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Anna swoboda
Universite de Silćsie. Katowice. Pologne
E-mail : annaswoboda@vp.pl
,,ume :
- rduction
young girl, a _young woman, a woman. I preoccupy myself with sexuality and love
because I know neither. > C'est nous qui traduisons.
8
Les titres Riwan ou le chemin de sable et Mes hommes d moi seront respectivement
abreges RćS et MHM pour les refćrences dans la suitę de nos analyses.
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-,llneur. le dćjd-dit d'une ćvidence pró-existante au roman et par lui
:ndu manifeste > (Duclręt, 1979 : 453). En premier lieu, nous etudions
_r sexualitć et l'amour au sein de l'union polygame, pour voir si la
,:tist-action sexuelle et l'epanouissement afł'ectif de la narratrice autant
,le de Ranra dependent de leurs 6ges et vćcus respectifś. Nous
.l]ordons encore leurs techniques de seduction et leurs stratćgies
_'adaptation dans l'union polygame. En second lieu. nolls nous
-,lncentrons sttr Dior et son jeu a la f-enrme emancipee occidentale,
_ )ans cette logique, nous demontrons comment la trarratrice-
,:(,)tagoniste se comporte dans ses relations intimes.
Nous nous
,:,nchons ćgalement sllr sa rćactiorr face au regard
masculitr qui la róduit
:rn objet sexuel. Enfin" nous essayons de savclir si la quóte de l'amour
- ..1Lr plaisir des trois personnages analyses est une rćussite.
{mour et sexualitó dans l'union polygame
l3
Pour cette raison, elle a une position spćciale dans la concession
marabout : < Privilógiće parce que je n'ćtais pas remise, pri
parce que je n'Ótais plus une petite fille, privilógiĆe parce que peut-ctre
i'avais connu d'autres hommes, privilćgiće parce qu'ayant connu
chose, mon choix d'ótre une ópousę du Serigne avait plus de valeur
(RCS : I72).
La nanatrice souligne plusieurs fois sa libertć de choix,
oratoire adressće implicitement au lectorat fćministe occidental mal e
l'aise avec sa dćcision de rejoindre un foyer composć de
femmes et ot un seul homme (Rofheart,z}I4: 64) rćgne en
absolu. A trarrers ce schóma apparaissent les premidres reprósentations
conflictuęlles du sociogramme de l'amour : la narratrice se situe i
opposĆ du di Scours occidental, malS elle rejette parallćlement
des fćministes africaines qui critiquent la polygamie. Pour reprendre les
propos de Gallimore, < la narratrice semble reproduire le schema du
discours nćgritudien [...] auquel les fćministes africaines se sont
catćgoriquement opposees > (in Azodo et de Larquier, 2009 : 197). Bien
que son choix soit libre, elle n'a pas plusieurs altematives : le
avec le Serigne reste la voie pour se rćintćgrer d sa sociótó d'
(Coly, 2010 : 27) tel qu'elle l'explique : < Je n'avais plus le choix.
J'ćtais lżr parce que je ne savais plus ot aller. La disponibilitć que j'
pour recommencer, pour apprendre, pour Ótre, pour vivre, m'avait
permis d'accepter que tout d'un coup on m'annongAt que j'ćtais mariće
ż un homme ir mon insu [...] > (nCS : 145).
Sa situation sociale est donc l'une des raisons qui explique son choix
d'ópouser le Serigne. Toutefois, et le rćcit le souligne plusieurs fois,
narratrice retrouve surtout un lien sentimental et intellectuel avec
marabout. Elle est < celle avec qui il discutait, avec qui il mangeait,
qui il demandait son avis > (RC§: 170). Cette complicitć luipermet
se sęntir supćrieure żr ses coópouses.
M6me si la protagoniste demeure un peu żr l'ćcart des autres
du Serigne, elle participe ż leur vię. Les ćpouses du saint homme
vivent que dans l'attentę de passer une nuit avec lui : entre-temps,
se parfument, s'habillent et se font belles. En effet, < Qui possćdait
sexe, possódait le mari > (RCS: l98), assure la narratrice. Elle
apprendre d ne pas ótre jalouse quand le Serigne appelle une de
coópouses ou prend une nouvelle epouse. En consóquence, il n'y a
qu'une issue : se doter d'une arme puissante, en l'occurrence
sóduction.
74
du
giće Maintenant je coInprenais pourquoi dans certaines rćgions d'Afl-iq
ótre I'óducation sexł-lelle des petites f'illes ćtait l'initiation la plus importan
Des femmes specialisćes, iderltifićes dans la colnllltlnautć. prenaient
utre
charge les jeunes filles d eduquer et se retiraient avec elles dans
ur >
lieux secrets. pour leur apprendre les techniques de la seduction.
|'alnour. de l'acte sexuel. Le but: retenir l'honrme. le mari. le possć
tion le lrlallipuler, le dominer.
mal ż Le tuer.
eurs Par le sexe.
aitre Si necessaire. (R(§: 20l)
tions
ue i Le motif du sexe comme outil est pregnant dans Ri.v,ąn ou le chem
celui . :uble. Le serigne detenant tous les pouvoirs móme celui du sexe.
e les ]Ous€s rivalisent af'in de lui plaire. La narratrice. alors qu'elle est u
a du :ir ilegiee parnri les autres femmes, participe d ce jeu. pour Jacqueli
sont ,Lrti" elle seduit le Serigne par sa < bouche Iyrique >, en le clrarm
Bien , -c soll intellect et ses connaissances (in
Azodo et de Larquier. 200
riage .-i;. Avec le Serigrre. la trentenaire trouve enfin cet ( echan
gine ,.:rlain > si longtenrps reclrerche : elle pettt non seulement lui parl
hoix. ,:is etrcore ćtre
ecoutee et conrprise. En tant que roman d thćse, Riv
avais le chemin cle sable idealise la polygamie et re.jette le rnod
aussi _lidental de la re|ation exclusive. Cependant, la narratrice seduit
marióe -lrabout grdce d son education occidentale. Nous voyol,ts donc
_l\€&u deux discours contradictoires sur l'amour: celui ot la f'ęm
choix --.pte d'ótre soumise d l'hornme et celui ou elle devient sa partena
ois, la :]lectLrelle. De surcroit, l'union polygarne est f'aussement remise
vec le :stion quand le serigne confesse d la narratrice : < si tu avais ete
eait, i ::lićre fbmme que j'avais connue- je n'en aurais pas pris d'autre.
met de :.1 solTllTl€ de toutes mes Ćpouses plus toi-móme ) (RC]S: l91
.-rtant il en prendra une nouvelle apres la narratrice. toLlte chose q
mmes ^,.luieversera:
me ne
, elles Ce que je ressentais A prćsent. je ne savais pas si c'etait de la jalou
dait le ou si c'ćtait de la dćception ou de la tristesse. Jalousie parce qu'u
e doit llouvelle ótait arrivee. Dćception parce qlle je l'avais su par
de ses lnauresque. Tristesse parce que Ie Serigne qui ćtait mon ami, ne m'
a plus
avait pas parlć. Iui qui ne me cachait rien. (RC§: l90)
nce la
75
Le mariage polygame, bien que prćsente sous un angle tres positif-.
par exemple, l,amitić a,ec
reste fbnde sur-la dómination de l,homme.
le marabout, trds importante pour la protagoniste, n,est possible
que
J,avaisdormid,unsommeilprofondetbienfaisant,uttsommeil
enfin le vrai
avoir connu
rćparateur de toute une vie de tourments' aprćs
Depuis longtemps que je chercl.ais, c'ótait
la
et pur plaisir- [",l tendresse,
premićre fois'qu:un'ho,"*" *,uuiit fait
l,amour avec tant de
corps et de mon plaisir du moment m
[..,] La sensation de mon je n,avais senti autant de douceu
semblait un.-pr-ńie.e. Jamais avant
clrez un lromme, (RC,S: l64-165)
,76
Des positiolls parfbis dćsagrćables. mais puisqu'oll jouait d la fetnnle
qui s'y connaissait. ot-l 1-1'osait nrćme pas se plaindre et dire qrre.
finalenlent, cela ne valait pas ulr clou. L'amour devant un nliroir.
l'amour sur un tabouret. tout cela pour rien. (Rć§ : l 65- l 66)
Elles exćctrtaierrt des danses qui imitaient l'acte sexuel et d qui tlrietlx
llrieux. des lnotlvetnents lents et denses clui faisaient trailler le plaisir
aux lnouvemellts saccadćs qui menaient d la .ioLrissance rapide et
fbudroyante. Apres ces sćallces de dófoulenlellt secret et nocttlrne. elles
s'endornraient essouft-lćes. les sens apaisćs et le lendemain, reprenaient
leurs attitudes de poupćes sages et douces. (RCl§: 89)
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idealisće de l'union polygame et transgresse l'ordre traditionnel,
Offerte au Serigne pai son pdre. la jeune fille doit se soumettre żr la
convention sociale pour survivre. Sa situation est bien diffćrente de
celle de la narratrice. L'union de Rama avec le Serigne se fait presque
sans mots. La jeune fille apparait confuse, dósorientće, innocente. La
narratrice sęmble projeter ses propres sentiments en racontant ce
personnage : < Rama dćcida secrdtement de considćrer le Serigne
u-n grand pćre > (rtCS : 7ż). Cette projection est encore visible
"orn..
dans la conitructńn du personnage, la narratrice regrettant < d'avoir
voulu ótre autre chose, [...] d'avoir rató une vie, peut-ćtre ) (RC,S : 1 1 1).
Rama, pour sa part, reprćsente son dćsir d,ótre pure, enracinće dans
la culture traditiónnelle. seulement, brutalement arrachće de son
milieu, la jeune fille n'a plus de rępćres : elle ne sait pas comment se
comporter avec cet homme 69ó, devenu tout d'un coup Son ćpoux. La
confusion du personnage est visible d plusieurs reprises. Quand Rana
se retrouve seule avec le marabout pour la premidre fois, ce dernier
lui
(
demande de lui masser les genoux. Obćissante, elle s'interroge : Etait-
elle en train de masser son grand-pdre ? Le Serigne ? Ou l'ćpoux ? ))
(RCS : 72) Contfairement żr la narratrice qui a dćje eu des relations
sexuelles, Rama ne connait pas encore les gestes de seduction, Voild
pourquoi elle interprćte le massage des genoux de fagon innocente. son
manque d,experience transparait dans la peinture de sa premićre nuit
avec le Serigne :
Rama. quant ż elle, n,aurait su dire si elle avait ćtó trouvóe vierge ou
non, apńs cette nuit passóe pour la premićre fois avec un homme. [...]
Le seiigne n'avait fait aucune aIlusion i ce sujet, ne lui avait fait aucune
I."*u.qi", [...] Rama ćtait seulement certaine d,une chose : elle n,avait
jamais touiho un lromme d,aussi prćs. [...] Des jambes d,homme
"n'avaient
jamais ćcartć ses jambes, le bas de Son corps n'avait jamais
accuęilli la chose dont toutes les jeunes filles parlaient SanS oser la
nommer. (RCS: 78)
Elle n'arrótait pas de fixer son regard sur ce membre qui semblait ótre
telrdu vers elle, en prenant des proportions ćnormes. secouće cle
fiissons, elle ccltltinuait A le fixer. Ayant finid'uriner. |'homme qui tle
se rendait pas compte qu'on l'observait, secoua sol] sexe et Rama en
jouit presque. car elle serrtait dejd ce sexe en elle.
[...] A paftir de ce
jclur-|d, Rama tle donnit plus. Elle fut litterairement hantće par ce
Inembre qu'elle voyait partout. (RCl§: 207)
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En consequence. tous les personnages autofictif's buguliens se
,3ntent dćracinćs et nulle part chez eux. Sans pouvoir trouver sa place
.,.]lls son contexte culturel, Ken Bugul ne pouvait pas non plus
erprimer librement : le depafi de la nrćre lui a < fbrrnć la bouche >
\hilrou. 2013 :35). Ainsi. ses personnages fćminins < se tbnt toujours
re raison de se taire et de se laisser hanter de l'interieur par une peine
]jrete qu'elles sont condamnees ou se condamnent d'elles-nrćrnes ż
,,
re toutes seules > (Ahihou. 1ó. : 38). La crise de Dior et le fait qu'elle
. :llmence d parler ollvertement de ses expćriences, au lieu de rester
,iermee dans le silence, marquent une nouvelle ćtape dans son
:toire. Pour l'auteure, l'ócriture est aussi un moyen de s'extórioriser
:,_s linrites : ainsi qu'elle l'avoue d Jeanne-Sarah de Larquier. il n'y a
. de sujets tabous quand elle est dans la peau de Ken Bugul (in Azodo
je Larquier,2009 : 323), Contrairetnent żr Riu,an ou le chemin de
-,lr,. ot la conduite de la narratrice ret'lćte le discours social
:itionnel. Dior se retrouve dans une situation conflictuelle.
)e la coupure prćcaire des liens afTectifs avec la mdre a rćsulte un
_: emotionrrel. bien visible dans la qućte anroureuse et sexuelle de
: l'outefois, les personnages dont l'int'luence est perceptible dans
--,xualitć sont (( les deux hommes de sa vie >: son pere et son frere.
, ].re. sosie du pćre de Ken Bugul, est idóalisć tout au long du roman :
Je devais respecter mon frćre selon la tradition. [...] Mais j'avais besoin
de le dominer, de lui faire ce que je voulais, Il s'y complaisait. Quand
je ne le manipulais pas, il se posait des questions. Il ćtait malheureux.
(MHM:206)
82
Dior fićquente donc d'autres homnres au cótć < tiagile > et qui lui
,:pellent son frćre. ll est interessant de voir conment les rapports avec
, :} pe d'hommes font partie de son < jeu żr cache-cacl.te >. Pendant une
cursion avec un groupe d'amis, elle a une liaison furtive avec un
,,.ne homme, pourtant fiancć d une Amóricainę :
_)ror joue d la femrne enrancipee dont le seul but est de sćduire les
,illes. Elle
essaie d'Ótre < moderne >. independante, puissante. Dans
;ison avec le fiance de l'Americaine, elle souligne sa propre
,.ritć:elle ne fait que < ceder > d ses avances. Les verbes
_:uire >. < utiliser > et < laisser > montrent son attitude completement
, Llrvue d'ćmotions. Genćralement. c'est Dior qui cherche. exploite
. -suite abandonne ses proies.
* c&use de ses pulsions vengeresses trouverait source dans son
-- l;e, En effet. quand la petite Dior urine dans son
slip err classe. tous
--1ręons. y compris son frćre. la ridiculisent pendant des annees :
213). En realitó, Dior souffre d'un blocage affectif : les deux hommes
de sa vie lui manquent et sa vie est sans repdres. Ses choix sexuels
peuvent aussi traduire une rćvolte, la subversion de l'ordre traditionnel.
Elle a des attitudes et conduites masculines : elle ne s'attache pas d une
seule personne afin de toujours rester en position de pouvoir.
son desir de ressembler aux hommes ęst visible suftout lors sa
rencontre avec deux < intellectuels > qui tiennent un discours misogyne
ravalant les femmes d des objets sexuels. Dior se trompe sur les deux
hommes en pensant qu'elle represente ( une femme exceptionnelle d
leurs yeux << (MHM: 14). Ainsi, elle se situe en position du pouvoir et
se fait < leur complice pour dćnigrer les autres femmes > (MHM: |7).
Dior veut avoir des rapports d'ógal d ćgal avec ces hommes, leur parler
de littćrature, de politique, de la vie, enfin d'elle-móme. Pour elle, cette
stratógie est un moyen pour óchapper ż l'objectification, de se sentir un
individu, móme si cela exige de tourner le dos aux autres femmes.
seulement, elle est reifiće :
L'un. le plus exubćrant. m'avait dit en souriant ne pas ćtre dćęu. < De
quoi ? > lui avais-je demandć. t...] Il m'avait regardć droit dans les
yeux : < De tes lćvres >, avaitil rćpondu en óclatant de rire. Il m'avait
dit qu'il avait entendu parler de nres lćvres pulpeuses, donc de ma
sensualitó et qu'au lit je devais 6tre torride. Je fus surprise de son
comportement et il avait ajoutó : < J'airnerais te baiser | > (MHM: |8)
e
e [l]ls avaient envie non pas de nre faire l'alllour. mais de me baiser" Faire
n l'amour c'est diffćrent. ll y a du sentiment, une colnmuniolr, un partage.
je crois, je ll'en sais riell. Eux. c'ćtaient baisęr une femtne. Baiier pńr
:
possćder, prouver, tester, go0ter. (MHM: l6)
s
<
.
:n realite. Dior est toujours d la recherche d'une relation afl'ective.
e lilrase < je n'en sais rien ) suggere qu'elle n'a pas encore vecu cette
^erience. Les propos de la protagoniste au
sujet des relations intimes
,: souvent
contradictoires. Aprćs la rencontre au bar. elle declare
- :lle ne s'intćresse plus aux hommes. puisqu'elle n'en trouve pas qui
n:
;l
:lissent les criteres des deux homnres de sa vie. pourtant. elle a.|oute
: ;]le ne veut pas se prendre pour ( une femme blasće > qui tiouve
- -.e les honrmes etaient tous des nuls. ir part son pere et son frćre >
a:
'! \ I : 23 ; 24). En menant son jeu de la fbmme emancipće, Diclr se
- ,Ltve dans une
impasse.
__
- :lclusion
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