Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
meilleurs vecteurs
d’influence ?
L’EMPLOYEE ADVOCACY
ET LES PROGRAMMES
DE SALARIÉS AMBASSADEURS
1 INTRODUCTION
Pourquoi ce sujet ? 12
Pourquoi maintenant ? 13
Pourquoi ExtraMile ? 14
2 P O U R Q U O I D É P L OY E R U N P R O J E T
D’ E M P L OY E E A DVO C AC Y ?
Piloter efficacement 78
5 CONTRIBUTEURS 84
6 N O T I O N S E T G L O S S A I R E 90
7 À P R O P O S D’ E X T R A M I L E 95
8 LES AUTEURS 96
08 1
Conversation avec les auteurs, 27 avril 2020
D’une certaine manière, ces entreprises faisaient ainsi de l’Employee Advocacy
sans le savoir, ou plutôt sans le conceptualiser, sans les outils technologiques
actuels et sans la puissance d’amplification des réseaux sociaux.
Pour autant, l’Employee Advocacy telle qu’elle s’envisage aujourd’hui présente
plusieurs éléments de nouveauté, liés principalement à l’évolution des
technologies et des modes de travail :
• la massification de l’usage des réseaux sociaux, c’est-à-dire d’outils :
° qui permettent à chaque individu d’interagir de manière libre, facile
et horizontale, d’amplifier ses prises de parole et de s’exprimer comme un
véritable media, de jouer le rôle d’un influenceur ou d’un micro-influenceur,
° qui brouillent les limites entre professionnel et privé, entre collectif et
individuel,
° qui donnent à chacun l’opportunité de développer sa marque personnelle,
° qui font désormais partie de la culture populaire : leurs logiques et
les codes sont adoptés par tous les individus en tant que repère social
commun, quels que soient leur métier, leur secteur, leur niveau
d’éducation ou leur localisation géographique,
• l’émergence de solutions technologiques dédiées à la gestion de programmes
d’Employee Advocacy par les entreprises,
• de manière corrélative, l’émergence dans les organisations d’initiatives
d’Employee Advocacy structurées et pensées comme telles.
L’Employee Advocacy a pris son essor dans les entreprises en tant que champ
d’application et d’expérimentation. Signe de l’ampleur du phénomène, elle est
également devenue un champ de recherche en sciences sociales, en sciences de
gestion, en psychologie appliquée ou en sociologie des organisations.
2
Entreprise et Médias : « Comment faire des collaborateurs de l’entreprise des acteurs de ses communications ? » https://
010 entreprises-medias.org/employee-advocacy/
2010-2020 : c’est une fenêtre de temps de dix ans qui a vu ainsi le
concept s’incarner dans la réalité, les ébauches devenir des projets,
et les projets délivrer des résultats, avec de multiples essais et
erreurs, dans des organisations très variées.
3
Entreprise et Medias, op. cit. 013
Pourquoi ExtraMile ?
C’est pour toutes ces raisons que nous avons organisé, le 19 décembre 2019, un
événement sur le thème de l’Employee Advocacy dans le cadre des rencontres
« Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile ». Réunissant des stratèges, des experts et
des pilotes de projets de terrain, tous praticiens au sein d’entreprises internatio-
nales, cette rencontre a permis de confronter des idées, de présenter des retours
d’expérience, et nourrit largement ce document. Elle a également été le reflet
de la diversité des organisations concernées par le sujet : B2B autant que B2C,
industrie, services, technologies ou grande consommation.
E X TR AMILE.AGENCY EMPLOY EE A DVOCACY 015
016 EMPLOY EE A DVOCACY E X TR AMILE.AGENCY
Pourquoi déployer
un projet
d’Employee Advocacy ?
Qu’est-ce qui explique une telle différence ? Tout simplement le fait que la
méfiance est devenue la norme, une méfiance particulièrement renforcée à
l’encontre des « sachants », des « voix officielles » en général, dans un contexte
où les sources d’information se sont multipliées. C’est aussi l’écho d’une critique
profonde des institutions qui sont soupçonnées d’avoir, d’abord, « quelque chose
à vendre ».
« Nous recevons [le plus souvent] une information directement émise par la
marque ou par ses dirigeants, ce qui peut être très rédigé, artificiel » observe
Danielle Guzman, Global Head of Social Media and Distributed Content chez
Mercer4.
« Ce qui manque, c’est ce côté brut et authentique qui nous rapproche d’une
conversation normale. Un programme d’Employee Advocacy construit des
relations humaines, en interne comme en externe. Les marques ne construisent
pas de la confiance, mais les individus oui.
Ce sont eux qui représentent le futur d’une marque et de la voix qu’elle porte.
C’est l’opportunité pour les marques de réellement comprendre qu’avec [leurs]
collaborateurs, [elles ont] une mine d’or. »
018 4
Dynamic Signal : « Employee Advocacy: What It Is And Best Practices For Success »
E X TR AMILE.AGENCY EMPLOY EE A DVOCACY 019
Une étude parue un peu plus tôt et publiée par Fleishman Hillard5 allait encore
plus loin, indiquant que les consommateurs avaient 3 fois plus de chances de
faire confiance au collaborateur d’une entreprise plutôt qu’à son PDG pour faire
la différence entre les promesses communiquées et la réalité.
Sur le plan de la technique des réseaux sociaux, les chiffres partagés par Cisco
montrent que les publications des salariés sur les media sociaux génèrent
huit fois plus d’engagement que celles de leurs employeurs6.
5
Fleishman Hillard : « Authenticity Gap Report / Authenticity in an uncertain world : How to build trust and bridge the gap
between what people expect and what they experience », 2017
6
Hootsuite : « Employee advocacy sur les medias sociaux : les clés pour réussir »
7
Organ, D. W. (1990). The motivational basis of organizational citizenship behavior. In B. M. Staw & L. L. Cummings (Eds.),
020 Research in organizational behavior (Vol. 12, pp. 43-72). Greenwich, CT: JAI Press.
75
116
33
30%
Taux d’implication
20% des collaborateurs
10%
Au-delà de la pure efficacité (du point de vue de l’impact), c’est aussi un sujet de
retour sur investissement. Le coût d’un programme d’Employee Advocacy est
à mettre en regard avec cette capacité à toucher des audiences démultipliées.
Combien coûterait l’acquisition de telles audiences (évaluées en volume comme
en qualité) s’il fallait les toucher par d’autres moyens ?
8
Hootsuite, op. cit.
9
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019
022
10
Id.
Pascal Omnes (SPIE)
E X TR AMILE.AGENCY EMPLOY EE A DVOCACY 023
Parce que cela permet de cibler plus finement ses audiences
Une organisation qui met en place une démarche d’Employee Advocacy se dote
d’une capacité accrue à toucher des audiences supplémentaires, mais également
des audiences différentes et plus diversifiées que celles associées à ses canaux
officiels (web, presse, publications officielles, etc.) et à ses démarches tradition-
nelles (communication corporate, marketing, publicité, influence…).
C’est en mesurant les résultats d’un programme d’Employee Advocacy qu’on
mesure à quel point la notion de micro-influenceur s’incarne dans la réalité :
« En moyenne, sur la durée du pilote, chaque ambassadeur ayant partagé du
contenu a touché plus de 11 200 personnes par mois11 » note Anne Loiseleux,
responsable de la communication digitale chez SPIE.
11
Id.
024 12
Id.
Selon LinkedIn, en moyenne, les collaborateurs cumulent 10 fois plus de
contacts directs que les entreprises n’ont de followers. Chez Mazars, on
constate un ratio encore plus élevé avec 15 fois plus de connexions directes
- soit des contacts de 1er degré, dédoublonnés - que de followers sur les pages
officielles de l’entreprise sur LinkedIn.
13
Conversation avec les auteurs, 27 avril 2020 025
Parce que cela a un impact sur les autres canaux digitaux
Les programmes d’Employee Advocacy actuels sont centrés sur les réseaux
sociaux ; la plupart des contenus partagés par les marques étant des contenus qui
lui sont propres, publiés sur l’un de ses sites web, l’implication des collaborateurs
pour relayer, amplifier ou enrichir ces messages a donc un impact notable sur la
fréquentation de ces sites. Comme le rappelle Cécile Michard, responsable de la
communication interne et des contenus corporate chez SPIE :
« Un programme d’Employee Advocacy augmente la reconnaissance d’une
marque et développe le trafic vers son site web, avec, dans notre cas, une
amélioration de la conversion de 79 %14. »
Dans le cas de la SNCF, l’objectif est clair : il s’agit de contrer le « SNCF bashing »
sur les réseaux sociaux, en montrant l’envers du décors de l’entreprise grâce
aux employés présents sur le terrain. L’idée est de mettre en avant les différents
métiers et leur savoir-faire, dont ils sont extrêmement fiers15.
14
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019
026 15
Id.
C’est ici que les programmes d’Employee Advocacy peuvent s’appuyer de
manière efficace sur d’autres programmes de contenu destinés à dynamiser la
communication employeur. Saint-Gobain, avec son programme « You Did It »
est un exemple de cette synergie : des vidéos mettant en lumière des démarches
innovantes telles que des immersions dans le quotidien d’autres collaborateurs,
l’engagement des équipes pour la responsabilité environnementale, ou la
création de fablabs, sont des outils très efficaces aussi bien pour servir des
objectifs de communication employeur que pour dynamiser le partage par les
collaborateurs16.
Cet intérêt particulier de certains sujets pour une combinaison réussie des deux
démarches est confirmé par Sarah Alezrah, responsable éditoriale et du digital à
la direction de la communication interne de Bouygues Telecom, qui note que les
collaborateurs partagent beaucoup plus facilement des sujets de type RSE, tels
que la journée organisée par le réseau féminin de l’entreprise et qui permet de
promouvoir les métiers technologiques auprès des collégiennes et lycéennes17.
Les contenus dits vertueux sont ainsi perçus comme le socle d’une véritable
dynamique positive de communication.
16
Id.
17
Id.
18
Id. 027
Parce que cela construit une relation renouvelée entre
entreprise et collaborateurs
Laurent Choain, Chief People, Education and Culture chez Mazars, rappelle que cet
« effort discrétionnaire, c’est-à-dire librement consenti, ce n’est pas le résultat mais
en fait la véritable condition d’une politique d’Employee Advocacy réussie19».
Les collaborateurs, en ce qui les concerne, partagent des contenus pour
servir leur propre démarche personnelle, mais aussi pour exprimer leur fierté
d’appartenance. Il s’agit ainsi d’une alliance de la communication corporate et de
la marque personnelle.
Cette approche impose une réflexion sur le contenu. Mis à disposition des
collaborateurs (dans une logique classique d’amplification), celui-ci doit
être pensé sous un angle nouveau. Ce qui est engageant et valorisant pour
les collaborateurs sera un encouragement à partager. Ce déplacement
apparemment subtil du regard est en fait un vrai changement de paradigme.
028 19
Conversation avec les auteurs, 30 avril 2020.
Le risque à mesurer ici est celui d’un biais : à trop favoriser certains types
de contenus plus valorisants (démarches RSE, produits ou services plus
« spectaculaires » que les autres dans la gamme des prestations de l’entreprise),
on peut tendre vers une disjonction entre les objectifs personnels des uns et les
objectifs prioritaires de la communication business ou corporate.
Pour Sarah Bachmann20, l’antidote réside notamment dans l’équilibre de la
sélection initiale des ambassadeurs ainsi que dans le monitoring fin des résultats
du programme sur le long terme.
20
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019 029
Linda Oumahi (SNCF)
032 21
Entretien avec les auteurs, 14 février 2020.
Othman Abdelmoumene
(Mazars)
Sujet central pour toutes les entreprises, et qui prend une dimension de masse
dans le cadre du B2C, la gestion de la relation client est l’un des champs
d’application concrets de l’Employee Advocacy. Noémie Mellier-Veuillot, Head
of Client & Employee Advocacy chez BNP Paribas, met l’accent sur l’impact
qu’ont des salariés engagés sur le lien avec la clientèle : « L’Employee Advocacy
et la fidélisation des clients sont étroitement liées. Des collaborateurs engagés
seront les premiers ambassadeurs de l’entreprise et s’attacheront à proposer une
expérience client de meilleure qualité22. »
22
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019 033
Sarah Bachmann (EPIROC)
Dans le cas de Dell cité plus haut, après trois ans, les
collaborateurs partageaient six fois plus d’informations relatives
au Groupe sur les réseaux sociaux que les comptes corporate (les
comptes officiels de l’entreprise sur les divers réseaux sociaux). Sur la
même période, l’entreprise a enregistré une réduction de 30 % des commentaires
négatifs à son égard sur Internet, notamment de la part de ses clients - un
effet bénéfique attribué aux prises de parole positives des équipes. On prend
conscience ici de l’importance de la mesure à tous les niveaux : si on veut montrer
l’impact d’une démarche d’Employee Advocacy dans les faits, il faut faire preuve
de rigueur et pouvoir le démontrer via des indicateurs pertinents.
Il s’agit ici de dépasser les craintes que les organisations pouvaient nourrir
avant la généralisation de l’usage des réseaux sociaux. Il était souvent admis, à
l’époque, qu’il était dangereux de laisser des salariés prendre la parole librement
sur des sujets concernant l’entreprise. Or, de manière quelque peu contre-intuitive,
on observe désormais de façon générale que plus les collaborateurs sont actifs,
responsabilisés et engagés sur les réseaux sociaux, plus l’organisation sera à
même de contrôler et gérer risques et situations sensibles.
Cela concerne en premier lieu les risques inhérents à l’utilisation même des
réseaux sociaux. Une démarche d’Employee Advocacy implique nécessairement
un volet formation, parfois la création d’une charte (cf. plus bas, « Manuel
des bonnes pratiques »). Cela permet de diffuser une culture commune de
compréhension et de responsabilité individuelle vis-à-vis des risques et des
opportunités offertes par l’utilisation des réseaux sociaux. Il faut garder à l’esprit
en permanence aussi bien l’intérêt d’une démarche personnelle que les enjeux de
réputation de l’entreprise.
Lors des 50 ans du groupe Capgemini, les collaborateurs ont par exemple
participé à un programme mondial (200 000 personnes dans plus de 40 pays)
nommé MoveFifty, qui leur permettait de « bouger » (courir, marcher, etc.) pour
le compte d’une association caritative, puis de poster sur les réseaux sociaux
la distance parcourue ainsi qu’une photo, avec un hashtag dédié. Une manière
inédite de vivre et de donner à voir une cohésion d’équipe à l’échelle mondiale23.
038 23
Capgemini 50 ans : envie de futur depuis 1967.
Sarah Alezrah
(Bouygues Telecom)
Approche RH
Sourcer, recruter, faire
levier sur les talents
4
avant, pendant et après
24
Conversation avec les auteurs, 29 avril 2020
044 25
Conversation avec les auteurs, 27 avril 2020
Sur quels critères identifier ces premiers candidats ? On peut citer notamment :
• ceux qui ont déjà spontanément partagé des contenus sur leur entreprise,
• ceux qui sont déjà très présents à l’extérieur de l’entreprise (marketeurs dans
les salons professionnels, commerciaux chez les clients, recruteurs dans
les écoles...) : ils maitrisent le discours de l’entreprise, et il suffit de leur
apprendre le B-A-BA des réseaux sociaux,
• ceux qui ont une appétence pour les outils digitaux,
• ceux qui ont une appétence pour le développement de leur marque personnelle,
• ceux qui ont une appétence pour contribuer au rayonnement de l’entreprise,
• ceux qui sont représentatifs d’une fonction, d’un niveau hiérarchique, d’une
spécialité métier, d’un emplacement géographique, ou d’une catégorie sociale
ou sociétale.
Les deux approches (échantillon vs. extension large) ne sont pas antinomiques
et peuvent se combiner dans le temps sous la forme d’une amplification du
programme. C’est une démarche graduelle qu’a ainsi adopté SPIE : « Nous avons
commencé avec 100 ambassadeurs sélectionnés, en trois langues, sur 5 pays
cibles et autour de 12 thématiques principales. En 2020, vous voulons inviter
100 nouveaux ambassadeurs et nous appuyer sur des administrateurs locaux,
afin que nos filiales puissent produire davantage de contenu. Cela permettra de
répondre aux attentes de nos contributeurs, qui souhaitent plus de contenu local
dans leur propre langue26. »
Une approche plus ouverte induira plus rapidement un reach amélioré, et
permettra notamment de viser des objectifs de type RH en interne (engagement)
comme en externe (communication employeur), en valorisant les hommes et les
femmes qui en sont les acteurs.
26
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019 045
Choisir une / des tactique(s)
Il est évident que l’effet optimal est atteint quand les messages sont
personnalisés par celui qui les poste à destination de son propre réseau, en y
ajoutant ses propres mots, conditions d’une authenticité poussée. Mais il faut ici
surtout penser en termes d’efficacité : la simple amplification est une première
étape très fructueuse dans une démarche d’Employee Advocacy. Qu’elle soit
réalisée en direct par le collaborateur sur le réseau social concerné, ou via son
accès à une plateforme d’Employee Advocacy, elle ne suppose que peu d’efforts
et peu de « prise de risque ». C’est donc une excellente manière d’embarquer
doucement et graduellement les collaborateurs qui sont les moins habitués à
l’utilisation des réseaux sociaux. Il reste qu’il faut manier l’amplification avec
prudence. Franck La Pinta rappelle ainsi que « (...) le côté brut et incarné de
l’Employee Advocacy est tout de même le résultat attendu d’une stratégie
d’entreprise. Il faut faire attention à ce que cette stratégie de communication ne
soit pas demain, elle aussi, décodée et rejetée par les clients. ».
B - La curation de contenus
Cette approche dessine une cartographie où plusieurs rôles sont possibles pour
les collaborateurs.
MICRO-INFLUENCEURS INFLUENCEURS
COMMUNAUTÉ ENGAGÉE
Les « curateurs » sont ceux qui partagent des informations liées à leur métier,
au secteur d’activité de leur entreprise, ou aux mégatendances économiques et
sociales. Les « conteurs » sont ceux qui vont avoir tendance à raconter ce qui se
passe dans leur entreprise.
Jusqu’alors « majorité silencieuse », les salariés deviennent une voix qui compte
et qui porte - une partie prenante-clé. Ils sont le gage d’une plus grande proximité
avec les parties prenantes externes, d’une authenticité renforcée et humanisent
une communication souvent jugée formelle et distanciée. Mais il ne peut pas
s’agir d’une contrainte. Comme le rappelle Noémie Mellier-Veuillot : « Il s’agit bien
d’une démarche centrée sur le collaborateur (employee centric).
L’Employee Advocacy ne peut résulter ni d’une obligation ni d’une exigence27. »
Alors comment faire pour embarquer les collaborateurs dans une démarche
d’Employee Advocacy ? La réponse est aussi simple qu’elle est ambitieuse. Il
s’agit de communiquer de manière efficace sur la mission, les objectifs et les
activités de l’entreprise. La première question à se poser est donc celle de la
perception qu’ont les salariés de la culture de l’entreprise, de ses valeurs et
de sa communication. Plus les collaborateurs sont en phase avec celles-ci,
impliqués dans le succès de l’entreprise, plus ils seront naturellement enclins à
s’en faire les ambassadeurs. La clé du succès réside donc dans la maîtrise de la
communication en interne et en particulier dans la subtilité de l’approche :
personne ne souhaite être perçu comme un canal marketing supplémentaire, ni
comme une ressource corvéable à merci. Il s’agit bien d’être transparent sur les
motivations de l’entreprise et sur l’alignement des intérêts des deux parties.
27
Id. 053
Dans le cas de Prodware, David Benguigui note ainsi : « Nous avons fait le choix,
lors des différentes formations, de mettre l’accent sur ce volet. Il est essentiel
pour le collaborateur de ne pas se considérer pas comme un homme-sandwich
au service de la marque, mais de percevoir aussi les bénéfices induits de cette
démarche. Cela va du contrôle de son “double digital” à son employabilité, en
passant par sa crédibilité et son territoire de communication28. »
Deux axes majeurs sont aujourd’hui au centre des attentes des collaborateurs
vis-à-vis de leur entreprise : la reconnaissance et le développement.
Une démarche structurée d’Employee Advocacy peut répondre, au moins
partiellement, à ces enjeux.
D’une part, parce qu’en prenant la parole sur les réseaux sociaux, les salariés
peuvent à la fois valoriser leur expertise, accroître leur pouvoir d’influence, et
acquérir de nouvelles compétences : il s’agit du développement. D’autre part,
parce que le fait d’être en situation ou sollicité pour relayer ou produire des
messages sur l’actualité de leur entreprise de leur témoigne en soi d’une forme de
confiance de la part de leur employeur : il s’agit de la reconnaissance.
Ce dernier enjeu est considéré comme une priorité par 78 % des salariés, et 69 %
d’entre eux indiquent être prêts à s’engager plus s’ils sont davantage reconnus
par leur entreprise. « Notre programme d’Employee Advocacy a clairement
contribué à accroître l’engagement et la fierté d’appartenance », explique
ainsi Sarah Alezrah. « Même s’il n’en n’est pas le seul facteur, il vient nourrir les
enquêtes internes, dont la dernière édition place l’engagement à 97 % et la fierté
d’appartenance à 94 %. Dans les deux cas, nous sommes 10 points au-dessus des
benchmarks29. »
Valoriser la marque personnelle de salariés, en en faisant les ambassadeurs
de l’entreprise, sert donc l’organisation dans son ensemble. Sa notoriété, son
positionnement, sa réputation et son efficacité collective en bénéficient, autant
que son attractivité.
28
Entretien avec les auteurs, 14 février 2020.
054 29
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019
C’est notamment ce à quoi s’attache Linda Oumahi : « Nous voulons intégrer
pleinement la communauté [de salariés actifs sur les réseaux sociaux] dans
l’écosystème du Groupe, la faire vivre et l’engager autour de l’évolution du
Groupe SNCF et de sa raison d’être : « Apporter à chacun la liberté de se déplacer
facilement en préservant la planète ». Nous voulons donner à nos collaborateurs
les clés et les formations nécessaires pour accompagner la transformation
digitale de l’entreprise et communiquer sur la marque de manière efficace, auprès
d’une audience étendue. Notre but est que chaque partie prenante y trouve des
bénéfices clairs en termes de visibilité, de crédibilité et d’implication, et que
nous développions à la fois notre marque employeur et la marque personnelle de
nos contributeurs30. »
30
Id.
31
Strengthening the Tie: Creating Exchange Relationships That Encourage Employee Advocacy as an Organizational Citizenship Behavior ».
Justin A. Walden et Catherine Y. Kingsley Westerman, Management Communication Quarterly 2018, Vol. 32(4) 593–611.
32
Podsakoff, N. P., Whiting, S. W., Podsakoff, P. M., & Blume, B. D. (2009). Individual- and organizational-level consequences of organizational
citizenship behaviors: A meta-analysis. Journal of Applied Psychology, 94, 122-141.
33
McMillan, K., & Albrecht, S. (2010). Measuring social exchange constructs in organizations. Communication Methods and Measures, 4, 201-220. 055
« Les salariés sont au centre de notre dispositif », indique Sarah Alezrah. « Au fil des
années, de simples récepteurs, ils sont progressivement devenus commentateurs,
animateurs, contributeurs, prescripteurs puis ambassadeurs. Aujourd’hui notre
communication est majoritairement horizontale. » On voit bien ici que la démarche
d’Employee Advocacy s’inscrit dans une approche sur le temps long, qui vise à
rendre les collaborateurs acteurs de la communication interne comme externe, et
qui date d’avant la démocratisation des réseaux sociaux. Ce socle, cette culture
d’engagement, ainsi que l’appropriation d’outils tels qu’un intranet bien pensé,
un réseau social d’entreprise performant, une approche « digital workplace » se
révèlent des leviers précieux. Dans le cas de SPIE, le marqueur culturel fort que
représente l’actionnariat salarié (plus d’un tiers des salariés sont actionnaires de
l’entreprise) est un autre exemple de facteur préexistant qui peut jouer un rôle très
important à l’heure de la définition et du déploiement de programmes d’Employee
Advocacy. Il reste bien entendu un point à ne pas négliger : l’idiosyncrasie des
systèmes. Le secteur d’activité et la spécialité des métiers de l’organisation
jouent un rôle non négligeable dans l’approche initiale d’embarquement des
collaborateurs.
Comme le rappelle Thomas Rouchon, Head of Digital Communication chez Mazars,
dans le modèle d’affaires d’une firme d’audit et de conseil, l’expertise est incarnée
par les collaborateurs, au premier rang desquels les associés. Il existe un lien
très fort et indéniable entre la marque personnelle et la communication business
ou corporate. Cela joue nécessairement quand il s’agit de lever les réticences
concernant la mise en avant des personnes34. La spécificité de la situation et du
modèle d’affaires d’une entreprise, et la chaîne de valeur dans laquelle elle s’insère,
vont donc commander de manière directe la stratégie d’Employee Advocacy à
mettre en oeuvre, sa méthodologie, ses objectifs et son dispositif de mesure.
Former
056 34
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019
Il s’agit d’un socle indispensable pour le déploiement de tout programme
d’Employee Advocacy. Comment faire ? Former, former, et former encore.
De très nombreux formats sont possibles, du webinar aux réunions classiques de
formation, en passant par le reverse mentoring ou par des rendez-vous informels,
plus à même de démystifier le sujet sans pression et mettre en avant de manière
conviviale les meilleures pratiques. À la Société Générale, des sessions de
formation ont par exemple été organisées en donnant la parole à des journalistes
experts des réseaux sociaux.
057
Faire confiance, reconnaître le droit à l’erreur
Bonne nouvelle : on constate sur le terrain une réelle appétence des salariés
pour ces programmes et pour devenir des ambassadeurs de leur entreprise.
Les chiffres mis en exergue dans l’exemple précité de Dell (un doublement du
nombre de salariés engagés entre 2010 et 2014), sont là pour le rappeler. Tarik
Lebtahi, Employee Experience Director chez Dassault Systèmes, note pour sa
part : « Nous avons lancé le programme “People Stories” pour valoriser les
personnalités parfois étonnantes de nos collaborateurs. Ils sont danseurs,
sportifs, musiciens, designers. Chez 3DS, nous sommes convaincus que le fait
qu’ils vivent pleinement leur passion en parallèle de leur métier participe à leur
réussite, aussi bien personnelle que professionnelle. Le succès du programme,
dès la diffusion des premières vidéos, a confirmé la puissance de l’Employee
Advocacy et la capacité formidable des collaborateurs à véhiculer nos valeurs, au
premier rang desquelles “Show that the dream is possible”.35»
Le constat est corroboré par Othman Abdelmoumene, en charge du programme
d’Employee Advocacy chez Mazars : « La première leçon que nous tirons de notre
expérience est que la censure et l’auto-censure entravent considérablement la
mise en place d’une stratégie d’Employee Advocacy.
058 35
Entretien avec les auteurs, 3 mars 2020
Anthony Hamelle
(TBWA\Groupe)
36
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019 059
Cela suppose bien sûr la confiance et la flexibilité : laisser les collaborateurs
libres de leurs propos, et surtout ne pas exiger que les messages soient
nécessairement reproduits à l’identique (nous mettons ici de côté les
considérations propres à la communication de crise). Cela suppose également
l’optionnalité : laisser les collaborateurs libres de leurs choix, et notamment
de relayer, d’adapter ou de contextualiser ceux des messages avec lesquels
ils se sentent le plus à l’aise. Or, sur le terrain, il peut s’agir d’une injonction
contradictoire : comme le résume Anthony Hamelle (Managing Director chez DAN
Paris et conseil de Système U pour leur programme d’ambassadeurs) :
« S’il est essentiel de faire confiance aux salariés et de ne pas brider leur parole,
il faut toutefois veiller à éviter les hiatus entre l’expression des salariés et celle de
l’entreprise. »
060 37
Entretien avec les auteurs, 3 mars 2020
La confiance est centrale car elle nourrit une densité singulière de la relation
entre l’organisation et ses collaborateurs. C’est d’abord un levier qui permet
l’expression de l’identité particulière de l’individu et de sa place dans l’entreprise.
Laurent Choain remarque ainsi : « La manière dont un Mazarien parle de Mazars
librement est intéressant à deux titres. Ça dit quelque chose sur Mazars, mais ça
dit surtout quelque chose sur le talent qui s’exprime. Sa profondeur, sa concision,
son potentiel38. »
38
Conversation avec les auteurs, 30 avril 2020
39
Men, L. R. (2014). Why leadership matters to internal communication: Linking transformational leadership, symmetrical
communication, and employee outcomes. Journal of Public Relations Research, 26, 256-279.
061
Reconnaître, distinguer, gamifier
Bien pensée, une dimension d’émulation via des mécanismes de jeu peut être un
puissant levier de réussite. « Si la première étape est de dénicher, de former et
d’accompagner les talents d’ambassadeurs », indique ainsi Thomas Rouchon,
« la gamification permet très clairement ensuite de passer à la vitesse
supérieure40. » Cette dimension est, rappelons-le, à manier avec précaution.
Franck La Pinta indique pour sa part : « Pour moi, la gamification ne fonctionne
de manière optimale qu’avec certains profils psychologiques, les gamers et des
killers. Pour les socializers et les explorers, cet esprit de compétition peut potenti-
ellement décourager, voire aller à l’encontre de la logique collective de l’Employee
Advocacy. »
064 40
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019
E X TR AMILE.AGENCY 065
Embarquer les leaders, et notamment les dirigeants
066 41
Id.
Si tous les dirigeants et P.-D.G.de grands groupes n’ont pas forcément vocation
à devenir des stars des réseaux sociaux, leur communication est de plus en plus
scrutée, en interne aussi bien que par le grand public. A des degrés différents
(d’un P.-D.G. salarié nommé à Michel-Edouard Leclerc, par exemple), ces leaders
incarnent les entreprises qu’ils dirigent, et se positionnent sur des sujets pour
lesquels ils ont des convictions à partager. Il s’agit bien ici d’une logique de
marque, et donc d’une définition de territoires d’expression. C’est par exemple
le cas d’Emmanuel Faber, P.-D.G. de Danone, qui s’exprime régulièrement sur
l’engagement social nécessaire de la part des grandes entreprises. La parole de
ces personnalités du monde du business prend une importance toute particulière ;
leur communication doit être pensée comme une démarche éditoriale structurée,
au service du rayonnement de l’entreprise, sur les réseaux sociaux comme sur
d’autres media.
Cela peut se construire de multiples manières, qui ne passent pas forcément par
le fait de partager un grand volume de posts sur Twitter. Chez Mazars, l’ex P.-D.G.,
Philippe Castagnac, a construit sa visibilité en publiant régulièrement des tribunes
au sein du programme LinkedIn, jusqu’à atteindre près de 60 000 followers - une
audience non négligeable dans un secteur d’activité traditionnellement discret.
Lors de la crise du Covid-19, Paul Hermelin, P.-D.G. de Capgemini, a quant à lui
choisi non seulement d’exprimer sa solidarité dans ce contexte difficile mais aussi
d’initier de façon très personnelle des échanges pour mieux vivre le confinement,
en partageant durant les week-ends des listes de choix musicaux à faire découvrir
auprès de son réseau sur LinkedIn.
Enfin, une présence active des leaders sur les réseaux sociaux est une preuve
tangible de leur foi dans l’intérêt stratégique de ces outils. Il s’agit ici aussi de
diriger par l’exemple - c’est donc un levier supplémentaire de réussite d’un
programme d’Employee Advocacy. Idéalement, le CEO (Chief Executive Officer)
est aussi, de fait, un CAO (Chief Advocacy Officer).
David Benguigui rappelle ainsi : “En tant que communicants, nous avons
un devoir d’exemplarité. Difficile en effet de dispenser des formations,
d’embarquer des collaborateurs dans un programme d’Employee Advocacy
sans une certaine légitimité. En marge d’une maîtrise du sujet, cela passe par
un réseau conséquent, une présence régulière et pertinente, la publication
de tribunes, d’articles… Autant d’éléments permettant également d’avoir un
Social Selling Index qui assoit cette légitimité et qui permet de challenger ses
collaborateurs43. »
42
Saper Vedere : Les directeurs de la communication sur Twitter, 2019
070 43
Entretien avec les auteurs, 14 février 2020
Ils doivent toutefois se garder d’un piège : leur propre implication sur les réseaux
sociaux peut être vue comme un corollaire de leur spécialité plus que comme un
rôle d’exemple. Il faut qu’ils soient prêts à répondre à la remarque : « Tout ça c’est
très bien, mais après tout c’est ton métier de communiquer ».
44
« Les collaborateurs, meilleurs relais d’influence ? » Le Lab Bonnes Pratiques ExtraMile, 19 décembre 2019 073
Choisir les technologies adaptées
Parmi les critères pour effectuer un choix, nous retenons en particulier les
suivants :
• Qualité et simplicité de l’interface utilisateur,
• Qualité de l’expérience mobile,
• Coût à court et moyen terme,
• Gestion du multilinguisme,
• Qualité des outils de reporting,
• Place donnée à la gamification,
• Correspondance de ces outils avec les usages de l’entreprise,
• Capacité à décentraliser la gestion de l’Employee Advocacy,
• Finesse de la gestion du workflow de création et de diffusion des contenus,
• Sécurité des données,
• Accompagnement et formation à l’outil par les équipes de l’éditeur.
Mais quels contenus ? Il ne faut pas hésiter à varier les formats et les types de
contenus. Dans le cas de l’Employee Advocacy comme ailleurs, au-delà du texte,
les photos, les infographies, les sondages sont des exemples de contenus qui
peuvent maximiser l’impact sur les audiences. La vidéo, en particulier lorsqu’elle
met en scène des collaborateurs, se marie par exemple très bien avec l’Employee
Advocacy. Chez Dassault Systèmes, Tarik Lebtahi précise que « mettre en
lumière les passions des collaborateurs permet de redécouvrir de nouvelles
dimensions de l’entreprise ». Avec succès puisque les vidéos du programme
« People Stories » recensent 2 fois plus de vues sur Facebook que les contenus
habituellement partagés, et 16 000 vues en moyenne sur LinkedIn.45.
076 45
Entretien avec les auteurs, 3 mars 2020
Aligner démarche d’Employee Advocacy
et stratégie éditoriale
• les KPIs quantitatifs, très utiles pour avoir une idée du volume de l’activité
: mesure du trafic généré, de l’audience « effective » ou de la portée d’une
publication sociale, du nombre de partages et de « likes » ou encore du nombre
de personnes embarquées en interne ou du nombre de followers supplémentaires
sur tel ou tel compte ;
• les KPIs qualitatifs, qui permettent d’évaluer l’atteinte d’objectifs plus fins
et plus difficilement quantifiables : par exemple le niveau d’engagement des
salariés, le partage des contenus, la contribution à la notoriété, à la perception
de l’image de l’entreprise, la tonalité des commentaires, les messages véhiculés
dans les réponses aux stories, ou les appréciations et les émotions de publics
cibles.
078
CONTENU AUGMENTÉ SUR
PAROLESDELE ADERS.COM
En communication, ce qu’on
ne mesure pas n’existe pas
Assaël Adary (Occurrence)
Flashez le QR code avec votre smartphone pour lire la capsule vidéo ou suivez le
lien : http://mesure.pdl.plus
Former et valoriser
Il s’agit ici de proposer par exemple des formations (à la rédaction, au personal
branding, etc.), et d’inviter les participants à des événements organisés par
l’entreprise de façon privilégiée. On peut aussi leur donner la parole et leur offrir
des opportunités de partage de leur expérience lors de salons de recrutement,
dans les supports de communication interne, etc.
Mesurer l’embarquement
Il faut pour cela s’appuyer sur les tableaux de bord mis en place, mais surtout
solliciter très régulièrement l’avis des participants, de manière qualitative - c’est
une condition essentielle pour la création d’un véritable sens d’appartenance à
une communauté.
Communiquer
Il s’agit de faire circuler l’information, non seulement auprès des dirigeants,
mais aussi auprès des participants, concernant le déroulement du programme
et ses résultats. Une approche de type storytelling, pour raconter l’histoire du
programme de façon engageante, permet à la fois de mieux le comprendre en
interne et de favoriser l’adhésion des différents publics.
080 46
Entretien avec les auteurs, 14 novembre 2019.
EMPLOY EE A DVOCACY 081
082 EMPLOY EE A DVOCACY E X TR AMILE.AGENCY
Quelles
perspectives ?
Les programmes d’Employee Advocacy ont de beaux jours devant eux.
Ils s’insèrent efficacement au sein des stratégies de communication, à la
croisée des enjeux internes et externes.
Notre credo ?
L’Employee Advocacy fait enfin partie des démarches qui incarnent une
approche moderne et professionnelle de la communication : si elle est
structurée via des objectifs clairs, elle voit sa performance et son ROI
aisément mesurable et quantifiable. C’est ainsi le marqueur visible d’une
fonction communication qui se conçoit et qui est perçue comme un
véritable business partner au sein de l’organisation.
www.linkedin.com/in/alezrahsarah www.linkedin.com/in/sarah-bachmann-55115638
www.twitter.com/salezrah www.twitter.com/sb0201
Chief People, Education & Culture, Mazars Directeur Marketing puis Social Media
& Content Director Group, Prodware
www.linkedin.com/in/laurentchoain
www.twitter.com/laurentchoain www.linkedin.com/in/davidbenguigui
www.twitter.com/benguigui_david
Head of Regional Marketing & Global Customer Managing Director, DAN Paris
Advocacy, Hootsuite et Chief Digital Officer, TBWA\Paris
www.linkedin.com/in/ydirheimer www.linkedin.com/in/anthonyhamelle
www.twitter.com/yanndirheimer www.twitter.com/148
www.linkedin.com/in/francklapinta www.linkedin.com/in/tarik-lebtahi-a16aabb
www.witter.com/flapinta www.twitter.com/tlebtahi
www.linkedin.com/in/agathe-lélu-b798175 www.linkedin.com/in/anneloiseleuxdigitalmanager
www.twitter.com/agathe_lelu www.twitter.com/anneloiseleux
www.linkedin.com/in/noémie-mellier-veuil- www.linkedin.com/in/cecilemichard
lot-0bb2136a www.twitter.com/cecilemi
www.linkedin.com/in/pascal-omnes www.linkedin.com/in/lindaoumahi
www.twitter.com/pascal_omnes www.twitter.com/loumahi
www.linkedin.com/in/thomasrouchon www.linkedin.com/in/vincent-yau-93698221
www.twitter.com/thomasrouchon www.twitter.com/vincentyau1
Advocacy behaviour
La recherche universitaire désigne par cette expression l’ensemble des
comportements d’ambassadorat, c’est-à-dire la façon dont les salariés se font les
porte-parole de leur entreprise, que cela soit encouragé ou non par l’organisation
elle-même.
Amplification
L’amplification consiste simplement, pour les collaborateurs, à relayer avec
leurs comptes individuels les messages postés par l’entreprise via ses comptes
officiels sur les réseaux sociaux.
Curation
Travail de type journalistique, qui consiste à suivre l’actualité d’un thème (dans les
media, digitaux ou non, sur les réseaux sociaux …) , et à en extraire les contenus
les plus intéressants ou les plus importants pour les proposer à son audience …
et aux collaborateurs participant aux programmes d’Employee Advocacy.
Employee Advocacy
L’Employee Advocacy englobe l’ensemble des programmes qui consistent à
mobiliser ses collaborateurs - ainsi que les membres de son écosystème proche
- afin qu’ils deviennent les « ambassadeurs » de l’organisation pour laquelle ils
travaillent, voire de ses produits ou services, notamment sur les réseaux sociaux.
Il s’agit pour une organisation ou une entreprise de concevoir et déployer un
programme structuré, sur le temps long, pour faciliter, favoriser et encadrer la
prise de parole des collaborateurs avec un focus sur la sphère digitale en général
et sur les réseaux sociaux en particulier. Cela suppose une stratégie générale,
un plan d’action, des moyens, et (le plus souvent) l’utilisation de plateformes
logicielles dédiées.
Gamification
La gamification est un néologisme venant de l’anglais game, ou jeu. Il désigne
le fait de reprendre des concepts, des mécaniques, des codes culturels, des
symboles, ainsi que des outils technologiques provenant du monde des jeux et
notamment les jeux vidéo - pour les appliquer dans d’autres contextes, en faisant
appel aux ressorts psychologiques associés à cet univers, en premier lieu l’esprit
de compétition ou le besoin de gratification.
Influenceur
Personne qui, du fait de sa stature intellectuelle, sociale, ou culturelle, et/ou du fait
de la taille et de la cohérence de son audience, est en mesure d’avoir un impact
(en termes d’opinions, de comportements d’achat…) sur un nombre significatif
d’individus : son audience immédiate (influence directe), voire des audiences plus
larges (par phénomène de viralité).
091
Lead
En anglais, un lead est un prospect qui se situe au tout début du processus
de développement commercial : c’est une piste qui peut être exploitée afin de
devenir potentiellement un client.
Micro-influenceur
Personne ayant une audience directe plus faible qu’un influenceur (sans qu’il
existe de seuil quantitatif évident), mais dont le taux d’engagement est en général
bien supérieur.
Reach
Audience « effective » ou portée d’une publication sociale, c’est à dire le nombre
de fois où la publication s’est effectivement affichée dans les fils d’actualités des
abonnés.
Reverse mentoring
Concept fondé sur le présupposé selon lequel les collaborateurs les plus junior au
sein des entreprises disposent d’une culture et d’une maîtrise des technologies
Social marketing
À distinguer du marketing social et sociétal, le social marketing désigne les
pratiques marketing faisant appel aux techniques et aux opportunités propres aux
réseaux et media sociaux.
Social selling
Fait d’exploiter les réseaux et media sociaux pour développer ses ventes et
entretenir la relation client.
Thought leadership
Fait d’être un leader par la force des idées que l’on diffuse. Il s’agit d’acquérir
une stature d’influenceur par la capacité à prendre du recul, analyser les signaux
faibles, identifier les mégatendances, et les partager avec son audience en
proposant un sens et une interprétation.
Nous sommes unis par une idée force : la communication des entreprises doit
d’abord être au service d’un projet stratégique et reposer sur des idées et du
contenu. Forts de nos expertises et de notre pratique de la communication
d’entreprise, en agences et chez des annonceurs de taille et de secteurs
variés, nous avons créé ExtraMile pour réunir les talents que nous considérons
indispensables au succès des projets de communication au 21e siècle.
www.extramile.agency
hubert@extramile.agency
https://www.linkedin.com/in/hubertcallay/
https://twitter.com/hubertcallay
marielaure@extramile.agency
https://www.linkedin.com/in/marielauresoulie/
https://twitter.com/MLS2510