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Annie Ernaux
D
Données clés
Nom de naissance Annie Duchesne
1er septembre 1940
Naissance
Lillebonne, (Seine-Maritime)
Activité principale
Écrivaine, professeure de lettres
Prix Renaudot 1984
Prix Marguerite-Duras 2008
Prix François-Mauriac 2008
Distinctions Prix de la langue
française 2008
Prix Marguerite
Yourcenar 2017
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres Auto-socio-biographie
Œuvres principales
La Place (1983)
Les Années (2008)
Mémoire de fille (2016)
Regarde les lumières mon amour (2016)
C’est, comme à chaque fois, un livre abrupt, coupant, percutant qui soudain, au coin
d’une phrase, se fait plus violent, plus incisif, plus dérangeant.
La force de cette écriture c’est sa densité. Des phrases courtes et dépouillées, mises à nues, à
vif – mais pas seulement, car ce qui d’abord les a fait naître est la persistance d’un abîme. Les
phrases sont construites autour d’une absence comme autour de la face invisible de soi, et ce
vide a l’attraction d’un gouffre…
Dans «l'Autre fille», court récit de 70 pages, Annie Ernaux écrit une «lettre» à sa sœur
née huit ans avant elle, morte à l’âge de six ans soit deux ans avant la naissance de l’auteur.
Les parents étaient pauvres et les temps (entre 1938 et 1940) difficiles: «On ne pourrait pas
faire pour deux ce qu’on a fait pour un», dira la mère – ce qui signifie: il n’y a jamais eu de
place que pour un seul enfant. Déduction logique d’Annie Ernaux, trente ans plus tard alors
qu’elle écrivait La Place : « Je suis venue au monde parce que tu es morte et je t’ai
remplacée. »
Tout le récit est en fait une réflexion sur et autour de ces questions: exister par la disparition
d’un autre est-ce exister à la place de (pour et contre) ce disparu ou est-ce exister par la
présence absente de cet autre? et si tel est le cas quel peut être le sens de cet «autre» qui n’est
que par son absence?
Par approches successives, tandis que notre solitude interroge sans fin notre être au monde,
Annie Ernaux, en fouillant dans sa mémoire les traces encore visibles (cartable, photos...) ou
les échos (famille, voisins...) de celle dont la disparition a permis sa naissance, fouille et
dévoile une part des abîmes que révèle la permanence en elle de cette absente/de cette
absence.
Source : https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110303.OBS9049/annie-ernaux-et-l-autre-
fille.html
Situation de recherche
7. Qui a écrit l’article « Courir après une ombre » ? De quelle « ombre » s’agit-il ?
8. Dans L’Autre fille, Annie Ernaux écrit une lettre : est-ce une vraie lettre ? Pourquoi ?