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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL LIBERTE PATRIE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

UE :

HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

DEPUIS L’ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS

ANNEE ACADEMIQUE 2020-2021

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TITRE TROISIÈME

L’AFRIQUE DANS L’HISTOIRE ÉCONOMIQUE

L’Afrique a toujours constitué une source de curiosité pour les


chercheurs, historiens, sociologues, anthropologues, économistes,
ethnologues et politiques.
Beaucoup se sont demandé si son histoire était ancienne ou récente ou si
elle a connu une évolution particulière qui justifie l’intérêt qu’on lui porte
de nos jours.
Les faits économiques et sociaux des époques antiques, médiévales et
préindustrielles s’y retrouvent mais avec des appréciations diverses.

Mais c’est la prédominance de la tradition orale et la longue absence


de l’écriture qui ont fait passer dans l’ignorance la plupart des
données dignes d’intérêt de l’Afrique.

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CHAPITRE XVI : LES FAITS ÉCONOMIQUES ET
SOCIAUX PRÉCONTEMPORAINS

L’Afrique a été longtemps le théâtre des convoitises étrangères. Mais


celles-ci se limitaient essentiellement à la côte car l’intérieur du continent
était considéré comme non sûr du fait du caractère sauvage du paysage.
Et pourtant, des peuples y vivaient avec leur civilisation. Les
navigateurs européens de la fin du moyen-âge au cours de leurs récits sur
l’Afrique, parlaient de royaumes organisés que leurs descendants ne
trouvaient plus aux mêmes lieux qu’en état de ruine et de terreur. Ce
phénomène se justifie car les civilisations naissent, se développent et
meurent.

Après le moyen-âge, l’Afrique s’ouvrit au monde en attirant des


commerçants dont l’unique motivation était le profit. Cette époque vit la
traite des noirs qui vida l’Afrique de ses meilleurs fils.
Au MOYEN-AGE : Commerce, Traite des Noirs
SECTION I- LES DONNÉES HISTORIQUES

Les phases de l’histoire économique africaine s’apparentent, à bien


des égards, à celle de l’histoire économique du reste du monde.

PARAGRAPHE I –L’ÉCONOMIE ANTIQUE AFRICAINE


Avant l’ère chrétienne, les diverses sociétés que connut l’Afrique
s’adonnèrent à des pratiques économiques que l’histoire a retenus.
L’Egypte ancienne avait découvert très tôt l’agriculture et l’élevage (vers
4000 avant Jésus-Christ).
Toute cette période fut enrichissante et permit de reconnaître la valeur de
la civilisation africaine qui vit la prolifération des gravures rupestres au

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Sahara. ANTIQUITE : Pratiques économiques, Agriculture, Elevage
(Egypte), prolifération des gravures rupestres (réalisées par l'Homme sur
des rochers, le plus souvent en plein air.) au Sahara

PARAGRAPHE II- L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE AFRICAINE

Elle est dominée par le commerce entre l’Arabie, l’Inde et la côte


orientale de l’Afrique, la forte influence musulmane qui impose un tribut
en esclaves à la Nubie, l’amorce du commerce entre la Chine et l’Afrique
Orientale, le début de la traite des noirs par les Européens en Afrique de
l’Ouest, les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires constituant
l’activité principale des souverains et autres princes ; dans l’ensemble,
jusqu’à la fin du moyen-âge, le Sahara fut la voie de passage privilégiée
par laquelle les influences méditerranéennes atteignaient l’Afrique
occidentale et parfois Equatoriale.
La vallée du Sahara aujourd’hui asséchée, regorge d’outils en pierre, de
fragments très abondants de poterie attestant la présence à une époque
reculée de noirs, ancêtre des habitants de l’Afrique centrale.
L’histoire des faits économiques africains de l’époque ancienne s’avère
aujourd’hui riche d’enseignement grâce aux progrès accomplis depuis la
fin du 19e siècle.
Les fouilles ont dégradé des stations néolithiques sans métal, laissant
apparaître les premiers agriculteurs qui ont taillé des haches en pierre
polie, labouré la terre, semé des produits tels que le blé et l’orge,
moissonné à l’aide de faucilles en silex, conservé le grain dans les silos
spéciaux,
MEDIEVALE commerce (l’Arabie, l’Inde et la côte orientale de
l’Afrique), forte influence musulmane (tribut en esclaves à la Nubie),
commerce (Chine -l’Afrique Orientale), début de la traite des noirs

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(Européens - Afrique de l’Ouest), activité principale des souverains et
autres princes (les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires)

SECTION II- LES INSTRUMENTS D’ÉCHANGES

Le commerce intra africain se faisait à base de troc au moment où les


communautés vivaient en économie autarcique. Ainsi, les cultivateurs
échangeaient les céréales contre des poteries, les artisans en métaux
proposaient des flèches et des ares contre des animaux, les pêcheurs et les
chasseurs présentaient de la viande ou du poisson contre des grains ou des
objets manufacturés.
Ces pratiques changèrent peu à peu avec l’amorce d’un véritable trafic
entre le littoral et l’intérieur de l’Afrique sous la poussée des influences
extérieures.1- Le TROC ( Céréales-Poteries, flèches-animaux , viandes ou
poissons- grains, objets manufacturés)

PARAGRAPHE I – LES CAURIS

Du 11e au 15e siècle, les cauris ont servi comme instrument d’échange sur
les marchés de l’empire du Ghana, du Bas Sénégal, du Dahomey.
Lorsque le commerce arabo-africain devint important, les arabes
importateurs de cauris furent vivement concurrencés par les Anglais, les
Hollandais, les Français, les Hambourgeois qui en amenaient par
cargaisons. Concurrences entre les arabes et européens suite à
agrandissement du commerce arabo-africain
PARAGRAPHE II – LE SEL

Cette denrée de luxe faisait l’objet d’un échange contre son poids d’or
depuis l’époque du commerce silencieux.
Son importance a motivé l’attitude des habitants de l’Afrique du Nord et
les exploitants des salines du littoral Atlantique qui entrèrent en contact
avec les orpailleurs du Haut Sénégal et du Haut Niger en vue d’assurer le
monopole du sel pour celui du métal précieux.

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Divers conflits locaux naissaient à la suite des tentatives de certains
souverains pour s’emparer des gisements. Echange entre l’Afrique du
Nord et les exploitants de la côte avec naissance des conflits pour
s’accaparer des gisements

PARAGRAPHE III- LE CUIVRE (Maghreb et le soudan)

Durant le moyen-âge, le Maghreb exploitait les gisements de cuivre du


sol maghrébin et envoyait le métal du soudan, en échange de produits
locaux très diversifiés, compte tenue de la diversité des Etats couverts.
Les produits de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat sont les plus
concernés.

PARAGRAPHE IV-L’OR

L’Afrique occidentale fournissait régulièrement de l’or à la Berbérie et à


l’Egypte. Le trafic de ce métal, lorsque son caractère de réserve de valeur
eut été confirmé, revint aux monarques mêmes.
La quantité d’or extraite, une fois les fuites exclues constituaient
intégralement la propriété des souverains qui en faisaient ce qu’ils
voulaient. Ainsi, en 1324, l’on raconte que l’empereur du Manding
Mansa Moussa en visite au Caire était porteur d’une telle quantité de
métal précieux que ses prodigalités perturbèrent profondément le marché
de l’or dans toute l’Egypte.

PARAGRAPHE V- LES NOIX DE PALME

Son rôle économique n’apparut que vers la fin du 15 e siècle. Ce fut très
apprécié des africains a fait et continue de faire l’objet de trafic entre la
région sylvestre et les Soudanais et Sahéliens.
Les poissons secs, les graisses végétales, les bandes de coton, les produits
de l’artisanat local, s’échangeait contre l’huile de palme et les fruits

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blancs et rouges du colatier. Bien sûr, ces opérations n’étaient pas loin du
troc mais la valeur qu’on accordait aux noix de cola, au moment de
l’échange, donnait à celles-ci un rôle économique proche d’une unité de
compte.

SECTION III- L’ÉCONOMIE COLONIALE

L’Afrique a été la zone de prédilection de l’aventure coloniale depuis la


révolution industrielle.
Son état de sous-développement n’a pas été seulement le fait de la traite
négrière mais aussi de la philosophie sous-jacente à la politique coloniale.

Par principe, la colonie n’a pas d’existence propre ; elle n’intéresse que si
son économie est complémentaire de celle de la puissance colonisatrice.
Celle-ci s’est adonnée non seulement à une exploitation matérielle
(ressources minières, agricoles, vivrières ou de rente, produits de
cueillette) mais également humaine (travaux forcés, traite).
La stratégie fut la recherche de l’autonomie financière coloniale par le jeu
de l’impôt et des emprunts. Un appui circonstancié était dès lors fourni
par les notables et chefs locaux au colonisateur pour la perception fiscale
et le recrutement de la main d’œuvre servile.
Les colonies ont joué un rôle privilégié dans l’expansion économique des
puissances coloniales qui ont édifié de véritables empires coloniaux.
Aussi pour éviter une véritable libération économique des colonies, la
décolonisation sera-t-elle lancé, à partir de 1950, par le truchement de la
coopération, formule plus subtile et plus élégante de colonisation.
L’économie coloniale été un fait majeur de notre temps.

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*
* *

Vers la fin du 19e siècle, l’Afrique a subi les méfaits de la colonisation.


La conférence de Berlin, en 1885, a légalisé le partage colonial de
l’Afrique.
A partir de ce moment, l’histoire des faits économiques et sociaux
africains s’identifia à cette du monde impérialiste. Les divers événements
que ce dernier subissait s’y répercutaient car, l’Afrique était devenue une
réserve de matières premières, un débouché de produits élaborés, un
champ d’expériences scientifiques avec pour objet l’homme noir.
L’époque préindustrielle a vu l’Afrique répartie en quatre zones :
l’Afrique du Nord et du Nord-Est, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique
Centrale, l’Afrique de l’Est et du Sud, où les faits économiques et sociaux
auront un caractère spécifique et agissant de façon synergique pour la
cohésion spatiale.
Au 20e siècle, les guerres mondiales ont accru la prise de conscience des
masses africaines qui constatèrent qu’elles n’étaient pas moins civilisées
que le laissait croire le monde occidental.
Par la décolonisation politique ou armée, l’Afrique d’aujourd’hui a repris
peu à peu sa place dans le concert des nations.

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CHAPITRE XVII

LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX CONTEMPORAINS

L’Afrique, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, a cherché les


moyens les plus rapides pour asseoir son développement intégral.
La liberté que recherchaient les populations européennes du fait de
l’horreur de l’époque des dictatures Hitlérienne et Mussolinienne ne peut
plus se circonscrire au seul monde dit développé.
L’année 1960 aura été celle de l’annonce des cascades d’indépendances
octroyées par les puissances coloniales à la majorité de nos Etats.
Malgré la pléthorique d’institutions mise en place, les handicaps
voulus ou non voulus pour freiner leur heureux aboutissement, il importe
de reconnaître la permanence de la volonté politique de parvenir à une
réelle coopération interafricaine.
L’Afrique croit, en conséquence, aux bienfaits de la politique de
coopération qu’elle soit horizontale ou qu’elle soit verticale et s’emploi
depuis les années 1960 à la traduire dans les faits comme en témoignent
les institutions créées et opérationnelles.

SECTION I – LA COOPÉRATION HORIZONTALE

Elle s’intéresse aux relations qui s’établissent entre des Etats situés dans
une même zone, ayant les mêmes affinités et parvenus presque au même
niveau de développement.

PARAGRAPHE I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION


RÉGIONALE

Divers principes gouvernent la mise en œuvre d’une politique de


coopération régionale à savoir :

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1- Faciliter l’utilisation optimale de facteurs de production

La mise en commun des potentialités pour une mise en valeur rationnelle


évite le gaspillage et chaque pays peut dès lors se spécialiser dans les
ressources pour lesquelles son allocation est optimale.

2- Accélérer l’intégration économique des États

La politique coloniale a été division des pays en unités antagonistes


produisant des biens identiques et concurrents donc susceptibles de subir,
à tout moment, des méventes et frappés par la détérioration des termes de
l’échange.

3- Garantir l’indépendance économique et l’autonomie collective

L’union de toutes les forces productives régionales fournit une garantie


contre les tentatives de déstabilisation et de velléités de mainmise de la
part de puissances anciennement colonisatrices.

4- Renforcer l’unité politique

La réelle politique de coopération régionale est celle-là qui se veut tour à


tour économique et politique.
La prise de conscience des populations de leur interdépendance
recommande la paix, la sécurité, le coût de la défense reste moindre
lorsque beaucoup d’Etats s’y emploient ensemble.
Les pactes de défense et de non-agression se situent dans cette
perspective.

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5- Améliorer le niveau de vie des populations

Dans un regroupement économique, chaque pays essaie de copier chez le


voisin ce qu’il y a de meilleur et de rejeter les mauvaises habitudes.
Ce sont en partie ces principes fondamentaux parmi tant d’autres qui ont
gouverné la mise en place des divers instruments de coopération que le
contient a connus depuis le début de la décolonisation.

PARAGRAPHE II – LES INSTRUMENTS DE LA COOPÉRATION


RÉGIONALE

Les institutions sont, soit d’orientation sectorielles, soit plurisectorielle.


Le point d’intérêt réside dans le fait que ces institutions peuvent couvrir
une sous-région africaine ou toute l’Afrique.
Leur intérêt peut se porter que sur un secteur de l’agriculture (sucre,
cacao, riz, viande, prieurs, ignames, arachide, blé, café, etc.), de
l’éducation, formation et recherche (administrative, etc.), de l’industrie
(études industrielles, propriété industrielle), industries alimentaires.
De même, ces institutions se préoccupent des domaines de la monnaie et
des banques (banque centrale, banque de développement), des ressources
naturelles (études hydraulique, étain, cuivre, plomb, zinc, caoutchouc,
bois, pétrole, énergie électrique), de santé (grande endémie), de Tourisme
(opérations de tourisme, développement, hôtelier et touristique), des
transports et communications (aviations, postes et télécommunications,
navigation et ports, chemin de fer, routes), d’autres secteurs
(cartographie, promotion commerciale, levées et cartes, normalisation et
métrologie).

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1- Au niveau plurisectoriel l’attention peut être portée sur :

• Le comité permanent consultatif du Maghreb (CPCM) mis en


place le 1er octobre 1964,
• La communauté de l’Afrique Orientale (CAO), aujourd’hui
disparu, créée le 6 juin 1967 et péronnelle le 1er décembre 1967,
• La communauté Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO)
instituée le 17 avril 1973,
• L’Union Douanière et Economique de l’Afrique de l’Ouest
(CEAO) instituée le 8 décembre 1964,
• L’Union des Etats de l’Afrique Centrale dont la charte a été signée
le 2 avril 1968,
• La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) créée le 28 mai 1975 et qui entrée en vigueur au mois
de mars 1976,
• L’Union du Maghreb Arabe (UMA) en 1988.

Toutes ces organisations qui s’étendent à plusieurs pays d’une même


région africaine, tente en définitive de réaliser les objectifs contenus dans
les principes développés au paragraphe précédent.

2- Au niveau sectoriel, l’accent peut être porté sur :

• L’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique


(ADRAO) mise en vigueur le 28 juin 1971,
• L’Organisation Africaine et Malgache du Café (OAMCAF) crée le
7 décembre 1960,
• L’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) dont l’acte de
création date du 7 décembre 1960.

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• L’Association Africaine pour l’Administration publique et la
Gestion (AAAPG) créée en mars 1971,
• Le Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative
(CAPRA) établi le 18 décembre 1967,
• L’Institut pour le Développement Economique et la Planification
(IDEP) installé en 1964,
• L’Office Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août 1963
et entrée en vigueur le 10 septembre 1962,
• La Banque Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août
1963 et entrée en vigueur le 10 septembre 1964,
• L’Association des Institutions de Financement Africaines en vue
du Développement (AIDFAD) créée le 30 septembre 1975.

3- Les faiblesses de la coopération régionale

La pléthore d’institutions installées en Afrique depuis l’accession à


l’indépendance, constitue un élément d’inquiétude.
Les doubles emplois deviennent nombreux et la dispersion des forces très
grande. Les pays consacrent beaucoup de ressources à divers organismes
régionaux dont les effets bénéfiques s’évaluent ou s’apprécient
difficilement.
C’est en conséquence, l’importance des institutions recensées qui affaiblit
la volonté de la politique de coopération régionale.

PARAGRAPHE III- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION RÉGIONALE :


LA BAD ET LA CEDEAO

1- La banque Africaine de Développement


Institution créée le 4 août 1963 à Khartoum au Soudan et mise en vigueur
le 10 septembre 1964, la BAD intéresse aujourd’hui tous les Etats

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indépendants d’Afrique. Elle vise le développement économique accéléré
et le progrès social des Etats membres. En général, elle favorise
l’investissement en Afrique de capitaux publics et privés, fournit
l’assistance nécessaire aux études, à la préparation, au financement et à
l’exécution des projets et programmes de développement.
Sur son initiative, en relation avec la Commission Economique des
Nations Unies pour l’Afrique, ont été créés la SIFIDA (Société
Internationale Financière pour les Investissements et le Développement
en Afrique) et le Fonds Africain de Développement (FAD).

2- La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

Elle a été instituée le 28 mai 1975 à Lagos entre tous les pays de la région
ouest africaine.
Son principal objectif est promouvoir la coopération et le développement
dans le domaine de l’activité économique, plus particulièrement de
l’industrie des transports, des télécommunications, de l’énergie, des
ressources naturelles du commerce, de l’agriculture, des questions
monétaires et de paiement, dans le domaine des affaires sociales et
culturelles.

La CEDEAO fonctionne sous l’autorité de la Conférence des chefs


d’Etats, du Conseil des Ministres et du Secrétaire Exécutif.
Les pays membres sont francophones, anglophones et lusophones elle a
servi de modèle à l’approche contenue dans le plan de Lagos pour la
coopération interafricaine que nous verrons plus loin
Avec le retrait de la Mauritanie, il ne reste à ce jour que 15 pays membres

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SECTION II- LA COOPÉRATION VERTICALE

Elle s’établit entre un pays, un groupe de pays de la périphérie et un pays


ou groupe de pays du centre et répond à une philosophie bien définies
Ses raisons remontent à l’époque coloniale où les pays colonisateurs ont
essayé d’entraîner dans leur mouvance, les pays colonisés et les maintenir
dans l’état d’indépendance où ceux-ci demeurent des réserves de matières
premières et de débouchés de produits manufacturés.
L’acuité des problèmes économiques actuels, la persistance du
dérèglement du système monétaire international, dont les conséquences
bouleversent les données de l’économie mondiale où les pays riches et les
pays pauvres sont parties prenantes, le fossé grandissant entre les pays du
monde développé et ceux en voie d’émergence font ressortir les bénéfices
à tirer d’une réelle coopération verticale.
Le dialogue Nord-Sud en constitue aujourd’hui un exemple vivant.

PARAGRAPHE I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION


VERTICALE

Le maintien des liens entre les pays riches et les pays pauvres comportes
des éléments d’intérêt pour les deux parties tant sur le plan de la théorie
économique que sur le plan de la stratégie de développement.

A- Buts de cette coopération

Pour les pays de la périphérie comme ceux d’Afrique, la poursuite d’une


collaboration verticale répond à diverses considérations.

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1- Assurer sans à coup (de façon continue) le processus de
développement

Il est difficile de remettre en cause l’ordre établi sans préjudice pour


l’évolution future. Les adaptations, certes, s’imposent mais selon un
processus patient, rationnel et programmé.
2- Permettre le transfert de technique et de technologie

L’accélération de l’histoire économique actuelle est celle de la science et


de la technologie ;
L’avance acquise par les pays du centre, leur expérience en matière de
recherche, l’application industrielle, doivent profiter aux pays en
développement qui espèrent suivre la même voie.
3- Lutter contre la détérioration des termes de l’échange.

La situation économique difficile que traversent les pays d’Afrique a été


le fait de l’héritage colonial.
La colonisation a imposé une monoculture à nos pays et les produits
subissent souvent des méventes sinon sont échangés à des cours inférieurs
aux coûts de production.

4- Obtenir des débouchés sûrs et durables pour les matières premières et les
produits élaborés ou finis d’une industrialisation jeune.

L’interdépendance du monde actuel, la complémentarité des économies


fait que l’autarcie n’est plus possible.

5-Œuvrer réellement pour le nouvel ordre économique international

Il s’agit de mobiliser les ressources indispensables à toute œuvre de


développement.

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B- Sur le plan pratique

Les pays du centre ont un avantage certain en maintenant des liens de


coopération avec les pays de la périphérie.
Ils ont besoin des matières aujourd’hui épuisées dans leur zone et de
débouchés pour leurs produits élaborés dont la production demeure
abondante.

PARAGRAPHE II- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION VERTICALE :


LES CONVENTIONS ACP/CEE DE LOME

La période coloniale en a connu, comme la première convention


d’association entre les Etats Africains et Malgache associés à la
Communauté Economique Européenne qui a eu des prolongements par la
deuxième convention de Yaoundé.
Même de façon bilatérale, certains pays du Maghreb ont signé des
accords du même genre avec la CEE. Bon nombre de pays, de façon
bilatérale établissent des liens verticaux pour répondre aux mêmes
préoccupations analysées au paragraphe précédent.

La conférence sur la coopération économique internationale, les


participants aux organisations internationale d’orientation économique,
commerciale, monétaire et financière ou se retrouvent pays de centre et
pays de la périphérique constituent des exemples vivants de cette
coopération.
Mais en Afrique, l’intérêt se trouve encore plus sur les conventions de
Lomé I à Lomé IV, fondement du groupe économique des Etats de
l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

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Le groupe ACP a pour objectif :

1. De consolider et renforcer la solidarité horizontale entre les Etats


membres.
2. D’encourager les relations commerciales et économiques plus
étroites entre les pays du groupe.
3. D’échanger des renseignements sur la technologie, l’industrie, les
ressources humaines.
4. Promouvoir une coopération régionale et interrégionale efficace
entre les pays membres.
5. Faire en sorte que la convention de Lomé contribue pleinement à la
réalisation des aspirations communes des pays du monde en
développement et ceux du monde développé, aspiration qui n’est
autre chose que l’instauration du nouvel ordre économique
international.
Le groupe ACP et la CEE ont opéré depuis 1975 pour la coopération
verticale renouvelée chaque cinq ans. L’accord porte sur les problèmes de
commerce, d’aide et de coopération et cherche à créer des rapports
économiques nouveaux entre certains pays du Nord et certains pays du
Sud.

SECTION III- LA CONFÉRENCE EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ÉTAT


ET DE GOUVERNEMENT DE L’OUA A LAGOS 28-29 AVRIL 1980

Les difficultés inhérentes à l’amorce d’un développement économique


réel de l’Afrique ont poussé les hauts responsables du continent à se
réunir en session extraordinaire pour la deuxième fois à Lagos du 28 au
29 avril 1980, en vue d’approuver le plan d’action pour la mise en œuvre
de la stratégie de Monrovia pour le développement économique de
l’Afrique.
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L’acte final de cette conférence a convenu d’un programme et de ses
modalités de mise en œuvre.

PARAGRAPHE I – LE PROGRAMME

Il consiste essentiellement en la création de structures régionales et en


renforcement de celles déjà existantes en vue de l’établissement ultérieur
d’un marché commun africain, prélude à une communauté économique
africaine.

PARAGRAPHE II – LES MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE

Deux décennies s’avèrent nécessaires et indispensables pour atteindre cet


objectif ; il s’imposera un renforcement des communautés dans les zones
non encore couvertes, un renforcement de l’intégration sectorielle, une
harmonisation de l’action des regroupements économiques dans le sens
de la mise en œuvre progressive du marché commun africain.
PARAGRAPHE III- LES DOMAIENS D’ACTIONS

Ils couvrent essentiellement :

L’alimentation et l’agriculture, l’industrie, Les ressources naturelles, les


ressources humaines,

La science et la technologie, les transports et communications, les


questions commerciales et financiers, la coopération économique, les
problèmes environnementaux.

1. indispensables de la planification du développement.


Toute cette stratégie vise, en fait, à assurer le bien-être des populations
africaines. Le Plan d’Action de Lagos prend le pari de mener les

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économies à une effective intégration économique au début du
3è millénaire et préparer ainsi l’ère industrielle du 21e siècle.
Ce que confirmera le sommet de l’OUA tenu à Abuja, en juin 1991 où fut
signée la Charte Economique Africaine.
Au sommet économique de Lagos en avril 1980, les chefs d’Etat et de
Gouvernement ont recommandé la voie de la CEDEAO comme seule
valable pour nous sortir du sous-développement et assurer notre place
dans l’ère industrielle du début du 3e millénaire.
Sur le plan économique, les Etats Continents émergent pour créer les
véritables économies mondes dont les centres de propulsion sont les
Etats-Unis, l’Europe et le Japon.
Une nouvelle carte politique du monde se dessine à l’aube du 3 e
millénaire et dans la nouvelle société qui se profile à l’horizon n’auront
de place que les Etats responsables faisant passer la stratégie collective de
promotion régionale avant toute stratégie industrielle de promotion
nationale.

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*
* *

Le continent africain a constitué pour les économies industrielles un


espace géographique stratégique de par l’immensité de ses ressources
naturelles non encore exploitées, la jeunesse de sa population toujours en
augmentation par suite de la disponibilité nouvelle qu’elle peut offrir pour
l’application des nouvelles technologies aux fins de développement
durable.
L’époque contemporaine qui commença en 1750 à peu à peu fait oublier
l’humiliante traite négrière fondée sur le commerce triangulaire mais
aussi la cupide colonisation directe du 19e siècle qui mit fin à la
dynamique interne de développement endogène amorcé sous la conduite
de grands bâtisseurs d’empires.
Malgré les échecs de différentes stratégies de l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement, la prise de conscience des dirigeants et les
nouveaux défis de société a poussé les autorités à opter pour la politique
d’intégration régionale pour sortir le contiennent de son état de sous-
développement.

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CONCLUSION GÉNÉRALE

L’analyse de l’histoire des faits économiques et sociaux a fait l’objet de


beaucoup de livres, d’articles. La plupart de ceux-ci se sont le plus
souvent limités, soit à la période depuis la révolution industrielle jusqu’à
nos jours, soit à la période de l’ère chrétienne après avoir survolé
l’antiquité.
Bon nombre d’auteurs ont fait du monde occidental le centre de l’univers
économique.
Aujourd’hui, la vérité apparaît peu à peu et l’on sait que des pays,
actuellement sous-développés, avaient atteint dans le temps des niveaux
de développement que des pays présentement développés n’avaient pas
atteint.
Il faut donc éviter, autant que faire se peut, d’essayer de trouver dans nos
pays les mêmes constatations que dans les pays développés.
Les conditions spécifiques de chaque pays, de chaque continent
l’excluent et partir de l’idée que toutes les sociétés suivent les mêmes
évolutions fausse l’objectivité de l’analyse.
Les sociétés africaines auraient leur propre stade de développement avec
leurs valeurs propres si la colonisation n’avait pas détruit leur civilisation
pour y substituer celle du colonisateur.

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