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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 4.1

CHAPITRE 4:
Conception du système
INTRODUCTION
La conception technique est le second stade de la planification de
l’irrigation, le premier stade concernant les besoins en eau des cultures, les
types de sol, le climat, la qualité de l’eau et le programme d’irrigation. Les
conditions d’approvisionnement en eau, l'électricité disponible et la
topographie du terrain doivent également être considérées, de même que
les considérations économiques, les disponibilités en main-d’œuvre et le
niveau de compétence. Le système d’irrigation est sélectionné après une
évaluation approfondie des données ci-dessus et un processus de calcul
détaillé, intégrant les débits dans le système, la dose d’irrigation, la durée
d’application et le programme d’irrigation.

Une fois la conception achevée, une liste détaillée de tous les


équipements requis pour la mise en place du système est préparée avec des
descriptions complètes, les normes et les spécifications de chaque élément.

CONCEPTION DU SYSTÈME
La procédure de conception hydraulique et technique est presque la
même pour tous les types de systèmes d’irrigation sous pression. Il s'agit
d'une série de calculs intrinsèquement liés, dont les différents stades sont
résumés ci-dessous.

Sélection du distributeur d’eau (asperseur, goutteur, mini-asperseur,


barboteur, tuyau, etc.) en fonction de la culture à irriguer, des méthodes
d’irrigation et des besoins en eau:

• type, débit, pression de service, diamètre de couverture;


• espacement et nombre de distributeurs par ligne latérale.

CONCEPTION DES CONDUITES LATÉRALES


• longueur, direction, espacement et nombre total de lignes latérales
(dans les systèmes fixes) ou positions des conduites latérales (dans les
systèmes semi-permanents);
• débit dans la conduite latérale: nombre de distributeurs par conduite
x débit du distributeur;
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4.2 Chapitre 4 –Irrigation


Pressurized Conception du système
Techniques

• nombre de conduites latérales fonctionnant simultanément = débit du


système/débit de la conduite latérale;
• nombre de tours pour réaliser une irrigation = nombre total de lignes
latérales ou positions ÷ nombre de conduites latérales fonctionnant
simultanément;
• durée d’application = dose d’irrigation en mm ÷ taux d’application
en millimètres par heure; ou dose d’irrigation en mètres cubes par
heure ÷ débit du système en mètres cubes par heure.

CONCEPTION DES CONDUITES

Les conduites latérales


Il est important de comprendre les fonctions et les principes de
fonctionnement des distributeurs d’eau avant de commencer le processus
de conception. L'une des principales caractéristiques de tous les types de
distributeurs est la relation entre le débit et la pression de fonctionnement,
habituellement exprimée par la formule empirique:

q = kdH *

où q est le débit du distributeur; k et d sont des coefficients


(constantes), H est la pression au niveau du distributeur et * est un
exposant caractérisé par le régime d’écoulement dans le distributeur et la
courbe de variation du débit en fonction de la pression.

Plus la valeur de * est basse, plus l’influence des variations de pression


sur le débit du distributeur le long de la conduite latérale est faible. La
plupart des régimes d’écoulement des distributeurs sont entièrement
turbulents, avec une valeur d’exposant égale à 0,5. Ainsi la variation de
débit est la moitié de la variation de pression, lorsque le ratio de deux
pressions différentes est < 1,3/1.

Afin d’assurer une bonne uniformité de l’application d’eau au niveau du


champ, les variations de débit des distributeurs doivent être minimales, et en
aucun cas supérieures à 10 pour cent. Ce critère a été établi par J.
Christiansen pour les asperseurs, mais est actuellement appliqué à tous les
systèmes sous pression. En règle générale, la différence de pression
maximale admise entre deux distributeurs qui fonctionnent ne doit pas être
supérieure à 20 pour cent. Les conduites latérales avec distributeurs doivent
être dimensionnées de manière à ce que la perte de charge (pression) due au
frottement dans la conduite latérale ne dépasse pas 20 pour cent.

La perte de charge due au frottement dans les conduites latérales est


fournie par un graphique ou un tableau. La valeur donnée indique
normalement une perte de charge en mètres ou pieds par 10 mètres ou 100
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 4.3

pieds de conduites. Par exemple, pour une conduite latérale d'asperseurs à


raccord rapide de 50 mm de diamètre transitant un débit de 15 m3/h, les
pertes de charge sont de 7 pour cent. Pour une conduite latérale de 120 m,
les pertes de charge sont de 7/100 x 120 = 8,4 m. Mais cette perte
correspond à un débit total de 15 m3/h parcourant la totalité des 120 m de la
conduite latérale. Cela ne correspond donc pas à la réalité car le débit
diminue en route après chaque distributeur. Afin de prendre en compte les
pertes de charge réelles, la valeur ci-dessus est multipliée par F, le coefficient
de réduction de Christiansen, pour compenser les débits distribués en route
par la conduite latérale. Les valeurs de F dépendent du nombre de
distributeurs uniformément répartis le long de la conduite (tableau 4.1).

Trois différentes séries de valeurs de F existent, correspondant à


l’exposant (m) de la valeur de Q, qui varie dans les formules de Hazen
Williams (1,85), Scobey (1,9) et Darcy Weisbach (2). En outre, on prend
les valeurs les plus basses si la distance de la première sortie équivaut à la
moitié de l’espacement des distributeurs. Les différences entre les diverses
valeurs de F sont toutefois quasi-négligeables.

TABLEAU 4.1 - Valeurs de F pour des sorties multiples

Nombre F Nombre F
de sorties (m = 2) de sorties (m = 2)

1 1,0 12 0,376
2 0,62 15 0,367
3 0,52 20 0,360
4 0,47 24 0,355
5 0,44 28 0,351
6 0,42 30 0,350
7 0,41 40 0,345
8 0,40 50 0,343
9 0,39 100 0,338
10 0,385 > 0,333

En supposant qu'il y ait dans l’exemple ci-dessus dix distributeurs


(asperseurs en l’occurrence) sur la conduite latérale, la valeur de F est de
0,4. Ainsi, pour une conduite latérale à raccord rapide de 50 mm de
diamètre transitant un débit de 15 m3/h, avec 10 asperseurs distribuant 1,5
m3/h avec une pression de 2 bars, les pertes de charge sont de 7/100 x 120 x
0,4 = 3,36 m. Cette valeur ne doit pas excéder le maximum autorisé, qui est
de 20 pour cent de la pression moyenne de fonctionnement de l’asperseur,
c'est-à-dire 2 bars x 0,20 = 0,4 bar, soit 4 m sur terrain plat. Lorsque la
conduite latérale est en pente descendante, la différence de niveau
s’additionne à la perte de pression maximale admissible. A l'inverse, en cas
de montée, la différence de niveau est déduite.

En raison de la multiplicité des distributeurs avec des régimes de débit


variables et des autres facteurs affectant le rapport pression/débit le long
des conduites latérales dans les champs, telles les pertes minimes de
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4.4 Chapitre 4 –Irrigation


Pressurized Conception du système
Techniques

charge locales qui se produisent à la jonction des distributeurs sur les


tuyaux de faibles dimensions, ainsi que les fluctuations de température, le
fournisseur est toujours tenu de fournir des barèmes pour la longueur
optimale des conduites latérales avec distributeurs, basés sur le diamètre
de la conduite latérale, l’espacement des distributeurs, la pression de
fonctionnement, le débit et la pente du terrain.

Les adducteurs, conduites principales et secondaires


À partir des adducteurs, qui peuvent également être des conduites
principales ou secondaires, plusieurs rampes latérales peuvent être
alimentées simultanément. Le débit sur ces conduites est distribué en
route, comme sur les rampes portant des distributeurs. Par conséquent,
lorsque l’on détermine les pertes de charge dues au frottement, il faut
également appliquer le coefficient de réduction F de Christiansen.
Exemple: adducteur de 120 m en tube de PEHD de 75 mm, 6 bars, 16,3
m3/h, 6 rampes latérales fonctionnant simultanément: la perte de charge à
plein débit est de 3,3 pour cent, soit 4 m x 0,42 = 1,7 m environ.

Les conduites principales et secondaires et toutes les bornes sont


dimensionnées de telle façon que les pertes de charge n’excèdent pas
environ 15 pour cent de la charge dynamique totale requise à la tête du
réseau de conduites. Sur terrain plat, ces pertes de charge s’élèvent à
environ 20 pour cent de la pression de fonctionnement fixée pour les
distributeurs. Il s’agit d’une règle pratique pour tous les réseaux de
conduites sous pression pour obtenir des conditions de pression et de
distribution de l’eau uniformes en tous points du système. La figure 4.1 ci-
dessous ne doit pas être confondue ou associée d’aucune façon avec la
perte de charge maximale autorisée le long des rampes latérales.

FIGURE 4.1 - Pression de fonctionnement requise pour les systèmes sous pression.

Ouvrage de tête Pm = 1,35 Pa

Conduite principale
Adducteur
Conduite latérale avec distributeurs

Pa = 1,00

Pn = 1,15 Pa Po

Dans la figure ci-dessus, Pa est la pression moyenne au distributeur ou


la pression fixe relevée dans le catalogue; Pn est la pression en tête de la
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 4.5

conduite latérale; Po = 0,95. Pa est la pression au sortir du distributeur et


Pm est la pression à l’entrée de la conduite principale. En résumé:

Pn - Po = 0,20 Pa;
Po = Pn ÷ 1,21;
Pn = 1,15 Pa;
Pm = 1,35 Pa.

La perte de charge dans une rampe avec distributeurs est très élevée au
début et chute rapidement après les premiers distributeurs, puis diminue
graduellement vers la fin de la rampe. Dans le quart amont de la rampe, la
perte de charge est d'environ 75 pour cent de la charge totale. Un autre
élément important est la vitesse de l’écoulement dans les conduites
principales et secondaires ainsi que dans les bornes, qui doit toujours être
maintenue en-dessous de 1,7 m/s dans les tubes en plastique et à 2 m/s
maximum dans les autres tuyaux (aluminium, acier, etc.). De la formule du
débit V= Q/A, le diamètre intérieur du tube peut être déterminé pour un
débit donné:

Q(m3/h)
diamètre(mm) = × 18.8
V(m/s)

OUVRAGE DE TÊTE
Les composantes de l’ouvrage de tête et leurs dimensions sont
sélectionnées en fonction des besoins du système. Dans les systèmes de
micro-irrigation, les ouvrages de tête sont munis de filtres et d’injecteurs
de fertilisants, alors qu’en aspersion et en irrigation par tuyaux (gaines), ces
ouvrages sont simples avec un équipement minimal. Les pertes de charge
dans les diverses composantes de l’ouvrage peuvent varier de 3 à 10 m.

Les formules de perte de charge sont empiriques et incluent de


nombreuses variables et facteurs correctifs. Pour calculer à partir
d'équations les pertes de charge dues au frottement dans les conduites,
une grande expérience pratique est nécessaire. L’utilisation de tableaux et
nomogrammes est recommandée pour le calcul des pertes de charge, car il
n’est pas possible d’atteindre une grande précision en raison des
modifications imprévisibles dans la rugosité des conduites, la viscosité de
l’eau, l’usure et l’obstruction des buses, etc.

CHARGE DYNAMIQUE TOTALE DU SYSTÈME


La charge dynamique totale requise pour le fonctionnement normal du
système est la somme des pressions suivantes (tableau 4.2):
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4.6 Chapitre 4 –Irrigation


Pressurized Conception du système
Techniques

TABLEAU 4.2 - Charge dynamique totale du système

Pression au distributeur mètres


Pertes de charge dans la conduite latérale (rampe) mètres
Pertes de charge dans l'adducteur mètres
Pertes de charge dans les conduites principales et secondaires mètres
Pertes de charge dans les vannes, raccords et petites pertes diverses
(normalement jusqu’à 15 pour cent des pertes totales dans les conduites) mètres
Différence d’altitude (en + ou en -) mètres
Pertes de charge dans l’ouvrage de tête mètres
Charge totale dans le système mètres

CHARGE DYNAMIQUE TOTALE DE L’UNITÉ DE POMPAGE


Cette charge est la somme de la charge totale dans le système plus la
hauteur de pompage. La formule de la puissance au frein est:

Q × TDH
BHP =
270 × e1 × e2

où Q est le débit en mètres cubes par heure, TDH est la charge


dynamique totale en mètres, e1 est l’efficience de la pompe (fraction), e2
est l’efficience du moteur (fraction) et 270 est une constante pour les
unités métriques.

• efficience de la pompe: 0,5 – 0,8;


• efficience d'un moteur électrique: 0,7 – 0,9;
• efficience d'un moteur diesel: 0,5 – 0,75.

L’efficience globale du pompage dans les conditions du terrain est


comprise respectivement entre 0,35 pour les unités diesel et 0,50 pour les
unités électriques. Il ne serait pas réaliste d'adopter des efficiences plus
élevées.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.1

CHAPITRE 5: Description,
normes et appels d’offres pour
l’approvisionnement de l’équipement
Pour finaliser la conception du système, une liste de l’ensemble de
l’équipement requis pour son installation (devis quantitatif) doit être établie
avec les descriptions complètes, normes et spécifications de chaque
élément. La préparation de cette liste est très importante. En plus des
quantités, il est impératif de déterminer et de spécifier:

• les dimensions et noms de l'élément (vanne à boisseau sphérique


de 2 pouces, conduite de 50 mm de diamètre, etc.);
• le type de matériau (laiton, uPVC, etc.);
• la pression nominale (PN 16 bars, 6 bars, etc.);
• le type de raccords et joints (à vis, soudés à la colle, etc.);
• les normes (conformes à ISO 161, 3606, BS 21, ISO 7, etc.).

Trois listes différentes seront établies: une pour les conduites


principales, les conduites secondaires, les adducteurs et les bornes; une
pour les conduites latérales et les distributeurs, et une pour l’ouvrage de
tête. Les dimensions auront été fixées à l'étape de la conception.

PRESSION DE SERVICE DE L’ÉQUIPEMENT


L’installation d’un système fermé de conduites sous pression comprend
des conduites soumises à diverses pressions de service selon leur
implantation. Les conduites principales, soumises à de plus fortes pressions
que les conduites secondaires, adducteurs et conduites latérales, doivent être
plus résistantes que les autres types. La pression nominale des conduites à
installer sera toujours supérieure à la pression de fonctionnement du réseau.
Par exemple dans un réseau de micro-jets (mini-asperseurs), la pression
approximative de fonctionnement est de 2,3 à 2,5 bars dans les conduites
latérales, 2,5 à 2,7 bars dans les adducteurs et 2,7 à 3 bars dans les
conduites principales. On pourrait penser qu'une pression nominale de 4,0
bars pour les conduites pourrait convenir aux besoins du réseau. Toutefois,
bien que les systèmes à basse et moyenne pressions ne soient pas soumis
aux très hautes surpressions provoquées par les coups de bélier, il est
conseillé de prendre des conduites principales résistant à 6 bars, et à 4 bars
pour les autres conduites.
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5.2 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

CONDUITES PRINCIPALES, CONDUITES SECONDAIRES,


ADDUCTEURS ET BORNES
Les types de tuyaux les plus couramment utilisés pour ces conduites
sont le PVC rigide, le PEHD, le PEFD et l’acier léger ou l’aluminium pour
les tuyaux à raccords rapides. Il faut déterminer les éléments suivants:
• les longueurs totales et le nombre d’éléments des conduites (ajouter
environ 5 pour cent au total);
• la quantité de raccords de conduite (coudes, tés, bouchons,
réducteurs, etc.) du même type à utiliser avec les conduites ci-dessus;
• le nombre de coudes, tés, colliers de prise en charge nécessitant deux
types de raccord différents, par exemple té de 90 mm x 90 mm x 2
pouces (filetage intérieur), coude 110 mm x 3 pouces (avec bride);
• la quantité d’adaptateurs (raccords de démarrage). Ces accessoires ont
une extrémité filetée (ou bridée) tandis que l’autre est adaptée aux
types de connection des conduits. Ils sont utilisés au départ des
conduites et partout où des vannes sont installées;
• le nombre de vannes de sectionnement et de purgeurs d’air
nécessaires sur le réseau de distribution. Les purgeurs d’air sont
montés sur des tubes de rallonge branchés sur les conduites
principales avec des colliers de prise en charge;
• les quantités de tubes de rallonge pour les bornes, si les conduites
sont souterraines et de vannes de contrôle ou de vannes spéciales de
bornes. Si les conduites principales ne sont pas enterrées, il faut
déterminer les accessoires nécessaires pour connecter les colliers de
prise en charge avec les vannes de sectionnement. Il doit y avoir le
même nombre d'accessoires que de bornes.

CONDUITES LATÉRALES
Des tuyaux à raccords rapides et des tubes en PEFD sont utilisés
comme conduites latérales en surface dans la plupart des systèmes. Il faut
déterminer les caractéristiques suivantes:

• les longueurs totales de tuyaux requis et le nombre d’éléments;


• les quantités d’adaptateurs, tés, coudes, prises d’extrémités et filtres
en ligne;
• le nombre total de distributeurs et, le cas échéant, leurs raccords, par
exemple: mini-asperseur complet avec piston, tuyau flexible de raccord
et coin en plastique; ou bien spécifier l'équipement nécessaire en
termes d'ensemble, par exemple ensemble complet de mini-asperseur.

OUVRAGE DE TÊTE
Toutes les composantes de l’ouvrage de tête du système doivent être
déterminées, c'est-à-dire les vannes de sectionnement, la vanne de contrôle,
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ent Techniques d’irrigation


Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.3

le purgeur d'air, l'injecteur d’engrais, les filtres, les régulateurs de pression,


etc. En outre, tous les raccords auxiliaires doivent être inclus, tels que les
éléments de conduites, gaines et raccords nécessaires pour assembler
l’ouvrage, ainsi que les manomètres et les autres dispositifs mineurs requis.

UNITÉ DE POMPAGE
Une description complète et détaillée de l’unité de pompage doit être
donnée, incluant:
• la puissance (BHP) moyenne calculée de la force motrice et le type
de moteur (diesel ou électrique);
• le type de pompe (centrifuge simple ou à étages, turbine, électro-
submersible), les diamètres des entrées et sorties, et le type et nombre
d’étages;
• la capacité et le débit de l'unité de pompage, c'est-à-dire la hauteur
de refoulement dynamique et le débit d'eau fourni.

NORMES
Les normes sont des documents élaborés par consensus par des groupes
de travail et comités techniques pour définir les conditions mécaniques,
fonctionnelles et autres auxquelles doivent satisfaire les équipements
d'irrigation (qualité d'exécution, matériaux, dimensions, pressions,
méthodes d'essai, fourniture et distribution). L'élaboration permanente de
nouvelles normes répond au rythme accéléré du développement
technologique dans le domaine des techniques d'irrigation sous pression.
Certaines normes anciennes peuvent toutefois donner une indication des
conditions fondamentales. Toutes les conduites, raccords et autres
équipements d’irrigation sont fabriqués selon diverses normes appliquées
dans les pays d’origine du matériel. Ces normes, bien qu’équivalentes les
unes aux autres, varient en termes de mode de dimensionnement, de
classification, de facteur de sécurité et de nomenclature. L'Organisation
Internationale de Standardisation (ISO) a déployé des efforts techniques
considérables pour établir des normes et spécifications internationales, de
manière à rendre conformes toutes les normes nationales et régionales.

Dans de nombreux pays, on a généralement tendance à adopter


progressivement les normes européennes (NE) et à retirer les standards
nationaux contradictoires. Les normes européennes sont préparées par le
Comité technique du Comité européen de normalisation (CT/CEN) et la
plupart des pays européens et le Royaume-Uni les reconnaissent comme
normes nationales. Chaque norme européenne fait partie d'un système de
normes basé sur les résultats des travaux entrepris par le Comité technique
correspondant de l'ISO. Les systèmes de normes sont compatibles avec les
normes générales concernant la fonction et l'installation et appuyés par
des normes distinctes portant sur les méthodes d'essai, auxquelles il est fait
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5.4 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

référence dans l'ensemble du système de normes. D'autres publications


sont également proposées dans le cadre des normes européennes.

Cependant, la variété de normes pour les équipements d’irrigation en


thermoplastique sème à l'heure actuelle la confusion chez les petits
exploitants. Le tableau 5.1 ci-dessous montre l'exemple d’un tuyau en PVC
rigide de 4 pouces de diamètre et 6 bars de pression de fonctionnement
selon deux normes nationales différentes:

TABLEAU 5.1 - Tuyau en PVC rigide de 4 pouces de diamètre (6 bars)


selon deux normes nationales différentes

Caractéristiques Selon DIN 8062 Selon ASTM


D2241(SDR 4.1)

Diamètre nominal (mm) 110,0 mm 4 inches


Diamètre extérieur (mm) 110,0 mm 114,3 mm
Diamètre intérieur (mm) 103,6 mm 108,7 mm
Épaisseur de parois (mm) 3,2 mm 2,8 mm
Pression nominale (bars) 6,0 bars 6.8 bars (100 psi)

La description de l’équipement doit être aussi simple et claire que


possible. On donne ci-dessous un exemple des spécifications minimales
requises pour deux éléments:

Elément 1: Tuyau noir en PEFD, PN 4 bars, conforme à la norme DIN


8072 ou une norme équivalente compatible avec la norme
ISO, fourni en rouleaux de 200 m:
a. 32 mm DN, 1 800 m;
b. 25 mm DN, 3 200 m.

Elément 2: Raccords en polypropylène fabriqués selon la norme ISO


en dimensions métriques. Raccord rapide, extrémités mâle
ou femelle, type à pression et /ou fileté (type à vis) selon la
norme ISO 7 ou BS 21, pression PN 10 bars pour être
utilisés avec les tuyaux PE suivants:
a. adaptateur (mâle) 63 mm x 2 pouces, 7 unités;
b. collier de prise en charge (femelle) 63 mm x 2 pouces
(femelle), 2 unités;
c. adaptateur (mâle) 50 mm x 2 pouces, 2 unités.

Si, pour diverses raisons, l’équipement ne se conformait à aucune


norme, une description technique complète devrait mentionner le
matériau constitutif, la pression de fonctionnement et son utilisation. Ce
dernier élément est très important car les raccords doivent être réalisés
avec le matériau recommandé pour un type de conduite particulière.

La majorité de l’équipement d’irrigation doit satisfaire les spécifications


appropriées de matériau, dimensions et qualité recommandées dans le
tableau 5.2.
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Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.5

TABLEAU 5.2 - Normes et spécifications de l’équipement


Code de la norme: Nom de la norme:

ASAE EP419.1 Évaluation des systèmes d’irrigation par sillons (février 2003)
ASAE EP405.1 Conception et installation des systèmes de micro-irrigation (février 2003)
ANSI/ASAE S261.7 Conception et installation de systèmes d’irrigation avec conduites en béton
non armé (décembre 2001)
ASAE S526.2 Terminologie des sols et des eaux (janvier 2001)
ASAE S491 Symboles graphiques pour la conception de systèmes d’irrigation sous
pression (février 2003)
ANSI/ASAE S395 Norme de sécurité pour les systèmes d’irrigation autonomes à rampe mobile
(février 2003)
BSR/ASAE S577-200x Spécifications pour les raccords de conduites en PVC
ANSI/ASAE S376.2 Conception, installation et performances des conduites thermoplastiques
souterraines d’irrigation (février 2004)
ANSI/ASAE S436.1 Méthodes d’essai pour la détermination de l’uniformité de la distribution
d’eau des machines d’irrigation à pivot central et conduites latérales équipées
de mini-diffuseurs et d’asperseurs (décembre 2001)
ANSI/ASAE S330.1 Procédures pour les essais de la distribution des asperseurs dans un but de
recherche (février 2003)
ANSI/ASAE S539 Filtres pour l’irrigation: rapports d’essai et de performances (février 2003)
ASAE S447 Procédures d’expérimentation et d’établissement de rapports pour les pertes
de charge dans les vannes d’irrigation (février 2003)
ANSI/ASAE S397.2 Service et matériel électriques pour l’irrigation (février 2003)
ASAE EP409.1 Dispositifs de sécurité pour la chimigation (février 2004)
ASAE S435 Tuyaux en polyéthylène utilisés pour les conduites latérales de micro-irrigation
(février 2004)
ASAE S398.1 Procédures pour l’essai et l’établissement de rapports sur l’aspersion
(janvier 2001)
ASAE EP367.2 Guide de procédure pour préparer la calibration des nébulisateurs de terrain
(février 2003)
ASAE S327.2 Terminologie et définitions pour l’application des produits chimiques agricoles
(février 2003)
ANSI/ASAE S553 Tuyaux distributeurs souples: Spécifications et essais de performances
(mars 2001)
ASAE EP369.1 Projet de stations de pompage pour le drainage agricole (décembre 1999)
ASAE S561 Procédures pour mesurer les dépôts apportés des mini-diffuseurs au sol,
en verger et aériens (février 2003)
ASAE EP400,2T Projet et construction des puits pour l’irrigation (février 2003)
ASAE EP285.7 Utilisation du système métrique (janvier 2001)
ASAE S431.3 Signes de sécurité (février 1999)
ASAE S471 February 2003 Procédures de mesure du taux d’usure des buses d’aspersion (février 2003)
ASAE S263 Normes minimales pour les tubes d’irrigation par aspersion en aluminium
ISO 7714:2000 AMatériel agricole d’irrigation – Vannes volumétriques –
Exigences générales et méthodes d’essai
ISO 7749-1:1995 Matériel agricole d’irrigation - Asperseurs rotatifs –
Partie 1: Exigences de conception et de fonctionnement
ISO 8026:1995 Matériel agricole d’irrigation – Diffuseurs –
Exigences générales et méthodes d’essai
ISO 8026:1995/Amd 1:2000 Matériel d’irrigation – Systèmes d’irrigation automatiques –
ISO/TR 8059:1986 Régulation hydraulique
ISO 8224-1:2003 Machines d’irrigation mobiles – Partie 1: Caractéristiques de fonctionnement
et méthodes d'essai en laboratoire et au champ
ISO 8224-2: 1991 Machines d’irrigation mobiles – Partie 2: Tuyau flexible et
raccords – Méthodes d’essai
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5.6 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

TABLEAU 5.2 - Normes et spécifications de l’équipement (continué)


Code de la norme: Nom de la norme:

ISO 8779:2001 Tubes en polyéthylène(PE) pour branchements d’irrigation – Spécifications


ISO 8796:2004 Tubes en polyéthylène PE 32 et PE 40 pour branchements d’irrigation –
Sensibilité à la fissuration sous contrainte produite par les raccords à inserts –
Méthode d’essai et exigences
ISO 9261:2004 Matériel agricole d’irrigation – Distributeurs et tuyaux-distributeurs –
Spécifications et méthodes d’essai
ISO 9625:1993 Raccords mécaniques pour tubes en polyéthylène utilisés avec pression
et destinés à l’irrigation
ISO 9635-1:2006 Matériel agricole d’irrigation – Vannes d’irrigation –
Partie 1: Exigences générales
ISO 9635-2:2006 Matériel agricole d’irrigation – Vannes d’irrigation –
Partie 2: Vannes d'isolation
ISO 9635-3:2006 Matériel agricole d’irrigation – Vannes d’irrigation –
Partie 3: Clapets anti-retour
ISO 9635-4:2006 Matériel agricole d’irrigation – Vannes d’irrigation –
Partie 4: Vannes de purge d'air
ISO 9635-5:2006 Matériel agricole d’irrigation – Vannes d’irrigation –
Partie 5: Vannes de contrôle
ISO 9644:1993 Matériel agricole d’irrigation - Pertes de pression dans les vannes d’irrigation –
Méthode d’essai
ISO 9644:1993/Amd 1:1998 Matériel agricole d’irrigation – Petites vannes en matière plastique
ISO 9911:2006 commandées manuellement
ISO 9912-1:2004 Matériel agricole d’irrigation – Filtres pour micro-irrigation –
Partie 1: Termes, définitions et classification
ISO 9912-2:1992 Matériel agricole d’irrigation – Filtres - Partie 2: Filtres à tamis
ISO 9912-3:1992 Matériel agricole d’irrigation – Filtres –
Partie 3: Filtres à tamis à autonettoyage automatique
ISO 10522:1993 Matériel agricole d’irrigation - Vannes de régulation de la pression
à action directe
ISO 11545:2001 Matériel agricole d’irrigation – Pivots et rampes frontales équipés de buses
d’arrosage ou d’ asperseurs - Méthode de détermination de l’uniformité de la
distribution d’eau
ISO 11678:1996 Matériel agricole d’irrigation – Tubes d’irrigation en aluminium
ISO 11738:2000 Matériel agricole d’irrigation – Installations de tête
ISO 12347:1995 Irrigation agricole – Câblage et matériel pour les machines d’irrigation
entraînées ou commandées électriquement
ISO 13457:2000 Matériel agricole d’irrigation – Pompes doseuses à moteur hydraulique pour
l'injection de produits chimiques
ISO 13460:1998 Matériel agricole d’irrigation – Selles de dérivation en matière plastique
pour le raccordement de tuyaux en polyéthylène utilisés sous pression
ISO 15081:2005 Matériel agricole d'irrigation – Symboles graphiques des systèmes
d'irrigation sous pression
ISO 15873:2002 Matériel d’irrigation – Injecteurs d’engrais liquides de type venturi
à pression différentielle
ISO 15886-1:2004 Matériel agricole d'irrigation – Asperseurs –
Partie 1: Définition des termes et classification
ISO 15886-3:2004 Matériel agricole d'irrigation – Asperseurs –
Partie 3: Caractérisation de la distribution et méthodes d'essai
ISO 16149:2006 Matériel agricole d'irrigation – Tube en PVC, posé au-dessus du sol
et utilisé avec basse pression pour l'irrigation en surface – Spécifications et
méthodes d'essai
ISO 4065 Tubes en matières thermoplastiques – Tableau universel des épaisseurs de paroi
ISO 7-1:1994 Filetages de tuyauterie pour raccordement avec étanchéité dans le filet –
Partie 1: Dimensions, tolérances et désignation
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.7

ent Techniques d’irrigation


Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.7

TABLEAU 5.2 - Normes et spécifications de l’équipement (continué)


Code de la norme: Nom de la norme:

ISO 7-2:2000 Filetages de tuyauterie pour raccordement avec étanchéité dans le filet –
Partie 2: Vérification par calibre à limites
ISO 49:1994/Cor 1:1997 Raccords en fonte malléable filetés conformément à l'ISO 7-1
ISO 4422-1:1996 Tubes et raccords en poly(chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour
l’adduction d’eau – Spécifications – Partie 1: Généralités
ISO 4422-2:1996 Tubes et raccords en poly(chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour
l’adduction d’eau – Spécifications – Partie 2: Tubes (avec ou sans
emboîtures incorporées)
ISO 4422-3:1996 Tubes et raccords en poly(chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour
l’adduction d’eau – Spécifications – Partie 3: Raccords et assemblages
ISO 4422-4:1997 Tubes et raccords en poly(chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour
l’adduction d’eau – Spécifications – Partie 4: Robinets et accessoires
ISO 4422-5:1997 Tubes et raccords en poly(chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) pour
l’adduction d’eau – Spécifications – Partie 5: Aptitude à l'emploi du système
ASTM D1785-06 Normes pour des tuyaux en plastique poly(chlorure de vinyle)(PVC),
Classe 40, 80 et 120
ASTM D2241-05 Spécifications pour les tuyaux PVC pression
ASTM D2447-03 Spécifications standard pour les tuyaux en PE. Annexes 40 et 80,
basées sur les diamètres extérieurs
ASTM D2464-99 Normes pour les raccords de tuyaux filetés en plastique poly
(chlorure de vinyle) (PVC), Annexe 80
ASTM D2466-02 Normes pour les raccords de tuyaux filetés en plastique poly
(chlorure de vinyle) (PVC), Annexe 40
ASTM D2467-02 Normes pour les types d'emboîtements de raccords de tuyaux en plastique
poly (chlorure de vinyle) (PVC), Annexe 80
ASTM D2609-02 Normes des raccords de tuyaux en plastique de polyéthylène (PE)
ASTM D2683-98 Spécifications pour les accessoires en PE sur des tuyaux plastique en
polyéthylène (PE) à emboîtement sur diamètre extérieur
ASTM D2683-04 Spécifications pour les accessoires en PE sur des tuyaux plastique en
polyéthylène (PE) à emboîtement sur diamètre extérieur
ASTM D3139-98(2005) Spécifications pour les joints, pour les tuyaux sous pression en plastique
en utilisant une colle élastomère
ASTM D3261-03 Spécifications pour les accessoires en plastique PE pour des tubes plastique
en PE
BS 21:1985 Spécifications pour les filetages de tuyaux et accessoires - joints étanches à
pression sur les filetages (dimensions métriques)(ISO 7-2: 1982)
BS 3867:1987 Méthode pour spécifier les diamètres extérieurs et valeurs de pression pour les
tuyaux thermoplastiques (série en pouces) (ISO 161-2:1977)
BS 4346 (Part 1–3) Joints et accessoires pour utilisation avec les tuyaux sous pression en PVC
non plastifié
BS 143 and 1256:2000 Raccords de tuyauterie filetés en fonte malléable et alliages de cuivre
DIN 2440/41/42 Tubes en acier (poids moyen) adaptés au vissage
DIN 2999 (1–6) Filetages de tuyaux pour conduites et accessoires
DIN 8062 (1988) Tubes PVC non plastifié, tubes PVC-HI – Dimensions
DIN 8072 (1987) Tubes en polyéthylène à faible densité (PEFD) – Dimensions
DIN 8074 (1999) Tubes en polyéthylène à haute densité (PEHD) – Dimensions
DIN 8075 (1999) Tubes en polyéthylène à haute densité (PEHD) – Expérimentation
DIN 8161 (1994) Tubes en polychlorure de vinyle non plastifié – Exigences générales de qualité
et expérimentation
EN 2452-2 Systèmes de canalisations en plastique pour alimentation en eau –
Poly (chlorure de vinyle) non plastifié (PVC-U) – Partie 2: Tubes
EN 12201-2 Systèmes de canalisations en plastique pour alimentation en eau –
Polyéthylène (PE) – Partie 2: Tubes
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.8

5.8 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

Remarques:

ASAE: The Society for Engineering in Agriculture, Food and Biological Systems
(anciennement American Society of Agricultural Engineers);
ANSI: American National Standards Institute;
ASTM: American Society for Testing Material;
BS: British Standards;
DIN: Deutsches Institut für Normung (normes allemandes);
ISO: Organisation internationale de standardisation;
EN: Norme européenne.

APPEL D'OFFRES
L’achat d’équipements d’irrigation ou l’exécution de services tels que
l’installation, le fonctionnement ou l’entretien de réseaux d’irrigation et/ou
de pompes, doit faire l’objet d’un appel d’offres public.

Pour les équipements et services de moins de 500 dollars EU, l’achat


peut se faire par une simple cotation, c'est-à-dire une estimation écrite de
la part d’un nombre représentatif de fournisseurs (deux ou trois). Lorsque
la valeur des équipement excède un certain montant (par exemple 600
dollars EU), leur achat doit être effectué par appel d’offres. Ceci doit être
fait dans le respect de certaines règles spécifiques et procédures
appliquées dans le projet ou le pays concerné.

Une large publicité doit être accordée à chaque “avis d’appel d’offres”.
Elle doit mentionner le nom de l’acheteur, une brève description des articles à
fournir dans le cadre de l'appel d'offres, l’adresse de livraison de
l’équipement et la date et l'heure limites de réception des offres. En plus, elle
doit inclure une déclaration que l’acheteur n’est pas lié d'accepter n’importe
quelle offre, en particulier l’offre la plus basse; l’organisme chargé de fournir
toutes les particularités de l'appel d'offres doit également être précisé.

Dans le cas d’un appel d'offres au niveau local, pour l’achat de


quantités relativement limitées, le dossier d'appel d'offres, qui doit être
disponible et fourni sur demande aux soumissionnaires potentiels, ne
devra inclure que les conditions générales de l'appel d'offres et les
spécifications techniques des biens. Il est important que toutes les
conditions requises soient exposées clairement et en détail dans le dossier
d'appel d'offres, y compris le délai et la méthode de livraison, par exemple
FAB (franco à bord), CAF (coût, assurance et fret), sur stock et les méthodes
de paiement, c'est-à-dire lettre de crédit, paiement comptant contre
documents, paiement à la livraison, etc. et toutes les autres informations
pertinentes. Pour les appels d'offres supérieurs à 3 000 dollars EU, les
soumissionnaires doivent fournir une garantie bancaire ou un chèque égal
à 10 pour cent du montant de l’offre. Le paragraphe suivant donne un
exemple de ce type d'appel d'offres.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.9

ent Techniques d’irrigation


Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.9

Dans le cas d’un appel d'offres international, les documents


contractuels doivent inclure les pièces détaillées suivantes:

• l'appel d'offres (comme décrit ci-dessus);


• les instructions aux soumissionnaires (source de financement,
éligibilité des soumissionnaires, biens et services, coût, contenu des
dossiers d'appel d'offres, préparation et soumission des offres,
ouverture et évaluation des offres, attribution du contrat);
• les conditions générales du contrat (définitions, pays d’origine et
normes, performances, sécurité, inspections et essais, assurance,
transport, garanties, paiement, modifications, retards, cas de force
majeure, etc.);
• les conditions spéciales;
• les spécifications techniques: généralités, matériaux et main-d’œuvre,
inventaire des besoins, bordereau des quantités (tableau 5.3) et
exigences/spécifications techniques particulières (tableau 5.4);
• formule d’appel d’offres et bordereaux des prix;
• formule de contrat, nantissement au niveau de l’offre et du contrat.

EXEMPLE

Appel d'offres pour la fourniture d’un équipement d’irrigation


Un appel d'offres est lancé pour la fourniture d’un équipement
d’irrigation requis pour une exploitation privée de la région du projet,
selon les quantités, descriptions et spécifications jointes.

Conditions générales de la soumission


1 Prix: les soumissionnaires soumettront des offres de prix unitaires et
totaux, CAF au port le plus proche, République de …., incluant les frais
bancaires sur le bordereau des prix joint. Les prix doivent être fermes pour
au moins 90 jours calendaires à partir de la date de réception des offres.

2 Livraison: la date de livraison au lieu du projet ne devra pas excéder 60


jours après l'adjudication du contrat.

3 Les offres seront remises sous enveloppe scellée, adressée au Directeur


général du Projet d’irrigation, boîte postale 5564. Elles porteront la
mention «Offre pour la fourniture d’un équipement d’irrigation pour
une exploitation privée» sur l'enveloppe et devraient arriver au Bureau
principal du Projet le 31 décembre 2007 au plus tard.

4 Les soumissionnaires s’engagent à respecter les prix fournis. L’offre liera


le soumissionnaire choisi et devra être exécutée après avoir été
acceptée par le Projet. Si le soumissionnaire retarde ou refuse
l’exécution de l’offre, il sera redevable de toute dépense supplémentaire
ainsi occasionnée pour le Projet.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.10

5.10 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

5 Paiement: le Projet prendra toutes les mesures requises pour l’ouverture


d’une lettre de crédit en dollars EU pour les biens qui lui seront livrés en
son nom, et au profit du fournisseur dans un délai de sept jours après
réception de la licence d’importation. Le Projet effectuera un premier
paiement de 50 pour cent de la valeur de l'offre après présentation de
tous les documents relatifs à l’expédition des biens. Ces documents
devront être présentés au projet au moins un mois avant la date prévue
de l’arrivée des biens dans le port d’entrée. Un second paiement de 50
pour cent de la valeur du contrat sera versé au fournisseur après la
réception des biens dans le magasin du projet et l’établissement d’un
certificat de réception en accord avec les spécifications techniques.

6 Assurance pour couvrir tous les risques pour la valeur CAF, plus 10 pour
cent pour le transport depuis les entrepôts jusqu’aux magasins du projet.

7 Les soumissionnaires mentionneront le pays d’origine des biens. Il est


impératif de citer les articles en accord avec les spécifications et
normes, selon la liste jointe. A défaut, il faudra fournir le détail complet
de ces articles.

8 Les soumissionnaires devront garantir l'excellente qualité de l'exécution


et l'absence de défauts du matériel sur au moins douze mois.

9 Les candidats sélectionnés doivent confirmer sans délai par télécopie la


réception de l’appel d'offres.

10 Les offres ne seront pas prises en considération si toutes les conditions


ci-dessus ne sont pas strictement respectées.

11 Les offres seront présentées en double exemplaire.

12 Le Projet n’est pas tenu d’accepter les offres, en particulier les plus basses.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.11

ent Techniques d’irrigation


Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 5.11

TABLEAU 5.3 - Bordereau des quantités


Art. Description Unité Quantité Taux $EU Prix $EU

1. Tube PEHD ø 75 mm m 300


2. Tube PEHD ø 63 mm m 650
3. Tube PEHD ø 50 mm m 100
4. Tube PEFD ø 25 mm m 3 600
5. Tube PEFD ø 16 mm m 1 400
6. Collier de prise en charge ø 75 mm x 2 in (F) U 8
7. Collier de prise en charge ø 63 mm x in (F) U 70
8. Collier de prise en charge ø 50 mm x in (F) U 10
9. Adaptateur ø 75 mm x 3 in (M) U 1
10. Adaptateur ø 63 mm x 2 in (M) U 7
11. Adaptateur ø 50 mm x 2 in (M) U 1
12. Adaptateur ø 25 mm x in (M) U 240
13. Adaptateur ø 16 mm x in (M) U 150
14. Raccord ø 75 mm U 2
15. Raccord ø 63 mm U 4
16. Raccord ø 50 mm U 1
17. Raccord ø 25 mm U 30
18. Raccord ø 16 mm U 10
19. Té ø 50 x 50 x 50 mm U 1
20. Té ø 25 x 25 x 25 mm U 10
21. Té ø 25 mm x in (M) U 10
22. Té ø 25 mm x in (F) U 150
23. Croix ø 2 in U 1
24. Embout hexa. ø 2 in U 8
25. mbout hexa. ø in U 80
26. Bouchon ø 75 mm U 1
27. Bouchon ø 63 mm U 10
28. Bouchon ø 50 mm U 1
29. Vanne à boisseau sphérique ø 2 in U 8
30. Vanne à boisseau sphérique ø in U 80
31. Filtre à tamis ø 3 in U 1
32. Distributeur 24 litres/h U 5 000
33. Asperseur rétractable U 4
34. Purgeur d'air in U 2
35. Boîte de soupapes U 8
36. Excavation et remblai de tranchée m 1 050
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 5.12

5.12 Chapitre 5 –Irrigation


Pressurized Description, normes et appel d’offres pour l’approvisionnement de l’équipement
Techniques

TABLEAU 5.4 - Spécification de l’équipement


N° de
l’article Spécifications de l’équipement

1,2,3 Tuyaux PEHD noirs, PN 6 bars, conformes à CYS104: Partie 1:1985 (normes chypriotes) ou autres normes
nationales équivalentes conformes à l'ISO. Livrés en rouleaux de 60 et 100 m.
4,5 Tuyaux PEFD noirs, PN 4 bars, conformes à CYS106: Parties 1 et 2:1985 ou autres normes nationales
équivalentes, conformes à l'ISO. Livrés en rouleaux de 200 m.
6-28 Raccords en polypropylène pour utilisation avec des tubes PE normalisés aux dimensions CYS et ISO, type
de compression et/ou à embouts à vis normalisés BS 21 ou ISO 7, PN 10 bars.
29,30 Vannes à boisseau sphérique (type : quart de tour, avec commande « marche ou arrêt»), en laiton, PN 16 bars
selon BS, 5154, fileté selon BS 21 ou ISO 7.
31 Filtre à tamis ou à disques à rainures, 120 «mesh»/130 microns, corps métallique revêtu d’époxy ou d'autre
matériau de haute qualité, PN 10, complet avec vannes d’inspection sous pression, vanne drainante
d’évacuation, raccord fileté selon BS 21.
32 Goutteurs localisés en ligne à écoulement turbulent, en plastique de haute qualité, débit 24 l/h, pression de
fonctionnement 1 bar, coefficient de variation (cv) < 7 %, filtration requise 120 «mesh»”/130 microns.
33 Asperseurs rotatifs rétractables à couverture complète, débit: 0,7-0,8 m3/h à une pression de fonctionnement
de 2–2,5 bars, rayon 7 m, buses interchangeables, avec petits filtres, mécanisme de vidange et couverture
plastique, raccord fileté in (F) selon BS 21.
35 Boîtes de soupapes à vannes en plastique renforcé ou autre matériau, avec ouverture pour le passage des
tubes sur les côtés opposés au fond ouvert, avec un couvercle étanche au sommet. Dimensions
approximatives: 33 cm x 45 cm (base) x 30 cm hauteur.
36 La tranchée doit être aussi uniforme et nivelée que possible, dépourvue de grosses pierres et autres matériaux
tranchants. Le cas échéant, elle sera remplie d’un matériel sableux ou de terre granuleuse sur environ 10 cm.
Les dimensions de la tranchée seront: profondeur minimale de 60 cm pour les tuyaux de 75 mm, et de 50
cm pour ceux de 50 et 63 mm, et 35 cm de profondeur minimale dans tous les autres cas.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.1

ent Techniques d’irrigation


Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 6.1

CHAPITRE 6:
Programmation de l’irrigation
La programmation de l’irrigation est l’un des facteurs qui influence la
viabilité agronomique et la viabilité économique des petites exploitations,
aussi important pour économiser l’eau que pour accroître les rendements
des cultures. L’eau d’irrigation est appliquée aux cultures selon des
programmes prédéterminés, basés sur la gestion de:
• l’état de l’eau dans le sol;
• les besoins en eau des cultures.

Le type de sol et les conditions climatiques ont un effet significatif sur


les principaux aspects pratiques de l’irrigation, qui sont la détermination
de la quantité d’eau à distribuer et le moment auquel elle doit être
appliquée à une certaine culture.

En plus des facteurs de base liés à la préparation des programmes


d’irrigation étudiés ci-dessous, d’autres éléments importants doivent être aussi
considérés, tels que la tolérance des plantes et la sensibilité au déficit en eau
à différents stades de croissance, ainsi que l’utilisation optimale de l’eau.

RELATIONS EAU – SOL


Le tableau 6.1 ci-dessous présente un tableau résumant les propriétés
physiques du sol.
TABLEAU 6.1 - Propriétés physiques des sols (valeurs moyennes)

Texture légère Texture Texture lourde


Type de sol (grossière) moyenne (fine)

Capacité de saturation, % poids 25–35% 35–45% 55–65%


Capacité au champ (CC), % poids 8–10% 18–26% 32–42%
Point de flétrissement (WP), % poids 4–5% 10–14% 20–24%
Capacité de saturation/CC 2/1 2/1 2/1
CC/WP 2/1 1,85/1 1,75/1
Densité en vrac (poids par volume) g/cm3 1,4–1,6 1,2–1,4 1,0–1,2
Humidité disponible du sol 6% 12% 16–20%
en volume (CC-WP x densité)
Humidité disponible (Sa) en mm par prof. de 60 mm 120 mm 160–200 mm
sol en m (CC-WP x densité x 10)
Tension d’humidité des sols (bars):
• à la capacité au champ 0,1 0.2 0,3
• au point de flétrissement 15,0 15,0 15,0
Temps requis de la saturation 18–24 h 24–36 h 36–89 h
à la capacité au champ (h)
Taux d’infiltration (mm/h) 25–75 mm/h 8–16 mm/h 2–6 mm/h
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.2

6.2 Chapitre 6 –Irrigation


Pressurized Programmation de l’irrigation
Techniques

Exemple:
La capacité au champ (CC) d’une couche de sol de 45 cm est de 18
pour cent. Quelle est la quantité d’eau contenue dans cette couche en
mètres cubes par hectare?

Réponse:
CC= 18%, WP = CC ÷ 1,85 = 9,7%, Sa = 18 - 9,7 = 8,3%;
Densité en vrac = 1,2 g/cm3; Sa mm/m = 8,3 x 1,2 x 10 = 99,6, Sa
mm/45 cm = 8,3 x 1,2 x 10 x 0,45 = 44,8 mm; m3/ha = 0,0996 ÷ 1 x 0,45
x 10 000 (1 ha) = 448,2, ou en m3/ha = Sa (mm/m) x profondeur de la
couche (m) x 10.

Par conséquent, la quantité d’eau est de 448,2 m3/ha.

PROFONDEUR EFFECTIVE D’ENRACINEMENT


Il s’agit de la profondeur de sol dans laquelle les plantes puisent environ
80 pour cent de leurs besoins en eau, principalement par la partie supérieure
la plus dense du système radiculaire. La profondeur d’enracinement dépend
de la physiologie de la plante, du type de sol et de la disponibilité en eau
(mode d’irrigation). Des valeurs indicatives sont données dans le Bulletin
d’irrigation et de drainage de la FAO n° 24 (tableau 39).

En général, les légumes (pois, tomates, pommes de terre, oignons,


arachides, concombre, etc.) ont des racines peu profondes, de l’ordre de
50 à 60 cm. Les arbres fruitiers, le coton et quelques autres plantes ont un
enracinement moyen de 80 à 120 cm. La luzerne, le sorgho, et le maïs ont
de profondes racines (tableau 6.2). En outre, l’enracinement varie en
fonction de l’âge de la plante.
TABLEAU 6.2 - Exemple d’enracinement (en mètres) pendant la saison culturale
août septembre octobre novembre décembre janvier

Maïs - 0,4 0,9 1,2 1,2 -


Coton 0,4 0,8 1,0 1,0 1,0 -
Tomate - - 0,3 0,7 0,9 0,9

DÉFICIT ADMISSIBLE OU TARISSEMENT


DE L’EAU DISPONIBLE DANS LE SOL
La fraction de l’humidité du sol qui équivaut à 20 à 70 pour cent de
l’humidité totale (Sa) et est facilement absorbée par les plantes (sans aucun
stress provoquant une réduction de rendement,) est appelée l'humidité
facilement utilisable. C’est le produit de Sa par p, qui représente le
tarissement maximal admissible de l’eau disponible (humidité). La valeur
de p varie en fonction du type de plante, de la profondeur des racines, des
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.3

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 6.3

conditions climatiques et des modes d’irrigation. Des valeurs indicatives


de p sont données dans le Bulletin d’irrigation et de drainage de la FAO n°
33 (tableaux 19 et 20); elles varient de 0,25 pour les cultures sensibles à
faible enracinement à 0,70 pour les cultures tolérantes à racines
profondes. Le Tableau 23 du même bulletin donne des informations sur les
périodes de croissance sensibles de différentes cultures.

Les observations de terrain ont montré que moins le tarissement en eau


était important, plus le développement et le rendement des cultures étaient
élevés. Par conséquent les valeurs recommandées pour p sont:

• 0,20 à 0,30 pour les cultures de saison à faible enracinement;


• 0,40 à 0,60 pour les cultures en plein champ à racines profondes et
les arbres adultes.

PROFONDEUR NETTE D’APPLICATION DE L’IRRIGATION


L’irrigation doit être appliquée lorsque le pourcentage admissible p
d’humidité disponible (Sa) est épuisé dans la profondeur d’enracinement,
c'est-à-dire quand elle doit réalimenter l’eau épuisée. Par conséquent:

Profondeur nette de la dose d’irrigation d en mm = (Sa x p) D

Où: Sa = humidité disponible en mm par mètre, p = tarissement


admissible (fraction), et D = profondeur d’enracinement en mètres.

Exemple:
Si Sa = 99 mm/m, p = 0,5, D = 0,4 m, quelle est la dose d’irrigation
nette qui compensera le déficit d’humidité?

d = 99 x 0,5 x 0,4 = 19,8 mm.

BESOINS EN EAU DES CULTURES


La quantité d’eau qui s’évapore des sols humides et des végétaux, y
compris la transpiration des plantes, est nommée l’évapotranspiration (ET).
Sa valeur est largement conditionnée par les facteurs climatiques, comme la
radiation solaire, la température, l’humidité et le vent, ainsi que par
l’environnement. L’évaporation représente environ 10 pour cent de
l'évapotranspiration totale et la transpiration des plantes les 90 pour cent
restants. Les besoins en eau des cultures englobent la quantité d’eau totale
utilisée pour l’évapotranspiration.

Diverses approches pour l’estimation de l’évapotranspiration, telles que les


méthodes par radiation, Penman et du bac d’évaporation, sont présentées
dans les Bulletins d’irrigation et de drainage de la FAO n° 24, 33 et 56.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.4

6.4 Chapitre 6 –Irrigation


Pressurized Programmation de l’irrigation
Techniques

L’évapotranspiration de référence (ETo) représente le taux d’évapotranspiration


d'herbe haute de 8 à 15 cm, dans des conditions idéales, avec une
couverture végétative couvrant entièrement le terrain. C'est une valeur
moyenne qui s'exprime en mm par jour sur une période de 10 à 30 jours.

La méthode la plus pratique pour déterminer l'ETo est la méthode de


l’évaporation en bac, qui intègre les effets de la température, de l’humidité,
du vent et de l’ensoleillement. Les bacs les plus utilisés sont: le bac
d’évaporation de classe A (circulaire) et le bassin submergé Colorado (carré).

L’évaporation dans le bac est très proche de l’évapotranspiration de


l'herbe prise comme un indice de l'ETo pour les besoins du calcul. Les
relevés directs du bac (Epan) sont liés à l'ETo par le coefficient du bac
(kpan), qui dépend du bac utilisé, de son emplacement (proximité ou non
d’une végétation couvrant le sol aux environs) et du climat (humidité et
vitesse du vent) (tableau 6.3); par conséquent: ETo = Epan x kpan.

Les valeurs de kpan pour les deux types de bac sont données dans le
Bulletin d’irrigation et de drainage de la FAO n° 24 (tableaux 18 et 19).
Pour le bac de classe A, la valeur moyenne de kpan est de 0,70 et pour le
bac Colorado, de 0,80.

Exemple:
TABLEAU 6.3 - Estimation de l'ETo en mm/jour dans le delta du Wadi Tuban (Yémen)
Mois juin juillet août septembre octobre novembre décembre

Epan 9,0 8,8 8,8 8,2 8,0 6,5 5,7


kpan moyenne: 0,70
ETo 6,3 6,2 6,2 5,7 5,6 4,5 4,0

Il faut, pour pouvoir corréler l'ETo aux besoins en eau des cultures
(ETc), définir le coefficient cultural spécifique (kc): ETc = ETo x kc.

Le coefficient cultural (kc) dépend de la surface de la feuille de la plante,


de sa rugosité, de son stade de croissance, de la saison culturale et les
conditions météorologiques (tableau 6.4). Les tableaux 6.5 et 6.6 donnent
les valeurs de kc pour différentes cultures à divers stades de croissance.

Exemple:
TABLEAU 6.4 - Coton, saison culturale: août à décembre
août septembre octobre novembre décembre

ETo mm/jour 6,2 5,7 5,6 4,5 4,0


kc coton 0,4 0,7 1,1 1,0 0,8
Etc coton mm/j 2,5 4,0 6,2 4,5 3,2
Etc coton mm/mois 78 120 192 135 99

Besoins en eau totaux: environ 580 mm (la moitié de décembre est


considérée)
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.5

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 6.5

TABLEAU 6.5 - Coefficent cultural (kc) pour certaines cultures saisonnières (valeurs moyennes)
Culture Phase initiale Phase de croissance Phase mi-saison Phase tardive et recolt

Arachide 0,45 0,75 1,00 0,75


Aubergine 0,45 0,75 1,15 0,80
Betterave à sucre 0,45 0,80 1,15 0,80
Canne à sucre 0,45 0,85 1,15 0,65
Carotte 0,45 0,75 1,05 0,90
Chou 0,45 0,75 1,05 0,90
Concombre 0,45 0,70 0,90 0,75
Coton 0,45 0,75 1,15 0,75
Courge 0,45 0,70 0,90 0,75
Épinard 0,45 0,60 1,00 0,90
Haricot (sec) 0,35 0,75 1,10 0,50
Haricot (vert) 0,35 0,70 1,00 0,90
Laitue 0,45 0,60 1,00 0,90
Maïs (doux) 0,40 0,80 1,15 1,00
Maïs (grain) 0,40 0,75 1,15 0,70
Melon 0,45 0,75 1,00 0,75
Oignon (sec) 0,50 0,75 1,05 0,85
Oignon (vert) 0,50 0,70 1,00 1,00
Pois (frais) 0,45 0,80 1,15 1,05
Poivron 0,35 0,75 1,05 0,90
Pomme de terre 0,45 0,75 1,15 0,75
Sorgho 0,35 0,75 1,10 0,65
Tomate 0,45 0,75 1,15 0,80
Tournesol 0,35 0,75 1,15 0,55

TABLEAU 6.6 - Coefficient cultural (kc) pour certaines cultures permanentes


Culture jeune mûre

Agrumes 0,30 0,65


Amandes, abricots, poires, pêches, noix de pecan, prunes 0,40 0,75
Bananes 0,50 1,10
Kiwis 0,90 0,90
Luzerne 0,35 1,10
Olives 0,55 0,55
Pommes, cerises, noix 0,45 0,85
Raisin, palmiers 0,70 0,70

PLUIES EFFICACES
Dans beaucoup de régions, les précipitations saisonnières (P) peuvent
couvrir une partie des besoins en eau durant la saison d’irrigation. La
quantité d’eau pluviale retenue dans la zone racinaire est nommée pluie
efficace (Pe) et doit être déduite des besoins totaux calculés en eau
d’irrigation. On peut estimer Pe approximativement de la manière suivante:

Pe = 0,8 P si P > 75mm/mois;


Pe = 0,6 P si P < 75 mm/mois.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.6

6.6 Chapitre 6 –Irrigation


Pressurized Programmation de l’irrigation
Techniques

COUVERTURE VÉGÉTALE
Un autre élément à considérer lorsqu'on estime les besoins en eau des
cultures est le pourcentage de la surface du champ (terrain) couvert par la
culture. Un coefficient de réduction (kr) est appliqué au calcul conventionnel
de l'ET de la culture. Ce facteur est légèrement supérieur, d’environ 15 pour
cent, au sol réellement couvert par la culture. Par exemple, si le sol
réellement couvert par la culture est de 70 pour cent, kr= 0,70 x 1,15 = 0,80.

INTERVALLE D’IRRIGATION OU FRÉQUENCE


Il s’agit du nombre de jours entre deux irrigations consécutives: i = d ÷
ETc, où d = la profondeur nette d’application de l’irrigation en mm (dose)
et ETc est l’évapotranspiration journalière de la culture en mm/jour.

Exemple:
Si d = 19,8 mm et ETc = 2,5 mm/jour, i = 19,8 ÷ 2,5 = 8 jours.

EFFICIENCE D’APPLICATION DE L’IRRIGATION


La quantité d’eau à stocker dans la zone racinaire correspond à la dose
nette d’irrigation (d). Toutefois, durant l’irrigation, des quantités
importantes d’eau se perdent par évaporation, infiltration, percolation
profonde, etc. La quantité perdue dépend de l’efficience du système
(tableau 6.7). L’efficience d’application de l’irrigation (Ea) s’exprime par:

d
Ea = × 100
eau appliquée (brute)

où d est l'eau stockée dans la zone racinaire et l'eau appliquée (brute)


l'eau d'irrigation.

Exemple:
La dose nette d’irrigation (d) pour une surface de 1 ha est de 19,8 mm,
c'est-à-dire 198 m3. Le volume d’eau distribué durant l’irrigation est de
280 m3. Quelle est l’efficience d’application?

Réponse:
Ea = 198 ÷ 280 = 70,7 pour cent, ou 0,70 en fraction. Les 30 pour cent
restants de l’eau appliquée sont considérés comme perdus.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.7

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 6.7

TABLEAU 6.7 - Efficiences approximatives d’application de l’irrigation pour


divers systèmes ou méthodes d’irrigation au niveau de l’exploitation
Système/méthode Ea %

Réseau de canal en terre, irrigation de surface 40–50


Réseau de canal revêtu, irrigation de surface 50–60
Réseau de conduites sous pression, irrigation de surface 65–75
Systèmes d’irrigation par tuyaux souples 70–80
Systèmes d’aspersion basse et moyenne pression 75
Micro-asperseurs, micro-jets, mini-asperseurs 75–85
Irrigation goutte-à-goutte 80–90

PROFONDEUR BRUTE D’APPLICATION DE L’IRRIGATION


Si l'on considère l’efficience d’application de l’irrigation comme une
fraction, c'est-à-dire Ea =0,60 (60 pour cent), la profondeur brute
d’application de l’irrigation, ou dose brute d’irrigation (dg) est définie par:

d
dg =
Ea (fraction)

BESOINS DE LESSIVAGE
Le niveau de salinité dans la zone racinaire est directement lié à la
qualité de l’eau, à la quantité de fertilisants et à la profondeur
d’application de l’irrigation. Une concentration en sel trop élevée dans le
sol peut être contrôlée par le lessivage (voir chapitre 7: Qualité de l'eau
d'irrigation). Un volume d’eau supplémentaire de 10 à 15 pour cent sera
appliqué durant l’irrigation pour les besoins de lessivage lorsque ce sera
nécessaire. De cette façon, une partie de l’eau percole au travers et en
dessous de la zone racinaire, entraînant avec elle une partie des sels
solubles accumulés dans le sol. Les besoins de lessivage sont pris en
compte pour le calcul de la dose nette d’irrigation (d).

DÉBIT DU SYSTÈME (CAPACITÉ DU SYSTÈME)


La capacité minimale de débit de tout réseau d’irrigation doit satisfaire
les besoins en eau de la surface sous irrigation en période de demande de
pointe:

dg
minimumQ = 10 A
it
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 6.8

6.8 Chapitre 6 –Irrigation


Pressurized Programmation de l’irrigation
Techniques

où Q est le débit du réseau en m3/heure, A est la superficie en hectares,


dg est la profondeur brute d’application (dose d'irrigation) en mm, i est l’
intervalle en jours entre deux irrigations en période de pointe, t est le
nombre d’heures de fonctionnement par jour et 10 est une constante (pour
hectares). Toutefois, le débit minimum du système doit permettre
l’irrigation complète de la surface au moins deux jours avant l’irrigation
suivante. Ceci donne le temps nécessaire pour réparer tout dommage au
système ou à l’unité de pompage. Par conséquent, on réduira de deux
jours la valeur de i dans la formule ci-dessus.

La durée d’application par irrigation est déterminée par:

dg
T = 10 A
Q

où T est le nombre total d’heures de fonctionnement du système.

EXEMPLE GÉNÉRAL
Dans l’exemple suivant (tableau 6.8), la pluie efficace (Pe), la couverture
végétale (kr) et les besoins en lessivage ne sont pas pris en compte. Toutefois,
ces éléments sont importants dans les systèmes de micro-irrigation localisés.

• culture: coton;
• surface: 1,5 ha ; situation: Delta du Wadi Tuban;
• saison culturale: août à décembre;
• méthode d’irrigation: irrigation de surface, conduites sous pression;
• efficience d'irrigation: 70%;
• sol de texture moyenne, Sa = 99 mm/m.

TABLEAU 6.8 - Exemple d'une culture de coton


août septembre october novembre décembre

Eau disponible dans le sol Sa (mm/m) 99 99 99 99 99


Epuisement de l’eau disponible p 0,5 0,6 0,6 0,6 0,6
Profondeur racines coton D (m) 0,4 0,7 1,0 1,0 1,0
Dose nette d’irrigation d (mm) 19,8 41,6 59,4 59,4 59,4
Epan (mm/jour) 8,8 8,2 8,0 6,5 5,7
kpan 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7
ETo (mm/jour) 6,2 5,7 5,6 4,5 4,0
kc coton 0,4 0,7 1,1 1,0 0,8
Etc coton (mm/jour) 2,5 4,0 6,2 4,5 3,2
Intervalle d’irrigation (jours) 8 10,5 9,6 13 18,5
Dose brute d’irrigation dg (mm) 28,3 59,4 85,0 85,0 85,0
Dose brute d’irrigation dg (m3/h) 425 891 1 275 1 275 1 275
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 6.9

La demande de pointe se produit en octobre lorsque l’ETc est de 6,2


mm/jour et l’intervalle (fréquence) d’irrigation de 8 jours. Si le nombre
d’heures de fonctionnement journalier est de 7 heures, le débit du système
est de:

1.5ha × 85mm
Q = 10 = 26m3/hr
(9jours – 2jours) × 7h/jour

La durée de l’application de l’irrigation se détermine de la manière


suivante:

• Août: T = 10 x 1,5 x 28,3 ÷ 26 = 16,3 h, i.e. 2 jours;


• Septembre: T = 10 x 1,5 x 59,4 ÷ 26 = 34,3 h. i.e. 5 jours;
• Octobre: T = 10 x 1,5 x 85,0 ÷ 26 = 49,0 h. i.e. 7 jours;
• Novembre: T = 10 x 1,5 x 85,0 ÷ 26 = 49,0 h. i.e. 7 jours;
• Décembre: T = 10 x 1,5 x 85,0 ÷ 26 = 49,0 h. i.e. 7 jours.

TABLEAU 6.9 - Programme d'irrigation


Fin juillet Irrigation avant semis (pour humidifier 1 273 m3
une profondeur de 0,6 m de sol)

Début août mise en culture


8 août irrigation 425 m3
16 août irrigation 425 m3
24 août irrigation 425 m3
1er septembre irrigation 891 m3
11 septembre irrigation 891 m3
22 septembre irrigation 891 m3
2 octobre irrigation 1 275 m3
11 octobre irrigation 1 275 m3
21 octobre irrigation 1 275 m3
31 octobre irrigation 1 275 m3
13 novembre irrigation 1 275 m3
26 novembre irrigation 1 275 m3

La dernière irrigation du 26 novembre peut durer jusqu’au 9 décembre,


c’est-à-dire jusqu’à la récolte. La quantité totale d’eau qui doit irriguer
cette culture sur une superficie de 1,5 ha est de 11 598 m3 plus 1 273 m3
comme minimum de pré-irrigation, soit un total de 12 871 m3.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.1

CHAPITRE 7:
Qualité de l’eau d’irrigation
INTRODUCTION
Les eaux d’irrigation, qu'elles proviennent de sources, qu'elles soient
dérivées de cours d’eau ou qu'elles soient pompées dans des forages,
contiennent d’appréciables quantités de substances chimiques en solution
susceptibles de réduire les rendements des cultures et de détériorer la
fertilité des sols. En plus des sels dissous, problème majeur récurrent depuis
des siècles, l’eau d’irrigation transporte toujours des substances dérivées de
son environnement naturel ou des déchets des activités humaines (effluents
domestiques et industriels). Ces substances peuvent varier dans de larges
mesures, mais se composent principalement d’impuretés et de matières
solides en suspension qui provoquent le bouchage des distributeurs des
systèmes de micro-irrigation, ainsi que de populations bactériennes et de
coliformes dangereux pour les humains et les animaux.

CLASSIFICATION DE LA QUALITÉ DES EAUX


POUR L’IRRIGATION
Dans plusieurs études réalisées dans les années 80 sur les diverses causes
de colmatage des distributeurs, les ingénieurs, en se basant sur les trois
principaux facteurs associés responsables de ce problème spécifique, ont
classifié les eaux selon leurs qualités chimiques, physiques et biologiques.
Cette classification, bien que simple, semblait adéquate pour une évaluation
relativement étendue permettant de couvrir la gamme entière des qualités
d’eau d’irrigation pour la production de cultures. Avec la réutilisation en
agriculture des eaux municipales usées et traitées, l'évaluation de la qualité
des eaux a été élargie afin de couvrir toutes les propriétés physio-chimiques,
biologiques et microbiologiques de l’eau, qui pourraient avoir un impact sur
les sols, les plantes, l’environnement ainsi que sur les consommateurs
(hommes ou animaux). Les méthodes d’évaluation de la qualité des eaux
abordées dans ce chapitre, bien que succinctes, se base sur d’importants
paramètres et critères pour faire l'évaluation pratique des qualités chimiques,
physiques et biologiques de l’eau d’irrigation distribuée sous conduites:

a) les paramètres chimiques (risques de salinité et toxicité pour les sols,


les plantes et les systèmes d’irrigation, tels la corrosion des tuyaux et
le colmatage chimique des distributeurs);
b) les paramètres physiques (problèmes de bouchage des distributeurs
par des particules solides en suspension et autres impuretés);
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.2

7.2 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

c) ∑ les paramètres biologiques (problèmes de bactéries et autres


éléments dangereux pour la santé humaine et animale, ainsi que
pour les sols, les plantes et les systèmes d’irrigation).

L’information sur l’évaluation physique et biologique est présentée sous


forme moins complète que l’évaluation chimique. En réalité, un examen
exhaustif et en profondeur devrait inclure les propriétés physiques des sols
et les conditions climatiques, ainsi que bien d’autres facteurs ayant des
influences directes ou indirectes sur l’utilisation de l’eau en agriculture et
pour l’aménagement du paysage.

LA QUALITÉ CHIMIQUE DES EAUX D'IRRIGATION


Composition et concentration en sels solubles
La salinité est un problème qui se pose couramment aux exploitants
irriguant dans les climats arides, en raison des sels solubles contenus dans
toutes les eaux d’irrigation. Toutes les eaux provenant de sources, de
rivières ou pompées à partir de puits contiennent d’appréciables quantités
de substances chimiques en solution, dissoutes au travers des couches
géologiques, et sur lesquelles les eaux se sont écoulées. Les eaux avec une
forte concentration en sels peuvent provenir d’un aquifère salin. Dans les
zones d’agriculture intense, la fertilisation est une cause majeure de
salinisation des aquifères.

La composition des sels dans l’eau varie selon la source et les propriétés
des composés chimiques constituants. Ces sels incluent des substances
telles que le gypse (sulfate de calcium CaSO4.2H2O), le sel de table
(chlorure de sodium NaCl) et la poudre à lever (bicarbonate de sodium
NaHCO3). Dissous dans l’eau, les sels se séparent en ions: par exemple, le
chlorure de sodium se divise en ions sodium et ions chlore. C'est pourquoi
on parle plus couramment d'ions que de sels. Les principaux ions de l’eau
d’irrigation et leurs caractéristiques sont présentés dans le tableau 7.1.

TABLEAU 7.1 - Principaux ions présents dans l’eau d’irrigation


Ions Symbole chimique Poids équivalent

Anions (ions acides)


Chlorure Cl¯ 35,5
Sulfate SO4¯ ¯ 48
Carbonate CO3¯ ¯ 30
Bicarbonate HCO3¯ 61
Nitrate NO3¯ 62

Cations (ions basiques)


Sodium Na+ 23
Potassium K+ 39,1
Calcium Ca++ 20
Magnésium Mg++ 12,2
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.3

Tous les ions sont exprimés en milligrammes par litre (mg/l ou ppm) et
milliéquivalents par litre (meq/l). Cette dernière unité est préférable car les
critères de qualité de l’eau impliquent des calculs en milliéquivalents par
litre (meq/l).

La formule de conversion est:

mg/litre
meq/litre =
poids équivalent

Le bore est également présent dans les eaux d’irrigation sous forme
d’acide borique non ionisé, exprimé comme élément de bore (B) en
milligrammes par litre. La concentration en sels de la majeure partie des
eaux d’irrigation est comprise entre 200 et 4 000 mg/l de la quantité totale
de matière dissoute (TDS). Le pH de l’eau, qui est également un indicateur
de qualité, est habituellement compris entre 6,5 et 8,4.

La méthode la plus communément utilisée pour évaluer le contenu


total des sels dans l’eau consiste à mesurer la conductivité électrique de
l’eau (ECw) à 25°C. La conductivité électrique s’exprime en deciSiemens
par mètre. Il y a une relation entre la conductivité électrique et la
concentration en sels en milliéquivalents par litre (meq/l) et en
milligrammes par litre, lorsque ECw est compris entre 1 et 5 dS/m. Ainsi
chaque 10 meq/l de sels (concentration en cations) crée une ECw de 1
dS/m. La relation liant la conductivité électrique et la quantité totale de
sels dissous (TDS) est la suivante:

ECw (dS/m) x 640 = TDS (mg/litre)

La somme des cations doit égaler la somme des anions. La précision


des analyses chimiques de l’eau doit être vérifiée au moyen des relations
ci-dessus.

Effets des sels solubles sur les plantes


L’application d’eau d’irrigation sur un sol entraîne des sels dans la zone
racinaire de la plante; celle-ci puise l’eau, mais n’absorbe que peu de sels
de la solution. D’une manière similaire, l’eau s’évapore de la surface du
sol, mais les sels restent et s’accumulent. Les deux processus conduisent à
un accroissement graduel des sels dans la zone racinaire, même avec une
eau de faible salinité. Cette situation peut affecter les plantes de deux
manières: a) en créant des problèmes de salinité et de carences en eau, et
b) en causant une certaine toxicité et d’autres problèmes.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.4

7.4 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Problèmes de salinité et carences en eau


L’accroissement de la salinité dans la zone racinaire augmente la pression
osmotique de la solution du sol et cause une réduction aussi bien dans le
taux d’absorption de l’eau par les plantes que dans la disponibilité en eau
du sol. Ainsi, une carence continue en eau peut se produire même si le sol
est abondamment irrigué. Même si la plante ne montre pas de symptômes
de flétrissement, son développement et son rendement s’en ressentiront.
Dans de telles conditions, il n’est pas possible de maintenir des conditions
favorables à un bon développement des cultures et d’obtenir des rendements
élevés; la croissance est retardée et le rendement est considérablement
réduit. La germination des semences est aussi affectée par la présence des
sels; elle est en général retardée et peut même ne pas se produire du tout.

Le niveau d’accroissement de la salinité dépend aussi bien de la


concentration que de la composition des sels dans l’eau. Le chlorure est
très soluble et reste dans la solution du sol, alors que les sulfates et
bicarbonates se combinent avec le calcium et le magnésium, s’ils sont
présents, pour former des sulfates et carbonates de calcium, des composés
modérément solubles.

Problèmes de toxicité
Beaucoup d’arbres fruitiers et d’autres cultures sont susceptibles de
souffrir de la toxicité des sels. Les chlorure, sodium et bore sont absorbés par
les racines et transportés jusqu’aux feuilles dans lesquelles ils s’accumulent.
À des taux nocifs, ils conduisent à une nécrose et une brûlure des feuilles.
En outre, les gouttes d’eau avec une haute teneur de chlorure projetées
pendant l'aspersion peuvent causer des brûlures aux feuilles dans des
conditions d’évaporation élevée. Même le bicarbonate est également toxique
dans une certaine mesure. D’autres symptômes de toxicité incluent une
chute des feuilles prématurée, une croissance réduite et un rendement
diminué. Dans beaucoup de cas, les plantes ne montrent pas de problèmes
évidents de toxicité, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour y remédier.

Les ions de chlorure et de sodium sont tous deux présents dans la solution.
Ainsi, il est difficile de distinguer si le dommage est causé par l’un ou l’autre.
Les ions de chlorure en concentration élevée sont réputés dangereux pour les
agrumes et d’autres plantes ligneuses et feuillues. Un taux de chlorure
supérieur à 10 meq/l peut causer de sérieux dommages aux cultures. Les
effets toxiques du sodium sont mal connus. On a toutefois observé qu’il peut
causer des dégâts directs ou indirects à beaucoup de plantes.

Le bore est un élément essentiel pour les plantes. Toutefois, lorsqu'il est
présent en trop grandes quantités, il est extrêmement toxique, même à un
taux de concentration relativement faible de 0,6 mg/l. La toxicité intervient
avec l’absorbtion du bore à partir de la solution du sol. Le bore tend à
s’accumuler dans les feuilles, jusqu’à ce qu’il devienne toxique pour le tissu
de la feuille, ce qui provoque la mort de la plante. Dans les zones arides, le
bore est considéré comme l’élément le plus dangereux de l’eau d’irrigation.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.5

Autres problèmes
En plus des effets de disponibilité en humidité et des problèmes de
toxicité auxquels les sels solubles contribuent, certains constituants salins
peuvent interférer avec la nutrition normale des plantes. De hautes
concentrations en ions de bicarbonate peuvent affecter l'assimilation
d’éléments minéraux nutritifs et leur métabolisme dans la plante. Des
symptômes chlorotiques dans les plantes sensibles peuvent être dus aux
effets directs ou indirects du bicarbonate, comme par exemple un
accroissement du pH du sol.

Une concentration excessive en nitrates, supérieure à 100 mg/l, peut


affecter les greffes et les cultures sensibles au stade initial de croissance.
Toutefois, aucun effet négatif n’a été enregistré au cours des trois dernières
décennies de fertilisation avec des concentrations d'azote pur dans l’eau
d’irrigation d’environ 200 ppm. Bien qu’il n’existe aucun doute sur
l’existence de ce problème, il semble que la préoccupation principale
réside dans la concentration en nitrate de l’eau d’irrigation, lorsqu’en
calculant l’application totale d'azote, NO3 atteint 0,226 N (azote pur).

Effets des sels solubles sur le sol


Risques liés au sodium
Un problème de perméabilité du sol se produit lorsque l’eau d’irrigation
présente une teneur en sodium élevée. Dans l’eau salée, le sodium a une
plus grande concentration que tout autre cation, ses sels étant très solubles.
Chargés positivement, les ions sodium sont attirés par les particules du sol
chargées négativement, remplaçant les cations dominants du calcium et du
magnésium. Le remplacement des ions calcium par des ions sodium
entraîne la dispersion des agrégats du sol et la détérioration de sa structure,
rendant ainsi le sol imperméable à l’eau et à l’air. L’augmentation en
concentration du sodium échangeable peut entraîner une augmentation du
pH du sol au-dessus de 8,5 et une réduction de la disponibilité de certains
micro-nutriments, par exemple le fer et le phosphore.

Le degré d’absorption des particules d’argile dépend de sa concentration


dans l‘eau et de la concentration en ions de calcium et de magnésium. La
réaction, appelée échange de cations, constitue un processus réversible. La
capacité du sol à adsorber et à échanger les cations est limitée. Le
pourcentage de la capacité du sodium à adsorber est défini comme le
sodium échangeable. Les sols qui présentent un sodium échangeable
supérieur à 15 sont sérieusement affectés par le sodium adsorbé.

Le problème du sodium est diminué si la quantité de calcium plus


magnésium est élevée par rapport à la quantité de sodium. Cette relation
est nommée taux d’adsorption du sodium (SAR), une valeur calculée par la
formule:
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.6

7.6 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Na (meq/litre)
SAR =
Ca (meq/litre) + Mg (meq/litre)
2

L’utilisation d’eau avec une valeur de taux d'adsorption du sodium


élevée et une salinité basse à modérée peut être risquée et réduit le taux
d’infiltration du sol. Le taux d'adsorption du sodium de l’eau d’irrigation
indique approximativement le sodium échangeable d’un sol avec l’eau.

Carbonate de sodium résiduel


Il est défini comme étant la différence en milliéquivalents par litre entre
les ions de bicarbonate et les ions de calcium et de magnésium. Le
calcium et le magnésium peuvent réagir avec le bicarbonate, et être
précipités comme carbonates. La concentration relative en sodium dans le
complexe échangeable augmente, provoquant la dispersion du sol. Quand
la valeur du carbonate de sodium résiduel est inférieure à 1,25 meq/litre,
l’eau est considérée comme étant de bonne qualité tandis que si elle
excède 2,5 meq/litre, l’eau est considérée comme dangereuse.

Tolérance des cultures à la salinité


La tolérance des cultures est le degré de salinité d’un sol salin, dans
lequel une culture peut croître et avoir un rendement acceptable. La
réaction de différentes cultures à la salinité est très variable. Certaines
peuvent tolérer moins de 2dS/m et d’autres jusqu’à 8dS/m et au-delà. La
tolérance au sel dépend aussi considérablement des conditions culturales
et des pratiques de gestion de l’irrigation. Beaucoup d’autres facteurs, tels
que la plante, le sol, l’eau et le climat, peuvent interagir pour influencer la
tolérance en sel des cultures.

Des données relatives à la tolérance en sel ont été déterminées pour de


nombreuses plantes et sont utilisées comme normes générales. Les données
suivantes sont relatives aux baisses de rendements attendues. La valeur
d'ECe est la salinité du sol en termes de conductivité électrique (EC) mesurée
à partir de l’extrait de sol saturé, avec une valeur de 1,5 EC pour l’eau
d’irrigation (ECiw). Les tableaux 7.2 à 7.7 (extraits de Maas, 1990) donnent
deux paramètres importants pour exprimer la tolérance au sel de la plante:

• le seuil: la salinité maximale admissible de l’extrait de sol saturé (ECe);


• le gradient: le pourcentage de diminution de rendement par unité
d’accroissement de la salinité.

La classification des plantes en fonction de leur sensibilité/tolérance au


sel (tableaux 7.2, 7.3, 7.4, 7.5, 7.6 et 7.7) est même plus importante, car
elle procure à première vue des informations vitales pour l’évaluation et le
diagnostic des problèmes potentiels de salinité.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.7

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.7

TABLEAU 7.2 - Tolérance relative au sel des cultures herbacées: légumes et fruits (Maas, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m Gradient% par dS/m Classe

Artichaut Cynara scolymus -- -- MT*


Asperge Asparagus officinalis 4,1 2 T
Aubergine Solanum melongena esculentum 1,1 6,9 MS
Betterave rouge Beta vulgaris 4,0 9 MT
Broccoli Brassica oleracea botrytis 2,8 9,2 MS
Carotte Daucus carota 1 14 S
Céleri Apium graveolens 1,8 6,2 MS
Chou B. oleracea capitata 1,8 9,7 MS
Chou-fleur Brassica oleraca botrytis -- -- MS*
Chou-rave B. oleracea gongylode -- -- MS*
Chou vert Brassica oleracea acephala -- -- MS*
Choux de Bruxelles Oleracea gemmifera -- MS*
Concombre Cucumis sativa 2,5 13 MS
Courge Curcubita melo melopepo 3,2 16 MS
Courgette Curcubita pepo 4,7 9,4 MT
Épinard Spinacia oleracea 2 7,6 MS
Fraise Fragaria sp. 1 33 S
Gombo Abelmoschus esculentus -- -- S
Haricot Phaseolus vulgaris 1 19 S
Haricot mungo Vigna radiata 1,8 20,7 S
Laitue Lactuca sativa 1,3 13 MS
Maïs Zea mays 1,7 12 MS
Melon Cucumis melo -- -- MS
Navet Brassica rapa 0,9 9 MS
Oignon Akkium cepa 1,2 16 S
Panais Pastinaca sativa -- -- S*
Pastèque Citrullus lanatus -- -- MS*
Patate douce Ipomoea batatas 1,5 11 MS
Piment Capsicum annuum 1,5 14 MS
Pois Pisum sativa -- -- S*
Pommes de terre Solanum tuberosum 1,7 12 MS
Potiron Cucurbita pepo pepo -- -- MS*
Radis Raphanus sativus 1,2 13 MS
Tomate Lycopersicon lycopersicum 2,5 9,9 MS
Tomate cerise L.esculentum var cerasiforme 1,7 9,1 MS

Remarques:
S: sensible, MS: modérément sensible, MT: modérément tolérant, T: tolérant. Les
données ci-dessus ne doivent être considérées que comme un guide de valeur
relative de tolérance entre les cultures. Les tolérances en valeurs absolues sont
variables en fonction du climat, des conditions du sol et des pratiques culturales.

Dans les sols gypseux, les plantes toléreront un ECe d’environ 2 dS/m plus élevé que
le niveau indiqué.

*: classes estimées
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.8

7.8 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

TABLEAU 7.3 - Tolérance relative au sel des cultures herbacées: cultures boisées (Maas, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m Gradient% par dS/m Classe

Abricot ** Prunus americana 1,6 24 S


Amande ** Prunus duclis 1,5 19 S
Ananas Ananas comosus -- -- MT*
Avocat ** Persea americana -- -- S
Cerise Prunus besseyi -- -- S*
Cerise douce Prunus avium -- -- S*
Cherimole Annona cherimola -- -- S*
Citron ** Citrus limon -- -- S
Figue Ficus carica -- -- MT*
Framboise Rubus idaeus -- -- S
Fruit de la passion Passiflora edulis -- -- S*
Grenade Punica granatum -- -- MT*
Groseille Ribes sp. -- -- S*
Groseille verte Ribes sp. -- -- S*
Guayule Parthenium argentantum 15 3 T
Jambose Syzygium jambos -- -- S*
Jojoba ** Simmondsia chinensis -- -- T
Jujube Ziziphus jujuba -- -- MT*
Kaki Diospyros virginiana -- -- S*
Lime Citrus aurantiifolia -- -- S*
Mangue Mangifera indica -- -- S*
Mûre Rubus sp. 1,5 22 S
Mûre (de Boysen) Rubus ursinus 1,2 22 S
Nèfle Japoneriobotrya japonica -- -- S*
Olive Olea europea -- -- MT
Orange Citrus sinensis 1,7 16 S
Palmier dattier Phoenix dactylifera 4 3,6 T
Pamplemousse** Citrus paradisi 1,8 16 S
Papaye ** Carica papaya -- -- MT
Pêche Prunus persica 1,7 21 S
Poire Pyrus communis -- -- S*
Pomélo Citrus maxima -- -- S*
Pomme Malus sylvestris -- -- S
Prune ** Prunus domestica 1,5 18 S
Raisin ** Vitis sp. 1,5 9,6 MS
Ricin Ricinus communus -- -- MS
Tangerine Citrus reticulata -- -- S*
Zapote blanche Casimiroa edulis -- -- S*

Remarques:
Données applicables lorsque les rhizomes utilisés n’accumulent pas rapidement le
Na ou le Cl, ou lorsque ces ions ne sont pas prédominants dans le sol.

Dans les sols gypseux, les plantes toléreront un ECe d’environ 2dS/m plus élevé que
le niveau indiqué.

*: classes estimées
**: tolérance en cours de croissance plutôt qu’à la récolte
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.9

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.9

TABLEAU 7.4 - Tolérance relative au sel des cultures herbacées: graminées et fourrages (Maas, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m Gradient% par dS/m Classe

Agropyrum cristatum A. cristatum 7,5 6,9 T


Agropyrum elongatum A. elongatum 7,5 4,2 T
Agropyrum intermedium A. intermedium -- -- MT*
Agropyrum sibericum Agropyron sibericum 3,5 4 MT
Agropyrum smithii A.smithii -- -- MT*
Agrostis stolonifère Agrostis stolonifera palustris -- -- MS
Alkali sacaton Sporobolus airoides -- -- T*
Alpiste-roseaux Phalaris arundinacea -- -- MT
Alpiste tubéreux Phalaris tuberosa 4,6 7,6 MT
Astragale Astragalus cicer -- -- MS*
Avoine (fourrage) Avena sativa -- -- MS*
Barbon, Angleton Dichanthium aristatum -- -- MS*
Blé (fourrage) Triticum aestivum 4,5 2,6 MT
Blé dur (fourrage) T. turgidum 2,1 2,5 MT
Boutelou gracieux Bouteloua gracilis -- -- MS*
Brome Bromus unioloides -- -- MT*
Brome de montagne Bromus marginatus -- -- MT*
Brome inerme B. inermis -- -- MS
Cenchrus Cenchrus ciliaris -- -- MS*
Chiendent à tiges rudes A. trachycaulum -- -- MT
Chloris Chloris gayana -- -- MT
Colza Brassica napus -- -- MT*
Dactyle pelotonné Dactylis glomerata 1,5 6,2 MS
Diplachne fusca Diplachne fusca -- -- T*
Distichlis dressé Distichlis stricta -- -- T*
Elyme de l’Altai Elymus angustus -- -- T
Elyme canadien E. canadensis -- -- MT*
Elyme non barbu E. triticoides 2,7 6 MT
Elyme russe E. junceus -- -- T
Eragrostis Eragrostis sp. 2,0 8,4 MS
Fétuque, grande Festuca elatior 3,9 5,3 MT
Fétuque, prairie F. pratensis -- -- MT*
Fromental haut Arrhenatherum danthonia -- -- MS*
Herbe de Dallis Paspalum dilatatum -- -- MS*
Herbe des Bermudes Cynodon dactylon 6,9 6,4 T
Lotier Sphaerophysa salsula 2,2 7 MS
Lotier corniculé, feuille étroite L. corniculatus tenuifolium 5 10 MT
Lotier corniculé, feuille large L. corniculatus arvenis -- -- MT
Lotier des marais Lotus uliginosus 2,3 19 MS
Luzerne Medicago sativa 2 7,3 MS
Maïs (fourrage) Zea mays 1,8 7,4 MS
Mélilot Melitotus -- -- MT*
Mélilot blanc Melitotus alba -- -- MT*
Niébé (fourrage) Vigna unguiculata 2,5 11 MS
Orge (fourrage) Hordeum vulgare 6 7,1 MT
Panic bleu Panicum antidotale -- -- MT*
Phléole des prés Phleum pratense -- -- MS*
Pimprenelle Poterium sanguisorba -- -- MS*
Puccinellie de Nuttal Puccinellia airoides -- -- T*
Raygrass, Italien Lolium italicum multiflorum -- -- MT*
Raygrass, pérenne L. perenne 5,6 7,6 MT
Seigle (fourrage) Secale sereale -- -- MS*
Sesbania Sesbania exaltata 2,3 7 MS
Siratro Macroptilium atropurpureum -- -- MS
Sorgho du Soudan Sorghum sudanense 2,8 4,3 MT
Trèfle alsike Trifolium hybridum 1,5 12 MS
Trèfle, Bersim Trifolium alexandrinum 1,5 5,7 MS
Trèfle, blanc hollandais Trifolium repens -- -- MS*
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.10

7.10 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

TABLEAU 7.4 - Tolérance relative au sel des cultures herbacées: graminées et fourrages (Maas, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m Gradient% par dS/m Classe

Trèfle ladino Trifolium repens 1,5 12 MS


Trèfle rouge Trifolium pratense 1,5 12 MS
Vesce commune Vicia angustifolia 3 11 MS
Vulpin des prés Alopecurus pratensis 1,5 9,6 MS

*: classes estimées

Remarques:
Les données ci-dessus ne doivent être considérées que comme un guide de valeur
relative de tolérance entre les cultures. Les tolérances en valeurs absolues sont
variables en fonction du climat, des conditions du sol et des pratiques culturales.

Dans les sols gypseux, les plantes toléreront un ECe d’environ 2 dS/m plus élevé que
le niveau indiqué.

TABLEAU 7.5 - Limites de tolérance au bore pour les cultures agricoles (MAAS, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m ** Gradient% par mg/l

Très sensible
Citron* Citrus limon -- --
Mûre Rubus sp. -- --

Sensible
Avocat Persea american 0,5–0,75 --
Pamplemousse* Citrus paradisi 0,5–0,75 --
Orange* C. sinensis 0,5–0,75 --
Abricot* Prunus americana 0,5–0,75 --
Pêche* P. persica 0,5–0,75 --
Cerise* P. avium 0,5–0,75 --
Prune* P. domestica 0,5–0,75 --
Kaki* Diospyros kaki 0,5–0,75 --
Figue «kadota»”* Ficus carica 0,5–0,75 --
Raisin* Vitis vinifera 0,5–0,75 --
Noix* Juglans regia 0,5–0,75 --
Noix de Pécan* Carya illinoienis 0,5–0,75 --
Oignon Allium cepa 0,5–0,75 --
Ail Allium sativum 0,75–1,0 --
Patate douce Ipomea batatas 0,75–1,0 --
Blé Triticum aestivum 0,75–1,0 0,33
Tournesol Helianthus annuus 0,75–1,0 --
Haricot mungo* Vigna radiata 0,75–1,0 --
Sésame* Sesamum indicum 0,75–1,0 --
Lupin* Lipinus hartwegii 0,75–1,0 --
Fraise* Fragaria ap. 0,75–1,0 --
Topinambour** Helianthus tuberosus 0,75–1,0 --
Haricot rouge* Phaseolus vulgaris 0,75–1,0 --
Haricot de Lima P. lunatus 0,75–1,0 --
Arachide Arachis hypogaea 0,75–1,0 --

*: tolérance basée sur une réduction de la croissance végétative


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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.11

TABLEAU 7.5 - Limites de tolérance au bore pour les cultures agricoles (MAAS, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil dS/m ** Gradient% par mg/l

Modérément sensible
Broccoli Brassica oleracea botrytis 1,0 1,8
Poivron rouge Capsicum annuum 1,0–2,0 --
Pois* Pisum sativa 1,0–2,0 --
Carotte Daucus carota 1,0–2,0 --
Radis Raphsnus sativus 1,0–2,0 1,4
Pomme de terre Solanum tuberosum 1,0–2,0 --
Concombre Cucumis sativus 1,0–2,0 --

Modérément tolérant
Chou* Brassica oleracea capitata 2,0–4,0 --
Navet B. rapa 2,0–4,0 --
Pâturin des prés* Poa pratensis 2,0–4,0 --
Orge Hordeum vulgare 3,4 4,4
Niébé Vigna unguigulata 2,5 12
Avoine Avena sativa 2,0–4,0 --
Maïs Zea mays 2,0–4,0 --
Artichaut* Cynara scolymus 2,0–4,0 --
Tabac* Nicotiana tabacum 2,0–4,0 --
Moutarde* Brassica juncea 2,0–4,0 --
Trèfle doux* Melitotus indica 2,0–4,0 --
Courge Cucurbita pepo 2,0–4,0 --
Melon* Cucmis melo 2,0–4,0 --
Chou-fleur B. oleracea botrytis 2,0–4,0 1,9

Tolérant
Luzerne* Medicago sativa 4,6–6,0 --
Vesce, grenat* Vicia bengalensis 4,6–6,0 --
Persil* Petroselinum crispum 4,6–6,0 --
Betterave rouge Beta vulgaris 4,6–6,0 --
Betterave sucrière B. vulgaris 4,9 4,1
Tomate Lycopersicum 5,7 3,4

Très tolérant
Sorgho Sorhgum bicolour 7,4 4,7
Coton Gossypium hirsutum 6,0–10,0 --
Céleri* Apium graveolens 9,8 3,2
Asperge* Asparagus officinalis 10,0–15,0 --

*: tolérance basée sur une réduction de la croissance végétative


**: concentration maximale autorisée dans l’eau du sol, sans réduction de rendement. La tolérance au bore
peut varier en fonction du climat, des conditions dans le sol et des variétés de culture.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.12

7.12 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

TABLEAU 7.6 - Tolérance au sel des buissons ornementaux,


arbres et couvertures de sols (Maas, 1990)

Nom commun Nom botanique Max. autorisé ECe dS/m

Très sensible
Jasmin Trachelospermum jasminoides 1–2
Cotonéastre Cotoneaster congestus 1–2
Mahonia à feuille de houx Mahonia aquifolium 1–2
Photinia Photinia fraseri 1–2

Sensible
Feijoa Feijoa sellowiana 2–3
Houx chinois. Burford Ilex cornuta 2–3
Rosier cv. Grenoble Rosa sp. 2–3
Abelia à grandes fleurs Abelia grandiflora 2–3
Podocarpus à grosses fleurs Podocarpus macrophyllus 2–3
Tulipier Liriodendron tulipifera 2–3
Hedera Algérien Hedera canariensis 3–4
Pittosporum japonais Pittosporum tobira 3–4
Bambou Nandina Nandina domestica 3–4
Hibiscus chinois Hibiscus rosa sinensis 3–4
Laurier tin Viburnum tinus 3–4
Arbousier commun Arbutus unedo 3–4
Lilas des Indes Lagerstroemia indica 3–4

Modérément sensible
Troène Ligustrum lugidum 4–6
Lantana Lantana camara 4–6
Orchidée Bauhinia purpurea 4–6
Magnolia à grandes fleurs Magnolia grandiflora 4–6
Buis japonais Buxus microphylla var. japonica 4–6
Xylosma Xylosma congestum 4–6
Pin noir japonais Pinus thunbergiana 4–6
Aubépine d’Inde Raphiolepis indica 4–6
Bois de rainette Dodonaea viscosa 4–6
Arbre de vie oriental Platycladus orientalis 4–6
Elaeagnus épineux Elaeagnus pungens 4–6
Genévrier chinois Uniperus chinensis 4–6
Buisson ardent Pyracantha fortuneana 4–6
Prunier cerise Prunus cerasifera 4–6

Modérément tolérant
Osier Callistemon viminalis 6–8
Laurier rose Nerium oleander 6–8
Palmier Chamerops humilis 6–8
Dracaena bleu Cordiline indivisa 6–8
Romarin Rosmarinus officinalis 6–8
Pin d’Alep Pinus halepensis 6–8
Copalm Liquidamabar styraciflua 6–8

Tolérant
Cerisier en brosse Syzygium paniculatum > 8
Ceniza Leucophyllum frutescens > 8
Prune du Natal Carssa grandiflora > 8
Poirier à feuillage persistant Pyrus kawakamii > 8
Bougainvillée Bougainvillaea spectabilis > 8
Pin parasol Pinus pinea > 8

Très tolérant > 10


Ficoïde blanc Delosperma alba > 10
Ficoïde rose Drosanthemum hispidum > 10
Ficoïde pourpre Labranthus productus > 10
Ficoïde cruciforme Hymenocyclus croceus > 10

Remarque:
Les salinités excédant le maximum admissible d'ECe peuvent entraîner la brûlure des
feuilles, la perte du feuillage et/ou un flétrissement excessif.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.13

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.13

TABLEAU 7.7 - Limites de tolérance au bore pour les plantes ornementales (Maas, 1990)
Nom commun Nom botanique Seuil en mg/litre

Très sensible
Mahonia à feuille de houx Mahonia aquifolium
Photinia Photinia x fraseri
Xylosma Xylosma congestum
Elaeagnus épineux Elaeagnus pungens
Laurier tin Viburnum tinus
Troène japonais Ligustrum japonicum
Feijoa Feijoa sellowiana
Fusain Euonymu japonica
Pittosporum japonais Pittosporum tobira
Houx chinois Ilex cornuta
Genévrier Juniperus chinensis
Lantana jaune Lantana camara
Orme américain Ulmus americana

Sensible
Zinnia Zinnia elaeagnus 0,5–1,0
Pensée Viola tricolor 0,5–1,0
Violette Viola odorata 0,5–1,0
Pied d’alouette Delphinum sp. 0,5–1,0
Abelia à grandes fleurs Abelia x grandiflora 0,5–1,0
Romarin Rosmarinus officinalis 0,5–1,0
Arbre de vie oriental Platycladus orientalis 0,5–1,0
Géranium Pelargoium x hortorum 0,5–1,0

Modérément sensible
Glaïeul Gladiolus sp. 1,0–2,0
Souci Calendula officinalis 1,0–2,0
Poinsettia Euphorbia pulcherrima 1,0–2,0
Aster de Chine Callistephus chinensis 1,0–2,0
Gardenia Gardenia sp. 1,0–2,0
Podocarpe à grandes feuilles Podocarpus macrophyllus 1,0–2,0
Cerisier à brosse Syzygium paniculatum 1,0–2,0
Dracéna bleu Cordyline indivisa 1,0–2,0
Ceniza Leucophyllus frutenscens 1,0–2,0

Modérément tolérant
Callistème à feuilles lancéolées Callistemon citrinus 2,0–4,0
Pavot de Californie Eschscholzia californica 2,0–4,0
Buis du Japon Buxus microphylla 2,0–4,0
Laurier rose Nerium oleander 2,0–4,0
Hibiscus chinois Hibiscus rosa-senensis 2,0–4,0
Pois de senteur Lathyrus odoratus 2,0–4,0
Oeillet Dianthus caryophyllus 2,0–4,0

Tolérant
Aubépine d’Inde Raphiolepis indica 6,0–8,0
Prunier du Natal Carissa grandiflora 6,0–8,0
Oxalis Oxalis bowiei 6,0–8,0

Remarques:
Les espèces sont classées dans l’ordre croissant de tolérance, sur la base de
l’apparence aussi bien que de la réduction de croissance.

Une concentration de bore excédant le seuil admissible peut conduire à une brûlure
ou même à une perte des feuilles.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.14

7.14 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Critères de qualité des eaux


L’établissement de normes permettant de disposer d’un guide pour juger
si une eau convient pour l’irrigation a souvent été demandé. Toute
classification doit être basée sur la concentration totale et la composition
des sels. Toutefois, la qualité de l’eau pour l’irrigation dépend aussi
d’autres facteurs associés, tels que la plante, le sol, le climat et les
pratiques de gestion. La classification adoptée par la FAO en 1985 (d’après
Maas), et proposée comme guide initial (tableau 7.8), s’est révélée très
pratique et utile pour évaluer la qualité de l’eau pour son utilisation au
niveau de l’exploitation. Les paramètres principaux de la classification de
l’eau (réaction des cultures à la salinité, risques du sodium et toxicité) sont
clairement définis et compris, aussi bien par les agents de vulgarisation
que par les fermiers eux-mêmes pour répondre aux besoins d'une bonne
gestion et d'un suivi des activités d’irrigation.

Avec la méthode d’évaluation de la FAO, les quatre paramètres pris en


considération sont ceux présentés ci-dessous, à savoir la salinité totale, la
réaction des cultures à la salinité, les risques liés au sodium et les
problèmes de toxicité.

La salinité totale
TABLEAU 7.8 - Classification de l’eau en fonction de la salinité

EC dS/m TDS mg/litre

Eau non saline < 0,7 < 500


Eau saline 0,7–42 500–30 000
Eau légèrement saline 0,7–3,0 500–2 000
Eau modérément saline 3,0–6,0 2 000–4 000
Eau très saline > 6,0 > 4 000
Eau très fortement saline > 14,0 > 9 000
Saumure > 42 > 30 000

La réaction des cultures à la salinité


La figure ci-dessous indique la réduction de rendement attendue pour
chaque culture en fonction de sa sensibilité/tolérance au sel. Ce graphique
permet une estimation rapide des deux principaux paramètres de qualité
de l’eau.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.15

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.15

FIGURE 7.1 - Zones de taux relatifs de tolérance au sel


des cultures agricoles (Maas, 1984).

0 5 10 15 20 ECw

0 5 10 15 20 25 30 35 ECe
100

ECe = conductivité électrique


de l’extrait de saturation
en dS/m
Rendement relatif des cultures, %

80
ECw = conductivité électrique
de l’eau d’irrigation
en dS/m
60 ECe = 1,5 ECw

40
ne convient pas
aux cultures
20
sensible modérément modérément tolérant
sensible tolérant
0
0 5 10 15 20 25 30 35 ECw

0 5 10 15 20 ECw

dS/m

Les risques liés au sodium


Le taux d’adsorption du sodium est couramment utilisé comme indice
des risques liés au sodium dans les eaux et les sols, et comme un substitut
du sodium échangeable du sol . Le taux d’adsorption du sodium (SAR)
d’une eau donnée définit, dans une certaine mesure, la quantité relative de
sodium susceptible d’être adsorbée par le sol. L’effet des ions de sodium
dans l’eau d’irrigation sur la réduction du taux d’infiltration et de la
perméabilité du sol est fonction de la concentration totale en sels, comme
le montre le tableau 7.9.

TABLEAU 7.9 - Problème potentiel d’infiltration dû au sodium dans l’eau d’irrigation


Niveaux de salinité Réductions
de l’eau d’irrigation
(dS/m) Aucune Légère Moyenne Sévère

SAR SAR SAR SAR


ECw = 0,7 <1 1–5 5–11 > 11
ECw = 0,7–3,0 < 10 10–15 15–23 > 23
ECw = 3,0–6,0 < 25 > 25 Pas d’effet Pas d’effet
ECw = 6,0–14,0 < 35 > 35 Pas d’effet Pas d’effet
ECw > 14 Pas d’effet Pas d’effet Pas d’effet Pas d’effet

Source: extrait de Rhoades, Oster et Schroer.


46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.16

7.16 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Les problèmes de toxicité


Les problèmes de toxicité peuvent survenir à cause d'un excès de
chlorure, de sodium, de bore, de bicarbonate, de nitrate et d’un pH
anormal. L’évaluation de la qualité de l’eau d’irrigation doit inclure ces
paramètres et quelques autres, en association avec tous les autres facteurs
entrant en jeu.

Contrôle de la salinité
Les sels qui s’accumulent dans le sol ne peuvent être éliminés
effectivement que par lessivage. Pour ce faire, suffisamment d’eau doit
pénétrer la surface du sol pour engendrer une percolation profonde de
haut en bas et un flux entraînant l’eau de drainage hors de la zone
racinaire. La dose additionnelle nécessaire en plus de la dose d’irrigation
est nommée besoin de lessivage (BL) et peut être estimée avec précision
grâce à la relation:

ECw
LR =
5(ECe) – ECw

où BL est le besoin de lessivage en pourcentage de la dose d’irrigation


et ECe le niveau de salinité admissible dans la solution de sol,
essentiellement lié à la tolérance au sel de la plante cultivée à un potentiel
de rendement de 100 pour cent. La valeur moyenne habituellement
utilisée pour ECe est 1,5 ECw; dans ce cas BL = 0,15.

Le lessivage est particulièrement nécessaire pour préparer le sol pour


des cultures à haute densité de semis, telles que les carottes, les oignons et
les arachides. La salinité sur toute la zone doit être la même, sans
différence entre les parties humidifiées et non humidifiées du champ
durant la saison précédente. Le lessivage des sels dans la couche
supérieure est particulièrement important, car les plantes sont sensibles à
la salinité durant les premiers stades de leur croissance.

Il faut, pour contrôler le niveau de salinité dans la zone racinaire,


effectuer de fréquentes observations avec échantillonnage du sol, qui
permettront de déterminer en laboratoire la conductivité électrique de
l’extrait de sol. L’utilisation de solutions du sol, extracteurs et dispositifs de
mesure portables permet un suivi continu, qui favorise une intervention
immédiate, de toute modification significative de EC dans la solution de
sol, du taux de chlorure et nitrate, ainsi que du pH du sol résultant de
l’irrigation et de la fertilisation.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.17

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.17

Micro-irrigation et contrôle de la salinité


En irrigation par goutte-à-goutte, la distribution des sels dissous dans le
profil du sol suit le modèle de l’écoulement d’eau, avec une tendance à
l’accumulation à la périphérie de la masse de sol humide. Pendant la
saison d'irrigation, il n'y a pas de concentration de sel dans la majeure
partie de la zone humidifiée en dessous du distributeur, là où la plupart
des racines se concentrent et fonctionnent et les valeurs de salinité y sont
basses ou modérées. Près de la surface, en raison de l’évaporation,
l’accumulation de sel est cinq fois plus élevée que dans les couches plus
profondes, et augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne du
distributeur. Ce facteur, en combinaison avec l’utilisation d’eau d’irrigation
de basse qualité et l’application de fertilisants dans l'ensemble du système,
causera une augmentation de la salinité susceptible de créer des
problèmes dans des zones où la pluviométrie annuelle n’excède pas 250
mm/an. Dans ce cas, il est essentiel d’inonder la superficie totale au moins
une fois par an, à la fin de la saison, avec des quantités d’eau adéquates,
de manière à lessiver les sols en dessous de la profondeur d’enracinement.

Le niveau de salinité dans la zone racinaire est lié à la qualité de l’eau, à


la quantité de fertilisants et à la dose d’irrigation. L’accumulation de sels à
proximité des distributeurs est inférieure à la moitié de celle qui existe entre
les lignes de distributeurs. La valeur de conductivité électrique de l’extrait
de saturation au-delà du distributeur est deux ou trois fois la valeur d'ECw,
et entre les lignes elle est de 6 à 10 fois plus élevée. La concentration
élevée en sels ne peut être contrôlée que par le lessivage ou la réduction
des quantités de fertilisants durant la saison de croissance. En aucun cas la
concentration en fertilisants dans l’eau d’irrigation ne doit être supérieure à
EC = 0,5 dS/m, qui s’ajoute à la salinité totale de l’eau d’irrigation.

En irrigation par goutte-à-goutte, il n'est pas recommandé d'effectuer un


surlessivage avec des quantités d’eau supplémentaires à chaque
application durant la saison d’irrigation, car l’accumulation de sels
atteindrait des niveaux dangereux. Le lessivage aura lieu après la récolte
des cultures, entre les saisons d’irrigation, lorsque le taux de salinité est
excessif et la pluviométrie déficitaire. Le lessivage est effectué en inondant
la zone ou en utilisant des asperseurs à basse pluviométrie avec de très
fines gouttes (tableaux 7.10, 7.11 et 7.12).
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.18

7.18 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Exemples d’analyses
TABLEAU 7.10 - Cas n° 1: Fiche d'analyse chimique de l'eau

Soumis par: Andreas Christoforou Date: 11.9.97

Localité: Potamia N° laboratoire: W-76/97

Analyses requises: Tous les ions + bore N° forage: N332

Remarque: Assolement prévu: arbres fruitiers, légumes

Analyste: N. Antoniou
RESULTATS D’ ANALYSE Date: 19.9.97

Conductivité électrique: ECw dS/m: 3.6 pH: 7.1


Anions mg/litre meq/litre Cations mg/litre meq/litre

Chlorure (Cl¯) 429 2.09 Sodium (Na+) 480 20.8


Sulfate (SO4) 552 11.50 Potassium (K+) 19 0.5
Carbonate (CO3¯ ¯) néant néant Calcium (Ca++) 160 8.0
Bicarbonate (HCO3¯) 480 7.90 Magnésium (Mg++) 60 5.0
Nitrate (NO3¯) 180 2.90 Bore (B) 1.5 --

Total 1 641 34.3 719 34.3


TDS: 2 360

Évaluation et remarques: SAR = 8, Carbonate de sodium résiduel = néant


Eau de salinité moyenne – taux élevé de sodium et de bore à des niveaux toxiques pour la plupart des
arbres fruitiers (agrumes, arbres à feuilles caduques, etc.), raisins, fraises et quelques légumes (oignon, ail,
haricot) – aucun risque de sodium – avec une gestion appropriée, sur des sols légers avec une bonne
infiltration et un drainage interne, sans couche imperméable, elle peut être utilisée pour l’irrigation de
cultures tolérantes à la salinité et au bore, tels que l'olive, la grenade, la pistache, la datte, la plupart des
légumes, melon, pomme de terre, etc. et les cultures fourragères – s'attendre à un retard probable dans
le développement de la culture et à une certaine réduction du rendement – tout problème de bicarbonate
peut être facilement résolu – à cause du taux élevé de nitrate, égal à 40 g net d'azote par m3 d’eau,
l’application de fertilisant azoté doit être réduit de 66 pour cent pour les fruitiers et de 20–30 pour cent
pour les légumes. – irrigation fréquente recommandée – besoins de lessivage 0,15

Signature: A. Phocaides
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.19

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.19

TABLEAU 7.11 - Cas n° 2: Fiche d'analyse chimique de l'eau

Soumis par: N. Papas Date: 2.10.1997

Localité: Orini N° laboratoire: W/400/97

Analyses requises: Tous les ions + bore N° forage: N335

Remarque: Utilisation pour l’irrigation

Analyste: A.Magnetis
RESULTATS D’ ANALYSE Date: 9.10.1997

Conductivité électrique: ECw dS/m: 2.1 pH: 8.35


Anions mg/litre meq/litre Cations mg/litre meq/litre

Chlorure (Cl¯) 215 6.05 Sodium (Na+) 320 13.9


Sulfate (SO4) 244 5.10 Potassium (K+) 2 --
Carbonate (CO3¯ ¯) néant néant Calcium (Ca++) 48 2.4
Bicarbonate (HCO3¯) 432 7.11 Magnésium (Mg++) 31 2.6
Nitrate (NO3¯) 41 0.66 Bore (B) 0.56

Total 932 18.9 401 18.9


TDS: 1 333

Évaluation et remarques: SAR = 9, Carbonate de sodium résiduel = 2,11


Eau légèrement salée – pas de risque dû au sodium, aucun problème sérieux de toxicité – avec une
gestion appropriée, sur des sols légers avec une bonne structure et un drainage interne, elle convient pour
la plupart des cultures – le bicarbonate peut entraîner quelques problèmes de déficience en micro-
nutriments qui peuvent être résolus.

Signature: A. Phocaides
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.20

7.20 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

TABLEAU 7.12 - Cas n°3: Fiche d'analyse chimique de l'eau

Soumis par: G. Demosthenous Date: 3.11.97

Localité: Limassol N° laboratoire:

Analyses requises: Tous les ions + bore N° forage:

Remarque: Irrigation d’oliviers et autres cultures

Analyste: E. Iasonos
RESULTATS D’ ANALYSE Date: 10.11.97

Conductivité électrique: ECw dS/m: 2.3 pH: 8.7


Anions mg/litre meq/litre Cations mg/litre meq/litre

Chlorure (Cl¯) 107 3.02 Sodium (Na+) 410 17.80


Sulfate (SO4) 278 5.80 Potassium (K+) 6 0.10
Carbonate (CO3¯ ¯) 14 0.48 Calcium (Ca++) 8 0.40
Bicarbonate (HCO3¯) 624 10.27 Magnésium (Mg++) 14 1.20
Nitrate (NO3¯) néant néant Bore (B) 2.88

Total 1 023 19.5 438 19.5


TDS: 1 461

Évaluation et remarques: SAR = 20, Carbonate de sodium résiduel = 8,67


Eau légèrement salée, bien que problématique – taux de bore de niveau toxique pour la majorité des
arbres fruitiers et la plupart des cultures herbacées – danger de sévères problèmes d’infiltration dans le
sol et de perméabilité suite à l’utilisation de cette eau – l’excès de sels bicarbonatés peut conduire à la
chlorose de certaines plantes – le pH est plus élevé que la normale et peut conduire à un déséquilibre
nutritionnel – cette eau doit être utilisée avec précaution, faire l’objet d’une excellente gestion, sur des
sols légers avec un taux d’infiltration et une perméabilité élevés, ainsi qu’avec des cultures sélectionnées
pour leur tolérance à la toxicité au bore, tels le palmiers-dattier, le chou, le chou-fleur, la courge, le
persil, la tomate, le céleri, l'asperge, le maïs, la luzerne, la betterave sucrière – les oliviers existants seront
irrigués avec réserve – des adjuvants pour l’amélioration des sols (fumier humide, gypse, etc.) devront
être appliqués occasionnellement – des irrigations fréquentes seront recommandées – un suivi
programmé avec précision est essentiel.

Signature: A. Phocaides
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.21

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.21

LA QUALITÉ PHYSIQUE DES EAUX D'IRRIGATION


ET LEUR TRAITEMENT (FILTRATION)
L’eau d’irrigation ne se trouve généralement pas à l'état pur, mais
portant la plupart du temps des particules étrangères solides et d'autres
impuretés. Le contenu solide des eaux d’irrigation se compose
essentiellement de matériaux terreux, de matières inorganiques en
suspension (limon, sable, feuilles, fines argiles et poussières de rouille) et
de substances organiques (algues, bactéries, protozoaires) d’origine
végétale, d’organismes vivants et de populations de bactéries.
L’introduction de systèmes d’irrigation améliorés avec l’utilisation de
réseaux de conduites fermées et de distributeurs à petits orifices,
vulnérables au blocage, requiert l’élimination des solides en suspension
pour protéger les distributeurs des risques de colmatage.

Le taux de matières en suspension dans l’eau d’irrigation peut varier


dans de grandes proportions en fonction de la nature de la source. Les
quatre principales sources d'eau utilisées dans les réseaux sous pression et
les principaux types de solides en suspension (SS) qu'on y trouve sont:

a) barrages et réservoirs de surface: algue verte (phytoplancton),


bactéries et zooplancton de différents types et vase bactérienne
(sulfates, fer et autres), fer et manganèse dissous, et autres types
d’impuretés d’origine inorganique (débris, limon, argile, etc.);
b) eaux souterraines (puits et forages): sable, limon, fer, manganèse,
sulfate, carbonate et bactéries;
c) eaux usées traitées: particules solides en suspension de diverses
dimensions et formes;
d) eaux des réseaux de conduites; zooplancton (se développant dans les
conduites depuis des années, en colonies pouvant atteindre 5 mm et
se transformant en deux ou trois jours en vers qui bloquent les filtres).

La qualité des eaux d’irrigation ne peut pas être clairement définie en


fonction des problèmes de colmatage, mais peut seulement être classifiée
de manière générale en quatre catégories: bonne – modérée – mauvaise –
très mauvaise. Les diverses matières contenues dans l’eau, qui contribuent
au colmatage des systèmes de micro-irrigation, peuvent être divisées en
trois groupes principaux:

• particules en suspension de matières organiques ou inorganiques;


• éléments constituants précipités (fer, manganèse, calcium, magnésium);
• vases bactériennes.

Pour une évaluation plus approfondie, il est nécessaire d’examiner la


quantité totale de matières en suspension, la distribution des dimensions
des particules, la quantité totale de matières dissoutes, le pH de l’eau, la
dureté, la turbidité, la teneur en fer et manganèse, la teneur en hydrogène
sulfuré, ainsi que la population microbienne.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.22

7.22 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Filtration
La filtration de l’eau d’irrigation est essentielle pour éviter le blocage du
passage étroit des distributeurs, goutteurs, asperseurs et diffuseurs. Il s’agit
d’un traitement mécanique de l’eau obtenu par l’installation de dispositifs
de filtrage principaux (filtres) au niveau de la tête du réseau d’irrigation. Il
fait partie intégrante des installations de conduites sous pression. Le débit
de l'écoulement (capacité de filtration) peut influencer le type de filtration
des ouvrages hydrauliques principaux, mais au niveau de la ferme, où les
taux d’application sont faibles, le type et degré de filtration dépendent:

• du type de matières en suspension dans l’eau d’irrigation; et


• du besoin de filtration du système (des distributeurs, en particulier).

Les principaux filtres disponibles pour l’eau d’irrigation sont:

• les filtres à gravier (à sable), qui fonctionnent sur le principe d’une


filtration en profondeur et retiennent efficacement les grosses particules
de matières organiques non fractionnées (algues) et poussières;
• les hydrocyclones (ou séparateurs de dessablage) fonctionnant sur le
principe du flux à vortex et utilisés pour récolter les grandes quantités
de sable présentes dans les eaux souterraines pompées;
• les filtres à tamis (ou à disques ou anneau rainuré) efficaces pour
filtrer les matières en suspension inorganiques. Ils sont équipés
d'éléments filtrants dont les perforations sont plus petites que les
orifices de sortie (diodes) des distributeurs (jusqu’à 70 pour cent).

Dans les cas où l’eau contient toutes sortes de matières en suspension, il


est nécessaire d’installer les trois types de filtres. Les hydrocyclones et les
filtres à gravier sont toujours placés à l’amont de l’ouvrage de tête et les filtres
à tamis à l’aval. Dans les systèmes de micro-irrigation, ces derniers sont
toujours placés à l’aval du dispositif de fertilisation. Le degré de filtration est
généralement indiqué en «mesh» (ancienne unité anglaise correspondant au
nombre de perforations par pouce linéaire) ou en microns. Les besoins en
filtration des divers distributeurs d’eau sont:

• 16–25 mesh (1 000–500 microns) pour des asperseurs à rotation lente


sous moyenne pression (actionnés par impact);
• 60–100 mesh (250–120 microns) pour les mini et micro-asperseurs et
mini-diffuseurs;
• 80–160 mesh (200–100 microns) pour les goutteurs.

Fonctionnement et entretien
Le bon fonctionnement et l'entretien correct (nettoyage en particulier)
des filtres sont d’une importance capitale pour assurer une filtration
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.23

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.23

efficiente et éviter la formation d’une croûte d’impuretés générant d’autres


risques de colmatage du système. Certains filtres sont conçus pour un
fonctionnement complètement automatique sans main-d’œuvre, d’autres
sont autonettoyants et certains sont équipés de mécanismes manuels de
nettoyage et d’élimination des impuretés (une brève description des types
de filtres figure au chapitre 3). La pression hydraulique du système assure
le fonctionnement du filtre, mais l’automatisation du filtre requiert de
l’électricité (courant alternatif ou continu). La fréquence de nettoyage est
programmée soit à intervalle de temps fixe entre deux nettoyages
consécutifs, soit lorsque la différence de pression des deux côtés du filtre
augmente au-delà de la valeur initiale normale (0,2–0,3 bar). Les
fournisseurs donnent des instructions détaillées pour le rétro-nettoyage
(débit et vitesse de l’écoulement, direction du courant, etc.), selon le
mécanisme et le mode de fonctionnement du dispositif filtrant.

Application des produits chimiques


L’application de produits chimiques dans l’eau d’irrigation avant le
système de filtration peut réduire la quantité de matières en suspension,
contrôler le développement des bactéries dans le système, décomposer les
algues, dissoudre les particules solides et prévenir la sédimentation. Dans
les réservoirs, le sulfate de cuivre est largement utilisé à une concentration
de 2 ppm pour contrôler le développement des algues. Un traitement à
l’acide réduira le pH de l’eau, prévenant ainsi la précipitation de solides
dissous (en particulier des carbonates) et dissolvant les précipités existants.
Les divers acides recommandés sont l’acide chlorhydrique (HCl), l’acide
sulfurique (H2SO4) et l’acide phosphorique (H3PO4). Ce dernier est
également un engrais, mais sa concentration doit être suffisante pour
diminuer le pH < 6 et éviter les sédiments phosphoreux. La quantité
d’acide dépend du pH de l’eau requis.

Le produit chimique le plus sûr et le moins coûteux utilisé en irrigation,


pour un pH normal et des températures autour de 20°C, est le chlore sous
la forme d’hypochlorite de sodium (NaOCl). Le temps d’exposition
influence également l’efficience de la chloration. Ce produit est disponible
partout comme liquide ménager à des concentrations de 2 à 15 pour cent
de chlore libre. L’application se fait par des injections permanentes ou
intermittentes en cours d’irrigation, à de faibles concentrations régulières
d'approximativement 5 à 10 ppm respectivement. Le contrôle de la
chloration effective s’effectue par la mesure de la concentration du résidu
libre en chlore de l’eau, qui doit être de l’ordre de 1 à 2 ppm à l’extrémité
de la conduite d’irrigation. L’utilisation d’engrais ammoniaqué doit être
évitée durant la chloration. Un surdosage de chlore dans les réseaux
d’irrigation peut entraîner le mouvement des sédiments, qui peut causer un
colmatage sévère des distributeurs.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.24

7.24 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

LA QUALITÉ DES EAUX USÉES TRAITÉES POUR L'IRRIGATION


(PHYSIQUE, BIOLOGIQUE ET CHIMIQUE)
Les eaux usées traitées constituent une nouvelle source d’eau, qui
devrait couvrir progressivement plus de 10 pour cent des besoins en eau
de l’irrigation pour l’agriculture et l’aménagement du paysage. Les eaux
traitées peuvent contenir divers contaminants chimiques (sels, éléments
nutritifs et oligo-élements) et des constituants biologiques indésirables
(éléments pathogènes de l’eau, c'est-à-dire helminthes, protozoaires,
bactéries et virus contenus dans les excréments de personnes saines et
malades). L’utilisation incontrôlée de ce type d’eau est souvent associée
avec d'importants impacts négatifs sur la santé humaine et
l’environnement. Ceux-ci peuvent être minimisés par des pratiques de
bonne gestion. Ce phénomène introduit ainsi un nouvel élément dans
l’évaluation de la qualité de l’eau d’irrigation. L'expression «eaux usées»
se réfère aux égouts domestiques et aux eaux usées municipales ne
contenant pas de quantités substantielles d’effluents industriels.

Critères et paramètres d'évaluation


L’utilisation d’eaux usées traitées doit toujours être planifiée, projetée et
gérée de façon rationnelle. Dans le cas contraire, elle peut être dangereuse
pour les humains, le bétail et l’environnement. L’Organisation mondiale de
la santé (OMS) a publié en 1989 des directives pour une utilisation sans
danger des eaux usées et excréments pour l'agriculture et l'aquaculture
(Guidelines for the Safe Use of Wastewater and Excreta in Agriculture and
Aquaculture). Ces directives sont actuellement en cours de révision et leur
version réactualisée devrait être publiée en 2004. Dans ce contexte, on a
défini certains critères supplémentaires de qualité des eaux, fondés sur la
validité des eaux pour leur réutilisation dans l'irrigation en agriculture et
dans l'aménagement du paysage et sur les manières et méthodes
d’amélioration et de gestion, pour satisfaire les besoins des installations,
des gestionnaires et des consommateurs.

L’évaluation des effluents traités est basée sur des critères mondialement
établis et reconnus, se référant aux valeurs limites de certains paramères
physiques, chimiques et biologiques, de façon à éviter de possibles
conséquences néfastes, lors de leur utilisation ou de leur rejet. Les
paramètres suivants seront considérés afin de donner une vision correcte
de la possibilité d’utiliser les eaux usées traitées et du niveau de leur
validité pour les besoins de l'irrigation.

Paramètres chimiques
• salinité totale, ECw (dS/m), TDS (mg/l);
• acidité/basicité, pH;
• dureté CaCO3 mg/l;
• types et concentration en anions et cations me/l;
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.25

Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.25

• taux d’adsorption du sodium, SAR;


• nitrate – azote NO3 – N mg/l;
• phosphate phosphoreux, PO4 - mg/l;
• oligo-éléments, mg/l;
• métaux lourds, mg/l.

Paramètres physiques et biologiques


• couleur;
• odeur;
• turbidité NTU;
• DBO 5, mg/l (demande biochimique en oxygène);
• DCO, mg/l (demande chimique en oxygène);
• SS, mg/l (solides en suspension);
• coliformes totaux /100 mg;
• coliformes fécaux;
• nématodes intestinaux.

Impact sur les sols et les plantes


L’évaluation des eaux usées et en particulier de leur qualité chimique, telle
qu'elle est décrite ci-dessus, est une opération bien comprise, mise en place
pour anticiper tous les effets à long terme possibles sur les sols et plantes
irrigués, ainsi que pour protéger les eaux souterraines. L’expérience acquise
jusqu’à ce jour indique qu’avec une gestion correcte (système d’irrigation
amélioré, calendrier d’irrigation adapté), les effets de la salinité, de la toxicité
et de l'azote sur les sols peuvent être maîtrisés. L’excès de NO3 peut toutefois
causer certains problèmes pour les plantes. Les oligo-éléments et les métaux
lourds, présents dans bien des eaux traitées, ne sont que rarement à l’origine
de sérieuses toxicités, bien que pour de nombreux végétaux ils s’accumulent
dans les plantes elles-mêmes. Lorsque ces plantes sont consommées par le
bétail, des risques sanitaires peuvent se développer. Par exemple, le plomb et
le vanadium sont toxiques pour les cultures fourragères à des taux de
concentration respectifs normaux et bas. Toutefois, le développement de
risques sanitaires pour le bétail se fait sur de très longues périodes, 20 à 50
ans, et nécessite des applications répétées de métaux lourds au-dessus des
taux maximums autorisés. Même dans ce cas, cela ne signifie pas qu’une
phytotoxicité va apparaître. Aucun problème n’a été enregistré avec
l’accumulation de métaux lourds dans les cultures ou les sols. En fait, il a été
observé que les engrais conventionnels apportent de plus grandes quantités
de métaux lourds.

Effets sur l’environnement


En ce qui concerne les effets sur l’environnement, les valeurs des
paramètres chimiques et biologiques des effluents traités doivent être
maintenues à des niveaux acceptables en vue de leur utilisation ou de leur
rejet. Il existe toujours un risque que les eaux résiduelles utilisées pour
l’irrigation puissent faciliter la transmission des infections par nématodes
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.26

7.26 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

intestinaux et des maladies causées par les bactéries fécales, aux


consommateurs aussi bien qu’aux travailleurs agricoles. En fait, on n'a pas
d’expérience ni de connaissances pratiques sur le mouvement vers l’aval
des polluants des égouts, et les dispositifs et détecteurs de contaminants du
sol sont trop coûteux. On sait toutefois que les nitrates contenus dans l’eau
d’irrigation s’infiltrent et finalement atteignent les nappes souterraines. Il
n’y a pas de doute qu’un processus similaire peut se produire avec le bore.
En ce qui concerne les métaux lourds toxiques, les études ont montré que
plus de 85 pour cent des oligo-éléments appliqués s’accumulent dans les
quelques centimètres à la surface du sol. Il est néanmoins possible qu’à
long terme l’application d’effluents traités contenant des éléments
toxiques, plus particulièrement dans des sols acides ou sableux, puisse
finalement conduire à leur mobilisation et leur lessivage vers des couches
inférieures, polluant en dernier ressort les nappes souterraines. Il doit être
souligné qu’aucun cas de ce genre n’a été signalé récemment.

Effets sur le système d’irrigation


Les eaux résiduelles traitées contiennent généralement d’importantes
quantités de matières organiques en suspension, d’autres immondices
contenues dans l’eau et des impuretés d’origine inorganique, qui peuvent
entraîner des obstructions et colmatages dans les distributeurs des systèmes
d’irrigation.

Protection sanitaire (selon l’OMS)


Du point de vue de la protection de la santé publique, les mesures
disponibles peuvent être groupées selon les quatre grandes catégories
suivantes:

• Processus de traitement et degré d’élimination des pathogènes:


l’élimination des pathogènes est l’objectif principal du traitement des
eaux usées en vue de leur utilisation pour l’irrigation. Les divers
processus conventionnels de traitement primaire et secondaire,
sédimentation simple, boues activées, bio-filtration (filtres goutte-à-
goutte), lagons aérés, fossés d’oxydation, désinfection des eaux
brutes, et étangs de stabilisation des rejets, ne peuvent éliminer
efficacement les œufs des bactéries et des helminthes. Des
désinfections et filtrations supplémentaires (traitement tertiaire) sont
requises pour produire une eau de qualité acceptable pour satisfaire
les recommandations permettant une irrigation sans restriction. Dans
les régions arides et semi-arides, on utilise plutôt les étangs de
stabilisation des eaux d’égouts. Avec une durée minimale de rétention
de 11 jours, selon la température, ce procédé de traitement peut
conduire, en comptant environ deux fois plus de temps, à un taux
acceptable d’élimination des pathogènes (helminthes et bactéries),
conforme aux normes de réutilisation. Il faut prévoir d’autres étangs de
purification, en plus des installations conventionnelles de traitement.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.27

• Sélection des cultures: en fonction de la qualité des eaux traitées, les


diverses cultures pouvant être cultivées sans risque pour le
consommateur sont classées en catégories (A, B et C), en accord avec
les mesures requises pour la protection de la santé publique.
(directives de l'OMS sur la qualité microbiologique recommandée
pour l’utilisation des eaux usées en agriculture – 1989).

- catégorie A: protection pour les travailleurs agricoles incluant les


cultures industrielles, les cultures céréalières et les forêts, ainsi que
les cultures alimentaires pour la mise en conserve;
- catégorie B: protection pour les consommateurs, les fermiers et le
public en général, qui porte sur les pâturages, les fourrages verts et
les cultures arbustives, ainsi que sur les fruits et légumes, pelés ou
cuits avant consommation;
- catégorie C: irrigation sans restriction pour les légumes frais, les
fruits irrigués par aspersion, les herbages et pelouses de parcs
publics et terrains de sport, etc.

Il faut noter que la sélection en catégorie B fournit une protection


seulement aux consommateurs, et non aux exploitants et travailleurs
agricoles. Des mesures additionnelles doivent être prises, telles que
des contrôles de l’exposition humaine.

• Méthode d’application de l’irrigation: l’irrigation au moyen de


systèmes sous pression a beaucoup d’avantages par rapport aux
méthodes traditionnelles de surface. Les méthodes gravitaires de
surface exposent les fermiers à de plus grands risques, qui sont
éliminés avec les systèmes de distribution par conduites posées en
surface. Toutefois, si les eaux traitées ne sont pas recommandées pour
l’irrigation sans réserve, les méthodes d’aspersion et de pulvérisation
ne doivent pas être utilisées pour des cultures susceptibles d’être
mangées crues, les fruits, et pour l’herbe et les pelouses des parcs
publics et les terrains de sport. L’irrigation par goutte-à-goutte
conventionnelle ou par barboteurs peut donner un degré plus élevé
de protection sanitaire. L’irrigation par goutte-à-goutte sur paillis et
l’irrigation souterraine procurent une protection maximale.

• Exposition humaine: la population potentiellement touchée par les


risques de l’utilisation de l’eau résiduelle traitée sont les exploitants et
leurs familles, les manutentionnaires des récoltes, les consommateurs
des produits et les personnes vivant près des champs irrigués. Le
risque peut être réduit par plusieurs mesures de protection telles
qu'une bonne gestion, l'immunisation contre la typhoïde, l’hépatite et
d'autres infections, l’exposition réduite par l’utilisation de vêtements
et chaussures appropriés, une cuisson appropriée des aliments et
d'autres mesures d’hygiène.
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.28

7.28 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

Directives nationales et normes (le cas de Chypre)


Dans de nombreux pays, les directives nationales pour la réutilisation
des eaux usées traitées pour l’irrigation sont généralement conformes à
celles publiées par l’OMS. L’objectif de l’OMS est de fournir les
connaissances générales et un guide pour les gouvernements, afin qu'ils
puissent développer leurs normes nationales en accord avec les
recommandations sanitaires internationales et en respectant la protection
de la santé publique et la préservation de l’environnement. Un excellent
exemple est le cas de Chypre. Dans ce pays, la réutilisation des effluents
traités constitue une pratique relativement nouvelle, commencée au milieu
des années 80; actuellement de nombreux progrès ont été réalisés et cette
expérience peut servir de modèle pour de nombreux autres pays.

Les normes chypriotes


Le Comité technique sur les effluents d’égouts et les boues, sous l’égide
du Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement
de la République de Chypre, a préparé des normes de qualité pour les
effluents traités et boues en vue de leur réutilisation en agriculture et dans
les aires d'agrément. Ces normes comprennent deux parties, les Directives et
le Code d’usage qui semblent être à l’heure actuelle les normes les plus
élaborées en comparaison des autres standards nationaux; c'est pourquoi
elles ont été utilisées pour la rédaction de ce chapitre.

Les Directives prennent la variable DBO comme le principal indicateur


d’un meilleur suivi et contrôle du processus de traitement, et la variable
«solides en suspension» pour une désinfection effective des pathogènes et
spécialement des virus, ainsi que pour éviter le colmatage des filtres et
l’engorgement des distributeurs. Les coliformes fécaux sont inclus comme
indicateur de pollution et les nématodes intestinaux comme un paramètre
directement lié à un groupe de pathogènes et comme indicateur de
pollution des protozoaires retirés des eaux résiduelles traitées, comme les
vers intestinaux. Les méthodes de traitement (secondaire, tertiaire/stockage
et désinfection, ou maturation par stabilisation) sont aussi incluses pour
garantir les paramètres de qualité. Le Code d’usage rassemble des règles
de pratique complémentaires indissociables des Directives, spécifiant les
techniques de traitement, les méthodes d’irrigation pour chaque culture
ainsi que les critères de manutention des systèmes d’irrigation, les mesures
de sécurité, etc. Il incorpore également des mesures additionnelles qui
empêchent la transmission des maladies. Les techniques et méthodes de
traitement tertiaire sont également spécifiées.

Irrigation sous pression avec les eaux usées traitées


Tous les systèmes d’irrigation sous pression décrits dans ce manuel peuvent
être utilisés pour l’irrigation avec des eaux résiduelles traitées. Les normes de
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.29

qualité micro-biologique de l’eau, les pratiques culturales et le type de culture


sont les principaux facteurs associés qui influencent la sélection du système
d’irrigation. Différentes techniques et méthodes sont suggérées, pour de
nombreuses raisons, pour l’irrigation de différentes cultures.

En général, les systèmes de micro-irrigation (goutte-à-goutte, asperseurs à


faible débit, barboteurs et mini-asperseurs) conviennent pour l’utilisation de
ce type d’eau, car ces méthodes localisées permanentes assurent un contact
minimum de l’eau traitée avec les cultures et les fermiers (figures 7.2 et
7.3). L’aspersion conventionnelle (installations fixes) et les systèmes
d'aspersion mécanisés (pivot central ou rampe transversale) conviennent
sous certaines conditions. Les systèmes à bas coût (bassin ou sillon
alimenté par tuyau, et tuyaux de distribution en surface) sont aussi
recommandés. Leur utilisation dépend essentiellement de la qualité des
eaux, du type de cultures, du risque potentiel pour la santé des ouvriers, le
public et l’environnement et, finalement, des connaissances et compétences

FIGURE 7.2 - Irrigation goutte-à-goutte du maïs avec des eaux recyclée.

FIGURE 7.3 - Aspersion avec des eaux municipales traitées.


46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.30

7.30 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

TABLEAU 7.13 - Directives chypriotes pour l’utilisation


en irrigation des effluents domestiques traités

Cultures irriguées DBO SS Coliformes Vers Traitement


mg/l mg/l fécaux intestinaux/l requis
/100 ml

Toutes cultures (a) (A) 10* 10* 5* Nil Secondaire et


15** tertiaire +
désinfection

Aires d'agrément (A) 10* 10* 50* Nil Secondaire et


d’accès illimité 15** 15** 100** tertiaire +
Légumes mangés cuits (b) désinfection

Cultures pour (A) 20* 30* 200* Nil Secondaire et


consommation humaine 45** 1 000** stockage >7 jours et
Aires d'agrément d'accès désinfection ou
limité tertiaire et
désinfection

Étang de stabilisation-
(B) -- -- 200* Nil maturation, temps
1 000** total de rétention >30
jours ou secondaire et
stockage >30 jours

Cultures fourragères (A) 20* 30* 1 000* Nil Secondaire et


30** 45** 5 000** stockage >7 jours et
désinfection ou
tertiaire et
désinfection

(B) -- -- 5 000* Nil Étang de stabilisation-


maturation, temps
total de rétention >30
jours ou secondaire
et stockage>30 jours

Cultures industrielles (A) 50* -- 3 000* -- Secondaire et


70** 10 000** désinfection

(B) -- -- 3 000* -- Étang de stabilisation-


10 000** maturation, temps
total de rétention >30
jours ou secondaire
et stockage>30 jours

(A) Méthodes de traitement mécanisées (boues activées)


(B) Méthodes physiques de traitement (étangs de stabilisation)
* Ces valeurs ne doivent pas être dépassées dans 80 pour cent des échantillons par
mois; 5 échantillons au minimum
** Valeur maximale admise
(a) L’irrigation de plantes à feuilles, à bulbes et à racines mangé crus n’est pas autorisée
(b) Pommes de terre, betteraves, colocase

Remarque:
Les effluents ne doivent pas contenir de substances susceptibles de s’accumuler dans la
partie comestible des cultures et prouvées toxiques pour les humains et les animaux.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.31

des fermiers pour l'utilisation de ce type d’eau. Pour de plus amples détails,
consulter le Code d’usage chypriote (voir tableau 7.13 ci-dessous), qui
fournit les informations adéquates et spécifiques pour la presque totalité des
cultures et techniques d’irrigation appropriées. L’installation de dispositifs
de filtrage efficaces sur l’ouvrage de tête du système est d’une importance
majeure, tout comme celle de l’automatisation des méthodes d’aspersion et
de nébulisation pour l’application de l’eau.

Code d’usage pour l’utilisation des eaux usées traitées


pour l’irrigation à Chypre
1. Les installations de traitement des eaux d'égout et de désinfection
doivent être conservées et entretenues en permanence dans un état
de fonctionnement satisfaisant et efficient aussi longtemps que les
effluents traités sont destinés à l’irrigation, et conformément à la
licence établie selon la législation existante.

2. Des employés qualifiés seront recrutés pour assurer le bon


fonctionnement de l’installation de traitement et de désinfection; leurs
nominations devront être approuvées par les pouvoirs compétents qui
veilleront à ce que les personnes soient compétentes pour accomplir
les missions requises, nécessaires pour satisfaire les conditions
définies en 1).

3. L’installation de traitement et de désinfection doit être gérée sur une


base quotidienne, conformément au programme établi par les
pouvoirs compétents et les comptes-rendus de toutes les opérations
effectuées, selon les instructions des pouvoirs compétents, seront
établis et archivés. Une copie facilement accessible sera conservée
dans les bâtiments de l’usine.

4. Tous les robinets, prises, et vannes du système d’irrigation seront


cadenassés afin d’éviter leur utilisation par des personnes non
autorisées. Toutes les prises seront peintes en rouge et étiquetées, de
façon à avertir le public que l’eau n’est pas potable.

5. Aucune connection n’est autorisée avec des conduites ou ouvrages


d’eau potable. Toutes les conduites transitant des eaux usées traitées
seront marquées en rouge, de façon à les distinguer de celles utilisées
pour l’eau potable. Dans les cas inévitables où des conduites d’eaux
usées traitées et d’eau potable doivent être posées l’une à côté de
l’autre, on enterrera la conduite d’eaux d'égout à au moins 50 cm en
dessous de la conduite d’eau domestique.

6. Les méthodes d’irrigation autorisées et les conditions d’application


diffèrent entre les divers types de plantations de la manière suivante:
46-Handbook_2007_fre:46-Handbook_2007_fre 4-03-2008 14:58 Pagina 7.32

7.32 Chapitre 7 –Irrigation


Pressurized Qualité de l’eau d’irrigation
Techniques

6.1. Pelouses de parcs et plantes ornementales dans les aires


d'agrément d’accès illimité:
• méthodes d’irrigation souterraine;
• irrigation goutte-à-goutte;
• asperseurs rétractables à basse pression, pluviométrie élevée,
faible angle du jet (< 11°). L’aspersion se fera de préférence de
nuit, quand il n'y a personne.

6.2. Pelouses de parcs et plantes ornementales dans les aires


d'agrément d’accès limité, cultures industrielles et fourragères:
• méthodes d’irrigation souterraine;
• irrigation goutte-à-goutte;
• barboteurs;
• méthodes d’irrigation de surface;
• asperseurs à basse capacité;
• irrigation par aspersion ou vaporisation, autorisée avec une zone
tampon de 300 m.
Pour les cultures fourragères, il est recommandé d’arrêter l’irrigation
au moins une semaine avant la récolte; aucun animal en lactation ne
pourra brouter sur des pâturages irrigués par les effluents traités. Les
services vétérinaires en seront informés.

6.3. Vignobles
• irrigation goutte-à-goutte;
• mini-asperseurs et asperseurs (au cas où les cultures seraient
mouillées, l’irrigation sera interrompue deux semaines avant la
récolte).
Systèmes d’irrigation mobiles non autorisés. Aucun fruit ne sera récolté
sur le sol.

6.4. Arbres fruitiers


• irrigation goutte-à-goutte;
• barboteurs;
• bassin alimenté par un tuyau;
• mini-asperseurs.
Aucun fruit ne sera ramassé sous l’arbre, excepté pour les fruits à
coque. Si les fruits récoltés sont mouillés, l’irrigation devra être arrêtée
une semaine avant la récolte.

6.5. Légumes
• irrigation souterraine;
• irrigation goutte-à-goutte.
Les cultures ne doivent pas entrer en contact avec les eaux traitées.
D’autres méthodes d’irrigation peuvent être considérées.
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Techniques d’irrigation
Pressurized sous
Irrigation pression
Techniques 7.33

6.6. Légumes consommés cuits


• irrigation souterraine;
• irrigation goutte-à-goutte;
• aspersion.
D’autres méthodes d’irrigation peuvent être autorisées après
approbation des pouvoirs compétents, qui pourront restreindre les
méthodes proposées afin de protéger la santé publique et
l’environnement.

7. Les méthodes de traitement tertiaire suivantes sont acceptables:

7.1. coagulation plus floculation suivie d’une filtration rapide au


travers de sable;
7.2. filtres à sable lents;
7.3. toute autre méthode susceptible d'assurer l’élimination totale des
œufs d’helminthe et de réduire les coliformes fécaux à un niveau
acceptable, sous réserve d’approbation par les pouvoirs
compétents.

8. Des méthodes appropriées de désinfection doivent être appliquées


lorsque les effluents d’eaux d'égout sont susceptibles d’être utilisés
pour l’irrigation. En cas de chloration, le niveau total de chlore libre
dans l’effluent à la sortie du réservoir de chloration, après une durée
de contact d’une heure, doit être au moins de 0,5 mg/l mais inférieur
à 2 mg/l.

9. Des dispositifs appropriés pour le suivi des paramètres essentiels de


qualité seront maintenus sur le site de traitement.
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