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CHANOINE É M I L E OSTY, p. s. s.

Professeur honoraire à Tlnstitut catholique de Paris

et

ABBÉ J O S E P H T R I N Q U E T , p . s . s
Professeur au Séminaire Saint-Sulpice

LA BIBLE
L es E crits johanniques
L es E p îtres catholiques

5R
ÉDITIONS RENCONTRE
N iM obstat
Paris, le 10 mai 1973
F. ToUu

Imprimatur
Paris, le 11 mai 1973
E. Berrar, v. ê.

La loi du 11 mais 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l ’arti­


cle 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à
l’usage privé du copiste et non destinées à une utiiisation collective » et, d’autre
part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exempie et d’illus­
tration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans
le consentement de l ’auteur ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite »
(aiinéa premier de l ’article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, consti­
tuerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du
Code Pénal.
© Editions Rencontre 1973
L es E crits johanniques
Les Ecrits johanniques

Les « Ecrits johanniques » sont représentés dans le


Nouveau Testament par VEvangüe selon saint Jean, par
la Première, la Deuxième et la Troisième Epître de saint
Jean, et par VApocalypse de saint Jean. Une indéniable
parenté littéraire et doctrinale les unit, un courant de
pensée nettement caractérisé s’y décèle, même s’ils dif­
fèrent parfois profondément les uns des autres, sur­
tout l’Apocalypse en raison de sa langue et de son style
si particuliers. Leur rédaction définitive semble se
situer vers la fin du P ’’ siècle de notre ère, sans qu’il
soit possible de préciser clairement les circonstances et
l’ordre chronologique de leur composition. Dès le
milieu du I T siècle après J.-C., les mentions qu’on en
recueille et les titres des manuscrits leur donnent
« Jean » comme auteur; la tradition chrétienne dans son
ensemble l’a identifié avec l’Apôtre Jean, l’un des
Douze, disciple du Seigneur.

JE A N
La diversité des genres littéraires de ces écrits a -pro­
voqué leur dispersion actuelle dans le classement des
livres (le « Canon ») du Nouveau Testament. L’Evangile
selon saint ]ean a été ajouté aux trois [évangiles dits
« synoptiques »" (Matthieu, Marc, Luc), et il précède les
Actes des Apôtres. Les trois Epîtres de saint Jean ont
rejoint, à la suite des Epîtres pauliniennes, la série des
« Epîtres catholiques » ok elles sont rangées entre la
Deuxième Epître de saint Pierre et l’Epître de saint
Jude. Quant à l’Apocalypse de saint Jean, le seul
ouvrage de cette nature dans la littérature néo-testa­
mentaire, elle se trouve mise à part en fin du recueil;
cette Révélation paraît clore les enseignements sur les
temps du salut apporté ici-bas par Jésus-Christ, en
s’achevant par l’ardent appel: « Amen! Viens, Seigneur
Jésus! »

JE A N 10
Evangile selon Saint Jean
INTRODUCTION

Le quatrième évangile est Tœuvre de Jean, frère de


Jacques et fils de Zébédée. En regard des synoptiques,
il constitue une unité absolument indépendante. Saint
Jean ne s’est pas cru lié par le type de catéchèse inau­
guré par saint Pierre. Apôtre et témoin oculaire, il a usé
de sa liberté. Il a rompu avec le plan quadripartite: le
ministère de Jésus commence bien avant l’emprisonne­
ment du Baptiste {3, 24), puis il se poursuit en une série
d’allées et venues de Galilée à Jérusalem, le centre de
l’activité de Jésus, et de Jérusalem en Galilée. — La
chronologie aussi est différente. La durée du ministère
public, qui semble dépasser à peine une année dans
les synoptiques, est d’au moins trois ans dans le IV®
évangile (3 et peut-être 4 Pâques). Les synoptiques
placent l’expulsion des vendeurs du Temple en fin de
ministère, le IV® évangile au début {2,13 s w ). L’onction
de Béthanie paraît avoir lieu, dans les synoptiques,
deux jours ou moins de deux jours avant Pâque; saint
Jean note de manière expresse qu’elle eut Ueu six jours
avant ( 12,1 ). Dans les synoptiques, Jésus célèbre la fête

13 je a n
de Pâque à la date légale; dans le IV® égangile, il
l’anticipe (13, 1). — Différent encore le choix des
miracles et surtout des paroles de Jésus. — Enfin dans
les rares passages où saint Jean raconte les mêmes
faits que les synoptiques, son récit présente une foule
de particularités, soit pour l ’aUure de la narration, soit
pour le vocabulaire, soit pour le style (par exemple 6,
1-21; 1 2 ,12-19-, 18-19).
Mais ce qui sépare surtout le quatrième évangile des
synoptiques, c’est sa pénétration plus intime du
mystère du Christ. U a été écrit vers la fin du premier
siècle. La catéchèse orale de saint Jean dont il est le
fruit a duré ainsi plus d’xm demi-siècle; elle s’est enri­
chie progressivement par la méditation, l’expérience
de la vie chrétienne, les révélations de l’Esprit. En se
proposant de fortifier la foi des chrétiens d’Ephèse et
de la province d’Asie, l’évangéliste n ’a pas eu pour but
d’ajouter quelques pages au récit de ses devanciers.
C’est une interprétation plus profonde de l’apparition
de Jésus dans le monde qu’il a entendu donner à ses
lecteurs, et, pour l’exposer, il a eu le privilège d’avoir
reçu en partage un puissant génie métaphysique et
dramatique.
Pour lui, en effet, Jésus n’est pas seulement le Messie.
d’Israël qui accomplit les prophéties et fonde le
Royaume (M atthieu), ni le Fils de Dieu qui subjugue les
masses par le nombre et la puissance de ses miracles.
(M arc), ni le Sauveur qui vient proclamer le message de
mansuétude (Luc); c’est le Verbe incarné qui. Dieu lui-
même, révèle aux hommes le Dieu invisible (1, 14, 18)
et leur apporte la Lumière et la Vie, Les puissances de

JE A N 14
Ténèbres et de Mort se coalisent pour faire échouer son
œuvre, mais elles sont vaincues. Ceux qui rejettent
l’offre de Vie qui leur est faite encourent la condam­
nation, ceux qui l’acceptent sont à jamais délivrés de la
servitude. Drame émouvant, qui constitue le thème
fondamental de tout l’évangile.
Ce drame se développe avec la rigueur d’une
tragédie classique. Il s’ouvre par deux actions symbo­
liques: le miracle de Cana (2, 1-11) proclame que sont
venus les temps de l’économie définitive, l’expulsion
des vendeurs du Temple (2, 13-22) signifie Jésus qui
inaugure la religion de l’esprit. Les premières scènes
nous montrent les âmes de bonne volonté accueillant le
message nouveau. Mais la lutte s’engage bientôt entre
la Lumière et les Ténèbres. La guérison du malade de
Bézatha ( 5 ) met pour la première fois Jésus aux prises
avec ses adversaires; les chefs religieux d’Israël, les
Juifs, s’en prennent à Jésus, le harcèlent, veulent le
faire mourir. Le discours du Pain de Vie (6, 22-39)
ouvre l’ère des abandons. Au chapitre 7, la lutte se pour­
suit, ardente et passionnée; les Juifs donnent l’ordre d’ar­
rêter Jésus. Au chapitre 8 s’élève entre Jésus et ses
adversaires, devenus ses ennemis, une polémique
serrée, dure, violente; on prend des pierres pour le
lapider. La guérison de l’aveugle-né (9 ) marque une
nouvelle étape; nous apprenons que les Juifs ont
décidé d’expulser de la synagogue ceux qui reconnaî­
traient Jésus pour le Messie. Jésus s’affirme avec une
précision et une autorité toujours croissantes. Ses enne­
mis cherchent à se saisir de lui; il se dérobe et se retire
au-delà du Jourdain ( 10, 40). La résurrection de Lazare

15 JE A N
( I l ) , le signe le plus éclatant de sa puissance et de sa
gloire, détermine les Juifs à faire le pas décisif: le San­
hédrin décide de le faire mourir (11, 5 3 ). Enfin Judas,
qui depuis longtemps vit dans la fourberie, s’en va le
livrer dans la nuit ( 13, 30). Tel est le développement de
l’action dans ce drame où tout se lie et s’enchaîne
comme dans le meilleur des drames de Sophocle.
D’ailleurs, dans cette victoire apparente des puissances
hostiles, Jésus demeure supérieur aux événements. Il
est souverainement libre; il donne sa vie de lui-même;
personne ne peut la lui ravir (10, 18). Seule compte la
volonté de son Père. Tout arrive d’une manière précise
à l’heure qu’il a fixée. Et la mort ignominieuse à
laquelle on le condamne, et dont l’évangéliste ne parle
jamais qu’en termes d’une souveraine noblesse, est
pour Jésus le chemin de la gloire, comme du salut et de
la Vie pour ses fidèles.
Mais la carrière humaine de Jésus n’est pas seulement
un drame historique. L’enchaînement des épisodes qui
conduisent Jésus à la mort et au triomphe n’est que la
manifestation du drame qui se joue dans les âmes.
L’apparition de Jésus contraint les âmes à un dilemme
rigoureux. En face de lui, « il faut croire ou nier ». Le
Verbe incarné, envoyé par son Père pour lui rendre
témoignage, opère le discernement des âmes. Qui ne
reconnaît pas le Père dans le Fils montre qu’il ne con­
naissait pas le Père. Les apparences trompeuses s’éva­
nouissent; les dispositions intimes de chacun se dévoi­
lent. L’orgueil, la dureté, la suffisance, la recherche de
l’intérêt personnel obscurcissent l’âme et lui font préfé­
rer les ténèbres. « Tout homme, en effet, qui commet le

JE A N 16
mal déteste la lumière et ne vient pas vers la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient réprouvées. Mais
celui qui pratique la vérité vient vers la lumière, pour
qu’il soit manifesté que ses œuvres sont opérées en
Dieu» (3, 20-21). Les âmes simples et droites recon­
naissent avec sûreté le Fils de Dieu, parce qu’elles sont
fidèles au Père, Ce sont les brebis de Jésus, qui écou­
tent sa voix, et axoxquelles il donne la Vie éternelle ( 10,
10). Ainsi le passage de Jésus parmi les hommes, en les
forçant à se déclarer, exerce un jugement sur la valeur
de leur âme, ou plutôt c’est chaque âme qui se juge
elle-même en prenant parti pour ou contre lui. « Celui
qui croit en le Fils a la vie étemelle; celui qui refuse de
croire au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu
demeure sur lui » (3, 35),
Le quatrième évangile insiste avec complaisance sur
la Vie que le Verbe incarné est venu apporter aux âmes
fidèles. Ce thème se retrouve presque à toutes les
pages. Mais c’est surtout dans les discours après la
Cène (13, 31-17, 26) que Jésus, sur le ton de la confi­
dence, en parle à ses disciples. Cette Vie consiste dans
l’union intime avec Jésus et par lui avec le Père.
Inaugurée par la foi, le baptême et la venue de l ’Esprit
Saint, elle se maintient et se fortifie par la participation
à la Chair et au Sang de Jésus, par la prière, par l’obser­
vation des commandements, surtout du précepte de la
charité fraternelle. Les révélations intimes de l’Esprit,
les manifestations de Jésus, ne cessent de l’enrichir. La
paix, la joie, la sérénité — même au sein des épreuves
et des persécutions — sont le lot de l’âme fidèle. Ainsi
se constitue ici-bas la cité fraternelle des amis de Dieu,

17 p lA N
unis entre eux, unis à Jésus et à Dieu, « accomplis dans
l’unité » (17, 23), offrant au monde égoïste et sensuel
un spectacle digne de lui faire désirer la foi.
Cet exposé pourrait laisser croire que le quatrième
évangile est un monde d’abstractions. Loin de là; c’est
le plus vivant, le plus varié des évangiles. L’auteur
connaît admirablement le milieu palestinien. Les indica­
tions de temps et de lieux sont fréquentes; il semble
même qu’à' plusieurs reprises l’évangéliste se propose
de rectifier les conclusions que l’on pourrait tirer d’une
interprétation erronée des synoptiques (1, 35-51-, 3,24-,
etc. ). Les récits sont précis, pittoresques, relevés parfois
d’rme note d’émotion ou d’humour. Saint Jean paraît
avoir été sensible au charme des choses, des événe­
ments, des parfums et des heures. Les discours sont
d’une étonnante variété: entretiens intimes avec les
disciples (13-16), conversation avec la Samaritaine près
du puits de Jacob (4 ), consultation théologique de
Nicodème (3 ), exposés doctrinaux ( 5 ,19-46; 6, 22-59),
polémiques avec les chefs religieux du Judaïsme (7,
14-39; 8, 12-59), etc. Les personnages ont une indivi­
dualité saisissante; c’est une véritable galerie de por­
traits spirituels, digne de tenter un- psychologue et un
artiste, que nous offre Jean, peintre profond et délicat
des âmes. E t tout cela emporté dans un irrésistible mou­
vement dramatique, que soulignent parfois des mots
évocateurs d’une puissance inouïe, vrais coups de ton­
nerre dans un ciel d’orage.
Tel est cet évangile, justement appelé Vévangile spi­
rituel, et qui confond par sa profondeur et sa puissance.
On peut dire de lui, sans forcer la note, qu’il est le

JE A N 18
joyau du Nouveau Testament. En l’écrivant, Jean, fils de
'/ébédée, s’est classé parmi les plus grands esprits de
l’humanité. Il avait reçu le génie en partage. Son expé­
rience de la vie chrétienne, ses méditations, les révéla-
lions de l’Esprit Saint avaient, au cours d’une longue
vie, enrichi considérablement sa pensée. Mais à tant de
grandeur il est permis d’assigner encore une autre
source. Jésus avait dit: « Celui qui m’aime sera aimé de
mon Père, et moi aussi je l’aimerai et me manifesterai à
lui » ( 14, 21 ). Plus que personne, et pour notre bien à
tous, « le disciple que Jésus aimait » en a fait la sublime
expérience.

19 JE A N
Table analytique
de l'Evangile selon saint Jean

Prologue : la gloire du Verbe en. Dieu, dans le monde


et dans l’histoire {1,1-18).

I LA GLOIRE DE JÉSUS
MANIFESTÉE AU MONDE (1, I5> - 12, jJO)

A) La gloire de Jésus reconnue par les âmes de bonne


volonté ( 1 ,19-4,94 ) :

1. Jean-Baptiste précurseur et témoin (1 ,1 9-34 ).


2. Appel des premiers disciples ( 1 ,39-91 ).
3. Les noces de Cana. Jésus change l’eau en vin {2,1-11).
4. Bref séjour de Jésus à Capharnaüm ( 2 ,12).
9. Premier séjour de Jésus à Jérusalem {2,13-3, 21):
a ) Les vendeurs chassés du Temple ( 2 ,13-22 ).
b) Conversions imparfaites, Jésus connaisseur de
l’homme ( 2 ,23-29 ).
c ) Entretien avec Nicodème {3,1-21).
6. En Judée. Nouveau témoignage de Jean-Baptiste
{3,22-36).
7. Jésus en Samarie. Entretien avec une Samaritaine
(4,1-42).^
8. En Galilée. Guérison du fils d’xm officier royal
{4,43-94).

JE A N 20
B) La gloire de Jésus, mise en doute par les Juifs
(5, 1 -6 , 71):

1. Second séjour de Jésus à Jérusalem. Guérison du


malade de Bézatha. Polémique avec les Juifs sur les
rapports du Père et du Fils et sur les titres de Jésus
(5 ,1 -4 7 ).
2. Jésus en Galüée ( 6,1-71 ) :
a ) Multiplication des pains ( 6 ,1-1^ ).
b ) Jésus marche sur la mer (6,16-21).
c ) Le discours du pain de vie ( 6 ,22-59 ) :
1. Occasion ( 6 ,22-25 ).
2. Le discours. Introduction du thème ( 6 ,22-34 ).
3. Premier aspect du pain de vie: la foi (6, 35-
47).
4. Deuxième aspect du pain de vie: l’Eudiaristie
(6,48-59).
d) Conséquences du discours: défection d’un grand
nombre de disciples et profession de foi de
Pierre ( 6 ,60-71).

C) La gloire de Jésus niée d’une manière de plus en


plus violente par les chefs religieux des Juifs
(7,1-12,36):

1. Jésus monte pour la troisième fois à Jérusalem; fête


des Tentes ( 7 ,1-10,39):

a ) Sarcasmes de ses « frères » et départ de la Galilée


(7,1-13).
b ) Enseignement de Jésus dans le Temple ( 7 ,14-39 ) :

21 JE A N
1. Origine divine de l’enseignement de Jésus
0 ,1 4 -1 9 ).
2. Sur le sabbat ( 7 ,20-24 ).
3. Jésus vient d’auprès de Dieu ( 7 ,2^-30 ).
4. Le départ prochain de Jésus 0 ,3 1 -3 6 ).
5. Promesse de l’eau vive 0 ,3 7 -3 9 ).
c ) Incertitude générale au sujet de Jésus (7, 40-32).
d ) La femme adultère 0 , 33-8,11).
e ) Discours polémique de Jésus, Rupture avec le
Judaïsme ( 8 ,12-39 ) :
1. Le témoignage que Jésus, lumière du monde,
se rend à lui-même est en plein accord avec le
témoignage du Père à son sujet ( 8 ,12-20 ).
2. Le départ prochain de Jésus et le jugement qui
attend les Juifs, s’ils ne croient pas en Jésus,
envoyé par le Père et assisté par lui ( 8, 21-29 ).
3. Descendance charnelle d’Abraham, mais des­
cendance spirituelle du diable, les Juifs ne
peuvent croire en Jésus, désiré d’Abraham et
plus grand que lui ( 8 ,30-39 ).
f ) Guérison d’un aveugle-né (9,1-41).
g ) AUégorie du « Bon Pasteur » ( 1 0 ,1-2I ).
h ) A la fête de la Dédicace, déclaration solennelle
de Jésus ( 1 0 ,22-39 ).
2. Jésus se retice en Pérée ( 1 0 ,40-42 ).
3. A Béthanie, résurrection de Lazare (1 1 ,1-44 ).
4. Conséquences de la résurrection de Lazare. Jésus en
Judée, à Ephratm (1 1 ,43-37 ).
3. L’onction de Béthîinie ( 1 2 ,1-8 ).
6. Affluence à Béthanie. Les grands prêtres décident
de tuer Lazare ( 1 2 ,9-11 ).

JE A N 22
7. Jésus à Jérusalem ( 1 2 ,12-^0 ) :
a ) Accueil triomphal de Jésus aux Portes de Jéru­
salem (12, 12-19).
b) Des Grecs demandent à voir Jésus (12, 20-22).
c ) Jésus affirme que sa mort est la condition de sa
gloire et du succès de son œuvre ( 1 2 ,23-33 ).
d ) Suprême avertissement (1 2 ,34-36 ).

I)) Conclusion. L’incrédulité des Juifs et ses causes.


Vêtit résumé de l’enseignement de Jésus ( 12,
37-30):

1. L’incrédulité des Juifs et ses causes ( 1 2 ,37-43 ).


2. Petit résumé de l’enseignement de Jésus ( 12, 44-30).

II LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE


À SES DISCIPLES DANS L’INTIMITÉ
DE LA DERNIÈRE CÈNE
(13, 1 -1 7 , 26)

1. Le lavement des pieds (13,1-16).


2. Annonce de la trahison et désignation du traître
(13,18-30).
3. Premier entretien de Jésus avec ses disciples
(1 3 ,3 1 -1 4 ,3 1 ):
a ) Le départ prochain de Jésus (13,31-33).
b ) Le commandement nouveau (13,34-33).
c ) Annonce des reniements de Simon-Pierre
(13,36-38).

23 JE A N
d) On se retrouvera auprès du Père, grâce à Jésus
qui est avec le Père (1 4 ,1 -ïl).
e ) Puissance de ceux qui croient en Jésus et prient
en son nom ( 1 4 ,12-14).
f ) L’envoi d’un autre « Paraclet » ( 1 4 ,15-17 ).
g) Jésus se manifestera à ceux qui l’aiment (14,
18-24).
h ) Encore le « Paraclet » ( 1 4 ,23-26).
i ) Adieux et dernières paroles d’encouragement
(14,27-31).
4. Nouvel entretien de Jésus avec ses disciples
( 1 5 ,1 - 1 6 ,^ ) :
a ) Les disciples ne porteront du fruit qu’intimement
unis à Jésus, comme le sarment l’est à la vigne
(13,1-8).
b) Les disciples, qui pour Jésus sont désormais des
amis, doivent vivre dans l’amour ( 15, 9-17-).
c ) La haine du monde pour Jésus et ses disciples
(13,18-25).
d) Le témoignage du « Paraclet » et des Apôtres
(15,25-27).
e ) Annonce des persécutions (16,1-4).
f ) Le rôle du « Paraclet » (1 6 ,5-15 ).
g) La séparation et le revoir ( 1 6 ,16-23a).
h) Efficacité de la prière ( 1 6 ,23b-28 ).
i ) A ses disciples aussi présomptueux que sincères
Jésus prédit la victoire (1 6 ,29-33 ).
3. Prière « sacerdotale » ( 1 7 ,1-26) :
a ) Jésus prie pour lui-même (17,1-5).
b ) Jésus prie pour ses disciples ( 1 7 ,6-19).

p;A N 24
c ) Jésus prie pour tous ceux qui croient en lui (17,
20-23).
d ) Suprême demande (1 7 ,24-26).

III LA GLOIRE DE JÉSUS


MANIFESTÉE DANS SA PASSION
(18, 1 -1 9 , 42)

1. Dans le jardin de l’autre côté du torrent du Kédrôn.


L’arrestation de Jésus (18,1-21).
2. La comparution devant Anne et Caïphe, et les
reniements de Simon-Pierre (18,12-27 ).
3. Jésus devant Püate ( 18,28-40 ).
4. Les outrages et le couronnement d’épines ( 19,1-3 ).
5. Jésus à nouveau devant Pilate ( 1 9 ,4-16a).
6. Sur le chemin du Golgotha {1 9 ,16b-17).
7. Le crucifiement ( 1 9 ,18-22 ).
8. Les soldats tirent au sort les habits de Jésus
(19,23-24).
9. Les derniers instants et la mort de Jésus (1 9 ,23-30).
10. Après la mort de Jésus (19,31-37).
11. La sépulture (1 9 ,38-42 ).

IV LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE


AUX DISCIPLES APRÈS LA RÉSURRECTION
(20, 1-31)

1. Le tombeau trouvé vide ( 2 0 ,1-2).


2. Pierre et Jean au tombeau {20,3-10).

25 JE A N
3. Jésus apparaît à Marie laMagdaléenne {20,11-18).
4. Jésus apparaît aux disciples en l’absence de Thomas
{20,19-23).
5. Jésus apparaît aux disciples en présence de Thomas
(2 0 ,24-29).
6. Epilogue (2 0 ,30-31 ).

Appendice (2 1 ,1-23 ) :

1. Jésus apparaît à ses disciples en Galilée {21,1-14).


2. La primauté conférée à Pierre {21,15-17).
3. Les destinées différentes de Pierre et du « disciple
que Jésus préférait » ( 2 1 ,18-23 ).
4. Nouvel épilogue (2 1 ,24-25 ).

JE A N 26
PROLOGUE
LA GLOIRE DU VERBE EN DIEU
DANS LE MONDE ET DANS L’HISTOIRE
i l , 1-18)

^ Au commencement était le Vetbe, et le Verbe


était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
était au commencement auprès de Dieu. ^Par lui
tout a paru, et sans lui rien n ’a paru de ce qui est
paru. ^ En lui était la vie, et la vie était la lumière
des hommes; ®et la lumière brille dans les ténè­
bres, et les ténèbres ne Tont pas arrêtée.
1 « Au commencement » (et v 2; cf Gn 1, 1), antérieurement à toute création
(v 3), de toute éternité; cf «avant que le monde fû t» , «avant la fondation du
monde », 17, S, 24. — « Verbe », simple transcription de la traduction latine
(Verbum) de l ’original « Logos », c’est-à-dire Parole. Ce terme était courant dans
la philosophie grecque pour désigner l ’intelligence divine organisatrice du monde.
S. Jean lui donne le sens de Parole substantielle et étemelle, seconde personne
de la Trinité. Voir, dans l ’A.T., la parole créatrice de Dieu (Gn 1, 3; Fs 33, 6;
107, 20; 147, IJ, là; etc.) et le rôle joué par la Sagesse (Prov 1, 20-2P; 3, 13-20;
8. 22-31; Sir 1, I , 4, 9, 10; 24, 1-22; Sag 7, 7-11, 22-8, 8; 9; Bar 3, 9 sw ).
On trouve encore une fols « le Verbe», v 14; et le «Verbe de vie» (1 Jn 1, 1),
« le Verbe de D ieu» (Ap19, 13). — «auprès d e » (cf v 2; 1 Jn 1, 2), d’une
proximité vivante et dynamique, impliquant un mouvement sans fin vers Dieu.
3 L’action créatrice du Verbe. Cf v 10; « par lui le monde a pam »; Ap 3, 14;
« le Principe de la création de Dieu ». Comparer 1 Co 8, 6; Col 1, 16; He 1, 2.
3b-4 Ou, en ponctuant autrement, soit: « rien n ’a paru. Ce qui est para (4)
était vie en lui... »; soit: « rien n ’a paru de ce qui est pam (4) en lui. La vie
était... »

lumière-ténèbres, cf 3, 19-21; 8, 12; 9, 4-3; 11, 9-10; 12, 33-36, 46; (13, 30); 1 Jn
1, 3-7; 2, 8-11; et les textes de Qoumrân.

27 JE A N
*Parut un homme envoyé d e .Dieu; son nom
était Jean. ^ Il vint en témoignage, pour témoigner
au sujet de la lumière, afin que tous crussent par lui.
®Celui-là n’était pas la lumière, mais il devait té­
moigner au sujet de la lumière.
®La lumière, la véritable, qui illumine tout
homme, venait dans le monde. “ Il était dans le
monde, et par lui le monde a paru, et le monde ne
l’a pas connu. “ Il est venu diez lui, et les siens
ne l’ont pas accueilli. Mais à tous ceux qui l’ont
reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de
Dieu, à ceux qui croient en son Nom, “ qui ne
sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni
d’un vouloir d’homme, mais de Dieu. E t le
Verbe est devenu chair, et il a séjourné parmi nous.

6 « P aru t» ( w 3, 4» 10)^ et non: « I l y eu t» , l ’évangéliste ayant, dans le Fro*


logue, réservé le verbe « être » au Loge» (cf 8, 38). — « un honune », un être
humain {antbropos), bénéfidaite de la lumière (v 4 ). — «envoyé de D ieu»,
cf V 33\ 3, 28. — I l s’agît de Jean-Baptiste (Mc 1, 4; M t 3, 2), simplement
appelé Jean (« Yahvé M t gr✠») tout au long de cet évtm ^e ( a w 15, 19 sw ).
%8 « témoignage » e t « témoigner », termes favoris de l ’évangéliste, lequel
présente toujours Jean dans ce tôle de témoin, inférieur au Verbe e t au «Verbe
devenu diair », Jésus: w 15, 19-37, 40; 3, 23-30; 4 ,1 ; 5, 33-36; 10, 40-41.
9 Autres traductions: « I l (le Verbe) était la l u m i ^ , la véritable, qui illumine
tout homme; il venait dans le monde »; « I l (le Verbe) était (ou: I l y avait) la
lumière, la véritable, qui illumine tout homme venant en ce mtmde. » — « la
lumière, la vâitable », cf 1 Jn 2, 8. — « illumine », pour le terme, cf Âp 18, 2;
21, 23; 22, 5 (« luira »). — « venait dans le monde », cf 3 , 19; 12, 46.
10 « U était », i l s’agît du Verbe. — « par lui le monde a paru », cf v 3. — « le
monde ne l ’a pas connu», c’est-à-dire les humains, p l o n ^ dans les ténèbres du
péché, et refusant la lumière; cf 3 , 19-21; 12, 31; 14, 27; 17, 25.
11 « diez lui » (19, 27), « les siens », soit le monde et les hommes, soit la Terre
Sainte et le peuple d’Israël.
12 « enfants de D ieu», cf 11, 52; 1 Jn 3, 2, 2, 20; 5, 2; Ro 8, 16, 17, 21; 9, 8;
Phi 2, 15. « croient en son Nom », c’est-à-dire en lui, en sa personne, dont le
« nom » exprime la nature e t la qualité (par exemple « Jésus, le Christ, le Fils de
D ieu», 11).27; 20, 32); e:q»ressîon spécifiquement johannique: 2, 23; 3, 18; 1 Jn
5, 23. ~ Comparer Ga 3, 26.
Ù « sang, vouloir de cbair, vouloir d’homme », origine purement diarnelle et
naturelle. — « nés... de Dieu », cf 1 Jn 2, 29; 3, 9; 4, 7; 5, 1, 4, 18; Ja 1, 18; 1
Pe 1, 23. — Certains adoptent une leçon moins autorisée: « lui, qui est né, non
du sang... »
14 « est devenu », la traduction courante « s’est foite » est susceptible d ’uim inter-
Pharisiens ». — « Pharisiens », auprès de Jew-Baptiste, avec des Sadducéens, cf

JE A N 28
Et nous avons contemplé sa gloire, gloire comme 1
9,32
celle que tient de son Père im Fils unique, plein de ^
grâce et de vérité.
Jean témoigne à son sujet, et il crie: « C’était
celui dont j’ai dit; Celui qui vient après moi est ***
passé devant moi, parce que, avant moi, il était. »
“ Car de sa plénitude nous avons tous reçu, et
grâce sur grâce; ^^car la Loi a été donnée par
Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par
Jésus Christ. “ Dieu, personne ne l’a jamais vu;
un Dieu, Fils unique qui est dans le sein du Père,
Celui-là l’a fait connaître.

sable, l ’être hamain. Cf «Jésus Christ venu en chair», «venant en chair», 1 Jn


4. 2j 2 Jn 7. — « U a séjourné» (Ap 12, 12; 13, S; 21, 3), comme quelqu’un qui
est de passage; voir le sens propre de ce verbe (« dresser sa tente ») en Ap 7, V .
— « nous avons contemplé », et 1 Jn 1, 1. — « sa gloire » (I æ 9, 32), l ’éd at de
sa divinité, sa puissance divine que manifestent les « signes » dans sa vie terrestre
(2, 11; 11, 4, 40). C£ 8, 30; 12, 41; 17, 3, 22, 24. — «F ils unique», cf v 18;
3, 16, 18; 1 Jn 4, 9. — « plein », ou: « pleine »; c£ « plénitude », v 16. —
« grâce » (encore et seulement’w 16-17), et « vérité », voir v 17.
15 « Jean », cf v 5, note. — « témoigne », cf w 7, S, (19), 32, 34. — « il crie »
(parfait grec), c’est le témoignage historique de Jean qui retentit à travers les
âges; « crier » se dit d’un enseignement prophétique important et solennel (7, 28,
37; 12, 44), cf Is 40, 2, 3, 6; 58, I; Jr 22, 20; Zach 1, 4. 14, 17. — Comparer
avec V 30. — « après moi » ( w 27, 30), comme le disciple qui suit son maître (cf
Mc 8, 34; Le 14, 27; M t 16, 24; etc.). — « avant moi, il était », cf v 30, et 8, SS.
— Comparer Mc 1, 7; Mt 3 , 11.
16 «plénitude» (et « p lein » , v 14), seulement ici dansles écrits johanniques;
pour le terme, voir Col 1, 19; 2, 9; Eph 1, 23; 3, 19; 4, 13. — « grâce sur
grâce », une succession de grâces: ou; « grâce pour grâce », une grâce répondant
â celle dont le Fils est plein (v 14); ou encore une grâce se substituant à celle de
l’A.T. (v 17).
17 La « l o i » et «M oïse», cf 1, 43; 7, 19, 22, 23; 8, 3; 9, 28-29; Moïse et
Jésus, cf 3, 14; 5, 43-47: 6, 31-33. — « la grâce» ( w 14, 16), la bonté gratuite,
prévenante et miséricordieuse de Dieu qui sauve les hommes par amour (cf 1 Jn
4, 8-10, 16). — « la vérité», la révélation définitive du plan divin du salut. —
« Jésus Christ », tel est le nom (17, 3; 20, 31; cf 1 Jn 1, 3) du « Verbe devenu
chair » (v 14).
18 « Dieu, personne ne l ’a jamais vu » (comparer 1 Jn 4, 12 et 20), cf 5, 37; 6,
46; (14, 9); 1 Tm 1, 17; 6, 16; Col 1, 13; H e 11, 27. — « un Dieu, Fils unique »,
autre leçon: « le Fils unique ». Cf v 14; 3, 16, 18. — « dans le sein », ou:
« [tourné] vers le sein » du Père, d’où il est éternellement issu. — « l’a fait con­
naître » (lit: « expliqué »), cf 15, 13; 17, 6; 1 Jn 5, 20; M t 11, 27; Le 10, 22.

29 JE A N
La tradition iconographique représente fréquemment saint Jean sur
l ’île de Patmos, accompagné de l’aigle son attribut. I l écrit sous
l ’inspiration qu’il reçoit d’une vision. Ici il contemple la gloire
de Jésus ressuscité.
Bible française. Anvers, 1534.
I. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
AU MONDE
{ 1 , 1 9 — 12,^0)

A) La gloire de Jésus reconnue par les âmes de


bonne volonté (1,19 - 4, ^4)

Jean-Baptiste précurseur et témoin

^®Et tel est le témoignage de Jean, lorsque, de 1


Jérusalem, les Juifs lui envoyèrent des prêtres et
des lévites pour l’interroger: « Qui es-tu? » Et il le
reconnut, et il ne nia pas, et il le reconnut: « Moi, je
ne suis pas le Christ. » E t ils l’interrogèrent: ^ 1,17
« Quoi donc? Es-tu Elie? » E t il dit: « Je ne le suis i7,io-b

19 « E t tel est... », le récit commence avec le témoignage de Jean, annoncé dans


le Prologue ( w (S-S, IS ). Jean va le produire en présence des envoyés des Juifs
(VŸ 19-2S), puis en présence de Jésus ( w 29-34). Comparer les w 19-28 avec la
tradition synoptique: Mc 1, 2-8; Mt 3, 1-12; Le 3, 3-18. — « les Juifs », c’est-à-
dire les chefs religieux des Juifs; c’est le sens le plus &équent de ce terme dans
le IV“ Evangile. — «des prêtres et des lévites» (expression unique dans le N.T.),
Ya i » ear* A « > ^iV A M ae jj l ^ i i î f a e w n * < ir\n a i* a îe c a n f m i ’p n T .p 1A Ap ü.

« Qui es-tu? », c’est-à-dire: qui prétends-tu être? — Rappel de cette ambassade en


5, 33.
20 « Moi, je ne suis pas le Christ » (comparer 3, 28), comme certains le suppo­
saient: Le 3, 13; cf Ac 13, 23. — « le Christ», e’est-à-dire l ’Oint, le Messie
attendu; cf v 41; 7, 26, 27, 31, 41, 42. _
21 « donc », apparition de cette conjonction caracteristtque du style de Jn ( w 22,
23, 39; 2, la , 20... etc.; 195 fois); absente de 1 Jn et de 2 Jn, elle ne se retrouve
que dans 3 Jn 8; Ap 1, 19; 2, 3, 16; 3, 3, 19. — « E lie » , la criwance à son
retour avant le Jour du Seigneur s’était établie d’après Mal 3, 1, 23-24; Sir 48,

31 JE A N
1 pas, » — « Es-tu le prophète? » E t il répondit;
« Non. » “ Ils lui dirent donc: « Qui es-tu?... que
nous rendions réponse à ceux qui nous ont envoyés.
3, 3 Que dis-tu de toi-même? » “ Il déclara: « Je suis la
voix de celui qui clame dans le désert: Redressez le
chemin du Seigneur, selon ce qu’a dit Isaïe, le pro­
phète. » ^ E t les envoyés étaient des Pharisiens,
Et ils l’interrogèrent, et ils lui dirent: « Pourquoi
donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Elie, ni le
prophète? » Jean leur répondit, en disant: « Moi,
je baptise dans l’eau; au milieu de vous se tient
quelqu’un que vous ne connaissez pas, “ celui qui
10; Livre d’Hénoch, 89, 32; 90. 31. Voit Mc 9, 11-12; Mt 17, 11. — « le pio-
phne » ( d 6, 14; 7, 40) par excellence; certains, s’appuyant sur Dent 18, 13-18,
pensaient gu’un «proj^ète conune M oïse» (çrat-8tre Moïse lui-même), précéde­
rait le Messie, Idée ttes en faveur dans les milieux de Qoumrân. Voir le rôle de
Moïse et d’Elie en Mc 9, 4; M t 17, 3; Le 9, 30-31 ( d les deux témoins de Ap
11, 3, 6). — La réponse de Jean est absolument négative. Dans les Synoptiques,
son tôle est intetptété comme celui de « l ’Elie qui doit venir »: M t 11, 14; 17, 12-
13 ( d Mc 9, 13); Le 1 , 17.
23 « Je SUIS », lit: « Moi » ( d w 26, 27, 30, 31, 33, 34). — Le texte d’Is 40, 3,
que Jean cite en se l’appliquant, explique les limites de sa mission: simple pré­
curseur du Seigneur ( d 3, 27-30) et prédicateur de la pénitence. Dans les Synop­
tiques, cette citation d’Isaïe caractérise les événements du ministère de Jean, consi­
dérés comme l’accomplissement des Ecritures.
24 « les envoyés », les prêtres et les lévites du v 19. — Autres traductions: « E t
des Pharisiens avaient été envoyés » (ce serait une nouvelle ambassade, les prêtres
et les lévites se rattachant plutôt aux Sadducéens); ou: « Et il y avait des
envoyés qui étaient Pharisiens »; ou encore: « Et ils avaient été envoyés par les
Pharisiens ». — « Pharisiens », auprès de Jean-Baptiste, avec des Sadducéens, cf
Mt 3, 7. Les Pharisiens représentaient l ’élément le plus pur et le plus ardent du
judaïsme (Ac 23, 8; 26, 3 ). Saint Paul se glorifie d ’avoir été Pharisien (Phi 3, 3;
Ac 23, S). Mais ils se montraient durs pour le commun peuple ( d Jn 7, 47-49),
orgueilleux et fiers de leur vertu (Le 18, 11-12). M t a rassemblé dans un grand
discours (23) les griefs de Jésus à leur égard. Les a Sadducéens » représentaient
l ’aristocratie sacerdotale; ils ne sont pas mentionnés dans les écrits johanniques.
23 «baptises-tu», acte caractéristique du ministère de Jean (rf v 2S; 3, 23; Mc
I, 4-3, et par), et qui lui a valu le surnom de « Baptisent » (Mc 1, 4; 6, 14, 24)
ou de «Baptiste» (Mc 6, 23; M t 3, 1; 11, 11, 12; etc.). — S’il n ’est aucun des
personnages cités, de qui a-t-U reçu mission pour agir ainsi en vue de préparer la
venue du Seigneur? Cf Mc 11, 30; M t 21, 23; Le 20, 4.
26 « je baptise dans l ’eau» (df w 31, 33), par ce rite symbolisant le repentir
(Mc 1, 4; M t 3, 11), le tôle de Jean est de témoigner de la présence, effective
déjà, du Messie. Le baptême que ce dernier conférera « dans l ’Esprit Saint » n’est
mentionné qu’au v 33. Comparer avec Mc 1, 7-8; Mt 3, 11; Le 3, 16. — « dans
l ’eau » ( w 31, 33), cf Mt 3, 11; on trouve « avec de l ’eau » en Mc 1, 8; Ac 1, 3;
II, 16. — « au milieu de vous », sur les bords du Jourdain? ou « au milieu »
d’Israël? — « quelqu’un que vous ne connaissez pas » (mais que moi je connais.

1 — Jean reçoit l ’inspiration de D ieu, par l’intermédiaire de l ’aigle


qui est son attribut.
Bible latine. Manuscrit du X I F siècle. Bibliothèque Sainte-Gene­
viève, « “ 10.
2 — Saint Jean.
Statue en bois polychrome, X I I I ” siècle. Egfise Notre-Dame, Ver-
neuÜ-sur-Avre.
3 — Jean-Baptiste baptise Jésus.
"Peinture du Pérugin (1446-1523) ■
Musée de Rouen.

4 — Jean-Baptiste baptise Jésus.


Peinture de l’école bâloise, X V ” siè­
cle. Musée de Dijon.
vient après moi, et je ne suis pas digne, moi, de 1
délier la courroie de sa chaussure. » Cela se Mt 3,11

passa à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean était


à baptiser.
^ Le lendemain, il aperçoit Jésus qui venait vers
lui, et il dit: « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le
péché du monde. C’est celui pour lequel moi j’ai
dit; Après moi vient un homme qui est passé devant Mt 3,11

moi, parce que, avant moi, il était. E t moi je ne le


connaissais pas, mais pour qu’il fût manifesté à
Israël, voilà pourquoi je suis venu, moi, bapti-

vv 31, 33), le Messie, déjà reconnaissable, mais non reconnu comme tel (v 10)
dans une vision de foi: voir 3, 19-21-, 6, 42; 7, 27-28; 8, 14,19, 33-53.
27 « celui qui vient après moi », c£ vv 13, 30. — Comparer le reste du verset
avec Mc 1, 7; Mt 3, 11; Le 3, 16; Ac 13, 23. — « je ne suis pas digne » (Ac 13,
25), Synoptiques: « je ne mérite pas ». — Mc 1, 7 et la: 3, 7; « délier la courroie
de ses chaussures »; Ac 13, 25: « délier la chaussure de ses pieds »; Mt 3, 11:
« porter ses chaussures ».
28 «Béthanie», localité disparue, site incertain, à enviton 23 km au nord de la
mer Motte; ne pas confondre avec la «Béthanie» des environs de Jérusalem (11,
I, 18; 12, 1). Autre leçon, moins sûre: Bétfaabata ou Bétharaba, rappelant Bet-
Bara de Jug 7, 24, ou Bet-ha-Araba de Jos 13, 6 (sur la rive droite du Jourdain).
— « au-delà du Jourdain » (10, 40), sur la rive gauche du Jourdain, en Pétée. —
«oit Jean était à baptiser», pour l ’expression, qui exprime une activité d’assez
longue durée, cf 3, 23; 10, 40.
29-34 Deux déclarations dans la bouche de Jean ( w 29-31, et w 32-34); la
seconde, avec le signe de l ’Esprit (v 32) et & révélation de « celui qui baptise
dans l ’Esprit Saint » (v 33), plus riche que la première.
29 « L e lendemain» (cf 6, 22; 12, 12), cette expression rythme le récit ( w 33,
43). — « l ’Agneau de D ieu» (encore et seulement v 3é, dans le N .T.), l ’agneau
qui convient à Dieu, ou qui lui appartient, ou qu’il procure en vue d ’un
sacrifice. — « qui enlève le pédié du monde », eiqiression unique. — « enlève » (1
Jn 3, 3 ), et non « p o rte» , la punition du péché et le péché lui-même (1 Jn 3, S).
— « le pédié », considéré dans son unité, la somme des pédiés des individus qui
pèse comme un fardeau suc l’humanité, — « du monde », c’est-à-dire des

Voir encore Ap 3, 6, 9, 12; ,


30 Comparer avec v 27 et surtout avec v 13.
31 « je ne le connaissais pas» (v 33), en sa qualité d’« E lu de D ieu» (v 34). —
« fût manifesté », pour ce verbe, cf 2, 12; 3, 21; 7, 4; 9, 3; 17, 6; 2 l, 1, 14;
1 Jn 1, 2; 2, 19, 28; 3, 2, 3, 8; 4, 9; Ap 3, 18; 13, 4. — « Israël » (cf v 49; 3, 10;
12, 13), le peuple objet des promesses divines. — «voilà pourquoi», pour cette
expression dans les éents johanniques, cf 3, 16, 18; 6, 63; (7, 21-22, note); 8, 47;
9. 23; 10, 17; 12, 18, 27, 39; 13, 11; 13, 19; 16, 13; 19, 11; 1 Jn 3, 1; 4, 3; 3 Jn
10; Ap 7 , 13; 12,12; 18, 8___« baptisant dans l’eau », cf w 26 et 33.

33 JEA N
sant dans l’eau, » “ Et Jean témoigna, en disant:
Mt 3,16
« J’ai vu l’Esprit descendre, comme une colombe,
venant du ciel, et il est demeuré sur lui. “ E t moi je
ne le connaissais pas, mais Celui qui m’a envoyé
baptiser dans l’eau. Celui-là m’a dit: Celui sur lequdl
tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est
lui qui baptise dans l’Esprit Saint. ^ E t moi j’ai vu,
et j’ai témoigné que c’est lui, l’Elu de Dieu. »

Appel des premiers disciples

^’ Le lendemain, de nouveau, Jean se tenait là


avec deux de ses disciples. ^®Et regardant Jésus
32 « témoigna », cf w 7, 8, 15, 19, 34. — « J ’ai vu », le vetlœ grec (différent de
celui des w 33-34) connote une attention spàâale. — « l ’Esptit descendte (v 33),

, ,
et Le 4 18; Le 4 1,14. .
33 Cf V 31. — « Celui qui m’a envoyé... Celui-là », Dieu, v
, ...............
5. — « Celui-la m a
dit », la voix céleste qui s’adressait directement à Jésus (Mc 1, II; Le 3, 22) ou
le désignait (Mt 3, 17), révèle ici à Jean — et ce dernier la proclame à Israél —

est « d’enlever le péché » (v 29) en répandant i ’Esprit Saint, comme un fleuve


d’eau vive, sur ceux qui croiront et seront baptisés (cf 3, 4-8, 34-35; 4, 10, 14; 7,
37-39; 1 4 ,16-17; 19, 34; 20, 22-23; cf Ac 2, 38; 19,1-7).
34 «m oi j ’ai vu, et j ’ai témoigné», reprise emphatique des w 32, 33. —
« l ’Elu », cf Le 23, 35; 9, 35; Is 42, 1, et Mt 12, 18. Autre leçon, facilitante: « le
F ils» (cf 11, 27; 20, 31). — Dans la bouche de Jean, c’est l ’équivalent de la
parole divine au Baptême de Jésus (Mc 1, II; Le 3, 22; Mt 3, 17) ou à la Trans­
figuration (Mc 9, 7; Mt 17, 5; Le 9, 35).
35-51 Après le témoignage de Jean ( w 19-34), voici les déclarations { w 41, 45,
49) des premiers disciples qui ont suivi Jésus. Sur les bords du Jourdain, en
Pétée: André, un autre innomé, et Pierre; en Galilée: Philippe et Nathanaël.
Cette tradition est indépendante de celle des Synoptiques, dont les «récits de
vocation» situent sur les bords de la mer de Galilée l ’appel des frètes Pierre et
André, Jacques et Jean (Mo 1, 16-20; Mt 4 , 18-22; Le 5, 1-13).
35 « L e lendemain», of w 29 et 43. — « se tenait», cf 7, 37; 18, 5, 16, 18; 19,
25; 20, 11. — « deux de ses disciples », voir v 40; ils peuvent attester les dires de
Jean (cf 8, 17). Sur les disciples de Jean: 3, 25; Mc 2, 18; 6, 29; M t 9, 34; 11, 2;
14,12; Le 5, 33; 7 , 18; 11, I; cf Ac 19, 3. , ,
36 «regardant», ici et v 42; cf Mc 10, 21, 27; 14, 67; M t 19, 26; Le 20, 17; 22,

JE A N 34
qui passait, il dit: « Voici l’Agneau de Dieu. » Et
les deux disciples l’entendirent parler, et ils sui­
virent Jésus. ^®Mais, se retournant et les voyant
qui le suivaient, Jésus leur dit: « Que cherchez-
vous? » Ils lui dirent: « Rabbi (mot qui veut dire:
M aître), où demeures-tu? » Il leur dit: « Venez et
vous verrez. » Ils vinrent donc et- virent où il de­
meurait, et ils demeurèrent chez lui ce jour-là;
c’était environ la dixième heure.
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des
deux qui avaient entendu Jean et suivi [Jésus]. Il
trouve d’abord son frère Simon et lui dit: « Nous

61. — Jean tenouvelle son témoignage (v 29) et accomplit sa mission (v 7: «afin


que tous crussent par lui »; c£ 5, 33, 33)»
V Ils se donnent d*eux-mêmes à Jésu^ devant lequel Jean s’efface (3,27*30).
38 « Que cheichez'vous ? » ou: « Que voulez-vous ? » <c Que désirez-vous ? »
(mêmes nuances 4, 23, 27 \ 7, 4 ). C’est la première parole de Jésus dans cet évan­
gile (chez les autres, voir Mc 1, 13; M t 3, 13; Le 2, 49). — «R abbi», titre hono­
rifique décerné surtout aux docteurs de la Loi, ou au «M aître» qui enseigne des
disciples. Appliqué à Jean: 3, 26; à Jésus: voir encore v 49; 3, 2; 4, 31; 6, 23; 9,
2; 11, 8; c£ Mc 9, 3; 11, 21; 14, 43; M t 26, 23, 49; on trouve aussi « Rabbouni »,
Jn 20, 16; Mc 10, 31. — «M aître», cf 8, 4; 11, 28; 13, 13, 14; 20, 16; traduction
« docteur » en 3, 2 ,1 0 .
39 « Venez et votis verrez », cf « Viens et vois », v 46; 11, 34. — « et vous
verrez », autre leçon: « et voyez ». Cf v 30: « Tu verras »; v 31: « vous verrez ».
« la dixième hetue», environ quatre heures de l ’aptès-midi. Notations sem­
blables: 4, 6; 19, 14; (cf 4, 32; 11, 9; Ap 17, 12; 18, 10, 17, 19). — De cet entre­
tien, on ne connaîtra que le résultat: le cri de joie du v 41: «Nous avons trouvé
le Messie! »
40 « A n ^ » , nom grec; dans cet évangile: 6, 8; 12, 22. —• « l e & èie» , cf M t
10, 2; Le 6, 14. ~ « Sim on-H erte », présenté d ’emblée sous ce double nom bien
connu des dirétiens. Les w 4 Î’42^ e t 21, 13, 16, 17, rappellent son nom Simon,
e t le v 42 l ’origine du surnom Pierre. A illeurs, ce sera toujoum « Simon-Pierre »
(6. 8, 68; 13, 6, 9, 24, 36; 18. 10, 13, 23; 20, 2, 6; 21, 2, 3, 7, 11, 13), ou
« P ie rre » (13, 8, 37; 18, 11, 16, 17, 18, 26, 27; 20, 3, 4; 21, 7, 17, 20, 21). —
« l ’u n des deux » d i^ p le s des w 33 e t 37. L ’autre était peut-être Jean l ’Apôtre
lui-même, jam d s mentionné p ar son nom dans cet évai^ile. Sur cette manière
allusive de désigner des personnages en les laissant innomés, cf 18, 13-16:
« Sim on-Fleite... ainsi qu’u n autre disciple... L ’autre disciple... »; 21, 2: « e t deux
autres de ses disciples »; surtout: « le d isd p le que Jésus p i^ é ra ît » (13, 23; 19, 26;
21, 7, 20), ou « aim ait » (20, 2; 20, 3, 8: « l ’autre disciple » ).
41 « d ’abord», autres leçons: « le premier»; « le m atin» (18, 28; 20, X ). — « U
trouve», «Nous avems trouvé», pour l ’emploi de ce verbe, cf w 43, 43; 2, 14;
5, 14; 6, 23; 7, 34-36; 9. 33; 10. 9; 11, 17; 12, 14; 18, 38; 19, 4, 6; 21, 6; 2 Jn 4;
Ap 2, 2; 3, 2; 3, 4; etc.). ~ « Messie » (encore et seiilement 4, 23, dans le N .T .),
gtecisatioQ {messias) du vocable hébreu ou ataméen qui signifie « O in t» , et que

35 JE A N
avons trouvé le Messie! » (ce qui veut dite: C hrist).
Il l’amena à Jésus, Le regardant, Jésus dit: « Tu
Mt 16,18
es Simon, le fils de Jean; tu t ’appelleras Képhas »
(ce qui signifie: Pierre),
Le lendemain, Jésus voulut partir pour la Gali­
lée, Et il trouve Philippe et lui dit: « Suis-moi. »
Philippe était de Bethsaïde, la viUe d’André et
de Pierre. ‘'^Philippe trouve Nathanaël et lui dit:
Le 24,27
« Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les
Prophètes, nous l’avons trouvé! C’est Jésus, fils de
Joseph, de Nazareth, » E t Nathanaël lui dit: « De
Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon? »
Philippe lui dit: « Viens et vois. » Jésus vit Nadia-
naël qui venait vers lui, et il dit à son sujet: « Voici
vraiment un Israélite, qui est sans détour. » ^ Natha-

le grec rend exactement pat « Chtlstos », c’est-à^Iiie G m st (c£ v 20, note). Ce


dernier terme dans une confession de foi, cf U , 27.
42 L’initiative de la rencontre de Jésus e t de Pierre revient à A ndré. — «regar­
dant », c£ V 36. — « Simon, le fils de Jean » (cf 21, V , 16, 17)-, en M t 16, 17:
« Simon Bar-Iona ». — « tu t ’appelleras », révélation du nom e t de to u t ce qu’il
implique dans l ’histoire du personnage, — « Képhas », grécisation de l ’ataméen
kêphà, « Roc »j ici seulement, e t en 1 Co 1, 12; 3, 22; 9, J; 15, 5; G a 1, IS; 2, 9,
11, 14. — « Pierre », voir M t 16, IS; cf Mc 3, 16; M t 10, 2; Le 6, 14.
43 « Le lendemain », cf w 29, 35. — « voulut », cette notation suffit à indiquer
le voyage: on part et ou arrive. — « la Galilée», mention qui prépare 2, 1. —
« Philippe », nom grec; dans cet évangile: vv 44, 45, 46, 48; 6, 5, 7; 12, 21, 22;
14, S, 9. — Le premier disciple que Jésus appelle lui-même, — « Suis-moi » (cf
21,19, 22), c’est-à-dire: sois mon disciple (cf Mc 2, 14; 10, 21; Le 9, 59; etc.).
44 «Bethsaïde» («Maison de la pêche»), en Galilée (cf 12, 21), à l ’embouchure
du Jourdain, sur la rive septentrionale du lac de Tibériade (cf Mc 6, 45; 8, 22;
Mt 11. 21; Le 9 , 10: 10, 13).
45 « Nathanaël » (c’est-à-dire « Dieu a donné ») était de Cana en Galilée (21, 2;
cf 2, 1, II; 4, 46). Seul cet évangile le met en scène ( w 45-50; 21, 2). Depuis le
IXe s., on a voulu l ’identifier, sans preuve décisive, au Barthélemy du groupe
des Douze (Mc 3, 18; Mt 10, 3; Le 6, 14; Ac 1, 13). — Comparer avec v 41. —
« la Loi, ainsi que les Prophètes », cette formule désigne toutes les Ecritures de
l ’A.T. (cf Le 16, 29; Ac 28, 23); celles-ci conduisent à la foi en Jésus (cf 5, 39,
46; Le 24, 27). — «Jésus, fils de Joseph, de Nazareth», comme on devait le
nommer communément, cf 6, 42; (7, 27); Le 4, 22; Mt 21, 11.
46 Nathanaël, de Cana, n’a pas bonne opinion suc la localité voisine. — « Viens
et vois » (11, 34), cf v 39.
47 Jésus connaît «ce qu’il y a dans l ’homme» (2, 25). — «vraim ent», sur
l ’usage de cet adverbe, cf 4, 42; 6, 14; 7, 26, 40; 8, 31; 17, S; 1 Jn 2, 5. —

PA N 36
naël lui dit: « Gimment me connais-tu? » Jésus ré­
pondit et lui dit: « Avant que Philippe t ’appelât,
quand tu étais sous le figuier, je t ’ai vu. » Natha­
naël lui répondit: « Rabbi, c’est toi, le Fils de Dieu!
c’est toi, le roi d’Israël! » ™Jésus prit la parole et
lui dit: « Parce que je t ’ai dit: Je t ’ai vu dessous le
figuier, tu crois. Tu verras mieux encore. » E t Ü lui
dit: « En vérité, en vérité je vous le dis: vous verrez
le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et des­
cendre sur le Fils de l’homme. »

« vraiment un Israélite », c’est-à-dire un véritable, un authentique Israélite. —


« qui est sans détour », lit; <cen qui il n ’y a pas de fourberie ». C’est le type du
véritable Israélite tout disposé, dès le premier signe, à reconnattre en Jésus le
Messie.
>18 « quand tu étais sous le f i ^ e r » (comparer avec v JO), l ’allusion demeure
obscure pour nous. — « je t ’ai vu », c’est-à-dire j ’ai vu et j’ai su qui tu es
(« comment me connais-tu? »). Jésus ga^aie les hommes par la connaissance qu’il
a de leur coeur. Comme le Seigneur Dieu « qui voit tout » (2 Mac 9, } ), Jésus
pénètre les sentiments intimes d ’autres personnes (v 42; 2, 24-2}; 4, 17-19, 39; 6,
64, 70; 13, 10-11, 27-28; 16, 19, 30; 21, 17), leur destin (11, 4, 11-14; 13, 3S-3S; 21,
18-19), et dès le début il sait ce qui l ’attend lui-même (2, 4, 19; 3, 14; 6, 64; 12,
33 et 18, 32; 13, 1; 18, 4).
‘19 Ce n ’est plus sut les dires de Philippe (v 43), mais sur ceux de Jésus (v 48)
que Nathanaël adhère à Jésus (c£ 4, 41-42). — « Rabbi », d v 38. — « c’est toi »,
dans le style des confessions de fol: 6, 69; (10, 24); 11, 27; c£ Mc 3, 11; 8, 29;
Mt 16, 16. — « le Fils de Dieu » (11, 27; 20, 31), au sens d’un Messie tmi à Dieu
et venant de Dieu, ainsi habilité à recevoir le titre: « le toi d’Israël » (12, 13),
50 « tu crois » (cf 16, 31), la foi naissante de Nathanaël recevra sa justification
de ce qu’il verra pat la suite: la gloire du Verbe devenu chair (v 14), manifestée
p.ar « les signes et les oeuvres » qui conduisent à croire en la divinité de Jésus
(ch 2-12; cf 12, 37, et 20, 30-31). Comparer avec 11, 40.
31 « lu i », « vous », la parole de Jésus adressée à tous ses disciples qui croient,
est rattachée au dialogue avec Nathanaël. — A llusion à l ’échelle de Jacob, dans
l ’épisode de Béthel (« Maison de D ieu » ), G n 28, 10-17. — Désormais, le Ciel est
ouvert, et les anges m ontent e t descendent au service de Jésus, médiateur de
Dieu et des hommes. — « E n vérité, en v é rité » (25 fois dans J n ), interprétation
du terme hébreu « Amen », toujours doublé dans Jn e t dans Jn seulement; on
pourrait aussi traduire; « O ui, oui », — « le F ils de l ’homme », encore 3, 13-14; 5,
27; 6, 27, 53, 62; 8. 28; 9, 35; 12, 23, 34; 13, 31 (dont 11 fois dans la bouche de
Jésus). Cf Mc 2, 10, 28; 8, 31, 38, etc., e t par. Cette dénomination de Jésus
désigne e t voile l ’éminente dignité de l ’Homme-Dieu, « descendu du ciel », qui
« doit être élevé » e t « m onter » au ciel pour « être glorifié » (cf 3, 13-14; 6, 62;
8, 28; 12, 23).

37 JE A N
Bible française. Paris, 1547.

Les noces de Cana. Jésus change Veau en vin

^ Et le troisième jour, il y eut une noce à Cana de


Galilée, et la mère de Jésus y était. ^ Jésus aussi
fut invité à la noce, ainsi que ses disciples. ^ Et le
vin venant' à manquer, la mère de Jésus lui dit;

1-11 Ce lécît ne retient et ne rapporte de Pactîon de Jésus que son caractère


de « signe » (v 21).
1 « le troisième jour », à compter à partir de 1, 4J? C’est surtout ici le jour où
Jésus «manifesta sa gloire» (v 11). — Les festivités de noces pouvaient durer
sept jours (Gn 29, 27-2S; Jug 14, 20, 18) et plus (Tob 8, 20). — «C ana» (c£
V 12; 4, 46] 21, 2), petit bourg situé non loin de Nazareth. On spécifie « de Gali­
lée », pour éviter toute confusion avec Qana d’Aser (Jos 19, 28), au sud-est de
Tyr. — « la mère de Jésus », présente au début du ministère public de son Fils,
comme à son adièvement (19, 2J). L’évangéliste ne la nomme jamais «M arie»,
mais soit « la mère de Jésus» (ici et v J ) , soit « sa m ère» ( w J , 12: 19, 2J-2é:
cf 6, 42),
2 «ainsi que ses disciples», soit les cinq cités en 1, JJ-Jl, soit déjà les
«D ouze» (6, 67, 70, 71; 20, 24), car l ’évangéliste mentionne dé^rmms Jésus et
« ses disciples » ( w 11, 12, 17, 22; 3, 22; 4, 1; etc.), sans rappeler jamais la cons­
titution de ce gràupe (c£ Mc 3, 13-19, et par), n i la liste des noms de tes privi­
légiés, ni leur titre d’A ^ tres.
3 « le vin venant à manquer», autre leçon: « ils n’avaient pas de vin, parce

JE A N 38
« Ils n ’ont pas de vin. » E t Jésus lui dit: « Que
me veux-tu, femme? mon heure n’est pas encore
arrivée. » ^ Sa mère dit aux servants: « Faites tout
ce qu’il vous dira. »
Mc 7, 3-4
^11 y avait là six jarres de pierre destinées aux
purifications des Juifs, et contenant chacune deux
ou trois mesures. ’ Jésus dit aux [servants] : « Rem­
plissez d’eau ces jarres. » E t üs les rempBrent jus­
qu’au bord. ®E t il leur dit: « Puisez maintenant, et
portez-en à l’intendant du festin. » Ils [en] portè­
rent. ®Quand l’intendant eut goûté l’eau devenue
du vin ( et ü ne savait pas d’où cela venait, mais les
servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau),
te 5 ,3 9
l’intendant appelle le marié “ et lui dit: « Tout le
monde sert d’abord le bon vin, et quand les gens
sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin
jusqu'à présent. »

c|ua le vin de la noce éttât ^ n ls é . E nsuite... ». — « I ls n ’o n t pas de v in », infor­


mation, e t aussi p tiè ie discrète (comparer 1 1 ,3 , 21; en contraste, 4, 47).
4 « Que me veux-tu? », lit; « Quoi pour moi et pour toi? » ( a Mc 5, 7; 1, 24,
etc.). Idiotisme hâtraïque pour repousser une intervention jugée inopportune (Jfug
11, 12; 2 Sam 16, 10; 1 Rs 17, 18; etc.). Comparer t e 2, 49. — «fem m e»,
l’appellation n’a rien d’injurieux, d’irrespectueux, n i même de dur (voir 19, 26; 4,
21; 8, 10; 20, 13, 15; cf jWt 15, 28; t e 13, 12). — «m on heure», comparer «m on
temps », 7, 6, 8; « son heure », 7, 30; 8, 20; 13, 1. — « n ’est pas encore arrivée »,
comparer 7, 6, 30; 8, 20. — Jésus ne saurait devancer, si peu que ce soit,
« l ’heure» marquée par le Pète (7, 30; 8, 20; 12, 23, 27; 13, 1; 17, 1), c’est-à-dire
celle de son sacrifice et de sa glorification (12, 23, 27; 13, î , 31, 32). Mais Jésus,
ne pouvant encore donner le vin de la nouvâle Alliance^ va du moins en
produire un symbole, u n « sig n e» (v 11): « le bon vin gardé jusqu’à présent». —
Comparer le « vin nouveau » de Mc 2, 22 et par.
5 « servants » (e t v 9 ) , lit: « serviteurs » (12, 26). — « Faites... », cf G n 41, 55.
6-7 «purifications (3, 25) des Ju ifs» , ablutions rituelles, v o ir M c 7, 3 A . —
« m esu res» (lit: « m é trè te s» , cf D an 14, 3 ), d ’environ 40 l i t a s diacune. U nique
mention dans le N .T . — « j u s ^ ’au bord », ricîiesse inouïe d u miracle !
8 « P u ise z » , p o u r ce verbe, cf v 9; 4, 7, 15. — « l ’intendant du fe stin » (et
V 9 ), hapax du N .T .; lit: « c h e f d u festin » . V oir le « p ré sid e n t» du banquet. Sir
3 2 ,1-2.
9 « l ’eau devenue du vin », comparer 4 , 46; « i l avait diangé l ’eau en vin. »
10 « gardé », avec la nuance de « gardé avec soin »; cf 12, 7. — « jusqu’à pré­
sent », cf 5, 17; 16, 24. — « le bon vin » gardé « jusqu’à présent » est celui qu’a
donné Jésus. — Comparer Le 5, 39.

39 JE A N
2 “ Tel fut le premier des signes de Jésus; il le fit
à Cana de Galilée. E t il manifesta sa gloire, et ses
disciples crurent en lui.

ytfeaittflpiiqu
Vie de Jésus. X V ‘ siècle.

I l « Tel fut... », pour l ’expression, et 1, lÿ; 4, }4; 10, 6, 18; 1 Jn 4, 21. — « le


premier (lit: le commencement) des s i^ e s » , comparer avec 4, S4; 21, 14. Six
autres sont rapportés; 4, 43-S4; 5, }-9; 6, 1-14; 6, 1^21; 9, 1-7; 11, 38-44. Voir 20,
30-31. 1a «p êdie miraculeuse» (21, 6-8) n ’intervient que dans l ’appendice de cet
évangile. — « signes » (seize fois en 2-12; une fois en 20, 30), ce mot revêt dans
Jn un sens parficulier. H désigne un acte de puissance destiné à suggérer une
r â lité spirituelle. Les âmes Uen disposées, celles dont « les œuvres sont opérées
en Dieu » (3, 21), la découvrent; les autres, celles dont « les oeuvres sont mau-
vmses» (3, 19), ne la reconnaissent pas e t se chargent ainsi d’une lourde faute
(15, 22). — « manifesta (et 1, 31, note) sa gloire ». sa puissance divine (1, 14; 11,
4, 40). Jésus partage la « gloire » de son Père (1 ,1 4 ), et ses actes la révèlent.

JEA N 40
Bref séjour de Jésus à Capharnaüm

“ Après cela, il descendit à Capharnaüm, ainsi 2


que sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n ’y
demeurèrent que quelques jours.

Premier séjour de Jésus à Jérusalem


Les vendeurs chassés du Temple

“ E t la Pâque des Juifs était proche, et Jésus


monta à Jérusalem. “ E t il trouva dans le Temple
ceux qui vendaient des bœufs, et des brebis et des
colombes, ainsi que les changeurs assis [à leurs
comptoics]. “ E t faisant im fouet avec des cordes,
il les chassa tous du Temple, et les brebis et les
bœufs; et la monnaie des changeurs, il l’envoya
promener, et leurs tables, il les renversa. “ Et à

12 « Après cela », c£ 11, 1, l l j 19, 28, — « Capharnaüm » (4, 46] 6, 17, 24, S9),
sur la rive nord-ouest de « l a m er de G alilée» ou « d e T ibériade» (voir 6, 1).
Dans les Synoptiques, c’est la ville de Jésus (M t 4, 13-, 9, 1; Mc 1, 21; etc.). —
« ses Itères » (7, 3, 3, 10), ses proches parents. A utre leçon; « les frères », voir 20,
17, note. — « e t ses disciples », omis p a t certains manuscrits,
13-17 Les Synoptiques (Mc 11, 15-17; M t 21, 12-H3-, Le 19, 45-46) placent cet
épisode en fin du ministère de Jésus. Du récit johannique, moins stéréotypé et
plus développé ( w 18-22), se dégage une signification differente, mise en relief
par les paroles de Jésus, w 16 et 19.
13 Pour la formulation, comparer avec 6, 4; 11, 55, et 7, 2, — Cet évangile
compte trois Pâques au cours du ministère de J&us (ici; 6, 4; 11, 55, et 12, 1),
ce qui permet d’en estimer la durée à trois années au moins. — «m onta»
(5, 1; 7, 8, 10; 11, 55; 12, 20), on «m onte» de Galilée et de tous côtés à Jéru­
salem, l’endroit le plus élevé du pays.
14 «trouva», cf 1, 41, note. — « le Temple» (et v 15), l ’enceinte sacrée du
Temple, avec ses portiques et ses cours qui environnaient l ’édifice du «Sanc­
tuaire» ( w 19-21). — «vendaient», tout ce bétail était nécessaire pour les sacri­
fices. Quant aux «changeurs», ils permettaient de se procurer des devises
juives, seules acceptées comme of&andes (cf la redevance annuelle du Temple,
Mt 17, 24 sw ).
15 « u n fouet», certains manusents; «tm e sorte de fouet». — «renversa», ou
« retourna ».

41 JE A N
2 ceux qui vendaient les colombes il dit: « Enlevez
ça d’ici; cessez de faire de la Maison de mon Père
une maison de commerce. » Ses disciples se sou­
vinrent qu’il se trouve écrit: Le zèle de ta Maison
me dévorera.
Les Juifs prirent donc la parole et lui dirent:
« Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi? »
Mt 26,61 19 j^ g ^ g répondit et leur dit: « Détruisez ce Sanc­
tuaire, et en trois jours je le relèverai. » ^ Les
Juifs dirent donc: « Voilà quarante-six ans qu’on
travaille à bâtir ce Sanctuaire, et toi, en trois jours
tu le relèverais! » ^^Mais lui parlait du Sanctuaire
de son corps. ^ Lors donc qu’ü se fut relevé d’entre
les morts, ses disciples se souvinrent qu’il disait

16 L’autorité de Jésus. — « la Maison de mon P ète», et non « d e D ieu» (c£


Mc 2, 26) y comme on désignait habituellement le Temple. Comparer Le 2, 49:
« je dois être aux affaites de mon Père. » Voir Z ad i 14, 21: « il n’y aura plus de
marchand dans la Mmson de Yahvé des armées, en ce jour-là. » — Comparer la
parole de Jésus en Mc 11,17 et par.
17 Comparer avec v 22. — « i l se trouve écrit», c£ 6, 31, 43; 10, 34; 12, (14),
16; 15, 25; 20, 30. — Citation du Ps 69, 10, orientée vers la Passion de Jésus.
Autres versets de ce Ps rappelés en 15, 25; 19, 2$-29.
18 « signe » (cf v 11, note), au sens de grand miracle, d a ir et convaincant
(1 Co 1, 22), qui étabhsse (te quel droit Jésus agit ainsi (c£ 4, 48; 6, 30); voir Mt
12, 38-39; 16,1-4; Mc 8, 11-13. — Comparer cette parole avec Mc 11, 28 et par.
19 Le mot grec traduit pat « Sanctuaire » ( w W-21) désigne te plus souvent la
partie la plus reculée du sanctuaire, celle-là même qu’habite la divinité. — Voir
comment apparaît cette parole en M s 14, 58 et 15, 29; Mt 26, 61 et 27, 40; cl
Ac 6 , 14.
20 Les Juifs n ’interprètent la parole de Jésus que dans on sens purement maté­
riel. Sur ces malentendus, voir 3, 4; 4, I I , 15, 33; 6, 27-31; 7, 33-36; 11, 11-13,

21 « du Sanctuaire de son corps », c’est-à-dire de son corps. Sanctuaire du D ieu


vivant (cf 1 Co 6, 19; 3, 16-17). P our l ’idée, cf M t 12, 6: « i l y a ici plus grand
que le T em p le» . — Autres cas où l ’évangéliste donne la véritable signification
d ’une parole non comprise d ’abord: 7, 39; 12, 33; 2 1 ,1 9 .
22 « L o rs donc q u e » , cf 4, 45; 6, 24; 13, 12, 31; 19, 6, 8, 30; 21, 15; e t pas
ailleurs dans les écrits johanniques. — « q u ’i l se fu t relevé d ’entre les morts » (cf
21, 14), ou, seltm d ’autres: « qu’i l fu t relevé... », c’est-à-dire relevé p a r D ieu,
selon l ’expression correspondante en Ro 4, 24; 8, 11; 10, 9; 1 Co 15, 15; A c 3,
15; 4,10: 5, 30; 10, 40; 13, 30, 37; etc. — O n trouve encore: « relever d ’entre les
m o rts» (12, 1, 9, 17), ou « r d e v e r les m o rts» (5, 21), e t aussi «ressu sciter»

JE A N 42
cela, et ils crurent l’Ecriture et la parole que Jésus 2
avait dite.

Conversions imparfaites
Jésus connaisseur de l’homme

^ Comme il était à Jérusalem, pendant la


Pâque, pendant la fête, beaucoup crurent en son
Nom, en voyant les signes qu’il faisait. ^“^Mais
Jésus, lui, ne se fiait pas â eux, parce qu’il les
connaissait tous ^et qu’il n ’avait pas besoin qu’on
témoignât au sujet de l’homme; car il connaissait,
lui, ce qu’il y a dans l’homme.

Entretien avec Nicodème

^ Il y avait parmi les Pharisiens un homme du 3


nom de Nicodème, un chef des Juifs. ^ Celui-ci vint
vers [Jésus] de nuit, et il lui dit: « Rabbi, nous le

(6, 39, 40, 44, 94; 11, 23, 24; 20, S). — « se souvinrent », v 17; c£ 12, 16; 14, 26,
note. — « crurent l ’Ecriture », cf 5, 46-47 et 20, 8-9i Le 24, 6-8, — « la parole... »,
cf 4, ^0.
23 La fête de Pâque (v 13) durait Luit jours. — « cru re n t en son N o m » , cf 1,
12, note. — « en voyant les signes... », cf è, 2, 14; e t 4, 43; 11, 47. — Foi encore
imparfaite, semible«t-îl, q u i n e découvre pas vraiment la réalité sp irîtu d le suggérée
par les « signes » (v 11, n o te), cf 6 ,1 4 ..
24 « ne se fiait pas », ou: « ne se confiait pas » (Le 16, 11).
25 « il connaissait... », cf 1, 48, et la note^ 5, 42.
1 «Pharisiens», cf 1, 24, note. — «Nicodème», nom grec: «Peuple de la vie*
toirc ». —>« tm o i ^ des Juifs », sans doute un membre du Sanhédrin. — Ce per­
sonnage n ’apparaît que dans Jn: 7, 50-31; 19, 39, 11 r^résente parmi les (±efe
ceux qui, avec hésitation, commencent à croire en Jésus; comparer 7, 26; 12, 42.
2-S La naissance « d’en haut », par l ’eau et l’Esprit.
2 « vint vers [Jésus] de nuit », cf 19, 39; 7, 30. — « de nuit », par timidité?
ou par « peur des Juifs » (cf 19, 38; 9, 22; 12, 42)? ou parce que ce détail sym­
bolise la venue à la lumière (v 21)? — « Rabbi... en docteur (v 10) », voir 1, 38,

43 JE A N
savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu en
docteur; personne en ^ e t ne peut faire ces signes
que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » ^ Jésus répondit
et lui dit: « En vérité, en vérité je te le dis: per­
sonne, à moins de naître d’en haut, ne peut voir le
royaume de Dieu. » *Nicodème lui dit: « Comment
un homme peut-il naître, quand Ü est vieux? Peut-il
entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère
et renaître? » ^ Jésus répondit: « En vérité, en vérité
je te le dis: personne, à moins de naître de l’eau
et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de
Dieu. ®Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui
est né de l’Esprit est esprit. ^ Ne t ’étonne pas si je
t ’ai dit: Il vous faut naître d’en haut. ®Le vent
souffle où il veut; et sa voix, tu l’entends, mais tu ne
sais d’où il vient, ni où il va: ainsi en est-il de qui­
conque est né de l’Esprit, »
note. Dans les Synoptiques, Jésus enseigne la doctrine du Royaume de Dieu (Mc
1, V ; Mt 4, 17). — «nous le savons», c’est-à-dire moi et d’autres Pharisiens;
comparer 9, 24, 29; Mc 12, 14. — « de la part de Dieu », comparer 7, V , 16-, 9,
33. — «ces signes», c£ 2, 11, 23. — «D ieu avec lu i» (Ac 10, 38), cf 9, 31-32.
« Les miracles discernent la doctrine, et la doctrine discerne les miracles »
(Pascal).
3 « En vérité, en vérité je te le dis » ( w 3, 11; 13, 38; 21, 18), comparer avec
1, 31. — « d’en haut » (w 7, 31; 19, II, 23), ou selon d ’autres: « de nouveau ».
— « voir le Royaume de Dieu », c£ Le 9, 27; « voir », au sens de « avoir l ’expé­
rience de, participer à, goûter, posséder », pat exemple: « ne verra pas la vie »
(v 36), « ne verra jamais la mort » (8, 31); comparer v 3: « entrer dans ». — « le
Royaume de D ieu», cette expression, si nréquente dans les Synoptiques, ne figure
qu’ici et V 3 (cf Ap 12, 10); en 18, 36: «m on royaiune». C’est la notion de la
vie ou de la vie éternelle qui y correspond en Jn,
4 Demande de précision suc « naître ».
3 « de l’eau et de l ’Esprit » explique « d’en haut » (v 3); allusion à l ’initiation
chrétienne: baptême et émision de l ’Esprit Saint (cf 1, 31, 33); voir le « bain de
régénération et de renouveilement de l ’Esprit Saint», Ti 3, 3. — Association
« eau » e t « Esprit », cf 4 , 10, 14, et 7, 37-39; cf Ez 36, 25-27; Is 44, 3.
6 « la chair », la nature humaine faible et périssable.
7 « vous », car Nicodème avait dit: « m u s le savons » (v 2). — Voit v 3.
8 « L e vent», le même mot signifie, en grec, « esp rit» et « v e n t» (comme en
hébreu, cf Ez 37, 9). — « ainsi en est-U... », la naissance par l’Esprit est invisible,
insaisissable et mystérieuse; mais on en discerne la réalité à ses effets dans
l ’homme, — « d e quiconque est né de l ’E sprit», cf v 6: « c e qui est né de
l’Esprit est esprit ».

JE A N 44
®Nicodème répondit et lui dit: « Comment cela
peut-il se faire? » “ Jésus répondit et lui dit: « Tu
es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas cela!
“ En vérité, en vérité je te le dis: c’est de ce que
nous savons que nous parlons et de ce que nous
avons vu que nous témoignons, et notre témoi­
gnage, vous ne le recevez pas. Si, lorsque je
vous dis les choses de la terre, vous ne croyez pas,
comment croirez-vous, si je vous dis les choses du
ciel? Et nul n ’est monté au ciel, sinon celui qui
est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au
ciel. ^'^Et de même que Moïse éleva le serpent au
désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme.

9-15 La naissance « d’en haut » est possible gtâce au Fils de rbonune qui doit
Sue « éievé » afin de donner l ’Esprit; croire en loi pour avoir la vie ébnnelle.
9 Dernière intervention de Nicodème; comparer avec v 4.
10 « le docteur (v 2) d ’Israël», tu personnifies l ’autorité doctrinale. — L’A.T.
parlait d’une rénovation par l ’Esprit: & 11, 9 sv; 36, 25 sv; Is 32, 15; 44, 3; 59,
21; Jo 3, 1-2. Nicodème va recevoir un enseignement plus profond encore dans
les w 13-21.
11 «nous savons», s’oppose à cette expression employée par Nicodème (v 2).
Même idée, à la 1ère personne du singulier, en 8, 26, 38; 12, 50. — « vous (cf v
7) ne le recevez pas », il faut s’en remettre aux paroles de Jésus sur le mystère
qu’il affirme de û naissance par l ’eau et l ’Esprit. Pour l ’expression «recevoir le
témoignage », cf v 33; 5, 34; 1 Jn 5, 9; comparer « recevoir les paroles », 12, 48;
17, 8. — Comparer ce verset avec v 32 à la 3e personne, et avec 1 Jn 1, 2-3.
12 Pour le langage, cf Sag 9, 16. — « les dioses de la terre», ce qui a été dit
( w 3-8): « naître d’en haut », « de l’eau et de l’Esprit ». — « les choses du d e l »,
les mystères qui ne sont pas de ce monde: l ’origine du Fils de l ’homme, le
dessein salvifique de Dien ( w 13-21).
13-36 En vue d’une m dlleure intelligence du texte, certains proposent de lire les
w 13-36 dans l’ordre suivant: 31-36,13-21, 22-30.
13 « monté au ciel », cf Dent 30, 12; Prov 30, 4. — « sinon celui... », lui seul
peut donc apporter une révélation sur « les choses du ciel». — «descendu du
ciel », cf 6, 33, 38, 41, 42, 50, 51, 58. — « le Fils de l’homme », cf 1, 51, note, —
« q u i est au d e l» , omis par certains manuscrits. Le Verbe devenu chair, et donc
Fils de l ’homme, demeure «D ieu, Fils unique qui est dans le sein du P ète» (1,
18).
14 « le serpent », voir Nomb 21, 4-9; cf Sag 16, 5-14. Le « seipent » de bronze,
placé sur une hampe par Moïse, guérissait de la morsure des serpents brûlants
envoyés par Yahvé contre le peuple infidèle; «signe de salut...; car cd u i qui se
tournait vers lui était sauvé, non pat ce qu’il avait sous les yeux, mais par toi, le
Sauveur de tous» (Sag 16, 6-7). — «éleva... soit élevé», inteiprétation en réfé­
rence à la ctudfixion, laquelle est aussi la glorification du Fils de l ’homme,
cf 8, 28; 12,32-34; 18, 32.

45 JE A N
pour que tout homtae qui caroit en lui ait la vie
éternelle.
« Dieu en effet a tant aimé le monde qu’il a
donné le Fils, l’Unique, pour que tout homme qui
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie
éternelle. ^’ Car Dieu n ’a pas envoyé le Fils dans
Mt 9.13
le monde pour juger le monde, mais pour que le
Le 19,30
monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui
n’est pas jugé; celui qui ne croit pas est déjà jugé,
parce qu’il n ’a pas voulu croire en le nom de l’uni­
que Fils de Dieu. ^ Tdl est le jugement: La lumière
est venue dans le monde, et les hommes ont préféré
les ténèbres à la lumière; car leurs œuvres étaient
mauvaises. Tout homme, en effet, qui commet le
mal déteste la lumiçre et ne vient pas vers la lu­
mière, de peur que ses œuvres ne soient réprou­
vées. Mais celui qui pratique la vérité vient vers
15 « ait la vie étemelle », c£ w 16, 36: 5, 24, 39; 6, 40, 47, 54; 1 Jn 3, 15; 5, 13;
« avoir la vie », c£ 5 , 26, 40; 6 , 53; 1 0 ,10; 20, 31; 1 Jn 5,12.
lé-21 Commentaite des w 13-15: natoie de la mission du Fiis de l ’homme.
16 L’acte suprême d’amour. Voir 1 Jn 4, 9-11. — « le monde», c£ 1, 29, note.
— « donné », c’est-à-^re jusqu’au sacrifice. Comparer Ga 1, 4; 2, 20; Ko 8, 32.
— « le Fils, l ’unique » (1 Jn 4, 9) et le bien-aimé (cf G n 22, 2); comparer v 18,

9: « Dieu a envoyé son Fils, l’Unique, dans le monde, afin que nous vivions par
lui ». — Voir le titre « Sauveur du monde » (4, 42; 1 Jn 4, 14); comparer 1, 29;
1 Jn 2, 2.

La manifestation du Verbe incarné oblige les hommes à une option dont ils
décident au fond de leur cœur. Comparer 9, 39. — « La lumière... », cf 1, 9-11;
8, 32: 9, 5; 12, 46. — « ont préféré », cf 12, 43. — « les ténèbres », cf 1, 5; 8, 12;
12, 35, 46; voir 1 Jn 1, 5-6; 2, S, 9, 11. — « leurs œuvres étaient mauvaises »,
cf 7, 7; 1 Jn 3, 32, et 2 Jn 31; Col 1, 21. , . , , . _ ,
20 « commet le mal », 5, 29. — « déteste », lit: « hait ». — « réprouvées », cf Eph
5 , 13; « tout ce qui est réprouvé est manifesté par la lumière. »
21 «pratique la vérité» (1 Jn 1, 6), c’est-à-dire: conforme sa cond^te à la
vérité divine; c’est celui qui fait le bien. Cf Tob 4, 6; 13, 6; Sir 27, 9. Comparer

JE A N 46
la lumière, pour qu’il soit manifesté que ses œuvres 3
sont opérées en Dieu. »

En Judée. Nouveau témoignage de Jean-Baptiste

Après cela, Jésus vint avec ses disciples en


terre de Judée, et là il séjournait avec eux et il bap­
tisait, Jean aussi était à baptiser à Enon, près de
Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau, et les
gens se présentaient et ils étaient baptisés. ^'^Car ^
Jean n ’avait pas encore été jeté en prison. “ Il
y eut donc une discussion entre les disciples de
Jean et un Juif à propos de purification. “ Et ils
vinrent vers Jean et lui dirent: « Rabbi, celui qui
était avec toi au-delà du Jourdain, celui à qui tu as
rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous
viennent vers lui! »

Eph 4, 24; 5, 9. Voir 8, 34, note. — « en Dieu », conformes à sa volonté. Voir 6,


28, note. — Comparer Eph 5, 14: « tout ce qui est rendu manifeste est lumière. »
22 « Après cela », transition sans précision chronologique, cf 5, 1, 14; 6, 1; 7, 1;
13, 7; 19, 38; 21, 1. — Jésus e t « ses disciples », cf 2, 2, 12. — « vint » de Jérusa­
lem (2, 23). — « e n terre de Judée» (e:^tession unique dans le N .T.), pour dis­
tinguer entre le territoire (« le pays de Judée », Mc 1, J; Ac 26, 20) et sa capitale
Jérusalem. L’endroit n ’est pas précisé: dans ia vallée du Jourdain? — « e t là il
séjournait», 11, 54. — « i l baptisait», cf v 26, et 4, 1-2. Les Synoptiques ne
rapportent pas ce fait.
23 « était à baptiser », cf 1, 28; 10, 40. — « Enon », c’est-à-dire: « les Sources ».
— « Salim », à une trentaine de km au sud du lac de Tibériade, selon d’antiques
traditions (iVe s.).
24 Simultanéité des ministères de Jean et de Jésus. — C’est à l’emprisonnement
de Jean que les Synoptiques font commencer la prédication de Jésus en Galilée
(Mc 1, 14\ Mt 4 , 12j cf Le 3, 20, et 4, 14).
25 Les disciples de Jean, et 1, 35, note. — « im Juif », certains manuscrits: « des
Juifs»; cj: «Jésus», ou «les disciples de Jésus». — «purification» (cf 2, 6), il
s’agissait peut-être de la valeur comparée du baptême de Jean et du baptême de
Jésus.
26 « Rabbi », cf 1, 38, note. — « tendu témoignage », voir 1, 19-34. — « tous
viennent vers lui » (hyperbole, cf 4, 29; 11, 48; 12, 19); en contraste, cf ci-dessous
V 32, et voit 6 , 15.

47 JEAN
^ Jean répondit, et il dit: « Un homme ne peut
rien prendre qui ne lui ait été donné du Cid.
® Vous-mêmes témoignez que j’ai dit: Je ne suis
pas, moi, le Christ, mais je suis envoyé devant lui.
Mt 9.1S
22, 2 ^ Celui qui a l’épousée est l’époux; mais l’ami de
25, 1
l’époux, qui se tient là et qui l’entend, est ravi
de joie à la voix de l’époux; c’est donc ma joie, la
mienne, et elle est en plénitude. Il faut que
celui-là croisse, et que moi, je diminue.
« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de
tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et ter­
restre aussi son langage. Celui qui vient du ciel est
au-dessus de tous. Ce qu’il a vu et entendu, c’est
de cela qu’il témoigne, et son témoignage, nul ne le
reçoit. Celui qui reçoit son témoignage certifie
27-30 Subordination de Jean au Chxist.
27 Le principe énoncé peut s’appliquer, à la fois, et à Jésus e t a Jean. —
« prendre », ou: a recevoir ». — a du Ciel », dtpression révérencielle pour
a Dieu ». — Comparer 19,11; 6, 65.
28 a témoignez», certains manuscrits ajoutent: a pour m oi». — Voir 1, 20. —
a je suis envoyé, cf 1, 6, 33. — a devant lui », ou a devant ceiui-là », c’est-à-dire
devant Jésus, qiu est le Christ. Comparer avec 1, 26, 27, 50; cf Mal 3, 1, cité en
Mc 1, 2; Mt 11,10, et Le 7, 27.

comparaison (Mc 2, 19-20, et par). Dans l ’À.T., Yahvé était considéré comme
l ’époux de la communauté d’Israël; le N.T. applique cette image aux rapports de
Jésus et de son Eglise (2 Co 11, 2; Eph 5, 25-52; a les noces de l ’Agneau », Ap
19, 7, 9; 21, 2, 9; 17). — a est ravi de joie», lit: a se réjouit de joie». —
a elle est en plénitude », pour l ’expression, cf 15, 11; 16, 24; 17, 15; 1 Jn 1, 4;
2 Jn 12.
31-36 Commentaire: le Christ et le monde. Ces versets continuent apparemment
les paroles de Jean-Baptiste; certains les considèrent comme des réflexions de
l ’évangéliste; d’autres les transposent entre les w 12-15, ou encore y voient un
fragment johannique, parallèle aux w 11-21, et qui en serait une ébauche anté­
rieure.
31 a Celui qui vient » (1, 15, 27, 30; cf M t 11, 5; Le 7, 19); a d’en haut » ( w 5,
7 ), il s’agit du Christ (v 15; 8, 25) e t de son autorité doctrinale. — a de tous »,
ou: a de tout ». — a est terrestre, et... », comparer v 12: a Si lorsque je vous
dis... », et 1 Jn 4, 5. — a Celui qui vient du ciel », voir v 15. — En fin de verset,
certains manuscrits omettent: a est au-dessus de tous ».
32 a vu et entendu» des choses du ciel, dans sa préexistence avec Dieu. —
Comparer avec v 11; 1,18; 8, 26; 1,11.
33 a certifie », lit: a a marqué d’un sceau » (6, 27; cf 1 Co 9, 2), comme cm met

5 — L’appel des apôtres : « Venez à ma suite. »


Vitrail du X V I‘ siècle. Eglise de Vendôme.
6 — L es n o ces d e C an a. Jé su s
ch an g e l ’e au e n v in (2 , 1-11).
Teinture de Gérard David,
vers 1500. Musée du Louvre,
7 — Jé s u s e t la S a m aritain e (4,6-42).
Missel Orléanais. Bibliothèque d ’Or­
léans, incunable 162.

8 — Evangiles en arménien. Manus­


crit du X V P siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 1346.
que Dieu est vrai. Celui que Dieu a envoyé parle 3
en effet le langage de Dieu, car [Dieu] ne donne
pas l’Esprit avec mesure. ^^Le Père aime le Fils,
et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit
en le Fils a la vie éternelle; celui qui refuse de
croire au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de
Dieu demeure sur lui. »

Jésus en Samarie. Entretien avec une Samaritaine

^ Quand donc le Seigneur connut que les Phari­


siens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de
disciples et en baptisait plus que Jean — ^ et pour­
tant, ce n’était pas Jésus lui-même qui baptisait,
mais ses disciples — ^ il quitta la Judée et s’en alla

un sceau, en guise de signature, pour confirmer l ’exactitude ou l’authenticité d’un D


écrit. — « que Dieu est vrai », en acceptant comme vraies les paroles de Jésus,
lequel parle le langage de Dieu (v 34).
34 On peut aussi comprendre: « car il ne donne pas »; « il », c’est-à-dire celui
que Dieu a envoyé, le Fils, puisque l ’Esprit « demeure » sur lui (1, 32-33), efq u e
le Père « a tout remis dans sa main » (v 33); c£ 15, 26.
35 « Le Père aime le Fils », c£ 5, 20; 10, 17; 15, 3; 17, 23, 24, 26. — « tout
remis (lit: donné) dans sa m ain» (13, 3), tout ce qui concerne le salut des
hommes; la « m ain » signifie le pouvoir de disposer et de contrôler. Jésus tient
du Père « la v ie» (5, 2é), « to u t le jugement» (5, 22, 27), « le Nom » et la
«gloire» (17, 21, 24), le «pouvoir sur toute chair» (17, 2), le message à annon­
cer (12, 43), l ’œuvre a accomplir (14, 31; 17, 4). Comparer avec Mt 28, 18; avec
Mt 11, 27, et Le 10, 22.
36 Cf w 15-l(ï, et les notes. Voir 5, 24: « Celui qui écoute ma parole et croit
Celui qui m’a envoyé a la vie étemelle ». — « croit en le Fils », cf 9, 35; 1 Jn 5,
10. — « ne verra pas », c’est-à-dire: ne participera pas à, cf v 3, note. — « la
colère de D ieu» (seule mention en Jn), la justice punitive à l ’égard des coupa­
bles, cf Mt 3, 7; Le 3, 7; Ro 1 , 18; Eph 2, 3; 5, 6.
1 La phrase du texte original est surchargée. —- « Quand donc », pour l ’expres- 4
sion, cf V 40; 11, 6; 18, 6; 20, 11 (traduit: «Donc, comme»); 21, 3; et pas
ailleurs dans les écrits johanniques. — « le Seigneur» (variante: «Jésus»), appari­
tion dans le récit évangélique de ce titré appliqué à Jésus, et que le judaïsme
réservait jalousement à Yahvé. Voir 6, 23; 11, 2; 20, 20; cf 20, 2, 13, IS, 25; 21,
7; Le 7,13, 13; etc. — La fin du verset renvoie à 3, 22-26.
2 Cette distinction corrige 3, 22, 26.
3 « de nouveau en Galilée », cf 1, 43-2, 12, après l ’itinéraire de Capharnaüm à
Jérusalem (2,12-13), et de là « en terre de Judée » (3, 22).

49 je a n
4 de nouveau en Galilée. ‘‘ Il lui fallait traverser la
Samarie. ®Il vient donc dans une ville de Samarie
appelée Sychar, près du domaine que Jacob avait
donné à Joseph, son fils. ®Là se trouvait la Source
de Jacob.
Jésus donc, fatigué du voyage, était assis à même
la Source. C’était environ la sixième heure. ^ Vient
une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus
lui dit: « Donne-moi à boire. » ®Ses disciples en
effet étaient partis à la ville pour acheter des provi­
sions. ^ La femme samaritaine lui dit donc: « Com­
ment! toi qui es juif, tu me demandes à boire, à
moi, qui suis une femme samaritaine! » Les Juifs
Le 9,52-n gjj g££gj. pag jje relations avec les Samaritains.
“ Jésus répondit et lui dit: « Si tu savais le don

4-6 Introduction à l ’entretien.


4 « la Samarie », Luc est le seul à noter, parmi les Synoptiques, des contacts
de Jésus avec les Samaritains (Le 9, }2; 17, I I , 16; et 10, 33; comparer M t 10,
3 « Sychar », non loin de l ’ancienne Siebem, à l ’est de la moderne Naplouse.
— « du domaine », voir Gn 3 3 ,19; 48, 22; Jos 24, 32.
6 « la Source de Jacob» (Deut 33, 28), c’est la « Source» gui alimente en eau
vive le « puits » ( w 11-12) dit de Jacob {v 12). — « C’était un piûts: tout puits
est une source, mais toute source n ’est pas un puits. Quand l ’eau jaillit en effet
de la terre et s’ofibe à l ’usage de ceux qui viennent y puiser, on parle de source:
si elle est à portée de la main et teste a la surbice de la terre, on dit seulement
que c’est une source; mais si elle se trouve à une grande profondeur, on
l ’appelle un puits, sans qu’elle perde pour autant son nom de source » (s. Augus­
tin ). — Voir l ’emploi du terme « source » au v 14. — « à même » (c£ 13, 23), lit:
«ainsi, simplement». — « la s i x i ^ e heure» (cf 19, 14), midi. L’évangéliste
attache-t-il une valeur symboligue au diiffre 6? (2, 6; 12, 1; 19, 14; e t aussi, ci-
dessous, v 18),
7-26 Le dialogue avec la Samaritaine: initiation au mystère de Jésus.
7 « d e Samarie» (v 3), c’est-à-dire de la province de Samarie (cf v 9, «samari­
taine»), non de la ville de Samarie. — «puiser» (v 13; 2, 8-9), geste souvent
décrit dans l ’A.T.: Gn 24, 20 sw ; 29, 2 sw ; Ex 2 ,1 3 sw . •
8 Voir w 27 et 31.
9 « Les Juifs... », explication omise par certains manuscrits. — L’hostilité_ était
traditionnelle entre Juifs et Samantains (cf Le 9, 32-33). Chez les Juifs, l ’épitfaète
de « Samaritain» était une injure (cf 8, 48); ils n’avaient que mépris (Sir 50, 26)
pour ces gens de race hybride (2 Ks 17, 24 sw ), hérétiques (ils n ’admettaient
qu’une partie des Livres saints), schismatiques (ils ne reconnaiœment pas le
Temple de Jâusalem , cf v 20), et qui, depuis le retour de la captivité, n ’avalent
cessé de s’opposer à eux.

JE A N 50
de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à
boire, c’est toi qui l’en aurais prié, et il t ’aurait
donné de l’eau vive, » “ Elle lui dit: « Seigneur,
tu n ’as rien pour puiser, et le puits est profond.
Comment donc l’aurais-tu, cette eau vive? ^ Serais-
tu plus grand, toi, que notre père Jacob, qui nous a
donné ce puits et y a bu, lui, ses fÛs et ses bêtes? »
Jésus répondit et lui dit: « Quiconque boit de
cette eau aura encore soif, mais celui qui
boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus
jamais soif: l’eau que je lui donnerai deviendra en
lui une source d’eau jaillissant en vie éternelle. »
La femme lui dit: « Seigneur, donne-la-moi, cette
eau, que je n ’aie plus soif et que je ne me rende plus
ici pour puiser. » Il lui dit: « Va, appelle ton mari
et viens ici, » ” La femme répondit, et elle dit:
« Je n ’ai pas de mari. » Jésus lui dit: « Tu as bien
dit: Je n’ai pas de mari, car tu as eu cinq maris.

10 Jésus évoque « lë don de Dieu » e t se présente comme le dispensateur


(encore v 14) de « l ’eau vive» (v 11; 7, 38; â Jr 2, 13; 17, 13; Zadi 14, 8;
comparer « l ’eau de la v ie» , Ap 7, 17; 21, 6; 22; 1, 17); c’est insinuer que cette
« eau vive » n’est pas simplement celle de la Source de Jacob (comme va l ’inter­
préter la femme, w 11-12). — En 3, lé: « Dieu... a donné le Fils, l ’Unlque ». —
Le terme « d o n » évoque en grec un don gratuit de Dieu: en d’autres écrits, ii
d é s ire la rédemption en Christ (Ro 5, 15, 17; 2 Co 9, 15), ou la grâce en géné­
ral (Eph 3, 7; 4, 7; cf H e 6, 4). — « le don de D ieu» (unique mention en Jn),
est l ’expression qui, en Ac 8, 20, signifie « le don du Saint Esprit » (Ac 2, 38; 10,
45; 11, 17).
11-12 L’A.T. ne mentionne pas, au pied du Garizim (v 20), ce puits de Jacob,
bien connu des pèlerins et des archéologues depuis le IVe s., et dont on estime
la profondeur (v 11) à 32 m. — « Serais-tu plus grand... », cf 8, 53.
13-14 Etqilication du v 10: l’eau vive de la vie étemelle. — « l ’eau que mol je
lui dounerai», cf: «m oi (Yahvé) la source d’eau vive» (Jr 2, 13; 17, 13; voir
Ap 21, é). L’eau est nettement indiquée comme symbole de l ’Esprit Saint en 7,
37-39. — « n’aura plus jamais soif », cf 6, 35; « n’aura jamais soif ». — « en (lit:
pour la) vie étemelle », c’est-à-dire; éternellement; ou bien: tout communiquer la
vie é te rn u e . Voir la même expression, v 3é; e t et 3, 15-16, 36; 6, 27; 12, 25;
17, 2-3.
15 La femme ne pense encore qu’à une eau merveilleuse. Sur cette attitude, cf
2, 20, note.
18 Comparer 1, 48.

51 JE A N
et maintenant celui que tu as n’est pas ton mari;
en cela tu as dit vrai. »
La femme lui dit: « Seigneur, je vois que tu
es un prophète!,.. ^°Nos pères ont adoré sur cette
montagne, et vous dites, vous, que c’est à Jérusa­
lem qu’est le Lieu où il faut adorer, » Jésus lui dit:
« Crois-moi, femme, elle vient, l’heure où ce n’est ni
sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adore­
rez le Père, “ Vous adorez, vous, ce que vous ne
connaissez pas; nous adorons, nous, ce que nous
connaissons, parce que le Salut vient des Juifs.
“ Mais elle vient, l’heure — et c’est mainte­
nant! — où les véritables adorateurs adoreront le
Père en esprit et vérité; tels sont, en effet, les ado­
rateurs que cherche le Père: ^‘‘Dieu est esprit, et

19 « u n prophète» (9, 17), c’est-à-dire un homme envc^é de Dieu et inspiré par


iui. Aussi la femme fait-elle dévier l ’entretien sur une question de controverse
religieuse (v 20 s w ) .
20 « ont adoré », cf 12, 20. — « sur cette montagne » (et v 21), le mont Gariaim,
oh les Samaritains avaient jadis élevé tm temple rival de celui de Jérusalem. —
« vous dites, vous », les Juifs, en opposition à « nos pètes ». — « le Lieu » (omis
par certains manuscrits), désignation révérencielle de runigue Temple de Dieu (cf
11, 48; voir encore Ac 6 , 13-14; 21, 2g; M t 24, I J ).
21 « femme », cf 2, 4, note. — « elle vient, l ’heure » (5, 28; 16, 2, 23), comparer
avec V 23; on trouve encore; « elle vient, l ’heure — et elle est venue » (16, 32);
«elle est venue, l ’heure» (12, 23; 17, 1); «était venue son heure» (13, 1); «son-
heure est venue » (16, 21); « leur heure venue » (16, 4).
22 -« Vous », les Samaritains; « nous », les Juife, sdon l ’opposition introduite au ■
V 20. — S’étant séparés des Juifs, les Samaritains ne possèdent plus la véritable
et entière connaissance des desseins de Dieu. — « le Salut vient des Juifs» (cf
Is 2, 3; Ro 3, 1-3; 9, 3-5), finalement par Jésus (1, 17), « le Sauveur du monde »,
V 42.
23 « elle vient, l ’heure — et c’est maintenant » (cf 5, 2J), avec Jésus, qui révèle
le Pète (1, 18), « donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (1, 12; cf 1 Jn 3,
1-3) et donc « véritables adorateurs » du Père. — Ce culte est indépendant des
lieux où on le rend (v 21). — « en esprit et vérité » (v 24), en vétitaUe esprit
(hendiadys). On trouve encore; «esprit et v ie» (6, 63); « l ’Esprit de vérité» (14,
17; 15, 26); « l ’esprit de la vérité» (1 Jn 4, 6); « l ’Esprit est la vérité» (1 Jn 5,
6). — «m i esprit», ce qu’il y a dans l ’homme de plus noble et de plus intérieur
(Ro 8, J ) , de plus semblable à «D ieu ( ^ ) est esprit» (v 24). — « e t vérité»,
parce que cette adoration en esprit est vraiment ou réellement, eSectivement confor­
me à la volonté du Père que révèle Jésus.
24 Par rapport à l ’homme, «D ieu est esprit», c’est-à-dire transcendant, libre de
toute limitation d’e ^ c e et de temps. — Comparer; « Dieu est lumière » (1 Jn 1,

JEA N 52
ceux qui adorent doivent adorer en esprit et
vérité. » “ La femme lui dit: « Je sais que le Mes­
sie (celui qu’on appelle Christ) doit venir; quand il
viendra, celui-là, il nous annoncera toutes choses. »
Jésus lui dit: « Je le suis, moi qui te parle. »
Là-dessus vinrent ses disciples, et ils étaient
étonnés de ce qu’il parlait avec une femme; aucun
pourtant ne dit: « Que [lui] veux-tu? » ou: « Pour­
quoi parles-tu avec elle? » La femme laissa donc
sa cruche et s’en fut à la ville. Et elle dit aux gens:
Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que
j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ? » Ils sortirent
de la ville, et ils venaient vers [Jésus]. ^^Entre-
temps les disciples le priaient, en disant: « Rabbi,
Mt 4, 4
mange. » Mais il leur dit: « Moi, j’ai à manger une
nourriture que vous, vous ne connaissez pas. »
Les disciples se disaient donc entre eux: « Quel­
qu’un lui aurait-il apporté à manger? » ^ Jésus leur
dit: « Mon aliment, c’est de faire la volonté de

5); « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8, 16); c£ 2 Co 3, 18: « le Seigneur qui est


esprit ». — « adorent », autre leçon; « l ’adorent ». — « en esprit et vérité » (v 23),
autre leçon: « en esprit de vérité ».
25 « Je sais » (autre leçon: « Nous savons »), les Samaritains, comme les Juifs,
attendaient tm Messie. — « le Messie... », voir 1, 41, note. — « toutes choses >3, la
révélation sera complète (c£ 14, 26).
26 La qualité de « celui qui te dit » (v 10) et que la femme estimait « un
prophète » (v 19), est dévoilée par Jésus lui-même. — Comparer avec 9, 37.
27-38 Le dialogue avec les disciples.
27 Cf V S. — Un docteur juif ne devait pas «parler» à une femme en public.
— « pourtant », et 7, 13; 12, 42; 20, 5; 21, 4.
28 « et s’en fut », autres leçons; « et s’en fut en courant », ou: « courut ». — « à
la ville », à Sychar, v 5.
29 Cf V 39, et w 17-18. — « le Christ », cf v 25; 1, 20. Comparer 7, 26, 41.
30 « sortirent de », autre leçon; « sortirent donc de ».
31 « Rabbi », cf 1, 38, note.
32 « nourriture », pour le terme, cf 6, 27, 55. Comparer v 34.
34 « aliment », ici seulement en Jn. — « faire la volonté de Celui qui m’a
envoyé », cf 5, 30; 6, 38; 3, 17; « accomplir son oeuvre », cf 5, 36; 17, 4; voir 9,
4. Ces deux expressions décrivent la nature du ministère de Jésus. — Comparer
Mt 4, 4; Le 4, 4.

53 JEA N
Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre.
^’ Ne dites-vous pas, vous: Encore quatre mois,
et la moisson vient? Voici que je vous dis: Levez
Mt 9,37
les yeux et voyez les campagnes; elles sont blan­
ches pour la moisson. Désormais, ^ le moissonneur
va recevoir xm salaire et amasser du fruit pour la
vie éternelle, afin que le semeur se réjouisse en
même temps que le moissonneur. ^^Car en cela
le proverbe est véridique: autre est le semeur, autre
le moissonneur. ^M oi, je vous ai envoyés mois­
sonner ce pour quoi vous, vous n ’avez pas peiné;
d’autres ont peiné, et c’est vous qui profitez de leur
peine. »
Bon nombre de Samaritains de cette ville cru­
rent en lui à cause de la parole de cette femme, qui
témoignait: « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Quand donc les Samaritains vinrent vers lui, ils
le prièrent de demeurer chez eux, et il y demeura
deux jours. Et c’est en bien plus grand nombre

35 « Ne dites^vous pas... », vraisemblablemeat un pioveibe, dont le sens est que


le temps de la moisson (mi>avril) est loin du temps des semailles (novembre*,
déœmbte): savoir attendre! Or il ne s’applique pas îd ; la moisson est à son
point extrême de maturité. IDe fait, les Samaritains accourent ( w 50 et 40), ■
<( la moisson vient », c£ Mc 4, 29i « la moisson est là »; Ap 14, 18: <c ses rdsins
sont à point». — Sur le symbole de la moisson, c£ Mt 9, Le 10, 1*2.
« Levez les yeux », c£ 6, 5, note»
36 «pour la vie étem elle», cf v 14, note. Allusion à la moisson spirituelle. —
La joie du moissonneur, cf Ps 126, ^•6.
37 «véridique», cf 7, 28; 8, 16; 19, 55. — Deux activités distinctes en vue du
résultat.
38 « je vous ai envoyés », cf 17, 18; passé prophétique: ils partidpent déjà à la
mission de Jésus (cf v 2 ), lequel a déadé de les envoyer e t les enverra ( ^ , 21).
Us apparaissent comme « moissonneurs ». ~ « d’autres », tous ceux, et Jésus en
premier lieu, qui ont été des précurseurs dans le travdl missionnaire, et ont f d t
œuvre de «sem eurs» (v 57). ~ « ... de leur peine», lit: « e t c’est vous qui êtes
entrés dans leur peine ». — Lite la mission en Samatie, Ac 8, 4-25.
39-42 Condusion: la conversicm des Samaritains de la ville.
39 « Bon nombre », semble illustrer le v 55. ~ « de cette ville », Sychar, v 5. —
Voir V 29.

JE A N 54
qu’ils crurent à cause de sa parole à lui, et ils 4
disaient à la femme; « Ce n ’est plus à cause de tes
dires que nous croyons; nous avons entendu nous-
mêmes et nous savons qu’ü est vraiment le Sauveur ^
du monde. »

Bil>le française. Paris, 1547.

41-42 Contraste avec v 39. — « le Sauveur du monde» (cf 1 Jn 4, 14), mission


universelle (cf w 21-22). Sur Jésus «Sauveur», cf Le 2, 11\ Ac 5, 31\ 13, 23;
Phi 3, 20; etc.

55 JE A N
En Galilée. Guérison du fils d’un officier royal

Après ces deux jours, il partit de là pour la


Galilée. ^C ar Jésus lui-même avait attesté qu’un
Mt 13.57
prophète ne jouit d’aucune estime dans sa propre
patrie. Lors donc qu’Ü vint en Galilée, les Gali-
léens lui firent bon accueü, pour avoir vu tout ce
qu’Ü avait fait à Jérusalem pendant la fête; car eux
aussi étaient venus à la fête.
Il vint donc de nouveau à Cana de G
il avait changé l’eau en vin. Et il y avait un officier
Mt 8, 5-13 j-oyal dont le fils était malade à Capharnaüm.
Ayant entendu dire que Jésus était arrivé de
Judée en Galilée, il s’en alla vers lui, et il le priait de
descendre et de ^ é ric son fMs; car il était sur le
point de mourir. Jésus donc lui dit: « Si vous ne
voyez signes et prodiges, vous ne croirez pas! »
L’officier royal lui dit: « Seigneur, descends avant
que mon enfant ne meure. » Jésus lui dit: « Va, ton
fils vit. » L’homme crut la parole que Jésus lui avait
dite et il se m it en route. Comme déjà il descen-

43 « œs jours », cf v 40.
44 « avait attesté», c’est-à-diie: avait déclaré solennellement (cf 13, 21), — Jésus,
en tant que ptophke, semble considérer la Judée comme sa pâm e. — Sur ce
dire de Jésus, voir Mc 6, 4; Le 4, 24; M t 13, 37.
45 « Lors donc que », cf 2, 22, note. — « pour avoir vu... », allusion aux
«signes» mentionnes en 2, 23, mais non racontés. — « la fête» par excellence,
c*est>à‘dixe la Pâque.

9: « l ’eau devenue du vin ». -~ « officier rojral ». au service d’Hérode. tétratque


. de Galilée (Le 3, 1), que le langage populaire désigne comme « to i » (Mc 6, 14,
22; Mt 14, 9 ). — « Capharnaüm », cf 2, 12, note.
47 « descendre », cf w 43 et 51, note.
48 « signes et prodiges », cf Mc 13, 22, note; ici seulement dans Jn qui, pour les
miracles de Jésus, parle de « signes » (2, 11, 23; 3, 2; cf 2, 18, note) et
d’« œuvres » (5, 20, 36; 7, 21; etc,),
50 « crut la parole », comparer avec v 41; 2, 22.

JEA N 56
dait, ses esclaves vinrent au-devant de lui et ils
dirent que son garçon était vivant, “ Il leur de­
manda donc l’heure à laquelle celui-ci s’était trouvé
mieux. Ils lui dirent: « C’est hier, à la septième
heure, que la fièvre l’a quitté. » “ Le père reconnut
donc que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait
dit: « Ton fÜs vit. » E t il crut, lui et sa maison tout
entière.
^ T el fut le second signe que fit encore Jésus
quand il vint de Judée en Galilée.

Vie de Jésus. XV® siècle.

51 « i l descendait» (c£ 2, 12), il s’agit de la descente rapide sur Capliamaüm, au


bord du lac, dans la partie la plus basse de la Galilée.
52 « ^ le n t », certains manuscrits ajoutent: « dcmc ». — « la septlèsœ heure »,
une heure de l ’après-midi.
53 « il crut », pour ce verbe employé absolument, c£ v 42; 1, 30; 3, 12; 6, 36;
U , V ; 20, 2P.
54 « le second », le premier était celui de l ’eau diangée en vin (2,

57 P IA N
B) La gloire de Jésus, mise en doute par les Juifs
( 5 ,1 — 6 ,71)

Second séjour de Jésus à Jérusalem. Guérison du


malade de Bézatha. Polémique avec les Juifs
sur les rapports du Père et du Fils, et sur les titres
de Jésus

^ Après cela, il y avait une fête des Juifs, et Jésus


monta à Jérusalem, ^ Or il est à Jérusalem, près de
la [porte] des Brebis, une piscine appelée en hébreu
Bézatha, qui a cinq portiques, ^ Sous ceux-ci
gisaient une multitude de malades, d’aveugles, de
boiteux, de perdus (qui attendaient le bouillonne­
ment de l’eau, Car l’ange du Seigneur descendait
de temps en temps dans la piscine et l’eau s’agitait;
le premier donc qui y entrait après que l’eau avait
été agitée recouvrait la santé, de quelque mal qu’il
fût atteint).

Ce chapitte pt&ente, ^traitement liés, le técit d’un m itade ( w 1-9) et des dis­
cussions gui le suivent ( w 10-18), puis un loag discouts de Jésus ( w 19-47).
1 «Aptes cela» {<£ 3, 22, note), la suite du té d t serait mieux assuiee si l’on
pouvait lire les chapitres gui viennent dans l ’ordre suivant: 6; 5; 7; ou encore,
selon certains: 6; 3; 7, lS-24‘, 7, 1-13: 7, 14: 7, 23-32. — « une fête », pe^^être la
Pentecôte; autre leçon: « la fête », soit la fête des Tentes (cC 7, 2), sou la Fâgue.
— « monta », c£ 2, 13, note.
2 « la [porte] des Brebis » (ou; « la Probatigue»), au nord du Temple (c{ Neh
3, 1, 32; 12, 39). — «près de... une piscine appelée», autre leçon: « à la pisdne
des Brebis (ou: Frobatigue), ce gu’on appelle». — « e n hébreu », pour désigner
la langue araméenne parlée à l’épogue (19, 13, 17, 20; 20, 16; Ap 9, 11; 16, 16;
comparer Ac 21, 40; 22, 2; 26, 14). — «B éâltha» («Fossé»), appellation d’un
guartier au nord de Jérusalem; autres leçons: Belzetha; Bétfasaïda; Béthesda.^ —
« cing portigues », guatre flanguaient le rectangle de la piscine, et le dnguième
la coupait en deux.
3b-4 « gui attendaient... fût atteint », texte fort contesté dans la tradition
manuscrite et probablement inauthentigue; glose explicative de «guand l ’eau
vient à s’agiter » (v 7).

JEA N 58
^ Il y avait là un homme qui souffrait de sa
maladie depuis trente-huit ans. ®Jésus, le voyant
étendu, et connaissant qu’il était dans cet état de­
puis longtemps déjà, lui dit: « Veux-tu recouvrer la
santé? » ^ Le malade lui répondit: « Seigneur, je n’ai
personne pour me jeter dans la piscine quand l ’eau
vient à s’agiter, et pendant que moi j’y vais, un
autre descend avant moi. » *Jésus lui dit: « Lève-
toi! emporte ton grabat et marche. » ®E t aussitôt
l’homme recouvra la santé; et il emporta son gra­
bat, et il marchait.
C’était un sabbat, ce jour-là. “ Les Juifs disaient
donc à celui qui avait été guéri: « C’est le sabbat:
il ne t ’est pas permis d’emporter ton grabat. »
“ Mais lui leur répondit: « Celui qui m’a rendu la
santé, celui-là m’a dit: Emporte ton grabat et
marche. » Ils l’interrogèrent: « Qudl est l’homme
qui t ’a dit: Emporte et marche? » “ Mais celui qui
avait été guéri ne savait pas qui c’était; Jésus en
effet avait disparu, car il y avait foule en cet en­
droit. “ Après cela, Jésus le trouve au Temple,
et il lui dit: « Voilà que tu as recouvré la santé; ne

6 « lecouvJter la santé », et w 4, 9, 14, et pas aîlleuts dans le N.T.


7 «vient à s’agiter», peut-êtie sous l ’eiKet de nouvelles arrivées d’eaux en pro­
venance de la source.
8-9a C £M c2, 1M 2.
9b « C ’était un sabbat, ce jour-là» (cf 9, 14, et 19, 31), jour de diômage
absolu.
10 «L es Juifs» (et w 13, 16, 18), c’est-à-dire les cdiefe r^ g ie u x des Juife,
prêtres et Pharisiens. — «emporter ton gm bat», travail interdit un jour de
sabbat, cf ^ 20, ^ sw ; 2 3 ,12; etc.; et J r 17, 21-27.
U « rendu la santé », encore et seulement v 13, et 7, 23, dans le N.T.
12 « l ’homme» gui ose, de sa propre autorité, prescrire un acte interdit par la
Loi.
13 « celui qui avait été guéri », autre leçon: « le malade ».
14 « Après cela », ci v 1. — « trouve », pour ce verbe, cf 1, 41, note. — « au

59 JE A N
pèche plus, de. peur qu’il ne t ’arrive quelque chose
de pire. » L’homme s’en alla et dit aux Juifs que
c’était Jésus qui lui avait rendu ia santé. ^^Et
voÜà pourquoi les Juifs persécutaient Jésus: parce
qu’il faisait ceÊi un sabbat. Mais il leur répondit:
« Mon Père travaille jusqu’à présent, et moi aussi
je travaille. » “ Voilà donc pourquoi les Juifs n ’en
Mt 12, S
cherchaient que plus à le tuer: parce que non seule­
ment il violait le sabbat, mais il appelait encore
Dieu son propre Père, se faisant l’égal de Dieu.
Jésus prit donc la parole et leur dit: « En
vérité, en vérité je vous le dis: le FÜs ne peut rien
faire de lui-même, mais seulement ce qu’ü voit faire
au Père, car ce que fait Celui-là, le Fils aussi le fait
pareillement. “ Le Père en effet aime le Fils et il

ptemière mention, dans cet évangile, d’une hostilité active. Voir v 18. Comparer
Mo 3, 6; Mt 12, 14-, Le 6, 11. — « cela », lit; « ces choses-lâ »j l ’évangéliste songe
à d’autres cas semblables, cf 9, 14’, et voir, par exemple, dans les Synoptiques,
Me 2, 23-3, 6, et par, Le 1 3 ,10-17; 1 4 ,1-6.
17 « répondit » au grief de « faire cela un sabbat ». — « travaille », c’est l’action
continue du IJleu vivant sur le monde qui provient de lui. — «jusqu’à présent»
(cf 2, 10; 16, 24), sans relâche, même un jour de sabbat qui célèbre le chômage
de Dieu au septième jour de la création (Gn 2, 2-3; Ex 20, 10 sw ; etc.). —r
« moi aussi », droit et liberté de « travailler » (cf 9, 4) en guérissant. —
Comparer; « le Fils de l ’homme est seigneur même du sahbat » (Mc 2, 28, et
par). — Ce V 17 est développé et expliqué par le discours des w 19-47.
18 « à le tuer», cf 7, 1, 19, 20, 23; 8, 37, 40; 11, 33; Mc 14, 1; Mt 26, 4. —
« Dieu son propre Père », et Eo 8, 32; « Lui (Dieu), qui n’a pas épargné son
propre Fils ». — Fin du verset, voir 10, 30, 33, 36; 19, 7.
19-47 Discours sur le mystère de l ’activité de Jésus; l ’unité d’action du Père et
du Fils en ce qui concerne le don de la vie et le jugement ( w 19-30); le témoi­
gnage du Père à l ’égard de Jésus ( w 31-38); les motifs de l ’incroyance des Juifs
a l ’égard de J&us ( w 39-47). Noter, au v 30, le passage du style indirect ( w
19-29, le Fils, le Pète) au style direct (« Je ») qui prévaut dans la suite ( w 30-47).
19 « En vérité, en vérité je vous le dis » (et w 24, 23), cf 1, 51, et 3, 3. « le
Fils ne peut rien faire de lui-même », cf v 30; « Je ne puis, moi, tien faire de
moi-même »; 8, 28: « et de moi-même je ne fais rien ». — Comparer Nomb 16,
28. — « de lui-même », cf v 30; 7, 17, 28; 8, 28, 42; 11, 51; 14, 10; 15j 4: 16, U
— « ce qu’il voit faite au Père », cf 6, 46; 8, 38. — « ce que fait Celm-là, le Fils
aussi... », cf V 17; « Mon Pète travaille... et moi aussi... »
20 « Le Père en effet aime le Fils », cf 3, 33, et la note. — « montrera des

JEAN 60
lui montre tout ce qu’il fait; et il lui montrera des
œuvres plus grandes que celles-ci, pour que vous
soyez étonnés.
« De même en effet que le Père relève les
morts et les fait vivre, ainsi le FÜs fait vivre qui il
veut. ^C ar le Père ne juge personne: tout le
jugement, il l’a remis au Fils, ^p o u r que tous
honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui
qui n ’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui
I æ 10,16
l’a envoyé. ^'‘En vérité, en vérité je vous dis que
celui qui écoute ma parole et croit Celui qui m’a
envoyé a la vie étem dle, et Ü ne vient pas en juge­
ment, mais il est passé de la mort à la vie. ®En
vérité, en vérité je vous dis qu’elle vient, l’heure
— et c’est maintenant! — où les morts entendront

œuvres », cf 10, 32-, les « œuvres » (terme caractéristique de Jn) incluent les actes
de puissance et toutes les formes que prend l ’activité de Jésus (cf v 36) pour
« accomplir l ’œuvre » (4, 34", 17, 4) du Fère, le salut du monde. — « des œuvres
plus grandes », cf 14, 12; les guénsons, qui font « vivre » les malades, ne sont
que le signe du pouvoir que possède Jésus, comme le Fère, de faite passer de la
mort à la vie ( w 21-2?). — « étonnés », v 2S; cf 3, 7; 7, 21.
21 « De même... » (et v 2é; nulle part ailleurs en In ), remarquer le parallélisme
étroit entre les w 21-25 et les w 2é-2P. — « ... le Fère relève les morts et les fait
vivre », V 26: « ... le Fère a la vie eu lui-même ». — « relève les morts », cf 2, 22,
note; « les fait vivre », cf Ro 4, 17; 8, 11. — « ainsi le Fils fait vivre qui il
veut », V 26: « ainsi a-t-il donné pareillement au Fils d’avoir la vie en lui »; cf 3,
33; « U a tout remis (lit; donné) en sa main ».
22 « juge », c’est-à-dire; condamne; cf 3, 17. — « tout le jugement, il l ’a remis
(lit; donné) au Fils », comparer v 27. Cf 3, 17-1?; ?, 39; 12, 47; Ac 10, 42; 17,
23 « pour que tous honorent... », voir 10, 37-38; Fhi 2, 10-11. — « Celui qui
n ’honore pas... », voir 15, 23-24; 1 Jn 2, 23; Le 10, 16. — « le Fère qui l ’a
envoyé », cf v 37: « le Père qui m’a envoyé »; v 24: « Celui qui m’a envoyé ».
24 «celui qui... a la vie étemelle», comparer 3, 36: «Celui qui croit en le Fils
a la vie étemeUe », et 3, 15, 16; 6, 40, 47; 8, 51; 11, 25-26; 12, 44; 1 Jn 5, 11-12.
— « ma parole », au sens de « mon enseignement », cf 8, 31, 37, 43, 51, 52; 12,
48; 14, 23-24; 15, 20; 12, 48 et 15, 3. — « Celui qui m’a envoyé », v 30; 4, 34; 6,
38-39; 7, 16, 28, 33; 8, 16, 26, 29; 9, 4; 12, 44-45; 13, 20; 15, 21; lé , 5. — « ne
vient pas en jugement», cf 3, 18: « n ’est pas jugé». — «passé de la mort à la
vie», cf 1 Jn 3, 14. — Il s’agit, dans ces w 24-25, d’un passage immédiat et
actuel de la mort spirituelle à la vie (comparer 11, 25-26); dans les w 27-2?, du
jugement
j u ^ w u i w i i * dernier
XXSfLUL^L etv L de
U w la
J la résurrection
X C O U lX vCklU X l à
a la
X tt fin
XiXl des
U C S temps.
25 « elle ....................
vient, i ’heure — et c’est maintenant » (voir ■ ■ 4,■ 23), comparer v 28: « elle
vient.
vient, l ’heure ». — « les morts », ici les morts spirituels (cf M t 8, 22; Le 11, 24,

61 JEA N
5 la voix du Fils .de Dieu, et ceux qui auront entendu
vivront.
« D e même en effet que le Père a la vie en lui-
même, ainsi a-t-il doimé pareillement au Fils d’avoir
la vie en lui; et il lui a donné pouvoir pour
exercer le jugement, parce qu’il est Fils d’homme.
N ’en soyez pas étonnés; parce qu’elle vient,
l’heure où tous ceux qui sont dans les tombeaux
entendront sa voix, ^®et ils sortiront, ceux qui
auront fait le bien, pour une résurrection de vie,
ceux qui auront commis le mal, pour une résurrec­
tion de condamnation.
^ « Je ne puis, moi, rien faire de moi-même.
Selon ce que j’entends, je juge, et mon jugement à
moi est juste, parce que je ne cherche pas ma
volonté à moi, mais la volonté de Celui qui m’a
envoyé.

32; Ro 6, 11, 13; Eph 2, 1, 3; 5, 14); compater v 28: «ceux qui sont dans les
tombeaux» (voir 11, 43-44). — «entendront la voix du Fiis de D ieu», v 28:
« entendrtmt sa voix ». — « ceux qui auront entendu vivront », compater v 29.
26 Voir V 21, e t les notes. — « avoir la vie en lui », cf 1, 4; 6, 33, 37.
23 C i ') 22, et les notes. — «F ils d’homme » (Ap 1, 13; 14, 14; cf Dan 7, 13):
Jésus qui, en sa qualité d’homme, a lutté, souffert, vaincu. « exercera le
jugement » avec indulgence et équité tout ensemble. Voir He 2, 18; 4, 13; 5, 2-8.
Mais peut-être faut-il, malgré l ’abserrce d’article, entendre le texte dans le sens de
«F ils de l ’homme» (1, 31; 3, 13-14; etc.). — Compater Mc 2, 10, et par: « le
Fils de l’homme a pouvoir de remettre les péchés sur la terre ».
28 Voir V 23, et les notes. — « étonnés », cf v 20. — « elle vient, l ’heure », cf 4,
21, note.
29 Comparer avec v 23: «ceux qui auront entendu vivront». — «commis le
mal », cf 3, 20. — « résutret^on de vie », cf 2 Mac 7, 14: « résunection pour la
vie ». —• « condamnation », lit: « jugement ». — Cf 3, 36b: « celui qui refuse de
croire au K ls ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lu i» . —
Voir Ac 2 4 ,13: « il va y avoir une résurrection des justes e t des injustes ».

juge persoime. E t s’il m’arâive de juger, mol, mon jugement a moi est véridique,
parce que je ne suis pas seul; mais il y a moi et Celui qui m’a envoyé»; 8, 29.
— « la volonté de Celui qui m’a envoyé », cf 4, 24; 6, 38-39; « la volonté de mon
Pète », 6, 40.

JEA N 62
« Si c’est moi qui témoigne à mon propre 5
sujet, mon témoignage n’est pas vrai. C’est tm
Autre qui témoigne à mon sujet, et je sais qu’il est
vrai, le témoignage qu’il rend à mon sujet. Vous
avez envoyé, vous, des messagers à Jean, et il a
rendu témoignage à la vérité. Pour moi, ce n’est
pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais
je dis cela pour que vous soyez sauvés. ® Celui-là
était la lampe qui brûle et qui brille, et vous, il vous
a plu d’exulter un moment à sa lumière. ^Pour
moi, le témoignage que j’ai est plus grand que celui
de Jean: les œuvres que le Père m’a données pour
que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je
fais témoignent à mon sujet que c’est le Père qui
m’a envoyé. ^'“'E t le Père qui m’a envoyé. Celui-là 17 ,’w
a témoigné à mon sujet. Vous n’avez jamais entendu
sa voix, ni vu son visage, et sa parole, vous ne
l’avez pas qui demeure en vous, parce que celui
qu’il a envoyé, vous, vous ne le croyez pas.

31 Comparer avec 8 , 13-14.


32 « un Autre », non pas Jean (v 34), mais le Père (v 37; 8, 18), Voir 1 Jn 5, S.
— « je sais», autre leçon (facilitante): «vous savez». — « v rai...» , c£ 7, 28: 8,
26.
33 Rappel de 1, 19-34; et 3, 26-30. — « tendu témoignage à la vérité », 18, 37.
34 Voir w 32 e t 36. — Ct 1 Jn 5, 9: « S i nous recevons lè témoignage des
hommes, le témoignage de Dieu est plus grand... ». — « ... sauvés », parce que le
témoignage rendu par Jean pouvait conduire les Jui& à croire en Jésus (1, 7 S ).
35 Comparer Sir 48, 1; «F uis se leva Elle, prophète semblable au feu, et sa
parole brfilait comme un flambeau». — «lam pe qui brille», cf 2 Fe 1, 19. —
« il vous a plu », nuance du lit: « vous avez voulu ». — Les Juifs ont vu dans la
prédication de Jean un spectacle dont ils n ’ont voulu retirer qu’un plaisir éphé­
mère. Comparer M t 11,16-19; Le 7,31-35.
36-37a Comparer 1 Jn 5, 9; « . . . le t â n o i ^ g e de Dieu est plus grand, parce
que tel est le témoignage de Dieu: Il a témoigné au sujet de son Fils ». — Cf 8,
18: « il témoigne à mon sujet, le Fête qui m’a envt^é ». — « les œuvres... », cf v
20, et voir 10, 25, 38; 14, 10, 11; 15, 24. — « pour que je les accomplisse », cf 4,
34; 17, 4. — « le Père qui m’a envoyé », cf v 23; 6, 44; 8, 18; 12, 49; 14, 24; 20,
21. — « le Père » (v 37<t) est cet « Autre », du v 32. — « Celui-là a témoigné »,
autre leçon: « a témoigné lui-même ».
37b-38 Cf 1, 18, note; Deut 4, 12, 15. — Les Synoptiques donnent des paroles

63 JEAN
« Vous scrutez les Ecritures, parce que vous
pensez, vous, qu’en elles vous avez la vie éternelle;
et ce sont elles qui témoignent à mon sujet. '“ Et
M t 23,37
vous ne voulez pas venir vers moi pour avoir la vie.
“•^Je ne reçois pas de gloire venant des hommes,
'‘^mais j’ai connu que vous n’avez pas en vous-
mêmes l ’amour de Dieu. ‘*^Moi, je suis venu au
nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; qu’un
autre vienne en son nom propre, celui-là vous le
recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui
tirez gloire les uns des autres, et la gloire qui vient
du Dieu unique, vous ne la cherchez pas! ‘’^Ne
Le 24,27.44 pgnscz pas que c’est moi qui vous accuserai au­
près du Père; votre accusateur, c’est M oïse, en
qui vous avez mis, vous, votre espoir. Si vous
croyiez M oïse, en effet, vous me croiriez aussi; car

du Père au sujet de Jésus (Mc 1, Î I; 9, 7, et pan voir Jn 12, 28), mais il s’agit
ici de « sa parole qui demeure en vous » (v 38), et 17, 6 sw , et 1 Jn 1, 10; 2, 14.
Cette parole est l ’enseignement divin, agissant comme une force dans le cœur des
hommes pour les « attirer » (6, 44) au Père et les faite croire en Jésus. — Com­
parer 1 Jn 5, 10-lli « Celui qui croit en le Fils a le témoignage en lui... E t tel
est le témoignage; Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son
Fils » (rf ci-dessous, v 40). — Fin du v 38, cf 6, 29.
39 « Vous scrutez », plutôt que: « Scrutez », cf 7, 32. — « parce que... avez »,
autre le;on: « dans lesquelles vous pensez, vous, avoir ». La vie éternelle n ’est
pas dans les Ecritures, mais dans la foi en Christ, lequel est annoncé par les
Ecritures. —. « elles témoignent... », voir 1, 43; 2, 22; 12, 16, 41; 19, 28; 20, 9; Le
18, 31; 24, 27, 44; Ac 13, 27; 2 Tm 3, 15; 1 Pe 1, 10-11.
40 Refus délibéré; voir 3, 19; comparer M t 23, 37. — Sur ce «vouloir», cf 7,
17; 8, 44. — « venir vers moi », cf 6, 35, note.
41 Voir 7, 18, et 8, 50. La gloire de Jésus lui vient du Père, 1, 14. — Pour le
langage, cf 1 Th 2, 6.
42 « l ’amour de Dieu » (Le 11, 42), cf 1 Jn 2, 5; 3, 17; 4, 9; 5, 3; Ro 5, 5; 8,
39; 2 Co 13, 13; 2 Th 3, 5; Ju v 21; l ’expression peut s’entendre soit de l’amour
que Dieu a pour les hommes, soit de l ’amour que les hommes doivent avoir
pour Dieu.
43 « au nom de mon Père» (10, 25), c’est-à-dire de sa part et en étroite union
avec lui. — « vous ne me recevez pas », cf 1, 11. — « un autre », peut-être
allusion générale à de faux Messies (cf Mc 13, 6, 21, 22, et par).
44 « tirez gloire », cf 12, 43; Mt 23, 5-7. — « du Dieu unique », variante: « de
l’Unique ».
43 Moïse représente la Loi (1, 17; 7, 19), et la Loi qui sert de témoin contre
Israël (Deut 31, 19, 22, 26). — « mis, vous, votre espoir », cf 9, 28-29.

JEAN 64
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9 — S ain t J e a n re ç o it, p a r l ’in te rm é d ia ire d e l ’aigle so n a ttr ib u t,


le ro u le a u q u i re p ré s e n te so n E v an g ile. A d ro ite , p re m ie rs v e rsets
d e c et E v an g ile.
Evangiles. Manuscrit du X ” siècle, bibliothèque d'Amiens, n° 24.
10 — S a in t Je a n é c riv a n t so n évangile.
Evangéliaire d ’Ebbon. Manuscrit du IX" siècle.
Bibliothèque d'Epernay.
c’est de moi qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez 5
pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles? » ^

Jésus en Galilée. Multiplication des pains

^Après cela, Jésus s’en alla de l’autre côté de 6


la mer de Galilée, de Tibériade. ^Une foule nom­ M t U , 13-21

breuse le suivait, parce qu’on voyait les signes qu’il


faisait sur ceux qui étaient malades. ^Jésus gravit
la montagne, et là il s’asseyait avec ses disciples.
La Pâque, la fête des Juifs, était proche.
^Levant donc les yeux et voyant qu’une nom­
breuse foule vient vers lui, Jésus dit à Philippe:
« Comment achèterions-nous des pains pour que ces
gens aient à manger? » ^Il disait cela pour le mettre
à l ’épreuve, car il savait, lui, ce qu’Ü allait faire.

46 « c’est de moi... », cf 1, 43; Le 24, 27, 44; Ac 3, 22; 7, 37,


47 Cf Le 16, 2?, 31; 2 Co 3 , 14-16.
5
Ce chapitre fotme une unité qui comporte : les récits de la muitipiication des
pains ( w 1-15) et de la marche sur la mer ( w 16-21), le discours du pain de vie
6
( w 22-53) et la narration des conséquences de ce discours ( w 60-71).
1-13 Comparer avec la tradition synoptique : Mc 6, 30-M (et 8, 1-10); M t 14,
13-21 (et 15, 32-33); Le 9 , 10-17.
1 « Après cela », cf 3, 22; 5, 1, 14; 7, 1; 21, 1. — Texte surchargé; « mer de
Galilee» (ici seulement en Jn), cf Mc 1, 16; «m er de Tibériade» (encore 21, 1;
et pas ailleurs dans le N .T.), du nom de la ville (v 23) édifiée par le tétrarque
Hérode, entre les ^amées 17 a 22 ap. J.-C., et dédiée à l ’empereur Tibère. Autre
leçon: « dans la région de Tibériade ». — Cette « mer » est appelée aussi « lac de
Guennésareth » (Le 5, 1).
2 « on voyait les signes... », cf v 14; 2, 23; et 4, 45; 11, 47. — Comparer Mt
1 4 ,14; 15, 30-31; Le 9 , 11.

Comparer Mt 15, 29.


4 Cf 2, 13; 11, 55, et 7, 2. — Cette mention chronologique laisse-t-elle entendre
que Jésus va annoncer l’institution de la vraie Pâque ?
5 « Levant les yeux » (4, 35; Mt 17, 8; Le 6, 20; 16, 23), comparer 11, 41, et
17, 1. — « Philippe » (et v 7), cf 1, 43 sw ; 12, 21-22; 14, 8-3.
6 « mettre à l ’épreuve » (ici seulement, et 8, 6, en Jn), comparer 2 Co 13, 5, et
Ap 2, 2. — « il savait, lui », l ’évangéiiste connaît et dévoile les pensées ouprojets

65 JE A N
6 ^Philippe lui répondit: « Deux cents deniers de
pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive
un petit peu. » ®Un de ses disciples, André, le frère
de Simon-Pierre, lui dit: ®« Il y a ici un jeune garçon
qui a cinq pains d’orge et deux menus poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? »
Jésus dit: « Faites s’étendre les gens. » Il y avait
beaucoup d’herbe en cet endroit. Les hommes
s’étendirent donc au nombre d’environ cinq mille.
“ Jésus prit donc les pains et, ayant rendu grâce, il
les distribua aux convives; pareillement aussi pour
les menus poissons, autant qu’ils en voulaient.
Quand ils furent repus, il dit à ses disciples:
« Ramassez les morceaux qui sont restés, pour que
rien ne se perde. » Ils les ramassèrent donc et
remplirent douze couffins avec les morceaux des
cinq pains d ’orge qui étaient restés après qu’Üs
eurent mangé. ^'‘ Les gens, voyant le signe qu’il
avait fait, disaient donc: « Celui-ci est vraiment le
de Jésus: w 61, 64; 2, 24-25; 4, 1-h 7, 1; 13, I , 3, 11; 16, 19; 18. 4; 19. 28. —
« allait », ou: « devait ».
7 Un « d en ier» valait un peu moins d’un franc (or). C’était le salaire moyen
d’une joum& de travail, d’après Mt 20,' 2.
8 «André... », c£ 1, 40, 44; également à côté de Kiilippe, en 12, 22.
9 «pains d ’orge» (et v 13), détail particulier à Jn; c’était la nourriture de la
classe pauvre. Voir Jug 7, 13: et surtout 2 Rs 4, 42-44. — «menus poissons»
(v I I; 21, 9, 10, 13; et pas ailleurs dans le N .T .), les petits poissons de friture ou
de salaison.
10 «beaucoup d’herbe», eu ce printemps (v 4); cf Mc 6, 39: « l ’herbe verte».
— « les gens » (et v 14), « les hommes », en M t 14, 21: « cmq mille hommes, sans
compter femmes e t en&mts ».
11 Voir les parallèles synoptiques. — « ayant rendu grâce », dans les écrits
johanniques: v 23; 11, 41; Ap 11, 17; « l ’action de grâce», Ap 4, 9; 7, 12. —
«distribua», ici seulement e t en Le 11, 22; 18, 22; Ac 4, 33. Autre leçon:
« donna », a 21, 13. — « aux convives », lit: « à ceux qui étaient allonges »,
expression pour « être à table » (12, 2; 13, 23, 28).
12 « furent repus », seul emploi dans Jn; comparer v 26; « rassaâés ».
13 « après qu’ils eurent mangé », lit: « a ceux qui avaient mangé ».
14 « le signe... », cf v 2. — « le prophète... monde », phrase particulière à Jn;
pour « le prophète », cf 1, 21, 25; 7, 40; Ac 3, 22-23; 7, 37; « qui doit venir dans
le monde », <x 11, 27.

JE A N 66
prophète qui doit venir dans le monde! » Jésus 6

donc, connaissant qu’on allait venir et l’enlever


pour le faire roi, se retira de nouveau dans la mon­
tagne, tout seul.

Jésus marche sur la mer

“ Quand le soir fut venu, ses disciples descen-


dirent à la mer ” et, montés dans un bateau, ils
allaient de l’autre côté de la mer, à Capharnaüm.
Et déjà l’obscurité était venue, et Jésus ne les avait
pas encore rejoints, “ et la mer s’agitait au souffle
d’un grand vent. Après avoir ramé de vingt-cinq
à trente stades, ils voient donc Jésus marcher sur la
mer et se rapprocher du bateau; et üs eurent
peur. Mais il leur dit: « C’est moi; n’ayez pas
petor. » Ils allaient donc le prendre dans le
bateau, mais aussitôt le bateau toucha terre au lieu
où ils allaient.

15 Donnée ptopte à Jn; elle peut e^ liq u er Mc 6, 4S et M t 14, 22. — « se


retira », certains manuscrits: « s’enfuit ». — Cf Mc 6, 46-, M t 14, 25.
16-21 Comparer avec Mc 6, 45-52, et Mt 14, 22-55.
17 « Capliûnaüm» ( w 24, 55; 4, 46), cf 2, 12, note.
19 Le « stad e» mesurait environ 185 m. La mer de Galilée, dans sa plus grande
largeur, ne dépasse pas 12 km.
20 « C’est moi », a 18, 5, 6, S; (9, 9).
21 « allaient » (cf 7, 44; 16, 19), nuance du lit: « voulaient »; (comparer 1, 45; 5,
55). Voir Mc 6, 48.

67 JEAN
Le discours du pain de vie. Occasion

6 ^ Le lendemain, la foule qui se tenait de l’autre


côté de la mer vit bien qu’il n’y avait eu là qu’une
barque et que Jésus n’était pas entré dans le
bateau avec ses disciples, mais que seuls ses disci­
ples étaient partis. ^ Cependant, vinrent des bar­
ques, de Tibériade, près de l’endroit où Ton avait
mangé le pain après que le Seigneur avait rendu
grâce. Lors donc que la foule vit que Jésus n’était
pas là, ni ses disciples non plus, elle monta dans les
barques et vint à Capharnaüm, à la recherche de
Jésus. “ Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer,
ils lui dirent: « Rabbi, quand es-tu arrivé ici? »

22-59 Discours du pain de vie: les w 22-25, suture avec les rédts précédents,
présentent l’occasion du discours; les w 2é-34, discussion de Jésus avec la foule
sot le signe des pains, en introduisent le thème; les w 35-58 sont le grand
discours de Jésus sur son propre mystère: « Je suis le pain de vie », sous l ’aspect
de k foi ( w 35-47), et sous l ’aspect de l ’Eucharistie ( w 48-58); le v 59 conclut
l ’ensemble,
22 « Le lendemain », c£ 1, 29, 35, 43; 12, 12. — « l ’antre côté de la mer », celui
du V 1, « o h l’on avait mangé le pain» (v 23); « la met » de Tibériade (v 1)._—
« v it bien», autre leçon: «voyant bien». — «entré dans le bateau», râmression
unique. — « entré... avec », ici seulement et 18,15, dans le N.T. — Cf w 16-17.
23 « Cependant, vinrent des barques », ou bien: « D’autres Imtques vinrent ». —
« Tibériade » (v 1), sur la rive occidentale de la mer de Galilée. — « après que le
Seigneur (cf 4 ,1 , note) avait rendu grâce (v 11) », omis par certains manuscrits.
24 « Lors donc que », cf 2, 22, note. — Le texte de ces w 22-25, mal assuré en
critique textuelle, est en outre de style fort embarrassé. — « dans les barques »,
venues de Tibériade (v 23). — «Capharnaüm», cf w 17 et 59. — « à la
recherche... », comparer Mc 1, 3é-37.
25 « d e l ’autre côté de la m er», celui du v 17, à Capharnaüm ( w 24, 59). —
« Rabbi », cf 1, 38, note. — « quand... », ou peut-être: « depuis quand te trouves-
tu ici ? »

JEA N 68
Le discours. Introduction du thème

^ Jésus leur répondit, et il dit: « En vérité, en 6

vérité je vous le dis: Vous me cherchez, non parce


que vous avez vu des signes, mais parce que vous
avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.
^ Travaillez à acquérir non la nourriture qui périt,
mais la nourriture qui demeure pour la vie éter­
nelle, celle que le FÜs de l’homme vous donnera;
car c’est lui que le Père, D ieu, a marqué d’un
sceau. » ^ Ils lui dirent donc: « Que nous faut-il
faire pour travailler aux œuvres de Dieu? » Jésus
répondit et leur dit: « L’œuvre de D ieu, c’est que
vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui
dirent donc: « Quel signe fais-tu donc, toi, pour que ^
nous voyions et que nous te croyions? A quoi tra­
vailles-tu? Nos pères ont mangé la manne au
désert, selon qu’il se trouve écrit: Il leur a donné à
manger un pain venu du ciel. » “ Jésus leur dit
donc: « En vérité, en vérité je vous le dis: Ce n’est
pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du

26 « En vérité, en vérité... » (et w 32, 47, 33), c£ 1, 31, note. — « Vous me cher­
chez », cl V 24. — « signes », voir 2, 11, note. — (2 w 11-12; pour « rassasiés »,
cf Mc 6, 42, et par.
27 «nourriture», c£ v 33; 4, 32. — «nourriture... pour la vie étem elle», ci
w 30, 31, 34, 38; 4, 14. — « le Fils de l ’homme » (et w 33, 62), cf 1, 31, note.
— «donnera», autre leçon: «dm m e» (c£ v 32). — « a marqué d’un sceau» (cf
« certifie », 3, 33, note), soit lots du baptême (df 1, 32-33), soit pat les « œuvres »
qu’il lui a donné d’accomplir (5, 36-37). Comparer « sceller vision et prophète »,
Dan, 9, 24.
28-29 Les «œuvres de D ieu» (v 28) ou les « oeuvres opérées en D ieu» (3, 21)
sont celles qui sont conformes à sa volonté. Depuis que « le Verbe est devenu
chair» (1, 14), elles se ramènent à une seule (v 29): «croire en celui qu’il
a envoyé» et pratiquer ses commandements (cf 1 j n 3, 23-24). Voir 13, 34, et la
note. — Comparer la scène de Ac 16, 30-31.
30 « Quel signe... », comparer avec 2, 18; 4, 4S; cf Mc S, 11, et Mt 16, 1. —
« voyions et croyions », cf Mc 15, 32.
31 Voir w 49, 38. — Cf Fs 78, 24; 105, 40; Ex 16, 4; Sag 16, 20.

69 p ;A N
6 ciel, mais c’est mon Père qui vous le donne, le pain
qui vient du ciel, le véritable, car le pain de Dieu,
c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au
monde. » Ils lui dirent donc: « Seigneur, donne-
le-nous toujours, ce pain-là. »

Premier aspect du pain de vie: la foi

Jésus leur dit: « M oi, je suis le pain de vie;


celui qui vient vers moi n’aura pas faim, et celui qui
croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai
Mt 13,13 Yous m’avez vu et vous ne croyez pas. Tout
ce que me donne le Père arrivera vers moi, et celui
Mt 11.27-2S vient vers moi, je ne le jetterai pas dehors,
parce que je suis descendu du ciel, non pour

32 <(Moïse», cf 1, 17. — « c ’est mcm P ète...», comparer v 27: « la nourriture


qui demeure ^ lu r la vie étemelle, celle que le Fils de l ’homme vous donnera ».
33 « le pain de D ieu», le pain que donne Dieu lui-même (v 32). — « le pain...
qui descend du ciel », tu v 30. — « et donne la vie au monde », cf v ^lb \ « et le
pain que moi je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde ».
34 Comparer avec 4 , 15.
35 « dit », ceiirflînR manuscrits ajoutent: « donc ». — Comparer v 48. — « IV^,
je suis... », c’est-à-dire éminemment et à l ’es^usion de tout autre; expression de
caractère transœiulant, in c ité e de l ’A.T. (voir 8, 24, note), et qui révèle ce.
qu’est Jésus par rapport aux hmnmes: « le pain de vie », w 35, 42, 48, 51; « la
lumière du monde », 8, 12 (cf 9, 5); « la porte des brebis », 10, 7, 9; « le bon
Berger», 10, 11, 14; « la Résurrection et la V ie», 11, 25; « le Chemin, et la
Vérité, et la Vie », 14, 6; « la vigne », 15, 1, 5; voir aussi Ap 22, 16. — Lit: « le
pain de la vie », c’est-à-cure la nourriture qui contient la vie et la donne; compa­
rer V 51: « le p£un vivant ». — « celui qui vient vers moi » ( w 37, 44, 45, 65;
c£ 5, 40; 7, 37), é ^ v a u t à « celui qui croit en moi ». — « n’aura jamais soif »,
cf 7, 37-38. — Pour le langage, cf Is 4 9 ,10; Prov 9, 5; Sir 24, 21.
36 Peut se rapporter au contenu des w 26 e t 29; cf v 40; 15, 24. — Sur l ’atti­
tude des auditeurs, cf M t 13, 23. — « m ’avez v u » , certains manuscrits: «avez
vu ». — « voir » et « croire », dE v 40; 4, 48; 20, 8, 29.
37 « T out ce que» (cf v 39; 15, 19; 17, 2, 24; 1 Jn 5, 4), à entendre des per­
sonnes, comme l ’indique « et celui qui ». ~ « donne », comparer avec v 39; 10,
29; 17, 2, 6, 9, 12, 24; 18, 9, — « jeter ddiors », pour l ’expression, cf 9, 34-35; 12,
31. — Comparer M t I I, 27-28; Le 10, 22.
38 « je suis descendu du ciel », cf v 42; comparer 3, 13. — Pour le reste du
verset, cf 4, 34; 5 ,1 9 , 20, 30, 36; et Mc 14, 36; Mt 26, 39; surtout Le 22, 42.

JEA N 70
faire ma volonté à moi, mais la volonté de Celui qui 6
m’a envoyé. Or telle est la volonté de Celui qui
m’a envoyé: que, de tout ce qu’il m’a donné, je ne
perde rien, mais que je le ressuscite au dernier Jour.
Car telle est la volonté de mon Père: que quicon­
que voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et
que je le ressuscite, moi, au dernier Jour. »
Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce
qu’il avait dit: « Moi, je suis le pain descendu du
ciel. » Et ils disaient: « N’est-ce point là Jésus,
le fils de Joseph, dont nous connaissons le père
et la mère? Comment dit-il maintenant: Je suis des­
cendu du ciel? » Jésus répondit et leur dit: « Ne
murmurez pas entre vous. Nul ne peut venir vers
moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire; et moi,
je le ressusciterai au dernier Jour. Il se trouve
écrit dans les Prophètes: Et tous seront instruits
par Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son

39 « de tout ce que », voir v SI, note. — « je ne perde rien », cf 10, 28; 17, 12;
18, 9. — « que je le ressuscite », cf w 44, 54; pour ce verbe, cf encore 11,
23, 24; 20, 9. — « au dernier Jour » (cf w 40, 44, 34; 11, 24; 12, 48), celui du
Jugement (1 Jn 4, 17)j expression partictüière à cet évangile. Comparer avec 7,
31. —• On trouve: « dans les derniers jours », en Ac 2, VI; 2 Tm 3, 1; Ja 5, 3;
« lors des derniers jours », en 2 Pe 3, 3. — Il s’agit ici de la résurrection des
croyants; pour celie des justes et des injustes, cf 5, 28-29.
40 « la volonté de mon Père», cf 12, 49-SOa. — «voit le Pris», cf 12, 43; 14,
19; 16, 10, 16, 19. — « croit en lui », cf v 29. — « ait la vie étemelie », don
immédiat, cf w 41, 34; 5, 24; 17, 2.
41 «Les Juifs» (et v 32), mentionnés tout à coup comme s’opposant à Jésus;
jusqu’ici il s’agissait de « la foule» (v 24). — «murmuraient», cf w 43, 61; M t
20, 11; Le 5, 30; 1 Co 10, 10; Ex 16, 2. — « il avait dit », la citation combine
trois phrases: « le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciei » (v 33), « Moi, je
suis le pain de vie » (v 33), « je suis descendu du ciel » (v 38).
42 « le fils de Joseph », cf 1, 43; (7, 27); Le 4, 22; M t 13, 33. — « Je suis des­
cendu du ciel », V 38.
44 « venir vers moi », cf w 33, 37, 43, et comparer v 63. — « ne l ’attire »,
comparer 12, 32; Jr 31, 3. — « je le ressusciterai... », cf w 39, 40, 34.
43 Citation libre d’Is 34, 13. — « seront instruits », et dociles à ses enseigne­
ments, comme de véritables disciples; pour la pensée, cf J r 31, 33-34. Computer
1 Th 4, 9: « vous-mêmes avez appris de Dieu ». — « entendu le Pète... », par la
médiation de Jésus, v 46; cf 8, 26, 40; 13, 13.

71 JE A N
6 enseignement vient vers moi. Non que personne
ait vu le Père, excepté celui qui vient d’auprès de
Dieu: celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité je
vous le dis : Celui qui croit a la vie éternelle.

Deuxième aspect du pain de vie: l’Eucharistie.

« Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont


mangé la manne au désert, et ils sont morts. Tel
est le pain qui descend du ciel, que celui qui en
mange ne meurt pas. Moi, je suis le pain, le [pain]
vivant descendu du ciel; si quelqu’un mange de ce
pain, ü vivra à jamais; et le pain que moi je donne­
rai, c’est ma chair, pour la vie du monde. »
“ Les Juifs disputaient donc entre eux: « Com­
ment, disaient-ils, cet homme peut-il nous donner
sa chair à manger? » “ Jésus donc leur dit: « En
vérité, en vérité je vous le dis: Si vous ne mangez

46 Cf 1, 18y e t la note. — <c celui qui vient d’auptès de Dieu », lit: <ccelui qui
est d * au p ^ de Dieu », c£ 7, 29*, 9 , 16, 33,
47 0 ^ 3 ,1 5 ,1 6 , 36*, 5, 24,
48 Ci ^3 3 .
49 a v 3 I .
50 <cle pain qui descend du d e l », c£ v 55. — <cne meurt pas », ce pain donne
la vie, une vie que la mort naturelle (cf v 49) ne pourra détruire; voir v 55:
« Si... vous n’aurez pas la vie en vous »; w 51, 38: <c vivra à jamais »; v 34: « a
la vie étemelle ».
51 « Moi, je suis le pain, le [pain] vivant desœndu du ciel », sjmttôse de <cMoi,
je suis le pain de vie » ( w 55, 48), et de « je suis descendu du d e l » ( w 38, 42);
mais id : « le pain vivant », qui pc^sède la vie en lui-même, et apte à la commu­
niquer. •— <((& ce pain», quelques manuscrits: <cde mcm pain». — «vivra à
jamais » (et v 38), cf v 30: « ne meurt pas ». — Identification « de ce pain » avec
«m a d iair» , car « le Verbe est devenu d ia ir» (1, 14), — «m a chair, p o u r...»,

52 Comparer avec v 41. — « sa diair à manger », au v 51: « manger de ce pain


qui est ma chair ».
53 Développement du v 31, — « d ia ir» , ou bien «chair et sang», désignation

JE A N 72
la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang,
vous n ’aurez pas la vie en vous, Celui qui con­
somme ma chair et boit mon sang a la vie éternelle,
et moi, je le ressusciterai au dernier Jour. Car ma
chair est une vraie nourriture, et mon sang est ime
vraie boisson. “ Celui qui consomme ma chair et
boit mon sang demeure en moi et moi en lui, ” De
même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que
moi je vis par le Père, ainsi celui qui me consomme
vivra, lui aussi, par moi. “ Tel est le pain descendu
du ciel. Il n ’est pas comme celui qu’ont mangé les
pères et ils sont morts; celui qui consomme ce pain
vivra à jamais. »
^ Voilà ce que dit [Jésus], enseignant en syna­
gogue à Capharnaüm.

de l ’être humain tout entier. — « d u Fils de l ’homme» (v 27), pour insister sur
sa nature humaine et sur son mystère. — « la vie en vous », v }4: « la vie
éternelle». — «manger la chair», «boire le sang» (et voir vv 54, 57), comparer
avec les textes du Repas du Seigneur, 1 Co 11, 23-2Si Le 22, 19-20: Mc 14,
22-25; Mt 26, 26-29.
54 « consommer », pour traduire un verbe grec synonyme de « manger », et
qu’on rencontre encore et seulement w 56, 57, 5S; 13, 18; c£ Mt 24, 38. — « je
le ressusciterai », w 39, 40, 44.
55 « vraie », d'autres manuscrits: « vraiment ». — « nourriture », v 27; 4, 32. —
« boisson », ici seulement et en Ro 14, 17; Col 2 , 16.
56 Comparer avec v 55. — « demeure... », pour cette phraséologie, c£ 14, 10, 17,
20; 13, 4, 5; 17, 21, 23; 1 Jn 3 . 17, 24; 4 , 12, 13, V , 16.
37 « le Père, qui est vivant », expression unique. Ailleurs: « le 13ieu vivant », Mt
16, 16; 2 Co 6, 16; He 7, 25; etc. —« m’a envoyé », c£ 5, 23, 26. — « me con­
somme», après avoir dit: «manger de ce pain» (vv 30-31), «m anger» ou «con­
sommer ma chair» et «boire mon sang» ( w 33-36), — «vivra, lui aussi (c£ 14,
12), par moi », c£ 14, IS; 1 Jn 4, S.
58 Conclusion. — « Tel est... du ciel », ci w 30 et 33; « pain descendu... », ci
vv 31 et 41. — « celui... les pètes », cf w 43 et 31; « les pètes », autre leçon;
« vos pètes ». — « celui qui consomme... » c£ v 51: « si quelqu’un mange de ce
liain, il vivra à jamais ».
59 « en synagogue» {ci 18, 20), c’est-à-dire en assemblée synagogale, officielle­
ment. — « Capharnaüm », et v 24. — Certains manuscrits ajoutent: « un sabbat ».

73 JEA N
Conséquences du discours: défection d’un grand
nombre de disciples et profession de foi de Pierre

Beaucoup de ses disciples, après avoir entendu,


dirent donc: « Ce langage est dur; qui peut l’enten­
dre? » Mais, sachant en lui-même que ses disci­
ples murmuraient à ce sujet, Jésus leur dit: « Cela
vous scandalise? ® Si donc vous voyiez le Fils de
l’homme monter où il était auparavant! “ C’est
l’esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien; les
paroles que moi je vous ai dites sont esprit et elles
sont vie. ^ Mais il en est parmi vous qui ne croient
pas. » Jésus savait en effet dès le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était
celui qui le livrerait. “ Et il cÉsait: « Voilà pourquoi
je vous ai dit que nul ne peut venir vers moi, si cela
ne lui a été donné par le Père, »
partir de ce moment, beaucoup de ses dis­
ciples s’en retournèrent et cessèrent d’aUer avec
lui, Jésus dit donc aux Douze: « Est-ce que, vous

60 «Beaucoup de ses disciples» (et v 66), un groupe plus large que les
« Douze » ( w 67-71). — « dur », cf « les paroles dures », Ju v 15.
61 « sadhant eu lui-même », cf v 6, note, — « murmuraient », cf v 41. —
« scandalise », cf 16,1, note.
62 « Si donc », cf 8, 36; 13, 14, et 18, 8; Ap 3, 3. — « le Fils de l ’homme », cf
w 27, 53. — « monter » au c id , auprès du Père (v 46), d’oà il est « descendu »
(vv 38. 42; 3 .1 3 ).
63 « C’est l ’esprit qui fait vivre », cf 2 Co 3, fi. — « la dialr », le point de vue
humain (cf 2 Co 5, 16), « n e sert de rien», c’est-à-dire que les paroles de Jésus
ne doivent pas être entendues en un sens gtosdèrement matââel; elles « sont
esprit et elles sont vie », cf v 68: « les paroles de la vie étemelle ».
64 « savait », cf v fil, et v fi, note. — « dès le commencement » (16, 4) de son
ministère public. — « qui le livrerait », comparer v 71, et 1 3 ,11.
65 « Voilà pourquoi », cf 1, 31, note. — Voir vv 44 et 37.
66 « A partir de ce moment» (id et 19, 2), ou bien: « A cause de cela»;
certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « s’en retournèrent », lit: « reculèrent »
(18, fi). — « d’aller », au sens de « circuler » ( 7 ,1; 10, 23; 11, 54).
67 « Douze », cette appellation du groupe privilégié des disciples n’apparatt en
Ju qu’ici, et w 70, 71; 20, 24.

JE A N 74
Gravure
du X V P siècle.

aussi, vous voudriez partir? » “ Simon-Pierre lui 6


répondit: « Seigneur, vers qui irions-nous? Tu as les M t 16,16

paroles de la vie éternelle, ®Pour nous, nous


avons cru et nous avons connu que c’est toi, le
Saint de Dieu. » ™Jésus leur répondit: « N’est-ce
pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze? Et l’un Le 6.13
22, 3
d’entre vous est un diable! » Il parlait de Judas,
[fils] de Simon l’Iscariote; c’est lui en effet qui
devait le livrer, lui, l’un d’entre les Douze!

68 « Simon-Pierre », c£ v S, et 1, 40-42; U ne réapparaîtra qu’à partir de 13, 6.


— Les « paroles » qui apportent la vie etemelle et y conduisent, cf v 63; 3, 36,
et 5, 24.
69 « nous avons cru et nous avons connu », comparer 17, Si « ils ont connu... et
ils ont cru »; 1 Jn 4, 16: « nous avons connu... et nous y avons cru ». — « le
Saint de D ieu» (cf Mc 1, 24; Le 4, 34), c’est-à-dire celu qui est éminemment
consacré à Dieu (v 27; 10, 36) et que n ’atteint aucune imperfection ou souillure.
— Comparer cette scène des w 67-69, avec la confession de foi de Pierre dans
les Synoptiques (Mc S, 27-30; Le 9 , 1S-2Î; Mt 1 6 ,13-20),
70 « choisis » (et 13, 18; 13, 16, 19; cf Le 6, 13; Ac 1, 2, 24), ce choix affirmé
n’est jamais raconté en Jn ( â 2, 2, note). — « u n diable», d 13, 2: « le diaUe
avait mis au cceur de Judas »; 13, 27: « le Satan entra en lui »; Le 22, 3.
Voir 17, 12, note.
71 « l’Iscariote », terme obscur, diversement interprété. U signifie peut-être que
Judas était originaire de Karioth, petit bourg de la Judée méridionale, au sud
d’Hébron (cf Jos 15, 23). L’évarâéÜste appelle ce personnage: «Judas, [fils] de
Simon l ’Iscariote » (ici, et 13, 26); ou bien: « Judas Iscariote, [fils] de Simon »
(13, 2); ou encore: «Judas l ’Iscariote» (12, 4; cf 14, 22); ou simplement:
«Judas» (13, 29; 18, 2, 3, 3 ). On trouve dans les Synoptiques: «Judas Iscarioth»
(Mc 3, 19; Le 6, 16), «Judas l ’Iscariote» (Mt 10, 4). — «qui devait (ou: allait)
le livrer » (12, 4), comparer avec v 64 et 13, 11.

75 JE A N
C) La gloire de Jésus niée d’une manière de plus en
plus violente par les chefs religieux des Juifs (7 ,1 —
12, J6).

Jésus monte -pour la troisième fois à Jérusalem


(fête des Tentes). Sarcasmes de ses «frères» et
départ de la Galilée.

^ E t après cela, Jésus circulait en Galilée; il ne


M t 17,22
voulait pas en effet circuler en Judée, parce que les
Juifs cherchaient à le tuer. ^La fête juive des
M t 1 3 .»
Tentes était proche. ^ Ses frères lui dirent donc:
Mc 3 ,2 1
« Pars d’ici et va en Judée, pour que tes disciples
aussi voient les œuvres que tu fais; ^ car nul n ’agit
en secret, s’il cherdie à être connu. Puisque tu fais
ces choses, manifeste-toi au monde. » ^ Ses frères
eux-mêmes, en effet, ne croyaient pas en lui. * Jésus
leur dit donc: « Mon temps à moi n’est pas encore

1 « après cela » (c£ 3, 22, note), pour la suite du récit voir note de 5, 1. —
« circulait », pour ce sens, et encore 10, 23; 11, S4. — « ne voulait pas », certains
manuscrits: « n’avait pas pouvoir de ». — « les Juifs », c’est-à-dire les chefs reli­
gieux des Juifs. — « cherchaient à le tuer », cf 5, 18; 7, 19, 20, 25; 8, 37, 40, 59.
Comparer Mc 9, 30-31.
2 « des Tentes », cette fête, que les Juifs appelaient « fête des Huttes », se célé­
brait fin septembre-début octobre. Elle durait sept jours, auxquels s’en ajoutait
un huitième pour une solennité de clôture; Teau (cf 7, 37-38) et la lumière (cf 8,
12) tenaient une grande place dans ses rites. Voir Lev 23, 33-44; Neh 8, 13-18;
2 Mac 10, é: Zach 14, 16-19.
3 «ses frères» (et w 5, 10; 2, 12), ses proches parents; cf Mc 5, 3; M t 13,
f3-S6. — « tes disciples », ceux qui ont écouté Jésus et se sont plus ou moins
attachés à lui, soit en Galilée (cf 6, 60-66), soit en Judée (cf 2, 23; 3, 22, 26;
4, 1). — « les œuvres », les actes de puissance.
4 « en secret », cf v 10; 18, 20; comparer « en cachette », 11, 28. — « ces
choses », les œuvres du v 3. — « au monde », c’est-à-dire devant tous les gens;
voir S, 26; comparer 14, 22.
5 Comparer avec Mc 3, 21, 31-35; Mt 12, 46-30; Le 8,19-21. ^
6 « Mon temps » (ici seulement et v S; cf 5, 4: « de temps en temps »), c’est-a-
dire le moment pour moi de faire ce que vous me demandez. Vob: v S. —
« n ’est pas encore là » (pour ce verbe, cf 11, 28), comparer avec 7, 30; 8, 20; et
2, 4. — «votre temps, à vous...», le moment d’agir, pour vous, ne dépend que
de vos décnsîons.

JE A N 76
là, mais votre temps à vous est toujours prêt. 7
’ Le monde ne peut vous haïr; moi, Ü me hait,
parce que moi je témoigne à son sujet que ses oeuvres
sont mauvaises. ®Vous, montez à la fête; moi, je
ne monte pas à cette fête, parce que mon temps
n’est pas encore accompli. » ®Leur ayant dit cela, il
demeura en Galilée.
“ Quand ses frères furent montés à la fête, alors
il monta lui aussi, non pas manifestement, mais
comme en secret. “ Les Juifs donc le cherchaient
pendant la fête, et ils disaient: « Où est-il? » “ Et
on chuchotait beaucoup à son sujet dans les foules. ,
21 10-11
Les uns disaient: « C’est un homme de bien. »
D’autres disaient: « Non, mais il égare la foule. »
“ Nul pourtant ne s’exprimait ouvertement sur son
compte, par peur des Juifs.
7 «L e monde», ceux qui ne croient pas et s’opposent à Jésus. — « n e peut
vous h aït» , parce que « ie monde aime ce qui est à lu i» (15, 23), vous lui
appartenez par votre incroyance. — « il me hait » (voir v Ib ), 15, 18, 23, 24, 25.
— « je témoigne... », c£ 3, IP-20.
8 «montez à la fête», c’est-à-dire montez à Jérusalem (2, 13; 5, I ) pour la
fête. — « je ne monte pas », variante moins autorisée: « je ne monte pas
encore ». — « mon temps n ’est pas encore accompli » (lit: « n ’est pas encore en
plénitude », 3, 29), c’est-à-dire le moment où sa manifestation (v 4) l ’exposera à
la haine oes Juifs et où commencera sa Passion, à « l ’heure» marquée par le
Pète (cf V 30; 2, 4, note). Comparer; « L e temps est accompli» (Mc 1, 15); « la
plénitude du temps» (Ga 4, 4); « la plénitude des tem ps» (Eph 1, 10); «M on
temps est proche... » (Mt 2 6 ,18),
9 Autre leçon: « Ayant dit cela, lui-même demeura ». — « en Galilée », cf v 1.
10 « montés à la fête », cf v S. — « non pas manifestement », l ’opposé de
«manifeste-toi au monde» (v 4). — «comme en secret», variante: «m ais en
secret ». Cf v 4.
11 « Les Juifs », cf w 1, 13, 15, 35.
12 « on chuchotait », Ht: « U y avait chuchotement »; ce terme et le verbe
(« chuchoter », v 32) sont traduits par « murmure » et « murmurer » (6, 41, 43, i l )
lorsqu’ils comportent les nuances de plainte, de critique ou d’bostUité. —
« beaucoup », omis par certains manuscrits, — Comparer la scène de Mt 21,
10-11. — « les foules » (seul cas dans Jn), autres manuscrits: « b foule ». —
« C’est... », lit: « I l est bon », cf Mc 10, 17-18, et par. — « il égare », cf v 47;
Mt 27, 63, et comparer Le 23, 2.
13 « ouvertement », le terme exprime une attitude de Ubetté, d’assurance,
excluant la réserve ou la crainte; cf v 26; 10, 24; 11, 14, 54; 16, 25, 29; 18, 20.
— « par peur des Juifs » (19, 38; 20, 19), c’est-à-dire des diefs reUgieux des Juifs,
cf 9, 22; 12, 42; voir 5, 16, 18.

77 JE A N
Enseignement de Jésus dans le Temple
Origine divine de Venseignement de Jésus

^'‘ Tandis qu’on était déjà au mÜieu de la fête,


M t 26,55
Jésus monta au Temple, et il enseignait. Les Juifs,
étonnés, disaient donc: « Comment cet homme
est-il insttuit sans avoir étudié? » “ Jésus leur
répondit donc, et il dit: « Mon enseignement n’est
pas le mien, mais [ il est] de Celui qui m’a envoyé.
Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra,
de cet enseignement, s’il est de D ieu, ou si moi, je
parle de moi-même. “ Celui qui parle de lui-même
Mc 12,1 4
cherche sa propre gloire, mais celui qui cherche la
gloire de Celui qui l ’a envoyé, celui-là est vrai, et
il n’y a pas d’injustice en lui. M oïse ne vous
Mt 23, 3
a-t-il pas donné la Loi? Et aucun d’entre vous ne
pratique la Loi! Pourquoi cherchez-vous à me
tuer? »

14 « milieu de la fête », sur sa durée, cf v 2, note, — « monta au Temple », les


entrées principales étaient du côté de la ville basse; pour l ’&^tession, d Le 18,
10: Ac 3, 1. Sur le « Temple », cf 2, 14, note. — « enseignait », pour la première
fois Jn présente Jésus proclamant sa doctrine dans le Temple de Jânisalem.
Comparer 6, ^9; 7, 28; 8, 20; 1 ^ 20; voir 10, 23. Dans les Synoptiques, cf Mc
11, 18, 27; Le 19, 47; 21, 37; 22, 53; Mt 26, 55.
15 « étonnés », pour ce verbe, cf v 21; 3, 7; 4, 27; 5, 20, 28, — « est-il mstruit »,
lit: « sait-il les lettres », cf Ac 4, 13: « illettrés ». — Comparer Mc 1, 22; 6, 2; Mt
13 54‘ cf Le 2 47.
16* c l 3, 11-Ù; 12, 49; 14, 10. — « Celui qui m*a envoyé» (et w 28, 33), cf 5,
24, note.
17 Pour la phraséologie, cf Nomb 16, 28.
18 « sa propre gloire », cf 8, 50; 5, 41. — « injustice » (ici seulement en Jn; et cf
1 Jn 1, 9; 5, 17), Jésus ne trompe ni Celui qui Ta envoyé, ni les hommes. Sur
« vérité » et « injustice », cf Ro 2, 8; 1 Co 13, 6; 2 Th 2, 12. — Comparer avec
Mc 12, 14; Mt 22, 16; Le 20,21. . . , , .
19 Si les Juifs pratiquaient la Loi — donnée par Moïse, mais de la part de
Dieu — ils seraient mieux disposés envers l ’enseignement de Jésus. Cf 5, 46. —
«aucun ne pratique», voir Mt 23, 3; Le 11, 46. — « à me tuer» (et v 20), cf
V 1, note.

JEAN 78
Sur le sabbat

La foule répondit: « Tu as un démon; qui


cherche à te tuer? » Jésus répondit et leur dit:
« Je n’ai fait qu’une oeuvre, et tous, vous en êtes
étonnés, “ M oïse vous a donné la circoncision (non
qu’elle vienne de M oïse, mais des Pères ), et vous la
pratiquez un sabbat. “ Alors qu’un homme reçoit
la circoncision un sabbat pour que ne soit pas violée
la Loi de M oïse, vous vous irritez contre moi parce
que j’ai rendu la santé à un homme tout entier rm
sabbat! ^'‘ Cessez de juger sur l ’apparence, mais
jugez selon la justice, »

Jésus vient d’auprès de Dieu

“ Des gens de Jérusalem disaient donc: « -N’est-


ce point là celui qu’on cherche à tuer? ^ Et le voÜà
qui parle ouvertement, et on ne lui dit rien! Est-
ce que vraiment les chefs auraient reconnu qu’il est

20 « T u as un démon», ci 8, 48, 49, S2; 10, 20; et Mc 3, 22, 30; au sujet de


Jean-Baptiste: Mt 1 1 ,18-, Le 7, 33; pour l ’emtession, cC Le 8, 27.
21 « une oeuvre », la guérison du malade de Bézatba, cf 5, 8-10, 16. — « vous en
êtes étonnés» (v 13, note), selon d’autres: «vous êtes étonnés. (22) Voilà pour-
qtioi Moïse vous a donné... »
22 « Moïse vous a donné... », ci Lev 12, 3. — « des Pètes », cf Gn 17, 10-12;
21, 4; ci Ac 7, 8; Ko 4, 11. — Le piécepte de la circoncision (« le Iniitième
jour » après la naissance de l ’enfant) l ’emportait sur celui du sabbat.
23 « ne soit pas violée », pour l ’expression, cf 5, 18; M t 5, 19. — Comparer Mt
12, 3. — « irritez» , seul emploi de ce verbe dans le N.T. — « j ’ai rendu la
santé », cf 5, U , 13. — « un sabbat,» cf 3, 9, 10, 16.
24 Cmnparer: «Vous, vous jugez selon la chair», 8, 13. Voir Is 11, 3. — Lit;
« jugez le juste jugement ». Cf Lev 19,13; Is 11, 4; Zach 7, 9.
25 « cherche à tuer », cf v 1, note, et w 19, 20.
26 « ouvertement », cf v 13, note. — « les che& », c’est-à-dire les dieËs des Juifs,
membres du Sanhédrin. Cf v 48; 12, 42; 3, 1. — « le Christ » (et w 27, 31, 41,
42), cf 1, 20, 23, 41; 3, 28; 4 ,2 5 ,2 9 .

79 JEAN
le Christ? ^ Mais lui, nous savons d’où il est; tandis
que le Christ, quand il doit venir, personne ne con­
naîtra d’où il est. » Jésus cria donc, enseignant
dans le Temple et disant: « Vous me connaissez et
savez d’où je suis! Et ce n’est pas de moi-même
que je suis venu; mais il est véridique. Celui qui
m’a envoyé, et vous, vous ne le connaissez pas.
^®Moi, je le connais, parce que je viens d’auprès
M t 11,27
de lui, et que c’est lui qui m’a envoyé. » ^ Ils dier-
chaient donc à l ’appréhender, et personne ne
porta la main sur lui, parce que son heure n’était
pas encore venue.

Le départ prochain de Jésus

Dans la foule, beaucoup crurent en lu i, et ils


M t l l , 4-6
12,27 disaient: « Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus
de signes que celui-ci n’en a faits? » ^^Les Phari-
27 « nous savons... », voir 6, 42. — « personne ne connaîtra... », opinion cou­
rante, chez les contemporains de Jésus, sur un Messie menant une existence
cachée jusqu’à ce qu’il apparaisse soudain. Cf Mc 13, 21; Mt 24, 23, 26. —
« quand il doit venir », comparer v 31; « quand il viendra ». — Voir, w 40-42,
d’autres opinions fondées sur des données bibliques.
28 « c ria » (et v 37; 12, 44), à la manière prophétique, pour tm message impor­
tant et solennel (cf 1, 13, note). — «enseignant dans le Temple», cf v 14, note.
— « connaissez et savez », cf v 27, et 6, 42. — « ce n ’est pas de moi-même que
je suis venu », cf 8, 42. — « est véridique », quelqu’un dont on peut dire vrai­
ment qu’il envoie, qualifié pour envoyer; autre leçon; « est vrai », cf 8, 26. —
« vous ne le connaissez pas », cf 8, 33; 17, 23.
29 Comparer Mt 11, 27; Le 10, 22. — « je viens d’auprès de lui », lit: « je suis
d’auprès de lui », cf é, 4fi; 9, 16, 33; autre leçon: « je suis auprès de lui » (cf 8,
38; 17, 3).
30 Comparer w 32, 44; 8, 20, (39); 10, 39; 11, 37. — « son heure » (8, 20; 13,
1), celle fix& pat le Pète pour la Passion; cf 2, 4, note. — « n ’était pas encore
venue » (et 8, 20), comparer avec v 6, et 2, 4.

e u » X iU Lb VX AAj «•} -Tj «'-T;


Comparer M t 11, 2-6; 12, 23; Le 7 , 18-23.
32 « Les Pharisiens », cf w 43, 47, 48; 1, 24, note; 3, 1; 4, I . — « chuchoter »,

JE A N 80
siens entendirent la foule chuchoter cela à son sujet,
et les grands prêtres et les Pharisiens envoyèrent
des gardes pour l ’appréhender. Jésus dit donc:
« Pour peu de temps encore je suis avec vous, et je
m’en vais vers Celui qui m’a envoyé. ^V ous me
chercherez et vous ne trouverez pas, et où je suis,
moi, vous, vous ne pouvez venir. » Les Juifs se
dirent donc entre eux: « Où doit-il aller, celui-là, que
nous, nous ne le trouverons pas? D oit-il aller vers
ceux qui sont dispersés parmi les Grecs, et instruire
les Grecs? Que signifie cette parole qu’ü vient de
dire: Vous me chercherez et vous ne trouverez pas,
et où je suis, moi, vous, vous ne pouvez venir? »

Promesse de l’eau vive

Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus


se tenait là; et il cria: « Si quelqu’un a soif, qu’il
cf V 12, note. — « et les grands prêtres et les Pharisiens envoyèrent » , autre
leçon; « e t ils envoyèrent». — « les grands prêtres et les Pharisiens» (et v 4 î), cf
11, 47, 57\ 18, et voir M t 21, 47; 27, 62. — « les grands prêtres » (12, 10; 18,
3S; 19, 6, V , 21), c’est-à-dire: le grand prêtre en exercice (cf 18, 13), les anciens
grands prêtres qui conservent leur titre et leur influence, ainsi que les membres
des familles pontificales (cf Ac 4, 6, 23). — «des gardes», cf w 45, 46; 18, 3,
12, 18, 22, 36; 19, 6; Ac 5, 22, 26. — « pour l ’apprâiender », cf w 30, 44; 8, 20j
lo; 3D[_11, V ; Ae 12, 4i 2 é o 11, 32.
33 « iPour peu de temps encore », cf 12, 35; et voir 13, 33; 14, 19; 16, 16-19. —
« et je m’en vais », cf 8, 21; 13, 33, 36. — « vers Celui qui m’a envoyé », cf v 28;
et voir 16, 5.
34 Pour le langage, cf Os 5, 6; Deut 4, 29; Is 55, 6. — « ne trouverez pas »,
certains manuscrits: « ne me trouverez pas » (de même v 36). — « oh je suis »,
ou bien; « où je serai »; ou encore, d’après certains commentateurs: « où j’irai »
(ambiguïté de la forme verbale), de même v 36; 12, 26; 14, 3; 17, 24. Ci v 29:
« je viens (lit: je suis) d’auprès de lui ». — Comparer 8, 21; 13, 33, 36.
35 Comparer 8, 22. — Lit: « aller vers la dispersion des Grecs »; la « disper­
sion » (et Ja 1, 1; 1 Pe 1, 1), terme employé par le jud^sme poiu: désigner les
Juifs émigrés hors de la Palestine; les «G recs» (12, 20), c’est-à-dire les non-juifs,
les païens.
36 « vient de dite », la parole du v 34.
37 « Le dernier jour », soit le septième, soit le huitième jour de la fête (cf v 2,

81 JE A N
vienne vers moi, et qu’il boive, celui qui croit en
moi! Selon ce qu’a dit l’Ecriture, de son ventre coule­
ront des fleuves d’eau vive. » Il dit cela de l ’Esprit
que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui;
car il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus
n’avait pas encore été glorifié.

Incertitude générale au sujet de Jésus

Dans la foule donc, plusieurs qui avaient


entendu ces paroles disaient: « Celui-ci est vrai­
ment le prophète! » D ’autres disaient: « C’est le
Christ! » Les autres disaient: « Est-ce bien de Galilée
que le Christ doit venir? L’Ecriture n’a-t-elle pas
Mt 2, S-6
22,42 dit que c’est de la descendance de David et de
Bethléem, le village où était David, que doit venir le
Christ? » Il y eut donc une division dans la foule à

note). — « cria», cf v 28, note. — « Si qaelqu’un a soif... », cf Is 55, 1; Ap 21,


6; 22, 17. — a qn’il vienne vêts moi » (a vers moi », omis par certains manus­
crits), c£ 6, 55; voir M t 11, 28, et, dans l ’A.T., les appels de la Sagesse (Prov 1,
20 sw ; 9, 5 sw ; Sir 2 4 ,19 sw ). — Se rappeler 4 , 10, 14.
37-38 On peut couper autrement; a Si quelqu’un a soif, qu’il vienne vers moi, et
qu’il boive! (38) Celui qui croit en mol, smon... », et en déduire que les fleuves
d’eau vive sortent du croyant abreuvé à la source (cf 4, 10 et 14). — a l ’Ecri­
ture », impossible de découvrir le texte auquel il est fait allusion (on rapproche
Is 43, 19-20; 44, 5; 48, 21; 58, I I ; Ez 47, I sw ; Zach 13, I; 14, 8). — a des
fleuves d’eau vive », comparer Ap_ 22", I.
39 a dit », autre leçon; a disait ». — a devaient », ou; a allaient ». — a croi­
raient », autre leçon; a avaient cru ». — a pas encore d’Esprit », c’est-à-dire:
l ’Esprit n ’était pas encore donné; il le sera après la a glorification » du Christ
(Passion, Résurrection, retour auprès du Père): voir 14, 16-17, 29-26; 15, 26; 16,
7-15; 17,1, 5; 20,22; et Ac 2, 4,17, 55, 58.
40 a le prophète », cf 6 , 14, et 1, 21, note.
41 a Est-ce bien de Galilée », a v 52; comparer 1, 46. — a le Christ », voir w
26, 51.
42 a de la descendance de David », cf 2 Sam 7, 12; Ps 89, 4-5: 132, I I; Is 11, I,
10; Jr 23, 5. — a de Bethléem », cf Mic 5, I; 1 Sam 16, 1. — Voir M t 2, 5-6; 22,
42-45, et par.
43 a une division », cf encore 9,16; 1 0 ,19.

JEA N 82
cause de lui. ^ Certains d’entre eux allaient l ’appré- 7
hender, mais personne ne porta les mains sur lui.
Les gardes vinrent donc vers les grands prêtres
et les Pharisiens, et ceux-ci leur dirent: « Pourquoi
ne l ’avez-vous pas amené? » '’^Les gardes répondi- Alitas
rent: « Jamais homme n’a parlé comme parle cet
homme! » Les Pharisiens leur répondirent donc:
« Vous seriez-vous laissé égarer, vous aussi? ^ Par­
mi les chefs, en est-il un seul qui ait cru en lui? Ou
parmi les Pharisiens? ^®Mais cette racaille qui ne
connaît pas la Loi, ce sont des maudits. » ™Nico-
dème, l ’un d’entre eux, celui qui était venu vers
[Jésus] précédemment, leur dit: « Notre Loi con-
damne-t-elle un homme sans que d’abord on l’en­
tende et que l’on connaisse ce qu’il fait? » Ils
répondirent et lui dirent: « Toi aussi, serais-tu de
GalÜée? Scrute, et tu verras que de Galilée il ne se
lève pas de prophète. »

44 Voir V 30, et la note. — « allaient » (lit: « voulaient »), c£ 6, 21; 1 6 ,19.


45 « Les gardes », envoyés v 32.
46 Voir Mc 1, 22; Mt 13, 54; 7, 28, 29.
47 « égarer », c£ v 12, et dans les autres écrits johanniques: 1 Jn 1, 8; 2, 26; 3,
7; Ap 2, 20j 12, 9; 1 3 ,14; 18, 23; 19, 20; 20, 3, 8, 10.
48 « les che£s », c£ v 26, note. Comparer 12, 42. — Voir Mt 21, 32 (au sujet de
Jean-Baptiste).
49 Cet orgueil méprisant de la classe intellectuelle des Jui£s est en plein accord
avec les documents historiques. — « cette racaille », nuance méprisante du lit:
« cette foule ». — « qui ne connaît pas la Loi », c£ J r 3, 4-5. — « maudits », le
terme grec ne £igure qu’ici dans la Bible. Peut-être se téfère-t-on à des textes
comme ceux de Deut 27, 26; 28, 15; Ps 119, 21.
50 « Nicodême... », voir 3, 1-2; 19, 39.
51 Voir Deut 1, 16-17; 17, 4-13; 1 9 ,15 sw ; Ex 23, 1.
52 Les docteurs de Jérusalem faisaient peu de cas des Galiléens, dont la descen­
dance était moins pute, l ’esprit moins orthodoxe, et le mode de vie moins rigide.
— « Scrute », c’est-à-dire: Scrute les Ecritures (5, 39). — Autre leçon: « ne se lève
pas le prophète »; sur « le prophète », cf v 40, note.

83 JE A N
Bible française. Paris, 1547.

La femme adultère

7 Et ils s’en allèrent chacun chez soi.


8 ^Quant à Jésus, il s’en alla au mont des Oliviers.
Le 2 \, 37-38 ^ l’auTore, il se présenta de nouveau dans
le Temple. Et tout le peuple venait vers lui, et s’étant

53 Cet épisode (7, 53-8, 3J), qui n ’est pas johannique, présente de nombreux
points de contact avec la langue et le style de Luc. Son texte comporte de
multiples variantes et, dans les manuscrits qui le livrent, il se situe en divers
endroits: en quelques cas après Le 21, 3S\ généralement dans l ’évangile de Jn,
soit après 21, 24, soit après 7, 3&, soit surtout à sa piace actuelle. Parmi les con­
troverses avec les Juifs, ce récit est un bon prélude (cf 8, 11 et 7) aux paroles de
8, 15 et 46.
1 « au mont des Oliviers », tout proche, à l ’est de Jérusalem et du Temple,
« d e l ’autre côté du torrent du Kédrôn» (18, 3); seule mention ici dans Jn (dix
fois dans les Synoptiques). — Cf Le 21, 37.
2 Cf Le 21, 3 ^ — « le Temple ». cf 2, 14, 15; 5, 14; 7, 14, 28. — « s’étant
assis, il les enseignait », cf Le 3, 3; M t 26, 55. « Le Q uist de Jean n ’enseigne pas
assis» (Lagrange).

JEA N 84
assis, il les enseignait. ^Les scribes et les Phari­
siens lui amènent une femme surprise en adul­
tère et, la plaçant au milieu, '' ils lui disent: « Maî­
tre, cette femme a été surprise en flagrant délit
d’adultère. ^ Or, dans la Loi, M oïse nous a com­
mandé de lapider ces femmes-là. Toi donc, que dis­
Le 6, 7
tu? » ^Ils disaient cela pour le mettre à l ’épreuve,
afin d’avoir de quoi l ’accuser. Mais Jésus, se bais­
sant, écrivait du doigt sur le sol. ’ Comme ils per­
sistaient à l ’interroger, il se redressa et leur dit:
« Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette
le premier une pierre. » ®Et de nouveau, se baissant,
il écrivait sur le sol. ®Quand ils eurent entendu. Us
se retiraient un à un en commençant par les plus
vieux, et ü resta seul avec la femme, qui était là au
milieu. “ Se redressant, Jésus lui dit: « Femme, où
sont-ils? Personne ne t ’a condamnée? » Elle dit:
« Personne, Seigneur. » Et Jésus dit: « Moi non plus,
je ne te condamne pas. Va; désormais ne pèche
plus. »

3 « Les scribes e t les Pharisiens », e^ression des Synoptiques. Les « scribes »


ne se trouvent pas ailleurs dans Jn; ces docteurs de la Loi étaient pour la
plupart Pharisiens. — « la plaçant au milieu », c’est-â-dite; devant tout le monde.
4 e Maître », cf 1, 38, et 2 0 ,16.
5 Cf Lev 20, lOx Deut 22, 21-24; voir Ez 16, 38, 40.
6 « mettre à l ’epreuve » (6, 6), comparer Mc 8, 11; 10, 2; et M t 22, 15, 18. —
« avoir de quoi l ’accuser », comparer Le 6, 7. — Jésus n ’écrivait pas leurs
péchés; il prenait l ’attitude d’un homme qui ne prête aucune attention à sem
entourage (ici et v S).
7 «Q ue celui qui est sans péché», c’est-â«lice; «irréprochable» dans l ’espèce
(Lagrange). Ce terme ne se rencontre pas ailleurs dans le N.T. Pour l ’idée, cf Mt
7, 1-5; Ro 14, 4; 2, 1, 22. — « le premier », c’est d’abord le témoin à djmge qui
doit prendre la responsabilité de la mort, cf Deut 1 3 ,10; 17, 7.
9 Comparer M t 22, 22. — « seul avec la femme », s. Augustin: « Ils ne restè­
rent que deux: la misère et la miséricorde ».
10 « Femme », cf 2, 4, note.
11 « je ne te ccmdamne pas », voir v 13. — « désormais », expression de Luc et
de Paul; Jn érait: «D ès à présent», 13, 19; 14, 7; Ap 14, 13. — « n e pèche
plus », cf 5 ,1 4 .

85 JE A N
Discours polémiques de Jésus. Rupture avec le
Judaïsme. Le témoignage que Jésus, lumière du
monde, se rend à lui-même est en plein accord avec
le témoignage du Père à son sujet

8 ^ D e nouveau donc, Jésus leur parla en disant:


« Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit
ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la
lumière de la vie. » Les Pharisiens lui dirent
donc: « Toi, c’est à ton propre sujet que tu témoi­
gnes; ton témoignage n’est pas vrai. » Jésus
répondit et leur dit: « Même si moi je témoigne à
mon propre sujet, vrai est mon témoignage, parce
que je sais d’où je suis venu et où je m’en vais; mais
vous, vous ne savez pas d’où je viens, ni où je m’en
vais. Vous, vous jugez selon la chair, m oi, je ne
juge personne. Et s’il m’arrive de juger, moi, mon
jugement à moi est véridique, parce que je ne suis
pas seul; mais il y a moi et Celui qui m’a envoyé.

12 Suite de 7, 52. — «D e nouveau », une autre fois après la scène de 7, S7-38-,


Jésus est dans le Temple (v 20; cf v 2). — « leur parla », les interlocuteurs sont
les Pharisiens (v 13) et les Juifs ( w 22, 31), et non plus « la foule » (de 7, 20, 31,
32, 40, 43) qui ne réappar^tra qu’en 11, 42. — « Moi, je suis », voir 6, 35, note.
— « la lumière du monde », cf 9, 5; 12, 46; 1, 4, 5, 9; 3, 19; 1 Jn 2, 8. Pour
l ’expression, cf Is 49, 6; éO, 1, 3; Le 2, 32; Mt 5, 14. — « ne marchera pas... »,
cf 12, 35, 46; 1 Jn 2, 9, 11. — « la lumière de la vie », la lumière qui est vie (1,
4) et conduit à la vie. Comparer: « le pain de vie » (6, 35); « l ’eau de la vie »
(Ap 21, fi); « l ’arbre de vie » (Ap 2 2 ,14).
13 « Les Pharisiens », cf (v 3); 7, 32, 45, 47, 48. — Cf 5, 31.
14 « je sais d’oh je suis venu », cf 7, 29; « je viens (lit: je suis) d’auprès de
lu i» . — « e t où je m ’en vais», cf 13, 3; 16, 28. — La connaissance qu’il a de
son origine et de sa destinée autorise Jésus à dire qui il est (v 12). — «vous,
vous ne savez pas... », cf 7, 27-29.
15 «selon la chair», c’est4i-dire: selon les apparences (7, 24) et avec des pré­
ventions (cf 2 Co 5, 16). — « je ne juge », c’est-à-dire je ne condamne personne
(3,17; 12, 47); voir l ’attitude de Jésus, v II.
16 Comparer 5, 30. Voir ci-dessous w 28-29, et 16, 32. — « est véridique » (7,
28), digne de ce nom, un véribéale jugement selon les règles de la justice. Autre
leçon; « est vrai ». — Après « envoyé », certains manuscrits ajoutent: « le Pète ».

JE A N 86
Et dans votre Loi à vous il est écrit que le témoi- 8
gnage de deux hommes est vrai. C’est moi qui
témoigne à mon propre sujet, et il témoigne à mon
sujet, le Père qui m’a envoyé. » Ils lui disaient
donc: « Où est-il, ton Père? » Jésus répondit: « Vous Mt 11,27

ne connaissez ni moi ni mon Père; si vous me con­


naissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » ^ Ces
paroles, il les prononça dans le Trésor, alors qu’H
enseignait dans le Temple; et personne ne l’appré­
henda, parce que son heure n’était pas encore venue.

Le départ prochain de Jésus et le jugement qui


attend les Juifs, s’ils ne croient pas en Jésus,
envoyé par le Père et assisté par lui

Il leur dit donc de nouveau: « Moi je m’en


vais et vous me chercherez, et dans votre péché vous
mourrez. Où moi je m’en vais, vous, vous ne pou­
vez venir. » ^ Les Juifs disaient donc: « Est-ce
qu’il va se tuer, qu’il dise: Où moi je m’en vais,
vous, vous ne pouvez venir? » ^ E t il leur disait:

17 « votre Loi à vous » (c£ 10, 34; 18, 31; « leu r L oi», 15, 25), tandis que les
JoiÉs disent: «N otre L o i» (7, 31). — « i l est écrit», variante: « i l se trouve
écrit ». — Interprétation de Dent 17, 6; 1 9 ,13.
18 Cf 5 , 32, 36, 37. Voir 1 Jn 5, 9 .
19 « Vous ne connaissez... », cf w 54-55; 5, 37-38; 7, 28; 16, 3. — « si vous me
connaissiez... », cf 14, 7. — Voir M t 11, 27; Le 10, 22.
20 « le Trésor», une des salles qui entouraient le parvis des femmes; en réalité.
Jésus parlait « p rè s» du Trésor, Voir Mc 12, 41; Le 21, 1. — « et personne... »,
cf 7, 30, note, 44; 1 0 ,39-, 11, 37.
21 « je m’en vais», cf v 14. — Comparer avec 7, 33b-34, 36; 13, 33. — « e t
dans votre péché vous mourrez », le péché (envisagé collectivement) de ne pas
croire en lui (voir v 24; 16, 8-9).
22 Comparer avec 7, 33.
23 Pour l ’expression et les idées cf 3,13, 31; 17,14,16.

87 JE A N
8 « Vous, vous êtes d’en bas; moi, je suis d’en haut.
Vous, vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas
de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mour­
rez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que
Moi Je Suis, vous mourrez dans vos péchés. »
^ Ils lui disaient donc: « Qui es-tu? » Jésus leur
dit: « Absolument ce que je vous dis. ^ J ’ai sur
vous beaucoup à dire et à juger; mais Celui qui
m’a envoyé est vrai, et moi, c’est ce que j’ai en­
tendu de lui que je dis au monde. » Ils ne connu­
rent pas qu’Ü leur parlait du Père.
Jésus donc leur dit: « Quand vous aurez élevé
le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que Moi
Je Suis, et que de moi-même je ne fais rien, mais ce
que m’a enseigné le Père, c’est cela que je dis. ^ Et
Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas
laissé seul, parce que moi je fais toujours ce qui
lui plaît. »

24 «dans vos pécdiés» (cf v 21: «dans votre péché»), pluriel de généralisation:
il s’agit toujours du p é ^ d’incroyance envers Jésus. — « que Moi Je Suis »
(v 28, et 13, 19), afiimiation soleimelle de plénitude d ’étre inspirée de l’A.T., qui
ia réserve jaiousement à Yahvé (Ex 3, 14; Deut 32, 3P; Is 41, 4 (giec); 43, 10,
13; 46, 4); voir v SS. D ’autres comprennent: « que C’est moi » (sous-entendu: le
CÜist), cf Mc 13, 6, et voir M t 24, 3. .
23 « Absolument ce que je vous dis », e:q>tession dinjunle qui a donné lieu a
diverses interprétations. On peut entendre encore: « J e suis ce que je vous dis,
dès le d& ut »; Ou bien: « E t d ’abord, pourquoi vous parlé-jeî »; mais n<«i: « Je
suis le Principe, moi qui vous parie » (ViÈgate).
26 « juger », au sens de condamner. — « mais », la mission de Jésus est de dire
la v&ité qu’il a entendue de Dieu (voir w 28, 40, 43; 12, 4S-30; 15, 13). — « est
vrai » (comparer avec 7, 2S), est vérité. — « au monde », ou: « dans le monde ».
27 « d u P& e», qui l ’avait envoyé (cf v IS), c’est-à-dire de Dieu (3, 17). Certains
manuscrits expliquent: « qu’il leur disait que Dieu était son Pète ».
28 « vous aurez élevé », c’est-à-dire sur la croix (cf 3, 14; 12, 32, 34); les Juifs
ont obtenu des Romains la crucifixion (18, 31-32) et en sont responsables (cf Ac
3, 13-lS). — «que Moi Je Suis», cf v 24, note. — « d e moi-même je ne fais
tien », comparer 5 , 19, 30. — La fin du verset complète le v 26.
29 « Celui qui m’a envoyé », cf w 16, 26. _— « pas laissé seul », comparer: « je
ne suis pas seul », v 16; 16, 32. — « ce qui lui plaît », comparer 1 Jn 3, 22.

JE A N 88
Descendance charnelle d’Abraham, mais descen­
dance spirituelle du diable, les Juifs ne peuvent
croire en Jésus, désiré d’Abraham et plus grand
que lui

^ Comme il disait cela, beaucoup crurent en lui. 8


Jésus disait donc aux Juifs qui l’avaient cru: « Si
vous, vous demeurez dans ma parole à moi, vous
êtes vraiment mes disciples, ^^et vous connaîtrez
la vérité, et la vérité vous libérera. » Ils lui répon­
dirent: « Nous sommes la descendance d’Abraham, Mt 3, 9

et de personne nous n’avons jamais été esclaves;


comment toi, peux-tu dire: Vous deviendrez libres? »
^ Jésus leur répondit: « En vérité, en vérité je
vous le dis: Quiconque commet le péché est esclave
du péché. ^^Or l’esclave ne demeure pas dans la
maison à jamais, le fils [y] demeure à jamais. ^ Si
donc le Fils vous libère, vous serez réellement libres.
30 «beaucoup cruient en lu i» (c£ 7, 32, note}, l ’ei^iession «ccoite en » est
caractéristique de Jn. Comparer v 31,
31 « l ’avaient cru », pour cette e^ression (« croire quelqu’un, on quelque
chose »), c£ w 45. 4é-, 2, 22; 4, 21, 50-, 5, 24, 38, 46, 47} 6, 30: 10, 37, 38-, 14, 11}
1 Jn 4, 1} 5, 10. — «m a parole» (et w 37, 43, 51, 52), c’est-à-dire: mon
enseignement. Voir 3, 24, note. — « Si vous demeurez dans ma parole » (c’est-à-
dire: si vous 7 êtes fidèles}, cf 2 Jn 5>: «demeurer dans l ’enseignement du
Christ »; comparer 5, 38; 15, 7; 6, 56. — « vous êtes », ou: « vous serez »; cf 15,
8: « que vous deveniez mes disciples ».
32 « la vérité », c’est-à-dire: la doctrine divine (1, 17; 17, 17) et Jésus lui-même
(14, 6} 5, 33). Voir 18, 37. — « vous libérera » (voir v 36), la foi en Jésus Christ,
F ik de Dieu, affrandiit de la servitude du péché ( w 34-35).
33 « descendance d’Abraham » (et v 37), voir Ro 9, 7; 11, 1; 2 Co 11, 22; Ga 3,
16, 29} He 2, 16. — « jamais été esclaves », l ’affirmation se fonde plus sur les
promesses (Gn 17, 16} 22, 17) que sur les ^isodes de l ’histoire passée (cf Neh 9,
56).
34 «commet le pèche» (1 Jn 3, 4, 8, 9) s’oppose à «pratique la vérité» (3, 21}
ou «pratique la justice» (1 Jn 2, 29; 3, 7}. — « d u péché», omis par certains
manuscrits. Four l’e:q?ression, cf Ro 6, 17, 20} 2 Fe 2, 19: « esclaves de la
corruption ».
35 Cf Ex 21, 2; Deut 15, 32; Gn 21,10; Ga 4, 30.
3ô « Si donc », cf 6, 62, note. — Voir v 32; Ga 5, 3. — « vous serez », autre
leçon: « vous êtes ». — « réellement », seul emploi de cet adverbe dans Jn
(d’orin aire: « vraiment », cf 1, 47, note); cf Mc 11, 32, et la note.

89 JEA N
^ Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham;
mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole
à moi n’a point d’accès en vous. Ce que moi j’ai
vu auprès de mon Père, je le dis, et vous donc, ce
que vous avez entendu de votre père, vous le
faites. » Ils répondirent et lui dirent; « Notre père,
c’est Abraham. » Jésus leur dit: « Si vous êtes en­
fants d’Abraham, faites les oeuvres d’Abraham.
^M ais non; vous cherchez à me tuer, moi, un
homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue
de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous
faites, vous, les œuvres de votre père. »
Ils lui dirent: « Nous, nous ne sommes pas nés
de la fornication: nous n’avons qu’un Père: Dieu. »
Jésus leur dit: « Si Dieu était votre Père, vous
m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti
et que j’arrive. Car ce n’est pas de moi-même que
je suis venu, mais Celui-là m’a envoyé. Pourquoi

37 « vous cherchez à me tuer », ci v 40; 5, IS; 7, 1, 19, 20, 25; 11, 55. — Voir
k parabole des vignerons homicides, Mc 12,1-12, et par. — « ma parole...
V 51; comparer 5,58; 15,7. ^ , . . . . .
38 « Ce que moi j ’ai vu », c£ 3, 11, 52; 6, 46. — « je le dis », c£ vv 26, 28. —
« votre père », le diable, v 44, .....
39 « Notre père, c’est Abraham », c£ vv 55, 55. Sur cette confiance illimitée et
orgueilleuse dans le grand Ancêtre, voir encore Mt 3, 9, et Le 3, 8; 2 Co 11, 22;
Ja 2, 21. — « Si vous êtes..., faites... », autre leçon: « Si vous étiez..., vous
feriez... »
40 «vous cherchez â me tuer», cf v 37. — «que j ai entendue», e£ v 26; 15,
15. — « Abraham » a cru, et il a o b â à Dieu (Gn 16, 5; 17,1-2; 26, 5).
41 « de votre père » (v 58), le diable, v 44. — « Ds lui dirent », à Jésus qui leur
dénie d’être dans l ’attitude spirituelle d ’Abraham ( w 59-41a), les Juifs ripostent
en affirmant leur fidélité à Dieu. — «pas nés de la fornication». L’union de
Yahvé e t de son peupie étant représentée sous les ttaits du mariage, toute défail-
ifln^ religieuse était qualifiée d’adultète ou de prostitution (cf Os 1, 2; 2, 6). Les
Tuife, purs adorateurs de Yahvé comme leurs pères, n’ont tien du bâtard. —
« qu’un Pète: Dieu », cf Ex 4, 22j Deut 32, 6; Is 63, 16; 64, Mal 2 , 10.
42 Comparer avec 1 Jn 5, 1. — « c’est de Dieu que je suis sorti », (et 16, 28),
comparer avec 13, 3 et 16, 30; 16, 27 et 17, 8. — « et que j ’arrive », cf 1 Jn 5,
20: « Nous savons que le Fils de Dieu est arrivé ». — « ce n’est pas de moi-
même que je suis venu », c£ 3, 2; 5, 43; 1, 28; 18, 37.
43 Comparer avec 6, 60. — « ma parole », v 31.

JE A N 90
ne connaissez-vous pas mon langage à moi? Parce 8
que vous ne pouvez entendre ma parole à moi.
^ Vous avez, vous, le diable pour père, et ce sont
les convoitises de votre père que vous voulez
accomplir. Celui-là était homicide dès le commence­
ment, et il ne s’est pas tenu dans la vérité, parce
qu’il n ’y a pas de vérité en lui. Quand il dit le men­
songe, il le dit de son propre fonds, car il est men­
teur et père du mensonge. Mais moi, c’est parce
que je dis la vérité que vous ne me croyez pas.
'’^Qui d’entre vous me confondra à propos de
péché? Si je dis la vérité, pourquoi vous, ne me
croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu écoute
les paroles de Dieu; voilà pourquoi vous, vous
n’écoutez pas: parce que vous n’êtes pas de
Dieu. »
‘'®Les Juifs répondirent et lui dirent: « N’avons-
nous pas raison, nous, de dire que tu es im Sama­
ritain et que tu as un démon? » Jésus répondit:
« Moi, je n’ai pas un démon, mais j’honore mon

44 Explication des w 38 et 41. — Lit: « vous êtes du père le diable »; en con­


traste, V 47: « Celui gui est de Dieu ». — Voir 1 Jn 3, 8, 10. — « le diable », cf
6, 70 pour le ternie; voir encore 13, 2; 1 Jn 3, S, 10; Ap 2, 10; 12, 9, 12; 20, 2,
10. On a « le Satan » en 13, 27. — « homicide dès le commencement », en provo­
quant la chute et en introduisant la mort dans le monde (Gn 3, 4-3; Sag 1, 13,
et 2, 24; Ro 5, 12 sv; 7, 11; Ap 12, S; c£ 1 Jn 3, 8-15). — « ne s’est pas tenu »,
ou: « ne se tenait pas »; le refus de la vérité caractérise le diable. — « Quand il
dit le mensonge», c’est-à-dire parle faussement contre Dieu et pèche ainsi contre
la vérité. Cf Sag 1, 11: « une bouche mensongère donne la mort à l ’âme ». — « il
est menteur », cf Gn 3, 4-3. — « et pète du mensonge », lit: « et il en est le
père », soit du mensonge, soit du menteur.
46 « confondra à propos de », cf 16, 8; Ju v 13. — « de péché », soit d’infi­
délité à Dieu dans la mission confiée (cf 7, 17-18), soit, dans un sens plus large,
d’imperfection morale (cf v 29; 15. 10; 1 Jn 3, 5; 2 Co 5, 21; H é 4, U ; 1 Pe 1,
19; 2, 22; 3, 18). Comparer ci-dessus, v 7. — « Si je dis la vérité... », cf 18, 37.
47 « Celui qui est de Dieu », cf v 44, note. — Crânpater 1 Jn 4, 6.
48 « un Samaritain », cf 4, 9, note. — « que tu as un dânon », w 49, 32; cf 7,
20; 10, 20.
49 « vous me déshonorez », pour ce sens, cf Ro 1, 24; 2, 23.

91 JE A N
8 Père, et vous, vous me déshonorez. ^ Pour moi, je
ne cherche pas ma gloire; il y a Quelqu’un qui la
cherche et qui juge. En vérité, en vérité je vous
le dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra
jamais la mort. » Les Juifs lui dirent: « Mainte­
nant nous connaissons que tu as tm démon. Abra­
ham est mort, les prophètes aussi; et toi, tu dis: Si
quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la
mort. Serais-tu plus grand, toi, que notre père
Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont
morts. Qui te prétends-tu? » Jésus répondit: « Si
c’est moi qui me glorifie moi-même, ma gloire n ’est
rien; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous
dites: C’est notre Dieu. “ Et vous ne le coimaissez
pas, tandis que moi, je le connais, et si je disais
que je ne le connais pas, je serais semblable à
vous, un menteur. Mais je le connais et je garde sa
parole. “ Abraham, votre père, a exulté à la pensée
de voir mon Jour à moi; et il l’a vu et il s’est réjoui. »

50 Voir V S4, et 5, 41.


51 « ma parole », variante: « ma parole à moi ». — Cf 14, 23; 5, 24; 11, 25-26; 6,
50; 1 Jn 3, 14. — « n e verra jamais la m ort», c’est-à«lite n ’y participera pas,
n ’en f ü a pas l ’expérience (cf 3, 3, note). Comparer v 52: « n e goûtera jamais la
mort »; 3, 36; « ne verra pas la vie »; Le 2, 2£, et H e 11, 5: « ne pas voir la
m ort»; Ac 2, 27, 31, et 13, 35-37; «voir la corruption»; Ap 18, 7: «voir le
deuil ». — Autre traduction, moins sûre; « ne verra pas la mort pour toujours ».
52-53 Abraham et les prophètes avaient gardé la parole de Dieu. — « ne
goûtera jamais la m ort», même expression en Mc 9, 1; Le 9, 27; Mt 16, 2S; He
2, 9. — « Serais-tu plus grand... », cf 4, 12. — « Qui te prétends-tu », lit: « Qui te
fais-tu » (cf 10, 33; « tu te fais Dieu »).
54 Comparer 5, 31. — « mon Pète... », cf v 50; 13, 32; 17, 5. — Autre leçon:
« vous dites que c’est votre Dieu ».
55 « vous ne le connaissez pas... », cf v 19; 5, 37; 7, 2S-29; 17, 25; M t 11, 27;
la: 10, 22. — « un menteur », cf 1 Jn 1, 10; 2, 4, 22; 4, 20; 5, 10. — « je garde
sa paroie », comparer v 51; 15,10.
56 «m on Jour», cette expression, empruntée à l ’A.T., désigne la manifestation
de Jésus dmis sa gloire, qui est le thème fiindamental du IVe évangile (1, 14; 2,
11; etc.). Abraham « l ’a v u » , soit du séjour des bienheureux, soit plutôt même
au cours de sa vie terrestre par les révélations qui lui furent faites (Gn 12, 3; 17,

JE A N 92
Les Juifs lui dirent donc: « Tu n’as pas encore cin­ 8
quante ans, et tu as vu Abraham! » Jésus leur
dit: « En vérité, en vérité je vous le dis: Avant
qu’Abraham parût. Moi Je Suis. » Ils prirent donc
des pierres pour les lui jeter, mais Jésus se déroba Le 4,3 0

et sortit du Temple.

«G rande V ie du C hrist» de Rodolphe le Chartreux. XV* siècle.

16-17; 21, 2; 22, 17-18; etc.; cf H è 11, 13). — Comparer M t 13, 16-17; Le 10, 23-
24.
57 « cinquante ans », cbillte rond et bonne mesure. Autre leçon: « quarante
ans ». — « et tu as vu Abraham », autre l ^ n : « e t Abraham t ’a vu ».
58 « Avant qu’Abraham parût », certains manuscrits: « Avant Abraham ». —
Admirable verset, e:qirimant d’une manière inoubliable l ’abtme qui sépare la
créature, laquelle « parait » dans l ’existence (cf 1, 6, note), de celui qui « est »
éterneliement. Sur « Moi Je Suis », voir v 24, e t la note.
59 « prirent des pierres » (Ap 18, 21), en vue de le lapider pour blasphème (Lev
24, 16); cf 10, 31; 11, 8. — « se déroba », comparer 12, 36; 7, 30, 44; 10, 39; 11,
57; Le 4, 30.

93 JE A N
Guérison d’un aveu^e-né

9 ^E t en passant, il vit un homme aveugle de nais­


sance. ^Et ses disciples l’interrogèrent en disant:
« Rabbi, qm a péché, lui ou ses parents, pour qu’il
soit né aveugle? » ^ Jésus répondit: « Ni lui n’a
péché, ni ses parents, mais c’est pour qu’en lui
soient manifestées les œuvres de Dieu. Tant qu’il
fait jour, il nous faut travailler aux œuvres de Celui
qui m’a envoyé; vient la nuit, où. nul ne peut tra­
vailler. ^ Aussi longtemps que je suis dans le monde,
je suis la lumière du monde. » ^ Ayant dit cela, il
Mc 7,
8, I cracha à terre et fit de la boue avec sa salive; et ü
mit cette boue sur les yeux [de l’aveugle] ^ et lui dit:
« Va te laver à la piscine de Siloé » (ce qui signifie:
Envoyé), Celui-ci s’en alla donc et se lava, et il
vint voyant dair.
®Les voisins donc et ceux qui l’avaient vu aupa­
ravant — car c’était un mendiant — disaient:

1 « E t en passant, il v it» , c£ Mc 2, 1, 16; M t 9, S. — Le récit peut se


rattacher soit à 8, 15, soit à 10, 22. — « aveugle de naissance », l ’expression
grecque ne se trouve pas ailleurs dans le N.T. Comparer Ac 3, 2: 14, 18.
2 « ses disciples », ils n ’étaient plus mentionnés depuis la fm du ch 6. —
« Rabbi », cf 1, 38, note. — Pour les Juifs contemporains de Jésu^ toute disgrâce
physique est le châtiment d’vme faute (v 34; Le 13, 2, 4] c£ Ex 20, S; Deut 28,
59-61; 32, 23 sv; 2 Chr 2 1 ,15; Ps 103, 3; Is 53, 4; etc.).
3 «soient manifestées», cf 1, 31, note. — «les œuvres de Dieu»_ (6, 28, 29),
tout spécialement les signes de puissance opérés par Jésus, et qui incitent les
hommes à croire en sa divinité. Comparer 5, 36; 11, 4, 15.
4 « il nous faut », « m’a envoyé », variantes: « il me faut », « nous a envoyés ».
— « travailler », cf 5, 17. — « aux œuvres », v 3. — Comparer 11, 9-10; Le 13,
32; Ps 104, 23.
5 Cf 8, 12, et la note. — Tout le récit illustre cette sentence.
6 Comparer Mc 7, 33; 8, 33. — « â terre », encore et seulement 18, 6, dans le
N.T. — « m it sur les yeux» (cf v 15), variante: « enduisit les yeux» (v 11).
7 « Va te laver », comparer l ’ordre donné à Naaman, 2 Es 5, 10. — « Siloé »
(v 11; Le 13, 4), piscine au sud-est de Jérusalem. — «Envoyé», cette étymologie
établit un rapport entre les eaux bénéfiques de la piscine et l ’envoyé par excel­
lence, Jésus lui-même (v 4; 3,17; 4, 34; 5, 23; etc.; 17, 3).

JEA N 94
« N’est-ce pas celui qui se tenait assis et mendiait? »
®D’autres disaient: « C’est lui. » D’autres disaient:
« Nullement, mais il lui ressemble. » Celui-ci disait:
« C’est moi. » “ On lui disait donc: « Comment donc
tes yeux se sont-ils ouverts? » “ Celui-ci répondit:
« L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue et
m’en a enduit les yeux, et ü m’a dit: Va à Siloé et
lave-toi. J ’y suis donc allé, et m’étant lavé j’ai re­
couvré la vue. » ^^Et on lui dit: « Où est-il? » Il dit:
« Je n’en sais rien. »
On amène aux Pharisiens l’ancien aveugle.
C’était un sabbat, le jour où Jésus avait fait de la
boue et lui avait ouvert les yeux. ^^De nouveau
donc, les Pharisiens aussi lui • demandaient com­
ment Ü avait recouvré la vue. Il leur dit: « Il m’a
mis de la boue sur les yeux, et je me suis lavé et
je vois. » Quelques Pharisiens disaient donc: « Ce
n’est pas un homme qui vient d’auprès de Dieu,
puisqu’il ne garde pas le sabbat. » D’autres disaient:
« Comment un homme pécheur peut-il faire de tels

8 « assis et mendiait », cf Mc 10, 46.


9 «Nullement, mais il lui lessemble», d’auttes manuscrits: «11 lui tessemble».
10 «Comment», pour cet adverbe dans le récit: w U , 16, 19, 21, 26. — « se
sont-ils ouverts », pour ce verbe, cf w 14,17, 21, 26, 30, 52; 10, 21; 11, 37.
11 « Celui-ci répondit », c£ w 23, 36. — « L’homme », autres manuscrits: « Un
homme ». — Cf w 6-7. — « j ’ai recouvré la vue », pour ce sens, cf w 13, 18;
Mc 10, 31, 32; M t 11, 3; Le 18, 41 sw ; etc.
13 « aux Pharisiens », cf w 13, 16, et voir v 40; ensuite l ’habituel « les Juifs »,
aux w 18, 22.
14 « C’était un sabbat », ci 5, 9. — Encore un travail interdit ce jour-là. Cf Le
13, 14.
13 « De nouveau », cf w 17, 27, — « Il leur dit,.. », comparer avec v 11, et
avec w 6-7.
16 « qui vient d’auprès de Dieu », lit: « qui est d’auprès de Dieu », cf v 33; 6,
46; 7, 29. — « il ne garde pas le sabbat », cf 5, 16, 18. — « un homme pédieur »,
cf w 24-23. — Dans l ’A.T., c’est Yahvé qui tend la vue aux aveugles, à Ps 146,
8; Is 29, 18; 35, 3; 42, 7, 16, 18; (cf Mt 11, 3; Le 7, 22). — « peut-U faite de tels
signes », cf 3, 2; et 5, 36. — « division », cf 7, 43; 1 0 ,19.

95 JE A N
signes? » Et il y avait division parmi eux. Ils
disent donc de nouveau à l’aveugle: « Toi, que dis­
tu de lui, de ce qu’il t ’a ouvert les yeux? » Il dit:
« C’est tm prophète. »
^®Les Juifs donc ne crurent pas à son sujet
qu’il avait été aveugle et qu’il avait recouvré la vue,
avant d’avoir fait appeler ses parents. ^®Et ils les
interrogèrent en disant: « Est-ce là votre fils, dont
vous dites, vous, qu’il est né aveugle? Comment
donc voit-il à présent? » Ses parents répondirent
donc, et Us dirent: « Nous savons que c’est lui notre
fÜs et qu’il est né aveugle. Mais comment il voit
maintenant, nous n’en savons rien, ou qui lui a
ouvert les yeux, nous, nous n’en savons rien. Inter-
rogez-le; il a l’âge: il s’expliquera sur son compte. »
^ Ses parents dirent cela parce qu’ils avaient peur
des Juifs, car les Juifs étaient déjà convenus que
si quelqu’un reconnaissait [Jésus] comme Christ, il
serait exclu de la synagogue. ^ Voilà pourquoi ses
parents dirent: « Il a l’âge; interrogez-le. »
[Les Juifs] appelèrent donc tme seconde fois
l’homme qui avait été aveugle et lui dirent: « Rends

17 « u n prophète» (4, 19; 7, 52), c’est-à-dire un homme envoyé pat Dieu et


inspiré par lui.
18 « ses parents », d’autres manuscrits: « les parents de celui qui avait recouvré
la vue ».
21 «nous n’en savons tie n » (l*"® fois) et «Interrogez-le» (cf v 23), omis par
certains manuscrits.
22 « ils avaient peur des Juifs », cf 7, 13; 19, 38; 20, 19. — « étaient convenus »,
pour CG verbe, cf Le 22, 5; Ac 23, 20. — « comme Christ », cf 7, 2é’-27, 40-42. —
« exclu de la synagogue », 12, 42; 16, 2; cf Le 6, 22.
24 « une seconde fois », la première w 13-17. — « Rends gloire à Dieu » (cf Jos
7, 19; 1 Sam 6, 5; Jr 13, 16), c’est-à-dire: reconnais sa toute-puissance et humilie-
toi devant lui; adjuration à dire la vérité et à confesser l ’erreur commise: avoir
affirmé de Jésus qu’il était « u n prophète» (v 17). — « u n pécheur», parce qu’il
« ne garde pas le sabbat » (v 16).

11 — Jésus et la femme adultère (8, 1 - l î) . Les Juifs accusent la


femme ; Jésus ne la condamne pas.
Psautier d'Ingeburge. Manuscrit du X III‘ siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 1695.
Sifljîwrfc aa»frtT«r U ftw ie ‘nftittpnlV ctiAiiotiwe,

n m r l i ir t ii C»î ï T
12 — Jésus Bon Pasteur {10, 1-21 ).
V® s iè c le . M a u s o lé e d e G a lla P la c id ia , R a v e n n e .
M o s a ïq u e â u

13 — G r a v u r e p e in te . C o m m e n ta ir e s
s u r le s E v a n g ile s , 1 4 8 2 .
gloire à Dieu! Nous savons, nous, que cet homme 9
est un pécheur. » Celui-ci répondit donc: « Si c’est
un pécheur, je ne sais; je ne sais qu’xme chose, c’est
que j’étais aveugle et qu’à présent je vois, » Ils
lui dirent donc: « Que t ’a-t-ü fait? Comment t ’a-t-il
ouvert les yeux? » ^ Il leur répondit: « Je vous
l’ai déjà dit, et vous n ’avez pas écouté. Pourquoi
voulez-vous l’entendre à nouveau? Voudriez-vous,
vous aussi, devenir ses disciples? » Et ils l’in­
sultèrent et dirent: « C’est toi qui es disciple de cet
homme; nous sommes, nous, disciples de Moïse.
^^Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse;
mais celui-là, nous ne savons d’où ü est. » L’hom­
me répondit et leur dit: « C’est bien là l’étonnant,
que vous ne sachiez, vous, d’où il est, alors qu’Ü
m’a ouvert les yeux. ^’^Nous savons que Dieu
n’exauce pas les pécheurs; mais si quelqu’un est
pieux et fait sa volonté, celui-là, il l’exauce.
Jamais on n ’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert
les yeux d’un aveugle-né! Si cet homme ne
venait d’auprès de Dieu, il ne pourrait rien faire, »
26 « donc », certains manuscrits ajoutent: « de nouveau ».
27 « déjà dit », v V . — « et vous n ’avez pas écouté », autres leçons: « et vous
avez écouté »; « et vous n ’avez pas cm ». — « Pourquoi », certains manuscrits
ajoutent: « donc ».
28 « de cet homme », lit: « de celui-là ». — « de Moïse », lequel a donné la Loi
(c£ 1, 17, note) qu’on doit observer fidèlement, notamment en ce qui concerne le
sabbat.
29 «Nous savons, nous», déjà v 24. — «D ieu a parlé à Moïse», cf Ex 33, 11;
Nomb 12, 2-8. — « nous ne savons d’où il est », cf 7, 22-28; 8, 14; 19, 9: « D ’où
es-tu, toi? »
30 « ... que vous ne sachiez... », comparer 3, 10.
31 « Nous savons », tout le monde le sait d’après Ps 66, 18; Is 1, 15; Ps 34, 16,
18; Prov 15, 29; etc. — « exauce », nuance du lit: « écoute ». — « pieux », ici seu­
lement dans le N.T.; cf « piété », 1 Tm 2 , 10.
32 L’A.T. ne rapporte aucune guérison d’aveugle-né.
33 « Si cet homme », autre leçon: « Si celui-là ». — « ne venait d’auprès de
Dieu », lit: « n’était d’auprès de Dieu », cf v 16a; 6, 46; 7, 29. — Voir 5, 36. —
Comparer avec 3, 2.

97 JE A N
Ils répondirent et lui dirent: « Toi, tu n ’es que
péché depuis ta naissance, et c’est toi qui nous fais
la leçon! » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors et, le
trouvant, il dit: « Crois-tu, toi, en le Fils de
l’homme? » Celui-ci répondit, et il dit: « E t qui
est-il. Seigneur, pour que je croie en lui? » Jésus
lui dit: « Et tu l’as vu, et celui qui parle avec toi,
c’est lui. » Il déclara: « Je crois. Seigneur », et il
se prosterna devant lui. Et Jésus dit: « C’est pour
Mt n , 2 S
un jugement que moi je suis venu en ce monde:
pour que ceux qui ne voient pas voient, et que
ceux qui voient deviennent aveugles. » Des
Pharisiens qui étaient avec lui entendirent cela et
lui dirent: « Est-ce que nous aussi, nous serions
Mt i3 ,1 4
aveugles? » Jésus leur dit: « Si vous étiez aveu­
gles, vous n’auriez pas de péché; mais maintenant,
parce que vous dites: Nous voyons, votre péché
demeure.

34 Lit: « C’est dans les p&hés que toi tu es né tout entier» (cf Ps 51, 7; 58, 4);
<c tout entier », contaminé par le péché même en ton corps, cf v 2. — « dehors »,
hors du lieu (Temple? synagogue?) ou ils l ’avaient convoqué (v 24).
35 « Ctois-tu, toi, en le Fils », cf 3, 36a; 1 Jn 5, 10. — « le Fils de l ’homme »,
cf 1, 51, note; variante moins autorisée: « le Fils de Dieu ».
37 Comparer avec 4 , 26.
39 «jugem ent», c’est ici la sentence, la décision, la discrimination. — Un des
vetsets-d-*- ' ----- " ------------ -------- ’ “ --------- - ’— - ■” ------- ’ —
l ’i
science (les Pharisiens, w 24. 29, 30, 34), sont frappés de cécité spirituelle et ne
trouvent pas la foi (et 12, 39.40). — Comparer 3, 17-21; 5, 22, 27, 30; 8, 15, 16;
12, 47. — Voir Le 10, 21; Mt 11, 25.
40^41 Les Pharisiens estiment n ’avoir pas besom de lumière et demeurent ainsi
dans une attitude d’aveuglement volontaire. — Comparer 15, 22, 24; Mt 15, 14;
23,26.

JE A N 98
Gravure de l'imprimerie troyenne. 'XV" siècle.

Allégorie du « Bon "Pasteur »

^ « En vérité, en vérité je vous le dis: Celui qui 10


n’entre point par la porte dans le bercail des brebis,
mais l’escalade par un autre endroit, celui-là est un
voleur et un brigand. ^ Celui, au contraire, qui entre
par la porte est un berger des brebis, ^ C’est à lui
Les chefs religieux juifs avaient « jeté dehors » l ’aveugle guéri; Jésus l ’avait
accueilli et conduit à la foi (9, 34-38). Sa réponse aux Pharisiens (9, 40-41) se
continue par l’allégorie du «Bon Pasteur» (10, 1-21). L’enseignement imagé sur
le berger, le voleur-brigand et les brebis ( w I-J), non compris des auditeurs
(v 6), est accompagné d’un commentaire ( w 7-18) dans lequel apparaît un thème
nouveau: le bon berger et le mercenaire (vv llb-13); les réactions de l’assistance
sont diverses ( w 19-21).
1 « E n vérité, en vérité... » (et v 7; cf 1, 31, note), l ’expression annonce que se
poursuit, mais surtout progresse, l ’enseignement commencé (cf 3, 11; 5, 19). —
Le «bercail», confié à un gardien (« le portier», v 3), contient des brebis appar­
tenant à plusieurs troupeaux. Les divers bergers viennent les conduite le soir et
les chercher le matin. — « voleur », w 8, 10; « brigand », v 8.
2 « est un berger », variante: « celui-là est un berger ». — « un berger », car il
y en a plusieurs (v 1, note).

99 JEA N
10 que le portier ouvre, et les brebis écoutent sa voix;
et il appelle ses brebis, les siennes, chacune par son
nom, et il les emmène. * Quand il les a toutes
fait sortir, il marche devant elles, et les brebis le
suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. ^ Elles
ne suivront pas tm étranger, mais elles le fuiront,
parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étran­
gers. » *Telle est la similitude que leur dit Jésus,
mais ils ne connurent pas de quoi il leur parlait.
’ Jésus dit donc de nouveau: « En vérité, en
vérité je vous dis que moi, je suis la porte des brebis,
®Tous ceux qui sont venus avant moi sont des
voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont
pas écoutés. ’ Moi, je suis la porte: si quelqu’im
entre par moi, il sera sauvé; et il ira et viendra, et il
trouvera pâture. “ Le voleur ne vient que pour

3 « U les emmène », pour ce sens, c£ Mc 15, 20; Le 24, 50; Ac 21, 5S.
4 Lit; « Quand il a fait soitir toutes les siennes »,
6 « similitude », pour rendre le terme grec qui désigne un discours quelque peu
énigmatique; on ne le retrouve qu’en 16, 25, 29, et en 2 Pe 2, 22 (traduit: « pro­
verbe »), dans le N.T. Le mot « parabole » des Synoptiques n ’est jamais utilisé
par Jn. — « leur dit », aux Pharisiens de 9, 40. — « ne connurent pas », voir
déjà leur attitude en 9, 40-41; même après l ’explication, cet enseignement leur
paraîtra étrange ( w 19-21).
7 « moi, je sms » (et w 9, 11, 14), c’est-à-dire éminemment et à l ’exclusion de
tout autre (c£ 6, 35, note). — « la porte », quelques manuscrits; « le berger ». —
e la porte (v 9) des brebis », la porte par où elles passent (v 9), et aussi la porte
pat laquelle on accède vers elles ( w 1, 2, S, 10).
8 « Tous » et « avant moi », omis par certains manuscrits. — L’A.T. stigmatisait
déjà les mauvais « bergers » d’Israël (Jr 2, S; 10, 21; 23, 1-4; Ez 34, 1-10; Zach
11, 4-17; etc.): la parole de Jésus peut viser également la conduite de chefs poli­
tiques et religieux depuis l’époque maccabéenne, les prétentions de faux Messies...
Voir, dans les Synoptiques, Mt 7, 15; 23, 14, Jl-3ft Le 11, 39, 50-52; les foules,
« comme des brebis qui n’ont pas de berger », Mc 6, 34; Mt 9, 36.
9 « entre par moi », ci « entrer par la porte », w 1, 2; comparer Ps 118, 20. —
« sera sauvé », se trouvera en sécurité, ou bien fera son salut. — Le Christ, porte
du s i u t (comparer avec 14, 6), procure sécurité, liberté, nourriture et vie (v 10).
— « il ira et viendra », lit: « il entrera et sortira », hébralsme (Beut 31, 2; 1 Sam
18, 13, 16; 29, 6), pour désigner l ’ensembie des actions de la vie courante (cf Ac
1, 21; 9, 28).
10 « Le voleur », w 1, 8. — « ait la vie et... surabondante », une vie communi­
quée, et richement. C’est la vie et la vie éternelle (v 28), dès à présent, pour le

JEAN 100
voler, et égorger, et faire périr. Moi, je suis venu 10
pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante.
“ « Moi, je suis le Berger, le bon [berger]. Le
berger, le bon [berger], livre sa vie pour les brebis.
“ Le mercenaire, celui qui n ’est pas berger, à qui
n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup,
il laisse là les brebis et s’enfuit; et le loup les em­
porte et les disperse. “ C’est qu’il est mercenaire
et n ’a point souci des brebis. “ Moi, je suis le
Berger, le bon [berger]; et je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent, “ comme le Père
me connaît et que moi je connais le Père. E t je livre
ma vie pour les brebis. “ J ’ai encore d’autres bre­
bis qui ne sont pas de ce bercail; celles-là aussi, il
faut que je les conduise; et elles écouteront ma

croyant (c£ 3, IS, 16, 36; 5, 24, 40; 6, 40, 47, 34; 17, 2; 20, 31). — « et qu’on l ’ait
surabondante », omis par certains manuscrits.
11 « Moi, je suis » ( w 7, 14), voir v 7, note. — « le Berger, le bon [berger] »
(et V 14; cf v 2 ), c’est-à-dire; le vrai, le noble, le parfait berger, à l’exdusion de
tout autre. — Voir le berger idéal de l ’A.T.: Yahvé, à l ’égard de son peuple
Israël (Fs 23; 80, ^ Is 40, 11; Ez 34, 11-16; etc.), ou le berger de l ’avenir messia­
nique (Mic 5, 3; Éz 34, 23-24; 37, 24-23; etc.). — Pour Jésus «berger», dans le
N.T.: M t 25, 32; 26, 31; Mc 14, 27; He 13, 20; 1 Pe 2, 23; S, 4; cf Ap 7, 17. —
« livre (lit: dépose, 13, 4) sa vie pour les brebis », c’est le prix « pour qu’on ait la
vie» (v 10). L’expression «livrer sa vie» est particulière à s. Jean dans le N.T.:
cf w 13, 17, 18; 13, 37-38; 15, 13; 1 Jn 3, 16. — Variante; « doiuie sa vie », cf
Mc 10, 43; M t 20, 28.
12 « Le mercenaire », encore et seulement v 13; Mc 1, 20, dans le N.T. — Pour
le langage, cf Jr 23, 1-2; Ez 34, 2-S; etc.; voit Ac 20, 28-29; 1 Pe 5, 2.
13 « n ’a point souci ». ici et 12, 6, dans Jn.
14 Voir V 11. — Cf w 3-4. — « mes brebis », parce que le Père les lui a
données (v 29; cf 6, 37, 44, 63; 17, 6, 7, 9 ). — Sur cette connaissance, qui s’épa­
nouit en confiance, amour, communion, comparable seulement à celle du Pète et
du Fils (v 13), voit 14, 20; 15, 9-10; 17, 3, 8, 10, 18, 21, 23; 1 Jn 4, 7-8; cf Ga 4,
9; 1 Co 8, 3; 2 Tm 2, 1?.
15 Voir Mt l l j 27; Le 10, 22. — « je livre ma vie » ( w 11, 17, 18), variante;
« je donne ma vie », cf v 11, note.
16 « de ce bercail » (cf v 1), soit le bercail des brebis de Jésus ( w 14-13), soit
selon d’autres le peuple d’Israël. D ’où l ’on interprète les « autres brebis », soit de
ceux qui ne croient pas encore en Jésus (parmi les Juifs et les païens), soit plus
spécialement des païens (cf 7, 33). Voir 17, 20, et surtout 11, 32 et 12, 32. —
« conduise » (autre leçon; « rassemble »), non pas à ce bercail, mais comme im
berger conduit son troimeau ( « il marche devant elles », v 4). — « écouteront ma
voix », cf V 3; 8, 47; 18, 37. — « un seul troupeau », en Ez 37, 20: « une seule

101 JE A N
10 voix, et il y aura alors un seul troupeau, un seul Ber-
Lc 12,32 ggj, ” VoiIà pourquoi le Père m’aime: parce que
moi je livre ma vie pour la reprendre. Personne
ne me l’enlève, mais moi, je la livre de moi-même.
J ’ai pouvoir de la livrer et j’ai pouvoir de la re­
prendre: tel est le commandement que j’ai reçu de
mon Père. »
Il y eut de nouveau rme division parmi les
Juifs à cause de ces paroles. ^Beaucoup d’entre
M t 11, IS
1 2 ,2 4 eux disaient: « Il a un démon, et il est fou! Pour­
quoi l’écoutez-vous? » ^ D’autres disaient: « Ce ne
sont pas là histoires de démoniaque; est-ce qu’un
démon peut ouvrir les yeux des aveugles? »

nation »j comparer Le 12, 32. — « un seul Berger », c{ Ez 34, 23; 37, 24. — Pour
les images, ci Mic 2, 12; Is 56, 8; 1 Pe 2. 25; etc.
17 « le Pète m’aime », c£ 3, 35; 5, 20; 15, 3; 17, 23, 24, 26. — « je livre ma
vie... », c£ vv 11, 25, 18. Voir 12, 32; Phi 2, S-3; He 2, 10; 12, 2. — Pour
l ’expression « livrer (lit: déposer).,, reprendre » (et v 18), ci 13, 4 et 22.
18 « ne me l ’enlève », ou suivant une variante qui est peut-être la vraie le ^ n :
« ne me l’a enlevée ». Dans ce cas, Jésus ferait allusion aux desseins homicides
que les Juifs ont déjà laissé paraître (cf 3, 18; 7, 1, 19, 20, 25; 8, 37, 40, 59). —
Liberté absolue du Christ dans l’oblation de sa vie; parce qu’il a reçu du Père la
vie en plénitude (cf 5, 26) et que sa puissance est identique à celle du Pète ( w
28-30), il a pouvoir de livret sa vie « et de la reprendre » (et v 17): il se ressus­
citera lui-même (cf 2, 29 et 22), il est « la Résurrection et la V ie» (11, 25). —
« tel est le commandement... » (pour l ’expression, cf 14, 31; 15, 10), c’est la
volonté de son Père qu’il meute et qu’il ressuscite, cf 4, 34; 5, 30; 6, 38; 12,
49-30.
19 « Il y eut », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « une division », cf 7,
43; 9, 16.
20 « disaient », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « I l a on démon », voir
7, 20; 8, 48, 49, 52. — « il est fou », ici seulement dans le N.T. à propos de
Jésus. Comparer Mc 3, 21.
21 « histoires », lit: « paroles, propos, dires ». — Comparer 3, 2. — Dans l ’A.T.,
c’est Yahvé qui tend la vue aux aveugles, cf 9 ,1 6 , note.

JE A N 102
A la fête de la Dédicace, déclaration solennelle
de Jésus

^A rriva alors à Jérusalem la fête de la Dédi- 10


cace. C’était l’hiver, et Jésus circulait dans le
Temple sous le portique de Salomon. ^'‘Les Juifs
donc l’entourèrent et lui dirent: « Jusques à quand
M t 26,63
nous tiendras-tu l’âme en suspens? Si c’est toi, le
Christ, dis-le-nous ouvertement. » “ Jésus leur ré­
pondit: « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père,
ce sont elles qui témoignent à mon sujet; ^^mais
vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes
pas de mes brebis à moi. ^^Mes brebis à moi
écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles
me suivent; et moi je leur donne la vie étemelle,
et elles ne périront jamais, et nul ne les arrachera
de ma main. ^M on Père, qui me les a données.

22 « alots », manque en certains manuscrits. — « la Dédicace », elle se célébrait


en décembre et durait huit jours; on l ’appelait aussi « Fête des lumières », en
raison des grandes illuminations auxquelles elle donnait lieu. Elle commémorait
la purification du Tempie et l ’inauguration de son nouvel autel par Judas
Maccabée (cf 1 Mac 4, 36-39-, 2 Mac 1, 9, 18-, 1 0 ,1-8).
23 « circulait », c£ 7, I ; 11, S4. — « dans le Temple », cf 2, 14, note. —
« portique de Salomon » (Ac 3, 11; 5, 12), situé à l ’est de l ’esplanade du Temple.
24 « l ’entourèrent », cf Ac 14, 20. — Pour ce genre de demandes d’explication
un peu agacées, cf 16, 17-10; Ez 24, 19; 37, 18. — « si c’est toi, le Christ », J&us
ne Ta dit qu’à la Samaritaine (4, 26), et ce titre n ’apparaissait pas en 9, 33-37.
C’est la question posée à Jésus lors de son procès, en Le 22, 67; Mc 14, 61; Mt
26, 63. — « ouvertement », cf 7 ,1 3 , note; 1 1 ,14.
23 « Je vous l ’ai dit », déclarations antérieures montrant qu’il est l ’envoyé de
Dieu et le vrai Fiis de Dieu, cf 5. 17, 19-30, 46; 7, 28-29, 37-38; 8, 24, 28-29, 38;
etc. — « Les œuvres... », cf v 38; 5, 20, 36, 43; 14, I I. — « au nom de mon
Père » (3, 43), c’est-à-dire; de sa part et en étroite union avec lui.
26 « vous ne croyez pas », cf 8, 43; 6, 64. — « de mes brebis à moi », cf w
14-13; certains manuscrits ajoutent; « comme je vous i ’ai dit ».
27 Voir w 14-16; w 2-3; cf 8, 47.
28 « donne la vie étemelle », cf v 10, et la note; 17, 2. — « elles ne périront
jamais », autre traductiou, moins sûre; « elles ne périront pas pour toujours ». —
Cf 3, I6; 17, 12; 18, 9; et 6, 39; 11, 26. — « arracbera » (et v 29), lit; « empor­
tera » (cf v 12).

103 JE A N
10 est plus grand que tout, et nul ne peut rien arra­
cher de la main de mon Père. ^M oi et le Père,
nous sommes un. »
^‘ Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres
pour le lapider. “ Jésus leur répondit: « Je vous
ai montré, venant du Père, beaucoup de belles
œuvres; pour laquelle de ces œuvres voulez-vous
me lapider? » Les Juifs lui répondirent: « Ce
Mt 2 6 .6 ;
n ’est pas pour une belle œuvre que nous voulons
te lapider, mais pour blasphème, et parce que
toi, étant un homme, tu te fais Dieu. » Jésus
leur répondit: « Ne se trouve-t-il pas écrit dans
votre Loi: Moi, 'fai dit: vous êtes des dieux? Que
si [la Loi] a appelé dieux ceux à qui la parole de
Dieu a été adressée — et l’Ecriture ne peut être
abolie! — ^ celui que le Père a consacré et envoyé
dans le monde, vous [lui] dites, vous: Tu blas-

29 Autre leçon; « Ce que mon Père m’a donné (c’est-à-dire: les brebis) est plus
grand (c’est-à-dire: plus précieux) que tout ». — « de mon Père », autre leçon:
« du Père ». — Suc la « main » protectrice de Dieu, cf Le 1, 66; Ac 11, 21; Sag
3, 1; Is 49, 2; 51,16.
30 C£ 17, II, 21, 22, 23. — Les Juifs en déduisent: « tu te fais Dieu » (v 33).
31 « de nouveau », omis par certains manuscrits; d’autres portent; « donc », ou;
« donc de nouveau ». — Voir et comparer 8, 59.
32 « répondit », le geste des Juifs était une accusation. Comparer 2, 18-19, et 5,
16-17. — « montré », cf 2, IS; 5, 20. — « du Père », autre leçon: « de mon Pète ».
— « b elles» (et v 33), l ’adjectif grec comporte les nuances de beau, bon, noble,
parfait (rf w I I , 14: « le bon berger»). — «pour laquelle», certains manuscrits;
« pour iaquelle donc ».
33 «pour blasphème» (cf Lev 24, 16), la suite du verset e:q>licitant en quoi ii
consiste. —• « tu te fais Dieu » (comparer: « Qui te prétends-tu? », 8, 53, et la
note), voir 5, IS; et 19, 7. — Comparer, dans les Synoptiques: Mc 2, 7; M t 9, 3;
Le 5, 21; lots du procès de Jésus: Mc 14, 61-64; Mt 26, 63-66; et Le 22, 67-71.
34 «votre L o i» (cf 8, 17, note), autre leçon: « la l o i » . Le terme (de même en
12, 34; 15, 25) désigne toute l ’Ecriture (cf Ro 3, 19; 1 Co 14, 21). La citation
provient du Ps 82, 6, contre les juges prévaricatenrs..
35 «abolie», lit: «déliée, défaite», le verbe traduit pat « v io let» en 5, IS; 7,
36* « a consacré » (lit: « a sanctifié »), cf 17, 17, 19; c’est-à-dire: lui a confié une
mission et lui a donné en conséquence les <pialités et les pouvoirs requis pour la
remplit (cf « l e Saint de D ieu», ^ 69). — « j ’ai d it» , voir 5, 17-27, dont le
résumé est: « Je suis Fils de Dieu ». Cf 19, 7; Le 22, 70.

JEAN 104
phèmes — parce que j’ai dit: Je suis Fils de Dieu! 10
” Si je ne fais pas les œuvres de taon Père, ne me
croyez pas; mais si je les fais, quand même vous
ne me croiriez pas, croyez les œuvres, afin de
connaître une fois pour toutes que le Père est en
moi et moi dans le Père. » Ils cherchaient donc
de nouveau à l’appréhender, et il échappa à leurs
mains.

Jésus se retire en Vérêe

''“Et il s’en alla de nouveau de l’autre côté du


Jourdain, à l’endroit où Jean était d’abord à bapti­
ser, et il demeurait là. Et beaucoup, vinrent vers
lui, et ils disaient: « Jean n ’a fait aucun signe, mais
tout ce qu’a dit Jean de celui-ci était vrai. » E t là
beaucoup crurent en lui.

37-38 Sur le témoignage des « œuvres », c£ v 25; 5, X ; 14, 10-11. — « connaître


une fois pour toutes», lit: «connaître et (continuer à) connaître»; autre leçon,
moins sûre: « connaître e t croire ». — « et moi dans le Pète », autre leçon: « et
moi en lu i» . — Voir 17, 21, 23. — Reprise et dépassement du v 30 dans cette
déclaration d’immanence réciproque, qui est la révélation la plus explicite que
Jésus ait faite jusqu’ici de sa divinité.
39 Cf 7, 30, 32, 44; 8, 20; et voir 11, 57. — Lit: « il sortit de leur main », c’est-
à-dire: échappa à leur emprise (cf « mam », w 28-29).
40 A Béthanie, sur la rive gauche du Jourdain, en Pérée (cf Mc 10, 1; Mt 19,
1), voir 1, 28. — « i l demeurait», autre leçon: « i l demeura». Comparer: « i l
séjournait », 3, 22; 11,54.
41 Le témoignage de Jean: 1 , 19-34; 3, 27-30; cf 5, 33, 35.
42 « E t là » (v 40) contraste avec les scènes précédentes à Jérusalem. —
« beaucoup crurent en lui », cf 2, 23; 7, 31; 8,30; 11, 45; 12,11, 42.

105 JE A N
A Béthanie, résurrection de Lazare

11 ^II y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le


Le 10,3B-42 yiiiage de Marie et de Marthe, sa sœur. ^ C’est cette
Marie qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya
les pieds avec ses cheveux, et c’est son frère Lazare
qui était malade. ^Les [deux] sœurs envoyèrent
donc dire à [Jésus]: « Seigneur, voilà: celui que tu
aimes est malade. » ‘*En entendant, Jésus dit:
« Cette maladie ne va pas à la mort, mais elle est en
vue de la gloire de Dieu, afin que par elle soit glori­
fié le Fils de Dieu. » ®Or Jésus aimait Marthe, et sa
sœur, et Lazare.
^ Quand donc il eut appris que [Lazare] était
malade, alors même il demeura deux jours à l’endroit
où il se trouvait. ’ Puis, après cela, il dit aux dis­
ciples: « Allons en Judée de nouveau. » ®Les dis­
ciples lui disent: « Rabbi, tout récemment les Juifs

1 « Lazare », dans le N.T. ce personnage n’apparaît qu’en ce récit (11, 1-44) et


en 12, 1, 2, P, 10, 17. Le nom propre Lazare serencontre dansla parabole de
Le 16, 19-31. — « Béthanie », c’est icile villagesitué sut le flanc oriental du
mont des Oliviers, à moins de 3 km de Jérusalem! voir v 18. Selon Mc 11, 11 et
Mt 21, 17, Jésus y habite lors de son dernier séjour à Jérusalem. — « Marie et
Marthe », seulement dans le présent récit, en 1 2 ,1-3, et en Le 10, 38-42.
2 Voir 1 2 ,1-3. — « le Seigneur », c£ 4 ,1 , note.
3 Information, et aussi prière discrète (c£ w 21, 32). « H suffit que tu saches;
car tu n’abandonnes pas celui que tu aimes » (s. A u ^ stin ). — « aimes » (égale­
ment V 36i c£ V 11, « ami »), le verbe grec, différent de celui du v 3, inclut la
nuance d’aimer avec tendresse (cf 20, 2; 2 1 ,13-17).
4 « n e va pas à la m ort» (cf 1 Jn 5, 10-17), lit: « n ’est pas vers la m ort»,
c’est-à-dire qu’elle n’a pas la mort pour résultat fb a l. — Voit v 40, et 9, 3. —
« la gloire de Dieu », la manifestation éclatante de sa puissance. — « par elle »,
par cette maladie. — « soit glorifié », éclate la puissance que le Fils tient de
Dieu son Père. — « le Fils de D ieu», cf 5, 23, et 10, 36, note. Autres leçons:
« son Fils », « le Fils ». , . . . . ,
3-6 Cette attitude de Jésus, comme sa réponse au v 4, rappellent la réflexion
de 6, 6): «car il savait, lui, ce qu’il allait faite». — «aim ait» (v 3), quelques
manuscrits portent ici le verbe grec du V 3. ,
7 « après cela » (et v H J , cf 2, 12; 19, 28. — « en Judee » (4, 3, 47, 34; 7, 1, 3;
cl 3, 22), le territoire dont la capitale est Jérusalem. — « d e nouveau» (om:s par
d’anciennes versions), Jésus s’en était allé de Jérusalem en Pérée (10, 40).

JEAN 106
dierchaient à te lapider, et de nouveau tu t ’en 11
vas là-bas! » ®Jésus répondit: « N ’y a-t-il pas douze
heures dans le jour? Si quelqu’un marche le jour, il
n ’achoppe pas, parce qu’il voit la lumière de ce
monde, ^°mais si quelqu’un marche la nuit, il
achoppe, parce que la lumière n ’est pas en lui. »
” Il dit cela, après quoi il leur dit: « Lazare, notre
ami, repose; mais je vais aller le réveiller. » Les
disciples lui dirent donc: « Seigneur, s’il repose, il
sera sauvé. » Jésus avait parlé de sa mort, mais
ils pensèrent, eux, qu’il parlait du repos du sommeil.
Alors donc Jésus leur dit ouvertement: « Lazare
est mort, ^^et je me réjouis pour vous de n ’avoir
pas été là, afin que vous croyiez; mais allons vers
lui, » Thomas, appelé Didyme, dit donc aux
autres disciples: « AUons, nous aussi, pour mourir
avec lui! »
Etant donc venu, Jésus trouva [Lazare] depuis
quatre jours déjà au tombeau. Béthanie était

8 « Rabbi », cf 9, 2, et 1, 38, note. — Voit 10, 31; 8, 39.


9-10 Réponse en parabole: on a encore le temps d ’agir, avant les heures de
nuit (avec leurs obstacles et périls). Comparer 9, 4; voir aussi, pour le langage,
12, 33; 1 Jn 2, 11. — « achoppe », pour ce sens, cf Ro 9, 32; 14, 21. — « la
lumière n ’est pas en lu i» , c’est-à-dire: il n ’a pas, ne possède pas la lumière du
soleil (censée reçue dans les yeux e t y résider, M t 6, 22-23; Le 11, 34).
11 «repose» (et v 12; et v 13: «repos»), lit; « s ’est endormi, dort» (soit au
sens propre, Ac 12, 6; soit, par euphémisme, du sommeil de la mort, Ac 7, fiO;
13, 36). Le vocabulaire est différent en Mc 5, 39; Le 8, 32; Mt 9, 24. —
« téveillet », le terme grec ne se trouve qu’icl dans le N.T.; voir Ac 16, 27; Le 8,
23.
12 « Les disciples lui dirent », variante: « Ses disciples dirent ».
14 « Alors donc », encore et seulement 19, 1, 16; 20, S. — « ouvertement », cf 7,
13, note.
13 « afin que vous croyiez », comparer v 42.
16 « Thomas », cf encore 14, 3; 20, 24-29; 21, 2. Les Synoptiques ne le mention­
nent que dans la liste des Douze (Mc 3, 18; Mt 10, 3; Le 6, 13; cf Ac 1, 13). —
«Didym e» (et 20, 24; 21, 2), seul Jn signale cette traduction grecque de
« Thomas »: Jumeau.
17 Les funérailles avaient lieu d’ordinaire le jour même du décès.
18 Voir V 1, note. — Le « stade » mesurait environ 185 m.

107 JE A N
11 proche de Jérusalem, à environ quinze stades,
et beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe
et Marie, pour les réconforter au sujet de leur frère,
“ Marthe donc, quand elle apprit que Jésus venait,
Le 10,39 partit au-devant de lui, tandis que Marie restait
assise à la maison. ^‘ Marthe dit donc à Jésus;
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait
pas mort! ^ Et maintenant, je sais que tout ce que
tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » “ Jé­
sus lui dit: « Ton frère ressuscitera. » Marthe lui
dit: « Je sais qu’il ressuscitera, lors de la résurrec­
tion, au dernier Jour, » ^ Jésus lui dit: « Moi, je suis
la Résurrection et la Vie: celui qui croit en moi,
fût-il mort, vivra, “ et quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais. Le crois-tu? » ^ Elle lui dit: « Oui,
Seigneur, moi j’ai toujours cru que c’est toi, le
Christ, le fils de Dieu qui doit venir dans le
monde. »

19 « beaucoup de Juifs », voit w 31, 33, 36, 43‘, cl 12, 17. — « réconforter » (et
V 31; 1 Th 2, 12; 5, 14; cf 1 Co 14, 3; Phi 2, 1), nous dirions ici: offrir leurs
condoléances.
20 Un certain secret plane sur l’amvee de Jésus, cl w 23, 31. — «venait». M:
« vient ». — « restait assise », dans l ’attitude du deuil et de la lamentation (cf Ez
8,14; 26, lé; etc.; Le 10,13). — Comparer Le 10, 39.
21 « Seigneur », omis par quelques manuscrits. — Meme reg i^ douloureux, v 32.
22 « demanderas », mais on ne trouve dans la bouche de Jésus que l ’expression
« je prierai » pour signifier sa propre intercession (14, lé ; 16, 26; 17, 9 ,1 3 , 20).
23 « ressuscitera» (et V 24), pour le terme, cf 2, note. .
24 Voir 3, 28-29; Mc 12, 25-27, et par; Ac 24, 15; cf Dan 12, 2; 2 Mac 7, 9-14,
23, 29, 36; 12, 43-45. — «résurrection», encore v 25, et 5, 29, dans Jn. — « a u
dernier Jour », celui du Jugement, cf 6, 39, note.
23-26 « Moi, je suis », cf 6, 35, note. — « et la Vie » (omis par quelques manus­
crits), 14, é; (cf Col 3, 4); voir 1, 4; 3, 21, 26. — Lit: « le croyant en moi... »,
« tout vivant et croyant en. moi », — « ne mourra, jamais », autre traducticm,
moins sûre: « ne mourra pas pour toujours ». — Comparer 3, 24-29, notes.
27 « j ’ai toujours cru», pour rendre la force du parfait grec (cf «nous a v ^
cru et nous avons connu», 6, 69). — Pour cette confession de foi (voir Mt_15,
lé ), comparer avec 6, 68-69. — « q u i doit venir...», cf 6, 14; pour l ’expression,
cf 1, 9; 3,19; 9, 39; 12, 46; 16, 28; 18, 37.

JE A N 108
^ E t ayant dit cela, elle s’en fut appeler Marie, sa 11
sœur, et lui dit en cachette: « Le Maître est là, et il
t ’appelle. » ^ Dès qu’elle eut entendu, celle-ci se
lève vite, et elle venait vers lui. Jésus en effet
n’était pas encore venu au village, mais il était
toujours à l’endroit où l’avait rencontré Marthe.
^^Les Juifs donc, qui étaient avec Marie dans la
maison et la réconfortaient, voyant que bien vite
elle s’était levée et qu’elle était sortie, la suivirent,
pensant qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
Quand donc Marie vint où était Jésus, en le
voyant, ellé tomba à ses pieds et lui dit: « Sei­
gneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas
mort! » Jésus donc, quand il la vit pleurer, pleu­
rer aussi les Juifs qui l’avaient accompagnée,
gronda en [son] esprit et se troublaj ^'^puis il dit: M t 9,30
« Où l’avez-vous mis? » On lui dit: « Seigneur, viens i\‘,"5
et vois. » ^ Jésus versa des larmes. ^ Les Juifs
disaient donc: « Voilà comme il l’aimait! » Mais
certains d’entre eux dirent: « Ne pouvait-Ü, lui qui a

28 « en cachette » (Mt 1, 19; 2, 7; Ac 16, 37), comparer avec 7, 10. — « Le


Maître » (voir 1, 38; 20, lé ), c£ 13, 13, 14.
29 « se lève », « elle venait », variantes: « se leva », « elle vient ».
30 C£ V 20. — « toujours », manque en certains manuscrits.
31 Cf w 19 et 29. — «pensant», variante: «disant». — « q u ’elle allait...
pleurer », comparer 2 0 ,11, 13.
32 « v in t où était Jésus», cf v 30. — « e n le voyant», variante: « e t en le
voyant ». — « lui dit », variante: « dit ». — Voir v 21.
33 « gronda » (et v jS j Mc 1, 43; 14, 3; M t 9, 30), terme très fort qui exprime
une violente émotion, un bouillonnement intérieur. — « en [son] esprit », cf v 38;
« en lui-même ». — « se troubla », comparer avec 13, 21; 12, 27. — Jésus est
bouleversé devant l’e:qpIosion de douleur que soulève le terrifiant drame de la
mort. Mais il reste le maître de son « esprit ».
34 « Viens et vois », cf 1, 46, 39.
33 « versa des larmes » (comparer Le 19, 41), le terme grec employé par l ’évan­
géliste (seul endroit dans le N.T.) désigne des larmes versées en silence, alors que
Marie et les Juifs éclatent en pleurs (v 33).
36 « l ’aimait », cf v 3, note.
37 Cf 9, 6, 7,10, 14, etc.

109 JE A N
C3P«fasîcf® l9?aro cpafcopQo ___

Grande Bible illustrée. Fin du XV^ siècle.


Vie des saints. Lyon, 1514.
ouvert les yeux de l’aveugle, faire aussi que cet 11
homme ne mourût pas? »
**Jésus donc, grondant de nouveau en lui-même,
vient au tombeau. C’était une grotte, et une pierre
était placée contre. Jésus dit: « Otez la pierre. »
Marthe, la sœur du trépassé, lui dit: « Seigneur, il
sent déjà: c’est le quatrième jour. » ““ Jésus lui dit:
« Ne t ’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire
de Dieu? » On ôta donc la pierre. Jésus leva les
yeux en haut et dit: « Père, je te rends grâce de
m’avoir exaucé. '*^Moi, je savais que tu m’exauces
toujours, mais c’est à cause de la foule qui m’en­
toure que j’ai p^rlé, afin qu’Üs croient que c’est toi
qui m’as envoyé. » E t ayant dit cela, û cria d’une
voix forte: « Lazare, ici, dehors! » Le mort sortit,
les pieds et les mains liés de bandes, et son visage
était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit: « Déliez-
le, et laissez-le aller. »

38 Voir V 33. — Sur le « tombeau », la « pierre », et 20, 1: Mc 13, 46; Mt 27,


60; Le 23, 33; 24, 2.
39 « Otez », lit: « Enlevez » (et 20, 1), voir v 41, note. — « la sœur du tré­
passé », omis par certains manuscrits. — « quatrième jour », et v 17.
40 Résumé des w 23-25, et du v 4; voir les notes.
41 On a préféré écrire: « ôta » (lit: « enleva », et v 39, note), pour éviter:
<f enleva... Jésus leva ». — « leva les yeux », et 6, 3, note; « en haut », comparer
17, 1: « au ciel ». — « Père », et 12, 27, 28; 17, 1, note. — « je te tends grâce »,
et 6, 11, note. — « exaucé » (et v 42), nuance du lit: « écouté, entendu ». Le
terme sujipose une prière de demande, dont le moment ou la manière ne sont
pas explicitement rappelés.
42 « toujours », parce que même en pleine possession de la puissance divine (3,
33; 3, lS-26), le Fils ne demande que ce qu’u sait être la volonté du Pète. — « a
cause de la foule », comparer 12, 30. — « afin qu’ils croient... » (v 13), cf 6, 29;
17, 8, 21.
43 « cria », le verbe grec (traduit: « pousser des cris », 12, 13; « vociférer », 18,
40; 19, 6 ,1 2 ,1 3 ) est différent de celui de 7, 28, 37; 12, 44.
44 « bandes », ici seulement dans le N.T.; comparer « bandelettes », 19, 40; 20,
3, 5, 7; Le 24, 12. — « suaire », cf 20, 7; traduit: « linge », en Le 19, 20, et Ac
19, 12; pas ailleurs dans le N.T. — Lazare est rendu à la vie commune; sa résur­
rection iUustre l’enseignement des w 23-25, et de 5, 21-29.

111 JE A N
Conséquences immédiates de la résurrection de
Lazare. Jésus en Judée, àEphrdim

11 Beaucoup de Juifs donc, qui étaient venus vers


Marie et qui avaient vu ce qu’avait fait [Jésus], cru­
rent en lui. Mais certains d’entre eux s’en allèrent
trouver les Pharisiens et leur dirent ce qu’avait fait
Mt 2 6 ,1-5
Jésus. Les grands prêtres et les Pharisiens réuni­
rent donc un conseil, et ils disaient: « Que faisons-
nous, alors que cet homme fait de nombreux signes?
Si nous le laissons [agir] ainsi, tous croiront en lui,
et viendront les Romains, qui détruiront notre Lieu et
notre nation. » L’rm d’entre eux, Caïphe, qui était
grand prêtre cette année-là, leur dit: « Vous n’y en­
tendez rien, vous, ™et vous ne réfléchissez pas
qu’il vaut mieux pour vous qu’un seul homme meure
pour le peuple, et que la nation tout entière ne
périsse pas. » Cela, il ne le dit pas de lui-même;
mais comme il était grand prêtre cette année-là, il
prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation,
“ et non pour la nation seulement, mais encore afin

45 Cf vv 2P et 52. — « Beaucoup... crurent en lui », cf 10, 42, note.


46 « d’entre eux », c’est-à-dire d’entre les Juifs en général.
47 «Les grands prêtres et les Pharisiens» (et v 57), cf 7, 52, note. — « u n
conseil » du Sanhédrin. — Comparer Mc 14, 1-2, et par. — Sur les « signes », cf
7, 52, note; 12, 57; 14, 21, et 15, 24.
48 Crainte de soulèvement messianique et de difficultés politiques. — « notre
Lieu», c’est-à-dire le Temple (cf 4, 20, note), plutôt que la ville de Jérusalem ou
tout le pays juif.
49 « Caïphe », gendre du grandprêtre Anne; voir 18, 25, 14, 24, 28\ Mt 26, 5,
57; Le 3, 2; Ac 4, 6. — «cette année-là» (et v 52; 18, 25), celle où l ’on décida
la mort de Jésus. Caïphe fut grand prêtre de 18 à 36 ap. J.-C.
50 « il vaut mieux pour vous », 16, 7. — Comparer avec 18, 24. — « pour
vous », autre leçon: « pour nous »; certains manuscrits omettent ce pronom.
51 « cette année-là », omis par certains manuscrits. — « Croyant donner comme
grand prêtre un conseil utile à sa nation, Caïphe se trouva sans le vouloir, et
pat un dessein de Dieu, avoir employé des termes qui annonçaient le salut spiri­
tuel d ’un nouveau peuple » (Lagrange). — « devait », ou: « allait ».

14 — La résurrection de Lazare (11, 1-44) et l’entrée triomphale


de Jésus à Jérusalem (12, 12-15).
Psautier d ’Ingeburge. Manuscrit du X I I P siècle. Musée Condé,
Chantilly, « ° 1695.
Leiffiicweintfic *oerlâîrt»
17 — E v a n g ile s en a rm é n ie n . M a n u s c r it du XVP s iè c le . M u sée
C o n d é , C h a n tilly , n ° 1 3 4 6 .
18 — L ’o n c tio n d e B é th a n ie ( 1 2 , 1-8).
«Pèlerinage de Jésus-Christ » de Guil­
laume de Digulleville. Manuscrit du
X IV ‘ siècle. Bibliothèque Sainte-Gene­
viève, n° 1130.

19 — Ivoire du X IV° siècle. Musée


du Louvre.
de rassembler dans Tunité les enfants de Dieu qui 11
étaient dispersés. Dès ce jour-là donc, ils décidè­
rent de le tuer.
Jésus donc ne circulait plus ouvertement parmi
les Juifs; mais de là il s’en fut dans la région proche
du désert, dans ime ville appelée Ephràïm, et là il
séjournait avec les disciples.
La Pâque des Juifs était proche, et beaucoup
de gens montèrent de la campagne à Jérusalem
avant la Pâque, pour se purifier. Ils cherchaient
donc Jésus et se disaient les uns aux autres, en
se tenant dans le Temple: « Qu’en pensez-vous?
Ne viendra-t-il pas à la fête? » ^^Mais les grands
prêtres et les Pharisiens avaient donné des ordres:
si quelqu’un connaissait où il était, il devait préve­
nir, afin qu’on l’appréhende.

L’onction de Béthanie

^ Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à 12


Béthanie, où était Lazare que Jésus avait relevé

52 « rassembler dans l ’unité », pour l ’idée, c£ 10, 16; 17, 21; et voir 12, 52; 1 Jn
2, 2. — Pour l ’instant sont « dispersés » tous ceux, Juifs ou païens, qui pat la
foi en Jésus deviennent ou deviendront « enfants de Dieu » (cf 1, 12, note).
53 «décidèrent» (et 12, 10), autre leçon; «se concertèrent». — « tu er» , cf 5,
18, note. — Comparer Mc 14,1; Mt 26, 4; Le 22, 2.
54 «circulait», cf 7, 1; 10, 25. — «ouvertement» (v 14), cf 7, 15, note. —
«Ephraïm », identification incertaine, à un peu plus de 20 km au nord-nord-est
de Jérusalem (cf 1 Mac 11, 54). — « i l séjournait» (3, 22), autre leçon: « il
demeura» (10, 40).
55 « La Pâque... », cf 2, 15; 6, 4; voir 12, 1, et 13, 1. Dans Jn, c’est la troisième
Paque, et celle de la mort de Jésus. — « pour se purifier » (cf Ac 21, 24, 26; 2
Chr 30, 17-18); c’est-à-dire: afin de faire disparaître, par des ablutions, des sacri­
fices et des offrandes, les multiples impuretés rituelles que le meilleur Juif con­
tractait.
56 Cf 7, 11.
57 «les grands prêtres...», cf v 47. — «prévenir», pour ce verbe, cf Le 20, 37;
Ac 23, 50; 1 Co 10, 28. — « l ’appréhende », cf 7, 50, note.

113 JEA N
12 d’entre les morts. ^ On lui fit donc là un dîner, et
Marthe servait, et Lazare était l’un de ceux qui
étaient à table avec lui. *Marie donc, prenant une
livre de parfum de vrai nard d’un grand prix, oignit
les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses
cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du
parfum. '‘Judas l’Iscariote, un de ses disciples,
celui qui devait le livrer, dit: ®« Pourquoi ce
parfum n ’a-t-il pas été vendu trois cents deniers,
qu’on aurait donnés à des pauvres? » ®Il dit cela,
non qu’il eût souci des pauvres, mais parce que
c’était un voleur et que, tenant la bourse, il empor­
tait ce qu’on y mettait. ’ Jésus dit donc: « Laisse-
la garder ce [parfum] pour le jour de ma sépulture.
®Car les pauvres, vous lea avez toujours avec vous;
mais moi, vous ne m’avez pas pour toujours, »
1-8 Comparer avec les récits apparentés des Synoptiques: Mc 14, 3-9, et Mt 26,
6-13j (également Le 7, 36-30). Chez eux, l ’hôte est Simon le lépreux, et les noms
de Marthe, Lazare, Marie et Judas n ’apparaissent pas.
1 « six jours avant la Pâque », laquelle tombe cette année-là un vendredi soir
(18, 28; 19, 14, 31), c’est donc le samedi précédent; les Synoptiques placent
l ’onction dans un contexte où la Pâque a lieu « dans deux jours » (Mc 14, 1; Mt
26, 2). — cB éthanie» et c Lazare», c£ 11,_ 1, 43-44. — Après «Lazare», beau­
coup de manuscrits ajoutent: « celui qui avait été mort ». — « avait relevé... » (et
vv 9, 17), pour l ’expression, cf 2, 22, et la note.
2 « Matâie », cf 11,1, note. — « servait », cf Le 10, 40.
3 «M arie», cf 11, 1, note. — «une livre» (cf 19, 39), la livre romaine de 327
gr 5. — «parfum de vrai nard» (voir Mc 14, 3), certains manuscrits omettent:
« de nard ». — « oignit les pieds... cheveux », cf 11, 2; voir Le 7, 38, 44, 46;
comparer « versa sur sa tête », Mc 14, 3; Mt 26, 7. — « et la maison », trait
caractéristique de Jn.
4 « Judas l’Iscariote », cf 6, 71, note.
5 « trois cents deniers », a 6, 7, note. — « donnés à des pauvres », cf 13, 29b;
et voir Mc 10, 21; M t 19, 21; Le 18, 22.
6 « eût souci », ici et 10, 13, dans Jn. — « bourse » (ici et 13, 29, dans le
N .T .), ou bien: «coffre, caisse, caissette» (cf 2 Chr 24, 8, 10, 11). —
« emportait », cf 2 0 ,15.
7 Texte difficile. La phrase écarte les regrets d’une vente manquée; Jésus
approuve et interpiète le geste qu’accomplit Marie: elle «garde» ce parfum en
rendant à Jésus, ce jour-Û, par anticipation, les devoirs de la sépulture, une
sépulture mystique (cf 19, 40). Comparer avec Mc 14, 8, et Mt 26, 12. — Autres
traductions: « Laisse-Ia: m e a voulu garder... »; avec correction: « Laisse-la: elle
a gardé... ».
8 « les pauvres... », cf Deut 15, 11. — L’onction apparaît ici comme un geste

JE A N 114
Affluence à Béthanie
Les grands prêtres décident de tuer Lazare

®La foule nombreuse des Juifs connut donc que 12


[Jésus] était là, et ils vinrent, non seulement à cause
de Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait
relevé d’entre les morts. “ Et les grands prêtres
décidèrent de tuer aussi Lazare, “ parce que
beaucoup de Juifs s’en allaient- à cause de lui et
croyaient en Jésus,

Jésus à Jérusalem. Accueil triomphal de Jésus aux


Portes de Jérusalem

“ Le lendemain, la foule nombreuse qui était


venue pour la fête, apprenant que Jésus venait à
Jérusalem, “ prit les rameaux des palmiers et sortit
au-devant de lui; et ils poussaient des cris:

de piété et d’amour envers le Christ. — Ce verset, très prodie de Mc 14, 7 et de


Mt 2 6 ,11, est omis par certains manuscrits.
9 «L a fouie», variante: «U ne foule». — «des Juifs», ici, et v 11, sans ia
nuance habituelle d’hostilité. C’est le commun peuple. — « là » , à Béthanie. —
« relevé... », cf v 1, et 2, 22, note.
10 « les grands prêtres », cf 7, 32, note; c’est le patti des Sadducéens. — « déci­
dèrent de tuer aussi » (cf 1 1 ,53), tuer Lazare, le ressuscité!
11 « s ’en allaient», c’est-à-dire; s’en allaient loin d’eux, se retiraient, les quit­
taient. — « beaucoup... croyaient », cf v 42, note.
12-19 Comparer avec Mc 1 1 ,1-11, e t par.
12 « L e lendemain» (cf 1, 29, 35, 43; 6, 22), ce pourrait être un dimanche, si
cette mention se réfère à l ’onction de Béthanie (voir v 1, note). — « la foule»,
variante: « une foule » (v 9, note), cf v 18, et 11, 55-56.
13 «les rameaux des palmiers», ici seulement dans le N.T., et et Âp 7, 9. —
« sortit au-devant de lui », cf v IS. — « poussaient des cris », le verhe traduit par
« crier» (11, 43) et par «vociférer» (18, 40; 19, 6, 12, 15). — «Hbsanna! », cri
d’allégresse, dont le sens étymologique est: «Sauve donc! » (cf Bs 118, 25a). —
« Béni... Seigneur », emprunté au Ps 118, 26a. — « et », c’est-àKlite: celui qui est
aussi « le roi d’Israël» (cf 1, 49; Mc 15, 32, e t M t 27, 42; nulle part mlleuts
dans le N .T.).

115 JE A N
Bible latine. Lyon, 1516.
« Hosanna! 12
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
et le roi d’Israël! »
^‘‘ Trouvant un petit âne, Jésus s’assit dessus,
selon qu’il est écrit:
^ Sois sans crainte, fille de Sion;
voici que ton Roi vient,
assis sur un petit d ’ânesse.
“ Cela, ses disciples ne le comprirent ' pas ^
d’abord; mais lorsque Jésus eut été glorifié, alors
Üs se souvinrent que cela se trouvait écrit à son
sujet, et que cela, on l’avait fait pour lui.
^^La foule donc rendait témoignage, celle qui
était avec lui lorsqu’il avait appelé Lazare hors du
tombeau et l ’avait relevé d’entre les morts. Voilà
aussi pourquoi la foule était venue au-devant de lui:
parce qu’eUe avait appris qu’il avait fait ce signe.
Les Pharisiens se dirent donc entre eux: « Vous
voyez que vous n’y gagnez rien. Voilà que tout le
monde est parti à sa suite! »

14 « un petit âne », seulement ici dans le N.T. — « il est écrit », lit: « il se


trouve écrit » (cf v lè; 6. 31, 43; 10, 34; 15, 23; 20, 30).
15 Citation libre: Is 40, 9; Zach 9, 9. — « fille de Sion », c’est-à-dire: Sion,
synonyme poétique de Jérusalem.
16 Comparer 2, 22; 7, 39; 20, 9; voir 14, 26, et Le 24, 43. — « glorifié », cf v
23; 7, 39. — « on l ’avait fait », ou, peut-être: « ils l ’avaient fait ».
17 Voir y 9, et les notes; cf 11, 19, 31, 42-44. — Autre leçon: « La foule donc,
celle qui était avec lui, témoignait qu’il avait appelé... »
18 Cf vv 12-13. — « ce signe » (cf 2, 11, note), la résurrection de Lazare. —
Comparer Le 19, 37.
19 « Les Pharisiens », encore v 42; ensuite 18, 3. — « Vous voyez », ou bien:
« Voyez ». — « tout le monde », autre leçon: « le monde »; sur cette hyperbole,
cf 3, 26, note. — Comparer Le 19, 39-40; M t 2 1 ,13-16.

117 JEA N
Des Grecs demandent à voir Jésus

12 ^°I1 y avait [là ] quelques Grecs, de ceux qui


montaient pour adorer pendant la fête. Ceux-ci
donc s’avancèrent vers Philippe, qui était de Beth-
saïde en Galilée, et ils le priaient, en disant: « Seh
gneur, nous voudrions voir Jésus. » “ Vient Phi­
lippe, et il [le ] dit à André; vient André, ainsi que
Philippe, et ils [le ] disent à Jésus.

Jésus affirme que sa mort est la condition de sa


^oire et du succès de son œuvre

Jésus leur répond, en disant: « Elle est venue,


l ’heure où doit être glorifié le Fils de l’homme!
En vérité, en vérité je vous le dis: Si le grain de
blé tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il
meurt, ü porte beaucoup de fruit. ^ Qui aime sa
Mt 16,25
vie la perd, et qui hait sa vie en ce monde la con-

20 <c Giecs » (cf 7, 3T^t païens, ptobablement de langue grecque, qui, sans se
soumettre aux pratiques ^ tin c tiv e s du judaïsme, acceptaient sa croyance au
Dieu unique et se pliaient à certaines de ses exigences morales. Ceux dont il est
question ici viennent en pèlerinage à Jérusalem à Toccasion de la Pâque (cf 11,
- r « adorer », cf 4,20-24; Ac 8, 27; 24. I I.
21-22 L’élément grec à Betbsaîde était d’importance. Philippe et André (cf 1, 40,
44, notes); dont les noms sont grecs, parlaient sans doute le grec. — « Seimeur »,
^u iv au t i d (cf 20, 15) à « Monsieur », mais à lui <cMonsieur » défâent et
qudque peu cérémonieux. — « v o ir» , c’est-à-dire obtenir une entrevue ou un
entretien avec Jésus (cf Le 8, 20; 9. 9).
23 La dématdie des <c Grecs » évoque la prodamation du salut aux païens; la
Passion et la Résurrection en sont les conditions nécessaires. Comjparer 10, V-16;
11, 52. — « E lle est venue, l ’heure» ( id et 17, 1), pour l ’expression, cf 4, 21, et
la note. Comparer 2, 4; 7, 30; 8, 20. Sur cette « heure », cf 13, I . — « doit être
glorifié», par sa Passion et sa Mort ( w 24-26), à travers lesquelles il lui faut
passer pour retourner à la gloire qu’il possédait auprès de son Père (cf v 16; 7,
39; 13, I , 31; 17, 1). — « le Fils de l’homme» (comparer avec 11, 4), voir v 34;
1, 51, note.
24 Annonce voilée de la Passion (comparer Mc 8, 31-34, et par). — « le grain
de blé », cf 1 Co 15, 36-37. — « porter du fruit », pour l ’expression, cf 15, 2, 4,
5. 8,16; M t 7 , 18.

JEA N 118
servera pour la vie étem elle. “ Si quelqu’un me 12
sert, qu’il me suive, et où je suis, moi, là sera aussi
mon serviteur à moi. Si quelqu’un me sert, le Père
l ’honorera. ^ Maintenant mon âme est toute trou- 2 6 , 5 8 .3?

blée. E t que dire? Père, sauve-moi de cette heure!


Mais voilà pourquoi je suis venu à cette heure-ci.
“ Père, glorifie ton Nom. » Vint donc tme voix, du
ciel: « Et je [ l’]ai glorifié, et de nouveau je [le ]
glorifierai. »
^ La foule donc, qui se tenait là et avait entendu,
disait que c’était un coup de tonnerre. D ’autres
disaient: « C’est un ange qui lui a parlé. » ^ Jésus
répondit, et il dit: « Ce n’est pas pour moi que cette
voix est advenue, mais pour vous. C’est mainte­
nant le jugement de ce monde; c’est maintenant

25 Comparer avec Mc 8, 35\ M t 16, 25; Le 9, 24\ et encore M t 10, 39, et Le


17, 33. — « sa vie », cf 10, 15. — « la vie étem dle », l ’esqucession habituelle de
Jn.
26 « qu’il me suive », cf 21, 19, 22; 13. 36, 37* « oh je suis » (cf 7, 34, note),
voir 14, 3-4; 17, 24. — « serviteur », ici, et 2, 5, 9 (« servants »). — « le Père »,
autre leçon: « mon Père ». — « l ’honorera », pour ce verbe, cf 5, 23; 8, 49.
27-29 Versets à rapprocher de l’^ iso d e de Guethsémani dans les Synoptiques
(Mc 14, 32-42; Mt 26, 36-46; Le 22, 39-46).
27 « mon âme », Mc 14, 34; Mt 26, 58. ~ <( toute troublée », afin de rendre la
force du parfait grec. Pour le verbe, cf 13, 21; 11, 33; 14, 1, 27. — « sauve-moi »,
cf H e 5, 7. — « heure, heure-ci », celle de la Passion et de la mort. — Certains
interprètent l ’avant-dernière phrase, et même la dernière, de manière interroga­
tive: « £ t que (ou: pourquoi) dire? Père, sauve-moi de cette heure? Mais pour­
quoi suis-je venu...? »
28 «to n Nom», c’est-à-dire: toi-même, ta propre persoime (sémitisme), et dans
ce contexte: glorifie-toi en moi, à ton gré. Autres leçons: «ton F ils» (cf 17, I),
« ton Nom, de la gloire... etc. » (rf 17, 5). — « une voix, du ciel », cf Mc 1, II,
et par; Ac 11, 9; de la nuée, cf Mc 9, 7, et par; voix divine, cf Ac 9, 4, 7; etc.
— Dieu a glorifié son Nom par les oeuvres accomplies jusqu’ici dans la vie du
Christ, il le glorifiera de nouveau par la mort du Christ et sa Résurrection (v 25,
note).
29 « un coup de tonnerre », lit: « un tonnerre ». Dans l ’A.T., le tonnerre est la
voix de Dieu (1 Sam 12, 18; Ps 29, 3-9; Jb 38, 4; etc.); cf les «voix et ton­
nerres » d’Ap 4, 5; 8, 5; 16, 18. — « un ange », cf Ac 23, 9; comparer Le 22, 43.
30 Comparer avec 11, 42.
31 « maintenant », équivaut à « elle est venue, l ’heure » du v 23. — « le juge­
ment», c’est-à-dire: la condamnation (3, 17; 5, 29), — « de ce monde» (autre
leçon: « d u monde»), c’est-à-dire: de ceux qui s’opposent à Dieu et à Jésus. —

119 JE A N
12 que le Chef de ce monde va être jeté dehors, Et
^ io;il ffloi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hom­
mes vers moi. » I l disait cela pour signifier par
quel genre de mort il devait mourir.

Suprême avertissement

La foule lui répondit donc; « Nous avons


appris de la Loi, nous, que le Christ demeure à
jamais: comment alors peux-tu dire, toi, qu’il faut
que soit élevé le Fils de l ’homme? Qui est-Ü, ce Fils
de l’homme? » Jésus leur dit donc: « Pour peu
de temps encore la lumière est parmi vous; mar­
chez quand vous avez la lumière, de peur que les
ténèbres ne vous arrêtent; et celui qui marche dans
les ténèbres ne sait où il va. ^ Quand vous avez la
Le 16, 8
lumière, croyez en la lumière, pour devenir des fils
de lumière. » Jésus parla ainsi, et s’en allant, il se
déroba à leur vue.
« le Chef de ce monde », le diable ou le Satan; voir encore 14, 30; 16, 11;
comparer Le 4, 6; 10, 18; Ac 26, 18; 2 Co 4, 4; Eph 2, 2; 6, 32; H e 2, 14. —
«jeté dehors» (c£ 6, 37; 9, 34, 35; 15, 6), autre leçon: «jeté en bas». Comparer
Le 10, 2S; 1 Jn 5, 39.
32 Lit: «quand j’aurai été élevé». —; «élevé» (cf 3, 34; 8, 28), c’est-à-dire sur
la crob: (cf v 33), — « d e terre», omis pat quelques témoins. — « j ’attirerai»,
pour ce sens, cf 6, 44. — « tous les hommes », variantes: « tout homme », ou:
« tout ». Pour l ’idée, ( i 10, 26; 11, 52.
33 Cf 18, 32, et 21, 39. — « devait », ou: « allait ».
34 « de la Loi », e’est-â-dire: de toute l ’Ecriture (cf 10, 34, note). — « demeure à

W 23 et 32.
33 « dit », ce n’est pas une réponse à la question du v 34, mais une invitation
de Jésus à mietut profiter de sa présence. — « Pour peu de temps encore », cf 7,
33; 13, 33; 14, 39; 16, 36 sw . — « la lumière », Jésus lui-même (cf 8, 32; 9, 5; 3,
19; 1, 4, 9 ). — «parm i vous», ou: « e n vous», c’est-à-dire: vous possédez la
lumière (rf 11, 10). Autre leçon: «avec vous». — «quand», autre leçon:
« aussi longtemps que », de même v 36. — « arrêtent », cf 1, 5. — « et celui qui
marche... », cf 1 Jn 2 , 11. — Comparer 8, 32; 9, 4; 11, 9-30. , „ .
36 « croyez », suprême appel. — « fils de lumière » (Le 16, S; 1 Th 5, 5; cf Eph

JE A N 120
D ) Conclusion. L’incrédulité des Juifs et ses causes.
Petit résumé de l’enseignement de Jésus ( 1 2 ,37-^0 )

Incrédulité des Juifs et ses causes

^^Bien qu’il eût fait tant de signes devant eux, 12


ils ne croyaient pas en lui, pour que la parole
qu’avait dite Isaïe, le prophète, s’accomplît:
Seigneur, qui a cru à ce que nous avons fait
entendre?
E t le bras du Seigneur, à qui a-t-il été révélé?
Voilà pourquoi ils ne pouvaient croire: parce M t l i , 14-V
que Isaïe a dit encore:
Il a aveuglé leurs yeux
et endurci leur cœur,
pour qu’ils ne voient pas de leurs yeux
et ne comprennent pas avec leur cœur,
et ne reviennent pas.
E t je les aurais guéris!
Isaïe a dit cela, parce qu’il a vu sa gloire et
qu’Ü a parlé de lui. Cependant, même parmi les

5, 8), sémitisme pour désigner des âmes pleines de lumière, des disciples de la
lumière. — parla ainsi» (cC 17, 1, 13), lit: « d it cela». — « se déroba», cf 8,
39. — « à leur vue », lit: « à eux, loin d ’eux ».
37 « ta n t d e» (cf 6, 9; 21, 11), plutôt que « d e si grands». — «signes», cf 2,
11; et 2, 23; 4, 43; 7, 31; 11, 47; 20, 30. Comparer Mt 11, 20. — « devant eux »,
cf Ao 26, 26: « cela ne s’est point passé dans un coin ». — « ils ne croyaient
pas », comparer Deut 2 9 ,1-3.
38 « pour que... s’accomplît », cette expression: 13, 18; 13, 23; 17, 12; 18, 9, 32;
19, 24, 36. — Citation m is 33, 1 (cf également en Ro 10, 16). — « le bras» (cf
l£ 1, 51; Ac 13,17), c’est-à-dire: la puissance.
39 « n e pouvaient croire», impossibilité morale. — « Isa ïe » , en Is 6, 9-10
(fortement retoucfaé). Cette citation figure également dans Mt 13, 14-13; Mc 4,
12; l e 8, 10; Ac 28, 26-27. U n’est pas question d’un aveuglement « a priori »
décidé inconcutioimellement par Dieu, mais d’un aveuglement consécutif au refus
de la lumière, tel que l ’expose M t 13, 12-13. Qui repousse les prévenances de la
lumière est aveuglé par ce râ u s même,
41 « parce que », variante moins bonne: « quand ». — « sa gloire », celle de

121 JEAN
12 chefs, beaucoup crurent en lui. Mais à cause des
Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d’être
exclus de la synagogue; car ils préférèrent la
gloire des hommes à la gloire de Dieu.

Vêtit résumé de l’enseignement de Jésus

Mt 10,40 44jésug cria et dit; « Qui croit en moi, ce n’est


pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a en­
voyé; et qui me voit voit Celui qui m’a envoyé.
^®Moi, lumière, je suis venu dans le monde pour
que quiconque croit en moi ne demeure pas dans
les ténèbres. Et si quelqu’un entend mes paroles
et ne les observe pas, ce n ’est pas moi qui le juge;
car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais
pour sauver le monde.
Le 10,16 48 ^ jjjg rejette et ne reçoit pas mes paroles
a son juge: la parole que j’ai dite, c’est elle qui le
jugera au dernier Jour. Car moi, ce n ’est pas de

Jésus. — Allusion à la vision inaugurale d’Isaïe (Is 6, 1-S). Le prophète ne parle


gue de Yahvé; dans sa ÿoire, l ’évangéliste reconnaît la « gloire » de Jésus. Dans
le même esprit, Jésus dit: <t qui me voit voit Celui qui m’a envoyé » (v 45),
« le Pète est en moi et je suis t&ns le Père » (10, 37).
42 « Cependant », ou: « Néanmoins ». — « les chefs », cf 7, 26, 48. — « beau­
coup crurent en lui », cf v 11; 2, 23; 7, 31; 8, 30; 10, 42; 11, 43. — Voir 9, 22,
note.
43 Ci 3, 41 e t 44.
44 « cria », voir 7, 28, 37. — Pensée semblable en 5, 24, 36, et 8, 19. Comparer
Mt 10, 40, et Le 10, 16.
45 Même idée en 14, 7, 9.
46 a w 33, 36; 1, 4, 9; 3,19; 8,12; 9, 3.
47 « n e les observe pas» (lit: « n e les garde p as»), autre leçon: « les observe».
— « juger » (et v 48), c’est-à-dire: condamner. Cf 3,17; 8,13.
48 « rejette» , cf t e 10, 16; 1 Th 4, S. — « n e reçoit pas mes paroles», pour
l ’expression, d 17, 8; Mc 4, 16; M t l3, 20. — « la parole que j ’ai dite» (15, 3),
l ’expression désigne l’enseignement donné par Jésus (cf Mc 2, 2; 4, 33). Voir 5,
24, note. — « au dernier Jour », cf 6, 39, note.

JE A N 122
moi-même que j’ai parlé, mais c’est Celui qui m’a 12
envoyé, le Père, qui m’a commandé lui-même ce
que je devais dire et exprimer. ^“E t je sais que
son commandement est vie éternelle. Ainsi donc,
ce que moi je dis, comme le Père me l’a dit, ainsi
je le dis. »

Missel à l'usage de Reims. Paris, 1491.

49 « j ’ai parlé », autre leçon: « je suis venu ». — Voit 3, l l i 7, 16, 17; 14, 10.
50 « commandement », c£ 1 0 ,18. — Cf 6, 40; 3, 34; 8, 26, 28.

123 JE A N
Vie de Jésus. XV® siècle.
II. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
À SES DISCIPLES DANS LTNTIMITÉ
DE LA DERNIÈRE CÈNE
(13,1 — 1 7 ,26)

Le lavement des pieds

*Avant la fête de la Pâque, sachant qu’était 13


venue son heure de passer de ce monde vers le
Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans
le monde, les aima jusqu’à la fin, ^Et pendant un
dîner, alors que déjà le diable avait mis au cœur
de Judas Iscariote, [fils] de Simon, le dessein de le Le 22, 3

livrer, ^ [Jésus], sachant que le Père lui a tout


remis dans les mains, et qu’Ü est venu de Dieu et

1 « la Pâque», cf 12, 1, note. — «sachant» (et v 3), cf 6, 6, note. — «était


venue son heure », comparer avec 7, 30; 8, 20; cf 2, 4, note. Voir également Mc
14, 41; Mt 26, 43. — « passer de ce monde vers le Père », pour déwgner la mort
et rentrée dans la gloire; cf 16, 28. — « ayant aimé », « les aima », ici apparaît
cette affirmation, sur laquelle cf v 34; 14, 21; 15, 9, 12-13, 13; 17, 23, 26. —
« jusqu’à la fin »j c’est-à-dire jusqu’au bout de sa vie et, en même temps, jusqu’à
l ’extrême limite, jusqu’à la perfection de l ’amour.
2 « pendant un dîner », autre leçon: « après un dîner ». — Les Synoptiques (cf
Mc 14, 17-23, et par) retiennent, du dernier repas de J’ésus, l ’annonce de la trahi­
son et l ’institution de l ’Eucharistie; à la place de cette dernière, Jn relate la
scène du lavement des pieds ( w 2-17), suivie de l ’annonce de la trahison et de la
désignation du traître ( w 18-30, et déjà w 2, lOb-11). — Lit: « le diable avait
jeté dans le cœur que Judas... le livrerait». — Voir v 27, et Le 22, 3. — «Judas
Iscariote, [fils] de Simon », comparer avec v 26; cf 6, 71, note.
3 « sachant », cf v 1. — « tout remis (lit: donné) dans les mains », comparer 3,
35; Mt i l , 27, et Le 10, 22; voir Eph 1, 22; Phi 2, 9-11. — « venu (lit: sorti) de
D ieu» (et 16, 30), comparer: «venu (lit: sorti) d’auprès de D ieu» (16, 27, et 17,
S); « c’est de Dieu que je suis sorti » (8, 42), et « Je suis sorti du Père » (16, 28).
— « il s’en va... », cf 16, 3, 10,17, 28.

125 JE A N
13 qu’il s’en va vers Dieu, * se lève de table, dépose
ses vêtements et, prenant un linge, il le noue à sa
ceinture. ^ Ensuite ü verse de l’eau dans un bassin,
et il se mit à laver les pieds des disciples et à les
essuyer avec le linge noué à sa ceinture.
®Il vient donc vers Simon-Pierre, qui lui dit: « Toi,
Seigneur, me laver les pieds! » ^ Jésus répondit et
lui dit; « Ce que moi je fais, toi, tu ne le sais pas à
présent, mais tu comprendras dans la suite. » ®Pierre
lui dit: « Non, jamais tu ne me laveras les pieds! »
Jésus lui répondit: « Si je ne te lave pas, tu n ’auras
point de part avec moi. » ®Simon-Pierre lui dit:
« Seigneur, non seulement mes pieds, mais encore
les mains et la tête. » “ Jésus lui dit: « Celui qui
s’est baigné n’a pas besoin de se laver, mais il est
pur tout entier. Vous aussi, vous êtes purs, mais non
pas tous. » Il connaissait en effet celui qui le
livrait; voilà pourquoi il dit: « Vous n ’êtes pas tous
purs. »

4 « ses vêtements » (et v 12; pluriel de généralisation), ceux gui le gêneraient


dans l ’office d’esclave qu’il va remplir (v 5; cf 1 Sam 25, 41). Pour les expres­
sions et les attitudes, cf Le 12, 57; 17, S; 22, 24-27; Mc 10, 42-45; Mt 20, 25-2S.
— « le noue à sa ceinture », cf v 5; 21, 7.
5 « Ensuite », ici et 19, 27; 20, 27. — « verse de l ’eau dans » (lit: « jette de
l ’eau dans »), variante: « prenant de l’eau il verse dans ». — « laver les pieds » (et
vv 6, 8, 12, 14), cf 1 Tm 5, 10. — « des disciples », les Douze (cf v 18-. « ceux
que j’ai choisis »; voir 6, 70).
6 « Seigneur » (et v 9), cf w 13-14; 6, 68.
V
tion — -------- -- -------
glorification de Jésus (cf 1 2 ,16).
8 « Non, jamais... », cf Mt 16, 22: « non, cela ne t ’arrivera pas ». — « tu
n’auras point de part avec m oi» (sémitisme), c’est-à-dire: tu ne me seras plus
associé, tu rompras avec moi. — Le symbolisme du iavement des pieds est
doubie: pureté ( w 8-11), et humbie charité ( w 13-16).
10 Après « se laver », certains manuscrits ajoutent, fautivement semble-t-il:
« sinon les pieds ». — « pur... purs », l’adjectif grec signifie à la fois « propre » et
« pur ». — « vous êtes purs », cf 15, 5.
11 Cf 6, 64, 70-71. — « qui le livrait », cf 18, 2, 5; et 21, 20.

p:AN 126
Lors donc qu’il leur eut lavé les pieds et qu’il 13
eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il lio
leur dit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait?
^^Vous m’appelez, vous: Maître et Seigneur, et
vous dites bien; je le suis en effet. ^‘‘ Si donc je Le 22, 26-27
vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître,
vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns
aux autres. ^ Car c’est un exemple que je vous ai
donné, pour que, comme moi je vous ai fait, vous
fassiez vous aussi. ^^En vérité, en vérité je vous
le dis: L’esclave n ’est pas plus grand que son sei-
gneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a
envoyé. Sachant cela, heureux êtes-vous si vous
le faites!

Annonce de la trahison et désignation du traître

« Ce n ’est pas de vous tous que je parle; moi,


je connais ceux que j’ai choisis. Mais c’est pour que

12 « Lors donc que » (et v 3V), cf 2, 22; 4, 43; 6, 24. — « Comprenez-vous »,


cf V 7.
13 « M aître» qui enseigne, docteur (cf «K abbi», 1, 38, note; M t 23, S, 10),
appellation donnée par des « disciples ». — « Seigneur » (cf Mc 11, 3, et par),
titre de déférence, et aussi maître qui conunande, qui domine, en face de qui
l’on est un « esclave » (v 16).
14-13 « S i donc», cf 6, 62, note. — « le Seigneur et le M aître» par excellence.
— « vous laver les pieds », cf 1 Tm 5, 10. — « exemple » (He 4, 11; Ja 5, 10; 2
Pe 2, 6), « comme » (et non « ce que »), donc un acte qpi peut et doit servit de
modèle et de leçon, sans qu’il y ait obligation de le reproduire dans sa maté­
rialité (coutume du lavement des pieds). Type du plus bumble des services, un
service d ’esdave, qu’i l faut se rendre les uns aux autres, par amour. Cf Le 22,
24-27; Mc 10, 42-43; M t 20, 23-28; 1 Pe 5, 3; l_Jn 3, Iff.^— Lim itation de Jésus

17 a j a l , 2 5 .
18-30 Comparer avec Mc 1 4 ,18-21; M t 26, 21-23; Le 2 2 ,21-23.
18 « pas cfe vous tous », cf w lOb-11. — « ceux que », autre leçon: « lesquels ».
— « j’ai dioisis », cf 6, 70; 15, 16, 19. — « pour que... s’accomplisse », cf 12, 38,

127 JEA N
13 l’Ecriture s’accomplisse: Celui qui consommait mon
pain a levé contre moi son talon. ^^Dès à présent
Mt 24,25
je vous le dis, avant que cela n’arrive, pour que
vous croyiez, une fois la chose arrivée, que Moi Je
Suis. ^“En vérité, en vérité je vous le dis: Qui
Mt 10,40
reçoit quelqu’un que j’aurai envoyé, c’est moi qu’il
reçoit, et qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a en­
voyé, »
Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son
Mt 26,21-25 esprit, et il attesta et dit: « En vérité, en vérité je
Mc 14,18-21 d’entre vous me livrera. » Les
Le 22,21-25 disciples se regardaient les uns les autres, ne sa­
chant de qui ü parlait. table, tout contre le
sein de Jésus, se trouvait xm de ses disciples, celui
que Jésus préférait. Simon-Pierre lui fait donc
signe et lui dit: « Demande qui est celui dont il
parle? » Celui-ci, se renversant à même la poi-

note. — « consommait », c£ 6, 54j note. — « mon pain », autre leçon; « avec moi
le pain ». — La citation est du Ps 41, 10; il y est question d’un acte de traîtrise.
Voir encore Mc 1 4 ,18.
19 « Dès à présent », pour l ’expression, cf 14, 7: Ap 14, 13. — Comparer avec
14, 29; d 16, 4. Voir Mc 13, 23; Mt 24, 25. — « que Moi Je Suis », cf 8, 24, 28,
notes.
20 « que j ’aurai envoyé », cf v 16: « qui l’a envoyé ». — « Celui qui m’a
envoyé », cf 15, 21; 16, 5; 5, 24, note. — Comparer avec Mt 10, 40; Mc 9, 37 et
Le 9, 48; Le 1 0 ,16.
21 « fu t troublé dans son esprit», comparer avec «se troubla» (11, 33); «mon
âme est toute troublée» (12, 27). — «attesta» (cf 4, 44), c’est-à-dire: déclara
solennellement. — Voir Mc 1 4 ,18; M t 26, 21; et Le 22, 21-22.
22 « Les disciples », variante: « Ses disciples ». — « se regardaient », certains
manuscrits ajoutent: « donc ». — Comparer Le 22, 23.
23 « tout contre le sein », lit: « dans le sein ». On s’étendait pour les repas
solennels. Le disciple, placé devant Jésus, avait donc la tête près de la poitrine
du Maître. — «u n de ses disciples, celui que Jésus préférait», apparition de
cette célèbre expression; cf encore 19, 26; 21, 7, 20; « celui que Jésus aimait »,
20, 2. On y voit la désignation de l ’Apôtre Jean lui-même, cf 1, 40, note.
24 « fait signe », ici et Ac 24, 10, dans le N.T. —^ « Demande », lit: « Dis ». —
Autre leçon: « fait donc signe de demander quel pouvait bien être celui dont il
parlait ». — Comparer Mc 14, 19; Mt 26, 22.
25 « se renversant», certains manuscrits ajoutent: «donc». — « à même» (cf 4,
6), lit: «ainsi, simplement», omis par certains manuscrits. — Comparer 21, 20. —

20 — L e la v e m e n t d e s p ie d s (1 3 , 1-17) e t la C ène.
Psautier â^îngeburge. Manuscrit du X I I P siècle. Musée Condé,
Chantilly, n° 169^.
h à C ttlÿ *
21 — L a C ène.

(/ ■'1
« Miroir de l’Humaitte Salvation ».
Manuscrit du X V ‘ siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 1363.

'M
>
r
2 2 — S a in t J e a n « se r e n v e rs a n t à
m êm e la p o itr in e d e J é s u s » ( 1 3 ,2 5 ) .
Peinture murale du X I I P siècle.
Amné-en-Champagne, Sarthe.
trine de Jésus, lui dit: « Seigneur, qui est-ce? » 13
Jésus donc répond: « C’est celui pour qui moi
je tremperai la bouchée et à qui je la donnerai. »
Trempant alors la bouchée, Ü la prend et la donne
à Judas, [fÜs] de Simon l’Iscariote. ^ Et après la
bouchée, alors le Satan entra en lui. Jésus lui dit ^ ^
donc: « Ce que tu fais, fais-le bien vite. » ^ Mais
aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pour­
quoi il lui avait dit cela, Comme Judas tenait la
bourse, quelques-xms pensaient que Jésus lui disait:
« Achète ce dont nous avons besoin pour la fête »,
ou bien: « Donne quelque chose aux pauvres. »
Ayant donc pris la bouchée, il sortit aussitôt.
C’était la nuit!

Premier entretien de Jésus avec ses disciples -


Le départ prochain de Jésus

Lors donc qu’il fut sorti, Jésus dit: « Mainte­


nant a été glorifié le Fils de l’homme, et Dieu a été

Autres traductions: « Celui-ci, se penchant vers la poitrine de Jésus »; « Celui-ci,


étant à table (v 12) de cette façon sur la poitrine de Jésus ».
26 «trem perai», pour ce vetbe, cf Le 16, 24; Ap 19, 13; «trem per dans», cf
Mc 14, 20; Mc 26, 23. — « la bouchée », seulement ici et VT 27, 30. — « la prend
et », omis par certains manuscrits. — Donner ainsi ime b o u c ^ du mets a tm
convive, était dans l ’usage oriental une marque de bienveillance. — « Judas, ... »,
comparer avec v 2.
27 « le Satan entra en lui (lit: en celui-là) », comparer Le 22, J . — « le Satan »
(cf Mc 1, 23), avec ou sans l ’article, il s’agit de l ’Adversaire, l ’Accusateur gui
combat l ’action de Dieu et de ses fidèles. Seule mention en Jn; ailleurs: « le
diable », cf v 2; (6, 70); S , 44. — « Ce que tu fais », c’est-à-dire: ce que tu as à
faite, ce que tu dois faite I d 15, 13).
29 « la bourse », cf 12, 6. — « pour la fête » légale de la Pâque, cf v 1, note. —
« aux pauvres », cf 1 2 ,3-é; (cf Nèh 8 , 10,12).
30 « C’était la nuit! », cf Le 22, 53: « c’est votre heure et le pouvoir des
ténèbres ». S. Augustin: « E t celui qui sortit était lui-même la nuit ».
31 « Lors donc que », cf v 12, note. — « Jésus dit », certains proposent de lire
les pages qui viennent dans l ’ordre suivant: 13, 31a; 15; 16; 13, 316-14, 31.

129 JE A N
13 glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en Ixxi, Dieu
aussi le glorifiera en lui, et c’est bientôt qu’il le
glorifiera. Petits enfants, pour peu [de temps]
encore je suis avec vous. Vous me chercherez, et
comme je l’ai dit aux Juifs: Où moi je m’en vais,
vous, vous ne pouvez venir, — à vous aussi je le
dis à présent.

Le commandement nouveau
IiA: 72, 36-40
^ « Je vous donne un commandement nouveau:
que vous vous aimiez les uns les autres; comme je
vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les
uns les autres. En cela tous connaîtront que vous
êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns
pour les autres. »

D’autres considèrent les ch 15 et 16 comme une première esquisse des discours


d’adieu de 13, 31b-\4, 31, et 17; la rédaction définitive les aurait inclus à leur
place actuelle. — « le Fils de l’homme » est déjà « glorifié », parce que le départ
du traître tend son sacrifice certain. Cf 12, 23. — « en lui », comparer 14, 13; 17,
4.
32 « Si Dieu a été glorifié en lui », omis par certains manuscrits. — « le glori­
fiera en lui », le « en lui » désigne soit le Fils de l ’homme (Dieu le glorifiera
dans la propre personne qu’il est), soit Dieu lui-même (Dieu le glorifiera en le
prenant avec lui dans la gloire). — «bientôt», en envisageant la passion, la mort
et la résurrection comme un tout.
33 «Petits enfants» (comparer 21, 5: «E nfants»), dans le N.T., ici et en 1 Jn
2, 1, 12, 28; 3, 7, 18; 4, 4; 5, 21. — Pour le reste, comparer avec 7, 33, 34, 36; et
8 , 21, 22.
34 Le «commandement» tient une grande place dans les écrits johanniques. Le
commanctement par excellence — le « commandement nouveau »^ —. est d’aimer

connaît Dieu (1 Jn 2, 3 ), que l’on aime Jésus (Jn 14, 15, 21; 15, 14) et que l ’on
demeure en Dieu (1 Jn 3, 24) et en l ’amour de Jésus (Jn 15, 10). — Comparer
Mc 12, 28-31, e t par.
35 a i j n 3 , 10,14.

JE A N 130
Annonce des reniements de Simon-Pierre

Simon-Pierre lui dit: « Seigneur, où t ’en vas- 13


tu? » Jésus répondit: « Où je m’en vais, maintenant Mt 26,33-3}
tu ne peux me suivre; tu me suivras plus tard. » Mc 14, 29-31
Pierre lui dit: « Seigneur, pourquoi ne puis-je te Le 22,31-34
suivre à présent? Je livrerais ma vie pour toi. »
^ Jésus répond: « Tu livrerais ta vie pour moi! en
vérité, en vérité je te le dis: Le coq ne chantera
pas que tu ne m’aies renié trois fois.

On se retrouvera auprès du Père, grâce à Jésus


qui est avec le Père

^ « Que votre cœur ne se trouble pas. Vous 14


croyez en Dieu; croyez aussi en moi. ^Dans la
maison de mon Père, il y a de nombreuses demeu­
res; sinon, vous aurais-je dit que je vais vous pré­
parer une place? ^Et quand je m’en serai allé et

36-38 Comparer avec Le 22, 31-34; Mc 14. 26-31; Mt 26, 30-33. 13


36 La question se rapporte aux dires du v Voir encore 14, 3; et 16, 5. —
« Seigneur », comparer v 37; 14, 3, 8, 22. — Pour les expressions, comparer avec
V 33; 7, 33; 7, 34, 36. — « suivre » , et 12, 25, et voir la scène de 21, 18-22; « plus
tard », Lagrange: « prophétie, encore très voilée, du martyre de Pierre ».
37 « Seigneur », omis par certains manuscrits. — « Je livrerais ma vie » (et v 38),
pour l ’expression, c£ 1 0 ,11, note.
38 «pour m oi!», selon d’autres: «pour m oi?» — «trois fois», comparer «par
trois fois », en Ac 1 0 ,16; 1 1 ,10. — Voir 18, 17-18, 23-27. .. .
1 En début de verset, certains manuscrits ajoutent: « E t il dit à ses disciples». 1^
«Q ue votre cœur ne se trouble pas» (<^ v 27b), à cause de l’annonce du
départ prodiaîn (13, 33); « votre cœur », cf v 27; 16, 6, 22; pour le verbe « se
troubler», cf 12, 27; 13, 22. — La suite peut encore se teaduire: «Croyez en
Dieu; croyez aussi en m ol»; ou: «Vous croyez en Dieu et vous croyez en
moi ».
2 « Dans la maison de mon Père » (comparer 2, 25), ici le ciel (cf M t 5, 34; 6,
P). Autre le ^ n : « Chez le Père ». — « demeures », dans le N.T., ici seulement et
V 23. — Autre traduction possible: « S’il n ’en était pas ainsi, je vous l ’aurais dit;
car je vais vous pr^arm : une place ». — Cf 13& 6, 20.

131 JEAN
14 que je vous aurai préparé une place, de nouveau je
viens, et je vous prendrai auprès de moi, pour
que là où je suis, moi, vous aussi vous soyez. * Et
[pour aller] où moi je m’en vais, vous savez le
chemin. »
^ Thomas lui dit: « Seigneur, nous ne savons où
tu t ’en vas; comment saurions-nous le chemin! »
Mt 11, 27 6j^g^g jg 2 g Chemin, et la Vérité,

et la Vie! personne ne vient vers le Père que par


moi. ^ Si vous me connaissiez, vous connaîtriez
aussi mon Père. Dès à présent, vous le connaissez,
et vous l’avez vu. » *Philippe lui dit: « Seigneur,
montre-nous le Père, et cela nous suffit. » ®Jésus
Mt 17,17
lui dit: « Depuis si longtemps je suis avec vous, et
tu ne me connais pas, Philippe! Celui qui m’a vu a
vu le Père. Comment toi, peux-tu dire: Montre-nous
le Père? Ne crois-tu pas que moi, je suis dans le
Père et que le Père est en moi? Les paroles que
moi je vous dis, ce n ’est pas de moi-même que je

5 « |e viens », voir encore w 18 et 28; comparer v 23: ^ nous viendrons »; 21,


22: « jusqu’à ce que je vienne ». — « où je suis, moi », cf 7, 34, 36; 12, 17,
24»
4 Autre leçon: « E t vous savez où moi je m’en vais, et vous savez le dimnin ».
5 <( Thomas », cf 11, 16, note. — <c Seigneur », comme w 8, 22, et 13, 37.
— «nous ne savons où tu t ’en vas», comparer avec 13, 36; et voir encore 16, 5.
— Lit: « comment savons-nous ».
6 « Moij je suis », cf 6, 35, note. — Soit « le Chemin » qui conduit à la Vérité
et à la Vie, soit plutôt <cle Chemin » qui est aussi et la Vérité et la Vie, et par
lequel on « vient vers le Pète ». — « le Chemin », comparer H e 9, 8, e t 10, 19,
20; Eph 2, 18. — « la Vérité», cf 8, 38; 1, 14, 17. — « la V ie», cf 1, 3, 4; 11,
23. ^ Comparer: « moi, je suis la porte », 10, 7, 9. — Voir encore M t 11, 27, et
Le 10, 22.
7 Comparer avec 8, 19. — Ou bien: « Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi
connu... ». Autre leçon: « Si (Puisque) vous me connaissez, vous connaîtrez
aussi... ». — « Dès à présent », cf 13,19; Ap 14, 13.
8 « Philippe », cf 1, 4 3 ^ ; 6, 5-7; 12, 21-m . — « Seigneur », cf v 3, note. —
C’est la demande d’une ihéophanie.
9 « a vu le Père », révélé dans s<m Fils, cf 1, 18; 12, 45; 15, 24; Col 1, 15; He
10 « je suis dans le Pète... », cf w 11, 20; 10, 38; 17, 21. — « Les paroles... », cf

JE A N 132
les dis; c’est le Père demeurant en moi qui fait ses 14
œuvres. Croyez-m’en: moi, je suis dans le Père et
le Père est en moi; sinon, croyez à cause des œu­
vres mêmes.

Trinité.
Missel de Taris. Taris, 1489.

V 24\ 5, 30î 1, 17; 8, 26; 12, 49-50. — « c*est le Père... », c£ 5, 19, 26, 36; 8, 28;
9, 33; 10, 25, 38, ^ « ses œuvres », vatîautes: « les œuvres »; « lui-même les
œuvres ».
11 Cf w 10, 20; 5, 36; 10, 37-38; 3, 2. — «des œuvres mêmes», autre leçon:
« de ses ceuvres ». — « croyez à cause... », autre leçon: « à cause des œuvres
mêmes ctoyez-m’en ».

133 JEAN
Puissance de ceux qui croient en Jésus et prient
en son nom

14 ^ « En vérité, en vérité je vous le dis: Celui qui


Mt 17,20
croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je
fais, et il en fera de plus grandes, parce que moi je
Mt 7, 7
vais vers le Père, “ et tout ce que vous demande­
rez en mon Nom, je le ferai, pour que le Père soit
glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quel­
que chose en mon Nom, moi je le ferai.

L ’envoi d’un autre « Paraclet »

« Si vous m’aimez, vous garderez les comman­


dements, les miens, “ et moi, je prierai le Père, et
Le 24,49
il vous donnera tm autre « Paraclet » pour être
avec vous à jamais, l’Esprit de vérité, que le

12 « Celui gui crait en moi », comme conséquence du v 11. — « œurres... plus


grandes», tout ce que produira le ministère des Apôtres («jusqu’à l’extrémité de
la terre», Ac 1, S), avec l ’assistance et le pouvoir de Jésus ( w 12c-14). C l M t
17, 20; Mc 11, 23; Le 17, 6; Mc 16,15-18. — « je vms vers le ïè re », voir v 28.
13 « demanderez », variante: « demandez ». Certains manuscrits ajoutent: « au
Pète » (c£ 13, 16; 16, 23). — « eu mon Nom », en faisant appel à ma personne et
à mon pouvoir, ou bien: en étroite union avec moi. Cf encore w 14, 26; 15, 16;
16, 23, 24, 26, — « je ferai », cj: « il (le Pète) le fera ». — « soit glorifié », cr 13,
31-32; 17,1. — « dans le Fils », ou: par le Fils. — Cf Mt 7, 7-8; Le 11, 9-10.
14 verset omis par certains manuscrits. — « me demandez », beaucoup de
manuscrits: « demandez ».
15 « vous garderez » (variante: « gardez »), c’est-à-dire pratiquerez, cf v 21; 15,
10; 1 Jn 2, 3, 4; 3, 22; 5, 2, 3; Ap 12, 17; 14, 12. Voir la note de 13, 34. — Sag
6 , 18; « l’amour, c’est l ’observation de ses lois ».
16 « je prierai» (16, 26; 17, 9, 19, 20), cf 11, 22, note. — «Paraclet», simple
transcription d’un mot ggec qui désigne celui qu’on appelle au secours: avocat,
conseiller, défenseur, intercesseur, consolateur. Le mot reparaît v 26; 15, 26: 16,
7; 1 Jn 2, 1. — « u n autre Paradet», le premier étant Jésus (1 Jh 2, l ) ; mais on
pourrait traduire: « u n autre, un Paradet», — «pour être», variante: «pour
demeurer ». — Cf Le 24, 49.
17 « l ’Esprit de vérité » (13, 26; 16, 13; cf 1 Jn 3, 6; 4, 6), il guide vers la vérité
(16, 13). — « le monde», c£ 1, 10, note; voir 1 Co 2, 12, 14. — «vous le

JE A N 134
monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni ne 14
le connaît. Mais vous, vous le connaissez, parce
qu’il demeure chez vous et qu’il sera en vous.

Jésus se manifestera à ceux qui Vaiment

“ « Je ne vous laisserai pas orphelins; je viens


vers vous. Encore un peu et le monde ne m’aper­
cevra plus, mais vous, vous m’apercevrez, parce
que moi je vis et que vous aussi, vous vivrez. ^ En
ce jour-là, vous connaîtrez, vous, que moi je suis
en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.
Celui qui a mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime, et celui qui m’aime sera
aimé de mon Père, et moi aussi je l’aimerai et me
manifesterai à lui. »
^ Judas, non pas l ’Iscariote, lui dit: « Sei­
gneur, comment se fait-il alors que tu doives te ma-

coiinaissez », les disciples sont déjà sons son influence, en ctoyant en J&us et en
l ’aimant. — « demeure, sera » (cf 2 Jn 2), variantes; « demeurera, est ». — « sera
en vous », c£ 7, JS e t 20, 22. — Voir M t 10, Eo 8, 26.
18 « orphelins », dans le N.T., i d seulement et en Ja 1, 27. Jésusavait appelé
ses disdples: « Petits en&nts » (13, 33). — « je viens », cf w 3 et 28.
19 Voir 16, 16; 13, 33, note; 12, 33. — « m ’apercevra», « m ’apercevrez», lit:
« m’apet{oit », « m’apercevez », cf 16, 10, 16, 17, 19. — « je vis... vous viviez », cf
5, 26 et 21: « le Père a donné au F ik d’avoir la vie en lui.... le Fils fait vivre qui
il veut »; cf encore 6, 37. — Certains traduisent: « ... vous m’apercevrez; parce
que moi je vis, vous aussi vous d-viez ».
20 « E n ce jour-là» (cf 16, 23, 26), e^ression emphatique, empruntée au
langage des prophètes. — « je suis en mon Père », w 10, 11; 10, 38; 17, 21. —
« vous en moi, et mol en vous », comparer 15, 4, 3; 17, 21, 23, 26; 1 Jn 3, 24; 4,
13, 13, 16.
21 Cf V 13, note; 15, 10; 1 Jn 5, 3; 2 Jn 6. — « celuiqui m’aime sera aimé de
mon Père », cf 16, 27. Variante: « sera ©«rdé par mon Père », cf 17,11. — « me
manifesterai à lui », de façon tout intime, cf v 23.
22 « Judas, non pas l ’Iscariote », ici seulement en Jn. I l s’agit de l ’un des
Douze, « Judas, [fils] de Jacques » (Le 6, 16; Ac 1, 13; tandis que Mc 3, 18, et
Mt 10, 3 portent: «Thaddée»). Judas l ’Iscariote s’en est allé (13, 26-30). —
« Seigneur », cf v 3, note. — « que tu doives », ou; « que tu ailles ». — « ... au

135 JE A N
14 nifester à nous, et non pas au monde? » ^ Jésus
répondit et lui dit: « Si quelqu’un m’aime, il gar­
dera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous vien­
drons vers lui et nous ferons chez lui notre demeure.
Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paro­
les, et la parole que vous entendez n’est pas de moi,
mais du Père qui m’a envoyé.

Encore le « Paraclet »

« Je vous ai dit cela, quand je demeurais


auprès de vous. “ Mais le « Paraclet », l’Esprit,
r [Esprit] Saint, qu’enverra le Père en mon Nom, lui
vous enseignera tout et vous rappellera tout ce
que moi je vous ai dit.

monde», Judas pense à une manifestation devant les foules, cf 7, 3-4; Ac 10,
40-41.
23 « S i quelqu’un... l ’aimem», cC v 21. — « i l gardera ma parole», cf v 24:
«m es paroles, la parole»; 8, SI; 15, 20; 1 Jn 2, S; Ap 3, S, 10; 22, 7, 9;
comparer «garder, avoir mes commandements», w 15 et 21. — « m a parole»,
c’est-à-dire mon enseignement, cf 5, 24, note, — «noos viendrons, nous ferons»,
cf 10, 30: «M oi et le Père nous sommes u n » . Selon certains manuscrits: « je
viendrai (ou encore: nous entrerons), je ferai». Comparer « je viens», w 3. IS,
2S. — « demeure », cf v 2. Pour l ’id& , cf Ap 3, 20. Voir encore Mt 18, 20; 2 8,20.
24 « n e garde pas», variante: « n e gantera pas». — « la parole que vous
entendez n’est pas de m oi», autre l ^ n : «m a parole n ’est pas la mienne», —
« mais du Pète... », cf v 10; 7 , 10; 8,26; 12, 44, 49.
25 « J e vous ai dit cela», cette phrase reviendra comme un re&ain: 15, 11; 16,
1, 4, 6, 25, 33. — « quand je demeurais », le d ^ a r t tout proche renvoie tout au
26i Le «Paraclet» (v 16, note), qualifié d’«E sprit de vérité» (v 17), est ici
l’Esprit Saint» ( l , 33; 20, 22); variante: « le Paraclet, l ’E sprit» (cf 7, 39). —
« enverra », variante: « vous enverra ». — « en mon Nom », c’est-à-dire de ma
part et en étroite union avec moi (cf v 13; 5, 43; 10, 25). — « tout », tout ce que
les disciples doivent savoir et que Jésus n’a pas dit. — «vous rappellera». Ut:
« vous fera ressouvemir de », pour ce verbe, cf Le 22, 61. — Voir 16, 12-14. Cf
Mt 1 0 ,19-20 et par.

JEA N 136
Adieux et dernières paroles d’encouragement

Je vous laisse la paix, c’est ma paix que je 14


vous donne; ce n ’est pas comme le monde [la]
donne que moi je vous [la] donne. Que votre coeur
ne se trouble ni ne s’intimide. ^ Vous avez entendu
que moi je vous ai dit: Je m’en vais, et je viens
vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez
de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus
grand que moi. ^^Et maintenant je vous ai dit
[cela], avant que cela n ’arrive, pour qu’une fois la
chose arrivée, vous croyiez. ^“Je ne parlerai plus
beaucoup avec vous, car il vient, le Chef du monde. Le 4. 6
Sur moi, certes, il ne peut rien, mais c’est pour
que le monde connaisse que j’aime le Père, et que,
selon que m’a commandé le Père, ainsi je fais. M t 26.45
Levez-vous! partons d’ici.

27 « la paix», inteq>t6tation littétale de la formule juive de salutation: «Faix à


toi, à vous » (c{ 20, 19, 21, 26; Le 10, 5\ 24, 36), dans laquelle il faut entende
par « p a ix » l ’ensemble des biens tem potâs et spirituels. L ’entretien toudie à sa
fin ( w 27-31), e t c’est la salutation des adieux; on insiste sur le mot « p aix » , cf
16, 33. — « Que votre coeur ne se trouble », cf v 1.
28 « je vous ai d it », cf w 3-4-, 13, 33; voir 16, 16-17. — « je viens », cf w 1,
18. — Variante: « Si vous m’aimez ».— « je vais vers le Père », cf v 12; 16, 28;
comparer 16, 10, 17; voir 13, 1, 3; 7, 33; M , 17. — « le Père est plus g ^ d que
moi », Jésus tient tout de son Père e t il va bientôt recevoir auprès de lui la
glorification.
29 Cf 13, 19; 16,4.
30 «beaucoup», omis par certains témoins. — « le Chef du monde», le diable
ou le Satan (13, 2, 27), cf 12, 31, note; 16, 11. Voir Le 4, 13. — « i l ne peut
rien », lit: « il n ’a rien en moi ».
31 « pour <iue le monde », cf 17, 21, 23. — « m’a commandé », cf 12, 49; 13, 10.
— « ainsi je fais », Jésus se livre 1la Passion et è la mort par obéissance au
Pète, cf 10, 17-18; 4, 34; H e 5, 8. — « Levez-vous! partons d’ici » (cf Mc 14, 42;
Mt 26, 46), fin de verset peu en situation dans le contexte actuel; il faudrait
passer -a 18,1, au moins à 1 7 ,1. Voir 13, 31, et la note.

137 JE A N
Nouvel entretien de Jésus avec ses disciples.
Les disciples ne porteront du fruit qu’intimement
unis à Jésus, comme le sarment l’est à la vigne

15 ^ « Moi, je suis la vigne, la véritable, et mon Père


est le vigneron. ^ Tout sarment en moi qui ne porte
pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte
du fruit, il le purifie, pour qu’il en porte davantage,
^ Purs, vous l’êtes déjà, vous, à cause de la parole
que je vous ai dite. ^Demeurez en moi, comme
moi en vous. De même que le sarment ne peut
porter de fruit par lui-même s’il ne demeure en la
vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en
moi.
^ « Moi, je suis la vigne, vous les sarments. Celui
qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte
beaucoup de fruit; car hors de moi vous ne pouvez
rien faire, ®Si quelqu’un ne demeure pas en moi, on
le jette dehors comme le sarment et il sèche; et les
Mt 3.10
[sarments] secs, on les ramasse et on les jette au
1 Reprise et suite du discours, maigré la finale de 14, 31. — «M oi. je suis».
c£ 6, 33. note. — Le thème de la vigne était ciassique dans l ’A.T.: Is 5. 1-7; 27.
2-3; Jr 2. 21; 12. lO; Ez 15. 1-S; 17. 3-10; 19, 10-14; Os 10. 1; Ps 80, 9-17; il est
passé dans le N.T.! Mc 12, 1-12, et par; Le 13, é. — « la véritable » (cf 1, 9; 6,
32), vraiment digne de ce nom. — « vigneron », lit: « cultivateur ».
2 « porte du fruit », vv 4. 10; comparer w 3. Sj 12, 24. — « purifie », le terme
grec signifie à la fois « émonder » et « purifier » (cf v 3: « Purs »). .
3 Les disciples déjà « purs », cf 13, 10. — « la parole que je vous ai dite » (12,
48), l ’expression désigne l ’enseignement donné par Jésus (5, 24, note); voir v 20b;
« ma parole ». Les paroles de Jésus « sont esprit et elles sont vie » (6, 63), et la
foi purifie les cœurs (Ac 15, 9).
4 « Demeurez en moi, comme moi en vous », l ’union apparaît ici acquise, a la
différence de 14, 10, 11, 20 et 23.
5 Reprise des vv 1-4. — « vous les sarments », cf vv 2, 4. — « porte beaucoup
de fruit » (et v S), comparer avec vv 4, 16. — « hors de moi » (opposé à
« demeure en moi »; « demeurez en moi », « demeure en la vigne », v 4), ou bien,
selon d’autres: «sans m oi» (cf 1, 3: Eph 2, 12). — «vous ne pouvez rien faire»,
pour l ’idée, cf 2 Co 3, 3.
6 « jette », « sèche », en grec: aoristes gnomiques. — Les sarments secs, bons
pour être brûlés, cf Ez 15, 1-8. — « on les jette au feu », cf Mt 3, 10; 7, 19.

JEA N 138
feuj et ils brûlent, ^ Si vous demeurez en moi et que 15
mes paroles demeurent en vous, demandez ce que ^
vous voudrez, et vous l’aurez, ®Ce qui glorifie mon
Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et
que vous deveniez mes disciples.

Les disciples, qui pour Jésus sont désormais des


amis, doivent vivre dans Vamour

^ « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai


aimés; demeurez dans l’amour, le mien, “ Si vous
gardez mes commandements, vous demeurerez en
mon amour, comme moi j’ai gardé les commande­
ments de mon Père et demeure en son amour, “ Je
vous ai dit cela, pour que la joie, la mienne, soit
en vous et que votre joie trouve sa plénitude,
« Tel est mon commandement à moi: que
vous vous aimiez les uns les autres comme je vous

7 « mes paroles », les éléments de l ’enseignement (« ma parole », v S) de Jésus.


— «demandez», autre leçon: «vous demanderez». Comparer avec 14, îS ; 16,
25; et avec Mc 11, 24; cf Mt 7, ^ et Le 11, P. — « vous l ’aurez », lit: « cela
arrivera pour vous » (c£ Mt 21, 21). Certains manuscrits omettent: « pour vous ».
8 Lit: « En cela a été glorifié mon Pète, que... », cf 4, 57; 16, 50; 1 Jn 4, 17.
— « portiez beaucoup de û u it », cf v 5, et la note. — « et que vous deveniez »,
autre leçon: « et vous deviendrez »; comparer 8, 51.
9 Ou bien: « Comme le Père m’a aimé et que moi je vous ai aimés, demeu-

pour moi.
11 « Je vous ai dit cela », cf ^ 25; 16, 2, 4, 6, 25, 55. — « la joie, la mienne »
(rf 17, 15;^ 3, 2P), la joie du Christ, heureux de l ’amourde sonPète. — « votre
joie », la joie d’être aimés par le Christ. — « trouve sa plénitude », comparer 3,
29; 1 ^ 24; 17,15; 1 Jn 1, 4; 2 Jn 12.
12 ^ 13, 54-55; 1 Jn 3, 11, 25; 2 Jn 5. — « comme je vous al aimés », v 9. —
Comparer Mc 12, 51, et par.

139 JEAN
15 ai aimés. “ Personne n’a de plus grand amour que
celui qui livre sa vie pour ses amis. “ Vous êtes,
Le 12. 4
vous, mes amis, si vous faites ce que moi je vous
Mt 12.50
commande. “ Je ne vous appelle plus esclaves,
parce que l’esdave ne sait pas ce que fait son sei­
gneur, mais je vous ai appelés amis parce que tout
ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait
connaître. “ Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis
pour que vous alliez, vous, et portiez du fruit et que
votre fruit demeure, pour que, tout ce que vous
demanderez au Père en mon Nom, il vous le donne.
^’^Ce que je vous commande, c’est que vous vous
aimiez les uns les autres.

La haine du monde pour Jésus et ses disciples


Mt 10,22
“ « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï
Le 6,22
avant vous. “ Si vous étiez du monde, le monde
1? « livre sa vie », c£ 10, 11; 1 Jn 3 , 16. — Voir Ro 5, 8; Eph 5, 2.
14 « Vous êtes, vous, mes amis », cf Le 12, 4; et eompater Mt 12, 50; Mc 3,
35; Le 8, 21. — Dans l ’A.T., la Sagesse «passant en des âmes saintes, en forme
des amis de Dieu » (Sag 7, 27), titre donné à Abraham (Is 41, 8; 2 Chr 20, 7; Ja
2, 23).
15 « ce que fait », c’est-à-dire ce qu’a à faire, ce que doit faire (cf 13, 27). —
«seigneur», celui qui commande, domine (cf 13, 13, 16). — « je vous ai appe­
lés », autre leçon: « je vous appelle ». — « amis », v 14, — « ce que j ’ai entendu
de mon Père », cf 8, 26, 28, 40. — « je vous l’ai fait connaître », ces confidences
et cette confiance prouvent que Jésus les traite en amis, même s’ils testent en
position d’esdaves de Jésus Christ (v 20; 13, 16; cf Ja 1, 1; 2 Pe 1, 1; Ju v 1;
Ro 1 ,1 ; Ga 1, 10; Ap 1 ,1 ; etc.).
16 « qui vous ai choisis », v 19; 6, 70; 13, 18; Le 6, 13; Ac 1, 2; cf Deut 7, 6.
— « établis », pour ce sens, cf Ro 4, 17; H e 1, 2; 1 Tm 1, 11. — « pour que
vous alliez», d Le 10, 3; Mc 16, 15. — «portiez du fruit», vv 2, 4; comparer
w 5, 8. — « pour que, tout ce que vous demanderez... », comparer v 7; 14, 13,
14; 16, 23. — « U vous le donne », on pourrait traduire: « je vous le donne » (cf
14,13,14: « je le ferai »).
17 Cf V 12. — On peut aussi traduire: « J e vous commande cela, afin que vous
VOUS aimiez... »
18 « Si le monde vous hait » (variante: « vous a haïs »), d v 19; 17, 4; 1 Jn 3,
13; Mt 10, 22; 24, 9; Mc 13, 13; Le 6, 22}.21, 17. — «sadiez», ou bien: «vous

JE A N 140
aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes 15
pas du monde et que moi je vous ai choisis du
milieu du monde, voilà pourquoi le monde vous
hait. “ Souvenez-vous de la parole que moi je vous
ai dite: L’esdave n ’est pas plus grand que son sei­
gneur. S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous
persécuteront; s’ils ont gardé ma parole, ils garde­
ront aussi la vôtre. ^^Mais tout cela, ils le feront
contre vous à cause de mon Nom, parce qu’ils ne
coimaissent pas Celui qui m’a envoyé.
“ « Si je n ’étais pas venu et ne leur avais pas
parlé, ils n’auraient pas de péché; mais maintenant
ils sont sans excuse pour leur péché. ^ Celui qui
me hait, hait aussi mon Père. ^'‘ Si je n ’avais pas
fait parmi eux les œuvres que nul autre n ’a faites,
ils n’auraient pas de péché; mais maintenant ils ont
vu, et ils m’ont haï, et moi et mon Père! ®Mais
c’est pour que s’accomplisse la parole qui se trouve
écrite dans leur Loi: Us m’ont hcü sans raison.
savez ». — « U m’a haï », c£ w 23, 24, 2S; comparer 7, 7. — « avant vous »
variante: « d’abord ».
19 Cf 1 Jn 4, S. — « ce qui est à lui », les personnes (cf 6, 37) qui lui appar
tieiment. — «parce que vous n ’êtes pas du monde... hait», cf 17, 14; Le 6, 22
— « je vous ai choisis », c£ v 16. — « voilà pourquoi », cf 16, 13; 19, 11; 1, 31
et la note.
20 « de la parole (variante; des paroles) que je vous ai dite », sur cet enseigne
ment, conmarer 13, 16; M t 10, 24; Le 6, 40. — « vous aussi ils vous persécute­
ront », cf 1 Pè 4, 12-14. — « gardé ma parole », cf 14, 23, note. Voir 1 Jn 4, 6.
21 « tout », omis pat certains manuscrits. — « ils le feront », variante; « ils le
font». — « à cause de mon Nom », c’est-à-dire: à cause de ma personne, à
cause de mol; cf Mc 13, 13; Mt 10, 22; Le 21, 17; Mt 3, 11, et Le 6, 22; Ac 5,
41; 1 Pe 4 , 14. — « ils ne connaissent pas... », cf 16, 3; 8, 42; 12, 44; 1 Jn 5 ,1 .
22 « ils n ’auraient pas de péché » (et v 24), pour l ’expression, cf 9, 41; 19, 11;
1 Jn 1, S. Comparer avec 8, 7. — « mais maintenant » (et v 24), ou bien; « mais
non ». — « ils sont sans excuse », ou bien: « ils n ’ont pas de prétexte » (Ac 27,
30; Phi 1, 18; 1 Th 2, 3). — «pour leur péché», lit; « à propos de leur péché»
(8, 46; 16, 8). Le péché est de refuser de croire en Jésus (16, 9).
23 Comparer 5, 23; 1 Jn 2, 23; 5,10; Le 10, 16.
24 Après les paroles (v 22), les « œuvres », cf 14, 10, 11. — « ils ont vu » les
œuvres, cf 14, 9 ,1 0 ; 7, 31; 9, 40, 41; 11, 47.
25 « pour que s’accomplisse », cf 12, 38, note. — « leur Loi », remarquer

141 PA N
15 Le témoignage du « Faraclet » et des Apôtres

^ « Lorsque viendra le « Paraclet », que moi je


Le 1, 2
24,48 vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité
qui provient du Père, c’est lui qui témoignera à mon
sujet. ^ E t vous aussi, vous témoignez, parce que
vous êtes avec moi depuis le commencement.

Annonce des persécutions

16 ^ « Je vous ai dit cela pour que vous ne soyez


Mc 13, 9-13 pag scandalisés. ^ On vous exclura des synagogues.
24’, 2î elle vient, l’heure où quiconque vous
tuera croira rendre un culte à Dieu, ^ E t üs feront
cela parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi.
10,17-22 4 jg pg^j. qu’ung fois leur heure
venue, vous vous souveniez que moi je vous l’ai dit.

15 « leu r» , et voir notes de 8, 17; 10, 34. — La citation est tirée du Ps 35, 19, ou
du Ps 69, 5.
26 Le « Paraclet », c£ 14, 16, note. — « que moi je vous enverrai (variante:
envoie) », c£ 16, 7j en 14, 16 et 26, c’est le Père qui « donnera » ou « enverra » le
Paraclet, à la prlêie ou au nom de Jésus. — « l ’Esprit de vérité », voir 14, 17;
l6, 13. — « provient du », lit: « sort (c£ 5, 24) d’aüptès du ». — « témoignera à
mon sujet », voir 14, 26; 16, 8-11, 13-14; 1 Jn 3, 6.
27 « vous témoignez », c£ 21, 24; 1 Jn 4, 14; Le 24, 48; Ac 1, S, 22; 5, 32; Mt
10, 20. — « depuis le commencement » (comparer 16, 4b), ici, le début du minis-
_ ^ tète de Jésus (c£ Le 1, 2; Ac 1, 21-22).
16 1 J® eela» ( w 4, 6, 25, 33; 14, 25; 15, 12), se ré£ète surtout à 15,
18-27. — « n e soyez pas scandalisés» (c£ 6, 61), le verbe dont le sens originel est
heurter un obstacle quelconque, de pré£érence un caillou, qui risque de £aire
tomber.
2 « exclura des synagogues », c£ 9, 32; 12, 42; Le 6, 22. — « elle vient, l ’heure »
(et V 25; comparer v 32), pour l ’expression, c£ 4, 21, note. — « tuera », c£ Mt 24,
9. — « rendre un culte à Dieu », accomplir un acte religieux légitime, les dis­
ciples étant considérés par leurs persécuteurs comme des impies (c£ Ac 6, 15; 7,
57-38).
3 C£ 15, 21.
4 «Mais je vous ai dit cela» (v 1), comparer 13, 19; 14, 29. — «leur heure
venue» (certains manuscrits: « l ’heure venue»), celle des sévices annoncés v 2.

JE A N 142
Cela, je ne vous l’ai pas dit dès le commencement, 16
parce que j’étais avec vous.

Le rôle du « Paradet »

^ « Maintenant je m’en vais vers Celui qui m’a


envoyé, et aucun d’entre vous ne m’interroge: Où
t ’en vas-tu? ®Mais, parce que je vous ai dit cela, la
tristesse a rempli votre cœur. ’ Cependant moi je
vous dis la vérité: Mieux vaut pour vous que moi je
m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le « Paradet »
ne viendra pas vers vous; mais si je pars, je vous
l’enverrai. *Et, une fois venu, celui-là confondra le
monde à propos de péché, et de justice, et de juge­
ment: ^de péché, parce qu’ils ne croient pas en
moi; “ de justice, parce que je m’en vais vers le
Père et que vous ne m’apercevrez plus; “ de juge­
ment, parce que le Chef de ce monde est désor- ^ ^
mais jugé.

Pour l ’expression, c£ 4, 21, note. Comparer Le 22, — « dès le commence­


ment » (6, 64), « j ’étais avec vous », comparer avec 15, 27; c£ 17, 12.
X lV 5 ™ '^ ° vais... », cf 7, 55. — «aucun ne m’interroge... », comparer avec 13,
é’ « je vous ai dit cela », vv 1, 4. — « la tristesse », w 20, 21, 22; c£ Mt 17, 25.
7 « je vous dis' la vérité », pour l ’expression, c£ 8, 45-45. — « Mieux vaut pour
vous », c£ 11, 50; 18, 14. — Le départ, et l’envoi du « Paradet », voir 14, 16, 26;
13, 25; c£ Le 24, 43.
8 « confondra à propos de », cf 8, 46; Ju v 15.
9 Le péché de ne pas croire en Jésus, cf 5, 58; 6, 55, 54; 7, 5; 10, 25; 12, 57;
8, 21, 24, 46; 9, 41; 15, 22; 3, 20.
10 L’Esprit Saint « confondra le monde à propos de justice », en montrant que
Jésus était le juste par excellence, le seul Juste (cf Ac 3, 14; 7, 52; 22, 14; 1 Pe
3, 18), comme le prouve son retour au Pète (cf Ac 7, 55-55). — « je m’en vais
vers le Père », v 17; comparer v 28; 13, 1, 5; 14, 12, 28; voir 20, 17. — « vous ne
m’apercevrez plus », lit; « vous ne m’apercevez plus »,_ pour marquer l ’imminence
du départ. Comparer vv 15, 17, 19; 14, 19. — « justice », seulement ici et v S,
dans Jn.
11 « le Chef de ce monde » (cf 12, 51; 14, 50) est « désarmais jugé », c’est-à-dire

143 JE A N
16 “ « J ’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais vous ne pouvez les porter à présent. ^ Quand
il viendra, celui-là, l’Esprit de vérité, il vous guidera
vers la vérité totale; car il ne parlera pas de lui-
même, mais il dira ce qu’ü entend, et il vous annon­
cera ce qui doit venir. Celui-là me glorifiera, car
c’est de ce qui est à moi qu’Ü prendra, et il vous
l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi; voilà
pourquoi je vous ai dit: C’est de ce qui est à moi
qu’il doit prendre, et il vous l’annoncera.

La séparation et le revoir

« Un peu [de temps] et vous ne m’apercevez


plus, puis encore un peu et vous me verrez. »
Quelques-uns de ses disciples se dirent donc
entre eux: « Qu’est-ce qu’il nous dit là: Un peu [de
temps] et vous ne m’apercevez pas, puis encore un

condamné, par la mort de Jésus, laquelle est une victoite sut le péché et la mort
(c£ He 2, 14). — «désormais jugé», au Heu du Ut: « ju g é» , pouc marquée la
force du parfait grec.
12 « J ’ai beaucoup à », cf 2 Jn 12; 3 Jn 23, — « encore » et « à présent », omis
par certains témoins. — « vous ne pouvez les porter », pour l’idée, cf 1 Co 3, 1;
Mc 4, 33. — « à présent », cf v 31; 9, 19, 23; 13, 7, 33, 37.
13 « l ’Esprit de vérité », cf 14, 17; 15, 26. — « vous guidera vers », certains
manuscrits; « vous guidera dans ». — « la vérité totale », voit 14, 2é; 1 Jn 2, 27.
— « pas de lui-même », c’est-à-dire; pas de son propre mouvement, pas de sa
propre autorité. — « ce qu’il entend » (autres manuscrits; « entendra »), venant du
Plis et du Pète ( w 14-13), — « ce qui doit venir », lit; « les choses venant »,
expression unique dans le N.T. Comparer 18, 4.
14 « glorifiera », l ’Esprit Saint glorifiera le Fils en faisant connaître de plus en
plus et de mieux en mieux sa personne, son œuvre, sa gloire auprès du Père. —
«prendra » (et v 13: « il doit prendre »), on pourrait aussi traduire: « recevra ».
15 « Tout ce qu’a le Pète.., », comparer 17, 10. — « il doit prendre », lit: « il
prend ». Cf v 14.
16 Comparer avec 14, 19. — « apercevez », ici, aux w 10, 17, 19, et en 14, 19,
verbe grec diffèrent de celui qui suit: «vous me verrez» ( w 17, 19). — En fin
de verset, certains manuscrits ajoutent: « parce que je m’en vais vers le Père » (cf
V 17). — En 14,19, cette parole n’a suscité aucune question des disciples.
17 « Quelques-uns de ses disciples », comparer « Ses disciples », v 29; 4, 33. —
Reprise du v 16. — « Je m’en vais vers le Père », voir v 10; comparer avec v 28.

JE A N 144
peu et vous me verrez, et: Je m’en vais vers le 16
Père? » Ils disaient donc: « Qu’est-ce que ce
« peu » dont il parle? Nous ne savons ce qu’il veut
dire. »
Jésus connut qu’ils allaient l’interroger, et
il leur dit: « Vous vous questionnez entre vous sur
ce que j’ai dit: Un peu [de temps] et vous ne m’aper­
cevez pas, puis encore un peu et vous me verrez.
” En vérité, en vérité je vous dis que vous pleure­
rez et que vous vous lamenterez, et le monde se
réjouira. Vous serez, vous, attristés, mais votre tris­
tesse se changera en joie. ^ La femme, quand elle
enfante, a de la tristesse, parce que son heure est
venue; mais quand elle a donné le jour à l’enfant,
elle ne se souvient plus de l’affliction, dans la joie
de ce qu’un homme est né au monde. ^ Vous donc
aussi, maintenant vous avez de la tristesse, mais de
nouveau je vous verrai, et votre cœur se réjouira;
et votre joie, nul ne vous l’enlèvera. ®Et, en ce ^
jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien.
18 « Us disaient donc », et « dont il parle », omis par certains manuscrits. —
« ce qu’il veut dire », iit; « ce dont il parle » (comparer 8, 43), autre leçon; « ce
qu’il dit ».
19 «allaient», autre leçon: «voulaient» (cf 6, 21; 7, 44). — «interroger»,
certains témoins ajoutent: « à propos de cela ». — C t w 16,17.
20 «vous pleurerez et vous vous lamenterez», pour l ’expression, cf Le 7, 32-,
« vous pleurerez », cf 11, 33\ 20, 11-, « vous vous lamenterez », Le 23, 27; Mt 11,
17. — « se changera en (Ut;, deviendra) joie », cf 20, 20.
21 Enfantement et affliction, image traditionnelle; Is 13, S; 21, 3; 26, 17; Os 13,
13; Mie 4, 9; M t 24, 8; 1 Th 5, 3; etc. — « sou heure » (cf w 23, 32), selon
d’autres manuscrits: « son jour » (cf w 23, 26). — « son heure est venue »,
comparer v 4; « leur heure venue »; 13, 1: « était venue son heure »; voir 4, 21,
note. — « de l ’affliction » (v 33), autre leçon: « de la tristesse ».
22 « vous avez », autre leçon: « vous aurez ». — « tristesse », w 6, 20, 21. — « je
vous verrai », jusqu’ici on avait: « vous me verrez » ( w 16, 17, 19). — « votre
cœur se réjouira », cf Is 66, 14. — « l ’enlèvera », autre leçon: « l ’enlève ». — Sur
cette joie, cf 20, 20; .15, 11; 1 7 ,13; Le 24, 52.
23 « en ce jour-lè », cf v 26; 14, 20. — « ne m’interrogerez plus sur rien », voir
V 19. — «C e que vous demanderez...», comparer 15, 16; 14, 13, 14; 1 Jn 5,
14-15. — Autre leçon: « au Père en mou Nom, il vous le donnera » (cf v 26).

145 plAN
Efficacité de la prière

16 « En vérité, en vérité je vous le dis: Ce que vous


Mt 7, 7
demanderez au Père, il vous le donnera en mon
Nom. Jusqu’à présent vous n ’avfâ rien demandé
en mon Nom; demandez et vous recevrez, pour que
votre joie soit en plénitude.
“ « Je vous ai dit cela en similitudes. EUe vient,
l’heure où je ne vous parlerai plus en similitudes,
mais où je vous informerai ouvertement du Père.
“ En ce jour-là, vous demanderez en mon Nom, et
je ne vous dis pas que moi je prierai le Père pour
vous; ^ car le Père lui-même vous aime, parce que
vous, vous m’avez aimé et que vous avez cru que
moi je suis venu d’auprès de Dieu. ^ Je suis sorti
du Père et je suis venu dans le monde; de nouveau
je quitte le monde et je vais vers le Père. »

24 « Jusqu’à présent » (2, 10\ 5, 17) les disciples n’ont pas nommé Jésus dans
leur prière. — « demandez et vous recevrez », cf Mt 7, 7-5; 21, 22; Mc 11, 24\ Le
11, 9-10. — « ... soit en plénitude», cf 17, 19\ 1 Jn 1, 4; 2 Jn 12; comparer Jn
15, i l .
25 « Je vous ai dit cela », cE vv 1, 4t S, 33. — « similitudes » (et v 29) cf 10, é,
note. — « Elle vient, l ’heure », cf v 2, note. — « informerai du » (ici seulement
en Jn), cf Le 13, 1. — « ouvertement », cf v 25>, et 7, 15, note.
26 « En jour-là », cf v 25. — « vous demanderez en mon Nom », voir 14, 13,
note. — « je ne vous dis pas que moi... », il suffit, pour que le Père exauce, de
l ’invocation de Jésus par ses disciples, unis à lui par la foi et l ’amour. ~ « je
prierai » (14, 16), cf 11, 22, note. — « pour vous », omis par certains manuscrits.
27 « le Père vous aime », « vous m’avez aimé », au sens d’aimer « tendrement »
(21, 15-17; 11, 5, note). — Cf 14, 21, 25. — «venu (lit: sorti) d’auprès de D ieu»
(et 17, 5), comparer v 50; « venu de Dieu », et v 25: « sorti du Père ». —
« d’auprès de Dieu », autre leçon: « d’auprès du Pere ».
28 « Je suis sorti du Père» (omis par certains manuscrits), cf 8, 42: « c ’est de
Dieu que je suis sorti ». Voir note du v 27. — « du Père », autre leçon;
« d’auprès du Père ». — « je vais vers le Père » (14, 12, 25), comparer w 10, 17.

JE A N 146
A ses disciples aussi présomptueux que sincères
Jésus prédit la victoire

^ Ses disciples disent: « Voilà que maiatenant 16


tu parles ouvertement et ne dis aucune similitude.
^ Maintenant nous savons que tu sais tout, et que
tu n’as pas besoin qu’on t ’interroge. En cela nous
croyons que tu es venu de Dieu. » Jésus leur
répondit: « A présent vous croyez! “ Voici qu’elle
vient, l’heure — et elle est venue! — où vous serez Mt 26, 31, 5s
dispersés chacun de son côté et me laisserez seul.
Mais je ne suis pas seul, parce que le Père est avec
moi, ^^Je vous ai dit cela, pour qu’en moi vous
ayez la paix. Dans le monde vous avez de l’afflic­
tion, mais courage! M oi, j’ai vaincu le monde, »

29 « ouvertement », « similitude », c£ v 25. _


30 « nous savons que tu sais tout... », Jésus avait devancé leurs Interrogations
(V 19). Cf 2, 24-2S. — « tu sais tout», c£ 21, 17. — « E n cela nous croyons...»,
pour la tournure, cf 15, S, note. — « venu de Dieu » (et 13, 3), comparer w
27-28.
31 « A présent », c£ v 22. — Selon d’autres: « vous croyez? »
32 « Voici », omis par certains témoins. — « elle vient, l ’heure — et elle est
venue », voir note de 4, 21. — « vous serez dispersés » (cf 10, 12), allusion à
Zach 13, 7; voir Mc 14, 27; Mt 26, 31. — « de son côté », lit: « chez soi » (cf
«chez lu i» , 1, 11; 19, 27). — «m e laisserez seul», cf Mc 14, 50; Mt 26, 56;
comparer Jn 18, 8. — « je ne suis pas seul... », cf 8 ,1 6 et 29.
33 « Je vous ai dit cela », w 2, 4, 6, 25. — « la paix », terme d’adieu, cf 14, 27,
note. — « vous avez », autre leçon: « vous aurez ». — « l’affliction », cf v 21. —
« couragel », comparer avec v 1. — « j ’ai vaincu le monde », cf v 11; 12, 31: 14,
30-31; 13, 31; Ap 3, 21; 5, 5; 6, 2; 17, 14; 1 Co 15, 57; 1 Jn 2, 13, et 5, 4-5; Ro
8, 37.

147 JE A N
La Cène.
Vie de Jésus. XV" siècle.

Prière « sacerdotale ».
Jésus prie pour lui-même

17 ^Jésus parla ainsi, et levant les yeux au ciel,


il dit: «P ère, elle est venue, l’heure! Glorifie ton
Fils, afin que le Fils te glorifie, ^ selon que tu lui as

Ce motceau unique, joyau de l ’évangile, est ttaditionnellement appelé « ptiète


sacerdotale », depuis le théologien luthérien David Chytraeus au XVIe s. Jésus y
parle en prêtre qui, l'heure venue de s’offrir en sacrifice, prie pour tous ceux qui
se rattachent à lui dans la foi et l’amour.
1 «Jésus parla ainsi» (v 12, 36), lit: «Jésus dit cela». — «levant les yeux
au c id » (ci Le 18, 13), comparer 11, 41a. — « Pète », cf w 5, 11, 24, 25; 11, 41;
12, 21, 28; Mt 11, 25; Le 10, 21; 22, 42; 23, 34, 46. — « eUe est venue, l ’heure »
(ici et 12, 23; voir 4, 21, note, et 7, 30; 8, 20; cf Mc 14, 41; Mt 26, 45), celle de
son sacrifice et de sa glorification (12, 23, 27; 13, 1, 31, 32). — «Glorifie ton
Fils », sera explicité v 5. — « le Fils », autre leçon: « ton Fils ». — Comparer 8,
50.

JE A N 148
donné pouvoir sur toute chair, afin qu’à tout ce 17
que tu lui as donné, il donne à ceux-là la vie éternelle.
^Et telle est l ’éternelle vie: qu’ils te connaissent,
toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus Q irist. '' M oi, je t’ai glorifié sur la terre, en
accomplissant l ’oeuvre que tu m’as donnée à faire.
^Et maintenant, toi. Père, glorifie-moi auprès de toi,
de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le
monde fût.

Jésus prie pour ses disciples

^ « J’ai manifesté ton Nom aux hommes que tu


m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi,
et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole.

2 « donné pouvoir », cf 5, 24‘, 3, 33; 1, 32. — « toute chair », c’est-à-Ære: toute


créature, c£ Mc 13, 20; Le 3, 0; etc. — « â tout ce que tu m’as donné », explicité
pat « à ceux-là », est à entendre des personnes (cf w 6, 9, 24}; voir note de 6,
37. — « il donne la vie éternelle », cf 10, 28, note.
3 « l ’étemelle vie », ici, et Ac 13, 4S; 1 Tm 6, 32. — « te connaissent », d’une
connaissance vraie, pleine et entière, qui implique la possession de l ’objet, et qui
entraîne l ’adhésion de l ’âme et la soumission dp toutes les puissances. Cf Sag 13,
3. — « le seul », c’est-à-dire l ’unique (cf 5, 44};' « véritable », cf 1 Th 1, P; 1 Jn 3,
20. — « celui que tu as envoyé » (et w 8, 18, 21, 23, 23), cf 3, 17, 34; 5, 36, 38;
6, 29; 10, 36; et 3, 28; 6, 37; 7, 29; 8, 42; 11, 42; 20, 21. — « Jé u s Christ » (1,
17), nulle part ailleurs cette spoliation ne se trouve dans la bouche de Jésus lui-
même.
4 « je t ’ai glorifié... », cf 13, 33-32; 14, 33. — « en accomplissant l ’oeuvre... », cf
4, 34; 3, 36. Variante: « j ’ai accompli ».
5 Développement de: «Glorifie ton F ils» (v 3). — Noter le parallélisme avec
le V 4. — « de la gloire... auprès de toi », dans le ciel, voir 1, 3-2, 14. — « avant
que le monde fû t» , comparer «avant la fondation du monde» (v 24), et cf 8,
38.
6 « J ’ai manifesté », pour ce verbe, cf 1, 31, note. — « ton Nom » ( w 13, 32,
26}, c’est-à-dire toi-méme, ta personne, ce que tu es; cf 12, 28. Comparer v 4:
« Moi, je t’ai glorifié sur la terre », et v 26: « Je leur ai fait connaîtte ton
Nom ». Voit 1, 18. — « que tu m’as donnés », cf w 2, 9, 24; 6, 37; 10, 2; 18, 9;
les hommes viennent à Jésus sous l ’influence du Pète, 6, 44, 65; en d’autres
passages, Jésus a choisi ses disciples (6, 70; 13, 16, 19}, ou bien il attirera tous
les hommes (12, 32), — «gardé ta parole», c’est-à-dire ton enseignement, lequel
a été communiqué par Jésus (v 8; 7, 16; 12, 48, 49}; comparer « garder ma
parole », 8, 33; 14, 23.

149 JEAN
17 ’ Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as
donné vient d’auprès de toi; ®car les paroles que tu
m’as données, je les leur ai données; et eux les ont
reçues, et ils ont connu vraiment que je suis venu
d’auprès de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as
envoyé. ^ C’est pour eux que moi je prie. Ce n’est
pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que
tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi. “ E t tout
ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à
moi, et en eux je suis glorifié.
“ « E t je ne suis plus dans le monde, et eux sont
dans le monde, et moi je viens vers toi. Père saint,
garde-les dans ton Nom que tu m’as donné, pour
qu’ils soient un comme nous. “ Lorsque j’étais

7 « ils ont connu », autre leçon: « j ’ai connu ». — « vient », lit; « est ».
8 « les paroles », autre leçon: « tes paroles ». — Les paroles « reçues », pour
l ’expression, c£ 12, 48, — « venu (lit: sorti) d’auprès de toi », cf 16, 27, note. —
« que tu m’as envoyé », cf v i , note.
9 « je prie », cf w 25, 20; 14, IS; 16, 26; 11, 22, note. — Le « monde » (c’est-à-
dire ceux qui rejettent la Lumière et la vie) n ’est pas exclu des préoccupations
de Jésus (cr w 21, 23), mais celui-ci prie spécialement ici pour ses disciples. —
« ceux que tu m’as donnés... », cf v 6.
10 « to u t ce qui est à moi est à to i» (Le 15, 31), cf 16, 35: «T out ce
qu’a le Pète est à moi ». — « en eux je suis glorifié » (parfait d’état: j ’ai
été et je reste glorifié), c’est-à-dire: je suis connu et reconnu par etgx
(cf 2, 21; 6, 69; 13, 23) pour ce que je suis vraiment: le Fils du Pète. —
Variante: « en eux tu m’as glorifié ».
11 « je ne suis plus dans le monde », en considérant comme réaliàé le
« je viens vers toi » qui suit (et v 23; cf 13, 2, 3; 14, 2; 16, 5, 28). —
«eux sont dans le monde», cf 13, 1: «les siens qui étaient dans le
monde ». — Après« je viens vers toi », certains manuscrits ajoutent: « je
ne suis plus dans le monde, tandis que je sois encore dans le monde».
__ « Père saint », invocation qui n ’apparsdt qu’ici; comparer v 25: « Pète
juste»; Ap 6, 10: «M aître saint»; 1 Jn 2, 20: le «S aint». — «garde-les
dans (ou: par) ton Nom que tu m’as dotmé» (et v 12), le « n o m » expri­
mant ce qu’est la personne (v 6), cette e:q>ression reçoit diverses inter-
prétatioiK;« garde-les dans l ’adhésion de foi à ta divinité que tu m’as
'donné à révéler »; ou bien: garde-les dans le Nom divin que tu m’as
donné (et Phi 2, 9 sw ), « u n Nom qui unit le culte du Pète e t celui du
Fils* ce Nom est le lien qui unira les disciples »; ou encore: « garde-les
toi-même, toi qui es uni à m oi». — Variantes: «garde-les dans ton Nom,
ceux que tu m’as doimés», ou: « c e que tu m’as donné» (cf v 2, note).
— «pour qu’ils soient un comme nous», comparer avec w 22, 22, 23;
12’ « lo rsq u e j ’étais avec eux», cf 16, 4: «parce que j ’étais avec vous».

JE A N 150
avec eux, moi, je les gatdais dans ton Nom que tu 17
m’as donné; et j’ai veillé, et aucun d’eux ne s’est
perdu hormis le fils de perdition, pour que l’Ecriture
s’accomplît. Mais maintenant je viens vers toi et
je parle ainsi dans le monde, pour qu’ils aient la
joie, la mienne, dans sa plénitude, en eux-mêmes.
« Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde
les a pris en haine, parce qu’Üs ne sont pas du
monde, comme moi je ne suis pas du monde. ^ Je
ne prie pas pour que tu les enlèves du monde, mais
pour que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont
pas du monde, comme moi je ne suis pas du
monde. Consacre-les dans la vérité: ta parole à
toi est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le
monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde.
— <cje les gardais dans (ou: par) ton Nom que tu m’as donné», (voir
V 11, note), variante: « . . . ton Nom, ceux que tu m*as donnés ». — j ’ai
veille», nuance d ’tm verbe synonyme de «gardais». — «aucun d’eux ne
s’est perdu (lit: n’a péri) », cj 6, 39‘, 10, 28x 18, 9; 3, 16. — « le fils de
p er^ tio n » (2 T h 2, 3; c£ Is 37, 4, grec), hébraîsme pour désigner un
être voué irrémédiablement à la perdition. I l s’agît de Judas l ’Iscariote,
qualifié de « diable » en 6, 70, e t agissant sous l ’influence de Satan (13, 2, 27). —
«pour que l ’£crîture s’accomplît» (cf 12, 38, note), allusion probable au Fs 41,
10, cité en 1 3 ,18; ou pent*être au 109, 3, 6, 8, 9 (et Ac 1, 20).
13 « je viens vers toi », cf v I I . — « je p m e ainsi », cf v 1, note. — « ...
la joie, la mienne, dans sa plénitude... », cf 1 5 ,11, note.
14 « fe leur ai donné ta parole», c£ w 6, 8, et les notes. — « le monde
les a pris en haine, parce que... », cf 15, 18~19, notes. — « je ne suis pas
du monde », cf 8,23.
15 « p rie » , cf w 9, 20. — «pour que tu les enlèves du monde», car ils
doivent, dans le « monde » (cf v 9), accomplir leur mission. — « du Mau­
vais» (cf 1 Jn 2, 13, 14; 3, 12; 5, io, 19; 2 Th 3, 3). c’est-a-dîre du diable,
qui est le «Chef de ce monde» (12, 31; 14, 30; 16, 11). On peut aussi
traduire: « du mal » (cf M t 5, 37; 6 , 13).
16 Voir V 14b.
17> « Consacre-les » (lit: « Sanctifie-les »; cf v 11; « Père saint »), c’est-à-
^ re : voue-les à la mission que je leur ai confiée (v 18), e t donne-leur en
conséquence les qualités et les pouvoirs requis pour la remplir. Pour ce
verbe, cf v 19; 10, 36. — «dans (ou: par) la v ^ t é : ta parole à toi est
vérité », c ’est-à-dirc: dans ton enseignement que je leur ai donné ( w 6,
8, 14) et qui est la vérité, la révâation dénnitive, parfaite du plan divin
du salut (1, 17). Variante: « t a parole à toi est ta v â ité » (cf Ps 119, 142,
grec).
18 « Comme tu m ’as envoyé », cf v 3, note. — « ... je les ai envoyés... »,
cf 4, 38; 20, 21; comparer Mc 6, 7; M t 10,5; Le 9, 2; 10,1.

151 JE A N
17 Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’Üs
soient, eux aussi, consacrés en vérité.

Jésus prie pour tous ceux qui croient en lui

« Ce n’est pas pour ceux-là seulement que je


prie, mais aussi pour ceux qui, par leur parole,
croient en moi, afin que tous soient un. Comme
toi. Père, tu es en moi et moi en toi, qu’ils soient en
nous eux aussi, pour que le monde croie que c’est
toi qui m’as envoyé. ^ E t moi, la gloire que tu
m’as donnée, je la leur ai donnée, pour qu’ils soient
un comme nous sommes un; ^m oi en eux et toi
en moi, pour qu’ils se trouvent accomplis dans
l’unité, pour que le monde connaisse que c’est toi
qui m’as envoyé et que tu les as aimés conune tu
m’as aimé.

19 « je me consacre moi-même » (lit: « je me sanctifie »), cf v 17. Jésus


est «celui que le Pête a consacié et eavayê dans le m onde» (10, 36; cf
3, lfi-17); il fait lui-même ce qu’il prie le Pète (« Consacte-les », v 17) de
faite pour ses disciples, « afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés ». Cer­
tains intetptètent « je me consacie » (« je me sanctifie ») au sens pos­
sible de « je m’offre en sacrifice », et les disciplesseraient « consacrés »
(« sanctifiés ») de la même façon que Jésus, comme prêtres et comme
victimes. — « en vérité », c’est-â-diie; vraiment, réellement, pleinement; à
moins que l ’expression n ’ait le même sens que « dans la vérité » (v 17).
20 « Ce n’est pas... », comparer avec v 9è. — « je prie », cf w 9, U . —
« par leur parole », c’est-à-dire par l ’enseignement, par la prédication de
ces disciples «envoyés dans le m onde» (v 18). — «croient», autre leçon,
facilitante: « croiront ».
21 « afin que tous soient un », comparer w U , 22, 23. — « tu es en moi
et moi en toi », comparer 10, 3S; 14, 10, 11, 20. — « qu’ils soient en nous
eux aussi », autre leçon: « qu’ils soient un en nous eux aussi ». Le « en nous »
est expliqué par v 23: « moi en eux et toi en moi ». Voir 1 Jn 1, 3. Cf Ga 3, 28.
_ «pour que le monde croie... », cf 11, 42; é, 29. Ci-dessus,v 8;« ils ontcru
que c’est toi qui m’as envoyé » ( w 18, 23, 2S).
22 « la gloire que tu m ’as donnée», cf w 3, 24; 13, 31. — « je la leur ai
donnée », cf v 10; « en eux je suis glorifié ». — « qu’ils soient un comme
nous sommes un », cf w 11, 21; 10, 30. „ „ „
23 «m oi en eux», cf «m oi en lu i» (6, 36; 15, 3), «m oi en vous» (14,
20; 15, 4); Ga 2, 20: « c’est Christ qui vit eu moi ». — « toi en moi », d v
21: « tu es en moi ». — « se trouvent accomplis », d 1 Jn 2, 3; 4, 12, 17,

JE A N 152
Suprême demande

« Père, ce que tu m’as donné, je veux que là 17


où je suis, moi, ceux-là aussi soient avec moi, pour
qu’ils voient la gloire, la mienne, que tu m’as don­
née, parce que tu m’as aimé avant la fondation du
monde, ^P ère juste, le monde, lui, ne t ’a pas
connu, mais moi je t ’ai connu, et ceux-ci ont connu
que c’est toi qui m’as envoyé. Je leur ai fait con­
naître ton Nom et le leur ferai connaître, pour que
l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi aussi
en eu x .»

iS . Pour ce verbe, voir v 4; 4, J4; 5, 3(5; 19, 28. — « dans l ’unité », c£ U ,


52. — « pour çpK le monde », autre leçon; « et pour Que le monde ». —
«pour ^ e le monde connaisse», comparer v 21: «pour que le monde croie». —
« connaisse », comparer: « ils ont connu », w 8, 25. — « que c’est toi qui m’as
envoyé », c£ w 8, 3S,_ 21, 25; v 3: « celui que tu as envoyé ». — « que tu les as
aimés », cf 3, 16; variante: « que je les ai aimés » (c{ 15, 9). — « comme tu m’as
aimé », cf w 24, 26; 3, 35; 5, 20; 10, 17; 15, 9. Variante: « comme toi tu m’as
aimé».
24 « P ère» , et v 1, note. — « c e que tu m’as donné», eq tlid té par
« ceux-là », cf V 2, note. Variante: « ceux que tu m’as donnés ». — « je
veux», dans la bouche de Jésus: 21, 22, 23; M t 8, 3; 23, 37; 26,39; 15,
32: et par; Le 12, 49. — « où je suis », et 7, 34, note. — « ceux-là aussi
soient avec m oi», cf 12, 26, 32; 14, 3. Voit Le 22, 30; 2 Tm 2, 11; Ro 8,
17; 2 Co 3, 18. — «voient la gloire», cf 1, 14. — « la iJoite, la mienne,
que tu m’as donnée », comparer avec w 22 et 5. — « tu m’as aimé », cf
v 24, note. — «avant la jEondation du m onde» (Eph 1, 4; 1 Pe 1, 20),
comparer v 5; « avant que le monde fût »; et « depuis la ftmdation du
monde », M t 13, 35; 25, 34; Le 11, 50; H e 4, 3; 9, 26; Ap 13, 8; 17, 8.
25 « P&e juste », comparer v lU « Pète saint ». Sur Dieu « juste », cf
1 Jn 1, 9; Ap 16, 5; Ro 3, 26. — « le monde ne t ’as pas connu», cf 8, 55;
15, 21; 1, 10. — « j e t ’ai connu», cf 10, 15; 8, 55; 14, 7; Mt 11, 27; Le 10,
22. — « ceux-ci ont connu... », cf v S.
26 « Je ieur ai fait connaître (cf 15, 15) ton Nom », comparer v 6. —
« le leur ferai connaître », cf le r&le du « Pataclet », 14, 26; 16, 13. —
« l ’amour dont tu m’as aim é» (pour l ’expression, cf Eph 2, 4), voir v 23,
note. — « soit en eux », voir Ro 8, 39. — « moi aussi en eux », cf v 23,
note.

153 JE A N
Chronique en hollandais. 1499.
III. LA GLOIRE DE JÉSUS
MANIFESTÉE DANS SA PASSION
(18,1 — 19,42)

Dans le jardin de l’autre côté du Kêdrôn


L ’arrestation de Jésus

^ Ayant dit cela, 'Jésus s’en aUa avec ses disci- 18


pies de l’autre côté du torrent du Kédrôn. Il y avait
là un jardin, dans lequel il entra, ainsi que ses dis- ^
ciples. ^ Judas, qui le livrait, connaissait aussi l’en­
droit, parce que Jésus s’y était souvent retrouvé
avec ses disciples, ^ Judas donc, emmenant la

Le récit johannique de la Passion se présente comme ime tradition


indépendante et complète en elle-même, quelles que soient ses ressem­
blances et ses différences avec les Synoptiques. Il met surtout en relief:
— 1. Le caractère volontaire des souffrances du Christ (c£ 10, Î 7 - I8 )i 18,
4, 8 , l l j 36; 19, 28, 30. — 2 . L’accomplissement d’un plan divin dans ces
souffrances (cf 13, 1; Le 22, 5 3 ): 18, 4 , 9 , 11; 19, 11, 14, 28. — 3. La
majesté du Christ dans ses souffrances (et 13, 31-32): 18, 6, 20-23, 37; 19,
11, 26, 27, 30, 36-37 (B.F. Westcott).
1-11 Comparer avec Mc 14, 43-50; Mt 26, 47-56; Le 22, 47-53.
1 « Ayant dit cela », e:q>ression de transition (13, 21; 20, 20) qui rattache le
récit au ch 17 (cf 14, 31, note). — « s ’en alla», lit: « so rtit» (cf Mc 14, 26; Mt
26, 30; Le 22. 3 9 ). — «torrent du Kédrôn», vallée qui sépare Jérusalem du mont
des Oliviers (cf 8, I , note) à l ’est. Seule mention ici dans le N.T.; cf 2 Sam 15,
23; 1 Rs 2, 37; 15, 13; 2 Chr 15, 16; Jr 31, 40. — « un jardin » (cf v 26; 19, 41;
Le 13, 19), en Mc 14, 3 2 et M t 26, 36: « un domaine du nom de Guethsémani »;
en Le 22, 59-40: « au mont des Oliviers », « en ce lieu ».
2 « Ju d as» s’était exclu (13, 30) de «ses disciples» (v 1 ) . — «qui le
livrait » (et v 5 ), cf 13, 2 , 11, 21; 21, 20. — « souvent », cf Le 21, 37; 22, 39.
3 « emmenant », lit: « prenant ». — « la cohorte » avec son « tribun »
(v 12), cette présence de soldats romains (une cohorte se compose de
500 à 600 hommes) n’est mentionnée qu’en Jn. — « gardes fournis par

155 je a n
18 cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres
et les Pharisiens, vient là avec des lanternes, des
torches et des armes.
*Jésus donc, sachant tout ce qui allait lui surve­
nir, sortit et leur dit: « Qui cherchez-vous? » ®Ils lui
répondirent: « Jésus le Nazôréen. » Il leur dit:
« C’est moi. » Judas aussi, qui le livrait, se tenait
avec eux, ®Quand donc [Jésus] leur dit: « C’est
moi », ils reculèrent et tombèrent à terre. ’ De nou­
veau donc il les interrogea: « Qui cherchez-vous? »
Ils dirent: « Jésus le Nazôréen. » ®Jésus répondit:
« Je vous ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi
que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » ®C’était
pour que s’accompÈt la parole qu’Ü avait dite: « De
ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun. »
“ Simon-Pierre donc, qui avait un glaive, le tira,
frappa l’esclave du grand prêtre et lui trancha
son petit bout d’oreille droite. Cet esclave s’appe-
Mt Malchus. Jésus dit donc à Pierre: « Remets

les grands prêtres et les Pharisiens », c£ 7, 32, note. — « lanternes,


torches », particulaiité de ce téd t.
4 « sa d ü n t» (19, 28), et 6, 6, note. Variante: «voyant». — « so rtit» ,
peat.être avec la nuance de « s’avança, activa » (M t 13, 49).
5 «Nazôréen» (et v 7; 19, 19i cl M t 2, 23, note), variante « Nazacénien»,
c’est-à«lire otiggnaire de Nazareth (Mc 1, 24), note). — « C’est moi » (et w 6, S),
et 6, 20; 9, 9. Variantes: «Jésus leur dit: C’est m oi»; « l i leur dit: C’est moi,
Jésus ». — « Judas... », comparer son rôle dans Mc 14, 44^3, et par.
6 « Quand donc », o£ 4, 1, note. — « à terre », cf 9, S. — Majesté et puissance
de Jésus. Comparer 7, 30, 44, 46; 8, 20, 59; 10, 39; 12, 36; cf Le 4, 29-30.
8 « Si donc », cf 6, 62, note. — « laissez aller cem oâ », voir 16, 32.
9 «pour que s’accomplît» (et v 32), cette citation d’une parole de
Jésus est introduite comme celles des Eentutes (cf 12, 38, note). — « la
pande qu’il avait dite », interprétation de 17,12; cf 6, 39; 10, 28.
10 La mention de «Simon-Pierre» (<ï 13, 37) et de «Malclius»^ est
propre à Jn. — « u n glaive», cf Le 22, 36, 38. — «p etit bout d’oreille»
(comparer v 26), cf Mc 14, 47. Variante: « bout d’oreille » (Le 22, 51; Mt
26, 51). — « droite », cf Le 22, 50 (« l ’ordlle droite »).
11 «Rem ets» (lit: « Je tte » ), cf seulement Mt 26, 52. — «fourreau», lit:
« gaine ». — « La coupe », symbole d ’épreuve e t de souffrance (Mc 10,

JE A N 156
le glaive au fourreau. La coupe que m’a donnée le 18
Père, je ne la boirais pasi »

La comparution devant Anne et Cdiphe


et les reniements de Simon-Fierre

La cohorte donc, et le tribim, et les gardes des


Juifs saisirent Jésus; ils le lièrent et l’amenèrent
Le 3, 2
chez Anne d’abord; c’était en effet le beau-père de
Mt 26, 3
Caïphe, lequel était grand prêtre cette année-là.
Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux
Juifs: « Mieux vaut qu’un seul homme meure pour
le peuple. »
Mt 26,
^^Simon-Pierre suivait Jésus, ainsi qu’un autre
disciple. Ce disciple était connu du grand prêtre,
et il entra avec Jésus dans la cour du grand
prêtre, tandis que Pierre se tenait près de la

3S-39i Mt 20, 22-23), figute dans la ptiète de Jésus à Guethsémani, que


racontent les Synoptiÿies (Mc 14, 36; Mt 26, 39; Le 22, 42) immédiate­
ment avant l ’attestation de Jésus. Voit 12, 27-29, note. — « le Pète »,
variante: « mon Pète ».
12-14 Comparer Mc 1 4 ,32; Mt 26, 37; Le 22, 34.
12 Cf v 3. — « tribun » (lit: « chiliarque »), l ’offîcier romain qui comman­
dait la cohorte. — « lièren t» , pour ce verbe, cf v 24; 19, 40; U , 44. Com­
parer Mc 1 5 ,1; Mt 2 7 ,2 .
13 « l ’amenèrent», cf Le 22, 34. — «A nne» (et v 24) avait été grand
prêtre de 6 à 15; outre son gendre Caïphe, cinq de ses fils furent aussi
grands prêtres. I l jouissait d’un tel prestige qu’il était considéré comme
ie grand prêtre de & it (Le 3, 2; Ac 4, 6). — « Caïphe... », voir 11, 49,
note. Seul Mt nomme également Caïphe dans le récit de la Passion (Mt
26, 3, 37). — Voit note du v 24.
14 Comparer 11, 30. — « meute », variante: « périsse ».
15-18 Comparer Mc 14, 33, 66-6S; M t 26, 38, 69-70; Le 22, 34-37.
15 « un autre disciple », et v 16: « L’autre disciple », sans plus de préci­
sions (cf 1, 40; 21, 2, 3, 8); beaucoup de commentateurs l ’identifient avec
« l ’autre disciple que Jésus aim ait» (20, 2, 3, 8), l ’Apêtte Jean lui-même.
— « connu » (et v 16), les motifs demeurent inexpliqués. — « entra
avec », ici et 6, 22, et pas ailleurs dans le N.T.

157 JE A N
18 porte, dehors. L’autre disciple, celui que connais­
sait le grand prêtre, sortit donc, parla à celle qui
Mt 26,69
gardait la porte et fit entrer Pierre. ^^La servante
qui gardait la porte dit donc à Pierre: « Ne serais-
tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme? »
Celui-ci dit: « Je n’en suis pas. » Les esclaves
et les gardes, qui avaient fait un feu de braise parce
que le temps était froid, se tenaient là et se chauf­
faient. Pierre aussi se tenait avec eux et se chauffait.
Le grand prêtre donc interrogea Jésus sur ses
disciples et sur son enseignement. ^ Jésus lui
répondit: «M oi, c’est ouvertement que j’ai parlé
au monde; moi, j’ai toujours enseigné en synago­
gue et dans le Temple, où tous les Juifs se réunis­
sent, et je n ’ai rien dit en secret. Pourquoi
m’interroges-tu? Demande à ceux qui ont entendu
ce que je leur ai dit: ils savent, eux, ce que moi j’ai
dit. » A ces mots, un des gardes qui se tenait là
donna un coup à Jésus, en disant: « C’est ainsi que

16 « L’autte disdple » (c{ v V ) , variantes: « Le disciple que », « Ce


disciple que ». — « et fit entrer », ou bien: « et elle fit entrer ».
18 « Pierre... se chauffait », la suite de la scène est au v 2f.
19-24 Au lieu de porter, conune ici, sur « les disciples et renseigne­
ment » de Jésus, l ’interrogatoire des Synoptiques (Mc 14, SS-64; Mt 26,
99-66; Le 22, 66-71) a pour objet la messianité et la divinité de Jésus;
mais, dans Jn, ces questions ont été discutées déjà maintes fois, avant
d’aboutir à la décision des Juifs de tuer Jésus (5, 18; 7, 26, 27, 31, 41,
42; 10, 24, 25, 33, 36; 11, 49-53).
19 « enseignement », cf 7, 16, 17.
20 « ouvertement », cf 7, 13, 26; 10, 24. — « au monde », cf 7, 4. — « en
synagogue», cf 6, 59. — «dans le Temple», cf 2, 14; 7, 14, 28; 8, 20; 10,
23; voir Mc 14, 49; Mt 26, 55; Le 21, 37, et 22, 53. — «tous les Juifs»,
variante: « toujours les Juifs ». — « en secret », pour l ’expression, cf 7, 4,
10; comparer 11, 28: « e n cachette». — Is 48, 16 (cf 45, 1 9 ): «D ès le
début je n ’ai point parlé en secret ».
21 Appel à des témoins de la défense, comme on devrait les produire
dans un procès régulier. — « ils savent, eux », lit: « voilà que ceux-là
savent ».
22 « A ces mots », lit: « Lui, ayant dit cela ». — « donna un coup », cf
19, 3; Mc 14, 65; voir Mt 26, 67; 5, 39. — Comparer Ac 23, 1-5.

JEA N 158
tu réponds au grand prêtre! » Jésus lui répondit: 18
« Si j’ai mal parlé, témoigne au sujet du mal; mais
si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? » Anne
l’envoya donc, lié, à Caïpbe le grand prêtre.
^ Simon-Pierre se tenait là et se chauffait. M t 26, n-75
On lui dit donc: « Ne serais-tu pas, toi aussi,
de ses disciples? » Celui-ci nia et dit: « Je
n’en suis pas. » Un des esclaves du grand prê­
tre, qui était un parent de celui dont Pierre avait
tranché le bout de l’oreille, dit: « Ne t ’ai-je pas vu,
moi, dans le jardin, avec lui? » ^ De nouveau donc,
Pierre nia, et aussitôt un coq chanta.

Jésus devant Pilate

^ On amène donc Jésus de chez Cmphe au pré-


toire. C’était le matin. Mais eux n’entrèrent pas dans

23 Calme et dignité de Jésus. Cf 8, 46i 15, 25. — «m e 6appes-tu», lit:


« me bats-tu » (cf l e 22, 6 3 ).
24 Le transfert de ce verset entre les versets 13 et 14 tendrait le récit
plus d a it et cohérent; le « grand prêtte » des w 19-23 serait alors
Caïpbe (cf Mt 26, 37-66). — «Anne l ’envoya dond», variante: «Mais
Anne l ’envoya ». — « lié », cf v 12.
25-27 Comparer Mc 14, 69-72-, M t 26, 71-75; Le 22, 38-62.
25 Reprise de la fin du v 18, et suite des reniements. — Comparer
avec V 17.
26 Ci V 10. — « le bout de l ’oreille », cf M t 26, 31; Le 22, 31. — « le
jardin », cf v 1.
27 Cf 13, 38.
28-40 Comparer Mc 15, 1-20; Mt 27, 1-2, 11-26; Le 23. 1-5, 13-23. Mais le
procès devant Pilate est beaucoup plus développé dans Jn (18, 28-19,
16) que dans les Synoptiques.
28 « On », lit: « Ils »; Jésus se trouvait chez Caïpbe (v 2 4 ); le récit met
en scène « les Juifs » ( w 31, 38; 19, 7, 12, etc.), « les grands prêtres »
(v 3 3 ), «les grands prêtres e t les gardes» (19, 6). — « a u prétoire» (et
V 33; 19, 9; Mc 15, 16; M t 27, 27; Ac 23, 25; Phi 1, 1 3 ), c’est-à-dire au
tribunal romain, dans la résidence du gouverneur; celui-ci séjournait, lots
des fêtes de Pâque, soit dans l ’ancien palais d’Hétode le Grand, à l ’ouest
de Jâmsalem, soit dans la forteresse Antonia, au nord-ouest de l ’esplanade
du Temple. — « le m atin» (cf 20, 1), au lever du jour; on aura « la sixième

159 JE A N
18 le prétoire, pour ne pas se souiller et [pouvoir]
manger la pâque. Pilate sortit donc dehors vers
eux, et il dit: « Quelle accusation portez-vous contre
cet homme? » ® Ils répondirent et lui dirent: « Si
cet homme n ’était pas un malfaiteur, nous ne te
l’aurions pas livré. » Pilate donc leur dit; « Pre-
nez-le, vous, et jugez-le selon votre loi. » Les Juifs
lui dirent: « Il ne nous est pas permis de faire mou­
rir quelqu’un. » C’était pour que la parole de
Jésus s’accomplît, celle qu’îl avait dite pour signi­
fier par quel genre de mort il devait mourir.
Pilate entra donc de nouveau dans le prétoire,
appela Jésus et lui dit: « C’est toi, le roi des
Juifs?» Jésus répondit: «Est-ce de toi-même

heiue » ea 19, 14. — « eux », les Juifs qui avaient conduit Jésus au prétoire.
— « ne pas se souiller », crainte de contracter, dans la maison d*un païen
(c£ Ac 11, 3), quelque impureté légale dont il aurait fallu du temps pour
«se purifier» (11, 33, note). — « la pâque», la victime pascale, qui devait
être mangée le soir du 14 Nisan (cf 19, 14 et 31), c’est-à-dire aux premières
heures du 15 Nisan.
29 « Pilate », procurateur de Judée, et d’Idumée etde Samarie, de 26 à
36 ap. J.-C. (cf 1 Tm 6, 13; Le 3, 1; etc.). — « so rtit» , le récit va se
dérouler selon les « sorties » ( w 29-32, 38b-40\ 19, 4-7, 12-16) et les
«entrées» de Pilate ( w 33-37a; 19, 1-3, 8-11). — «Quelle accusation», demande
de précisions.
30 « livré », les Juifs ont reconnu la culpabilité de Jésus; ilsveulent à
présent que Pilate le condamne.
31 «Prenez-le (certains manuscrits ajoutent: donc), vous», cf 19, 6. —
« jugez-le », variante: « jugez ». — « selon votre loi », cf 19, 7. Voir Ac 18,
13. — « dirent », certains manuscrits ajoutent: « donc ». — « pas permis », les
Juifs veulent suivre les voies légales de l ’autorité romaine pour l ’exécution d’une
sentence capitale. Le grief politique présenté à Pilate pour l ’inciter à agir (il s’est
fait « roi des Juifs », v 33 sw ; 19, 12), laisse intact le véritable motif de la
condamnation qu’ils sont eux-mêmes portée (« il s’est fait Fils de Dieu » 19, 7).
32 « pour que la parole de Jésus s’accomplît », cf v 9, note. — « celle
qu’il avait dite pour signifier... », c’est-à-dire qu’il serait « élevé » (3, 14;
8, 28; 12, 32-34; cf Mt 20, 19^ et par), ce qui se réalise, du fait des
Romains, par la crucifixion; les Juifs l ’auraient lapidé (cf 8, 39; 10, 31-33). —
« par quel genre de mort il devait (ou; allait) mourir », pour l ’expression,
cf 12, 33; 21, 19.
33 L’enquête de Pilate. — « entra », il était « sorti », cf v 29, note. —
« le roi des Juifs » (v 39; 19, 3, 19, 21; cf Mc 15, 2, etc.; M t 27, 11, etc.;
2, 2; Le 23, 3, etc.), et non le titre théocratique: « le roi d’Israël » (1, 49; 12, 13).
34 « de toi-même », c’est-à-dire: est-ce les Romains qui accusent Jésus
de s’être fait « roi des Juifs »?

JEA N 160
23 — Jésus devant Pilate, à qui un démon souffle un jugement
inique.
Vitrail de la fin du XIl" siècle. Cathédrale de Sens.
24 — Sur le chemin du Golgotha (19, 1 7 ) ; Jésus est dépouillé
de ses vêtements que les soldats se partageront (19, 2 3 - 2 4 ) ; Marie
a le cœur transpercé d’un glaive de douleur.
P e in tu r e d u X V ° siè c le . M u s é e d u L o u v r e .
que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi? » 18
Pilate répondit: « Est-ce que je suis Juif, moi?
C’est ta nation et les grands prêtres qui t ’ont livré
à moi; qu’as-tu fait? » Jésus répondit: « Mon
royaume à moi n ’est pas de ce monde. Si mon
royaume à moi était de ce monde, mes gens à moi
auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux
Juifs; mais non, mon royaume à moi n’est pas d’ici. »
Pilate lui dit donc: « Tu es donc roi, toi? » Jésus
répondit: « C’est toi qui le dis: je suis roi. Moi, c’est
pour cela que je suis né, et c’est pour cela que je
suis venu dans le monde: pour rendre témoignage
à la vérité; quiconque est de la vérité écoute ma
voix. » Pilate lui dit: « Qu’est-ce que la vérité? »
E t ayant dit cela, de nouveau il sortit vers les Juifs,
et il leur dit: « Pour moi, je ne trouve en lui aucun
motif de condamnation. Mais vous avez cou­
tume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque.
Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des

35 « ta nation et les grands çrêtres », c’est-à-dire: ta nation représentée


par les grands prêtres. L’accusation vient des Juifs; Pilate s’enquiert des
faits.
36 Réponse à la question du v 33. «royaum e», pour le terme, cf 3,
3, 5. — « n ’est pas de ce monde »^ cf 8, 23. — « mes gens », lit: « mes
gardes» ( w 3, 12, 18, 22) que j ’aurais dans l’éventualité d’une royauté
politique. Comjparer Mt 26, 33. — « aux Juifs », les ennemis réels dans
ce procès. — « mais non », et non pas: « mais maintenant ».
37 A Pilate décontenancé par cette notion de royauté, l ’explication que
Jésus va donner sera encore plus incompréhensible. — « ... né, et... venu
dans le monde», cf 16, 28. — «rendre témoignage à la vérité» (5, 33),
les paroles et les œuvres de Jésus sont ce témoignage, cf 3, 11, 32-33.
8, 13-14, 46\ 14, 6\ voir 1 Tm 6, 13. — « est de la vérité », c’est-à-dire
procède de la vérité, ou bien: est du parti de la vérité; cf 8, 47\ 10, 27
14, 17; 1 Jn 4, 6.
38 « sortit », cf v 29, note. — « j’e ne trouve en lui aucun motif de con­
damnation», voit encore 19, 4 et 6; ci Le 23, 4, 14, 22.
39 « coutume », quasi contraignante, mais pas un droit au sens strict
du mot.— « j*e vous relâche », variante: « je relâche ». — « le roi des
Juifs », cf V 33\ 19, 15i « votre roi ».

161 JEAN
18 Juifs? » Ils vociférèrent donc de nouveau: « Pas
lui, mais Barabbas! » Or Barabbas était un brigand.

Les outrages et le couronnement d’épines

19 ^ Alors donc, Pilate prit Jésus et le fit fouetter,


Mt 27,2fi-32 jgg soldats, tressant une couronne avec des
Lc23.ifi.23 épines, la lui posèrent sur la tête, et ils le revê­
tirent d’un manteau pourpre. ^ Et ils venaient vers
lui et disaient: « Salut, le roi des Juifs! » et ils lui
donnaient des coups.

Jésus à nouveau devant FÜate

Mt 27.22-26 4 piJate, de nouveau, sortit dehors; et il leur dit:


« Voilà que je vous l’amène dehors, pour que vous
connaissiez que je ne trouve aucun motif de con-

18 40 « vociKièrent » (et 19, fi. 12. 15), le verbe traduit par « crier» (11, 43)
et «pousser des cris» (12, 13). — « d e nouveau», suppose tme première
demande, non relatée; voir le récit plus complet de Mc 15, fi-14; M t 27,
15-23. — Barabbas, « fils de Abba (père) ». — « un brigand », en Mt 27,
16: « un prisormier fameux »; en Mc l5, 7, et Le 23, 19: un séditieux et un
_ meurtrier.
19 1-3 Comparer Mc 15, 15-20a; Mt 27, 26-3U.
1 «Alors donc», cf v Ifi; 11, 4; 20, S, — « p r it» , c’esbâ-dite: fit
prendre. — « fit fouetter », lit; « fouetta »; pour ce verbe, cf Mc 10, 34; Mt
20, 19; 10, 17; 23, 34; Le 18, 33; He 12, fi. On trouve« flageller » en
13, 15, et Mt 27, 26; « corriger », en Le 23, Ifi, 22.
2 « tressant une couronne avec des épines », M t 27, 29. — « revêti­
rent », lit: « enveloppèrent », cf Mc 16, 5; Le 23, 12; Ac 12, S. — « man­
teau pourpre », en M t 27, 28: « chlamyde écarlate »; Mc 15, 17: « ils le
revêtirent de pourpre ». Comparer Le 23, 11.
3 « Salut... », mimique de VAve Caesar. — « donnaient des coups », cf
18, 22.
4-16a Comparer Mc 15, 12-25; Mt 27. 22-26; Le 23, 20-25.
4 « Et Pilate sortit », variantes; « Pilate sortit », « Pilate sortit donc ».
— «sortit dehors» (et v 5), littéralisme grec, cf 18, 29, 38, — «Je vous

JEA N 162
damnation en lui. » ®Jésus donc sortit dehors, por- 19
tant la couronne d’épines et le manteau pourpre, et
[Pilate] leur dit: «Voici l’homme. » ®Lors donc
qu’ils le virent, les grands prêtres et les gardes voci­
férèrent: « A la croix! A la croix! » Pilate leur dit:
« Prenez-le, vous, et crucifiez-le; car pour moi, je ne
trouve pas en lui de motif de condanmation. » ’ Les
Juifs lui répondirent: « Nous avons, nous, une Loi, et
selon cette Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait
Fils de Dieu. »
®Lors donc que Pilate entendit cette parole, il
eut encore plus peur ®et il entra de nouveau dans
le prétoire. E t il dit à Jésus: « D’où es-tu, toi? »
Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. “ Pilate lui
dit donc: « Tu ne me parles pas... à moi! Ne sais-tu
pas que j’ai pouvoir pour te relâcher et que j’ai
pouvoir pour te crucifier? » Jésus répondit:
« Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, s’il ne

l ’amène », c’est-àHlire; je vous le fais amener. — « je ne trouve aucun


m otif...», comparer avec v £, e t 18, 38. — « en lu i» , omis par certains
manuscrits.
5 «J& us sortit», jusque-là il était dans le prétoire (18, 28). —
<t portant », variante: « ayant », — « couronne d’épines » (comparer avec
V 2), Mc 15, 17. — « et [Pilate] leur dit... », cette fin de verset est omise
par certains manuscrits. — « Voici l ’homme », comparer v 14t « Voilà
votre roi »,
6 « Lors donc que » (et w S, 30), cf 2, 22, note. — « vociférèrent » (et
vv 12, 15), cf 18, 40. — « A la croix! A la croix!», lit; «Crucifie! Crud-
fie! », comparer v 15: « crucifie-lel ». — « Prenez-le, vous », cf 18, 31. —
« et crucifiez-le », ironique. — « je ne trouve pasen lui... », comparer
avec V 4, et 18, 38.
7 « lui répondirent », certains manuscrits omettent « lui ». — « selon
cette Loi il doit mourir », pour biasphème, cf Lev 24, lé; « cette Loi »,
variante: « notre Loi ». — « parce qu’il s’est fait Fils de Dieu », cf 5, 18;
10, 33-38. — Illustration de « quiconque vous tuera croirarendre un
culte à Dieu », 16, 2.
8 « Lors donc que », cf v 6, note.
9 « il entra de nouveau » (18, 33), il était sorti au v 4; cf 18, 25>, note.
— « D’o ï es-tu », pour l ’expression, cf 7,_ 27-28; 8, 14; 9, 29-30. —
« aucune réponse », cf Mc 15, 4-5; Mt 27, 14; voir Le 23, 9.

163 JEAN
19 t’avait été donné d’en haut; voilà pourquoi celui
qui m’a livré à toi a un plus grand péché. »
partir de ce moment, Pilate cherchait à le
relâcher. Mais les Juifs vociférèrent: « Si tu relâches
cet homme, tu n ’es pas ami de César; quiconque
se fait roi se déclare contre César, » Pilate donc,
entendant ces paroles, fit amener Jésus dehors et
le fit asseoir au tribunal, en un lieu appelé Lithos-
trotos (en hébreu Gabbatha). C’était la Prépara­
tion de la Pâque; c’était environ la sixième heure.
[Pilate] dit aux Juifs: « Voilà votre roi, » Ils voci­
férèrent donc: « A mort! A mort! crucifie-le! » Pilate
leur dit: « Crucifierai-je votre roi? » Les grands prê-

11 « d’en haut » (cf 3, 3), c’est-â-dite de Dieu (3> 27\ Ro 13, 1); d’autre
part, n ia te n’a précisément de pouvoir contre Jésus que par concession
divine (10, 18; 14, 30-31; A c 2, 23; 4, 27-28). — «voilà pourquoi» (cf 1.
32, note), et suppléer, sous-entendu: «Puisque tu agis conune saisi de
l'affaire» (Lagrange), — «celui qui m’a livré» (variante: «celui qui me
livre »), dans ce récit l ’expression vise les autorité juives, la nation, les
Juifs (18, 30, 33). — « un p lœ grand périié », voir 15, 22.
12 « A partir de ce moment» (ici, e t 6, 66), ou bien: « A cause de
cela ». — « cherchait à le relâcher », cf Le 23, 20; Ac 3, 13. — « vocifé­
rèrent», cf V é; autres leçons: «vociféraient», «criaient», «disaient». —
« César », titre porté par les empereurs romains; « ami de César », soit
allusion à ce titre officiel fréquemment décerné aux gouverneurs, soit au
sens de « loyal serviteur » de l ’empereur. — Comparer Ac 17, 7.
13 « entendant ces paroles » (comparer avec v 8), c’est-à-dire, ici, com­
prenant bien le sens de ces paroles. — « fit amener », lit: « amena ». —
« e t le fit asseoir» (lit: « e t l ’assit»), ou bien: « e t s’assit». — «lûthos-
trotos » signifie endroit dallé^ ou pavé de mosaïques. — « en hébreu »
(et w 17, 20), pour l ’expression, cf 5, 2, note. — « Gabbatha », sens incer­
tain; peut-être: dos, hauteur.
14 « la Préparation de la Pâque», la veille (14 Nisan) de la Pâque (15
Nisan), où l ’on faisait les préparatus de la fête (voir w 31 et 42). Nisan:
mars-avril. — « sixième heure », environ midi, l’heure où les Juifs
commençaient à immoler les victimes pascales; c’està cette même
heure que va être décidée l’immolation de la pâque nouvelle (1 Co 5, 7);
cf 19, 36; 1, 29. L’horaire de ù& 15, 23, est différent. — «Voilà votre
roi », comparer v 5: « V oid l’homme »; en présentant aux Juifs Jésus
comme leur coi, Pliate va les contraindre à le rejeter d’une manière solen­
nelle et définitive ( w 13-16).
15 « vociférèrent », cf w . 6, 12. — « A mort! A mort! » (cf Le 23, IS; Ac
21, 36), lit: « Enlève! Enlève! » — « crudfie-le! » (Mc 15, 14; comparer Mt 27, 23;
Le 23, 23), cf V S: « A la croix! » — « Crucifierai-je », ou bien: « Crucifie­
rais-je ». — La réponse est attribuée i d « aux grands prêtres », et non
plus « aux Juifs » (v 7; 18, 31) ou « aux grands prêtres et aux —

JE A N 164
très répondirent; « Nous n’avons de roi que César. » 19
Alors donc, il le leur livra pour être crucifié.

•Sur le chemin du Golgotha

Ils prirent donc Jésus. ^^Et, portant lui-même sa .^1-33


27
croix, il sortit vers le lieu-dit « du Crâne », c’est-à-
dire en hébreu « Golgotha ».

Bible italienne. Venise, 1525.

(v 6)‘, les chefs officiels du judaïsme ptéfècent à Jésus l ’asservissement


au joug des païens (en contraste, cf Jug 8, 23; 1 Sam 8, 7).
16a «Alors donc», cf v 1. — « leu r livra», aux Juifs d’apres le con­
texte, mais le supplice de la croix est infligé par les soldats romains
( w 23, 24, 32-34).
16b-17 Comparer Mc 15, 202.-22; M t 27, 31b-33; Le 23, 26.
16b « Ils » prirent, cf v 16a: « leur livra ». — « Jésus », certains manus­
crits ajoutent: « et ils l ’amenèrent », ou: « et ils l ’emmenèrent. »
17 « portant sa croix », cf Le 14, 27. — « lui-même », lit: « pour lui-même », «ni
« pat lui-même ». — « sortit » de Jérusalem. Cf H e 13. 12-15. — « du Crâne », de
la traduction latine Calvariae dérive notre terme « Calvaire ». — « en hébreu »,
cf V 13. — Le « G o lgol^ » émit situé au nord-ouest de la mile, non loin des
remparts.

165 JE A N
Le crucifiement

19 C’est là qu’ils le crucifièrent, ainsi que deux


Mt 21,35-38 autres avec lui, un de chaque côté et Jésus au
milieu. Pilate avait aussi rédigé un écriteau, qu’il
fit placer au-dessus de la croix. Il [y] était écrit:
Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs. Cet écriteau
donc, beaucoup de Juifs le lurent, parce que l’en­
droit où avait été crucifié Jésus était près de la ville,
et que c’était écrit en hébreu, en latin, en grec.
Les grands prêtres des Juifs disaient donc à
Pilate: « Tu ne dois pas écrire: Le roi des Juifs, mais
que celui-là a dit: Je suis roi des Juifs, » “ Pilate
répondit: « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »

Les soldats tirent au sort les habits de Jésus

Mt 27,35 Les soldats donc, lorsqu’ils eurent crucifié


Jésus, prirent ses vêtements et firent quatre parts.

18-22 Comparer Mc 15, 24-27; M t 27. 35-38; Le 23, 32-33, 38.


18 « ils le crucifièrent », toujours les Juifs dans ce contexte (cf v ISa,
note), et voir Ac 2, 36; 3, 15; 10, 39; mais les soldats romains sont les
exécuteurs (w 23, 24, 32-34). — «deux autres», qualifiés de «brigands»
en Mc et Mt, de « malfaiteurs » en Le (oii Pim d^entre eux devient le
«bon larron». Le 23, 32-33, 39-43).
19 «rédigé», lit: « écrit» . — « im écriteau» (et v 20), en Mc 15, 26 et
Le 23, 3B\ « une inscription »; en Mt 27, 37\ « le motifde sa condamna­
tion écrit ainsi ». — « fit placer », lit: « plaça ». — « au-dessus de la croix », en
Mt 27, 37: «au-dessus de sa tête»; en Le 23, 38: «au-dessus de lu i» . — « le
Nazôréen », cf 18, 5 ,7 . — « le roi des Juifs », cf vv 3, 21; 18, 33, 39.
20 « en hébreu (vv 13, 17), en latin, en grec» (propre à Jn), la langue
nationale, la langue officielle de l’Empire, la langue commune. — Voir
Ps 96, lOû.
21 « Les grands prêtres des Juifs », expression unique. — « Tu ne dois
pas écrire », lit: « n ’écris pas », c’est-à-dire: « ne continue pas à écrire »,
et dans ce contexte: « ne laisse pas écrit ».
23-24 Comparer Mc 15, 24; Mt 27, 35; Le 23, 34b.
23 « lorsqu’ils eurent crucifié », cf v 15. — « pour chaque soldat » de

JEA N 166
« L ’Aiguillon de l’amour divine». Paris, 1489.
19 une part pour chaque soldat. [Ils prirent] aussi la
tunique; mais la tunique était sans couture, tissée
d’une seule pièce de haut en bas, ^'‘ Ils se dirent
donc entre eux: « Ne la déchirons pas, mais dési­
gnons par le sort celui qui l’aura. » C’était pour que
l’Ecriture s’accomplît:
Ils se sont -partagé mes vêtements,
et sur mes habits ils ont jeté le sort.
Voilà donc ce que firent les soldats.

Les derniers instants et la mort de Jésus


Mt V ,4 S -}0
^^Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, et
Marie la Magdaléenne. Jésus donc, voyant sa
mère et, près d’elle, le disciple qu’il préférait, dit à
sa mère: « Femme, voilà ton fils. » ^ Ensuite il dit
au disciple: « Voilà ta mère. » Et, dès cette heure-là,
le disciple la prit chez lui.
Tescouade de quatre soldats (cf Ac 12, 4). Application^ du droit de
dépouilles, selon la loi romaine. — « la tunique » est l ’habit de dessous.
— «sans couture», depuis s. Cyprîen, les Pètes^ ont vu dans cette
tunique le sycdsole de l ’unité indestructible de l’Eglise. — « de haut en
bas », lit: « à partir d’en haut ».
24 « désignons par le sort » (et non: « tirons au sort »), pour ce y t m ,
d Le 1, 9. «pour que l ’Ecriture s’accomplit», cf 12, 98. La citation
esc du Ps 22, 19 (grec). — «m es vêtements», d v 29i «ses vêtements».
— « mes habits », le terme grec (singulier œ llectii), en parallèle avec « mes v ê ^
ments», désigne l ’ensemble des habits dont on est vêtu (l’habillement). — «Voilà
donc ce », lit: « C’est cela donc ».
25-30 Comparer Mc 15, 35-37; Mt 27, 45-50; U 23, 44-46.
25 « Près de la croix de Jésus se tenaient... », comparer Mc 15, 40-41;
Mt 27, 55-5é: Le 23, 49. — « sa m ère», Marie, cf 2, 1. note. — « la sœur
de sa mère », innomée; certains voudraient l ’identifier avec « Marie,
•* ’ ----- ----- s-------- — «Marie la
côte occi-
acuiiuc UC la mcc uc vmutæ, au uwu uw *.w,
26 « le disciple qu’il préférait», cf 13, 23, note. En dehors des femmes,
la ptésence au Calvaire de « familiers » de Jdsus n’est mentionnée gne
pat Le 23, 49. — « Femme », cf 2, 4, note.
27 «E nsuite», cf 13, 3; 20, 27. — «V oilà ta m ère», depuis le X lle s., la

JEA N 168
Après cela, sachant que désormais tout était 19
achevé, pour que fût accomplie l’Ecriture, Jésus dit: Le 18,31
13,32

« y ai soif! » Il y avait là un vase plein de vinaigre.


On fixa donc à une branche d’hysope une éponge
pleine de vinaigre et on l’approcha de sa bouche.
Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit:
« [Tout] est achevé! »; et, inclinant la tête, il remit
l’esprit.

Après la mort de Jésus

^^Les Juifs donc, comme c’était la Préparation,


pour que les corps ne restent pas sur la croix pen­
dant le sabbat — car c’était un grand jour que ce
sabbat! — les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur
rompît les jambes et qu’on les enlevât. ^^Les sol-
piété chtétienne intetptète cette scène du tôle maternel de Marie à
l ’égard de tous les croyants. — « diez lui », cf 1, 11.
28 « Après cela », cf 2, 32; 11, 7, 11. — « sachant », cf 18, 4. — « désor­
m ais», ou: «m aintenant», mais non: « d é jà » . — «achevé» (mené à sa
fin), ici et v 30 dans Jn. — « fâ t accomplie », pour ce verbe, cf 4, 34; 5,
3ô; 17, 4, 23. — « l ’Ecriture », probablement Ps 69, 22; on bien Ps 2 2 ,16.
29 Une« branche d’hysope » (« au bout d ’un roseau », en àfc 15, 36, et
Mt 27, 4S) parait peu indiçiuée pour supporter une éponge; d’où la con-
jecmre « u n javelot» adoptée pat maint exégète. Abiis étant donné la
place que cette petite plante tenait dans le rituel de la Pâque (Ex 12,
22), il se peut fort bien que l ’évangéliste, épris de symbolisme, ait mis à
l ’honnenr cette «branche d’bysope». « d e vinaigre» (Ps 69, 22), la
posca, la boisson des soidats romains, formée d’un méiange d ’eau et de
vinaigre.— « l ’approdia de », lit: « la présenta à » (Le 23, 36, où ce
geste s’accompagne de moqueries).
30 « Lors donc que », cf w 6, 8. — « achevé », et v 28. — « il remit l ’esprit »,
en Mt: « rendit l ’esprit »; en Mc:« expira »; en Le: « je confie mon esprit », et
« il expira ».
31-37 Récit propre à Jn.
31 «L es Juifs donc», cf w 7, 20-22. — « la Préparation» (cf w 14, 42),
terme technique pour désigner la veille du sabbat, où il fallait faire tous
les « préparatifs » en vue d’assurer le chômage complet de la sainte
journée. — « ne restent pas », selon la Loi (Dent 21, 22-23) dont les Juifs
ont grand souci (cf 18, 28), les corps des suppliciés ne devaient pas
tester eiqiosés durant la nuit, — « u n grand jo u r» (cf 7, 37), parce que
ce sabbat coïncidait cette année-là avec la fête de la Pâque; la câé^
bration allait commencer ce vendredi soir, à la tombée de la nuit. —
« rompit les jambes », en vue de hâter la mort.

169 JE A N
19 dats vinrent donc et rompirent les jambes du pre­
mier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui.
” Arrivés à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils
ne lui rompirent pas les jambes, ^m ais l’un des
soldats, de sa lance, lui piqua le côté, et il sortit
aussitôt du sang et de l’eau. E t celui qui a vu a
témoigné, et véridique est son témoignage, et Celui-
là sait qu’il dit vrai, pour que vous aussi vous
croyiez. ^C ar cela est arrivé pour que l’Ecriture
s’accomplît: Aucun de ses os ne sera brisé", ^’ et
une autre Ecriture dit encore: Ils regarderont celui
qu’ils ont transpercé.

La sépulture

Mt 27,57-60 Joscpli d’Arimathic, un disciple


de Jésus, mais qui l’était en secret par peur des
Juifs, demanda à Pilate d’enlever le corps de Jésus.
Et Pilate le permit. [Joseph] vint donc et enleva son

32 Les deux crucifiés avec Jésus, c£ v 18.


34 « p iq u a» (ici seulement dans le N.T.; diffère de «transpercé», v 37),
peut-être pour constater qu’il était bien mort. Variante: «ou v rit» . — « d u
sang et de l ’eau» (cf 1 Jn 5, 6-S: « l ’eau et le sang»), que bien des com­
mentateurs, dès les temps anciens, interprètent comme symboles de l ’Eucha­
ristie (cf 6, 51-36) et du Baptême (cf 4, 14; 3, 5; 7, 3S-3?)-.
35 « celui qui a vu ». le disciple des w 26-27, dont cet évangile est le
témoigtuige (cf 21, 24). — «véridique», cf 7, 28; 8, 16. — «Celui-là»
désigne Jésus (voir 1 Jn 2, 6; 3, 5, 7, 16; 4, 17); mais on peut l ’inter­
préter encore du Père (cf 5, 19, 37-, 8, 29, 42), ou simplement du témoin,
« celui qui a vu ». — « pour que... vous croyiez », cf 20, 31.
36 « s’accomplît », cf v 24; 12, 38. — Le texte cité provient de Ex 12, 46
(cf Nomb 9, .12), et visait l’agneau pascal; ou bien du Fs 34, 21, qui
décrivait la protection de Dieu sur le juste persécuté.
37 « une autre Ecritnre », Zach 12, 10; cf Ap 1, 7.
38-42 Comparer Mc 12, 42-46; M t 27, 37-60; Le 23, 50-55.
38 « Après cela », cf 3) 22, note. — « Arimafbie », localisation contestée,
probablement Rends, au nord-est de Lydda. — « par peur des Juifs » (7,
13; 20, 19), voir 9, 22; 12, 42. — « [Joseph] vint donc et enleva », plu­
sieurs manuscrits; « Ils viiuent donc et enlevèrent ». Cf Ac 13, 29. —
Comparer, pour Jean-Baptiste, Mc 6, 29; M t 14, 12; pour Etienne, Ac 8, 2.

JE A N 170
corps. ^®Nicodème aussi vint, celui qui au début 19
était venu vers [Jésus] de nuit; il apportait un mé­
lange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de
bandelettes, avec les aromates, selon que les Juifs
ont coutume d’ensevelir, l’endroit où il avait
été crucifié, était un jardin, et dans ce jardin un
tombeau tout neuf, où personne encore n’avait été
mis, A cause de la Préparation des Juifs, comme
le tombeau était proche, ce fut donc là qu’ils mirent
Jésus.

V ie de Jésus.
X V ‘ siècle.

39 Prapie à Jn. — Voir 3, 1-2; 7, 50. — « apportant », variante:


« ayant», — «m élange», autre leçon: «enroulement, objet enroulé» (?].
— « myrrhe » (M t 2, I I ) , résine odorifétante, — « aloès » (ici seulement
dans le N .T .), bois de senteur. — «cent livres», soit 32 kg 750, selon la
livre romaine (cf 12, 3).
40 « lièrent », pour ce verbe, cf 11, 44; 18, 12, 24. — « bandelettes », cf
20, 5, 6, 7; la: 24, 12; et nulle part ailleurs dans le N.T. — « aromates »,
encore et seulement, dans une présentation différente des choses, en
Mc 16, 1; Le 23, 56; 24, 1. — «ensevelir», encore et seulement M t 26,
12. Voir « sépulture », 12, 7; Mc 14, S.
41 « jard in » (18, 1, 26), propre à Jn. — «tombeau tout neuf», avec Mt
27, 60. — « ob personne encore... », comparer Le 23, 55, et M t 27, 60.
42 « la Préparation», cf v 51, note. Il fallait se bâter; la célébration de
la Pâque (15 Nisan) allait commencer ce vendredi au coucher du soleil.

171 JE A N
Missel romain, 1481,
IV. LA GLOIRE DE JÉSUS MANIFESTÉE
AUX DISCIPLES
APRÈS LA RÉSURRECTION
{20,1-31)

Le tombeau trouvé vide

^ Le premier jour de la semaine, Marie la Magda- 20


léenne vient au tombeau le matin, alors qu’il faisait ^
encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée
du tombeau. ^ Elle court donc et vient vers Simon-
Pierre et vers l’autre disciple, celui que Jésus
aimait, et elle leur dit: « On a enlevé le Seigneur lc 2 4 ,2 4
du tombeau, et nous ne savons où on l’a mis. »

1-2 Comparer Mc 1 6 ,1, 2, 4; M t 28,1-2; Lc 24, 1-2.


1 « Le premier jour de la semaine », notre dimanche, expression stylisée, cf v
19: Mt 28, 1; Lc 24, Ij Ac 20, 7; 1 Co 16, 2. — « Marie la Magdaléenne » (et v
18), cf 19, 25, note. — « le matin (18, 28), alors qu’il faisait encore sombre», rf
Mc 16, 2: « d e grand matin... dès le lever du soleil»; Mt 28, 1: «commençait à
luire»; Lc 24, 1: « à la pointe de l ’aurore». — «enlevée» (cf 11, 39, note).
Synoptiques: « roulée ».
2 « court », cf V 4. Comparer Mc 16, 10. — « Simon-Pierre », cf v 6; on a
« Pierre », aux vv 5-4; voir 1, 40, note. — « l ’autre disciple »; cf w 3, 4, 8; 18,
13-16. — «celui que Jésus aim ait» (cf 11, 3, noté), expression unique; ordinaire­
ment: «celui que Jésus préférait» (13, 23; 19. 26; 21, 7, 20), l ’Apôtre Jean lui-
même. — «O n a enlevé» (lit: « Ils ont enleve»), pour ce verbe, cf vv 1, 13, 13;
19, 31, 38. — « le Seigneur», voir 4, 1, note; cf 19, 42: «Jésus». — «nous ne
savons » (comparer v 13: « je ne sais »), ce pluriel suppose d’autres femmes avec
Marie la Magdaléenne (cf Synoptiques), ou bien il n ’est qu’une manière orientale,
bien attestée, de s’exprimer. — « où on l ’a mis » (lit; « où ils l ’ont mis »), pour
ce verbe, cf w 13, 13; 19, 41-42.

173 JE A N
Pierre et ]ean au tombeau

20 ^ Pierre sortit donc, ainsi que l’autre disciple, et


^ ils venaient au tombeau, '‘Tous deux couraient
ensemble, mais l’autre disciple courut en avant plus
vite que Pierre et vint le premier au tombeau. ®Se
penchant, il aperçoit les bandelettes posées là;
pourtant il n’entra pas. ®Vient donc aussi Simon-
Pierre, qui le suivait, et il entra dans le tombeau. Il
voit les bandelettes posées là, ^ ainsi que le suaire
qui était sur sa tête, non pas posé avec les bande­
lettes, mais roulé à part, dans un autre endroit.
®Alors donc entra aussi l’autre disciple, qui était
venu le premier au tombeau; il vit et il crut, ^ Car
ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture, selon
^ laquelle il devait ressusciter d’entre les morts.
“ Les disciples s’en allèrent donc de nouveau chez
eux.

3 « Pierre » (et v 4), cf v 2, note. — « l ’autre disciple » (et w 4, S), cf v 2,


note. — « venaient au tombeau », c£ vv 1, 4, 8. — Comparer Le 24,1 2 et 24.
4 « couraient », cf v 2; Le 24, 12. — « courut en avant », encore et seulement
Le 19, 4. — « vint le premier au tombeau », cf v S.
3 « se penchant » (et v 11), ci Le 24, 12; encore e t seulement 1 Pe 1, 12; Ja 1,
25. — « les bandelettes », cf w d, 7; 19, 40; Le 24, 12. — « posées là » (lit:
«posées»), cf w d, 7; voir 21, 9. — «pourtant», cf 21, 4; 4, 27; 7, 13; 12, 42.
— « il n’entra pas », voir ensuite w d, 8.
6 « Vient donc... », comparer w 18, 26b; 21, 13. — « U entra dans », cf w 3, 8.
— « les bandelettes », w 3, 7.
7 « le suaire », cf 11, 44, note. — « sa tête », celle de Jésus. — « les bande­
lettes », w 5, 6. Comparer Le 24, 12. — « roulé », pour ce verbe, cf Mt 27, 39;
Le 23, 33. — Tout est bien en ordre; « on n ’avait pas enlevé le corps, qu’on eût
pris tel qu’il était » (Lagrange).
8 « Alors donc », cf 11, 14; 19, 1, 16. — « entra aussi », voir w 3 et d. —
« l ’autre disciple », cf w 3, 4 , 2. — « venu le premier au tombeau », v 4 . — « il
vit » les signes, et « il crut » à la Résurrection. Suc « voir » et « croire », cf v 29;
4 , 48; 6, 36, 40.
9 Ils auraient pu croire, « sans voir » (v 29), sur le seul témoignage de l ’Ecri­
ture (Le 24, 23-27), mais ce n ’est qu’à la lumière de la Résunection que les
disciples pâietcent le sens de l ’Ecriture (cf 2, 22; 12, 16; Le 24, 4Î4-46). — « l’Ecri­
ture » (voir l ’usage du tenue: 2, 22; 7, 38, 42; 10, 33; 13, 18; 17, 12; 19, 24, 28,
36, 37; « les Ecritures », 5, 39), peut-être aUusion à, Ps 16, S-11; cf Ac 2, 23-31;

JEAN 174
Appatition à Matie-Madeleine et à Thomas,
Bible italienne. Venise, 1490.

Jésus apparaît à Marie la Magdaléenne

Marie se tenait près du tombeau, dehors, 20


tout en pleurs. Donc, comme elle pleurait, elle M c 16, 9

se pencha vers le tombeau; “ et elle voit deux anges Le 24, 4

en blanc, assis où avait été placé le corps de Jésus,


l’tm à la tête et l’autre aux pieds. E t ceux-ci lui
13, 33-37. — « il devait», c£ Mc 8, 31; M t 26, 34; Le 9, 22; 17, 23; 22, 37; Ac
17, 3; etc. — « lessusciter », pour ce verbe, et 2, 22, note.
11 «M arie» (v 16), c’est-à-dire «M arie la Magdaléenne», w 1 et 18. — « se
tenait » ( w 14, 19, 26; 21, 4), pour ce verbe, et 1, 33, note. — « dehors, tout en
pleurs », variantes: « tout en pleurs, dehors »; « tout en pleurs ». — « tout en
pleurs», lit: «pleurant», et w 13, 13; 11, 31, 33; 16, 20. — «Donc, comme»,
lit: « Quand donc », et 4 ,1 , note. — « elle se pendra », et v 3.
12 « deux anges », comparer avec Le 24, 4, 23; Mc 16, 3; M t 28, 2, 3. — « en
blanc » (Ap 3, 4 ), c’est-à-dire: « en vêtements blancs » (Ap 3, 3; 4, 4) ou « en
robes blanches » (Mc 16, 3; Ap 7, 9, 13), couleur du triomphe, de la joie et de
la pureté. — « tête... pieds », les extrémités de la banquette de pierre où le corps
avait été déposé.

175 JE A N
20 disent: « Femme, pourquoi pleures-tu? » Elle leur
dit: « C’est qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne
sais où on l’a mis. » “ Ayant dit cela, elle se retour­
na en arrière; et elle voit Jésus qui se tenait là;
mais elle ne savait pas que c’était Jésus. “ Jésus
lui dit: « Femme, pourquoi pleures-tu? Qui dier-
ches-tu? » Elle, pensant que c’était le jardinier, lui
dit: « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi
où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai. » “ Jésus lui
Mt 28, s-io Marie! » Se retournant, elle lui dit en hébreu:
« Rabbouni! » (c’est-à-dire: Maître! ) Jésus lui dit:
« Cesse de me toucher, car je ne suis pas encore
monté vers le Père; mais va-t’en vers mes frères et
dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père,
Mt 28, s ^gj.g Dieu et votre Dieu. » “ Vient Marie la

13 «Femme» (et v V ) , c£ 2, 4, note. — «pourquoi pleures-tu» (et v l i ) , c£ v


11. — Comparer v 2b.
14 « elle se retourna », c£ v 16, — Sur cette apparition, cf Mc 16, P. — « qui se
tenait là », lit: « se tenant »j pour ce verbe, cf v 11. — « elle ne savait pas... », cf
21, 4; Le 24, 16; Mc 1 6 , 12. ^
15 Comparer v V a . — « Qui cherches-tu », comparer 1, 38; 18, 4. —> « le iardi-
nier», de ce jardin où était le tombeau (19, 41-42). — «Seigneur», cf 12, 21,
note. — «Vas emporté» (cf 12, 6), variante: «T as enlevé». — « je renlèverai »,
le verbe des w 1, 2, V . . . .
16 «Mariel », et non plus: «Fem m e» ( w 13, 13), l ’appel de quelqu’un qui la
connaît «par son nom » (10, 3). — «Se retournant», cf v 14. — « en hébreu»,
cf 5, 2, note. — «Rabbouni» (encore Mc 10, 31), «m on Maître», plus déférent
et plus solennel que «R abbi» (cf 1, 38, note), et souvent usité quand on s’adres­
sait a T^tmi
17 « Cesse de me toucher », tu as mieux à faire qu’à me prodiguer les marques
d’vme religieuse tendresse, et moi qu’à les recevoir. Je dois monter vers mon Père
pour envoyer l ’Esprit aux disciples (16, 7; 20, 22), et toi, tu dois aller leur
annoncer cette bonne nouvelle. Marie avait dû s’approcher de Jésus, lui saisir les
pieds et se prosterner devant lui, comme dans la scène de M t 28, 9-10. — « vers

« je monte », 3, 13; 6, 62. — « mon Père... mon Dieu », voir « le Dieu et Père
de notre Seigneur Jésus Christ », Ro 15, 6; 2 Co 1, 3; 11, 3; Eph 1, 3; 1 Pe 1, 3;
comparer 1 Co 15, 24. — « mon Dieu », M t 27, 46; Àp 3, 2, 12.
18 « Vient Marie... », comparer w 6, 26b; 21, 13. — « annonce », cf M t 28, 8,
10; Mc 16, 10-11; Le 24, 9-11. — « J ’ai vu le Seigneur», cf v 23. Variantes:
« qu’elle a vu »; « Nous avons vu ». — « le Seigneur », cf v 2. — « et voilà... »,
ou bien, autre leçon: « et ce qu’il lui a dit ».

JEAN 176
Magdaléenne, qui annonce aux disciples: « J ’ai vu 20
le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. » ^

Jésus apparaît aux disciples en l’absence de Thomas

D’ Donc, le soir de ce même jour, le premier de


la semaine, alors que, par peur des Juifs, les portes
du lieu où se trouvaient les disciples étaient fer­
mées, Jésus vint et se tint au milieu, et il leur dit:
« Paix à vous! » E t ayant dit cela, il leur montra et
ses mains et son côté. Les disciples furent donc rem­
plis de joie à la vue du Seigneur. [Jésus] leur dit
donc de nouveau: « Paix à vous! Comme le Père m’a
envoyé, moi aussi je vous envoie. » “ E t ayant dit
cela, il souffla sur eux, et il leur dit: « Recevez l’Es- ^ ^
prit Saint; ^ les péchés seront remis à ceux à qui il; il
vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui
vous les retiendrez. »
19-23 De ce récit propre à Jn, rapprocher Le 24, 36-49-, Mc 16, 14-18. Comparer
ea particulier v 19b et Le 24, 36b-, v 20 et Le 24, 40.
19 « le soir de ce même jour, le premier... », c£ v 1. — « par peur des Juifs », c£
7, 13-, 9, 22; 19, 38. — « les portes... fermées », comparer v 26. — « où se trou­
vaient», certains manuscrits ajoutent: «rassemblés». — «Jésus v int», cf la pro­
messe de 14, 3, 18, 28i 16, 16. — « se tin t» (et v 26), pour ce verbe, cf v 11,
note. — « au milieu » (et v 26), c’est-ê-dite: devant tous. — « Paix à vous! » (et
w 21, 26), traduction littérale de la formule de salutation juive, cf 14, 27, note;
16,33; Le 24. 366.
20 « E t ayant d it ed a », v 22. — Comparer Le 24, 39a et surtout 40. — « ses
mains », cf w 23, 27. — « son côté », cf w 23, 27, et surtout 19, 34. — « remplis
de joie », cf 16, 20, 22; 17, 13; Le 24, 41. — « à la vue » (Ut: « ayant vu »), cf
16,16. « Seigneur », cf v 2.
21 « Paix à vous! », cf w 19, note, et 26. — « Comme le Père m*a envoyé... »,
cf 1 7 ,18, e t les notes.
22 « E t ayant dit cela », cf v 20. — « souffla » (ici seulement dans le N .T.), le

49.
23 « péchés remis », cf 1 Jn 1, 9; 2, 12; voir Mt 6, 12, 14, 15. — Sur ce pouvoir
et son exeicice, cf M t 16,19; 1 8 ,18; Le 24, 47-49; Ac 2, 38.

177 JE A N
Jésus apparaît aux disciples en présence de Thomas

20 ^ Thomas, l’un d’entre les Douze, appelé Didyme,


n ’était pas avec eux lorsque vint Jésus. ^Les
autres disciples lui disaient donc: « Nous avons vu
le Seigneur! » Mais il leur dit: « Si je ne vois dans
ses mains la marque des clous, si je ne mets mon
doigt à la place des clous et si je ne mets ma main
dans son côté, non, je ne croirai pas. » E t huit
jours après, les disciples étaient de nouveau à l’in-
Mc 16, 14-iB térieur, et Thomas avec eux. Vient Jésus, portes
Le 2^,36-39 fermées; il se tint au milieu et ü dit: « Paix à vous! »
Ensuite Ü dit à Thomas: « Avance ton doigt ici et
vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon
côté; et ne te montre plus incrédule, mais croyant. »
^ Thomas répondit et lui dit: « Mon Seigneur et mon
Dieu! » ^ Jésus lui dit: « Parce que tu m’as vu,
tu as cru; heureux ceux qui croient sans voir! »
24-29 Récit propre à Jn: la foi qu’exige le mystèie de la Résuitection.
24 Suc « Thomas... aw elé Didyme », cf 11, 16; 14, }•, 21, 2. — « l ’un d’entte les
Douze» (6, 71, 67, 70), expeession ttaditlonnelle, même si quelques textes, apiès
la défection de Judas, désignent le groupe par « les Onze» (Mt 28, 16; Mc 16,
14; Le 24, S, 33; Ac 1, 20; 2, 14). — « vint Jésus », récit des w 19-23.
23 « Les autres disciples », certains manuscrits omettent « autres », — « Nous
avons vu le Seigneur », comparer v 18. — « ses mains », cf w 20, 27. — « la
marque », variantes: « la place »; « les marques ». — « des clous » (deux fois),
nulle part ailleurs dans le N.T. — « à la place des clous », variantes; « dans la
marque des clous »; « dans sa main ». — « son côté », cf w 20, 27: 19, 34. —
Sur le doute chez des disciples, cf Mt 28,17; Mc 16,11, 13, 14; Le 24, 37-41.
26 « huit jours après » la manifestation du v 19 (cf v 1), donc le dimanche
suivant. — « à l ’intérieur » du lieu (v 19) où ils se trouvaient rassemblés. —
«V ient Jésus...», cf w 6, 18; 21, 13; comparer: « ... Jésus v in t» (v 19). —
« portes fermées... », voir v 19, notes.
27 « Ensuite », cf 19, 27; 13, 3. — Comparer avec v 23. — « et vois », cf v 23i
« Si je ne vois ». — « vois mes mains » (cf w 20, 23), comparer Le 24, 39:
« Voyez mes mains et mes pieds ». — « ne te montre plus », autre le;on: « ne
sols plus », — « incrédule » (ici seulement en Jn), cf « l ’incrédulité » ou « manque
de foi » de Mc 1 6 ,14.
28 « Mon Seigneur et mon Dieu », comparer Ps 35, 23; « mon Dieu, mon Sei­
gneur ». C’est ie seul cas, dans les Evangiles, où quelqu’un donne à Jésus ce titre
« mon Dieu ». Comparer, dans Jn: 1, 41, 49; 4, 23; o, 69; 9, 33-38; 11, 27.
29 Comparer 1, 30. — «H eureux...», cf Le 1, 43; 1 Pe 1, 8. — Autre traduc-

JEA N 178
«G rande V ie du C hrist» de Rudolphe le Chartreux. XV® siède.

Epilogue

^ Jésus donc a fait devant les disciples beaucoup 20


d’autres signes qui ne se trouvent pas écrits dans ce
livre. Ceux-là ont été écrits pour que vous
croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et
qu’en croyant vous ayez la vie par son Nom.

tion; « heureux ceux qui croiront sans avoir vu! » mais non: « heureux ceux qui
ont cru sans avoir vu! »
30-31 L’auteur explique la méthode et le but de son livre. — « devant les disci-
>les », autre leçon: « devant ses disciples ». — « signes », « Ceux-là ont été
Icrlts », voir 2, 11, note. — « pour que vous croyiez », pour que vous continuiez
à croire; ou bien, autre leçon: pour que vous parveniez à croire. — « le Christ,
le Fils de Dieu », cf 11, 27; Mt 16, 16; 26, 63; voir Ac 2, 36; 9, 20; 13, 33; Ro 1,
4. — « vous ayez la vie », c£ 3, 33-16; 1 Jn 5, 13. — « par son Nom », cf 1, 12;
Ac 10, 43; 1 Co 6,11.

179 JEAN
Gravure du X V P siècle.
APPENDICE
(2 1 ,I-2 j5)

Jésus apparaît à ses disciples en Galilée

^ Après cela, Jésus se manifesta de nouveau aux 21


disciples sur [les bords de] la mer de Tibériade; Ü se
manifesta ainsi. ^ Il y avait ensemble Simon-Pierre,
Thomas appelé Didyme, Nathanaël de Cana en
Galilée, les [fils] de Zébédée et deux autres de ses
disciples. ^ Simon-Pierre leur dit; « Je m’en vais
pêcher. » Ils lui disent: « Nous venons, nous aussi.

Venant après l ’épilogue de 20, 30-31, ce chapitre 21 se présente comme un


appendice à l ’Evangile qu’il conclut par un Nouvel épilogue ( w 24-23). Les récits
qu’il rapporte ne figurent pas ailleurs; sa langue et son style l ’apparentent étroi­
tement au reste de l ’Evangile, tout en introduisant des caressions qui lui sont
étrangères. Ce complément de traditions johanniques semble lié à l ’ouvrage dès
sou édition, laquelle est peut-être l ’œuvre de disciples de Jean (v 24).
1 « Après cela », c£ 19, 3S; 3, 22, note. — « se manifesta » (et v 14), pour ce
verbe, cf 1, 31, note. — « de nouveau aux disciples » (cf v 14), après les manifes­
tations de 20, 19, 24 sw , mais la présente scène se situe en Galilée. — « la mer
de Tibériade », cf 6, 1, note. — L’épisode unit intimement un récit de pêche mira­
culeuse (comparer avec Le 5, 4-11) à un récit d ’apparition de Jésus ressuscité
(sur les apparitions en Galilée, cf Mc 14, 28 et 16, 7; M t 26, 32 et 28, 16-20).
2 « Simon-Pierre » (et w 3, 7, 11, 13), cf 1, 40, 42, notes. — « Thomas... », cf
11, 16; 14, 3; 20, 24-29. — « Nathanaël... », cf 1, 43-30. — « les [fils] de Zébé­
dée » (seule mention dans cet évangile), c’est-à-dire Jacques et Jean (cf Mc 1, 19,
et par; 10, 33). — « et deux autres de ses disciples », demeurés Innomés, cf 1, 33,
40, notes. — Parmi ces quatre derniers se trouve « le disciple, celui que Jésus
préférait », voir v 7.
3 « partirent », lit: « sortirent »; certains manuscrits ajoutent: « donc ». —
« cette nuit-Ià », emphatique, soit pour marquer l ’échec (la nuit étant le moment
le plus favorable pour la pêche. Le 5, 5), soit afin de souligner « cette nuit
mémorable». — «attrapèrent» (et v 10; cf Ap 19, 20), le verbe traduit ailleurs
par « appréhender » (7, 30, 32, 44; 8, 20; 10, 39; 11, 37).

181 JE A N
21 avec toi. » Ils partirent et montèrent dans le
bateau; et cette nuit-là ils n ’attrapèrent rien.
'*Comme déjà c’était le matin, Jésus se tint sur le
Le 24,16
41 rivage; pourtant les disciples ne savaient pas que
c’était Jésus. ^ Jésus leur dit donc: « Enfants, n ’au­
riez-vous pas quelque chose à manger? » Ils lui
répondirent: « Non. » ®Il leur dit: « Jetez le filet du
côté droit du bateau, et vous trouverez. » Ils le jetè­
rent donc, et ils ne parvenaient pas à le tirer, à
cause de la multitude des poissons. ’ Le disciple,
celui que Jésus préférait, dit donc à Pierre: « C’est
le Seigneur! » Simon-Pierre donc, apprenant que
c’était le Seigneur, se noua un vêtement à la cein­
ture — car il était nu — et se jeta à la mer. ®Les
autres disciples vinrent dans la barque — ils

4 « C’était le matin », variante: « le matin était venu ». — « se tint », c£ 20, JP,


26. — « le rivage », ici seulement dans Jn. Cf M t 13, 2, 4S-, Ac 21, }\ 27, 39-40.
— « pourtant », cf 20, 5; 4, 27; 7, 13; 12, 42. — « ne savaient pas », cl 20, 14; Le
24, 16; Mc lé, 12. Variante: « ne connurent pas ».
5 « Enfants », lit: « Petits ». cf 13, 33. — « quelque diose à manger », le terme
grec (pas ailleurs dans le M.T.) désigne ce que l ’on ajoute au pain, sp^alem ent
du poisson. — Comparer Le 24, 41-43.
6 Compaip Le 5, 4. — « Jetez le filet », cf Mt 4, 18. — Après « vous trouve­
rez », certains manuscrits ajoutent le tente de Le 5, .3. — « Us ne parvenaient
pas », pour ce verbe, cf Mc 5, 4; M t 8, 28. — « le tirer », dans le bateau; au
V 11: « tira à terre le fUet »; comparer v 8: « traînant filet et poissons ». Pour ce
verbe « tirer », cf encore et seulement 6, 44; 12, 32; 18, 10; Ac 16, 19; et Ac 21,
30; Ja 2, 6. — « à cause de la multitude des poissons », comparer Le 5, 6-7.
7 « Le disciple, celui que Jésus préférait » (et v 20; cf 13, 23, note), à recher­
cher parmi les quatre innom& du v 2, l ’Apôtre Jean lul-mSme, tm des « [fils] de
Zébédée ». — « Pierre » ( w 17, 20, 21) et « Simon-Pierre », cf v 2, et 1, 40, 42,
s. — « C’est le Seigneur! » (variante: « . . . notre Seigneur! »), comparer 20, 8:
« U vit et il crut ». Sur l ’appellatioa « le Seigneur », cf 20, 2, 18, 23. — « que
c’était le Seigneur », cf v 12. — « se noua à la ceinture », cf 13, 4, 3. — « un
vêtement», le terme grec (ici seulement dans le N.T.) d é s ire « u n vêtement de
dessus ». — « apprenant », « se jeta » (variante: « sauta, bondit »), pour cette vive
réaction de Pierre, cf 18,10; 13, 37; Mc 14, 31, et par; e t voir M t l4, 28-29.
8 « dans la barque » (ou: « avec la barque »), aux w 3 et 6: « le bateau »;
même alternance de termes en 6, 17-24. — La «coudée» mesurait environ
0 m 45. — « traînant » (voir v 6, note), pour ce verbe, cf encore et seulement Ac
8, 3; 14, 19; 17, 6; Ap 12, 4. — « filet et poissons », lit: « le filet de poissons ».

JE A N 182
n’étaient pas loin de la terre, mais à environ deux 21
cents coudées — traînant filet et poissons.
^ Quand donc ils furent descendus à terre, Üs
aperçoivent un feu de braise disposé là, et du menu
poisson placé dessus, et du pain. “ Jésus leur dit:
« Apportez de ces menus poissons que vous venez
d’attraper. » “ Simon-Pierre monta [dans le bateau]
et tira à terre le füet rempli de gros poissons: cent
cinquante-trois!... et bien qu’il y en eût tant, le filet
ne se déchira pas. Jésus leur dit: « Venez déjeu­
ner. » Aucun des disciples n ’osait lui demander:
« Qui es-tu? »: ils savaient bien que c’était le Sei­
gneur. “ Vient Jésus, qui prend le pain et le leur Le 24,41-42
donne, et du menu poisson pareillement.
“ C’était déjà la troisième fois que Jésus se
manifestait aux disciples après s’être relevé d’entre
les morts.

9 «Quand donc», cf 4, 1, note. — « u n feu de braise», comme en 18, IS;


nuUe part ailleurs dans le N.T. — « disposé là », lit: « pose là » (cf 20, } , é);
variante: « allumé ». — « menu poisson » (et w 10, 13), voit 6, P, note. — « du
menu poisson... du pain », comparer v 11: « le pain... du menu poisson ».
10 « de ces menus poissons », en contraste avec « poissons » ( w é, 8) et « gros
poissons » {v 11). — « venez d’attraper », le verbe du v 3.
11 « monta », beaucoup de manuscrits ajoutent: « dbnc ». — « tira à terre », cf v
6, note. — « cent dnquante-trois », d’après certains sp^alistes de l ’antiquité, il y
aurait en tout «cent cinquante-trois» espèces de poissons; le chiffre prendrait
alors une valeur symbolique. — « tant », cf 12, 37, note. — « ne se déchira pas »,
com pter Le 5, é.
12 Lit: «Venez, déjeunez»; cf v 15. Le déjeuner est le repas de la matinée (cf
Le 14, 12), — « n ’osait lui demander», comparer la scène de 4, 27. Ce verbe
«dem ander» (encore et seulement M t 2, 8; 10, 11) implique interrogation et
enquête précise. — « Qui es-tu? », cf 8, 25. — « que c’était le Seigneur », cf v 7.
13 « Vient Jésus », cf 20, 25. — « le pain... du menu poisson », cf v P, note. —
« et le leur donne », certains manuscrits: « et ayant rendu grâce, il le leiu
donna». — Comparer avec 6, I I ; Mc 6, 41, et par; voir Le 24, 30. — Dans Le
24, 41-43, Jésus mange devant les disciples.
14 « la troisième fois », après 20, IP, 25. — Pour la formulation, comparer 2,
I I ; 4, 54; 2 Pe 3, I. — « se manifestait », cf v I , note. — « après s’être
relevé... », voir 2, 22, note; comparer 20, P: « ressusciter ».

183 JE A N
La primauté conférée à Pierre

21 ^Lors donc qu’ils eurent déjeuné, Jésus dit à


Mt 16,37
Simon-Pierre: « Simon, [fÜs] de Jean, m’aimes-tu
plus que ceux-ci? » Il lui dit: « Oui, Seigneur, tu
sais, toi, que je t ’aime tendrement. » [Jésus] lui dit:
« Fais paître mes agneaux, » “ Il lui dit de nouveau,
une seconde fois: « Simon, [fils] de Jean, m’aimes-
tu? » Il lui dit: « Oui, Seigneur, tu sais, toi, que je
t ’aime tendrement. » [Jésus] lui dit: « Sois le berger
de mes brebis. » Il lui dit une troisième fois:
« Simon, [fils] de Jean, m’aimes-tu tendrement? »
Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit une troi­
sième fois: « M’aimes-tu tendrement? », et il lui dit:
« Seigneur, tu sais, toi, toutes choses; tu connais,
toi, que je t ’aime tendrement. » Jésus lui dit: « Fais
paître mes brebis.

13 « Lots donc que », cf 19, 6, S, 30; 2, 22, note, — « eurent déjeuné », pour ce
verbe, c£ v 32; Le 11, 37. — « Jésus dit », cette tradition sut l ’investituie de
Pierre ( w 33-37), autre que celle sur la mission des discipies (20, 21-23), est i
comparer avec Mt 16, 37-39. — « Simon-Pierre », cf v 2, note. — « Simon, [fÜs]
de Jean » (et w 36, 37), cf 1, 42, note. — « m.’aimes-tu » (et v 36), en alternance
avec l ’autre verbe grec: « je t ’aime tendrement» (et vv 36, 37; cf 11, 3, note). —
« plus que ceux-ci », plus que les autres disciples ne m’aiment. Peut-être discret
rappel de 13. 37-38; cl Mc 14, 29; M t 26, 33; Le 22, 33-34; mais voir aussi Le
22, 32. — « Oui, Seigneur » (êt v 36), cf 11, 27. — « tu sais, toi » (et w 36, 37),
comparer v 37: « tu connais, toi ». — « Fais paitte » (et v 17; cf Mc 5, 11, 14,
et par; Le 15, 33), c’est-à-dîte procure la nourriture au troupeau; comparer v 16:
«Sois le berger». — «mes agneaux» (variante; «m es brebis»), lit: «m es petits
agneaux », diminutif populaire et de tendresse. Le terme grec (diSétent de celui
traduit par « agneau » en 1, 29, 36; Ac 8, 32; 1 Pe 1, 39) d&igne le petit agneau,
le jeune bélier; il ne figure qu’ici et dans l ’Apocaly^e pour « l ’Agneau» (Ap 5,
6, S, 1 2 ,13; etc.; 29 fois).
16 Pour les expressions, voir v 33, notes. — « Sois le berger » (comparer w 33,
37: « Fais paître »), celui qui régit le troupeau e t le conduit au pâturage (cf 10, 2
sw ); pour ce verbe, cf Le 17, 7; 1 Co 9, 7; M t 2, 6; Ac 20, 28; 1 Pe 5, 2; Ju v
32; Ap 2, 27; 7, 37; 12, 3; 19, 33. — « mes brebis », lit: « mes petites brebis » (ici
et V 37; pas ailleurs dans le N.X.; variante: «mes brebis»), diminutif populaire
et de tendresse.
17 Cf w 33 et 16. — « tu sais, toi, toutes choses », cf 16, 30; voir 1, 48, note.
— « Fais paitte », cf v 13. — « mes brebis », cf v 16.

JE A N 184
Les destinées différentes de "Pierre et du « disciple
que Jésus préférait »

« En vérité, en vérité je te le dis: Quand tu 21


étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture
et tu allais où tu voulais; mais quand tu auras
vieilli, tu étendras les mains, et un autre te mettra ta
ceinture et te mènera où tu ne voudrais pas. » ^ Il
dit cela pour signifier par quel genre de mort
[Pierre] glorifierait Dieu. Ayant dit cela, il lui dit:
« Suis-moi. » ^ Se retournant, Pierre voit venir à
leur suite le disciple que Jésus préférait, celui-là
même qui, lors du Dîner, s’était renversé sur sa
poitrine et avait dit: « Seigneur, qui est celui qui te
livre? » ^ Pierre donc, le voyant, dit à Jésus: « Et
lui. Seigneur? » “ Jésus lui dit: « Si je veux qu’il
demeure jusqu’à ce que je vienne, que t ’importe?

18 « En v&itê, en vérité... », cf 1, 51, note. — Les w 18-19 annoncent le


mattyie de H en e. — « t u mettais toi-mâne ta ceintuce» (compaiec v 7), nous
dirions: « tu te mettais toi-même en tenue de maiche », voit Le 12, 35. — « tu
étendm les mains », le geste natniel de celui à qui l ’on met une ceintute. —
« un autte te mettra... te mèneta », variante; « d’auttes te mettront... te mèneront
(ou; t ’emmèneront) ». — « oè tu ne voudrais pas », vers la mort violente. —
Comparer A s 2 1 ,1 1 ,14.
19 L’événement du m atn te de Pierre a éclairé le sens voilé des paroles du v 18
(cf 2, 21-22; 7, X ; 12, lé ; etc.). — «pour signifier par quel genre de m ort», cf
12, 33‘, 18, 32. — « glorifierait Dieu » (cf 1 Fë 4, lé ) , comme Jésus par sa propre
mort (12, 23i 13, 31; 17, 1); cette formule remplace l ’expression « i l devait
mourir » de 12, 33 et 18, 32, qui visait la crucifixion de Jésus. — « Suis-moi » (et
V 22), voir 13, 3é (cf 10, 11; 12, 2é); Jésus invite Pierre qui lui a affirmé son
amour, « à le suivre dans la mort, et dans une mort semblable» (Lagrange). —
Depuis le début du m e siècle, la tradition relate que le martyre de Pieiie
s’accomplit par crudfndon.
20 «S e retournant», comparer avec 1, 38; 20, 14, lé . — «voit venir à leur
suite», lit; «aperçoit suivant»; cf 1, 38. — « le disciple que Jésus préférait», cf
V 7; 13, 23. — « lors Ai Dîner », cf 13, 2. — « s’était renverse... », cf 13, 25. —
« Semneur, qui es... », cf 13, 25 et 21.
21 Pierre et ce disciple vont souvent ensemble: v 7; 13, 24; 20, 2-10.
22 « Si je veux » (et v 23), cf 17, 24, note. — « qu’il demeure », certains manus­
crits ajoutent: « ainsi ». — « jusqu’à ce que je vienne », lit: « aussi longtemps que
je viens» (cf 9, 4; 12, 35, 36), désignant l’intervalle durant lequel on attend la

185 JEAN
21 Toi, suis-moi. » “ Cette parole se répandit donc
chez les frères: « Ce disciple ne doit pas mourir. »
Mais Jésus n ’avait pas dit à [Pierre] : « Il ne doit pas
mourir », mais: « Si je veux qu’il demeure jusqu’à
ce que je vienne, que t’importe? »

Nouvel épilogue

C’est ce disciple qui témoigne au sujet de ces


3 Jn 12
choses et qui les a écrites, et nous savons que vrai
est son témoignage. ^ Il y a encore beaucoup d’au­
tres choses que Jésus a faites; si on les écrivait une
à une, le monde lui-même, je crois, ne saurait conte­
nir les livres qu’on en écrirait.

réalisation de la venue. Voir « je viens », 14. 3. — C*est moins une prédiction


qu*un refus de répondre. — « que t ’importe », c é v 23, — « suis-moi », cf v 19.
23 « se répandit », lit: sortit ». ->- « les frères », les chrétiens (cf 3 Jn 3; Ac 9,
30; etc,); voir l ’empldl du terme en 20, 17. — « Ce disciple », cf v 24. —
« n’avait pas dit », ces vv 20-23 répondent aux questions que pouvaient se poser
«les, frères» en constatant la longévité du «disciple préféré» (d’après Mc 10,
38-39f on aurait plutôt attendu le martyre des «fils de Zébédée»}. — «que
t ’importe» (cf v 22), omis par certains témoins.
24 « Ce disciple » (cf v 23), c’est-à-dire « le disciple que Jésus préférait », voir w
20 et 7, notes. — « témoigne », cf 15, 27; 19, 35. — « a écrites », ou bien: « a^ fwt
écrire». — «nous savons » (comparer avec 19, 35), peut-être s’agit-il de disciples
de Jean. — «vrai est son témoignage» (cf 3 Jn 22), comparer «véridique» (19,
35). — Certains manuscrits insèrent ici, entre les w 24 et 25, l ’épisode de « la
femme adultère» (voir 7,5 3 , note). # , .
25 Comparer avec 20, 30; ce verset rapporterait-il un dite de Jean (« je crois »)?
Si les w 24-25 sont de la même main, le « je crois » représenterait ime apprécia­
tion plus personnelle que le « nous savons » du v 24. — « ne saurait contenir... »,
hyperbole, dans le goût populaire et oriental.

JEA N 186
LES TROIS ÉPÎTRES DE SAINT JEAN

Ces trois lettres sont manifestement du même auteur,


qui est saint Jean, l’auteur du quatrième évangile. Elles
sont toutes trois adressées à des communautés d’Asie
Mineure où le « disciple que Jésus aimait » jouissait,
vers la fin du premier siècle, d’une autorité et d’un
prestige uniques.
La première expose, sans plan logique et avec bien
des redites, quelques-unes des idées fondamentales du
IV® évangile: Dieu lumière, Dieu amour, le Christ Fils
de Dieu et Sauveur du monde, victoire de la foi, néces­
sité de l’amour fraternel et de la pratique des comman­
dements. Elle insiste sur la gravité de l’heure, la « der­
nière » ( 2 , IS ), et sur le devoir de se garder des « anti­
christs » et de confesser Jésus incarné (4 ,2 ).
Les deuxième et troisième Epîtres sont de courts
billets de même inspiration. La troisième nous laisse
entrevoir les luttes intestines qui s’élevaient au sein
des communautés.
Saint Jean bénit une coupe d’où s’enfuit l’esprit malin sous la
forme d’un petit dragon. La tradition légendaire situe ce miracle
à Ephèse, où le grand-prêtre de Diane aurait tenté de l’empoisonner.
Bible latine. Lyon, 1516.
Première E pître de saint Jean
Tableau analytique

. Exorde ( 1 ,1 -4 ).
1
. Vivre dans la lumière et s’avouer pécheurs
2
{1,5-2,2).
3. Observer les commandements, spécialement celui
de l’amour ( 2 , 3-11 ).
4. Se garder du monde (2,12-17).
5. Se garder des antichrists ( 2 ,18-23 ).
6 . Demeurer fidèles aux enseignements du Saint Esprit
(2,24-29).
1. La destinée des enfants de Dieu (3 ,1 -2 ).
8 , Les enfants de Dieu doivent être saints (3 ,3 -1 0 ).
9. Amour fraternel des enfants de Dieu ( 3 , 1 1 - 2 0 ).
10. Assurance des enfants de Dieu ( 3 ,21-24).
11. Il faut éprouver les esprits (4 ,1 -5 ).
1 2 . L’amour de Dieu pour nous nous fait un devoir
d’aimer nos frères ( 4,7-21 ).
13. La victoire de la foi ( 5,1-12 ).
14. Efficacité de la prière ( 5 ,13-15 ).
15. Diverses espèces de péchés (5,16-17).
16. Dernières recommandations (5,18-21).

I JE A N 190
Exorde

^ Ce qui était dès le commencement, ce que 1


nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos **
yeux, ce que nous avons contemplé et que nos ^ ' ^ .2 9
mains ont palpé du Verbe de vie — ^ et la vie s’est
manifestée, et nous avons vu, et nous témoignons,
et nous vous annonçons la vie, la [vie] éternelle,
qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à
nous — ^ ce que nous avons vu et entendu, nous
vous l’annonçons à vous aussi, pour que vous aussi
vous soyez en communion avec nous; et notre com-

1 L’Epitie débute sans nom d’auteur ni adresse (cf H e 1, I ) . — « dès le


commencement», soit ceiui du monde créé (cf 2, 13, 14; 3, 8; Mt 19, 4, 8), soit
celui des événements du salut en Jésus Christ (cf Le 1, 2). Voir encore 2, 7, et la
note. Comparer Jn 1, 1, 2; « Au commencement ». — « entendu », cf w J , 5. —
« vu », cf w 2, J. — « contemplé », cf 4, 14; Jn 1, 14; « nous avons contemplé sa
gloire». — «p alp é» , voir Le 24, 39; comparer Jn 20, 20, 25, 27-29. — « d u
Verbe de vie » (lit: « au sujet du Verbe de la vie »), c’est le « Verbe » (Jn 1. 1,
note) incarné qui possède la vie et la communique (4, 9; Jn 1, 4, 14, 16; 5, 26);
selon d’autres; « d e la parole de v ie» , l ’enseignement qui provient du Verbe
incarné et donne la vie.
2 « la vie », cf Jn 1, 4; « En lui (le Verbe) était la vie »; 14, 6. — « s’est mani­
festée », pour ce verbe, cf 2, 19, 28; 3, 2, S, 8; 4, 9; Jn 1, 31, note. — Comparer
Jn 1, 14: « E t le Verbe est^ devenu oiair ». — « nous avons vu, et nous témoi­
gnons », comparer 4, 14. Voir Jn 3, 11; « C’est... de ce que nous avons vu que
nous tém o i^o n s». — «annonçons» (et v 3), au sens d’informer d’une chose ou
d’tme doctrine (cf Jn 16; 23). — « la vie, la [vie] étemelle », cf 2, 25; 4, 9; « afin
que nous vivions par Ira »; 3, 11, 12. — « auprès du Père » (et 2, 1), cf Jn 1, 1,
2; « auprès de Dieu ».
3 « vu et entendu » (cf w 1, 2; Ac 4, 20), l ’auteur insiste sur la réalité histo­
rique de l ’mparition de Jésus dans le monde, parce que son épltre est en grande
partie dirigée contre des hérétiques à tendances docètes, qui niaient la réalité du
corps de Jésus (4, 2-3; cf 2 Jn v 7). — « annonçons », v 2. — « à vous aussi »,

191 3 JE A N
1 munion à nous est avec le Père et avec son Fils
Jésus Christ. '*Et cela, nous l’écrivons, nous, pour
que notre joie soit en plénitude.

Vivre dans la lumière et s’avouer pêcheurs

^ Et telle est l’annonce que nous avons entendue


de lui et que nous vous rapportons: Dieu est
lumière, et de ténèbres, en lui, il n ’en est aucunes,
^ Si nous disons que nous sommes en communion
avec Lui, et que nous marchions dans les ténèbres,
nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité,
Jn 3,21
^Mais si nous marchons dans la lumière, comme

qui n*avez ni vu, ni entendu, ni palpé. — « communion avec », c£ w d, 7. —


« avec nous », les témoins et les prédicateurs (cf Eph 2, 20\ Jn 17, 20). — « avec
le Père et avec son F ils», comparer 1 Co 1, P, et « P unité» en Jn 17, I I, 20-23.
— « son Fils Jésus Christ » (3, 23; 5, 20; 2 Jn v 3), comparer y 7; 4, 13; 5, 5.
4 « nous l ’écrivons, nous », variante: « nous vous l ’écrivons ». Remarquer
ensuite: « je vous écris» (cf 2, I, note), puis: « je vous ai écrit (2, 14, note). —
« notre joie », variante: « votre joie ». — « soit en plénitude », pour l ’idée et
l ’expression, cr 2 Jn v 12; Jn 15, I I; 16, 24\ 17,14; 3, 29.
5 « Et telle est », pour l ’expression, cf 2, 23; 3, 23; 5, 4, I I, 14; 2 Jn v 6a\ Jn
17, 3; voir «Telle est», 3, I I ; 5, 3, 5>; 2 Jn v 6b-, Jn 3, 19\ 15, 12. —
« l ’annonce» (et 3, II; comparer), le terme grec n ’apparaît nulle part* ailleurs
dans le N.T. — « d e lu i» , c’est-à-dire de Jésus Christ, le Fils du Père (v 3). —
« rapportons », comparer « annonçons », w 2, 3. — « Dieu est lumière » (cf v 7,
note), on trouve encore: «D ieu est amour» (4, 8, 16), «D ieu est esprit»*(Jn 4,
24). Dans le IVe évangile, la manifestation du Verbe est celle de « la lumière»
(Jn 1, 4-3, 7-9), et le Christ est « la lumière du monde» (8, 12; 9, 3; 12, 33, 46),
La lumière est symbole de la vérité et du bien. — « ténèbres », symbole de l ’erreur
et du mal. Sur T’opposition lumière-ténèbres, cf vv 6-8; 2, 8-11; Jn 1, 3, note. —
« en lui, il n ’en est », variante: « il n ’en est, en lui ».
6 « Si nous disons », vv 8, 10; comparer 2, 4, 6, 9; 4, 20. — « communion
avec», cf w 3, 7, — «marchions dans» (v 7; 2, I I) , au sens métaphorique;

^ ___ _________ ^_______ de


Dieu, seule vraie^iègle de la conduite des hommes. Cf Jn 3, 21, note. Voir: « se
conduire en vérité », « dans la vérité », « selon la vérité », 2 Jn vv 4, 6; 3 Jn w
5, 4.

lumière ». — « en communion avec », cf vv 3, 6. — « les uns avec les autres »,

25 — Saint Jean à Patmos.


Vitrail du X V P siècle. Cloître de Wettingen, Suisse.
26 — Ce S initial de la première Epître de saint Jean est illustré
par un miracle dont on retrouve le récit dans la Légende Dorée
de Jacques de Voragine. Jean, en haut, ordonne au prêtre de Diane,
Aristodème, d’étendre son manteau sur les cadavres de deux mal­
faiteurs pour les ressusciter (cf photo 80).
Bible latine. Manuscrit du X I P siècle. Bibliothèque Sainte-Geneviève,
n° 10.
Lui-même est dans la lumière, nous sommes en 1
communion les uns avec les autres, et le sang de Ap 1. S
7,14
Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.
®Si nous disons que nous n’avons pas de péché,
nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n ’est
pas en nous, ®Si nous confessons nos péchés. Il est
fidèle et juste: Il nous remettra les péchés et nous
purifiera de toute injustice. Si nous disons que
nous n’avons pas péché, nous faisons de Lui un
menteur, et sa parole n’est pas en nous.
^ Mes petits enfants, je vous écris cela, pour que
vous ne péchiez point. Et si quelqu’un vient à

variante: « avec Lui » (Dieu), c£ w 6, 3. Voit 4, 7, 12; comparer 3, 11, 23. —


« le sang de Jésus (certains manuscrits ajoutent: Christ), son Fils », parce que
Jésus est «victime de propitiation» (2, 2; 4, 10). — «nous purifie de tout
péché », c£ V 9; H e 9, 14; Ap 1, 3; 7, 14; 1 Pe 1, 2, 19; etc. — « tout péché »,
pour le singulier, cf 3, 8-9; Jn 1, 29; comparer « les péchés », v 9; 2, 2, 12; 4, 10;
Ap 1, 5; « votre pédié », « vos péchés », cf Jn 8, 21 et 24.
8 « Si nous disons », cf w d, 10. — « n’avoir pas (ou: avoir) de péché»,
expression johannique; encore Jn 9, 41; 15, 22, 24; 19, 11. Comparer Ptov 20, 9.
— «nous nous R ato n s» (comparer v o: «nous mentons»), pour ce verbe,
cf 2, 26; 3, 7; Jn 7, 12, 47. Voir 4, 6: « l ’esprit d’égarement ». — « la vérité n’est
pas en nous », comparer v 6: « nous ne pratiquons pas la vérité »; v 10; « sa
parole n’est pas en nous»; 2, 4: « e n celui-là n ’est pas la vérité»; voir Jn 8,
32-34; 18, 37. — Sur la anpabilité universelle, cf Ps 51, 7; 143, 2; Jb 4, 17; 9,
2-3; 14. 3-4; 1 Es 8, 4S; Prov 20, 9; Qo 7, 20; Ro 3, 9; Ja 3, 2.
9 « Si nous confessons nos périiés », cf Mc 1, 5; M t 3, 6; Ja 5, 16; Ac 19, 18;
Prov 28, 13; Sir 4, 2fi. — « U est fidèle », dans l’accomplissement de ses pro­
messes; sur Dieu « fidèle », cf Ap 3, 14; 19, 11; 1 Co 1, 9; 10, 13; 2 Co 1, 18;1
Th 5, 24; 2 Th 3, 3; H e 10, 23; 11, 11. — « juste » (2, 29; Ap 16, 5; Jn 17, 25;
Ro 3, 26), dont les jugements sont équitables. — « remettra les péchés », cf 2, 12;
Jn 20, 23. — «purifiera de toute injustice», comparer v 7: «purifie de tout
péché ». — « injustice » (cf 5, 17; Jn 7, 18), ce qui s’oppose à la « justice de
Dieu », à la sainteté divine (Ro 1,17; 3, 5), et donc est péché.
10 « Si nous disons », cf w 6, 8. — « que noos n ’avons pas péché », comparer
V 8 : « que noos n’avons pas de péché » . — « nous faisons de Lui un menteur »
(comparer 5, 10), parce que dans les Ecritures Dieu déclare formellement que
tout homme est pédienr (cf v 8, et la note; Ro 3, 9-20). — « sa parole », la
parole de Dieu (2, 14), l ’enseignement divin; comparer Jn 8, 55; 10, 35; 17, 6, 14,
17. — « sa parole n’est pas en nous » (comparer v 8: « la vérité n ’est pas en
nous »), pas plus qu’elle n ’était dans les Juifs, qui refusaient de croire en Jésus.
Voir Jn 5, 38.
1 « Mes petits enfants », diminutif de tendresse; voir encore: « petits enfants »
(v 12, et la note); « mes petits » (2, 14, 18; Jn 21, 5, traduit: « Enfants »); « Bien-
aimés » (2, 7, et la note); « frètes » (3, 13). — « je vous écris » (et vv 7, 8, 12,
13), comparer avec «nous vous l ’écrivons» (1, 4), et « je vous ai écrit» (2, 14, et
la note). — « cela» , semble se référer à 1, 5-10. — «auprès du Pète» (1, 3 ), cf

193 I JE A N
2pécher, nous avons auprès du Père un « Paraclet »,
Jn
Jésus Christ, le Juste. ^ E t il est lui-même victime de
“ ’-^^'^^propitiation pour nos péchés, non seulement pour
les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.

Observer les commandements,


spécialement celui de l’amour

^ Et en cela nous connaissons que nous L’avons


Jn 15,10 connu: si nous gardons ses commandements. '^Ce­
lui qui dit: « Je L’ai connu » tout en ne gardant pas
ses commandements, est un menteur, et en celui-là
h ’est pas la vérité. ®Mais celui qui garde sa parole.

Jn 5, 4S: « Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai auprès du Père ». —
« Paraciet », simple transcription d’un mot grec qui désigne celui qu’on appelle
au secours: avocat, conseiller, défenseur, intercesseur, consolateur. Il qualifie
l’Esprit Saint dans Jn (14, IS, 26; 15, 26; 16, 7). — Sur ce rôle de Jésus Christ,
cf Ro 8. 54: H e 7, 25: 9, 24. — « le Juste » (cf 1, 9: Dieu « fidèle et juste »), vom
3, 7: Ae 3,14; 7, 52;^22,14; 1 Pe 3, 18. ^ . .
2 « Et il est lui-même... », comparer 3, 16: « Celui-là a livre sa vie pour nous ».
— « victime de propitiation », encore et seulement 4, 10, dans le N.T.; rappro­
cher Ro 3, 24-25: «Christ Jésus, que Dieu a exposé comme instrument de propi­
tiation par son sang»; He 2, 17: «pour expier les péchés du peuple»; Col 1,
20: «par le sang de sa croix». — «non seulement pour les nôtres», variante:
« non pour les nôtres seuls ». — « pour ceux du monde entier », ou bien: « pour
ie monde entier». — Cf 3, 5, 8; 4, 14; «Sauveur du monde»; Jn 1, 29; 11,
n-12.
3 « en cela nous connaissons », pour l ’expression, cf v 5; 3, 24; 4, 15; 5, 2;
voir encore: « En cela nous avons connu » (3, 16); « En cela nous connaîtrons »
(3, 19); « En cela connaissez » (4, 2); cf Jn l3, 55; 16, 50. Comparer 2, 18; « d’où
nous connaissons »; 4, 6: « Par là nous connaissons ». — « L’avons connu »,
c’est-à-dire L’avons connu et l £ connaissons (parfait grec d’un emploi très fré­
quent dans saint Jean). H s’agit d’une connaissance vraie, pleine et entière, qui
implique la possession de l ’objet. Cf Jn 17, 5, note. — « gardons (c’est-à-dire:
observons) ses commandements», cf v 4; 3, 22, 24; 5, 5; Jn 14, 15, 21; 15, 10;
Ap 12, 17; 14, 12. Comparer v 5: «garde sa parole»; 5, 2: «pratiquons (lit:
faisons) ses commandements ».
4 « Celui qui dit » (et w 6, 9), comparer: « Si nous disons » (1, 6, 8, 10); « Si

diable); en contraste, cf 2 Jn v 2. — QE Ti 1 , 16.


5 « garde sa parole », synonyme de ^ d e t ses commandements (cf Jn 14, 21,
25), comparer 5, 5. — « l ’amour de D ieu», l ’amour de Dieu pour lui, et aussi

I JEAN 194
en celui-là l’amour de Dieu est vraiment accompli, 2
En cela nous connaissons que nous sommes en Lui.
®Celui qui dit demeurer en Lui doit, comme Celui-
là s’est conduit, lui aussi se conduire.
^Bien-aimés, ce n’est pas tm commandement
nouveau que je vous écris, mais un commandement Jn J3.34

ancien que vous aviez dès le commencement; le


commandement, le [commandement] ancien, c’est
la parole que vous avez entendue. ®D’autre part,
c’est un commandement nouveau que je vous écris
— ce qui est vrai en lui et en vous — parce que les
ténèbres passent et que la lumière, la véritable, Jn 8,12

brille déjà, ®Celui qui dit être dans la lumière tout


en ayant de la haine pour son frère, est dans les

son amour pour Dieu. — «vraim ent», cf Jn 1, 47, note. — « e st accompli»,


pour ce verbe, cf 4, 12, 17, 18; Jn 4, 34; 5, 36; 17, 4, 23; 19, 25. — « E n cela
nous connaissons », cf v 3, note. — « nous sommes en Lui », voir v (?: « demeu»
rer en Lui ».
6 « Celui qui dît », cf w 4^ 9. —> « demeurer en Lui » (ailleurs aussi: « en
lui »), cf 2, 27, 28; 3, 6, 24; 4, 13, 15; « en Dieu », 4, 16; ci«dessous, v 24: « dans
le Fils et dans le Père ». — « doit », pour ce verbe, et 3, 16; 4, 11; 3 Jn v S; Jn
13, 14; 19, 7. — « Celui-là », désignation emphatique de Jésus; encore 3, 3, 5, 7,
16; 4, 17. ^ « s’est conduit », « se conduite », lit: « a marché », « marcher », <£ 1,
6, note. Certains manuscrits portent: « ainsi se conduire ». — L’e^m ple du
Christ: Jn 1 3 ,14-15; 1 Pe 2, 21; Ro 15, 3; 1 Co 1 1 ,1; Phi 2, 5 sw ; H e 12, 2.
7 « Bien-aimés » (voir v 1, note), sur ce terme d’affection, cf 3, 2, 21; 4, 1 , 7,
11; 3 Jn w 1, 2, 5, 11; Phm v 1; 2 Tm 1, 2; etc. — « ce n ’est pas un comman­
dement nouveau... », voir v 5, et comparer 2 Jn w 5-6. — « je vous écris », cf
V 1, note, et w 8, 12, 13. — «ancien», parce qu’il remonte au Christ, et parce
que vous l’aviez «dès le commencement » (cf 1, 1, note), c’est-à-dire, id , dès le
début de votre vie chrétienne (et v 24; 3, 11; 2 Jn v é). — Le «commandement
ancien », « la parole que vous avez entendue »; il s’a ^ t, en termes voilés, du
commandement de « l ’amour » (voir w 9, 24; 3, U ; 2 Jn w 5-6).
8 « D ’autre p art» , lit: « D e nouveau», «A u contraire». — « u n commande­
ment nouveau», celui de l ’amour, voir v 7, et Jn 13, 34-35, notes. — « je vous
écris jj
nous >:
(Jn Iv, -'7/1 WU9 1^*** * c*vw« MJAO \M0 VUUW U ICI U/1. V AC9
ténèbres» (variante: « l ’om bre»), a 1, 5. Pour l ’image, cf Ro 13, 12. — « la
lumière, la véritable... », voir Jn 1, 5, 9; 8 , 12.
9 « Celui qui dit », a w 4, é. — « être dans la lumière », cf 1, 7. — « ayant
de la haine pour », t t v 11; 3, 15; 4, 20. — « frère », membre de la communauté
duétienne (« les enfants de Dieu », 5, 2), cf 3, 13, 14; 3 Jn w 3, 5, 10; Jn 21,
23; Ac 1, 15; eto. — « est dans les téràbtes », cf v 11. — « jusqu’à présent », cf
Jn 2 , 10; 5 , 17; 16, 24.

195 I JE A N
2 ténèbres jusqu’à présent. “ Celui qui aime son
frère demeure dans la lumière, et ü n ’y a pas en lui
jn 11, 9-10 d’occasion de chute. Mais celui qui a de la haine
pour son frère est dans les ténèbres et marche
dans les ténèbres; et ü ne sait où ü va, parce que
les ténèbres ont aveuglé ses yeux.

Se garder du monde

“ Je vous écris, petits enfants, parce que les


péchés vous sont remis à cause de son Nom. “ Je
Jn 1, 1
vous écris, pères, parce que vous avez connu celui
qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes
gens, parce que vous avez vaincu le Mauvais. Je
vous ai écrit, mes petits, parce que vous avez

10 « Celui qui aime son ftèie », cf 4, 21; « les frères », 3, 14-, « n’alme pas son
frère », cf 3, 10; 4, 20. — « demeure dans la lumière », comparer v S: « être dans
la lumière »; v d: « demeurer en Lui »; 4, d: « demeure dans l ’amour, dememe en
Dieu »; 3, 14: « demeure dans la mort ». — « occasion de chute », lit: « scan­
dale», im obstacle quelconque risquant de le faire trébucher, ou de faire trébu­
cher les autres, cf Ro 14, 13; Ps 119, ld3. Comparer Jn 11, 9, — Cf Prov 4, 18.
11 « est dans les ténèbres », cf v 9. — « et marche dans les ténèbres », 1, d; cf
Jn 8, 12. — « il ne sait oh il va », cf Jn 12,. 33; Prov 4, 19. — Comparer Jn 11,
10. — «les ténèbres ont aveuglé ses yeux», pour l ’image et l ’expression, cf Ro
11. 10 (Ps 69, 24); Jn 12, 40 Us 6,10); 2 Co 4, 4.
12 « Je vous écris », voir v 1, note, et w 7, S, 13. — « petits enfants » (et v 28;
3, 7, 18; 4, 4; 5, 21; Jn 13, 33), voir v 1, note; il s’agit de tous les destinataires
de l ’Epltre: qu’lis soient «pères» ou «jeunes gens» ( w 13-14), ils restent pour
l ’auteur «m es p etits» (v 14). — «parce que» (et w 13-14), selon d’autres: « (je
vous écris) que ». — « péchés remis », cf 1, 9. — « à cause de sou Nom » (cf Jn
15, 21; Ap 2, 3; M t 10, 22; 24, 9 et par), c’est-à-dire de la personne de Jésus
Christ, dont le nom exprime la nature et la qualité divines. Comparer 3 Jn v 7:
« pour le Nom ».
13 « Je vous écris (v 1, note), pètes », cf v 14: « Je vous ai écrit, pètes ». —
«vous avez coimu» (et v 14), pour ce verbe, cf v 3, note. — «celui qui est dès
le commencement» (et v 14), le Verbe incarné, Jésus Christ; cf 1, 1, note. —
« jeunes gens », ici et v 14. — « vous avez vaincu », cf v 14: 4, 4; 5, 4, 3; Jn lé ,
33: « courage! Moi, j ’ai vaincu le monde »; Ap 2, 7; 12, 11; 21, 7. — « le Mau­
vais» (variante: « l e m al» ), le Satan ou le diable; v 14; 3, 12; 5, 18-19; Jn 17,
13; 2 Th 3, 3.
14 « Je vous al écrit » (et w 21, 26; 5, 13), après « nous vous l ’écrivons » (1, 4),
et « je vous écris» ( w 1, 7, 8, 12, 13): soit dans une autre lettre, soit dans celle-

I JEA N 196
connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que
vous avez connu celui qui est dès le commence­
ment. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous
êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en
vous, et que vous avez vaincu le Mauvais.
N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le
Jn 5,42
monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du
Père n ’est pas en lui, parce que, de tout ce qui
est dans le monde — la convoitise de la chair, et la
convoitise des yetcx, et la forfanterie des biens —
rien n’est du Père, mais cela est du monde. E t le
monde passe, ainsi que sa convoitise; mais celui
qui fait la volonté de Dieu demeure à jamais.

ci que l’auteur continue (aoriste épistolaite). — « mes petits » (lit: « petits »), l a et
V 18, autre terme de tendresse; â w 1 et 12, notes. — « avez connu » (et v 13),
cf V 3 , note. — « le Père », révélé par Jésus ( w 22-23; Jn 1, 18; 14, 7-11), — « Je
vous ai écrit, pètes... commencement », cf v 13, note. — « jeunes gens », v 13. —
« vous êtes forts », cf Eph 6, 10. — « la parole de Dieu », variante: « la parole ».
— « demeure en vous », comparer w 24, 27; Jn 15, 7; 8, 31; en contraste: Jn 5,
38, — « vous avez vaincu le Mauvais », v 13, note; comparer 1 Pe 5, 8-9.
15 « le monde », ici l ’ensemble des forces hostUes à Dieu, dominées et conduites
pat le diable, « le Chef de ce monde» (Jn 12, 31; 14, 30; 16, 11). — « l ’amour
du Père (variante: de Dieu) », l ’amour qu’il a pour le Pète, et l ’amour que le
Père a pour lui. L’eiqitession n ’apparaît pas ailleurs dans le N.T. — « n’est pas
en lui », cf Jn 5, 42; Ja 4, 4.
16 « convoitise de la chair », cf Ro 13, 14; Eph 2, 3; 1 Pe 2, 11. — « convoitise
des yeux», désir de posséder tout ce que les yeux peuvent voir; cf Ptov 27, 20.
— « forfanterie », ici et Ja 4, 16; cf « fanfarons », Ro 1, 30; 2 Tm 3, 2. — « des
biens », lit: « de la vie », c’est-à-dire de ce qui sert à entretenir la vie, « les biens
de ce monde» (3, 17). — « n ’est pas du», « est du», pour l ’expression, cf v 21:
« n ’est de la vérité »; 3, 19; « nous sommes de la vérité »; 3, 8, 12: « est du
diable », « du Mauvais »; 3, 10: « n’est pas de Dieu »; 4, 1, 2: « est de Dieu »,
« sont de Dieu »; 4, 5: « ils sont du monde ».
17 « le monde passe », cf v S: « les ténèbres passent »; comparer 1 Co 7, 31. —
«sa convoitise» (variante: « la convoitise»), cf Ti 2, 12: «convoitises terrestres».
— « celui qui fait la volonté de Dieu », cf Mt 'A 21, — « demeure à jamais » (Jn
8, 35; 12, 34), au sens de v it à jamais. Cf Sag 5, 15. — « à jamais », ici, et en 2
Jn v 2, pour les épîtres johanniques.

197 I JE A N
Se garder des antichrists

Mes petits, c’est la dernière heure, et comme


vous avez appris qu’un Antichrist vient, ainsi
2 Jn 7
maintenant beaucoup d’antichrists ont paru: d’où
nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils
sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas
de diez nous; car s’ils avaient été de chez nous, ils
seraient demeurés avec nous. Mais c’était pour
qu’Ü de\dnt manifeste que tous ne sont pas de
chez nous. ^“E t vous, vous avez rme onction [qui
vient] du Saint, et tous vous savez. Je vous ai
écrit, non parce que vous ne savez pas la vérité.

18 « Mes petits » (lit: « Petits »), ici et v M. — « la dernière heure », expression


unique; comparer: « au jour du Jugement » (4, 17), « au dernier Jour » (Jn 6, 39,
note), « dans les derniers jours » (Ac 2, 17; 2 Tm 3, 1; Ja 5, 3), « en cette fin des
jours » (He 1, 2 ), « lors des derniers jours » (2 Pe 3, 3), « au dernier moment »
(1 Pe 1, 3 ), « à la fin des temps » (1 Pe 1, 20), « à la fin du temps » (Ju y 18).
— <t vous avez appris », Jésus avait prédit que son Retour glorieux serait précédé
de l ’apparition de faux Messies (cf Mc 13, 5, 22, 23, et par); voir ensuite l ’ensei­
gnement apostolique; Ac 20, 29-30-, 1 Tm 4, 1-3; 2 Tm 3, 1-3; 4, 3-4; 2 Pe 2, I ;

faux prophètes, d’hérétiques et d ’apostats, manifestation contemporame de l ’Anti­


christ; voir V 22; 4, 1-3; 2 Jn v 7. — « ont paru » et continuent à se manifester;
cf 2 Pe 2, 1. — a d ’où nous connaissons », comparer: a Par là nous connais­
sons », 4, é; voir ci-dessus v 3, note.
19 Comparer Ac 20, 30. — a ils seraient demeurés », leur départ atteste qu’ils
étaient devenus étrangers à notre foi. — a avec nous », cf 1, 3. — a devint mani­
feste », cf 1, 2, note. — a que tous ne sont pas de chez nous », ou bien: a que
tous ceux-là n ’étaient pas de diez nous ». — Comparer 1 Co 11,19.
20 a une onction », voir encore v 27: a Ponction »; soit la parole de Dieu, reçue
et assimilée par la fol grâce à l ’action de l ’Esprit (Jn 14, 26; 15, 26; 16, 13), et
qui demeure dans l ’âme du chrétien, l ’instruisant de la véritable science du salut
(rf V 27); soit, selon d’antres, le don de l’Esprit Saint lui-même, cf 2 Co 1, 21-22.
— Le a Saint », c’est le Pète (Jn 17, 11; Ap 4, S; 6, 10; cf 1 Jn 3, 24, avec Jn
14, 16 et 1 Co 6, 19), ou bien Jésus (Jn 6, 69; Ap 3, 7; Ac 3, 14; 4, 27, 30; cf Jn
13, 26; 16, 7). — a tous vous savez », vous savez a la vérité » (v 21i Jn 16, 13; cf
2 Jn v 1); autre leçon: a vous savez tout » (cf v 27; Ju v 3; Jn 14, 26; 16,13).
21 a Je vous ai écrit » (et v 26), cf v 14, note. — a la vérité », c’est la doctrine
enseignée par le Christ et les Apôtres ( w 7, 24), reçue dans l ’Esprit ( w 20, 27),
et Jésus Christ lui-même (Jn 1, 14, 17; 14, 6). Cf 2 Pe 1, 12. — avons la savez,
et que nul mensonge », ou bien: a vous la savez et savez que nul mensonge ». —

I JE A N 198
mais parce que vous la savez, et que nul men­ 2
songe n’est de la vérité. ^Q uel est-il le menteur, Jn 5,23
sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là
est l’antichrist, qui nie le Père et le Fils. Qui­ 2 J n S
conque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui
professe le Fils a aussi le Père.

Demeurer fidèles aux enseignements du Saint Esprit

^'^Pour vous, que ce que vous avez entendu dès


le commencement demeure en vous. Si ce que vous
avez entendu dès le commencement demeure en
Jn 3 , 13-16
vous, vous aussi, vous demeurerez dans le Fils et 17, 2
dans le Père. ^ E t telle est la promesse que lui-
même nous a faite: la vie, la [vie] éternelle.

«mensonge» (et v 27), il s’agît des eiteuts docttinales (v 22). Cf Jn 8, 44x « (le
diable) pèie du mensonge », — « n’est de la vérité » (3, t9\ Jn 18, 37), c’esbà*dite
ne proche de la vâ;ité; ou bien: n’est du parti de la vérité. Four l ’e^ression, c£
V 16f n o te .
22 « le menteur », cf v 21: « le mensonge »; on parle au singulier des hérétiques
des w 18-19. — « nie », cf V 23. — « que Jésus est le Christ » (5, 1), c’est-à-dire
réellement « le Verbe devenu chair » (Jn 1, 14) et le Fils de Dieu (cf 4, 2-3; 1, 3;
Jn 20, 31). — « l ’antichrist », cf v 18; 4, 3: « [l’esprit] de l ’Antichiist »; 2 Jn v 7.
« nie le Fête et le Fils », nie que Dieu est Père de Jésus, en niant que Jésus
est le Fils de Dieu; cf v 23.
23 « nie le Fils... », nier le Fils, c’est nier le Pète (v 22, et tout le IVe Evangile
dont c’est une des idées fondamentales). — « n ’a pas non plus le Père», lequel
n ’est connu que par et dans Jésus; comparer Jn 1, 18; 5, 23; 10, 30; 14, é-3; 15,
23; 2 Jn v P. — «professe », cf 4, 2, 3, 15; 2 Jn v 7; voir 5, 1. — « n’a pas»,
« a », cf 5 ,1 2 ; 2 Jn v P.
24 « ce que vous avez entendu», cf v 7: « la parole que vous avez entendue».
— « dès le commencement », le début de votre vie chrétienne, cf v 7; 3, I I; 2 Jn
V é. — « demeure en vous », cf v 27; v 14: « la parole de Dieu demeure en
vous »; 2 Jn V 2: « la vérité qui demeure en nous », — « vous aussi », cf 1, 3. —
« vous demeurerez dans... », cf « demeurer en Lui », v 6, note; « demeure en Lui
et Lui en lui », 3, 24.
25 « E t telle est» , cf 1, 5, note. — « la promesse que lui-même nous (variante:
vous) a faite (Ht: a promise) », le terme et le verbe n ’apparaissent qu’en ce verset
dans les écrite johanniques. — « la vie, la [vie] éternelle », cf 1, 2, note. — Voir
Jn 3,15, 16, 96; 6, 40.

199 I JE A N
Je VOUS ai écrit cela au sujet de ceux qui vous
égarent. Pour vous, Ponction que vous avez
Jn 14,26
reçue de Lui demeure en vous, et vous n ’avez pas
besoin que quelqu’un vous enseigne; mais parce
que son onction vous enseigne tout, et qu’eUe est
vraie et n ’est pas mensonge, selon qu’elle vous a
enseignés, demeurez en lui.
Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui,
pour que, s’il vient à se manifester, nous ayons de
l’assurance, et non pas la honte de nous trouver
loin de lui lors de sa Venue. Si vous savez qu’il
est juste, connaissez que tout homme qui pratique
la justice est né de Lui.

26 « Je vous ai éciit » (et v 21), c{ y 14, note. — « cela », l ’enseignement des


w 18-2}. — « ceux qui vous égiuænt », cf 3, 7: « que personne ne vous ^ a te »;
4, 6: « l ’esprit d’rare m e n t» ; li s’agit des hérétiques ( w 18-19, 22-23) e t des
« imposteurs » (2 Jn v 7).
27 « l ’onction », et v 20, note; variante: « le don ». — « reçue de Lui » ( d 3,
22), V « [q u i vient] du Saint». — «pas besoin... enseigne», cf w 20-21;
«vous savez... la vérité»; J r 31, 34. — «son onction», variantes: «son onction
elle-même», «son E sprit». — «vous enseigne tout», cf Jn 14, 26; 13, 13. —
« vraie et n ’est pas mensonge », d v 21. — « demeurez en lui » (et v 2S), en
Christ.
28 « E t maintenant », cf 4, 3; 2 Jn v 3. — « petits enfants », cf v 12, note. —
« demeurez en lui », v 27. — « s’il vient à se manifester », cf 3 ,2 ; pour ce verbe, cf
1, 2, note. — « ayons de l ’assurance », pour l ’expression, cf 3, 21; 4, 17; 5, 14;
comparer H e 3, 6; 10, 19; Ehm v 8. — «assurance... honte», cf H ii 1, 20. —
« loin de lui », comparer 2 Th 1, S. — « Venue » (transcription: « Parousie »), un
des termes qui désignent le Retour ^ r i e u x du Christ à la fin des temps (cl Mt
24, 3; 1 Co 13, 23; 1 Th 2, 19; 2 Pe 1, 16; etc.); nulle part ailleurs dans les
écrits johanniques.
29 Transition vers 3, 1. — « i l est juste» (cf 1, 9, note), il s’agit de Dieu (« n é
(te L ui») plutôt <}ue du Christ (« le Juste», v 1). — «connaissez», ou bien:
« vous cemnaissez ». Certains manuscrits ajoutent: « aussi ». — « tout homme qui »,
lit: «quiconque». — «pratique (lit: fait) la justice» (cf 3, 7, 10), c’est-à-dire fait
la volonté de Dieu en pratiquant ses commandements. Ciomparer: «prati(]uec la
vérité », 1, 6, note. — « né œ Lui », c’est-à-dire de Dieu, cf 3, 9; 4, 7; 3, 1, 4,
18; Jn 1, 13; 3, 3, 3, S: « naître d’en haut », « de l ’eau et de l ’& p rit », « né de
l ’Esprit ».

I JE A N 200
La destinée des enfants de Dieu

^Voyez quel amour nous a donné le Père, que 3


nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le il',^-2i
16, 3
sommes. VoÜà pourquoi le monde ne nous connaît
pas: parce qu’Ü ne L’a pas connu. ^Bien-aimés,
maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce
que nous serons n ’a pas encore été manifesté.
Nous savons que, s’il vient à se manifester, nous
serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons
comme II est.

Les enfants de Dieu doivent être saints

^ E t quiconque a cette espérance en Lui se puri­


fie, comme Celui-là est pur. * Quiconque commet le
péché commet aussi l’illégalité, car le péché est
Jn 1,29
l’illégalité. ^ E t vous savez que Celui-là s’est mani-
1 « quel amour », formule d’étonnement et d’admiration. — <cnous a donné »,
variante: <( vous a donné ». » <c enfants de Dieu » ( w 2, 10; 5, 2; Jn 12; 11,
^2/ Ro 8, 15^17), parce que «nés de D ieu» (c£ v P: « n é de Dieu»; « n e de
L u i» , 2, 29, note). Comparer 2 Pe 1, 4: « partidpants de la nature divine». —
« Voilà pourquoi », cf 4, 5; 3 Jn v 20; Jn 1, 32, note. — « ne nous connaît pas »,
ne nous tient pas pour ce que nous sommes, c’est-à-dire les e n ^ t s de Dieu. —

expression ambiguë; soit: « s’il (cdla, ce que nous serons) vient à se manifester »,
c’est-à-dire lors de l ’épanouissement de la grâce en gloire céleste; soit: « s ’il (le
Christ) vient à se manifester», comme en 2, 2 ^ et les j^tonoms de la fin du
verset ne se rappcnteraient plus à Dieu, mais au Christ glorieux (Ro 8, 22 et 23;
Col 3, 3-4). —- «nous serons semblables... comme U est», cf Mt 5, 8; H e 12, 24;
Ap 22, 4; 1 Cô 13. 22; 2 Co 3, 2é-28; PH 3, 22.
3 « a cette espérance en L ui», agression unique; comparer Ro 15, 22; 1 Tm
4, 20; é, 27. — « se rend pur », cf Ja 4, 8; 1 Pe 1, 22; et 2 Co 7, 2; 1 Tm 5, 22.
— « Cdui-là » (et w 5, 7 ,1 6 ), Jésus, cf 2, 6, note.
4 «comment (lit: Mt)^ le p i ^ é » (cf v 8; Jn 8, 34; 2 Co 11, 7), 1 Pe 2, 22),

fU L U A y , va. a u v *
17: « toute injustice est pédie ».
5 «vous savez», cf 2, 23. « Celui-là », Jésus, cf w 3, 7, 16. — « s’est

201 I JE A N
festé pour enlever les péchés, et de péché il n’en
est pas en lui. * Quiconque demeure en lui ne
3 Jn Il
pèche pas; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne l’a
pas connu.
’ Petits enfants, que personne ne vous égare:
celui qui pratique la justice est juste, comme Celui-
là est juste; ®celui qui commet le péché est du
Jo S, 44
diable, parce que le diable pèche dès le commen­
3Jn 11 cement. Pour cela s’est manifesté le Fils de Dieu:
afin de détruire les œuvres du diable. ®Quiconque
est né de Dieu ne commet pas de péché, parce
que sa semence demeure en lui, et il ne peut pas
pécher, parce qu’il est né de Dieu. “ En cela sont

lui », V 3: « Celui-là est pur ». Comparer Jn 7, 18: « il n’y a pas d’injustice en


lui ». Voir Jn 8, 46-, 2 Co 5, 21; He 4, V ; 7, 26; 9, 14; 1 Pe 1, 19; 2, 22; 3, 18.
6 «demeure en lu i» , c£ 2, 6, note. — « n e pèche pas» (c£ v ?i 5, 18), parce
qu’il reste, et c’est la condition, en « communion » (1, 6) avec le Christ. C£ Ro 6,
2, 14. — « ne l ’a pas vu », c£ 3 Jn v 11; « n ’a pas vu Dieu ». — « ne l ’a pas
connu », cl 4, S: « n’a pas connu Dieu ».
7 «Petits enfants» (et v 18), d 2, 12, note; variante; «Mes petits», cl 2, 14,
18. — « ne vous égare », cl 2, 26, note. — « pratique (lit; fait) la justice », c£ 2,
29, note. — «Celui-là» ( w 3, 3), Jésus. — « est juste», cf «Jésus Christ, le
Juste », 2 , 1, note.
S « commet (lit: fait) le pédié » (cf v 4), s’oppose à « pratique la justice »
(v 7). — « est du d i^ le » (s’oppose à « est juste », v 7), s’inspire de ses princijpes
et lui appartient. Pour l ’ermression, cf 2 , 16, 21, notes. — « le diable pèche dès le
conunencement» (s’oppose a: «Celui-là est juste», v 7), comparer avec Jn 8, 44.
—- « dès le commencement », cf 1, 1, note. — « s’est manifesté », cf v 3. — « le
Fils de Dieu » (4, 35; 5, 5, 10, 20), comparer « son Fils » (1 , 3 ), « le Fils » (2 , 22,
23, 24), etc. — « détrume les œuvres du diable », les pécbes (v 3 ); cf Jn 8, 41:
«les œuvres de votre pète» (le diable); «les œuvres des ténèbres», Ro 13, 12;
Eph 5, 11; « les œuvres de la cbair », Ga 5, 19; Jn 12, 31: « maintenant le Chef
de ce monde va être jeté dehors ».
9 « n é de D ieu» (cf « n é de l u i » , 2 , 29, note), s’oppose à: « est du diable»,
v S. — « ne commet (lit: fait) de pédié » (<i w 4, 8), correspond à: « pratique la
justice », v 7. — « sa semence », pour affirmer la réalité du principe divin qui
fait enfant de Dieu; certains l ’entendent de « la parole de D ieu» (voit 1 Pe 1,
23; Ja 1, 18; d Le 8, 12, 1 3 ), d’autres de la grâce sanctifiante, qui est la pré­
sence divine dans l ’âme justifiée par le don de l ’Esprit Saint (3 , 24; 4, 33; Jn 3 ,
3-8; Ro 5, 3; etc.). — « ne peut pas pécher» (cf v 6), tant qu’il ne renonce pas à
son privilège d’enfant de Dieu. — Cf 3 Jn v 31: « Celui qui fait le bien est de
Dieu »; M t 7 , 18.
10 « E n cela sont manifestes», comparer: « E n cela nous connaissons», 2, 3,
note. —- « les enfants de Dieu », cf w 1, 2. — « les enfants du diable », erpres-

I PA N 202
manifestes les enfants de Dieu et les enfants du 3
diable: quiconque ne pratique pas la justice n’est
pas de Dieu, et pas davantage celui qui n’aime pas
son frère.

Amour fraternel des enfants de Dieu

“ Telle est en effet l’annonce que vous avez


entendue dès le commencement: que nous nous
aimions les uns les autres. Non pas comme Caïn,
qui était du Mauvais et qui égorgea son frère. Et
pourquoi l’égorgea-t-il? Parce que ses oeuvres
étaient mauvaises, tandis que celles de son frère
étaient justes. ^^Ne vous étonnez pas, frères, si le
monde vous hait. ^'^Nous savons, nous, que nous
sommes passés de la mort à la vie, parce que nous
aimons les frères. Celui qui n’aime pas demeure
sion unique; c£ Jn 8, 44: « Vous avez, vous, le diable pour pète ». Voir Eph 2,
3: « VOU& à la colète (lit: enfants de colère) »; 2 Pe 2, 14: « êtres maudits (lit:
enfants de malédiction) »; M t 13, 38: <l les fils du Mauvais »; 23, 15: « fils de
géhenne »; Ac 13, 10: <c fils du diable ». — « ne pratique (lit: fait) pas la justice »
(cf V 7; 2, 2?), correspond à « commet le péché » ( w 4, 8). Variante: « n’est pas
juste ». — « n ’est pas de Dieu » (et 4, 3, 6), ne s’inspire pas de Dieu et ne lui
appartient pas; of « est du diable », v 8; en contraste: « sont », « est de Dieu », 4,
1, 2, 4, 6. — «celui qui n ’aime pas son frère», 4, 20; en contraste: «aim e son
frète » (2,10; 4, 21), « aimons les fiètes » (v 14).
11 « Telle est » (5, 3, 5; 2 Jn v 6b), comparer: « E t telle est », cf 1, 5, note. —
« l ’annonce... », voir 1, 5; cf 2, 7, 24, et les notes; Jn 13, 34, 35. — « nous nous
aimions les uns les autres » (v 23; 4, 7, 11, 12; 2 Jn v 5), comparer « aimons les
frètes », V 14.
12 Le crime de Gain, Gn 4, 8. Voir encore Ju v 11. — « q u i était du Mau­
vais », cf V S; pour le « Mauvais », cf 2, 13, note. — « égorgea », dans le N.T.,
ici seulement et en Ap (5, ^ 9, etc.). — « ses œuvres étaient mauvaises », cf Jn 3,
19. — « étaient justes », cf He 11, 4.
13 « Ne vous étonnez pas », pour ce verbe, cf Jn 3, 7; 4, 27; 5, 20, 28; 7, 15,
21. — « frètes» , pour s’adresser aux destinataires (cf 2, 1, note) seul emploi au
vocatif dans cette épitre, — « si le monde vous hait », cf Jn 1 5 ,18-19-, 17, 14.
14 «passés de la mort à la vie», de la mort spirituelle â la vie en communion
avec Dieu, la vie étemelle, cf Jn 3, 24. — « les frères » (variante; « nos ftètes »),
les frètes dans la foi, les chrétiens, cf v 16; 3 Jn w 5, 10; 1 Pe 2, 17: « la Pta-
temité ». Ailleurs: « que nous nous aimions les uns les autres » ( w 11, 23):
« aime son frère » (2, 10; 4, 21): en contraste: « n’aime pas son frère » (v 10; 4,
20); « a de la haine », voir v 15. — « Celui qui n’aime pas », certains manuscrits

203 I JE A N
dans la mort. ^ Quiconque a de la haine pour son
frère est un homicide, et vous savez qu’aucun
homicide n ’a la vie étemelle demeurant en lui.
Jn 10,15-IS
15,13 ^^En cela nous avons connu l’amour: c’est que
Celui-là a livré sa vie pour nous. Et nous aussi, nous
devons livrer notre vie pour nos frères. Celui qui
a les biens de ce monde, voit son frère dans le
besoin et lui ferme ses entrailles, comment l’amour
de Dieu demeurerait-il en lui? “ Petits enfants,
n’aimons pas en parole ni de langue, mais en
action et vérité. “ En cela nous connaîtrons que
nous sommes de la vérité, et devant Lui nous rassu­
rerons notre cœur; parce que, si notre cœur

ajoutent; « son frère », — « demeure dans la mort », cf 2, 11; « est dans les ténè­
bres et marche dans les ténèbres ».
13 « a de la haine », c£ 2, S, 21; 4, 20. — « homicide », comme Caïn (v 12) et
comme « le Mauvais », le diable « homicide dès le commencement », Jn 8, 44.
Voit M t 5, 21-22; Sabbi Eliézer (mort vers 90): «Celui qui a de la haine pour
son prochain est au nombre de ceux qui versent le sang». — « n ’a la vie éter­
nelle demeurant en lui (variante: en lui-même) », expression unique; comparer fin
du V 17. — Voir encore Ga 5, 20-21; Ap 21, S.
lâ « E n cela noms avons connu», comparer w 19 et 24; voir 2 , 3, note. —
« l ’amour », le véritable amour, celui de Jésus pour nous (cf Jn 13, 1). —
« Celui-là » (cf w 3, 3, 7), Jésus; 2, 6, note. — « a livré (lit: a déposé) sa vie »,
dans le N.T., expression spécifiquement johannique; Jn 10, 11, 13, 17, 18; 13,
37-38; 13, 13. Comparer 2, 2; 4, 10. Voie Ga 2, 20; 1 Tm 2, 6; Ti 2, 14. —
« noos aussi, nous devons », cf 2 , 6, note; 4, 11. — « livrer notre vie... », compa­
rer Jn 1 5 ,13. Voir H û 2 . 17; 1 Th 2, S. — « nos hères », cf v 14.
17 « les biens », cf 2, 16. — « voit », au sens de considère, assiste en spectateur.

demeurant en lui ».
18 « Petits enfants », v 7; cf 2, 12, note. — « en parole n i de langue », comparer
Ja 1, 22; 2, 15-16. — « e n action et vérité», de manière vraiment efficace et
s in c ^ .
19 « E n eda nous connaittons», compater w Id et 24; voir 2, 3, note. —
«nous sommes de la vérité», cf « n ’est de la vérité», 2, 21, note. — « rassure­
rons », lit: « convaincrons », « persuaderons », « apaiserons ». — « notre cœur »
(variante: «nos cœ urs»), dans la physiologie et la psychologie sémitiques, le
cœur est le centre de toute l ’activité consciente, intellectuelie, affective, volitrve.
20 « Dieu est plus grand », la grandeur même de Dieu lui permet de se montrer
plus indulgent pour nous que ne l ’est notre propre conscience. —- Le texte des
vv 19-20 est difficile. Avec quelques manuscrits et versions, on supçrime «parce
que » devant « Dieu ». D ’autres, avec une autre correction, traduisent: « nous

I JE A N 204
nous condamne, Dieu est plus grand que notre 3
cœur, et il connaît tout.

Assurance des enfants de Dieu

Bien-aimés, si le cœur ne [nous] condamne


pas, nous avons de l’assurance auprès de Dieu, “ et
quoi que nous demandions, nous le recevons de
Lui, parce que nous gardons ses commandements
13,54
et faisons ce qui Lui plaît. ^ E t tel est son comman­ 6,56
dement: que nous croyions au nom de son Fils
Jésus Christ et que nous nous aimions les uns les
autres, comme II nous en a donné le commande­
ment. ^'^Et celui qui garde ses commandements
demeure en Lui et Lui en lui, et en cela nous con­
naissons qu’il demeure en nous: par l’Esprit qu’il
nous a donné.

tassQteions notre coeur en tout ce que notre coeur nous condsnme, parce que
Dieu... »
21 « Blen-aûnés ». cf v 2, et 2, 7. note. — « si le coeur... », antidiÈse du v 20. —
« nous avons de l ’assurance », à ^ 2S, note; 4, 17; 5, 14. — « auprès de Dieu »,
comparer « devant Lui » , v 19. — Cf H e 4,16; Ro 5,1-2.
22 « quoi que nous ctemandions... », comparer M t 21, 22; Mc 11, 24; Jn 14,
13-14; 13, 7; 16, 23-24. — « gtudons ses commandements », cf v 24; 5, 3; 2, 3,
note. — « ce qui Lui p laît» , lit: « c e qui plaît devant L ui». Pour l ’erqttession,
comparer avec Jn 8, 29; et Ac 6, 2; 12, 3.
25 « E t tel est », cf 1, 5, note; « son commandement », comparer 4, 21; 2 Jn v
6b. — « croyions au nom de », lit: « croyions le nom de » (cf 4, 1: « ne croyez
pas tout esprit»; 5, 10b: « n e croit pas D ieu»; Jn 8, 51, note); voir 5, 13:
« croyez en le nom du »; 5, 10a: « croit en le Fils de Dieu ». Le nom ei^prime la
nature et la qualité de la personne. — Comparer Jn 6, 29: « que vous croyiez en
celui qu’il a envoyé ». — « son Fils Jésus Christ », titre complet, cf 1, 3, note. —
« que nous nous aimions.l. », cf v 11, note; Jn 13, 34-35; 15, 12, 17. — Comparer
24 «'garde ses commandements », cf v 22; 5, 3; 2, 3, note. — « demeure en
Lui », cf V 6; 2, 6, note. — « demeure en Lui (Dieu) et Lui en lui », comparer 4,

205 I JE A N
Il faut éprouver les esprits

^Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais


éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu; car
beaucoup de faux prophètes se sont répandus
dans le monde. ^En cela connaissez l ’esprit de
Dieu: tout esprit qui professe Jésus Christ venu en
chair est de D ieu, ^et tout esprit qui ne professe
pas Jésus n’est pas de Dieu; et c’est là [ l’esprit] de
i’Antichrist, dont vous avez appris qu’il vient, et
maintenant il est déjà dans le monde. ^Vous
Jn 16,53
15,1? êtes de D ieu, vous, petits enfants, et vous les avez
vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus

1 «Bien-aim&» (et w 7, 11), c£ 2, 7, note. — « n e croyez pas tout esprit»,


pour l ’expression, cf 3, 23, note. — « tout esprit » (et w 2, 3), il s’agit de dué-
tiens qui, illuminés pat l ’Esprit de Dieu ou se prétendant tels, communiquaient à
la communauté les révélations célestes. De très bonne heure, il y eut des duperies
et des abus, et s. Paul dut, à plusieurs reprises, intervenir. Voir en particulier
1 Th 3, 1P-2I et 1 Co 12, 2-3. — « éprouvez les esprits », cf 1 Th 5, 21. — « sont
de Dieu », cf « est de Dieu », v 2. — « beaucoup de faux prophètes » (Mt 7, 15;
24, 24), « « beaucoup d’antichrists », 2, IS; « beaucoup d’imposteurs », 2 Jn v 7;
Cf Ap 2, 2. — « se sont répandus », lit: « sont sortis », a 2 Jn v 7.
2 « En cela connaissez (ou: vous connaissez) », variante: « nous connaissons »;
comparer w 6b, 13; cf 2, 3, note. — « l’esprit de D ieu» (cf 3, 24, note), sa pré­
sence se reconnaît à l ’ottbodcnde de la profession de foi. — « tout esprit », cf
v 1, note. — «professe» (et w 3, 15), a 2, 23, note. — «Jésus Christ venu en
chau » (variante: « que Jésus Christ est venu en diair »), comparer 2 Jn v 7;
c’est la réalité de l ’Incarnation et de la transcendance permanente de Jésus
Christ, « le Verbe devenu chair» (Jn 1, 14). — « est de D ieu» (v 7; 3 Jn v 11),
cf V 1: «sont ^ D ieu»; v 4: «Vous êtes de D ieu»; v 6: «nous sommes de
Dieu »; en contraste: « n’est pas de Dieu », v 3, note. Pour l ’expression, cf 2, 16,
tout esprit », cf V 1, note. — « qui ne professe pas Jésus » (venu en chair),
en 2 Jn V 7: « qui ne professe pas Jésus venant en chair ». Autre le;on: « qui
détruit (3, S) Jéras », en dissodant le Christ divin de l ’homme Jésus. — « n’est
pas de Dieu », cf v 6; 3, 10, note. Voir « est de Dieu », v 2. — Comparer 1 Co
12 3. — Influence positive de « l ’Antichrist», comparer 2, 18. — « e t mainte­
nant », cf 2, 2S; 2 Jn V 5. — « ii est déjà dans le monde », il se manifeste dans
les « antichrists » (2, 18, note), les « faux prophètes » (v I , note) et les hérétiques,
cf 2 Jn V 7: « celui-là est l ’imposteur et l ’antichrist ».
4 « êtes de Dieu », cf v 2, note. — « petits enfants », cf 2, 32, note. — « les
avez vaincus », les « faux prophètes » (v 1) en qui vit l ’esprit de l ’Antichrist (v 3).
Sut cette victoire, voir 5, 4, 5; Jn 16, 33. Cf: «vous avez vaincu le Mauvais»
(2 33, 14). I æs « antichrists » avaient quitté la communauté (2, 33). — « Celui qui
est en vous », ou: « parmi vous ». — « est plus grand », cf « Dieu est plus

I JEA N 206
grand que celui qui est dans le monde. ®Eux, ils 4
sont du monde; voüà pourquoi ils parlent d’après
le monde, et le monde les écoute. ®Nous, nous
sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous
écoute, celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute
pas. Par là nous connaissons l’esprit de vérité et
l’esprit d’égarement.

L’amour de Dieu pour nous nous fait un devoir


d’aimer nos frères

’ Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres,


parce que l ’amour est de D ieu, et quiconque aime
est né de Dieu et connaît Dieu. ®Celui qui n’aime
pas n’a point connu D ieu, parce que Dieu est
amour. ®En cela s’est manifesté l ’amour de Dieu
Jn . 3 ,Itf
pour nous: Dieu a envoyé son Fils, l’Unique, dans le

grand », 3, 20. — « celui qui est dans le monde » (v 3), l ’Anticfarist, ou bien le
Satan, le diable « Chef de ce monde » (.Jn 12, 31; 14, 30; 16,11).
5 « Eux », les vaincus du v 4. — « ils sont du monde », s’oppose à « Vous êtes
de Dieu », v 4. Comparer: « est du diable », « était du Mauvais », 3, S, 12. — Sur
« le monde », cf 2 ,1 5 , note. — « les écoute », comparer Jn 1 5 ,19.
6 « nous sommes de Dieu » (et 5, 19) cf v 4: « Vous êtes de Dieu »; voir v 2,

contraste: 2, 3 4 , 23-14; 3, 1. — Comparer Jn 8, 47; 14, 17. — « P ar là nous


«V mr O Y? Af ^ Ifl’ U nm ic mnnflîccAnc w trrni* O. ?

expression unique; cf 2, 26: «ceux qui vous égarent»; 3, 7: «que personne ne


VOUS égare ». Comparer 2 Th 2,12; 1 Co 2, 12-13. — Cf 1 Co 14, 37.
7 « Bien-aimés » (et w 1, 22), cf 2, 7, note. — « aimons-nous... », cf w 11, 22;
3, 11, n o te .__ « est de Dieu », cf v 2, note. — « aime », variante; « aime Dieu ».
— « né de Dieu », cf 3, 9; 2, 29, note. — « connaît Dieu », cf v 6.
8 « n ’a point connu (variante: ne connaît pas) Dieu», cf 3, 2. — «D ieu est
amour » (et v 16), voir vv 9-11; comparer 1, 5: « Dieu est lumière ».
9 « En cela... », comparer w 10, 17. — « s’est manifesté », voir 1, 2, et la note;
comparer Ro 3, 21. — « pour nous », ou: « en nous », ou: « parmi nous ». —
« Dieu a envoyé,.. », cf w 10, 14, et voir ensuite Jn 3, 16, 17. — « vivions », seul

207 I JEA N
monde, afin que nous vivions par lui. En cela est
l’Amour: ce n ’est pas nous qui avons aimé Dieu,
mais c’est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son
Fils en victime de propitation pour nos péchés.
Jn 13,12
“ Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous
aussi, nous devons nous aimer les uns les autres.
Jn 1,18
^^Dieu, jamais personne ne l’a contemplé; si nous
nous aimons les uns les autres. Dieu demeure en
nous, et son amour se trouve accompli en nous.
En cela nous connaissons que nous demeurons en
Lui et Lui en nous: à ce qu’il nous a donné de son
Esprit. ^'^Et nous, nous avons contemplé, et nous
attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sau­
4,42
Jn
3,17 veur du monde. Celui qui professe que Jésus est
6.36
6,69 le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu.
^®Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a
pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et

emploi de ce verbe dans l ’Epître; c£ « la vie », 1, 2; « passés de la mort à la


vie », 3, 14. _« par (lit: à cause de) lui », qui est cause efficiente de la vie; cf
5, II! « cette vie est en son Fils »; Jn 6, 37: « vivra par moi ».
10 « En cela... », comparer vv 9, 17. — « l ’Amour », cf v S: « Dieu est amour ».
— «ce n ’est pas nous...», cf v 19: «L ui nous a aimés le prem ier». — « envoyé
son Fils », vv 9, 14. — « en victime... », cf 2, 2, note, 12; 3, 16; Ro 5, S, 10.
11 « Bien-aimés », cf w I , 11. — « nous devons », cf 2 6, note; 3, 16. — « nous
aimer les uns les autres », cf w 7, 12; Jn 15, 12; voir Mt 18, 33; Rp 13, 8-10.
12 «D ieu... contemplé'» (comparer avec Jn 1, 18), v 20: «D ieu q u il ne voit
pas », _« si nous nous aimons... », cf w 7, 11. — « demeure en nous », cf v 13:
« Lui en nous »; v 13: « Dieu demeure eu lui »; 2, 3: « nous sommes en Lui ». —
« se trouve accompli en nous », comparer w 17, 18; cf 2, 3, note. _
13 « E n cela nous connaissons», comparer avec vv 2, 66; voir 2, 3, note. —
«nous demeurons en L ui», cf 2, 6, note; 3, 24. —, en nous », cf «Dieu
demeure en nous », v 12, note. — « Il nous a donné de sonEsprit », cf3,24,
î ? * « Et nous », cf V 16. — « nous avons contemplé », cf 1,1. — « nous attes­
tons » cf 1 2: « nous avons vu, et nous témoignons ». — « le Père a envoyé le
Fils », comparer vv 9, 10. — « Sauveur du monde », cf Jn 4, 42; 3, 17.
13 «professe», cf w 2, 3; 2, 23, note — «que Jésus est le Fils de Dieu v à
l ’encontre des négateurs des w 2, 3; 2, 22; comparer avec 5. 1, 3, 10. — « le FUs
de Dieu», cf 3, 8, note. — «D ieu demeure en lui et lui en D ieu», comparer
vv 12, 13, 16; 3, 24; voir Jn 6, 36; 14, 20. t e ^■o
16 « Et nous ». cf V 14. — « nous avons connu... cru », comparer Jn 5, 69. —
« l ’amour que Dieu a pour nous », cf v 3; pour l ’expression « avour de l’amour »,

I JEA N 208
celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu,
et Dieu demeure en lui.
^^En cela l’amour est accompli avec nous: si
nous avons de l’assurance au jour du Jugement, car
tel est Celui-là, tels nous sommes, nous aussi, dans
ce monde. Il n ’y a pas de crainte dans l’amour;
^®mais l’amour parfait bannit la crainte, car la
crainte appelle un châtiment, et celui qui craint
n’est pas accompli dans l’amour. ^®Pour nous,
aimons, puisque Lui nous a aimés le premier. “ Si
quelqu’un dit: « J ’aime Dieu », et a de la haine pour
son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas
son frère qu’il voit ne peut aimer Dieu qu’il ne voit
pas. ^^Et tel est le commandement que nous te­
nons de lui: que celui qui aime Dieu aime aussi son
frère.

rf Jn 13, 33; 15, 13-, 1 Pe 4, S; 1 Co 13, 1-2; Phi 2, 2. — « M eu est amour », c£


V S, — « cd u i qui demeure... en lui », comparer les formules des w 1 2 ,13,13.
17 « En cela... », cf w 5, 10. — « l’amour est accompli avec nous », comparer
w 12, 18; voir 2, 3, note. — « avec nous », c’est-à-dire avec notre active coopéra­
tion à l ’amour que Dieu nous donne (cf Ac 15, 4; « to u t ce que Dieu avait fait
avec eux»). — «avons de l ’assurance», cf 2, 28, note. — « a u jour du Juge­
ment » (Mt 10, 13), comparer: « lors de sa Venue » (2, 28), « la dernière heure »
(2, 18, note), « le grand jour de leur colère» (Ap 6, 17). — « te l est Celui-là»,
Jésus, cf 2, 6, note; voir: « comme II est » (3, 2); « comme Celui-là est put » (3,
3), « comme Celui-là est juste » (3, 7). — « tels nous sommes », comme Jésus, et
dès icû-bas, intimement unis au Fèm dans l ’amour.
18 « l ’amour parfait», qui a atteint son plein développement. — «hannit (lit:
jette dehors) la crainte », comparer Ro 8, 13, 35-39. — « appelle », lit: « a ». —
« châtiment », ici et en M t 25, 46; cf « châtier », Ac 4, 21; 2 Pe 2, 9. — « n ’est
pas accompli... », comparer w 12,17.
19 « Pour nous », variante: « Nous donc ». — « aimons », ou: « nous aimons »;
variantes: « aimons Dieu », « aimons-Le ». — « Lui », variante: « Dieu ». — « nous
a aimés le premier », cf v 10; Ro 5, 8. .
20 « S i quelqu’un d it» , comparer: « S i nous disons» (1, 6, 8, 10), « Celui qui
dit » (2, 4, 6, 9). — « a de la haine pour son frète », cf 2, 9, 11; 3, 13. — « c’est
un menteur », cf 2, 4, note; pour le terme, cf 2, 22; 1, 10 et 5 , 10.
21 « E t tel est », cf 1, 5, note; « le commandement » (2 Jn v 6b), cf 3, 23; « E t
tel est son commandement». — «que nous tenons de lu i» , du Christ (Jn 13,
34-33); variante: « de Dieu », de qui provient l ’amour (v 19), cf Mc 12, 29-31, et
par. — « aime aussi son frète », 2 , 10; 4, 21; 3, 14; « aime les frètes ».

209 I JEA N
La victoire de la foi

^ Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né


Jn 8,42
de Dieu; et quiconque aime Celui qui a engendré,
aime celui qui est né de Lui. ^ En cela nous connais­
Jn 1 4 ,y
sons que nous aimons les enfants de Dieu: lorsque
nous aimons Dieu et que nous pratiquons ses com­
mandements. ^Tel est en effet Tamour de Dieu:
que nous gardions ses commandements. Et ses
commandements ne sont pas pénibles, ‘‘parce que
Jn lé , 33
tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde,
et telle est la victoire qui a vaincu le monde: notre
foi. ^ Qui est le vainqueur du monde, sinon celui
qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?
®C’est celui-là qui est venu par l’eau et le sang,
Jésus Christ, non pas avec l’eau seulement, mais avec

1 « croit que Jésus est le C hrist,» v 3: « croit que Jésus est le Fils de Dieu »;
V 10: « croit en le Fils de Dieu »j v 13: « qui croyez en le nom du Fils de
Dieu»; 4, 13: «professe que Jésus est le Fils de Dieu»; 4, 2: «professe Jésus
Christ venu en chair»; 2, 22; « n ie que Jésus est le Christ»; Jn 20, 31: «pour

Comparer 1 Pe 1 , 22-23, ^ i jux-j-n* ^ -i


2 « En cela nous connaissons », cf 2, 3, note. — « les e n ^ t s de Dieu », œ 3,
I , note. — «lorsque nous aimons D ieu», cf 4, 20-21, — «pratiqirons (ut;
faisons; variante: gardons) ses commandements», comparer v 3; 2, 3, 4; 3, 22,
24; voir 1, 6: « ne pratiquons pas la vérité ».
3 «T el est» , cf v P; 3, 11; voir 1, 3, note. — «que nous gardions...», voir
V 2 note» 2 Jn v « E t tel est Pamour: que nous nous conduisions selon ses
cominandMients»; Sag 6, 18: «Pamour, c^est Pobservatipn de ses lois». — « n e
sont pas pénibles », cf Mt 11, 30: « ma charge legere »j 23, 4: « lourdes charges »;
Deut 3 0 .11: « ce commandement n’est pas impossible ». , ..«x , , .
4 « to u t ce qui est né de D ieu», c’est-a-dire: «quiconque...» (v 18), cf «celui
qui » (v 1), — « et telle est », cf w 11, 14; 1, 3, note. — Sur cette victoim, cf

5 « le vainqueur du monde », cf v 4. — « croit que Jésus est le Fils de Dieu »,


T ' J i i u U à . ’.. Jésus Christ », qui est « le FUs de Dieu » (v 3). — « est venu », cf
«venu en d iair» , 4, 2; «D ieu a envoyé son F ils», 4, 3, 30. — «pM le a u e t le
sang », variantes: « psr Feau et l ’Esprit », « par 1 eau, et le sang, et 1 Esprit ».

I JE A N 210
l’eau et avec le sang; et c’est l’Esprit qui témoigne, 5
parce que l’Esprit est la vérité. ’ Car il y en a trois î|; 34-3}
26
qui témoignent: ®l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les
trois ne font qu’un. ®Si nous recevons le témoi­
gnage des hommes, le témoignage de Dieu est
plus grand, parce que tel est le témoignage de Jn 5,32 36-37
8,18
Dieu: Il a témoigné au sujet de son Fils. “ Celui qui
croit en le Fils de Dieu a le témoignage en lui; celui
qui ne croit pas Dieu a fait de lui un menteur, parce
qu’il n’a pas cru au témoignage que Dieu a rendu
au sujet de son Fils. “ Et tel est le témoignage:
Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est
en son Fils. “ Celui qui a le Fils a la vie; celui qui Jn },3 6
n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.

Réalités évocatrices de purification et de rédemption, en même temps que « d u


sang et de l ’eau» qui sortirent du côté de Jésus piqué par la lanœ du soldat
(voir Jn 19, 34-3^), et qui étaient le symbole du baptême et de l ’Eucharistie. —
« l ’E sprit», qui glorifie Jésus (Jn 16, 14), «tém oigne» (Jn 13, 26; 16,^8-11) à la
conscience du croyant de la vâdté du sd u t (2, 20-21) apporté par Jésus Christ
venu en chair (4, 2 ), — « l ’Esprit est la vérité», comme Jésus (Jn 14, 6). Cf le
rôle de « l ’Esprit de vérité », en Jn 14,17; 15, 26; 16, 7.
7 « tro is» , car avec deux ou trois i ^ o in s tout peut être constaté (cf Jn 8,
17-18; Deut 17, 6; 19, 13). — «tém oignent», après ce terme, certains manuscrits
ajoutent tm texte longtemps considéré comme authentique: «dans le ciel: le
Père, le Verbe et le Saint Esprit, et ces trois ne sont qu’un. E t il y en a tnns
qui témoignent sur terre... »
8 « l’Esprit », sur son témoignage, cf Ac 5, 32. « et les trois ne fcmt qu’un »,
lit: « sont vers l ’un », ou: « vers une sm le chose ».
9 Pour ce verset, voir Jn 5, 32, 34, 36, 37; 8, 18. — « tel est », cf v 5, note. —
« Il a ténoigné... », voir v 11.
10 «croit en le Fils de B ien», ccnnpater v 13 (cf Jn 3, 36; 9, 33). — « a le
t^oignage (variante: le té m o ig n é de Dieu) en lui », voir v 11; cf Ro 8, 16; Ga
4, 6; pour l ’expression, cf Ap 6, 9; 12, 17; 19, 10. — « n e croit pas Dieu
(variante: le Fils) », pour cette différence avec « croire en ». cf 3, 23, note; et Jn
5, 24; 6, 29-30; 8, 30-31. — « a fait de lui xm menteur» (comparer avec 1, 10),
car il refuse de reconnaître cmime véridique le témoignage manifeste du Père.
Voir Jn 3, 33. — « témoignage que Dieu a tendu (lit: a témoigné) », voir v 11,
11 « E t tdl est » (et w 4, 14), cf 1, 3, note. — « la vie étemelle », cf w 13, 20;
3, 13; voir « la vie, la [vie] étemelle », 1, 2; 2, 23; et Jn 17, 3. — « cette vie est
en son Fils ». cf 4, 9: « afin que nous vivions par lui »; Jn 5, 26; 1 0 ,10.
12 « a le Fils », comparer 2, 23; 2 Jn v 9. ~* « a la vie », cf v 13: « vous avez
la vie étemelle»; 3, 15: « n ’a la vie étem elle». — « le Fils de D ieu», cf 3, 8,
note. — Voir Jn 3, 36; 5, 26; 1 0 ,10; 20, 31.

211 I JE A N
Efficacité de la prière

vous ai écrit cela, pour que vous sachiez


Jn 20,31
que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez en
le nom du Fils de Dieu. ^'^Et telle est l’assurance
que nous avons auprès de Lui: si nous demandons
jn 15,^7
quelque chose selon sa volonté. Il nous écoute.
Et si nous savons qu’il nous écoute en tout ce
que nous demandons, nous savons que nous pos­
sédons les choses que nous Lui avons demandées.

Diverses espèces de pêchés

Si quelqu’xm voit son frère commettre un


péché qui ne va pas à la mort, qu’ü demande, et II
lui donnera la vie, à ceux dont le péché ne va pas
à la mort. Il y a un péché qui va à la mort; ce n’est

13 « Je vous ai écrit », c£ 2 , 14, note. — « la vie étemelle », cf w 11, 20. —


« croyez en le nom du Fils de Dieu » (comparer avec v 10\ 3,_ 23, note), c’est-à-
dire en la personne dont ce nom exprime la nature et la qualité divines. Expres­
sion spàdfiquement johannique; Jn 1,12; 2, 23; 3, IS. — Comparer Jn 20, 31.
14 « E t telle est» (cf w 4, 11), voir 1, 3, note. — « l ’assurance que nous
avons », cf 2, 28, note. — « Lui », Dieu. — « demandons » ( w 13, 16), cf 3, 22;
Jn 15, 7; 16, 26; 14, 13, 14; 15, 16; 16, 23, 24. — « selon sa volonté (variante:
son Nom) », cf 1 Pe 4, 19; Ga 1, 4; Eph 1, 3, 11. — « Il nous écoute », c’est-à-
diis: exauce (cf Jn 9, 31; 11, 41-42). Pour la pensée, cf 3, 21-22.
15 « nous possélons les choses... », Ut; « nous avons les demandes que nous Lui
avons demandées ».
16 « v o it son ftè te » , cf 3, 17, note. Sur « le frère>y, et 2, 9, note. —
«commettre un pédié», lit; «pécher un péché», expression unique; comparer 3,
4, note. — « qui ne va pas à la m ort» (et v 17; cf Jn 11, 4), lit: «non vers la
mort », c’est-à-dire un péché dont l ’issue n’est pas la mort spirituelle (3, 14)
définitive. — « qu’il demmide », cf w 14, 13. — « et 11 lui donnera la vie », c’est-
à-dire Dieu donnera la vie à ce &ère; selon d ’autres: « e t il (celui qui demande)
lui donnera la vie » (cf Ja 5, 20). — « à ceux... », généraUsation du cas envisagé.
— « dont le péché... », fit: « qui pèchent non vers la mort ». — Lit: « U y a un
pédié vers la m ort», bien connu des destinataires; l ’auteur ne précise pas pour
nous ce pédié qui conduit à la mort spirituelle définitive. Il peut s’agir de

11, 22, note.

I JEAN 212
pas pour celui-là que je dis de prier. ” Toute injus- 5
tice est péché, mais il y a un péché qui ne va pas
à la mort.

Dernières recommandations

Nous le savons: quiconque est né de Dieu ne


pèche pas; mais celui qui a été engendré de Dieu
le garde, et le Mauvais ne le touche pas. ^®Nous
8,47
savons que nous sommes de Dieu, et que le monde
entier gît au pouvoir du Mauvais. ^“Mais nous
savons que le Fils de Dieu est arrivé et qu’ü nous a
donné l’intelligence pour connaître le Véritable; et
17, 3
nous sommes dans le Véritable, dans son Fils Jésus
Christ. C’est celui-là le véritable Dieu et la vie
éternelle.
Petits enfants, gardez-vous des idoles.
17 « injustice cf 1, P, note. Comparer 3, 4: « le péché est l*illégalite ». — « qui
ne va pas », variante: « va ».
18 «Nous le savons» (lit: «N ous savons que...»), ci w 19, 20; 3, 2, 14. —
« quiconque est né de Dieu ne pèche pas », d 3, 9, note. — « <^ui qui a été
engendré de Dieu » (e^q^resslon unique), c*est-à-dire: Jésus Christ. — « le garde »,
cf Jn 17, 11, V ; A p 3, 10; comparer Ju v 1: « gardés jpour Jésus Christ ». —
D ’après des variantes, certains comprennent: « mais la naissance lui vient)^ de
Dieu le garde»; ou encore: «m ais celui qui a été engendré de Dieu (le chrétien)
le garde (lui demeure fidèle)», ou bien: « se garde» (du péctô). — « le
Mauvais », cf v IP; 2, X?, note. ^
19 « Nous savons », cf w 1^, 20. — « nous sommes de Dieu », cf 4, o, note; Jn
8 4 7 : «vous n ’êtes pas de D ieu». — « le monde entier», cf 2, 2; sur « le
monde », cf 2, 15-17, notes. — « au pouvoir du », lit: « dans ». ^— « le Mauvais »,
cf v 19. Comparer 4 , 4: « celui qui est dans le monde ». — Voir Ga 1, 4; Col 1,
13.
20 « nous savons », cf w 18, 19. — « le Fils de Dieu », cf 3, 8, note. — « est
arrivé », pour ce veiite, cf Jn 8, 42; Ap 2, 25. — « l ’intelligence », seulement ici
dans les écrits johanniques. — « pour connaître », cf 2, 3, note; Jn 17, 3; et Jn
10, ......................................................^
sommes
—' «^e%érTt ebï ë’è i V u 1®! 20, 2S; RÔ 9, }. — « la vïe étem elle», c£
V 11. — D’autres traduisent: « C’est celui-là le Véritable, il est Dieu et... »
21___ «Petits enfants», cf 2, 12, note. — « gardea-vous», cf 2 Pe 3, 17. —
« idoles », les fausses divinités, qui s’opposent au « Véritable » et détournent de
l u i ._Comparer 1 Co 10, 14. — Certains manuscrits ajoutent: « Amen ».

213 I JEA N
D euxiem e E pître de saint Jean
Bible latine. Lyon, 1516.

Tableau analytique

1. Adresse (w 1-3).
2. Vivre dans la vérité et l’amour ( w 4-6 ).
3. Eviter les faux docteurs ( w 7-11).
4. Conclusion (vv 22-13).
Il JEA N 216
Adresse

^ L’Ancien, à la Dame élue et à ses enfants que


moi j’aime en vérité — et non pas moi seulement,
Jn 8,32
mais encore tous ceux qui ont connu la vérité —
^ en raison de la vérité qui demeure en nous, et qui
sera avec nous à jamais... ^Avec nous seront
grâce, miséricorde, paix, de la part du Dieu Père et
de la part de Jésus Christ, le Fils du Père, en vérité
et amour.
1 « L’Anciea » (ou: « le Presbytie »), titre donné aux chefs des conununautés
chrétiennes, prêtres ou évêques (cf 1 Tm 5, 17); i d l ’anden pat excdlence. —
« Dame {Kyria) élue », il s’agit d’une communauté inconnue de la province
d’Asie, en dépendance de l ’Anden; elle est appdée «D am e» (et v 3), parce
qu’elle est l ’épouse du Christ et la mère des chrétiens, des « élus » (cf Ro 8, 33;
Col 3, 12; Ti 1, Ij Ro 16, 13; 2 Tm 2, 10; 1 Tm 1, 1). Voir v 13: « ta sœur
l ’élue »! 1 Pe 5, 33. — « enfants » (w 4, 13; 3 Jn v 4), les chrétiens de cette
communauté. — « que moi j ’aime en vérité » (et 3 Jn v 1; cf 1 Jn 3, IS; Jn 17,
19), c’est-à-dire: réellement, sincèrement; ou peut-être: selon les exigences de la
vérité révélée. Ce terme « v érité» revient encore en fin de verset, et w 2, 3, 4.
— « ont connu la vérité » (cf Jn 8, 32), c’est-à-dire sont parvenus à la connais­
sance de la vérité et lui demeurent attachés; comparer 1 Jn 2, 21: «vous la
savez» (la vérité). La « v érité» est la doctrine enseignée par le Christ (cf v 9),
reçue dans l ’Esprit (v 2, note), et Jésus C3itist lui-même (Jn 1, 14, 17; 14, 6); elle
est à l ’origine de « l ’amour ».
2 « la vérité », d v 1, note. — « qui demeure en » (variante: « habite en »), cf 1
Jn 2, 24. — « en nous », « avec nous », l ’auteur s’unit à ses lecteurs et à tous les
croyants en Jésus Christ (cf v 3: «aimons-nous»; 1 Jn 1, 4: «notre joie»). —
« sera avec nous à jamais k cf Jn 14, 16-17: « et moi, je prierai le Père, et il
vous donnera un autre « Faradet » pour être avec vous à jamais, l ’Esprit de
vérité »; 1 Jn 3, 6: « l ’Esprit est la vérité ». — « à jamais », cf 1 Jn 2, 37.
3 « Avec nous » (cf v 2), variante: « Avec vous ». — « seront », mieux que:
« Soient avec nous... ». — « grâce, miséricorde, paix », comparer 1 Tm 1, 2; 2
Tm 1, 2: «miséricorde» (cf Ju v 2), seulement ici dans les écrits johanniques. —
«grâce», cf Jn 1, 14, 16, 37; Ap 1, 4; 22, 21. — « p aix » (cf Jn 14, 27; 16, 33),
dans l ’âme c’est le fruit de l ’amitié avec Dieu ( d Ro 5, 1). — «grâce» et
« paix », cf Ap 1, 4; 1 Pe 1, 2; 2 Pe 1, 2; Ro 1, 7; etc. — « de la part du », ou
bien: « d’auprès du ». — « du Dieu Père... », d 2 Th 1, 2; 1 Tm 1, 2; 2 Tm 1, 2;
Ti 1, 4: comparer Ro 1, 7; 1 Co 1, 3; 2 Co 1, 2; etc. — « de Jésus », certains
manuscrits: « du Seigneur Jésus ». — « le Fils du Père », au lieu de l ’habituel:
« son Fils »; cf v 3: « il a, cdui-lâ, et le Pète et le Fils ». — « en vérité et amour »
( d V 1), eiqitession unique; se rapporte à: « Avec nous seront ».

217 Il JE A N
Vivre dans la vérité et l’amour

Je me suis fort réjoui d’avoir trouvé de tes en­


Jn 10,1 8
fants qui se conduisent en vérité, selon le comman­
dement que nous avons reçu du Père. ®E t mainte­
nant, Dame, je t ’en prie — et ce n’est pas un com­
Jn 13,34
mandement nouveau que je t ’écris, mais celui que
U n 2, 7
nous avions dès le commencement — aimons-nous
Jn 14, V
les uns les autres. ®Et tel est l’amour: que nous
Un 5, 3
nous conduisions selon ses commandements. Tel
est le commandement, ainsi que vous l’avez enten­
du dès le commencement: que vous vous condui­
siez dans l’[ amour ].

4 « Je me suis fort réjoui », cf 3 Jn v 3: Le 23, 8. — « d’avoir trouvé de tes


enfants », cf 3 Jn v 3: « de la venue de frères ». Pour ce verbe « trouver », cf Jn
1, 41, note. — « enfants », cf w I, 13. — « se conduisent» (et v fi; 3 Jn w 3, 4),
lit: « marchent » (cf 1 Jn 1, fi, 7; 2, I I ) . Voit v fi, note. — « en vérité » (et 3 Jn
V 3), voit V I , note. Comparer 3 Jn v 4: « dans la vérité ». — « le commandement
que nous avons reçu (variante: que j ’ai reçu) du P ète», pour l ’expression, cf Jn
10, 18; il s’agit de la foi au Christ (cf v 7) et de l ’amour (cf w 3, fi), voir 1 Jn
3, 23 et 4, 21.
3 « Et maintenant », cf 1 Jn 2, 28; 4, 3. — « Dame », cf v I. — « je t ’en prie »
(lit: « je te prie »), e:qitession d’une « (temande ». Sur ce verbe, cf 1 Jn 7, Ifi. —
« un commandement nouveau que je t ’écris », comparer 1 Jn 2, 7-8; voir Jn 13, 34,
et la note. — «celui que nous avions», en 1 Jn 2, 7; « tm commandement
ancien que vous aviez ». — « dès le commencement » (et v 6; cf 1 Jn 2, 7, 24; 3,
I I ) , c’est-è-dire le début de notre vie chrétienne. — «aimons-nous...» (lit:
« ... je te prie... que nous nous aimions... »), voir 1 Jn 3, I I, 23; 4, 7, I I , 12, 21;
Jn 13, 34-33; 15,12,17; comparer 1 Pe 4, 8.
6 « E t tel est», pour l ’expression, cf 1 Jn 1, 3, note. — Comparer 1 Jn 5, 3:
« Tel est en effet l ’amour de Dieu: que nous gardions ses commandements »; et Jn
14, 13. — « que nous nous conduisions », « que vous vous conduisiez », lit: « que
nous marchions », « que vous marchiez », cf v 4, note. — « nous nous condui­
sions selon» (cf Mc 7, 3; Ro 8, 4; 14, 13; 1 Co 3, 3; 2 Co 10, 12), comparer
« se conduire en » (v 4; 3 Jn v 3), « se conduire dans » (fin de ce v fi; 3 Jn v 4).
— «ses commandements... le commandement», comparer 1 Jn 3, 22-23. — «T el
est le commandement», cf Jn 15, 12; 1 Jn 3, 23. — «ainsi que vous l ’avez
entendu dès le commencement », cf 1 Jn 2, 7 et 24. — « dans l’[amour] », lit:
« dans loi », plutôt l ’amour (« E t tel est l ’amour ») que « le commandement » (cf 1
Jn 5, 2-3); il s’agif^de l ’amour de Dieu e t du pnxxiain, cf 1 Jn 4, 7, 20, 2l; 5,
2-3. — Variante: « Tel est commandement: que vous vous conduisiez dans
l ’Eamour], ainsi que vous l ’avez entendu... ».

I l JEA N 218
Eviter les faux docteurs

^ Car beaucoup d’imposteurs se sont répandus


dans le monde, qui ne professent pas Jésus Christ
venant en chair: celui-là est l’imposteur et l’anti- ^
christ! ®Prenez garde à vous, pour ne pas perdre
ce pour quoi nous avons travaillé, mais pour rece­
voir un salaire complet. ®Quiconque va plus avant
et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ
J n 5 .2 3
n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans l’enseigne­
ment, il a, celui-là, et le Père et le Fils. “ Si quel-
qu’im vient vers vous et n ’apporte pas cet ensei­
gnement, ne le recevez pas à la maison et ne le

7 « imposteurs », cf Mt 27, 63\ 2 Co 6, S; 1 Tm 4, 1 (« esprits imposteurs »); 1


Jn 4, 6: « l ’esprit d’égarement »; 2, 26: « ceux qui vous égarent »; 3, 7: « i i e
personne ne vous égare ». — « se sont répandus... », lit; « sont sortis »; comparer
1 Jq 4, I. — « professent », pour ce verbe, cf 1 Jn 2, 23; 4, 2 , 3, 33. — « venant
en chair », comparer 1 Jn 4, 2: « venu en chair »; Jn 1, 14; « le Verbe est devenu
chair». Nier l ’Incarnation, c’est méconaitre l’amour que Dieu a manifesté pour
nous, et ^ constitue la source et le modèle de l ’amour envers le prochain (cf 1

« au sujet de ceux qui vous égarent »; 4, 1> 3: « beaucoup de faux prophètes... »,


« c’est là [l’esprit] de l ’Antichrist ».
8 «Prenez garde à vous», cf Mc 13, S. — «pour ne pas perdre... mais pour
recevoir», variante facilitante; «pour que nous ne perdions pas... mais pour que
nous recevions ». — « ce pour quoi nous avons travaillé », le fruit de nos
travaux; c’est le salut apporté par le labeur apostolique d’enseignement de la foi
(comparer Ga 4, 11). Variante; « c e pour quoi vous avez travaillé». — « u n
salaire complet», cf Ku 2, 12; «pour que ta récompense soit entière». Sur le
« salaire », cf Ap 11,18; 2 2 ,12; Jn 4, 3é; M t 5,1 2 ; 1 Co 3, 8; etc.
9 « v a plus avant» (variante; «transgresse»), s’aventure dans des spéculations
hasardeuses et souvent hérétiques, cf Ti 3, 9; 2 Tm 2, 16. — « ne demeure pas »,
c’est-à-dire; « ne reste pas fidèle à »; cf Jn 8, 31; « si vous demeurez dans ma
parole »; 2 Tm 3, 14; « demeure en ce que tu as appris ». — « l ’enseignement du
Christ », celui que le Christ a donné, cf Jn 18, 19, et voit lé , 12-33; selon
d’autres; la doctrine relative au Christ. — Comparer 1 Jn 2, 23; 4,13.
10 « vers vous » (cf v 8; « ... à vous »), vers « la Dame » et « ses enfants » ( w 1,
4). — « n ’apporte pas cet enseignement », expression unique dans le N.T. — «ne
le recevez pas... », comparer Ro 16, 17; Eph 5, 13; 2 Th 3, 6; en contraste, 3 Jn
v 8: «Nous devons, nous, soutenir...». — « n e le saluez pas» (et v 33), lit; «ne
lui dites pas de se réjouir », selon la formule de salutation à la grecque (traduite;
« salut! », Ac 15, 23; 23, 2S; Ja 1, 1; cf Le 1, 28). Comparer v 13.

219 I l JEA N
saluez pas, “ Car celui qui le salue participe à ses
oeuvres mauvaises.

Conclusion
3 Jn 13
*^Bien que j’aie beaucoup de choses à vous
écrire, je n’ai pas voulu le faire avec du papier et
de l’encre. Mais j’espère me rendre chez vous et
vous entretenir de vive voix, pour que notre joie
Jn 16,24
soit en plénitude.
Les enfants de ta sœur l’élue te saluent.

11 «salue », c£ v 10, note. — « participe à », au sens de 1 Tm 5, 22: « ne t ’asso­


cie pas aux péchés d’autrui ». — « œuvres mauvaises », cf 1 Jn 3, 12; Jn 3, 19\
Col 1, 21; 2 Tm 4, IS.
12 « Bien que j ’aie beaucoup », comparer avec 3 Jn v 13; Jn 16, 12. Variante:
« J ’ai beaucoup». — « d u papier» {nulle part ailleurs dans le N .T .), à propre­
ment parler, du papyrus. — « encre » (3 Jn v 13; 2 Co 3, 3), l ’encre de suie. —
« j ’espère », cf 3 Jn v 14; 1 .Tm 3, 14; Phi 2, 19, 23. — « me rendre chez vous »,
d’une expression qui signifie la présence auprès de quelqu’un; cf 1 Co 2, 3; 16,
10. — «entretenir de vive voix» (et 3 Jn v 14), lit: «parler bouche à boudie».
— « notre (variante: votre) joie soit en plénitude », pour l ’expression, cf 1 Jn 1,
4; Jn 3, 2P; 13, 11; 16, 24; 17, 14.
13 « enfants » ( w 1, 4), les chrétiens de la communauté. — « ta sœur l ’élue » (cf
v 1), une autre communauté de la province d’Asie, également inconnue, proba­
blement celle d’où écrit l ’Ancien. — « te saluent » (et 3 Jn v 15: « te saluent »,
« Salue »), du verbe grec qui exprime l ’accueil et la salutation; comparer
« saluez », « salue » des w 10, 11, notes.

I I JE A N 220
Troisième E p ître de saint Jean
Bible latine. Lyon, 1516.

Tableau analytique

1. Adresse (v I ).
2. Félicitations (w 2 -S ).
3. Diotréphès etDémétrius { w 9-12).
4. Conclusion {vv 13-14).
III JEA N 222
Adresse

^ L’Ancien, à Caïus, le bien-aimé, que moi j’aime


en vérité.

félicitations

^Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous


égards et que tu aies autant de santé que ton âme
est prospère, ^ Car je me suis fort réjoui de la
venue de frères qui rendent témoignage à ta vé­
rité, à la façon dont tu te conduis, toi, en vérité.
‘‘Je n ’ai pas de plus grande joie que d’apprendre
que mes enfants se conduisent dans la vérité.

cf 2 Jn V I , note. — « Caïus » (inconnu par ailleurs), un per­


sonnage important de la communauté, demeuré fidèle à l*Ancîen. Voir d’autres
« Caïus », Ac 19, 29; 20, 4; 1 Co !L 14; Ro 16, 23. — « bien-aimé » (et w 2, 3,
11) y sur ce terme d ’affection, cf 1 Jn 2, 7; 3, 2, 21; 4, 1, 7, 11; Phm v 1; 2 Tm
1, 2; etc. « que moi j’aime en vérité », cf 2 Jn v I , note. Le terme « vérité »
revient encore w 3, 4, 8, 12.
2 «Bien-aimé», cf w l , 5, 11. — «souhaite», du verbe qui signifie « p rier»
(Dieu) et « souhaiter », cf 2 Co 13, 7, 9; Ac 26, 27; 27, 29; Ro 9, 3. — « que tu
prospères », pour ce verbe, cf Ro 1, 10; 1 Co 16, 2. —• Pour « avoir de la
santé », cf Le 5, 31; 7 , 10; 15, 27.

attachement à la vérité. Comparer v 6a: « à ton amour». — « tu te conduis» (et


V 4 ), lit: « tu marches », cf 2 Jn vv 4, 6. — « en vérité » (cf 2 Jn v 4), comparer
V 4; « dans la vérité ».
4 « Je n ’ai pas de plus grande joie (variante: grâce) », comparer v 3 et 2 Jn v

Jn V 6, note. — «dans la vérité»^ (comparer avec v 3), selon les exigences de la


vérité, dans la vraie doctrine. Voir 2 Jn v 6: « que vous vous conduisiez dans
1’[amour] b.

223 III JEA N


^ Bien-aimé, txi agis fidèlement dans tout ce que
tu fais envers les frères, et cela pour des étrangers;
®ils ont rendu témoignage à ton amour devant
l’Eglise. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage
d’une manière digne de Dieu; ^ car c’est pour le
Nom qu’ils sont partis, sans rien recevoir des
païens. ®Nous devons donc, nous, soutenir de tels
hommes, afin d’être leurs collaborateurs pour la
vérité.

Diotréphès et Dêmétrius

®J’ai écrit un mot à l’Eglise, mais Diotréphès,


avide d’y occuper le premier rang, ne nous accueille
5 « Bien-aimé », cf w 11. — La conduite « dans la vérité » (v 4) se spécifie
dans le sens de l ’amour envers les frères. — « ce que tu fais envers », cf Mt 26,
10. — « les frètes » (et v 10), cf v 5, note. — « étrangers », c’est-à-dire de passage
dans la communauté de Caïus. Ils vont bientôt y revenir, et l ’Ancien fait appel
aux bons offices de Caïus.
6 <<ils ont rendu témoignage à ton amour », comparer v 3: « qui rendent
témoignage à ta vérité ». — « devant l ’Eglise », lors d ’une réunion de la commu­
nauté que préside l’Ancien. — « l ’Eglise », dans les écrits johanniques, ce terme
n ’apparaît qu’ici, et w 9, 10; Ap 1, 4-3, 22; 22, 16. — « T u feras bien», cf
Ja 2, 8; 2 Pe 1, 15>; Ac 10, 33; 1 Co 7, 37-35; Phi 4, 14. — « de pourvoir à leur
voyage», comparer Ti 3, 13. — Variante: «Ayant bien fait, tu pourvoiras...». —
« d’une manière digne de Dieu », cf 1 Th 2, 12; « du Seigneur », Col 1, 10. —
Pour l’idée, cf jn 13, 20.
7 «pour le Nom » (cf Ac 5, 41), c’est-à-dire pour Jésus Christ, dont le nom
exprime la nature et la qualité divines (cf 1 Jn 2, 12; Ac 21, 13; 1 Pe 4, 14;
etc.). — «sont partis», lit: «sont sortis». — «païens», encore et seulement Mt
5, 47; 6, 7; 18, 17. Sans doute s’agit-il des païens que ces frères évangélisent en
se gardant bien de leur être à charge (cf 1 Th 2, 3; 2 Th 3, 5; 1 Co 9, 15, 18: 2
Co 11, 3; 12, 16 sw ).
8 «Nous devons», poiur ce verbe, cf Jn 13, 14; 1 Jn 2, 6; 3, 16; 4, 11. —
« soutenir », ce verbe n’est pas usité ailleurs en ce sens dans le N.T. Comparer 2
Jn V 10: « n e le recevez pas». — «collaborateurs», cf Ko 16, 3, 3, 21; 1 Co 3,
3; 2 Co 1, 24; Phi 2, 23; 4, 3; Phm w 1, 24. — «pour la vérité» (variante:
« pour l ’Eglise »), cf 2 Jn w 1, 2.
9 « J ’ai écrit» (mieux que « J ’écris», aoriste épistolaire?), lettre perdue pour
nous; variante facilitante: « J ’aurais peut-être écrit ». — « un mot », lit: « qudque
chose ». — « l ’Eglise » ( w 6, 10), probablement la communauté locale à laquelle
appartient Caïus. — « Diotréphès », sans doute le chef de cette Eglise; inconnu
pat ailleurs. — «avide... rang», expression unique dans le N.T. — « n e nous
accueille pas » (et v 10), ce verbe ne figure pas ailleurs dans le N.T.; dans ce
verset, sans doute au sens de ne pas admettre l ’autorité de l ’Ancien, ou d’ignorer
ses lettres, Remarquer le passage du « je » au « nous », de même v 10.

27 — Vision de Jean à Patmos (1, 12-20). A quelques éléments


mentionnés dans le texte, comme les sept lampadaires et les sept
étoiles, l’imagier a ajouté des figures symboliques.
Bible latine. Manuscrit du X F siècle. Bibliothèque de Dijon, n° 2.
W -< m ^ C ^ T ‘
f, ^ ^ i

[ré(*i

h
pas. Voilà pourquoi, si je viens, je lui rappellerai
les actes qu’il commet en déblatérant contre nous .
de mauvais propos. Et non content de cela, il n’ac­
cueille pas les frères, et ceux qui le voudraient,
il les en empêche et les rejette de l’Eglise.
“ Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. ^ j
3, 6,10
Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le
mal n’a pas vu Dieu.
Quant à Démétrius, il a le témoignage de tous,
et de la vérité eUe-même. Et nous aussi, nous [lui] Jn21,24
rendons témoignage, et tu sais que notre témoi­
gnage est vrai.

Conclusion

J ’aurais beaucoup de choses à t ’écrire, mais je “


ne veux pas t ’écrire avec de l’encre et un calame.

10 «Voilà pourquoi», cf 1 Jn 3, 4, 3; Jn 1, 31, note; comparer 2 Jn v 3:


« Et maintenant ». — « qu’il commet », lit: « qu’il fait ». — « déblatérant », nulle
part ailleurs dans le N.T.; cf l ’adjectif «bavardes», 1 Tm 5, 13. — «mauvais
propos», comparer Mt 5, II; Ac 28, 21. — «accueillir» (cf v 9), au sens ici de
recevoir, donner l ’hospitalité, laquelle ne doit se refuser qu’aux hérétiques, cf 2
Jn v 10. — « les frères », cf w 3, 3. — « ceux qui le voudraient », variante adou­
cissante: « ceux qui ont été accueillis ». — « rejette », cf Jn 9, 34, 33 (« jette
dehors »). — « l’Eglise », cf w é, 9.
11 «Bien-aimé», cf w 1, 2, 3. — « n ’imite pas», pour ce verbe, encore et
seulement 2 Th 3, 7, 9; He 13, 7. Comparer Ro 12, 21. — « Celui qui fait le
bien », 1 Pe 2, 13, 20; 3, 6, 17. — « est de Dieu », Dieu est à l ’origine de sa vie
morale et spirituelle;^ c’est u n enfant de Dieu. Voir 1 Jn 2, 16 et 29; 3, B, 9, 10;
4, 4, é, 7. — « celui qui fait le mal », cf 1 Pe 3, 17. — « n ’a pas vu Dieu », cf 1
Jn 3, 6\ <<ne l ’a pas vu et ne l ’a pas connu »; 4, 8: « n ’a point connu Dieu ».
12 «D ém étrius» ^inconnu par ailleurs), ou tm membre influent de la commu­
nauté de Diotréphês, ou un missionnaire itinérant comme les « frères » des w
6-8.^ Pour le nom propre, cf Ac 19, 24, 38. — « la vérité elle-même », la doctrine
révélée (cf 2 Jn v 1, note) à laquelle Démétrius conforme sa conduite. — « nous
[lui] rendons témoignage», lit: «nous témoignons» (1 Jn 1, 2). — « e t tu sais
(variante: vous savez)... vrai », comparer avec Jn 21, 24; 19, 33.
13 Voir 2 Jn V 12, et les notes, — « je ne veux pas », variante: « je ne voulais
pas ». — « calame », le roseau taillé du scribe de l ’Antiquité (seulement ici eu ce
sens dans le N.T.).

2 8 — L es v ie illa rd s. « E t t o u t a u to u r d u trô n e , v in g t-q u a tre trô n e s ,


e t s u r ces trô n e s v in g t-q u a tre v ie illa rd s assis, h a b illé s d e v ê te m e n ts
b lan cs, e t s u r le u rs tê te s d es c o u ro n n e s d ’o r (4 , 4) ; ... a y a n t c h ac u n
u n e c ith a re e t d e s co u p es d ’o r p le in e s d e p a rfu m s , q u i s o n t les
p riè re s d e s s a i n ts » (5 , 5 ) .
Voussures du porche de la cathédrale d*Angers, X I P siècle.
J ’espère d’ailleurs te voir bientôt, et nous nous
entretiendrons de vive voix. Paix à toi! Les amis
te saluent. Salue les amis chacun par son nom.

14 Comparer avec 2 Jn v 13, et voir les notes.


15 «Paix à to i» , traduction littérale de la formule de salutation à la juive (c£
Jn 14, 27; 20, 13, 21, 26; Le 10^ 5j 24, 36; 1 Pe 5, 14). — « les amis », les frètes
avec lesquels Caïus et TAncien sont en bons rapports. — « te saluent »,
« Salue », voir 2 Jn v 13, note. — « chacun par son nom », seulement ici et Jn
10, 3.

III JEA N 226


Apocalypse de saint Jean
Jûba'îîîîcs apiiîs t ctîaîîgdifta

Livre des Chroniques. Nuremberg, 1493.


INTRODUCTION

Ce livre, le dernier du Nouveau Testament, est mi


message prophétique de Jésus adressé par l’intermé­
diaire de « son esdave Jean » (1, 2 ) aTxx sept Eglises
d’Asie Mineure ( 2, 2 - 3, 22 ).
Mais cette prophétie ne ressemble guère aux oracles
des grands prophètes de l’Ancien Testament. Elle
relève d’un genre littéraire mis en honneur par Daniel
et très répandu au premier siècle de l’ère chrétienne:
le genre apocalyptique, ainsi nommé par transcription
du premier mot de l’ouvrage, lequel signifie dévoile­
ment, manifestation, révélation. On y retrouve ses buts,
procédés et méthodes. Jean se propose en effet de
dévoiler les secrets de l’avenir, qui sont poxn: lui ceux
de la fin des temps. En plein accord avec une des lois
du genre apocalyptique, il la déclare prochaine (1, 3;
3, 22; 22, 7, 10, 12, 20) et l’appeUe de son ardent désir
( 22 , 2 0 ) .
Cette manifestation lui a été faite par des visions qui,
dans l’extase, lui ont été données au ciel, aux portes du
ciel ou sur la terre. Bon nombre de ses images sont
traditionnelles, empruntées à l’Ancien Testament, aux

229 A PO CA LY PSE
apocalypses juives, aux mythologies et légendes
d’Asie Mineure; rôle joué par les anges (7, 1-3), livre
scellé (5, 1), livre à avaler (10, 1-11), trompettes (8,
2 ), coupes (15, 7 ), éclairs et tonnerres (4 , 5; 10, 3),
grand combat de la fin des temps (19, 11 - 20, 10),
Gog et Magog (20, 8 ), festin eschatologique (19, 17-
18), etc. De même pour certains scénarios et la gématrie
de 1 3 ,18. ■
D’aiLleuts les images de l’Apocalypse sont moins
descriptives que symboliques: elles expriment m e
idée, sans aucm souci de l’harmonie et de la plastique.
Ainsi 1, 16, l’épée acérée qui sort de la bouche de
Jésus signifie sa toute-puissance de juge; 5, 6, l’Agneau
a sept cornes et sept yeux, c’est-à-dire qu’il est tout-
puissant et omniscient; 21, 16, la longueur, la largeur et
la hauteur de la Nouvelle Jérusalem sont égales, parce
que le cube est m e réalité parfaite, etc. Chiffres et
couleurs ont de même une valeur symbolique: 7 ex­
prime la perfection, 4 le monde terrestre, 12 Israël,
1000 la multitude ou m e longue période; 144 000 la
plénitude (7, 4); 3 jours et demi (11, 11) m temps
très court; 42 mois (11, 2; 13, 5) et 1260 jours (11,
5; 12, 6) m e assez longue durée; 666 (en 13, 18)
peut-être une imperfection radicale et une méchanceté
foncière (6, chiffre de l’imperfection, 3 fois répété),
etc.; le blanc suggère joie et victoire, le rouge le sang
versé, etc. — De tout cela l’on doit se souvenir dans l’in­
terprétation du texte.
En dépit d’m e dépendance certaine à l’égard de ses
devanciers, l’auteur de l’Apocalypse garde m e origi­
nalité puissante dans la manière dont il assimile et trans-

A PO CA LY PSE 230
figure ses éléments d’emprunt. Son livre abonde en
scènes éclatantes de vie, de couleur et de mouvement,
et de les lire pour la centième fois n ’enlève rien à leur
prestige (1, 12-20; 4, 2-11; 5, 1-14; 6, 12-17; 7, 9-17;
9, 1-11; 14, 9-13; 18, 1-20; 19, 11-16; etc.), De plus, à
ime imagination fantastique le voyant joint un goût de
l’ordre et xm sens du développement dramatique qui,
du simple point de vue littéraire, placent son Apoca­
lypse au-dessus de toutes les autres. C’est le chiffre 7
qui règne en maître (sept sceaux, 5, 1, 3; sept trom­
pettes, 8, 2, 6; sept coupes, 15, 7; 16, 1; 17, 1; 21, 9 ),
créant de solides ensembles et empêdiant l’esprit de
se perdre en cette étourdissante fantasmagorie. En
même temps, lés préparatifs de la décision finale crois­
sent en précision et en violence, cependant que des
ouragans d’édairs et de tonnerres ponctuent les étapes
de la progression. Composition puissante qui contraste
avec l’infirmité de la langue et du style, et qui désigne
pour auteur un esprit à la fois génial et peu familiarisé
avec le grec littéraire.
Comme toutes les apocalypses, celle de Jean est née
en des temps de malheur. Avec Néron, Domitien sur­
tout, l’Empire romain s’est fait persécuteur. L’établisse­
ment officiel du culte impérial a entraîné la poursuite
des chrétiens, qui ne pouvaient consentir à donner le
titre de « Seigneur » à un autre qu’à Jésus. L’Apoca­
lypse respire la persécution (2, 3, 9); « l’affliction, la
grande » (7, 14) a commencé; le sang a coulé (2, 13; 7,
14); les jours qui viennent s’annoncent plus menaçants
encore (2, 10; 3, 10). L’inquiétude et l’impatience se
glissent dans les âmes (6, 9-11). C’est pour les encou-

231 A POCA LYPSE


rager que Jean leur délivre le message prophétique
qu’il a reçu de Jésus, et qui est un appel à la confiance
et à la fidélité; le temps des souffrances est court; Jésus
« vient bientôt, apportant son salaire » (2 2 ,1 2 ; cf 3 ,1 2 ;
22, 7, 20 ) ; il faut aller généreusement à la mort, si elle
est demandée (13, 9-10); ceux qui meurent dans le Sei­
gneur vont aussitôt rejoindre les chœurs célestes pour
prendre part à la liturgie éternelle; les vainqueurs
seront dans le paradis de Dieu; si grandes que soient la
puissance et la méchanceté des forces du mal,
« l’Agneau vaincra, parce qu’il est Seigneur des sei­
gneurs et Roi des rois, et üs [vaincront], ceux qui sont
avec lui, appelés, et élus, et fidèles » ( 17,1 4 ).
Quelles que soient les obscurités de l’Apocalypse,
son sens profond est là. Et ce sens est valable pour
toutes les générations chrétiennes. L’Apocalypse ne
décrit pas le déroulement des siècles et ne fournit
aucun éclaircissement sur ce qui doit demeurer caché
(Mc 13, 32; 1 Th 5, 2; Ac 1, 7). Elle affirme solen­
nellement la souveraine maîtrise de Dieu et de son
Christ, invite les chrétiens à la constance parmi les
épreuves et les persécutions et leur dévoile quelques-
unes des splendeurs du lieu de rafraîchissement, de
lumière et de paix.
La tradition ancienne a, dans son ensemble, attribué
cette grande œuvre à l’Apôtre Jean, et il n’y a pas de
raison suffisante de s’en écarter. Elle aurait été écrite à
Patmos (1, 9 ), en les dernières années de l’empereur
Domitien ( fin du I®'' siècle ).

A POCA LYPSE 232


Table analytique de l’Apocalypse de saint Jean

Titre ( 1 ,1-3).

Adresse ( 1 ,4-8).

Lettres aux sept Eglises ( 1, ^ - 3,22 ) :


a ) Vision préparatoire ( 1 ,9-20 ).
b ) L’Eglised’Ephèse {2,1-7).
c ) L’Eglise de Sni37rne {2,8-11).
d ) L’Eglise de Pergame {2,12-17).
e ) L’Eglise de Thyatire ( 2,18-29 ).
f ) L’Eglise de Sardes {3,1-6).
g) L’Eglise de Philadelphie ( 3 ,7-13 ).
h) L’Eglise de Laodicée ( 3 ,14-22 ).

Le trône de Dieu et la cour céleste {4,1-11).

Les sept sceaux {5,1 - 8 ,6 ):


a ) Le livre aux sept sceaux {5,1-14).
b ) Les six premiers sceaux (6 ,1 -1 7 ).
c ) Intermède: le nombre et le sort des élus de Dieu
(7,1-17).
d ) Ouverture du septième sceau {8,1-6).

Les sept trompettes {8,7 - 11,19):


a ) Les quatre premières trompettes {8,7-12).
b ) Les trois « Malheur! » deTaigle {8,13-14).
c ) La cinquième trompette ( 9,1-12 ).
d) La sixième trompette ( 9,13-21 ).

233 A PO CA LY PSE
e ) Intermède ( 1 0 ,1 -ll, 14):
a ) le petit livre {10,1-11).
b) les deux témoins ( 1 1 ,1-14 ).
f ) la septième trompette {11,1^-19).

Les sept
pi signes ( x^,
12,1X - x15,4 j, ‘t ) :
a ) Premier signe: la Femme et le Dragon ( 1 2 ,1-18).
b ) ueuxieme
Deuxième signe:
signe; la
laneie
Bête de nelam la mer
er ( 1x^,
3 ,1-10).
x -iu ).
c^ ), Troisième
“ signe: la Bête de la terre {13,11-18).
d) V^UALXJIC^JLJLI^
Quatrième signe: ±l’Agneau
^ J L ^ l X ^ a U . et XCO
les Vierges
V (1
V. 4 ,1 -5 ).
e ) Cinquième signe: les trois anges ( 1 4 ,6-13 ).
f ) Sixième signe: un fils : d’homme ( 1 4 ,14-20 ).
g) Septième signe: les sept anges aux sept fléaux
(1 5 ,1-4).

Les sept coupes ( 15,5 - 16,21):


a ) Vision préparatoire ( 15,3-8 ).
b ) Les six premières coupes (16,1-12).
c ) Intermède: les grenouilles {16,13-16).
d ) La septième coupe {16,17-21).

La grande Babylone ( 17,1 - 19, 5 ) :


à ) Description ( 17,1-6 ).
b ) Explication du « mystère » de Babylone ( 1 7 ,7-lS ).
c ) Annonce de la chute de Babylone ( 1 8 ,1-S ).
d ) Lamentation des amis de Babylone (18,9-19).
e ) Allégresse du ciel et des saints ( 18,20 ).
f ) Un ange symbolise et annonce à nouveau la chute
de Babylone ( 1 8 ,21-24 ).
g) Cantique de louange sur la ruine de Babylone
(1 9 ,1 -5 ).
A PO CA LY PSE 234
Triomphe du Christ (19,6 - 22,5 ) :
a ) Les noces de TAgneau {19,6-10).
b ) Le Christ armé pour le combat {19,11-16).
c ) Victoire sur la Bête et sur le Faux prophète
{19,17-21).
d ) Satan enchaîné. Le règne de mille ans ( 2 0 ,1-6).
e ) Satan relâché et définitivement vaincu (20, 7-10).
f ) Le jugement dernier ( 2 0 ,11-U ).
g ) Le monde nouveau et la Jérusalem nouvelle
(2 1 ,1-27).
h ) Félicité des élus {22,1-3).

Conclusion et épilogue ( 22,6-21 ) :


a ) Attestation de l’ange ( 2 2 ,6-9 ).
b ) Le temps de la rétribution est proche ( 2 2 ,10-13 ).
c ) Attestation de Jésus ( 22, 26-20a).
d) Cri final et salutation ( 2 2 ,20b-21 ).

235 A POCA LYPSE


Prolog© de! ApocaîIpCcs

Jean transmet aux Eglises, représentées ici par le pape, porteur^ des
defs de Pierre et entouré de ses cardinaux, le message q u il a
reçu de l ’ange.
Bible italienne. Venise, 1558.
Titre

^ Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a don- 1

— ^ ----- _ _ ' " ' O -------— —7 — ---------- -------------------- --------------- — y

à son esclave Jean, ^lequel a attesté la parole de


Dieu et le témoignage de Jésus Christ, tout ce qu’il
a vu. ^ Heureux celui qui lit et ceux qui entendent
les paroles de cette prophétie et gardent ce qui
s’y trouve écrit, car le temps est proche!

1 « Révélation », sens figuré du mot Apocalypse, simple 'transcription du terme


grec. — «Jésus Christ», encore w 2, 5\ ailleurs, seulement «C hrist» (4 fois)
ou «Jésus» (9 fois), et «Seigneur Jésus» (22, 20-21), — « lu i a donnée», Jésus
est le révélateur du Père et des choses célestes (Jn 1, 18; 7, 16). — «m ontrer»,
cf 4, 1, note. — « ses esclaves », « son esclave », titre religieux très fréquent dans
Ap pour (Qualifier les serviteurs de Dieu; U s’applique aux fidèles (2, 20; 7, i ) ,
aux prophètes (10, 7), comme aux disciples immédiats de Jésus (cf Jn 13, 16;
15, 15, 20). — «ce qui doit arriver...» (comparer v 19), cf 4j 1; 22, 6; voir
Dan 2, 28-29, 45. Les italiques signalent les emprunts à l ’À.T. dont ce livre four­
mille (518, dont 88 de Daniel, en 404 versets); seules seront in^quées en note
les références principales. — «bien vite» (ici et 22, 6), comparer «bientôt»,
2, 16, note. — « il », c’est-à-dire Jésus, « l’a sigmfiée », ^ u r ce verbe, cf Jn 12,
35; 18, 32; 21, 19; Ac 11, 28; 25, 27. — Cet «ange» (22, 16), médiateur de
révélation (comme en Ez, Zacb, Dan, et la littérature apocalyptique) est aussi
l ’ange de Dieu (22, 6). — « Jean » , troisième intermédiaire de cette révélation;
voir encore vv 4, 9; 22, 8-9.
2 « a attesté », cf 22, 8: « c’est moi, Jean, qui entendais et voyais cela ». —
« tout ce qu’il a vu » (ce qui lui a été dit ou montré en visions: 1, 10 et la suite
du livre) constitue « la parole de Dieu et le témoignage de Jésus.» (cf v 9; 20,
4; 6, 9), c’est-à-dire ce que Jjésus a témoigné (rf « le témoin », v 5) et qui est
la parole de Dieu. — « le témoignage de Jésus », cf 1 2 ,17; 19,10.
3 « Heureux », cf encore 14, 13; 16, 15; 19, 9; 20, 6; 22, 7, 14; soit sept « béa­
titudes ». Le terme « Malheur! » se comptera quatorze fois en sept endroits
(cf 8, 13, note). — « lit... entendent», allusion à la lecture publique dans les
assemblées de culte. — «prophétie» (11, 6; 19, 10), message inspiré qui exhorte,
console, édifie, stimule en faisant connaître les desseins divins de salut; «les
paroles de cette prophétie », le livre lui-même de l ’Apocalypse, cf v 11, note. —
« gardent... » (22, 7), c’est-à-dire retiennent et observent. — « car le temps (mo­
ment) est proche », cf 22,10.

237 A PO CA LY PSE
Adresse

Jean, aux sept Eglises qui sont en Asie, à vous


grâce et paix de la part de Célui-quî-est, et Celui-
qui-était, et Celui-qui-vient, et de la part des sept
esprits qui sont devant son trône, ®et de la part de
Jn 18,37
Jésus Christ, le témoin, le [témoin] fidèle, le pre­
mier-né des morts et le chef des rois de la terre.
U n 1, 7 A celui qui nous aime et nous a déliés de nos
péchés par son sang, ®et qui a fait de nous un
royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, à
lui la gloire et la domination pour les éternités
d’éternités. Amen!
Jn 19,37
’ Voici qu’il vient avec les nuées, et tout œil le
verra, et ceux-là qui Vont transpercé, et à son sujet
4 « Jean », cf w 1, — « sept Eglises », désignées au v 11, et recevant les
lettres des ch 2-3. Pour le terme « Eguse », dans les autres écrits johannig.ues« cC
3 Jn vv (>, P, 10. — « e n Asie», il s*agit de la province to m a te (ouest de l ’Àsie
Mineure) dont Ephèse était la capitale. Jean dioisit les principales E g U ^ , et il
en choisit « sept » parce que c*est le d i ^ r e de la plénitude et de l ’universalité.
— « grâce et paix », salutation, c£ 2 Jn v J , note. — « Celui-qui-est, et Cdui-qtü-
était, et Celui-qui-vient », formule stéréotypée dével^pant le Nom divin (Vdwé)
révâé à Moïse (« Je Suis ^ l u i qui E st», Ex 5, &ec\ Sag 13; 1); cf v
4, 8; et voir 11. 17; 16, J. — « des sept esprits » (c£ « les sept esprits de Dieu »,
3, I; 4, j: 5, 6 ) , interprétés par les uns de l’Esprit Saint aux sept dons (c£ Is 11,
2-J), par d’autres de sept anges, voir 8, 2 (cf H e 1, 7, 14).

« chrf des rois de û terre », c£ 1 9 ,16; 1 7 ,14.


5b'7 Louange au Christ. Les autres dos>logies du livre scmt adressées a Dieu,
à l ’Agneau, ou à Dieu et à l ’Agneau.
5b « qui nous aime », et nous aimera comme il nous a mm& (3, 9; cf Ga 2,
20). — « déliés », variante: « lavés » (7, 14). Pour « délitf de », cf 20, 7. — « p ar
stm sang» (5, 9; 7, 14; cf 12, 11), voir 1 Jn 1, 7; Ro 3, 24-29; 5, 9; Col 1, 20;
Eph 1, 7; He 9,14; 1 Pe 1. 2 ,1 9 . ^ ^
6 « un royaume, des prêtres pour smi Dieu » , comparer 5 , 10; 20 , 6: « prêtres
de Dieu et du Christ »; voir 1 Pe 2, 9, 9; Ex 19, 6; Is 61, 6. -— « Père »^ en rela­
tion avec le Christ, cf 2, 28; 3, 9, 21; 14, 1. — « la gloire e t la domination »,
cf 5, 13. — « pour les éternités d’éternités », encore v 18; 4, 9, 10; 5, 13; 7, 12;
10, 6-, U , 13: 14, 11} 15, 7; B , 3;,20. 1 0 ; ^ , 5. a V m l . l S . - «A m en!»,
l ’interjection d acquiescement à ce (pii vient d être ^ p n m é (1 Chr 16, 36; Neh 8,
6) voir V 7. • .
7 « Voici qu’il vient », compatec 22, 7, 12, 20; Z, S: « je viens à toi »; 2, 16:
« je viens à toi bientôt »; 3, 11: « je viens bientôt »; 16, 13: « je viens comme un

APOCA LYPSE 238


se frapperont la poitrine toutes les tribus de la
terre. Oui! Amen!
®Moi, je suis l’Alphà et l’Oméga, dit le Seigneur
Dieu, Celui-qui-est, et Celui-qui-était, et Celui-qui-
vient, le Tout-Puissant.

Lettres aux sept Eglises


Vision préparatoire

®Moi, Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à


l’affliction, et au royaume et à la constance en
Jésus, je me trouvai dans l’île appelée Patmos, à
cause de la parole de Dieu ét du témoignage de
Jésus. Je fus [ravi] en esprit le jour du Seigneur,
et j’entendis derrière moi une voix forte, comme
d’une trompette qui disait: « Ce que tu regardes.

voleur». — « U vient avec les nuées» (comparer Mc 13, 26; M t 24, 30), voit
Dan 7, 13. — Le reste du verset s’inspire de Zach 12, 10-12; et voir Jn 19, 34,
i l . — « se frapperont la poitrine », 18, 9; M t 11, 17; 24, 30; Le 8, 32; 23, 27. —
« O u i!» (14, 13; 16, 7; 22, 20), traduction du terme suivant: «A m en!», pour
lequd! c£ v 7; 5, 14; 7, 12 (double); 19, 4 (avec « Alléluia! »); 22, 20-21; et voir
3,14.
8 Déciaradon divine. — « Moi, je suis », c’est-a-dire éminemment et à l ’exdu-
sion de tout autre; pour le Christ, e£ v 17; 2, 23; 22, 16; e t voit-^n 6, 33, note.
— « l ’Alpha et l ’Omega » (21, 6; pour le Christ, 22, 13), la première et la der­
nière lettre de l ’alphabet grec; interprété par « le Premier et le Dernier» (v 17,
note), « le Principe e t la F in » (21, 6; 22, 13). — « le Seignenr Dieu... le Tout-
Puissant », cf 4, S; 11,17; 15, 3; 16, 7, 14; 19, 6, 11; 21, 22. — « Celui-qui-est... »,
c{ V 4, note.
9 « Je an » , cf w 1, 4. — «frère», de tous les chrédens. — « l ’afflicdon»,
cf 2, 9, 10 22; 7, 14. — « au royaume », v 6; 5, 10; cf 11, 13; 12, 10; (20, 4, 6;
22, 6). — «constance», 2, 2, 3, 19; 3, 10; 13, 10; 14, 12; cf 1 Th 1, 3; 2 Th 1,
4. — «Patm os», îlot du groupe des Sporades, au sud de l ’Ue de Samos, a
quelques heures au sud-ouest d’Eijhèse, à peu ^ s à hauteur de Milet. — « à
cause de» , soit pour prêcher, soit plutôt en exil pour avoir prêché. — « la
parole de Dieu... », cf v 2; 6, 9, note.
10 Vision inaugurale ( w 10-20). — « J e &s [ravi] en esp d t» (4, 2), saisi par
l ’extase prophédque. — « le jour du Seigneur » (pas ailleurs dans le N .T .), notre
dimanche, « le premier jour de la semaine » (1 Co 16, 2; Ac 20, 7), au lendemain
du sabbat, rappelant la résurrecdon du Seigneur (Mc 16, 2). — «comme d’une
trompette», c f4 , l .

239 A PO C A LY PSE
écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Eglises:
à Ephèse, et à Smyrne, et à Pergame, et à Thyatire,
et à Sardes, et à Philadelphie et à Laodicée. »
*^Et je me retournai pour regarder la voix qui
parlait avec moi. Et, m’étant retourné, je vis sept
lampadaires d’or, et au müieu des lampadaires
quelqu’un de semblable à un fils d’homme, vêtu
d’une robe talaire et ceint à hauteur de poitrine
d’ime ceinture d’or. Sa tête et ses cheveux
étaient blancs comme de la laine blanche, comme
de la neige, et ses yeux comme xme flamme de
feu, et ses pieds semblables à du bronze qu’on
aurait purifié au foxu:, et sa voix comme la voix des
grandes eaux. ^®Et il avait dans sa main droite
sept étoües, et de sa bouche sortait une épée
acérée à double tranchant, et son visage était
comme le soleil quand il brille dans sa puissance.

11 « écris-le », même ordre v 19 (en contraste, 10, 4); cf Hab 2, 2\ Is 8, I; 30,


S. — « dans un livre », c’est l ’Apocalypse elle-même, cf v 3, note; et 22, 7, 9»
10, 18, 19. On y évoquera divers livres divins, cf 3, 3; 5, 1; 10, 2; 20, 12. —
« sept Eglises », cf w 4, 20; voir pour chacune d’elles les lettres des ch 2-3, et
enfin 22, 16.
12 « je me retournai », marque la surprise; ce verbe ne reparaît plus dans Ap.
— « sept lampadaires d’or » (cf w 13, 20; 2, 1, 3), explication de leur symbo­
lisme au V 20. Voir en outre « les deux lampadaires » de 11, 4.
13-15 La description s’inspire de plusieurs passages de Daniel (7, 9, 13; 10, 3, 6)
et d’Ezéchiel (1, 24, 26; 43, 2). Le Christ apparaît dans le mystère de sa gloire,
tout revêtu de majesté royale et sacerdotale. — « semblable à im fils d’homme »
(14, 14), cf Dan 7, 13; l ’expression marque la transcendance du personnage;
comparer le titre « le Fils de l ’homme » dans les Evangiles (Mc 2, 8, note; Jn 1,
31, note) et Ac 7, 36. — « robe talaire », la longue tunique descendant jusqu’aux
talons, comme celle d’Aaron (Sir 45, 8; Sag 18, 24). — «ceinture d’o r» (15, 6),
cf 1 Mac 10, 89; 11, 38. — « d e poitrine», lit: «des seins». Comparer 15, 6. —
« ses yeux comme une flamme de feu », 2, 18; 19, 12. Les « yeux », symbole de
la science divine qui « scrute » (cf 2, 23).
15 «ses pieds... bronze», symbole de stabilité et de force. Encore 2, 18. —
«bronze» (et 2, 18), ce terme grec {chalkolibanos) traduit par les anciens «ori-
chalque » désigne un métal inconnu. — « qu’on aurait », lit: « comme ». — « sa
voix... eaux », encore 14, 2; 19, 6; cf Ez 1, 24; 43, 2.
16 « sept étoiles » (v 20; 2, I; 3, ï ) , e:^lication de lem symbolisme au v 20. —
«une épée acérée à double tranchant» (voir 2, 12, 16; 19, 13, 21), symbolise la
puissance de la parole et l ’autorité judiciaire qui décide de châtier impitoyable-

Planche de VApocalypse de Durer (détail).


1 lorsque je le vis, je tombai à ses pieds
jn 8. 2|, 2s comme mort. Et il posa sur moi sa droite, en disant:
«Sois sans crainte; Moi, jê suis le Premier et le
Dernier, et le Vivant. J ’ai été mort, et voici que
je suis vivant pour les éternités d’éternités, et j’ai
1?; fifs les clefs de la Mort et de l ’Hadès. Ecris donc ce
que tu as vu, ce qui est, et ce qui va arriver dans la
suite. Quant au mystère des ■sept étoiles que tu
as vues sur ma [main] droite et aux sept lampa­
daires d’or, [le voici]: les sept étoües sont les
anges des sept Eglises, et les sept lampadaires
sont sept Eglises.

ment. Cf encore He 14, 12; Eph 6, 17; Is 49, 2; Sag 5, 20. — « son visage
comme le soleil» (comparer 10, 1), image de la majesm; «quand il brille dans
sa puissance », c£ Jug 5, 31 (Mt 13, 43\ 17, 2; Ex 34, 29); pour- « briller », cf 8,
12, note.
17 « je tombai... comme mort », comparer Dan 8, 17-18; 10, 9j Ez 1, 28-3, 2. —
« Sois sans crainte », cf 2, 10; Dan 10, 12, 18-19. — « Moi, ;e suis », voir v 8,
note. — « le Premier et le D ernier» (2, 8; 22, 13), cf Is 44, 6; 48, 12 (41, 4;
43,10); voir « l ’Alpba et l ’Omega », v 8, note.
18 « le Vivant », voir Le 24, 3; et Ac 1, 3; 3, 13; 25, 19; H e 7, 23. — Résur­
rection et victoire, cf 1 Co 15, 23-27. — « J ’ai été mort, et voici que je suis
vivant », comparer 2, S; voir « goûter la mort », Jn 8, 32, note. — « pour les
éternités... », cf 1, é. — « vivant pour les éternités... », cf « Celui (ou: Dieu) qui
vit pour les éternités...», 4, 9-10; 10, 6; 15, 7. — « les d e fs» (3, 7; 9, 1; 20, 1),
symbole du pouvoir (Is 22, 22; Mt 16, 19). — « la Mort et P lladès» (20, 13), le
lieu du séjour des morts (cf Jb 38, 17), «Hadès » étant le terme grec qui corres­
pond au « chéol » des Hébreux, Ils sont personnifiés: 6, 8, note; 20,14.
19 « Ecris », cf V 11. — « donc », encore e t seulement 2, 3, 16; 3, 3, 19. Voir
Jn 1, 21, note. — « ce que tu as vu », la vision depuis le v H ; « ce qui est », le
contenu des d j 2 - 3; « ce qui va arriver... » (comparer v 1), les ch 4 - 22; mais
le tout dans la même perspective de «prophétie» (v 3, note). — «dans la suite»
(4 ,1 ), lit: « après ces choses ».
20 «m ystère» (17, 3, 7), le sens intime et secret des symboles. Voir 10, 7: « le
mystère de Dieu ». — « les s ^ t étoiles », cf v 16. Chacun des sept « anges »
recevra un message, ch 2 et 3. Voir 2, 1, note. — « les sept lampadaires», cf
V 12, note; diacun a « sa place » (2, 3), et le Christ est « au milieu » (v 13) des
sept Eglises (v 11).

A PO C A LY PSE 242
L ’Eglise d’Ephèse

^ « A l’ange de l’Eglise qui est à Ephèse, écris:


« Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles
dans sa droite, celui qui marche au milieu des sept
lampadaires d’or. ^Je sais tes œuvres, et ton la­
beur, et ta constance, et que tu ne peux supporter
les méchants, et que tu as mis à l’épreuve ceux qui
se disent apôtres et ne le sont pas, et que tu les as
trouvés menteurs, ^ et que tu as de la constance, et
que tu as supporté à cause de mon Nom, et que tu
ne t ’es point lassé. ‘'M ais j’ai contre toi que tu t ’es
relâché de ton premier amour. ®Ràppelle-toi donc
d’où tu es tombé, et repens-toi et pratique tes pre­
mières œuvres. Sinon, je viens à toi, et j’ôterai ton

Les ch 2 et 3 présentent les lettres dictées par le Christ à l ’adresse de chacune


des sept Eglises. Elles sont de composition symétrique; leur début s’inspire de
la vision inaugurale ( 1 , 13 sw ) et leur conclusion fait appel aux ch 21 - 22.
1 « A l ’ange» (et w 8, 12, 18; 3, 1, 7, 14), l’esprit représentatif de chacune
des Eglises personnifiées, plutôt que le dief spirituel de ces communautés. —
«Ephèse», capitale de la province romaine d’Asie (1, 4, 11). — Pour le reste du
verset, cf 1 , 13, 16, avec les différences: « qui tient », « qui marche ».
2 « J e sais tes ceuvres» (et v 19; 3, 1, 8, 13), c’est-à«iite: je connais ta con­
duite. — «labeur», cf 14, 13. — «constance» (et v 3), cf 1, 9, note. — «sup­
porter » (et V 3 ), on a ce verbe au sens littéral « porter » en 17, 7. — « mis à
l ’épreuve», v 10; 3, 10 («éprouver»); cf Jn 6, 6. — «ceux qui se disent apô­
tres », cf 2 Co 11, 3, 13-13; 12, 11. Sans doute s’agit-il de prédicateurs itinérants
dont il faut examiner la doctrine et la vie (cf 1 Jn 4, 1). On aura « le Faux pro­
phète»: 16, 13; 19, 20; 20, 10. — «m enteurs», 21, 8; pour «m entir», cf 3, 9;
« mensonge », cf 14, 3; 21, 27; 2 2 ,13.
3 « que tu as de la constance (v 2) », cf v 9: « tu as pour toi de »; v 23: «ce
le vous avez... »; 3, 11: « ... ce que tu as ». — « à cause de mon Nom »
,Jn 15, 21; Mc 13, 13 et par), c’est-à-dire à- cause de moi, de ma personne (cf 3,
4, note) dont le nom ezprime la nature et les qualités (cf «Jésus Christ est Sei­
gneur », Phi 2 , 11). Voir v 13; 3, 8. — « lassé », cf « labeur », v 2.
4 « j ’ai contre toi », cf w 14, 20. — « tu t ’es relâché de », lit: « tu as laissé ».
— «premier amour», la ferveur (cf J r 2, 2) de l’amour (v 19) envers le Christ
et les frères (cf 1 J n 2, 10-11; 3,14-15; Jn 13, 33).
5 «Rappelle-toi donc», cf 3, 3 . .— «repens-toi», cf w 16, 21, 22; 3, 3, 19;
et voir 9, 20-21; 16, 9, 11. — « pratique », Ut: « fais ». — « tes premières oeuvres »,
ta conduite première; v 4: « tou premier amour ». — « Sinou », c’est-à-dire: « si
tu ne te repens». — «Sinon, je viens à to i» (comparer v 16; 3, I I ) , pour te

243 A PO C A LY PSE
lampadaire de sa place... si tu ne te repens. ®Mais
tu as pour toi de haïr les œuvres des Nicolaïtes
que, moi aussi, je hais.
Jnl6,13-lJ
16,33 ’ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises: Au vainqueur, je lui donnerai à manger
U n 5, 4
de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.

L’Eglise de Smyrne

®« Et à l’ange de l’Eglise qui est à Smyrne, écris:


« Voici ce que dit le Premier et le Dernier, celui
Jn 4,22
qui a été mort et a repris vie. ®Je sais ton affliction
Ap 3, P
et ta pauvreté — mais tu es riche! — et le blas­
phème de ceux qui se disent Juifs, et ils ne le sont

punir. — « j'ôtetai... de sa place» (6, 1 4 ), l'Eglise d'Ephèse, métropole des Eglises


d’Asie, est menacée de déchéance et même de disparition.
6 « tu as pour toi de haïr », lit: « tu as cela que tu hais », Cf v 3, note. —
« haïr », pour ce verbe, encore 17, 16\ 18, 2. — « les oeuvres », la conduite; au
V 15: « l ’enseignement ». — « Nicolaïtes » (et v 15), disciples de « Nicolas », doc­
teur inconnu; secte d ’origine obscure, à tendances morales relâchées.
7 « Qui a des oreilles... », w 11, 17; et v 29; 3, 6 , 13, 22 (compater 13, 9; voir
M t 11, 15, note); aux mêmes réëiences: « ce que l ’Espiit d it» , et voir encore
14, 13; 22, 17; Ac 8, 29; 13, 2; et Jn 16, 13-15. — « aux Eglises », la lecture de
dacune de ces lettres doit profiter aux Eglises voimnes. — «A u vainqueur, je
lui donnerai» (v 17), un des fréquents pléonasmes du grec de Ap. Four l ’expres­
sion, comparer w 11, 2&; 3, 5, 12, 21; « vainqueur » et « vaincre », encore 5, 5;
12, 11; 15, 2; 17, 14; 21, 7; e t voir 6, 2; 11, 7; 13, 7. Se reporter à Jn 16, 33;
1 Jn 2, 13-14; 4, 4; 5, 4-5. —: « ... de l ’arbie de vie... », promesse de biens esCha-
tologiques, de l ’immortalité bienheutense, cf 22, 2, 14, 19; allusion i Gn 2, 9;
3,22-24; Ex 31, S (gtec).
8 Voir v 1, note. — « Smytné » (1, 11), ville côtière, à 60 km environ au notd
d’Ephèse (v 1); sa loyauté envers Rome l ’avait fait appeler «Smyrne la fidèle»
(cf V 10). Cette Eglise e t celle de Hiiladelpbie (3, 7-13) sont les deux seules à ne
pas recevoir de reproches. — Pour les expressions, cf 1, 17-18, notes. — « a re­
pris vie » (en 1 , 18; « voici que je sois vivant »), cf encote 13, 14; 20, 4-5.
9 « affliction », cf w 10, 22; 1, 9; 7, 14. — « pauvreté » (ici seulement en Ap;
«pauvre», en 3, 17; 13, 16), voir en contraste l ’Eglise de Laodicée, 3. 17. —
« riche », au sens spirituel (2 Co 6, 10; Ja 2, 5); pour le terme, cf 3, 17; 6, 15;
13, 16. — « b la^ h èm e» , ici au sens de diffamation, calomnie. Voir 13, 6:
«blasphèmes contre D ieu». — «Juifs, et ils ne le sont pas» (3, 9), le terme
« Ju ifs» est pris en bonne part (comme en Jn 4, 22); U s’agit donc de Juifs
bostiles et agressif, de mauvais juife. Voir encote Ro 2, 28; Ga 6, 15-16. —
« synagogue du Satan », désignation injurieuse de cette communauté hostile et

APOCALYPSE 244
pas, mais une synagogue du Satan. ^“Ne crains
pas ce que tu vas souffrir; voici que le Diable va
jeter quelques-uns d’entre vous en prison pour que
vous soyez mis à Vépreuve, et vous aurez une
affliction de dix purs. Montre-toi fidèle jusqu’à la
mort, et je te domierai la couronne de vie.
“ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises: Le vainqueur, jamais ne lui nuira la
seconde mort.

UEglise de Vergame

« Et à l’ange de l’Eglise qui est à Pergame,


écris:
« Voici ce que dit celui qui a l’épée acérée à
double tranchant, Je sais où tu habites, là où est
probablement persécutrice (Jn 8, 44: «Vous avez, vous, le diable pour père»).

(v 3oy.
10 « Ne crains pas », cf 1, 17. — « souffrir », ici seulement dans Ap. — « le
Diable» (12, 9, 12; 20, 2, 10), c’est-à-dire «célm qui disperse, qui brouille», d’où
« le calomniateur» ou « le séducteur»; c’est le nom grec du «S atan» (v 9). —
« mis à l ’épreuve », cf v 2. — « vous aurez », variante: « vous avez ». — « afilic-
tion », cf V 9. — « dix jours », c’est-à-dire de courte durée; voir Dan 1, 12, 34-15-
— « Montre-toi », cf 3, 2; Jn 20, 27. — « fidèle (cf v 8 , note) jusqu’à la mort »,
le martyre par fidélité au Cbrist. — «-couronne’», la récompense, le prix (méta­
phore empruntée aux jeux grecs); « couronne de vie » (Ja 1, 12), la récompense
qui consiste en la vie étemeile. Sur cette couronne, cf 3, 11; 1 Co 9, 25; 2 Tm 4,
8 : 1 Pe 5, 4. Voir encore dans Ap la couronne de victoire (6, 2) et les couronnes
glorieuses; 4, 4 ,1 0 ; (9, 7); 12,1; 14,14.
11 Cf V 7, note. — « n u ira» , pour ce sens, cf 6, 6 ; 7, 2, 3; 9, 4, 10, IS; 11, 5.
— « la seconde m ort», distincte de la première (la mort corporelle), est la mort
de l ’âme et la séparation d ’avec Dieu, la condamnation au séjour étemel «dans
l’étang brûlant de feu et de sou&e », voit 20, 6 ,1 4 ; 21, 8 .
12 Voit v 1, note. — «Pergam e» p , 11), à 70 km environ au nord-nord-est de
Smyme (v 8 ), centre du culte impérial dans la province d’Asie. Là se trouvait
aussi, dominant toute la plaine, le célèbre autel de Zeus. — « l’épée acérée... »,
cf v 16; 1 , 16, note.
13 « là où est le trône du Satan », « chez vous, où le Satan habite », allusion au
culte impérial (13, 1-2; 17, S-14) et aux sanctuaires de Zeus, d’Asclépios et de

245 A PO C A LY PSE
2 le trône du Satan. E t tu restes attaché à mon Nom,
et tu n ’as pas renié ma foi, même aux jours d’Anti­
pas, mon témoin, mon fidèle, qui a été tué chez
vous, où le Satan habite. Mais j’ai quelque chose
contre toi: tu as là des gens attachés à l’enseigne­
ment de Balaam, qui enseignait à Balac à jeter une
pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour
qu’ils mangent des viandes immolées aux idoles et
forniquent. Ainsi tu as, toi aussi, des gens atta­
chés pareillement à l’enseignement des Nicolaïtes.
“ Repens-toi donc; sinon, je viens à toi bientôt, et
je leur ferai la guerre avec l’épée de ma bouche.
(,,31-33
Jn
49 « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
58
aux Eglises: Au vainqueur, je lui donnerai de la
manne cachée-, et je lui donnerai un caillou blanc,
et écrit sur ce caillou un nom nouveau que per­
sonne ne sait, sinon celui qui le reçoit.

Dionysos. — « le Satan », c£ v 9, note. — « renié », encore et seulement 3, 8 . —


« foi », c£ V 19; 13, 10; 14, 12. — « même », omis par certains manuscrits. —
« Antipas », martyr inconnu, le seul que nomme ce livre. — « témoin », « fidèle »,
c£ 1, 5.
14 « i’ai... contre toi », w 4, 20. — « l ’enseignement », encore et seulement
w 15, 24. — « Balaam », allusion à Nomb 25, 1-2, et 31, 6 ; c£ 2 Pe 2, 15;
Ju V 11. — «tm e pierre d’achoppement», lit; « u n scandale», c’est-à-dire un
obstacle quelconque risquant de faire trébucher. — « viandes Immolées aux
idoles» (et fornication), v 20; Ac 15, 20, 29; 21, 25; cf 1 Co 8-10. — «forni­
quent », ou: « se prostituent » (et v 20; 17, 2; 18, 3, 9), au double sens d’immora­
lité et d’idolâtrie; terme du langage prophétique; l ’union de Dieu et de son
peuple étant représentée sous les traits du mariage, toute défaillance religieuse
était qualifiée d’adultère ou de prostitution.
15 « Nicolaïtes », cf v 6.
16 Cf V 5, notes. — «bientôt» (3, l l j 11, 14; 22, 7, 12, 20), lit: « v ite» ; com­
parer. «Ijlen v ite» (1, 1; 22, 6 ). — «ferai la guerre», pour ce verbe, cf 12, 7;
13, 4; 1 7 ,14; 19,11. — « l ’épée de ma boudhe », rf v 12; 1 , 16.
17 Cf V 7, notes. — « manne cachée » (cf Ex 16, 32-34; 2 Mac 2, 4-8; H e 9, 4),
nourriture céleste (Ps 78, 24; Sag 16, 20) réservée aux élus; symbole de l ’immor­
talité, dont l ’Eucharistie est le gage (Jn 6, 31-33, 49-51, 54, 58). — « u n caillou
blanc », le « blanc » est la couleur de bon augure ou de victoire; le « caillou »
sert à recevoir l ’inscription. — Le « nom nouveau » (emprunté a Is 62, 2, et
65, 15) symbolise la condition nouvelle, glorieuse, du « vainqueur ». Voir 3, 12.
— « que personne ne sait, sinon », cf 19, 12.

A PO C A LY PSE 246
UEglise de Thyatire
18
« E t à l’ange de l’EgHse qui est à Thyatire, 2
écris:
« Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a lès
yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds
sont semblables à du bronze. Je sais tes œuvres,
et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta cons­
tance, et tes dernières œuvres plus nombreuses
que les premières. ^M ais j’ai contre toi que tu
laisses faire Jézabel, cette femme qui se dit pro-
phétesse et qui égare mes esclaves en leur ensei­
gnant à forniquer et à manger des viandes immo­
lées aux idoles. ^^Je lui ai donné le temps de se
repentir, mais elle ne veut pas se repentir de sa
fornication. “ Voici que je vais la jeter sur un lit et
[plonger] dans une grande affliction ses compa­
gnons d’adultère, s’ils ne se repentent pas de ses
œuvres. “ E t ses enfants, je les tuerai par la mort.

18 C{ V 1, note. — «T hyatire» (et v 24) 1, I I ) , â 65 km environ au sud-est de


Pergame (v 12). — « le Fils de D ieu», ici seulement en Ap (c£ «son Dieu et
Pète », 1, 6, note). — « yeux... », « pieds... », cf 1,14-15.
19 « Je sais tes oeuvres », « ta constance », cf v 2. — « ton amour », et v 4. —
« foi », cf V 15, note. — « service », ici seulement en Ap: cf Ro 15, 25, 51: 1 Co
16, 15; 2 Co 8, 4; 9 , 1; H e 6,10.
20 « j ’ai contre toi », w 4, 14. — « Jézabel », nom symbolique (cf « Balaam »,
V 14), voir 1 Rs 16, 51, et 2 Rs 9, 22, 50; ou bien une fausse « piophétesse », ou
bien simple personnification de l ’hérésie nicolaïte (Of w 6, 14*15). — Lit: « la
(variante: ta) femme Jézabel, celle qui, se disant prophétesse, et enseigne et égare
mes esclaves pour forniquer...». — «prophétesse», I x 2 , 36) d Ac 21, 9 . —
« égare », pour ce verbe, cf 12, 9, note. — « esclaves », cf 1, I , note. — « à for­
niquer et à manger... », v 14, note.
21-22 « se repentir », cf v 5, note. — « fornication », pour le terme, cf 9, 21,
note. — « u n lit» , de douleur, et non plus de débauche. Cf Sag 11, 16; «pour
qu’ils sachent qu’on est châtié par oh l ’on pèche ». — « afflicHon », voir v 9 ,
note. — « compagnons d’adultère » (lit: « ceux qui commettent l ’adultère avec
elle »), ici seulement en Ap; voir « forniquent », v 14. Comparer: « avec laquelle
se sont prostitués... », 17, 2; 18, 5. — « de ses oeuvres », variante: « de leurs
œuvres ».
23 « ses enfants » (sans doute aussi « ses compagnons d’adultère », v 22), les

247 A PO C A LY PSE
et toutes les Eglises connaîtront que Moi, je suis
celui qui scrute les reins et les cœurs-, et je vous
donnerai à chacun selon vos œuvres.
^ « Mais à vous je le dis, aux autres [fidèles] de
Thyatire qui n ’ont pas cet enseignement, ceux-là
qui n’ont pas connu les profondeurs du Satan,
comme Üs disent: je ne vous charge pas d’tm autre
fardeau; “ seulement, ce que vous avez, tenez-le
Jn 21,25
ferme jusqu’à ce que j’arrive.
“ « Et le vainqueur et celui qui garde mes
œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai pouvoir sur
les nations, ^ et il les fera paître avec une houlette
de fer, comme on fracasse les vases d’argile,
^ tout comme moi j’en ai reçu [pouvoir] de mon
Père. E t je lui doimerai l’étoile du matin.
^ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises!

disciples de la prophétesse. — « par la mort », ce terme a le sens de « peste »


dans la citation de 6, S. — « Moi, je suis », cf 1, 8 , note. — « scrute... » ( a « les
yeux » du v 18), voir Ps 7, 10: Ko 8, 27. — « donnerai... » (Ps 62, 15; Prov 24,
12), Cf 18, 6; 20, 12; 22,12.
24 « enseignement », w 14, 15, cf v 20. — « les profondeurs du Satan », dési­
gnation péjorative ou de l’ensemble d’une doctrine ésotérique ou de ses parties
les» plus secrètes (comparer: « les profondeurs de D ieu», 1 Co 2, 10); l ’image
peut provenir du sanctuaire où la Sibylle proférait ses otades. — « d u Satan»,
cf V 5, note. — «comme ils disent», ou: «comme on d it» . — « je ne vous
(ïatge pas d ’un... », lit: « je ne jette pas sur vous un... »; comparer Ac 15, 28.
25 « ce que vous avez...» (comparer 3, 11), ce qui est loué au v 19. yoir: « tu
as de la constance », v 5, note. — « jusqu’à ce que j’arrive », cf 3, 5: « j ’arriverai
comme un voleur ».
26-27 Cf V 7, note. — « mes œuvres », la conduite conforme à ma volonté. —
Citation du Ps 2, 8-9, à entendre au sens symbolique; encore en 12, 5; 19, 15;
« houlette », lit: « bâton » (11,1).
28 « mon Père », cf « son Dieu et Père ». 1, 6, note; « mon Dieu », 3, 2. —
« l ’étoile du matin », le Christ lui-même, cf 22,16; 2 Pe 1, 19.
29 Cf V 7, note. Les autres lettres se terminent par cette même formule: 3, 6,
15, 22.

A PO CA LY PSE 248
UEglise de Sardes

^ « Et à l’ange de l’Eglise qui est à Sardes, écris:


« Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de
Dieu et les sept étoiles. Je sais tes oeuvres, que tu
passes pour vivre, et tu es mort! ^Montre-toi vigi­
lant, et affermis ce qui reste et qui allait mourir; car
je n ’ai pas trouvé tes œuvres accomplies devant
mon Dieu. ^ Rappelle-toi donc comment tu as reçu
et entendu; garde-le et repens-toi. Si donc tu ne
veilles pas, j’arriverai comme un voleur, et tu ne
connaîtras pas à quelle heure j’arriverai sur toi.
^ Mais tu as à Sardes quelques personnes qui n’ont
pas sali leurs vêtements; elles marcheront avec
moi en blanc, car elles en sont dignes.
®« Le vainqueur, celui-là s’habillera de vêtements
blancs; et je n’effacerai pas son nom du Livre de

1 C£ 2, 1, note. « Sardes » (et v cf 1, I I ) , à 50 km environ au sud-sud-


est de Thyatîre (2, 18). — «les sept esprits de D ieu» (4, 5; 5, 6 ), cf I, 4, note.
— <c les sept étoiles », cf 1, 15, note. — « Je sais tes œuvres » (et w 8 , 15), c£ 2,
2 , 19. — Lit: « ç[ue tu as nom que tu vis ».
2 «vigilant», du verbe «veiller», voir v S; 16, 15; cf Mc 13, 54, 55, 39. —
« mourir », il reste peu de fidèles, ou bien la communauté est menacée de mort
spirituelle. «accomplies» (cf 6. II: «fussent au complet»), sans lacunes. —
«m on D ieu» (et v 12; Jn 20, 17), c£ 1, 6 : «son Dieu et Père»; 2, 28: «m on
Père ».
3 « Rappelle-toi donc », « repens-toi », cf 2, 5. — « reçu et entendu », il s’agit
de la foi (cf Ro 10, 17; 1 Th 1, 5-5; 2 Th 2, 15). — «garde-le», pour ce verbe,
cf w 5, 10; 2, 25; 1, 5; 12, 17; 14, 12; 16, 15; 22, 7, 9. — « Si donc», cf Jn 6,
52, note. — « j ’arriverai (2, comme un voleur», comparer 16, 15; Mt 24,
45-44; Le 12, 35*40; 1 Th 5, 2; 2 Pe 3 , 10.
4 «personnes» (et 11, 15), lit: «nom s», cf 2, 5, note. — « sa li» , encore et
seulœnent 14, 4; 1 Co 8, 7; 2 Co 7, 1: « saleté ». Comparer Ju v 25. — « mar-
dieront », pour ce verbe, cf 2, 1; 9, 20; 16, 15; 21, 24. •— « en blanc » (Jn 20,
12), c’est-à-dire: en vêtements « blancs » (v 5). — « ... dignes », cf 4 ,1 1 , note.
5 Cf 2, 7, note. — « celui-là », variante: « de même ». — « s’habillera », lit:
« s ’enveloppera'» (10, 1; 12, 1), cf v 18; 4, 4; traduit par « v ê tir» ou «revêtir»,
en 7, 9, 13; 11, 5; 17, 4; 18, 15; 19, 8 , 13. — «vêtements blancs» (v 18; 4, 4),
la couleur de la joie, du triomphe et de la gloire; voir « robe blanche », 6, 11,
note. — « je n ’effacerai pas», le verbe traduit par « essuyer »,-7, 17; 21, 14. —
« Livre de vie », oh sont inscrits les noms des élus, encore 13, 8 ; 17, 8 ; 20, 12,

249 A POCA LYPSE


3 vie, et je professerai son nom devant mon Père et
devant ses anges.
®« Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises!

L ’Eglise de Philadelphie

^ « Et à l’ange de l’Eglise qui est à Philadelphie,


écris:
Jn 17. 3
« Voici ce que dit le Saint, le Véridique, celui qui
1 Jn 5 ,2 0
a la clef de David; celui qui ouvre, et personne ne
fermera; et qui ferme, et personne n’ouvre. ®Je
sais tes oeuvres; voici que j’ai mis devant toi une
porte ouverte que personne ne peut fermer, parce
Jn
14,23 qu’avec ton peu de puissance, tu as gardé ma
parole et tu n ’as pas renié mon Nom. ®Voici que je
1 Jn 2, J
te donne de la synagogue du Satan, de ceux qui
se disent Juifs, et ils ne le sont pas, mais ils men­
tent! Voici que je les ferai arriver, et ils se proster­
neront devant tes pieds et reconnaîtront que moi
je t’ai aimé. “ Parce que tu as gardé ma parole de

15; 21, 27; voir Ex 32, 32-33; Mal 3, 16-, Is 4, 3; Dan 12, I ; Ps 69, 29; Phi 4, 3;
Le 10, 20; He 12, 23. Sut les divers livres, c£ 1, 11, note. — « je professerai... »,
Cf Mt 10, 32; Le 12, 8 .
6 a 2, 7 et 29.
7 Cf 2, 1, note. — «Philadelphie», à 45 km environ au sud-est de Sardes
(v 1). Voit aussi 2, S, note. — « le Saint », titre divin (4, 8 ) appliqué au Christ.
— « le Véridique », pour le Christ, cf v 14; 19, 11; voit 1 Jn 5, 20. — « la clef »,
les pouvoirs, cf 1, 18; citation d’Is 22, 22.
8 « Je sais... », cf 2, 2, note. — « une porte ouverte », un grand champ d’acti­
vité, des facilités d’apostolat (cf 1 Co 16, 9; 2 Co 2, 12; Col 4, 3). — « tu as
gamé (v 3) ma parole » (et v 10), cf Jn 8, 51-55; 14, 23; 1 Jn 2, 5. — « tu n ’as
pas renié mon Nom », comparer 2,13.
9 « Us mentent », en se disant de vrais Juifs. — Se reporter à 2, 9, note. —
Voir Is 45, 14; 49, 23; 60, 14; Ps 86, 9. — « moi je t’ai aiîoé » (Is 43, 4), cf 1, 5.
10 « ma parole de constance », lit: « la parole de ma constance », c’est-à-dire

A PO CA LY PSE 250
constance, moi aussi je te garderai de l’heure de
l’épreuve qui va venir sur le monde entier, pour
éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens
bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que per­
sonne ne prenne ta couronne.
“ « Le vainqueur, j’en ferai une colonne dans le
Sanctuaire de mon Dieu, et il ne sortira plus dehors.
E t j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de
la Ville de mon Dieu — la nouvelle Jérusalem qui
descend du ciel d’auprès de mon Dieu — ainsi que
mon nom, le nouveau.
Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises!

UEglise de Laodicée

« E t à l’ange de l’Eghse qui est à Laodicée,


écris:
« Voici ce que dit l’Amen, le témoin, le [témoin] Ap- y,
1, 5
7
fidèle et véridique, le Principe de la création de

renseignement qui se fonde sur la constance du Christ (2 Th 5, 5; H e 12, 1-2);


c£ <( la constance des saints », 13, 10; 14, 12. Pour « constance », c£ 1, 9, note. —
«.épreuve», i d seulement en Ap; pour «m ettre à P ^ reu v e» , cf 2, 2, nom. —
« le monde entier », Ut: « la (terre) entière habitée », cf 12, 9; 16, 14. — « ceux
qui habitent sur la tetre », le monde des incrédules, cf 6, 10; 8, 13; 11, 10; 13, 8 ,
14; 17, 8 .
11 « j e viens bientôt », 22, 7, 12, 20; comparer 2, 3, 16; « bientôt », Ut: « vite »,
voir 2, 1 6 , note. — « tiens ferme... », comparer 2, « couronne », cf 2, 1 0 .
12 Cf 2, 7, note. — «colonne», symbole de stabilité et d'honneur (Ga 2, 9;
1 Tm 3, 13); le terme encore en 10, 1. — « dans le Sanctuaire», cf 7, 15; 21, 22.
— «m on D ieu», cf v 2, note. ~ « n e sortira plus ddhors», d en contraste 21,
27; 22, 15. — «j'écrirai sur lui le nom », cf 14, 1; 22, 4. — « le nom de la
Ville », cf £ z 4 ^ 35. — « la nouveUe Jérusalem... », cf 21, 2. -» « mon nom, le
nouveau » (cf 2 , 17, note), voir 1 9 ,12-13.
13 Cf V 6, et 2, 7, 29.
14 Cf 2, 1, note. — «.Laodicée» (cf Col 4, 16), à 65 km environ au sud-est de
Philadelpme (v 7), centre industrid très actif (cf w 17-18). — « l ’Amen», le

251 A PO C A LY PSE
Dieu. sais tes œuvres: tu n’es ni froid ni
chaud. Puisses-tu être froid ou chaud! Ainsi,
puisque tu es tiède, et ni chaud ni froid, je vais te
vomir de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis
riche et me suis enrichi et je n’ai besoin de rien, et
que tu ne sais pas que c’est toi qui es le malheu­
reux, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu,
“ je te conseille d’acheter de chez moi de l’or
purifié au feu pour devenir riche, et des vêtements
blancs pour t ’habiller et ne pas laisser paraître la
honte de ta nudité, et im coUyre pour t ’enduire les
yeux et voir clair. “ Moi, tous ceux que faime, je
les reprends et les corrige-, aie donc du zèle et re-
pens-toi. Voici que je me tiens à la porte et je
Le 72,30
frappe. Si quelqu’un écoute ma voix et ouvre la
Jn 14,23
porte, j’entrerai chez lui; et je dînerai avec lui et
lui avec moi.

« O u i» personnifié (1, T, note). Jésus Christ est « la Véracité absolue, le type


même de la fidélité, qui met le sceau à toute vérité et perfection » (Allô);
cf 2 Co 1, 19-20. — « témoin... fidèle », cf 1, 5. — « véridique », cf v 7; Jr 42, 3.
— « le Principe de la création de D ieu», cf Col 1, V , 18; Prov 8, 22. Voir 1,
8 , 17, notes; 4, 11b, note. — « création », ici seulement en Ap; cf « créatures »
(5. 13; 8, 9), « créer » (4, 11; 10, 6 ).
15-16 « Je sais... », cf v 8 ; 2, 2, note. — « Peut-être y a-t-il une allusion aux
sources chaudes d’Hiérapolis (ville voisine de Colosses et de Laodicée, Col 4, 13,
16), dont les eaux, coulant en plaine, devenaient tièdes et impotables » (Allô).
17 « riche », cf 2, 9. — « je me suis enrichi », pour ce verbe, v 18; 18, 3, 13, 19;
cf Os 12, 9. — « pauvre », encore 13, 16; cf « pauvreté », 2, 9. — « nu », encore
16,15; 17, 16.
18 Les vraies richesses. — « acheter », pour ce verbe, au sens commercial, cf 13,
17; 18, 11; au sens de rédemption par le Christ, cf 3, 9; 14, 3, 4. — « l ’or purifié
au feu », en 1 Pe 1, 7, c’est la foi éprouvée. — « vêtements blancs... », cf v 5,
note. — « ne pas laisser paraître », lit: « que ne se manifeste pas ». — « la honte
de ta nudité », comparer 16,15.
19 Les châtiments « médicinaux », voir Prov 3, 12; 1 Co 11, 32; He 12, 5-11. —
« repens-toi », cf 2, 5, note.
20 La rencontre affectueuse du Christ. — « à la porte », comparer Mt 24, 33;
Ja 3, 9; Le 12, 36; Cant 5, 2. — « écoute ma voix », cf Jn 10, 16; 18, 37. —
« j ’entrerai chez lui », comparer Jn 14, 23. — « je dînerai... », symbole touchant
d’intimité.

A PO C A LY PSE 252
« Le vainqueur, je lui donnerai de s’asseoir
avec moi sur mon trône, tout comme moi j’ai été
vainqueur et me suis assis avec mon Père sur son
trône.
^ « Qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit
aux Eglises! »

Bible française. Paris, 1547.

21 C£ 2, 1, note. — « s’asseoir », « me suis assis », ici et 20, 4 (cf Mt 19, 28;


Le 22, 29-50); ailleurs, dans Ap, toujours «être assis» (4, 2, 5, 4... etc.)— « j ’ai
été vainqueur », c£ 5, J; Jn 16, 55. — « je me suis assis... », triomphe du Christ;
inspiré du Ps 110, 1. — « avec mon Père sur son trône », on verra le même
trône partagé par Dieu et l ’Agneau, c£ 5, 15, note.
22 Cf w 6, 15; voit 2, 7 et 29, notes.

253 A PO CA LY PSE
Le trône de Dieu et la cour céleste

^ Après cela, je vis; et voici une porte ouverte


dans le ciel, et la première voix, que j’avais enten­
due comme celle à^une trompette qui parlait avec
moi, disait: « Monte ici, et je te montrerai ce qui
doit arriver dans la suite. »
^ Aussitôt je fus [ravi] en esprit. Et voici qu’un
trône était placé dans le ciel, et sur ce trône quel­
qu'un qui était assis. ^ E t celui qui était assis était
semblable d’aspect à m e pierre de jaspe et de sar-
doine. Et tout autour du trône, un arc-en-ciel sem­
blable à m aspect d’émeraude. ^ E t tout autour du
trône, vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-
quatre Vieillards assis, habillés de vêtements
blancs, et sur leurs têtes des couronnes d’or. ®E t du
trône sortent des éclairs, et des voix, et des ton­
nerres. Et, brûlant devant le trône, sept torches de
1 « Apnès cela », en suite de la vision de 1, 10 sw . Ici commence l ’Apocalypse
ptoptement dite. — « Après cela, je vis », c£ 7, 1, 9; 15, 5; 18, I. — « je vis; et
voici », c£ 6, 2, 5, S-, 7, 5; 14, I, 14. — « porte ouverte dans le ciel », pour y
accéder; car on se représentait le firmament comme une voûte solide (c£ Gn 1,
S; Am 9, é). Comparer « le ciel ouvert», Jn 1, 51; Ac 7, 55; 10, 11; Ez 1, 1. —
« la première voix... », celle de 1, 10. — « Monte ici » (<î 11, 12; Ex 19, 20, 24),
dans le ciel, oit Jean demeure jusqu'à la fin du ch 9 (voir 10, 1). — « je te mon­
trerai », pour ce verbe exprimant le tôle du guide caeste, cf 1, 1; 17, 1; 21, 9,
10; 22, 1, é, S. — « ce qui doit arriver dans la suite », comparer avec 1, 1 et 19.
2 « je fus [ravi] en esprit », cf 1, 1 0 . — « était placé », ici et 21, 16 (note). —
« quelqu’un... », c’est Dieu (v S) qui est assis « sur ce trône », cf w 9-10; 5, 1, 7,
13; é, 16; 7, 10, 15; 19, 4; 21, 5. Pour l ’image, cf 1 Es 22, 19; Ps 47, 9; Is 6, 1;
Ez 1, 26; 10,1: etc.
3 Voir les descriptions d ’Ez 1, 26-28; 10, 1. — Les pierres précieuses (cf 21,
18-20) symbolisent la splendeur, « l ’atc-en-clel » (encore 10, 1; cf Gn 9, 13, 16), la
miséricorde.
4 « vingt-quatre Vieillards » (v 10; 5, 8 ; 11, 16; 19, 4; sans le chif&e, cf 5, 5-é,
11, 14; 7, 11, 15; 14, 5 ), on les a comparés aux « anciens » d’Is 24, 25; ils sym-
boUsent le cours du temps et les diverses phases de l ’histoire du monde. Voir
notes de 5, 5; 7, 15. — « habillés de vêtements blancs », cf 3, 5, note. — « cou­
ronnes d’o r» (comparer 9, 7; 14, 14), symbole de participation au pouvoir royal
de gouvernement. Sur « couronne », cf 2,10; 3 , 11.
5 «des édaits, et des voix et des tonnerres» (11, 19; 16, 18; comparer 8, 5),
inévitable accompagnement, avec le feu, de toute théophanie (voir Ex 19, 16;

A PO CA LY PSE 254
feu qui sont les sept esprits de Dieu. ®Et devant le
trône, comme une mer vitrifiée semblable à du
cristal. Et au milieu du trône et autour du trône,
quatre Vivants pleins d’yeux par-devant et par-der­
rière: ^ et le premier Vivant est semblable à im lion,
et le deuxième Vivant est semblable à un )eune
taureau, et le troisième Vivant a la face comme
d’un homme, et le quatrième Vivant est semblable
à un ai^e qui vole. ®E t les quatre Vivants ont cha­
cun d’eux six ailes; et tout autour et au-dedans Us
sont pleins d’yeux. Et ils n ’ont de repos jour et nuit,
ils disent: « Saint, saint, saint le Seigneur Dieu, le
Tout-Puissant, Celui-qui-était, et Celui-qui-est, et
Celui-qui-vient! » ®Et chaque fois que les Vivants
rendront gloire, et honneur et action de grâce à
Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit pour

Ps 18, 8-16; Ez 1, 13), On aura: «comme d*ime voix de tonnerre » (6, 1):
«comme la voix d*un grand coup de tonnerre» (14, 2); «comme une v o ^ de
puissants tonnerres » (19, 6 ); « les sept Tonnerres » (10, 3*4). — Seule mention de:
« brûlant..^ sept toidies de feu », identifiées aux « sept é c rits de Dieu » (1, 4;
3, 1; 3, 6)* Tour l*idée, c£ 8, 10: «une grande étoile brûlait comme une
torche ».
6-8 La description s’inspire de la vision du char divin, en Ez 1, 4-28, et 10, 1,
12f 14é
6 «comme une mer vitrifiée semblable à du cristal» (comparer 15, 2 ; pour
le «cristal», cf 22, 1 ; 21, 11), il s’agit des «eaux qui sont au-dessus du firma­
m ent» (Gn 1, 7) e t forment une sorte de parquet pour le Temple céleste et le
trône de Dieu. Cf Ez 1, 22, 26. — Les « quatre Vivants » (et w 7-8; Ez 1, 5 sw ;
appelés aussi « Chérubins » en Ez 9. 3; 10, 1), engagés partiellement sous le trône

Vivants» se retrouvent avec les «vingt-quatre Vieillards» ( w P-10; 5, 6 , 8 , 11,


14; 1,11; 14, 3; 19, 4) ou séparément (6 ,1 , 3, 3, 6 , 7; 0 , 7).
7 Comme en Ez (1, 10; 10, 14), le sjunbolisme paraît inspiré du symbole des
quatre constellations situées à angle droit sur l’équateur céleste: le Lion, le Tau­
reau, (l’homme •) Scorpion et Pégase (ou le cheval ailé).
8 « six ailes », sy i]^ le de rapidité; assimilation aux « Séraphins » d’is 6, 2. —
« ils n ’ont de repos jour et nuit », cf 14, 11. — « Saint... », le Trisagion d’D 6,
3. — « Celui-qui-était... », voir 1, 4, 8 , et comparer.
9 « les Vivants», les quatre Vivants des w 6 -8 . «rendront (lit: donneront)
gloire », 11, 13; 14, 7; 16, 9; cf « donnons-lui la gloire » (19, 7); « apporter la
gloire » (21, 24, « gloire, et honneur et action de grâce », voir « la gloire

255 A PO C A LY PSE
les éternités d’éternités, ^“les vingt-quatre Vieil­
lards tomberont devant Celui qui est assis sur le
trône, et ils se prosterneront devant Celui qui vit
pour les éternités d’éternités, et ils jetteront leurs
couronnes devant le trône, en disant:
“ « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de
recevoir la gloire, et l’honneur et la puissance,
parce que c’est toi qui as créé toutes choses, et
c’est par ta volonté qu’elles ont existé et ont été
créées. »

Figures de FApocdypse. Paris, 1517.

et la domination » (1, 6 ), et ensuite les énumérations dans les doxologies de v 1 1 \


5, 12-13\ 7, 12. Les termes « gloire » et « honneur » sV retrouvent toujours;
«action de grâce», ici seulement et 7, 12 (cf «Nous te rendons grâce», 11, 17).
Comparer les trois acclamations: 7, 10; 12, 10; 19, I. — « Celui qui est assis sur
le trône » (et v 10), cf v 2, note. — « Celui qui vit pour les éternités... », cf v 10;
10, 6 \ 15, 7; 1, IB, note; et Dan 4, 31; 6, 27; 12, 7.
10 « les vingt-quatre Vieillards », cf v 4. — « jetteront leurs couronnes (v 4) »,
geste d^hommage, de soumission, de vassalité.
11 « T u es digne» (et 5, 9), cf « I l est digne», 5, 12; pour Te^ression, cf 3, 4;
5, 2, 4; 16, 6 («m éritent»). — « la gloire et Thonneur» (21, 2o), cf v 9, note;
« la puissance», ici et 5, 12; 7, 12 (cf encore 12, 10; 19, 1). — « c ’est toi qui as
créé toutes choses » (comparer 10, 6 \ 14, 7), voit Eph 3, 9; 4, 6 \ Col 1, 16. —
« c’est par ta volonté... », tandis que le Christ est dit « le Principe de la création
de Dieu » (3, 14). Voir encore 1 Co 8, 6 . — « ont existé » (lit: « existaient »), cer­
tains manuscrits: « n ’ont pas existé ». — « ont existé et ont été créées », renver­
sement d’expression; de même en 5, 2, 5.

2 9 — L a v isio n d e J e a n . « E t d u tr ô n e s o r te n t d e s é clairs, e t d es
v o ix , e t d e s to n n e rre s . E t b r û la n t d e v a n t le trô n e , s e p t to rc h e s d e
f e u q u i s o n t les s e p t e sp rits d e D i e u » ( 4 , 5 ).
«L iber Floridus» de Lambertus. Manuscrit du XV° siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 15%.
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3 0 — « J e v is, d e b o u t a u x q u a tre c o in s d e la te rre , q u a tr e anges


q u i re te n a ie n t les q u a tr e v e n ts d e la te r r e » (7 , 1). « L a lu n e e n tiè re
d e v in t co m m e d u s a n g » ( 6 , 12). « T o u t e m o n ta g n e e t île fu re n t
ô tée s d e le u r p lace » (6 , 14).
« Liber Floridus » de Lambertus. Manuscrit du X V ‘ siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 15%.
Les sept sceaux
Le livre aux sept sceaux

^E t je vis sur la [main] droite de Celui qui était


assis sur le trône un livre écrit en dedans et par-
derrière, scellé de sept sceaux, ^ Et je vis un ange
vigoureux qui proclamait d’une voix forte: « Qui
est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les
sceaux? » ^Et personne au ciel, ni sur la terre,
ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le
regarder.
'*Et je pleurais beaucoup, parce que personne
n’avait été trouvé digne d’ouvrir le livre ni de le
regarder. ®E t l’un des Vieillards me dit: « Ne pleure
Jn
pas; voici qu’il est vainqueur, le lion de la tribu de
]uda, le rejeton de David: il ouvrira le livre et ses
sept sceaux. » *E t je vis, au milieu du trône et des

1 « suc la [main] droite », comparer 10, 2; « sur », parce que le livre est offert
à qui sera digne de le prendre. — « Celui qui était assis sur le trône » (et w 7,
13), c£ 4, 2, note. — « im livre... », c’est une feuille de papyrus ou de cuir, écrite
au recto et au verso, roulée et maintenue par « sept sceaux ». — Voir Ez 2, 9-10;
Is 29, II: « livre scellé ». — Ce livre contient les décrets de Dieu sur le destin du
monde, et les sceaux en indiquent le caractère très secret.
2 « un ange vigoureux », encore 10, 1; 18, 2 1 . — « proclamait » (ici seulement
en Ap), comme le fait un héraut. — « voix forte » (v 12; 1, lOj 6, 10; et très
souvent), comparer 18, 2: « une voix puissante ». — « digne cf 4, I I , note. —
« ouvrir et rompre », renversement d ’expression (encore v cf 4, I I, note);
« rompre », lit: « délier » (1, 5; 9, 14-13; 20, 3 ,7 ) .
3 « au ciel, ni sur la terre, ni sous la terre » (et v 13), les trois parties du
cosmos; comparer Fhi 2 , 1 0 .
4 « Et je », variante: « Et moi, je ».
3 « l ’un des Vieillards », c’est-â-dire des « vingt-quatre Vieillards » (v S; cf 4, 4,
note); rôle d’interlocuteur (comme l ’ange de 17, 1; 21, 9) pour expliquer le cours
de l ’histoire et les progrès du règne de Dieu dans le monde (encore 7, 13; cf U ,
16 sw ). — « il est vainqueur », cf « j ’ai été vainqueur », 3, 2It — « il est vain­
queur...: il ouvrira », lit: « il a vaincu... pour ouvrir ». — « le lion de la tribu de
Juda », cf Gn 49, 9-10. — « le rejeton de David », cf 22, 16; Ko 15, 10; Is 11,
1 , 1 0 . — « il ouvrira le livre et ses sept sceaux », renversement d’expression
(cf V 2; 4, I I , note).
6 « au milieu du trône (cf 4, 6 ) et des quatre Vivants », cf 6, 6: « au milieu
des quatre Vivants»; sur ces derniers, cf v S; 4, 6 , note. — « u n Agneau»

257 A PO C A LY PSE
quatre Vivants, et au milieu des Vieillards, un
Jn 1.
19. Agneau debout, comme égorgé. Il avait sept
cornes et se-pt yeux, qui sont les sept esprits de
Dieu envoyés dans toute la terre. ’ Et il vint et il
prit le [livre] de la [main] droite de Celui qui était
assis sur le trône.
*E t lorsqu’il eut pris le livre, les quatre Vivants et
les vingt-quatre Vieillards tombèrent devant
l ’Agneau, ayant chacun une cidiare et des coupes
d’or pleines de parfums, qui sont les prières des
saints. ®E t Us chantent un cantique nouveau, disant:
« Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les
sceaux, parce que tu as été égorgé, et tu as acheté
pour Dieu, par ton sang, [des hommes] de toute
tribu, et langue, et peuple et nation, et tu as fait

( w 6 , S, 12, etc,), petsonnification du Christ dans Ap (28 fois); le terme grec


usité {atnion) désigne le petit agneau, le jeune bélier, et ne se retrouve qu’en
Jn 21, U ; le reste du N.T. emploie un autre mot {amnos) pour Jésus « l ’Agneau
de D ieu» (Jn 1, 29, 3S), victime (c£ Ac 8, 32 et 33) ou agneau pascal (1 Pe 1,
19), Dans Ap, « l ’Agneau» apparaît puissant et irrité (cf 6, 16-17). — «debout»,
ressuscité et victorieux. — « comme égorgé » (cf w 9, 12; 13, S; « le sang de
l ’Agneau», 7, 14; 12, 11), Jésus est comme fixé éternellement dans l’attitude de
son sacrifice dont persistent les plaies (cf Jn 19, 36-37; 20, 20, 23, 27). Pour le
verbe « égorger » dans le N.T., encore et seulement 6, 4, 9; 13, 3; 18, 24; 1 Jn
3, 12. — « sept cornes et sept yeux », symboles de sa puissance et de sa science
infinies. — Cf Zach 4, 10. — « les sept esprits de Dieu », cf 1, 4; 3 , 1; 4, 3.
7 « prit » (lit: « il a pris »), ou bien: « reçut »; de même w S. 9. — Voir v 1.
8 «cithare», cf encore et seulement 14, 2; 15, 2; 1 Co 14, 7. — «coupes
d’or », le terme grec pour « coupe », propre à Ap, désigne une sotte de coupe
sans pied ni anse. Il reparaît pour les « sept coupes d’or pleines de la fureur de
Dieu », 15, 7, note. — « p a ^ m s (18, 13) qui sont les ptifies », voir 8, 3-4; cf Ps
141 2' Le 1 9-10.
9 ’« idjantôit un cantique nouveau » (et 14, 3; comparer 15, 5), pour l ’etqpres-
sion, d Ps 33, 3; Is 42, 10; etc. I l est « nouveau », parce qu’il s’adresse I
l ’Agneau et non plus seulement à Dieu, et qu’il marque l ’av^em ent d’une situa­
tion nouvelle, spécialement celle qui se prépare. — « T u es digne», d 4, 11. —
« égorgé », d w 6. 12. — « acheté » ( d 3, 18, note), au sens de rédemption pat
le Christ (14, 3, 4; 1 Co 6, 20; 7, 23; 2 Pe 2, 1; d «radieter», Ga 3, 13; 4, 3).
_ « a s acheté pour D ieu», variantes: «nous a achetés»; «nous a achetés pour
D ieu». — « p ar ton sang», comparer 1, 3b; 7, 14; 12, 11. — « d e toute tribu,
et... », formule stéréotypée d’universalité; comparer 7, 9; 11, 9; 13, 7; 14, 6 ; et 10,
11; 17, 13. Voir Dan 3, 4, 7, 31; 5 , 19; 6, 26; 7 , 14; Is 6 5 ,18.
10 « d’eux », certains manuscrits: « de noos ». — « un royaume et des prêtres »,
comparer 1, 6 ; 2 0 ,6 . — « régneront » (variante: « régnent »), d 20, 6 ; 22, 3.

APOCALYPSE 258
d’eux poxir notre Dieu un royaume et des prêtres,
et ils régneront sur la terre. »
Et. je vis, et j’entendis la voix d’anges nom­
breux qui étaient autour du trône, et des Vivants
et des V^ieillards. E t leur nombre était des myriades
de myriades et des milliers de milliers, ^^et ils
disaient d’une voix forte: « Il est digne, VAgneau
qui a été égorgé, de recevoir la puissance, et la
richesse, et la sagesse, et la force, et l’honneur, et
la gloire et la louange! » E t toutes les créatures
qui sont au ciel, et sur la terre, et sous la terre et
sur la mer, et tous les êtres qui y sont, je les enten­
dis qui disaient: « A Celui qui est assis sur le trône
et à l’Agneau, la louange, et l’honneur, et la gloire
et la domination pour les éternités d’éternités! »
Et les quatre Vivants disaient: « Amen! »; et les
Vieillards tombèrent et se prosternèrent.

11 « E t je vis, et j ’eûtendis », cf 8, 13. — « nombre », pour ce terme, cf 7, 4;


9, H ; 13, 17, 18 U chiffre»); 15, 2; 20, 8. — «des myriades... (9, 16), des mil­
liers... », cf Dan 7 ,1 0 ; Ete 12, 22.
12 Voir w 9 et d. — Doxologîe à s ^ t termes, comme en, 7, 12; cf 4, 9, note.
— « la rîdiesse », encore et seulement 18, 17. — « la sagesse », cf 7, 12; on aura
« sagesse » alliée à « intdligence », en 13, 18; 17, 9. — « la force », encore et
seulement 7,12.
13 « créatures », ici e t 8, 9; comparer « création », 3, 14. — « au ciel, et sur la
terre, et sous la terre » (cf v 3), avec i d « et sur la mer », les quatre régions oh
l . .. ^ A. . . . 1 A., . nT 1 a . . ..M A A A A. ..A ♦AAMAAA

du trône... un A ^ e a u »; 7, 15 et 17; 22, 1, 3. — « la lo u a n t », v 12, e t 7, 12. —


« l’honneur », cf 4, 9, note. — « la gloire et la domination pour... », cf 1, 6 .
14 « disaient... tmnbèrent et se prosternèrent », cf 4, 9-10. — « Amen! », cf 1,
d-7, notes.

259 A PO C A LY PSE
Les six premiers sceaux

^Et je vis: lorsque l’Agneau ouvrit l’un des


sept sceaux, j’entencÊs l’un des quatre Vivants qui
disait comme d’une voix de tonnerre: « Viens. » ^ Et
je vis; et voici un cheval blanc, et celui qui le
montait avait un arc. Il lui fut donné une couronne,
et il sortit en vainqueur et pour vaincre.
^ Et lorsque [l’Agneau] ouvrit le deuxième sceau,
j’entendis le deuxième Vivant qui disait: « Viens. »
Et sortit un autre cheval rouge feu, et à celui qui
le montait, il lui fut doimé d’ôter la paix de la terre
et de faire qu’on s’égorgeât les uns les autres. Et il
lui fut donné un grand glaive.
^ Et lorsque [l’Agneau] ouvrit le troisième sceau,
j’entendis le troisième Vivant qui disait: « Viens. »
Et je vis; et voici un cheval noir, et celui qui le

1 Continuation et ptogtès de la vision du ch 5: la tuptuie des sceaux, afin que


s’exécutent les décrets du livre. — « E t je vis: lorsque», cf v 12. — « l ’un des
sept sceaux», l ’un quelconque des sept sceaux, qui devient en fait « le premier»
brisé; de même pour « l ’un des quatre Vivants» (cf 4, 6-7, notes). — «comme
d’une voix de tonnerre », cf 4, 5, note. — « Viens » (certains manusaits: « Viens
et vois », de même w 3, 3, 7), l ’invitation semble s’adresser non au voyant, mais
au cheval e t au cavalier qui vont apparaitte.
2 Toute la scène des w 2-8 s’inspire de Zach 1, S, 10, et 6 , 1-8; cf aussi
2 Mac 3, 23; 10, 29. — Les fléaux peuvent faire allusion à des év&ements histo­
riques ipii J e t è r e n t l ’Empire romain à partir des années 60 ap. J.-C.; mais ii
est difficile de les préciser sons le grossissement et l’obscurité des symboles. —
« E t je vis; et voici», cf w 3, S; 4, 1, note. — « u n cheval blanc» (19, 11), le
blanc est signe de triomphe, comme la « couronne » (cf 2, 1 0 , note). — « celui
qui le montait », lit: « celui qui était assis sur lui », de même w 4, 3, 8 . — « un
arc», l ’arme caractéristique des cavaliers parthes (ici seulement dans le N .T .). —
«pour vaincre», ce cavalier désigne plus probablement le fléau de la guerre de
conquête.
3 « E t lorsque... j ’entendis », comparer avec w 3, 7, 9. — « le deuxième Vi­
vant », cf 4, 7.
4 On remarque l ’absence de: « E t je vis; et voici », des w 2, 3, 8 . — « rouge
feu » (12, 3), et grand «glaive» (13, 10, 14; ailleurs: «épée», v 8 ; 1, 16, note),
symboles des violences des guerres.
5 « le troisième Vivant », cf 4, 7. —• « cheval noir » et « balance », symboles de
la noire famine. La balance (cf Ez 5, 1; 45, 10) sert à mesurer au plus juste les
vivres devenus rares.

A PO C A LY PSE 260
Bible latine. Lyon, 1569.

montait avait une balance dans sa main, *Et j’en- 6


tendis au milieu des quatre Vivants comme nne
voix qui disait: « Un denier la mesxiire de blé! E t un
denier les trois mesures d’orge! E t l’huile et le vin,
ne leur nuis pas, »

6 « a u milieu des quatre V iv a n ts c o m p a re r 5, 6 . — « u n denier», le salaire


moyen d’une journée de travail, d’après M t 20, 2 ; prix exorbitant, à l ’époque,
pour ce peu de blé et d’oxge, les grands produits nourriciers du monde méditer­
ranéen. —■ « mesure », -lit: « chénice », d’ime capacité d’un peu plus d’un litre. —
« ne leur nuis pas », pour ce verbe, c£ 2 , 1 1 , note.

261 A PO C A LY PSE
^ E t lorsque [l’Agneau] ouvrit le quatrième sceau,
j ’entendis la voix du quatrième Vivant qui disait:
« Viens. » ®E t je vis; et voici un cheval verdâtre, et
celui qui le montait s’appelait la Peste, et VHadès
l’accompagnait. E t il leur fut donné pouvoir sur le
quart de la terre, pour tuer par Vépée, et par la
famine, et par la peste, et par les bêtes sauvages
de la terre.
®Et lorsque [l’Agneau] ouvrit le cinquième sceau,
je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été
égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoi­
gnage qu’Üs avaient. “ Et ils crièrent d’une voix
forte, disant: « Jusques à quand. Maître saint et
véridique, ne juges-tu pas, et ne venges-tu pas
Le 18, 7
notre sang [en le redemandant] à ceux qui habitent
sur la terre? » “ Et il leur fut donné, à chacun, une
robe blanche, et il leur fut dit de se tenir en repos

7 Le « quatrième Vivant », cf 4, 7, note.


8 «verdâtre», lit: « v e rt» (8, 7; 9, 4). — « la Peste», et plus loin « p a t la
peste », traduction du lit; « la Mort », sedon le sens de ce terme dans certaines
expressions grecques d ’A.T. que ce verset reprend: Ez 5, 12, 17; 14, 21; 33, 27;
Jr 14, 12; 15, 3; cf Os 13, 14; Deut 32, 24; Lev 26, 22. — «l*Hadès», associé à
« la Mort », cf 1, IS; 20, 13-14. — « il leur fut donné pouvoir » (cf v 4 ), c’est-à-
dire à la Peste et à l ’Hadès; selon d’autres, aux quatre cavaliers-fléaux des
w 2-8. — « sur le quatt de la terre », voir une moindre limitation en 8, 7-12. —
« tuer... par la peste (lit; la mort) », comparer 2, 23: « je les tuerai par la mort ».
9 Brusque mention de « l ’autel » (et 8, 3, note) du Temple céleste. « C’est
l ’antitype d’un autel terrestre, qui ne peut être que celui des holocaustes. Les
martyrs, égorgés comme l ’Agneau, sont considérés comme des holocaustes offerts
à Dieu » (AUo). — « égorgés » (comparer 20, 4), les martyrs chrétiens. Pour le
terme, cf 5, 6, note. — « à cause de la parole de Dieu et du témoignage », com-
PjtoAa 1 A. *tO i l 1Q ir ïê on At Ick «y 4ifmr\irrno<T» m i^îlc
r
17; « d’une voix puissante », 18, 2; seulement « crier », 12, 2; 18, 18, 19. —
L’appel s’adresse à Dieu, plutôt qu’à l ’Agneau. Sur cette soif de justice, cf 18,
10; 19, 2. — Cf Ps 79, 5, 10; Zach 1, 12; Deut 32, 43. — « Maître », cf Le 2,
29; Ao 4, 24; Ju v 4. — « saint et véridique », cf 3. 7. — « ne juges-tu pas »
(cf Le 18, 7-8), pour ce verbe, voir 11, 18; 16, 5; 18, 8 , 20; 19, 2, I I; 20, 12, 13;
pour « jugement », cf 14, 7, et 17, 1, notes. — « ne venges-tu pas notre sang »,
cf 19, 2; Is 63, 4. — « ceux qui habitent sur la terre », cf 3 , 10, note.
11 « robe blanche » (7, 9, 13, 14; cf 22, 14), symbole de joie et de triomphe; .

A PO C A LY PSE 262
encore un peu de temps, jusqu’à ce que fussent au 6
complet, et leurs compagnons d’esclavage, et leurs
frères qui vont être tués tout comme eux.
“ E t je vis: lorsque [l’Agneau] ouvrit le.sixième
sceau, il y eut une grande secousse. E t le soleil
devint noir comme un sac de crin, et la lune entière
devint comme du sang, “ et les étoiles du ciel
tombèrent sur la terre comme un figuier jette ses
fruits encore verts, quand il est secoué par un
grand vent. ^'‘ Et le ciel se retira comme un livre
qu’on roule, et toute montagne et île furent ôtées
de leur place. Et les rois de la terre, et les
grands, et les capitaines, et les riches, et les puis­
sants, et^tout esclave et homme libre se cachèrent

comparer « vêtements blancs » (3, 3, 18; 4, 4). — « et il leur fut dit », c£ 9, 4. —


« se tenir en repos», cf 14, 13: «qu^ils se reposent de...»; en. cmitraste: « ils
n*ont de repos », 4, 8 ; 14, 11. — « encore tm jpeu de temps », comparer « pour
un peu de temps», 20, 3; cf H e 10, 37; en contraste, «plus de délai» (10, é).
Cette attente est en cotisation avec « ce qui doit arriver bien vite» (1, 1; 22, é),
« je viens bientôt» (2, 16; 3, 11; 22, 7, 12, 20). — «fussent au complet», cf
« accomplies », 3, 2, note. — « leurs compagncms d’esdavage » (cf « je suis un
esclave comme toi e t tes frères », 19, 10; 22, 9), ceux qui servent Dieu (cf « escla­
ves», 1, 1 , note) et seront sauvés comme eux. — «leurs frères...», les futurs
martyrs dnétîens (cf 2 , 10; 3, 10).
12 « E t je vis: lorsque », cf w 1^ 3, 4, notes. — Bouleversement cosmique et
tremblement de terre, cf Àg 2, 6 . —• «une grande secousse» (11, 13), c£ 16, 18t
«une pareille secousse, aussi grande»; «une secousse», 8, 3; 11, 19; «dans la
secousse», 11, 13. Le terme est dérivé de «secouer» (v 13). — La description
suivante ( w 12b-18) s'inspire de plusieurs passages de Prophètes. — Four la fin
de ce V 12, voir Jo 2, 10; 3, 4 (Ac 2, 20); Am 8, 8-9; 3s 13,10 (Mc 13, 24 et par);
Ez 32, 7-8. — « noir comme un sac (11, 3) de crin », cf Is 50, 3; Sir 25, 17, note.
Comparer 8,12.
13 Voir Is 34, 4; Mc 13, 25 et par. — « secoué », pour ce verbe, cf M t 21, 10;
27, 51; 28, 4; H e 12, 26. — « vent », encore 7, 1.
14 « se rerira», encore et seulement Ac 15, 39 (« se séparèrent»). — «comme
un livre qu’on roule», cf Is 34. 4; les livres étaient des rouleaux (cf 5, 1, note)
de payrus ou de cuir qu’on déroulait ou roulait (Le 4, 17, 20). — « e t toute
montagne... », comparer 16, 20; 20,11. — « ôtées de leur place », cf 2* 5.
15 Enumérati<m des sept dasses de la sodété; comparer 13, 16; 18, — « E t
les rois de la terre cf P s 2, 2 (Ac 4, 26). — « les grands » (18, 23; Mc 6, 21),
cf Jon 3, 7; Dan 5, 2-3. — « capitaines » (19, 18), lit: « diîliarques », traduit
ailleurs par «officiers» (Mc 6, 21) ou «trib u n s» (Jn 18, 12; Ac 21, 31; etc.). —
« les riches », 13, 16; cf 2, 9; 3, 17. — « les puissants », 19, 18. — « esdave et
homme libre », cf 13, 16; 19, 18. — « se cachèrent... », cl Is 2, 30, 19, 21;
J t 4, 29.

263 A PO C A LY PSE
6 dans les cavernes et dans les rochers des mon­
tagnes. ^^Et ils disent aux montagnes et aux
rochers: « Tombez sur nous et cachez-nous de la
face à Celui qui est assis sur le trône et de la
colère de l’Agneau; ^^car il est venu, le jour, le
grand [jour] de leur colère, et qui peut tenir? »

Intermède: le nombre et le sort des élus de Dieu

^ Après cela, je vis, debout aux quatre coins de


la terre, quatre anges qui retenaient les quatre
vents de la terre, pour qu’ü ne soufflât pas de vent
sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. ^ E t je
vis un autre ange monter du soleil levant, avec le
sceau du Dieu vivant; et il cria d’une voix forte aux

16 Le début est une citation d’Os 10, S (Le 23, 30); compater 9, 6. — « Celui
gui est assis... », c{ 4, 2, note. — « la colère de l ’Agneau », cette alliance para­
doxale de termes (cf 7, 14) caractérise l ’une des attitudes de « l ’Agneau» dans
Ap (c£ 5, 6, note), voir v 37. La « colère » affecte Jésus seulement en Mc 3, 3.
17 « car il est venu », pour l ’expression: 11, 18t 14, 7, 33; 19, 7; cf 18, 30; Jn 4,
23, note. — Voir Jo 2, 33; 3, 4; Soph 1, 34, 33, 18; Is 13, 9; cf Ro 2, 3. — « le
jour, le grand [jour] », comparer 16, 14. — « leur colère » (variante: « sa co­
lère »), c’est-à-dire la justice punitive de Dieu (11, 38, note) et de l ’Agneau; celui-
ci l ’exerce avec Dieu dont il partage le trône (5, 33, note). — « e t qui peut te­
nir? », Nah 1, 6; Mai 3, 2; Ps 130, 3; cf Le 21, 36.
Avant l ’ouverture du septième sceau (8, 3) et en contraste avec la frayeur uni­
verselle des humains (6, 33-37), s’intercalent deux visions gui rassurent sur la
préservation ( w 3-8) et le sort ( w 9-37) des élus. Un même intermède sera mé­
nagé entre la sûdème et la septième trompette (10, 3-11, 34).
1 « Après cela, je vis » (et v 9), cf 4, 3, note. — Selon l ’ancienne cosmologie
orientale, on imagine la terre cattee. — «aux quatre coins de la terre» (20, 8;
cf Is 11, 12; Ex 7, 2), « quatre anges » dominent « les quatre vents » (cf Zadi 2,
30; 6, 3; Ez 37, 9; J r 49, 36; Dan 7, 2; Mc 13, 27 et par) qui sont ici destruc-,
teurs (cf Sir 39, 28). Voit l ’ange « gui a pouvoir sur le feii » (14, 38), « l’ange (te
eaux» (16, 3 ). — Les «quatre vents» correspondent aux quatre cavaliers de 6,
2-8 (cf Zacb 6, 3); i l n’en sera plus question dans la suite, et l ’(m passera aux
fléaux des trompettes (8, 7 sw ).
2 « u n autre ange», pour l ’expression, cf 8, 3; 10, 3; 14, 6, 8, 9, 33, 37, 38;
18, 3. — « d u soleil levant» (16, 32; (X 21, 13: «A u levant»), du côté de l ’est,
d’ob vient la gloire du Dieu d’Israël en Ez 43, 2. — « le sceau du Dieu vivant »
(cf 9, 4: « le sceau de D ieu»), la marque désignant l ’appartenance à Dieu (voir

A PO CA LY PSE 264
quatre anges auxquels il a été donné de nuire à la
terre et à la mer: ^ « Ne nuisez pas à la terre, ni à la
mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons
marqué à’un sceau sur leur front les esclaves de
notre Dieu. »
'^Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient
marqués: cent quarante-quatre milliers marqués de
toutes les tribus des fils d’Israël.
®De la tribu de Juda, douze milliers étaient
marqués:
de la tribu de Ruben, douze milliers;
de la tribu de Gad, douze milliers;
®de la tribu d’Aser, douze milliers;
de la tribu de Nephtali, douze milliers;
de la tribu de Manassé, douze milliers;
^ de la tribu de Syméon, douze milliers;
de la tribu de Lévi, douze milliers;
de la tribu d’Issachar, douze milliers;

V .3). — Pour le «D ieu vivant», ci «Celui (ou: Dieu) qui vit pour les ét^mités
d’éternités », 4, P, note. — « cria d’une voix forte» (et v 10), ci 6, 10, note. —
Les « quatre aoî^s » du v I. — « nuire » (et v J ), ci 2,11, note.
3 « N e nuisez pas...», voir 8, 7, et 9, 4. — « ^ o n s marqué d’un sceau» (tra>
duit « m a rq u é » , w 4> 8 ), le vetTO dénominatif de «sceau»; au sens de
« sodler », â 10. 4; 20, 3: 22, 10. — « les esdaves de notre Dieu », les ditétiens
serviteurs ou fideles de Dieu (cf 1, 1, note^ 2, 20; 19, 2, 3; 22, 3, 6 ). — «m ar­
qués d’un sceau sur leur front», pour indiquer qu’ils sont la ptoprieté de Dieu
( a Is 44, 3) et pour être préservés des calamités imminentes (cf 9, 4; £ z 9, 4, 6 ),
— I l semble que ce sceau porte les noms de Dieu et (ou) de l ’Agneau, cf 14, 1;
22, 4. — Comparer la « marque » de la Bête, 1 3 ,16, note.
4 « j ’entendis le nombre», cf 9. 16; pour le «nom bre», cf 5, 11, note. —
« cent quarante-quatre milliers » (l4, 1, 3), chiffre de plénitude parfaite (carré de
12 — nombre sacré — multiplié par 1000 — chiffre œ l ’extension indéfinie). —
« des fils d’Israël», il s’agit prd^ablement de « l ’Israël dé D ieu» (Ga 6, 16),
c’est-à-dim de tous les chrétiens. Les versets 4-8 nous les montrent sur terre, le
lieu de leur combat, les versets 9-17 nous les fcmt voir au cid , après leur
victoire.
5-8 « Ju d a » est en tête comme tribu du Messie. Dan est omis, probablement
parce que, selon certaines traditions, cette tribu devait donner le jour à l ’Anti-
christ (à cause du «serpent» de Gn 49, 17); la mention de «Manassé» (v 6 ),
l ’une des deux tribus (avec Ephraïm) issues de la Maison de «Joseph» (v 8),
permet d’énumérer douze tribus, chiffre traditionnel (cf Deut 27,12-13).

265 A POCA LYPSE


®de la tribu de Zabulon, douze milliers;
de la tribu de Joseph, douze milliers;
de la tribu de Benjamin, douze milliers étaient
marqués.
®Après cela, je vis; et voici une foule nombreuse
que nul ne pouvait compter, de toute nation, et [de
toutes] tribus, et peuples et langues, debout
devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes
blanches, avec des palmes dans leurs mains. “ Et
ils crient d’une voix forte: « Le salut est à notre
Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. » “ Et
tous les anges se tenaient autour du trône, et des
Vieillards et des quatre Vivants, et üs tombèrent
devant le trône sur leur face et se prosternèrent
devant Dieu, en disant: « Amen! la louange, et la
gloire, et la sagesse, et l’action de grâce, et l’hon­
neur, et la puissance et la force soient à notre Dieu
pour les éternités à‘éternités. Amen! »
“ Et l’un des Vieillards prit la parole et me dit:
« Ceux-là qui sont vêtus de robes, de [robes] blan-

9 « Après cela, je vis », cf v I. — « une foule nombreuse », cf 19, 1, 6. •—


« que nul ne pouvait compter », en contraste avec v 4; cf Gn 15, 5; 32, 13 (He
11, 22); pour «com pter», encore et seulement Mt 10, 30; Le 12, 7. — « d e toute
nation, et... », cf 5, 9, note. — « devant le trône et devant l ’Agneau », cf w 10,
17. — «robes blanches» ( w 13, 14; cf 6, 11, note), celles de la victoire, car ils
« viennent de l ’affliction, la grande » (v 14). — « des palmes », cf Jn 12, 13:
I Mac 13, 31; 2 Mac 10, 7.
10 « crient d’une voix forte », cf v 2. — « Le salut est à... », c’est-à-dire la vic­
toire, la délivrance, le bonheur obtenus sont le fait de « notre Dieu » (cf v 3) et
de l ’Agneau. Comparer 12,10; 19,1. — « qui est assis... », cf 5,13, note.
I I Voir 5, 11; 4, 10; 1 1 ,16.
12 « Amen! », et 1, 6-7, notes. — Doxologie à sept termes, comme celle de 5,
12, mais ici « l’action de grâce » (cf 4, 9) figure à la place de « la richesse ».
13 « l ’un des » vingt-quatre « VieiÜards »; sur ce tôle d’interlocuteur, cf notes
de 4, 4; 5, 3. La question est destinée à faire pressentir l ’importance de la vision
(cf Es 37, 3). — « de robes, des [robes] blanches », cf w 14 et 9.

A PO CA LY PSE 266
ches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus? » ” E t je lui
dis: « Mon Seigneur, toi, tu le sais. » E t Ü me dit:
« Ce sont ceux qui viennent de l’affliction, la gran­
U n 1, 7
de; et Us ont lavé leurs robes et les ont blanchies
dans le sang de l’Agneau. Voilà pourquoi, ils
sont devant le trône de Dieu et lui rendent im culte
jour et nuit dans son Sanctuaire. Et Celui qui est
assis sur le trône dressera sa tente au-dessus d’eux;
ils n’auront -plus faim, et ils n’auront plus soif, et le
soleil ne les frappera pas, ni aucune chaleur brû­
lante. Car l’A ^eau qui est au milieu du trône les
fera paître et les guidera vers les sources d’eaux
de la vie. E t Dieu essuiera toute larme de leurs
yeux, »

14 Four le début, comparer £ z 37, 3b. — « l ’affliction, la grande» (cf 2, 22:


«une grande affliction») désigne en termes esdiatologigues l ’ensemble des persé­
cutions et des maux qui éprouvent les chrétientés contemporaines de saint Jean.
Comparer Dan 12, 2; Mc 13, Mt 24, 21, 29, — « ont lavé leurs robes », 22,
14; cf Ex 19, 10, 14; Gn 49, 11. — « ont blanchies », pour ce verbe, encore et
seulement Mc 9, 3. — «lavé... et blanchies dans le sang», alliance paradoxale
de termes (cf 6, 16); il s’agit de l ’appropriation par les cmétiens des enets de la
Rédemption accomplie par « le sang de l ’Agneau » (cf 12, 11; 1, 3, note), source
de toute purificaticm et innocence.
15 «Voilà pourquoi», cf 12, 12; 18, 8 ; Jn 1, 31, note. — «rendent un culte»,
cf 22, 3.— « jour et nuit », pour l ’expression, cf 4, 8 ; 12, 10; 14, 11; 20^ 10. —
« dressera sa tente au-dessus d’eux », pour les protéger (v 16); l ’e:q>tess{on rap­
pelle le mode d’habitation de Dieu en Israël: sa «Dem eure» qui est une
« T en te» (cf Ex 26, 1; 29, 42-45; Sag 9, 8 ; Ez 37, 27: «m a Demeure sera au-
dessus d’eux»). Suc rem ploi de ce veibe au sens de «séjourner», cf 12, 12,
note; 13, 6 ; 21, 3.
16 Cf Is 49, 20; Fs 121, 5-6. — La «chaleur brûlante» (lit: «brûlure», 16, 9),
est le vent brûlant d’Orîent, à la dialeur lourde et étouffante; en omtraste,
cf 16, 9.
17 « l ’Agneau qui est au milieu du trône », cf 5, 6: « au milieu du trône... un
Agneau »; Dieu et l ’Agneau partagent le même ttône, cf 5, 13, note. — « les
fera paître» (cf 2, 17; 12, 1; 19, 15), «les guidera», ici l’Agneau devient berger;
sur Jésus « berger », et Jn 10, 11, note; sur Dieu « berger », dans l ’A.T., cf Is 40,
22; Jr 31, 20; Ez 34, 12-16; etc. — « les sources d’eaux de la vie », symbole de
félicité et d’immortalité, voir 21, 6 ; et 22, 1, 17; cf Jr 2, 13; 17, 13. On trouvera
« les sources des eaux » naturelles, cf 8, 10, note. — « essuiera (lit: effacera, 3,
5) toute larme... » (2 1 ,4 ), cf Is 25, 8 .

2(n A PO C A LY PSE
Ouverture du septième sceau

8 ^ E t lorsque [l’Agneau] ouvrit le septième sceau,


il y eut dans le ciel ün silence d’envirqn une demi-
heuré. ^Et je vis les sept anges qui se tiennent
devant Dieu, et il leur fut donné sept trompettes,
^ E t un autre ange vint et se plaça près de Vautel
avec un encensoir d’or, et il lui fut donné beau­
coup de parfums pour les offrir avec les prières de
• tous les saints sur l’autel d’or qui est devant le
trône. Et la fumée des parfums monta de la main
de l’ange, avec les prières des saints, devant Dieu.
^ E t l’ange prit l’encensoir, et le remplit du feu de
l’autel et le jeta sur la terre. Et il y eut des ton­
nerres, et des voix, et des éclairs, et une secousse.
^Et les sept anges qui avaient les sept trompettes
se préparèrent à en sonner.
1 « Et lorsque... », même style qu’au ch 6, poiu cette suite de l’ouverture des

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Zach 2, 17. — « demi-heure » (nulle part ailleurs dans la Bible), dtude relative­
ment courte, mais p ^ b l e et anxieuse attente dans cette atmosphère de drame.
2 « les sept anges... » (comparer 1, 4), voir Tob 12, 15, et les « Sept Anges de
la Face » (tradition juive) qui servent Yahvé. — « qui se tiennent devant Dieu »,
cf Le 1, 19. — Comparer ces sept anges (et v S) avec les « sept anges ayant sept-
plaies » (15, 1, 6 ; 16, 1 svv). — « trompettes » (w 6, 13; 9, 14), c’est au son de
cet instrument, liturgique et guerrier tout ensemble, que depuis le Sinaï sont sou-
vent annonc&s les grandes interventions^ de J a puissance et de _la justice divines
cer-
__ , ___ __ _______ _ , __ - . •• .
d’or » de la fin du verset. — « encensoir » (et v 5), il s’agit d’une cassolette (Ex
27, 3; 38, 3). — «parfum... avec les prières» (et v 4), comparer avec 5, S. —
« l ’autel d’o r» (9, 13; cf Ex 30, 3), antitype céleste de l’autel de l ’encens du
Temple de Jérusalem (Ex 30, 1-10; 37, 25-28; cf Is 6, 6; He 9, 4).
4 « la fumée des parfums monta », cf Ez 8, 11.
5 Cf Lev 16, 32; Ez 10, 2. — Cf 14, 18, l ’ange « qui a pouvoir sur le feu ». —
Le feu jeté sur la terre symbolise la justice divine qui va fondre sur le monde.
— « des tonnerres... », cf 4, 5, note; 11, 19; 16, 18. — « une secousse », cf 6, 12,
les sept anges », cf v 2. — « se préparèrent », pour ce verbe, cf 9, 7, 15;
12, 6; 16, 32; 19, 7; 21, 2. — « sonner » de la trompette, signal du déclenchement

A PO C A LY PSE 268
Les sept trompettes
Les quatre premières trompettes

’ E t le premier sonna de la trompette, et il y eut 8


de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent
jetés sur la terre. E t le tiers de la terre fut consumé,
et le tiers des arbres fut consumé, et toute herbe
verte fut consumée.
*E t le deuxième ange sonna de la trompette, et
quelque chose comme rme grande montagne brûlée
par le feu fut jeté dans la mer. Et le tiers de la mer
devint du sang, ®et le tiers des créatures qui étaient
dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des
bateaux fut détruit.
Et le troisième ange sonna de la trompette, et
U tomba du ciel une grande étoile qui brûlait
comme une torche. E t elle tomba sur le tiers des
fleuves et sur les sources des eaux. “ E t le nom de
l’étoÜe se dit: Absinthe. E t le tiers des eaux tourna

des calamit&. Pour ce verbe, cf w 7, S, 10, 12, 13; 9, 1, 13; 10, 7; 11, 15. —
Avant d’atteindre directement « ceux qui habitent sur la tetre » (v 13), la colère
de Dieu s’appesantit sur la nature, cadre de leur vie ( w 7-12).
7 « E t le premier», cC 16, 2. — Otages et dwastations agricoles — « d e la
grêle et du feu », cf Ex 9, 23-25 (septième plaie d’Egypte); Sag 16, 22; Ez 32, 28.
Pour la « grêle », cf encore 11, 19; 16, 21. — « m êlé de sang » (comparer 15, 2:
« mêlée de feu »), voir Jo 3, 3. — « le tiers » (encore w S-9, 10-11, 12; 9, 15, 18;
12, 4; cf Zach 13, 8-9), on avait « le quart » en 6, 8. — « de la tetre », la terre
ferme, pat rapport à « la mer » (v 8) et aux autres eaux (v 1 0 ). — « herbe verte »
(Mc 6, 39), pour « herbe», encore 9, 4; pour « v erte» , cf «verdure» (9, 4) et
«verdâtre» (6, 8). — L’interdiction de 7, 3 a donc été levée; voir ensuite 9, 4.
8 « E t le deuxième », cf 16, 3. — « montagne brûlée », cf J r 51, 25. — « devint
du sang », cf Ex 7, 20-21 (preniière plaie d’Egypte).
9 « créatures... dans la mer... mourut », <3 5, 13; Fs 104, 25/ Soph 1, 3; Os 4,
3. — « bateaux », encore 18, 19. — « fut tmttuit », même verbe 11,18.
10 « E t le troisième », cf 16, 4. — « tomba du ciel une grande étoile », cf Is 14,
12; Dan 8, 10; Mc 13, 25. — « brûlait comme une torche », cf 4, 5, note. — « les
sources des eaux », encore 16, 4; « les sources d’eaux », 14, 7.
11 «A bsinthe», du nom de la plante tenue pour vénéneuse dans l ’Antiquité,
évoque l’amertume et la nocivité du châtiment. Cf J r 9, 14; 23, 15. — «beau-

269 A POCA LYPSE


8 en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent de
ces eaux, parce qu’elles étaient devenues amères.
E t le quatrième ange sonna de la trompette, et
le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et
le tiers des étoiles, pour qu’ils s’obscurcissent d’un
tiers et que le jour ne brillât plus d’un tiers, et la
nuit pareillement.

Les trois « Malheur! » de l’aide

Et je vis, et j ’entendis un aigle volant au zénith


dire d’une voix forte: « Malheur! Malheur! Malheur
à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres
voix de la trompette des trois anges, qui vont en
sonner! »

coup» d ’honunes, et non « le tiers» comme on s’y attendrait, ce qui est r&ervé
au sixième fléau, 9, 15. — « devenues amères », le contraire d’Ex 15, 25-25.
12 « E t le quatriàne », cf lé , S. — « fut frappé », ce verbe grec, dont le dérivé
est le terme « plaie » (9, IS, note) ou « coup » (Le 12, 48), ne figure pas ailleurs
dans le N.T. — « soleil, lune, étoiles », cf 6, 12-13; la «lune », seulement encore
12, 1; 21, 25. — Comparer Ex 10, 21-25 (neuvième plaie d’E ^ p te ); Am 8, 9;
To 4. 15. — « s ’obscurcissent» (comparer 9, 2: «furent enténébrés»), ce verbe
Ici seulement et Mt 24, 29j Mc 13, 24; Le 23, 45; Ro 1, 21,- 11, 10. — « bxilfôt »,
pour ce verbe, cf 1 , 16; 17, 25; 21, 25; Jn 1 ,5 ; 5, 55. __
13 « E t je V IS, et j ’entendis », cf 5 , 11. — « aigle » (Mt 24, 28; I æ 17, 57), ici en
fonction de messager divin. Cf 4, 7: « le quatrième Vivant est semblable à un
aigle qui vole »; 12, 14: « les deux ailes du grand Aigle ». — « volant au »,
comparer 14, 6 ; en 19, 17: « tous les oiseaux qui volent au aémth ». — Aumtion
du triple « Malheur! », cf 1, 5, note. Exclamation simple en 12, 12, doublée en
18. 10, 16, 19, triplée ici, et expliquée en 9, 12 e t 12, 14. P ^ i e r « Malheur! »
annoncé (cinquième ttompette) s’adiève en 9, le deuxieme (sixième ttomjpette,
9 15-21), en 11, 14; le troisième commence avec la septième trompette, 11,
15 S W . — « ceux qui habitent sur la terre », le monde des incrédules, cf 3, 10,

A PO CA LY PSE 270
La cinquième trompette

^ E t le cinquième ange sonna de la trompette, et 9


je vis une étoile qui, du ciel, était tombée sûr la
terre. E t il lui fut donné la def du puits de l’Abîme,
^ et elle ouvrit le puits de l’Abîme. E t il monta du
puits une fumée comme une fumée de grande four­
naise, et le soleil et l’air furent enténébrés par la
fumée du puits. ^ E t de la fumée sortirent des sau­
terelles sur la terre, et il leur fut donné un pouvoir
comme le pouvoir qu’ont les scorpions de la terre.
E t il leur fut dit de ne pas nuire à Vherbe de la
terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais
seulement aux hommes qui n’ont pas le sceau de
Dieu sur leur front. ®Et il leur fut donné, non de les
tuer, mais de les torturer pendant dnq mois; et leur
torture est comme la torture du scorpion quand il
pique l’homme. ®Et en ces jours-là, les hommes

1 « E t le cinquième ange», c£ 16, 1 0 , — «une étoile... tombée» (compater


avec 8, 1 0 ), certains Tinteiptètent d*un ange venu du d e l et montré déjà à pied>
d’œuvre (cE 20, I ) ; d’autres, d’un ange déoiu, celui du v 1 1 («Abaddôn»), peut-
être Satan lui-même (cf 12, 9; Le 10, 18), ~ « la d e f », ^unbole du pouvoir (v^ 2)
c£ 1, 18, note; 3, 7; 20, 1: « la d e f de l ’Abîm e». — « d u puits de l ’Abîme» (et
V 2 ), l ’Abîme est i d une prison souterraine (cf Is 24, 21-22), la résidence normale
de la gent démoniaque (Le 8, 31) et le lé c ^ ta d e d’où sortent comme de la
boudie d ’un « p u its» toutes espèces de calamités; voir v 11; 11, 7; 17, 8 ; 20,
1 ,3 ,
2 «fum ée», «fournaise», cf Gn 19, 28; Ex 19, 18, — «furent enténébrés»
(onnpater « s ’obscurcissent», 8, 12), pour ce verbe, cf 16, 10; Eph 4, 18 (et.pas
ailleurs dans le N .T.).
3 « sauterelles », image dassique de la dévastation (cf Ex 10, 4*13; Sag 16, P;
surtout Jo 1, 4-9; 2, 1-11). Mais « le lieu d’où sortent ces insectes, leur genre de
malfaisance, leur structure fantastique, et la royauté de l ’ange de l ’Abîme (v 11)
montrent assez que ces sauterdles ne sont pas des animaux, mais des démons»
(AUo). Après Idirs méfaits (vv 4*6), se lit leur description ( w 7-9),
4 « E t ü leur fu t dit », de 6, 11. — Cf 7, 3, et 8, 8 . — « le sceau de Dieu sur
leur front », cf 7, 2-3,
5 Four « torturer », cf 11, 10; 12, 2; 14, 10; 20, 10; pour « torture », 14, 11; 18,
7, 10, 13. — «pendant cinq m ois» (et v 10), durée de la j^étiode pendant la­
quelle ont lieu les invasions de sauterdles. — « so)ipion quand il pique », cf v 10.

271 A POCA LYPSE


Bible française. Anvers, 1534.
chercheront la mort et ils ne la trouveront pas; et ils 9
désireront mourir... et la mort fuit loin d’eux! ’ Et
voici à quoi ressemblaient les sauterelles; elles
étaient semblables à des chevaux prêts pour la
guerre-, sur lems têtes [il y avait] comme des cou­
ronnes semblables à de l’or; et leurs faces étaient
comme des faces d’hommes; ®et elles avaient des
cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs
dents étaient comme celles de lions. ®Et elles
avaient des thorax comme des cuirasses de fer, et
le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars
à nombreux chevaux courant à la guerre. “ Et elles
ont des queues semblables à des scorpions, et des
dards, et dans leurs queues est leur pouvoir de
nuire aux hommes pendant cinq mois. “ Elles ont
sur elles pour roi l’ange de l’Abîme; son nom en
hébreu est Abaddôn, et en grec il a nom Apol|yôn.
“ Le premier « Malheur » s’en est allé; voici qu’il
vient encore deux « Malheur » après cela.

6 Comparer 6, 16. — Voir Jb 3, 21-22; 6 , P; 7, 15; Jr 8, 3. — Pour « fu ir» ,


c£ « s’enmir », 12, 6 ; 16, 2 0 ; 2 0 , 1 1 .
7 La description s’inspire de Jo 2, 4, et y associe celle d’êtres fabuleux et
hybrides, tels les centaures armés d’arcs et de flèches (cf le Sagittaire). —
« p rêts» , pour le terme, cf v 15; 8, 5, note («se préparèrent»). — «couron­
nes... », comme celles des vainqueurs (cf 4, 7; 14, 4).
8 La longue chevelure peut rappeler celle des guerriers barbares. — « dents...
de lions », cf Jo 1, 6.
9 «cuirasses de fer» , cf v 17: «cuirasses de feu». — « u n bruit de chars...»,
cf Jo 2, 5>
10 Ou, en coupant autrement: « E t elles ont des queues semblables à des scor­
pions et des dards dans leurs queuesj leur pouvoir est... ». — Voir v 4, pour
« nuire aux hommes »; v 5, pour « cinq mois ». — Comparer v 19. — Pour
« dards », voir encore « aiguillon » (Ac 26, 14; 1 Co 15, 55-56).
11 « l ’ange de l’Abîme », soit la personnification des puissances hostiles du
monde souterrain, soit ym ange déchu ou Satan (voir v 1, note). — «Abaddôn»
sigmfie: ruine, destruction; dans l ’A.T., c’est le lieu de perdition, synonyme du
séjour des morts, du chéol (cf Jb 26, 6, note). — «Apollyôn», nom déformé
d’Apollon, signifie; destructeur.
12 Voir 8 , 13, note.

273 A PO C A LY PSE
La sixième trompette

le sixième ange sonna de la trompette, et


j’entendis une voix venant des quatre cornes de
l’autel d’or qui est devant Dieu. ^'^EUe disait au
sixième ange, celui qui avait la trompette: « Délie
les quatre anges qui sont liés sur le Fleuve, le grand
[Fleuve] Euphrate. » ^®Et les quatre anges, qui se
tenaient prêts pour l’heure, et le jour, et le mois et
l’année, furent déliés afin de tuer le tiers des
hommes. ^®Et le nombre des cavaliers en cam­
pagne était de deux myriades de myriades; j’en­
tendis leur nombre, ^^Et voici comment, dans ma
vision, je vis les chevaux et ceux qui les montaient:
ils ont des cuirasses de feu, et d’hyacinthe et de
soufre; et les têtes des chevaux sont comme des
têtes de lions, et de leurs bouches il sort du feu, et
de la fumée et du soufre. Par suite de ces trois
plaies fut tué le tiers des hommes, par le feu, et la
13 « Et le sixième ange », c{ 16, 12. — « une voix », plutôt que celle de l ’ange
de 8, 3, cette voix venant de l ’autel paraît être la réponse aux prières des saints,
qui ont été offertes sur cet «autel d’o r» (cf 8, 3-4; 6, 10). — «des quatre cor­
nes» (variante: «des cornes»), sortes de protéburances placées aux çpiatre angles
de l ’autel (Ex 27, 2; 30, 2), et revêtues d ’un caractère spécial de sainteté (cf Jr
17, 2, note).
14 « Délie », pour ce verbe, cf v I3| 1, 3; 5, 2; 20, 3, 7. — « les quatre anges »,
différents de ceux de 7, 1-3, sont des anges du châtiment; ils vont prendre la
tête d’une cavalerie infernale pour envahir le monde païen. — « sont liés », ce
verbe encore 20, 2. — « le Fleuve...» (et 16, 12), la frontière idéale du çays
d’Israël (Gn 13, 18; 1 Rs 5, 1) et, à l ’époque, poix l ’Empire romain, la barrière
qui retenait la cavalerie des Farthes et des Mèdes.
15 « se tenaient prêts », cf v 7. — « le tiers des hommes » (et v 18), et notes de
8 7 II
lâ « le nombre », « myriades », cf 5, 11, note. — Chiffre fabuleux: 200 millions!
— « j ’entendis leur nombre », cf 7, 4.
17 « ceux qui les montaient », lit: « ceux qui étaient assis sut eux », cf ^ 2,
note. — Des éléments de la description ( w 17-1?) se rapprochent des w 7-10;
11, 3; cf encore Jb 41, 11 sw (Léviathan). — «feu, fumée, soufre», encore v 18;
pour « feu et soufre », cf 14, 10; 19, 20; 20, 10; 2 l, 8; Le 17, 2?. — « cuirasses
de feu », comparer v 9. — « hyacinthe », encore 21, 20.
18 « plaies », les fléaux qui frappent (cf 8, 12, note); en certains cas, la blessure

A PO C A LY PSE 274
filmée et le soufre qui sortent de leurs bouches. 9
^ Car le pouvoir des chevaux est dans leur bouche
et dans leurs queues; car leurs queues sont sem­
blables à des serpents, elles ont des têtes, et c’est
par elles qu’elles nuisent. ^“E t les autres hommes,
qui n’avaient pas été tués avec ces plaies, ne se
repentirent même pas des œuvres de leurs mains,
pour ne plus adorer les démons et les idoles d’or,
et d’argent, et de bronze, et de pierre et de bois,
qui ne peuvent ni regarder, ni entendre, ni marcher.
Et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni
de leurs sortilèges, ni de leur fornication, ni de
leurs vols.-

Intermède: a) le petit livre

^ E t je vis un autre ange vigoureux qui descen- 10


dait du ciel, enveloppé d’une nuée, avec l’arc-en-

teçue. Four le terme, cC v 20; U , 6; 13, 3, 12, 14; 15, 1, 6, 8; 16, 9, 21; 18, 4, 8;
21, 9; 2 2 ,18.
19 Comparer v 10.
20 « n e se repentirent même pas» (rompater v 21; 16, 9, 11), pour ce verbe,
c£ 2, 5, note. — « adorer », pour ce sens, c£ 13, 8, 12; 14, 9, 11; 20, 4. — Les
« oeuvres de leurs mains » sont les idoles (Is 17, 8; 2, 8, 20), identifiées aux dé­
mons (Deut 32, 17; 1 Co 10, 19-20); voir Dan 5, 4, 23;'Ps 115, 4-7; 135, 15-17.
21 « meurtres », cf 21, 8: « meurtriers ». — « sortilèges », cf « sorcellerie », 18,
23; <c sorciers », 21, 8; 22, 15. — « fornication », ou « prostitution », au sens reli­
gieux du langage prophétique, cf 2, 14, 21, notes; encore 14, 8; 17, 2, 4; 18, 3;
19, 2; voir les « fomicateurs », 21, 8; 22, 15. — « vols », terme propre à Ap (ici
seulement). — Voir Mc 7, 21; Ga 5 , 19-20.
Entre la sixième (9, 13-21) et la septième trompette (11, 15), comme entre le
sixième e t le septième sceau (7), nouvel intermède pour une révélation (10, 1-11,
10
14): le moment oè « il n ’y aurait plus de délai » et oh <c s’adbèverait le mystère
de D ieu» (10, 6-7).
1 « un autre ange vigoureux », cf 5, 2; 18, 21. — « qui descendait du ciel » (cf
18, 1; 20, 1), Jean est donc revenu sur terre (cf 4, 1, note). — «enveloppé»,
pour le tenne, cf 3, 5, note. — « nuée » (cf 1, 7; 11^ 12; 14. 14, 15, 16), accom­
pagnement et manifestation du monde divin, e t aussi véhicule entre d e l et terre
(11, 12; Fs 104, 3 ). — «arc-en-ciel», cf 4, 3. — «comme le soleil», cf 1, 16. —
« jambes (lit; pieds) comme des colonnes (3,12) de feu », comparer avec. 1,15.

275 A POCA LYPSE


10 ciel sur sa tête, et sa face [était] comme le soleil,
et ses jambes comme des colonnes de. feu, ^ et il
avait dans sa main un petit livre ouvert. Et il posa
son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre,
^ et il cria d’une voix forte, comme un lion qui rugit.
Et lorsqu’il eut crié, les sept Tonnerres firent parler
leurs voix. '‘Et lorsque les sept Tonnerres eurent
parlé, j’étais sur le point d’écrire, et j’entendis une
voix venant du ciel qui disait: « Scelle ce qu’ont dit
les sept Tonnerres et ne l’écris pas. »
^ Et l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur
la terre leva sa main droite vers le ciel ®et jura par
Celui qui vit pour les éternités à’éternités, qui a
créé le ciel et ce qui s’y trouve, et la terre et ce qui
s’y trouve, et la mer et ce qui s’y trouve, qu’il n’y
aurait plus de délai, ^ mais qu’aux jours où se ferait

2 « dans sa main » (et v 8), cf 5, 1: « sur la [main] droite ». — Ce « petit livre


( w 9, 10) ouvert» (c£ v 8), en contraste avec le «livre scellé» de 5, 1, contient
de nouvelles révélations. Sur les divers «livres», voir 1, 11, note. — « su r la
mer... sur la terre» (c£ w 9, 5), pour signifier que sa mission s’étend à la totalité
de notre univers (Ex 20, 4j 11; És 69, 39).
3 « cria d ’une voix forte », cf 6, 10, note. — « comme un lion qui rugit », cf
Os 11, 10; Am 3, 4, 8; 1 Pe 5, 8. — « les sept Tonnerres » (et v 4; cf 4, 9, note),
introduits comme un symbole familier, mais inconnu pour nous; ils sont l ’instru­
ment de la révélation divine, qui sera terrible, mais doit demeurer cachée (v 4).
Sur le tonnerre « voix de Dieu », cf Ps 29, 3-9; Jn 12, 28-29.
4 Variante: « E t j ’entendis tout ce que dirent les sept Tonnerres et j’étms... ».
— « j ’étais sur le point d’écrire», lit: « j ’allais écrire». — «une voix venant du
ciel », la voix d’un ange, ou celle de Dieu, ou celle du Christ qui avait ordonné
d’écrire (1, 11, 19). — «SceUe» (cf en contraste 22, 10), on «scelle» un docu­
ment pour mieux assurer sa conservaticm (Is 8, 16), et parfois aussi pour en
cacher le contenu (cf Dan 12, 4, 9; 8, 26); ici, au sens de conserver pour soi,
sans l’écrire (cf 1 Co 12, 4). — En contraste, 1, 19: «Ecris donc ce que tu as
v u ...» . — «O n voit donc que notre Apocalypse elle-même ne prétend pas tout
dire: les commentateurs n ’ont pas toujours imité sa modestie » (Gelin).
5 « l ’ange », celui des w 1-2. — « leva sa main... », pour le geste qui accom­
pagne le serment, cf Dan 12, 7; Deut 32, 40.
6 Cf 1, 18; 4, 9-10; 15, 7. — « a crée... ». cf 4^ 11; 14, 7; Gn 14, 19, 22; Ex 20,
11; Ps 146, 6; Neh 9, 6; Ac 4, 24. — «plus de délai», comparer 6, 11; «encore
un peu de temps »; 20, 3; « pour un peu de temps ».
7 Lit: « aux jours de la voix du septième ange, lorsqu’il va sonner... »; ce sera
en 11, 19. — « s’achèverait », serait mené à sa fin, à son terme; pour ce verbe, cf

A PO C A LY PSE 276
Bible française. Anvers, 1534.
10 entendre le septième ange, lorsqu’il viendrait à
sonner de la trompette, alors s’achèverait le mys­
tère de Dieu, comme il en a fait l’annonce à ses
esclaves les prophètes.
®Et la voix que j’avais entendue du ciel parlait
avec moi de nouveau et disait: « Va, prends le livre
ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout
sur la mer et sur la terre. » ®E t je m’en allai vers
l’ange, lui disant de me donner le petit livre. Et il
me dit: « Prends et dévore-le; et Ü remplira ton
ventre d’amertume, mais dans ta bouche il sera
doux comme du miel. » “ E t je pris le petit livre de
la main de l’ange et je le dévorai-, et dans ma
bouche, comme miel il était doux, mais lorsque je
l’eus mangé, mon ventre fut rempli d’amertume.
“ Et on me dit: « Il te faut de nouveau prophétiser
sur des peuples, et des nations, et des langues et
des rois en grand nombre. »

11, 7î 0 , 1. 8; 17, 17; 20, 3 , 1, 7. — « le mystère de Dieu » (Col 2, 2), le dessein


secret de l'action de Dieu dans la réalisation du salut (cf Deut 29, 28). —
Comparer 0 , 1: « s’est achevée la fureur de Dieu »; 17, 17: « soient achevées les
paroles de Dieu ». — « a fait l ’annonce », le verbe « évangéliser » de 14, 6. — « à
ses esclaves les prophètes » (11, 18), cf 1, 1, note. Voit Am 3, 7; Dan 9, 6, 10; Je
7, 23; Zach 1, ST
8 « la vont », celle du v 4. — « de nouveau », encore v 11 et pas ailleurs dans
Ap. — Voit V 2.
9-10 « dévore-le », pour te pénétrer de son contenu, le bien assimiler. 11 est
« amer », parce qu’il prophétise le jugement; « doux », parce qu’il prophétise la
mis&icorde. — Ces versets s’inspirent d’Ez 2, 8-10, et 3, 1-3; cf J t 0 , lS-17; ils y
ajoutent l ’antithèse de l ’amertume (cf d’ailleurs Ez 3 , 14),
11 « on » me dit, la voix des w 4, 8, ou l ’ange du v 9? — « de nouveau », cf
V S. — « prophétiser », ici et 11, 3; voir « prophétie », 1, 3, note. Cf Jr 1, 9-10;
25, 30, — « sur des peuples, et... », pour l ’énumération, cf 5, 9, note; ici, les
« rois » (cf 1 6 ,12, 14; 1 7 ,10, 12) remplacent les « tribus »,

APOCALYPSE 278
Intermède: b) les deux témoins

^Et il me fut donné un roseau semblable à un 11


bâton, en disant: « Lève-toi et mesure le Sanctuaire
de Dieu, et l’autel et ceux qui s’y prosternent. ^ Et
le parvis extérieur du Sanctuaire, laisse-le en
dehors et ne le mesure pas, parce qu’il a été donné
aux nations, et elles fouleront la Ville, la [ViUe]
sainte pendant quarante-deux mois. ^E t je donne­
rai à mes deux témoins de prophétiser, revêtus de
sacs, pendant douze cent soixante jours. » ^ Ce
sont les deux oliviers et les deux lampadaires dres­
sés devant le Seigneur de la terre. ®E t si qudqu’un
veut leur nuire, un feu sort de leur bouche et

1 « u n toseau» (21, IS, 16), droit et léger, était volontiers employé par les
anciens pour mesurer. — « en disant », c’est sans doute le Christ qui parle (« mes
deux témoins», v 3), ou bien son ange (22, 16). — «m esure», 11 s’agit d’un
mesurage symbolique en vue d’une préservation (v 2 ). Pour l ’image, cf Ez 40, .î;
41, 13; Zach 2, J-fi. — « le Sanctuaire de Dieu » (l’édifice où habite la divinité),
avec « l ’autel » des holocaustes et les parvis intérieurs, constituent dans l ’enceinte
du Temple de Jérusalem l ’espace sacré où seuls accèdent et « se prosternent » les
Israélites; c’est ici le symbole de l ’Eglise, que Dieu protégera contre toutes les
attaques des païens. Au v 19, on oppose « le Sanctuaire de Dieu, celui qui est
dans le ciel ».
2 « aux nations, et elles fouleront », cf Zach 12, 3 (grec); Dan 8, 13; Is 63, 18;
Ps 79, 1; Le 21, 24. — « la Ville, la [Ville] sainte» (rf M t 4, 3), d&ignation
religieusement admirative de Jérusalem, « la Ville bien-aimée », 20, 9; l’expression
s’applique à la Jérusalem nouvelle et céleste en 21, 2, 10; 22, 19. (S Dan 9, 24;
3, 28. — « quarpte-deux m ois» (et 13, J ) , ou bien «douze cent soixante jours»
(v 3), c’est-à-dire une période de malheur d’assez longue durée, mais limitée,
comme celle de la persécution d ’Antiochus Kpiphane en était devenue le type
(voir 1 2 ,14, note).
3 ^« deux témoins », car « il est ' écrit que le témoignage de deux hommes est
vrai» (Jn 8, 17, note), — «revêtus de sacs», comme les prophètes chargés de
prêcher la pénitence et d’annoncer des malheurs (cf Is 20, 2). —^ « douze cent
soixante jours » (et 12, 6), c’est-à-dire, en mois de trente jours, les « quarante-
deux mois » du V 2.
4-6 La description s’inspire du livre de Zacharie, et surtout de l’histoire de
Moïse et d’E li^ personnifications de la Loi et des Prophètes qui témoignentdu
Christ (cf Le 9, 30-31,_ et par). Si l ’auteur vise deux martyrs chtétiens de son
époque (vv 7-8), le voile des traits allégoriques ne permet aucune identification
certaine. De toute façon, c’est le symbole du témoignage rendu au Christ pat les
fidèles de l ’Eglise, face aux persécuteurs.
4 Voir Zach 4, 5, 11-14. — Pour « lampadaires », cf 1,12, note.
5 « nuire », cf 2, 11, note. — « un feu sort de leur bouche (cf 9, 17-18) et

279 APOCALYPSE
11 dévore leurs ennemis-, et si quelqu’un voulait leur
nuire, c’est ainsi qu’il faut qu’il soit tué. ®Ceux-là
ont le pouvoir de fermer le ciel, pour qa'ü ne
tombe pas de pluie durant les jours de leur prophé­
tie; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer
en sang, et [pouvoir] de frapper la terre de toute
plaie, autant de fois qu’ils le voudront.
^Et lorsqu’ils auront achevé leur témoignage, la
Bête qui monte de l’Abîme leur fera la guerre, les
vaincra et les tuera. *Et leur cadavre est sur la
place de la grande ville qui est appelée, allégori­
quement, Sodome et Egypte, là même où leur
Seigneur a été crucifié. ®Et des hommes d’entre les
peuples, et tribus, et langues et nations regardent
leur cadavre pendant trois jours et demi, et leurs
cadavres, Üs ne les laissent pas mettre dans ime
tombe. ^“E t ceux qui habitent sur la terre se
réjouissent à cause d’eux et exultent, et ils s’enver-

dévote... », voit les allusions à Elle, 2 S s 1, 10-^4; Sic 48, 1, 3; et i Jécémie


(Je 5, 14); c£ Le 9, 34. — « ii faut qu’il soit tué », c£ 1 3 ,10.
6 « fermer le ciel... », voir Elle en 1 Ks 17, 1, 7; 18, 1; Sir 48, 3; c£ Le 4, 25;
Ja 5, 17. — « durant les jours de leur prophétie », cf v 3. — « eaux... en sang »
(c£ 8, 8; 16, 3, 4, S), voir Moïse en Ex 7, 17, 19-21. — «frapper la terre de
toute plaie» (et 1 Sam 4, 8), voir les diverses «plaies d’Egypte», Ex 7, 14-11, 10.

Comparer 13, I, 11. Voir Dan 7, 3, 7. — « leur fera la guette», pour cette
expression, 12, I7j 13, 7; cf Dan 7, 21. Voir «rassembler pour la guerre», 16,
14' 20 8' 19 29
8* « grmide’ ville » (qualificatif de Babylone-Rome en 16, 19; 17, 18; 18, 10,
16, 18, 19), ici Jérusalem « o ù leur Seigneur a été ctuciflé»; cf Jn 15, 20, et

cf Is 1, 9-lOî Jr 23, 14: Ez 16, 46, 53; Sag 19,13-16. . ,


9 « d’entre les peuples, et... », ci 5, 9, note. — « trois jours et demi » (et v 11),
un temps très court (le 360' des 1260 jours du v 3). .
10 « ceux qui habitent sur la terre », cf 3, 10, note. — « se réjouissent », cf Jn
16, 20; Ps 103, 38. — «exultent» (12, 12; 18, 20), en festoyant, cf pour cette

APOCALYPSE 280
ront des présents les uns aux autres, car ces deux 11
prophètes ont torturé ceux qui habitent sur la terre.
Et après ces trois jours et demi, un souffle de
vie venant de Dieu entra en eux, et Us se tinrent sur
leurs pieds-, et une grande peur tomba sur ceux qui
les contemplaient. ^^Et ils entendirent, venant du
ciel, une voix forte qui leur disait: « Montez ici. » Et
ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis
les contemplèrent. Et à cette heure-là, il y eut
une grande secousse, et le dixième de la ville
tomba, et dans la secousse furent tuées sept milliers
de personnes. Et les autres furent saisis de peur, et
ils rendirent gloire au Dieu du Ciel.
Le second « Malheur » s’en est aUé; voici que
le troisième « Malheur » vient bientôt.

nuance Le 12, 19\ 15, 25, 24\ 16, 19. <c s’envettont », la diversité des temps des
verbes est dans l ’original. — « des présents », comparer Néh 8, 10-12\ Est 9, 19,
22. —■« ont torturé » (9, 5, note), en témoignant ( w ^•6) contre eux de leur mau­
vaise conscience et en troublant leur fausse sécurité.
11 Cf V 9, note. — Résurrection. — Voir Ez 37, 5, 10. — « peur tomba sur », cf
Le 1,12; Ac 1 9 ,17.
12 Ascension. ~ « ils entendirent», variante: « j ’entendis». «Montez ici» , cf
4, 1. — Voir la montée au d e l d’Elie (2 Rs 2, 11; Sir 48, 9), d’Hénoch (Sir 44,
lo; 49, 14J Gn 5, 24; H e 11, 5), et de Moïse dans la légende juive. — «dans la
nuée », cf 10,1, note; 1 Th 4,17.
13 « u n e grande secousse», cf 6, 12, note; Ez 38, 19-20. — « le dixième»,
chif&e convendonnel comme « le tiers » (8, 7, note) ou « le quart » (6, 8, note).
~ « sept milliers », une multitude (mille) dans les s ^ t classes de la sodété (cf 6,
25, note). — «personnes », lit: « noms (3, 14, note) d’hommes ». «furent saisis
de peur », pour l ’expression, cf ^ 24, 5, 37; Ac 10, 4; 24, 25; et pas ailleurs
dans le N.T. Un châtiment relativement léger entraîne une conversion en masse.
— « rendirent (lit: donnèrent) gloire », cf 4, 9, note; Dan 3, 43. — « au Dieu du
d e l », i d et 16,11 dans le N.T. Voir Dan 2 , 18, 19; etc.
14 Fin de l ’intermède 10, 1-11, 13. — Voir 9, 12 et 8, 13, notes. — « bientôt »,
c f 2 , 16, note.

281 A PO C A LY PSE
La septième trompette

11 le septième ange sonna de la trompette, et


il y eut dans le ciel des voix fortes qui disaient;
« La royauté du monde a passé à notre Seigneur et
à son Christ, et H régnera pour les éternités, d’éter­
nités! » Et les vingt-quatre Vieillards, qui devant
Dieu sont assis sur leurs trônes, tombèrent sur leur
face et se prosternèrent devant Dieu, ^^en disant:
« Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu, le Tout-
Puissant, Célui-qui-est, et Celui-qui-était, de ce que
tu as pris ta puissance, la grande, et établi ton
règne. Les nations s’étaient mises en colère, et
elle est venue, ta colère, et le moment de juger les
morts et de donner le salaire à tes esclaves les pro­
phètes, et aux saints et à ceux qui craignent ton
Nom, aux petits et aux grands, et de détruire ceux
qui détruisent la terre, » Et le Sanctuaire de Dieu

13 Suite du septénaire des trompettes; la sixième avait sonné en 9, J3-21, —


« E t le septième ange », cf 16, 17. — « des voix fortes », peut-être celles des quatre
Vivants ( a 4, 9: 6. I , 3, 3, 7). — «L a royauté du monde», cf M t 4. S. — Voir
Dan 2, 44; 7, 14, 27; Abd V 21; Zach 14. 9; Ex 15, 18; Ps 2, 2; 10, 16; 22, 29. —
« son Christ », encore 12, 10. — « il r ^ e r a . . . », voir le triomphe du Chnst 19,
6-22, 3. — « pour les éternités... », cf 1, 6, note.
16 C f4 , 4, 9-10.
17 « Nous te rendons grâce », cf « action de grâce », 4, 9, note; et Jn 6, 11,
note. — « Seigneur Dieu, le Tout-Puissant », voir 1, 8, note. — Ici et 16, 3:
« Celui-qui-est, et Celui-qui-était », avec omission de « et Ceiui-qui-vient » (1, 4, 8;
4, S), car i&otmais le règne est « étab li» . — « ta puissance, la grande»,
variante: « ta puissance, ceiie qui demeure»; sur cette puissance, cf 15, 8; 18, 8.
Pour i ’eiqptession, cf Ac 8,10. , . . . .
18 Expressions de Ps 2, 1; 46, 7; 99, 1. — Sur la révolte des nations, cf 19, 17-
21; 20, 7-10. Pour « se mettre en colère », encore 12, 17. — « et elle est venue »,
cf 6, 17, note. — « ta colfae », ta justice punitive; pour la « colère » de Dieu, cf
14, 10; 16, 19; 19, 13; Jn 3, 36; Ro 1, 18; 2, 5; etc. Comparer « la fureur de
Dieu », 14, 10, note. Voir Ps 2, 3, 12. — « le moment », cf « le temps », 1, 3,
note. — « juger (6, 10, note) les morts », cf 20, 11-13. — « le salaire », ici et 22,
12. — « tes esdaves les prophètes », cf 10, 7. — « craignent ton Nom... », c’est-à-
diiE te craignent; cf 19, 3; Ps 115, 13. Suc le « Nom », cf 2, 3, note. — « détruite
(cf 8, 9) ceux qui détruisent la terre », comparer 19, 2: « coirompte la terre »;
pour'la destruction des Antichrists, cf 19, 20,* 20,10.

A PO C A LY PSE 282
s’ouvrit, celui qui est dans le ciel, et apparut Varche 11
de son alliance dans son Sanctuaire. Et il y eut des
éclairs, et des voix, et des tonnerres, et une se­
cousse et une forte grêle.

Les sept signes


'Premier signe: la Femme et le Dragon

^Et apparut un grand signe dans le ciel: xme 12


Femme enveloppée du soleil, et la lune sous ses
pieds, et sur sa tête une couronne de douze
étoiles. ^Et elle est enceinte, et elle crie dans les
douleurs et les tortures de l’enfantement. ^ Et appa­
rut un autre signe dans le ciel; et voici un grand
Dragon rouge feu, ayant sept têtes et dix cornes,

19 « ... s’ouvrit», cf 15, 5. — «celui qui est dans le ciel» (variante: «dans le 11
ciel »), pour le distinguer de celui de Jérusalem ( w 2-2). — « apparut », d 12, 1,
3. — « l ’ardie de son alliance» (cf 1 Rs 8, 1, 6), disparue du Temple de
Jérusalem et cadiée en lieu sûr jusqu’aux mmps esdiatologiques (cf 2 Mac 2,
4-8), apparaît dans le Saint des Saints du Sanctuaire céleste. — « E t il y eut», cf
V i j . — L’inévitable accompagnement de cette ultime diéophanie: « des
éd airs...», cf 4, 5, note; «une secousse» (8, 5), cf v 2J, note; «une forte (lit:
grande) grêle », cf 16, 22; 8, 7.
1 « apparut », cf v 5; 11, 2P. — « un grand signe », manifestation sensible d ’une 12
r^ilîté prodigieuse et mystérieuse, dont le sens cadsé «cplique le déroulement de
l ’histoire. Voir: « u n autre signe... », v J; 15, 2; pour le terme, cf encore 13, 13,
14; 16, 14; 19, 20. — « dans le ciel » (de même v 3; 15, 2), comme la toile de
fond sur laqudle s’inscrit la vision. — «une Femme», d ie « n e sautait être
qu’une personnificatioa de la société terrestre et céleste des fidèles, à la fois
l ’Israël d’oû Jésus est sorti suivant la chair et l ’Israël spiritudl qui est l’Eglise du
G u ist» (Laveigne). La lituigie applique le texte à la Vierge. — «enveloppée»,
10, 2; cf 3, 5, note. Toute la description met en relief la splendeur de la Femme.
— « du soleil », pour l ’image, comparer avec 1, 16; 10, 2; 19, 27; Cant 6, 20; Ps
104, 2. — « lune », « étoiles », cf 6, 22, note. — « couronne (2, 20, note) de doute
étoiles» (cf Gn 37, 9 ), le chiffre «douze» se retrouve pour les douze tribus
d ’Isrâ^ (7, 5-8; 21, 22) et pour les douze Apôtres (21, 24).
2 Cf Is 66, 7; 26, 27; Mic 4, 20. — « dans les tortures... », lit: « torturée pour
enÊmter »; pour le terme, cf 9, 5, note.
3 Cf V 2. — « u n grand Dragon», cf w 4/ 7, 9, 13, 16-17; 13, 2, 4, (22); 16,
13; 20, 2. L’A.T. le représentait comme l ’ennemi vaincu par Dieu (cf Is 27, 2; Jb
7, 22; Ps 74, 13-14; etc.); c’est ici le Diable, cf v 9. — «rouge feu», cf 6, 4. —
«sept têtes et dix cornes» (17, 3, 7; cf 13, 1), symbole de plénitude de ^ u v o lr

283 APOCALYPSE
12 et sur ses têtes sept diadèmes; ^et sa queue
traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur
la terre. Et le Dragon se tint devant la Femme qui
allait enfanter, pour dévorer son enfant, lorsqu’elle
l’aurait enfanté. ®Et elle enfanta un fils, un mâle,
qui doit faire paître toutes les nations avec une
houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu
et vers son trône. ®Et la Femme s’enfuit au désert,
où elle a un lieu préparé par Dieu, pour qu’on l’y
nourrisse pendant douze cent soixante jours.
^ E t il y eut une guerre dans le ciel: Mikaël et ses
anges faisaient la pierre au Dragon. Et le Dragon fit
la guerre, ainsi que ses anges, * et ils n’eurent pas
le dessus, et on ne trouva plus leur place dans le
ciel. ®Et il fut jeté, le Dragon, le grand [Dragon], le
et de force; « duc cornes », cf Dan 1 ,7 . — « sq>t diadèmes » (comparer 13,I; 19,
12), symbole du pouvoir royal du Diable (cf « le Chef de ce monde », Jn 12, 31,
note; voir M t 4, ï-9; Le 4, 6).
4 La première partie du verset annonce la scène des w 7-13. — « queue », cf
9, 10, 19. — « traîne », pour ce verbe, cf Jn 21, S, note. — « le tiers », toujours
la même fraction (cf 8, 7-12; 9, 13, IS). — « ... des étoiles... sur terre» (d'après
Dan 8, 10), pour signifier la taille et la force monstrueuses du Dragon; d’autres
y voient le symbole de la chute des anges complices du Diable. — « E t le
Dragon... », cette fin du verset reprend la scène des w 1-2.
5 « enfanta... », cf Is 66, 7-8; Jr 20, 13. — « doit », ou: « va ». —« faite
paître... », voit 2, 26-27; 19, 13. Citation du Ps 2, 9, qui identifie l ’enfant avec le
Messie. — « emporté... » (et Ac 8, 39; 2 Co 12, 2, 4; 1 Th 4, 17), on passe de la
naissance à la gloire du Christ, que le ch 5, 3 sw a déjà décrit sous les traits de
l ’Agneau vainqueur et rédempteur; le Dragon n ’a eu aucune prise sur lui.
6 Anticipation qui résume les w 13-17. — Le « désert » dans la Bible est le
lieu de refuge traditionnel des persécutés (cf 1 Mac 2, 29-30). — «o ù elle a un
lieu », lit; « où elle a là un lieu » (cf v 14), un des ttéquents pléonasmes de Ap.
— « préparé », pour ce verbe, cf 8, 6, note. — « pour qu’on l ’y nourrisse »
(v 14), cf l ’histoire d ’Elie (1 Rs 17, 6; 19, 6) et la manne (Ex 16). — «douae
cent soixante jours », comparer v 14, et voir 11, 3, note.
7-12 Voir 3-4a. La scène explique la présence diabolique sur la terre (v 9), face
à « la Femme» ( w 4b, 13-17). Sur cette défaite du Diable et de ses anges, voir
encore 2 Pe 2, 4; Ju v 6.
7 « Mikaël » (Michel; = « Qui est comme Dieu? »), c’est le chef de l ’armée
céleste; voir Dan 10, 13, 21; 12, 1; cf Ju v 9: «Mtkaël, l ’archange». — «fai­
saient la guerre », pour ce verbe, cf 2, 16, note. — « ainsi que ses anges », cf v
9; Mt 25, 41.
8 «on ne trouva plus leur place» (20, 11), cf Dan 2, 33; Zach 10, 10. Sur
cette « place dans le ciel », cf Jb 1, 6; 2, 1; Eph 6, 12; Le 10, 18; « Je regardais
le Satan tomber du ciel comme un édair ».

APOCALYPSE 284
9
Cft
n
I
3
s
n

La « Femme enveloppée du soleil et la lune sous ses pieds » devient


dans l ’iconographie, comme dans la liturgie, l’image de la Vierge.
Heures à l’usage de Rome, 1483.

S e r p e n t, l ’antique [ S e r p e n t ] , celui qu’on appelle 12


D ia b le et le S a ta n , celui qui égare le monde entier;
il fu t jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec
lui.

9 Comparer 20, 2. — Identification du « Dragon » ( w 3, 4, 7) avec la puis­


sance hostile à Thumanité et à Dieu, diversement nommée: « le Serpent », cf Gn
3> 1} Ï4; <i Diable et le Satan », cf notes de v 10; 2, P-10; Sag 2, 24. — « égare le
monde entier », comparer « égarer les nations », 20, 3, S. Pour « égarer », cf
encore 2, 20: i j , M; 18, 23; 19, 20- 20 10; et 1 Tn 2. 26; 3, 7; Mc 13, 22 et par;
etc. Pour « le monde entier », lit: « la (terre) entière habitée », cf 3, 10; 16, 14. —
« jeté sur la terre », cf w 4, lO, 13. — « ses anges », cf v 7.

285 A PO C A LY PSE
12 “ E t j’entendis une voix forte dans le ciel, elle
disait: « C’est à présent le salut, et la puissance,
et le règne de notre Dieu et le pouvoir de son
Christ, car il a été jeté, l ’Accusateur de nos frères,
celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.
E t eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau
ijn2,i3-M et à cause de la parole de leur témoignage, et Üs
ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. “ Voilà pour­
quoi, exultez, deux, et vous qui y séjournez! Mal­
heur à la terre et à la mer, car le Diable est des­
cendu chez vous, avec m e grande fureur, sachant
qu’il n’a que peu de temps. »
Et lorsque le Dragon vit qu’il avait été jeté sur
la terre, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le
mâle. “ Et les deux aües du grand Aigle furent
données à la Femme pour s’envoler au désert en
son lieu, là où elle est nourrie un temps et des

10 « j ’entendis une voix forte (5, 2, note) dans le ciel » (comparer 5, l l j 10, 4i
11, 12; 14, 2, U ; 1 ^ 4), peut-être celle de l ’un des Vieillards (4, 4, note), ou bien
celle des martyrs (6, 10-11), puisqu’elle appelle «nos frètes» les croyants encore
suc la terre. — Comparer avec 7, 10 et 19, I. — « le salut », cf 7, 10, note. —
« la puissance », cf 4, 11, note; 11, 17, note. — « le règne », cf 11, 1}: « La
royauté du monde... ». — « le pouvoir de son Christ », cf 2, 25; Mt 28, 18; « son
Christ», cf 11, I f , — « l ’Accusateur... qui accusait» (ici seulement), interprétation
de « le Satan », cf 2, 9, note; Jb 1, S-Il; 2, 4-f; Zach 3, 1; Le 22, 31. — « jour
et nuit », cf 7,13, note.
11 « l’ont vaincu », cf 1 Jn 2, 13-14. — « le sang de l’Agneau », cf 7, 14, note.
— « la parole de leur tém oi^age », c’est-à-dire: à cause du témoignage qu’ils ont
rendu à Jésus (cf 2, 13); voir v 17: « qui ont le témoignage de Jésus », et 6, 9,
note. — « ils ont méprisé... » (lit; « ils n ’ont pas aimé... »), cf Jn 12, 23.
12 « Voilà pourquoi », cf 7, 13, note. — « exultez, deux », cf 18, 20; Is 44, 23;
49, 13; Ps 96, 11. — « séjournez », verbe propre aux écrits johanniques (13, 6; 21,
3; Jn 1, 14), et dont le sens primitif (« dresser sa tente », 7, 13, n o t^ a évolue
pour devenir synonyme de « demeurer, habiter ». Voir « séjour », 13, 6, note. —
« Malheur », cf notes de 1, 3 et 8, 13. — « descendu », comparer « jeté », y v 4, 9,
10, 13. — « fureur », sauf ici, ainsi qu’en 14, S et 18, 3, ce terme exprimera la
colère extrême de Dieu, cf l4, 10, note. — «peu de temps», le momentJbvo-
rable à ses entreprises ne peut s’inscrire que dans les «douze cent soixante
jours » du V 6 (cf v 14, note).
13-14 Reprise des w 9 e t 3-6. — « le s deux ailes du grand Aigle», l ’a l l u ^ n
nous échappe (cf «les sept Tonnerres»,10, 3-4); symbole de protection divine.

APOCALYPSE 286
temps et la moitié d’un temps, loin de la face du 12
Serpent. le Serpent jeta, de sa bouche, der­
rière la Femme, de l’eau comme un fleuve, pour la
faire emporter par le fleuve. “ E t la terre vint au
secorirs de la Femme, et la terre ouvrit sa bouche et
engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté de sa
bouche. E t le Dragon se mit en colère contre la
Femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa
descendance, ceux qui gardent les commande­ I J n 5,10

ments de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus,


Et il se tint sur le sable de la mer.

puissante et tapide (et Ex 19, 4-, Dent 32, 11', Is 40, 51); pour « ai^ e », cf 8, 13 ,
note. — « au désert... », et v 6. — « un temps et des temps et la medtié
d’un temps», ttois temps et demi, moitié de 7, qui leptésenteiait une totalité
complète. C’est la durée de la persécution d’Antiachus Ephiphane en Daniel (7,
25; 12, 7; cf 9, 27: « la moitié de la semaine [d’années] »), soit trois ans e t demi
(et Le 4, 25; Ja 5, 17), donnée équivalant aux 42 mois de 11, 2 et 13, 5, ou bien
aux 1260 jours de v 6 et 11, 3. — « loin de la face », c’est-à-dire loin de la pré­
sence. — « du Serpent », cf w 9 , 15; 20, 2.
15 « jeta, de sa bouche, de l ’eau... », l ’i m ^ peut provenir des textes de l ’A.T.
oit le Serpent-Dragon est un monstre aquatique (cf note du v 3). — « d e l ’eau
comme un fleuve », dans l ’A.T., symbole des calamités et des périls graves ou
mortels (Ps 18, 5; 32, 6; 134, 4-5; b 43, 2), des invasions armées (Is 8, 6S; Hab
1, 11). — «emporter pat le fleuve», lit: « emportée-par-le-fleuve», terme qui ne
fij^re qu’ici dans toute la Bible.
16 « vint au secours », pas ailleurs dans Ap. — « ouvrit sa bouche et engloutit »,
cf Nomb 16, 30, 32; 2 6 ,10; Deut 1 1 ,16; Ps 106,17.
17 « se m it en colère», cf 11, 18. — «contre la Femme», cf Gn 3, 15. —
« faite la guerre au », pour l ’expression, cf 11, 7, note. Voir 13, 7; Dan 7, 7, 21.
— Le Dragon-Serpent, impuissant contre la Femme, s’en prend désormais au
« teste de sa descendance » (cf Gn 3, 15); par rapport au « fils mâle » ( w 5, 13),
ce sont tous les chrétiens, frètes de Jésus (Ro 8, 29; H e 2, 11-12) et ffls de
l ’Eglise (Ga 4, 26), les « saints » de 13, 7. Deux notes les caractérisent: ils
«gardent les commandements de D ieu» (14, 12), et ils « o n t le témoignage de
Jésus » et le produisent (cf v 11; et notes de 1, 2, 9; 6, 9; 19, 10; 20, 4; 1 Jn 5,
lOJ.
18 « il se tint », autre leçon, moins sûre: « je me tins », d’après laquelle Jean se
trouverait alors au bord de la mer, pour en voir «m onter une B ête...» (13, 1).
— « sur le sable de la met » (cf Gn 32, 12), d’oh le Dragon-Serpent continuera
la lutte contre les chrétiens (v 17), au moyen des deux «B êtes» qui vont se
mettre à son service (ch 13).

287 APOCALYPSE
Deuxième signe: la Bête de la mer

13 ^ Et je vis monter de la mer une Bête ayant dix


cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix dia­
dèmes, et sur ses têtes des noms blasphématoires.
^Et la Bête que je vis était semblable à une pan­
thère, et ses pattes étaient comme d’un ours, et sa
gueule comme une gueule de lion. Et le Dragon lui
donna sa puissance, et son trône et un grand pou­
voir, ^ E t l’xme de ses têtes était comme égorgée à
mort, et sa plaie mortelle avait été guérie. Et la
terre entière, étonnée, suivit la Bête. '‘E t on se
prosterna devant le Dragon, parce qu’il avait
donné le pouvoir à la Bête, et on se prosterna
1 « E t je v is» (cf w 11), cette e^tession si fréquente était absente de 10^ 2
à 12, 18. — « monter de la mer une Bâte », comparer « ... de TAbîme », 11, 7; 17,
8. — « la m er», pour le voyant de Patmos, la Méditerranée occidentale; c’est
aussi l’abîme où vivent les monstres mythiques, et un symbole des nations (cf 17,
17: «Les eaux...»; Is 17. 12-13; Dan 7, 2-3, 17, 23). — Cette « B ête» est le
symbole de l ’Empire rommn persécuteur (17, P'12), des puissanœs politiques
h o u les à la foi. Elle réunit en elle les traits des quatre Bêtes de Daniel 7, 2-8
(elle ressemÛe surtout à la quatrième), qui figuraient « quatre rois qui se lèveront
sut la terre » (Dan 7, 17). — « dix cornes » (12, 3; 17, 3, 7; Dan 7^ 7, 24), « men­
tionnées d’abcùxl, parce qu’on les voit sortir de la mer les premières » (Gelin);
e^liquées par « dix rois » en 17, 12. — « sept têtes » (12, 3; 17, 3, 7), ejq>Iiquées
par « sept mcmtagnes... Ce sont aussi sept rois » en 17, 3. — « sur ses cornes dix
^adèmes », cf en 12, 3: « sur ses têtes sept diadèmes »; voir 19, 12. — « des
noms blasphématoires » (variante: « un nom blasphématoire »)^ lit: « des noms de
blasphème»; encore 17, 3. Sans doute s’agit-il des titres divins que s’arrogeaient
les empereurs (dieu, divin, auguste, adorable, fils de Dieu, sauveur, seigneur,
etc.), et qui constituent « des blasphèmes contre Dieu » ( w 3-d; cf 2 Th 2, 4).
2 voir Dan 7, 4-d. — Cette Bête qui ressemble tant au « Dragon » (12, 3)
reçoit de lui l ’investiture (cf Jn 12, 31: « le Chef de ce monde»; Mt 4, 3; Le 4,
d; 2 Th 2. 3-10). — «son ttône». cf 2. 13. — « C ’est une ridicule parodie de
l ’intronisation de l ’Agneau (5, d-14) » (Allô). «Rome est considérée comme une
puissance satanique, parce qu’elle déifie les Césars et impose leur adoration à ses
sujets » (B C).
3 « l’une de ses têtes », figure d’un « roi » (17, 3), c’est-à-dire d’un empereur de
Rome. — « comme égorgée », cf 3, 6. — « à mort », car il s’agit de « sa plaie
mortelle» (et v 12), lit: « la plaie de sa m oit». — «avait été guérie», aux vv 12
et 14 la blessure et la guérison sont attribuées non à une seule tête, mais à la
Bête elle-même; le symbolisme flotte entre un empereur et l’Empire. On peut y
voir une allusion à la consolidation, par Vespasien (69-79), du pouvoir impérial
ébranlé par les troubles qui suivirent le suicide de Néron (68; successions
tragiques de Galba, Othon et Vitellius, en 68-69). — Lit: « la terre entière
s’étonna derrière la Bête », cf 17, 8; les hommes vont se laisser prendre, cf v 4.

APOCALYPSE 288
31 — « Et je vis sortir de la bouche
du Dragon, et de la bouche de la
Bête et de la bouche du Faux pro­
phète, trois esprits impurs, comme
tte i pftf ffSsr
des grenouilles » ( 16, 13 ).
« Liber Floridus » de Lambertus. Ma­ Û fAOtîllttff* l ijU r t
Ht
nuscrit du XV" siècle. Musée Condé, --- ^ î
Chantilly, n° 1596. ■f«lirt4ddtCt)tA(^
> S i m J ixKCii

32 — Jean écrit, les yeux levés vers


la Trinité.
Bible latine. Manuscrit du X V I‘ siè­
cle, Bibliothèque de Valenciennes,
n" 7.
devant la Bête, en disant: « Qui est semblable à la 13
Bête, et qui peut lui faire la guerre? » ^ E t il lui fut
donné une bouche qui disait des énormités et des
blasphèmes, et il lui fut donné pouvoir d’agir
pendant quarante-deux mois, ^Et elle ouvrit la
bouche pour des blasphèmes contre Dieu, pour
blasphémer son Nom et son séjour, ceux qui
séjournent dans le ciel. ’ Et il lui fut donné de jaire
la guerre aux saints et de les vaincre, et il lui fut
donné pouvoir sur toute tribu, et peuple, et langue
et nation. ®Et tous ceux qui habitent sur la terre
l’adoreront, ceux dont le nom ne se trouve pas
écrit, depuis la fondation du monde, dans le Livre
de vie de l’Agneau égorgé.

4 Le culte impérial s’adresse en fin de compte au Dragon-Satan qui l ’inspire,


cf V 2; 12, 3, Pj 9, 20, note sizr les idoles. — « Qui est semblable à la Bête? »,
parodie de la louange sacrée: « Qui est ccnnme toi parmi les dieux. Yahvé! » (Ex
15, 11; Ps 89, 7; 113, 5; etc.; cf le nom de «M ikaël», 12, 7, note). — «faire la
guerre », pour ce verbe, cf 2, lé , note.
5 « E t il lui fut donné » (2 fois), cf v 7 (2 fois), w 14-15. — « des énormités »
(lit: « d e grandes choses»), d’après Dan 7, S, I I , 20 (cf 11, 36); voir 1 Mac 1,
24. — « des blasphèmes », v 6: « des blasphèmes contre Dieu », ci v 2, note; Dan
7, 25: « des paroles contre le Très-Haut ». — « agît », cf Dan 8, 24; 11, 28. —-
« pendant quarante-deux mois », cf 11, 2, note.
6 «ouvrit la bouche (12, 16) pour blasphèmes...», cf v 5. — «blasphémer
son Nom», cf 16, 9, 11, 21: «blasphémer le nom de Dieu... le Dieu du ciel...
D ieu». — «son séjour» (cf 21, 5), lit: « sa tente», c’est-à-dire l ’habitation, la
demeure céleste de Dieu (cf 7, 15, note; voir « la Tente du Témoignage ». 15, 5;
«les tentes étemelles», Le 16, 9). — «ceux qui séjournent dans le ciel», cf
« cieux, et vous qui y séjournez », 12, 12, note.
7 « E t il lui fut donné... vaincre», manque dans certains manuscrits. — «de
faire la guerre aux saints...», cf 11, 7; voir Dan 7, 21; les «saints» sont les
chrétiens (v 10; 12, 17; cf Ro 1, 7), et c’est une allusion aux persécutions que
leur valut le refus de pratiquer le culte impérial. — « et il lui dut donné
pouvoir », cf Dan 7, 6. — « sur toute tribu, et... », cf 5, 9, note. — Cette victoire
et ce pouvoir ont une durée limitée, cf v 5; les vainqueurs de la Bête apparaî­
tront en 15, 2.
8 «tous ceux qui habitent sur la terre» (et v 14; comparer avec v 12), voir 3,

Is 4, 3: « inscrits pour la vie ». — « depuis la fondation du monde » (rf Jn 17,


24, note), on ne peut, malgré la beauté du sens ainsi obtenu (cf 1 Pe 1, 19’20),
rattacher ces mots à « égorgé ». Cf 17, 8. — « le Livre de vie de l ’Agneau
égorgé », en 21, 27: « le Livre de vie de l ’Agneau »; il est dit « de l ’Agneau »,

^3 — Jean, assis devant les sept Eglises, contemple la vision


(1, 1 2 - 2 0 ) . Ici le Christ tient dans la main gauche une clef symbo­
lique : « J ’ai les clefs de la Mort et de l ’H adès» (1, 1 8 ) .
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I P s iè c le . B ib lio th è q u e d ’A m ie n s , n ° 2 3 .
13 ®Si quelqu’im a des oreilles, qu’il entende! Si
quelqu’un est pour la captivité, il va en captivité', si
quelqu’un doit être tué avec le ^aive, ü faut qu’ü
soit tué avec le ^aive. Ici est la constance et la foi
des saints.

Bible allemande, 1S8S.

parce que celui-ci a pouvoir d’y inscrite ses fidèles loyaux et d’en effacer le nom
des renégats. Poiu: « le liv re de vie», cf encore 3, 5, note; 17, S; 20, 12, 13;
pont « l’Agneau égorgé », cf 5, 6, note.
9 Cf 2, 7, note.

A PO CA LY PSE 290
Troisième signe: la Bête de la terre

E t je vis une autre Bête monter de la terre; et 13


elle avait deux cornes semblables à celles d’un
agneau, et elle parlait comme un dragon. E t tout
le pouvoir de la première Bête, elle l’exerce
devant elle, et elle fait que la terre et ceux qui y
habitent adorent la première Bête dont la plaie
mortelle a été guérie. ^^Et elle fait de grands
signes, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la
terre devant les hommes. ^^Et elle égare ceux qui

10 Le texte grec de ce verset est mal assuré. ~ La pensée s’inspire sans doute
de J r 15, 2; 43, I I : chacun doit aller à son sort, qui dès maintenant est inévoca>
blement fixé. Ici, avertissement aux fidèles: se résigner aux arrestations et autres
maux, destinés dans le plan divin à révéler la constaoœ et la foi (cf Ko 5, 3*4;
Ja 1, 3 ). — « doit être tué... », ou bien: « tue avec le glaive, il teut que lul*même
soit tu é ...» cf M t 26, 52. — « i l faut qu’il soit tué», cf 11, 5. — « le glaive»,
v 14; 6, 4. —■« I d est », expression pour attirer l ’attention, cf v 14, 12; 17, 9.
— « la constance », cf 1, 3, note; et M t 10, 22; Le 8, 15; « la foi », en Jésus, cf
2, 3, note: « des saints », des duétiens, cf v 7, note. Voir cette sentence déve*
loppée en 1 4 ,12.
11 « Et je vis », cf V I. -> « de la terre », c’est-à-dire de l ’intérieur de l ’Asie
Mineure, par opposition à « la m er» du v I . — «deux cornes» (cf Dan 8, 5),
cette « autre Bête » est d’un appareil plus modeste que celle du v 1. — « sem­
blables... », lit: « semblables à un agneau (jeune bélier) », l ’allusion paraît voulue
pour en faite une caricatuce de « l ’Agneau» de 5, 6; de même, « elle parlait
comme... » (cf M t 12, 34) veut signifier qu’elle relève du « Dragon » des w 2, 4.
« C’est une puissance d’ordre intellectuel et religieux; elle ne peut signifier que
des religions locales, syncrétistes, analogues au christianisme par certaines appa­
rences superfidelles et, secondairement, les philosophies mystiques futures, peut-
être aussi les hérésies » (AUo). — Ce verset seul l ’appelle «une autre Bête». Elle
réapparaît plus loin sous le nom de «Faux prophète» (16, 13; 19, 20; 20, 10; cf
Mt 7, 15). Son rôle dans ces w 12-17 est d’amener l ’univers à adorer « la
première Bête», c’est-à-dire celle des vv 1-7, la seule que l ’on continue à appeler
« la Bête », de ce v 12 jusqu’à 20, 10.
12 « tout le çouvoir... », cf w 2, 4, 5, 7. — « la première Bête », celle des
w 1-7, désignée ensuite seulement par « la Bête» (voir note de v I I ) . — « d i e
l ’exerce (lit: le fait) devant elle », sur son ordre et à sa gloire. — Elle pousse au
culte impérial. — « la terre et ceux qui y habitent », comparer avec w 8 et 14.
— « adorent », cf v 8, note. — « dont la plaie mortelle... », cf v 3, note.
13 «fo it de grands signes» (cf Ac 6, 8; 8, 6), des dmses exttaor^sdres qui
manifestent son pouvoir et sa puissance, et simulent les mirades des vrais
prophètes (Jn 14, 12; Mc 16, 20; Ac 5, 12), cf Deut 13, 2-4; Mc 13, 22 et par\ 2
Th 2, 3. — « descendre le feu du cid ... » (comparer 11, 5), voir 1 Rs 18, 24-33; 2
Rs 1, 10-24; Le 9, 54.
14 « égare... », voir 12, 3, note; cf 2 T h 2, 3-10. — « ceux qui habitent sur la
terre » (v 8), comparer avec v 12. — « à catise des signes », v 13. — « faîte

291 A POCA LYPSE


13 habitent sur la terre à cause des signes qu’il lui a été
donné de faire devant la Bête, disant à ceux qui
habitent sur la terre de faire une image pour la
Bête, celle qui a la plaie du glaive et qui a repris
vie. Et il lui fut donné de donner un esprit à
l’image de la Bête, pour que l’image de la Bête
parle et fasse en sorte que tous ceux qui ne se
prosterneraient pas devant l’image de la Bête
soient tués. Et elle fait que tous, les petits et les
grands, et les riches et les pauvres, et les hommes
libres et les esclaves, on leur mette une marque sur
leur main droite ou sur leur front, pour que per­
sonne ne puisse acheter ou vendre, sinon celui qui
a la marque, le nom de la Bête ou le chiffre de

devant la Bête », cf v 12: « Texerce (fait) devant elle ». — « une image pour la
Bête », V 15: « l ’image de la Bête », ensuite « la Bête et son image » (14, 9, I I;
15, 2; 16, 2; 19, 20j 20, 4). Allusion aux bustes et aux statues des empereurs. —
« la plaie » (voir w 3, 22), avec ici « du glaive » (c£ v P) et « a repris vie » p , 8,
note), allusion, peut-être a la mort de Néron et à la croyance populaire a son
retour (il ne se serait pas égorgé mais aurait fui chez les Parthes); de toute
façon, l ’Empire a repris vie et de nouveau, sous Domitien (81-96), s’est fait
persécuteur.
15 « un esprit », ou; « un souffle ». — « parle », tope bien connu des prestiges
de la superstition dans l ’Antiquité; par ventriloquie, ou en introduisant quel­
qu’un dans une statue creuse, on la faisait « parler », rendre des oracles,
dénoncer des suspects. — Voir Dan 3, 5-6, — « soient tués », le refus de l ’idolâ-
trle Impériale conduit les dirétiens à la mort.
16 «petits, grands..., etc.», toute la population; pour les termes de l ’énuméra­
tion, cf 2, 9\ 3, 27; 6, 25; 11, 18; 19, 5, 28; 20, 22. ; - « on lem: mette », lit: « on
leur donne». — «une m arque» (v 27; 14, 9, 22; 16, 2; 19, 20j 20, 4), cétait le
terme grec technique pour le sceau impérial; ici, symbole invisible d’appartenance
au César-Dieu et contrepartie païenne du «sceau» des élus (7, 3, note; 9, 4). —
« sur leur main droite ou sur leur front », en 14, 9: « sur son front ou sur sa
main »; appropriation des actes et des pensées. > . * « , . « üj
17 « n e puisse acheter ou vendre, sinon...», comme l ’écrit A. Gelm: « E n fait
personne ne refusant le culte impérial, sauf les juifs qui en étaient expressément
dispensés, les chrétiens en s’isolant du concert unanime se désignent assez au
boycottage». — « la marque», v 16. Deux appositions: « le nom de la Bête»,

lière à l ’Antiquité. Elle consiste à donner à chaque lettre d’un nom sa v a l ^


numérique dans l ’alphabet utilisé, et à totaliser; .ainsi un^graffito de Pompéi:
« J ’aime celle dont le chiffre est 545 ». — Sur ce « chiffre », voir v 18.

A PO C A LY PSE 292
son nom. Ici est la sagesse! Que celui qui a de 13
l’intelligence calcule le chiffre de la Bête; car c’est
un chiffre d’homme, et son chiffre est six cent
soixante-six.

Quatrième signe: VAgneau et les Vierges

^ Et je vis; et voici l’Agneau debout sur le mont 14


Sion, et avec lui cent quarante-quatre milliers,
ayant son nom et le nom de son Père écrits sur
leurs fronts. ^ E t j’entendis une voix venant du ciel,

18 <t Ici est », cf V 10, note. — « la sagesse! Que celui gui a de l ’intdligence », 13
cf 17, 5>: « l ’intelligence çgii a de la sagesse»; c£ Dan 12, 10; Mc 13, 14 et par.
Dans les écrits johanniques, « intelligence » ne figure pas ailleurs; pour
« sagesse », cf encore 3, 12; 7, 12. — « calcule » (ici e t Le 14, 28, et pas ailleurs
dans le N .T.), les piemiers lecteurs devaient le faite fadlement, mais Us ont bien
gardé le secret (cf 2 Th 2, 3); dès s. Iràiée (fin du H é s.), on en était, comme
aujourd’hui, réduit aux conjectures. — « u n chiffre d’homme», soit un chiffre
ordinaire, dont le calcul est à la portée de l ’homme (cf «mesure d’homme», 21,
17), soit un chiffre correspondant au nom ou â la qudité d’un homme déterminé.
— « six cent soixante-six », variante: « six cent seize », le chiffre suc lequel
s’exerce depuis toujours la sagacité des commentateurs, exégètes ou fantaidstes.
Beaucoup estiment probable d’y reconnaître le nom de Néron: la valeur numé­
rique en hébreu des consonnes de César Néron (QSR = 100 -i- 60 -b 200;
NÉON = 50 + 200 -b 6 -b 50) donne 666, ou bien 616 si l ’on prend la forme
latine (QSR NRO). Le chiffre 616 correspond encore au grec César-Dieu
(KAISAR THEOS), ou bien à Itomitîen, dont le sceau impérial portait DCXVI,
c’est-à-dire Domitien César l ’an XVI de son r è ^ e , justement l’année 96, celle de
sa mort. Mais on observe aussi que 666 peut simplement exprimer une imperfec­
tion radicale et une méchanceté foncière (6, chiffre de l ’imperfection: = 7-1,
trois fois répété), tandis qu’on opposait 888 (3 chiffres-perfection: 8 = 7 -b 1),
calculé sur le nom de Jésus (I£SO0S).
1 « Et je vis; et vojci », v 14; cf 4, 1, note. — Après la montée terrifiante des
Bêtes (ch 13) et avant l ’annonce des jugements de Dieu et des combats, v 6 sw ,
14
vision consolante (comme celle du ch 7 ) de l ’Agneau et des Vierges, w 1-5; « a u
milieu de flots de colère apparaît maintenant un îlot de verdure » (Renan). —
« l ’Agneau» (variante: « u n Agneau»), cf 5, 6; 6, 17; 7, I ^ 12, 11; (13, S). —
« debout (5, 6) sur le mont Sion », le site de la nouvelle Cité de Dieu (He 12,
22), le lieu de rassemblement des rescapés (Jo 3, 5; Abd w 17, 21) à Jérusalem
(cf « la ville», v 20, note). — «cent quarante-quatre m illiers» (v 3: 7, 4), le
contexte semble' bien mdiquer que c’est ici la désignation de tous les chrétiens. —
«ayant son nom ...» (cf notes de 3, 22; 7, 3), en opposition avec « la marque»
de la Bête, v 11; 13, 16-17. — « sou Père », cf 1, 6, et «-mon Père », 2, 28; 3, 5,
21.
2 « Et j ’entendis... du ciel » (cf v 13; 10, 4; 18, 4), ici la voix des Bienheureux.

293 A PO C A LY PSE
14 comme la voix des grandes eaux, comme la voix
d’un grand coup de tonnerre. E t la voix que j’en­
tendis était comme celle de cidiaristes cidiarisant
sur leurs cithares. ^ Et Us chantent un cantique nou­
veau devant le trône et devant les quatre Vivants
et les Vieillards, et personne ne pouvait apprendre
ce cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers
qui ont été achetés de la terre. Ceux-là ne se sont
pas salis avec des femmes; car ils sont vierges.
Ceux-là suivent l’Agneau où qu’il aille. Ceux-là ont
été achetés d’entre les hommes, en prémices pour
Dieu et pour l’Agneau. ®Et dans leur bouche on n’a
pas trouvé de mensonge-, ils sont sans reproche.

•— « comme la voix des grandes eaux », c£ 1, 1$; 19, 6. — « ... d*un grand coup
de tonnerre», c£ 6, 1; 19, (jj 4, note. — « citharistes», encore 18, 22;
« cithares », cf 5, 8; 15, 2.
3 « ils chantent un (variante: comme un) cantique nouveau» (comparer 15, 5),
voir 5, 9, note. C£ Ps 33, 3; 40, 4; 96, 1; 98, 1; 144, 9; 149, I; Is 42, 10. —
«trône. Vivants, Vieillards», c£ 4, 2-10. — «personne... sinon», pour l ’expres­
sion, (2 2, 17; 19, 12; 13, 17. — « ce cantique », le chant secret de la félldté
céleste. — « achetés de la terre », v 5; « achetés d’entre les hommes », c’est-à-dire
achetés pour Dieu par le sang de l ’Agneau, c£ 5, 9, note. Ce sont les bénéfi­
ciaires de la Rédemption, les chrétiens, non une sélection parmi les croyants ni
une élite d’élus.
4 Triple répétition emphatique de « Ceux-là ». — « salis », c£ 3, 4; note. —
« vierges », à prendre au sens spirituel, car il s’agit de tous les ditétiens (notes
des w I , 3); face aux désordres des cultes idolâtriques (cf 2, 14-13, 20-21), cette
pureté virginale caractérise la multitude des rachetés vivant dans l ’intimité de
l ’Agneau (cf 22, 3-4} M t 5, 5). — « suivent l ’Agneau», leur berger, cf 7, 17; Jn
10, 27: 1 Pe 2, 21; (Jn 1, 36-37). - - « achetés », cf v 3. — « en prémices pour... »,
ce qui passe avant tout le reste et leur appartient spécialement, cf Ja 1, 18;
« suivre » et « prémices », cf Jr 2, 2-3.
5 Cf Ps 15, 2-3; 32, 2 (grec); Soph 3, 13; Is 53, 9 (1 Pe 2, 22). — « ils sont »,
variante: « car ils sont ». — « sans reprodie », cf Col 1, 22; Éph 1, 4; 5, 27;
Phi 2 , 15.

A PO C A LY PSE 294
Cinquième signe: les trois anges

®E t je vis un autre ange qui volait au zénith. Il 14


avait un évangÜe étemel pour évangéliser ceux
qui sont assis sur la terre, et toute nation, et tribu,
et langue et peuple. ^ Il disait d’une voix forte:
« Craignez Dieu et rendez-lui gloire, car elle est
venue, l’heure de son jugement; et prosternez-vous
devant Celui qui a fait le cielj et la terre, et la mer
et les sources d’eaux. »
*E t un autre ange, un deuxième, suivit en disant:
« Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la
grande, qui du vin de sa furieuse prostitution a
abreuvé toutes les nations! »
®Et un autre ange, un troisième, les suivit, disant
d’une voix forte: « Si quelqu’un adore la Bête et

â <( E t je vis un autie ange (variante; un ange) », cf 7, 2; 8, 3 ‘, 10, 1. — « un


autre ange » (comparer avec w 8, 9, et avec w 15, 17, 18), pour le distinguer du
dernier mentionné (11, 15) ou de celui de 10, 1. — «volait au zénith», cf 8, 13,
note. — « un évangile... », nulle part ailleurs dans les écrits johannigues;
« éternel », ici seulement dans Ap; pour « évangéliser », cf « a fait l ’annonce »,
10, 7. « C’est un décret divin valable pour l ’éternité; une nouvelle consolante
pour les fidèles; une monition capable de faire réfléchir les païens» (Gelin). Cf
V 7. — « ceux qui sont assis... », tous les habitants de la terre (cf Le 21, 35", Mt
4, lé; Jr 25, 29). — « et toute nation, et... », cf 5, 9, note.
7 « disait d’une voix forte » (et v 9), comparer w 15, 18; pour « voix forte »,
cf 1, 10; 5, 2, 12; 6, 10; etc. — «Craignez D ieu» (11, 18; 15, 4; 19, 5), pour
exprimer les devoirs religieux essentiels, cf Qo 3, 14; 5, 6; 12, 15; Mt 10, 28; etc.
— « rendez-lui (lit: donnez-lui) gloire », cf 4, 9, note. — « car elle est venue,
l ’heure» (et v 15), cf 6, 17, note. — « l ’heure de son jugement» (comparer 18,
10), de la décision divine condamnatoire. Four «jugem ent», encore 16, 7; 19, 2;
18, 10; voir 15, 4, note, et 17, 1, note; pour «juger», cf 6, 10, note. — «Celui
qui a fait... », cf notes de 4, 11; 10, é. — « les sources d’eaux », comparer 8, 10;
16, 4; 7, 17, note.
S « u n autre ange, un deuxième» (cf v 9), variante: « u n autre, un deuxième»,
cf V é, note. — « Elle est tombée... » (et 18, 2), cf Is 21, 9; Jr 51, S; 50, 2; Dan
4, 27; les verbes au parfait prophétique annoncent comme réalisée la chute, qui
sera longuement célébrée (17, 1-19, 5), de «Babylone la grande» (l6, 19; 17, 5;
18, 2, 10, 21), symbole de la Rome païenne (cf 1 Pe 5, 15). — Lit: « d u vin de
la fureur de sa prostitution», de même 18, 3; en 17, 2: « d u vin de sa prostitu­
tion», ce dernier mot â entendre au double sens d’immoralité et d’idolâtrie (cf
notes de 2, 14, 21; 9, 21). Voir « la grande Prostituée» (17, 1, note) et sa
« coupe » (17, 4; 18, é). — « a abreuvé... », cf Jr 51, 7.

295 A PO C A LY PSE
14 son image, et en reçoit là marque sur son front ou
sur sa main, U boira, lui aussi, du vin de la fureur
de Dieu, mêlé sans mélange dans la coupe de sa
colère, et il sera torturé dans le feu et le soufre
devant les saints anges et devant l’Agneaü. Et la
fumée de leur torture monte pour des éternités
d’éternités, et ils n ’ont de repos four et nuit,
ceux qui adorent la Bête et son image, et quicon­
que reçoit la marque de son nom. » Ici est la
constance des saints, ceux qui gardent les com­
mandements de Dieu et la foi en Jésus. ” Et j’en­
tendis une voix venant du ciel, qui disait: « Ecris:
Heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans
le Seigneur! Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposeùt de
leurs labeurs, car leurs œuvres les accompagnent. »

9 « un autre ange... », cf v note. — « disant d’une voix forte », cÉ v 7, note.


— « adore..., etc. », voir 13, 12, 14-17, notes.
10 « boira... de sa colère », d ’après Ts 51, 17, 22; J r 25, 15; 49, 12; Ez 23, 32-34;
Ps 75, P. — Le « vin de la fureur de Dieu » s*oppose au « vin de sa foiieuse
prostitution » du v Pour « la foreur de Dieu », encore v 19; 15, 1, 7; 16, I; en
16, 19: « la coupe du vin de la foreur de sa colère »; en 19, 15: le <cvin «te la
foreur de la colâre de D ieu». — « v in ... mêlé sans mélange», alliance paradcnrale
de termes (c£ 6, 16; 7 , 14); sans doute un vin que l’on verse (18, 6) à Imiie, mêlé
d’aromates (Ps 75, 9; J r 25, 15, note), mais non mélangé d’eau. — « la coupe de
sa colère», la coupe qui contient sa colère (cf Ez 23, 31, note), c’est-à-dire sa
justice punitive. Pour cette «colère», voir 6, 16-17; 11, 18, note; 16, 19; 19, 15.
— « la coupe», terme différent de celui de 5, 8 (voir la note, et 15, 7, note),
désigne le « vase à boire »; dans Ap, seulement ici e t 16, 19 p c ^ la couj» de la
colère de Dieu, et pour la coupe de la « grande Prostituée » en 17, 4; 18, 6. —
« torturé », cf 9, 5, note. — « le feu et le soufre », cf 9, 17, note; Gn 19, 24; Ps
11, 6; Is 30, 33; 34, 8-10; Ez 38, 22. — « devant les saints anges », cf Le 12, 9.
— « devant l ’Agneau », cf « sa colère », 6,16; voir « il vient... », 1, 7.
11 Allusion à Gn 19, 28; Is 34, 9-10; Sag 9, 27. — « la fumée... des éternités
d’éternités », comparer 19, 3; « des éternités... », seulement ici dans Ap, au lieu de
« les éternités... », cf 1, 6, note. » « torture », 9, 5, note. — « ils n ’ont de
repos... » (en contraste, voir v 13^), cf 4, 8; 7, 15, note. — « adorent la Bête...
etc. », voir v 9.
12 Voir 13, 10. ~ « ceux qui g a r n it les commandements de Dieu », cf 12, 17.
— « la foi en Jésus », cf 2,1 3 (« ma foi »), 19 (« ta fen »).
13 <( E t j ’entendis... », cf v 2. — « Ecris: Heiùeux » (19, 9), pour l ’ordre d’écrire,
cf 1, 11, 19; 2, 1, 8, i2, 18; 3, 1, 7, 14; 21, 5; en contraste, 10, 4. ^ Heureux »,
la deuxième des sept « béatitudes » de Ap, df 1, 3, note. — « dès à présent » (en
12, 10: « à présent »), i d et en Jn 13, 19; 14, 7, pour les écrits johanniques. ^
« qui meurent dans le Seigneur », comparer: « qui se sont endormis en Christ » (1

A PO CA LY PSE 296
Sixième signe: un fils d’homme

Et je vis; et voici une nuée blanche, et sur la 14


nuée, assis, quelqu’un de semblable à un fils
d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or et
dans sa main une faucille acérée. ^^Et un autre
ange sortit du Sanctuaire, criant d’une voix forte à
celui qui était assis sur la nuée; « Envoie ta faucille
et moissonne, car elle est venue, l’heure de mois­
sonner, car la moisson de la terre s’est desséchée. »
Et celui qui était assis stir la nuée jeta sa faucille
sur la terre et la terre fut moissonnée.
*^Et un autre ange sortit du Sanctuaire qui est
dans le ciel, ayant lui aussi une serpe acérée. “ Et

Co 15, 18); « qui se sont endormis p u Jésus », « les motte en Christ » (1 Th 4,

leur fut dit de se tenir en repos»; cf H e 4, 10; M t 11, 28-2?; Is 57, 2. —


« labeurs », cf 2, 2; 1 Co 3, 8; 15, 58; 2 Co 6, 5; 10, 15; 11, 23, 27; 1 Th-1, 5; 2,
?; 3, 5; 2 Th 3, 8. — « œuvres », cf notes de 2, 2, 23; voir Sir 16, 14. — « les
accompagnent », pour l ’esptession, cf 6, d: « l ’accompagnait ».
14 « E t je vis; et voici », cf v 1. — « une nuée », cf 10, 1, note; 11, 12; Is 19, I.
— «blanche», signe de joie et de victoire; cf M t 17, 5: «nuée lumineuse». —^
« sur la nuée, assis » (cf w 15, 16), comme sur un trône de gloire (cf M t 25, 31).
Comparer 1, 7. — « ... fils d’homme», voir 1, 13, note. C’est le Christ glorieux.
— « couronne d’or », cf 4, 4, note; en contraste, la « couronne d’épines », Mc 15,
17. — « faucille » (Mc 4, 29), et vv 15-16, ttadm t pat « serpe » aux w 17-19, outil
semblable qui convient mieux pour la «vendange». — «acérée», cf w 17-18;
encore 1, 16; 2, 12; 19, 15. — C’est l ’heure du jugement de condamnation des
ennemis de Dieu et de Jésus; leur écrasement semble bien symbolisé par les deux
images traditionnelles de la moisson ( w 15-16) e t de la vendange ( w 17-20), cf
Jo 4,13; Is 18, 5; 63, 2-6; J r 51, 33. Anticipation sut 19,11-21; 20, 7-10.
15 « e t un autre a n ^ » ( w 17, 18), cf v 6, note. — « d u Sanctuaire» céleste (cf
V 17; 3, 12; 7, 15; 11, 1?; 15, 5-6; 16, 1, 17), de la présence de Dieu. — « criant
d’une voix £ c ^ » (6, 10, note), comparer avec w 7, 9; voir v 18, note. —
L’otdre divin est transmis au «fils d’homme» par un ange, parce que seul le
Père connaît « le jour e t l ’heure» (cf Mc 13, 32; Ac 1, 7), et c’est du Pète que
le Fils reçoit le pouvoir d’exercer le jugement (cf Jn 5, 22, 27). — Voir Jo 4, 13;
J r 51, 33; M t 13, 39. — « elle est venue, l ’heute », cf v 7, note. — « s’est
desséchée» (encore 16, 12), est mûre, car le grain doit sécher sur l ’épi pour
mûrir. Comparer Mc 4, 29; Jn 4,35.
16 « jeta sa faucille » (cf v 14), le geste de l ’exécuteur des sentences divines. —
L’image de la vendange sera davantage exploitée ( w 19-20).

297 A PO C A LY PSE
14 un autre ange sortit de l’autel, celui qui a pouvoir
sur le feu, et il cria d’une voix forte à celui qui avait
la serpe, la [serpe] acérée, disant: « Envoie ta
serpe acérée et vendange les grappes de la vigne
de la terre, car ses raisins sont à point. » Et
l’ange jeta sa serpe sur la terre, vendangea la
vigne de la terre et jeta [le tout] dans la cuve, la
grande cuve de la fureur de Dieu. “ E t la cuve fut
foulée en dehors de la ville, et de la cuve il sortit
du sang jusqu’aux mors des chevaux sur sei2 e
cents stades.

17 « un autre ange », v V , note. — « du Sanctuaire qui est dans le ciel » (11,


19), voit V V , note. — « serpe acérée », voir note du v 14.
18 « u n autre ange (v 19, note), celui qui a pouvoir sur le feu», c£ «range des
eaux», 16, S-, 7, 1, note. — « so rtit» , manque en certains manuscrits. — «d e
l ’autel» (comparer 16, 7), celui des holocaustes (6, 9-10; 11, 1) ou bien celui des
p a t t o s (8, 3, 3i 9, 13), d’où montent vers Dieu les appels des martyrs à la
justice et les prières des saints. — « cria d’une voix _forte », s’il n’y avait le
complément (« a celui...»), cette expression ici se traduirait; «jeta un grand cri»
(cf Mo 1, 26). — Comparer avec v 13. — «vendange», encore v 19; Le 6, 44, et
pas ailleurs dans le N.T. — « les grappes », seule mention dans le N.T. — « la
vigne de la terre », encore v 19, et pas ailleurs dans le N.T.j comparer v 15: « la
moisson de la terre ». — « raisins », encore et seulement Mt 7, 16; Le 6, 44. —
« sont à point », seul emploi de ce verbe dans le N.T. Comparer; « la moisson
est là » (Mc 4, 23), «vient » (Jn 4, 37).
19 « l ’ange», celui qui avait «une serpe acérée» ( w 17, 18). — « jeta... », cf v
16. — « cuve », et V 20; 19, 15; encore et seulement M t 21, 33 (cf Mc 12, 1). —
« la grande cuve de la fureur de Dieu », cf « la cuve du vin de la fureur de
Dieu » (19, 15); pour « la fureur... », voir v 10, et la note.
20 « la cuve foidée », le « sang » des raisins (Gn 49, 11; Deut 32, 14) de la vigne
de la terre figurant le sang des ennemis, pour ces métaphores, cf Jo 4, 13; Jr 25,
30; Lam 1, 15; Is 63, 2-6. — « la ville », Jérusalem, cf v 1, note. — « en dehors
de la ville » (cf H e 13, 12), comme pour les jugements condamnatoires et les
exécutions, afin de ne pas la r e n ^ impure (cf Zach 14, 3-5, 12; Ez 39, 9-15; Jo
4, 12, 14). — « d u sang jusqu’aux mors des chevaux», image semblable dans le
Livre d’Hénoch, 100, 3. Les chevaux sont ceux des armées ennemies, ou bien
ceux des armées du ciel victorieuses (19, 14). — « seize cents stades » (plus de
300 fan!), carré de 4 (les régions du monde) multipiié pat 100, pour signifier
l ’immensité du champ de carnage et du désastre.

A PO C A LY PSE 298
Septième signe: les sept anges aux sept plaies

^ E t je vis dans le ciel un autre signe, grand et 15


merveilleux: sept anges ayant sept plaies, les ulti­
mes, car c’est par elles que s’est achevée la fureur
de Dieu. ^ E t je vis comme une mer vitrifiée, mêlée
de feu, et les vainqueurs de la Bête, et de son
image et du chiffre de son nom, debout sur la mer
vitrifiée, ayant les cithares de Dieu. ^ E t ils chantent
le cantique de Mdise, l’esclave de Dieu, et le can­
tique de l’Agneau, disant: « Grandes et merveil­
leuses tes œuvres. Seigneur Dieu, le Tout-Puissant!
justes et véridiques tes voies. Roi des nations!

1 « dans le ciel », et 12, 1, note. — « un autre signe », renvoi à 12, 1, 3: « un


grand signe», « u n autre signe». — «grand et merveilletuc» (c{ v 3), ou bien
« grand et étonnant », cf le verbe « s’étonner », 13, 3; 17, 6, 7, 8. — « sept anges
ayant sept plaies » (et v 6), ce sont les s ^ t anges qui vont bientôt recevoir les
sept coupes (v 7; 16, 1; 17, 1); comparer les s ^ t anges aux sept trompettes,
8, 2. — « s ^ t plaies » ( w 6, 8; et Lev 26, 18, 21, 24, 28), comparer; « trois
plaies » (9, 18, et la note), « toute plaie » (11, 6). — « les ultimes », cf 21, 9. —
« s’est achevée » (parfait prophétique, cf 14, 8, note), pour ce verbe, cf v 8, et
10, 7, note. — « la furent de D ieu» (et v 7), cf 14, 10, note. — Comparer 10, 7:
« alors s’achèverait le mystère de Dieu »; 11, 18; « elle est venue, ta colère, et
le moment... »j « C’en est fait », 16,17; 21, 6.
2 « comme une mer vitrifiée », cf 4, 6; pour le terme « verte », cf 21, 18, 21. —
« mêlée de feu » (cf 8, 7; « de la grêle et du feu m ê la de sang»), ce feu symho-
lise-t-U les épreuves traversées par « les vainqueurs »? ou l ’é â a t de la présence
divine? Cf H e 12, 29: « notre Dieu est im feu dévorant ». — « les vainqueurs
(cf 17, 14; 21, 7) de la Bête », présentés « debout » (cf 14, 1) dans le ciel, les
« cent quarante-quatre milliers » de 14, 1, 3. — « vainqueurs », pour le terme,
cf 2y 7, note. — La « Bête » est celle de 13, 1-7; « image, chiffre de son nom »,
cf l3, 14-17; 14, 9, 11; 16, 2; 19, 20; 20, 4. — « les cithares de Dieu », pour signi­
fier leur caractère surhumain, cf la «trompette de D ieu» (1 Th 4, 16); «citha­
res », encore 5, 8; 14, 2.
3a « (bantent le cantique », cf 5, 9; 14, 3. — « l ’esclave (1, 1, note) de Dieu »,
une des expressions grecques traduisant le titre donné à Moïse dans TA.T.; « le
serviteur de D ieu» (Dent 34, 23; Jos 1, 1; 14, 7; Dan 9, 11; etc.; cf He 3, 3).
— Le chant des w 3è-J est le « cantique de Moïse », par allusion à celui d’Ex
13, 1-18 (passage de la mer des Joncs et victoire sur l’Egypte), plutôt qu’à celui
de Deut 32, 1-44 (réquisitoire prophétique contre Israël); c’est aussi « le cantique
de l ’Agneau », car la victoire des « vainqueurs » (v 2) est égaiement celle de
l ’Agneau sut ses ennemis (5, 3; 3, 21; voir encore le « cantique nouveau », 14, 3,
et ceiui de 5, 9-10, 12-13). Presque tous les termes de ce cantique, composé libre­
ment, sont empruntés à l ’A.T.
3b Cf Ex 13, 11; Ps 92. 6; 111, 2, 4; 139, 14; Deut 32, 4; Ps 145, 17; Jr 10, 7;
Zach 14, 9. — « Grandes et merveilleuses », cf v 1, note. — « Seigneur Dieu, le

299 A POCA LYPSE


15 ^ Qui ne te craindrait, Seigneur, et ne glorifierait
ton nom? Car, seul tu es saint; car toutes les nations
arriveront et se prosterneront devant toi, car tes
jugements se sont manifestés. »

Les sept coupes


Vision préparatoire

^ Et après cela, je vis; et le Sanctuaire de la Tente


du Témoignage s’ouvrit dans le ciel, *et les sept
anges qui ont les sept plaies sortirent du Sanc­
tuaire, vêtus d^un lin pur, splendide, et ceints à la
poitrine de ceintures d’or. ’ Et l’un des quatre

Tout-Puissant», cf 11, 17j 1. S, note. — «justes et veridiques», encore 16, 7;


19, 2; pour «véridiques», rf 3, 7, U; 6, 10; 19, 9, 11; 21, 9; K , 6. — « des
nations », variante: « des éternités » (cf Jr 10, 10; « des siècles », Ton 13, 7, II,
® 4 ^ S “j r ’ lO,^6-7; Ps 86, 9; Mal 1, 11; Mic 7, V-17; Jr 16, .19-21. — « n e te
craindrait» (variante: « n e craindrait»), c£ 14, 7, note. — «glorifierait», ce verbe
encore et seulement, dans Ap, en 18, 7 (« a étalé sa gloire»); ordinairement
«rendre gloire», c£ 4, 9, note. — «saint», dans le N.T. cet adjectif grec {osîos)
n ’est usité qu’îci et en 16, J?, pour Dieu, et pour le Christ en H e 7, 26. — « tes
jugements», Ut: «tes actes de justice», (voir 19,8, note), tes justes sentences;
comparer « jugement », 14, 7, note. — « se sont manifestés », ce verbe ici et
3, 18, note; cf Jn 1 , 31, note. ^ . , . . ,
5 « E t après cela, je v is» , c£ 4, 1, note. — « le Sanctuaire... s’ouvrit dans le
ciel», cf 11, 19; 14, V , 17, notes. — « le Sanctuaire de la Tente du Témoi­
gnage », prototype céleste (Ex 25, 8-9, 40) de la Demeure et du Temple de Dieu
dans l ’A.T. A l ’époque du désert, cette «Tente du Témoignage» (Nomb 9, 15;
17, 22; 18, 2; Ac 7, 44; cf He 8,‘ 5) abritait « l ’Arche de l ’Alliance» (cf 11, 19),
dite aussi « l ’Arche du Témoignage » parce qu’elle contenait « le Témoignage »,
c’est-à-dire les deux tables du Décalogüe (Ex 25, 16, 22); elle s’appelait également
«Tente de la Rencontre», le lieu où Dieu manifestait ses volontés a Moïse et
au peuple (cf Ex 25, 22; 27, 21; 29, 42-45; 30, 6, 56). , ^ *
6 « e t les sept anges... », cf v 2. »— «vêtus d’un lin » , cf Ez 9, 2; Dan 10, 5;
12, 6, 7. — «vêtus», pour ce verbe, cf 1, 25; 19, 24. — « d ’un lin » , ce terme
ici seulement et Mt 12, 20 (« mèche ») dans le N.T.; ailleurs « lin fin », voit 18,
12, note. Variante: « d’une pierre », cf Ez 28, 25: « toutes sortes de pierres pré­
cieuses étaient ton manteau ». — « pur, splendide », comparer: « se vêtir d’un
lin fin, splendide, pur », « vêtus d’un lin fin, blanc, pur », 19, 8, 14. « ceints
à la poitrine de ceintures d’or», comparer avec 1, 25; c’est la tenue liturgique
des « esprits destinés à servir » (He 1, 14).
7 « l ’un des quatre Vivants», cf 4, 6, note. — «sept coupes d’p r » (5, 8),
appelées ensuite simplement « coupes » en 16, 2-4, 8, 10, 12, 17; 17, 2; 21, 9. Sur

A PO C A LY PSE 300
Vivants donna aux sept anges sept coupes d’or 15
pleines de la fureur du Dieu qui vit pour les éter­
nités d’éternités. ^ Et le Sanctuaire se remplit d’une
fumée qui sort la gloire de Dieu et de sa puis­
sance. Et personne ne pouvait pénétrer dans le
Sanctuaire, jusqu’à ce que fussent achevées les
sept plaies des sept anges.

Les six premières coupes

^Et j’entendis une voix forte venant du Sanc­ 16


tuaire, qui disait aiuc sept anges: « Allez et versez
sur la terre les sept coupes de la fureur de Dieu, »
^ Et le premier s’en alla, et il versa sa coupe sur la
terre, et il y eut un ulcère mauvais et pernicieux sur

ce tetme, cf 5, 8, note; pour l ’autre terme traduit paiem ent par « coupe »,
c£ 14, 10, note. — « pleines de la fureur du Dieu », cf 16, I; Ps 75, S; pour « la
15
fureur de Dieu », cf 14, 10, note. Elles contiennent « les sept plaies » ( w 1, S)
que les sept anges vont répandre en « versant » leurs coupes (16, 1 sw ); en
21, 5>; « les sept coupes pleines des sept plaies, les ultimes ». — « du Dieu qui
vit pour... », cf 4, S, note.
8 « le Sanctuaire », cf w 5, 6. — « la fumée », un des éléments qui, avec « le
feu » et « la nuée », accompaçient « la gloire de Dieu » (cf 21, 11, 23), c’est-â-
dire l ’éclat lumineux qui manifeste la présence et la majesté divines (Ex 19, 16,
19; Is 6, 4; cf Ps 18, 9; Is 65, 5). — Sur « sa puissance », cf 11, 17, note;
18, 8. — « se remplit », « personne ne pouvait pénétrer... », cf Ez 10, 4; 44, 4;
Ex 40, 34-3S; 1 Es 8, 10-11 = 2 Chr 5, 11, 13-14-, 2 Chr 7, 1-3. — «fussent
achevées... », cf v I. — « L’entrée est interdite pendant que se déroulent les
fléaux, pour indiquer sans doute l ’inflexibilité divine » (Gelin).
1 «une voix forte (14, 7, note) venant du Sanctuaire» (coimarer v 17), plutôt 16
celle de Dieu, cf Is 66, o. — Le « Sanctuaire », cf 15, 3, 6, 8. — « aux sept
anges », ceux de 15, 1, 7. — « versez sur la terre... », cf Ps 69, 25; Jr 10, 25;
Soph 3, 8. — « les sept coupes de la fureur de Dieu », cf 15, 7, note. — Les
« plaies » des sept coupes ont quelque parenté avec certains fléaux des « sept
trompettes » (8, 7-9, 21; 11, 15-19), et avec certaines « plaies d’Egypte » (Ex 7,
14-11, 10)i
2 « E t le premier», cf 8, 7. — « s ’en alla» (cf «A llez», v 1), l ’expression ne
sera pas répétée, mais elle est à suppléer par la pensée aux w 3, 4, 8, 10, 12, 17.
— « un ulcère... » (cf v 11), voir Ex 9, 9-10 (sixième plaie d ’Egypte); Deut28,
27, 35; 3b 2, 7. — « marque de la Bête..., etc. », cf 13, 14-17; 14, 9, 11; 19, 20;
20, 4.

301 A PO C A LY PSE
16 les hommes qui avaient la marque de la Bête et sur
ceux qui se prosternaient devant son image.
^ E t le deuxième versa sa coupe sur la mer, et il y
eut du sang comme d’un mort, et tout être vivant
qui était dans la mer mourut.
^ E t le troisième versa sa coupe sur les fleuves et
les sources des eaux, et il y eut du sang. ^ Et j’en­
tendis l’ange des eaux qui disait: « T u es juste, Ce-
lui-qui-est, et Celui-qui-était, toi le Saint, d’avoir
exercé ces jugements: ®car Üs ont versé le sang
de saints et de prophètes, et c’est du sang que tu
leur as donné à boire\ ils le méritent. » ’ E t j’en­
tendis l’autel qui disait: « Oui, Seigneur Dieu, le
Tout-Puissant, véridiques et justes, tes jugements! »
*Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil, et il
lui fut donné de brûler les hommes par le feu. ®Et

3 « E t le deuxième ». cf 8, S. — Comparer avec 8, 8b-9. — « il y eut du sang »


(v 4), «m ourut», c£ Ex 7, 21 (première plaie d’Egypte). — « ... comiiœ d ’un
mort », évoque ime victime égorgée. — « être vivant », lit: « âme de vie (va­
riante: vivante) ». . . . . . . .
4 « Et le troisième », c£ 8, 10. — Comparer 8, 10-11; 11, é; Ex 7, 19-24 (pre­
mière plaie d’Egypte); Ps 78, 44. — « les sources des eaux» (8, 10), en 14, 7:
« les sources d ’eaux ». — « il y eut du sang » (v 3), variante: « elles devinrent
du sang ».
3 « l ’ange des eaux», qui a pouvoir sur les eaux (cf 14, 18; 7, 1; 9, 1). —
« Tu es juste », cf Ps 119, 137; 143, 17; Deut 32, 4; Jn 17, 23. — « Celui-qui-est,
et Celui-qui-était », ici et 11, 17, note. — « le Saint », voir 13, 4, note. — « d ’avoir
exercé ces jugements », lit: « d’avoir jugé ces choses », pour « juger », cf 6, 10,
note.
6 « ils Ont versé le sang... », voir Ps 79, 3; Mt 23, 34-33; Le 11» 49-30. — « le
sang de saints et de prophètes», c£ 18, 24; «prophètes et saints» (18, 24), rf 11>
IS, _ « d u sang... à tK>iie», cf Is 49, 26; Sag 11, 6, 7. Sorte de talion, c£ 2, 22,
note. — « iis le méritent » (lit: « ils en sont dignes », 3, 4; 4, 11, note), cf Le 12,
48: « aura mérité des coups »; Ro 1, 32: « méritent la mort »; He 10, 29: « de
quel pire châtiment sera jugé digne... ». _
7 « j ’entendis l ’autel » (comparer 9, 13), la voix de l ’autel personnifié est sans
doute le retentissement des prières des saints qui montent de cet « autel » (14,
18, note). — « O u i» , cf 14, 13, note. — «Seigneur Dieu, le Tout-Puissant»,
cf 13, 3b, note. — « véridiques et justes, tes jugements », cf 19, 2; Ps 19, 10;
119, 137; pour « véridiques et justes », cf 15, 3b, note; pour « jugements », cf 14,
7, note.
8 « Et le quatrième », voir 8, 12, et comparer la description. — « et il lui fut

A PO C A LY PSE 302
Bible allemande. Lm ebourg, 1634.

les hommes furent brûlés d’une grande brûlure, et 16


ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a le pouvoir
sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui
rendre gloire.
donné», cf 7, 2; 8, 3-, 9, 13, 7, 13. — « b rû ler» , v 9; Mc 4, 6-, M t 13, 6, et
pas ailleuis dans le N.T. Cf H e 6, 8.
9 «brûlure», dans le N.T. ici seulement et 7, 16 (traduit: «chaleur brûlante»).
— « blasphémèrent le nom de Dieu », voir w 11, 21; 13. 6. Cf Is 52, 5; Ro 2, 24;
1 Tm ^ Ij Ja 2, 7. — « ces plaies », cf v 2Ij 15, 1, é, 8; 21, 9; pour le terme,
cf 9, 18, note. ^ « ils ne se repentirent pas », cf v 11; 9, 20, note. — « rendre
(lit: donner) gloire » (cf 4, P, note), c’esM-dîre re<x>noaitie sa dominaticm univer­
selle. — En contraste, cf 11, 15.

303 A PO C A LY PSE
16 “ E t le cânquième versa sa coupe sur le trône de
la Bête, et son royaume devint entênébré. [E t les
hommes] se mâchèrent la langue de douleur, et
ils blasphémèrent le Dieu du ciel pour leurs dou­
leurs et leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas
de leurs oeuvres.
Et le sixième versa sa coupe sur le Fleuve, le
grand [Fleuve] Euphrate, et l’eau du [Fleuve] se
dessécha pour que fût prêt le chemin des rois du
soleil levant.

Intermède: les grenouilles

Et je vis [sortir] de la bouche du Dragon, et de


la bouche de la Bête et de la bouche du Faux pro­
phète, trois esprits impurs, comme des grenouilles.

10 « Et le cinquième », cf 9, 1. — « le trône de la Bête », c£ 13, 2; 2, 13.


« trô n e» vise sans doute Rome, et «son royaume», l ’Empire. — «devint ente-
nébré », voit 9, 2, note; comparer 8, 12; Ex 10, 21-23 (neuvième plaie d’Egypte);
Fs 103, 28; Is 8, 22. — « se mâchèrent la langue de douleur », Allô explique;
«pour ne pas déroiler leurs craintes ou ne pas crier leurs.douleurs»; image de
souffrance intolérable, comme « les grincements de dents» (cf Mt 8, 12, note).
— « se mâchèrent», nulle part ailleurs dans le N.T., et pour «douleur», encore
et seulement v 11; 21, 4; Col 4 ,1 3 (« peine »).
11 «blasphémèrent», cf v 9, note. — « le Dieu du ciel», cf 11, 13, note. —
« douleurs », v 10, note. — « ulcères », cf v 2. — « ne se repentirent pas », v 9,
note. — « de leurs oeuvres », de leur conduite, cf 2, 2, note. ■
12 « E t le sixième », cf 9, 13. — « ... Euphrate », cf 9, 14, note, et v 15 s w la
ruée des cavaliers dânoniaques. — « se dessécha» ( id et 14, 15), pour l ’image,
c£ Is 11, 15-16; 44, 27; 51, 10; Jr 50, 38; 51, 36; Zach 10, 11. — « pont que fût
prêt (8, 6, note) le chemin», (3 Is 40, 3 (Mc 1, 3, et par. Le 1, 76). — «d u
soleil levant », et 7, 2, note; Is 41, 2, 25. — « Jean a conçu ces ennemis, symbo­
liquement, sous la figure des Parthes, qui étaient alors les plus dangereux adver­
saires de Rome » ( ^ o ) .
13-17 Un intermède entre la sbdème et la septième coupe, comme auparavant
(au ch 7) dans le septénaire des sceaux, et conune (10, 1-11, 14) dans celui des
trompettes.
13 Le «Dragon» de 12, 3. — La «B ête», celle de 13, 1-8, montée « d e la
m er»; dite « la première Bête» en 13, 12. — Le «Faux prophète» (encore 19,
20; 20, 10; cf 1 Jn 4, 1), c’est la « Bête » montée « de la terre » et déaite en 13,

A PO CA LY PSE 304
“ Ce sont en effet des esprits de dénions qui font 16
des signes et s’en vont vers les rois du monde
entier, en vue de les rassembler pour la guerre du
Jour, du grand [Jour] de Dieu, le Tout-Puissant.
Voici que je viens comme tm voleur! Heureux
celui qui veille et garde ses vêtements, de peur de
marcher nu et de laisser voir sa honte!
“ E t ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en
hébreu Harmaguedôn,

11-18; voit les notes. — « esprits impurs » (cf Mc 1, 23, 27; 6, 7), expliqués v 14:
« des esprits de démons », a t e 4, 33: « un esprit de démon impur ». C£ Zach
13, 2: «les prophètes et l ’esprit d’impureté, je les expulserai du pays»; 1 Tm
4, 1: « ... s’attam et è des esprits imposteurs et à des doctrines de démons ». —
Le terme « esprit », qui signifie également « souffle », convient bien pour; « [sor­
tir] de la bouche » (cf 2 Th 2, S). — « comme des grenouilles » (ici seulement
d ^ le N .T.), animaux repoussants, digne progéniture des trois monstres; cf la
deuxième plaie d’Egypte, Ex 7, 2 é-8,10; Es 78, 43; 1Q5, 30; Sag 1 9 ,10.
14 « font des signes », voir 13, 13, 14; 19, 20. — « du monde entier », pour
l ’expression, voir 3, 10; 12, 9. — «les rassembler pour la guette» (cf v 16), de
même 20, 8; en 19, 19: «rassembler pour faire la guette». Anticipation des
luttes finales, cf 17, 14; 19, 19-21; 20, 7-10. — « du Jour..j », cf 6, 17; Jo 2, 11;
3, 4 (Ac 2, 20); 2 Pe 3, 12: le « Jour de Dieu ». — « Dieu, le Tont-IWssant »,
cf 1, 8, note. — Suite au v 16.
15 Verset qui ne semble pas en situation. On a proposé de le lire après 3, 3.
— Paroles d’exhortation du Christ. — « je viens comme un voleur», cf 3, 3,
note. — « Heureux », la troisième des sept « béatitudes » de Ap; cf 1, 3, note;
14, 13. — « veille et garde ses vêtements », veille tout habillé et prêt à toute
éventualité; mais ces trois termes, comme «marcher im » e t «laisser voir sa
honte », ont un sens symbolique bien attesté par 3, 2-5, 17-18 (notes), et pat 19,
8 ; « se vêtir d’un lin E n..., — et ce lin fin, ce sont les oeuvres de justice des
saints ».
lé Suite du v 14. — « les rassemblèrent», c’est-à-dire rassemblèrent pour la
guerre les rois du monde entier (v 14). — « en hébreu » (9, 11), cf Jn 5 , 2, note.
— «Harmaguedôn» (nulle part aiEeuts), assez énigmatique; beaucoup inteiptè-
tent: « la montagne (plutôt que: la ville) de Megulddo», le nom de cette ville
de la plaine d’& dtelon où périrent tant de rois étant le symbole d’une efftoya-
be catastrophe pour les aimées qui s’y rassemblent (cf Jug 5, 19; 2 Es 9, 27;
23, 29-30; Zadi 12, 11). Peut-êtte la mention de « la montagne» veut-elle unir le
nom de M ^uiddo à « la montagne du Rendez-vous,» d’Is 14, 13, et surtout aux
«montagnes d ’Israël» d’Ezéchiel (38, 8, 21; 39, 2, 4, 17) où périt Gog l ’ennemi
eschatologiqoe. Voir plus loin « Gog et Magog », 20, $.

305 A PO CA LY PSE
La septième coupe

16 ” E t le septième versa sa coupe dans l’air, et du


Sanctuaire, d’auprès du trône, il sortit une voix
forte qui disait: « C’en est fait! » “ Et il y eut des
éclairs, et des voix et des tonnerres-, et il y eut une
grande secousse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis
que l’homme a paru sur la terre, une pareille se­
cousse, aussi grande! ^®Et la grande viUe s’en alla
en trois morceaux, et les villes des nations tom­
bèrent. E t de Babylone la grande on se souvint
devant Dieu, pour qu’il lui donne la coupe du vin
de la fureur de sa colère. ^ E t toute île s’enfuit, et
on ne trouva plus de montagnes. E t une forte
grêle, comme [de grêlons] pesant un talent, s’abat
du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémè­
rent Dieu pour cette plaie de grêle, car grande est
cette plaie, extrêmement.

17 Fin du septénaire des coupes (c£ w 3-32). — « E t le septième», cf 11, IS. —


« du Sanctuaire, d’auprès du trône (4, 2, note),... une voix forte », comparer v 3.
— « C’en est fait », cf 21, 6. Sur cet achèvement, cf 10, 7; 1 1 ,18; 15, 3.
18 « des éclairs, et... », cf 8, 5j 11, 19; 4, 5, note; Ex 19, 16-19; 9, 25 s w (sep­
tième plaie d ’Egypte). — «une grande secousse...» (6, 32, note; 11, 35; Le 21.
33), cf « une secousse », 8, 5; 11, 19, — « telle qu’il n ’y en a pas eu... », voir Dan
12, 3; Ex .9, 18, 24; Jo 2, 2; Mc 13, 19 et par; cf Ag 2, S (He 12, 26-27). — « a
paru », le verbe du devenir des créatures (cf Jn 1, 5, 4, 6, 10; 8, S8).
19 « la grande ville » (11, 8, note), il s’agit ici (comme en 17, 18; 18, 16, 18, 19)
de Rome, nommée, en parallèle dans ce verset, « Babylone la grande », cf 14, 8,
note; 17, 5; 18, 2, 10, 21; voir Dan 4, 27. — « s’en alla », lit: « devint en » (tra­
duit; «tourna en », 8, 31). — « e n trois morceaux», comparer avec 11, 35. —
« des nations », c’est-è-dire des païens. — « tombèrent », cf 14, 8, note. — « de
Babylone on se souvint », lit: « Babylone fut remémorée », pour l ’expression,
cf Ac 10, 53; Ez 3, 20; 18, 22, 24; 33, 35, 16; Sir 16, 37. Seul le repentir arrê­
terait la colère de Dieu, cf Jr 30, 24. — « la coupe du vin.... etc. », voir 14, 10,
note.
20 Four les expressions, cf 6, 14; 20, 33.
21 «une forte (lit: grande) grêle», cf 11, 39; 8, 7, note; Ex 9, 24 (septième
plaie d’Egypte). — «comme... un talent», environ 40 kg à l ’époque! — « s ’abat
d u » , lit: «descend d u » (cf 3, 32; 10, 3; 13, 35; 18, 3; 20, 3, 9; 21, 2, 30). —
« blasphémèrent Dieu », voir v 9, note. — « plaie », cf v 9, note. — « extrême­
ment », ici seulement dans Ap.

A PO CA LY PSE 306
La grande Babylone
Description

^ E t vint un des sept anges qui avaient les sept 17


coupes, et il parla avec moi, disant: « Ici! que je te
montre le jugement de la grande Prostituée qui est
assise sur les grandes eaux, ^avec laquelle se sont
prostitués les rois de la terre, et les habitants de la
terre se sont enivrés du vin de sa prostitution. »
^ Et il m’emporta en esprit au désert. E t je vis m e
femme assise sur une Bête écarlate, pleine de
noms blasphématoires, ayant sept têtes et dix

1 « E t vint... montre », comparer avec 21, 9. «un. des anges... », cf 15>


1, 6, 7; 16, 1; 21, 9, — «parla avec m oi» (cf 1, 12; 4 , 1; 10, 8; 21, 9, 15), inter­
vention ea^licative, ccmune v 7; 5, 5; 7, 13, 14; 21, 9; 22, « Ici! », rf 21, 9;
Jn 11, 43. — « montre », pour ce verbe, cf 4, 1, note. La vision aura lieu « au
désert» (v 3). — « le jugement» (Jr ?1, 9), ici la sentence de condamnation,
Varrèt de justice (ce terme encore 18, 20; 20, 4). Cf 14, 7, note. Pour ce juge­
ment, dont le contenu se lit v 16, voir le développement du ch 18; deux fois
déjà fut annoncée la chute de «Babylone» (14, 8; 16, 19), mais ce d i 17 donne
enfin la description de cette cité et I’e:mlication de son symbolisme. — « la
grande Prostituée» (et 19, 2), aux w 15-lo; « la Prostituée», c*est la «fem m e»
(W 3, 4, 6, 7, 9, 18), appelée v 5: « Babylone la grande, la mère des prosti­
tuées... ». Il s’agit de la Rome impériale ( w 9, 15; 14, 8, note), titrée « la Prosti­
tuée» par excellence, au double sens, d’idolâtrie et d’immoralité (v 2; 2, 14, note).
L’A.T. présentait ainsi certaines vllies: Ninive (Nah 3, 4), Tyr (Is 23, 15-17),
Jérusalem (Is 1, 21; Jr 13, 27; Ez 16, 15), Jérusalem et Samarîe (Ez 23, 2 sw ).
— « assise sur les grandes eaux » (cf, pour Babylone, J r 51, 13; pour Tyr, Ez 27,
4; 28, 2), le v 15 l ’interprète symboliquement d’une domination sur les peuples,
car au V 3 la femme se trouve « au désert ».
2 « se sont prostitués les rois de la terre », cf 18, 3; Is 23, 17; Nah 3, 4. »
« les rois de la terre », v 18; 18, 3, 9; 19, 19; 21, 24; 1, 5; 6, 15; cf 16, 24; « les
rois du monde entier ». — « les habitants de la terre », au lieu de l ’expression
habituelle: « ceux qui habitent sur la terre » (voir v 8)j et aussi: « la terre et ceux
qui y habitent », 13, 12. — « se sont enivrés » (ici et v 6, dans Ap), répond à 14,
S: « elle a abreuvé »; cf Jr 51, 7: « Babel enivrait toute la terre ». —>« du vin de
sa prostitution », cf 18, 3; 14, 8, note.
3 « E t il m’emporta en esprit », de même 21, 10; cf Ez 3, 22, 14; 8, 3; 11, 24.
— « en esprit », 1, 10; 4, 2. — « au désert » (en contraste 21, 20: « sur une mon­
tagne»), le lieu de la dévastation de Babylone (Is 21, 2 sw ), l ’habitat des
démons et des bêtes impures (cf 18, 3, note). — «une femme assise», comme on
représentait, dans l ’Orient ancien, les déesses et les dieux (assis ou debout) sur
leur animal-symbole. — « une Bête », celle « montée de la mer », 13, 2-8
(l’Empire romain), à laquelle elle est intimement associée ( w 7, 9). — «écar­
late », la couleur de son vêtement, voir v 4. — « noms blasphématoires », « sept
têtes et dix cornes » (v 7), voir 1 3 ,1, note. Pour l ’interprétation, cf w 2-22.

307 A PO C A LY PSE
Bible allemande. Lunebourg, 1634.

17 cornes. '‘Et la femme était vêtue de pourpre et


d’écarlate, et toute dorée d’or, et de pierres pré­
cieuses, et de perles. Elle avait dans sa main une
coupe d’or pleine d’abominations, et les impuretés
4 « v êtu e» (18, 16; 19, 5, 13), lit: «enveloppée», pour ce verbe, cf 3, 3, note.
— « d e pourpre et d*écarlate», cf 18, 16i «pourpre», couleur impériale, enotte
18, 12; Le 16, 19; Jn 19, 2, 3; Mc 15, 17, 20; « écarlate », cf v 4, e t encore 18,
12; Mt 27, 28; H e 9, 19, —• « toute dorée d’or... et de perles», de même 18, 16;
pour «pierres précieuses», encore 18, 12, 16; 21, 11, 19; pour «perles», encore
18, 12, 16; 21, 21. — Voir J r 4, 30; Ez 28, 13, 16, — « une coupe d’or » (aÿpte-
tion de Jr 51, 7 ), cf 18, 6, et notes de 14, 8, 10. — « abominations» (v 3; 21,
27; Le 16, 13; cf Mc 15, 14 = M t 24, 15), tout ce «ui dans la religion ou les
mœurs est intolérable à Dieu. — « les impuretés de sa prostitution », cf v 2;
14, 8; 18, 3.

A PO C A LY PSE 308
de sa prostitution, ®et sur son front un nom écrit, 17
un mystère: Babylone la grande, la mère des pros-
tituées et dés abominations de la terre. ^ E t je vis
cette femme s’enivrer du sai^ des saints et du
sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je
m’étonnai d’un grand étonnement.

Explication du « mystère » de Babylone

’ Et l’ange me dit: « Pourquoi t ’étonner? Moi je te


dirai le mystère de la Femme et de la Bête qui la
porte, celle qui a les sept têtes et les dix cornes.
®La Bête que tu as vue était, et elle n’est plus; et
elle' va monter de l’Abîme et aller à sa perte. Et
ceux qui habitent sur la terre, et dont le nom ne se
trouve pas écrit, depuis la fondation du monde, sur

5 « sut son &>nt... », à la maniàte des coottisanes romaiiies gui portaient su t


leur front un ruban ou une lamelle avec leur nom inscrit. — « un mystère » (cf 1,
W ), ce n’est donc pas son véritable nom, mais une appellation symbolique dont il
faut percer le secret (voir v 7). — «Babylone la grande», c’est-à«iire Rome
(v 9; 14, 8, note), métropole de l ’idolâtrie. — « des prostituées », ou bien: « des
ptostitu& », au sens indiqué v 1, note. — Comme femme et comme d té , elle
s’oppose à la Femme du d i 12, et à la Femme de l ’Agneau, la Jérusalem nou­
velle (19, 7; 21,9-10). — « abominations », v 4, note.
6 « s’enivrer » (cf v 2 ), Rome s’est faite persécutrice. — « du sang des saints »,
cf 16, 6; 18, 24. — « témoins de Jésus », à 2, 19, et le « témoignage de Jésus »
(1, 9; 6, 9; 1^ I I , 17; 19, 10; 20, 4). — « m’étonnai » (cf w 7, S, ou « m ’âner-
v d lla i» , et 13, 1, note), derânt ce luxe, cette puissance et cette vitalité. D ’où
l ’explication des w 7-18.
7 « l ’ange», du v I. — « t ’étonner», cf v 6. — « le mystère» (v 9 ), à la fois
de la Femme (v 18; son sort, v 16) et de la Bête (v 8-14). — «la Bête qui la
porte... », V 3; 13,1.
8 « était, e t elle n ’est plus (lit: pas); et elle va... » (cf v 11), en fin de verset:
« elle reparaîtra », allusion, semble-t-il, à la « plaie mortelle » dont elle « avait
été guérie » (13, 3, 12, 14), et, pour l ’expression, parodie du titre: « Celui-qui-est,
et... », voir 1, 4, note. Cette Bête, « contrefaçon du Christ, aura l ’air de mourir
et de ressusciter comme le Christ, mais ce sera pour recevoir son châtiment
final (19, 20); le monde cependant admirera la vitalité de l’Empire romain»
(Lavetgne). — « v a monter de l ’Abîme» (11, 7, note), comparer 13, 1: « d e la
m er». — «aller à sa p erte» (et v 11), voir 19, 20. — «ceux qui habitent sut la
terre... s’étonnetemt, en voyant la Bête», comparer avec 13, 3, 8. — «dont le

309 APOCALYPSE
17 le Livre de vie, s’étonneront, en voyant la Bête, de
ce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et qu’elle repa­
raîtra. ®Ici est l’intelligence qui a de la sagesse: Les
sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la
Femme est assise. Ce sont aussi sept rois; “ cinq
sont tombés, l’im existe, l’autre n ’est pas encore
venu, et quand il viendra, il doit demeurer peu.
“ Et la Bête qui était et n’est plus est elle-même un
huitième [ro i]; et elle est des sept, et elle va à sa
perte.
“ « E t les dix cornes que tu as vues sont dix rois
qui n’ont pas encore, reçu la royauté, mais qui
reçoivent pouvoir comme rois, pour une heure.

nom..., etc. », voir notes de 13, Sj 3, 5. — « elle rcpaniîtra », lit: « elle sera U »
(Jn 7, 6-, 11, 2S); en 13, 14: « elle a repris vie ». . . . . . ....
9 « Ici est... », c£ 13, 18, note. — Le double symbolisme des « sept têtes »
( w 3, 7). — « sept montagnes », les sept collines de Rome. — « sur lesquelles...
assise», c£ V 1: «assise sur les grandes eaux»j v 3: «assise sur une B ^ e » . —
« aussi sept rois », c’est-à-dire sept empereurs romains (roi = empereur, cf 1 Tm
2 ,2 ; I P e 2 ,1 3 ). . . . . . . . . .
10-11 Le laconisme du texte et, d’autre part, les incertitudes des hypothèses sur
la rfdaction et la date du livre, ne facilitent pas la recherche des noms des
« sept » empereurs visés par l ’auteur. Parmi les multiples interprétations propo­
sées, nous nous bornons à en signaler deux.

existe ^ it? 'e s tr» ,'* s o ir dors’ Domîtlen (81-96)', soit Vespasien (en omettant les
trois empereurs de l ’interrègne: Galba, Othon. et Vitellius). — « l ’autre », soit
alors le successeur de Domltien (Nerva, 96-98), soit le successeur de Vespasien
(Titus). — « doit demeurer peu », n’aura qu’un pouvoir bref. ^
11 1 m n â fr A rvvvâ « iV c t - t lT li e » r f V R ___ dé 1111 h i i î t l h

_ Puisque la Bête « est elle-même un huitième » roi et qu’« elle est des sept »
rois précédents, en tant que nouveau Néron, les deux înterprétàtions signalées
au V 10 aboutissent au nom de Domitien (selon les uns, c’est « l ’un existe», Do-
mitien; selon les autres, comptant un huitième empereur, c’est le successeur de
Titus, donc Domitien). — «eUe va à sa perte» (cf v S), dénouement non daté,
mais certain: « l ’Agneau vaincra », cf v 14; 19, 20.
12 « dix cornes que tu as vues », cf w 3, 7, 16; 13, I; 12, 3. — « dix cornes
sont dix rois », cf Dan 7, 20, 24. — Ces dix rois sont des rois barbares, soumis
encore à Rome, mais qui en seront les destructeurs. La Bête les utilise pour
combattre l ’Agneau (v 14) et pour détruire Rome (v 16). — «pas encore reçu
(variante; pas reçu) la royauté», au point de vue romain; ce sont des vassaux.

A PO C A LY PSE 310
avec la Bête. Ceux-là n ’ont qu’un dessein, et ils 17
donnent leur puissance et leur pouvoir à la Bête.
Ceux-là feront la guerre à l’Agneau, et l’Agneau
les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs Jn 16,33
et Roi des rois, et ils [vaincront], ceux qui sont avec
lui, appelés, et élus, et fidèles. »
Et il me dit: « Les eaux que tu as vues, où la
Prostituée est assise, ce sont des peuples, et -des
foules, et des nations et des langues. ^®Et les dix
cornes que tu as vues et la Bête haïront la Prosti­
tuée, et ils la rendront déserte et nue, et ils mange­
ront ses chairs et la consumeront par le feu. Car
Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein,
d’exécuter un seul dessein et de donner leur
royauté à la Bête, jusqu’à ce que soient achevées
des «cornes» et non des « tê te s» (v 9). — «pour une heure», durée très rac­
courcie; comparer; « e n une heure» (18, 10, 17, 19), « e n un seul jo u r» (18, 8).
13 « im dessein», c’est-à-dire: un seul dessein (v 19), pour l ’iustant la guerre
animée par la Bête (v 14; 16, 14). — Donner «puissance» et «pouvoir», cf 13,
2b.
14 « feront la guerre », pour ce verbe, cf 2, 16, note. Voir 14, 14, 16, et la
guerre décrite en 19, 11-21. —■ « l ’Agneau les vaincra» (cf 5, 3; 3, 21), voir le .
combat victorieux de 19, 19-21. — « Seigneur des seigneurs et Roi des rois »,
ici et 19, 16; en 1, 5: « le chef des rois de la terre» (cf Fs 89, 28). Four l ’origine
de ce titre, cf Dan 2, 47; Deut 10, 17; Fs 136, 3; 2 Mac 13, 4; 1 Co 8, 3-6;
1 Tm 6, IS. — « ceux qui sont avec lui » (contraste: « avec la Bête », v 12), cf
14, 1, 4. — « appelés, et flus », cf Ro 1, 6-7; 8, 28, 30; 1 Co 1, 2, 24; Col 3, 12;
1 Fe 1, 1; 2 Pe 1, 10; Ju v 1; Mt 2 2 ,14.— « fidèles », cf 2 , 10,13.
15 « il » me dit, c’est l ’ange des vv 1, 7. — « Les eaux... », et v 1,note; 13, 1,
note, « la m er». Symbole des nations, et Is 8, 7; Jr 47, 2. — «des peuples,
et... », cf 5, 9, note; ici « des foules » (ci 19, I, 6; 7, 9) au heu de « tribus ».
16 « Et les dix cornes... », c’est-à-dire: « les dix rois... avec la Bête », v 12. —
«haïront», pour ce verbe, cf 2, 6; 18, 2. — « la Prostituée» (et v 16), Rome,
cf V 1, note. — « la rendront », lit; « la feront ». — « déserte (18, 17, 19: dévas­
tée) et nue », images de Os 2, 3, 11-12; Ez 16, 39; 23, 23-29. — « mangeront ses
chairs », cf 19, 18, 21; pour l ’image, et Ja 5, 3; Mic 3, 3; Fs 27, 2. — « consu­
meront (8, 7) par le feu » (et 18, 8), châtiment d’infamie (Lev 20, 14; 21, 9) ou
de faute insensée (Jo s.7 ,13). Comparer Jr 34, 22.
17 « leu r a mis au cœur» (lit: « a donné dans leur cœ ur»), leur a inspiré. —
« d ’exécuter », Ut: « de faire ». — « son dessein », son décret de châtier la Rome
idolâtre et persécutrice. Les « dix cornes », c’est-à-dire les dix « rois » ( w 12, 16),
en sont l ’instrument dans la volonté de Dieu (cf Prov 21, I ). — « u n seul des­
sein... », cf V 13, d’abord alliés de la Bête pour lutter contre l ’Agneau ( w 12-14),
ils se retourneront ensuite contre la Prostituée (v 16). — «jusqu’à ce que soient
achevées... », cf 10, 7, note.

311 A PO C A LY PSE
17 les paroles de Dieu. “ E t la femme que tu as vue,
c’est la grande ville qui a la royauté sur les rois de
la terre. »

Annonce de la chute de Babylone

18 ^ Après cela, je vis im autre ange descendre du


cidl avec un grand pouvoir, et la terre fut illuminée
de'sa gloire. ^ E t il cria d’une voix puissante: « Elle
est tombée, elle est tombée, Babylone la grande,
et elle est devenue une demeure de démons, et un
repaire pour tout esprit impur, et un repaire pour
tout oiseau impur et détesté, ^ parce que toutes les
nations ont bu du vin de sa furieuse prostitution, et
que les rois de la terre se sont prostitués avec elle,
et que les marchands de la terre se sont enrichis
de la puissance de son luxe. »

17 18 « la femme» (v 3 ) reçoit enfin son interprétation. — « la grande ville»


(cf 16, 19; 18, 10, 16, 18, 19; voir l î . S, note), dont la domination est univer­
selle, c’est Rome, qui m oite à l ’époque d ’être appelée « la grande Prostituée»
(v 1, note) et «Babylone la grande» (v 3). La description de son châtiment suit
_ au ch 18. — « sur les rois de la terre », cf v 2, note.
10 1 « Après cela, je vis », cf 4, 1, note. — « un autre ange », autre que celui de
17, 1, 7, 13. — « descendre du ciel », cf 10, 1; 20, 1. — « un grand pouvoir »,
cf 13, 2. — « la terre fut illuminée de sa gloire », de son éclat; comparer .21, 23;
Ez 43, 2.
2 « d’une v o îi puissante », comparer avec 5, 2. — « Elle est tombée... » (conj-
parer v 21), voir 14, S, note. — « elle est devenue... », pour les images qui sui­
vent, cf Is b , 21; 34, 10-13; Jr 50, 39; 51, 37; Sqph 2, 14-13; Bar 4. 35. - - «une
demeure », encore et seulement Epn 2, 22, dans le N.T. — « de dânons » (9, 20;
16, 14), iis aiment les « lieux arides », cf Mt 12, 43 = l e 11, 24, notes. — « re ­
paire », le terme traduit « prison » en 2, 10; 20. 7. — « esprit impur », cf 16, 13.
— « tout oiseau impur », cf Lev 11, 13-19; lîeut 14, 12-18. — « détesté », lit:
« h a ï» (2, 6; 1 7 ,16).
3 « o n t b u » , variantes: «sont tombées»; «elle a abreuve» (toutes les nations).
— « du vin de... », « les rois de la terre... », voir notes de 14, 8; 17, 2, 4 (« fconpe
d’o r» ]. — «les marchands de la terre», encore v 11; « les marchands de [tout]
cela», V 13; «tes marchands étaient les grands de la terre», v 23. — « se sont
enrichis », w 13, 19; cf 3, 17-18. — « luxe », ce terme ici seulement dans le N.T.
Volt V 7, note.

A PO C A LY PSE 312
*E t j’entendis une autre voix venant du del, qui 18
disait: « Sortez de chez elle, ô mon peuple, pour ne
pas vous associer à ses péchés et pour ne pas
recevoir de ses plaies. ^ Car ses péchés se sont
amoncelés jusqu’au ciel, et Dieu s’est rappelé ses
injustices, ^Payez-la comme elle-même a payé,
rendez-lui au double selon ses œuvres; dans la
coupe où elle a versé, versez-lui le double.
^Autant elle a étalé de gloire et de luxe, autant
donnez-lui de torture et de deuil. Parce qu’elle dit
en son cœur: Je suis assise en reine, et je ne suis
pas veuve, et je ne verrai pas le deuil — ®voilà
pourquoi, en un seul jour arriveront ses plaies:
peste, et deuil et famine. E t elle sera consumée par
le feu, parce qu’// est puissant, le Seigneur Dieu qui
Va jugée. »

4 «Bc j ’entendis... du ciel», 14, 2, note; 11, 12; compatet 16, 1, 17. Interpré­
tations partagées: voix d’on ange, de Dien, de l ’A ^eau? —' « Sortez... », inspiré
de Is .48, 20; 52, I I; Jr 50, S; 51, 6, 9, 45. Cf Le 21, 20-22, et par. — « n e pas
vous associer... », cf 1 Tm 5, 22; Eph 5, II; 2 Jn v 21; 2 Co 6, 14, 17. — « d e
ses plaies », voir v 8; pour le ternie, cf 9, 18, note.
5 « se sont amoncelés (lit: aœlutinés) jusqu’au ciel », cf Jr 51, 9; Gn 18, 20-21.
— « s’est rappelé » (2, 5; 3, 3), cf 16, 29: « de Babylone la grande on se souvint
devant Dieu ». — « injustices », ce terme encore et seulement Ac 18, 14; 24, 20.
6 L'ordre s’adresse maintenant aux exécuteurs de la justice divine (anges du
châtiment; rois de 17, 16). — «Fayez-la... a payé», lit; « Bendez-lul... a rendu»
(cf 22, 12), pour ce talion (2, 22; 16, 6), cf Jr 50, 15, 29; Ps 137, 8; 2 Th 1, 6.
— « rendez-lui au double » (lit: « doublez le double »), pour l ’expression, cf Ex
22, 5, 6, 8; Is 40, 2; Jr 16, 18. — « selon ses oeuvres », cf 2, 25; 20, 12-15; 22, 12.
— «dans la coupe où elle a versé (lit: mêlé)... », cf v 5, et notes de 14, 8, 10;
17, 2 ,4 .
7 « a étalé de gloire et de luxe », lit; « s’est glorifiée (15, 4) et s’est livrée au
luxe», ce dernier verbe encore et seulement v 9 («partagé son luxe») dans le
N.T. Cf « lu x e» , V 5. — « autant», pour l ’idée et le principe, cf Is 3, 16-20;
Ptov 29, 25; Le 1, 51-52; 14, 11. — « torture » (et w 10, 15), cf 9, 5; 14, 11. —
« deuil » (cf « mener le deuil », w 11, 15, 19), dans le N.T. encore et seédement
V 8; 21, 4; Ja 4, 9. — « eUe dit... » , cf Is 47, 7-8; J r 50, 29.
8 « voilà pourquoi », cf 7, 15, note. — « en un seul jour », compatet: « en une
heure », vv 10, 17, 19. — « en un seul jour arriveront... », cf Is 47, 9; J r 50,
50-51. — « ses plaies », cf v 4, note. — « peste », ou « mort », cf 6, 8, note. —
« deuil », cf V 7. — « famine », ici et 6, 8. — Cf la sinistre triade « glaive,
famine, peste », J r 14, 12, note; Ez 5, 12, note. — « consumfe par le feu », cf 17,
16; Jr 50, 52; 51, 25, 50, 52, 58; Ez 23, 25. — « i l est puissant...», inspiré de

313 A PO C A LY PSE
Lamentation des amis de Babylone

18 ®Et Us pleureront et se frapperont la poitrine à


son sujet, les rois de la terre qui se sont prostitués
avec elle et ont partagé son luxe, lorsqu’ils verront
la fumée de son incendie. “ Se tenant au loin par
peur de sa torture, ils diront: « Malheur! Malheur! la
grande ville, Babylone la ville puissante! car en
ime heure est venu ton jugement! »
“ Et les marchands de la terre pleurent et
mènent le deuil sur elle, parce que personne
n’achète plus leur cargaison: cargaison d’or, et
d’argent, et de pierres précieuses, et de perles, et
de lin fin, et de pourpre, et de soie, et d’écarlate;
et tout bois odorant, et tout objet d’ivoire, et tout
J i 50, 34. Sut la « puissance », c£ 11, 17; 15, S. — « jugée » (c£ v 20), c’est-à-dire
condamnée, Fout ce verbe, cf 6 , 10, note,
9-19 L’auteur met en scène les rois ( w 9-10), les marchands ( w ll-17a) et les
marins ( w 17b-19), dont les plaintes relatent (au futur, au présent, au passé) les
malheurs de la 'cité. Plutôt que continuation des paroles de la voix céleste
( w 4-B), c’est un morceau à part qui s’inspire surtout des chants funèbres accom­
pagnant la chute de Tyr dans Ez 26-28; cf Is 23,
9 Voit Ez 26, 16; 27, 50, 55, 55, — « ils pleureront et se frapperont la poi­
trine» (1, 7, note), cf Le 8, 52; 23, 27, — «les rois de la terre,,,», voir 17, 2,
note, — « partagé son luxe », v 7, note, — « la fumée de son incendie » (et v 18),
cf 19, 5: « sa fumée »; pour « incendie », dans le N,T, encore et seulement
1 Pe 4. 12,
10 « Se tenant au loin par (lit: à cause de la) peur de sa torture », de même
V 15; V 17: « se tinrent au loin», — « p eu r» , cf encore v 15; 11, 11, — «to r­
ture», cf V 7, note, — «Malheur! Malheur! la grande ville» (et w 16, 19), pour
« Malheur! », voir notes de 8, 15; 1, 5; pour « la grande ville », encore v 18, cf
17, 18, notej et «Babylone la grande», w 2, 21; Dan 4, 27, Voir J r 51, 8, —
« la ville putssante », Ez 26, 17, — « en une heure » (et w 17, 19), comparer: « en
un seul joirr» (v 8), « pour une heure» (17, 12), — « to n jugement» (cf
« jugée », V 8 ), voir 14, 7, note, et ci-dessous v 20, note,
11 «les mardiands ^ la terre», voir v 5, note; pour ces vv ll-17a, cf la
description d’Ez 27, 12-24, — Pour l ’attitude des marchands, cf Ez ZI, 36, 31. —
«pleurent e t mènent le deuil» (et w 15, 19), cf Mc 16, 10; Le 6, 25; Ja 4, 9,
— « achète », pour ce verbe, cf 3, 18, note, — « cargaison », dans le N,T. encore
et seulement v 12; Ac 21, 5.
12 « o r» , «pierres prâneuses», « perles», «pourpre», «écarlate», cf v 16; 17,
5, 4, notes, — « lin fin » ou byssus, dans le N.T. encore e t seulement v 16; 19,
8, 14; Le 16, 19. Pour le « lin », voir 16, 4, note. — « soie », hapax dans le grec
biblique. — « bois odorant », le thuya. — « ivoire », « marbre », nulle part ailleurs
dans le N.T.

A PO C A LY PSE 314
objet de bois très précieux, et de bronze, et de fer, 18
et de marbre; et cannelle, et amome, et parfums,
et essences, et encens, et vin, et huile, et fleur de
farine, et blé, et bestiaux, et brebis; avec des che­
vaux, et des chariots, et des esclaves, et des per­
sonnes humaines...
« E t les fruits que convoitait ton âme s’en sont
allés loin de toi, et tout ce qu’il y a d’exquis et
de splendide est perdu pour toi, et jamais, jamais
plus on ne les trouvera! »
^^Les marchands de [tout] cela, qui s’étaient
enrichis par elle, se tiendront au loin par peur de
sa torture; pleurant et menant le deuil, ils diront:
“ « Malheur! Malheur! la grande ville! Elle était
vêtue de lin fin, et de pourpre, et d’écarlate, et
toute dorée d’or, et de pierres précieuses et de
perles; et en une heure a été dévastée tant de
richesse! »
13 « cannelle », « amome », ici seulement dans le N.T.; produits odonfâants
souvent cités pat les auteuis latins. — «patfum s», pour le tetme, cf 5, 5; 8,
3, 4. — «essences», c’est l’huile aïomadqpe, le «pachnn» liquide (cE Jn 12, 3).
— «encens», cf M t 2, 11, et nulle part ailleuts dans le N.T.; cf «encensoir»,
8, 3, 3. — «fleut de hirine», ici seulement dans le N.T.; de même « d iatio ts» .
— « esclaves », pour ce sens du terme grec qui signifie ordinaitement « cotps »,
cf Tob 10, 10; Dan 14, 32; 2 Mac 8, I I. — « des petsonnes humaines », lit: « des
âmes d’hommes », cf Ez 27,13. — La suite du morceau est au v 13.
14 Apostrophe à la d té , dans le style des w 22-23. — « les fruits», le tetme
(ici seulement dans le N.T.) désigne les fniits « d ’automne», mûrs pour la ré­
colte, cf J t 40, 10, 12; voit Ju v 12: « arbres de fin d’automne, sans fruits ». —
« que convoitait », lit: « de Ui convoitise de ». — « exquis », ce terme nulle part
ailleurs dans le N.T. — «jamais plus on ne les trouvera (variante: tu ne les
trouveras) », voir cette expression w 21-22.
13 Suite du v 13. — « I^ s marchands... », cf w 3, 11, 23. — « s’étaient enrichis »,
ci w 3, 19. — « se tiendront au loin... », cf v 10, note. — « pleurant e t menant
le deuil », cf v 11, note.
16 «Malheur!... ville! », cf v 10, note. — «vêtue», cf 17, 4, note. — « d e lin
fin », cf v 12, note. — « de pourpre... perles », voir v 12 pour les termes, et 17,
4 pour la description (« la femme», qui est « la grande Prostituée», «Bàby-
lone »).
17a « et en une heure a été dévastée », comparer la fin du v 19. Pour « en une
heure», cf v 10, note; « a été dévastée» (lit: «rendue déserte», cf 17, 16), cf
Mt 12, 23. — « richesse », dans Ap, ici et 5,12.

315 A PO C A LY PSE
18 E t tout pilote et tout caboteur, et les matelots et
tous ceux qui exploitent la mer se tinrent au loin\
et ils criaient, en regardant la fumée de son
incendie: « Qui était semblable à la grande vüle? »
Et Us lancèrent de la terre sur leurs têtes, et ils
criaient, pleurant et menant le deuil\ « Malheur!
Malheur! la grande ville, où de son opulence
s’étaient enrichis tous ceux qui ont des bateaux sur
la mer, et en une heure elle a été dévastée! »

Allégresse du ciel et des saints

“ « Exulte à son sujet, ciel, et vous, les saints, et


les apôtres, et les prophètes; car, en la jugeant.
Dieu vous a fait justice. »

17b « pilote », ici et Ac 27, 11, dans le N.T. — « tout caboteur », lit: « tous
ceux qui naviguent jusqu’à un lieu », cf Ac 27, 2. — <c exploitent », lit: <cttavail-
lent » la mer, c’est-à-dire en vivent. — Cf Ez 27, 8-9, 27-29-, Is 23, 14. — « se
tintent au loin », c£ v 10, note.
18 « la fum& de son incendie », cf v S, note; Is 34, 10. — « Qui était sem­
blable », cf 13, 4; Ez 27, 32. — « la grande ville, cf v 10, note.
19 Voir Ez 27, 30-34. — « lancèrent (lit: jetèrent) sur leurs têtes », cf Ez 27, 30;
Jos 7, S. — « de la terre », dans le N.T. encore et seulement Mc 6, 11. —
« pleurant et menant le deuil », cf vv 11, 13. — « Malheur!... ville », cf w 10, 16.
— « opulence », hapax dans grec biblique; terme apparenté à « précieuses »
(vv 12, l6 ). — « s ’étaient enrichis», cf w 3, 13; Ez 27, 33. — «tous ceux q;ji
ont des bateaux... », cf Ez 27, 29. — « en une heure... », comparer v 17a\ voir
Ez 27, 19.
20 « Exulte... ciel », cf 12, 12, note; Deut 32, 43 (grec); Jr 51, 48. — « les
saints » (les chtétiens, 11, 8; 13, 7, 10), « et les apôtres et les prophètes » (cf 1 Co
12, 28; Eph 2, 20), l ’Eglise et ses ministres; comparer 17, 4: « appelés, et élus,
et fidèles ». Pour « apôtres », encore 21, 14: « les douze Apôtres de l ’Agneau ».
Pour « saints et prophètes », v 24; 16, 16; pour « prophètes », encore 10, 7; 11, S;
22, 6, 9. — « en la jugeant... », lit; « Dieu a jugé votre procès à ses dépens », ou
bien: « Dieu a jugé (prononcé) l ’arrêt (la sentence) pour vous à ses dépens »;
pour les termes, cf notes de A 10; 17, 1. Sut l ’appel à la justice divine et ses
motifs, cf V 24; 6 , 10; 16, 3-6; 17, 6; 19, 2. — Réponse à cette invitation à la
joie en 19, 1 sw j 6 sw .

A PO CA LY PSE 316
Bible allemande. Francfort, V 7 0 .

Un ange symbolise et annonce à nouveau la chute


de Babylone

un ange vigoureux prit une pierre comme 18


une grande meule et la jeta dans la mer, en disant:
« Ainsi, d’un coup, sera jetée Babylone, la grande
ville, et jamais plus on ne la trouvera. ^ Bt la voix

21 « u n ange vigouieux», cf 3, 2; 10, 1. — « p rit une pierre», pour l ’expres­


sion, cl Jn 8, 3P. — « une pierre conune une grande meule » (cf Le 17, 2; « ime
pierre de m eule»), la meule supérieure d’un grand moulin (cf Mc 9, 42). — « e t
la jeta... », jet symbolique inspiré de J r 51, 63-é4. — « d ’un coup », ici seulement
dans le N.T. (le terme évoque ruée, assaut, bond, en 1 Mac 4, S, 30; 6, 33, 47).
— « sera jetée Babylone... », cf v 2, note. — « jamais plus on ne la trouvera »
(comparer w 14, 22), cf Ez 26, 21.
22-23 Comme le v 14, ces versets 22-23 apostrophent la cité, tandis que les
w 21 et 23 en parlent à la troisième personne. — Evocation poétique, l ’une des
plus belles du livre. Toute vie cessera: sociale. Industrielle, domestique.
22 « E t la voix... », inspiré de Is 24, 8; Ez 26, 13. — « citharistes », cf 14, 2. —

317 A POCA LYPSE


18 des citharistes, et des musiciens^ et des flûtistes, et
des trompettistes jamais plus ne s’entendra chez
toi-, et aucun artisan d’aucun art jamais plus ne se
trouvera chez toi; et le chant de la meule jamais
plus ne s’entendra chez toi; ^ et la lumière de la
lampe jamais plus ne brillera chez toi; et la voix de
l’époux et de l’épousée jamais plus ne s’entendra
chez toi, parce que tes marchands étaient les
grands de la terre, parce que toutes les nations ont
été égarées par ta sorcellerie, ^ et que chez elle
on a trouvé le sang de prophètes et de saints, et
de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre. »

Cantique dé louange sur la ruine de Bahylone

19 ^ Après cela, j’entendis comme une voix forte de


foule nombreuse, dans le del, qui disait: « Alléluia!

18 «musiciens», nulle part ailleurs dans le N.T.; «flûtistes», encore et seulement


Mt 9, 23. — « trompettistes », hapax dans le grec biblique. — « jamais plus ne
s’entendra chez toi », expression trois fois répétée en ces w 22-23. — « artisan »,
encore et seulement Ac 19, 24, 3S; pour Dieu, H e 11, 10 (« atdiitecte»), —
« a r t» , dans le N.T. encore et seulement Ac 17, 29; 18, 3 («m étier»). — « n e
se trouvera chez toi », comparer w 14, 21. — « le diant (lit: la voix, le bruit)
de la meule », c£ Jr 25, 10\ Qo 12, 4.
23 Inspiré de J r 25, 10; 7, 34-, 16, 9; (33, I I ) ; Bar 2. 23. — « la vobc de
l ’époux », ci Jn 3, 29. — « l ’époux », ici seulement dans Ap; pour « l ’épousée »,
Cf 21, 2, note. — « tes marchands », c£ w 3, 11, 15. — « étaient les grands (6, 15,
note) de la terre », c£ Is 23, S; Ez 27, 21. — « Ratées », pour ce verbe, cf 12, 9,
note. — « sorcellerie », cf 9, 21, note; Is 47, 9,12; Nah 3, 4.
24 « chez elle on a trouve », en contraste: « jamais plus on ne trouvera » (cf w
11, 21, 22). — « le sang de prophètes et de saints », cf 16, 6; 17, 6; 19, 2; 6, 10;
Jr 51, 35; Ez 24, 6; Mt 23, 37 et par. — « ...égorgés (5, 6, note) sur la terre »,
^ _ cf Jr 51, 49; Mt 23, 35 et par.
19 1 «Après cela», la chute de Babylone-Kome est supposée accomplie, le a e l
exulte, cf 18, 20. — « j ’entendis comme une voix», cf v 6; 6, 6. — «tm e voix
forte (5, 2, note) de foule nombreuse» (comparer avec v 6), plutôt la voix des
«anges nombreux...» de 5, 11. — «A lléluia!», c’est-à-dire: «Louez Yahvé!»,
acclamation liturgique de langue hébraïque (cf Fs 135, 3; 111, I; 104, 35; 106,
1, 48; etc.), passée dans la langue grecque (Tob 13, 18); dans le N.T., seulement

A PO C A LY PSE 318
Le salut, et la gloire et la puissance sont à notre 19
Dieu; ^ car véridiques et justes, ses jugements! Car
il a jugé la grande Prostituée qui a corrompu la
terre par sa prostitution, 'A a vengé le sang de
ses esclaves [en le redemandant] de sa main. » ^ Et
une seconde fois ils dirent: « Mleluia! E t sa fumée
monte pour les éternités d’éternités! » * E t les
vingt-quatre Vieillards et les quatre Vivants tombè­
rent et se prosternèrent devant le Dieu qui est assis
sur le trône, en disant: « Amen! Mleluia! » ®E t d’au­
près du trône sortit une voix, qui disait: « Louez
notre Dieu, vous tous ses esclaves, vous qui le crai­
gnez, les petits et les grands. »

ici et w 3, 4, 6, — <c Le salut, et la gloire et la puissance... », pour cette daxo-


logîe à ticûs termes, c£ notes de 7 , 10; 1 2 ,10; 4, 9, I h
2 «véridiques et justes, ses jugements», cf 16, 7, note. — «car il a jugé»,
cf 18, 8, 20. — « la grande Prostituée »^ cf 17, I , note. - ^ « a corrompu la
terre », comparer 11, 18: « ceux qui détrmsent la terre »; Jr 51, 25. — « par sa
prostitution », cf 14, 8; 17, 2, 5; 18, 3. — « v ^ é le sai^... [en le redemandant]
de sa m ain», pour Péqpression (2 Rs 9, 7, note), comparer 6, 10. — « le sang
de ses esclaves», il s’agît des fidèles servitexus de Dieu (v 6; 7, 3, note), des
« prophètes et saints » martyrs, voir 18, 24, 20, notes; Deut 32, 43.
3 «une seconde fois», procédé littéraire pour indiquer le superlatif et l ’inten-
sif, cf Ps 62, 12. — « Allduial », cf w 1, 4, 6. — « E t sa fumée », cf 18, 9, 18:
« la himée de son incendie ». Le texte s’inspire d’Is 34, 10. — « sa f ^ é e
monte», cf 8, 4: « la fumée des parfums m onta». — «pour les éternités d’éter>
nîiés », cf 14, 11, et la note. — Complémoit de: « Elle est tranbée... », « sera
j e t^ ... », 18, 2, 22.
4 Dernière mention de ces êtres (testes, absents depuis 14, 3 et 15, 7; voir
notes de 4, 4. 6. — Pour leur geste, cf 4, 9-10; 5, 8, 14. — Acquiescement aux
louanges précédentes (cf 1 Co 14, 16), voir 5, 14; 7, 22. —< « AmenI Allduia! »,
cf 106, 48. Pour «A m en», cf 1, o, 7, notes; pour «A lléluia», cf w 2, 3, 6.
5 « d ’auprès du trône sortit une voix», comparer 16, 27; ici, ni la voix de
Dieu, ni cd le de l ’Agneau, peut-être celle d’un des anges qui se tiennent devant
Dieu (cf 8^ 2), ou cd le d’un des Vivants. C’est à toute l ’Eglise du ciel que
s’adresse l ’invitation. — « Louez... », la phrase s’inspire des Ps 24; 134, 2;
135, 2. — «notre D ieu», cf w 2, 6; 4, 22; 5, 20; 7, 3, 10, 12; 12, 10. — «vous
tous ses esclaves », cf v 2, note; en 7, 3: « les esclaves de notre Dieu ». ^ « qui
le craignez, les petits et les grands », cf Ps 115, 23; pour « craindre », cf 11, 18;
14, 7; 15, 4; pour « les petits et les grands », cf v 18; 1 1 ,18; 1 3 ,16; 20, 22.

319 A POCA LYPSE


Les noces de l’Agneau

19 ®Et j’entendis comme une voix de foule nom­


breuse, et comme une voix de grandes eaux, et
comme xme voix de puissants tonnerres qui
disaient: « Alléluia! Car il est entré dans son règne,
le Seigneur notre Dieu, le Tout-Tuissant. ’ Réjouis­
sons-nous, et exultons, et donnons-lui la gloire; car
elle est venue, la noce de l’Agneau, et sa Femme
s’est apprêtée, * et il lui a été donné de se vêtir
d’un lin fin, splendide, pur » — et ce lin fin, ce sont
les oeuvres de justice des saints.
®Et il me dit: « Ecris: Heureux ceux qui sont
appelés au repas de noce de l’Agneau! » Et il me

6 Comparer avec v I. — «voix de foule nombreuse» (cf Dan 10, 24), ici la
multitude des élus, cf 7, P. — <1voix de grandes eaux », cf 1, V , note; 14, 2;
« de puissants tonnerres », cf 4, note. — « Alléluia! », c£ w 1, 3, 4. — « il est
entré dans son r è ^ e » , cf 11, 13, 17, notes; Ps 93, 1; 97, I; 99, 1. — « le Sei­
gneur... le Tout-Puissant », cf v 15; 1, S, note.
7-9 Annonce des noces de l ’Agneau, pour lesquelles voir 21, 1-22, 5. Aupa­
ravant doivent intervenir l ’écrasement de tous les ennemis ( w 11-21; 20, I-IO) et
le jugement dernier (20, 11-15).
7 « Réjouissons-nous, et exultons », cf Mt 5, 12; Ps 118, 24; pour « se réjouir »,
ici et l l j 10, dans Ap; pour «exulter» (autre verbe que celui de 11, 10; 12, 12;
18, 20), ici seulement dans Ap, cf Jn 5, 35; 8, 56; Le 1, 47; 10, 21. — « donnons-
lui la gloire », voir note de 4, 9. — « car elle est venue », pour l’expression,
cf 6, 17, note. — « la noce de l ’Agneau », avec l ’Eglise; le N.T. applique aux
rapports du Christ et de son Eglise (cf Jn 3, 29; Eph 5, 25-32; 2 Co 11, 2)
l ’image du mariage qui exprimait dans l ’A.T. l ’imion de Yahvé et de son peuple.
—- « sa Femme» (et 21, 9), dite aussi « l ’Epousée » (21, 2, 9; 22, 17), c’est « la
Jérusalem nouvelle» (21, 2, 10), symbole de l ’Eglise, et autre aspect de la
«Fem m e» du d i 12, qui était mère du Christ et des chrétiens. Violent contraste
avec « la grande Prostituée», cf 17, 5, note. — «elle s’est apprêtée», cf 21, 2:
« prête comme une épousée »; pour le verbe, cf 8, 6, note.
8 « i l lui a été donné», cf 20, 4, note. — « se vêtir» (et v 13), lit: « s ’enve­
lopper», pour ce verbe, cf note de 3, 5. — « lin fin » (et v 14), cf 18, 12, note.
— «splendide, p u r» (en 13, 6: «pur. splendide»), au v 14i «blanc, p ur». Pour
«splendide», encore 18, 14; 22, 2, 16 («resplendissant»). — Cette parure (cf Is
61, 20; Ps 43, 14-15) est en contraste total avec celle de la grande Prostituée
(17, 4; 18, 26). — Interprétation symbolique (cf 16, 15, note): «les œuvres de
justice » (lit: « les actes de justice », 13, 4, note), c’est-à-dire: faites en confor­
mité avec la volonté divine. — « des saints », des chrétiens fidèles, cf 18, 20,
note. Cf « le vêtement de noce », Mt 22, 22.
9 « il me dit » (de même v 20), l ’ange de 17, 1, 3, 7, 15. — « Ecris: Heureux »,
voir 14, 13, note; ici, quatrième des sept « béatitudes » de Ap, cf 1, 3, note. —

34 — Le triomphe de TAgneau.
Mosaïque du V P siècle. Eglise Saini-Vital, Ravenne.
3 5 — « E t d e sa b o u c h e s o r t u n e é p é e acérée, p o u r en fra p p e r les
n a ti o n s » (1 9 , 1 5 ) . « E t je v is s u r la m a in d ro ite d e celui q u i é ta it
assis s u r le trô n e u n liv re é c rit en -d ed a n s e t p a r-d e rrière , scellé d e
s e p t s c e a u x » (5 , 1 ).
V itr a il d e l ’A p o c a ly p s e , X I I P siè c le . C a th é d r a le d e B o u rg e s.
dit: « Ce sont les paroles véridiques de Dieu. » Et 19
je tombai à ses pieds pour me prosterner devant
lui. Et il me dit; « Garde-t’en bien! Je suis un es­
clave comme toi et tes frères qui ont le témoi­
gnage de Jésus; devant Dieu prosterne-toi. » Car le
témoignage de Jésus, c’est l’esprit de la prophétie.

Le Christ armé -pour le combat

“ Et ]e vis le ciel ouvert-, et void im cheval blanc,


Jn 17, 3
et celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véridique,
IJn 5,20
et c’est avec justice qu’il juge et fait la guerre.
“ Ses yeux sont une flamme de feu, et sur sa tête

« ceux qui sont appelés », ce sont « les appelés, e t élus, e t fidèles » de 17, 14.
Compatei Le 14, 15. Pour l ’invitation au lepas de noce, c£ M t 22, 5; Le 14, 17.
Four l’image du festin câeste, voir 3, 20; M t 8, 11 = Le 13, 29; Mt 26, 29; Le
22, IS. — «les paroles vâidiques de D ieu», variante: « les paroles de Dieu et
elles sont véridiques »; eomparer 21, 5; 22, 6; Dan 8, 26; « c’est la vérité ». Attes­
tation des prophéties de 17, 1 à 19, 9, qui ont manifesté le « dessein » de Dieu
(17, 17).
10 Voir scène et termes analogues en 22, 8-9. — «tom bai à ses pieds», com­
parer 72 8; 1, n et 3, 9. — C’est trop à l ’égard d’un ange; pour les exagéra­
tions, et Col 2, 18. — « Garde-t’en bien », lit: « Vois de ne pas (faire cela) »,
pour l ’e:q>tession, cf Mc 1, 44. Pour la sœne, cf Ac 10, 25-26. — « u n esclave
comme toi et tes» (lit: « o n compagnon d ’esdavage de toi et de tes», 6, 11),
c’est-à-dire un fidèle serviteur de Dieu (cf v 2, note) comme toi et tes frères
chrétiens (cf « égaux des anges », Le 20, 35-36), ou bien « tes feètes, les prophè­
tes », selon 22, 9. — « le té m o ig n a de Jésus » (cf 1, 2, note), c’est le témoi­
gnage tendu par Jésus, son enseignement. Ceux « qui ont le témoignage de

tie » (cf 11, 6) ne fait que commenter, élucider, approfondir les enseignements
de Jésus, sons l ’influence de l ’Esprit Saint (cf « ie Dieu des esprits des prophè­
tes », 22, 6; voir Jn 14, 26; 16, 13-15; 1 Co 12, 3; 1 Pe 1, 11; 2 Pe 1, 16, 19).
11 « E t je vis... et v o id » , pour cette phraséologie, cf 4, 1, note; Dan 8, 3. —
« le d d ouvert» (en 4, 1: « u n e porte ouverte dans le d d » ) , cf Ez 1, 1; Jn 1,
51; Ac 7, 56; 10, 11; M t 3, 16; Le 3, 21. — « et voici un dieval blanc, et edui
qui le montait » (comme en 6, 2 ), cf w 19, 21: « celui qui monte le cheval ».
Cf 2 Mac 11, 8. Le « b lan c» est couleur de triomphe et de joie. — «Fidèle et
Véridique », pour ces noms, cf 1, 5; 3, 7, 14, et les notes. — « avec justice il
juge », cf Is 11, 3-5; pour « juger », rf 6, 10, note. Voir les jugements de Dieu,
V 2; 13, 3; 16, 5, 7; Ps 96. 13. — « fait la guette », pour ce verbe, cf 2, 16, note.
— Voir Ps 45, 4 i .

321 A POCA LYPSE


19 de nombreux diadèmes, il a un nom écrit que per­
sonne ne sait, sinon lui; “ il est revêtu d’un man­
teau trempé dans le sang, et le nom dont il s’ap­
Jn 1, 1
pelle est: le Verbe de Dieu. ^'^Et les armées qui
sont au ciel le suivaient sur des chevaux blancs,
vêtues d’un lin fin, blanc, pur. E t de sa bouche
sort tme épée acérée, pour en frapper les nations.
C’est lui qui les fera paître avec une houlette de
fer, et c’est lui qui foule la cuve du vin de la fureur
de la colère de Dieu, le Tout-Puissant. E t il a sur
Jn 13,13
18,37 son manteau et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des
rois et Seigneur des seigneurs.

12 « Ses yeux... feu », comparer 1, 14% 2, 18; D m 10, 6. — <c nombreux d ia ^ -


m es» (et non comptés, comme en 12. S; 13, 1\ 1 Mac 11, 13), concentration de
tous les pouvoirs sur runivers, car il est «R oi des rois» (v 16). — « u n nom
écrit», peut-être sur son front (cf 14, 3; 17, 3). — « u n nom t o i t que personne
ne sait, sinon lui » (comparer 2, 17; 3, 12), un nom mysténenx exprunant sa
nature transcendante, dont nulle créature ne peut avoir une connaissance péné­
trante et intime (cf Le 10, 22; M t 11, 27). C’est le nom que lit le voyant et qu’il
tév âe au V 13; selon d’autres, le nom propre de Dieu (Yahvé), « le Nom incom­
municable» (Sag 14, 21), « q u i est au-dessus de tout nom », et dont «D ieu l ’a
gratifié» (Phi 2 ,3 ) . , , , .
13 «revêtu (cf v S, note) d’un manteau» (cf v 16), comme un général romain
de sa chlamyde (cf M t 27, 28, 31). — «trempé dans le sang», soit le sang de ses
ennemis vaincus (voir v 15 et Is 63, 1-3), soit, selon d’autres, allusion à la_ Pas­
sion (« le sang de l ’Agneau», 1, 5; 5, 3; 7, 14; 12, 11). — «trem pé» (variété:
« aspergé de »), pour ce verbe, cf Jn 13, 26, note. — « le nom », et v 12. —
« le Verbe de Dieu », voir 1 Jn 1, 1: « le Verbe de vie »; Jn 1, 1, 14: « le
Verbe ». Cf Sag 18, 15: « du haut des deux, ta Parole toute-puissante s’élança
du trône royal, guerrier inexorable... ».
14 «les armœs qui sont au ciel», les troupes angéliques (cf 12, 7; Mt 26, 51);
d’autres veulent y induré les martyrs et les saints (cf 7, 3, 35, 17; 14, 4-5; H ,
1 4 ), — « le suivaient», cf 14, 4. — « les armées (v 13: son armée)... sur des
chevaux », il ne s’agit que de cavaliers (cf 9, 16: « le nombre des cavaliers », lit:
« le nombre des années de la cavalerie»). — «chevaux blancs», cf v 11. —
«vêtues», pour ce verbe, cf 1, 33; 15, 6. — « lin fin » , « p u r» , cf v S, note;
« blanc », toujours la couleur du triomphe et de la joie. Comparer: « vêtements
blancs », 3, 2, note; « robe blanche », 6 , 11, note.
13 « de sa bouche sort une épée acérée », cf v 23; et notes de 1, 16; 2, 12, 16.
Comparer « le glaive de Yahvé», Ez 21, 8 sw . — «frapper (11, 6; cf Is 11, 4)
les nations », « les fera paître... », cf 2, 26-27; 12, 5; Ps 2, 8-3. — « foule la

tume de graver sur les cuisses des statues les noms des personnalités représentées.
— Pour ce « nom t o i t », différent de celui des vv 12-13, voit 17, 14, note; com­
parer Jn 1 3 ,13; 18, 37.

A PO C A LY PSE 322
Victoire sur la Bête et sur le Vaux prophète

je vis un ange debout dans le soleil, et il 19


cria d’une voix forte, disant à tous les oiseaux qui
volent au zénith; « Venez, rassemblez-vous pour le
repas, le grand [repas] de Dieu, ^®pour manger
chairs de rois, et chairs de capitaines, et chairs de
puissants, et chairs de chevaux et de ceux qui les
montent, et chairs de tous hommes, libres et
esclaves, et petits, et grands, »
E t je vis la Bête et les rois de la terre, et leurs
armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui
monte le cheval et à son armée. ^®Et la Bête fut
attrapée, et avec elle le Faux prophète qui, par les
signes faits devant elle, avait égaré ceux qui
avaient reçu la marque de la Bête et ceux qui se
prosternaient devant son image. Ils furent tous
deux jetés vivants dans l’étang de feu où brûle du

— « disant... », cet appel à la cutJe et le réalisme brutal de ces w 17-18 s’inspi­


rent directement d’Ez 39, 4, 17-20, contre Gog; voir ici en 20, 8-9, une descrip­
tion plus sobre. — « Venez, rassemblez-vons... », pour cette convocation des
oiseaux de proie, cf encore 1 Sam 17, 44\ Mt 24, 2S; t e 17, 37. — «le.repas...
de Dieu », pour ces victoires sanglantes présentées comme un repas et un sacri­
fice que Dieu s’offte, cf, outre Ez, Is 34, 6-8; Jr 4 6 ,10; Soph 1, 7-S.
18 « manger les chairs » (17, 15), cf v 21. — Pour les termes de cette énumé­
ration de sept catégories de victimes, cf 6, 13; 13,15.
19 « la Bête et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées...», cf 13, 1-8;
17, 2, 12-14, 17; 18, 3; 16, 14, 15. — « rassemblées pour faire la guerre », com­
parer avec « rassembler pour la guerre » (16, 14; 20, S); « faire la guerre », pour
l ’expression, cf 11, 7, note. — « â celui qui monte le cheval et à son armée»,
cf w 11, 14.
20 ■ —
et ce I
B ê te _____ _____ ____ - , ___ ________ , __________ ,
vivants dans l ’étang de feu », cf « jetés dans l ’étang de feu » (20, 10, 14, 15);
pour « vivants », c f Nomb 16, 30, 33; Ps 55, 15; pour le châtiment, cf Dan 7, 11,
25. — « l ’étang de feu où brûle du soufre», comparer: « l ’étang brûlant de feu

323 A PO C A LY PSE
19 soxxEre. Et les autres furent tués par l’épée de
celui qui monte le cheval, [l’épée] qui sort de sa
bouche, et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs
chairs.

Satan enchaîné. Le règne de mille ans

20 ^E t je vis un ange descendre du ciel avec la clef


de l’Abîme et une grande chaîne dans sa main. ^ Et
il saisit le Dragon, le Serpent, l’antique [Serpent],
qui est [le] Diable et le Satan, et il le lia pour mille
ans. ^ Et il le jeta dans l’Abîme, qu’il ferma et sceUa
, sur lui, pour qu’il n’égare plus les nations, jusqu’à
ce que fussent achevés les mille ans; après cela, il
doit être délié pour un peu de temps.

19 et de soufre» (21, S), «Tétang de feu et de soufre» (20, 10), «Eétang de feu»
(20, 14, 15); pour « feu » et « soufre », cf notes de 9,17; 14, 10.
21 « les autres », les rois de la terre et leurs armées, v 19. — « celui qui monte
le cheval », cf w 11, 19. — « Tépée qui sort de sa bouche », cf v 15, note. —
«tous les oiseaux... », cf w 17-lS; Ez 39, 17, 20. — « se rassasièrent», ici et Jn
6, 26, pour les écrits johanniques.
1 « E t je v is» (comparer: «Après cela, je vis», 18, 1; «Après cela, j ’enten­
dis », 19, 1), cette expression établit un lien entre visions qu’elle rapproche (cf
w 4, 11, 12\ 21, 1, 2, 22; 19, 11, 17, 19), mais on ne saurait y chercher une chro­
nologie. — « u n ange», nouveau protagoniste (cf 18, 21; 19, 17). — «descendre
du ciel », cf 18, 1, note. — « la clef de l’Abîme », voir « la clef du puits de
l’Abîme », 9, 1, 2, 11, notes. — « chaîne », ici seulement dans les écrits johanni­
ques; cf Mc 5, 3-4, et par.
2 Pour les termes, voir 12, 9, note. — Reprise et suite de l ’histoire du Diable:
« jeté sur la terre », il s’en était allé « faire la guerre à la descendance » de la
« Femme ». (12, 9, 17-18), en donnant puissance et pouvoir à « la Bête » (13, 2, 4).
— « lia » (cf 9, 14), comme un prisonnier (cf v 7; Mc 6, 17; Ac 12, é); neutra­
lisation de son pouvoir (cf Mc 3, 27; Mt 12, 28-29; Le 11, 20-22), et diâtiment
préalable (cf v 3) à sa punition finale (cf v 10). — «m ille ans» (et v 4; «les
mille ans», w 3, 5, 6, 7), chiffre symbolique indiquant une longue période de
temps (cf 2 Pe 3, 8; Ps 105, 8; Deut 7, 9).
3 « il le jeta », ce verbe encore vv 10, 14, 15. — Le Diable est expulsé de la
terre et reclus. — « dans l ’Abîme », cf v 1; 9, 1, note; Is 24, 22. — « ferma »,
pour ce verbe, cf 3, 7-8; 11, 6; 21, 25. — « scella », cf 7, 3, note; Mt 27, 66;
voir Dan 6, 17; 14, 11, 14, 17. — « pour ç[u’il n ’égare plus les nations » (cf w
S, 10), voir «celui qui égare le monde entier», 12, 9, note; cf 13, 14. — «jus­
qu’à ce que fussent achevés les mille ans », encore w 5, 7; pour « achevés »,

A PO C A LY PSE 324
Bible française. Anvers, 1534.
20 *Et je vis des trônes, et ils s’assirent dessus, et il
leur fut donné de juger, et [je vis] aussi les âmes
de ceux qui avaient été décapités à cause du
témoignage de Jésus et à cause de la parole de
Dieu, et qui n’avaient pas adoré la Bête ni son
image, et n ’avaient pas reçu la marque sur leur
front et sur leur main; et ils reprirent vie et ils
régnèrent avec le Christ pendant mille ans. ®Les
autres morts ne reprirent pas vie, jusqu’à ce que
fussent achevés les mille ans. Telle est la résurrec­
tion, la première. ®Heureux et saint, celui qui a
part à la résurrection, la première! Sur ceux-là, la
seconde mort n ’a pas de pouvoir; mais ils seront

c£ 10, 7, note. — « doit », pont ce verbe, c£ 1, I; 4, Ij 10, 11; 11, J; 13, 10;
17, 10; 22, 6. — « être délié » (et v 7), c£ 9, 14, IJ. — « pour un peu de temps »
(comparer 6 ,1 1 ), bien court par rapport aux « mifle ans ». Voir v 7.
4 « Et je vis », c£ w 1, 11, 12. — « des trônes », cf Dan 7, 9. — « ils s’assi­
rent dessus » (3, 21, note), le sujet n ’est pas précisé (cf Dan 7, 10: « Le tribunal
siégea »); certains veulent le déterminer, soit en supposant qu’il s’agit de ceux
que mentionne la suite du verset, soit en faisant appel à des textes comme Mt

leur & t donné » (vingt fois dans ces ch 6-20; cf 19, 8; 6, 2, 4, S, 11; 7, 2; etc.).
— « le s âmes de ceux qui... D ieu», voir 6, 9, note; 18, 24; pour «décapités»,
un verbe qui évoque la décapitation à ia hache (ici seulement dans le N .T .). —
« et qui », ou peut-être: « et tous ceux qui », on passerait alors clairement des
martyrs aux cot&sseurs de la foL — « n’avaient pas adoré... », voit 13, 8, 14-17;
14, 9, 11; 15, 2; 16, 2; 19, 2 0 . — « ils reprirent vie » (lit: « ils vécurent »), cf 2,
8-, 13, 14. Morts cotpotrilement, ils vivent spiritueUement, car la foi au Christ
les a fait « passer de la mort à la vie », « la vie étemelle » (Jn 3, 24; 6, 40; 11,
25-26; 1 Ju 3, 14). Voir l ’interprétarion v 5b. — « Us régnèrent avec », volt v 6. —
« le Christ », cf v 6; 11, 15; 12, 10 (quatre fois dans Ap, cf 1, 1, note). H est « le
Vivant » ( 1 ,18), et il règne en « Roi » (cf 19,16). — « mille ans », cf v 2, note.
5 «Les autres morts ne reprirent pas v ie» (cf Is 26, 14), ceux qui n ’ont pas
quitté l ’état de mort spiritueUe, n ’ont pas été régénérés par la foi au Christ. —
« jusqu’à ce que... miUe ans », cf w J, 7. Ces morts ne seront « debout » que
pour le jugement dernier ( w 12-15). — «TeUe est...» , c’est en pensant à cette
résurrection générale en vue du jugement final («au dernier Jour», Jn 11, 24;
12, 48) que le voyaut qualifie de «résurrection, la première» (et v 6), la nais­
sance à la vie étemelle par la foi de ceux qui « reprirent vie » (v 4; cf Ro 6, 11, -
15; Col 2 ,1 2 ; 3,1-2).

21, 8: « leur part »; 22, 19: « sa part ». — « la seconde mort » (cf 2, 11), la mort

A PO C A LY PSE 326
prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec 20
lui pendant [les] mille ans.

Satan relâché et définitivement vaincu

^ Et lorsque seront achevés les mille ans, le Satan


sera délié de sa prison; ®et il sortira pour égarer
les nations qui sont aux quatre coins de la terre,
Gog et Magog, les rassembler pour la guerre, eux
dont le nombre est comme le sable de la mer... ®Et
ils montèrent sur l’étendue de la terre, e fils inves­
tirent le camp des saints et la Ville hien-aimée) et
un feu descendit du ciel et les dévora. “ E t le

de l ’âme et la sépaiation à jamais d’avec Dieu. Voir v 14-, 21, 8. — «prêtres de


Dieu » (voir 1, 6, note; 5, 10), « e t du Christ » (seulement ici), pour leur rendre
un culte, c£ 22, 3; 7, V . — « et ils r^neront avec lui »• (v 4: « et ils régnèrent
avec le C hrist»), voir 22, }; 5, 10. — «pendant [les] mille ans» ( w 5, S,_7),
certains manuscrits: «pendant mille ans» ( w 2, 4 ). — De l ’interprétation litté­
rale de ces w 4-é est né le « millénarisme » ancien, qui survit encore et s’appelle
« mitigé », « futuriste » ou « ptophétigue »: avant le jugement dernier, la terre
serait le lieu d ’une résurrection cotporâle des justes et de leur règne sous l’égide
du Christ glorieux. Mais ime telle exégèse n ’est pas sûre, et ce texte, au vrai,
exprime seulement, en termes d’apocalypse, le triomphe final de l ’Eglise.
7 « E t lorsque seront achevés... », <î w 3, 5. — « le Satan », cf v 2. — « sera
délié d e» , voir v 3: « d o it être délié pour un peu de tem ps» (cf 2 Th 2, 9-10),
— « sa prison » (cf 2 ,1 0 ; 18, 2, note), l ’Abime du v 3. Cf 2 Pe 2, 4; Ju v fi.
8 « pour égarer... », cf w 3, 10. — Les nations « aux quatre coins de la terre »
(7, 1; cf Ez 7, 2 ), pour désigner toutes les nations du monde, — «G og et Ma­
gog», dans la littérature apocalyptique et rabbinique désignation de toutes les
nations etmemies se dressant pour le dernier combat contre le peuple de Dieu.
Les termes et l ’idée proviennent d’Ez 38-39, où l ’on présente « Gog, prince au
pays du Magog» e t ses armées (Ez 38, 2, 4). — «rassembler pour la guerre»
(1 6 ,14), voir 19,19, note. — « comme le sable... », cf 1 Mac 11,1, note.
9 « montèrent », cf â : 38, 9, 11. — « sur l ’étendue (lit: la largeur, 2 l, 16) de la
terre» (cf Hab 1, fi, grec), sans doute symboliquement le pays d’I ^ ë l , selon
Ez 38, 12, 13-16, où l’attaque est dirigée contre la Palestine et Jérusalem (cf Le
21, 24). — « irtvestirent», pour ce sens, cf Le 19, 43; 21, 20. — « le camp des
saints », en ce contexte militaire, c’est « la Ville » sous son aspect de force et
de sécurité. — « la ViEe bien-aimée », à la fois Jérusalem et d’une manière sy m i^
lique l ’Eglise universelle, et qui est aussi « le mont Sion », site de la nouvelle Cité
de Dieu (voir 14, 1-3); «bien-aimée» (ailleurs «sainte», 11, 2; 21, 2, 10; 22, 19),
c’est-à-dire: bien-aimée de Dieu (voir, pour Sion, Ps 87, 2; 78, fis; 48, 2-3; 132,

327 A PO C A LY PSE
20 Diable, qui les égarait, fut jeté dans l’étang de feu
et de soufre, où sont aussi la Bête et le Faux pro­
phète; et ils seront torturés jour et nuit pour les
éternités d*éternités.

Le jugement dernier

Et je vis xm grand trône blanc et Celui qui y


était assis. E t de devant sa face s’enfuirent la terre
et le ciel, et il ne se trouva plus de place pour eux.
^^Et je vis les morts, grands et petits, debout
devant le trône. Et des livres furent ouverts, et un
autre livre fut ouvert, celui de la vie. E t les morts
jn 5,28-29 furent jugés d’après ce qui se trouvait écrit dans
les livres, selon leurs œuvres. Et la mer donna les

13-14-, pour la terre de Juda, Jr 11, 15\ 12, 7). — « u n feu descendit... dévora»,
cf notes de 11, 5\ 1 3 ,13\ voir Ez 38, 22; 39, S; enfin Zach 12, 9.
10. Le diâtiment définitif, cf v 2, note. — « le Diabie », cf « le Satan », v 7;
V 2, note. — «égarait», cf w 3, S, 10. — « fu t jeté dans l ’étang de feu et de
soufre... » (comparer w 14, 15; 21, g), voir 19, 20, note; M t 25, 41. — « torturés »,
pour ce verbe, cf 9, 5, note. « jour et nuit », pour l ’expression, cf 7, 15, note. —
« pour les éternités... », cf 1, 6, note.
11 « E t je vis», cf w 1, 4, 12. — « u n grand trône» (cf Dan 7, 9), celui d]un
juge; cf És 9, 5; 97, 2. — « bianc », symbole de victoire divine. — « Ceiui qui y
était assis », Dieu ( d 4, 2, note), seul juge suprême (cf Mt 6, 4, 8; 18, 35; Ro 14,
10; He 12, 23; Ja 4, 12); pour le Christ juge, cf 14, 14; Jn 5, 22, 27; Mt 25, 31
sw ; Ac 17, 31; 2 Co 5, 10; 2 Tm 4, I . — « d e devant sa face s’enfuirent...»,
discrète mention de cataclysme cosmique; comparer 16, 20; 6, 14; Ps 114, 3, 7;
102, 26-27; 103, 29-30; Is 51, 6; Mc 13, 31; 2 Pe 3, 7, 10, 12. — « U ne se trouva
plus de place... », cf 12, 8, note. — Le champ est libre pour « un ciel nouveau
et une terre nouvelle» (21, 1); quant à la mer qui demeure encore, voir v 13.
12 « Et je vis », cf w 1, 4, II. — « les morts », venus de leurs réceptacles
(v 13). — «grands et petits» (cf 19, 5, note), c’est-à-dire tous les morts, quelle
qu’ait été leur condition sut la terre. — « debout devant » (cf Dan 7, 10; Le 21,
36; Ro 14, 10), voit Jn 5, 29: « ils sortiront (des tombeaux), ceux qui auront fait
le bien, pour une résurrection de vie, ceux qui auront commis le mal, pour une
résurrection de condamnation »; Ac 24, 15; Dan 12, 2. — « des livres furent
ouverts » (Dan 7, 10), oh sont écrites toutes les actions des hommes, — « furent
jugés», voit V 13. — « u n autre livre, celui de la v ie» (cf v 15), il contient les
noms des élus; voit 3, 5, note. — « écrit dans », cf 13, 8, note. — « selon leurs
œuvres » (cf v 13), voir 2, 23; 18, 6; 22, 12.
13 Les réceptades des morts sont vides, personne n ’esquive le jugement. — « la
met », eUe rend ses cadavres et c’est son dernier rôle; elle disparaît avec le ciel

A PO C A LY PSE 328
morts qu’elle avait, et la Mort et l’Hadès donnèrent 20
les morts qu’ils avaient, et chacun fut jugé selon
ses œuvres. ^‘‘Et la Mort et l’Hadès furent jetés
dans l’étang de feu. Telle est la seconde mort,
l’étang de feu. Et si quelqu’un n ’était pas trouvé
inscrit dans le Livre de vie, il était jeté dans l’étang
de feu.

Le monde nouveau et la Jérusalem nouvelle

^ Et je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle’, 21


car le premier ciel et la première terre s’en étaient
allés, et la mer n’est plus. ^Et je vis laVïlle, la [Ville]
sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel,
d’auprès de Dieu, prête comme une épousée J n 3 ,2 9

et la terre (voir v 11 et 21, 1). — « la Mort et l ’Hadès» (v 14), cf 1, 18, note. 2 0


— « chacun fut jugé », cf v 12: « les morts furent jugés »; pour « chacun », cf 2,
23-, Mt 16, 27; Ro 2, 6: 1 Co 3,13; 2 Co 5,10; 1 Pe 1,17.
14 Destruction de « la Mort et l ’Hadès » (v 13); vrât 21, 4: « la mort ne sera
plus »; cf Is 25, S; 1 Co 15, 26, 54-55. — « jetés dans l ’étauig de feu » (et v 15),
cf V 10; 19, 20, note. — « la seconde mort » (v 6, note) est identifiée ici, comme
en 21, 8, avec « l ’étang de feu »: c’est le séjour dans cet étang, la privation éter­
nelle de Dieu.
15 « pas trouvé inscrit (lit; écrit] dans le Livre de. vie » (cf Dan 12, 1), voir
V 12, note; pour une telle situation, cf 21, 8, 27. — « jeté dans l ’étang de feu »,
cf w 10, 14. — L’accent est mis sur le sort des méchants; celui des élus so a
décrit (21, 27; 22, 1-5) en connexion avec le monde nouveau et la Jérusalem
nouvelle (ch 21).
1 « Et je vis »,w 2, 22; cf 19, 1, note. — « un ciel... nouvelle », d’après Is 65, 21
17; 66, 22; pour l ’idée de nouveauté et de transformation, cf v 5; 2, 17; 3, 12;
5, 9; 14, 3; 2 Pe 3, 13-, Mt 19, 2S; Ac 3, 21; 2 Co 5, 17; Ga 6, 15. — « car...
s‘en étaient allés », voir 20, 11. — « la mec n’est plus », après avoir remplison
dernier rôle, voit 20,13, note.
2 « Et je vis », w 1, 22. — « la Ville... sainte » (et v 10; 22, 19), cf U , 2, note;
3, 12; <; la Ville de mon Dieu »; Is 52, 1, — « la Jérusalem nouvelle, qui descen­
dait du ciel, d’auprès de Dieu », comparer avec v 10; 3, 12: « d’auprès de mon
Dieu ». — « d’auprès de Dieu », c’est-à-dire « de la part de Dieu » (1, 4, 5 ), il
en est l ’auteur. Ce sera son habitation et celle des élus ( w 3, 27; 22, 1-5, 19), cf
Ga 4, 26; Phi 3, 20; H e 11, 10, 16; 12, 22; 13, 14. — « prête », cf 1 ^ 7: « s’est
apprêtée». — «comme une épousée parée...», cf Is é l, 10; 49, 18; Jd t 12, 15;
10, 4; Ez 16, 11-13. Pour le terme « épousée », cf v 9; 22, 17; 18, 23; Jn 3, 29;

329 A PO C A LY PSE
21 parée pour son mari. ^E t j’entendis, venant du
trône, une voix forte qui disait: « Voici le séjour de
jn 1,14 Dieu avec les hommes: i/ séjournera avec eux, et
eux seront ses peuples, et Dieu lui-même sera avec
eux. *Et il essuiera toute larme de leurs yeux; et la
mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne
seront plus; car les premières choses s’en sont
allées. » ®E t Celui qui est assis sur le trône dit:
« Voici que je fais toutes choses nouvelles. » E t il
dit: « Ecris, car ces paroles sont fidèles et véridi­
ques. » *Et il me dit: « C’en est fait! Je suis l’Alpha
Jn A,10,14 l’Oméga, le Principe et la Fin. A qui a soif je
Jn 1,37-39 donnerai, moi, de la source de Veau de la vie gra-

Mt 10, 33\ Le 12, 53. Fout « parée », dans Ap, ici et v 19. — « pour son mari »,
ici pour l ’Agneau, cf v 9; 19, 7, note.
3 « j ’entendis, venant du trône... », comparer 19, 5, note; le trône n est pas
celui de 20, I I, mais le trône céleste habituel depuis 4, 2; la voix, autre que celle
de Dieu (il parlera v 5), explique le sens de la vision ( w 3-4). — Les paroles,
qui expriment une alliance très intime, s’inspirent de Lev 26, 11-12; J r 31, 33
(c£ 2 Co 6, ISy, Ez 37, 26-2S; Zach 2, 14; 8, S. — Pour « séjour», c£ 13, 6, note;
pour « séjournera », cf 12, 12, note. — « ses peuples », variante moins suœ: « son
peuple ». — « Dieu... avec eux », cf Is 8, S, 10.
4 « essuiera toute larme... », cf 7, 17, note. — « la mort ne sera plus », voir 20,
14, note. — « n i deuE» (cf 18, 7-8), « n i c ri» (ici seulement en Ap), « n i dou­
leu r» (16, 10-11), voit Is 35, 10; 65, 19; Jr 31, 16. — « les premières choses...»,
c’est-à-dire tout ce qui est de la première création. Cf Is 65, 17.
5 « Celui qui est assis... », Dieu (cf 4, 2, note). — « dit », pour la première fois
dans Ap, c’est avec certitude une parole attribuée à Dieu lui-même. — «Voici...
nouvelles », inspiré d’Is 43, 19; cf v 1, note. — « E t il dit: Ecris, car (ou: Ecris
que)... », comparer avec 19, 9; 22, 6, oîl l ’interlocuteur est un ange. Pour l ’ordre
d’écrire, cf 14, 13, note. — « ces paroles sont fidèles et véridiques », de même
22, 6 (voir « fidèle et véridique », 3, 14; 19, 11); en 19, 9: « paroles véridiques ».
NouveUe attestation de la vérité des visions et révélations reçues par Jean.
6 « C ’en est fait! », cf 16, 17. — « Je suis l’Alpha et l’O m ^ a » (et 22, 13),
cf 1, S, note. — « le Principe et la Fin » (et 22, 13), voit: « le Premier et le Der­
nier », 1, 17, note; 2, S; 22, 13. Ce « rappel des titres divins veut faite com­
prend» la puissance de Ilieu, dont le plan s’exécutera de la première à la der­
nière lettre» (Gelin). — « A qui a soif...» (inspiré d’Is 55, 1), cf 22, 17: «que
celui qui a soif... »; 7, 16: « Us n’auront plus soif »; Jn 7, 37; 4, 10. — « de la
source de l ’eau de la vie », l ’eau qui donne une vie longue et heureuse; cf « les
sources d’eau de la vie », 7, 17, note; « l ’eau de la vie », 22, 17; « tm fleuve
d ’eau de la vie », 22, 2. Dans l ’A.T., Ps 36, 40; « auprès de toi est la source de
vie »; Jr 2, 13: « mol (Yahvé) la source d’eau vive »; 17, 13. — « gratuitement »,
ici et 22, 17; voir Jn 4, 10, 14, « le don de Dieu », qui est un don gratuit de
Dieu, et « l’eau vive », la « source d’eau jaillissant en vie étemelle ».

A PO C A LY PSE 330
tuitement. ^Le vainqueiir héritera de cela, et je 21
serai pour lui un Dieu et lui sera pour moi un fils.
®Quant aux peureux, et aux incrédules, et aux abo­
minables, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et
aux sorciers, et aux idolâtres et à tous les men­
teurs, leur part est dans l’étang brûlant de feu et de
soufre, qui est la seconde mort. »
®E t vint un des sept anges qui avaient les sept
coupes pleines des sept plaies, les ultimes, et il
parla avec moi, disant: « Ici! que je te montre Jn 3,29

î’Epousée, la Femme de l’Agneau. » “ Et il m’em­


porta en esprit sur une montagne grande et haute,
et il me montra la Yille, la [Ville] sainte, Jérusalem,
qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, “ avec la

7 « Le vainqueur... », cf « Au vainqueur, je lui donnerai... » (2, 7, U , 17, 26;


3, 3, 12, 21). — « héritera de » (ici seulement dans les écrits jdianniques), exprès-
sion de l ’A.T. pour signifier l ’entrée en propriété définitive, inaliénable (cf Mc
10, 17 et par; Mt 5, 5 ). — « et Je serai pour lui... », cf 2 Sam 7, 14; Ps 89, 27-28.
— Pour la réalité chrétienne, voir Le 20, 36; Ro 8, 23; 8, 14-17; Ga 4, 4-7; 1 Jn
3, 1-3.
8 <i peureux », cf Mc 4, 40; M t 8, 26; (Jn 14, 27: « Que votre cceur... ne s’inti­
mide pas»; 2 Tm 1, 7: «D ieu ne nous a pas donné im esprit de tim idité»). —
« incrédules » (cf Mc 9, 19; Jn 20, 27; 2 Co 4, 4), ou bien: « infidèles, apostats,
perfides ». — « abominables », ceux qui pratiquent l ’« abomination » (voit v 27)
et que l ’on « abhorre » (Ro 2, 22); cf Ti 1, 16-. « gens abominables ». — « meur­
triers » (et 22, I J ) , cf 1 Pe 4, IJ ; voit « meurtres », 9, 21; cf Mc 7, 21; Ro 1, 29.
— « fomicateuts» (et 22, I J ) , voir «fornication», 9, 21; cf 1 Co 5, 9-11; 6, 9;
Eph 5, J; 1 Tm 1, 10; He 12, 16; 13, 4. — « sorciers » (et 22, U ) , voir « sorti­
lèges », 9, 21; « sorcellerie », 18, 23; Ga J , 20. — « idolâtres » (et 22, 13), voir
« idoles », 9, 20; cf 1 Co 5, lO-ll; 10, 7; Eph 5, J . — « tous les menteurs » (ce
terme ici et 2, 2 dans Ap), voir v 27: « celui pratique... (le) mensonge »; 22, IJ:
« quiconque aime et pratique le mensonge ». — « leur part » (cf 22, 19: « sa
part »}, voir 20, 6, note. —. « l ’étang brûlant de feu et de soufre », cf 20, 10; 19,
20, et les notes. — « qui est la seconde mort », voit 2 0 ,14, note.
9 « E t vint... que je te montre», texte à peu près identique à 17, I (voir la
note), avec ici: « pleines des sept plaies » (voir 13, 7, note), « les ultimes », cf 15,
1. — « l’Epousée » (et 22, 17), cf v 2, note. — « la Femme de l’Agneau », voir
19, 7, note. — Toute la description qui suit est celle d’une cité, « la Jénéalem
nouvelle », v 2.
10 « Et il m’emporta en esprit », identique à 17, 3. — « sur ime montagne
grande et haute », cf Ez 40, 2; voir M t 4, 8, note; « grande et haute », encore

21; 18, I; 2 0 ,1, 9.

331 A PO C A LY PSE
Bible allemande. Lm ebourg, 1634.

21 gloire de Dieu. Son éclat est semblable à une


pierre très précieuse, comme à une pierre de jaspe
cristallin. Elle a une muraille grande et haute. Elle
a douze portes, et sur les portes douze anges, et

11 Tous les traits de cette description (partiellement inspirée d’Isaïe et d’Ezé-


chiel) tendent à magnifier à l ’infini la grandeur, la beauté, la douceur de la
Jérusalem nouvelle. — D ’abord w 11-14: l ’aspect extérieur de la cité. — « la
gloire de Dieu » (et v 21), c£ 15, 8, note; Is 58, 8; 60, 1, 2, 19. — « son éclat »,
la lumière dont elle est irradiée et qu’elle diffuse; ou peut-être: « son foyer de
lumière » (cf Phi 2, 15). — « pierre très précieuse », au v 19: toute « pierre pré­
cieuse » (cf 17, 4-, 18, 12, 16). — « pierre de jaspe » (4, 5), aux w 18-19: « jaspe ».
— «cristallin», de même que «cristal» (22, 1; 4, .6), nulle part ailleurs dans
le N.'T.
12 « muraille », le voyant y porte beaucoup d’intérêt, cf encore w 14, 15, 17,
18, 19. — «grande et haute» (v 10), on a «hauteur» (v 16). — «douze», ce
diif&e ( w 12, 14, 19-20: douze sortes de pierres, 21; 22, 2) et ses multiples
( w 16, 17) dominent dans la description. — « douze portes », qui retiennent

APOCA LYPSE 332


des noms inscrits, qui sont ceux des douze tribus 21
des fils d’Israël. Au levant, trois portes; et au
nord, trois portes; et au midi, trois portes; et au
couchant, trois portes. Et la muraille de la ville a
douze assises, et sur elles douze noms, ceux des
douze Apôtres de l’Agneau.
Et celioi qui parlait avec moi avait une mesure,
un roseau d’or, pour mesurer la ville, et ses portes
et sa muraille. E t la ville est quadrangulaire, et sa
longueur est la même que sa largeur. Et il mesura la
villle avec le roseau sur douze mille stades. Sa lon­
gueur, et sa largeur, et sa hauteur sont égales. Et
il mesura sa muraille: cent quarante-quatre cou­
dées, mesure d’homme, c’est-à-dire d’ange. ^®Et le
matériau de sa muraille est de jaspe, et la viUe est

également l ’attentîcm du venant, w 13, 13, 21, 23; 22, 14, — Pour ces w 12-14,
voit s u t ^ t Ez 48, 30-33, — «douze anges», en fonction de gardiens (fo (Z, 6)
ou de portiers. — « des noms inscrits... d’Israël », cf Ez 48, 31; E z 28, 21; 39, 14,
— « douze tribus », i d seulement dans Ap; voir « toutes les tribus des fils
d’Israël » (7, 4) avec douze noms (7, 3’8),
13 « au n(tta », encore et seulement Le 13, 29, dans le N.T.
14 «assises» (et v 19), ou « fondations » (c£ H e 11, 10), «assises... douze
Apôtres» (c£ E j^ 2, 20), mise en relief de l ’apostoliaté de l ’Eglise par la réfé­
rence spédale auz «douze» en tant que collège (voir Jn 6, 67, 70; Mt 19, 28;
Ac 6, 2; 1 Co 15, 3; comparer M t 16, 18). Pour «apôtres», cf 18, 20, note.
15-17 Les dimensions de la cité.
15 « œ lu i qui parlait avec m oi», l ’ange du v 9. — «tm e mesure, un roseau»
(cf Ez 40, 3, 3 ), voir 11, 1, note. — « d’or », ce qui convient à la dignité et h la
magnificence de cette d te, que le mesurage a pour but de faire admirer. — Les
dimensions de la ville au v 16; celles de la muraille au v 17; « ses portes » ne
seront pas mesurées, mais seulement décrites au v 21.
16 « est (lit; est placée, 4, 2) quadrangulaire c’est-à-dire que sa base est
carrée. Pour l ’idée d’espace carré, cf Ez 48, 16, 17, 20. — « sur douze mille sta­
des» (de périmètre ou de côté?), soit plus de 2 200 km selon le stade de 185 m;
mais il s’agit d’un dilffre symbolique (12 x 1000). — « ... sont égales », cette vUle
en forme de cube ou de pyramide serait un monstre, si elle n’était un symbole;
il la faut à la taille des « nations » et des « rois de la terre », v 23.
17 « sa muraille », et w 18, 19; cf w 12, 14, 15. — « cent quarante-quatre cou­
dées » (carré de 12), soit plus de 64 m ou de 70 m selon la coudée de 0 m 45
ou celle de 0 m 49. La plupart des interprètes l ’entendent de sa hauteur; certains,
de son ^aisseur. — « c’èst-à-dire d ’a n ^ », l ’ange se sert de la même mesure que
les htnnmes (cf « diiftie d’homme », 1 3 ,18, note).
18-21 Les m atâiauz de la d té.

333 A POCA LYPSE


21 d’or pur, semblable à du verre pur. Les assises
de la mmaille de la ville sont parées de toute
pierre précieuse; la première assise est de jaspe,
la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine,
la quatrième d’émeraude, ^®la cinquième de sar-
donyx, la sixième de sardoine, la septième de
chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de
topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième de
hyacinthe, la douzième d’améthyste. E t les
douze portes sont douze perles; chacune des
portes était d’une seule perle. E t la place de la ville
est d’or pur, comme du verre transparent.
Et je n ’y vis pas de Sanctuaire; car le Seigneur
Dieu, le Tout-Puissanf, est son Sanctuaire, ainsi que
l’Agneau. “ E t la ville n’a pas besoin du soleil ni de
la lune pour l’éclairer; car la gloire de Dieu Va illu­
minée, et sa lampe, c’est l’Agneau. ^ E t les nations

18 «m atériau» (le terme ne figure au’ici dans le N .T.), ce qui entre dans une
construction. — « de jaspe » (et v 19), c£ v 11, note. — « d’or pur, sembiable à
du verre pur », c£ v 21: « d’or pur, comme du verre transparent ». Cf « vitrifiée »,
4 ,6 ; 13, 2.
19 « Les assises », cf v 14. — « parées » (cf v 2), il semble ensuite que ces
assises sont faites, plutôt qu’ornées, de « toute pierre précieuse » (v 11, note). — Le
scintillement de ces douze sortes de pierres teintées donne à la cité un mer­
veilleux éclat. — Pour cette mystique architecturale à l ’égard de Jérusalem, voir
Is 54, 11-12; 60, 17; Tob 13, I6; et pour des listes (à comparer) de ces minerais
p r é c i ^ . Ex 28, 17-20; 39, 10-13; Ez 2 8 ,13. — « jaspe », cf w 11, 18; 4, 3.
20 « sardoine », cf 4, 3. — « hyacinthe », cf 9, 17 (couleur).
21 « les douze portes », voir w 12, 13, notes. — « perles », cf 17, 4; 18, 12, 16.
— « la place », cf 22, 2; 11, S. — « d’or pur, comme du verre transparent »,
comparer v 18b; « transparent », ici seulement dans le N.T.
22 Cf Ez 48, 33: « le nom de la viUe sera: Yahvé-Chamma [Yahvé est là] ». —
« le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant », dernière apparition de cette expression,
cf 1, 8, note. — « le Seigneur... ainsi que l ’Agneau », sur leur étroite association,
voir 22, 3, note. — Sur le corps du. Christ, « Sanctuaire » de Dieu, cf Jn 2, 19-21.
23 Inspiré d’Is 23, 24; 60, 19-20. — « n ’a pas besoin... », de même 22, 3. —
« lune », cf 8, 12, note. — « la gloire de Dieu », cf v 11, note. — « l ’a illumi­
née », pour ce verbe, encore 22, 3: « luira suc eux »; 18, 1: « la terre fut illumi­
née »; cf Jn 1, 9. Voir 1 Jn 1, 3: « Dieu est lumière »; 1, 7; 2, 8. — « lampe »,
pour ce terme, encore 22, 3; 18, 23. Comparer « lampadaires », 1, 12, 13, 20; 2, 1,
3; 11, 4.

A PO C A LY PSE 334
marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui 21
apportent leur gloire. ^ E t jamais ses portes ne
seront fermées le four, car là il n’y aura pas de nuit.
on lui apportera la-^oire et l’honneur des
nations. ^ E t jamais n’y entrera rien de souillé, ni
celui qui pratique abomination et mensonge, mais
seulement ceux qui se trouvent inscrits dans le
Livre de vie de l’Agneau.

Félicité des élus

^ E t il me montra un fleuve d’eau de la vie, resplen- 22


dissant comme du cristal, qui sortait du trône de
Dieu et de l’Agneau. ^ Au milieu de la place de la-

24 Inspiré d ï s 60, 3, 3; cf Ps 138, 4. — Voir 15, 4. — «les rois de la terre», 2 1


c£ 17, 2, note.
25 In ^ îré d’Is 60, 11, mais id ; « U n ’y aura pas de nm t cf 22, 5: « E t U n’y
aura plus de nuit »; Zach 14, 7. La lumière <c du soleil et de la lune » édaire
les jours et les nuits de la tene; là, une seule lumière, la lumière divine (v 23;
22, 5; Is 60, 20; Zach 14, 7), le « jour »• sera étemel.
26 R ir is e du v 24. Voir Is 60, 3, U ; Ps 7 2 ,10-11.
27 « E t jamais... souillé », cf Is 52, 1; 35, 8; Ez 44, 9. Pour l ’idée, cf 1 Co 6,
9-10; 2 Pe 3, 13; 2 Tm 2, 19. Pour « souille cf Mc 7, 2, 13, 18, 20, 23; Ac 10,
14. — «pratique». Ut: « f a it» . — «abomination» (cf 17, 4, note), voir «abomi­
nables 8. — « ... mensonge » (cf 14, 3), en 22,15: « quiconque aime et pratique
le mensonge»; voir d-dessus v 8: «tous les menteurs». Bans les écnts jdhanni-
ques, on trouve encore « mensonge » en Jn 8, 44; 1 Jn 2, 21, 27; « menteur », en
■r r. n ^ •*/, *» J «O. A e 1/1. -------..î-.. seulement Ap 3, 9;
note;
1 « Ê t l î m e'm ontrâ», c’est l ’ange de 2l,[9~10, '15. — « u n fleuve d’eau de la 22
vie», comparer: « la source de l ’eau de la v ie» (21, 6, note), « l ’eau de la vie»,
V 17; et pour « un fleuve », voir Jo 4, 18: « ime source sortira de la Maison de
Yahvé et elle arrosera le ravin... »; Ez 47, 1, 3, 9: « de l ’eau sortait de dessous le
seuU de la Maison », « c’était un torrent », « il y aura de la vie partout où arri­
vera le torrent »; ^ d i 14, 8: « des eaux vives sortiront de Jâusalem ... »; cf
encore Gn 2, 10; Vs 46, 3; surtout Jn 7, 38-39: « des fleuves d’eau vive. Il dit
cela de l ’Esprit... ». — « sortait du », pour ce verbe dans les écrits johannîques,
cf 1, 16; 4, 3; 9, 17-18; 11. 3; 16, 14; 19, 13; Jn 5, 29; 15, 26.. — « du trône de
Dieu et de l ’Agneau» (voir v 3, note), qui sont l ’unique source de la vie. —
«resplendissant comme du cristal», comparer 4, 6: «comme une mer vitrifiée
semblable à du cristal »; pour « resplendissant » (et v 16), cf « splendide », 19, 8,
note; pour « cristal », cf 4, 6, et « cristallin », 21, 11, note.

335 A PO C A LY PSE
22 [ville] et de part et d’autre du fleuve, un arbre de
vie, fructifiant douze fois, donnant son fruit chaque
■ mois, et Us feuilles de l’arbre sont pour la guérison
des nations. ^ Et il n’y aura plus d’anathème. Et le
trône de Dieu et de l’Agneau y sera, et ses escla­
ves lui rendront un culte; et Us verront sa face, et
son nom sera sur leurs fronts. ®Et il n’y aura plus de
nuit, et ils n’ont pas besoin de lumière de lampe ni
de lumière de soleil, car le Seigneur Dieu luira sur
eux, et ils régneront pour les éternités d’éternités!

2 Certains coupent différemment ces w 1-2: « u n fleuve... qui sortait du trône


de Dieu et de l’Agneau, (2) au milieu de la place de la [ville]; et de part et
d’autre du fleuve... ». — Lit: « Au milieu de la place de la [ville] et du fleuve
de part et d’autre». — La description s’inspire surtout, idées et termes, d ’Ez 47,
7, 12. — « un arbre de vie », U s’agit, semble-t-il, d ’arbres bordant le fleuve,
comme en Ez; mais ce singulier collectif est voulu pour évoquer « l ’arbre de
vie (cf w 14, 19) qui est dans le paradis de Dieu », 2, 7, note; cf G n 2, 9; 3, 22.
— «fructifiant...», lit: «faisant douze fruits». — «donnant», lit: «tendant,
rapportant ». — Fécondité exubérante, vertu curative des feuilles: traits emprun­
tés aux arbres fruitiers d’Ez 47, 12. — « des nations », des nations païennes, cf
21, 24, 26; J t 3 , 17.
3 « E t... plus d’anathème » (ou « d’imprécation », cf M t 26, 74), voir Zach 14,
11. La vie dans la Jérusalem nouveUe ou dans le nouveau paradis ne donnera
plus lieu à des sentences divines de destruction ou è des interdictions (cf en
contraste Is 43, 28; Mal 3, 24; Gn 3, 14-19, 22-24). — « le trône de Dieu e t de
l ’Agneau» (et v 1), formule claire de partage du même trône, comme: « j ’ai été
vainqueur et me suis assis avec mon Pète sur son trône » (3, 21). Au cours du
livre: « au milieu du trône... un Agneau», 5, 6; « l ’Agneau qui est au milieu du

note. — « ses esclaves » (et v 6), cf 7 , 3, note. — « lui rendiront un culte »,


ci 7 , V , voir « prêtres de Dieu et du Christ », 20, 6, note.
4 « et ils verront sa face » ,(Ps 17, 15; 42, 3), dans la cohabitation avec Dieu
(21, 5). Pour le N.T., ef 1 Co 13. 12; 1 Jn 3, 2; 2 Co 3, 16-18; Mt 5, S; H e 12,
14. — « et son nom sera sut leurs uasnts », cf 7, 3, note; 3 , 12; 1 4 , 1.
5 « il n’y aura plus de nuit », cf 21, 23, note. — « pas besoin de... », cf 21, 23.
— Pas de « lumière de lampe » (cf 18, 23: « la lumière de la lam|>e »), car « sa
lampe, c’est l ’Agneau » (21, 23). — « luira sur eux », cf « l ’a illuminée » (21, 23,
note). — « et ils régneront », voir 20, 6; 5, 10. — « pour les éternités... », dernière
rencontre avec cette expression, cf 1, 6, note.

APOCALYPSE 336
Attestation de Vange

^ Et il me dit; « Ce sont des paroles fidèles et vé- 22


ridiques, et le Seigneur, le Dieu des esprits des
prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses
esclaves ce qui doit arriver bien vite. ’ Et voici que
je viens bientôt. Heureux celui qui garde le s ,
paroles de la prophétie de ce livre! » •
®E t c’est moi, Jean, qui entendais et voyais cela.
Et lorsque j’eus entendu et vu, je tombai pour me
prosterner aux pieds de l’ange qui me montrait
cela. ®E t il me dit: « Garde-t’en bien! Je suis un
esclave comme toi et tes frères, les prophètes, et
ceux qui gardent les paroles de ce livre; devant
Dieu prosteme-toi. »

« E t ü me d it» , sans doute l ’ange des w 1, 8-9; selon d’aubes, Jésus (voir

'4; He 12, 9. Pour « prophètes », dans Ap, cf vV P, 9, ne


n o te . — « a easiajé s o n
ange », compater: « il (Jésus) l ’a mgnifiée, par l ’envol de son ange » (1, 1, note);
«M oi, Jésus, j’ai easa/é mon ange», v 20. — «pour monber à ses esclaves ce
gui doit arriver bien vite », voir 1, 1, identique.
7 « E t voici que je viens bientôt», un des leitmotive de Ap; comparer: « V o id
que je viens bientôt», V 12; «V oici que je viens comme un voleur» (16, 15);
--* » WW ... WA WWWAWWJW XwWAW%^A4» Vk. / O ^ /C ^ H \

celui qui garde... », c£ 16, 15; on lit ici la sixième des sept « béatitudes » de
Ap, c£ 1, 5, note. — « les paroles de la prophétie de ce livre» (et w 10, IS), c£
V 9: « les paroles de ce livre »; v 19; « paroles du livre de cette p ro c è d e »; 1, 3;
« les paroles de cette prophétie ».
8-9 Texte très prodie de 19, 10, voir les notes. — « moi, Jean », cf 1, 9; 1, 1,
4. — « qui entendais et voyais» (c£ 1, 2, 10-12, 17,-19; etc.), Jean est le voyant
et l ’auteur du livre, cf w 18-19. — « l ’ange qui me montrait ^ a » , cf w 1, 6,
notes. — « toi et tes fières, les prophètes », Jean est rangé dairement parmi ces
derniers, et «les paroles de ce livre», c’est-à-dire l ’Apocalypse (cf v 19, note),
sont donc bien tm témoignage rendu à Jésus (cf 19, 10, note; 1, 2-5). Four
«prophètes», d v 6; 10, 7; 11, 10, 18; 16, 6; 18,.20, 24. — « les paroles de ce
livre », cf « ies paroles de la prophétie de ce livre », v 7, note; pour « prophé­
tie », cf w 7, 10, 18, 19; 1, 5; 11, 6; 19, 10. Quant à « prophétiser », seulement
10,11; 11, 5.

337 APOCALYPSE
Le temps de la rétribution est proche

22 “ E t il me dit: « Ne scelle pas les paroles de la


prophétie de ce livre, car le temps est proche!
“ Que l’injuste pratique l’injustice encore, que le
sale se salisse encore, que le juste pratique la jus­
tice encore, et que le saint se sanctifie encore.
Voici que je viens bientôt, et mon sdaire est
avec moi pour rendre à chacun selon qu’est son
œuvre. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et
le Dernier, le Principe et la Fin. “ Heureux ceux qui
lavent leurs robes, pour qu’ils aient pouvoir sur
l’arbre de vie et entrent dans la ville par les portes!
Dehors les chiens, et les sorciers, et les fornica-

10 « E t il me dit » (c{ w 6, 9 ), selon cettains, c’est plus ptobaUement Jésus gui


parle dans ces w 10-13\ d ’autres ne lui attribuent que les paroles des vy 12-15
(ou bien seulement celles des w 12-13), et réservent à l ’ange du v 9 les dires des
vv 10-11 (ou bien des w 10-11, 14-15); pour d’autres enfin, le v 15 serait une
parole de Jean. — « Ne scelle pas » (voir en contraste 10, 4, et la note), il ne
faut pas garder secret ce message dont le contenu intéresse la génération pré­
sente. — « les paroles de la prophétie de ce livre » (et w 7, IS), cf v 7, note. —
« car le temps (le moment) est proche », texte identique en 1, 3.
11 Quel que soit l ’accueil fait au message du livre, quelles que soient les posi­
tions prises pat chacun et tenues jusqu’à l ’affrontement final, le plan divin
s’exécutera. — « Que l ’injuste... », cf Dan 12, 10: « les méchants feront le mal... »;
pour ce genre de formules, cf Ez 3, 27; 2, 5, 7; 3, 11. Hors de ce contexte, on
pourrait traduire: « Que celui qui nuit nuise encore », pour ce verbe, cf 2, 11,
note. — « le sale», ici et Ja 2, 2, seulement dans le N.T., cf «saleté», Ja 1, 21;
« se salisse », ici seulement. — « pratique (lit; fasse) la justice », cf Is 56, 1; va­
riante: « soit justifié ». — « se sanctifie », ou: « soit sanctifié ».
12 « Voici que je viens bientôt », cf v 7, note. — « mon salaire est avec moi »
(cf Is 40, 10; 62, 1 1 ), voir 11, 18. — «pour tendre à chacun...», comparer avec
2, 23: 18, 6; 20,12, 13; Es 28, 4; J t 17, 10.
13 Application au Christ des titres divins (1, S; 21, 6), avec l ’inclusion de « le
Premier et le Dernier » qui ne fut employé que pour lui (1, 17; 2, 8); cf H e 1,
12: « toi, tu es le même, et tes années ne passeront pas »; 13, 8: « Jésus Christ
est le même, hier, aujourd’hui et à tout jamais ».
14 « Heureux », la dernière des sept « béatitudes » de Ap, cf 1, 3, note. —
« ceux qui lavent leurs robes », cf 7, 14, d’oît la Vulgate ajoute ici: « dans le
sang de l ’Agneau». Variante: «ceux qui pratiquent (Bt: font) ses commande­
ments » (cf 1 Jn 5, 2). — « ils aient pouvoir sur l ’arbre de vie », cf v 19: « sa
parr de l ’arbre de vie »; voir v 2; 2, 7: « manger de l ’arbre de vie qui est dans le
paradis de Dieu ». — « entrent dans la ville », la Jérusalem nouvelle (21, 2, 10),
dont il fut dit: «jam ais n ’y entrera rien de souillé» (21, 27). — « p a r les
portes », cf 21,12, note.

APOCALYPSE 338
teurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiœn- 22
que aime et pratique le mensonge! »

Attestation de Jésus

“ « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous attes­


ter cela au sujet des Eglises. Moi, je suis le rejeton
et la race de David, l’étoile resplendissante du
matin. »
Jn 4.10
E t l’Esprit et l’Epousée disent: « Viens! » Et 14
que celui qui entend dise: « Viens! » E t que celui
Jn 7,37-35»
qui a soif vienne, que celui qui le veut prenne de
l’eau de la vie gratuitement.
Je l’atteste, moi, à quiconque entend les
paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y
ajoute, Dieu lui ajoutera les plaies qui sont décrites

13 « chiens ^ au sens injurieux que les Juife donnaient à ce ternie, cf Mt- 7, 6;


Phi 3, 2; 2 Pe 2, 22; (prostitués? en ce cas voir Deut 23, 18-19)} dans ce verset
il corres^nd à peu près aux « abominables » de 21, S, 27. — « et les sorciers,
et les... idolâtres », voir 21, S, notes. — « quiconque aime et pratique (lit: fait)
le mensonge », cf 21, 27; « tous les menteurs », 21, 8.
16 « Moi, Jésus », après l ’attestation de l ’ange (v 6) et celle de Jean (v S; reprise
w 18-19). — « j ’ai envoyé mon ange», cf v 6, note. — «vous», les destinataires
du livre de Jean ( w 18-19). — « attester», pour ce verbe dans Ap, cf w 18, 20;
1, 2. — « au sujet des Eglises », variante: « dans les Eglises ». Cf 1, 4, 11, 20. —
« Moi, je suis », cf 1, 8, note. — « le rejeton et la race de David », c’est-à-dire:
le rejeton de la race de David (cf Ro 1, 3): en 5, 3: « le rejeton de David ». —
« l ’étoile resplendissante du matin », cf 2, 28, note; voir Nomb 24, 17; Le 1, 78;
pour « resplendissante », cf v 1, note.
17 Réponse au v 12. — « l ’Esprit (dit) », cf 2, 7, 11, 17, etc. — « l ’Epousée»,
cf 21, 9, note. — « l’Esprit et l ’Epousée », l ’Eglise animée pat l ’Esprit et en
laquelle se manifestent les inspirations des prophètes, toute l’Eglise; cf «les pro­
phètes et les saints» (16, 6; 18, 24). — «Viens! », voir v 20b; «Viens, Seigneur
Jésus! ». — « celui qui entend », v 18; « quiconque entend », cf 1, 3, note. —
« que celm qui a soif... gratuitement », voir 21, 6, note.
18-19 « m o i» , selon certains, c’est Jésus, comme au v 16; selon d’autres, Jean
(cf V 8) qui intervient avec toute son autorité de prophète et d’Apôtre. — « les
paroles de la p to ^ é tie de ce livre » (et w 7, 1 0 ), au v 19; « paroles du livre de
cette prophétie»; voir v 7, note. — « ... ajoute», « ... retraneïe», des avertisse­
ments semblables ne manquent n i dans les littératures anciennes, ni dans les

339 APOCALYPSE
22 dans ce livre-, et si quelqu’un retranche quelque
chose des paroles du livre de cette prophétie. Dieu
lui retranchera sa part de l’arbre de-^vie et de la
ViUe, la [Ville] sainte, qui sont décrits dans ce
livre...
Celui qui atteste cela dit: « Oui, je viens bien­
tôt. »

Cri final et salutation

Amen! Viens, Seigneur Jésus!


La grâce du Seigneur Jésus soit ' avec tous!
Amen!

20 «Celui qui atteste», Jésus, cf v lo. — « O u i» (14, U ; 16, 7), en réponse à


«V iens!» (v 17). — « je viens bientôt», pour la dernière fois dans le livre
( w 7, 12; 2, 16; 3, II; 16, V ) . — Pour « O u i» et «A m en», cf 1, 7, note, —
« Viens, Seigneur », rappelle en traduction grecque Pexclamation araméenne
Marana tha, conservée dans 1 Co 16, 22. — « Seigneur Jésus » (1 Co 12, J ) , ici
seulement et v 21 dans Ap. — Ce soupir vers une venue prochaine de Jésus (cf
1 Co 11, 26; 2 Tm 4, 8) clôt admirablement TApocalypse, le N.T. et la Révéla­
tion.
21 « grâce », ici et 1, 4, dans Ap. — « avec tous », variantes: « avec vous tous »,
« avec tous les saints ». — Certains manuscrits omettent; « Amen ». — L*Apo­
calypse étant adressée aux « sept Eglises » (v 16; 1, 4, 11, 20; 2, 1; etc.) comme
une longue lettre, se termine par une phrase qui ra p ^ lle la conclusion des
Epîtres pauliniennes (1 Th 5, 28; 2 Th 3, 18; 1 Co 16, 23; 2 Co 13, 13; Ga 6, 18;
Phi 4, 23; Ti 3, 15; He 13, 23).

A PO C A LY PSE 340
L es E pîtres catholiques
Les Épîires catholiques

On appelle de ce nom un groupe de sept lettres: une


de saint Jacques, deux de saint Pierre, trois de saint
Jean et une de saint Jude. Elles sont ainsi désignées
parce que, hormis les deux petits billets de saint Jean,
elles s’adressent à un groupe d’Eglises assez étendu.
Bien que très différentes les unes des autres, les
épîtres « catholiques » ont un certain nombre de traits
communs:
a) Mise en garde contre les faux docteurs: 2 Pe 2,
1-3, 10-22; 3, 3-4, 16-17; 1 Jn 2, 18-23; 4, 1-6;
2 jn 7 -ll;] n 4 ,8 -1 9 .
b) Insistance sur la nécessité de garder l’intégrité de
la foi et la pureté de vie: Ja 2, 14-26; 3, 13; 4, 3-9;
5, 7-11; 1 Pe 2,11-12,13-17; 4,1-4; 2 Pe 3 ,1-7,14-18;
l j n 2 , 18-28; 4 ,6 ; 2 j n 7 - ll .

343
c) Exhortation à rester fermes dans l’épreuve et la
persécution: Ja 1, 2-4, 12; 4, 7, 10-11; 1 Pe 1, 6-7; 2,
11-17; 3,13-17; 4,12-19; 5 ,6 -10; 1 Jn 2 ,24-28.
d) Evocation de la fin des temps et de sa proximité:
Ja 5, 7-9; 1 Pe 1, 3; 4, 7; 2 Pe 3, 3-4; 1 Jn 2,18-19;
Ju 18. — 2 Pe 3, S-IO; l’horizon s’éloigne: « Un jour de­
vant le Seigneur est comme mille ans et mille ans com­
me un jour. »

344
E p ître de saint Jacques
Jacques « le Mineur » a souvent été confondu par les imagiers avec
Jacques « le Majeur », beaucoup plus célèbre à cause du pèlerinage
de Saint-Jacques-de-Compostelle (cf hors-texte).
Bible française. Paris, 1520.
INTRODUCTION

Auteur

Jacques est un des « frères du Seigneur » (1 ,1 ; Mc 6,


3, et par\ Ga 1, 19), fils de Clopas et d’une certaine
Marie (Jn 19, 23; M t 27, 3 ^ ), dit « le Mineur » ou « le
petit » (Mc 15, 40), sans doute pour le distinguer de
« Jacques le Majeur », fils de Zébédée et frère de Jean
(Mc 1, 19 sv). Il devint le chef de la communauté de
Jérusalem (Ga 2, 9, 12; Ac 12, 17; 15, 13 sw ; 21, 18
sw ), et fut lapidé en 62, à l’instigation du grand
prêtre Ananos IL

'Destinataires

L’épître est adressée « aux douze tribus qui sont dans


la Dispersion », terme employé par le judaïsme pour
désigner les Juifs établis hors de la Palestine. Il s’agit
donc des judéo-chrétiens. Mais le terme « les douze
tribus » ( Ap 7 ,4; 2 1 ,1 2 ) peut englober tous les chrétiens
qui forment l’Israël nouveau, « l’Israël de Dieu » ( Ga 6,
16).

347 JACQUES
Date

Avant 62, date de la mort de Jacques, et plutôt


durant les dernières années de sa vie, entre 57 et 62.

L'œuvre

A. La forme. L'épître est écrite en grec de bon aloi,


correct, quelque peu redierché et même précieux par
endroits (1 ,1 sv, 6 ,1 3 sv; 2 , 13\ 3, 4 sv, 6-8\ 4, 9-14).
Assez nombreux sémitismes, inspirés par la fréquentation
de TA.T. lu en grec, ainsi qu’il appert du texte des cita­
tions.
Malgré le nom qu’on lui a donné, l’épître n’a rien du
genre épistolaire. Elle appartient au genre gnomique et
se présente comme une collection de sentences ou de
groupes de sentences, indépendantes et reliées
souvent d’une manière artificielle.
B. Le fond. Toutes ont trait à la conduite de la vie et à
la manière de la régler conformément aux exigences
de la morale biblique et évangélique. On y a décelé
l’influence de la « diatribe » cynico-stoïcietme. Void
quelques-uns des thèmes mis en œuvre:
1°) La Loi et son observation intégrale (1, 22; 2 , 10-
11, 14-26), loi « royale » (2, 5 ), « de liberté » (2 ,1 2 ),
« vraie sagesse » (3 ,1 3 ), assurant le bonheur ( 1,25 ).
2° ) Les méfaits de la langue ( 1,26; 3 ,2-12 ).
3°) L’hostilité à l’égard des riches et la défense des
pauvres ( 1, P-10; 2, 2-7; 5,1-6 avec une pointe de décla­
mation)."
JACQUES 348
4°) La concorde entre frères et la correction frater­
nelle ( 4 ,1-12; 5,19-20).
5°) L& pnètei5,13,16-18).
6° ) L’onction des malades (5,14-16).
T ) La Venue du Seigneur (5,7-11).

Table analytique de VEpître de Saint Jacques

1. Adresse ( 1,2 ).
2. La conduite du chrétien dans l ’épreuve ( 1,2-12 ).
3. L’épreuve ( 1 ,13-18 ).
4. M ettre en pratique la parole de Dieu ( 1 ,19-27 ).
5. Ne pas faire acception de personne ( 2,1-9 ).
6. ObHgation d ’observer toute la Loi ( 2,10-13 ).
7. La foi sans les œuvres est morte (2,14-26).
8. Les péchés de la langue ( 3 ,1-12 ).
9. Vraie et fausse sagesse ( 3 ,13-18).
10. Conditions de la concorde entre frères et de
l ’amitié avec Dieu (4,1-12).
11. Contre la présomption (4,13-17).
12. Contrôles riches oppresseurs (5,1-6).
13. Supporter patiemment les afflictions dans l’attente
de l’Avènement du Seigneur (5,7-11).
14. Ne pas jurer (5,12).
15. L’onction des malades ( 5,14-16a ).
16. La prière ( 5 ,1 3 ,16b-18 ).
17. La correction fraternelle ( 5,19-20 ).

349 JACQUES
acobu;
Odtdninfi
'ÿ tfu p p ife t
ttu e d u o d e ^

dm trib? q
fitt ï dfgfio
nerfaltitem.
0 ê Sandül
e d l H a t e fri*
trcsmdîctï
fn têptati'o
ties varias
Bible latine. Lyon, 1516.
Adresse

^ Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus 1


Christ, aux douze tribus qui sont dans la Dispersion,
salut!

La conduite du chrétien dans l’épreuve

^ Ne voyez, mes frères, que sujet de joie dans les


diverses épreuves qui peuvent vous survenir, ^ sa­
chant que le caractère éprouvé de votre foi produit
la constance. '' Mais que la constance fasse œuvre
parfaite, pour que vous soyez parfaits et accomplis,
ne laissant rien à désirer.
^ Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’Ü
la demande à Dieu, qui donne à tous généreu­
sement sans faire de blâme, et elle lui sera donnée.

1 Un des «frères du Seigneur» (Mc 6, .3), devenu le chef de la communauté


de Jérusalem (Ga 2, Pj Ac 15, 35; 21, 18), — Jacques se sert, pour désigner les
chrétiens dispersés dans le monde — d’origine juive ou païenne — du terme
employé par le judaïsme pour désigner les Juifs émigrés hors de la Palestine. Ce
sont les « douze tribus » (Ap 7, 4) de l’Israël nouveau (Ga 6 , 16).
3 Cf^ Ro 5, 3-4: « l ’afrliction produit la constance, la constance la vertu
éprouvée. »
4 « parfaite », mot aimé de Paul: 1 Co 2, 6; Eph 4, 35; Phi 3, 35; Col 1, 28;
4, 32; He 5, 14.
5 Par «sagesse», il faut entendre ici l’aptitude à pénétrer le sens de la Loi
divine et à y conformer sa conduite.

351 JACQUES
®Mais qu’il demande avec foi, sans hésiter en rien;
celui qui hésite en effet ressemble au flot de la mer
que le vent soulève et agite. ’ Qu’il ne pense donc
pas, cet homme-là, recevoir quelque chose de la
part du Seigneur: ®homme à l’âme double, instable
dans toute sa conduite.
®Que le frère de basse condition se vante de
son élévation, “ et le riche de son abaissement,
car il passera comme fleur d’herbe. “ Le soleil se
lève avec sa chaleur brûlante et dessèche l’herbe;
sa fleur tombe et son éclatante parure disparaît. De
même le riche se flétrira dans ses entreprises.
“ Heureux l’homme qui supporte l’épreuve! Car,
ayant fait ses preuves, il recevra la couronne de
vie que [le Seigneur] a promise à ceux qui l’aiment.

L’épreuve

“ Que personne, étant dans l’épreuve, ne dise:


« C’est Dieu qui m’éprouve »; car Dieu est à l’abri
des épreuves du mal, et lui-même n’éprouve per­
sonne. ^'‘ Chacun est éprouvé par sa propre con-

6 Ci Eph 4, 14\ « ballottés par les flots et emportés à tout vent de doctrine. »
8 « à l’âme double », Même terme 4, S, — « dans toute sa conduite », Ut:
« dans toutes ses voies. »
9-10 Antithèse un peu forcée, dans le goût de l ’auteur, dont le style n ’est pas
sans apprêt ni préciosité. A noter une hostilité marquée à l ’égard du riche
(cf 2, 2-7; 5, 1-6).
10-11 « se lève, dessèche, tombe, disparait », ces présents traduisent les aoristes
gnomiques de l ’original. Cf Is 40, 6-8. — « avec sa chaleur brûlante »; ou « avec
le vent brûlant ».
12 Sur cette « couronne », cf 1 Co 9, 25; 2 Tm 4, 8; 1 Pe 5, 4; Ap 2, 10; 3, 11.
13 C’est toujours le thème de l ’épreuve (même mot dans le texte original), la
tentation étant l ’épreuve suprême. — C’est-à-dire: «D ieu ne saurait être éprouvé
pat le mal. »

JACQUES 352
36 — Saint Jacques en costume de pèlerin (cf p. 344 et photo 101),
suivi d’un disciple qui, plus jeune et plus petit que lui, imite en
tout ce que fait le maître.
Pastilles sur les Epitres. Manuscrit du X I V ’ siècle. Bibliothèque
Mazarine, n° 168.
voitise qui le tire et le prend à l’amorce; puis la 1
convoitise, ayant conçu, enfante le péché, et le
péché, une fois consommé, donne naissance à la
mort,
^®Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés:
tout beau don, toute donation parfaite vient
d’en haut et descend du Père des lumières, chez
qui n ’existe ni changement ni ombre de variation.
C’est dans son Hbre vouloir qu’il nous a donné
naissance par une parole de vérité, pour que nous
soyons en quelque sorte les prémices de ses créa­
tures.

Mettre en pratique la parole de Dieu

Sachez-le, mes frères bien-aimés; que tout


homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à
la colère; ^“car la colère de l’homme n ’accomplit
pas la justice de Dieu, C’est pourquoi, rejetant
toute saleté et tout reste de méchanceté, accueil­
lez avec douceur la Parole qui a été implantée [en
vous] et qui peut sauver vos âmes,
14 Image pittoresque: la convoitise est comparée à une amorce de pécheur, oh
se prend celui qui succombe. Au verset suivant, image toute dififérente, présentée
avec des termes quelque peu recherchés.
17 «Père des lumières», cf «D ieu est lumière» (1 Jn 1, ^); il «habite une
lumière inaccessible» (1 Tm 6, 16); «son admirable lumière» (1 Pe 2, P). — Ou
« ni ombre résultant de variation. »
18 «nous a donné naissance»; thème johannique (Jn 1, 12-13; 3, 3, 3-6). — la
parole par excellence, celle de l’Evangile, qui est la vérité même. — « prémices »,
terme emprunté à la langue cultuelle. C’est-à-dire: pour que nous lui apparte­
nions d ’une manière toute spéciale.
19 Ou « Vous le savez. »
20 « la justice de Dieu », c’est-à-dire: la justice exigée par Dieu.
21 «saleté», le terme est réaliste (cf Ap 22, 11). Ailleurs l ’auteur écrira «sans
souillure» (v 27), « q u i tache» (3, 6); «sans tache» (1, 27). — Il s’agit de la

37 — Jésus ressuscité bénit saint Pierre.


Vitrail du X V P siècle. Eglise Notre-Dame, Les Andelys.
^M ettez la Parole en pratique et ne vous con­
tentez pas de l’écouter, vous leurrant vous-mêmes.
^ Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre
en pratique, celui-là ressemble à un homme qui re­
garde dans un miroir le visage que lui a donné la
nature; ^ il se regarde et s’en va, et aussitôt il
oublie comment il était. Mais celui qui se penche
sur une loi parfaite, celle de la liberté, et y reste,
ne se montrant pas auditeur oublieux mais homme
de pratique, celui-là sera heureux en la pratiquant.
“ Si quelqu’un pense être religieux, alors qu’il
ne refrène pas sa langue, mais qu’il dupe son
propre cœur, celui-là, vaine est sa religion. ^ La
religion pure et sans souiUure auprès de Dieu le
Père, la voici: visiter orphelins et veuves dans leur
affliction et se garder sans tache loin du monde.

Patole par excellence, celle de l ’Evangile. — « a été implantée », 1 Co 3, é:


« Moi, j ’ai planté. »
23 Cf 2, 12. Cette loi, qui assure la liberté à celui qui la pratique — selon un
thème commun aux moralistes de l ’antim ité. — est la Loi mosaïque portée à son
achèvement, à sa perfection, par Jésus (Mt 5, 17). On ne trouve nulle part, dans
cette épître, l ’idée d’une opposition entre une loi ancierme de servitude et une loi
nouvelle de liberté. — « sera heureux en le pratiquant »; idée familière à la litté­
rature sapientale de l ’A.T.: Ps 1, 1-3; 19, S-Il; 119, 1-2, 14, 24, etc.; Sir 50,
28-29, etc.
26 « cœur », au sens biblique d’esprit.
27 L’auteur n ’entend pas donner une définition complète de « la religion pute et
sans souiUure », mais il met l ’accent sur quelques-unes des obUgations essentieUes
qu’elle impose. — « orphelins et veuves » paraissent souvent ensemble dans l ’A.T.
comme les protégés par exceUence de Yahvé, qu’il faut repecter et soutenir
(Deut 14, 29; 16, 11; 24, 19; Ps 68, 6; 146, 9; Is 1, 17; J r 7, 6; Ez 22, 7;
Mal 3, 5, etc.). — «m onde» est à entendre, au sens moral, de toutes les forces
mauvaises qül se trouvent dans le monde physique et de ceux qui se laissent
dominer par eUes (cf 1 Co 2, 12; 3, 19; Eph 2, 2; Jn 12, 31; 15, 18, 19; 16, 8, 11,
33; 1 Jn 2,15-16; 3 ,1 , 13, etc.).

JACQUES 354
Ne pas faire acception de personne

^ Mes frères, n’alliez pas la partialité à la foi en


notre Seigneur de gloire, Jésus Christ. ^ Suppo­
sons, en effet, qu’entre dans votre assemblée un
homme avec tm anneau d’or et im habit splendide,
et qu’entre aussi tm pauvre avec un habit sale. ^ Si
vous regardez celui qui porte l’habit splendide et
[lui] dites: « Toi, assieds-toi ici en bonne place », et
que vous disiez au pauvre: « Toi tiens-toi là
debout », ou: « Assieds-toi au bas de mon marche­
pied », *n ’est-ce pas faire des distinctions en vous-
mêmes et vous comporter en juges aux mauvaises
raisons?
®Ecoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n’a-t-il pas
choisi ceux qui sont pauvres aux yevix du monde
pour en faire des riches par la foi et des héritiers
du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment?
®Mais vous, vous outragez le pauvre! N’est-ce pas
les riches qiii vous tyrannisent? Eux, qui vous traî­
nent devant les tribunaux? ^ N ’est-ce pas eux qui

1 Avoir « d e la partialité», ou «faire acc^dcm de personne», c’est favoriser


quelqu’un au détriment d’un autre. L’A.T. proteste très fréquemment contre cette
attitude, surtout quand elle afioutit à frustrer quelqu’un de la justice qui lui est
due. A plusieurs reprises (Ro 2, I I; Ga 2, 6; Eph 6, 9; Col 3, 25), le N.T.
rappelle que « Dieu ne fait pas acception de pemonne ». — La construction de la
fin du verset est embarrassée. D ’autre part, la présence des mots «J& us Christ»
est étrange, le contexte se rapportant exclusivement au Père (1, 27; 2, 3). Mais ce
n ’est pas une raison pour rejeter une leçon soutenue pat tous les manuscrits. —
« Seigneur de gloire », Ut: « de la gloire »; expression inspirée de l ’A.T. (« Roi de
gloire », Ps 24, 7, 9, 10; « Dieu de gloire », Ps 29, 3), ob eUe désigne l ’attribut
par excellence de Y&vé. Il s’agit ici de Jésus Christ, le Seigneur, « entré dans sa
gloire» (Le 24, 2 6 ).
5 « aux yeux du monde » (lit; « pour le monde »), c’est-à-dire; au jugement, du '
point de vue du monde. — « par la foi », ou « dans la foi ». — Unique mention
du Royaume dans l’épitre.
6-7 Cf 5, 4-6. L’auteur de la lettre fait-il allusion à des faits précis, ou bien
utilise-t-il un thème classique chez les prophètes?

355 JACQUES
blasphèment le beau nom dont vous êtes appelés?
®Si, pourtant, vous aœomplissez la loi royale, con­
formément à l’Ecriture: Tu aimeras ton prochain
comme toi-même, vous faites bien; ®mais si vous
êtes partiaux, vous commettez un péché, et la Loi
vous reprend comme transgresseurs.

Obligation d’observer toute la Loi

“ Quiconque, en effet, garde toute la Loi, mais


chute sur un seul point, devient coupable pour tout.
“ Car Celui qui a dit: Ne commets pas l’adultère, a
dit aussi: Ne tue pas. Si donc, tout en évitant l’adul­
tère, tu commets l’homicide, te voüà devenu trans­
gresseur de la Loi. Parlez et agissez comme
devant être jugés par m e loi de liberté. Car le
jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait
miséricorde; la miséricorde se rit du jugement.

7 « dont vous êtes appelés », lit; « qui a été prononcé sur vous »; l ’expression
est empruntée à i ’A.T. (Am9,22;Deut 28, 20; Is 63, 29; Jr 7, 20), où elle
indique l ’appartenance à Yahvé d’un peuple, d’un individu, du Temple. Il s’agit
ici du nom de chrétien (Le 6, 22). On peut aussi traduire: « le beau Nom qu’on
a invoqué sur vous », et l ’entendre du nom de Jésus (1 Te 4, 14).
8 Lev 19, 28; Mt 22, 39 et par.
9 « si vous êtes partiaux », cf v 2.
10 Point de vue sévère, qu’on trouve dans ie Talmud et dans le stoïcisme.
Certains y verraient voiontiers « un procédé^ juif d’amplification pour mettre en
relief la gravité d’une faute », et ils renvoient à Mt 5, 29, et à Eo 14, 23.
11 Ex 2 0 ,14, 13-, Deut 5, 18,17.
13 Cf Mt 6,1 4 sv; 7, 2 et par.

JACQUES 356
La foi sans les œuvres est morte

^'‘ Que sert-il à quelqu’un, mes frères, de dire


qu’il a de la foi, s’il n’a pas d’œuvres? La foi peut-
eUe le sauver? Si un frère ou une sœur se trou­
vent nus et manquent de la nourriture quotidienne,
“ et qu’im de vous leur dise: « Allez en paix,
réchauffez-vous et rassasiez-vous », mais sans leur
donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela
sert-il? Ainsi en va-t-il de la foi: si elle n’a pas
d’œuvres, elle est bel et bien morte.
Mais, dira quelqu’im: « Toi, tu as de la foi, et
moi, j’ai des œuvres!... Montre-la-moi, ta foi sans les
œuvres; et moi, je te montrerai ma foi par mes
œuvres. » Tu crois, toi, qu’il n’y a qu’tm Dieu. Tu
fais bien. Les démons aussi le croient et... ils frémis­
sent. ^ Veux-tu savoir, tête creuse, que la foi sans
les œuvres est stérile? Abraham, notre père, ne
fut-il pas justifié par des œuvres, pour avoir offert
Isaac son fils sur l’autel? ^ Tu vois que la foi tra­
vaillait avec ses œuvres, et que c’est par les œu­
vres que la foi fut rendue parfaite, ^ e t que s’ac-
compHt l’Ecriture qui dit: Abraham eut foi en Dieu,
et ce lui fut compté comme justice-, et il fut appelé
ami de Dieu. ^^Vous voyez que c’est par des œu-

15 « une sœur », c’est-à-dire: une dirétienne (Ko 16, 1; 1 Co 7, 15: 9, 5; Phm


V 2).
17 « bel et bien », Ut: « en elle-même. »
18 Texte difficile. La suite des idées paraîtrait mieux assurée, si l ’on pouvait
accepter la conjecture: « Mais, dira-t-on, tu as les ceuvres, et moi j ’ai la foi...
Montte-la moi... ».
21 Gn 22, 9î H e 11,17.
23 Gn 15, 6; Ko 4, 5. — Is 41, 8.

357 JACQUES
vres que l’homme est justifié, et non par la foi seu­
lement, “ Pareillement encore pour Rahab la pros­
tituée: n’est-ce point par des œuvres qu’elle fut
justifiée, pour avoir accueilli les messagers et les
avoir fait partir par im autre chemin? “ Bref, coin-
me le corps sans souffle est mort, ainsi la foi sans
œuvres est morte,..

Les pêchés de la langue

‘ Ne soyez pas nombreux, mes frères, à devenir


docteurs; vous savez que nous n’en serons jugés
que plus sévèrement, ^ Car en bien des points nous
chutons tous.
Si quelqu’un ne chute pas en parole, celui-là est
un homme parfait, capable de refréner le corps
entier. ^ Quand nous mettons un frein dans la
bouche des chevaux pour nous en faire obéir, nous
dirigeons leur corps entier, ^ Voyez encore les
bateaux: si grands qu’ils soient et poussés par des
vents violents, im minuscule gouvernail les dirige

2 26 U semble bien que tant ce passage ( w 14-26) soit dirigé comte une intetpté*
. tation outtandète de la pensée de saint Paul (Ro 4 , 1-21; H e 11, 31).
3 1 l£ s doctents étment des membres de la communauté c h a i ^ d’instiuite leuts
{tètes. Dans l ’énnmétation des « diatismes », ou dons spirituels accotd& pat
l ’Esprit en vue du bien commun, Paul place les docteurs soit au troisième rang
(1 Co 12, 28), soit au cinquième (Eph 4, 11). L’auteur de l ’épitte ne mentionne
pas l ’intervention de l ’Esprit.
2 Sut la culpabilité universelle, cf Ps 51, 7; 143, 2: Jb 4, 17; 9, 2-3; 14, 3-4;
1 Rs 8, 4S; Ptov 20, S; 9 0 7, 20j Ro 3 . 9.
3-5 Les écrits sapiendauz de l’A.T. mettent {réquemment en garde contre les
méfaits de la langue: Ptov 10, 19; Sir 19, 16; 20, 7, 17; 23, 7-13; 28, 13-2é;
Qo 5, 1-2; Ps 52, 4; 57, 5; 64, 4; etc. Aussi le psaliaiste demande-t-il à YAvé de
«placer une garde â sa bcmdie, de sutvdller la porte de ses lèvres» (141, 3) et
déclare-t-il ( ^ , 2): « Je surveillerai ma conduite de peut de pédiet par ma langue.

JACQUES 358
au gré du pilote. ®De même la langue est im petit
membre et qui se glorifie de grandes choses.
Voyez comme un petit feu allume xme grande
forêt! ®Et la langue est un feu, le monde de
l’injustice. La langue est placée parmi nos membres
comme celle qui tache le corps tout entier et
enflamme le cours de l’existence, enflammée
qu’elle est par la géhenne. ^ En effet, toute espèce
de bêtes sauvages et d’oiseaux, de reptiles et
d’animaux marins est domptée et a été domptée
par l’espèce humaine, ®mais la langue, aucun des
hommes ne peut la dompter: mal sans repos,
remplie qu’elle est d’un venin mortel. ®Par eUe
nous bénissons le Seigneur et Père, et par elle nous
maudissons les hommes qui ont été faits à l’image
de Dieu! “ De la même bouche sortent bénédic­
tion et malédiction! Il ne faut pas, mes frères, qu’il
en soit ainsi. Est-ce que du même orifice la
source fait jaillir le doux et l ’amer? “ Un figuier,
mes frères, peut-il produire des olives, ou une
vigne, des figues? Une eau salée ne peut non plus
produire de l’eau douce.

je mettrai un bâillon sut ma boudie. » — « petit membre, grandes choses »,


toujours l ’antithèse, cf v j>; 1, 9; 2, 5.
6 « le monde de l ’injustice», ou « la parure de l ’injustice». — « d e l ’eids-
tence », ou: « de la o & tion. » — « gâieone », lieu de supplice des r^rouv&
(M t S, 22, 29, JO; 10, 2£; 18, 9; 23. IS, 33; etc.), c o n s id ^ ici comme & puis­
sance du mal. C£ « les portes de l ’Hades » (Mt 16, 18).
7 Le monde animal est divisé en quatre groupes, comme Gn 9, 2 et Deut 4,
17-18. — « l ’espèce humaine », ou « le génie humam ».
8 Même idée exprimée en d’autres termes Fs 32, 4; 37, 3; 64, 4; 140, 4.
9 Allusion à Gn 1,27.
12 Ou « l’eau de mer ».

359 JA C Q U E S
Y raie et fausse sagesse

Est-il parmi vous quelqu’un de sage et d’expéri­


menté? Qu’il montre par sa belle conduite que ses
œuvres ont une douceur de sagesse. ^'‘ Mais si
vous avez au cœur jalousie amère et esprit de
dispute, ne vous vantez pas et ne mentez pas
contre la vérité. Cette sagesse-là ne descend
pas d’en haut, mais elle est terrestre, animale,
démoniaque. “ Car où il y a jalousie et dispute, il
y a désordre et toute sorte d’actions mauvaises.
Mais la sagesse d’en haut est d’abord pure, puis
pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséri­
corde et de bons fruits, sans partialité, sans feinte.
“ Un fruit de justice est semé dans la paix pour
ceux qui font œuvre de paix.

Conditions de la concorde entre frères et de l’ami­


tié avec Dieu

4 ^ D’où viennent les guerres et d’où viennent les


batailles parmi vous? N ’est-ce pas de ceci: de vos

P 14 « jalousie », e t non « zèle », qui d ’ailleuts n’est pas toujours exempt de


jalousie.
15 « animale », lit: « psychique », c’est-à-dire inspirée par des considérations
purement humaines. Paul parle de « l ’homme psychique», qui « n e reçoit pas ce
qui est de l ’Esprit de Dieu... et ne peut le connaître » (1 Co 2, 14 ), et du « corps
psychique» (1 Co 15, 44), corruptible, qui ne peut hériter du royaume de Dieu
(1 Co 15, 50). — « démoniaque », et non « diabolique ».
17 « sans feinte », qualificatif qu’on trouve appliqué, soit à l’amour (Ro 12, 9;
2 Co é, é; 1 Pe 1, 22l, soit à la foi (1 Tm 1, 5; 2 Tm 1, 5).
18 La véritable sagesse produit la justice, c’est-à-dire la conformité au vouloir
4 1 H semble bien que, par « guerres » et « batailles », il faille entendre des

JACQUES 360
voluptés qui combattent dans vos membres? ^ Vous
convoitez, et vous n ’avez pas; vous enviez et jalou­
sez, et vous ne pouvez obtenir; vous bataillez et
faites la guerre. Vous n’avez pas, parce que vous
ne demandez pas. ^Vous demandez et vous ne
recevez pas, parce que vous demandez mal, afin
de dépenser pour vos plaisirs.
'' Adultères, ne savez-vous pas que l’amour du
monde, c’est la haine de Dieu? Celui-là donc qui
veut être ami du monde se constitue ennemi de
Dieu. ^ Ou bien pensez-vous que l’Ecriture dise en
vain; C’est jusqu’à l’envie que désire l’esprit qu’ü a
fait habiter en nous? * Mais la grâce qu’il donne est
plus grande; c’est pourquoi il est dit: Dieu
s’oppose aux orgueilleux, mais aux humbles il
donne la grâce. ^ Soumettez-vous donc à Dieu;
résistez au diable, et il fuira loin de vous. ®Appro-

contestations, des disputes, et même des actes de violence (y 2). — « d e vos


voluptés qui combattent... », c’était un thème commun au judaïsme et à l ’hellé­
nisme; pour le teane « combattre », c{ Ko 7, 27; 1 Pe 2, II.
2 « vous tuez », gui est le texte de tous les manuscrits, a paru hors de situation
et « amendé » par une correction célèbre d ’Erasme, qui a proposé de lire: « vous
enviez » (phtonetté au lieu de phoneuêti).
3 11 faut demander conformément à la volonté de Dieu (1 Tn 3, 14), en vue du
Koyaume (Mt 6, 33).
4 « Adultères », c’est-à-dire infidèles à Dieu, conçu comme époux (« adultères »
est au féminin), selon un qunbole mis en honneur par Osée et que l ’on rencontre
dans toute la littâatü te biblique de l’Ancien et du Nouveau Testament: Os 2;
Is 1, 21; J r 2, 2; 3; 31, 22; 51, 5; Is 49, 14-21; 50, 1; 54, 1-10; 62, 4-5; Ez 16;
23; Mt 12, 39; 22, 2 sw ; 25, 1 sw ; Jn 3, 28-29; Eph 5, 25-33; Ap 19, 7; 21, 2.
5 Ce texte ne figure nulle part dans l ’Ecriture. On peut y voir un texte apo­
cryphe de l ’Ecriture qui n’a pas été conservé, ou bien une interprétation de
divers passages de l ’Ecriture diâiciles à déterminer. Même difficulté pour pt&iser
le sens: l ’esprit est-il l ’esprit de l ’homme ou l ’esprit de Dieu? Nous penchons
pour la première interprétation: « L ’esprit que Dieu a fait habiter en nous est
porté à l ’envie; voilà pourquoi on fait la guerre au prochain, on prie avec des
dispositions mauvaises. Ce défaut parait irrésistible, mais si on est humble. Dieu
donne un secours plus fort. » (Chaîne).
6 Frov 3, 34 (cité d’après les LXX).
7 « résistez au diable », cf 1 Pe 5, 8-9.
8 « Approchez-vous de Dieu », par l ’observation de sa loi et pat la prière.

361 JA C Q U E S
chez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous.
Nettoyez vos mains, pécheurs, et sanctifiez vos
cœurs, âmes doubles. ®Sentez votre misère, et pre­
nez le deuil et pleurez. Que votre rire se change
en deuil et votre joie en abattement. “ Humiliez-
vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.
“ Frères, ne vous calomniez pas les uns les
autres. Qui calomnie xm frère ou qui juge son frère,
calomnie la Loi et juge la Loi. Or, si tu juges la Loi,
tu n’es pas celui qui pratique la Loi, mais son juge.
“ Un seul est législateur e t juge. Celui qui peut
sauver et perdre. Mais toi, qui es-tu pour juger le
prochain?

Contre la présomption

“ A vous maintenant, qui dites; « Aujourd’hui ou


demain nous kons dans telle ville, nous y passe­
rons une année, nous trafiquerons et gagnerons de
l’argent. » “ Vous qui ne savez pas ce que,
demain, sera votre vie! Vous êtes, en effet, une
vapeur qui paraît un instant et puis disparaît.
“ Vous devriez dire au contraire: « Si le Seigneur

L’exptessloa est empruntée au lahgage cultuel. — De même, la suivante


« Nettoyez vos mains » (ci E z 30, 19; Lev 15, 11; Deut 21, 6), qui est aussi
employée symboliquement: « Je lave mes mains dans l ’innocence » (Fs 26, 6);
« C’est donc en vain que j ’ai gatdé mon cœut put, lavé mes mains dans l ’inno­
cence » (Fs 73,13). — « âmes doubles », cf 1, S « homme à l ’âme double ».
9 Ou: « voyez votre misère. » — « que votre rite se change », pour l ’expression,
cj Am 8, 10; Tob 2, 6; Ftov 14, 19; pour la pensée, c£ Is 32, 11; J t 9, 16-18,
etc; Le 6, 25.
12 « toi, qui es-tu », cf Ro 2, 1; 14, 4.
14 La littérature sapientiale revient souvent sur le thème de la Iragilité de la vie
humaine: Fs 39, 6; 62, 10; 102, 4; 144, 4; Jb 7, 7; Sag 2, 4; 5, 9-14; etc.

JA C Q U E S 362
le veut, nous vivrons et ferons ceci ou cela. »
“ Mais non, vous vous vantez avec vos forfante­
ries! Toute vanterie de ce genre est mauvaise.
Celui-là donc qui sait faire le bien et ne le fait
pas, il y a péché pour lui.

Contre les riches oppresseurs

^ A vous maintenant, les riches! Pleurez et hurlez


à cause des malheurs qui viennent sur vous.
^ Votre richesse est pourrie et vos vêtements se
trouvent mangés des vers. ^ Votre or et votre
argent sont rouiUés, et leur rouille servira de témoi­
gnage contre vous et dévorera vos chairs comme
un feu. Vous avez amassé dans les derniers jours!
^ Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui
ont fauché vos champs, le voici qui crie, et les cla­
meurs de ceux qui ont moissonné sont parvenues

15 « Si le Seigneur le veut », même pensée exprimée dans les mêmes termes


1 Co 4, 19, en termes légèrement dinérents: Ac 18, 21 « Qieu le voulant »;
Ro 1, 10 « pat sa divine volonté »; 1 Co 16, 7 « si le Seigneur le permet »;
He 6, 5 « si Dieu le permet »,
1-6 Dans ce passage, l’auteur abandonne le langage des sages, pour prendre —
et non sans une emphase presque déclamatoire — celui des prophètes.
1 « Pleurez et hurlez », invitation à la manière prophétique: Is 13, 6j 14, 31;
23, 1, etc. Ce sont les malheurs des temps eschatologiques et du jugement qui les
accompagne.
2 L’image des vers, mites et teigne est familière aux auteurs bibliques; Is 50, 9;
51, 8; Jb 13, 28; Ps 39, 12; Sir 42, 13; elle a été reprise pat Jésus: Mt 6, 19-20.
3 Ainsi les riches périront de leur richesse même. C’est la loi exprimée d’une
manière définitive par Sag 11, 16: « On est chêdé par où l’on pèche. » — « dans
les derniers jours », c’est-à-dire ceux qui précèdent immédiatement le Jugement,
lequel est tout proche ( w 7, 9).
4 La Loi ordonnait de remettre chaque soir son salaire au journalier (Lev 19,
13; Deut 24, 15). Mais les plaintes des prophètes et les admonestations des sages
montrent qu’elle n ’était pas toujours observée (Mal 3, 5; Jb 24, 10-11; Sir 34,
21-22). — «Voici que crie le salaire» s’inspire de Deut 24, 15. — «parvenues
aux oreilles », d Is 5, 9.

363 JACQUES
5 aux oreilles du Seigneur des armées. ®Vous avez
mené sur terre xme vie de délices et de plaisirs;
vous vous êtes repus au jour de la boucherie!
®Vous avez condamné, tué le juste, sans qu’il vous
résiste.

Supporter patiemment les afflictions dans l’attente


de l’Avènement du Seigneur

^Patientez donc, frères, jusqu’à la Venue du


Seigneur. Voyez, le cultivateur attend le précieux
fruit de la terre, patientant après lui jusqu’à ce qu’il
ait reçu la pluie de la première et de l’arrière-
saison. ®Patientez, vous aussi; affermissez vos
coeurs, parce que la Venue du Seigneur est toute
proche. ®Ne gémissez pas, frères, les uns contre

5 Dans la litt&ature prophétique, le « jour de Yahvé » est parfois représenté


comme un jour de tuerie, oit les ennemis d’Israël seront massacrés (Is 63, l-6‘,
Ez 38, 17-20\ Soph 1, 14-18). — « au jour de la boucherie », cf Jr 12, 3.
6 « tué le juste », soit au sens propre, soit au sens figuré. Cf « les hommès de
sang » des Psaumes: 5, 7; 26, 9; 55, 24‘, 59, 3; 139, 19, qui sont probablement des
exploiteurs des petits et des pauvres, des « buveurs de sang »; Sir 34, 22: « Il tue
le prochain, celui qui le prive de sa subsistance, et il répand le sang, celui qui
frustre le salarié de son salaire, »
7 la «V enue», c’est-à-dire: le Retour glorieux de Jésus, souverain Juge. On dit
souvent « Parousie », en se contentant de transcrite le mot grec. — La « pre­
mière » permet les labours et assure la germination, la seconde fait croître et
mûrir. »
8 « est toute proche », espoir fréquemment exprimé dans les Epîtres catho­
liques: V 9i 1 Pe 1, 5. 7-, 4, 7-, 1 Jn 2, 18, et l ’Apocalypse; 1, 3, 7\ 22, 6, 10,12,
20. Voir encore Ro 13, 12-, 1 Co 7, 26, 29; Phi 4, 5; He 10, 25, 37. I l faut
traduite « tout proche » — et pas seulement « proche » — en raison de remploi
du parfait, qui désigne une proximité réalisée d’une manière aussi complète que
possible. Cette attente, qui parfois dut être fébrile (2 Th 2, 2), et qu’on ne voyait
pas justifiée pat les faits, fit naître chez certains le scepticisme et même le
sarcasme, et fournit l ’occasion à l’auteur de la deuxième épître de saint Pierre de
donner une solution de sagesse qui vaudra pour tous les temps: « un jour devant
le Seigneur est comme mule ans et mille ans comme un jour. Le Seigneur ne
retarde pas sa promesse, comme certains croient à un retard; mais il patiente
envers vous, voulant, non que certains périssent, mais que tous arrivent au
repentir » (2 Pe 3, 8-9).

JA C Q U E S 364
lés autres, afin de n ’être pas jugés; void que le 5
Juge se tient aux portes. “ Prenez, frères, comme
exemple de souffrance et de patience, les prophè­
tes qui ont parlé au nom du Seigneur. “ Voyez,
nous proclamons heureux ceux qui ont eu de la
constance. Vous avez entendu parler de la cons­
tance de Job et vous avez vu le dénouement du
Seigneur, parce que le Seigneur est miséricordieux
et compatissant.

Ne pas jurer

“ Surtout, mes frères, ne jinrez pas, ni par le del,


ni par la terre, ni par quelque autre serment. Que
votre oui soit oui, que votre non soit non, afin de
ne pas tomber sous le coup du jugement.

L’onction des malades

“ L’xm de vous souffre-il? qu’il prie. Quelqu’un a-


t-il bon moral? qu’il chante des cantiques.
^'‘ L’un de vous est-il malade? qu’il appelle les
anciens de l’EgHse, et qu’ils prient sur lui en
l’oignant d’huile au nom du Seigneur: “ la prière
de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relè-
9 « le Juge se tient aux portes », cf Mt 24, 33.
11 Ps 103, Sj 111, 4.
12 e t M t 5. 34-37.
13 « qu’il Oiante des cantiques », cf Eph 5, IS; Col 3 , 16.
1 ‘
à : ____________ __ ______________ , __________________
même te ip ^ qii’on fait l ’ônction, — On pratiquait volontiers les onctions d’huiîe
sur les malades et les blessés (Mc 6 , 13; Le 10, 34).
13 « d e la fo i» , c’est-à-dire faite avec foi. — «sauvera», c’est-à-dire, suivant

365 JA C Q U E S
5 vera; et s’il a commis des péchés, il lui sera fait
rémission. “ Avouez donc vos péchés les uns aux
autres, et priez les uns pour les autres, afin d’être
guéris.

La prière

La prière du juste a beaucoup de force, quand


elle est active. ^’ Elie était un homme de même
nature que nous; il pria instamment pour qu’il n ’y
eût pas de pluie, et il n ’y eut pas de pluie sur
la terre pendant trois ans et six mois. “ De
nouveau il pria, et le ciel donna de la pluie, et la
terre produisit son fruit.

La correction fraternelle

“ Mes frères, si l’un de vous s’égare loin de la


vérité et qu’un autre l’y ramène, sachez que
celui qui' ramène un pécheur du chemin où il s’éga­
rait sauvera cette âme de la mort et couvrira une
multitude de péchés.
une acception fréquente du terme (Mt 9, 21; Mc 6, 56; 10, 52\ Ac 14, P, etc.)
« guérira ». Mais le « salut » spirituel n*est pas exclu. — « le relèvera », de sa
couche, comme avait fait Jésus pour la belle-mère de Simon (Mc 1, 31) et pour
Tenfant jwssédé (Mc 9, 27). — Le Concile de Trente a défini que, dans ce texte,
U s’agissait du sacrement de l ’Extreme-Onction.
16 La confession des pédiiés devant l’assemblée était connue de l ’Â.T. (Bar 1,
IJ-3, 8; Dan 9, 4-19), Elle accompagnait le baptême de Jean-Baptiste (Mt 3, 6).
— « active », c’est-à-dire; insistante, fervente.
17 « d e même nature», cf Ac 14, 13. — «trois ans et six mois» (Le 4, 2J),
alors que le texte biblique (1 Es 18, I) paraît limiter l ’épreuve à trois ans. Peut-
être était-ce une interprétation midracnique, en vue de faire coïncider la durée
de la sédieresse avec celle de la persécution d’Antiochus Epiphane, qui était
devenue le type des périodes de malheur- (Dan 7, 23; 12, 7).
20 « son âme », plus probablement l ’âme de celui qui « ramène » le pécheur. ~
« couvrir les péchés », expression biblique (Ps 32, I; 85, 3) qui signifiait:
« pardonner les pédiés. »

JACQUES 366
Première E pître
de saint Pierre
Bible latine. Lyon, 1516
INTRODUCTION

Auteur

L’épître se présente comme l’œuvre de Pierre, « Sy-


méôh, apôtre de Jésus Christ » ( 1 ,1 ), un des « anciens »
(5, 1), « témoin des souffrances du Christ » (5, 1). Il
s’agit bien de Pierre, le chef des Apôtres, choisi par Jésus
(Mc 3,13 svv), pour « paître » le troupeau des brebis du
Seigneur ( Jn 2 1 , s w) , et « témoin » du Christ (Ac 1,
22; 2,32; 10, 41).
La bonne qualité de la langue et du style interdisent
d’attribuer la rédaction de ladite épître à un enfant de
la Galilée, mais nous savons par son témoignage même
qu’il a eu recours à un secrétaire: « Je vous écris ces
quelques mots par Silvain » (5 ,12). Ce dernier (2 Co 1,
19; 1 Th 1, 1; 2 Th 1, 2 ) n ’est autre que le Silas des
Actes, compagnon de Paul lors de son deuxième
voyage missionnaire ( Ac 15, 40 ).

369 I PIERRE
Destinataires

L’épître est adressée à plusieurs Eglises d’Asie


Mineure « aux élus... du Pont, de Galatie, de Cappa-
doce, d’Asie et de Bidiynie », que Pierre avait peut-
être évangélisés. Ces dirétiens étaient sans doute, tous
ou du moins la plupart, d’origine païenne (1, 14, 18;
2 ,2 ^ ; 4 ,2 s w ), et de provenance modeste {2,18 sv).

Date

Les chrétiens, « la Fraternité répandue dans le


monde » {5,9) sont victimes d’ime hostilité quasi univer-
seUe ( 1, 6 sv; 2 , 12,19 sv; 3, 9,13-17; 4 ,4,12-19; 5 ,9
sv ) , mais il ne semble pas que soit ouverte l’ère des persé­
cutions légales, officielles. Légèrement postérieure à
l’épître de saint Jacques, elle a dû être écrite entre 62
et 64.

Lieu d’origine

5, 13 : « Celle qui est à Babylone, élue comme vous,


vous salue. » Babylone est une désignation infamante
de Rome, fréquente dans la littérature apocalyptique.

Contenu de Vépître

C’est une suite d’exhortations morales (5, 12) qui se


succèdent, la plupart du temps sans lien apparent. Il s’y
mêle des allusions au baptême (1, 3, 23; 2, 2; 3, 18
s w ) , qui ont permis de voir dans 1, 3-2, 10 les éléments

I P IE R R E 370
d’une liturgie baptismale. Quoi qu’il en soit, voici les
principaux thèmes de l’épître.
1. La Rédemption, 1, 2,18-20: « rachetés par un sang
précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache,
le Q irist », 3 , 18: « Christ est mort pour les péchés, lui,
juste pour des injustes. »
2. Régénération et vie nouvelle, l , Lf, 23: « vous avez
été régénérés, non d’un germe corruptible, mais incor­
ruptible, par la parole de Dieu, vivante et qui de­
meure »; 2, 2 « comme des enfants nouveau-nés, désirez
ardemment le pur lait spirituel »; 3,21 sv.
3. Sainteté de vie, qui convient à « une race élue »,
un sacerdoce royal, une nation sainte » { 2 ,9 ) qui par sa
« belle conduite » et ses <<belles œuvres » doit édairer
les païens et les amener à «glorifier D ieu» (2, 12);
« Traitez saintement dans vos cœurs le Seigneur, le
Christ » {3,13), « pour que soient honteux ceux qui dif­
fament votre bonne conduite en Christ » {3,16).
4. Charité fraternelle, 1, 22; 3, 8 sv; 4, 8-10 \ 2, 17:
« aimez la Fraternité » ( voir la note ).
5. Epreuve, souffrance, persécution, qu’il faut suppor­
ter à l’exemple du Christ, 1, 6 sv; 4, 12-19; 5, 9 sv;
2 ,19-24.
6. Proximité de la fin, 1 ,3, 7,13; A, 7: « La fin de tou­
tes choses est toute proche. »
7. Le Jugement des vivants et des morts, 4 ,3,17-19.

371 I P IE R R E
Table analytique de la Première Epître de Saint Pierre

1. Adresse ( 1 ,1-2).
2. L’espérance chrétienne ( 1 ,3-9 ).
3. Le salut annoncé par les prophètes {1,10-12).
4. Edrortation à la sainteté ( 1 ,13-21 ).
5. Ediortation à la diarité ( 1 ,22-23 ).
6. Les croyants, maison spirituelle et sacerdoce
(2,1-10).
7. Conduite à tenir au milieu des païens ( 2 ,11-12 ).
8. Devoirs envers les autorités (2,13-17).
9. Devoirs des domestiques envers les mîdtres
(2,18-23).
10. Devoirs des époux ( 3 ,1-7).
11. Exhortation à la charité (3 ,5 -1 2 ).
12. Savoir souffrir pour la justice ( 3 ,13-17 ).
13. La prédication aux morts et le baptême ( 3 ,18-22).
14. Ne pas revenir aux mœurs païennes ( 4,1-6 ).
15. Vigilance et charité (4 ,7 -1 1 ).
16. L’épreuve de la persécution ( 4 ,12-19).
17. Devoirs des anciens (5,1-4 ).
18. Devoirs des jeunes (5 ,3 ).
19. Devoirs des fidèles ( 5 ,6-11 ).
20. Avis divers, salutations, souhait final ( 5 ,12-14 ).

I P IE R R E 372
Adresse

^ Pierre, apôtre de Jésus Christ, aux élus, aux


passants de la Dispersion — du Pont, de Galatie,
de Cappadoce, d’Asie et de Bithynie — ^ [élus]
selon la prescience du Dieu Père, par sanctification
de l’Esprit, pour obéir à Jésus Christ et être asper­
gés de son sang; grâce et paix vous soient multi­
pliées!

L ’espérance chrétienne

^Béni soit le Dieu et père de notre Seigneur


Jésus Christ, qui, selon son abondante miséricorde,
nous a régénérés pour une espérance vivante par
la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,

1 <e aux passants », épithète qui se rencontre seulement 2, I I, et H e 11, 13. Le


chrétien n’est ici-bas qu’un passant. Même idée exprimée d ’une manière différente
V 17. — «Dispersion», terme emprunté à la langue du judaïsme, oîi il désignait
les Juifs r^tandus hors de la Palestine {cf Ja 1, 1, et la note). — Les régions
citées sont cinq provinces romaines d’Asie Mineure, peut-être évangélisées par
Pierre.
2 Cf Ro 8, 29-30, — Dans les épîtres de Paul, la foi est souvent présentée
comme une obéissance (Ro 1, 5-, 15, IS ’, 16, 26), une obéissance au Christ
(2 Co 10, 5; H e 5, 9), à l ’Evangile (Ro 10, 16; 2 Th 1, S). — Comme le peuple
le fut, du sang des victimes, lots de la conclusion de l ’alliance avec Yahvé
(Ex 24, 8 ).
3 Cf T i 3, 5; Jn 1, 13; 3, 5-7; 1 Jn 2, 29; 3, 9, etc. Même idée exprimée par
d’autres termes: « si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création »
(2 Co 5 ,1 7 ).

373 I P IE R R E
*pour un héritage qui ne peut se corrompre, ni se
souiller, ni se flétrir, et qui vous est réservé dans
les deux, ®vous que la puissance de Dieu garde,
par la foi, pour le salut prêt à se révéler au dernier
moment.

La foi fortifiée par les épreuves

®De cela vous exultez, même s’ü vous faut pour


xm peu de temps encore être attristés par diverses
épreuves, ^ afin que le caractère éprouvé de votre foi
— plus précieuse que l’or périssable et qu’on
éprouve cependant par le feu — vous assure
louange, et gloire et honneur lors de la Révélation
de Jésus Christ,
*lui que vous aimez sans l’avoir vu, et en qui,
sans le voir encore, vous croyez, exultant d’une
joie ineffable et déjà glorifiée, ®obtenant la fin de
la foi qu’est le salut de vos âmes.

Le salut annoncé par les propfjètes

“ C’est,ce salut qui a fait l’objet des recherches


et investigations des prophètes qui ont prophétisé
sur la grâce qui vous était destinée, “ chérdbant à
découvrir quel temps et quelles circonstances
indiquait l’Esprit de Christ qui était en eux, quand Ü
5 La proximité du « dernier moment » est un des thèmes chers aux Epttres
catholiques.
7 « l ’or éprouvé çat le feu », c£ Prov 17, 3; Ps 66, 10. — « Révélation », un
des termes qtû désignent le retour glorieux de Jésus Christ à la fin des temps
(1 Co 1, 7; 2 Th 1, 7} et dans 1 Pe, v 13, et 4, 13).
8 « glorifiée », ou « pleine de gloire ».

I P IE R R E 374
attestait d’avance les souffrances réservées à
Christ et les gloires qui les suivraient. ^ E t ü leur
fut révélé que ce n ’était pas pour eux-mêmes, mais
pour vous, qu’ils étaient au service de ces choses,
que par l’Esprit Saint envoyé du ciel vous ont main­
tenant annoncées- ceux qui vous ont évangélisés,
et sur lesquelles les anges désirent se pencher.

'Exhortation à la sainteté

C’est pourquoi ceignez les reins de votre in­


telligence, soyez sobres, tournez toute votre espé­
rance vers la grâce que doit vous apporter la Révé­
lation de Jésus Christ. En enfants obéissants, ne
vous conformez pas à vos convoitises de jadis, lors
de votre ignorance; ^^mais, de même que Celui
qui vous a appelés est saint, montrez-vous saints,
vous aussi, dans toute votre conduite, parce
qu’ü est écrit: Vous serez saints, car moi je suis
saint.

11 Saint Pierre rapporte à l ’Esprit du Christ ce que l ’A.T. attribue à l’Esprit de


Yahvé. Sur cette présence du Christ dans les événements de l ’A.T., cf Jn 12, 41,
et 1 Co 10, 4. — La prédiction par « les Ecritures » des « souârances r&ervees à
Christ et des gloires qui les suivraient» est une des idées fondamentales de la
catéchèse apostolique.
12 Cf Eph 3, 10: « afin que, par le moyen de l'Eglise, soit maintenant portée à
la connaissance des Principautés et Pouvoirs qui sont dans les régions célestes la
sagesse tellement diverse de D ieu». — Suc le privilège des disciples du Christ
par rapport aux croyants de l ’Ancien Testament, cf Mt 1 3 ,16-17-, He 11, 39.40.
13 « ceignez les reins de votre intelligence », c’est-à-dire; tenez votre esprit en
état d’alerte. Pour l ’Image, cf Le 12, 3}; Eph é, 14. — « sobres »,.ou « vigilants ».
— Voir V 7, et la note.
14 « En enfants obéissants », lit: « d’obéissance », sémitisme. — « ne vous
conformez pas », mime expression Ro 12, 2. — « lors de votre ignorance », cf
Ac 17, 30: « les temps de l ’ignorance. »
16 Lev 19, 2; 11, 44-, 20, 7, 26.

375 I P IE R X K
E t si vous invoquez comme Père Celui qui juge
impartialement selon l’œuvre de chacun, condui­
sez-vous avec crainte pendant le temps de votre
exÜ. “ Vous le savez: ce n’est point par des choses
corruptibles, argent ou or, que vous avez été rache­
tés de votre vaine conduite héritée de vos pères,
^®mais par un sang précieux, celui d’un agneau
sans défaut et sans tache, Christ, “ désigné dès
avant la fondation du monde et manifesté à la fin
des temps à cause de vous. C’est par lui que
vous avez foi en Dieu, qui l’a relevé d’entre les
morts et lui a donné la ^oire, en sorte que votre
foi et votre espérance soient en Dieu.

Exhortation à la charité
22 '
' En obéissant à la vérité, vous avez purifié vos
âmes pour vous aimer sans feinte comme des
frères. Aimez-vous les uns les autres du fond du

17 « q u i juge impartialement», cf Bo 2, I I ; Eph 6, 9; Col 3. 25. — Etincipe


fondamental de la doctrine de la rétribution, dans l’A.T., oüi elle s’exerce id-bas
(Jb 34, II; Prov 11, 21, 31; 24, 12; Sir 16, 12-14; J r 32, 19; Ps 62, 13), et dans le
Nouveau, où elle a lieu lots du J[ugement (M t 16, 27; Eo 2, 6; 2 Tm 4, 14;
Ap 2, 23). — « e x il» , on traduit souvent « t^ e tin a g e » , comme Gn 47, 9;
Ps 119,54. . , , ,
IS « vaine », c’est-à-dire: vide, toute consacrée à des réalités sans consistance.
19 Allusion à l ’agneau pascal «sans débiut» (E s 12, 5), qui devait préserver les
fils d’Israël de la destruction, lors de la sortie d’EgVpte (E s 12, 13), et sans
doute aussi au Serviteur de Yahvé comparé à «une brebis muette devant ceux
qui la tondent» (Is 53, 7, cité pat Ac 8, 32). Voit encore Jn 1, 29, 36:
« l ’Agneau de Dieu qui enleve le pédié du monde »; Jn 19, 36: « Aucun de ses
os ne sera brisé»; Ap 5, 6, 12: « u n Agneau debout, comme ^ o tg é » , encore
V 12; 13, S; 12, I I: « le sang de l ’Agneau. » — Sur les desseins de Dieu arrêtés
de toute éternité, cf Eph 1, 4, 9-10; 3, 9; 2 Tm 1, 9; Ap 13, S; 17, S.
21 Ou: « en sorte que votas foi soit en Dieu comme votre espérance. »
22 Sur l ’obéissance à la vérité, cf 1, 2, et la note. — L’amour fraternel est le
grand commandement de la Loi nouvelle (Jn 13, 34-35; Ro 13, 8-10; Ga 5, 14;
1 Jn 2, 8-10; 4, 19-21).

I P IE R fiE 376
cœur, ardemment, ^puisque vous avez été régé­
nérés, non d ’un germe corruptible, mais incorrupti­
ble, par la parole de Dieu, vivante et qui demeure.
Car
toute chair est comme de l’herbe,
et tout son éclat comme fleur d’herbe;
l’herbe sèche et la fleur tombe,
“ mais la parole du Seigneur demeure à jamais.
E t c’est cette parole dont la bonne nouvelle vous
a été annoncée.

Les croyants, maison spirituelle et sacerdoce

^Rejetant donc toute méchanceté et toute ruse,


ainsi qu’hypocrisies, et envies et toutes calomnies,
^ comme des enfants nouveau-nés, désirez ardem­
ment le pur lait spirituel, afin qu’il vous fasse gran­
dir pour le salut, ^ si vous avez goûté que le Sei­
gneur est bon.
^Avancez-vous vers lui, pierre vivante rejetée
par les hommes, mais élue, précieuse devant Dieu,
®et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, lais-

23 Ihèm e de la naissance spitituelle des chrétiens. Voir 1, 3, et la note. C’est


par la foi qu’on renaît, et la foi vient par la Parole. — Ou: « p ar la parole du
Dieu vivant e t qui demeure. »
24 I s 4 0 ,6 S .
1 « calomnies », ou « médisances ».
2 « lait spirituel », 1 Co 3, 2; H é 5, 12-33.
3 C£ Ps 34, 9; 86, 3î 100, 3; 145, 9; Sag 15, 1.
5 « pierres vivantes », image paulinienne; 1 Co 3, 3; Eph 2, 20-22; 4, 12. Cf
aussi Ac 20, 32. — «sacerdoce saint», cf Ex 19, 0 «vous serez pour moi un
royaume de prêtres» (hébreu), « u n sacerdoce royal», cf Ex 19, 6; 23, 22 LXX;
Ap 1, 6; « un royaume, des prêtres. » — « sacrifices spirituels », pour cet aspect
sacerdotal de la vie chrétienne, cf Ko 12,1-2; 1 5 ,16; Phi 2 , 17.

377 I PIERRE
sez-vous bâtir en maison spirituelle, pour un sacer­
doce saint, en vüe d!©£frir des sacrifices spirituels,
agréés de Dieu par Jésus Christ. ®Car on trouve
<kns l’Ecriture: ^
Voici que je place en Sion une pierre élue,
[angulaire, précieuse;
et qui se fie en elle ne saurait avoir honte.
^ A vous donc l ’honneur, vous qui croyez; mais
pour ceux qui refusent de croire, la pierre qu’a­
vaient rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est de­
venue tête d’ange, ^ et pierre d’achoppement, et
roc où l’on trébuche. Ils achoppent, parce qu’ils
refusent de croire à la Parole; et c’est à quoi ils ont
été destinés.
®Mais vous, vous êtes une race élue, un sacer­
doce royal, une nation sainte, un peuple qu’il s’est
acquis pour annoncer les vertus de Celui qui vous a
^pelés des ténèbres à sa 'mervenieuse lumière,
vous qui jadis n ’étiez pas un peuple et qui main-
6 Is 28, 16. Cette « pierre angulaire » est la première pierre de l ’édifice nou­
veau, que Yahvé pose lui-même: Jésus-Christ, selon l ’interprétation de l ’épître.
7 Ps 118, 22, où l ’expression n ’est peut-être qu’une locution proverbiale pour
signifier le relèvement de ce qui était vil et méprisé. Appliquée à Jésus Christ et
à son oeuvre par Jésus lui-même (Mt 21, 42 et par), et par saint Pierre, dans un
discours au S ^ é d r in (Ac 4, 11).
8 Is 8, 14, où le texte s’applique à Yahvé. Cité par Uo 9, 33, dans la même
perspective spirituelle; foi en Jésus ou incrédulité. — « la Parole», c’est-à-dire;
l ’Evangile. — U ne s’agit pas d’une prédestii^tion positive à l’incmdulité, mais
d ’une conséquence des dispositions hostiles des « incrédules » à l ’égard du
message (cf 2 Th 2, 10), et dont saint Pierre voit l ’annonce dans le texte d ’Isaie.
On a remarqué très judicieusement: « le s références scripturaires contenues dans
les w 7-10 répondent à la préoccupation du christianisme naissant d’esqjliquet
lat l ’A.T. l ’incrédulité d’Israël.» Dans une de ses pages les plus émouvantes,
% ’aul tentera d ’expliquer l ’endurcissement partiel e t provisoire de ses Eûtes Juifs
(surtout Ko U , U-32).
9 « race élue » Is 43, 20; « nation sainte » Ex 19, é; « peuple qu’il s’est acquis »
(c’est-à-dire comme spedalement sien, comme son bien propre) Ex 19, 3; Is 43,
21; « sacerdoce royal », Ex 19, d UCX (voir v 3, et la note). — Sur l ’antithèse
ténèbres-lumière, cf Is 8, 23-9, I , cité par M t 4, 15-16-, Le 1, 78; Ac 26, 18; Eph
5 , 8.
10 Os 1, 6-9; 2, 3, 23; Ko 9,23-26.

I PIERRE 378
tenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’obteniez 2
pas miséricorde, et qui maintenant avez obtenu
miséricorde.

Conduite à tenir au milieu des pdiens

Bien-aimés, je vous exhorte, comme des gens


qui séjournent et sont de passage, à vous abstenir
des convoitises charnelles qui combattent contre
l’âme. ^ Ayez une belle conduite parmi les
païens, pour que, sur le point même où ils vous
calomnient comme malfaiteurs, au spectacle de vos
belles œuvres, ils glorifient Dieu au jour de sa
Visite.

Devoirs envers les autorités

Soumettez-vous à toute institution humaine à


cause du Seigneur: soit au roi, comme souverain,
soit aux gouverneurs, comme envoyés par lui
pour châtier les malfaiteurs et louer les gens de
bien. Car c’est la volonté de Dieu qu’en faisant

11 Ps 39, 13: « C ar je suis un étranger chez toi, un hâte, comme tous mes
pètes. » — Cf Ga 5 , 16, 24; Eph 2, 3; surtout Ro 7, 7-2^.
12 «vous calomnient comme m alm teurs», il doit s’agit de l ’éloignement des
duétiens de la vie sociale e t publigue, de la sévérité de leurs mœurs, etc. On ne
les accuse pas encore de caimibalisme. — « a u spectacle de vos belles œuvres»,
édio de M t 5, 16. — « v isite», dans le langage biblique, ce terme désigne toute
intervention de Dieu, le plus souvent favorable. Ici la plus éclatante, la décisive,
la dernière, celle du Jugement (Sag 3, 7).
13 « Soumettez-vous », cf Tl 3, 1, et surtout l ’ezposé de l ’épltre aux Romains,
13,1-7. . .
14 Cf Ro 1 3 ,3-4. — « louer », ou « honorer ».

379 I PIERRE
2 le bien, vous fermiez la bouche à l’ignorance des
sots, [Agissez] en hommes libres, et non en
hommes qui font de la liberté un voüe pour leur
méchanceté, mais en esclaves de Dieu. M ’ Honorez
tout le monde, aimez la Fraternité, craignez Dieu,
honorez le roi.

Devoirs des domestiques envers les maîtres

Domestiques, soyez soumis à vos maîtres en


toute crainte, non seulement à ceux qui sont bons
et modérés, mais encore à ceux qui sont retors.
Car c’est une grâce de supporter, par égard
pour Dieu, des peines que l’on souffre injus­
tement. Quelle gloire y a-t-il, en effet, à suppor­
ter de mauvais traitements pour avoir fauté? Mais
supporter la souffrance quand on fait le bien, c’est
une grâce devant Dieu. Car c’est à quoi vous
avez été appelés, puisque Christ a souffert pour
vous, vous laissant un exemple afin que vous
suiviez ses traces, ^ lu i qui n ’a pas commis de
péché et dans la bouche duquel on n’a pas
trouvé de ruse; ^ lu i qui, insulté, ne rendait pas
l’insulte; souffrant, ne menaçait pas, mais s’en
remettait au juste Juge; ^ lu i qui, sur le gibet, a
porté lui-même nos péchés dans son corps, aJEin
16 « et oon en hommes... » thème conseil Ga 5 ,1 ,1 3 .
17 « la Ftateniité» (5, 9), tous les cfatètiens, qui sont des «frètes». - La fin
du verset s’inspire de Frov 24, 21 « Mon fils, crains Yahvé et le toi ».
19 « c’est une grâce », ou « ce qui met quelqu’un en faveur, »
21 « un exemple », cf Jn 13,15; 1 Jn 2, 6; Ro 15,3; 1 Co 11,1; Phi 2, 5.
22 « n’a pas commis de péché », cf 2 Co 5, 21; Jn 8,46. — Is 53, 9.

I PIERRE 380
que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice; 2
lui dont la meurtrissure vous a guéris. ^ Car vous
étiez errants, comme des brebis-, mais maintenant
vous êtes retournés au berger et au gardien de vos
âmes.

Devoirs des époux

^ Pareillement, femmes, soyez soumises à vos


maris, pour que, même si certains refusent de croire
à la Parole, Üs soient gagnés saris parole, par la
conduite de leurs femmes, ^au spectacle de votre
conduite pure et respectueuse. ^Que votre parure-
ne soit pas celle du dehors: cheveux tressés, et
cercles d’or, et vêtements bien ajustés, mais l’être
caché au fond du cœur, dans l’incorruptibilité d’un
esprit doux et paisible: voilà ce qui a du pjâx de­
vant Dieu. ®C’est ainsi, en effet, que jadis se pa­
raient les saintes femmes qui espéraient en Dieu et
étaient soumises à leur mari. ®Telle Sara, qui obéit
à Abraham, l’appelant son. seigneur, elle dont vous
24 Is 53, 5, 6, 12. Tous ces textes concernent le Serviteur de Yahvé, en gui la
primitive E ^ s e v it dès l ’abord l ’annonce et la figure de Jésus souffrant pour
sauver les hommes.
25 « errants comme des brdbis », cf Is 53, S; J r 50, 6; Bz 34, 5; Ps 119, 176. —
« au berger »; le thème de Yahvé-berger remonte aux temps les plus anciens (Os 4,
16; Gn 48, IJ; 49, 24), sé maintient à travers toute la lit& ature de l ’A.T. (Ps 23,1;
28, 9; 79, 13; 80, 2; Is 40, I I ) , entre dans la description des temps nouveaux
(Ez 34, 11-16), et trouve son épanouissement dans le N.T., qui l’applique au
Christ, « le btm Berger» (Jn 10, 11-16), « le grand Berger» (He 13, 20), « le sou­
verain Berger » (1 Pe 5,"4).
1 « La Parole », la parole évangélique. — « gagnés », c’est-à-dire: acquis comme
un profit. Cf les expressions « gagner le Christ » (Phi 3, 8), « gagner les Juifs, les
sans-loi, le plus g rm l nombre» (1 Co 9 , 19, 20, 21).
3 Voir des conseils semblables, 1 Tm 2, 9-10.
4 « l’être cadré au fond du cœur », Ut: « l ’homme caché du cœur. »
3-6 Abraham et Sara reparaissent ensemble Ro 4, 19; 9, 7-9; Ga 4, 22-30. —

381 I PIERRE
êtes devenues les filles, si vous faites le bien, sans
craindre aucune frayeur.
’ Maris, pareillement: sachez comprendre, dans
la vie commtme, que la femme est un être plus fai­
ble; traitez-la avec honneur, puisqu’elle est cohéri­
tière de la grâce de vie. Ainsi rien ne mettra obs­
tacle à vos prières.

Exhortation à la charité

®Enfin, soyez tous d’accord, bien unis, fraternels,


compatissants, humbles. ®Ne rendez pas le mal
pour le mal ni l’insulte pour l’insulte; bénissez au
contraire, car c’est à cela que vous avez été appe­
lés, pour avoir la bénédiction en héritage.
“ Qui veut en effet aimer la vie
et voir des jours heureux,
qu’il garde sa langue du mal
et ses lèvres des paroles rusées;
“ qu’il s’écarte du mal et fasse le bien,
qu’il cherche la paix et la poursuive.
Car le Seigneur a les yeux sur les justes
et tend l’oreille à leur prière;
mais la Face du Seigneur est contre les mal-
[ faisants.
« l ’appelant son seigneut », cf Gn 18, 12. — La similitude de conduite entraîne
une véritable filiation spirituelle (Jn 8, 39; Ro 4, 11-12; 9, 7; Ga 3, 7).
7 « cohéritières »; ce mot ne se trouve que trois fois en dehors de ce passage,
et dans les écrits pauliniens; Ro 8, 17; Eph 3, 6; H e 11, 9.
9 Cf Mt 5, 39, 44 et par; Ro 12, 17; 1 Th 5, 13. — A l ’imitation du Christ
(2, 23).
10 Cf Ps 34, 13-17 (d’après les LXX). — « aimer la vie », c’est-à-dire la trouver
douce et aimable.

I PIERRE 382
Savoir souffrir pour la justice

E t qui vous fera du mal si vous vous montrez


zélés pour le bien? “ Que si pourtant vous deviez
souffrir à cause de la justice, heureux êtes-vous!
N'ayez d'eux aucune crainte et ne vous laissez pas
troubler. ^Traitez saintement dans vos cœurs le
Seigneur, le Christ, toujours prêts à vous défendre
devant quiconque vous demande raison de l’espé­
rance qui est en vous, ^^mais avec douceur et
crainte. Ayez bonne conscience, pour que soient
honteux, sur le point même où l’on vous calomnie,
ceux qui diffament votre bonne conduite en Christ.
Car mieux vaut souffrir, si le veut la volonté de
Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal.

ÏM prédication aux morts et le baptême

Aussi bien. Christ est mort tme fois pour les


péchés, lui, juste pour des injustes, afin de vous
amener à Dieu; mis à mort dans la chair, il a été
rendu à la vie dans l’esprit. C’est aussi avec cet
[esprit] qu’il est allé faire sa proclamation aux

14 In spiréd’Is S , 12 (IX X ).
15 « Traitez saintement », lit: « Sanctifiez. » — Pour la première fois, les chré­
tiens sont invités à justifier « leur espérance » auprès des incroyants.
16 « où l ’on vous calomnie », cf 2, 22. L’ère des vexations et des persécutions
locales semble, ouverte.
18 Cf Ro 6,10; H e 7, 27; 9, 26-2S. — « juste », cf Ac 3 ,1 4 ; 7, 52; 22, 14.
19 « faire sa proclamation », c’est-à-dire annoncer la rédemption aux âmes
retenues dans le séjour des morts.
19 On a noté que « 1 Fe 3, 28-4, 6 parait contenir les divers éléments d’un
Credo baptismal: mort du Christ (3, 18), descente aux Enfers (3, 19), résurrection
(3, 21), session à la droite de Dieu (3, 22), jugement des vivants et des morts
(4, 5) ». — De ce texte — assez mystérieux — U semble r&ulter (cf 4, 6) qim
certains de « ceux qui avaient désobéi aux jours de Noé » (v 20), et que la tradi-

383 I PIERRE
3 esprits en prison, ^“qui avaient désobéi, jadis,
lorsque temporisait la patience divine, aux jours de
Noé, quand se construisait l’arche, dans laquelle
peu de personnes — à savoir huit — furent sauvées
par l’eau. E t c’est sa réplique qui maintenant
vous sauve, vous aussi: le baptême, lequel n ’est
pas l’enlèvement d’une saleté de la chair, mais la
demande à Dieu d’m e bonne conscience par la
résurrection de Jésus Christ, ^ qui est à la droite
de Dieu, après être allé au ciel et s’être soumis les
anges, et les pouvoirs, et les puissances.

Ne pas revenir aux mœurs païennes

^ Christ donc ayant souffert dans la chair, vous


aussi, armez-vous de cette même pensée: celui qui
a souffert dans la chair en a fini avec le péché,
^ afin de consacrer le temps qui lui reste à vivre
dans la chair, non plus aux convoitises des
hommes, mais à la volonté de Dieu. ^ C’est bien
assez d’avoir dans le temps passé accompli ce que

tion juive considérait comme exceptionnellement coupables, ont de quelque


manière trouvé grâce aux yeux de Dieu.
20 En soulevant l*arche et en la portant, l ’eau a sauvé ceux qui y étaient ènfer-
més. On peut aussi traduire: « à travers l ’eau », mais non « des eaux ».
21 « sa réplique », lit: « son antitype », c’est-à-dire: la réalité préfigurée par
l ’arche (« le type»). — On traduit aussi: « l ’engagement à Dieu d’une bonne
conscience. »
22 Cf 1 Co 15, 24\ Eph 1, 20-2h, Col 2, 15. Le triomphe du Christ est complet;
Dieu « n ’a rien laissé qui ne lui soit soumis » (He 2, 8).
1 « armez-vous », pour l ’image, c£ Ro 13, 12; 2 Co 6, 7. — Les souffrances
qu’entraîne la lutte contre les bas instincts aident à se dégager du péché.
3 « ce que veulent les païens », c’est-à-dire: une vie conforme à leurs principes
et à leurs exemples (cf Eph 2, 3). — Cf Ro 13, 13; Eph 5, 3-5; Col 3, 5-5;
Ti 3, 3.

I P IE R R E 384
38 — D ’après les Actes apocryphes, saint Pierre aurait demandé
d’être crucifié la tête en bas. Les imagiers ont suivi cette tradition.
Bible latine. Manuscrit du X I I P siècle. Bibliothèque de Boulogne-
sur-Mer, n° 4.
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JSmccoimincemmqutbd
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fiinrm W w Afluaum
veulent les païens, en vivant dans les débauches, 4
convoitises, soûleries, ripailles, beuveries et idolâ­
tries interdites. ‘‘A ce sujet üs trouvent étrange
que vous ne couriez pas avec eux à ce même
débordement d’inconduite, et ils blasphèment.
^ Ils rendront compte à celui qui s’apprête à juger
les vivants et les morts. ®C’est pour cela, en effet,
que même aux morts a été annoncée la Bonne
Nouvelle, afin que, jugés selon les hommes dans
la chair, üs vivent selon Dieu dans l’esprit.

Vigilance et chanté

^ La fin de toutes choses est toute proche; soyez


donc raisonnables et sobres en vue des prières.
®Avant tout, ayez les uns pour les autres un ardent,
amour, parce que Vamour couvre une multitude de
péchés. ®Soyez hospitaliers les ims envers les
autres, sans murmurer. Chacun selon le don qu’il
a reçu, mettez-vous au service les ims des autres,
comme de bons intendants de la grâce de Dieu qui

4 La retenue des chrétiens excite la colère des païens, dont ils ont partagé la
vie dissolue, avant leur conversion. Cf Sag 2, 14-15-. Le juste <{est devenu un
blâme pour nos pensées, sa vue même nous est à charge; car son genre de vie
ne ressemble pas aux autres et ses sentiers sont tout différents ».
5 « juger les vivants et les morts », même expression Ac 10, 42; 2 Tm 4, 1.
Elle est passée dans le « symbole des Apôtres ».
6 Sur « la Bonne Nouvelle annoncée aux morts », cf 3, 19-
7 Idée fréquemment Ktprimée dans les Epîtres catholiques; voir Ja 5, 5, et la
note,
8 Cf Ja 5, 20, et la note.
10 II est question des faveurs extraordinaires, ou « charismes », accordées aux
individus pour le bien de la communauté (1 Co 12, 7). Déjà Paul (1 Co 14,

3 9 — S a in t J u d e re c e v a n t T in s p ira tio n ,
Bible latine. Manuscrit du X I P siècle. Bibliothèque Sainte-Gene­
viève, n° 10.
est si diverse. Quelqu’un parle-t-il? Que ce soit
comme pour des oracles de Dieu. Quelqu’un
assure-t-il un service? Que ce soit comme par une
force procurée par Dieu, pour qu’en toutes choses
Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la
gloire et la domination pour les siècles des siècles.
Amen!

L’épreuve de la persécution

“ Bien-armés, ne trouvez pas étrange l’incendie


qui vous arrive pour vous éprouver, comme s’il
vous survenait quelque chose d’étrange. “ Mais,
selon que vous avez pa^rt aux souffrances du Christ,
réjouissez-vous, pour que, lors de la révélation de
sa gloire, vous vous réjouissiez et exultiez. “ Si
l’on vous insulte pour le nom de Christ, heureux
êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de
Dieu repose sur vous. “ Mais qu’aucun de vous ne
souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur,
ou comme délateur; “ au contraire, si c’est comme

26-39i Ro 12, 3-8i Eph 4, 7‘13) était très soucieux d’en régler rexercice. —
« diverse », comme la sagesse de Bieu (Eph 3 , 10).
11 Ceux qui sont gratifiés de ces charismes doivent s’en acquitter avec l ’applica­
tion et l ’humilité que réclament les dioses de Dieu. — Même doxologie Ap 1, 6;
3, 13.
12 Cf 3 , 16.
13 « souHrances du Christ », c£ Col 1, 24: « les afflictions du Christ. » Sur la
joie dans la persécution, c£ M t 5, 11-12; Ac 5, 41. — « la révélation de sa
gloire», cf 5, 1. Cette révélation aura lieu lors de « la Révélation de Jésus
Christ» ( I P e l , 7, 13).
14 « l ’Esprit de gloire», c’est-à-dire: qui procure la gloire (céleste). Autre leçon
bien soutenue: « l ’Esprit de gloire et de puissance. »
15 « délateur », ou « avide du bien d’autrui ». Le mot grec signifie é^moologique-
ment: « qui examine les a g ite s d’autrui. »

1 P IE R R E 386
chrétien, qu’il n’ait pas honte, qu’Ü glorifie Dieu
pour ce nom. "C ar voici le moment où le juge­
ment va commencer par la maison de Dieu. Or, s’il
débute par nous, quelle sera la fin de ceux qui re­
fusent de croire à l’Evangile de Dieu! “ Que si le
juste ne se sauve qu’à grand-peine, l’impie et le
pêcheur, où se montreront-ils? Ainsi donc, que
ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu con­
fient leur âme au Créateur fidèle, en faisant le bien.

Devoirs des anciens

^ Quant aux anciens qui sont parmi vous, je les 5


exhorte donc, moi qui suis ancien comme eux et
témoin des souffrances du Christ, et qui aurai part
aussi à la gloire qui va se révéler: ^ faites paître le
troupeau de Dieu qui est chez vous, non par con­
trainte, mais de bon gré, selon Dieu, non pour un
gain honteux, mais avec ardeur, ^ non en exerçant
votre domination sur ceux qui vous sont échus en

17 II s’agit des épreuves qui assaillent la jeune Eglise^ pour la purifier en vue
du Retour de Jésus: l ’horizon demeure esdiatologigue.
4
18 Piov 11, 31 (d té d’après les IJQC). Pour la pensée, cf Le 23, 31.
1 <( anciens », c’est-à-dize les <cpiesl^ties », ou prêtres, terme impliquant une
dignité — ce sont les diefs de la communauté — et aussi un certain âge, puis*
5
qu’on leux oppose « les jeunes» (v 3 ). ^ «m oi qui suis anden», on s’attendrait
à ce que Pierre fasse appd i d à sa qualité d’«apôtre de Jésus Christ» (1, I ) . —
« témoin des souffrances du Christ », soit pour les avoir vues de mes yeux, soit
pour leur avoir rendu témoignage par mes propres souffrances (Ap 2, 13). ~
C’est la gloire du Christ qui va se révéler ( 4 , 13) lors de la Parousîe.
2 Image fréquente dans l ’A.T. pour désigner Israël: Ps 74, !•, 77, 21; 79, 13;
80, 2; Is 40, I I; J r 13, 17, 20; Ez 34, éj elle est passée dans le Nouveau pour
dé^gner « l ’Israël de D ieu» (u a 6, lo ), c’est-à-dire ceux qui croient en Jésus:
Jn 10, 1-16; Le 12, 32; Ac 20, 28-29. — « pour un gain hwiteux », cf 1 Tm 3, 8;
Ti 1 7.
3 « les modèles du troupeau », comme Paul, 1 Co 11, 1; Phi 3, 17; 2 Th 3, 7,
9.

387 I P IE K R E
5 partage, mais en vous montrant les modèles du
troupeau. '‘E t quand se manifestera le souverain
Berger, vous obtiendrez l’inflétrissable couronne
de gloire.

Devoirs des jeunes

^ Pareillement, jeunes, soumettez-vous aux an­


ciens. Sanglez-vous tous d’humilité les uns envers
les autres, parce que Dieu s’oppose aux orgueil­
leux, mais aux humbles il donne la grâce.

Devoirs des fidèles

*Humiliez-vous donc sous la puissante main de


Dieu, pour qu’il vous élève au moment voulu.
^ Tous vos soucis, rejefez-les sur lui, parce qu’il a
soin de vous. * Soyez sobres, veillez! Votre adver­
saire, le diablè, comme un lion rugissant circule,
cherchant qui engloutir. ®Résistez-lm, solides dans
la foi, sachant que les mêmes soriffrances sont
imposées à votre Fraternité qui est dans le monde.

4 « le souverain Berger », cf 2, 2 5 , et la note. — Cf « la couronne de justice »


(2 Tm 4, 8), « la couronne de v ie» (Ja 1, 12; Ap 2, 10). — « q u i ne se flétrit
pas » (c£ 1, 4 ), qui est « incorruptible » (1 Co 9, 25).
5 Ptov 3, 34 (d’après les IX X ). Même texte cité Ja 4, é.
7 Ps 55, 23 (d’après les IX X ).
8 « S(9 ez sobres », cf 1, 13 e t 4, 7. — Ps 22, 14. Cette comparaison se ren­
contre assez souvent dans Î’A.T.: Ps 7, 3; 10, 9; 17, 12; 22, 14, 22; Jb 10, 16; Is
38,13.
9 « votre Fraternité », cf 2 ,1 7 , et la note. Pour l ’idée, voit 3 , 16.

I P IE R R E 388
E t après de coixrtes souffrances, le Dieu de toute
grâce, qui vous a appelés à sa ^oire éternelle en
Christ, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous
fortifiera, vous rendra inébranlables. A Lui la do­
mination pour les siècles des sièdes. Amen!

Avis divers, salutations, souhait final

“ C’est par SÜvain, le frère fidèle, à ce que je


pense, que je vous écris ces quelques mots, pour
vous exhorter et pour attester que telle est la vraie
grâce de Dieu: demeurez-y.
“ Celle qui est à Babylone, élue comme vous,
vous salue, ainsi que Marc, mon fÜs.
“ Saluez-vous les uns les autres d’un affectueux
baiser. Paix à vous tous, qui êtes en Christ!

10 « vous tétabliia lui-même », ou <c achèvera lui-même son œuvre ».


11 Autre leïon, suffîsamment attestée: « A Lui la gloire et la domination. »
12 Silvain est sans doute le Silvain ou le Silas des Actes, le com|>agnon de
Paul lots de son deuxième voyage missionnaire (Ac 0 , 40], C'est lui gui doit
remettre la lettre aux communautés intéressées, après avoir peut-être servi de
secrétaire à Pierre, — Ou « que telle est la vraie grâce de Dieu où vous êtes
établis. »
13 « Celle qui est... », c’est-à-dire: l ’£glise qui est à Babylone, c’est-à-dire à
Rome. Appellation infamante de la capitale du paganisme (Ap 14, S; 16, 19; 17,
9; 18, 2, 10, 21), empruntée sans doute au judaïsme. — Sans doute le Marc des
Actes, 12, 12, 25; 13, 13; 15, 37-39, de Col 4, 10; Phm v 24 et 2 Tm 4, 11;
l ’auteur du second évangile. — Pierre l ’appelie son « fils », probablement parce
qu’il l ’a initié à la foi duétlenne (cf 1 Co 4, 15; Ga 4, 19). — «élue comme
vous » , cf 2 Jn V 13: la communauté est qualifiée d’« élue » , comme ses membres
sont qualifiés d’« élus » (Ho 8 , 33; 16,13; Col 3,12; 2 Tm 2 , 10).
14 Le baiser liturgique, « le saint baiser » (Ko 16, 16; 1 Co 16, 20; 2 Co 13, 12;
1 Th 5, 26), symbole de la fraternité chrétienne. — Certains manuscrits ajoutent:
« Amenl »

389 I P IE R R E
D euxièm e E pîtré
de saint Pierre
Saint Pierre conduit les hommes sages vers la terre ferme du salut,
tandis que les insensés livrés aux folies démoniaques sombrent dans
les eaux de la mort.
N ef des fous. Paris, 1498.
Introduction

Auteur

Il se donne pour « Syméon Pierre, esclave et apôtre


de Jésus Christ » (1, 1 ), qui va bientôt quitter l’abri de
son corps, « comme notre Seigneur Jésus Christ le lui a
montré » (1, 13-14, cf Jn 21, 13-19), et qui écrit une
« seconde lettre » (3, 1). Malgré cette affirmation, quel­
que peu insistante, il y a de bonnes raisons de penser
que la présente épître n’est pas de saint Pierre, mais
d’un inconnu qui a usurpé le patronage du premier
des Apôtres: mention des lettres de Paul, qui semblent
déjà former un corpus (3, 15 sv); disparition de la pre­
mière génération chrétienne et délais de la Parousie
( « Depuis que les Pères se sont endormis, tout demeure
comme dès le commencement de la création», 3, 4b)-,
les apôtres semblent appartenir à une époque écoulée
(3 ,2 ).

393 Il P IE R R E
Destinataires

Aucune précision: « à ceux à qui est échue la même


précieuse foi qu’à nous » (1, I ). Il semble qu’ils soient
issus d’un milieu païen (2,18, 20, 22 ). D’autre part, leur
foi semble menacée par les agissements de faux doc­
teurs (2,1-22).

Date

« Il est plus probable que cette lettre date des


années qui suivirent la ruine de Jérusalem et qu’elle fut
composée par un disciple de l’Apôtre, soucieux de repro­
duire pour l’essentiel l’enseignement reçu, en même
temps qu’il s’aidait de l’épître de saint Jude. C’est sans
doute la raison pour laquelle il se crut autorisé, sans pen­
ser commettre im faux, à se couvrir de l’autorité de son
chef » (J. Cantinat).

Contenu de Vépître

Exhortation rappelant certains points de la morale


chrétienne, et qui s’exprime dans une langue de bonne
qualité, quelquefois gauche, assez souvent recherchée.
Voici quelques-uns des principaux thèmes:
1. La Parousie ou le Retour glorieux, la Venue du
Seigneur (1,16 ), différée ( 3 , 4 , 8 ) par miséricorde (3,9,
15), mais aussi certaine qu’imprévisible (3, 10), entraî­
nant un complet bouleversement cosmique (3, 10-12),
qu’il faut « attendre et hâter » (3,12).
2. Le rappel de la Transfiguration (1,16-19).
Il P IE R R E 394
3. L’inspiration de l’Ecriture (1, 20-21-, 3, 14-16) et
les lettres de Paul.
4. La participation du croyant à la nature divine (texte
classique en théologie dogmatique, 1 ,4 ).
5. Importance accordée à la « connaissance » reli­
gieuse ( 1 ,2 ,3,3,6,8-, 2,20; 3 ,1 ).

Table analytique de la deuxième Épîfre de Pierre

1. Adresse (1 ,1 -2 ).
2. Se montrer dignes des dons reçus ( 1 ,3-11 ).
3. S’en rapporter au témoignage de Pierre et des
Prophètes ( 1 ,12-21).
4. Les faux docteurs ( 2,1-22 ).
5. Les derniers jours et la Venue de Jésus Christ
(3 ,1 -7 ).
6. Raisons de la longanimité divine {3,8-10).
7. Obligation de vivre saiutement ( 3 ,11-13 ).
8. Les lettres de Paul {3,14-16).
9. Exhortation finale ( 3 ,17-18 ).

395 Il P IE R R E
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Bible latine. Lyon, 1516.
l&fn vobid
A dresse

^ Syméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus 1


Christ, à ceux à qui est échue la même précieuse
foi qu’à nous par la justice de notre Dieu et
Sauveur Jésus Christ; ^ grâce et paix vous soient ^
multipliées par la connaissance de Dieu et de
Jésus, notre Seigneur!

S e m o n tr e r d ig n e s d e s d o n s re ç u s

^ Sa divine puissance en effet nous a fait don de


tout ce qui regarde la vie et la piété, en nous
faisant connaître Celui qui nous a appelés par sa
propre gloire et par sa vertu. '‘Par elles les pré­
cieuses et très grandes promesses nous ont été
données,, afin que par elles vous deveniez partici­
pants de la nature divine, ayant échappé à la cor­
ruption qui est dans le monde par la convoitise.

1 Syméon, forme sémitisante de Simon (Ac 15, 14\ Le 2, 25, 34; Ac 13, 1).
— Ou « de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ ». — « la même précieuse foi
qu’à nous », ou « aussi précieuse pour eux que pour nous ».
3 « vertu », au sens de valeur, puissance: « sa glorieuse puissance ».
4 « participants de la nature divine », un des textes du N.T. les plus justement
célèbres en théologie (cf 1 Jn 3, 2; 2 Co 3, 18), — Cf 2 Co 7, 1. On peut aussi
traduire: « à la corruption de la convoitise qui est dans le monde. » Pour l ’idée,
cf 2 Co 7 , 1.

397 Il P IE R R E
1 ^Pour cela même, apportez tous vos soins à
joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, ®à
la science la continence, à la continence la cons­
tance, à la constance la piété, ’ à la piété l’amitié
fraternelle, à l’amitié fraternelle l’amour. ®Car, si
vous possédez ces [qualités], si vous les avez en
abondance, elles ne vous laisseront pas oisifs nj
stériles pour la connaissance de notre Seigneur
Jésus Christ. ®Quant à celui à qui elles font défaut,
c’est xm aveugle, un myope, qui a laissé tomber
dans l’oubli la purification de ses péchés de jadis.
“ C’est pourquoi, frères, efforcez-vous d’autant
plus à rendre fermes votre appel et votre élection;
car, ce faisant, vous ne chuterez jamais, C’est
ainsi, en effet, que vous sera dispensée richement
l’entrée dans l’éternel Royaume de nôtre Seigneur
et Sauveur Jésus Christ.

S’en rapporter au témoignage de Pierre


et des Prophètes

^ ^ C’est pourquoi je devrai toujours vous faire


ressouvenir de ces choses, bien que vous les sa-

6 Par « continence », il faut entendre la maîtrise de soi.


7 <t Pamitié fratemelie » ne concerne que les ft^ e s dirétîens, l*amour ne
connaît aucune limite; il s’exerce sur tous les hommes. — IVmr de semblables
énumérations de vertus, cf Ga 5, 22-23; 2 Co 6, 4-6; Phi 4, S; Etih 4. 2; Col 3,
12-14; 1 r m 6,11; A p 2,19.
8 «stériles», image fréquente dans le N.T.: M t 3, 8; 7, 16; Ro 1, 13; 6. 21;
7, 4-3; Ga 5, 22, 23; Eph 5, 9, 11; Col 1, 10; Ti 3, 14. — I l s’agit non d’une
« coimaîssance » conceptuelle, mais pratique, en vue d’une imitation de plus en
plus parfaite du Seigneur Jésus Christ.
9 On dirait plus volontiers: « un myope, un aveugle » (gradation).
10 Sur cette impeccabilité conditionnelle, cf 1 Jn 3, 9. — Ja 3, 2 etcprime un
autre point de vue: « en bien des points nous chutons tous. »
11 « l ’éternel Royaume... », expression unique dans le N.T.

II P IÊ R R E 398
chiez et que vous soyez affetmis dans la présente 1
vérité. Et j’estime juste, tant que je suis dans cet
abri, de vous tenir en éveil par mes rappels, “ sa­
chant que bientôt je devrai déposer mon abri, tout
comme notre Seigneur Jésus Christ me l’a montré.
*^Mais je m’efforcerai aussi qu’à chaque occasion
vous puissiez, après mon départ, vous remettre ces
choses’en mémoire.
“ Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables
habilement inventées que nous vous avons fait
connaîtfe la puissance et la Venue de notre
Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été
témoins oculaires de sa grandeur. ” Il reçut, en
effet, de la part de Dieu le Père honneur et gloire,
quand par la Gloire majestueuse ime telle voix lui
parvint: « Mon Fils, mon Bien-aimë, c’est celui-ci; il
a toute ma faveur. » “ E t cette voix, nous l’avons,
nous, entendue parvenant du del, quand nous
étions avec lui sur la sainte montagne. Ainsi
avons-nous plus ferme l a . parole prophétique.

12 «bien que vous les sachiez», affîimation dont il convient de ne pas ttqp
ptessec le sens (cf Ro 15, 14-, 1 Co 1 ,5 ; 2 Co 8, 7).
13 « cet abri», c’est-à«lite: ce corps mortel; image familière aux moralistes de
l ’^o q u e, e t qu’on retrouve Sa^ 9 ,1 5 et 2 Co 5 , 1, 4.
14 « abri, déposerai » association de deux métaphores dissemblables, comme
2 Co 5, ï-4. — « m e l ’a m ontré», soit dans une révélation récente, soit plutôt
dans la déclaration faite à Pierre par Jésus dans la scène d’après la résurrection
racontée en Jn 21, 15-19; voix surtout le v ISb: « quand tu auras vieilli, tu éten­
dras les mains, et un autre te mettra ta ceinture et te mènera où tu ne voudrais
pas. »
13 « mon départ », euphémisme: ma mort. Cf Le 9 , 31.
16 Cf Le 9, 52; « Pierre e t ses compagnons... virent sa gloire. »
17 « la Gloire », désignation révérencielle de Dieu empruntée au rabbinisme. —
Ce sont les paroles tt£ es qu’elles sont rapportées presque textuellement dans Mt
17, 5 (Mc et Le sont assez différents).
18 « sur la sainte montagne », cf Mt 17,1 et par.
19 La manifestation momentanée de la gloire de Jésus Christ a affermi la foi de
ceux qui en furent témoins dans les prophéties concernant l ’avenir messianique.

399 I l PIERRE
1 à laquelle vous faites bien de prendre garde,
comme à une lampe qui briUe en un lieu obscur,
jusqu’à ce que le jour vienne à poindre et que
î’étoile du matin se lève dans vos cœurs, Avant
tout, sachez-le: aucune prophétie de l’Ecriture ne
relève de l’interprétation privée, car ce n ’est pas
d’une volonté d’homme qu’est jamais parvenue
ime prophétie, mais c’est poussés par l’Esprit Saint
que des hommes ont parlé de la part de Dieu.

Les faux docteurs

^Mais il a paru aussi de faux prophètes dans le


Ju 4
peuple, tout comme Ü y aura parmi vous de faux
docteurs, qui introduiront sourdement des sectes
de perdition et, reniant le Maître qui les a achetés,
amèneront sur eux une prompte perdition. ^Et
beaucoup suivront leurs débauches, et à cause
d’eux la voie de la vérité sera blasphémée. ^ E t par
cupidité, avec des paroles artificieuses, ils trafique-

20 Texte capital en ce qui concerne la doctrine de l ’inspiration des Ecritures,


21 Cf Zach 7, 22: « Ils se sont fait un cœur de diamant pour ne pas dcouter
l ’enseignement et les paroles qu’avait envoyés Yahvé par son Esprit, par le minis­
tère des prophètes anciens. »
1 « le peuple », c’est-à-dire: le peuple d’Israël. — Sur ces « faux doctems », qui
pulluleront à la fin des temps, cf Ju v 4, et la note.
2 L ’auteur revient avec insistance sur ces désordres de la chair qui accompa­
gnent les écarts de doctrine (w 7, 10, 12, 14, 18, 19, 22). Cf Ju w 4, 7, 8, 12, 13,
16, 18, 23. — « la voie de la vérité », c’est-à-dire la manière de vivre, de
«m archer» (2 Jn v 4; 3 Jn v 4), de se conduire selon la vérité. Expression bibli­
que (Fs 119, 30: « la voie de la vérité » ou « de la fidélité »), comme « la voie de
la justice» (2, 21] M t 21, 32), « la voie du Seigneur» (Âc 18, 25), «une voie de
salut» (Ac 16, 17), «une voie de paix» (Le 1, 79); «des voies de v ie» (Ac 2,
28). Dans les Actes, « la Voie» (sans déterminatif) désigne la nouvelle manière
de servit Dieu inaugurée par Jésus: Ac 9, 2; 18, 25, 26; 19, 9, 23; 22, 4;
24 14 22,
3’ « par cupidité»; même reproche, w 13, 14, 15. Ci Ju w 11, 12, 16; 1 Tm 6,
5; Tl 1 , 14.

II P IE R R E 400
ront de vous, eux dont le jugement depuis long- 2
temps ne chôme pas et dont la perdition ne
s’endort pas.
Si -Dieu, en effet, n ’a pas épargné des anges
qui avaient péché, mais les a précipités dans le
Tartare et livrés à des fosses obscures où ils sont
gardés pour le jugement; ®et s’il n’a pas épargné
l’ancien monde, mais n’a préservé que huit per­
sonnes, dont Noé, héraut de justice, alors qu’il
amenait le déluge sur un monde d’impies; ®et s’il a ^
réduit en cendres et condamné au bouleversement
les villes de Sodome et de Gomorrhe pour servir
d’exemple aux impies à venir; ^ et s’il a délivré Lot
le juste, qu’affligeait la conduite débauchée des
criminels — ®car ce juste, qui habitait parmi eux,
mettait jour après jour son âme juste à la torture
par les oeuvres ülégales qu’Ü voyait et entendait
— ®c’est que le Seigneur sait déHvrer les hommes ^
pieux de l’épreuve et garder les injustes pour les
châtier au jour du Jugement, “ ceux-là surtout qui
vont après la chair, par la convoitise de ce qui Ju 7-S
souille, et méprisent la Souveraineté.

4 Cf Ju V 6, et les notes.
5 « huit personnes », cf 1 Fe 3, 20. — « le déluge sur un monde d’impies »;
l ’auteur ne considère dans les eaux du déluge que l ’aspect de châtiment des
coupables; 1 Fe 3, 20, y voit l ’aspect de salut pour les huit privilégiés. —
«héraut de justice», c’est-â-dire: Noé prêchait en vue d’amener ses contempo­
rains â pratiquer la justice, c’est-à-dire la loi de Dieu. Cette prédication de Noé
était un thème courant dans les écrits du judaïsme. — Jude ne cite pas ce châti­
ment de « l’ancien monde ».
6-10 L’auteur revient à Jude (v 7), mais il le complète par le rappel de la déli­
vrance de Lot (v S), qu’il accompagne d’un commentaire thébloglque; après quoi
il rejoint Jude (« méprisent la Souveraineté », v 10); « rejettent la Souveraineté »
(Ju V 8).
10 « la Souveraineté », celle de Jésus Christ, souverain Seigneur. — « les
Gloires », c’est-à-dire: les anges.

401 I l PIEEBE
2 Audacieux, arrogants, ils ne tremblent pas de
blasphémer les Gloires, “ alors que des anges,
Ju 9
supérieurs en force et en puissance, ne portent pas
contre elles devant le Seigneur de jugement blas­
phématoire. Mais ces gens-là, comme des ani­
Ju 10
maux sans raison voués par nature à être pris et
détruits, blasphèment »ce qu’ils ignorent; de la
même destruction ils seront détruits, subissant
l’injustice en salaire de leur injustice. Ils estiment
Ju 12
volupté les délices du jour; souillés et viciés, ils
mettent leurs délices à vous duper en faisant
bonne chère avec vous. “ Ils ont les yeux pleins
de la femme adultère et qui ne cessent de pécher;
ils prennent à l’amorce des âmes mal affermies; ils
ont le cœur exercé à la cupidité: êtres maudits!
Ju 11
Laissant le droit chemin, ils se sont égarés en
suivant le chemin de Balaam de Béor, qui aima un
salaire d’injustice. “ Mais il fut repris de son mé­
fait: ime bête de somme sans voix, s’exprimant
avec une voix d’homme, arrêta la démence du
prophète.

11 Cf Ju V 9, plus ptéds et plus tidie.


12 a J u v 10.
13 Autre l ^ n : <( mettent leurs délices, dans leurs agapes, à faire bmme dière
avec vous. » — Pour la fin de ce verset, cr Ju v 12.
14 «prennent à l ’amorce»; pour l ’image, cf v 2S, et Ja 1, 14. — «êtres
maudits », lit; « enfants de malédiction » (temitisme).
15 Cf J u v 11.
16 L’auteur de l ’épître mêle deux traditions différentes sur ce mystérieux person­
nage: celle d’un prophète Balaam, qui, en dépit de flatteuses promesses, délivre
fidèlement les oracles de Yahvé (Ndmb 22, 2-24, 25), et celle des «filles de
Moab » qui égarent les fils d’Israël (Nomb 25, 1-2 et 31, 16). Le « salaire d’injus­
tice » est une invention postérieure; dans le récit biblique (Nomb 22, 17-18),
Balaam refuse énergiquement toute rémunération. — Sur l ’épisode de l ’ânesse, cf
Nomb 22, 22-54.

II P I£ K B £ 402
^^Ces gens-là sont des sources sans eau et des 2
brouillards poussés par l’ouragan, à qui l’obscu­ Ju 12-13
rité des ténèbres est réservée. “ Proférant de Ju 16
grands mots vides de sens, ils prennent à l’amorce
par les convoitises de la chair, par les débauches,
ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes
qui vivent dans l’égarement. Ils leur promettent la
liberté, alors qu’eux-mêmes sont esclaves de la cor­
ruption; car ce par quoi on est dominé,- de cela on
devient esclave. ^ En effet, si, après avoir échappé
aux souillures du monde par la connaissance du
Seigneur et Sauveur Jésus Christ, üs se laissent
dominer en s’y engageant de nouveau, leur dernier
état est devenu pire que le premier. Mieux leur Ju 3
aurait valu, en effet, de ne pas connaître la voie de
la justice, que de l’avoir connue pour se détourner
du saint commandement qui leur avait été transmis.
^11 leur est arrivé ce que dit en toute vérité le
proverbe: « Le chien est retourné à sa propre
vomissure », et: « La truie, à peine lavée, se vautre
dans le bourbier. »

17 Cf Ju w 12-13, plus tid ie en images et quelque peu incohérent.


18 Autre leçon, moins autorisée: <c ils prennent à l ’amorce, par les convoitises
déréglées de m diair, ceux qui... »
19 Cf Jn 8, 34\ Ro 6, 16, 20. Sur l’antithèse esclavage-liberté, cf Jn 8, 32~36\
Ro 6, lB-22] 7, 2^-8, 2, 21\ Ga 4, 22-Jl; 5 , 1.
20 Cf M t 12, 45, et par, cité presque littéralement. Notre traduction souligne la
petite différence.
21 Le <( saint commandement » désigne l ’ensemble des prescriptions de la Loi
nouvelle. — « transmis )>, cf Ro 6, 17; 1 Co 11, 2, 23; 15, 3; Ju v 3. Dès les
premiers temps, la religion de Jésus se présente sous le signe de la « tradition ».
22 Prov 26, 11. — <( La truie... », sans doute un dicton courant, comme la chose.
Ces bêtes sont citées comme deux animaux particulièrement sales, et la compa­
raison porte sur le retour à un état immonde d’oit on était sorti.

403 I l PIERRE
Les derniers jours et la Venue de Jésus Christ

^ Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je


vous écris. Dans les deux je fais appel à vos sou­
venirs, pour réveiller en vous la claire intelligence,
^ Je veux que vous vous souveniez des prédictions
Ju 17
faites par les saints prophètes, ainsi que du com­
mandement dù Seigneur et Sauveur [transmis] par
vos apôtres. ^ Sachez d’abord que, lors des der­
niers jours, viendront des moqueurs avec leurs mo­
Ju 18
queries, qui vivront au gré de leurs convoitises et
diront: * « Où est-elle, la promesse de sa Venue?
Car, depuis que les pères se sont endormis, tout
demeure comme dès le commencement de la créa­
tion. » ^ Il leur échappe, en effet, et volontaire­
ment, qu’il y eut jadis des cieux, et une terre for­
mée de l’eau et par l’eau, à la parole de Dieu, ®et
que, par ces mêmes causes, le monde d’alors périt,
submergé d’eau! ^ Quant aux cieux et à la terre de
maintenant, la même parole les tient en réserve
pour le feu, gardés en vue du jour du Jugement et
de la perdition des hommes-impies.

1 L’allusion est probablement à la première épltre canonique de Pierre.


2 Ju V 17 parle des « choses qui vous ont été p r ê t e s par les apôtres de notre
Seigneur Jésus Christ». — Le «commandement» désigne, comme 2, 21, l ’en­
semble des prescriptions de la Loi nouvelle. — [« transmis »], cf 2, 21, et la
note,
3 Les «derniers jours» sont les jours qui précèdent et annoncent la Farousie
(c£ Ju w 4 et 18). — Ces «moqueurs» sont tout ensemble dévoyés d’esprit et
de mœurs.
4 Ce n ’est pas la question d’esprits inquiets, mais ia raillerie de sceptiques
gouailleurs, dont l ’existence même et l ’attitude confirment ce dont ils se moquent
(v 3). Far « pères », il faut entendre les chrétiens de la première génération apos­
tolique.
7 La même parole de Dieu détruit ou conserve, .selon que l ’exige la réalisation
de ses desseins. — « L’idée de la fin du monde pat le feu — qui est sans doute

II PIERRE 404
Raisons de la longanimité divine

®Mais que cela seul ne vous échappe pas, bien-


aimés: un jour devant le Seigneur est comme mille
ans et mille ans comme un pur. ^ Le Seigneur ne
retarde pas sa propiesse, comme certains croient à
un retard; mais il patiente envers vous, voulant,
non que certains périssent, mais que tous arrivent
au repentir. “ Il arrivera, le Jour du Seigneur,
comme un voleur, et en ce [jour], les deux .passe­
ront dans un sifflement, les éléments embrasés se
dissoudront; et la terre et les œuvres qu’elle con­
tient seront trouvées.

Obligation de vivre saintement.

Toutes ces choses devant être ainsi dissoutes,


quelles ne doivent pas être la sainteté de votre
conduite et votre piété, ‘^tandis que vous atten­
dez et hâtez la Venue du Jour de Dieu, où les deux
enflammés se dissoudront et les éléments embra-

d’otigine petsane — était devenue coulante dans le monde gtéco-iomain e t a


passé chez les Juiis aussi bien que chez ies chrétiens » (Chaine).
8 Bs 90, 4. C’est la solution la meiileute du problème de la Parousie.
9 « certains », ceux-là ne semblent pas faire partie du groupe des « moqueurs »;
ce sont des inquiets, qui sont décontenancés par l ’attitude du Seigneur. L’auteur
s’efforce de la leur expliquer: Npn seulement le Seigneur n’a pas la même
mesure du temps que nous (v S) , % ais sa miséricorde le pousse à attendre, avant
d’intervenir définitivement, la conversion umverselie (v 9).
10 « comme un voleur », cf 1 Th 5, 2, 4; Ap 3, 3; 16, 13p Mt 24, 43; Le 12, 39.
— « dans un sifflement » {hapax), lit; « de façon sifflante ». — « les éléments »,
soit les astres, soit les éléments constitutifs de l ’univers. — « seront trouvées »,
c’est-à-dire mises à jour et jugées (cf Ps 21, 9). Mais le texte est difficile et peut-
être corrompu A moins quul ne raille lire, avec le papyrus 72, « seront trouvées
dissoutes ».
12 Par leur ferveur et leurs mérites, les croyants peuvent « hâter » la fin des
temps (idée courante dans le judaïsme), cf Ac 3, 19-20.

405 Il P IE R R E
3 ses se liquéfieront! ^^Mais, selon sa promesse,
nous attendons de nouveaux deux et une terre
nouvelle où doit habiter la justice.

Les lettres de Paul

ju 24 14C’est pourquoi, bien-aimés, dans cette attente,


efforcez-vous d’être trouvés par lui sans tache et
sans reproche, dans la paix. Estimez salutaire
la patience de notre Seigneur, tout comme notre
frère bien-aimé Paul vous l’a écrit, selon la sagesse,
qui lui a été donnée. C’est ce qu’il [fait] d’ail­
leurs dans toutes les lettres où il parle de ces sujets.
Il y a des choses difficiles à comprendre, que les
esprits ignorants et mal affermis distordent — tout
comme les autres Ecritures — pour leur propre per­
dition.

Exhortation finale

Vous donc, bien-aimés, qui êtes prévenus,


tenez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés
par l’égarement des criminels, vous ne veniez à
déchoir de votre fermeté. Croissez dans la grâce
et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur
Jésus Christ. A lui la gloire, et maintenant et
jusqu’au jour de l’éternité!
13 « la justice », c’est-à-dire le plein accomplissement de la volonté divine. —
« nouveaux deux, terre nouvelle », c£ Is 65,17; 66, 22; Ap 21, 1.
15 « la patience », cf v 5.
16 Ainsi les lettres de Paul — qui devaient déjà former un recueil — sont
rangées parmi les Saintes Ecritures.
18 Certains manusaits ajoutent: « Amen! »

II P IE R R E 406
E p ître de saint Jude
I^das oSiendit‘vi£ yeritaiis corruptores^<^ ih
hcliam tjfs di^erk, qssi de femitu^te exierm t,
item m in ojficéisfemûihm nmafe^
In €ptsio,C4a
Images du Nouveau "Testament. Paris, 1547.

Table analytique de l’Épître de saint Jude

1. Adresse.
2. Les faux docteurs.
3. Recommandations aux fidèles.
4. Doxologie.
JU D E 408
Introduction

Auteur

« Jude, frère de Jacques », l’évêque de Jérusalem, et,


comme lui, cousin de Jésus, c£ Mt 13,55; Mc par 6 ,3. —
Il écrit en bon grec, aisé, coulant, non sans recherche,
et quelque peu déclamatoire (w 12, 13, 16), qu’il est
difficile d’attribuer à un Juif de Palestine. L’auteur aura
eu recours aux bons offices d’un secrétaire, de culture,
sinon d’origine grecque.

Destinataires

L’adresse les interpelle (v I ) comme des « appelés


qui sont aimés en Dieu Père et gardés pour Jésus
Christ »; la désignation est imprécise, mais en raison
des graves reproches d’immoralité, assez peu vraisem­
blables pour des fÜs d’Israël, il semble que l’épître soit
destinée à des lecteurs d’origine païenne.

Date

L’épître est antérieure à la Deuxième épître de saint


Pierre, qui en fait usage. EUe a dû être écrite entre 70 et
80 apr. J.-C.

409 JU DE
Entrée dans le Canon

Elle eut quelque peine à y être admise, comme il


ressort du témoignage de saint Jérôme: « Jude, frère
de Jacques, a laissé une brève épître, qui est du
nombre des sept épîtres catholiques, eUe est rejetée
par plusieurs du fait qu’elle invoque le témoignage du
livre d’Hénoch, un apocryphe; cependant, par son
ancienneté et l ’usage qui en a été fait, eUe n ’a pas
manqué d’autorité et elle prend place au ,rang des
saintes Ecritures, »

"Doctrine

L’auteur, qui s’était d’abord proposé d’« exhorter »,


se voit contraint de .polémiquer contre des hopimes qui
« se sont glissés » pour renverser l’ordre moral et rài-
gieux de la communauté (w 4-3). Il s’en prend à leurs
égarements de conduite (w 4, S, 12, 16, 18), comme à
leurs erreurs doctrinales (w 8-11), qui sèment le doute
(v 12) et amènent la défection (v 23). On doit s’en
tenir à « a la foi qui a été transmise aux saints une fois
pour toutes » ( v 3 ).
Il faut signaler l’influence de la littérature apocalyp­
tique, surtout du livre d’Hénoch ( w 4, 6, 14) et de
l’Assomption de Moïse (v 9). Pour d’autres écrits,
c f v l l (Caïn, Balaam, Coré).

JU DE 410
Adresse

^ Jude, esclave de Jésus Christ et frère de Jac­


ques, aux appelés qui sont aimés en Dieu Père et
gardés pour Jésus Christ; vous miséricorde, et ^
paix, et amour en abondance!

Les faux docteurs

^Bien-aimés, j’avais fort à cœur de vous écrire


au sujet de notre commun salut, quand je me suis
vu contraint de le faire, afin de vous ejdiorter à
combattre pour la foi qui a été tr£msmise aux saints
une fois pour toutes. ^ Il s’est en effet glissé [parmi
vous] certains hommes depuis longtemps désignés
d’avance poxir ce jugement, des impies qui chan­
gent en débauche la grâce de notre Dieu et renient
notre seul Maître et Seigneur, Jésus Christ.

1 Frète de Jacques, évêque de Jétusalem, et cousin de Jésus 6, J , et par)*


— « en Dieu », c*est-à-diie: ds, par Dieu.
3 « combattre », cf 1 Tm 6, 12: «.Combats le beau combat de la foi. » Sur la
vie dirétienne ou apostolique présentée comme un combat, une lutte, cf l e 13,
24; 2 Co 10, 3; Col 1, 29; 4, 12; 1 Tm 1, 18; 4, 10; 2 Tm 2, 3; 4, 7. —
«sain ts» , désignation des chrétiens (Ac 9, 13, 32, 41; 26, 10; Ro 8, 27; 12, 13;
1 Co 1, 2, eto.) empruntée à FA.T., oî!i d ie s’a^ lîq u ait à tous les m ^ b re s du
peuple de Dieu, « saints » par élection (E s 19, 6; Deut 7, 6; 14, 2, 21) et devant
l ’être par leur conduite (Lev 19, 2). — «transmise une fois pour toutes», cf
1 Co 11,2, 23; 15, 3.
4 Sur ces « impies désignés d ’avance », c£ M t 24, 24; 1 Tm 4, 1-3; 2 Tm 3,
1-3; .4, 3 sv; 2 Pe 2, 1; 3, 3. — « désignés d’avance pour ce jugement », ou
« marqués d’avance pour cette sentence ». — « changent en débauche », cf Ga

411 JU DE
2 P e 1,12
^ Je veux vous rappeler, à vous qui avez su tout
une fois pour toutes, que le Seigneur, après avoir
sauvé son peuple du pays d’Egypte, fit ensuite
périr ceux qui manquèrent de foi. ®Quant aux
2 P e 2, 4
anges qui n ’ont pas gardé leur rang, mais ont
I abandonné leur habitation, il les garde pour le
jugement du Grand Jour, dans des liens éternels,
sous l’obscurité. ’ Ainsi Sodome, et Gomorrhe, et
les villes voisines, qui se prostituèrent de la même
manière qu’eux et allèrent après une chair diffé­
rente, gisent en exemple, subissant la peine d’un
feu éternel.
2 P e 2,10
®Pourtant ces gens-là aussi font de même: au
gré de leurs songes, ils ,souillent la chair, rejettent
la Souveraineté, blasphèment les Gloires. ®Or
Mikaël, l’archange, lorsqu’il contestait avec le
diable et discutait avec lui au sujet du corps de
Moïse, n’osa pas proférer de jugement blasphéma­
toire, mais il dit: « Que le Seigneur te réprimande! »

5, 13; 1 Pe 2, 16. — « renient », c£ 2 Pe 2, 1; Jn 2, 22-23; et aussiLivre


d’Hénoch 4 8 ,10; « ils ont renié le Seigneur des esprits et son Messie. »
5 « une fois pour toutes », cf v J: le message de la foi tel qu’ils l ’ont reçu est
définitif: rien I y ajouter, rien à en retrandier, — « le Seigneur », c’est-à-dire:
Dieu. — Nomb 14, 26-33.
6 « leur rang », ou « leur primauté », — « il les garde », Jude ne dit ni quand, ni
pourquoi, ni pour quelle destination, tous aspects du monde des anges qui devaient
être parfaitement connus de ses lecteurs. Peut-être, en raison du v 7 (« de la
même manière qu’eux »), s’agit-il de l ’épisode des « fils de Dieu » et des « filles
des hommes » de Gn 6, 1-4, qui tient une si grande place dans le Livre
d’Hénoch (9, 8; 10, l l j 12, 4; 19, 1-2). — « sous l ’obscurité »j cf Livre d’Hénoch
10, 4-5; «Enchatne Azazel, pieds et mains, et jette-le dans les ténèbres; couvre-le
de ténèbres, et qu’U y teste éternellement, »
7 Cf Gn 19, 4-25; 2 Pe 2, 6; M t 1 0 ,15; 11, 24, et par. ■
8 « la Souveraineté », celle de Jésus Christ. — « les Gloires », c’est-à-direles
anges, auxquels le christianisme, comme le judaïsme, attribuait un grand rôle
(ange de l ’Annonciation, de l ’Agonie, de la Résurrection, de la délivrance de
Pierre, et toute la cohorte des anges de l ’Apocalypse).
9 Episode emprunté aux traditions rabbiniques, e t que Jude a peut-être la dans
l ’apocryphe appelé « Assomption de Moïse. » — Ou: <c qui soit une injure ». —
Zach 3, 2.

JU D E 412
^“Mais ces gens-là blasphèment tout ce qu’ils
ignorent, et tout ce qu’ils connaissent naturelle­
ment, comme les animaux sans raison, ne sert qu’à
les détruire. Malheur à eux, parce qu’üs ont suivi
le chemin de Caïn, ils ont versé, pour un salaire,
2 ,V
dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par
la même révolte que Coré.
2,13
^^Ces gens-là sont des écueils dans vos agapes;
ils font bonne chère sans vergogne, ils se repais­
2,17
sent eux-mêmes. Nuées sans eau emportées par
les vents! arbres de fin d’automne, sans fruits, deux
fois morts, déracinés! vagues sauvages de la
mer, rejetant l’écume de leurs propres hontes,
astres errants auxquels l’obscurité des ténèbres est
à jamais réservée! E t c’est pour eux qu’a prophé­
tisé Hénoch, le septième [patriarche] après Adam,
quand il dit: « Voici qu’est venu le Seigneur, avec
ses saintes myriades, afin d’exercer le jugement
contre tous et de confondre tous les impies pour
toutes les œuvres impies qu’a perpétrées leur im­
piété, et pour toutes les paroles dures qu’ont dites
contre lui les pécheurs impies. » “ Ce sont des
gens qui murmurent, se plaignent de leur sort.

10 « tout ce qu’ils ignotent », c£ 2 Fe 2, 12: « blasphèment ce qu’ils ignorent. »


11 Caïn, c£ Gn 4, 3~V: exemple cité volontiers par la littérature apocalyptique;
(cf aussi 1 Jn 3, 22). — Bdaam, cf Nomb 22-24; 2 Pe 2, V ; Ap 2, 14. — Coré,
c£ Nomb 16.
12^ Ou <( ce sont les écueils de vos agapes. » — « ils se repaissent », lit: <c ils se
paissent eux-mêmes. »
13 <( l ’obscurité r^ervée », comme aux anges déchus (v 6).
14 Ci Livre d’Hénodr 60, 8. — « quand il dit », citation empruntée au Livre
d’Hénodi 1, 9: « E t voici, il vient, avec des mj^ades de saints pour exercer sut
eux le jugement, et il anéantira 1 ^ impies^ e t il diâtlera tout ce qui est chair,
f»ur tout ce qu’ont fait et commis contre lui les pédieurs et les impies. » (Traduc­
tion F. Martin.) Les « saintes myriades » sont les anges.

413 JO D E
2Pe 2,1 8 vivent au gré de leurs convoitises; et leur bouche
dit de grands mots, ils flattent les gens par intérêt.

Recommandations aux fidèles


2 P e 3, 2
Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des
choses qui vous ont été prédites par les apôtres de
notre Seigneur Jésus Christ; ils vous disaient; « A
3, 3
la fin du temps, ü y aura des moqueurs vivant au'
gré de leurs propres convoitises d’impies. » Ces
gens-là sont les fauteurs de discorde, des psychi­
ques, qui n ’ont pas l’Esprit. “ Mais vous, bien-
aimés, bâtissez-vous sur votre très sainte foi, priez
par l’Esprit Saint et gardez-vous dans l’amour de
Dieu, en attendant la miséricorde de notre Sei­
gneur Jésus Christ pour la vie éternelle. “ Ayez
pitié des uns, de ceux qui hésitent, “ sauvez-les,
arrachez-les au feu; quant aux autres, ayez pitié
d’eux avec crainte, haïssant jusqu’à la tunique ta­
chée par leur chair.

17 « des choses, qui vous ont été prédites », c’est-à-dlte de l ’enseignement apos­
tolique tcensmis par la catéchèse.
18 « A la ■fin du temps », pour désigner l’époque qui précède immédiatement
Parousie et Jugement, et qui a tant préoccupé ia première génération chrétienne:
Autres expressions: « dans les derniers jours » (Ac 2, 17; 2 Tm 3, 1; Ja 5, 3);
« en cette fin des jours » (He 1, 2); « au dernier moment » (1 Pe 1, 3); « à ia fin
des temps » (1 Pe 1, 20); « lors des derniers jours » (2 Pe 3, 3); « la dernière
heure » (1 Jn 2, 18). — Sur ces « moqueurs », voit v 4, et la note.
19 « êtres psychiques », c’est-à-dire doués seulement de la vie animaie, impropres
à comprendre les réalités spirituelles (1 Co 2, 14-, Ja 3, 13).
20 « bâdssez-Vous », image aimée de Paul (1 Co 3, 9; Eph 2, 20-22; 4, 12;
Ac 20, 32), et qui se trouve aussi dans la 1 Pe 2, 3.
22-23 « a u feu», celui du Jugement (1 Co 3, 13) et des peines qui le suivront
(Mt 25, 41). — Autre leçon: «Voyez à convaincre ceux qui hésitent, et à sauver
ceux que vous pouvez arraoier au feu. »
24-23 Splendide doxologie, cf Ro lô, 23-27.

JU D E 414
Doxologie

^'*A Celui qui peut vous garder de toute chute


et vous faire tenir bon devant sa gloire, irréprocha­
bles, dans l ’allégresse, ^ au Dieu unique, notre
Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, gloire,
majesté, domination et pouvoir, avant tous les
âges, et maintenant, et pour tous les siècles. Amen!

415 JU D E
T /
ITURÉE
LA PA LESTIN E B e y ro u th ,• /
AU T E M P S .*■
DE N O T R E S E IG N E U R Â - /
/

S id o n
h
j f
1 -

S a re p ta / / ^
2750 \

TRACHONITIDE
T A B L E DES M A T IE R E S

Les Ecrits Johanniques................................................... 9


Introduction à l’Evangile selon saint Jean . . . . 13
Table analytique de l’Evangile selon saint Jean . . 20
Evangile selon saint J e a n .....................................................31
Les trois Epîtres de saint J e a n ....................................... 187
Première Epître de saint J e a n ............................................. 191
Deuxième Epître de saint J e a n ............................ . 217
Troisième Epître de saint J e a n ....................................... 223
Introduction à l ’Apocalypse de saint Jean . . . . 229
Apocalypse de saint Jean . 237
Les Epîtres catholiques........................................................ 343
Introduction à l ’Epître de saint Jacques . . . . 347
Epître de saint Jacques........................................................ 351
Introduction à la première Epître de saint Pierre . . 369
Première Epître de saint P ie r r e ....................................... 373
Introduction à la deuxième Epître de saint Pierre 393
Deuxième Epître de saint P ierre....................................... 397
Introduction à l ’Epître de saint J u d e ............................409
Epître de saint J u d e ..............................................................411
C a r t e s .................................................................................... 417
Les Ecrits johanniques et les Epîtres catholiques en
i m a g e s ...............................................................................424
Les Ecrits johanniques et les Epîtres
catholiques en images
S a in t ]e a n

40 — E v a n g ile s . M a n u s c r it d u X ‘ s iè c le . B ib lio th è q u e d e
D o u a i, n ° 11.
42 — Saint Jean sous la forme de
l ’aigle nimbé tenant le livre.
P e in tu r e m u r a le d u X I P siè c le .
S a in t-A ig n a n -su r-C h e r.

L’aigle est l’attribut le plus fréquent


de saint Jean (1, 9, 10, 32, 41, 42,
44). La coupe a comme origine un
miracle légendaire (43, 80 ; 26). La
palme (82) n’est pas liée à son mar­
tyre ; elle lui aurait été confiée par
la Vierge.

41 — Saint Jean tenant oiivcii 43 — Saint Jean tenant la coupe qu’il


le livre de son Evangile. Au exorcise d’un signe de croix (cf 80).
dessus, l ’aigle, son attribut. B r o d e r ie d ’u n e c h a su b le , X V ” siè c le .
M o s a tq u e d u V P siè c le .
M u s é e d ’a r t r e lig ie u x ,
E g lis e S a in t-V ita l, R a v e n n e .
c h â te a u d e B lo is .
io m s lk à ia m is
tUimnanHiir ,
djâchtm-du^bmdorang^nntr4.
tOT^^iuraniràig^ïlt^fidwl).'
Modi4innnganinri^nn^<^ .
atnrô fflmairdradlanufaraetn
gtiHiir£to4r€ texutramm'
mmrtimbmlhmpanâitpm
g m mr i 4 C P l > r y n n .
TClofepbJavum ^
lurôféftiliaflsfqia iiocar^..
; o > , f . é \t¥ :

44 — Dans cette initiale, constituée


par une église, Jean présente son
Evangile sous la forme d ’un phylac­
tère.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I I ” s iè ­
cle. B ib lio th è q u e d e T o u r s , «“ 13.

45 Saint Jean écrivant son Evan- t " a r n e rtn n n ^ u ô ln iiii c c t r


gile.
E v a n g é lia ir e . M a n u s c r it d u X I V " s iè ­
cle. B ib lio th è q u e d e L a o n , n° 550. ,7 ^ 4)mddaim. ^dseartiert>£
fy M o c a m r r n Ÿ m a p io x p ttd é iu
46 — Les trois personnes de la Tri­
nité, Père, Fils et Saint-Esprit.
I in itia l d u p r o lo g u e d e S a in t ] e a n .
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I P s iè ­
c le. B ib lio th è q u e d e T r a y e s , n° 2 3 9 1 .

47 — Le personnage du centre n’a


pas de nimbe crucifère. Il reçoit de
Dieu, du Christ bénissant, l’inspira­
tion, sous la forme d’un phylactère
sur lequel il est écrit : « ouvre large
ta bouche et je la remplirai » (Ps 81,
1 1 ) . Jean saisit le message de la main
droite. Dans sa main gauche, il porte
le livre de l’Evangile. L’oiseau du
médaillon inférieur est l ’aigle, son
attribut.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I P s iè ­
cle . B ib lio th è q u e d e T r a y e s , n° 4 4 9 .
]e a n - B a p tis te
p r é c u r s e u r e t té m o in

49 — Jean-Baptiste présentant Jésus


sous la forme de l’agneau qui tient
sur sa patte repliée l’étendard de la
résurrection.
M is s e l. M a n u s c r it d u X I V ” siè c le .
B ib lio th è q u e d e R e im s , n° 2 3 0 .

48 — « Voici l’agneau de Dieu, qui


enlève le péché du monde» (1, 29). 50 — Jean-Baptiste baptise Jésus. « J’ai vu l’Esprit descendre comme une
L iv r e d ’H e u r e s . M a n u s c r it d u XV® colombe, venant du ciel, et il est demeuré sur lu i» (1, 52).
siè c le . E v a n g ile s en a rm é n ie n . M a n u s c r it d u XVP s iè c le . M u s é e C on dé, C han­
B ib lio th è q u e de L a o n , n" 2 4 3 ter. tilly , n° 1 3 4 6 .
y w g g J jA '# «-■»»* ■’ijMiT'-i'^iiri'fpitirtflm^^^
dU 'Ir
«ii'iS • •

L e s n o ces d e C ana
J é su s ch an ge l ’eau en v in

52 — Jésus touche l’eau que verse un serviteur et la change en vin.


I v o ir e d ’I ta lie du N ord, V ” s iè c le . V ic to r ia an d A lb e r t M u séu m
L o n d res.

j I ------ •• ................. I»w. M _ "1 ^| y ^ ^ _ _ . P

51 — Marie dit à Jésus : « Ils n’ont pas de vin » (2, 3 ) .


B ib le h is to r ié e . M a n u s c r it d u X IP .siècle. B ib lio th è q u e d ’A m ie n s
«“ 1 0 8 .
54 — Les serviteurs remplissent les jarres.
I v o ir e ita lie n , X r siè c le . V ic to r ia an d A lb e r t M u séu m , L o n d res.
L a r é s u r r e c tio n
d e L a za re

............

5 6 — L’imagier n’a gardé que l’essentiel, qui se détache sur un fond


uni : en présence de deux apôtres, de Marthe et de Marie, Jésus
bénit Lazare qui se dresse dans le tombeau (cf 14).
P s a u tie r d ’I n g e h u r g e . M a n u s c r it du X IIP siè c le . M u sée C ondé,
C h a n tilly , n ° 1 6 9 5 .

55 — « Marthe, la sœur du
trépassé, lui dit : Seigneur, il 5 7 — Plusieurs manifestations de la puissance et de la gloire de
sent déjà : c’est le quatrième Jésus sont rassemblées dans une même image : En haut à gauche,
jour» (11, 3 9 ) . la Transfiguration, que ne rapporte pas l’Evangile de Jean ; à droite,
E lé m e n t d u to m b e a u d e L a za ­ la résurrection de Lazare, qui ne figure pas dans les synoptiques.
re . S c u lp tu r e d u X I I ” s iè c le . La douleur de Marie rend plus éclatante la bonté de Jésus. Le
M u s é e d ’A u tu n . paysage tourmenté de montagnes ajoute à l ’expression des person­
nages en action.
I v o i r e v é n itie n , X I I P s iè c le . V ic to r ia a n d A l b e r t M u s é u m , L o n d r e s .
L’art chrétien de tous les temps a fait une part belle à la résurrection de
Lazare. Il l ’a préférée aux autres résurrections, bien que le fait ne soit
rapporté que par Jean. Cette popularité s’explique par la portée théologique
du texte et par la variété des représentations que permettent ses dévelop­
jp êri£ ^ % éL pements. Des rapprochements comme 15-17, 56-57, 58-59, 60-62 permettent
d’entrevoir la diversité des interprétations.

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vtjU i^ JrtsIg tâjt^fgw


J y r # tâ M ê ^ ^ lr lU ijf .
^ i< r% g u ü ig i(^ g é ^ g M ^
59 — Lazare est entièrement recouvert d’un suaire. Un disciple le sort du
tombeau. Des témoins se bouchent le nez. Marthe et Marie se tordent
^ ésff J k tg 0 g tJ ^ les mains.
C h a p ite a u d u X I l " siè c le . C lo îtr e d e T u d e la , E s p a g n e .
^gM S% % ^% »% g^% J[r% ^

SWjj^JU0gfMM0g9 * 58 — Jésus ordonne à Lazare de sortir du tombeau. Lazare marche, après


avoir été libéré des bandelettes qui liaient ses pieds et ses mains (11, 4 4 ) .
E v a n g ile s e n a rm é n ie n . M a n u s c r it d u X V I F s iè c le . M u s é e C o n d é , C h a n ­
t i l l y , «“ 1565.
61 — I v o ir e d ’I ta lie d u N o r d , V ” s iè ­
c le. V ic to r ia and A lb e r t M u séu m ,
L o n d res.

60 — P e in tu r e d e F ra A n g e lic o , X V ’
siè c le . 62 — R e c u e il d e m in ia tu r e s . M a n u s c r it d u X V " siè c le .
C o u v e n t d e S a in t-M a rc , F lo re n c e . B ib lio th è q u e d ’A m ie n s , n° 1 0 7 .

I
f o n c t i o n d e B é th a n ie

63 — « Marie donc, preniii.


une livre de parfum de vi.'
nard d’un grand prix, oigm M — Marie-Madeleine tenant un vase
les pieds de Jésus et lui essm de parfum, son attribut. La tradition
les pieds avec ses cheveux iconographique la confond avec Marie,
(12, 3 ). '.ivur de Marthe.
C h a p ite a u d u X I P siè c le .
S ta tu e d u XVP s iè c le . E g lis e de
E g lis e S a in t-M a r tin d e L im o w
l.im e ra y .
A c c u e il tr io m p h a l d e J é su s
a u x p o r te s d e J é ru sa le m

65 — Jésus bénit ceux qui se portent au-devant de lui en poussant


des cris ;
« Hosanna !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
et le roi d’Isra ël!» (12, 1 3 ) .
I v o ir e . C o lo g n e , X I V " siè c le . V ic to r ia a n d A l b e r t M u s é u m , L o n d r e s .
A ik êk. êk Ê k â k i. t k âk ék M êk

66 — P o r te d e b r o n z e , X I " siè c le . E g lis e S an Z e n o , V é r o n e .


Le lavement des pieds

67 — Jé s u s lav e les p ie d s d e P ie rre . 68 — « P ie rre lu i d it ; N o n , jam ais t u n e m e lav e ras les p ied s ! » (1 3 , 8 ).
Sculpture du calvaire de Pleyben, X V P siècle. Peinture de Pierre-Paul Ruhens, X V IP siècle. Musée de Dijon.
6 9 — Evangiles en arménien. Manuscrit du X V I” siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 1346.

70 — L e la v e m e n t d e s p ie d s e t l ’a rre s ta tio n d e Jé su s.
Livre de prières. Manuscrit du XI" siècle. Bibliothèque Mazarine,
n° 364.
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V lis ^.y '. ;"* .'M '"■! "'. .,*' ^'i'..,^.

71 — Vie de Jésus en allemand. La Cène


Manuscrit du XV® siècle.
Musée Condé, Chantilly, n° 14^5.

72 — Livre d ’Heures. Manuscrit du 73 — Retable par Bonanat Zaortiga. Tudela, Espagne.


Xy® siècle. Bibliothèque Sainte-Gene­
viève, n° 1278.
k t 'b j s w o ^ « l ' f a t B w f a t a y w i i M ^ w f * ^ £ S S ^ -—
<^^b>C , y...,...- .—

7 4 — L es re n ie m e n ts d e S im on P ie rre e t so n re p e n tir. « D e n o u v e a u 75 — « N ic o d èm e au ssi v in t, celu i q u i a u d é b u t é ta it v e n u vers


d o n c P ie rre n ia , e t a u s s itô t u n c o q c h a n t a » (1 8 , 2 7 ) . E n b a s, la Jé s u s la n u it ; il a p p o rta it u n m élan g e d e m y rrh e e t d ’aloès d ’e n v i­
fu ite d u je u n e h o m m e (M c 14, 5 1 - 5 2 ). ro n c e n t liv res. Ils p r ir e n t d o n c le c o rp s d e J é s u s ...» (1 9 , 3 9 - 4 0 ).
B ib le h is to r ié e . M a n u s c r it d u X IP s iè c le . B ib lio th è q u e d ’A m ie n s , B ib le h is to r ié e . M a n u s c r it du X IP s iè c le . B ib lio th è q u e d ’A m ie n s ,
n” 108. n ” 108.
ife u »
La gloire de Jésus
manifestée par sa résurrection ;M m t i e n ‘- € j x \ A i C - i h t m a - d e
» f f l l - .« a ic .^ I tta îH r la a n o 1
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76 — E v a n g é lia ir e . M a n u s c r it d u X V “ siè c le . E ib lio th è q u e d ’A b b e ­
v ille , n° 3 7 0 .

77 — L e ttr e s d e s a in t J é r ô m e . M a n u s c r it d u X I P siè c le . B ib lio ­


th è q u e d e D ijo n , n ° 1 3 3 . ........

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Première Epitre de saint Jean

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m tm m m e é ^ é e u w .
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é&màmmssc
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.V^V - ^ 5 ^ - 1 ? .
78 — Sur le phylactère que présente saint Jean il est écrit : « N ’ai­ Ai
mez pas le monde ni ce qui est dans le monde» (2, 1 5 ) .
B ib le la tin e . M a n u s c r it du X II" siè c le . B ib lio th è q u e de T ro yes, * ,Y“ I %*•
«” 4 5 8 .

? J f r e E A F f t i
79 — Première page de la première Epître de saint Jean.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I ” siè c le . B ib lio th è q u e d ’A r r a s , n° 5 5 9 .
D e u x iè m e E p îtr e d e sa in t Jean
T r o is iè m e E p îtr e d e s a in t Jean

80 — En bas, deux malfaiteurs meu­


rent immédiatement après avoir bu 82 — Saint Jean portant la palme.
un breuvage fait de serpents veni­ Cet attribut lui aurait été confié pat
meux pilés. En haut, saint Jean, sou­ la Vierge à son lit de mort.
mis à la même épreuve, ne ressent B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I P s iè ­
aucun mal. Cet épisode légendaire de cle . B ib lio th è q u e d e T o u r s , n° 13.
la vie de Jean précède celui repré­
senté par le document 26.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I P s iè ­
cle. B ib lio th è q u e S a in te -G e n e v iè v e ,
-4 «° 10.

.t# »

83 B ib le la tin e . M a n u s c r it du
X I I P siè c le . B ib lio th è q u e d e T o u r s ,
n ” 11.

81 — Jean en prière.
M a n u s c r it d u X I P siè - 84 — B ib le la tin e . M a n u s c r it du
B ib lio th è q u e d e T r o y e s , n° 1 6 2 0 . X I I P siè c le . B ib lio th è q u e d u M a n s ,
262.
JO W
U Apocalypse de saint Jean

85 — Jean se prosterne aux pieds du Christ assis sur un trône.


« E t lorsque je le vis, je tombai à ses pieds comme mort» (1, 1 7 ) .
B ib le la tin e . M a n u s c r it du X IP siè c le . B ib lio th è q u e S a in te -G e n e ­
v iè v e , n ° 10.

86 — Jean écrivant l’Apocalypse.


B ib le la tin e . M a n u s c r it du X IIP s iè c le . B ib lio th è q u e du M an s,
«” 2 6 2 .
t ^I ^ 't ^
, v .V v - v S s m I f'-j !

La vision préparatoire m ..
"ÊÉ
m m

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.U . ’"** ^7-e f f

87 — Dans cette miniature, la vision de Jean a perdu son caractère gran­


diose et terrifiant (comparer avec 27, 29 et 33). Loin de tomber «comme
un mort » aux pieds du Christ, il s’agenouille filialement pour recevoir
sa bénédiction.
B ib le h is to r ia le d e G u ia r t D e s M o u lin s . M a n u s c r it d u X I V ‘ siè c le .
B ib lio th è q u e S a in te -G e n e v iè v e , 21.

La vision du Christ en gloire au milieu des « Quatre Vivants », figurant


les Evangélistes, a été très souvent représentée au Moyen Age. Il est
arrivé que des imagiers des générations successives superposent des pein­
tures qui traitaient ce même sujet mais n’avaient pas exactement la même
composition. C’est le cas d’Yron, comme le montre clairement le détail 88 - 89 — F r e s q u e d u X I F siè c le .
où l ’on discerne distinctement deux têtes de Christ. C h a p e lle d ’Y r o n ( E u r e - e t- L o ir ).

r;im
•Septentrio L e s le ttr e s a u x s e p t E g lise s

91 — B ib le la tin e . M a n u s c r it d u
X I I P siè c le . B ib lio th è q u e S a in te -G e ­
n e v iè v e , n° 1 1 8 1 .

p o c iiia f a in ^ o i

Quelquefois très riche d’éléments sym­


boliques (27, 33), l’illustration du
A initial de l ’Apocalypse, dans la
Bible latine, ne représente le plus
souvent que l’apôtre écrivant aux sept
Eglises, généralement figurées par des
clochers.
90 — Saint Jean à Patmos, rédigeant les sept lettres aux sept
Eglises, dont les noms sont portés sur la carte. Derrière lui, la 92 — B ib le la tin e . M a n u s c r it du
trompette inspiratrice. X l i r siè c le . B ib lio th è q u e d e T o u r s ,
G r a v u r e d ’u n e A p o c a ly p s e . 1 7 0 7 . n ° 13.
L e s s e p t tr o m p e tte s

94 — « Et les sept anges qui avaient


les sept trompettes se préparèrent à
en sonner. Et le premier sonna de la
trompette et il y eut de la grêle et
du feu mêlés de sang, qui furent jetés
sur la terre. Et le tiers de la terre
fut consumé, et le tiers des arbres
fut consumé, et toute herbe verte fut
consumée» (8, 6 - 7 ) .

93 — « J’entendis derrière moi une voix forte, comme une trom­


pette qui disait ; ce que tu regardes, écris-le dans un livre... »
(1, 1 6 ) . « Je tombai à ses pieds comme mort» (1, 1 7 ) . Les élé­
ments de la vision (1, 1 2 -2 0 ) sont fidèlement représentés. 95 — « Et le quatrième ange sonna
P e in tu r e s u r b o is . H a m b o u rg , X IV ° siè c le . V ic to r ia and A lb e r t de la trompette, et le tiers du soleil
M u séu m , L o n d res. fut frappé, et le tiers de la lune, et
le tiers des étoiles, pour qu’ils s’obs­
curcissent d’un tiers et que le jour
ne brillât plus d’un tiers, et la nuit
pareillement » (8, 1 2 ) .
H is to ir e e x tr a ite d e l ’A p o c a ly p s e .
fn m c et <Vt
M a n u s c r it d u X V ” siè c le .
^ 0m fmt 4 ^ ^ m u t nep!t^4H «
M u s é e C o n d é , C h a n tilly , n° 1 3 7 8 .
L a g ra n d e P r o s titu é e
L a c h u te d e B a b y lo n e

96 — « Et je vis une femme assise


sut une Bête écarlate, pleine de noms
blasphématoires, ayant sept têtes et
dix cornes. Et la femme était vêtue
de pourpre et d’écarlate, et toute do­
rée d’or, et de pierres précieuses, et
de perles. Elle avait dans la main une
coupe d’or pleine d’abominations... »
(17, 3 - 4 ) .
H is to ir e e x tr a ite d e l ’A p o c a ly p s e .
M a n u s c r it d u X V " siè c le .
M u s é e C o n d é , C h a n tilly , n° 1 3 7 8 .

97 La ruine de la cité de perversion est figurée par des éléments


architecturaux qui s’écroulent dans le plus grand désordre, entraînant dans
leur chute un fatras de corps déséquilibrés. Seuls restent debout trois arcs,
dans lesquels sont écrits les noms des trois amis de Daniel, comme lui
prisonniers à Babylone, Hananya, Michaël et Azarya (Dan 1, 6 ) .
B e a tu s . M a n u s c r it d u X I ” siè c le . B u r g o -d e -O s m a , E sp a g n e .
Le triomphe de l’Agneau

98 — F r e s q u e d u X I I ” siè c le . S a in t-A ig n a n -su r-C h e r.

99 — L’Agneau, figurant le Christ, entre les quatre évangélistes corres­


pondant à la vision de Jean. Accrochées au bras de la croix, comme des
lampes, formées par des poissons à gauche et par des oiseaux à droite,
les deux lettres Alpha et Oméga. « C’en est fait ! Je suis l’Alpha, le
Principe et la F in» (21, 6 ) .
H is to ir e s d e P a u l O r o s iu s . M a n u s c r it d e la f in d u V I F siè c le .
B ib lio th è q u e d e L a o n , n ° 1 3 7 .
m lômc ^uiKS CTmet ftatn m
I Epître de saint Jacques

iêü 100 — Saint Jacques,


I n itia le d e s o n E p îtr e . B ib le la tin e .
M a n u s c r it d u X I F siè c le .
B ib lio th è q u e d e T r o y e s , n° 2 8.

101 — Saint Jacques remettant sa


lettre scellée à un messager. La célé­
brité de Jacques « le Majeur», et en ■“ C . ._ ' • f ^ ^ ........ III [I Tr4iiTiii| |T- - Mir-
particulier l ’importance du pèlerinage
de Saint-Jacques-de-Compostelle, ont I f p îc m tc r
fait oublier que l ’auteur de l ’épître
est Jacques « le Mineur» (cf p. 344
et photo 36). Selon la tradition icono­
graphique, il est habillé en pèlerin.
B ib le h is to r ia le d e G u ia r t D e s M o u ­
lin s. M a n u s c r it d u X I V ’’ siè c le .
B ib lio th è q u e d e S o iss o n s, N ” 2 1 1 .
P r e m iè r e E p îtr e D e u x ie m e E p îtr e
d e s a in t P ie r r e d e sa in t P ie r r e

104 — Saint Pierre, bénissant de la


103 — Saint Pierre, tenant une clef, main droite et tenant le livre qui
— i^amt Pierre, portant la tiare son attribut, et une croix
papale et tenant la clef. P o s tille s s u r le s E p îtr e s
symbolise la parole inspirée.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I P s iè ­
B ib le l a m e . M a n u s c r it d u X I I F siè - M a n u s c r it d u X I V ’ siè c le ,
cle. B ib lio th è q u e d u M a n s , n° 2 6 2 .
d e . B ib lio th è q u e d u M a n s , n ° 2 6 2 . B ib lio th è q u e M a z a r in e , n ° 1 68.

105 — Saint Pierre, tenant les clefs


de la main droite, et le livre de la
parole divine dans la main gauche,
recouverte en signe de respect.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X P siè c le .
B ib lio th è q u e d ’A r r a s , n ” 559.
E p îtr e d e s a in t ] u d e

107 — Saint Jude remet son Epître à un messager. A droite, deux saints
qui font sans doute partie des « appelés qui sont aimés en Dieu Père et
gardés pour Jésus Christ» (1, 1 ) , les destinataires.
B ib le h is to r ia le d e G u ia r t D e s M o u lin s . M a n u s c r it d u X I V " siè c le .
106 — Saint Jude présentant son
B ib lio th è q u e S a in te -G e n e v iè v e , n ° 2 1 .
message. Il porte le bonnet juif du
Moyen Age.
B ib le la tin e . M a n u s c r it d u X I I P s iè ­
c le. B ib lio th è q u e d u M a n s, n" 2 6 2 .
L’iconographie, la maquette et la mise en pages
du présent ouvrage
oiit été réalisées par l ’abbé
FRANÇOIS GARNIER.

La composition et l ’impression
sont dues à
l ’Imprimerie Union-Rencontre, à Mulhouse,
et la reliure à
H . et J. Schumacher, à Berne.

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