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½
Chroniques du mauvais temps
Avec 22 dessins de
Auto-édition FB
Couverture de François ALLOT
Maquette : Frank Marest - Frédérique Ferrey
SOMMAIRE
PREFACE ....................................................................p. 9
AVERTISSEMENT .....................................................p. 49
CHRONIQUES
I - PETITS FAITS VRAIS DE SOCIETE ..........................p. 51
II - LA FRANCE VUE DE FRANCE ................................p. 111
III - L'ETRANGER VU DE FRANCE ................................p. 199
IV - HISTOIRES JUIVES .................................................p. 235
V - AVANT LA CASSURE ..............................................p. 259
VI - LA CASSURE ..........................................................p. 269
s)
DU MEME AUTEUR
- doni : un certain racismc juif, La haine anti-Lc Pcn, Mais qui est donc le professeur
Faurisson ?, Le Jour où ils ruèrent Philippe Henriot, Devine qui vieni télé-diner ce soir?
"Mon" affaire Dreyfus, A Fresncs avcc Robert Brasillach, Le Racisme judiciaire. Un
hold-up raté (la dissolution), Xavier Vallat et la qucstion juive, Pour prendre congé.
etc ...
••
12
-Jean-Marie m'a tuer !
On a ri. A tort. Ce n'était pas une boutade et nous devions
etre nombreux dans cet état, à souffrir de mi Ile morts en
voyant un homme que nous estimions, que nous admirions,
que beaucoup d'entre nous considéraient comme un homme
d'Etat, ou plus exactement comme un homme possédant !es
qualités qui auraient pu en faire un homme d'Etat, se con
duire comme un énergumène vociférateur, un histrion hysté
rique, un Dr Jekyll définitivement métamorphosé en Mister
Hyde, et nous jouant un acte inédit du Père Ubu. J'étais
démoli. Je me sentais sali, atteint, ridiculisé, blessé par l'af
fligeant spectacle auquel s'abaissait le président du Front
national. A huis clos, ou en privé, ce torrent d'insultes, d'ac
cusations, de menaces : traitres, félons, vendus, je ne serai
pas César, j'égorgerai Brutus (avec les gestes), ce déferle
ment de haine contre le compagnon d'armes de la veille était
déjà insupportable. Le pire, c'est qu'il se passait en public,
dans !es joumaux, à la radio, à la télé, devant l'ennemi fré
tillant qui n' en croyait pas ses yeux émerveillés. Cette mise
à mort du Front national, il y avait si longtemps qu'il l'atten
dait, si longtemps qu'il l'espérait. C'était son reve, son
obsession. Il lui avait consacré énormément d'efforts, d'ima
gination, de ressources et !es siennes sont inépuisables.
Devant notre lente mais siìre progression, il redoutait de ne
jamais atteindre son but. On se souvient encore du concert de
lamentations et de colère que provoquèrent nos succès aux
Régionales, et le coup tactique qui faillit etre historique.
Cette destruction qui semblait s'éloigner, voilà qu'elle se
produisait aujourd'hui, de l'intérieur, en surface et en pro
fondeur, dans les cadres et dans !es troupes, au moment
meme où le Front national était donné vainqueur de la course
européenne ... A une condition toutefois : que sa liste fùt
conduite par le tandem Le Pen - Mégret.
Malheureusement Le Pen refusait cette condition. Il la reje-
PRÉFACE
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PRÉF A CE
P RÉFACE
4-V
P R É F ACE
4V
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.,
professionnelle, leur liberté, parfois leur sang. Responsable
des triomphes, il est responsable des défaites. Responsable
des splendeurs, il est responsable des catastrophes, et notre
division est la pire qui pouvait arriver. Responsable et cou
pable de l'échec, car la division, c'est l'impuissance, il lui
fallait tout mettre en reuvre pour réduire nos divisions et
mettre un terme aux querelles, cette maladie organique des
Gaulois. Il le sait mieux que tout le monde. Ne sait-il pas tout
mieux que tout le monde ? En aoGt, dans son fameux dis
cours de Toulon, il déclarait encore
Restons vigilants, parce que • vous avez pu voir comment sont
interprétées, à notre détriment ou à notre avantage, les moindres
discussions et les moindres divergences. Mise en scène d'une façon
souvent impudique, cene tactique vise à troubler la raison de nos militants.
Or le metteur en scène du misérable feuilleton de nos misé
rables querelles, qui est-ce, sinon lui ? Qui mime à la télévi
sion César égorgeant Brutus ? Qui a l'impudeur d'expliquer
le choix politique de sa fille Marie-Caroline par l'arnour qui
la lie à Philippe Olivier, un des lieutenants de Mégret ? (Quel
sujet de rnélodrame politique ... ) Comme le lutteur dans les
foires de jadis faisait la parade sur l'estrade, qui se vante de
sa force, de ses muscles, de ses "pompes", de sa jeunesse qui
ne doit rien aux élixirs ? Quand on pousse à la réconciliation,
qui répond, superbe, et l'on entend Pierre Brasseur jouant
Frédéric LemaHre :
- Oui, qu'ils viennent, mais en chemise et la corde au cou.
Qui ose utiliser les mots de l'ennerni : « racistes, antisémites »
pour dénoncer les camarades de combat. La LICRA peut
pavoiser. Le Pen lui donne raison. Quel argument contre
nous dans !es prétoires !
Qui permet à Christian Baeckeroot d'écrire dans Le Figaro :
« C ' est autour de Mégret qu 'il y a le plus de s11bstit11ts i11tel
lectuels du racisme » (6 novembre 1998) ?
PRÉFACE
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-- P E T I T S FA I T S ( V R A I S ) D E S O C I É T É -
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...
« Travail/ez, prenez de la peine... »
Le laboureur Pour le troisième centenaire de la mort
et ses enfants de Jean de la Fontaine
·et les nouvelles dispositions budgétaires
de Juppé-Chirac.
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- P E T I T S F A I T S ( V R A I S ) D E S O C I É T É --
onnaissez-vousAriane Mnouchkire?
Oui ? Non ? Rayez la menti01
Pardon inutile. Certains la tiennent
Molière
pour une "idole", un monument que
l ' on peut actuellement visiter en
Avignon. Elle y donne un Tartuffe
islamisé, inspiré de Molière, mais présenté comme étant son
reuvre.
D' autres la considèrent comme une pétroleuse de théatre. Sa
scène est une barricade. Elle y fait monter ses troupes pour y
défendre des pièces à thèses qu' elle prend pour des pièces
d'idées. Trois ou quatre heures durant, jamais moins, on n'est
pas là pour rigoler, la révolution est d'un sérieux mortel, ses
comédiens s'affrontent avec une énergie du diable. Selon le
canevas permis par 1' idéologie unique, ils échangent leurs
répliques comme des balles et n'utilisent que des arguments
massues. Après quoi le rideau tombe. Les morts se relèvent.
Vainqueurs et vaincus se retrouvent au bistrot où il répètent
ce qu'ils ont lu dans Libération et Le Monde. Le lendemain
on recommence à dénoncer le fascisme étemel, toujours
-
- P ETITS FAITS ( V R A I S ) DE S O C I É T É -
••,
J
L'apothéose du Franchouillard
Mondial
e l'avoue. Inutile de faire le malin.
de football :
victoire
Quoique me piquant d'une certaine
de la France culture footballistique, je ne
voyais pas l'équipe de France gagner
le Mondial. Si nous étions arrivés en
demi-finales, j'aurais meme trouvé le résultat flatteur.
Compter au nombre des quatre meilleures équipes de l a pla
nète, ce n'est pas rien. Or nous avons réussi l 'exploit de rem
porter la coupe d'or, à la régulière, grace à vingt-deux
joueurs, grace à l' école française de football et au tissu
conjonctif de ses techniciens, grace au dévouement et au
bénévolat de dizaines de milliers d'éducateurs, de cadres, de
dirigeants . . .
Grace surtout à un homme de devoir, u n Français comme on
les aime, solide, modeste, courageux, enteté, opiniatre, fidèle à
ses principes, aux vertus de l'expérience, retenant les leçons
du passé, se méfiant des modes et des idéologies, sensible
néanmoins aussi sous une apparence assez rude, un homme,
quai ! Avec un prénom à l'ancienne qui dit naYvement le bon
heur de la famille devant l'enfant qui vient de naitre : Aimé.
Un nom camme on en trouvait chez les paysans d'autrefois,
ceux qui ne faisaient pas de différence entre le droit du sang
et le droit du sol : Jacquet.
C'est pourquoi les intellos dogmatiques de L'Equipe, au pre
mier rang desquels se trouve le père Ubureau, le directeur de
la rédaction, l'avaient surnommé le Franchouillard. Le mot
se veut méprisant pour tout ce qui appartient, dans la forme
et le fond, à la France traditionnelle. Il montrait Aimé
Jacquet, cachant des idées d'un autre age sous son béret
basque et déambulant, parmi les Dieux du stade, la baguette
de pain sous le bras. Un Franchouillard ! Ses mérites n'en ont
été que plus grands.
Le premier fut de vaincre. C' était ce dont la France des gra-
dins avait le plus besoin : une victoire, une victoire en chan
tant, une victoire enchantée, contre des équipes réputées
supérieures à la notre
Pour réussir, M. Jacquet s'est servi de ce qu'il possédait. Il a
pris ce qu'il avait de meilleur : des techniciens blancs et des
joueurs tricolores. Il n ' a pas craint de rappeler à l' opinion
que nous avions été un grand empire colonia!, et que notre
colonisation, si décriée dans les écoles d'aujourd'hui, avait
beaucoup apporté aux peuples qu'elle civilisait, à commen
cer par ce jeu dont elle leur enseignait !es règles, la science
et )es secrets.
L'équipe de France de M. Jacquet a démontré, comme au
tableau noir, que les éléments d'origine étrangère pouvaient
se fondre dans le corps de la nation, à condition d'etre choi
sis et sélectionnés, de se soumettre aux lois, à la discipline,
aux exigences, aux contraintes du groupe, et d'apporter, avec
une solidarité sans failles, quelque chose qui ressemblait à
l'amour.
Malgré son air de Franchouillard et peut-etre à cause de lui,
M. Jacquet réussit alors une série de miracles complémen
taires.
A un pays miné par l'individualisme, i l apprit que le football
n'était pas un divertissement de stars, mais un jeu d'équipe.
A une société fascinée par l' argent, i l révéla que des merce
naires milliardaires et blasés avaient une fune et qu 'ils trou
vaient un bonheur enfantin à gagner des matchs entre
copains, pour eux, pour leur entra1neur, et pour le pays dont
i ls portaient fièrement les couleurs.
A des populations qui s'en croyaient éloignées, i l fit décou
vrir le frisson de la préférence nationale, celle qui faisait
exploser les villes de joie melée d'orgueil.
Alors vinrent !es matchs et les marches du succès, gravies les
- P E T I T S F A I T S ( V R A I S ) D E S O C I É T É --
..
beaucoup d'illusions sur l'ame humaine, quelle que soit la
couleur de la peau. Ce que j ' ai vu au Congo et au Maghreb,
ce qui se passe au Rwanda et en Algérie, m'incline pourtant
à penser qu'ils sont encore plus près que nous du sauvage,
lequel, quoi qu'en <lise Rousseau, n'était pas toujours bon.
Certes tous les enfants d'immigrés ne sont pas aussi féroces
que les "jeunes" en action que nous montre la télé. Mais,
dans ce genre de situation, ce sont les durs, les méchants qui
font la loi : la loi de la jungle. lls l'imposent d'abord aux
autres gosses qu'ils cognent, rançonnent, volent, violent, ter
rorisent ; ensuite aux maitres, maitresses, profs, dont la vie,
dans certains établissements, est devenue le cauchemar et
I' enfer que je disais plus haut.
Un cauchemar et un enfer d'autant plus insupportables qu'ils
sont couverts par le conformisme idéologique et médiatique
actuel. Nos fameux "jeunes" le savent. Ils savent qu'ils sont
à l'abri derrière le mot tabou : racisme. Il suffit de le dénon
cer chez les autres, tout en le pratiquant pour soi (putain de
ta race !), pour avancer à couvert, comme les Peau-Rouges
au Far West avançaient derrière leurs buissons.
-
-
- P ET I T S F A I T S ( V R A I S ) D E S O C I É T É --
Après Cayenne :
soyons positifs
e
- �a� -------
...
,est l' enseignement majeur de
l ' époque. Soyez positifs ! Il
faut positiver ! Tout le monde
le répète sur tous les tons. A quelque
chose malheur est bon. En toutes cir
constances, ne considérez que le còté
utile de la situation, le bénéfice. Après avoir ricané, sarcas
tique, comme à l'accoutumée, j'y souscris à mon tour. Ainsi
les facheux événements de Cayenne ont enrichi mes connais
sances. J'ai corrigé des erreurs et appris ce qu'étaient les
lycées à l'approche du troisième millénaire.
Autrefois, dans ma jeunesse, entre les deux guerres, les
lycéens étaient les adolescents les mieux considérés d'entre
nous. Quand il en passait un, raide comme la justice et fier
comme un petit banc, tout le quartier le montrait du doigt et
disait, d'une voix où l'admiration se mèlait à l'envie :
- C'est Jobic . . . le fils de la Poste . . . Il est au lycée de
Quimper. . . Parait qu'il en connait autant que ses profs . . . Il
ira loin, çui-là . . . Vous vous rendez compte ?
Le quartier se rendait compte. Pensif, il hochait la tète en
essayant d'imaginer les carrières dorées qu'ouvre le savoir.
Je n'eus jamais cette chance, sans qu'il m'en coiìtat outre
mesure, je dois l ' avouer. Orgueil de leurs mères, les lycéens
que je connaissais étaient toujours habillés en dimanche, ce
que je détestais. Boutonnés, des casquettes d'intemat avec
visière vernie noire vissées sur le sommet du crane, mème en
semaine ils étaient ficelés d'une eravate, quelle horreur !
N'ayant jamais eu de cou, j'ai toujours nourri une aversion
profonde pour les cravates. Elles m' allaient comme un licol.
J'avais l'air d'un bceuf, animai peu reluisant malgré son ròle
dans la crèche. Pour rien au monde je n' aurais voulu etre
lycéen. N' ayant pas de grandes ambitions pour leur garçon,
mes parents n'y pensaient pas. C'était parfait.
-- P E T I T S F A l T S ( V R A I S ) D E S O C I É T É --
LA POLICIERE POURSUIVIE ?
:J 1
(22 octobre 1998)
vie camme les autres. Un jour viendrait la fin des fins, la fin
demière, et le glas sonnerait pour tous. De la maison à l'église,
de l'église au cimetière, derrière le corbillard que tiraient des
chevaux richement harnachés, le cortège traversait la ville.
Le clergé venait devant. A l'époque il ne s'occupait pas
beaucoup de racisme ni de xénophobie. Il prenait le temps
d'accompagner jusqu'à la gare !es appelés au grand voyage.
Sur !es trottoirs les gens s'arretaient. Les hommes se décou
vraient. Les femmes se signaient. La société participait.
Ces mceurs ont disparu. On nait à l'hòpital. On meurt à l'hò
pital. Les morts y passent seuls leurs dernières nuits sur la
terre. La morgue, ce frigo à trépassés, a remplacé !es veillées.
Je n'entends plus sonner le glas. Les corbillards sont auto
mobiles. Ils foncent. Le temps, c'est de l'argent. Les parents
et amis suivent camme ils peuvent, en voiture. On ne voit
plus guère de gens portant le deuil. La peine demeure, c'est
certain, aussi profonde, aussi vive, aussi durable qu'autre
fois. Mais la mort n'est plus qu'une tragédie individuelle. La
société l'escamote, sauf dans des cas bien précis et limités.
Pour les morts juifs des camps de concentration, où la guerre
les avait enfermés, le devoir de mémoire doit etre constam
ment répété. Pour les soldats, caporaux, sous-officiers, offi
ciers tombés en 39-40, en 40-45, en Indochine, en Algérie,
pour les marins mitrai llés à Mers-el-Kébir, pour les Français
tués par les maquis communistes, pour ]es morts sous ]es
bombardements anglo-américains, moins on en parie, mieux
on se porte.
L'attitude vaut pour la mort courante. Achetez vos obsèques
à l'avance et n'y pensez plus. Tout est fait pour nous distraire
de ce qui donne pourtant un sens essentiel à la vie. Je me sou
viens du Jour des Morts, dans mon enfance. Il se préparait
une semaine, au moins, à l'avance. Les tombes étaient
bichonnées. On refaisait les dorures. Les familles se retrou
vaient au cimetière. Tout en s'occupant au sarclage des
-------- pi ('}(}fil.e.
()J'a tUl!rl_ -------
...
a.
(5 juin 1997)
Aucuns commentaires. Ils seraient trop douloureux.
lls revinrent 26, qui menèrent une vie d' enfer au président
Herriot, premier Président du conseil du Cartel (juin 24 -
avril 25), en partie à cause de la guerre du Rif, et à l a majo
rité socialiste et radicale-socialiste. Ce fut l' époque où le
fameux capitaine Treint, un des dirigeants du PC, parlait de
« plumer la volaille socialiste ». Les socialistes étaient les
« social-traftres » et les « social-fascistes ». Dans un de ses
poèmes les plus fameux, Aragon commandait « Feu sur Léo11
Blum ». M. Jospin a du l'oublier.
LE FRONT POPULAIRE (1936- 1938). Bis repetita. Jusqu'aux
élections, le Parti communiste fut sur les estrades et à la tete
des défilés. Cela lui permit de profiter de l'élan. Sortis à 10,
les députés communistes revinrent à 73. En remerciement et
signe d'accord profond, ils refusèrent, immédiatement, de
prendre leurs responsabilités dans le gouvemement Blum. Le
seul ministère qu'ils réclamèrent fut le « ministère des
masses ». Ils commencèrent par déclencher les grèves tour
nantes avec occupation d'usine. Elles genèrent considérable
ment le pouvoir socialiste et provoquèrent des dévaluations
catastrophiques. Ensuite l ' action du Parti communiste
consista à essayer d'entrai'ner Léon B lum dans l a guerre
d'Espagne avant de déclarer la guerre à l ' Allemagne. Ce fut
Edouard Daladier, le troisième larron du Front popu, qui le
fit. Mais, entre temps, Staline s'était allié à Hitler (23 aout)
et, le 26 septembre 1939, l a Chambre du Front Populaire
votait la déchéance des députés communistes par 522 voix
contre 2. On notera que, dans cette chambre du Front popu
laire, ]es socialistes étaient 206, les radicaux-socialistes 1 1 1 .
LES COMBATS DE LA RÉSISTANCE. Ils ne commencèrent que
tardivement pour le Parti communiste : au mois de juin 1 941,
alors que la France était envahie depuis un an. C 'est moins
contre ]es occupants que le Parti communiste se souleva que
contre I' Armée allemande qui, le 22 juin, de la B altique à l a
mer Noire, était entrée en URSS.
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U!- --------
...
Alors que la Résistance, de Londres, recommandait de ne pas
se lancer dans les attentats individuels, le Parti communiste
les déclencha. Ils entrafneront les exécutions d' otages de
Chateaubriand et de Nantes. Désormais le terrorisme engen
drant le contre-terrorisme, qui provoquera une recrudescence
du terrorisme, allaient changer le visage de l 'Occupation. Ce
que voulait Moscou.
M. Jospin semble considérer que la Résistance est la prolon
gation du Carte] des gauches et du Front populaire. C'est
abuser. Il y avait beaucoup de résistants de droite à Vichy, à
Londres et sur le territoire occupé. Il y avait beaucoup de
gens de gauche dans la collaboration, dont M. Jospin père, le
pacifiste intégral. En revanche, dans les maquis, les socia
listes ne se rencontraient qu' à doses homéopathiques.
M. Jospin, fils, ne devrait pas laisser M. Schrameck préparer
ses improvisations.
LES GOUVERNEMENTS DE GAUCHE EN 1945. Il n 'y eut aucun
gouvemement de gauche en 1945. En 1945, il n'y a eu que
deux gouvemements d' union nationale des Epurateurs, tous
deux présidés par le général de Gaulle. Le second prit fin le
26 janvier 1 946. Si les communistes entrèrent dans les gou
vemements de Félix Gouin et de Georges Bidault qui suivi
rent, ils ne firent pas partie du gouvemement socialiste de
Léon B lum (16 décembre 1946 - 23 janvier 1947). En
revanche, on devait les retrouver dans le ministère du socia
liste Paul Ramadier, le 22 janvier 1947. Ils étaient cinq :
Thorez, Billoux, Croizat, Tillon, Marrane. Ils y demeurèrent
un peu plus de trois mois. Mais, le 4 mai, après leur refus de
voter la confiance au gouvernement dont ils faisaient partie,
Vincent Auriol, président socialiste de la République, et Paul
Ramadier, président socialiste du Conseil, les prièrent d'aller
faire le ministre ailleurs. Ils se vengèrent en organisant, en
novembre et décembre 1947, )es grèves insurrectionnelles,
avec sabotages et batailles rangées, qui firent des dégats
---- L A F R A N CE V U E D E F R A N C E ----
A L I NTERI EU /<. .
, ·
n
--------- o�(}JtJW!,
- f'?a� --------
...
Nous n'avons pas fini d'en baver, c'est certain. Nous conti
nuerons à etre pressurés, essorés, tondus, raclé jusqu'à l'os.
Comme les anciens, les nouveaux maitres s'emploieront à
prendre l'argent des citoyens qui épargnent pour le remettre
à ceux qui dépensent. Mais, au moins, avec les rigolos que le
peuple souverain nous a donnés dans son infinie clairvoyance,
ce ne sera pas triste. C' est ça, le changement.
(3 juillet 1997)
Ce texte prouve à quel point je peux me tromper.
M. Chevènement, homme politique, a fini par obéir à
M. Chevènement, ministre : il a fermé sa gueule et il est
resté.
ès la formation du gouverne
ment Jospin, je l' avais signalé à
Le mammouth
votre attention : le citoyen
de M. Allègre
Allègre serait une des grandes vedettes
du nouveau théàtre politique. Il suffirait
que Konk l' ornàt de moustaches en
accroche-creur pour que le ministre de l'Education nationale,
de la Recherche et de la Technologie ressemblat au général
Dourakine, tout craché. Il en a l' allure massive, l'aplomb, la
jovialité féroce et, sous une bonhomie de façade, un tempérament
abrupt et tranche-montagne. On le vit, d' entrée de jeu, quand
il déclara, à brfile-pourpoint, que, toutes affaires cessantes, il
allait « dégraisser le mammouth » !
Le mammouth ! Horreur et profanation ! C'est ainsi qu'un
ministre socialiste osait parler de la corporation enseignante,
fille ainée de la République. Fort de sa réputation de savant
physicien, rappelant les connaissances acquises, de 1988 à
1 992, au ministère de l'Education nationale, à la droite de
Jospin, il se permettait de la montrer énorme, tentaculaire,
vautrée dans ses droits acquis et ses privilèges, obsédée
I
---- L A F R A N C E V U E D E F R A N C E ----
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e
(28 mai 1998)
trangers, étrangères,
Le devoir du sol
..
Qlffft!SMO&I
COP-tME" (}A f
D6
NATU'tA·
·USATÌOII
---- LA F R A N C E V U E D E F R A N C E ----
...
fin de ma jeunesse, le temps a fait son reuvre. 11 m'a calmé.
J'observe. Je me contente de constater, et de noter, pas tou
jours rnélancoliquement, les différences existant entre ce que
la République prétend etre et ce qu'elle est. C'est sans doute
ce qu' on appelle la sagesse.
(18 décembre 1997)
ur le douloureux problème de
l' avorternent, j' ai une position
Sur l'avortement -� plus nuancée que certains de
, mes arnis. Nous avons connu des expé
riences différentes, sans doute. Quand
on a rencontré la détresse et la solitude
des filles engrossées, l' angoisse où les murait une materrùté
interdite ; quand on a assisté à des scènes terribles : un amant
presser sa maitresse enceinte de supprimer leur enfant, la
menaçant de l'abandonner si elle s'y refusait, et la malheu
reuse courant les bas-quartiers de la ville pour trouver la "fai
seuse d'anges", qu'on appelait aussi la "tricoteuse" ; quand on a
pris conscience des protections, des facilités, des avantages que
l' argent et le rang social apportaient aux unes comme la pauvre
té et le manque de relations rendaient plus désespérée encore la
situation des autres, on comprend que le législateur ait voulu
---- LA F R A N C E V U E D E F R A N C E ----
upposez . . .
Sospel : les vrais
coupables
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---- L A F R A N C E Y U E D E F R A N C E ----
e'
(6 aout 1998)
L
e président des Etats-Unis,
l ' oncle Sam Clinton, que l' on
L'air amérlcaln présente volontiers comme un
grand niais légèrement attardé, arna
teur de drogues douces, de femmes
fortes et de saxophone, a donc imposé
sa solution demi-finale au problème de l'ex-Yougoslavie, à
l'heure américaine, comme il lui convenait et à la barbe des
premiers intéressés.
Beaucoup de nos compatriotes s'en réjouissent. Ils croient
---- L'ETRANG E R VU DE F R A N C E ----
...
O.
S
avez-vous pourquoi les bom
bardements sauvages du peuple
Le terrorisme, tchétchène - hommes, femmes,
c'est les autres
enfants, vieillards melés - par l'avia-
tion et l'artillerie russes n'ont pas tou
..__ - ché le creur, pourtant si humain, de·
Nations Unies, alors que quatre attentats terroristes en lsraei
cruels certes, mais limités, ont mobilisé les dirigeants de la
planète, réunis dare-dare au coup de sifflet du grand Bill, le
président de la République mondiale arnéricaine ?
La réponse est simple, mais capitale.
Parce que la Tchétchénie n'a pas de diaspora et qu'il n'ex.iste
pas, aux Etats-Unis, de lobby tchétchène capable d'empe
cher, ou de gener, l' élection d'un président.
En revanche, la diaspora israélienne existe, de meme qu' existe
aux Etats-Unis un lobby israélien puissant, riche, habile,
organisé et entrainé, qui pèse sur l' élection présidentielle,
non seulement par le vote de ses adhérents, mais par le poids
qui est le sien dans les rnilieux politiques, d'argent, d'af
faires, dans !es médias, la diplomatie et les services secrets
arnéricains.
En conséquence la politique étant essentiellement la défense
de ses intérets - sauf en ce qui concerne les intérets français,
qui ne peuvent ètre que l'expression du nationalisme le plus
---- L' ETRA N G E R V U D E F R A N C E ----
C'est possible.
Ce n' est pas une raison pour qu' ils se désintéressent de l 'Est.
Ils ne le peuvent pas. Ne serait-ce qu'à cause d'lsrael, du
pétrole et du marché russo-européen.
A-t-on jamais vu un candidat américain à la présidence
mésestimer le lobby israélien ?
A-t-on jamais vu un financier américain ne pas tenir compte
du pétrole ?
A-t-on jamais vu un riche, si riche qu'il fGt, refuser de nou
velles richesses ? Un profiteur ne plus profiter ? Un mar
chand bouder le commerce ?
Nous avons, me semble-t-il, beaucoup à craindre des Etats
Unis d' Amérique et dans beaucoup de domaines : écono
mique, politique, technique, commerciai, sans parler de la vie
quotidienne et de l'indépendance de la patrie, « le bien le
plus précieux », disait Maurras. Normalement l'Europe
devrait constituer une force de résistance à l a pénétration
américaine. A considérer ce qui se passe à Bruxelles,
l 'Europe actuelle serait plut6t une faiblese et une aide à l ' in
vasion.
Au lieu de se grouper autour du grand Bill, il serait plus utile
de se grouper contre lui. Ce ne serait pas un mauvais ciment.
Il pourrait aider à la coalition des nations d'Europe
conscientes du péril.
Est-ce possible ?
Je laisse à mes amis, Ies vrais politiques, mieux informés que
moi, le soin de répondre.
(21 mars 1996)
la mi-décembre, M. Chirac
Quatre funeste&
invita à l'Elysée cinq jouma
tendances
listes de modeste format. IJ leur
expliqua que les Français étaient des
gens impossibles, conservateurs de
surcroit, ce qui rendait les réformes
difficiles. Selon les sondages, une majorité de Français fut
satisfaite de ces màles propos.
Quinze jours plus tard, M. Chirac s'invita dans vingt millions de
foyers. Il leur expliqua que les Français étaient des types épa
tants, ingénieux, entreprenants, enthousiastes. Il suffisait de
leur souhaiter : bonne année, bonne santé, et le paradis à la fin
de vos jours, pour qu' ils entreprennent de grandes choses.
Curieusement les Français apprécièrent moins ces compliments.
Se laisseraient-ils moins bourrer le mou que par le passé ? Je
n'ose l'espérerer . . . Mais les vreux échangés manquaient de
confiance et d'élan. Visiblement un grand nombre de
Français paraissaient douter que 1997 fiìt en mesure de modi
fier les funestes tendances de 1996. A savoir : la surpuissance
américaine, l' absence européenne, l' impuissance française,
la naissance de l' antiracisme.
1 - La réélection de M. Clinton marque l' apogée des Etats
Unis, première puissance économique, financière, militaire,
politique et "culturelle" du monde. Cette volonté d'hégémo
nie planétaire est partagée par son riva! républicain. Celui-ci
trouve meme que Clinton n'y va pas assez fort avec les
"natives" récalcitrants d'lrak, de Palestine, de Serbie, de
France. En ce qui nous concerne, le veto mis par Washington
à la nouvelle candidature de Boutros-Ghali, l' élection de
Kofi Annan, les manreuvres américaines à Bruxelles, le tor
pillage des initiatives de Paris au Rwanda et dans l'ex
Yougoslavie, sont les signes les plus récents de l'hostilité
américaine à une indépendance réelle de la France. L'ONU
est devenue ostensiblement la Chambre Haute du gouveme-
---- L' ETRA N G E R V U D E F R A N C E
...
tille mais de combat. Il a été très actif en 1996. Il le sera
davantage en 1 997. Ce qui permettra peut-etre aux Français
de le découvrir dans sa réalité et de s'unir à nous pour le
combattre. C' est en tout cas le souhait que je fais dans ces
premiers jours de l' an neuf.
(9 janvier 1997)
race au président de la
Chiraquie bananière, une
Notes lncorrectes
sur l'Euro
France sous-anesthésiée vient
d'abandonner, dans une résignation
melée d'indifférence, le frane, valeur
chargée d'histoire et de sens, demeurée
symbolique malgré les nombreuses manipulations dont il fut
la victime, pour l'euro, valeur chargée de nuées et de prémé
ditations.
Allons enfants de l' apathie ! Devant cette inertie calculée, on
ne pouvait pas ne pas se souvenir du message solenne! que
M. Chirac nous avait lancé jadis :
Tout permet de penser que, derrière le masque des mots et le jargon
des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent
à l' idée de son abaissement. En ce qui nous concerne, nous devons
dire non [. . . ] Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la
France, le parti de l'étranger est à l'reuvre avec sa voix paisible et
rassurante. Français ne l'écoutez pas ! C'est l'engourdissement qui
précède la paix de la mort (6 décembre 1978).
Le parti de l'étranger ! En ce temps-là, Chirac était xénophobe.
Seuls les imbéciles ne changent pas. Depuis, le grand vent de
l'euro a balayé les billevesées. Les idées mortes se ramassent
à l' appel de Cochin. Il ne reste que deux avertissements.
Amorphe égale à mort. Monnaie unique, monnaie inique. Jeux
de mots, jeux de signaux.
•
---- L'ETRAN G E R V U D E F R A N C E
220)
du pouvoir médiatique international. Ils marchent au fric et
au sifflet. C'est sur commande qu'ils ont montré la future
reine glamour, habillée à mi-cuisse, )es reins creusés, avec
son petit scurire, l'reil émerveillé et coquin dans un visage de
profil, balançant son sac au rythme d'un pas ailé, et quittant
ses adorables bambins pour filer, soit chez son amant du
moment, soit dans les bureaux de bienfaisance où l'atten
daient toute la misère de la terre et les paparazzi.
Chez une future souveraine d' Angleterre, généralement austère
et fagotée, révérence à la rei ne Victoria oblige, ce mélange n'est
pas fréquent. Toutes classes et castes confondues, la Société,
plus voyeuse encore que curieuse, se régalait. Vos turpitudes
vous genent moins aux entoumures quand on !es retrouve chez
)es princes.
La princesse ne lésinait pas plus sur les sentiments - les bons
et les moins bons - que sur les confidences. Si elle dépensait
des fortunes chez les grands couturiers, c'était pour pouvoir
revendre ses robes au profit des grands blessés du sida et des
champs de mines. Cette générosité bouleversait !es ames sen
sibles. Elle justifiait les frasques. Quanc.l on a un creur innom
brable, il ne s'arrete pas à la Croix-R01.!ge. Il vous pousse aussi
aux galipettes. C'est humain. La pauvre Lady Di était plus à
plaindre qu'à blamer. Elle se sacrifiait pour révéler l'état réel
des mreurs. Si la famille royale était éclatée, comment vou
driez-vous que les familles roturières ne le fussent pas ?
Cosmopolite par essence, hostile par naissance au nationalisme
et à la tradition, le pouvoir médiatique intemational vit tout
le parti qu'on pourrait tirer d'une pareille situation dans la
lutte contre les conservateurs et la monarchie. Les liaisons
amoureuses de Lady Di et de _son royal époux, largement éta
lées sur la piace, racontées par leurs auteurs encore chauds de
l ' action et dont certains monnayaient leurs secrets :
« Demandez, tous les détails ! », ne pouvaient que déconsi
dérer la plus vieille royauté du monde toujours en exercice.
-
---- L' ETRAN G E R VU D E FRANCE ----
233
CHRONIQUES
IV • Histoires juives
, ,. .
. • lt'fOAJS 01.JE: P&J� éM UE, Pc:o� CE:"L<J t SllNS
QU I. IJOUS IJ� SE"R.l'olJS PAS L.A� JW:10UR.!l 1 Hut· :
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------- H I STO IRES J U I V E S ------
(7 mai 1998)
HO#J Pe�e
J>éH/UJ Dé'2. -I.EU�
PAAJ>l>J.J .
Ce que la race bianche a apporté aux autres races n'en est pas
moins considérable. Depuis trois mille ans (en gros), dans
tous !es domaines : religion, arts, littérature, philosophie,
politique, musique, peinture, sculpture, architecture,
sciences, techniques, connaissances diverses, mreurs, ce que
!es Blancs ont donné aux autres races est prodigieux. Cela ne
justifie pas la domination ni l'asservissement. Mais cela
implique que !es Blancs se fassent un devoir et un honneur de
défendre la race bianche. Est-ce cela étre raciste ?
Pour etre tout à fait frane, je voudrais ajouter ceci. Je remercie
le ciel que mes enfants n'aient pas amené, à la table familiale,
un mari ou une femme d'une autre ethnie que la leur. Je trouve
déjà difficile de réussir à s'accorder, une vie durant, avec quel
qu'un de son pays et de sa race, sans qu'on y ajoute la couleur,
avec tous !es héritages différents qu'elle apporte. Je l'avoue :
d'instinct, je redoute !es métissages. Mais si le sort l'avait
voulu, le couvert eGt été mis, la. piace gardée, et, qui sait,
l'amour eGt peut-étre été le méme. Ces sentiments ne se com
mandent pas. En outre je n'oublie pas que la France fut un
empire. Nous lui avons beaucoup apporté. Il nous a beaucoup
rendu. Des Noirs, des Jaunes, des Rouges nous ont aidés à
écrire l'histoire de la France. La France du drapeau blanc et la
France du drapeau tricolore. Ils sont donc français. Ils doivent
donc étre traités comme tels, sans distinction de race. Est-ce
une attitude qui tombe sous le coup (et le cout) de la loi ?
3 ° - Xénophobe. On appelle xénophobe celui qui est hostile
à l'étranger. Je ne suis pas hostile à l'étranger
a) Quand il est chez lui.
b) Quand il est chez nous, en petit nombre, et qu'il se com
porte comme un étranger, c'est-à-dire comme le ressortissant
d'une autre nation se trouvant dans la notre.
Je respecte profondément les lois de l'hospitalité. Au voya
geur étranger, j'aime à montrer ce qu'il y a de beau et à lui
faire gofiter ce qu'il y a de meilleur. J'aime qu'il soit bien reçu
et respecté. Mais je déteste qu'il s'occupe de nos affaires ou
vienne en faire à nos dépens. Nous avons assez de voleurs
autochtones sans qu'il soit besoin d'en importer.
Je déteste que l'étranger entreprenne de nous réformer et de
nous diriger. Je suis hostile à l'étranger qui entend inspirer,
contròler, manipuler la politique de la France. Je suis vio
lemment hostile au gouvemement des Français par l'étranger.
Suis-je xénophobe ?
4° - Antisémite. Les Juifs sont les descendants des Hébreux,
qui seraient le peuple de Dieu, le peuple élu, désigné par
l'Alliance et la circoncision. Cette descendance est protégée
par la loi de Morse. Selon celle-ci, est juif l'enfant d'une
Juive. ça limite les doutes. Elle est également assurée par
une religion qui est tout à la fois une croyance, une politique,
un système d'éducation, un ensemble de règles de vie, de
comportements et de sentiments, transmis de générations en
générations, accompagné du refus permanent de s'assimiler
avec les non-Juifs, appelés goy (au pluriel : goyim).
S'assimiler, c'est disparai'tre.
Pendant près de deux mille ans, le peuple juif fut un peuple
sans terre. Il vivait dispersé dans un grand nombre de pays,
en communautés fermées, où ses principes, strictement
observés, garantissaient sa légitimité, son hérédité, sa fidélité
et son unité.
En contrepartie, sa marginalité et son esprit lui valurent sou
vent l'hostilité du pays d'accueil. Dans les pays chrétiens, la
crucifixion du Christ, exécuté par !es Romains à la demande
des grands pretres de Jérusalem et du peuple juif, avivait
cette hostilité. Mais elle exista dans les pays non-chrétiens,
quels que soient !es siècles, les régimes, la situation géogra
phique, les mreurs. On l'appela l'antisémitisme, nom
impropre, puisque les Arabes, qui taillaient volontiers l'usu-
------- H IS T O I R E S J U I V E S -------
V - Avant la cassure
- Une fois encore, Le Pen vous a bien eus, dis-je. Le coup des
Régionales étant digéré, le black out sur le FN avait recom
mencé. Jean-Marie a donc inventé cette histoire qui ne pouvait
que vous mettre en appétit. Du coup vous nous avez remis
d'actualité alors que cette élection ne l'est pas encore. D'abord
rien ne dit que l'inéligibilité sera maintenue en appel. Si l'on
vous en croit, elle ne le sera pas.
- Et pourquoi ?
- Parce que vous dites souvent que Le Pen sert les socialistes
contre ce qui reste du RPR et de l'UDF. Alors pourquoi ne s'en
serviraient-ils plus ? Je sais bien que lajustice de mon pays est
indépendante, mais tout de meme . . . Faut pas pousser. . .
Donc, avant l a décision de la Cour, l e problème ne se pose
pas. Je vois très bien se préparer un scénario d'unanimité
frontiste qui vous rendra encore plus Gros-Jean que devant.
Les deux Bruno faisant une démarche conjointe auprès de
Jany pour qu'elle donne satisfaction à son mari et le président
intervenant en disant qu'il ne faut rien précipiter et que la
décision serait prise après consultation des cadres, par !es
hautes instances du Front.
- Vous croyez ?
- J'en suis siìre. Vous ne faites pas le poids, mon petit vieux.
Coi"ncidence ou conséquence ? Le feuilleton de l'été a disparu des
écrans.
(30 juillet 1998)
r • f>'Ja � --------
--------- ,-\m()Jonl!,
...
ne fois n'est pas coutume. Celte
Ne l'oubliez pas, année, dès l'ouverture, la télévi
nous sommes sion s'est intéressée à notre
en guerre civile Université d'été. Il faut dire que le pro
gramme est alléchant. Georges-Paul
Wagner parie de Libérer la justice.
Marie-France Stirbois de Libérer la femme du féminisme,
Emmanuel Ratier des Réseaux d'influence, Bemard Antony,
du Nationalisme à la française, etc, tous sujets passionnants
et occultés par la pensée à quatre pattes.
Pourtant ce n'est pas là ce qui retient l'attention des équipes
de télé. Ce qui l'intéresse, c'est le différend Le Pen - Mégret
dont on parie à propos de la future élection européenne.
Sujet délicat, dira-t-on. Sans doute, et si je l'aborde aujour
d'hui, c'est pour trois raisons :
1 ° - Il s'agit d'un problème électoral. Il regarde d'abord les
militants, les adhérents et les sympathisants du Front natio
nal, mais aussi ses électeurs. J'en suis.
. 2° - Bruno Mégret a rappelé dans son interview au Parisien
Libéré (libéré surtout d'objectivité à notre endroit) que NH
n'était pas le joumal du Front. C'est vrai. Ce n'est qu'un jour
nal proche et ami du Front, partisan du Front et qui essaye
d'appuyer son action à toutes occasions.
3° - Jean-Marie Le Pen et .Bruno Mégret ont ouvert la dis
cussion dans des joumaux qui sont nos adversaires. Pourquoi
ne pourrions-nous pas donner notre sentiment (amicai) dans
un joumal ami où, si nous pouvons nous tromper - qui ne
commet pas d'erreur ? - tout est toujours fait pour et jamais
contre le Front.
Je ne m'exprimerai d'ailleurs pas sur le fond. Il est du ressort
des instances supérieures. Elles seules ont la compétence et
la connaissance complète du dossier - plus complexe qu'il
n'y parait.
------ AVA NT L A C A S S U R E ------
V • La cassure
Ces querelles
Iéiuélection au suffrage universel
président de la République a
d'hommes
rendu les affrontements plus
féroces entre les concurrents d'un
meme parti qu'entre les adversaires
politiques. Dans un climat empoisonné,
les querelles d'hommes deviennent des guerres. On dit que
Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre. Peut-etre n'est-ce pas
Jupiter, mais seulement le pouvoir, sa conquete, son exercice
et sa défense.
Espérons que le ciel, dans sa miséricorde, nous préserve d'un
tel fléau, en nous permettant de ne combattre que nos enne
mis.
(26 novembre 1998)
-------- L A CASSURE --------
Mégret
Mathilde A Polémique, le 29 novembre, à 12 h 10, sur
a VII à la télé : France 2 [. . . ] le seul sujet qui valait d'etre
examiné, battu et débattu était les que
rel les à l'intérieur du Front, les conflits
de personnes (qui existent dans les familles les plus unies),
les rivalités, les jalousies, les jugements que Pierre portait sur
Paul -jugements défavorables bien sfir -, on citait celui de
Mme Stirbois, on oubliait celui de Jean-Marie Le Pen faisant
l'éloge de Mégret, après sa candidature aux élections muni
cipales de Marseille. Bref, Mme Cotta voulait du déballage,
encore du déballage, toujours du déballage: Elle se pourlé
chait déjà. Elle avait tort. Calme et placide, mesuré, refusant
de se laisser entrainer où l'on voulait le mener, Bruno Mégret
s'en tenait à sa ligne : ne rien dire qui pourrait nuire au Front.
C'est celle que nous avons adoptée et suivie. J'ai écrit ici-
-
-------- LA CASS U RE --------
Le Pen
Dimanche soir, 6 décembre, sur LCI, à 18 h 30 très précises,
le Grand Jury RTL-Le Monde attendait le président Le Pen,
de pied ferme et l'reil allumé. Le « coup de tabac » et le
« coup de torclzon » qui avaient secoué la veille le Conseil
national du Front éclairaient les visages d'Anita Hausser
(LC/), de Mazerolle (RTL) et de Jarreau (Le Monde) d'une
douce lumière. L'reil de Mlle Hausser pétillait. C'est vous
dire. Généralement empruntée et laborieuse, elle se faisait
gracieuse comme un mouton endimanché, dans les bergeries
de Marie-Antoinette.
M. Mazerolle avait perdu cet air austère de Procureur impla
cable et inconuptible qui lui va si bien. Ce chevalier à la triste
figure semblait meme affligé des défaillances dans la timo
nerie qui avait pu affecter le samedi du commandant Le Pen.
Encore que celui-ci, remonté à temps sur le pont, paraissait
fort réjoui de sa manreuvre, et communiquait son entrain à
son grand juré.
Chez M. Jarreau (du Monde), lajubilation était plus intérieure,
comme il se doit. Elle nourrissait son inquiétude sur l'avenir
du Front national. Heureusement, le commandant Le Pen
calmait ses craintes. Ces turbulences n'étaient l e fait que
d'une « minorité d'extrémistes et de racistes. . . La droite avait
bien le droit d'avoir une extréme droite », etc. Il ne s'agissait
là que d'incidents dc parcours qu'un grand mouvement sur-
montait sans difficultés. M. Jarreau (du Monde) opinait. Il
était rassuré. Mme Chombeau, sa talentueuse consreur, ne
manquerait pas de dissertation.
J'espère que les belligérants de la veille ont vu ces images
parlantes. Ils ont réussi à rendre suaves des gens qui nous
détestent - et le mot est trop faible. C'est un joli résultat.
C'est la morale que j'ai tirée de cette émission. mais je dois à
la vérité de dire que je l'ai mal sui vie. Ces querelles me font
mal. Je les trouve catastrophiques. Tous les camouflages,
argumentations ou arguties n'y changeront rien. Disons sim
plement que le président Le Pen m'a paru plus convaincant
dans la deuxième partie du Grand Jury que dans la première.
Martinez
Lundi 7 décembre, dans la soirée. Sur l'écran de LCI surgi1
Serge Martinez. Pour le téléspectateur moyen, c'est un inconnu.
Le Martinez que !'on connatt, c'est Jean-Claude le bouillon
nant, agrégé de droit public, spécialiste des problèmes de fis
calité, mais aussi fantaisiste, amuseur, auteur de 150 chan
sons, que Jean-Marie Le Pen a choisies pour orchestrer la
campagne des Européennes.
Serge est moins brillant. Il joue pourtant un role très impor
tant dans la machine du Front, chef du personnel, chargé des
grandes manifestations et de beaucoup d'autres responsabili
tés, discret, effacé, efficace. Brillant chef d'entreprise, dans
l'électronique (plus de cinq cents employés), il fit une fortune
rapide et décida d'appliquer ses méthodes à la politique (RPR
d'abord, Front national ensuite) et au joumalisme politique. Il
racheta Minute, tenta une nouvelle formule (Minute -
La France, puis La France), avec notre ami Serge de
Beketch, puis le revendit. Conseiller régional du Languedoc,
il est conseiller national du Front (coopté sur le contingent de
Jean-Marie Le Pen).
-------- L A C A S S U R E --------
Gollnisch
.,
fidélité, efficacité, il avait tout. » Je m'empresse d'ajouter que
je ne souhaite pas que Bruno Gollnisch disparaisse pour que
soit vanté le travail qu'il accomplit au secrétariat général.
Ce soir, il n'a pas la tache facile. Mme Elkrief ne le lache pas
sur « les extrémistes et [es racistes ». Elle ne comprend pas.
Selon la pensée unique, le fasciste à connotation raciste était
Le Pen. Et voilà que les extrémistes et les racistes soutien
nent Mégret qui n'est cependant pas des leurs. C'est à y
perdre son latin.
D'autant plus que LCI a sorti du placard un certain Saint
Affrique, ancien conseiller du président Le Pen, et que ce
Saint-Affrique, en 1994, reprochait déjà à Mégret des atti
tudes fascisantes . . . lui qui avait fondé les CAR (comités
d'Action Républicaine). Une chatte n'y retrouverait pas ses
petits.
En outre, Stéphane Durbec, Antillais, vient à l'écran déclarer
(avec émotion) que Le Pen est tout le contraire d'un raciste. A
qui se fier ? S'ils avaient eu la bonne idée d'interviewer Cohen
cornaqué par B ernard Antony, l'imbroglio eGt été complet.
Le front de Ruth Elkrief se plisse sous !'intense effort de
réflexion qu'elle fournit. Avec le calme des vieiltes troupes,
Bruno Gollnisch essaye de délabyrinther sa pensée. Je ne
trouve pas qu'il y parvienne totalement. Rien n'est plus diffi
cile à réussir que les figures imposées. J'aurais aimé qu'il
nous expliquat les raisons politiques de la rupture. Il ne l'a
pas fait. Je constate que le fossé va s'élargissant, sans qu'on
sache pourquoi. . . Mais peut-etre est-ce que c'est moi qui ne
comprends rien.
-
-------- L A C A S S U R E --------
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Field vu par Mathilde
L
A la télévision
es chocs qui déchirent le Front
n'affectent pas tout le monde.
Michel Field a paru rarement
aussi réjoui que dimanche soir,
Samedi 12 décembre, à Public, sur
TF1, à 19 heures. Plus le président Le Pen avançait dans sa
présentation du champ de bataille, où les excités, les extré
mistes, les racistes, les félons, les trartres et les malhonnétes
s'étaient ligués contre lui, plus Field buvait de l'hydromel, ce
nectar de la félicité réservé aux dieux.
Son petit reil de hyène, souvent fureteur et aux aguets, brillait
de plaisir. Son visage était éclairé par la lumière que donne
l'accomplissement des espérances les plus chères. La dernière
fois qu'il reçut le président Le Pen, il avait pris une raclée
homérique. Cueilli à froid par un bolo-punch au menton, il
n'avait pas touché terre. Méme Mme Giroud, dont la bien
veillance à l'égard du président Le Pen fut toujours des plus
mesurée, en convint. Field n'avait pas fait le poids et l'on se
souviendrait longtemps de cette pàtée.
Eh bien, dimanche, on en avait perdu le souvenir. Sitot que le
président Le Pen cessait de régler ses comptes, Field, d'une
question, le remettait sur les bons rails et le massacre des cou
pables recommençait. Quel bonheur ! A l'avenir, il n'y aurait
plus besoin de faire appel aux républicains de Ras l'Front pour
troubler les meetings du Front national, agresser les sympathi
sants et éloigner les auditeurs. En s'invectivant, en s'affrontant,
les militants du Front feraient eux-mémes le vide. Il était inutile
désonnais d'appeler les casseurs à venir saccager les perma
nences du Front. Les frontistes s'en chargeaient.
Field respirait la joie de vivre. Quand à la fin de l'entretien il
dit : « le vous remercie, monsieur Le Pen », pour la première
fois je trouvais qu'il pouvait y avoir de la sincérité dans sa voix.
-------- L A C A SS U R E --------
Et Le Pen
Nous avons beaucoup vu le président Le Pen à la télévision ces
demiers jours. Cette succession d'images m'a inspiré deux
réflexions.
D'abord son étonnante vitalité. Il est entré dans sa soixante et
onzième année depuis le 20 juin demier. Il mène une vie hale
tante, harassante, sous pression, sous tension. Il multiplie les
interventions, les discours, les meetings, toujours en discus
sions, en affrontements, en épreuves de force ou en séances de
charme. Ce doit etre épuisant. Dimanche, après une semaine
d'enfer, il est apparo le teint frais, l'reil vif, la bouche moqueuse,
lui qui, quarante-huit heures plus tot, à Metz, avait le muffle
mussolinien, dur et fermé. •
Comment fait-il ? Où trouve-t-il chaque jour ces forces nouvelles ?
Ces facultés de vaincre la fatigue et surmonter l'épuisement ?
Je l'avoue . . . J'ai pensé à Virenque, survolant dans l'allégresse
les demières étapes du tour 97. Il n'y a pas de controle anti
dopage pour les hommes politiques et pourtant ce qu'accom
plit physiquement le président Le Pen est aussi exténuant
qu'un Tour de France, dont on dit souvent qu'il ne se dispute
pas en buvant seulement de la camomille. Mais peut-etre qu'en
l'occurrence l'EPO s'appelle tout simplement la passion.
La seconde réflexion toume autour des rapports des hommes
politiques et de la télévision. Ils sont fascinés par elle. Elle
les conditionne, les modèle, modifie l'expression de leur
visage et change leur voix. On racontait l'histoire d'un acteur
d'autrefois, nommé Dieudonné, j e crois, qui, à force de jouer
le raie de l'Empereur, se prenait pour Napoléon. La télévision
donne à l'homme politique le pouvoir de l'acteur. Elle lui
confère une autorité, une audience, une réalité. Elle le sacre.
Aujourd'hui, avant de se demander si X. est intelligent, s'il a
des idées justes et du caractère, on se demande s'il passe bien
à la télévision. Un homme de grande valeur qui passerait mal
à la télévision ne saurait retenir l'attention des électeurs.
L'importance prise par la télévision est telle que l'homme
politique qui en est privé déprime. Et celui qu'elle distingue
se sent comme désigné par le doigt de Dieu. Blu avant de
l'etre . . . Malgré la gravité de la situation et le regard sarcas
tique de Field, dimanche, le président Le Pen semblait heu
reux d'etre la vedette de TFl .
i
I
I
l __ @
--
-------- L A C AS S URE --------
..
libre à ces Camets de·balles. Ils vont beaucoup mc manquer.
Ma semaine toumait autour de ces deux pages. J'aimais bien
revasser aux sujets possibles, chercher l'angle, le ton, le pian,
l'imbtication du cocasse, du tendre, du grave, l'éclairage du
présent par des textes passés. Bianchi sous le harnais, j'étais
fier d'etre encore un journaliste de combat. Mais si le combat
change· d'ame et se fait entre nous, je n'y participerai pas. Le
temps sera venu alors de mettre sac à teITe et de dire : bonsoir,
la compagnie.
Cette demière épreuve m'aura pennis une grande découver
te. J'ai appris que j'étais juif ! C'est la fameuse dépeche de
l'AFP, n ° FRS 0546 4 P 0245 FRAfALP-SF 55, qui l'affinne :
« M. Brigneau, agé de 79 ans, bien que juif. .. ». Celle-là,
c'est la meilleure. La loi de Morse stipule qu'un juif est l'en
fant d'une juive. Ma pauvre mère, née Yvonne, Augustine
Lharidon, ne s'en doutait pas. Ma grand-mère matemelle, qui
toute sa vie porta la coiffe de La Foret-Fouesnant, non plus.
Sinon, soucieuses comme elles l 'auraient été de me faire pro
fiter de l'Alliance, j'aurais été circoncis. Je ne le suis pas. Si
le rédacteur ou la rédactrice de l'AFP était venu me voir, j'au
rais pu le leur prouver. Aurait-ce été suffisant ? Ce n'est pas
certain . Ils auraient pu me rétorquer qu'en 19 19, à
Concameau (Finistère), dans la Ville-Close et aux alentours,
!es rabbins ne couraient pas ]es rues. J'aurais bien été forcé de
le reconnat'tre. Quand meme, juif ! Ils vont en faire un nez, à
l a LICRA.
Lundi 21. Fin de la semaine agitée. Je tennine difficilement ce
papier. Sera-ce le dernier ? Réponse en janvier. Je feuillette le
Figaro-Magazine. Deux photos me frappent. D'un c6té celle des
mégrétistes, de l'autre, celle de l'état-major lepéniste. Tous sem
blent fort gais. Ils rient. Ils sourient. Ils ont l'air épanoui . Ce
n'est pas mon cas. J'aurais du mal à laisser éclater ma joie. Je
suis comme la plupart des militants, sympathisants, électeurs
que je rencontre : malheureux. J'ai meme du mal à vous sou-
-------- LA CASSURE --------
Le Pen et le Bruno
Fable
Avec la collaboration de
Jea11 de la Fo111ai11e,
Pierre Comeille, Victor H11go
et q11elq11es autres.
Le 8 janvier 1999
Cher François,
Tes demières chroniques m'ont fait beaucoup de peine. J'attendais la
sagesse d'un ainé. Je n'ai trouvé que la critique dirigée exclusivement
contre notre camp.
Je parlerai à peine d'une première scission en 1973. Je pensais que
l'épisode Alain R, qui proposait déjà une voie plus « moderne » et
plus promeueuse, avait servi de vaccin définitif.
Mais là n'est pas l'essentiel de mon propos. L'essentiel, Cher François,
tient dans celte interrogation : as-tu pris en compie /es milita11ts, le
mi/itant queje suis ? Car tes propos sont largement et systématique
ment utilisés par les scissionnistes.
Et pourtant cene équipe ment aux adhérents du Front : hier les
membres du complot affirmaient que Mégret devait etre le second,
avant d'affirmer, aujourd'hui, que Mégret doit remplacer Le Pen bien
que Jean-Marie Le Pen ait été élu à l'unanimité des militants lors du
Congrès de Strasbourg.
J'espère que tu me reconnais la qualité de militant. Comme toi, mais
quelques années après, j'ai connu la prison. Depuis lors, pendant
35 ans, je n'ai pratiquement pas cessé de militer. Si j'ai été 2 ans député
du Nord, j'ai par 2 fois, en 1992 et 1998, refusé d'etre conseiller régio
nal. Je ne suis pas un « courtisan » mais je suis fidèle à Jean-Marie
Le Pen certes par amitié mais aussi, et c'est ce qui nous intéresse ici,
parce que, membre du Front National, je respecte /es décisio11s du
Congrès statutaire de Strasbourg.
Et surtout depuis 35 ans j'ai pu apprécier la force et la justesse de
l'anaJyse politique de Jean-Marie Le Pen.
Je ne peux admettre que des médias adverses, que ce soit O.P. du
Figaro, voire « Cheucheu » du Monde, me dictent le c/zoix d'un
numéro deux et je suis désolé de constater que tes chroniques sont
utilisées pour justifier ce viol médiatique de la volonté des adhérenls
du Front National !
Avec toute mon amitié.
Christian Baeckeroot
Membre du Bureau Politique
Conseiller municipal de Tourcoing
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"•
16 janvicr 1999
Cher Christian,
Sans remonter plus haut que la naissance de Prése/11 ( 1982), j'ai écrit
des centaines d'articles, plusieurs Iivres polémiques, vingt-quatre
"Demiers Cahiers". Jamais tu ne me fis l'honneur d'un commentaire.
J'en conclus que tu Iisais peu. En tout cas que tu ne me lisais pas. Je
me trompais.
Mes dernières chroniques ont retenu ton attention. Tu me l'écris. Tu
envisages meme de publier ta lettre. Je m'en réjouis. La lecture est une
source de joie et de réconfort. Je l'ai meme vérifié en te lisant.
Quoique ton courrier respire plus l'agressivité que l'amitié, il apporle
une preuve supplémentaire du bien-fondé de ma décision. Quand on
n'est plus d'accord avec les analyses, )es jugements, les positions, du
joumal où l'on travaillait en harmonie depuis onze ans, on s'en va. J'ai
essayé d'expliquer les raisons de ce départ aux lecteurs. La direction
de NH a refusé de faire paraitre ce demier papier. Mes arguments
devaient la gener. Heureusement la presse nationale (Présellt, Rivarol.
le libre Joumal de la France Courtoise) a accepté de le publier. Mes
arguments ne devaient pas lui sembler sans valeur.
Il serait facile de répondre à ta lettre, mais ce serait inutile, voire dan
gereux. Je risquerais d'envenimer la querelle. A Dieu ne plaise. Au
téléphone, quand j'ai entendu monter ta colère, j'ai compris. Vous nous
jouez une tragi-comédie inspirée de 1793- 1794 et du Père Ubu. Rien
ne vous parait plus essentiel que d'épurer, exclure, bannir, décapiter.
C'est triste mais c'est ainsi. Devant certains états d'esprit, il ne reste
que l'éloignement et le silence. C'est le parti que je prends.
Je me contenterai de te faire remarquer que les militants sont aussi nom
breux dans les deux camps. C'est les prendre en compte que de leur dire
sa vérité, modestement mais fermement, sans outrance. véhémence.
injures et enflure des mots. C'est rendre hommage à Ieurs sacrifices au
quotidien que de se priver, volontairement, de ressources non négli-
AN N EX E S
6 mars 1 999
Monsieur le député,
Je n'ai pas lu votre lettre sans malaise. Plus j'avançais, plus je trouvais
qu'il s'agissait d'un plaidoyer pro domo déguisé en réquìsitoire. Un
réquisìtoire peu convaincant - où sont les preuves sérìeuses de ce
que vous avancez ? A Marignane le climat ni !es discours ne furent ce
que vous dite. Celui de Peltìer en témoigne - et parfois meme assez
misérable, indigne d'un esprit omé comme le votre. Finalement, j'en
ai moins appris sur Mégret que sur vous.
Comment avez-vous pu etre, pendant vingt ans, l'ami d'un homme que
vous avez redécouvert (sic ! c'est vous qui l'écrivez : « je viens de
redécouvrir », douzième lìgne) etre un arriviste sans scrupule, un
voleur (d'exposé, de mouvement politique, de victoire électorale ; qui
vole un reuf vole un breuf !), un individu capable de casser le parti
dont il est le numéro 2 ?
Vingt ans ! Comment avez-vous pu, pendant vingt ans, vous lier
d'amitìé, conseiller, guìder, protéger ce gestionnaire-aventuriste, cet
organisateur à l'intelligence mécanique, cet etre froid, dissimulé et
méprisant !es hommes, ce calculateur échouant dans toutes ses entre
prises : /es CAR, Le Fra11çais ? Le mystère demeure entier. Pour le per
cer, il faudrait appeler Sherlock Holmes, sans oublier le Dr Watson.
Je ne me prétends pas d'une perspicacité particulière mais je n'ai pas
eu besoin de passer des vacances avec Mégret pour savoir que sa
maman était MRP, proche (je crois) de Pierre-Henri Teitgen. Qu'y
pouvait-il ?
Vous lui reprochez d'avoir rnéconnu, à ses débuts, !es problèmes de
l'immigration. Mais, moi qui vous écris, à vingt ans je ne connaissais
rien au problème juif. Depuis, j'ai fait quelques progrès.
Je n'ai pas eu besoin de lire le livre d'un anar fils de flic et délateur
professionnel, recomrnandé par Alain de Lacoste-Lareymondie, pour
savoir que Mégret ne porte pas le Maréchal Pétain dans son creur. Ce
qui m'étonne, d'ailleurs. Ce doit etre par conformisme ou ignorance.
Quand je le lis ou l'écoute, je ne le trouve pas si loin de la Révolution
nationale. Je me demande parfois ce qu'il aurait fait s'il avait eu vingt
ans en 1940 ? Il y avait beaucoup de MRP à Vichy et encore plus à
Uriage. L'idéologie du Front serait-elle bafouée s'il portait sur sa
fiamme !es trois mots maudits : Travail, Famille, Patrie ?
Quoi qu'il en soit, je n'ai jamais cru que )'on changerait la politique de
notre pays avec le seul concours des maréchalistes, dont Ies plus
jeunes doivent etre, comme moi, atteints par la limite d'iì.ge et bons
pour la casse. Aux BBR, ce n'est pas Mégret qui fait la traque aux
livres de vérité historique. C'est Holeindre et Gollnisch. Quand j'ai
entendu le Chant des partisa11s que le Président fit chanter, kolossale
finesse, je n'ai pas été assombri. C'est de ne pas entendre Maréchal
nous voilà qui m'a navré. La réconciliation française exige les deux.
Le Front national aurait-il cessé de la proner ? En rapportant les ragots
d'Angeli, si vous avez cru atteindre l'estime que j'ai pour Mégret, vous
vous etes trompé.
Lors de la parution de B011soir tristesse !, vous avez eu tort de ne pas
manifester, publiquement et à haute voix, l'admiration que vous dites
lui avoir portée. Avec votre appui, )es joumalistes de la presse natio
nale (Camille Galic, Claude Giraud, Jean Madiran, Georges-Paul
Wagner, Martin Peltier, Serge de Beketch, André Figueras) qui parta
geaient mon sentiment auraient peut-etre pu empecher l'irréparable.
Maintenant c'est trop tard et vous n'avez fait qu'aggraver !es choses en
revenant sitéìt parti et en écrivant des lettres de cette encre afin d'es
sayer de faire oublier les deux notes à Mégret sur la santé psychique
du Président absolu et son comportement politique 1·>. En janvier, le
clan des lepénistes vous détestait. Aujourd'hui !es deux clans vous
détestent et vous méprisent à la fois, sans que vous soyez assuré pour
autant de retrouver votre siège au parlement européen de Strasbourg.
Seriez-vous aussi mauvais stratège que Bruno Mégret ?
Je n'appartenais pas au Front national. Je n'en étais qu'un compagnon
de route, après en avoir eu l'initiative, il y a vingt-sept ans. Il n'en reste
pas moins que cette scission m'a foudroyé. Je regrette que Mégret s'y
soit Iaissé glisser et, si c'était par calcul, comme vous le prétendez. ce
fut un mauvais calcul. Il n'en demeure pas moins que, pour moì, le
ANNEXES
IV - LA HAINE
M. Chabot
Marseille
8 janvier 1999
Certificat
de jet à la récupération de papier
- Mon après guerre
- Mon village à l'heure socialiste
- Jules l'imposteur
- Paris
- Bonjour Paris
- Quand les arrnes se sont tues
- La télé et moi
- L'année terrible
- 1 8 demiers cahiers
- nombre d'articles ex NH, Minute . . .
Et, pourtant, votre piume m'a enchanté ; mais, camme au XVIII•
siècle, pour les musiciens et autres artistes, après le concert : "A la
cuisine". Haydn, "laquais impérial", a, quand meme, été très riche.
PS : Si j'ai eu quelque hésitation à poster la présente, votre. "Adieu
à l'équipe NH" - évoquer son attachement alimentaire au journal,
j'allais écrire que c'est dégueulasse ; non : quos vult perdere prius
Jupiter demendat .- me les a enlevées.
Il n'est pire canaille que gens de lettres, disait Chateaubriand.
Donc, Mané Thécel, Phares, que je n'aurais jamais imaginé
employer dans de telles circonstances.
-------- oAd}
- ('J(JJIJ!,
�a � -------
..
V - SUR UNE BROCHURE D'HENRY COSTON
Dans une brochure parue cet été t'', notre cher Henry
Coston, orfèvre en la matière, évoque « !es it1ftltratio11s
emiemies dans la droite 11atio11ale et populaire » et pose la
question : « A qui profite le crime ? »
Coston n'a certainement pas tort de dénoncer Ies influences
maçonniques dans l'entourage de Le Pen, comme dans celui
de Mégret - accusé d'étre maçon sans que fut apporté le
début du commencement de la moindre preuve. Depuis les
premiers succès du Front national, le Grand Orient et !es
B'nai" B'rith ne cachèrent jamais qu'ils travaillaient, de l'exté
rieur, à sa destruction. Nul doute qu'à l'intérieur ils aient glis
sé des agents de renseignements, d'intrigues et de sabotages.
Personne ne niera que le crime profite d'abord aux partis
politiques où l'influence maçonnique est reine. Néanmoins, si
ces infiltrations maçonniques furent, à certains moments, des
facteurs agissants de l'explosion finale, elles n'en ont pas été
]es moteurs essentiels. Ceux-ci furent beaucoup plus psy
chiques et psychologiques que politiques. A l'age du capi
taine, l'aggravatiori de ses défauts caractériels, le phénomène
de la Cour, l'ambition des seconds couteaux, l'argent facile
représenté par la subvention d'Etat (41 millions par an), la
jalousie, la névrose d'un pouvoir, fiìt-il limité à un parti, enfin
l'erreur d'analyse qui permit de croire que Mégret serait aussi
facilement réduit que l'avaient été Bachelot, d'Ormesson,
Arrighi ou Sainte-Affrique comptèrent plus que !es agisse
ments souterrains des Loges. C'est du moins mon intime
conviction. La brochure d'Henry Coston n'en est pas moins
précieuse.
(*) Hcnry Coston. BP 92-18, 75862 Paris Ccdex 18.
,.
0 . L. : 4° TRIMESTRE 1999
N° D'IMPRJMEUR : 17700
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