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1 - Edition 138 - Novembre 2020


Document : Garde-corps de bâtiments - Fonction, conception et dimensionnement - En application de l'article R.111-15 du Code
de la construction et de l'habitation (CCH) et des normes NF P01-012 et P01-013 (Guide pratique, CSTB Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment, novembre 2012)

Guide pratique
Février 2012

Garde-corps de bâtiments
Fonction, conception et dimensionnement
En application de l'article R. 111-15 du Code de la
construction et de l'habitation (CCH) et des normes NF
P01-012 et P01-013

Analyse
A3456788494:6
Le présent guide est destiné à commenter et à expliquer
certaines règles de construction et les documents techniques de
mise en oeuvre. Il ne se substitue en aucun cas aux textes de
référence, qu'ils soient réglementaires (lois, décrets, arrêtés?),
normatifs (normes, DTU ou règles de calcul) ou codificatifs (Avis
Techniques, « CPT »?) qui doivent être consultés.
Le CSTB décline toute responsabilité quant aux conséquences
directes ou indirectes de toute nature qui pourraient résulter de
toute interprétation erronée du contenu du présent guide.
Ce guide a été réalisé d'après les documents de référence
déjà publiés à la date du 15 novembre 2012.

Avec la collection Guide Pratique, le CSTB offre aux professionnels du


bâtiment une lecture plus facile des règles techniques de construction.
Recueils de détails d'exécution présentant un large éventail de
situations possibles de mise en oeuvre, ces guides ne remplacent pas
les textes de référence, qu'ils soient réglementaires (lois, décrets,
arrêtés…), normatifs (normes, DTU ou règles de calcul) ou codificatifs
(Avis Techniques, CPT…) mais en constituent un complément
indispensable.
Le Guide Pratique « Garde-corps de bâtiments » expose les
précautions à prendre lors de la conception et de la réalisation des
garde-corps en explicitant les dispositions de la norme NF P01-012 :
l'auteur a choisi d'aller plus loin que la norme en signalant les difficultés
d'interprétation connues. Il apporte même certaines simplifications en
veillant dans ce cas à renforcer la sécurité. Certaines contradictions
entre les règles de sécurité et d'autres règles sont aussi mises en
lumière.
Après avoir levé les ambiguïtés sur la définition et les fonctions d'un
garde-corps, ce guide précise quelles sont les règles de
dimensionnement : hauteur minimale, définition des Z.S.N. et des
Z.S.P., remplissages, caractéristiques mécaniques.
Les allèges formant garde-corps et les garde-corps associés aux
escaliers sont traités dans un chapitre à part. La question des garde-
corps est aussi bien abordée sous l'angle des travaux neufs que des
travaux sur existant.
Le Guide Pratique « Garde-corps de bâtiments » constitue une
synthèse indispensable sur un sujet mettant en cause la sécurité de
tous et en particulier celle des enfants. Il s'adresse aux maîtres
d'ouvrages, architectes, BET, bureaux de contrôle, entreprises
(maçonnerie, métallerie, menuiserie).
Sommaire

Liste des auteurs


Chapitre 1 Domaine d'application du guide
Chapitre 2 Types de garde-corps et principes
1. Divers types de garde-corps
2. Les différentes parties des garde-corps
3. La réglementation et les usages
Chapitre 3 Conception, dimensionnement et constitution des garde-corps
1. Hauteur minimale des garde-corps
1.1 Niveau supérieur en fonction des Z.S.N. : NA
1.2 Niveau supérieur en fonction des Z.S.P. : NB
1.3 Niveau supérieur par rapport aux zones d'agenouillement : NC
1.4 Niveau supérieur final de la protection (N.S.P.)
Garde-corps à niveau supérieur constant
Garde-corps à niveau supérieur ajusté
1.5 Exemples de détermination de la hauteur d'un garde-corps
Exemple avec un niveau supérieur constant
Exemple avec un niveau supérieur ajusté
2. Règles relatives aux remplissages
2.1 Règles de type A (passage au travers ou en dessous)
Dimensions maximales des vides
Résistance aux chocs
2.2 Règles de type B (basculement par-dessus)
2.3 Cas particulier des remplissages constitués de câbles tendus
3. Caractéristiques mécaniques des garde-corps
3.1 Hypothèses à prendre en compte
3.2 Éléments de structure
3.3 Éléments de remplissage
3.4 Fixations
Chapitre 4 Cas particuliers
1. Allèges formant garde-corps
1.1 Hauteur minimale dans les logements
1.2 Remplissages
2. Spécificités des garde-corps associés aux volées et paliers d'escaliers
2.1 Considérations générales
2.2 Hauteur de protection
Éléments bordant les volées
Éléments de la protection bordant les jours d'escaliers sur les paliers
2.3 Remplissages
Éléments bordant les volées
Éléments de la protection bordant les jours d'escaliers sur les paliers
Chapitre 5 Les garde-corps et la responsabilité des professionnels du bâtiment
1. Travaux neufs
2. Travaux sur bâtiments existants
2.1 Travaux lourds
2.2 Mise en place ou remplacement de garde-corps existant
2.3 Travaux de maintenance et d'entretien
3. Conflit entre règles de sécurité et autres règles d'intérêt général
Annexe 1 Épaisseur des garde-corps
Annexe 2 Exemples de zones de stationnement selon NF P01-012
Annexe 3 Interventions sur garde-corps existants
1. Nécessité d'une protection
2. Éléments à vérifier
2.1 Intégrité de la protection et état de vieillissement
Garde-corps monolithiques
Garde-corps composites
2.2 Aptitude géométrique à remplir la fonction
Hauteur de la protection
Possibilité de passage au travers des protections
Prise en compte du risque d'escalade
Glossaire
Réglementation, normes et autres documents de référence
1. Réglementation
2. Normes
3. Autres documents de référence
Liste des abréviations
Liste des auteurs
Michel BAZIN
Couverture : Jean-Marc LAUBY
Illustrations : Jean-Marc LAUBY
Photographies : Michel BAZIN
Remerciements Nous remercions Aurélie Bareille, Michel Cossavella et Jean-Louis Galéa,
ingénieurs au CSTB, pour leur collaboration.
Chapitre 1 Domaine d'application du guide
Le présent guide traite des garde-corps de bâtiment et de leur environnement immédiat, installés à titre
définitif pour assurer la sécurité des usagers de ces bâtiments. Il ne traite pas des installations pour
spectateurs dans les lieux de divertissements permanents ou temporaires, y compris les stades sportifs,
les salles de sports, les installations intérieures et les installations extérieures qui relèvent de la norme NF
EN 13200-3 de février 2006.
Il ne traite pas des garde-corps installés sur les ouvrages d'art ou dans les espaces extérieurs, et
destinés à assurer la sécurité des véhicules ou des piétons (se référer aux normes XP P98-405 et FD
P98-406-1).
Il ne traite pas non plus des garde-corps installés à demeure dans les zones inaccessibles des bâtiments
pour la protection des travailleurs ou autour des machines et dans les lieux de travail spécialisés, ni des
garde-corps provisoires installés à titre d'équipements de sécurité sur les chantiers, qui répondent à
d'autres règles que celles exposées ici (réglementation du travail et NF E85-015 , NF EN ISO 14122-3 ,
NF P93-340).
Ce guide reprend pour les expliciter les dispositions de la norme NF P01-012 . Il apporte certaines
simplifications en veillant dans ce cas à renforcer la sécurité. Dans certains cas, des difficultés connues
d'interprétation de la norme sont signalées. Le présent guide ne prétend pas leur apporter une solution
unique admise par tous. Il fournit aussi les éléments utiles pour conserver ou rétablir la sécurité des
personnes en cas d'intervention sur existant (annexe 3 ).
Par ailleurs, il convient de lever certaines ambiguïtés ou confusions courantes avec les autres ouvrages
ayant d'autres fonctions (empêcher le passage : barrière, ou fournir un appui : main courante) que celles
assignées à un garde-corps.
Un garde-corps est placé en bordure d'une zone présentant un risque de chute de hauteur et vise à :
• empêcher le basculement par-dessus ;
• empêcher le passage au dessous ou au travers.
Un garde-corps est un ouvrage (ou une partie d'ouvrage) destiné à prévenir la chute de personnes qui
séjournent ou circulent sur un élément plus élevé que son environnement immédiat, dès lors que la
hauteur de chute potentielle dépasse une valeur estimée dangereuse.

Attention
Un garde-corps ne peut garantir contre les risques de chute lorsque le comportement
des personnes au voisinage des zones dangereuses témoigne, soit d'une conscience
insuffisante du risque, soit d'une prise de risque inconsidérée.

La figure ci-après illustre différentes configurations qui, pour un bâtiment ou son environnement proche,
présentent ce genre de risque :
• lisières de balcons et terrasses, (A) ;
• limites de paliers ou loggias, mezzanines, (B) ;
• bords de volées d'escalier, (C) ;
• abords de fenêtres, (D).
Figure 1 Configurations présentant des risques de chutes
Chapitre 2 Types de garde-corps et principes
1. Divers types de garde-corps
Les garde-corps peuvent être monolithes ou composés, intégrés au gros oeuvre (allège faisant office de
garde-corps) ou rapportés.
Les figures ci-après donnent quelques exemples de garde-corps très communs.
Par ailleurs, la norme NF P01-012 distingue les garde-corps minces, d'épaisseur inférieure ou égale à
0,20 m et les garde-corps épais au-delà de 0,20 m d'épaisseur.
Pour les logements, le Code de la construction et de l'habitation ne qualifie les garde-corps d'épais qu'à
partir de 0,50 m d'épaisseur.
L'annexe 1 du présent guide donne les informations et des exemples relatifs à l'épaisseur des garde-
corps.

Figure 1 Différents types de garde-corps

2. Les différentes parties des garde-corps


Les garde-corps peuvent comprendre différentes parties :
• une structure résistante, associée ou non à un système de fixation au gros oeuvre, dont la fonction
est de résister à la pression des personnes prenant appui sur le garde-corps. Elle comprend
généralement une lisse haute, destinée à s'opposer au basculement d'une personne par-dessus le
garde-corps et à reporter les charges (essentiellement la poussée horizontale résultant du poids des
personnes prenant appui sur le garde-corps) sur la structure du bâtiment, le plus souvent par
l'intermédiaire de potelets espacés régulièrement et de systèmes de fixation (platines, ancrages,
scellements) ;
Figure 2 Les systèmes de fixation
• des éléments de remplissage, dont la fonction est de s'opposer au passage d'un corps ou d'un objet,
au travers du garde-corps ou sous celui-ci. La composition peut en être très variable, et peut
comprendre une lisse basse, des barreaux, des lisses horizontales, des panneaux pleins ou ajourés
en tôle, fonte moulée, des câbles tendus, des volutes de fer forgé. De nombreux matériaux sont
également utilisés dans les remplissages (métaux, bois, verre, matériaux de synthèse…).

Observation
Pour certains types de garde-corps, la structure et le remplissage sont confondus dans
un seul élément. Exemple : un garde-corps plein en béton intègre structure et
remplissage dans son voile béton.

Figure 3 Structures et éléments de remplissage

3. La réglementation et les usages


La mise en place d'un garde-corps est rendue obligatoire par le Code de la construction et de l'habitation
pour les bâtiments d'habitation nouveaux.

Textes de référence
Article R. 111-15
Aux étages autres que le rez-de-chaussée :
a. les fenêtres autres que celles ouvrant sur des balcons, terrasses ou galeries et
dont les parties basses se trouvent à moins de 0,90 m du plancher doivent, si elles
sont au-dessus du rez-de-chaussée, être pourvues d'une barre d'appui et d'un
élément de protection s'élevant au moins jusqu'à un mètre du plancher ;
b. les garde-corps des balcons, terrasses, galeries, loggias, doivent avoir une hauteur
d'au moins un mètre ; toutefois, cette hauteur peut être abaissée jusqu'à 0,80 m au
cas où le garde-corps a plus de cinquante centimètres d'épaisseur.

La norme NF P01-012 , bien que n'ayant pas de caractère réglementaire, vient compléter utilement le
Code de la construction et de l'habitation pour les cas où le Code s'applique, mais aussi pour les cas où
le bon sens et la responsabilité des acteurs de la construction les engagent à prévoir des garde-corps,
c'est-à-dire dès lors qu'il existe le risque d'une chute de plus de 1 m de hauteur.
Exemples :

Figure 4 Fenêtres à rez-de-chaussée mais présentant


un risque de chute ≥ 1,00 m

Figure 5 Talus de pente supérieure à 45° par rapport à


l'horizontalet une dénivelée ≥ 1,00 m
Figure 6 Dénivelées ≥ 1,00 m à l'intérieur des parties
privatives d'un local ou d'un logement telles que
mezzanines, planchers surélevés, etc.
Si la hauteur de chute potentielle est inférieure à 1,00 m, il est recommandé par la norme NF P01-012 de
disposer à l'aplomb du vide un obstacle de faible hauteur (cet obstacle ne constitue pas un garde-corps
et n'obéit donc pas aux règles fixées par la norme). Il faut cependant veiller à ce que cet obstacle ne
contribue pas, par sa présence, à créer l'obligation de mise en place d'un garde-corps, en portant la
hauteur de chute potentielle à 1,00 m ou plus.

Figure 7 Obstacle portant la hauteur de chute potentielle à


1 m ou plus

Exemples :
• En bordure d'une terrasse avec une hauteur de chute de 0,40 m, si on dispose un muret de
0,25 m pour signaler le risque, le risque de chute pour une personne montant sur le muret est
de 0,65 m, ce qui n'entraîne pas la mise en place d'un garde-corps.

Figure 8 Obstacle ne portant pas la hauteur de


chute potentielle à 1 m ou plus
• En bordure d'une terrasse avec un risque de chute de 0,70 m, un garde-corps n'est pas
indispensable, mais si on place un muret de 0,40 m, selon les critères de la norme, 0,40 m
pouvant être escaladé, la hauteur de chute pour une personne montant sur le muret devient
1,10 m : il faut alors un garde-corps.
Figure 9 Cas où la mise en place d'un garde-corps
devient obligatoire
• Le long d'une rampe d'accessibilité avec une différence de niveaux supérieure à 0,40 m, la
mise en place d'un garde-corps est obligatoire.

Figure 10 Rampe d'accessibilité : garde-corps


obligatoire si différence de niveaux supérieure à
0,40 m
Chapitre 3 Conception, dimensionnement et constitution des garde-corps
1. Hauteur minimale des garde-corps
La norme NF P01-012 définit deux types de hauteurs de protection :
• la hauteur de protection normale, nécessaire par rapport aux zones de stationnement normal
(Z.S.N.) (voir page 17 ), notée H et qui est de 1,00 m : H = 1,00 m (valeur donnée pour les garde-
corps dits « minces » ; pour les garde-corps épais voir annexe 1 ) ;
• la hauteur de protection réduite, nécessaire par rapport aux zones de stationnement précaire
(Z.S.P.) (voir page 19 ), notée H' et qui est de 0,90 m : H' = 0,90 m (valeur donnée pour les garde-
corps dits « minces » ; pour les garde-corps épais voir annexe 1 ).
C'est à partir de ces deux hauteurs H (pour les Z.S.N.) et H' (pour les Z.S.P.) que l'on détermine la
hauteur réelle à donner au garde-corps.
La détermination de la hauteur minimale d'un garde-corps, dans le respect des dispositions de la norme
NF P01-012 , est un élément essentiel de sa conception.
Elle dépend des caractéristiques de la zone de circulation qu'il est destiné à protéger. Cette
détermination, généralement simple, peut s'avérer délicate lorsque les abords du garde-corps, ou le
garde-corps lui-même, comprennent des différences de niveaux ou des éléments sur lesquels il est
possible de prendre appui.
Il est possible d'effectuer cette détermination en choisissant d'obtenir un garde-corps dont le niveau
supérieur sera constant, ou au contraire de choisir d'ajuster le profil de ce niveau supérieur aux besoins
de protection.

Figure 1 Déterminations de la hauteur minimale d'un


garde-corps

Observation
Le choix entre niveau supérieur constant et niveau supérieur ajusté influe sur l'aspect
architectural et doit donc être effectué avec un accord du maître d'ouvrage et de
l'architecte.

Les éléments qui influent sur la hauteur du garde-corps sont :


• le niveau des différentes Z.S.N. situées à proximité du garde-corps ;
• le niveau des différentes Z.S.P. situées à proximité du garde-corps ou sur celui-ci ;
• le niveau des différentes zones d'agenouillement (voir page 20 ) situées sur le garde-corps ou contre
celui-ci.
Nous proposons ci-après une démarche systématique d'examen permettant de n'oublier aucun de ces
éléments. Cette démarche est exposée dans les chapitres suivants.
La hauteur minimale du garde-corps sera la plus grande des hauteurs déterminées selon les trois
approches successives suivantes :
• NA : niveau supérieur du garde-corps en fonction des niveaux des différentes Z.S.N. situées à
proximité du garde-corps (ou sur celui-ci) (voir page 17 ) ;
• NB : niveau supérieur du garde-corps en fonction des niveaux des différentes Z.S.P. existant à
proximité du garde-corps (ou sur celui-ci) (voir page 19 ) ;
• NC : niveau supérieur du garde-corps en fonction du niveau des zones d'agenouillement existant à
proximité du garde-corps (ou sur celui-ci) (voir page 20 ).
Par convention, on attribue la cote 0,00 au point le plus bas de la zone de circulation à protéger par le
garde-corps. Tous les niveaux dont il est question ci-après sont à déterminer par rapport à ce niveau de
référence.
L'étude sera faite pour l'ensemble de la zone protégée par le garde-corps pour chaque section
caractéristique (S1 à Sn). Les sections caractéristiques sont en général perpendiculaires au plan du
garde-corps.

Figure 2 Niveaux de référence (0,00) et sections


caractéristiques (S1 à Sn)
Cependant, il peut arriver que l'on ait besoin de faire des sections obliques pour identifier l'impact sur le
niveau supérieur du garde-corps de zones particulières, comme dans l'exemple ci-dessous :

Figure 3 Cas d'un seuil de porte-fenêtre proche d'un retour


de garde-corps

1.1 Niveau supérieur en fonction des Z.S.N. : NA


Une Z.S.N. est une surface de la zone à protéger où l'on peut se tenir debout en équilibre naturel sur ses
deux pieds (c'est-à-dire sans avoir besoin pour cela d'un appui ou d'une prise complémentaire). Elle est :
• sensiblement horizontale ;
• située à moins de 0,45 m au-dessus du niveau de circulation ;
• de dimensions supérieures ou égales à 0,30 × 0,30 m ;
• située à moins de 1,20 m du nu intérieur du garde-corps.
Figure 4 Zones de stationnement normal et zone de
circulation surélevée

Attention
Le critère de hauteur inférieure à 0,45 m ne s'applique qu'à des surfaces auxquelles on
ne peut accéder normalement par la zone de circulation. Lorsque des parties de cette
zone en retrait de moins de 1,20 m du nu intérieur du garde-corps sont surélevées, leur
niveau doit être pris en compte. Si cette surélévation est de 1,00 m ou plus, cette partie
doit recevoir sa propre protection.

Remarque : L'annexe 2 du présent guide fournit les exemples et critères qui permettent de déterminer si
une surface doit être considérée comme Z.S.N.
Après avoir repéré l'ensemble des Z.S.N. représentatives de la situation du garde-corps, on retiendra
comme niveau supérieur du garde-corps la plus grande des valeurs trouvées entre NA1, NA2 et NA3
(pour toute la zone dans le cas d'un garde-corps à niveau supérieur constant, ou pour chaque section
considérée pour les garde-corps à niveau supérieur ajusté aux besoins de protection) :
• NA1 : niveau de la plus élevée des Z.S.N. situées à moins de 0,30 m du nu intérieur du garde-corps,
augmenté de H :
formule 1 : NA1 = NZA1 + H
(H = 1,00 m pour les garde-corps minces ; garde-corps épais : voir annexe 1 ).
• NA2 : niveau de la plus élevée des Z.S.N. situées à une distance du nu intérieur du garde-corps
comprise entre 0,30 m et 0,60 m, augmenté de H' :
formule 2 : NA2 = NZA2 + H'
(H' = 0,90 m pour les garde-corps minces ; garde-corps épais : voir annexe 1 ).
• NA3 : niveau le plus élevé trouvé en appliquant au niveau des Z.S.N. situées à une distance
comprise entre 0,60 m et 1,20 m du nu intérieur du garde-corps la correction suivante :
formule 3 : NA3 = NZA3 + [(H'/0,60) × (1,20 − d)]
(H' = 0,90 m pour les garde-corps minces ; garde-corps épais : voir annexe 1 ).
Le tableau ci-après donne les valeurs précalculées du terme : (H'/0,60) × (1,20 − d) à ajouter au niveau
des Z.S.N. comprises entre 0,60 m et 1,20 m :
Tableau 1 Valeurs précalculées

Figure 5 Exemple de calcul

1.2 Niveau supérieur en fonction des Z.S.P. : NB


Une Z.S.P. est un emplacement :
• sensiblement horizontal ;
• dont les dimensions et la disposition permettent d'y prendre appui, au moins sur un pied mais non
de s'y tenir debout autrement qu'en équilibre momentanément instable ou en équilibre assisté ;
• situé à moins de 0,45 m au-dessus de la zone de circulation.
Figure 6 Zone de stationnement précaire
Remarque : L'annexe 2 du présent guide fournit les exemples et critères qui permettent de déterminer si
une surface proche du garde-corps ou un élément du garde-corps doit être considéré comme une Z.S.P.
On retiendra comme niveau supérieur du garde-corps (NB), la plus haute des Z.S.P. trouvée à moins de
0,60 m du nu intérieur du garde-corps (pour toute la zone dans le cas d'un garde-corps à niveau
supérieur constant, ou pour chaque section considérée pour les garde-corps à niveau supérieur ajusté
aux besoins de protection) :
formule 4 : NB = NZB + H'
(H' = 0,90 m pour les garde-corps minces ; garde-corps épais : voir annexe 1 ).

Observation
Il est inutile de répertorier les Z.S.P. situées à moins de 0,10 m au-dessus du niveau de
circulation, puisqu'elles n'auront pas d'incidence sur la hauteur du garde-corps.

1.3 Niveau supérieur par rapport aux zones d'agenouillement : NC


Une zone permettant l'agenouillement est une surface d'appui rigide et sensiblement horizontale en partie
basse du garde-corps ou adossée à celui-ci :
• située à une hauteur comprise entre 0,45 m et 0,60 m de hauteur par rapport au niveau de
circulation, et
• dont la dimension horizontale, comptée perpendiculairement au nu intérieur du garde-corps, est
supérieure ou égale à 0,13 m et inférieure à 0,60 m.
Figure 7 Zones d'agenouillement

Observation
Un radiateur posé sur allège sous une fenêtre peut constituer une zone
d'agenouillement.

On retiendra comme niveau supérieur du garde-corps pour les zones d'agenouillement (NC) :
formule 5 : NC = NZC + 0,50 m

1.4 Niveau supérieur final de la protection (N.S.P.)


À l'issue de l'identification des différents éléments, c'est-à-dire NA, NB et NC, servant à déterminer la
hauteur minimale à donner au garde-corps, on détermine celle-ci de la manière suivante :
Selon la technique de mise en oeuvre, prévoir une marge de sécurité suffisante : une fois mis en oeuvre,
le garde-corps doit avoir une hauteur réelle au moins égale à la hauteur prédéterminée (le plus souvent
sur plan). Penser aussi à un éventuel revêtement mis en oeuvre ultérieurement (carrelage sur balcon, par
exemple).
Pour les bâtiments nouveaux, les projets doivent intégrer les évolutions annoncées de la réglementation
relative à l'accessibilité des handicapés : la hauteur des garde-corps des balcons devrait être d'au moins
1 mètre par rapport au niveau du sol fini intérieur des locaux en communication avec ces balcons.
Garde-corps à niveau supérieur constant
La hauteur minimale à donner au garde-corps par rapport au niveau de référence ± 0,00 est égale ou
supérieure à la plus grande des valeurs trouvées pour le niveau supérieur de la protection (NA, NB ou
NC).
Garde-corps à niveau supérieur ajusté
La hauteur minimale à donner au garde-corps pour une section déterminée par rapport au niveau de
référence ± 0,00 est égale ou supérieure à la plus grande des valeurs trouvées pour le niveau supérieur
de la protection (NA, NB ou NC).

Attention

Dans le cas de zone de stationnement normal présentant des dénivelés de plus de 0,10
m, la zone de stationnement normale haute est considérée comme zone de
stationnement précaire par rapport au garde-corps de la partie basse : on doit alors
donner au garde-corps une hauteur de protection réduite H' rapportée au niveau haut
sur une longueur minimale de 0,30 m.
1.5 Exemples de détermination de la hauteur d'un garde-corps
Un exemple complet de détermination de la hauteur d'un garde-corps est proposé ci-après avec un
niveau supérieur constant, puis avec un niveau supérieur ajusté.
Exemple avec un niveau supérieur constant

Figure 8 Exemple pour un niveau supérieur constant


Le niveau supérieur du garde-corps résulte de l'application de la démarche complète de calcul du niveau
supérieur aux Z.S.N. 1, 2, 3, 4, à l'appui précaire 5 et à la zone d'agenouillement 6, comme l'indique le
tableau suivant avec comme hypothèse :
a = 0,20 m ; b = 0,30 m ; c = 0,12 m ; d = 0,16 m ; e = 0,55 m ; f = 0,70 m et g = 0,55 m.

Tableau 2 Démarche complète de calcul des N.S.P.

Exemple avec un niveau supérieur ajusté


Figure 9 Exemple pour un niveau ajusté
Le niveau supérieur du garde-corps résulte de l'application de la démarche complète de calcul du niveau
supérieur aux Z.S.N. 1, 2, 3, 4, à l'appui précaire 5 et à la zone d'agenouillement 6 comme l'indique le
tableau suivant avec comme hypothèse :
a = 0,20 m ; b = 0,30 m ; c = 0,12 m ; d = 0,16 m ; e = 0,55 m ; f = 0,70 m et g = 0,55 m.
Du tableau de calcul des N.S.P. (voir tableau ci-dessus) on déduit le tableau suivant de détermination des
N.S.P. par section :

Tableau 3 Tableau de détermination des N.S.P. par section

Observation
Dans l'exemple ci-dessus on a fait le choix de placer deux ressauts sur le garde-corps,
l'un entre les sections I et II et l'autre entre les sections V et VI. La lisse haute suivra le
pointillé sur la figure précédente.

2. Règles relatives aux remplissages


La fonction principale du remplissage d'un garde-corps est de s'opposer au passage d'une personne à
travers ou en dessous. La norme NF P01-012 formule un certain nombre de règles qui répondent à cet
objectif. Nous les regrouperons ci-après sous l'appellation de règles de type A.
Une autre caractéristique des remplissages, celle de « faciliter » ou non l'escalade du garde-corps aux
jeunes enfants, est aussi prise en compte par la norme, mais pas toujours de manière explicite. Nous les
regrouperons sous l'appellation de règles de type B.

Figure 10 Règles relatives aux remplissages

2.1 Règles de type A (passage au travers ou en dessous)


Dimensions maximales des vides

Textes de référence
Règle A1 :
L'espace compris entre la zone de circulation et le remplissage (lisse basse, panneau…)
doit être égal ou inférieur à 0,11 m.

Figure 11 Règle A1

Textes de référence
Règle A2 :
Lorsque la partie basse du garde-corps est située en avant du nez de plancher, la
distance horizontale entre les éléments du garde-corps et l'aplomb du vide doit être
égale ou inférieure à 0,05 m.
Figure 12 Règle A2
Par analogie avec cette règle, lorsque la lisse haute du garde-corps se situe en saillie vers l'extérieur, la
distance horizontale entre la lisse haute et l'aplomb du vide doit être égale ou inférieure à 0,05 m.

Textes de référence
Règle A3 :
Pour les garde-corps constitués d'éléments verticaux et horizontaux tels que barreaux,
panneaux, lisses :
a. lorsque les vides sont plus hauts que larges, leur largeur doit être inférieure ou au
plus égale à 0,11 m ;
b. lorsque les vides sont plus larges que hauts, leur hauteur doit être au plus égale à :
• 0,11 m s'ils sont situés (tout ou partie) à moins de 0,45 m de hauteur par
rapport au niveau de la circulation,
• 0,18 m s'ils sont situés en totalité au-dessus de 0,45 m de hauteur par rapport
au niveau de la circulation.

Figure 13 Règle A3

Textes de référence
Règle A4 :
Lorsque les garde-corps sont constitués d'éléments ajourés autres que verticaux et
horizontaux (cas des garde-corps en fer forgé, panneaux en fonte moulée), les vides du
garde-corps ne doivent pas permettre le passage d'un gabarit parallélépipédique de
0,25 × 0,11 × 0,11 m présenté dans le plan du garde-corps selon une orientation
quelconque.

Figure 14 Règle A4

Résistance aux chocs

Textes de référence
Règle A5 :
Les éléments de remplissage doivent être capables de résister aux chocs dans les
conditions d'essai définies par la norme NF P01-013 .

Textes de référence
Règle A6 :
Lorsque les matériaux qui constituent le remplissage d'un garde-corps sont susceptibles
de disparaître de manière soudaine du fait de leur fragilité (matériaux plastiques, par
exemple), ou de voir leurs caractéristiques de résistance diminuer sensiblement dans le
temps, le garde-corps doit présenter une protection résiduelle au moins équivalente à la
protection réalisée par une lisse haute, une lisse médiane et une lisse basse.
La protection résiduelle ainsi apportée ne peut être considérée que comme palliative, le
temps nécessaire au rétablissement de conditions de sécurité normales, même à titre
provisoire.

Figure 15 Règle A6
2.2 Règles de type B (basculement par-dessus)

Textes de référence
Règle B1 :
Un élément du garde-corps formant appui 1 et répondant à la définition d'une Z.S.P.
(pouvant faciliter l'escalade puis le basculement par-dessus le garde-corps après
escalade) doit être pris en compte pour la détermination de la hauteur du garde-corps
(voir page 19 ).
1)
On considère comme appui une surface permettant d'y poser le pied avec un
angle pouvant aller jusqu'à 30° par rapport à l'horizontale.

Le schéma ci-après explicite les différents exemples donnés par la norme NF P01-012 , dont certains
sont repris à l'annexe 2. À travers ce schéma, on répond à la question : « un appui constitue-t-il une
Z.S.P. et est-il donc à prendre en compte pour la détermination de la hauteur du garde-corps ? ». La
méthode est la suivante : si un des critères, pris dans l'ordre du haut vers le bas, est vérifié (réponse «
oui »), la conclusion est « l'appui n'est pas une Z.S.P. et n'est donc pas à prendre en compte ». Si aucun
des critères n'est vérifié (réponse « non » à chaque niveau), l'appui est bien une Z.S.P. et doit donc être
pris en compte pour la détermination de la hauteur du garde-corps.
Figure 16 Exemples de la norme NF P 01-012

Attention
Critère 4 et norme P01-012
Pour les garde-corps constitués d'éléments verticaux et horizontaux (barreaux, lisses,
panneaux grillagés…), même dans le cas d'une lisse haute avancée d'au moins 0,13 m,
la norme P01-012, article 2.3.2 , prévoit que si le remplissage situé dans la hauteur
d'accessibilité de 0,45 m est constitué par un assemblage orthogonal d'éléments
verticaux et horizontaux (tel que grillage, treillis soudé, etc.), le vide horizontal entre
éléments verticaux doit être inférieur à 0,05 m.
Or, pour un très jeune enfant inconscient du danger, hors de la surveillance d'un adulte
attentif, le risque essentiel est :
• d'une part de parvenir, à la suite d'un début d'escalade (au moyen des appuis,
même minimes, fournis par le garde-corps ou un autre élément, y compris le
mobilier), dans la zone située au-delà de 0,45 m de hauteur pouvant comporter des
espaces entre lisses horizontales allant jusqu'à 0,18 m, et de passer au travers ;
• d'autre part, de parvenir au sommet du garde-corps et de basculer, faute d'un
dispositif approprié faisant obstacle au basculement par-dessus (tel qu'une lisse
avancée).
Pour éviter ces risques (passage au travers ou basculement), la règle B2 ci-après,
rédigée dans l'esprit de la norme mais n'y figurant pas explicitement, peut être utilisée
uniquement avec l'accord du maître de l'ouvrage et du bureau de contrôle, lorsqu'il y en
a un.

Textes de référence
Règle B2 :
Afin d'éviter les risques de passage au travers ou de basculement de très jeunes
enfants au-dessus du garde-corps, dans le cas où le remplissage situé dans la hauteur
d'accessibilité de 0,45 m, comporte des appuis constituant des Z.S.P.
• le garde-corps comportera une lisse en retrait de 0,13 m ou plus, placée au
sommet du garde-corps ou à plus de 0,60 m du niveau de circulation ;
• la hauteur des vides horizontaux situés en dessous du niveau de la lisse en retrait
sera inférieure à 0,11 m.

Figure 17 Règle B2

2.3 Cas particulier des remplissages constitués de câbles tendus


L'éventualité de remplissages constitués de câbles tendus n'est pas couverte par la norme NF P01-012 .
Néanmoins, la pratique et l'interprétation généralement donnée par les bureaux de contrôle permettent de
rassembler les éléments d'information suivants :
• Leur emploi est proscrit dans la hauteur située entre la zone de circulation et 0,45 m au-dessus de
celle-ci, en raison de leur souplesse qui ne permet pas d'assurer un espacement invariable.
• Au-dessus de 0,45 m leur emploi peut être envisagé en réduisant la hauteur des vides de 0,18 m
(voir page 25 , règle A3) à 0,11 ou à 0,145 m selon la raideur des câbles.

3. Caractéristiques mécaniques des garde-corps


Les garde-corps doivent être conçus et réalisés de manière à résister aux charges qui leur sont
appliquées, et ce pour toute leur durée de vie.
En fonction des matériaux constitutifs et de leurs techniques d'assemblage, il faut se référer aux
méthodes de calcul correspondantes de résistance des matériaux et aux normes et DTU applicables aux
techniques employées lorsqu'elles sont traditionnelles.
En l'absence de normes, règles de calcul et DTU, il existe des évaluations spécifiques telles qu'Avis
Techniques ou Appréciations Techniques d'Expérimentation (ATEx) (en particulier, pour les garde-corps
en produits verriers encastrés en pied).

3.1 Hypothèses à prendre en compte

Attention
Les charges à prendre en compte doivent être précisées dans les Documents
particuliers du marché (DPM).

Les charges à prendre en compte sont données par la norme NF P06-001 pour les éléments de la
structure des garde-corps (potelets, lisse haute, fixations à la structure du bâtiment). Il s'agit des charges
horizontales statiques ou quasi statiques liées à la poussée des personnes (voir tableau ci-après).

Tableau 4 Charges à prendre en compte selon norme NF


P06-001
À ce jour, des charges sont également données dans la norme Eurocode NF EN 1991-1-1 de mars 2003,
son annexe nationale NF P06-111-2 de juin 2004 et son Amendement NF P06-111-2/A1 de mars 2009.
Tableau 5 Charges à prendre en compte selon Eurocode
NF EN 1991-1-1

Tableau 5 Charges à prendre en compte selon Eurocode


NF EN 1991-1-1 (fin)

3.2 Éléments de structure


La justification de la résistance mécanique des éléments de structure du garde-corps est faite par calcul,
en fonction des charges du tableau ci-dessus. Le point d'application des charges est pris à 1,00 m du
niveau de circulation (représenté par la Z.S.N. située à l'aplomb du nu intérieur du garde-corps).
Lorsqu'il n'est pas possible de justifier les éléments de structure du garde-corps par le calcul, cela peut
être fait en effectuant les essais statiques définis par la norme NF P01-013 .

3.3 Éléments de remplissage


La justification de la résistance mécanique des éléments de remplissage, lorsqu'elle ne peut être faite par
rapport à des solutions établies, fait appel à une procédure d'essais de choc (essais dynamiques)
également définie par la norme NF P01-013 . Cet essai, qui est un essai de laboratoire, conduit à vérifier
qu'à l'issue d'un choc normalisé sur le remplissage, celui-ci demeure en place et ne présente pas de
déformations permettant le passage d'un gabarit prévu à cet effet.
Le DTU 39 – Partie 5 décrit en Annexe les méthodes d'essais pour tester la résistance aux chocs des
garde-corps vitrés en fonction de la prise en feuillure ou de la tenue du vitrage.

3.4 Fixations
La justification de la résistance mécanique des fixations dans le béton, lorsqu'elle est faite à l'aide de
chevilles, se base sur les indications des Agréments Techniques Européens (ATE) des chevilles utilisées
dans l'hypothèse de béton fissuré. À défaut, lorsqu'il n'existe pas encore d'ATE pour le type de chevilles
utilisées, sur les Cahiers des charges relatifs à ces chevilles ou sur les indications du fabricant.

Attention
Les essais de résistance, réalisés dans le cadre de la norme NF P01-013 , ne valident
pas les fixations.
Chapitre 4 Cas particuliers
1. Allèges formant garde-corps
1.1 Hauteur minimale dans les logements

Figure 1 Hauteur minimale d'allège dans les logements


Dans les logements (et seulement dans les logements), la norme NF P01-012 prend acte de la
disposition selon laquelle la sécurité est réputée satisfaite si la hauteur entre le plancher du local et le
dormant de la fenêtre est de 0,90 m. Lorsque cette condition n'est pas vérifiée, la hauteur de protection
est portée à 1,00 m, soit par la mise en place d'une protection par barre d'appui (une ou plusieurs, de
manière à respecter les espacements de sécurité nécessaires, inférieurs à 0,18 m), soit par l'insertion
d'une partie fixe et d'une traverse supplémentaire à la menuiserie.

Figure 2 Hauteur d'allège < 0,90 m imposte en vitrage


Figure 3 Cas de tolérance de hauteur de protection limitée
à 0,90 m
La tolérance de hauteur de protection limitée à 0,90 m s'applique seulement si :
• aucune Z.S.N. de niveau supérieur à celui du plancher n'est présente jusqu'à 1,20 m de recul de la
fenêtre ;
• aucune Z.S.P. ou zone d'agenouillement ne conduit à des hauteurs de protection supérieures à 0,90
m (selon la détermination exposée pages 19-20).
Les règles A2 et A3 (hauteur des vides) pages 24-25 , s'appliquent par analogie comme figuré ci-dessus.

1.2 Remplissages
Lorsque l'allège et l'éventuelle partie fixe placée au-dessus sont constituées d'éléments de remplissage
(Edr) ou de vitrages, ils doivent respecter les clauses relatives à la sécurité données par le DTU 33.1
(Edr) et par le DTU 39 (vitrages).

Attention
Une disposition du DTU 39, souvent mal connue, vient augmenter les exigences
relatives aux vitrages placés dans les parties communes des bâtiments d'habitation
(souvent les cages d'escalier) au-delà de ce qu'exigerait la seule fonction de garde-
corps :
Extrait du DTU 39 partie 5 :
« 5.1.2 Partie communes des bâtiments d'habitation
5.1.2.3 Parois des circulations
Les vitrages dont la partie basse est située à moins de 1,25 m du sol fini intérieur, et qui
ne sont pas protégés sur leurs faces accessibles aux enfants par un dispositif de
protection doivent être traités en vitrage de sécurité 2. Le dispositif de protection peut
être constitué par un barreaudage, une grille ou un grillage rigide présentant des vides
de 0,11 m de largeur maximale. »
2)
Pour les parois vitrées jouant un rôle dans la protection des personnes vis-à-vis
des risques de blessures en cas de heurt, les vitrages de sécurité doivent être
classés suivant la NF EN 12600. Les verres feuilletés doivent être conformes à la
norme NF EN ISO 12543-2 et classés au moins 2B2.
Les verres trempés doivent être conformes à la norme NF EN 12150 ou à la NF
EN 14179 ou à la NF EN 13024 , classés au moins 1C3.

2. Spécificités des garde-corps associés aux volées et paliers d'escaliers


2.1 Considérations générales
Les informations ci-dessous ne concernent que les garde-corps mis en place pour protéger des chutes de
hauteur lorsque la configuration de l'escalier le nécessite, et non les dispositifs tels que les mains
courantes indépendantes, disposés par exemple le long des murs des cages d'escalier pour faciliter la
progression des utilisateurs.
La norme NF P01-012 considère que les volées d'escalier ne présentent pas de zones de stationnement
(Z.S.N.) et qu'en conséquence, ils ne constituent qu'une aire de circulation pour laquelle le corps des
utilisateurs ne se trouve ni de face, ni de dos par rapport à la protection (toujours en position latérale).
Ces considérations justifient les dispositions spécifiques établies pour la détermination de la hauteur de
protection et pour la constitution des éléments de remplissage.
Figure 4 Main courante

2.2 Hauteur de protection


Éléments bordant les volées
La hauteur de protection mesurée verticalement entre le nez de marche et le niveau supérieur de la
protection (main courante) est ≥ 0,90 m.

Figure 5 Mesure de la hauteur de protection

Éléments de la protection bordant les jours d'escaliers sur les paliers


La hauteur de protection mesurée entre le niveau du palier et le niveau supérieur de la protection (main
courante), lorsque la largeur du jour d'escalier est < 0,60 m, peut être ramenée de 1,00 m à 0,90 m pour
des raisons de commodité ou d'esthétique. Les autres éléments de protection bordant les paliers
répondent aux règles de hauteur de protection énoncées page 36.
Figure 6 Jour d'escalier sur palier

2.3 Remplissages
Éléments bordant les volées
• Pour les escaliers sans limon, le vide entre le nez de marche et la lisse basse (ou le panneau, selon
le type de rampant) ne doit pas excéder 0,05 m mesuré perpendiculairement au rampant de la
volée.
• Pour les escaliers avec limon, le vide mesuré perpendiculairement au limon, entre celui-ci et la
première lisse ou le panneau, ne doit pas excéder 0,18 m.

Figure 7 Escaliers sans limon et avec limon


Les vides compris entre la lisse basse et la lisse haute doivent répondre aux règles suivantes :
• entre barreaux ou panneaux verticaux : ≤ 0,11 m ;
• entre lisses parallèles au rampant : ≤ 0,18 m ;
• entre éléments autres que verticaux ou parallèles à la pente : gabarit selon règle A6, page 26 .
Figure 8 Vides compris entre lisse basse et lisse haute

Éléments de la protection bordant les jours d'escaliers sur les paliers


La norme NF P01-012 autorise à prolonger la rampe sur volée d'escalier avec les mêmes éléments de
remplissage dans les parties en raccordement où la main courante est inclinée, ainsi que dans la partie
horizontale, lorsque le jour d'escalier a une largeur inférieure à 0,60 m.

Observation
• Pour des paliers d'escaliers intérieurs aux logements (maisons individuelles,
duplex) ;
• pour des paliers d'escaliers non encloisonnés desservant des logements (paliers
d'étage, coursives) même lorsque les jours d'escalier sont < à 0,60 m ;
il est recommandé de s'en tenir aux dispositions de la partie Règles relatives aux
remplissages, limitant l'espace sous la lisse basse à 0,11 m et définissant les règles
relatives aux remplissages.
Chapitre 5 Les garde-corps et la responsabilité des professionnels du
bâtiment
Les garde-corps constituent des équipements de sécurité partout où ils sont installés. Même lorsque les
bâtiments concernés ne sont pas visés par la réglementation, les professionnels de la construction ont un
devoir de conseil très important vis-à-vis de leurs clients, surtout lorsque ces derniers ne sont pas eux-
mêmes des professionnels.
Il est donc nécessaire que les marchés conclus par les professionnels soient parfaitement explicites
quant à leur portée vis-à-vis des travaux de garde-corps.

1. Travaux neufs
Il est recommandé de préciser clairement dans les offres les hauteurs de garde-corps prévues, en
particulier lorsque les documents de consultation ne le précisent pas ou ne permettent pas de déterminer
cette hauteur en fonction des différentes zones de stationnement du projet Z.S.N., Z.S.P. ou zones
d'agenouillement.
Dans tous les cas, il est prudent d'effectuer un relevé sur chantier avant mise en fabrication pour vérifier
les hypothèses de l'offre et procéder, le cas échéant, aux ajustements techniques et contractuels
nécessaires.

Attention
Lorsque le projet défini par le maître d'ouvrage ou le maître d'oeuvre comporte des non-
conformités par rapport à la norme, il est recommandé de les leur signaler par écrit pour
demander confirmation des dispositions à prendre. Si ces non-conformités portent sur
des aspects réglementés (hauteur, par exemple) cette précaution ne saurait suffire à
dégager les responsabilités de l'entrepreneur ou de l'artisan, et dans ce cas, il vaut donc
mieux renoncer à exécuter les travaux demandés.

2. Travaux sur bâtiments existants


2.1 Travaux lourds
On considère comme travaux lourds :
• les travaux de réhabilitation de bâtiments ;
• les travaux accompagnant un changement de destination des locaux.
Pour ces travaux, la circulaire ministérielle du 13 décembre 1982 recommande la prise en compte de la
réglementation en vigueur pour les logements neufs et par extension la norme NF P01-012 .

2.2 Mise en place ou remplacement de garde-corps existant


Il est recommandé de suivre les prescriptions du paragraphe 5.1 de la circulaire du 13 décembre 1982
relatives à la sécurité des personnes en cas de travaux de réhabilitation ou d'amélioration des bâtiments
d'habitation existants.
« En cas de mise en place ou de remplacement de garde-corps, ceux-ci doivent être placés à un mètre
du plancher. Il est alors recommandé de respecter les prescriptions dimensionnelles de la norme NF P01-
012 .
Toutefois, lorsque le remplacement ne porte que sur quelques garde-corps d'une façade justifiant de
conserver une unité architecturale, le remplacement pourra se faire à l'identique.
Dans les locaux transformés à usage d'habitation, un garde-corps ou une barre d'appui doit être mis en
place à un mètre du plancher dès lors que l'appui de la fenêtre est inférieur à 0,90 mètre. »

2.3 Travaux de maintenance et d'entretien


Il n'existe aucune disposition technique dont le respect soit obligatoire à l'occasion de tels travaux
(ravalement, changement de menuiserie, réfection des fixations et scellements ou réfection des garde-
corps eux-mêmes).
On ne peut cependant que recommander aux intervenants de la construction de signaler au maître
d'ouvrage les points relatifs aux garde-corps existants ou à leur état susceptibles de poser des problèmes
de sécurité. En effet, l'article 2 du décret 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du
logement décent précise que « les dispositifs de retenue des personnes dans le logement et ses accès,
tels que garde-corps de fenêtre, escaliers, loggias et balcons sont dans un état conforme à leur
destination ».
En l'absence de nouvelles dispositions réglementaires ou normatives plus explicites, on pourra se
reporter à cet effet à l'annexe 3 du présent guide pratique.

Figure 1 Cette façade a été entièrement rénovée : fenêtre,


volets et ravalement. Le garde-corps est cependant resté
dans un très mauvais état

3. Conflit entre règles de sécurité et autres règles d'intérêt général


Il arrive fréquemment que les constructions soient concernées par des règles d'urbanisme ou de
préservation des bâtiments remarquables sur le plan historique ou architectural. Dans ce cas, il est
souvent stipulé que les travaux doivent être menés « à l'identique » ou, pour des travaux neufs, en
respectant l'unité architecturale.
Il est parfois impossible de respecter simultanément ces exigences et les règles de sécurité propres aux
garde-corps. Dans ce cas, il faut recommander aux entrepreneurs, artisans et maîtres d'oeuvre
concernés de signaler cette impossibilité au maître d'ouvrage, et d'obtenir de celui-ci qu'il fasse confirmer
par les autorités compétentes l'obligation de respecter prioritairement les impositions formulées au
détriment des règles de sécurité usuelles. Dans bien des cas, il est cependant possible d'ouvrir un
dialogue productif avec ces autorités et de définir une solution qui respecte les objectifs essentiels de
sécurité, sans renoncer pour autant à la préservation architecturale du patrimoine.

Figure 2 Cet exemple illustre le cas d'un garde-corps


partiellement détérioré, non-conforme à la norme actuelle,
mais très vraisemblablement frappé d'impossibilité de
modification compte tenu du classement de la façade
Annexe 1 Épaisseur des garde-corps
L'épaisseur E d'un garde-corps est la distance horizontale entre le nu intérieur du garde-corps et son nu
extérieur, dans une même section. Le nu intérieur est la partie la plus saillante vers l'intérieur, située à
plus de 0,60 m de la zone de circulation ; le nu extérieur est la partie la plus saillante vers l'extérieur,
située à plus de 0,70 m de la zone de circulation.

Figure 1 Épaisseurs de garde-corps (E)


Les hauteurs de protection normale H et réduite H' des garde-corps (voir page 15 ) dépendent de leur
épaisseur (norme NF P01-012 ) en fonction des indications données dans le tableau ci-après.

Tableau 1 Épaisseurs et hauteurs de protection d'après


norme NF P01-012
Remarque : Il n'est pas recommandé de faire usage des valeurs sur fond en couleur du tableau ci-dessus
issues de la norme, sans l'accord explicite du maître d'ouvrage et l'avis favorable du bureau de contrôle
éventuel.

Attention
Pour les garde-corps des logements, il est conseillé de se limiter à l'application stricte de
la réglementation telle qu'exprimée par l'article 111-15 du Code de la construction, et
retranscrite dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2 Épaisseurs et hauteurs de protection dans les


logements selon article 111-15 du Code de la construction
Annexe 2 Exemples de zones de stationnement selon NF P01-012

Figure 1 Zones de stationnement normal (Z.S.N.)


Figure 2 Zones de stationnement précaire (Z.S.P.)
Annexe 3 Interventions sur garde-corps existants
Les recommandations ci-après sont basées sur l'expérience et le bon sens. Elles n'ont pas de base
réglementaire ou normative et ne prétendent pas à l'exhaustivité.
Elles complètent les dispositions exposées précédemment en pages 39-40 .

1. Nécessité d'une protection


Pour les garde-corps existants, on se référera au contexte réglementaire et normatif en vigueur pour les
bâtiments nouveaux.

Observation
La nécessité d'une protection existe dès lors qu'un risque de chute d'une hauteur d'un
mètre ou plus existe, y compris lorsque la chute n'est potentiellement pas verticale
(jusqu'à 45°, soit un talus 1/1).

Cette nécessité peut s'évaluer en se référant à la page 11 .

Figure 1 À gauche, une intervention ancienne sur le


bâtiment a rendu les garde-corps inutiles (fenêtre sur
allège), tandis qu'à droite une intervention récente (porte-
fenêtre neuve) crée un danger de passage en dessous. Le
professionnel qui a fait ces derniers travaux a-t-il bien
avisé le propriétaire du risque ainsi créé ?
La prudence incitera le professionnel averti à signaler par écrit au maître d'oeuvre ou à défaut au maître
d'ouvrage l'absence de protection là où il estime qu'il devrait y en avoir une, et à dégager sa
responsabilité à cet égard.

2. Éléments à vérifier
2.1 Intégrité de la protection et état de vieillissement
Pour l'essentiel, les éléments à vérifier sont, d'une part ceux qui ont trait à l'intégrité de la protection et à
son état de vieillissement, et d'autre part ceux qui ont trait à son aptitude à remplir sa fonction en relation
avec ses caractéristiques géométriques.
Pour cette vérification, il est proposé la classification suivante des garde-corps :
Garde-corps monolithiques
Garde-corps métalliques
Acier - Ferronnerie

Figure 2 Garde-corps en barreaudage

Figure 3 Garde-corps en volutes de ferronerie


• Partie courante
L'affaiblissement de l'acier se produit essentiellement par perte de matière du fait de la corrosion. Il est
rare que la corrosion puisse être telle que la résistance mécanique en partie courante soit affectée de
manière fondamentale. Dans les cas simples, l'examen visuel suffit généralement à déterminer les parties
corrodées.
Figure 4 Garde-corps métallique en acier dont l'élément
de remplissage est très dégradé

Figure 5 Un autre garde-corps de la même série présente


un état de corrosion avancé des éléments de remplissage
et des potelets. Il est probable que seul un remplacement
pourra conduire à un résultat satisfaisant
L'élimination de la rouille et la protection avec les revêtements appropriés suffisent en général. En cas de
doute, un homme de l'art pourra se prononcer.
De la même manière, l'examen des soudures peut mettre en évidence des points faibles.
Des éléments rapportés existants tels que des lisses peuvent également être fixés par vissage et
boulonnerie : leur fiabilité peut, en général, être établie par simple examen visuel.
• Fixation au bâti
Selon les types de construction, les fixations sont soit des fixations mécaniques, visserie, boulonnerie
(cas des structures métalliques, bois…), soit des fixations par scellement (cas de la maçonnerie de
pierre, de briques ou béton armé).
Dans les deux cas, la détection d'une faiblesse de la fixation peut souvent être mise en évidence par
simple examen visuel, sonore ou par ébranlement manuel du garde-corps.
Tout comportement suspect lors de cet examen doit entraîner la révision de la fixation par un homme de
l'art (maçon, charpentier, serrurier métallier) selon le cas : évaluation de la corrosion, passivation,
protection et nouveau scellement, ou remplacement de tout ou partie du garde-corps.

Observation
Les scellements en rive de planchers et, dans une moindre mesure, dans les murs
constituent des points faibles des garde-corps métalliques.
Des pénétrations d'eau par des scellements défectueux peuvent contribuer à accélérer
une fragilisation générale de l'ouvrage, non seulement par corrosion, mais aussi par les
effets répétés du gel-dégel (en particulier, les nez de balcons en béton armé peuvent
souffrir d'une corrosion importante des armatures et d'éclatements du béton).
Dans ces cas, la maintenance des garde-corps ne saurait, à elle seule, garantir la
sécurité et la pérennité de l'ouvrage.
Inversement, une intervention sur les nez de balcons et/ou sur l'étanchéité des balcons,
ne saurait se faire sans, à cette occasion, vérifier les scellements des garde-corps.

Fonte

Figure 6 Garde-corps en fonte moulée

Figure 7 La partie basse cassée ou supprimée laisse un


vide dangereux sous le garde-corps de la fenêtre de
droite, tandis que sur la fenêtre de gauche, une réparation
de fortune (deux barres de métal soudées) ne palie
qu'imparfaitement la dégradation du garde-corps
De très nombreux garde-corps sont réalisés en fonte.
Cette technique, qui se pratique toujours, principalement pour la réhabilitation, est très répandue pour les
bâtiments de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle.
• Partie courante
Les parties en fonte des garde-corps peuvent présenter des cassures qui compromettent la solidité de
l'ensemble. Un examen visuel permet de déterminer ces faiblesses.
• Fixation au bâti
Les fixations par scellement ou chevilles métalliques peuvent présenter la même pathologie que pour les
garde-corps en acier, avec les mêmes remèdes.
Aluminium
Très développé depuis les années 1960, ce mode de réalisation des garde-corps peut présenter les
pathologies suivantes :
• desserrage des systèmes d'assemblage, corrosion des profils et des pièces d'assemblage ;
• les fixations au bâti sont très généralement réalisées par l'intermédiaire de pièces de fixation en
fonte d'aluminium et de chevilles métalliques.
Les fixations constituent un point essentiel à examiner pour les risques de fragilisation de la liaison au
gros oeuvre : les jeux initiaux, ou acquis à l'usage, entraînent un travail anormal des fixations qui les
fragilise à la longue.
Il convient de détecter tout mouvement au niveau de ces scellements par pression ou par l'ébranlement
des garde-corps, et le cas échéant, de faire réviser les fixations.
Maçonneries
Les garde-corps en maçonnerie de blocs massifs (pierre, béton, terre cuite) ne sont pas susceptibles de
rencontrer des problèmes spécifiques autres que le déjointoiement ou la perte de consistance des
matériaux par l'action des intempéries.
Les mêmes conditions sur des éléments plus fins et plus ouvragés peuvent créer des conditions plus
critiques de fragilisation. C'est le cas des garde-corps à balustres, ou des garde-corps à remplissage de
claustras en terre cuite ou béton :
• fragilisation des matériaux constitutifs ;
• fragilisation des liaisons et scellements entre éléments ;
• perte de matière pouvant modifier les caractéristiques géométriques (par exemple vis-à-vis du
passage à travers).
Un simple examen visuel peut permettre de détecter les problèmes majeurs. Cependant un examen par
un homme de l'art est à recommander.

Figure 8 Garde-corps en maçonnerie (balustres de pierre)


Bois - Menuiserie
Les garde-corps totalement réalisés en bois sont relativement rares (chalets, etc.).
Les principaux points faibles sont le vieillissement du bois qui peut conduire à l'affaiblissement par
pourriture et les attaques d'insectes xylophages. Les parties à observer particulièrement sont celles
susceptibles d'accumuler l'humidité ou l'eau de pluie : parties scellées, assemblages entre éléments en
bois.
Également à surveiller : le retrait du bois par dessiccation qui peut affaiblir les scellements et les
assemblages et favoriser la pénétration de l'eau dans les interstices. En cas de constat d'un de ces
facteurs, il convient de prendre contact avec un homme de l'art pour un diagnostic plus précis et pour
déterminer les solutions à mettre en oeuvre.
L'entretien régulier des ouvrages par traitement approprié, masticage et mise en peinture, permet
cependant d'éviter l'apparition de ces facteurs de vieillissement et d'affaiblissement.
Verre
Les garde-corps monolithes en verre, c'est-à-dire les garde-corps pour lesquels le volume verrier remplit
à la fois la fonction de structure et la fonction d'élément de remplissage, sont relativement récents, et ne
sont pratiquement pas utilisés dans des bâtiments d'habitation. On les trouve principalement dans des
bâtiments de prestige privés (bureaux) ou publics. Lorsque les volumes verriers n'assurent qu'un rôle de
remplissage, ils ne peuvent normalement, selon le DTU 39 - Partie 5 , être constitués que de vitrages de
sécurité, feuilletés classés 1B1 suivant la norme NF EN 12600 ou trempés classés 1C1 suivant la norme
NF EN 12600, associés dans ce dernier cas à une protection résiduelle telle que définie en page 26 du
présent guide. Si ce n'est pas le cas, seule la mise en conformité peut être proposée.
Lorsque les vitrages sont conformes, l'attention doit être portée à leur état général : traces d'impacts,
début de fêlures, en particulier au niveau des fixations, et à l'état des fixations : serrage, prises en
feuillures, garnitures, calages qui seraient susceptibles de permettre le détachement du volume verrier,
ou d'occasionner le bris du vitrage.
Garde-corps composites
Les garde-corps composites comportent généralement des éléments d'ossature (potelets, lisses) et des
éléments de remplissage : plaques métalliques, verre, matériaux synthétiques.
Les éléments d'ossature sont à vérifier comme indiqué pour les garde-corps monolithes, en fonction de
leurs matériaux constitutifs.
Les éléments de remplissage sont à vérifier en premier lieu, vis-à-vis de leur jonction avec les éléments
d'ossature et en second lieu, vis-à-vis de leur vieillissement propre.
À signaler particulièrement : le vieillissement de matériaux synthétiques transparents ou translucides,
susceptibles de devenir très cassants dans le temps.

Figure 9 Garde-corps en aluminium (lisse haute, potelets,


platines, lisse basse et remplissage en verre de sécurité)
Pour évaluer le vieillissement de tels éléments, il est recommandé de s'adresser à des spécialistes
susceptibles de déterminer les performances résiduelles du remplissage par essais, le cas échéant.
En fonction de chaque configuration, des solutions adaptées seront ensuite proposées par ces
spécialistes.

2.2 Aptitude géométrique à remplir la fonction


Ces caractéristiques sont indépendantes des matériaux constitutifs et de leur mode d'assemblage.
Hauteur de la protection
Dans la plupart des cas, la hauteur de la protection se mesure aisément. Compte tenu de l'évolution des
usages, de la morphologie et des comportements vis-à-vis des risques, il est prudent de signaler au
maître d'ouvrage les écarts supérieurs à 0,05 cm par rapport au niveau supérieur de protection qui serait
obtenu selon la méthode exposée dans la partie Hauteur minimale des garde-corps et de proposer
d'éventuelles solutions.

Types de solutions
Les solutions visent en général à rehausser le niveau de la protection à celui préconisé
par la norme NF P01-012 (voir Hauteur minimale des garde-corps, page 15 ), par
exemple : ajout d'une lisse supplémentaire. Dans ce cas, les conséquences sur la
résistance mécanique du garde-corps doivent bien entendu être prises en compte. Dans
le cas où les zones de stationnement qui occasionnent des insuffisances de hauteur
sont de dimensions réduites ou ont été rapportées, il sera quelquefois plus simple de
chercher à les modifier ou à les supprimer plutôt que de chercher à rehausser la
protection en place.

Possibilité de passage au travers des protections


Figure 10 Dans la mesure où il est peu probable que la
traverse basse de ces fenêtres soit située à 0,90 m du sol
de la pièce ou plus, la barre d'appui unique est
insuffisante. Il en faudrait au moins deux pour limiter les
espaces à 0,18 m de hauteur
Cette évaluation se fait par comparaison directe avec les espacements prévus par la norme NF P01-012 ,
ou à l'aide de gabarits représentatifs de ces dimensions.
Les accidents graves constatés semblent plutôt se produire lorsqu'un jeune enfant peut se glisser :
• soit entre une lisse basse et une allège de fenêtre ;
• soit entre des lisses horizontales trop espacées ;
• soit entre des barreaudages trop distants les uns des autres.
Les cas où existent des espaces horizontaux trop grands sont à rechercher en priorité, en particulier
quand ils sont situés à un niveau bas dans l'élément de protection. Dans cette configuration, ils sont en
effet, susceptibles de constituer un risque important pour de jeunes enfants : par exemple, vide excessif
(> 0,18 m) entre un appui de fenêtre posé sur une allège basse (à un niveau inférieur à 0,45 m par
rapport au sol de la zone de stationnement normal contiguë), et une ou plusieurs lisses horizontales.

Types de solutions
Ces solutions sont à déterminer en fonction de :
• leur compatibilité technique avec la présence des fenêtres, le sens d'ouverture et le
maniement des persiennes et volets ;
• leur compatibilité avec les possibilités liées aux règlements d'urbanisme, de
copropriété, etc.
Elles peuvent induire la mise en oeuvre de :
• lisses supplémentaires ;
• panneaux rapportés incluant des grillages, des plaques transparentes, etc.

Sont également à rechercher les écartements excessifs de barreaudages ou de balustres.


Les solutions sont en général du même type que ci-dessus.
Enfin, certains garde-corps de type « ferronnerie » (fer forgé, fonte moulée…), très fréquents dans les
immeubles anciens, peuvent présenter des vides permettant le passage du gabarit décrit à la page 26 ,
règle A6 du présent guide.
Dans ce cas, les solutions se limitent dans la plupart des cas à la mise en place de panneaux rapportés
transparents, ou encore à maille rigide.
Dans le cas de garde-corps non-plans de ce type, relativement fréquents, il n'existe guère d'autre solution
que la mise en place de filets à maille serrée. Cette solution peut être envisagée à titre transitoire dans le
cas de la présence d'enfants de moins de quatre ans.
Prise en compte du risque d'escalade

Figure 11 Ce garde-corps est représentatif de l'effet


d'échelle qui peut être corrigé, soit par interposition
d'éléments transparents, pas toujours facile à réaliser, soit
par la mise en place d'une lisse en retrait
Le risque d'escalade reste actuellement très mal quantifié, tant vis-à-vis de l'occurrence d'accidents que
pour l'évaluation des conditions qui le favorisent.
En pratique, il est reconnu de manière certaine qu'il ne peut être totalement éliminé.
On peut également supposer que la possibilité de voir à travers la protection limite considérablement la «
tentation » de l'escalade chez les jeunes enfants.
De ce point de vue, il est clair que le garde-corps à barreaudage vertical est celui qui présente le moins
de risques, permettant une vision totale, et ne présentant pratiquement aucune prise à l'escalade. Les
garde-corps « lisses transparents » viennent ensuite, puis les garde-corps pleins, lesquels, du fait de leur
opacité, entraînent néanmoins une certaine tentation à voir ce qu'il y a derrière en s'aidant d'éléments
mobiliers.
Tous les autres types de garde-corps présentent des possibilités d'escalade sans qu'on puisse y associer
de critères totalement objectifs d'évaluation du risque.
Pour tous ces cas, les seules manières de se prémunir sont les suivantes :
• soit reconstituer une face lisse (en général transparente) sur la face interne de la protection ;
• soit munir la face interne de la protection d'une trame grillagée rigide et résistante de dimension
inférieure à celle qui caractérise un appui possible (voir page 28 , règle B2 du présent guide : largeur
horizontale des espaces < 5 cm) ;
• soit disposer en tête (ou sensiblement en tête) de la protection un dispositif destiné à s'opposer au
basculement fortuit par-dessus le garde-corps après escalade.
Pour être efficace, ce dispositif doit être en avant de plus de 0,13 m des appuis utilisables pour
l'escalade.
Figure 12 Dispositif anti-basculement fortuit après
escalade
Le dispositif peut être constitué d'une lisse en retrait continue rapportée à l'intérieur du garde-corps ou
d'un autre élément fixe et continu, tel qu'une main courante placée à plus de 0,60 m du niveau de
circulation, pour pouvoir constituer le nu intérieur du garde-corps tel que défini par la norme NF P01-012 .
Glossaire
Allège
Elément de façade maçonné ou menuisé, situé entre le sol (niveau de circulation d'un local) et la partie
basse d'une fenêtre. L'encadrement ou dormant de la fenêtre constitue le niveau supérieur de l'allège.
Ancrage
Système, autre que le scellement direct, par lequel on fixe au gros oeuvre un garde-corps. Un système
d'ancrage combine une partie rendue solidaire du gros oeuvre, (cheville, cheville chimique, goujon…) et
une partie destinée à fixer le garde-corps à la partie solidaire du gros oeuvre (boulon, écrou…).
Barreaudage
Série de barreaux, le plus souvent verticaux, espacés régulièrement de manière à empêcher le passage
à travers (ils sont généralement en acier ou aluminium, quelquefois en bois).
Chute de hauteur
Qualifie la chute d'une personne qui a pour conséquence pour celle-ci de se trouver, après la chute, sur
un plan de réception plus bas que celui où elle se trouvait avant la chute (par opposition avec les chutes
après glissade, trébuchement, à la suite desquelles on se trouve sur le même plan que celui sur lequel on
se trouvait avant la chute).
Elément de remplissage
Partie d'un garde-corps qui vise à empêcher une chute de hauteur après le passage au travers du garde-
corps.
Limon
Les limons d'escaliers sont les parties qui supportent les marches d'escalier. On différencie
essentiellement les escaliers à limons latéraux, les escaliers à limon central et les escaliers sans limon (le
plus souvent les escaliers en béton pour lesquels les marches sont supportées par une paillasse
occupant toute la surface de la volée).
Les limons latéraux peuvent, soit filer sous les marches, soit remonter au niveau des nez de marche ou
plus haut encore.
Lisse
Barre horizontale, filante sur la longueur d'un garde-corps. Selon leur nombre et leur position, elles
peuvent assurer les fonctions suivantes : support de main courante, éléments de remplissage du garde-
corps, support des éléments de remplissage du garde-corps.
Loggia
Terrasse en étage extérieure et couverte, mais non fermée.
Main courante
Élément du garde-corps destiné à faciliter la progression ou le stationnement le long d'un garde-corps en
s'aidant de la main. Le plus souvent située au sommet du garde-corps, elle est souvent intégrée à la lisse
haute.
Mezzanine
Pièce ayant une ouverture intérieure sur une autre pièce dont le niveau du sol se situe à un étage
inférieur.
Platine
Socle de fixation intermédiaire entre un potelet de garde-corps et l'ancrage du garde-corps. Platine et
ancrage constituent la fixation du garde-corps.
Potelet
Élément vertical de la structure d'un garde-corps destiné à transmettre les efforts vers le gros oeuvre.
Rampe
Désigne communément un garde-corps d'escalier. Ce terme est à éviter en raison du risque d'équivoque
(peut également désigner les mains courantes d'escalier et désigne également différents types de plans
inclinés).
Scellement
Mode de fixation direct des éléments du garde-corps dans le gros oeuvre, par pénétration de ceux-ci
dans des cavités du gros oeuvre, rebouchées ensuite à l'aide de mortier de scellement.
Terrasse
Partie accessible aux usagers d'un bâtiment à laquelle on accède généralement par une porte-fenêtre, ou
par un édicule (terrasse sur le toit) et recouvrant une partie fermée de ce bâtiment.
Zone de stationnement
Désigne chaque partie d'un bâtiment accessible aux usagers, et située au voisinage d'un garde-corps.
C'est en fonction des niveaux de ces différentes zones de stationnement que l'on détermine la hauteur à
donner au garde-corps.
Réglementation, normes et autres documents de référence
1. Réglementation
Code de la construction et de l'habitation (partie réglementaire) - Livre 1 : Dispositions générales - Titre 1
: Construction des bâtiments, chapitre 1 : Règles générales, section 2 : Dispositions générales aux
bâtiments d'habitation, art. R. 111-15 .
Arrêté du 25 juin 1980 du règlement de sécurité des ERP, art. CO 2 , CO 57 , AM 17 , SG 15 , X9 , PA 5 .
Arrêté du 9 janvier 1990 relatif aux mesures de sécurité applicables dans les établissements flottants ou
bateaux stationnaires et les bateaux en stationnement sur les eaux intérieures recevant du public (art. EF
5 se réfère à la norme NF P01-012 pour les garde-corps des passerelles), applique le décret n° 90-43 du
9 janvier 1990 relatif aux mesures de sécurité applicables dans les établissements flottants ou bateaux
stationnaires et les bateaux en stationnement sur les eaux intérieures recevant du public.
Arrêté du 15 janvier 2007 portant application du décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux
prescriptions techniques pour l'accessibilité de la voirie et des espaces publics.
Décret 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent pris pour l'application
de l'article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement
urbains, art. 2.
Décret n° 2008-244 du 7 mars 2008 – Section 8 – Dispositions particulières applicables à l'exécution de
travaux temporaires en hauteur et à certains équipements de travail utilisés à cette fin, art. R 4323-59 .
Circulaire du 13 décembre 1982 relative à la sécurité des personnes en cas de travaux de réhabilitation
ou d'amélioration des bâtiments d'habitation existants.
Circulaire DRT 95-07 du 14 avril 1995 relative aux lieux de travail se référant également à la norme NF
P01-012 pour la prévention des dangers de chute dus aux ouvrants en élévation ou en toiture.

2. Normes
FD P98-406-1 : Barrières de sécurité routière - Garde-corps modèle S8 en acier – Composition,
fonctionnement, conditions d'implantation et de montage, éléments constitutifs (indice de classement :
P98-406-1), avril 1998.
NF E85-015 : Éléments d'installations industrielles – Moyens d'accès permanents - Escaliers, échelles à
marches et garde-corps (indice de classement E85-015), avril 2008.
NF P01-012 : Dimensions des garde-corps - Règles de sécurité relatives aux dimensions des garde-
corps et rampes d'escalier, (indice de classement : P01-012), juillet 1988.
NF P01-013 : Essais des garde-corps - Méthodes et critères, (indice de classement : P01-013), août
1988.
NF P06-001 : Bases de calcul des constructions - Charges d'exploitation des bâtiments, (indice de
classement : P06-001), juin 1986.
NF P93-340 : Équipement de chantier - Garde-corps métallique provisoire de chantier (GCMPC), (indice
de classement : P93-340), juin 1994.
NF EN 13200-3 : Installations pour spectateurs – Partie 3 – Éléments de séparation – Exigences (indice
de classement : P90-512-3), février 2006.
NF EN 13374 : Garde-corps périphériques temporaires - Spécifications du produit, méthodes d'essai,
(indice de classement : P93-400), octobre 2004.
NF EN ISO 14122-3 : Sécurité des machines - Moyens d'accès permanents aux machines Partie 3 :
escaliers, échelles à marches et garde-corps, (indice de classement : E85-003), décembre 2007.
NF EN 1991-1-1 : Eurocodes 1 : Actions sur les structures – Partie 1-1 : Actions générales – Poids
volumiques, poids propres, charges d'exploitation des bâtiments (indice de classement : P06-11-1), mars
2003.
NF P06-111-2 : Eurocodes 1 – Bases de calcul sur les structures – Partie 2 : Annexe nationale à la NF
EN 1991-1-1 : 2002 (indice de classement : P06-111-2), juin 2004.
NF P06-111-2/A1 : Eurocodes 1 – Amendement à la NF P06-111-2 (indice de classement : P06-111-
2/A1), mars 2009.
XP P98-405 : Barrières de sécurité - Garde-corps pour ponts et ouvrages de génie civil. Conception,
fabrication, mise en oeuvre, (indice de classement : P98-405), avril 1998.
FD DTU 39-P5 : Travaux de vitrerie - miroiterie – Partie 5 : Mémento Sécurité, juillet 2012.

3. Autres documents de référence


Garde-corps non traditionnels en produits verriers encastrés en pied, note n° 2 (GS2), cahiers du CSTB
3034 , avril 1998.
Liste des abréviations
H : hauteur de protection nécessaire par rapport aux Z.S.N.
H' : hauteur de protection nécessaire par rapport aux Z.S.P.
N : niveau
NA : niveau supérieur en fonction des Z.S.N. situées à proximité du garde-corps
NB : niveau supérieur du garde-corps en fonction des niveaux des différentes Z.S.P. existant à proximité
du garde-corps
NC : niveau supérieur du garde-corps en fonction du niveau des zones d'agenouillement existant à
proximité du garde-corps
N.S.P. : niveau supérieur de protection
Z.S.N. : zone de stationnement normal
Z.S.P. : zone de stationnement précaire

© CSTB 2012 - Imprimé par BNETD le 29/06/2021

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