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Famille et rapports de pouvoir dans L’homme

qui descend des montagnes d’Abdelhak Serhane

par
Mohamed BASSIM
Equipe de Recherche et d’Etudes sur le Genre (EREG)
Université Hassan II de Casablanca

Introduction
La famille demeure l’institution privilégiée de la
socialisation et de la transmission des valeurs. C’est aussi
l’espace essentiel où un ensemble de personnes sont apparentées
par la consanguinité et/ou l’alliance.1 Cette instance familiale
constitue un lieu où s’exercent les rapports de pouvoir entre les
hommes et les femmes. En effet, la famille est un espace où ses
membres entretiennent des rapports de domination, d’oppression
et de soumission. Cela veut dire que les relations sociales
manifestent des rapports de pouvoir installant ainsi une hiérarchie
entre les sexes. Cela dit, le rapport social entre les sexes est donc
toujours hiérarchisé2 et inégalitaire mettant les hommes en
position dominante infériorisant ainsi les femmes. Autrement dit,
il y a un ensemble de représentations sociales qui cristallisent et
légitiment la hiérarchie entre les hommes et les femmes dans
l’institution familiale. En ce sens, François Singly atteste que
« La famille est devenue de plus en plus un espace dans lequel les

1
DECHAUX, J.H. 2009 : Introduction / Une sociologie du changement
familial », Sociologie de la famille, La Découverte, Repères, Paris,
www.cairn.info/sociologie-de-la-famille--9782707158031-page-3.htm,
consulté le 18 Juin 2016 à 10heures.
2
SEGALEN, M., et MARTIAL, A., 2013 : Sociologie de la famille,
Armand Colin, Paris, p. 18.

17
individus pensent protéger leur individualité (valorisée en tant
que telle) et « un organe secondaire de l’Etat » qui contrôle,
soutient, régule les relations des membres de la famille»1.Tel est
le cas du model familial que Abdelhak Serhane ne cesse de
mettre en exergue à travers sa création littéraire. Cet écrivain, qui
est l’un des piliers de la littérature marocaine d’expression
française, dévoile dans la quasi-totalité de ses écrits romanesques
les rapports oppressifs et inégalitaires qui marquent la famille
marocaine traditionnelle, et qui accordent de manière flagrante un
tas de privilèges à la gente masculine au dépens de la gente
féminine. Dans cette dimension, les écrits fictionnels de cet
auteur dévoilent la conception traditionnelle de la famille qui
anéantie le rôle de l’épouse au moment où « la supériorité
masculine domine la conception de l’existence 2».En fait,
Abdelhak Serhane révèle une domination étouffante du père qui
condamne les siens à l’inexistence et au silence. Il fait écho avec
la réalité vécue dans sa famille rurale à l’époque de son enfance,
sous la forme d’une autobiographie romancée. Par conséquent, il
aborde de manière explicite les problèmes sociaux, notamment
ceux qui sont en étroite relation avec la famille marocaine qui est
jusque-là lourdement régie par les normes patriarcales.
Ce travail vise à approfondir la connaissance des formes
hiérarchiques et de l’autorité au sein de la famille à travers un
roman marocain intitulé L’homme qui descend des montagnes
d’Abdelhak Serhane. Dans cet ouvrage, l’auteur brosse l’image
d’un père tyrannique et autoritaire, tandis que la mère est toujours
cantonnée dans une image de soumission, de mutisme et
d’obéissance. En effet, le système patriarcal constitue un rempart
entravant l’émancipation de la mère. En revanche, Abdelhak
Serhane met en scène la figure d’un père violent et autoritaire à
l’égard de sa femme et de sa filiation.

1
DE SINGLY, F., 2010 : Sociologie de la famille contemporaine,
Armand Colin, Paris, p.5.
2
NAJIB, R., 1994 : La représentation de la femme l’œuvre d’Abdelhak
Serhane, Bulletin of Francophone Africa, N°5, pp. 28-40.

18
De ce fait, nous allons tenter de démontrer tout au long
de cet article comment s’instaurent les rapports de pouvoir entre
les sexes et dans quelle dimension l’auteur dénonce-t-il ces
rapports hiérarchiques en installant une forme de contre-pouvoir.
Pour ce faire, nous allons adopter l’approche genre comme un
outil d’analyse permettant de décortiquer et d’analyser les
rapports inégaux entre les hommes et les femmes. Le genre en
tant que théorie sociologique permet d’appréhender la différence
entre les hommes et les femmes socio-culturellement construite et
interroge la hiérarchie établie entre les sexes comme le démontre
Christine Delphy : « Cette peur révèle une vision statique, donc
essentialiste, des hommes et des femmes, corollaire de la
croyance que la hiérarchie serait en quelque sorte surajoutée à
cette dichotomie essentielle»1.

Le couple père / mère : une domination masculine


étouffante.
Dans le roman L’homme qui descend des montagnes, le
couple père/mère entretient une relation ambiguë donnant de la
suprématie au père face à l’assujettissement de la mère. Dès le
départ, par son style autobiographique, Abdelhak Serhanem et en
exergue les rapports inégaux entre le père et la mère. La figure du
père atteint un degré de monstre qui dévore ses proies. Il est si
violent sur tous les plans ; au niveau verbal, il harcèle ses enfants
et sa femme. Au niveau comportemental, il agresse les siens. Et
au niveau sexuel, il viole sa femme chaque soir. L’auteur résume
ce caractère pervers du père en le qualifiant d’« Un tyran dont la
férocité ne connaissait aucune limite»2.
Pour Abdelhak Serhane, dans cette société patriarcale, le
père anéantie sa femme. Il devient son possesseur et son

1
DELPHY, C., 2008 : L’Ennemi principal, penser le genre, Tome 2,
CNRS, Paris, p.99.
2
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p.29.

19
persécuteur1. Il est le maitre de sa maison, le maitre de sa femme,
le maitre de ses enfants. C’est une fatalité lourde de conséquences
sur la mère. Celle-ci devrait supporter son destin. Elle est mise à
l’écart, réduite au silence et au mutisme. Son rôle se résume dans
la servitude de son époux et dans l’assouvissement de ses besoins
surtout charnels. Par ailleurs, le père fait preuve, tout au long de
l’œuvre, d’une grande virilité dans son rapport à l’égard de sa
femme. Pour lui, la femme n’est qu’un corps, objet de désir et de
plaisir. Ce corps maigrichon est considéré par le père comme une
simple machine à procréer. De surcroit, ce personnage de la mère
subit d’intenses abus sexuels de son époux. Cela atteint le degré
de violation. En ce sens, l’auteur énonce qu’« en imaginant le
sexe monstrueux de mon père défonçant la chair tuméfiée de ma
mère, arc-boutée au fond du lit et pensant probablement au
meilleur moment d’assassiner son mari sans éveiller de
soupçons 2». Ainsi, s’offre au lecteur un véritable acte de virilité
violente qui massacre le corps fétiche de la mère. A ce propos,
Najib Redouane présente cette perversion du père comme « la
perspective de la subordination absolue et de la soumission totale
que s’inscrit l’essence même de la femme-épouse3 ».
Par conséquent, ce rapport du couple père/mère dans le
roman d’Abdelhak Serhanem et au-devant de la scène un modèle
traditionnel s’opposant catégoriquement à celui qui a été
constamment présenté par Fatéma Mernissi. Elle envisage une
notion du couple qui reconnait l’existence de la femme. Celle-ci
devrait jouir naturellement d’une reconnaissance sociale. A cet
égard, la sociologue atteste que « mon père aimait tant sa femme
qu’il était malheureux de ne pas accéder à ses désirs. Il ne

1
Najib, R., 1994 : La représentation de la femme dans l’œuvre
d’Abdelhak Serhane, Bulletin of Francophone Africa, N°5, pp. 28-40.,
p. 32.
2
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, pp. 36, 37.
3
NAJIB, R., 1994 : La Représentation de la femme dans l’œuvre
d’Abdelhak Serhane, Bulletin of Francophone Africa, N°5, pp. 28-40.

20
cessait de proposer des compromis1 ». Il en ressort, un nouveau
comportement conjugal qui fait rupture avec le système familial
traditionnel et patriarcal qui est bien élucidé dans le roman de
L’homme qui descend des montagnes.

Pour Abdelhak Serhane, il est surprenant que ce


personnage de la mère, semble-t-il, intériorise sa soumission et sa
dépendance. En fait, elle accepte son destin qui la cantonne dans
l’infériorité et le dévouement. Cela rejoint la pensée de Simone
de Beauvoir qui présume que « Très souvent la femme entretenue
intériorise sa dépendance ; soumise à l’opinion, elle reconnaît
les valeurs ; elle admire le « beau monde » et en adopte les
mœurs 2». Cet état d’intériorisation de la subordination manifesté
par la mère s’illustre de manière apparente dans le discours de la
mère en incitant son fils à l’obéissance et à la soumission au père.
Elle lui dit ouvertement «Et puis c’est ton père et tu dois le
respecter malgré tout. N’est-il pas celui qui trime chaque jour
pour te procurer ton morceau de pain 3».

Cette subordination du féminin a été instaurée par


plusieurs littérateurs maghrébins et sociologues. En fait, la
femme qui accepte sa soumission perpétue et enracine la
domination masculine de son patriarche sans pouvoir ni l’abolirni
la concurrencer. Au contraire, elle dévoile une sacralisation de
son être en état de soumission. Une telle situation a été mise en
relief par Anissa Benzakour-Chami dans son analyse du roman de
Noufissa Sbaï où elle constate le mutisme total de Yezza en
déclarant qu’ «elle ne dénonce pas son agresseur malgré les
brutalités qui lui sont infligées-montre les règles du jeu sont, en

1
MERNISSI, F., 1997 : Rêves de femmes, Le Fennec, Casablanca. p. 99.
2
De BEAUVOIR, S., 1949 : Le deuxième sexe, Gallimard, Paris, p.
445.
3
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 27.

21
général, bien intégrées par la communauté »1. Ainsi, Abdelhak
Serhane fait allusion à cet état de figure et dit à propos de
l’obéissance exagérée de sa mère qu’« Elle s’adressait à son mari
comme s’il était absent. Signe de respect affecté qui signifie que,
en présence du maître des lieux, la petite femelle ne prononcerait
pas un mot, ne lèverait pas la voix et baisserait les yeux jusqu’à
terre pour éviter que la foudre ne s’abatte sur elle et l’anéantisse
comme une punaise 2».Cette résignation fait l’objet d’une image
métaphorique entre la mère et une vache soumise « Mi accepta
cette nouvelle offense sans broncher. Elle était soumise et
résignée. Mi est vache soumise et résignée 3».

Sur le plan discursif, le père utilise un langage rude et


vide de sympathie vis-à-vis de sa femme. Cela bouscule la
concorde du couple et engendre la désintégration de son
harmonie. Cette rudesse de l’époux, à voix rauque, creuse un
écart entre le couple qui d’harmonie et d’homogénéité. Il s’agit
en fait d’une virilité verbale. A cet égard Soumaya Naamane
Guessous démontre que les mots doux aident à renforcer le lien
conjugal. Elle avance que «Sans mots doux, sans romantisme, le
couple est menacé par la monotonie, l’ennui, l’usure. Sa relation
se névrose, se sclérose, s’effrite. Les mots doux entretiennent
l’harmonie du couple4».

Toutefois, ce personnage féminin ne pourrait aboutir à


son évolution que s’il devient moins soumis à cette domination
masculine qui entrave son processus de libération. De surcroit, il
devait se débarrasser de toute intériorisation des contraintes
sociales. Cette démarche est préconisée par François de Singly en
1
BENZAKOUR-CHAMI, A., 2015 : Femme idéale ? Idéal féminin et
autres avatars, Le Fennec, Casablanca,p.16
2
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 42.
3
SERHANE, A., 1983 : Messaouda, Seuil, Paris p.28.
4
NAAMANE GUESSOUS, S., 2016 : Vous les hommes !, Marsam,
Rabat, p.11.

22
vue d’acquérir un sens de la famille, il postule que« l’évolution
du sens de la famille et de l’individu s’effectue en référence à une
conception d’un individu moins soumis à des autorités
extérieures, mais comprenant par une augmentation d’une
régulation personnelle"1.

L’image du père apportant des amandes grillées constitue


pour la mère un déclencheur et un catalyseur d’une perpétuelle
persécution. En effet, ces amandes sont devenues pour la mère
une condition sine qua non d’un culte de sexualité morbide. Et
pour les enfants une séance de torture, d’agressivité et
d’assassinat sexuel qui attend leur mère. Tandis que le père
manifeste une faiblesse momentanée et quitte relativement son
caractère dur et arrogant en vue d’assouvir ses désirs charnels.
C’est l’unique moment où le père est traversé par une passion,
affection et tendresse éphémères. Dès la satisfaction de ses
besoins intentionnels il retrouve à son statut de patriarche de tous
les jours. Dans cette optique, Abdelhak Serhane nous explique en
parlant du personnage de la mère dans son rapport aux amandes
grillées :
« Elle savait s’y prendre, surtout quand les
amandes grillés dressaient le membre agressif
de Si Driss et lui donnaient des
démangeaisons au niveau des couilles. Dès
qu’il se mettait à se gratter si fort les parties
génitales, nous savions que l’affaire était dans
le sac ? Il était prêt à promettre n’importe
quoi pourvu qu’elle le laisse assouvir
tranquillement ses désirs bestiaux »2.
En fait, l’auteur dénonce ce viol conjugal revêtu d’une
agressivité qui rouvre des plaies dans le cœur de la mère. Il bannit

1
DE SINGLY, F., 2010 : Sociologie de la famille contemporaine,
Armand Colin, Paris, pp., 56, 57.
2
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 41.

23
ces abus sexuels exercés sur le corps de la mère. Dans cette ligne
de pensée, Abdessamad Dialmy montre que « dans la relation
sexuelle conjugale, le recours au pouvoir est condamné 1».
Par conséquent, il s’avère que le rapport du père/mèreest
conflictuel. Le père se comporte en maitre détenteur d’autorité2.
Il est indifférent aux souffrances et aux misères de son épouse.
Ses gémissements et ses pleurs ne parviennent aucunement à
émouvoir son patriarche. L’attitude tyrannique du père éclipse
tout espoir d’entretenir des rapports égalitaires et détendus à
l’égard de sa femme. Face à ce despotisme paternel, la mère
utilise des stratégies de l’évitement.

Le rapport père/ enfants : une autorité sordide


La relation du père et ses enfants est en quelque sorte
l’équivalent de la relation du père/mère. Elle se caractérise
surtout par une tyrannie exclusive. Le père anéantit ses enfants et
les chasse de sa cité lors de ses repas. Ce refus de partager ses
repas constitue une stratégie qui vise d’accentuer le pouvoir du
père sur les siens. Cela s’inscrit dans la pensée de vouloir
sacraliser son autorité. C’est pourquoi le père exerce une autorité
de fer sur tous les membres de sa famille. Il adopte une figure de
castration dans son comportement à l’égard des siens.
Ce patriarche s’abstient de manière sadique de permettre
à ses enfants de fragiliser ou de déstabiliser son pouvoir. Par
conséquent, il les classe dans un rang de bestialité en les
surnommant «les chiens »ce qui complète le spectacle si violent
qui leur a été dédié par le maitre de l’école coranique. A ce
propos, Abdelhak Serhane souligne que « Les chiens ne
partagent pas mon repas ! Qu’ils disparaissent de ma vue !

1
DIALMY, A., 2009 : Critique de la masculinité au Maroc, Warzazi,
Rabat, p. 98.
2
BENZAKOUR-CHAMI, A., 1987 : Regards de femmes, Regards
d’hommes, Wallada, Casablanca, p.42.

24
Quand ils deviendront des hommes, on en reparlera. A partir de
ce moment je ne veux plus voir leur mine misérable »1 .
Il appert manifestement de cette attitude du père que son
autoritarisme absurde est traumatisant pour ses jeunes enfants.
C’est une véritable entrave dans leur socialisation familiale. Ce
constat est affirmé par Anne-Marie Fontaine qui énonce
que « l’autoritarisme parental est intégré par les adolescents
dans un réseau de significations cohérent. Cet aspect fonctionnel
de l’autoritarisme est plus fréquemment rapporté par les jeunes
de niveau socio-économique bas dont les parents sont par
ailleurs plus autoritaires »2.

Pour le jeune narrateur, il dénonce cette image non


sécurisante du père. Il a du mal à le situer comme son père ou son
géniteur. Ceci engendre une image d’une relation conflictuelle
qui s’entretient entre l’enfant et son père. C’est pourquoi cet
enfant narrateur s’identifie plus à sa mère qu’à son père. Celui-ci
ne génère aucun modèle identificatoire. Pour ce, Le narrateur
explicite clairement cette ambivalence« Cet homme que je
n’arrivais pas à situer comme géniteur, ni à admirer comme
père, ni respecter simplement comme époux de ma mère »3.
Pour se libérer et sortir de cette situation chaotique, le
narrateur souhaite tuer son père de manière consciente ou
inconsciente en vue de se libérer. Dans le même ordre d’idées,
Violeta Maria Baena Galle note que « Cette haine du père dérive

1
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 36.
2
Fontaine, A.M et Pourtois, J.P, Regards sur l’éducation familiale,
représentation, responsabilité, intervention, Paris- Bruxelles : De Boeck
Université, 1998, p. 24.
3
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 36.

25
rapidement vers un désir de mort, perçue comme une mort
libératrice pour toute la famille »1.
C’est en fait un rapport de distance qui illustre le
sentiment de haine à l’égard du père. Pourtant, le narrateur et son
frère subissent les caprices de leur géniteur. Leur mère ne
manque pas de rappeler à ses deux fils de subir et de
s’accoutumer à l’autorité de leur géniteur tout en restant vigilant
quant aux changements de son humeur. La mère idéalise cette
obéissance qu’il est vain de contrarier« Mais il fallait rester
prudents, baisser la tête, tout accepter du père, tant son humeur
était instable et changeante » 2. La mère fait une transmission
d’un schéma traditionnel qui met au centre la perpétuité de la
soumission totale à l’autorité du père. Ceci dit que dans la famille
traditionnelle, les liens internes se caractérisent par une immense
emprise presque totale des parents sur leurs enfants3. Cela dit, les
deux enfants ont intériorisé une éducation les incitant à prendre
l’écart de la violence du père. Ce qui signifie, aux yeux de leur
mère, le point culminant d’un processus d’éducation réussi4. Ceci
dit que « La violence du réel est si fortement intériorisé par les
personnages qu’elle devient un ordre, un fait, voire un

1
BAEN, G., Violeta M., 2006: Messaouda : un autre exemple d’enfance
saccagée in sous la dir. Khalid Zekri, Abdelhak Serhane ; une écriture
de l’engagement, L’Harmattan, Paris, p. 81.
2
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p.45.
3
EL HARRAS,M., 2006 : les mutations de la famille au Maroc, in
Société, Famille, Femmes et Jeunesse,p. 104.
4
TAOUABLI, R., 1998 : Mère et Fille à l’épreuve de la norme familiale,
l’exemple maghrébin in sous la dir. Dore-Audibert, Andrée et Khodja,
Souad, Etre femme au Maghreb et en Méditerranée, du mythe à la
réalité, Kathala, Paris, p. 86.

26
destin » 1.Il s’agit ici d’un processus de socialisation qui favorise
l’assimilation de concepts culturellement partagés2.
Pour ce chef de famille voulant rester au trône du pouvoir
,la scolarisation de ses enfants constitue un danger contre sa
suprématie familiale. L’école est source de peur qui risque de
faire perdre au père le sens de sa domination masculine. Cette
peur atteint son paroxysme car le père sera dépassé par ses
enfants. Il est conscient que l’école amène une transition
contrastée ; son infériorité face à la supériorité et le rehaussement
du statut de ses enfants. De ce fait, le père exprime son mépris
envers la scolarité de ses fils. Il fait de la censure au parcours
scolaire de ses enfants. En outre, il désencourage et démotive son
fils et fait l’éloge de l’ignorance:

« Tu ne réussiras jamais à devenir caïd avec


tes études. Tu es un enfant à l’intelligence
limitée. Viens travailler avec moi dans
l’atelier. Tu apprendras un métier utile qui
t’empêchera de crever de faim quand tu seras
en âge de travailler ! Tu n’arriveras à rien
avec tes études car tu n’es pas fait pour
l’école. Viens me donner un coup de main et
tu auras de l’argent de poche à la fin de
chaque semaine ! »3 .

Le père estime que l’école est une perte de temps. Il ne la


considère pas comme une institution qui aide ses enfants à forger
leur personnalité et à garantir un meilleur avenir. Nonobstant, il

1
MOUSTIR H., 2011 : Devenir Littéraire dans la littérature marocaine
contemporaine de Langue Française in Langues et Littératures, vol.21,
pp.43-59.
2
FONTAINE, A.M et POURTOIS, J.P, 1998 : Regards sur l’éducation
familiale, représentation, responsabilité, intervention, De Boeck
Université, Paris- Bruxelles, p. 50.
3
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 60.

27
se rend compte qu’il n’aura plus d’autorité sur ses fils après leur
réussite scolaire. Plus loin encore, le père jette toute la
responsabilité sur son épouse quant à cette décision de scolariser
ses enfants à l’école dite moderne : « Il avait décrété que notre
scolarité ne le concernait pas et que notre mère devrait assumer
seule les conséquences d’un tel choix devant Dieu 1». En fait,
pour le narrateur partir à l’école c’est gagner une vie
paradisiaque. L’apprentissage d’une nouvelle langue met en crise
le pouvoir oppressif du père. Elle procure une arme et un
instrument pour la découverte d’une culture différente : « Se
battre pour être dans cette langue comme dans un pays d’accueil
ou une terre d’exil »2. En fait, le narrateur entretient un rapport
d’amour avec cette langue étrangère qu’il conçoit comme
libératrice.
Le père lance un défi à son fils en lui promettant l’achat
d’un vélo en cas de réussir l’accès en sixième année « Si tu
réussis cette année ton entrée en sixième, je t’achète un vélo»3.
Ce n’est ni une motivation ni un encouragement qui exhorte au
travail, plutôt un défi déstabilisant la confiance en soi du jeune
narrateur. Ce père remet en cause les compétences de son
fils « Ce n’était ni une promesse pour m’exhorter au travail, ni
une invite généreuse à me rendre meilleur. C’était un défi que me
lançait le père au milieu du repas du soir»4. Un tel défi a produit
un effet d’effroi pour le narrateur. Il l’associe à un coup de
poignard au dos. Pour lui, c’est une promesse maudite. Cette
réticence du père, aux études de son fils, est liée à son désir de ne
pas perdre du contrôle sur son fils. De ce fait, l’école, pour ce
père ignorant, est un objet de prédilection engendrant, chez lui,
un souhait d’échec de son fils plus que son succès. Ce père qui
honore son engagement, après le bon résultat inattendu de son

1
Ibid., p.45.
2
Ibid., p.61.
3
Ibid., p.68.
4
Ibid., p.67, 68.

28
fils, n’est pour le jeune narrateur qu’un acte visant de « préserver
sa crédibilité au sein de la famille et de la communauté »1.

Un contre-pouvoir à vocation subversive


De prime abord, il est intéressant de dire que ce roman
d’Abdelhak Serhane est un cri contre l’injustice de la société
patriarcale. Il proclame une meilleure condition pour sa mère en
particulier, à qui il rend fortement hommage, et à toute la société
en général « les textes de Serhane sont un véritable cri, celui
« d’écorché vif » qui ne cesse de proclamer une meilleure
condition humaine pour ses concitoyens »2. Ainsi, Abdelhak
Serhane s’engage pour libérer sa mère comme le postule Violeta
Maria Baena Galle « Abdelhak est le personnage de libérer sa
mère, ou au moins sa mémoire, à travers la révolte contre le
père, attitude menée jusqu’à ses derniers conséquences avec la
mort du patriarche»3.De même, il s’engage dans un processus de
révolte et de rébellion pour libérer soi d’un système normatif
tellement archaïque et patriarcal. Pour ce faire, l’auteur donne la
parole à sa mère au sein de son mutisme pour faire part de ses
lamentations, de ses gémissements qui lui ont été infligés à son
insu. La violence subie par la mère dans sa vie conjugale émane
du monde d’inimitié que lui impose la discrétion et la soumission.
Le seul moyen pour extérioriser ses douleurs était les larmes et
les soupirs. Cela est mis en évidence par Karine Lambert qui
dévoile que :

« Cette violence qui émerge à l’intérieur de la


parenté et qui s’exerce dans le sacro-saint pilier

1
Ibid., 73.
2
KHATTARI S., 2011 : L’épanouissement de l’individu dans la
Nouvelle littérature marocaine d’expression française : L’homme qui
descend des montagnes de Serhane et le Fond de la jarre de Laâbi, in
Langues et Littératures, Vol.21, pp. 153-168.
3
BAEN, G., Violeta M., 2006: Messaouda : un autre exemple d’enfance
saccagée in sous la dir. Khalid Zekri, Abdelhak Serhane ; une écriture
de l’engagement, L’Harmattan Paris, p. 82.

29
de la société met à jour une intimité dont les
codes révèlent en profondeur des rapports de
genre, les relations interpersonnelles ou les
interactions s’exerçant entre un(e)individu et son
groupe d’appartenance. Ces fractures qui brisent
le quotidien d’une famille reflètent un certain
type d’organisation des rapports individuels et
sociaux »1.

L’approche genre qui vise une réorganisation des


rapports sociaux de sexe dévoile qu’il est intéressant « désormais
de refuser l’assignation à l’un ou l’autre sexe, de contester le
genre comme système de partition entre les individus»2. Par
ailleurs, comme le prouve Segalen Martine, le genre « est enfin
un processus relationnel, en ce que les caractéristiques associées
à chaque sexe sont construites dans une relation d’opposition »3.
Dans cette optique, le personnage de la mère a utilisé son sexe
comme une arme de subversion. Elle use à bon escient ce pouvoir
sexuel, d’abord pour protéger ses enfants de l’agression du père,
et ensuite pour faire preuve de son identité et de son existence au
sein du couple. Cette puissance de la mère, malgré la
vulnérabilité apparente de son corps, met en situation chaotique
son patriarche. Dans cette perspective, la mère saisit que la
faiblesse de son époux réside dans sa sexualité. Le jeune
narrateur déclare que «Notre mère usait de son sexe pour mettre
KO son principal ennemi. C’était son arme redoutable et elle
l’utilisait à bon escient»4. En effet, cette attitude de la mère fait

1
LAMBERT K., 2013 : Genre, pouvoirs et criminalité intrafamiliale en
Provence dans la première moitié du XIX siècle, in Anglade M.P., et al.,
Expériences du genre, intimités, marginalités, travail et migration,
Karthala et Le Fennec, Paris, Casablanca, p. 49.
2
SEGALEN, M., et MARTIAL, A., 2013 : Sociologie de la famille,
Armand Colin, Paris, p. 18.
3
Ibid., p.19.
4
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 40, 41.

30
une transgression avec l’omnipotence de et la prévalence
masculine. Elle met en péril le prestige viril de son époux. De
surcroît, c’est une stratégie de mise à nu de la hiérarchisation des
sexes. Cela va de pair avec l’idée qui consiste à démontrer que «
le vieux rêve de l’humanité- l’annulation de la différence ses
sexes- trouve, conjoint à la réalité du pouvoir des hommes, son
apogée dans l’affirmation de l’omnipotence masculine, qui peut
parvenir à absorber les caractéristiques du sexe féminin »1.

Par conséquent, la mère tente son émancipation en


refusant d’être un objet soumis à son patriarche tel que Simone de
Beauvoir le confirme « Elle n’est plus un objet soumis à un
sujet ; elle n’est pas non plus un sujet angoissé par sa liberté, elle
cette réalité équivoque : la vie. Son corps est enfin à elle
puisqu’elle a l’enfant qui lui appartient ».

De là, il s’avère que la mère exprime constamment une


volonté si forte de disposer librement de son corps. En fait, la
mère du narrateur épuisée de ces huit grossesses indésirables,
décide unilatéralement de s’adonner discrètement à la
contraception. Elle se rend compte de ce que Rahma Bourquia
révèle «le corps féminin est la cible du contrôle social et du
pouvoir des valeurs socioculturelles qui régissent le statut de la
femme et sa position dans la trame des rapports sociaux »2.La
mère parvient par le soutien d’une autre femme à adopter une
méthode contraceptive mettant terme à ses procréations qui ne
font pas l’objet de son propre choix « Elle avait réussi à
expliquer aux nones qu’elles en avait marre de tomber enceinte à
chaque rapport sexuel avec son mari. Elle désirait, leur dit-elle,

1
HURTIG, M.C., et al., 2002 : Sexe et genre, de la hiérarchie entre les
sexes, CNRS, Paris, p. 70.
2
BOURQUIA, R., 1996, Femmes et fécondité, Afrique-Orient,
Casablanca, p.69.

31
ne plus avoir d’enfants. Huit grossesses coup sur coup avaient
esquinté sa matrice et creusé ses cernes avant l’âge »1.
Quant au jeune narrateur, il adopte une attitude de
révolté. Une révolte contre son géniteur et contre les normes
sociales défaillantes. Tout au long du roman, « L’homme qui
descend des montagnes» le narrateur n’intériorise pas le modèle
patriarcal que son père essaie d’en faire l’ancrage. A cet égard, ce
narrateur-enfant approuve que « les adultes ne me permettaient
aucune faiblesse, aucun faux pas, aucune insubordination»2. Une
telle attitude, à propos des enjeux de la transmission, est en
parfaite adéquation avec ce que Merini Ahmed Farid note :
« L’adolescent semble en effet fermé à ce que les
parents veulent bien lui transmettre. Cette
opposition apparente qui peut parfois prendre la
forme de conflit incessant est une tentative pour
lui de trouver un écart suffisant, un espace de
liberté, afin qu’il puisse se construire sur le plan
des identifications de la sexualité3».

Il s’avère ainsi qu’actuellement, les jeunes ne veulent


aucunement reproduire le modèle archaïque de leurs parents. Ils
proclament en revanche plus de liberté. Le jeune narrateur, à
l’âge de dix ans, fait le choix d’une attitude subversive. Il se
donne la possibilité de se libérer de ses frustrations. Ce jeune
narrateur met à nu le despotisme du père et du frère. Il conteste
l’autorité étouffante de son père. Cela s’énonce clairement par la
manière dont il s’insurge « J’étais né sous le signe de lutte,
certes, mais aussi sous celui de la révolte et de la colère. Mon

1
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 122.
2
Ibid., p.69.
3
MERINI, A- F., 2008 : Rêve et transmission : de la tradition à la
créativité, in Fatéma Mernissi, A quoi rêvent les jeunes? Marsam,
Rabat, p. 49.

32
père et mon frère allaient se charger d’aiguiser cette colère et de
donner à ma révolte sa vraie dimension »1.
Par ailleurs grâce au rêve, le narrateur réunit ses armes de
révolte par lesquels il désire la mort de son père. Ensuite l’école
lui délivre un pouvoir qui dépasse de loin celui de son père.
L’école est devenue pour lui «Un lieu de civilisation des
autochtones»2. Ceci dit que l’école met à la disposition du
narrateur un pouvoir et une arme de lutte que le père ne possède
guère. Il reconnaît les bienfaits de l’école en avouant
que « L’école me procura mes premières armes de lutte »3.
L’accès du narrateur à cette école, lui permet d’élargir sa
connaissance et d’ouvrir la voie de nouvelles représentations.
C’est une victoire du narrateur sur le pouvoir de son père et sur
les normes patriarcales archaïques.

Conclusion

Cet article présente une étude des rapports de force


entretenus au sein de l’institution familiale traditionnelle dans le
roman L’homme qui descend des montagnes d’Abdelhak
Serhane. Dans ce roman, l’auteur a explicité sa vision de
dénonciation de l’autorité étouffante du père tout en brossant
l’image d’un père tyrannique, face à la soumission et la
subordination totales de la mère. Ce patriarche manifeste un
autoritarisme éclatant dans sa relation vis-à-vis de sa femme tout
comme ses enfants. En effet, cet écrivain met en cause ces
rapports hiérarchiques que le système patriarcal perpétue et
sacralise, tout en donnant libre cours à ses intentions de
1
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p. 31.
2
BOUGDAL, L., 2006 : Les temps noirs : la forge de l’ironie, in sous la
dir. Khalid Zekri, Abdelhak Serhane ; une écriture de l’engagement,
L’Harmattan, Paris, p. 23.
3
SERHANE, A., 2009 : L’homme qui descend des montagnes, Seuil,
Paris, p.59.

33
subversion transgressant l’oppression et les injustices du
patriarche. L’adoption du genre comme un outil d’analyse nous a
permis ici l’appréhension des différents rapports de pouvoir
entretenus entre les individus au sein de la famille.
Ce processus de dénonciation entérine l’abolition de la
hiérarchie entre les sexes. De ce fait, l’auteur libère le personnage
de la mère à qui il a octroyé un pouvoir sexuel par lequel elle
réalise sa victoire sur son patriarche battu sur le plan sexuel. Cela
dit que la mère acquiert un contre-pouvoir qui la fait sortir des
ténèbres de son mutisme et de sa soumission. En somme, ce
personnage maternel aboutit à disposer librement de son corps.
Tandis que le jeune narrateur révèle son intention de rebelle en
refusant d’incorporer le modèle patriarcale de son père qu’il
dénonce de manière acharnée. De même, son processus subversif
va s’améliorer grâce à sa scolarisation qui peut rehausser son
statut et par conséquent sa position au sein de la société. En effet,
l’école lui donne une suprématie sur son géniteur ignorant. Ce qui
fait détrôner le père du pouvoir absolu et lui enlève son
despotisme.
Mohamed BASSIM
CEDoc en Sciences Humaines et Sociales
Laboratoire : Equipe de Recherche et d’Etudes sur le Genre
(EREG)
Université Hassan II de Casablanca

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