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Module Nouveau Testament

Etude d’une péricope pour le 11 octobre 2022


Marc 10, 35-45

Contexte biblique de la péricope :


La péricope se situe dans le dernier quart du chapitre 10 de l’évangile de Marc,
qui en comporte 14. L’extrait fait suite à la troisième annonce de la Passion de
Jésus. Jésus par trois fois a annoncé qu’il va mourir et dès lors, après la
sidération certaine des disciples de Jésus, les questions de « succession »
surviennent avec un certain empressement.

Contexte historique de l’événement raconté dans la péricope :


Saint Marc, contemporain de Saint Pierre écrit l’évangile une trentaine
d’années après la mort historique de Jésus. Marc nous donne à voir un
événement comme s’il se déroule sous nos yeux, à l’instant présent. Le temps
employé dans la péricope est bien le présent dans un premier temps, car le
futur est employé en seconde partie. Si Saint Marc a écrit l’évangile grâce à
l’inspiration de l’Esprit Saint, il semble qu’il souhaite présenter le sentiment de
l’incrédulité de Jacques et Jean. En effet, Jacques et Jean ne semblent pas
relever ni la mort prochaine de Jésus ni même sa Résurrection.
Toutefois, on peut être frappé par la foi qui les anime. En effet, très
spontanément ils souhaitent être accueillis au plus près de Jésus lorsque leur
mort viendra. De surcroît, Jacques et Jean nous donnent à voir Jésus en
majesté. Tous deux souhaitent « siéger », verset 37, et être dans la lumière du
Christ «  gloire », toujours au verset 37. Ce verset contraste avec celui qui suit,
car il y est rappelé la mort de Jésus par « la coupe ».
Aujourd’hui, le fidèle connaît les événements qui ont conduits à la mort de
Jésus, mais au moment où ceux-ci se déroulent, la compréhension est bien
moins évidente. Il nous importe de rappeler le contexte historique :
l’occupation romaine du Royaume de Jérusalem. Saint Marc semble la
dénoncer sans détour dans les mots prononcés par Jésus au verset 42 : « ceux
qu’on regarde comme des chefs ».
Aussitôt la troisième annonce faite de la mort de Jésus, deux des plus proches
disciples de Jésus avancent vers lui pour leur exprimer une demande. La
péricope précède le récit du miracle de l’aveugle au bord du chemin à la sortie
de Jéricho, où Jésus demande de nouveau « Que veux-tu que je fasse pour
toi » ?

Genre biblique :
La péricope est un enseignement : le vocabulaire employé le montre aisément :
« Maître, nous demandons, ne savez pas, savez, les maîtres ». Maître et savoir
sont répétés tout au long de la péricope. Deux situations sont présentées telles
des énoncés de problèmes scolaires.  
Dans un premier temps, Jaques et Jean, fils de Zébédée posent une question à
Jésus. Ils le nomment « Maître » au verset 35, ils reconnaissent donc son
autorité, dans le sens qui aide à faire grandir et qui réconforte. Ils souhaitent
être de part et d’autre de Jésus, « à ta gauche, à ta droite » verset 37.
Comme Jésus apporte matière à réfléchir, nous nous trouvons devant un
enseignement. Toutefois, la manière d’enseigner passe par l’expérimentation
et Jésus pose des hypothèses. Jésus répond à la demande par une
question : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? Pouvez-vous boire à la
coupe ». Jésus n’apporte pas de réponse directe à la demande de Jacques et
Jean, mais par sa mort prochaine, il se met à leur disposition, à leur service.
Jésus se livre totalement et ne juge pas : « Il ne m’appartient pas » verset 40.
Ensuite, les dix autres disciples de Jésus, qui ont été témoins de la demande
« entendu » verset 41, manifestent leur agacement. Jésus intervient pour les
enseigner de nouveau. « Vous savez » verset 42. Nous sommes donc dans la
suite de l’enseignement. L’expérience initiale permet de fonder une règle,
presque comme un théorème mathématique, avec l’adverbe « ainsi ». Si
l’emploi du futur exprime la tentation de vouloir être plus puissant, l’infinitif
présent a une valeur d’absolu : « pour servir et donner sa vie ».

La pointe de la péricope est selon nous le verset 44  : «  Celui qui voudra devenir
grand parmi vous sera votre serviteur, celui qui voudra être le premier parmi
vous sera l’esclave de tous ». En effet, Saint Marc rapporte que la grandeur
d’âme est une conduite vertueuse «  devenir », tandis que « être le premier »
cristallise ici un péché d’orgueil. L’homme s’asservit lui-même : «  l’esclave de
tous ». Jésus soulève le questionnement du service, dans sa dimension totale.
Aujourd’hui la question peut faire échos à la vocation : à quel service est-on
appelé ?

Elément de transformation :
Les derniers mots de l’enseignement de Jésus sont au verset 45 : « Aussi bien,
le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et
donner sa vie en rançon pour une multitude ». Jésus lui-même ne se positionne
pas comme « premier » mais comme « grand », tel qu’expliqué dans la
démonstration aux versets 42 et 43. Ici Jésus propose de choisir la voie de la
sainteté en acceptant de mourir par amour pour Dieu et les hommes. Dès lors,
Jésus pose le service comme un acte de foi.

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