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1
B. Williams, Shame and Necessity, p. 28: (...) to think that the Greeks
had from the beginning a tendency to see character and emotional dispositions
in intellectual terms (...).
2
Pour la plupart il s’agit des travaux publiés en anglais et se rapportant à la
philosophie hellénistique. Cf. J. Annas, Hellenistic Philosophy of Mind (avec un
chapitre The Emotions, pp. 103–120, dans la partie consacrée aux Stoïciens et un
autre 9. Emotions and Feelings, pp. 189–199, dans la partie sur The Epicureans),
J. Annas, The Morality of Happiness (le premier auteur analysé est Aristote), J.
Brunschwig & M. C. Nussbaum (éd.), Passions & Perceptions ... , M. C. Nuss-
baum, The Therapy of Desire ... , J. Sihvola & T. Engberg–Pedersen (éd.), The
Emotions in Hellenistic Philosophy ou encore le livre déjà mentionné de R. So-
rabji, Emotion and Peace of Mind ... .
3
Toujours en anglais: W. W. Fortenbaugh, Aristotle on Emotion ... (Aris-
tote y est étudié pour sa théorie générale des sentiments), M. C. Nussbaum, The
fragility of goodness ... (Aristote mais aussi la tragédie et Platon), E. S. Belfiore,
Tragic Pleasures. Aristotle on Plot and Emotion (contenant comme 3e partie:
Pity and Fear avec, entre autres, le chapitre 6: Fear, Pity, and Shame in
Aristotle’s Philosophy et le chapitre 7: Tragic Emotion). On peut citer encore,
mais il s’agit d’un article, S. R. Leighton, Aristotle and the Emotions.
4
Limitées au terme thymos: L. Palumbo, Eros Phobos Epithymia. Sulla
natura dell’emozione in alcuni dialoghi di Platone, J. Frère, Ardeur et colère. Le
thumos platonicien. Cf. aussi les articles de R. Hursthouse, Plato on the
emotions et de H. Ioannidi, Contribution à l’étude de la doctrine platonicienne
du thymos.
5
O. Gigon, Les grands problèmes de la philosophie antique qui est un des
rares ouvrages avec une section séparée sur les émotions (IIIe partie, chap. X, pp.
301–312) ne mentionne pas les Présocratiques, excepté Gorgias (p. 302: Les
conséquences pratiques des émotions avaient déjà fait l’objet de discussions
chez les sophistes; c’est ce que nous prouve une page tirée d’un essai du
INTRODUCTION 11
Bien que dans l’Index rerum aucun des mots grecs ne soit traduit
comme sentiment, émotion, la préférence étant donnée à la
perspective volitive (tendance, désir, volonté), dans sa conclusion
Frère définit son livre comme une recherche sur les puissances
affectives de l’âme. Il y dit que: L’une des grandes découvertes
des pionniers de la philosophie en Grèce, c’est que la raison n’a
de sens que par rapport à ce qui, dans l’âme, est autre que la
raison. La raison se heurte aux tendances et aux sentiments (...).
Ce qu’il faut surtout souligner c’est que Frère insiste sur l’irré-
ductibilité radicale des phénomènes d’inclination et de désir au
phénomène de la connaissance réfléchie1. Il est dommage que
l’ouvrage de Frère soit souvent ignoré2.
Je me dois pourtant de signaler des études – et je me limite
aux monographies – traitant soit d’un groupe des sentiments, soit
d’un sentiment particulier, soit d’un lexème grec concret. On y
trouve des chapitres ou quelques développement consacrés aux
Présocratiques3. Enfin, on peut évoquer des articles ou des
chapitres de livres sur les sujets plus généraux, par exemple sur la
psychologie ou l’éthique anciennes4. C’est pourquoi il est curieux
1
J. Frère, Les Grecs et le désir de l’être ... , p. 441. Cf. aussi p. 81: Les
premiers penseurs de la Grece sont aussi des penseurs de l’homme; et comment
penser l’homme sans discerner en lui l’importance des sentiments et du dyna-
misme des désirs? et p. 109: l’unité fondamentale du psychisme.
2
C’est par exemple le cas de Cooper, de Knuuttila et de Konstan.
3
Ce sont par exemple: C. E. von Erffa, Aidos und verwandte Begriffe in
ihrer Entwicklung von Homer bis Demokrit, C. de Heer, 9V6"D, gÛ*"\:T<,
Ð8$4@H, gÛJLPZH, J.–C. Fraisse, Philia ... , J. C. B. Gosling & C. C. W. Taylor,
The Greeks on Pleasure, G. Casertano, Il piacere, l’amore e la morte ... , D. L.
Cairns, Aidōs ... , E. Smoes, Le courage chez les Grecs ... .
4
Cf. A.–E. Chaignet, Histoire de la psychologie ... (une de ses conclusions
concernant la période présocratique est la suivante, p. 134: Nous avons vu le rôle
et l’importance de la Psychologie dans l’histoire de la philosophie antérieure à
Socrate: elle est le fondement de tous les systèmes. Cependant l’ouvrage, même
s’il est disponible on–line, est rarement cité. En ce qui concerne J. Château, Les
grandes psychologies dans l’antiquité le premier auteur traité est Platon), E.
Rohde, Psyche ... , D. B. Claus, Toward the Soul ... , J. de Romilly, „Patience
mon cœur!” ... , S. D. Sullivan, Psychological and Ethical Ideas ... (trois des six
termes que j’analyse y sont examinés, pp. 26–35, pp. 47–52, pp. 67–69). Même
si ce n’est que de manière plus ou moins accessoire, l’affectivité dans la philo-
INTRODUCTION 13
1
K. Jaspers, Introduction à la philosophie, p. 167. Cf. aussi F. Nietzsche,
La philosophie à l’époque tragique des Grecs, p. 18: A cause de cette perte,
nous les jugeons involontairement en fonction de critères erronés (...).
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1
K. Jaspers, Introduction à la philosophie, p. 167. Je ne vais pas insister
sur un cas extrême, c’est–à–dire sur celui d’un philosophe qui déjà à l’époque où
son œuvre était encore entier a reçu le surnom d’Obscur (Ò F6@Jg4<`H). Cf. T.
Zieliński, Historja kultury antycznej w zwięzłym wykładzie, t. 1, p. 133: [Héra-
clite] Ne voyant pas de possibilité d’exprimer sa profonde philosophie en langue
philosophique qui n’était pas encore élaborée il se sert partout d’abstraction, de
symboles et d’images (...) et A. Krokiewicz, Heraklit, p. 36: Héraclite appartient
aux philosophes–mystiques pensant à l’aide d’images et de symboles plutôt qu’à
l’aide de notions abstraites. De même W. K. C. Guthrie, A History of Greek
Philosophy, t. 1, p. 403 & p. 413: a man who had at least as much in him of the
prophet and poet as of the philosopher. (...) A second reason for obscurity will
appear in due course, namely that the content of his thought was itself a subtlety
exceeding that of his contemporaries, so that the language of his time was bound
to be inadequate. Symbol and paradox were sometimes his only resource. Il se
peut que les deux derniers éléments ne soient pas le trait d’Héraclite uniquement,
mais aussi d’autres Présocratiques, par exemple de Parménide ou d’Empédocle.
2
Les fragment plus longs comme DK 28 B 1, DK 44 B 16, DK 82 B 11,
DK 82 B 11a, DK 87 B 58 constituent la minorité.
INTRODUCTION 17
1
Et s’il l’apportait, ce serait un critère externe.
2
H. Diels, Aus den Vorreden zur ersten Auflage (1903) in: H. Diels & W.
Kranz, Die Fragmente ... , p. VI.
3
On pourrait plutôt croire que le contexte autour de la citation est un
critère – voire interne –, pour examiner ce contexte même. On pourrait aussi par-
ler d’un critère interne au niveau du passage, au niveau de l’auteur ou au niveau
de tous les passages présocratiques.
18 SUR LE SENTIMENT CHEZ LES PRESOCRATIQUES
1
Comme on verra, la divergeance des traductions de ces deux mots dans ce
fragment est impressionnante.
2
Cf. DK 22 B 115, DK 44 B 16, DK 68 B 31, DK 68 B 146, DK 68 B 236.
3
Cet élément n’est pas exclusif aux Présocratiques. On peut rappeler le
propos quasi explicite par lequel D. Hume, A Treatise of Human Nature II, III,
III, p. 415 introduit sa fameuse image: We speak not strictly and philosophically
INTRODUCTION 19
when we talk of the combat of passion and of reason. Cf. aussi J. R. Searle,
Expression and meaning ... , p. 114: If the question is interpreted as meaning,
“Does every existing language provide us exact devices for expressing literally
whatever we wish to express in any given metaphor?” then the answer is ob-
viously no. It is often the case that we use metaphor precisely because there is
no literal expression that express exactly what we mean.
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