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Le problème d'aujourd'hui n'est pas l'énergie atomique mais bien le cœur des hommes
Albert Einstein
Octobre 2019
J'ai trop chanté Laissons nos fronts
Passant la vérité Toujours courbés
Cela n'est pas compté Pour bécher, labourer
Alors faudrait que je conte Avec la sueur sur nos fronts.
Pour cela soit compté? Depuis qu'ils ont été dressés
Laissons place à la vérité : Plus rien ne marche
À l'Est les filles mutilées Faut-il alors que l'on tâche
Les hommes fusillés De les garder toujours baisser.
Et c'est ça le fruit de notre politique Laissez-moi chanter
Celui de rendre notre avenir Car j'ai plusieurs raisons
hypothétique.
De chanter
Mes chants passent souvent
inaperçus Laissez-moi conter
Puisque vous aimez cacher la vérité Car j'ai plusieurs raisons de chanter
Tant qu'il restera une cigale dans ton Mais pourtant rien n'a changé
pays
N'abandonne pas devant ces Car nous sommes là à te sauver
barrières
De notre amour te couver.
Regarde bien derrière
La femme dans mon pays
Regarde tout ce que tu as déjà
enduré Est toujours trahie
Refusée dans son propre pays, Faisons à ce que ces choses cessent
malmenée de se répéter.
Peu humaines car leurs peines, L’Etat Congolais devra faire preuve
Je m'en vais aux humains Mais aidez ceux qui crèvent la dalle
Regardez nos routes, nos chemins Ces enfants ont besoin qu'on leur
parle de Dieu
Ces enfants qui y vivent, qui y
dorment Où est la soi-disant église catholique
Sont aussi humains comme nous Celle qui chante paix, amour et
charité?
C'est parce qu'ils ont juste compris
que tout était flou Devant ces enfants elle reste
flegmatique
Qu'ils se sont mis à la route. Hors
normes, Évangélisez ceux qui meurent dans
l'obscurité.
Ils nous volent puisqu'ils cherchent
le bonheur Où est celui qui a dit : « le peuple
d'abord » ?
Ils cherchent à effacer leurs douleurs
Qu'il vienne briser ce triste sort
Il n'est pas trop tard
Où est celui qui a dit et qui a fait?
Ils peuvent étudier
Faire quoi? Tout est comme avant
Au lieu de s'être toujours surfait Leur vie met un voile
Qu'il aide ces enfants, ces pauvres De honte et tristement
enfants
Ils se réveillent pour espérer de
Ô nos hommes politiques changer,
Des kilomètres entre la parole et Construire leur vie, l'arranger
l'acte
Mais nul, leurs efforts sont toujours
Si tel est votre pacte anéantis
Avec le… de nous faire souffrir Personne n'est là à les aider à
construire leur vie.
Le mieux serait
Oui « le peuple d'abord »
De vous en prendre à celui
Pendant que c'est le peuple lui-même
Qui vous a séduits qui brise son sort
Au lieu de nous ulcérer. On lui ajoute parfois encore
Ma plus grande victoire serait Un autre trop lourd qui le tord
De voir ces enfants serrés Ô c'est la loi du plus fort.
Par un amour et recadrés Mes frères se disent sans efforts
Avant que cette société ne puisse Sans leurs propres efforts, ils ne
s'effondrer. peuvent rien
Ils font pitié Ils cherchent à changer tout au
Entre leur vie et leur destin quotidien
Mais c'est ce que je vis, c'est ce que Ils entrent pour voler, piller
j'ai pu constater. Aux yeux de l'Etat Congolais tout est
Pendant que l'on cherche à être libres difficile.
chez nous Alors pour faire des bêtises
Ils nous soumettent à leur joug Ils nous prouvent qu'ils sont peu
Ce joug de ne pas parler là où il humains
faudrait Si vous les croisez la nuit sur votre
Votre existence va s'effondre chemin
Nier, dire, dévoiler ou poser Pour qu'on fasse pour vous une
prière des morts
Une question qui va tout exploser
Je ne sais pas si j'aurai tort
Une vérité agitée pas posées.
Mais je ne chante que la vérité
On vit dans un pays où
La main sur le cœur : avec sincérité.
Le taux de chômage
Ils mettent des bébés dans des
Est plus que le taux de la population, congélateurs
dommage
Quand ils entrent dans nos maisons
Un pays où rien est clair où tout est ces voleurs
flou
Ils demandent à un garçon de
coucher avec sa mère
Une arme sur la tempe Car la paix commence à l'intérieur
On voit comment la vie nous paraît Avant qu'elle ne couvre l'extérieur.
éphémère
On donnait cinq cent francs
Alors on pisse, on pleure, on tremble.
Aux citoyens civils comme nous, ces
Au père on demande de coucher gens
avec sa fille
Qui s'étaient portés garant pour
Ou sinon on lui donne le visa pour le
paradis. Veiller dehors, nous défendre avec
amour
Si on ne leur demande pas cela, ces
voleurs Risquer leur vie pour nos familles
Ne s'attardent pas à devenir violeurs Et les leurs pour que tout soit
tranquille.
Alors nos mères sont violées sous
nos yeux C'était les civils contre les policiers,
Nos pères, nos sœurs sont tués sous Les militaires, les civils aux cœurs
nos yeux en acier
Les hommes sans l'humain Alors que ces policiers font violation.
miséricordieux La nuit si tu es poursuivi
Si tel n'est pas fait Par des voleurs ou des bandits
C'est un bâton qui est introduit Et devant toi tu vois un policier
Dans le vagin de jeunes filles Il vaut mieux pour toi de dire adieu
Le père ne peut rien c'est fait Puisqu'en étant poursuivi
Face à cette tragédie Par des voleurs ou bandits
Il évite de rejoindre le paradis Tu es en insécurité
Alors il supporte, il supporte Et si tu vois un policier
La prochaine fois il dormira debout Tu deviens trop en insécurité
contre la porte
Il n'y a pas de pitié.
Si à ces gens on donnait des emplois
C'est la vie ou la mort
On vivra dans la paix et dans la joie
La vie pour les plus chanceux et Qui vient ajouter sa voix à la triste
forts chorale
Pour ceux qui ne seront pas forts Celui-ci déroute, piétine même la
morale
C'est dire adieu : c'est mort !
Il prend nos cœurs, il les malmène
La majorité de ces gens sont
Elle glisse tout en coulisse
Souvent ceux qui n'ont pas
d'emploi C'est elle l'injustice
Alors pour survivre ils font Si on a le pouvoir
Le châtiment à ceux qu'ils On se permet de tout faire
prétendent être dans la joie
Si on a le pouvoir
Alors où est l'Etat congolais
On fait vivre l'enfer
Dans ce genre de situations ?
Par un semblant justice
Car c'est pour la population
Ne comportant que des vices.
Qu'il est là la population ne cesse de
s'écrouler Les riches ne sont pas condamnés
Sont des humains au sens strict Même si c'est vous qui avez raison
Celle de cet enfant rural à qui on n’a Surtout décharge ton corazón.
rien appris. Lorsque tu seras morte je
Et toi à qui la souffrance semble être transporterai ta croix
vitale Ta dépouille j'aimerais la sentir
Toi à qui la souffrance reste fatale légère
Qu'est-ce qu'une cigale doit chanter Ma main prend le stylo pour faire la
Que devra-t-elle conter? défense
Quels sont ses rôles dans un pays où Les miens par les autorités qu'on
suffoque et offense
Tous les hommes sont sans la houe
Je touche leurs plaies : mon stylo
Où l'agriculture n'est jamais prise en
panse.
considération
Où les vols sans solution? Nos joies et sourires toujours
conjugués à l'imparfait
L'insécurité prime
Nombreuses sont les victimes Espérant toujours ces bénédictions
de paix.
Croisés sont bras
J'ai peur mais mon stylo insiste
Crions tout haut ce qui est dit tout
bas. Puisque rien ne change le mal
persiste
Ne faisons pas le mal
Nos richesses que ces gens
En regardant ceux qui le font gloutonnent,
Que toutes les cigales Nos vies restent monotones,
Courbent leurs dos, leurs fronts De joie ils chantonnent
Pour essayer de changer quelque Après avoir fait des groupes me
chose hécatombes.
Défendre les causes Les femmes sexuellement mutilées,
violées
De ces innocents, ces victimes
De honte habillées, voilées
Vivant dans un pays où le viol prime.
Nos familles cambriolées Comme mes frères crocodiles
Nous faisant tourner les dos vers Chantons, alors il faut chanter
nous notre futur La misère, la tristesse, nos peines, la
vérité,
Nos mines riment avec famine
La mort, la guerre, l'injustice,
Les richissimes gouvernent les
l'insécurité,
vermines
L'impunité, le manque d'électricité,
Je refuse de rester sans mot la réalité
Alors je prends mon petit stylo Chanter le mal qui ne cesse de
persister.
Que je prends pour une guitare
Ils vendent nos richesses
Pour jouer à la cigale
À l'étranger
Chanter, chanter sans rien censurer Et appauvrissent
Chanter que nous sommes ulcérés Le Congo. Ça devrait les arranger !
Ô non laissez-moi chanter Il est trop difficile
Car j'ai plusieurs raisons de chanter Que mon propre frère me trahisse
Il leur semble facile C'est aussi du cannibalisme
De nous trahir. Sans honte ils nous Mais j'appelle cela du cannibalisme
trahissent dans l'agir
Alors moi je doute de cette fraternité Ce qui les pousse à nous faire
souffrir.
Entre nous et ces gens-là
J'ai grandi parmi les femmes tuées et
On s'étonne tous de leur cupidité violées
Nous ne sommes pas de ces gens-là. Parmi ces familles victimes
Moi je suis de ceux qu'on torture inconsolées
De ceux qui n'ont plus de futur J'ai grandi parmi les gens proches de
la mort
Moi je suis de ceux qui sont oubliés,
À qui la raison leur est privée : ils
Affamés, victimes, pauvres et liés ont toujours tort
À la souffrance par une corde Alors chercher à briser leur sort
éternelle
Était pour eux, à leurs yeux peine
Je suis de ceux qui ont des jours perdue
cruels
C'était comme gaspiller leurs efforts
De ceux qui n'ont jamais vu le bout
du tunnel. Ils ont crié mais les bruits de leurs
cris
La violence sexuelle
Ne parviennent jamais au monde
Passe souvent inaperçue ou non
considérée Qui est toujours loin, à l'abri.
Car la femme elle-même n'est pas Dans ma tête les mots débordent
considérée Puisque moi je suis près de la fosse
Dans mon pays alors même si on la Où sont enfermés mes propres frères
violait
Leurs cris m'ont rendu féroce
Personne ne pourrait la consoler.
D'ores et déjà j'ai un cœur de fer
Si un loup mange un loup
Je chante car c'est ce que je peux
C'est du pur cannibalisme
C'est ce que je peux pour eux.
Alors si un Congolais trahit un
Congolais Nos vies sont inégales,
Nos souffrances quant à elles Qui fait de vous humains, facilitez-
uniformes leur la vie
Et l'injustice semble être légale Mourir semble être tranquille
Et tuer semble être conforme Faites des Congolais votre cible !
À la loi fondamentale Leurs nuits crèvent
Souffrir nous semble être vital. Nos jours rêvent
Je chante, je chante tristement Nos nuits crèvent
Je chante, je chante sans instrument La lune est ardente
Comme si quelqu'un allait m'aider Le soleil est vraiment roux
Non comme si quelqu'un allait nous La vie est sanglante
aider.
Quand le destin nous paraît flou
Que ceux qui veulent pleurer qu'ils
pleurent Quoi que l'on fasse
Pendant que la mort leur paraît Ceux qui nous tuent sont nos propres
tranquille frères
Est-ce que ce chant vous parvient-il? A nos mots donnons une âme.
Sans nous aider, insensibles? Est un mot que tu n'as jamais connu
Sera bientôt conjuguée à l'imparfait Tu vas aider les tiens, RDC tu vas
surtout les consoler
Que tes douleurs soient une force, Plus de place aux phosphènes
Elles sont nombreuses, cruelles, C'est honteux car c'est connu partout.
immenses On meurt de faim
Dans nos oreilles, nos têtes elles Où sont-ils
résonnent.
Cette souffrance n'aura-t-elle jamais Croisent notre chemin.
de fin?
On se meurt, on pleure
Ces gens aux larmes de crocodile?
On crie, on vit les couleurs
Ils se baignent dans le lait et le miel
Les couleurs de nos douleurs
Ils font bombance mais c'est le fiel,
Sans jamais cesser de crier malheur !
On boit nos larmes, on se lave notre
sueur Si les peines se vendaient
Ce n’est pas la vie qui nous punit Venez chanter que l'on crève la dalle
C'est plutôt eux qui nous pâlissent Et faire cette course contre la honte
Il faut soit que l'on vous dise La femme Congolaise est brave
Dans des conditions difficilement Les jours déversent sur elle leurs
cruelles laves
Têtes basses, elles espèrent faire une Mais vu qu'elle est brave
trouvaille Elle essaie de faire sans obsession
Sur leur chemin. Rien n'est pareil D'avancer nonobstant les dissuasions.
Entre votre souffrance et la nôtre je Son mari sans emploi
vous le dis
Se mord les doigts
Chaque jour est une nouvelle
tragédie Cherchant comment faire
Comment fuir cet enfer. La vie c'est comme une ristourne
Le ventre creux, Chantons à l'unisson, soyons de
même plumage.
Ils sont nombreux
Au lieu de rester poings liés
Ceux qui vivent ce fléau
Victimes, las et oubliés
Ceux qui meurent dans le flot
Par ces gens-là, chantons
De la famine
Ce ne sont pas les thèmes qui
Ils n'ont même pas de farine. Ces manquent
gens oubliés, ces pauvres vermines
Chacun a ses problèmes qui le
Moi aussi je partie suffoquent
De ceux que le système a oubliés Alors crions, je vous exhorte
De ceux qu'il a habillés chantons