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Essai Proctor

L'essai Proctor, mis au point par l'ingénieur Ralph R. Proctor (1933), est un essai
géotechnique qui permet de déterminer la teneur en eau nécessaire pour obtenir la densité
sèche maximale d'un sol granulaire (ou non) par compactage à une énergie fixée (poids de
dame, nombre de coups et dimensions normés).
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Le protocole de l'essai Proctor suit la norme NF P 94-093 (détermination des références de
compactage d'un matériau). Les valeurs obtenues par l'essai sont notées pour la teneur
en eau optimale, et pour la masse volumique sèche optimale. Une autre référence peut
être déterminée pour une énergie supérieure (notamment pour des couches de chaussées
granulaires), il s'agit de l'optimum Proctor modifié (OPM).

Sommaire
Histoire
Principe
Mode opératoire
Mesure en laboratoire
Mesure in situ
Utilisation de l'essai Proctor dans les travaux de compactage de sols
Autres essais
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Références

Histoire
Au début des années 1930, Proctor trouve une solution pour déterminer la densité maximum
des sols. Dans un environnement contrôlé (pour un volume contrôlé), le sol peut être compacté
jusqu'à un point où il n'y a plus qu'un minimum d'air présent dans le sol, simulant les
conditions d'un sol in situ. À partir de là, la densité sèche peut être déterminée en mesurant
simplement le poids du sol avant et après compactage, calculant la teneur en eau et la densité
sèche.
De nos jours, cet essai est fréquemment utilisé en France en ingénierie géotechnique pour
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catégoriser les sols selon la classification préconisée par le GTR (Guide des terrassements
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routiers - norme NF P11-300 ) et ainsi déterminer la méthode la plus adaptée pour le
compactage des matériaux dans le cas d'une construction de route. En effet, lors du
terrassement, les matériaux mis en remblai doivent être les plus compacts possible, afin de
s'assurer de leur stabilité une fois l'ouvrage en exploitation.

Principe
Pour bien comprendre le test, il suffit de faire l'expérience sur une plage : en allant vers la mer,
le sable en amont est très sec. On s'enfonce facilement dedans. Sa compacité est très faible.
Plus on avance vers la mer, plus la teneur en eau augmente, et moins on s'enfonce en marchant
sur le sable jusqu'à obtenir une compacité optimum. Le sable est alors très dur sous les pieds (il
est proche de la saturation : il n'y a presque plus d'air présent dans le sol). Ensuite, quand on
s'approche encore de la mer, on s'enfonce de nouveau. Le sable est saturé en eau et sa
compacité est amoindrie. La courbe déterminée par l'essai Proctor diminue alors. Ce résultat
dépend de chaque sol et n'est donc pas théorique mais expérimental.

Mode opératoire

Mesure en laboratoire

L'essai consiste à damer un échantillon de sol de manière définie et répétitive en faisant varier
sa teneur en eau. La mesure régulière de la teneur en eau et de la masse volumique sèche du
matériau, une fois reportée sur un graphique, permet d'obtenir une courbe en cloche.
L'optimum est alors déterminé par le point maximal de la courbe qui donne la teneur en eau
optimale pour une masse volumique maximum.
Les caractéristiques du creuset et de la dame utilisées pour l'essai sont explicitement définis
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par la norme NF P 94-093 , et correspondent aux conditions de compactage classique d'un
engin de chantier pour les terrassements. L'essai permet alors de mesurer l'optimum Proctor
normal ( et ). L'énergie déployée lors de l'essai Proctor normal est équivalente à
celles des compacteurs utilisés. La mise en œuvre en couches plus minces ou en déployant une
énergie supplémentaire nécessite une adaptation des conditions de compactage de laboratoire.
L'essai s'appelle alors essai Proctor modifié ( et ).

Mesure in situ

Cet essai est réalisé en laboratoire d'analyse de sol. Sur site on mesure des masses volumiques
des sols par différentes méthodes (gammadensimétrie…) que l'on compare à la valeur de
référence Proctor, le résultat de cette mesure est divisé par la densité sèche maximale
pour obtenir le taux de compactage du sol en place. Le GTR demande classiquement un taux de
compactage supérieur à 95 %.

Utilisation de l'essai Proctor dans les travaux de compactage de sols

En travaux publics, lors de la construction d'un stock de terre (un remblai), l'objectif va être de
compacter le sol afin à la fois de stocker un maximum de matériau dans le volume donné, et
aussi d'augmenter la stabilité du remblai pour éviter les phénomènes de glissement. L'essai
Proctor permet de connaître la densité maximale possible d'un matériau, et sa teneur en eau
nécessaire pour aboutir à cette densité.

En remblai, si le matériau est trop sec ( ), il faudra alors l'humidifier (le plus
souvent à l'aide d'une sous-soleuse et d'un malaxeur). S'il est trop humide ( ), il
faudra l'aérer jusqu'à obtenir la teneur en eau OPN. Une fois la teneur en eau optimale atteinte,
le compacteur roule sur le matériau, jusqu'à atteindre la compacité maximum ( ).

En couche de forme, la portance exigée par la structure de la chaussée est beaucoup plus
importante qu'en remblai. De ce fait l'énergie de compactage est plus grande, 2 700 J pour
essais Proctor modifié contre environ 600 J pour l'essai Normal. Dans le cadre du guide des
terrassements routiers, GTR, les conditions à respecter pour un sol sont un nombre de passes
plus grand pour une teneur en eau optimale WOPM. La portance est mesurée à long terme
notamment à l'essai à la plaque, avant de réaliser la structure de chaussée pour vérifier que la
portance de la plateforme est conforme au dimensionnement retenu.

Autres essais
Le département des Transports de Californie (California Department of Transportation) a
développé un test similaire, le « California Test 216 », qui mesure la densité humide maximale
(maximum wet density), et contrôle les efforts de compactage selon le poids, et non le volume,
de l'échantillon testé. L'avantage premier de ce test est que les résultats du test de densité
maximum sont disponibles plus rapidement, car il n'est pas nécessaire d'attendre l'évaporation
de l'échantillon testé.

Il existe aussi un test ASTM D4253 qui utilise une table vibrante utilisant des vibrations
standard pour une durée standard pour densifier le sol. Cette méthode prévient les ruptures
des particules, mais est uniquement utilisable pour un sol granulaire. Ce test inclut aussi une
méthode pour déterminer la densité minimum du sol.

Les densités du sol en place sont comparées aux maximums et aux minimums pour obtenir une
densité relative.

Voir aussi

Liens internes

Mécanique des roches - Géotechnique - Sol (géotechnique)

Liens externes
◾ Mécanique des sols (université de Picardie) (http://www.u-picardie.fr/~beaucham/eadaa/
mecasol.htm)
◾ Normes sur les essais de sols (http://www.afnor.org/datacons/normes_marches/publiees/
conception_dimensionnement/148sols_geotechnique.html)
◾ Consistance du sol (fao.org) (ftp://ftp.fao.org/FI/CDrom/FAO_Training/FAO_Training/Gen
eral/x6706f/x6706f08.htm)

Références
1. NF P 94-093. 2014. Sols : Reconnaissance et Essais – Détermination des références de
compactage d'un matériau - Essai Proctor normal – Essai Proctor modifié. Édition Afnor
2. LCPC, Sétra. 1992. Guide pour la réalisation des remblais et des couches de formes.
Fasc.1 et 2. Ré-édition en 2000.
3. NF P11-300. 1992. Exécution des terrassements : Classification des matériaux utilisables
dans la construction des remblais et des couches de forme d’infrastructures routières.
Édition Afnor

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