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PLAN

INTRODUCTION

I/CYCLE DE L’OKOUME : ESSOR ET DOMINATION

1/l’essor de l’exploitation de l’okoumé

2/ okoumé principale source de l’économie gabonaise

II/MODE DE PRODUCTION

1/moyen de production archaïque

2/mécanisation de la production

III/LA DECRIPTUDE DU CYCLE DE L’OKOUME

1/la colonie gabonaise a l’épreuve des crises : révélateur des limites du secteur forestiers

2/Vers une perte d’influence de l’hégémonie de l’okoumé (1956-1960)

CONCLUSION

INTRODUCTION

L’okoumé de son nom scientifique aucoumea klianeana, est l’essence la plus répandu au
Gabon. L’okoumé est une espèce héliophile, qui suscita déjà l’attention des autochtones dès
la fin du XVIII e siècle. Si ces derniers étaient déjà informer des vertus de l’okoumé, il faut
attendre en 1918, pour voir les premiers testent d’analyse sur l’okoumé en Allemagne sous
l’ordre de Ch. Chavenne1. En 1920, la France, suite au désordre orchestré par les compagnies
concessionnaires décida de revoir la politique de mise en valeur des colonies.

C’est ainsi, que l’okoumé fut la principale source d’exportation des produits forestiers, faisant
du Gabon l’une des colonies les plus prospères. Ayant un rôle crucial dans la mise en valeur
du Gabon et de l’AEF, il a représenté prêt de 30% de la valeur des exportations du pays à
l’époque coloniale, offrant un cycle de prêts 40 ans plein de rebondissement à la colonie. De
ce fait, comment s’est constitué l’essor du cycle de l’okoumé ? Quels ont été les moyens de
son exploitation ? Quels ont été les facteurs de sa perte d’influence sur le budget de la colonie
à l’orée des années 60 ?

Guy Lasserre, «Okoumé et chantiers forestiers du Gabon », extrait des Cahiers d’Outre-mer,


1

N°3, 1955, pp.119-160.


C’est autour de ses interrogations, que gravitera la trame de notre analyse.

I. Le cycle de l’Okoumé : essor et domination


Au lendemain de la première guerre mondiale, l’exploitation de l’okoumé au Gabon
connut une croissance à n’en pas douter, avec la mise au point des nouvelles techniques dans
l’industrie de déroulage et de contreplaqué. Cette exploitation de l’okoumé importante,
contribua principalement à l’économie de la colonie Gabon.
1. L’essor de l’exploitation de l’okoumé :
Plusieurs facteurs ont favorisé l’essor de l’exploitation de l’okoumé en 1920 en
l’occurrence, l’établissement d’un consortium forestier et l’évolution des nouvelles
techniques. Apres la Première Guerre Mondiale, des innovations techniques vont transformer
l’exploitation forestière. En effet, l’exploitation forestière du bois en générale et de l’okoumé
en particulier se faisait de façon fortuite et sans méthode. L’exploitation se faisait le long du
littorale, particulièrement par les autochtones et les qualités de cette essence va entrainer une
exploitation minutieuse et méthodique avec le concours de certains avancées techniques.
Notons également, que la mise en valeur accrue de cette essence va permettre la mise en
place des « permis d’exploitation »2. Les « coupeurs de bois » abattaient non seulement de
façon anarchique, mais aussi sans faire le recensement systématique de la forêt dans laquelle
se dispersaient les okoumés. Ainsi, le permis d’exploitation octroyé par le gouverneur aux
exploitants leurs permettaient de faire une meilleure prospection des zones d’exploitations et
de tracer librement, efficacement la forêt. De plus, l’on observe suite à cet essor de l’okoumé
une meilleure utilisation des richesses de la forêt grâce aux avancées de la technique.
L’amélioration des méthodes techniques rendent des zones réputées inexplorées exploitables.
L’avènement de l’’exploitation de l’’okoumé en premier plan se traduit également par la
création des chantiers, des concessions forestières, des usines et des voies.
2. La domination de « l’okoumé-roi »
Suite aux changements susmentionnés, l’okoumé n’allait pas tarder à être la première
richesse de la colonie. L’okoumé n’est pas seulement une essence commerciale exploitée,
mais ses qualités le démarquèrent des autres arbres. L’exploitation de l’okoumé devient
quasiment une mono-activité sur le territoire. Cela s’explique, par sa réputation dans la
période considérée, en témoignaient les journaux gabonais le qualifiant « d’okoumé-roi ».
Cette essence héliophile va régner jusqu’en 1960, représentant 95%3 de la production
forestière et 80% à 90% de la valeur des exploitations de la colonie. Il est ainsi, considéré
comme l’équilibre du budget du territoire. La domination de l’okoumé s’appuyait également,
2
Roland Pourtier, « un siècle d’exploitation forestière au Gabon : de l’okoumé-roi à
l’exploitation sous aménagement durable », in conférence, FIGI 2010, p.10.
3
OMBIGATH Pierre Romuald, L’exploitation forestière au Gabon (1892-1973) : impact
économique et sociale, Paris, 2005, 362 pages.
sur la hausse de la demande internationale (Allemagne, France et Angleterre) des bois
tropicaux. Dont les entreprise du Gabon se sont attelées à en faire le nerf moteur de leur
production pour répondre à la demande externe. Elle reposait également sur l’établissement
d’une législation forestière plus restrictive. Des dispositions prisent dans l’optique de faire
face aux exigences du marché tout en veillant sur la préservation des écosystèmes suite à la
croissance mondiale des bois tropicaux. Notifions à toute fin utile, que le commerce de
l’okoumé longtemps réservé à une économie traditionnelle va entrainer la colonie vers une
économie monétaire. C’est l’élan passe d’une économie de traitre à une économie monétaire
qui tient compte des exigences et des aléas du marché international.
II. Modes de production
Les moyens d’exploitation du bois au Gabon ne sont pas restés statique de 1920 à
1960, le cycle de l’okoumé à évoluer d’une production assez primaire à une exploitation de
plus en plus mécanisé.
1. Moyens de production archaïque
À l’avènement de l’exploitation forestière les moyens de production étaient
essentiellement élémentaires, la production était exclusivement manuelle. Dans ce sens, les
Africains étaient chargés de faire les tâches les plus précaires : il s’agissait notamment de
faire la recherche des bois dont les forestiers avaient besoin, de la coupe, du découpage mais
ils étaient également chargés du transport des billes de bois découper. La hache était l’outil le
plus vulgariser, elle servait à abattre les arbres repérés et les découpés en bille ; lorsqu’ils ne
pouvaient couper l’arbre directement au sol, ils montaient sur un échafaudage de leur
fabrication pour le faire. Le bois étaient coupés en courte dimensions (de 2,5 à 4m de long)
pour faciliter le transport qui était l’étape suivante. Les billes de bois étaient alors rouler
grâce aux perches faites de bois dur par une équipe d’au moins 15 hommes ; par ailleurs, on
pouvait aussi tirer les billes avec des lianes sur des plateformes qui rendaient le glissement
plus facile. Les billes de bois étaient conduites vers des zones d’évacuation précisément les
points d’eau navigables où ils étaient ensuite emmener sous forme de radeau vers les grands
ports de la colonie Notamment Libreville et Port-Gentil. Mais, progressivement on assista à
l’affaiblissement de ce mode d’exploitation qui montrait ses limites, on vue ainsi la scie passe
partout servir au tronçonnage à la place de la hache, les câbles et les accroches en métal être
utiliser à la place des lianes et des bambous dans la fabrication des radeaux. L’Okoumé
devenu assez rare aux abords des berges, il fallait étendre l’exploitation dans les zones de
plus en plus vierge et trouver des moyens qui permettraient cette exploitation éloigner des
berges. Dans ce sens, La voie Decauville fut retenu du fait de sa mobilité, elle changea
drastiquement le mode de production dans les chantiers forestier vers la fin des années 1920
1930. Dès lors, on vu apparaître les premiers grands chantiers qui exploitèrent le bois. La
demande en main-d’œuvre devenait de plus en plus colossal car les autres étapes de la
production ce faisaient encore manuellement.
2. Mécanisation du mode de production
L’utilisation de la voix Decauville4 avait prodigieusement facilité le transport du bois
notamment sur les longues distances, ce fait explique qu’elle détourna l’ancienne méthode
bien plus archaïque qui consistait à rouler le bois pour le déplacer, sa mobilité a fait qu’elle
soit encore utilisé en 1952. Toutefois, c’est la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui entraîne
la mécanisation de l’exploitation de l’okoumé dans un niveau jamais atteint auparavant. En
effet, c’est en 1946-1947 qu’il y’a l’apparition des engins américain, apportons avec eux une
brutal révolution des méthodes de production. Parmi ces engins, il y’avait des tracteurs à
chenilles qui sont devenus primordial pour ces chantiers forestiers qui se voulaient moderne.
Les étapes telles que le débardage était dorénavant mécanisé grâce aux tracteurs. Les grosses
grumes faisaient désormais l’objet des Caterpillar qui les tiraient vers les lieux du
tronçonnage. Le transport était devenu du ressort des camions et les tracteurs à quatre-roues
dans certaines situations. Ces machines de plus en plus moderne facilitèrent vertigineusement
le pénible travail de ces exploitants en rendant leur tâche plus aisée.
I. La décrépitude du cycle de l’okoumé
Au sortir du premier conflit mondial, au Gabon durant la période considérée, la
croissance économique se faisait de plus belle. Auréolé du secteur forestier, soutenu par
l’exploitation de « l’okoumé-roi »5. En revanche, une série de crise, d’abord dans les années
1930, puis en 1952 ont montré les limites du pilier de l’économie de la « vache à lait » de
l’AEF. A la veille des indépendances, les autorités coloniales envisagèrent la perspective
d’exploitation d’une nouvelle ressource : le pétrole. Ceci, n’allait pas tarder à s’affirmer dès
1960 augurant la relégation du « roi » au second rang.
1. La colonie Gabonaise à l’épreuve des crises : révélatrices des limites du secteur
forestier.
L’année 1929, marque un tournant décisif dans l’économie mondiale, suite au crache
boursier de Walt-Streets survenu aux Etats-Unis. La crise économique qui nait en Amérique
atteignit l’Afrique en générale et le Gabon en particulier. Dès 1931 le Gabon vit le cours des
4
MOUTANGOU Fabrice Anicet, une entreprise coloniale et ses travailleurs : la société du
Haut-Ogooué et la main d’œuvre africaine (1893-1963), Toulouse II, 2013, 513 pages.
5
Roland Pourtier, « un siècle d’exploitation forestière au Gabon : de l’okoumé-roi à
l’exploitation sous aménagement durable », in conférence, FIGI 2010, p.1.
produits d’exploitations chutés. En effet, la métropole et surtout l’Allemagne qui était le plus
grand importateur des produit forestiers gabonais, en l’occurrence l’okoumé. Afficha une
attitude des plus réticentes envers l’okoumé gabonais durant la crise. Les entreprises
d’exploitations qui jusque là, exploitaient le bois de façon désorganisé et surtout plus
concentrer dans la course au tonnage, sans cure de la qualité du bois d’okoumé. La colonie
fera face à une surabondance de son produit phare, sans pour autant le vendre de façon
escompté. Cette surabondance, gela les revenus des entreprises exploitantes. Sachant
pertinemment que l’exploitation implique des couts onéreux et une main-d’œuvre
conséquente, la surabondance donna recours aux fermetures et aux licenciements des
autochtones dans les entreprises de la région littorale. « Libreville et Port-Gentil devinrent
comme des villes mortes ». Cette surabondance, conjuguée aux moyens d’exploitations
archaïques traduisirent les limites du secteur forestier à maintenir l’équilibre du budget de la
colonie au beau-fixe.
Par ailleurs, en 1952 une crise liée aux fluctuations du marché international, impacta
la sphère économique du Gabon. Effectivement, la fluctuation des cours mondiaux liée à la
pénurie des bois tropicaux expliquèrent le marasme économique qui déteint sur la colonie. A
cette fluctuation s’ajouta, la dévaluation du franc mal maitrisé par la métropole. Car les
entreprises ne s’étaient pas préparées en conséquence. Les produits d’exportations vendues ne
permettaient pas la prise en compte de la main-d’œuvre, l’acquittement de la redevance
coloniale revue sensiblement à la hausse, le financement des infrastructures. Ce qui aura pour
corollaire des licenciements et des fermetures d’entreprises pas assez fortes pour tenir à la
vague de la dépression.
2. Vers une perte d’influence de l’hégémonie de l’okoumé (1956-1960)
En 1956, avec l’ouverture d’une seconde zone d’exploitation. L’absence des voies de
transport adéquates et le manque de moyen conséquent poussèrent certaine PME à fermer. Le
ministère des eaux et forêts était désormais en charge d’octroyer les permis d’exploitations
aux entreprises désireuses de faire l’exploitation dans la second zone ce qui représentait une
mutation notoire, mais pas assez rentable. Par ailleurs, en 1960, le bois pour l’essentiel
l’okoumé, représentait 90%, de la valeur des exportations du Gabon. Ce pourcentage est
tombé à environ 10% du fait de l’entrée dans le cycle pétrolier.

Conclusion
In fine, il sied de retenir que l’exploitation du bois au Gabon en particulier entre 1920
et 1960, fut à l’origine de la prospérité de la colonie française dans tout l’AEF. À tel point
que le Gabon rimait avec okoumé. Bénéficiant d’une économie florissante permettant de
couvrir même les besoins de la Fédération. Libreville et Port-Gentil incarnaient le prestige de
ce temps où le secteur forestier fut le pilier et le principal secteur d’activité de la colonie.
Aussi, l’exploitation du bois Gabonais connu des changements notoires en matière de
production, d’abord l’apanage de la main-d’œuvre autochtone, puis développer du fait de la
mécanisation introduite dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, le non contrôle
de l’exploitation, engendra une surabondance et des dépressions socioéconomique dans la
colonie, des fermetures des entreprise, licenciement pendant les périodes crises. Ces dernières
ont révélé les limites d’une économie basée sur une seule politique l’exportation. Les crises
ont également permis la mutation des procédés de restriction et d’exploitation économique.
Dès 1956 l’ouverture d’une nouvelle zone d’exploitation et la découverte du pétrole
viendront annoncer une décrépitude du cycle de l’okoumé.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
-Roland Pourtier, « un siècle d’exploitation forestière au Gabon : de l’okoumé-roi à
l’exploitation sous aménagement durable », in conférence, FIGI 2010, p.10.
- Guy Lasserre, «Okoumé et chantiers forestiers du Gabon », extrait des Cahiers d’Outre-mer,
N°3, 1955, pp.119-160.
- Catherine Coquery-Vidrovitch, le Congo au temps des compagnies concessionnaires 1893-
1963, Paris, EHSS, 2001, 600 pages
-NNANG NDONG Léon Modeste, l’administration publique coloniale du Gabon et la crise
économique de 1952, UOB, l’Harmattan, 2013, p. 546
- MOUTANGOU Fabrice Anicet, une entreprise coloniale et ses travailleurs : la société du
Haut-Ogooué et la main d’œuvre africaine (1893-1963), Toulouse II, 2013, 513 pages
-OMBIGATH Pierre Romuald, L’exploitation forestière au Gabon (1892-1973) : impact
économique et sociale, Paris, 2005, 362 pages.
-NGOUA AMVAME Herman, la mécanisation de l’exploitation forestière au Gabon (1913-
1960), Libreville, pp.12-15,

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