Cours de Transmission de données M1P-STR

CHAPITRE 2 : SYNCHRONISATION DES TRANSMISSIONS DE DONNÉES

Principe de synchronisation
Les bits sont émis sur la ligne à une certaine cadence. Cette cadence est définie par une
horloge dite horloge émission. Pour décoder correctement la suite de bits reçue, le récepteur
doit examiner ce qui lui arrive à une cadence identique à celle de l’émission des bits sur le
support.
Les horloges récepteur et émetteur doivent « battre » en harmonie.

Principe de la synchronisation
Il ne suffit pas que les horloges battent au même rythme, il faut que les instants d’analyse des
niveaux électriques de la ligne soient les mêmes pour les deux éléments, ils sont dits en phase.
L’opération qui consiste à asservir l’horloge de réception sur celle d’émission s’appelle la
synchronisation. Selon le mode de synchronisation de l’horloge du récepteur sur celle de
l’émetteur, on distingue deux types de transmission : les transmissions asynchrones et les
transmissions synchrones.
Notion d’horloge
La synchronisation des différentes horloges mises en œuvre dans les systèmes de transmission
est l’une des préoccupations principales des concepteurs de systèmes de transmission.
Les dérives d’horloge et, par conséquent, les pertes de synchronisation sont les principales
causes des pertes de données et des erreurs de transmission dans les réseaux.
Les bits sont émis au rythme de l’horloge locale de l’émetteur (supposée stable). L’horloge du
récepteur est supposée fonctionner à la même cadence ou fréquence (nombre d’instants
significatifs par seconde identique). Cependant, rien ne permet de garantir sa stabilité. La
fréquence varie, on dit que l’horloge dérive. En admettant que lors de la réception du premier

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bit, l’horloge du récepteur soit parfaitement calée sur l’horloge d’émission (synchronisée), la
dérive de l’oscillateur local du récepteur fait que quelques bits plus tard, l’instant significatif
de lecture est sur le bit suivant ou précédent selon le sens de la dérive. En admettant, que
l’instant d’interprétation du signal reçu corresponde au front descendant de l’horloge de
réception, la dérive illustrée figure ci-dessous (dérive positive) montre que, du fait de cette
dernière, le cinquième bit est omis. Une erreur de transmission est apparue.

La dérive de l’horloge réception occasionne la perte d’un bit.

Le signal de synchronisation peut être transmis sur un lien spécifique ou déduit du train
binaire. La première méthode plus complexe et plus onéreuse est utilisée par les opérateurs de
télécommunication pour transmettre la synchronisation aux différents éléments du réseau.
En général, les équipements terminaux utilisent la seconde méthode, le signal d’horloge est
extrait du train binaire transmis.
Les transmissions séries asynchrones et synchrones
Sur une liaison série, puisqu'un seul fil transporte l'information, il existe un problème de
synchronisation entre l'émetteur et le récepteur, c'est-à-dire que le récepteur ne peut pas a
priori distinguer les caractères (ou même de manière plus générale les séquences de bits) car
les bits sont envoyés successivement. Il existe donc deux types de transmission permettant de
remédier à ce problème à savoir la transmission asynchrone et la transmission synchrone.

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1- La transmission asynchrone
En transmission série, les bits d’un même caractère sont régulièrement espacés. Mais
l’intervalle qui sépare deux caractères peut être variable, transmission asynchrone.

L’intervalle de temps pendant lequel s’effectue la lecture doit correspondre, au temps de

transmission près, à celui d’émission du bit par l’émetteur.

En transmission asynchrone, les caractères sont délimités par :

Bit de Start : la ligne au repos est à l'état logique 1, pour indiquer qu'un mot va être transmis,
la ligne passe à l'état bas avant de commencer le transfert. Ce bit permet de synchroniser
l'horloge du récepteur.

Bit de parité : (facultatif) généré lors de l’émission et testé lors de la réception pour détecter
une erreur de transmission. La parité est paire lorsque le nombre de bits (donnée + parité) est
pair. La parité est impaire lorsque le nombre de bits (donnée + parité) est impair.

Bit de stop : après la transmission, la ligne est positionnée au repos pendant 1, 2 ou 1,5
périodes d'horloge selon le nombre de bits de stop. Le ou les bits de stop correspondent à un
temps minimal de repos du système entre l’émission ou la réception de deux caractères
successifs (période de discernement).

1.1- Format de la trame

Le bit de Start apparaît en premier dans la trame puis les données (LSB poids faible en
premier), la parité éventuelle et le (les) bit(s) de stop.

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Application : Soit à transmettre en parité paire, avec 2 bits de stop, le caractère B dont le
codage ASCII est 1000010. Représenter la trame.

Les transmissions asynchrones s’effectuent selon un ensemble de règles régissant les

échanges (protocole). On distingue deux types de protocoles asynchrones :

– Le mode caractères : la transmission a lieu caractère par caractère. L’intervalle de temps qui

sépare chaque caractère peut être quelconque (multiple de la fréquence d’horloge).

– Le mode blocs : les caractères sont rassemblés en blocs. L’intervalle de temps entre
l’émission de 2 blocs successifs peut être quelconque (multiple de la fréquence d’horloge).

1.2-Les principaux protocoles asynchrones

– XON-XOFF, protocole orienté caractères, le terminal réactive la ligne quand il est prêt à
émettre, il la désactive quand il n’a plus de données disponibles.

– X-Modem, protocole orienté blocs, les caractères sont regroupés en blocs. Ce protocole du
domaine public met en œuvre des techniques de détection et reprise sur erreur ;

– Y-Modem, protocole orienté blocs, les blocs de données sont suivis de code de détection
d’erreur. Aucune reprise sur erreur n’est assurée ;

– Z-Modem, protocole orienté blocs, il met en œuvre des mécanismes de détection et de

reprise automatique sur erreur ;

– SLIP (Serial Line Internet Protocol), protocole orienté blocs. Très simple, SLIP n’effectue
que la délimitation des blocs ;

– PPP (Point to Point Protocol) protocole orienté blocs, PPP effectue la délimitation des blocs

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et la détection d'erreurs.
1.3- Avantages 

Il est simple, rapide, économique et ne nécessite pas de communication à double sens.

1.4- Exemples de transmission asynchrone 
Les courriels, les forums, les téléviseurs et les radios.

2- La transmission synchrone
Lorsque tous les bits d’un même message sont régulièrement espacés, on parle de
transmission synchrone.

En transmission synchrone, les caractères à transmettre seront regroupés pour former des
blocs(ou trames). La transmission des différentes trames peut être arythmique. Le début et la
fin d’une trame transmise doivent être délimités par des caractères spéciaux.

2.1- Format de la trame

A la réception, le récepteur doit être capable de se positionner correctement pour la lecture

des bits. Cette opération de synchronisation des horloges est réalisée à l’aide d’une séquence
de bits SYN contenant un grand nombre de transitions (synchronisations bit).

La lecture du flot de bits arrivant s’effectue dans un registre à décalage contenant autant de
bits que le caractère à lire en comporte. Chaque bit qui arrive est introduit dans le registre en
poussant le premier bit entré; enfin, on examine le mot contenu dans le registre pour y
rechercher le caractère SYN.

2.2- Les principaux protocoles synchrones

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BSC, Binary Synchronous Communication (IBM);

SDLC, Synchronous Data Link Control (IBM);

HDLC, High Level Data Link Control (ISO).

2.3- Avantages 

La transmission synchrone est efficace, fiable et utilisée pour transférer une grande quantité
de données. Il fournit une communication en temps réel entre les appareils connectés.

2.4- Exemples de transmissions synchrones 

Les salles de discussion, la vidéoconférence, les conversations téléphoniques, ainsi que les
interactions en face à face.

3- Débit d’une liaison de données

Une liaison de données est caractérisée par son débit binaire D qui représente le nombre de
bits transmis par unité de temps (bit/s):
D=V/T
V: est le volume de données à transmettre exprimé en bits
T :est le temps d’émission (temps nécessaire pour mettre les données sur le réseau par
l’émetteur)

4- Taux d’occupation d’une liaison 

Le taux d’occupation d’une liaison est:

θ=T/Ttotal

T : temps d’émission
Ttotal : temps de transmission (temps total de transmission ou d’acheminement des données de
l’émetteur vers le récepteur).

5- Comparaison des modes de transmission

5.1- Efficacité d’un mode

Soit à transmettre 1 message de 100 caractères de 8 bits (bit de contrôle inclus).
Déterminons le mode de transmission le plus efficace.

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Les caractéristiques de chacun des modes de transmission sont indiquées par les figures
suivantes. On admettra que les temps de silence sont nuls entre les caractères (mode
asynchrone orienté bloc) et entre les blocs (mode synchrone et asynchrone).

Compte tenu, que par hypothèse, il n’y a pas de temps de silence entre deux blocs ou deux
caractères successifs, l’efficacité d’un mode est mesurée par le rapport entre le nombre des
bits utiles transmis (information+service). L’efficacité est donnée par la relation :

𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑖𝑡𝑠 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒𝑠

E= 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑖𝑡𝑠 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠

En transmission asynchrone, on transmet pour chaque caractère 1 bit de START et 1.5 bits de
STOP.
Dans ces conditions, le nombre de bit à transmettre est de :
100×8 (bits d’information)+100 (bits de Start)+1.5×100 (bits de stop)
Soit Nombre de bits =800+100+150=1500
Ce qui donne 1050 bits transmis pour 800 utiles, d’où une efficacité du mode asynchrone au
maximum de 76% (800/1050).

En transmission synchrone, seuls sont rajoutés 3 caractères (un fanion, un champ de

commande et un caractère de contrôle soit 24 bits). Dans ces conditions, l’efficacité du mode
synchrone est de 97% (800/824).

L’efficacité du mode synchrone est supérieure à celle du mode asynchrone, de ce fait, seules
les transmissions à faible débit seront effectuées en mode asynchrone (débit≤2400 bit/s).

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5.2- Principales différences entre les transmissions synchrone et asynchrone

⮚ Transmission synchrone : les données sont transférées sous forme de trames.
Transmission asynchrone : les données sont transmises 1 octet à la fois.
⮚ La transmission synchrone nécessite un signal d'horloge entre l'émetteur et le
destinataire afin d'informer celui-ci du nouvel octet. Tandis que, dans la transmission
asynchrone, l’émetteur et le récepteur n’exigent pas de signal d’horloge car les
données envoyées ici sont associées à un bit de parité qui indique le début du nouvel
octet.
⮚ Le taux de transfert de données de la transmission asynchrone est plus lent que celui
de la transmission synchrone.
⮚ La transmission asynchrone est simple et économique tandis que la transmission
synchrone est complexe et coûteuse.
⮚ La transmission synchrone est efficace et a un temps système inférieur à celui de la
transmission asynchrone.

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