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Faculté d’arché
archéologie
et de guide touristique

L’archéologie de l’Egypte Ancienne

Omaïma EL SHAL
Le Paléolithique en Egypte
• En Egypte antique la période du paléolithique est
estimée de - 500 000 ans à - 10 000 ans . Le
peuplement de l' Egypte ancienne à l' époque
paléolithique est difficile à connaître.
• Les premières traces d'occupation humaine
apparaissent 100 000 ans avant notre ère et les
premiers outils sont datés, eux, de – 18000 ans.
• Vers – 25000 ans, une période de grande
sécheresse repousse les populations nomades
vers les bords humides du Nil, véritable bande
fertile et verte à travers le désert.
• Les hommes pratiquent la chasse et la cueillette
en se déplaçant le long du Nil.
• L' Egypte et la Mésopotamie sont les germes d'où
sont sorties les grandes civilisations orientales.
• Dans les territoires limitrophes ou plus éloignés de l'ancien monde,
une longue suite de cultures précède la période historique. Les âges
de la pierre, du cuivre, du bronze et du fer marquent les étapes
technologiques qui se propageront en Europe centrale jusqu'à l'ère
chrétienne, sans que cela aboutisse à la création de civilisations
urbaines. L' Egypte, elle, au début de l'âge des métaux, se trouve
déjà au seuil de la civilisation.
• L'époque préhistorique ne comprend donc ici que les phases de
développement des âges de la pierre et du cuivre. Le Paléolithique
Chasseurs et ramasseurs.
• Le peuplement de l'Egypte à l'époque paléolithique est difficile à
connaître. A vrai dire, on a découvert de nombreux objets de cette
époque, mais ils ont été pour la plupart ramassés en surface. La
stratigraphie qui, dans les régions avoisinantes de la Méditerranée
orientale, permet une subdivision du Paléolithique en de
nombreuses phases de développement est inconnue en Egypte ou
n'a pas été jusqu'à présent prise en considération.
• On n'est pas encore parvenu à établir de façon convaincante des
synchronismes entre les différentes terrasses du Nil - très typiques
surtout en Moyenne et Haute Egypte, avec leurs dépôts
caractéristiques - et les événements climatiques de l'époque
glaciaire en Europe.
• Une comparaison directe des découvertes paléolithiques en Egypte
avec celles des régions mieux étudiées révèle toutefois que le
Paléolithique de la vallée du Nil suit dans ses grands traits les lignes
du développement du continent européen.
• La dizaine de millénaires précédant la « néolithisation » de l'Afrique
du Nord est connue par de nombreux sites de Haute Egypte et de
Nubie.
• Dans les cultures du Paléolithique récent, on a pu distinguer de
nombreuses variétés selon le temps et le lieu.
• Au seuil de l'économie productrice du Néolithique, les cultures
épipaléolithiques terminent l'époque des chasseurs et des
ramasseurs :
– Ce sont en Basse Nubie le Shamarkien et l'Abkien (d'après les sites
nubiens de Shamarki et d'Abka) ;
– en Haute Egypte, l'Elkabien (d'Elkab) ;
– dans le Fayoum, le Qarounien (d'après le lac Qaroun ) dit aussi Fayoum
B.
– En même temps naissait déjà, en Basse Egypte, un Néolithique
précéramique de caractère sud-ouest asiatique, qui n'est connu jusqu'ici
que par le site d'Hélouan près du Caire.
• La nourriture de base des hommes du Paléolithique d'Afrique du
Nord était faite en premier lieu de gibier des steppes et des savanes,
antilopes et gazelles, bœufs et ânes sauvages, mais aussi d'espèces
d'Afrique tropicale aujourd'hui disparues au nord du Sahara, comme
l'éléphant africain, le rhinocéros, le zèbre et le bubale cafre - ainsi
que le cerf géant, un intrus venu de l'époque paléo-arctique.
• On pratiquait déjà dans la vallée du Nil la chasse à l'hippopotame et
aux oiseaux aquatiques, ainsi que la pêche.
• Au Paléolithique plus récent, la cueillette de plantes sauvages est
aussi attestée.
• Jusqu'à présent, on n'a mené que peu de fouilles dans les sites
paléolithiques de la vallée du Nil. C'est pourquoi n'est au fond connu
du Paléolithique égyptien que ce qui est impérissable, principalement
les outils de pierre qui se sont conservés en surface dans les
innombrables sites. Les divers produits des arts mineurs, comme ils
s'offrent à nous dans les sculptures en os et en ivoire du
Paléolithique récent européen, sont toujours inconnus dans la vallée
du Nil, tout comme la peinture rupestre dans les grottes.
Le néolithique en Egypte
• En Egypte antique, le Néolithique se divise en trois périodes :
– le néolithique ancien de 9000 à 6800 av. J.-C.,
– le néolithique moyen de 6800 à 5100 av. J.-C. et
– le néolithique récent de 5100 à 4700 av. J.-C.
• selon que l'on se réfère aux technologies, aux céramiques ou à
l'élevage.
• Les premiers hommes sur la terre d'Egypte ancienne ont trouvé la
région la plus confortable d'Afrique : pendant les périodes de crue,
ils sont chasseurs et pendant la décrue, ils redescendent dans la
Vallée du Nil pour pêcher ou récolter les plantes poussées sur le
limon.
• La naissance de la civilisation égyptienne réside d'un croisement de
cultures. La Révolution néolithique entre 5500 et 4500 av. J.-C.
marque progressivement la coupure entre Préhistoire et Histoire : les
hommes diminuent leurs activités de chasseurs et de cueilleurs pour
cultiver dans les plaines alluvionnaires, élever du bétail et fonder les
premiers villages.
• Les premiers rites funéraires sont révélés par la présence de
sépultures. Ces groupes pourtant, favorisés par le mode de vie
sédentaire, sont passés à la fabrication de céramique - d'abord non
cuite, il est vrai - richement décorée.
• On pourrait appeler cette culture, qui est exactement à l'opposé de
celle de Palestine et de Basse Egypte, « Paléolithique final
céramique », sans tenir tout à fait compte du degré de
développement.
• Cet ensemble culturel du Sahara et du Soudan s'étendait :
– au sud jusqu'à la région du lac Rodolphe ;
– à l'ouest, jusqu'au haut Niger ;
– au nord, en ses prolongements extrêmes, jusqu'à l'oasis d'el-Kharga.
• De ces deux racines naquit le système économique du Néolithique
égyptien. La domestication des animaux et l'agriculture sont
originaires du sud-ouest asiatique, mais l'héritage du continent
africain se reflète dans la grande importance de la chasse et surtout
de la pêche pour l'alimentation.
• Le Néolithique dans sa phase complètement développée occupe, en
Egypte, une période relativement longue. Dès le sixième millénaire,
on y trouve un peuplement où toutes les caractéristiques du
Néolithique sont déjà présentes : sédentarisation, agriculture,
élevage et fabrication de céramique.
Fin du néolithique
• La fin du Néolithique doit se placer au milieu du 4e
millénaire.
• A ce moment a commencé le travail du cuivre en Egypte.
• On continua à fabriquer en Egypte des outils en silex
jusque bien avant dans les temps dynastiques et la
population rurale en fit probablement jusqu'à l'époque
chrétienne.
• Le Néolithique égyptien se subdivise en une série de phases
chronologiques et régionales.
• En Basse Egypte :
• Le site de Mérimdé Béni Salama permet de suivre, en cinq
couches, le développement graduel du Néolithique depuis un stade
très ancien, encore influencé sans doute par la Palestine, jusqu'à un
habitat du Néolithique classique avec un système économique très
poussé et une population considérable.
• Il se prolongea sans rupture culturelle, comme nous l'apprend le site
d'el-Omari, au sud du Caire. Un à deux siècles le séparent de la
culture tardive de Mérimdé, et il relie ainsi les traditions néolithiques
classiques aux formes plus avancées qui annoncent déjà la culture
préhistorique tardive de Basse Egypte.
• Dans la dépression du Fayoum, sur la zone côtière du lac qui à
l'époque néolithique était beaucoup plus grand qu'aujourd'hui,
naissent des installations d'une culture nommée Fayoum A.
• Des comparaisons prouvent que ces installations sont
contemporaines du Mérimdé tardif.
• Les sites plus anciens du Fayoum appartiennent, dans l'ensemble, à
la fin du Paléolithique, et l'on n'a encore rien découvert qui y fasse
suite.
• En Haute Egypte :
• Dans le site de Deir Tasa, le développement culturel se situe à une
époque correspondant au Mérimdé tardif de Basse Egypte et à la
culture du Fayoum A.
• Vient ensuite la culture de Badari, qui est néolithique dans sa
période la plus ancienne : la métallurgie y était déjà connue dans sa
période finale.
• Au sud de la première cataracte, à côté de nombreux sites de
l'épipaléolithique, on connaît surtout des habitats du domaine culturel
saharo-soudanais. Cette époque ancienne, qui doit encore être
considérée comme prénéolithique, est surtout connue par une fouille
près de Khartoum. Esh-Shaheinab et Kadero appartiennent au
Néolithique tout à fait évolué.
Les caractéristiques de l’art à
la préhistoire
Le matériel archéologique
de la préhistoire égyptienne :
• Au début du Néolithique, il y avait des contacts entre la Basse Egypte
et la côte palestinienne.
• La céramique avec dessin gravé en arêtes de poisson apparaît ici
comme là-bas à l'époque initiale du développement de la céramique.
Mais l'Egypte s'est peu après détachée de l'influence de l'Asie du sud-
ouest et a pris une autre voie dans le développement de la culture
matérielle.
• Pour une longue période, qui correspond à peu près au Néolithique
tout entier, la céramique en Egypte resta non décorée, alors que se
formait, dans une large zone allant de l'Iran et de l'Irak, par-dessus la
côte du Levant et l'Anatolie, jusqu'aux Balkans, une série de cultures
régionales néolithiques ayant une céramique polychrome au décor
très varié.
• Par comparaison, la céramique néolithique égyptienne apparaît
particulièrement sévère et peu artistique, malgré une haute qualité
artisanale. La typologie des formes est aussi limitée.
• La constance et la rigueur des temps dynastiques semblent déjà avoir
ici leurs racines.
• La céramique de Basse Egypte présente, dans un stade avancé du
Néolithique, un simple décor incisé et des garnitures en relief.
• En Haute Egypte, on trouve, à l'origine du développement, une
céramique rouge polie avec un bord noir.
• Les vases décorés sont très rares.
• Au Chalcolithique, par contre, cette céramique fut diversement
décorée.
• La peinture est plus figurative qu'ornementale : on commence à y
trouver une préfiguration des éléments qui composeront l'art de
l'Ancien Empire.
– principalement des alignements d'êtres humains et d'animaux stylisés,
en frises, des scènes de chasse et, enfin, des représentations de
bateaux et de constructions.
– des ornements en forme de spirale et de lignes ondulées,
– une sorte de peinture qui imite les vases en pierre multicolore.
• Par des importations et des imitations locales, ces nouveautés
stylistiques s'étendirent aussi dans le domaine de diffusion
chalcolithique de Basse Egypte, à vrai dire déjà avant que cette
région ne soit entièrement couverte par Nagada II
• La céramique resta non décorée au Nagada III. Les formes et les
surfaces complètement rouges et polies sont déjà bien celles de la
protohistoire.
Mérimdé Beni Salama
• A 50 km au Nord-Ouest du Caire près du village de Khatatba,
markaz Embaba
• Plan de la ville sous forme de rangées coupées par une rue étroite
• Deux types d’habitations :
– construite en torchis et dont les fondations en infrastructure
– construite en roseaux sur terre directement
• Les habitants connaissaient l’agriculture. Les grains étaient stockés
dans des greniers en roseau ou en paille.
• Poterie aux motifs simples
• Bergers
• Fabrication de pointe de flèche triangulaires
• Tissage du lin
• Bijoux en ivoire comme des bracelets, et des bagues et des colliers
en perles
• Les défunts étaient inhumés entre les maisons. Il n’y avait pas de
cimetière comme dans les autres cultures.

• (Halim, Sites, p. 146; id. histoire, p. 28)


Badari
• La culture de Badari porte ce nom grâce au village de Badari dans le gouvernorat
d’Assiout
• Epoque néolithique où l’homme a commencé à utiliser le cuivre
• C’est un centre fort de civilisation, fusionnant des apports multiples du nord-est, du sud
et de l’Ouest. Le Ouadi Hammamat semble avoir été une voie privilégiée des contacts
avec le Nord-Est, par la mer Rouge.
• Le site de Tasa, au Nord du secteur, paraît plus influencé par les cultures du Nord de
la vallée du Nil.
• À Badari, le contenu des pots d’offrandes atteste une pratique agricole (blé, orge,
ricin), avec un riche outillage de faucilles de silex. Chasse et pêche sont abondamment
pratiquées. La richesse du matériel badarien témoigne de relations avec l’Orient,
spécialement l’Asie antérieure du sud-ouest et le Sinaï (cuivre), peut-être avec la
Mésopotamie (stéatite émaillée). La céramique rouge à bord noir laisse supposer des
contacts avec le Nil soudanais (Néolithique de Khartoum), l’industrie lithique
s’apparente plutôt au modèle saharien.
• Développement de l’industrie de la céramique
• Bijoux (colliers, braclets, bagues et peignes en ivoire)
• Apparition de la sculpture sous forme de statuettes en terre crue ou cuite comme en
ivoire
• Les habitations étaient dotées de lits en bois, peu élevés, et de repose-tête en cuir
• Les tombes étaient à l’extérieur de la maison
• Le défunt était déposé sur une planche en bois. Les murs de la tombe étaient tapissés
en vannerie.
• La croyance religieuse des badariens : on a retrouvé des amulettes.
• Des animaux comme des chats ou des chiens étaient inhumés avec eux.
• (Halim, Histoire, p. 30)
NAGADA
• Site de Haute Égypte, sur la rive gauche du Nil, à une trentaine de
kilomètres au Nord de Thèbes. Nagada est la nécropole de la ville
antique de Noubet (Toukh aujourd’hui) où le dieu Seth était vénéré.
• La culture de Nagada représente la dernière phase de la préhistoire
égyptienne (périodes prédynastiques et protodynastiques vers 4000
– 3100 avant J.- C.) qui suite à la culture de Badari.
• Le site a donné son nom à la civilisation correspondante {civilisation
de Nagada ou nagadienne}, qui a été divisée en trois phases:
– Nagada I (3800-3500), ou amratien :
• Ville de Amra au Sud-Est d’Abydos: ville et nécropole dont les tombes sont
ovales
• Les vestiges de cette époque s’étendent de la Moyenne Egypte jusqu’à la
première cataracte
• Développement de la sculpture en terre crue ou cuite
• Statuette d’homme ou de femme en os
• Palette sous forme animale (zoomorphe)
• Connue pour sa céramique étudiée par W. Fl. Petrie:
– À bord noir
– Décoration géométrique et florale
– Décoration géométrique blanchâtre
– Décoration rougeâtre
– Représentation des animaux domestiques, danseurs, chasse terrestre, pêche,
Coupe décorée
d'hippopotames et de
chevrons.
Époque prédynastique
{Nagada I}, terre cuite
peinte. Boston, Museum
of Fine Arts
– Nagada II (3500-3200), ou gerzéen (markaz el Ayat) :
fondation des premières cités
• Plus développée que Nagada I: au Nord (de Tarkhan,
Gerzée, Abousir el Malak), et au sud de la Nubie (Ouadi el
seboua, Amada, Aniba)
• Renforcée l’agriculture, développement de l’industrie de la
pierre et des métaux.
• Cuivre dans les outils
• Armes en silex comme les couteaux et les pointes de
flèches;
• La céramique est plus travaillée et décorée (chasse,
agriculture etc…)
– Nagada III (3300-3000), ou époque protodynastique.
• Plus développée que Nagada I et Nagada II : Menshat Abou
omar (Sharqueya), Kafr hassan Daoud (Ismailia) etc…
Palette aux
quadrupèdes (Nagada
III) au Louvre
• Dans la nécropole de Nagada, plus de 2000 tombes (protohistorique
et époque thinite) y ont été mises au jour. Elles contenaient un
matériel funéraire destiné à assurer la survie du défunt.
• Sous Nagada I (Halim, Sites, p. 119-120):
– la tombe est ovale et peu profonde.
– Le défunt y était inhumé sous la forme d’un fœtus, parfois entouré d’une
peau de brebis.
– On y a trouvé des aiguilles et d’outils en cuivre.
– Les maisons étaient simples, construites avec les branches des arbres.
• Sous Nagada II, l’architecture de la tombe s’est un peu développée:
– Les habitations étaient rectangulaires, construites en briques crues.
– Les côtés de la tombe ont été déterminés (renforcés) par un rajout de
limon ou de roseau ;
– Une petite chambre a été de temps en temps rajoutée pour le matériel
funéraire.
• Les maisons sont rectangulaires.
• Pendant le début du Prédynastique, on continue, sur les parois
rocheuses des déserts, à graver des scènes rupestres, où s'affirment
les qualités exceptionnelles d'artistes animaliers.
• Les phases de Nagada I et Nagada II sont caractérisées par des
poteries de types très variés, certaines témoignant de recherches
raffinées : vases doubles dont les deux parties en tonnelets ou en
flûtes communiquent, vases en forme d'animaux stylisés.
• À Nagada I, les dessins sont de couleur claire, jaunes ou
blanchâtres, sur fond rouge.
• Au Nagada II, la pâte devient plus fine ; sur un fond clair se
détachent les dessins brun-violet.
Vase décoré d’un bateau
et d’animaux schématisés
(Terre cuite, Nagada II)
Vases zoomorphes en pierre
LES VILLES
• À Hiérakonpolis se trouvait un important regroupement de villages
dans une enceinte, une nécropole de plusieurs dizaines de tombes
et peut-être un temple archaïque en matériaux périssables (bois
notamment).
• La tombe n°100, en briques crues contenait des peintures reprenant
le thème du bateau des poteries de Nagada II, ainsi que des
personnages flottant dans l'espace, un maître des animaux. Ces
représentations sont d'une importance capitale pour le
développement futur de l'art égyptien, puisqu'elles mettent en œuvre
certaines caractéristiques essentielles qui se perpétueront dans les
3000 années à venir : aspectivité, c'est-à-dire représentation des
hommes et des choses sans souci de réalisme, mais en montrant
l'aspect le plus caractéristique ; les couleurs symboliques et la
présentation plus ou moins en registres.
L’époque thinite
• L'union des deux terres de Haute et Basse Égypte qui s'amorçait
progressivement depuis la période de Nagada va aboutir vers -3100 à la
création d'un empire unifié.
• Cette unification ne semble pas s'être faite sans violences, une précieuse
palette historiée du musée du Caire rappelle la victoire du roi Narmer, qui
porte alors pour la première fois la couronne unique.
• Les princes du Sud porteurs d'une idéologie nouvelle vont mettre à
profit les possibilités que leur offre le pays. En mettant en place les
bases de l'organisation de l'Empire Égyptien les premières
dynasties créeront le vocabulaire de l'art égyptien : conventions
artistiques, rites funéraires, techniques spécifiques seront posées de
manière pérenne.
• À l'instar des dynasties archaïques mésopotamiennes, les pharaons
thinites s'attachent à affirmer leur pouvoir par un art luxueux.
• Le mobilier les suit dans leurs tombes architecturées.
• Rois guerriers, les pharaons veillent à s'attacher les faveurs des
dieux ; suivants d'Horus, ils maintiennent l'ordre temporel et
spirituel.
L’architecture thinite
• L'architecture des premières dynasties
pharaoniques reste majoritairement
construite en matériaux périssables :
briques de terre crue, végétaux (lin,
roseaux, bois).
• Ce n'est qu'à la fin de la deuxième
dynastie que la pierre, matériau d'éternité
sera exploitée à des fins monumentales.
Les villes thinites

• Le phénomène urbain apparait en Égypte


corrélativement avec celui d'Uruk (aujourd’hui Warka au
Sud de l’Irak), la plus ancienne ville du monde. Les
princes du Sud gouvernaient des petits royaumes
composés de villes primitives. Les enceintes de
maçonnerie en briques crues de villes telles que Abydos
et Hiérakonpolis ont pu être repérées mais leur caractère
fragmentaire rend difficile la reconstitution des maisons.
Les temples thinites

• La reconstitution des premiers temples est rendue difficile par la


rareté des vestiges.
• Les premiers sites sacrés resteront occupés pendant toute la durée
de l'Empire Égyptien.
• Leur fouille associée aux représentations figurées sur les tablettes
royales permet de rendre compte des prototypes du temple égyptien
classique.
• Deux sanctuaires archaïques sont précisément identifiables : celui
de Hiérakonpolis consacré à Horus et celui de Bouto pour Horus
dans le delta.
• Pour les égyptiens classiques, ils constituent des lieux saints par
excellence : leur somme équivaut à la totalité des temples
égyptiens. Ils portent le nom d'Iteret.
• Celui de Bouto est l'Iteret du Nord, celui de Hiérakonpolis est l'Iteret
du Sud. Ces deux temples sont figurés par la suite sous forme de
chapelle du Sud et du Nord.
L’architecture funéraire
• Il est intéressant de remarquer que chaque roi a deux tombes (dont
un cénotaphe), l'une à Abydos et l'autre à Saqqarah, sans doute pour
marquer sa domination à la fois sur les Haute et Basse-Égypte dans
un pays à peine unifié.
• C'est à Saqqarah qu'apparaissent les premiers mastabas, destinés
encore au seul pharaon et entourés de tombes de courtisans.
• De forme trapézoïdale, ils possèdent un toit plat et un décor de
redans.
• Il s'agit encore d'une architecture de brique crue, bien
qu'apparaissent les premiers éléments en pierre (linteaux, jambages
de portes).
• Chaque tombe, qu'elle soit royale ou non, est marquée par une stèle.
Celle du roi Djet (-2980), ou roi-serpent, provient d'Abydos. Elle
mesurait environ 2,50 mètres de haut, mais ne reste actuellement
que la partie supérieure, décorée d'un faucon perché sur une
enceinte à redans où se trouve un serpent. Il s'agit en fait du nom
d'Horus du roi, une titulature créée à la période thinite et qui apparaît
ici pour la première fois ou presque.
Stèle de Djet (Ière dynastie)

- La fonction de telles stèles est sujette à


discussion : s'agit-il d'objets servant à remplacer
le défunt inhumé ailleurs, où simplement de
marqueurs de propriété, placés à l'entrée de la
tombe et indiquant le nom du locataire ? Quoiqu'il
en soit, la stèle de Djet est l'un des chef-d'œuvre
de l'art de cette période en raison de la qualité du
relief.
- Les stèles de particuliers, comme celle de
Nytoua et Nytneb au musée du Louvre, sont
beaucoup plus petites et rectangulaires le plus
souvent.
Rites funéraires
• Maisons et palais, presque faits surtout de brique crue, de bois et de
plâtre, étaient édifiés sur le sol.
• Les tombeaux se trouvaient en partie sous le sol et les éléments
extérieurs, du moins après les premières dynasties, taillés dans le
roc, ou bâtis en pierre.
• Le nombre de tombeaux qui ont subsisté jusqu’à nos jours est
considérable.
• Les demeures étaient inférieures architecturalement aux tombeaux.
• Le tombeau était appelé « demeure d’éternité », construit à durer
toujours.
• Il était achevé du vivant de son propriétaire, mais en cas de mort
inopinée, les plans primitifs étaient parfois modifiés;
• S’il vivait assez longtemps, le propriétaire faisait parfois effectuer
des travaux supplémentaires et se dotait d’une demeure plus vaste
et plus somptueuse que celle prévue à l’origine.
• C’était la conviction que cette survie qu’il voulait après la mort
dépendait de deux conditions essentielles :
– Préserver le corps de toute destruction
– Assurer ses besoins matériels aussi bien que ceux de son ka.
• La superstructure des tombes préhistoriques était sous forme d’un
tas de sable maintenu par un encadrement en bois qui a disparu à
cause du temps.
• Le vent finissait toujours par l’emporter. Le corps se trouvait alors
découvert et si on ne le réensevelissait pas immédiatement, il était
détruit.
• Dès le début de l’époque dynastique, rois et nobles parèrent à ce
risque en faisant édifier sur la fosse une sorte de banquette en
briquées séchées au soleil : mastaba
• Les premiers mastabas ont été fouillés entre 1935 et 1956 par
l’égyptologue W. B. Emery à l’extrémité Nord de Saqqara.
• Le plus ancien date du règne de Aha (premier roi de la Ière dynastie
3038 av. J.- C.?)
• Les tombes royales des deux premières dynasties se trouvaient à
Abydos.
Abydos
• AbDw

• Gouvernorat de Sohag, markaz et el Balyana


• Capitale religieuse du huitième nome de Haute Egypte
• Centre de culte du dieu Osiris et de la triade sacrée : Osiris, Isis et Horus
• La tête d’Osiris aurait enterrée à Abydos.
• Le site est devenu un lieu sacré où les anciens égyptiens venaient y faire
le pèlerinage.
• Plusieurs fêtes y étaient célébrées comme la résurrection d’Osiris (le
mystère d’Osiris). Les milliers des tessons qui jonchent encore le sol
témoignent du nombre des offrandes apportées au dieu par les pèlerins.
• Les premiers rois s’y sont faits inhumés.
• Les autres rois avaient des cénotaphes (fausse tombe) pour que leur âme
puisse demeurer auprès d’Osiris et participer aux solennités annuelles.
• Ceux qui n’avaient pas les moyens, pouvaient ériger une stèle en pierre
sculptée de figures en relief et portant une formule, généralement
conventionnelle, afin de s’assurer que leur nom demeurerait éternellement
en présence du dieu.
• Dès la fin de l’Ancien Empire; les barques étaient directement déposées
dans les tombes pour permettre au mort de se rendre dans la capitale
religieuse.
Mastaba des deux premières dynasties
• En sous-sol, il y a une tranchée généralement peu profonde,
plafonnée de bois et divisée en compartiments dont celui du milieu
devait contenir le corps du défunt. Les autres étaient destinés pour
ses effets personnels;
• La superstructure en brique dont l’intérieur était divisé en + 27
chambres destinées à recevoir les jarres de vin, les récipients de
nourriture, les outils de chasse et les objets de la vie quotidienne;
• Les murs étaient à pilastres et redans.
• Certains mastabas plus tardifs étaient entourés d’une terrasse
basse sur laquelle était fixé des modèles de têtes de bovidés;,
grandeur nature, munies de cornes véritables.
• La forme du toit est encore discutable.
• Deux murs en brique, séparés par un pavage lié au mortier d’argile,
entouraient l’édifice (origine du mur d’enceinte).
• A une certaine distance de l’hypogée (quarantaine de mètres), une
barque en bois était déposée au moment des funérailles. Elle était
destinée à l’usage du défunt dans l’autre monde.
• Les mastabas de ce type étaient certainement la copie fidèle des
maisons de la noblesse et des palais royaux de cette époque.
Tombe de Djer
Tombe T3504
Reproduction d’une tombe
• Certains mastabas étaient parfois recouvert d’un
monticule rectangulaire de sable et de pierraille recouvert
d’un parement de briques érigé sur le sol.
• A l’origine purement utilitaire, il a du prendre par la suite
une signification magique et religieuse.
• C’était ainsi un nouveau type de sépulture.
• Juste avant la fin de la Ière dynastie, un soubassement
plus solide était obtenu en entourant le tertre sur ses
quatre côtés d’un mur perpendiculaire, encore renforcé
par des talus de sable et de blocaille coffrés de briques
empilées en gradins et adossées contre la face extérieure.
• Grâce à ce contrefort, le tertre était bien protégé.
• Une terrasse de brique et de sable aux faces extérieures
en gradins le ceinturait comme précaution
supplémentaire.
T3038 (Nebitka) (Epoque Adjib)
Outils préhistoriques

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