LÉGUMES
LÉGUMINEUSES
NOIX ET GRAINES OLÉAGINEUSES
* Vit E = tocophérols
PRODUITS LAITIERS
PRODUITS DE LA RUCHE
1 Valeurs communiquées par Pollenergie
2 Valeurs issues du 2e congrès international francophone d’apithérapie, avril 2013, Pr Badiaa LYOUSSI.
VIANDES, POISSONS, ŒUF
1 Nutrient Data Laboratory, Agriculture Research Service, US Department of Agriculture, Oxygen radical absorbance capacity
(ORAC) of Selected Foods – 2007 – 2010.
2 Carlsen MH et al.The total antioxidant content of more than 3100 foods, beverages, spices, herbs and supplements used
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Notes et références
Sites
www.stress-oxydatif.com
Santé Canada www.sc-hc.gc.ca
www.phenol-explorer.eu
www.ansespro.fr
www.aprifel.com
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