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Table des matières

1 La cinématique de translation 7
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Position d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 Erreurs fréquentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Vitesse d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Vitesse moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Vitesse instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Accélération d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.1 Accélération moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.2 Accélération instantanée . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Système d’axes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6 Équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.7 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.8 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2 La cinématique de rotation 35
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Position angulaire d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3 Vitesse angulaire d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.3.1 Vitesse angulaire moyenne ωmoy . . . . . . . . . . 39
2.3.2 Vitesse angulaire instantanée ω (t) . . . . . . . . . 40
2.4 Accélération angulaire d’un objet . . . . . . . . . . . . . . 41
2.4.1 Accélération angulaire moyenne αmoy . . . . . . . 41
2.4.2 Accélération angulaire instantanée α(t) . . . . . . 42
2.5 Équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.6 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.7 Vitesse linéaire en rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.8 Accélération linéaire en rotation . . . . . . . . . . . . . . 49
2.8.1 Accélération tangentielle ~at . . . . . . . . . . . . . 50
2.8.2 Accélération centripète ~ ac . . . . . . . . . . . . . . 50
2.9 Transmission du mouvement de rotation (courroies et
essieux) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.10 Roulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.11 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4

3 La dynamique de translation 61
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.2 Masse d’un objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.3 Concept de force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.4 Lois de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.4.1 1ère loi : loi de l’inertie . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.4.2 2e loi : principe fondamental de la dynamique . . 63
3.4.3 3e loi : loi d’action-réaction . . . . . . . . . . . . . 64
3.5 Interaction à distance (poids) . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.6 Interaction par le biais d’une corde (tension) . . . . . . . 68
3.7 Interaction par le biais d’un ressort (force de rappel) . . 70
3.8 Interaction par contact direct (normale et frottement) . . 71
3.8.1 La normale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.8.2 Le frottement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.8.3 Le frottement cinétique . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.8.4 Le frottement statique . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.9 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.10 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

4 La dynamique de rotation 93
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.2 Lien entre la force centripète et l’accélération centripète . 93
4.3 Méthode de résolution et exemple (1 de 2) . . . . . . . . 94
4.4 Lien entre la force tangentielle et l’accélération tangentielle 99
4.5 Moment d’inertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
4.5.1 Axe de rotation ne passant pas par le centre de
l’objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.5.2 Cas de plusieurs objets . . . . . . . . . . . . . . . 103
4.6 Moment de force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
4.7 Méthode de résolution et exemple (2 de 2) . . . . . . . . 106
4.8 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

5 La conservation de l’énergie mécanique 119


5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
5.2 Types d’énergie et travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
5.2.1 L’énergie cinétique K . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.2.2 L’énergie potentielle U . . . . . . . . . . . . . . . . 122
5.2.3 Travail mécanique W . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
5.3 Principe de conservation de l’énergie mécanique . . . . . 127
5.4 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
5.5 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

6 La conservation de la quantité de mouvement 147


6.1 La quantité de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
6.2 Principe de conservation de la quantité de mouvement . 147
5

6.2.1 Types de collision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148


6.3 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
6.4 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

7 La conservation du moment cinétique 161


7.1 Le moment cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
7.2 Principe de conservation du moment cinétique . . . . . . 161
7.3 Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
7.4 Questions et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

A Les vecteurs 171


A.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
A.2 Opérations sur des vecteurs représentés sous forme po-
laire et sous forme géométrique . . . . . . . . . . . . . . . 172
A.2.1 Forme polaire d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . 172
A.2.2 Représentation géométrique d’un vecteur . . . . . 172
A.2.3 Multiplication d’un vecteur par un scalaire . . . . 173
A.2.4 Addition de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
A.3 Opérations sur des vecteurs représentés sous forme car-
tésienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
A.3.1 Vecteurs unitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
A.3.2 Forme cartésienne d’un vecteur . . . . . . . . . . 174
A.3.3 Passage de la forme polaire à cartésienne . . . . . 175
A.3.4 Passage de la forme cartésienne à polaire . . . . . 176
A.3.5 Multiplication d’un vecteur par un scalaire . . . . 177
A.3.6 Addition de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
1
La cinématique de translation

1.1 Introduction

La cinématique est la branche de la mécanique qui s’intéresse à la


description du mouvement. L’objectif est de décrire le mouvement avec
le plus de précision possible.
Considérons une balle lancée vers le haut avec une vitesse initiale
de 10 m/s. On aura communément tendance à décrire le mouvement
de façon qualitative 1 : « lors de la montée de la balle, la vitesse dimi- 1. Une description qualitative est une
nue continuellement jusqu’au sommet de la trajectoire. La balle change description à l’aide de mots et de
phrases par opposition à une description
alors de direction et se dirige ensuite vers le bas en allant de plus en quantitative qui fait appel à des chiffres.
plus vite ». Cette description est incomplète d’un point de vue scienti-
fique, car elle ne fournit aucune information sur le temps de montée,
le temps de chute, la vitesse de l’objet à mi-hauteur, etc. Une personne
qui voudrait atteindre la balle d’un projectile tiré à partir du sol ne
disposerait pas des informations nécessaires au calcul des paramètres
de tir.
Pour qu’une description soit scientifiquement satisfaisante, il faut
faire appel aux mathématiques 2 . L’usage adéquat de quelques équa- 2. Selon Galilée (1564 − 1642), « le livre
tions appropriées permet de connaître avec précision la position et la de la Nature est écrit dans un langage
mathématique ».
vitesse de la balle à chaque instant.
Dans ce chapitre, nous définirons chacune des quantités utilisées
pour décrire le mouvement (la position, la vitesse et l’accélération).
Nous présenterons ensuite les équations qui relient ces quantités entre
elles. Enfin, nous présenterons une méthode de résolution qui nous
permettra de prédire avec précision le comportement des objets qui
nous entourent.
8

1.2 Position d’un objet

La position d’un objet dans l’espace est notée à l’aide des coordon-
y(m)
nées cartésiennes du point où se situe l’objet x et y.
P(1; 3)
• Exemple 1
On note la position d’une balle dans l’espace à l’aide des coordonnées
cartésiennes du point où se trouve la balle ( xballe ; yballe ). Dans la figure
N (3; 1) ci-contre, xballe = 1 m et yballe = 3 m si la balle se trouve au point P
• alors que xballe = 3 m et yballe = 1 m si elle se trouve au point N.

x (m) Lorsqu’un objet est en mouvement, il passe successivement par plu-


sieurs points dans l’espace. La ligne imaginaire qui relie tous les points
occupés par l’objet constitue la trajectoire de ce dernier. On la trace gé-
y(m) néralement en pointillés avec une flèche pour indiquer la direction du
mouvement.

Exemple 2
Imaginons un ballon de basketball lancé vers le haut. La ligne poin-
tillée qui relie les points où le ballon passe constitue la trajectoire du
ballon.

Les coordonnées x et y d’un objet changent au fur et à mesure qu’il


x (m)
se déplace. Dans ces conditions, une description du mouvement né-
cessite de connaître les coordonnées de l’objet à différents moments.

Exemple 3
y(m)
Considérons un plan incliné passant par les trois points A, B et C
(voir figure ci-contre). Imaginons une voiture qui descend le long du
A(1; 8) • plan incliné en passant par les points B et C respectivement 1 et 2
secondes après avoir quitté le point A. La description du mouvement
B(3; 6) •
de la voiture nécessite de connaitre sa position à chaque instant, ce
qu’on peut noter de la façon suivante :
à t = 0 s, xvoiture = 1 m et yvoiture = 8 m ;
à t = 1 s, xvoiture = 3 m et yvoiture = 6 m ;
• à t = 2 s, xvoiture = 9 m et yvoiture = 0 m, etc.
C (9; 0) x (m)

Il existe toutefois une manière beaucoup plus efficace de noter les


coordonnées d’un objet en mouvement qui consiste à utiliser des fonc-
tions du temps x (t) et y(t). En utilisant ce type de fonctions, les coor-
données de la voiture se notent x (t) = 1 + 2t2 et y(t) = 8 − 2t2 avec
x (t) et y(t) en mètres et t en secondes.
On vérifie aisément que ces fonctions retournent les mêmes coor-
la cinématique de translation 9

données que précédemment à savoir...


... lorsque t = 0 s, x (0) = 1 m et y(0) = 8 m ;
... lorsque t = 1 s, x (1) = 3 m et y(1) = 6 m...
C’est cette approche que nous allons privilégier dans le cours. Nous
utiliserons les fonctions x (t) et y(t) pour connaître les coordonnées
d’un objet en mouvement à n’importe quel instant t.

1.2.1 Erreurs fréquentes


1. Attention de ne pas confondre la position d’un objet et son déplace-
ment : x (t) ne représente pas le déplacement d’un objet le long de
l’axe x mais bien la coordonnée cartésienne du point où il se trouve.
2. Attention à ne pas confondre x (t) et y(t) avec la trajectoire d’un ob-
jet. La trajectoire se trace à l’aide d’un système d’axes y (en mètres)
et x (en mètres). En conséquence, l’équation de la trajectoire d’un
objet est une fonction y( x ) qui ne fait pas intervenir le temps. Dans
l’exemple 3, bien que la trajectoire soit rectiligne, les fonctions x (t)
et y(t) correspondent à des paraboles. Inversement, dans l’exemple
2, bien que la trajectoire y( x ) soit parabolique, la fonction x (t) cor-
respond à une droite. Dans le cours, nous utiliserons y( x ) pour vi-
sualiser la trajectoire, mais nous travaillerons avec les fonctions x (t)
et y(t) pour effectuer nos calculs.

Testez votre compréhension 1 y(m)


On lance un ballon de football dont les coordonnées sont données par
les équations suivantes : x (t) = 15t et y(t) = 10 + 20t − 4, 9t2 ( x?; y?)
( x?; y?)
a. Déterminez les coordonées ( x; y) du ballon aux temps t = 0 s, t =
2 s et t = 4 s.
b. À quel moment le ballon frappe-t-il le sol ?

x (m)

1.3 Vitesse d’un objet

Lorsqu’un objet se déplace, ses coordonnées changent constamment.


Le rythme auquel les coordonnées varient correspond à la vitesse de
l’objet, que l’on définit plus rigoureusement comme le taux de varia-
tion de la position par rapport au temps.
La vitesse est un vecteur, elle possède une grandeur et une direction.
On peut la représenter à l’aide des composantes cartésiennes de la
façon suivante :
~v = v x~i + vy~j
10

Dans cette section, nous distinguerons deux vitesses : la vitesse


moyenne et la vitesse instantanée.

1.3.1 Vitesse moyenne


La vitesse moyenne d’un objet est définie pour un intervalle de
temps donné. Elle s’écrit de la façon suivante :

~vmoy = vmoy,x~i + vmoy,y~j

où vmoy,x représente la vitesse moyenne le long de l’axe x, c’est-à-


dire le taux de variation moyen de la coordonnée x alors que vmoy,y
représente la vitesse moyenne le long de l’axe y, c’est-à-dire le taux de
variation moyen de la coordonnée y.

Exemple 4
Imaginons une voiture dont la vitesse moyenne est donnée par le vec-
teur ~vmoy = (10~i − 5~j)m/s. Les composantes de la vitesse moyenne le
long des axes x et y sont respectivement vmoy,x = 10 m/s et vmoy,y = −5 m/s.
Concrètement, cela signifie que la coordonnée x de la voiture aug-
mente en moyenne de 10 mètres par seconde alors que sa coordonnée
y diminue en moyenne de 5 mètres par seconde.

Pour un intervalle de temps compris entre t et t + ∆t, les compo-


santes vmoy,x et vmoy,y de la vitesse moyenne sont définies par les équa-
tions suivantes :
x (t + ∆t) − x (t) y(t + ∆t) − y(t)
vmoy,x = et vmoy,y =
∆t ∆t
où x (t), y(t), x (t + ∆t) et y(t + ∆t) représentent respectivement les
positions le long des axes x et y aux temps t et t + ∆t.

Exemple 5
y(m)
Reprenons la situation décrite à la Figure 3. Une voiture initialement
au repos est située au point A. Elle descend ensuite une pente en pas-
A(1; 8) • sant par les points B et C, respectivement 1 et 2 secondes après avoir
quitté le point A.
B(3; 6) •
Sur l’intervalle de temps compris entre t = 0 s et t + ∆t = 2 s, la
vitesse moyenne est donnée par :

~vmoy = (4~i − 4~j)m/s



C (9; 0) x (m) En effet, les composantes de la vitesse moyenne le long des axes x et y
sont données par :

x (t + ∆t) − x (t) 9m−1m


vmoy,x = = = 4 m/s
∆t 2s
la cinématique de translation 11

y(t + ∆t) − y(t) 0m−8m


et vmoy,y = = = −4 m/s
∆t 2s

1.3.2 Vitesse instantanée


La vitesse instantanée correspond au taux de variation de la posi-
tion par rapport au temps. En voiture, il s’agit de la vitesse qui est
affichée par le tachymètre. Comme la vitesse instantanée correspond
à la vitesse à un instant précis, ses composantes sont des fonctions du
temps. Sous sa forme cartésienne, la vitesse instantanée s’écrit :

~v(t) = v x (t)~i + vy (t)~j

où v x (t) et vy (t) sont les composantes de la vitesse instantanée le long


des axes x et y.
La vitesse instantanée au temps t peut être estimée en calculant la
vitesse moyenne sur un petit intervalle de temps compris entre t et
t + ∆t. Plus l’intervalle de temps est petit, plus l’approximation est
bonne. Il s’ensuit que la vitesse instantanée au temps t correspond à la
limite lorsque ∆t tend vers zéro de la vitesse moyenne calculée sur un
intervalle de temps compris entre t et t + ∆t.
Les composantes v x (t) et vy (t) sont définies par les équations sui-
vantes :
x (t + ∆t) − x (t) y(t + ∆t) − y(t)
v x (t) = lim et vy (t) = lim
∆t→0 ∆t ∆t→0 ∆t
où x (t), y(t), x (t + ∆t) et y(t + ∆t) représentent respectivement les
positions le long des axes x et y aux temps t et t + ∆t.
D’après la définition de la dérivée 3 , nous pouvons conclure que les 3. La dérivée f 0 ( x ) d’une fonction f ( x )
composantes v x (t) et vy (t) du vecteur vitesse correspondent respecti- est définie de la façon suivante :

vement aux dérivées par rapport au temps des fonctions x (t) et y(t) f ( x + ∆x ) − f ( x )
f 0 ( x ) = lim
∆x →0 ∆x
du vecteur position :

v x (t) = x 0 (t) et vy (t) = y0 (t)

Exemple 6
Reprenons la voiture de l’exemple 3 dont la position est donnée par les y(m)
fonctions : x (t) = 1 + 2t2 et y(t) = 8 − 2t2 avec x (t) et y(t) en mètres
et t en secondes. On trouve les composantes v x (t) et vy (t) de la vitesse
instantanée de la voiture en calculant les dérivées des fonctions x (t) et A(1; 8) •
y(t) :
B(3; 6) •
v x (t) = x 0 (t) = 4t et vy (t) = y0 (t) = −4t
La vitesse s’écrit donc ~v = (4t~i − 4t~j) avec t en secondes et ~v en mètres
par seconde. Ainsi, lorsque la la voiture se trouve...
... au point A à t = 0 s, ~v A = (0~i − 0~j)m/s ; •
C (9; 0) x (m)
12

... au point B à t = 1 s, ~v B = (4~i − 4~j)m/s ;


... au point C à t = 2 s, ~vC = (8~i − 8~j)m/s...

Dans le cadre du cours, nous calculerons rarement les composantes


v x (t) et vy (t) à partir des dérivées des fonctions x (t) et y(t). Les fonc-
tions v x (t) et vy (t) seront données pour la plupart des problèmes.

Testez votre compréhension 2


y(m) On lance un ballon de football tel qu’indiqué sur la figure ci-contre. Les
composantes de la vitesse instantanée du ballon sont données par :

~v v x (t) = 15 m/s et vy (t) = 15 − 9, 8t


θ θ
~v ~v
θ
avec v x (t) et vy (t) en mètres par seconde, et t en secondes.
a. Déterminez la norme et l’orientation de la vitesse du ballon aux
x (m) temps t = 0 s, t = 1 s et t = 2 s.
b. À quel moment le vecteur vitesse est-il horizontal ?

1.4 Accélération d’un objet

L’accélération d’un objet est définie comme le taux de variation de la


vitesse par rapport au temps. L’accélération est un vecteur, elle possède
une grandeur et une direction. On peut la représenter à l’aide des
composantes cartésiennes de la façon suivante : ~a = a x~i + ay~j.
Dans cette section, nous distinguerons deux accélérations, à savoir
l’accélération moyenne et l’accélération instantanée.

1.4.1 Accélération moyenne


L’accélération moyenne d’un objet est définie pour un intervalle de
temps donné. Elle s’écrit de la façon suivante : ~amoy = amoy,x~i + amoy,y~j
où amoy,x représente la composante de l’accélération moyenne le long
de l’axe des x, c’est-à-dire le taux de variation moyen de la compo-
sante v x de la vitesse ; amoy,y représente la composante de l’accélération
moyenne le long de l’axe des y, c’est-à-dire le taux de variation moyen
de la composante vy de la vitesse.

Exemple 7
Imaginons une voiture dont l’accélération moyenne est donnée par le
vecteur suivant : ~amoy = (4~i − 7~j)m/s2 . Les composantes de l’accéléra-
tion moyenne le long des axes x et y sont respectivement amoy,x = 4 m/s2
la cinématique de translation 13

et amoy,y = −7 m/s2 . Concrètement, cela signifie que la composante


v x de la vitesse augmente en moyenne de 4 m/s à chaque seconde
alors que la composante vy de la vitesse diminue en moyenne de 7
m/s à chaque seconde.

Pour un intervalle de temps compris entre t et t + ∆t, les compo-


santes amoy,x et amoy,y de l’accélération moyenne sont définies par les
équations suivantes :

v x (t + ∆t) − v x (t) vy (t + ∆t) − vy (t)


amoy,x = et amoy,y =
∆t ∆t
où v x (t), vy (t), v x (t + ∆t) et vy (t + ∆t) représentent respectivement les
composantes de la vitesse le long des axes x et y aux temps t et t + ∆t.

Exemple 8
Considérons un navire dont les vitesses aux temps t1 = 3 s et t2 = 13 s
sont données par ~v1 = (−15~i − 5~j)m/s et ~v2 = (10~i − 10~j)m/s. Sur l’in-
tervalle de temps compris entre t1 = 3 s et t2 = 13 s, l’accélération
moyenne du navire est donnée par :

~amoy = (2, 5~i − 0, 5~j)m/s2 .

En effet, les composantes le long des axes x et y sont données par :

v x (t + ∆t) − v x (t) 10 m/s − (−15 m/s)


amoy,x = = = 2,5 m/s2
∆t 13 s − 3 s
vy (t + ∆t) − vy (t) −10 m/s − (−5 m/s)
et amoy,y = = = −0,5 m/s2
∆t 13 s − 3 s

Erreur fréquente #1
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’accélération est définie comme
le rythme auquel la vitesse varie, mais n’est pas déterminée par ce der-
nier.
Le rythme auquel la vitesse d’un objet varie est déterminé par les
forces qui agissent sur l’objet. Ce sont les forces qui causent les varia-
tions de vitesse. L’accélération n’est pas une cause, elle est une mesure
du taux de variation de la vitesse : on observe que la vitesse d’un objet
change, le rythme auquel le changement a lieu correspond à l’accélé-
ration.
Pourquoi ces nuances ? Pour vous aider à ne pas mélanger vitesse
et accélération. Raisonner à l’aide de la force totale devrait vous aider
à mieux visualiser l’accélération. Lorsque l’accélération d’un objet di-
minue, cela ne signifie pas que l’objet va moins vite mais seulement
que la force totale qu’il subit a diminué.
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En résumé, l’accélération d’un objet est définie comme le taux de


variation de la vitesse, mais est déterminée par les forces qui agissent
sur l’objet.

Erreur fréquente #2
Dans le langage quotidien, une accélération positive est souvent asso-
ciée à une augmentation du module de la vitesse alors qu’on associe
une accélération négative à une diminution du module de la vitesse.
Il s’agit là d’une erreur importante. Pour s’en convaincre, regardons
l’exemple suivant.

Exemple 9
Soient des axes x et y dont le sens positif est respectivement vers la
droite et vers le haut. Une voiture se déplace à une vitesse de 20 m/s
vers l’axe des x négatifs. Le conducteur appuie sur les freins de façon
à ralentir jusqu’à une vitesse de 10 m/s. La décélération se produit sur
un intervalle de temps de 5 secondes.

Dans ce cas-ci, même si le conducteur freine et que la voiture ralen-


tit, la composante amoy,x de l’accélération est positive. En effet, les vi-
tesses initiale et finale s’écrivent respectivement ~v1 = −20 m/s ~i et
~v2 = −10 m/s ~i. L’accélération moyenne le long de l’axe x vaut alors

v x (t + ∆t) − v x (t) −10 m/s − (−20 m/s)


amoy,x = = = 2 m/s2 .
∆t 5s

Le vecteur accélération pointe donc vers la droite.

4. Interprétation physique du signe de a x 4 En résumé, la composante a x du vecteur accélération est positive


( a x > 0) lorsque le vecteur accélération est orienté dans la direction
de l’axe des x positifs. La composante v x du vecteur vitesse augmente
alors algébriquement (ex. : de −10 m/s à −5 m/s). Et elle est négative
( a x < 0) lorsque le vecteur accélération est orienté dans la direction
de l’axe des x négatifs. La composante v x du vecteur vitesse diminue
alors algébriquement (ex. : de −5 m/s à −10 m/s).
Bien entendu, le signe de la composante ay doit être interprété de la
la cinématique de translation 15

même façon que le signe de la composante a x .

Testez votre compréhension 3


Lorsque vous laissez tomber une balle, son accélération est de 9, 8 m/s2
vers le bas. Si vous lancez la balle vers le haut, que pouvez-vous dire
à propos de son accélération après que la balle ait quitté votre main ?
a. Elle est orientée vers le haut.
b. Elle est orientée vers le bas, mais inférieure à 9, 8 m/s2 en module.
c. Elle est orientée vers le bas, mais supérieure à 9, 8 m/s2 en module.
d. Elle est toujours de 9, 8 m/s2 et orientée vers le bas.

Testez votre compréhension 4


Vous lancez une balle verticalement vers le haut. Lequel des énoncés
suivants est vrai à propos de la grandeur de la vitesse et de l’accéléra-
tion de la balle au sommet de sa trajectoire ?
a. La vitesse et l’accélération sont nulles.
b. La vitesse est non nulle et l’accélération est nulle.
c. La vitesse est nulle et l’accélération est non nulle.
d. La vitesse et l’accélération sont non nulles.

Testez votre compréhension 5


Un chariot de montagnes russes se déplace vers la droite sur la figure
ci-contre. Que peut-on dire à propos de son accélération et de sa vitesse
sur la partie restante du trajet ?
a. Les modules de la vitesse et de l’accélération diminuent.
b. Le module de la vitesse diminue et le module de l’accélération aug-
mente.
c. Les modules de la vitesse et de l’accélération augmentent.
d. Le module de la vitesse augmente et le module de l’accélération
diminue.
e. Les modules de la vitesse et de l’accélération demeurent constants.

1.4.2 Accélération instantanée


L’accélération instantanée correspond au taux de variation instanta-
née de la vitesse par rapport au temps.
Comme l’accélération instantanée correspond à l’accélération à un
instant précis, ses composantes sont des fonctions du temps. Sous sa
16

forme cartésienne, l’accélération instantanée s’écrit :

~a(t) = a x (t)~i + ay (t)~j

où a x (t) et ay (t) sont les composantes de l’accélération instantanée le


long des axes x et y.
L’accélération instantanée au temps t correspond à la limite lorsque
∆t tend vers zéro de l’accélération moyenne calculée sur un intervalle
de temps compris entre t et t + ∆t.
Les composantes a x (t) et ay (t) sont définies par les équations sui-
vantes :
v x (t + ∆t) − v x (t) vy (t + ∆t) − vy (t)
a x (t) = lim et ay (t) = lim
∆t→0 ∆t ∆t→0 ∆t
où v x (t), vy (t), v x (t + ∆t) et vy (t + ∆t) représentent respectivement les
vitesses le long des axes x et y aux temps t et t + ∆t.
5. La dérivée f 0 ( x ) d’une fonction f ( x ) D’après la définition de la dérivée 5 , nous pouvons conclure que
est définie de la façon suivante : les composantes a x (t) et ay (t) du vecteur accélération correspondent
f ( x + ∆x ) − f ( x ) respectivement aux dérivées par rapport au temps des fonctions v x (t)
f 0 ( x ) = lim
∆x →0 ∆x
et vy (t) du vecteur vitesse :

a x (t) = v0x (t) et ay (t) = v0y (t)

Exemple 10
Soit une voiture dont la vitesse instantanée est donnée par le vec-
teur suivant : ~v = (2 + 4t2 )~i − (1 + 3t)~j). On trouve les composantes
a x (t) et ay (t) de l’accélération instantanée de la voiture en calculant les
6. Si vous n’avez pas encore appris à déri- dérivées 6 des fonctions v x (t) et vy (t) :
ver, vous pouvez calculer les limites sui-
vantes : a x (t) = v0x (t) = 8t et ay (t) = v0y (t) = −3t
v x (t + ∆t) − v x (t)
a x (t) = lim
∆t→0 ∆t L’accélération instantanée s’écrit donc ~a = (8~i − 3~j) avec t en secondes
et et ~a en mètres par seconde carré. On obtient donc que...
vy (t + ∆t) − vy (t)
ay (t) = lim
∆t→0 ∆t
... lorsque t = 0 s, ~a(t = 0) = (0~i − 3~j)m/s2 ;
... lorsque t = 1 s, ~a(t = 1) = (8~i − 3~j)m/s2 ...

Dans le cadre du cours, nous aurons rarement à distinguer accélé-


ration moyenne et accélération instantanée car nous traiterons princi-
palement des situations pour lesquelles l’accélération est constante.

1.5 Système d’axes

La position d’un objet est notée par rapport à l’origine du système


d’axes. Ainsi, dans un problème, il est important d’identifier claire-
ment où est située l’origine du système d’axes. De plus, les axes x et
la cinématique de translation 17

y ne sont pas nécessairement toujours orientés vers la droite et vers le


haut. Dans certaines situations, il peut être utile d’incliner le système
d’axes afin de diminuer le nombre d’équations avec lesquelles on doit
travailler.

y(m)

Exemple 11 A(1; 8) •
B(3; 6) •
Considérons à nouveau la situation de l’exemple 3. En utilisant un sys-
tème d’axes "droits" (ci-contre), la position et la vitesse de l’objet sont
décrites à l’aide des quatre équations suivantes : x (t) = 1 + 2t2 , y(t) =

8 − 2t2 , v x (t) = 4t et vy (t) = −4t. Par contre, si on utilise un système C (9; 0) x (m)
d’axes inclinés de telle sorte que l’axe x soit parallèle à la trajectoire
et que l’origine coïncide avec le point A, les coordonnées des points
A, B et C seront modifiées. La position et la vitesse de l’objet seront

alors décrites à l’aide de seulement deux équations : x (t) = 2 2t2 et

v x (t) = 4 2t et il n’est plus nécessaire d’utiliser les équations en y.

À retenir
Les équations et les valeurs numériques obtenues à partir de ces
équations ne sont valides que pour un seul système d’axes. Lorsque
vous étudiez un problème, il est important de préciser clairement la
position de l’origine de votre système d’axes ainsi que l’orientation
des axes x et y.

1.6 Équations du mouvement

En cinématique, la position et la vitesse d’un objet sont décrites à


l’aide des fonctions x (t), y(t), v x (t) et vy (t) (voir exemple ci-dessous).

Exemple 12
Considérons un ballon de football lancé à partir d’une hauteur de 10
m à une vitesse de 20 m/s à 37° au-dessus de l’axe des x positifs.
La trajectoire, la position et la vitesse du ballon à différents instants
sont indiquées ci-dessous. La position et la vitesse peuvent s’exprimer
à l’aide des fonctions x (t), y(t), v x (t) et vy (t).
18

Ces fonctions sont appelées les équations du mouvement. de façon


générale, la position en fonction du temps x (t) dépend de :
- la position initiale le long de l’axe x que l’on note xo ;
- la composante le long de l’axe x de la vitesse initiale que l’ont note
vox ;
- la composante le long de l’axe x de l’accélération a x .
7. Dans le cadre du cours, nous nous li- Lorsque l’accélération est constante 7 , la relation entre ces diverses
miterons aux situations où l’accélération quantités est donnée par l’équation suivante :
est constante. Cette limitation est justi-
fiée par le fait que les situations où l’ac-
célération est variable se traitent de la a x t2
x (t) = xo + vox t +
même façon que les situations où l’ac- 2
célération est constante. L’unique diffé-
rence réside dans la forme des équations La composante de la vitesse d’un objet v x (t) dépend quant à elle
du mouvement : pour des accélérations
constantes, x (t), y(t), v x (t) et vy (t) sont
de :
des polynômes de degré 2 ; pour des sys-
- la composante le long de l’axe x de la vitesse initiale que l’ont note
tèmes oscillants, x (t), y(t), v x (t) et vy (t)
sont des fonctions sinusoïdales alors que vox ;
pour des objets soumis à des forces résis- - la composante le long de l’axe x de l’accélération a x .
tives comme la résistance de l’air, x (t),
y(t), v x (t) et vy (t) sont des fonctions ex- Lorsque l’accélération est constante, la relation entre ces diverses quan-
ponentielles.
tités est donnée par l’équation suivante :

v x (t) = vox + a x t

Les fonctions y(t) et vy (t) sont données par des équations semblables :

a y t2
y(t) = yo + voy t +
2
et
vy (t) = voy + ay t
la cinématique de translation 19

En résumé, lorsque l’accélération est constante, les équations du


mouvement sont les suivantes : Position en fonction du temps :

a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
a y t2
y(t) = yo + voy t +
2
Vitesse en fonction du temps :

v x (t) = vox + a x t

et
vy (t) = voy + ay t
où xo et yo sont les positions initiales le long des axes x et y ; vox et voy
sont les composantes cartésiennes de la vitesse initiale ; et a x et ay sont
les composantes cartésiennes de l’accélération.
Tous les problèmes de cinématique de translation à accélération
constante peuvent être décrits à l’aide de ces seules équations. La sec-
tion suivante présente une méthode de résolution qui vous aidera à
raisonner de façon structurée pour utiliser ces équations efficacement.

1.7 Méthode de résolution

Comme tous les problèmes se résolvent à l’aide de quelques équa-


tions seulement, il est nécessaire de raisonner de façon méthodique. Le
code QR ci-contre vous amène à une vidéo portant sur les diffférents
éléments d’une bonne méthode de résolution. Une bonne méthode de
résolution comporte les éléments suivants :

1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma qui contient :


- un système d’axes x et y ;
- les valeurs des positions initiales xo et yo (xo = ... et yo = ...) ;
- l’orientation du vecteur vitesse initiale v~o (flèche simple) ;
- l’orientation du vecteur accélération ~a (flèche double) ;
- la trajectoire approximative (en pointillés) ;
- autres informations pertinentes selon la question demandée
(positions finales ou vecteur vitesse finale par exemple) ;
Attention ! Un schéma n’est pas un dessin : on évite d’y dessiner les
objets dans leurs détails. On se limite aux informations énumérées
ci-dessus. Il doit permettre, en un coup d’oeil, de comprendre la
situation.
2. Une identification claire de ce que l’on cherche.
On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles qu’on retrouve dans les équations du mouvement.
20

Par exemple, si on cherche la hauteur maximale atteinte par un pro-


jectile, on écrira qu’on cherche y(t) lorsque vy (t) = 0 m/s.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières.

a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
v x (t) = vox + a x t
8. Ainsi que 8 sont appelées les équations générales. Lorsqu’on étudie un pro-
ay t2 blème en particulier, on écrit d’abord laquelle ou lesquelles des
y(t) = yo + voy t +
2 équations générales que nous aurons besoin pour résoudre le pro-
et blème. Ensuite, on obtient les équations particulières en remplaçant
vy (t) = voy + ay t
les symboles xo , yo , vox , voy , a x et ay par leur valeur appropriée
donnée dans l’énoncé.
4. Une résolution algébrique.
On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.

Erreur fréquente
Ne confondez pas graphique et schéma. On ne représente jamais
le temps sur un schéma, sur aucun des deux axes. Dans le cours,
nous n’utiliserons jamais la représentation graphique x en fonction du
temps ou y en fonction du temps.
Piège à éviter
Il faut éviter d’essayer de trouver ou mémoriser des trucs pour avoir
la bonne réponse. La réponse en soi nous intéresse peu, c’est le che-
min pour y arriver qui nous intéresse. La méthode proposée amélio-
rera votre capacité à communiquer clairement et à raisonner de façon
structurée. Bien appliquée, elle vous permettra également de gagner
en confiance.
Conseil
Ne négligez pas votre schéma ! Un schéma complet facilite grande-
ment la résolution d’un problème. À l’opposé, un schéma incomplet
témoigne souvent d’une incertitude face à l’énoncé du problème.
Quelques informations générales utiles
- Un objet est dit en chute libre lorsqu’il est soumis seulement à la
force gravitationnelle terrestre. Tous les objets en chute libre ont la
même accélération : 9, 8 m/s2 orientée vers le centre de la Terre.
la cinématique de translation 21

- Lorsqu’il y a deux objets ou plus, on écrit les équations du mouve-


ment pour chacun des objets séparément, mais les deux objets (ou
plus) apparaissent dans le même schéma.
- Lorsqu’un objet se déplace en deux dimensions, on utilise simul-
tanément les équations du mouvement en x et en y.
- Lorsque l’accélération n’est pas constante sur toute la trajectoire,
on sépare le problème en plusieurs parties pour lesquelles l’accélé-
ration est constante.
- Lorsqu’on doit résoudre un problème sans valeurs numériques,
on conserve les symboles dans les équations et on effectue les cal-
culs normalement. La réponse obtenue est alors une équation qui
dépend des différents paramètres du problème.

Exemple résolu 1
Mouvement d’un objet le long d’un seul axe

Des pneus typiques peuvent produire une décélération de 7 m/s2


durant un freinage brusque sur une surface sèche. Calculez la distance
de freinage d’une voiture qui roule à 50 km/h.

Solution
Si on prend un axe x positif vers la droite 9 , le schéma prend l’allure Schéma
ci-contre. 9. Il est inutile de définir l’axe y car le
mouvement s’effectue seulement le long
de l’axe x.

On cherche x (t) lorsque v x (t) = 0 m/s. Ce que l’on cherche

Soient les équations générales : Équations générales et particulières

a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
v x (t) = vox + a x t

Dans lesquelles on remplace les valeurs connues : xo = 0 m ; vox =


13, 9 m/s ; a x = −7 m/s2 .
Afin d’obtenir les équations particulières 10 : 10. où x (t) est en m, v x (t) en m/s et t en s

x (t) = 13, 9t − 3, 5t2

et
v x (t) = 13, 9 − 7t
22

On trouve t lorque v x (t) = 0 m/s :

0 = 13, 9 − 7t

On obtient : t = 1, 99 s.
Résolution On calcule x (t) à cet instant : x (1, 99) = (13, 9)(1, 99) − (3, 5)(1, 99)2
On obtient : x (1, 99) = 13, 8 m.
Interprétation du résultat La distance de freinage d’une voiture qui roule à 50 km/h est de
13, 8 m.

Testez votre compréhension 6


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la distance de freinage pour une voiture qui roule à 70
km/h.
b. Lorsque la chausée est mouillée, la décélération produite par les
pneus lors d’un freinage brusque est réduite à 3, 5 m/s2 . Calculez
(en km/h), la vitesse maximale à laquelle doit rouler une voiture
pour que sa distance de freinage n’excède pas 15 m.

Exemple résolu 2
Corps en chute libre
On lance une pierre verticalement vers le haut à une vitesse de 10
m/s du haut de la tour de Pise (54, 5 m de hauteur). Calculez le temps
que met la pierre avant d’atteindre le sol.

Solution
Schéma Si on utilise un axe y positif vers le haut 11 , le schéma prend l’allure
11. Il est inutile de définir l’axe x car le ci-contre.
mouvement s’effectue seulement le long
de l’axe y.

Ce que l’on cherche On cherche t lorsque y(t) = 0 m.


Équations générales et particulières Soit l’équation générale :
la cinématique de translation 23

a y t2
y(t) = yo + voy t +
2
Dans laquelle on remplace les valeurs connues : yo = 54, 5 m ; voy =
10 m/s ; ay = −9, 8 m/s2 .
Afin d’obtenir l’équation particulière 12 : 12. où y(t) est en m et t en s

y(t) = 54, 5 + 10t − 4, 9t2

On trouve 13 t lorque y(t) = 0 m : Résolution


13. On doit utiliser la formule quadratique
0 = 54, 5 + 10 − 4, 9t2 √
−b ± b2 − 4ac
x=
2a
On obtient : t = 4, 51 s. La pierre met 4, 51 s avant d’atteindre le sol.
Interprétation du résultat

Testez votre compréhension 7


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la hauteur maximale atteinte par la pierre.
b. Calculez le temps que met la pierre pour franchir les 20 derniers
mètres avant d’atteindre le sol.

Exemple résolu 3
Mouvement de deux objets le long d’un seul axe
Deux voitures séparées par une distance de 300 m se dirigent l’une
vers l’autre. Le module de leur vitesse initiale est respectivement de v1
= 20 m/s et v2 = 15 m/s. Les conducteurs ont le pied sur l’accélérateur
et le module de leur accélération est respectivement a1 = 1 m/s2 et a2
= 2 m/s2 . Déterminez le moment précis auquel les deux voitures se
croisent.

Solution
Lorsqu’il y a plus d’un objet, il faut écrire les équations du mou-
vement pour chacun des objets, mais inclure les deux objets dans le
même schéma. Si on utilise un axe x positif vers la droite 14 , le schéma Schéma
prend l’allure ci-dessous. 14. Il est inutile de définir l’axe y car le
mouvement s’effectue seulement le long
de l’axe x.
24

On cherche t lorsque x1 (t) = x2 (t). Ce que l’on ch

Équations générales et particulières Soient les équations générales :

a1x t2
x1 (t) = x1o + v1ox t +
2
et
a2x t2
x2 (t) = x2o + v2ox t +
2
Dans lesquelles on remplace les valeurs connues : x1o = 0 m ; v1ox =
20 m/s ; a1x = 1 m/s2 ; x2o = 300 m ; v2ox = −15 m/s ; a2x = −2 m/s2 ;
.
15. où x1 (t) et x2 (t) sont en m et t en s Afin d’obtenir les équations particulières 15 :

x1 (t) = 20t + 0, 5t2

et
x2 (t) = 300 − 15t − t2

Résolution On trouve 16 t lorque x1 (t) = x2 (t) :


16. On doit utiliser la formule quadratique
√ 20t + 0, 5t2 = 300 − 15t − t2
−b ± b2 − 4ac
x=
2a
On obtient : t = 6, 67 s ou −30, 0 s.

Interprétation du résultat Les voitures vont se croiser après 6, 67 s.

Testez votre compréhension 8


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Déterminez laquelle des deux voitures roule le plus vite lorsqu’elles
se croisent.
b. Quelle est la distance qui les sépare lorsqu’elles ont la même vitesse
(même module) ?
la cinématique de translation 25

Exemple résolu 4
Mouvement d’un objet le long de deux axes
On considère une machine automatique permettant de lancer des
balles sur un terrain de tennis. Le terrain a une longueur de 23, 8 m.
Le filet est situé au milieu et a une hauteur de 1 m. La machine est
située à 10 m du filet et lance les balles vers un joueur situé de l’autre
côté du filet. Les balles quittent la machine avec une hauteur initiale de
30 cm et un angle de 30° au-dessus de l’horizontale. Calculez la vitesse
maximale à laquelle les balles doivent quitter la machine pour tomber
à l’intérieur du terrain.

Solution
En utilisant une vue de coté avec un système d’axes dont l’origine
est située au sol à l’endroit où les balles quittent la machine et dont les
axes x et y sont orientés respectivement vers la droite et vers le haut,
le schéma prend l’allure suivante :
Schéma

On cherche la valeur de vo pour que x (t) = 21, 9 m lorsque y(t) = 0 Ce que l’on cherche
m.
Soient les équations générales : Équations générales et particulières

a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
a y t2
y(t) = yo + voy t +
2
Dans lesquelles on remplace 17 les valeurs connues : xo = 0 m ; 17. Lorsqu’on cherche le module de la vi-
vox = vo cos(30°) ; a x = 0 m/s2 ; yo = 0, 3 m ; voy = vo sin(30°) ; ay = tesse initiale ou l’angle que fait le vec-
teur vitesse initiale avec l’horizontale, il
−9, 8 m/s2 ; . est souvent utile d’exprimer vox et voy en
Afin d’obtenir les équations particulières 18 : fonction de vo et de θ.
18. où x (t) et y(t) sont en m et t en s
x (t) = vo cos(30°)t

et
y(t) = 0, 3 + vo sin(30°)t − 4, 9t2
26

Résolution On trouve t lorque x (t) = 21, 9 m :

21, 9 = vo cos(30°)t

On obtient :
25, 3
t=
vo
On substitue alors t et y(t) = 0 m dans la seconde équation particu-
lière :
25, 3 25, 3 2
0 = 0, 3 + vo sin(30°)( ) − 4, 9( )
vo vo
En isolant, on trouve que vo = 15, 6 m/s.
Interprétation du résultat La vitesse maximale à laquelle les balles doivent quitter la machine
est de 15, 6 m/s.

Testez votre compréhension 9


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la vitesse minimale avec laquelle les balles doivent quitter
la machine afin de passer tout juste par-dessus le filet.
b. Calculez la hauteur de la balle au moment où elle passe au-dessus
du filet lorsqu’elle est projetée par la machine à une vitesse de
15, 6 m/s.
la cinématique de translation 27

Exemple résolu 5
Mouvement d’un objet devant être traité en plusieurs parties
Haglis DuToit se sert d’une vieille grange désaffectée pour faire de
la planche à neige. Avec son ami Vréman Pafort, elle atteint le sommet
de la grange (point P) à l’aide d’une échelle. De là, elle se laisse glis-
ser sur le toit avec une accélération de 6 m/s2 (entre les points P et
M) avant de continuer sa trajectoire dans les airs. Calculez sa vitesse
lorsqu’elle touche le sol (au point N).

Solution
Ce problème doit être traité en deux parties car l’accélération entre
les points P et M n’est pas la même qu’entre les points M et N. Nous
trouverons d’abord la vitesse d’Haglis lorsqu’elle quitte le toit au point
M (1ère partie). Nous déterminerons ensuite sa vitesse lorsqu’elle touche
le sol au point N (2e partie).
1ère partie - Glissade sur le toit (entre les points P et M)
Si on utilise des axes horizontaux et verticaux dont l’origine est
Schéma
située au point O, le schéma prend l’allure ci-dessous 19 :
19. Nous aurions également pu utiliser un
axe x parallèle au toit. Dans ce cas, le
problème aurait été simplifié car tout le
mouvement sur le toit aurait été un mou-
vement en une seule dimension.

On cherche la vitesse ~v(t) lorsque y(t) = 0 m. Ce que l’on cherche

Le toit fait un angle de 68, 2°avec l’horizontale, ce qui nous permet


de déterminer les composantes a x et ay de l’accélération.
Soient les équations générales :
a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
a y t2
y(t) = yo + voy t +
2 Équations générales et particulières
Dans lesquelles on remplace les valeurs connues : xo = 0 m ; vox = 0
m/s ; a x = 2, 23 m/s2 ; yo = 10 m ; voy = 0 m/s ; ay = −5, 57 m/s2 ; .
28

20. où x (t) et y(t) sont en m, v x (t) et vy (t) Afin d’obtenir les équations particulières 20 :
sont en m/s et t est en s
x (t) = 1, 11t2

y(t) = 10 − 2, 79t2

v x (t) = 2, 23t
et
vy (t) = −5, 57t
.
Résolution On trouve t lorque y(t) = 0 m :

0 = 10 − 2, 79t2

On obtient : t = 1, 89 s.
On calcule v x (t) et vy (t) à cet instant : v x (1, 89) = 4, 22 m/s et
vy (1, 89) = −10, 6 m/s .
21. En utilisant la trigonométrie et le théo- On peut donc écrire 21 ~v(t) = 11, 4 m/s à 68, 2°sous l’axe des x
rème de Pythagore pour les triangles positifs.
rectangles.
2e partie - Chute libre (entre les points M et N)
Schéma Si on utilise des axes horizontaux et verticaux dont l’origine est
située au point Q, le schéma prend l’allure ci-dessous :
la cinématique de translation 29

On cherche encore la vitesse ~v(t) lorsque y(t) = 0 m. Ce que l’on cherche

La vitesse initiale correspond à la vitesse déterminée dans la pre-


mière partie. L’accélération est maintenant l’accélération gravitation-
nelle terrestre.
Soient les équations générales : Équations générales et particulières

a x t2
x (t) = xo + vox t +
2
et
a y t2
y(t) = yo + voy t +
2
Dans lesquelles on remplace les valeurs connues : xo = 0 m ; vox =
4, 22 m/s ; a x = 0 m/s2 ; yo = 8 m ; voy = −10, 6 m/s ; ay = −9, 8
m/s2 ; .
Afin d’obtenir les équations particulières 22 : 22. où x (t) et y(t) sont en m, v x (t) et vy (t)
sont en m/s et t est en s
x (t) = 4, 22t

y(t) = 8 − 10, 6t − 4, 9t2


v x (t) = 4, 22m/s
et
vy (t) = −10, 6 − 9, 8t
.
On trouve t lorque y(t) = 0 m : Résolution

0 = 8 − 10, 6t − 4, 9t2

On obtient : t = 0, 594 s.
On calcule vy (t) à cet instant : vy (0, 594) = −16, 4 m/s.
Haglis atteindra le sol avec une vitesse 23 ~v(t) = 16, 9 m/s à 75, 5°sous Interprétation du résultat
l’axe des x positifs. 23. En utilisant la trigonométrie et le théo-
rème de Pythagore pour les triangles
rectangles.

Testez votre compréhension 10


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la distance entre le pied de la grange (point Q) et l’endroit
où Haglis atteint le sol (point N).
b. Quelle devrait être la valeur de l’accélération de Haglis entre le
point P et le point M pour qu’elle atterrisse à une distance de 2 m
du pied de la grange (point Q) ?
30

1.8 Questions et exercices

Questions de réflexion

1. Soient des axes x et y orientés respectivement vers la droite et vers


le haut. Un quart arrière lance un ballon de football tel qu’indiqué
sur la figure ci-contre.

a. Que vaut la composante vy (t) de la vitesse lorsque le ballon est


au sommet de sa trajectoire ?
b. Que vaut la composante vy (t) de la vitesse lorsque le ballon re-
passe par sa hauteur initiale ?
c. Que valent les composantes a x et ay de l’accélération après que
le ballon ait quitté la main du quart-arrière ?
d. La vitesse du ballon est-elle nulle lorsque le ballon frappe le sol ?

2. Vrai ou faux ?
a. L’accélération gravitationnelle terrestre est de 9, 8 m/s2 peu im-
porte le système d’axes que l’on utilise.
b. Lorsqu’on lance un objet vers le haut, son accélération est nulle
au sommet de la trajectoire.
c. Si on néglige le frottement, un objet qui descend un plan incliné
subit une accélération de 9, 8 m/s2 orientée vers le bas du plan
incliné.

3. Parmi les situations suivantes, lesquelles sont impossibles :


a. un objet pour lequel vy = 0 m/s alors que ay 6= 0 m/s2 ;
b. un objet pour lequel vy 6= 0 m/s alors que ay = 0 m/s2 ;
c. un objet pour lequel vy > 0 m/s alors que ay < 0 m/s2 ;
d. un objet pour lequel vy < 0 m/s alors que ay > 0 m/s2 ;
e. toutes ces situations sont possibles.

4. Un ascenseur se déplace verticalement le long d’un axe y orienté


vers le haut. Déterminez le signe des composantes vy et ay pour
chacune des situations suivantes :
a. initialement au repos au 3e étage, l’ascenseur entame une des-
cente vers le 2e étage en augmentant le module de sa vitesse ;
b. en s’approchant du 2e étage, l’ascenseur freine afin de s’immobi-
liser ;
c. l’ascenseur repart ensuite vers le 6e étage en augmentant le mo-
dule de sa vitesse ;
d. l’ascenseur monte à vitesse constante en passant devant le 4e étage ;
e. en s’approchant du 6e étage, l’ascenseur ralentit afin de s’immo-
biliser.
la cinématique de translation 31

Exercices
1. Temps de vol
Un joueur frappe un ballon de football placé au sol. Ce dernier
quitte le sol en faisant un angle de 60° au-dessus de l’horizontale.
a) À quelle vitesse le joueur doit-il lancer le ballon afin qu’il ne
retombe au sol que 5 s plus tard ?
b) Quelle est la grandeur de la vitesse minimale du ballon pendant
son vol ?

2. L’homme canon
Dans un numéro d’homme canon, un cascadeur est tiré tel un pro-
jectile dans un filet à une distance de 100 m du pied du canon. Le
canon a une longueur de 10 m et fait un angle de 40° avec l’ho-
rizontale. La hauteur du filet est de 5 m. Calculez la grandeur de
la vitesse à laquelle le cascadeur doit quitter le canon pour atterrir
dans le filet.

3. Temps de réflexe
Au volant d’une automobile, le temps moyen de réflexe entre le mo-
ment où l’on aperçoit un obstacle et le moment où l’on commence
à appuyer sur les freins est de 0, 5 s. Si l’auto que vous conduisez
est capable de freiner avec une accélération dont le module est de
7 m/s2 , jusqu’à quelle vitesse pouvez-vous rouler pour que votre
distance totale de freinage ne dépasse pas 50 m ? La distance totale
de freinage inclut la distance parcourue à vitesse constante pendant
le 0, 5 s initial et la distance parcourue pendant la décélération de
l’auto.

4. Tir à l’arc - 1ère partie


Au cours d’une compétition de tir à l’arc, les participants tentent de
lancer une flèche le plus loin possible en la tirant horizontalement.
La flèche d’un des participants parcourt une distance de 35 m et
se plante dans le sol en faisant un angle de 5° sous l’horizontale.
Calculez la grandeur de la vitesse de la flèche lorsqu’elle quitte l’arc.

5. Tir à l’arc - 2e partie


Toujours au cours de la même compétition de tir à l’arc, les par-
ticipants doivent atteindre une cible qui s’éloigne d’eux avec une
32

vitesse de 20 m/s. La cible est initialement située juste à côté du


participant et elle se met en mouvement exactement au moment où
la flèche est tirée. Comme la flèche se déplace beaucoup plus vite
que la cible (la flèche est tirée avec une vitesse de 63 m/s), elle est
lancée avec un angle θ au-dessus de l’horizontale afin que la cible ait
le temps d’avancer avant que la flèche ne redescende et vienne s’y
planter. Déterminez la valeur de l’angle θ avec lequel le participant
doit tirer sa flèche pour atteindre la cible.
Note : Considérez que la cible est à la même hauteur que la hauteur de
départ de la flèche ; et que 0° n’est pas une solution acceptable.
la cinématique de translation 33

Réponses

Testez votre compréhension


1. a. À t = 0 s : xballon = 0 m et yballon = 10 m ; à t = 2 s : xballon = 30
m et yballon = 30, 4 m ; à t = 4 s : xballon = 60 m et yballon = 11, 6 m.
b. Le ballon frappe le sol 4, 53 s après avoir été lancé.

2. a. À t = 0 s, la vitesse est de 21, 2 m/s à 45° au-dessus de l’axe des


x positifs ; à t = 1 s, la vitesse est de 15, 9 m/s à 19, 1° au-dessus de
l’axe des x positifs ; à t = 2 s, la vitesse est de 15, 7 m/s à 17, 0° sous
l’axe des x positifs. b. Le vecteur vitesse est horizontal 1, 53 s après
que le ballon ait été lancé.

3. d. Elle est toujours de 9, 8 m/s2 vers le bas.

4. c. La vitesse est nulle et l’accélération est non nulle.

5. d. Le module de la vitesse augmente et le module de l’accélération


diminue.

6. a. La distance de freinage est de 27, 0 m pour une voiture roulant à


70 km/h. b. La vitesse ne doit pas excéder 36, 9 km/h afin que la
distance de freinage ne dépasse pas 15 m sur une chaussée mouillée.

7. a. La pierre atteint une hauteur maximale de 59, 6 m. b. La pierre


met 0, 645 seconde pour franchir les 20 derniers mètres.

8. a. La voiture 2 (28, 3 m/s) avance plus rapidement que la voiture 1


(26, 7 m/s). b. 87, 5 m séparent les deux voitures lorsqu’elles vont à
la même vitesse.

9. a. La vitesse minimale à laquelle les balles doivent quitter la ma-


chine est de 11, 3 m/s. b. La balle est située à 3, 39 m du sol lors-
qu’elle passe au-dessus du filet.

10. a. Haglis atterrit à 2, 51 m du pied de la grange (point Q). b. L’accé-


lération devrait être de 2, 20 m/s2 pour atterrir à 2 m du pied de la
grange (point Q).

Questions de réflexion
1. a. vy = 0 m/s au sommet de la trajectoire. b. vy = −voy
lorsque le ballon repasse par sa hauteur initiale. c. a x = 0 m/s2
et ay = −9, 8 m/s2 après que le ballon a quitté la main du quart-
arrière. d. Non, la vitesse du ballon n’est pas nulle au moment de
l’impact avec le sol.
34

2. a. Faux, 9, 8 m/s2 est la valeur de la composante ay de l’accélération


gravitationnelle uniquement lorsque l’axe y est vertical et orienté
vers le bas. b. Faux, l’accélération est constante et égale à 9, 8 m/s2
vers le bas pendant tout le mouvement, même au sommet de la
trajectoire. c. Faux, l’accélération sera bien orientée vers le bas du
plan incliné mais sa grandeur sera plus faible. L’accélération globale
d’un objet est égale à 9, 8 m/s2 vers le bas quand il n’est soumis qu’à
son poids. Ici, l’objet est également soumis à la force « normale »
exercée par le plan incliné, ce qui vient modifier son accélération
(grandeur et direction).

3. e. Toutes ces situations sont possibles.

4. a. vy < 0 et ay < 0, b. vy < 0 et ay > 0, c. vy > 0 et ay > 0,


d. vy > 0 et ay = 0, e. vy > 0 et ay < 0.

Exercices
1. a. 28, 3 m/s . b. Au sommet de la trajectoire, la vitesse du ballon est
de 14, 1 m/s.

2. Le cascadeur doit quitter l’extrémité du canon à une vitesse de


30, 0 m/s pour atterrir dans le filet.

3. La distance totale de freinage sera de 50 m lorsque l’auto roulera à


83, 5 km/h.

4. La vitesse initiale de la flèche est 62, 6 m/s.

5. Le participant doit lancer sa flèche avec un angle θ = 71, 5° au-


dessus de l’horizontale.
2
La cinématique de rotation

2.1 Introduction

Les quantités que nous avons utilisées jusqu’ici pour décrire le mou-
vement sont appelées des quantités linéaires.
Lorsqu’un objet effectue un mouvement de translation, les quantités
linéaires sont les mêmes pour tous les points de l’objet. Lorsqu’une
voiture se déplace à 100 km/h, ce sont toutes ses parties (le capot,
le pare-brise, les portières, le coffre arrière, etc.) qui se déplacent à la
vitesse de 100 km/h.
Dans un mouvement de rotation, par contre, les différentes parties
d’un objet n’ont plus la même vitesse et elles ne parcourent plus la
même distance (Le code QR ci-contre en illustre un exemple.).

Exemple 1
Soit une horloge dont l’aiguille des secondes a une longueur de 20 cm.
Considérez les points P et M respectivement situés à l’extrémité et au
centre de l’aiguille.
La circonférence des cercles tracés en pointillés correspond à la dis-
tance parcourue par les points P et M pendant 60 secondes. Le point
P parcourt une distance de 2π × 0, 2 = 1, 26 m alors que la distance
parcourue par le point M est seulement de 2π × 0, 1 = 0, 63 m.
Bien entendu, les vitesses sont également différentes, l’extrémité de
l’aiguille se déplaçant plus rapidement que le centre de l’aiguille.

Par ailleurs, en rotation, les différentes parties d’un objet tournent


du même nombre de degrés à chaque seconde. Dans l’exemple pré-
cédent, les points P et M de l’aiguille tournent tous deux de 6° par
seconde et auront tous deux tourné de 360° au bout d’une minute.
Pour cette raison, il est préférable d’utiliser les angles plutôt que les
distances pour décrire la position, la vitesse et l’accélération d’un objet
en rotation.
36

Dans ce chapitre, nous allons définir la position angulaire, la vi-


tesse angulaire et l’accélération angulaire. Nous présenterons ensuite
les équations de la cinématique pour le mouvement de rotation. Nous
verrons comment relier les quantités angulaires aux quantités linéaires.
Nous verrons la transmission du mouvement de rotation à l’aide des
essieux et des courroies. Enfin, nous terminerons par une courte des-
cription du roulement qui est une combinaison des mouvements de
translation et de rotation.

2.2 Position angulaire d’un objet

Lorsqu’un objet est situé sur un cercle, on note sa position à l’aide


d’un angle θ par rapport à une référence préalablement choisie (voir
exemple 2). Il est nécessaire d’indiquer le sens (horaire ou anti-horaire)
pour lequel les angles mesurés sont positifs. On appelle θ la position
angulaire de l’objet.

Exemple 2
Soit une balle située sur un cercle. On note sa position à l’aide d’un
angle mesuré par rapport à une référence θ = 0°. On notera θballe =
45° ou θballe = 90° selon que la balle se trouve au point N ou au point
P. On appelle θballe la position angulaire de la balle.

Pour des raisons que nous verrons plus loin, il est commode de
noter les angles en radians plutôt qu’en degrés. La valeur d’un angle θ
en radians est donnée par la longueur de l’arc de cercle qu’il sous-tend
(s) divisé par le rayon (r) du cercle : θ(en rad) = rs (voir exemple 3).

Exemple 3
Considérons un cercle de rayon r = 2 m.
Soit un angle θ1 qui sous-tend un arc de cercle s1 = 1m, cet angle
vaut : θ1 = sr1 = 1m
2m = 0, 5 rad.
Soit un autre angle θ2 qui sous-tend un arc de cercle s2 = 5m, cet
angle vaut : θ2 = sr2 = 5m
2m = 2, 5 rad.
Il s’ensuit que 360° correspond à 2π radians, 180° correspond à
π radians, etc.

Testez votre compréhension 1


Soit un cercle de 5 m de rayon.
a. Un angle θ1 sous-tend un arc de cercle de 2, 5 m de longueur. Cal-
culez la valeur de cet angle en radians.
b. Un angle θ2 sous-tend un arc de cercle égal à un quart de circonfé-
la cinématique de rotation 37

rence. Calculez la valeur de cet angle en radians.


c. Calculez la longueur d’un arc de cercle sous-tendu par un angle de
2 rad. Même question avec un angle de 3π rad.

On utilise le fait que 180° correspond à π radians pour convertir les


degrés en radians.

Exemple 4
Considérons un objet dont la position angulaire θ1 (en degrés) est de
60°. Pour trouver la position angulaire en radians, nous effectuons sim-
plement une règle de trois : si 180° correspond à π radian, alors à
combien de radians θ1 correspond 60° ?
60°
On trouve : θ1 = π 180° = π3 rad.

Testez votre compréhension 2


Conversion d’unités
a. Exprimez ces positions angulaires en radians : θ1 = 37° ; θ2 = 50° ;
θ3 = 400°.
b. Exprimez ces positions angulaires en degrés : θ1 = 1, 5π rad ; θ2 =
9 rad ; θ3 = 2, 37π rad.

Dans le cours, nous utiliserons principalement les radians pour no-


ter la position angulaire des objets. Lorsqu’un objet est en mouvement
sur un cercle, sa position angulaire change au fur et à mesure qu’il se
déplace. Dans ces conditions, une description du mouvement nécessite
de connaître les valeurs de θ à différents moments.

Exemple 5
Considérons un bâton de hockey qui tourne autour de son extrémité.
Soient A, B et C trois points situés sur le cercle qui correspond à la
trajectoire de la palette. La palette passe par les points B et C respecti-
vement 1 et 2 secondes après avoir quitté le point A. La description du
mouvement de la palette nécessite de connaître sa position angulaire
à chaque instant : à t = 0 s, θ palette = 1 rad ; à t = 1 s, θ palette = 2 rad ;
à t = 2 s, θ palette = 5 rad, etc.

Il existe un moyen très efficace de noter la position angulaire d’un


objet en mouvement sur un cercle. En effet, il suffit d’exprimer θ comme
une fonction du temps θ (t).
38

Exemple 6
Considérons la même situation que celle décrite à l’exemple précédent.
La position angulaire du bâton de hockey peut se noter à l’aide de la
fonction
θ ( t ) = 1 + t2

(avec θ (t) en radians et t en secondes).


On vérifie aisément que...
... lorsque t = 0 s, θ (0) = 1 rad ;
... lorsque t = 1 s, θ (1) = 2 rad ;
... lorsque t = 2 s, θ (2) = 5 rad, etc.

C’est cette approche que nous allons privilégier dans le cours. Nous
utiliserons la fonction θ (t) pour décrire la position angulaire d’un objet
en mouvement à n’importe quel instant t.

Testez votre compréhension 3


Dans une foire, la position angulaire du premier siège de la grande
1. où θ (t) est en rad et t en s. Le dessin roue est donnée par l’équation suivante 1 :
n’est pas à l’échelle.
θ (t) = π + 0, 1πt2

a. Calculez la position angulaire du manège aux temps : t = 0 s, t = 2


s et t = 4 s.
b. Après combien de temps la position angulaire du manège est-elle
égale à 3π rad ?

2.3 Vitesse angulaire d’un objet

Lorsqu’un objet se déplace sur une trajectoire circulaire, sa posi-


tion angulaire change constamment. Le rythme avec lequel la position
angulaire varie correspond à la vitesse angulaire de l’objet, que l’on
définit plus rigoureusement comme le taux de variation de la position
angulaire par rapport au temps.
La vitesse angulaire peut s’exprimer à l’aide de plusieurs unités, les
plus fréquemment utilisées étant le rad/s et le tour/min.
la cinématique de rotation 39

Exemple 7
La lune met 27, 32 jours à faire le tour de la Terre, c’est-à-dire 2 360 448
secondes. Comme un tour correspond à 2π radians, sa vitesse angu-
laire est donnée par :

2π rad
ω= = 2, 66 × 10−6 rad/s
2360448 s

On aurait également pu écrire : ω = 1 tour


39341 min = 2, 54 × 10−5 tour
min ou
360° °
ω = 27,32 jours = 13, 2 jour , etc.

Testez votre compréhension 4


Un lecteur DVD 16X tourne à la vitesse angulaire de 10 800 tr/min.
Calculez sa vitesse angulaire en rad/s.

L’utilité de la vitesse angulaire découle du fait qu’elle est la même


pour tous les points d’un objet en rotation.

Exemple 8
Soit la même aiguille qu’à l’exemple 1. Les points P et M tournent
tous deux de 2π radians en 60 secondes. Ils ont donc la même vitesse
angulaire :
2π rad π
ω= = rad/s
60 s 30

Dans cette section, nous distinguerons deux vitesses : la vitesse an-


gulaire moyenne et la vitesse angulaire instantanée.

2.3.1 Vitesse angulaire moyenne ωmoy


La vitesse angulaire moyenne d’un objet est définie pour un inter-
valle de temps donné. Elle s’écrit de la façon suivante :

θ (t + ∆t) − θ (t)
ωmoy =
∆t
où θ (t) et θ (t + ∆t) représentent respectivement la position angu-
laire aux temps t et t + ∆t.
40

Exemple 9
Reprenons la situation décrite à l’exemple 3 où un bâton de hockey
tourne autour de son extrémité (manche).
Soient A, B et C, trois points situés sur la trajectoire circulaire de la
palette. La palette passe par les points B et C respectivement 1 et 2 se-
condes après avoir quitté le point A. Sur l’intervalle de temps compris
entre t = 0 s et t + ∆t = 2 s, la vitesse angulaire moyenne est donnée
par :
5 rad − 1 rad
ωmoy = = 2 rad/s
2s
Concrètement, cela signifie que la position angulaire du bâton de ho-
ckey augmente en moyenne de 2 radians à chaque seconde.

2.3.2 Vitesse angulaire instantanée ω (t)


La vitesse angulaire instantanée correspond au taux de variation de
la position angulaire par rapport au temps. Elle est définie par l’équa-
tion suivante :
θ (t + ∆t) − θ (t)
ω (t) = lim
∆t→0 ∆t
où θ (t) et θ (t + ∆t) représentent respectivement la position angulaire
aux temps t et t + ∆t.
2. La dérivée f 0 ( x ) d’une fonction f ( x ) D’après la définition de la dérivée 2 , nous pouvons conclure que
est définie de la façon suivante : ω (t) correspond à la dérivée par rapport au temps de la position an-
f ( x + ∆x ) − f ( x ) gulaire θ (t) :
f 0 ( x ) = lim
∆x →0 ∆x dθ
ω (t) = = θ 0 (t)
dt
On remarque que la vitesse angulaire au temps t correspond à la
limite lorsque ∆t tend vers zéro de la vitesse angulaire moyenne cal-
culée sur un intervalle de temps compris entre t et t + ∆t.

Exemple 10
Reprenons le bâton de l’exemple 6 dont la position angulaire est don-
née par la fonction : θ (t) = 1 + t2 avec θ (t) en radians et t en secondes.
3. Pour ceux qui ne savent pas dériver, On trouve la vitesse instantanée du bâton en calculant la dérivée 3 de
vous pouvez calculer la limite suivante : la fonction θ (t) :
θ (t+∆t)−θ (t)
ω (t) = lim ∆t dθ
∆t→0
ω (t) = = θ 0 (t) = 2t
dt
On en conclut que...
... au point A à t = 0 s, ω = 0 rad/s ;
... au point B à t = 1 s, ω = 2 rad/s ;
... au point C à t = 2 s, ω = 4 rad/s...
la cinématique de rotation 41

Dans le cadre du cours, nous calculerons rarement ω (t) à partir de


la dérivée de la fonction θ (t). La fonction ω (t) sera donnée dans la
majorité des problèmes.

Testez votre compréhension 5


La vitesse angulaire d’un manège est donnée par 4 : ω (t) = 2π − πt
2 . 4. où ω (t) est rad/s et t en s.

a. Calculez sa vitesse angulaire aux temps t = 0 s, t = 1 s et t = 2 s.


b. À quel moment la vitesse angulaire du manège est-elle nulle ?

2.4 Accélération angulaire d’un objet

L’accélération angulaire d’un objet est définie comme le taux de


variation de la vitesse angulaire par rapport au temps. Elle s’exprime
généralement en rad/s2 .
Dans cette section, nous distinguerons deux accélérations angulaires,
à savoir l’accélération angulaire moyenne et l’accélération angulaire
instantanée.

2.4.1 Accélération angulaire moyenne αmoy


L’accélération angulaire moyenne d’un objet est définie pour un in-
tervalle de temps donné. Elle s’écrit de la façon suivante :

ω (t + ∆t) − ω (t)
αmoy =
∆t
où ω (t) et ω (t + ∆t) représentent respectivement la vitesse angu-
laire aux temps t et t + ∆t.

Exemple 11
Considérons une roue de voiture dont les vitesses angulaires aux temps
t1 = 4 s et t2 = 9 s valent respectivement ω1 = 22 rad/s et ω2 = 42
rad/s. L’accélération angulaire moyenne de la roue vaut :

42 rad/s − 22 rad/s
αmoy = = 4 rad/s2
9s−4s
Concrètement, cela signifie que la vitesse angulaire de la roue aug-
mente en moyenne de 4 rad/s à chaque seconde.
42

2.4.2 Accélération angulaire instantanée α(t)


L’accélération angulaire instantanée correspond au taux de varia-
tion de la vitesse angulaire par rapport au temps.
L’accélération angulaire instantanée au temps t correspond à la li-
mite lorsque ∆t tend vers zéro de l’accélération angulaire moyenne
calculée sur un intervalle de temps compris entre t et t + ∆t :

ω (t + ∆t) − ω (t)
α(t) = lim
∆t→0 ∆t

où ω (t) et ω (t + ∆t) représentent respectivement la vitesse angulaire


aux temps t et t + ∆t.
5. La dérivée f 0 ( x ) d’une fonction f ( x ) D’après la définition de la dérivée 5 , nous pouvons conclure que α(t)
est définie de la façon suivante : correspond à la dérivée par rapport au temps de la vitesse angulaire
f ( x + ∆x ) − f ( x ) ω (t) :
f 0 ( x ) = lim
∆x →0 ∆x dω
α(t) = = ω 0 (t)
dt

Exemple 12
Considérons un ventilateur dont la vitesse angulaire instantanée est
2
donnée par la fonction suivante : ω (t) = 1 + t4 avec ω (t) en rad/s et
t en secondes. On trouve l’accélération instantanée du ventilateur en
6. Pour ceux qui ne savent pas dériver, calculant la dérivée 6 de la fonction ω (t) :
vous pouvez calculer la limite suivante :
θ (t+∆t)−θ (t)
ω (t) = lim dω
∆t→0 ∆t
α(t) = = ω 0 (t) = 0, 5t
dt
On obtient donc que...
... lorsque t = 0 s, α = 0 rad/s2 ;
... lorsque t = 1 s, α = 0, 5 rad/s2 ;...

Dans le cadre du cours, nous aurons rarement à distinguer accéléra-


tion angulaire moyenne et accélération angulaire instantanée car nous
traiterons principalement des situations pour lesquelles l’accélération
angulaire est constante.

2.5 Équations du mouvement

En cinématique de rotation, la position angulaire et la vitesse angu-


laire d’un objet sont décrites à l’aide des fonctions θ (t) et ω (t).
Ces fonctions sont appelées les équations du mouvement. de façon
générale, la position angulaure en fonction du temps θ (t) dépend de :
- la position angulaire initiale que l’on note θo ;
- la vitesse angulaire initiale que l’on note ωo ;
la cinématique de rotation 43

- l’accélération angulaire α.
Lorsque l’accélération angulaire est constante, la relation entre ces
diverses quantités est donnée par l’équation suivante :

αt2
θ ( t ) = θo + ωo t +
2
La vitesse angulaire d’un objet ω (t) dépend quant à elle de :
- la vitesse angulaire initiale que l’on note ωo ;
- l’accélération angulaire α.
Lorsque l’accélération angulaire est constante, la relation entre ces di-
verses quantités est donnée par l’équation suivante :

ω (t) = ωo + αt

Tous les problèmes de cinématique de rotation à accélération angu-


laire constante peuvent être décrits à l’aide de ces seules équations. La
section suivante présente une méthode de résolution qui vous aidera à
raisonner de façon structurée pour utiliser ces équations efficacement.

2.6 Méthode de résolution

En rotation comme en translation, une bonne méthode de résolution


comporte les éléments suivants :

1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma qui contient :

- la trajectoire approximative, dans ce cas-ci un cercle (en poin-


tillés) ;
- une origine θ = 0 et une flèche indiquant le sens de rotation
positif 7
- la valeur de la position initiale θo ; 7. Le cercle, l’origine et la flèche rem-
- la valeur et l’orientation de la vitesse angulaire initiale ωo (flèche placent le système d’axes que l’on utilise
en translation.
simple) ;
- la valeur et l’orientation de l’accélération angulaire α (flèche
double) ;
- autres informations pertinentes selon la question demandée
(position angulaire finale ou vitesse angulaire finale par exemple) ;

Attention ! Un schéma n’est pas un dessin : on évite d’y dessiner les


objets dans leurs détails. On se limite aux informations énumérées
ci-dessus. Il doit permettre, en un coup d’oeil, de comprendre la
situation.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles qu’on retrouve dans les équations du mouvement.
44

Par exemple, si on cherche la position angulaire lorsqu’un objet a


cessé de tourner, on écrira qu’on cherche θ (t) lorsque ω (t) = 0
rad/s.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières.

αt2
θ ( t ) = θo + ωo t +
2
et
ω (t) = ωo + αt
sont appelées les équations générales. Lorsqu’on étudie un pro-
blème en particulier, on écrit d’abord laquelle ou lesquelles des
équations générales que nous aurons besoin pour résoudre le pro-
blème. Ensuite, on obtient les équations particulières en remplaçant
les symboles θo , ωo et α par leur valeur appropriée donnée dans
l’énoncé.
4. Une résolution algébrique.
On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.

5. Une interprétation du résultat.


On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.

Quelques informations générales utiles


- Lorsqu’il y a deux objets ou plus, on écrit les équations du mouve-
ment pour chacun des objets séparément, mais les deux objets (ou
plus) apparaissent dans le même schéma.
- Lorsque l’accélération angulaire n’est pas constante sur toute la
trajectoire, on sépare le problème en plusieurs parties pour les-
quelles l’accélération angulaire est constante.
- Lorsqu’on doit résoudre un problème sans valeurs numériques,
on conserve les symboles dans les équations et on effectue les cal-
culs normalement. La réponse obtenue est alors une équation qui
dépend des différents paramètres du problème.
la cinématique de rotation 45

Exemple résolu 1
Objet sur une trajectoire circulaire

Une centrifugeuse est un appareil qui utilise la rotation pour sé-


parer les différents constituants d’un liquide. Dans le domaine médi-
cal, on l’utilise pour effectuer plusieurs types d’analyse (sang, urine,
selles, etc.). Considérons une centrifugeuse qui, à partir du repos, met
40 s pour atteindre une vitesse de rotation de 3 000 tr/min. Détermi-
nez l’accélération angulaire de l’éprouvette à l’intérieur de la centrifu-
geuse ainsi que le nombre de tours effectués durant ces 40 premières
secondes.

Solution
Si on considère le sens anti-horaire comme sens de rotation positif Schéma
ainsi qu’une référence qui coïncide avec l’horizontale qui pointe vers
la droite, le schéma prend l’allure ci-dessous. 8 8. Les schémas de rotation ne sont jamais
à l’échelle et les angles sont approxima-
tifs.

On cherche deux choses 9 : α pour que ω (40) = 100π rad/s et θ (t) Ce que l’on cherche
lorsque t = 40 s. 9. ω (40) signifie ω (t) lorsque t = 40 s.

Soient les équations générales : Équations générales et particulières

αt2
θ ( t ) = θo + ωo t +
2
et
ω (t) = ωo + αt

Dans lesquelles on remplace les valeurs connues : θo = 0 rad ; ωo =


0 rad/s.
Afin d’obtenir les équations particulières 10 : 10. où θ (t) est en rad, ω (t) en rad/s et t en
s
αt2
θ (t) =
2
et
ω (t) = αt

On trouve α en posant ω (40) = 100π rad/s dans la seconde équa- Résolution


46

tion particulière : 100π = α40


On obtient : α = 2, 5π rad/s2 .
2,5π402
On calcule θ (t) à cet instant : θ (40) = 2 = 2000π rad.
Interprétation du résultat L’accélération angulaire de l’éprouvette durant les 40 premières se-
11. 2π rad correspond à 1 tour, 2000π rad condes est de 2, 5π rad/s2 . Pendant ce temps, l’éprouvette effectue 11
correspond donc à 1000 tours. 1 000 révolutions complètes.

Testez votre compréhension 6


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Combien de temps la centrifugeuse met-elle pour parcourir son pre-
mier tour à partir du repos ?
b. Lorsqu’on coupe l’alimentation de la centrifugeuse, elle met 10 mi-
nutes pour s’arrêter par elle-même sous l’effet des frottements. Dé-
terminez son accélération angulaire en supposant que cette dernière
reste constante pendant toute la phase de décélération.
c. Calculez le nombre de tours qu’effectue l’éprouvette durant ces 10
minutes.
d. Il est également possible d’utiliser un frein pour arrêter la centri-
fugeuse. Un frein typique produit une accélération angulaire dont
le module est d’environ 60 rad/s2 . Calculez le temps que met la
centrifugeuse pour s’arrêter quand on utilise ce frein.

2.7 Vitesse linéaire en rotation

En rotation, la vitesse linéaire est toujours orientée tangentiellement


au cercle. Pour cette raison, on l’appelle la vitesse tangentielle. Le code
QR ci-contre vous amène vers une vidéo illustrant clairement l’orienta-
tion de la vitesse tangentielle. Lorsque l’objet quitte la trajectoire circu-
laire, il quitte en suivant l’orientation de la vitesse linéaire, c’est-à-dire
tangentiellement au cercle.

Illustration : Considérons une balle tournant au bout d’une corde


dans le sens horaire. La vitesse linéaire de la balle est toujours orientée
tangentiellement au cercle. Pour cette raison, on la note ~vt .
Pour connaître le module de la vitesse tangentielle vt , on multiplie
simplement la vitesse angulaire par le rayon de la trajectoire :

vt = rω

où r est le rayon du point pour lequel on désire connaître la vitesse


tangentielle vt et ω représente la vitesse angulaire.
la cinématique de rotation 47

Exemple 13
Considérons à nouveau l’aiguille de l’exemple 1. La vitesse tangentielle
de l’extrémité de l’aiguille (point P) correspond à :

2π rad
vtP = r P ω = (0, 2)( ) = 0, 0210 m/s
60 s
alors que la vitesse tangentielle du point M est donnée par :

2π rad
vtM = r M ω = 0, 1( ) = 0, 0105 m/s
60 s

Testez votre compréhension 7

a. La terre est située à 150 millions de km du Soleil et met 365, 25 jours


pour effectuer une révolution complète autour du soleil. Calculez
(en km/h) la vitesse tangentielle de la Terre autour du Soleil.
b. La Terre a un rayon de 6 378 km et elle met 24 heures pour compléter
un tour sur elle-même. Calculez (en km/h) la vitesse tangentielle
d’un point situé à l’équateur.
c. Une tige de 1 m tourne autour de son centre avec une vitesse angu-
laire de 5 tr/s. Calculez (en m/s) la vitesse tangentielle de l’extré-
mité de la tige.
48

Exemple résolu 2
Plusieurs objets sur une trajectoire circulaire
Soient deux pistes circulaires concentriques de rayon r A = 100 m
et r B = 200 m sur lesquelles se déplacent deux voitures A et B.
Les deux voitures tournent dans le même sens et le module de leur
vitesse est respectivement v A = 36 km/h et v B = 54 km/h. Lorsque
les voitures sont diamétralement opposées, la voiture A décélère à un
rythme de 0, 05 m/s2 et la voiture B conserve sa vitesse. Calculez le
temps nécessaire pour que la voiture B rattrape la voiture A.

Solution
Schéma Si on considère le sens anti-horaire comme sens de rotation positif
ainsi qu’une référence qui coïncide avec l’horizontale qui pointe vers
12. Les schémas de rotation ne sont jamais la droite, le schéma prend l’allure ci-dessous. 12
à l’échelle et les angles sont approxima-
tifs.

Ce que l’on cherche On cherche t lorsque θ A (t) = θ B (t).


Équations générales et particulières Soient les équations générales :
α A t2
θ A (t) = θ Ao + ω Ao t +
2
et
α B t2
θ B (t) = θ Bo + ω Bo t +
2
13. On doit transformer les km/h en m/s Dans lesquelles on remplace les valeurs connues 13 : θ Ao = π rad ;
et ensuite utiliser les relations ω = vrt et ω Ao = 0, 1 rad/s ; α A = −0, 0005 rad/s2 ; θ Bo = 0 rad ; ω Bo = 0, 075
α = art
rad/s ; α B = 0 rad/s2 .
14. où θ A (t) et θ B (t) sont en rad et t en s Afin d’obtenir les équations particulières 14 :

θ A (t) = π + 0, 1t − 0, 00025t2

et
θ B (t) = 0, 075t
la cinématique de rotation 49

On trouve t en posant θ A (t) = θ B (t) : π + 0, 1t − 0, 00025t2 = 0, 075t Résolution


On obtient : t = 173 s ou t = −72, 7 s.

Les équations du mouvement n’étant utilisables que pour une accé- Interprétation du résultat
lération angulaire donnée, elles ne sont valables qu’à partir du moment
où la voiture A commence à décélérer (t = 0). La solution négative n’a
donc pas de sens ici et la voiture B rattrape la voiture A au bout de
173 s.

Testez votre compréhension 8


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Déterminez les positions angulaires des voitures au moment où
elles se rencontrent.
b. Calculez (en km/h) les vitesses tangentielles des voitures au mo-
ment où elles se rencontrent.
c. Considérez maintenant que la voiture B est en avance d’un demi-
tour sur la voiture A : θ Bo = 2π rad alors que θ Ao est toujours
égal à π rad. Répondez aux mêmes questions que précédemment
en considérant cette fois que la voiture B décélère à un rythme de
0, 05 m/s2 et que l’accélération angulaire de la voiture A est nulle.

2.8 Accélération linéaire en rotation

En rotation, il est utile de se représenter l’accélération linéaire comme


la somme d’une accélération tangente au cercle et d’une accélération
qui pointe vers le centre du cercle (voir figure ci-dessous). Cela res-
semble à la situation que nous avons déjà vue en cinématique de trans-
lation, dans laquelle on représente l’accélération comme la somme
d’une accélération en x et d’une accélération en y.

Illustration : Considérons à nouveau une balle tournant au bout


d’une corde dans le sens horaire. L’accélération ~a de la balle a une
composante tangente au cercle ~at et une composante vers le centre du
cercle ~
ac . La composante ~at « fait varier » le module de ~
vt alors que la
composante ~ ac « fait varier » l’orientation de ~
vt .
50

2.8.1 Accélération tangentielle ~at


Comme son nom l’indique, l’accélération tangentielle est tangente
au cercle.
Elle est présente seulement lorsque l’amplitude de la vitesse tan-
gentielle varie. Elle dépend de l’accélération angulaire α et du rayon
de la trajectoire circulaire r selon la relation suivante :

at = rα

Exemple 14
Considérons une éprouvette placée à 40 cm du centre d’une centri-
fugeuse dont l’accélération angulaire est de 4π rad/s2 . L’accélération
tangentielle de l’éprouvette sera :

at = (0, 40 m)(4π rad/s2 ) = 5, 03 m/s2

Concrètement, cela signifie que le module de sa vitesse tangentielle va


augmenter de 5, 03 m/s à chaque seconde.

Testez votre compréhension 9

a. Une sécheuse de 80 cm de diamètre démarre avec une accélération


angulaire de 0, 5π rad/s2 . Calculez l’accélération tangentielle d’un
bas collé sur la paroi interne de la sécheuse.
b. Un bâton de golf de 1, 20 m pivote autour d’une de ses extrémi-
tés. L’accélération tangentielle de l’autre extrémité est égale à 1, 5
fois l’accélération gravitationnelle terrestre. Calculez l’accélération
angulaire du bâton.

2.8.2 Accélération centripète ~


ac
Dans un mouvement circulaire, la vitesse linéaire (vecteur) n’est ja-
mais constante. En effet, même lorsque son module est constant, son
orientation change constamment.

Illustration : Considérons à nouveau une balle tournant au bout


d’une corde dans le sens horaire. L’orientation de la vitesse linéaire
de la balle, aussi appelée vitesse tangentielle, change constamment.
En suivant le mouvement à partir du haut du cercle, on peut voir
que cette vitesse est d’abord orientée vers la droite, puis vers le bas,
vers la gauche, vers le haut et ainsi de suite. Une trajectoire circulaire
la cinématique de rotation 51

implique nécessairement la présence d’une force possédant une com-


posante perpendiculaire à la vitesse. Sans une telle force, la trajectoire
de l’objet serait rectiligne :

Dans le cas de la Lune, c’est la force gravitationnelle exercée par


la Terre sur la Lune qui empêche la Lune de poursuivre sa course en
ligne droite dans l’espace. Dans le cas de la balle qui tourne autour
d’une corde, c’est la corde qui exerce cette force ; alors que dans le cas
d’une voiture qui négocie une courbe, c’est la friction entre les pneus
et la chaussée.
L’accélération centripète est le résultat de cette force perpendicu-
laire à la vitesse que l’on retrouve dans tout mouvement circulaire.
En conséquence, elle est toujours présente 15 et elle est orientée vers 15. Il y a une accélération centripète dans
le centre du cercle. Elle est la composante de l’accélération linéaire un mouvement circulaire même si le mo-
dule de la vitesse est constante.
associée à la variation de l’orientation de la vitesse ~vt .
Son module dépend de la vitesse tangentielle vt et du rayon r de la
trajectoire :
v2
ac = t
r
Exemple 15
Considérons un pilote de course qui prend un virage dont le rayon de
courbure est de 100 m avec une vitesse de 216 km/h. Son accélération
52

centripète est :
(60 m/s)2
ac = = 36 m/s2
100 m
Le pilote subit donc une accélération vers le centre du virage égale à
près de 4 fois l’accélération gravitationnelle terrestre (36 m/s2 = 3, 67 ×
9, 8 m/s2 ).

Testez votre compréhension 10

a. Une tige de 3 m tourne autour de son centre avec une vitesse angu-
laire de 2 tr/s. Calculez l’accélération centripète à son extrémité.
b. Calculez l’accélération centripète de la Lune sachant qu’elle est si-
tuée à 385 000 km de la Terre et qu’elle met 27, 32 jours à en faire le
tour.
16. S’il n’y avait pas d’obstacles et pas de c. À quelle vitesse théorique 16 faudrait-il lancer une balle horizontale-
frottement. ment pour qu’elle suive une trajectoire circulaire autour de la Terre ?
Le rayon de la Terre est de 6 378 km.

2.9 Transmission du mouvement de rotation (courroies et es-


sieux)

Il est souvent utile de transmettre la rotation d’un objet à un autre.


Dans un vélo, la rotation du pédalier est transmise à la roue arrière
alors que dans une éolienne, c’est la rotation des pales qui est trans-
mise au générateur qui produit l’électricité. La transmission de la ro-
tation entre deux objets dépend de la façon dont ils sont reliés.
Lorsque deux objets sont reliés par le même essieu, leurs paramètres
angulaires sont identiques (θ1 = θ2 , ω1 = ω2 et α1 = α2 ). Par exemple,
deux roues reliées par un même essieu ont des vitesses angulaires
identiques ω1 = ω2 et des vitesses tangentielles différentes vt1 6= vt2 .
Il en est de même pour les positions et les accélérations : θ1 = θ2 et
s1 6= s2 ; α1 = α2 et at1 6= at2 .
la cinématique de rotation 53

Exemple 16
On utilise une roue double 17 dont les rayons sont r1 = 20 cm et r2 = 17. Une roue double est constituée de
50 cm pour déplacer une lourde caisse à l’aide d’un moteur. Le moteur deux roues reliées par le même essieu.

tire sur une corde enroulée autour de la grande roue avec une vitesse
de 10 cm/s.

Pour déterminer la vitesse de la caisse 18 , on utilise le fait que les 18. La vitesse de la caisse est égale à la vi-
vitesses angulaires des deux roues sont les mêmes 19 : tesse tangentielle de la petite roue.
19. Les vitesses angulaires sont les mêmes
car les roues partagent le même essieu.
ω1 = ω2
vt
Comme la vitesse angulaire est donnée par ω = r , on peut écrire :
vt1 v r
= t2 , soit vt1 = 1 vt2
r1 r2 r2

En remplaçant par les valeurs numériques, on obtient :

0, 20
vt1 = 0, 1 = 0, 04 m/s
0, 50
Soit 4 cm/s.

Testez votre compréhension 11


Reprenez la situation de l’exemple précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la vitesse avec laquelle le moteur devrait tirer sur la corde
pour que la caisse se déplace à une vitesse de 20 cm/s.
b. Calculez quel devrait être le rayon de la petite roue pour que la
caisse se déplace à 15 cm/s lorsque le moteur tire sur la corde avec
une vitesse de 20 cm/s.

Lorsque deux objets sont reliés par une courroie, ce sont leurs para-
mètres tangentiels qui sont les mêmes (s1 = s2 , vt1 = vt2 et at1 = at2 ).
Par exemple, deux roues reliées ensemble par une courroie ont des
vitesses angulaires différentes ω1 6= ω2 et des vitesses tangentielles
identiques vt1 = vt2 . Il en est de même pour les positions et les accélé-
rations : θ1 6= θ2 et s1 = s2 ; α1 6= α2 et at1 = at2 .
54

Exemple 17
Considérons un pédalier de rayon r2 = 12 cm relié à des pignons de
rayon r1 = 6 cm. Le pédalier tourne à une vitesse angulaire de 1 tr/s.
Pour déterminer la vitesse angulaire des pignons, on utilise le fait que
20. Les vitesses tangentielles sont les les vitesses tangentielles sont les mêmes 20 :
mêmes car le pédalier et les pignons sont
reliés par une chaîne. vt1 = vt2

Comme la vitesse tangentielle est donnée par vt = rω, on peut


écrire :
r 2 ω2
r1 ω1 = r2 ω2 , soit ω1 =
r1
En remplaçant par les valeurs numériques, on obtient :
(0, 12)(2π )
ω1 = = 4π rad/s
0, 06

Testez votre compréhension 12


Reprenez la situation de l’exemple précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez le nombre de tours que doit effectuer le pédalier à chaque
seconde pour que la vitesse angulaire des pignons soit de 6 rad/s.
b. Quel devrait être le rayon des pignons pour qu’une rotation du pé-
dalier à 1 tr/s corresponde à une vitesse angulaire des pignons de
15 rad/s ?

2.10 Roulement

Le roulement est la combinaison d’un mouvement de translation


et d’un mouvement de rotation. En effet, un objet qui roule se déplace
21. On utilise pour spécifier qu’il s’agit de linéairement à une vitesse 21 v~c en plus de tourner autour de son centre
la vitesse du centre de l’objet qui roule. avec une vitesse angulaire ω.

La vitesse de translation v~c d’un objet qui roule sans glisser est égale
à la vitesse tangentielle ~
vt qu’aurait un point de sa circonférence si
l’objet effectuait uniquement un mouvement de rotation.
la cinématique de rotation 55

Exemple 18
Soit une voiture dont les pneus ont un rayon de 31 cm. On peut dé-
terminer la vitesse de la voiture à partir de la vitesse de rotation de
ses pneus. En effet, imaginons que les pneus tournent avec une vitesse
angulaire de 44 rad/s. La vitesse de l’automobile est égale à la vitesse
tangentielle d’un pneu : :

v auto = v pneu = r pneu ω pneu = (0, 31)(44) = 13, 6 m/s

Soit 49, 1 km/h.

Testez votre compréhension 13


Reprenez la situation de l’exemple précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la vitesse de la voiture lorsque la vitesse de rotation des
pneus est de 10 tr/s.
b. Imaginez qu’on remplace l’un des pneus par le pneu de secours
dont le rayon est de seulement 20 cm. Calculez sa vitesse angulaire
lorsque la voiture se déplace à 80 km/h.
56

2.11 Questions et exercices

Questions de réflexion
Soit un point A situé sur la circonférence d’un disque compact et
un second point B situé à mi-chemin entre le point A et le centre du
disque. Le disque tourne dans le sens anti-horaire. À un instant donné,
le disque ralentit et les points A et B sont situés à l’endroit indiqué sur
la figure ci-contre.

1. Que peut-on dire à propos de la vitesse angulaire des points A et


B?
a. ω A et ω B sont identiques ;
b. ω A est la moitié de ω B ;
c. ω A est le double de ω B ;
d. on ne peut rien dire, il manque des informations.

2. Que peut-on dire à propos de la vitesse tangentielle des points A et


B?
a. vtA et vtB sont identiques ;
b. vtA est la moitié de vtB ;
c. vtA est le double de vtB ;
d. on ne peut rien dire, il manque des informations.

3. Que peut-on dire à propos de l’accélération linéaire des points A et


B?
a. elle est orientée au-dessus de l’axe des x positifs ;
b. elle est orientée sous l’axe des x positifs ;
c. elle est orientée sous l’axe des x négatifs ;
d. elle est orientée au-dessus de l’axe des x négatifs ;
e. aucune de ces réponses.
Exercices
1. Le disque
Un disque de rayon R tourne autour de son centre. Soient deux
points A et B respectivement situés à une distance R et R/2 du
centre du disque. L’image ci-contre indique la position des points
A et B à l’instant t = 2 s. Le disque tourne alors dans le sens anti-
horaire à une vitesse angulaire de 4 rad/s mais il ralentit régulière-
ment à raison de 3 rad/s2 .
a. Dites, pour chacune des accélérations suivantes, si elle est constante
(en grandeur) ou si elle change dans le temps. Justifiez.
- L’accélération angulaire est constante ou est variable dans le
temps.
la cinématique de rotation 57

- L’accélération tangentielle est constante ou est variable dans le


temps.
- L’accélération centripète est constante ou est variable dans le
temps.
- L’accélération linéaire est constante ou est variable dans le temps.
b. Lequel des deux points a la plus grande accélération tangen-
tielle ?
c. Lequel des deux points a la plus grande accélération centripète ?
d. Déterminez quelle était la position et la vitesse angulaire des
points A et B à l’instant t = 0 s.
e. Sachant que le rayon du disque est de 50 cm, déterminez l’accélé-
ration linéaire (grandeur et orientation) des points A et B lorsque
t = 2 s.

2. La sécheuse
Dans une sécheuse, l’endroit où on place le linge est appelé la cuve.
Le moteur met en rotation une poulie de rayon rm reliée à la cuve
par une courroie. Pour une sécheuse conventionnelle, la cuve met
environ 2 secondes à atteindre sa vitesse de rotation de 1 tr/s et les
rayons des poulies sont de rm = 2, 5 cm et rc = 40 cm.
a. Calculez la grandeur de l’accélération angulaire du moteur du-
rant la phase d’accélération.
b. Calculez le nombre de tours effectués par la cuve 10 secondes
après que la sécheuse a été mise en marche.

3. Le monte-charge
On utilise le système de poulies ci-contre pour remonter une lourde
masse M. Un moteur met en rotation la poulie 1 reliée à la poulie 2
par une courroie. La corde qui retient la masse s’enroule autour de
la poulie 3 qui partage le même essieu que la poulie 2. Les rayons
des poulies sont les suivants : R1 = 4 cm, R2 = 30 cm et R3 = 2 cm.
a. Calculez la grandeur de la vitesse angulaire du moteur pour que
la masse remonte à une vitesse de 4 cm/s.
b. Combien de tours doit effectuer le moteur pour que la masse
monte de 1 m ?

4. Le tricycle d’Adalbert
Les roues avant et arrière du tricycle d’Adalbert ont respectivement
des rayons de 35 cm et 5 cm. Lors d’une randonnée, Adalbert ac-
célère de façon uniforme de telle sorte que la roue avant atteigne
une vitesse angulaire de 2 tr/s après 15 secondes. Par la suite, il
conserve cette vitesse.
a. Calculez la grandeur de la vitesse angulaire des roues avant et
arrière 10 secondes après le début de l’accélération.
58

b. Calculez le nombre de tours que la roue arrière a effectué 15 se-


condes après le début de l’accélération.
c. Calculez la distance franchie par Adalbert 20 secondes après le
début de son accélération.
la cinématique de rotation 59

Réponses

Testez votre compréhension


1. a. θ1 = 0, 5 rad, b. θ2 = π2 rad, c. un angle de 2 rad sous-tend un arc
de cercle de 10 m alors qu’un angle de 3π rad sous-tend un arc de
cercle de 15π m.

2. a. θ1 = 0, 646 rad, θ2 = 0, 873 rad et θ3 = 6, 98 rad, b. θ1 = 270°,


θ2 = 516° et θ3 = 427°.

3. a. θ (0) = π rad, θ (2) = 1, 4π rad, et θ (4) = 2, 6π rad. b. θ (t) = 3π


rad lorsque t = 4, 47 s.

4. 1, 13 × 103 rad/s.

5. a. ω (0) = 2π rad/s, ω (1) = 1, 5π rad/s, et ω (2) = π rad/s.


b. ω (t) = 0 rad lorsque t = 4 s.

6. a. La centrifugeuse met 1, 26 s pour effectuer son premier tour.


b. L’accélération angulaire de la centrifugeuse est - π6 rad/s2 , soit
−0, 524 rad/s2 . c. L’éprouvette effectue 15 000 tours avant de s’arrê-
ter. d. La centrifugeuse met 5, 24 s pour s’arrêter avec le frein.

7. a. La vitesse tangentielle de la Terre autour du Soleil est de 1, 08 ×


105 km/h. b. La vitesse tangentielle d’un point situé à l’équateur est
de 1, 67 × 103 km/h. c. La vitesse tangentielle de l’extrémité de la
tige est de 15, 7 m/s.

8. a. La position angulaire des voitures est de 13, 0 rad. b. En utili-


sant la valeur exacte du temps (t = 172, 7 s), v A = 4, 91 km/h et
v B = 54, 0 km/h. c. La voiture A va rattraper la voiture B après
87, 4 s. La position angulaire des deux voitures sera de 11, 9 rad et
leurs vitesses seront v A = 36, 0 km/h et v B = 38, 3 km/h.

9. a. L’accélération tangentielle du bas est de 0, 628 m/s2 . b. L’accélé-


ration angulaire du bâton est de 12, 3 rad/s2 .

10. a. L’accélération centripète de l’extrémité de la tige est de 237 m/s2


soit près de 24 fois l’accélération gravitationnelle terrestre. b. L’ac-
célération centripète de la Lune est de 2, 73 × 10−3 m/s2 , soit près
de 3 590 fois moins que l’accélération gravitationnelle terrestre. c. Il
faudrait lancer la balle à 7, 91 km/s.

11. a. Le moteur devrait tirer sur la corde avec une vitesse de 50, 0 cm/s.
b. Le rayon de la petite roue devrait être de 37, 5 cm.
60

12. a. Le pédalier doit effectuer 0, 477 tr/s. b. Le rayon des pignons


devrait être de 5, 03 cm.

13. a. La vitesse de la voiture est alors de 19, 5 m/s ou 70, 1 km/h. b. La


vitesse angulaire de la roue de secours est de 111 rad/s.

Questions de réflexion
1. a. : ω A et ω B sont identiques.

2. c. : v A est le double de v B .

3. a. : elle est orientée au-dessus de l’axe des x positifs.

Exercices
1. a. -L’accélération angulaire est constante car on mentionne que le
ralentissement est régulier. - L’accélération tangentielle est constante
car at = rα. Le rayon r ne varie pas dans le temps, l’accélération an-
gulaire α non plus, donc l’accélération tangentielle at est constante.
v2
- L’accélération centripète est variable car ac = rt = rω 2 . Le rayon r
ne varie pas mais la vitesse angulaire ω diminue. On en conclut
donc que l’accélération centripète ac diminue. - L’accélération li-
néaire est variable car a~L = ~ ac + ~at . L’accélération tangentielle ~at
est constante et le module de l’accélération centripète ~ ac diminue.
On en conclut donc que l’accélération linéaire varie. b. Le point A.
c. Le point A. d. À t = 0 s, le disque avait une vitesse angulaire de
10 rad/s et était tourné de 14, 0 rad (2, 23 tours) dans le sens horaire
par rapport à sa position à t = 2 s. e. Pour le point A, l’accélération
linéaire est de 8, 14 m/s2 orientée à 79, 4° sous l’horizontale alors
que pour le point B, elle est de 4, 07 m/s2 dans la même direction.

2. a. αmoteur = 16π rad/s2 , b. 9 tours.

3. a. ωmoteur = 15, 0 rad/s, b. Le moteur doit effectuer 59, 7 tours pour


soulever la masse de 1 m.

4. a. ωavant = 8π 56π
3 rad/s et ω arriere = 3 rad/s. b. La roue arrière effec-
tue 105 tours durant les 15 premières secondes. c. Adalbert franchit
55, 0 m durant ces 20 secondes.
3
La dynamique de translation

3.1 Introduction

La dynamique est la branche de la mécanique qui permet de com-


prendre le lien entre les forces qui agissent sur un objet et son accélé-
ration.
Dans ce chapitre, nous préciserons d’abord les concepts de masse et
de force. Puis, nous décrirons les différentes forces que nous aurons à
considérer dans le cadre du cours. Nous présenterons ensuite les trois
lois de Newton qui constituent les fondements de la dynamique. Enfin,
nous présenterons une méthode de résolution de problèmes adaptée à
la dynamique de translation.

3.2 Masse d’un objet

Tout objet dans la nature a tendance à conserver son état de mouve-


ment. Un objet immobile a tendance à demeurer immobile alors qu’un
objet se déplaçant à une vitesse de 10 m/s a tendance à conserver sa
vitesse 1 . Cette propriété de la matière se nomme l’inertie. 1. Dans la vie courante, la vitesse des
La masse d’un objet est une mesure de son inertie, c’est-à-dire de objets qui nous entourent varie en rai-
son de la gravité ou du frottement avec
sa tendance à conserver son état de mouvement 2 (voir illustration ci- l’air et le sol. Sans la présence de ces
dessous). forces, les objets conserveraient leur vi-
tesse éternellement.
2. La masse d’un objet peut également
être définie comme une mesure de la ré-
sistance qu’offre cet objet lorsqu’on tente
de faire varier sa vitesse.
62

Illustration : Considérons un éléphant et une chaise que l’on tente


de mettre en mouvement sur une surface sans frottement. Comme
l’éléphant a une masse plus élevée que la chaise, il est plus difficile
de faire varier sa vitesse.

Il est plus difficile de faire varier la vitesse de l’éléphant que celle de la


chaise.

Illustration : La masse d’un objet est une propriété intrinsèque de ce


dernier, elle est la même peu importe où se trouve l’objet dans l’Uni-
vers (voir illustration ci-dessous). Considérons un éléphant que l’on
tente de mettre en mouvement. Il est aussi difficile de déplacer l’élé-
phant dans l’espace que sur la Terre sur une surface sans frottement.
La résistance qu’offre l’éléphant lorsqu’on tente de faire varier sa vi-
tesse est la même peu importe où il se trouve dans l’Univers.

Les deux situations nécessitent la même force pour produire la même va-
riation de vitesse.

3.3 Concept de force

La modification de l’état de mouvement d’un objet A n’est possible


que par le biais d’une interaction avec un second objet B. L’interaction
peut se faire à distance, par le biais d’une corde ou par contact direct
(voir figure ci-dessous).
la dynamique de translation 63

On appelle force toute interaction entre deux objets 3 qui modifie 3. Il s’agit d’une façon simplifiée mais
leur état de mouvement ou les déforme 4 . Il y a toujours un objet qui très utile de se représenter la force. Fon-
damentalement, la force est plus souvent
exerce la force et un objet qui subit la force. présentée comme une action mécanique
résultant de l’interaction d’un objet avec
Exemple 1 un champ (gravitationnel, magnétique
ou électrique). La notion de champ ne
Dans le cas d’une pomme qui tombe vers le sol, la Terre est l’objet qui sera abordée que dans le cours d’électri-
exerce la force alors que la pomme est l’objet qui subit la force. cité et de magnétisme.
4. Dans le cours, notre étude se limitera à
l’influence des forces sur l’état de mou-
vement des objets. Nous ne traiterons
pas de la déformation des objets pou-
vant être causée par les forces.
3.4 Lois de Newton

La dynamique de translation repose principalement sur trois lois


énoncées 5 par Isaac Newton dans son ouvrage Les Principia. Bien que 5. La loi de l’inertie avait déjà été formu-
la première publication de l’ouvrage remonte à 1687, ces lois sont en- lée par Galilée en 1632.

core largement utilisées de nos jours.

3.4.1 1ère loi : loi de l’inertie


Si la somme des forces agissant sur un objet est nulle, alors la vitesse de
cet objet est constante en grandeur et en direction.

Cette loi semble aller à l’encontre de ce que l’on observe dans la


vie de tous les jours. À vélo, par exemple, on expérimente qu’il faut
pédaler de façon continue pour garder une vitesse constante. Pour
cette raison, les prédécesseurs de Newton croyaient qu’une force était
nécessaire pour qu’un objet conserve sa vitesse. Pour Newton cepen-
dant, les objets laissés à eux-mêmes ne ralentissent pas de façon natu-
relle mais plutôt en raison du frottement avec l’air ou le sol. Si aucune
force n’agit sur un objet, ce dernier continue sa course en ligne droite
à vitesse constante.

3.4.2 2e loi : principe fondamental de la dynamique


La somme des forces agissant sur un objet est égale à la masse de l’objet
multipliée par son accélération :

∑ ~F = m~a
Cette loi établit un lien direct entre les forces subies par un objet
et l’accélération de ce dernier. Dans le cadre du cours, nous aurons
à utiliser cette loi pour résoudre la plupart des problèmes liés à la
dynamique de translation.
64

Exemple 2
Considérons trois brigands qui tentent de s’emparer d’un trésor de
200 kg. Le premier brigand applique une force de 2 000 N à 70° ouest
par rapport au sud. Le second applique une force de 4 000 N à 40° nord
par rapport à l’est et le dernier applique une force de 2 500 N à
50° sud par rapport à l’est. Pour déterminer l’accélération du coffre,
on exprime d’abord chacune des forces à l’aide des composantes car-
tésiennes :
~1 = (−1879~i − 684~j) N
F
~2 = (3064~i + 2571~j) N
F
~3 = (1607~i − 1915~j) N
F
On calcule ensuite la somme des forces :

∑ ~F = (2792~i − 28~j) N
Et on trouve l’accélération en divisant par la masse :
∑ ~F (2792~i − 28~j) N
~a = = = (14~i − 0, 14~j) m/s2
m 200 kg

Testez votre compréhension 1


Supposez que les forces exercées par les brigands 1 et 3 demeurent
identiques.
a. Quelle devrait être la force (grandeur et direction) exercée par le 2e
brigand pour que l’accélération du coffre soit nulle ?
b. Quelle devrait être la force (grandeur et direction) exercée par le 2e
brigand pour que l’accélération du coffre soit de 5 m/s2 à 45° sud
par rapport à l’est ?

Piège à éviter
Lors de l’application de cette loi, on a souvent tendance à addition-
ner des forces qui agissent sur des objets différents. Or, dans l’équation
∑ ~F = m~a, les forces qu’il faut additionner sont uniquement les forces
subies par la masse m. Lorsqu’il y a plusieurs objets, on utilise cette
équation autant de fois qu’il y a d’objets.

3.4.3 3e loi : loi d’action-réaction


Si un objet A exerce une force sur un objet B, alors l’objet B exerce sur
l’objet A une force de même grandeur mais de direction opposée :
~FAB = −~FBA
la dynamique de translation 65

Exemple 3
Considérons un livre posé sur une table. La table exerce sur le livre
une force vers le haut qui l’empêche de tomber. En revanche, le livre
exerce sur la table une force vers le bas. Ces deux forces sont de même
grandeur et forment un couple action-réaction.

Malgré sa simplicité, la mise en pratique est difficile car elle mène


souvent à des conclusions qui vont à l’encontre de notre intuition. Par
exemple, d’après la 3e loi de Newton :
- Puisque la Terre attire une pomme vers le bas, la pomme attire la
Terre vers le haut. Les forces subies par la Terre et la pomme sont
de même grandeur.
- Lorsqu’un gros camion entre en collision avec une petite voiture,
la force exercée par le camion sur la voiture est de même grandeur
que la force exercée par la voiture sur le camion (elle est toutefois
de direction opposée).
- Lorsqu’on perfore une feuille avec un crayon, la force exercée par
le crayon sur la feuille est de même grandeur que la force exercée
par la feuille sur le crayon (elle est de direction opposée).
- etc.
Erreur fréquente
Contrairement à ce que plusieurs croient, il arrive fréquemment que
deux forces soient de même grandeur et de direction opposée sans
qu’elles forment une paire action-réaction.
Considérons par exemple un livre posé sur une table. La Terre
exerce sur le livre une force vers le bas. La table exerce sur le livre
une force vers le haut qui l’empêche de tomber. Ces deux forces ne
forment pas une paire action-réaction même si elles sont de même
grandeur et de direction opposée (voir figure ci-contre).

On retiendra qu’être de même grandeur et de direction opposée


est une condition nécessaire mais non suffisante pour que deux forces
forment une paire action-réaction. Deux forces forment une paire action-
réaction si et seulement si elles satisfont aux quatre conditions sui-
vantes :
- Elles ont la même grandeur ;
- Elles ont des directions opposées ;
- Elles sont de même nature 6 ; 6. Nous définirons plus loin différentes
- Elles ne mettent en jeu que deux objets (A agit sur B et B agit sur forces à savoir le poids, la tension, la
normale et le frottement. Pour que deux
A). forces puissent former un couple action-
réaction, elles doivent être de même na-
ture, c’est-à-dire qu’il doit s’agir de deux
poids, deux normales, deux tensions ou
deux frottements.
66

Testez votre compréhension 2


Soit un homme qui pousse une roche. Complétez les paires action-
7. Bien entendu, il reste des forces qui réaction pour chacune des forces 7 suivantes :
n’ont pas été identifiées. Vous n’avez pas
à les identifier si elles ne complètent pas
un couple action-réaction avec l’une des
forces déjà identifiées.

~1
F : force exercée par le sol sur l’homme ;
~2
F : force exercée par la Terre sur l’homme (force gravitationnelle) ;
8. La force de frottement empêche les ~3
F : force de frottement exercée par le sol sur l’homme 8 ;
pieds de l’homme de glisser vers l’ar- ~4
F : force exercée par l’homme sur la roche.
rière lorsqu’il pousse la roche.

3.5 Interaction à distance (poids)

La gravité est la seule force à distance que nous allons considérer


9. Les forces électriques et magnétiques dans le cours 9 . Depuis Newton, on sait 10 que tous les objets dans
seront abordées dans le cours d’électri- l’Univers s’attirent mutuellement deux à deux.
cité et de magnétisme.
10. Il s’agit en fait d’une approximation Exemple 4
mais cette approximation est entière-
ment suffisante pour répondre à nos be- Sur la figure ci-dessous, la Terre attire la montgolfière et l’oiseau (forces
soins.
1 et 2), la montgolfière attire la Terre et l’oiseau (forces 3 et 4) et l’oiseau
attire la Terre et la montgolfière (forces 5 et 6).

Sur la Terre, il est justifié de considérer seulement la force gravita-


tionnelle que la Terre exerce sur chacun des objets (forces 1 et 2 sur la
figure ci-dessus).
la dynamique de translation 67

La force que la Terre exerce sur un objet est appelée le poids de


l’objet.
Le poids d’un objet est toujours orienté vers le centre de la Terre et
son module est donné par l’équation suivante :

P = mg

où g = 9, 8 N/kg est appelé le champ gravitationnel terrestre 11 . 11. La valeur de 9, 8 N/kg est valide seule-
ment à la surface de la Terre. En altitude
Exemple 5 ou sur la Lune, la valeur de g est diffé-
rente. Le poids d’un objet dépend donc
La masse de Nicolas est de 80 kg. Son poids sur la Terre est : de l’endroit où se trouve l’objet. Dans le
cours, on utilisera généralement g = 9, 8
N/kg.
P = mg = (80 kg)(9, 8 N/kg) = 784 N

Testez votre compréhension 3


Sur Terre, le poids de Sylvie est de 490 N.
a. Calculez la masse de Sylvie.
b. Calculez quel serait le poids de Sylvie sur la Lune sachant que le
champ gravitationnel lunaire est de g Lune = 1, 63 N/kg.

Erreur fréquente
On oublie souvent que le poids est défini pour un objet et qu’il
s’agit de la force que la Terre exerce sur cet objet. Lorsque deux objets
reposent l’un sur l’autre, on a tendance à croire que le poids de l’objet
du dessous augmente. Or, il n’en est rien, chaque objet a son propre
poids et celui-ci ne dépend pas de sa position par rapport aux autres
objets (sur ou sous un autre objet).
Considérons par exemple deux caisses de masses m a et mb . Lorsque
les caisses sont placées l’une à côté de l’autre, le poids de chacune des
caisses est donné par Pa = m a g et Pb = mb g. Le poids de chaque
caisse demeure inchangé même si on place les caisses l’une par-dessus
l’autre. La Terre n’attire pas la caisse B avec une plus grande force
lorsqu’elle est placée sous la caisse A.
68

Piège à éviter
Dans la vie courante, on mesure le poids d’une personne à l’aide
d’une balance. En réalité, les balances que nous utilisons ne mesurent
pas le poids, mais la force totale que les objets exercent sur elles (voir
figure ci-contre).
Considérons par exemple une personne sur une balance dans un as-
censeur. En comparaison avec la situation au repos, la balance indique
une valeur plus élevée lorsque l’ascenseur accélère vers le haut et plus
faible lorsque l’ascenseur accélère vers le bas. Cependant, le poids réel
de la personne demeure inchangé. La balance mesure la force que la
personne exerce sur le sol et non pas son poids.

3.6 Interaction par le biais d’une corde (tension)

Deux objets peuvent exercer une influence l’un sur l’autre lorsqu’ils
sont reliés par une corde. Dans ce cas, les forces exercées par les objets
sont appelées tension. La tension est toujours parallèle à la corde (voir
illustration ci-dessous). Une corde peut seulement tirer un objet et ne
peut jamais le pousser.

Illustration : Considérons une personne qui tente de tirer un élé-


phant à l’aide d’une corde. L’éléphant subit une force vers la gauche.
Cette force est exercée par la personne. En tirant l’éléphant, la per-
sonne subit une force vers la droite , cette force est exercée par l’élé-
phant.

Dans le cours, nous allons considérer des cordes sans masse. Dans
ces conditions la tension dans la corde est partout la même.
Il n’existe aucune équation particulière permettant de calculer la
norme de la tension dans une corde, on doit toujours la trouver à
l’aide des équations de Newton.
la dynamique de translation 69

Exemple 6
Considérons un lustre de 10 kg suspendu par une corde au plafond
d’un ascenseur. Lorsque l’ascenseur accélère vers le haut à un rythme
de 3 m/s2 la tension dans la corde est de 128 N. En effet, les deux
forces qui agissent sur le lustre sont le poids ~ P et la tension ~T. La
tension est l’inconnue que l’on doit trouver à l’aide de la deuxième loi
de Newton (∑ ~F = m~a), qui devient dans ce cas 12 : 12. À ce stade, il n’y a pas de signes né-
gatifs car la 2e loi de Newton stipule
qu’il faut additionner les vecteurs. Les
~T + ~P = m~a (éq. 1) signes négatifs vont intervenir lorsqu’on
décomposera ces vecteurs à l’aide de
Le poids du lustre s’écrit : leurs composantes cartésiennes.

~P = −mg~j = −(10 kg)(9, 8 N/kg)~j = −98 N~j

alors que le vecteur accélération s’écrit ~a = 3 m/s2~j. En insérant ces


valeurs pour le poids et l’accélération dans l’équation 1, on obtient :

~T − 98 N~j = (10 kg)(3 m/s2 )~j

En isolant, on trouve que 13

~T = (10 kg)(3 m/s2 )~j + 98 N~j = 128 N~j

Donc une force de 128 N orientée vers les y positifs. 13. 1 N = 1 kg m/s2

Testez votre compréhension 4


Reprenez la situation de l’exemple précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez l’accélération du lustre si on mesure une tension de 40 N
dans la corde.
b. Supposons que l’ascenseur descend à une vitesse de 15 m/s, qu’il
ralentit et qu’il s’arrête sur une distance de 20 mètres. Calculez la
tension dans la corde durant la phase de freinage 14 . 14. Il se peut que vous deviez utiliser la
cinématique.
70

3.7 Interaction par le biais d’un ressort (force de rappel)

On dit d’un ressort idéal qui n’est ni comprimé, ni étiré qu’il est à sa
position d’équilibre. Sa longueur L est alors égale à ce qu’on appelle la
longueur naturelle du ressort Lnat . Par rapport à sa longueur naturelle,
un ressort idéal peut être comprimé d’une longueur | x | ou étiré d’une
longueur | x | (voir figure ci-contre) :
| x | = | L − Lnat |
Lorsqu’un objet de masse m est attaché à un ressort et que celui-ci
est comprimé ou étiré d’une longueur | x |, une force de rappel ~Fres est
exercée entre la masse et le ressort qui tend à revenir à sa longueur
naturelle.

La loi de Hooke permet de déterminer le module de la force de


rappel du ressort :
Fres = k | x |
où k se nomme la constante de rappel ou la constante de rigidité du
15. Plus la valeur de cette constante est éle- ressort. Ses unités sont le N/m 15 .
vée, plus le ressort est rigide et plus il re-
vient rapidement à sa longueur naturelle Exemple 7
lorsqu’il est comprimé ou étiré.
Un ressort idéal au repos mesure 10 cm de longueur et possède une
constante de rappel k égale à 400 N/m. Déterminez sa longueur lors-
qu’on applique une force de compression égale à 15 N.
Si on applique une force de compression égale à 15 N sur le ressort,
par la loi d’action-réaction de Newton, une force de rappel de 15 N
sera également appliquée en sens contraire pour ramener le ressort
vers sa position d’équilibre. Ainsi, lorsqu’une force de rappel Fres de
15 N est appliquée sur le ressort, celui-ci est comprimée d’une distance
| x | égale à 3, 75 cm :
Fres = k | x |
la dynamique de translation 71

15 = 400| x |

| x | = 0, 0375 m

La longueur du ressort dans ce cas est donc égale à 6, 25 cm :

| x | = | L − Lnat |

0, 0375 = | L − 0, 10|

| L| = |0, 0375 − 0, 10| = 0, 0625 m

3.8 Interaction par contact direct (normale et frottement)

Contrairement au poids et à la tension, une force de contact di-


rect n’a pas d’orientation précise. Pour l’étudier, on la sépare en deux
composantes, l’une perpendiculaire à la surface de contact et l’autre
parallèle à la surface de contact. La composante perpendiculaire est
appelée la normale alors que la composante parallèle est appelée le
frottement (voir exemple ci-dessous).

Exemple 8
Considérons une voiture qui freine en bloquant ses roues. La chaussée
exerce une force de contact sur la voiture. La normale est la compo-
sante de cette force perpendiculaire à la route : elle empêche le véhicule
de tomber sous l’effet de la gravité. Le frottement est la composante
de cette force parallèle à la route : il permet au véhicule de freiner.

3.8.1 La normale
La normale est la composante de la force de contact qui est perpen-
diculaire à la surface. Elle est orientée de façon à repousser les objets
les uns des autres 16 (voir illustration ci-dessous). Elle est toujours pré- 16. À l’échelle microscopique, lorsque
sente lorsque deux objets sont pressés l’un contre l’autre. deux objets sont en contact, la normale
découle de la répulsion des nuages élec-
troniques de chacun des objets.
Illustration : Considérons un cycliste qui descend une côte suffi-
samment rapidement pour pouvoir parcourir une boucle la tête à l’en-
vers. La normale est toujours orientée perpendiculairement à la piste.
Lorsque le cycliste est au sommet de la boucle, elle est orientée dans
la même direction que son poids.
72

Il n’existe aucune équation particulière permettant de calculer le mo-


dule de la normale, on doit toujours la trouver à l’aide des équations
de Newton.

Exemple 9
17. Un hidalgo est un noble espagnol. Considérons un hidalgo 17 de 75 kg dans un ascenseur. Lorsque l’as-
censeur accélère vers le bas à un rythme de 2 m/s2 , la normale exercée
sur l’hidalgo est de 585 N. En effet, les deux forces qui agissent sur l’hi-
dalgo sont le poids ~ P et la normale N.~ La normale est l’inconnue que
l’on doit trouver à l’aide de la deuxième loi de Newton (∑ ~F = m~a),
18. À ce stade, il n’y a pas de signes né- qui devient dans ce cas 18 :
gatifs car la 2e loi de Newton stipule
qu’il faut additionner les vecteurs. Les
signes négatifs vont intervenir lorsqu’on
~ + ~P = m~a (éq. 1)
N
décomposera ces vecteurs à l’aide de
leurs composantes cartésiennes. Le poids de l’hidalgo s’écrit :
~P = −mg~j = −(75 kg)(9, 8 N/kg)~j = −735 N~j

alors que le vecteur accélération s’écrit ~a = −2 m/s2~j. En insérant


ces valeurs pour le poids et l’accélération dans l’équation 1, on obtient :
~ − 735 N~j = (75 kg)(−2 m/s2 )~j
N

En isolant, on trouve que


~ = (75 kg)(−2 m/s2 )~j + 735 N~j = 585 N~j
N

Donc une force de 585 N orientée vers les y positifs.

Testez votre compréhension 5


Calculez la grandeur de la normale exercée par notre hidalgo sur le
plancher si l’ascenseur met 2 secondes pour atteindre une vitesse de
19. Il est possible que vous ayez à utiliser 4 m/s vers le haut à partir du repos 19 .
la cinématique.

Lorsqu’un objet est en contact avec plusieurs autres objets, chaque


objet avec lequel il est en contact exerce sur lui une normale distincte
(voir prochaine figure).
la dynamique de translation 73

Illustration : Considérons trois caisses A, B et C appuyées sur deux


surfaces 1 et 2 tel qu’indiqué ci-dessous. Voici le détail de chacune des
normales subies par chacune des caisses :

3.8.2 Le frottement
Le frottement est la composante de la force de contact qui est paral-
lèle à la surface. Lorsque deux objets en contact glissent l’un par rap-
port à l’autre, le frottement est appelé cinétique, lorsqu’il n’y a pas de
glissement, le frottement est appelé statique. Le frottement est orienté
de façon à s’opposer au mouvement de glissement relatif entre les
deux objets, ou à la tendance au glissement. Il arrive également qu’il
n’y ait pas de frottement, cela se produit lorsque deux objets en contact
n’ont pas tendance à bouger l’un par rapport à l’autre (voir illustration
ci-dessous).

Illustration : Considérons un écran d’ordinateur posé sur un bu-


reau. Selon la situation, il peut y avoir du frottement cinétique, statique
ou aucun frottement entre l’écran et le bureau.

Erreur fréquente
La force de frottement s’oppose au glissement lorsque deux sur-
faces sont en contact. À tort, cela est fréquemment interprété comme
74

une opposition au mouvement en général. Le frottement ne s’oppose


pas au mouvement mais au glissement. Dans plusieurs situations, c’est
d’ailleurs lui qui permet de mettre les objets en mouvement (voir fi-
gure ci-dessous).

3.8.3 Le frottement cinétique


Le frottement cinétique est présent lorsqu’il y a du glissement entre
deux objets qui sont en contact direct. Il est orienté de façon à s’oppo-
ser au glissement des objets les uns par rapport aux autres.
Le module du frottement cinétique dépend de la nature des surfaces
en contact (bois, glace, tapis, etc.) et de la normale. Mathématique-
ment, on écrit : f c = µc N où µc est appelé le coefficient de frottement
20. Le coefficient de frottement cinétique cinétique 20 .
µc dépend de la nature des surfaces en
contact, sa valeur est généralement com- Exemple 10
prise entre 0 et 1.
Considérons une voiture de 1 500 kg dont les pneus ont un coefficient
de frottement cinétique avec la chaussée de 0, 6. L’accélération de la
voiture est de 5, 88 m/s2 orientée vers la gauche lorsque celle-ci freine
brusquement alors qu’elle se déplace vers la droite. En effet, les trois
forces qui agissent sur la voiture sont le poids ~P, la normale N ~ et le
~ 21
frottement cinétique f c . L’accélération est l’inconnue que l’on doit
trouver à l’aide de la deuxième loi de Newton (∑ ~F = m~a), qui devient
dans ce cas 22 :
21. Une voiture subit un frottement ciné-
tique lorsque ses roues bloquent. Ceci ~ + ~P + ~f c = m~a (éq. 1)
N
se produit généralement lors d’un frei-
nage brusque et que des traces de pneus P = −mg~j = −(1500 kg)(9, 8 N/kg)~j =
Le poids de la voiture s’écrit : ~
sont visibles sur la chaussée ou lorsque
la chaussée est glacée et que la voiture −14700 N~j.
dérape. La normale s’écrit simplement N ~ = N~j.
22. À ce stade, il n’y a pas de signes né- Le vecteur frottement cinétique s’écrit ~f c = −0, 6N~i
gatifs car la 2e loi de Newton stipule
qu’il faut additionner les vecteurs. Les Le vecteur accélération s’écrit 23 ~a = a x~i.
signes négatifs vont intervenir lorsqu’on En insérant ces expressions dans l’équation 1, on obtient :
décomposera ces vecteurs à l’aide de
leurs composantes cartésiennes. ~ ~j − 14700~j − 0, 6N~i = (1500) a x~i (éq. 2)
N
23. On peut écrire l’accélération ainsi car
on sait que celle-ci sera horizontale.
la dynamique de translation 75

En comparant les composantes en y des deux cotés de l’équation 2,


on trouve que N ~ ~j − 14700~j = 0~j, et donc N = 14 700 N. De la même
façon, en comparant les composantes en x des deux cotés de l’équa-
tion 2, on trouve que −0, 6N~i = (1500) a x~i, et donc que :

−(0, 6)(14700)
ax = = −5, 88 m/s2
1500
Donc 5, 88 m/s2 vers les x négatifs.

3.8.4 Le frottement statique


Le frottement statique est présent lorsque deux objets demeurent
immobiles l’un par rapport à l’autre alors qu’ils auraient normalement
tendance à glisser. Il est orienté de façon à s’opposer à la tendance au
mouvement.

Exemple 11
Considérons un bureau que l’on tente de tirer vers la droite en appli-
quant un tension ~T. Pour que le bureau demeure immobile, il faut que
le frottement statique ~f s soit de même grandeur que la tension appli-
quée ~T. De façon générale, le frottement statique ~f s s’ajuste en fonction
des forces appliquées sur l’objet.

Le module du frottement statique s’adapte afin qu’il n’y ait pas


de glissement (voir exemple précédent). De façon générale, on doit
calculer le module du frottement statique avec les lois de Newton.
Toutefois, le frottement statique ne peut dépasser une certaine valeur
maximale qui dépend de la nature des surfaces et de la normale :

f s(max) = µs N

où µs est appelé coefficient de frottement statique.


Mathématiquement, le fait que le frottement statique ne peut dé-
passer la valeur µs N s’écrit :

f s < µs N

Ces concepts seront illustrés par plusieurs exemples après la pré-


sentation d’une méthode de résolution adaptée aux problèmes de dy-
namique de translation.
76

3.9 Méthode de résolution

La complexité des problèmes de dynamique de translation aug-


mente rapidement avec le nombre d’objets et de forces impliqués. Pour
mener à bien la résolution de problèmes complexes, il est nécessaire
d’utiliser une méthode fiable et rigoureuse. En dynamique, une bonne
méthode de résolution comporte les éléments suivants :
1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma (optionnel)
et d’un diagramme des forces (obligatoire).
Le schéma doit permettre d’identifier clairement toutes les forces
agissant sur chaque objet. Selon le besoin, on peut faire un schéma
pour chaque ensemble de forces agissant sur chaque objet de la
situation, ou sur le système que l’on a défini. Afin de ne pas
oublier de forces, on se questionne systématiquement sur la pré-
sence d’un poids, d’une tension, d’une normale et d’un frotte-
ment pour chaque objet.
Le diagramme des forces doit être dessiné pour chaque objet afin
de pouvoir calculer aisément la somme des forces agissant sur
cet objet. Chaque diagramme contient :
- un système d’axes x et y (il est utile de placer l’axe des x
dans la direction du vecteur accélération) ;
- les forces agissant sur l’objet en question (et seulement celles-
là) ;
- les angles pertinents ;
- le vecteur accélération.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles que l’on retrouve dans les lois de Newton.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque
objet.
La deuxième loi de Newton (en x et en y) : ∑ Fx = ma x et ∑ Fy = may
sont les équations générales. On obtient les équations particulières
en développant d’abord le côté gauche des équations générales en
se basant sur le diagramme des forces, puis en remplaçant les sym-
boles par leur valeur appropriée donnée dans l’énoncé.
4. Une résolution algébrique.
On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.
la dynamique de translation 77

Afin de favoriser votre apprentissage


Dans les pages qui suivent, vous trouverez plusieurs exemples d’ap-
plication de cette méthode. Repérez bien chacune des étapes : iden-
tification des forces, diagramme des forces, identification de ce que
l’on cherche, 2e loi de Newton, résolution et interprétation du résultat.
Pratiquez-vous à reproduire ces étapes lorsque vous faites vos exer-
cices. Même lorsque vous pouvez trouver la réponse plus rapidement,
assurez-vous que vous êtes en mesure de formaliser votre raisonne-
ment selon cette approche. Si vous éprouvez des difficultés à appliquer
cette méthode de résolution, tentez d’identifier la ou les étapes qui sont
source de difficultés et travaillez spécifiquement sur cette étape.

Exemple résolu 1
Voiture stationnée sur une rue inclinée

Considérons une voiture de masse m = 1 300 kg stationnée sur


une rue inclinée à θ = 20° au-dessus de l’horizontale.

a. Calculez la grandeur du frottement statique qui empêche la voiture


de glisser vers le bas de la rue.
b. Calculez la plus petite valeur possible du coefficient de frottement
statique entre les pneus et la rue pour que la voiture ne glisse pas
vers le bas.
c. Si le coefficient de frottement statique entre les pneus et la chaus-
sée est de 0, 7, calculez à partir de quel angle la voiture ne peut
stationner sans glisser.

Solution de la question a)
Il faut d’abord identifier les forces. Pour la direction du frottement Schéma et diagramme des forces
statique, la règle générale stipule que le frottement statique est orienté
dans la direction opposée de la tendance du mouvement. Dans ce cas,
la voiture a naturellement tendance à glisser vers le bas de la rue in-
clinée, en conséquence le frottement statique qui l’empêche de bouger
est orienté dans la direction opposée, vers le haut de la rue inclinée.

On cherche f s . Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x est l’équation générale à utiliser : Équations générales et particulières

∑ Fx = max
78

Dans laquelle on développe le côté gauche de l’équation en se ba-


sant sur le diagramme des forces. Ainsi, en x, on retrouve la compo-
sante x du poids Px = mg sin 20° et le frottement statique f s :

−mg sin 20° + f s = 0

Puis, on remplace les symboles m = 1300 kg, g = 9, 8 N/kg et


a x = 0 m/s2 afin d’obtenir l’équation particulière :

−(1300)(9, 8) sin 20° + f s = 0

Résolution On trouve f s en isolant dans l’équation particulière :

f s = (1300)(9, 8) sin 20° = 4357 N

Interprétation du résultat Le frottement statique qui empêche la voiture de glisser vers le bas
de la rue de 4, 36 × 103 N orienté vers le haut de la rue.

Solution de la question b)
Pour que l’objet demeure immobile, le frottement statique doit être
inférieur au coefficient de frottement statique multiplié par la nor-
male : f s < µs N. Les forces sont les mêmes que pour la question pré-
cédente. Nous avons déjà calculé le frottement statique à la question
précédente. Il restera à calculer la normale.
Ce que l’on cherche On cherche µs pour satisfaire l’inégalité f s < µs N.
Équations générales et particulières La deuxième loi de Newton en y est l’équation générale à utiliser :

∑ Fy = may
Dans laquelle on développe le côté gauche de l’équation en se ba-
sant sur le diagramme des forces. Ainsi, en y, on retrouve la compo-
sante y du poids Py = mg cos 20° et la normale N :

−mg cos 20° + N = 0

Puis, on remplace les symboles m = 1300 kg, g = 9, 8 N/kg et


ay = 0 m/s2 afin d’obtenir l’équation particulière :

−(1300)(9, 8) cos 20° + N = 0

Résolution On trouve N en isolant dans l’équation particulière :

N = (1300)(9, 8) cos 20° = 11972 Newtons

En insérant la valeur du frottement statique et la valeur de la nor-


male dans l’inégalité précédente, on obtient :

4357 < µs 11972


la dynamique de translation 79

µs > 0, 364
Le coefficient de frottement statique entre les pneus et la rue doit
être égal à 0, 364 ou plus grand pour que la voiture ne glisse pas vers
le bas. La valeur de 0, 364 est donc la valeur minimale du coefficient
de frottement statique.

Solution de la question c)
L’objet va glisser si le frottement statique requis pour demeurer im-
mobile est supérieur au coefficient de frottement statique multiplié par
la normale, c’est-à-dire si f s > µs N. Autrement dit, l’objet va glisser si
le frottement statique est supérieur à la force minimale requise pour
que l’objet se mette à glisser 24 24. Le frottement statique f s ne peut être
supérieur à la valeur du frottement sta-
tique maximal µs N. Si tel est le cas, cela
signifie que le frottement est, en réalité,
cinétique et donc, que l’objet est en train
de glisser.
Schéma et diagramme des forces

On cherche θ pour satisfaire l’inégalité f s > µs N. Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x et en y sont les équations géné- Équations générales et particulières
rales à utiliser. On développe les côtés gauches en se basant sur le
diagrammes des forces et on remplace les symboles m = 1300 kg,
g = 9, 8 N/kg, a x = 0 m/s2 et ay = 0 m/s2 afin d’obtenir les équations
particulières :

∑ Fx = ma x ∑ Fy = may
−mg sin θ + f s = 0 −mg cos θ + N = 0
−(1300)(9, 8) sin θ + f s = 0 −(1300)(9, 8) cos θ + N = 0

À l’aide de la première équation en x, on obtient le frottement f s : Résolution

f s = 12740 sin θ

À l’aide de la seconde équation en y, on obtient la normale N :

N = 12740 cos θ

En insérant la valeur du frottement statique et la valeur de la nor-


male dans l’inégalité précédente, on obtient :

12740 sin θ > (0, 7)(12740) cos θ

tan θ > 0, 7
θ > 35, 0°
80

Interprétation du résultat La voiture ne pourra se stationner sans glisser si l’inclinaison de la


rue par rapport à l’horizontale est supérieure à 35, 0°. Ainsi, si l’angle
d’inclinaison est supérieur à 35, 0°, la voiture glissera et le frottement
sera cinétique.

Exemple résolu 2
Mouvement d’un objet le long d’un plan incliné
Considérons une skieuse de 60 kg qui descend une pente inclinée
à 50°. Calculez la grandeur de la normale exercée par la pente sur la
skieuse ainsi que l’accélération de la skieuse si on néglige le frottement.

Solution
Les forces agissant sur la skieuse sont le poids et la normale. Ces
forces sont orientées tel qu’indiqué sur le schéma ci-dessous. L’accélé-
Schéma et diagramme des forces ration est orientée vers le bas du plan incliné.

Ce que l’on cherche On cherche N et a x .


Équations générales et particulières La deuxième loi de Newton en x et en y sont les équations géné-
rales à utiliser. On développe les côtés gauches en se basant sur le dia-
grammes des forces et on remplace les symboles m = 60 kg, g = 9, 8
N/kg et ay = 0 m/s2 afin d’obtenir les équations particulières :

∑ Fx = ma x ∑ Fy = may
mg sin 50° = ma x −mg cos 50° + N = 0
(60)(9, 8) sin 50° = 60a x −(60)(9, 8) cos 50° + N = 0

Résolution À l’aide de la première équation en x, on obtient l’accélération a x :


a x = 9, 8 sin 50° = 7, 51 m/s2
À l’aide de la seconde équation en y, on obtient la normale N :
N = 588 cos 50° = 378 N
Interprétation du résultat La skieuse dévalera donc la pente avec une accélération de 7, 51 m/s2
orientée vers le bas du plan incliné. Durant la descente, la pente exerce
une normale de 378 N sur la skieuse.
la dynamique de translation 81

Testez votre compréhension 6


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez pour quel angle l’accélération est égale à la moitié de l’ac-
célération gravitationnelle terrestre. Que vaudrait alors la normale
comparée au poids de la personne ?
b. Pour un angle de 40°, calculez quelle serait l’accélération de la skieuse
en présence d’un coefficient de frottement cinétique de 0, 2.
c. Pour les conditions précédentes (angle de 40° et coefficient de frot-
tement cinétique de 0, 2), calculez le temps que mettrait une skieuse
pour parcourir une distance de 20 m à partir du repos.

Exemple résolu 3
Système à l’équilibre
Considérons une affiche de 100 kg soutenue à l’aide de deux cordes
faisant respectivement des angles de 30° et 50° par rapport à l’hori-
zontale. Calculez la grandeur de la tension dans chacune des cordes.

Solution
Les forces qui agissent sur l’affiche sont le poids et la tension de
chaque corde.

Schéma et diagramme des forces

On cherche T1 et T2 . Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x et en y sont les équations géné- Équations générales et particulières
rales à utiliser. On développe les côtés gauches en se basant sur le dia-
grammes des forces et on remplace les symboles m = 100 kg, g = 9, 8
N/kg, a x = 0 m/s2 et ay = 0 m/s2 afin d’obtenir les équations parti-
culières :

∑ Fx = ma x ∑ Fy = may
− T1 cos 30° + T2 cos 50° = 0 −mg + T1 sin 30° + T2 sin 50° =
0
−(100)(9, 8) + T1 sin 30° +
T2 sin 50° = 0
82

Résolution À l’aide de la première équation en x, on trouve T1 :

T2 cos 50°
T1 = (éq.1)
cos 30°

En remplaçant T1 dans la seconde équation en y, on obtient :

T2 cos 50°
−(100)(9, 8) + sin 30° + T2 sin 50° = 0
cos 30°

En isolant, on trouve T2 :

(100)(9, 8)
T2 = = 861, 8 N
cos 50°tan 30° + sin 50°

Enfin, en remplaçant la valeur de T2 dans l’équation 1, on trouve


T1 :
861, 8cos 50°
T1 = = 639, 6 N
cos 30°
Interprétation du résultat Les tensions T1 et T2 sont respectivement de 640 N et 862 N.

Testez votre compréhension 7


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :

a. Déterminez la norme et l’orientation de ~T2 si ~T1 = 335 N à 20°


au-dessus de l’horizontale.
25. Vous aurez besoin d’utiliser le fait que b. Calculez les angles 25 pour lesquels les tensions valent T1 = 762 N
cos2 θ = 1 − sin2 θ. et T2 = 498 N.

Exemple résolu 4
Système à deux objets

On utilise une remorqueuse (2 500 kg) pour remonter une voiture


(1 400 kg) tombée accidentellement au bas d’un fossé incliné à 55°. On
néglige le frottement entre la voiture et la pente du fossé. Calculez la
grandeur du frottement statique (entre les pneus de la remorqueuse et
la chaussée) qui permettra d’accélérer à 1, 5 m/s2 .

Solution
Comme il y a deux objets, il faut faire un diagramme des forces et
Schéma et diagramme des forces écrire la 2e loi de Newton pour chaque objet.
la dynamique de translation 83

On cherche f s pour que a1x = a2x = 1, 5 m/s2 . Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x pour chacun des deux objets sont Équations générales et particulières
les équations générales à utiliser. On développe les côtés gauches en
se basant sur le diagrammes des forces et on remplace les symboles
m1 = 1400 kg, m2 = 2500 kg, g = 9, 8 N/kg, a1x = a2x = 1, 5 m/s2 afin
d’obtenir les équations particulières :

Pour la voiture, en x : Pour la remorqueuse, en x


∑ Fx = m1 a1x ∑ Fx = m2 a2x
−m1 g sin 55° + T = m1 a1x − T + f s = m2 a2x
−(1400)(9, 8) sin 55° + T = − T + f s = (2500)(1, 5)
(1400)(1, 5)

À l’aide l’équation en x pour la voiture, on trouve T : Résolution

T = (1400)(9, 8) sin 55° + (1400)(1, 5) = 13339 N

À l’aide de l’équation en x pour la remorqueuse, on obtient f s :

f s = (2500)(1, 5) + T (éq.1)

En insérant la valeur de la tension dans l’équation 1, on obtient f s =


17 089 N
Pour produire une accélération de 1, 5 m/s2 , le frottement entre les Interprétation du résultat
pneus de la remorqueuse et la chaussée doit être de 1, 71 × 104 N vers
la droite.
84

Testez votre compréhension 8


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Recalculez la grandeur du frottement statique nécessaire pour ob-
tenir une accélération de 1, 5 m/s2 en considérant cette fois que les
pneus de la voiture, bloqués par l’accident, glissent sur la pente avec
un coefficient de frottement cinétique de 0, 5.
b. Déterminez le coefficient de frottement statique minimal entre les
pneus de la remorqueuse et la chaussée afin de pouvoir remonter la
voiture à vitesse constante (toujours en présence de frottement).
la dynamique de translation 85

3.10 Questions et exercices

Questions de réflexion
1. Un skieur dévale une pente de ski. Lesquels des énoncés suivants
sont vrais ?
a. Le poids du skieur est plus élevé durant la descente que lorsque
le skieur est au repos au sommet de la piste.
b. Le poids du skieur est plus faible durant la descente que lorsque
le skieur est au repos au sommet de la piste.
c. Le poids du skieur est le même durant la descente que lorsque le
skieur est au repos au sommet de la piste.
d. La normale exercée par la pente sur le skieur est plus élevée du-
rant la descente que lorsque le skieur est au repos au sommet de
la piste.
e. La normale exercée par la pente sur le skieur est plus faible du-
rant la descente que lorsque le skieur est au repos au sommet de
la piste.
f. La normale exercée par la pente sur le skieur est la même durant
la descente que lorsque le skieur est au repos au sommet de la
piste.

2. Une personne utilise un ascenseur pour se déplacer dans un im-


meuble. Pour chacune des situations suivantes, dites si la normale
est égale, supérieure ou inférieure au poids de la personne.
a. L’ascenseur est au repos.
b. L’ascenseur accélère vers le haut.
c. L’ascenseur monte vers le haut à vitesse constante.
d. L’ascenseur se déplace vers le haut en ralentissant.
e. L’ascenseur accélère vers le bas.
f. L’ascenseur se déplace vers le bas à vitesse constante.
g. L’ascenseur se déplace vers le bas en ralentissant.

3. Répondez par vrai ou faux :


a. Une personne en chute libre a un poids nul.
b. Lors d’une collision entre deux voitures, on peut affirmer que la
plus abîmée a subi la plus grande force durant l’impact.
c. Pour pousser un panier à l’épicerie, vous devez exercer une force
supérieure à la force que le panier exerce sur vous.
86

4. Lors d’une collision frontale en voiture, est-il vrai d’affirmer que


durant l’impact, le conducteur subit une force qui le projette vers
l’avant ?
Exercices
1. Le déménagement
Un camion (2 000 kg) monte une pente inclinée en transportant à
l’arrière une caisse de 100 kg qui n’est pas attachée. Le coefficient de
frottement statique entre le camion et la caisse est de 0, 85. L’angle
d’inclinaison est de 37° au-dessus de l’horizontale. Le camion accé-
lère à un rythme de 0, 5 m/s2 .
a. Calculez la valeur de la force de frottement entre la caisse et le
camion.
b. Calculez l’accélération maximale que peut avoir le camion sans
que la caisse ne glisse.

2. Le secouriste
Un secouriste (80 kg) ramène un blessé au campement à l’aide d’un
toboggan (masse blessé+toboggan = 50 kg). Le long du trajet, il doit
monter une pente inclinée à 15° au-dessus de l’horizontale. Le co-
efficient de frottement cinétique entre le toboggan et la neige est de
0, 2. À vitesse constante, l’angle entre la corde et la pente est de 20°.
a. Calculez la grandeur de la force que doit exercer le secouriste sur
le toboggan pour le tirer à vitesse constante.
b. Calculez la grandeur de la force de frottement statique que le
sol exerce sur les bottes du secouriste lorsqu’il tire le toboggan à
vitesse constante.
c. Calculez la plus petite valeur possible du coefficient de frotte-
ment statique entre la pente et les bottes du secouriste pour que
le secouriste puisse tirer le toboggan à vitesse constante sans glis-
ser vers le bas.
d. Démontrez algébriquement (sans utiliser de valeurs numériques)
que la force que doit exercer le secouriste sur le toboggan est
donnée par l’expression suivante :

(sin θ p + µc cos θ p )
T = mb g
(cos θc + µc sin θc )

où mb est la masse du blessé et du toboggan, θ p est l’angle de la


pente, θc est l’angle de la corde et µc est le coefficient de frotte-
ment cinétique.
la dynamique de translation 87

3. Germinal
On applique une force horizontale de 15 N sur un livre placé contre
un mur. La masse du livre est de 500 g. Les coefficients de frottement
cinétique et statique entre le livre et le mur sont respectivement de
0, 35 et 0, 55. On néglige le frottement entre la main et le livre.
a. Le livre tombe-t-il ou reste-t-il en place ?
b. Déterminez la force de contact (normale et frottement) que le
mur exerce sur le livre.
c. Calculez la grandeur de la force horizontale à partir de laquelle
le livre se met à glisser vers le bas.
d. Calculez l’accélération du livre pour une force horizontale de
6 N.

4. Ressort
Un ressort idéal est placé à la verticale avec une extrémité fixée
au plafond. Sa longueur initiale est de 30 cm. Puis on y attache une
masse de 20, 4 kg et on amène doucement le tout vers un point où le
système est à l’équilibre. Le ressort mesure alors 50 cm de longeur.
Déterminez la constante de rappel k du ressort.

5. Humpty Dumpty
Une caisse est déposée à l’arrière d’un camion. Afin de jouer un
vilain tour, une tête d’oeuf a attaché la caisse au camion à l’aide
d’une poulie. La masse de la caisse est de 100 kg alors que la masse
du camion est de 1 200 kg. Les coefficients de frottement statique et
cinétique entre la caisse et le camion sont respectivement de 0, 7 et
0, 5. Notez que le mur sur lequel Humpty Dumpty est assis est fixé
au sol et ne peut bouger.

a. Calculez la plus petite valeur possible du coefficient de frotte-


ment statique entre les pneus et la chaussée pour que le camion
puisse avancer.
b. Calculez la valeur nécessaire de la force de frottement statique
entre les pneus et la chaussée pour que le camion accélère à rai-
son de 4 m/s2 .
c. Considérons que la partie arrière du camion a une longueur de
6 m et que le camion accélère à raison de 4 m/s2 . Calculez le
temps qui s’écoule avant que la caisse tombe du camion 26 . 26. Cette question constitue un rappel de
cinématique.
88

6. Les blocs - 1er épisode


Une caisse A repose sur un plan incliné à 25°. Les coefficients de
frottement statique et cinétique entre la caisse A et le plan incliné
sont respectivement 0, 35 et 0, 2. La caisse A est reliée à une caisse B
par une corde. Calculez 27 l’accélération des blocs ainsi que la force
de frottement entre le bloc A et le plan incliné pour chacune des
situations suivantes :
a. m A = 10 kg et m B = 10 kg ;
27. Vous devrez d’abord déterminez si les
b. m A = 40 kg et m B = 10 kg ;
blocs bougent ou non. c. m A = 10 kg et m B = 1 kg ;
7. Les blocs - 2e épisode
Un bloc B de 4 kg est en contact seulement avec la face avant d’un
bloc A de 10 kg. Les coefficients de frottement statique et cinétique
entre les deux blocs sont respectivement de 0, 6 et 0, 4. On néglige
le frottement entre le bloc A et le sol.
a. Calculez la force horizontale minimale qu’il faut exercer sur A
pour éviter que le bloc B ne glisse vers le bas.
b. Calculez l’accélération du bloc B si on applique sur A une force
horizontale de 300 N.
c. Calculez l’accélération du bloc B si on applique sur A une force
horizontale de 100 N.
d. Calculez quelle devrait être la valeur minimale du coefficient de
frottement statique pour éviter que le bloc B ne glisse vers le bas
lorsqu’on applique une force horizontale de 180 N sur le bloc A.
la dynamique de translation 89

Réponses

Testez votre compréhension

1. a. ~F2 = 2, 61 × 103 N à 84, 0° au nord de l’est, b. ~F2 = 2, 13 × 103 N


à 62, 6° au nord de l’est.

2. Voir le dessin ci-contre sur lequel ~F1 ’ est la force exercée par l’homme
sur le sol, ~F2 ’ est la force exercée par l’homme sur la Terre (force gra-
vitationnelle), ~F3 ’ est la force de frottement exercée par l’homme sur
le sol et ~F4 ’ est la force exercée par la roche sur l’homme.

3. a. La masse de Sylvie est de 50, 0 kg. b. Le poids de Sylvie serait de


81, 5 N sur la Lune.

4. a. L’accélération du lustre est de 5, 80 m/s2 vers le bas. b. La tension


dans la corde doit être de 154 N (l’accélération du lustre est de
5, 63 m/s2 vers le haut).

5. La normale exercée par l’hidalgo sur le plancher est de 885 N.

6. a. L’accélération du skieur est égale à la moitié de l’accélération gra-


vitationnelle terrestre pour un angle de 30°. La normale vaut alors
86, 6% du poids de la personne (509 N vs 588 N). b. L’accélération
de la skieuse serait de 4, 80 m/s2 . c. La skieuse mettrait 2, 89 s pour
franchir 20 m à partir du repos.

7. a. ~T2 = 921 N à 70, 0° au-dessus de l’axe des x positifs. b. θ1 = 60, 0°


au-dessus de l’axe des x négatifs et θ2 = 40, 0° au-dessus de l’axe
des x positifs

8. a. Une force de frottement statique de 2, 10 × 104 N permettra de


donner à la remorqueuse une accélération de 1, 5 m/s2 en pré-
sence de frottement. b. Le coefficient de frottement statique entre
les pneus de la remorqueuse et la chaussée doit être supérieur à
0, 619 pour pouvoir remonter la voiture à vitesse constante.

Questions de réflexion

1. Les énoncés c et e sont vrais.

2. a. N = P, b. N > P, c. N = P, d. N < P, e. N < P, f. N = P, g.


N > P.

3. a. Faux, b. faux, c. faux.


90

4. Il est faux d’affirmer que le conducteur d’une voiture subit une force
vers l’avant lors d’une collision frontale. Le conducteur ne subit au-
cune force vers l’avant, il tend à conserver sa vitesse en raison de la
première loi de Newton. Il faut une force qui agit sur le conducteur
pour l’empêcher de continuer à vitesse constante vers l’avant. C’est
le rôle de la ceinture de sécurité. Sans ceinture de sécurité, c’est le
volant ou le pare-brise qui doit freiner le conducteur (ouch !).

Exercices
1. a. Le frottement entre la caisse et le camion doit être de 640 N. Le
diagramme des forces sur le camion est illustré ci-dessous, où N ~ sol
est la force normale exercée par le sol sur le camion, N ~ caisse est la
~
force normale exercée par la caisse sur le camion, Pcamion est le poids
du camion, ~f s−caisse est la force de frottement statique exercée entre
la caisse et le camion et ~f s−sol est la force de frottement statique
exercée entre le sol et le camion.

b. L’accélération maximale est de 0, 755 m/s2 durant la montée.

2. a. Le secouriste doit exercer une force de 220 N pour tirer le blessé


et le toboggan à vitesse constante. Le diagramme des forces sur le
blessé est illustré ci-dessous, où N ~ est la force normale exercée par
le sol sur le blessé, ~T est la tension exercée par la corde (donc par le
secouriste) sur le blessé, ~ Pb est le poids du blessé, ~f c est la force de
frottement cinétique exercée entre le sol et le blessé.

b. Le frottement est de 409 N lorsque le secouriste tire le blessé et le


toboggan à vitesse constante. c. Le coefficient de frottement statique
la dynamique de translation 91

entre la pente et les bottes du secouriste doit être supérieur à 0, 491.

3. a. Le livre reste en place grâce au frottement statique. En effet,


f
le rapport Ns est égal à 0, 327, ce qui est inférieur à la valeur du
coefficient de frottement statique de 0, 55. b. La normale vaut 15, 0 N
et le frottement statique est égal au poids 4, 90 N. La force de contact
a donc un module de 15, 8 N et est orientée vers la droite à 18, 1° au-
dessus de l’horizontale. c. Le livre glisse lorsque la force horizontale
appliquée est inférieure à 8, 91 N. d. L’accélération du livre est de
5, 60 m/s2 lorsque la force horizontale appliquée est de 6 N.

4. 1000 N/m

5. a. Le coefficient de frottement statique entre les pneus et la chaussée


doit être supérieur à 0, 108 pour que le camion puisse avancer. Le
diagramme des forces sur le camion est illustré ci-dessous, où N ~ sol
est la force normale exercée par le sol sur le camion, N ~ caisse est la
~
force normale exercée par la caisse sur le camion, T est la tension
exercée par la corde sur le camion, ~ Pcamion est le poids du camion,
~f s−caisse(max) est la force de frottement statique maximale exercée
entre la caisse et le camion et ~f s−sol (max) est la force de frottement
statique maximale exercée entre le sol et le camion.

b. La force de frottement statique entre les pneus et la chaussée doit


être de 6, 18 × 103 N afin que le camion puisse accélérer à 4 m/s2 .
c. La caisse met 1, 22 seconde avant de tomber du camion.

6. Pour vérifier si le bloc A glisse, il faut d’abord faire le diagramme


des forces sur chacun des blocs en supposant d’abord un frottement
statique entre le bloc A et le plan incliné. On calcule la grandeur de
f s et la grandeur de f s(max) . Si la grandeur de f s est inférieure à la
grandeur de f s(max) alors cela signifie que le bloc A est immobile
car f s(max) représente la force minimale requise pour que le bloc
A se mette à glisser. (Voir Exercice résolu #1) a. Le bloc A subit un
frottement cinétique de 17, 8 N vers le bas du plan incliné et une
accélération de 1, 94 m/s2 vers le haut du plan incliné. b. Le bloc A
92

subit un frottement statique de 67, 7 N vers le haut du plan incliné et


une accélération nulle. c. Le bloc A subit un frottement cinétique de
17, 8 N vers le haut du plan incliné et une accélération de 1, 26 m/s2
vers le bas du plan incliné.

7. a. Il faut exercer une force minimale de 229 N afin que le bloc B


ne glisse pas vers le bas. Le diagramme des forces sur le bloc A est
illustré ci-dessous, où N~ sol est la force normale exercée par le sol sur
le bloc A, N ~ BsurA est la force normale exercée par le bloc B sur le
bloc A, F est la force externe appliquée sur le bloc A, ~
~ PA est le poids
du bloc A et ~f s est la force de frottement statique exercée entre le
bloc B et le bloc A.

b. L’accélération du bloc B sera de 21, 4 m/s2 vers la droite. c. L’ac-


célération a une composante horizontale de 7, 14 m/s2 vers la droite
et une composante verticale de 6, 94 m/s2 vers le bas. L’accélération
totale du bloc B est donc de 9, 96 m/s2 orientée à 44, 2° sous l’ho-
rizontale. d. Le coefficient de frottement statique devrait être supé-
rieur à 0, 762 afin d’éviter que le bloc B ne glisse lorsqu’on applique
une force horizontale de 180 N sur le bloc A.
4
La dynamique de rotation

4.1 Introduction

La deuxième loi de Newton permet de relier l’accélération ~a d’un


objet aux forces ~F qu’il subit.
En translation, les vecteurs force ~F et accélération ~a s’écrivent à
l’aide de leurs composantes cartésiennes : ~F = Fx~i + Fy~j et ~a = a x~i + ay~j.
Dans ces conditions, la deuxième loi de Newton se traduit par les deux
équations suivantes : ∑ Fx = ma x et ∑ Fy = may .
En rotation, les vecteurs force ~F et accélération ~a s’écrivent à l’aide
des composantes 1 centripètes et tangentielles : ~F = ~Fc + ~Ft et ~a = ~ac + 1. Il serait plus rigoureux d’écrire ~F =
~at . Nous utiliserons donc une équation pour relier les composantes Fc~uc + Ft~ut et ~a = ac~uc + at~ut où ~uc et
~ut sont des vecteurs unitaires pointant
centripètes des forces ~Fc à l’accélération centripète ~ac et une équation respectivement vers le centre du cercle
pour relier les composantes tangentielles des forces ~Ft à l’accélération et tangentiellement au cercle. Toutefois,
nous utiliserons la notation ~F = ~Fc + ~Ft
tangentielle ~at . et ~a = ~ac +~at pour sa simplicité.

4.2 Lien entre la force centripète et l’accélération centripète

Dans un mouvement circulaire, les forces centripètes sont reliées à


l’accélération centripète par l’équation suivante :

Il est utile de réécrire cette équation en remplaçant l’accélération


v2t
centripète par son expression ac = r et en définissant un axe x positif
qui pointe vers le centre du cercle :
94

Cette équation s’applique à tous les objets qui décrivent une trajec-
toire circulaire. Voici une liste de situations concrètes où cette équation
peut être utile :
...une voiture qui négocie un virage ;
...un passager dans un manège qui tourne ;
...la tête d’un bâton de golf durant l’élan d’un golfeur ;
...un vêtement dans une laveuse ou une sécheuse ;
...la Lune autour de la Terre, etc.

4.3 Méthode de résolution et exemple (1 de 2)

Pour résoudre les problèmes, on utilise les mêmes forces qu’en


translation, c’est-à-dire le poids, la tension, la normale et le frottement.
Aucune force ne doit être ajoutée. La méthode de résolution est très
semblable à celle qui est utilisée en translation ; elle comporte les élé-
ments suivants :
1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma (optionnel)
et d’un diagramme des forces (obligatoire).
Le schéma doit permettre d’identifier clairement toutes les forces
agissant sur chaque objet. Afin de ne pas oublier de forces, on se
questionne systématiquement sur la présence d’un poids, d’une
tension, d’une normale et d’un frottement pour chaque objet.
Le diagramme des forces doit être dessiné pour chaque objet afin
de pouvoir calculer aisément la somme des forces agissant sur
cet objet. Chaque diagramme contient :
- un système d’axes x et y (il est utile de placer l’axe des x
dans la direction du vecteur accélération centripète, donc vers
le centre de la trajectoire circulaire) ;
- les forces agissant sur l’objet en question (et seulement celles-
là) ;
- les angles pertinents ;
- le vecteur accélération centripète.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles que l’on retrouve dans les lois de Newton.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque
objet.
v2
La deuxième loi de Newton (en x et en y) : ∑ Fx = m rt et ∑ Fy =
may sont les équations générales. On obtient les équations particu-
lières en développant d’abord le côté gauche des équations géné-
rales en se basant sur le diagramme des forces, puis en remplaçant
les symboles par leur valeur appropriée donnée dans l’énoncé.
la dynamique de rotation 95

4. Une résolution algébrique.


On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.

Exemple résolu 1
Exemple avec une force de frottement
Considérez une voiture qui négocie un virage dont le rayon de cour-
bure est de 20 m. Calculez quel doit être le coefficient de frottement
statique minimal entre les pneus et la chaussée afin que la voiture
puisse négocier le virage à 40 km/h sans glisser (c’est-à-dire sans dé-
raper sur les côtés).

Solution
Il faut d’abord identifier les forces. Pour la direction du frottement
statique, la règle générale stipule que le frottement statique est orienté Schéma et diagramme des forces (vue de
dans la direction opposée de la tendance au glissement. Dans ce cas, la derrière au point A)
voiture a naturellement tendance à glisser vers l’extérieur de la courbe
en vertu de la 1ère loi de Newton. En conséquence le frottement sta-
tique qui l’empêche de déraper et qui la garde sur une trajectoire circu-
laire est orienté dans la direction opposée, vers le centre du cercle. La
voiture pourra négocier correctement le virage si le frottement statique
requis pour ne pas glisser est inférieur au coefficient de frottement sta-
tique multiplié par la normale, c’est-à-dire si f s < µs N.

On cherche la valeur de µs qui satisfait à l’inégalité : f s < µs N Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x et en y sont les équations géné- Équations générales et particulières
rales à utiliser. On développe les côtés gauches en se basant sur le
diagrammes des forces et on remplace les symboles r = 20 m, g = 9, 8
N/kg, vt = 11, 1 m/s et ay = 0 m/s2 afin d’obtenir les équations
particulières :
96

v2t
∑ Fx = m ∑ Fy = may
r
v2 −mg + N = 0
fs = m rt
2 −m(9, 8) + N = 0
fs = m 11,1
20

Résolution À l’aide de la première équation en x, on obtient le frottement f s :

f s = 6, 17m

À l’aide de la seconde équation en y, on obtient la normale N :

N = 9, 8m

En insérant la valeur du frottement statique et la valeur de la nor-


male dans l’inégalité précédente, on obtient :

6, 17m < µs 9, 8m

6, 17 < µs 9, 8
µs > 0, 630

Interprétation du résultat Le coefficient de frottement statique doit être supérieur à 0, 630 pour
que la voiture puisse négocier le virage à 40 km/h sans glisser.

Testez votre compréhension 1


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez, en km/h, la vitesse maximale que pourrait avoir la voiture
lorsque le coefficient de frottement statique est réduit à 0, 5.
b. Quel devrait être le plus petit rayon de courbure du virage afin
qu’une voiture roulant à 60 km/h puisse le négocier sans glisser
lorsque ses pneus ont un coefficient de frottement statique de 0, 8 ?

Exemple résolu 2
Exemple avec une force normale
Considérons un cycliste qui veut impressionner sa copine en par-
courant une boucle la tête à l’envers. La masse du cycliste est de 70 kg
et le rayon de la boucle est de 5 m. Le cycliste accélère du point A
au point B où il débute l’ascension de la boucle. On suppose que la
vitesse du cycliste au point C est de 12 m/s. Calculez la valeur de la
normale exercée par la boucle sur le cycliste à cet endroit (au point C).

Solution
Le cycliste est sur une trajectoire circulaire alors on utilise ∑ Fx =
v2t
Schéma et diagramme des forces au m r .
point C
la dynamique de rotation 97

On cherche la grandeur de la force normale N. Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en x est l’équation générale à utiliser. Équations générales et particulières
On développe le côté gauche en se basant sur le diagrammes des forces
et on remplace les symboles m = 70 kg, g = 9, 8 N/kg, r = 5 m et
vt = 12 m/s afin d’obtenir l’équation particulière :

v2
∑ Fx = m rt
v2t
N − mg sin 40° = m
r
122
N − (70)(9, 8) sin 40° = (70)
5
On isole la normale : Résolution

122
N = (70)(9, 8) sin 40° + (70) = 2460 Newtons
5
La boucle exerce sur le cycliste une normale de 2, 46 × 103 N au Interprétation du résultat
point C. Cela correspond à plus de 3 fois le poids du cycliste (686 N).

Testez votre compréhension 2


Durant la montée (entre les points B et D), le cycliste pédale avec vi-
gueur afin de conserver une vitesse suffisante pour ne pas tomber à la
renverse. On suppose que le cycliste réussit à atteindre le point D au
sommet de la boucle. Quelle doit être sa vitesse minimale en ce point
pour qu’il puisse continuer sa route sans tomber ?
98

Exemple résolu 3
Exemple avec un corps rigide
Une tige pivote librement autour de l’une de ses extrémités. La tige
a une masse de 500 g et elle fait 80 cm de longueur. Elle est initialement
à la position A. On la laisse tomber sous l’effet de la gravité de telle
sorte qu’elle descend au point B puis remonte jusqu’au point C. On
suppose que la vitesse angulaire de la tige au point B est de 5 rad/s.
Calculez la force exercée par le point pivot lorsque la tige passe par le
point B.

Solution
La vitesse tangentielle et le rayon ne sont pas les mêmes pour les
différents points de la tige. Dans ce cas, on doit appliquer l’équation
v2
∑ Fx = m rt comme si toute la masse était concentrée au centre de la
tige. On utilisera donc la vitesse tangentielle du centre de la tige et le
2. Il est justifié d’utiliser le centre de l’ob- rayon de la trajectoire circulaire décrit par le centre de la tige 2 .
jet lorsque la masse est répartie unifor-
mément. Dans les cas plus généraux, il
faut plutôt calculer la position du centre
de masse. Comme nous n’aborderons
pas le concept de centre de masse dans
le cours, nous limiterons notre étude aux
objets dont la masse est répartie de façon
uniforme. En conséquence, nous pour-
rons toujours faire comme si la masse
était concentrée au centre de l’objet.
Schéma et diagramme des forces
Ce que l’on cherche On cherche Fsurtigeparpivot .
Équations générales et particulières La deuxième loi de Newton en x est l’équation générale à utiliser.
On développe le côté gauche en se basant sur le diagrammes des forces
et on remplace les symboles m = 0, 500 kg, g = 9, 8 N/kg, r = 0, 40 m
et vt = rω = (0, 40)(5) afin d’obtenir l’équation particulière :

v2
∑ Fx = m rt
(rω )2
F − mg = m
r
(0, 40)(5)2
F − (0, 500)(9, 8) = (0, 500)
0, 40
Résolution On isole la force F :

(0, 40)(5)2
F = (0, 500)(9, 8) + (0, 500) = 9, 90 N
0, 40
la dynamique de rotation 99

Le pivot doit exercer une force de 9, 90 N si la tige a une vitesse Interprétation du résultat
angulaire de 5 rad/s au point B. Cela correspond à plus de 2 fois le
poids de la tige (4, 9 N) !

4.4 Lien entre la force tangentielle et l’accélération tangentielle

Dans les sections qui suivent nous allons présenter une équation qui
permet de relier l’accélération angulaire d’un objet aux forces tangen-
tielles qu’il subit. Il sera ensuite possible de déterminer l’accélération
tangentielle à l’aide de la relation suivante at = rα.
L’équation qui décrit le lien entre les forces tangentielles et l’accélé-
ration angulaire d’un objet nécessite l’introduction de deux nouvelles
quantités physiques : le moment d’inertie I et le moment de force τ.
Cette équation est présentée dans le tableau ci-dessous. On remarque
qu’elle possède la même forme que la 2e loi de Newton en transla-
tion 3 . 3. Nous avons utilisé la composante en
y pour écrire la 2e loi de Newton parce
que la composante en x est généralement
orientée dans la direction de l’accéléra-
tion centripète lors de l’étude des mou-
vements de rotation.

Le moment d’inertie I est une quantité physique qui caractérise le


comportement d’un objet en rotation. Il dépend de la masse de l’objet,
mais également de la façon dont celle-ci est répartie autour de l’axe de
rotation.
Le moment de force τ est une quantité physique qui décrit l’effica-
cité d’une force à modifier la vitesse angulaire d’un objet. Il dépend
du module de la force, de son orientation 4 et de l’endroit où celle-ci 4. On ne doit tenir compte que de la com-
est appliquée par rapport au point pivot. posante de la force qui est tangentielle à
la « trajectoire » circulaire.
Dans les sections 4.5 et 4.6, nous définirons chacune de ces deux
quantités plus précisément. Quelques exemples seront présentés à la
section 4.7 afin d’illustrer comment on détermine l’accélération angu-
laire à l’aide de l’équation ∑ τ = Iα.
100

4.5 Moment d’inertie

La vitesse angulaire d’un objet qui tourne demeure constante lors-


qu’aucune force n’agit sur l’objet. Un objet immobile a tendance à
demeurer immobile alors qu’un objet tournant sur lui-même à une
vitesse angulaire de 10 rad/s a tendance à conserver sa vitesse angu-
5. Dans la vie courante, la vitesse angu- laire 5 . Cette propriété de la matière se nomme l’inertie de rotation.
laire des objets qui tournent diminue en Le moment d’inertie d’un objet est une mesure de son inertie de
raison des forces qui agissent sur ces
objets (gravité, frottement, etc.). Sans la rotation, c’est-à-dire de sa tendance à conserver sa vitesse angulaire
présence de ces forces, les objets conser- autour d’un axe (voir exemple ci-dessous). Il s’agit de l’équivalent de
veraient leur vitesse de rotation éternel-
lement. La rotation de la Terre sur elle- la masse en rotation. On le définit comme la résistance qu’offre un
même en est un bon exemple. objet aux variations de sa vitesse angulaire autour d’un axe donné.

Exemple 1
Considérons une boule de quille et une balle de tennis dont on tente
de faire varier la vitesse angulaire. Il est plus difficile de faire varier la
vitesse angulaire de la boule de quille que celle de la balle de tennis.
Le moment d’inertie de la boule de quille est supérieur à celui de la
balle de tennis.

Le moment d’inertie d’un objet dépend de la masse de l’objet et de


la façon dont cette masse est répartie autour de l’axe de rotation (voir
exemple ci-dessous).

Exemple 2
Considérons deux haltères avec des tiges et des masses identiques. Il
est plus facile de faire varier la vitesse angulaire de l’haltère lorsque
les masses sont rapprochées que lorsqu’elles sont éloignées de l’axe
de rotation. Le moment d’inertie de l’haltère est plus élevé lorsque
les masses sont éloignées de l’axe de rotation que lorsqu’elles en sont
rapprochées.

Les moments d’inertie de plusieurs objets tournant autour de leur


centre Ic sont donnés dans le tableau ci-dessous. Lorsqu’un objet tourne
autour d’un axe qui ne passe pas par son centre, on calcule son mo-
ment d’inertie à l’aide du théorème des axes parallèles qui est présenté
un peu plus loin.
la dynamique de rotation 101

Exemple 3
La Terre a une masse de 5, 98 × 1024 kg et un rayon de 6, 37 × 106 m.
Si on suppose qu’il s’agit d’une sphère pleine uniforme 6 , son moment 6. Il s’agit d’une approximation, car la
d’inertie est de 9, 71 × 1037 kgm2 . On calcule en effet que densité du noyau diffère de celle du
manteau et de la croûte terrestre.

2
Isphere = (5, 98 × 1024 )(6, 37 × 106 )2 = 9, 71 × 1037 kgm2
5

En comparaison, le moment d’inertie d’une pomme de 200 g et de


10 cm de diamètre est de 2 × 10−4 kgm2 .
102

4.5.1 Axe de rotation ne passant pas par le centre de l’objet


Considérons un objet qui tourne autour d’un axe passant par un
point situé à une distance d de son centre (voir exemle ci-dessous). Le
théorème des axes parallèles stipule que le moment d’inertie de l’objet
I autour de cet axe est donné par :

I = Ic + Md2

où Ic est le moment d’inertie de l’objet autour d’un axe parallèle


qui passe par son centre (formule donnée dans le tableau ci-haut et
variant selon la forme de l’objet et/ou la position de l’axe de rotation),
M est la masse de l’objet et d est la distance entre l’axe pour lequel on
cherche le moment d’inertie et le centre de l’objet.

Exemple 4
Considérons une tige qui tourne autour d’un axe passant par un point
P situé à une distance d de son centre (point C). Le moment d’inertie
de la tige IP autour de cet axe est égal au moment d’inertie de la tige
1
autour de son centre (Ic = 12 Mtige L2 ) auquel on ajoute la quantité
2
Mtige d . On trouve donc :

1
IP = M L2 + Mtige d2
12 tige

Exemple 5
Considérons une porte de 10 kg, de 2 m de hauteur et de 0, 8 m de
largeur. Son moment d’inertie autour de ses pentures est de 2, 13 kgm2 .
En effet, le théorème des axes parallèles stipule que I = Ic + Md2 . Le
moment d’inertie de la porte autour d’un axe parallèle passant par son
7. Voir le tableau des moments d"inertie centre est donné par 7 :
pour différents objets tournant autour de
leur centre 1 1
Ic = ML2 = (10)(0, 8)2 = 0, 530 kgm2
12 12
Comme la distance d entre l’axe de rotation et le centre de la porte est
de 0,4 m, la quantité à ajouter vaut Md2 = (10)(0, 4)2 = 1, 60 kgm2 . Le
moment d’inertie est donc de 2, 13 kgm2 .

Il est important de noter que le théorème des axes parallèles s’ap-


plique même si l’axe de rotation pour lequel on cherche le moment
d’inertie ne touche pas l’objet.
la dynamique de rotation 103

Testez votre compréhension 3


Considérons une pomme de 200 g et de 8 cm de rayon. On désire faire
tourner la pomme sur un cercle de 30 cm de rayon, ce qui correspond à
la distance entre le centre de la pomme et l’axe de rotation. Calculez le
moment d’inertie de la pomme autour d’un axe passant par le centre
du cercle.

4.5.2 Cas de plusieurs objets


Le moment d’inertie total d’un système composé de plusieurs objets
correspond à la somme des moments d’inertie de chacun des objets :

Itot = I1 + I2 + I3 + ... = ∑I
Cette relation est communément appelée le principe de superposition.
Il s’agit d’un principe que l’on retrouve fréquemment en physique.

Exemple 6
Considérons une corde de 1 m de longueur à laquelle est attachée une
masse ponctuelle m1 = 1 kg en son centre et une masse m2 = 2 kg
à une extrémité. L’ensemble tourne autour de l’extrémité libre de la
corde. Le moment d’inertie total du système est de 2, 25 kgm2 . En
effet, la masse m1 a un moment d’inertie I1 :

I1 = m1 d21 = (1)(0, 5)2 = 0, 25 kgm2

La masse m2 a quant à elle un moment d’inertie I2 :

I2 = m2 d22 = (2)(1)2 = 2 kgm2

Le moment d’inertie total correspond à la somme des moments d’iner-


tie :
Itot = I1 + I2 = 0, 25 kgm2 + 2 kgm2 = 2, 25 kgm2

Testez votre compréhension 4


Considérons un haltère composé d’une tige et de deux sphères pleines
(voir figure ci-contre). Calculez le moment d’inertie de l’haltère autour
d’un axe passant par le centre de la tige.
104

4.6 Moment de force

Lorsqu’une force agit sur un objet libre de tourner autour d’un point
pivot, l’accélération angulaire qui en résulte dépend du module de
la force, de son orientation et de l’endroit où elle est appliquée (voir
exemple ci-dessous).

Exemple 7
Considérons une tige libre de tourner autour de son centre (point C).
On applique une force à un point P situé à une distance r du centre
de la tige. L’accélération angulaire de la tige dépend de la norme de la
force, de son orientation et de l’endroit où la force est appliquée.

L’efficacité d’une force à faire varier la vitesse angulaire d’un objet


autour d’un axe donné est appelée le moment de force τ. On le calcule
à l’aide de l’équation suivante :

τ = ±rF sin θ

où ± représente le sens de rotation (horaire ou anti-horaire), r re-


présente la distance entre le point pivot et l’endroit où la force est
appliquée, F représente la grandeur de la force appliquée et θ repré-
sente l’angle le plus petit entre la droite parallèle à la distance r et le
vecteur force ~F.

Pour bien appliquer cette équation, il faut :


- définir un sens de rotation positif (horaire ou anti-horaire) ;
- identifier le point pivot et l’endroit où la force est appliquée ;
- déterminer la distance r entre le point pivot et l’endroit où la force
est appliquée ;
- bien identifier θ, l’angle le plus petit entre la droite parallèle à la
distance r et le vecteur force ~F.
la dynamique de rotation 105

Exemple 8
Considérons une tige placée à l’horizontale et libre de tourner autour
de son centre. On applique sur un point A situé à une distance de
50 cm à gauche du centre de la tige une force ~F1 de 16 N orientée à
un angle de 30° par rapport à la tige (voir la figure ci-contre). Si on
définit le sens horaire comme étant positif, le moment de force de ~F1
est τ1 = + 4 Nm.
En effet, la force ~F1 produit une rotation dans le sens horaire. La
distance entre le point pivot et l’endroit où la force est appliquée est
de r = 0, 5 m. Le moment de force est donc donné par :

τ1 = ±rF1 sin θ = +(0, 5)(16) sin 30° = 4 Nm

Testez votre compréhension 5


Un rectangle dont les dimensions sont a = 20 cm et b = 40 cm est
libre de pivoter autour d’un de son coin supérieur gauche. Calculez le
moment de chacune des forces présentes sur le dessin ci-contre sachant
que F1 = 10 N, F2 = 20 N et F3 = 30 N. Considérez le sens horaire
comme étant le sens positif.

Information utile
Pour calculer le moment de force du poids des objets (τpoids ), on
considère que le poids est appliqué au centre des objets. Rigoureuse-
ment, le poids agit sur le centre de gravité d’un objet. Toutefois, les
objets que nous allons considérer dans le cadre du cours sont des ob-
jets dont la masse est répartie uniformément. Dans ces conditions, le
centre de gravité correspond au centre de l’objet.
106

4.7 Méthode de résolution et exemple (2 de 2)

Pour déterminer l’accélération angulaire à l’aide de l’équation ∑ τ =


Iα, on utilise les mêmes forces qu’en translation, c’est-à-dire le poids,
la tension, la normale et le frottement. Aucune autre force ne doit être
ajoutée. Il faut calculer le moment d’inertie de l’objet (section 4.5) ainsi
que le moment de force total agissant sur l’objet (section 4.6).
La méthode de résolution complète comporte les éléments suivants :
8. Le schéma est complété directement 1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma 8
sur l’objet étudié. Un diagramme des Pour être efficace, on se questionne systématiquement sur la pré-
forces n’étant pas utile pour déterminer
l’accélération angulaire ou les moments sence d’un poids, d’une tension, d’une normale et d’un frottement
de force, nous n’en dessinerons tout sim- pour chaque objet. Le schéma, quant à lui, doit permettre de calcu-
plement pas et nous nous en tiendrons
au schéma seulement.
ler aisément la somme des moments de force et doit contenir :
- un sens de rotation positif et un point pivot ;
- les forces agissant sur l’objet en question (et seulement celles-
9. Si une force est appliquée sur le point là) 9 ;
pivot, il faut aussi l’indiquer sur le - les distances entre chacune des forces et le point pivot
schéma
- les angles pertinents ;
- l’accélération angulaire.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles adéquats.

3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque


objet.
La deuxième loi de Newton en rotation : τ = Iα est l’équation gé-
nérale. On obtient l’équation particulière en développant d’abord le
côté gauche de l’équation générale en se basant sur le schéma, puis
en développant l’expression du moment d’inertie et finalement, en
remplaçant les symboles par leur valeur appropriée donnée dans
l’énoncé.
4. Une résolution algébrique.
On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.

5. Une interprétation du résultat.


On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.
la dynamique de rotation 107

Exemple résolu 4
Exemple d’un objet en équilibre statique

Une tige pouvant pivoter librement autour d’une extrémité est main-
tenue à l’horizontale à l’aide d’une corde qui fait un angle de 40° par
rapport à l’horizontale.
a. Calculez la tension dans la corde.
b. Déterminez la grandeur et la direction de la force exercée par le
point pivot lorsque la tige est à l’horizontale.
c. Si on coupe la corde, calculez l’accélération tangentielle de l’extré-
mité de la tige.

Solution de la question a.
Il faut d’abord dessiner les forces directement sur la tige. La tension Schéma
~T est appliquée directement au bout de la tige et est parallèle à la
corde, le poids de la tige ~P est appliqué au centre de masse de la tige,
c’est-à-dire au centre de la tige et la force exercée par le point pivot
~Fpivot est appliquée au point pivot 10 . 10. L’orientation exacte de la force ~Fpivot
n’est pas connue pour l’instant, mais il
y a bel et bien une force qui retient la
tige à cet endroit, un peu comme la force
exercée par une charnière sur une porte,
permettant à la porte de tourner, mais
l’empêchant de tomber au sol.

On cherche la grandeur de la tension ~T. Ce que l’on cherche

La deuxième loi de Newton en rotation est l’équation générale à Équations générales et particulières
utiliser. On développe le côté gauche en se basant sur le schéma et on
remplace les symboles 11 r Fpivot = 0 m, r P = 2 m, r T = 4 m, m = 10 11. La force exercée par le pivot ~Fpivot étant
kg, g = 9, 8 N/kg, θ P = 90°, θ T = 40° et α = 0 rad/s2 afin d’obtenir appliquée directement sur le point pivot,
la distance r Fpivot séparant le point pivot
l’équation particulière : et l’endroit où la force est appliquée est
∑ τ = Iα nulle. De plus, α = 0 rad/s2 car l’ob-
jet est immobile et ne peut se mettre à
τFpivot + τP + τT = Iα tourner tant que la tige est attachée à la
corde.
r Fpivot Fpivot sin θ pivot + r P mg sin θ P − r T T sin θ T = Iα

(0) Fpivot sin θ pivot + (2)(10)(9, 8) sin 90° − (4) T sin 40° = I (0)
On isole T : Résolution

0 + (2)(10)(9, 8) sin 90° − (4) T sin 40° = 0


108

(4) T sin 40° = (2)(10)(9, 8) sin 90°


(2)(10)(9, 8) sin 90°
T= = 76, 2 N
(4) sin 40°

Interprétation du résultat La tension dans la corde doit être de 76, 2 N pour que la tige soit
maintenue à l’horizontale.

Solution de la question b.
Schéma et diagramme des forces Il s’agit d’un objet à l’équilibre statique, c’est-à-dire immobile. Le
schéma ayant déjà été utile pour résoudre la question a., c’est le dia-
gramme des forces qui sera utile ici. On trace donc le diagramme des
12. Par convention, l’intersection des axes forces exercées sur la tige 12 .
x et y coïncide avec le centre de la tige.

Ce que l’on cherche On cherche ~Fpivot .


Équations générales et particulières La deuxième loi de Newton en x et en y sont les équations géné-
rales à utiliser. On développe les côtés gauches en se basant sur le dia-
grammes des forces et on remplace les symboles m = 10 kg, g = 9, 8
N/kg, a x = 0 m/s2 et ay = 0 m/s2 afin d’obtenir les équations parti-
culières :

∑ Fx = ma x ∑ Fy = may
Fpivot,x + T cos 40° = ma x Fpivot,y − mg + T sin 40° = may
Fpivot,x + T cos 40° = (10)(0) Fpivot,y − (10)(9, 8) + T sin 40° =
(10)(0)

Résolution À l’aide de la première équation en x et de la réponse trouvée en


a. pour la tension T = 76, 2 N, on obtient la composante x de la force
exercée par le pivot ~Fpivot :

Fpivot,x = −(76, 2) cos 40° = −58, 4 N

À l’aide de la seconde équation en y et de la réponse trouvée en a.


pour la tension T = 76, 2 N, on obtient la composante y de la force
exercée par le pivot ~Fpivot :

Fpivot,y = (10)(9, 8) − (76, 2 sin 40° = 49, 0 N

En utilisant la trigonométrie, on obtient : ~Fpivot = 76, 2 N à 40° nord


par rapport à l’ouest.
la dynamique de rotation 109

La force exercée par le point pivot sur la tige doit être de 76, 2 N et
orientée à 40° nord par rapport à l’ouest por que la tige soit maintenue
à l’horizontale.

Solution de la question c.
Il faut d’abord dessiner les forces directement sur la tige. La tension Schéma
~T n’est plus présente, mais le poids de la tige ~P et la force exercée par
le point pivot ~Fpivot sont présentes 13 . 13. L’orientation exacte de la force ~Fpivot
On cherche la grandeur de a T d’un point situé à 4 m du point pivot. n’est pas connue pour l’instant car
l’orientation trouvée en b. est valide
seulement lorsque la tige est maintenue
à l’horizontale grâce à la corde.
La deuxième loi de Newton en rotation est l’équation générale à
Ce que l’on cherche
utiliser. On développe le côté gauche en se basant sur le schéma et le Équations générales et particulières
côté droit selon la forme de l’objet. Puis, on remplace les symboles 14 14. La force exercée par le pivot ~Fpivot étant
r Fpivot = 0 m, r P = 2 m, m = M = 10 kg, g = 9, 8 N/kg, θ P = 90°, appliquée directement sur le point pivot,
la distance r Fpivot séparant le point pivot
L = 4 m et d = 2 m afin d’obtenir l’équation particulière : et l’endroit où la force est appliquée est
nulle. De plus, pour le moment d’inertie,
∑ τ = Iα on utilise le théorème des axes parallèles
avec l’équation du moment d’inertie Ic
τFpivot + τP = Iα d’une tige Ic = 12 1
ML2
r Fpivot Fpivot sin θ pivot + r P mg sin θ P = ( Ic + Md2 )α
1
(0) Fpivot sin θ pivot + (2)(10)(9, 8) sin 90° = ( (10)(4)2 + (10)(2)2 )α
12
On isole α : Résolution
1
( (10)(4)2 + (10)(2)2 )α = 0 + (2)(10)(9, 8) sin 90°
12
(2)(10)(9, 8) sin 90°
α= 1
= 3, 68 rad/s2
2
+ (10)(2)2
12 (10)(4)
On utilise la relation entre l’accélération tangentielle et l’accélération
angulaire pour résoudre :

at = rα = (4)(3, 68) = 14, 7 m/s2

L’accélération tangentielle de l’extrémité de la tige est de 14, 7 m/s2 Interprétation du résultat


lorsqu’on coupe la corde.

Testez votre compréhension 6


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Après que la corde ait été coupée, calculez l’accélération angulaire
de la tige lorsque celle-ci fait un angle de 30° avec l’horizontale.
b. Après que la corde ait été coupée, calculez l’accélération angulaire
de la tige lorsque celle-ci est complètement à la verticale.
110

4.8 Questions et exercices

Questions de révision
1. Définissez, dans vos propres mots, ce qu’est le moment d’inertie.

2. Parmi les quantités suivantes, de quoi dépend le moment d’inertie


d’un objet ?
a. la masse de l’objet ;
b. la forme de l’objet ;
c. la position de l’axe de rotation ;
d. la norme des forces qui agissent sur l’objet ;
e. l’orientation des forces qui agissent sur l’objet ;
f. la vitesse angulaire de l’objet ;
g. l’accélération angulaire de l’objet ;
h. les moments des forces qui agissent sur l’objet.

3. Vrai ou Faux ? Le signe du moment d’inertie dépend du sens de


rotation d’un objet (horaire ou anti-horaire).

4. Définissez, dans vos propres mots, ce qu’est le moment de force.

5. Parmi les quantités suivantes, de quoi dépend le moment de force


appliqué par une force sur un objet ?
a. la masse de l’objet ;
b. la forme de l’objet ;
c. la position de l’axe de rotation ;
d. la norme des forces qui agissent sur l’objet ;
e. l’orientation des forces qui agissent sur l’objet ;
f. la vitesse angulaire de l’objet ;
g. l’accélération angulaire de l’objet ;
h. les moments des forces qui agissent sur l’objet.

Questions de réflexion
1. Sans aucun calcul, que peut-on dire à propos des moments d’inertie
d’un livre qui tourne autour des axes suivants :
a. I1 < I2 < I3
b. I1 < I3 < I2
c. I2 < I1 < I3
d. I2 < I3 < I1
e. I3 < I2 < I1
f. I3 < I1 < I2
la dynamique de rotation 111

2. Sans aucun calcul, que peut-on dire à propos des moments d’inertie
d’un livre qui tourne autour des axes suivants :
a. I1 < I2 < I3
b. I1 < I3 < I2
c. I2 < I1 < I3
d. I2 < I3 < I1
e. I3 < I2 < I1
f. I3 < I1 < I2

3. Trois forces de mêmes grandeurs sont appliquées sur une clé à mol-
lette. Que peut-on dire à propos des moments de force ?
a. τ1 < τ2 < τ3
b. τ1 < τ3 < τ2
c. τ2 < τ1 < τ3
d. τ2 < τ3 < τ1
e. τ3 < τ2 < τ1
f. τ3 < τ1 < τ2

Exercices
1. Le manège
On vous charge d’évaluer la sécurité d’un manège utilisé dans une
foire publique. Votre tâche consiste à évaluer les forces que les bou-
lons doivent exercer pour maintenir le manège en un seul morceau.
Les bras du manège ont une longueur de 10 m et une masse de 20 kg
chacun. Quant aux sièges, leur masse est de 90 kg (avec passager).
Le manège tourne près du sol avec une vitesse angulaire de 0, 5 tour
par seconde. On néglige le rayon de l’axe central et les dimensions
des sièges.
a. Calculez la grandeur de la force horizontale que les boulons pla-
cés au point A doivent exercer lorsque le manège est en rotation.
b. Calculez la grandeur de la force horizontale que les boulons pla-
cés au point B doivent exercer lorsque le manège est en rotation.
112

2. Le virage incliné
Dans l’exercice résolu #1, nous avons vu comment déterminer le co-
efficient de frottement statique minimal afin qu’une voiture puisse
négocier un virage sans glisser. Au Québec, il arrive régulièrement
qu’il y ait du verglas sur les routes en hiver, ce qui a pour effet de
diminuer le coefficient de frottement entre les pneus et la chaussée.
Pour compenser le manque d’adhérence des pneus en hiver, les in-
génieurs civils inclinent les courbes vers l’intérieur du virage (voir
figure ci-contre). Il est important de noter que la trajectoire circulaire
de la voiture est la même lorsque la route est inclinée.
On s’intéresse à une sortie d’autoroute dont le rayon de courbure est
de 15 m. La signalisation indique que les voitures doivent s’engager
dans la courbe à une vitesse de 40 km/h.
a. Calculez l’angle nécessaire pour que les voitures puissent négo-
cier la courbe correctement en l’absence de frottement.
On suppose maintenant que le coefficient de frottement statique
entre les pneus et la chaussée est de 0, 8. La sortie d’autoroute a
un rayon de courbure de 15 m et est inclinée à 25°.
b. Calculez la vitesse à laquelle une voiture doit négocier la courbe
afin que la force de frottement entre les pneus et la chaussée soit
nulle.
c. Le frottement statique entre les pneus et la chaussée est orienté
vers l’extérieur de la courbe pour des vitesses supérieures ou
inférieures à la grandeur de la vitesse trouvée en b. ?
d. Le frottement statique entre les pneus et la chaussée est orienté
vers l’intérieur de la courbe pour des vitesses supérieures ou in-
férieures à la grandeur de la vitesse trouvée en b. ?
e. Calculez la grandeur de la vitesse maximale à laquelle une voi-
ture peut négocier la courbe sans glisser.

3. Le pendule
Une balle est attachée à l’extrémité d’une corde de 2 m de longueur
et de masse négligeable. On fait tourner la balle dans un plan hori-
zontal.
a. Calculez la grandeur de la vitesse tangentielle de la balle lorsque
la corde forme un angle de 30° avec la verticale.
b. Calculez l’angle que fait la corde avec la verticale lorsque la balle
effectue 1 tour par seconde.
c. Déterminez la grandeur de la vitesse angulaire maximale que
peut avoir une balle de 50 g sans que la corde ne se brise sachant
que la corde ne peut supporter une tension supérieure à 100 N.
la dynamique de rotation 113

4. Calculez approximativement le moment d’inertie des objets sui-


vants :
a. Un avant-bras de 2 kg et de 35 cm de longueur qui pivote autour
du coude.
b. Un acrobate de 70 kg accroché à l’extrémité d’une échelle de
20 kg et de 5 m de longueur qui pivote autour de l’autre ex-
trémité.
c. Une roue de charrette ayant les caractéristiques suivantes :
mdisque central = 2 kg, Rdisque central = 20 cm, mtige = 0, 5 kg,
Ltige = 50 cm et m anneauextrieur = 6 kg.

5. Une boîte de 20 kg, de 2, 5 m de hauteur et de 1 m de largeur repose


sur trois plans inclinés.
a. Calculez le moment d’inertie de la boîte autour d’un axe passant
par le coin situé au point A (l’axe de rotation est perpendiculaire
au plan de la boîte).
b. Pour quelle(s) situation(s), la boîte pivotera-t-elle dans le sens
anti-horaire autour du point A (l’axe de rotation est perpendicu-
laire au plan de la boîte).

6. Une tige de 3 mètres pivote librement autour d’un point A situé


à un mètre de son extrémité. La masse de la tige est de 4 kg. En
plus du poids ~
P, la tige est soumise à deux forces ~F1 et ~F2 dont les
modules valent respectivement 20 N et 30 N. Considérez le sens
horaire comme étant positif.
a. Calculez le moment de force total subit par la tige.
b. Calculez le moment d’inertie de la tige autour du point A.
c. Calculez la grandeur de l’accélération angulaire de la tige.

7. La cantine St-Louis
L’auvent de la cantine St-Louis de Matane est une planche rectan-
gulaire de 2 m par 4 m dont la masse est de 10 kg. L’auvent est
libre de pivoter autour d’un axe passant par le point A (voir figure
ci-dessous). Notez que, sur la figure vue de côté, les piliers sont
perpendiculaires à l’auvent.
114

a. Calculez le moment d’inertie de l’auvent autour d’un axe passant


par le point A.
b. Calculez la grandeur de la force que doit exercer chacun des pi-
liers de soutien afin de maintenir l’auvent en place.
c. Déterminez la grandeur et la direction de la force exercée par le
point pivot (au point A).

8. Le ressort
Considérons une affiche mesurant 1, 6 m de longueur par 0, 9 m de
hauteur et ayant une masse de 150 kg. À l’équilibre, cette affiche est
soutenue au coin droit par une corde faisant un angle θ par rapport
à l’horizontale. L’autre coin est soutenu par un ressort idéal orienté
à 25° au-dessus de l’horizontale. Le ressort possède une constante
de rappel égale à 4000 N/m. Déterminez l’allongement du ressort.

9. Le treuil
Une voiture est en panne dans une pente. La masse de la voiture
est de 900 kg et l’inclinaison de la pente est de 30°. Les roues de la
voiture sont bloquées et ne pourront pas rouler. Les coefficients de
frottement statique et cinétique entre les pneus de la voiture et la
chaussée sont respectivement de 0, 8 et 0, 6. On tente de remonter
la voiture à l’aide d’un treuil actionné par un moteur. Le rayon du
treuil (disque) est de 30 cm et sa masse est de 100 kg.
a. Calculez le moment de force minimal que doit être en mesure
d’appliquer le moteur afin de mettre en mouvement la voiture
initialement immobile.
b. Calculez la grandeur de l’accélération de la voiture si le moment
de force appliqué par le moteur est de 3300 Nm.
la dynamique de rotation 115

Réponses

Testez votre compréhension


1. a. La vitesse maximale est de 35, 6 km/h lorsque le coefficient de
frottement statique est réduit à 0, 5. b. Le rayon de courbure doit
être supérieur à 35, 4 m.

2. La vitesse du cycliste au point D doit être supérieure à 7, 00 m/s


afin qu’il puisse poursuivre sa route sans tomber.

3. Il faut utiliser le théorème des axes parallèles : I = Ic + Md2 =


2 2 2 2
5 (0, 2)(0, 08) + (0, 2)(0, 3) = 0, 0185 kgm

4. Il faut utiliser le théorème des axes parallèles et le principe de su-


perposition : Itot = Itige + 2Isphere = 3, 75 + 2(27, 6) = 59, 0 kgm2

5. τ1 = 0 Nm ; τ2 = −(0, 447)(20) sin 56, 6° = −7, 46 Nm ; τ3 =


+(0, 2)(30) sin 30° = +3, 00 Nm.

6. a. L’accélération angulaire est de 3, 18 rad/s2 . Elle est donc à son


maximum lorsque la tige est à l’horizontale, au moment où la corde
est coupée. b. L’accélération angulaire est maintenant nulle.

Questions de révision
1. Le moment d’inertie est la résistance d’un objet aux variations de sa
vitesse angulaire autour d’un axe donné.

2. Le moment d’inertie dépend seulement de a, b et c.

3. Faux. Le moment d’inertie n’a pas de signe, il est toujours positif.

4. Le moment de force est l’efficacité d’une force à produire une varia-


tion de vitesse angulaire autour d’un axe donné.

5. Le moment de force dépend seulement de c, d et e.

Questions de réflexion
1. a.

2. b.

3. a.
116

Exercices

1. a. Les boulons au point A doivent exercer une force de 8, 88 × 103 N


lorsque le manège est en rotation. b. Les boulons au point B doivent
exercer une force de 9, 87 × 103 N lorsque le manège est en rotation.

2. a. Les ingénieurs devraient incliner la route à 40, 0° afin que les


voitures puissent négocier la courbe à 40, 0 km/h en l’absence de
frottement. b. Une voiture doit négocier la courbe à 8, 28 m/s ou
29, 8 km/h pour que la force de frottement entre les pneus et la
chaussée soit nulle. c. Le frottement statique entre les pneus et la
chaussée est orienté vers l’extérieur de la courbe si la voiture a une
vitesse inférieure à 29, 8 km/h. d. Le frottement statique entre les
pneus et la chaussée est orienté vers l’intérieur de la courbe si la
voiture a une vitesse supérieure à 29, 8 km/h. e. La vitesse maximale
avec laquelle une voiture peut négocier la courbe sans glisser est de
17, 2 m/s ou 62, 0 km/h.

3. a. La vitesse tangentielle de la balle est de 2, 38 m/s lorsque la corde


fait un angle de 30° avec la verticale. b. La corde fait un angle de
82, 9° avec la verticale lorsque la balle tourne avec une vitesse de
1 tour par seconde. c. La vitesse angulaire maximale que la balle
peut avoir sans que la corde ne se brise est de 31, 6 rad/s.

4. a. En associant l’avant-bras à une tige, on trouve que Iavant−bras = 0, 0817 kgm2 .


b) En associant l’échelle à une tige, on trouve Iechelle = 167 kgm2 .
En associant l’acrobate à une masse ponctuelle, on trouve Iacrobate = 1, 75 ×
103 kgm2 et donc Itot = 1, 92 × 103 kgm2 . c. Itot = 3, 87 kgm2 .

5. a. Le moment d’inertie de la boîte autour du point A est de 48, 3 kgm2 .


b. La boîte va basculer seulement dans la situation 3.

6. a) On trouve τ1 = 8, 45 Nm, τ2 = −54, 4 Nm, τpoids = 19, 6 Nm


et donc τtot = −26, 3 Nm. b. Le moment d’inertie de la tige autour
d’un axe passant par le point A est de 4, 00 kgm2 . c. La tige aura
une accélération angulaire de 6, 58 rad/s2 dans le sens anti-horaire.

7. a.Iauvent = 13, 3 kgm2 . b. Chaque pilier doit exercer une force


de 23, 0 N. c. Le point pivot exerce une force dont la composante
horizontale est de 15, 7 N vers la gauche et dont la composante
verticale est de 54, 7 N vers le haut. La force est donc de 57, 0 N
à 73, 9° nord par rapport à l’ouest.
la dynamique de rotation 117

8. L’allongement du ressort est de 43, 5 cm.

9. a. La tension dans la corde doit être de 1, 05 × 104 N pour arriver


à mettre la voiture en mouvement. Cela correspond à un moment
de force de 3, 16 × 103 Nm. b. L’accélération de la voiture sera de
2, 22 m/s2 .
5
La conservation de l’énergie mécanique

5.1 Introduction

Nous allons débuter ce chapitre par un exemple concret. Considé-


rons une pierre de 1 kg que l’on laisse tomber du haut de la tour de
Pise. En fixant notre origine au pied de la tour, la position et la vitesse
de la pierre sont données par les équations suivantes 1 : 1. On obtient ces équations à partir des
équations générales de la cinématique
a y t2
y(t) = 55 − 4, 9t2 et vy (t) = −9, 8t y(t) = yo + voy t + 2 et vy (t) = voy +
ay t.
Il est aisé de calculer la position et la vitesse de la pierre à divers
instants à l’aide de ces équations (voir figure ci-dessous).
120

Bien que la position y et la vitesse vy de la pierre varient avec le


temps, une quantité demeure constante durant la chute : il s’agit de
2. L’énergie d’un système se divise en l’énergie mécanique 2 E. Dans l’exemple qui nous concerne, l’énergie
plusieurs « sortes » d’énergies. Parmi 2
mécanique correspond à E = mgy + mv 2 , où les constantes m et g cor-
celles-ci, on retrouve l’énergie chimique,
l’énergie thermique, l’énergie électrique, respondent respectivement à la masse de la pierre (1 kg) et au champ
l’énergie mécanique, etc. Ces « sortes » gravitationnel terrestre (9, 8 N/kg). Le tableau ci-dessous illustre les
d’énergies sont nécessaires pour assurer 2
la conservation de l’énergie lors de trans- valeurs de mgy et de mv 3
2 à différents instants durant la chute . On
formations. Dans une réaction chimique remarque que ces quantités varient séparément, mais que leur somme
exothermique, par exemple, l’énergie to- demeure constante.
tale est conservée seulement si on consi-
dère qu’une partie de l’énergie chimique
de liaison est libérée sous forme d’éner-
gie thermique. Dans le cadre du cours,
nous limiterons notre étude à l’éner-
gie mécanique, c’est-à-dire l’énergie as-
sociée au mouvement et à la position des
objets.
3. L’unité de l’énergie est le Joule (J). 1 J
= 1 Nm.

L’énergie est d’abord une quantité physique définie de façon mathé-


matique. Il est très difficile d’en donner une définition intuitive ; elle
n’est pas constituée de matière, elle n’a pas de substance. Les physi-
ciens n’ont pas découvert l’énergie comme ils ont découvert l’électron,
ils ont plutôt découvert l’existence d’une quantité mathématique qui
4. Pour que l’énergie d’un système soit se conserve sous certaines conditions 4 .
conservée, celui-ci doit être isolé de toute
Cette quantité est néanmoins très utile ; elle permet d’aborder la na-
influence extérieure. Dans le cas où le
système interagirait avec d’autres objets, ture sous un angle différent et d’étudier plus aisément les systèmes
il peut échanger de l’énergie avec ces pour lesquels les forces sont variables. De plus, comme il s’agit d’une
derniers. Nous parlerons alors de gains
ou de pertes d’énergie pour le système. quantité scalaire, les calculs sont souvent plus simples qu’avec la ciné-
matique ou la dynamique.
Dans le présent chapitre, nous définirons d’abord les concepts d’éner-
gie potentielle et d’énergie cinétique. Nous présenterons ensuite une
5. La version décrite dans ce chapitre ne première version 5 du principe de conservation d’énergie ainsi que
tiendra pas compte des gains ou des quelques exemples d’applications. Enfin, nous définirons le travail mé-
pertes d’énergie qui se produisent lors
de la présence de forces externes ou canique qui nous permettra de présenter une version plus générale du
de frottements. La notion de gain et de principe de conservation d’énergie afin d’y inclure les gains ou les
perte sera présentée plus loin lorsque
nous expliquerons la notion de travail. pertes d’énergie pouvant résulter de la présence de forces dites non
conservatives.

5.2 Types d’énergie et travail

L’énergie mécanique d’un objet dépend de sa position et de sa vi-


tesse. Dans l’exemple de la section précédente, l’énergie mécanique E
2
correspond à la somme de deux termes bien distincts mgy et mv 2 :

mv2
E = mgy +
2
la conservation de l’énergie mécanique 121

Le premier terme (mgy) dépend de la position verticale y de la pierre


et est appelé énergie potentielle U.
2
Le second terme ( mv2 ) dépend du module de la vitesse de la pierre
et est appelé énergie cinétique K.

L’énergie mécanique de la pierre peut donc s’écrire : E = U + K


2
avec U = mgy et K = mv
2 .

De façon générale, l’énergie mécanique peut s’écrire comme la somme


d’une énergie cinétique K (qui dépend de la vitesse) et d’une énergie
potentielle U (qui dépend de la position) 6 : 6. Nous verrons plus loin que l’énergie ci-
nétique K se sépare en deux parties pour
tenir compte de la translation et de la ro-
tation des objets : K = Ktransl + Krot . La
2
quantité mv2 correspond à l’énergie ciné-
tique de translation Ktransl . L’énergie po-
tentielle peut elle aussi se séparer en plu-
sieurs parties. Dans le cadre du cours,
nous nous limiterons à l’énergie poten-
tielle gravitationnelle et à l’énergie po-
tentielle pouvant être emmagasinée par
un ressort : U = Ug + Ures . La quantité
5.2.1 L’énergie cinétique K mgy correspond à l’énergie potentielle
gravitationnelle Ug . Dans cet exemple,
On appelle énergie cinétique toute énergie liée à la vitesse d’un il n’y a pas d’énergie cinétique de rota-
tion ni d’énergie potentielle emmagasi-
objet. née dans des ressorts.
Un objet de masse m se déplaçant à une vitesse v possède une éner-
gie cinétique de translation égale à :

mv2
Ktransl =
2

Un objet de moment d’inertie I tournant à une vitesse angulaire ω


possède une énergie cinétique de rotation égale à :

Iω 2
Krot =
2

Pour un mouvement qui combine la translation et la rotation, l’éner-


gie cinétique totale est la somme des énergies cinétiques de translation
et de rotation :
K = Ktransl + Krot

Exemple 1
Considérons une voiture chaussée de quatre pneus de 80 cm de dia-
mètre et dont la masse est, pour chaque pneu, de 15 kg. L’énergie
122

cinétique de chacun des pneus est de 4 500 J lorsque la voiture se dé-


place à une vitesse de 72 km/h. En effet, chaque pneu a une énergie
cinétique de translation :

mv2 (15 kg)(20 m/s)2


Ktransl = = = 3 000 J
2 2
Chaque pneu a également une énergie cinétique de rotation. La vi-
tesse angulaire de la roue est donnée par ω = vr = 200,4m/s
m = 50 rad/s.
Le moment d’inertie de la roue correspond au moment d’inertie d’un
disque plein ou d’un cylindre plein tournant autour de son centre :
2 (15 kg)(0,4 m)2
I pneu = mr2 = 2 = 1, 2 kgm2 . L’énergie cinétique de rota-
tion est donc :
Iω 2 (1, 2 kgm2 )(50 rad/s)2
Krot = = = 1 500 J
2 2
L’énergie cinétique totale de chacun des pneus est donc :

K = Ktransl + Krot = 3000 J + 1500 J = 4500 J

Testez votre compréhension 1


Calculez l’énergie cinétique totale des objets suivants :
a. Une balle de tennis de 55 g frappée à une vitesse de 12 m/s et qui
tourne sur elle-même à raison de 1 080 tr/min. Une balle de tennis
est une sphère creuse dont le rayon est égal à 3 cm.
b. La planète Terre sachant qu’elle se déplace autour du soleil à une vi-
tesse de 30 km/s, qu’elle effectue un tour sur elle-même en 24 heures,
7. Si vous ne souhaitez pas utiliser la dis- que sa masse est de 6 × 1024 kg et que son rayon est de 6 400 km 7 .
tance Terre-Soleil dans vos calculs, vous
aurez à supposer que le rayon terrestre
est beaucoup plus petit que cette dis-
tance.

5.2.2 L’énergie potentielle U


On appelle énergie potentielle toute énergie liée à la position d’un
objet.
Dans le cadre du cours, nous considérerons deux formes d’éner-
gie potentielle, c’est-à-dire l’énergie potentielle gravitationnelle Ug et
l’énergie potentielle emmagasinée dans un ressort Ures .
La quantité gy est appelée le potentiel gravitationnel V. Il s’agit
d’un outil mathématique lié à l’énergie requise pour déplacer un objet
jusqu’à un point de hauteur y (à partir d’un point de référence où le
potentiel gravitationnel V est nul). De façon générale, les objets ont
tendance à aller vers l’endroit où le potentiel gravitationnel est le plus
faible.
la conservation de l’énergie mécanique 123

Un objet de masse m situé à une position verticale y possède donc


une énergie potentielle gravitationnelle égale à la masse multipliée par
le potentiel gravitationnel :

Ug = mV

Ug = mgy
L’énergie potentielle gravitationnelle est définie par rapport à un
axe y dont le sens positif est obligatoirement orienté vers le haut 8 . 8. Pour uniformiser la méthode de réso-
L’origine de cet axe (y = 0) peut néanmoins être choisie de façon arbi- lution.

traire (voir exemple suivant).

Exemple 2
Considérons une pomme de 500 g située dans un arbre (point A), qui
tombe vers un point situé 2 m plus bas (point B). L’énergie potentielle
gravitationnelle de la pomme aux points A et B dépend de l’endroit
où est définie l’origine de l’axe y :
- si l’origine est située au point B (situation 1), U A = 9, 8 J et
UB = 0 J;
- si l’origine est située au point A (situation 2), U A = 0 J et
UB = −9, 8 J.
Toutefois, ces deux situations sont équivalentes d’un point de vue
énergétique dans la mesure où la variation de l’énergie potentielle
gravitationnelle de la pomme est la même dans les deux cas (UB −
U A = −9, 8 J).

Lorsque tous les points d’un objet ne sont pas à la même hauteur, on
calcule l’énergie potentielle à l’aide de la position du centre de l’objet
(voir exemple suivant).
124

Exemple 3
Considérons une échelle de masse m = 10 kg et de longueur L = 4 m,
accotée à un arbre en formant un angle de 50° avec l’horizontale. Le
centre de l’échelle est donc situé à y = 2 sin 50° = 1, 53 m du sol.
Par rapport au sol, l’énergie potentielle gravitationnelle de l’échelle est
donc :

Ug = mgy = (10)(9, 8)(1, 53) = 150 J

Enfin, lorsque l’on doit calculer l’énergie potentielle de plusieurs


objets, on peut fixer une référence (y = 0) différente pour chacun des
objets (voir exemple suivant).

Exemple 4
Considérons deux blocs m1 = 1 kg et m2 = 2 kg reliés par une
corde passant par une poulie. Supposons que le bloc m1 monte de
2 m pendant que le bloc m2 descend de 2 m. Il est utile de choisir les
références y1 initial = 0, y2 initial = 0 et y poulie initial = 0 même si
les deux blocs et la poulie ne sont pas à la même hauteur. On note
ensuite la position des deux blocs et de la poulie par rapport à leur
position de départ respective. Ainsi, y1 f inal = 2 m, y2 f inal = −2 m
et y poulie f inal = 0.

Cela nous permet ensuite de calculer l’énergie potentielle gagnée


9. La poulie n’a pas été incluse dans le ou perdue par chaque objet pendant son mouvement 9 :
tableau ci-dessous puisque sa position
initiale et sa position finale sont nulles.
De plus, la masse de la poulie n’ayant
pas été donnée dans l’énoncé, on peut
conclure que son énergie potentielle gra-
vitationnelle est négligeable.
la conservation de l’énergie mécanique 125

Le bloc m1 gagne donc 19, 6 J d’énergie potentielle gravitationnelle


alors que le bloc m2 en perd 39, 2 J. L’énergie potentielle gravitation-
nelle perdue (19, 6 − 39, 2 = 19, 6 J) est transformée en énergie ciné-
tique des deux blocs et de la poulie.

Un ressort de constante k étiré ou comprimé d’une longueur x par


rapport à sa position d’équilibre emmagasine une énergie potentielle
élastique égale à :
kx2
Ures =
2

Exemple 5

Considérons un ressort dont la constante de rappel vaut k = 100 N/m.


Pour l’étirer ou le comprimer il faut dépenser de l’énergie. Cette éner-
gie se retrouve alors emmagasinée dans le ressort sous forme d’énergie
potentielle élastique.

Au repos, le ressort ne contient aucune énergie potentielle élas-


tique 10 :
Ures = 0 J

Lorsqu’on comprime le ressort de 20 cm, il emmagasine 2 J d’énergie


potentielle élastique :
2
kx2 (100 N/m)(0, 2 m)2 10. La valeur de x dans Ures = kx2 est
Ures = = = 2 J nulle lorsque le ressort n’est ni étiré ni
2 2 comprimé.
Lorsqu’on étire le ressort de 20 cm, il emmagasine 2 J d’énergie poten-
tielle élastique :

kx2 (100 N/m)(0, 2 m)2


Ures = = = 2 J
2 2

5.2.3 Travail mécanique W


Une force est appelée conservative s’il est possible de lui définir
une énergie potentielle comme c’est le cas avec la gravité et la force
exercée par un ressort. Dans le cadre du cours, toutes les forces autres
126

que la gravité et celle d’un ressort sont considérées comme étant non
conservatives. Comme on ne peut leur définir d’énergie potentielle,
leur influence apparaît comme un travail mécanique W.
Soit une force constante qui agit sur un objet durant un déplace-
ment, le travail mécanique W fait par la force sur l’objet est défini
comme le produit scalaire de la force par le déplacement :

W = ~F ·~s

L’unité du travail mécanique est le Nm ou le Joule (1 Nm = 1 J).


Soient deux vecteurs A ~ et ~B séparés par un angle θ, le produit sca-
laire entre les deux vecteurs est défini par :

~ · ~B = AB cos θ
A

Exemple 6
Considérons une force ~F de 20 N orientée à 30° au-dessus de l’hori-
zontale. La force tire une caisse de 5 kg sur une distance de 2 m vers
la droite à partir du repos. Le coefficient de frottement cinétique entre
la caisse et le sol est de 0, 2. Le tableau ci-dessous illustre le travail
mécanique fait par chacune des forces agissant sur la caisse.

Le travail est positif lorsque l’angle entre la force et le déplacement


est inférieur à 90° :
W > 0 si 0° ≤ θ < 90°
Le travail est négatif lorsque l’angle entre la force et le déplacement
est supérieur à 90° :

W < 0 si 90° < θ ≤ 180°


la conservation de l’énergie mécanique 127

Le travail est nul lorsque la force est perpendiculaire au déplace-


ment :
W = 0 si θ = 90°
Un travail positif correspond à un gain d’énergie alors qu’un travail
négatif correspond à une perte d’énergie.
La quantité d’énergie gagnée ou perdue par le système correspond
au travail mécanique fait par les forces non conservatives Wnc .

5.3 Principe de conservation de l’énergie mécanique

Le fait que l’énergie mécanique soit une quantité mathématique


conservée durant le mouvement s’écrit simplement 11 : 11. L’indice i fait référence à l’état initial
tandis que l’indice f fait référence à l’état
Ei + Wnc = E f final. Le terme Wnc correspond au tra-
vail mécanique fait par les forces non
conservatives. Il s’agit donc de gains ou
Comme l’énergie mécanique E correspond à la somme des énergies de pertes d’énergie selon les forces pré-
cinétique K et potentielle U, on peut écrire : sentes dans la situation.

Ki + Ui + Wnc = K f + U f

L’énergie cinétique correspond à la somme des énergies cinétiques de


translation et de rotation 12 , alors que l’énergie potentielle correspond 12. K = Ktransl + Krot
à la somme de l’énergie potentielle élastique emmagasinée dans les
ressorts et de l’énergie potentielle gravitationnelle 13 : 13. U = Ures + Ug

Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f

En utilisant les expressions pour chacun de ces termes, on obtient :

mv2i Iω 2 kx2 mv2f Iω 2f kx2f


+ i + mgyi + i + Wnc = + + mgy f +
2 2 2 2 2 2
Contrairement aux équations rencontrées dans les chapitres précé-
dents, le principe de conservation de l’énergie ne s’applique pas à cha-
cun des objets mais bien à un ensemble d’objets, appelé « système ».
128

5.4 Méthode de résolution

Pour utiliser efficacement le principe de conservation d’énergie, il


faut procéder de façon rigoureuse et méthodique. Voici une méthode
de résolution simple qui vous aidera à structurer vos démarches :
1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma qui contient :
- une représentation de l’état initial et de l’état final du système ;
- un axe y positif vers le haut permettant de repérer la position
verticale de chaque objet du système ;
14. On peut choisir un même point de ré- - un point de référence y = 0 pour chaque objet 14 15 ;
férence y = 0 pour tous les objets ou un - toute information pertinente relative à l’état initial et à l’état
point de référence y = 0 différent pour
chaque objet. final de chaque objet : les valeurs de vitesse initiale et finale vi et
15. Si une des positions d’un objet est v f , de vitesse angulaire ωi et ω f , de position initiale et finale yi
égale à 0, on considérera que le point de et y f et d’allongement du ressort initial et final xi et x f .
référence y = 0 est présent sur le schéma
pour cet objet.
2. Une identification claire de ce que l’on cherche.
On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles que l’on retrouve sur le schéma.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque
objet.
Le principe de conservation de l’énergie mécanique : Ei + Wnc = E f
est l’équation générale. On obtient l’équation particulière en identi-
fiant chacune des énergies présentes dans l’état initial et dans l’état
final pour chaque objet du système et en identifiant les gains/pertes
d’énergie des forces non conservatives présentes.
4. Une résolution algébrique.
On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.
la conservation de l’énergie mécanique 129

Exemple résolu 1
Masse et poulie
Une masse m = 20 kg est retenue par une corde qui s’enroule
autour d’une poulie de rayon R = 50 cm et de masse M = 10 kg. La
masse est initialement immobile, puis on la laisse tomber. Calculez la
vitesse de la masse après que celle-ci soit descendue de 3 m.

Solution
On fait un seul schéma pour le système masse-poulie sur lequel on Schéma
inscrit les valeurs appropriées.

On cherche la valeur de v f lorsque y f = 0 m. Le principe de conser- Ce que l’on cherche


Équations générales et particulières
vation de l’énergie est l’équation générale à utiliser. On la développe
d’abord en tenant compte des énergies des deux objets faisant parti du
système 16 : 16. Tous les termes d’énergie qui sont
Ei + Wnc = E f nuls sont éliminés de l’équation gé-
nérale lorsqu’on arrive à la quatrième
Ki + Ui + Wnc = K f + U f ligne. Dans ce cas-ci, les énergies ci-
nétiques initiales de la masse et de la
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f poulie sont nulles puisque le système
part du repos. Les énergies potentielles
Ug−i−masse + WForce− pivot = Ktransl − f −masse + Krot− f − poulie gravitationnelles initiale et finale de la
poulie sont nulles puisque yi− poulie =
y f − poulie = 0 m, l’énergie potentielle gra-
mv2f −masse Iω 2f − poulie
mgyi−masse + Fpivot s cos θ = + vitationnelle finale de la masse est nulle
2 2 puisque y f −masse = 0 m et les énergies
potentielles élastiques initiale et finale
sont nulles puisqu’il n’y a pas de res-
sort dans ce problème. La force dans un
point pivot est une force non conserva-
tive.
130

2
On utilise le moment d’inertie d’un disque pour la poulie : Ic = MR
2
et on remplace les symboles R = 50 cm, g = 9, 8 N/kg, m = 20
v
kg, M = 10 kg, ymasse−i = 3 m et ω f − poulie = f −Rmasse afin d’obtenir
17. On ne connaît pas la grandeur de la l’équation particulière 17 :
force au point pivot mais celui-ci ne se
v f −masse 2
déplace pas. Ainsi, le déplacement est mv2f −masse ( MR
2
nul dans la formule du travail et le terme 2 )( R )
mgyi−masse = +
WForce− pivot sera nul. 2 2

2 v f −masse 2
(20)v2f −masse ( (10)(20,50) )( (0,50)
)
(20)(9, 8)(3) = +
2 2
Résolution On isole v f −masse :

(20)(9, 8)(3) = v2f −masse (10 + 2, 5)


s
(20)(9, 8)(3)
v f −masse = = 6, 86 m/s
(10 + 2, 5)

Interprétation du résultat La vitesse de la masse est de 6, 86 m/s lorsqu’elle est descendue de


3 m.

Testez votre compréhension 2


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez de combien est descendue la masse lorsque sa vitesse est
de 3 m/s.
b. Calculez de combien montera la masse avant de s’arrêter si la poulie
tourne initialement dans le sens anti-horaire avec une vitesse angu-
laire de 2 tr/s.
la conservation de l’énergie mécanique 131

Exemple résolu 2
Exemple avec du roulement
Un cylindre plein roule sur un plan horizontal à une vitesse de
10 m/s. Il monte ensuite sur un plan incliné à 30° au-dessus de l’hori-
zontale. Calculez la hauteur maximale atteinte par le cylindre.

Solution Schéma (vue de côté)

On cherche la valeur de y f pour laquelle v f = 0 m/s. Ce que l’on cherche

Le principe de conservation de l’énergie est l’équation générale à Équations générales et particulières


utiliser. On la développe d’abord en tenant compte des énergies du
cylindre 18 : 18. Tous les termes d’énergie qui sont nuls
Ei + Wnc = E f sont éliminés de l’équation générale lors-
qu’on arrive à la quatrième ligne. Dans
Ki + Ui + Wnc = K f + U f ce cas-ci, l’énergie potentielle gravita-
tionnelle initiale et l’énergie cinétique fi-
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f nale du cylindre sont nulles. De plus, les
énergies potentielles élastiques initiale et
Ktransl −i + Krot−i + WN = Ug− f finale sont nulles puisqu’il n’y a pas de
ressort dans ce problème. La normale est
mv2i Iωi2 une force non conservative. Notez égale-
+ + Ns cos θ = mgy f ment que le roulement est la combinai-
2 2 son d’un mouvement de translation et
2
On utilise le moment d’inertie d’un cylindre plein : Ic = mR 2 et on de rotation donc le cylindre possède une
vi énergie cinétique intiale de translation et
remplace les symboles g = 9, 8 N/kg, vi = 10 m/s et ωi = R afin une énergie cinétique initiale de rotation.
d’obtenir l’équation particulière 19 : 19. On voit que la masse m s’annule de
part et d’autre de l’égalité. Le rayon R du
2 vi 2
mv2i ( mR )( R ) cylindre s’annule également. De plus, la
+ 2 + Nscosθ = mgy f grandeur de la normale peut être trou-
2 2 vée mais l’angle entre la normale et le
2 1 2 déplacement est de 90° donc le terme
vi ( ) vi WN sera nul.
+ 2 = gy f
2 2
(10)2 ( 12 )(10)2
+ = (9, 8)y f
2 2
On isole y f : Résolution
132

(10)2 ( 1 )(10)2
2 + 2 2
yf = = 7, 65 m
9, 8
Interprétation du résultat La hauteur maximale atteinte par le cylindre est de 7, 65 m.

Testez votre compréhension 3


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la vitesse minimale que devrait avoir une sphère pleine
afin de pouvoir atteindre une hauteur de 10 m sur ce plan incliné.
b. Soit un plan incliné à 45° dont l’extrémité la plus élevée est à une
hauteur de 4 m. Un cylindre creux part du bas du plan incliné avec
une vitesse de 10 m/s. Au haut du plan incliné, ce cylindre poursuit
sa course comme un projectile. Calculez la distance horizontale que
parcourra le cylindre après avoir quitté la rampe de lancement.
la conservation de l’énergie mécanique 133

Exemple résolu 3
Exemple avec un ressort
Un bloc de masse m1 = 2 kg glisse sans frottement sur un plan
incliné à 20° au-dessus de l’horizontale. Le côté gauche du bloc est
attaché à un ressort de constante k = 80 N/m alors que son côté droit
est relié à un second bloc de masse m2 = 5 kg par l’intermédiaire
d’une corde et d’une poulie de masse m3 = 3 kg. Initialement, le
ressort n’est pas étiré et les masses sont immobiles ; on laisse ensuite
descendre le bloc 2. Calculez la vitesse des blocs lorsque le bloc 2 est
descendu de 50 cm.

Solution Schéma

On cherche la vitesse v f 1 et v f 2 des deux blocs lorsque y f 2 = −0, 5 m. Ce que l’on cherche

Le principe de conservation de l’énergie est l’équation générale à Équations générales et particulières


utiliser. On la développe d’abord en tenant compte des énergies des
objets faisant parti du système 20 : 20. Tous les termes d’énergie qui sont nuls
sont éliminés de l’équation générale lors-
Ei + Wnc = E f qu’on arrive à la quatrième ligne. Dans
ce cas-ci, tous les termes d’énergie ini-
tiale sont nuls. De plus, l’énergie poten-
Ki + Ui + Wnc = K f + U f tielle gravitationnelle finale de la pou-
lie est nulle. La normale de la masse m
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f ainsi que la force dans le point pivot de1
la poulie sont des forces non conserva-
0 + WN + WForce− pivot = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f
tives.
2 2 2
m1 v f 1 m2 v f 2 Iω f kx2f
Ns N cos θ N + Fpivot s Fpiv cos θ Fpiv = + + + m1 gy f 1 + m2 gy f 2 +
2 2 2 2
m3 R2
On utilise le moment d’inertie d’un disque pour la poulie : Ic = 2
et on remplace les symboles 21 g = 9, 8 N/kg, m1 = 2 kg, m3 = 5 kg, 21. Les masses 1 et 2 étant reliées par une
corde, elles possèdent la même grandeur
de vitesse. De plus, on voit que le rayon
R de la poulie s’annule.
134

m3 = 3 kg, k = 80 N/m, y f 1 = 0, 171 m, y f 2 = −0, 5 m, x f = 0, 5 m,


vf
22. On ne connaît pas la grandeur de la v f 1 = v f 2 = v f et ω f = R afin d’obtenir l’équation particulière 22 :
normale mais l’angle entre la normale et
le déplacement est de 90° donc le terme 2 v
m1 v2f m2 v2f ( m32R )( Rf )2 kx
WN sera nul. De plus, on ne connaît pas
Ns N cos θ N + Fpivot s Fpiv cos θ Fpiv = + + + m1 gy f 1 + m2 gy f 2 +
la grandeur de la force au point pivot 2 2 2 2
mais celui-ci ne se déplace pas. Ainsi, le
déplacement est nul dans la formule du
travail et le terme WForce− pivot sera nul.
(2)v2f (5)v2f ( (23) )(v f )2 (80)(0, 5)2
0= + + + (2)(9, 8)(0, 171) + (5)(9, 8)(−0, 5) +
2 2 2 2
Résolution On isole la vitesse v f :

(80)(0, 5)2
0 = v2f (1 + 2, 5 + 0, 75) + (2)(9, 8)(0, 171) + (5)(9, 8)(−0, 5) +
2
v
(80)(0,5)2
u
u −(2)(9, 8)(0, 171) − (5)(9, 8)(−0, 5) −
2
vf = = 1, 62 m/s
t
(1 + 2, 5 + 0, 75)
Interprétation du résultat La vitesse des deux blocs est donc de 1, 62 m/s lorsque le bloc 2 est
descendu de 50 cm.

Testez votre compréhension 4


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez l’allongement maximal du ressort.
b. Déterminez quelle devrait être la constante de rappel du ressort
pour que son allongement maximal soit de 70 cm.
c. Déterminez quelle devrait être l’inclinaison du plan pour que la vi-
tesse des blocs soit de 1 m/s avec un ressort de constante k = 80 N/m
étiré de 75 cm.
la conservation de l’énergie mécanique 135

Exemple résolu 4
La glissade

Un bloc de 4 kg glisse sans frottement le long d’une courbe de 2 m


de hauteur. Au bas de la courbe, il se déplace horizontalement, en
présence de frottement, sur une distance de 3 m avant de rencontrer
un ressort de constante k = 240 N/m. Le coefficient de frottement
entre le bloc et le plan horizontal est de 0, 25. Calculez la compression
maximale du ressort.

Solution Schéma

On cherche la valeur de x f . Ce que l’on cherche

Le principe de conservation de l’énergie général est l’équation géné- Équations générales et particulières
rale à utiliser. On la développe d’abord en tenant compte des énergies
des objets faisant parti du système ainsi que des gains et pertes d’éner-
gie dans le système 23 : 23. Tous les termes d’énergie qui sont nuls
sont éliminés de l’équation générale lors-
Ei + Wnc = E f
qu’on arrive à la quatrième ligne. Dans
ce cas-ci, tous les termes d’énergie ci-
Ki + Ui + Wnc = K f + U f nétique initiale et finale du bloc sont
nuls. De plus, l’énergie potentielle gra-
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f vitationnelle finale du bloc est nulle, de
même que l’énergie potentielle élastique
Ug−i + WN + W f c = Ures− f initiale du ressort. La normale du bloc et
le frottement cinétique exercé sur le bloc
kx2f sont des forces non conservatives.
mgyi + Ns N cos θ N + µc Ns f c cos θ f c =
2
On remplace les symboles : g = 9, 8 N/kg, m = 4 kg, yi = 2 m,
µc = 0, 25, k = 240 N/m, θ f c = 180°, s = 3 + x f et N = mg (obtenu
en faisant un diagramme des forces sur la caisse et en utilisant la 2e
loi de Newton) afin d’obtenir l’équation particulière 24 : 24. On peut trouver la grandeur de la nor-
male mais l’angle entre la normale et le
(240) x2f déplacement est de 90° donc le terme
(4)(9, 8)(2) + (0, 25)(4)(9, 8)(3 + x f ) cos 180° = WN sera nul.
2

78, 4 − 9, 8(3 + x f ) = 120x2f


136

On isole l’allongement x f en utilisant la formule quadratique : Résolution

x f = 0, 599 m

Interprétation du résultat La compression maximale du ressort est de 59, 9 cm.

Testez votre compréhension 5


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez quelle devrait être la constante de rappel du ressort pour
que sa compression maximale soit de 40 cm.
b. Considérez le ressort initial dont la constante de rappel vaut 240 N/m.
Après avoir été compressé au maximum, le ressort se détendra et
projettera le bloc vers la gauche. Calculez la hauteur à laquelle le
bloc remontera le long de la courbe.
la conservation de l’énergie mécanique 137

Exemple résolu 5
La poulie double et le moteur
On utilise un moteur et une poulie pour monter de lourdes caisses
le long d’un plan incliné à 37°. La poulie double a une masse M = 6 kg
et des rayons r1 = 25 cm et r2 = 50 cm. Les coefficients de frottement
statique et cinétique entre les caisses et le plan sont respectivement de
0, 8 et 0, 4. Calculez le travail que doit effectuer le moteur pour qu’une
caisse m = 20 kg atteigne une vitesse de 5 m/s sur une distance de
4 m.

Solution Schéma

On cherche la valeur du travail effectué par le moteur WM . Ce que l’on cherche

Le principe de conservation de l’énergie général est l’équation géné- Équations générales et particulières
rale à utiliser. On la développe d’abord en tenant compte des énergies
des objets faisant parti du système ainsi que des gains et pertes d’éner-
gie dans le système 25 : 25. Tous les termes d’énergie qui sont nuls
Ei + Wnc = E f sont éliminés de l’équation générale lors-
qu’on arrive à la quatrième ligne. Dans
Ki + Ui + Wnc = K f + U f ce cas-ci, les termes d’énergie cinétique
initiale ainsi que les termes d’énergie po-
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + +Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures−tentielle
f
gravitationnelle de la caisse et
de la poulie sont nuls. De plus, l’éner-
WN + W f c + WForce− pivot + WM = Ktrans− f + Krot− f + Ug− f gie potentielle gravitationnelle finale de
la poulie est nulle, de même que les éner-
gies potentielles élastiques puisqu’il n’y
mv2f Iω 2f
Ns N cos θ N + µc Ns f c cos θ f c + Fpivot s Fpiv cos θ Fpiv + WM = + + mgy fa pas de ressort dans ce problème. Fina-
2 2 lement, la normale de la caisse, le frot-
tement cinétique exercée sur la caisse, la
On utilise le moment d’inertie d’un disque pour la poulie double :
2 force pivot de la poulie et la force exercée
Mr
Ic = 2 2 et remplace les symboles : g = 9, 8 N/kg, m = 4 kg, M = 6 par le moteur sont des forces non conser-
vatives.
kg, µc = 0, 4, θ f c = 180°, r2 = 0, 50 m, r1 = 0, 25 m, y f = 2, 41 m,
138

v
ω = r f et N = mg cos 37° (obtenu en faisant un diagramme des
1
forces sur la caisse et en utilisant la 2e loi de Newton), afin d’obtenir
26. On peut trouver la grandeur de la nor- l’équation particulière 26 :
male mais l’angle entre la normale et le
déplacement est de 90° donc le terme Mr22 vf 2
WN sera nul. De plus, on ne connaît pas mv2f ( 2 )( r1 )
la grandeur de la force au point pivot µc mg cos 37°s f c cos θ f c + WM = + + mgy f
2 2
mais celui-ci ne se déplace pas. Ainsi, le
déplacement est nul dans la formule du (6)(0,50)2 5 )2
travail et le terme WForce− pivot sera nul. (20)(5)2 2 ( 0,25
(0, 4)(20)(9, 8) cos 37°(4) cos 180° + WM = 2 + 2 + (20)(9, 8)(2, 41)

Résolution On isole WM :
(6)(0,50)2 5 )2
(20)(5)2 2 ( 0,25
WM = −(0, 4)(20)(9, 8) cos 37°(4) cos 180° + 2 + 2 +
(20)(9, 8)(2, 41)
WM = 1, 12 × 103 J

Interprétation du résultat Le moteur doit effectuer un travail de 1, 12 × 103 J pour qu’une


caisse de 20 kg atteigne une vitesse de 5 m/s sur une distance de
4 m.
Avec quatre chiffres significatifs, l’énergie fournie par le moteur est
de 1 122 J et on peut détailler plus facilement l’utilisation de cette
énergie :
- 472 J ont servi à monter la caisse et se retrouvent sous forme
d’énergie potentielle,
- 250 J ont servi à mettre en mouvement la caisse et se retrouvent
sous forme d’énergie cinétique de translation,
- 150 J ont servi à mettre la poulie en rotation et se retrouvent sous
forme d’énergie cinétique de rotation,
- 250 J ont été perdus par frottement.

Testez votre compréhension 6


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Une caisse de 20 kg s’avère plus difficile à monter que les autres.
Pour qu’elle atteigne une vitesse de 5 m/s sur une distance de 4 m,
le moteur doit effectuer un travail 1 200 J. Calculez le coefficient de
frottement entre cette caisse et le plan incliné.
b. Calculez le travail que doit effectuer le moteur pour déplacer une
caisse de 30 kg à vitesse constante sur une distance de 3 m le long
d’un plan incliné à 50° dont le coefficient de frottement cinétique
est de 0, 5.
la conservation de l’énergie mécanique 139

5.5 Questions et exercices

Questions de réflexion
On utilise un moteur et une poulie double de masse M pour procu-
rer à une masse m une vitesse v sur une distance d le long d’un plan
incliné à un angle θ.
1. Si R1 est fixe et que R2 augmente, lequel des énoncés suivants est
vrai ?
a. Le travail que doit fournir le moteur augmente.
b. Le travail que doit fournir le moteur diminue.
c. Le travail que doit fournir le moteur demeure inchangé car il ne
dépend pas de R2 .

2. Si R2 est fixe et que R1 augmente, lequel des énoncés suivants est


vrai ?
a. Le travail que doit fournir le moteur augmente.
b. Le travail que doit fournir le moteur diminue.
c. Le travail que doit fournir le moteur demeure inchangé car il ne
dépend pas de R1 .

3. Quatre blocs identiques glissent sans frottement sur diverses sur-


faces inclinées.

a. Quel bloc atteint le sol avec la plus grande vitesse s’il n’y a au-
cun frottement entre les blocs et les surfaces ? Et s’il y a du frot-
tement ?
b. Quel bloc met le moins de temps pour atteindre le sol s’il n’y
a aucun frottement entre les blocs et les surfaces ? Et s’il y a du
frottement ?

4. Le satellite canadien Radarsat-2 se déplace autour de la Terre à une


vitesse de 7, 46 km/s. La force gravitationnelle lui permet de de-
meurer sur une orbite circulaire à une distance de 7 176 km du
centre de la Terre. Déterminez le travail fait par la force gravitation-
nelle durant une demi-révolution du satellite autour de la Terre.
140

Exercices
1. La boîte à surprise
Une boîte à surprise est composée d’un ressort de 20 cm de lon-
gueur (lorsqu’il est au repos) auquel on fixe un visage sourire de 15
cm de diamètre et de 200 g. Lorsqu’on « arme » la boîte à surprise,
on referme le couvercle de façon à ce que le visage sourire et le
ressort soit complètement insérés à l’intérieur de la boîte. À ce mo-
ment, la longueur du ressort est réduite à 5 cm (voir figure 1a). Lors
du déclenchement, le couvercle s’ouvre, le ressort se détend et le vi-
sage sourire sort de la boîte en poussant un cri amusant (voir figure
1b).

Pour des raisons de sécurité, la vitesse du visage à la sortie de la


boîte (lorsque le ressort a une longueur de 20 cm) ne doit pas dépas-
ser 4 m/s. Calculez la valeur maximale que peut avoir la constante
de rappel du ressort ainsi que la hauteur maximale que peut at-
teindre le visage sourire dans ces conditions (voir figures 1c et 1d).
la conservation de l’énergie mécanique 141

2. La plate-forme
Une plate-forme roule sur une surface horizontale située à une hau-
teur de 3 m avant de rencontrer une butte haute de 6 m. De l’autre
coté de la butte, un ressort de constante k = 9 800 N/m est placé
à l’extrémité du parcours. La masse de la plate-forme sans les roues
est de 20 kg. Les quatre roues ont un rayon de 30 cm et une masse
de 10 kg chacune.

a. Calculez la vitesse minimale que doit avoir la plate-forme afin de


pouvoir atteindre le sommet de la butte.
b. Calculez quelle sera la compression maximale du ressort.

3. L’arbre
Un bûcheron abat un arbre de 5 m de haut dont la masse unifor-
mément distribuée est de 2 000 kg. L’arbre touche le sol lorsque son
tronc est à l’horizontale. La souche restante a une hauteur de 1 m.
En considérant l’arbre comme une tige uniforme, calculez sa vitesse
angulaire au moment où il touche le sol.

4. La tige
Un cube de 20 cm de côté est fixé à une tige de 80 cm libre de
pivoter autour de son extrémité. Les masses du cube et de la tige
sont respectivement de 3 kg et 2 kg. On donne une poussée au cube
de façon à procurer au système une vitesse angulaire initiale de
3 rad/s.
a. Calculez la vitesse angulaire du système lorsque la tige fait un
angle θ = 30° avec la verticale.
b. Calculez l’angle maximal qu’atteindra la tige par rapport à la
verticale.
c. Déterminez ce que devrait être la vitesse angulaire initiale du
système pour que la tige puisse atteindre l’horizontale (θ = 90°).

5. Deux masses et une poulie


Deux masses m1 = 5 kg et m2 = 2 kg sont suspendues, sans vi-
tesse initiale, à une poulie double de 4 kg. La corde reliée à la masse
m1 s’enroule autour du rayon extérieur de la poulie R1 = 80 cm
alors que la corde reliée à la masse m2 s’enroule autour du rayon
intérieur de la poulie R2 = 60 cm. Calculez la vitesse de la masse
m1 lorsque celle-ci est descendue de 40 cm.
142

6. Les soupes
Une course est organisée entre une conserve de crème de champi-
gnons et une conserve de bouillon de poulet. Les deux conserves
sont des cylindres identiques de 10 cm de diamètre dont la masse
totale est de 60 g. La masse du contenu (bouillon de poulet et crème
de champignons) est de 300 g.
Les conserves descendent en roulant un plan incliné d’une hauteur
de 2 m. Seul le contenu de la crème de champignons tourne avec la
conserve lors de la descente, le bouillon de poulet étant trop liquide
pour suivre le mouvement de rotation de son contenant. Calculez
la vitesse de chacune des conserves lorsqu’elles atteignent le bas du
plan incliné.

7. On aurait dit un Sémaphore, les copains d’abord ?


Sémaphore s’est fabriqué un igloo sur le toit duquel il glisse sans
frottement. Son igloo est en forme de demi-sphère de rayon R. On
note la position de Sémaphore à partir d’un angle θ mesuré à partir
du sol. Les questions qui suivent se rapportent au cas où Séma-
phore glisse à partir du sommet avec une vitesse initialement nulle
et accélère seulement sous l’influence de la gravité.
a. Montrez que, pour un angle θ, la vitesse de Sémaphore est don-
p
née par v = 2gR(1 − sin θ ).
b. Montrez, pour un angle θ, la normale est donnée par N = mg(3 sin θ −
2).
c. Déterminez à partir de quel angle θ Sémaphore n’est plus en
contact avec le toit de l’igloo.
d. Pour un igloo de 4 m de rayon, calculez à quelle distance du
centre de l’igloo Sémaphore atteindra le sol.

8. Le clan Panneton
Une voiture de 1 200 kg tire une caisse 100 kg. Le coefficient de
frottement cinétique entre la caisse et le sol est de 0, 4. La caisse
est initialement au repos. La voiture procure à la caisse une vitesse
de 15 m/s sur une distance de 50 m. La caisse accélère de façon
uniforme.
a. Déterminez le travail fait par le frottement cinétique sur la caisse.
27. Bien que le travail soit avant tout dé- b. Déterminez le travail fait par la tension de la corde 27 sur la caisse.
fini pour une force, il arrive fréquem-
ment que l’on parle du travail fait par
un objet. Dans ce cas-ci, par exemple, on
peut parler du travail fait par la tension
de la corde sur la caisse ou du travail ef-
fectué par la voiture sur la caisse. Il s’agit
d’une seule et même quantité.
la conservation de l’énergie mécanique 143

9. La caisse et le ressort
Un ressort de constante k = 1 175 N/m dont la longueur au repos
est de 60 cm est positionné parallèlement à un plan incliné à 40° par
rapport à l’horizontale. Un bloc de 2 kg dont le coefficient de frot-
tement cinétique avec le plan est de 0, 35 est initialement maintenu
au repos à une distance de 3 m du ressort (au point A). On laisse
ensuite glisser le bloc le long du plan. Le bloc atteindra d’abord le
ressort (au point B) avant continuer sa route jusqu’à ce que sa vi-
tesse soit nulle (au point C). Le ressort se détendra et repoussera
alors le bloc vers le haut du plan.
a. Calculez la longueur du ressort lorsque celui-ci sera comprimé
au maximum (jusqu’au point C).
b. Calculez la distance minimale qui séparera le bloc du point A
lors de la remontée.
c. Déterminez quelle devrait être la masse du bloc pour que la lon-
gueur du ressort soit de 10 cm lorsqu’il est comprimé au maxi-
mum (jusqu’au point C).
144

Réponses

Testez votre compréhension


1. a. La balle de tennis a une énergie cinétique de translation de 3, 96 J
et une énergie cinétique de rotation de 0, 211 J. Son énergie cinétique
totale est donc de 4, 17 J. b. Pour la rotation autour du Soleil, la Terre
a une énergie cinétique de rotation de 2, 70 × 1033 J. Pour la rotation
sur elle-même, elle a une énergie cinétique de rotation de 2, 60 ×
1029 J. Son énergie cinétique totale est donc de 2, 70026 × 1033 J.

2. a. La masse est descendue de seulement 57, 4 cm lorsque sa vitesse


est de 3 m/s. b. La masse montera de 2, 52 m avant de s’arrêter si la
vitesse initiale de la poulie est de 2 tr/s dans le sens anti-horaire.

3. a. La sphère devrait minimalement avoir une vitesse de 11, 8 m/s


afin de pouvoir atteindre une hauteur de 10 m. b. Le cylindre par-
courra une distance horizontale de 8, 97 m après avoir quitté le plan
incliné (sa vitesse est de 7, 80 m/s lorsqu’il quitte le plan incliné).

4. a. L’allongement maximal du ressort est de 1, 06 m. b. L’allonge-


ment maximal du ressort sera de 70 cm pour un ressort de constante
k = 121 N/m. c. La vitesse des blocs sera de 1 m/s pour un étire-
ment de 75 cm si l’angle d’inclinaison est de 42, 9°.

5. a. La constante de rappel du ressort devrait être de 564 N/m pour


que la compression maximale soit de 40 cm. b. Le bloc remontera
jusqu’à une hauteur de 20, 0 cm.

6. a. Le coefficient de frottement cinétique entre la caisse et le plan


était de 0, 524. b. Le moteur doit effectuer un travail de 959 J.

Questions de réflexion
1. La bonne réponse est a., le travail que doit fournir le moteur aug-
mente. En effet, le travail fait par le moteur procure de l’énergie
potentielle à la masse ainsi que de l’énergie cinétique à la masse et
à la poulie. Si R1 est fixe et que R2 augmente, ω est fixe mais Ic , le
moment d’inertie de la poulie, augmente. En conséquence, l’éner-
gie cinétique de la poulie augmente et le travail que le moteur doit
fournir à la poulie augmente.

2. La bonne réponse est b., le travail que doit fournir le moteur di-
minue. En effet, le travail fait par le moteur procure de l’énergie
potentielle à la masse ainsi que de l’énergie cinétique à la masse et
à la poulie. Si R2 est fixe et que R1 augmente, Ic est fixe mais ω
la conservation de l’énergie mécanique 145

diminue. En conséquence, l’énergie cinétique de la poulie diminue


et le travail que le moteur doit fournir à la poulie diminue.

3. a. Sans frottement, les quatre blocs ont la même vitesse en atteignant


le sol. Toute leur énergie potentielle initiale se transforme en éner-
gie cinétique. Avec frottement, c’est le bloc 1 qui atteint le sol avec
la plus grande vitesse : en effet, c’est lui qui perd le moins d’éner-
gie par frottement car la distance qu’il parcourt est la plus courte.
b. Avec et sans frottement, c’est le bloc 1 qui met le moins de temps
pour atteindre le sol car c’est lui qui a la plus grande accélération.

4. Le travail fait par la force gravitationnelle est nul car, quelque soit
l’endroit où l’on se place sur la trajectoire du satellite, la force gra-
vitationnelle est perpendiculaire au déplacement. En effet, la force
gravitationnelle est orientée vers le centre du cercle alors que le dé-
placement est tangent au cercle.

Exercices
1. Afin que la vitesse du visage sourire à la sortie de la boîte à surprise
ne dépasse pas 4 m/s, la constante de rappel du ressort ne doit
pas dépasser 168 N/m. La longueur maximale du ressort sera de
32, 7 cm, ce qui correspond à un étirement de 12, 7 cm.

2. a. La plate-forme doit avoir une vitesse minimale de 6, 64 m/s pour


pouvoir atteindre le sommet de la butte. b. La compression maxi-
male du ressort sera de 84, 9 cm.

3. La vitesse angulaire de l’arbre au moment où il touche le sol est de


2, 71 rad/s. Pour trouver cette réponse, il ne faut considérer que le
mouvement de la partie de l’arbre qui tombe : il s’agit donc d’une
tige de 4 m de haut dont la masse est égale aux quatre cinquièmes
de 2000 kg, soit 1 600 kg.

4. a. La vitesse angulaire de la tige est de 2, 41 rad/s lorsque la tige


fait un angle de 30° par rapport à la verticale. b. L’angle maximal
atteint par la tige est de 51, 5° pour une vitesse angulaire initiale
de 3 rad/s. c. La vitesse angulaire initiale du système doit être de
4, 88 rad/s afin que la tige puisse atteindre l’horizontale.

5. La vitesse de la masse m1 est de 1, 84 m/s lorsqu’elle est descendue


de 40 cm.

6. La crème de champignon atteint le bas du plan incliné avec une


vitesse de 4, 98 m/s alors que la vitesse du bouillon de poulet est
de 5, 80 m/s.
146

7. a. Sémaphore n’est plus en contact avec le toit de l’igloo à partir


d’un angle de 41, 8°. b. Sémaphore atteindra le sol à une distance de
4, 50 m du centre de l’igloo.

8. a. Le frottement cinétique fait un travail de −19, 6 × 103 J. b. La


tension fait un travail de 30, 9 × 103 J sur la caisse.

9. a. La compression maximale du ressort sera de 20, 0 cm. Sa longueur


sera donc de 40, 0 cm. b. Lors de la remontée, le bloc s’approchera à
une distance de 1, 88 m de sa position initiale (point A). c. La masse
du bloc doit être de 11, 4 kg pour que la longueur du ressort soit de
10 cm lorsqu’il est comprimé au maximum.
6
La conservation de la quantité de mou-
vement

6.1 La quantité de mouvement

La quantité de mouvement d’un objet n’a pas de sens physique à


proprement dit. Elle est définie comme le produit de sa masse m par
sa vitesse ~v :
~p = m~v
La quantité de mouvement d’un système constitué de plusieurs ob-
jets correspond à la somme des quantités de mouvement de chacun de
ses objets :
~ptot = m1~v1 + m2~v2 + m3~v3 + ...

6.2 Principe de conservation de la quantité de mouvement

La quantité de mouvement d’un système est conservée si la somme


des forces extérieures agissant sur le système est nulle :

~p est conservée si ∑ ~Fext = 0


À la surface de la Terre, cette condition est rarement satisfaite en
raison de la gravité qui modifie la quantité de mouvement des objets.
Toutefois, lorsqu’un phénomène se déroule sur un intervalle de temps
très court, on peut négliger l’effet de la gravité et considérer que la
quantité de mouvement est conservée durant un tel phénomène.
Nous utiliserons donc la conservation de la quantité de mouvement
principalement pour traiter des problèmes de collision 1 . Pour simpli- 1. Ou encore, pour traiter des explosions.
fier l’écriture, on notera les vitesses juste avant la collision ~u et les
vitesses juste après la collision ~v. Avec cette notation, le principe de
conservation de la quantité de mouvement s’écrit :

~p juste avant la collision = ~p juste apres la collision


m1~u1 + m2~u2 + m3~u3 + ... = m1~v1 + m2~v2 + m3~v3 + ...
148

6.2.1 Types de collision


Nous distinguerons trois types de collision :
- les collisions inélastiques,
- les collisions parfaitement inélastiques,
- les collisions élastiques.

La quantité de mouvement est conservée dans tous ces types de


collision.
Lors de collisions inélastiques, l’énergie cinétique totale n’est pas
conservée.
Lors de collisions parfaitement inélastiques, les objets demeurent
liés après la collision. Cela signifie qu’ils ont la même vitesse ~v1 =
~v2 après la collision. Comme dans le cas des collisions inélastiques,
l’énergie cinétique totale n’est pas conservée. Le code QR ci-contre
illustre les collisions parfaitement inélastiques.
Lors de collisions élastiques, l’énergie cinétique est conservée en
plus de la quantité de mouvement. Dans le cadre du cours, nous nous
limiterons aux configurations unidimensionnelles, c’est-à-dire aux col-
lisions élastiques se déroulant le long d’un seul axe. Dans ces condi-
tions, les équations de conservation de l’énergie cinétique peuvent
prendre une forme plus simple. Appliquer la conservation de la quan-
tité de mouvement et de l’énergie cinétique revient alors à utiliser les
2. Dans le cas d’une collision en une di- deux équations suivantes 2 3 :
mension entre deux objets (le long de
l’axe x).
Conservation de la quantité de Conservation de l’énergie ciné-
3. Notez que u1x , u2x , v1x et v2x sont les
composantes des vitesses ~u1 , ~u2 , ~v1 et ~v2 mouvement tique
respectivement et peuvent donc prendre m1 u1x + m2 u2x = m1 v1x + v2x − v1x = u1x − u2x
une valeur négative.
m2 v2x
la conservation de la quantité de mouvement 149

6.3 Méthode de résolution

Pour utiliser efficacement le principe de conservation de la quantité


de mouvement, il faut procéder de façon rigoureuse et méthodique.
Voici une méthode de résolution simple qui vous aidera à structurer
vos démarches :
1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma qui contient :
- une représentation de l’état initial et de l’état final du système 4 ; 4. L’état intial correspond à l’état du sys-
- un système d’axes x et y ; tème juste avant la collision ou l’explo-
sion tandis que l’état final correspond à
- les vecteurs vitesses initiales et finales ; l’état du système juste après la collision
- les angles des vecteurs vitesses. ou l’explosion.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles que l’on retrouve sur le schéma.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque
objet.
Le principe de conservation de la quantité de mouvement en x
et/ou en y : pix = p f x , piy = p f y ainsi que l’équation de la conser-
vation de l’énergie cinétique (seulement si la collision est élastique,
entre deux objets et le long de l’axe x) : v2x − v1x = u1x − u2x sont
les équations générales. On obtient les équations particulières en
développant les composantes x et y des quantités de mouvement
de chacun des objets faisant parti du système.

4. Une résolution algébrique.


On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.
150

Exemple résolu 1
Collision inélastique

Une masse m1 = 2 kg se déplace vers l’est à une vitesse de 4 m/s.


Elle entre en collision avec une masse m2 = 6 kg qui se déplace à une
vitesse de 3 m/s, 30° nord par rapport à l’ouest. Après la collision,
on observe que la vitesse de m1 est de 6 m/s vers le nord. Calculez la
vitesse (grandeur et direction) de m2 après la collision.

Solution
Schéma On trace le schéma du système juste avant la collision et juste après
la collision.

Ce que l’on cherche On cherche la grandeur et la direction du vecteur ~v2 .

Équations générales et particulières Le principe de conservation de la quantité de mouvement en x et


en y sont les équations générales à utiliser. On développe de chaque
côté et on remplace les symboles m1 = 2 kg, m2 = 6 kg, u1x = 4
m/s, u2x = −u2 cos 30° = −3 cos 30°, v1x = 0 m/s et u1y = 0 m/s,
u2y = u2 sin 30° = 3 sin 30°, v1y = 6 m/s afin d’obtenir les équations
particulières :

pix = p f x

m1 u1x + m2 u2x = m1 v1x + m2 v2x

(2)(4) + (6)(−3 cos 30°) = (2)(0) + (6)v2x


et
piy = p f y

m1 u1y + m2 u2y = m1 v1y + m2 v2y

(2)(0) + (6)(3 sin 30°) = (2)(6) + (6)v2y


Résolution On isole v2x et v2y :
la conservation de la quantité de mouvement 151

(2)(4) + (6)(−3 cos 30°)


v2x = = −1, 26 m/s
6
et
(6)(3 sin 30°) − (2)(6)
v2y = = −0, 5 m/s
6

La vitesse de m2 juste après la collision est donc de 1, 36 m/s à 21, 6° Interprétation du résultat
sud par rapport à l’ouest. Le vecteur vitesse ~v2 n’était visiblement pas
dans la bonne direction sur le schéma initial. Ce n’est pas grave car
nous ne connaissions pas son orientation. Nous l’avions donc repré-
senté avec une orientation quelconque.

Testez votre compréhension 1


Reprenez la situation de l’exemple précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. On suppose les mêmes conditions initiales. Déterminez la vitesse
de m2 après la collision si la vitesse de m1 (après collision) est de
4 m/s à 40° ouest par rapport au nord.
b. Considérez maintenant une masse m1 = 3 kg qui se déplace vers
l’est à une vitesse de 4 m/s et qui entre en collision avec une masse
m2 = 6 kg. Après la collision, on observe que la vitesse de m1 est
de 2 m/s vers le nord alors que la vitesse de m2 est de 1 m/s vers
l’est. Quelle était la vitesse (grandeur et direction) de m2 avant la
collision ?

Exemple résolu 2
Collision parfaitement inélastique

Une flèche de 150 g est tirée dans une tuile de 500 g faisant partie
d’un plafond suspendu. La vitesse de la flèche au moment de l’impact
est de 30 m/s. Calculez jusqu’à quelle hauteur s’élèvera la tuile si la
collision est parfaitement inélastique.

Solution
Durant la collision parfaitement inélastique, la quantité de mouve-
ment est conservée. Par contre, durant la montée de la tuile, elle ne
l’est pas. Il faut donc séparer ce problème en deux parties :
- 1ère partie : la collision (utilisation de la conservation de la quan-
tité de mouvement)
- 2e partie : la montée (utilisation de la conservation de l’énergie
mécanique)
152

1ère partie : la collision


On trace le schéma du système juste avant la collision et juste après Schéma
la collision.

Ce que l’on cherche On cherche la valeur de la composante vy de la vitesse après la


collision.
Équations générales et particulières Le principe de conservation de la quantité de mouvement en y est
l’équation générale à utiliser. On développe de chaque côté et on rem-
place les symboles m1 = 0, 15 kg, m2 = 0, 5 kg, u1y = 30 m/s, u2y = 0
5. Puisqu’il s’agit d’une collision parfai- m/s, v1y = v2y = vy 5 afin d’obtenir les équations particulières :
tement inélastique, alors les deux objets
demeurent liés après la collision. Ils pos- piy = p f y
sèdent donc la même vitesse.

m1 u1y + m2 u2y = m1 v1y + m2 v2y

(0, 15)(30) + (0, 5)(0) = (0, 15)vy + (0, 5)vy


Résolution On isole vy :
4, 5 = 0, 65vy
vy = 6, 92 m/s

Interprétation du résultat intermédiare Juste après la collision, la tuile et la flèche ont toutes les deux la
même vitesse de 6, 92 m/s vers le haut.
la conservation de la quantité de mouvement 153

2e partie : la montée Schéma

On cherche la valeur de y f sachant que vi = 6, 92 m/s. Ce que l’on cherche

Le principe de conservation de l’énergie est l’équation générale à Équations générales et particulières


utiliser. On la développe d’abord en tenant compte des énergies des
objets faisant parti du système 6 : 6. Puisque la flèche et la tuile demeurent
liées après la collision, nous les considé-
Ei + Wnc = E f rerons comme un seul objet de masse
égale à 650 g. Dans ce cas-ci, tous les
termes d’énergie potentielles élastiques,
Ki + Ui + Wnc = K f + U f d’énergie cinétique de rotation et de tra-
vail fait par les forces non-conservatives
Ktransl −i + Krot−i + Ug−i + Ures−i + Wnc = Ktransl − f + Krot− f + Ug− f + Ures− f Wnc sont nuls. De plus, l’énergie poten-
tielle gravitationnelle initiale est nulle se-
Ktransl −i = Ug− f lon notre schéma et l’énergie cinétique
de translation finale est nulle.
mv2i
= mgy f
2
On remplace les symboles g = 9, 8 N/kg, m = 0, 65 kg et vi = 6, 92
m/s afin d’obtenir l’équation particulière :

(0, 65)(6, 92)2


= (0, 65)(9, 8)y f
2
On isole la hauteur y f : Résolution

(0,65)(6,92)2
2
yf = = 2, 45 m
(0, 65)(9, 8)

La tuile et la flèche s’élèveront jusqu’à une hauteur de 2, 45 m après Interprétation du résultat


la collision.

Testez votre compréhension 2


Calculez la vitesse que doit avoir la flèche avant la collision pour que
la tuile atteigne une hauteur de 5 m.
154

Exemple résolu 3
Collision élastique
Une boule de billard se déplaçant à une vitesse de 5 m/s effectue
une collision élastique frontale avec une seconde boule de masse iden-
tique initialement immobile. Calculez la vitesse de chacune des boules
de billard après la collision.

Solution
Schéma On trace le schéma du système juste avant la collision et juste après
la collision.

Ce que l’on cherche On cherche les composantes v1x et v2x des vitesses après la collision.
Équations générales et particulières Le principe de conservation de la quantité de mouvement en x et
la conservation de l’énergie cinétique sont les équations générales à
7. On utilise l’équation de la conserva- utiliser 7 . On développe de chaque côté et on remplace les symboles
tionde l’énergie cinétique car il s’agit m1 = m2 = m, u1x = 5 m/s, u2x = 0 m/s afin d’obtenir les équations
d’une collision élastique
particulières :

pix = p f x
m1 u1x + m2 u2x = m1 v1x + m2 v2x
m(5) + m(0) = mv1x + mv2x (éq.1)
et
v2x − v1x = u1x − u2x
v2x − v1x = 5 − 0 (éq.2)
Résolution On simplifie d’abord l’équation de la conservation de la quantité de
mouvement (éq.1) en divisant chaque terme par m :

5 = v1x + v2x (éq.3)

Puis, on isole v1x dans l’équation de la conservation de l’énergie


cinétique (éq. 2) :
v1x = v2x − 5 (éq.4)
la conservation de la quantité de mouvement 155

On insère l’équation 4 dans l’équation 3 et on isole v2x :

5 = v2x − 5 + v2x

10 = 2v2x

v2x = 5 m/s
On retrouve également v1x :

v1x = 0 m/s

Après la collision, la masse m1 demeure immobile et la masse m2 se Interprétation du résultat


déplace vers la droite avec une vitesse de 5 m/s.

Testez votre compréhension 3


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Considérez une collision élastique frontale entre une masse m1 se
déplaçant à 5 m/s et une masse m2 = 2m1 se déplaçant à 4 m/s
en sens inverse. Calculez la vitesse de chacune des masses après la
collision.
b. Considérez une collision élastique frontale entre une masse m1 = 2 kg
se déplaçant à une vitesse de 5 m/s vers l’est et une masse m2 se
déplaçant en sens inverse. Après la collision, les vitesses des masses
m1 et m2 sont respectivement de 35 m/s vers l’ouest et de 10 m/s
vers l’ouest. Déterminez la masse de m2 et sa vitesse avant la colli-
sion.
156

6.4 Questions et exercices

Exercices
1. L’artillerie
Lors des tirs, les artilleurs doivent se placer aux cotés des canons en
raison du mouvement de recul de ces derniers.
a. Calculez la vitesse de recul d’un canon de 800 kg qui projette
horizontalement un boulet de 15 kg à une vitesse de 80 m/s.
b. Calculez la quantité d’énergie libérée par la poudre à canon.
c. Calculez la vitesse de recul du canon si le boulet est projeté avec
la même vitesse à un angle de 40° au-dessus de l’horizontale.

2. La collision de voitures
Une collision impliquant une Toyota Yaris (1 100 kg) et une Che-
vrolet Malibu (1 600 kg) s’est produite au coin des rues St-Michel
et St-Zotique. La Yaris roulait sur la rue St-Michel en direction nord
alors que la Malibu se dirigeait vers l’ouest sur la rue St-Zotique. Les
voitures sont demeurées accrochées après la collision. Les traces de
pneus après la collision s’étendent sur une distance de 5 m et sont
orientées à 53° nord par rapport à l’ouest. Le coefficient de frotte-
ment entre les pneus des voitures et la chaussée est de 0, 6. Déter-
minez si l’une des voitures dépassait la vitesse permise de 50 km/h
avant la collision.

3. Les pendules
Deux masses m1 = 500 g et m2 = 400 g sont suspendues au bout
de deux cordes de 3 m de longueur. Les cordes font initialement
un angle de 60° avec la verticale. On laisse alors tomber les masses
afin de provoquer une collision élastique au point le plus bas de
la trajectoire. Calculez jusqu’à quelle hauteur s’élèvera chacune des
masses après la collision.

4. Le pendule balistique
Le pendule balistique est un dispositif anciennement 8 utilisé pour
mesurer la vitesse d’un projectile. Dans sa version simplifiée, il est
composé d’une masse M suspendue à une corde de longueur L. On
tire le projectile dont on veut déterminer la vitesse dans la masse
M. Sous l’influence de l’impact, la masse M monte. On détermine
la vitesse du projectile avant l’impact en mesurant l’angle maximal
que fait la corde avec la verticale (θmax ).
a. Montrez que la vitesse u d’un projectile de masse m est donnée
par l’équation suivante :
8. Selon Wikipédia, le pendule balistique
M
q
a été mis au point par Benjamin Robins u = (1 + ) 2gL(1 − cos θmax )
en 1742. Il a été largement utilisé jusqu’à m
la deuxième moitié du 20e siècle.
la conservation de la quantité de mouvement 157

b. On utilise un pendule balistique composé d’une masse de 2 kg


suspendue à une corde de 1, 5 m pour mesurer la vitesse d’un
projectile de 20 g. Calculez la vitesse du projectile si le pendule
atteint un angle de 30° par rapport à la verticale.
c. Pour le même pendule et le même projectile qu’à la question
b., calculez quelle devrait être la vitesse minimale du projectile
avant l’impact afin que la masse M puisse effectuer une rotation
complète de 360°.
158

Réponses

Testez votre compréhension


1. a. Après la collision, la vitesse de m2 est de 0, 629 m/s à 49, 6° nord
par rapport à l’ouest. b. Avant la collision, la vitesse de m2 est de
1, 41 m/s à 45, 0° nord par rapport à l’ouest.

2. La vitesse de la flèche avant la collision doit être de 42, 9 m/s pour


que la tuile du plafond suspendu monte de 5 m.

3. a. Après la collision, m1 et m2 se déplacent dans des directions op-


posées. Le module de la vitesse de m1 est de 7, 00 m/s alors que le
module de la vitesse de m2 est de 2, 00 m/s. b. m2 a une masse de
8, 00 kg et se déplace à une vitesse de 20, 0 m/s vers l’ouest avant la
collision.

Exercices
1. a. La vitesse de recul du canon est de 1, 50 m/s pour un boulet tiré à
l’horizontale. b. L’énergie libérée par la poudre à canon est de 48, 9 ×
103 J. En effet, l’explosion a procuré 48, 0 × 103 J d’énergie cinétique
au boulet et 0, 9 × 103 J d’énergie cinétique au canon. c. La vitesse
de recul du canon est de 1, 15 m/s lorsque le boulet est tiré avec
un angle de 40° au-dessus de l’horizontale. Dans ces conditions, la
quantité de mouvement ne se conserve qu’horizontalement (selon
x). En effet, la force normale exercée par le sol sur le canon qui essaie
de s’enfoncer dans le sol est une force extérieure sur le système
canon + boulet. Cette force verticale empêche donc la conservation
de la quantité de mouvement verticalement (en y). Autrement dit,
la présence du sol empêche le canon d’avoir une vitesse de recul en
y.

2. Les vitesses de la Toyota Yaris et de la Chevrolet Malibu étaient


respectivement de 54, 1 km/h et 28, 0 km/h avant l’impact.

3. Par rapport au point d’impact, les masses m1 et m2 atteindront


respectivement des hauteurs de 90, 7 cm et 2, 24 m après la collision.

4. b. La vitesse du projectile de 20 g est de 200 m/s si le pendule


balistique forme un angle maximal de 30° au-dessus de l’horizon-
tale. c. La vitesse initiale du projectile avant l’impact devrait être de
866 m/s afin que la masse M puisse effectuer une rotation complète
de 360°. Pour trouver ce résultat, vous devez tenir compte du fait
que la corde n’est pas rigide, c’est-à-dire que la vitesse de la masse
la conservation de la quantité de mouvement 159

M au sommet de sa trajectoire ne peut pas être nulle. Vous devrez


donc utiliser la dynamique de rotation pour trouver qu’elle devrait
être la vitesse minimale au sommet de la trajectoire.
7
La conservation du moment cinétique

7.1 Le moment cinétique

Le moment cinétique L est l’équivalent de la quantité de mouve-


ment en rotation 1 . Pour un objet en rotation autour d’un axe donné, 1. Le moment cinétique est souvent ap-
il est défini comme le produit du moment d’inertie I par la vitesse pelé la quantité de mouvement angu-
laire.
angulaire ω :
L = Iω

Le moment cinétique d’un système constitué de plusieurs objets


correspond à la somme des moments cinétiques de chacun des objets :

Ltot = I1 ω1 + I2 ω2 + I3 ω3 + ...

7.2 Principe de conservation du moment cinétique

Le moment cinétique d’un système est conservé si la somme des


moments des forces extérieures est nulle :

L est conservé si ∑ τext = 0


On écrit alors :
Li = L f

À la surface de la Terre, cette condition est rarement satisfaite en


raison de la gravité qui modifie la quantité de mouvement des objets.
Toutefois, lorsqu’un phénomène se déroule sur un intervalle de temps
très court, on peut négliger l’effet de la gravité et considérer que le
moment cinétique est conservé durant un tel phénomène.
Nous utiliserons donc la conservation de le moment cinétique prin-
cipalement pour traiter des problèmes de collision lorsqu’un ou plu-
sieurs des objets en cause effectue(nt) un mouvement de rotation im-
médiatement avant et/ou immédiatement après la collision ou encore
pendant le mouvement de rotation d’un seul objet. Pour un système
162

constitué de plusieurs objets, le principe de conservation du moment


cinétique s’écrit :
Li = L f
I1i ω1i + I2i ω2i + I3i ω3i + ... = I1 f ω1 f + I2 f ω2 f + I3 f ω3 f + ...

7.3 Méthode de résolution

Pour utiliser efficacement le principe de conservation du moment


cinétique, il faut procéder de façon rigoureuse et méthodique. Voici
une méthode de résolution simple qui vous aidera à structurer vos
démarches :
1. Une représentation claire de la situation à l’aide d’un schéma qui contient :
2. L’état intial correspond à l’état du sys- - une représentation de l’état initial et de l’état final du système 2 ;
tème juste avant la collision ou à l’ob- - un sens de rotation positif ;
jet en rotation avant le changement tan-
dis que l’état final correspond à l’état du - les vitesses angulaires initiales et finales (elles peuvent être né-
système juste après la collision ou à l’ob- gatives selon le sens de rotation positif choisi) ;
jet en rotation après le changement.
- les vecteurs vitesses initiales et finales et leur orientation si un
objet effectue un mouvement de translation avant et/ou après la
collision.

2. Une identification claire de ce que l’on cherche.


On reformule la question dans un langage mathématique en utili-
sant les symboles que l’on retrouve sur le schéma.
3. Une écriture claire des équations générales et particulières pour chaque
objet.
Le principe de conservation du moment cinétique : Li = L f est
l’équation générale. On obtient l’équation particulière en dévelop-
pant les moments cinétiques de chacun des objets faisant parti du
système.

4. Une résolution algébrique.


On isole l’inconnue recherchée. Le problème est résoluble dès qu’il
y a autant d’équations que d’inconnues.
5. Une interprétation du résultat.
On donne un sens physique à la réponse numérique obtenue à par-
tir des équations du mouvement. On formule notre réponse dans
un langage clair et cohérent par une phrase.
la conservation du moment cinétique 163

Exemple résolu 1
Mouvement de rotation d’un objet seul
Considérons une patineuse dont le moment d’inertie est de 2 kgm2
lorsqu’elle étend sa jambe à l’horizontale et 1, 2 kgm2 lorsqu’elle la
maintient près de son corps. Si elle se procure une vitesse angulaire
initiale de 1 tr/s alors qu’elle a la jambe allongée, quelle est la grandeur
de sa vitesse angulaire lorsque sa jambe est plus près de son corps ?

Solution
On trace le schéma de la patineuse lorsqu’elle a la jambe allongée Schéma
(état initial) et lorsqu’elle a la jambe plus près du corps (état final).

On cherche la grandeur de ω f . Ce que l’on cherche

Le principe de conservation du moment cinétique est l’équation gé- Équations générales et particulières
nérale à utiliser. On développe de chaque côté et on remplace les sym-
boles Ii = 2 kgm2 , ωi = 2π rad/s et I f = 1, 2 kgm2 afin d’obtenir
l’équation particulière :

Li = L f

Ii ωi = I f ω f
(2 kgm2 )(2π rad/s) = (1, 2 kgm2 )(ω f )
On isole ω f : Résolution
(2)(2π )
ωf = = 3, 33π rad/s
1, 2

La patineuse pourra augmenter sa vitesse à 3, 33π rad/s ou 1, 67 tr/s Interprétation du résultat


simplement en ramenant sa jambe plus près de son corps.
164

Testez votre compréhension 1


Une tige de 4 m est constituée d’une partie centrale de 2 m et de deux
extrémités de 1 m chacune pouvant être repliées à distance à l’aide
d’une télécommande. La masse totale de la tige est de 8 kg. On donne
à la tige une vitesse angulaire de 4 rad/s alors que ses extrémités sont
dépliées, puis on replie ses extrémités à l’aide de la télécommande.
Calculez sa vitesse angulaire une fois que ses extrémités sont repliées.

Exemple résolu 2
Les disques
Considérons un disque de 50 cm de rayon et de 5 cm d’épaisseur
dont la masse est de 3 kg. Initialement, le disque tourne librement
à une vitesse angulaire de 2 tr/s. On y dépose un second disque de
30 cm de rayon dont la masse est de 1 kg. Calculez la vitesse angulaire
3. Considérez que les deux disques vont des disques après qu’ils aient été mis en contact 3 .
tourner à la même vitesse.
Solution
Schéma On trace le schéma des disques avant qu’ils soient en contact (état
initial) et après qu’ils soient en contact (état final).

Ce que l’on cherche On cherche la grandeur de ω f .


Équations générales et particulières Le principe de conservation du moment cinétique est l’équation gé-
2
nérale à utiliser. On utilise le moment d’inertie d’un disque Ic = MR 2
et on remplace les symboles m1 = 3 kg, r1 = 0, 5 m, ω1i = 4π rad/s,
m2 = 1 kg, r2 = 0, 3 m, ω2i = 0 rad/s et ω1 f = ω2 f = ω f afin d’obtenir
l’équation particulière :

Li = L f
I1i ω1i + I2i ω2i = I1 f ω1 f + I2 f ω2 f
la conservation du moment cinétique 165

m1 r12 m2 r22 m1 r12 m2 r22


( )ω1i + ( )ω2i = ( + )ω f
2 2 2 2
(3)(0, 5)2 (1)(0, 3)2 (3)(0, 5)2 (1)(0, 3)2
(4π ) + (0) = ( + )ω f
2 2 2 2
On isole ω f : Résolution

(3)(0,5)2
2 (4π )
ωf = = 11, 2 rad/s
(3)(0,5)2 2
2 + (1)(20,3)

La vitesse angulaire des deux disques est donc de 11, 2 rad/s après Interprétation du résultat
qu’ils ont été mis en contact, ce qui correspond à 1, 79 tr/s.

Testez votre compréhension 2


Considérez une croix composée de deux tiges de 1 m de longueur dont
les masses sont de 2 kg. On dépose cette croix sur le même disque que
précédemment (m = 3 kg, r = 50 cm et ωi = 4π rad/s).
a. Calculez la vitesse angulaire commune du disque et de la croix
après qu’ils aient été mis en contact.
b. Effectuez le même calcul en remplaçant la croix par un anneau de
500 g dont le rayon est de 40 cm.

Il arrive qu’immédiatement avant et/ou immédiatement la collision,


un ou plusieurs des objets impliqués dans la collision effectue(nt) un
mouvement de translation. Dans ce cas, nous associons l’objet en ques-
tion à une masse poncutelle et nous utilisons la relation suivante pour
faire intervenir la vitesse tangentielle de l’objet :

vt = rω
166

Exemple résolu 3
La boule de mastic et la tige
Une boule de mastic de 50 g effectue une collision parfaitement
inélastique avec l’extrémité d’une tige suspendue. La tige a une masse
M = 1 kg et une longueur L = 1, 2 m. La vitesse de la boule de
mastic juste avant la collision a une grandeur de 8 m/s et est orientée
à θ = 30° sous l’horizontale. Calculez la vitesse angulaire de la tige
juste après la collision.

Solution
Schéma On trace le schéma des objets juste avant la collision et juste après
la collision.

Ce que l’on cherche On cherche la grandeur de ω f .


Équations générales et particulières Le principe de conservation du moment cinétique est l’équation gé-
nérale à utiliser. On utilise le moment d’inertie d’une masse ponctuelle
pour la boule de mastic I = 0 + Md2 ainsi que celui d’une tige pour la
1
4. On utilise la relation vt = rω pour la tige rigide I = 12 ML2 + Md2 et on remplace les symboles 4 m = 0, 05
boule de mastic puisqu’elle effectue un kg, M = 1 kg, L = 1, 2 m, ωi−boule = vrt = u cosL 30° = 8 cos
1,2
30°
= 5, 77
mouvement de translation juste avant la
collision. De plus, sa vitesse tangentielle rad/s, ωi−tige = 0 rad/s et ω f −boule = ω f −tige = ω f afin d’obtenir
est égale à u cos 30° tandis que la dis- l’équation particulière :
tance la séparant du centre de rotation
est égale à la longueur de la tige L.
Li = L f
Ii−boule ωi−boule + Ii−tige ωi−tige = I f −boule ω f −boule + I f −tige ω f −tige
1 L 1 L
(mL2 )ωi−boule + ( ML2 + M( )2 )ωi−tige = (mL2 + ML2 + M ( )2 )ω f
12 2 12 2

1 1, 2 2 1
(0, 05)(1, 2)2 (5, 77) + ( (1)(1, 2)2 + (1)( ) )(0) = ((0, 05)(1, 2)2 + (1)(1, 2)2 + (1)
12 2 12
Résolution On isole ω f :

(0, 05)(1, 2)2 (5, 77)


ωf = = 0, 753 rad/s
1
(0, 05)(1, 2)2 + 12 (1)(1, 2)2 + (1)( 1,2 2
2 ) )
la conservation du moment cinétique 167

La vitesse angulaire de la tige juste après la collision est donc de Interprétation du résultat
0, 753 rad/s.

Testez votre compréhension 3


Reprenez la situation de l’exercice précédent et répondez aux ques-
tions suivantes :
a. Calculez la vitesse angulaire de la tige juste après la collision si
l’impact se produit à 30 cm du point pivot. On suppose que toutes
les autres conditions demeurent identiques.
b. Considérez maintenant que la boule de mastic se déplace horizon-
talement et qu’elle effectue une collision avec l’extrémité de la tige.
Déterminez quelle devrait être sa vitesse pour que la tige puisse
effectuer un demi tour autour de son point pivot.

Questions fréquentes
- Pourquoi ne pas avoir utilisé le principe de conservation du mo-
ment cinétique pour résoudre les exercices 3 et 4 du chapitre précé-
dent (pendules et pendule balistique) ?
Ces deux exercices peuvent se résoudre avec le principe de conservation de
la quantité de mouvement OU avec le principe de conservation du moment
cinétique car les masses des cordes des pendules étaient négligeables. En ef-
fet, aucune masse n’avait été donnée pour tenir compte des cordes. Ainsi, le
moment d’inertie des cordes est nul et nous pouvons considérer qu’il s’agit
d’une collision frontale entre deux objets. Effectivement, dans l’exercice
des pendules, immédiatement avant la collision et immédiatement après la
collision, les centres de masse des masses accrochées au bout des cordes
sont parfaitement alignés horizontalement. La même chose est vraie pour
l’exercice du pendule balistique entre le projectile et la masse M.
- Pourquoi utilise-t-on le principe de conservation de la quantité
de mouvement pour traiter les collisions de billes ou de boules de
billard (exemple résolu 3 du chapitre précédent) ?
Bien qu’une bille ou une boule de billard subisse un mouvement de rota-
tion et de translation pour se déplacer, immédiatement après la collision,
elle glisse pour un temps extrêmement court. Elle se remet ensuite à rouler.
Ainsi, nous faisons l’approximation qu’immédiatement avant et immédia-
tement après la collision, la bille ou la boule de billard effectue uniquement
un mouvement de translation. Nous utilisons donc le principe de conser-
vation de la quantité de mouvement pour traiter la collision.
168

7.4 Questions et exercices

Exercices
1. L’haltère
Deux sphères pleines sont installées sur une tige de 2 m de lon-
gueur. Le diamètre des sphères est de 40 cm et leur masse est de
5 kg. On peut déplacer les sphères à volonté le long de la tige à
l’aide d’une télécommande. Elles doivent cependant toujours de-
meurer symétriques par rapport au centre de la tige. La masse de la
tige est de 2 kg. On procure au système une vitesse angulaire initiale
de 0, 5 tr/s alors que la distance entre les sphères est au maximum
(1, 2 m). Négligez le trou cylindrique qui traverse la sphère pour qu’elle
puisse glisser le long de la tige.
a. Calculez la vitesse angulaire du système quand on réduit la dis-
tance entre les sphères à 0, 6 m à l’aide de la télécommande.
b. Calculez la vitesse angulaire maximale qu’il est possible d’at-
teindre en collant les sphères l’une contre l’autre.

2. Le motocycliste
Un motocycliste de 75 kg utilise une rampe de lancement inclinée à
55° pour atteindre l’extrémité d’une tige alors qu’il est au sommet
de sa trajectoire. La longueur de la tige est de 4 m et sa masse est
de 20 kg.
a. Si le motocycliste quitte la rampe de lancement avec une vitesse
de 80 km/h, calculez la vitesse angulaire de la tige juste après
qu’il s’y est agrippé. Considérez que la moto poursuit sa course
en ligne droite et à vitesse constante pendant que le motocycliste
s’agrippe à la tige.
b. Pour faire pivoter la moto dans le sens horaire après avoir quitté
la rampe de lancement, le motocycliste doit-il appuyer sur l’accé-
lérateur ou sur les freins ? Expliquez.
la conservation du moment cinétique 169

Réponses

Testez votre compréhension


1. La vitesse angulaire de la tige est de 16, 0 rad/s après avoir replié
ses extrémités.

2. a. Après avoir été mis en contact, la vitesse angulaire du disque et


de la croix est de 6, 65 rad/s. b. Après avoir été mis en contact, la
vitesse angulaire du disque et de l’anneau est de 10, 4 rad/s.

3. a. La vitesse angulaire juste après la collision est de 0, 214 rad/s si


l’impact se produit à 30 cm du point pivot. b. La vitesse de la boule
de mastic doit être de 63, 0 m/s pour permettre à la tige d’effectuer
un demi tour autour du point pivot.

Exercices
1. a. La vitesse angulaire sera de 6, 82 rad/s après avoir réduit la dis-
tance entre les sphères à 60 cm (le centre de chaque sphère se situe
alors à 50 cm de l’axe de rotation). b. La vitesse angulaire sera de
18, 5 rad/s après avoir collé les deux sphères (le centre de chaque
sphère se situe alors à 20 cm de l’axe de rotation).

2. a. La vitesse angulaire de la tige est de 2, 93 rad/s après que le


motocycliste s’y est agrippé. b. Le motocycliste doit appuyer sur les
freins afin de faire pivoter la moto dans le sens horaire. En effet, le
moment cinétique des pneus est initialement dans le sens horaire
(ωi− pneu a alors une valeur positive) et, en appuyant sur les freins,
il réduit la vitesse angulaire des pneus(ω f − pneu diminue). Le reste
de la moto va alors se mettre à tourner dans le sens horaire afin de
conserver le moment cinétique. Voici l’égalité à conserver :

Li = L F

I pneu ωi− pneu + Ireste−moto ωi−reste−moto = I pneu ω f − pneu + Ireste−moto ω f −reste−moto


I pneu ωi− pneu + 0 = I pneu ω f − pneu + Ireste−moto ω f −reste−moto
Ainsi, le reste de la motocylette passe d’une vitesse angulaire initiale
nulle (ωi−reste−moto ) à non-nulle(ω f −reste−moto ), donc elle s’est mise
à tourner dans le sens horaire.
A
Les vecteurs

A.1 Définitions

Les quantités physiques (masse, volume, vitesse, accélération, force, Il existe d’autres types de quantités phy-
température, etc.) couramment utilisées se classent en deux catégories : siques autres que les scalaires et les vec-
teurs, mais on les rencontre uniquement
les scalaires et les vecteurs. au niveau universitaire.
Les quantités entièrement définies par un nombre et une unité sont
appelées scalaires ; alors que les quantités qui nécessitent un nombre,
une unité et une orientation pour être entièrement définies, sont appe-
lées vecteurs.
La vitesse et la force sont des exemples de quantités vectorielles. Exemples de vecteurs et de scalaires
En effet, pour définir entièrement la vitesse d’un objet il est néces-
saire d’en préciser l’orientation. On dira par exemple que l’objet se dé-
place à 100 km/h vers l’est ou vers l’ouest. De la même façon, on dira
qu’un objet subit une force de 15 N vers la gauche ou vers la droite. La
température et la masse sont quant à elles des exemples de quantités
scalaires. En effet, pour indiquer la température on dira simplement
qu’elle est de 25 ◦C. De même, on dira que la masse d’un objet est de
75 kg.
Le nombre qui définit un vecteur est appelé le module du vecteur. Norme, grandeur et amplitude sont des
Dans la vie de tous les jours, le vecteur est souvent confondu avec son synonymes fréquemment utilisés pour
parler du module d’un vecteur.
module. Lorsqu’une personne mentionne que la vitesse d’une voiture
est de 70 km/h, il s’agit d’un abus de langage. Ce n’est pas la vitesse
qui est de 70 km/h mais bien le module de la vitesse.

Testez votre compréhension A.1

1. Vrai ou faux ?
a) Tous les vecteurs sont des forces.
b) Toutes les forces sont des vecteurs.
2. Vecteurs ou scalaires ?
a) Déplacement
b) Humidité
c) Accélération
d) Temps
172

e) Volume

La somme de deux masses (scalaires) de Lorsqu’on manipule des quantités physiques, il est très impor-
50 kg donne toujours 100 kg. tant de savoir s’il s’agit de scalaires ou de vecteurs car ceux-ci s’addi-
La somme deux forces (vecteurs) de 20 N tionnent différemment. Alors que la somme de deux scalaires n’admet
le module de la force résultante est de qu’une seule réponse, la somme de deux vecteurs admet une infinité
40 N seulement si les deux forces sont
orientées dans la même direction. Si elles de réponses possibles dépendamment de la façon dont sont orientées
sont orientées dans des directions op- les vecteurs.
posées, le module de la force résultante
est nul, alors qu’il est de 28,3 N lorsque Afin de distinguer les vecteurs et les scalaires dans les équations, on
l’angle entre les forces est de 90°. ajoute une flèche au dessus des symboles représentant les vecteurs. À
titre d’exemple, la deuxième loi de Newton s’écrit :

~Ftot = m~a

où ~Ftot est la force totale qui agit sur un objet (vecteur), m est la masse
de l’objet (scalaire) et ~a son accélération (vecteur).

A.2 Opérations sur des vecteurs représentés sous forme polaire


et sous forme géométrique

A.2.1 Forme polaire d’un vecteur

La vitesse d’un voilier se déplaçant à une Sous sa forme polaire, un vecteur quelconque A ~ s’écrit simplement
vitesse de 10 m/s à 30° nord par rapport à l’aide de son module et de l’angle qu’il fait par rapport à une réfé-
à l’est s’écrit simplement
rence :
~v = 10 m/s à 30° nord par rapport à l’est ~ = kA ~ k à θ par rapport à ...
A
|{z}
sous sa forme polaire. vecteur
|{z} | {z }
module orientation

Par définition, le module d’un vecteur A ~ est une quantité positive


~ k ≥ 0. Il peut aussi se noter à l’aide de traits verticaux simples | A
kA ~|
ou simplement en inscrivant le symbole du vecteur sans la flèche A.

A.2.2 Représentation géométrique d’un vecteur


On représente géométriquement les vecteurs à l’aide de flèches. La
direction et la longueur de la flèche indique respectivement l’orienta-
tion et le module du vecteur.
les vecteurs 173

Exemple A.1
Considérons un voilier qui se déplace à une vitesse
~v1 = 5 m/s à 40° ouest par rapport au nord et un autre qui se déplace
à une vitesse ~v2 = 10 m/s à 30° nord par rapport à l’est. La figure ci-
contre illustre la façon de représenter géométriquement la vitesse de
ces voiliers. On remarque que la flèche représentant le vecteur ~v2 est
deux fois plus longue que celle représentant le vecteur ~v1 .

Il existe une grande quantité d’opérations mathématiques que l’on


peut effectuer sur des vecteurs. À ce stade de notre étude, nous nous
limiterons à deux opérations, à savoir la multiplication d’un vecteur
par un scalaire et l’addition de vecteurs.

A.2.3 Multiplication d’un vecteur par un scalaire

— La multiplication d’un vecteur A ~ par un scalaire c est un second


~
vecteur B
— L’opération mathématique se note simplement ~B = c A ~
~
— Le module de B est égale au produit de la valeur absolue de c par Si on multiplie la masse d’un objet
le module de A~ : k~Bk = |c| · k A
~k (en kg) par son accélération (en m/s2 ),
on obtient un vecteur dont l’unité est le
— L’unité du vecteur ~B correspond simplement à la multiplication des kg m/s2
~
unités du scalaire c et du vecteur A.

Exemple A.2
Considérons une force ~F1 de 20 N orientée à 30° ouest par rapport au sud.
Lorsqu’on multiplie ~F1 par 32 , on obtient une force ~F2 de 30 N orientée à
30° ouest par rapport au sud. Par contre, lorsqu’on multiplie ~F1 par − 53 ,
on obtient une force ~F3 de 12 N orientée à 30° est par rapport au nord
(figure ci-dessous).

Soit ~F1 une force de 20 N orientée à ~F2 est une force de 30 N orientée à ~F3 est une force de 12 N orientée à
30° ouest par rapport au sud 30° ouest par rapport au sud 30° est par rapport au nord

30°
~F1 ~F3 = − 3 ~F1
5
30° ~F2 = 3 ~F1 30°
2
174

A.2.4 Addition de vecteurs

— Le résultat de l’addition de deux vecteurs A ~ et ~B est un troisième


~
vecteur C.
— L’opération mathématique se note simplement A ~ + ~B = C
~
— Géométriquement, additionner deux vecteurs A ~ et ~B consiste à les
~
placer bout à bout. Le vecteur résultant C relie la queue du premier
vecteur et la pointe du dernier (voir l’exemple ci-dessous).
— Comme c’est le cas avec l’addition de scalaires, pour additionner
des vecteurs, ceux-ci doivent avoir les mêmes unités. En effet, addi-
tionner un déplacement (en m) et une vitesse (en m/s) n’a aucun
sens.

Exemple A.3
N
Considérons un premier déplacement ~s1 de 8 m orienté à un angle de
O E
s2 ~s2 10° nord par rapport à l’est auquel on ajoute un second déplacement ~s2
S +~
~s 1 de 6 m orienté à un angle de 60° nord par rapport à l’est. Le résultat
= 60°
~s 3
est un déplacement ~s3 qui relie la queue du vecteur ~s1 à la pointe du
~s1
vecteur ~s2 .
20°

y Dans l’exemple précédent, il n’est pas aisé de déterminer la norme


et l’orientation du vecteur résultant ~s3 de façon précise à l’aide de
l’écriture sous forme polaire et de la représentation géométrique des
vecteurs ~s1 et ~s2 . De plus, cette approche devient rapidement ineffi-
cace lorsqu’il faut additionner plusieurs vecteurs comme c’est souvent
~j le cas en physique. Dans la section qui suit, nous verrons que l’écri-
ture d’un vecteur sous sa forme cartésienne simplifie grandement les
~i x
calculs lors de l’addition de vecteurs.

A.3 Opérations sur des vecteurs représentés sous forme carté-


~
A
sienne
Ay = 4

A.3.1 Vecteurs unitaires


Pour écrire un vecteur sous sa forme cartésienne, il est d’abord né-
x
cessaire de définir un système d’axes x et y. On définit également des
Ax = 3
vecteurs unitaires ~i et ~j pour chacun des axes. Le vecteur ~i pointe vers
l’axe des x positifs et le vecteur ~j pointe vers l’axe des y positifs. Le
module de ces vecteurs est de 1 et ils n’ont pas d’unité.

A.3.2 Forme cartésienne d’un vecteur


~ sur les axes x et y se notent A x et Ay
Les projections d’un vecteur A
et sont appelées les composantes cartésiennes du vecteur A. ~ Sous sa
les vecteurs 175

forme cartésienne, un vecteur s’écrit A ~ = A x~i + Ay~j. y

Il est important de noter que les composantes A x et Ay d’un vecteur ~j


sont des quantités scalaires. À titre d’exemple, pour le vecteur A ~ de
~ = ~ ~j
la figure ci-contre A x = 3 et Ay = 4. Le vecteur s’écrit donc A A
~ ~
3i + 4 j. Concrètement, cela signifie qu’on peut obtenir le vecteur A ~ ~j
en multipliant le vecteur unitaire ~i par 3 et en additionnant 4 fois le
~j
vecteur unitaire ~j.
~i ~i ~i x
Lorsque la projection d’un vecteur s’effectue sur la partie négative
de l’un des axes, la composante cartésienne associée à cet axe est néga-
y
tive. Pour le vecteur ~B de la figure au bas de la page Bx = −3 et By = 4.
Sous sa forme cartésienne, le vecteur s’écrira donc ~B = −3~i + 4~j. ~j
Concrètement, cela signifie qu’on peut obtenir le vecteur ~B en mul-
~j ~
tipliant le vecteur unitaire ~i par -3 et en additionnant 4 fois le vecteur A
unitaire ~j. ~j

~j
Testez votre compréhension A.2 −~i −~i −~i
x

Utiliser le code QR ci-contre pour vérifier votre capacité à écrire un


vecteur sous sa forme cartésienne à partir de sa représentation gra-
phique.

A.3.3 Passage de la forme polaire à cartésienne

Pour obtenir la forme cartésienne d’un vecteur A ~ à partir de sa


forme polaire, on utilise les fonctions sinus et cosinus afin d’obtenir
les projections du vecteur A ~ sur les axes x et y.
Tel que mentionné précédemment, la composante A x est positive
( A x > 0) lorsque le vecteur A ~ est projeté sur la portion positive de
~ est projeté sur la
l’axe des x et négative ( A x < 0) lorsque le vecteur A
partie négative de l’axe des x. De la même façon, Ay > 0 lorsque A ~ est
~
projeté sur la portion positive de l’axe des y et Ay < 0 lorsque A est
projeté sur la partie négative de l’axe des y.

Exemple A.4
y
Soit des axes x et y dont l’orientation positive est respectivement vers
la droite et vers le haut. On considère un catamaran qui se déplace à ~v vy = (5 cos 53°) m/s
une vitesse ~v = 5 m/s à 53° à gauche de l’axe des y positifs. Les compo- 53°
santes cartésiennes du vecteur ~v sont données par :
x
v x = −5 m/s × sin 53° = −4 m/s et vy = 5 m/s × cos 53° = 3 m/s. v x = (−5 sin 53°) m/s

On écrira donc ~v = (−4~i + 3~j)m/s.


176

Testez votre compréhension A.3


Soit des axes x et y dont l’orientation positive est respectivement vers
la droite et vers le haut. Considérez une force ~F de 15 N orientée à
20° sous l’axe des x négatifs. Comment s’écrit cette force sous sa forme
cartésienne ?

A.3.4 Passage de la forme cartésienne à polaire


Lorsqu’un vecteur est donné sous sa forme cartésienne, on déter-
mine son module à l’aide du théorème de Pythagore et son orientation
à l’aide de la fonction tangente inverse.

y Exemple A.5

x
Soit des axes x et y dont l’orientation positive est respectivement vers
θ la droite et vers le haut. On considère un déplacement ~s = (4~i − 3~j)m.
Le déplacement ~s et ses composantes s x et sy forment un triangle rec-
~s tangle dont la longueur des cotés correspond à la valeur absolue des
composantes s x et sy ; et dont la longueur de l’hypoténuse correspond
à la norme de ~s.
1m On trouve la norme de ~s à l’aide du théorème de pyhtagore :
q
k~sk = (3 m)2 + (4 m)2 = 5 m
4m
L’angle θ se trouve à l’aide de la fonction tangente inverse :
θ = 36,9°
 
3 3
tan θ = −→ θ = arctan = 36,9°
3m 4 4
k~sk = 5 m
Sous sa forme polaire, le déplacement s’écrira donc

~s = 5 m à 36,9° sous l’axe des x positifs.

Testez votre compréhension A.4


Utilisez le code QR ci-contre pour vérifier votre capacité à écrire un
vecteur sous sa forme polaire à partir de sa forme cartésienne.
les vecteurs 177

A.3.5 Multiplication d’un vecteur par un scalaire

La multiplication d’un vecteur A ~ = A x~i + Ay~j par un scalaire c


donne un second vecteur ~B = Bx~i + By~j avec Bx = cA x et By = cAy .

Exemple A.6
La 2e loi de Newton stipule que la force totale subie par un objet
est égale à la masse de l’objet multipliée par son accélération ~Ftot =
m~a. Considérons une caisse de 2 kg dont l’accélération est ~a = (4~i −
7~j)m/s2 . Le produit de la masse m par l’accélération ~a de la caisse
corrrespond à la force totale que subit la caisse :

~Ftot = m~a = (8~i − 14~j)kg m/s2 .

A.3.6 Addition de vecteurs

L’addition de deux vecteurs A ~ = A x~i + Ay~j et ~B = Bx~i + By~j donne


~ = Cx~i + Cy~j avec Cx = A x + Bx et Cy = Ay + By .
un troisième vecteur C

Exemple A.7
Une personne effectue deux déplacements ~s1 = (2~i + 5~j)m et ~s2 =
(−3~i + 3~j)m. Son déplacement total est

~stot = ~s1 +~s2 = (−1~i + 8~j)m.

Lorsqu’on veut additionner des vecteurs écrits sous une forme po-
laire, on les écrit d’abord sous leur forme cartésienne et on applique
la méthode décrite ci-dessus. Il est ensuite aisé de réécrire le résultat
sous forme polaire si cela est nécessaire.
178

Questions de révision
1. Vrai ou faux ?
a. Le module d’un vecteur est un vecteur.
b. La norme d’un vecteur est un scalaire positif ou négatif.
c. Les composantes A x et Ay sont des scalaires positifs ou négatifs.
d. Pour multiplier un vecteur par un scalaire, les deux quantités
doivent être exprimées avec les mêmes unités.
e. Pour additionner deux vecteurs, ils doivent posséder les mêmes
unités.
2. Les notations suivantes sont-elles correctes ? Corrigez les notations
incorrectes.

~ k = 5 cm ~i
a. k A d. ~ = (3~i + 2~j) m/s2
D
b. Bx = −6 m ~i e. |~E| = −5 cm
c. Cy = 4 m/s f. ~Fx = 5 N ~j

Exercices
1. Soient des axes x et y orientés respectivement vers la droite et vers le
haut. Considérons un avion dont la vitesse est de 300 km/h et orien-
tée à 40°, sous l’axe des x positifs. Exprimez la vitesse de l’avion
sous sa forme cartésienne.

2. Une voiture se déplace à 10 m/s vers le bas d’un plan incliné à 35°.
Son accélération est de 4 m/s2 vers le haut du plan incliné. Expri-
mez les vecteurs vitesse et accélération sous leur forme cartésienne.
Considérez des axes x et y orientés respectivement vers la droite et
vers le haut.

3. Un chalutier met le cap à 40° Ouest par rapport au Nord. Après


avoir parcouru 3 km, il décide de changer de cap et se dirige à 25°
Est par rapport au Nord sur une distance de 5 km.
a. Exprimez chacun des déplacements sous sa forme cartésienne.
b. À quelle distance se trouve-t-il de son point de départ ?
c. Dans quelle direction doit-il mettre le cap pour revenir à son
point de départ le plus rapidement possible ?
d. Dans quelle direction doit-il mettre le cap et quelle distance doit-
il parcourir pour revenir à 8 km à l’est de son point de départ ?
Exprimez votre réponse sous forme cartésienne et sous forme
polaire.
les vecteurs 179

Réponses

Testez vos compréhension


A.1 1. a. faux, b. vrai
A.1 2. a. vecteur, b. scalaire, c. vecteur, d. scalaire, e. scalaire.
A.3 ~F = (−14, 1~i − 5, 13~j) N

Questions de révision
1. a. faux, b. faux, c.vrai, d. faux, e. vrai.
2. a. incorrect, b. incorrect, c. correct, d. correct, e. incorrect, f. incorrect.

Exercices
1. ~v = (230~i − 193~j) km/h
2. a. ~v = (−8, 19~i − 5, 74~j) m/s, b. ~a = (3, 28~i + 2, 29~j) m/s2
3. a. ~s1 = (−1, 93~i + 2, 30~j) km et ~ s2 = (2, 11~i + 4, 53~j) km, b. Le cha-
lutier se trouve à 6,83 km de son point de départ. c. 1,55° Ouest
par rapport au Sud. d. Un déplacement ~ s3 = (7, 82~i − 6, 83~j) km ou
~s3 = 10, 4 km à 41,1° sud par rapport à l’est.

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