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ABBÉ J O S E P H T R I N Q U E T , p . s . s
Professeur au Séminaire Saint-Sulpice
LA BIBLE
L es E crits johanniques
L es E p îtres catholiques
5R
ÉDITIONS RENCONTRE
N iM obstat
Paris, le 10 mai 1973
F. ToUu
Imprimatur
Paris, le 11 mai 1973
E. Berrar, v. ê.
JE A N
La diversité des genres littéraires de ces écrits a -pro
voqué leur dispersion actuelle dans le classement des
livres (le « Canon ») du Nouveau Testament. L’Evangile
selon saint ]ean a été ajouté aux trois [évangiles dits
« synoptiques »" (Matthieu, Marc, Luc), et il précède les
Actes des Apôtres. Les trois Epîtres de saint Jean ont
rejoint, à la suite des Epîtres pauliniennes, la série des
« Epîtres catholiques » ok elles sont rangées entre la
Deuxième Epître de saint Pierre et l’Epître de saint
Jude. Quant à l’Apocalypse de saint Jean, le seul
ouvrage de cette nature dans la littérature néo-testa
mentaire, elle se trouve mise à part en fin du recueil;
cette Révélation paraît clore les enseignements sur les
temps du salut apporté ici-bas par Jésus-Christ, en
s’achevant par l’ardent appel: « Amen! Viens, Seigneur
Jésus! »
JE A N 10
Evangile selon Saint Jean
INTRODUCTION
13 je a n
de Pâque à la date légale; dans le IV® égangile, il
l’anticipe (13, 1). — Différent encore le choix des
miracles et surtout des paroles de Jésus. — Enfin dans
les rares passages où saint Jean raconte les mêmes
faits que les synoptiques, son récit présente une foule
de particularités, soit pour l ’aUure de la narration, soit
pour le vocabulaire, soit pour le style (par exemple 6,
1-21; 1 2 ,12-19-, 18-19).
Mais ce qui sépare surtout le quatrième évangile des
synoptiques, c’est sa pénétration plus intime du
mystère du Christ. U a été écrit vers la fin du premier
siècle. La catéchèse orale de saint Jean dont il est le
fruit a duré ainsi plus d’xm demi-siècle; elle s’est enri
chie progressivement par la méditation, l’expérience
de la vie chrétienne, les révélations de l’Esprit. En se
proposant de fortifier la foi des chrétiens d’Ephèse et
de la province d’Asie, l’évangéliste n ’a pas eu pour but
d’ajouter quelques pages au récit de ses devanciers.
C’est une interprétation plus profonde de l’apparition
de Jésus dans le monde qu’il a entendu donner à ses
lecteurs, et, pour l’exposer, il a eu le privilège d’avoir
reçu en partage un puissant génie métaphysique et
dramatique.
Pour lui, en effet, Jésus n’est pas seulement le Messie.
d’Israël qui accomplit les prophéties et fonde le
Royaume (M atthieu), ni le Fils de Dieu qui subjugue les
masses par le nombre et la puissance de ses miracles.
(M arc), ni le Sauveur qui vient proclamer le message de
mansuétude (Luc); c’est le Verbe incarné qui. Dieu lui-
même, révèle aux hommes le Dieu invisible (1, 14, 18)
et leur apporte la Lumière et la Vie, Les puissances de
JE A N 14
Ténèbres et de Mort se coalisent pour faire échouer son
œuvre, mais elles sont vaincues. Ceux qui rejettent
l’offre de Vie qui leur est faite encourent la condam
nation, ceux qui l’acceptent sont à jamais délivrés de la
servitude. Drame émouvant, qui constitue le thème
fondamental de tout l’évangile.
Ce drame se développe avec la rigueur d’une
tragédie classique. Il s’ouvre par deux actions symbo
liques: le miracle de Cana (2, 1-11) proclame que sont
venus les temps de l’économie définitive, l’expulsion
des vendeurs du Temple (2, 13-22) signifie Jésus qui
inaugure la religion de l’esprit. Les premières scènes
nous montrent les âmes de bonne volonté accueillant le
message nouveau. Mais la lutte s’engage bientôt entre
la Lumière et les Ténèbres. La guérison du malade de
Bézatha ( 5 ) met pour la première fois Jésus aux prises
avec ses adversaires; les chefs religieux d’Israël, les
Juifs, s’en prennent à Jésus, le harcèlent, veulent le
faire mourir. Le discours du Pain de Vie (6, 22-39)
ouvre l’ère des abandons. Au chapitre 7, la lutte se pour
suit, ardente et passionnée; les Juifs donnent l’ordre d’ar
rêter Jésus. Au chapitre 8 s’élève entre Jésus et ses
adversaires, devenus ses ennemis, une polémique
serrée, dure, violente; on prend des pierres pour le
lapider. La guérison de l’aveugle-né (9 ) marque une
nouvelle étape; nous apprenons que les Juifs ont
décidé d’expulser de la synagogue ceux qui reconnaî
traient Jésus pour le Messie. Jésus s’affirme avec une
précision et une autorité toujours croissantes. Ses enne
mis cherchent à se saisir de lui; il se dérobe et se retire
au-delà du Jourdain ( 10, 40). La résurrection de Lazare
15 JE A N
( I l ) , le signe le plus éclatant de sa puissance et de sa
gloire, détermine les Juifs à faire le pas décisif: le San
hédrin décide de le faire mourir (11, 5 3 ). Enfin Judas,
qui depuis longtemps vit dans la fourberie, s’en va le
livrer dans la nuit ( 13, 30). Tel est le développement de
l’action dans ce drame où tout se lie et s’enchaîne
comme dans le meilleur des drames de Sophocle.
D’ailleurs, dans cette victoire apparente des puissances
hostiles, Jésus demeure supérieur aux événements. Il
est souverainement libre; il donne sa vie de lui-même;
personne ne peut la lui ravir (10, 18). Seule compte la
volonté de son Père. Tout arrive d’une manière précise
à l’heure qu’il a fixée. Et la mort ignominieuse à
laquelle on le condamne, et dont l’évangéliste ne parle
jamais qu’en termes d’une souveraine noblesse, est
pour Jésus le chemin de la gloire, comme du salut et de
la Vie pour ses fidèles.
Mais la carrière humaine de Jésus n’est pas seulement
un drame historique. L’enchaînement des épisodes qui
conduisent Jésus à la mort et au triomphe n’est que la
manifestation du drame qui se joue dans les âmes.
L’apparition de Jésus contraint les âmes à un dilemme
rigoureux. En face de lui, « il faut croire ou nier ». Le
Verbe incarné, envoyé par son Père pour lui rendre
témoignage, opère le discernement des âmes. Qui ne
reconnaît pas le Père dans le Fils montre qu’il ne con
naissait pas le Père. Les apparences trompeuses s’éva
nouissent; les dispositions intimes de chacun se dévoi
lent. L’orgueil, la dureté, la suffisance, la recherche de
l’intérêt personnel obscurcissent l’âme et lui font préfé
rer les ténèbres. « Tout homme, en effet, qui commet le
JE A N 16
mal déteste la lumière et ne vient pas vers la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient réprouvées. Mais
celui qui pratique la vérité vient vers la lumière, pour
qu’il soit manifesté que ses œuvres sont opérées en
Dieu» (3, 20-21). Les âmes simples et droites recon
naissent avec sûreté le Fils de Dieu, parce qu’elles sont
fidèles au Père, Ce sont les brebis de Jésus, qui écou
tent sa voix, et axoxquelles il donne la Vie éternelle ( 10,
10). Ainsi le passage de Jésus parmi les hommes, en les
forçant à se déclarer, exerce un jugement sur la valeur
de leur âme, ou plutôt c’est chaque âme qui se juge
elle-même en prenant parti pour ou contre lui. « Celui
qui croit en le Fils a la vie étemelle; celui qui refuse de
croire au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu
demeure sur lui » (3, 35),
Le quatrième évangile insiste avec complaisance sur
la Vie que le Verbe incarné est venu apporter aux âmes
fidèles. Ce thème se retrouve presque à toutes les
pages. Mais c’est surtout dans les discours après la
Cène (13, 31-17, 26) que Jésus, sur le ton de la confi
dence, en parle à ses disciples. Cette Vie consiste dans
l’union intime avec Jésus et par lui avec le Père.
Inaugurée par la foi, le baptême et la venue de l ’Esprit
Saint, elle se maintient et se fortifie par la participation
à la Chair et au Sang de Jésus, par la prière, par l’obser
vation des commandements, surtout du précepte de la
charité fraternelle. Les révélations intimes de l’Esprit,
les manifestations de Jésus, ne cessent de l’enrichir. La
paix, la joie, la sérénité — même au sein des épreuves
et des persécutions — sont le lot de l’âme fidèle. Ainsi
se constitue ici-bas la cité fraternelle des amis de Dieu,
17 p lA N
unis entre eux, unis à Jésus et à Dieu, « accomplis dans
l’unité » (17, 23), offrant au monde égoïste et sensuel
un spectacle digne de lui faire désirer la foi.
Cet exposé pourrait laisser croire que le quatrième
évangile est un monde d’abstractions. Loin de là; c’est
le plus vivant, le plus varié des évangiles. L’auteur
connaît admirablement le milieu palestinien. Les indica
tions de temps et de lieux sont fréquentes; il semble
même qu’à' plusieurs reprises l’évangéliste se propose
de rectifier les conclusions que l’on pourrait tirer d’une
interprétation erronée des synoptiques (1, 35-51-, 3,24-,
etc. ). Les récits sont précis, pittoresques, relevés parfois
d’rme note d’émotion ou d’humour. Saint Jean paraît
avoir été sensible au charme des choses, des événe
ments, des parfums et des heures. Les discours sont
d’une étonnante variété: entretiens intimes avec les
disciples (13-16), conversation avec la Samaritaine près
du puits de Jacob (4 ), consultation théologique de
Nicodème (3 ), exposés doctrinaux ( 5 ,19-46; 6, 22-59),
polémiques avec les chefs religieux du Judaïsme (7,
14-39; 8, 12-59), etc. Les personnages ont une indivi
dualité saisissante; c’est une véritable galerie de por
traits spirituels, digne de tenter un- psychologue et un
artiste, que nous offre Jean, peintre profond et délicat
des âmes. E t tout cela emporté dans un irrésistible mou
vement dramatique, que soulignent parfois des mots
évocateurs d’une puissance inouïe, vrais coups de ton
nerre dans un ciel d’orage.
Tel est cet évangile, justement appelé Vévangile spi
rituel, et qui confond par sa profondeur et sa puissance.
On peut dire de lui, sans forcer la note, qu’il est le
JE A N 18
joyau du Nouveau Testament. En l’écrivant, Jean, fils de
'/ébédée, s’est classé parmi les plus grands esprits de
l’humanité. Il avait reçu le génie en partage. Son expé
rience de la vie chrétienne, ses méditations, les révéla-
lions de l’Esprit Saint avaient, au cours d’une longue
vie, enrichi considérablement sa pensée. Mais à tant de
grandeur il est permis d’assigner encore une autre
source. Jésus avait dit: « Celui qui m’aime sera aimé de
mon Père, et moi aussi je l’aimerai et me manifesterai à
lui » ( 14, 21 ). Plus que personne, et pour notre bien à
tous, « le disciple que Jésus aimait » en a fait la sublime
expérience.
19 JE A N
Table analytique
de l'Evangile selon saint Jean
I LA GLOIRE DE JÉSUS
MANIFESTÉE AU MONDE (1, I5> - 12, jJO)
JE A N 20
B) La gloire de Jésus, mise en doute par les Juifs
(5, 1 -6 , 71):
21 JE A N
1. Origine divine de l’enseignement de Jésus
0 ,1 4 -1 9 ).
2. Sur le sabbat ( 7 ,20-24 ).
3. Jésus vient d’auprès de Dieu ( 7 ,2^-30 ).
4. Le départ prochain de Jésus 0 ,3 1 -3 6 ).
5. Promesse de l’eau vive 0 ,3 7 -3 9 ).
c ) Incertitude générale au sujet de Jésus (7, 40-32).
d ) La femme adultère 0 , 33-8,11).
e ) Discours polémique de Jésus, Rupture avec le
Judaïsme ( 8 ,12-39 ) :
1. Le témoignage que Jésus, lumière du monde,
se rend à lui-même est en plein accord avec le
témoignage du Père à son sujet ( 8 ,12-20 ).
2. Le départ prochain de Jésus et le jugement qui
attend les Juifs, s’ils ne croient pas en Jésus,
envoyé par le Père et assisté par lui ( 8, 21-29 ).
3. Descendance charnelle d’Abraham, mais des
cendance spirituelle du diable, les Juifs ne
peuvent croire en Jésus, désiré d’Abraham et
plus grand que lui ( 8 ,30-39 ).
f ) Guérison d’un aveugle-né (9,1-41).
g ) AUégorie du « Bon Pasteur » ( 1 0 ,1-2I ).
h ) A la fête de la Dédicace, déclaration solennelle
de Jésus ( 1 0 ,22-39 ).
2. Jésus se retice en Pérée ( 1 0 ,40-42 ).
3. A Béthanie, résurrection de Lazare (1 1 ,1-44 ).
4. Conséquences de la résurrection de Lazare. Jésus en
Judée, à Ephratm (1 1 ,43-37 ).
3. L’onction de Béthîinie ( 1 2 ,1-8 ).
6. Affluence à Béthanie. Les grands prêtres décident
de tuer Lazare ( 1 2 ,9-11 ).
JE A N 22
7. Jésus à Jérusalem ( 1 2 ,12-^0 ) :
a ) Accueil triomphal de Jésus aux Portes de Jéru
salem (12, 12-19).
b) Des Grecs demandent à voir Jésus (12, 20-22).
c ) Jésus affirme que sa mort est la condition de sa
gloire et du succès de son œuvre ( 1 2 ,23-33 ).
d ) Suprême avertissement (1 2 ,34-36 ).
23 JE A N
d) On se retrouvera auprès du Père, grâce à Jésus
qui est avec le Père (1 4 ,1 -ïl).
e ) Puissance de ceux qui croient en Jésus et prient
en son nom ( 1 4 ,12-14).
f ) L’envoi d’un autre « Paraclet » ( 1 4 ,15-17 ).
g) Jésus se manifestera à ceux qui l’aiment (14,
18-24).
h ) Encore le « Paraclet » ( 1 4 ,23-26).
i ) Adieux et dernières paroles d’encouragement
(14,27-31).
4. Nouvel entretien de Jésus avec ses disciples
( 1 5 ,1 - 1 6 ,^ ) :
a ) Les disciples ne porteront du fruit qu’intimement
unis à Jésus, comme le sarment l’est à la vigne
(13,1-8).
b) Les disciples, qui pour Jésus sont désormais des
amis, doivent vivre dans l’amour ( 15, 9-17-).
c ) La haine du monde pour Jésus et ses disciples
(13,18-25).
d) Le témoignage du « Paraclet » et des Apôtres
(15,25-27).
e ) Annonce des persécutions (16,1-4).
f ) Le rôle du « Paraclet » (1 6 ,5-15 ).
g) La séparation et le revoir ( 1 6 ,16-23a).
h) Efficacité de la prière ( 1 6 ,23b-28 ).
i ) A ses disciples aussi présomptueux que sincères
Jésus prédit la victoire (1 6 ,29-33 ).
3. Prière « sacerdotale » ( 1 7 ,1-26) :
a ) Jésus prie pour lui-même (17,1-5).
b ) Jésus prie pour ses disciples ( 1 7 ,6-19).
p;A N 24
c ) Jésus prie pour tous ceux qui croient en lui (17,
20-23).
d ) Suprême demande (1 7 ,24-26).
25 JE A N
3. Jésus apparaît à Marie laMagdaléenne {20,11-18).
4. Jésus apparaît aux disciples en l’absence de Thomas
{20,19-23).
5. Jésus apparaît aux disciples en présence de Thomas
(2 0 ,24-29).
6. Epilogue (2 0 ,30-31 ).
Appendice (2 1 ,1-23 ) :
JE A N 26
PROLOGUE
LA GLOIRE DU VERBE EN DIEU
DANS LE MONDE ET DANS L’HISTOIRE
i l , 1-18)
lumière-ténèbres, cf 3, 19-21; 8, 12; 9, 4-3; 11, 9-10; 12, 33-36, 46; (13, 30); 1 Jn
1, 3-7; 2, 8-11; et les textes de Qoumrân.
27 JE A N
*Parut un homme envoyé d e .Dieu; son nom
était Jean. ^ Il vint en témoignage, pour témoigner
au sujet de la lumière, afin que tous crussent par lui.
®Celui-là n’était pas la lumière, mais il devait té
moigner au sujet de la lumière.
®La lumière, la véritable, qui illumine tout
homme, venait dans le monde. “ Il était dans le
monde, et par lui le monde a paru, et le monde ne
l’a pas connu. “ Il est venu diez lui, et les siens
ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont
reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de
Dieu, à ceux qui croient en son Nom, “ qui ne
sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni
d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. E t le
Verbe est devenu chair, et il a séjourné parmi nous.
JE A N 28
Et nous avons contemplé sa gloire, gloire comme 1
9,32
celle que tient de son Père im Fils unique, plein de ^
grâce et de vérité.
Jean témoigne à son sujet, et il crie: « C’était
celui dont j’ai dit; Celui qui vient après moi est ***
passé devant moi, parce que, avant moi, il était. »
“ Car de sa plénitude nous avons tous reçu, et
grâce sur grâce; ^^car la Loi a été donnée par
Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par
Jésus Christ. “ Dieu, personne ne l’a jamais vu;
un Dieu, Fils unique qui est dans le sein du Père,
Celui-là l’a fait connaître.
29 JE A N
La tradition iconographique représente fréquemment saint Jean sur
l ’île de Patmos, accompagné de l’aigle son attribut. I l écrit sous
l ’inspiration qu’il reçoit d’une vision. Ici il contemple la gloire
de Jésus ressuscité.
Bible française. Anvers, 1534.
I. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
AU MONDE
{ 1 , 1 9 — 12,^0)
31 JE A N
1 pas, » — « Es-tu le prophète? » E t il répondit;
« Non. » “ Ils lui dirent donc: « Qui es-tu?... que
nous rendions réponse à ceux qui nous ont envoyés.
3, 3 Que dis-tu de toi-même? » “ Il déclara: « Je suis la
voix de celui qui clame dans le désert: Redressez le
chemin du Seigneur, selon ce qu’a dit Isaïe, le pro
phète. » ^ E t les envoyés étaient des Pharisiens,
Et ils l’interrogèrent, et ils lui dirent: « Pourquoi
donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Elie, ni le
prophète? » Jean leur répondit, en disant: « Moi,
je baptise dans l’eau; au milieu de vous se tient
quelqu’un que vous ne connaissez pas, “ celui qui
10; Livre d’Hénoch, 89, 32; 90. 31. Voit Mc 9, 11-12; Mt 17, 11. — « le pio-
phne » ( d 6, 14; 7, 40) par excellence; certains, s’appuyant sur Dent 18, 13-18,
pensaient gu’un «proj^ète conune M oïse» (çrat-8tre Moïse lui-même), précéde
rait le Messie, Idée ttes en faveur dans les milieux de Qoumrân. Voir le rôle de
Moïse et d’Elie en Mc 9, 4; M t 17, 3; Le 9, 30-31 ( d les deux témoins de Ap
11, 3, 6). — La réponse de Jean est absolument négative. Dans les Synoptiques,
son tôle est intetptété comme celui de « l ’Elie qui doit venir »: M t 11, 14; 17, 12-
13 ( d Mc 9, 13); Le 1 , 17.
23 « Je SUIS », lit: « Moi » ( d w 26, 27, 30, 31, 33, 34). — Le texte d’Is 40, 3,
que Jean cite en se l’appliquant, explique les limites de sa mission: simple pré
curseur du Seigneur ( d 3, 27-30) et prédicateur de la pénitence. Dans les Synop
tiques, cette citation d’Isaïe caractérise les événements du ministère de Jean, consi
dérés comme l’accomplissement des Ecritures.
24 « les envoyés », les prêtres et les lévites du v 19. — Autres traductions: « E t
des Pharisiens avaient été envoyés » (ce serait une nouvelle ambassade, les prêtres
et les lévites se rattachant plutôt aux Sadducéens); ou: « Et il y avait des
envoyés qui étaient Pharisiens »; ou encore: « Et ils avaient été envoyés par les
Pharisiens ». — « Pharisiens », auprès de Jean-Baptiste, avec des Sadducéens, cf
Mt 3, 7. Les Pharisiens représentaient l ’élément le plus pur et le plus ardent du
judaïsme (Ac 23, 8; 26, 3 ). Saint Paul se glorifie d ’avoir été Pharisien (Phi 3, 3;
Ac 23, S). Mais ils se montraient durs pour le commun peuple ( d Jn 7, 47-49),
orgueilleux et fiers de leur vertu (Le 18, 11-12). M t a rassemblé dans un grand
discours (23) les griefs de Jésus à leur égard. Les a Sadducéens » représentaient
l ’aristocratie sacerdotale; ils ne sont pas mentionnés dans les écrits johanniques.
23 «baptises-tu», acte caractéristique du ministère de Jean (rf v 2S; 3, 23; Mc
I, 4-3, et par), et qui lui a valu le surnom de « Baptisent » (Mc 1, 4; 6, 14, 24)
ou de «Baptiste» (Mc 6, 23; M t 3, 1; 11, 11, 12; etc.). — S’il n ’est aucun des
personnages cités, de qui a-t-U reçu mission pour agir ainsi en vue de préparer la
venue du Seigneur? Cf Mc 11, 30; M t 21, 23; Le 20, 4.
26 « je baptise dans l ’eau» (df w 31, 33), par ce rite symbolisant le repentir
(Mc 1, 4; M t 3, 11), le tôle de Jean est de témoigner de la présence, effective
déjà, du Messie. Le baptême que ce dernier conférera « dans l ’Esprit Saint » n’est
mentionné qu’au v 33. Comparer avec Mc 1, 7-8; Mt 3, 11; Le 3, 16. — « dans
l ’eau » ( w 31, 33), cf Mt 3, 11; on trouve « avec de l ’eau » en Mc 1, 8; Ac 1, 3;
II, 16. — « au milieu de vous », sur les bords du Jourdain? ou « au milieu »
d’Israël? — « quelqu’un que vous ne connaissez pas » (mais que moi je connais.
vv 31, 33), le Messie, déjà reconnaissable, mais non reconnu comme tel (v 10)
dans une vision de foi: voir 3, 19-21-, 6, 42; 7, 27-28; 8, 14,19, 33-53.
27 « celui qui vient après moi », c£ vv 13, 30. — Comparer le reste du verset
avec Mc 1, 7; Mt 3, 11; Le 3, 16; Ac 13, 23. — « je ne suis pas digne » (Ac 13,
25), Synoptiques: « je ne mérite pas ». — Mc 1, 7 et la: 3, 7; « délier la courroie
de ses chaussures »; Ac 13, 25: « délier la chaussure de ses pieds »; Mt 3, 11:
« porter ses chaussures ».
28 «Béthanie», localité disparue, site incertain, à enviton 23 km au nord de la
mer Motte; ne pas confondre avec la «Béthanie» des environs de Jérusalem (11,
I, 18; 12, 1). Autre leçon, moins sûre: Bétfaabata ou Bétharaba, rappelant Bet-
Bara de Jug 7, 24, ou Bet-ha-Araba de Jos 13, 6 (sur la rive droite du Jourdain).
— « au-delà du Jourdain » (10, 40), sur la rive gauche du Jourdain, en Pétée. —
«oit Jean était à baptiser», pour l ’expression, qui exprime une activité d’assez
longue durée, cf 3, 23; 10, 40.
29-34 Deux déclarations dans la bouche de Jean ( w 29-31, et w 32-34); la
seconde, avec le signe de l ’Esprit (v 32) et & révélation de « celui qui baptise
dans l ’Esprit Saint » (v 33), plus riche que la première.
29 « L e lendemain» (cf 6, 22; 12, 12), cette expression rythme le récit ( w 33,
43). — « l ’Agneau de D ieu» (encore et seulement v 3é, dans le N .T.), l ’agneau
qui convient à Dieu, ou qui lui appartient, ou qu’il procure en vue d ’un
sacrifice. — « qui enlève le pédié du monde », eiqiression unique. — « enlève » (1
Jn 3, 3 ), et non « p o rte» , la punition du péché et le péché lui-même (1 Jn 3, S).
— « le pédié », considéré dans son unité, la somme des pédiés des individus qui
pèse comme un fardeau suc l’humanité, — « du monde », c’est-à-dire des
33 JEA N
sant dans l’eau, » “ Et Jean témoigna, en disant:
Mt 3,16
« J’ai vu l’Esprit descendre, comme une colombe,
venant du ciel, et il est demeuré sur lui. “ E t moi je
ne le connaissais pas, mais Celui qui m’a envoyé
baptiser dans l’eau. Celui-là m’a dit: Celui sur lequdl
tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est
lui qui baptise dans l’Esprit Saint. ^ E t moi j’ai vu,
et j’ai témoigné que c’est lui, l’Elu de Dieu. »
, ,
et Le 4 18; Le 4 1,14. .
33 Cf V 31. — « Celui qui m’a envoyé... Celui-là », Dieu, v
, ...............
5. — « Celui-la m a
dit », la voix céleste qui s’adressait directement à Jésus (Mc 1, II; Le 3, 22) ou
le désignait (Mt 3, 17), révèle ici à Jean — et ce dernier la proclame à Israél —
JE A N 34
qui passait, il dit: « Voici l’Agneau de Dieu. » Et
les deux disciples l’entendirent parler, et ils sui
virent Jésus. ^®Mais, se retournant et les voyant
qui le suivaient, Jésus leur dit: « Que cherchez-
vous? » Ils lui dirent: « Rabbi (mot qui veut dire:
M aître), où demeures-tu? » Il leur dit: « Venez et
vous verrez. » Ils vinrent donc et- virent où il de
meurait, et ils demeurèrent chez lui ce jour-là;
c’était environ la dixième heure.
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des
deux qui avaient entendu Jean et suivi [Jésus]. Il
trouve d’abord son frère Simon et lui dit: « Nous
35 JE A N
avons trouvé le Messie! » (ce qui veut dite: C hrist).
Il l’amena à Jésus, Le regardant, Jésus dit: « Tu
Mt 16,18
es Simon, le fils de Jean; tu t ’appelleras Képhas »
(ce qui signifie: Pierre),
Le lendemain, Jésus voulut partir pour la Gali
lée, Et il trouve Philippe et lui dit: « Suis-moi. »
Philippe était de Bethsaïde, la viUe d’André et
de Pierre. ‘'^Philippe trouve Nathanaël et lui dit:
Le 24,27
« Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les
Prophètes, nous l’avons trouvé! C’est Jésus, fils de
Joseph, de Nazareth, » E t Nathanaël lui dit: « De
Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon? »
Philippe lui dit: « Viens et vois. » Jésus vit Nadia-
naël qui venait vers lui, et il dit à son sujet: « Voici
vraiment un Israélite, qui est sans détour. » ^ Natha-
PA N 36
naël lui dit: « Gimment me connais-tu? » Jésus ré
pondit et lui dit: « Avant que Philippe t ’appelât,
quand tu étais sous le figuier, je t ’ai vu. » Natha
naël lui répondit: « Rabbi, c’est toi, le Fils de Dieu!
c’est toi, le roi d’Israël! » ™Jésus prit la parole et
lui dit: « Parce que je t ’ai dit: Je t ’ai vu dessous le
figuier, tu crois. Tu verras mieux encore. » E t Ü lui
dit: « En vérité, en vérité je vous le dis: vous verrez
le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et des
cendre sur le Fils de l’homme. »
37 JE A N
Bible française. Paris, 1547.
JE A N 38
« Ils n ’ont pas de vin. » E t Jésus lui dit: « Que
me veux-tu, femme? mon heure n’est pas encore
arrivée. » ^ Sa mère dit aux servants: « Faites tout
ce qu’il vous dira. »
Mc 7, 3-4
^11 y avait là six jarres de pierre destinées aux
purifications des Juifs, et contenant chacune deux
ou trois mesures. ’ Jésus dit aux [servants] : « Rem
plissez d’eau ces jarres. » E t üs les rempBrent jus
qu’au bord. ®E t il leur dit: « Puisez maintenant, et
portez-en à l’intendant du festin. » Ils [en] portè
rent. ®Quand l’intendant eut goûté l’eau devenue
du vin ( et ü ne savait pas d’où cela venait, mais les
servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau),
te 5 ,3 9
l’intendant appelle le marié “ et lui dit: « Tout le
monde sert d’abord le bon vin, et quand les gens
sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin
jusqu'à présent. »
39 JE A N
2 “ Tel fut le premier des signes de Jésus; il le fit
à Cana de Galilée. E t il manifesta sa gloire, et ses
disciples crurent en lui.
ytfeaittflpiiqu
Vie de Jésus. X V ‘ siècle.
JEA N 40
Bref séjour de Jésus à Capharnaüm
12 « Après cela », c£ 11, 1, l l j 19, 28, — « Capharnaüm » (4, 46] 6, 17, 24, S9),
sur la rive nord-ouest de « l a m er de G alilée» ou « d e T ibériade» (voir 6, 1).
Dans les Synoptiques, c’est la ville de Jésus (M t 4, 13-, 9, 1; Mc 1, 21; etc.). —
« ses Itères » (7, 3, 3, 10), ses proches parents. A utre leçon; « les frères », voir 20,
17, note. — « e t ses disciples », omis p a t certains manuscrits,
13-17 Les Synoptiques (Mc 11, 15-17; M t 21, 12-H3-, Le 19, 45-46) placent cet
épisode en fin du ministère de Jésus. Du récit johannique, moins stéréotypé et
plus développé ( w 18-22), se dégage une signification differente, mise en relief
par les paroles de Jésus, w 16 et 19.
13 Pour la formulation, comparer avec 6, 4; 11, 55, et 7, 2, — Cet évangile
compte trois Pâques au cours du ministère de J&us (ici; 6, 4; 11, 55, et 12, 1),
ce qui permet d’en estimer la durée à trois années au moins. — «m onta»
(5, 1; 7, 8, 10; 11, 55; 12, 20), on «m onte» de Galilée et de tous côtés à Jéru
salem, l’endroit le plus élevé du pays.
14 «trouva», cf 1, 41, note. — « le Temple» (et v 15), l ’enceinte sacrée du
Temple, avec ses portiques et ses cours qui environnaient l ’édifice du «Sanc
tuaire» ( w 19-21). — «vendaient», tout ce bétail était nécessaire pour les sacri
fices. Quant aux «changeurs», ils permettaient de se procurer des devises
juives, seules acceptées comme of&andes (cf la redevance annuelle du Temple,
Mt 17, 24 sw ).
15 « u n fouet», certains manusents; «tm e sorte de fouet». — «renversa», ou
« retourna ».
41 JE A N
2 ceux qui vendaient les colombes il dit: « Enlevez
ça d’ici; cessez de faire de la Maison de mon Père
une maison de commerce. » Ses disciples se sou
vinrent qu’il se trouve écrit: Le zèle de ta Maison
me dévorera.
Les Juifs prirent donc la parole et lui dirent:
« Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi? »
Mt 26,61 19 j^ g ^ g répondit et leur dit: « Détruisez ce Sanc
tuaire, et en trois jours je le relèverai. » ^ Les
Juifs dirent donc: « Voilà quarante-six ans qu’on
travaille à bâtir ce Sanctuaire, et toi, en trois jours
tu le relèverais! » ^^Mais lui parlait du Sanctuaire
de son corps. ^ Lors donc qu’ü se fut relevé d’entre
les morts, ses disciples se souvinrent qu’il disait
JE A N 42
cela, et ils crurent l’Ecriture et la parole que Jésus 2
avait dite.
Conversions imparfaites
Jésus connaisseur de l’homme
(6, 39, 40, 44, 94; 11, 23, 24; 20, S). — « se souvinrent », v 17; c£ 12, 16; 14, 26,
note. — « crurent l ’Ecriture », cf 5, 46-47 et 20, 8-9i Le 24, 6-8, — « la parole... »,
cf 4, ^0.
23 La fête de Pâque (v 13) durait Luit jours. — « cru re n t en son N o m » , cf 1,
12, note. — « en voyant les signes... », cf è, 2, 14; e t 4, 43; 11, 47. — Foi encore
imparfaite, semible«t-îl, q u i n e découvre pas vraiment la réalité sp irîtu d le suggérée
par les « signes » (v 11, n o te), cf 6 ,1 4 ..
24 « ne se fiait pas », ou: « ne se confiait pas » (Le 16, 11).
25 « il connaissait... », cf 1, 48, et la note^ 5, 42.
1 «Pharisiens», cf 1, 24, note. — «Nicodème», nom grec: «Peuple de la vie*
toirc ». —>« tm o i ^ des Juifs », sans doute un membre du Sanhédrin. — Ce per
sonnage n ’apparaît que dans Jn: 7, 50-31; 19, 39, 11 r^résente parmi les (±efe
ceux qui, avec hésitation, commencent à croire en Jésus; comparer 7, 26; 12, 42.
2-S La naissance « d’en haut », par l ’eau et l’Esprit.
2 « vint vers [Jésus] de nuit », cf 19, 39; 7, 30. — « de nuit », par timidité?
ou par « peur des Juifs » (cf 19, 38; 9, 22; 12, 42)? ou parce que ce détail sym
bolise la venue à la lumière (v 21)? — « Rabbi... en docteur (v 10) », voir 1, 38,
43 JE A N
savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu en
docteur; personne en ^ e t ne peut faire ces signes
que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » ^ Jésus répondit
et lui dit: « En vérité, en vérité je te le dis: per
sonne, à moins de naître d’en haut, ne peut voir le
royaume de Dieu. » *Nicodème lui dit: « Comment
un homme peut-il naître, quand Ü est vieux? Peut-il
entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère
et renaître? » ^ Jésus répondit: « En vérité, en vérité
je te le dis: personne, à moins de naître de l’eau
et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de
Dieu. ®Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui
est né de l’Esprit est esprit. ^ Ne t ’étonne pas si je
t ’ai dit: Il vous faut naître d’en haut. ®Le vent
souffle où il veut; et sa voix, tu l’entends, mais tu ne
sais d’où il vient, ni où il va: ainsi en est-il de qui
conque est né de l’Esprit, »
note. Dans les Synoptiques, Jésus enseigne la doctrine du Royaume de Dieu (Mc
1, V ; Mt 4, 17). — «nous le savons», c’est-à-dire moi et d’autres Pharisiens;
comparer 9, 24, 29; Mc 12, 14. — « de la part de Dieu », comparer 7, V , 16-, 9,
33. — «ces signes», c£ 2, 11, 23. — «D ieu avec lu i» (Ac 10, 38), cf 9, 31-32.
« Les miracles discernent la doctrine, et la doctrine discerne les miracles »
(Pascal).
3 « En vérité, en vérité je te le dis » ( w 3, 11; 13, 38; 21, 18), comparer avec
1, 31. — « d’en haut » (w 7, 31; 19, II, 23), ou selon d ’autres: « de nouveau ».
— « voir le Royaume de Dieu », c£ Le 9, 27; « voir », au sens de « avoir l ’expé
rience de, participer à, goûter, posséder », pat exemple: « ne verra pas la vie »
(v 36), « ne verra jamais la mort » (8, 31); comparer v 3: « entrer dans ». — « le
Royaume de D ieu», cette expression, si nréquente dans les Synoptiques, ne figure
qu’ici et V 3 (cf Ap 12, 10); en 18, 36: «m on royaiune». C’est la notion de la
vie ou de la vie éternelle qui y correspond en Jn,
4 Demande de précision suc « naître ».
3 « de l’eau et de l ’Esprit » explique « d’en haut » (v 3); allusion à l ’initiation
chrétienne: baptême et émision de l ’Esprit Saint (cf 1, 31, 33); voir le « bain de
régénération et de renouveilement de l ’Esprit Saint», Ti 3, 3. — Association
« eau » e t « Esprit », cf 4 , 10, 14, et 7, 37-39; cf Ez 36, 25-27; Is 44, 3.
6 « la chair », la nature humaine faible et périssable.
7 « vous », car Nicodème avait dit: « m u s le savons » (v 2). — Voit v 3.
8 « L e vent», le même mot signifie, en grec, « esp rit» et « v e n t» (comme en
hébreu, cf Ez 37, 9). — « ainsi en est-U... », la naissance par l’Esprit est invisible,
insaisissable et mystérieuse; mais on en discerne la réalité à ses effets dans
l ’homme, — « d e quiconque est né de l ’E sprit», cf v 6: « c e qui est né de
l’Esprit est esprit ».
JE A N 44
®Nicodème répondit et lui dit: « Comment cela
peut-il se faire? » “ Jésus répondit et lui dit: « Tu
es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas cela!
“ En vérité, en vérité je te le dis: c’est de ce que
nous savons que nous parlons et de ce que nous
avons vu que nous témoignons, et notre témoi
gnage, vous ne le recevez pas. Si, lorsque je
vous dis les choses de la terre, vous ne croyez pas,
comment croirez-vous, si je vous dis les choses du
ciel? Et nul n ’est monté au ciel, sinon celui qui
est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au
ciel. ^'^Et de même que Moïse éleva le serpent au
désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme.
9-15 La naissance « d’en haut » est possible gtâce au Fils de rbonune qui doit
Sue « éievé » afin de donner l ’Esprit; croire en loi pour avoir la vie ébnnelle.
9 Dernière intervention de Nicodème; comparer avec v 4.
10 « le docteur (v 2) d ’Israël», tu personnifies l ’autorité doctrinale. — L’A.T.
parlait d’une rénovation par l ’Esprit: & 11, 9 sv; 36, 25 sv; Is 32, 15; 44, 3; 59,
21; Jo 3, 1-2. Nicodème va recevoir un enseignement plus profond encore dans
les w 13-21.
11 «nous savons», s’oppose à cette expression employée par Nicodème (v 2).
Même idée, à la 1ère personne du singulier, en 8, 26, 38; 12, 50. — « vous (cf v
7) ne le recevez pas », il faut s’en remettre aux paroles de Jésus sur le mystère
qu’il affirme de û naissance par l ’eau et l ’Esprit. Pour l ’expression «recevoir le
témoignage », cf v 33; 5, 34; 1 Jn 5, 9; comparer « recevoir les paroles », 12, 48;
17, 8. — Comparer ce verset avec v 32 à la 3e personne, et avec 1 Jn 1, 2-3.
12 Pour le langage, cf Sag 9, 16. — « les dioses de la terre», ce qui a été dit
( w 3-8): « naître d’en haut », « de l’eau et de l’Esprit ». — « les choses du d e l »,
les mystères qui ne sont pas de ce monde: l ’origine du Fils de l ’homme, le
dessein salvifique de Dien ( w 13-21).
13-36 En vue d’une m dlleure intelligence du texte, certains proposent de lire les
w 13-36 dans l’ordre suivant: 31-36,13-21, 22-30.
13 « monté au ciel », cf Dent 30, 12; Prov 30, 4. — « sinon celui... », lui seul
peut donc apporter une révélation sur « les choses du ciel». — «descendu du
ciel », cf 6, 33, 38, 41, 42, 50, 51, 58. — « le Fils de l’homme », cf 1, 51, note, —
« q u i est au d e l» , omis par certains manuscrits. Le Verbe devenu chair, et donc
Fils de l ’homme, demeure «D ieu, Fils unique qui est dans le sein du P ète» (1,
18).
14 « le serpent », voir Nomb 21, 4-9; cf Sag 16, 5-14. Le « seipent » de bronze,
placé sur une hampe par Moïse, guérissait de la morsure des serpents brûlants
envoyés par Yahvé contre le peuple infidèle; «signe de salut...; car cd u i qui se
tournait vers lui était sauvé, non pat ce qu’il avait sous les yeux, mais par toi, le
Sauveur de tous» (Sag 16, 6-7). — «éleva... soit élevé», inteiprétation en réfé
rence à la ctudfixion, laquelle est aussi la glorification du Fils de l ’homme,
cf 8, 28; 12,32-34; 18, 32.
45 JE A N
pour que tout homtae qui caroit en lui ait la vie
éternelle.
« Dieu en effet a tant aimé le monde qu’il a
donné le Fils, l’Unique, pour que tout homme qui
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie
éternelle. ^’ Car Dieu n ’a pas envoyé le Fils dans
Mt 9.13
le monde pour juger le monde, mais pour que le
Le 19,30
monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui
n’est pas jugé; celui qui ne croit pas est déjà jugé,
parce qu’il n ’a pas voulu croire en le nom de l’uni
que Fils de Dieu. ^ Tdl est le jugement: La lumière
est venue dans le monde, et les hommes ont préféré
les ténèbres à la lumière; car leurs œuvres étaient
mauvaises. Tout homme, en effet, qui commet le
mal déteste la lumiçre et ne vient pas vers la lu
mière, de peur que ses œuvres ne soient réprou
vées. Mais celui qui pratique la vérité vient vers
15 « ait la vie étemelle », c£ w 16, 36: 5, 24, 39; 6, 40, 47, 54; 1 Jn 3, 15; 5, 13;
« avoir la vie », c£ 5 , 26, 40; 6 , 53; 1 0 ,10; 20, 31; 1 Jn 5,12.
lé-21 Commentaite des w 13-15: natoie de la mission du Fiis de l ’homme.
16 L’acte suprême d’amour. Voir 1 Jn 4, 9-11. — « le monde», c£ 1, 29, note.
— « donné », c’est-à-^re jusqu’au sacrifice. Comparer Ga 1, 4; 2, 20; Ko 8, 32.
— « le Fils, l ’unique » (1 Jn 4, 9) et le bien-aimé (cf G n 22, 2); comparer v 18,
9: « Dieu a envoyé son Fils, l’Unique, dans le monde, afin que nous vivions par
lui ». — Voir le titre « Sauveur du monde » (4, 42; 1 Jn 4, 14); comparer 1, 29;
1 Jn 2, 2.
La manifestation du Verbe incarné oblige les hommes à une option dont ils
décident au fond de leur cœur. Comparer 9, 39. — « La lumière... », cf 1, 9-11;
8, 32: 9, 5; 12, 46. — « ont préféré », cf 12, 43. — « les ténèbres », cf 1, 5; 8, 12;
12, 35, 46; voir 1 Jn 1, 5-6; 2, S, 9, 11. — « leurs œuvres étaient mauvaises »,
cf 7, 7; 1 Jn 3, 32, et 2 Jn 31; Col 1, 21. , . , , . _ ,
20 « commet le mal », 5, 29. — « déteste », lit: « hait ». — « réprouvées », cf Eph
5 , 13; « tout ce qui est réprouvé est manifesté par la lumière. »
21 «pratique la vérité» (1 Jn 1, 6), c’est-à-dire: conforme sa cond^te à la
vérité divine; c’est celui qui fait le bien. Cf Tob 4, 6; 13, 6; Sir 27, 9. Comparer
JE A N 46
la lumière, pour qu’il soit manifesté que ses œuvres 3
sont opérées en Dieu. »
47 JEAN
^ Jean répondit, et il dit: « Un homme ne peut
rien prendre qui ne lui ait été donné du Cid.
® Vous-mêmes témoignez que j’ai dit: Je ne suis
pas, moi, le Christ, mais je suis envoyé devant lui.
Mt 9.1S
22, 2 ^ Celui qui a l’épousée est l’époux; mais l’ami de
25, 1
l’époux, qui se tient là et qui l’entend, est ravi
de joie à la voix de l’époux; c’est donc ma joie, la
mienne, et elle est en plénitude. Il faut que
celui-là croisse, et que moi, je diminue.
« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de
tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et ter
restre aussi son langage. Celui qui vient du ciel est
au-dessus de tous. Ce qu’il a vu et entendu, c’est
de cela qu’il témoigne, et son témoignage, nul ne le
reçoit. Celui qui reçoit son témoignage certifie
27-30 Subordination de Jean au Chxist.
27 Le principe énoncé peut s’appliquer, à la fois, et à Jésus e t a Jean. —
« prendre », ou: a recevoir ». — a du Ciel », dtpression révérencielle pour
a Dieu ». — Comparer 19,11; 6, 65.
28 a témoignez», certains manuscrits ajoutent: a pour m oi». — Voir 1, 20. —
a je suis envoyé, cf 1, 6, 33. — a devant lui », ou a devant ceiui-là », c’est-à-dire
devant Jésus, qiu est le Christ. Comparer avec 1, 26, 27, 50; cf Mal 3, 1, cité en
Mc 1, 2; Mt 11,10, et Le 7, 27.
comparaison (Mc 2, 19-20, et par). Dans l ’À.T., Yahvé était considéré comme
l ’époux de la communauté d’Israël; le N.T. applique cette image aux rapports de
Jésus et de son Eglise (2 Co 11, 2; Eph 5, 25-52; a les noces de l ’Agneau », Ap
19, 7, 9; 21, 2, 9; 17). — a est ravi de joie», lit: a se réjouit de joie». —
a elle est en plénitude », pour l ’expression, cf 15, 11; 16, 24; 17, 15; 1 Jn 1, 4;
2 Jn 12.
31-36 Commentaire: le Christ et le monde. Ces versets continuent apparemment
les paroles de Jean-Baptiste; certains les considèrent comme des réflexions de
l ’évangéliste; d’autres les transposent entre les w 12-15, ou encore y voient un
fragment johannique, parallèle aux w 11-21, et qui en serait une ébauche anté
rieure.
31 a Celui qui vient » (1, 15, 27, 30; cf M t 11, 5; Le 7, 19); a d’en haut » ( w 5,
7 ), il s’agit du Christ (v 15; 8, 25) e t de son autorité doctrinale. — a de tous »,
ou: a de tout ». — a est terrestre, et... », comparer v 12: a Si lorsque je vous
dis... », et 1 Jn 4, 5. — a Celui qui vient du ciel », voir v 15. — En fin de verset,
certains manuscrits omettent: a est au-dessus de tous ».
32 a vu et entendu» des choses du ciel, dans sa préexistence avec Dieu. —
Comparer avec v 11; 1,18; 8, 26; 1,11.
33 a certifie », lit: a a marqué d’un sceau » (6, 27; cf 1 Co 9, 2), comme cm met
49 je a n
4 de nouveau en Galilée. ‘‘ Il lui fallait traverser la
Samarie. ®Il vient donc dans une ville de Samarie
appelée Sychar, près du domaine que Jacob avait
donné à Joseph, son fils. ®Là se trouvait la Source
de Jacob.
Jésus donc, fatigué du voyage, était assis à même
la Source. C’était environ la sixième heure. ^ Vient
une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus
lui dit: « Donne-moi à boire. » ®Ses disciples en
effet étaient partis à la ville pour acheter des provi
sions. ^ La femme samaritaine lui dit donc: « Com
ment! toi qui es juif, tu me demandes à boire, à
moi, qui suis une femme samaritaine! » Les Juifs
Le 9,52-n gjj g££gj. pag jje relations avec les Samaritains.
“ Jésus répondit et lui dit: « Si tu savais le don
JE A N 50
de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à
boire, c’est toi qui l’en aurais prié, et il t ’aurait
donné de l’eau vive, » “ Elle lui dit: « Seigneur,
tu n ’as rien pour puiser, et le puits est profond.
Comment donc l’aurais-tu, cette eau vive? ^ Serais-
tu plus grand, toi, que notre père Jacob, qui nous a
donné ce puits et y a bu, lui, ses fÛs et ses bêtes? »
Jésus répondit et lui dit: « Quiconque boit de
cette eau aura encore soif, mais celui qui
boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus
jamais soif: l’eau que je lui donnerai deviendra en
lui une source d’eau jaillissant en vie éternelle. »
La femme lui dit: « Seigneur, donne-la-moi, cette
eau, que je n ’aie plus soif et que je ne me rende plus
ici pour puiser. » Il lui dit: « Va, appelle ton mari
et viens ici, » ” La femme répondit, et elle dit:
« Je n ’ai pas de mari. » Jésus lui dit: « Tu as bien
dit: Je n’ai pas de mari, car tu as eu cinq maris.
51 JE A N
et maintenant celui que tu as n’est pas ton mari;
en cela tu as dit vrai. »
La femme lui dit: « Seigneur, je vois que tu
es un prophète!,.. ^°Nos pères ont adoré sur cette
montagne, et vous dites, vous, que c’est à Jérusa
lem qu’est le Lieu où il faut adorer, » Jésus lui dit:
« Crois-moi, femme, elle vient, l’heure où ce n’est ni
sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adore
rez le Père, “ Vous adorez, vous, ce que vous ne
connaissez pas; nous adorons, nous, ce que nous
connaissons, parce que le Salut vient des Juifs.
“ Mais elle vient, l’heure — et c’est mainte
nant! — où les véritables adorateurs adoreront le
Père en esprit et vérité; tels sont, en effet, les ado
rateurs que cherche le Père: ^‘‘Dieu est esprit, et
JEA N 52
ceux qui adorent doivent adorer en esprit et
vérité. » “ La femme lui dit: « Je sais que le Mes
sie (celui qu’on appelle Christ) doit venir; quand il
viendra, celui-là, il nous annoncera toutes choses. »
Jésus lui dit: « Je le suis, moi qui te parle. »
Là-dessus vinrent ses disciples, et ils étaient
étonnés de ce qu’il parlait avec une femme; aucun
pourtant ne dit: « Que [lui] veux-tu? » ou: « Pour
quoi parles-tu avec elle? » La femme laissa donc
sa cruche et s’en fut à la ville. Et elle dit aux gens:
Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que
j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ? » Ils sortirent
de la ville, et ils venaient vers [Jésus]. ^^Entre-
temps les disciples le priaient, en disant: « Rabbi,
Mt 4, 4
mange. » Mais il leur dit: « Moi, j’ai à manger une
nourriture que vous, vous ne connaissez pas. »
Les disciples se disaient donc entre eux: « Quel
qu’un lui aurait-il apporté à manger? » ^ Jésus leur
dit: « Mon aliment, c’est de faire la volonté de
53 JEA N
Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre.
^’ Ne dites-vous pas, vous: Encore quatre mois,
et la moisson vient? Voici que je vous dis: Levez
Mt 9,37
les yeux et voyez les campagnes; elles sont blan
ches pour la moisson. Désormais, ^ le moissonneur
va recevoir xm salaire et amasser du fruit pour la
vie éternelle, afin que le semeur se réjouisse en
même temps que le moissonneur. ^^Car en cela
le proverbe est véridique: autre est le semeur, autre
le moissonneur. ^M oi, je vous ai envoyés mois
sonner ce pour quoi vous, vous n ’avez pas peiné;
d’autres ont peiné, et c’est vous qui profitez de leur
peine. »
Bon nombre de Samaritains de cette ville cru
rent en lui à cause de la parole de cette femme, qui
témoignait: « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Quand donc les Samaritains vinrent vers lui, ils
le prièrent de demeurer chez eux, et il y demeura
deux jours. Et c’est en bien plus grand nombre
JE A N 54
qu’ils crurent à cause de sa parole à lui, et ils 4
disaient à la femme; « Ce n ’est plus à cause de tes
dires que nous croyons; nous avons entendu nous-
mêmes et nous savons qu’ü est vraiment le Sauveur ^
du monde. »
55 JE A N
En Galilée. Guérison du fils d’un officier royal
43 « œs jours », cf v 40.
44 « avait attesté», c’est-à-diie: avait déclaré solennellement (cf 13, 21), — Jésus,
en tant que ptophke, semble considérer la Judée comme sa pâm e. — Sur ce
dire de Jésus, voir Mc 6, 4; Le 4, 24; M t 13, 37.
45 « Lors donc que », cf 2, 22, note. — « pour avoir vu... », allusion aux
«signes» mentionnes en 2, 23, mais non racontés. — « la fête» par excellence,
c*est>à‘dixe la Pâque.
JEA N 56
dait, ses esclaves vinrent au-devant de lui et ils
dirent que son garçon était vivant, “ Il leur de
manda donc l’heure à laquelle celui-ci s’était trouvé
mieux. Ils lui dirent: « C’est hier, à la septième
heure, que la fièvre l’a quitté. » “ Le père reconnut
donc que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait
dit: « Ton fÜs vit. » E t il crut, lui et sa maison tout
entière.
^ T el fut le second signe que fit encore Jésus
quand il vint de Judée en Galilée.
57 P IA N
B) La gloire de Jésus, mise en doute par les Juifs
( 5 ,1 — 6 ,71)
Ce chapitte pt&ente, ^traitement liés, le técit d’un m itade ( w 1-9) et des dis
cussions gui le suivent ( w 10-18), puis un loag discouts de Jésus ( w 19-47).
1 «Aptes cela» {<£ 3, 22, note), la suite du té d t serait mieux assuiee si l’on
pouvait lire les chapitres gui viennent dans l ’ordre suivant: 6; 5; 7; ou encore,
selon certains: 6; 3; 7, lS-24‘, 7, 1-13: 7, 14: 7, 23-32. — « une fête », pe^^être la
Pentecôte; autre leçon: « la fête », soit la fête des Tentes (cC 7, 2), sou la Fâgue.
— « monta », c£ 2, 13, note.
2 « la [porte] des Brebis » (ou; « la Probatigue»), au nord du Temple (c{ Neh
3, 1, 32; 12, 39). — «près de... une piscine appelée», autre leçon: « à la pisdne
des Brebis (ou: Frobatigue), ce gu’on appelle». — « e n hébreu », pour désigner
la langue araméenne parlée à l’épogue (19, 13, 17, 20; 20, 16; Ap 9, 11; 16, 16;
comparer Ac 21, 40; 22, 2; 26, 14). — «B éâltha» («Fossé»), appellation d’un
guartier au nord de Jérusalem; autres leçons: Belzetha; Bétfasaïda; Béthesda.^ —
« cing portigues », guatre flanguaient le rectangle de la piscine, et le dnguième
la coupait en deux.
3b-4 « gui attendaient... fût atteint », texte fort contesté dans la tradition
manuscrite et probablement inauthentigue; glose explicative de «guand l ’eau
vient à s’agiter » (v 7).
JEA N 58
^ Il y avait là un homme qui souffrait de sa
maladie depuis trente-huit ans. ®Jésus, le voyant
étendu, et connaissant qu’il était dans cet état de
puis longtemps déjà, lui dit: « Veux-tu recouvrer la
santé? » ^ Le malade lui répondit: « Seigneur, je n’ai
personne pour me jeter dans la piscine quand l ’eau
vient à s’agiter, et pendant que moi j’y vais, un
autre descend avant moi. » *Jésus lui dit: « Lève-
toi! emporte ton grabat et marche. » ®E t aussitôt
l’homme recouvra la santé; et il emporta son gra
bat, et il marchait.
C’était un sabbat, ce jour-là. “ Les Juifs disaient
donc à celui qui avait été guéri: « C’est le sabbat:
il ne t ’est pas permis d’emporter ton grabat. »
“ Mais lui leur répondit: « Celui qui m’a rendu la
santé, celui-là m’a dit: Emporte ton grabat et
marche. » Ils l’interrogèrent: « Qudl est l’homme
qui t ’a dit: Emporte et marche? » “ Mais celui qui
avait été guéri ne savait pas qui c’était; Jésus en
effet avait disparu, car il y avait foule en cet en
droit. “ Après cela, Jésus le trouve au Temple,
et il lui dit: « Voilà que tu as recouvré la santé; ne
59 JE A N
pèche plus, de. peur qu’il ne t ’arrive quelque chose
de pire. » L’homme s’en alla et dit aux Juifs que
c’était Jésus qui lui avait rendu ia santé. ^^Et
voÜà pourquoi les Juifs persécutaient Jésus: parce
qu’il faisait ceÊi un sabbat. Mais il leur répondit:
« Mon Père travaille jusqu’à présent, et moi aussi
je travaille. » “ Voilà donc pourquoi les Juifs n ’en
Mt 12, S
cherchaient que plus à le tuer: parce que non seule
ment il violait le sabbat, mais il appelait encore
Dieu son propre Père, se faisant l’égal de Dieu.
Jésus prit donc la parole et leur dit: « En
vérité, en vérité je vous le dis: le FÜs ne peut rien
faire de lui-même, mais seulement ce qu’ü voit faire
au Père, car ce que fait Celui-là, le Fils aussi le fait
pareillement. “ Le Père en effet aime le Fils et il
ptemière mention, dans cet évangile, d’une hostilité active. Voir v 18. Comparer
Mo 3, 6; Mt 12, 14-, Le 6, 11. — « cela », lit; « ces choses-lâ »j l ’évangéliste songe
à d’autres cas semblables, cf 9, 14’, et voir, par exemple, dans les Synoptiques,
Me 2, 23-3, 6, et par, Le 1 3 ,10-17; 1 4 ,1-6.
17 « répondit » au grief de « faire cela un sabbat ». — « travaille », c’est l’action
continue du IJleu vivant sur le monde qui provient de lui. — «jusqu’à présent»
(cf 2, 10; 16, 24), sans relâche, même un jour de sabbat qui célèbre le chômage
de Dieu au septième jour de la création (Gn 2, 2-3; Ex 20, 10 sw ; etc.). —r
« moi aussi », droit et liberté de « travailler » (cf 9, 4) en guérissant. —
Comparer; « le Fils de l ’homme est seigneur même du sahbat » (Mc 2, 28, et
par). — Ce V 17 est développé et expliqué par le discours des w 19-47.
18 « à le tuer», cf 7, 1, 19, 20, 23; 8, 37, 40; 11, 33; Mc 14, 1; Mt 26, 4. —
« Dieu son propre Père », et Eo 8, 32; « Lui (Dieu), qui n’a pas épargné son
propre Fils ». — Fin du verset, voir 10, 30, 33, 36; 19, 7.
19-47 Discours sur le mystère de l ’activité de Jésus; l ’unité d’action du Père et
du Fils en ce qui concerne le don de la vie et le jugement ( w 19-30); le témoi
gnage du Père à l ’égard de Jésus ( w 31-38); les motifs de l ’incroyance des Juifs
a l ’égard de J&us ( w 39-47). Noter, au v 30, le passage du style indirect ( w
19-29, le Fils, le Pète) au style direct (« Je ») qui prévaut dans la suite ( w 30-47).
19 « En vérité, en vérité je vous le dis » (et w 24, 23), cf 1, 51, et 3, 3. « le
Fils ne peut rien faire de lui-même », cf v 30; « Je ne puis, moi, tien faire de
moi-même »; 8, 28: « et de moi-même je ne fais rien ». — Comparer Nomb 16,
28. — « de lui-même », cf v 30; 7, 17, 28; 8, 28, 42; 11, 51; 14, 10; 15j 4: 16, U
— « ce qu’il voit faite au Père », cf 6, 46; 8, 38. — « ce que fait Celm-là, le Fils
aussi... », cf V 17; « Mon Pète travaille... et moi aussi... »
20 « Le Père en effet aime le Fils », cf 3, 33, et la note. — « montrera des
JEAN 60
lui montre tout ce qu’il fait; et il lui montrera des
œuvres plus grandes que celles-ci, pour que vous
soyez étonnés.
« De même en effet que le Père relève les
morts et les fait vivre, ainsi le FÜs fait vivre qui il
veut. ^C ar le Père ne juge personne: tout le
jugement, il l’a remis au Fils, ^p o u r que tous
honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui
qui n ’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui
I æ 10,16
l’a envoyé. ^'‘En vérité, en vérité je vous dis que
celui qui écoute ma parole et croit Celui qui m’a
envoyé a la vie étem dle, et Ü ne vient pas en juge
ment, mais il est passé de la mort à la vie. ®En
vérité, en vérité je vous dis qu’elle vient, l’heure
— et c’est maintenant! — où les morts entendront
œuvres », cf 10, 32-, les « œuvres » (terme caractéristique de Jn) incluent les actes
de puissance et toutes les formes que prend l ’activité de Jésus (cf v 36) pour
« accomplir l ’œuvre » (4, 34", 17, 4) du Fère, le salut du monde. — « des œuvres
plus grandes », cf 14, 12; les guénsons, qui font « vivre » les malades, ne sont
que le signe du pouvoir que possède Jésus, comme le Fère, de faite passer de la
mort à la vie ( w 21-2?). — « étonnés », v 2S; cf 3, 7; 7, 21.
21 « De même... » (et v 2é; nulle part ailleurs en In ), remarquer le parallélisme
étroit entre les w 21-25 et les w 2é-2P. — « ... le Fère relève les morts et les fait
vivre », V 26: « ... le Fère a la vie eu lui-même ». — « relève les morts », cf 2, 22,
note; « les fait vivre », cf Ro 4, 17; 8, 11. — « ainsi le Fils fait vivre qui il
veut », V 26: « ainsi a-t-il donné pareillement au Fils d’avoir la vie en lui »; cf 3,
33; « U a tout remis (lit; donné) en sa main ».
22 « juge », c’est-à-dire; condamne; cf 3, 17. — « tout le jugement, il l ’a remis
(lit; donné) au Fils », comparer v 27. Cf 3, 17-1?; ?, 39; 12, 47; Ac 10, 42; 17,
23 « pour que tous honorent... », voir 10, 37-38; Fhi 2, 10-11. — « Celui qui
n ’honore pas... », voir 15, 23-24; 1 Jn 2, 23; Le 10, 16. — « le Fère qui l ’a
envoyé », cf v 37: « le Père qui m’a envoyé »; v 24: « Celui qui m’a envoyé ».
24 «celui qui... a la vie étemelle», comparer 3, 36: «Celui qui croit en le Fils
a la vie étemeUe », et 3, 15, 16; 6, 40, 47; 8, 51; 11, 25-26; 12, 44; 1 Jn 5, 11-12.
— « ma parole », au sens de « mon enseignement », cf 8, 31, 37, 43, 51, 52; 12,
48; 14, 23-24; 15, 20; 12, 48 et 15, 3. — « Celui qui m’a envoyé », v 30; 4, 34; 6,
38-39; 7, 16, 28, 33; 8, 16, 26, 29; 9, 4; 12, 44-45; 13, 20; 15, 21; lé , 5. — « ne
vient pas en jugement», cf 3, 18: « n ’est pas jugé». — «passé de la mort à la
vie», cf 1 Jn 3, 14. — Il s’agit, dans ces w 24-25, d’un passage immédiat et
actuel de la mort spirituelle à la vie (comparer 11, 25-26); dans les w 27-2?, du
jugement
j u ^ w u i w i i * dernier
XXSfLUL^L etv L de
U w la
J la résurrection
X C O U lX vCklU X l à
a la
X tt fin
XiXl des
U C S temps.
25 « elle ....................
vient, i ’heure — et c’est maintenant » (voir ■ ■ 4,■ 23), comparer v 28: « elle
vient.
vient, l ’heure ». — « les morts », ici les morts spirituels (cf M t 8, 22; Le 11, 24,
61 JEA N
5 la voix du Fils .de Dieu, et ceux qui auront entendu
vivront.
« D e même en effet que le Père a la vie en lui-
même, ainsi a-t-il doimé pareillement au Fils d’avoir
la vie en lui; et il lui a donné pouvoir pour
exercer le jugement, parce qu’il est Fils d’homme.
N ’en soyez pas étonnés; parce qu’elle vient,
l’heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix, ^®et ils sortiront, ceux qui
auront fait le bien, pour une résurrection de vie,
ceux qui auront commis le mal, pour une résurrec
tion de condamnation.
^ « Je ne puis, moi, rien faire de moi-même.
Selon ce que j’entends, je juge, et mon jugement à
moi est juste, parce que je ne cherche pas ma
volonté à moi, mais la volonté de Celui qui m’a
envoyé.
32; Ro 6, 11, 13; Eph 2, 1, 3; 5, 14); compater v 28: «ceux qui sont dans les
tombeaux» (voir 11, 43-44). — «entendront la voix du Fiis de D ieu», v 28:
« entendrtmt sa voix ». — « ceux qui auront entendu vivront », compater v 29.
26 Voir V 21, e t les notes. — « avoir la vie en lui », cf 1, 4; 6, 33, 37.
23 C i ') 22, et les notes. — «F ils d’homme » (Ap 1, 13; 14, 14; cf Dan 7, 13):
Jésus qui, en sa qualité d’homme, a lutté, souffert, vaincu. « exercera le
jugement » avec indulgence et équité tout ensemble. Voir He 2, 18; 4, 13; 5, 2-8.
Mais peut-être faut-il, malgré l ’abserrce d’article, entendre le texte dans le sens de
«F ils de l ’homme» (1, 31; 3, 13-14; etc.). — Compater Mc 2, 10, et par: « le
Fils de l’homme a pouvoir de remettre les péchés sur la terre ».
28 Voir V 23, et les notes. — « étonnés », cf v 20. — « elle vient, l ’heure », cf 4,
21, note.
29 Comparer avec v 23: «ceux qui auront entendu vivront». — «commis le
mal », cf 3, 20. — « résutret^on de vie », cf 2 Mac 7, 14: « résunection pour la
vie ». —• « condamnation », lit: « jugement ». — Cf 3, 36b: « celui qui refuse de
croire au K ls ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lu i» . —
Voir Ac 2 4 ,13: « il va y avoir une résurrection des justes e t des injustes ».
juge persoime. E t s’il m’arâive de juger, mol, mon jugement a moi est véridique,
parce que je ne suis pas seul; mais il y a moi et Celui qui m’a envoyé»; 8, 29.
— « la volonté de Celui qui m’a envoyé », cf 4, 24; 6, 38-39; « la volonté de mon
Pète », 6, 40.
JEA N 62
« Si c’est moi qui témoigne à mon propre 5
sujet, mon témoignage n’est pas vrai. C’est tm
Autre qui témoigne à mon sujet, et je sais qu’il est
vrai, le témoignage qu’il rend à mon sujet. Vous
avez envoyé, vous, des messagers à Jean, et il a
rendu témoignage à la vérité. Pour moi, ce n’est
pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais
je dis cela pour que vous soyez sauvés. ® Celui-là
était la lampe qui brûle et qui brille, et vous, il vous
a plu d’exulter un moment à sa lumière. ^Pour
moi, le témoignage que j’ai est plus grand que celui
de Jean: les œuvres que le Père m’a données pour
que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je
fais témoignent à mon sujet que c’est le Père qui
m’a envoyé. ^'“'E t le Père qui m’a envoyé. Celui-là 17 ,’w
a témoigné à mon sujet. Vous n’avez jamais entendu
sa voix, ni vu son visage, et sa parole, vous ne
l’avez pas qui demeure en vous, parce que celui
qu’il a envoyé, vous, vous ne le croyez pas.
63 JEAN
« Vous scrutez les Ecritures, parce que vous
pensez, vous, qu’en elles vous avez la vie éternelle;
et ce sont elles qui témoignent à mon sujet. '“ Et
M t 23,37
vous ne voulez pas venir vers moi pour avoir la vie.
“•^Je ne reçois pas de gloire venant des hommes,
'‘^mais j’ai connu que vous n’avez pas en vous-
mêmes l ’amour de Dieu. ‘*^Moi, je suis venu au
nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; qu’un
autre vienne en son nom propre, celui-là vous le
recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui
tirez gloire les uns des autres, et la gloire qui vient
du Dieu unique, vous ne la cherchez pas! ‘’^Ne
Le 24,27.44 pgnscz pas que c’est moi qui vous accuserai au
près du Père; votre accusateur, c’est M oïse, en
qui vous avez mis, vous, votre espoir. Si vous
croyiez M oïse, en effet, vous me croiriez aussi; car
du Père au sujet de Jésus (Mc 1, Î I; 9, 7, et pan voir Jn 12, 28), mais il s’agit
ici de « sa parole qui demeure en vous » (v 38), et 17, 6 sw , et 1 Jn 1, 10; 2, 14.
Cette parole est l ’enseignement divin, agissant comme une force dans le cœur des
hommes pour les « attirer » (6, 44) au Père et les faite croire en Jésus. — Com
parer 1 Jn 5, 10-lli « Celui qui croit en le Fils a le témoignage en lui... E t tel
est le témoignage; Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son
Fils » (rf ci-dessous, v 40). — Fin du v 38, cf 6, 29.
39 « Vous scrutez », plutôt que: « Scrutez », cf 7, 32. — « parce que... avez »,
autre le;on: « dans lesquelles vous pensez, vous, avoir ». La vie éternelle n ’est
pas dans les Ecritures, mais dans la foi en Christ, lequel est annoncé par les
Ecritures. —. « elles témoignent... », voir 1, 43; 2, 22; 12, 16, 41; 19, 28; 20, 9; Le
18, 31; 24, 27, 44; Ac 13, 27; 2 Tm 3, 15; 1 Pe 1, 10-11.
40 Refus délibéré; voir 3, 19; comparer M t 23, 37. — Sur ce «vouloir», cf 7,
17; 8, 44. — « venir vers moi », cf 6, 35, note.
41 Voir 7, 18, et 8, 50. La gloire de Jésus lui vient du Père, 1, 14. — Pour le
langage, cf 1 Th 2, 6.
42 « l ’amour de Dieu » (Le 11, 42), cf 1 Jn 2, 5; 3, 17; 4, 9; 5, 3; Ro 5, 5; 8,
39; 2 Co 13, 13; 2 Th 3, 5; Ju v 21; l ’expression peut s’entendre soit de l’amour
que Dieu a pour les hommes, soit de l ’amour que les hommes doivent avoir
pour Dieu.
43 « au nom de mon Père» (10, 25), c’est-à-dire de sa part et en étroite union
avec lui. — « vous ne me recevez pas », cf 1, 11. — « un autre », peut-être
allusion générale à de faux Messies (cf Mc 13, 6, 21, 22, et par).
44 « tirez gloire », cf 12, 43; Mt 23, 5-7. — « du Dieu unique », variante: « de
l’Unique ».
43 Moïse représente la Loi (1, 17; 7, 19), et la Loi qui sert de témoin contre
Israël (Deut 31, 19, 22, 26). — « mis, vous, votre espoir », cf 9, 28-29.
JEAN 64
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65 JE A N
6 ^Philippe lui répondit: « Deux cents deniers de
pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive
un petit peu. » ®Un de ses disciples, André, le frère
de Simon-Pierre, lui dit: ®« Il y a ici un jeune garçon
qui a cinq pains d’orge et deux menus poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? »
Jésus dit: « Faites s’étendre les gens. » Il y avait
beaucoup d’herbe en cet endroit. Les hommes
s’étendirent donc au nombre d’environ cinq mille.
“ Jésus prit donc les pains et, ayant rendu grâce, il
les distribua aux convives; pareillement aussi pour
les menus poissons, autant qu’ils en voulaient.
Quand ils furent repus, il dit à ses disciples:
« Ramassez les morceaux qui sont restés, pour que
rien ne se perde. » Ils les ramassèrent donc et
remplirent douze couffins avec les morceaux des
cinq pains d ’orge qui étaient restés après qu’Üs
eurent mangé. ^'‘ Les gens, voyant le signe qu’il
avait fait, disaient donc: « Celui-ci est vraiment le
de Jésus: w 61, 64; 2, 24-25; 4, 1-h 7, 1; 13, I , 3, 11; 16, 19; 18. 4; 19. 28. —
« allait », ou: « devait ».
7 Un « d en ier» valait un peu moins d’un franc (or). C’était le salaire moyen
d’une joum& de travail, d’après Mt 20,' 2.
8 «André... », c£ 1, 40, 44; également à côté de Kiilippe, en 12, 22.
9 «pains d ’orge» (et v 13), détail particulier à Jn; c’était la nourriture de la
classe pauvre. Voir Jug 7, 13: et surtout 2 Rs 4, 42-44. — «menus poissons»
(v I I; 21, 9, 10, 13; et pas ailleurs dans le N .T .), les petits poissons de friture ou
de salaison.
10 «beaucoup d’herbe», eu ce printemps (v 4); cf Mc 6, 39: « l ’herbe verte».
— « les gens » (et v 14), « les hommes », en M t 14, 21: « cmq mille hommes, sans
compter femmes e t en&mts ».
11 Voir les parallèles synoptiques. — « ayant rendu grâce », dans les écrits
johanniques: v 23; 11, 41; Ap 11, 17; « l ’action de grâce», Ap 4, 9; 7, 12. —
«distribua», ici seulement e t en Le 11, 22; 18, 22; Ac 4, 33. Autre leçon:
« donna », a 21, 13. — « aux convives », lit: « à ceux qui étaient allonges »,
expression pour « être à table » (12, 2; 13, 23, 28).
12 « furent repus », seul emploi dans Jn; comparer v 26; « rassaâés ».
13 « après qu’ils eurent mangé », lit: « a ceux qui avaient mangé ».
14 « le signe... », cf v 2. — « le prophète... monde », phrase particulière à Jn;
pour « le prophète », cf 1, 21, 25; 7, 40; Ac 3, 22-23; 7, 37; « qui doit venir dans
le monde », <x 11, 27.
JE A N 66
prophète qui doit venir dans le monde! » Jésus 6
67 JEAN
Le discours du pain de vie. Occasion
22-59 Discours du pain de vie: les w 22-25, suture avec les rédts précédents,
présentent l’occasion du discours; les w 2é-34, discussion de Jésus avec la foule
sot le signe des pains, en introduisent le thème; les w 35-58 sont le grand
discours de Jésus sur son propre mystère: « Je suis le pain de vie », sous l ’aspect
de k foi ( w 35-47), et sous l ’aspect de l ’Eucharistie ( w 48-58); le v 59 conclut
l ’ensemble,
22 « Le lendemain », c£ 1, 29, 35, 43; 12, 12. — « l ’antre côté de la mer », celui
du V 1, « o h l’on avait mangé le pain» (v 23); « la met » de Tibériade (v 1)._—
« v it bien», autre leçon: «voyant bien». — «entré dans le bateau», râmression
unique. — « entré... avec », ici seulement et 18,15, dans le N.T. — Cf w 16-17.
23 « Cependant, vinrent des barques », ou bien: « D’autres Imtques vinrent ». —
« Tibériade » (v 1), sur la rive occidentale de la mer de Galilée. — « après que le
Seigneur (cf 4 ,1 , note) avait rendu grâce (v 11) », omis par certains manuscrits.
24 « Lors donc que », cf 2, 22, note. — Le texte de ces w 22-25, mal assuré en
critique textuelle, est en outre de style fort embarrassé. — « dans les barques »,
venues de Tibériade (v 23). — «Capharnaüm», cf w 17 et 59. — « à la
recherche... », comparer Mc 1, 3é-37.
25 « d e l ’autre côté de la m er», celui du v 17, à Capharnaüm ( w 24, 59). —
« Rabbi », cf 1, 38, note. — « quand... », ou peut-être: « depuis quand te trouves-
tu ici ? »
JEA N 68
Le discours. Introduction du thème
26 « En vérité, en vérité... » (et w 32, 47, 33), c£ 1, 31, note. — « Vous me cher
chez », cl V 24. — « signes », voir 2, 11, note. — (2 w 11-12; pour « rassasiés »,
cf Mc 6, 42, et par.
27 «nourriture», c£ v 33; 4, 32. — «nourriture... pour la vie étem elle», ci
w 30, 31, 34, 38; 4, 14. — « le Fils de l ’homme » (et w 33, 62), cf 1, 31, note.
— «donnera», autre leçon: «dm m e» (c£ v 32). — « a marqué d’un sceau» (cf
« certifie », 3, 33, note), soit lots du baptême (df 1, 32-33), soit pat les « œuvres »
qu’il lui a donné d’accomplir (5, 36-37). Comparer « sceller vision et prophète »,
Dan, 9, 24.
28-29 Les «œuvres de D ieu» (v 28) ou les « oeuvres opérées en D ieu» (3, 21)
sont celles qui sont conformes à sa volonté. Depuis que « le Verbe est devenu
chair» (1, 14), elles se ramènent à une seule (v 29): «croire en celui qu’il
a envoyé» et pratiquer ses commandements (cf 1 j n 3, 23-24). Voir 13, 34, et la
note. — Comparer la scène de Ac 16, 30-31.
30 « Quel signe... », comparer avec 2, 18; 4, 4S; cf Mc S, 11, et Mt 16, 1. —
« voyions et croyions », cf Mc 15, 32.
31 Voir w 49, 38. — Cf Fs 78, 24; 105, 40; Ex 16, 4; Sag 16, 20.
69 p ;A N
6 ciel, mais c’est mon Père qui vous le donne, le pain
qui vient du ciel, le véritable, car le pain de Dieu,
c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au
monde. » Ils lui dirent donc: « Seigneur, donne-
le-nous toujours, ce pain-là. »
JEA N 70
faire ma volonté à moi, mais la volonté de Celui qui 6
m’a envoyé. Or telle est la volonté de Celui qui
m’a envoyé: que, de tout ce qu’il m’a donné, je ne
perde rien, mais que je le ressuscite au dernier Jour.
Car telle est la volonté de mon Père: que quicon
que voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et
que je le ressuscite, moi, au dernier Jour. »
Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce
qu’il avait dit: « Moi, je suis le pain descendu du
ciel. » Et ils disaient: « N’est-ce point là Jésus,
le fils de Joseph, dont nous connaissons le père
et la mère? Comment dit-il maintenant: Je suis des
cendu du ciel? » Jésus répondit et leur dit: « Ne
murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir vers
moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et moi,
je le ressusciterai au dernier Jour. Il se trouve
écrit dans les Prophètes: Et tous seront instruits
par Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son
39 « de tout ce que », voir v SI, note. — « je ne perde rien », cf 10, 28; 17, 12;
18, 9. — « que je le ressuscite », cf w 44, 54; pour ce verbe, cf encore 11,
23, 24; 20, 9. — « au dernier Jour » (cf w 40, 44, 34; 11, 24; 12, 48), celui du
Jugement (1 Jn 4, 17)j expression partictüière à cet évangile. Comparer avec 7,
31. —• On trouve: « dans les derniers jours », en Ac 2, VI; 2 Tm 3, 1; Ja 5, 3;
« lors des derniers jours », en 2 Pe 3, 3. — Il s’agit ici de la résurrection des
croyants; pour celie des justes et des injustes, cf 5, 28-29.
40 « la volonté de mon Père», cf 12, 49-SOa. — «voit le Pris», cf 12, 43; 14,
19; 16, 10, 16, 19. — « croit en lui », cf v 29. — « ait la vie étemelie », don
immédiat, cf w 41, 34; 5, 24; 17, 2.
41 «Les Juifs» (et v 32), mentionnés tout à coup comme s’opposant à Jésus;
jusqu’ici il s’agissait de « la foule» (v 24). — «murmuraient», cf w 43, 61; M t
20, 11; Le 5, 30; 1 Co 10, 10; Ex 16, 2. — « il avait dit », la citation combine
trois phrases: « le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciei » (v 33), « Moi, je
suis le pain de vie » (v 33), « je suis descendu du ciel » (v 38).
42 « le fils de Joseph », cf 1, 43; (7, 27); Le 4, 22; M t 13, 33. — « Je suis des
cendu du ciel », V 38.
44 « venir vers moi », cf w 33, 37, 43, et comparer v 63. — « ne l ’attire »,
comparer 12, 32; Jr 31, 3. — « je le ressusciterai... », cf w 39, 40, 34.
43 Citation libre d’Is 34, 13. — « seront instruits », et dociles à ses enseigne
ments, comme de véritables disciples; pour la pensée, cf J r 31, 33-34. Computer
1 Th 4, 9: « vous-mêmes avez appris de Dieu ». — « entendu le Pète... », par la
médiation de Jésus, v 46; cf 8, 26, 40; 13, 13.
71 JE A N
6 enseignement vient vers moi. Non que personne
ait vu le Père, excepté celui qui vient d’auprès de
Dieu: celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité je
vous le dis : Celui qui croit a la vie éternelle.
46 Cf 1, 18y e t la note. — <c celui qui vient d’auptès de Dieu », lit: <ccelui qui
est d * au p ^ de Dieu », c£ 7, 29*, 9 , 16, 33,
47 0 ^ 3 ,1 5 ,1 6 , 36*, 5, 24,
48 Ci ^3 3 .
49 a v 3 I .
50 <cle pain qui descend du d e l », c£ v 55. — <cne meurt pas », ce pain donne
la vie, une vie que la mort naturelle (cf v 49) ne pourra détruire; voir v 55:
« Si... vous n’aurez pas la vie en vous »; w 51, 38: <c vivra à jamais »; v 34: « a
la vie étemelle ».
51 « Moi, je suis le pain, le [pain] vivant desœndu du ciel », sjmttôse de <cMoi,
je suis le pain de vie » ( w 55, 48), et de « je suis descendu du d e l » ( w 38, 42);
mais id : « le pain vivant », qui pc^sède la vie en lui-même, et apte à la commu
niquer. •— <((& ce pain», quelques manuscrits: <cde mcm pain». — «vivra à
jamais » (et v 38), cf v 30: « ne meurt pas ». — Identification « de ce pain » avec
«m a d iair» , car « le Verbe est devenu d ia ir» (1, 14), — «m a chair, p o u r...»,
JE A N 72
la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang,
vous n ’aurez pas la vie en vous, Celui qui con
somme ma chair et boit mon sang a la vie éternelle,
et moi, je le ressusciterai au dernier Jour. Car ma
chair est une vraie nourriture, et mon sang est ime
vraie boisson. “ Celui qui consomme ma chair et
boit mon sang demeure en moi et moi en lui, ” De
même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que
moi je vis par le Père, ainsi celui qui me consomme
vivra, lui aussi, par moi. “ Tel est le pain descendu
du ciel. Il n ’est pas comme celui qu’ont mangé les
pères et ils sont morts; celui qui consomme ce pain
vivra à jamais. »
^ Voilà ce que dit [Jésus], enseignant en syna
gogue à Capharnaüm.
de l ’être humain tout entier. — « d u Fils de l ’homme» (v 27), pour insister sur
sa nature humaine et sur son mystère. — « la vie en vous », v }4: « la vie
éternelle». — «manger la chair», «boire le sang» (et voir vv 54, 57), comparer
avec les textes du Repas du Seigneur, 1 Co 11, 23-2Si Le 22, 19-20: Mc 14,
22-25; Mt 26, 26-29.
54 « consommer », pour traduire un verbe grec synonyme de « manger », et
qu’on rencontre encore et seulement w 56, 57, 5S; 13, 18; c£ Mt 24, 38. — « je
le ressusciterai », w 39, 40, 44.
55 « vraie », d'autres manuscrits: « vraiment ». — « nourriture », v 27; 4, 32. —
« boisson », ici seulement et en Ro 14, 17; Col 2 , 16.
56 Comparer avec v 55. — « demeure... », pour cette phraséologie, c£ 14, 10, 17,
20; 13, 4, 5; 17, 21, 23; 1 Jn 3 . 17, 24; 4 , 12, 13, V , 16.
37 « le Père, qui est vivant », expression unique. Ailleurs: « le 13ieu vivant », Mt
16, 16; 2 Co 6, 16; He 7, 25; etc. —« m’a envoyé », c£ 5, 23, 26. — « me con
somme», après avoir dit: «manger de ce pain» (vv 30-31), «m anger» ou «con
sommer ma chair» et «boire mon sang» ( w 33-36), — «vivra, lui aussi (c£ 14,
12), par moi », c£ 14, IS; 1 Jn 4, S.
58 Conclusion. — « Tel est... du ciel », ci w 30 et 33; « pain descendu... », ci
vv 31 et 41. — « celui... les pètes », cf w 43 et 31; « les pètes », autre leçon;
« vos pètes ». — « celui qui consomme... » c£ v 51: « si quelqu’un mange de ce
liain, il vivra à jamais ».
59 « en synagogue» {ci 18, 20), c’est-à-dire en assemblée synagogale, officielle
ment. — « Capharnaüm », et v 24. — Certains manuscrits ajoutent: « un sabbat ».
73 JEA N
Conséquences du discours: défection d’un grand
nombre de disciples et profession de foi de Pierre
60 «Beaucoup de ses disciples» (et v 66), un groupe plus large que les
« Douze » ( w 67-71). — « dur », cf « les paroles dures », Ju v 15.
61 « sadhant eu lui-même », cf v 6, note, — « murmuraient », cf v 41. —
« scandalise », cf 16,1, note.
62 « Si donc », cf 8, 36; 13, 14, et 18, 8; Ap 3, 3. — « le Fils de l ’homme », cf
w 27, 53. — « monter » au c id , auprès du Père (v 46), d’oà il est « descendu »
(vv 38. 42; 3 .1 3 ).
63 « C’est l ’esprit qui fait vivre », cf 2 Co 3, fi. — « la dialr », le point de vue
humain (cf 2 Co 5, 16), « n e sert de rien», c’est-à-dire que les paroles de Jésus
ne doivent pas être entendues en un sens gtosdèrement matââel; elles « sont
esprit et elles sont vie », cf v 68: « les paroles de la vie étemelle ».
64 « savait », cf v fil, et v fi, note. — « dès le commencement » (16, 4) de son
ministère public. — « qui le livrerait », comparer v 71, et 1 3 ,11.
65 « Voilà pourquoi », cf 1, 31, note. — Voir vv 44 et 37.
66 « A partir de ce moment» (id et 19, 2), ou bien: « A cause de cela»;
certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « s’en retournèrent », lit: « reculèrent »
(18, fi). — « d’aller », au sens de « circuler » ( 7 ,1; 10, 23; 11, 54).
67 « Douze », cette appellation du groupe privilégié des disciples n’apparatt en
Ju qu’ici, et w 70, 71; 20, 24.
JE A N 74
Gravure
du X V P siècle.
75 JE A N
C) La gloire de Jésus niée d’une manière de plus en
plus violente par les chefs religieux des Juifs (7 ,1 —
12, J6).
1 « après cela » (c£ 3, 22, note), pour la suite du récit voir note de 5, 1. —
« circulait », pour ce sens, et encore 10, 23; 11, S4. — « ne voulait pas », certains
manuscrits: « n’avait pas pouvoir de ». — « les Juifs », c’est-à-dire les chefs reli
gieux des Juifs. — « cherchaient à le tuer », cf 5, 18; 7, 19, 20, 25; 8, 37, 40, 59.
Comparer Mc 9, 30-31.
2 « des Tentes », cette fête, que les Juifs appelaient « fête des Huttes », se célé
brait fin septembre-début octobre. Elle durait sept jours, auxquels s’en ajoutait
un huitième pour une solennité de clôture; Teau (cf 7, 37-38) et la lumière (cf 8,
12) tenaient une grande place dans ses rites. Voir Lev 23, 33-44; Neh 8, 13-18;
2 Mac 10, é: Zach 14, 16-19.
3 «ses frères» (et w 5, 10; 2, 12), ses proches parents; cf Mc 5, 3; M t 13,
f3-S6. — « tes disciples », ceux qui ont écouté Jésus et se sont plus ou moins
attachés à lui, soit en Galilée (cf 6, 60-66), soit en Judée (cf 2, 23; 3, 22, 26;
4, 1). — « les œuvres », les actes de puissance.
4 « en secret », cf v 10; 18, 20; comparer « en cachette », 11, 28. — « ces
choses », les œuvres du v 3. — « au monde », c’est-à-dire devant tous les gens;
voir S, 26; comparer 14, 22.
5 Comparer avec Mc 3, 21, 31-35; Mt 12, 46-30; Le 8,19-21. ^
6 « Mon temps » (ici seulement et v S; cf 5, 4: « de temps en temps »), c’est-a-
dire le moment pour moi de faire ce que vous me demandez. Vob: v S. —
« n ’est pas encore là » (pour ce verbe, cf 11, 28), comparer avec 7, 30; 8, 20; et
2, 4. — «votre temps, à vous...», le moment d’agir, pour vous, ne dépend que
de vos décnsîons.
JE A N 76
là, mais votre temps à vous est toujours prêt. 7
’ Le monde ne peut vous haïr; moi, Ü me hait,
parce que moi je témoigne à son sujet que ses oeuvres
sont mauvaises. ®Vous, montez à la fête; moi, je
ne monte pas à cette fête, parce que mon temps
n’est pas encore accompli. » ®Leur ayant dit cela, il
demeura en Galilée.
“ Quand ses frères furent montés à la fête, alors
il monta lui aussi, non pas manifestement, mais
comme en secret. “ Les Juifs donc le cherchaient
pendant la fête, et ils disaient: « Où est-il? » “ Et
on chuchotait beaucoup à son sujet dans les foules. ,
21 10-11
Les uns disaient: « C’est un homme de bien. »
D’autres disaient: « Non, mais il égare la foule. »
“ Nul pourtant ne s’exprimait ouvertement sur son
compte, par peur des Juifs.
7 «L e monde», ceux qui ne croient pas et s’opposent à Jésus. — « n e peut
vous h aït» , parce que « ie monde aime ce qui est à lu i» (15, 23), vous lui
appartenez par votre incroyance. — « il me hait » (voir v Ib ), 15, 18, 23, 24, 25.
— « je témoigne... », c£ 3, IP-20.
8 «montez à la fête», c’est-à-dire montez à Jérusalem (2, 13; 5, I ) pour la
fête. — « je ne monte pas », variante moins autorisée: « je ne monte pas
encore ». — « mon temps n ’est pas encore accompli » (lit: « n ’est pas encore en
plénitude », 3, 29), c’est-à-dire le moment où sa manifestation (v 4) l ’exposera à
la haine oes Juifs et où commencera sa Passion, à « l ’heure» marquée par le
Pète (cf V 30; 2, 4, note). Comparer; « L e temps est accompli» (Mc 1, 15); « la
plénitude du temps» (Ga 4, 4); « la plénitude des tem ps» (Eph 1, 10); «M on
temps est proche... » (Mt 2 6 ,18),
9 Autre leçon: « Ayant dit cela, lui-même demeura ». — « en Galilée », cf v 1.
10 « montés à la fête », cf v S. — « non pas manifestement », l ’opposé de
«manifeste-toi au monde» (v 4). — «comme en secret», variante: «m ais en
secret ». Cf v 4.
11 « Les Juifs », cf w 1, 13, 15, 35.
12 « on chuchotait », Ht: « U y avait chuchotement »; ce terme et le verbe
(« chuchoter », v 32) sont traduits par « murmure » et « murmurer » (6, 41, 43, i l )
lorsqu’ils comportent les nuances de plainte, de critique ou d’bostUité. —
« beaucoup », omis par certains manuscrits, — Comparer la scène de Mt 21,
10-11. — « les foules » (seul cas dans Jn), autres manuscrits: « b foule ». —
« C’est... », lit: « I l est bon », cf Mc 10, 17-18, et par. — « il égare », cf v 47;
Mt 27, 63, et comparer Le 23, 2.
13 « ouvertement », le terme exprime une attitude de Ubetté, d’assurance,
excluant la réserve ou la crainte; cf v 26; 10, 24; 11, 14, 54; 16, 25, 29; 18, 20.
— « par peur des Juifs » (19, 38; 20, 19), c’est-à-dire des diefs reUgieux des Juifs,
cf 9, 22; 12, 42; voir 5, 16, 18.
77 JE A N
Enseignement de Jésus dans le Temple
Origine divine de Venseignement de Jésus
JEAN 78
Sur le sabbat
79 JEAN
le Christ? ^ Mais lui, nous savons d’où il est; tandis
que le Christ, quand il doit venir, personne ne con
naîtra d’où il est. » Jésus cria donc, enseignant
dans le Temple et disant: « Vous me connaissez et
savez d’où je suis! Et ce n’est pas de moi-même
que je suis venu; mais il est véridique. Celui qui
m’a envoyé, et vous, vous ne le connaissez pas.
^®Moi, je le connais, parce que je viens d’auprès
M t 11,27
de lui, et que c’est lui qui m’a envoyé. » ^ Ils dier-
chaient donc à l ’appréhender, et personne ne
porta la main sur lui, parce que son heure n’était
pas encore venue.
JE A N 80
siens entendirent la foule chuchoter cela à son sujet,
et les grands prêtres et les Pharisiens envoyèrent
des gardes pour l ’appréhender. Jésus dit donc:
« Pour peu de temps encore je suis avec vous, et je
m’en vais vers Celui qui m’a envoyé. ^V ous me
chercherez et vous ne trouverez pas, et où je suis,
moi, vous, vous ne pouvez venir. » Les Juifs se
dirent donc entre eux: « Où doit-il aller, celui-là, que
nous, nous ne le trouverons pas? D oit-il aller vers
ceux qui sont dispersés parmi les Grecs, et instruire
les Grecs? Que signifie cette parole qu’ü vient de
dire: Vous me chercherez et vous ne trouverez pas,
et où je suis, moi, vous, vous ne pouvez venir? »
81 JE A N
vienne vers moi, et qu’il boive, celui qui croit en
moi! Selon ce qu’a dit l’Ecriture, de son ventre coule
ront des fleuves d’eau vive. » Il dit cela de l ’Esprit
que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui;
car il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus
n’avait pas encore été glorifié.
JEA N 82
cause de lui. ^ Certains d’entre eux allaient l ’appré- 7
hender, mais personne ne porta les mains sur lui.
Les gardes vinrent donc vers les grands prêtres
et les Pharisiens, et ceux-ci leur dirent: « Pourquoi
ne l ’avez-vous pas amené? » '’^Les gardes répondi- Alitas
rent: « Jamais homme n’a parlé comme parle cet
homme! » Les Pharisiens leur répondirent donc:
« Vous seriez-vous laissé égarer, vous aussi? ^ Par
mi les chefs, en est-il un seul qui ait cru en lui? Ou
parmi les Pharisiens? ^®Mais cette racaille qui ne
connaît pas la Loi, ce sont des maudits. » ™Nico-
dème, l ’un d’entre eux, celui qui était venu vers
[Jésus] précédemment, leur dit: « Notre Loi con-
damne-t-elle un homme sans que d’abord on l’en
tende et que l’on connaisse ce qu’il fait? » Ils
répondirent et lui dirent: « Toi aussi, serais-tu de
GalÜée? Scrute, et tu verras que de Galilée il ne se
lève pas de prophète. »
83 JE A N
Bible française. Paris, 1547.
La femme adultère
53 Cet épisode (7, 53-8, 3J), qui n ’est pas johannique, présente de nombreux
points de contact avec la langue et le style de Luc. Son texte comporte de
multiples variantes et, dans les manuscrits qui le livrent, il se situe en divers
endroits: en quelques cas après Le 21, 3S\ généralement dans l ’évangile de Jn,
soit après 21, 24, soit après 7, 3&, soit surtout à sa piace actuelle. Parmi les con
troverses avec les Juifs, ce récit est un bon prélude (cf 8, 11 et 7) aux paroles de
8, 15 et 46.
1 « au mont des Oliviers », tout proche, à l ’est de Jérusalem et du Temple,
« d e l ’autre côté du torrent du Kédrôn» (18, 3); seule mention ici dans Jn (dix
fois dans les Synoptiques). — Cf Le 21, 37.
2 Cf Le 21, 3 ^ — « le Temple ». cf 2, 14, 15; 5, 14; 7, 14, 28. — « s’étant
assis, il les enseignait », cf Le 3, 3; M t 26, 55. « Le Q uist de Jean n ’enseigne pas
assis» (Lagrange).
JEA N 84
assis, il les enseignait. ^Les scribes et les Phari
siens lui amènent une femme surprise en adul
tère et, la plaçant au milieu, '' ils lui disent: « Maî
tre, cette femme a été surprise en flagrant délit
d’adultère. ^ Or, dans la Loi, M oïse nous a com
mandé de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis
Le 6, 7
tu? » ^Ils disaient cela pour le mettre à l ’épreuve,
afin d’avoir de quoi l ’accuser. Mais Jésus, se bais
sant, écrivait du doigt sur le sol. ’ Comme ils per
sistaient à l ’interroger, il se redressa et leur dit:
« Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette
le premier une pierre. » ®Et de nouveau, se baissant,
il écrivait sur le sol. ®Quand ils eurent entendu. Us
se retiraient un à un en commençant par les plus
vieux, et ü resta seul avec la femme, qui était là au
milieu. “ Se redressant, Jésus lui dit: « Femme, où
sont-ils? Personne ne t ’a condamnée? » Elle dit:
« Personne, Seigneur. » Et Jésus dit: « Moi non plus,
je ne te condamne pas. Va; désormais ne pèche
plus. »
85 JE A N
Discours polémiques de Jésus. Rupture avec le
Judaïsme. Le témoignage que Jésus, lumière du
monde, se rend à lui-même est en plein accord avec
le témoignage du Père à son sujet
JE A N 86
Et dans votre Loi à vous il est écrit que le témoi- 8
gnage de deux hommes est vrai. C’est moi qui
témoigne à mon propre sujet, et il témoigne à mon
sujet, le Père qui m’a envoyé. » Ils lui disaient
donc: « Où est-il, ton Père? » Jésus répondit: « Vous Mt 11,27
17 « votre Loi à vous » (c£ 10, 34; 18, 31; « leu r L oi», 15, 25), tandis que les
JoiÉs disent: «N otre L o i» (7, 31). — « i l est écrit», variante: « i l se trouve
écrit ». — Interprétation de Dent 17, 6; 1 9 ,13.
18 Cf 5 , 32, 36, 37. Voir 1 Jn 5, 9 .
19 « Vous ne connaissez... », cf w 54-55; 5, 37-38; 7, 28; 16, 3. — « si vous me
connaissiez... », cf 14, 7. — Voir M t 11, 27; Le 10, 22.
20 « le Trésor», une des salles qui entouraient le parvis des femmes; en réalité.
Jésus parlait « p rè s» du Trésor, Voir Mc 12, 41; Le 21, 1. — « et personne... »,
cf 7, 30, note, 44; 1 0 ,39-, 11, 37.
21 « je m’en vais», cf v 14. — Comparer avec 7, 33b-34, 36; 13, 33. — « e t
dans votre péché vous mourrez », le péché (envisagé collectivement) de ne pas
croire en lui (voir v 24; 16, 8-9).
22 Comparer avec 7, 33.
23 Pour l ’expression et les idées cf 3,13, 31; 17,14,16.
87 JE A N
8 « Vous, vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut.
Vous, vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas
de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mour
rez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que
Moi Je Suis, vous mourrez dans vos péchés. »
^ Ils lui disaient donc: « Qui es-tu? » Jésus leur
dit: « Absolument ce que je vous dis. ^ J ’ai sur
vous beaucoup à dire et à juger; mais Celui qui
m’a envoyé est vrai, et moi, c’est ce que j’ai en
tendu de lui que je dis au monde. » Ils ne connu
rent pas qu’Ü leur parlait du Père.
Jésus donc leur dit: « Quand vous aurez élevé
le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que Moi
Je Suis, et que de moi-même je ne fais rien, mais ce
que m’a enseigné le Père, c’est cela que je dis. ^ Et
Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas
laissé seul, parce que moi je fais toujours ce qui
lui plaît. »
24 «dans vos pécdiés» (cf v 21: «dans votre péché»), pluriel de généralisation:
il s’agit toujours du p é ^ d’incroyance envers Jésus. — « que Moi Je Suis »
(v 28, et 13, 19), afiimiation soleimelle de plénitude d ’étre inspirée de l’A.T., qui
ia réserve jaiousement à Yahvé (Ex 3, 14; Deut 32, 3P; Is 41, 4 (giec); 43, 10,
13; 46, 4); voir v SS. D ’autres comprennent: « que C’est moi » (sous-entendu: le
CÜist), cf Mc 13, 6, et voir M t 24, 3. .
23 « Absolument ce que je vous dis », e:q>tession dinjunle qui a donné lieu a
diverses interprétations. On peut entendre encore: « J e suis ce que je vous dis,
dès le d& ut »; Ou bien: « E t d ’abord, pourquoi vous parlé-jeî »; mais n<«i: « Je
suis le Principe, moi qui vous parie » (ViÈgate).
26 « juger », au sens de condamner. — « mais », la mission de Jésus est de dire
la v&ité qu’il a entendue de Dieu (voir w 28, 40, 43; 12, 4S-30; 15, 13). — « est
vrai » (comparer avec 7, 2S), est vérité. — « au monde », ou: « dans le monde ».
27 « d u P& e», qui l ’avait envoyé (cf v IS), c’est-à-dire de Dieu (3, 17). Certains
manuscrits expliquent: « qu’il leur disait que Dieu était son Pète ».
28 « vous aurez élevé », c’est-à-dire sur la croix (cf 3, 14; 12, 32, 34); les Juifs
ont obtenu des Romains la crucifixion (18, 31-32) et en sont responsables (cf Ac
3, 13-lS). — «que Moi Je Suis», cf v 24, note. — « d e moi-même je ne fais
tien », comparer 5 , 19, 30. — La fin du verset complète le v 26.
29 « Celui qui m’a envoyé », cf w 16, 26. _— « pas laissé seul », comparer: « je
ne suis pas seul », v 16; 16, 32. — « ce qui lui plaît », comparer 1 Jn 3, 22.
JE A N 88
Descendance charnelle d’Abraham, mais descen
dance spirituelle du diable, les Juifs ne peuvent
croire en Jésus, désiré d’Abraham et plus grand
que lui
89 JEA N
^ Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham;
mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole
à moi n’a point d’accès en vous. Ce que moi j’ai
vu auprès de mon Père, je le dis, et vous donc, ce
que vous avez entendu de votre père, vous le
faites. » Ils répondirent et lui dirent; « Notre père,
c’est Abraham. » Jésus leur dit: « Si vous êtes en
fants d’Abraham, faites les oeuvres d’Abraham.
^M ais non; vous cherchez à me tuer, moi, un
homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue
de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous
faites, vous, les œuvres de votre père. »
Ils lui dirent: « Nous, nous ne sommes pas nés
de la fornication: nous n’avons qu’un Père: Dieu. »
Jésus leur dit: « Si Dieu était votre Père, vous
m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti
et que j’arrive. Car ce n’est pas de moi-même que
je suis venu, mais Celui-là m’a envoyé. Pourquoi
37 « vous cherchez à me tuer », ci v 40; 5, IS; 7, 1, 19, 20, 25; 11, 55. — Voir
k parabole des vignerons homicides, Mc 12,1-12, et par. — « ma parole...
V 51; comparer 5,58; 15,7. ^ , . . . . .
38 « Ce que moi j ’ai vu », c£ 3, 11, 52; 6, 46. — « je le dis », c£ vv 26, 28. —
« votre père », le diable, v 44, .....
39 « Notre père, c’est Abraham », c£ vv 55, 55. Sur cette confiance illimitée et
orgueilleuse dans le grand Ancêtre, voir encore Mt 3, 9, et Le 3, 8; 2 Co 11, 22;
Ja 2, 21. — « Si vous êtes..., faites... », autre leçon: « Si vous étiez..., vous
feriez... »
40 «vous cherchez â me tuer», cf v 37. — «que j ai entendue», e£ v 26; 15,
15. — « Abraham » a cru, et il a o b â à Dieu (Gn 16, 5; 17,1-2; 26, 5).
41 « de votre père » (v 58), le diable, v 44. — « Ds lui dirent », à Jésus qui leur
dénie d’être dans l ’attitude spirituelle d ’Abraham ( w 59-41a), les Juifs ripostent
en affirmant leur fidélité à Dieu. — «pas nés de la fornication». L’union de
Yahvé e t de son peupie étant représentée sous les ttaits du mariage, toute défail-
ifln^ religieuse était qualifiée d’adultète ou de prostitution (cf Os 1, 2; 2, 6). Les
Tuife, purs adorateurs de Yahvé comme leurs pères, n’ont tien du bâtard. —
« qu’un Pète: Dieu », cf Ex 4, 22j Deut 32, 6; Is 63, 16; 64, Mal 2 , 10.
42 Comparer avec 1 Jn 5, 1. — « c’est de Dieu que je suis sorti », (et 16, 28),
comparer avec 13, 3 et 16, 30; 16, 27 et 17, 8. — « et que j ’arrive », cf 1 Jn 5,
20: « Nous savons que le Fils de Dieu est arrivé ». — « ce n’est pas de moi-
même que je suis venu », c£ 3, 2; 5, 43; 1, 28; 18, 37.
43 Comparer avec 6, 60. — « ma parole », v 31.
JE A N 90
ne connaissez-vous pas mon langage à moi? Parce 8
que vous ne pouvez entendre ma parole à moi.
^ Vous avez, vous, le diable pour père, et ce sont
les convoitises de votre père que vous voulez
accomplir. Celui-là était homicide dès le commence
ment, et il ne s’est pas tenu dans la vérité, parce
qu’il n ’y a pas de vérité en lui. Quand il dit le men
songe, il le dit de son propre fonds, car il est men
teur et père du mensonge. Mais moi, c’est parce
que je dis la vérité que vous ne me croyez pas.
'’^Qui d’entre vous me confondra à propos de
péché? Si je dis la vérité, pourquoi vous, ne me
croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu écoute
les paroles de Dieu; voilà pourquoi vous, vous
n’écoutez pas: parce que vous n’êtes pas de
Dieu. »
‘'®Les Juifs répondirent et lui dirent: « N’avons-
nous pas raison, nous, de dire que tu es im Sama
ritain et que tu as un démon? » Jésus répondit:
« Moi, je n’ai pas un démon, mais j’honore mon
91 JE A N
8 Père, et vous, vous me déshonorez. ^ Pour moi, je
ne cherche pas ma gloire; il y a Quelqu’un qui la
cherche et qui juge. En vérité, en vérité je vous
le dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra
jamais la mort. » Les Juifs lui dirent: « Mainte
nant nous connaissons que tu as tm démon. Abra
ham est mort, les prophètes aussi; et toi, tu dis: Si
quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la
mort. Serais-tu plus grand, toi, que notre père
Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont
morts. Qui te prétends-tu? » Jésus répondit: « Si
c’est moi qui me glorifie moi-même, ma gloire n ’est
rien; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous
dites: C’est notre Dieu. “ Et vous ne le coimaissez
pas, tandis que moi, je le connais, et si je disais
que je ne le connais pas, je serais semblable à
vous, un menteur. Mais je le connais et je garde sa
parole. “ Abraham, votre père, a exulté à la pensée
de voir mon Jour à moi; et il l’a vu et il s’est réjoui. »
JE A N 92
Les Juifs lui dirent donc: « Tu n’as pas encore cin 8
quante ans, et tu as vu Abraham! » Jésus leur
dit: « En vérité, en vérité je vous le dis: Avant
qu’Abraham parût. Moi Je Suis. » Ils prirent donc
des pierres pour les lui jeter, mais Jésus se déroba Le 4,3 0
et sortit du Temple.
16-17; 21, 2; 22, 17-18; etc.; cf H è 11, 13). — Comparer M t 13, 16-17; Le 10, 23-
24.
57 « cinquante ans », cbillte rond et bonne mesure. Autre leçon: « quarante
ans ». — « et tu as vu Abraham », autre l ^ n : « e t Abraham t ’a vu ».
58 « Avant qu’Abraham parût », certains manuscrits: « Avant Abraham ». —
Admirable verset, e:qirimant d’une manière inoubliable l ’abtme qui sépare la
créature, laquelle « parait » dans l ’existence (cf 1, 6, note), de celui qui « est »
éterneliement. Sur « Moi Je Suis », voir v 24, e t la note.
59 « prirent des pierres » (Ap 18, 21), en vue de le lapider pour blasphème (Lev
24, 16); cf 10, 31; 11, 8. — « se déroba », comparer 12, 36; 7, 30, 44; 10, 39; 11,
57; Le 4, 30.
93 JE A N
Guérison d’un aveu^e-né
JEA N 94
« N’est-ce pas celui qui se tenait assis et mendiait? »
®D’autres disaient: « C’est lui. » D’autres disaient:
« Nullement, mais il lui ressemble. » Celui-ci disait:
« C’est moi. » “ On lui disait donc: « Comment donc
tes yeux se sont-ils ouverts? » “ Celui-ci répondit:
« L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue et
m’en a enduit les yeux, et ü m’a dit: Va à Siloé et
lave-toi. J ’y suis donc allé, et m’étant lavé j’ai re
couvré la vue. » ^^Et on lui dit: « Où est-il? » Il dit:
« Je n’en sais rien. »
On amène aux Pharisiens l’ancien aveugle.
C’était un sabbat, le jour où Jésus avait fait de la
boue et lui avait ouvert les yeux. ^^De nouveau
donc, les Pharisiens aussi lui • demandaient com
ment Ü avait recouvré la vue. Il leur dit: « Il m’a
mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé et
je vois. » Quelques Pharisiens disaient donc: « Ce
n’est pas un homme qui vient d’auprès de Dieu,
puisqu’il ne garde pas le sabbat. » D’autres disaient:
« Comment un homme pécheur peut-il faire de tels
95 JE A N
signes? » Et il y avait division parmi eux. Ils
disent donc de nouveau à l’aveugle: « Toi, que dis
tu de lui, de ce qu’il t ’a ouvert les yeux? » Il dit:
« C’est tm prophète. »
^®Les Juifs donc ne crurent pas à son sujet
qu’il avait été aveugle et qu’il avait recouvré la vue,
avant d’avoir fait appeler ses parents. ^®Et ils les
interrogèrent en disant: « Est-ce là votre fils, dont
vous dites, vous, qu’il est né aveugle? Comment
donc voit-il à présent? » Ses parents répondirent
donc, et Us dirent: « Nous savons que c’est lui notre
fÜs et qu’il est né aveugle. Mais comment il voit
maintenant, nous n’en savons rien, ou qui lui a
ouvert les yeux, nous, nous n’en savons rien. Inter-
rogez-le; il a l’âge: il s’expliquera sur son compte. »
^ Ses parents dirent cela parce qu’ils avaient peur
des Juifs, car les Juifs étaient déjà convenus que
si quelqu’un reconnaissait [Jésus] comme Christ, il
serait exclu de la synagogue. ^ Voilà pourquoi ses
parents dirent: « Il a l’âge; interrogez-le. »
[Les Juifs] appelèrent donc tme seconde fois
l’homme qui avait été aveugle et lui dirent: « Rends
n m r l i ir t ii C»î ï T
12 — Jésus Bon Pasteur {10, 1-21 ).
V® s iè c le . M a u s o lé e d e G a lla P la c id ia , R a v e n n e .
M o s a ïq u e â u
13 — G r a v u r e p e in te . C o m m e n ta ir e s
s u r le s E v a n g ile s , 1 4 8 2 .
gloire à Dieu! Nous savons, nous, que cet homme 9
est un pécheur. » Celui-ci répondit donc: « Si c’est
un pécheur, je ne sais; je ne sais qu’xme chose, c’est
que j’étais aveugle et qu’à présent je vois, » Ils
lui dirent donc: « Que t ’a-t-ü fait? Comment t ’a-t-il
ouvert les yeux? » ^ Il leur répondit: « Je vous
l’ai déjà dit, et vous n ’avez pas écouté. Pourquoi
voulez-vous l’entendre à nouveau? Voudriez-vous,
vous aussi, devenir ses disciples? » Et ils l’in
sultèrent et dirent: « C’est toi qui es disciple de cet
homme; nous sommes, nous, disciples de Moïse.
^^Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse;
mais celui-là, nous ne savons d’où ü est. » L’hom
me répondit et leur dit: « C’est bien là l’étonnant,
que vous ne sachiez, vous, d’où il est, alors qu’Ü
m’a ouvert les yeux. ^’^Nous savons que Dieu
n’exauce pas les pécheurs; mais si quelqu’un est
pieux et fait sa volonté, celui-là, il l’exauce.
Jamais on n ’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert
les yeux d’un aveugle-né! Si cet homme ne
venait d’auprès de Dieu, il ne pourrait rien faire, »
26 « donc », certains manuscrits ajoutent: « de nouveau ».
27 « déjà dit », v V . — « et vous n ’avez pas écouté », autres leçons: « et vous
avez écouté »; « et vous n ’avez pas cm ». — « Pourquoi », certains manuscrits
ajoutent: « donc ».
28 « de cet homme », lit: « de celui-là ». — « de Moïse », lequel a donné la Loi
(c£ 1, 17, note) qu’on doit observer fidèlement, notamment en ce qui concerne le
sabbat.
29 «Nous savons, nous», déjà v 24. — «D ieu a parlé à Moïse», cf Ex 33, 11;
Nomb 12, 2-8. — « nous ne savons d’où il est », cf 7, 22-28; 8, 14; 19, 9: « D ’où
es-tu, toi? »
30 « ... que vous ne sachiez... », comparer 3, 10.
31 « Nous savons », tout le monde le sait d’après Ps 66, 18; Is 1, 15; Ps 34, 16,
18; Prov 15, 29; etc. — « exauce », nuance du lit: « écoute ». — « pieux », ici seu
lement dans le N.T.; cf « piété », 1 Tm 2 , 10.
32 L’A.T. ne rapporte aucune guérison d’aveugle-né.
33 « Si cet homme », autre leçon: « Si celui-là ». — « ne venait d’auprès de
Dieu », lit: « n’était d’auprès de Dieu », cf v 16a; 6, 46; 7, 29. — Voir 5, 36. —
Comparer avec 3, 2.
97 JE A N
Ils répondirent et lui dirent: « Toi, tu n ’es que
péché depuis ta naissance, et c’est toi qui nous fais
la leçon! » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors et, le
trouvant, il dit: « Crois-tu, toi, en le Fils de
l’homme? » Celui-ci répondit, et il dit: « E t qui
est-il. Seigneur, pour que je croie en lui? » Jésus
lui dit: « Et tu l’as vu, et celui qui parle avec toi,
c’est lui. » Il déclara: « Je crois. Seigneur », et il
se prosterna devant lui. Et Jésus dit: « C’est pour
Mt n , 2 S
un jugement que moi je suis venu en ce monde:
pour que ceux qui ne voient pas voient, et que
ceux qui voient deviennent aveugles. » Des
Pharisiens qui étaient avec lui entendirent cela et
lui dirent: « Est-ce que nous aussi, nous serions
Mt i3 ,1 4
aveugles? » Jésus leur dit: « Si vous étiez aveu
gles, vous n’auriez pas de péché; mais maintenant,
parce que vous dites: Nous voyons, votre péché
demeure.
34 Lit: « C’est dans les p&hés que toi tu es né tout entier» (cf Ps 51, 7; 58, 4);
<c tout entier », contaminé par le péché même en ton corps, cf v 2. — « dehors »,
hors du lieu (Temple? synagogue?) ou ils l ’avaient convoqué (v 24).
35 « Ctois-tu, toi, en le Fils », cf 3, 36a; 1 Jn 5, 10. — « le Fils de l ’homme »,
cf 1, 51, note; variante moins autorisée: « le Fils de Dieu ».
37 Comparer avec 4 , 26.
39 «jugem ent», c’est ici la sentence, la décision, la discrimination. — Un des
vetsets-d-*- ' ----- " ------------ -------- ’ “ --------- - ’— - ■” ------- ’ —
l ’i
science (les Pharisiens, w 24. 29, 30, 34), sont frappés de cécité spirituelle et ne
trouvent pas la foi (et 12, 39.40). — Comparer 3, 17-21; 5, 22, 27, 30; 8, 15, 16;
12, 47. — Voir Le 10, 21; Mt 11, 25.
40^41 Les Pharisiens estiment n ’avoir pas besom de lumière et demeurent ainsi
dans une attitude d’aveuglement volontaire. — Comparer 15, 22, 24; Mt 15, 14;
23,26.
JE A N 98
Gravure de l'imprimerie troyenne. 'XV" siècle.
99 JEA N
10 que le portier ouvre, et les brebis écoutent sa voix;
et il appelle ses brebis, les siennes, chacune par son
nom, et il les emmène. * Quand il les a toutes
fait sortir, il marche devant elles, et les brebis le
suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. ^ Elles
ne suivront pas tm étranger, mais elles le fuiront,
parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étran
gers. » *Telle est la similitude que leur dit Jésus,
mais ils ne connurent pas de quoi il leur parlait.
’ Jésus dit donc de nouveau: « En vérité, en
vérité je vous dis que moi, je suis la porte des brebis,
®Tous ceux qui sont venus avant moi sont des
voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont
pas écoutés. ’ Moi, je suis la porte: si quelqu’im
entre par moi, il sera sauvé; et il ira et viendra, et il
trouvera pâture. “ Le voleur ne vient que pour
3 « U les emmène », pour ce sens, c£ Mc 15, 20; Le 24, 50; Ac 21, 5S.
4 Lit; « Quand il a fait soitir toutes les siennes »,
6 « similitude », pour rendre le terme grec qui désigne un discours quelque peu
énigmatique; on ne le retrouve qu’en 16, 25, 29, et en 2 Pe 2, 22 (traduit: « pro
verbe »), dans le N.T. Le mot « parabole » des Synoptiques n ’est jamais utilisé
par Jn. — « leur dit », aux Pharisiens de 9, 40. — « ne connurent pas », voir
déjà leur attitude en 9, 40-41; même après l ’explication, cet enseignement leur
paraîtra étrange ( w 19-21).
7 « moi, je sms » (et w 9, 11, 14), c’est-à-dire éminemment et à l ’exclusion de
tout autre (c£ 6, 35, note). — « la porte », quelques manuscrits; « le berger ». —
e la porte (v 9) des brebis », la porte par où elles passent (v 9), et aussi la porte
pat laquelle on accède vers elles ( w 1, 2, S, 10).
8 « Tous » et « avant moi », omis par certains manuscrits. — L’A.T. stigmatisait
déjà les mauvais « bergers » d’Israël (Jr 2, S; 10, 21; 23, 1-4; Ez 34, 1-10; Zach
11, 4-17; etc.): la parole de Jésus peut viser également la conduite de chefs poli
tiques et religieux depuis l’époque maccabéenne, les prétentions de faux Messies...
Voir, dans les Synoptiques, Mt 7, 15; 23, 14, Jl-3ft Le 11, 39, 50-52; les foules,
« comme des brebis qui n’ont pas de berger », Mc 6, 34; Mt 9, 36.
9 « entre par moi », ci « entrer par la porte », w 1, 2; comparer Ps 118, 20. —
« sera sauvé », se trouvera en sécurité, ou bien fera son salut. — Le Christ, porte
du s i u t (comparer avec 14, 6), procure sécurité, liberté, nourriture et vie (v 10).
— « il ira et viendra », lit: « il entrera et sortira », hébralsme (Beut 31, 2; 1 Sam
18, 13, 16; 29, 6), pour désigner l ’ensembie des actions de la vie courante (cf Ac
1, 21; 9, 28).
10 « Le voleur », w 1, 8. — « ait la vie et... surabondante », une vie communi
quée, et richement. C’est la vie et la vie éternelle (v 28), dès à présent, pour le
JEAN 100
voler, et égorger, et faire périr. Moi, je suis venu 10
pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante.
“ « Moi, je suis le Berger, le bon [berger]. Le
berger, le bon [berger], livre sa vie pour les brebis.
“ Le mercenaire, celui qui n ’est pas berger, à qui
n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup,
il laisse là les brebis et s’enfuit; et le loup les em
porte et les disperse. “ C’est qu’il est mercenaire
et n ’a point souci des brebis. “ Moi, je suis le
Berger, le bon [berger]; et je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent, “ comme le Père
me connaît et que moi je connais le Père. E t je livre
ma vie pour les brebis. “ J ’ai encore d’autres bre
bis qui ne sont pas de ce bercail; celles-là aussi, il
faut que je les conduise; et elles écouteront ma
croyant (c£ 3, IS, 16, 36; 5, 24, 40; 6, 40, 47, 34; 17, 2; 20, 31). — « et qu’on l ’ait
surabondante », omis par certains manuscrits.
11 « Moi, je suis » ( w 7, 14), voir v 7, note. — « le Berger, le bon [berger] »
(et V 14; cf v 2 ), c’est-à-dire; le vrai, le noble, le parfait berger, à l’exdusion de
tout autre. — Voir le berger idéal de l ’A.T.: Yahvé, à l ’égard de son peuple
Israël (Fs 23; 80, ^ Is 40, 11; Ez 34, 11-16; etc.), ou le berger de l ’avenir messia
nique (Mic 5, 3; Éz 34, 23-24; 37, 24-23; etc.). — Pour Jésus «berger», dans le
N.T.: M t 25, 32; 26, 31; Mc 14, 27; He 13, 20; 1 Pe 2, 23; S, 4; cf Ap 7, 17. —
« livre (lit: dépose, 13, 4) sa vie pour les brebis », c’est le prix « pour qu’on ait la
vie» (v 10). L’expression «livrer sa vie» est particulière à s. Jean dans le N.T.:
cf w 13, 17, 18; 13, 37-38; 15, 13; 1 Jn 3, 16. — Variante; « doiuie sa vie », cf
Mc 10, 43; M t 20, 28.
12 « Le mercenaire », encore et seulement v 13; Mc 1, 20, dans le N.T. — Pour
le langage, cf Jr 23, 1-2; Ez 34, 2-S; etc.; voit Ac 20, 28-29; 1 Pe 5, 2.
13 « n ’a point souci ». ici et 12, 6, dans Jn.
14 Voir V 11. — Cf w 3-4. — « mes brebis », parce que le Père les lui a
données (v 29; cf 6, 37, 44, 63; 17, 6, 7, 9 ). — Sur cette connaissance, qui s’épa
nouit en confiance, amour, communion, comparable seulement à celle du Pète et
du Fils (v 13), voit 14, 20; 15, 9-10; 17, 3, 8, 10, 18, 21, 23; 1 Jn 4, 7-8; cf Ga 4,
9; 1 Co 8, 3; 2 Tm 2, 1?.
15 Voir Mt l l j 27; Le 10, 22. — « je livre ma vie » ( w 11, 17, 18), variante;
« je donne ma vie », cf v 11, note.
16 « de ce bercail » (cf v 1), soit le bercail des brebis de Jésus ( w 14-13), soit
selon d’autres le peuple d’Israël. D ’où l ’on interprète les « autres brebis », soit de
ceux qui ne croient pas encore en Jésus (parmi les Juifs et les païens), soit plus
spécialement des païens (cf 7, 33). Voir 17, 20, et surtout 11, 32 et 12, 32. —
« conduise » (autre leçon; « rassemble »), non pas à ce bercail, mais comme im
berger conduit son troimeau ( « il marche devant elles », v 4). — « écouteront ma
voix », cf V 3; 8, 47; 18, 37. — « un seul troupeau », en Ez 37, 20: « une seule
101 JE A N
10 voix, et il y aura alors un seul troupeau, un seul Ber-
Lc 12,32 ggj, ” VoiIà pourquoi le Père m’aime: parce que
moi je livre ma vie pour la reprendre. Personne
ne me l’enlève, mais moi, je la livre de moi-même.
J ’ai pouvoir de la livrer et j’ai pouvoir de la re
prendre: tel est le commandement que j’ai reçu de
mon Père. »
Il y eut de nouveau rme division parmi les
Juifs à cause de ces paroles. ^Beaucoup d’entre
M t 11, IS
1 2 ,2 4 eux disaient: « Il a un démon, et il est fou! Pour
quoi l’écoutez-vous? » ^ D’autres disaient: « Ce ne
sont pas là histoires de démoniaque; est-ce qu’un
démon peut ouvrir les yeux des aveugles? »
nation »j comparer Le 12, 32. — « un seul Berger », c{ Ez 34, 23; 37, 24. — Pour
les images, ci Mic 2, 12; Is 56, 8; 1 Pe 2. 25; etc.
17 « le Pète m’aime », c£ 3, 35; 5, 20; 15, 3; 17, 23, 24, 26. — « je livre ma
vie... », c£ vv 11, 25, 18. Voir 12, 32; Phi 2, S-3; He 2, 10; 12, 2. — Pour
l ’expression « livrer (lit: déposer).,, reprendre » (et v 18), ci 13, 4 et 22.
18 « ne me l ’enlève », ou suivant une variante qui est peut-être la vraie le ^ n :
« ne me l’a enlevée ». Dans ce cas, Jésus ferait allusion aux desseins homicides
que les Juifs ont déjà laissé paraître (cf 3, 18; 7, 1, 19, 20, 25; 8, 37, 40, 59). —
Liberté absolue du Christ dans l’oblation de sa vie; parce qu’il a reçu du Père la
vie en plénitude (cf 5, 26) et que sa puissance est identique à celle du Pète ( w
28-30), il a pouvoir de livret sa vie « et de la reprendre » (et v 17): il se ressus
citera lui-même (cf 2, 29 et 22), il est « la Résurrection et la V ie» (11, 25). —
« tel est le commandement... » (pour l ’expression, cf 14, 31; 15, 10), c’est la
volonté de son Père qu’il meute et qu’il ressuscite, cf 4, 34; 5, 30; 6, 38; 12,
49-30.
19 « Il y eut », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « une division », cf 7,
43; 9, 16.
20 « disaient », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « I l a on démon », voir
7, 20; 8, 48, 49, 52. — « il est fou », ici seulement dans le N.T. à propos de
Jésus. Comparer Mc 3, 21.
21 « histoires », lit: « paroles, propos, dires ». — Comparer 3, 2. — Dans l ’A.T.,
c’est Yahvé qui tend la vue aux aveugles, cf 9 ,1 6 , note.
JE A N 102
A la fête de la Dédicace, déclaration solennelle
de Jésus
103 JE A N
10 est plus grand que tout, et nul ne peut rien arra
cher de la main de mon Père. ^M oi et le Père,
nous sommes un. »
^‘ Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres
pour le lapider. “ Jésus leur répondit: « Je vous
ai montré, venant du Père, beaucoup de belles
œuvres; pour laquelle de ces œuvres voulez-vous
me lapider? » Les Juifs lui répondirent: « Ce
Mt 2 6 .6 ;
n ’est pas pour une belle œuvre que nous voulons
te lapider, mais pour blasphème, et parce que
toi, étant un homme, tu te fais Dieu. » Jésus
leur répondit: « Ne se trouve-t-il pas écrit dans
votre Loi: Moi, 'fai dit: vous êtes des dieux? Que
si [la Loi] a appelé dieux ceux à qui la parole de
Dieu a été adressée — et l’Ecriture ne peut être
abolie! — ^ celui que le Père a consacré et envoyé
dans le monde, vous [lui] dites, vous: Tu blas-
29 Autre leçon; « Ce que mon Père m’a donné (c’est-à-dire: les brebis) est plus
grand (c’est-à-dire: plus précieux) que tout ». — « de mon Père », autre leçon:
« du Père ». — Suc la « main » protectrice de Dieu, cf Le 1, 66; Ac 11, 21; Sag
3, 1; Is 49, 2; 51,16.
30 C£ 17, II, 21, 22, 23. — Les Juifs en déduisent: « tu te fais Dieu » (v 33).
31 « de nouveau », omis par certains manuscrits; d’autres portent; « donc », ou;
« donc de nouveau ». — Voir et comparer 8, 59.
32 « répondit », le geste des Juifs était une accusation. Comparer 2, 18-19, et 5,
16-17. — « montré », cf 2, IS; 5, 20. — « du Père », autre leçon: « de mon Pète ».
— « b elles» (et v 33), l ’adjectif grec comporte les nuances de beau, bon, noble,
parfait (rf w I I , 14: « le bon berger»). — «pour laquelle», certains manuscrits;
« pour iaquelle donc ».
33 «pour blasphème» (cf Lev 24, 16), la suite du verset e:q>licitant en quoi ii
consiste. —• « tu te fais Dieu » (comparer: « Qui te prétends-tu? », 8, 53, et la
note), voir 5, IS; et 19, 7. — Comparer, dans les Synoptiques: Mc 2, 7; M t 9, 3;
Le 5, 21; lots du procès de Jésus: Mc 14, 61-64; Mt 26, 63-66; et Le 22, 67-71.
34 «votre L o i» (cf 8, 17, note), autre leçon: « la l o i » . Le terme (de même en
12, 34; 15, 25) désigne toute l ’Ecriture (cf Ro 3, 19; 1 Co 14, 21). La citation
provient du Ps 82, 6, contre les juges prévaricatenrs..
35 «abolie», lit: «déliée, défaite», le verbe traduit pat « v io let» en 5, IS; 7,
36* « a consacré » (lit: « a sanctifié »), cf 17, 17, 19; c’est-à-dire: lui a confié une
mission et lui a donné en conséquence les <pialités et les pouvoirs requis pour la
remplit (cf « l e Saint de D ieu», ^ 69). — « j ’ai d it» , voir 5, 17-27, dont le
résumé est: « Je suis Fils de Dieu ». Cf 19, 7; Le 22, 70.
JEAN 104
phèmes — parce que j’ai dit: Je suis Fils de Dieu! 10
” Si je ne fais pas les œuvres de taon Père, ne me
croyez pas; mais si je les fais, quand même vous
ne me croiriez pas, croyez les œuvres, afin de
connaître une fois pour toutes que le Père est en
moi et moi dans le Père. » Ils cherchaient donc
de nouveau à l’appréhender, et il échappa à leurs
mains.
105 JE A N
A Béthanie, résurrection de Lazare
JEAN 106
dierchaient à te lapider, et de nouveau tu t ’en 11
vas là-bas! » ®Jésus répondit: « N ’y a-t-il pas douze
heures dans le jour? Si quelqu’un marche le jour, il
n ’achoppe pas, parce qu’il voit la lumière de ce
monde, ^°mais si quelqu’un marche la nuit, il
achoppe, parce que la lumière n ’est pas en lui. »
” Il dit cela, après quoi il leur dit: « Lazare, notre
ami, repose; mais je vais aller le réveiller. » Les
disciples lui dirent donc: « Seigneur, s’il repose, il
sera sauvé. » Jésus avait parlé de sa mort, mais
ils pensèrent, eux, qu’il parlait du repos du sommeil.
Alors donc Jésus leur dit ouvertement: « Lazare
est mort, ^^et je me réjouis pour vous de n ’avoir
pas été là, afin que vous croyiez; mais allons vers
lui, » Thomas, appelé Didyme, dit donc aux
autres disciples: « AUons, nous aussi, pour mourir
avec lui! »
Etant donc venu, Jésus trouva [Lazare] depuis
quatre jours déjà au tombeau. Béthanie était
107 JE A N
11 proche de Jérusalem, à environ quinze stades,
et beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe
et Marie, pour les réconforter au sujet de leur frère,
“ Marthe donc, quand elle apprit que Jésus venait,
Le 10,39 partit au-devant de lui, tandis que Marie restait
assise à la maison. ^‘ Marthe dit donc à Jésus;
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait
pas mort! ^ Et maintenant, je sais que tout ce que
tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » “ Jé
sus lui dit: « Ton frère ressuscitera. » Marthe lui
dit: « Je sais qu’il ressuscitera, lors de la résurrec
tion, au dernier Jour, » ^ Jésus lui dit: « Moi, je suis
la Résurrection et la Vie: celui qui croit en moi,
fût-il mort, vivra, “ et quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais. Le crois-tu? » ^ Elle lui dit: « Oui,
Seigneur, moi j’ai toujours cru que c’est toi, le
Christ, le fils de Dieu qui doit venir dans le
monde. »
19 « beaucoup de Juifs », voit w 31, 33, 36, 43‘, cl 12, 17. — « réconforter » (et
V 31; 1 Th 2, 12; 5, 14; cf 1 Co 14, 3; Phi 2, 1), nous dirions ici: offrir leurs
condoléances.
20 Un certain secret plane sur l’amvee de Jésus, cl w 23, 31. — «venait». M:
« vient ». — « restait assise », dans l ’attitude du deuil et de la lamentation (cf Ez
8,14; 26, lé; etc.; Le 10,13). — Comparer Le 10, 39.
21 « Seigneur », omis par quelques manuscrits. — Meme reg i^ douloureux, v 32.
22 « demanderas », mais on ne trouve dans la bouche de Jésus que l ’expression
« je prierai » pour signifier sa propre intercession (14, lé ; 16, 26; 17, 9 ,1 3 , 20).
23 « ressuscitera» (et V 24), pour le terme, cf 2, note. .
24 Voir 3, 28-29; Mc 12, 25-27, et par; Ac 24, 15; cf Dan 12, 2; 2 Mac 7, 9-14,
23, 29, 36; 12, 43-45. — «résurrection», encore v 25, et 5, 29, dans Jn. — « a u
dernier Jour », celui du Jugement, cf 6, 39, note.
23-26 « Moi, je suis », cf 6, 35, note. — « et la Vie » (omis par quelques manus
crits), 14, é; (cf Col 3, 4); voir 1, 4; 3, 21, 26. — Lit: « le croyant en moi... »,
« tout vivant et croyant en. moi », — « ne mourra, jamais », autre traducticm,
moins sûre: « ne mourra pas pour toujours ». — Comparer 3, 24-29, notes.
27 « j ’ai toujours cru», pour rendre la force du parfait grec (cf «nous a v ^
cru et nous avons connu», 6, 69). — Pour cette confession de foi (voir Mt_15,
lé ), comparer avec 6, 68-69. — « q u i doit venir...», cf 6, 14; pour l ’expression,
cf 1, 9; 3,19; 9, 39; 12, 46; 16, 28; 18, 37.
JE A N 108
^ E t ayant dit cela, elle s’en fut appeler Marie, sa 11
sœur, et lui dit en cachette: « Le Maître est là, et il
t ’appelle. » ^ Dès qu’elle eut entendu, celle-ci se
lève vite, et elle venait vers lui. Jésus en effet
n’était pas encore venu au village, mais il était
toujours à l’endroit où l’avait rencontré Marthe.
^^Les Juifs donc, qui étaient avec Marie dans la
maison et la réconfortaient, voyant que bien vite
elle s’était levée et qu’elle était sortie, la suivirent,
pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
Quand donc Marie vint où était Jésus, en le
voyant, ellé tomba à ses pieds et lui dit: « Sei
gneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas
mort! » Jésus donc, quand il la vit pleurer, pleu
rer aussi les Juifs qui l’avaient accompagnée,
gronda en [son] esprit et se troublaj ^'^puis il dit: M t 9,30
« Où l’avez-vous mis? » On lui dit: « Seigneur, viens i\‘,"5
et vois. » ^ Jésus versa des larmes. ^ Les Juifs
disaient donc: « Voilà comme il l’aimait! » Mais
certains d’entre eux dirent: « Ne pouvait-Ü, lui qui a
109 JE A N
C3P«fasîcf® l9?aro cpafcopQo ___
111 JE A N
Conséquences immédiates de la résurrection de
Lazare. Jésus en Judée, àEphrdim
L’onction de Béthanie
52 « rassembler dans l ’unité », pour l ’idée, c£ 10, 16; 17, 21; et voir 12, 52; 1 Jn
2, 2. — Pour l ’instant sont « dispersés » tous ceux, Juifs ou païens, qui pat la
foi en Jésus deviennent ou deviendront « enfants de Dieu » (cf 1, 12, note).
53 «décidèrent» (et 12, 10), autre leçon; «se concertèrent». — « tu er» , cf 5,
18, note. — Comparer Mc 14,1; Mt 26, 4; Le 22, 2.
54 «circulait», cf 7, 1; 10, 25. — «ouvertement» (v 14), cf 7, 15, note. —
«Ephraïm », identification incertaine, à un peu plus de 20 km au nord-nord-est
de Jérusalem (cf 1 Mac 11, 54). — « i l séjournait» (3, 22), autre leçon: « il
demeura» (10, 40).
55 « La Pâque... », cf 2, 15; 6, 4; voir 12, 1, et 13, 1. Dans Jn, c’est la troisième
Paque, et celle de la mort de Jésus. — « pour se purifier » (cf Ac 21, 24, 26; 2
Chr 30, 17-18); c’est-à-dire: afin de faire disparaître, par des ablutions, des sacri
fices et des offrandes, les multiples impuretés rituelles que le meilleur Juif con
tractait.
56 Cf 7, 11.
57 «les grands prêtres...», cf v 47. — «prévenir», pour ce verbe, cf Le 20, 37;
Ac 23, 50; 1 Co 10, 28. — « l ’appréhende », cf 7, 50, note.
113 JEA N
12 d’entre les morts. ^ On lui fit donc là un dîner, et
Marthe servait, et Lazare était l’un de ceux qui
étaient à table avec lui. *Marie donc, prenant une
livre de parfum de vrai nard d’un grand prix, oignit
les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses
cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du
parfum. '‘Judas l’Iscariote, un de ses disciples,
celui qui devait le livrer, dit: ®« Pourquoi ce
parfum n ’a-t-il pas été vendu trois cents deniers,
qu’on aurait donnés à des pauvres? » ®Il dit cela,
non qu’il eût souci des pauvres, mais parce que
c’était un voleur et que, tenant la bourse, il empor
tait ce qu’on y mettait. ’ Jésus dit donc: « Laisse-
la garder ce [parfum] pour le jour de ma sépulture.
®Car les pauvres, vous lea avez toujours avec vous;
mais moi, vous ne m’avez pas pour toujours, »
1-8 Comparer avec les récits apparentés des Synoptiques: Mc 14, 3-9, et Mt 26,
6-13j (également Le 7, 36-30). Chez eux, l ’hôte est Simon le lépreux, et les noms
de Marthe, Lazare, Marie et Judas n ’apparaissent pas.
1 « six jours avant la Pâque », laquelle tombe cette année-là un vendredi soir
(18, 28; 19, 14, 31), c’est donc le samedi précédent; les Synoptiques placent
l ’onction dans un contexte où la Pâque a lieu « dans deux jours » (Mc 14, 1; Mt
26, 2). — cB éthanie» et c Lazare», c£ 11,_ 1, 43-44. — Après «Lazare», beau
coup de manuscrits ajoutent: « celui qui avait été mort ». — « avait relevé... » (et
vv 9, 17), pour l ’expression, cf 2, 22, et la note.
2 « Matâie », cf 11,1, note. — « servait », cf Le 10, 40.
3 «M arie», cf 11, 1, note. — «une livre» (cf 19, 39), la livre romaine de 327
gr 5. — «parfum de vrai nard» (voir Mc 14, 3), certains manuscrits omettent:
« de nard ». — « oignit les pieds... cheveux », cf 11, 2; voir Le 7, 38, 44, 46;
comparer « versa sur sa tête », Mc 14, 3; Mt 26, 7. — « et la maison », trait
caractéristique de Jn.
4 « Judas l’Iscariote », cf 6, 71, note.
5 « trois cents deniers », a 6, 7, note. — « donnés à des pauvres », cf 13, 29b;
et voir Mc 10, 21; M t 19, 21; Le 18, 22.
6 « eût souci », ici et 10, 13, dans Jn. — « bourse » (ici et 13, 29, dans le
N .T .), ou bien: «coffre, caisse, caissette» (cf 2 Chr 24, 8, 10, 11). —
« emportait », cf 2 0 ,15.
7 Texte difficile. La phrase écarte les regrets d’une vente manquée; Jésus
approuve et interpiète le geste qu’accomplit Marie: elle «garde» ce parfum en
rendant à Jésus, ce jour-Û, par anticipation, les devoirs de la sépulture, une
sépulture mystique (cf 19, 40). Comparer avec Mc 14, 8, et Mt 26, 12. — Autres
traductions: « Laisse-Ia: m e a voulu garder... »; avec correction: « Laisse-la: elle
a gardé... ».
8 « les pauvres... », cf Deut 15, 11. — L’onction apparaît ici comme un geste
JE A N 114
Affluence à Béthanie
Les grands prêtres décident de tuer Lazare
115 JE A N
Bible latine. Lyon, 1516.
« Hosanna! 12
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
et le roi d’Israël! »
^‘‘ Trouvant un petit âne, Jésus s’assit dessus,
selon qu’il est écrit:
^ Sois sans crainte, fille de Sion;
voici que ton Roi vient,
assis sur un petit d ’ânesse.
“ Cela, ses disciples ne le comprirent ' pas ^
d’abord; mais lorsque Jésus eut été glorifié, alors
Üs se souvinrent que cela se trouvait écrit à son
sujet, et que cela, on l’avait fait pour lui.
^^La foule donc rendait témoignage, celle qui
était avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare hors du
tombeau et l ’avait relevé d’entre les morts. Voilà
aussi pourquoi la foule était venue au-devant de lui:
parce qu’eUe avait appris qu’il avait fait ce signe.
Les Pharisiens se dirent donc entre eux: « Vous
voyez que vous n’y gagnez rien. Voilà que tout le
monde est parti à sa suite! »
117 JEA N
Des Grecs demandent à voir Jésus
20 <c Giecs » (cf 7, 3T^t païens, ptobablement de langue grecque, qui, sans se
soumettre aux pratiques ^ tin c tiv e s du judaïsme, acceptaient sa croyance au
Dieu unique et se pliaient à certaines de ses exigences morales. Ceux dont il est
question ici viennent en pèlerinage à Jérusalem à Toccasion de la Pâque (cf 11,
- r « adorer », cf 4,20-24; Ac 8, 27; 24. I I.
21-22 L’élément grec à Betbsaîde était d’importance. Philippe et André (cf 1, 40,
44, notes); dont les noms sont grecs, parlaient sans doute le grec. — « Seimeur »,
^u iv au t i d (cf 20, 15) à « Monsieur », mais à lui <cMonsieur » défâent et
qudque peu cérémonieux. — « v o ir» , c’est-à-dire obtenir une entrevue ou un
entretien avec Jésus (cf Le 8, 20; 9. 9).
23 La dématdie des <c Grecs » évoque la prodamation du salut aux païens; la
Passion et la Résurrection en sont les conditions nécessaires. Comjparer 10, V-16;
11, 52. — « E lle est venue, l ’heure» ( id et 17, 1), pour l ’expression, cf 4, 21, et
la note. Comparer 2, 4; 7, 30; 8, 20. Sur cette « heure », cf 13, I . — « doit être
glorifié», par sa Passion et sa Mort ( w 24-26), à travers lesquelles il lui faut
passer pour retourner à la gloire qu’il possédait auprès de son Père (cf v 16; 7,
39; 13, I , 31; 17, 1). — « le Fils de l’homme» (comparer avec 11, 4), voir v 34;
1, 51, note.
24 Annonce voilée de la Passion (comparer Mc 8, 31-34, et par). — « le grain
de blé », cf 1 Co 15, 36-37. — « porter du fruit », pour l ’expression, cf 15, 2, 4,
5. 8,16; M t 7 , 18.
JEA N 118
servera pour la vie étem elle. “ Si quelqu’un me 12
sert, qu’il me suive, et où je suis, moi, là sera aussi
mon serviteur à moi. Si quelqu’un me sert, le Père
l ’honorera. ^ Maintenant mon âme est toute trou- 2 6 , 5 8 .3?
119 JE A N
12 que le Chef de ce monde va être jeté dehors, Et
^ io;il ffloi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hom
mes vers moi. » I l disait cela pour signifier par
quel genre de mort il devait mourir.
Suprême avertissement
W 23 et 32.
33 « dit », ce n’est pas une réponse à la question du v 34, mais une invitation
de Jésus à mietut profiter de sa présence. — « Pour peu de temps encore », cf 7,
33; 13, 33; 14, 39; 16, 36 sw . — « la lumière », Jésus lui-même (cf 8, 32; 9, 5; 3,
19; 1, 4, 9 ). — «parm i vous», ou: « e n vous», c’est-à-dire: vous possédez la
lumière (rf 11, 10). Autre leçon: «avec vous». — «quand», autre leçon:
« aussi longtemps que », de même v 36. — « arrêtent », cf 1, 5. — « et celui qui
marche... », cf 1 Jn 2 , 11. — Comparer 8, 32; 9, 4; 11, 9-30. , „ .
36 « croyez », suprême appel. — « fils de lumière » (Le 16, S; 1 Th 5, 5; cf Eph
JE A N 120
D ) Conclusion. L’incrédulité des Juifs et ses causes.
Petit résumé de l’enseignement de Jésus ( 1 2 ,37-^0 )
5, 8), sémitisme pour désigner des âmes pleines de lumière, des disciples de la
lumière. — parla ainsi» (cC 17, 1, 13), lit: « d it cela». — « se déroba», cf 8,
39. — « à leur vue », lit: « à eux, loin d ’eux ».
37 « ta n t d e» (cf 6, 9; 21, 11), plutôt que « d e si grands». — «signes», cf 2,
11; et 2, 23; 4, 43; 7, 31; 11, 47; 20, 30. Comparer Mt 11, 20. — « devant eux »,
cf Ao 26, 26: « cela ne s’est point passé dans un coin ». — « ils ne croyaient
pas », comparer Deut 2 9 ,1-3.
38 « pour que... s’accomplît », cette expression: 13, 18; 13, 23; 17, 12; 18, 9, 32;
19, 24, 36. — Citation m is 33, 1 (cf également en Ro 10, 16). — « le bras» (cf
l£ 1, 51; Ac 13,17), c’est-à-dire: la puissance.
39 « n e pouvaient croire», impossibilité morale. — « Isa ïe » , en Is 6, 9-10
(fortement retoucfaé). Cette citation figure également dans Mt 13, 14-13; Mc 4,
12; l e 8, 10; Ac 28, 26-27. U n’est pas question d’un aveuglement « a priori »
décidé inconcutioimellement par Dieu, mais d’un aveuglement consécutif au refus
de la lumière, tel que l ’expose M t 13, 12-13. Qui repousse les prévenances de la
lumière est aveuglé par ce râ u s même,
41 « parce que », variante moins bonne: « quand ». — « sa gloire », celle de
121 JEAN
12 chefs, beaucoup crurent en lui. Mais à cause des
Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d’être
exclus de la synagogue; car ils préférèrent la
gloire des hommes à la gloire de Dieu.
JE A N 122
moi-même que j’ai parlé, mais c’est Celui qui m’a 12
envoyé, le Père, qui m’a commandé lui-même ce
que je devais dire et exprimer. ^“E t je sais que
son commandement est vie éternelle. Ainsi donc,
ce que moi je dis, comme le Père me l’a dit, ainsi
je le dis. »
49 « j ’ai parlé », autre leçon: « je suis venu ». — Voit 3, l l i 7, 16, 17; 14, 10.
50 « commandement », c£ 1 0 ,18. — Cf 6, 40; 3, 34; 8, 26, 28.
123 JE A N
Vie de Jésus. XV® siècle.
II. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
À SES DISCIPLES DANS LTNTIMITÉ
DE LA DERNIÈRE CÈNE
(13,1 — 1 7 ,26)
125 JE A N
13 qu’il s’en va vers Dieu, * se lève de table, dépose
ses vêtements et, prenant un linge, il le noue à sa
ceinture. ^ Ensuite ü verse de l’eau dans un bassin,
et il se mit à laver les pieds des disciples et à les
essuyer avec le linge noué à sa ceinture.
®Il vient donc vers Simon-Pierre, qui lui dit: « Toi,
Seigneur, me laver les pieds! » ^ Jésus répondit et
lui dit; « Ce que moi je fais, toi, tu ne le sais pas à
présent, mais tu comprendras dans la suite. » ®Pierre
lui dit: « Non, jamais tu ne me laveras les pieds! »
Jésus lui répondit: « Si je ne te lave pas, tu n ’auras
point de part avec moi. » ®Simon-Pierre lui dit:
« Seigneur, non seulement mes pieds, mais encore
les mains et la tête. » “ Jésus lui dit: « Celui qui
s’est baigné n’a pas besoin de se laver, mais il est
pur tout entier. Vous aussi, vous êtes purs, mais non
pas tous. » Il connaissait en effet celui qui le
livrait; voilà pourquoi il dit: « Vous n ’êtes pas tous
purs. »
p:AN 126
Lors donc qu’il leur eut lavé les pieds et qu’il 13
eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il lio
leur dit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait?
^^Vous m’appelez, vous: Maître et Seigneur, et
vous dites bien; je le suis en effet. ^‘‘ Si donc je Le 22, 26-27
vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître,
vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns
aux autres. ^ Car c’est un exemple que je vous ai
donné, pour que, comme moi je vous ai fait, vous
fassiez vous aussi. ^^En vérité, en vérité je vous
le dis: L’esclave n ’est pas plus grand que son sei-
gneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a
envoyé. Sachant cela, heureux êtes-vous si vous
le faites!
17 a j a l , 2 5 .
18-30 Comparer avec Mc 1 4 ,18-21; M t 26, 21-23; Le 2 2 ,21-23.
18 « pas cfe vous tous », cf w lOb-11. — « ceux que », autre leçon: « lesquels ».
— « j’ai dioisis », cf 6, 70; 15, 16, 19. — « pour que... s’accomplisse », cf 12, 38,
127 JEA N
13 l’Ecriture s’accomplisse: Celui qui consommait mon
pain a levé contre moi son talon. ^^Dès à présent
Mt 24,25
je vous le dis, avant que cela n’arrive, pour que
vous croyiez, une fois la chose arrivée, que Moi Je
Suis. ^“En vérité, en vérité je vous le dis: Qui
Mt 10,40
reçoit quelqu’un que j’aurai envoyé, c’est moi qu’il
reçoit, et qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a en
voyé, »
Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son
Mt 26,21-25 esprit, et il attesta et dit: « En vérité, en vérité je
Mc 14,18-21 d’entre vous me livrera. » Les
Le 22,21-25 disciples se regardaient les uns les autres, ne sa
chant de qui ü parlait. table, tout contre le
sein de Jésus, se trouvait xm de ses disciples, celui
que Jésus préférait. Simon-Pierre lui fait donc
signe et lui dit: « Demande qui est celui dont il
parle? » Celui-ci, se renversant à même la poi-
note. — « consommait », c£ 6, 54j note. — « mon pain », autre leçon; « avec moi
le pain ». — La citation est du Ps 41, 10; il y est question d’un acte de traîtrise.
Voir encore Mc 1 4 ,18.
19 « Dès à présent », pour l ’expression, cf 14, 7: Ap 14, 13. — Comparer avec
14, 29; d 16, 4. Voir Mc 13, 23; Mt 24, 25. — « que Moi Je Suis », cf 8, 24, 28,
notes.
20 « que j ’aurai envoyé », cf v 16: « qui l’a envoyé ». — « Celui qui m’a
envoyé », cf 15, 21; 16, 5; 5, 24, note. — Comparer avec Mt 10, 40; Mc 9, 37 et
Le 9, 48; Le 1 0 ,16.
21 « fu t troublé dans son esprit», comparer avec «se troubla» (11, 33); «mon
âme est toute troublée» (12, 27). — «attesta» (cf 4, 44), c’est-à-dire: déclara
solennellement. — Voir Mc 1 4 ,18; M t 26, 21; et Le 22, 21-22.
22 « Les disciples », variante: « Ses disciples ». — « se regardaient », certains
manuscrits ajoutent: « donc ». — Comparer Le 22, 23.
23 « tout contre le sein », lit: « dans le sein ». On s’étendait pour les repas
solennels. Le disciple, placé devant Jésus, avait donc la tête près de la poitrine
du Maître. — «u n de ses disciples, celui que Jésus préférait», apparition de
cette célèbre expression; cf encore 19, 26; 21, 7, 20; « celui que Jésus aimait »,
20, 2. On y voit la désignation de l ’Apôtre Jean lui-même, cf 1, 40, note.
24 « fait signe », ici et Ac 24, 10, dans le N.T. —^ « Demande », lit: « Dis ». —
Autre leçon: « fait donc signe de demander quel pouvait bien être celui dont il
parlait ». — Comparer Mc 14, 19; Mt 26, 22.
25 « se renversant», certains manuscrits ajoutent: «donc». — « à même» (cf 4,
6), lit: «ainsi, simplement», omis par certains manuscrits. — Comparer 21, 20. —
20 — L e la v e m e n t d e s p ie d s (1 3 , 1-17) e t la C ène.
Psautier â^îngeburge. Manuscrit du X I I P siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 169^.
h à C ttlÿ *
21 — L a C ène.
(/ ■'1
« Miroir de l’Humaitte Salvation ».
Manuscrit du X V ‘ siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 1363.
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r
2 2 — S a in t J e a n « se r e n v e rs a n t à
m êm e la p o itr in e d e J é s u s » ( 1 3 ,2 5 ) .
Peinture murale du X I I P siècle.
Amné-en-Champagne, Sarthe.
trine de Jésus, lui dit: « Seigneur, qui est-ce? » 13
Jésus donc répond: « C’est celui pour qui moi
je tremperai la bouchée et à qui je la donnerai. »
Trempant alors la bouchée, Ü la prend et la donne
à Judas, [fÜs] de Simon l’Iscariote. ^ Et après la
bouchée, alors le Satan entra en lui. Jésus lui dit ^ ^
donc: « Ce que tu fais, fais-le bien vite. » ^ Mais
aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pour
quoi il lui avait dit cela, Comme Judas tenait la
bourse, quelques-xms pensaient que Jésus lui disait:
« Achète ce dont nous avons besoin pour la fête »,
ou bien: « Donne quelque chose aux pauvres. »
Ayant donc pris la bouchée, il sortit aussitôt.
C’était la nuit!
129 JE A N
13 glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en Ixxi, Dieu
aussi le glorifiera en lui, et c’est bientôt qu’il le
glorifiera. Petits enfants, pour peu [de temps]
encore je suis avec vous. Vous me chercherez, et
comme je l’ai dit aux Juifs: Où moi je m’en vais,
vous, vous ne pouvez venir, — à vous aussi je le
dis à présent.
Le commandement nouveau
IiA: 72, 36-40
^ « Je vous donne un commandement nouveau:
que vous vous aimiez les uns les autres; comme je
vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les
uns les autres. En cela tous connaîtront que vous
êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns
pour les autres. »
connaît Dieu (1 Jn 2, 3 ), que l’on aime Jésus (Jn 14, 15, 21; 15, 14) et que l ’on
demeure en Dieu (1 Jn 3, 24) et en l ’amour de Jésus (Jn 15, 10). — Comparer
Mc 12, 28-31, e t par.
35 a i j n 3 , 10,14.
JE A N 130
Annonce des reniements de Simon-Pierre
131 JEAN
14 que je vous aurai préparé une place, de nouveau je
viens, et je vous prendrai auprès de moi, pour
que là où je suis, moi, vous aussi vous soyez. * Et
[pour aller] où moi je m’en vais, vous savez le
chemin. »
^ Thomas lui dit: « Seigneur, nous ne savons où
tu t ’en vas; comment saurions-nous le chemin! »
Mt 11, 27 6j^g^g jg 2 g Chemin, et la Vérité,
JE A N 132
les dis; c’est le Père demeurant en moi qui fait ses 14
œuvres. Croyez-m’en: moi, je suis dans le Père et
le Père est en moi; sinon, croyez à cause des œu
vres mêmes.
Trinité.
Missel de Taris. Taris, 1489.
V 24\ 5, 30î 1, 17; 8, 26; 12, 49-50. — « c*est le Père... », c£ 5, 19, 26, 36; 8, 28;
9, 33; 10, 25, 38, ^ « ses œuvres », vatîautes: « les œuvres »; « lui-même les
œuvres ».
11 Cf w 10, 20; 5, 36; 10, 37-38; 3, 2. — «des œuvres mêmes», autre leçon:
« de ses ceuvres ». — « croyez à cause... », autre leçon: « à cause des œuvres
mêmes ctoyez-m’en ».
133 JEAN
Puissance de ceux qui croient en Jésus et prient
en son nom
JE A N 134
monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni ne 14
le connaît. Mais vous, vous le connaissez, parce
qu’il demeure chez vous et qu’il sera en vous.
coiinaissez », les disciples sont déjà sons son influence, en ctoyant en J&us et en
l ’aimant. — « demeure, sera » (cf 2 Jn 2), variantes; « demeurera, est ». — « sera
en vous », c£ 7, JS e t 20, 22. — Voir M t 10, Eo 8, 26.
18 « orphelins », dans le N.T., i d seulement et en Ja 1, 27. Jésusavait appelé
ses disdples: « Petits en&nts » (13, 33). — « je viens », cf w 3 et 28.
19 Voir 16, 16; 13, 33, note; 12, 33. — « m ’apercevra», « m ’apercevrez», lit:
« m’apet{oit », « m’apercevez », cf 16, 10, 16, 17, 19. — « je vis... vous viviez », cf
5, 26 et 21: « le Père a donné au F ik d’avoir la vie en lui.... le Fils fait vivre qui
il veut »; cf encore 6, 37. — Certains traduisent: « ... vous m’apercevrez; parce
que moi je vis, vous aussi vous d-viez ».
20 « E n ce jour-là» (cf 16, 23, 26), e^ression emphatique, empruntée au
langage des prophètes. — « je suis en mon Père », w 10, 11; 10, 38; 17, 21. —
« vous en moi, et mol en vous », comparer 15, 4, 3; 17, 21, 23, 26; 1 Jn 3, 24; 4,
13, 13, 16.
21 Cf V 13, note; 15, 10; 1 Jn 5, 3; 2 Jn 6. — « celuiqui m’aime sera aimé de
mon Père », cf 16, 27. Variante: « sera ©«rdé par mon Père », cf 17,11. — « me
manifesterai à lui », de façon tout intime, cf v 23.
22 « Judas, non pas l ’Iscariote », ici seulement en Jn. I l s’agit de l ’un des
Douze, « Judas, [fils] de Jacques » (Le 6, 16; Ac 1, 13; tandis que Mc 3, 18, et
Mt 10, 3 portent: «Thaddée»). Judas l ’Iscariote s’en est allé (13, 26-30). —
« Seigneur », cf v 3, note. — « que tu doives », ou; « que tu ailles ». — « ... au
135 JE A N
14 nifester à nous, et non pas au monde? » ^ Jésus
répondit et lui dit: « Si quelqu’un m’aime, il gar
dera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous vien
drons vers lui et nous ferons chez lui notre demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paro
les, et la parole que vous entendez n’est pas de moi,
mais du Père qui m’a envoyé.
Encore le « Paraclet »
monde», Judas pense à une manifestation devant les foules, cf 7, 3-4; Ac 10,
40-41.
23 « S i quelqu’un... l ’aimem», cC v 21. — « i l gardera ma parole», cf v 24:
«m es paroles, la parole»; 8, SI; 15, 20; 1 Jn 2, S; Ap 3, S, 10; 22, 7, 9;
comparer «garder, avoir mes commandements», w 15 et 21. — « m a parole»,
c’est-à-dire mon enseignement, cf 5, 24, note, — «noos viendrons, nous ferons»,
cf 10, 30: «M oi et le Père nous sommes u n » . Selon certains manuscrits: « je
viendrai (ou encore: nous entrerons), je ferai». Comparer « je viens», w 3. IS,
2S. — « demeure », cf v 2. Pour l ’id& , cf Ap 3, 20. Voir encore Mt 18, 20; 2 8,20.
24 « n e garde pas», variante: « n e gantera pas». — « la parole que vous
entendez n’est pas de m oi», autre l ^ n : «m a parole n ’est pas la mienne», —
« mais du Pète... », cf v 10; 7 , 10; 8,26; 12, 44, 49.
25 « J e vous ai dit cela», cette phrase reviendra comme un re&ain: 15, 11; 16,
1, 4, 6, 25, 33. — « quand je demeurais », le d ^ a r t tout proche renvoie tout au
26i Le «Paraclet» (v 16, note), qualifié d’«E sprit de vérité» (v 17), est ici
l’Esprit Saint» ( l , 33; 20, 22); variante: « le Paraclet, l ’E sprit» (cf 7, 39). —
« enverra », variante: « vous enverra ». — « en mon Nom », c’est-à-dire de ma
part et en étroite union avec moi (cf v 13; 5, 43; 10, 25). — « tout », tout ce que
les disciples doivent savoir et que Jésus n’a pas dit. — «vous rappellera». Ut:
« vous fera ressouvemir de », pour ce verbe, cf Le 22, 61. — Voir 16, 12-14. Cf
Mt 1 0 ,19-20 et par.
JEA N 136
Adieux et dernières paroles d’encouragement
137 JE A N
Nouvel entretien de Jésus avec ses disciples.
Les disciples ne porteront du fruit qu’intimement
unis à Jésus, comme le sarment l’est à la vigne
JEA N 138
feuj et ils brûlent, ^ Si vous demeurez en moi et que 15
mes paroles demeurent en vous, demandez ce que ^
vous voudrez, et vous l’aurez, ®Ce qui glorifie mon
Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et
que vous deveniez mes disciples.
pour moi.
11 « Je vous ai dit cela », cf ^ 25; 16, 2, 4, 6, 25, 55. — « la joie, la mienne »
(rf 17, 15;^ 3, 2P), la joie du Christ, heureux de l ’amourde sonPète. — « votre
joie », la joie d’être aimés par le Christ. — « trouve sa plénitude », comparer 3,
29; 1 ^ 24; 17,15; 1 Jn 1, 4; 2 Jn 12.
12 ^ 13, 54-55; 1 Jn 3, 11, 25; 2 Jn 5. — « comme je vous al aimés », v 9. —
Comparer Mc 12, 51, et par.
139 JEAN
15 ai aimés. “ Personne n’a de plus grand amour que
celui qui livre sa vie pour ses amis. “ Vous êtes,
Le 12. 4
vous, mes amis, si vous faites ce que moi je vous
Mt 12.50
commande. “ Je ne vous appelle plus esclaves,
parce que l’esdave ne sait pas ce que fait son sei
gneur, mais je vous ai appelés amis parce que tout
ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait
connaître. “ Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis
pour que vous alliez, vous, et portiez du fruit et que
votre fruit demeure, pour que, tout ce que vous
demanderez au Père en mon Nom, il vous le donne.
^’^Ce que je vous commande, c’est que vous vous
aimiez les uns les autres.
JE A N 140
aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes 15
pas du monde et que moi je vous ai choisis du
milieu du monde, voilà pourquoi le monde vous
hait. “ Souvenez-vous de la parole que moi je vous
ai dite: L’esdave n ’est pas plus grand que son sei
gneur. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous
persécuteront; s’ils ont gardé ma parole, ils garde
ront aussi la vôtre. ^^Mais tout cela, ils le feront
contre vous à cause de mon Nom, parce qu’ils ne
coimaissent pas Celui qui m’a envoyé.
“ « Si je n ’étais pas venu et ne leur avais pas
parlé, ils n’auraient pas de péché; mais maintenant
ils sont sans excuse pour leur péché. ^ Celui qui
me hait, hait aussi mon Père. ^'‘ Si je n ’avais pas
fait parmi eux les œuvres que nul autre n ’a faites,
ils n’auraient pas de péché; mais maintenant ils ont
vu, et ils m’ont haï, et moi et mon Père! ®Mais
c’est pour que s’accomplisse la parole qui se trouve
écrite dans leur Loi: Us m’ont hcü sans raison.
savez ». — « U m’a haï », c£ w 23, 24, 2S; comparer 7, 7. — « avant vous »
variante: « d’abord ».
19 Cf 1 Jn 4, S. — « ce qui est à lui », les personnes (cf 6, 37) qui lui appar
tieiment. — «parce que vous n ’êtes pas du monde... hait», cf 17, 14; Le 6, 22
— « je vous ai choisis », c£ v 16. — « voilà pourquoi », cf 16, 13; 19, 11; 1, 31
et la note.
20 « de la parole (variante; des paroles) que je vous ai dite », sur cet enseigne
ment, conmarer 13, 16; M t 10, 24; Le 6, 40. — « vous aussi ils vous persécute
ront », cf 1 Pè 4, 12-14. — « gardé ma parole », cf 14, 23, note. Voir 1 Jn 4, 6.
21 « tout », omis pat certains manuscrits. — « ils le feront », variante; « ils le
font». — « à cause de mon Nom », c’est-à-dire: à cause de ma personne, à
cause de mol; cf Mc 13, 13; Mt 10, 22; Le 21, 17; Mt 3, 11, et Le 6, 22; Ac 5,
41; 1 Pe 4 , 14. — « ils ne connaissent pas... », cf 16, 3; 8, 42; 12, 44; 1 Jn 5 ,1 .
22 « ils n ’auraient pas de péché » (et v 24), pour l ’expression, cf 9, 41; 19, 11;
1 Jn 1, S. Comparer avec 8, 7. — « mais maintenant » (et v 24), ou bien; « mais
non ». — « ils sont sans excuse », ou bien: « ils n ’ont pas de prétexte » (Ac 27,
30; Phi 1, 18; 1 Th 2, 3). — «pour leur péché», lit; « à propos de leur péché»
(8, 46; 16, 8). Le péché est de refuser de croire en Jésus (16, 9).
23 Comparer 5, 23; 1 Jn 2, 23; 5,10; Le 10, 16.
24 Après les paroles (v 22), les « œuvres », cf 14, 10, 11. — « ils ont vu » les
œuvres, cf 14, 9 ,1 0 ; 7, 31; 9, 40, 41; 11, 47.
25 « pour que s’accomplisse », cf 12, 38, note. — « leur Loi », remarquer
141 PA N
15 Le témoignage du « Faraclet » et des Apôtres
15 « leu r» , et voir notes de 8, 17; 10, 34. — La citation est tirée du Ps 35, 19, ou
du Ps 69, 5.
26 Le « Paraclet », c£ 14, 16, note. — « que moi je vous enverrai (variante:
envoie) », c£ 16, 7j en 14, 16 et 26, c’est le Père qui « donnera » ou « enverra » le
Paraclet, à la prlêie ou au nom de Jésus. — « l ’Esprit de vérité », voir 14, 17;
l6, 13. — « provient du », lit: « sort (c£ 5, 24) d’aüptès du ». — « témoignera à
mon sujet », voir 14, 26; 16, 8-11, 13-14; 1 Jn 3, 6.
27 « vous témoignez », c£ 21, 24; 1 Jn 4, 14; Le 24, 48; Ac 1, S, 22; 5, 32; Mt
10, 20. — « depuis le commencement » (comparer 16, 4b), ici, le début du minis-
_ ^ tète de Jésus (c£ Le 1, 2; Ac 1, 21-22).
16 1 J® eela» ( w 4, 6, 25, 33; 14, 25; 15, 12), se ré£ète surtout à 15,
18-27. — « n e soyez pas scandalisés» (c£ 6, 61), le verbe dont le sens originel est
heurter un obstacle quelconque, de pré£érence un caillou, qui risque de £aire
tomber.
2 « exclura des synagogues », c£ 9, 32; 12, 42; Le 6, 22. — « elle vient, l ’heure »
(et V 25; comparer v 32), pour l ’expression, c£ 4, 21, note. — « tuera », c£ Mt 24,
9. — « rendre un culte à Dieu », accomplir un acte religieux légitime, les dis
ciples étant considérés par leurs persécuteurs comme des impies (c£ Ac 6, 15; 7,
57-38).
3 C£ 15, 21.
4 «Mais je vous ai dit cela» (v 1), comparer 13, 19; 14, 29. — «leur heure
venue» (certains manuscrits: « l ’heure venue»), celle des sévices annoncés v 2.
JE A N 142
Cela, je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, 16
parce que j’étais avec vous.
Le rôle du « Paradet »
143 JE A N
16 “ « J ’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais vous ne pouvez les porter à présent. ^ Quand
il viendra, celui-là, l’Esprit de vérité, il vous guidera
vers la vérité totale; car il ne parlera pas de lui-
même, mais il dira ce qu’ü entend, et il vous annon
cera ce qui doit venir. Celui-là me glorifiera, car
c’est de ce qui est à moi qu’Ü prendra, et il vous
l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi; voilà
pourquoi je vous ai dit: C’est de ce qui est à moi
qu’il doit prendre, et il vous l’annoncera.
La séparation et le revoir
condamné, par la mort de Jésus, laquelle est une victoite sut le péché et la mort
(c£ He 2, 14). — «désormais jugé», au Heu du Ut: « ju g é» , pouc marquée la
force du parfait grec.
12 « J ’ai beaucoup à », cf 2 Jn 12; 3 Jn 23, — « encore » et « à présent », omis
par certains témoins. — « vous ne pouvez les porter », pour l’idée, cf 1 Co 3, 1;
Mc 4, 33. — « à présent », cf v 31; 9, 19, 23; 13, 7, 33, 37.
13 « l ’Esprit de vérité », cf 14, 17; 15, 26. — « vous guidera vers », certains
manuscrits; « vous guidera dans ». — « la vérité totale », voit 14, 2é; 1 Jn 2, 27.
— « pas de lui-même », c’est-à-dire; pas de son propre mouvement, pas de sa
propre autorité. — « ce qu’il entend » (autres manuscrits; « entendra »), venant du
Plis et du Pète ( w 14-13), — « ce qui doit venir », lit; « les choses venant »,
expression unique dans le N.T. Comparer 18, 4.
14 « glorifiera », l ’Esprit Saint glorifiera le Fils en faisant connaître de plus en
plus et de mieux en mieux sa personne, son œuvre, sa gloire auprès du Père. —
«prendra » (et v 13: « il doit prendre »), on pourrait aussi traduire: « recevra ».
15 « Tout ce qu’a le Pète.., », comparer 17, 10. — « il doit prendre », lit: « il
prend ». Cf v 14.
16 Comparer avec 14, 19. — « apercevez », ici, aux w 10, 17, 19, et en 14, 19,
verbe grec diffèrent de celui qui suit: «vous me verrez» ( w 17, 19). — En fin
de verset, certains manuscrits ajoutent: « parce que je m’en vais vers le Père » (cf
V 17). — En 14,19, cette parole n’a suscité aucune question des disciples.
17 « Quelques-uns de ses disciples », comparer « Ses disciples », v 29; 4, 33. —
Reprise du v 16. — « Je m’en vais vers le Père », voir v 10; comparer avec v 28.
JE A N 144
peu et vous me verrez, et: Je m’en vais vers le 16
Père? » Ils disaient donc: « Qu’est-ce que ce
« peu » dont il parle? Nous ne savons ce qu’il veut
dire. »
Jésus connut qu’ils allaient l’interroger, et
il leur dit: « Vous vous questionnez entre vous sur
ce que j’ai dit: Un peu [de temps] et vous ne m’aper
cevez pas, puis encore un peu et vous me verrez.
” En vérité, en vérité je vous dis que vous pleure
rez et que vous vous lamenterez, et le monde se
réjouira. Vous serez, vous, attristés, mais votre tris
tesse se changera en joie. ^ La femme, quand elle
enfante, a de la tristesse, parce que son heure est
venue; mais quand elle a donné le jour à l’enfant,
elle ne se souvient plus de l’affliction, dans la joie
de ce qu’un homme est né au monde. ^ Vous donc
aussi, maintenant vous avez de la tristesse, mais de
nouveau je vous verrai, et votre cœur se réjouira;
et votre joie, nul ne vous l’enlèvera. ®Et, en ce ^
jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien.
18 « Us disaient donc », et « dont il parle », omis par certains manuscrits. —
« ce qu’il veut dire », iit; « ce dont il parle » (comparer 8, 43), autre leçon; « ce
qu’il dit ».
19 «allaient», autre leçon: «voulaient» (cf 6, 21; 7, 44). — «interroger»,
certains témoins ajoutent: « à propos de cela ». — C t w 16,17.
20 «vous pleurerez et vous vous lamenterez», pour l ’expression, cf Le 7, 32-,
« vous pleurerez », cf 11, 33\ 20, 11-, « vous vous lamenterez », Le 23, 27; Mt 11,
17. — « se changera en (Ut;, deviendra) joie », cf 20, 20.
21 Enfantement et affliction, image traditionnelle; Is 13, S; 21, 3; 26, 17; Os 13,
13; Mie 4, 9; M t 24, 8; 1 Th 5, 3; etc. — « sou heure » (cf w 23, 32), selon
d’autres manuscrits: « son jour » (cf w 23, 26). — « son heure est venue »,
comparer v 4; « leur heure venue »; 13, 1: « était venue son heure »; voir 4, 21,
note. — « de l ’affliction » (v 33), autre leçon: « de la tristesse ».
22 « vous avez », autre leçon: « vous aurez ». — « tristesse », w 6, 20, 21. — « je
vous verrai », jusqu’ici on avait: « vous me verrez » ( w 16, 17, 19). — « votre
cœur se réjouira », cf Is 66, 14. — « l ’enlèvera », autre leçon: « l ’enlève ». — Sur
cette joie, cf 20, 20; .15, 11; 1 7 ,13; Le 24, 52.
23 « en ce jour-lè », cf v 26; 14, 20. — « ne m’interrogerez plus sur rien », voir
V 19. — «C e que vous demanderez...», comparer 15, 16; 14, 13, 14; 1 Jn 5,
14-15. — Autre leçon: « au Père en mou Nom, il vous le donnera » (cf v 26).
145 plAN
Efficacité de la prière
24 « Jusqu’à présent » (2, 10\ 5, 17) les disciples n’ont pas nommé Jésus dans
leur prière. — « demandez et vous recevrez », cf Mt 7, 7-5; 21, 22; Mc 11, 24\ Le
11, 9-10. — « ... soit en plénitude», cf 17, 19\ 1 Jn 1, 4; 2 Jn 12; comparer Jn
15, i l .
25 « Je vous ai dit cela », cE vv 1, 4t S, 33. — « similitudes » (et v 29) cf 10, é,
note. — « Elle vient, l ’heure », cf v 2, note. — « informerai du » (ici seulement
en Jn), cf Le 13, 1. — « ouvertement », cf v 25>, et 7, 15, note.
26 « En jour-là », cf v 25. — « vous demanderez en mon Nom », voir 14, 13,
note. — « je ne vous dis pas que moi... », il suffit, pour que le Père exauce, de
l ’invocation de Jésus par ses disciples, unis à lui par la foi et l ’amour. ~ « je
prierai » (14, 16), cf 11, 22, note. — « pour vous », omis par certains manuscrits.
27 « le Père vous aime », « vous m’avez aimé », au sens d’aimer « tendrement »
(21, 15-17; 11, 5, note). — Cf 14, 21, 25. — «venu (lit: sorti) d’auprès de D ieu»
(et 17, 5), comparer v 50; « venu de Dieu », et v 25: « sorti du Père ». —
« d’auprès de Dieu », autre leçon: « d’auprès du Pere ».
28 « Je suis sorti du Père» (omis par certains manuscrits), cf 8, 42: « c ’est de
Dieu que je suis sorti ». Voir note du v 27. — « du Père », autre leçon;
« d’auprès du Père ». — « je vais vers le Père » (14, 12, 25), comparer w 10, 17.
JE A N 146
A ses disciples aussi présomptueux que sincères
Jésus prédit la victoire
147 JE A N
La Cène.
Vie de Jésus. XV" siècle.
Prière « sacerdotale ».
Jésus prie pour lui-même
JE A N 148
donné pouvoir sur toute chair, afin qu’à tout ce 17
que tu lui as donné, il donne à ceux-là la vie éternelle.
^Et telle est l ’éternelle vie: qu’ils te connaissent,
toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus Q irist. '' M oi, je t’ai glorifié sur la terre, en
accomplissant l ’oeuvre que tu m’as donnée à faire.
^Et maintenant, toi. Père, glorifie-moi auprès de toi,
de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le
monde fût.
149 JEAN
17 ’ Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as
donné vient d’auprès de toi; ®car les paroles que tu
m’as données, je les leur ai données; et eux les ont
reçues, et ils ont connu vraiment que je suis venu
d’auprès de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as
envoyé. ^ C’est pour eux que moi je prie. Ce n’est
pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que
tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi. “ E t tout
ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à
moi, et en eux je suis glorifié.
“ « E t je ne suis plus dans le monde, et eux sont
dans le monde, et moi je viens vers toi. Père saint,
garde-les dans ton Nom que tu m’as donné, pour
qu’ils soient un comme nous. “ Lorsque j’étais
7 « ils ont connu », autre leçon: « j ’ai connu ». — « vient », lit; « est ».
8 « les paroles », autre leçon: « tes paroles ». — Les paroles « reçues », pour
l ’expression, c£ 12, 48, — « venu (lit: sorti) d’auprès de toi », cf 16, 27, note. —
« que tu m’as envoyé », cf v i , note.
9 « je prie », cf w 25, 20; 14, IS; 16, 26; 11, 22, note. — Le « monde » (c’est-à-
dire ceux qui rejettent la Lumière et la vie) n ’est pas exclu des préoccupations
de Jésus (cr w 21, 23), mais celui-ci prie spécialement ici pour ses disciples. —
« ceux que tu m’as donnés... », cf v 6.
10 « to u t ce qui est à moi est à to i» (Le 15, 31), cf 16, 35: «T out ce
qu’a le Pète est à moi ». — « en eux je suis glorifié » (parfait d’état: j ’ai
été et je reste glorifié), c’est-à-dire: je suis connu et reconnu par etgx
(cf 2, 21; 6, 69; 13, 23) pour ce que je suis vraiment: le Fils du Pète. —
Variante: « en eux tu m’as glorifié ».
11 « je ne suis plus dans le monde », en considérant comme réaliàé le
« je viens vers toi » qui suit (et v 23; cf 13, 2, 3; 14, 2; 16, 5, 28). —
«eux sont dans le monde», cf 13, 1: «les siens qui étaient dans le
monde ». — Après« je viens vers toi », certains manuscrits ajoutent: « je
ne suis plus dans le monde, tandis que je sois encore dans le monde».
__ « Père saint », invocation qui n ’apparsdt qu’ici; comparer v 25: « Pète
juste»; Ap 6, 10: «M aître saint»; 1 Jn 2, 20: le «S aint». — «garde-les
dans (ou: par) ton Nom que tu m’as dotmé» (et v 12), le « n o m » expri
mant ce qu’est la personne (v 6), cette e:q>ression reçoit diverses inter-
prétatioiK;« garde-les dans l ’adhésion de foi à ta divinité que tu m’as
'donné à révéler »; ou bien: garde-les dans le Nom divin que tu m’as
donné (et Phi 2, 9 sw ), « u n Nom qui unit le culte du Pète e t celui du
Fils* ce Nom est le lien qui unira les disciples »; ou encore: « garde-les
toi-même, toi qui es uni à m oi». — Variantes: «garde-les dans ton Nom,
ceux que tu m’as doimés», ou: « c e que tu m’as donné» (cf v 2, note).
— «pour qu’ils soient un comme nous», comparer avec w 22, 22, 23;
12’ « lo rsq u e j ’étais avec eux», cf 16, 4: «parce que j ’étais avec vous».
JE A N 150
avec eux, moi, je les gatdais dans ton Nom que tu 17
m’as donné; et j’ai veillé, et aucun d’eux ne s’est
perdu hormis le fils de perdition, pour que l’Ecriture
s’accomplît. Mais maintenant je viens vers toi et
je parle ainsi dans le monde, pour qu’ils aient la
joie, la mienne, dans sa plénitude, en eux-mêmes.
« Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde
les a pris en haine, parce qu’Üs ne sont pas du
monde, comme moi je ne suis pas du monde. ^ Je
ne prie pas pour que tu les enlèves du monde, mais
pour que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont
pas du monde, comme moi je ne suis pas du
monde. Consacre-les dans la vérité: ta parole à
toi est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le
monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.
— <cje les gardais dans (ou: par) ton Nom que tu m’as donné», (voir
V 11, note), variante: « . . . ton Nom, ceux que tu m*as donnés ». — j ’ai
veille», nuance d ’tm verbe synonyme de «gardais». — «aucun d’eux ne
s’est perdu (lit: n’a péri) », cj 6, 39‘, 10, 28x 18, 9; 3, 16. — « le fils de
p er^ tio n » (2 T h 2, 3; c£ Is 37, 4, grec), hébraîsme pour désigner un
être voué irrémédiablement à la perdition. I l s’agît de Judas l ’Iscariote,
qualifié de « diable » en 6, 70, e t agissant sous l ’influence de Satan (13, 2, 27). —
«pour que l ’£crîture s’accomplît» (cf 12, 38, note), allusion probable au Fs 41,
10, cité en 1 3 ,18; ou pent*être au 109, 3, 6, 8, 9 (et Ac 1, 20).
13 « je viens vers toi », cf v I I . — « je p m e ainsi », cf v 1, note. — « ...
la joie, la mienne, dans sa plénitude... », cf 1 5 ,11, note.
14 « fe leur ai donné ta parole», c£ w 6, 8, et les notes. — « le monde
les a pris en haine, parce que... », cf 15, 18~19, notes. — « je ne suis pas
du monde », cf 8,23.
15 « p rie » , cf w 9, 20. — «pour que tu les enlèves du monde», car ils
doivent, dans le « monde » (cf v 9), accomplir leur mission. — « du Mau
vais» (cf 1 Jn 2, 13, 14; 3, 12; 5, io, 19; 2 Th 3, 3). c’est-a-dîre du diable,
qui est le «Chef de ce monde» (12, 31; 14, 30; 16, 11). On peut aussi
traduire: « du mal » (cf M t 5, 37; 6 , 13).
16 Voir V 14b.
17> « Consacre-les » (lit: « Sanctifie-les »; cf v 11; « Père saint »), c’est-à-
^ re : voue-les à la mission que je leur ai confiée (v 18), e t donne-leur en
conséquence les qualités et les pouvoirs requis pour la remplir. Pour ce
verbe, cf v 19; 10, 36. — «dans (ou: par) la v ^ t é : ta parole à toi est
vérité », c ’est-à-dirc: dans ton enseignement que je leur ai donné ( w 6,
8, 14) et qui est la vérité, la révâation dénnitive, parfaite du plan divin
du salut (1, 17). Variante: « t a parole à toi est ta v â ité » (cf Ps 119, 142,
grec).
18 « Comme tu m ’as envoyé », cf v 3, note. — « ... je les ai envoyés... »,
cf 4, 38; 20, 21; comparer Mc 6, 7; M t 10,5; Le 9, 2; 10,1.
151 JE A N
17 Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’Üs
soient, eux aussi, consacrés en vérité.
JE A N 152
Suprême demande
153 JE A N
Chronique en hollandais. 1499.
III. LA GLOIRE DE JÉSUS
MANIFESTÉE DANS SA PASSION
(18,1 — 19,42)
155 je a n
18 cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres
et les Pharisiens, vient là avec des lanternes, des
torches et des armes.
*Jésus donc, sachant tout ce qui allait lui surve
nir, sortit et leur dit: « Qui cherchez-vous? » ®Ils lui
répondirent: « Jésus le Nazôréen. » Il leur dit:
« C’est moi. » Judas aussi, qui le livrait, se tenait
avec eux, ®Quand donc [Jésus] leur dit: « C’est
moi », ils reculèrent et tombèrent à terre. ’ De nou
veau donc il les interrogea: « Qui cherchez-vous? »
Ils dirent: « Jésus le Nazôréen. » ®Jésus répondit:
« Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi
que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » ®C’était
pour que s’accompÈt la parole qu’Ü avait dite: « De
ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun. »
“ Simon-Pierre donc, qui avait un glaive, le tira,
frappa l’esclave du grand prêtre et lui trancha
son petit bout d’oreille droite. Cet esclave s’appe-
Mt Malchus. Jésus dit donc à Pierre: « Remets
JE A N 156
le glaive au fourreau. La coupe que m’a donnée le 18
Père, je ne la boirais pasi »
157 JE A N
18 porte, dehors. L’autre disciple, celui que connais
sait le grand prêtre, sortit donc, parla à celle qui
Mt 26,69
gardait la porte et fit entrer Pierre. ^^La servante
qui gardait la porte dit donc à Pierre: « Ne serais-
tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme? »
Celui-ci dit: « Je n’en suis pas. » Les esclaves
et les gardes, qui avaient fait un feu de braise parce
que le temps était froid, se tenaient là et se chauf
faient. Pierre aussi se tenait avec eux et se chauffait.
Le grand prêtre donc interrogea Jésus sur ses
disciples et sur son enseignement. ^ Jésus lui
répondit: «M oi, c’est ouvertement que j’ai parlé
au monde; moi, j’ai toujours enseigné en synago
gue et dans le Temple, où tous les Juifs se réunis
sent, et je n ’ai rien dit en secret. Pourquoi
m’interroges-tu? Demande à ceux qui ont entendu
ce que je leur ai dit: ils savent, eux, ce que moi j’ai
dit. » A ces mots, un des gardes qui se tenait là
donna un coup à Jésus, en disant: « C’est ainsi que
JEA N 158
tu réponds au grand prêtre! » Jésus lui répondit: 18
« Si j’ai mal parlé, témoigne au sujet du mal; mais
si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? » Anne
l’envoya donc, lié, à Caïpbe le grand prêtre.
^ Simon-Pierre se tenait là et se chauffait. M t 26, n-75
On lui dit donc: « Ne serais-tu pas, toi aussi,
de ses disciples? » Celui-ci nia et dit: « Je
n’en suis pas. » Un des esclaves du grand prê
tre, qui était un parent de celui dont Pierre avait
tranché le bout de l’oreille, dit: « Ne t ’ai-je pas vu,
moi, dans le jardin, avec lui? » ^ De nouveau donc,
Pierre nia, et aussitôt un coq chanta.
159 JE A N
18 le prétoire, pour ne pas se souiller et [pouvoir]
manger la pâque. Pilate sortit donc dehors vers
eux, et il dit: « Quelle accusation portez-vous contre
cet homme? » ® Ils répondirent et lui dirent: « Si
cet homme n ’était pas un malfaiteur, nous ne te
l’aurions pas livré. » Pilate donc leur dit; « Pre-
nez-le, vous, et jugez-le selon votre loi. » Les Juifs
lui dirent: « Il ne nous est pas permis de faire mou
rir quelqu’un. » C’était pour que la parole de
Jésus s’accomplît, celle qu’îl avait dite pour signi
fier par quel genre de mort il devait mourir.
Pilate entra donc de nouveau dans le prétoire,
appela Jésus et lui dit: « C’est toi, le roi des
Juifs?» Jésus répondit: «Est-ce de toi-même
heiue » ea 19, 14. — « eux », les Juifs qui avaient conduit Jésus au prétoire.
— « ne pas se souiller », crainte de contracter, dans la maison d*un païen
(c£ Ac 11, 3), quelque impureté légale dont il aurait fallu du temps pour
«se purifier» (11, 33, note). — « la pâque», la victime pascale, qui devait
être mangée le soir du 14 Nisan (cf 19, 14 et 31), c’est-à-dire aux premières
heures du 15 Nisan.
29 « Pilate », procurateur de Judée, et d’Idumée etde Samarie, de 26 à
36 ap. J.-C. (cf 1 Tm 6, 13; Le 3, 1; etc.). — « so rtit» , le récit va se
dérouler selon les « sorties » ( w 29-32, 38b-40\ 19, 4-7, 12-16) et les
«entrées» de Pilate ( w 33-37a; 19, 1-3, 8-11). — «Quelle accusation», demande
de précisions.
30 « livré », les Juifs ont reconnu la culpabilité de Jésus; ilsveulent à
présent que Pilate le condamne.
31 «Prenez-le (certains manuscrits ajoutent: donc), vous», cf 19, 6. —
« jugez-le », variante: « jugez ». — « selon votre loi », cf 19, 7. Voir Ac 18,
13. — « dirent », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « pas permis », les
Juifs veulent suivre les voies légales de l ’autorité romaine pour l ’exécution d’une
sentence capitale. Le grief politique présenté à Pilate pour l ’inciter à agir (il s’est
fait « roi des Juifs », v 33 sw ; 19, 12), laisse intact le véritable motif de la
condamnation qu’ils sont eux-mêmes portée (« il s’est fait Fils de Dieu » 19, 7).
32 « pour que la parole de Jésus s’accomplît », cf v 9, note. — « celle
qu’il avait dite pour signifier... », c’est-à-dire qu’il serait « élevé » (3, 14;
8, 28; 12, 32-34; cf Mt 20, 19^ et par), ce qui se réalise, du fait des
Romains, par la crucifixion; les Juifs l ’auraient lapidé (cf 8, 39; 10, 31-33). —
« par quel genre de mort il devait (ou; allait) mourir », pour l ’expression,
cf 12, 33; 21, 19.
33 L’enquête de Pilate. — « entra », il était « sorti », cf v 29, note. —
« le roi des Juifs » (v 39; 19, 3, 19, 21; cf Mc 15, 2, etc.; M t 27, 11, etc.;
2, 2; Le 23, 3, etc.), et non le titre théocratique: « le roi d’Israël » (1, 49; 12, 13).
34 « de toi-même », c’est-à-dire: est-ce les Romains qui accusent Jésus
de s’être fait « roi des Juifs »?
JEA N 160
23 — Jésus devant Pilate, à qui un démon souffle un jugement
inique.
Vitrail de la fin du XIl" siècle. Cathédrale de Sens.
24 — Sur le chemin du Golgotha (19, 1 7 ) ; Jésus est dépouillé
de ses vêtements que les soldats se partageront (19, 2 3 - 2 4 ) ; Marie
a le cœur transpercé d’un glaive de douleur.
P e in tu r e d u X V ° siè c le . M u s é e d u L o u v r e .
que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi? » 18
Pilate répondit: « Est-ce que je suis Juif, moi?
C’est ta nation et les grands prêtres qui t ’ont livré
à moi; qu’as-tu fait? » Jésus répondit: « Mon
royaume à moi n ’est pas de ce monde. Si mon
royaume à moi était de ce monde, mes gens à moi
auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux
Juifs; mais non, mon royaume à moi n’est pas d’ici. »
Pilate lui dit donc: « Tu es donc roi, toi? » Jésus
répondit: « C’est toi qui le dis: je suis roi. Moi, c’est
pour cela que je suis né, et c’est pour cela que je
suis venu dans le monde: pour rendre témoignage
à la vérité; quiconque est de la vérité écoute ma
voix. » Pilate lui dit: « Qu’est-ce que la vérité? »
E t ayant dit cela, de nouveau il sortit vers les Juifs,
et il leur dit: « Pour moi, je ne trouve en lui aucun
motif de condamnation. Mais vous avez cou
tume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque.
Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des
161 JEAN
18 Juifs? » Ils vociférèrent donc de nouveau: « Pas
lui, mais Barabbas! » Or Barabbas était un brigand.
18 40 « vociKièrent » (et 19, fi. 12. 15), le verbe traduit par « crier» (11, 43)
et «pousser des cris» (12, 13). — « d e nouveau», suppose tme première
demande, non relatée; voir le récit plus complet de Mc 15, fi-14; M t 27,
15-23. — Barabbas, « fils de Abba (père) ». — « un brigand », en Mt 27,
16: « un prisormier fameux »; en Mc l5, 7, et Le 23, 19: un séditieux et un
_ meurtrier.
19 1-3 Comparer Mc 15, 15-20a; Mt 27, 26-3U.
1 «Alors donc», cf v Ifi; 11, 4; 20, S, — « p r it» , c’esbâ-dite: fit
prendre. — « fit fouetter », lit; « fouetta »; pour ce verbe, cf Mc 10, 34; Mt
20, 19; 10, 17; 23, 34; Le 18, 33; He 12, fi. On trouve« flageller » en
13, 15, et Mt 27, 26; « corriger », en Le 23, Ifi, 22.
2 « tressant une couronne avec des épines », M t 27, 29. — « revêti
rent », lit: « enveloppèrent », cf Mc 16, 5; Le 23, 12; Ac 12, S. — « man
teau pourpre », en M t 27, 28: « chlamyde écarlate »; Mc 15, 17: « ils le
revêtirent de pourpre ». Comparer Le 23, 11.
3 « Salut... », mimique de VAve Caesar. — « donnaient des coups », cf
18, 22.
4-16a Comparer Mc 15, 12-25; Mt 27. 22-26; Le 23, 20-25.
4 « Et Pilate sortit », variantes; « Pilate sortit », « Pilate sortit donc ».
— «sortit dehors» (et v 5), littéralisme grec, cf 18, 29, 38, — «Je vous
JEA N 162
damnation en lui. » ®Jésus donc sortit dehors, por- 19
tant la couronne d’épines et le manteau pourpre, et
[Pilate] leur dit: «Voici l’homme. » ®Lors donc
qu’ils le virent, les grands prêtres et les gardes voci
férèrent: « A la croix! A la croix! » Pilate leur dit:
« Prenez-le, vous, et crucifiez-le; car pour moi, je ne
trouve pas en lui de motif de condanmation. » ’ Les
Juifs lui répondirent: « Nous avons, nous, une Loi, et
selon cette Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait
Fils de Dieu. »
®Lors donc que Pilate entendit cette parole, il
eut encore plus peur ®et il entra de nouveau dans
le prétoire. E t il dit à Jésus: « D’où es-tu, toi? »
Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. “ Pilate lui
dit donc: « Tu ne me parles pas... à moi! Ne sais-tu
pas que j’ai pouvoir pour te relâcher et que j’ai
pouvoir pour te crucifier? » Jésus répondit:
« Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, s’il ne
163 JEAN
19 t’avait été donné d’en haut; voilà pourquoi celui
qui m’a livré à toi a un plus grand péché. »
partir de ce moment, Pilate cherchait à le
relâcher. Mais les Juifs vociférèrent: « Si tu relâches
cet homme, tu n ’es pas ami de César; quiconque
se fait roi se déclare contre César, » Pilate donc,
entendant ces paroles, fit amener Jésus dehors et
le fit asseoir au tribunal, en un lieu appelé Lithos-
trotos (en hébreu Gabbatha). C’était la Prépara
tion de la Pâque; c’était environ la sixième heure.
[Pilate] dit aux Juifs: « Voilà votre roi, » Ils voci
férèrent donc: « A mort! A mort! crucifie-le! » Pilate
leur dit: « Crucifierai-je votre roi? » Les grands prê-
11 « d’en haut » (cf 3, 3), c’est-â-dite de Dieu (3> 27\ Ro 13, 1); d’autre
part, n ia te n’a précisément de pouvoir contre Jésus que par concession
divine (10, 18; 14, 30-31; A c 2, 23; 4, 27-28). — «voilà pourquoi» (cf 1.
32, note), et suppléer, sous-entendu: «Puisque tu agis conune saisi de
l'affaire» (Lagrange), — «celui qui m’a livré» (variante: «celui qui me
livre »), dans ce récit l ’expression vise les autorité juives, la nation, les
Juifs (18, 30, 33). — « un p lœ grand périié », voir 15, 22.
12 « A partir de ce moment» (ici, e t 6, 66), ou bien: « A cause de
cela ». — « cherchait à le relâcher », cf Le 23, 20; Ac 3, 13. — « vocifé
rèrent», cf V é; autres leçons: «vociféraient», «criaient», «disaient». —
« César », titre porté par les empereurs romains; « ami de César », soit
allusion à ce titre officiel fréquemment décerné aux gouverneurs, soit au
sens de « loyal serviteur » de l ’empereur. — Comparer Ac 17, 7.
13 « entendant ces paroles » (comparer avec v 8), c’est-à-dire, ici, com
prenant bien le sens de ces paroles. — « fit amener », lit: « amena ». —
« e t le fit asseoir» (lit: « e t l ’assit»), ou bien: « e t s’assit». — «lûthos-
trotos » signifie endroit dallé^ ou pavé de mosaïques. — « en hébreu »
(et w 17, 20), pour l ’expression, cf 5, 2, note. — « Gabbatha », sens incer
tain; peut-être: dos, hauteur.
14 « la Préparation de la Pâque», la veille (14 Nisan) de la Pâque (15
Nisan), où l ’on faisait les préparatus de la fête (voir w 31 et 42). Nisan:
mars-avril. — « sixième heure », environ midi, l’heure où les Juifs
commençaient à immoler les victimes pascales; c’està cette même
heure que va être décidée l’immolation de la pâque nouvelle (1 Co 5, 7);
cf 19, 36; 1, 29. L’horaire de ù& 15, 23, est différent. — «Voilà votre
roi », comparer v 5: « V oid l’homme »; en présentant aux Juifs Jésus
comme leur coi, Pliate va les contraindre à le rejeter d’une manière solen
nelle et définitive ( w 13-16).
15 « vociférèrent », cf w . 6, 12. — « A mort! A mort! » (cf Le 23, IS; Ac
21, 36), lit: « Enlève! Enlève! » — « crudfie-le! » (Mc 15, 14; comparer Mt 27, 23;
Le 23, 23), cf V S: « A la croix! » — « Crucifierai-je », ou bien: « Crucifie
rais-je ». — La réponse est attribuée i d « aux grands prêtres », et non
plus « aux Juifs » (v 7; 18, 31) ou « aux grands prêtres et aux —
JE A N 164
très répondirent; « Nous n’avons de roi que César. » 19
Alors donc, il le leur livra pour être crucifié.
165 JE A N
Le crucifiement
JEA N 166
« L ’Aiguillon de l’amour divine». Paris, 1489.
19 une part pour chaque soldat. [Ils prirent] aussi la
tunique; mais la tunique était sans couture, tissée
d’une seule pièce de haut en bas, ^'‘ Ils se dirent
donc entre eux: « Ne la déchirons pas, mais dési
gnons par le sort celui qui l’aura. » C’était pour que
l’Ecriture s’accomplît:
Ils se sont -partagé mes vêtements,
et sur mes habits ils ont jeté le sort.
Voilà donc ce que firent les soldats.
JEA N 168
Après cela, sachant que désormais tout était 19
achevé, pour que fût accomplie l’Ecriture, Jésus dit: Le 18,31
13,32
169 JE A N
19 dats vinrent donc et rompirent les jambes du pre
mier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui.
” Arrivés à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils
ne lui rompirent pas les jambes, ^m ais l’un des
soldats, de sa lance, lui piqua le côté, et il sortit
aussitôt du sang et de l’eau. E t celui qui a vu a
témoigné, et véridique est son témoignage, et Celui-
là sait qu’il dit vrai, pour que vous aussi vous
croyiez. ^C ar cela est arrivé pour que l’Ecriture
s’accomplît: Aucun de ses os ne sera brisé", ^’ et
une autre Ecriture dit encore: Ils regarderont celui
qu’ils ont transpercé.
La sépulture
JE A N 170
corps. ^®Nicodème aussi vint, celui qui au début 19
était venu vers [Jésus] de nuit; il apportait un mé
lange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de
bandelettes, avec les aromates, selon que les Juifs
ont coutume d’ensevelir, l’endroit où il avait
été crucifié, était un jardin, et dans ce jardin un
tombeau tout neuf, où personne encore n’avait été
mis, A cause de la Préparation des Juifs, comme
le tombeau était proche, ce fut donc là qu’ils mirent
Jésus.
V ie de Jésus.
X V ‘ siècle.
171 JE A N
Missel romain, 1481,
IV. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
AUX DISCIPLES
APRÈS LA RÉSURRECTION
{20,1-31)
173 JE A N
Pierre et ]ean au tombeau
JEAN 174
Appatition à Matie-Madeleine et à Thomas,
Bible italienne. Venise, 1490.
175 JE A N
20 disent: « Femme, pourquoi pleures-tu? » Elle leur
dit: « C’est qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne
sais où on l’a mis. » “ Ayant dit cela, elle se retour
na en arrière; et elle voit Jésus qui se tenait là;
mais elle ne savait pas que c’était Jésus. “ Jésus
lui dit: « Femme, pourquoi pleures-tu? Qui dier-
ches-tu? » Elle, pensant que c’était le jardinier, lui
dit: « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi
où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai. » “ Jésus lui
Mt 28, s-io Marie! » Se retournant, elle lui dit en hébreu:
« Rabbouni! » (c’est-à-dire: Maître! ) Jésus lui dit:
« Cesse de me toucher, car je ne suis pas encore
monté vers le Père; mais va-t’en vers mes frères et
dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père,
Mt 28, s ^gj.g Dieu et votre Dieu. » “ Vient Marie la
« je monte », 3, 13; 6, 62. — « mon Père... mon Dieu », voir « le Dieu et Père
de notre Seigneur Jésus Christ », Ro 15, 6; 2 Co 1, 3; 11, 3; Eph 1, 3; 1 Pe 1, 3;
comparer 1 Co 15, 24. — « mon Dieu », M t 27, 46; Àp 3, 2, 12.
18 « Vient Marie... », comparer w 6, 26b; 21, 13. — « annonce », cf M t 28, 8,
10; Mc 16, 10-11; Le 24, 9-11. — « J ’ai vu le Seigneur», cf v 23. Variantes:
« qu’elle a vu »; « Nous avons vu ». — « le Seigneur », cf v 2. — « et voilà... »,
ou bien, autre leçon: « et ce qu’il lui a dit ».
JEAN 176
Magdaléenne, qui annonce aux disciples: « J ’ai vu 20
le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. » ^
49.
23 « péchés remis », cf 1 Jn 1, 9; 2, 12; voir Mt 6, 12, 14, 15. — Sur ce pouvoir
et son exeicice, cf M t 16,19; 1 8 ,18; Le 24, 47-49; Ac 2, 38.
177 JE A N
Jésus apparaît aux disciples en présence de Thomas
JEA N 178
«G rande V ie du C hrist» de Rudolphe le Chartreux. XV® siède.
Epilogue
tion; « heureux ceux qui croiront sans avoir vu! » mais non: « heureux ceux qui
ont cru sans avoir vu! »
30-31 L’auteur explique la méthode et le but de son livre. — « devant les disci-
>les », autre leçon: « devant ses disciples ». — « signes », « Ceux-là ont été
Icrlts », voir 2, 11, note. — « pour que vous croyiez », pour que vous continuiez
à croire; ou bien, autre leçon: pour que vous parveniez à croire. — « le Christ,
le Fils de Dieu », cf 11, 27; Mt 16, 16; 26, 63; voir Ac 2, 36; 9, 20; 13, 33; Ro 1,
4. — « vous ayez la vie », c£ 3, 33-16; 1 Jn 5, 13. — « par son Nom », cf 1, 12;
Ac 10, 43; 1 Co 6,11.
179 JEAN
Gravure du X V P siècle.
APPENDICE
(2 1 ,I-2 j5)
181 JE A N
21 avec toi. » Ils partirent et montèrent dans le
bateau; et cette nuit-là ils n ’attrapèrent rien.
'*Comme déjà c’était le matin, Jésus se tint sur le
Le 24,16
41 rivage; pourtant les disciples ne savaient pas que
c’était Jésus. ^ Jésus leur dit donc: « Enfants, n ’au
riez-vous pas quelque chose à manger? » Ils lui
répondirent: « Non. » ®Il leur dit: « Jetez le filet du
côté droit du bateau, et vous trouverez. » Ils le jetè
rent donc, et ils ne parvenaient pas à le tirer, à
cause de la multitude des poissons. ’ Le disciple,
celui que Jésus préférait, dit donc à Pierre: « C’est
le Seigneur! » Simon-Pierre donc, apprenant que
c’était le Seigneur, se noua un vêtement à la cein
ture — car il était nu — et se jeta à la mer. ®Les
autres disciples vinrent dans la barque — ils
JE A N 182
n’étaient pas loin de la terre, mais à environ deux 21
cents coudées — traînant filet et poissons.
^ Quand donc ils furent descendus à terre, Üs
aperçoivent un feu de braise disposé là, et du menu
poisson placé dessus, et du pain. “ Jésus leur dit:
« Apportez de ces menus poissons que vous venez
d’attraper. » “ Simon-Pierre monta [dans le bateau]
et tira à terre le füet rempli de gros poissons: cent
cinquante-trois!... et bien qu’il y en eût tant, le filet
ne se déchira pas. Jésus leur dit: « Venez déjeu
ner. » Aucun des disciples n ’osait lui demander:
« Qui es-tu? »: ils savaient bien que c’était le Sei
gneur. “ Vient Jésus, qui prend le pain et le leur Le 24,41-42
donne, et du menu poisson pareillement.
“ C’était déjà la troisième fois que Jésus se
manifestait aux disciples après s’être relevé d’entre
les morts.
183 JE A N
La primauté conférée à Pierre
13 « Lots donc que », cf 19, 6, S, 30; 2, 22, note, — « eurent déjeuné », pour ce
verbe, c£ v 32; Le 11, 37. — « Jésus dit », cette tradition sut l ’investituie de
Pierre ( w 33-37), autre que celle sur la mission des discipies (20, 21-23), est i
comparer avec Mt 16, 37-39. — « Simon-Pierre », cf v 2, note. — « Simon, [fÜs]
de Jean » (et w 36, 37), cf 1, 42, note. — « m.’aimes-tu » (et v 36), en alternance
avec l ’autre verbe grec: « je t ’aime tendrement» (et vv 36, 37; cf 11, 3, note). —
« plus que ceux-ci », plus que les autres disciples ne m’aiment. Peut-être discret
rappel de 13. 37-38; cl Mc 14, 29; M t 26, 33; Le 22, 33-34; mais voir aussi Le
22, 32. — « Oui, Seigneur » (êt v 36), cf 11, 27. — « tu sais, toi » (et w 36, 37),
comparer v 37: « tu connais, toi ». — « Fais paitte » (et v 17; cf Mc 5, 11, 14,
et par; Le 15, 33), c’est-à-dîte procure la nourriture au troupeau; comparer v 16:
«Sois le berger». — «mes agneaux» (variante; «m es brebis»), lit: «m es petits
agneaux », diminutif populaire et de tendresse. Le terme grec (diSétent de celui
traduit par « agneau » en 1, 29, 36; Ac 8, 32; 1 Pe 1, 39) d&igne le petit agneau,
le jeune bélier; il ne figure qu’ici et dans l ’Apocaly^e pour « l ’Agneau» (Ap 5,
6, S, 1 2 ,13; etc.; 29 fois).
16 Pour les expressions, voir v 33, notes. — « Sois le berger » (comparer w 33,
37: « Fais paître »), celui qui régit le troupeau e t le conduit au pâturage (cf 10, 2
sw ); pour ce verbe, cf Le 17, 7; 1 Co 9, 7; M t 2, 6; Ac 20, 28; 1 Pe 5, 2; Ju v
32; Ap 2, 27; 7, 37; 12, 3; 19, 33. — « mes brebis », lit: « mes petites brebis » (ici
et V 37; pas ailleurs dans le N.X.; variante: «mes brebis»), diminutif populaire
et de tendresse.
17 Cf w 33 et 16. — « tu sais, toi, toutes choses », cf 16, 30; voir 1, 48, note.
— « Fais paitte », cf v 13. — « mes brebis », cf v 16.
JE A N 184
Les destinées différentes de "Pierre et du « disciple
que Jésus préférait »
185 JEAN
21 Toi, suis-moi. » “ Cette parole se répandit donc
chez les frères: « Ce disciple ne doit pas mourir. »
Mais Jésus n ’avait pas dit à [Pierre] : « Il ne doit pas
mourir », mais: « Si je veux qu’il demeure jusqu’à
ce que je vienne, que t’importe? »
Nouvel épilogue
JEA N 186
LES TROIS ÉPÎTRES DE SAINT JEAN
. Exorde ( 1 ,1 -4 ).
1
. Vivre dans la lumière et s’avouer pécheurs
2
{1,5-2,2).
3. Observer les commandements, spécialement celui
de l’amour ( 2 , 3-11 ).
4. Se garder du monde (2,12-17).
5. Se garder des antichrists ( 2 ,18-23 ).
6 . Demeurer fidèles aux enseignements du Saint Esprit
(2,24-29).
1. La destinée des enfants de Dieu (3 ,1 -2 ).
8 , Les enfants de Dieu doivent être saints (3 ,3 -1 0 ).
9. Amour fraternel des enfants de Dieu ( 3 , 1 1 - 2 0 ).
10. Assurance des enfants de Dieu ( 3 ,21-24).
11. Il faut éprouver les esprits (4 ,1 -5 ).
1 2 . L’amour de Dieu pour nous nous fait un devoir
d’aimer nos frères ( 4,7-21 ).
13. La victoire de la foi ( 5,1-12 ).
14. Efficacité de la prière ( 5 ,13-15 ).
15. Diverses espèces de péchés (5,16-17).
16. Dernières recommandations (5,18-21).
I JE A N 190
Exorde
191 3 JE A N
1 munion à nous est avec le Père et avec son Fils
Jésus Christ. '*Et cela, nous l’écrivons, nous, pour
que notre joie soit en plénitude.
193 I JE A N
2pécher, nous avons auprès du Père un « Paraclet »,
Jn
Jésus Christ, le Juste. ^ E t il est lui-même victime de
“ ’-^^'^^propitiation pour nos péchés, non seulement pour
les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.
Jn 5, 4S: « Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai auprès du Père ». —
« Paraciet », simple transcription d’un mot grec qui désigne celui qu’on appelle
au secours: avocat, conseiller, défenseur, intercesseur, consolateur. Il qualifie
l’Esprit Saint dans Jn (14, IS, 26; 15, 26; 16, 7). — Sur ce rôle de Jésus Christ,
cf Ro 8. 54: H e 7, 25: 9, 24. — « le Juste » (cf 1, 9: Dieu « fidèle et juste »), vom
3, 7: Ae 3,14; 7, 52;^22,14; 1 Pe 3, 18. ^ . .
2 « Et il est lui-même... », comparer 3, 16: « Celui-là a livre sa vie pour nous ».
— « victime de propitiation », encore et seulement 4, 10, dans le N.T.; rappro
cher Ro 3, 24-25: «Christ Jésus, que Dieu a exposé comme instrument de propi
tiation par son sang»; He 2, 17: «pour expier les péchés du peuple»; Col 1,
20: «par le sang de sa croix». — «non seulement pour les nôtres», variante:
« non pour les nôtres seuls ». — « pour ceux du monde entier », ou bien: « pour
ie monde entier». — Cf 3, 5, 8; 4, 14; «Sauveur du monde»; Jn 1, 29; 11,
n-12.
3 « en cela nous connaissons », pour l ’expression, cf v 5; 3, 24; 4, 15; 5, 2;
voir encore: « En cela nous avons connu » (3, 16); « En cela nous connaîtrons »
(3, 19); « En cela connaissez » (4, 2); cf Jn l3, 55; 16, 50. Comparer 2, 18; « d’où
nous connaissons »; 4, 6: « Par là nous connaissons ». — « L’avons connu »,
c’est-à-dire L’avons connu et l £ connaissons (parfait grec d’un emploi très fré
quent dans saint Jean). H s’agit d’une connaissance vraie, pleine et entière, qui
implique la possession de l ’objet. Cf Jn 17, 5, note. — « gardons (c’est-à-dire:
observons) ses commandements», cf v 4; 3, 22, 24; 5, 5; Jn 14, 15, 21; 15, 10;
Ap 12, 17; 14, 12. Comparer v 5: «garde sa parole»; 5, 2: «pratiquons (lit:
faisons) ses commandements ».
4 « Celui qui dit » (et w 6, 9), comparer: « Si nous disons » (1, 6, 8, 10); « Si
I JEAN 194
en celui-là l’amour de Dieu est vraiment accompli, 2
En cela nous connaissons que nous sommes en Lui.
®Celui qui dit demeurer en Lui doit, comme Celui-
là s’est conduit, lui aussi se conduire.
^Bien-aimés, ce n’est pas tm commandement
nouveau que je vous écris, mais un commandement Jn J3.34
195 I JE A N
2 ténèbres jusqu’à présent. “ Celui qui aime son
frère demeure dans la lumière, et ü n ’y a pas en lui
jn 11, 9-10 d’occasion de chute. Mais celui qui a de la haine
pour son frère est dans les ténèbres et marche
dans les ténèbres; et ü ne sait où ü va, parce que
les ténèbres ont aveuglé ses yeux.
Se garder du monde
10 « Celui qui aime son ftèie », cf 4, 21; « les frères », 3, 14-, « n’alme pas son
frère », cf 3, 10; 4, 20. — « demeure dans la lumière », comparer v S: « être dans
la lumière »; v d: « demeurer en Lui »; 4, d: « demeure dans l ’amour, dememe en
Dieu »; 3, 14: « demeure dans la mort ». — « occasion de chute », lit: « scan
dale», im obstacle quelconque risquant de le faire trébucher, ou de faire trébu
cher les autres, cf Ro 14, 13; Ps 119, ld3. Comparer Jn 11, 9, — Cf Prov 4, 18.
11 « est dans les ténèbres », cf v 9. — « et marche dans les ténèbres », 1, d; cf
Jn 8, 12. — « il ne sait oh il va », cf Jn 12,. 33; Prov 4, 19. — Comparer Jn 11,
10. — «les ténèbres ont aveuglé ses yeux», pour l ’image et l ’expression, cf Ro
11. 10 (Ps 69, 24); Jn 12, 40 Us 6,10); 2 Co 4, 4.
12 « Je vous écris », voir v 1, note, et w 7, S, 13. — « petits enfants » (et v 28;
3, 7, 18; 4, 4; 5, 21; Jn 13, 33), voir v 1, note; il s’agit de tous les destinataires
de l ’Epltre: qu’lis soient «pères» ou «jeunes gens» ( w 13-14), ils restent pour
l ’auteur «m es p etits» (v 14). — «parce que» (et w 13-14), selon d’autres: « (je
vous écris) que ». — « péchés remis », cf 1, 9. — « à cause de sou Nom » (cf Jn
15, 21; Ap 2, 3; M t 10, 22; 24, 9 et par), c’est-à-dire de la personne de Jésus
Christ, dont le nom exprime la nature et la qualité divines. Comparer 3 Jn v 7:
« pour le Nom ».
13 « Je vous écris (v 1, note), pètes », cf v 14: « Je vous ai écrit, pètes ». —
«vous avez coimu» (et v 14), pour ce verbe, cf v 3, note. — «celui qui est dès
le commencement» (et v 14), le Verbe incarné, Jésus Christ; cf 1, 1, note. —
« jeunes gens », ici et v 14. — « vous avez vaincu », cf v 14: 4, 4; 5, 4, 3; Jn lé ,
33: « courage! Moi, j ’ai vaincu le monde »; Ap 2, 7; 12, 11; 21, 7. — « le Mau
vais» (variante: « l e m al» ), le Satan ou le diable; v 14; 3, 12; 5, 18-19; Jn 17,
13; 2 Th 3, 3.
14 « Je vous al écrit » (et w 21, 26; 5, 13), après « nous vous l ’écrivons » (1, 4),
et « je vous écris» ( w 1, 7, 8, 12, 13): soit dans une autre lettre, soit dans celle-
I JEA N 196
connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que
vous avez connu celui qui est dès le commence
ment. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous
êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en
vous, et que vous avez vaincu le Mauvais.
N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le
Jn 5,42
monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du
Père n ’est pas en lui, parce que, de tout ce qui
est dans le monde — la convoitise de la chair, et la
convoitise des yetcx, et la forfanterie des biens —
rien n’est du Père, mais cela est du monde. E t le
monde passe, ainsi que sa convoitise; mais celui
qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais.
ci que l’auteur continue (aoriste épistolaite). — « mes petits » (lit: « petits »), l a et
V 18, autre terme de tendresse; â w 1 et 12, notes. — « avez connu » (et v 13),
cf V 3 , note. — « le Père », révélé par Jésus ( w 22-23; Jn 1, 18; 14, 7-11), — « Je
vous ai écrit, pètes... commencement », cf v 13, note. — « jeunes gens », v 13. —
« vous êtes forts », cf Eph 6, 10. — « la parole de Dieu », variante: « la parole ».
— « demeure en vous », comparer w 24, 27; Jn 15, 7; 8, 31; en contraste: Jn 5,
38, — « vous avez vaincu le Mauvais », v 13, note; comparer 1 Pe 5, 8-9.
15 « le monde », ici l ’ensemble des forces hostUes à Dieu, dominées et conduites
pat le diable, « le Chef de ce monde» (Jn 12, 31; 14, 30; 16, 11). — « l ’amour
du Père (variante: de Dieu) », l ’amour qu’il a pour le Pète, et l ’amour que le
Père a pour lui. L’eiqitession n ’apparaît pas ailleurs dans le N.T. — « n’est pas
en lui », cf Jn 5, 42; Ja 4, 4.
16 « convoitise de la chair », cf Ro 13, 14; Eph 2, 3; 1 Pe 2, 11. — « convoitise
des yeux», désir de posséder tout ce que les yeux peuvent voir; cf Ptov 27, 20.
— « forfanterie », ici et Ja 4, 16; cf « fanfarons », Ro 1, 30; 2 Tm 3, 2. — « des
biens », lit: « de la vie », c’est-à-dire de ce qui sert à entretenir la vie, « les biens
de ce monde» (3, 17). — « n ’est pas du», « est du», pour l ’expression, cf v 21:
« n ’est de la vérité »; 3, 19; « nous sommes de la vérité »; 3, 8, 12: « est du
diable », « du Mauvais »; 3, 10: « n’est pas de Dieu »; 4, 1, 2: « est de Dieu »,
« sont de Dieu »; 4, 5: « ils sont du monde ».
17 « le monde passe », cf v S: « les ténèbres passent »; comparer 1 Co 7, 31. —
«sa convoitise» (variante: « la convoitise»), cf Ti 2, 12: «convoitises terrestres».
— « celui qui fait la volonté de Dieu », cf Mt 'A 21, — « demeure à jamais » (Jn
8, 35; 12, 34), au sens de v it à jamais. Cf Sag 5, 15. — « à jamais », ici, et en 2
Jn v 2, pour les épîtres johanniques.
197 I JE A N
Se garder des antichrists
I JE A N 198
mais parce que vous la savez, et que nul men 2
songe n’est de la vérité. ^Q uel est-il le menteur, Jn 5,23
sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là
est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Qui 2 J n S
conque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui
professe le Fils a aussi le Père.
«mensonge» (et v 27), il s’agît des eiteuts docttinales (v 22). Cf Jn 8, 44x « (le
diable) pèie du mensonge », — « n’est de la vérité » (3, t9\ Jn 18, 37), c’esbà*dite
ne proche de la vâ;ité; ou bien: n’est du parti de la vérité. Four l ’e^ression, c£
V 16f n o te .
22 « le menteur », cf v 21: « le mensonge »; on parle au singulier des hérétiques
des w 18-19. — « nie », cf V 23. — « que Jésus est le Christ » (5, 1), c’est-à-dire
réellement « le Verbe devenu chair » (Jn 1, 14) et le Fils de Dieu (cf 4, 2-3; 1, 3;
Jn 20, 31). — « l ’antichrist », cf v 18; 4, 3: « [l’esprit] de l ’Antichiist »; 2 Jn v 7.
« nie le Fête et le Fils », nie que Dieu est Père de Jésus, en niant que Jésus
est le Fils de Dieu; cf v 23.
23 « nie le Fils... », nier le Fils, c’est nier le Pète (v 22, et tout le IVe Evangile
dont c’est une des idées fondamentales). — « n ’a pas non plus le Père», lequel
n ’est connu que par et dans Jésus; comparer Jn 1, 18; 5, 23; 10, 30; 14, é-3; 15,
23; 2 Jn v P. — «professe », cf 4, 2, 3, 15; 2 Jn v 7; voir 5, 1. — « n’a pas»,
« a », cf 5 ,1 2 ; 2 Jn v P.
24 « ce que vous avez entendu», cf v 7: « la parole que vous avez entendue».
— « dès le commencement », le début de votre vie chrétienne, cf v 7; 3, I I; 2 Jn
V é. — « demeure en vous », cf v 27; v 14: « la parole de Dieu demeure en
vous »; 2 Jn V 2: « la vérité qui demeure en nous », — « vous aussi », cf 1, 3. —
« vous demeurerez dans... », cf « demeurer en Lui », v 6, note; « demeure en Lui
et Lui en lui », 3, 24.
25 « E t telle est» , cf 1, 5, note. — « la promesse que lui-même nous (variante:
vous) a faite (Ht: a promise) », le terme et le verbe n ’apparaissent qu’en ce verset
dans les écrite johanniques. — « la vie, la [vie] éternelle », cf 1, 2, note. — Voir
Jn 3,15, 16, 96; 6, 40.
199 I JE A N
Je VOUS ai écrit cela au sujet de ceux qui vous
égarent. Pour vous, Ponction que vous avez
Jn 14,26
reçue de Lui demeure en vous, et vous n ’avez pas
besoin que quelqu’un vous enseigne; mais parce
que son onction vous enseigne tout, et qu’eUe est
vraie et n ’est pas mensonge, selon qu’elle vous a
enseignés, demeurez en lui.
Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui,
pour que, s’il vient à se manifester, nous ayons de
l’assurance, et non pas la honte de nous trouver
loin de lui lors de sa Venue. Si vous savez qu’il
est juste, connaissez que tout homme qui pratique
la justice est né de Lui.
I JE A N 200
La destinée des enfants de Dieu
expression ambiguë; soit: « s’il (cdla, ce que nous serons) vient à se manifester »,
c’est-à-dire lors de l ’épanouissement de la grâce en gloire céleste; soit: « s ’il (le
Christ) vient à se manifester», comme en 2, 2 ^ et les j^tonoms de la fin du
verset ne se rappcnteraient plus à Dieu, mais au Christ glorieux (Ro 8, 22 et 23;
Col 3, 3-4). —- «nous serons semblables... comme U est», cf Mt 5, 8; H e 12, 24;
Ap 22, 4; 1 Cô 13. 22; 2 Co 3, 2é-28; PH 3, 22.
3 « a cette espérance en L ui», agression unique; comparer Ro 15, 22; 1 Tm
4, 20; é, 27. — « se rend pur », cf Ja 4, 8; 1 Pe 1, 22; et 2 Co 7, 2; 1 Tm 5, 22.
— « Cdui-là » (et w 5, 7 ,1 6 ), Jésus, cf 2, 6, note.
4 «comment (lit: Mt)^ le p i ^ é » (cf v 8; Jn 8, 34; 2 Co 11, 7), 1 Pe 2, 22),
fU L U A y , va. a u v *
17: « toute injustice est pédie ».
5 «vous savez», cf 2, 23. « Celui-là », Jésus, cf w 3, 7, 16. — « s’est
201 I JE A N
festé pour enlever les péchés, et de péché il n’en
est pas en lui. * Quiconque demeure en lui ne
3 Jn Il
pèche pas; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne l’a
pas connu.
’ Petits enfants, que personne ne vous égare:
celui qui pratique la justice est juste, comme Celui-
là est juste; ®celui qui commet le péché est du
Jo S, 44
diable, parce que le diable pèche dès le commen
3Jn 11 cement. Pour cela s’est manifesté le Fils de Dieu:
afin de détruire les œuvres du diable. ®Quiconque
est né de Dieu ne commet pas de péché, parce
que sa semence demeure en lui, et il ne peut pas
pécher, parce qu’il est né de Dieu. “ En cela sont
I PA N 202
manifestes les enfants de Dieu et les enfants du 3
diable: quiconque ne pratique pas la justice n’est
pas de Dieu, et pas davantage celui qui n’aime pas
son frère.
203 I JE A N
dans la mort. ^ Quiconque a de la haine pour son
frère est un homicide, et vous savez qu’aucun
homicide n ’a la vie étemelle demeurant en lui.
Jn 10,15-IS
15,13 ^^En cela nous avons connu l’amour: c’est que
Celui-là a livré sa vie pour nous. Et nous aussi, nous
devons livrer notre vie pour nos frères. Celui qui
a les biens de ce monde, voit son frère dans le
besoin et lui ferme ses entrailles, comment l’amour
de Dieu demeurerait-il en lui? “ Petits enfants,
n’aimons pas en parole ni de langue, mais en
action et vérité. “ En cela nous connaîtrons que
nous sommes de la vérité, et devant Lui nous rassu
rerons notre cœur; parce que, si notre cœur
ajoutent; « son frère », — « demeure dans la mort », cf 2, 11; « est dans les ténè
bres et marche dans les ténèbres ».
13 « a de la haine », c£ 2, S, 21; 4, 20. — « homicide », comme Caïn (v 12) et
comme « le Mauvais », le diable « homicide dès le commencement », Jn 8, 44.
Voit M t 5, 21-22; Sabbi Eliézer (mort vers 90): «Celui qui a de la haine pour
son prochain est au nombre de ceux qui versent le sang». — « n ’a la vie éter
nelle demeurant en lui (variante: en lui-même) », expression unique; comparer fin
du V 17. — Voir encore Ga 5, 20-21; Ap 21, S.
lâ « E n cela noms avons connu», comparer w 19 et 24; voir 2 , 3, note. —
« l ’amour », le véritable amour, celui de Jésus pour nous (cf Jn 13, 1). —
« Celui-là » (cf w 3, 3, 7), Jésus; 2, 6, note. — « a livré (lit: a déposé) sa vie »,
dans le N.T., expression spécifiquement johannique; Jn 10, 11, 13, 17, 18; 13,
37-38; 13, 13. Comparer 2, 2; 4, 10. Voie Ga 2, 20; 1 Tm 2, 6; Ti 2, 14. —
« noos aussi, nous devons », cf 2 , 6, note; 4, 11. — « livrer notre vie... », compa
rer Jn 1 5 ,13. Voir H û 2 . 17; 1 Th 2, S. — « nos hères », cf v 14.
17 « les biens », cf 2, 16. — « voit », au sens de considère, assiste en spectateur.
demeurant en lui ».
18 « Petits enfants », v 7; cf 2, 12, note. — « en parole n i de langue », comparer
Ja 1, 22; 2, 15-16. — « e n action et vérité», de manière vraiment efficace et
s in c ^ .
19 « E n eda nous connaittons», compater w Id et 24; voir 2, 3, note. —
«nous sommes de la vérité», cf « n ’est de la vérité», 2, 21, note. — « rassure
rons », lit: « convaincrons », « persuaderons », « apaiserons ». — « notre cœur »
(variante: «nos cœ urs»), dans la physiologie et la psychologie sémitiques, le
cœur est le centre de toute l ’activité consciente, intellectuelie, affective, volitrve.
20 « Dieu est plus grand », la grandeur même de Dieu lui permet de se montrer
plus indulgent pour nous que ne l ’est notre propre conscience. —- Le texte des
vv 19-20 est difficile. Avec quelques manuscrits et versions, on supçrime «parce
que » devant « Dieu ». D ’autres, avec une autre correction, traduisent: « nous
I JE A N 204
nous condamne, Dieu est plus grand que notre 3
cœur, et il connaît tout.
tassQteions notre coeur en tout ce que notre coeur nous condsnme, parce que
Dieu... »
21 « Blen-aûnés ». cf v 2, et 2, 7. note. — « si le coeur... », antidiÈse du v 20. —
« nous avons de l ’assurance », à ^ 2S, note; 4, 17; 5, 14. — « auprès de Dieu »,
comparer « devant Lui » , v 19. — Cf H e 4,16; Ro 5,1-2.
22 « quoi que nous ctemandions... », comparer M t 21, 22; Mc 11, 24; Jn 14,
13-14; 13, 7; 16, 23-24. — « gtudons ses commandements », cf v 24; 5, 3; 2, 3,
note. — « ce qui Lui p laît» , lit: « c e qui plaît devant L ui». Pour l ’erqttession,
comparer avec Jn 8, 29; et Ac 6, 2; 12, 3.
25 « E t tel est », cf 1, 5, note; « son commandement », comparer 4, 21; 2 Jn v
6b. — « croyions au nom de », lit: « croyions le nom de » (cf 4, 1: « ne croyez
pas tout esprit»; 5, 10b: « n e croit pas D ieu»; Jn 8, 51, note); voir 5, 13:
« croyez en le nom du »; 5, 10a: « croit en le Fils de Dieu ». Le nom ei^prime la
nature et la qualité de la personne. — Comparer Jn 6, 29: « que vous croyiez en
celui qu’il a envoyé ». — « son Fils Jésus Christ », titre complet, cf 1, 3, note. —
« que nous nous aimions.l. », cf v 11, note; Jn 13, 34-35; 15, 12, 17. — Comparer
24 «'garde ses commandements », cf v 22; 5, 3; 2, 3, note. — « demeure en
Lui », cf V 6; 2, 6, note. — « demeure en Lui (Dieu) et Lui en lui », comparer 4,
205 I JE A N
Il faut éprouver les esprits
I JEA N 206
grand que celui qui est dans le monde. ®Eux, ils 4
sont du monde; voüà pourquoi ils parlent d’après
le monde, et le monde les écoute. ®Nous, nous
sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous
écoute, celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute
pas. Par là nous connaissons l’esprit de vérité et
l’esprit d’égarement.
grand », 3, 20. — « celui qui est dans le monde » (v 3), l ’Anticfarist, ou bien le
Satan, le diable « Chef de ce monde » (.Jn 12, 31; 14, 30; 16,11).
5 « Eux », les vaincus du v 4. — « ils sont du monde », s’oppose à « Vous êtes
de Dieu », v 4. Comparer: « est du diable », « était du Mauvais », 3, S, 12. — Sur
« le monde », cf 2 ,1 5 , note. — « les écoute », comparer Jn 1 5 ,19.
6 « nous sommes de Dieu » (et 5, 19) cf v 4: « Vous êtes de Dieu »; voir v 2,
207 I JEA N
monde, afin que nous vivions par lui. En cela est
l’Amour: ce n ’est pas nous qui avons aimé Dieu,
mais c’est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son
Fils en victime de propitation pour nos péchés.
Jn 13,12
“ Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous
aussi, nous devons nous aimer les uns les autres.
Jn 1,18
^^Dieu, jamais personne ne l’a contemplé; si nous
nous aimons les uns les autres. Dieu demeure en
nous, et son amour se trouve accompli en nous.
En cela nous connaissons que nous demeurons en
Lui et Lui en nous: à ce qu’il nous a donné de son
Esprit. ^'^Et nous, nous avons contemplé, et nous
attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sau
4,42
Jn
3,17 veur du monde. Celui qui professe que Jésus est
6.36
6,69 le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu.
^®Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a
pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et
I JEA N 208
celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui.
^^En cela l’amour est accompli avec nous: si
nous avons de l’assurance au jour du Jugement, car
tel est Celui-là, tels nous sommes, nous aussi, dans
ce monde. Il n ’y a pas de crainte dans l’amour;
^®mais l’amour parfait bannit la crainte, car la
crainte appelle un châtiment, et celui qui craint
n’est pas accompli dans l’amour. ^®Pour nous,
aimons, puisque Lui nous a aimés le premier. “ Si
quelqu’un dit: « J ’aime Dieu », et a de la haine pour
son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas
son frère qu’il voit ne peut aimer Dieu qu’il ne voit
pas. ^^Et tel est le commandement que nous te
nons de lui: que celui qui aime Dieu aime aussi son
frère.
209 I JEA N
La victoire de la foi
1 « croit que Jésus est le C hrist,» v 3: « croit que Jésus est le Fils de Dieu »;
V 10: « croit en le Fils de Dieu »j v 13: « qui croyez en le nom du Fils de
Dieu»; 4, 13: «professe que Jésus est le Fils de Dieu»; 4, 2: «professe Jésus
Christ venu en chair»; 2, 22; « n ie que Jésus est le Christ»; Jn 20, 31: «pour
I JE A N 210
l’eau et avec le sang; et c’est l’Esprit qui témoigne, 5
parce que l’Esprit est la vérité. ’ Car il y en a trois î|; 34-3}
26
qui témoignent: ®l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les
trois ne font qu’un. ®Si nous recevons le témoi
gnage des hommes, le témoignage de Dieu est
plus grand, parce que tel est le témoignage de Jn 5,32 36-37
8,18
Dieu: Il a témoigné au sujet de son Fils. “ Celui qui
croit en le Fils de Dieu a le témoignage en lui; celui
qui ne croit pas Dieu a fait de lui un menteur, parce
qu’il n’a pas cru au témoignage que Dieu a rendu
au sujet de son Fils. “ Et tel est le témoignage:
Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est
en son Fils. “ Celui qui a le Fils a la vie; celui qui Jn },3 6
n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
211 I JE A N
Efficacité de la prière
I JEAN 212
pas pour celui-là que je dis de prier. ” Toute injus- 5
tice est péché, mais il y a un péché qui ne va pas
à la mort.
Dernières recommandations
213 I JEA N
D euxiem e E pître de saint Jean
Bible latine. Lyon, 1516.
Tableau analytique
1. Adresse (w 1-3).
2. Vivre dans la vérité et l’amour ( w 4-6 ).
3. Eviter les faux docteurs ( w 7-11).
4. Conclusion (vv 22-13).
Il JEA N 216
Adresse
217 Il JE A N
Vivre dans la vérité et l’amour
I l JEA N 218
Eviter les faux docteurs
219 I l JEA N
saluez pas, “ Car celui qui le salue participe à ses
oeuvres mauvaises.
Conclusion
3 Jn 13
*^Bien que j’aie beaucoup de choses à vous
écrire, je n’ai pas voulu le faire avec du papier et
de l’encre. Mais j’espère me rendre chez vous et
vous entretenir de vive voix, pour que notre joie
Jn 16,24
soit en plénitude.
Les enfants de ta sœur l’élue te saluent.
I I JE A N 220
Troisième E p ître de saint Jean
Bible latine. Lyon, 1516.
Tableau analytique
1. Adresse (v I ).
2. Félicitations (w 2 -S ).
3. Diotréphès etDémétrius { w 9-12).
4. Conclusion {vv 13-14).
III JEA N 222
Adresse
félicitations
Diotréphès et Dêmétrius
[ré(*i
h
pas. Voilà pourquoi, si je viens, je lui rappellerai
les actes qu’il commet en déblatérant contre nous .
de mauvais propos. Et non content de cela, il n’ac
cueille pas les frères, et ceux qui le voudraient,
il les en empêche et les rejette de l’Eglise.
“ Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. ^ j
3, 6,10
Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le
mal n’a pas vu Dieu.
Quant à Démétrius, il a le témoignage de tous,
et de la vérité eUe-même. Et nous aussi, nous [lui] Jn21,24
rendons témoignage, et tu sais que notre témoi
gnage est vrai.
Conclusion
229 A PO CA LY PSE
apocalypses juives, aux mythologies et légendes
d’Asie Mineure; rôle joué par les anges (7, 1-3), livre
scellé (5, 1), livre à avaler (10, 1-11), trompettes (8,
2 ), coupes (15, 7 ), éclairs et tonnerres (4 , 5; 10, 3),
grand combat de la fin des temps (19, 11 - 20, 10),
Gog et Magog (20, 8 ), festin eschatologique (19, 17-
18), etc. De même pour certains scénarios et la gématrie
de 1 3 ,18. ■
D’aiLleuts les images de l’Apocalypse sont moins
descriptives que symboliques: elles expriment m e
idée, sans aucm souci de l’harmonie et de la plastique.
Ainsi 1, 16, l’épée acérée qui sort de la bouche de
Jésus signifie sa toute-puissance de juge; 5, 6, l’Agneau
a sept cornes et sept yeux, c’est-à-dire qu’il est tout-
puissant et omniscient; 21, 16, la longueur, la largeur et
la hauteur de la Nouvelle Jérusalem sont égales, parce
que le cube est m e réalité parfaite, etc. Chiffres et
couleurs ont de même une valeur symbolique: 7 ex
prime la perfection, 4 le monde terrestre, 12 Israël,
1000 la multitude ou m e longue période; 144 000 la
plénitude (7, 4); 3 jours et demi (11, 11) m temps
très court; 42 mois (11, 2; 13, 5) et 1260 jours (11,
5; 12, 6) m e assez longue durée; 666 (en 13, 18)
peut-être une imperfection radicale et une méchanceté
foncière (6, chiffre de l’imperfection, 3 fois répété),
etc.; le blanc suggère joie et victoire, le rouge le sang
versé, etc. — De tout cela l’on doit se souvenir dans l’in
terprétation du texte.
En dépit d’m e dépendance certaine à l’égard de ses
devanciers, l’auteur de l’Apocalypse garde m e origi
nalité puissante dans la manière dont il assimile et trans-
A PO CA LY PSE 230
figure ses éléments d’emprunt. Son livre abonde en
scènes éclatantes de vie, de couleur et de mouvement,
et de les lire pour la centième fois n ’enlève rien à leur
prestige (1, 12-20; 4, 2-11; 5, 1-14; 6, 12-17; 7, 9-17;
9, 1-11; 14, 9-13; 18, 1-20; 19, 11-16; etc.), De plus, à
ime imagination fantastique le voyant joint un goût de
l’ordre et xm sens du développement dramatique qui,
du simple point de vue littéraire, placent son Apoca
lypse au-dessus de toutes les autres. C’est le chiffre 7
qui règne en maître (sept sceaux, 5, 1, 3; sept trom
pettes, 8, 2, 6; sept coupes, 15, 7; 16, 1; 17, 1; 21, 9 ),
créant de solides ensembles et empêdiant l’esprit de
se perdre en cette étourdissante fantasmagorie. En
même temps, lés préparatifs de la décision finale crois
sent en précision et en violence, cependant que des
ouragans d’édairs et de tonnerres ponctuent les étapes
de la progression. Composition puissante qui contraste
avec l’infirmité de la langue et du style, et qui désigne
pour auteur un esprit à la fois génial et peu familiarisé
avec le grec littéraire.
Comme toutes les apocalypses, celle de Jean est née
en des temps de malheur. Avec Néron, Domitien sur
tout, l’Empire romain s’est fait persécuteur. L’établisse
ment officiel du culte impérial a entraîné la poursuite
des chrétiens, qui ne pouvaient consentir à donner le
titre de « Seigneur » à un autre qu’à Jésus. L’Apoca
lypse respire la persécution (2, 3, 9); « l’affliction, la
grande » (7, 14) a commencé; le sang a coulé (2, 13; 7,
14); les jours qui viennent s’annoncent plus menaçants
encore (2, 10; 3, 10). L’inquiétude et l’impatience se
glissent dans les âmes (6, 9-11). C’est pour les encou-
Titre ( 1 ,1-3).
Adresse ( 1 ,4-8).
233 A PO CA LY PSE
e ) Intermède ( 1 0 ,1 -ll, 14):
a ) le petit livre {10,1-11).
b) les deux témoins ( 1 1 ,1-14 ).
f ) la septième trompette {11,1^-19).
Les sept
pi signes ( x^,
12,1X - x15,4 j, ‘t ) :
a ) Premier signe: la Femme et le Dragon ( 1 2 ,1-18).
b ) ueuxieme
Deuxième signe:
signe; la
laneie
Bête de nelam la mer
er ( 1x^,
3 ,1-10).
x -iu ).
c^ ), Troisième
“ signe: la Bête de la terre {13,11-18).
d) V^UALXJIC^JLJLI^
Quatrième signe: ±l’Agneau
^ J L ^ l X ^ a U . et XCO
les Vierges
V (1
V. 4 ,1 -5 ).
e ) Cinquième signe: les trois anges ( 1 4 ,6-13 ).
f ) Sixième signe: un fils : d’homme ( 1 4 ,14-20 ).
g) Septième signe: les sept anges aux sept fléaux
(1 5 ,1-4).
Jean transmet aux Eglises, représentées ici par le pape, porteur^ des
defs de Pierre et entouré de ses cardinaux, le message q u il a
reçu de l ’ange.
Bible italienne. Venise, 1558.
Titre
237 A PO CA LY PSE
Adresse
voleur». — « U vient avec les nuées» (comparer Mc 13, 26; M t 24, 30), voit
Dan 7, 13. — Le reste du verset s’inspire de Zach 12, 10-12; et voir Jn 19, 34,
i l . — « se frapperont la poitrine », 18, 9; M t 11, 17; 24, 30; Le 8, 32; 23, 27. —
« O u i!» (14, 13; 16, 7; 22, 20), traduction du terme suivant: «A m en!», pour
lequd! c£ v 7; 5, 14; 7, 12 (double); 19, 4 (avec « Alléluia! »); 22, 20-21; et voir
3,14.
8 Déciaradon divine. — « Moi, je suis », c’est-a-dire éminemment et à l ’exdu-
sion de tout autre; pour le Christ, e£ v 17; 2, 23; 22, 16; e t voit-^n 6, 33, note.
— « l ’Alpha et l ’Omega » (21, 6; pour le Christ, 22, 13), la première et la der
nière lettre de l ’alphabet grec; interprété par « le Premier et le Dernier» (v 17,
note), « le Principe e t la F in » (21, 6; 22, 13). — « le Seignenr Dieu... le Tout-
Puissant », cf 4, S; 11,17; 15, 3; 16, 7, 14; 19, 6, 11; 21, 22. — « Celui-qui-est... »,
c{ V 4, note.
9 « Je an » , cf w 1, 4. — «frère», de tous les chrédens. — « l ’afflicdon»,
cf 2, 9, 10 22; 7, 14. — « au royaume », v 6; 5, 10; cf 11, 13; 12, 10; (20, 4, 6;
22, 6). — «constance», 2, 2, 3, 19; 3, 10; 13, 10; 14, 12; cf 1 Th 1, 3; 2 Th 1,
4. — «Patm os», îlot du groupe des Sporades, au sud de l ’Ue de Samos, a
quelques heures au sud-ouest d’Eijhèse, à peu ^ s à hauteur de Milet. — « à
cause de» , soit pour prêcher, soit plutôt en exil pour avoir prêché. — « la
parole de Dieu... », cf v 2; 6, 9, note.
10 Vision inaugurale ( w 10-20). — « J e &s [ravi] en esp d t» (4, 2), saisi par
l ’extase prophédque. — « le jour du Seigneur » (pas ailleurs dans le N .T .), notre
dimanche, « le premier jour de la semaine » (1 Co 16, 2; Ac 20, 7), au lendemain
du sabbat, rappelant la résurrecdon du Seigneur (Mc 16, 2). — «comme d’une
trompette», c f4 , l .
239 A PO C A LY PSE
écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Eglises:
à Ephèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire,
et à Sardes, et à Philadelphie et à Laodicée. »
*^Et je me retournai pour regarder la voix qui
parlait avec moi. Et, m’étant retourné, je vis sept
lampadaires d’or, et au müieu des lampadaires
quelqu’un de semblable à un fils d’homme, vêtu
d’une robe talaire et ceint à hauteur de poitrine
d’ime ceinture d’or. Sa tête et ses cheveux
étaient blancs comme de la laine blanche, comme
de la neige, et ses yeux comme xme flamme de
feu, et ses pieds semblables à du bronze qu’on
aurait purifié au foxu:, et sa voix comme la voix des
grandes eaux. ^®Et il avait dans sa main droite
sept étoües, et de sa bouche sortait une épée
acérée à double tranchant, et son visage était
comme le soleil quand il brille dans sa puissance.
ment. Cf encore He 14, 12; Eph 6, 17; Is 49, 2; Sag 5, 20. — « son visage
comme le soleil» (comparer 10, 1), image de la majesm; «quand il brille dans
sa puissance », c£ Jug 5, 31 (Mt 13, 43\ 17, 2; Ex 34, 29); pour- « briller », cf 8,
12, note.
17 « je tombai... comme mort », comparer Dan 8, 17-18; 10, 9j Ez 1, 28-3, 2. —
« Sois sans crainte », cf 2, 10; Dan 10, 12, 18-19. — « Moi, ;e suis », voir v 8,
note. — « le Premier et le D ernier» (2, 8; 22, 13), cf Is 44, 6; 48, 12 (41, 4;
43,10); voir « l ’Alpba et l ’Omega », v 8, note.
18 « le Vivant », voir Le 24, 3; et Ac 1, 3; 3, 13; 25, 19; H e 7, 23. — Résur
rection et victoire, cf 1 Co 15, 23-27. — « J ’ai été mort, et voici que je suis
vivant », comparer 2, S; voir « goûter la mort », Jn 8, 32, note. — « pour les
éternités... », cf 1, é. — « vivant pour les éternités... », cf « Celui (ou: Dieu) qui
vit pour les éternités...», 4, 9-10; 10, 6; 15, 7. — « les d e fs» (3, 7; 9, 1; 20, 1),
symbole du pouvoir (Is 22, 22; Mt 16, 19). — « la Mort et P lladès» (20, 13), le
lieu du séjour des morts (cf Jb 38, 17), «Hadès » étant le terme grec qui corres
pond au « chéol » des Hébreux, Ils sont personnifiés: 6, 8, note; 20,14.
19 « Ecris », cf V 11. — « donc », encore e t seulement 2, 3, 16; 3, 3, 19. Voir
Jn 1, 21, note. — « ce que tu as vu », la vision depuis le v H ; « ce qui est », le
contenu des d j 2 - 3; « ce qui va arriver... » (comparer v 1), les ch 4 - 22; mais
le tout dans la même perspective de «prophétie» (v 3, note). — «dans la suite»
(4 ,1 ), lit: « après ces choses ».
20 «m ystère» (17, 3, 7), le sens intime et secret des symboles. Voir 10, 7: « le
mystère de Dieu ». — « les s ^ t étoiles », cf v 16. Chacun des sept « anges »
recevra un message, ch 2 et 3. Voir 2, 1, note. — « les sept lampadaires», cf
V 12, note; diacun a « sa place » (2, 3), et le Christ est « au milieu » (v 13) des
sept Eglises (v 11).
A PO C A LY PSE 242
L ’Eglise d’Ephèse
243 A PO C A LY PSE
lampadaire de sa place... si tu ne te repens. ®Mais
tu as pour toi de haïr les œuvres des Nicolaïtes
que, moi aussi, je hais.
Jnl6,13-lJ
16,33 ’ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises: Au vainqueur, je lui donnerai à manger
U n 5, 4
de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.
L’Eglise de Smyrne
APOCALYPSE 244
pas, mais une synagogue du Satan. ^“Ne crains
pas ce que tu vas souffrir; voici que le Diable va
jeter quelques-uns d’entre vous en prison pour que
vous soyez mis à Vépreuve, et vous aurez une
affliction de dix purs. Montre-toi fidèle jusqu’à la
mort, et je te domierai la couronne de vie.
“ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises: Le vainqueur, jamais ne lui nuira la
seconde mort.
UEglise de Vergame
(v 3oy.
10 « Ne crains pas », cf 1, 17. — « souffrir », ici seulement dans Ap. — « le
Diable» (12, 9, 12; 20, 2, 10), c’est-à-dire «célm qui disperse, qui brouille», d’où
« le calomniateur» ou « le séducteur»; c’est le nom grec du «S atan» (v 9). —
« mis à l ’épreuve », cf v 2. — « vous aurez », variante: « vous avez ». — « afilic-
tion », cf V 9. — « dix jours », c’est-à-dire de courte durée; voir Dan 1, 12, 34-15-
— « Montre-toi », cf 3, 2; Jn 20, 27. — « fidèle (cf v 8 , note) jusqu’à la mort »,
le martyre par fidélité au Cbrist. — «-couronne’», la récompense, le prix (méta
phore empruntée aux jeux grecs); « couronne de vie » (Ja 1, 12), la récompense
qui consiste en la vie étemeile. Sur cette couronne, cf 3, 11; 1 Co 9, 25; 2 Tm 4,
8 : 1 Pe 5, 4. Voir encore dans Ap la couronne de victoire (6, 2) et les couronnes
glorieuses; 4, 4 ,1 0 ; (9, 7); 12,1; 14,14.
11 Cf V 7, note. — « n u ira» , pour ce sens, cf 6, 6 ; 7, 2, 3; 9, 4, 10, IS; 11, 5.
— « la seconde m ort», distincte de la première (la mort corporelle), est la mort
de l ’âme et la séparation d ’avec Dieu, la condamnation au séjour étemel «dans
l’étang brûlant de feu et de sou&e », voit 20, 6 ,1 4 ; 21, 8 .
12 Voit v 1, note. — «Pergam e» p , 11), à 70 km environ au nord-nord-est de
Smyme (v 8 ), centre du culte impérial dans la province d’Asie. Là se trouvait
aussi, dominant toute la plaine, le célèbre autel de Zeus. — « l’épée acérée... »,
cf v 16; 1 , 16, note.
13 « là où est le trône du Satan », « chez vous, où le Satan habite », allusion au
culte impérial (13, 1-2; 17, S-14) et aux sanctuaires de Zeus, d’Asclépios et de
245 A PO C A LY PSE
2 le trône du Satan. E t tu restes attaché à mon Nom,
et tu n ’as pas renié ma foi, même aux jours d’Anti
pas, mon témoin, mon fidèle, qui a été tué chez
vous, où le Satan habite. Mais j’ai quelque chose
contre toi: tu as là des gens attachés à l’enseigne
ment de Balaam, qui enseignait à Balac à jeter une
pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour
qu’ils mangent des viandes immolées aux idoles et
forniquent. Ainsi tu as, toi aussi, des gens atta
chés pareillement à l’enseignement des Nicolaïtes.
“ Repens-toi donc; sinon, je viens à toi bientôt, et
je leur ferai la guerre avec l’épée de ma bouche.
(,,31-33
Jn
49 « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
58
aux Eglises: Au vainqueur, je lui donnerai de la
manne cachée-, et je lui donnerai un caillou blanc,
et écrit sur ce caillou un nom nouveau que per
sonne ne sait, sinon celui qui le reçoit.
A PO C A LY PSE 246
UEglise de Thyatire
18
« E t à l’ange de l’EgHse qui est à Thyatire, 2
écris:
« Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a lès
yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds
sont semblables à du bronze. Je sais tes œuvres,
et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta cons
tance, et tes dernières œuvres plus nombreuses
que les premières. ^M ais j’ai contre toi que tu
laisses faire Jézabel, cette femme qui se dit pro-
phétesse et qui égare mes esclaves en leur ensei
gnant à forniquer et à manger des viandes immo
lées aux idoles. ^^Je lui ai donné le temps de se
repentir, mais elle ne veut pas se repentir de sa
fornication. “ Voici que je vais la jeter sur un lit et
[plonger] dans une grande affliction ses compa
gnons d’adultère, s’ils ne se repentent pas de ses
œuvres. “ E t ses enfants, je les tuerai par la mort.
247 A PO C A LY PSE
et toutes les Eglises connaîtront que Moi, je suis
celui qui scrute les reins et les cœurs-, et je vous
donnerai à chacun selon vos œuvres.
^ « Mais à vous je le dis, aux autres [fidèles] de
Thyatire qui n ’ont pas cet enseignement, ceux-là
qui n’ont pas connu les profondeurs du Satan,
comme Üs disent: je ne vous charge pas d’tm autre
fardeau; “ seulement, ce que vous avez, tenez-le
Jn 21,25
ferme jusqu’à ce que j’arrive.
“ « Et le vainqueur et celui qui garde mes
œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai pouvoir sur
les nations, ^ et il les fera paître avec une houlette
de fer, comme on fracasse les vases d’argile,
^ tout comme moi j’en ai reçu [pouvoir] de mon
Père. E t je lui doimerai l’étoile du matin.
^ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises!
A PO CA LY PSE 248
UEglise de Sardes
L ’Eglise de Philadelphie
15; 21, 27; voir Ex 32, 32-33; Mal 3, 16-, Is 4, 3; Dan 12, I ; Ps 69, 29; Phi 4, 3;
Le 10, 20; He 12, 23. Sut les divers livres, c£ 1, 11, note. — « je professerai... »,
Cf Mt 10, 32; Le 12, 8 .
6 a 2, 7 et 29.
7 Cf 2, 1, note. — «Philadelphie», à 45 km environ au sud-est de Sardes
(v 1). Voit aussi 2, S, note. — « le Saint », titre divin (4, 8 ) appliqué au Christ.
— « le Véridique », pour le Christ, cf v 14; 19, 11; voit 1 Jn 5, 20. — « la clef »,
les pouvoirs, cf 1, 18; citation d’Is 22, 22.
8 « Je sais... », cf 2, 2, note. — « une porte ouverte », un grand champ d’acti
vité, des facilités d’apostolat (cf 1 Co 16, 9; 2 Co 2, 12; Col 4, 3). — « tu as
gamé (v 3) ma parole » (et v 10), cf Jn 8, 51-55; 14, 23; 1 Jn 2, 5. — « tu n ’as
pas renié mon Nom », comparer 2,13.
9 « Us mentent », en se disant de vrais Juifs. — Se reporter à 2, 9, note. —
Voir Is 45, 14; 49, 23; 60, 14; Ps 86, 9. — « moi je t’ai aiîoé » (Is 43, 4), cf 1, 5.
10 « ma parole de constance », lit: « la parole de ma constance », c’est-à-dire
A PO CA LY PSE 250
constance, moi aussi je te garderai de l’heure de
l’épreuve qui va venir sur le monde entier, pour
éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens
bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que per
sonne ne prenne ta couronne.
“ « Le vainqueur, j’en ferai une colonne dans le
Sanctuaire de mon Dieu, et il ne sortira plus dehors.
E t j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de
la Ville de mon Dieu — la nouvelle Jérusalem qui
descend du ciel d’auprès de mon Dieu — ainsi que
mon nom, le nouveau.
Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises!
UEglise de Laodicée
251 A PO C A LY PSE
Dieu. sais tes œuvres: tu n’es ni froid ni
chaud. Puisses-tu être froid ou chaud! Ainsi,
puisque tu es tiède, et ni chaud ni froid, je vais te
vomir de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis
riche et me suis enrichi et je n’ai besoin de rien, et
que tu ne sais pas que c’est toi qui es le malheu
reux, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu,
“ je te conseille d’acheter de chez moi de l’or
purifié au feu pour devenir riche, et des vêtements
blancs pour t ’habiller et ne pas laisser paraître la
honte de ta nudité, et im coUyre pour t ’enduire les
yeux et voir clair. “ Moi, tous ceux que faime, je
les reprends et les corrige-, aie donc du zèle et re-
pens-toi. Voici que je me tiens à la porte et je
Le 72,30
frappe. Si quelqu’un écoute ma voix et ouvre la
Jn 14,23
porte, j’entrerai chez lui; et je dînerai avec lui et
lui avec moi.
A PO C A LY PSE 252
« Le vainqueur, je lui donnerai de s’asseoir
avec moi sur mon trône, tout comme moi j’ai été
vainqueur et me suis assis avec mon Père sur son
trône.
^ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises! »
253 A PO CA LY PSE
Le trône de Dieu et la cour céleste
A PO CA LY PSE 254
feu qui sont les sept esprits de Dieu. ®Et devant le
trône, comme une mer vitrifiée semblable à du
cristal. Et au milieu du trône et autour du trône,
quatre Vivants pleins d’yeux par-devant et par-der
rière: ^ et le premier Vivant est semblable à im lion,
et le deuxième Vivant est semblable à un )eune
taureau, et le troisième Vivant a la face comme
d’un homme, et le quatrième Vivant est semblable
à un ai^e qui vole. ®E t les quatre Vivants ont cha
cun d’eux six ailes; et tout autour et au-dedans Us
sont pleins d’yeux. Et ils n ’ont de repos jour et nuit,
ils disent: « Saint, saint, saint le Seigneur Dieu, le
Tout-Puissant, Celui-qui-était, et Celui-qui-est, et
Celui-qui-vient! » ®Et chaque fois que les Vivants
rendront gloire, et honneur et action de grâce à
Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit pour
Ps 18, 8-16; Ez 1, 13), On aura: «comme d*ime voix de tonnerre » (6, 1):
«comme la voix d*un grand coup de tonnerre» (14, 2); «comme une v o ^ de
puissants tonnerres » (19, 6 ); « les sept Tonnerres » (10, 3*4). — Seule mention de:
« brûlant..^ sept toidies de feu », identifiées aux « sept é c rits de Dieu » (1, 4;
3, 1; 3, 6)* Tour l*idée, c£ 8, 10: «une grande étoile brûlait comme une
torche ».
6-8 La description s’inspire de la vision du char divin, en Ez 1, 4-28, et 10, 1,
12f 14é
6 «comme une mer vitrifiée semblable à du cristal» (comparer 15, 2 ; pour
le «cristal», cf 22, 1 ; 21, 11), il s’agit des «eaux qui sont au-dessus du firma
m ent» (Gn 1, 7) e t forment une sorte de parquet pour le Temple céleste et le
trône de Dieu. Cf Ez 1, 22, 26. — Les « quatre Vivants » (et w 7-8; Ez 1, 5 sw ;
appelés aussi « Chérubins » en Ez 9. 3; 10, 1), engagés partiellement sous le trône
255 A PO C A LY PSE
les éternités d’éternités, ^“les vingt-quatre Vieil
lards tomberont devant Celui qui est assis sur le
trône, et ils se prosterneront devant Celui qui vit
pour les éternités d’éternités, et ils jetteront leurs
couronnes devant le trône, en disant:
“ « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de
recevoir la gloire, et l’honneur et la puissance,
parce que c’est toi qui as créé toutes choses, et
c’est par ta volonté qu’elles ont existé et ont été
créées. »
2 9 — L a v isio n d e J e a n . « E t d u tr ô n e s o r te n t d e s é clairs, e t d es
v o ix , e t d e s to n n e rre s . E t b r û la n t d e v a n t le trô n e , s e p t to rc h e s d e
f e u q u i s o n t les s e p t e sp rits d e D i e u » ( 4 , 5 ).
«L iber Floridus» de Lambertus. Manuscrit du XV° siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 15%.
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1 « suc la [main] droite », comparer 10, 2; « sur », parce que le livre est offert
à qui sera digne de le prendre. — « Celui qui était assis sur le trône » (et w 7,
13), c£ 4, 2, note. — « im livre... », c’est une feuille de papyrus ou de cuir, écrite
au recto et au verso, roulée et maintenue par « sept sceaux ». — Voir Ez 2, 9-10;
Is 29, II: « livre scellé ». — Ce livre contient les décrets de Dieu sur le destin du
monde, et les sceaux en indiquent le caractère très secret.
2 « un ange vigoureux », encore 10, 1; 18, 2 1 . — « proclamait » (ici seulement
en Ap), comme le fait un héraut. — « voix forte » (v 12; 1, lOj 6, 10; et très
souvent), comparer 18, 2: « une voix puissante ». — « digne cf 4, I I , note. —
« ouvrir et rompre », renversement d ’expression (encore v cf 4, I I, note);
« rompre », lit: « délier » (1, 5; 9, 14-13; 20, 3 ,7 ) .
3 « au ciel, ni sur la terre, ni sous la terre » (et v 13), les trois parties du
cosmos; comparer Fhi 2 , 1 0 .
4 « Et je », variante: « Et moi, je ».
3 « l ’un des Vieillards », c’est-â-dire des « vingt-quatre Vieillards » (v S; cf 4, 4,
note); rôle d’interlocuteur (comme l ’ange de 17, 1; 21, 9) pour expliquer le cours
de l ’histoire et les progrès du règne de Dieu dans le monde (encore 7, 13; cf U ,
16 sw ). — « il est vainqueur », cf « j ’ai été vainqueur », 3, 2It — « il est vain
queur...: il ouvrira », lit: « il a vaincu... pour ouvrir ». — « le lion de la tribu de
Juda », cf Gn 49, 9-10. — « le rejeton de David », cf 22, 16; Ko 15, 10; Is 11,
1 , 1 0 . — « il ouvrira le livre et ses sept sceaux », renversement d’expression
(cf V 2; 4, I I , note).
6 « au milieu du trône (cf 4, 6 ) et des quatre Vivants », cf 6, 6: « au milieu
des quatre Vivants»; sur ces derniers, cf v S; 4, 6 , note. — « u n Agneau»
257 A PO C A LY PSE
quatre Vivants, et au milieu des Vieillards, un
Jn 1.
19. Agneau debout, comme égorgé. Il avait sept
cornes et se-pt yeux, qui sont les sept esprits de
Dieu envoyés dans toute la terre. ’ Et il vint et il
prit le [livre] de la [main] droite de Celui qui était
assis sur le trône.
*E t lorsqu’il eut pris le livre, les quatre Vivants et
les vingt-quatre Vieillards tombèrent devant
l ’Agneau, ayant chacun une cidiare et des coupes
d’or pleines de parfums, qui sont les prières des
saints. ®E t Us chantent un cantique nouveau, disant:
« Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les
sceaux, parce que tu as été égorgé, et tu as acheté
pour Dieu, par ton sang, [des hommes] de toute
tribu, et langue, et peuple et nation, et tu as fait
APOCALYPSE 258
d’eux poxir notre Dieu un royaume et des prêtres,
et ils régneront sur la terre. »
Et. je vis, et j’entendis la voix d’anges nom
breux qui étaient autour du trône, et des Vivants
et des V^ieillards. E t leur nombre était des myriades
de myriades et des milliers de milliers, ^^et ils
disaient d’une voix forte: « Il est digne, VAgneau
qui a été égorgé, de recevoir la puissance, et la
richesse, et la sagesse, et la force, et l’honneur, et
la gloire et la louange! » E t toutes les créatures
qui sont au ciel, et sur la terre, et sous la terre et
sur la mer, et tous les êtres qui y sont, je les enten
dis qui disaient: « A Celui qui est assis sur le trône
et à l’Agneau, la louange, et l’honneur, et la gloire
et la domination pour les éternités d’éternités! »
Et les quatre Vivants disaient: « Amen! »; et les
Vieillards tombèrent et se prosternèrent.
259 A PO C A LY PSE
Les six premiers sceaux
A PO C A LY PSE 260
Bible latine. Lyon, 1569.
261 A PO C A LY PSE
^ E t lorsque [l’Agneau] ouvrit le quatrième sceau,
j ’entendis la voix du quatrième Vivant qui disait:
« Viens. » ®E t je vis; et voici un cheval verdâtre, et
celui qui le montait s’appelait la Peste, et VHadès
l’accompagnait. E t il leur fut donné pouvoir sur le
quart de la terre, pour tuer par Vépée, et par la
famine, et par la peste, et par les bêtes sauvages
de la terre.
®Et lorsque [l’Agneau] ouvrit le cinquième sceau,
je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été
égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoi
gnage qu’Üs avaient. “ Et ils crièrent d’une voix
forte, disant: « Jusques à quand. Maître saint et
véridique, ne juges-tu pas, et ne venges-tu pas
Le 18, 7
notre sang [en le redemandant] à ceux qui habitent
sur la terre? » “ Et il leur fut donné, à chacun, une
robe blanche, et il leur fut dit de se tenir en repos
A PO C A LY PSE 262
encore un peu de temps, jusqu’à ce que fussent au 6
complet, et leurs compagnons d’esclavage, et leurs
frères qui vont être tués tout comme eux.
“ E t je vis: lorsque [l’Agneau] ouvrit le.sixième
sceau, il y eut une grande secousse. E t le soleil
devint noir comme un sac de crin, et la lune entière
devint comme du sang, “ et les étoiles du ciel
tombèrent sur la terre comme un figuier jette ses
fruits encore verts, quand il est secoué par un
grand vent. ^'‘ Et le ciel se retira comme un livre
qu’on roule, et toute montagne et île furent ôtées
de leur place. Et les rois de la terre, et les
grands, et les capitaines, et les riches, et les puis
sants, et^tout esclave et homme libre se cachèrent
263 A PO C A LY PSE
6 dans les cavernes et dans les rochers des mon
tagnes. ^^Et ils disent aux montagnes et aux
rochers: « Tombez sur nous et cachez-nous de la
face à Celui qui est assis sur le trône et de la
colère de l’Agneau; ^^car il est venu, le jour, le
grand [jour] de leur colère, et qui peut tenir? »
16 Le début est une citation d’Os 10, S (Le 23, 30); compater 9, 6. — « Celui
gui est assis... », c{ 4, 2, note. — « la colère de l ’Agneau », cette alliance para
doxale de termes (cf 7, 14) caractérise l ’une des attitudes de « l ’Agneau» dans
Ap (c£ 5, 6, note), voir v 37. La « colère » affecte Jésus seulement en Mc 3, 3.
17 « car il est venu », pour l ’expression: 11, 18t 14, 7, 33; 19, 7; cf 18, 30; Jn 4,
23, note. — Voir Jo 2, 33; 3, 4; Soph 1, 34, 33, 18; Is 13, 9; cf Ro 2, 3. — « le
jour, le grand [jour] », comparer 16, 14. — « leur colère » (variante: « sa co
lère »), c’est-à-dire la justice punitive de Dieu (11, 38, note) et de l ’Agneau; celui-
ci l ’exerce avec Dieu dont il partage le trône (5, 33, note). — « e t qui peut te
nir? », Nah 1, 6; Mai 3, 2; Ps 130, 3; cf Le 21, 36.
Avant l ’ouverture du septième sceau (8, 3) et en contraste avec la frayeur uni
verselle des humains (6, 33-37), s’intercalent deux visions gui rassurent sur la
préservation ( w 3-8) et le sort ( w 9-37) des élus. Un même intermède sera mé
nagé entre la sûdème et la septième trompette (10, 3-11, 34).
1 « Après cela, je vis » (et v 9), cf 4, 3, note. — Selon l ’ancienne cosmologie
orientale, on imagine la terre cattee. — «aux quatre coins de la terre» (20, 8;
cf Is 11, 12; Ex 7, 2), « quatre anges » dominent « les quatre vents » (cf Zadi 2,
30; 6, 3; Ez 37, 9; J r 49, 36; Dan 7, 2; Mc 13, 27 et par) qui sont ici destruc-,
teurs (cf Sir 39, 28). Voit l ’ange « gui a pouvoir sur le feii » (14, 38), « l’ange (te
eaux» (16, 3 ). — Les «quatre vents» correspondent aux quatre cavaliers de 6,
2-8 (cf Zacb 6, 3); i l n’en sera plus question dans la suite, et l ’(m passera aux
fléaux des trompettes (8, 7 sw ).
2 « u n autre ange», pour l ’expression, cf 8, 3; 10, 3; 14, 6, 8, 9, 33, 37, 38;
18, 3. — « d u soleil levant» (16, 32; (X 21, 13: «A u levant»), du côté de l ’est,
d’ob vient la gloire du Dieu d’Israël en Ez 43, 2. — « le sceau du Dieu vivant »
(cf 9, 4: « le sceau de D ieu»), la marque désignant l ’appartenance à Dieu (voir
A PO CA LY PSE 264
quatre anges auxquels il a été donné de nuire à la
terre et à la mer: ^ « Ne nuisez pas à la terre, ni à la
mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons
marqué à’un sceau sur leur front les esclaves de
notre Dieu. »
'^Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient
marqués: cent quarante-quatre milliers marqués de
toutes les tribus des fils d’Israël.
®De la tribu de Juda, douze milliers étaient
marqués:
de la tribu de Ruben, douze milliers;
de la tribu de Gad, douze milliers;
®de la tribu d’Aser, douze milliers;
de la tribu de Nephtali, douze milliers;
de la tribu de Manassé, douze milliers;
^ de la tribu de Syméon, douze milliers;
de la tribu de Lévi, douze milliers;
de la tribu d’Issachar, douze milliers;
V .3). — Pour le «D ieu vivant», ci «Celui (ou: Dieu) qui vit pour les ét^mités
d’éternités », 4, P, note. — « cria d’une voix forte» (et v 10), ci 6, 10, note. —
Les « quatre aoî^s » du v I. — « nuire » (et v J ), ci 2,11, note.
3 « N e nuisez pas...», voir 8, 7, et 9, 4. — « ^ o n s marqué d’un sceau» (tra>
duit « m a rq u é » , w 4> 8 ), le vetTO dénominatif de «sceau»; au sens de
« sodler », â 10. 4; 20, 3: 22, 10. — « les esdaves de notre Dieu », les ditétiens
serviteurs ou fideles de Dieu (cf 1, 1, note^ 2, 20; 19, 2, 3; 22, 3, 6 ). — «m ar
qués d’un sceau sur leur front», pour indiquer qu’ils sont la ptoprieté de Dieu
( a Is 44, 3) et pour être préservés des calamités imminentes (cf 9, 4; £ z 9, 4, 6 ),
— I l semble que ce sceau porte les noms de Dieu et (ou) de l ’Agneau, cf 14, 1;
22, 4. — Comparer la « marque » de la Bête, 1 3 ,16, note.
4 « j ’entendis le nombre», cf 9. 16; pour le «nom bre», cf 5, 11, note. —
« cent quarante-quatre milliers » (l4, 1, 3), chiffre de plénitude parfaite (carré de
12 — nombre sacré — multiplié par 1000 — chiffre œ l ’extension indéfinie). —
« des fils d’Israël», il s’agit prd^ablement de « l ’Israël dé D ieu» (Ga 6, 16),
c’est-à-dim de tous les chrétiens. Les versets 4-8 nous les montrent sur terre, le
lieu de leur combat, les versets 9-17 nous les fcmt voir au cid , après leur
victoire.
5-8 « Ju d a » est en tête comme tribu du Messie. Dan est omis, probablement
parce que, selon certaines traditions, cette tribu devait donner le jour à l ’Anti-
christ (à cause du «serpent» de Gn 49, 17); la mention de «Manassé» (v 6 ),
l ’une des deux tribus (avec Ephraïm) issues de la Maison de «Joseph» (v 8),
permet d’énumérer douze tribus, chiffre traditionnel (cf Deut 27,12-13).
A PO CA LY PSE 266
ches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus? » ” E t je lui
dis: « Mon Seigneur, toi, tu le sais. » E t Ü me dit:
« Ce sont ceux qui viennent de l’affliction, la gran
U n 1, 7
de; et Us ont lavé leurs robes et les ont blanchies
dans le sang de l’Agneau. Voilà pourquoi, ils
sont devant le trône de Dieu et lui rendent im culte
jour et nuit dans son Sanctuaire. Et Celui qui est
assis sur le trône dressera sa tente au-dessus d’eux;
ils n’auront -plus faim, et ils n’auront plus soif, et le
soleil ne les frappera pas, ni aucune chaleur brû
lante. Car l’A ^eau qui est au milieu du trône les
fera paître et les guidera vers les sources d’eaux
de la vie. E t Dieu essuiera toute larme de leurs
yeux, »
2(n A PO C A LY PSE
Ouverture du septième sceau
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y /y
Zach 2, 17. — « demi-heure » (nulle part ailleurs dans la Bible), dtude relative
ment courte, mais p ^ b l e et anxieuse attente dans cette atmosphère de drame.
2 « les sept anges... » (comparer 1, 4), voir Tob 12, 15, et les « Sept Anges de
la Face » (tradition juive) qui servent Yahvé. — « qui se tiennent devant Dieu »,
cf Le 1, 19. — Comparer ces sept anges (et v S) avec les « sept anges ayant sept-
plaies » (15, 1, 6 ; 16, 1 svv). — « trompettes » (w 6, 13; 9, 14), c’est au son de
cet instrument, liturgique et guerrier tout ensemble, que depuis le Sinaï sont sou-
vent annonc&s les grandes interventions^ de J a puissance et de _la justice divines
cer-
__ , ___ __ _______ _ , __ - . •• .
d’or » de la fin du verset. — « encensoir » (et v 5), il s’agit d’une cassolette (Ex
27, 3; 38, 3). — «parfum... avec les prières» (et v 4), comparer avec 5, S. —
« l ’autel d’o r» (9, 13; cf Ex 30, 3), antitype céleste de l’autel de l ’encens du
Temple de Jérusalem (Ex 30, 1-10; 37, 25-28; cf Is 6, 6; He 9, 4).
4 « la fumée des parfums monta », cf Ez 8, 11.
5 Cf Lev 16, 32; Ez 10, 2. — Cf 14, 18, l ’ange « qui a pouvoir sur le feu ». —
Le feu jeté sur la terre symbolise la justice divine qui va fondre sur le monde.
— « des tonnerres... », cf 4, 5, note; 11, 19; 16, 18. — « une secousse », cf 6, 12,
les sept anges », cf v 2. — « se préparèrent », pour ce verbe, cf 9, 7, 15;
12, 6; 16, 32; 19, 7; 21, 2. — « sonner » de la trompette, signal du déclenchement
A PO C A LY PSE 268
Les sept trompettes
Les quatre premières trompettes
des calamit&. Pour ce verbe, cf w 7, S, 10, 12, 13; 9, 1, 13; 10, 7; 11, 15. —
Avant d’atteindre directement « ceux qui habitent sur la tetre » (v 13), la colère
de Dieu s’appesantit sur la nature, cadre de leur vie ( w 7-12).
7 « E t le premier», cC 16, 2. — Otages et dwastations agricoles — « d e la
grêle et du feu », cf Ex 9, 23-25 (septième plaie d’Egypte); Sag 16, 22; Ez 32, 28.
Pour la « grêle », cf encore 11, 19; 16, 21. — « m êlé de sang » (comparer 15, 2:
« mêlée de feu »), voir Jo 3, 3. — « le tiers » (encore w S-9, 10-11, 12; 9, 15, 18;
12, 4; cf Zach 13, 8-9), on avait « le quart » en 6, 8. — « de la tetre », la terre
ferme, pat rapport à « la mer » (v 8) et aux autres eaux (v 1 0 ). — « herbe verte »
(Mc 6, 39), pour « herbe», encore 9, 4; pour « v erte» , cf «verdure» (9, 4) et
«verdâtre» (6, 8). — L’interdiction de 7, 3 a donc été levée; voir ensuite 9, 4.
8 « E t le deuxième », cf 16, 3. — « montagne brûlée », cf J r 51, 25. — « devint
du sang », cf Ex 7, 20-21 (preniière plaie d’Egypte).
9 « créatures... dans la mer... mourut », <3 5, 13; Fs 104, 25/ Soph 1, 3; Os 4,
3. — « bateaux », encore 18, 19. — « fut tmttuit », même verbe 11,18.
10 « E t le troisième », cf 16, 4. — « tomba du ciel une grande étoile », cf Is 14,
12; Dan 8, 10; Mc 13, 25. — « brûlait comme une torche », cf 4, 5, note. — « les
sources des eaux », encore 16, 4; « les sources d’eaux », 14, 7.
11 «A bsinthe», du nom de la plante tenue pour vénéneuse dans l ’Antiquité,
évoque l’amertume et la nocivité du châtiment. Cf J r 9, 14; 23, 15. — «beau-
coup» d ’honunes, et non « le tiers» comme on s’y attendrait, ce qui est r&ervé
au sixième fléau, 9, 15. — « devenues amères », le contraire d’Ex 15, 25-25.
12 « E t le quatriàne », cf lé , S. — « fut frappé », ce verbe grec, dont le dérivé
est le terme « plaie » (9, IS, note) ou « coup » (Le 12, 48), ne figure pas ailleurs
dans le N.T. — « soleil, lune, étoiles », cf 6, 12-13; la «lune », seulement encore
12, 1; 21, 25. — Comparer Ex 10, 21-25 (neuvième plaie d’E ^ p te ); Am 8, 9;
To 4. 15. — « s ’obscurcissent» (comparer 9, 2: «furent enténébrés»), ce verbe
Ici seulement et Mt 24, 29j Mc 13, 24; Le 23, 45; Ro 1, 21,- 11, 10. — « bxilfôt »,
pour ce verbe, cf 1 , 16; 17, 25; 21, 25; Jn 1 ,5 ; 5, 55. __
13 « E t je V IS, et j ’entendis », cf 5 , 11. — « aigle » (Mt 24, 28; I æ 17, 57), ici en
fonction de messager divin. Cf 4, 7: « le quatrième Vivant est semblable à un
aigle qui vole »; 12, 14: « les deux ailes du grand Aigle ». — « volant au »,
comparer 14, 6 ; en 19, 17: « tous les oiseaux qui volent au aémth ». — Aumtion
du triple « Malheur! », cf 1, 5, note. Exclamation simple en 12, 12, doublée en
18. 10, 16, 19, triplée ici, et expliquée en 9, 12 e t 12, 14. P ^ i e r « Malheur! »
annoncé (cinquième ttompette) s’adiève en 9, le deuxieme (sixième ttomjpette,
9 15-21), en 11, 14; le troisième commence avec la septième trompette, 11,
15 S W . — « ceux qui habitent sur la terre », le monde des incrédules, cf 3, 10,
A PO CA LY PSE 270
La cinquième trompette
273 A PO C A LY PSE
La sixième trompette
A PO C A LY PSE 274
filmée et le soufre qui sortent de leurs bouches. 9
^ Car le pouvoir des chevaux est dans leur bouche
et dans leurs queues; car leurs queues sont sem
blables à des serpents, elles ont des têtes, et c’est
par elles qu’elles nuisent. ^“E t les autres hommes,
qui n’avaient pas été tués avec ces plaies, ne se
repentirent même pas des œuvres de leurs mains,
pour ne plus adorer les démons et les idoles d’or,
et d’argent, et de bronze, et de pierre et de bois,
qui ne peuvent ni regarder, ni entendre, ni marcher.
Et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni
de leurs sortilèges, ni de leur fornication, ni de
leurs vols.-
teçue. Four le terme, cC v 20; U , 6; 13, 3, 12, 14; 15, 1, 6, 8; 16, 9, 21; 18, 4, 8;
21, 9; 2 2 ,18.
19 Comparer v 10.
20 « n e se repentirent même pas» (rompater v 21; 16, 9, 11), pour ce verbe,
c£ 2, 5, note. — « adorer », pour ce sens, c£ 13, 8, 12; 14, 9, 11; 20, 4. — Les
« oeuvres de leurs mains » sont les idoles (Is 17, 8; 2, 8, 20), identifiées aux dé
mons (Deut 32, 17; 1 Co 10, 19-20); voir Dan 5, 4, 23;'Ps 115, 4-7; 135, 15-17.
21 « meurtres », cf 21, 8: « meurtriers ». — « sortilèges », cf « sorcellerie », 18,
23; <c sorciers », 21, 8; 22, 15. — « fornication », ou « prostitution », au sens reli
gieux du langage prophétique, cf 2, 14, 21, notes; encore 14, 8; 17, 2, 4; 18, 3;
19, 2; voir les « fomicateurs », 21, 8; 22, 15. — « vols », terme propre à Ap (ici
seulement). — Voir Mc 7, 21; Ga 5 , 19-20.
Entre la sixième (9, 13-21) et la septième trompette (11, 15), comme entre le
sixième e t le septième sceau (7), nouvel intermède pour une révélation (10, 1-11,
10
14): le moment oè « il n ’y aurait plus de délai » et oh <c s’adbèverait le mystère
de D ieu» (10, 6-7).
1 « un autre ange vigoureux », cf 5, 2; 18, 21. — « qui descendait du ciel » (cf
18, 1; 20, 1), Jean est donc revenu sur terre (cf 4, 1, note). — «enveloppé»,
pour le tenne, cf 3, 5, note. — « nuée » (cf 1, 7; 11^ 12; 14. 14, 15, 16), accom
pagnement et manifestation du monde divin, e t aussi véhicule entre d e l et terre
(11, 12; Fs 104, 3 ). — «arc-en-ciel», cf 4, 3. — «comme le soleil», cf 1, 16. —
« jambes (lit; pieds) comme des colonnes (3,12) de feu », comparer avec. 1,15.
A PO C A LY PSE 276
Bible française. Anvers, 1534.
10 entendre le septième ange, lorsqu’il viendrait à
sonner de la trompette, alors s’achèverait le mys
tère de Dieu, comme il en a fait l’annonce à ses
esclaves les prophètes.
®Et la voix que j’avais entendue du ciel parlait
avec moi de nouveau et disait: « Va, prends le livre
ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout
sur la mer et sur la terre. » ®E t je m’en allai vers
l’ange, lui disant de me donner le petit livre. Et il
me dit: « Prends et dévore-le; et Ü remplira ton
ventre d’amertume, mais dans ta bouche il sera
doux comme du miel. » “ E t je pris le petit livre de
la main de l’ange et je le dévorai-, et dans ma
bouche, comme miel il était doux, mais lorsque je
l’eus mangé, mon ventre fut rempli d’amertume.
“ Et on me dit: « Il te faut de nouveau prophétiser
sur des peuples, et des nations, et des langues et
des rois en grand nombre. »
APOCALYPSE 278
Intermède: b) les deux témoins
1 « u n toseau» (21, IS, 16), droit et léger, était volontiers employé par les
anciens pour mesurer. — « en disant », c’est sans doute le Christ qui parle (« mes
deux témoins», v 3), ou bien son ange (22, 16). — «m esure», 11 s’agit d’un
mesurage symbolique en vue d’une préservation (v 2 ). Pour l ’image, cf Ez 40, .î;
41, 13; Zach 2, J-fi. — « le Sanctuaire de Dieu » (l’édifice où habite la divinité),
avec « l ’autel » des holocaustes et les parvis intérieurs, constituent dans l ’enceinte
du Temple de Jérusalem l ’espace sacré où seuls accèdent et « se prosternent » les
Israélites; c’est ici le symbole de l ’Eglise, que Dieu protégera contre toutes les
attaques des païens. Au v 19, on oppose « le Sanctuaire de Dieu, celui qui est
dans le ciel ».
2 « aux nations, et elles fouleront », cf Zach 12, 3 (grec); Dan 8, 13; Is 63, 18;
Ps 79, 1; Le 21, 24. — « la Ville, la [Ville] sainte» (rf M t 4, 3), d&ignation
religieusement admirative de Jérusalem, « la Ville bien-aimée », 20, 9; l’expression
s’applique à la Jérusalem nouvelle et céleste en 21, 2, 10; 22, 19. (S Dan 9, 24;
3, 28. — « quarpte-deux m ois» (et 13, J ) , ou bien «douze cent soixante jours»
(v 3), c’est-à-dire une période de malheur d’assez longue durée, mais limitée,
comme celle de la persécution d ’Antiochus Kpiphane en était devenue le type
(voir 1 2 ,14, note).
3 ^« deux témoins », car « il est ' écrit que le témoignage de deux hommes est
vrai» (Jn 8, 17, note), — «revêtus de sacs», comme les prophètes chargés de
prêcher la pénitence et d’annoncer des malheurs (cf Is 20, 2). —^ « douze cent
soixante jours » (et 12, 6), c’est-à-dire, en mois de trente jours, les « quarante-
deux mois » du V 2.
4-6 La description s’inspire du livre de Zacharie, et surtout de l’histoire de
Moïse et d’E li^ personnifications de la Loi et des Prophètes qui témoignentdu
Christ (cf Le 9, 30-31,_ et par). Si l ’auteur vise deux martyrs chtétiens de son
époque (vv 7-8), le voile des traits allégoriques ne permet aucune identification
certaine. De toute façon, c’est le symbole du témoignage rendu au Christ pat les
fidèles de l ’Eglise, face aux persécuteurs.
4 Voir Zach 4, 5, 11-14. — Pour « lampadaires », cf 1,12, note.
5 « nuire », cf 2, 11, note. — « un feu sort de leur bouche (cf 9, 17-18) et
279 APOCALYPSE
11 dévore leurs ennemis-, et si quelqu’un voulait leur
nuire, c’est ainsi qu’il faut qu’il soit tué. ®Ceux-là
ont le pouvoir de fermer le ciel, pour qa'ü ne
tombe pas de pluie durant les jours de leur prophé
tie; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer
en sang, et [pouvoir] de frapper la terre de toute
plaie, autant de fois qu’ils le voudront.
^Et lorsqu’ils auront achevé leur témoignage, la
Bête qui monte de l’Abîme leur fera la guerre, les
vaincra et les tuera. *Et leur cadavre est sur la
place de la grande ville qui est appelée, allégori
quement, Sodome et Egypte, là même où leur
Seigneur a été crucifié. ®Et des hommes d’entre les
peuples, et tribus, et langues et nations regardent
leur cadavre pendant trois jours et demi, et leurs
cadavres, Üs ne les laissent pas mettre dans ime
tombe. ^“E t ceux qui habitent sur la terre se
réjouissent à cause d’eux et exultent, et ils s’enver-
Comparer 13, I, 11. Voir Dan 7, 3, 7. — « leur fera la guette», pour cette
expression, 12, I7j 13, 7; cf Dan 7, 21. Voir «rassembler pour la guerre», 16,
14' 20 8' 19 29
8* « grmide’ ville » (qualificatif de Babylone-Rome en 16, 19; 17, 18; 18, 10,
16, 18, 19), ici Jérusalem « o ù leur Seigneur a été ctuciflé»; cf Jn 15, 20, et
APOCALYPSE 280
ront des présents les uns aux autres, car ces deux 11
prophètes ont torturé ceux qui habitent sur la terre.
Et après ces trois jours et demi, un souffle de
vie venant de Dieu entra en eux, et Us se tinrent sur
leurs pieds-, et une grande peur tomba sur ceux qui
les contemplaient. ^^Et ils entendirent, venant du
ciel, une voix forte qui leur disait: « Montez ici. » Et
ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis
les contemplèrent. Et à cette heure-là, il y eut
une grande secousse, et le dixième de la ville
tomba, et dans la secousse furent tuées sept milliers
de personnes. Et les autres furent saisis de peur, et
ils rendirent gloire au Dieu du Ciel.
Le second « Malheur » s’en est aUé; voici que
le troisième « Malheur » vient bientôt.
nuance Le 12, 19\ 15, 25, 24\ 16, 19. <c s’envettont », la diversité des temps des
verbes est dans l ’original. — « des présents », comparer Néh 8, 10-12\ Est 9, 19,
22. —■« ont torturé » (9, 5, note), en témoignant ( w ^•6) contre eux de leur mau
vaise conscience et en troublant leur fausse sécurité.
11 Cf V 9, note. — Résurrection. — Voir Ez 37, 5, 10. — « peur tomba sur », cf
Le 1,12; Ac 1 9 ,17.
12 Ascension. ~ « ils entendirent», variante: « j ’entendis». «Montez ici» , cf
4, 1. — Voir la montée au d e l d’Elie (2 Rs 2, 11; Sir 48, 9), d’Hénoch (Sir 44,
lo; 49, 14J Gn 5, 24; H e 11, 5), et de Moïse dans la légende juive. — «dans la
nuée », cf 10,1, note; 1 Th 4,17.
13 « u n e grande secousse», cf 6, 12, note; Ez 38, 19-20. — « le dixième»,
chif&e convendonnel comme « le tiers » (8, 7, note) ou « le quart » (6, 8, note).
~ « sept milliers », une multitude (mille) dans les s ^ t classes de la sodété (cf 6,
25, note). — «personnes », lit: « noms (3, 14, note) d’hommes ». «furent saisis
de peur », pour l ’expression, cf ^ 24, 5, 37; Ac 10, 4; 24, 25; et pas ailleurs
dans le N.T. Un châtiment relativement léger entraîne une conversion en masse.
— « rendirent (lit: donnèrent) gloire », cf 4, 9, note; Dan 3, 43. — « au Dieu du
d e l », i d et 16,11 dans le N.T. Voir Dan 2 , 18, 19; etc.
14 Fin de l ’intermède 10, 1-11, 13. — Voir 9, 12 et 8, 13, notes. — « bientôt »,
c f 2 , 16, note.
281 A PO C A LY PSE
La septième trompette
A PO C A LY PSE 282
s’ouvrit, celui qui est dans le ciel, et apparut Varche 11
de son alliance dans son Sanctuaire. Et il y eut des
éclairs, et des voix, et des tonnerres, et une se
cousse et une forte grêle.
19 « ... s’ouvrit», cf 15, 5. — «celui qui est dans le ciel» (variante: «dans le 11
ciel »), pour le distinguer de celui de Jérusalem ( w 2-2). — « apparut », d 12, 1,
3. — « l ’ardie de son alliance» (cf 1 Rs 8, 1, 6), disparue du Temple de
Jérusalem et cadiée en lieu sûr jusqu’aux mmps esdiatologiques (cf 2 Mac 2,
4-8), apparaît dans le Saint des Saints du Sanctuaire céleste. — « E t il y eut», cf
V i j . — L’inévitable accompagnement de cette ultime diéophanie: « des
éd airs...», cf 4, 5, note; «une secousse» (8, 5), cf v 2J, note; «une forte (lit:
grande) grêle », cf 16, 22; 8, 7.
1 « apparut », cf v 5; 11, 2P. — « un grand signe », manifestation sensible d ’une 12
r^ilîté prodigieuse et mystérieuse, dont le sens cadsé «cplique le déroulement de
l ’histoire. Voir: « u n autre signe... », v J; 15, 2; pour le terme, cf encore 13, 13,
14; 16, 14; 19, 20. — « dans le ciel » (de même v 3; 15, 2), comme la toile de
fond sur laqudle s’inscrit la vision. — «une Femme», d ie « n e sautait être
qu’une personnificatioa de la société terrestre et céleste des fidèles, à la fois
l ’Israël d’oû Jésus est sorti suivant la chair et l ’Israël spiritudl qui est l’Eglise du
G u ist» (Laveigne). La lituigie applique le texte à la Vierge. — «enveloppée»,
10, 2; cf 3, 5, note. Toute la description met en relief la splendeur de la Femme.
— « du soleil », pour l ’image, comparer avec 1, 16; 10, 2; 19, 27; Cant 6, 20; Ps
104, 2. — « lune », « étoiles », cf 6, 22, note. — « couronne (2, 20, note) de doute
étoiles» (cf Gn 37, 9 ), le chiffre «douze» se retrouve pour les douze tribus
d ’Isrâ^ (7, 5-8; 21, 22) et pour les douze Apôtres (21, 24).
2 Cf Is 66, 7; 26, 27; Mic 4, 20. — « dans les tortures... », lit: « torturée pour
enÊmter »; pour le terme, cf 9, 5, note.
3 Cf V 2. — « u n grand Dragon», cf w 4/ 7, 9, 13, 16-17; 13, 2, 4, (22); 16,
13; 20, 2. L’A.T. le représentait comme l ’ennemi vaincu par Dieu (cf Is 27, 2; Jb
7, 22; Ps 74, 13-14; etc.); c’est ici le Diable, cf v 9. — «rouge feu», cf 6, 4. —
«sept têtes et dix cornes» (17, 3, 7; cf 13, 1), symbole de plénitude de ^ u v o lr
283 APOCALYPSE
12 et sur ses têtes sept diadèmes; ^et sa queue
traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur
la terre. Et le Dragon se tint devant la Femme qui
allait enfanter, pour dévorer son enfant, lorsqu’elle
l’aurait enfanté. ®Et elle enfanta un fils, un mâle,
qui doit faire paître toutes les nations avec une
houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu
et vers son trône. ®Et la Femme s’enfuit au désert,
où elle a un lieu préparé par Dieu, pour qu’on l’y
nourrisse pendant douze cent soixante jours.
^ E t il y eut une guerre dans le ciel: Mikaël et ses
anges faisaient la pierre au Dragon. Et le Dragon fit
la guerre, ainsi que ses anges, * et ils n’eurent pas
le dessus, et on ne trouva plus leur place dans le
ciel. ®Et il fut jeté, le Dragon, le grand [Dragon], le
et de force; « duc cornes », cf Dan 1 ,7 . — « sq>t diadèmes » (comparer 13,I; 19,
12), symbole du pouvoir royal du Diable (cf « le Chef de ce monde », Jn 12, 31,
note; voir M t 4, ï-9; Le 4, 6).
4 La première partie du verset annonce la scène des w 7-13. — « queue », cf
9, 10, 19. — « traîne », pour ce verbe, cf Jn 21, S, note. — « le tiers », toujours
la même fraction (cf 8, 7-12; 9, 13, IS). — « ... des étoiles... sur terre» (d'après
Dan 8, 10), pour signifier la taille et la force monstrueuses du Dragon; d’autres
y voient le symbole de la chute des anges complices du Diable. — « E t le
Dragon... », cette fin du verset reprend la scène des w 1-2.
5 « enfanta... », cf Is 66, 7-8; Jr 20, 13. — « doit », ou: « va ». —« faite
paître... », voit 2, 26-27; 19, 13. Citation du Ps 2, 9, qui identifie l ’enfant avec le
Messie. — « emporté... » (et Ac 8, 39; 2 Co 12, 2, 4; 1 Th 4, 17), on passe de la
naissance à la gloire du Christ, que le ch 5, 3 sw a déjà décrit sous les traits de
l ’Agneau vainqueur et rédempteur; le Dragon n ’a eu aucune prise sur lui.
6 Anticipation qui résume les w 13-17. — Le « désert » dans la Bible est le
lieu de refuge traditionnel des persécutés (cf 1 Mac 2, 29-30). — «o ù elle a un
lieu », lit; « où elle a là un lieu » (cf v 14), un des ttéquents pléonasmes de Ap.
— « préparé », pour ce verbe, cf 8, 6, note. — « pour qu’on l ’y nourrisse »
(v 14), cf l ’histoire d ’Elie (1 Rs 17, 6; 19, 6) et la manne (Ex 16). — «douae
cent soixante jours », comparer v 14, et voir 11, 3, note.
7-12 Voir 3-4a. La scène explique la présence diabolique sur la terre (v 9), face
à « la Femme» ( w 4b, 13-17). Sur cette défaite du Diable et de ses anges, voir
encore 2 Pe 2, 4; Ju v 6.
7 « Mikaël » (Michel; = « Qui est comme Dieu? »), c’est le chef de l ’armée
céleste; voir Dan 10, 13, 21; 12, 1; cf Ju v 9: «Mtkaël, l ’archange». — «fai
saient la guerre », pour ce verbe, cf 2, 16, note. — « ainsi que ses anges », cf v
9; Mt 25, 41.
8 «on ne trouva plus leur place» (20, 11), cf Dan 2, 33; Zach 10, 10. Sur
cette « place dans le ciel », cf Jb 1, 6; 2, 1; Eph 6, 12; Le 10, 18; « Je regardais
le Satan tomber du ciel comme un édair ».
APOCALYPSE 284
9
Cft
n
I
3
s
n
285 A PO C A LY PSE
12 “ E t j’entendis une voix forte dans le ciel, elle
disait: « C’est à présent le salut, et la puissance,
et le règne de notre Dieu et le pouvoir de son
Christ, car il a été jeté, l ’Accusateur de nos frères,
celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.
E t eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau
ijn2,i3-M et à cause de la parole de leur témoignage, et Üs
ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. “ Voilà pour
quoi, exultez, deux, et vous qui y séjournez! Mal
heur à la terre et à la mer, car le Diable est des
cendu chez vous, avec m e grande fureur, sachant
qu’il n’a que peu de temps. »
Et lorsque le Dragon vit qu’il avait été jeté sur
la terre, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le
mâle. “ Et les deux aües du grand Aigle furent
données à la Femme pour s’envoler au désert en
son lieu, là où elle est nourrie un temps et des
10 « j ’entendis une voix forte (5, 2, note) dans le ciel » (comparer 5, l l j 10, 4i
11, 12; 14, 2, U ; 1 ^ 4), peut-être celle de l ’un des Vieillards (4, 4, note), ou bien
celle des martyrs (6, 10-11), puisqu’elle appelle «nos frètes» les croyants encore
suc la terre. — Comparer avec 7, 10 et 19, I. — « le salut », cf 7, 10, note. —
« la puissance », cf 4, 11, note; 11, 17, note. — « le règne », cf 11, 1}: « La
royauté du monde... ». — « le pouvoir de son Christ », cf 2, 25; Mt 28, 18; « son
Christ», cf 11, I f , — « l ’Accusateur... qui accusait» (ici seulement), interprétation
de « le Satan », cf 2, 9, note; Jb 1, S-Il; 2, 4-f; Zach 3, 1; Le 22, 31. — « jour
et nuit », cf 7,13, note.
11 « l’ont vaincu », cf 1 Jn 2, 13-14. — « le sang de l’Agneau », cf 7, 14, note.
— « la parole de leur tém oi^age », c’est-à-dire: à cause du témoignage qu’ils ont
rendu à Jésus (cf 2, 13); voir v 17: « qui ont le témoignage de Jésus », et 6, 9,
note. — « ils ont méprisé... » (lit; « ils n ’ont pas aimé... »), cf Jn 12, 23.
12 « Voilà pourquoi », cf 7, 13, note. — « exultez, deux », cf 18, 20; Is 44, 23;
49, 13; Ps 96, 11. — « séjournez », verbe propre aux écrits johanniques (13, 6; 21,
3; Jn 1, 14), et dont le sens primitif (« dresser sa tente », 7, 13, n o t^ a évolue
pour devenir synonyme de « demeurer, habiter ». Voir « séjour », 13, 6, note. —
« Malheur », cf notes de 1, 3 et 8, 13. — « descendu », comparer « jeté », y v 4, 9,
10, 13. — « fureur », sauf ici, ainsi qu’en 14, S et 18, 3, ce terme exprimera la
colère extrême de Dieu, cf l4, 10, note. — «peu de temps», le momentJbvo-
rable à ses entreprises ne peut s’inscrire que dans les «douze cent soixante
jours » du V 6 (cf v 14, note).
13-14 Reprise des w 9 e t 3-6. — « le s deux ailes du grand Aigle», l ’a l l u ^ n
nous échappe (cf «les sept Tonnerres»,10, 3-4); symbole de protection divine.
APOCALYPSE 286
temps et la moitié d’un temps, loin de la face du 12
Serpent. le Serpent jeta, de sa bouche, der
rière la Femme, de l’eau comme un fleuve, pour la
faire emporter par le fleuve. “ E t la terre vint au
secorirs de la Femme, et la terre ouvrit sa bouche et
engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté de sa
bouche. E t le Dragon se mit en colère contre la
Femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa
descendance, ceux qui gardent les commande I J n 5,10
puissante et tapide (et Ex 19, 4-, Dent 32, 11', Is 40, 51); pour « ai^ e », cf 8, 13 ,
note. — « au désert... », et v 6. — « un temps et des temps et la medtié
d’un temps», ttois temps et demi, moitié de 7, qui leptésenteiait une totalité
complète. C’est la durée de la persécution d’Antiachus Ephiphane en Daniel (7,
25; 12, 7; cf 9, 27: « la moitié de la semaine [d’années] »), soit trois ans e t demi
(et Le 4, 25; Ja 5, 17), donnée équivalant aux 42 mois de 11, 2 et 13, 5, ou bien
aux 1260 jours de v 6 et 11, 3. — « loin de la face », c’est-à-dire loin de la pré
sence. — « du Serpent », cf w 9 , 15; 20, 2.
15 « jeta, de sa bouche, de l ’eau... », l ’i m ^ peut provenir des textes de l ’A.T.
oit le Serpent-Dragon est un monstre aquatique (cf note du v 3). — « d e l ’eau
comme un fleuve », dans l ’A.T., symbole des calamités et des périls graves ou
mortels (Ps 18, 5; 32, 6; 134, 4-5; b 43, 2), des invasions armées (Is 8, 6S; Hab
1, 11). — «emporter pat le fleuve», lit: « emportée-par-le-fleuve», terme qui ne
fij^re qu’ici dans toute la Bible.
16 « vint au secours », pas ailleurs dans Ap. — « ouvrit sa bouche et engloutit »,
cf Nomb 16, 30, 32; 2 6 ,10; Deut 1 1 ,16; Ps 106,17.
17 « se m it en colère», cf 11, 18. — «contre la Femme», cf Gn 3, 15. —
« faite la guerre au », pour l ’expression, cf 11, 7, note. Voir 13, 7; Dan 7, 7, 21.
— Le Dragon-Serpent, impuissant contre la Femme, s’en prend désormais au
« teste de sa descendance » (cf Gn 3, 15); par rapport au « fils mâle » ( w 5, 13),
ce sont tous les chrétiens, frètes de Jésus (Ro 8, 29; H e 2, 11-12) et ffls de
l ’Eglise (Ga 4, 26), les « saints » de 13, 7. Deux notes les caractérisent: ils
«gardent les commandements de D ieu» (14, 12), et ils « o n t le témoignage de
Jésus » et le produisent (cf v 11; et notes de 1, 2, 9; 6, 9; 19, 10; 20, 4; 1 Jn 5,
lOJ.
18 « il se tint », autre leçon, moins sûre: « je me tins », d’après laquelle Jean se
trouverait alors au bord de la mer, pour en voir «m onter une B ête...» (13, 1).
— « sur le sable de la met » (cf Gn 32, 12), d’oh le Dragon-Serpent continuera
la lutte contre les chrétiens (v 17), au moyen des deux «B êtes» qui vont se
mettre à son service (ch 13).
287 APOCALYPSE
Deuxième signe: la Bête de la mer
APOCALYPSE 288
31 — « Et je vis sortir de la bouche
du Dragon, et de la bouche de la
Bête et de la bouche du Faux pro
phète, trois esprits impurs, comme
tte i pftf ffSsr
des grenouilles » ( 16, 13 ).
« Liber Floridus » de Lambertus. Ma Û fAOtîllttff* l ijU r t
Ht
nuscrit du XV" siècle. Musée Condé, --- ^ î
Chantilly, n° 1596. ■f«lirt4ddtCt)tA(^
> S i m J ixKCii
parce que celui-ci a pouvoir d’y inscrite ses fidèles loyaux et d’en effacer le nom
des renégats. Poiu: « le liv re de vie», cf encore 3, 5, note; 17, S; 20, 12, 13;
pont « l’Agneau égorgé », cf 5, 6, note.
9 Cf 2, 7, note.
A PO CA LY PSE 290
Troisième signe: la Bête de la terre
10 Le texte grec de ce verset est mal assuré. ~ La pensée s’inspire sans doute
de J r 15, 2; 43, I I : chacun doit aller à son sort, qui dès maintenant est inévoca>
blement fixé. Ici, avertissement aux fidèles: se résigner aux arrestations et autres
maux, destinés dans le plan divin à révéler la constaoœ et la foi (cf Ko 5, 3*4;
Ja 1, 3 ). — « doit être tué... », ou bien: « tue avec le glaive, il teut que lul*même
soit tu é ...» cf M t 26, 52. — « i l faut qu’il soit tué», cf 11, 5. — « le glaive»,
v 14; 6, 4. —■« I d est », expression pour attirer l ’attention, cf v 14, 12; 17, 9.
— « la constance », cf 1, 3, note; et M t 10, 22; Le 8, 15; « la foi », en Jésus, cf
2, 3, note: « des saints », des duétiens, cf v 7, note. Voir cette sentence déve*
loppée en 1 4 ,12.
11 « Et je vis », cf V I. -> « de la terre », c’est-à-dire de l ’intérieur de l ’Asie
Mineure, par opposition à « la m er» du v I . — «deux cornes» (cf Dan 8, 5),
cette « autre Bête » est d’un appareil plus modeste que celle du v 1. — « sem
blables... », lit: « semblables à un agneau (jeune bélier) », l ’allusion paraît voulue
pour en faite une caricatuce de « l ’Agneau» de 5, 6; de même, « elle parlait
comme... » (cf M t 12, 34) veut signifier qu’elle relève du « Dragon » des w 2, 4.
« C’est une puissance d’ordre intellectuel et religieux; elle ne peut signifier que
des religions locales, syncrétistes, analogues au christianisme par certaines appa
rences superfidelles et, secondairement, les philosophies mystiques futures, peut-
être aussi les hérésies » (AUo). — Ce verset seul l ’appelle «une autre Bête». Elle
réapparaît plus loin sous le nom de «Faux prophète» (16, 13; 19, 20; 20, 10; cf
Mt 7, 15). Son rôle dans ces w 12-17 est d’amener l ’univers à adorer « la
première Bête», c’est-à-dire celle des vv 1-7, la seule que l ’on continue à appeler
« la Bête », de ce v 12 jusqu’à 20, 10.
12 « tout le çouvoir... », cf w 2, 4, 5, 7. — « la première Bête », celle des
w 1-7, désignée ensuite seulement par « la Bête» (voir note de v I I ) . — « d i e
l ’exerce (lit: le fait) devant elle », sur son ordre et à sa gloire. — Elle pousse au
culte impérial. — « la terre et ceux qui y habitent », comparer avec w 8 et 14.
— « adorent », cf v 8, note. — « dont la plaie mortelle... », cf v 3, note.
13 «fo it de grands signes» (cf Ac 6, 8; 8, 6), des dmses exttaor^sdres qui
manifestent son pouvoir et sa puissance, et simulent les mirades des vrais
prophètes (Jn 14, 12; Mc 16, 20; Ac 5, 12), cf Deut 13, 2-4; Mc 13, 22 et par\ 2
Th 2, 3. — « descendre le feu du cid ... » (comparer 11, 5), voir 1 Rs 18, 24-33; 2
Rs 1, 10-24; Le 9, 54.
14 « égare... », voir 12, 3, note; cf 2 T h 2, 3-10. — « ceux qui habitent sur la
terre » (v 8), comparer avec v 12. — « à catise des signes », v 13. — « faîte
devant la Bête », cf v 12: « Texerce (fait) devant elle ». — « une image pour la
Bête », V 15: « l ’image de la Bête », ensuite « la Bête et son image » (14, 9, I I;
15, 2; 16, 2; 19, 20j 20, 4). Allusion aux bustes et aux statues des empereurs. —
« la plaie » (voir w 3, 22), avec ici « du glaive » (c£ v P) et « a repris vie » p , 8,
note), allusion, peut-être a la mort de Néron et à la croyance populaire a son
retour (il ne se serait pas égorgé mais aurait fui chez les Parthes); de toute
façon, l ’Empire a repris vie et de nouveau, sous Domitien (81-96), s’est fait
persécuteur.
15 « un esprit », ou; « un souffle ». — « parle », tope bien connu des prestiges
de la superstition dans l ’Antiquité; par ventriloquie, ou en introduisant quel
qu’un dans une statue creuse, on la faisait « parler », rendre des oracles,
dénoncer des suspects. — Voir Dan 3, 5-6, — « soient tués », le refus de l ’idolâ-
trle Impériale conduit les dirétiens à la mort.
16 «petits, grands..., etc.», toute la population; pour les termes de l ’énuméra
tion, cf 2, 9\ 3, 27; 6, 25; 11, 18; 19, 5, 28; 20, 22. ; - « on lem: mette », lit: « on
leur donne». — «une m arque» (v 27; 14, 9, 22; 16, 2; 19, 20j 20, 4), cétait le
terme grec technique pour le sceau impérial; ici, symbole invisible d’appartenance
au César-Dieu et contrepartie païenne du «sceau» des élus (7, 3, note; 9, 4). —
« sur leur main droite ou sur leur front », en 14, 9: « sur son front ou sur sa
main »; appropriation des actes et des pensées. > . * « , . « üj
17 « n e puisse acheter ou vendre, sinon...», comme l ’écrit A. Gelm: « E n fait
personne ne refusant le culte impérial, sauf les juifs qui en étaient expressément
dispensés, les chrétiens en s’isolant du concert unanime se désignent assez au
boycottage». — « la marque», v 16. Deux appositions: « le nom de la Bête»,
A PO C A LY PSE 292
son nom. Ici est la sagesse! Que celui qui a de 13
l’intelligence calcule le chiffre de la Bête; car c’est
un chiffre d’homme, et son chiffre est six cent
soixante-six.
18 <t Ici est », cf V 10, note. — « la sagesse! Que celui gui a de l ’intdligence », 13
cf 17, 5>: « l ’intelligence çgii a de la sagesse»; c£ Dan 12, 10; Mc 13, 14 et par.
Dans les écrits johanniques, « intelligence » ne figure pas ailleurs; pour
« sagesse », cf encore 3, 12; 7, 12. — « calcule » (ici e t Le 14, 28, et pas ailleurs
dans le N .T.), les piemiers lecteurs devaient le faite fadlement, mais Us ont bien
gardé le secret (cf 2 Th 2, 3); dès s. Iràiée (fin du H é s.), on en était, comme
aujourd’hui, réduit aux conjectures. — « u n chiffre d’homme», soit un chiffre
ordinaire, dont le calcul est à la portée de l ’homme (cf «mesure d’homme», 21,
17), soit un chiffre correspondant au nom ou â la qudité d’un homme déterminé.
— « six cent soixante-six », variante: « six cent seize », le chiffre suc lequel
s’exerce depuis toujours la sagacité des commentateurs, exégètes ou fantaidstes.
Beaucoup estiment probable d’y reconnaître le nom de Néron: la valeur numé
rique en hébreu des consonnes de César Néron (QSR = 100 -i- 60 -b 200;
NÉON = 50 + 200 -b 6 -b 50) donne 666, ou bien 616 si l ’on prend la forme
latine (QSR NRO). Le chiffre 616 correspond encore au grec César-Dieu
(KAISAR THEOS), ou bien à Itomitîen, dont le sceau impérial portait DCXVI,
c’est-à-dire Domitien César l ’an XVI de son r è ^ e , justement l’année 96, celle de
sa mort. Mais on observe aussi que 666 peut simplement exprimer une imperfec
tion radicale et une méchanceté foncière (6, chiffre de l ’imperfection: = 7-1,
trois fois répété), tandis qu’on opposait 888 (3 chiffres-perfection: 8 = 7 -b 1),
calculé sur le nom de Jésus (I£SO0S).
1 « Et je vis; et vojci », v 14; cf 4, 1, note. — Après la montée terrifiante des
Bêtes (ch 13) et avant l ’annonce des jugements de Dieu et des combats, v 6 sw ,
14
vision consolante (comme celle du ch 7 ) de l ’Agneau et des Vierges, w 1-5; « a u
milieu de flots de colère apparaît maintenant un îlot de verdure » (Renan). —
« l ’Agneau» (variante: « u n Agneau»), cf 5, 6; 6, 17; 7, I ^ 12, 11; (13, S). —
« debout (5, 6) sur le mont Sion », le site de la nouvelle Cité de Dieu (He 12,
22), le lieu de rassemblement des rescapés (Jo 3, 5; Abd w 17, 21) à Jérusalem
(cf « la ville», v 20, note). — «cent quarante-quatre m illiers» (v 3: 7, 4), le
contexte semble' bien mdiquer que c’est ici la désignation de tous les chrétiens. —
«ayant son nom ...» (cf notes de 3, 22; 7, 3), en opposition avec « la marque»
de la Bête, v 11; 13, 16-17. — « sou Père », cf 1, 6, et «-mon Père », 2, 28; 3, 5,
21.
2 « Et j ’entendis... du ciel » (cf v 13; 10, 4; 18, 4), ici la voix des Bienheureux.
293 A PO C A LY PSE
14 comme la voix des grandes eaux, comme la voix
d’un grand coup de tonnerre. E t la voix que j’en
tendis était comme celle de cidiaristes cidiarisant
sur leurs cithares. ^ Et Us chantent un cantique nou
veau devant le trône et devant les quatre Vivants
et les Vieillards, et personne ne pouvait apprendre
ce cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers
qui ont été achetés de la terre. Ceux-là ne se sont
pas salis avec des femmes; car ils sont vierges.
Ceux-là suivent l’Agneau où qu’il aille. Ceux-là ont
été achetés d’entre les hommes, en prémices pour
Dieu et pour l’Agneau. ®Et dans leur bouche on n’a
pas trouvé de mensonge-, ils sont sans reproche.
•— « comme la voix des grandes eaux », c£ 1, 1$; 19, 6. — « ... d*un grand coup
de tonnerre», c£ 6, 1; 19, (jj 4, note. — « citharistes», encore 18, 22;
« cithares », cf 5, 8; 15, 2.
3 « ils chantent un (variante: comme un) cantique nouveau» (comparer 15, 5),
voir 5, 9, note. C£ Ps 33, 3; 40, 4; 96, 1; 98, 1; 144, 9; 149, I; Is 42, 10. —
«trône. Vivants, Vieillards», c£ 4, 2-10. — «personne... sinon», pour l ’expres
sion, (2 2, 17; 19, 12; 13, 17. — « ce cantique », le chant secret de la félldté
céleste. — « achetés de la terre », v 5; « achetés d’entre les hommes », c’est-à-dire
achetés pour Dieu par le sang de l ’Agneau, c£ 5, 9, note. Ce sont les bénéfi
ciaires de la Rédemption, les chrétiens, non une sélection parmi les croyants ni
une élite d’élus.
4 Triple répétition emphatique de « Ceux-là ». — « salis », c£ 3, 4; note. —
« vierges », à prendre au sens spirituel, car il s’agit de tous les ditétiens (notes
des w I , 3); face aux désordres des cultes idolâtriques (cf 2, 14-13, 20-21), cette
pureté virginale caractérise la multitude des rachetés vivant dans l ’intimité de
l ’Agneau (cf 22, 3-4} M t 5, 5). — « suivent l ’Agneau», leur berger, cf 7, 17; Jn
10, 27: 1 Pe 2, 21; (Jn 1, 36-37). - - « achetés », cf v 3. — « en prémices pour... »,
ce qui passe avant tout le reste et leur appartient spécialement, cf Ja 1, 18;
« suivre » et « prémices », cf Jr 2, 2-3.
5 Cf Ps 15, 2-3; 32, 2 (grec); Soph 3, 13; Is 53, 9 (1 Pe 2, 22). — « ils sont »,
variante: « car ils sont ». — « sans reprodie », cf Col 1, 22; Éph 1, 4; 5, 27;
Phi 2 , 15.
A PO C A LY PSE 294
Cinquième signe: les trois anges
295 A PO C A LY PSE
14 son image, et en reçoit là marque sur son front ou
sur sa main, U boira, lui aussi, du vin de la fureur
de Dieu, mêlé sans mélange dans la coupe de sa
colère, et il sera torturé dans le feu et le soufre
devant les saints anges et devant l’Agneaü. Et la
fumée de leur torture monte pour des éternités
d’éternités, et ils n ’ont de repos four et nuit,
ceux qui adorent la Bête et son image, et quicon
que reçoit la marque de son nom. » Ici est la
constance des saints, ceux qui gardent les com
mandements de Dieu et la foi en Jésus. ” Et j’en
tendis une voix venant du ciel, qui disait: « Ecris:
Heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans
le Seigneur! Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposeùt de
leurs labeurs, car leurs œuvres les accompagnent. »
A PO CA LY PSE 296
Sixième signe: un fils d’homme
297 A PO C A LY PSE
14 un autre ange sortit de l’autel, celui qui a pouvoir
sur le feu, et il cria d’une voix forte à celui qui avait
la serpe, la [serpe] acérée, disant: « Envoie ta
serpe acérée et vendange les grappes de la vigne
de la terre, car ses raisins sont à point. » Et
l’ange jeta sa serpe sur la terre, vendangea la
vigne de la terre et jeta [le tout] dans la cuve, la
grande cuve de la fureur de Dieu. “ E t la cuve fut
foulée en dehors de la ville, et de la cuve il sortit
du sang jusqu’aux mors des chevaux sur sei2 e
cents stades.
A PO C A LY PSE 298
Septième signe: les sept anges aux sept plaies
A PO C A LY PSE 300
Vivants donna aux sept anges sept coupes d’or 15
pleines de la fureur du Dieu qui vit pour les éter
nités d’éternités. ^ Et le Sanctuaire se remplit d’une
fumée qui sort la gloire de Dieu et de sa puis
sance. Et personne ne pouvait pénétrer dans le
Sanctuaire, jusqu’à ce que fussent achevées les
sept plaies des sept anges.
ce tetme, cf 5, 8, note; pour l ’autre terme traduit paiem ent par « coupe »,
c£ 14, 10, note. — « pleines de la fureur du Dieu », cf 16, I; Ps 75, S; pour « la
15
fureur de Dieu », cf 14, 10, note. Elles contiennent « les sept plaies » ( w 1, S)
que les sept anges vont répandre en « versant » leurs coupes (16, 1 sw ); en
21, 5>; « les sept coupes pleines des sept plaies, les ultimes ». — « du Dieu qui
vit pour... », cf 4, S, note.
8 « le Sanctuaire », cf w 5, 6. — « la fumée », un des éléments qui, avec « le
feu » et « la nuée », accompaçient « la gloire de Dieu » (cf 21, 11, 23), c’est-â-
dire l ’éclat lumineux qui manifeste la présence et la majesté divines (Ex 19, 16,
19; Is 6, 4; cf Ps 18, 9; Is 65, 5). — Sur « sa puissance », cf 11, 17, note;
18, 8. — « se remplit », « personne ne pouvait pénétrer... », cf Ez 10, 4; 44, 4;
Ex 40, 34-3S; 1 Es 8, 10-11 = 2 Chr 5, 11, 13-14-, 2 Chr 7, 1-3. — «fussent
achevées... », cf v I. — « L’entrée est interdite pendant que se déroulent les
fléaux, pour indiquer sans doute l ’inflexibilité divine » (Gelin).
1 «une voix forte (14, 7, note) venant du Sanctuaire» (coimarer v 17), plutôt 16
celle de Dieu, cf Is 66, o. — Le « Sanctuaire », cf 15, 3, 6, 8. — « aux sept
anges », ceux de 15, 1, 7. — « versez sur la terre... », cf Ps 69, 25; Jr 10, 25;
Soph 3, 8. — « les sept coupes de la fureur de Dieu », cf 15, 7, note. — Les
« plaies » des sept coupes ont quelque parenté avec certains fléaux des « sept
trompettes » (8, 7-9, 21; 11, 15-19), et avec certaines « plaies d’Egypte » (Ex 7,
14-11, 10)i
2 « E t le premier», cf 8, 7. — « s ’en alla» (cf «A llez», v 1), l ’expression ne
sera pas répétée, mais elle est à suppléer par la pensée aux w 3, 4, 8, 10, 12, 17.
— « un ulcère... » (cf v 11), voir Ex 9, 9-10 (sixième plaie d ’Egypte); Deut28,
27, 35; 3b 2, 7. — « marque de la Bête..., etc. », cf 13, 14-17; 14, 9, 11; 19, 20;
20, 4.
301 A PO C A LY PSE
16 les hommes qui avaient la marque de la Bête et sur
ceux qui se prosternaient devant son image.
^ E t le deuxième versa sa coupe sur la mer, et il y
eut du sang comme d’un mort, et tout être vivant
qui était dans la mer mourut.
^ E t le troisième versa sa coupe sur les fleuves et
les sources des eaux, et il y eut du sang. ^ Et j’en
tendis l’ange des eaux qui disait: « T u es juste, Ce-
lui-qui-est, et Celui-qui-était, toi le Saint, d’avoir
exercé ces jugements: ®car Üs ont versé le sang
de saints et de prophètes, et c’est du sang que tu
leur as donné à boire\ ils le méritent. » ’ E t j’en
tendis l’autel qui disait: « Oui, Seigneur Dieu, le
Tout-Puissant, véridiques et justes, tes jugements! »
*Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil, et il
lui fut donné de brûler les hommes par le feu. ®Et
A PO C A LY PSE 302
Bible allemande. Lm ebourg, 1634.
303 A PO C A LY PSE
16 “ E t le cânquième versa sa coupe sur le trône de
la Bête, et son royaume devint entênébré. [E t les
hommes] se mâchèrent la langue de douleur, et
ils blasphémèrent le Dieu du ciel pour leurs dou
leurs et leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas
de leurs oeuvres.
Et le sixième versa sa coupe sur le Fleuve, le
grand [Fleuve] Euphrate, et l’eau du [Fleuve] se
dessécha pour que fût prêt le chemin des rois du
soleil levant.
A PO CA LY PSE 304
“ Ce sont en effet des esprits de dénions qui font 16
des signes et s’en vont vers les rois du monde
entier, en vue de les rassembler pour la guerre du
Jour, du grand [Jour] de Dieu, le Tout-Puissant.
Voici que je viens comme tm voleur! Heureux
celui qui veille et garde ses vêtements, de peur de
marcher nu et de laisser voir sa honte!
“ E t ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en
hébreu Harmaguedôn,
11-18; voit les notes. — « esprits impurs » (cf Mc 1, 23, 27; 6, 7), expliqués v 14:
« des esprits de démons », a t e 4, 33: « un esprit de démon impur ». C£ Zach
13, 2: «les prophètes et l ’esprit d’impureté, je les expulserai du pays»; 1 Tm
4, 1: « ... s’attam et è des esprits imposteurs et à des doctrines de démons ». —
Le terme « esprit », qui signifie également « souffle », convient bien pour; « [sor
tir] de la bouche » (cf 2 Th 2, S). — « comme des grenouilles » (ici seulement
d ^ le N .T.), animaux repoussants, digne progéniture des trois monstres; cf la
deuxième plaie d’Egypte, Ex 7, 2 é-8,10; Es 78, 43; 1Q5, 30; Sag 1 9 ,10.
14 « font des signes », voir 13, 13, 14; 19, 20. — « du monde entier », pour
l ’expression, voir 3, 10; 12, 9. — «les rassembler pour la guette» (cf v 16), de
même 20, 8; en 19, 19: «rassembler pour faire la guette». Anticipation des
luttes finales, cf 17, 14; 19, 19-21; 20, 7-10. — « du Jour..j », cf 6, 17; Jo 2, 11;
3, 4 (Ac 2, 20); 2 Pe 3, 12: le « Jour de Dieu ». — « Dieu, le Tont-IWssant »,
cf 1, 8, note. — Suite au v 16.
15 Verset qui ne semble pas en situation. On a proposé de le lire après 3, 3.
— Paroles d’exhortation du Christ. — « je viens comme un voleur», cf 3, 3,
note. — « Heureux », la troisième des sept « béatitudes » de Ap; cf 1, 3, note;
14, 13. — « veille et garde ses vêtements », veille tout habillé et prêt à toute
éventualité; mais ces trois termes, comme «marcher im » e t «laisser voir sa
honte », ont un sens symbolique bien attesté par 3, 2-5, 17-18 (notes), et pat 19,
8 ; « se vêtir d’un lin E n..., — et ce lin fin, ce sont les oeuvres de justice des
saints ».
lé Suite du v 14. — « les rassemblèrent», c’est-à-dire rassemblèrent pour la
guerre les rois du monde entier (v 14). — « en hébreu » (9, 11), cf Jn 5 , 2, note.
— «Harmaguedôn» (nulle part aiEeuts), assez énigmatique; beaucoup inteiptè-
tent: « la montagne (plutôt que: la ville) de Megulddo», le nom de cette ville
de la plaine d’& dtelon où périrent tant de rois étant le symbole d’une efftoya-
be catastrophe pour les aimées qui s’y rassemblent (cf Jug 5, 19; 2 Es 9, 27;
23, 29-30; Zadi 12, 11). Peut-êtte la mention de « la montagne» veut-elle unir le
nom de M ^uiddo à « la montagne du Rendez-vous,» d’Is 14, 13, et surtout aux
«montagnes d ’Israël» d’Ezéchiel (38, 8, 21; 39, 2, 4, 17) où périt Gog l ’ennemi
eschatologiqoe. Voir plus loin « Gog et Magog », 20, $.
305 A PO CA LY PSE
La septième coupe
A PO CA LY PSE 306
La grande Babylone
Description
307 A PO C A LY PSE
Bible allemande. Lunebourg, 1634.
A PO C A LY PSE 308
de sa prostitution, ®et sur son front un nom écrit, 17
un mystère: Babylone la grande, la mère des pros-
tituées et dés abominations de la terre. ^ E t je vis
cette femme s’enivrer du sai^ des saints et du
sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je
m’étonnai d’un grand étonnement.
309 APOCALYPSE
17 le Livre de vie, s’étonneront, en voyant la Bête, de
ce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et qu’elle repa
raîtra. ®Ici est l’intelligence qui a de la sagesse: Les
sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la
Femme est assise. Ce sont aussi sept rois; “ cinq
sont tombés, l’im existe, l’autre n ’est pas encore
venu, et quand il viendra, il doit demeurer peu.
“ Et la Bête qui était et n’est plus est elle-même un
huitième [ro i]; et elle est des sept, et elle va à sa
perte.
“ « E t les dix cornes que tu as vues sont dix rois
qui n’ont pas encore, reçu la royauté, mais qui
reçoivent pouvoir comme rois, pour une heure.
nom..., etc. », voir notes de 13, Sj 3, 5. — « elle rcpaniîtra », lit: « elle sera U »
(Jn 7, 6-, 11, 2S); en 13, 14: « elle a repris vie ». . . . . . ....
9 « Ici est... », c£ 13, 18, note. — Le double symbolisme des « sept têtes »
( w 3, 7). — « sept montagnes », les sept collines de Rome. — « sur lesquelles...
assise», c£ V 1: «assise sur les grandes eaux»j v 3: «assise sur une B ^ e » . —
« aussi sept rois », c’est-à-dire sept empereurs romains (roi = empereur, cf 1 Tm
2 ,2 ; I P e 2 ,1 3 ). . . . . . . . . .
10-11 Le laconisme du texte et, d’autre part, les incertitudes des hypothèses sur
la rfdaction et la date du livre, ne facilitent pas la recherche des noms des
« sept » empereurs visés par l ’auteur. Parmi les multiples interprétations propo
sées, nous nous bornons à en signaler deux.
existe ^ it? 'e s tr» ,'* s o ir dors’ Domîtlen (81-96)', soit Vespasien (en omettant les
trois empereurs de l ’interrègne: Galba, Othon. et Vitellius). — « l ’autre », soit
alors le successeur de Domltien (Nerva, 96-98), soit le successeur de Vespasien
(Titus). — « doit demeurer peu », n’aura qu’un pouvoir bref. ^
11 1 m n â fr A rvvvâ « iV c t - t lT li e » r f V R ___ dé 1111 h i i î t l h
_ Puisque la Bête « est elle-même un huitième » roi et qu’« elle est des sept »
rois précédents, en tant que nouveau Néron, les deux înterprétàtions signalées
au V 10 aboutissent au nom de Domitien (selon les uns, c’est « l ’un existe», Do-
mitien; selon les autres, comptant un huitième empereur, c’est le successeur de
Titus, donc Domitien). — «eUe va à sa perte» (cf v S), dénouement non daté,
mais certain: « l ’Agneau vaincra », cf v 14; 19, 20.
12 « dix cornes que tu as vues », cf w 3, 7, 16; 13, I; 12, 3. — « dix cornes
sont dix rois », cf Dan 7, 20, 24. — Ces dix rois sont des rois barbares, soumis
encore à Rome, mais qui en seront les destructeurs. La Bête les utilise pour
combattre l ’Agneau (v 14) et pour détruire Rome (v 16). — «pas encore reçu
(variante; pas reçu) la royauté», au point de vue romain; ce sont des vassaux.
A PO C A LY PSE 310
avec la Bête. Ceux-là n ’ont qu’un dessein, et ils 17
donnent leur puissance et leur pouvoir à la Bête.
Ceux-là feront la guerre à l’Agneau, et l’Agneau
les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs Jn 16,33
et Roi des rois, et ils [vaincront], ceux qui sont avec
lui, appelés, et élus, et fidèles. »
Et il me dit: « Les eaux que tu as vues, où la
Prostituée est assise, ce sont des peuples, et -des
foules, et des nations et des langues. ^®Et les dix
cornes que tu as vues et la Bête haïront la Prosti
tuée, et ils la rendront déserte et nue, et ils mange
ront ses chairs et la consumeront par le feu. Car
Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein,
d’exécuter un seul dessein et de donner leur
royauté à la Bête, jusqu’à ce que soient achevées
des «cornes» et non des « tê te s» (v 9). — «pour une heure», durée très rac
courcie; comparer; « e n une heure» (18, 10, 17, 19), « e n un seul jo u r» (18, 8).
13 « im dessein», c’est-à-dire: un seul dessein (v 19), pour l ’iustant la guerre
animée par la Bête (v 14; 16, 14). — Donner «puissance» et «pouvoir», cf 13,
2b.
14 « feront la guerre », pour ce verbe, cf 2, 16, note. Voir 14, 14, 16, et la
guerre décrite en 19, 11-21. —■ « l ’Agneau les vaincra» (cf 5, 3; 3, 21), voir le .
combat victorieux de 19, 19-21. — « Seigneur des seigneurs et Roi des rois »,
ici et 19, 16; en 1, 5: « le chef des rois de la terre» (cf Fs 89, 28). Four l ’origine
de ce titre, cf Dan 2, 47; Deut 10, 17; Fs 136, 3; 2 Mac 13, 4; 1 Co 8, 3-6;
1 Tm 6, IS. — « ceux qui sont avec lui » (contraste: « avec la Bête », v 12), cf
14, 1, 4. — « appelés, et flus », cf Ro 1, 6-7; 8, 28, 30; 1 Co 1, 2, 24; Col 3, 12;
1 Fe 1, 1; 2 Pe 1, 10; Ju v 1; Mt 2 2 ,14.— « fidèles », cf 2 , 10,13.
15 « il » me dit, c’est l ’ange des vv 1, 7. — « Les eaux... », et v 1,note; 13, 1,
note, « la m er». Symbole des nations, et Is 8, 7; Jr 47, 2. — «des peuples,
et... », cf 5, 9, note; ici « des foules » (ci 19, I, 6; 7, 9) au heu de « tribus ».
16 « Et les dix cornes... », c’est-à-dire: « les dix rois... avec la Bête », v 12. —
«haïront», pour ce verbe, cf 2, 6; 18, 2. — « la Prostituée» (et v 16), Rome,
cf V 1, note. — « la rendront », lit; « la feront ». — « déserte (18, 17, 19: dévas
tée) et nue », images de Os 2, 3, 11-12; Ez 16, 39; 23, 23-29. — « mangeront ses
chairs », cf 19, 18, 21; pour l ’image, et Ja 5, 3; Mic 3, 3; Fs 27, 2. — « consu
meront (8, 7) par le feu » (et 18, 8), châtiment d’infamie (Lev 20, 14; 21, 9) ou
de faute insensée (Jo s.7 ,13). Comparer Jr 34, 22.
17 « leu r a mis au cœur» (lit: « a donné dans leur cœ ur»), leur a inspiré. —
« d ’exécuter », Ut: « de faire ». — « son dessein », son décret de châtier la Rome
idolâtre et persécutrice. Les « dix cornes », c’est-à-dire les dix « rois » ( w 12, 16),
en sont l ’instrument dans la volonté de Dieu (cf Prov 21, I ). — « u n seul des
sein... », cf V 13, d’abord alliés de la Bête pour lutter contre l ’Agneau ( w 12-14),
ils se retourneront ensuite contre la Prostituée (v 16). — «jusqu’à ce que soient
achevées... », cf 10, 7, note.
311 A PO C A LY PSE
17 les paroles de Dieu. “ E t la femme que tu as vue,
c’est la grande ville qui a la royauté sur les rois de
la terre. »
A PO C A LY PSE 312
*E t j’entendis une autre voix venant du del, qui 18
disait: « Sortez de chez elle, ô mon peuple, pour ne
pas vous associer à ses péchés et pour ne pas
recevoir de ses plaies. ^ Car ses péchés se sont
amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est rappelé ses
injustices, ^Payez-la comme elle-même a payé,
rendez-lui au double selon ses œuvres; dans la
coupe où elle a versé, versez-lui le double.
^Autant elle a étalé de gloire et de luxe, autant
donnez-lui de torture et de deuil. Parce qu’elle dit
en son cœur: Je suis assise en reine, et je ne suis
pas veuve, et je ne verrai pas le deuil — ®voilà
pourquoi, en un seul jour arriveront ses plaies:
peste, et deuil et famine. E t elle sera consumée par
le feu, parce qu’// est puissant, le Seigneur Dieu qui
Va jugée. »
4 «Bc j ’entendis... du ciel», 14, 2, note; 11, 12; compatet 16, 1, 17. Interpré
tations partagées: voix d’on ange, de Dien, de l ’A ^eau? —' « Sortez... », inspiré
de Is .48, 20; 52, I I; Jr 50, S; 51, 6, 9, 45. Cf Le 21, 20-22, et par. — « n e pas
vous associer... », cf 1 Tm 5, 22; Eph 5, II; 2 Jn v 21; 2 Co 6, 14, 17. — « d e
ses plaies », voir v 8; pour le ternie, cf 9, 18, note.
5 « se sont amoncelés (lit: aœlutinés) jusqu’au ciel », cf Jr 51, 9; Gn 18, 20-21.
— « s’est rappelé » (2, 5; 3, 3), cf 16, 29: « de Babylone la grande on se souvint
devant Dieu ». — « injustices », ce terme encore et seulement Ac 18, 14; 24, 20.
6 L'ordre s’adresse maintenant aux exécuteurs de la justice divine (anges du
châtiment; rois de 17, 16). — «Fayez-la... a payé», lit; « Bendez-lul... a rendu»
(cf 22, 12), pour ce talion (2, 22; 16, 6), cf Jr 50, 15, 29; Ps 137, 8; 2 Th 1, 6.
— « rendez-lui au double » (lit: « doublez le double »), pour l ’expression, cf Ex
22, 5, 6, 8; Is 40, 2; Jr 16, 18. — « selon ses oeuvres », cf 2, 25; 20, 12-15; 22, 12.
— «dans la coupe où elle a versé (lit: mêlé)... », cf v 5, et notes de 14, 8, 10;
17, 2 ,4 .
7 « a étalé de gloire et de luxe », lit; « s’est glorifiée (15, 4) et s’est livrée au
luxe», ce dernier verbe encore et seulement v 9 («partagé son luxe») dans le
N.T. Cf « lu x e» , V 5. — « autant», pour l ’idée et le principe, cf Is 3, 16-20;
Ptov 29, 25; Le 1, 51-52; 14, 11. — « torture » (et w 10, 15), cf 9, 5; 14, 11. —
« deuil » (cf « mener le deuil », w 11, 15, 19), dans le N.T. encore et seédement
V 8; 21, 4; Ja 4, 9. — « eUe dit... » , cf Is 47, 7-8; J r 50, 29.
8 « voilà pourquoi », cf 7, 15, note. — « en un seul jour », compatet: « en une
heure », vv 10, 17, 19. — « en un seul jour arriveront... », cf Is 47, 9; J r 50,
50-51. — « ses plaies », cf v 4, note. — « peste », ou « mort », cf 6, 8, note. —
« deuil », cf V 7. — « famine », ici et 6, 8. — Cf la sinistre triade « glaive,
famine, peste », J r 14, 12, note; Ez 5, 12, note. — « consumfe par le feu », cf 17,
16; Jr 50, 52; 51, 25, 50, 52, 58; Ez 23, 25. — « i l est puissant...», inspiré de
313 A PO C A LY PSE
Lamentation des amis de Babylone
A PO C A LY PSE 314
objet de bois très précieux, et de bronze, et de fer, 18
et de marbre; et cannelle, et amome, et parfums,
et essences, et encens, et vin, et huile, et fleur de
farine, et blé, et bestiaux, et brebis; avec des che
vaux, et des chariots, et des esclaves, et des per
sonnes humaines...
« E t les fruits que convoitait ton âme s’en sont
allés loin de toi, et tout ce qu’il y a d’exquis et
de splendide est perdu pour toi, et jamais, jamais
plus on ne les trouvera! »
^^Les marchands de [tout] cela, qui s’étaient
enrichis par elle, se tiendront au loin par peur de
sa torture; pleurant et menant le deuil, ils diront:
“ « Malheur! Malheur! la grande ville! Elle était
vêtue de lin fin, et de pourpre, et d’écarlate, et
toute dorée d’or, et de pierres précieuses et de
perles; et en une heure a été dévastée tant de
richesse! »
13 « cannelle », « amome », ici seulement dans le N.T.; produits odonfâants
souvent cités pat les auteuis latins. — «patfum s», pour le tetme, cf 5, 5; 8,
3, 4. — «essences», c’est l’huile aïomadqpe, le «pachnn» liquide (cE Jn 12, 3).
— «encens», cf M t 2, 11, et nulle part ailleuts dans le N.T.; cf «encensoir»,
8, 3, 3. — «fleut de hirine», ici seulement dans le N.T.; de même « d iatio ts» .
— « esclaves », pour ce sens du terme grec qui signifie ordinaitement « cotps »,
cf Tob 10, 10; Dan 14, 32; 2 Mac 8, I I. — « des petsonnes humaines », lit: « des
âmes d’hommes », cf Ez 27,13. — La suite du morceau est au v 13.
14 Apostrophe à la d té , dans le style des w 22-23. — « les fruits», le tetme
(ici seulement dans le N.T.) désigne les fniits « d ’automne», mûrs pour la ré
colte, cf J t 40, 10, 12; voit Ju v 12: « arbres de fin d’automne, sans fruits ». —
« que convoitait », lit: « de Ui convoitise de ». — « exquis », ce terme nulle part
ailleurs dans le N.T. — «jamais plus on ne les trouvera (variante: tu ne les
trouveras) », voir cette expression w 21-22.
13 Suite du v 13. — « I^ s marchands... », cf w 3, 11, 23. — « s’étaient enrichis »,
ci w 3, 19. — « se tiendront au loin... », cf v 10, note. — « pleurant e t menant
le deuil », cf v 11, note.
16 «Malheur!... ville! », cf v 10, note. — «vêtue», cf 17, 4, note. — « d e lin
fin », cf v 12, note. — « de pourpre... perles », voir v 12 pour les termes, et 17,
4 pour la description (« la femme», qui est « la grande Prostituée», «Bàby-
lone »).
17a « et en une heure a été dévastée », comparer la fin du v 19. Pour « en une
heure», cf v 10, note; « a été dévastée» (lit: «rendue déserte», cf 17, 16), cf
Mt 12, 23. — « richesse », dans Ap, ici et 5,12.
315 A PO C A LY PSE
18 E t tout pilote et tout caboteur, et les matelots et
tous ceux qui exploitent la mer se tinrent au loin\
et ils criaient, en regardant la fumée de son
incendie: « Qui était semblable à la grande vüle? »
Et Us lancèrent de la terre sur leurs têtes, et ils
criaient, pleurant et menant le deuil\ « Malheur!
Malheur! la grande ville, où de son opulence
s’étaient enrichis tous ceux qui ont des bateaux sur
la mer, et en une heure elle a été dévastée! »
17b « pilote », ici et Ac 27, 11, dans le N.T. — « tout caboteur », lit: « tous
ceux qui naviguent jusqu’à un lieu », cf Ac 27, 2. — <c exploitent », lit: <cttavail-
lent » la mer, c’est-à-dire en vivent. — Cf Ez 27, 8-9, 27-29-, Is 23, 14. — « se
tintent au loin », c£ v 10, note.
18 « la fum& de son incendie », cf v S, note; Is 34, 10. — « Qui était sem
blable », cf 13, 4; Ez 27, 32. — « la grande ville, cf v 10, note.
19 Voir Ez 27, 30-34. — « lancèrent (lit: jetèrent) sur leurs têtes », cf Ez 27, 30;
Jos 7, S. — « de la terre », dans le N.T. encore et seulement Mc 6, 11. —
« pleurant et menant le deuil », cf vv 11, 13. — « Malheur!... ville », cf w 10, 16.
— « opulence », hapax dans grec biblique; terme apparenté à « précieuses »
(vv 12, l6 ). — « s ’étaient enrichis», cf w 3, 13; Ez 27, 33. — «tous ceux q;ji
ont des bateaux... », cf Ez 27, 29. — « en une heure... », comparer v 17a\ voir
Ez 27, 19.
20 « Exulte... ciel », cf 12, 12, note; Deut 32, 43 (grec); Jr 51, 48. — « les
saints » (les chtétiens, 11, 8; 13, 7, 10), « et les apôtres et les prophètes » (cf 1 Co
12, 28; Eph 2, 20), l ’Eglise et ses ministres; comparer 17, 4: « appelés, et élus,
et fidèles ». Pour « apôtres », encore 21, 14: « les douze Apôtres de l ’Agneau ».
Pour « saints et prophètes », v 24; 16, 16; pour « prophètes », encore 10, 7; 11, S;
22, 6, 9. — « en la jugeant... », lit; « Dieu a jugé votre procès à ses dépens », ou
bien: « Dieu a jugé (prononcé) l ’arrêt (la sentence) pour vous à ses dépens »;
pour les termes, cf notes de A 10; 17, 1. Sut l ’appel à la justice divine et ses
motifs, cf V 24; 6 , 10; 16, 3-6; 17, 6; 19, 2. — Réponse à cette invitation à la
joie en 19, 1 sw j 6 sw .
A PO CA LY PSE 316
Bible allemande. Francfort, V 7 0 .
A PO C A LY PSE 318
Le salut, et la gloire et la puissance sont à notre 19
Dieu; ^ car véridiques et justes, ses jugements! Car
il a jugé la grande Prostituée qui a corrompu la
terre par sa prostitution, 'A a vengé le sang de
ses esclaves [en le redemandant] de sa main. » ^ Et
une seconde fois ils dirent: « Mleluia! E t sa fumée
monte pour les éternités d’éternités! » * E t les
vingt-quatre Vieillards et les quatre Vivants tombè
rent et se prosternèrent devant le Dieu qui est assis
sur le trône, en disant: « Amen! Mleluia! » ®E t d’au
près du trône sortit une voix, qui disait: « Louez
notre Dieu, vous tous ses esclaves, vous qui le crai
gnez, les petits et les grands. »
6 Comparer avec v I. — «voix de foule nombreuse» (cf Dan 10, 24), ici la
multitude des élus, cf 7, P. — <1voix de grandes eaux », cf 1, V , note; 14, 2;
« de puissants tonnerres », cf 4, note. — « Alléluia! », c£ w 1, 3, 4. — « il est
entré dans son r è ^ e » , cf 11, 13, 17, notes; Ps 93, 1; 97, I; 99, 1. — « le Sei
gneur... le Tout-Puissant », cf v 15; 1, S, note.
7-9 Annonce des noces de l ’Agneau, pour lesquelles voir 21, 1-22, 5. Aupa
ravant doivent intervenir l ’écrasement de tous les ennemis ( w 11-21; 20, I-IO) et
le jugement dernier (20, 11-15).
7 « Réjouissons-nous, et exultons », cf Mt 5, 12; Ps 118, 24; pour « se réjouir »,
ici et l l j 10, dans Ap; pour «exulter» (autre verbe que celui de 11, 10; 12, 12;
18, 20), ici seulement dans Ap, cf Jn 5, 35; 8, 56; Le 1, 47; 10, 21. — « donnons-
lui la gloire », voir note de 4, 9. — « car elle est venue », pour l’expression,
cf 6, 17, note. — « la noce de l ’Agneau », avec l ’Eglise; le N.T. applique aux
rapports du Christ et de son Eglise (cf Jn 3, 29; Eph 5, 25-32; 2 Co 11, 2)
l ’image du mariage qui exprimait dans l ’A.T. l ’imion de Yahvé et de son peuple.
—- « sa Femme» (et 21, 9), dite aussi « l ’Epousée » (21, 2, 9; 22, 17), c’est « la
Jérusalem nouvelle» (21, 2, 10), symbole de l ’Eglise, et autre aspect de la
«Fem m e» du d i 12, qui était mère du Christ et des chrétiens. Violent contraste
avec « la grande Prostituée», cf 17, 5, note. — «elle s’est apprêtée», cf 21, 2:
« prête comme une épousée »; pour le verbe, cf 8, 6, note.
8 « i l lui a été donné», cf 20, 4, note. — « se vêtir» (et v 13), lit: « s ’enve
lopper», pour ce verbe, cf note de 3, 5. — « lin fin » (et v 14), cf 18, 12, note.
— «splendide, p u r» (en 13, 6: «pur. splendide»), au v 14i «blanc, p ur». Pour
«splendide», encore 18, 14; 22, 2, 16 («resplendissant»). — Cette parure (cf Is
61, 20; Ps 43, 14-15) est en contraste total avec celle de la grande Prostituée
(17, 4; 18, 26). — Interprétation symbolique (cf 16, 15, note): «les œuvres de
justice » (lit: « les actes de justice », 13, 4, note), c’est-à-dire: faites en confor
mité avec la volonté divine. — « des saints », des chrétiens fidèles, cf 18, 20,
note. Cf « le vêtement de noce », Mt 22, 22.
9 « il me dit » (de même v 20), l ’ange de 17, 1, 3, 7, 15. — « Ecris: Heureux »,
voir 14, 13, note; ici, quatrième des sept « béatitudes » de Ap, cf 1, 3, note. —
34 — Le triomphe de TAgneau.
Mosaïque du V P siècle. Eglise Saini-Vital, Ravenne.
3 5 — « E t d e sa b o u c h e s o r t u n e é p é e acérée, p o u r en fra p p e r les
n a ti o n s » (1 9 , 1 5 ) . « E t je v is s u r la m a in d ro ite d e celui q u i é ta it
assis s u r le trô n e u n liv re é c rit en -d ed a n s e t p a r-d e rrière , scellé d e
s e p t s c e a u x » (5 , 1 ).
V itr a il d e l ’A p o c a ly p s e , X I I P siè c le . C a th é d r a le d e B o u rg e s.
dit: « Ce sont les paroles véridiques de Dieu. » Et 19
je tombai à ses pieds pour me prosterner devant
lui. Et il me dit; « Garde-t’en bien! Je suis un es
clave comme toi et tes frères qui ont le témoi
gnage de Jésus; devant Dieu prosterne-toi. » Car le
témoignage de Jésus, c’est l’esprit de la prophétie.
« ceux qui sont appelés », ce sont « les appelés, e t élus, e t fidèles » de 17, 14.
Compatei Le 14, 15. Pour l ’invitation au lepas de noce, c£ M t 22, 5; Le 14, 17.
Four l’image du festin câeste, voir 3, 20; M t 8, 11 = Le 13, 29; Mt 26, 29; Le
22, IS. — «les paroles vâidiques de D ieu», variante: « les paroles de Dieu et
elles sont véridiques »; eomparer 21, 5; 22, 6; Dan 8, 26; « c’est la vérité ». Attes
tation des prophéties de 17, 1 à 19, 9, qui ont manifesté le « dessein » de Dieu
(17, 17).
10 Voir scène et termes analogues en 22, 8-9. — «tom bai à ses pieds», com
parer 72 8; 1, n et 3, 9. — C’est trop à l ’égard d’un ange; pour les exagéra
tions, et Col 2, 18. — « Garde-t’en bien », lit: « Vois de ne pas (faire cela) »,
pour l ’e:q>tession, cf Mc 1, 44. Pour la sœne, cf Ac 10, 25-26. — « u n esclave
comme toi et tes» (lit: « o n compagnon d ’esdavage de toi et de tes», 6, 11),
c’est-à-dire un fidèle serviteur de Dieu (cf v 2, note) comme toi et tes frères
chrétiens (cf « égaux des anges », Le 20, 35-36), ou bien « tes feètes, les prophè
tes », selon 22, 9. — « le té m o ig n a de Jésus » (cf 1, 2, note), c’est le témoi
gnage tendu par Jésus, son enseignement. Ceux « qui ont le témoignage de
tie » (cf 11, 6) ne fait que commenter, élucider, approfondir les enseignements
de Jésus, sons l ’influence de l ’Esprit Saint (cf « ie Dieu des esprits des prophè
tes », 22, 6; voir Jn 14, 26; 16, 13-15; 1 Co 12, 3; 1 Pe 1, 11; 2 Pe 1, 16, 19).
11 « E t je vis... et v o id » , pour cette phraséologie, cf 4, 1, note; Dan 8, 3. —
« le d d ouvert» (en 4, 1: « u n e porte ouverte dans le d d » ) , cf Ez 1, 1; Jn 1,
51; Ac 7, 56; 10, 11; M t 3, 16; Le 3, 21. — « et voici un dieval blanc, et edui
qui le montait » (comme en 6, 2 ), cf w 19, 21: « celui qui monte le cheval ».
Cf 2 Mac 11, 8. Le « b lan c» est couleur de triomphe et de joie. — «Fidèle et
Véridique », pour ces noms, cf 1, 5; 3, 7, 14, et les notes. — « avec justice il
juge », cf Is 11, 3-5; pour « juger », rf 6, 10, note. Voir les jugements de Dieu,
V 2; 13, 3; 16, 5, 7; Ps 96. 13. — « fait la guette », pour ce verbe, cf 2, 16, note.
— Voir Ps 45, 4 i .
tume de graver sur les cuisses des statues les noms des personnalités représentées.
— Pour ce « nom t o i t », différent de celui des vv 12-13, voit 17, 14, note; com
parer Jn 1 3 ,13; 18, 37.
A PO C A LY PSE 322
Victoire sur la Bête et sur le Vaux prophète
323 A PO C A LY PSE
19 soxxEre. Et les autres furent tués par l’épée de
celui qui monte le cheval, [l’épée] qui sort de sa
bouche, et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs
chairs.
19 et de soufre» (21, S), «Tétang de feu et de soufre» (20, 10), «Eétang de feu»
(20, 14, 15); pour « feu » et « soufre », cf notes de 9,17; 14, 10.
21 « les autres », les rois de la terre et leurs armées, v 19. — « celui qui monte
le cheval », cf w 11, 19. — « Tépée qui sort de sa bouche », cf v 15, note. —
«tous les oiseaux... », cf w 17-lS; Ez 39, 17, 20. — « se rassasièrent», ici et Jn
6, 26, pour les écrits johanniques.
1 « E t je v is» (comparer: «Après cela, je vis», 18, 1; «Après cela, j ’enten
dis », 19, 1), cette expression établit un lien entre visions qu’elle rapproche (cf
w 4, 11, 12\ 21, 1, 2, 22; 19, 11, 17, 19), mais on ne saurait y chercher une chro
nologie. — « u n ange», nouveau protagoniste (cf 18, 21; 19, 17). — «descendre
du ciel », cf 18, 1, note. — « la clef de l’Abîme », voir « la clef du puits de
l’Abîme », 9, 1, 2, 11, notes. — « chaîne », ici seulement dans les écrits johanni
ques; cf Mc 5, 3-4, et par.
2 Pour les termes, voir 12, 9, note. — Reprise et suite de l ’histoire du Diable:
« jeté sur la terre », il s’en était allé « faire la guerre à la descendance » de la
« Femme ». (12, 9, 17-18), en donnant puissance et pouvoir à « la Bête » (13, 2, 4).
— « lia » (cf 9, 14), comme un prisonnier (cf v 7; Mc 6, 17; Ac 12, é); neutra
lisation de son pouvoir (cf Mc 3, 27; Mt 12, 28-29; Le 11, 20-22), et diâtiment
préalable (cf v 3) à sa punition finale (cf v 10). — «m ille ans» (et v 4; «les
mille ans», w 3, 5, 6, 7), chiffre symbolique indiquant une longue période de
temps (cf 2 Pe 3, 8; Ps 105, 8; Deut 7, 9).
3 « il le jeta », ce verbe encore vv 10, 14, 15. — Le Diable est expulsé de la
terre et reclus. — « dans l ’Abîme », cf v 1; 9, 1, note; Is 24, 22. — « ferma »,
pour ce verbe, cf 3, 7-8; 11, 6; 21, 25. — « scella », cf 7, 3, note; Mt 27, 66;
voir Dan 6, 17; 14, 11, 14, 17. — « pour ç[u’il n ’égare plus les nations » (cf w
S, 10), voir «celui qui égare le monde entier», 12, 9, note; cf 13, 14. — «jus
qu’à ce que fussent achevés les mille ans », encore w 5, 7; pour « achevés »,
A PO C A LY PSE 324
Bible française. Anvers, 1534.
20 *Et je vis des trônes, et ils s’assirent dessus, et il
leur fut donné de juger, et [je vis] aussi les âmes
de ceux qui avaient été décapités à cause du
témoignage de Jésus et à cause de la parole de
Dieu, et qui n’avaient pas adoré la Bête ni son
image, et n ’avaient pas reçu la marque sur leur
front et sur leur main; et ils reprirent vie et ils
régnèrent avec le Christ pendant mille ans. ®Les
autres morts ne reprirent pas vie, jusqu’à ce que
fussent achevés les mille ans. Telle est la résurrec
tion, la première. ®Heureux et saint, celui qui a
part à la résurrection, la première! Sur ceux-là, la
seconde mort n ’a pas de pouvoir; mais ils seront
c£ 10, 7, note. — « doit », pont ce verbe, c£ 1, I; 4, Ij 10, 11; 11, J; 13, 10;
17, 10; 22, 6. — « être délié » (et v 7), c£ 9, 14, IJ. — « pour un peu de temps »
(comparer 6 ,1 1 ), bien court par rapport aux « mifle ans ». Voir v 7.
4 « Et je vis », c£ w 1, 11, 12. — « des trônes », cf Dan 7, 9. — « ils s’assi
rent dessus » (3, 21, note), le sujet n ’est pas précisé (cf Dan 7, 10: « Le tribunal
siégea »); certains veulent le déterminer, soit en supposant qu’il s’agit de ceux
que mentionne la suite du verset, soit en faisant appel à des textes comme Mt
leur & t donné » (vingt fois dans ces ch 6-20; cf 19, 8; 6, 2, 4, S, 11; 7, 2; etc.).
— « le s âmes de ceux qui... D ieu», voir 6, 9, note; 18, 24; pour «décapités»,
un verbe qui évoque la décapitation à ia hache (ici seulement dans le N .T .). —
« et qui », ou peut-être: « et tous ceux qui », on passerait alors clairement des
martyrs aux cot&sseurs de la foL — « n’avaient pas adoré... », voit 13, 8, 14-17;
14, 9, 11; 15, 2; 16, 2; 19, 2 0 . — « ils reprirent vie » (lit: « ils vécurent »), cf 2,
8-, 13, 14. Morts cotpotrilement, ils vivent spiritueUement, car la foi au Christ
les a fait « passer de la mort à la vie », « la vie étemelle » (Jn 3, 24; 6, 40; 11,
25-26; 1 Ju 3, 14). Voir l ’interprétarion v 5b. — « Us régnèrent avec », volt v 6. —
« le Christ », cf v 6; 11, 15; 12, 10 (quatre fois dans Ap, cf 1, 1, note). H est « le
Vivant » ( 1 ,18), et il règne en « Roi » (cf 19,16). — « mille ans », cf v 2, note.
5 «Les autres morts ne reprirent pas v ie» (cf Is 26, 14), ceux qui n ’ont pas
quitté l ’état de mort spiritueUe, n ’ont pas été régénérés par la foi au Christ. —
« jusqu’à ce que... miUe ans », cf w J, 7. Ces morts ne seront « debout » que
pour le jugement dernier ( w 12-15). — «TeUe est...» , c’est en pensant à cette
résurrection générale en vue du jugement final («au dernier Jour», Jn 11, 24;
12, 48) que le voyaut qualifie de «résurrection, la première» (et v 6), la nais
sance à la vie étemelle par la foi de ceux qui « reprirent vie » (v 4; cf Ro 6, 11, -
15; Col 2 ,1 2 ; 3,1-2).
21, 8: « leur part »; 22, 19: « sa part ». — « la seconde mort » (cf 2, 11), la mort
A PO C A LY PSE 326
prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec 20
lui pendant [les] mille ans.
327 A PO C A LY PSE
20 Diable, qui les égarait, fut jeté dans l’étang de feu
et de soufre, où sont aussi la Bête et le Faux pro
phète; et ils seront torturés jour et nuit pour les
éternités d*éternités.
Le jugement dernier
13-14-, pour la terre de Juda, Jr 11, 15\ 12, 7). — « u n feu descendit... dévora»,
cf notes de 11, 5\ 1 3 ,13\ voir Ez 38, 22; 39, S; enfin Zach 12, 9.
10. Le diâtiment définitif, cf v 2, note. — « le Diabie », cf « le Satan », v 7;
V 2, note. — «égarait», cf w 3, S, 10. — « fu t jeté dans l ’étang de feu et de
soufre... » (comparer w 14, 15; 21, g), voir 19, 20, note; M t 25, 41. — « torturés »,
pour ce verbe, cf 9, 5, note. « jour et nuit », pour l ’expression, cf 7, 15, note. —
« pour les éternités... », cf 1, 6, note.
11 « E t je vis», cf w 1, 4, 12. — « u n grand trône» (cf Dan 7, 9), celui d]un
juge; cf És 9, 5; 97, 2. — « bianc », symbole de victoire divine. — « Ceiui qui y
était assis », Dieu ( d 4, 2, note), seul juge suprême (cf Mt 6, 4, 8; 18, 35; Ro 14,
10; He 12, 23; Ja 4, 12); pour le Christ juge, cf 14, 14; Jn 5, 22, 27; Mt 25, 31
sw ; Ac 17, 31; 2 Co 5, 10; 2 Tm 4, I . — « d e devant sa face s’enfuirent...»,
discrète mention de cataclysme cosmique; comparer 16, 20; 6, 14; Ps 114, 3, 7;
102, 26-27; 103, 29-30; Is 51, 6; Mc 13, 31; 2 Pe 3, 7, 10, 12. — « U ne se trouva
plus de place... », cf 12, 8, note. — Le champ est libre pour « un ciel nouveau
et une terre nouvelle» (21, 1); quant à la mer qui demeure encore, voir v 13.
12 « Et je vis », cf w 1, 4, II. — « les morts », venus de leurs réceptacles
(v 13). — «grands et petits» (cf 19, 5, note), c’est-à-dire tous les morts, quelle
qu’ait été leur condition sut la terre. — « debout devant » (cf Dan 7, 10; Le 21,
36; Ro 14, 10), voit Jn 5, 29: « ils sortiront (des tombeaux), ceux qui auront fait
le bien, pour une résurrection de vie, ceux qui auront commis le mal, pour une
résurrection de condamnation »; Ac 24, 15; Dan 12, 2. — « des livres furent
ouverts » (Dan 7, 10), oh sont écrites toutes les actions des hommes, — « furent
jugés», voit V 13. — « u n autre livre, celui de la v ie» (cf v 15), il contient les
noms des élus; voit 3, 5, note. — « écrit dans », cf 13, 8, note. — « selon leurs
œuvres » (cf v 13), voir 2, 23; 18, 6; 22, 12.
13 Les réceptades des morts sont vides, personne n ’esquive le jugement. — « la
met », eUe rend ses cadavres et c’est son dernier rôle; elle disparaît avec le ciel
A PO C A LY PSE 328
morts qu’elle avait, et la Mort et l’Hadès donnèrent 20
les morts qu’ils avaient, et chacun fut jugé selon
ses œuvres. ^‘‘Et la Mort et l’Hadès furent jetés
dans l’étang de feu. Telle est la seconde mort,
l’étang de feu. Et si quelqu’un n ’était pas trouvé
inscrit dans le Livre de vie, il était jeté dans l’étang
de feu.
329 A PO C A LY PSE
21 parée pour son mari. ^E t j’entendis, venant du
trône, une voix forte qui disait: « Voici le séjour de
jn 1,14 Dieu avec les hommes: i/ séjournera avec eux, et
eux seront ses peuples, et Dieu lui-même sera avec
eux. *Et il essuiera toute larme de leurs yeux; et la
mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne
seront plus; car les premières choses s’en sont
allées. » ®E t Celui qui est assis sur le trône dit:
« Voici que je fais toutes choses nouvelles. » E t il
dit: « Ecris, car ces paroles sont fidèles et véridi
ques. » *Et il me dit: « C’en est fait! Je suis l’Alpha
Jn A,10,14 l’Oméga, le Principe et la Fin. A qui a soif je
Jn 1,37-39 donnerai, moi, de la source de Veau de la vie gra-
Mt 10, 33\ Le 12, 53. Fout « parée », dans Ap, ici et v 19. — « pour son mari »,
ici pour l ’Agneau, cf v 9; 19, 7, note.
3 « j ’entendis, venant du trône... », comparer 19, 5, note; le trône n est pas
celui de 20, I I, mais le trône céleste habituel depuis 4, 2; la voix, autre que celle
de Dieu (il parlera v 5), explique le sens de la vision ( w 3-4). — Les paroles,
qui expriment une alliance très intime, s’inspirent de Lev 26, 11-12; J r 31, 33
(c£ 2 Co 6, ISy, Ez 37, 26-2S; Zach 2, 14; 8, S. — Pour « séjour», c£ 13, 6, note;
pour « séjournera », cf 12, 12, note. — « ses peuples », variante moins suœ: « son
peuple ». — « Dieu... avec eux », cf Is 8, S, 10.
4 « essuiera toute larme... », cf 7, 17, note. — « la mort ne sera plus », voir 20,
14, note. — « n i deuE» (cf 18, 7-8), « n i c ri» (ici seulement en Ap), « n i dou
leu r» (16, 10-11), voit Is 35, 10; 65, 19; Jr 31, 16. — « les premières choses...»,
c’est-à-dire tout ce qui est de la première création. Cf Is 65, 17.
5 « Celui qui est assis... », Dieu (cf 4, 2, note). — « dit », pour la première fois
dans Ap, c’est avec certitude une parole attribuée à Dieu lui-même. — «Voici...
nouvelles », inspiré d’Is 43, 19; cf v 1, note. — « E t il dit: Ecris, car (ou: Ecris
que)... », comparer avec 19, 9; 22, 6, oîl l ’interlocuteur est un ange. Pour l ’ordre
d’écrire, cf 14, 13, note. — « ces paroles sont fidèles et véridiques », de même
22, 6 (voir « fidèle et véridique », 3, 14; 19, 11); en 19, 9: « paroles véridiques ».
NouveUe attestation de la vérité des visions et révélations reçues par Jean.
6 « C ’en est fait! », cf 16, 17. — « Je suis l’Alpha et l’O m ^ a » (et 22, 13),
cf 1, S, note. — « le Principe et la Fin » (et 22, 13), voit: « le Premier et le Der
nier », 1, 17, note; 2, S; 22, 13. Ce « rappel des titres divins veut faite com
prend» la puissance de Ilieu, dont le plan s’exécutera de la première à la der
nière lettre» (Gelin). — « A qui a soif...» (inspiré d’Is 55, 1), cf 22, 17: «que
celui qui a soif... »; 7, 16: « Us n’auront plus soif »; Jn 7, 37; 4, 10. — « de la
source de l ’eau de la vie », l ’eau qui donne une vie longue et heureuse; cf « les
sources d’eau de la vie », 7, 17, note; « l ’eau de la vie », 22, 17; « tm fleuve
d ’eau de la vie », 22, 2. Dans l ’A.T., Ps 36, 40; « auprès de toi est la source de
vie »; Jr 2, 13: « mol (Yahvé) la source d’eau vive »; 17, 13. — « gratuitement »,
ici et 22, 17; voir Jn 4, 10, 14, « le don de Dieu », qui est un don gratuit de
Dieu, et « l’eau vive », la « source d’eau jaillissant en vie étemelle ».
A PO C A LY PSE 330
tuitement. ^Le vainqueiir héritera de cela, et je 21
serai pour lui un Dieu et lui sera pour moi un fils.
®Quant aux peureux, et aux incrédules, et aux abo
minables, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et
aux sorciers, et aux idolâtres et à tous les men
teurs, leur part est dans l’étang brûlant de feu et de
soufre, qui est la seconde mort. »
®E t vint un des sept anges qui avaient les sept
coupes pleines des sept plaies, les ultimes, et il
parla avec moi, disant: « Ici! que je te montre Jn 3,29
331 A PO C A LY PSE
Bible allemande. Lm ebourg, 1634.
également l ’attentîcm du venant, w 13, 13, 21, 23; 22, 14, — Pour ces w 12-14,
voit s u t ^ t Ez 48, 30-33, — «douze anges», en fonction de gardiens (fo (Z, 6)
ou de portiers. — « des noms inscrits... d’Israël », cf Ez 48, 31; E z 28, 21; 39, 14,
— « douze tribus », i d seulement dans Ap; voir « toutes les tribus des fils
d’Israël » (7, 4) avec douze noms (7, 3’8),
13 « au n(tta », encore et seulement Le 13, 29, dans le N.T.
14 «assises» (et v 19), ou « fondations » (c£ H e 11, 10), «assises... douze
Apôtres» (c£ E j^ 2, 20), mise en relief de l ’apostoliaté de l ’Eglise par la réfé
rence spédale auz «douze» en tant que collège (voir Jn 6, 67, 70; Mt 19, 28;
Ac 6, 2; 1 Co 15, 3; comparer M t 16, 18). Pour «apôtres», cf 18, 20, note.
15-17 Les dimensions de la cité.
15 « œ lu i qui parlait avec m oi», l ’ange du v 9. — «tm e mesure, un roseau»
(cf Ez 40, 3, 3 ), voir 11, 1, note. — « d’or », ce qui convient à la dignité et h la
magnificence de cette d te, que le mesurage a pour but de faire admirer. — Les
dimensions de la ville au v 16; celles de la muraille au v 17; « ses portes » ne
seront pas mesurées, mais seulement décrites au v 21.
16 « est (lit; est placée, 4, 2) quadrangulaire c’est-à-dire que sa base est
carrée. Pour l ’idée d’espace carré, cf Ez 48, 16, 17, 20. — « sur douze mille sta
des» (de périmètre ou de côté?), soit plus de 2 200 km selon le stade de 185 m;
mais il s’agit d’un dilffre symbolique (12 x 1000). — « ... sont égales », cette vUle
en forme de cube ou de pyramide serait un monstre, si elle n’était un symbole;
il la faut à la taille des « nations » et des « rois de la terre », v 23.
17 « sa muraille », et w 18, 19; cf w 12, 14, 15. — « cent quarante-quatre cou
dées » (carré de 12), soit plus de 64 m ou de 70 m selon la coudée de 0 m 45
ou celle de 0 m 49. La plupart des interprètes l ’entendent de sa hauteur; certains,
de son ^aisseur. — « c’èst-à-dire d ’a n ^ », l ’ange se sert de la même mesure que
les htnnmes (cf « diiftie d’homme », 1 3 ,18, note).
18-21 Les m atâiauz de la d té.
18 «m atériau» (le terme ne figure au’ici dans le N .T.), ce qui entre dans une
construction. — « de jaspe » (et v 19), c£ v 11, note. — « d’or pur, sembiable à
du verre pur », c£ v 21: « d’or pur, comme du verre transparent ». Cf « vitrifiée »,
4 ,6 ; 13, 2.
19 « Les assises », cf v 14. — « parées » (cf v 2), il semble ensuite que ces
assises sont faites, plutôt qu’ornées, de « toute pierre précieuse » (v 11, note). — Le
scintillement de ces douze sortes de pierres teintées donne à la cité un mer
veilleux éclat. — Pour cette mystique architecturale à l ’égard de Jérusalem, voir
Is 54, 11-12; 60, 17; Tob 13, I6; et pour des listes (à comparer) de ces minerais
p r é c i ^ . Ex 28, 17-20; 39, 10-13; Ez 2 8 ,13. — « jaspe », cf w 11, 18; 4, 3.
20 « sardoine », cf 4, 3. — « hyacinthe », cf 9, 17 (couleur).
21 « les douze portes », voir w 12, 13, notes. — « perles », cf 17, 4; 18, 12, 16.
— « la place », cf 22, 2; 11, S. — « d’or pur, comme du verre transparent »,
comparer v 18b; « transparent », ici seulement dans le N.T.
22 Cf Ez 48, 33: « le nom de la viUe sera: Yahvé-Chamma [Yahvé est là] ». —
« le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant », dernière apparition de cette expression,
cf 1, 8, note. — « le Seigneur... ainsi que l ’Agneau », sur leur étroite association,
voir 22, 3, note. — Sur le corps du. Christ, « Sanctuaire » de Dieu, cf Jn 2, 19-21.
23 Inspiré d’Is 23, 24; 60, 19-20. — « n ’a pas besoin... », de même 22, 3. —
« lune », cf 8, 12, note. — « la gloire de Dieu », cf v 11, note. — « l ’a illumi
née », pour ce verbe, encore 22, 3: « luira suc eux »; 18, 1: « la terre fut illumi
née »; cf Jn 1, 9. Voir 1 Jn 1, 3: « Dieu est lumière »; 1, 7; 2, 8. — « lampe »,
pour ce terme, encore 22, 3; 18, 23. Comparer « lampadaires », 1, 12, 13, 20; 2, 1,
3; 11, 4.
A PO C A LY PSE 334
marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui 21
apportent leur gloire. ^ E t jamais ses portes ne
seront fermées le four, car là il n’y aura pas de nuit.
on lui apportera la-^oire et l’honneur des
nations. ^ E t jamais n’y entrera rien de souillé, ni
celui qui pratique abomination et mensonge, mais
seulement ceux qui se trouvent inscrits dans le
Livre de vie de l’Agneau.
335 A PO C A LY PSE
22 [ville] et de part et d’autre du fleuve, un arbre de
vie, fructifiant douze fois, donnant son fruit chaque
■ mois, et Us feuilles de l’arbre sont pour la guérison
des nations. ^ Et il n’y aura plus d’anathème. Et le
trône de Dieu et de l’Agneau y sera, et ses escla
ves lui rendront un culte; et Us verront sa face, et
son nom sera sur leurs fronts. ®Et il n’y aura plus de
nuit, et ils n’ont pas besoin de lumière de lampe ni
de lumière de soleil, car le Seigneur Dieu luira sur
eux, et ils régneront pour les éternités d’éternités!
APOCALYPSE 336
Attestation de Vange
« E t ü me d it» , sans doute l ’ange des w 1, 8-9; selon d’aubes, Jésus (voir
celui qui garde... », c£ 16, 15; on lit ici la sixième des sept « béatitudes » de
Ap, c£ 1, 5, note. — « les paroles de la prophétie de ce livre» (et w 10, IS), c£
V 9: « les paroles de ce livre »; v 19; « paroles du livre de cette p ro c è d e »; 1, 3;
« les paroles de cette prophétie ».
8-9 Texte très prodie de 19, 10, voir les notes. — « moi, Jean », cf 1, 9; 1, 1,
4. — « qui entendais et voyais» (c£ 1, 2, 10-12, 17,-19; etc.), Jean est le voyant
et l ’auteur du livre, cf w 18-19. — « l ’ange qui me montrait ^ a » , cf w 1, 6,
notes. — « toi et tes fières, les prophètes », Jean est rangé dairement parmi ces
derniers, et «les paroles de ce livre», c’est-à-dire l ’Apocalypse (cf v 19, note),
sont donc bien tm témoignage rendu à Jésus (cf 19, 10, note; 1, 2-5). Four
«prophètes», d v 6; 10, 7; 11, 10, 18; 16, 6; 18,.20, 24. — « les paroles de ce
livre », cf « ies paroles de la prophétie de ce livre », v 7, note; pour « prophé
tie », cf w 7, 10, 18, 19; 1, 5; 11, 6; 19, 10. Quant à « prophétiser », seulement
10,11; 11, 5.
337 APOCALYPSE
Le temps de la rétribution est proche
APOCALYPSE 338
teurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiœn- 22
que aime et pratique le mensonge! »
Attestation de Jésus
339 APOCALYPSE
22 dans ce livre-, et si quelqu’un retranche quelque
chose des paroles du livre de cette prophétie. Dieu
lui retranchera sa part de l’arbre de-^vie et de la
ViUe, la [Ville] sainte, qui sont décrits dans ce
livre...
Celui qui atteste cela dit: « Oui, je viens bien
tôt. »
A PO C A LY PSE 340
L es E pîtres catholiques
Les Épîires catholiques
343
c) Exhortation à rester fermes dans l’épreuve et la
persécution: Ja 1, 2-4, 12; 4, 7, 10-11; 1 Pe 1, 6-7; 2,
11-17; 3,13-17; 4,12-19; 5 ,6 -10; 1 Jn 2 ,24-28.
d) Evocation de la fin des temps et de sa proximité:
Ja 5, 7-9; 1 Pe 1, 3; 4, 7; 2 Pe 3, 3-4; 1 Jn 2,18-19;
Ju 18. — 2 Pe 3, S-IO; l’horizon s’éloigne: « Un jour de
vant le Seigneur est comme mille ans et mille ans com
me un jour. »
344
E p ître de saint Jacques
Jacques « le Mineur » a souvent été confondu par les imagiers avec
Jacques « le Majeur », beaucoup plus célèbre à cause du pèlerinage
de Saint-Jacques-de-Compostelle (cf hors-texte).
Bible française. Paris, 1520.
INTRODUCTION
Auteur
'Destinataires
347 JACQUES
Date
L'œuvre
1. Adresse ( 1,2 ).
2. La conduite du chrétien dans l ’épreuve ( 1,2-12 ).
3. L’épreuve ( 1 ,13-18 ).
4. M ettre en pratique la parole de Dieu ( 1 ,19-27 ).
5. Ne pas faire acception de personne ( 2,1-9 ).
6. ObHgation d ’observer toute la Loi ( 2,10-13 ).
7. La foi sans les œuvres est morte (2,14-26).
8. Les péchés de la langue ( 3 ,1-12 ).
9. Vraie et fausse sagesse ( 3 ,13-18).
10. Conditions de la concorde entre frères et de
l ’amitié avec Dieu (4,1-12).
11. Contre la présomption (4,13-17).
12. Contrôles riches oppresseurs (5,1-6).
13. Supporter patiemment les afflictions dans l’attente
de l’Avènement du Seigneur (5,7-11).
14. Ne pas jurer (5,12).
15. L’onction des malades ( 5,14-16a ).
16. La prière ( 5 ,1 3 ,16b-18 ).
17. La correction fraternelle ( 5,19-20 ).
349 JACQUES
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ties varias
Bible latine. Lyon, 1516.
Adresse
351 JACQUES
®Mais qu’il demande avec foi, sans hésiter en rien;
celui qui hésite en effet ressemble au flot de la mer
que le vent soulève et agite. ’ Qu’il ne pense donc
pas, cet homme-là, recevoir quelque chose de la
part du Seigneur: ®homme à l’âme double, instable
dans toute sa conduite.
®Que le frère de basse condition se vante de
son élévation, “ et le riche de son abaissement,
car il passera comme fleur d’herbe. “ Le soleil se
lève avec sa chaleur brûlante et dessèche l’herbe;
sa fleur tombe et son éclatante parure disparaît. De
même le riche se flétrira dans ses entreprises.
“ Heureux l’homme qui supporte l’épreuve! Car,
ayant fait ses preuves, il recevra la couronne de
vie que [le Seigneur] a promise à ceux qui l’aiment.
L’épreuve
6 Ci Eph 4, 14\ « ballottés par les flots et emportés à tout vent de doctrine. »
8 « à l’âme double », Même terme 4, S, — « dans toute sa conduite », Ut:
« dans toutes ses voies. »
9-10 Antithèse un peu forcée, dans le goût de l ’auteur, dont le style n ’est pas
sans apprêt ni préciosité. A noter une hostilité marquée à l ’égard du riche
(cf 2, 2-7; 5, 1-6).
10-11 « se lève, dessèche, tombe, disparait », ces présents traduisent les aoristes
gnomiques de l ’original. Cf Is 40, 6-8. — « avec sa chaleur brûlante »; ou « avec
le vent brûlant ».
12 Sur cette « couronne », cf 1 Co 9, 25; 2 Tm 4, 8; 1 Pe 5, 4; Ap 2, 10; 3, 11.
13 C’est toujours le thème de l ’épreuve (même mot dans le texte original), la
tentation étant l ’épreuve suprême. — C’est-à-dire: «D ieu ne saurait être éprouvé
pat le mal. »
JACQUES 352
36 — Saint Jacques en costume de pèlerin (cf p. 344 et photo 101),
suivi d’un disciple qui, plus jeune et plus petit que lui, imite en
tout ce que fait le maître.
Pastilles sur les Epitres. Manuscrit du X I V ’ siècle. Bibliothèque
Mazarine, n° 168.
voitise qui le tire et le prend à l’amorce; puis la 1
convoitise, ayant conçu, enfante le péché, et le
péché, une fois consommé, donne naissance à la
mort,
^®Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés:
tout beau don, toute donation parfaite vient
d’en haut et descend du Père des lumières, chez
qui n ’existe ni changement ni ombre de variation.
C’est dans son Hbre vouloir qu’il nous a donné
naissance par une parole de vérité, pour que nous
soyons en quelque sorte les prémices de ses créa
tures.
JACQUES 354
Ne pas faire acception de personne
355 JACQUES
blasphèment le beau nom dont vous êtes appelés?
®Si, pourtant, vous aœomplissez la loi royale, con
formément à l’Ecriture: Tu aimeras ton prochain
comme toi-même, vous faites bien; ®mais si vous
êtes partiaux, vous commettez un péché, et la Loi
vous reprend comme transgresseurs.
7 « dont vous êtes appelés », lit; « qui a été prononcé sur vous »; l ’expression
est empruntée à i ’A.T. (Am9,22;Deut 28, 20; Is 63, 29; Jr 7, 20), où elle
indique l ’appartenance à Yahvé d’un peuple, d’un individu, du Temple. Il s’agit
ici du nom de chrétien (Le 6, 22). On peut aussi traduire: « le beau Nom qu’on
a invoqué sur vous », et l ’entendre du nom de Jésus (1 Te 4, 14).
8 Lev 19, 28; Mt 22, 39 et par.
9 « si vous êtes partiaux », cf v 2.
10 Point de vue sévère, qu’on trouve dans ie Talmud et dans le stoïcisme.
Certains y verraient voiontiers « un procédé^ juif d’amplification pour mettre en
relief la gravité d’une faute », et ils renvoient à Mt 5, 29, et à Eo 14, 23.
11 Ex 2 0 ,14, 13-, Deut 5, 18,17.
13 Cf Mt 6,1 4 sv; 7, 2 et par.
JACQUES 356
La foi sans les œuvres est morte
357 JACQUES
vres que l’homme est justifié, et non par la foi seu
lement, “ Pareillement encore pour Rahab la pros
tituée: n’est-ce point par des œuvres qu’elle fut
justifiée, pour avoir accueilli les messagers et les
avoir fait partir par im autre chemin? “ Bref, coin-
me le corps sans souffle est mort, ainsi la foi sans
œuvres est morte,..
2 26 U semble bien que tant ce passage ( w 14-26) soit dirigé comte une intetpté*
. tation outtandète de la pensée de saint Paul (Ro 4 , 1-21; H e 11, 31).
3 1 l£ s doctents étment des membres de la communauté c h a i ^ d’instiuite leuts
{tètes. Dans l ’énnmétation des « diatismes », ou dons spirituels accotd& pat
l ’Esprit en vue du bien commun, Paul place les docteurs soit au troisième rang
(1 Co 12, 28), soit au cinquième (Eph 4, 11). L’auteur de l ’épitte ne mentionne
pas l ’intervention de l ’Esprit.
2 Sut la culpabilité universelle, cf Ps 51, 7; 143, 2: Jb 4, 17; 9, 2-3; 14, 3-4;
1 Rs 8, 4S; Ptov 20, S; 9 0 7, 20j Ro 3 . 9.
3-5 Les écrits sapiendauz de l’A.T. mettent {réquemment en garde contre les
méfaits de la langue: Ptov 10, 19; Sir 19, 16; 20, 7, 17; 23, 7-13; 28, 13-2é;
Qo 5, 1-2; Ps 52, 4; 57, 5; 64, 4; etc. Aussi le psaliaiste demande-t-il à YAvé de
«placer une garde â sa bcmdie, de sutvdller la porte de ses lèvres» (141, 3) et
déclare-t-il ( ^ , 2): « Je surveillerai ma conduite de peut de pédiet par ma langue.
JACQUES 358
au gré du pilote. ®De même la langue est im petit
membre et qui se glorifie de grandes choses.
Voyez comme un petit feu allume xme grande
forêt! ®Et la langue est un feu, le monde de
l’injustice. La langue est placée parmi nos membres
comme celle qui tache le corps tout entier et
enflamme le cours de l’existence, enflammée
qu’elle est par la géhenne. ^ En effet, toute espèce
de bêtes sauvages et d’oiseaux, de reptiles et
d’animaux marins est domptée et a été domptée
par l’espèce humaine, ®mais la langue, aucun des
hommes ne peut la dompter: mal sans repos,
remplie qu’elle est d’un venin mortel. ®Par eUe
nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle nous
maudissons les hommes qui ont été faits à l’image
de Dieu! “ De la même bouche sortent bénédic
tion et malédiction! Il ne faut pas, mes frères, qu’il
en soit ainsi. Est-ce que du même orifice la
source fait jaillir le doux et l ’amer? “ Un figuier,
mes frères, peut-il produire des olives, ou une
vigne, des figues? Une eau salée ne peut non plus
produire de l’eau douce.
359 JA C Q U E S
Y raie et fausse sagesse
JACQUES 360
voluptés qui combattent dans vos membres? ^ Vous
convoitez, et vous n ’avez pas; vous enviez et jalou
sez, et vous ne pouvez obtenir; vous bataillez et
faites la guerre. Vous n’avez pas, parce que vous
ne demandez pas. ^Vous demandez et vous ne
recevez pas, parce que vous demandez mal, afin
de dépenser pour vos plaisirs.
'' Adultères, ne savez-vous pas que l’amour du
monde, c’est la haine de Dieu? Celui-là donc qui
veut être ami du monde se constitue ennemi de
Dieu. ^ Ou bien pensez-vous que l’Ecriture dise en
vain; C’est jusqu’à l’envie que désire l’esprit qu’ü a
fait habiter en nous? * Mais la grâce qu’il donne est
plus grande; c’est pourquoi il est dit: Dieu
s’oppose aux orgueilleux, mais aux humbles il
donne la grâce. ^ Soumettez-vous donc à Dieu;
résistez au diable, et il fuira loin de vous. ®Appro-
361 JA C Q U E S
chez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous.
Nettoyez vos mains, pécheurs, et sanctifiez vos
cœurs, âmes doubles. ®Sentez votre misère, et pre
nez le deuil et pleurez. Que votre rire se change
en deuil et votre joie en abattement. “ Humiliez-
vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.
“ Frères, ne vous calomniez pas les uns les
autres. Qui calomnie xm frère ou qui juge son frère,
calomnie la Loi et juge la Loi. Or, si tu juges la Loi,
tu n’es pas celui qui pratique la Loi, mais son juge.
“ Un seul est législateur e t juge. Celui qui peut
sauver et perdre. Mais toi, qui es-tu pour juger le
prochain?
Contre la présomption
JA C Q U E S 362
le veut, nous vivrons et ferons ceci ou cela. »
“ Mais non, vous vous vantez avec vos forfante
ries! Toute vanterie de ce genre est mauvaise.
Celui-là donc qui sait faire le bien et ne le fait
pas, il y a péché pour lui.
363 JACQUES
5 aux oreilles du Seigneur des armées. ®Vous avez
mené sur terre xme vie de délices et de plaisirs;
vous vous êtes repus au jour de la boucherie!
®Vous avez condamné, tué le juste, sans qu’il vous
résiste.
JA C Q U E S 364
lés autres, afin de n ’être pas jugés; void que le 5
Juge se tient aux portes. “ Prenez, frères, comme
exemple de souffrance et de patience, les prophè
tes qui ont parlé au nom du Seigneur. “ Voyez,
nous proclamons heureux ceux qui ont eu de la
constance. Vous avez entendu parler de la cons
tance de Job et vous avez vu le dénouement du
Seigneur, parce que le Seigneur est miséricordieux
et compatissant.
Ne pas jurer
365 JA C Q U E S
5 vera; et s’il a commis des péchés, il lui sera fait
rémission. “ Avouez donc vos péchés les uns aux
autres, et priez les uns pour les autres, afin d’être
guéris.
La prière
La correction fraternelle
JACQUES 366
Première E pître
de saint Pierre
Bible latine. Lyon, 1516
INTRODUCTION
Auteur
369 I PIERRE
Destinataires
Date
Lieu d’origine
Contenu de Vépître
I P IE R R E 370
d’une liturgie baptismale. Quoi qu’il en soit, voici les
principaux thèmes de l’épître.
1. La Rédemption, 1, 2,18-20: « rachetés par un sang
précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache,
le Q irist », 3 , 18: « Christ est mort pour les péchés, lui,
juste pour des injustes. »
2. Régénération et vie nouvelle, l , Lf, 23: « vous avez
été régénérés, non d’un germe corruptible, mais incor
ruptible, par la parole de Dieu, vivante et qui de
meure »; 2, 2 « comme des enfants nouveau-nés, désirez
ardemment le pur lait spirituel »; 3,21 sv.
3. Sainteté de vie, qui convient à « une race élue »,
un sacerdoce royal, une nation sainte » { 2 ,9 ) qui par sa
« belle conduite » et ses <<belles œuvres » doit édairer
les païens et les amener à «glorifier D ieu» (2, 12);
« Traitez saintement dans vos cœurs le Seigneur, le
Christ » {3,13), « pour que soient honteux ceux qui dif
fament votre bonne conduite en Christ » {3,16).
4. Charité fraternelle, 1, 22; 3, 8 sv; 4, 8-10 \ 2, 17:
« aimez la Fraternité » ( voir la note ).
5. Epreuve, souffrance, persécution, qu’il faut suppor
ter à l’exemple du Christ, 1, 6 sv; 4, 12-19; 5, 9 sv;
2 ,19-24.
6. Proximité de la fin, 1 ,3, 7,13; A, 7: « La fin de tou
tes choses est toute proche. »
7. Le Jugement des vivants et des morts, 4 ,3,17-19.
371 I P IE R R E
Table analytique de la Première Epître de Saint Pierre
1. Adresse ( 1 ,1-2).
2. L’espérance chrétienne ( 1 ,3-9 ).
3. Le salut annoncé par les prophètes {1,10-12).
4. Edrortation à la sainteté ( 1 ,13-21 ).
5. Ediortation à la diarité ( 1 ,22-23 ).
6. Les croyants, maison spirituelle et sacerdoce
(2,1-10).
7. Conduite à tenir au milieu des païens ( 2 ,11-12 ).
8. Devoirs envers les autorités (2,13-17).
9. Devoirs des domestiques envers les mîdtres
(2,18-23).
10. Devoirs des époux ( 3 ,1-7).
11. Exhortation à la charité (3 ,5 -1 2 ).
12. Savoir souffrir pour la justice ( 3 ,13-17 ).
13. La prédication aux morts et le baptême ( 3 ,18-22).
14. Ne pas revenir aux mœurs païennes ( 4,1-6 ).
15. Vigilance et charité (4 ,7 -1 1 ).
16. L’épreuve de la persécution ( 4 ,12-19).
17. Devoirs des anciens (5,1-4 ).
18. Devoirs des jeunes (5 ,3 ).
19. Devoirs des fidèles ( 5 ,6-11 ).
20. Avis divers, salutations, souhait final ( 5 ,12-14 ).
I P IE R R E 372
Adresse
L ’espérance chrétienne
373 I P IE R R E
*pour un héritage qui ne peut se corrompre, ni se
souiller, ni se flétrir, et qui vous est réservé dans
les deux, ®vous que la puissance de Dieu garde,
par la foi, pour le salut prêt à se révéler au dernier
moment.
I P IE R R E 374
attestait d’avance les souffrances réservées à
Christ et les gloires qui les suivraient. ^ E t ü leur
fut révélé que ce n ’était pas pour eux-mêmes, mais
pour vous, qu’ils étaient au service de ces choses,
que par l’Esprit Saint envoyé du ciel vous ont main
tenant annoncées- ceux qui vous ont évangélisés,
et sur lesquelles les anges désirent se pencher.
'Exhortation à la sainteté
375 I P IE R X K
E t si vous invoquez comme Père Celui qui juge
impartialement selon l’œuvre de chacun, condui
sez-vous avec crainte pendant le temps de votre
exÜ. “ Vous le savez: ce n’est point par des choses
corruptibles, argent ou or, que vous avez été rache
tés de votre vaine conduite héritée de vos pères,
^®mais par un sang précieux, celui d’un agneau
sans défaut et sans tache, Christ, “ désigné dès
avant la fondation du monde et manifesté à la fin
des temps à cause de vous. C’est par lui que
vous avez foi en Dieu, qui l’a relevé d’entre les
morts et lui a donné la ^oire, en sorte que votre
foi et votre espérance soient en Dieu.
Exhortation à la charité
22 '
' En obéissant à la vérité, vous avez purifié vos
âmes pour vous aimer sans feinte comme des
frères. Aimez-vous les uns les autres du fond du
I P IE R fiE 376
cœur, ardemment, ^puisque vous avez été régé
nérés, non d ’un germe corruptible, mais incorrupti
ble, par la parole de Dieu, vivante et qui demeure.
Car
toute chair est comme de l’herbe,
et tout son éclat comme fleur d’herbe;
l’herbe sèche et la fleur tombe,
“ mais la parole du Seigneur demeure à jamais.
E t c’est cette parole dont la bonne nouvelle vous
a été annoncée.
377 I PIERRE
sez-vous bâtir en maison spirituelle, pour un sacer
doce saint, en vüe d!©£frir des sacrifices spirituels,
agréés de Dieu par Jésus Christ. ®Car on trouve
<kns l’Ecriture: ^
Voici que je place en Sion une pierre élue,
[angulaire, précieuse;
et qui se fie en elle ne saurait avoir honte.
^ A vous donc l ’honneur, vous qui croyez; mais
pour ceux qui refusent de croire, la pierre qu’a
vaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est de
venue tête d’ange, ^ et pierre d’achoppement, et
roc où l’on trébuche. Ils achoppent, parce qu’ils
refusent de croire à la Parole; et c’est à quoi ils ont
été destinés.
®Mais vous, vous êtes une race élue, un sacer
doce royal, une nation sainte, un peuple qu’il s’est
acquis pour annoncer les vertus de Celui qui vous a
^pelés des ténèbres à sa 'mervenieuse lumière,
vous qui jadis n ’étiez pas un peuple et qui main-
6 Is 28, 16. Cette « pierre angulaire » est la première pierre de l ’édifice nou
veau, que Yahvé pose lui-même: Jésus-Christ, selon l ’interprétation de l ’épître.
7 Ps 118, 22, où l ’expression n ’est peut-être qu’une locution proverbiale pour
signifier le relèvement de ce qui était vil et méprisé. Appliquée à Jésus Christ et
à son oeuvre par Jésus lui-même (Mt 21, 42 et par), et par saint Pierre, dans un
discours au S ^ é d r in (Ac 4, 11).
8 Is 8, 14, où le texte s’applique à Yahvé. Cité par Uo 9, 33, dans la même
perspective spirituelle; foi en Jésus ou incrédulité. — « la Parole», c’est-à-dire;
l ’Evangile. — U ne s’agit pas d’une prédestii^tion positive à l’incmdulité, mais
d ’une conséquence des dispositions hostiles des « incrédules » à l ’égard du
message (cf 2 Th 2, 10), et dont saint Pierre voit l ’annonce dans le texte d ’Isaie.
On a remarqué très judicieusement: « le s références scripturaires contenues dans
les w 7-10 répondent à la préoccupation du christianisme naissant d’esqjliquet
lat l ’A.T. l ’incrédulité d’Israël.» Dans une de ses pages les plus émouvantes,
% ’aul tentera d ’expliquer l ’endurcissement partiel e t provisoire de ses Eûtes Juifs
(surtout Ko U , U-32).
9 « race élue » Is 43, 20; « nation sainte » Ex 19, é; « peuple qu’il s’est acquis »
(c’est-à-dire comme spedalement sien, comme son bien propre) Ex 19, 3; Is 43,
21; « sacerdoce royal », Ex 19, d UCX (voir v 3, et la note). — Sur l ’antithèse
ténèbres-lumière, cf Is 8, 23-9, I , cité par M t 4, 15-16-, Le 1, 78; Ac 26, 18; Eph
5 , 8.
10 Os 1, 6-9; 2, 3, 23; Ko 9,23-26.
I PIERRE 378
tenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’obteniez 2
pas miséricorde, et qui maintenant avez obtenu
miséricorde.
11 Ps 39, 13: « C ar je suis un étranger chez toi, un hâte, comme tous mes
pètes. » — Cf Ga 5 , 16, 24; Eph 2, 3; surtout Ro 7, 7-2^.
12 «vous calomnient comme m alm teurs», il doit s’agit de l ’éloignement des
duétiens de la vie sociale e t publigue, de la sévérité de leurs mœurs, etc. On ne
les accuse pas encore de caimibalisme. — « a u spectacle de vos belles œuvres»,
édio de M t 5, 16. — « v isite», dans le langage biblique, ce terme désigne toute
intervention de Dieu, le plus souvent favorable. Ici la plus éclatante, la décisive,
la dernière, celle du Jugement (Sag 3, 7).
13 « Soumettez-vous », cf Tl 3, 1, et surtout l ’ezposé de l ’épltre aux Romains,
13,1-7. . .
14 Cf Ro 1 3 ,3-4. — « louer », ou « honorer ».
379 I PIERRE
2 le bien, vous fermiez la bouche à l’ignorance des
sots, [Agissez] en hommes libres, et non en
hommes qui font de la liberté un voüe pour leur
méchanceté, mais en esclaves de Dieu. M ’ Honorez
tout le monde, aimez la Fraternité, craignez Dieu,
honorez le roi.
I PIERRE 380
que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice; 2
lui dont la meurtrissure vous a guéris. ^ Car vous
étiez errants, comme des brebis-, mais maintenant
vous êtes retournés au berger et au gardien de vos
âmes.
381 I PIERRE
êtes devenues les filles, si vous faites le bien, sans
craindre aucune frayeur.
’ Maris, pareillement: sachez comprendre, dans
la vie commtme, que la femme est un être plus fai
ble; traitez-la avec honneur, puisqu’elle est cohéri
tière de la grâce de vie. Ainsi rien ne mettra obs
tacle à vos prières.
Exhortation à la charité
I PIERRE 382
Savoir souffrir pour la justice
14 In spiréd’Is S , 12 (IX X ).
15 « Traitez saintement », lit: « Sanctifiez. » — Pour la première fois, les chré
tiens sont invités à justifier « leur espérance » auprès des incroyants.
16 « où l ’on vous calomnie », cf 2, 22. L’ère des vexations et des persécutions
locales semble, ouverte.
18 Cf Ro 6,10; H e 7, 27; 9, 26-2S. — « juste », cf Ac 3 ,1 4 ; 7, 52; 22, 14.
19 « faire sa proclamation », c’est-à-dire annoncer la rédemption aux âmes
retenues dans le séjour des morts.
19 On a noté que « 1 Fe 3, 28-4, 6 parait contenir les divers éléments d’un
Credo baptismal: mort du Christ (3, 18), descente aux Enfers (3, 19), résurrection
(3, 21), session à la droite de Dieu (3, 22), jugement des vivants et des morts
(4, 5) ». — De ce texte — assez mystérieux — U semble r&ulter (cf 4, 6) qim
certains de « ceux qui avaient désobéi aux jours de Noé » (v 20), et que la tradi-
383 I PIERRE
3 esprits en prison, ^“qui avaient désobéi, jadis,
lorsque temporisait la patience divine, aux jours de
Noé, quand se construisait l’arche, dans laquelle
peu de personnes — à savoir huit — furent sauvées
par l’eau. E t c’est sa réplique qui maintenant
vous sauve, vous aussi: le baptême, lequel n ’est
pas l’enlèvement d’une saleté de la chair, mais la
demande à Dieu d’m e bonne conscience par la
résurrection de Jésus Christ, ^ qui est à la droite
de Dieu, après être allé au ciel et s’être soumis les
anges, et les pouvoirs, et les puissances.
I P IE R R E 384
38 — D ’après les Actes apocryphes, saint Pierre aurait demandé
d’être crucifié la tête en bas. Les imagiers ont suivi cette tradition.
Bible latine. Manuscrit du X I I P siècle. Bibliothèque de Boulogne-
sur-Mer, n° 4.
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veulent les païens, en vivant dans les débauches, 4
convoitises, soûleries, ripailles, beuveries et idolâ
tries interdites. ‘‘A ce sujet üs trouvent étrange
que vous ne couriez pas avec eux à ce même
débordement d’inconduite, et ils blasphèment.
^ Ils rendront compte à celui qui s’apprête à juger
les vivants et les morts. ®C’est pour cela, en effet,
que même aux morts a été annoncée la Bonne
Nouvelle, afin que, jugés selon les hommes dans
la chair, üs vivent selon Dieu dans l’esprit.
Vigilance et chanté
4 La retenue des chrétiens excite la colère des païens, dont ils ont partagé la
vie dissolue, avant leur conversion. Cf Sag 2, 14-15-. Le juste <{est devenu un
blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge; car son genre de vie
ne ressemble pas aux autres et ses sentiers sont tout différents ».
5 « juger les vivants et les morts », même expression Ac 10, 42; 2 Tm 4, 1.
Elle est passée dans le « symbole des Apôtres ».
6 Sur « la Bonne Nouvelle annoncée aux morts », cf 3, 19-
7 Idée fréquemment Ktprimée dans les Epîtres catholiques; voir Ja 5, 5, et la
note,
8 Cf Ja 5, 20, et la note.
10 II est question des faveurs extraordinaires, ou « charismes », accordées aux
individus pour le bien de la communauté (1 Co 12, 7). Déjà Paul (1 Co 14,
3 9 — S a in t J u d e re c e v a n t T in s p ira tio n ,
Bible latine. Manuscrit du X I P siècle. Bibliothèque Sainte-Gene
viève, n° 10.
est si diverse. Quelqu’un parle-t-il? Que ce soit
comme pour des oracles de Dieu. Quelqu’un
assure-t-il un service? Que ce soit comme par une
force procurée par Dieu, pour qu’en toutes choses
Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la
gloire et la domination pour les siècles des siècles.
Amen!
L’épreuve de la persécution
26-39i Ro 12, 3-8i Eph 4, 7‘13) était très soucieux d’en régler rexercice. —
« diverse », comme la sagesse de Bieu (Eph 3 , 10).
11 Ceux qui sont gratifiés de ces charismes doivent s’en acquitter avec l ’applica
tion et l ’humilité que réclament les dioses de Dieu. — Même doxologie Ap 1, 6;
3, 13.
12 Cf 3 , 16.
13 « souHrances du Christ », c£ Col 1, 24: « les afflictions du Christ. » Sur la
joie dans la persécution, c£ M t 5, 11-12; Ac 5, 41. — « la révélation de sa
gloire», cf 5, 1. Cette révélation aura lieu lors de « la Révélation de Jésus
Christ» ( I P e l , 7, 13).
14 « l ’Esprit de gloire», c’est-à-dire: qui procure la gloire (céleste). Autre leçon
bien soutenue: « l ’Esprit de gloire et de puissance. »
15 « délateur », ou « avide du bien d’autrui ». Le mot grec signifie é^moologique-
ment: « qui examine les a g ite s d’autrui. »
1 P IE R R E 386
chrétien, qu’il n’ait pas honte, qu’Ü glorifie Dieu
pour ce nom. "C ar voici le moment où le juge
ment va commencer par la maison de Dieu. Or, s’il
débute par nous, quelle sera la fin de ceux qui re
fusent de croire à l’Evangile de Dieu! “ Que si le
juste ne se sauve qu’à grand-peine, l’impie et le
pêcheur, où se montreront-ils? Ainsi donc, que
ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu con
fient leur âme au Créateur fidèle, en faisant le bien.
17 II s’agit des épreuves qui assaillent la jeune Eglise^ pour la purifier en vue
du Retour de Jésus: l ’horizon demeure esdiatologigue.
4
18 Piov 11, 31 (d té d’après les IJQC). Pour la pensée, cf Le 23, 31.
1 <( anciens », c’est-à-dize les <cpiesl^ties », ou prêtres, terme impliquant une
dignité — ce sont les diefs de la communauté — et aussi un certain âge, puis*
5
qu’on leux oppose « les jeunes» (v 3 ). ^ «m oi qui suis anden», on s’attendrait
à ce que Pierre fasse appd i d à sa qualité d’«apôtre de Jésus Christ» (1, I ) . —
« témoin des souffrances du Christ », soit pour les avoir vues de mes yeux, soit
pour leur avoir rendu témoignage par mes propres souffrances (Ap 2, 13). ~
C’est la gloire du Christ qui va se révéler ( 4 , 13) lors de la Parousîe.
2 Image fréquente dans l ’A.T. pour désigner Israël: Ps 74, !•, 77, 21; 79, 13;
80, 2; Is 40, I I; J r 13, 17, 20; Ez 34, éj elle est passée dans le Nouveau pour
dé^gner « l ’Israël de D ieu» (u a 6, lo ), c’est-à-dire ceux qui croient en Jésus:
Jn 10, 1-16; Le 12, 32; Ac 20, 28-29. — « pour un gain hwiteux », cf 1 Tm 3, 8;
Ti 1 7.
3 « les modèles du troupeau », comme Paul, 1 Co 11, 1; Phi 3, 17; 2 Th 3, 7,
9.
387 I P IE K R E
5 partage, mais en vous montrant les modèles du
troupeau. '‘E t quand se manifestera le souverain
Berger, vous obtiendrez l’inflétrissable couronne
de gloire.
I P IE R R E 388
E t après de coixrtes souffrances, le Dieu de toute
grâce, qui vous a appelés à sa ^oire éternelle en
Christ, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous
fortifiera, vous rendra inébranlables. A Lui la do
mination pour les siècles des sièdes. Amen!
389 I P IE R R E
D euxièm e E pîtré
de saint Pierre
Saint Pierre conduit les hommes sages vers la terre ferme du salut,
tandis que les insensés livrés aux folies démoniaques sombrent dans
les eaux de la mort.
N ef des fous. Paris, 1498.
Introduction
Auteur
393 Il P IE R R E
Destinataires
Date
Contenu de Vépître
1. Adresse (1 ,1 -2 ).
2. Se montrer dignes des dons reçus ( 1 ,3-11 ).
3. S’en rapporter au témoignage de Pierre et des
Prophètes ( 1 ,12-21).
4. Les faux docteurs ( 2,1-22 ).
5. Les derniers jours et la Venue de Jésus Christ
(3 ,1 -7 ).
6. Raisons de la longanimité divine {3,8-10).
7. Obligation de vivre saiutement ( 3 ,11-13 ).
8. Les lettres de Paul {3,14-16).
9. Exhortation finale ( 3 ,17-18 ).
395 Il P IE R R E
'Smon
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c)ni
cocqùafrtto
biTcn fom'tt'
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fu((idi Pef
n ftt fâlua«
terÇle(u);pi
Bible latine. Lyon, 1516.
l&fn vobid
A dresse
S e m o n tr e r d ig n e s d e s d o n s re ç u s
1 Syméon, forme sémitisante de Simon (Ac 15, 14\ Le 2, 25, 34; Ac 13, 1).
— Ou « de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ ». — « la même précieuse foi
qu’à nous », ou « aussi précieuse pour eux que pour nous ».
3 « vertu », au sens de valeur, puissance: « sa glorieuse puissance ».
4 « participants de la nature divine », un des textes du N.T. les plus justement
célèbres en théologie (cf 1 Jn 3, 2; 2 Co 3, 18), — Cf 2 Co 7, 1. On peut aussi
traduire: « à la corruption de la convoitise qui est dans le monde. » Pour l ’idée,
cf 2 Co 7 , 1.
397 Il P IE R R E
1 ^Pour cela même, apportez tous vos soins à
joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, ®à
la science la continence, à la continence la cons
tance, à la constance la piété, ’ à la piété l’amitié
fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour. ®Car, si
vous possédez ces [qualités], si vous les avez en
abondance, elles ne vous laisseront pas oisifs nj
stériles pour la connaissance de notre Seigneur
Jésus Christ. ®Quant à celui à qui elles font défaut,
c’est xm aveugle, un myope, qui a laissé tomber
dans l’oubli la purification de ses péchés de jadis.
“ C’est pourquoi, frères, efforcez-vous d’autant
plus à rendre fermes votre appel et votre élection;
car, ce faisant, vous ne chuterez jamais, C’est
ainsi, en effet, que vous sera dispensée richement
l’entrée dans l’éternel Royaume de nôtre Seigneur
et Sauveur Jésus Christ.
II P IÊ R R E 398
chiez et que vous soyez affetmis dans la présente 1
vérité. Et j’estime juste, tant que je suis dans cet
abri, de vous tenir en éveil par mes rappels, “ sa
chant que bientôt je devrai déposer mon abri, tout
comme notre Seigneur Jésus Christ me l’a montré.
*^Mais je m’efforcerai aussi qu’à chaque occasion
vous puissiez, après mon départ, vous remettre ces
choses’en mémoire.
“ Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables
habilement inventées que nous vous avons fait
connaîtfe la puissance et la Venue de notre
Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été
témoins oculaires de sa grandeur. ” Il reçut, en
effet, de la part de Dieu le Père honneur et gloire,
quand par la Gloire majestueuse ime telle voix lui
parvint: « Mon Fils, mon Bien-aimë, c’est celui-ci; il
a toute ma faveur. » “ E t cette voix, nous l’avons,
nous, entendue parvenant du del, quand nous
étions avec lui sur la sainte montagne. Ainsi
avons-nous plus ferme l a . parole prophétique.
12 «bien que vous les sachiez», affîimation dont il convient de ne pas ttqp
ptessec le sens (cf Ro 15, 14-, 1 Co 1 ,5 ; 2 Co 8, 7).
13 « cet abri», c’est-à«lite: ce corps mortel; image familière aux moralistes de
l ’^o q u e, e t qu’on retrouve Sa^ 9 ,1 5 et 2 Co 5 , 1, 4.
14 « abri, déposerai » association de deux métaphores dissemblables, comme
2 Co 5, ï-4. — « m e l ’a m ontré», soit dans une révélation récente, soit plutôt
dans la déclaration faite à Pierre par Jésus dans la scène d’après la résurrection
racontée en Jn 21, 15-19; voix surtout le v ISb: « quand tu auras vieilli, tu éten
dras les mains, et un autre te mettra ta ceinture et te mènera où tu ne voudrais
pas. »
13 « mon départ », euphémisme: ma mort. Cf Le 9 , 31.
16 Cf Le 9, 52; « Pierre e t ses compagnons... virent sa gloire. »
17 « la Gloire », désignation révérencielle de Dieu empruntée au rabbinisme. —
Ce sont les paroles tt£ es qu’elles sont rapportées presque textuellement dans Mt
17, 5 (Mc et Le sont assez différents).
18 « sur la sainte montagne », cf Mt 17,1 et par.
19 La manifestation momentanée de la gloire de Jésus Christ a affermi la foi de
ceux qui en furent témoins dans les prophéties concernant l ’avenir messianique.
399 I l PIERRE
1 à laquelle vous faites bien de prendre garde,
comme à une lampe qui briUe en un lieu obscur,
jusqu’à ce que le jour vienne à poindre et que
î’étoile du matin se lève dans vos cœurs, Avant
tout, sachez-le: aucune prophétie de l’Ecriture ne
relève de l’interprétation privée, car ce n ’est pas
d’une volonté d’homme qu’est jamais parvenue
ime prophétie, mais c’est poussés par l’Esprit Saint
que des hommes ont parlé de la part de Dieu.
II P IE R R E 400
ront de vous, eux dont le jugement depuis long- 2
temps ne chôme pas et dont la perdition ne
s’endort pas.
Si -Dieu, en effet, n ’a pas épargné des anges
qui avaient péché, mais les a précipités dans le
Tartare et livrés à des fosses obscures où ils sont
gardés pour le jugement; ®et s’il n’a pas épargné
l’ancien monde, mais n’a préservé que huit per
sonnes, dont Noé, héraut de justice, alors qu’il
amenait le déluge sur un monde d’impies; ®et s’il a ^
réduit en cendres et condamné au bouleversement
les villes de Sodome et de Gomorrhe pour servir
d’exemple aux impies à venir; ^ et s’il a délivré Lot
le juste, qu’affligeait la conduite débauchée des
criminels — ®car ce juste, qui habitait parmi eux,
mettait jour après jour son âme juste à la torture
par les oeuvres ülégales qu’Ü voyait et entendait
— ®c’est que le Seigneur sait déHvrer les hommes ^
pieux de l’épreuve et garder les injustes pour les
châtier au jour du Jugement, “ ceux-là surtout qui
vont après la chair, par la convoitise de ce qui Ju 7-S
souille, et méprisent la Souveraineté.
4 Cf Ju V 6, et les notes.
5 « huit personnes », cf 1 Fe 3, 20. — « le déluge sur un monde d’impies »;
l ’auteur ne considère dans les eaux du déluge que l ’aspect de châtiment des
coupables; 1 Fe 3, 20, y voit l ’aspect de salut pour les huit privilégiés. —
«héraut de justice», c’est-â-dire: Noé prêchait en vue d’amener ses contempo
rains â pratiquer la justice, c’est-à-dire la loi de Dieu. Cette prédication de Noé
était un thème courant dans les écrits du judaïsme. — Jude ne cite pas ce châti
ment de « l’ancien monde ».
6-10 L’auteur revient à Jude (v 7), mais il le complète par le rappel de la déli
vrance de Lot (v S), qu’il accompagne d’un commentaire thébloglque; après quoi
il rejoint Jude (« méprisent la Souveraineté », v 10); « rejettent la Souveraineté »
(Ju V 8).
10 « la Souveraineté », celle de Jésus Christ, souverain Seigneur. — « les
Gloires », c’est-à-dire: les anges.
401 I l PIEEBE
2 Audacieux, arrogants, ils ne tremblent pas de
blasphémer les Gloires, “ alors que des anges,
Ju 9
supérieurs en force et en puissance, ne portent pas
contre elles devant le Seigneur de jugement blas
phématoire. Mais ces gens-là, comme des ani
Ju 10
maux sans raison voués par nature à être pris et
détruits, blasphèment »ce qu’ils ignorent; de la
même destruction ils seront détruits, subissant
l’injustice en salaire de leur injustice. Ils estiment
Ju 12
volupté les délices du jour; souillés et viciés, ils
mettent leurs délices à vous duper en faisant
bonne chère avec vous. “ Ils ont les yeux pleins
de la femme adultère et qui ne cessent de pécher;
ils prennent à l’amorce des âmes mal affermies; ils
ont le cœur exercé à la cupidité: êtres maudits!
Ju 11
Laissant le droit chemin, ils se sont égarés en
suivant le chemin de Balaam de Béor, qui aima un
salaire d’injustice. “ Mais il fut repris de son mé
fait: ime bête de somme sans voix, s’exprimant
avec une voix d’homme, arrêta la démence du
prophète.
II P I£ K B £ 402
^^Ces gens-là sont des sources sans eau et des 2
brouillards poussés par l’ouragan, à qui l’obscu Ju 12-13
rité des ténèbres est réservée. “ Proférant de Ju 16
grands mots vides de sens, ils prennent à l’amorce
par les convoitises de la chair, par les débauches,
ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes
qui vivent dans l’égarement. Ils leur promettent la
liberté, alors qu’eux-mêmes sont esclaves de la cor
ruption; car ce par quoi on est dominé,- de cela on
devient esclave. ^ En effet, si, après avoir échappé
aux souillures du monde par la connaissance du
Seigneur et Sauveur Jésus Christ, üs se laissent
dominer en s’y engageant de nouveau, leur dernier
état est devenu pire que le premier. Mieux leur Ju 3
aurait valu, en effet, de ne pas connaître la voie de
la justice, que de l’avoir connue pour se détourner
du saint commandement qui leur avait été transmis.
^11 leur est arrivé ce que dit en toute vérité le
proverbe: « Le chien est retourné à sa propre
vomissure », et: « La truie, à peine lavée, se vautre
dans le bourbier. »
403 I l PIERRE
Les derniers jours et la Venue de Jésus Christ
II PIERRE 404
Raisons de la longanimité divine
405 Il P IE R R E
3 ses se liquéfieront! ^^Mais, selon sa promesse,
nous attendons de nouveaux deux et une terre
nouvelle où doit habiter la justice.
Exhortation finale
II P IE R R E 406
E p ître de saint Jude
I^das oSiendit‘vi£ yeritaiis corruptores^<^ ih
hcliam tjfs di^erk, qssi de femitu^te exierm t,
item m in ojficéisfemûihm nmafe^
In €ptsio,C4a
Images du Nouveau "Testament. Paris, 1547.
1. Adresse.
2. Les faux docteurs.
3. Recommandations aux fidèles.
4. Doxologie.
JU D E 408
Introduction
Auteur
Destinataires
Date
409 JU DE
Entrée dans le Canon
"Doctrine
JU DE 410
Adresse
411 JU DE
2 P e 1,12
^ Je veux vous rappeler, à vous qui avez su tout
une fois pour toutes, que le Seigneur, après avoir
sauvé son peuple du pays d’Egypte, fit ensuite
périr ceux qui manquèrent de foi. ®Quant aux
2 P e 2, 4
anges qui n ’ont pas gardé leur rang, mais ont
I abandonné leur habitation, il les garde pour le
jugement du Grand Jour, dans des liens éternels,
sous l’obscurité. ’ Ainsi Sodome, et Gomorrhe, et
les villes voisines, qui se prostituèrent de la même
manière qu’eux et allèrent après une chair diffé
rente, gisent en exemple, subissant la peine d’un
feu éternel.
2 P e 2,10
®Pourtant ces gens-là aussi font de même: au
gré de leurs songes, ils ,souillent la chair, rejettent
la Souveraineté, blasphèment les Gloires. ®Or
Mikaël, l’archange, lorsqu’il contestait avec le
diable et discutait avec lui au sujet du corps de
Moïse, n’osa pas proférer de jugement blasphéma
toire, mais il dit: « Que le Seigneur te réprimande! »
JU D E 412
^“Mais ces gens-là blasphèment tout ce qu’ils
ignorent, et tout ce qu’ils connaissent naturelle
ment, comme les animaux sans raison, ne sert qu’à
les détruire. Malheur à eux, parce qu’üs ont suivi
le chemin de Caïn, ils ont versé, pour un salaire,
2 ,V
dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par
la même révolte que Coré.
2,13
^^Ces gens-là sont des écueils dans vos agapes;
ils font bonne chère sans vergogne, ils se repais
2,17
sent eux-mêmes. Nuées sans eau emportées par
les vents! arbres de fin d’automne, sans fruits, deux
fois morts, déracinés! vagues sauvages de la
mer, rejetant l’écume de leurs propres hontes,
astres errants auxquels l’obscurité des ténèbres est
à jamais réservée! E t c’est pour eux qu’a prophé
tisé Hénoch, le septième [patriarche] après Adam,
quand il dit: « Voici qu’est venu le Seigneur, avec
ses saintes myriades, afin d’exercer le jugement
contre tous et de confondre tous les impies pour
toutes les œuvres impies qu’a perpétrées leur im
piété, et pour toutes les paroles dures qu’ont dites
contre lui les pécheurs impies. » “ Ce sont des
gens qui murmurent, se plaignent de leur sort.
413 JO D E
2Pe 2,1 8 vivent au gré de leurs convoitises; et leur bouche
dit de grands mots, ils flattent les gens par intérêt.
17 « des choses, qui vous ont été prédites », c’est-à-dlte de l ’enseignement apos
tolique tcensmis par la catéchèse.
18 « A la ■fin du temps », pour désigner l’époque qui précède immédiatement
Parousie et Jugement, et qui a tant préoccupé ia première génération chrétienne:
Autres expressions: « dans les derniers jours » (Ac 2, 17; 2 Tm 3, 1; Ja 5, 3);
« en cette fin des jours » (He 1, 2); « au dernier moment » (1 Pe 1, 3); « à ia fin
des temps » (1 Pe 1, 20); « lors des derniers jours » (2 Pe 3, 3); « la dernière
heure » (1 Jn 2, 18). — Sur ces « moqueurs », voit v 4, et la note.
19 « êtres psychiques », c’est-à-dire doués seulement de la vie animaie, impropres
à comprendre les réalités spirituelles (1 Co 2, 14-, Ja 3, 13).
20 « bâdssez-Vous », image aimée de Paul (1 Co 3, 9; Eph 2, 20-22; 4, 12;
Ac 20, 32), et qui se trouve aussi dans la 1 Pe 2, 3.
22-23 « a u feu», celui du Jugement (1 Co 3, 13) et des peines qui le suivront
(Mt 25, 41). — Autre leçon: «Voyez à convaincre ceux qui hésitent, et à sauver
ceux que vous pouvez arraoier au feu. »
24-23 Splendide doxologie, cf Ro lô, 23-27.
JU D E 414
Doxologie
415 JU D E
T /
ITURÉE
LA PA LESTIN E B e y ro u th ,• /
AU T E M P S .*■
DE N O T R E S E IG N E U R Â - /
/
S id o n
h
j f
1 -
S a re p ta / / ^
2750 \
TRACHONITIDE
T A B L E DES M A T IE R E S
40 — E v a n g ile s . M a n u s c r it d u X ‘ s iè c le . B ib lio th è q u e d e
D o u a i, n ° 11.
42 — Saint Jean sous la forme de
l ’aigle nimbé tenant le livre.
P e in tu r e m u r a le d u X I P siè c le .
S a in t-A ig n a n -su r-C h e r.
L e s n o ces d e C ana
J é su s ch an ge l ’eau en v in
............
55 — « Marthe, la sœur du
trépassé, lui dit : Seigneur, il 5 7 — Plusieurs manifestations de la puissance et de la gloire de
sent déjà : c’est le quatrième Jésus sont rassemblées dans une même image : En haut à gauche,
jour» (11, 3 9 ) . la Transfiguration, que ne rapporte pas l’Evangile de Jean ; à droite,
E lé m e n t d u to m b e a u d e L a za la résurrection de Lazare, qui ne figure pas dans les synoptiques.
re . S c u lp tu r e d u X I I ” s iè c le . La douleur de Marie rend plus éclatante la bonté de Jésus. Le
M u s é e d ’A u tu n . paysage tourmenté de montagnes ajoute à l ’expression des person
nages en action.
I v o i r e v é n itie n , X I I P s iè c le . V ic to r ia a n d A l b e r t M u s é u m , L o n d r e s .
L’art chrétien de tous les temps a fait une part belle à la résurrection de
Lazare. Il l ’a préférée aux autres résurrections, bien que le fait ne soit
rapporté que par Jean. Cette popularité s’explique par la portée théologique
du texte et par la variété des représentations que permettent ses dévelop
jp êri£ ^ % éL pements. Des rapprochements comme 15-17, 56-57, 58-59, 60-62 permettent
d’entrevoir la diversité des interprétations.
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60 — P e in tu r e d e F ra A n g e lic o , X V ’
siè c le . 62 — R e c u e il d e m in ia tu r e s . M a n u s c r it d u X V " siè c le .
C o u v e n t d e S a in t-M a rc , F lo re n c e . B ib lio th è q u e d ’A m ie n s , n° 1 0 7 .
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67 — Jé s u s lav e les p ie d s d e P ie rre . 68 — « P ie rre lu i d it ; N o n , jam ais t u n e m e lav e ras les p ied s ! » (1 3 , 8 ).
Sculpture du calvaire de Pleyben, X V P siècle. Peinture de Pierre-Paul Ruhens, X V IP siècle. Musée de Dijon.
6 9 — Evangiles en arménien. Manuscrit du X V I” siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 1346.
70 — L e la v e m e n t d e s p ie d s e t l ’a rre s ta tio n d e Jé su s.
Livre de prières. Manuscrit du XI" siècle. Bibliothèque Mazarine,
n° 364.
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76 — E v a n g é lia ir e . M a n u s c r it d u X V “ siè c le . E ib lio th è q u e d ’A b b e
v ille , n° 3 7 0 .
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78 — Sur le phylactère que présente saint Jean il est écrit : « N ’ai Ai
mez pas le monde ni ce qui est dans le monde» (2, 1 5 ) .
B ib le la tin e . M a n u s c r it du X II" siè c le . B ib lio th è q u e de T ro yes, * ,Y“ I %*•
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79 — Première page de la première Epître de saint Jean.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I ” siè c le . B ib lio th è q u e d ’A r r a s , n° 5 5 9 .
D e u x iè m e E p îtr e d e sa in t Jean
T r o is iè m e E p îtr e d e s a in t Jean
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83 B ib le la tin e . M a n u s c r it du
X I I P siè c le . B ib lio th è q u e d e T o u r s ,
n ” 11.
81 — Jean en prière.
M a n u s c r it d u X I P siè - 84 — B ib le la tin e . M a n u s c r it du
B ib lio th è q u e d e T r o y e s , n° 1 6 2 0 . X I I P siè c le . B ib lio th è q u e d u M a n s ,
262.
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U Apocalypse de saint Jean
La vision préparatoire m ..
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•Septentrio L e s le ttr e s a u x s e p t E g lise s
91 — B ib le la tin e . M a n u s c r it d u
X I I P siè c le . B ib lio th è q u e S a in te -G e
n e v iè v e , n° 1 1 8 1 .
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107 — Saint Jude remet son Epître à un messager. A droite, deux saints
qui font sans doute partie des « appelés qui sont aimés en Dieu Père et
gardés pour Jésus Christ» (1, 1 ) , les destinataires.
B ib le h is to r ia le d e G u ia r t D e s M o u lin s . M a n u s c r it d u X I V " siè c le .
106 — Saint Jude présentant son
B ib lio th è q u e S a in te -G e n e v iè v e , n ° 2 1 .
message. Il porte le bonnet juif du
Moyen Age.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I P s iè
c le. B ib lio th è q u e d u M a n s, n" 2 6 2 .
L’iconographie, la maquette et la mise en pages
du présent ouvrage
oiit été réalisées par l ’abbé
FRANÇOIS GARNIER.
La composition et l ’impression
sont dues à
l ’Imprimerie Union-Rencontre, à Mulhouse,
et la reliure à
H . et J. Schumacher, à Berne.