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Réf. : AG2530 V2

Apports des éléments finis à


Date de publication :
10 octobre 2019 la conception mécanique

Cet article est issu de : Génie industriel | Conception et Production

par Franck POURROY

Mots-clés Résumé La conception d’un produit technique nécessite d’en évaluer les performances
éléments finis | simulation | avant même son existence réelle. S’appuyant sur un modèle virtuel du produit pour
conception assistée par
ordinateur | simulation déterminer son comportement physique, les logiciels de simulation numérique sont donc
numérique de première importance. La méthode des éléments finis est l’une des plus répandues
dans ces logiciels. L’article présente tout d’abord les trois catégories d’usage des
éléments finis dans un processus de conception, et identifie les principaux acteurs. Le
constat qu’un usage pertinent de la méthode nécessite de bien connaître ses principes et
ses limites conduit à les présenter dans une seconde partie de l’article. La troisième
partie présente finalement les grandes étapes d’une démarche de mise en œuvre d’une
simulation aux éléments finis.

Keywords Abstract The need of assessing physical performances of a product before


finite elements | simulation | manufacturing is very common in engineering design. Hence, since they rely on a virtual
computer aided design |
numerical simulation model of behaviour, numerical simulation software are of great importance. Finite
Elements based software are probably the most common ones. Using such simulation
technics in a design process falls into one of three categories that are first presented, as
well as the main stakeholders to these activities. Stating that a good knowledge of the
method and limitations is required for relevant using, the theoretical principles are briefly
presented in a second part of the article. Finally, the third part gives some description of
the main steps for implementing the method in an engineering design process.

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Apports des éléments finis


à la conception mécanique
par Franck POURROY
Maître de Conférences au laboratoire G-SCOP – Université de Grenoble Alpes,
Grenoble (France)
Note de l’éditeur
Cet article est la réédition actualisée de l’article [AG 2 530] intitulé « Apports des éléments
finis à la conception mécanique » paru en 1999, rédigé par Franck POURROY

1. La simulation numérique dans l’entreprise ..................................... AG 2 530v2 - 2


1.1 Les différents usages des éléments finis en conception ......................... — 2
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1.2 Principaux utilisateurs ................................................................................ — 4


2. Rappels théoriques sur la MEF — 5
2.1 Limites des méthodes analytiques ............................................................ — 5
2.2 Méthode des éléments finis ....................................................................... — 5
2.3 Limites à l’usage de la MEF........................................................................ — 7
3. Mise en œuvre d’une simulation aux éléments finis..................... — 7
3.1 Définition du besoin.................................................................................... — 7
3.2 Modélisation du problème ......................................................................... — 8
3.3 Résolution du problème ............................................................................. — 9
3.4 Analyse des résultats et réponse au besoin ............................................. — 9
4. Conclusion................................................................................................. — 10
Pour en savoir plus .................................................................................................. AG 2 530v2

L ’activité de conception est un processus complexe de création. Elle consiste


à élaborer un produit ou un système conformément aux exigences d’un
client, et dans le respect de certaines règles ou normes, de la disponibilité de
certains matériaux, composants, ou moyens de production, ce qui revient à
borner le domaine de création du produit. Elle se doit en outre de garantir la ren-
tabilité financière de l’entreprise.
L’élaboration d’un Cahier des charges fonctionnel (CdCF, voir [A 5 090])
permet d’appréhender la complexité du projet par une structuration en fonc-
tions et contraintes auxquelles sont associés des critères d’appréciation, en
précisant leur niveau et leur flexibilité. Certaines de ces fonctions et contraintes
vont plus particulièrement nous intéresser ici. Ce sont celles qui font référence
aux comportements mécanique, thermique, électrique ou électromagnétique
du produit. Mais qu’elles aient été ou non formulées dans un CdCF, ces fonc-
tions et contraintes à caractère comportemental sont présentes dans tout
projet et il est nécessaire de disposer d’outils et de méthodes pour concevoir
un produit capable de les satisfaire.
En ce qui concerne le comportement mécanique du produit, l’ingénieur ou le
concepteur dispose d’un large éventail de méthodes dont notamment :
– les méthodes basées sur des connaissances « métiers » telles que des aba-
ques, lois empiriques, banques de données, etc. ;
– les méthodes de calcul simplifiées telles que la résistance des matériaux ;
– les méthodes de calcul plus élaborées, généralement supportées par l’outil
informatique, la méthode des éléments finis (MEF) étant la plus largement
utilisée ;

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– les méthodes d’optimisation.


La mise en œuvre et l’utilisation pertinentes de ces méthodes, et plus parti-
culièrement de la méthode des éléments finis, sont discutées dans cet article.
L’enjeu est de taille puisque dans un contexte industriel fortement concurren-
tiel, il s’agit de :
– réduire les coûts (optimisation des formes et des volumes de matière,
choix des matériaux, diminution du nombre de prototypes, etc.) ;
– réduire les délais (limiter le nombre d’itérations dans le processus de
conception, proposer directement des solutions viables du point de vue com-
portemental, mieux cibler les essais, etc.) ;
– améliorer la qualité (assurer le respect des différentes fonctions et
contraintes en termes de fiabilité, confort, ergonomie…).
Le champ d’application des méthodes aux éléments finis est très vaste. Elles
ont prouvé leur efficacité dans le cas de problèmes simples comme pour des
calculs de grande complexité. Ce champ couvre toutes les applications de la
mécanique des structures (statique linéaire, plasticité, flambage, matériaux com-
posites, dynamique, chocs, frottements…), mais aussi de la mécanique des
fluides, de la rhéologie, des échanges thermiques, des calculs électromagné-
tiques, etc. Des exemples d’utilisation sont ainsi le calcul de déplacements sous
chargement donné, le calcul de contraintes mécaniques ou de déformations plas-
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tiques pour vérifier un critère de résistance, le calcul de fréquences de vibration,


de comportement au crash, de durée de vie en fatigue, de réponse acous-
tique, etc. De manière générale, en simulant le produit en fonctionnement, ou
dans l’une des phases de son cycle de vie (fabrication, assemblage, stockage…)
les résultats permettent d’en améliorer les performances, de réduire les temps de
développement en limitant les boucles de conception, d’optimiser la matière. Ils
permettent aussi des arbitrages lors de revues de projet.
Dans l’article, il est fait principalement référence aux problèmes de mécanique
des structures mais les réflexions menées sont en grande partie transposables
aux autres domaines de la physique. De même, l’article est plus particulièrement
centré sur la méthode des éléments finis qui est la plus répandue. Cependant,
d’autres méthodes numériques existent pour résoudre les équations de la phy-
sique, et là encore les idées développées dans cet article restent applicables
pour beaucoup. Aussi, le terme plus général de simulation numérique sera fré-
quemment utilisé pour faire référence aux activités de calcul du comportement
d’une pièce ou d’un système, notamment à l’aide des éléments finis.

1. La simulation numérique 1.1.1 Calcul de validation

dans l’entreprise La mise en œuvre d’une simulation numérique nécessite,


comme point de départ, une définition quasi-complète de la
structure étudiée et de son environnement direct. Cela suppose
Il existe différentes étapes dans l’évolution de l’activité de donc une définition des formes, dimensions et matériaux qui
conception qui précisent graduellement la définition du produit ou constituent le produit ainsi que des conditions aux limites en
du système, et correspondent donc à des états de plus en plus efforts et déplacements, des conditions initiales du mouvement
avancés du projet. Ce projet va également impliquer plus ou d’un mécanisme, des conditions de contact, etc. Cette caracté-
moins simultanément un certain nombre de personnes de diffé- ristique commune à toutes les méthodes actuelles rend celles-ci
rents corps de métiers : des « acteurs métiers ». Face à cette diver- particulièrement bien adaptées au calcul dit « de validation ».
sité, la simulation numérique s’intégrera au projet avec des Celui-ci intervient à un état relativement avancé du projet pour
ambitions, des objectifs et parfois une réussite variables selon lequel il s’agit de valider une certaine définition du produit, et
l’état d’avancement du projet et les acteurs métiers concernés. donc un ensemble de choix de conception, par rapport aux spé-
cifications.

Exemple
1.1 Les différents usages des éléments L’élément de fixation modélisé en CAO figure 1-a doit entrer en
finis en conception phase d’industrialisation. Un calcul est effectué afin de s’assurer
que le niveau de contrainte ne dépasse pas, lorsque l’élément est
Bien que largement utilisées à toutes les phases du processus sous charges de fonctionnement, une certaine valeur admise
de conception, par différents acteurs, et pour répondre à des pro- comme critique. Le modèle aux éléments finis réalisé pour cela
blèmes très variés, les simulations numériques tombent nécessai- représente ici une demi-pièce en raison de la symétrie du pro-
rement dans une des trois catégories d’usage décrites ci-après. blème.

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a b c

Figure 1 – Validation de la conception d’un support par l’estimation des déplacements et contraintes
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La figure 1-b présente une carte d’isovaleurs de déplacements, utili- Exemple


sée pour valider une spécification concernant la réduction de diamètre
de la partie cylindrique sous un effort de serrage appliqué au support. Le couvercle de carter représenté figure 2-a participe au guidage d’un
arbre et doit donc avoir une certaine rigidité par rapport à la flexion de cet
La figure 1 c présente quant à elle une carte de contraintes équiva- arbre. De nombreuses solutions s’offrent au concepteur pour adjoindre
lentes destinée à valider une autre spécification imposant à cette des nervures afin d’assurer cette spécification, et la figure 2-b montre
contrainte de rester en dessous d’une certaine limite. Ainsi, les choix de trois d’entre elles. Des calculs effectués sur un couvercle simplifié sou-
conception ayant conduit à la définition des formes, des épaisseurs ou mis à un cas de charge représentatif de la réalité fournissent une indica-
du matériau sont validés du point de vue des 2 spécifications étudiées. tion des valeurs de déplacements pour chaque solution envisagée. Le
concepteur dispose alors d’éléments pour étayer son choix. D’autre part,
La notion de validation suppose une bonne fiabilité des résul- une analyse de sensibilité indiquerait au concepteur quel paramètre entre
tats de calcul obtenus. Il convient donc de construire un modèle l’épaisseur des nervures et l’épaisseur du couvercle a le plus d’influence
de calcul apte à reproduire de façon suffisamment précise le com- sur la rigidité, permettant ainsi d’orienter la solution.
portement mécanique de la pièce. Cela se traduit généralement
(hormis certains cas très simples) par une représentation fine de
la géométrie et donc un modèle complexe et coûteux en termes Il faut tout de même noter que la comparaison de plusieurs simula-
de ressources informatiques. tions demande un effort de modélisation, de calcul et d’interprétation
soutenu. Il en est de même pour la réalisation d’études de sensibilité.
Bien qu’il soit toujours difficile d’évaluer avec précision la qua- Ainsi, le calcul d’aide au choix n’offrira toute son efficacité que si les
lité du calcul réalisé, ce calcul de validation représente une utilisa- modèles de calcul sont suffisamment simplifiés. Cette simplicité
tion industrielle très courante des outils de simulation. apparaît donc comme une condition nécessaire et suffisante.

1.1.2 Calcul d’aide au choix de conception 1.1.3 Le calcul de compréhension


Le processus de conception est une succession de choix et de Modifier ou concevoir un produit suppose une bonne compré-
décisions qui conduisent graduellement à la définition ultime du hension de son comportement. En complément des essais phy-
produit. La simulation numérique a un rôle important à jouer dans siques, la simulation est une aide précieuse pour faciliter cette
la réalisation de ces choix. Ainsi le calcul dit « d’aide au choix » compréhension. Une fois le modèle réalisé et mis au point, il est
consiste à comparer des solutions techniquement envisageables souvent aisé de faire varier certains paramètres, comme par
afin de choisir la meilleure du point de vue d’un critère mécanique exemple l’orientation d’un effort ou le décalage d’une zone de
donné. Contrairement au calcul de validation, ce n’est pas le contact, et de comprendre ainsi comment réagit le système à ces
caractère absolu du résultat qui est intéressant mais plutôt la fluctuations. Le calcul de compréhension est fréquemment la
comparaison du résultat avec celui d’une ou plusieurs solutions conséquence d’un comportement inattendu d’un prototype, ou
concurrentes. Le calcul d’aide au choix peut donc être envisagé même plus grave, du produit lui-même en usage.
même en présence de modèles de calcul assez rudimentaires,
incluant des géométries ou des lois de comportement de maté- Exemple
riaux très simplifiées. Ne nécessitant pas une connaissance com-
Sous l’effet d’une pression interne, le carter représenté figure 3 a
plète et précise du produit, il pourra être entrepris dès les
tendance à se fissurer, pour finalement s’ouvrir. Ce comportement
premiers stades de la conception, trouvant là tout son intérêt.
n’avait pas été anticipé et n’est apparu que lors de l’usage. Les
Les calculs d’analyse de sensibilité, qui s’attachent à déterminer calculs de validation réalisés avaient bien montré une concentration
dans quelle mesure le comportement mécanique de la structure de contraintes en fond de carter, mais sans atteindre des valeurs
est sensible à la variation de certains paramètres, entrent évidem- supérieures à la limite admissible. La simulation réalisée pour com-
ment dans cette catégorie de calcul. En effet, ils conduisent à faire prendre le problème a montré que les variations de pression interne
des choix sur les valeurs de ces paramètres et reposent souvent pendant les phases de fonctionnement du système étaient à l’origine
sur des modèles relativement simples. de la fissuration inattendue et dues à un phénomène de fatigue.

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a b

Figure 2 – La simulation pour aider aux choix de conception

atout incontestable pour cette activité. Il faut cependant rester


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vigilant et s’assurer que les acteurs du bureau d’études restent


concentrés sur leur activité première de conception. Ce souci
d’efficacité se traduit par un certain nombre de conditions qu’il est
nécessaire de remplir :
– la simulation doit fournir très rapidement des réponses aux
problèmes posés ;
– les résultats doivent être suffisamment fiables pour limiter les
« retours arrière » de conception ;
– les outils de simulation utilisés doivent être simples à manipuler ;
– la rentabilité (gain de temps et de qualité de conception par
rapport à l’effort de mise en œuvre) doit constituer un élément
moteur de l’opération.
Ces conditions ont des répercussions sur le choix des outils de
simulation et sur l’organisation de l’activité de conception. La for-
mulation des objectifs de calcul et la définition des modèles de
simulation adaptés sont des tâches particulièrement sensibles qui
peuvent nécessiter un recours aux spécialistes que sont les ingé-
nieurs calcul.

1.2.3 Les autres métiers de la conception


Au-delà du bureau d’études, tous les métiers de la conception
peuvent être amenés à s’appuyer sur des simulations pour réali-
ser les tâches qui leur reviennent.
Figure 3 – La simulation pour comprendre les causes d’une fissura-
tion La production est ainsi de plus en plus concernée, s’appuyant
sur les éléments finis pour simuler des procédés de mise en
forme (injection plastique, emboutissage, moulage, forgeage…)
1.2 Principaux utilisateurs ou d’enlèvement de matière par usinage. Les résultats de simula-
tion sont particulièrement utiles à la mise au point du procédé. Ils
permettent par exemple de s’assurer du bon dimensionnement
1.2.1 Le service calcul d’une presse à injecter, de s’assurer que les gradients de tempéra-
ture restent dans des valeurs acceptables, de vérifier le remplis-
Historiquement, il s’agit du spécialiste des méthodes et des sage correct d’un moule avant sa réalisation, ou de vérifier que le
outils de simulation auquel il est fait appel pour des calculs essen- niveau de déformation de la pièce lors de son usinage ne va pas
tiellement orientés vers la validation. Avec le développement du induire des dimensions finales hors tolérances. Tout récemment,
calcul au sein des bureaux d’études, son activité évolue vers un la simulation commence à être utilisée pour la simulation des pro-
rôle d’animation et d’encadrement des concepteurs au niveau des cédés de fabrication additive, permettant là aussi d’aider à choisir
calculs d’aide au choix. L’ingénieur calcul apporte son expertise les différents paramètres process.
dans la définition de modèles de calcul adaptés aux objectifs et
À noter que ces différentes simulations de procédés de fabrica-
aux impératifs de la conception.
tion simulent des grandes transformations géométriques (grandes
déformations, enlèvement ou ajout de matière), et intègrent fré-
1.2.2 Le bureau d’études quemment plusieurs physiques (mécanique du solide, thermique,
des fluides). Elles sont par conséquent complexes (non linéaires)
Son métier est de concevoir des produits répondant aux spécifi- et demandent des temps de calcul importants. Elles s’appuient
cations. Les outils de simulation numérique peuvent devenir un pour la plupart sur des logiciels métiers spécialisés.

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Citons également le cas des services essais dont les activités


interviennent souvent de manière complémentaire à celle de la
simulation numérique. Simulation et essais peuvent ainsi être uti-
lisés conjointement en dispositif de validation d’une conception.
Les essais peuvent également être mobilisés pour du recalage de
modèle, processus qui consiste à mettre au point un modèle de
simulation à l’aide de résultats d’essais physiques, puis à utiliser
ce modèle pour simuler des cas ou visualiser des résultats peu
accessibles aux essais. Enfin, la simulation numérique est souvent
utile à la mise au point d’un essai physique, que ce soit par
exemple pour déterminer la sensibilité ou l’étendue de mesure
requises pour un capteur, ou pour aider à le positionner judicieu-
sement sur la structure à analyser.
Mais, quel que soit l’usage qui en est fait, la simulation aux élé- Figure 4 – Un modèle mécanique comme point de départ
ments finis requiert une certaine expertise humaine. Pour traiter
un problème, un logiciel de calcul par éléments finis nécessite
tout d’abord un certain nombre de données d’entrée. Ces données Intuitivement, il est facile de comprendre qu’en un point donné,
consistent en une description complète du problème mécanique à ces trois grandeurs physiques sont liées les unes aux autres. La
traiter (sous un formalisme qui est propre à chaque logiciel) ainsi Mécanique des milieux continus (MMC) définit des lois qui modé-
qu’en des paramètres liés à la méthode de traitement (par lisent les relations qui existent entre elles. Ce sont :
exemple le type et la répartition d’éléments finis, les pas de – les relations géométriques qui donnent l’expression des défor-
résolution, etc.). Le logiciel fournit en retour des résultats sur les mations en fonction des déplacements (par exemple les équations
grandeurs physiques d’intérêt du problème (déplacements, tem- de Green) ;
pératures, contraintes, etc.). L’emploi de ce type d’outil demande
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– les lois de comportement du matériau qui donnent l’expres-


donc à l’utilisateur d’être capable, non seulement de fournir des
sion des contraintes en fonction des déformations et des caracté-
données d’entrée pertinentes, mais aussi d’évaluer la fiabilité des
ristiques du matériau (par exemple la loi de Hooke).
résultats obtenus. Tout cela nécessite une bonne connaissance du
domaine physique concerné (ici la mécanique), ainsi qu’un mini- Il existe plusieurs variantes de la méthode des éléments finis.
mum de maîtrise des aspects théoriques de la méthode ce qui fait La plus répandue, dite « méthode aux déplacements », consiste à
l’objet du § 2. déterminer en premier lieu les déplacements. Déformations et
contraintes sont ensuite calculées à l’aide de relations telles que
celles précédemment évoquées.

2. Rappels théoriques 2.2.1 Principe d’approximation


sur la MEF L’objectif est donc la détermination des déplacements en chaque
point de la structure, ce qu’on appelle le « champ de déplace-
Il existe de nombreux ouvrages dédiés au calcul des structures ments ». L’idée consiste à représenter ce champ par des fonctions
qui présentent en détail la méthode des éléments finis (par exemple mathématiques simples : des polynômes. Déterminer le champ
[1], [2], [3], [AF 503], [AF 504] et [AF 505]). L’objet de ce paragraphe des déplacements revient alors à identifier les coefficients de ces
est seulement de rappeler les principes de base de la MEF. polynômes. D’un point de vue pratique, ils sont assimilés aux
valeurs des déplacements en certains points particuliers, appelés
« nœuds d’approximation ». Ce sont alors les déplacements de ces
2.1 Limites des méthodes analytiques nœuds qui deviennent les inconnues du problème.
Le choix des polynômes est effectué de manière à correspondre
Les méthodes analytiques précises atteignent leurs limites sur au mieux avec le champ réel des déplacements. C’est en ce sens
des problèmes industriels courants, même dans le cas de calculs que les polynômes en question sont appelés « fonctions d’approxi-
de statique linéaire. Les méthodes simplifiées, telles que la résis- mation » des déplacements, ou encore « fonctions de forme » dans
tance des matériaux, ne sont utilisables que sur des structures au la mesure où ils traduisent les variations de forme de la structure.
comportement mécanique bien particulier (barres en traction-com-
pression, poutres en flexion-cisaillement, plaques…). Si elles Exemple
doivent s’appliquer à d’autres types de structures et de comporte- La barre de longueur L de la figure 5 a est sollicitée à ses deux
ments, c’est au détriment de la qualité des résultats, ce qui les extrémités par les efforts F1 et F2 qui engendrent un état de traction-
exclue généralement de toute application en calcul de validation. compression. Les extrémités de la barre se déplacent alors des quan-
La méthode des éléments finis est donc apparue avec la nécessité tités u1 et u2 suivant l’axe x.
de résoudre des problèmes de calcul complexes et généraux, dans L’approximation du déplacement u(x) de tout point de la barre est
un contexte où le développement massif de l’informatique permet- choisie sous la forme d’un polynôme de degré 1, soit u(x) = ax + b.
tait d’automatiser le traitement de gros systèmes d’équations. Les coefficients a et b sont identifiés à partir des déplacements u1 et
u2 en écrivant u(0) = u1 et u(L) = u2. On obtient alors le déplacement
u(x) sous la forme :
2.2 Méthode des éléments finis
Supposons comme point de départ un problème mécanique
donné à résoudre. Ce problème est tout d’abord traduit sous la
forme d’un modèle mécanique (figure 4) qui définit notamment la Le polynôme ainsi défini constitue une fonction d’approximation
géométrie de la structure et les conditions aux limites en efforts et du déplacement, représentée figure 5 b. Les points 1 et 2 sont les
en déplacements. Le problème sera déclaré résolu dès lors que les nœuds d’approximation. Le déplacement de tout point de la barre
valeurs des déplacements, des déformations et des contraintes sera maintenant connu à partir des valeurs u1 et u2 qui deviennent les
seront connues en tout point de la structure. inconnues du problème.

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Figure 5 – Approximation linéaire du déplacement dans une barre en


traction-compression

2.2.2 Principe de discrétisation


Figure 7 – Un exemple simple de l’influence du maillage sur la qua-
lité des résultats de calcul
Dans la pratique, il est très rare de pouvoir représenter correcte-
ment le champ des déplacements dans une structure à l’aide d’un Exemple
polynôme. On a alors recours à une discrétisation du domaine étu- La barre de la figure 7-a est soumise aux effets de la pesanteur. Le
dié en sous-domaines de forme géométrique simple (segments de déplacement théorique de tout point de la barre est donné par la pre-
droite, triangles, quadrangles, tétraèdres, etc.) et de dimension mière courbe. Les trois maillages de la figure 7-b mettent en œuvre
finie : les éléments finis. L’approximation des déplacements est des éléments finis construits avec l’approximation linéaire de l’exemple
alors réalisée indépendamment sur chaque élément. Le résultat de précédent. Ils conduisent à des résultats plus ou moins précis aux diffé-
cette discrétisation constitue ce que l’on appelle le maillage de la rents points de la barre selon le nombre et la répartition des éléments.
structure. La figure 6 présente un exemple de maillage. Pour cet exemple, un maillage à un seul élément fini aurait pu donner
La précision des résultats du calcul est directement liée, d’une le résultat de la figure 5-a à condition que l’élément comporte une
part au choix des fonctions de forme (degré, choix des termes), et approximation de degré 2, c’est-à-dire, du type u(x) = ax2 + bx + c.
d’autre part à la qualité du maillage réalisé (nombre d’éléments,
répartition dans la structure, forme des éléments, etc.) 2.2.3 Équilibre global de la structure
La solution d’un problème de mécanique est celle qui, parmi les
solutions possibles, vérifie l’équilibre de la structure. Les équations
utilisées consistent en une formulation globale de cet équilibre.
Par exemple, le théorème des travaux virtuels [3] donne l’égalité
suivante, pour tout déplacement virtuel compatible avec les condi-
tions de liaison :

Le travail virtuel des contraintes est calculé sur chaque élément


fini en introduisant les approximations des déplacements telles
qu’elles sont décrites au paragraphe 2.2.2. Cela conduit à l’expres-
sion des matrices de rigidité élémentaires, lesquelles traduisent
les caractéristiques physiques des éléments en termes de raideur
(comme le ferait par exemple la constante de rigidité d’un ressort).
Exemple
Pour un élément fini de barre tel que défini à la figure 5, si E repré-
sente le module de Young du matériau et S la section de la barre, les
équations décrites précédemment conduisent à l’expression suivante
de la matrice de rigidité élémentaire :

Figure 6 – Un exemple de maillage d’une pièce avec des éléments


finis hexaédriques

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Le travail virtuel des forces extérieures est lui aussi calculé sur Concernant la réalisation du maillage, il faut noter que les outils
chaque élément fini en introduisant les mêmes approximations de simulation proposent de nombreuses aides à l’utilisateur. Il est
des déplacements. On obtient alors les vecteurs des forces élé- cité ici deux exemples qui permettent parfois de mettre en arrière-
mentaires. Ils représentent les actions de l’extérieur sur chaque plan ces questions de maillage.
élément sous forme d’efforts ponctuels appliqués aux nœuds des
éléments. ■ La méthode aux éléments finis classique (dite méthode des h-élé-
ments, h étant une dimension caractéristique d’un élément fini) pré-
L’étape suivante est la phase dite « d’assemblage » au cours de conise l’utilisation en nombre suffisant, et selon une disposition
laquelle les matrices de rigidité élémentaires sont regroupées en judicieuse, d’éléments simples construits à partir de polynômes
fonction des connexions entre éléments formant ainsi la matrice d’approximation de faible degré (souvent limité à deux).
de rigidité globale [K] de la structure. Les vecteurs forces élémen-
taires sont eux aussi assemblés selon le même principe pour don- ■ L’idée de la méthode dite des p-éléments consiste au contraire à
ner le vecteur {F} des forces extérieures à la structure. Le négliger un peu les aspects liés au maillage pour se concentrer sur
théorème des travaux virtuels appliqué globalement à la structure le degré des polynômes d’approximation (p est le degré du poly-
donne alors l’équation bien connue de l’équilibre statique : nôme) qui peut se montrer beaucoup plus élevé. Mais, en contre-
partie, les formulations sont plus complexes et les temps de calcul
en sont affectés.

Le vecteur inconnu {u} regroupe ici l’ensemble des déplace- Exemple


ments des nœuds de la structure. L’introduction des conditions
Le logiciel Creo Simulate de Parametric Technology, intégré à
aux limites (c’est-à-dire les conditions de liaison de la structure
l’environnement de CAO Creo, s’appuie sur la méthode des p-élé-
avec l’extérieur) dans ce système conduit, après résolution numé-
ments. Le maillage est construit de manière entièrement automatique
rique, à un vecteur solution unique {u}. Les composantes de défor-
et de façon complètement transparente pour l’utilisateur. Les poly-
mations puis de contraintes peuvent alors être déterminées en
nômes d’approximation, dont le degré peut aller jusqu’à neuf, per-
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utilisant les relations appropriées de la MMC.


mettent de compenser les faiblesses du maillage.
Il est à noter que le choix du degré des polynômes est automatisé
par le logiciel grâce à une procédure itérative.
2.3 Limites à l’usage de la MEF
D’un point de vue théorique, il n’y a quasiment aucune limite à ■ Les techniques de maillage autoadaptatif sont de plus en plus
l’utilisation de la MEF. Elle s’applique aussi bien à des problèmes répandues, notamment pour la simulation des grandes transfor-
non linéaires complexes qu’à des calculs très basiques de sta- mations géométriques (simulation des procédés de mise en forme
tique linéaire, et cela dans des domaines très variés (mécanique par exemple). Elles consistent, à partir d’une méthode aux élé-
des solides ou des fluides, génie civil, thermique, électromagné- ments finis classique, à réaliser un maillage automatique de façon
tique, etc.). itérative. À chaque itération, la qualité du maillage est évaluée par
le calcul d’un certain nombre d’indicateurs. Un nouveau maillage
Exemple est proposé en fonction des valeurs de ces indicateurs et de leur
répartition sur la structure.
Pour améliorer le confort acoustique à l’intérieur des véhicules, les
constructeurs effectuent des simulations par éléments finis com-
plexes, destinées à déterminer le niveau sonore perçu par le conduc-
teur et ses passagers suite à des modes de vibration de caisse ou à
d’autres sources sonores et vibratoires. Il s’agit de calculs de 3. Mise en œuvre
couplage fluide-structure pour lesquels, non seulement les éléments
de structure et différents organes du véhicule sont modélisés, mais d’une simulation
également le volume d’air à l’intérieur de l’habitacle.
aux éléments finis
D’un point de vue pratique, il existe malheureusement un cer-
tain nombre de limites à son utilisation. Tout d’abord, les pro- La mise en œuvre d’une simulation aux éléments finis dans le
blèmes industriels de mécanique conduisent très vite à des cadre des activités de conception de produit peut se décrire
modèles comportant beaucoup d’inconnues et donc beaucoup comme un processus, c’est-à-dire un ensemble organisé de
d’équations (il est courant d’avoir à résoudre des systèmes du tâches. Les étapes clés d’une résolution de problème par un outil
type à plusieurs dizaines de milliers d’inconnues). éléments finis sont présentées ici, d’un point de vue de l’utilisa-
Ces problèmes nécessitent des moyens de traitement importants. teur.
L’informatique fait constamment des progrès au niveau des
vitesses de traitement et des capacités de stockage en mémoire,
mais les ambitions des ingénieurs mécaniciens grandissent quasi- 3.1 Définition du besoin
ment aussi vite : des résultats de précision croissante pour des
problèmes de complexité croissante. Ainsi, aujourd’hui, de nom-
Très souvent mal formalisée ou tout simplement ignorée,
breuses simulations mettent en jeu des phénomènes non linéaires
l’étape de définition des objectifs et du besoin est paradoxalement
très coûteux en temps de traitement.
une étape fondamentale dans le déroulement d’une étude. La rai-
Une autre limitation provient de la quasi-nécessité d’employer son en est simple. Le modèle de calcul est une représentation très
des spécialistes pour la mise en œuvre de calculs par éléments schématique de la réalité dont on espère seulement qu’elle saura
finis, notamment lors des phases de modélisation et d’analyse des traduire un aspect particulier du comportement de la structure. Le
résultats. La construction du maillage est une tâche délicate modèle universel, capable de traduire tous les comportements,
puisqu’elle est supportée par des outils informatiques au manie- n’existe pas. Il est par conséquent impératif, avant de définir le
ment souvent complexe et qu’elle conditionne directement la qua- modèle, de formuler correctement ce que l’on attend de lui, et le
lité des résultats. Elle nécessite de l’expérience et, hormis pour les résultat que l’on est capable d’en extraire. Sans une bonne com-
cas simples, se prête donc assez mal à une réalisation par des préhension de ce besoin, il est peu probable que le modèle de
non-spécialistes (par exemple des personnes dont le métier est calcul soit le mieux adapté, et donc que les résultats obtenus
avant tout la conception). soient les plus pertinents. Définir formellement le besoin est une

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– à la nature de la grandeur physique à calculer : les modèles


mis en œuvre pour le calcul de grandeurs locales (contraintes,
déformation…) sont généralement plus fins que ceux concer-
nant des grandeurs plus globales (déplacements, fréquences
propres…) ;
– aux impératifs de délai (cela concerne, non seulement les
temps de calcul, mais aussi les temps d’élaboration du modèle et
d’exploitation des résultats) ;
– aux impératifs de précision sur les résultats ;
– aux impératifs logistiques (disponibilité du personnel, de
machines et d’outils appropriés).

3.2.2 Modèle aux éléments finis


Le modèle mécanique réalisé doit maintenant être adapté, non
Figure 8 – Tube de manutention et modèle de comportement seulement à la méthode de calcul (les éléments finis), mais aussi
associé au logiciel proprement dit. Il devient alors un modèle aux élé-
ments finis. Celui-ci consiste en une description du problème telle
manière de le clarifier, de s’assurer qu’il est bien cerné, et de pou- qu’elle a été faite pour le modèle mécanique, mais codée à l’inté-
voir le communiquer. rieur du logiciel de calcul. Cela se réalise indifféremment dans le
langage propre du logiciel ou à l’aide d’une interface graphique.
Exemple Le modèle aux éléments finis comporte ensuite la description
La figure 8 présente une structure à étudier et le modèle poutre d’un certain nombre de paramètres propres à la méthode et aux
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qui a été choisi compte tenu de la forme élancée de cette structure. algorithmes de traitement mis en œuvre. Il y a tout d’abord ce qui
Le choix de ce modèle n’a clairement aucun sens si l’objectif de concerne la définition du maillage, c’est-à-dire les types d’élé-
l’étude consiste à déterminer la déformation (écrasement) de l’extré- ments finis utilisés (poutre, triangles à trois nœuds, hexaèdres à
mité du tube sous la sollicitation. En effet, le modèle poutre est bâti six nœuds, etc.), leurs tailles et leur répartition sur la structure. Le
sur l’hypothèse d’une section indéformable. modèle aux éléments finis peut éventuellement comporter
d’autres paramètres plus spécifiques aux algorithmes d’intégra-
tion numérique (nombre de points de Gauss par exemple) ou de
résolution des équations d’équilibre (choix d’une méthode numé-
3.2 Modélisation du problème rique, paramètres de pilotage d’un algorithme pour le non-
linéaire, etc.).
L’étape de modélisation permet de passer du problème réel,
c’est-à-dire de la structure dans son environnement de fonctionne- Il faut noter que le modèle aux éléments finis est lui aussi direc-
ment ou d’utilisation, à un modèle virtuel adapté à l’outil de simu- tement conditionné par les critères de délai, de précision ou de
lation utilisé. Dans le cas d’un logiciel aux éléments finis, ce coût déjà cités pour le modèle mécanique.
modèle virtuel est numérique (il s’agit d’un fichier informatique). Ainsi, l’élaboration du modèle, d’abord mécanique, puis aux
Pour le définir, il est judicieux de procéder en deux phases, la éléments finis, passe par de nombreuses hypothèses qui tra-
construction du modèle mécanique, puis celle du modèle aux élé- duisent autant de choix possibles. Des choix différents pourront
ments finis. être faits selon :
– la spécification du cahier des charges que l’on souhaite véri-
3.2.1 Modèle mécanique fier ;
– l’état d’avancement du projet (pour une spécification donnée,
Ce modèle regroupe l’ensemble des informations propres à une un modèle de poutre utilisé en calcul d’avant-projet peut devenir
description mécanique, géométrique et technologique du pro- un modèle volumique quand les formes de la pièce sont mieux
blème étudié. définies et quand le souci de précision se fait plus pressant) ;
Il comporte tout d’abord une caractérisation du problème, à – les délais par rapport aux échéances du processus de concep-
savoir s’il s’agit de statique, de dynamique, de flambage, d’une tion (dates de réunion sur le projet, date d’industrialisation…).
étude non linéaire, etc., et si le comportement de la structure est La figure 9 illustre cette multitude et cette diversité des
assimilable à celui d’une poutre, d’une plaque, d’un problème modèles. Une spécification donnée (spécification 1) peut conduire
plan, volumique, etc. au choix des modèles mécanique et aux éléments finis associés à
Il comporte ensuite une description de la géométrie de la struc- un instant t du processus de conception1.
ture. Cette géométrie se doit bien sûr d’être adaptée au type de
comportement (géométrie filaire pour un comportement poutre, C’est par exemple le cas lors d’une étape préliminaire de concep-
surfacique pour un comportement plaque ou coque, etc.). tion (temps t1) où la structure n’est définie que de façon approxima-
tive et où une estimation grossière du résultat s’avère suffisante pour
L’environnement de la structure est aussi représenté sous la avancer dans la définition du produit (par exemple pour le choix d’une
forme de conditions aux limites en efforts, déplacements, section de poutre ou d’un matériau).
vitesses, températures, etc.
Ce modèle contient finalement une caractérisation des maté- Lors d’une étape plus avancée de la conception (temps t2), une
riaux de la structure en termes de module d’Young, coefficient de estimation plus fine des résultats peut devenir nécessaire. Cette
Poisson, masse volumique ou de toute autre grandeur nécessaire estimation a un sens dans la mesure où la définition du produit a
aux lois de comportement à mettre en œuvre. évolué entre les temps t1 et t2 (définition plus précise des formes,
Il faut souligner que ces différentes descriptions nécessitent de des dimensions, des matériaux…). Cette nécessité conduit par
nombreuses hypothèses et que le modèle obtenu constitue une exemple à choisir les modèles plus représentatifs, mais aussi plus
vue toujours simplifiée de la réalité. Toute la difficulté de la modé- coûteux associés au temps t2.
lisation réside dans le choix des niveaux de simplification les plus Le modèle aux éléments finis du temps t3 illustre la réponse à
judicieux, c’est-à-dire les mieux adaptés : un ultime souci de précision, par exemple en phase de validation

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Figure 9 – Plusieurs modèles de calcul à gérer pour chaque spécification

finale du produit vis-à-vis de la spécification 1. Ce modèle est ici 3.4.1 Sélection


issu du modèle mécanique mis en œuvre au temps t2 qui repré-
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sente toujours le bon choix. Le besoin accru de précision s’est tra- Le logiciel calcule le déplacement de tous les nœuds de la struc-
duit par une densification du maillage et la prise en compte de ture, ainsi que les composantes des déformations et des
grandes déformations qui entraîne des temps de calcul plus contraintes dans tous les éléments, et aux nœuds du maillage. Il
élevés. est aussi généralement capable de produire quantité d’autres
informations issues de ces différentes valeurs :
Des évolutions du même type vont se retrouver sur les diffé-
rents modèles associés aux autres spécifications qui entrent dans – contraintes ou déformations principales ;
la définition du produit. Il est clair qu’une gestion cohérente et – directions principales associées ;
efficace de tous ces modèles requiert une attention toute particu- – contraintes équivalentes (Tresca, von Mises…), etc.
lière et une organisation très rigoureuse.
Il est également en mesure de calculer des grandeurs telles que
des efforts de réaction aux appuis, des déformations plastiques,
des modes de flambage ou de vibration, etc.
3.3 Résolution du problème
La première tâche de l’ingénieur est donc de choisir, parmi
C’est évidemment une étape incontournable. Cependant, si les toutes ces grandeurs, celle qui permettra de répondre le mieux au
tâches de définition du besoin 3.1 et de modélisation 3.2 ont été problème posé. Il s’agit aussi de déterminer les zones d’intérêt
réalisées correctement, elle ne demande que très peu d’interven- pour le calcul (zones dans lesquelles les valeurs des résultats
tion humaine. Quand des problèmes de résolution apparaissent, seront plus précisément regardées).
ils sont généralement liés à :
Exemple
– des défauts de modélisation mécanique (absence partielle de
conditions aux limites en déplacements, oubli de paramètres…) ; La figure 10 représente un modèle mécanique en contrainte plane
– des défauts de modélisation numérique (éléments finis trop mis en œuvre sur une pièce de structure pour vérifier la spécification
distordus, mauvais choix des paramètres d’une méthode numé- « ne pas avoir de défaut résiduel visible sous chargement de ser-
rique…) ; vice ». La grandeur représentative choisie ici est une contrainte équiva-
– des incohérences entre le besoin et la configuration matérielle lente issue d’un critère élastique donné. La figure présente également
ou logicielle utilisée (manque de mémoire…). une carte d’isovaleurs de cette contrainte. Les valeurs représentatives
sont ici celles situées à proximité du congé de raccordement. Cette
Du point de vue de la méthode, l’étape de résolution corres- zone est celle considérée comme critique bien que les contraintes équi-
pond à la construction des matrices et vecteurs élémentaires valentes maximales soient situées au niveau du point d’application de
(rigidité, masse, amortissement, forces extérieures, etc.), puis à l’effort. Ces valeurs maximales sont dues ici à la modélisation (effort
leur assemblage, au calcul des déplacements des nœuds ponctuel) et ne reflètent pas la réalité.
d’approximation, et finalement au calcul des déformations et des
contraintes.
3.4.2 Fiabilité
En marge des problèmes de sélection des résultats pertinents
3.4 Analyse des résultats et réponse se pose le problème de leur fiabilité. En effet, les différentes
au besoin valeurs numériques, cartes ou courbes observées sont le fruit
d’une succession d’opérations et de manipulations qui repré-
Un logiciel de simulation numérique produit généralement une sentent autant de sources d’erreurs possibles et peuvent
quantité importante de résultats. La phase d’analyse a pour but conduire à dégrader plus ou moins les solutions numériques. On
d’apporter une réponse au besoin qui a initié le calcul en utilisant distingue ainsi successivement cinq types d’erreurs (figure 11)
tout ou partie de ces résultats (voir § 3.1). C’est une phase très que l’on peut associer aux différentes phases de la résolution du
délicate au cours de laquelle l’expertise et le savoir-faire de l’ingé- problème.
nieur jouent un rôle déterminant. Il s’agit en effet dans un premier
temps d’extraire les résultats pertinents, puis d’évaluer leur fiabi- ■ Les erreurs d’interprétation du modèle physique sont dues à
lité, et enfin de voir dans quelle mesure ils permettent effective- l’estimation des conditions d’utilisation du produit (elles donneront
ment de répondre au besoin initial. ensuite les conditions aux limites du problème), à l’isolement d’un

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Valeur observée Encastrement


de la contrainte

Valeur maximale Charge ponctuelle


de la contrainte

Figure 10 – Un résultat d’isovaleurs de la contrainte équivalente


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Figure 11 – Les différentes sources d’erreur d’une analyse par éléments finis

certain domaine d’étude et à l’interprétation des spécifications Cette note de calcul a une grande importance puisqu’elle atteste
fonctionnelles. du travail réalisé (document à fournir aux sociétés de contrôle par
exemple) et permet pour l’entreprise de capitaliser certains savoir-
■ Les erreurs de modélisation mécanique sont issues des multi- faire de modélisation et de simulation.
ples hypothèses simplificatrices qui conduisent aux modèles de
conditions aux limites, de comportement des matériaux, de com-
portement de la structure (poutre, plaque…), de simplification géo-
métrique, etc.
4. Conclusion
■ Les erreurs de modélisation aux éléments finis consistent princi-
palement en une erreur de discrétisation. Les logiciels de simula-
tion possèdent généralement des fonctions (les estimateurs Dans un contexte industriel très concurrentiel, les techniques et
d’erreur) qui renseignent l’utilisateur sur ce type d’erreur. outils de simulation numérique aux éléments finis constituent
donc des alliés précieux pour l’ingénieur en charge de la concep-
■ Les erreurs de résolution, dues à des problèmes de précision tion d’un produit ou d’un système, mais aussi pour l’ensemble
numérique, sont souvent négligeables devant les erreurs d’autres des acteurs de cette conception. Toutefois, pour prétendre à une
types. Il est bien évidemment très difficile d’évaluer l’incidence de certaine efficacité dans leur utilisation, il convient de bien prendre
ces différentes sources d’erreurs sur le résultat. Toutefois, l’ingé- en compte un certain nombre de points :
nieur doit être conscient de leur existence, et il doit pouvoir esti- – une des clés de la réussite d’une simulation est de garder en
mer un niveau de confiance dans les résultats obtenus. Son permanence un œil critique sur le travail réalisé. Il est donc indis-
expérience du calcul joue pour cela un rôle très important. pensable de confier la mise en œuvre de ces simulations à des per-
sonnes suffisamment qualifiées, qui n’utiliseront pas les logiciels
comme des « boîtes noires ». Cela nécessite une formation adap-
3.4.3 Réponse au besoin tée aux méthodes, aux outils et aux démarches de mise en œuvre
d’une simulation. Cela implique également une pratique régulière
À partir des résultats observés et du niveau de confiance qui de cette activité ;
leur a été attribué, la dernière étape dans l’analyse des résultats
consiste à apporter une réponse au besoin qui a motivé le calcul. – à défaut d’avoir toujours le matériel informatique, les logiciels
Cette réponse traduit l’interprétation que fait l’ingénieur des ou les qualifications parfaitement adaptés aux objectifs de simula-
résultats. Elle est généralement rédigée en conclusion d’une note tion, il convient de bien ajuster le besoin aux moyens disponibles.
de calcul, document qui rappelle le problème posé, les différentes Il faut aussi savoir composer avec le contexte de développement
hypothèses, les modèles associés et les résultats obtenus. du produit qui impose des délais ou des niveaux de précision. La
mise en œuvre d’une simulation doit donc être initiée par une
La note de calcul peut comporter aussi certaines informations réflexion soignée sur la formulation du besoin. Cela permet bien
utiles telles que le nom de l’auteur de la note et de la simulation, souvent d’éviter de déboucher sur un échec (décalage entre le
des pointeurs sur les différents fichiers informatiques, etc. besoin et les résultats de la simulation) ;

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– l’analyse des résultats se déroule à la lumière des différentes La méthode des éléments finis présente aujourd’hui de nom-
hypothèses inhérentes à la construction du modèle mécanique, breuses variantes qui trouvent leur intérêt dans certains
puis de simulation. Cela permet d’évaluer un niveau de confiance contextes. Il faut bien garder à l’esprit qu’elle reste avant tout une
dans ces résultats et de répondre ainsi au besoin plus objective- méthode orientée vers l’analyse de solutions et non la production
ment ; de solutions. C’est donc au travers d’itérations de conception
– l’utilisation de simulation à tous les stades de la conception du qu’elle est pertinente. Certains outils de conception sont capables
produit conduit à une multiplicité de modèles. Ceux-ci sont relatifs d’une certaine automatisation de ces itérations. C’est par exemple
aux diverses spécifications et aux étapes successives de la défini- le cas de l’optimisation topologique qui génère des géométries de
tion du produit. Certaines tendances industrielles observées pièces en limitant le volume de matière ou en maximisant la rigi-
consistent à contourner le problème en développant un modèle dité, tout en résistant aux actions mécaniques souhaitées. Une
unique et très sophistiqué que l’on fait évoluer au cours de la autre variante intéressante, les éléments finis stochastiques
conception. Cette solution pragmatique conduit à des manipula- [BM 5 028], permet de tenir compte de variations aléatoires des
tions de modèles et à des calculs très lourds. Il est sans doute pré- variables d’entrée du calcul et de s’inscrire alors dans une
férable d’adopter une démarche rigoureuse et structurée pour démarche dite de « conception robuste ».
garder leur cohérence à tous ces modèles.
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P
O
U
Apports des éléments finis R
à la conception mécanique
E
N
par Franck POURROY
Maître de Conférences au laboratoire G-SCOP – Université de Grenoble Alpes,
Grenoble (France)
S
A
Sources bibliographiques
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(M.E.). – Concepts and applications of finite
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Finis : Vulgarisation des aspects mathéma- O
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element analysis. John Wiley & Sons (1989). tiques, Illustration des capacités de la mé-

[2] CASENAVE (M.). – Méthode des éléments fi-


nis – Approche pratique en mécanique des
[3] THOMAS (P.). – Éléments finis pour l’ingé-
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Collection EDF R & D. Eyrolles (2006).
thode. Éléments finis pour l’ingénieur, ViM2
(2013), https://cel.archives-ouvertes.fr/file/in-
dex/docid/853149/filename/v3_cours.pdf
I
R
À lire également dans nos bases
ZANIN (J.-P.). – Cahier des charges fonctionnel.
[A 5 090] Conception et Production (1997).
[BM 5 017] Mécanique/Fonctions et compo-
sants mécaniques (2003).
LALANNE (M.) et FERRARIS (G.). – Dynamique des
rotors en flexion. [B 5 110] (1996). P
SPITERI (P.). – Approche variationnelle, introduc- LEMAIRE (M.). – Approche pratique des éléments GUILLOT (J.). – Assemblages par éléments filetés.
tion et présentation générale pour la méthode
des éléments finis. [AF 503], [AF 504], [AF 505]
finis stochastiques – Variables aléatoires.
[BM5028v1] (2015).
Modélisation et calcul. [BM 5 563] (1997).
LAROZE (F.) et BOUDET (R.). – Résistance des ma-
L
(2002). tériaux appliquée aux organes de machines.
On trouvera dans le traité Génie mécanique,
LEVESQUE (J.R.) et CHAVANT (C.). – Logiciels de
modélisation des structures : analyse de l’offre.
plusieurs articles contenant des exemples d’appli-
cation de la méthode des éléments finis.
[B 601] (1981).
U
BARRAU (J.-J.) et SUDRE (M.). – Modélisation des
structures par éléments finis. [BM 5 015] (1997).
S
Sites Internet
Les mots-clés listés ci-dessous sont destinés à faciliter l’accès aux princi- – la possibilité de traiter des problèmes de taille importante ;
paux sites Internet consacrés aux logiciels aux éléments finis et à la – l’ergonomie de l’interface ;
méthode des éléments finis en général : – les performances du mailleur (algorithme de construction automatique
– finite elements ; du maillage) ;
– FEA (finite elements analysis) ; – les possibilités d’échanges avec d’autres logiciels (possibilité de gérer
– FEM (finite elements method) ; des formats neutres ou mieux, des formats natifs, notamment pour la liaison
– CAE (computer aided engineering) ; CAO calcul) ou l’intégration possible dans un environnement de CAO ;
– structural analysis ; – la qualité du support technique ;
– engineering software. – l’existence et le dynamisme d’une communauté d’utilisateurs (entraide
Les adresses suivantes fournissent des informations utiles ainsi que des en ligne via des forums utilisateurs) ;
liens vers les principaux logiciels du commerce : – l’accès à de la documentation technique, y compris sur les formulations
théorique sur lesquelles s’appuient les algorithmes utilisés ou les éléments
http://homepage.usask.ca/~ijm451/finite/fe_resources/ finis disponibles ;
http://www.tsdengineering.com/pages/conv_basic.html#fea_basic – le prix…
Choix d’un logiciel Lors du choix d’un logiciel, il est généralement difficile de se faire une idée
précise des performances de chaque produit vis-à-vis de ces critères et les
L’offre commerciale de logiciels aux éléments finis est importante et démonstrations commerciales ont bien sûr tendance à masquer les difficultés
variée. Aussi est-il difficile d’en dresser une liste exhaustive. Ces produits ne techniques. Aussi, il apparaît indispensable de pouvoir tester l’efficacité des
sont pas tous équivalents. On peut citer les caractéristiques suivantes : logiciels sur ses propres problèmes. Deux approches complémentaires sont
– les domaines d’application couverts (par exemple mécanique des struc- généralement recommandées :
tures, mécanique des fluides, thermique, électromagnétique…) ; – soumettre un problème représentatif à l’offreur qui va le traiter et
– les capacités du logiciel dans le domaine couvert (par exemple struc- retourner les résultats et performances obtenus ;
tures poutres, planes, volumiques, problèmes non linéaires, statiques, dyna-
miques…) ; – obtenir une période d’essai du logiciel.
– les logiciels métiers (calculs de crash, fatigue, simulation de forgeage, Thèses
d’injection plastique…)
– la qualité des résultats ; de ce point de vue tous les logiciels se valent LEWON (I.) – Simulation par éléments finis du comportement mécanique
pour des problèmes simples. Il n’en est pas de même pour les calculs non d’un échangeur à plaques. Conception et validation d’un logiciel métier. –
linéaires par exemple ; Nancy I (2000).

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P APPORTS DES ÉLÉMENTS FINIS À LA CONCEPTION MÉCANIQUE _____________________________________________________________________________


O
U
Normes et standards
R « Guide de validation des progiciels de calcul de structures » publié par
l’AFNOR 1990 (ISBN 2-12-486611-7).
CA2582058

E Annuaire
N Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive) • COMSOL Éditeur de solutions de simulation, notamment connu pour
le multi-physique https://www.comsol.fr
• ALTAIR. Éditeur d’une suite logicielle destinée à la simulation numé- • DASSAULT SYSTEMES Éditeur de logiciels CAO intégrant des solutions
rique. (HyperMesh, Optistruct, Radioss, Inspire…) https://altairenginee- de simulation numérique (ABAQUS, SIMULIA…) https://www.3ds.com/
ring.fr/ fr/produits-et-services/simulia/produits/
S • ANSYS. Éditeur d’une suite logicielle destinée à la simulation numé-
rique. (Mechnical, Fluent, LS-DYNA…) https://www.ansys.com/fr-fr/
• AUTODESK Éditeurs de logiciels de simulation et d’analyse par élé-
Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)

A ments finis pour la conception de produits (Outils : NASTRAN, MOLD-


FLOW, CFD…) https://www.autodesk.fr/solutions/finite-element-analysis
• CETIM Éditeurs de logiciels d’analyse mécanique par éléments finis
• NAFEMS. Association à but non lucratif dont la mission est d’aider les
entreprises face au choix des technologies de simulation numérique, à
l’évolution de leurs connaissances dans ces domaines et à une utilisation

V (Castor Concept) http://www.cetim.fr/Logiciels/Cetim-Castor-Concept optimale de ces technologies dans le cycle PLM. https://www.nafems.org/

O
Parution : octobre 2019 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200055771 - techniques de l'ingenieur // romain LELOUP // 195.25.183.157

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R

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U
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