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BTS 2éme année S43 : Lycée Technique Ibn Sina

ELECTROTECHNIQUE Le transport et gestion de Centre de formation de BTS


l’information Kénitra

CHAPITRE I : Généralités sur la transmission des données


I. Introduction
La transmission de données consiste à transporter l'information (sous forme de données),
d'un endroit à un autre en utilisant un moyen de transport physique appelé support de
transmission ou canal de transmission (fil de cuivre, fibre optique, ondes électromagnétiques).
La transmission peut être entre :
• Deux stations en point à point : c’est la plus simple liaison, elle relie directement 2
ordinateurs, mais la multiplication des connexions est onéreuse.

• Entre plusieurs stations dans un réseau local, appelé liaison multipoints, chaque
équipement est relié aux autres, ce qui nécessite le respect absolu d’un protocole de
communication.

II. Modes de transmission et synchronisation


2.1. Transmission parallèle et transmission série
Les données à transmettre sont stockées dans des registres (octets, mots ou mots doubles).
Le contenu d’un registre peut être transmis :
• D’un seul bloc. On parle alors de liaison parallèle : ce type de liaison était utilisé jusqu’à
peu pour communiquer depuis un pc avec une imprimante. La plupart des
communications à l’intérieur d’un PC ou d’un API son de type parallèle (bus PCI, bus
IDE ou ISA...)

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• En extrayant un à un les bits du registre, on parle alors de liaison série : ce type de
liaison nécessite la conversion parallèle/série à la sortie de l’émetteur, puis la
conversion série/parallèle de l’information au niveau du récepteur. Les liaisons
numériques à l’extérieur d’un PC ou d’un API sont des liaisons séries (Liaison RS232,
USB, Ethernet...)

2.2. Transmission synchrone et transmission asynchrone


Nous abordons maintenant la question de la chronologie de l’émission d’une suite de
données, en nous limitant au cas de la transmission série qui présente un intérêt particulier
pour notre étude.
• Transmission synchrone
Dans une liaison synchrone, l’émetteur et le récepteur sont cadencés à la même horloge. Les
bits sont envoyés successivement sans séparation des caractères.

Dans une transmission synchrone les bits sont émis tous les T secondes (période du signal
d’horloge de l’émetteur). Pour assurer la synchronisation bit, le récepteur doit reconstituer le
rythme ‘ 1 / T ’ à un décalage près qui a servi à l’émission. On dispose de deux moyens pour y
parvenir :
 Transporter le signal d’horloge sur un support séparé reliant l’émetteur et le
récepteur. Cette technique est utilisée sur des courtes distances.
 La deuxième alternative, très utilisé pour résoudre le problème de synchronisation
lorsque l’émetteur et le récepteur sont séparé par des longues distances, consiste à
reconstituer le signal d’horloge à partir du signal reçu, pour ce faire il faut transmettre
des signaux tels que le récepteur puisse trouver des nombreuses transitions même
pour des suites de bits identiques
• Transmission asynchrone
Dans une liaison asynchrone, les bits sont émis de façon irrégulière. Chaque caractère est
précédé d’une information indiquant le début de sa transmission (bit de début de mot appelé
souvent bit START) et est suivi d’une information indiquant la fin de transmission (bit(s) de fin
de mot appelés souvent bit(s) STOP). Un bit de vérification de la parité peut être présent pour
détecter une éventuelle erreur de transmission.

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2.3. Modes d’exploitation d’un support de transmission (sens
d’information)
L’exploitation d’un canal de transmission peut s’effectuer suivant différents modes qui sont :
• Mode simplex : dans ce mode, une seule extrémité émet et l’autre reçoit (transmission
unidirectionnelle). Ce type de transmission est utilisé dans la diffusion radio et TV par
exemple. Ce mode pressente l’inconvénient de ne pas savoir si tout a été reçu par le
destinataire sans erreur.

• Mode semi duplex (half duplex) : ce mode, appelé aussi bidirectionnel à l’alternat, permet
une transmission dans les deux sens, mais alternativement. Chacune des deux extrémités
reçoit et émet à tour de rôle, jamais simultanément. L’exemple le plus typique est la
conversation par « talkie/walkie », l’utilisateur est à l’écoute et il doit couper l’écoute s’il
désire parler. Par rapport aux transmissions simplex, il est nécessaire de disposer de
transmetteur (émetteur) et récepteur aux deux extrémités

• Mode duplex (full duplex) : ce mode, appelé aussi bidirectionnel simultanés permet une
transmission dans les deux sens en même temps, comme si deux interlocuteurs parlaient
simultanément, en supposant que chacun entend et parle en même temps. Comme
exemple, citons le téléphone. Cette technique nécessite l’utilisation de deux voies de
transmission, une pour l’émission, l’autre pour la réception. Notons toutefois qu’une
liaison full duplex peut être multiplexé

III. Support de transmission de données


Pour que les stations puissent communiquer ensemble, il faut qu’elles soient physiquement
reliées. Le canal permettant ce lien s’appelle support de transmission. Les principaux supports
de transmission sont :
• Le câble électrique
• Le câble optique (La fibre optique)
• Les systèmes sans fil
Un canal de transmission peut être constitué d’un ou de plusieurs tronçons d’un même type
ou de types différents permettant de faire circuler les données sous forme d’ondes
électriques, électromagnétiques, lumineuses ou acoustiques.

IV. Codage des signaux de transmission


Les informations numériques issues de l’ETTD ou Equipement Terminal de Traitement de
Données (l’ordinateur par exemple) sont constituées d’une suite de 0 et 1 et ne peuvent pas
circuler sous cette forme sur le support de transmission. Il faut donc les coder sous forme d’un
signal prenant deux états selon qu’il s’agisse d’un 0 ou d’un 1. La transformation de la suite
binaire formée de 0 et de 1 en un signal à deux états s’appelle codage en bande de base et

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l’équipement réalisant cette transformation s’appelle ETCD (Equipement Terminal de Circuit
de Données) ou codeur bande de base. Le type de codage à appliquer dépend essentiellement
du canal de transmission (support de transmission) utilisé pour le transfert des données et de
la vitesse de transmission. Ce codage est effectué par un équipement appelé ETCD
(Equipement Terminal de Circuit de Données) comme indiqué sur la figure suivante.

Dans un premier temps, les 1 sont transformés en un signal de niveau V (5Vollts par exemple)
et les 0 en un signal de niveau 0 Volt. Nous obtenons ainsi un signal prenant tantôt la valeur 0
V et tantôt la valeur V volts selon qu’il s’agisse d’un 0 ou d’un 1.
Exemple

Toutefois le signal ainsi obtenu n’est pas bien adapté à la transmission sur une ligne de
transmission. A titre d’exemple si le support est un conducteur électrique (fil de cuivre
généralement), le fil va chauffer à cause de la chaleur produite par effet joule du fait que ce
signal a une composante continue non négligeable. Pour éviter ce genre d’inconvénients, nous
allons donc chercher le codage qui s’adapte au mieux au support de transmission choisi.
Les principaux types de codage sont :
• Codage NRZ : Le codage NRZ (No Return to Zero) consiste à transformer le 0 en –V et
le 1 en +V où V est un niveau de tension (A titre d’exemple, dans la liaison série RS-
232, le 0 est codé +12 V et le 1 est codé -12 V.). Le codage NRZ annule pratiquement
la composante continue du signal minimisant ainsi la chaleur par effet joule. Il est aussi
facile à mettre en œuvre mais il ne convient pas pour le codage de longues séquences
de 0 ou 1 contiguës comme sur un réseau du type Ethernet. On donne un exemple de
codage NRZ pour la suite binaire : 100110

Le codage NRZ est généralement utilisé pour relier l’ordinateur à ses périphériques (Interfaces
V.24, RS-232 etc.).
• Codage Manchester : Le codage Manchester consiste à provoquer une transition du
signal pour chaque bit à transmettre. Un bit 1 est traduit par un passage de +V à –V
(Un front descendant) et un bit 0 est traduit par un passage de –V à +V (Un front
montant). Les états de base sont codés par des transitions et non par des niveaux. Le
code Manchester est facile à mettre en œuvre et n’a pas de composante continue. En
contrepartie, la fréquence haute de la bande passante occupée est doublée. Il est

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utilisé surtout dans les réseaux informatiques (Ethernet 10BASE5, 10BASE2, 10BASE-T,
...) et les liaisons radio courte distance (Télécommandes radio, …). On donne un
exemple de codage Manchester pour la suite binaire : 1100010

• Codage NRZI (Non Return to Zero Inverted) : Dans ce type de codage une transition
est produite pour le bit 1 et pas de transition pour le bit 0.Le débit binaire est égal à
deux fois la fréquence maximale du signal, par contre, la transmission de longues séries
de 0 peut provoquer une perte de synchronisation. Le codage NRZI est utilisé dans les
liaisons de type Fast Ethernet (100BaseFX,) et dans les réseaux de type FDDI on donne
un exemple de codage NRZI pour la suite binaire : 1100010

V. Exemple de transmission série


5.1. Norme RS-232
• Présentation :
La norme RS232 a été définie en 1969 par l’EIA (Electronic
Industries Alliance). Ses caractéristiques fonctionnelles ont été
reprises sous l’appellation V24 par L’ITU (International
Telecommunication Union). Elle définit les caractéristiques
d’une liaison série asynchrone. La communication s’effectue,
point à point (un émetteur et un récepteur).

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• Protocole
Les caractères utilisent 5, 6, 7 ou 8 bits (poids faible en premier) avec ou sans bit de parité. Ils
commencent par un bit de START à l’état logique 0 et se terminent par un ou deux bit de STOP
à l’état logique 1.

Un bit de parité paire prend une valeur telle que le nombre de bits à 1 (données et parité) soit
pair. Un bit de parité impaire prend une valeur telle que le nombre de bits à 1 (données et
parité) soit impair.
• Niveaux électriques
L’état logique 1 correspond à une tension inférieure a -3V et l’état logique 0 à une tension
supérieure à +3V :
+3V < 0 logique < +15V ; -15V < 0 logique < -3V
On rencontre souvent les valeurs -12V et +12V

La « zone morte » est assez importante (6V), ce qui permet à cette liaison RS-232 de n’être
que peu sensible aux perturbations, et donc de pouvoir être mise en place sur de longue
distances.
Exercice :
Pour une transmission série asynchrone de 8 bits, sans parité, avec 1bit de stop, et une vitesse
de 9600baud, tracer les chronogrammes qui montre la transmission successive des valeurs
0x56, ‘A’, 75.
• Longueur maximale du câble
La longueur maximale de la liaison dépond du débit binaire :

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• Utilisation
Les liaisons RS232 ont été largement utilisées avec les ordinateurs : ce sont les ports série
aujourd’hui supplantés par les ports USB. Les liaisons RS232 restent cependant très utilisées
dans l’industrie pour relier des automates, des appareils de mesure, etc.
• Principe de communication :
La norme RS232 a été développée et normalisée pour faciliter l’interconnexion de terminaux
(ETTD : Equipement Terminal de Traitement de Données) et de périphériques « modems »
(ETCD : Equipement Terminal de Circuits de Données) devant échanger des informations sous
forme série.
On peut n’utiliser que trois fils pour la liaison série :

Les autres lignes restantes sont utilisées pour :


DTR : (Data Terminal Ready) le terminal indique au modem qu’il est en service ;
DSR : (Data Set Ready) le terminal est informé que le modem est en service ;
RTS : (Ready to send) demande pour émettre, il demande un transfert de données depuis le
terminal ;
CTS : (Clear To Send) prêt pour émettre, il signale que le modem est prét à recevoir les
données. C’est une réponse à RTS

5.2. Norme RS-485 – RS422


• Présentation de la transmission différentielle
Cette norme a remplacé peu à peu la RS232. Elle possède une bonne immunité aux parasites
industriels grâce au mode de transmission différentiel.
La figure suivante montre le principe d’une transmission différentiel :

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Le signal reçu par le récepteur est insensible aux perturbations externes sur la ligne de
transmission.

• Présentation de la norme RS-422 et RS-485


Sur un réseau de ce type, on peut déconnecter un poste sans perturber le fonctionnement.
Elle permet de relier entre eux jusqu’à 32 postes (multipoints) sur une étendue de 1200
mètres environ avec un débit élevé (10Mbit/s).
Cette norme définit les caractéristiques d’une liaison série asynchrone :
- Le support physique est une paire torsadée.
- La liaison est de type différentiel, ce qui limite l’influence des parasites extérieurs.
• Niveaux électriques
- Le niveau 0 logique correspond à -6V< ∆𝑉 < -1,5V
- Le niveau 1 logique correspond à +1,5V < ∆𝑉 < +6V
- L’état repos correspond à : |∆𝑉 |< 1,5V
• Règles de câblage :
- Utilisation d’un câble à paires torsadées d’impédance caractéristiques de 100Ω à 120Ω
- Une résistance de terminaison de 120Ω ou 150Ω améliore les performances de débit
- Les résistances de polarisation de 470Ω ou 680Ω évitent le « bus flottant » quand aucune
information n’est transmise, elles définissent un état franc sur le bus pour éviter les
réceptions de messages parasites.
• RS-422 : liaison point à point
Ce type de liaison permet de faire dialoguer en point à point des équipements distants de
1200m.
Cette liaison aura toujours 4 fils (2 paires torsadées), elle peut donc travailler en Full- duplex.

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• RS-485 : liaison point à point
La communication s’effectue en mode multipoint (interconnexion de plusieurs émetteurs et
récepteurs) pour la norme RS485.
Une liaison RS-485 aura toujours 2 fils (une simple paire torsadée), elle ne travaille donc qu’en
Half-duplex

Exemple de montage multipoint :

La norme RS485 est la norme retenue pour très nombreux réseaux industriels de terrain
(Modbus, Profibus, ...)

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