Vous êtes sur la page 1sur 2

En mathématiques, une application est une relation entre deux ensembles pour

laquelle chaque élément du premier (appelé ensemble de départ ou source) est relié
à un unique élément du second (l’ensemble d'arrivée ou but). Le terme est
concurrencé par celui de fonction, bien que celui-ci désigne parfois plus
spécifiquement les applications dont le but est un ensemble de nombres et parfois,
au contraire, englobe plus largement les relations pour lesquelles chaque élément
de l'ensemble de départ est relié à au plus un élément de l'ensemble d'arrivée1.

Une application peut avoir des valeurs non numériques, comme celle qui associe à
chaque élève d’une classe sa ville de naissance, ou l’application qui à chaque
carte d’un jeu de 32 cartes associe sa couleur.

Une application est donc un objet issu de la théorie des ensembles, défini par son
graphe et associé aux notions d'image et d'antécédent. Elle peut être injective ou
surjective selon l'unicité ou l'existence d'un antécédent pour chaque élément de
l'ensemble d'arrivée. Une application possédant ces deux propriétés est une
bijection, qui admet alors une application réciproque. Les applications peuvent
aussi être composées ou restreintes à un sous-ensemble de leur ensemble de départ.

En dehors du contexte de l'analyse, le terme est spécifié entre autres en géométrie


affine, en algèbre linéaire, en topologie et dans la théorie des systèmes
dynamiques. Il est parfois remplacé par celui d'opérateur ou de morphisme, voire de
flèche, notamment en théorie des catégories.

Fonction et application
La notion de fonction en tant que correspondance entre deux types d'objet est
relativement ancienne. Mais le terme n'apparait qu'à la fin du xviie siècle sous la
plume de Leibniz en 16942, il s'agit alors de fonction associée à une courbe
géométrique : Leibniz dit ainsi que l'abscisse, l'ordonnée ou le rayon de courbure
d'une courbe en un point M est une fonction du point M. Dans la même époque, Newton
parle de fluente pour des quantités dépendant d'une variable qu'il appelle le temps
(tout en précisant que le rôle joué par le temps, peut l'être par une autre
quantité). La notation sous la forme f ne s'est pas mise en place tout de suite.
Jean Bernoulli propose en 1698 d'appeler X une fonction de x, puis fx en 17183.
Leibniz invente une notation permettant de travailler sur plusieurs fonctions
différentes : {\displaystyle {\overline {x}}|{\underline {1}}}\overline x|\
underline 1 et {\displaystyle {\overline {x}}|{\underline {2}}}\overline x|\
underline 2 sont ainsi deux fonctions dépendant de x. Euler reprend la notation fx
en 1734. Les fonctions sont alors toujours à valeurs numériques (réelles ou
complexes) et possèdent en outre des propriétés restrictives (liées à une équation
algébrique, continuité eulérienne, développable en série entière...).

Parallèlement se développe, en géométrie, la notion d'application pour des


correspondances ponctuelles.

La notion de fonction (ou application) est généralisée d'abord à plusieurs


variables numériques, à une variable qui est une courbe (Vito Volterra), puis
Maurice Fréchet en 1904 et Eliakim Hastings Moore prennent l'argument dans un
ensemble arbitraire, et Fréchet en 1909 la valeur de la fonction également3.

Tout au cours du xxe siècle, dans de nombreux ouvrages universitaires, les termes
de fonction et d'application sont synonymes4,5,6. On introduit parfois certaines
nuances : le terme fonction est employé plutôt dans le cas où l'ensemble d'arrivée
est numérique, et parfois lorsque l'ensemble de définition n'est pas égal à
l'ensemble de départ1.

Dans les années 1950, l'école Bourbaki tente de définir précisément les deux
notions. Ainsi peut-on lire dans un projet de rédaction du Livre I, Chapitre II des
Éléments de 19547, les définitions suivantes :
La relation R(x,y) est appelée une relation fonctionnelle de type (T × U) si elle
satisfait à la condition suivante : quel que soit x, il existe au plus un y tel
R(x,y). À toute relation fonctionnelle, on attache un objet nouveau que l'on
appelle une fonction8 ;
On appelle champ de définition de la fonction f l'ensemble des éléments x de E pour
lesquels il existe y tel que R(x,y). C'est une partie E de E. On dit que f est
définie sur E et dans E9 ;
Au lieu de parler d'une fonction définie sur E et prenant ses valeurs dans F, on
parle d'une application de E dans F10.

Vous aimerez peut-être aussi