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LE QUATRIÈME ÉVANGILE

La question johannique
« CONNAISSANCE DE LA GRÈCE »
CENTRE D'ÉTUDES ET DE RECHERCHES
dirigé par Octave MERLIER
ATHÈNES

XI. — ÉTUDES NÉO-TESTAMENTAIRES


2

L E Q U A T R I È M E

É V A N G I L E

La question johannique
par

OCTAVE MERLIER

PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE


108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS
1961
DÉPOT LÉGAL
lre édition 4e trimestre 1961
TOUS DROITS
de traduction, de reproductionet d'adaptation
réservés pour tous pays
C 1961, Presses Universitaires de France
A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE ET DE MA MÈRE

A MES SŒURS OCTAVIE ET AUGUSTINE


AVERTISSEMENT

Cette thèse a été présentée pour le doctorat ès lettres


et soutenue en Sorbonne, le 14 avril 1945, dans un texte
dactylographié, comme l'imposaient alors les difficultés
du temps.
Elle n'a pu être publiée avant cette année. La voici
enfin présentée avec les tables et index qui lui manquaient.
On verra parfois, au bas des pages, des renvois à deux
ouvrages élaborés avant la dernière guerre, et terminés
dès 1944, sur la langue et le vocabulaire du Quatrième
Évangile. Nous espérons pouvoir procéder bientôt à leur
impression, ainsi qu'à la publication d'un Supplément
destiné à fixer l'état des recherches récentes, et à compléter,
modifier ou préciser certaines des vues présentées ici.
Plus de quinze ans après la présentation de notre
travail en Sorbonne, près de vingt ans après l'achèvement
de nos études sur le grec de notre texte, nous avons le
sentiment de n'avoir pas fait fausse route. Nous conti-
nuons de rejeter les thèses formulées sur le mandéisme,
les aramaïsmes, les dates reculées assignées à la composi-
tion de l'Évangile. La remarquable édition du Papyrus
Bodmer par M. Victor Martin, en 1956, nous permet
de circonscrire ce dernier problème. Celui des aramaïsmes,
auquel on consacre toujours de très savants articles, nous
paraît néanmoins résolu par l'étude approfondie du
grec telle que nous la proposons dans cet ouvrage. En
nous éloignant du milieu palestinien, pour nous fixer en
milieu hellénique, en nous astreignant à comprendre la
langue par elle-même, avant de recourir, pour l'expliquer,
à des hypothèses ou à des commentaires théologiques
d'une efficacité souvent peu probante, nous nous rappro-
chons dans l'espace et en esprit des hommes humbles et
simples pour qui d'abord a été rédigé l'Évangile. Si
nous ne parvenons pas, dans les pages qui suivent, à
convaincre le lecteur, nous voulons espérer que nos
études sur la langue et le vocabulaire du 4e Évangile
contribueront à projeter plus de lumière encore sur un
texte dont le mystère est moins dans son sens réel que
dans sa cristallisation et sa fixation Èq<xs:£.
Athènes, mai 1961.
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS 9-13
ABRÉVIATIONS 15-16
BIBLIOGRAPHIE 17-32
NOTE 33-35
Chapitre 1 : Position du Problème Johannique 37-114
1. Le point de vue catholique, 39-51.
2. La critique radicale, 51-104.
3. Les derniers travaux, 105-112.
4. Note, 112-114.
Chapitre II : Principes et Méthode de travail 115-189
1. Les textes sacrés et la critique philologique, 115-118.
2. De quelques principes généraux, 118-130.
3. Méthode suivie pour l'établissement de la gram-
maire du 4e Évangile, 130-139 ; Péricope de la
femme adultère, 139-149 ; Le Chapitre XXI, 149-
174.
4. De l'usage du grec pris dans le cours de son évolu-
tion, 174-179.
5. De l'usage de la Septante et de l'hébreu, 179-187.
6. Conclusion, 188-189.
Chapitre III : Jean l'Apôtre d'après les textes du N. T... 191-220
1. Le Quatrième Évangile, 191-200.
2. L'Apôtre Jean en dehors du 4e Évangile, 200-220.
Chapitre IV : Le 4e Évangile et Jean l'Apôtre d'après la
tradition ancienne 220-245
Chapitre V : Éphèse au temps de Paul 247-262
Chapitre VI : La personnalité et la doctrine de Jésus selon
Marc 263-273
Chapitre VII : La personnalité et la doctrine de Jésus selon
Matthieu et Luc 275-284
Chapitre VIII : La personnalité et la doctrine de Jésus
selon le 4e Évangile.............................. 285-326
Chapitre IX : Paul et la personnalité de Jésus 327-371
1. Paul et la personnalité de Jésus selon les Actes,
327-342.
2. La personnalité de Jésus dans les Épîtres de Paul,
343-353.
3. Les apparitions de Jésus d'après Paul et les Évan-
giles, 353-361.
4. Les origines de Jésus selon Paul et d'après les
Évangiles, 361-371.
Chapitre X : Paul et les Quatre Évangélistes 373-404
1. L'auteur du 4e Évangile et les Synoptiques, 373-
383.
2. La théologie paulinienne et la théologie johannique,
383-399.
3. Conclusion, 399-404.
Chapitre XI : L'auteur et la composition du 4e Évangile. 405-432
1. Analyse du texte, 405-426.
2. Remarques générales suggérées par l'analyse du
texte, 426-432.
Chapitre XII : CONCLUSION 433-448
TABLES ............................................ 449-484
AVANT - PROPOS

Ce travail n'est qu'une partie d'un ensemble consacré à


l'étude de la langue du 4e Évangile. Cette étude est achevée.
Elle comprend trois grandes parties : la morphologie; la
syntaxe; le vocabulaire. Mais, à mesure que j'avançais dans
l'examen de la langue johannique, je me suis si souvent
trouvé devant des questions d'ordre littéraire qu'il m'a paru
indispensable d'analyser la composition du texte et mêmeles
rapports du 4e Évangile avec les Synoptiques. J'ai ainsi été
entraîné à une étude très vaste que je pourrais intituler :
le problème johannique.
Les chapitres réunis dans ce volume ont été rédigés après
l'analyse de la langue du 4e Évangile. S'ils paraissent les
premiers, ce n'est que pour des raisons matérielles, dues aux
circonstances actuelles. J'espère que la publication du vo-
lume technique suivra celle-ci de très près. Le lecteur pourra
se rendre compte alors de l'idée centrale de mon étude. Il la
verra ici-même exposée dans mon chapitre II : Principes
et méthode de travail. La voici en peu de mots.
Faisant table rase de tout ce que l'exégèse et la science
avaient pu accumuler desavoir, mais aussi de contradictions
dans l'interprétation du texte, j'ai commencé mon analyse
grammaticale comme j'aurais fait d'un texte absolument in-
connu. Je me suis efforcé d'oublier, d'ignorer tout ce qui
avait été écrit sur le 4e Évangile. Le texte, le texte seul, a eu
d'abord toute mon attention. J'ai donc essayé de composer
une grammaire du 4e Évangile, comme on l'a fait souvent
pour certains textes, notamment pour les inscriptions de
certaines régions ou de certaines villes, ou pour la langue
des papyrus. Mon but était de comprendre aussi exactement
que possible le sens, la valeur, l'emploi des mots, des formes,
des phrases.
Travail d'une utilité discutable, je m'en rendais bien
compte, si, pour finir, je ne complétais pas cette analyse
minutieuse, et comme faite à la loupe, par une recherche
d'un autre ordre, menée selon la méthode historique et la
méthode littéraire.
La lecture de très nombreux travaux consacrés au même
texte m'a montré plus tard que les savants qui se sont penchés
sur le 4e Évangile l'ont toujours traité strictement soit selon
la méthode historique, soit selon la méthode littéraire —
parfois selon les deux méthodes ; quelques-uns, les rares
qui aient étudié la langue avec minutie, n'ont pas complété
leur analyse par une étude littéraire ou historique.
On trouvera, dans le chapitre premier, un résumé assez
copieux des principaux ouvrages consacrés depuis plusieurs
siècles à l'évangile de Jean.
Ce travail s'efforce d'être une synthèse, ou, pour em-
ployer un terme moins ambitieux, une étude d'ensemble
utilisant les trois méthodes. Le seul volume consacré à la
langue comportera environ 800 pages de texte, dont la moitié
au moins sont pour le vocabulaire.
Procédant autrement qu'Abbott, j'ai essayé d'étudier
chaque détail du texte.
Dans la morphologie j'ai pris séparément les décli-
naisons des substantifs, des adjectifs, des pronoms, puis les
conjugaisons. En face de chaque forme est indiqué le nombre
d'emplois relevé dans l'évangile. Les formes absentes sont
également notées. Il est ainsi aisé de donner comme une
photographie de la langue, et de voir quels usages dominent,
quels emplois sont en voie de disparition, quels emplois ont
disparu, quels sont les nouveaux outils grammaticaux. Il
paraît alors possible, comparant les données du texte à l'état
du grec des inscriptions, des papyrus, des ouvrages de la
même époque, de déterminer ce qui est purement grec clas-
sique, ce qui pourrait être dialectal, ce qui pourrait provenir
de l'hébreu ou de l'araméen.
Le même travail d'analyse a été fait sur la syntaxe.
La phrase y est étudiée dans tous ses éléments, chaque fait
y étant noté avec le nombre d'emplois relevés dans tout l'évan-
gile. Dans certains cas, tels que l'usage des particules de
liaison, l'analyse est faite par chapitres de l'évangile. On
voit ainsi, selon les passages, une abondance ou, au con-
traire, une rareté d'emplois très caractéristiques. Il va sans
dire que l'élude des variantes, du moins telles que les donnent
les éditions grecques de Tischendorf, Soden, Nestle,
Horst, accompagne toujours l'analyse ainsi comprise. J'ai
dû me limiter à l'étude des variantes du texte grec, n'ayant
point songé assez tôt à celle des variantes de la vieille latine.
Les-travaux de JJlI. Pernot, qui ont ouvert la voie à de nou-
velles et capitales investigations, ne m'ont été connus que
longtemps après le début de mes recherches —qui datent
de 1925. Je pense pouvoir bientôt entreprendre sur les ma-
nuscrits latins la recherche faite par M. Pernot sur les
Synoptiques. J'aime à croire que fort souvent les résultats
confirmeront les conclusions de la présente étude.
J'ai traité tout autrement qu'Abbotl l'examen du Voca-
bulaire. Chaque mot du texte y est étudié séparément dans
son contexte et par rapport aux autres emplois de l'évangile,
mais aussi des Synoptiques. Parfois même je les ai rappro-
chés des sens rencontrés dans les autres textes néo-testamen-
taires. Je les ai groupés par familles de sens, afin d'établir
les nuances ou les synonymies. On sait que les évangiles ne
craignent pas la répétition des mêmes mots. L'emploi de
termes différents pour l'expression d'un même concept peut
nous mettre sur la voie de remaniements.
Un long examen de détail a été également consacré aux
noms propres —noms de localités et noms de personnes.
Cet inventaire est plus qu'une statistique ou une étude ex-
haustive de tout le vocabulaire johannique. Il m'a en effet
amené à étudier les itinéraires de Jésus, fort différents chez
Jo. de ceux des Synoptiques, mais aussi la chronologie du
4e Évangile.
Commeon voit, peu à peu l'examen du grec johannique
a exigé une étude approfondie du contenu, et l'a facilitée.
L'étude des correspondances lexicologiques entre les 4 Évan-
giles ou des rapports plus ou moins lointains du langage
johannique avec le vocabulaire et le slyle pauliniens appelait
celle du message de chaque évangile et du message pauli-
nien, recherché à la fois dans les Épîtres et dans les Actes
des Apôtres. C'est la personnalité même de l'Apôtre Jean
qui surgissait de ce vaste examen, mais aussi celle, ma-
nifestement différente, de l'auteur du 4e Évangile. Si,
pour l'exégète pur, la question de l'auteur de ce texte et de
l'Apocalypse peut se résoudre par la conjecture d'un simple
dédoublement, l'Apôtre Jean, le Juif de Galilée, étant celui
même qui écrivit l'Apocalypse, l'auteur de l'évangile n'étant
qu'un secrétaire, ayant rédigé en grec le texte dicté par le
fils de Zébédéel, je ne puis, pour ma part, après l'étude
minutieuse du grec de ces deux écrits, souscrire à une telle
conclusion.
Sans doute aurais-je pu me contenter de l'examen détaillé
de la langue du 4e Évangile, sans entrer dans des études
ou des débats auxquels mes travaux antérieurs ne m'ont pas
préparé. Je n'ai pas cru toutefois pouvoir me dérober à cette
tâche lourde et ardue. L'examen linguistique d'un texte doit
aboutir à des conclusions générales. Celui du 4e Évangile
devait servir à l'étude de la question johannique, reprise
depuis le commencement.
Cependant je prie mon lecteur de se rappeler que l'ordre
actuel des chapitres de ce volume ne correspond pas à l'évo-
lution de mes recherches. Les trois premiers devaient venir
en dernier lieu. Ce sont les textes que j'ai d'abord lus et
relus, puis analysés. Les chapitres où sont résumés les tra-
vaux consacrés depuis les premiers siècles de notre ère au
4e Évangile sont de date récente. La méthode et les principes
que j'ai suivis ont été adoptés dès ledébut de mesrecherches.
Les travaux antérieurs ne m'ont donc nullement influencé.
Sij'ai perdu un tempsprécieux en n'utilisant pas certains des
résultats déjà acquis, je crois que ce fut au bénéfice de ces
mêmes résultats. Il est plus important, procédant d'une ma-
nière différente et personnelle, de parvenir à des conclusions
déjà exprimées par d'autres chercheurs, que de considérer
1. Cf. les conclusions du P. Allo, et celles du P. Lagrange dans
leurs commentaires. Voir plus loin le chapitre I.
commedéfinitives cesmêmesconclusions,discutées encorepar
certains exégètes ou certains savants, pour pousser plus loin
une investigation scientifique dont on n'a pas soi-même véri-
fié unité et la rigueur. En ce domaine, le temps ne doit
pas compter.
La présentation de mes propres résultats m'a paru né-
cessiter un ordre plus conforme à la tradition scientifique.
On verra donc tout d'abord un long tableau des travaux con-
sacrés au 4e Évangile, avec les différentes positions prises
par les exégètes catholiques et la critique libre devant la
question îohannique. Mon second chapitre expose mes prin-
cipes de travail. Les chapitres suivants sont consacrés à la
personnalité de Vapôtre Jean selon la tradition ancienne
i puis selon les textes qui lui sont attribués. Je passe ensuite
t â Vexamen de la personnalité et du message de Jésus dans
les quatre êvangiles, puis chez Paul. Après quoi je com-
pare les résultats obtenus par cette longue analyse. Il y ap-
paraît que le 4e Évangile n'est pas de l'Apôtre Jean; qu'il
ne peut, pour de multiples raisons, lui être attribué. Un
dernier chapitre, consacré à la composition du texte, essaie
d'établir les différentes couches du texte. Je me trouve,
en de très nombreux cas, d'accord avec les savants qui ont
procédé au même découpage pour des raisons littéraires. Je
croirai .apoir fait œuvre utile si mesrésultats, obtenus par des
voies différentes, concordent avec les leurs, et permettent de
projeter plus de lumière, sinon une lumière définitive, sur
l'irritante question johannique.
ABRÉVIATIONS

ANCIEN TESTAMENT
Gen. Genèse. Ecc. Ecclésiaste.
Ex. Exode. Cant. Cantique des Cantiques.
Lév. 'Lévitique. Is. Esaïe.
Nb. Nombres. Jér. Jérémie.
Deut. Deutéronome. Lam. Lamentations de Jérémie.
Jos. Josué. Ez. Ezéchiel.
Ju. Juges. Dan. Daniel.
Ru. Ruth. Os. Osée.
1 Sam. 1 Samuel. Joe. Joel.
2 Sam. 2 Samuel. Am. Amos.
1 R. 1 Rois. Abd. Abdias.
2 R. 2 Rois. Jon. Jonas.
1 Chr. 1 Chroniques. Mich. Michée.
2 Chr. 2 Chroniques. Nah. Nahum.
Esd. Esdras. Hab. Habakuk.
Néh. Néhémie. Sopho. Sophonie.
Est. Esther. Ag. Agée.
Jb. Job. Zach. Zacharie.
Ps. Psaumes. Mal. Malachie.
Prov. Proverbes.

NOUVEAU TESTAMENT
M. Marc.
Mtt. Matthieu.
L. Luc.
J. Jean.
A. Actes.
Ro. Épître de Paul aux Romains.
1 Co. lre Épître de Paul aux Corinthiens.
2 Co. 2e Épître de Paul aux Corinthiens.
Gai. Épître de Paul aux Galates.
Éph. Épître de Paul aux Éphésiens.
Ph. Épître de Paul aux Philippiens.
Col. Épître de Paul aux Colossiens.
Thess. Épître de Paul aux Thessaloniciens.
1 Tim. ire Épître de Paul à Timothée.
2 Tim. 2e Épître de Paul à Timothée.
Ti. Épître de Paul à Tite.
Phi. Épître de Paul à Philémon.
Hé. Épître aux Hébreux.
Ja. Épître de Jacques.
1 Pi. lre Épître de Pierre.
2 Pi. 2e Épître de Pierre.
1 Jo. lre Épître de Jean.
2 Jo. 2e Épître de Jean.
3 Jo. 3e Épître de Jean.
Ju. Épître de Jude.
Apo. Apocalypse de Jean.
Par Jo. nous entendons l'auteur du 4e Évangile, sans donner
à l'abréviation la valeur de Jean l'Apôtre. Pour désigner nommé-
ment ce dernier, nous écrirons Jean.
Les abréviations concernant les manuscrits, les auteurs chré-
tiens anciens, les Pères de l'Église, les éditeurs des textes scriptu-
raires, sont celles qui sont communément employées dans les grands
ouvrages néo-testamentaires. Dans les citations d'auteurs, nous re-
produisons les abréviations telles qu'elles sont employées, sans en
rien changer. Le lecteur familiarisé avec ces ouvrages saura leur
donner toute leur valeur.
Pour les renvois aux textes scripturaires, nous avons adopté
un système personnel qui, à l'usage, nous a paru plus clair et plus
commode que ceux employés communément. Nous n'utilisons que
les chiffres arabes, et nous séparons les versets des chapitres par un
point, les versets entre eux par une virgule, le point et virgule ser-
vant à séparer les chapitres entre eux.
Ainsi : M. 3. 5, 8, 12 ; 4. 4 ; 12. 16, 18 ; doit se lire :
Marc, ch. 3, versets 5, 8,12;; ch. 4, verset 4; ch. 12, versets 16,18.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES GÉNÉRAUX.
A. —DICTIONNAIRES ET LEXIQUES.
1. Hébreu.
2. Grec ancien.
3. Grec biblique, postclassique et moderne.
B. —INSCRIPTIONS.
C. —PAPYRUS.
D. —GRAMMAIRES.
1. Grec ancien ; inscriptions et papyrus.
2. Grec biblique, grec byzantin, grec moderne.
E. —RECUEILS DE TEXTES AYANT SERVI ALÉ ' TUDE DU GREC PO-
PULAIRE, MÉDIÉVAL ET MODERNE.
F. —HISTOIRE DU GREC EN DEHORS DU NOUVEAU TESTAMENT.
II. HISTOIRE DES RELIGIONS.
1. Religions et Philosophie.
2. Israël.
III. HISTOIRE DES ORIGINES CHRÉTIENNES
ET DE L'ÉGLISE ANCIENNE.
IV. LE NOUVEAU TESTAMENT
ET LA LITTÉRATURE GRECQUE CHRÉTIENNE.
A. —ÉDITIONS DU NOUVEAU TESTAMENT.
1. Texte grec.
2. Texte latin.
B. —CONCORDANCES ET SYNOPSES.
C. —LITTÉRATURE CHRÉTIENNE; TEXTES CANONIQUES ET APO-
CRYPHES.
D. —ÉTUDES GÉNÉRALES SUR LA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE AN-
CIENNE.
1. Ouvrages de critique textuelle.
2. Ouvrages d'histoire littéraire.
E. —LE NOUVEAU TESTAMENT (sans le 4e Évangile).
Traductions et commentaires.
Études sur la langue des évangiles.
F. —LE QUATRIÈME ÉVANGILE.
V. ENCYCLOPÉDIES, REVUES ET PÉRIODIQUES.
1. Encyclopédies et dictionnaires du christianisme.
2. Revues et périodiques.
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(Dictionnaires, recueils de textes, grammaires).
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2. —Grec biblique, grec byzantin et grec moderne.
ABEL : Grammaire du grec biblique, suiçie d'un choix de papyrus,
Paris, 1927.
BLASS-DEBRUNNER : Grammatik des neutestamentlichen Griechisch,
6e éd. par Debrunner, Gôttingen, 1931.
HELBING : Grammatik der Septuaginta, Laut-und Wortlehre, Gôt-
tingen, 1907.
MIRAMBEL A. : Précis de Grammaire élémentaire du grec moderne,
Paris, 1939.
MOULTON-HOWARD A. : Grammar of New Testament Greek, Edin-
burgh, 1919-1920.
PERNOT H. : Grammaire du grec moderne, Paris, 1895, 1917, 1921
(4e éd.).
PSALTES : Grammatik der byzantinischen Chroniken, Gôttingen, 1913.
RADERMACHER : Neutestamentliche Grammatik. Das Griechisch des
N. T. im Zusammenhang mit der Volkssprache, Tübingen, 1911.
ROBERTSON A. : Grammar of the Greek N. T., New-York, 1914.
ROUSSEL L. : Grammaire descriptive du roméique littéraire, Paris.
SCHWYZER : Neugriechische Syntax und altgriechische, Berlin, 1908.
THUMB : Handbuch der neugriechischen Volkssprache, 2e éd., Stras-
bourg, 1910.
THUMB : Grammatik der neugriechischen Volkssprache, 1915.
TPIANTAΦΥΛΛI∆Η M. : NεoελληνιϰὴΓϱαμματιϰή,A'. 'Iστoϱιϰὴ Elaa-
γωγή.. Athènes, 1938.
—NεoελληνιϰὴΓϱαμμαιϰὴ (rfjç δημoτιϰñς). Athènes, 1941.
OIAHNTA M. : Γϱαμματιϰὴ xfjç ϱωμαίιϰης γλώσσας. Athènes, 1907-
1940.
XFYXAPH: MsyâXrj ϱωμαίιϰη ἐπιστημoνiϰὴ γϱαμματιϰή. Paris, vol. 1,
1929 ; vol. 2, 1935 ; vol. 3, 1937.
E. — RECUEILS DE TEXTES AYANT SERVI A LÉ ' TUDE
DU GREC POPULAIRE, MÉDIÉVAL ET MODERNE.
ApXEION IONTOY : Athènes (Périodique paraissant depuis 1928).
APXEION TOT 0PAKIKOT AAorPAwIKor KAI ΓΛΩΣΣIKOΥ ΘHΣAΥ-
POT. Athènes 1937 et suiv.
OPAKIKA : Périodique paraissant à Athènes.
DAWKINS : Modern greek in Asia-Minor, a study of the dialects of
Silli, Cappadocia and Pharasa with grammar, texts, translations
and glossary, Cambridge, 1916.
KOPAH : "ATaxTa, 5 vol., Paris, 1828-1835.
KRETSCHMER: Neugriechische Dialektstudien. I. Der heutige lesbische
Dialekt verglichen mit den übrigen nordgriechischen Mundarten,
Vienne, 1905.
LAMBROS : Collection de romans grecs, en grec vulgaire et en vers,
Paris, 1880.
AAOrpAoïA : Athènes.
LEGRAND : Bibliothèque grecque vulgaire, Paris, 1880 et suiv., 10 vol.
LEGRAND et SATHAS : vol. 6, Les exploits de Basile Digénis Acritas,
Paris, 1875.
PERNOT H. : Chrestomathie néohellénique, Paris.
lOAITH N. : Aaoyqacpixà αύμμειϰτα, Athènes, 3 vol., 1921.
ROUSSEL L. : Contes de Mycono, Léopol, 1929.
F. — HISTOIRE DU GREC EN DEHORS DU NOUVEAU TESTAMENT.
CHANTRAINE P. : Histoire du parfait grec, Paris, 1927.
DIETERICH K. : Untersuchungen zur Geschichte der griechischen
Sprache von der hellenistischen Zeit bis zum 10 Jh. nach Christus,
Leipzig, 1898.
IIATZIDAKIS G.: Einleitung in die neugriechische Grammatik, Leipzig,
1892.
HELBING : Die Kasussyntax der Verba bei den Septuaginta. Ein
Beitrâg zur Hebraismenfrage und zur Syntax der Koine, Gottin-
gen, 1928.
JANNARIS : An Historical Greek Grammar, London, 1897.
JOHANNESSOHN : Der Gebrauch der Kasus und der Prâpositionen in
der Septuaginta, Berlin, 1910.
KRETSCHMER : Die Entstehung der Koine (Sitz. = ber. der Wiener
Akad. 1900).
MEILLET : Aperçu d'une histoire de la langue grecque, Paris, 1913.
3e. éd. 1930.
MIRAMBEL : Étude descriptive du parler maniote méridional, Paris,
1929.
NACHMANSON : Laute und Formen der magnetischen Inschriften,
Upsala, 1904.
NACHMANSON: Beitriige zur Kenntnis der altgriechischen Volkssprache,
Upsala, 1910.
PERNOT H. : D'Homère à nos jours, Paris, 1921.
PERNOT H. : Études de linguistique néo-hellénique : I. Phonétique
des parlers de Chio, Paris, 1907 ; vol. 2, Morphologie-Textes,
Paris, 1942-1944.
PERNOT H. : Girolamo Germano, Grammaire et vocabulaire du grec
vulgaire, Paris, 1907.
PSICHARI : Essai sur le grec de la Septante (Revue des Études Juives,
Avril, 1908).
PSICHARI : Quelques travaux de linguistique, de philologie et de litté-
rature helléniques, vol. I, Paris, 1930.
SCHWEIZER: Grammatik der pergamenischen Inschriften, Berlin, 1898.
THIEME : Die Inschriften von Magnesia am Miiander und das N. T.,
Gottingen, 1906.
VÔLKER : Syntax der griechischen Papyri, I. der Artikel, 1903.
WOLF : Studien zur Sprache des Malalas, Munich, 1910-1912.
TZAPTZANOY 'A/. : Nεoελληνιϰὴ ovvra$iç rjroi Uvvraxrixov rfjç véaç
ἑλληνιϰñς yÂwaaaç (δημoτιϰñς xal xoivfjç ὁμιλoυμένης). Athènes,
1928.
OIAHNTA M. : Γλωσσoγνωσία xal γλωσσoγϱαϕία ἑλληνιϰή. Athènes,
1924, 1927.
XATZIAAKH r. : A ' ϰαδημειϰὰ A ' ναγνώσματα. Athènes, 1915.
—Meaaiwvixà xai Néa E ' λληνιϰά. Athènes, A' 1905, B' 1907.
—ΓλωσσoλoγιϰαὶἚϱευναι. Athènes, A' 1934.
—Σύντoμoς laxoqia rfjç ἑλληνιϰñςγλώσσης. Athènes, 1915.
TYXAPH : P6aocϰαὶ MîjXa, 1902-1909.
II. HISTOIRE DES RELIGIONS.
1. — RELIGIONS ET PHILOSOPHIE.
BOULANGER A. : Orphée, Rapports de l'orphisme et du christianisme,
Paris, 1925.
BOULANGER A. et GERNET L. : Le Génie grec dans la religion, Paris,
1932.
CARCOPINO : La basilique pythagoricienne de la Porte Majeure, Paris,
1927.
CHANTEPIE DE LA SAUSSAYE : Histoire des religions, trad. Hubert,
2e éd., 1904.
CUMONT FR. : Les Mystères de Mithra, 3 vol., 1890-1896.
CUMONT FR. : Textes et monuments figurés relatifs aux mystères de
Mithra, Bruxelles, 1896-1899, 2 vol.
CUMONT FR. : Les religions orientales dans le paganisme romain,
Paris, 1907, 4e éd., 1929.
DAREMBERG et SAGLIO : Dictionnaire des Antiquités grecques et ro-
maines.
DELCOURT Marie : Légendes et cultes de héros en Grèce, Paris, 1942.
FOUCART : Le culte des héros chez les Grecs, Mém. Acad. Inscr., 1918.
FOUCART : Recherches sur les mystères d'Éleusis, Paris, 1895-1900.
FRAZER, sir J. G. : The golden Bough, a study in magic and religion,
3e éd., London, 1907-1915, 12 vol. — I. The Magic art and
evolution of the kings, 2 vol. ; II. Taboo and the perils of the
soul ; III. The dying god, trad. Sayn : Le Dieu qui meurt,
Paris, 1931 ; IV. Adonis, Attis, Osiris, Studies in the history
of oriental religion, 2 vol., trad. Peyre, Atys et Osiris, Paris,
1926 ; V. Spirits of the corn and of the wild, 2 vol. (t. III de la
traduction Toutain, faite sur la 2e éd.) ; VI. The scape goat.
Le bouc émissaire, trad. Sayn, 1925.
JOUGUET : L'impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient,
Paris, 1926.
LAGRANGE : Études sur les religions sémitiques, Paris, 1905.
LAGRANGE : Les Mystères : l'orphisme, Paris, Gabalda, 1937.
LOISY : Les mystères païens et le mystère chrétien, Paris, 1919 ; 2e éd.
1930.
MEYER Ed. : Geschichte des Altertums.
PICARD Ch. : Éphèse et Claros, Paris, 1922.
REINACH S. : Cultes, Mythes et religions, 5 vol., Paris, 1904-1924.
REINACH S. : Minerva, Paris, 6e éd., 1907.
REINACH S. : Manuel de philologie classique, Paris, 1907.
REINACH S. : Orpheus, 17e éd., Paris, 1909.
REITZENSTEIN : Die hellenistischen Mysterienreligionen, 3e éd., Leip-
zig et Berlin, 1927.
REITZENSTEIN : Poimandres, Studien zur griechisch-agyptischen und
frühchristlichen Literatur, Leipzig, 1904, réimp. en 1922.
ROBIN L. : La pensée grecque et les origines de l'esprit scientifique,
Paris, 1923 ; 2e éd., 1928.
ROHDE E. : Psyché. Le culte de l'âme chez les Grecs et leur croyance
à l'immortalité, Fribourg, 1894 ; éd. franç. par Aug. Reymond,
Paris, 1928.
SCHUHL P.-M. : Essai sur la formation de la pensée grecque, Paris,
1934.
ZIELINSKI : La religion de la Grèce antique, Paris, 1926 (trad. fr.).
2. — ISRAËL.
LA SAINTE BIBLE : traduction nouvelle (Bible du Centenaire), Paris,
Société biblique protestante de Paris, 1926 et suiv.
REUSS E. : La Bible, 17 vol., 1877-1881 (trad. avec introd. et com-
mentaires).
SWETE H. B. : The old Testament in Greek, Cambridge, 1901-1905. -
BERTHOLET : Histoire de la civilisation d'Israël, trad. Jacques Marty,
Paris, Payot, 1929.
BONSIRVEN : Le judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ,
2 vol., Paris, 1935.
BRÉHIER : Les idées philosophiques et religieuses de Philon d'Alexan-
drie, Paris, 1908.
DHORME : Le livre de Job, Paris, Gabalda, 1926.
GUIGNEBERT : Des prophètes à Jésus. Le monde juif çers le temps de
Jésus, Paris, 1935.
JOSÈPHE : oeuvres complètes de Flavius Josèphe, traduites sous la
direction de Théodore Reinach, Paris, 1900 et suiv. — Anti-
quités judaïques, I-V, trad. de Julien Weil, 1900 ; VI-X, trad.
de Julien Weil, 1926 ; XI-XV, trad. de Joseph Chamonard,
1904 ; XVI-XX, trad. de G. Mathieu et de L. Herrmann, avec
le concours de S. Reinach et J. Weil, 1929. De l'ancienneté du
peuple juif (contre Apion), trad. de Léon Blum, 1902. Guerre
des Juifs, I-III, trad. de René Harmand, 1912.
KAUTZSCH : Die Apokryphen und Pseudepigraphen des Altens Testa-
ments, Tubingen, 1900.
LAGRANGE : Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, Gabalda, 1931.
LAGRANGE : Le messianisme chez les Juifs, Paris, 1909.
LODS : Israël, des origines au milieu du VIlle siècle, Paris, 1930.
LODS : Des prophètes à Jésus. Les prophètes d'Israël et les débuts du
judaïsme, Paris.
LOISY : Histoire du Canon de l'Ancien Testament, Paris, 1890.
LOISY : La religion d'Israël, 3e éd., Paris, 1920.
LOISY : Les mythes babyloniens et les premiers chapitres de la Genèse,
Paris, 1901.
REINACH Th. : Textes d'auteurs grecs et romains relatifs au judaïsme,
Paris, 1895.
RENAN : Histoire du peuple d'Israel, 5 vol., Paris, 1887-1894.
SCHURERE. : Geschichte desjiidischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi,
3 vol., 4e éd., 1901, 1907, 1909, Leipzig.
ZIEGLER et HUDAL : Précis d'Introduction à l'Ancien Testament
(trad. de l'allemand sur la 5e éd. par M. Grandclaudon), Mul-
house-Paris, 1938.
III. — HISTOIRE DES ORIGINES CHRÉTIENNES
ET DE L'ÉGLISE ANCIENNE.
ALBERTINI : L'Empire romain, Paris, 1929.
ALLARDP. : Le christianisme et l'Empire romain, 6e éd., Paris, 1903.
BATIFFOL : Cathedra Petri, études d'histoire ancienne de l'Église,
Paris, 1938.
CERFAUX : La théorie de l'Église suivant St Paul, Paris, 1942.
CLEMEN G. : Der Einfluss der Mysterienreligionen auf das aelteste
Christentum, 1913.
CABROL et LECLERCQ : Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de
liturgie, Paris, 1907 et suiv.
DALMAN : Les itinéraires de Jésus, Gutersloh, 1924 ; trad. franç.
J. Marty, Paris, 1930.
DUCHESNF, : Histoire ancienne de l'Église, 3 vol., Paris,1906-1910.
DE FAYE E. : Gnostiques et gnosticisme, Paris, 1903 ; 2E éd., 1925.
FESTUGIÈRE : L'idéal religieux des Grecs et VÉvangile, Paris, 1932.
FOUARD L. : St Jean et la fin de l'Église apostolique, Paris, 1930.
GOGUEL : Jésus de Nazareth, Mythe ou histoire, Paris, 1925.
GOGUEL : Au seuil de l'Évangile : Jean-Baptiste, Paris, 1928.
GOGUEL : La vie de Jésus, Paris, 1932.
GOGUEL : Les Évangiles Synoptiques, Paris, 1923.
GUIGNEBERT : Le problème de Jésus, Paris, 1914.
GUIGNEBERT : Jésus, Paris, 1933.
HALBWACHS M. : La topographie légendaire des évangiles en Terre
Sainte, Paris, 1941.
HARNACK : Lehrbuch der Dogmengeschichte, 1888 et suiv.
HARNACK: Geschichte der altchristlichen Literatur bei Eusebius, 4 vol.,
1893-1904.
HARNACK: Studien zur Geschichte desNeuen Testaments und der alten
Kirche, 1931.
HARNACK : Die Mission und Ausbreitung des Christentums in den
ersten drei Jahrhunderten, 4e éd., 2 vol., 1924.
HARNACK : Marcion, das Evangelium von fremden Gott, eine Mono-
graphie zur Geschichte der Grundlegung der katholischen Kirche,
1921, p. 247.
HEBERDEY, KEIL, etc. : Forschungen in Ephesos, 4 vol., 1906-1931.
llistoire de l'Église, sous la direction de A. FLICHE et V. MARTIN,
Paris, vol. I. — L'Église primitive, par J. LEBRETON et J.
ZEILLER, 1941.
LEBRETON : Histoire du dogme de la Trinité, Paris, 1927-1928.
LIETZMANN H. : Histoire de l'Église ancienne, Berlin, 1932 et suiv.
trad. franç. par A. Jundt, Paris, 1936 et suiv., 3 vol.
MEYER Ed.: Ursprung und Anfange des Christentums, Stuttgart et
Berlin, 1921-1923, 3 vol.
MOURRET : Histoire générale de l'Église, Paris, 1919 et suiv.
PRAT F. (S. J.) : La théologie de Si Paul, 2 vol., Paris, 1942 (33e éd.).
RENAN : Histoire des origines du Christianisme, Paris, 1863 et suiv.
Vie de Jésus, Paris, 1863. — Les Apôtres, 1866. — Saint Paul,
1869.— L'Antéchrist, 1873.— Les Évangiles et la seconde gé-
nération chrétienne, 1877.— L'Église Chrétienne, 1879.—Marc-
Aurèle et la fin du monde antique, 1885.
RÉVILLE : Jésus de Nazareth, Paris, 1906, 2 vol.
TOUSSAINT C. : L'hellénisme et l'Apôtre Paul, Paris, 1921.
IV.— LE NOUVEAU TESTAMENT
ET LA LITTÉRATURE GRECQUE CHRÉTIENNE
A. —ÉDITIONS DU NOUVEAU TESTAMENT.
1. —Texte grec.
TISCHENDORFF C. von : Novum Testamentum graece, editio octava
critica maior, Leipzig, 1869-1872, 3 vol.
WESTCOTT and HORT : The New Testament in the original Greek,
2 vol., Cambridge et Londres, 1890.
WEISS B. : Das Neue Testament griechisch, Leipzig, 1894-1900 ;
nouvelle éd., Berlin, 1912.
WEISS B. : Textkritik der vier Evangelien, Leipzig, 1899.
NESTLE Eberhard : Novum Testamentum graece, ge éd. par son fils
Edwin Nestle, Stuttgart, 1928.
NESTLE : Novi Testamenti graeci Supplementum editionibus de Geb-
hardt-Tischendorfianis, Leipzig, 1896.
SODEN (Hermann von) : Die Schrijten des neuen Testaments in ihrer
altesten erreichbaren Textgestalt, plus. vol., Berlin, 1902-1910, et
Gôttingen, 1913.
SODEN (Hermann von) : Griechisches Neues Testament, Text mit
kurzen Apparat (Handausgabe), GÕttingen, 1913.
VOGELS : Novum Testamentum graece, 1920.
2. —Texte latin.
BELSHEIM J. : Codex colbertinus parisiensis, Christiania, 1888 (12eS.).
Codex claromontanus (6e S. Vatican), Christiania, 1892.
BURKITT, TURNER,VVORDSWORTH,SANDAY: Old-latin Biblical l'exis,
Oxford, 1883 sqq., plus. vol.
JULICHER A. : Das Neue Testament in alt-lateinischer Uberlieferung
nach den Handschriften, I. — Matthiius-Erangelium, 1939 (?),
c. r. in Revue Biblique, janv. 1939.
GASQUET : Collectanea Biblica Latina, Rome, 1912 sqq., plus. vol.
SODEN (von) : Das lateinische N. T. in Afrika zur Zeit Cyprianus,
dans T. U., XXXIII, Codex palatinus (5e S.).
TISCHENDORF: Erangelium palatinum ineditum (5e S.), Leipzig, 1847.
TURNER : The oldest Manuscrit of the Vulgate Gospels, Oxford, 1931
(deciphered. and edited with an Introduction and Appendix).
VOGELS : Erangelium palatinum, Studien zur âltesten Geschichte
der lateinischen Evangelienubersetzung, Munster, 1926.
WORDSWORTH-WHITE: Codex Brixianus (6e S.), Oxford, 1889-1895,
Leipzig, 1909.
WORDSWORTH-WHITE : Novum Testam. domini nostri Jesu Christi
latine secundum editionem Sancti Hieronyrni, Pars prior, Oxford,
(1889-1898).
B. —CONCORDANCES ET SYNOPSES.
MANDELKERN: Veteris Testamenti Concoidantiae hebraicae-chaldaicae,
s.d., Leipzig.
HATCH and REDPATH : Concordance to the Septuaginta, Oxford,
3 vol., 1897-1906.
MOULTONand GEDEN : A concordance to the greek Testament, 2e éd.,
Edinburgh, 1913.
HUCKA. : Synopse der drei ersten Evangelien, 6Eéd., Tübingen, 1922.
LAGRANGE-LAVERGNE : Synopsis evangelica, Paris, 1926.
C. —LITTÉRATURE CHRÉTIENNE;
TEXTES CANONIQUES ET APOCRYPHES.
DINDORF : Chronikon Paschale (éd. en 2 vol.), Bonn, 1832.
GEBHARDT,HARNACKet ZAHN: Patrum apostolicorum opera, 1875-78.
GRAPIN : Eusèbe, Histoire ecclésiastique, 3 vol., Paris, 1905-1913.
HEMMERet LAURENT: La Didachè (texte et traduction), Paris, 1907.
HEMMERet LEJAY : Collection de «Textes et documents pour l'étude
historique du christianisme », Paris, 1904 et suiv. Textes, tra-
ductions et notes.
HEMMER, OGER, LAURENT, LELONG : Les Pères Apostoliques, 4 vol.,
Paris, 1907-1912 (2e éd., 1920).
HENNECKE : Neutestamentliche Apokryphen, Tübingen, 1924.
HESSELING : Moschos, le Pré spirituel, morceaux choisis, Paris, 1931.
LABRIOLLE R. de : St. Cyprien, de l'Unité de l'Église Catholique,
Paris, 1942 (texte et trad.).
LIETZMANN : Collection de «Kleine Texte » pour servir à l'étude des
origines du christianisme et de la patrologie, Bonn et Berlin,
162 fascicules, 1902 et suiv.
LIPSIUS et BONNET : Acta apostolorum apocrypha, 2 vol., Leipzig,
1891-1903.
LUCOT : Palladius, Histoire lausiaque, 1912 (av. tr. fr.).
MARMADJI : Le Diatessoron de Tatien, texte arabe avec tr. fr., Bey-
routh, 1935.
MICHEL et PEETEIIS : Évangiles apocryphes, 2 vol., Paris, 1911-1914.
vol. 1: Protoévangile de Jacques ; Évangile du Pseudo-Matthieu ;
Évangile de Thomas ; Histoire de Joseph le Charpentier.
vol. II : Évangile de l'Enfance, etc..
MIGNE : Patrologia graeca.
MIGNE : Patrologia latina.
PAUTIGNY : Justin, Apologies, 1904.
PUECHA. : Recherches sur le discours aux Grecs, de Tatien, Paris, 1903.
TISCHENDORF : Apocalypses apocryphae, 1866.
TISCHENDORF : Evangelia apocrypha, 2e éd., 1876.
VAGANAY : VÉvangile de Pierre, Paris, 1930.
D. - ÉTUDES GÉNÉRALES
SUR LA LITTÉRATURE CHRÉTIENNE ANCIENNE.
1. — Ouvrages de critique textuelle.
GREGORY C. R. : Textkritik des Neuen Testaments, vol. I, 1900 ;
vol. II, 1902 ; vol. III, 1909, Leizpig.
GREGORY C. R. : Die griechischen Handschriften des Neuen Testa-
ments, Leipzig, 1908.
GREGORY C. R. : Einleitung in das Neue Testament, Leipzig, 1909.
JACQUIER : Le Nouveau Testament dans l'Église chrétienne, Paris,
1911-1913.
LAGRANGE : Histoire ancienne du Canon du Nouveau Testament,
Paris, 1933.
LOISY : Histoire du Canon du Nouçeau Testament, Paris, 1891.
PASPATI A. G. : Remarks on the revised version of the New Testament,
Athènes, 1883.
SODEN : Die Schriften des Neuen Testaments in ihrer âltesten erreich-
baren Textgestalt, hergebtellt auf Grund ihrer Textgeschichte,
Berlin, 1907-1910.
SOUTER : The Text and Canon of the New Testament, London, 3e éd.,
1930.
VAGANAY : Initiation à la critique textuelle néo-testamentaire, Paris,
1934.
ZAHN Th. : Geschichte des Neutestamentlichen Kanons, Erlangen,
2 vol., 1888-1890.
2. —Ouvrages d'histoire littéraire.
BARDY : Athénagore, Supplique au sujet des chrétiens, intr. et trad.,
Paris-Lyon, 1943.
ALTANERBERTHOLD : Précis de Patrologie (tr. par M. Grandclaudon),
Mulhouse-Paris, 1941 (très précieux pour ses bibliographies
détaillées).
DINDORF : Malalas, Chronographie (éd.), 1831. Ouvrage écrit en grec
populaire.
LABRIOLLE R. de : Histoire de la littérature latine chrétienne, 2e éd.,
Paris.
MONCEAUX P. : Histoire littéraire de l'Afrique Chrétienne.
MIAA. ANOY A. : Πατϱoλoγία, Athènes, 1930.
PUECHA.: Histoire de la littératuregrecquechrétienne,Paris, 1928-1930.
TIXERONT : Précis de Patrologie, Paris, 1923.
E. — LE NOUVEAU TESTAMENT (sans le 4e Évangile).
Traductions et Commentaires.
Études sur la langue des Évangiles.
ALLO : Seconde Épître aux Romains, Paris, 1937.
ALLO : UApocalypse de St Jean, Paris, 1921 (2e éd.).
ANTONIADIS Sophie : L'évangile de Luc, Paris, 1930.
BUAYWilliams Charles : The participe in the book of Acts, Chicago,
1909.
CALMES : Épîtres catholiques, Paris, 1907.
CHAINE J. : Les Épîtres catholiques, Paris, 1939.
CHAÎNE : L'Épître de St Jacques, Paris, 1927.
CUENDET G. : L'ordre des mots dans le texte grec et dans les versions
gotique, arménienne et vieux slave des Évangiles. I. Les groupes
nominaux, Paris, 1929.
DALMAN : Die Worte Jesu, Leipzig, 1930 (2e éd.).
DEISSMANN : Bibelstudien, 1895.
DEISSMANN : Neue Bibelstudien, 1897.
DEISSMANN, Licht vomOsten. Das N. T. und die neuentdeckten Texte
der hell.-rôm. Welt, 4e éd., Tübingen, 1923.
DEISMANN : Die neutestamentliche Formel «In Christo Jesu», Mar-
burg, 1892.
DELAFOSSE H. : La seconde Épitre aux Corinthiens, les Épitres aux
Galates, aux Colossiens, aux Éphésiens, à Philémon, Paris, 1927.
GOGUEL : Les Évangiles Synoptiques, Paris, 1923.
JOHANNESSOHN : Das biblische xai gyéveto und seine Geschichte,
Gottingen, 1926.
JouoN : L'Évangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Paris, 1930.
LAGRANGE : Évangile selon Saint Marc, Paris, 1929.
LAGRANGE : Évangile selon Saint Matthieu, Paris, 1927.
LAGRANGE : Éçangile selon Saint Luc, Paris, 1921.
LAGRANGE : Saint Paul, Épître aux Romains, Paris.
LAGRANGE : Saint Paul, Épître aux Galates, Paris, 1942 (4e éd.).
LOISY : Les Éçangiles synoptiques, Ceffonds, 1907 et 1908, 2 vol.
LOISY : Les Actes des Apôtres, Paris, 1920.
LOISY : L'Épître aux Galates, Paris, 1916.
LOISY : L'Apocalypse de Jean, Paris, 1923.
LOISY : JJÉvangile selon Marc, Paris, 1912.
LOISY : Les livres du Nouveau Testament, Paris, 1922.
MOULTON : Einleitung in die Sprache des N. T. Auf Grund der vom
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(Leipoldt, Leipzig, depuis 1925).
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CW Christliche Welt.
DACL Dictionary d'archéologie chrétienne et de liturgie (Dom
F. Cabrol et Dom H. Leclercq, Paris, 1903 et s. — La
publication en est à son CXVII fasc. et à la lettre M).
DAC Dictionnary of the Apostolic Church (J. Hastings, 2 vol.,
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HRE Real-Encyclopaedie für prot. Theologie und Kirche (3)
(Alb. Hauck, 22 vol., Leipzig, 1896-1909).
RGG Die Religion in Geschichte undGegenwart, Handwôrterbuch
für Theologie und Religionswissenschaft (2) (H. Gunkel et
L. Zscharnack, 5 vol., 1927-1932).
2. —REVUES.
BCH Bulletin de Correspondance Hellénique.
EX The Expositor.
JBL Journal of Biblical Literature.
JTS Journal of Theological Studies.
RB Revue Biblique.
RC Revue Critique.
REG Revue des Études grecques.
REJ Revue des Études Juives.
RHLR Revue d'Histoire et de Littérature religieuses.
RHPR Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses (De la Fa-
culté de Théologie protestante de Strasbourg).
RHR Revue de l'Histoire des Religions.
RH Revue Historique.
TJ Theologische Jahrbiicher.
TL Theologische Literaturzeitung.
TR Theologische Rundschau.
ZNTW Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft.
ZKG Zeitschrift für Kirchengeschichte.
ZWT Zeitschrift für wissenschaftliche Theologie.
NOTE

Le Nouveau Testament soulève des problèmes si divers et si


compliqués, que leur étude nous fait sans cesse éprouver un senti-
ment de respect à l'égard de tous les travailleurs qui s'y sont atta-
qués, mais aussi un profond sentiment d'humilité, à quoi se mêlent
le doute et le désespoir de pouvoir jamais posséder toutes les données
nécessaires à leur solution.
Nous avons indiqué, dans notre Bibliographie, les ouvrages que
nous avons utilisés, soit comme instruments de travail, soit comme
textes de références. Elle aurait pu et peut-être aurait dû être
allongée, mais nous avons délibérément renoncé à établir une liste
méthodique et plus complète des auteurs, des livres et des articles
consacrés, de loin ou de près, au Quatrième Évangile ou traitant,
directement ou indirectement, des questions qui se posent à son
sujet.
S'il est des études où l'on ne saurait se vanter d'avoir non
point tout lu, mais lu seulement l'indispensable, c'est bien dans le
domaine du Nouveau Testament. S'agit-il de l'établissement du
texte? Une immense littérature s'impose à nous. Le texte grec
s'éclaire par les manuscrits latins, mais encore par les versions
syriaque, copte, gothique, géorgienne ou arménienne. Le travailleur
isolé est saisi d'effroi devant l'ampleur écrasante de sa tâche. Mais
veut-il, au-delà des manuscrits, atteindre la rédaction primitive,
élucider la question des auteurs et des premiers remanieurs? Ce
sont alors les origines chrétiennes qu'il lui faut étudier. Il doit
même, avec patience, remonter dans l'histoire du peuple juif, et,
bien plus, fouiller cette mystérieuse Asie Mineure que l'hellénisme
sans doute a recouverte de sa civilisation et de son rationalisme,
mais où ont survécu toutes les croyances et les éléments irrationnels
des religions orientales. Cette survivance s'explique par le fait que
l'hellénisme ne s'est jamais lui-même dépouillé de ses éléments
irrationnels, comme en témoignent les cultes à mystères. En effet,
l'histoire du christianisme, dès qu'il franchit les frontières de la
Palestine, devient celle d'une pensée religieuse qui, faisant partie
du judaïsme, sort bientôt, sans cependant le briser tout à fait, de
son cadre national primitif, coexiste avec les religions contempo-
raines, puis, par suite de la prédication des missionnaires chrétiens1,
1. Cette prédication ne date pas des premiers missionnaires
chrétiens. Dès longtemps il y eut une propagande juive itinérante
dans les pays de la diaspora, en Asie Mineure et en Grèce. Cf. Causse,
s'oppose à elles, se mesure avec elles, et prétend les dominer par sa
spiritualité, son monothéisme et l'autorité de ses témoignages. Mais
elle ne parviendra àles vaincre qu'en renonçant àson aspect purement
judaïque, et en se laissant pénétrer, de propos délibéré, mais aussi
par un effet de sa propre pénétration dans le mouvement général
des idées, par des systèmes où le polythéisme officiel n'excluait pas
la croyance plus profonde en un dieu universel et unique.
A cette conception de Dieu, commune au peuple juif et aux
philosophes greesl, il faut joindre la théorie du salut de l'âme par
l'initiation et la participation de l'initié au mystère divin, qui est
au centre de tous les cultes à mystères, grecs et orientaux, comme
du christianisme. «Dans le vaste chaos de peuples qu'offrait l'Orient,
écrit Rohde2, les religions étrangères attiraient les Grecs eux-mêmes
plus que l'ancien culte hellénique... Tous [ces cultes étrangers]
exigeaient l'abandon complet de soi-même au Dieu et à ses prêtres,
le renoncement au monde et à ses plaisirs, en tant qu'opposés au
divin, la purification cultuelle et la sanctification, l'expiation et
l'ascétisme. Ils préparaient ainsi le croyant à la suprême récompense
offerte à la piété, à une vie éternelle et heureuse, loin de ce monde
impur, dans le royaume des saints et de ceux qui s'étaient consacrés
à Dieu ». La religion juive n'eût pu exercer son puissant attrait
si elle n'avait évolué en un système qui sût répondre aux aspirations
des âmes au premier siècle de notre ère. Une étonnante interpénétra-
tion s'opère alors, dans le temps et dans l'espace, entre hellénisme et
christianisme. Nous ne la voyons guère se manifester dans les évan-
giles, mais suffisent-ils à nous découvrir l'histoire la plus ancienne du
christianisme?
Le Nouveau Testament est un ensemble de textes, mais non
pas la totalité des textes nécessaires à la complète connaissance de
la vie de Jésus et des débuts de la nouvelle religion. Bien plus, les
La propagande juive et l'hellénisme, in R.H.P.R., 1923 ; Le rôle
missionnaire de la Sagesse juive, in Z.A.W. n° 66 ; enfin, H. Ludin-
Jansen, Existait-il à l'époque hellénistique des prédicateurs itinérants
juifs? in R.B.P.R. 1938.
1. Josèphe ira jusqu'à dire que «ce sont les plus sages des Grecs,
qui s'inspirèrent des enseignements donnés pour la première fois
par Moïse... Car Pythagore, Anaxagore, Platon, les philosophes
du Portique qui vinrent ensuite, tous, ou peu s'en faut, ont manifes-
tement eu cette conception de la nature divine >}.-Contre Apion, II,
16, 168. — Voir aussi Bréhier, Les idées philosophiques et religieuses
de Philon d?Alexandrie. — Héraclite et les Stoïciens, dit Philon,
se sont inspirés eux aussi de Moïse.
2. Rohde, Psyché, p. 591. Cf. Gernet-Boulanger, Le génie grec...
pp. 512 sqq.
écrits néo-testamentaires ne nous sont point parvenus dans leur
contexture première. S'appuyer sur eux seuls, et sur la forme où ils
sont édités actuellement, ne permettrait pas de comprendre l'ex-
pansion et la profondeur du mouvement religieux qui a conquis le
monde méditerranéen puis l'Europe. Ces textes, qui sont entrés,
assez lentement d'ailleurs, dans le dogme de l'église, et qui sont de-
meurés, par leur caractère sacré, intangibles pendant des siècles,
doivent être considérés comme des faits et comme des textes histo-
riques, et, commetels, ils ne peuvent s'éclairer qu'à l'aide des sciences
historiques et philologiques. L'étude du Nouveau Testament consti-
tue un des chapitres de l'histoire du christianisme primitif, mais
elle se rattache, par là même, à l'étude d'Israël, qui constitue à son
tour un chapitre de l'histoire des religions, et à l'étude de la pensée
philosophique et religieuse dans tout le domaine de l'hellénisme
micrasiatique et européen, d'où sa place dans le domaine de l'histoire
grecque et la nécessité de recourir aux données de l'archéologie, de la
géographie et de l'épigraphie.
Mais le grec néo-testamentaire pose lui-même de multiples pro-
blèmes qu'il convient de résoudre en s'appuyant à la fois sur l'étude
du grec ancien, grec classique et grec populaire, grec des inscriptions
d'Asie Mineure et grec des papyrus. La question des sémitismes
ayant été soulevée, jusqu'à prétendre que certains textes sont des
traductions de l'hébreu ou de l'araméen, on se doit d'être attentif
aux faits de langue qui ne s'expliquent pas par le seul grec ancien
ou alexandrin. Cependant, le caractère populaire de la langue des
évangiles est si net qu'on a pu considérer ces écrits comme les pre-
miers monuments de la littérature grecque moderne, d'où la né-
cessité de ne trancher]aucune question sans l'avoir d'abord examinée
attentivement dans ses rapports avec le grec médiéval et moderne.
CHAPITRE PREMIER

POSITION DU PROBLÈME JOHANNIQUE


«Je ne connais aucune question où
les apparences contraires se balancent
de la sorte et tiennent l'esprit plus
complètement en suspens ».
(Renan, Viede Jésus, 18eéd., p. 578).
Le problème du Quatrième Évangile est, de l'aveu
unanime, un des plus ardus que pose le Nouveau Testa-
ment.
Un Évangile, trois Épîtres, une Apocalypse ont été,
en des temps très anciens, attribués à un unique et même
auteur. Seule cependant l'Apocalypse contient le nom
d'un certain Jean, qui dit avoir «reçu de Dieu sa révé-
lation par le moyen de son ange », et s'adresser, pour la
transmettre, aux sept Églises qui sont en Asie. Pour ce
qui est des Épîtres, dont aucune ne donne de nom d'auteur,
la seconde et la troisième mentionnent un certain «presby-
teros ». Quant à l'Évangile, il ne nomme nulle part l'Apôtre
Jean comme son auteur.
La tradition qui attribue ces cinq textes au fils de
Zébédée, ne remonte pas au temps même de leur rédac-
tion. En effet, dès l'époque où va se fixer le Canon du
Nouveau Testament, on constate des hésitations, des si-
lences, et jusqu'au refus de les considérer comme l'œuvre
de l'Apôtre. Malheureusement les textes où s'exprimaient
ces doutes ont disparu, et souvent nous ne les connaissons
plus que par les écrits qui les ont combattus. Le Canon
du Nouveau Testament, on le sait maintenant, s'est
constitué lentement, à travers les hérésies, mais aussi
grâce à elles, comme une conclusion peut-on dire aux
débats, aux luttes intestines qui compromirent la vie de
l'église primitive plus encore que ne le firent les persécu-
tions infligées aux premiers chrétiens, depuis la mort
violente d'Étienne et de Jacques, de Pierre et de Paul.
Sans les témoignages anciens d'Eusèbe et des livres
anti-hérétiques, on aurait pu croire que l'Apôtre Jean
avait lui-même écrit les cinq textes qui lui sont attribués.
Certes, en ce cas, la critique moderne eût été surprise de
trouver si différentes l'une de l'autre la langue de l'Apo-
calypse et celle de l'Évangile ; le contenu et le style des
Épîtres, notamment ceux de la première, se rapprochent
assez de ceux de certains chapitres de l'Évangile pour
qu'on ait estimé possible l'identité d'auteur. Mais il n'en
est pas ainsi depuis que l'on sait les divergences d'opinions
qui datent du 1er et du 2e siècles. Depuis lors, malgré le
Canon, malgré les affirmations de l'Église, malgré l'innom-
brable littérature consacrée à la gloire de Saint Jean, la
critique s'est attachée à élucider le problème de l'auteur
des cinq textes et notamment de l'évangile.
Notre étude portant tout particulièrement sur le
Quatrième Évangile, c'est l'ensemble de questions que
pose cet ouvrage que nous examinerons. En fait tout
semble avoir été dit sur l'auteur, sur l'unité de l'évangile,
sur son inspiration divine, sur son autorité incontestée,
sur son accord, que n'atténuent pas certaines différences,
avec les Synoptiques : l'exégèse officielle a cru devoir,
pendant des siècles, prouver par tous les moyens pos-
sibles ce que le Canon présentait comme un dogme de
foi. Toutefois, le désaccord qui existe entre l'Église et la
critique subsiste malgré toutes les explications données.
Est-il possible d'arriver à une solution? Dans l'état actuel
de nos connaissances et de notre documentation, il semble
que non. Il nous faudrait en effet trouver un texte décisif,
par sa date et sa clarté, pour pouvoir trancher le débat.
Tout au plus peut-on serrer de plus près les questions et
essayer, par une analyse méticuleuse, d'infirmer les juge-
ments hâtifs ou trop hardis, et de confirmer les résultats
qui n'étaient pas encore considérés comme acquis. Dans
tout problème d'ordre philologique on se trouve devant
de l'indiscutable, du probable, du possible, du douteux,
mais aussi devant l'inexact, parfois possible, parfois in-
discutable.
Les thèses qui s'affrontent ont fini par admettre cer-
tains résultats comme définitifs — par exemple, le fait
que la péricope de la femme adultère n'appartient pas au
texte primitif. On verra dans les pages qui suivent que
l'exégèse catholique admet dans la composition de l'évan-
gile des défauts ou des inadvertances, mais elle s'efforce
d'en rendre compte ; elle reconnaît le problème des diffé-
rences qui existent entre les données historiques des
Synoptiques et celles de notre évangile, comme entre leurs
théologies, mais elle croit possible de les expliquer au
bénéfice de l'Apôtre Jean.
La critique radicale par contre se sert de tous les
défauts, de toutes les contradictions existantes pour nier
que l'apôtre Jean soit l'auteur de notre texte.
Notre étude a pour but de découvrir, à travers cette
diversité d'opinions, l'indiscutable, ou au moins le pro-
bable. Mais il en résultera aussi une thèse, c'est-à-dire
un ensemble de conjectures tendant à élucider ce qui
demeure encore obscur. Comme il n'est pas possible de
refaire tout le travail accompli depuis des siècles, nous
nous proposons de reprendre ici les principales opinions
émises sur la question johannique, la position catholique et
celles de la critique. Les conclusions qui découleront de
cet examen fixeront par la suite le plan de nos recherches.
1. LE POINT DE VUE CATHOLIQUE

Nous considérons le très important travail du R. P.


Lagrange — Évangile selon Saint Jeanl — comme repré-
sentant le point de vue catholique. Sa remarquable éru-
dition, sa connaissance admirable des textes du Nouveau
Testament, ses travaux complémentaires sur les religions
à mystères et l'orphisme, enfin son sens absolu de la disci-
pline ecclésiastique, souvent affirmé dans ses livres, font
1. 6e édition, Paris, Gabalda, 1936.
à nos yeux de ce savant le pôle autour duquel se cristallise
la pensée actuelle de l'Église.
La critique radicale, libre de la discipline du dogme
et de l'Église, ne peut être étudiée d'après un seul ouvrage.
Nous passerons donc en revue les principales opinions
émises par la critique non-catholique, travail qui d'ailleurs
a déjà été fait par M. Loisy et M. Goguel.
C'est dans son Introduction que le P. Lagrange a réuni
les éléments de sa thèse sur le Quatrième Évangile. C'est
donc là que nous trouverons les arguments de l'exégèse
catholique, utilisant pour affirmer l'authenticité de l'ou-
vrage, les témoignages anciens, les données de la langue,
la composition, l'examen de la topographie et de la chro-
nologie, le milieu historique évoqué par le texte, les diffé-
rences existant entre le 4e Évangile et les Synoptiques,
enfin l'analyse de la théologie de Jean.
Dans son chapitre sur l'auteur du 4e Éçangilel, après
avoir passé en revue les témoignages anciens non-con-
cluants, puis les témoignages douteux, le P. Lagrange en ar-
rive au Canon de Muratori, écrit «contre l'erreur de Caïus»,
et achève son étude sur le paragraphe intitulé «Clément
d'Alexandrie : tout le monde », cette dernière expression dé-
signant l'unanimité qui, avec les Pères, dont «il serait su-
perflu de citer les textes », voit dans le 4e évangile l'œuvre de
l'Apôtre Jean. Aucun texte n'a paru au savant catholique
devoir être particulièrement retenu ; il se range donc à l'avis
de «tout le monde ». Nous n'examinerons pas nous-mêmes
les textes des Pères, qu'il ne serait pas superflu de citer,
mais dont l'opinion, disciplinée par l'adoption officielle du
Canon, ne peut guère nous être utile. Par contre nous
devrons plus tard revenir longuement sur les témoignages
antérieurs à la fixation du Canon. Disons du moins dès
maintenant que Papias peut s'être trompé, mais nous
verrons chez Eusèbe, qui le cite, plus d'une dissonance
en dehors de la sienne. Rappelons que si les affirmations
1. Cf. Introd., p. XIII-LXVI.
se font plus catégoriques à partir du 3e siècle, tandis que
dès le 4e siècle on parle d'un xavùv des livres bibliques,
tous les principaux doutes se situent à la fin du 1er siècle
et au cours du deuxième. C'est donc cette époque qui
devra essentiellement nous occuper ; c'est celle qui a pré-
cédé le premier Canon, que l'on trouve dans le document
découvert en 1740 et édité par l'historien italien Muratori,
document qui date de la fin du 2e siècle.
Comme on a affirmé, d'autorité, que le 4e Évangile
était l'œuvre de l'Apôtre Jean, on a assuré, dès le 3e siècle,
que le texte, du point de vue de la langue, était une tu-
nique sans couture.
C'est ainsi que l'évêque Denys d'Alexandrie écrit1:
«il [l'Apôtre Jean] n'a pas seulement écrit en grec sans
faire de faute, mais de la façon la plus judicieuse quant
aux termes, aux raisonnements, à l'arrangement de l'élo-
cution ; tant s'en faut qu'il s'y rencontre une expression
barbare, ou un solécisme, ou même un idiotisme ». L'exé-
gèse moderne reprend, à peu de chose près, le même
jugement. Lisons plutôt le P. Lagrange2 : «En principe
cette question [l'unité d'auteur] domine toutes les autres,
même celle de l'authenticité. Elle ne pourrait cependant
être traitée avant l'examen du style et de la langue, et
elle se trouve résolue par leur parfaite unité, qui ne permet
d'admettre ni plusieurs sources, ni une série de complé-
ments. L'ouvrage est écrit d'un seul jet, sans aucun
élément étranger, sauf ce qui sera dit de la péricope de
la femme adultère (VII, 53-VIII, 11) et de l'ange de la
piscine (V, 4), où la tradition manuscrite ne rend pas le
même témoignage à l'unité ».
Si les questions d'authenticité et de langue ont pu être
tranchées de façon si catégorique, c'est sans doute parce
que les témoignages des Pères ont été opposés, avec le
1. Cf. Lagrange, Év., p. CXVII, citat. d'après Eusèbe, H. E.,
VII, 25, 25.
2. P. CXIX et CXX.
poids de leur nombre et de leur autorité, aux doutes émis
antérieurement, du moins au sujet de l'auteur du texte,
car, pour la langue, on ne relève aucun travail important
avant la fin du 19e siècle. Par contre le grave problème
de la composition de l'évangile a été fréquemment et
longuement discuté. Et comme, en cette matière, les rai-
sons d'autorité ne peuvent aisément l'emporter sur l'ana-
lyse méthodique et le bon sens, l'exégèse s'est vue con-
trainte d'accorder à la critique certaines concessions. Nous
laissons au P. Lagrange le soin de nous donner ses con-
clusions sur ce point1 :
«Ce n'est pas que la disposition de certains faits ne crée de
«graves difficultés. Ainsi VII, 21a paru trop éloigné pour le temps
«dumiracle dela piscine (V, 1ss.) ; XIV, 31semblerait devoir être
«suivi de XVIII, 1; l'interrogatoire chez Anne n'a-t-il pas eulieu
«enréalité chez Caïphe, ce qui serait clair si l'on plaçait XVIII, 21
«après XVIII, 14? La place de la conclusion XX, 30-31 a donné
«à penser,bien à tort, que le chap. XXI était d'une autre main.
«Il semble même qu'il faille admettre une intervention très
«considérable, celle qui consisterait à placer le chap. VI avant le
«chap.V.Cetteidéem'aétésuggéréeparle R.P. Olivieri, del'Ordre
«de Saint-Benoit. Il est évident que le chap. VI suit beaucoup
«plus simplement le chap. IV que le chap. V, car à la fin de IV
«on est en Galilée. De même le chap. VII se soude très bien au
«chap. V, et l'on comprend ainsi les allusions qu'il contient au
«miracle de la piscine, qui serait assez rapproché. Enfin, d'après
«Mtt. et Me., la multiplication des pains a lieu aussitôt après la
«mort du Baptiste, que Jo. suppose déjà mort au chap. V, 35, à
«ce qu'il semble, depuis un certain temps. La conjecture duR.P.
«Olivieri est donc des plus heureuses; je n'ai pas osé cependant
«introduire dans le texte une nouvelle disposition.
«Il doit y avoir eu en effet dans Jo., comme dans les autres
«écrivains, des accidents de copistes, des manipulations de rêvi-
«seurs, des retouches de l'auteur ou mêmedes négligences dans la
«composition. Ces faits seront discutés dans le Commentaire.
«Maissi, depuisle XXesiècle, il estéclosdenombreuxsystèmes
«pour expliquer comment le Quatrième Évangile est un ouvrage
«composite, l'accueil fait à chacun d'eux n'a pas répondu à l'assu-
«rance avec laquelle ils ont été proposés. Onn'a mêmepas essayé
«de poser des critères qui permissent la discussion. Il nous a donc
1. Cf. p. CXX.
«paru superflu de rien ajouter à ce que nous avons déjà dit de ces
«conjectures en l'air (cf. R. B. 1924, p. 321-342) ».
Comme on le voit, les concessions faites par l'exégèse
officielle sur les défauts de composition ne vont pas jusqu'à
«introduire dans le texte une nouvelle disposition ». Sans
doute convient-il, dans un Commentaire tel que l'on est
accoutumé d'en lire sous la plume des savants catholiques,
de conserver le texte reçu, quitte à signaler dans les expli-
cations les maladresses, les fautes ou les négligences. Mais
on eût aimé voir le P. Lagrange «oser » réaliser ce qu'il
appelle lui-même une conjecture «des plus heureuses ».
Mais, en fait, il lui était difficile, sinon impossible, de porter
sur le texte de Saint-Jean le scalpel de la dissection. Une
fois commencé, ce travail entraîne nécessairement de mul-
tiples observations contre les conclusions adoptées antérieu-
rement sur l'auteur du texte et sur la langue. C'est au
chercheur indépendant qu'il appartient de pousser son ana-
lyse le plus loin possible. L'exégèse officielle fixera plus tard
ce qu'elle croit pouvoir en retenir sans nuire à la discipline
nécessaire. Nous croyons, et nous reviendrons plus loin sur
ce point, que tout peut être dit, tout peut être accepté sans
que soit aucunement blessé le sentiment religieux, qu'il est
de notre devoir de traiter toujours avec respect.
Il est du moins à craindre que, faute d'avoir osé, le
P. Lagrange ne soit entraîné souvent à des affirmations
sujettes à caution, ou à des silences auxquels, en toute
conscience, la critique ne peut se résoudre.
Traitant de la topographie de Jo., le P. Lagrange, après
avoir noté que «le plus grand nombre [des indications
topographiques] se vérifie aisément », et que «ce nombre
augmente avec les recherches en Palestine », continue
hardiment : «Ces résultats sont de nature à inspirer con-
fiance pour le tout ». Selon lui, «à cette évidence de la
sûreté topographique de Jo. on a opposé une échappatoire
assez misérable : on ne refuse pas d'admettre qu'un éphé-
sien ait visité la Palestine en pélerin ». Et le P. Lagrange
écrit : «Jo. a des éléments propres très réels et nombreux,
qui ne sont pas empruntés aux Synoptiques. Son indé-
pendance se manifeste même jusqu'à donner des ren-
seignements complémentaires qui auraient l'apparence de
la contradiction si précisément ils n'étaient pas complé-
mentaires »; sur quoi il conclut : «On conviendra que s'il
existait une tradition indépendante des synoptiques, elle
eût pu être recueillie plus aisément par un palestinien
que par un étranger. L'auteur était donc palestinien : mais
de plus il se donne comme témoin oculaire : nous consta-
tons qu'il a bien vu»1.
Le savant exégète revient nécessairement, on le voit,
à sa thèse initiale, qui est que l'auteur du 4e Évangile,
dont son raisonnement fait un palestinien et, qui plus est,
un témoin oculaire, est l'Apôtre Jean.
Il en est encore ainsi au sujet de la chronologie du
4e Évangile. Après avoir admis qu'effectivement par cer-
taines indications (les 3 fêtes de Pâques, à 2.13 ; 6.4 ;
11.55 ; «le jour de la mort du Sauveur ou du moins de sa
condamnation par Pilate, jour de la préparation de la
Pâque, 19.14, confirmé par 18.28 et 13.29 ») «Jo. semble
être peu d'accord avec les synoptiques »2@ le P. Lagrange
déclare :
«Jo. semble bien avoir voulu dater les grandes inlerventions
«de Jésus, et surtout ses discours d'une façon exacte, mais comme
«il ne fixe aucune autre date, son souci de précision était donc
«satisfait par les indications des autres évangélistes, surtout de
«Luc, et il n'avait à intervenir que dansles cas où l'imprécision des
«textes antérieurs risquait demettre le lecteur sur une fausse voie»3.
Notons encore ce jugement :
«Les Pèresdel'Église qui ne «parlent que d'une année pour le
«ministère étaient sans doute sous l'influence des synoptiques et ne
«peuvent faire autorité comme témoins muets de l'omission de ce
«texte (= 6. 4: Onétait proche de la pâque, qui est la fête des
Juifs)4».
1. Cf Introd., p. CXXV-CXXVI.
2. Ibid., p. CXXVII.
3. Ibid., p. CXXVIII.
4. Ibid., p. CXXVIII.
Enfin, comme M. Loisy a écrit : «les énormes lacunes
que présente le cadre johannique tendent aussi à dé-
montrer que ce cadre n'est pas réel », le P. Lagrange
réagit contre cette affirmation et qualifie de «véritable
mystification)) la thèse émise dans «le camp radical», qui
«conteste si vivement la réalité des indications chrono-
logiques de Jo. afin de faire prévaloir leur caractère pure-
ment symbolique »1.
Examinant le milieu historique, le P. Lagrange, qui
constate chez Jo. l'absence des scribes, des Sadducéens, des
anciens (presbyteroi), comme celle des termes : sénateur
(M. et L.), gouverneur (Mt. L.), tétrarque, ou celle du nom
d'Hérode et des Hérodiens, ajoute :
«Il y a donc là une réduction, qui serait fort regrettable dans
«un tableau historique, qui est irréprochable dans ses éléments
«positifs et justifiée dans les lacunes, parce que Jo. ne voulait
«mettre en scène que les deux grands partis qui machinèrent la
«mort de Jésus»2.
Or à cette réduction le P. Lagrange oppose les détails
nouveaux apportés par Jo. sur certains usages d'Israël et
des opinions que n'ont pas notés les Synoptiques, et il
écrit :
«Un juif réfugié à Éphèse peut être l'auteur du livre, mais
«qu'on ne parle pas d'un représentant du christianisme hellénistique
«à la manière du judaïsme syncrétique de Philon. Il est moralement
«impossible qu'un ouvrage né à Éphèse dans un pareil milieu eût
«reflété aussi fidèlement l'état des institutions et des esprits à
«Jérusalem soixante ans plus tôt»3.
La conclusion est que l'auteur du livre,
«si bien au courant desusagesjuifs et des opinions dominantes
«parmi les grands prêtres et les Pharisiens de Jérusalem, la tradi-
«tion et l'auteur lui même nous le font connaître par la réponse
«la plus naturelle[...]: nous avons déjà dit que ces relations avec
«le sacerdoce de Jérusalem pouvaient être le fait de Jean, fils de
«Zébédée»4.
1. Ibid., p. CXXIX.
2. Ibid., p. CXXXII.
3. Ibid., p. CXXXIV.
4. Ibid., p. CXXXIV,
Les différences entre le 4e Évangile et les Synoptiques
viennent de paraître suffisamment pour qu'on puisse dire
avec le P. Lagrange qu'« elles sautent aux yeux »1. D'où
le problème de la dépendance de celui-là à ceux-ci ou d'une
tradition indépendante2. Le P. Lagrange le résout en re-
jetant d'abord la thèse de M. Loisy, voyant chez Jo. un
«démarquage » des épisodes ou des paroles synoptiques,
et, dans ses additions, non pas des inventions, mais, ainsi
que «Renan l'a très bien vu..., une tradition parallèle
à celle des synoptiques »3. Mais, alors que Renan écrit
sur Jean un «dernier mot[...] assez équivoque: «Sises
renseignements matériels sont plus exacts que ceux des
synoptiques, sa couleur historique l'est beaucoup moins.
«Vie de Jésus, p. 537 », le P. Lagrange conclut :
«On constatera que Jo. donne aux synoptiques d'utiles supplé-
«ments, et que si, dans sa parfaite indépendance, il semble en oppo-
«sition avec eux, c'est à lui qu'il faut donner raison, sauf à montrer
«que la contrariété n'est point une contradiction formelle. Cela soit
«dit sous cette réserve que lui aussi a pu s'écarter de l'ordre chro-
«nologique pour mettre ensemble certaines paroles de Jésus».
La théologie du 4e Évangile a fourni elle aussi à la
critique de nombreux arguments et des plus importants
contre la thèse qui fait du texte l'œuvre de l'Apôtre. Le
P. Lagrange expose le problème avant de proposer sa
solution4.

1. Ibid., p. CXXXIV.
2. Ibid., p. CXXXV sqq.
3. Ibid., p. CXXXVI. Renan écrit notamment —Vie de Jésus,
p. 530 s. — : «La position de l'écrivain johannique est celle d'un
auteur qui n'ignore pas qu'on a déjà écrit sur le sujet qu'il traite,
qui approuve bien des choses dans ce que l'on a dit, mais qui croit
avoir des renseignements supérieurs, et les donne sans s'inquiéter
des autres. Ce n'est ni la méthode éclectique et conciliatrice de
Tatien et de Marcion, ni l'amplification et le pastiche des Évangiles
apocryphes, ni la pleine rêverie arbitraire, sans rien d'historique,
de la Pisté Sophia. Pour se débarrasser de certaines difficultés
dogmatiques, on tombe dans des difficultés d'histoire littéraire tout
à fait sans issue ».
4. Ibid., p. CXLIII-CLXXXV.
«La différence du style [des discours johanniques de Jésus]
«avec celui des Synoptiques laisse entrevoir deux manières dis-
«tinctes d'où il ressort à l'évidence qu'il y a dans le style des discours
«johanniques un élément personnel à l'écrivain ».
Mais il n'est pas licite de penser que les discours ne
sont pas de Jésus, parce que Jean leur a « fait subir un
certain travail de condensation et d'adaptation »1. Le
P. Lagrange vient d'ailleurs de rappeler que :
«la théologie catholique admet sans difficulté que les Apôtres ont
«reçu des révélations qui ont pu devenir partie intégrante de la
«foi de l'Église, qu'elles soient consignées dans l'Écriture, ou trans-
«mises par la tradition orale. C'est même sur les textes de Jean
«qu'on s'appuie le plus fortement pour constater l'existence de
«cette révélation de l'Esprit, complétant, en même temps qu'elle
«l'éclairait, la révélation faite par le Christ (XIV, 26 ; XVI, 13) »2.
De tels principes entrainent le P. Lagrange à dire
contre le R. P. Simon : «nous ne saurions admettre que
Jo. ait emprunté par exemple à la philosophie alexandrine,
les termes de lumière, de vie, de vérité, qu'on trouve dans
les discours de Jésus)>; mais il distingue aussitôt « la
théologie développée par Jean, soit dans le prologue, soit
dans les commentaires ajoutés aux paroles de Jésus et du
Baptiste (III, 15b-21 ; 31-36), soit dans le résumé qu'il
a donné de la prédication du Seigneur (XII, 44-50), théo-
logie d'ailleurs parfaitement conforme aux principes énon-
cés dans les discours du Maître »3. Il distinguera « aussi
les discussions de Jésus avec les Juifs de ses entretiens
avec ses disciples—car, selon le mot du R. P.Lebreton 4-
«il est assez naturel qu'un auditeur d'élite ait recueilli
plus fidèlement des révélations plus intimes ».
Une fois faite cette distinction, une fois affirmé que
«les difficultés proposées n'obligent nullement à tenir les
discours de Jésus pour des compositions théologiques de
l'évangéliste, alors qu'ils sont au contraire vraiment et
1. Mgr. Ruch, in Dict. de Théol. cathol., v.c. 995, 1913.
2. Introd., p. CXLVI.
3. Ibid., p. CXLVIII.
4. Ibid., p. CXLIX.
proprement des discours du Seigneur »1, le P. Lagrange
peut s'attaquer au problème fondamental des idées. Ainsi
contestera-t-il, contre Bousset2, que la christologie johan-
nique soit une réaction contre le docétisme, étape de l'évo-
lution de la figure de Jésus, qui, présenté tout d'abord
«commeun prophète, prêchant le prochain règne de Dieu»,
transformé «par la pensée ardente de Paul en Christ-
Esprit préexistant », serait devenu comme une pure
abstraction pour les chrétiens d'Asie, «sous l'influence des
idées païennes et [... ] d'après l'analogie des faux pro-
phètes3 dont chacun se disait Dieu ou fils de Dieu», en
sorte que certains «en étaient venus à ne voir en Jésus
que le Fils de Dieu, quelques-uns même à ne plus croire
à son existence humaine >}4.
Par ailleurs la critique, constatant une grande diffé-
rence entre les Synoptiques et Jo. à propos de la «théo-
logie du Fils de Dieu », s'étonne que les Synoptiques
aient «négligé l'essentiel. C'est donc [... ] que Jean a en
vue une controverse plus récente, engagée entre les chré-
tiens hellénisés et les judéo-chrétiens, et transportée au
temps de Jésus pour donner aux affirmations du disciple
l'autorité du Maître»5.
C'est à ces deux grandes objections que le P. Lagrange
se propose de répondre. En fait il le fera sans étudier le
docétisme ni les débats théologiques anciens auxquels il
vient de faire allusion, mais en étudiant les idées johan-
niques par l'intérieur, en exposant le sens profond des
termes et expressions Messie ou Christ6, Fils deVHomme1,
Fils de Dieu, préexistant, un avec son Père8, le Christ lu-
1. Ibid., p. CXLVI.
2. Dans son Kyrios Christos, 1913.
3. Cf. Origène, C. Celse, VII, 9. Cité dans Intr., p. CLXXIV,
à propos de la thèse de Wetter, dans Der Sohn Gottes, 1916.
4. Intr., p. CXLIV.
5. Ibid., p. CXLIV.
6. Ibid., p. CLI.
7. Ibid., p. CLII.
8. Ibid., p. CLIV et suiv.
mièrel, Jésus-Christ vie et auteur de vie2, enfin, en éluci-
dant l'origine des titres de Fils de Dieu et de logos3.
Selon le P. Lagrange, Jean a choisi, se distinguant par
là des Synoptiques, qui ont traité tout particulièrement
de l'histoire de Jésus, de faire connaître la doctrine éso-
térique de Jésus, celle qu'il révèle à ses disciples et qui est
la doctrine du salut. Un tel choix l'entraîne à saisir dans
sa mémoire, quitte à rapporter, selon son propre langage,
les éléments de la doctrine du Christ qui sont l'affirmation
très nette de' sa divinité. «Le Jésus des Synoptiques ne
parlait que de Dieu, celui de Jean prend la place de Dieu »4.
Sans doute, constate le P. Lagrange, mais, ce faisant, Jean
n'a nullement eu «la prétention de supplanter [les Sy-
noptiques], de substituer dans le culte un autre type de
Jésus qu'on adorait», auquel cas «il faudrait lui opposer
dès l'abord une fin de non-recevoir ». Et le savant exégète
continue :
«Jean, qui connaissait les synoptiques, n'a pas voulu en abolir
«la mémoire; il a plutôt conservé des points de contact avec eux,
«saufàdévelopperunaspectdela physionomiedeJésus quin'avait
«pas été mis enpleine lumière»5.
Et plus loin :
«Jean n'insiste pas sur la doctrine reçue, si souvent inculquée
«par lessynoptiques, mais plutôt surunedoctrine très importante,
«d'un caractère mystique[... ] La doctrine est bienla même,mais
«il est aisé deconstater qu'elle est plus développée et plus appro-
«fondie[...] Jean est donc tout à fait dansleurthème[dessynop-
«tiques], et il les complète sur les points les plus mystérieux,
«que la catéchèse n'avait pas d'abord abordés, mais qui étaient
«bien dans la foi primitive desApôtres, comme le prouve l'ensei-
«gnement de Saint Paul»6.
Surun point Jean s'écarte absolument des synoptiques,
sur la doctrine du logos, mais il convient tout d'abord de
1. Ibid., p. CLXI et suiv.
2. Ibid., p. CLXIII et suiv.
3. Ibid., p. CLXXIII et suiv.
4. Ibid., p. CXLIII.
5. Ibid., p. CXLIX-CL.
6. Ibid., p. CLXVI.
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