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de la Méditerranée
Collot Claude. Moufdi Zakaria, nationaliste algérien et chantre du Maghreb arabe. In: Revue de l'Occident musulman et de la
Méditerranée, n°25, 1978. pp. 139-141;
doi : https://doi.org/10.3406/remmm.1978.1808
https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-1474_1978_num_25_1_1808
Moufdi ZAKARIA
NATIONALISTE ALGERIEN ET CHANTRE DU MAGHREB ARABE
à Alger le journal en langue arabe du PPA "Ech Chaab" dont ne paraîtront que
deux numéros. En effet le 22 août 1937, Moufdi Zakaria est arrêté et condamné
avec Messali et trois autres membres du Comité directeur du parti pour "atteinte
à la Souveraineté française et reconstitution de ligue dissoute". C'est pourquoi
le PPA le choisit comme candidat aux élections cantonales d'octobre 1937 dans
le département de Constantine. H n'y obtiendra que 32 voix sur 5000 votants.
Mais de la prison d'El Harrach, il anime avec ses compagnons de détention la
création et la parution d'un nouveau journal du PPA, "Le Parlement Algérien",
dont le premier numéro sort en mai 1939. Libéré peu après, il poursuit son action
militante, ce qui lui vaut d'être â nouveau arrêté par les autorités coloniales en
février 1940 pour atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat et d'être condamné â
six mois de prison.
Devenu l'un des directeurs d'un restaurant d'Alger en 1943-1944, Moufdi
Zakaria collabore activement à la confection de deux journaux clandestins lancés
par le P.P.A. interdit (depuis septembre 1939) : Al Watan (La Patrie) et "l'action
Algérienne", "organe clandestin de la jeunesse anti-impérialiste". Aussi est-il
frappé par la répression vigoureuse décidée par les autorités coloniales après les
sanglants "événements de Setif et du Constantinois" de mai 1945 : arrêté, il est maintenu
en prison pendant trois mois.
Après sa libération, il poursuit son activité politique et adhère au
Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (M.T.L.D.) fondé au début
de 1947. Il en est le candidat aux élections à l'Assemblée Algérienne, dans la
circonscription des Oasis : mais comme les candidats de ce parti, il est victime des
fraudes électorales organisées ouvertement et à l'échelle de l'Algérie entière par
le Gouverneur Général Naegelen.
Mais la crise interne qui mine le M.T.L.D. à compter des années cinquante
le conduit à prendre ses distances à l'égard des factions en présence et à prêter
plus attention aux débuts de la lutte pour l'indépendance de la Tunisie et du Maroc.
D accueillera avec enthousiasme le déclenchement de la lutte armée en Algérie à
la fin de 1954. Au cours de l'année 1955, il rejoint les rangs du Front de Libération
Nationale (F.L.N.) et sur la demande d'un des "chefs historiques" Abane Ramdane,
il compose au début de 1956 l'hymne de la Révolution Algérienne "Gassaman".
Arrêté en avril 1956 par les autorités coloniales pour "atteinte à la sûreté extérieure
de l'Etat et participation à association de malfaiteurs", il est enfermé à la prison de
Barberousse à Alger puis au camp de Berrouaghia ; il y subit la torture ; ses biens
sont confisqués. Libéré trois ans plus tard, et à nouveau recherché, il n'échappe
aux autorités coloniales qu'en fuyant au Maroc d'abord, à Tunis ensuite. La, il
collabore activement aux pages culturelles de l'organe du F.L.N., "El Moudjahid"
jusqu'en 1962.
Mais, au lendemain de l'indépendance accordée à l'Algérie en 1962, Moufdi
Zakaria, cesse discrètement toute activité politique pour se vouer à la création
littéraire. Il fait alors paraître un recueil de poèmes "El Lahab el Mouqaddas"
(la flamme sacrée), dans lequel il conte la geste épique de la lutte de libération
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