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DOCUMENT 1 

: biographie d’Annie Ernaux


⬇ Voir les ouvrages
Annie Ernaux est née le 1er septembre 1940 à Lillebonne.
Elle passe son enfance en Normandie, à Yvetot. Elle appartient à un milieu social plutôt
modeste, puisque ses parents sont ouvriers avant de devenir commerçants.
Ernaux est une bonne élève, ce qui lui promet une réussite sociale plus élevée. Elle se rend
régulièrement à l'école et montre beaucoup de facilités d'apprentissage.
Ses parents la soutiennent, puisqu'ils la placeront dans une école privée pour qu'elle fasse de
bonnes études.
Par la suite, elle étudie à l'université de Rouen. Ses années d'étude montrent à Annie Ernaux à
quel point les différences sociales sont importantes entre l'école où elle étudie et le milieu
familial dont elle est issue.
Ernaux exerce d'abord en tant qu'institutrice.
En 1964, elle se marie et a son premier enfant.
En 1967, elle obtient son Capes.
En 1968 naît son second enfant.
Dans les années 1970, elle enseigne notamment à Annecy, dans un collège.
En 1971, Annie Ernaux est agrégée de lettres modernes.
En 1984, son ouvrage à caractère autobiographique, La Place, lui vaut le prix Renaudot.
Rapidement, Annie Ernaux décide de délaisser la fiction pure pour s'intéresser à la question
de l'autobiographie. Elle se sert pour cela des souvenirs de sa propre enfance, dans l'épicerie
et le café de ses parents, en Normandie.
Son écriture mêle donc plusieurs dimensions : l'expérience individuelle et historique, le
dépouillement du style, l'examen de la question sociale, qu'elle fait surtout au regard du trajet
personnel de sa famille.
Elle va ainsi écrire La Honte.
Chacun de ses ouvrages permet d'utiliser ce matériel autobiographique : ainsi, son
adolescence est racontée dans Ce qu'ils disent ou rien, son mariage est central dans la Femme
gelée, tandis que l'Evènement revient sur son avortement, et l'Usage de la photo sur son
cancer du sein...
Mais on trouve aussi sa mère, touchée par la maladie d'Alzheimer, dans Je ne suis pas sortie
de ma nuit, puis la mort de cette dernière dans Une femme.
Quel que soit l'épisode choisi dans son existence, Annie Ernaux privilégie l'expression du
monde ouvrier et paysan normand, qu'elle a si bien connu jusqu'à ses dix-huit ans.
En 2002 paraît l'Occupation, qui sera adapté au cinéma, avec Dominique Blanc notamment.
En 2007, le texte Passion simple est représenté pour la première fois au théâtre, avec une mise
en scène de Zabo.
Quelques œuvres d'Annie Ernaux
Les Armoires vides, 1974
La Place, 1983-1984
Une femme, 1987
La Honte, 1997
La Vie extérieure, 2000
Se perdre, 2001
L'Occupation, 2002
Les Années, 2008
Source : https://www.fichesdelecture.com/auteurs/annie-ernaux
DOCUMENT 2 : Annie Ernaux sur Wikipédia :

Annie Ernaux

Annie Ernaux à la 30e Foire du livre de Brive-la-Gaillarde, le 5 novembre 2011.

D
Données clés
Nom de naissance Annie Duchesne

1er septembre 1940  
Naissance
Lillebonne, (Seine-Maritime)

Activité principale
Écrivaine, professeure de lettres

Prix Renaudot 1984
Prix Marguerite-Duras 2008
Prix François-Mauriac 2008
Distinctions Prix de la langue
française 2008 
Prix Marguerite
Yourcenar 2017

Auteur
Langue d’écriture Français

Genres Auto-socio-biographie

Œuvres principales

 La Place (1983)
 Les Années (2008)
 Mémoire de fille (2016)
 Regarde les lumières mon amour (2016)

Document 3 : Annie Ernaux et «l’Autre fille»


[Par Bernard Desportes] Dans le texte que nous adresse aujourd’hui l’auteur
Bernard Desportes, il est encore question d’une lettre: celle qu’a écrite Annie
Ernaux à la sœur qu’elle n’a jamais connue, dans un troublant petit livre
intitulé «l’Autre fille» (NiL)
Par L'Obs
Publié le 07 mars 2011 à 17h46

Courir après une ombre

C’est, comme à chaque fois, un livre abrupt, coupant, percutant qui soudain, au coin
d’une phrase, se fait plus violent, plus incisif, plus dérangeant.

La force de cette écriture c’est sa densité. Des phrases courtes et dépouillées, mises à nues, à
vif – mais pas seulement, car ce qui d’abord les a fait naître est la persistance d’un abîme. Les
phrases sont construites autour d’une absence comme autour de la face invisible de soi, et ce
vide a l’attraction d’un gouffre…

 Dans «l'Autre fille», court récit de 70 pages, Annie Ernaux écrit une «lettre» à sa sœur
née huit ans avant elle, morte à l’âge de six ans soit deux ans avant la naissance de l’auteur.
Les parents étaient pauvres et les temps (entre 1938 et 1940) difficiles: «On ne pourrait pas
faire pour deux ce qu’on a fait pour un», dira la mère – ce qui signifie: il n’y a jamais eu de
place que pour un seul enfant. Déduction logique d’Annie Ernaux, trente ans plus tard alors
qu’elle écrivait La Place : « Je suis venue au monde parce que tu es morte et je t’ai
remplacée. »

Tout le récit est en fait une réflexion sur et autour de ces questions: exister par la disparition
d’un autre est-ce exister à la place de (pour et contre) ce disparu ou est-ce exister par la
présence absente de cet autre? et si tel est le cas quel peut être le sens de cet «autre» qui n’est
que par son absence?

Par approches successives, tandis que notre solitude interroge sans fin notre être au monde,
Annie Ernaux, en fouillant dans sa mémoire les traces encore visibles (cartable, photos...) ou
les échos (famille, voisins...) de celle dont la disparition a permis sa naissance, fouille et
dévoile une part des abîmes que révèle la permanence en elle de cette absente/de cette
absence.

Source : https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110303.OBS9049/annie-ernaux-et-l-autre-
fille.html

Situation de recherche

1. Prendre connaissance des documents individuellement.


2. Par groupes de …2 ou 3, répondez aux questions suivantes en utilisant les
documents :

1. Quel est l’âge d’Annie Ernaux


aujourd’hui ?
Elle a 81/82 ans : elle a quatre-vingt-un ans.

2. Dans quelle région de France est-elle


née ?
Elle est née en Normandie. (Le Havre)

3. Relevez plusieurs informations qui


montrent que l’œuvre d’Annie Ernaux est
une œuvre autobiographique :

- « son adolescence » est racontée dans Ce


qu’ils disent ou rien.
- « Son mariage » est évoqué dans La
Femme gelée
- « ouvrage à titre autobiographique » : La
Place
- « sa propre enfance » (doc 1) …
« auto-socio-biographie » (doc. 2) : les
milieux sociaux

4. De quelles personnes en particulier


parle-t-elle dans ses ouvrages ? Citez
quelques titres correspondants.
La sœur dans L’Autre fille
Sa mère dans Une femme, Je ne suis pas sortie
de ma nuit.
Elle-même + son mari dans La Femme gelée
[ses parents] La Place : l’histoire de son père
5. De quel milieu social vient-elle ?
Pourquoi est-ce important de le savoir pour
comprendre son œuvre ?

Elle vient d’un milieu modeste (petits


commerçants- son père a travaillé comme
ouvrier également)
Thème important : « l’examen de la question
sociale » (l. 22 – doc 1) + l. 8-10.
(doc 1 « A. Ernaux privilégie l’expression du
monde ouvrier et paysan normand… ») 31-32

6. Donnez un exemple de prix littéraire reçu par Annie Ernaux.

- Prix Renaudot : La Place


- Les Années (2008) : son chef-d’œuvre
Prix de la langue française…
- Prix Marguerite Duras (2008) + Prix
Marguerite Yourcenar (2017).
Remarque : Prix Goncourt : le prix le plus
célèbre

7. Qui a écrit l’article « Courir après une ombre » ? De quelle « ombre » s’agit-il ?

C’est Bernard Desportes.


(L’Obs : Le Nouvel Observateur : un magazine de
société –)
Il s’agit de sa sœur, qui est morte.
Ce n’est pas palpable, matériel, concret…Elle
a quelques traces de la présence de sa sœur,
mais pas de souvenir direct.
Une enquête : elle a cherché des indices

8. Dans L’Autre fille, Annie Ernaux écrit une lettre : est-ce une vraie lettre ? Pourquoi ?

Elle écrit une lettre fictive. « une lettre »


- La situation d’écriture est fictionnelle :
elle fait semblant d’écrire à sa sœur.
« Ecrivez la lettre que vous n’avez
jamais écrite. »

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