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Mausolée de Massinissa.
Le Medracen, à Batna, l'un des plus anciens monuments d'Algérie (300 av. J.-C.) ; il porte le nom de
Medghis, l'un des deux fils de Mazigh, ancêtre des Berbères.
L’Algérie, en raison de sa tradition de terre d’accueil et les multiples civilisations qui l’ont
traversée, a hérité d’une histoire très riche qui s’exprime par des vestiges d’époques variées.
C’est ainsi que l'Afrique, la Méditerranée, l’Europe et l’Orient marquèrent de leurs influences
spécifiques le cheminement historique de l’Algérie.
Les premiers vestiges archéologiques notables sont d’âge préhistorique et remontent à
l'époque néolithique, comme ceux du parc national du Tassili que l'on considère comme le
musée à ciel ouvert le plus étendu au monde. Plus tard, les Berbères construisirent plusieurs
sites comme Medracen, Mausolée royal de Maurétanie, Mausolée de Béni Rehnane à Siga dans
la Wilaya d'Aïn Témouchent, ou encore le site de Sauma (El Khroub) près de Cirta qui se trouve
dans la ville de Constantine. De plus, plusieurs tumuli, dolmens, grottes, tombeaux
(Djeddar à Frenda), etc., attestent les pratiques funéraires berbères61.
L’époque romaine a laissé un nombre impressionnant de vestiges, dont les plus importants se
trouvent
à Tipaza, Timgad, Lambèse, N'Gaous, Zana, Calama, M'daourouch, Thagaste, Cherchell, Tamen
tfoust, Djemila, Tiddis, Tigzirt, Dellys, Hippone, Tébessa. De plus, Apulée ou saint Augustin ont
été des penseurs de renom62.
Représentation du penseur et écrivain Apulée de M'daourouch.
Préhistoire
Article détaillé : Préhistoire de l'Algérie.
Protohistoire
Article détaillé : Protohistoire de l'Algérie.
Antiquité
Articles détaillés : Histoire de l'Algérie dans l'Antiquité et Histoire des Berbères.
Extension du territoire carthaginois avant la Première guerre punique vers 264 av. J.-C.
Les Berbères, formés de plusieurs confédérations dont les Gétules, les Garamantes et
les Libyens, dispersées dans le vaste territoire de l'actuelle Algérie, vont nouer des relations
culturelles avec les Phéniciens, l'Égypte antique, la Grèce antique et l'empire romain. Le
monument Medracen datant de 300 av. J-C en témoigne76. Il appartiendrait donc à la riche
archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique, se manifestant par un goût archaïsant
mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire architectural le plus récent comme en
témoigne la présence d'une gorge égyptienne77. Sous les Phéniciens, plusieurs ports sont
construits dont Icosium, Iol, Ténès.
Le royaume de Numidie
De gauche à droite, l'arc de Trajan à l'extrémité du decumanus de la ville antique de Timgad, et les ruines romaines
à Tipaza.
Les États indépendants de la Numidie commencent avec l'émergence des deux
confédérations massyles et massæsyles78. La première est à l’origine de la Numidie Orientale, la
seconde de l’Occidentale. Ces deux tribus s'affrontèrent durant la deuxième guerre punique, où
Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire romain
sur Carthage. Durant le règne de Massinissa, il parvint à unifier la Numidie, qui s'étendit alors du
fleuve Moulouya à l'ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'est79.
La Numidie des Massyles et des Massaesyles avant leur unification par le roi Massinissa.
Après la mort de Massinissa, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome, provoqua des
troubles en Numidie80. Rome, qui ne voit pas d'un bon œil la reconstitution d'un État puissant,
reconnait la constitution de deux Numidie occidentale et orientale. Après l'exécution de Jugurtha,
trahi par son beau-père, le roi Bocchus Ier de Maurétanie81 en 104 av. J.-C., la Numidie est
partagée : sa partie occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste étant laissé
sous l'autorité d'un roi vassal de Rome. En 25 av. J.-C., Juba II reçoit le trône de Maurétanie, et
la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la province d'Afrique.
Domination romaine, Christianisme et les Vandales
Articles détaillés : Augustin d'Hippone, Vandales et Baghaï.
Par la suite, les Romains pénètrent dans l'actuelle Algérie. L'agriculture se développe grâce à la
plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire de l'huile d'olive en Algérie. La
civilisation romano-africaine est à son apogée ; plusieurs grandes villes sont construites au Nord,
comme Lambèse et Timgad. Des mariages mixtes entre Romains et Berbères naturalisés sont
célébrés dans les grandes villes. La pratique des cultes berbères est représentée dans les
fresques romaines. De même, les jeux romains sont source de distraction pour la plupart des
berbères et les bains publics sont un luxe accessible à tous. À Timgad, on dénombrait vingt-sept
bains. Il n'y avait pas de remparts autour des villes. Les arts sont développés par les artisans
berbères comme la céramique et la poterie. Plusieurs amphithéâtres sont construits. Le théâtre
de Timgad pouvait contenir quatre mille personnes de l'Aurès. Après la crise de Rome, les
chrétiens sont au pouvoir. Les Vandales puis les Byzantins prendront le pouvoir d'une partie de
l'Algérie à la fin.
Invasion des Vandales.
Basilique Saint-Augustin à Annaba dédiée à saint Augustin évêque de la ville de 396 jusqu'à sa mort en
43082.
Le christianisme fait son entrée en l'an 256. Durant le siècle suivant, dans une atmosphère de
déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes et tunisiennes, ainsi qu'une
minorité de la population des campagnes se convertissent à la nouvelle religion. En 313, avec les
crises politiques et économiques romaines qui s'éternisent, la nouvelle religion devient l'alibi
d'une nouvelle révolte qui sera encore une fois amazigh. En effet, le culte donatiste se développa
en Algérie à Baghaï83 dans les Aurès et en Tunisie comme un défi politique à Rome. Les
donatistes, refusant d'accepter l'autorité religieuse de l'Empereur, exigent la séparation de l'État
et de la religion. Ainsi ils finiront par déclarer que l'Empereur représente le diable. Ils rejetèrent
aussi le rite catholique. L'Empereur envoie ses troupes pour les réduire. La répression ne fit
qu'accroître le soutien populaire aux donatistes.
Vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle
des circoncellions. Alors qu'en l'an 395 l'Empire romain fait face à de sérieux problèmes internes,
qui réduisent le contrôle qu'exerçait Rome sur l'Afrique du Nord, les donatistes saisissent cette
conjoncture favorable pour tenter de dominer la scène politique et religieuse. Finalement, excédé,
l'Empereur les déclare hérétiques en 409. Il envoie plusieurs légions pour les réprimer. Les
donatistes disparurent presque complètement de la scène religieuse. Quelques années plus tard,
en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Algérie sous la pression des Vandales. Une
partie de l'Algérie suivit le mouvement arien, l'arianisme était bien implanté par les Vandales84.
Byzantins et royaumes romano-berbères
Ruines du mur byzantin de Tébessa, l'un des nombreux sites restaurés et fortifiés par Solomon.
Solomon fut nommé en 534 par Justinien comme gouverneur de l'Afrique, tout juste reconquise
par le général Bélisaire sur les Vandales de Gélimer. Il est remplacé deux ans plus tard (en 536),
avant de retrouver son poste en 539. Il doit faire face aux rebelles berbères, notamment ceux du
chef Antalas. Il est toutefois battu par ces derniers dans une bataille près de la cité
de Tébessa en 544, trouvant la mort au combat. Iaudas se révolte à son tour contre l'autorité des
Byzantins et se proclame roi des Aurès, mais après quelques succès, il est finalement vaincu
par Jean Troglita en 54885.
Mais deux chefs berbères des Aurès, Ifisdias et Cutzinas, sont également remarquables dans
leur lutte contre les Byzantins, pendant le commandement de Jean Troglita, lorsque ce dernier
veut attaquer les Berbères du Sud après que les Aurès et le Zab sont dominés par les Byzantins
grâce à Solomon. En revanche Mastigas, roi berbère de la Maurétanie césarienne, après les
Vandales, prend en main une partie de cette province, bien que les Byzantins soient arrivés
jusqu'à Frenda, car des inscriptions byzantines ont été retrouvées sur place en Algérie.
En 544, les Byzantins exerceront un pouvoir jusque dans la province de Constantine. Cependant,
l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque l'organisation de plusieurs
États puissants dont les Djerawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awerbas, et les Zénètes86.
À la veille de la conquête musulmane du Maghreb, quelques tribus berbères pratiquaient
le judaïsme, selon Ibn Khaldoun, ainsi que le christianisme. Le reste de la population
demeure païen comme le cas des Banou Ifren87.