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Rivarol n°3542 du 23/11/2022 (Papier)

Editorial

La contre-religion de l’avortement et de la Shoah

NOUS AIMERIONS donner plus souvent de bonnes nouvelles dans RIVAROL, ne serait-ce que pour accroître le
moral des troupes, mais hélas tout va toujours plus mal dans ce monde où Satan
mène le bal. Voilà que, le jeudi 24
novembre, l’Assemblée nationale, selon toute vraisemblance, va voter à une très large majorité, la
constitutionnalisation « du droit à l’avortement et à la contraception ». La proposition de loi déposée par la France
insoumise a
en effet été adoptée en Commission des lois avec les voix du parti présidentiel Renaissance qui avait
déposé une proposition de loi similaire. Le texte devrait être massivement adopté par les députés car les
Républicains et le Rassemblement national devraient en principe le voter. Preuve qu’il n’y a plus de vraie droite en
France, plus d’opposition à la culture de mort, à l’assassinat dans le ventre de leur
mère de 220 000 enfants français
par an, plus de dix millions depuis l’adoption et la promulgation de la loi Veil en janvier 1975.
Marine
Le Pen, trahissant ouvertement le programme historique du Front national qui proposait en 1986 (dans Pour
la France), en 1993 (dans 300 mesures pour la renaissance de la France) et encore en 2002 (dans Pour un avenir
français), à l’occasion des élections législatives, la remise en question ou l’abrogation pure et simple de la loi Veil,
s’est prononcée ce lundi 21 novembre pour la constitutionnalisation du « droit
à l’avortement » et a même déposé un
amendement, en son nom personnel, à
la proposition de loi de la France insoumise pour bien montrer publiquement
qu’elle était tout à fait favorable, comme tous les autres partis politiques et toutes les autres personnalités
médiatiques, au massacre industriel des enfants à naître, à la froide et méthodique destruction par millions du fruit
des entrailles des génitrices.
On comprend pourquoi Marine Le Pen (que nous avons combattue inlassablement
depuis des années — elle nous a
d’ailleurs fait trois procès —, souvent
sous les insultes et les horions de beaucoup dans la mouvance dite nationale
qui nous reprochaient de l’attaquer publiquement, de dénoncer sa soumission servile à la police de la pensée) est si
médiatisée et promue depuis une vingtaine d’années. Son soutien à la contre-religion de l’avortement et de
l’Holocauste (elle est également favorable au maintien de la loi Gayssot et ne trouve rien à redire à la persécution
des révisionnistes), qui sont étroitement liées, comme en témoigne la personnalité de feu Simone Veil, prêtresse tout
à la fois des infanticides par IVG et de la mémoire de la Shoah, lui ont ouvert en grand les portes de la télévision et
aujourd’hui du Palais-Bourbon. Mais
également de la candidature à la magistrature suprême puisque le très
macronien Bayrou s’est vanté lui-même d’avoir fait le nécessaire pour que la benjamine de Jean-Marie Le Pen
dispose des 500 précieux parrainages à la dernière présidentielle, et aussi du financement public
puisque le
Rassemblement national va récolter chaque année pendant cinq
ans plus de dix millions d’euros de manne publique.
Imagine-t-on un pouvoir donné de tels moyens matériels à une opposition véritable ?
Leur
démocratie est parfaitement verrouillée : n’existent et ne peuvent exister que des oppositions parfaitement sous
contrôle. Il est vain d’espérer des changements, une amélioration de la situation par les urnes. Gardons-nous des
leurres électoraux et des illusions médiatiques.
Comment d’ailleurs pourrait-on redresser une nation, lui redonner un
avenir, une force, une homogénéité dès lors que se perpétue le crime des
crimes avec la mise à mort chaque année de
centaines de milliers d’innocents qui ne demandent qu’à vivre et à grandir, dont tout l’être en formation n’est là que
pour être protégé, dorloté, caressé et dont le
cœur qui bat, avant d’être détruit, ne demande qu’à aimer et à être
aimé ? Et comment prétendre lutter contre le Grand Remplacement lorsque l’on tue des centaines de milliers
d’enfants à naître chaque année ? C’est un non-sens. C’est une absurdité. C’est une folie. C’est un crime abominable
et inexpiable.

EN GLISSANT un bulletin dans l’urne, beaucoup de Français pensent faire œuvre utile et voter en faveur d’une
véritable alternative. En réalité, il n’en est rien. C’est du pareil au même. Aujourd’hui, aucun bulletin n’est
disponible, à aucune élection, à
aucun tour de scrutin, pour défendre la famille traditionnelle et la morale chrétienne,
la vie de la conception à la mort naturelle, la libre
recherche historique, les bonnes mœurs. Tous sont pour la
contraception, l’avortement et la pornographie de masse, qui tuent plus sûrement qu’une guerre mondiale, que la
peste ou la famine, tous ne trouvent rien à redire à la théorie du genre, au phénomène transgenre, au Pacs et au
“mariage” des invertis, à la PMA et à la GPA, monstrueux acronymes qui cachent des réalités plus effrayantes
encore. Et le pire, c’est que la secte conciliaire, qui se fait appeler frauduleusement “catholique” défend également
ces crimes abominables.
Pour avoir déclaré lors d’une (nouvelle) messe le 11 novembre, jour de l’armistice de la Première guerre mondiale, à
Bertrimoutier, un village de près de 300 habitants situé à quelques kilomètres de Saint-Dié-des-Vosges, que
« l’avortement a fait plus de morts dans le monde que la Grande Guerre », ce qui est mathématiquement
incontestable, l’abbé François Schneider a été immédiatement condamné et sanctionné par le diocèse. Il devra
s’abstenir de « toute parole publique pendant quatre semaines ». Le clerc avait également ajouté que les hommes
politiques français devraient « prendre exemple » sur le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui prend « des
décisions courageuses contre l’avortement ». Dans
un communiqué envoyé à la presse, le diocèse de Saint-Dié-des-
Vosges qui adhère lamentablement à la culture de mort et se soumet honteusement
à la pression politico-médiatique,
décalare : « Après avoir entendu l’abbé Schneider, nous condamnons l’instrumentalisation de la commémoration des
morts de la Première Guerre mondiale au profit d’autres sujets d’ordre éthique et politique. »
On le voit, rappeler, même brièvement, dans une homélie la morale chrétienne (sur le
respect de la vie ou sur les
bonnes mœurs), condamner l’assassinat industriel des enfants à naître sera de plus en plus difficile et ouvrira la voie
à des persécutions ouvertes des “autorités” civiles mais
aussi religieuses, car il est clair que la secte conciliaire a
choisi Créon contre Antigone, César contre Dieu, Mammon contre le Christ, la synagogue de Satan contre la
bergerie de Jésus-Christ. Si cette sanction
injuste, scandaleuse et imméritée de ce clerc pouvait lui ouvrir les yeux et
le faire quitter la secte conciliaire, au moins elle n’aurait pas servi à rien !

LA PERSÉCUTION n’atteint pas seulement les quelques rares clercs qui osent encore rappeler la doctrine
chrétienne, elle touche au premier chef les chercheurs non conformistes. Vincent Reynouard croupit à la prison
d’Edimbourg en Ecosse depuis le 10 novembre, et on a appris ces derniers jours qu’il y serait au moins jusqu’au 23
février 2023, date à laquelle aura lieu une audience sur le fond concernant la procédure d’extradition. Si la loi
britannique est respectée, il ne devrait pas être extradé vers la France où il doit purger en tout 29 mois de prison
ferme (plus éventuellement d’autres condamnations à la suite de procédures en cours, dont une de mars 2022 à
la
demande de l’Organisation juive européenne pour une vidéo révisionniste), puisqu’il n’y a pas de législation
comparable à la loi Fabius-Gayssot au Royaume-Uni.
Certains juristes écossais, dont un interrogé par The Times, célèbre journal londonien, considèrent ainsi qu’il n’y a
pas de base légale pour extrader Vincent Reynouard et que la
demande d’extradition devrait échouer. Paul Dunne,
un avocat de la défense pénale basé à Édimbourg, a ainsi déclaré à Good Morning Scotland
sur BBC Radio
Scotland que la demande d’extradition était presque certaine d’échouer car un tribunal écossais ne peut pas traiter
quelque chose qu’il ne reconnaît pas comme un comportement criminel. « La négation de l’holocauste n’est pas un
crime en Écosse. Vous ne pouvez pas être extradé pour quelque chose qui n’est pas un crime ici, ce n’est
pas un
détail technique ou une carte “Sortez de prison, touchez 20 000 euros” » a-t-il déclaré, selon The Times. Ces
déclarations apparaissent comme une lueur d’espoir dans ce dossier mais il faut rester prudent car
on peut compter
sur le Lobby-qui-n’existe-pas pour tout mettre en branle afin que le militant révisionniste quinquagénaire soit
extradé, s’asseyant ainsi sur le droit. On n’entend pas d’ailleurs le nonagénaire
Robert Badinter dénoncer ce rapt
illégal et cette incarcération scandaleuse, lui qui pourtant se fait fort de défendre l’Etat de droit. Tous ceux qui
défendent avec un juridisme sourcilleux et pointilleux les
droits, même les plus contestables, des pédocriminels, des
terroristes,
des assassins multirécidivistes, des immigrés clandestins sont tout à coup bien silencieux. Ou pis crient
avec les loups. On n’entend pas les ONG dénoncer cette capture qui est juridiquement infondée. Amnesty
International ne lève pas le petit doigt, non plus qu’aucun défenseur autoproclamé des droits de l’homme.

ET PIS ENCORE, même dans notre mouvance, les voix qui osent dénoncer cette persécution, cette injustice, sont
bien rares. Il est loin le temps où Paul-Eric Blanrue pouvait, le 6 août 2010, quelques semaines seulement après la
première incarcération de Vincent Reynouard, lancer une pétition pour sa libération et pour l’abrogation pure et
simple de la loi Gayssot. Cette pétition qui avait été signée à l’époque par des centaines de personnalités, dont
quelques-unes présentes dans les grands médias, qui avait été traduite dans plus d’une dizaine de langues étrangères
et relayée sur différents sites, serait inimaginable aujourd’hui tant la lâcheté générale a grandi de manière
impressionnante. D’ailleurs, lorsqu’on lit les noms de certaines personnalités qui l’avaient à l’époque paraphée, on
ne peut s’empêcher de penser qu’ils sont aujourd’hui (du moins jusqu’à présent) aux abonnés absents. Bruno
Gollnisch et Jean-Marie Le Pen (qui, lui, ne l’avait pas signée mais osait à l’époque dénoncer, au moins timidement
ces persécutions) observent de Conrart le silence prudent. Jean-Yves Le Gallou, qui avait signé la pétition de
Blanrue en 2010, se tait, ainsi que sa fondation Polemia dont le site n’a pas consacré jusque-là un seul mot, une seule
ligne à l’arrestation de Reynouard, lui qui pourtant se veut le champion
de la dissidence, de la réinformation et de la
liberté de l’esprit. Il est vrai qu’il n’avait pas non plus osé rendre hommage publiquement, fût-ce par un simple tweet
ou un modeste communiqué, à Robert Faurisson lorsque celui-ci est décédé en octobre 2018. Radio Courtoisie et TV
Libertés observent, elles aussi, le silence. Tout comme bien sûr Reconquête et le Rassemblement national. Tout
comme la mouvance identitaire et l’essentiel de la Nouvelle Droite qui, pourtant, promeut couramment le surhomme
nietzschéen, la bravoure païenne, comme le libraire et éditeur François Bousquet, rédacteur en chef d’Eléments, qui
a même écrit tout un manuel sur le courage ! Non, on ne rit pas ! Aujourd’hui, leur devise, c’est : « tous aux abris ! »
Que voulez-vous faire, que voulez-vous sauver avec de tels pleutres, de tels
imposteurs ? On est loin là du courage
des chefs fascistes ! Quand on n’est pas capable de faire face à la pression du Système, on ne se met pas en avant.
On rentre ou on reste chez soi, c’est plus sage et plus digne. Car, le courage, il ne suffit pas d’en parler dans un livre
pour se hausser du col, il est dans les actes. Au quotidien. Et ne pas dénoncer une injustice, un crime, une ignominie,
quand ils sont publics et avérés, c’est se faire objectivement complice de cette injustice, c’est la cautionner. Et
forcément plus l’on se tait, plus les injustices
se font nombreuses, plus l’iniquité progresse en intensité, plus le mal
devient profond et universel. Or, à quoi sert-il de vivre ici-bas, à quoi sert-il de se battre et de militer, si l’on n’est
pas de tout son cœur, de toutes ses forces, de toute son âme, au service du bien, du beau, du vrai et si l’on ne
dénonce pas les injustices et les turpitudes ? Quoi qu’il en coûte.

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