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net/publication/309159977
le forage d eau
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Michel Detay
Schematics Ltd
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All content following this page was uploaded by Michel Detay on 15 October 2016.
Parmi tous les bienfaits de la nature, l’eau est sans doute le premier : pas de vie
sans eau, en effet.
Dans les lointains de l’histoire de notre planète, la vie commença dans les eaux et
s’y diversifia. Elle en sortit, il y a environ 400 millions d’années, pour se risquer à la
surface des continents, jusqu’alors déserts qu’ils fussent arides ou inondés de pluie.
Elle s’incarna dans le végétal, tributaire immobile du sol par ses racines, et dans
l’animal, libre mais condamné à la soif.
Vinrent les temps de l’Homme qui ajouta ses besoins propres, par sa nature
toujours nouveaux ; de l’agriculture à l’industrie et aux divers aspects des
civilisations, on peut dire qu’aujourd’hui la consommation d’eau par habitant est un
indice aussi sûr du niveau de développement que le PNB rapporté à la population.
Aussi sommes nous loin des solutions naturelles de l’eau qui coule, ou de l’eau
qui sourd, l’eau que l’on voit en somme, qui suffit pendant longtemps aux besoins des
peuplades nomades et clairsemées du Paléolithique.
Avec le Néolithique vinrent l’agriculture, l’élevage, et de là les villages ; la
sédentarisation, donc l’alimentation en eau.
Certes, dans un premier temps, les installations humaines restèrent proches des
cours d’eau et des sources, de l’eau qu’on voit ; la géographie s’en ressent encore de
nos jours, même dans les pays les plus développés.
Mais dans un deuxième temps vint l’idée des recherche d’eau qu’on ne voit pas ;
dans la terre, bien sûr, puisque l’eau en sort par les sources. Ce fut le temps des puits,
étape décisive dans la colonisation de l’espace terrestre.
Les besoins augmentant, à mesure des progrès de l’agriculture et des premières
ébauches d’industrie qui accompagnèrent le développement des villes, les puits n’y
suffirent plus : ce fut le temps des aqueducs, que l’antiquité connaissait et qui fut un
retour à l’eau qui se voit. Nous vivons encore ce temps là.
Ce ne fut qu’un répit. Car l’inexorable augmentation de la population, qui
conduisit à coloniser chaque jour davantage les espaces libres, conjuguée à la
croissance des villes menée par l’industrie et le commerce, demandait des ressources
en eau toujours plus abondantes.
Donc des ressources nouvelles. L’eau qui ne se voit pas était-elle l’une de celles-
ci ? Les puits pouvaient ils plus ?
L’idée du forage d’eau était née.
Elle a connue une fortune extrême, car le forage allait apporter de l’eau là où il
n’y en avait pas ; ou du moins plus, depuis longtemps, comme c’est le cas dans les
déserts, même s’il s’agit bien souvent de ressources non renouvelables, bref de mines
d’eau. Et que là où il pleuvait, le forage allait permettre de récupérer l’eau tombée et
infiltrée pendant l’année, même en dehors des saisons des pluies. Outre que le forage
VII Préfaces
recueille de l’eau que les processus naturels de filtration ont généralement rendue
pure.
Aussi, en nos temps sécuritaires, la notion de nappe est-elle devenue mythique,
c’est-à-dire médiatique, dès que le moindre sécheresse fait son apparition dans nos
pays pourtant non dépourvus. Et que dire des pays qui vivent aux franges des déserts,
dont l’avenir dépend de ces eaux souterraines dont on fait pourtant si peu de cas dans
les prospectives politiques.
Le forage d’eau est ainsi aujourd’hui la clef du maintien et du développement des
civilisations ; là où elles sont.
L’ouvrage de M. Michel DETAY nous décrit l’ensemble des démarches
scientifiques et techniques qui, par le forage, assurent l’humanité de son présent ; et
lui permettent son avenir.
Il sonne comme un rappel à l’ordre en ces temps de rêve récurrent d’un paradis
perdu qui n’exista jamais ; comme le rappel du rôle irréversible des sciences et des
techniques pour l’avenir de l’humanité.
Affaire d’eau, affaire de vie.
Affaire de forages.
Jean AUBOUIN
Membre de l’Institut
Table des matières
Préface .............................................................................................................................................. V
Table des matières ......................................................................................................................... VII
Contents ......................................................................................................................................... XV
Avant-propos ...............................................................................................................................XVII
e) Dureté ......................................................................................................................46
f) Alcalinité ..................................................................................................................46
g) Les substances chimiques dans l’eau ......................................................................47
1.7.4 Caractéristiques isotopiques .................................................................................... 48
1.7.5 Exigences qualitatives .............................................................................................. 49
1.8 Conclusion ..........................................................................................................................52
Appendices..................................................................................................................................... 367
Avant-propos
Cet ouvrage n’exige pas de connaissances approfondies en hydrogéologie. La
priorité est donnée aux applications et expérimentations de terrain. Il a été conçu dans
le but de donner aux exploitants de forages d’eau les éléments indispensables à la
gestion de la ressource souterraine et de faciliter la compréhension spatiale et
temporelle des mécanismes hydrogéologiques. En effet, l’hydraulique souterraine est
complexe à appréhender et il est difficile d’imaginer l’allure d’une nappe en
exploitation, la nature et l’évolution des creux piézométriques, les sens d’écoulement,
les limites d’exploitation, les risques potentiels de pollution, les vitesses de
propagation, les interférences d’un ouvrage sur les autres au sein d’un même champ
captant, etc.
La démarche est volontairement orientée vers les méthodes et les techniques
d’acquisition, de traitement et de synthèse des données hydrauliques ; enfin, elle est
appliquée à la résolution de problèmes concrets d’exploitation des forages d’eau.
L’ouvrage poursuit plusieurs objectifs essentiels :
— exposer les concepts de base de la gestion des forages d’eau, c’est-à-dire
guider le lecteur dans l’acquisition d’une discipline de pensée et de travail aboutissant
à une conception dynamique de l’ensemble aquifère-ouvrage de captage-
environnement ;
— aider à acquérir la connaissance technique, indispensable à la
compréhension des phénomènes impliqués. Aussi avons-nous choisi d’exclure,
délibérément, les développements théoriques qui n’aboutissent pas à des applications
pratiques facilement reproductibles. Les références bibliographiques par ailleurs
permettent aux lecteurs d’approfondir tel ou tel point s’ils le souhaitent ;
— permettre d’assimiler le langage du métier d’exploitant d’eau souterraine,
nécessaire au dialogue entre les nombreux spécialistes des Sciences de l’Eau et base
de leur collaboration ;
— amener à prévoir et être conscient des problèmes potentiels, pour pouvoir
réagir à bon escient, identifier les problèmes et les hiérarchiser. En effet, mettre en
route une exploitation signifie prévoir les difficultés par avance, et, par là-même,
chercher à les éviter. Les problèmes auxquels nous devons faire face aujourd’hui sont
à la fois universels et interdépendants ;
— contribuer à intégrer la dimension du problème. L’hydrogéologie a pour
objectif de prévoir le comportement des ressources en eau mises en exploitation.
Cette prévision doit être opérée non seulement à long terme mais également à longue
distance, et en trois dimensions. Les notions locales doivent être abandonnées pour
intégrer le forage dans son environnement géologique, écologique et industriel. Enfin,
eau souterraine et eau superficielle ne sont plus dissociables ;
— favoriser l’utilisation d’outils de gestion de la ressource qui font appel au
traitement de l’information acquise : données patrimoniales des forages recueillies
dans des bases de données, données dynamiques de l’évolution des caractéristiques
hydrodynamiques des forages dans le temps, données d’environnement, contexte
légal et opérationnel, modélisation.
XX Avant-propos
Notions d’hydrogéologie
« Pour commander à la nature, il faut obéir à
ses lois »
F. Bacon
AT M O S P H E R E
interceptée
Pluie
3
Précipitations
VEGETATION
Précipitations
Evaporation
Précipitations
Evaporation
NEIGE ET
GLACES
SURFACE DU SOL
1
Infiltration
Ascention
capillaire
COURS
D'EAU
ET LACS
Ascention
capillaire
2 1
AQUIFERES 2 MERS ET
OCEANS
Figure 1-1
Représentation schématique du cycle de l’eau avec : 1 écoulements superficiels,
2 écoulements souterrains, 3 évapotranspiration, (d’après EAGLESON, 1970).
Le cycle de l’eau peut donc se traduire par une équation qui représente le bilan
hydrologique :
P=E+R+I
avec :
E : évapotranspiration,
P : précipitations,
R : ruissellement,
I : infiltration.
Le cycle de l'eau 4
Nous avons volontairement négligé les eaux profondes, dites juvéniles, car leur
apport est insignifiant en regard des volumes des eaux de surface.
c) Bilan de l’aquifère
Le débit des apports est l’infiltration efficace, IE. La sortie est représentée par le
débit de l’écoulement souterrain, QW, parfois augmenté des débits des prélèvements,
QEX.
IE = QW + QEX
465 hm3/an = 382 hm3/an + 83 hm3/an
caractéristiques dans le temps). Ces dernières, basées sur des historiques, permettent
les prévisions.
On distingue trois grands types de terrains selon leur capacité à laisser passer
l’eau souterraine : les terrains aquifères où l’eau circule librement, les terrains
aquicludes ou semi-perméables à circulation très lente, et les terrains aquifuges ou
imperméables. Les formations géologiques, sédimentaires pour la plupart, qui
composent les différents systèmes aquifères ont des caractéristiques tant
géométriques (épaisseur et extension) qu’hydrodynamiques (emmagasinement,
perméabilité) très variées.
On distingue deux types principaux de réservoirs d’eau souterraine : les aquifères
homogènes et les aquifères hétérogènes.
— les aquifères homogènes, à perméabilité d’interstice, constitués de sables,
graviers ou grès. C’est le cas des nappes alluviales qui occupent les fonds de vallée et
d’une partie des nappes des grands bassins sédimentaires (bassin de Paris, bassin
aquitain...). Les vitesses d’écoulement y sont en général lentes ;
— les aquifères hétérogènes, à perméabilité de fissures, sont surtout constitués
de calcaires mais également de roches volcaniques, métamorphiques, granitiques.
Dans les massifs calcaires, les fissures sont souvent ouvertes et constituent de
véritables conduits souterrains dans lesquels la vitesse de circulation des eaux est très
rapide.
Dans certaines roches (craie du bassin parisien par exemple), les deux types de
perméabilité (interstices et fissures) peuvent coexister avec généralement une
prédominance de la perméabilité de fissures.
L’aquifère a été identifié précédemment par la formation hydrogéologique qui le
constitue. Il convient maintenant d’envisager la présence et l’écoulement de l’eau
souterraine et les interactions eau / roche.
L’aquifère est un système dynamique qui présente trois comportements vis-à-vis
de l’eau souterraine. Ils résultent de l’intervention des fonctions du réservoir en
réponse à des incitations extérieures ou impulsions, imposées à ses limites.
Impulsion, transferts et réponse constituent les comportements de l’aquifère. Ils
assurent une régulation des débits et des caractéristiques hydrochimiques, voire
hydrobiologiques, des écoulements à la sortie.
Comme G. CASTANY l’a précisé, l’aquifère réagit à trois types d’impulsions (cf.
figure 1-2), matérialisées par les apports aux limites :
— hydrodynamiques, affectant le stock et le flux. Apports de quantités d’eau ou
variations de pression ou de charge ;
— hydrochimiques avec apports de chaleur, de substances minérales ou
organiques ;
— hydrobiologiques par les micro-organismes.
La configuration de l’aquifère porte sur les caractéristiques de ses limites
géologiques et hydrodynamiques : on parle de conditions aux limites. En simplifiant,
la base de l’aquifère (substratum) est constituée par une formation imperméable. Par
contre, sa limite supérieure peut être de trois types :
— hydrodynamique avec fluctuation libre : aquifère à nappe libre ;
— géologique imperméable : aquifère à nappe captive ;
— géologique semi-imperméable : aquifère à nappe semi-captive.
Caractéristiques des aquifères 9
1 : COMPORTEMENT HYDRODYNAMIQUE
PE Q
t t
2 : COMPORTEMENT HYDROGEOCHIMIQUE
Intéractions
Infiltration Eau souterraine
géochimiques
de l'eau
eau / milieu
3 : COMPORTEMENT HYDROBIOLOGIQUE
Autoépuration
Eau polluée Eau épurée
biologique
Figure 1-2
Réponse du réservoir à une impulsion (précipitation), d’après G. CASTANY, 1982.
niveau d'eau
dans le puits
surface piézométrique repère
surface du sol
hp
OOOO
cote piézométrique
épaisseur
altitude au repère
b AQUIFERE
A NAPPE LIBRE
H z
SUBSTRATUM
niveau de base géographique
H = z - hp
Figure 1-3
Schéma de l’aquifère à nappe libre, (d’après G. CASTANY, 1982).
surface piézométrique
puits jaillissant
niveau d'eau hz
dans le
sondage
repère
surface du sol
surface piézométrique
ascendant
cote piézométrique
z
TOIT
OOOO H
altitude du repère
cote piézométrique
épaisseur
b AQUIFERE
H
A NAPPE CAPTIVE
SUBSTRATUM
niveau de base géographique
H = z + hz
Figure 1-4
Schéma de l’aquifère à nappe captive (d’après G. CASTANY, 1982).
Qv : débit vertical
Qh : débit horizontal
Figure 1-5
Schéma de la drainance.
Considérons qu’il existe une différence de pression entre les deux nappes, soit du
fait de l’hydrodynamisme naturel, soit suite à la mise en exploitation de la meilleure
des deux nappes. Il est simple, à l’aide de la loi de Darcy, d’évaluer le débit
horizontal de la nappe principale. De même nous pouvons calculer le débit percolant
d’une nappe vers l’autre. On démontre que, pour que le débit horizontal devienne
comparable au débit vertical il suffit, pour une différence de pression de 10 m, que la
perméabilité verticale représente 5.10-6 de la perméabilité principale. Or la différence
de pression atteint aisément 10 m pour certaines nappes d’Aquitaine, et l’Albien du
bassin parisien qui est déprimé de 100 m.
De même, en terme de bilan de matière on démontre que la drainance est un
mécanisme extrêmement puissant, qui autorise des débits de percolation importants
malgré des perméabilités minuscules car il met en jeu des surfaces considérables. Ce
mécanisme impose de reconsidérer avec une grande prudence les notions de
couverture et d’imperméabilité.
1000
980
970
960
950
Lignes d'isopotentiel
hydraulique
(hydroisohypses)
Figure 1-6
Modèle de flux souterrain.
Le flux souterrain peut être calculé entre deux lignes de courant (cf. figure 1-5)
par l’équation :
!h
Q=L . b . K .
!x
avec :
Q : flux en m3/s,
L : distance entre deux lignes de courant en mètres,
b : épaisseur de la partie saturée de l’aquifère en mètres,
K : conductivité hydraulique en m/s,
Δh
: représente le gradient hydraulique, sans dimension.
Δx
Nous verrons plus loin que cette équation découle directement de la loi de Darcy.
Caractéristiques du réservoir et de la nappe 14
h
Q=K.S. l
avec :
Q : débit en m3/s,
K : coefficient de perméabilité en m/s,
S : section en m2,
h : charge hydraulique (poids de la colonne d’eau) en mètres de hauteur
d’eau
l : hauteur de sable en m.
h
Le rapport l appelé perte de charge ou encore gradient hydraulique, est noté i.
L’expression de la loi de Darcy devient alors :
Q=K.S.i
Caractéristiques du réservoir et de la nappe 15
Cette formule n’est théoriquement applicable que dans des conditions bien
précises, notamment lorsqu’on a affaire à un flux laminaire. Or, l’écoulement des
eaux souterraines peut devenir localement turbulent, notamment au voisinage des
ouvrages de captage.
O. REYNOLDS (1883) a défini les deux types de flux et a introduit un rapport,
appelé nombre de Reynolds, qui détermine le type de flux.
v.d
Re =
V
avec :
Re : nombre de Reynolds, sans dimension,
v : vitesse du flux de Darcy (LT–1), correspond à la vitesse
macroscopique fictive d’un flux d’eau en mouvement uniforme à
travers un aquifère saturé,
d : longueur caractéristique (en général, le diamètre moyen des grains en
milieu poreux),
Vr : viscosité cinématique.
Le nombre de Reynolds, sans dimension, est le rapport des forces d'inertie et des
forces de viscosité.
Dans une canalisation, en régime établi (stationnaire), ce nombre sert à calculer
une perte de charge linéaire.
On définit dans ce contexte "classique" de transfert de fluide un régime laminaire
(Re < 2 000), un régime turbulent (Re > 4 000), et entre les deux, un régime dit
transitoire, ou le laminaire et le turbulent se succèdent dans l'espace et dans le temps.
Ceci suppose que : la canalisation soit rectiligne, le débit soit relativement stable,
le diamètre de la canalisation homogène, etc. Or un aquifère est un milieu où circule
un fluide : l’eau ; mais c'est sa seule similitude avec une canalisation. Si la loi de
Darcy, comme celle de Hagen - Poiseuille, met en relation une perte d’énergie (de
charge) avec une vitesse d'écoulement, les lois applicables à la géométrie
relativement simple d'une canalisation rectiligne ne sont plus applicables.
On définit ainsi, dans un aquifère, un nombre de Reynolds à partir de données
relativement faciles à atteindre :
— la vitesse de Darcy, qu'il ne faut pas confondre avec la vitesse réelle
d'écoulement,
— le diamètre moyen des particules constitutives de la roche aquifère.
On constate alors que les limites des différents régimes ne sont plus celles
« prévues » par L. F. MOODY (1944) :
— le régime laminaire s’arrête pour une valeur de Re ≤ 1,
— le régime turbulent commence pour une valeur de Re ≥ 10.
Caractéristiques du réservoir et de la nappe 16
La transition entre flux laminaire et turbulent est fonction d’un grand nombre de
paramètres mais on admet communément que le régime de flux laminaire cesse pour
des valeurs du nombre de Reynolds supérieures à 1.
Théoriquement, on admet que la circulation des eaux souterraines dans un milieu
poreux obéit à la loi de Darcy pour des nombres de Reynolds inférieurs à 1 et aux lois
du régime transitionnel pour des valeurs comprises entre 1 et 10. Toutefois, dans la
pratique, nous verrons que la loi de Darcy peut être appliquée quel que soit le mode
de circulation de l’eau, à condition d’admettre un certain nombre d’approximations.
Pour caractériser le comportement de l’eau dans une roche, il est nécessaire de
définir deux grandeurs, qu’il est essentiel de bien distinguer : la porosité et la
perméabilité.
— La porosité, qui s’exprime en pourcentage, est la proportion du volume de
terrain correspondant à des vides pouvant être occupés par l’eau.
— La perméabilité est un coefficient qui caractérise la facilité avec laquelle l’eau
circule à travers le terrain.
1.4.3 Perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’une formation géologique, consolidée ou non, à
être traversée par un fluide sous l’effet d’un gradient hydraulique. Elle exprime la
résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui la traverse. Elle peut être mesurée
par deux paramètres : le coefficient de perméabilité et la perméabilité intrinsèque.
1.4.4 Porosité
On distingue deux types de porosité : la porosité totale et la porosité efficace.
— La porosité totale est la propriété d’une formation géologique de comporter
des vides ou pores, interconnectés ou non. Elle est exprimée en pourcentage, par le
rapport du volume des vides Vv d’un milieu, au volume total Vt de l’échantillon.
Vv
porosité, n = V
t
— La porosité efficace, notée ne, est le rapport du volume d’eau gravitaire, Ve,
que le réservoir peut contenir à l’état saturé, puis libérer sous l’effet d’un égouttage
complet, à son volume total, Vt.
Ve
porosité efficace : ne = V
t
Toutefois, un réservoir n’est jamais complètement dépourvu de son eau, c’est la
raison pour laquelle, en hydrogéologie, la porosité efficace est plus couramment
utilisée que la porosité totale, plus théorique.
TABLEAU I-V — Valeur moyenne de la porosité efficace pour les principaux types
de réservoirs.
Gravier gros 30
Gravier fin 20
gravier plus sable 15 à 25
Alluvions 8 à 10
Sable gros 20
Sable fin 10
Sable gros plus argile 5
Argile 3
Calcaire fissuré 2 à 10
Grès fissuré 2 à 15
Granite fissuré 0,1 à 2
Basalte fissuré 8 à 10
Schistes 0,1 à 2
Sable dûnaire 38
Tuf 20
Il faut préciser qu’une formation poreuse n’est pas nécessairement perméable. Par
contre une formation perméable est, par définition, poreuse.
La porosité est fortement influencée par l’arrangement des grains. Elle décroît de
47,6 % pour un arrangement cubique à 25,9 % pour un arrangement rhomboédrique.
Dans la pratique, les milieux naturels (aquifères) ont une porosité de quelques
pourcents, généralement < 10 %, une valeur de 15 % est déjà une valeur
exceptionnelle au sein d’un aquifère.
a) Transmissivité
La productivité d’un captage dans un aquifère dépend du coefficient de perméabilité
K et de l’épaisseur e de l’aquifère.
La productivité peut être estimée à l’aide du paramètre T, transmissivité, par la
formuleT = K . e avec : T en m2/s ; K en m/s ; e en m.
Le paramètre T correspond au débit d’une couche aquifère, sur toute son
épaisseur par unité de largeur et sous l’effet d’un gradient hydraulique égal à l’unité
(cf. figure 1-7). Il ne faut pas la confondre avec la conductivité hydraulique qui est
calculée sur une épaisseur égale à l’unité.
La transmissivité T est calculée à partir des pompages d’essai longue durée, à la
descente et à la remontée, au puits de pompage et sur les piézomètres.
Caractéristiques du réservoir et de la nappe 19
de unité de gradient
n ité ur
U e hydraulique
gu
lon
e = épaisseur de
l'aquifère saturé
Unité
d'épaisseur
Conductivité
hydraulique
Transmissivité
Un
ité
de
larg
eur
Figure 1-7
Transmissivité et conductivité hydraulique d’un aquifère.
b) Coefficient d’emmagasinement
Le coefficient d’emmagasinement est une valeur sans dimension, notée S, qui
représente le rapport du volume d’eau libéré ou emmagasiné par unité de surface de
l’aquifère à la variation unitaire de charge hydraulique, Δh, correspondante.
Pour une nappe libre, il s’agit du volume d’eau libéré par gravité (égouttage du
terrain). S varie alors entre 1.10-2 et 2,5.10-1 et est assimilable à la porosité efficace
de l’aquifère (ne).
Pour une nappe captive, il s’agit du volume d’eau expulsé par décompression de
l’aquifère. S varie alors entre 1.10-3 et 1.10-4. Le coefficient d’emmagasinement est
calculé d’après les pompages d’essai longue durée uniquement sur les piézomètres.
La connaissance des paramètres T et S permet de prévoir le comportement d’un
aquifère à long terme, notamment dans des configurations d’exploitation différentes
(modélisation).
Caractéristiques du réservoir et de la nappe 20
Aquifère à Aquifère à
nappe libre nappe captive
1
!h
2
Charge
h1 h2 b
Gravité
Figure 1-8
Modes de libération de l’eau dans les aquifères, (d’après G. CASTANY, 1982)
c) Diffusivité
T
La diffusivité, notée S , régit la propagation d’influences dans l’aquifère. Elle est
égale au quotient de la transmissivité, T, par le coefficient d’emmagasinement, S.
T
diffusivité = S
Substratum
imperméable
Réserve totale Réserve régulatrice Réserve permanente
Figure 1-9
Catégories de réserves de l’aquifère à nappe libre, (d’après G. CASTANY, 1982).
W = V . ne
W=V.S
IE QW
Taux de renouvellement = WM = WM
WM WM
Durée de renouvellement = IE = QW
Taux de Durée de
Aquifères renouvellement renouvellement
(en %) (en années)
- Calcaire de Champigny 7 14
- Calcaire de Beauce 3 33
- Alluvions de la plaine d’Alsace 2,8 35
- Calcaire karstique de Lorraine 1,2 80
L’évaluation de la réserve des aquifères à nappe libre : le cas des alluvions de la Moselle
à l’aval de Metz.
La réserve totale, WT, est calculée de la façon suivante :
WT = V . ne
or, V = A . e
donc, WT = A . e . ne
avec :
V : volume de l’aquifère,
A : surface totale de l’aquifère (2.108 m2),
e : épaisseur de l’aquifère (4 mètres),
ne : porosité efficace des alluvions (0,2).
Avec ces chiffres, on obtient pour la réserve totale :
WT = 4 m . 2.108 m2 . 0,2 = 160 hm3
La réserve régulatrice, WR, est estimée avec une fluctuation moyenne de la nappe de
l’ordre de 2 mètres.
Critères d'exploitation d'un aquifère 24
1.6.1 Les études préliminairesIl est inutile de refaire ce qui est déjà fait. C’est
la raison pour laquelle la consultation des documents existants (cartes, rapports,
synthèses, ...) permet à l’hydrogéologue d’avoir une approche synthétique et
rationnelle du sujet, et ce, dans divers domaines tels que l’hydrogéologie, la
géomorphologie, la structurologie ou la climatologie.
En France, on peut trouver de nombreuses informations à la Banque de Données
du Sous-Sol, gérée par le BRGM et dont l’accès est public.
A partir de ces documents, l’hydrogéologue pourra définir les zones plus ou
moins favorables à la recherche d’eau souterraine afin de cibler les études de terrain.
1.6.2 Les études de terrainLa visite d’un hydrogéologue sur le terrain apporte
des éléments techniques de base, tant sur le plan géologique que socio-économique,
indispensables à la bonne réalisation des travaux d’implantation.
A ce stade, l’hydrogéologue peut alors vérifier et approfondir les données
fournies par les documents préliminaires et orienter l’investigation en fonction des
résultats escomptés. Ce travail est très souvent complété par une photo-interprétation
qui peut être effectuée directement sur le site.
Dans tous les cas, l’étude de terrain est une étape essentielle dans l’implantation
du forage. Elle représente un complément direct des études préliminaires.
a) Photographie aérienne
Elle constitue le document le plus précieux. Elle complète efficacement les cartes
existantes (topographiques, géologiques, pédologiques) qui donnent des informations
essentielles pour l’implantation du forage.
La photo-interprétation est une méthode rapide et peu coûteuse pour tracer une
esquisse structurale, voire géologique, mais surtout pour repérer les fractures à
l’échelle locale ou régionale. On relève a priori tous les alignements
morphostructuraux, ou linéaments, soulignés par le réseau hydrographique ou qui se
détachent simplement en clair ou sombre sur la photo. On obtient ainsi une vision
régionale de la fracturation et l’on peut en faire une étude statistique.
.m4.b) Télédétection;
Cette technique est utilisée depuis une vingtaine d’années à partir des données des
satellites artificiels de la terre. Elle comporte un certain nombre d’avantages :
— les périodes de prise de vue et la répétitivité des informations permettent de
sélectionner les images les plus intéressantes ;
— l’image satellite conduit à une meilleure intégration des fractures importantes
(plurikilométriques) mais souvent peu nombreuses ;
Les méthodes de prospection 27
E (point d'ébranlement)
géophones
• • • • • •
rayon direct
• • •
i
ch
lé
rayon réfléchi éf
tr
en
té
em
rac
tal
to
réf
V1 n
yo
on
ra
ray
i1 i1
i
i2
V2 V1 < V2
rayon réfracté
Figure 1-10
Trajet des ondes sismiques à l’interface de deux milieux hétérogènes.
Ces ondes, symbolisées par des rayons sismiques, sont de trois types (cf. figure 1-
9) :
— les ondes de compression ;
— les ondes de cisaillement ;
— les ondes de surface.
Les méthodes de prospection 29
S1 S2 S3 S4 S5 S6
Figure 1-11
Principe de la sismique réfraction. En bas, coupe du terrain. A droite, schéma de
l’enregistreur. A gauche, diagramme ou dromochrone, (d’après J. GOGUEL, 1967).
h r
sin r = Vp /Vn
Vp
C
Figure 1-12
Principe de calcul de la profondeur, pour une couche horizontale, (d’après J. GOGUEL,
1967).
Les méthodes de prospection 31
Temps
en ms
R2
30
ti3 V 3 = 1 900 m/s
20
V 2 = 460 m/s
R1
10
ti2 V 1 = 220 m/s
0
3 6 9 12 15 18 Distance
en mètres
Figure 1-13
Relation entre distance et temps pour trois vitesses d’ondes sismiques.
R1 V2 – V1
h1 =
2 V2 +V1
avec :
h1 : profondeur en mètres du mur de la première couche,
V1 : vitesse de l’onde de choc dans la couche supérieure,
V2 : vitesse de l’onde dans la couche située sous la précédente,
R1 : distance horizontale en mètres, mesurée sur le diagramme entre le
récepteur et la verticale du point où s’est produit le premier
changement de vitesse (abscisse du point de brisure).
V1 et V2 sont calculées par l’inverse des pentes des segments de dromochrones.
Le tableau I-VII indique les vitesses moyennes d’ondes en fonction des différents
types de terrains. Ces vitesses sont approchées et ne sont valables que pour des
couches de terrain relativement proches de la surface.
Jusqu’à présent, nous n’avons considéré que le cas de terrains horizontaux. Il est
toutefois facile de mettre en évidence l’inclinaison des couches en effectuant deux
profils en sens inverse, suivant la même ligne.
Les méthodes de prospection 32
air 330
eau 1 400 - 1 700
alluvions, sable sec 500 - 1 200
alluvions imbibés 1 600 - 2 000
sable humide 600 - 1 500
argile 1 800 - 2 200
eau de mer 1 400 - 1 500
tufs volcaniques 1 600 - 2 500
laves 2 500 - 5 000
grès dur 1 800 - 3 500
schiste dur 2 500 - 4 000
craie 1 500 - 3 000
marne 2 000 - 3 500
calcaire 2 000 - 4 500
altérites 1 000 - 2 000
granite 3 000 - 5 000
basalte 3 500 - 6.000
roche métamorphique 3 000 - 5 000
calcaires et dolomies 2 500 - 3 500
b) La sismique réflexion
La sismique réflexion était relativement peu utilisée en hydrogéologie du fait de
la difficulté d’obtenir des réflexions claires provenant de moins de 200 m. Les
techniques d’acquisition et de traitement de données se sont très nettement
améliorées ces dernières années et il est maintenant possible de filtrer correctement
les signaux et d’utiliser la sismique réflexion à de faibles profondeurs.
La petite sismique réflexion constitue un prolongement précieux de la sismique
réfraction dans une gamme d’investigation allant de quelques dizaines à quelques
centaines de mètres de profondeur.
Les méthodes de prospection 33
∆V = VM – VN
ρi 1 1
avec VM = ( AM – BM )
2π
1 1 1 1 1
d’où ∆V = ( AM – AN – BM + BN ) ρ . i
2π
∆V
ρ=K i
Les méthodes de prospection 35
Axe probable de la
Point de m esure rivière sout er raine
1 00
125 1 25 1 20 1 15 1 0 0o 4 40
o o
o o
o o o
o o 1 15
o o
o
o o o
Courbe o o
équipot ent ielle o o o
o o 4 00 o
valeur en mV o o
o o o o
o
o o o 3 60
o o
4 40 o o
o o
o o 1 2 0o
o o
o
o
o o o o
o
o o
4 00 o o
Courbe de o o o 1 25
niv eau 1 50
1 75 1 30
1 30
3 60 2 00 1 75
1 25
3 20 1 4 0
Sour ce 3 20
0 100 2 00 m
Figure 1-14
Exemple de détermination du tracé souterrain d’une rivière par méthode de mise à la
masse, (d’après document SAFEGE).
c) Sondages électriques
Le principe de la méthode des sondages électriques est basé sur l’identification
des couches de terrains par leur résistivité.
Celle-ci varie en fonction de deux paramètres principaux :
— La nature lithologique : plus un terrain est argileux, plus sa résistivité est
faible. Ainsi un sable argileux sera plus conducteur qu’un sable propre ou qu’un grès,
de même, un calcaire compact sera plus résistant qu’un calcaire fissuré ou altéré.
— La teneur en eau et la minéralisation de l’eau : un terrain saturé en eau sera
beaucoup plus conducteur qu’un terrain sec ; plus l’eau d’inhibition sera minéralisée
et plus le terrain sera conducteur. La présence d’eau très minéralisée (eau salée par
exemple) dans un terrain rendra celui-ci très conducteur, en « masquant » les
caractéristiques électriques des terrains sous-jacents.
Les méthodes de prospection 36
V
A B
M N
Figure 1-15
Schéma du dispositif (type Schlumberger)
Figure 1-16
Répartition des filets de courant (trait pointillé)et des équipotentielles (trait plein) sur le
terrain et sous le sol.
avec :
e : épaisseur en mètre,
ρ : résistivité en ohm/mètre.
de 0,1 à 0,2 61 78 % 2
d) Panneaux électriques
Dans un panneau électrique les électrodes A, M et N sont situées sur un même
axe, l’électrode B étant placée à l’infini sur une direction perpendiculaire à AMN.
Il s’agit de réaliser des mesures de résistivité apparente entre M et N, espacées
d’un pas constant, et déplacées selon ce même pas, pour différentes positions de
l’électrode A. Celle-ci est ainsi déplacée de part et d’autre du doublet de réception
MN. Six mesures de résistivité sont réalisées à la verticale de chaque doublet MN
avec une épaisseur de terrain intéressée par la mesure de plus en plus faible au fur et
à mesure que A se rapproche de MN (cf. figure 1-17).
Pour chaque doublet, deux séries de mesures sont effectuées, avec injection à
droite et injection à gauche.
Les différences obtenues entre les deux injections s’expliquent par l’hétérogénéité
des terrains de part et d’autre du doublet MN.
Les panneaux électriques sont généralement représentés sous la forme injection à
droite, injection à gauche et injection moyenne.
L’interprétation de ces documents est uniquement qualitative, en fonction de
l’évolution latérale des valeurs de résistivité.
Les panneaux électriques sont généralement réalisés pour mettre en évidence ou
confirmer le tracé d’accidents structuraux importants (dans ce cas le panneau est
réalisé perpendiculairement à l’axe présumé de l’accident). Ils permettent dès lors
l’implantation de sondages mécaniques de reconnaissance à proximité de ces
accidents, afin de vérifier leur rôle de drain ou de limite étanche hydrodynamique (par
exemple dans la craie ou dans les basaltes).
Signalons les dispositifs dits du carré et du double rectangle qui sont très utilisés
en prospection géoélectrique. Le carré permet de mesurer la direction d’anisotropie
correspondant à la direction de la fissuration, le coefficient d’anisotropie dépendant
de l’intensité de la fissuration et la résistivité moyenne apparente. Le double rectangle
permet une investigation horizontale, à profondeur pratiquement constante, dans deux
directions : parallèle et perpendiculaire à la direction d’anisotropie issue du carré.
L’interprétation du double rectangle fournit une grande précision dans l’implantation
du forage.
Les méthodes de prospection 40
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Injection Injection
gauche droite
Figure 1-17
Principe du panneau électrique, (d’après document SAFEGE).
1.7.1 Dissolution
Dissoudre un corps, c’est détruire sa cohésion, laquelle est due à des forces
électrostatiques ou coulombiennes. L’attraction hydratante de l’eau (molécule
bipolaire) revient à détruire complètement ou partiellement les divers liens
électrostatiques entre les atomes et les molécules du corps à dissoudre pour les
remplacer par de nouveaux liens et créer de nouvelles structures : il s’agit d’une
solvatation. Lorsque la solvatation est complète, on parle de dissolution.
a) Les sels
Au cours de leur séjour souterrain, les eaux dissolvent un certain nombre de
substances parmi lesquelles se trouvent le calcaire CaCO3, les dolomies (Ca, Mg)
2CO3, le gypse CaSO4 2H2O, le chlorure de sodium NaCl, le chlorure de potassium
KCl.
La dissolution de ces substances qui constituent la masse principale des roches
sédimentaires solubles est nécessairement importante. Toutefois, d’autres éléments de
roches réputées insolubles, comme la silice ou les silicates, se laissent tout de même
dissoudre en très faible quantité.
b) Les gaz
Les eaux peuvent également entrer en contact avec certains gaz, notamment dans
la zone d’infiltration. La solubilité des gaz obéit aux loi de Henry.
Le volume de gaz que peut absorber un volume d’eau dépend de la pression et de
la concentration de ce gaz dans le milieu. Le coefficient d’absorption décroît pour des
températures croissantes et des concentrations croissantes en sels.
La plupart des gaz en contact avec l’eau ont une solubilité à peu près égale, ne
variant que du simple au double. Seuls certains gaz, comme le gaz carbonique,
l’ammoniac ou le sulfure d’hydrogène (H2S), ont une solubilité beaucoup plus
importante.
La chimie des eaux 43
La solubilité des principaux gaz en contact avec les eaux est indiquée sur le
tableau I-XI.
b) Turbidité
La turbidité d’une eau est d’autant plus forte que celle-ci contient des colloïdes en
suspension. Dans la pratique, la turbidité est mesurée à l’aide de néphélomètres qui
mesurent la lumière diffusée latéralement par l’échantillon d’eau. L’unité de mesure
est l’Unité Internationale (UI) qui correspond à 1 mg de formazine. Elle est
équivalente à l’unité Jackson (anglo-saxonne). Dans les eaux souterraines à faible
turbidité, une UI correspond environ à 1mg/litre de matières colloïdales en
suspension.
c) pH
Dans la pratique, l’étude du pH des eaux s’échelonne entre pH 0 (milieu très
acide) et pH 14 (milieu très alcalin).
La mesure du pH donne des renseignements importants sur la nature des eaux.
— Un pH inférieur à 7 correspond à des eaux acides, donc souvent agressives et
corrosives.
La chimie des eaux 45
d) Conductivité
La conductance est l’inverse de la résistance et caractérise la propriété, pour un
liquide, de laisser passer le courant électrique. L’unité de conductance est le Siemens
(ou mho) et l’unité de résistance électrique est l’ohm.
Pratiquement, la mesure de la résistance ou de la conductance présente un grand
intérêt car elle permet de suivre avec rapidité et précision les moindres perturbations
atteignant les nappes souterraines.
Par ailleurs, la conductivité et la résistivité d’une eau reflètent assez fidèlement sa
minéralisation. La conductivité augmente avec la teneur en sels dissous et varie en
fonction de la température. Elle s’exprime en µsiemens/cm (ou µmhos/cm). La
résistivité s’exprime en ohm/cm.
Il existe une relation très simple qui permet de passer de la conductivité à la
salinité de l’eau :
1 ppm = 1,56 µS/cm
La circulaire du 24 juillet 1989 indique que « la variation de la conductivité
donne des informations importantes sur l’évolution de la qualité de l’eau ; par rapport
à la conductivité, la minéralisation de l’eau peut être considérée de la façon indiquée
sur le tableau I-XII.
e) Dureté
La dureté d’une eau est dûe principalement à la présence de sels de calcium et de
magnésium sous forme de bicarbonates, de sulfates et de chlorures. C’est donc la
concentration en ions alcalino-terreux, que l’on mesure globalement par le titre
hydrotimétrique.
La dureté s’exprime souvent en degré français selon le classement suivant :
— 0 à 7° : eau très douce,
— 7 à 14° : eau douce,
— 14 à 20° : eau moyennement dure,
— 20 à 30° : eau assez dure,
— 30 à 50° : eau dure,
— 50° et plus : eau très dure.
f) Alcalinité
Elle permet de connaître la concentration d’une eau en hydroxydes, carbonates ou
bicarbonates alcalins ou alcalino-terreux. A partir des valeurs du titre alcalimétrique
(TA) ou du titre alcalimétrique complet (TAC), on peut déduire la répartition des
trois grandes catégories de corps responsables de l’alcalinité de l’eau.
(OH) 3,4
CaO 5,6
Ca(OH)2 7,4
MgO 4,0 0 0 0 2TA-TAC TAC
Mg(OH)2 5,8
NaOH 8,0
CO3 6,0
CaCO3 10,0
MgCO3 8,4 0 2 TA TAC 2(TAC-TA) 0
Na2CO3 10,6
HCO3 12,2
Ca(HCO3)2 16,2
Mg(HCO3)2 14,6 TAC TAC-2TA 0 0 0
NaHCO3 16,8
La chimie des eaux 47
Les sulfates
Les chlorures
Ils peuvent provenir, entre autres, de sels de bassins potassiques. Ils ne sont pas
absorbés par le sol et peuvent donc se déplacer sur de grandes distances. Ils peuvent
aussi provenir de pompages exagérés en bord de mer. Une eau contenant moins de
150 ppm de chlorures est bonne pour tous les usages. Elle est encore considérée
comme potable jusqu’à 250 ppm.
Ils se trouvent surtout dans les couches superficielles par infiltration des eaux de
surface. Ils sont généralement l’indice d’une pollution.
Le fer et le manganèse
Ils sont fréquemment présents dans les eaux souterraines sous forme réduite (Fe2+
et Mn2+). Les teneurs usuelles sont de l’ordre de 0,2 à 5 mg/l pour le fer et 0,05 à
2 mg/l pour le manganèse. En présence d’air, les ions ferreux (Fe2+) s’oxydent et se
transforment en ions ferriques (Fe3+).
L’ion ammonium
+
L’ion ammonium (NH4 ) est très fréquent dans les eaux souterraines, il résulte le
plus souvent de la décomposition anaérobie de matières organiques azotées. On le
trouve souvent à des teneurs variant entre 0,1 à 0,2 mg/l.
La chimie des eaux 48
Les isotopes de l’azote nous renseignent sur l’origine des nitrates dans les eaux
souterraines (origine industrielle, oxydation de matière organique d’origine humaine
ou décomposition de matière organique dans les sols).
Limites de Limites de
Paramètres Unités qualité qualité
pour les pour les
eaux potables eaux de
ressource
A. Paramètres physico-chimiques
Température °C 25 25
pH 6,5 à 9
Chlorure (Cl) mg/l 200 200
Sulfates (SO4) mg/l 250 250
Magnésium (Mg) mg/l 50
Sodium (Na) mg/l 150
Calcium (Ca)
Potassium (K) mg/l 12
Aluminium total mg/l 0,2
Résidu sec mg/l 1.500
Oxygène dissous (O2) % sat. non fixé 30
B. Substances indésirables
(•) L’azote Kjedahl regroupe l’azote présent sous forme organique et ammoniacal. Il ne doit pas
être confondu avec l’azote total qui englobe également les nitrates et nitrites.
(••) Valeurs limites recommandées pour les composés organochlorés (circulaire du 16 mai 1989) :
• tétrachlorure de carbone : 3 µg/l,
• 1,2 dichloroéthane ou tétrachloroéthylène : 10 µg/l,
• trichloréthylène ou chloroforme : 30 µg/l.
La chimie des eaux 51
Limites de Limites de
Paramètres Unités qualité qualité
pour les pour les
eaux potables eaux de
ressource
C. Substances toxiques
D. Paramètres microbiologiques
E. Pesticides
1.8 Conclusion
Les eaux souterraines ne représentent qu’une très faible proportion des volumes
d’eau répartis dans les différents réservoirs à la surface du globe (environ 0,31 %).
Pour utiliser au mieux ces volumes, il est important de définir aussi précisément que
possible les différents paramètres qui régissent le stockage, la répartition et la
circulation des eaux souterraines :
— nature de la nappe (libre ou captive),
— nature des apports et des écoulements (bilan de la nappe),
— perméabilité,
— porosité,
— coefficient d’emmagasinement,
— transmissivité,
— diffusivité.
La circulation des eaux souterraine est régie par la loi de Darcy. Elle permet, par
l’intermédiaire du coefficient de perméabilité du réservoir, de calculer le débit d’une
nappe d’eau.
L’évaluation de la ressource, du taux et de la durée du renouvellement de la
réserve en eau sont également des grandeurs essentielles pour la « gestion » de
l’aquifère. A partir de ces données, il est alors possible de définir une stratégie
d’exploitation afin de rationaliser les prélèvements d’eau dans la nappe.
L’approche hydrogéologique pour la détermination des zones favorable à la
recherche des eaux souterraines peut être schématisée par quatre phases : les études
de base, les études de terrain, la photo-interprétation et les méthodes géophysiques.
CHAPITRE II
Procédures administratives
« Notre héritage n’est précédé d’aucun
testament »
René Char.
peut prendre ou faire exécuter les mesures nécessaires aux frais et risques des
personnes responsables.
Les articles 19 à 30 prévoient les moyens que l’on peut mettre en œuvre pour
lutter contre toutes les infractions commises à l’encontre des dispositions de la
présente loi, notamment contre les responsables des pollutions.
c) Dispositions diverses
Article 42 : les associations régulièrement déclarées depuis au moins 5 ans à la
date des faits, ayant dans leur statut la sauvegarde des intérêts définis à l’article 2,
peuvent se constituer partie civile en cas d’infraction à la loi du 3 janvier 1992.
a) Procédure administrative
Préliminaire d’information
Instruction technique
b) Instruction administrative
La collectivité, ou le maître d’ouvrage délégué, ou le concessionnaire, concerné
par la DUP, adresse la demande au préfet, en y joignant le dossier préparatoire et le
rapport de l’hydrogéologue agréé.
L’instruction est effectuée sous la responsabilité de l’Administration (service
instructeur : DDE ou DDAF) en collaboration avec le bureau d’étude ou le géomètre
expert, et comprend les éléments suivants :
— Etablissement du dossier d’instruction administrative diligentée par le service
instructeur nommé par le préfet (DDE, DDAF, DDASS),
— Consultation de divers services :
• direction départementale de l’action sanitaire et sociale (DDASS),
• service de police des eaux,
• service des installations classées,
• direction départementale de l’équipement (DDE),
• agence de l’eau,
• chambre d’agriculture,
• direction départementale de l’agriculture et de la forêt (DDAF),
• direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement
(DRIRE).
— Demande d’avis au conseil départemental d’hygiène, voire au conseil
supérieur d’hygiène publique de France dans les cas prévus par l’article 6 du décret
n° 89-3 du 03.01.89 modifié.
Après la réalisation de l'ouvrage 64
d) Enquêtes
— Le préfet prend l’arrêté d’ouverture des enquêtes de déclaration d’utilité
publique et parcellaire, désigne le ou les commissaires enquêteurs et fixe le calendrier
du déroulement des enquêtes.
— Envoi du dossier d’enquête d’utilité publique et parcellaire aux mairies par le
préfet ;
— un dossier est également mis à disposition des consultants en préfecture.
— Publicité légale : par le préfet : journaux locaux ; par l’expropriant : affichage
en mairie (art. R 11-4 du code de l’expropriation).
— Notification aux propriétaires concernés par l’expropriant.
— Affichage en mairie, avant le début des enquêtes, des plis n’ayant pas touché
leurs destinataires.
— Déroulement de l’enquête publique, dépôt des conclusions (rapport du
commissaire enquêteur et avis du sous-préfet) et affichage en mairie du procès-verbal
des conclusions.
Arrêté de cessibilité pour les périmètres de protection immédiate (peut être inclus
dans la DUP si la procédure est synchrone).
Procédure :
• L’exploitant est chargé de recueillir les extraits cadastraux et les documents
d’arpentage en cas de division parcellaire, ainsi que les pièces justificatives
d’état civil et de droit de propriété des expropriés.
• L’organisme instructeur à la charge de préparer les projets d’arrêté,
auxquels devront être annexés les tableau parcellaires du ppi.
• L’organisme instructeur doit soumettre les projets à la signature du préfet
dès que tous les documents sont réunis.
• Le préfet prend l’arrêté de cessibilité.
• L’exploitant doit transmettre l’arrêté de cessibilité au juge d’expropriation
dans les six mois.
• Le juge doit alors rédiger l’ordonnance d’expropriation (le prix est fixé par
le Service des domaines), dans les huit jours suivant la réception de l’arrêté
de cessibilité.
• L’exploitant doit faire publier l’ordonnance d’expropriation aux bureaux
des hypothèques et notifier l’ordonnance aux expropriés. Elles se font par
envoi de lettres recommandées avec accusé de réception qui sont à
collationner et classer.
• L’exploitant doit acquérir les terrains à l’amiable, ou par voie judiciaire
faite par le Juge du tribunal de grande instance, suivie d’une procédure en
fixation judiciaire d’indemnités au moyen de l’ordonnance d’expropriation.
• L’exploitant doit alors payer les indemnités aux propriétaires et aux
locataires, ou en cas de problèmes, à la caisse des dépôts et consignations
(conformément à l’article L 20.1 du code de la santé publique).
• L’exploitant doit lancer une procédure : s’il y a désaccord de l’exproprié ou
de l’expropriant (recours contre le jugement), le requérant devra lancer une
procédure auprès de la cour d’appel.
Après la réalisation de l'ouvrage 66
Les contraintes fixées par l’arrêté préfectoral de DUP seront publiées dans les
documents du POS (mairies).
Déclaration * 70 % 70 % (S) 70 %
d’Utilité (S) max. (S)
Publique (DUP) 22 000 F
2.5 Conclusion
Sur le plan global on sait que les eaux souterraines représentent la quasi totalité
des stocks d’eau disponible. Elles offrent environ 600 à 700 milliards de mètres cubes
par an sur la planète. En France les deux tiers du territoire sont occupés par 200
aquifères dans lesquels nous puisons plus de 7 milliards de m3 d’eau par an, dont
60 % sont destinés à la consommation humaine. La France occupe la septième place
au rang de l’Europe communautaire pour la proportion d’eau souterraine utilisée.
En France, les deux tiers du territoire national sont pourvus de nappes, ou réseaux
souterrains libres ou captifs. Environ 200 aquifères sont définis, d’importance
régionale, d’une superficie supérieure à 100 km2, et ont été inventoriés :
— 175 aquifères à nappe libre, monocouches ou multicouches, souvent limités
par les cours d’eau majeurs qui les traversent dont :
• 15 grands aquifères alluviaux,
• 40 aquifères karstiques,
• 20 aquifères multicouches (au moins en partie)
Aides financières 69
Figure 3-1
Disposition schématique d’un atelier de forage rotary (d’après A. MABILLOT.
Les différentes techniques de forage 75
Cette méthode est basée sur le principe d’une percussion sans rotation. Elle met
en œuvre un taillant pilote avec aléseur excentrique qui permet de forer des trous
d’un diamètre légèrement supérieur au diamètre extérieur des tubes. Le tubage est
ainsi enfoncé progressivement à la suite de l’aléseur sous l’effet de son propre poids
et de l’énergie de percussion du marteau. Les tubes sont solidarisés entre eux soit par
soudure, soit par filetage. Le taillant excentrique se déploie par rotation dans le sens
des aiguilles d’une montre, une rotation en sens inverse en fin de foration permet son
repli et la remontée de la garniture. Comme en foration au marteau fond de trou
classique, l’évacuation des cuttings est là aussi assurée par la remontée de l’air, ici
entre tiges et tube.
Inconvénients : il arrive que l’excentrique se coince, il est alors souvent
nécessaire de remonter l’outil en arrachant tout le tubage.
L’emploi de mousse est indispensable dès que la profondeur dépasse 15 mètres.
La mousse a ici le même rôle qu’en système marteau fond de trou classique, de plus
elle lubrifie et stabilise le trou facilitant ainsi la descente du tubage.
Spécialement étudié pour la perforation des terrains de recouvrement, cet
équipement arrive à passer dans des formations très hétérogènes qui peuvent aller de
la terre meuble à la roche homogène. L’Odex peut ainsi forer au travers de blocs, soit
qu’il les traverse, soit qu’il les repousse sur les côtés.
En forage d’eau le système Odex est surtout utilisé pour le tubage depuis la
surface jusqu’à la roche homogène, ou en tubage sur toute l’épaisseur des formations
instables. Cependant, lorsqu’on veut poursuivre le forage dans la roche dure sous-
jacente, le diamètre du télescopage est limité par le diamètre du sabot au bas du
tubage.
L’Odex est aussi très utile pour isoler des nappes d’eau supérieures, plus sensibles
aux pollutions.
a) Densité
La densité de l’eau pure (à 4°C) est de 1. Celle d’une boue pourra varier entre 0,8
si on y incorpore de l’air et 2 si on ajoute de la barytine (sulfate de baryte : BaSO4,
densité 4,3). Une boue bentonitique neuve a une densité de 1,02 à 1,04 mais celle-ci
peut varier en cours de foration. La densité est mesurée avec une balance Roberval ou
mieux, avec une Baroïd.
La densité de la boue devra être réglée pour permettre en permanence la remontée
des débris de forage et l’amélioration de la tenue des parois. De plus, elle peut
équilibrer d’éventuelles venues d’eau (artésianisme). En utilisant la barytine ou l’eau,
il est possible d’alourdir ou d’alléger une boue de forage (cf. figures 3-2 et 3-3).
Les fluides de forage 79
16 1,8
10 2 1,5
8 1,8 1,4
6 1,6 1,3
4 1,4 1,2
2 1,2 1,1
0 1 1
Figure 3-2
Alourdissement d’une boue par la baryte (d’après A. MABILLOT, 1971).
Dans cet exemple, pour porter à 1,8 la densité de 10 tonnes de boue à 1,2 il faudra ajouter
10,5 tonnes de baryte.
D’une manière générale la densité de la boue est de l’ordre de 1,1 soit un dosage
de bentonite variant de 3 à 8 % soit 30 à 80 kg de produit par mètre cube de boue.
Il est fréquent d’observer des variations du volume de la boue, soit une
augmentation liée à une dilution par la rencontre d’une couche aquifère dont la
pression est supérieure à celle de la colonne de boue, soit une perte de boue liée à la
rencontre d’une zone fissurée ou d’une zone en dépression.
En cas d’augmentation de volume il convient d’arrêter l’éruption en alourdissant
la boue. On considère que la charge au fond du trou est égale à :
Hd
10
avec :
H : profondeur du trou en mètres,
d : densité.
Les fluides de forage 80
Ainsi pour une éruption provoquée à 150 m de profondeur par une nappe dont la pression
résiduelle au sol est de 7 kg, la pression totale de la nappe au fond est égale à :
150
10 + 7 = 22 kg
pour contrebalancer cette pression il convient d’avoir une boue de :
22 . 10
150 = 1,47
Les volumes et le poids de baryte à ajouter sont facilement identifiables à partir des
figures 3-2 et 3-3 empruntées à A. MABILLOT.
35
Volume d'eau en m3 à ajouter à 10 m3 de boue initiale
30 Densité à 1,25
obtenir
20 1,5
1,2
15
1,3
10 1,4 1,75
1,5
5 1,6
1,7
1,8
0 1,9 2
Figure 3-3
Allégement par l’eau d’une boue de forage (d’après A. MABILLOT, 1971).
Dans cet exemple, pour ramener à 1,2, la densité de 10 m3 de boue de densité 1,8, il
faudra ajouter 10 m3 d’eau.
En cas de perte de boue les causes peuvent être très variables : boue trop fluide,
terrain fissuré ou fracturé, aquifère à faible pression, etc. Chaque cas particulier doit
trouver une solution adaptée, le cas le plus ennuyeux, et pourtant relativement
fréquent, est la perte totale qui met réellement l’ouvrage en péril. De multiples
solutions existent mais là encore elles doivent être adaptées au cas par cas.
Les fluides de forage 81
b) Viscosité
Une viscosité appropriée permet d’avoir un outil bien dégagé ainsi qu’une bonne
remontée et un dépôt rapide des débris de forage. De plus, elle permet de réduire les
pertes de charge dans le train de sonde.
On peut mesurer la viscosité d’une boue avec le viscomètre Marsh (sur le
chantier) ou le viscomètre Stormer (en laboratoire).
c) Cake et filtrat
Dans une formation perméable, la boue a tendance à laisser passer de l’eau au
travers de la paroi (filtrat) et à déposer une couche d’argile (cake) sur cette dernière.
Dans tous les cas, la nature du cake et du filtrat sera fonction de la composition
initiale de la boue. Or, comme nous l’avons vu, ces propriétés peuvent évoluer lors de
la foration. Il est donc important de contrôler régulièrement le cake et le filtrat.
Si le filtrat est trop grand (cake trop fin), les parois ne sont pas tenues et des
éboulement risquent de se produire. Si le filtrat est trop faible (cake trop épais), la
boue risque de colmater la formation aquifère.
Les mesures sont effectuées avec une presse Baroïd dans laquelle on dispose un
échantillon de boue qui sera égoutté. Il faut alors noter le volume de filtrat recueilli en
un temps donné ainsi que l’épaisseur et la consistance du cake obtenu.
d) pH
Le pH permet d’apprécier l’acidité ou l’alcalinité de la boue de forage. Si le pH
est compris entre 0 et 5, la solution est acide ; entre 6 et 8, elle est neutre ; au-delà de
8, elle est basique (alcaline). La mesure du pH est importante car elle révèle la
contamination par le ciment ou par l’eau de la couche aquifère si sa valeur est
supérieure à 10 ou 11. Par contre, si elle est inférieure à 7, les risques de floculation
sont à redouter. La mesure du pH doit être faite sur le filtrat.
e) Teneur en sable
Il est évident que la présence de sable dans la boue est néfaste à cause de son
caractère abrasif (problèmes d’usure des tubes, flexibles, pompes etc.). Il augmente
également la densité de la boue et risque, en cas de dépôts importants sur le fond, de
bloquer la garniture. On estime généralement que la teneur maximale admissible de
sable dans une boue est de 5 %. On peut la mesurer grâce à un élutriomètre.
L’élimination du sable se fait par l’intermédiaire de bacs ou fosses de décantation
ou par dessableurs centrifuges.
Les fluides de forage 82
f) Thixotropie
La thixotropie est la faculté, pour un mélange à base de produits en suspension,
de passer de l’état solide (gel) à l’état liquide sous l’action d’une agitation et de
revenir à l’état initial lorsque l’agitation cesse. Il faut donc maintenir la circulation
dans un forage même si la ligne de sonde ne tourne pas, pour éviter que la boue ne se
solidifie en bloquant l’outil.
g) Conditionnement de la boue
Le tableau III-I résume l’importance des différentes caractéristiques de la boue de
forage et les moyens de les modifier.
On estime que les caractéristiques idéales d’une boue neuve sont les suivantes :
— viscosité : 40 à 45,
— filtrat : 8 cm3 pour un échantillon de 600 cm3,
— pH : 7 à 9,
— solides : 0,5 %.
a) Bentonite
Les bentonites sont caractérisées par les limites d’Atterberg.
— Limite de liquidité : elle représente la teneur en eau au-dessous de laquelle
une pâte argileuse se comporte comme un semi-liquide.
— Limite de plasticité : représente la teneur en eau au-dessous de laquelle une
pâte argileuse n’a plus de comportement plastique.
— Indice de plasticité : représente la différence entre les limites de liquidité et de
plasticité.
Les fluides de forage 84
Kaolin 20 à 50 1à2
Argiles plastiques 50 à 100 10 à 40 10 à 40 2à3
Argiles bentonitiques 80 à 150 3à6
Attapulgite
Illite 80 à 150 30 à 40 50 à 110 4à8
Sépiolite
Forage au rotary
a) Forage au rotary
L’air comprimé est efficace dans les formations dures et stables (roches ignées,
métamorphiques ou sédimentaires denses).
En cours de forage le débit d’air sera ajusté pour maintenir une vitesse annulaire
nécessaire à la bonne remontée des cuttings. En principe, la capacité de remontée de
l’air est proportionnelle à sa densité et au carré de sa vitesse annulaire.
22"
560 mm
13" 3/8 - 340 mm
17" 3/8
441 mm
9" 5/8 - 244 mm
12" 1/8
7" ou 6" 5/8
308 mm
178 ou 168 mm
8" 1/2
1/2
4" 216 mm
114 mm
3" 7/8 - 96 mm
Diamètre de l'outil
de foration
Figure 3-4
Relations entre les diamètres des outils rotary et les diamètres des tubages les plus
courants.
3.3.1 Tubages
Le diamètre du tubage sera fonction du débit espéré. Le tableau III-V permet
d’évaluer le diamètre pour le débit maximal dans les cas les plus fréquents.
Le choix du type du tubage sera ensuite fonction de la résistance aux diverses
sollicitations :
— efforts de traction ;
— efforts d’écrasement ;
— efforts d’éclatement ;
— efforts de flambage.
Equipement des forages 92
4" 3
6" 50
8" 140
10" 250
3.3.2 Crépines
La crépine constitue l’élément principal de l’équipement d’un ouvrage
d’exploitation d’eau. Placées à la suite du tubage plein, face à une partie ou à la
totalité de la formation aquifère, les crépines doivent :
— permettre la production maximale d’eau claire sans sable ;
— résister à la corrosion dûe à des eaux agressives ;
— résister à la pression d’écrasement exercée par la formation aquifère en cours
d’exploitation ;
— avoir une longévité maximale ;
— induire des pertes de charges minimales.
Le plus souvent, dans le cas d’une nappe artésienne unique, les ouvrages de
captage sont de l’un des deux types suivants :
— ouvrage à équipement monolithique ;
— ouvrage télescopé à crépine de diamètre inférieur à celui du tubage
d’occultation des niveaux supérieurs.
Equipement des forages 93
0,50 2
3,5
4
0,30 4,5
0,20
0,10
0,00
0,00 0,50 1,00 1,50 2,00 (mm)
Dimensions de l'ouverture
Figure 3-5
Ouverture, fils et coefficient d’ouverture des crépines Johnson, (d’après documentation
Johnson Filtration Systems, 1992).
Equipement des forages 94
Les tableaux et graphiques 3-5 et 3-6 résument les principales caractéristiques des
crépines Johnson (diamètres, ouverture, slot, débit linéaire).
Des crépines préfabriquées existent également en matière plastique (PVC). Pour
des ouvrages AEP il convient d’éviter le plus possible les crépines fabriquées
manuellement.
Note : la résistance à l’écrasement et le poids des crépines est donné pour une ouverture
nulle, pour obtenir le poids d’une crépine à ouverture à fente (f) donnée, il faut multiplier
le poids (sans fente) mentionné dans le tableau ci-dessus par l / l + f, l étant la largeur du
fil enveloppe. Il convient de procéder de la même façon pour obtenir la résistance à
l’écrasement : multiplier la résistance à l’écrasement à fente 0 par f / f + l.
Les valeurs standards de f = 0,5 ; 1 ; 1,5 ; 2 et l = 2 ; 2,5 ; 2,75 ; 3 ; 3,25 ; 3,5 ; 3,75 ; 4 ;
6,5.
Equipement des forages 95
120
Débits en m 3/h par mètre de crépine 0,5
100
Coefficient d'ouverture
Vitesse de l'eau : 3 cm/s
0,4
80
0,3
60
40 0,2
20 0,1
0
0 100 200 300 400 500 600
Diamètres extérieurs (mm)
Figure 3-6
Débits, diamètres et coefficients d’ouverture des crépines Johnson, (d’après documentation
Johnson Filtration Systems, 1992).
f
Exemple : coefficient d’ouverture C = f + l
avec f : dimension de la fente entre deux spires de fil, et l: largeur du fil enveloppe.
Pour f = 1 mm et l = 1,14 mm, C ≈ 46 %, alors qu’avec la même ouverture, on obtient :
- C ≈ 4 à 6 % pour une crépine à persiennes.
- C ≈ 16 % pour une crépine à nervures repoussées.
Ce qui conditionne la relation entre les trois grandeurs précédentes (cf. figure 3-
6), c’est la vitesse d’entrée de l’eau dans la crépine. Expérimentalement, la vitesse
optimale a été définie à 3 centimètres par seconde. La formule qui relie les trois
grandeurs (débits, diamètres, coefficient d’ouverture des crépines) est la suivante :
Q = π . DC . 0,03 . 3600
donc
Q = 340 . DC
avec :
Q : débit en m3/h pour un mètre de crépine,
D : diamètre extérieur en mètres de la crépine,
C : coefficient d’ouverture.
Equipement des forages 96
125
126 1,0 mm 1m
127
Sable
1,27 mm
très grossier 1,25 mm 5m
132 132
Sable
grossier 0,76 mm 0,75 mm 5m
136
137
Sable
1,52 mm
très grossier 1,5 mm 8m
145
Figure 3-7
Choix des fentes des crépines dans une formation hétérogène, (d’après R. LAUGA, 1990).
Equipement des forages 98
Figure 3-8
Différents types de crépines (d’après : 1 à 4 — données TUBAFOR ; 5 - A. MABILLOT,
1971)
Equipement des forages 99
100 %
90 Calibre caractéristique
80 Valeur à 40 %
Coefficient d'uniformité = --------------------
Valeur à 90 %
70
60
50 Indice de finesse
40 Valeur à 40 %
30
Classe D
Classe C
20 Classe B
10
Classe A
0%
0,5 1,0 1,52 2,03 2,54 3,04 mm
Figure 3-9
Courbes granulométriques caractéristiques des terrains granulaires, (d’après R. LAUGA).
3.4 Cimentation
Cette méthode consiste à remplir, par un mélange à base de ciment, tout ou partie
de la hauteur de l’espace annulaire entre un tubage et les parois du trou. La
cimentation est utilisée notamment dans les cas suivants :
— pour colmater une cavité ou des grosses fissures qui engendrent de fortes
pertes de boue lors de la foration,
— pour rendre étanche l’espace annulaire et empêcher la pollution par les eaux
de surface, des nappes souterraines mises en exploitation,
— pour fixer les colonnes de tubage au terrain et les protéger ainsi contre les
attaques corrosives de certaines eaux.
La figure 3-10 indique comment déterminer le volume d’eau et le poids de ciment
à utiliser pour obtenir une densité donnée et le volume de coulis correspondant.
Notons qu’il existe sur le marché bon nombre de ciments à prise rapide qui peuvent
être utilisés de manière à limiter l’immobilisation de l’atelier de forage.
Le choix de la qualité du ciment et l’adjonction d’additifs éventuels doivent être
décidés en fonction :
— de la nature du terrain et des eaux rencontrées,
— de la température du terrain (pour les forages très profonds),
— de la vitesse de prise du lait de ciment,
— du volume de ciment à mettre en œuvre,
— de la résistance du lait de ciment aux contaminants éventuellement présents
dans le forage,
— de la résistance finale du ciment à l’écrasement après prise à 7 et 28 jours.
Cimentation 102
70
66 1,70
48 1,85
44 1,90
40 1,95
37 2,0
35 2,05
30 2,1
100 90 80 70 60
Volume du coulis
Figure 3-10
Diagramme triangulaire donnant les différents paramètres de préparation de coulis de
ciment pur (d’après R. LAUGA, 1990).
Une opération de cimentation d’une colonne de tubage doit être effectuée de bout
en bout, sans interruption. Nous décrirons sommairement les principaux types de
cimentation utilisés en forage d’eau.
Tête de
cimentation Vanne ouverte Vanne fermée
Lait de ciment
Boue légère
Bouchon
Ciment
Boue
Mélange
boue-ciment
Figure 3-11
Envoi d’un bouchon avant injection de lait de ciment.
Cimentation 104
Tête de
cimentation Vanne ouverte Vanne fermée
Boue
Boue
Bouchon
Lait de ciment
Lait de ciment
Mélange
boue-ciment
Figure 3-12
Envoi d’un bouchon après injection de lait de ciment.
d) Cimentations partielles
Il est possible de ne cimenter qu’une partie de la colonne en évaluant précisément
le volume de ciment à mettre en œuvre. De cette façon, on peut cimenter la partie
inférieure d’un captage, la partie supérieure ou même effectuer plusieurs
cimentations successives séparées par des filtres de sable fin. Ce cas est
particulièrement intéressant pour isoler les uns des autres des horizons aquifères
superposés.
3.5.1 Nettoyage
Lorsque la foration est terminée et que le tubage et le massif filtrant sont en place,
il est nécessaire dans un premier temps, de nettoyer l’ouvrage. Cette opération très
simple permet d’obtenir une eau claire et « propre », après remontée des cuttings et
des éléments fins accumulés dans le trou. On peut considérer que le nettoyage est la
première phase du développement du captage.
Le nettoyage d’un forage s’effectue généralement par pompage à l’émulseur. Il
dure jusqu’à obtention d’une eau claire. Il peut conduire à une augmentation de son
débit d’exhaure (développement naturel).
Afin de lessiver le plus parfaitement possible toute la hauteur des terrains
imbibés, il est utile d’alterner les périodes de pompage et les périodes de repos. Les
fluctuations successives du niveau piézométrique permettent alors de nettoyer
correctement la formation aquifère.
3.5.2 Développement
Comme nous l’avons vu, le développement d’un forage consiste, entre autres, à
améliorer la perméabilité de la formation aquifère située autour de la crépine et à
stabiliser cette formation. Il faut savoir que la mise en production immédiate d’un
ouvrage sans développement aurait des conséquences fâcheuses :
— elle ne permettrait pas d’obtenir le débit optimal pouvant être fourni par
l’aquifère ;
— elle entraînerait très certainement d’importantes venues de sable (risques de
dommages à la crépine et à la pompe, de colmatage, de tassement du massif de
gravier).
Le développement est donc destiné à parfaire le nettoyage du trou, de la crépine et
du massif de gravier et à améliorer les caractéristiques hydrodynamiques de
l’aquifère autour de la crépine, dans le but d’augmenter le débit exploitable et de
produire une eau propre. La perméabilité du terrain près de la crépine est ainsi
améliorée, notamment par élimination dans cette zone du maximum d’éléments fins
et par restructuration et stabilisation du massif de gravier.
Les méthodes de développement s’appliquent essentiellement à des formations
peu ou pas consolidées, également à des roches de type schistes ou granites anciens,
mais très rarement à des calcaires fissurés ou karstiques.
Développement des forages en formation alluviale 107
a) Méthodes de développement
Développement par surpompage
— C’est la méthode la plus simple. Elle consiste en un pompage à un débit très
supérieur au débit d’exploitation estimé ;
— il y a des risques de développement irrégulier selon les variations verticales
de perméabilité du terrain ;
— il est possible que ce type de développement provoque une compaction des
sédiments fins entraînant une diminution de la perméabilité ;
— il y a enfin des risques de création de « ponts de sable » et donc d’une
diminution de la perméabilité, par un flux unidirectionnel (cf. figure 3-13).
Figure 3-13
Création et élimination des « ponts de sable » autour de la crépine (d’après
A. MABILLOT, 1971).
Tube de forage
Surface du sol
Niveau statique
de la nappe
Piston
Aller-retour du piston
dans la partie supérieure
non crépinée du forage
Tubage
plein
Crépine
Eau chargée de
sable et argile
Figure 3-14
Développement par pistonnage.
Jeu 20 mm
maximum
Jet Jet
Formation
aquifère
Massif filtrant
Crépine
additionnel
Figure 3-15
Schéma du développement au jet sous pression.
— Les polyphosphates sont utilisés pour disperser le cake de forage et les argiles
en provenance du terrain.
Développement des forages en formation alluviale 110
Figure 3-16
Influence du type d’ouverture de la crépine sur l’efficacité du développement au jet sous
pression (d’après F-G. DRISCOLL, 1986).
Diamètre
du tubage: 12"
Sol
0
Sables quaternaires
30
Marnes grises du
lutétien inférieur et
éocène inférieur
Cimentation
240
Crépine entre 245
et 325 mètres
Calcaire blanc
du Paléocène
330
Cimentation
Sable maëstrichtien
Diamètre
du tubage:
10"1/2
Figure 3-17
Coupe du forage de Taïba.
1ère 2e 3e
opération opération opération
Débit (m3/h) 24 25 26
Les résultats bruts après les opérations d’acidification montrent que le débit spécifique de
l’ouvrage est passé de 1m3/h/m à 4,3 m3/h/m, soit une augmentation de 330 %.
Par la suite, des pompages prolongés avec agitation pour faciliter le nettoyage de
l’ouvrage ont montré que la perte de charge dûe au régime turbulent de la nappe était
pratiquement éliminée et que la nappe dans son entier pouvait être considérée comme
animée d’un écoulement laminaire.
Le débit obtenu a été de 130 m3/h pour 31 mètres de rabattement, ce qui correspond à un
débit spécifique de 4,2 m3/h/m.
Développement à l’émulseur
— C’est la méthode la plus utilisée et la plus efficace.
— Elle fait intervenir une alternance de phases de pompage par émulseur et de
phases d’envoi d’air sous pression (chasses d’eau) à partir d’un dispositif « double
colonne », une colonne d’envoi d’air dans une colonne de production d’eau
émulsionnée (cf. figure 3-17).
Développement des forages en formation alluviale 113
— Cette méthode est utilisable soit en trou ouvert en tête avec possibilité de
déplacer le tube d’air et le tube d’eau, soit en trou fermé en tête avec la double
colonne fixe.
— Le développement à l’émulseur avec chasses d’eau se poursuit tant qu’il y a
des venues de sable. Dès que l’eau est claire, le puits peut être mis en production par
émulseur en continu durant au moins 1 heure (nettoyage).
Développement des grès
L’opération de forage dans les formations dures (notamment dans les grès) génère
pratiquement toujours une obturation des parois du trou, que ce soit par la boue de
forage (rotary), par le lissage des parois (battage), par les cuttings, par une obturation
des fissures ou par les sédiments très fins bloquant la porosité des grès. La plupart du
temps, l’emploi des explosifs n’est pas recommandé dans les grès surtout s’ils sont
friables.
Une des méthodes de développement efficace dans ce type de terrain est une
combinaison de pompage à l’émulseur d’une part, et, d’autre part, de flux et de reflux
provoqués par l’envoi d’air comprimé sous pression.
Une autre méthode consiste à mettre le forage en pression pour abaisser le niveau
statique, sans jamais dépasser le pied de tubage, afin d’éviter de faire pénétrer de l’air
dans la formation. L’ouverture rapide d’une vanne de surface provoquera la montée
soudaine du niveau en entraînant les sédiments fins et libres de la formation dans la
crépine. Ces sédiments seront ensuite évacués par air lift.
Robinet 3 voies
air
air
eau
eau
joint
Tubage du forage
Tube d'eau
Tube d'air Tube d'air
Tube d'eau
crépines
Figure 3-18
Schéma d’un émulseur air lif (d’après A. MABILLOT, 1971).
Ces conditions limitent l’emploi des émulseurs à l’exploitation des ouvrages dont
la profondeur permet de recevoir une telle longueur de tuyau au-dessous du niveau
rabattu.
Précisons que le niveau statique n’est pas en cause, car il n’intervient qu’au
démarrage.
Les coefficients des trois formules ci-dessus : 0,60, 1,5 et 2,5, peuvent être
quelque peu réduits pour les forages profonds.
Développement des forages en formation alluviale 115
Les mesures effectuées sur un grand nombre d’ouvrages présentant des hauteurs
d’élévation de 7 à 200 mètres ont permis à A. MABILLOT de construire l’abaque qui
permet d’établir un projet de pompage par émulseur (figure 3-18).
Le fonctionnement de l’abaque 3-18 est expliqué par l’exemple suivant, emprunté à
A. MABILLOT :
Considérons un forage de 300 mètres de profondeur et de débit 50 m3/h pour un niveau
rabattu à 90 mètres au-dessous du niveau du sol. Nous souhaitons développer cet ouvrage
au moyen d’un dispositif d’émulseur. La question est de savoir comment dimensionner au
mieux ce dispositif capable de livrer 50 m3/h au niveau du sol, les pertes de charge étant
considérées comme négligeables.
1) Longueur totale du tube d’air : sur l’échelle verticale des profondeurs, à droite du
graphique, on marque le point 90 m (niveau rabattu pour le débit de 50 m3/h). Par ce
point, on trace une horizontale qui coupe la ligne à 45°, portant l’inscription : « niveau
rabattu », au point B. On trace la verticale passant par B. Le segment AB, dont la valeur
est 90 m, correspond à la hauteur totale d’élévation. Le point C1, intersection de AB
prolongée avec la courbe « submergence minimum », détermine la position limite
supérieure du pied du tube d’air. La longueur AC1, mesurée sur l’échelle des profondeurs
est égale à 144 mètres. C’est la longueur totale minimum du tube d’air. Dans ce cas, la
submergence est de BC1 : 144 – 90 = 54 m, soit environ 37,5 % de la longueur totale du
tube d’air.
En prolongeant encore la droite ABC1, on trouve le point C2, intersection de cette droite
avec la courbe « submergence maximum ». La longueur AC2, mesurée sur l’échelle des
profondeurs, est égale à 192 m. C’est la longueur maximum du tube d’air. Au-delà de
cette valeur, on n’obtient pas d’amélioration sensible du fonctionnement. La droite
ABC1C2, prolongée encore jusqu’à sa rencontre avec la ligne en pointillés, donne la
longueur qu’il aurait fallu donner au tube d’air si l’on avait observé la règle généralement
admise fixant la submergence à 60 %, soit, pour notre exemple : 225 mètres.
L’application de cette règle de 60 % aurait nécessité 33 m de plus de tube d’air que pour
la submergence maximum et 81 m de plus que pour la submergence minimum. Outre
cette économie de tube d’air (et de tube d’eau), on voit que l’émulseur aurait pu aussi bien
fonctionner dans un forage limité à 150 m environ, alors qu’avec la règle de 60 % il aurait
fallu au moins 225 m de profondeur forée.
Pour notre exemple, on aura donc le choix entre 144 et 192 m comme longueur totale du
tube d’air. On pourra prendre aussi bien n’importe quelle valeur entre ces deux limites.
On donnera cependant au tube d’eau quelques mètres de plus qu’au tube d’air.
2) Pression d’air au démarrage : cette pression correspond au poids d’une colonne d’eau
ayant pour hauteur la submergence du tube d’air :
. Au minimum : BC1 = 54 m ou 5,4 bars.
. Au maximum : BC2, = 102 m ou 10,2 bars.
3) Volume d’air nécessaire (détendu à la pression atmosphérique). On prolonge, vers la
gauche, l’horizontale passant par C1 ; elle coupe la courbe : « Rapport pour submergence
minimum » au point D1 qui correspond à un rapport, volume d’air/volume d’eau, de 12,5,
lu sur l’échelle horizontale située à la base de l’abaque.
Pour le débit indiqué : 50 m3/h d’eau, il faudrait : 50 x 12,5 = 625 m3/h d’air (à la
pression atmosphérique). Il faudrait donc, dans ce cas, disposer d’un compresseur aspirant
au moins 625 m3/h ou 10 400 l/m d’air et refoulant à 5,4 bars (au minimum) . En
prolongeant plus loin encore sur la gauche l’horizontale passant par C2, on trouve le point
D2 sur la courbe « Rapport pour submergence maximum ». Le rapport volume
d’air/volume d’eau est ramené à 6,4. Pour obtenir 50 m3/h d’eau, le compresseur devrait
aspirer : 50 . 6,4 = 320 m3/h d’air, mais il devrait le refouler à 10,2 bars, comme nous
l’avons indiqué plus haut.
Développement des forages en formation alluviale 116
Profondeur en mètres
50
B
• 90
100
Ni
ve
au
ra
ba
ttu
D1 • • C1 144
150
Ra
ppo
D2 • • C2
rt p
192
our
200
sub
• 225
me
Po
rge
Su
Ra
siti
bm
nce
pp
250
on
ort
erg
du
min
po
en
pie
imu
ur
ce
dd
Su
su
min
bm
u tu
bm
300
imu
erg
erg
be
Sub
m
en
enc
d'a
mer
ce
ir
em
ma
gen
axi
xim
350
ce à
mu
um
m
60%
400
0 6,4 10 12,5 20
Rapport volume d'air / volume d'eau
Figure 3-19
Pompage par émulsion air-lift : abaque (d’après A. MABILLOT)
Développement des forages en formation alluviale 117
Pour le cas proposé : 50 m3/h, le tube d’eau devrait avoir 150 mm de diamètre
environ. On pourrait prendre un casing de 65/8. Le tube d’air serait constitué par un
tube de 2" (50 . 60). Ce tube pèse 6,4 kg au mètre. Pour 200 m environ, son poids
serait d’environ 1 300 kg. Si le tube lui-même, qui présente une section de métal de
900 mm2, résisterait largement à cette charge, les assemblages devraient être
particulièrement soignés, surtout pour les manchons supérieurs.
6 à 12 60 20
12 à 20 90 30
20 à 30 100 40
30 à 50 125 50
50 à 90 150 65
90 à 170 200 65
170 à 220 250 65
2
Premier essai avant développement
4
Profondeur de l'eau en mètres
6
Deuxième essai après développement
8
Derniers essais
10
developpement
terminé
12
14
15
Niveau statique
2 4 6 8 10 12
Temps de remplissage en minutes
Figure 3-20
Contrôle du développement par essais d’absorption (d’après A. MABILLOT, 1971).
3.6 Conclusion
La réalisation d’un captage d’eau souterraine est une entreprise délicate qui met
en œuvre une suite d’opérations exigeant la maîtrise de nombreuses techniques
spécialisées dont dépendent son succès, sa productivité et sa durée de vie. Toute
défaillance se traduit immanquablement par des difficultés d’exploitation.
Il n’est pas rare malheureusement de s’apercevoir, généralement trop tard, que le
fluide de forage n’est pas parfaitement adapté aux conditions physico-chimiques ou
hydrogéologiques des terrains (cake difficile à éliminer ou problèmes d’éboulement
de forage), que la qualité de l’eau d’exhaure n’est pas excellente (équipement
inadéquat, massif filtrant et développement insuffisant ou inadapté) ou enfin que le
débit n’est pas celui que l’on avait espéré (mauvaise identification de ou des
aquifères, mode de captage inadéquat, colmatage ou obstruction des venues d’eau,
etc.).
Conclusion 119
Par conséquent, la réussite d’une telle entreprise est intimement liée au choix
judicieux des différentes méthodes qui ont été abordées dans ce chapitre. Dans ce
cadre, comme nous le verrons par la suite, le rôle de l’ingénieur chargé du contrôle et
du suivi des travaux est primordial. Il doit, en association avec l’entreprise :
— définir les modalités de la foration (diamètre et type de foration),
— choisir le fluide de foration adéquat et l’adapter au fur et à mesure de son
évolution au contact des terrains rencontrés,
— résoudre les problèmes spécifiques à l’équipement, à la mise en place du
massif filtrant et à la cimentation,
— déterminer le type de développement idéal en fonction des caractéristiques
hydrogéologiques, et en définir le principe et la durée.
CHAPITRE IV
Pompage d’essai
« Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui
est compliqué est inutilisable »
P. Valery
Nous allons voir qu’il n’est ni illicite, ni illusoire d’apporter ces simplifications :
— Une nappe finie se comportera toujours rigoureusement comme une nappe
infinie tant que l’onde déclenchée par le pompage n’aura pas atteint une des limites
de la nappe et ne sera pas revenue, mesurable, au point d’observation après réflexion
sur celle-ci.
Ce phénomène est quelquefois si long à intervenir qu’il y aura lieu de tenir
compte de bien d’autres facteurs perturbateurs.
— Les milieux sédimentaires sont habituellement hétérogènes dans le détail mais
vus à l’échelle du km3 ils sont souvent beaucoup plus homogènes qu’on ne serait
tenté de le croire.
— L’hétérogéneité (qui exprime justement Kx ≠ Ky) ne joue que rarement, car le
plus souvent le milieu aquifère est fortement stratifié et il est défini par deux
coefficients de perméabilité : l’un pour les écoulements perpendiculaires à la
stratification, l’autre pour les écoulements parallèles à celle-ci.
En général les perméabilités varient peu selon l’orientation dans le plan
horizontal, confondu avec la stratification. Or, la majorité des écoulements naturels
ont lieu dans ce plan.
— L’épaisseur d’une nappe varie généralement très graduellement, sauf présence
d’un cccident tectonique important, de sorte qu’une nappe où l’épaisseur ne varie pas
brusquement au voisinage immédiat d’un forage, se comportera comme une nappe
d’épaisseur constante. L’épaisseur moyenne dans la zone influencée par le pompage
peut être assimilée à une épaisseur constante.
— Par rapport à un sondage crépiné sur toute l’épaisseur d’une nappe, un
sondage exploitant seulement une partie de celle-ci a un rendement légèrement
inférieur. L’écoulement vers un tel sondage est uniquement modifié au voisinage
immédiat de celui-ci. On démontre que cette modification n’est sensible que dans un
rayon limité, au plus, à 1,5 fois l’épaisseur de la nappe. Au-delà de cette distance les
lignes de courant ont eu le champ nécessaire pour se répartir uniformément dans
toute l’épaisseur de la nappe.
— En ce qui concerne le relâchement de l’eau par le terrain quand la surface
piézométrique s’abaisse, on sait qu’il n’est pas rigoureusement instantané.
L’incidence de ce phénomène n’est sensible que si le matériau aquifère est très peu
perméable. Dans les terrains à perméabilité élevée la plus grande partie de l’eau est
très vite libérée.
— Une des hypothèses de départ supposait une nappe initialement au repos. Or
une nappe réelle n’est pas au repos, elle s’écoule, sa surface a donc une pente.
Toutes ces difficultés peuvent être surmontées grâce au principe de superposition
des écoulements cf. figure 4-1). La superposabilité des écoulements est une propriété
fondamentale des écoulements en milieu poreux, cela veut dire que les effets
respectifs simultanés de deux causes différentes sur le niveau de la nappe en un point
donné peuvent s’additionner algébriquement. Par exemple, si un pompage est
entrepris en période de baisse naturelle du niveau de la nappe, on devra en tenir
compte en soustrayant du rabattement mesuré, la valeur de l’abaissement naturel de
la nappe. Cela revient à rapporter les mesures, non au niveau initial, mais au niveau
naturel extrapolé à cet instant.
Concepts de base 123
! réel ! mesuré
to t temps
Figure 4-1
Exemple de mise en application du principe de superposition des écoulements.
Cette correction a un intérêt pratique surtout pour les essais de longue durée.
D’où la nécessité avant d’entreprendre un tel essai de surveiller l’évolution naturelle
du niveau piézométrique.
4.2 Métrologie
Divers éléments extérieurs peuvent avoir une influence non négligeable sur les
nappes. A ce titre, il peut être nécessaire de mesurer la température de l’eau et de
l’air, le pH et/ou la conductivité de l’eau, la pression atmosphérique, la position des
marées par rapport aux heures des essais (forages près d’une côte maritime), de la
pluviométrie, des crues des rivières, etc.
Il convient de mettre en place un dispositif permettant l’évacuation des eaux
pompées. Elle ne doit pas pouvoir retourner dans l’aquifère et doit être évacuée à une
distance telle qu’elle n’interfère pas avec la nappe.
Il n’existe pas de règle pour fixer le nombre de piézomètres, mais il est bien
évident que plus ils seront nombreux, plus fine sera l’interprétation. En tout état de
cause, il faudrait disposer d’au moins 4 piézomètres à des distances différentes.
Dans une nappe captive, la profondeur des crépines n’a pas grande importance,
car en général, les variations de charge étant faibles par rapport à la charge initiale,
les surfaces équipotentielles sont sensiblement des cylindres verticaux concentriques
au puits. Par contre, dans une nappe libre, ces surfaces équipotentielles présentent
une courbure d’autant plus accentuée que l’on se trouve plus près du puits. Ce n’est
qu’à grande distance qu’elles deviennent assimilables à des cylindres verticaux.
L.l.H
soit Q = t . 3 600
Métrologie 126
l
L
H
sens d'écoulement
D d prise de pression
Figure 4-2
Coupe type d’un tube de Pitot.
Le débit pompé est celui qui passe à travers l’orifice de la bride ; il est donné par
l’expression de Bernouilli :
Q = α s 2gh
avec :
Q : débit
d
α : coefficient de débit expérimental qui dépend de D
π d2
s : section d’ouverture de la bride ( 4 )
h : hauteur de la charge
απ 2g d
où C = 4 et ne dépend, comme α, que du rapport D .
Les valeurs numériques du coefficient C sont données par l’abaque de la figure 4-
3.
C
0,12
0,11
0,10
0,09
0,08
C
0,07 d/D
0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
Figure 4-3
Détermination du coefficient C (méthode du tube de Pitot).
Méthode directe
Elle nécessite la présence d’un tube étanche plongeant dans le forage et fixé le
long de la colonne de la pompe. La méthodologie de mesure est la suivante :
— Gonflage du tube piézométrique à l’aide d’une pompe à air, ou d’une
bouteille d’air ou d’azote comprimé munie d’un détendeur, jusqu’à ce que la pression
se stabilise.
— Réduction du débit de gaz à la plus faible valeur permettant le maintien d’une
pression constante.
— Lecture de la pression en bars sur un manomètre connecté au tube
piézométrique.
— Conversion de la pression lue en mètres d’eau (1 bar = 10,2 m d’eau).
Cette distance correspond à la hauteur de ligne piézométrique noyée au moment
de la mesure, il est donc nécessaire de connaître exactement la hauteur totale de la
ligne piézométrique pour pouvoir en déduire le niveau recherché.
Métrologie 129
Pour chaque palier, à débit croissant, la hauteur d’eau dans la ligne piézométrique
diminue (augmentation du rabattement), induisant une diminution de la pression lue
au manomètre.
Ces mesures restent indicatives, il est clair que suivant la réaction de l’aquifère on
peut avoir à diminuer l’intervalle d’échantillonnage des mesures.
4.3.1 Méthodologie
Un pompage d’essai par paliers se réalise généralement en quatre, parfois trois
paliers de pompage. La courbe caractéristique est obtenue en représentant sur un
graphique la relation débit-rabattement.
Sur le plan de la méthodologie de mise en œuvre plusieurs pratiques s’affrontent :
— réalisation de l’essai en régime permanent.
C’est l’idéal, il s’agit de pomper à des débits Q1, Q2, Q3, etc., pendant un temps
qui peut être plus ou moins long mais jusqu’à obtention d’une stabilisation (régime
permanent). On peut ainsi associer à un débit Q1 un rabattement s1 correspondant.
— réalisation de l’essai en régime quasi-permanent.
C’est le plus répandu mais plus on se rapproche du « quasi » plus on observe des
pseudo-stabilisations et moins l’essai a de sens. Ces essais ne permettent pas de
calculer les valeurs absolues des paramètres hydrodynamiques avec une validité
acceptable. Notamment le débit spécifique qui n’a de sens qu’en régime permanent
[J. FORKASIEWICZ et J. MARGAT, 1966] ne peut pas être défini par ce type d’essai.
Ces mêmes auteurs considèrent que « la présentation de courbes caractéristiques
construites à partir d’essai de pompage sans stabilisation réelle, et les expression de
débits spécifiques calculées sur cette base, ne doivent plus figurer dans des rapports
hydrogéologiques sérieux ».
En pratique chaque débit est appliqué pendant des incréments de temps égaux
suffisamment longs pour que l’on puisse admettre l’établissement d’un régime quasi-
permanent. Généralement on utilise le même temps pour chaque palier et on laisse
remonter la nappe entre deux paliers d’un temps égal à la durée du pompage.
Cette technique peut cependant servir, au sein d’un champ captant dont on ne
possède pas les données, à obtenir rapidement des données relatives mais
comparables entre elles.
Le niveau statique initial sera mesuré avant la mise en marche de la pompe, dès
l’arrivée sur le chantier. Avant le début de l’essai, la veille si possible, la pompe est
mise en marche une dizaine de minutes, vanne d’exhaure ouverte à fond afin de
mesurer le débit maximal de production de l’ouvrage, soit Qmax
Le débit de chaque palier sera ensuite défini comme suit :
Débit - rabattement
Niveau 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Débit
statique (m 3/h)
Essai
2
Essai
s = BQ
4
Niveau Essai
dynamique 6
8
Essai
s = BQ + CQ2
Rabattement (m)
Figure 4-4
Exemple de courbes caractéristiques.
4.3.2 Interprétation
Les résultats de l’essai par paliers sont résumés pour chaque palier par deux
données, le débit et le rabattement. Le rabattement est égal à la différence entre le
niveau dynamique et le niveau statique. La stabilisation du niveau à l’occasion de
pompages effectués à des débits Q1, Q2, Q3, ... correspond à des rabattements s1, s2,
s3, ... Le report des points représentatifs sur un graphique permet de tracer la courbe
caractéristique de l’ouvrage (cf. figure 4-4). La courbe caractéristique est un élément
fondamental.
Pompages d'essai en régime permanent 132
Figure 4-5
Schéma de l’évolution du cône de dépression.
Au-delà les rabattements, croissants dans le puits, n’entraînent plus ceux dans
l’aquifère au voisinage de l’ouvrage. Ils se stabilisent et le débit ne croît plus en
fonction du rabattement, seul le rayon d’influence augmente, le puits est dénoyé.
Jusqu’à cette limite la courbe de dépression se creuse pour atteindre un maximum.
Pompages d'essai en régime permanent 133
Débit en m3/h
1
Rabattement (s) en m
s max admissible
2
s = f (Q)
Figure 4-6
Courbe caractéristique de puits.
Une droite traduit une évolution linéaire du rabattement en fonction du débit, sans
perte de charges due à l’équipement de l’ouvrage (ou perte de charge quadratique).
Les pertes de charge quadratiques seront d’autant plus importantes que la courbe
sera convexe.
La courbe ne peut, en aucun cas, être concave. Cela traduirait un pompage d’essai
non valable (mesures incorrectes ou apparition d’un développement au cours du
pompage).
Pompages d'essai en régime permanent 134
C’est l’équation d’une droite qui met en évidence certaines formulations simples
de la relation débit / rabattement.
La courbe s/Q en fonction de Q doit être une droite de pente C et d’ordonnée à
l’origine. B. WALTON a proposé une méthode qui permet de caractériser l’état du
puits par la valeur de C :
C < 675 m/(m3/s)2 Bon puits, développement correct
675 < C < 1350 m/(m3/s)2 Puits médiocre
C > 1350 m/(m3/s)2 Puits colmaté ou détérioré
C > 5400 m/(m3/s)2 Puits irrécupérable
D’une façon générale, quatre cas peuvent se présenter :
— droite (1) passant par l’origine indique que le régime turbulent est fortement
prédominant dans l’aquifère et dans le puits (s = CQ2) ;
— droite (2) ne passant pas par l’origine (s = BQ + CQ2)
— droite (3) à pente nulle, verticale, parallèle à l’axe des ordonnées, traduisant
un écoulement laminaire, avec perte de charge dans la crépine et le tubage nulle ou
négligeable (s = BQ) ;
— courbe (4) concave vers le haut (s = BQ + CQn).
Pompages d'essai en régime permanent 135
s/Q
3
2
s = BQ
Qn
1
C
+
BQ
2
2
CQ
=
CQ
s
=
+ s
BQ 4
=
s
s/Q = f (Q)
Figure 4-7
Droites débits/rabattements spécifiques (d’après J. FORKASIEWICZ, 1978).
s/Q (m/m3/h)
4
C = tg a = a/b
0,03 3
0,02
1
a
a
0,01
b
s/Q = f (Q)
B = 0,01
0 Q (m3 /h)
50 100 150
Figure 4-8
Droite débit/rabattement spécifique : calcul des pertes de charges, (d’après
J. FORKASIEWICZ, 1978).
Pompages d'essai en régime permanent 136
0 72 72
temps
sr
rabattement (h)
résiduel sr
s
Figure 4-9
Pompage d’essai longue durée.
"
Q e -vdv
s=
4! T v Q x S
2
s= W(u) U=
u ou 4!T avec 4T t
h ho
couche semi-perméable
∞ couche aquifère ∞ r b
couche imperméable
Figure 4-10
Puits parfait en nappe captive
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 139
Q 0,08 Q
s= W (u) = W (u)
4!T T
où :
2
x S
u=
4Tt
100
10
W(u)
,1
,01
,001
-15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Figure 4-11
Courbe standard de Theis.
On a alors :
Q 0,08 Q
s= F (u') = F (u')
4!T T
avec
4Tt 1
x= =
rS u
2
ou encore :
y 4Tt
0,08 Q = T et S = 2
s
r x
100
10
1
5
,1
,01
1/u
,001
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Figure 4-12
Courbe standard de Theis, selon 1/u.
0, 08 Q
T = F (u' )
s
4Tt
S=
2
x u'
u 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0,219 0,049 0,013 0,0038 0,0011 0,00036 0,00012 38.10-6 12.10-6
.10-1 1,82 1,22 0,91 0,70 0,56 0,45 0,37 0,31 0,26
.10-2 4,04 3,35 2,96 2,68 2,47 2,30 2,15 2,03 1,92
.10-3 6,33 5,64 5,23 4,95 4,73 4,54 4,39 4,26 4,14
.10-4 8,63 7,94 7,53 7,25 7,02 6,84 6,69 6,55 6,44
.10-5 10,94 10,24 9,84 9,55 9,33 9,14 8,99 8,86 8,74
.10-6 13,24 12,55 12,14 11,85 11,63 11,45 11,29 11,16 11,04
.10-7 15,54 14,85 14,44 14,15 13,93 13,75 13,60 13,46 13,34
.10-8 17,84 17,15 16,74 16,46 16,23 16,05 15,90 15,76 15,65
.10-9 20,15 19,45 19,05 18,76 18,54 18,35 18,20 18,07 17,95
.10-10 22,45 21,76 21,35 21,06 20,84 20,66 20,50 20,37 20,25
.10-11 24,75 24,06 23,65 23,36 23,14 22,96 22,81 22,67 22,55
.10-12 27,05 26,36 25,96 25,67 25,44 25,26 25,11 24,97 24,86
.10-13 29,36 28,66 28,26 27,97 27,75 27,56 27,41 27,28 27,16
.10-14 31,66 30,97 30,56 30,27 30,05 29,87 29,71 29,58 29,46
.10-15 33,96 33,27 32,86 32,58 32,35 32,17 32,02 31,88 31,76
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 142
Log s
100
W(u) 10
100
1 • • • • •
• • •
10 • •• • •
•• So
+M
•• Log t
,1
to
1 fo
,1 Log I/u
vo
Figure 4-13
Exemple d’application : courbe de Theis.
Q W(u)
s=
4!T
2
1 x S 4T
t= . = 2
u 4T ux S
implique que la relation t : s(t) se déduit de la relation 1/u : W(u) par une
translation oblique dont les composantes sont :
Q
selon Os : log
4!T
2
x S
selon Ot : – log
4 T
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 143
so 4 T to
avec fo = et vo = (cf. figure 4-13) on obtient :
Q/4 π T s r2
Q Fo 4 T to
T= S=
2
4 ! So x vo
W
Il est possible de simplifier le problème. En effet, puisque T = 0,08 Q s , c’est le
W
rapport s qui compte. Or, dans un diagramme log-log, le déplacement d’une
longueur quelconque α correspond à la multiplication par le nombre 10α et le rapport
10α W
ne change pas. Il suffit donc de rechercher la correspondance entre une
10α s
fraction simple de s par exemple 1 et les puissances de 10 et la graduation
correspondante de W pour éviter une division double. Il en est de même pour le
coefficient d’emmagasinement.
4Tt
Puisque S = 2 il faut prendre x = 1, 10 ou un nombre simple.
r x
La figure 4-13 montre la superposition des deux graphiques obtenus : courbe de Theis et
courbe expérimentale. Cette superposition permet de relever les données suivantes :
1 1
W(u) = 4,04 (valeur de u pour u = 100)
1
u = 100
Δs = 20 cm
t = 100 mn = 6 000 s
connaissant la valeur de Q et le valeur de x on peut aisément calculer T et S
Si Q = 120 m3/h = 0,033 m3/s et x = 45 m on obtient :
–2 2
T = 0,08 Q F(u') = 0,08 . 0,033 . 4,04 = 0,53 = 53.10 m /s
s 0,2
"
Q e -vdv
s=
4! T v
u
! 2 3
Q 1 v v v
s= – 1 + – + ± .......... dv
4!T v 2 3! 4!
u
soit en intégrant :
+!
2 3 4
Q v v v
s= Ln(v) – v + – + ± ..........
4!T 2,2! 3,3! 4,4! u
Q 4Tt
s= (Log – 0,577216)
2
4!T x S
d’où,
Q 2,25 T t
s= Log
2
4!T x S
0,183Q 2,25 T t
s= log
T 2
x S
2
10 x S
t!
4T
Si on pose :
0,183 Q 2,25 T
a= log
T 2
x S
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 146
0,183 Q
b=
T
Y=s
x = log t
on obtient : Y = ax + b
C’est l’équation d’une droite qui se représente en portant en ordonnée les valeurs
de Y = s et en abscisse les valeurs de log t = x. Pour faciliter les choses on utilise un
papier semi-logarithmique (arithmétique en ordonné, logarithmique en abscisse).
On portera directement en abscisse les valeurs de t. L’établissement de cette
droite permet de déterminer T et S.
a) Détermination de T
La pente de la droite est représentée par b.
0,183 Q !s
Comme b = =
T ! log t
0, 183 Q 0,183 Q
On aura T = =
b !s
! log t
b) Détermination de S
On détermine graphiquement le point d’intersection de la droite de l’axe des
abscisses pour ce point xo au temps to.
On a s = 0 c’est-à-dire Y = 0
0,183 Q 2,25 T t 0
Soit s = log =0
T 2
x S
0,183 Q
Comme ne peut être nul :
T
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 147
2,25 T t 0
log =0
2
x S
2,25 T t 0
=1
2
x S
2, 25 T t 0
S =
2
x
s
Y=
Q
0,183 2,25 T
a= log
T 2
x S
0,183
b=
T
x = log t
On a toujours Y = ax + b
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 148
0,183
comme b =
T
0,183
on aura T =
b
0,183 Q 2,25 Tt
s= log 2 = 0
T x S
d’où :
Tt
Rf = 1,5
S
On remarque que dans cette formule Q n’apparaît pas, le rayon d’influence est
T
donc indépendant du débit pompé. Le rayon d’influence est fonction du rapport S et
du temps ; il croit approximativement comme la racine carrée du temps.
Cependant, cette distance fictive appelée parfois rayon d’action fictif est purement
théorique car l’équation de JACOB est grossièrement fausse pour les faibles
rabattements. Mieux vaut évaluer les effets d’un pompage par le calcul du
rabattement au temps t et à différentes distances au moyen de la fonction de Theis (cf.
chapitre 4.5.1).
On voit que la convergence de W(u) vers 0 est très rapide quand u augmente ainsi
qu’en témoignent les valeurs suivantes :
Cela signifie qu’à une distance r donnée et au-delà d’un certain temps, les
variations du rabattement ne sont plus perceptibles.
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 149
En simplifiant on obtient :
0,183 Q t + t'
s= log
T t'
Si on pose :
0,183 Q
b=
T
Y=s
t + t'
x = log
t'
Si pendant l’essai il y a eu plusieurs débits successifs on peut utiliser le débit fictif, par
exemple :
1er palier Q = 20 m3/h pendant 24 h = 480 m3
2e palier Q = 40 m3/h pendant 24 h = 960 m3
3e palier Q = 60 m3/h pendant 24 h = 1440 m3
------------
2880 m3
2880
soit un débit fictif continu de 72 = 40 m3/h
Les mesures vraiment significatives ne sont pas celles effectuées pendant les
premiers instants de la remontée ni celles effectuées à la fin. Ces dernières peuvent en
effet être perturbées par l’évolution naturelle de la nappe, par exemple : pour les
première mesures la deuxième partie de l’équation de Theis n’est pas négligeable et
la courbe représentative de la remonté n’est pas une droite. Ce sont donc les mesures
effectuées entre ces deux périodes extrêmes qu’il faut utiliser.
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 151
3
4
1
log t
Figure 4-14
Figures rencontrées dans la courbe de Theis.
— D’une part, comme nous l’avons vu, la courbe réelle obtenue au début du
pompage est au-dessus de la courbe théorique. Il faut attendre que les temps de
pompage soient suffisamment longs pour pouvoir négliger le deuxième terme de
l’équation de Theis.
— D’autre part, l’autre extrémité de la courbe peut présenter des variations de
pente (cf. figure 4-14).
La courbe (1) représente l’écoulement transitoire dans les conditions idéales.
Cependant sous l’effet du pompage le cône de dépression de la nappe s’évase de plus
en plus ; il peut arriver qu’il sollicite un milieu de nature différente du milieu initial.
— Ce second milieu peut être une limite imperméable, ou une zone de moins
bonne ou de meilleure perméabilité. Ces variations se constatent sur la courbe.
— Une moins bonne perméabilité (2) fera augmenter le rabattement s et la
courbe s’infléchira vers l’axe des ordonnées.
— Une meilleure perméabilité (3) aura l’effet inverse du précédent.
— Une stabilisation (4).
Il est généralement admis que les méthodes classiques utilisant les solutions de
l’équation de Theis, dans l’hypothèse d’un écoulement radial circulaire pour un
aquifère homogène, isotrope et d’extension infinie, sont transposables à ce cas. On
convient alors simplement de poser que la distance r qui intervient dans les formules
(distance du point d’observation au point de prélèvement) est égale au rayon rp du
puits. Toutefois, ce faisant, on néglige implicitement tous les phénomènes
perturbateurs dont le puits et son voisinage sont le siège. Or ceux-ci peuvent être
importants et rendent souvent délicate l’interprétation des mesures de niveau
effectuées sur le puits.
Ces phénomènes assez divers dans le détail peuvent, si l’on ne considère que
leurs effets sur le comportement du niveau d’eau dans le puits, être groupés en deux
catégories :
— l’effet pariétal (ou skin effect, ou encore effet de puits), qui se manifeste lors
de la phase d’abaissement du niveau ;
— la post-production qui apparaît à la remontée.
La description qualitative sommaire de ces « effets parasites », l’examen de leur
spécificité et de leur interaction méritent de faire l’objet d’un bref exposé
préliminaire. Quantitativement ces perturbations se traduisent par l’apparition d’une
perte de charge singulière affectant les rabattements mesurés dans le puits. Nous
résumons la méthode permettant de chiffrer cette perte de charge.
La post-production
Ce phénomène intéresse exclusivement la phase de remontée du niveau
piézométrique consécutive à l’arrêt du pompage. Il consiste en un déplacement du
fluide vers le puits afin d’assurer l’équilibre des pressions. En d’autres termes, si l’on
néglige la compressibilité de l’eau dans l’ouvrage (hypothèse licite dans le cas de
forages d’eau captant des aquifères à faible pression de couche) ce mouvement a pour
but d’assurer le remplissage du puits. En toute rigueur, la post-production se
manifeste durant toute la phase de remontée. En pratique, elle n’est réellement
sensible que dans la mesure où les variations de volume dans le puits sont
importantes.
Donc, compte tenu de la formulation logarithmique de la variation du niveau en
fonction du temps, son influence se manifeste surtout dans les premiers instants
suivant l’arrêt du pompage, alors que les variations du niveau d’eau dans le puits (et
par conséquent les variations de volume) sont rapides.
De même, il en résulte que l’importance de la post-production dépend du
diamètre du puits et de la valeur du rabattement atteint à l’issue du pompage.
On verra par la suite que, par l’intermédiaire de ce dernier paramètre, la post-
production et l’effet de puits sont deux phénomènes très liés au début de la remontée
du niveau piézométrique.
2,25 T t o
S=
2
rp
Interprétation quantitative
On se placera dans le domaine de validité de l’équation de Jacob. En outre on
considérera que l’essai de pompage effectué à débit constant comporte l’observation
régulière des niveaux piézométriques pendant l’abaissement et la remontée du niveau
de l’eau. La formule de Jacob s’écrit :
2,3 Q 2,25 T t
Ho – H = log
2
4!T r S
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 155
avec :
Q : débit pompé (m3/s)
t1 : durée du pompage (s)
t : temps mesuré depuis le début du pompage (s)
t' : temps écoulé depuis l’arrêt du pompage (s)
Ho : cote du niveau statique (m)
Hf : cote du niveau dynamique dans le forage
H : cote du niveau dynamique dans le forage à la fin de l’abaissement au
temps t (m)
T : transmissivité (m2/s)
S : coefficient d’emmagasinement (sans dimension)
rp : rayon du puits (m)
r : distance du point d’observation au forage (m)
r2 S
sachant que 4 T t < 10–2
Si l’on tient compte des pertes de charges dues à l’effet de puits :
2,3 Q 2,25 T t
Ho – H = log + "H p
2
4!T r S
2,3 Q 2,25 T t 1
Ho – H = log + "H p
4!T 2
rp S
2,3 Q t 1 + t'
Ho – H = log
4!T t'
et si t'<< t1 :
2,3 Q 2,25 T
H' – H f = log + "H p
4!T 2
rp S
A l’aide de cette relation il devient donc possible de calculer les pertes de charge
ΔHp dues à l’effet de puits sous réserve que l’on connaisse Hf, t' H’, rp, T et S.
En fait :
— Hf est connu avec précision (mesure directe).
— La détermination de H’ exige que t' soit suffisamment petit pour que
l’approximation soit licite Or, pour de faibles valeurs de t' on ne peut pas négliger la
post-production. Afin de lever cette indétermination on recourra à un artifice qui
consiste à extrapoler la partie linéaire de la courbe de remontée (fin de remontée) au
temps t' de façon à déterminer graphiquement H'.
— La transmissivité T est déduite de la droite d’abaissement ou de la partie
linéaire de la courbe de remontée. Notons au passage que la condition de constance
du débit lors de l’abaissement (qui sous-entend la constance des ΔHp) est
indispensable à la détermination de T.
— Dans la mesure où l’on ne connaît que la courbe d’abaissement, influencée
par l’effet de puits, toute détermination précise de S est impossible. Toutefois ce
paramètre intervenant par l’intermédiaire de son logarithme, on pourra se contenter
d’une estimation de ce coefficient en s’appuyant sur les caractéristiques géologiques
du réservoir.
A titre d’exemple nous présentons le calcul de l’effet de puits sur le forage A14 du champ
captant d’Aubergenville (78) qui exploite la nappe de la craie sparnacienne.
La figure 4-15 représente les variations respectives du rabattement spécifique en fonction
de log t. La courbe de descente possède une partie linéaire qui permet de déterminer la
transmissivité T = 2,2.10–2 m2/s.
Le calcul des pertes de charges liées à l’effet de puits se ΔHp s’obtient facilement à partir
des données du pompage :
Q = 0,075 m3/s
r = rp = 0,4 m
Smoyen dans la craie = 0,02
Ho – Hp = 9,5
t1 = 175480
A partir de l’équation :
2,3 Q 2,25 T t 1
Ho – Hf = log + "H p
4!T 2
rp S
on tire
2,3 Q 2,25 T t 1
!H p = H o – H f – log
4"T 2
rp S
Interprétation des pompages d'essai en nappe captive 157
d’où
–2
2, 3 . 0, 075 2, 25 . 2, 2.10 . 175480
!H p = 9, 5 – log = 5, 48
–2 0, 16 . 0, 02
4 " . 2, 2.10
ΔHp
on obtient Q # 73. Ce résultat confirme l’existence d’un fort effet de puits et permet de
quantifier sa contribution au rabattement total qui est ici de 57 %.
= 93 + 6,6 log t
lle s/Q
Courbe rée
100
!H
(effet de puits)
Q
50
éorique
Courbe th
0
10 100 1000 10000 100000
t (s)
Figure 4-15
Abaissement du niveau piézométrique dans le forage.
Q
surface du sol piézomètre
niveau de la nappe libre
cône de rabattement s
K' b'
drainance
couche semi-perméable
∞ couche aquifère ∞ l K b
couche imperméable
Figure 4-16
Puits parfait en nappe semi-captive.
T b'
et B = = facteur de drainance
K'
a) Paramètre de drainance
Paramètre de la couche semi-perméable caractérisant la capacité de cette couche à
transmettre l’eau verticalement. Il se définit comme le débit qui s’écoule à travers une
unité de la surface limite entre la couche aquifère captée et son éponte semi-
perméable (toit ou mur), pour une différence de pression unitaire entre la nappe
captée (dite aussi principale) et la nappe alimentant la drainance.
Il a la dimension : T–1. Les valeurs de ce paramètre signalées par quelques
auteurs s’échelonnent entre 10–7 sec–1 et 10–9 sec–1.
Interprétation des pompages d'essai en nappe semi-captive 160
b) Facteur de drainance
Paramètre caractérisant les effets de drainance dans les nappes semi-captives. Un
facteur de drainance élevé correspond à une distance faible, et inversement. En fait, il
a été introduit surtout pour la commodité des calculs, et ses valeurs sont rarement
citées par les auteurs. Il a la dimension d’une longueur : L.
Q r 0,08 Q r
s= F u', = F u',
4!T B T B
r r
où F(u', rB ) est une fonction tabulée en fonction de u' et B .
Toutes les courbes se terminent par un palier horizontal, leur début étant identique
à la courbe de Theis. On construit sur graphique bi-logarithmique la courbe des
rabattements observés en fonction du temps, et on la superpose sur une des courbes
type (cf. figure 4-17).
r
Les coordonnées d’un point quelconque dans les deux systèmes d’axes F(u', B ),
r
u', s et t ainsi que la valeur de B qui a permis l’ajustement des courbes, permettent de
calculer :
0,08 Q r
T= F u' ,
s B
4Tt
S=
r2 u'
r
B=
r
B
K' T
=
b' B 2
Figure 4-17
Courbes type d’un aquifère semi-perméable en régime transitoire (d’après WALTON).
Interprétation des pompages d'essai en nappe semi-captive 162
Elle ne peut être appliquée que lorsqu’il est possible d’extrapoler les valeurs de s
de manière à trouver la valeur de smax Cette méthode utilise les fonctions :
to ti
0
5 smax
,1 1 10 t 100
Figure 4-18
Courbe s = log t. Méthode du point d’inflexion de Hantush.
1 Q r
s i = s max = Ko
2 4!T B
2,3 Q – r 0,183 Q – r
mi = e B= e B
4!T T
Interprétation des pompages d'essai en nappe semi-captive 163
en ce même point :
2
' r S r
u i= =
4 T ti 2 B
2,3 s i r r
= eB K o
mi B
r
r
permettent de déterminer la fonction e B k o et on tire des tables :
B
r
r r
e B et d' où B =
B r
B
0,183 Q – r 2 T ti K' T
T= e B S= =
mi Br b' B 2
Les valeurs de la fonction exK0(x) ont été tabulées par M.S. HANTUSH.
Q r 0,159 Q r
s= Ko = Ko
2!T B T B
r r
La courbe-type est un report logarithmique de Ko (B ) en fonction de B et le
report de données est celui de s en fonction de r. Sur papier logarithmique la
r r
superposition donnera les coordonnées Ko (B ), B , s et r qui serviront à calculer T et
K'
b' d’après les relations :
0,159 Q r
T= Ko
s B
et
Interprétation des pompages d'essai en nappe semi-captive 164
K' T T
= =
b' 2
B
2
r
r
B
r
K0
B
10
,1
,01
0,001! ! 0,01! ! 0,1! ! r 1! ! 10
B
Figure 4-19
Courbes type d’un aquifère semi-perméable en régime permanent (d’après WALTON).
Pour appliquer cette méthode, les données de plusieurs piézomètres (au moins 3)
sont nécessaires.
2
s
sc = sm – m
2b
avec :
sc : rabattement corrigé,
sm : rabattement mesuré,
b : épaisseur initiale saturée.
to t! t' o t"
0
Figure 4-20
Phénomène d’égouttement en nappe libre.
0,183 Q t
s1 = log
T t0
0,183 Q t
s3 = log
T t' 0
0,183 Q t n
s2 = log
T t0
0,183 Q
T=
b
2,25 T t' 0
S= 2
x
2,25 T t' 0
S + S' = 2
x
avec :
2 2
x S ' x S' 0,561 0,561
t0 = ; t0 = ; t! = ; t" =
2,25 T 2,25 T !" "
Q r 0,08 Q r
s= " u', u' 1, = " u', u' 1,
4!T B' T B'
0,08 Q r
s= E u',
T B'
où
4Tt
u' =
2
r S
0,08 Q r
s= E 1 u' 1,
T B'
Interprétation des pompages d'essai en nappes libres 169
où
4Tt
u' 1 =
2 '
r S
S + S'
Dans le partie centrale (2e phase) si η = S ≥ 100 la courbe tend vers une
horizontale dont l’équation est :
Q
s= Ko r
2!T B
si 10 < η < 100 la seconde partie de la courbe n’est pas une horizontale mais une
courbe de pente nettement plus faible que celle du début et de la fin.
La figure 4-21 comporte deux familles de courbes-types : à gauche la famille A
r r
des courbes-types E (u', B' ) à droite la famille B des courbes-types E1(u1’, B' ).
Les courbes de la famille A servent à analyser la phase initiale de pompage, et
celles de la famille B la phase postérieure au palier.
La méthode d’interprétation consiste à superposer la courbe rabattement/temps
(en coordonnées logarithmiques), d’abord sur une des courbes de la famille A. Les
coordonnées d’un point de coïncidence :
r r
E u', , u' , , s et t permettent l' évaluation de :
B' B'
0,08 Q r 4Tt
T= E u', et de S = 2
s B' r u'
0,08 Q r
T= E 1 u' 1,
s B'
4Tt
S'=
2
r u' 1
2
1 B S'
et = : indice de retard
! T
Interprétation des pompages d'essai en nappes libres 170
Parfois la phase initiale n’est pas visible sur le graphique construit soit parce
qu’elle est très rapide, soit parce qu’il s’agit d’un piézomètre trop éloigné. Dans ce
cas là on ne superpose la courbe observée que sur une des courbes de la famille B.
Figure 4-21
Famille de courbes types de Boulton, (d’après Kruseman et De Ridder, 1970).
Interprétation des pompages d'essai en nappes libres 171
La courbe de rabattement peut alors être schématisée par trois segments (cf. figure
4-22) :
0,183 Q tη
• un palier horizontal d’équation s2 = T log t
0
to t! t'o t"
0
1
2
3
4
5
6
7
8
s
0,1 1 10 100 1 000
t
Figure 4-22
Courbe s = f (log t) — Méthode de Berkaloff pour les nappes libres.
en posant :
2 2
r S ' r S' 0,561
t0 = ; t' 0 = ; t! =
2,25 T 2,25 T !"
Interprétation des pompages d'essai en nappes libres 172
0,561
on peut également poser tα =
α
4.8 Conclusion
Nous avons essayé de donner dans ce chapitre les grandes méthodes
d’interprétation des essais de pompage et nous nous sommes attachés à décomposer
les simplifications mathématiques de manière à ce que le lecteur puisse facilement
utiliser les équations. Cependant, aussi séduisant que soit l’appareil mathématique, il
ne saurait conduire à des résultats sérieux si le problème n’est pas bien posé. Aussi
est-il fondamental, avant de vouloir interpréter des essais de débit, de bien analyser la
situation hydrogéologique. En aucun cas le raffinement de l’interprétation ne saurait
compenser les défauts du programme d’aquisition des données.
Conclusion 173
Il faut également bien prendre conscience que les valeurs trouvées sont des ordres
de grandeur.
Nous nous sommes volontairement restreints à la présentation de méthodes
d’interprétation très connues et bien admises. Il faut savoir que l’analyse des données
d’essai de débit peut aller beaucoup plus loin, le modèle de nappe pouvant être
considéré comme une super-interprétation d’essai de production permettant de
simuler la mise en exploitation d’un champ captant selon toutes sortes de scenarii.
L’analyse sophistiquée des pertes de charge permet d’évaluer la complétion du puits,
il est ainsi possible de vérifier si le travail du foreur et du contrôleur ont été réalisés
dans les règles de l’art. L’interprétation des essais permet également de mieux
appréhender la géométrie de l’aquifère, de mettre en évidence des limites
d’alimentation, etc. Il existe des méthodes mathématiques pour étudier toutes sortes
de forage dans de nombreuses configurations d’aquifère.
Si l’on désire réaliser des essais fiables, il faut s’attacher auparavant à concevoir
un programme de pompage correct, comprenant la mise en place soignée des
piézomètres, le développement du puits, des pompages courts testés à différents
débits, puis un pompage d’une durée suffisamment longue pour que le régime
permanent soit atteint non seulement dans le puits, mais également dans les
piézomètres, pour autant évidemment que l’on travaille en nappe alimentée. Il faut
s’assurer que les opérations sur le terrain sont effectuées avec conscience et ne pas
perdre de vue que ces essais sont délicats et nécessitent des opérateurs entraînés et
compétents.
Pour reprendre H. CAMBEFORT, l’interprétation doit s’appuyer sur le bon sens et
sur l’expérience, beaucoup plus que sur de savantes formules, et l’aspect
mathématique du problème ne devra pas faire perdre de vue l’analyse qualitative des
phénomènes qui est peut-être la plus importante et souvent la plus délicate.
Enfin, l’interprétation des données d’un programme d’essai ne peut se ramener à
l’application de quelques recettes simples. Elle exige de l’esprit critique, du
discernement et un certain sens du « diagnostic », car les conditions naturelles sont
souvent trop complexes pour correspondre à un schéma conceptuel trop simplifié. Il
faut également résister à la tentation d’appliquer des formules en dehors de leur
domaine de validité, pour en tirer des résultats numériques qui risquent d’être
illusoires sans que cela soit évident pour leurs utilisateurs. C’est pourquoi le rôle de
l’hydrogéologue est primordial dans l’élaboration du programme d’acquisition des
données et les travaux d’interprétation.
Notation employée
r S'
T
β 4B S = facteur entrant dans B' = facteur d’égouttement
αS'
la fonction H(u', β)
des nappes libres (ou facteur de
drainance des nappes semi-
b épaisseur de l’aquifère captives)
b' épaisseur de l’éponte semi-
perméable r
φ (u', B ) fonction du puits pour les nappes
semi-infinies
Conclusion 174
S coefficient d’emmagasinement
' r instantané de la couche aquifère
ζ(u',u ,B ) fonction du puits pour les
1
nappes libres
S' coefficient d’emmagasinement de
F(u') W(u) = fonction du puits pour les l’éponte semi-perméable ou
nappes captives coefficient d’emmagasinement
retardé de la couche aquifère en
r nappe libre
F(u',B ) fonction du puits pour les nappes
semi-captives avec drainance SS' coefficient d’emmagasinement
total (S + S')
'
H(u , β) fonction du puits pour les nappes T transmissivité (T = K b)
1
semi-captives
t temps écoulé depuis le début du
pompage
r
K o (B ) fonction de Bessel modifiée de t' ou tr temps écoulé depuis l’arrêt
second degré et d’ordre zéro du pompage (temps de la
remontée)
K coefficient de perméabilité
horizontale de l’aquifère r2 S
u 4Tt = argument des fonctions de
K' coefficient de perméabilité puits
verticale de l’éponte semi-
perméable 1 4Tt
u' u = = argument des
r2 S
K'
paramètre de drainance fonctions de puits
b'
4Tt
Q débit de pompage u" = argument des
2 S'
r (S + 3 )
Qc débit critique
fonctions de puits
r distance du point considéré à 4Tt
l’axe du puits de pompage u''' 2 = argument des
r (S + S')
rp rayon du puits de pompage fonctions de puits
sm rabattement mesuré
5.1.1 L’environnement
Comme cela a nécessairement été précisé dans le marché de travaux, il importe de
faire respecter les contraintes d’environnement et les moyens à mettre en œuvre pour
être en conformité. Ces éléments doivent être abordés dès les premières réunions
avec l’entreprise.
A titre indicatif la « check list » suivante donne les grandes lignes des contraintes
environnementales qui peuvent se poser :
— Accès au chantier :
• la solidité des voies ou des terrains d’accès est-elle compatible avec la
circulation d’engins lourds ?
• qui prend en charge les renforcements éventuels, voire les dégradations ?
Un constat de l’état des lieux peut être utile, selon la nature des
dégradations potentielles. Cette intervention peut être confiée à un huissier
de manière à disposer d’éléments indiscutables et légaux.
— Emplacement du chantier :
Il importe de matérialiser sur le site, la zone réservée à l’entreprise et de bien
définir l’installation du chantier :
• le terrain est-il inondable ?
• doit-il être clôturé ?
• y-a-t-il des risques de projection pour les riverains ?
• y-a-t-il des dangers particuliers ?
Il convient également de rappeler et de signaler qu’il s’agit d’un chantier
(dispositions à prendre vis-à-vis de la sécurité du travail).
— Raccordements VRD pendant les travaux
Tous les problèmes de raccordement sont à évoquer, ne serait-ce que pour les
comparer aux dispositions du marché.
• Alimentation électrique ou groupe électrogène (à la charge de qui ?).
• Alimentation en eau.
• Ecoulement des rejets. Il en existe de trois natures :
. les eaux de lavage du matériel et de développement de l’ouvrage. Elles sont
souvent chargées de boue ou de bentonite. Où vont-elles pouvoir s’écouler
sans nuisances ?
. l’eau des pompages d’essais : ces pompages peuvent parfois représenter un
débit important et il est indispensable de s’assurer de la possibilité du rejet.
. les rejets des eaux après acidification : rejets dans l’environnement après
les avoir neutralisées, évacuation, etc.
Contrôle préliminaires au démarrage des travaux 177
— Nuisances :
Les travaux de forage sont bruyants et salissants. Il importe donc de s’assurer que
des mesures ont été prises par l’entreprise pour limiter ces nuisances vis-à-vis des
riverains. A ce sujet, il sera parfois utile d’établir un état initial de l’environnement
sonore du site et de prévenir la mairie et le voisinage de la nature et de la durée des
travaux.
Il importe également de fixer les horaires du chantier en fonction du bruit
admissible et de s’assurer que les moyens de nettoyage, d’entretien et de sécurité du
chantier sont prévus. Il est notamment nécessaire de respecter les directives de la
Commission Environnement du Comité des Techniciens en ce qui concerne le seuil
admissible de bruit.
• Le niveau de pression acoustique, LA10, ne doit pas dépasser 55 dB à 300
mètres pendant 90 % du temps (sur 24 heures).
• La valeur LAeq, T qui ne doit pas dépasser 65 dB est rapportée à la durée
représentative de 8 heures de manœuvres et à la durée représentative de 16
heures de forage, pour une journée de 24 heures de fonctionnement de
chantier.
« Les mesures nécessaires à l’établissement des courbes iso-soniques (Rose des
bruits) devront être effectuées par un organisme compétent, agréé par les deux
parties, conformément aux Prescription des normes NFS 31-110, NFS 31-010 et des
normes concernant les appareils de mesure NF 31-009 et NFS 31-109, ainsi que
l’arrêté du 15 mai 1986 (JO du 09.07.86) ».
5.1.2 Le matériel
L’entreprise doit fournir la liste du matériel et des engins qu’elle va utiliser. Il
importe d’en vérifier la conformité par rapport au cahier des charges (puissance de
l’atelier de forage, existence sur le chantier de tout le matériel prévu, etc.) et sa
présence effective avant que le chantier ne démarre.
On constate fréquemment des différences entre le matériel décrit au marché et le
matériel présent sur le site. Cela peut donner lieu à des retards dans les travaux et à
des contestations.
Il faudra s’assurer en outre :
— que l’atelier dispose d’un métrage suffisant en tubes pleins et crépinés de
façon à pouvoir équiper le forage dès la fin de la foration et ce quel que soit le
schéma d’équipement choisi. Dans ses grandes lignes, ce schéma aura été défini au
vu des études préliminaires,
— que l’ouverture des crépines et la nature du massif filtrant (si nécessaire) sont
appropriées à la géologie et à la granulométrie présumée de l’aquifère (voir chapitre
III),
— que les fluides de foration sont agréés alimentaires, et présents en quantité
suffisante,
— que le chantier est correctement approvisionné et qu’il peut faire face en cas
de problème à la foration, etc.
Contrôle préliminaires au démarrage des travaux 178
c) Percussion réfléchie
Ce paramètre permet d’apprécier la dureté de la roche, il n’est enregistrable qu’au
marteau fond de trou ou au marteau perforateur.
Les roches dures nécessitant une forte percussion retransmettent au moyen du
train de tiges les ondes de percussion en surface, alors que les roches tendres
absorbent une grande partie de l’énergie de percussion avec une faible transmission à
la surface. Dans le cas de rencontre de vides francs :
— le marteau fond de trou ne transmet pratiquement plus de percussion
réfléchie, mais celle-ci se révèle très brutale dès le nouveau contact,
— le marteau perforateur a une percussion réfléchie très forte, alors qu’elle est
faible si la fissure est remplie d’argile.
e) Couple de rotation
Le couple de rotation donne le couple exercé sur l’outil pour pénétrer dans la
roche. Il est évidemment influencé par la dureté des différentes couches, par leur
aptitude à « coller » (marnes), à gonfler à l’eau, par la pression sur l’outil et par la
pression du fluide d’injection. C’est un complément aux autres paramètres.
f) Autres paramètres
D’autres paramètres différents de ceux qui ont été résumés ci-dessus existent
également, ce sont :
— la vitesse de rotation,
— la retenue (force de freinage),
— l’accélération du marteau (amplitude de l’onde de percussion réfléchie par le
sol à la base du train de tiges) ,
— l’intervalle de temps entre deux prises de mesures (vitesse moyenne de forage
par opposition à la vitesse instantanée).
Les contrôles particuliers 184
Vitesse
Qualité du d’avancement Pression sur Percussion Couple de Pression
terrain ou l’outil réfléchie rotation injection
pénétration
— L’essai Lefranc-Mandel, que nous citons pour mémoire, car cette méthode,
qui donne des coefficients de perméabilité ponctuels pour les terrains alluvionnaires,
n’est guère utilisée pour les forages d’eau,
— L’essai Lugeon. Il donne également une perméabilité ponctuelle en un point
du forage testé. La perméabilité obtenue par cette méthode est une perméabilité de
fissures. L’essai Lugeon est utilisé surtout dans les forages de diamètre inférieur à
150 mm.
Débit d d
Pression p p
Ecoulement laminaire Ecoulement turbulent Claquage de terrain
d d d
p p p
Débourrage à haute Colmatage à haute Débourrage
pression pression progressif
d d d
p p p
Ouverture élastique Colmatage basse Colmatage basse P
de terrain pression puis puis débourrage
haute pression haute pression
Figure 5-1
Forme des courbes de débit / pression (d’après R. LAUGA, 1990).
Les contrôles particuliers 186
2Q
N = (P + 0,1 H) L
avec :
N : coefficient de Lugeon
Q : quantité totale d’eau absorbée (en litres par 5 mn)
P : pression de l’eau (bar)
H : profondeur du niveau statique
L : longueur de la tranche
L’essai Lugeon se pratique dans une tranche de forage qui doit être isolée du reste
du forage. Il consiste à injecter de l’eau sous différentes pressions croissantes jusqu’à
une pression P = 1MPa (environ 10 bars) et de revenir à P = 0 par les mêmes valeurs
de pressions décroissantes et par paliers de 10 minutes.
Ces deux séries d’essais permettent d’établir deux courbes débit/pression qui,
théoriquement, doivent se chevaucher. En pratique, on constate que les courbes ont
des formes différentes dont les interprétations peuvent se faire selon le graphique 5-1.
Figure 5-2
Corrélation entre logs électriques et « gamma ray » — Champ captant de Mikhili M2,
Djebel Akdar, Libye (d’après documents Arlab).
Figure 5-3
Corrélation entre les caractéristiques géoélectriques enregistrées par diagraphie et les
résultats de forage. Zone de Qatif, Arabie Saudite (d’après document Arlab). La strate
résistante correspondant à des calcaires éocènes perméables est figurée en pointillé.
Les contrôles particuliers 189
a) Carottage électrique
Le carottage électrique a pour but de préciser les cotes et la nature des terrains
aquifères rencontrés en vue de leur exploitation. Cette méthode consiste à enregistrer,
en fonction de la profondeur, deux courbes liées, l’une à la résistivité, l’autre au
potentiel électrique des terrains traversés.
— La résistivité varie en réponse à un changement de la nature des roches. La
résistivité est inversement proportionnelle à la quantité d’eau contenue dans l’unité
de volume de la roche considérée et à la conductivité de cette eau.
— Le potentiel varie (polarisation spontanée) en fonction de deux paramètres
distincts : l’électrofiltration et l’électroosmose :
• l’électrofiltration est le résultat du mouvement des eaux se dirigeant vers
l’intérieur du niveau poreux, ce qui montre une anomalie négative à
l’aplomb de ces couches poreuses et engendre une force électromotrice. Le
sens de cette anomalie peut, tout en montrant des potentiels positifs,
indiquer une couche à forte pression débitant dans le forage.
• l’électroosmose est la force électromotrice proportionnelle au logarithme
du rapport de leur résistivité entre deux électrolytes différents.
b) Carottage acoustique
Le carottage acoustique permet de déterminer la structure de la roche, sa
lithologie, la porosité relative de différentes formations. Il peut aider à localiser les
venues d’eau les plus importantes dans les roches semi-consolidées ou consolidées
(grès, conglomérats, roches ignées). Il peut permettre aussi de préciser le niveau
statique de la nappe et détecter les nappes suspendues et les fractures éventuelles.
Il mesure la vitesse de propagation d’un signal acoustique créé par une source
électromécanique dans le forage. Il faut se souvenir que le rocher ou les grains d’une
matrice rocheuse sont meilleurs conducteurs de la vague acoustique que le fluide
situé dans les pores.
Les contrôles particuliers 190
c) Méthodes nucléaires
Chaque formation émet des radiations parmi lesquelles on note l’émission de
rayons gamma. En introduisant dans le forage une source radioactive génératrice de
rayons gamma (Césium 137 ou Cobalt 60 par exemple), on peut créer une dispersion
de ces rayons. Cette méthode, appelée rayons gamma-gamma permet d’obtenir une
courbe de densité des terrains testés. En général, plus la densité est élevée, plus la
porosité est faible. Les détecteurs sont des compteurs à scintillation réglés pour
détecter les rayons gamma les moins énergétiques. Ces rayons diffusés par effet
Copton ont perdu le plus d’énergie et proviennent donc d’une zone éloignée mais ne
dépassant généralement pas 15 cm.
Le carottage par neutrons donne une indication sur la porosité totale d’un milieu
saturé et également sur le degré d’humidité d’un milieu non saturé.
e) Mesures thermométriques
Les mesures de température dans les forages permettent d’obtenir les
renseignements suivants :
— détection des périodes de recharges saisonnières,
— localisation d’une perte d’injection ou d’une venue d’eau,
— étude de la circulation des fluides du terrain derrière le tubage,
— repère du niveau de remontée du ciment derrière le tubage après cimentation.
La température en chacun des points du fluide dépend :
— de la conductibilité thermique de la roche adjacente,
— de la distance à partir de la surface,
— du gradient géothermique.
En général, le gradient géothermique est plus grand dans les formations à grande
conductivité hydraulique.
Pour détecter des pertes de fluide de forage, on fait une mesure après arrêt de la
circulation, puis, après une nouvelle circulation de boue, on refait une seconde
mesure. Au droit du niveau absorbant, la boue est plus froide.
Pour détecter une venue d’eau, il faut extraire une partie de la boue et l’on
constate qu’au-dessous de la venue d’eau, la température est inférieure à la
température de la venue d’eau.
Les contrôles particuliers 191
f) Micromoulinet
Cet appareil sert à mesurer les vitesses de courants verticaux à l’intérieur des
forages dans des terrains de bonne tenue, non tubés ou crépinés dans des terrains
granulaires. Il dispose d’une hélice qui produit un courant électrique quand elle
tourne, ce signal est transmis et enregistré à la surface. En fonction du nombre de
tours de l’hélice, et par référence à un étalonnage préalable, on obtient une mesure de
vitesse du courant, fonction directe du débit puisque la section du forage est
constante.
On peut localiser aussi des pertes de circulation et des zones plus ou moins
aquifères.
Cet appareil permet de faire des essais statiques (mesure des vitesses naturelles de
la nappe) et des essais dynamiques au cours desquels on accélère les vitesses de
circulation naturelle par injection d’eau ou, le plus souvent, par pompage, à niveaux
constants et en régime permanent.
Les essais s’effectuent par différence de niveau de 0,10 à 0,50 mètre et par paliers
descendants puis remontants. Lorsque la vitesse apparente du courant est plus grande
à la descente, cela signifie que le courant est ascendant et vice-versa.
Le micromoulinet ne donne qu’un ordre de grandeur des perméabilités relatives
des différents horizons aquifères. Enfin, il permet dans des forages en exploitation de
mettre en évidence la zone productrice de l’aquifère.
100
80
Pourcentage de débit
Nappe libre
60
Nappe captive
40
20
0 20 40 60 80 100
Pourcentage de rabattement
Figure 5-4
Relation générale rabattement-débit en nappe libre et en nappe captive.
Supposons un forage dans une nappe libre de 30 mètres de profondeur avec un niveau
statique à 10 mètres. Au cours d’un essai à 20 m3/h, le niveau dynamique s’établit à 12
mètres, soit un rabattement de 2 mètres.
Les contrôles particuliers 194
5.3.5 L’équipement
A la fin de la foration et avant d’équiper, il est parfois nécessaire de vérifier
quelques paramètres tels que la verticalité du trou ou l’absence d’aspérités qui
pourraient gêner la descente du tubage.
— Pour débarrasser le trou de toutes les aspérités indésirables, il existe un outil
spécial, l’aléseur. Cet outil comporte des rouleaux striés, en acier très dur et inclinés à
la périphérie Les diamètres de ces outils se situent de 6” ou 6”1/2 à 24” ou 26”.
— La vérification de la verticalité est aussi très importante pour favoriser la mise
en place de la colonne d’exploitation. Une déviation de 0,25 à 0,50 % est acceptable à
condition que la rectitude soit correcte. Au-delà, il peut y avoir des problèmes qui
affecteront le fonctionnement de la pompe. En général, le CCTG, article 10-4, admet
une verticalité des tubes de soutènement définitif avec un angle de 1 degré
sexagésimal par tranche de 30 mètres, par rapport à la verticale. Citons pour mémoire
quelques méthodes de contrôle de la verticalité.
• Dispositif avec un disque en matière plastique. L’appareillage consiste à
utiliser un mât et une poulie dont l’axe sera à une hauteur déterminée (3
mètres en général). Un « plomb » est suspendu à la poulie par un câble qui
traverse un disque. Placé à la surface du trou, ce disque gradué indiquera
les différentes valeurs de l’inclinaison du câble à chaque opération (tous les
3 mètres).
• Appareil comportant un container étanche et un pendule. La force de
gravité est contrecarrée par un courant électromagnétique que l’on mesure.
Les valeurs de l’intensité correspondent à des angles d’inclinaison.
• Appareil comportant un ensemble boussole-pendule et une caméra. Il
permet de donner l’inclinaison du forage et l’azimut de cette inclinaison.
Une photographie est prise à intervalles réguliers pour avoir la position du
pendule et de l’aiguille de la boussole.
• Soulignons qu’il existe différents autres types d’inclinomètres :
gyroscopique, chimique, thermique ou mécanique qui mesurent la
déviation d’un pendule.
Les contrôles particuliers 195
Quelle que soit la méthode employée, il faut être attentif, lors de la descente de la
colonne de tubes, à un certain nombre de paramètres.
— ne pas manipuler les tubes sans leur protection de filetage,
— inspecter les filetages qui doivent être propres et graissés,
— éviter de cogner les tubes et surtout les crépines contre des pièces métalliques,
— visser lentement au début pour engager correctement le pas de vis,
— ne pas laisser tomber librement une colonne dans le forage,
— ne pas placer les tubages en compression (rupture ou courbure de la colonne),
— au fur et à mesure de la descente, contrôler la longueur introduite pour
connaître la position exacte du pied de la colonne.
Si, pour une raison quelconque, la colonne de tubage est coincée dans le forage, il
ne faut pas forcer le passage mais remonter la colonne rapidement.
Le tableau V-III résume les différentes méthodes de mise en place des crépines de
captage, avec ou sans massif filtrant, dans différents forages.
Rappelons que les crépines doivent satisfaire à certaines caractéristiques
essentielles.
— Elles doivent avoir un coefficient d’ouverture le plus élevé possible et être en
contact avec un massif très perméable.
— Les orifices doivent comporter des lèvres lisses, sans ébarbures. Ils doivent
avoir une section croissante avec le sens du courant.
— La dimension des orifices doit être fonction de la courbe granulométrique de
la formation. La vitesse recommandée de pénétration de l’eau dans la crépines ne
devant pas excéder 3 cm/seconde. En effet, à cette vitesse, les risques d’incrustation
et d’érosion sont très réduits.
— Il faut choisir une qualité de matériau qui puisse résister à la corrosion et à
l’utilisation de jets sous pression.
Les contrôles particuliers 196
Diamètre
du forage Diamètre extérieur de la crépine en inches (pouces)
en pouces
4 6 8 10 12 16 18 20 24 26
8 24,3 14,2
10 42,5 32,4 18,2
12 64,8 54,7 40,5 22,3
14 91,2 81,1 66,9 48,7 26,4
16 126,6 111,5 97,3 79,1 56,7
18 156,1 145,9 131,7 113,5 91,2 34,5
20 194,5 184,4 170,3 152,0 129,7 72,9 38,5
24 283,7 273,6 259,5 241,2 218,9 162,1 127,6 89,2
26 330,7 324,3 310,1 291,9 269,6 212,8 178,4 139,8 50,6
28 389,2 379,0 364,9 346,6 324,3 267,5 233,1 194,5 165,3 54,7
30 447,9 437,7 423,6 405,3 383,0 326,3 291,9 253,3 264,1 113,5
36 648,5 638,4 624,3 606,0 583,7 526,9 492,4 454,0 364,8 314,2
42 885,7 875,6 861,4 843,2 820,9 794,5 729,7 691,1 602,0 551,3
48 1 159,3 1 149,2 1 134,9 1 116,8 1 094,5 1 037,7 1 003,2 964,8 875,6 824,9
Remarques à propos du tableau : il faut ajouter 10 % à la valeur trouvée pour prendre en compte
les variations du diamètre du forage et la compaction. L’épaisseur du massif filtrant ne doit pas
être inférieure à 3”. Il faut monter le massif filtrant au moins trois mètres au-dessus de la dernière
crépine.
c) La cimentation
Après avoir mis en place la totalité de l’équipement du forage, il est très souvent
nécessaire d’effectuer une cimentation. Cette cimentation a pour but, entre autres :
— de sceller la colonne de tubage aux parois du forage,
— d’isoler la nappe à exploiter des sources de pollution possibles ou d’éviter un
contact non souhaitable avec d’autres nappes.
Il faudra choisir la qualité du ciment en fonction de divers paramètres tels que la
nature des terrains et des eaux rencontrés, la température du terrain, le volume à
mettre en place, etc.
Pour les forages d’eau, généralement peu profonds, on utilise du ciment Portland
ordinaire. On peut également ajouter du ciment à prise rapide pour limiter le temps
d’immobilisation de l’atelier de forage.
Les aspects techniques de l’opération de cimentation ont été abordés au chapitre
III. Attention également à bien utiliser les ciments spéciaux qui conviennent en
fonction de la nature des formations géologiques traversées (gypse, eaux agressives,
etc.).
Les contrôles particuliers 199
5.3.6 Le développement
Nous ne reviendrons pas sur les différentes méthodes de développement détaillées
au chapitre III. A ce stade du contrôle, on s’assurera du respect du protocole défini :
pistonnages, air lift, injection de produits chimiques, etc.
Il faudra vérifier notamment la bonne mise en place du système de
développement. Ainsi, pour une opération d’air-lift, les paramètres à suivre seront les
suivants :
— La longueur totale du tube d’air devra être au moins égale à 2,5 fois la
hauteur totale d’élévation, rabattement compris, (se référer à la figure 3-18 et au texte
y afférent).
— On donnera au tube d’eau quelques mètres de plus qu’au tube d’air.
— Il conviendra de vérifier la pression d’air au démarrage, ainsi que le volume
d’air disponible.
— Diamètres du tube d’eau et du tube d’air en fonction du débit.
— Contrôle de la capacité spécifique. Une formation peut être débarrassée du
sable sans que le classement des éléments restés en place soit optimum. Il faudra
effectuer un contrôle par comparaison du rabattement de la nappe pour un même
débit, avant et après le développement ou par des mesures du coefficient de
perméabilité.
A ce stade du contrôle, il est souvent utile de vérifier une seconde fois la cote du
massif filtrant. En effet, il arrive souvent, voire toujours, que sous l’effet du
développement, le gravier se tasse. Il est alors nécessaire de rajouter du gravier
jusqu’au niveau initialement déterminé.
Enfin, il est difficile, sauf dans des cas très particuliers, de connaître à l’avance la
coupe géologique de façon précise et l’équipement qu’aura le forage. Ainsi, le maître
d’ouvrage a une enveloppe estimative du coût du chantier, fondée sur les bases d’un
calcul théorique et fonction du bordereau de prix unitaire de l’entreprise. La réalité de
chantier est toujours différente et il doit faire face à des dépenses imprévues :
immobilisation du chantier, temps d’instrumentation, temps de développement,
d’essai de puits, nombre d’acidification, longueur du tubage, etc. L’effet pervers que
l’on observe parfois est la conséquence de l’estimation du coût qui entraîne certains
maître d’ouvrage à masquer d’éventuels dépassements de poste et à les remplacer par
d’autres. On assiste ainsi à l’apparition de forages dont les caractéristiques sur le
papier sont assez différentes de celle du terrain car il était plus facile de gonfler
artificiellement certains postes intangibles (immobilisation de l’atelier, essais de
pompage, développement) pour masquer des dépassements de longueurs de tubages
ou de crépines ou tout incident éventuel. Ces « arrangements » à court terme ont pour
conséquence de fausser les directives de maintenance et bien évidemment les
diagnostics de réhabilitation.
Il est fondamental, dans l’intérêt des exploitants et dans le cadre d’une gestion
saine, que les travaux de forage soient réalisés dans la clarté et qu’ils débouchent sur
des rapports fiables. La non-information et les petits arrangements financiers sont le
reflet de vues à court terme sans fondement éthique, et il convient d’abandonner
définitivement ces pratiques.
Il est souhaitable que le maître d’œuvre assiste à cette opération. Cet examen peut
être couplé à une mesure des débits par micromoulinet qui permet de bien cerner les
zones productives, par exemple dans un aquifère calcaire karstique. Cela permettra
d’établir par la suite des comparaisons de productivité et de décider dans le futur des
traitements de réhabilitation.
Dans la mesure du possible, il est bon de procéder à un pompage à un débit
proche de celui de l’exploitation pendant l’inspection caméra. Cela permet de
visualiser des éventuelles remontées de sable, mais ce n’est pas toujours possible à
cause de difficulté du passage du câble de la caméra à côté de la pompe.
5.5 Conclusion
Le contrôle des travaux au sens large représente une étape essentielle dans la
réalisation du forage d’eau. Le bureau d’étude est responsable de la bonne réalisation
de l’ouvrage. Il est l’interlocuteur direct de l’Entreprise et a sous sa responsabilité, la
supervision d’un certain nombre de points importants dans le déroulement des
travaux, notamment :
— les prélèvements d’échantillons de terrain,
— les profondeurs forées,
— la détermination de la cote des arrivées d’eau ainsi que leur débit,
— la conformité des équipements en relation avec les caractéristiques des
formations géologiques rencontrées,
— la granulométrie du massif filtrant, s’il est nécessaire,
— le suivi de tous les incidents de forage,
— le contrôle des quantités de matériaux mises en œuvre,
— la durée du développement et la qualité des eaux d’exhaure (échantillons),
— la détermination des essais de débit et leur interprétation.
Conclusion 205
Captage en
Captage pompage
au repos Q
Sol Sol
Niveau
dynamique
H
Substratum
imperméable
Figure 6-1
Principe de fonctionnement d’un captage d’eau souterraine en nappe libre (à substratum
horizontal).
Dans le cas d’une nappe libre, le débit du pompage est donné par la formule de
Dupuit :
2 2
! K (H – h )
Q=
2,3 log R/r
avec :
Q : débit de pompage en m3/h,
K : coefficient de perméabilité de la nappe, sans dimension,
H : hauteur en mètres du niveau statique par rapport au fond du trou,
h : hauteur en mètres du niveau dynamique par rapport au fond du trou,
(H – h) représente alors le rabattement de la nappe en cours de
pompage,
R : rayon d’influence du pompage,
r : rayon du forage en mètres.
Lorsque le pompage a lieu dans une nappe captive, le cône de dépression n’est
plus une limite d’écoulement et on a un cône de dépression théorique (cf. figure 6-2).
Protection du forage et du champ captant 210
2! K e (H–h)
Q=
2,3 log R/r
avec :
Q : débit de pompage en m3/h,
K : coefficient de perméabilité de la nappe, sans dimension,
H : hauteur en mètres du niveau statique par rapport au fond du trou,
h : hauteur en mètres du niveau dynamique par rapport au fond du trou,
(H –h) rabattement de la nappe en cours de pompage,
R : rayon d’influence du pompage,
r : rayon du forage en mètres,
e : épaisseur en mètres de la couche aquifère.
Captage en
Captage pompage
au repos Q
Sol Sol
h
e
Substratum imperméable
Figure 6-2
Principe de fonctionnement d’un captage d’eau souterraine en nappe captive (forage
artésien non jaillissant).
Sans trop entrer dans les détails techniques des équations qui régissent
l’écoulement des eaux souterraines lors d’un pompage (cf. chapitre IV), soulignons
simplement que l’application de la théorie du régime transitoire et des formules qui
en dérivent permet en principe :
— de calculer la valeur numérique des coefficients du terrain en partant des
mesures de débit et de rabattement (rôle essentiel des pompages d’essai),
— de prévoir par la suite les rabattements causés par un pompage.
Aire d'alimentation
VUE EN COUPE Zone d'appel
Ligne de partage
Zone d'influence des eaux
ouvrage de
A'
captage
Surface
du sol
Cône de
A rabattement
Niveau de Substratum
la nappe
VUE EN PLAN
Directions
d'écoulement
A A'
Courbes de
rabattement
Figure 6-3
Schéma d’un pompage en milieu poreux (d’après document du BRGM).
a) 100 0,01
Gravier peu silteux, beaucoup de sable b) 150 0,007
c) 170 0,006
d) 200 0,005
a) 150 0,07
Gravier fin à moyen, riche en sable b) 200 0,005
c) 220 0,0045
d) 250 0,004
a) 200 0,05
Gravier moyen à grossier, peu de sable b) 250 0,004
c) 270 0,0037
d) 300 0,0033
a) 300 0,0033
Graviers, galets b) 340 0,0029
c) 360 0,0028
d) 400 0,0025
TABLEAU VI-II — Pouvoir épurateur du sol dans la couverture (sol + zone non
saturée), (d’après W. REHSE, 1977). H est l’épaisseur de la couche de sol
nécessaire pour une épuration. I représente un index caractéristique associé à
chaque type de terrain.
Marnes 10 0,05
Grès avec couches argileuses, argiles, micaschistes phyllites 20 0,025
Basaltes et roches volcaniques 30 0,017
Grauwacke, arkoses, grès argileux ou silteux 50 0,01
Granite, granodiorite, diorite, syénite 70 0,007
Quartzites, grès à silex 100 0,005
Calcaire 200 0,0025
Protection du forage et du champ captant 215
b) Rabattement
Le critère de rabattement est lié aux concepts de zone d’influence et zone d’appel
définis précédemment. Il est très important de délimiter la zone d’appel du captage
car toute pollution intervenant dans cette zone aboutira, à terme, au captage.
c) Temps de transfert
Ce paramètre est basé sur le temps qu’il faut à un polluant pour se déplacer du
point d’entrée dans la nappe jusqu’au captage. Il faut également tenir compte du
transfert dans la zone non saturée.
A l’intérieur de la zone ou aire d’alimentation du captage, on définit des courbes
d’égal temps de transfert ou isochrones. La zone de transfert est d’autant plus étendue
que la protection du captage est meilleure.
Selon la méthode retenue pour le calcul du temps de transfert (temps convectif,
temps modal ou temps d’arrivée), la distance imposée entre le captage et la limite du
périmètre de protection variera. Notons que la méthode la plus employée est celle qui
est basée sur le temps convectif, c’est-à-dire celle qui fait intervenir la vitesse
effective.
d) Distance
La délimitation du périmètre de protection repose dans ce cas sur la détermination
d’un rayon ou d’une distance mesurée entre le forage et un point concerné. Ce critère
a l’inconvénient de ne pas tenir compte des processus d’écoulement et de transfert du
polluant.
e) Limites d’écoulement
Une délimitation des périmètres de protection basée sur ce critère consiste à
utiliser les caractéristiques physiques, topographiques ou hydrogéologiques qui
contrôlent l’écoulement : les limites peuvent être par exemple une rivière, un canal,
une ligne de partage des eaux, une faille, les limites d’alimentation ou une limite
étanche (limite d’aquifère).
g) RésuméLe tableau VI-IV résume les moyens à mettre en œuvre et les méthodes
pouvant être utilisées pour délimiter les périmètres de protection, en fonction du
critère retenu.
Il faut bien prendre conscience du fait que chaque cas de protection de captage est
un cas particulier qui dépend du degré de vulnérabilité de la nappe, des risques de
pollutions chroniques ou accidentelles, des temps de transfert et des conditions aux
limites. Les interdictions et réglementations à l’intérieur des différents périmètres de
protection sont appréciées par l’hydrogéologue agréé et consignées dans la DUP.
Les mesures à prendre à l’intérieur des trois périmètres de protection sont
sommairement les suivantes :
— A l’intérieur du périmètre de protection immédiate, les terrains doivent être
achetés et clôturés par la collectivité exploitante.
— A l’intérieur du périmètre de protection rapprochée, les utilisations possibles
du sol sont plus ou moins restreintes en fonction de la vulnérabilité de l’aquifère et
ces interdictions doivent faire l’objet d’indemnisations.
— A l’intérieur du périmètre de protection éloignée, on ne parle pas
d’interdiction mais de réglementation des activités, installations et dépôts pouvant
présenter un danger de pollution.
Protection du forage et du champ captant 217
Etude pédologique
Pouvoir épurateur Etude du recouvrement : Méthode de Rehse
du recouvrement sondages, perméabilité,
minéralogie, chimie.
Piézométrie Détermination graphique ou par
Rabattement Pompages d’essais le calcul de la zone d’appel ou
Modèles hydrodynamiques modèles
Piézométrie
Pompages d’essais Calcul du temps de transfert ou
Temps de transfert Traçages abaques de modélisation pour la
Modèles de transfert détermination des isochrones
Etude du recouvrement
Bilan hydraulique
Limites Traçages Nomogramme ou nomographe
d’écoulement Analyses chimiques
Piézométrie
Cartographie
Pouvoir épurateur du Multiples.
Distance arbitraire recouvrement (carte de
vulnérabilité)
Piézométrie
Traçages
Note : les études d’environnement et les moyens tels que cartographie et analyses
chimiques sont nécessaires dans tous les cas.
Enfin, la protection sera de plus en plus orientée vers une approche quantifiée des
risques et les dispositions de protection qui vont en découler seront nécessairement
plus étendues et plus contraignantes.
— Un voltmètre.
Il est utile, surtout dans certaines installations rurales où le réseau peut, à certains
moments, accuser des baisses de tension. Dans la mesure où une baisse de tension se
traduit, à puissance égale, par une augmentation d’intensité, le voltmètre peut être
utile pour effectuer ce contrôle.
— Un manomètre.
Installé en tête de puits ou à proximité, il permettra de faire des contrôles divers,
notamment sur le bon fonctionnement de la pompe, en vérifiant les différents points
de sa courbe débit/ pression, ainsi que de vérifier si les conditions de refoulement
sont normales.
— Un dispositif de protection des pompes contre le désamorçage.
Il peut être de différentes conceptions (sondes de niveau, relais de puissance,
flow-switch, etc.) mais, en plus de son rôle de protection, il est un bon indicateur de
la défaillance de la ressource (arrêts selon une fréquence anormale par déclenchement
du système de protection).
— Une prise d’échantillon pour analyses.
Pour les captages non équipés de pompes, essentiellement les sources, le jaugeage
est un élément de contrôle indispensable, ainsi que la possibilité technique d’installer
un contrôle de niveau (limnigraphe).
La pratique montre également qu’il est nécessaire que le captage soit équipé, au
refoulement de la pompe, d’un piquage permettant d’évacuer l’eau pompée sans
passer dans le réseau. Ce dispositif permet notamment de faire des essais de pompage
divers, de stériliser le puits et d’évacuer l’eau, etc.
Pour le captage lui-même :
— Un tube piézométrique permettant, à condition de disposer d’une sonde de
niveau, de vérifier les différents niveaux de la nappe (statique et dynamique).
— Eventuellement, un capteur de pression qui transmettra les mêmes indications
que ci-dessus, mais sous une forme permettant une exploitation informatisée.
Il convient également que le captage soit nivelé (en NGF) de manière à pouvoir
disposer des cotes piézométriques dans un ensemble cohérent de données.
5 ans est nécessaire. Le contrôle de la pompe pourra être effectué en même temps
(remplacement des pièces d’usure).
— L’entretien des équipements de contrôle tels que manomètres, ampèremètres,
compteurs d’eau, etc., est un des éléments de gestion et de fiabilité de la production.
En effet, l’absence de comptage précis ne permet aucun contrôle sérieux du
fonctionnement d’un captage.
Le manque d’entretien est un mauvais calcul économique qui se traduit toujours
par une surcharge financière, car ce qui n’aura pas été fait en temps utile devra l’être
de toute façon, et souvent dans de mauvaises conditions, voire en situation de crise.
a) Entretien du pompage
On pourrait penser que l’entretien du pompage n’a pas d’effet direct sur le
captage ; la réalité est bien différente. En effet, les battements de la pompe au
démarrage et le nombre de chute de pompes immergées dans des forages montrent
bien l’incidence de la pompe sur le captage. Ces problèmes fréquents provoquent sur
les crépines ou les tubages des détériorations considérables. On cite même des
exemple de forages où une pompe est découverte en son fond, à l’occasion d’une
exploration par caméra et dont personne ne soupçonnait la présence.
Le manque d’entretien du pompage a une autre incidence directe sur
l’exploitation du captage au niveau des appareils de contrôle. Si le compteur d’eau ne
fonctionne pas ou si les appareils de mesure ne sont pas opérationnels, la surveillance
est difficile, voire impossible.
Ainsi est-il nécessaire de s’astreindre, aussi bien dans un but économique que de
santé publique, à procéder à un entretien convenable des matériels.
Petit entretien :
— maintenir en bon état toutes les tuyauteries de surface, la robinetterie et les
appareils de sécurité (clapet, anti-bélier, etc.),
— vérifier et changer régulièrement le comptage selon les prescriptions de
l’agence de l’eau concernée,
— maintenir en état opérationnelle l’installation de stérilisation,
— assurer la propreté et l’étanchéité de la tête de puits aux insectes et rongeurs,
— nettoyer les abords et les clôtures,
— vérifier régulièrement le matériel électrique de contrôle et de protection,
— nettoyer régulièrement, pour les sources, les chambres de décantation ou de
mise en charge,
— entretenir le drainage du périmètre immédiat pour éviter la stagnation d’eau
superficielle autour de l’ouvrage,
— vérifier après inondations (captages en bordures de rivières) que tout est en
ordre et qu’il n’existe pas d’affouillements autour de l’ouvrage.
Gros entretien
— Remonter la pompe tous les 3 ans pour contrôle de son état et surtout
remplacement éventuel de la colonne de refoulement.
Cette périodicité de 3 ans est moyenne et doit être appréciée au cas par cas. Pour
des ouvrages dont l’eau contient, par exemple, de l’H2S ou du fer, on peut avoir
intérêt à remonter la pompe chaque année. Dans tous les cas, on ne dépassera pas 5
ans, même pour les pompes qui fonctionnent peu, de façon à éviter la corrosion de la
Maintenance des captages 223
colonne (le plus souvent au niveau des filetages) et la chute de la pompe dans le
captage. Le vieillissement du câble est aussi un élément à prendre en compte.
On profitera de la remontée de la pompe pour mesurer la cote du fond de
l’ouvrage. La réalisation systématique de cette mesure à chaque remontée de pompe
permettra ainsi de déceler un éventuel dépôt de sédiments ou de sable, et de
programmer un nettoyage de l’ouvrage (extraction des sédiments), ainsi que d’en
rechercher l’origine.
— Réhabiliter les maçonneries notamment pour les sources, avant dépérissement
et en particulier les accès (portes et capots).
b) Entretien du captage
Les parties essentielles d’un captage, en dehors des sources et des puits de grands
diamètres, ne sont pas accessibles autrement que par des moyens spécifiquement
adaptés. Une intervention à l’intérieur de l’ouvrage nécessite donc, généralement, une
intervention spécialisée.
L’entretien du captage s’effectuera par conséquent à deux niveaux sur la partie en
relation avec la surface et sur la partie enterrée :
— La partie supérieure de l’ouvrage nécessite d’entretenir l’étanchéité entre le
tubage et la tête de puits. Des problèmes mineurs à ce niveau sont souvent la source
de pollutions bactériologiques. Ainsi par exemple, la corrosion du tubage au niveau
du radier de la tête de puits (corrosion à peine visible dûe à la présence d’humidité au
fond de la tête de puits) entraîne le percement de celui-ci et l’introduction dans le
captage d’écoulements d’eau polluée. On doit donc veiller à ce que la partie du
captage en liaison avec la surface demeure parfaitement étanche (peintures,
cimentations, etc.).
— La partie enterrée, c’est-à-dire tout l’équipement situé en dessous du sol, ne
peut faire l’objet que d’interventions périodiques d’entretien.
Il s’agit de faire prendre conscience aux exploitants de la nécessité de prévenir
plutôt que de guérir. La définition de l’entretien à réaliser est fonction de la nature de
l’aquifère capté, sachant que cet entretien sera d’autant moins coûteux que l’ouvrage
aura été bien conçu, bien réalisé, bien exploité et bien entretenu.
Sur un captage en aquifère calcaire, une acidification tous les 5 ou 10 ans peut se
révéler nécessaire pour conserver à l’ouvrage sa capacité de production initiale.
Pour un captage en aquifère sableux, un nettoyage à l’air lift peut être utile dans
les mêmes conditions. Dans d’autres cas où le colmatage est à craindre, un brossage
et une désinfection énergique de l’ouvrage peuvent constituer une bonne opération.
Maintenance des captages 224
a) Suivi quantitatif
Sur le plan quantitatif, il existe deux sortes de données à suivre : celles qui
concernent la production globale de l’ouvrage et celles qui ont trait à sa productivité.
Lorsqu’un captage d’eau alimente une collectivité et que les besoins de celle-ci
augmentent, le débit d’exploitation n’étant pas extensible, c’est la durée du pompage
qui s’allonge.
Il faut donc suivre sur un graphique l’évolution des durées journalières moyennes
de pompage. Deux cas peuvent alors se présenter :
— Le débit d’exploitation reste constant. Tant que la durée du pompage
n’excède pas 20 heures par jour, la situation n’est pas alarmante. Au-delà de 20
heures, il y a lieu de trouver des ressources d’appoint. L’expérience montre qu’il faut
éviter d’exploiter un captage d’eau souterraine plus de 20 heures sur 24. En effet,
pendant les quelques heures de repos, la nappe peut reprendre son équilibre alors que
si le pompage est ininterrompu sur une longue période, toute la partie constituée par
le cône de rabattement reste asséchée. Cela est parfois suffisant pour déclencher des
phénomènes d’oxydation ou d’entartrage.
Maintenance des captages 225
0 10 17 20 24 30 40 50
Débit en
m3/h
2
2,40
3
3,20
6
Courbe Courbe Courbe
4 e année 2e année originelle
Rabattement
en mètres
Figure 6-4
Evolution de la courbe débit / rabattement d’un forage en cours de colmatage.
b) Suivi qualitatif
Il est nécessaire d’effectuer des prélèvements d’eau pour des analyses physico-
chimiques et bactériologiques complètes avec indication du jour, de l’heure, du débit
et de la durée de pompage préalable. La périodicité de ces mesures doit être de 3 ou 4
prélèvements par an ou plus, suivant l’importance de la ressource. La périodicité de
la mesure est, par ailleurs, soumise aux contraintes réglementaires (DDASS).
Le suivi régulier de ces caractéristiques présente un double intérêt :
— sur le plan sanitaire, il permet de déceler une éventuelle évolution de la
qualité de l’eau et de détecter des indices de pollution.
— sur le plan technique, l’évolution de certains paramètres peut permettre de
détecter une anomalie de fonctionnement de l’ouvrage ou de son environnement
proche, ainsi que de mieux comprendre les conditions de sa réalimentation.
La qualité bactériologique de l’eau prélevée est un bon indice de la protection
naturelle de la nappe mais aussi de la protection technique de l’ouvrage. Tout
percement du tubage ou détérioration de la cimentation se traduira par l’introduction
d’eau superficielle impropre. Rappelons que plusieurs analyses concordantes sont
nécessaires pour un bilan complet.
Maintenance des captages 227
Certains contrôles, plus importants par la nature des travaux qu’ils engagent,
devront être effectués avec une périodicité comprise entre 3 et 5 ans. C’est le cas par
exemple de la remontée de la pompe pour contrôle, et changement de la colonne de
refoulement. Il en va de même pour les examens par caméra vidéo et diagraphies
abordés précédemment.
Pour tous les forages, la périodicité des mesures doit être définie avec soin par un
spécialiste (notamment en fonction de l’âge et de l’état de l’ouvrage) et
scrupuleusement respectée par les exploitants.
Toutes ces données pouront renseigner une base de donnée forage ou à défaut être
archivées de manière à être disponibles et faciliter la maintenance de l’ouvrage.
6.3.6. Résumé
Un captage d’eau souterraine qui fonctionne correctement est assuré d’un
minimum d’aléas en cours d’exploitation et d’une durée de vie maximum.
Pour obtenir les meilleures conditions de fonctionnement, il suffit de respecter les
règles élémentaires d’une bonne maintenance et d’une bonne gestion de l’ouvrage :
— adopter un rythme de pompage en rapport avec les caractéristiques et les
possibilités de l’ouvrage de captage. Eviter en particulier, dans la mesure du possible,
les démarrages trop fréquents et le pompage en continu 24 heures sur 24 ;
— respecter un niveau dynamique de l’eau en pompage qui ne dénoie en aucun
cas la crépine du captage. Le dénoiement des crépines est une cause important de
corrosion et peut faciliter le développement de biomasse colmatante ;
— ne pas dépasser le débit maximum d’exploitation de l’ouvrage ;
— disposer d’équipements de contrôle suffisants pour assurer un suivi continu ;
— entretenir régulièrement l’ouvrage ;
— ne pas tirer de conclusions hâtives et encore moins intervenir sur un captage
en cas d’anomalies sans l’avis d’un spécialiste expérimenté.
Vieillissement d'un ouvrage 231
Des expériences récentes ont montré que l’addition d’un peu de cuivre (0,2 %)
dans la composition de l’acier au carbone du tubage multiplie par deux sa résistance à
la corrosion.
— La zone de battement est le lieu de corrosion majeure dont la principale cause
réside dans les différences de concentration en oxygène et, évidemment, l’alternance
des cycles sous l’eau et à l’air.
La mise en place de tubages en acier inoxydable représente la meilleure résistance
possible à la corrosion. Le type 304 (comportant 18 % de chrome et 8 % de nickel) a
fait ses preuves. Dans ce dernier cas, le type 316 (comportant 18 % de chrome, 12 %
de nickel et 2,5 % de molybdène) est recommandé.
— Dans la zone submergée la corrosion est généralement plus faible et les
tubages en alliage ne sont pas toujours nécessaires. Bien évidemment, dans le cas
d’eaux agressives il convient de mettre en place des tubes en acier inoxydable. Les
crépines sont plus exposées, compte tenu de leur surface et des vitesses de circulation
des flux, et un acier inoxydable type 304 ou 316 est recommandé.
— La protection du tubage en zone externe peut être réalisée soit par protection
cathodique, soit en utilisant un tubage en ciment pour contourner le problème.
Enfin, la corrosion fait appel à plusieurs types de phénomènes : électrochimiques
et bactériens.
a) Corrosion électrochimique
Compte tenu des lois thermodynamiques de la corrosion (potentiel d’oxydo-
réduction), la vitesse de corrosion est influencée à la fois par les propriétés chimiques
et physiques de l’eau du forage. La corrosion électrochimique est provoquée ou
favorisée par la présence de gaz et de sels dissous. Les principaux facteurs physiques
intervenant sont la température et la vitesse de l’eau. Les gaz dissous représentent le
facteur le plus important et, au sein des trois gaz les plus communément rencontrés,
l’oxygène dissous est le plus actif en terme d’effet sur les tubages.
D’une façon générale, la corrosion électrochimique est provoquée, ou favorisée,
par la présence d’un ou plusieurs éléments dans l’eau, notamment :
— eaux acides (celles qui ont un pH inférieur à 7),
— oxygène dissous,
— hydrogène sulfuré,
— gaz carbonique,
— chlorures,
— sulfates de calcium (gypse), etc.
Lorsque l’eau est corrosive vis-à-vis des parties métalliques, celles-ci
fonctionnent comme une anode et les acides contenus dans l’eau ont tendance à les
dissoudre sur toute la surface exposée. Les principaux acides responsables sont H2S,
H2CO3, et parfois HCl quand celui-ci est le produit d’autres réactions. L’attaque par
H2S est généralement limitée par ses teneurs faibles dans les eaux naturelles, mais
l’activité des bactéries sulfatoréductrices peut en produire de plus grandes quantités
qui peuvent aussi provoquer une corrosion par piqûre.
Vieillissement d'un ouvrage 234
Réaction Eo
(V)
Au = Au3+ + 3e– +1,498
O2 + 4H+ + 4e–= 2 H2O +1,229
Fe3+ + 1e– = Fe2+ +0,771
4OH– = O2 + 2H2O + 4e– +0,401
Cu = Cu2+ + 2e– +0,337
Sn4+ + 2e–= Sn2+ +0,150
2H+ + 2e– = H2 0,000
Pb = Pb2+ + 2e– – 0,126
Sn = Sn2+ + 2e– – 0,136
Ni = Ni2+ + 2e– – 0,250
Fe = Fe2+ + 2e– – 0,440
Zn = Zn2+ + 2e– – 0,763
Al = Al3+ + 3e– – 1,662
Note : le potentiel d’équilibre Eo est calculé par rapport à une électrode normale à
H2, à 25°C (métal plongé dans une solution normale d’un de ses sels).
2
2+
2,303 RT Fe
E = Eo + log
nF +
4
O 2 (aq) H
Vieillissement d'un ouvrage 235
avec :
Eo : potentiel standard (V),
R : constante universelle des gaz,
T : température absolue (°K),
n : nombre d’électrons transférés,
F : 96 494 coulomb (Faraday).
0,058
E = Eo + n log c
avec :
n : valence des ions métalliques considérés,
c : concentration des ions métalliques dans la solution.
Mais les choses ne s'arrêtent pas là, sinon la corrosion serait limitée à l'attaque
d'une couche infime de métal. En effet, au processus précédent de dissolution du
métal peut s'opposer un autre processus qui s’opère sur des plages plus nobles du
même métal immergé dans le même électrolyte. Cette électrode plus noble détermine
la formation d'une différence de potentiel dans le milieu et la production d'un courant
électrique qui entretient la réaction de dissolution de l'électrode métallique ou
corrosion.
Selon l'absence ou la présence d'oxygène, les processus évoluent très
différemment.
Feo + 2 H+ ∅ Fe2+ + H2
Fe o ! Fe 2+ + 2 e–
2 H + + 2 e– ! H2
e- H + OH–
2 H2O " 2 OH– + 2 H+
CATHODE
E
e-e- +
H
e- H+ OH–
Fe 2+ + 4 OH– ! Fe(OH)2
Dépot de Fe(OH) 2
Fe 2+
ANODE
Fe 2+ Zone corrodée
TUBAGE
Fe 2+
Fe 2+
e- Dépot de Fe(OH) 2
e-
CATHODE
OH–
e- H +
e- H+ OH–
e-
H+
e- + OH–
H
Figure 6-5
Processus de la corrosion électrolytique en milieu désaéré.
La corrosion se développera indéfiniment tant qu'elle ne sera pas limitée soit par
l'absence d'ions H+ aux pH élevés, soit par la saturation du milieu en ions Fe2+
entraînant la précipitation d'hydroxyde ferreux qui forme un dépôt protecteur arrêtant,
en principe, la corrosion.
L'écoulement de l'électrolyte entraîne le précipité et la corrosion par l'hydrogène
ne peut en pratique s'arrêter que dans les eaux stagnantes.
EFe croît puisque du fer entre en solution, EH2 diminue puisque H2 se dégage.
Le phénomène doit s'arrêter quand EFe = EH2 c'est-à-dire (d'après les équations
vues plus haut) :
soit encore :
Si l'on considère alors une concentration de 10–6 mole/l (soit 0,06 mg/l environ)
comme concentration maximale acceptable du fer dans l'eau dans la plupart des cas,
on aboutit à la conclusion qu'il n'y a aucun domaine pratique de stabilité commun au
fer et à l'eau en-dessous de pH 10,5 ; la corrosion "acide" se développera d'autant plus
que le pH et la concentration en ions Fe2+ de l'eau seront bas.
Enfin, cette corrosion, très forte aux pH acides, devient moins dangereuse dès la
neutralité parce que la concentration en H+ devient insuffisante pour entretenir la
réaction cathodique et qu'il peut s'établir un processus de formation de couche
protectrice.
Notons que ce processus conduit à un enlèvement étendu de la matière.
Morphologiquement donc, la corrosion par l'hydrogène se manifeste sous la forme
d'une corrosion assez uniforme du métal, ceci étant dû à la présence d'une infinité de
cathodes et d'anodes coexistantes.
En présence d'une eau aérée, comme ce sera le cas en général pour les eaux
livrées à la consommation, le processus complémentaire d'électrode gazeuse est cette
fois assuré par l'oxygène dissous dans l'eau, suivant la réaction :
O2 + 2 H20 + 4 e– → 4 OH–
Fe2+ Fe2+ Fe 2+ Fe 2+
O2 + 2H2O + 4e - ! 4OH-
2 Feo ! 2 Fe2+ + 4 e –
Plage anodique Tubage en métal Plage cathodique
Figure 6-6
Formation d’un tubercule de corrosion à un point de concentration en oxygène.
RT – RT
E' = E o – Ln OH + Ln P O 2
F 4F
— A l’anode :
4 Feo → 4 Fe2+ + 8 e–
— A la cathode :
2 O2 + 4 H20 + 8 e– → 8 OH–
Ainsi :
1,20 Fe(OH)2+
1,00
EAU OXYDEE
Fe3+
FeOH2+
0,80
0,60
Fe(OH)3
0,20
0,00
FeCO3
-0,20
FeS2
-0,40
HFeO 2 -
-0,60
EAU REDUITE
-0,80 FeS
HFeO2 -
-1,00
0 2 4 6 8 10 12 14
pH
Figure 6-7
Domaine de stabilité pour les formes solides et dissoutes en fonction de Eh et du pH à
25°C et sous une atmosphère (diagramme de Pourbaix).
La corrosion est très amplifiée si le métal plongé dans l’eau n’est pas absolument
propre, s’il est inégalement recouvert d’incrustations, ou s’il est constitué de parties
de métaux différents, non isolées les unes des autres, et ceci d’autant plus que l’eau
est plus chargée en sels, c’est-à-dire plus conductrice.
Comme nous l’avons vu, le fer métal n’est jamais en équilibre avec l’eau dans des
forages, quelle que soit sa qualité. Il aura donc tendance à s’y dissoudre mais cette
dissolution est fonction de la solubilité du produit de l’hydrolyse qui est notamment
fonction du pH et de l’Eh comme le montre le diagramme de Pourbaix (cf. figure 6-
7). On voit qu’il y aura mise en solution dans la plage Fe++, car cet ion est soluble,
tandis qu’il y aura plutôt incrustation dans la zone se stabilité de Fe(OH)3, qui est
insoluble.
Vieillissement d'un ouvrage 241
Ces phénomènes sont connus par leurs résultats globaux, mais sans qu’on en ait
jamais mesuré séparément les causes sur le terrain, car ils sont toujours plus ou moins
associés et liés aux autres formes de colmatage citées plus haut, en particulier à celui
des bactéries sidérophiles et sulfatoréductrices.
Corrosion maximum
(Anode)
- Magnésium
Alliages de magnésium
Zinc
Aluminium 25
Cadmium
Aluminium 17
Acier, Fer, Fonte
Corrosion
Protection
Acier chromé actif
Nickel
Acier inox actif
Plomb, Etain
Nickel Inconel actif
Cuivre, Alliages cuivreux
Bronze Monel
Soudure dʼargent
Nickel Inconel passif
Acier chromé passif
Acier inox passif
Argent
Or, Platine +
Protection maximum
(cathode)
Figure 6-8
Echelle galvanique.
b) Corrosion bactérienne
La présence de bactéries dans l’eau peut engendrer des attaques des métaux,
spécialement du fer et du manganèse. Elles produisent, en rongeant les surfaces
métalliques, une sorte de boue visqueuse dans laquelle elles prolifèrent. Cette boue
renferme des particules métalliques désagrégées et leur action continue en
profondeur. Des excroissances se forment dans les ouvertures des crépines qui se
trouvent plus ou moins obstruées, alors que, sous ces dépôts, le métal est corrodé. Le
phénomène s’apparente provisoirement à des incrustations, mais, si l’on enlève ces
dépôts, soit par lavage au jet, soit sous l’influence d’un accroissement de vitesse du
flux hydraulique de pompage, le métal, mis à nu, présente une section réduite par la
corrosion dûe à l’action des micro-organismes (bactéries). La destruction des
crépines en ces endroits en est la conséquence plus ou moins rapide.
Les bactéries du fer et du manganèse sont présentes dans la majorité des
aquifères. Les attaques biologiques des métaux proviennent généralement des
bactéries suivantes :
— Gallionella : oxydation du fer,
— Leptothrix ochracea : oxydation du fer,
— Toxothrix trichogenes : oxydation du fer,
— Leptothrix lopholea : oxydation du manganèse,
— Metallogenium : oxydation du manganèse,
— Hyphomicrobium : oxydation du manganèse,
— Siderocapsa : oxydation du manganèse,
— Siderocystis : oxydation du manganèse.
Le processus de corrosion biologique est schématisé par la figure 6-10.
La figure 6-11 met en évidence les réactions dues aux ferrobactéries et aux
bactéries sulfato-réductrices.
— Les bactéries sulfatoréductrices sont présentes partout dans les eaux, les vases
et les sols, biotopes qui contiennent presque toujours des sulfates comme accepteurs
terminaux d’électrons ; ceci constitue, en dehors de la phosphorylation du substrat
dans certains cas, leur seule façon d’obtenir de l’énergie sous forme d’ATP lors du
transport de ces électrons. Ces bactéries sont anaérobies strictes et ne peuvent se
développer qu’en l’absence d’oxygène et sous un faible potentiel d’oxydo-réduction
Vieillissement d'un ouvrage 243
(< – 100 mV). La propriété commune de ces espèces est de réduire les sulfates en
sulfures par une réaction dissimilative.
— Les bactéries du fer interviennent dans la transformation du fer sous forme
organique complexée et minérale, oxydée (insoluble) ou réduite (soluble) :
• La complexation du fer a lieu dans le sol sous l’action de micro-
organismes. Le fer ainsi complexé est solubilisé et migre dans les profils du
sol.
• La minéralisation du fer complexé est réalisée par des microbes chimio-
organotrophes qui utilisent la partie organique du fer comme source de
carbone ou d’azote, et en libérant le fer minéral qui précipite alors.
• La réduction du fer ferrique minéral peut avoir lieu par l’intermédiaire de
nombreuses bactéries chimio-organotrophes banales. Cette réduction n’a
lieu qu’en anaérobiose et le fer ferrique sert alors d’accepteur d’électrons.
Dans le sol, la réduction du fer ferrique est fonction de la consommation
des glucides et des acides organiques.
• L’oxydation biologique du fer ferreux minéral demande de nombreuses
bactéries différentes.
Les ferrobactéries sont des micro-organismes encore mal connus de nos jours.
Dans leur relation avec le fer, il faut distinguer plusieurs cas selon qu’elles sont
autotrophes ou hétérotrophes. Les premières : Gallionella et Thiobacillus
(ferroxidans) utilisent le fer comme source d’énergie. Dans ce cas, la relation est
stricte et la bactérie ne croît pas sans fer ferreux ; ces genres représentent les
ferrobactéries sensu stricto. Les secondes : Leptothrix, Sphaerotilus, Clonathrix,
n’utilisent pas le fer ferreux comme source d’énergie. Enfin, il existe un groupe de
bactéries, les Sidérocapsacées, encore mal connues car non cultivées, que l’on
rencontre dans des conditions limite de stabilité du fer ferreux (faible pression d’O2
en particulier) et, dans ce cas il serait possible que quelques genres puissent tirer une
partie de leur énergie de l’oxydation du fer ferreux [GOUY J.L. et al., 1984].
Les bactéries colmatantes les plus citées dans le cas de colmatage ferriques sont :
Gallionella, Sphaerotilus, Siderocapsa et, dans une moindre mesure, Toxothrix,
Crenothrix, Clonothrix, Siderococcus, Naumaniella. Ces bactéries (Siderocapsacées,
Gallionella, Thiobacillus) pourraient être impliquées dans l’initiation de « nodules »
ferriques et donc dans la genèse des gisements de fer. Connaissant les milieux de
prédilection de ces bactéries il est possible, compte tenu du pH, de l’Eh et des teneurs
en fer et en matière organique de l’eau, d’estimer le risque de colmatage ferrique de
différents sites aquifères. On distingue quatre grands groupes responsables de
l’oxydation du fer ferreux minéral :
— Les bactéries glissantes : genre Toxothrix. Elles sont largement distribuées
dans les eaux ferrugineuses, plutôt froides et peu oxygénées ; le fer ne semble pas
indispensable à leur croissance. Il s’agit de cellules cylindriques filamenteuses
souvent en forme de U, glissant avec un mouvement lent sur un mucus qu’elles
excrètent.
— Les bactéries engainées :
• Genre Leptothrix : présentes massivement dans les eaux non polluées, avec
un faible courant, elles forment des dépôts importants de substances
mucilagineuses, imprégnées d’hydroxyde ferrique. Les eaux où elles se
développent sont à pH neutre ou voisin de la neutralité, riches en gaz
carbonique et contiennent peu d’oxygène et de fer (environ 2 mg
Vieillissement d'un ouvrage 244
8 H2O → 8 H+ + 8 OH–
— A l’anode :
4 Fe → 4 Fe2+ + 8 e–
— A la cathode :
c) Résumé
Les différents phénomènes de corrosion observés dans les forages sont, dans
certains cas, les signes avant-coureurs d’un colmatage mécanique (ensablement d’un
ouvrage par perforation d’un tubage ou d’une crépine), électrochimique (formation
de concrétions fer-manganèse par exemple, réduisant le pourcentage de vide des
crépines), ou biologique (développement de bactéries).
La description de ces phénomènes montre combien il est important d’établir
régulièrement un bilan-diagnostic d’un ouvrage, même si celui-ci ne présente aucun
symptôme de vieillissement dans son comportement hydraulique. C’est ainsi qu’à
chaque changement de pompe par exemple, une auscultation par caméra vidéo
pourrait être réalisée pour observer l’état de l’équipement, ou bien un traitement
préventif effectué régulièrement en fonction des risques encourus. Certaines
corrosions peuvent être très rapides et aboutir à l’abandon irrémédiable d’un ouvrage
au bout d’un laps de temps tout à fait imprévisible, parfois deux ou trois ans.
Vieillissement d'un ouvrage 247
Figure 6-9
Les bactéries du fer et du manganèse, (d’après B. DUSSART, 1966).
Vieillissement d'un ouvrage 248
Facteurs conduisant
à une oxygénation
poussée
Augmentation de la
vitesse du flux aux
points clés du forage
Croissance bactérienne
favorisée par le flux et
l' oxygénation
Phénomènes chimiques
et bactériens :
Fe 2+ Fe3+
Turbulences de
la pompe
Accélération de la
réaction :
Fe 2+ Fe3+
Figure 6-10
Modèle de processus de corrosion biologique.
Vieillissement d'un ouvrage 249
Fe2 O3 + 3 H2O
2 Fe(OH)3
ANAEROBIOSE
H2S Sulfato-réducteurs
3 Fe(OH)2
Fe
4 H2 O CH3 COOH
FeS
3 Fe2+ + 6 OH
OH- H+
4 Fe = 4 Fe 2+ + 8e- 8 H + + 8e- = 8 H
8 e-
ANODE CATHODE
6 OH-
8 H+
Dépolarisation Sulfobactéries
anionique Dépolarisation
cathodique
SO4 2-
Figure 6-11
Cycle de la corrosion biologique, (d’après J. CHANTEREAU, 1980).
Vieillissement d'un ouvrage 250
a) Colmatage mécanique
Nous distinguerons deux types de colmatage mécanique : l’ensablement et le
colmatage du massif filtrant.
L’ensablement
Si un fluide contenant des matières en suspension pénètre dans un milieu dont les
pores sont plus petits que les matières en suspension, celles-ci seront bloquées à
l’extérieur du matériau où elles constitueront un cake tendant à s’opposer au
phénomène qui lui a donné naissance. C’est le phénomène du colmatage externe.
b) Colmatage chimique
Les deux phénomènes qui peuvent déclencher un colmatage chimique sont le
dégagement de CO2 et l’apport d’O2. Le premier entraîne la précipitation de
carbonates à partir de bicarbonates, et le déplacement de l’équilibre entre fer bivalent
et trivalent, qui conduit à la précipitation d’hydroxydes ferriques. Le second entraîne
la formation d’oxydes ferriques insolubles à partir d’ions ferreux dissous dans l’eau
ou à partir du fer métallique de l’ouvrage .
Les carbonates
-!P
Ca(HCO3)2 CaCo3 ↓ + CO2 ↑ + H2O
"
!"P
Fe(HCO3)2 Fe(OH)2 ↓ + 2 CO2 ↑
#
dont la solubilité est inférieure à 0,01 mg/l. Le colmatage sera très diminué si la
tête du forage est rendue étanche à l’air.
On retrouve la même logique avec le manganèse :
–
2 Fe2+ + 4 HCO3 + H2O + 1/2O2 → Fe2O3 ↓ + 4 CO2 ↑ + 3 H2O
c) Colmatage biologique
Le colmatage biologique se caractérise généralement par la présence d’éléments
filamenteux dans l’eau pompée, de flocons ou de blocs gélatineux, parfois bien avant
que ne se manifeste la perte de productivité de l’ouvrage. Le plus souvent ces
phénomènes sont liées aux bactéries du fer et du manganèse.
Les conditions favorables au développement des bactéries sont les suivantes :
— un pH compris entre 5,4 et 7,2,
— une teneur en fer ferreux comprise entre 1,6 et 12 mg/l,
— la présence de CO2,
— le potentiel d’oxydo-réduction Eh doit être supérieur à –10 mV ± 20 mV.
Vieillissement d'un ouvrage 256
a) Déficit pluviométrique
Les nappes souterraines sont alimentées par les eaux de pluies (voir chapitre I : le
cycle de l’eau) qui, en s’infiltrant dans le sol contribuent à recharger les aquifères. En
l’absence de précipitations, l’équilibre entre les apports et les prélèvements est rompu
et l’on observe alors une baisse régulière du niveau des nappes. A débit égal, la
baisse du niveau piézométrique d’une nappe entraîne une baisse du niveau
dynamique en pompage. Cette baisse peut dépasser la limite technique de l’ouvrage
(dénoiement de la pompe par exemple), d’où la nécessité d’adopter un rythme de
pompage moins soutenu de façon à maintenir un rabattement acceptable et en rapport
avec les caractéristiques de l’ouvrage
L’effet cumulé de plusieurs périodes de déficit pluviométrique, comme ce fut le
cas en France dans les années 76 et plus récemment en 1989-92, est la principale
cause de la baisse du niveau piézométrique dans les aquifères. Les captages les plus
touchés sont ceux qui exploitent des nappes peu profondes ou bien ceux qui ne
captent que la partie supérieure de la nappe.
b) Perturbations hydrauliques
Dans certaines conditions, les grands travaux d’infrastructure, tels que
constructions routières et autoroutières, urbanisation ou aménagements hydrauliques
de surface, peuvent avoir un impact non négligeable sur l’écoulement des nappes
d’eau souterraines peu profondes. Les conséquences sont variées : baisse ou
augmentation du niveau piézométrique habituel, apparition de pollutions chimiques
ou bactériennes.
a) Surexploitation
La surexploitation est malheureusement un phénomène fréquent. Elle a pour
cause principale, l’exploitation d’un ouvrage à un débit supérieur à sa capacité de
production. Les conséquences sont résumées dans le tableau VI-VI.
La surexploitation peut également avoir d’autres causes. La plus fréquente est liée
à la mise en route de la pompe, la baisse du niveau d’eau s’effectue en général très
rapidement sur les 2/3 de la hauteur, puis plus lentement jusqu’au niveau dynamique
stabilisé ou pseudo stabilisé. L’arrêt de la pompe entraîne un phénomène exactement
inverse (remontée rapide puis plus lente). Or, certains pompages sont programmés de
telle sorte que les mises en route et les arrêts sont très fréquents, d’où un va-et-vient.
du niveau de l’eau dans l’ouvrage, particulièrement néfaste si on est en présence
d’une formation sableuse. Il n’y a parfois pas besoin de chercher d’autre explication à
l’ensablement d’un captage.
b) Exploitation inadaptée
Il existe des ouvrages qui sont exploités d’une manière particulière, par exemple
lorsqu’ils captent des fissures dans des niveaux calcaires, schisteux ou autres.
L’ensemble de la production autorise éventuellement des débits intéressants mais
certaines précautions doivent être prises. En effet, en cas de pompage à un débit trop
élevé, on risque de dénoyer certaines fractures ou fissures. Il faut donc respecter un
niveau dynamique très précis ; dans le cas contraire, l’exploitation serait inadaptée
aux caractéristiques particulières de l’ouvrage, avec un risque sérieux d’entraînement
de sédiments dans le forage.
Quelle qu’en soit l’origine (ouvrage, pompage, ressource), dès que le contrôle
régulier montre que le rendement d’un ouvrage exploité diminue de 10 à 15 % par
rapport à ses caractéristiques initiales, il convient d’en déterminer la ou les causes,
donc de réaliser un diagnostic de vieillissement.
Vieillissement d'un ouvrage 261
Suffisante Insuffisante
Investigations
complémentaires
Diagnostic
Traitement, régénération,
Abandon de l'ouvrage
réhabilitation de l'ouvrage
Figure 6-12
Diagnostic de vieillissement : méthodologie
CONSTAT :
Débit insuffisant
POSSIBILITES D'INCIDENT
RELATIF AU POMPAGE
CONTROLE A EFFECTUER :
Figure 6-13
Démarche analytique d’un diagnostic de réduction de débit
(d’après document GEOTHERMA, 1991- collection inter-agences de l’eau).
Vieillissement d'un ouvrage 263
a) Indices précurseurs
Le premier symptôme de la baisse de rendement d’un forage est la diminution du
débit d’exhaure et du débit spécifique, sans autre changement des conditions
d’exploitation. Il s’agit d’un cas très fréquent auquel il faut savoir faire face
efficacement. La démarche analytique est schématisée en figure 6-13.
Au cours de l’exploitation d’un captage d’eau souterraine, l’observation attentive
et régulière de certains indices peut se révéler très importante pour déceler
d’éventuelles anomalies. Un indice isolé peut attirer l’attention mais ne permet pas, le
plus souvent, d’aboutir à un diagnostic.
Il est nécessaire de collecter plusieurs indices dont la convergence constitue, pour
un spécialiste, une forte présomption sur la nature du problème. C’est à partir de cette
observation que celui-ci définira les moyens à mettre en œuvre pour en rechercher
l’origine exacte et déterminer le type d’action à engager.
En fonction de la nature de l’indice de vieillissement, il est possible de savoir
quelle est la partie de captage qui est diminuée.
Pompage d’essai
Tout d’abord, un essai de choc hydraulique (à comparer avec les essais antérieurs
si possible), renseignera sur la distance de la zone colmatée par rapport à l’axe du
forage : l’allure des courbes dépend en effet de la situation d’une couche colmatée
contre les parois du forage ou à distance.
Vieillissement d'un ouvrage 264
Ensuite, des pompages d’essai par paliers à débit croissant, comparés à des essais
antérieurs similaires, montreront s’il y a une augmentation anormale des pertes de
charge dûes à la vitesse anormale de l’eau dans les ouvertures restées libres ou si, au
contraire, le colmatage est tel qu’il n’y a plus d’ouvertures où la vitesse de l’eau peut
être notable.
Retrait de la pompe
Diagraphies
6.4.6. Résumé
Il n’existe malheureusement aucun moyen radical pour éviter le vieillissement
d’un ouvrage de captage d’eau souterraine.
Toutefois, il est possible d’augmenter sa durée de vie en respectant quelques
règles élémentaires dans l’équipement de l’ouvrage et dans son mode d’exploitation.
— Choix de la crépine : les crépines doivent être en contact avec un massif très
perméable et avoir un coefficient d’ouverture le plus élevé possible. Les orifices de
captage doivent comporter des lèvres lisses et avoir une section croissante avec le
sens du courant. Par ailleurs, l’expérience montre que la vitesse optimale de
circulation de l’eau dans les ouvertures est d’environ 3 cm/s.
— Massif filtrant : il faut veiller à la bonne mise en place du massif filtrant dans
l’espace annulaire. En effet, la ségrégation du gravier peut faciliter le phénomène de
colmatage.
— Développement : son rôle est essentiel pour réduire les venues de sable.
— Régime de pompage : il est préférable, quand on le peut, de réduire le débit et
d’augmenter la durée du pompage. En effet, de nombreuses périodes d’arrêt sont
propices au développement des incrustations. Toutefois, le temps de pompage ne
devrait pas excéder 20 heures sur 24.
— Visites périodiques de contrôle et entretien : on intervient le plus souvent très
tard, lorsque le débit chute brutalement ou que l’on observe des venues de sable dans
Vieillissement d'un ouvrage 266
l’eau d’exhaure. A ce stade, un traitement énergique coûteux, mais peut être trop
tardif, ne parviendra pas toujours à améliorer le rendement de l’ouvrage. Par contre,
traitée à temps, la défaillance peut être aisément combattue. On peut même ajouter
que, bien souvent, un lessivage exécuté dès le début de la formation des incrustations
permet d’obtenir des conditions d’exploitation comparables à celles qui avaient été
obtenues aux essais.
Si malgré ces recommandations, le colmatage ou la corrosion n’ont pu être évités,
la réhabilitation du forage par divers traitements chimiques s’impose.
Avant tout il faudra effectuer un diagnostic complet et précis du problème en
question.
La logique du diagnostic d’une défaillance est la suivante :
— rechercher la ou les causes de la défaillance,
— en supprimer les effets, c’est-à-dire réhabiliter le forage,
— éviter le renouvellement du problème.
Courant
continu
-+
Anode Anode
Tube de Tube de
revêtement : revêtement :
cathode cathode
Figure 6-14
Deux types de protection cathodique d’un captage d’eau souterraine.
I = S – C – pH
avec :
I : indice de RYZNAR,
S : valeur qui tient compte des sels dissous,
C : valeur qui tient compte de l’alcalinité et de la dureté en calcaire.
(m/j)
1,20
1,00 B
A
0,80
C
0,60
0,40
D
0,20
0,00
1 5 10 15 20 25 30
t (semaines)
Figure 6-15
Réalimentation moyenne de la nappe d’Aubergenville dans le temps. Sablières 4, 5, 6,
année 1990, infiltration en m/jour.
Infiltration en m/j
3 Période
sèche
Figure 6-16
Exemple d’optimisation du cycle d’infiltration.
Infiltration cumulée en m3
1 600 000
Hypothèse 3 semaines d'arrêt
1 400 000
1 200 000
1 000 000
Hypothèse 15 j d'arrêt
800 000
Réalimentation
sans arrêts
600 000
400 000
200 000
0
1 5 10 15 20 25 30
Temps (semaines)
Figure 6-17
Hypothèses de gestion temporelle des sablières.
6.7.1 La problématique
L’influence d’un cours d’eau sur l’alimentation d’un aquifère alluvial dépend
fortement de l’exploitation de celui-ci. En effet :
— en régime naturel l’aquifère alluvial reçoit de l’eau souterraine par les
versants de la vallée ainsi que par son impluvium. Cette eau, à l’exception de courtes
périodes de crues, est ensuite drainée par le cours d’eau.
— en régime influencé par des pompages la dépression piézométrique créée par
le cône d’influence du pompage appelle de l’eau de la rivière et inverse localement
les écoulements. L’eau pompée provient d’un mélange d’eau souterraine au sens
strict et d’eau de rivière ayant séjourné plus ou moins longtemps dans l’aquifère.
Dans les champs captants importants situés à faible distance des cours d’eau, la
part d’eau provenant de la rivière est largement prépondérante (de l’ordre de 60 à
90 % du volume). La qualité de l’eau du cours d’eau qui alimente la nappe est donc
déterminante pour la qualité de celle de l’aquifère exploité.
Cependant, l’expérience prouve que l’eau de la rivière qui a percolé à travers les
berges plus ou moins colmatées de son lit, puis traversé un filtre naturel de plusieurs
dizaines, voire centaines, de mètres d’alluvions, s’est en général profondément
modifiée sous l’action de phénomènes physiques, chimiques et biologiques
complexes. Ces modifications vont souvent dans le sens d’une amélioration de la
qualité. Ceci explique que, malgré le nombre important de champs captants de ce
type, les phénomènes physico-chimiques et biologiques qui conditionnent ces
transformations soient très peu connus.
Face à la croissance des activités humaines potentiellement polluantes et à la
création constante de nouveaux composés, il n’est pas certain que les améliorations
constatées vis-à-vis des pollutions classiques restent pérennes. Il est donc apparu
indispensable d’analyser les phénomènes mis en jeu et d’en quantifier l’action face
aux polluants les plus à craindre aujourd’hui : composés azotés, radioactifs et
micropolluants organiques.
L'effet de berge 275
On notera également, qu’en plus d’une variation spatiale, certains ions tels les
sulfates et les chlorures présentent une variation saisonnière.
Profondeur (cm)
18
34
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Vitesse initiale (nmol N2O/g/h)
Figure 6-18
Vitesse initiale de dénitrification dans les boues de Seine.
Profondeur (m)
17
11
6,5
Figure 6-19
Vitesse initiale de dénitrification sur une verticale de l’aquifère.
L'effet de berge 278
Cette démarche vise à mieux définir l’évolution de l’azote dans les divers horizons de
l’aquifère et dans les boues de Seine. Pour cela, des essais en batch ont été réalisés en
anaérobiose avec ou sans blocage du processus de dénitrification.
Ces essais ont mis en évidence l’aptitude de l’ aquifère et des boues de Seine à
dénitrifier. Pour les boues de Seine la réaction est immédiate avec des vitesses de
dénitrification élevées jusqu’à 1,6.10–7 mol N/g/h qui diminuent cependant
rapidement avec la profondeur (cf. figure 6-18). Dans l’aquifère, un temps de latence
relativement important est observé ainsi que des vitesses de dénitrification beaucoup
plus faibles de l’ordre de 10–9 mol N/g/h (cf. figure 6-19).
La cinétique d’adsorption a été suivie sur une semaine. A l’issue de cette période,
l’équilibre n’a pas été complétement atteint et les coefficients de partage Kd (activité
adsorbée/activité dissoute) figurent dans le tableau VI-VII.
6.7.5 Résumé
Tous les résultats permettent d’appréhender « l’effet de berge » entre la Seine et
la nappe. Ils peuvent se résumer à une activité biochimique très importante dans les
premiers centimètres de boues de Seine ainsi qu’une épuration notable dans les
premiers mètres de berge.
Dans un premier temps, une réduction biologique anaérobie produit des quantités
importantes de sulfures, phosphore, fer, manganèse et surtout d’ammoniaque
(ammonification de l’azote organique liée à des matières en suspension). Toutefois,
une dénitrification extrêmement rapide a également lieu.
Dans un deuxième temps, le rôle épurateur des alluvions est sollicité et permet
une réduction importante des concentrations des éléments préalablement mis en
solution.
On note que certains polluants tels que les pesticides atrazine-simazine sont
retrouvés en quantités non négligeables dans la craie alors qu’ils sont absents des
alluvions ; ce phénomène est expliqué par la complexité hydraulique du système
aquifère. Des vitesses de transfert plus rapides, mises en évidence sur le terrain,
limitent le rôle d’épuration des berges.
A la lumière de ces résultats, le modèle prédictif devra intégrer le phénomène
d’accumulation aux niveaux des boues de Seine, les mécanismes épurateurs des
alluvions, mais aussi les transferts rapides dus à l’hydrodynamique du système.
D’autre part, l’exploitation des résultats du suivi analytique et des expériences de
laboratoire apporte, dès à présent, des éléments d’approche de méthodologie de
modélisation de la qualité d’eau de nappe pour d’autres sites.
Conclusion 280
6.8 Conclusion
Les moyens de préserver un captage d’eau souterraine afin d’augmenter sa durée
de vie et de garantir la potabilité des eaux d’exhaure sont nombreux et la plupart du
temps complémentaires.
Dans ce domaine, il apparaît qu’il est plus avantageux, tant sur le plan technique
qu’économique, de prévenir plutôt que de guérir.
Cette volonté de pérenniser la qualité de l’ouvrage doit être présente dès le stade
de la conception. Pour cela, il est nécessaire de choisir les matériaux (tubages,
crépines, pompes, etc.) les mieux adaptés aux contraintes physico-chimiques du
milieu, c’est-à-dire ceux qui « vieilliront » dans les meilleures conditions.
Par la suite, comme nous l’avons vu, la mise en place de périmètres de protection
est une étape essentielle dans la réalisation de l’ouvrage. Ils constituent le point de
rencontre de contraintes soit d’ordre physique ou naturel, soit d’ordre économique.
Ces contraintes aboutissent à des incompatibilités entre, d’une part, les possibilités de
production, de préservation, de régénération du milieu naturel et d’autre part, la
nature des altérations que l’activité humaine lui fait subir.
Parmi les contraintes physiques, il faut citer :
— la nature captive ou libre de la nappe,
— la perméabilité des sols qui surmontent l’aquifère,
— le mode d’alimentation de l’aquifère et les échanges avec d’autres réservoirs,
— la nature physico-chimique des roches encaissantes et de l’eau de la nappe.
Enfin, la dernière étape consiste à surveiller l’évolution des paramètres de
production et de productivité de l’ouvrage (débit spécifique) ainsi que la qualité des
eaux d’exhaure.
Un suivi sérieux et régulier, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, est un des
éléments essentiels de la gestion d’un forage d’eau. Il permet de déceler très tôt les
problèmes qui peuvent survenir dans l’exploitation du forage et d’y remédier
rapidement et à moindre coût.
La nature et la périodicité des mesures de contrôle et de suivi doivent être définies
le plus précisément possible en fonction des caractéristiques de l’ouvrage
(importance, âge, état, etc.) et devront être respectées très scrupuleusement.
CHAPITRE VII
Identification de la
nature des travaux
à entreprendre
Définition du programme
technique de l'intervention
INTERVENTION
Figure 7-1
Schéma du diagnostic préalable (d’après document GEOTHERMA, 1991 - collection inter-
agences de l’eau).
Tubage du forage
Mouvement de va-et-vient
devant le tubage
Disque en cuir ou
en caoutchouc
Disques en bois
Figure 7-2
Piston de dessablage.
Quelle que soit la méthode employée, cette opération n’est que provisoire car elle
n’élimine pas la cause de l’ensablement. C’est la raison pour laquelle il faudra, à la
fin, effectuer un examen complet pour cerner les causes exactes de la déficience.
— Si le sable pénètre dans le forage par une crépine perforée ou dont les
ouvertures sont mal dimensionnées, on pourra équiper le forage avec une nouvelle
crépine placée à l’intérieur de l’ancienne. Ce double crépinage peut limiter les
arrivées de sable à condition que la nouvelle crépine soit choisie convenablement (par
exemple une crépine Johnson à très faible slot et fort coefficient d’ouverture). Il
faudra mettre en place un nouveau massif de gravier entre les deux crépines. Les
inconvénients d’un tel procédé sont les suivants :
• coûts élevés,
• diamètre intérieur du forage réduit (problème pour installer la pompe),
• pertes de charges supplémentaires dans le forage, donc diminution de débit.
— Si le colmatage est dû à des venues de sable liées à des vitesses de pénétration
trop importantes, la solution la plus sage est de limiter le débit d’exploitation de
manière à réduire les vitesses de l’eau au droit des équipements. Cette solution doit
être associée à un nettoyage périodique du forage et à de fréquentes vérifications de
l’usure de la pompe.
Traitement de l'ensablement 286
a) Pompage à l’émulseur
La technique du pompage à l’émulseur décrite précédemment peut être mise en
œuvre efficacement en y ajoutant des pistons de désensablement, permettant ainsi un
traitement par tranche de terrain.
b) Surpompage contrôlé
Cette méthode consiste à pomper en augmentant progressivement le débit. On
démarre avec un débit égal au cinquième du débit final et, par hausses successives, on
termine à un débit deux fois supérieur à celui de l’ouvrage en exploitation
permanente. A chaque augmentation, l’eau ressort chargée de sable et d’argile et,
progressivement, devient de plus en plus claire. Le temps de pompage peut être très
long (plusieurs jours à raison de 24 heures de pompage par jour).
Dans le cas de terrains très hétérogènes, avec des zones à perméabilités variées,
les zones à éléments fins risquent de ne pas être désensablées. C’est l’inconvénient de
cette méthode qui met en exploitation d’un bloc toute la zone captée. Pour y
remédier, il faut effectuer un pompage par paliers progressifs en traitant une zone
après l’autre.
d) Injection d’eau
L’injection d’eau avec ou sans pression permet de nettoyer les ouvrages colmatés
par des dépôts tendres et peu fixés. Il est intéressant de l’utiliser en complément des
autres méthodes, notamment celle du nettoyage à l’air comprimé ou par air lift
(méthode qui reste la plus pratique à mettre en œuvre).
La méthode la plus simple consiste à débiter directement dans l’ouvrage à partir
du sol ou du haut du tubage. L’injection ainsi effectuée passe du forage dans la
formation à travers les fentes de la crépine et l’action du contre-courant est de nature
à décoller et à déplacer les dépôts qui sont entraînés dans la formation. L’action
décolmatante est d’autant plus efficace que le débit injecté est plus important. On
peut cependant toujours craindre que des passages privilégiés ne se forment et qu’on
ne nettoie pas d’une manière uniforme toute la formation. Toutefois, on pallie en
partie cet inconvénient en faisant suivre l’injection d’une série de pompages qui
nettoient l’ouvrage des particules mises en suspension. Ces pompages s’imposent
d’autant plus qu’il convient de ne pas « pousser » trop loin dans la formation les
particules décollées. C’est pourquoi on procédera en alternant injection d’eau,
pompage, injection d’air comprimé éventuellement, le temps et le débit d’injection
augmentant progressivement.
On a souvent intérêt à agir directement là où les dépôts se forment, et plus
spécialement en face de la zone captée. On pratiquera avec succès la méthode du jet
horizontal qui consiste en une injection horizontale, face aux crépines, par l’intérieur
de l’ouvrage.
L’appareil est du même type que celui que nous avons décrit au chapitre 3
(développement au jet sous pression, (cf. figure 3-14). Il est constitué par des
injecteurs (tubes avec un ajutage calibré de 4 à 10 mm), au nombre de 1 à 4 placés
horizontalement à l’extrémité d’un tube, de 50 mm de diamètre fermé à sa partie
inférieure et qu’on descend dans l’ouvrage en face des crépines. On prévoira que les
injecteurs puissent être déplacés sur toute la hauteur de la zone captée et que le tube
d’injection puisse tourner sur lui-même aux fins d’intéresser toute la surface crépinée.
En surface, le tube d’injection est relié à une pompe d’injection.
Il existe plusieurs systèmes, basés sur le principe du jet rotatif ou du nettoyage
réversible ; nous citerons pour mémoire les deux procédés proposés par la Société
Carela : les systèmes HD et KW.
Néanmoins, il est rare que le décolmatage mécanique soit suffisant, en particulier
lorsqu’on se trouve en présence d’ouvrages très anciens avec colmatage par
Traitement du colmatage mécanique 289
Terrain
Crépine
Massif filtrant
Figure 7-3
Schéma de la tête de régénération CARELA© France
Giltex E (mélange
de 66 - 67,5 1,30 7,1 - 7,6 25 g à 20°C fort moyen
polyphosphates)
— 2e cause. Une seconde cause d’échec réside dans les quantités de produits à
mettre en œuvre. Un trop faible volume ne produira pas d’effet. Une trop grande
quantité peut produire un effet contraire à celui que l’on souhaitait. Rappelons qu’une
augmentation de la concentration du pyrophosphate tétrasodique est une cause du
renversement de sa propriété défloculante qui devient floculante. Il est donc
indispensable de connaître les quantités à mettre en œuvre suivant la nature du
produit utilisé, et suivant le rôle qu’on veut lui faire jouer. On peut penser, en effet,
que les quantités varient suivant qu’on désire disperser les argiles, complexer des
ions de calcium ou des ions ferreux.
D’une manière générale, les quantités de produits à utiliser sont exprimées en
fonction du volume d’eau contenu dans le forage. Les renseignements obtenus sur ce
sujet sont exprimés ci-après :
• Calgon aux Etats-Unis : 1,7 à 3,4 %
• Progil indique pour les produits français, tel le Giltex, une valeur de 2 %.
Cette valeur est à prendre en compte pour les autres produits,
pyrophosphates et hexamétaphosphates.
Traitement du colmatage mécanique 294
• Acide formique à 85 %
• Acide phosphorique à 85 %
• Acide chlorhydrique à 37 %
• Acide isopropylique à 99 %
• Inhibiteurs FCM IV/1 - FCM IV/2 - FCF IV/8 - FCM IV/10
• Alcool gras 5 Vol. aethix
• Acide ascorbique DAB 7
Ce produit est autorisé par le ministère chargé de la santé et a recu un avis
favorable du conseil supérieur d’hygiène publique de France.
— ID 60, fabriqué par la société DARC et commercialisé par DEGREMONT.
C’est un passivant pour acide chlorhydrique à action bactéricide. Il est composé de
cinq éléments (propiolate d’amine, mouillant, inhibiteur, notamment), chaque
constituant serait sur une liste agréée alimentaire. Il présente l’avantage de pouvoir
être suivi grâce à un traceur incorporé.
— Carela bio-forte et Carela plus distribués par CARELA-France (67).
Ces produits comportent un mélange d’éléments de base (acide chlorhydrique
pur, acide citrique, acide tartrique) et d’inhibiteurs de corrosion contenant des
détergents non moussants. Un additif à mélanger au moment du traitement est
constitué essentiellement d’eau oxygénée.
— Acide Nu-well® et JWR (Johnson Well Regenerator) distribués par Johnson
Filtration Systems, France.
Le premier produit se présente sous forme de comprimés à base d’acide
sulfamique, de manipulation relativement facile et le second, sous la forme d’une
composition d’acides chimiquement purs, organiques et minéraux, ainsi que des
agents biodégradables.
Un des problèmes de fond consiste à savoir si il est raisonnable de réaliser une
opération de décolmatage en laissant la pompe d’exploitation en place ou si au
contraire il vaut mieux retirer la pompe qui risque d’être altérée par les produits de
décolmatage. Une étude récente réalisée par le CIRSEE [J. CORDONNIER, 1992]
montre qu’il n’y a pas de réponse simple sur les plans techniques et économiques.
L’attention doit notamment être portée sur :
— l’importance du diagnostic,
— le choix des réactifs et le processus de mise en œuvre,
— l’âge du captage et de la pompe,
— la fréquence des interventions.
Ces observations doivent, bien sûr, être complétées en tenant compte des
observations des exploitants et des conditions locales (nombre de forages et âge, type
de dépôts, équipements du secteur, matériaux en présence, systématique de
réhabilitation et expérience, etc.) qui peuvent être des facteurs prépondérants au
niveau des choix et des coûts. Ceci devrait permettre une meilleure approche des frais
d’exploitation en incluant la main d’œuvre dans des bilans comparatifs.
Traitement du colmatage par les carbonates 297
mg/l bicarbonate de Ca
200 400
100 200
0
2 6 10 40 60 80 100
Métaphosphate (mg/l) Température
Figure 7-4
Action des polyphosphates.
a) Grattage
D’une manière générale, les dépôts carbonatés sont très durs, donc les procédés
de grattage ne donnent que des résultats médiocres s’ils sont utilisés seuls. Ils restent
cependant un outil de travail pour le détartrage des tubes et des crépines.
On utilise un « hérisson » ou une brosse à lames métalliques flexibles qui, grâce à
un mouvement de va-et-vient dans le forage, permet de détacher les tartres. Ce
procédé est sans effet sur les incrustations qui peuvent être déposées dans les fentes
des crépines ou à l’intérieur du massif filtrant.
On emploiera cette méthode avec plus de succès si les incrustations peuvent être
préalablement ramolies et dissoutes.
b) Emploi d’explosifs
Ce procédé, employé avec les précautions d’usage, donne des résultats lorsque les
dépôts sont fragiles et se dégagent facilement sous les chocs.
La manœuvre opératoire consiste à placer des petites charges d’explosifs
régulièrement espacées sur le tubage et les crépines. En les faisant exploser à
intervalles réguliers, il est possible de provoquer une onde de choc continue.
Traitement du colmatage par les carbonates 299
Ces ondes se propagent à travers l’eau de la nappe et désagrègent les dépôts sans
abîmer les tubes et les crépines.
On admet généralement une charge de l’ordre de 12 à 36 grammes d’explosif par
mètre.
a) Principe de l’acidification
L’acide chlorhydrique (le plus couramment employé) a la propriété de dissoudre
les carbonates et bicarbonates de calcium (ou de magnésium) en les transformant en
chlorures de calcium (ou de magnésium) solubles dans l’eau par les réactions
suivantes :
b) Introduction d’adjuvants
Les formations aquifères captées contiennent des oxydes de fer et d’aluminium
qui sont dissous par l’acide chlorhydrique lorsque celui-ci est à un pH relativement
bas (2,5 à 4). En précipitant, les oxydes forment des composés gélatineux
d’hydroxydes qui absorbent de grands volumes d’eau (jusqu’à 40 fois leur propre
volume) et peuvent ainsi provoquer le colmatage des fissures et des crépines.
Pour éviter ce problème, il faut maintenir ces oxydes en solution dans de l’acide
citrique ou de l’acide actique durant toute l’opération. En général, une solution
d’acide citrique à 10 grammes par litre suffit à empêcher la précipitation du fer dans
une formation calcaire ayant moins de 1 % de Fe2O3 en poids, ce qui est assez
fréquent. Dans certains cas, il est possible d’employer aussi un tartrage double de
potassium et de sodium (appelé également sels Rochelle) concentré à 4 grammes par
litre d’acide chlorhydrique à 15 %.
Par ailleurs, les formations captées peuvent contenir du sulfate de calcium (gypse
par exemple) qu’il est nécessaire d’éliminer. Or, celui-ci n’est soluble dans l’acide
chlorhydrique que lorsque le pH de ce dernier est égal à 5. On utilise alors du bi-
fluorure d’ammonium (NH4F2H) qui transforme le sulfate de calcium insoluble en
sulfate d’ammonium soluble. Les quantités couramment employées sont de l’ordre de
7 à 8 grammes par litre de solution acide inhibée.
c) Réalisation de l’acidification
La plupart du temps, l’introduction de l’acide dans une formation calcaire, par le
simple fait de la gravité, ne donne pas de bons résultats. L’acide reste en contact avec
les parois du trou et l’on aboutit seulement à une augmentation du diamètre. Il est
préférable de procéder à l’acidification sous pression qui permet une diffusion plus
importante dans le réseau de fissures.
En effet, lorsque la pression de la pompe est importante par rapport à celle de la
nappe, l’acide peut aller très loin dans les terrains. Il s’ensuit une diminution notable
des pertes de charge locales et une augmentation des perméabilités au voisinage du
trou.
Par contre, lorsque la pression de la nappe est élevée, elle s’oppose à l’action de
la pompe. On utilise alors des « agents de chasse » (air comprimé par exemple) pour
déplacer le fluide d’acide dans la formation. Cette méthode facilite la pénétration de
l’acide dans la formation aquifère considérée mais permet également, grâce à la
Traitement du colmatage par les carbonates 301
Q. P. T
V=
60
avec :
V : volume d’acide à injecter en m3. Il est donné par le volume du trou et
calculé en fonction de l’ordre des opérations.
Q : débit en m3/h et pour un kg de pression de la nappe souterraine. Il sera
défini par un pompage préalablement à l’acidification. Il varie en
principe après chaque acidification et sa valeur doit augmenter.
P : pression (en kg) de la pompe.
T : temps en minute pendant lequel on veut injecter l’acide. Il convient de
rappeler que ce temps doit être tel que le nettoyage du trou soit
intervenu avant la formation des hydroxydes.
Dans le carbonifère du Nord de la France, le débit d’un forage ainsi traité a été multiplié
par 6. L’opération a consisté en une succession de quatre acidifications (au total 14 tonnes
de solution d’HCl à 15 %) sous des pressions comprises entre 1,5 et 10 bars, d’une durée
de 40 à 60 minutes chacune.
d) Un exemple d’acidification
Supposons que l’on veuille acidifier un trou ayant un volume de 0,5 m3 et qu’il
soit prévu quatre opérations d’acidification. Le volume de solution aqueuse d’HCl à
injecter après lavage sera le suivant :
— pour la 1ère opération : V1 = 2 . 0,5 m3 = 1,0 m3
— pour la 2e opération : V2 = 3 . 0,5 m3 = 1,5 m3
— pour la 3e opération : V3 = 4 . 0,5 m3 = 2,0 m3
— pour la 4e opération : V4 = 5 . 0,5 m3 = 2,5 m3
Supposons que le débit de la nappe souterraine avant acidification soit égal
à 4 m3/h pour 1 kg de pression et que le temps d’injection soit égal à 10 minutes. Les
caractéristiques successives de la pression d’injection et du débit de la pompe figurent
dans le tableau VII-II.
Situation A.
. Mesure du débit en février 1977 : 405 m3/h
. Cote du niveau dynamique : 7,57 m
. Cote du niveau de la nappe ST17 : 13,18 m
. Abaissement A : 5,6 m
Situation B.
. Mesure du débit en mars 1983 : 210 m3/h
. Cote du niveau dynamique : 8,33 m
. Cote du niveau de la nappe ST17 : 14,99 m
. Abaissement B : 6,66 m
La différence de niveau statique entre les deux périodes : 14,99 – 13,18 = 1,80 m.
L’épaisseur moyenne de l’aquifère est de 25 mètres.
Le rapport variation/épaisseur est égale à 1,8/25 = 0,07.
La variation est inférieure à 10 % donc la comparaison est possible.
B – B1
= 2,35
B1
Situation C.
. Mesure du débit en mai 1983 : 363 m3/h
. Cote du niveau dynamique : 7,00 m
. Cote du niveau de la nappe ST17 : 15,30
. Abaissement C : 8,30 m
La différence de niveau de nappe entre mai 1983 et février 1977 est de 15,3 - 13,2 = 0,08.
La variation est inférieure à 10 % donc la comparaison est possible.
C – C1
= 0,84
C1
4 C1 = 4,5 m
•
5
• A = 5,6 m
6 (février 1977)
•
7
B = 6,7 m
8 février 1983
•
C = 8,3 m
Rabattement mai 1983
en mètres
Figure 7-5
Forage A4, champ captant d’Aubergenville : évolution du débit spécifique entre février
1977 et mai 1983.
Analyse de la situation
Entre la situation A et la situation B, le forage s’est détérioré à un point tel qu’il n’était
plus possible d’extraire que la moitié du débit d’origine. Cette chute de rendement s’est
traduite, pour ce nouveau débit, par un abaissement dans le forage supérieur de 235 % au
rabattement originel.
Après l’acidification de mai 1983, la situation s’est améliorée mais le nouveau débit
exploitable entraîne tout de même un rabattement supérieur de 84 % au rabattement
originel.
Conclusion
1 On a certainement trop attendu entre les situations A et B, ce qui a provoqué un
colmatage très important et profond au niveau de l’équipement du forage.
2 L’acidification a permis de remédier partiellement à la situation mais n’a pas réussi à
redonner au forage ses caractéristiques originelles.
3 Il aurait été préférable d’intervenir avant que la chute de rendement n’atteigne 50 %
pour avoir le maximum de chances de retrouver la situation d’origine.
D’autres dépôts ferrugineux peuvent parfois être traités à l’acide ou avec des
produits chimiques industriels.
Les causes d’un tel colmatage résident, nous l’avons vu précédemment, dans un
apport d’oxygène (généralement au sommet des crépines ou au niveau de la partie
supérieure des drains horizontaux). Celui-ci peut provenir de la surface dans le cas
d’une nappe libre ou par le trou du forage dans le cas d’une nappe captive.
On peut distinguer trois types de dépôts :
— des composés d’hydroxydes de fer et de manganèse,
— des dépôts ferrugineux mélangés à des dépôts calcaires,
— des dépôts floconneux, granuleux et colloïdaux.
Dans le premier cas, il s’agit de dépôts insolubles. C’est le type de concrétions
fer-manganèse que l’on peut observer dans la zone de battement de la nappe lorsque
la crépine est dénoyée. Toute tentative de traitement est vouée à l’échec.
Dans les deux autres cas, on peut traiter à l’acide comme pour les carbonates.
Enfin, on peut citer les produits Carela bio plus forte et Herli rapid TWB-FCM1
qui ont fait leurs preuves et qui sont agréés alimentaires.
Le Carela bio plus forte possède en effet deux produits complémentaires :
— un acide minéral qui permet la solubilisation des incrustations ferriques,
— des acides organiques associés à de l’eau oxygénée qui assurent l’attaque des
incrustations manganiques.
Le mélange équilibré de ces différents produits permet un traitement simultané
des incrustations et une désinfection de l’ouvrage. Ceci est essentiel car la très grande
majorité des dépôts ferro-manganiques trouvent leur origine dans une activité
bactérienne.
Dans le troisième cas (et parfois le second aussi), le traitement de choc à l’aide
d’hypochlorite de sodium paraît prometteur. Il reste encore à vérifier l’absence de
réactions secondaires indésirables et à préciser la durée d’efficacité de ce type de
traitement.
L’analyse de la bibliographie montre toutes sortes d’essais, allant de la
désinfection par injection de vapeur aux traitements aux rayonnements gamma et aux
ultrasons. Le traitement le plus « classique » consiste, bien entendu, dans l’utilisation
de différents acides ou mélanges d’acides et d’inhibiteurs.
Des études ont été effectuées pour sélectionner des produits de traitements
capables d’actions bactéricides ou bactériostatiques sur le colmatage bactérien. Mais
l’expérience qui confirmerait l’action favorable de tel ou tel produit fait d’autant plus
défaut qu’il est clair qu’un produit déterminé ne se comporte pas de la même façon
partout, compte tenu du fait que les conditions physico-chimiques et biologiques
locales sont extrèmement variables.
Selon l’étude GEOTHERMA 1991 (collection inter-agences de l’eau), le traitement
le plus répandu en France, et qui semble obtenir le plus grand succès, consiste en une
opération de brossage du captage suivi d’une forte chloration. Le procédé a au moins
l’avantage d’être à peu près standard et inoffensif pour l’ouvrage et l’aquifère. Enfin,
les opérations les plus usuelles consistent en des traitements :
— au dioxyde de chlore,
— à l’hypochlorite de sodium (eau de Javel),
— à l’acide sulfamique,
— avec des ammoniums quaternaires,
— au permanganate de potassium,
— à l’acroleïne.
Utilisés seuls, ces produits ont un effet désinfectant temporaire. Les deux
premiers se révèlent statistiquement les plus utilisés. Leur combinaison avec une
acidification, en particulier dans les aquifères carbonatés, donne les meilleurs
résultats.
En résumé, il apparaît que le colmatage bactérien est un phénomène complexe qui
a, dans chaque cas, ses composantes spécifiques. La prévention est malheureusement
difficile à organiser, sauf en décelant à l’avance que l’environnement du captage
présente des indices favorables au déclenchement d’un tel phénomène (contexte
organique). Dans tout traitement chimique, qu’il s’agisse d’une procédure curative ou
d’un traitement préventif, le produit utilisé doit nécessairement satisfaire à deux
impératifs essentiels :
— la conservation de la potabilité des eaux qui seront exploitées peu de temps
après la fin du traitement ;
— la conservation des équipements de captage et de pompage obligatoirement
mis en contact avec les produits traitants. Ce problème intéresse essentiellement le
tubage et des crépines qui ne peuvent pas, au contraire de la pompe, être extraits.
En terme de procédés, applicables de façon industrielle, on distingue
généralement trois types de traitement :
— Les traitements curatifs, mis en œuvre sur un forage colmaté, à partir d’un
seuil de colmatage fixé (généralement 30 %), avec une dose forte (plusieurs dizaines
de m3) d’un ou plusieurs produits chimiques enchaînés, injectés dans le forage
pendant un temps de quelques heures, pour limiter la durée pratique d’immobilisation
de l’ouvrage.
Traitement du colmatage biologique 307
2m
Piézomètres
d'injection
Forage à traiter
Figure 7-6
Dispositif de traitement préventif avec quatre piézomètres.
On pose :
Q
S = Vmin
Q
r=
Vmin . 2 π h . P
Q
Si Q est exprimé en m3/h et V en m/s : r = 226 . h . P
2
Vc = π ro h
avec :
ro : rayon du forage
h : hauteur d’eau dans le forage
Le volume à mettre en œuvre (cf. figure 7-7) pour traiter les cylindres colmatés Vt
s’obtient selon la formule suivante :
2 2
Vt = π ( rt — r0 ) . h = π (ro + rt) e h
avec :
e : distance entre deux cylindres successifs
h : hauteur d’eau dans le forage
e
h
r0
rt
Figure 7-7
Détermination des cylindres successifs d’aquifère à traiter.
Le terrain étant a priori d’autant plus colmaté que l’on se trouve plus près du
forage, on aura intérêt à traiter des cylindres d’abord étroits, puis de plus en plus
larges, au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’axe du forage.
Traitement du colmatage biologique 311
3m
4 e cylindre
3 e cylindre
2 e cylindre
1 er cylindre
Forage
Figure 7-8
Traitement curatif, vue en coupe des cylindres d’aquifère à traiter.
TABLEAU VII-III — Volume par mètre des cylindres d’aquifère à traiter (cette
valeur est à multiplier par la porosité de l’aquifère).
— premier pompage de nettoyage pour évacuer les résidus et les boues produites
par le traitement,
— nouvelle injection de produit traitant, d’un volume égal au volume des vides
d’un deuxième cylindre d’aquifère à traiter ; lorsque le volume nécessaire a été
injecté, on effectue une chasse à l’eau à débit modéré, pour que le produit actif
traverse le premier cylindre déjà traité, et aille se mettre en place et imprègne
complètement le deuxième cylindre à traiter (effet piston).
L’opération précédente se répète : temps de contact, puis 2e pompage de
nettoyage, à la suite de quoi on recommence éventuellement l’opération pour traiter
un 3e cylindre, et ainsi de suite.
45
40
35
30
25
20
15
10
0
1 2 3 4 5 6 7
Distance au forage (m)
Volume terrain Porosité de 20 %
Porosité de 35 % Porosité de 15 %
Porosité de 30 % Porosité de 10 %
Porosité de 25 % Porosité de 5 %
Figure 7-9
Volume à mettre en œuvre pour un traitement décolmatant.
Enfin, il faut avoir présent à l’esprit que, quelque soit le degré de précision des
calculs, la détermination des porosités du massif filtrant et de la zone aquifère
développée n’en reste pas moins empirique à appréhender. Par ailleurs l’aquifère, de
par sa composition physico-chimique et de par la biomasse qu’il est susceptible
d’abriter, va consommer des quantités variables de réactif.
Traitement du colmatage biologique 313
S’agissant d’un matériau naturel poreux, il faut il faut tenir compte du fait qu’une partie
importante de chlore actif est susceptible d’être passivée par les éléments constitutifs de
l’aquifère. Compte tenu de l’adsorption du chlore par les fines, il est prudent de majorer le
volume d’hypochlorite de sodium.
Après la dernière passe, la face interne de la crépine est brossée à l’aide d’un hérisson.
Cet exemple montre à quel point les volumes à mettre en œuvre sont importants.
Ce calcul explique vraisemblablement pourquoi tant de tentatives de décolmatage ont
été des échecs. En effet, la zone de vitesse s’étend généralement sur plusieurs mètres
autour des forages, les volumes nécessaires au traitement sont considérables, et dans
la plupart des décolmatages pratiqués, les traitements n’atteignent pas les cylindres
situés entre 2 et 5 mètres autour des forages. Nous pensons, comme BOURGUET et
al., 1984, qu’il est nécessaire de s’intéresser à cette zone, dans laquelle peuvent se
situer des phénomènes déterminants générateurs de colmatage.
Traitement du colmatage biologique 315
10
1e traitement 3e traitement
20
co
Rabattement en m
ur
2 e traitement cour
be
be o
rigin
av
30 elle
an
tr
éh
ab
40
ilit
at
io
n
50
0 20 40 60 80 100 120
Débit en m3/h
Figure 7-10
Réhabilitation du forage 5S du champ captant de Villeneuve-la-Garenne. D’après
document Lyonnaise des Eaux-Dumez.
Notons que l’étude Burgeap préconise, à partir d’essais réalisés sur des
éprouvettes, une séquence mouillant / oxydant bactéricide / acide. Le traitement
optimum serait réalisé en deux phases avec :
— un premier traitement « oxydant » réalisé à l’aide d’hypochlorite de sodium,
avec un mouillant et éventuellement un enzyme, l’ensemble étant destiné à détruire la
biomasse ;
— un second traitement composé d’un mélange d’acide chlorhydrique et d’un
mouillant bactéricide. L’acide chlorhydrique est destiné à ramener le pH à une valeur
telle qu’il remette en solution ferreuse le fer précipité par l’hypochlorite. Le
mouillant bactéricide est destiné à éliminer les dernières bactéries présentes et qui
auraient résisté au premier traitement.
Bien entendu ce protocole de traitement serait à adapter en fonction du degré de
colmatage du forage à traiter.
Régénération après corrosion 316
7.6.2 Le contrôle
Pendant son exploitation, le suivi de l’ouvrage a également une très grande
importance pour la détection d’un début de corrosion. Il existe à ce sujet de
nombreux moyens pour effectuer ce type d’examen, dont le choix doit être fait par un
spécialiste. A titre d’exemple, un examen par caméra ne permettra pas d’estimer une
corrosion qui se manifesterait par une réduction de l’épaisseur du tubage, alors qu’un
autre type d’investigation permet de le faire.
Les diagraphies permettant de déceler tel ou tel type de corrosion doivent être
déterminées en fonction des caractéristiques de l’ouvrage. Il est évident que si on ne
connaît rien de celui-ci, il est nécessaire de commencer par définir sa composition.
Ensuite, on pourra préciser les diagraphies complémentaires à réaliser.
Dans l’ensemble, on dispose actuellement d’une gamme de mesures qui
permettent de faire de bons diagnostics, gamme qui s’enrichit constamment avec le
développement des moyens informatiques.
Les contrôles à effectuer dans le cadre d’un suivi, et pour un ouvrage en
exploitation dont on peut craindre la corrosion, peuvent se répartir de la façon
suivante :
— Contrôle de la cimentation des tubages (décollement, fissures, attaque
chimique, etc.). On peut même déceler la formation de poches de dissolution derrière
la cimentation (C. GRIOLET).
— Contrôle de l’état des tubages. Diverses diagraphies permettent de vérifier
l’épaisseur, les déformations, les ruptures ou les percements. On peut également
déceler sur certains forages profonds le percement du tubage par des essais de débits
en paliers.
— Contrôle de l’état des crépines. En complément de l’examen par caméra qui
peut permettre de localiser une perforation ou une rupture.
— Contrôle du massif de gravier. Cette dernière vérification, bien que ne
concernant pas directement la corrosion, permet de vérifier l’état du massif par
rapport à sa position d’origine, d’où une éventuelle modification dans le régime
hydraulique de l’ouvrage.
L’interprétation de ces mesures et contrôles ne peut être faite que par des
spécialistes expérimentés, toute erreur pouvant entraîner des conséquences sur le
choix de la réhabilitation à prescrire.
7.6.3 La réhabilitation
La réhabilitation d’un captage endommagé par la corrosion est généralement une
opération lourde et délicate à conduire.
En principe on peut se trouver en face de deux types d’interventions qui
consistent, soit à réhabiliter le tubage (tubage en place percé ou corrodé avec risque
d’écrasement), soit à réhabiliter la partie crépinée (perforée ou usagée). Ces deux
réhabilitations ne sont pas systématiquement couplées, bien que dans la pratique, on
soit amené à les effectuer ensemble pour plus d’efficacité.
La réhabilitation du tubage consiste à rechemiser l’ouvrage, c’est-à-dire à placer
un tubage neuf à l’intérieur du tubage existant, puis à cimenter l’annulaire.
Régénération après corrosion 318
Ce schéma n’est pas toujours possible si le diamètre de l’ouvrage initial est trop
faible car le tubage à replacer à l’intérieur ne permettrait plus d’installer le pompage.
C’est l’inconvénient des forages trop petits par rapport à leur productivité. Le risque
peut éventuellement être apprécié lors de la conception.
Actuellement une technique consistant à rechemiser un forage à l’aide d’une
enveloppe en polyéthylène formée à chaud directement sur le tubage existant est en
cours de texte. Ce procédé est inspiré d’une technique américaine utilisée pour le
rechemisage des conduites d’eau horizontales (procédé U. Liner distribué par
Tubafor International). Elle met en œuvre un polyéthylène alimentaire à haute densité
qui présenterait, appliqué sur un tubage de forage, une très faible réduction du
diamètre par rapport à un nouveau tube, une étanchéité complète, des pertes de
charge plus faibles et une meilleure résistance à la corrosion. En toute hypothèse, le
coût devrait être inférieur à celui d’un rechemisage en acier.
La réhabilitation de la crépine peut s’effectuer de deux façons différentes, soit par
extraction de celle en place et remplacement par une neuve, soit par la pose d’une
seconde crépine plus petite à l’intérieur de la première et la constitution d’un massif
de gravier intermédiaire.
La première opération n’est pas toujours possible dans la pratique car tout dépend
de la façon dont la crépine a été posée. La seconde a l’inconvénient d’induire une
perte de charge supplémentaire et par suite de réduire sensiblement la productivité de
l’ouvrage.
A ce niveau de réhabilitation, le diagnostic effectué préalablement devra
apprécier l’objectif de résultat et le coût de l’intervention afin de ne pas entraîner le
maître d’ouvrage dans une opération dont le coût serait prohibitif par rapport au
résultat et par comparaison avec un ouvrage neuf.
7.8 La vétusté
La vétusté est à l’origine d’une part importante de la dégradation des captages
d’eau souterraine en France. L’âge moyen des captages, tous types confondus, est
compris entre 10 et 50 ans pour environ 70 % d’entre eux.
L’âge lui même est bien entendu un facteur naturel de vieillissement, mais le
manque d’entretien aggrave les effets de ce vieillissement et contribue à l’apparition
de problèmes parfois difficiles à résoudre en raison de l’état des ouvrages.
Le colmatage, la corrosion et l’ensablement sont très souvent le lot des captages
anciens. Il s’y ajoute parfois une conception archaïque qui fait que, dans beaucoup de
cas, il n’y a malheureusement pas d’autre solution que le renouvellement pur et
simple de l’ouvrage.
Les effets du vieillissement pourraient, dans la majorité des cas, être retardés et
dans tous les cas diagnostiqués, si les captages faisaient l’objet d’un contrôle régulier.
Il n’est pas inutile de rappeler la place de l’eau souterraine dans l’alimentation en
eau potable : selon les dernières statistiques, 62 % environ des prélèvements d’eau
souterraine en France sont consacrés à l’alimentation en eau potable des populations,
avec une légère tendance à l’accroissement, nettement plus marquée dans certains
bassins. Par rapport à l’ensemble des consommations en eau potable, l’eau
souterraine représenterait environ la moitié du volume total des ressources utilisées,
les eaux de surface assurant l’autre partie.
En France on trouve des forages dans tous les départements. La maintenance,
l’entretien et la gestion des forages est donc une préoccupation nationale.
Pour exploiter l’eau souterraine, on utilise en France près de 30 000 captages,
uniquement pour l’alimentation en eau potable publique. Leur répartition est
évidemment très inégale, les plus importants étant situés dans des formations
sédimentaires.
Même si globalement leur nombre ne devrait pas radicalement évolué dans
l’avenir, la création de nouveaux captages sera vraisemblablement nécessaire pour
plusieurs raisons :
— le parc français de captages est vétuste et devra être renouvelé en grande
partie dans les dix ou vingt prochaines années ;
— il faudra abandonner des forages isolés pour préférer le développement de
grands champs captants dans des zones protégeables ;
— les forages, même si leurs eaux nécessitera tôt ou tard un traitement, ont
l’avantage de donner une eau brute dont la qualité varie donc plus facile à traiter que
les eaux superficielles ;
La vétusté 321
Sur le plan technique, nous voyons que le rebouchage dans les règles nécessite
quelques précautions. La composition des produits, leur densité ainsi que leur totale
innocuité pour le milieu doivent être définies en fonction des conditions d’abandon de
l’ouvrage (crépine cassée ou non, nature de l’aquifère, etc.).
Il faut savoir qu’une enquête réalisée en 1991 mettait en évidence que dans plus
de 60 % des cas, les forages abandonnés n’étaient pas rebouchés. Il est donc clair que
cet état de fait aura pour conséquence de mettre en communication toutes les
formations traversées par l’ouvrage, à plus ou moins long terme (corrosion,
éboulement, etc.). Compte tenu de l’ancienneté du parc actuel de forages français, et
de la probabilité associée du nombre conséquent de renouvellements qui devraient
s’opérer dans les années à venir, cette pratique d’abandon des captages en l’état
constitue une menace grave pour la protection de la ressource.
Pompe
Remplissage progressif
par le fond du forage
Figure 7-11
Cimentation d’un forage abandonné.
7.11 Conclusion
La connaissance des conditions de réalisation d’un forage, de la mise en place de
son équipement et du suivi régulier de son exploitation permettent de déceler les
phénomènes de colmatage et/ou de corrosion pour y remédier assez tôt, et ainsi éviter
une forte diminution du rendement. Dans le cas contraire (constat d’une baisse de
rendement et/ou de la variation de la qualité de l’eau), les opérations à mener sont
schématisées en. figure 7-11.
En termes de coût, une opération de régénération dans un forage de 35 m de
profondeur avec 15 m de crépines de 200 mm de diamètre est de l’ordre de 10 % du
prix du forage neuf.
Conclusion 324
Une étude récente montre que 76 % des captages français ne font pas l’objet
d’entretien systématique par un organisme spécialisé. Il apparaît que l’entretien des
captages n’est pas encore passé dans les mœurs. Les contrôles périodiques de niveau
constituent la démarche la plus répandue.
Pratiquement tous les exploitants évoquent le manque chronique d’informations
techniques sur les ouvrages qu’ils exploitent et, surtout, l’absence de consignes
d’exploitation ou de recommandations.
Comme le précise l’étude GEOTHERMA, l’origine de cette situation est bien
souvent l’ancienneté des ouvrages dont les caractéristiques n’ont pas été transmises
aux exploitants successifs. Pour de trop nombreux ouvrages, on ne connaît que la
profondeur approximative et le diamètre du tubage, mais rien sur la nature de la
crépine et encore moins sur les essais de débit d’origine. Heureusement cette
remarque ne concerne généralement que les ouvrages de plus de 10 ans d’âge et
isolés, l’exploitation de champs captants ne pouvant guère se satisfaire de l’absence
de données techniques.
L’analyse des rapports de fin de forage met cependant en évidence le manque de
consignes d’exploitation des ouvrages. Cet état de fait se traduit généralement dans le
temps par des situations de surexploitation extrêmement préjudiciables à la pérennité
des ouvrages et parfois involontaires du fait de l’absence de repères.
L’expérience prouve qu’il existe un problème de transmission des données
techniques entre le concepteur et l’exploitant d’un captage d’eau souterraine. Cette
situation est particulièrement répandue en milieu rural. Les avis sont unanimes sur le
défaut d’entretien des captages d’eau souterraine en France. Les efforts financiers
importants qui ont été réalisés depuis la dernière guerre pour assurer la desserte en
eau potable des populations à plus de 95 % n’ont malheureusement pas été
accompagnés des dispositions d’entretien nécessaires. Dans la majorité, sinon la
presque totalité des cas, les interventions sur captages ont été dictées uniquement du
fait de pertes de débit ou de détériorations graves, entraînant des difficultés
d’exploitation.
Le mal est souvent beaucoup plus profond dans la mesure où le captage d’eau
souterraine n’est pratiquement jamais considéré par un maître d’ouvrage comme la
partie essentielle de sa distribution d’eau, sauf le jour où le débit fait défaut. Et
encore ce jour-là, recherche-t-on la solution la moins onéreuse et malheureusement
souvent la plus précaire, par manque d’information.
En terme de coût d’entretien, un budget annuel de 8 à 10 % du prix de l’ouvrage
permettrait de prévenir la plus grande partie des problèmes en permettant un entretien
préventif.
Le désintérêt des maîtres d’ouvrages pour leurs captages d’eau souterraine en
général et pour leur entretien en particulier, est très largement confirmé par l’état
actuel des périmètres de protection des ouvrages. L’énorme proportion de captages
dont les périmètres ne sont pas en conformité illustre bien la nature du problème en
France.
Conclusion 325
Conditions de Données
réalisation d'exploitation
et d'équipement
du forage
Etude et analyse
Investigations complémentaires
(pompages par paliers, examen
vidéo, analyses d'eau)
Diagnostic
de vieillissement
Nettoyage
Remise en exploitation
Figure 7-12
Résumé des opérations à mener dans le cadre de la réhabilitation d’un ouvrage de
captage.
Conclusion 326
Le temps semble être venu de travailler, dans l’optique de répondre aux besoins
des générations futures, à ce vaste projet que représente l’action sur les eaux
souterraines. Il convient de le construire autour des grands axes suivants :
— se placer résolument dans la réalité de l'espace scientifique européen, pour la
formation et pour la recherche. C’est-à-dire former et informer tous les acteurs de
l’eau à la gestion des captages d’eau souterraine ;
— développer et coordonner des compétences locales, nationales et
internationales dans plusieurs disciplines de la géologie, de l'hydrogéologie, de la
géochimie, de la géophysique ;
— utiliser l'imagerie (image satellitaire, géophysique, informatique, ...) pour
reconnaître et modéliser les structures aux différentes échelles ;
— concevoir et réaliser tous les captages neufs selon une démarche orientée vers
l’entretien, le suivi et la maintenance ;
— donner la priorité au travail d'équipe et aux travaux de terrain ;
— développer la notion de gestion des données patrimoniales et établir, pour
tous les ouvrages existants, un diagnostic de leur état ;
— ne plus voir un captage d’eau souterraine comme l’instrument ponctuel d’un
prélèvement en nappe, mais considérer son environnement de surface et souterrain
comme un ensemble dont le comportement doit être étudié, géré et protégé ;
— établir et diffuser des documents contractuels, guides à l’usage des maîtres
d’ouvrage et des maîtres d’œuvre, définissant les conditions d’intervention et les
règles à observer pour la réhabilitation des captages, ainsi que les contrôles à
effectuer ;
— utiliser des techniques de modélisation informatique pour simuler et mieux
appréhender la nature et la complexité des problèmes hydrogéologiques, sur le terrain
(modèles de nappe) ou sur le plan cognitif (systèmes experts).
En résumé, on se doit d’introduire la notion d’un suivi obligatoire des captages
d’eau souterraine, correspondant à une prestation précise, régulière et quantifiée. En
matière de contrôle et de suivi, les moyens de gestion informatisée des captages qui
existent permettent dès à présent d’optimiser la gestion des données et de gérer la
ressource.
CHAPITRE VIII
8.1 L’informatique
Etant donné le niveau extrêmement variable de pénétration de l’outil informatique
chez les responsables d’exploitation, hydrogéologues, hommes de terrain, il nous a
paru raisonnable de rappeler quelques notions de base.
Un ordinateur est une machine automatique de traitement de l’information
permettant de conserver, d’élaborer et de restituer des données sans intervention
humaine en effectuant, sous le contrôle de programmes enregistrés, des opérations
arithmétiques et logiques.
Un système informatique se compose de matériel (hardware en anglais) :
ensemble de constituants et d’organes physiques, et du logiciel (software en anglais) :
ensemble de programmes nécessaires à son fonctionnement. Les ordinateurs
regroupent autour d’une unité centrale arithmétique et logique des circuits spécialisés
visant à assurer le transit des informations en provenance soit de la mémoire centrale
soit des supports externes (périphériques tels que disques, lecteurs, clavier,
imprimante, etc.) par le biais d’un canal de communication nommé « bus ». Les
informations sont soit des instructions exécutables, soit des données, l’ensemble
constituant des programmes.
L’unité centrale ou unité logique fait trois sortes d’opérations élémentaires :
transfert d’informations d’un endroit à un autre de la machine (adressage par
l’intermédiaire du bus), opérations arithmétiques, opérations logiques. En simplifiant,
l’action macroscopique des programmes est de gérer l’intervention des unités
d’entrée (flux à traiter), de commander les calculs et choix à effectuer (traitement), de
piloter la consultation des mémoires puis de mettre en route les unités de sortie
(résultats).
Pendant fort longtemps l’usage de l’ordinateur était cantonné dans des
applications de type calcul numérique, la préoccupation d’alors étant la rapidité
d’exécution de calculs complexes impliquant d’importants volumes de données à
traiter. Depuis une quinzaine d’années, deux voies ont été explorées en parallèle,
d’une part la course à la puissance numérique à l’aide de calculateurs spécialisés
adaptés au calcul vectoriel ou parallèle, et d’autre part la manipulation de données
symboliques à l’aide de machines langage. Ces dernières ont pour vocation
d’implémenter de manière efficace les langages spécifiques de l’intelligence
artificielle que ce soit Lisp ou Prolog, à l’aide d’architectures matérielles dédiées qui
ont pour objet de traiter efficacement des symboles.
L’informatique 329
thématiques, dans des domaines non couverts jusqu’à présent, et aussi la révision de
cartes déjà existantes, avec une accélération possible du rythme de révision, et une
amélioration du choix des zones à réviser.
Enfin, l’imagerie stéréoscopique du satellite SPOT a conduit à des applications
remarquables, telles celles conduisant à la genèse automatique de modèles
numériques de terrain à partir de couples d’images, et à leur visualisation
tridimensionnelle permettant d’ouvrir la voie à des applications en géologie
structurale, en cartographie thématique et en simulation de survol de zones
inaccessibles. Ces travaux sont le fruit d’une avance acquise par des chercheurs
français regroupés dans la Société ISTAR en collaboration avec l’INRIA.
Figure 8-1
Un exemple d’outil interdisciplinaire intégré, (d’après document RockWare).
Figure 8-2
Exemple de sortie du logiciel ACTIF®
Les outils interdisciplinaires 336
T
Données brutes : E
mesures de terrain / enregistrements / analyses R
R
A
I
N
Données factuelles Données temporelles
ACTIF
G
Gestionnaire de données périodiques E
Gestionnaire de données factuelles
CHRONO S
BADGE
Base de données, analyse statistique, T
Base de données, analyse
cartographie graphiques, analyse I
statistiques, cartographie
multicritère O
N
Modèle hydrologique
GARDENIA
M
O
Modèle global de transfert
D
de nitrates : BICHE
E
Modèle hydrodynamique 3D
MARTHE
L
E
S
Modélisation du biseau salé Modèle hydrodispersif
INTRANS SESAME
Figure 8-3
Les logiciels du BRGM pour la gestion des ressources en eau souterraines (d’après
document BRGM, modifié).
Les outils interdisciplinaires 339
Il devient difficile pour les concepteurs de lutter contre ces ouvrages et logiciels
fournis avec le code source, donc modifiables par l’utilisateur et à des prix défiant
toute concurrence !
Au niveau des modèles de nappe, on rencontre sur le marché une multitude de
logiciels, notamment le modèle Islandais AQUA qui permet de simuler les
écoulements souterrains et le transport des polluants ; des logiciels français
développés par le BRGM, FRANLAB, etc., où encore des logiciels américains comme
TRACER2D et TRACER3D, développés par TENTIME, et le logiciel Hydrosoft InterStat
qui est basé sur la méthode des différences finies.
Enfin, divers outils rendent des services dans les domaines de l’hydrogéologie
(interprétation de pompage, migration de pollution, rabattement de nappe, etc.),
notamment le logiciel RIO, développé par le BRGM, qui simule des écoulements
superficiels et souterrains et leurs échanges. Ce dernier calcule à la fois l’évolution
des lignes d’eau, des cours d’eau, les potentialités de l’aquifère sous-jacent et les
débits d’échanges résultants.
Ce domaine n’échappe pas au sens de l’histoire et possède également des
applications de type système expert comme HYDROLAB®, développé par M. DETAY,
P. POYET et E. BRISSON (cf. figure 8-4).
IDENTIFICATION DU CONTEXTE
Etudes de terrain
Investigations complémentaires
IDENTIFICATION DES VARIABLES ESSENTIELLES
Contexte géologique
Réseau de fracturation
Position géomorphologique
Allure du réseau hydrographique
Données climatiques
Pédologie
Données de terrain
Données complémentaires
Données socio-économiques
Profondeur optimale
EVALUATION DES DONNEES
Processus Processus
de de
décision décision
-------- --------
Evaluation Re_1r Re_1a Evaluation
du -------- Re_2 de
réservoir Mi_1r -------- l'alimentation
potentiel Mi_2r Mi_1a potentielle
Mi_4r Mi_2a
Mi_5r Mi_3a
Mi_7 Mi_4a
Mi_9 Mi_5a
Mi_10 Mi_6
... Mi_8
Mi_11
Mi_12
MODELE DE CONTROLE
Solutions Solutions
génériques RECONNAISSANCE DES SOLUTIONS génériques
2 1
EDITION DU RAPPORT
Figure 8-4
Organisation schématique du système HYDROLAB®
Evolution set perspectives 341
Ces outils sont avant tout conçus pour « manager », ce sont les Management
Information Systems que l’on retrouve dans la littérature américaine. Ce sont des
systèmes d’information appropriés pour la prise de décision. On note
particulièrement des MIS dans les domaines de la géographie (GIS) tel que CUSMAP
de l’US Geological Survey qui permet d’améliorer la compilation de données
spatiales en vue d’optimiser l’évaluation de ressources minières.
8.5 Conclusion
En 1982, le titre d’« Homme de l’Année » décerné par le magazine Time ne
récompensa pas un homme, mais une machine : l’ordinateur.
L’informatique, et les nouvelles formes d’automatisation qu’elle permet, sont
désormais omniprésentes dans les institutions de recherche et nécessaires dans toute
entreprise industrielle qui veut conserver sa rentabilité et sa compétitivité et tout porte
à croire que le prochain bouleversement, dans la diffusion du savoir-faire et dans
l’accès à la connaissance, aura lieu avant la fin du siècle. Il proviendra de
l’amélioration des matériels informatiques, de la baisse de leur coût et des progrès
des langages associés à l’intelligence artificielle. Cette mutation sera dûe à
l’utilisation courante de machines, qui non seulement calculent et comptent mais
aussi raisonnent. Leur tâche sera d’assister l’homme dans les gestes de la vie
courante.
CHAPITRE IX
Conclusions
« Il faut forger un art de vivre par temps de
catastrophe pour naître une seconde fois, et
lutter ensuite, à visage découvert, contre
l’instinct de mort à l’œuvre dans notre
histoire »
Albert Camus
La France puise plus de sept milliards de métres cubes d’eau par an dans ses
ressources souterraines, dont 50 % pour l’alimentation en eau de sa populations,
19,7 % pour les besoins de l’irrigation et 25,8 % pour l’industrie. Le puisage AEP est
assuré par quelques 30 000 captages relativement anciens et dont une grande partie
devra être renouvelée dans les quinze prochaines années. Ces ouvrages anciens sont
souvent mal conçus, colmatés et/ou corrodés et mal protégés.
Face à ce défit, il nous a semblé important de regrouper dans un ouvrage les bases
de la gestion des forages d’eau en terme de réalisation, d’entretien et de
réhabilitation.
— La réalisation d’un ouvrage de captage est une opération compliquée qui
demande des études préalables (chapitre I), d’utiliser le matériel adéquat et d’équiper
et développer correctement l’ouvrage (chapitre III). Il s’en suit qu’un chantier de
forage demande la présence à plein temps du maître d’œuvre ou de son délégué
(chapitre V). Enfin, un forage n’est pas uniquement un moyen de captage, mais doit
être intégré dans une vision à long terme destinée à alimenter la population avec de
l’eau de bonne qualité donc avec une ressource correctement protégée (chapitre II).
— L’entretien d’un forage n’est pas un concept mais doit devenir une réalité
chez les exploitants. De la même manière que l’on révise les pompes il convient
d’entretenir les captages. Les moyens sont simples (chapitre VI) et cette volonté
politique est une des clefs stratégiques de la compétence des grands distributeurs
d’eau. Le vieillissement d’un forage est inéluctable et la reconnaissance et la
compréhension des signes de colmatage, de corrosion, de surexploitation,
d’ensablement, etc., sont autant d’indices qui permettent de mettre en application des
protocoles de gestion appropriés et, le cas échéant, de réhabilitation.
— La réhabilitation des forages doit devenir un réflexe (chapitre VII). Compte
tenu du contexte économique général il n’est plus envisageable de réaliser de
nouveaux forages à grand frais alors qu’il est parfois possible de réhabiliter des
ouvrages existants. Enfin, le couple entretien-réhabilitation permet de faire vivre les
forages et très souvent d’augmenter considérablement la productivité d’un champ
captant (bien plus qu’en y rajoutant un nouvel ouvrage). Ces dernières années de
nombreux outils de gestion des forages (chapitre VIII) ont émergé. Ils facilitent
l’archivage des données et favorisent la prise de décision.
Conclusions 344
Orientation bibliographique
La connaissance ne s’hérite pas elle, se
conquiert
A. Malraux
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Anonyme — Eléments d’hydrologie de l’eau souterraine, 173 p.
Principales revues 362
Principales revues
En français
Courants, revue de l’eau et de l’aménagement, 6 numéros par an, interviews, reportages, articles
techniques...
PYC Editions, BP 105, 94208 Ivry-sur-Seine.
Hydrogéologie, revue éditée par le BRGM, 4 numéros par an, seule revue française réservée
uniquement à l’hydrogéologie.
BRGM, B.P. 6009, 45060 Orléans Cedex 2.
Hydroplus, magazine international de l’eau, bilingue français-anglais, 10 numéros par an.
Edité par Hydrocom, 13 rue St-Florentin, 75008 Paris.
La Houille Blanche, revue internationale de l’eau (articles d’hydraulique, d’hydrogéologie et
d’hydrologie). 8 numéros par an.
48, rue de la Procession, 75724 Paris Cedex 15.
Cahiers de l’ORSTOM série Hydrologie (articles d’hydrologie et d’hydro-géologie). 4 numéros
par an.
70-74 route d’Aulnay, 93140 Bondy.
Revue de l’lnstitut Francais du Pétrole (articles de géologie pétrolière, d’hydrodynamique et de
chimie du pétrole). 6 numéros par an.
IFP, 1 et 4 avenue de Bois-Préau, 92504 Rueil-Malmaison.
Techniques et Sciences Municipales (articles sur l’aménagement des eaux, les stations d’épuration,
etc.). 11 numéros par an.
9, rue de Phalsbourg, 75017 Paris.
L’Eau, l’lndustrie, les Nuisances (articles sur le traitement des eaux, la distribution et également la
recherche des eaux). 12 numéros par an.
7, avenue F.D. Roosevelt, 75008 Paris.
La Tribune du CEBEDEAU (articles sur le traitement des eaux, la distribution, la prospection). 12
numéros par an.
2, rue A. Stévart, 4000 Liège (Belgique).
Eau du Québec (aménagement et gestion des eaux, pollution et épuration). 4 numéros par an.
6290 Périnault (bureau 2), Montréal, Québec H4K 1 KS
Information EAU, bulletin de l’Office International de l’Eau, 12 numéros par an.
Direction de la Documentation et des Données, rue E. Chamberland, 87065 Limoges
Cedex.
Guide de l’Eau (guide de référence sur les entreprises, organismes et administrations travaillant
dans le domaine de l’eau, ainsi que la liste des personnes travaillant dans ce même
domaine). Un volume tous les ans ou tous les deux ans.
Editions Johanet et Fils, 7 avenue F.D. Roosevelt, 75008 Paris.
Karstologia, revue semestrielle de karstologie et de spéléologie physique de l’Association
Française de karstologie et de la Fédération Française de spéléologie,
130, rue St. Maur, 75011 Paris.
Principales revues 363
Journal of Soil & Water Conservation Six publications par an, par le "Soil and Water
Conservation Society", 7515 N.E. Ankeny Rd., Ankeny, IA 50021-9764. Disponible par
abonnement, coût de l’ordre de $ US 50/an.
Selected Water Resources Abstracts Publication mensuelle de l’US Geological Survey, MS 425,
Reston, VA 22092. Il est possible de se les procurer par abonnement au National Technical
Information Service, US Department of Commerce, 5285 Port Royal Rd., Springfield, VA
22161. Les SWRA sont également disponibles "online" par l’intermédiaire de deux
vendeurs :
• Dialog (800-3-DIALOG) et ESA-IRS en Europe.
• SWRA est également disponible en compact disque (CD-ROM) auprés de :
- NISC (National Information Services Corp.) 301-243-0797, mis à jour tous les
trimestres. Prix de l’ordre de 700 $ US/an.
- Silver Platter, 800-343-0064, mis à jour tous les trimestres. Prix de l’ordre de
750 $ US/an.
Soil Science Society of America Journal Journal bimensuel publié Soil Science Society of
America, 677 S. Segoe Rd., Madison, Wl 53711. 70 $ US/yr.
University Microfilms International Microfilm copies. 300 N. Zeeb Rd., Ann Arbor, Ml 48106.
Water, Air, & Soil Pollution Six volumes (24 volumes) par an publié par Kluwer Academic
Publishers Group, P.O. Box 322, 3300 AH Dordrecht, The Netherlands. Prix de l’ordre de
1 200 $ US/an or 200 $ US/volume.
Water Well Journal Mensuel, publié par Water Well Journal Publishing Co., 6375 Riverside Dr.,
Dublin, OH 43017. Diffusé gratuitement aux U.S. water well contractors , prix de l’ordre
de 25 $ US/an).
Publications sporadiques
Advances in Water Sciences, Academic Press / Association Internationale des Hydrogéologues.
Comptes rendus des congrès / Association Internationale des Sciences Hydrologiques. Compte-
rendu des congrès / Les cahiers de Centreau, Université Laval, Québec (Canada) / California
Water Resources Center, University of California, Davis, Cal. 95616 (USA) / Irrigation and
Drainage Papers, FAO, Rome, 28 volumes sortis / Mémoires des Journées de l’Hydraulique,
organisées tous les deux ans environ à Paris par la Société Hydrotechnique de France / Natural
Resources and Water Series, Nations Unies, New-York. / Operational Hydrology Reports OMN,
Genève / Studies and Reports in Hydrology, UNESCO, Paris. 30 volumes publiés sur l’hydrologie
Principales revues 365
Les prix donnés dans ce paragraphe ne sont qu’indicatifs. Notons qu’il est possible de s’abonner,
soit directement en écrivant à la revue, soit par le biais de l’agence d’abonnement de la maison
d’édition Lavoisier (11, rue Lavoisier, 75384 Paris Cedex 8 - Tél : (1) 42 65 39 95) qui regroupe
30 000 périodiques scientifiques et propose des abonnements.
Internationales ou étrangères
Association Internationales des Hydrogéologues (AIH). Secrétariat : E. ROMIJN, Provincial
Waterboard of Gelderland, Marktstraat 1, P.O. Box 9090 NL-6800 GX Arnheim, Pays-Bas.
Organise des congrès internationaux tous les ans ou tous les deux ans.
Association Internationales des Sciences Hydrologiques (AISH) 1909 K Street N.W., Washington
D.C. 20006 (USA). Edite le Bulletin des Sciences Hydrologiques et organise des congrès
internationaux.
American Geophysical Union (AGU) 1909 K Street N.W., Washington D.C. 20006 (USA). Edite,
entre autres, la revue Water Resources Research (WRR) qui est la meilleure revue en
langue anglaise dans les sciences de l’eau, et organise deux réunions annuelles aux Etats-
unis (San Fransisco et Washington) où est présenté l’état de la recherche sur les ressources
en eau de la plupart des chercheurs américains.
Association Internationales de Recherche Hydraulique (AIRH) P.O. Box 177, 2600 MEI Delft,
Pays-Bas. Organise périodiquement des réunions scientifiques internationales.
International Association of Engineering Geology dont le Secrétaire Général est le Docteur L.
PRIMEL du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, 58, Bd Lefebvre 75732 Paris,
Cedex 15. France.
Annexes
1 mm 0,0394 pouce
1 mètre 3,2809 feet
1,094 yard
1 cm2 0,155 square inch
1 m2 10,76 square feet
Table 1
Valeurs des fonctions de x, ex, Ko(x), exKo(x) – Ei (-x),
Et – Ei (-x)ex d’après M.S. HANTUSH – (1956).
Annexes 370
TUBAFOR BP 321
84706 - Sorgues Cédex
Tél : 90 83 47 47
MASSE HERISSON
17380 Tonnay Boutonne
Tél : (16) 46.59.75.52
Metallogenium 242
A Siderocapsa 242
absorption 118 Siderocystis 242
acide sidérophiles 232; 241
acétique 321 sulfatoréductrices 232; 241
chlorhydrique 86; 299 Toxothrix trichogenes 242
citrique 300 BADGE© 334
lactique 300 balance Roberval 78
métaphosphoriques 291 Banque de Données du Sous-Sol 26
Nu-well® 296 Baroïd 78
orthophosphorique 290 barytine 78
polyphosphoriques 290 bassin
sulfamique 299; 321 hydrogéologique 4
sulfurique 316 hydrologique 4; 5
acidification 300; 302; 304 bentonite 83; 322
acroleïne 306 Bernouilli 126
ACTIF© 334 bilan
adjuvants 300 d’eau 5
agences de l’eau 67 de l’aquifère 6
air lift (voir émulseur) du bassin hydrogéologique 6
alcalinité 46 du bassin hydrologique 6
aléseur 194 BRGM 26; 334; 337
ammonium 47 bureau des hypothèques 64
ammoniums quaternaires 306
analyses européennes 61 C
anhydrite 47 cabinet d’expropriation 64
aquiclude 8 cake 75; 78; 81; 105; 118
aquifères carbonate
hétérogènes 8 de chaux 321
homogènes 8 de soude 86
aquifuge 8 Carela 289; 296; 305
arceaux de centrage 195 carte
artésianisme 10 des potentiels 34
ASCII 334 cartographie 331
assainissement 57 CDH 64
atrazine 279 centreur 99
Aubergenville 279; 302 centreurs 195; 251
autorisation préfectorale 59 chambre de pompage 99
azote Kjedahl 50 chlore 305
chlorure 47
B CHRONO© 336
bactéricides 306 cimentation 101; 105; 198; 317; 323
bactéries CIPR 49
Gallionella 242 CLE 55
Hyphomicrobium 242 code
Leptothrix crassa 256 de l’expropriation 60; 64
Leptothrix lopholea 242 de la santé publique 58; 60
Leptothrix ochracea 242 des communes 57
Index 376
SDAGE 55 titre
sécheresse 259 alcalimétrique 46
sels Rochelle 300 alcalimétrique complet 46
semi-perméable 10 hydrotimétrique 46
septaphosphate 294 train de tiges 73
service transmissivité 18; 148; 150
des domaines 65 tribunal de grande instance 65
instructeur 63 tripolyphosphate 294
servitudes 64 tubage 91
simazine 279 tube de Pitot 126
sismique 28 tube manométrique 128
skin effect 152 turbidité 44; 49
solvatation 42
sonde électrique 127 U
Spot 27 U. Liner 318
subventions ultrasons 231; 306
de l’état 67 USGS 332
départementales 67
des agences de l’eau 67 V
sulfates 47 verticalité 194
superposition des écoulements 122 vétusté 320
surexploitation 260 vieillissement 231
surface piézométrique 9 Villeneuve-la-Garenne 313
surpompage 107 viscomètre
système hydrologique 4; 7 Marsh 81
T Stormer 81
viscosité 81
taux de renouvellement 22 cinématique 15
télédétection 26 vitesse
temps convectif 215 critique 133
tensioactifs 86 d’avancement 182
tête de puits 105 voltmètre 220
thixotropie 83 vortex 218
Z
zone
d’appel 211
d’influence 211
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