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Chapitr e 3 : LES TECHNI QUES DE TRANSMI SSI ON (La couche physique)

Chapitr e 3 : LES TECH N I QU ES D E


TRAN SM I SSI ON
( La couche physique)

Après avoir étudié ce chapitre, l’étudiant sera en mesure de :

- Expliquer les concepts de transmission de données, y compris les


notions de mode d’utilisation des circuits de données.
- I dentifier le codage et la modulation.
- Comprendre le phénomène de multiplexage.
- Décrire les caractéristiques physiques des différents médias de
réseautique.
- Connaître les avantages et les inconvénients recensés avec ces câbles.
- Expliquer les différentes méthodes de synchronisation.

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1. Notion de communication
1.1. Système de communication
- Un système de communication : Transport de l’information entre un émetteur et un ou
plusieurs récepteurs reliés par un canal de communication, sous forme d’un signal.

- Un système de communication informatique, comme c’est présenté par la figure 3.1., est
formé de :
• L’émetteur et récepteur : équipements informatiques (ordinateurs, imprimantes,etc.).
• Canal de communication : support physique (câble, fibre, onde).

Fig. 3.1. : Le système de communication informatique

1.2. Principaux éléments intervenants dans la transmission


La figure 3.2. représente les principaux éléments intervenants dans la transmission qui sont les
suivants :

- L’ETTD : Equipement Terminal de Traitement de Données : C’est l’ordinateur.


- L’ETCD : Equipement Terminal de Communication (ou circuit) de Données : C’est un
équipement spécifique chargé d’adapter les données à transmettre au support de
communication : C’est le MODEM.
- Le support de transmission.

Fig. 3.2. : Les principaux éléments intervenants dans la transmission

Le MODEM est un Modulateur-DEModulateur. Il permet la communication entre


ordinateurs par le réseau téléphonique (voir Fig.3.3.).

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Fig. 3.3. : Communication entre 2 ordinateurs par le réseau téléphonique à travers le modem

La figure 3.4. montre comment le modem convertit les signaux numériques de l’ordinateur en
signaux analogiques et vice-versa.

Fig. 3.4. : Conversion des signaux numériques de l’ordinateur en signaux analogiques

La modulation est la conversion du signal numérique en signal analogique.


La démodulation est la conversion du signal analogique en signal numérique.

A l’émission l’ETCD émetteur a pour rôle la modulation. Et à la réception le rôle de l’ETCD


récepteur est inversement la démodulation :

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2. Modes d’utilisation d’un circuit de données


Le circuit de données est tout l’ensemble : modem + ligne.

Trois types de circuits de données sont utilisés en transmission :

• Les circuits simplex (unidirectionnel) : l’information peut circuler dans un seul sens
(voir Fig.3.5.).

Fig.3.5. : Circuit simplex

• Les circuits Half duplex (semi duplex ou duplex à l’alternat) : l’information peut
circuler dans les deux sens, mais de façon alternée (voir Fig.3.6.).

Fig.3.6. : Circuit half duplex

• Les circuits Full duplex (duplex intégral) : L’information peut circuler dans les deux
sens simultanément (voir Fig.3.7.).

Fig.3.7. : Circuit full duplex

3. Principes de transmission
3.1. Différents types de transmissions
Deux principaux types de transmission :
- transmission numérique (ou en bande de base)
- transmission analogique (ou par transposition en fréquence)

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La transmission en bande de base (voir Fig.3.8.), consiste à envoyer directement les suites de
bits sur le support à l'aide de signaux carrés constitués par un courant électrique pouvant
prendre 2 valeurs (5 Volts ou 0 par exemple).

Fig. 3.8. : Transmission en bande de base

La fréquence de bit (notée b) est la fréquence à laquelle les bits successifs sont transmis.

La transposition de fréquence est un ensemble de procédés par lesquels la bande de fréquence


d'un signal est décalée dans le domaine fréquence.

La transmission par transposition de fréquence assure en général une meilleure protection


contre le bruit et permet le multiplexage en fréquence. La transposition de fréquence devient
indispensable quand le signal à transmettre n'est pas dans un domaine de fréquence
correspondant au support.
Les informations à transmettre sont représentées par une suite de symboles binaires. Un
codeur transforme cette suite en une autre, binaire ou non, en employant un codage spécifique
au canal. La suite codée à nouveau peut soit correspondre directement au signal qui circule
sur le canal de communication — transmission en bande de base — soit être employée pour
modifier (moduler) un signal (porteuse) de fréquence supérieure à la fréquence de bit —
transmission par transposition de fréquence ou modulation.

• Transmission numérique
Uniquement sur des supports ne nécessitant pas de transposition en fréquence, la transmission
numérique (voir Fig.3.9.).est utilisée :
- Sur des supports à grande bande passante.
- Dans des distances limitées (de l’ordre de quelques km).

Fig. 3.9. : Transmission numérique

Les informations à transmettre sont représentées par une suite de symboles binaires. Un
codeur transforme cette suite en une autre, binaire ou non, en employant un codage spécifique
au canal.

• Transmission analogique
La transmission analogique (voir Fig.3.10.) permet d’avoir :

- Une bonne protection contre le bruit.

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- La possibilité de multiplexage fréquentiel.


- L’optimisation de l’utilisation du support.

Fig. 3.10. : Transmission analogique

• Les combinaisons : nature de l’information/type de transmission


§Transmission analogique d’informations analogiques : émission de la parole sur le réseau
téléphonique, du son sur les ondes radio, d’images de télévision sur le réseau de télédiffusion,
etc.
§Transmission analogique d’informations numériques : transmission de données
informatiques sur des lignes téléphoniques, par satellite, etc. (modulation).
§Transmission numérique d’informations numériques : transmission de données
informatiques en bande de base sur fibres optiques, etc. (codage).
§Transmission numérique d’informations analogiques : transmission de la parole, du son
ou d’images en bande de base, etc. (numérisation).

3.2. Transmission en bande de base (le codage)


3.2.1. Description

Quand on parle des réseaux, on dit souvent qu’on envoie des données sur le support de
transmission, en binaire. En réalité, ce qui transite sur le système de transmission (la fibre
optique, le câble ou l’air), n’est qu’une représentation des 0 et des 1.

Considérons d'abord un exemple où les informations sont transmises par un signal binaire
correspondant au codage source (sans codage canal) comme présenté par la figure suivante :
U
10V

0V
1 0 0 0 0 0 1 0 1 1 1 1 0 t

Fig. 3.11. : Codage d’un signal binaire

Les problèmes qui se posent lors d’un codage :


1. Une composante continue de 5 Volts est présente dans le signal, donc la moitié de
l'énergie transmise est inutile.
2. La présence d'un nombre important de 0 successifs (ou de 1 successifs) dans le
signal peut nuire à la synchronisation entre l'émetteur et le récepteur.
3. La présence possible à la fois de séquences de type 10101010... (alternantes) et de
séquences de type 100000..001.. (constantes) fait que le spectre du signal et donc
la bande passante exigée au canal soit très large.

Le codage canal essaye de résoudre ou d'atténuer ces problèmes par :

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1. Une meilleure adaptation aux caractéristiques physiques du canal de transmission.


2. Une meilleure synchronisation entre l'émetteur et le récepteur.
3. La réduction de la bande passante exigée.

Dans le cas où deux équipements veulent communiquer en utilisant des codes différents, il est
nécessaire de disposer alors de fonctions de transcodage.

La figure 3.12. présente différents codages sont utilisés pour transmettre les données en bande
de base.

Fig. 3.12. : Exemples de codages

- Le code tout ou rien (binaire) : c'est le plus simple, un courant nul code le 0 et un
courant positif indique le 1

- Le code NRZ (non retour à zéro) : pour éviter la difficulté à obtenir un courant nul, on
code le 1 par un courant positif et le 0 par un courant négatif. Son inconvénient, c’est qu’il
n’y a pas de transitions lorsqu’on a de longues successions de 0 ou de 1 ce qui engendre
une difficulté de synchronisation.

- Le code bipolaire : c'est aussi un code tout ou rien dans lequel le 0 est représenté par un
courant nul, mais ici le 1 est représenté par un courant alternativement positif ou négatif
pour éviter de maintenir des courants continus.

- Le code RZ : le 0 est codé par un courant nul et le 1 par un courant positif qui est annulé
au milieu de l'intervalle de temps prévu pour la transmission d'un bit.

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- Le code Manchester : dans ce codage aussi le signal change au milieu de l'intervalle de


temps associé à chaque bit. Pour coder un 0 le courant sera négatif sur la première moitié
de l'intervalle et positif sur la deuxième moitié, pour coder un 1, c'est l'inverse. Autrement
dit, au milieu de l'intervalle il y a une transition pour un 0 : un front montant et pour un 1 :
un front descendant.

- Le code Miller : on diminue le nombre de transitions en effectuant une transition (de


haut en bas ou l'inverse) au milieu de l'intervalle pour coder un 1 et en n'effectuant pas de
transition pour un 0 suivi d'un 1. Une transition est effectuée en fin d'intervalle pour un 0
suivi d'un autre 0.

D’autres codages sont aussi utilisés (voir Fig. 3.13.), on distingue :

- Le codage NRZI (NRZ Inverted) inverse le signal si le bit à transmettre est un 0 et ne


l’inverse pas si il s’agit d’un 1. Cela évite un signal continu lors d’une longue succession de 0.

- Le codage HDB3 : Lors d'une longue série de "0", ce codage pose des problèmes de
synchronisation (absence de transitions). Les codes bipolaires à haute densité d'ordre n (ou
HDBn) corrigent cela en codant le (n+1)-ème bit "0" par un état (positif ou négatif) identique
au dernier bit "1". Pour HDB3, par exemple, une séquence de 4 bits "0" est codée par la
séquence "B00V" ; V est le bit dit de viol, dont l'état est identique à l'état du dernier bit "1" si
B est zéro, ou au bit B sinon ; B est un bit dit de bourrage, dont l'état positif, négatif ou zéro
est choisi de façon à ramener la composante continue à une valeur nulle. Le spectre utilise la
même bande de fréquences que le code bipolaire simple.

Fig. 3.13. : Autres exemples de codages

3.2.2. Définitions

- Valence d'une voie : Un codage associe une valeur physique (un signal électrique) à une
valeur logique (une donnée binaire). La valence est le nombre de valeurs que peut prendre
l'état physique à un instant t : notée V.

- Moment élémentaire : C'est la durée minimale pendant laquelle il est nécessaire d'émettre
un signal physique sur le câble électrique pour qu'il puisse être reconnu par le récepteur : noté
Tm et calculé en secondes.

- Rapidité de modulation : ou Vitesse de modulation est le nombre de changements d'états


par unité de temps (secondes) : notée Rm et calculée en Bauds.

Rm = 1 / Tm

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- Débit binaire : ou Vitesse de transmission est le nombre de valeurs logiques transmises par
unité de temps (secondes) : noté D et calculé en Bit/s.

D = ( Rm / k ) log2 (V)

Avec k le nombre de valeurs physiques utilisées pour coder une valeur logique.

Notons qu'une valeur physique porte comme information binaire log2 (V).

Prenons deux exemples :

Le code NRZ permet de transmettre 1 bit pour une tension données (n Volts ou –n Volts).

D = ( Rm / k ) log2 (V) avec log2 (x) = y ⇔ x = 2y Sachant que log2 (2) = 1

D = Rm Le débit binaire est donc égal à la vitesse de modulation.

Le code de Manchester nécessite de lire les 2 valeurs physiques reçues pendant le temps
d'horloge pour connaître l'état logique (0 ou 1) d'où k = 2.

D = ( Rm / k ) log2 (V)

D = Rm / 2 Le débit binaire est donc deux fois inférieur à la vitesse de modulation.

A partir de ces deux exemples, on peut déduire que, théoriquement, pour obtenir un débit
binaire équivalent sur un réseau local, les cartes réseau appliquant le codage de Manchester
devraient fournir une rapidité de modulation 2 fois plus élevée que celle travaillant en code
NRZ.

3.3. Notion de modulation

3.3.1. Notion de signal analogique

Les informations transmises sont représentées par des signaux. De façon très générale, un
signal est une grandeur physique qui évolue au cours du temps (ex. : intensité, tension, rayons
ondes).
Un signal est caractérisé par son amplitude A, sa fréquence f, et sa phaseϕ, tel que :
Y(t) = A sin (2 π f t + ϕ) f = 1/T (T= période)

Les signaux « réels » sont par nature analogiques (son, température, etc.). La courbe
d’amplitude d’un signal analogique est une courbe continue quelconque (voir Fig. 3.14).
Par contre, en informatique, l’information est de nature numérique et même binaire. On
définit un signal numérique comme une grandeur codée par un ensemble fini de valeurs. La
courbe d’amplitude d’un tel signal est une courbe en escalier.

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signal amplitude

0 1 1 0 0 0 1 0

0 T temps 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 n

Fig. 3.14. : L’amplitude d’un signal

Les signaux numériques peuvent être transformés en signaux analogiques par des techniques
de modulation. L’opération inverse est la démodulation.

3.3.2. Principe

La transmission par transposition de fréquence consiste à utiliser un signal sinusoïdal de base


dont les caractéristiques (amplitude, fréquence, phase) sont modifiées en fonction de
l'information à transmettre. C'est le codage par modulation.

Sur les longues distances on émet un signal sinusoïdal qui, même s'il est affaibli, sera
facilement décodable par le récepteur. Ce signal sinusoïdal est obtenu grâce à un modem
capable de prendre en entrée un signal en bande de base pour en faire un signal sinusoïdal
(modulation) et l'inverse à savoir restituer un signal carré à partir d'un signal sinusoïdal
(démodulation). Autrement dit il permet de passer de signaux numériques discrets (0 ou 1) à
des signaux analogiques continus.

Il existe 4 types de modulations :

• Modulation d’amplitude (AM) : L’amplitude (A) est variable, f et ϕ sont constantes.


la modulation d'amplitude envoie un signal d'amplitude différente suivant qu'il faut
transmettre un 0 ou un 1 (voir Fig.3.15.). Cette technique est efficace si la bande passante et la
fréquence sont bien ajustées. Par contre, il existe des possibilités de perturbation (orage,
lignes électriques, etc.), car si un signal de grande amplitude (représentant un 1) est
momentanément affaibli le récepteur l'interprétera à tort en un 0.

Fig. 3.15. : Modulation d’amplitude

• Modulation de fréquence (FM) : Norme V21 : La fréquence f est variable,A et ϕ sont


constantes. la modulation de fréquence envoie un signal de fréquence plus élevée pour
transmettre un 1 (voir Fig.3.16.). Comme l'amplitude importe peu, c'est un signal très résistant
aux perturbations (la radio FM est de meilleure qualité que la radio AM) et c'est assez facile à
détecter mais nécessite de grandes largeurs de bande passante.

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Fig. 3.16. : Modulation de fréquence

• Modulation de phase (PM) : Norme V22 : La phase ϕ est variable, A et f sont


constantes. la modulation de phase (voir Fig.3.17.) change la phase du signal (ici de
180°) suivant qu'il s'agit d'un 0 (phase montante) ou d'un 1 (phase descendante).

Fig. 3.17. : Modulation de phase

• Modulation combinée (ex. : d’amplitude et de phase : Norme V29). Dans les


exemples donnés ci-dessus on a seulement 2 niveaux possibles à chaque fois, donc on a
uniquement la possibilité de coder 2 valeurs différentes à chaque instant, dans ce cas 1 baud =
1bit/s. De manière plus sophistiquée il existe des modems capables de moduler un signal
suivant plusieurs niveaux, par exemple 4 fréquences différentes que le modem récepteur saura
lui aussi distinguer. Dans ce cas, chaque signal envoyé code 2 bits donc 1 baud = 2bit/s. Il est
même possible de transmettre des signaux mêlant les différentes modulations présentées
comme dans le cas de la norme V29 qui module à la fois l'amplitude du signal sur 2 niveaux
et la phase sur 8 niveaux (0°,45°,...,315°). En combinant les 2 modulations, on obtient ainsi 16
signaux différents possibles à chaque instant, permettant de transmettre simultanément 4 bits à
chaque top d'horloge (1 baud = 4 bit/s).

3.3.3. Définitions
- Bande passante : Un support physique est imparfait, il ne laisse passer que certaines
fréquences. L'intervalle de fréquences [fmin , fmax] qu'il accepte est sa bande passante. C'est la
plage de fréquences utilisables pour que les signaux soient transmis sans erreur du modem
émetteur au modem récepteur.

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La largeur de la bande passante W est :

W = fmax - fmin

- Loi de Nyquist : Si une ligne de transmission possède une largeur de bande passante W,
alors sa vitesse de modulation maximale est :

Rm max = 2W

- Théorème de Shannon : Si une ligne de transmission possède une largeur de bande


passante W, alors son débit binaire maximal est :

Dmax = W log2 (1+(S/B))

Le rapport S/B (Signal / Bruit) correspond à la qualité de l'environnement dans lequel est
placée la ligne électrique. Il représente la quantité du signal que l'on observe par rapport à
celle du bruit (les perturbations électromagnétique de l'environnement).
La valence est égale à :

S
V = 1+
B

- L'affaiblissement : correspond à une baisse de l'énergie du signal calculée en dB (souvent 3


dB), donc son amplitude. La figure 3.18. représente un cas d’affaiblissement.

Fig.3.18. : L’affaiblissement du signal

Par exemple, pour le réseau téléphonique commuté (RTC), la bande passante à 3 dB est de 3,1
kHz (300 Hz à 3400 Hz) et le rapport signal/bruit de 30 dB (donc S/B = 1000) ; la capacité de
transmission est alors ~ 28 Kbit/s.

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4. Partage statique d’une voie

Fig.3.19. : Le multiplexage

La solution pour l’utilisation de plusieurs circuits en parallèle sur une voie est le
multiplexage, c’est-à-dire le partage d’une même ligne de transmission entre plusieurs
communications simultanées (voir Fig.3.19.). En effet, l'économie des télécommunications
joue un rôle important dans la mise en oeuvre des réseaux. Au delà du coût des supports de
transmission, le coût relatif aux travaux de génie civil pour déployer et entretenir les artères
de communication est important et nécessite une meilleure utilisation des infrastructures.

On appelle multiplexage, la capacité à transmettre sur un seul support physique (appelé voie
haute vitesse), des données provenant de plusieurs paires d'équipements (émetteurs et
récepteurs) ; on parle alors de voies basse vitesse. La figure 3.20. présente le niveau de la voie
haute vitesse au sein d’un multiplexage :

Fig.3.20. : La voie haute vitesse

On appelle multiplexeur (voir Fig.3.21.). l'équipement de multiplexage permettant de


combiner les signaux provenant des émetteurs pour les faire transiter sur la voie haute vitesse.
On nomme démultiplexeur l'équipement de multiplexage sur lequel les récepteurs sont
raccordés à la voie haute vitesse.

Fig.3.21. : Le multiplexeur / démultiplexeur

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Il existe trois types de multiplexage qui sont :

• Le multiplexage Fréquentiel (FDMA : “Frequency Division Multiple Access”) :

Le multiplexage fréquentiel, appelé aussi MRF (Multiplexage par répartition de fréquence)


permet de partager la bande de fréquence disponible sur la voie haute vitesse en une série de
canaux de plus faible largeur afin de faire circuler en permanence sur la voie haute vitesse les
signaux provenant des différentes voies basse vitesse.

Ce procédé est notamment utilisé pour des applications de type téléphone, radio et télévision.

Fig.3.22. : Le multiplexage fréquentiel

Chaque canal se voit attribuer une bande de fréquences. La première opération consiste à
transposer le signal d'origine dans le canal de fréquence affecté. Les différents signaux sont
ensuite émis sur le support (voir Fig.3.22.). C'est ainsi que fonctionne par exemple les
émissions radio en AM: chaque émetteur utilise une porteuse dans la bande comprise entre
500 kHz et 1,5 MHz.

L'avantage de cette technique est la disponibilité de la ressource dès l'allocation du canal de


fréquences. Ceci est important dans le cas d'applications à forte contrainte temporelle
(comme le téléphone). Mais cet avantage représente un inconvénient dès que la réelle
utilisation du canal est considérée. En effet, la réservation d'un canal n'implique pas son
utilisation permanente. De plus, l'espace interbande nécessaire pour remédier aux problèmes
de recouvrement entre canaux entraîne un gaspillage de la bande passante.

Le FDM est étroitement associé aux transmissions analogiques et obligatoirement utilisé


dans le cas de supports à large bande passante ou uniques (ex. hertzien, satellite). Dans le
cadre des réseaux de fibres optiques, une autre technique de multiplexage apparenté est
utilisée: le Multiplexage en Longueur d'Onde ou WDM (Wavelength Division
Multiplexing).

• Le multiplexage Temporel (TDMA : “Time Division Multiple Access”):

Le multiplexage temporel, appelé aussi MRT (Multiplexage par répartition dans le temps)
permet d'échantillonner les signaux des différentes voies basse vitesse et de les transmettre
successivement sur la voie haute vitesse en leur allouant la totalité de la bande passante, et ce,
même si celles-ci ne possèdent pas de données à émettre (voir Fig.3.23.).

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Dans le cas où le temps est partagé en intervalles (slots) périodiques, on parle de


multiplexage temporel synchrone; dans le cas contraire, il s'agit de multiplexage temporel
asynchrone.

Fig.3.23. : Le multiplexage temporel

Le TDMA est bien adapté aux réseaux numériques. Dans le cadre du multiplexage temporel
synchrone, un ensemble d'ITs (Intervalle de Temps) sont regroupés pour former une Trame
Temporelle. L'information d'un canal est véhiculée dans un IT qui est affecté à un canal de
communication. L'ensemble des ITs réservés pour un canal constitue le canal temporel.

L'avantage de ce multiplexage est la disponibilité de la ressource de transport dès qu'elle a


été affectée. Mais dans le cas d'une utilisation non permanente de cette ressource, il y a
gaspillage car elle ne peut être utilisée par un autre canal. Ces techniques sont bien adaptées
aux applications à forte contrainte temporelle telle que la téléphonie (RNIS), et mal
adaptés aux applications informatiques.

• Le multiplexage Statistique

Le multiplexage statistique reprend les caractéristiques du multiplexage temporel, à la


différence près qu'il ne transmet sur la voie haute vitesse uniquement les voies basses vitesses
comportant des données. Le nom de ce type de multiplexage provient du fait que les
multiplexeurs se basent sur des statistiques concernant le débit de chaque ligne basse vitesse.
Ainsi, la ligne haute vitesse ne transmettant pas les blancs, les performances sont meilleures
qu'avec un multiplexage temporel.

5. Les supports physiques de transmission


Le support constitue le lien physique entre les différentes entités du réseau. Les principaux
critères à considérer sont :
• Le débit : cela va conditionner les temps de réponse inhérents au traitement de
l’information à travers le réseau.
• Longueur maximale du réseau : tout dépend de la nature du signal, il peut s’affaiblir
en se propageant le long d’un conducteur selon la distance parcourue.
• La connectique utilisable : le matériel informatique est relié au support par des
connecteurs qui peuvent être simples de conception ou complexes.
• Les difficultés d’installation : tout dépend de la nature de câblage qui parfois
demande l’intervention de personnel spécialisé (ex. fibre optique).

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• Les sensibilités aux perturbations électromagnétiques : les champs magnétiques


peuvent perturber la propagation des informations le long d’un câble électrique (les
parasites).
• Le prix du support : le coût au mètre sera parfois un élément de choix déterminant.

A. Le câble coaxial

Le câble coaxial (voir Fig.3.24.), utilisé en télévision, est constitué d'un coeur qui est un fil
de cuivre appelé « l’âme ». Ce coeur est dans une gaine isolante elle-même entourée par
une tresse de cuivre, le tout est recouvert d'une gaine isolante.

Fig.3.24. : câble coaxial

La structure du câble coaxial est la suivante :

• La gaine permet de protéger le câble de l'environnement extérieur. Elle est


habituellement en caoutchouc (parfois en chlorure de polyvinyle (PVC),
éventuellement en téflon).
• Le blindage (enveloppe métallique) entourant les câbles permet de protéger les
données transmises sur le support des parasites (autrement appelé bruit) pouvant
causer une distorsion des données.
• L'isolant entourant la partie centrale est constitué d'un matériau diélectrique
permettant d'éviter tout contact avec le blindage, provoquant des interactions
électriques (court-circuit).
• L'âme, accomplissant la tâche de transport des données, est généralement composée
d’un seul brin en cuivre ou de plusieurs brins torsadés.

La figure 3.25. présente la structure du câble coaxial.

Fig.3.25. : Structure d’un câble coaxial

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A noter qu'il existe deux types de câbles coaxiaux :

- Thinnet ou Cheapernet :

§De fin diamètre (6mm).


§Très flexible.
§Il permet de transporter un signal sur une distance d’environ 185 mètres sans
affaiblissement.
§Longueur de segment est égale à 185m.

- Thicknet ou Thick Ethernet et également appelé Yellow Cable (voir Fig.3.26.):

§Blindé de plus gros diamètre (12 mm).


§Toutefois, étant donné son diamètre il est moins flexible que le thinnet.
§Inpédence égale à 50 ohms.
§Longueur de segment est égale à 500m.

Fig.3.26. : Câble coaxial épais

Le câble coaxial fin se branche à l’aide d’un connecteur RG-58 représenté par la figure
suivante :

Fig.3.27. : Connecteurs RG-58

Le câble coaxial épais se branche à l’aide d’un connecteur RG-11.

Les avantages :

• Un coût faible.
• Un blindage qui le rend résistant aux interférences électromagnétiques.

Les inconvénients :

• Un débit limité à 10 Mbits/s (Mégabits par seconde).


• Toute coupure du câble est fatale au réseau.

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B. La paire torsadée

C’est un câble téléphonique (voir Fig.3.28.) constitué à l'origine de deux fils de cuivre isolés
enroulés l'un sur l'autre (d'où le nom) entourés d’un isolant (plastique). Les diamètres courants
sont de 0.4, 0.6, 0.8 ou 1 mm.

Fig.3.28. : Des paires torsadées

Les fils de cuivre ou d’aluminium des différentes paires sont isolés les uns des autres par du
plastique et enfermés dans un câble. Chaque paire est formée de fils de cuivre enroulés l’un
autour de l’autre pour former une torsade afin d’éviter les problèmes de diaphonie
(interférence entre conducteurs). La structure d’une paire torsadée est représentée par la figure
suivante :

Fig.3.29. : Structure d’une paire torsadée

o Permet de transmettre sans affaiblissement des signaux sur une distance


atteignant 100 mètres.
o Il est utilisé dans les topologies en étoile.

La paire torsadée se branche à l’aide d’un connecteur RJ-45 (voir Fig.3.30.). Ce connecteur
est similaire au RJ-11 utilisé dans la téléphonie mais différent sur certains points : le RJ-45
est légèrement plus grand et ne peut être inséré dans une prise de téléphone RJ-11. De plus,
la RJ-45 se compose de huit broches alors que la RJ-11 n’en possède que quatre.

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Fig.3.230. : Connecteur RJ45

On distingue deux types de paires torsadées :

• Le câble UTP (Unshielded Twisted-Pairs).

La norme EIA/TIA 568 a utilisé UTP pour créer des normes applicables à toutes sortes de
contextes de câblage qui garantissent au public l’homogénéité des produits. Ces normes
incluent cinq catégories de câbles UTP :

- Catégorie 1 : Câble téléphonique traditionnel (transfert de voix mais pas


de données).
- Catégorie 2 : Transmission voix et données à 4Mbit/s maximum (RNIS).
Il est composé de 4 paires torsadées.
- Catégorie 3 : 10 Mbit/s maximums. Il est composé de 4 paires torsadées et
de 3 torsions par pied.
- Catégorie 4 : 16 Mbit/s maximums. Il est composé de 4 paires torsadées
en cuivre.
- Catégorie 5 et Catégorie 5 étendue : 155 Mbit/s maximums. Il est
composé de 4 paires torsadées en cuivre. C’est le câblage le plus courant
(peut être utilisé pour plusieurs services).
- Catégorie 6 : jusqu’à 200 Mbit/s.
- Catégorie 7 : jusqu’à 6 Gbit/s.

La plupart des installations téléphoniques utilisent un câble UTP. Beaucoup de locaux sont
précâblés pour ce genre d’installation.
Si la paire torsadée pré installée est de bonne qualité, il est possible de transférer des données
et donc l’utiliser en réseau informatique.
Il faut faire attention cependant aux nombres de torsades et aux autres caractéristiques
électriques requises pour une transmission de données de qualité.

Le majeur problème provient du fait que le câble UTP est particulièrement sujet aux
interférences (signaux d’une ligne se mélangeant à ceux d’une autre ligne). La seule solution
réside dans le blindage.

• Le câble STP (Shielded Twisted-Pairs)

Fig.3.31. : Structure d’une paire torsadée de type STP

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Chapitr e 3 : LES TECHNI QUES DE TRANSMI SSI ON (La couche physique)

Des paires à blindage global (parfois appelés SUTP : Screened Unshielded Twisted-Pair). Il
utilise une gaine de cuivre de meilleure qualité et plus protectrice que la gaine utilisée par le
câble UTP. Il contient une enveloppe de protection autour des paires.

Comme le montre la figure 3.31., dans le câble STP, les fils de cuivre d’une paire sont eux-
mêmes torsadés, ce qui fournit au câble STP un excellent blindage, c'est-à-dire une meilleure
protection contre les interférences. D'autre part il permet une transmission plus rapide et sur
une plus longue distance.

Remarque :

Il y a une variante de paires torsadées appelée FTP : Foiled Twisted Pair. Il s’agit d’une paire
écrantée c’est-à-dire protégée par un écran constitué par une mince feuille d’aluminium.

Les avantages :

• Une bande passante par appareil plus importante.


• Plus d'interruption par coupure du câble contrairement au bus.
• Installation très facile.
• Coût faible.

Les inconvénients :

• Des câbles plus nombreux qu'avec le coaxial.


• Câblage plus cher qui prend plus de place dans les gaines techniques.
• Des appareils actifs (HUBs, Switchs) qui doivent être alimentés électriquement.

C. La fibre optique

D'un coût beaucoup plus élevé, tant pour la fibre que pour l'électronique qui l'accompagne, ce
câblage est réservé pour des sites éloignés. Comme l'atténuation du signal dans les câbles en
cuivre limite leur longueur totale entre les éléments actifs, pour aller au delà, la fibre optique
est nécessaire. Elle sera donc indispensable pour connecter des bâtiments avec passage à
l'extérieur ainsi que pour passer dans des milieux très perturbés.

La figure 3.32. montre différents types de fibres optiques.

Fig.3.32. : Différents types de fibres optiques

§Il supporte au maximum 1024 stations par segment.

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§Permet de transmettre sans affaiblissement des signaux sur une distance


atteignant 2 Km.

D'un point de vue technique une fibre optique est constituée d'un coeur et d'une gaine en silice
recouverte d'un isolant (voir Fig. 3.33.). À une extrémité une diode électroluminescente
(LED) ou une diode laser émet un signal lumineux et à l'autre une photodiode ou un
phototransistor est capable de reconnaître ce signal. Le signal lumineux est propagé dans et à
proximité du cÍur.

Fig.3.33. : Structure d’une fibre optique

Les différents rayons lumineux issus de la source sont guidés par le fil de verre en suivant
un principe de réflexion interne qui se produit au niveau de la frontière entre le coeur et la
gaine.
Les signaux binaires sont transmis sous la forme d'impulsions lumineuses, à travers un guide
d'onde en fibre de verre. Afin de maintenir les rayons lumineux à l'intérieur de la fibre
optique, le phénomène de réflexion totale est employé, montré à l’aide de la figure 3.34 :

Fig.3.34. : Différents types de rayons

Il existe deux types de fibre optique, la fibre monomode et la fibre multimode. Sachant que
le mode est le nombre de chemins, la fibre monomode s’agit d’un trajet direct et la fibre
multimode s’agit d’un grand nombre de chemins.

• La fibre monomode (baseSX) : possède un cÍur de très petit diamètre, de l’ordre de la


longueur d’onde du signal transmis (voir Fig.3.35). La lumière transite donc le long de
l’axe du câble et donc de plus longues distances possibles (peu d’atténuation).

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Fig.3.35. : Fonctionnement de la fibre monomode

n Taille : cÍur (8,3 à 10 µm), gaine (125 µ m).


n propagation axiale seulement des rayons lumineux(trajet unique).
n Dispersion faible (modale et chromatique).
n Bande passante très large (100 GHz).
n Fenêtre spectrale 1300 nm et 1550 nm.
n Réservé aux transmissions longue distance à très haut débits allant jusqu’à 3000m.

• La fibre multimode (baseLX) : voit les rayons lumineux suivre des trajets différents
suivant l’angle de réfraction (voir Fig.3.36). Les rayons peuvent donc arriver au bout
de la ligne à des instants différents, d’où une certaine dispersion du signal. Le rayon
lumineux est acheminé par des réfractions successives dans le cÍur jusqu'à l'autre
extrémité.

Fig.3.36. : Fonctionnement de la fibre multimode

n Taille : cÍur (50 à 62µm), gaine (125 µ m).


n Autorise une plus grande dispersion et par la suite un affaiblissement du signal.
n Réservé aux transmissions longue distance à très haut débits allant jusqu’à 2000m.

On distingue deux catégories de fibre multimodes :

o La fibre multimodes à saut d'indice : C'est le moins cher dans le marché des
fibres. Le cÍur translucide est recouvert d'un matériau qui ne laisse pas passer
la lumière, c-à-d dont l'indice de réfraction est nul. La figure 3.37. représente le
sens des ondes à l’intérieur de la fibre multimodes à saut d'indice.

Fig.3.37. : Fonctionnement de la fibre multimode à saut d'indice

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o La fibre multimodes à gradient d'indice : L'indice de réfraction de la gaine


n'est pas fixe : il diminue en s'éloignant du cÍur. Le chemin parcouru est donc
plus court. . La figure 3.38. représente le sens des ondes à l’intérieur de la fibre
multimodes à gradient d'indice.

Fig.3.38. : Fonctionnement de la fibre multimode à gradient d'indice

Pour relier la fibre optique aux éléments du réseau, on utilise trois sortes de prises
représentées par la figure 3.39.

Fig.3.39. : Connecteurs de fibres optiques

• Le connecteur SC : généralement utilisé pour les applications de bureau, de télévision


câblée et de téléphonie : un ergot maintient le connecteur en place une fois enclenché
(voir Fig.3.40.).

Fig.3.40. : Connecteur de type SC

• Le connecteur ST : ce type de connecteur grâce à son système de verrouillage à


baïonnette, garantit en principe de meilleures performances (voir Fig.3.41.).

Fig.3.41. : Connecteur de type ST

• La prise MIC : utilisée notamment dans les réseaux de type FDDI (voir Fig.3.42.).

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Fig.3.42. : Connecteur de type MIC

Remarque :

On peut coupler les différents connectiques de fibres optiques (ex. : La figure 3.43. montre
l’union de deux connecteurs ST ou coupleurs ST/SC ou ST/MIC).

Fig.3.43. : Coupleur de connecteurs de type ST

Les avantages :

• Légèreté.
• Immunité au bruit.
• Perte presque nulle.
• Faible atténuation.
• Tolère des débits de l'ordre de plusieurs GBps.
• Largeur de bande de quelques dizaines de MHz à plusieurs GHz.
• Plus grande difficulté d'écoute : le conducteur en cuivre émet des signaux
électromagnétiques qui peuvent être interceptés au contraire de la fibre optique.

Les inconvénients :

• Son installation est problématique : pose délicate (respect d’angles et de courbures


importants).
• Son coût élevé.

D. Les liaisons sans fil

- Les faisceaux hertziens

• Les faisceaux hertziens terrestres

Ce système utilise des ondes radio de fréquence très élevées. La transmission se fait de proche
en proche entre des relais (voir Fig.3.44.). Ces relais doivent se trouver en visibilité directe.
La distance moyenne entre 2 relais est d'environ 50 Km, ceci afin de palier à la courbure de la
terre et aux différents obstacles (reliefs, habitations, etc.).

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Fig.3.44. : Un relais

• Les satellites

La principale caractéristique d'une liaison satellite (voir Fig.3.45.) est son mode de diffusion
Point-Multipoints.

Fig.3.45. : Un satellite

Il y a 2 grandes méthodes pour envisager une liaison satellite :


o Le satellite géostationnaire : Il est situé à une altitude de 35 800 km. Cette
position le rend immobile par rapport à la surface de la terre. C'est ce genre de
satellites qui est utilisé pour la diffusion de chaînes de télévision par exemple.
Le principal inconvénient lié à ce type de satellite est la distance qui sépare 2
points terrestres voulant communiquer : 2 x 35800 kms ce qui a une incidence
sur les performances (délai d'acheminement de l'information) et sur la nature
du matériel à utiliser (une simple parabole suffit pour recevoir, par contre du
matériel plus sophistiqué doit être mis en oeuvre pour émettre.

o Le maillage de satellites en orbite basse : Dans ce cas les satellites sont


beaucoup plus proches de la terre, par contre ils ne sont plus immobiles par
rapport à elle, il faut donc en disposer d'un grand nombre pour couvrir la
surface d'un pays ou du globe. C'est ce principe qui a été retenu pour le projet
IRIDIUM qui utilise un ensemble de 66 satellites tournant autour de la Terre à
780 km d'altitude. Dans un premier temps IRIDIUM et ses concurrents
(Globalstar, ICO) n'offriront que de la liaison téléphonique, mais le but est à
très court terme de proposer des liaisons satellites moyen puis haut débit.

L'avantage des faisceaux hertziens qu'on peut noter est la très grande largeur de bande de
plusieurs GHz. Alors que l'inconvénient majeur est le risque de perturbations atmosphériques

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- Les signaux infrarouges

Les signaux infrarouges, à la différence des ondes radio ne fonctionnent que sur de courtes
distances. Ils peuvent cependant transmettre de gros volumes d'informations et sont largement
utilisés dans les bureaux dits "sans fil". Néanmoins, leur diffusion est restreinte et qu'à une
fréquence aussi élevée ne peuvent pas traverser la matière physique.

- Les ondes lumineuses

Une source de lumière concentrée envoie un faisceau unique, porteur de données, à un


récepteur optique pouvant être situé à plusieurs centaines de mètres. La source lumineuse est
un laser, ce qui entraîne des coûts assez élevés. La mise en place est complexe.

Quelles soient radios, hertziennes ou infrarouges, les ondes permettent dans certaines
conditions de servir de support de communication pour les réseaux informatiques. L'émission
peut se faire à partir de cellules (émetteur arrosant une petite zone géographique) comme dans
le cas du téléphone portable, à partir d'un satellite géostationnaire dans le cas d'une
communication intercontinentale pour Internet par exemple ou tout simplement à partir d'un
émetteur de signaux infrarouges (comme ceux utilisés dans une télécommande de télévision)
pour un réseau local sans fil.

6. Liaison série et liaison parallèle


Sur une liaison parallèle, les bits d’un même caractère sont transmis en même temps sur
plusieurs fils différents (voir Fig. 3.46.).
Sur une liaison série, ils sont transmis les uns à la suite des autres (voir Fig. 3.46.).
Si la liaison parallèle est plus rapide, elle est également plus chère (plus de fils), plus
encombrante, et très mauvaise sur de longues distances. Le déphasage entre les différents
signaux du même câble entraîne souvent une désynchronisation (c’est pour cette raison que
les câbles d’imprimantes dépassent rarement les 1.5m). La transmission série est donc utilisée
pour les distances longues (supérieures à quelques mètres).

Fig.3.46. : Liaisons parallèle et série

7. Méthodes de synchronisation
Puisqu'il y a un seul fil qui transporte l'information, il existe un problème de synchronisation
entre l'émetteur et le récepteur, c'est-à-dire que le récepteur ne peut pas a priori distinguer les
caractères (ou même de manière plus générale les séquences de bits) car les bits sont envoyés

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successivement. Il existe donc deux types de transmissions permettant de remédier à ce


problème :

• La liaison asynchrone : dans laquelle chaque caractère est émis de façon irrégulière
dans le temps (par exemple un utilisateur envoyant en temps réel des caractères saisis au
clavier). Ainsi, imaginons qu'un seul bit soit transmis pendant une longue période de silence.
Le récepteur ne pourrait savoir s'il s'agit de 00010000, ou 10000000 ou encore 00000100.
Afin de remédier à ce problème, chaque caractère précédé d'une information indiquant le
début de la transmission du caractère (l'information de début d'émission est appelée bit
START) et termine par l'envoi d'une information de fin de transmission (appelée bit STOP, il
peut éventuellement y avoir plusieurs bits STOP). Sa synchronisation s’effectue à chaque
émission de caractère (voir Fig. 3.47.).

Fig.3.47. : Liaison asynchrone

Le principal inconvénient de la transmission asynchrone est la reconnaissance des


informations au niveau du récepteur, car il peut exister des différences entre les horloges de
l'émetteur et du récepteur. C'est pourquoi chaque envoi de données doit se faire sur une
période assez longue pour que le récepteur la distingue. Ainsi, la vitesse de transmission ne
peut pas être très élevée dans une liaison asynchrone.

• La liaison synchrone, dans laquelle l’émetteur et le récepteur sont cadencés à la


même horloge. Le récepteur reçoit de façon continue (même lorsqu’aucun bit n'est transmis)
les informations au rythme ou l'émetteur les envoie (voir Fig. 3.48.). C'est pourquoi il est
nécessaire qu'émetteur et récepteur soient cadencés à la même vitesse. De plus, des
informations supplémentaires sont insérées afin de garantir l'absence d'erreurs lors de la
transmission.

Lorsque l'entité émettrice fournit les caractères à un niveau plus élevé. Les caractères se
suivent sur le support sans temps d'attente entre deux caractères si ce n'est le STOP-START.
Or la présence de ces deux états devient inutile et gaspille l'utilisation du support. La solution
est de constituer un bloc de caractères et d'effectuer une transmission par blocs. La
transmission devient synchrone caractère. Une horloge caractère est nécessaire à l'arrivée
pour retrouver les différents caractères. La structuration en blocs va permettre la réalisation de
protocoles plus sophistiqués. Toutefois, la transmission n'étant pas continue, il faut déterminer
le début d'un bloc et la fin d'un bloc (dans le cas où la taille est variable). Le préambule du
bloc sert aussi à la synchronisation des horloges Emission et Réception. Nous pouvons
distinguer deux types de transmission synchrones caractères: la transmission asynchrone
bloc lorsque la durée séparant deux blocs est quelconque et la transmission synchrone bloc
lorsque la durée séparant deux blocs n'est pas quelconque mais un multiple de la cadence de

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l'horloge. Ceci peut être obtenu en envoyant entre deux blocs une suite de caractères de
synchronisation.

Fig.3.48. : Liaison synchrone

La désynchronisation des horloges d'émission et de réception est due à deux causes :

- les horloges, bien qu'ayant la même fréquence nominale, peuvent avoir une légère dérive;
- la vitesse de propagation du signal dépend de la fréquence du signal. Cette variation bien
que légère est problématique sur de longues distances et à des débits élevés.

Pour résoudre ces problèmes, il faut caler l'horloge de réception sur l'horloge d'émission.
Ce verrouillage est effectué au début de la transmission de l'unité de donnée et il faut
éviter qu'une dérive significative ait lieu avant la fin de sa transmission. Nous remarquons
donc qu'une dérive importante ne peut avoir lieu dans la transmission asynchrone. En effet, si
on décale d'un bit tous les huit bits (par ex.), il y a un problème sérieux au niveau des
horloges.

Le problème se situe donc au niveau de la transmission synchrone. Deux solutions peuvent


être utilisées :

- transmettre le signal d'horloge sur un fil à part; ceci est concevable sur des courtes
distances mais sur de longues distances, un déphasage entre le signal de données et le signal
d'horloge peut se produire dû à la variation de vitesse de propagation;
- recaler l'horloge de réception en se basant sur le signal de données; en effet les
transitions (fronts) dans un signal sont des instants significatifs permettant aux horloges de se
mettre en phase; plus un signal est riche en transitions plus la synchronisation est assurée;

Pour avoir suffisamment d'instants significatifs deux techniques sont utilisées:

- introduire régulièrement des caractères de synchronisation (riches en transitions 01 et/ou


10 se traduisant par des transitions d'états);
- effectuer un codage information/signal riche en transitions (ex. codage biphase - chaque bit
est codé par deux états et donc avec un transition).

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