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Exposé sur l’image de la femme dans le village de la honte de Soro Guefala

Introduction

Le village de la honte est ce que l’on pourrait appeler un roman de mœurs sociales.

Soro Guefala bâtit une œuvre de plusieurs romans dont la majorité est inspirée des défis devant être
relevé au sein de la société Africaine. Battante, rebelle, aventurière, parfois victime …la
représentation de la femme dans le village de la honte allie souvent fantasme et réalité, mais
contient toujours une part de vérité, une part de notre histoire. A la lumière des écrits, repassons
ensemble les différents portraits de la femme africaine et interrogeons-nous sur son image.

Nous essayerons de vous faire part au travers de ce roman de certaines traditions qui sont le socle de
certaines sociétés africaines pourtant quelque fois source de discrimination et ségrégation pour les
femmes. Par définition, L’image est le reflet d’un objet, d’un corps sur une surface polie et cela pour
notre contexte sous-entend : L’insertion de la femme dans le village de la honte.

I. Biographie et bibliographie de l’auteur

1.Biographie

SORO Guéfala est né à komborodougou dans le département de Korhogo (Côte

D’Ivoire). Il est professeur certifié de Lettre Moderne, il a servi à Dimbokro pendant dix ans dont il
encadrait la troupe théâtrale. Il a remporté le prix national du théâtre scolaire et universitaire. SORO
Guéfala était inspecteur de l’enseignement secondaire et chef d’une antenne de la pédagogie et de
la formation continue. Il est auteur de l’œuvre dramatique l’Ordonnance et co-auteur du Succès au
BEPC. Il est décédé en 2017.
SORO Guefala est, par ailleurs, auteur de trois textes inédits : «la terre promise »et «le cri du
caméléon» (théâtre), «le sang de l’amour» (nouvelles)

2.Bibliographie

SORO Guefala est un écrivain prolifique, il a comme œuvres :

• L’ordonnance ;

• Le village de la honte ;

• Les triples de Kodar ;

• Sang de l’amour ;

• L’amant de la femme ;

A. Présentation de l’œuvre « Village de la Honte »

Le village de la honte conte de 138 page publié à sud de l’édition en 2013 est l’ouvrage du professeur
certifié en lettre moderne SORO Guefala

B. Résumé de l’œuvre « Village de la Honte »

Kodongo, surnommé l’enfant-adulte à cause de sa curiosité et de son raisonnement. Il est fils du chef
de Kodara. Kodongo, décide d’aller sur la lune pour voir comment le monde se porte (p14). Le prince
de Kodara eu cette idée d’aller voir la lune après avoir entendu un adage qui dit que « le chat a
attrapé la lune », juste pour décrire un éclipse solaire. En dépit des conseils de sa mère et son père,
le roi Peladio afin qu’il abandonne cette idée, le jeune Kodongo était décidé à effectuer ce périple.
Kodongo, était âgé de cinq ans. Son âge ne sera pas un obstacle dans cette quête du savoir poussé
par la curiosité. Sous l’œil de ses parents, le jeune Kodongo entame son voyage en vue de retrouver
la lune.

II. La définition de la femme

Selon le Dictionnaire le Grand Robert, la femme est un « Être humain appartenant au sexe capable
de concevoir les enfants, à partir d’un ovule fécondé ». A cette définition, la femme un être
reproducteur c’est-à-dire capable d’engendrer. Aussi, notons que la femme est un être fragile et
inoffensif à qui l’on doit respect, dignité et honneur car elle représente la vie, c’est elle qui donne la
vie et en l’est le garant. Elle est aussi l’incarnation de la séduction, de la beauté et aussi du courage. A
ces définitions la femme se révèle être une créature importante pour l’homme, pour les enfants et
pour la société entière. Cependant, malgré l’aspect fragile et innocent de la femme, celle-ci est
parfois traitée durement, subit certaines formes de violences et vit dans de mauvaises conditions

III. Les mauvaises conditions de vie de la femme


Comme énoncé plus haut la femme subit certaines formes de violences qui portent atteintes à sa
dignité, à sa vie et à sa vie familiale. Ainsi dans l’œuvre Le village de la honte, cette forme de violence
est située à plusieurs niveaux.

1. Au plan culturel

Au plan culturel, l’auteur dévoile la souffrance de la femme en situation d’épouser le cadet de son
défunt mari. En effet la société africaine contraint la femme à respecter la culture africaine sans
exception et sans mot à dire. Autrement, elle se doit d’obéir à la tradition africaine recommandée
par les ancêtres et aussi à la religion. Cela est perçu à partir de la page 64 : « un homme était mort il
y avait de cela quatre lunes ; (…) la famille s’était réunie et avait demandé à la veuve d’épouser le
benjamin de son défunt mari, (…) vois-tu, expliquait le chef, la femme demeure un bien pour la
famille qui l’a doté. A la mort de son mari, elle doit donc revenir à un frère cadet de ce dernier. C’est
comme ça que nous procédons depuis des temps immémoriaux, (…) les coutumes ne l’expliquent
pas… ». Ce relevé nous montre que la femme est traitée sans son avis. Elle se doit de respecter ce qui
est déjà établit. Cela montre que la femme est une chose que l’homme peut utiliser selon son désir.
Ce passage à travers des termes comme « doté », « demeure un bien », montrent que la femme est
une propriété que l’on devrait posséder et « des temps immémoriaux », « les coutumes » attestent
que nous sommes dans un espace traditionnel, culturel. L’auteur dénonce cette forme de violence
faite aux femmes veuves.

Aussi nous avons la polygamie. Elle désigne l’union, le mariage d’un homme à plusieurs femmes. Elle
constitue aussi une forme de violence car cela montre la chosification de la femme et traduit
l’infidélité des hommes vis-à-vis des femmes.

Nous voyons cela à la page 99 « On l’avait ainsi livrée corps et âme à cet homme et depuis, elle vivait
un véritable calvaire. Ses coépouses ne lui rendait pas la vie facile ; son mari avait déjà trois épouses
avant son arrivée au foyer. » Ce fragment rend compte de la souffrance de la femme dans un foyer
polygame. A ce stade, la femme devient un outil et non un être humain. Voici présenter quelques
formes de violences au plan culturel qu’en est-il au niveau religieux.

2. Au plan religieux

A ce niveau SORO Guéfala évoque le mariage forcé et le mariage des enfants aux adultes. Le mariage
forcé est le fait de donner sa fille comme épouse à un homme parfois plus âgé sans l’accord de la
jeune fille. Cette forme de violence de la gent féminine est dévoilée à travers la femme qui a
empoisonné et tué son mari.

En effet celle-ci avait attenté à la vie de son mari car elle avait épousé ce dernier sans son accord.
Cela est perçut à la page 98 à 99 : « Une jeune femme à peine sortie de l’adolescence se présenta,
(…) elle avait seize ans et avait été mariée depuis quatre ans. Elle ne connaissait même pas l’homme
qu’elle épousait. La première fois qu’elle le vit, c’était dans la chambre conjugale, la nuit de leur
mariage ; il semblait plus âgé que son propre père, à elle. » Ce passage dénonce la violence faite aux
jeunes filles et contribue à la mauvaise condition de vie de la femme. Cette violence est le mariage
forcé mais aussi le mariage des jeunes filles mineures aux adultes. Ce genre de rapport entraine des
effets néfastes sur la vie de la femme et rendent celle-ci vulnérable. L’auteur dénonce donc ce fait
qui dévalorise la femme. Dès lors qu’en est-il de la violence au plan physique et social ?

3. Au plan physique et social

Au niveau physique, la mauvaise condition de vie de la femme est la maltraitance du corps de la


femme. Dans l’œuvre certaines femmes sont battues et réduites au bas de l’échelle. La maltraitance
physique de la femme est perçue à travers le personnage du nom de Toumafa à la page 94 : « elle
répondait au nom de Toumafa. Elle pleurait à fondre l’âme au plus sadique des hommes : son mari
l’avait battue à sang. » À travers le verbe conjugué au plus-que-parfait « avait battue » l’auteur
dénonce la violence physique exercée sur la femme. Cette même réalité se perçoit à la page 107 : «
mais très tard dans la nuit, alors que tout le village était profondément endormi, on entendit une
femme pleurer à grands cris :

Son mari la battait férocement. » L’adverbe « férocement » montre la cruauté sanguinaire avec
laquelle l’homme bat sa femme et traduit la violence cruelle que subie la femme.

Aussi il y a l’accouchement excessif des femmes causé par les hommes. Cela constitue une violence
physique car l’accouchement excessif et sans limite dégrade la forme physique de la femme. Cela
entraine la vieillesse rapide de la femme et conduit à faner la femme. La page 99 en est une
référence : « Elle n’aimait pas du tout cet homme mais elle fit des efforts surhumains pour lui faire
plaisir puisqu’elle lui donna coup sur coup trois enfants en quatre ans. » Cette phrase traduit la
souffrance de la femme en situation d’accouchement excessif.

Cette partie nous a permis de voir la violence du physique de la femme. Voyons ensemble les
violences au plan social.

Au plan social la femme subit des violences parmi lesquelles nous avons l’abandon des jeunes filles
par leurs parents aux mains des personnes plus âgées qu’elles. Aussi nous avons la dévalorisation de
la femme à travers le déshonneur.

Cela est perçu à la page 94 « fort ému par le spectacle que présentait cette femme quasiment mise à
nue par son mari… » Cette phrase déclarative met évidence une femme mise à nue par son mari.
Cela montre le déshonneur que subi la femme du fait de son mari et aussi cela traduit le manque de
dignité de celui-ci qui n’éprouve aucun respect pour la femme.

Au total, l’auteur à travers le personnage qu’est la femme dénonce les violences que subissent les
femmes en générale. Ces femmes sont une représentation de toutes les femmes qui subissent des
violences quelconques.

IV. Le rôle de la femme dans le village de la honte


La femme joue un rôle très important vue quelle est le seul à s’occuper des travaux champêtres, des
taches domestiques et des enfants. Toutes ces corvées citées plus haut montrent le rôle décisif de la
femme dans le village de la honte.

V. Les differentes discriminations faites aux femmes

La discrimination est le traitement défavorable de certains groupes humains via la réduction


arbitraire de leurs droits et contraire au principe de l’égalité en droit.

Tous les points qui seront énumérés constitues en quel que sorte les causes de l’image dégradé de la
femme présente dans le roman.

1. Au plan social

Dans le village de la honte les femmes n’ont pas le droit de prendre la parole dans une assemblée,
elles peuvent seulement le fait si l’on leurs accorde de parler pourtant les hommes eux peuvent
prendre la parole sans problème. La femme est victime d’humiliation publique, d’où la discrimination
sociale. Ceux-ci sont des grands faussé qui ne nous laisse pas indifférents. (Référence Page 101-102)

2. Au plan familial

Nous voyons que dans l’œuvre de Soro Guefala la femme est victime de discrimination familiale car
dans le chapitre 3 nous percevons que c’est seul la femme qui accomplie les travaux champêtres,
domestiques et même la tenue du foyer. <<La femme constitue une main d’œuvre inestimable >>
ces dits du chef de Gopanledouo le confirme. (Référencepage64)

3. Au plan conjugal

Dans la vie de couple, la femme est obligée de se soumettre. Bien vrai que la soumission est
essentielle pour l’évolution d’un couple ce n’est point pour autant qu’on doit obliger la femme a la
pratiquée. En effet l’obligée à se soumettre devient une sorte d’esclavage. De plus les coutumes
prônent la polygamie, le mariage précoce et forcé sans oublier les innombrables bastonnades et les
grossesses à risques comme ce fut le cas de la jeune fille de quinze ans du nom de Toumafa dans le
village de Banasso. La femme est donc un bien de satisfaction de besoins indécents et cela est
certifiée par cette affirmation du chef de Gopanledouo :<<La femme demeure un bien pour la famille
qui l’a dotée >>. (Référence Page 98-99)

4. L’exclusion des femmes mères de jumeaux (82)

Dans le village de la honte de Soro Guefala , les femmes mères de jumeaux sont flagellées et traitées
d’impur car selon la coutume des habitants de Nadouleupleu seuls les animaux peuvent donner
naissance à deux ou trois petits et même plus. (Référence page 82)
VI. Les calvaires infligés aux femmes

1. La femme assujettie

« Le village de la honte « peint la femme sans défense, innocente à la merci de la société. Elle est
assujettie et chosifiée. Son coté secret lui est arraché, elle est humiliée devant ses semblables. Ce
déshonneur et cette injustice sont remarqués dans l’œuvre romanesque de SORO GUEFALA. La
femme, la source de vie, est devenue une source d’humiliation pour la société.

2. Imposition de mari

Privée de liberté, la femme n’avait pas le pouvoir de choisir son nouveau mari si son premier époux
venait à mourir car disent-ils les seuls hommes capable de remplacé le défunt est bel et bien l’un de
ces frères (Référence page 65-66).

3.les femmes mères de jumeaux doivent-elles être blâmées ? (pages 84-85)

Les femmes mère de jumeaux ne doivent pas être entièrement blâmée car donner naissance à deux,
trois ou même plusieurs enfants n’est en rien une fin en soit. Et si cela est un délit, il sera sage de
blâmer les hommes car ceci ont leurs part de responsabilités dans ce délit. Les habitants de
Nadolepleu doivent comprends que les hommes sont autant coupable que les femmes. Ils ne sont
que des caprices de la nature. (Référence page 84-85)

VII. La révolte des femmes face à leurs conditions de vie

Vu toutes ces situations humiliantes et pesantes, les femmes ont décidées de se révolter par divers
manières. Les points qui suivent désignent les conséquences de l’image dégradée de la femme.

1. La première révolte de la femme (PAGE 64-66)

Dans le village Gopanledouo une femme ayant perdu son époux devait se soumettre à la coutume
qui était d’épouser l’un des frères de son défunt mari mais à l’étonnement de tous, elle a
catégoriquement refusé de le faire et a traité cette coutume d’incestueuse. Cela a été la première
révolte de la femme.

2. La deuxième révolte de la femme (PAGE 98-102)

Nous avons aussi le cas de la femme qui subissait une violence conjugale qui se traduisait par des
bastonnades de la part de son conjoint qui ne cessait de la tabassé sans motif. La femme vivait
effectivement avec un conjoint polygame. Étant fatigué de cette situation, la femme a essayé
d’empoisonné sont mari et a elle-même essayé de mettre fin à ses jours. C’est une grande révolte de
la femme.
On a aussi le cas de la jeune fille Toumafa qui a été marié dès son bas âge et a enfantée à l’âge de
treize ans. Elle aussi subissait la violence et la jalousie excessive de son mari. Mais étant révoltée, elle
a décidé de faire part de cette situation à Kodongo qui détenait une place non négligeable dans le
village celui-ci décida d’exposer le problème au publique d’où la véritable révolte de la femme.

Conclusion

Au terme de notre étude menée sur l’œuvre le village de la honte nous retenons que SORO Guéfala
dénonce la mauvaise condition de vie de la femme, la violation des droits de la femme ainsi que les
violences que subissent les femmes. Cette dénonciation c’est fait au plan culturel, religieux, physique
et social. Toutes ces violences entravent la liberté et l’épanouissement physique, moral, religieux,
culturel et social de la femme. Pour notre part la femme en tant qu’un être fragile, sans défense doit
être traitée avec beaucoup d’attention et doit être respectée. L’on doit au lieu de la maltraiter créer
de bonnes conditions pour la femme.

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