Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Promotion 2023
Maud PLOUZEAU (m.plouzeau@polyvia-formation.fr) 1
Année scolaire 2022-2023
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 2
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
Formulation
=
Formule
4
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
A) Définitions
➢ Formulation avec une nouvelle base : ce travail de R&D peut demander plusieurs mois. Les exigences
du cahier des charges fonctionnel peuvent, en cours d’étude, être modifiées/négociées avec le client qui
apporte son aide, ou le responsable produits/production.
➢ Adaptation d’une formule : par exemple, une formule est utilisée en production dans une filiale étrangère,
cependant une matière première n’est pas/plus disponible/autorisée, ou le cahier des charges fonctionnel
est légèrement différent dans le pays de destination intéressé. 5
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
B) Identification des matières premières de produits formulés
▪ Matières actives : matières premières les plus importantes d’une formule (pas forcément en terme
de quantité) car elles remplissent la fonction d’usage principale recherchée. Elles sont souvent
intégrées au nom de la formule.
▪ Auxiliaire de formulation (= additif, adjuvant, excipient) : il permet de rendre les matières actives
compatibles entre elles, ou d’améliorer les performances du produit (rhéologie, conservation,
propriétés mécaniques, …).
6
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
C) Un exemple de la vie courante… Le shampooing !
10
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
C) Un exemple de la vie courante… Le shampooing !
❑ Formule du technicien :
Exercice n°1 :
Ci-dessous vous sont présentées trois formules, celle d’un médicament sous forme de sirop, celle d’une soupe
instantanée et celle d’un béton de ciment.
1- Associer la formule au produit correspondant et indiquer dans chaque cas la ou les matières actives et le ou
les auxiliaires de formulation. Spécifier la fonction d’usage des trois formules
2- Pour la formule 1, indiquer le type de mélange obtenu au cours de la formulation. 12
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
D) Exercices d’application
Exercice n°2 :
Relier les éléments du
tableau entre eux.
13
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
Formulation (% massiques)
Auxiliaire(s) de formulation
Matière(s) active(s) Additifs
Base Adjuvants
Matrice Excipients
Formulateur(s)
+
Procédé de
compoundage
Formule
Matière première
Réponse à un cahier des charges
Master batch
Compound 14
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
Quel que soit le type d’additif / adjuvant, on est amené à prendre en considération les critères suivants :
- Performances propres
- Compatibilité avec les additifs / adjuvants
- Compatibilité avec la mise en œuvre (en particulier thermostabilité et faible volatilité)
- Compatibilité avec l’usage (par exemple, la non-toxicité)
- Tenue à long terme (résistance à la migration)
- Rapport performance / prix
En ce qui concerne la toxicité, la liste des additifs / adjuvants utilisables dans les applications alimentaires est fixée par décret du
ministère de l’Agriculture.
Une directive de la CEE traitant de la migration des constituants de matières plastiques destinés à entrer en contact avec les
denrées alimentaires est proposée au Journal Officiel des communautés européennes 16/6/78 n° C 141/4.
16
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 17
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Vendre grâce aux couleurs
Les polymères sont, par nature, dans leur grande majorité, peu ou pas colorés. Leur coloration doit satisfaire à
des exigences très diverses :
• Esthétique : tissus enduits, ameublement, …
• Technique : protection contre la lumière visible ou les radiations UV
• Sécurité : signalisations fluorescentes des véhicules et des travaux routiers
• Repérage : câblerie, …
• Camouflage : armement, …
De nombreux facteurs ont une influence sur la couleur, notamment la résine, les additifs, la texture, la forme,
les conditions d’éclairage, l’environnement, les conditions de traitement et surtout, le perception humaine.
Par ailleurs, la conformité aux règlements, tels que les directives UL (Underwriters Laboratories) ou FDA (Food
and Drog Agency), peuvent influencer la sélection de pigments et de colorants utilisés pour obtenir un
échantillon de couleur précis.
19
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Comment choisir une couleur pour
colorer une matrice polymère ?
L’application visée peut nécessiter des particularités qui peuvent influencer la formulation de votre couleur. Lors
de la préparation d’un échantillon de couleur, vous devez posséder les informations suivantes :
• Application finale : Le type d’application pour lequel la couleur sera utilisée et la façon dont elle sera utilisée
permet aux coloristes de déterminer quels sont les pigments ou les colorants appropriés pour obtenir la
nuance la plus précise et rester le plus constant durant l’exposition à l’environnement.
• Système de résine de base et gamme spécifique : Certains pigments ou colorants ne sont pas
compatibles avec tous les polymères.
• Méthode de transformation : Savoir si le moulage sera effectué par injection, soufflage, compression,
extrusion de profilé, feuille ou tube permettra de déterminer si le mode de dispersion sera approprié.
• Type de cible à colorer : Pour permettre aux coloristes de s’assurer que la nuance exacte peut être obtenue
dans l’environnement particulier. 20
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Comment choisir une couleur pour
colorer une matrice polymère ?
• Opacité : Le critère de transparence, translucidité ou opacité lors de la coloration du matériau est un facteur
important pour obtenir une nuance exacte avec de nombreux systèmes de résine.
• Epaisseur de la pièce : L’épaisseur des différentes zones d’une pièce peut influencer le niveau d’opacité
souhaitée.
• Méthode de livraison : La forme sous laquelle une entreprise souhaite que sa couleur soit livrée, qu’il
s’agisse d’un mélange maître, d’un mélange cube « poivre et sel déjà préparé » ou sous forme précolorée
« teinte masse », voire sous forme poudre ou liquide.
• Conformités aux règlements : Le respect des normes (exemples : UL, FDA, CONEG (Council of NorthEast
Govemors), EN 71, EU aliments, …). Par exemple, l’interdiction d’utiliser des métaux lourds ou du cadmium
peut limiter le choix des pigments ou colorants compatibles.
21
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Comment choisir une couleur pour
colorer une matrice polymère ?
• Propriétés supplémentaires : Utiliser la couleur avec des agents de renforcement, anti-UV, antistatiques,
ignifugeants, additifs anti-microbiens, ou si la couleur doit pouvoir être marquée par laser, peut influencer la
capacité à obtenir certaines couleurs.
• Texture de l’objet : Les types de surface (brillant, mate, …) peuvent influencer la façon dont une nuance est
perçue.
• Coût : Pigments ou colorants adéquates en maintenant des coûts de coloration à un niveau raisonnable.
22
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Contrôle de la couleur
24
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Contrôle de la couleur
25
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Contrôle de la couleur
26
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Contrôle de la couleur
Unités de mesure :
• XYZ
• L*a*b*
• L*C*h°
27
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Contrôle de la couleur
28
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
• Les colorants, solubles dans la matrice polymère (plastosolubles), sous forme de poudre ou liquide,
organiques (→ tendance à la migration). Ils sont de couleur noire ou colorée, et peuvent être utilisés pour la
réalisation de formules colorées transparentes.
• Les pigments minéraux (= inorganiques) ou organiques insolubles, mis en
œuvre par dispersion, sous forme de poudre. Ils sont de couleur blanche, noire ou
colorée (→ fixé à la matrice). Ils sont généralement caractérisés par une bonne
stabilité à long terme (résistance à la migration, au vieillissement photochimique, à
la dégradation thermique en cours de transformation), ce qui n’est pas toujours le
cas des colorants organiques.
32
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Noirs de carbone
(PBk7)
33
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Colorants organiques
Leur force colorante élevée, leurs nuances très vives et leur transparence font qu’ils sont généralement utilisés en association avec des
pigments minéraux. La solidité à la lumière et la résistance à la température varient en fonction de la concentration du colorant, de la
quantité de TiO2 et du polymère. Par simplification, nous regrouperons les colorants organiques en trois familles : dérivés azoïques,
phtalocyanines, et autres.
Exemples Dérivés azoïques
C’est la famille la plus ancienne et elle comprend des centaines de produits. Commercialement, c’est la famille la plus importante. Ils sont
caractérisés par le groupe –N=N- présent une ou plusieurs fois dans la molécule.
Dérivés Ils sont peu coûteux, ont des caractéristiques générales moyennes et conviennent pour des exigences techniques limitées.
azoïques Ces colorants sont fabriqués par un grand nombre de producteurs et sont le plus souvent connus et appelés par leur numéro
classiques de CI.
Solidité à la lumière et aux intempéries ainsi que résistance à la migration considérablement améliorées. Résistances à la
chaleur de 270 °C à 300 ˚C. Ces colorants sont coûteux (5 fois plus qu’un colorant azoïque classique) et réservés aux
Dérivés applications exigeant des caractéristiques techniques élevées. Parmi les producteurs européens, on trouve : Ciba Spécialités
azoïques Chimiques, Clariant, BASF. Le colorant rouge PR 187 est un exemple de colorant azoïque sur lequel des groupes méthoxy
modifiés (OCH3) et carbonamide (CONH2 et CONH) ont été ajoutés :
34
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Colorants organiques
Leur force colorante élevée, leurs nuances très vives et leur transparence font qu’ils sont généralement utilisés en association avec des
pigments minéraux. La solidité à la lumière et la résistance à la température varient en fonction de la concentration du colorant, de la
quantité de TiO2 et du polymère. Par simplification, nous regrouperons les colorants organiques en trois familles : dérivés azoïques,
phtalocyanines, et autres.
Phtalocyanines
Elles constituent commercialement la deuxième famille après les colorants azoïques. Seules les phtalocyanines de cuivre ont un intérêt
technique et sont utilisées. Les phtalocyanines couvrent la gamme des bleus et des verts. Elles ont de remarquables caractéristiques
techniques et coûtent plus ou moins le même prix que les colorants azoïques classiques.
Elles présentent d’excellentes solidités à la lumière et aux intempéries et une excellente résistance à la migration. Leur résistance à la
chaleur est de 260 °C à 300 ˚C. Les principales phtalocyanines utilisées dans les matières plastiques sont :
le PB 15 : bleu, rougeâtre, peut sous l’action de la chaleur devenir plus verdâtre ;
le PB 15-1 : moins rougeâtre que le PB 15 ;
le PB 15-3 : verdâtre, très stable ;
le PG 7 : polychloré vert, de nuance bleutée, très stable (jusqu’à 300 ˚C) ;
le PG 36 : polychlorobromé vert, de nuance jaunâtre, peu utilisé.
Quinacridones
36
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Colorants organiques
Leur force colorante élevée, leurs nuances très vives et leur transparence font qu’ils sont généralement utilisés en association avec des
pigments minéraux. La solidité à la lumière et la résistance à la température varient en fonction de la concentration du colorant, de la
quantité de TiO2 et du polymère. Par simplification, nous regrouperons les colorants organiques en trois familles : dérivés azoïques,
phtalocyanines, et autres.
Exemples Autres familles
Ce sont des spécialités pour lesquelles on ne connaît que 2 ou 3 producteurs. Leurs prix de vente sont élevés et leurs caractéristiques
techniques sont très bonnes à excellentes.
Dioxazines Ce sont uniquement des colorants violets : PV23 et PV37.
Pérylènes Ce sont des colorants rouges écarlate à bleuté : PR178 par exemple.
Elles sont de couleurs jaune, orange, rouge ou bleue. Leur synthèse est longue et coûteuse. Deux pigments seulement
sont largement utilisés : le PR 177 et le PB 60 (plus rougeâtre que les Bleus de phtalocyanine PB 15). La formule du
Rouge Cromophtal A3B (PR 177) est donnée ci--après.
Anthraquinones
37
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Colorants organiques
Leur force colorante élevée, leurs nuances très vives et leur transparence font qu’ils sont généralement utilisés en association avec des
pigments minéraux. La solidité à la lumière et la résistance à la température varient en fonction de la concentration du colorant, de la
quantité de TiO2 et du polymère. Par simplification, nous regrouperons les colorants organiques en trois familles : dérivés azoïques,
phtalocyanines, et autres.
Exemples Autres familles
Ce sont des spécialités pour lesquelles on ne connaît que 2 ou 3 producteurs. Leurs prix de vente sont élevés et leurs caractéristiques
techniques sont très bonnes à excellentes.
Azométhines Pigments jaunes : PY 109 ; PY 110 ; PY 139.
Il s’agit d’une nouvelle famille chimique commercialisée depuis 1988 par Ciba Spécialités Chimiques. Ce sont des
Dicétopyrrolopyrroles pigments rouges très vifs, opaques à transparents, possédant une excellente tenue à la lumière, aux intempéries et
à la température.
38
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments 2 grandes familles
Exemples Colorants & pigments spéciaux
Absorbent dans l’ultraviolet et le visible et réémettent dans le visible. Obtenus à partir de colorants spéciaux et de
Colorants supports du type mélamine-formol ou polyester. Essentiellement des pigments jaunes, orange et rouges. Nuances très
fluorescents vives, force colorante faible, résistances aux solvants et aux agents chimiques moyennes et mauvaise solidité à la
lumière.
Surtout utilisés pour colorer les matières plastiques transparentes faisant partie de la famille des plastiques techniques :
polystyrène, polycarbonate, polyméthacrylate de méthyle, polyéthylène téréphtalate. Presque tous sont des dérivés
Colorants
anthraquinoniques. Très bonnes résistance à la chaleur (260 °C à 300 ˚C) et solidité à la lumière moyennes à bonnes.
solubles
Pour la coloration des polyamides, il existe des colorants à complexe métallifère, donc à nuance plus terne, qui résistent
à la réactivité du polymère et aux conditions de transformation très sévères.
Colorants
thermochromes
Colorants
photochromiques
Pigments
Paillettes très fines d’aluminium ou de cuivre, ou des dérivés micacés. N’apportent pas réellement une coloration, mais
métalliques et
permettent d’obtenir des effets spéciaux (métallisés ou irisés...) en combinaison avec d’autres pigments ou colorants.
39
nacrés
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Mise en œuvre
➢ Colorants : Ils sont incorporés soit par simple dissolution dans un plastifiant (peinture), soit un polymère
fondu pendant la transformation.
➢ Pigments : Ils sont commercialisés sous forme d’une mélange de particules primaires, d’agrégats et
d’agglomérats.
40
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) Les colorants & pigments Mise en œuvre
Elle permet d’obtenir une coloration homogène, sans traînées ni particules visibles à l’œil nu, et de développer au maximum la
force colorante des pigments. Cela est obtenu en réduisant la taille des agrégats et des agglomérats jusqu’à une dimension
optimale des particules allant de 0,2 à 5 μm. Les forces de Van der Waals et les forces électrostatiques qui provoquent la formation
des agglomérats sont souvent très élevées et l’énergie nécessaire pour réaliser une bonne dispersion est considérable. La
dispersion des pigments peut être décomposée en 4 phases :
❑ Le mouillage
❑ Le broyage ou la réduction de la taille des particules
❑ L’homogénéisation
❑ La stabilisation
La coloration directe à partir de pigments purs est une opération délicate qui se traduit souvent par des irrégularités de nuance et
engendre souvent un poussiérage très salissant pour le matériel et l’environnement. C’est pourquoi les transformateurs de
matières plastiques utilisent souvent des préparations pigmentaires ou des mélanges-maîtres, sous forme de granulés, dans
lesquels les pigments sont dispersés sous forme concentrée dans un support compatible avec le polymère à colorer.
41
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 42
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
B) Les plastifiants
Un plastifiant est un solvant lourd qui, incorporé aux polymères, détruit partiellement les interactions entre
chaînes responsables de la cohésion mécanique de la matière et transforme un matériau initialement
rigide en matériau souple (flexible).
Toutes les interactions ne sont pas détruites, celles qui restent confèrent une structure de réseau
tridimensionnel limitant le glissement des chaînes les unes par rapport aux autres.
43
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
B) Les plastifiants
44
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
B) Les plastifiants
Près de 85 % des plastifiants sont utilisés pour la fabrication de PVC flexible (ou souple, ou plastifié).
Historiquement, c’est grâce, entre autres, aux plastifiants que la mise en œuvre du PVC a été possible. On a
constaté alors que la matière thermoplastique qui résulte de cette plastification externe (sans réaction chimique)
conservait ses propriétés sur une très longue période ; on peut donc considérer, avec juste raison, le PVC
flexible comme un matériau différent du PVC non plastifié dit PVC rigide.
Les plastifiants sont abondamment utilisés dans les PVC, à des concentrations pouvant dépasser 100 % en
poids de la résine.
On en trouve également, mais moins fréquemment dans un certain nombre de polymères thermoplastiques,
caoutchoutiques ou thermorigides, et à des concentrations généralement plus faibles.
45
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
B) Les plastifiants
Les polymères, comme tous les produits organiques, sont inflammables lorsque les quantités de chaleur et
d’oxygène nécessaires à leur combustion sont atteintes.
La combustion traduit le bilan énergétique des ruptures de liaisons dans les macromolécules, des réactions
de recombinaison des radicaux et des réactions d’oxydation des atomes de carbone et d’hydrogène. Toutefois,
ces vitesses de combustion et surtout leur propagation peuvent être ralenties ou stoppées.
48
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Rappels sur la combustion
O2
Propagation
Inflammation L’ignifugation d’un matériau consiste à le
traiter afin de venir perturber le diagramme
Chaleur radiative - Composés insaturés, de combustion lors d’un incendie.
ou convective - Radicaux H⚫ OH⚫,
- Composés oxygénés, Cette action ne peut se faire qu’en retardant
- Hydrocarbures volatils
le temps d’inflammation et l’intensité de
O2
l’incendie, au-delà l’action des ignifugeants
est nulle car toutes les matières organiques
Echauffement Dégradation sont enflammées.
49
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
Ignifugeant
=
C) Les ignifugeants Mécanisme d’action
Retardateur de flammes
Un retardateur de flammes peut intervenir par voie physique, par voie chimique et souvent par l’association
complexe des deux actions simultanées et ceci dans au moins une des phases (solide ou gazeuse) où se
déroule la combustion (échauffement, décomposition, inflammation et propagation)..
L’action chimique, quant à elle, s’effectue en phase solide et en phase gazeuse du processus de combustion
selon les réactions suivantes :
➢ En phase gaz : le mécanisme radicalaire du processus de combustion qui se produit au niveau de la phase
gazeuse est interrompu par le retardateur de flammes. La réaction exothermique est stoppée, le système
refroidit et l’apport en combustible est réduit voir supprimé.
➢ En phase solide : il y a formation d’une couche carbonée à la surface du polymère ; L’ignifugeant produit
des doubles liaisons dans le polymère par déshydrogénation et déshydratation. Il en résulte la formation
d’une couche barrière charbonnée par cyclisation et réticulation.
D’après, les modèles de combustion précédents, les ignifugeants agissent soit en phase condensée
(perturbation de la dégradation thermique), soit en phase gazeuse (inhibition des radicaux libres susceptibles
d’alimenter la flamme par réaction exothermique avec l’oxygène).
51
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les composés à base d’halogènes
Parmi les halogènes pouvant convenir dans un retardateur de flammes seul le brome et le chlore sont utilisés.
Type de liaisons C-C C-F C-Cl C-Br C-I
Energie de dissociation (kJ/mol) 347 485 338 284 213
Malgré une efficacité théorique élevée, le Fluor A l’inverse, la liaison C-I est trop faible pour être
n’est pas utilisé car la liaison est trop énergétique. efficace. De plus, des radicaux d’iode pourraient
Ces composés ne commenceraient à agir que être libérés prématurément lors de la mise en
dans la phase gazeuse, donc trop tard. œuvre ou lors d’un vieillissement photochimique.
Compte tenu de l’énergie de la liaison C-Br, la libération du brome intervient en phase gazeuse juste avant la
dégradation des enchaînements hydrocarbonés.
Les additifs chlorés dégagent de l’HCl sur une gamme de température plus large et plus élevée que celle du brome, ce
qui en fait des retardateurs moins efficaces mais intéressant car ils sont chimiquement plus stables.
Leur mécanisme d’action est une réaction entre l’acide halohydrique (HX) correspondant et les radicaux de la flamme.
Leur efficacité se singularise par une diminution de la vitesse de combustion. 52
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Exemples d’ignifugeants bromés
Br Br Br Br Br Br
Br O O Br Tetradécabromodiphénoxybenzène
Br Br Br Br Br Br
O CH2 CH2 O
Octabromodiphénoxyéthane
53
Br Br
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Exemples d’ignifugeants bromés
Br O Br O
Composés aromatiques réactifs :
Br Br CH2CH2OCH2CH2OH
Présence d’au moins un noyau O
O
aromatique dans leur structure et O
d’une fonction organique active. Br Br CH2CH(OH)CH3
Br Br O
O
Anhydride tétrabromophtalique Tétrabromophtalate de
Type polybromophényle phtalate (ATBP) (2-hydroxy)propyle et de
(2-hydroxy)éthyl-2-oxoéthyle
Br O O Br
Br O O Br
Br Br
Br Br
Type polybromophényle imide N N
N CH2 CH2 N
Br Br
Br Br
Br O O Br
Br O O Br
Tétrabromobisphénol A (TBPA)
Type polybromophénol
Br Br
CH3
Polycondensation (n = 1, 2, …, 5) du bisphénol A et
de l’épychloridrine 55
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Exemples d’ignifugeants bromés
chaînes macromoléculaires.
Br Br Polypentabromobenzylacrylate (PPBBA)
Br Br
Les aliphatiques
Hexabromocyclododécane (HBCD)
Br Br
Br Br
56
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Exemples d’ignifugeants chlorés
Les composés chlorés, généralement des hydrocarbures aliphatiques, ont une meilleure stabilité que leurs
homologues bromés. Cependant, pour un effet similaire les quantités seront plus importantes. Ils sont stables
thermiquement jusqu’à 200°C voire 260°C.
Cl Cl Cl
Cl Cl Cl Cl Cl
Cl COOH
Cl Cl COOH
Cl
Cl Cl
Cl Cl Cl
Cl
57
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Ajout d’Antimoine
Si l’oxyde d’antimoine, Sb2O3, n’a pas d’effet ignifugeant utilisé seul, une synergie est observée lors de
l’utilisation avec des composés halogénés. Une réaction in situ se produit avec les acides halogénés générés par
l’ignifugeant pour donner des oxyhalogénures d’antimoine. Ces derniers plus lourds que les hydracides séjournent
plus longtemps dans la flamme d'ou leur substantielle efficacité.
Exemples de formulation[1] :
Polymère Ignifugeant % % de Sb2O3
Caractéristiques thermiques ABS DBPE 20 6
d’halogénures d’antimoine : OBPE 20 6
Type TBPA 20 4
SbBr3 SbCl3 SbOCl Sb4O5Cl2
d’halogénure PA-6 Poly BPE 18 5
T°C d’ébullition 280 283 TBPIE 8 11
T°C de fusion 170 320 PA-6,6 Poly BPE 18 5
PA-11 DBP 10 5
PBT DBPE 12 8
PPBBA 17 4
[1]TROITZSCH, J. International Plastics Flammability PP DBPE 23 8
handbook 2ème 588
Ed, Ed. Carl Hanser Verlag (1990) TBPIE 27
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les composés à base d’azote
Une famille importante est celle issue de la triazine qui donne lieu à de nombreux dérivés minéraux (phosphate,
borate), organique (cyanurate de mélamine) et des structures cycliques condensées.
• En phase condensée : structures réticulées et formation d’un revêtement charbonné avec libération d’ammoniac.
• En phases gazeuse : dégagement de diazote qui dilue les produits de décomposition volatils du polymère.
59
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les composés inorganiques (hydroxydes
d’aluminium ou de magnésium)
Leur mode d’action, surtout par voie physique, est différent car ils se décomposent de manière
endothermique d’ou un abaissement de la température du matériau et un ralentissement de sa vitesse de
dégradation. La décomposition de ces ignifugeants, dans la phase gazeuse, produit des gaz (ex H2O…)
qui diluent les mélanges inflammables et forme un écran à la pénétration de l’oxygène vers la surface du
matériau.
60
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les composés inorganiques (hydroxydes
d’aluminium ou de magnésium)
➢ Le trihydrate d’aluminium
Sa décomposition intervient entre 180 et 200°C, mais la déshydratation n’est complète qu’au-dessus de 1200°C.
Son utilisation est limitée à des thermoplastiques (PVC, PUR) ou thermodurcissables (polyesters, insaturés,
résines phénoliques) dont la transformation à lieu vers 190°C.
2 Al(OH)3 → Al2O3 + 3 H2O
Autres composés : Dawsonite de sodium NaAl(OH)2CO3
➢ L’Hydroxyde de magnésium
Sa décomposition intervient entre 250 et 300°C. Son utilisation est possible dans des matières plastiques dont la
mise en œuvre s’effectue à des températures plus élevées comme le polypropylène.
Mg(OH)2 → MgO + H2O
Autres composés : Hydromagnésite MgCO3, Mg(OH)2, 3 H2O, Carbonate de magnésium subhydraté MgO,
CO2(0,96), H2O(0,30)
61
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les composés à base de bore
Les composés borés (mélange de borax Na2B4O7 et d’acide borique H3BO3) peuvent être efficaces en phase
condensée et par effet physique. Ces composés libèrent de l’eau sous diverses réactions endothermiques et
forment une croûte charbonneuse à la surface du matériau.
Forment croûte charbonneuse à la surface du matériau (protégeant ainsi de la chaleur et de l’oxygène d’ou une
diminution des produits inflammables).
➢ Le phosphore rouge
Le phosphore existe sous différentes formes allotropiques. Le produit de transformation du phosphore blanc à
270°C est le phosphore rouge (mélange complexe à compositions variables en fonction des conditions
thermiques d’obtention). Au-delà de 450°C, le phosphore rouge se transforme en phosphore violet. Les
compositions commerciales de phosphore rouge sont en réalité un mélange de phosphore blanc, rouge et violet.
Ex : Polyphosphate d’ammonium, tri(chloropropyl)phosphate, tri(aryl)phosphate, dérivé de l’acide phosphinique.
Les dérivés phosphorés améliorent la résistance au feu des matériaux en formant à la surface du matériau une
croûte charbonnée (char) entraînant un effet d’isolant thermique. Par ailleurs, l’acide phosphorique et les
phosphates se condensent facilement pour donner des pyrophosphates et de l’eau. Cette dernière aura pour
action de diluer la phase gazeuse oxydante.
63
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les systèmes intumescents
Ce sont des systèmes qui gonflent sous l’irradiation thermique. Le matériau se trouve alors protégé du
flux de chaleur par une couche alvéolaire à faible conductivité thermique qui diminue la vitesse de diffusion
des gaz issus de la pyrolyse du polymère. La composition des systèmes intumescents comprend :
- une source d’acide inorganique ou sel d’acide (type phosphorique, borique et sulfurique)
- un composé polyhydrique riche en carbone (carbohydrates telles que les amidons et les alcools polyhydriques)
- un agent gonflant pour assurer l’expansion du "revêtement" carboné (souvent des dérivés d’azotés qui vont
libérer entre autre de l’eau et du CO2.
64
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les systèmes intumescents
Les acides utilisés sont de type phosphorique, borique et sulfurique dont leur action sera de
déshydrater le polyol. Cette efficacité des acides peut-être accrue en utilisant leur sel d’acide (ex : sel
d’ammonium).
Ils sont généralement choisis parmi les différentes classes de carbohydrates telles que les amidons et
les alcools polyhydriques. L’efficacité de ces systèmes est fonction de la quantité de carbone que
contient la molécule mais également du nombre de sites hydroxyle réactifs. Le nombre de carbone va
donc conditionner la quantité de résidu charbonné qui va se former tandis que le nombre d’hydroxyle
déterminera la vitesse de déshydratation et donc la vitesse de formation de la structure carbonée.
Glucose C3H12O6
Arabinose C5H6O4
Amidon (C6H10O5)n
Erythriol C4H6(OH)4
Pentaérythriol C5H8(OH)4
Sorbitol C6H8(OH)6
66
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Les systèmes intumescents
Agents d’expansion
Ce sont souvent des dérivés azotés, voire halogénés qui vont libérer entre autre de l’eau et du CO2.
67
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Autres ignifugeants
Certaines matières plastiques présentent des propriétés inhérentes d’inflammabilités telles que :
68
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Directive RoHS
- M0 : Matériaux « incombustible »
- M1 : Matériaux « non inflammables »
- M2 : Matériaux « difficilement inflammables »
- M3 : Matériaux « moyennement inflammables »
- M4 : Matériaux « facilement inflammables »
- M5 : Matériaux « très facilement inflammables »
L’arrêté ministériel du 21 novembre 2002 a remplacé l’arrêté du 30 juin 1983 et introduit un nouveau
classement, les "Euroclasses", afin de répondre à l’exigence sécurité feu de la Directive Produit de
Construction (DPC) 89/106/CE du 21 novembre 1998.
Les produits de construction sont divisés en deux catégories en fonction de leur usage final :
▪ Les produits de construction hormis les revêtements de sol
▪ Les revêtements de sol.
✓ Euroclasse A est destinée aux produits ne contribuant pas ou très peu au développement du feu
✓ Euroclasse E couvrira les produits ayant une réaction au feu acceptable, tout juste capable de résister
pendant une courte période à l’attaque d’une petite flamme
✓ Euroclasse F est destinée aux produits n’ayant démontrée aucune performance dans la résistance au
71 feu
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
C) Les ignifugeants Classement au feu des produits de
construction et d’aménagement
❑ Test pour revêtements de sol, utilisant une source de chaleur radiante (NF EN ISO 119252)
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 73
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants
La résistance des polymères aux conditions extérieures est un facteur essentiel à considérer dans l’optique
d’une utilisation durable pour des applications extérieures. Les matières plastiques peuvent être très sensibles
aux attaques extérieures. Des modifications de leurs propriétés physiques et mécaniques peuvent survenir.
Ces dernières résultent des changements chimiques qui interviennent sur la chaîne polymère en interaction
avec les éléments environnementaux : les rayonnements solaires, le contraste jour/nuit, la température,
l’humidité, la pluie, l’oxygène, les polluants (ozone (O3), sulfure d’hydrogène (H2S) ou spécifique
atmosphère acide…).
Polymère sont transformés en antioxydant et anti UV = les stabilisants
1) Souvent le rayonnement solaire, en synergie avec l’oxygène, est le facteur déterminant parce qu’il amorce des
réactions chimiques qui mènent à leur dégradation.
2) La dégradation par exposition aux UV est quelquefois en compétition avec l'oxydation (dont le facteur limitant
est la cinétique de diffusion de l’oxygène).
74
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants
Les stabilisants sont destinés à retarder, ralentir ou inhiber les procédés responsables d’altérations de
la structure pendant la mise en œuvre ou l’utilisation des matériaux. On utilise fréquemment des systèmes
de stabilisation, c’est-à-dire des mélanges de stabilisants agissant en synergie.
Des stabilisants sont ajoutés dans pratiquement toutes les matières plastiques.
Chaque polymère quelquefois oblige la mise au point d'un "compound" stabilisant spécifique.
C'est pourquoi, la majorité des polymères sont livrés déjà stabilisés par le producteur ; c'est pourquoi aussi,
les mêmes polymères livrés par des fabricants différents ne sont pas forcément interchangeables.
Très souvent, les formules de stabilisation sont conçues de telle sorte qu'au fur et à mesure que le polymère se
dégrade, il y a consommation du stabilisant pour réparer les dégâts.
75
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants
Par ordre d'énergie décroissante, les principales formes du rayonnement sont les rayons gamma,
les rayons X, le rayonnement ultraviolet (UV), la lumière visible, le rayonnement infrarouge (IR), les
liaison pie= C=C double liaison
micro-ondes et les ondes radio. alternance de laison C et liaison pie
Pour les polymères ne présentant pas de sites chromophores sensibles : l'émission visible, située
entre 400 et 800 nm, est généralement faiblement absorbée.
Les photons IR ne possèdent pas suffisamment d'énergie pour activer des réactions chimiques mais
les favorisent cependant en provoquant un échauffement de la matière (énergie de vibration et de
rotation).
radiation UV = absorbe les polymeres =) formation de radical (dégradation matière plastique)
Ce sont les radiations UV qui sont les plus fortement absorbées par la plupart des polymères
et certaines d'entre elles sont suffisamment énergétiques (énergie électronique) pour
engendrer des coupures homolytiques de liaisons et générer ainsi des radicaux.
76
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants ethylène= non chromophore
polystyrene= chromophore
L'absorption d'un photon UV par un groupement chromophore porté par une molécule se
traduit par l'excitation d'un électron qui subit une transition de son état initial [A] à un état
final [A]*. Ces réactions
Les effets sont liés d'une part, à l'énergie du photon qui conditionne la profondeur de photochimiques conduisent à
pénétration et, d'autre part, à la configuration électronique du matériau.
la fonctionnalisation (en
Pour un polymère exempt de groupements chromophores, tel que le polyéthylène (PE) ou présence d'oxygène), à la
le poly(tétrafluoroéthylène) (PTFE), la seule transition électronique permise σ → σ* requiert dégradation ou à la
l'absorption de photons de faible longueur d'onde (~ 130 nm) et donc de forte énergie. réticulation.
En revanche, un polymère, qui possède un haut degré d'insaturation tel qu’un polyamide, dégrader
présente des transitions de faible énergie (ν → π*, ν → σ*, π → π*) et est donc sensible à réticuler
des rayonnements de longueur d'onde plus élevée.
Dans le cas du polyéthylène, si l'excès d'énergie est plus important que l'énergie
d'une liaison C-H, il peut y avoir scission de cette liaison en deux radicaux ou
élimination d'une molécule d'hydrogène pour former une double liaison.
77
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants
L'oxydation est la cause principale de la dégradation de la plupart des polymères. Les mécanismes d'oxydation mettent en jeu la
formation de radicaux libres :
Ces radicaux libres réagissent avec l’oxygène de l’air, l’oxydation Des réactions de terminaison peuvent se produire :
se propage selon les mécanismes généralement admis suivants :
Ces réactions peuvent conduire à des ruptures de chaînes moléculaires (réaction 10) avec pour conséquence une baisse de la
viscosité du polymère à l'état fondu, ou au contraire à des phénomènes de réticulation se traduisant par l'augmentation de la
viscosité à l'état fondu et par une fragilisation des produits finis (réactions 7, 8 et 9).
79
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
Les antioxydants agissent, suivant leur structure, sur l'une ou l'autre des réactions décrites précédemment.
On distingue :
80
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
Les antioxydants primaires (phénoliques, amines, noirs de carbone) donnent une réaction qui est en compétition
avec la réaction (3).
Les antioxydants phénoliques ou à empêchement stérique sont les plus fréquemment utilisés, en
particulier le BHT (butylated hydroxytoluene) ou ditertiobutyl-2,6-paracrésol.
antioxydant dégrade à
cause de
l'oxygène
( electronégati
f)
81
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
Les antioxydants secondaires (phosphites, thioesters, désactivateurs de métaux de transition) réduisent les
hydroperoxydes en alcools, produits de réaction bien plus stables.
• Les phosphites ralentissent l'apparition des colorations au cours du vieillissement thermique. En raison
de leur sensibilité à l'hydrolyse, leur efficacité peut décroître de façon importante au cours du stockage.
83
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
Cependant, leur odeur empêche leur utilisation pour la stabilisation des polymères destinés à l'emballage
alimentaire.
• Les désactivateurs de métaux de transition (résidus catalytiques, métaux en contact lors de l'utilisation
finale) agissent en complexant les ions métalliques qui ont des effets dégradants.
Ils sont principalement utilisés dans le domaine des fils et des câbles électriques. Ce sont le plus souvent des
composés azotés de type hydrazine, hydrazone, hydrazide, oxamide, oxazole, triazole ou thiophosphoré.
84
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
85
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
86
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
➢ Aspects pratiques :
Les polyoléfines, les styréniques et les polyamides contiennent déjà des antioxydants primaires
introduits lors de la polymérisation, mais il est souvent nécessaire de leur incorporer de 0,05 à 0,2 % d'autres
antioxydants (secondaires, désactivateurs) au moyen d'un mélange maître préparé si possible avec un polymère
de mêmes caractéristiques (masse et répartition moléculaire) que le polymère considéré.
Les antioxydants primaires et secondaires agissent de manière complémentaire sur des phases
différentes du processus d'oxydation. 87
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-oxydants
➢ Problèmes spécifiques :
o La stabilisation des polypropylènes : antioxydants phénoliques de masse moléculaire élevée, combinés avec des phosphites
et éventuellement des thioesters.
o Le PEbd et le PEbdl : peuvent être stabilisés avec des antioxydants phénoliques de faible masse moléculaire en faible
concentration associés à des phosphites.
o Dans le cas des styréniques (contenant des séquences butadiènes : PS choc où ABS), l'oxydation résultant de la phase
élastomère peut être retardée par l'incorporation d'antioxydants de masse moléculaire élevée, associés à des phosphites ou à
des diphénylamines quand les colorations parasites sont tolérables.
o Les polyamides sont habituellement stabilisés avec un système redox iode / cuivre (par exemple : acétate de cuivre / iodure de
potassium). Quand la coloration est critique, on utilise des antioxydants phénoliques de masse moléculaire élevée pour tenir
compte des températures élevées de mise en œuvre.
o La chute de viscosité des polyesters tels que le PET et le PBT en machine de transformation peut être limitée avec des
phosphites organiques.
o Pour le PVC, l'usage est d'ajouter des antioxydants, en particulier pour certaines applications. On ajoute quelquefois des
antioxydants phénoliques comme le BHT ou le BHA au cours de la polymérisation.
88
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
La plupart des polymères commercialisés ne peuvent pas être exposés sans protection au rayonnement
ultraviolet solaire. La dégradation qui s'ensuit est due à l'absorption de l'énergie lumineuse par des groupes
chimiques présents, soit dans le polymère (structure propre ou irrégularité structurale), soit dans des impuretés.
o Des absorbeurs UV, substances organiques stables fortement absorbantes dans l'ultraviolet, qui
empêchent la pénétration des UV au sein du matériau
o Des quenchers (ou extincteurs), substances organiques capables de désactiver les états excités créés
par les radiations UV dans les macromolécules, et particulièrement intéressants dans les objets de
faible épaisseur (< 100 μm) pour lesquels les absorbeurs UV sont inopérants
o Des inhibiteurs radicalaires
o Des pigments absorbants ou fortement réfléchissants dans l'ultraviolet, et en particulier le noir de
carbone
o Des revêtements stables ou "gel coat" dans le cas par exemple des polyesters insaturés
89
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
➢ Cas du polypropylène :
En l'absence d'agent anti-UV, la photodégradation du polypropylène est très rapide et conduit à la chute des
propriétés mécaniques. Cette chute est en corrélation avec la formation de groupes carbonyle dosables par
spectrométrie Infrarouge et avec l'apparition de microfissures à la surface des objets exposés au rayonnement
ultraviolet.
90
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
➢ Cas du polyéthylène :
Moins sensible à la photo-oxydation que le polypropylène
➢ Cas des dérivés styréniques :
➢ Cas du PVC :
La photo-oxydation s'accompagne de la formation de groupes polyéthyléniques colorés
Apparition d'une
➢ Cas de l’ABS : coloration jaune superficielle
La phase élastomère (polybutadiène) très sensible à la photo-oxydation qui affecte les (formation de doubles
propriétés mécaniques liaisons conjuguées), suivie
éventuellement de leur
➢ Cas du PMMA :
disparition par l'oxydation
Absorbant peu la lumière, le PMMA est peu photodégradable. avec fissuration en surface
et chute des propriétés
➢ Cas des polamides : mécaniques.
Surtout sensibles à la photolyse.
➢ Cas des polyesters :
Jaunissent d'autant plus vite qu'ils sont ignifugés avec des produits chlorés 91
Les hydrobenzophénones :
- mécanisme d'action :
➢ Les absorbeurs UV :
Les absorbeurs UV présentent des bandes d'absorption dans le proche UV (autour de 300 nm). De coefficient d'extinction
moléculaire élevé, ils absorbent en faible concentration une grande partie des radiations dans la faible épaisseur de polymère
traversée. L'énergie photochimique absorbée est dissipée dans la formation de structures isomères ou mésomères avec
dégagement de chaleur.
Les hydrobenzophénones
Les hydroxy-2-benzophénones ont deux bandes d'absorption intenses vers 290 – 300
nm et 330 – 340 nm.
Les dihydroxybenzophénones absorbent aux longueurs d'onde voisines de celles de la
lumière visible, ce qui leur confère une coloration qui limite leur concentration d'usage.
Les benzotriazoles
Mêmes domaines d'applications que les hydroxybenzophénones.Il existe d'autres
absorbeurs d'usage moins répandu : salicylicates, benzoates (tableau 3, n° 11 à 13) qui
absorbent à des longueurs d'onde plus basses que les benzophénones et les benzotriazoles.
92
Les hydrobenzophénones :
- mécanisme d'action :
➢ Les quenchers :
Les quenchers (ou extincteurs) sont des substances capables de désactiver les états excités dans le polymère :
polymère + hν → polymère*
Les principaux types sont des complexes du nickel, mais leur innocuité est mise en cause et leur utilisation
pourrait être interdite à plus ou moins long terme.
93
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
Les amines à empêchement stériques appelées AES ou HALS (Hindered Amine Light Stabilizer) sont
les principaux stabilisants de ce type. Elles assurent une bonne protection à la lumière des polymères sensibles
à l'oxydation. Leur groupe fonctionnel actif peut s'écrire (avec R = H ou alkyle) :
On constate que, sous rayonnement et en présence d'oxygène, les AES agissent sous la forme d'un oxyradical
(nitroxyle).
94
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
Les noirs de carbone ont comme propriétés remarquables d'être à la fois de bons antioxydants et de
forts absorbeurs UV, ce qui les rend particulièrement intéressants quand la coloration noire n'est pas un
obstacle, comme dans le cas des films agricoles exposés à la chaleur et à la lumière.
Les oxydes de titane sont des absorbeurs UV efficaces, mais ils ont la propriété d'induire l'oxydation des
milieux dans lesquels ils sont dispersés (polymères, peintures…) provoquant le farinage par destruction
superficielle des surfaces exposées à la lumière.
95
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
96
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
➢ Aspects pratiques :
Les problèmes de dispersion des agents anti-UV se posent dans les mêmes termes que pour les antioxydants
(incorporation sous la forme de mélanges maîtres).
Les agents anti-UV de tous types n'ont pas, ou peu (cas des HALS), de pouvoir protecteur contre l'oxydation de
sorte qu'ils sont toujours associés aux antioxydants.
97
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Anti-UV
➢ Problèmes spécifiques :
La dégradation engendrée par les rayons ultraviolets dépend de la nature du polymère, de ses défauts ou irrégularités
structurales et de sa capacité à absorber les rayonnements ultraviolets. Ainsi, les polymères semi-cristallins sont généralement
moins sensibles aux rayons ultraviolets et à l’oxygène que les polymères amorphes. Les additifs utilisés (colorants, charges,
pigments et stabilisants), les conditions de mises en œuvre et les catalyseurs de synthèse employés ont également une grande
importance dans ce phénomène de dégradation.
Les procédés chimiques résultants (photo-réarrangement de motifs chromophores, les scissions de chaînes, la
réticulation,…) engendrent des changements de leurs propriétés physiques.
❖ La réticulation augmente la dureté des polymères et induit une diminution de la résistance au choc et de la résistance à la
traction.
❖ La dégradation, via des scissions de chaînes, peut entraîner une décohésion de la couche superficielle et la production de
matière poudreuse. Ce phénomène est appelé « farinage ».
❖ Le changement d’aspect : une décoloration ou un changement de couleur.
Aussi, deux familles de polymères peuvent être considérées : les polymères ne comportant pas intrinsèquement de
groupements chromophores et les polymères comportant intrinsèquement des groupements chromophores.
99
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
D) Les stabilisants Photodégradation de
quelques polymères
➢ Cas des polyoléfines (sans groupement chromophore intrinsèque) :
Comme tous les hydrocarbures saturés, le polyéthylène et le polypropylène n'absorbent pas au-dessus de
180 nm. Le fait qu'ils se photodégradent aisément est lié à la présence d'impuretés chromophores : groupement
oxygénés, en particulier hydroperoxydes, issus de la transformation (jusqu'à 5 % en surface), dérivés des
métaux de transition, dioxyde de titane. De ce fait, la vitesse de dégradation photochimique peut être élevée à
des températures très faibles par rapport aux températures de dégradation thermique. C'est ce que l'on observe
notamment sur les courbes d'absorption d'oxygène par un polyéthylène linéaire à 100° C en l'absence
d'irradiation et à 30° C sous irradiation UV.
100
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Dans le cas du polyéthylène : Après une exposition prolongée, le vieillissement du polyéthylène se traduit par une baisse de la
résistance au choc et de l'allongement à la rupture, sa teinte pouvant être altérée. En l'absence d’oxygène, le phénomène de
réticulation peut devenir prépondérant par rapport au phénomène de scission de chaînes.
Dans le cas du polypropylène, les groupements hydroperoxydes, conduisent à des coupures de chaînes, par β scission,
consécutivement au réarrangement des radicaux alcoxyle.
101
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Le poly(chlorure de vinyle) n’est pas intrinsèquement sensible dans le domaine ultraviolet moyen. Une
fois dégradé, le poly(chlorure de vinyle) (PVC), bien que très largement utilisé dans des applications
extérieures, peut être sensible aux rayonnements ultraviolets en raison des groupements chromophores qui
peuvent avoir été intégrés dans le polymère lors de sa mise en œuvre. Apparaît alors une déhydrochloration :
hn hn
CH2 CH CH2 CH CH CH CH2 CH + HCl ( CH CH ) CH CH + n HCl
n 2
Cl Cl Cl Cl
Sous l’effet d’une longue exposition aux rayons ultraviolets, le PVC peut également jaunir voire noircir,
mais ce phénomène est réversible une fois que le matériau n’est plus exposé aux rayons solaires (oxydation des
séquences polyènes → blanchiment).
102
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
103
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Lorsque le poly(éthylène téréphtalate) (PET) est soumis aux rayonnements UV, la dégradation photo-
induite s'effectue selon un processus de scission de type Norrish I :
hn
O C C O CH2 CH2 O C C + O CH2 CH2
O O O O
104
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
La photodégradation du polystyrène met en jeu les réactions suivantes qui font intervenir un mécanisme
d'abstraction d'un hydrogène atomique conduisant à la formation d'un radical de grande stabilité.
Ces réactions se traduisent par la formation de pontages (réticulation) ou scission de chaînes et par un
jaunissement probablement dû à l'existence de séquences conjuguées. 105
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Le terpolymère poly(acrylonitrile butadiène styrène) (ABS) perd en brillance et jaunit sous l'effet des
rayonnements UV.
Les propriétés mécaniques de l'ABS diminuent, en particulier la résistance au choc, en raison des réactions de
photo-oxydation qui conduisent à la peroxydation de la phase polybutadiène sous l'effet conjugué des UV et de
l'oxygène.
La phase butadiène réticule ce qui engendre une diminution des propriétés élastomères du polybutadiène qui ne
fait plus office d'absorbeur des chocs (même remarque dans le cas du polystyrène choc).
Pour cette raison, le copolymère poly(styrène acrylonitrile) (SAN) et le terpolymère poly(acrylonitrile styrène
acrylate) (ASA) résistent mieux aux UV.
106
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Lors d'une utilisation en extérieur, les polyamides stabilisés aux UV conservent des propriétés mécaniques
pratiquement inaltérées.
En revanche, sans stabilisation, les polyamides absorbent dans le proche UV et ceci se traduit par une
fragilisation des propriétés mécaniques et un jaunissement.
107
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Le poly(méthacrylate de méthyle) (PMMA) et les polyacrylates constituent une famille de polymères très
résistante aux rayons UV, avec certains polyuréthanes. Ces derniers sont d'ailleurs utilisés dans les vernis
protecteurs UV. La bonne résistance du PMMA aux attaques des radicaux libres, qu’ils soient d’origine thermique
ou photochimique, est sans doute due à l’encombrement stérique qui rend le groupement méthylène (CH2)
difficilement accessible. La dégradation du PMMA se traduit surtout par la formation de monomères. Néanmoins,
d'autres composés légers peuvent se former :
108
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
109
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
hn
Le polyuréthane connaît alors une chute de sa résistance à la traction ainsi que des fissures superficielles.
En présence d'oxygène, les captures d'atomes d'hydrogène amènent la formation de diquinones, diimides
très fortement colorées.
110
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 111
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques
Les propriétés isolantes inhérentes aux matières plastiques proviennent d'un manque d'électrons libres à
l'intérieur de la matrice polymère. Beaucoup de matières plastiques peuvent accumuler des charges
électrostatiques parce qu’elles sont constituées de matériaux non-conducteurs, ce qui est indésirable dans
plusieurs situations :
- Pendant le process, les pièces plastiques avec de larges surfaces (film, fibre, poudre) produisent des
charges statiques qui perturbent la fabrication
- En cas de décharge statique, le produit peut être endommagé, notamment dans l’électronique
- En cas d’étincelles, de graves accidents peuvent se produire, risque de feu ou d’explosion lors de la
manipulation de solvants ou de gaz inflammables, ...
- En cas d’électrisation de matériels en matière plastique, une perturbation des commandes
automatiques ou de communication (aéronautique) peut être engendrée
- En cas d’attraction des poussières sur des objets usuels (bouilloire, cafetière, téléviseur, …) durant le
stockage ou l’exposition doit être limitée pour des raisons d’esthétisme voire d’hygiène 112
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques
Les additifs antistatiques sont utilisés pour minimiser ou empêcher l'accroissement d'un excès de charges électriques
(électricité statique) à la surface des polymères et d’éviter aussi un certain nombre de phénomènes tels que la fixation de
poussières ou la production d’étincelles (important en présence de vapeurs explosives). Ils ont pour rôle de faciliter l’écoulement
des charges en augmentant la conductivité des matériaux. Ces additifs peuvent être classés par leurs méthodes d'applications
113
interne ou externe et permanent ou temporaire.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques permanents
114
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques permanents
Carbone graphite
Noir de carbone
115
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques permanents
Polyaniline
Polythiophène
Ces composés, en solution aqueuse ou dans un solvant approprié, sont appliqués à la surface du polymère à
protéger, par pulvérisation ou enduction et immersion.
Ils ont pour avantages une efficacité immédiate (même en faible concentration) mais pour inconvénient d’être
rapidement éliminés par lavage, frottement voire être absorber à la surface du polymère.
Des problèmes d'impression et/ou de scellage peuvent également se poser si l’antistatique n'est pas
uniformément appliqué ou en trop grandes proportions.
Les antistatiques externes (ex : ammonium quaternaire) sont surtout utilisés pour des applications dans les
fibres textiles et les emballages cosmétiques.
117
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques internes
Les antistatiques internes sont compoundés avec le polymère et s'accumulent à la surface des pièces injectées
ou extrudées ou du film par migration.
Par conséquent, la compatibilité ou l’incompatibilité de l’additif antistatique avec la matrice polymère est
une considération essentielle pour permettre aux additifs de migrer à la surface du polymère. Cette limite de
compatibilité et le taux de migration de l'agent à la surface sont les clefs de la protection antistatique.
A l’inverse des antistatiques externes, leur efficacité n’est pas affectée par des lavages, mais leur action se
manifeste dès la mise en œuvre ou après quelques heures.
La classe chimique des agents antistatiques est multiple : anionique, cationique et non ionique tels que les
stéarates de glycérol, éthoxylate et propoxylate d’ester, éthoxylate d'amine, alcanes sulfonates et sels
d'ammonium quaternaire.
118
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques internes
119
Matrice polym ère
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques Antistatiques internes
❑ Autres exemples :
CH2 CH2 OH Eau
Amine éthoxylée O
R N H H
CH2 CH2 OH
H O
O
Sel d’amine quaternaire (stéarate trilaurylammonium) N Surface Polymère
R
RR R
Eau
Eau O
O H H
Phosphate de stéaryle H H
O
OH NH2
O
OH C12H25 S Surface Polymère
P Surface Polymère
O
C17H35 C O Dodecylbenzene sulfonamide
121
O
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
E) Les antistatiques
La vitesse à laquelle l'effet antistatique est développé et sa durée est principalement fonction de deux facteurs, à
savoir, le taux de migration de l’agent antistatique et le taux d’élimination à la surface du polymère. Le taux de
migration est déterminé par :
• La compatibilité : Si l’agent antistatique est très compatible avec le polymère, sa faible migration limitera l'effet
désiré et si le produit est insuffisamment compatible la migration peut-être importante ayant pour résultat une
surface graisseuse.
• La cristallinité du polymère : L'additif antistatique, migrant au travers la phase amorphe du polymère, sera
plus efficace dans le PE dont la cristallinité est inférieure à celle du PP.
• La formulation du polymère : Les charges telles que les fibres et les colorants absorbent les additifs
antistatiques tandis que d'autres tels que les agents glissants aident l'antistatique migrer vers la surface de
polymère.
• La concentration : Le taux de migration est fonction de la concentration en antistatique.
• La température : Ils ont une plus grande mobilité à température élevée d’où la migration accrue.
Le monostéarate de glycérol et les amines éthoxylées représentant plus de la moitié du marché sont
principalement employés pour les polyoléfines. Si l'hygrométrie est basse, l'antistatique devient inefficace.
L'hygrométrie de l'atmosphère à laquelle le produit sera exposé, peut donc exercer une grande importance sur
l’effet antistatique de ces additifs. 122
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE 123
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants
La mise en œuvre des thermoplastiques n’est possible qu’à l’état fondu. Dans certains cas, l’augmentation de
la température ne suffit pas pour faire baisser suffisamment la viscosité, d’ou le recourt à des adjuvants
de transformation comme les lubrifiants.
- Limiter lors de la transformation les contacts entre le polymère et les outils métalliques, ce qui évite le
collage superficiel, la stagnation et par conséquence la dégradation : lubrifiants externes
- Faciliter l’écoulement des polymères en abaissant leur viscosité (réduction du frottement du polymère sur
lui-même) : lubrifiants internes
124
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants Lubrifiants internes
Un lubrifiant interne est essentiellement dispersé dans la matrice polymère ou il favorise l’écoulement
macromoléculaire. Dans certains cas, il est admis l’existence d’une concentration critique, valeur en dessous
de laquelle le lubrifiant restera au sein de la matrice polymère. A l’inverse, si cette limite de compatibilité est
dépassée, un phénomène de lubrification externe peut éventuellement devenir prédominant. Lorsque l’additif
est parfaitement compatible, il réduit les interactions polymère-polymère et interfère avec les mécanismes
d’enchevêtrement des chaînes polymères. La lubrification interne est donc définie comme une action au niveau
intermoléculaire, ou seule la périphérie de la pelote statistique serait concernée par l’interaction avec l’additif.
125
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants Lubrifiants internes
Lors de la mise en œuvre des thermoplastiques, l’énergie mécanique transmise au matériau est convertie sous forme de chaleur
(dissipation visqueuse). Celle-ci sera plus importante que la viscosité du polymère est élevée ce qui entraîne un phénomène
d’auto-échauffement et par conséquent accélère le risque de dégradation thermique du polymère. L’ajout d’additif lubrifiant doit
permettre, en diminuant la viscosité intrinsèque du polymère, de limiter cet effet et d’améliorer l’écoulement du polymère
fondu.
Dans le cas du PVC, la lubrification interne a un rôle particulier : limiter les frictions entre les grains de polymère qui se produisent
lors du malaxage avant la gélification du PVC. Sans lubrification interne, l’auto-échauffement des grains de PVC dû aux frictions
entre les grains provoquerait une décomposition thermique qui ne pourrait pas être contrôlée par l’ajout unique de stabilisants
thermiques.
L’efficacité de la lubrification interne des matières plastiques dépendra :
- des propriétés de base de la matrice polymère
- des matériaux de surface (moule, filière,…)
- des énergies de surface du lubrifiant et du polymère et de la grandeur de celle-ci
- l’état d’agrégation du lubrifiant, de la taille et de la structure de ses molécules
- de la concentration en lubrifiant
- de la diffusion et de l’orientation des molécules du lubrifiant
Les lubrifiants internes sont divers : graphite, MoS2, PTFE, dérivé d’acide gras, stéarate de calcium, monostéarate de glycérol,
oléate… 126
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants Lubrifiants internes
PC
Coefficient de friction 0,4
PA + 20% de PTFE
0,35
PBT + 20 % PTFE
POM + 20 % PTFE
PC + 20 % PTFE
0,3
PBT
PA
PPS
PPS + 20 % PTFE
0,25
POM
0,2
0,15
0,1
0,05
127
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants Lubrifiants externes
L’additif n’est pas compatible avec le polymère. Il migre vers les parois (moule, filière,…) où il forme un film
lubrifiant qui permet de réduire les frictions et l’adhérence entre la surface métallique et le polymère.
Dans tout le processus d’écoulement, le comportement rhéologique obtenu résulte d’une combinaison
particulière entre la géométrie de l’outillage, les contraintes de mises en œuvre, les caractéristiques
viscoélastiques du polymère.
On conçoit dès lors que le changement des conditions rhéologiques puisse, avec le glissement, améliorer le
comportement à l’écoulement du mélange ainsi que les paramètres de transformation.
Les lubrifiants externes sont divers : cire de parafines, cire PE bas ou haut poids moléculaire, cire de PE
oxydé, cire de PP, stéarate de calcium, acide stéarique, éthylène bistéramide, acide 1,2-hydoxystéarique.
128
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
F) Les lubrifiants Lubrifiants externes
Pour une formulation PBT, l’utilisation d’un lubrifiant externe permet une modification du comportement à l’écoulement par la
diminution de la viscosité par rapport au glissement.
Viscosité (Pa.s)
1 000 Dans ce cas précis d’étude, en
PBT à 250°C
facilitant l’écoulement, le tristéarate
de glycérol permet de modifier les
paramètres de transformation :
• Diminution de la température
d’injection
PBT à 260°C
• Diminution de la vitesse
PBT à 250°C, 1% GTS
d’injection
100
100 1 000 10 000
129
Vitesse de cisaillement (s -1)
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
Dans les conditions d'utilisation, le produit biocide ne doit présenter qu'un faible risque
pour les être humains, les animaux et l'environnement.
• Bactéries
• Moisissures Champignons
• Levures
• Algues
• Virus (si on considère qu'ils font partie du domaine du vivant)
Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes (absence de noyau).
Les bactéries mesurent quelques micromètres de long et peuvent présenter différentes formes : des formes
sphériques (coques), des formes allongées ou en bâtonnets (bacilles), des formes plus ou moins spiralées.
Quelques chiffres :
• Les levures sont des organismes unicellulaires qui se divisent par fission et par bourgeonnement.
• Les moisissures sont des organismes pluricellulaires qui se propagent par leurs spores. Ces éléments se
développent en filaments appelés hyphes, lesquels, en s’agglomérant, forment le mycélium.
• Plusieurs dizaines de milliers d’espèces de moisissures et de levures sont connues.
• Omniprésents dans l’environnement.
• Les humains seraient exposés couramment à plus de 200 espèces d’entre eux dont plusieurs prolifèrent
bien dans un environnement intérieur humide.
• La température ambiante de l’ordre de 20 à 25º C est idéale pour la croissance de la majorité d’entre elles.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides Bio-détérioration des plastiques
par des micro-organismes
➢ Une dégradation directe en utilisant les ingrédients (aliments, additifs, plastiques) comme source
nutritionnelle
Les plastiques sont le plus souvent attaqués par des champignons, lesquels provoquent les plus grandes
dégradations, tandis que les bactéries ont une action plus ciblées sur les additifs de ces plastiques.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
Plastifiants : les butyrates, adipates, sébacates, huiles avec ajout d’époxy, huile de lin, huile de ricin
et huile de palme
Lubrifiants : les erucamides, oléamides, stéaramides et cires
Agents épaississants : l’amidon et la cellulose
Charges : les farines de bois et l’amidon
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
Composés naturels ou synthétiques, généralement de bas poids moléculaires qui tuent ou suppriment
la croissance des virus, bactéries et/ou champignons (levures, moisissures).
Intérêts actuels :
→ Activité microbiostatique
❑ Seule la reproduction des microorganismes est inhibée : les cellules ne sont pas
tuées, mais seule la croissance est stoppée (en interférant avec le métabolisme
énergétique ou la biosynthèse).
Il est vivement recommandé d’employer un mélange de composés antimicrobiens afin d’obtenir un spectre
d’activité le plus large possible.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
➢ Biocide idéal :
Pour la protection des surfaces, un biocide idéal devrait présenter les propriétés suivantes :
Les premiers antimicrobiens utilisés dans l’industrie des plastiques sont les composés à base d’arsenic, de
soufre, de mercure ou de cuivre (mixture de Bordeaux → solution de sulfate de cuivre : principal biocide
jusqu’en 1930).
Aujourd’hui, le marché des biostabilisants utilisés dans les plastiques est largement dominé par les composés
à base d’arsenic (OBPA : 10, 10’-oxybisphenoxarsine), à cause du favorable rapport prix/efficacité.
O
As
As
Par contre, les composés non-arsenic accusent actuellement un regain d’intérêt suite à des études
toxicologiques et écologiques menés sur les composés précédents.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
➢ Biocides organiques :
Les biocides à base d’OBPA (contenant de l’arsenic ) et d’isothiazalones (DCOIT, OIT et BBIT) sont les plus vendus au monde et
possèdent chacun 33 % des parts de marché.
Les bases BBIT : utilisées principalement pour les polyuréthanes.
OIT DCOIT BBIT
2-n-Octyl-4-Isothiazolin-3-One 4,5-dichloro-2-n-octyl-4-isothiazoline-3-one Butylbenzisothiazolinone
O
Cl
N CH3
S
Cl
L’OBPA est toxique, il contient en effet de l’arsenic, dont certains dérivés sont dangereux. Il est cependant encore beaucoup utilisé
car il est peu coûteux et possède un large spectre d’activité antifongique.
Les biocides à base de DCOIT et d’OIT ont des propriétés anti-fongiques sensiblement identiques, sont peu chers et surtout peu
toxiques. Ils représentent une alternative efficace aux biocides à base d’OBPA.
De plus, les bases DCOIT sont plus résistantes aux dégradations UV que les bases OBPA.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
Les biocides à base de zinc-omadine ont un large spectre de protection contre les bactéries, les algues, les
champignons. Ils sont peu toxiques et inodores.
Les biocides à base de tri-butyl étain (TBT) : interdiction dans les peintures marines.
Ils sont cependant encore utilisés en dehors de l’Europe.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
➢ Biocides inorganiques :
Les biocides inorganiques : 10% du marché mais gagnent des parts d’année en année.
Les plus utilisés sont à base d’ions argent, mais d’autres métaux peuvent aussi être utilisés comme le cuivre ou
le zinc. Ils protègent ainsi en plus les polymères contre les moisissures.
L’ion métallique actif est relâché à un taux contrôlé afin de générer une protection sur le long terme.
Les biocides à base argent sont efficaces contre les bactéries et les microbes, mais aussi contre certains virus.
TCPP/IPBC/Z-Omandine/TBZ
TBZ : Thiabendazole Autres
Oxybisphenoxarsine (OBPA) TCPP : Trichlorophenoxy phenol
23 %
Argent, cuivre, zinc Inorganiques 33%
10%
Isothiazalones
33%
(DCOIT/OIT/BBIT)
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides Domaines d’application
❑ Dans le domaine médical, les biocides sont utilisés pour lutter contre les agents pathogènes (virus, bactéries...) ou les
vecteurs de ces pathogènes, principalement comme substances actives dans des produits finis ou des peintures. Ils sont
incorporés directement dans la matière ou appliqués en surface (peinture). Ils sont utilisés pour maintenir la surface du matériau
dans un état sain et hygiénique.
❑ Les composés actifs antimicrobiens se retrouvent maintenant dans les ustensiles de cuisine et salles de bain, dans les
produits du jardin (containers, etc..).
❑ Le secteur maritime
Exemples de normes :
• ASTM G21-90 : « Standard practice for determining resistance of synthetic polymeric materials to fungi »
• EN ISO 846 : Plastics evaluation of the action of microorganisms
• IEC 68-2-10 : Basic environmental testing procedures
• ASTM G22-76 : Standard practice for determining resistance of plastics to bacteria.
• ASTM G29-90 : Standard practice for determining algae resistance of plastics films
• AFNOR X 41-513 : Protection des matières plastiques. Méthode d’essai de résistance des constituants aux
microorganismes.
• AFNOR X 41-515 : Protection des matières plastiques. Méthode d’essai de résistance des matériels et
appareillages aux microorganismes.
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
G) Les biocides
Entré en vigueur le 1er juin 2007. REACH rationalise et améliore l'ancien cadre règlementaire de l'Union
européenne (UE) sur les produits chimiques.
Les principaux objectifs de REACH sont d'assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et
l'environnement contre les risques que peuvent poser les produits chimiques, favoriser la promotion de
méthodes d'essai alternatives, valider la libre circulation des substances au sein du marché intérieur et
renforcer la compétitivité et l'innovation.
REACH fait porter à l'industrie la responsabilité d'évaluer et de gérer les risques posés par les produits
chimiques et de fournir des informations de sécurité adéquates à leurs utilisateurs.
En parallèle, l'Union européenne peut prendre des mesures supplémentaires concernant des substances
extrêmement dangereuses, quand une action complémentaire au niveau européen se révèle nécessaire.
PLAN DU COURS
I. INTRODUCTION À LA FORMULATION
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
A) LES COLORANTS & PIGMENTS
B) LES PLASTIFIANTS
C) LES IGNIFUGEANTS
D) LES STABILISANTS : ANTIOXYDANTS & ANTI-UV
E) LES ANTISTATIQUES
F) LES LUBRIFIANTS
G) LES BIOCIDES
H) LES CHARGES / RENFORTS
Définition : Additif qui ne change pas d'état physique pendant la mise en œuvre
N'exclue pas que la charge réagisse avec le milieu
Minérales (verre, carbone, talc etc.), métalliques (aluminium etc.) ou organiques (farine de bois), les charges
améliorent la rigidité et l’adhésivité des matières plastiques mais agissent également sur leur résistance
chimique, leur isolation électrique et thermique. Leur proportion par rapport à la résine peut aller de 1 % à 300 %
selon l’effet voulu. Un avantage important d’un grand nombre de charges, surtout minérales, est d’ordre
économique : elles sont moins chères que les polymères.
Elles ne sont pas solubles dans le polymère de base et sont donc souvent visibles sur les pièces injectées.
On retrouve une 15aine de charges et renforts courants. Ils sont classifiés avec une lettre pour les reconnaitre aisément.
Les principaux étant :
❖ C : carbone
❖ G : verre
❖ M : minéral
❖ P : mica
❖ T : talc
❖ W : bois
Exemple très courant d’un PA6 chargé fibre de verre à 30 % : PA6 GF30
Exemple moins courant d’un PP avec charge minérale à 20 % : PP MD20
II. LES ADDITIFS / ADJUVANTS
Exemples de charges :
157
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
La plupart du temps, les polymères ne pourraient pas être exploités sans l’adjonction
de certains constituants.
❑ Dispersion dispersive (dispersion plus fine) : Briser les forces de cohésion internes aux
agglomérats → Plus fort niveau de contrainte → Malaxage plus intense et plus hauts
cisaillements.
→ Eléments de malaxages
Méthodes de compoundage :
→ par « batch »
→ en continu (monovis, bi-vis et malaxeurs continus)
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage par batch (ou lot)
La granulation des lots (si nécessaire) s’effectue à la suite de ce cycle ou dans une étape ultérieure.
→ Industrie du caoutchouc : incorporer des charges et différents additifs dans des gommes élastomériques
avant réticulation (ou vulcanisation).
→ Occasionnellement utilisé dans le domaine des matières plastiques (pour réaliser des mélanges
polymère-polymère ou polymère-charge).
Produit final : ruban de pâte prêt à être réticulé (élastomère) ou granulé (thermoplastique).
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage par batch (ou lot) Mélangeurs à cylindres
http://youtu.be/7Ju7J9zJ1Ow
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage par batch (ou lot) Mélangeurs internes
Constitution :
➢ Trémie de chargement
➢ Chambre de malaxage :
o Deux rotors (système Haake, Brabender, Banbury...)
o Une pâle (système Gélimat)
écartés ou interpénétrés
https://www.youtube.com/watch?v=gJC0B3VZo8A&feature=player_detailpage
http://youtu.be/6tGehPpLPc8
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage par batch (ou lot) Mélangeurs internes
✓ Vis sans fin tournant à l'intérieur d'un fourreau cylindrique, régulées en température par des
systèmes de chauffe et de refroidissement
✓ Le polymère sous forme solide (granulés, poudre) est introduit dans la trémie
❑ Convoyer le polymère
❑ Fondre le polymère
❑ Mettre le polymère en pression, pour qu'il puisse franchir la filière placée à son extrémité
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses mono-vis avec
éléments de malaxage
Les extrudeuses mono-vis (rappel)
❑ La zone d’alimentation : le polymère est solide. Dans cette zone, la profondeur du chenal est constante.
❑ La zone de fusion : le polymère encore solide et du polymère fondu coexistent. Dans cette zone, appelée
également zone de compression, la profondeur du chenal diminue.
❑ La zone de pompage : mise sous pression du polymère totalement fondu. La profondeur du chenal est à
nouveau constante, mais plus faible qu'en alimentation. C’est dans cette zone, que l’on trouve pour la
réalisation de compounds des éléments de malaxage.
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses mono-vis avec
éléments de malaxage
Les extrudeuses mono-vis (rappel)
L’énergie nécessaire à la fusion et à la mise en pression du polymère est issue de deux sources principales :
o L'énergie mécanique : fournie par la rotation de la vis, qui engendre des déformations au sein d'un
milieu très visqueux
o L'énergie thermique : fournie par la régulation du fourreau
1. Zone d'alimentation : polymère (granulés ou poudre) rapidement compacté par la pression. Ce sont les forces de
frottement entre le polymère, la vis et surtout le fourreau qui vont conditionner son déplacement. Plus ces dernières
seront sévères sur le fourreau, plus le débit de l’extrudeuse sera élevée. Pour augmenter l’efficacité du frottement entre le
fourreau et les granulés : zones rainurées de faibles profondeur le long de la zone d’alimentation.
2. Zone de fusion : zone clé du procédé → passage de l’état solide à l’état fondu. La zone de fusion classique montre deux
limites principales :
▪ La longueur de cette zone de fusion varie en fonction du type de matière extrudée
▪ Au-delà d'un certain débit, le cisaillement n'est plus suffisant pour amener toute l'énergie
nécessaire à la fusion du solide. On obtient alors des infondus en sortie de vis.
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses mono-vis avec
éléments de malaxage
Maillefer (1959) : Séparation physique dans la vis entre la partie solide et la partie fondue du polymère
➢ Avantages
o Du fait de la présence d'un jeu faible au-dessus du filet barrière (de l'ordre de 0,4 mm), les granulés éventuellement
non fondus devant passer la zone barrière sont soumis à des cisaillements élevés favorisant leur fusion → pas
d'infondus en sortie et matière complètement plastifiée.
o De plus, comme le passage de ce filet supplémentaire induit des cisaillements élevés, une action de mélange est
obtenue, qui peut par exemple être nécessaire lors de l'ajout de granulés colorés. La zone barrière de la vis peut
être considérée comme zone mélangeuse.
➢ Inconvénients
Rôle : porter le polymère fondu à la pression nécessaire pour assurer son écoulement à travers la filière. À la sortie de
l'extrudeuse, le matériau doit être homogène. Des défauts d'homogénéité de la matière peuvent en effet avoir une influence
néfaste sur les caractéristiques du produit fini. Mais l’opération de malaxage à l’intérieur d’une mono-vis n’est pas suffisamment
efficace pour assurer une bonne opération de mélange. Surtout lorsque des charges minérales (talc, carbonate de calcium,
colorants …) sont utilisées. Ces produits resteraient agglomérés si aucune action mécanique de type cisaillement était effectuée.
Par exemple, dans le cas de pigments colorants, on pourrait se retrouver avec des points colorés répartis de manière uniforme
(bon mélange distributif), mais séparés par de vastes parties de matrice non colorées.
Pour obtenir un mélange de type dispersif (réduction de la taille des grains dispersés) des actions mécaniques de cisaillement
sont nécessaires sur les agrégats → utilisation d’éléments de malaxage (ou embouts mélangeurs) dans la zone de pompage
ou en tête de vis.
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses mono-vis avec
éléments de malaxage
Eléments de mélange dispersifs :
→ Passage de la matière dans des entrefers étroits, cisaillement maximal mais court pour disperser
facilement les agglomérats. Toutes les parties de la matière doivent être soumises au même niveau de
cisaillement pendant le même intervalle de temps afin d'assurer une action uniforme.
→ Les différents types d'éléments : l’écoulement forcé de la matière au-dessus d'un anneau de cisaillement
ou d'un filet de passage (embouts Maddock, à anneau, Egan ou Zorro…) permet d'assurer un
cisaillement important en des temps courts.
Embout Egan qui utilise des filets hélicoïdaux et
Elément Maddock : filets parallèles à l'axe ressemble ainsi à une zone barrière à multiples filets.
Un autre type d'embout est l'embout type Rapra, à alvéoles semi-sphériques situées dans
deux demi-fourreaux démontables et sur l'embout lui-même → bon niveau d'homogénéité
mais taux de cisaillement importants sur la matière → échauffement élevé.
Dulmage
Saxton
En bout de vis, on interpose souvent avant la filière, une plaque circulaire à trous, au diamètre de la vis, qui a
pour principal rôle de filtrer la masse fondue.
Dans sa version la plus simple, elle comprend un disque, percé de nombreux trous de faible diamètre (1 à 3
mm), devant lequel on place des toiles métalliques tissées superposées de plus en plus fines. Ces grilles ou
tamis sont en général en acier inoxydable.
Le rôle des filtres ne se limite pas à purifier la masse fondue de toute impureté. Ils permettent également de
parfaire l'homogénéisation en augmentant la pression en fin de vis dans le cas de têtes à contre-pression faible.
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Ko-malaxeur Buss
Fourreau ouvert
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Ko-malaxeur Buss
➢ Principe de malaxage :
Dent de malaxage
Sens de rotation
Zone de
mise en
pression
Mouvement de va et vient
Ecoulement du produit
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Ko-malaxeur Buss
https://www.youtube.com/watch?v=BJT4s6oofUc
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Ko-malaxeur Buss
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses bi-vis
Extrudeuses à deux vis tournant à l’intérieur d’un fourreau dont la section à la forme d’un huit.
o Extrudeuses contra-rotatives (issues de l’industrie du caoutchouc ou pétrissage de la pâte) apparues vers les années 1880.
o Extrudeuses co-rotatives, nées vers 1935, leur développement connaît actuellement une progression sans précédent.
L'extrusion bi-vis a permis de passer d'un système de production de type batch à un système de type continu, plus
performant d'un point de vue économique.
▪ Des profils de vis monofilets ou multifilets (nombre de filets hélicoïdaux dans une section
perpendiculaire à l'axe des vis).
→ Opérations de mélangeage
→ Développement de réactions chimiques ou de dévolatilisation
(enlèvement des substances volatiles)…
→ Greffage
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses bi-vis
Du type de jeux de vis utilisé découle les géométries des chenaux de vis et donc les caractéristiques
d'écoulements que l'on va rencontrer dans ces différents systèmes. Le passage d'une vis sur l'autre dans la
zone d'interpénétration est plus ou moins ouvert et aisé suivant la configuration.
Co-rotatives autonettoyantes à deux filets :
Co-rotatives à deux filets Chenal continu
chenal très ouvert, la matière passe très
facilement d'une vis sur l'autre, en suivant
une trajectoire hélicoïdale en forme de huit.
Contra-rotatives
Chambres en C
Passage à l’autre vis très limité. La matière
occupe sur chacune des vis un espace en forme
de C, au sein duquel elle re-circule, avec très
peu d'échange avec la chambre en C voisine.
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses bi-vis
Convoyage M TB f
Vitesse de rotation TB M TB
Caractère autonettoyant TB B f
Mélange distributif TB B TB
Mélange dispersif TB M f
En extrusion bi-vis, on retrouve les mêmes zones fonctionnelles qu'en extrusion mono-vis (transport et
malaxage), mais avec certaines particularités:
→ À la différence de l'extrusion mono-vis (où le convoyage se fait sous l'effet des forces de frottement s'exerçant
entre les granulés, la vis et le fourreau), le transport solide peut se faire en l'absence de remplissage
complet des chenaux de la vis.
→ La deuxième spécificité est la rapidité du mécanisme de fusion qui est souvent assurée par un élément
restrictif en début de vis s’opposant à l’écoulement naturel de la matière vers l’aval (élément à pas inverse
par exemple).
Fusion Zone de transport
La dernière spécificité pour les machines co-rotatives modulaires, est la complexité de la géométrie du profil
de vis, liée à la grande variété d'éléments que l'on peut disposer le long des arbres cannelés.
→ Longueur et pas : pas pas → Sens de l’hélice : à pas direct (convoyeur), pas inverse
où contre-filet (élément restrictif-favorisant le malaxage)
Pas direct Pas inverse
→ Nombre de filets (2 et 3 filets progression plus douce et facile de la matière = plus de volume libre)
1 filets : 1 chenal 2 filets : 3 chenals 3 filets : 5 chenals
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses bi-vis
Les éléments de malaxage : Eléments dépourvus d'hélicité (section transversale identique à celle
des éléments de vis). Ils peuvent être à un, deux ou trois lobes.
❑ Les bi-vis co-rotatives Adaptation des principaux éléments de vis à la fonction souhaitée
Malaxeur monolobe + +
Malaxeur bilobes + + +
Malaxeur trilobes + +
https://www.youtube.com/watch?v=PJP9MBQ80HU&feature=player_detailpage
III. LES PRINCIPALES TECHNIQUES DE COMPOUNDAGE
→ Compoundage en continu Extrudeuses bi-vis
➢ Vis interpénétrées : chambres en C quasi indépendantes, minimums d’échanges de matière entre les différentes chambres
→ utilisées principalement pour l'extrusion du PVC rigide. Ce système a une forte capacité de pompage et engendre peu de
cisaillement → dégradation limité. Elle permet également d'utiliser des vis coniques.
➢ Vis non interpénétrées : passage de la matière d’une vis à l’autre possible → capacités de pompages plus faibles mais
capacités de mélanges beaucoup plus importantes
Issues du développement des mélangeurs internes (malaxage des caoutchoucs) → opérations de mélangeage et
d'extrusion réactive (polymérisation, greffage...).
Plus rares que les systèmes mono-vis et bi-vis, constitués d’une trémie d’alimentation, d’un fourreau chauffé
(équipé éventuellement d’une zone de dégazage) dans lequel tourne à très grande vitesse deux vis équipées de
zones de convoyage et de malaxage.
La matière subit alors des cisaillements très importants mais avec un temps de séjour plus court que dans les
extrudeuse bi-vis classiques (de l’ordre de quelques secondes à une vingtaine de secondes).
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=Jv5y8przNx8
LE COMPOUNDAGE CHEZ POLYVIA
FORMATION SITE D’ALENÇON
200
COMPOUNDEUSE COPERION ZSK18
➢ Compoundage en continu
➢ Extrudeuse bi-vis
➢ Filière joncs
➢ Bac de refroidissement
➢ Granulateur
➢ Compoundage en continu
➢ Extrudeuse bi-vis
➢ Un bloc compoundage et un bloc injection
➢ Utilisée uniquement pour la R&D
MICRO-COMPOUNDEUSE XPLORE