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HESPUL
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Avant-propos
Hespul est une association loi de 1901, dont l’objet social est le développement de
l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Elle est spécialisée depuis 1991 dans la
promotion et les opérations de démonstration de la filière photovoltaïque, et plus spécialement
dans sa version raccordée au réseau.
Entre 1993 et 2001, Hespul a coordonné plusieurs projets de démonstration financés par
la Commission Européenne (DG TREN) visant à l’installation de systèmes photovoltaïques
raccordés au réseau de faible puissance.
L’expérience acquise par Hespul au cours de ces projets de démonstration se traduit par
une expertise à la fois technique, économique et juridique sur les conditions de mise en œuvre
du photovoltaïque en France. Elle permet d’accompagner les maîtres d’ouvrage, les
développeurs de projets ainsi que les pouvoirs publics. Par ailleurs, Hespul participe
désormais à plusieurs groupes d’experts internationaux comme la Plate-forme Technologique
Européenne du Photovoltaïque et l’Agence Internationale de l’Énergie.
En parallèle de cette activité qui reste principale, Hespul a été intégrée à partir de 2000
dans le réseau des Espaces-Info-Energie mis en place par l’ADEME avec la responsabilité
géographique du département du Rhône et une compétence multi-filières, énergies
renouvelables et efficacité énergétique comprises. Cela a permis de mettre en pratique une
approche territoriale parfaitement complémentaire des aspects purement techniques déjà bien
maîtrisés.
Le présent rapport, rédigé par Violaine DIDIER sous la direction de Bruno GAIDDON,
consiste en l’analyse des données de production de systèmes photovoltaïques avec les
données de production et de consommation d’électricité nationales, afin d’évaluer le potentiel
de développement du photovoltaïque dans le mix électrique français.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Introduction
Peu développée en France jusqu’à présent, l’électricité d’origine photovoltaïque est l’une
des énergies renouvelables encouragées par la bonification de son tarif de rachat en juillet
2006.
Son développement se heurte cependant aux idées reçues et au manque d’études
financées sur le sujet et peine à s’imposer comme une solution sérieuse de production
d’électricité en dehors des zones rurales ou insulaires.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS ..........................................................................................................................2
INTRODUCTION ...........................................................................................................................3
SOMMAIRE ..............................................................................................................................4
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix énergétique français – mai 2007
Ces réseaux se distinguent par la tension sous laquelle ils acheminent l’électricité et par
le(s) organisme(s) qui les entretiennent et les exploitent ; et ils sont séparés par des postes
électriques qui reçoivent, transforment et répartissent l’énergie électrique.
• Ce réseau est interconnecté avec les réseaux de certains pays proches, de façon à
former un ensemble européen fonctionnant à la fréquence de 50Hz avec une grande
stabilité.
• Les réseaux de distribution sont quant à eux gérés par EDF ERD et par des entreprises
locales de distribution d’électricité (ELD). Ils assurent la livraison d’électricité aux
consommateurs qui leurs sont raccordés à moyenne tension (HTA), 15kV et 20kV (villes,
agglomérations, grandes surfaces, usines, …) ou à basse tension (BT) 230/400V
(particuliers, collectivités, PME , PMI, …).
• Il peut exister localement des sources de production qui injectent de l’électricité sur ces
réseaux : cogénération, éolien, photovoltaïque, …
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Les énergies dites de « base » sont utilisées pour assurer une production d’électricité
régulière correspondant au minimum de consommation. Leur production varie très peu au
cours d’une journée. En France, cette production de base est assurée par les centrales
nucléaires, qui sont puissantes mais longues à démarrer et non conçues pour des cycles
arrêts-démarrages fréquents, et les ouvrages hydroélectriques au fil de l’eau.
Les énergies dites « de pointe » sont utilisées pour pallier les pics de consommation.
Leur production peut donc connaître d’importantes variations horaires, journalières ou
mensuelles. Les centrales de productions de cette énergie de pointe, les centrales thermiques
et les barrages hydroélectriques par exemple, sont généralement très rapides au démarrage
(entre 5 et 20 minutes) donc très réactives en cas de besoin.
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Contribution du PV dans le mix énergétique français – mai 2007
Les énergies renouvelables ont pour l’instant une place peu significative dans le mix,
mais leur production connaît une hausse régulière.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Cette chute est surtout due à la production hydroélectrique qui atteint son maximum en
avril et mai représentant respectivement 15,7 et 16% du mix. Plus faible en hiver (entre 7,7%
et 10,2% de novembre à février) mais plutôt constante le reste de l’année (autour de 11%), elle
augmente aux mois de mars, avril, mai, en raison de la fonte des neiges qui alimente les cours
d’eau.
Le nucléaire tient jusqu’à 83,8% de la production en été (en août) et connaît un minimum
de 70,7% en mars en raison de l’augmentation de la production hydroélectrique. Au-delà de
ces extrema les variations de la part de nucléaire au cours de l’année sont faibles comparées
à l’importance de la part représentée (78,3% en moyenne).
En ce qui concerne les énergies renouvelables, leur production étant en constante
augmentation, il est difficile de dégager une logique sur leur pourcentage de participation dans
le mix.
Au cours d’une journée, la production de « base » produite par le nucléaire reste quasi-
constante tout au long de la journée, même la nuit (Figure 7).
L’hydraulique contribue à la fois à la base et à la pointe puisqu’il représente une part
importante de la production d’électricité tout au long de la journée et compense les pics de
consommation du début (8h) et de fin de journée (19h).
Comme on peut le voir sur la figure 8, le charbon, le gaz et le fioul ajustent la production
à la consommation de manière plus fine et confirment leur rôle dans la production de pointe.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
constitue la base , l’hydroélectrique est mi-base mi-pointe et enfin la filière thermique définie la
pointe.
On peut se demander alors quelle place est laissée dans ce mix pour les énergies
renouvelables. Elles n’ont pour l’instant que peu d’effet sur celui-ci malgré leur constante
augmentation, mais quel sera leur rôle si leur part vient à augmenter? Auront-elles un rôle de
pointe ou de base ?
Les ressources naturelles comme le vent ou le soleil peuvent être constantes à l’échelle
d’une année, mais très variables d’une journée à l’autre ; la production d’électricité éolienne ou
photovoltaïque ne peut donc pas s’effectuer sur commande, contrairement aux moyens de
production conventionnels cités ci-dessus pour lesquels peuvent être faites des prévisions de
production annuelles ajustées chaque jour.
Si elles ne peuvent pas être « appelées » pour ajuster la consommation, les énergies
renouvelables ne peuvent pas être définies comme énergie de pointe ; mais, n’étant pas non
plus assurées de produire de façon constante sur une période donnée, peuvent-elles faire
partie de « la base » telle qu’on la définit aujourd’hui ?
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Le nucléaire, s’il ne rejette pas de CO2, génère des déchets classés selon l’intensité de
leur radioactivité et la durée de nuisance potentielle des radioéléments (durée de vie). Les
déchets sont considérés à « vie courte » s’ils ont une demi-vie inférieure à 30 ans, et à vie
longue au-delà. Ceux qui ont les durées de vie les plus longues nécessitent d’être confinés
pendant des périodes de l’ordre du million d’années avant que leur radioactivité ne redevienne
équivalente à celle trouvée dans le milieu naturel. Il n’existe actuellement pas de solution
définitive de gestion pour ces déchets et ils sont entreposés chez leurs producteurs respectifs.
Les déchets de très faible radioactivité (TFA) à moyenne radioactivité (MA) sont stockés dans
des centres de stockages gérés par l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets
radioactifs).
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Contribution du PV dans le mix énergétique français – mai 2007
Ces 2 actions sont complémentaires et visent à réduire nos besoins énergétiques (toutes
énergies confondues) à la source, car, en effet : « l’énergie qui ne pollue pas est l’énergie
que l’on ne consomme pas !».
C’est la lumière qui permet de produire l’électricité et non la chaleur, la production est
donc fortement dépendante de la luminosité extérieure : de l’ensoleillement, de la nébulosité et
de la longueur des jours ou encore de la disposition des panneaux solaires.
Sur une année, l’ensoleillement total reçu en un même endroit varie peu (de l’ordre de
+/- 0,3%), par contre il peut varier significativement d’une journée à l’autre, voire d’une heure à
l’autre. L’ensoleillement d’un mois ou d’une journée précise peut être totalement différent
l’année suivante. On observe cependant des tendances dues à l’angle du rayonnement solaire
sur la Terre : la production atteint son maximum en été, quand les jours sont plus longs et
l’angle plus élevé, et son minimum en hiver, tout comme elle atteint son maximum journalier en
milieu de journée quand le soleil est au zénith.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
L’énergie produite par les panneaux photovoltaïques augmente de janvier à juillet où elle
atteint un maximum puis décroît jusqu’en décembre (minimum de production). La période de
plus grosse production (>1000kWh par mois) s’étend de mars à octobre.
La part d’émissions évitées atteint des maxima en mars et en juillet et des minima en
avril, mai et décembre.
Le pic du mois de mars s’explique par le fait que la production thermique est encore
égale à 15,5% (tableau 1) alors que le PV commence à avoir une production conséquente. Un
pic de production PV en juillet provoque un pic de la courbe de CO2 évité malgré la faible part
de la production thermique ce mois-ci.
Les creux observés en avril et mai correspondent à un apport minimal de la filière
thermique dans le mix électrique, 4,4 et 3,8% respectivement pour avril et mai, remplacé par la
production hydroélectrique qui atteint ses maxima, 15,7 et 16%.
Les faibles valeurs des mois d’hiver correspondent à des jours courts et un faible
ensoleillement et donc à une faible production PV mais les valeurs restent plus élevées qu’en
avril et mai car la part de thermique dans le mix électrique hivernal est importante. La
production thermique représente entre 13,1 et 16,7% entre les mois de novembre et février.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
La moyenne annuelle des « déchets radioactifs à vie longue rejetés » évités par la
production photovoltaïque s‘élève elle à 0,71 g/kWh de PV produit.
Cette couverture possible de 100% des déchets s’explique par le fait que la part de
nucléaire varie faiblement au cours de l’année et que donc cette part de nucléaire dans le mix
est toujours présente lorsque le PV produit. On peut le constater sur la figure 14, en observant
que la courbe « Déchets radioactifs à VL en g » suit de manière précise les variations de
l’histogramme de production PV.
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Contribution du PV dans le mix énergétique français – mai 2007
Les scénarios ont été établis à partir de données des mois de janvier à juillet 2007.
Pour obtenir le taux de pénétration, on divise donc l’énergie annuelle obtenue par notre
scénario PV par l’énergie française annuelle produite .
4.2. Scénarios
4.2.a Scénario 0 : 12,9 MWc
Le parc PV français s’élevait, fin 2006, à 41MWc dont 30MWc raccordés au réseau électrique, le
reste étant des systèmes en sites isolés. Parmi ces 30MWc, seulement 12,9 sont installés en
France métropolitaine.
Cette puissance actuellement installée et raccordée au réseau électrique est à peine visible sur
la figure 15 et représente une infime partie de la production d’électricité française.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Si la France possédait à l’heure actuelle une telle puissance installée sur son territoire, elle
couvrirait 0,8% de la production française d’électricité, dont 15,8% de la production thermique
mais avec seulement une corrélation de 5,7% (Tableau 3). Cela signifie que, dès 3000MW
installée, la production thermique pourrait être stoppée pendant 5,7% du temps.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
À l’heure actuelle, une telle puissance installée permettrait une pénétration de la production
de 1,4% (figure 17) et pourrait remplacer efficacement (sans stockage d’électricité) 1/10e de la
production d’électricité thermique (tableau 4).
Il est cependant important de réaliser que, si les besoins (et donc la production) en
électricité continuent à augmenter, la pénétration réelle du PV sera plus faible à l’horizon 2020,
en supposant que l’objectif soit atteint.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Comme expliqué dans les parties précédentes, les moyens de production conventionnels
ont des actions complémentaires. À défaut d’avoir le monopole de production, le PV peut trouver
une complémentarité avec d’autres moyens de production, car, en effet, le PV n’est pas la
solution unique à un mix électrique durable, mais devra y participer de façon significative.
L’électricité produite par la filière thermique représente pour l’instant 10% de la production totale,
et a la part la plus faible des 3 filières dans le mix.
Si on trace la différence entre la production thermique et la production PV (figure 20), on
s’aperçoit que la courbe a le même profil que celle de la production thermique avec cependant
des valeurs plus faibles et parfois négatives quand le pic de production PV devient trop élevé.
Les pics et les creux de la courbe sont inversés.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
S’il est possible de générer de l’électricité selon le profil de production actuel, pourquoi ne
serait-il pas possible de générer de l’électricité selon la courbe de différence ?
Les surplus de production du PV pourraient être amortis par la capacité des centrales
hydroélectriques (barrages) à être arrêtés ou redémarrés très rapidement, ou des capacités de
stockage comme cela est expérimenté à grande échelle au Japon [9].
Les progrès faits dans le domaine des prévisions météorologiques permettraient d’établir
des plans de production prévisionnelle et de les comparer avec les plans de charge journalière
établis par le gestionnaire du réseau.
La France envisage, d’ici 2009, d’augmenter son parc thermique (charbon, gaz et fioul)
d’environ 2000 MW (source [3]) afin de pallier le besoin électrique grandissant. Une autre gestion
du mix incluant des énergies renouvelables comme le photovoltaïque permettrait d’éviter
l’extension d’un parc de production dépendant de ressources limitées, et d’aider la France à tenir
ses engagements en matière de réduction de CO2.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Conclusion
Les fluctuations du réseau électrique français sont gérées avec des moyens de production
complémentaires afin d’assurer un équilibre électrique non seulement de la France, mais
également des pays interconnectés qui risquent une panne en cas de défaillance du réseau
français, et vice-versa.
La gestion habituelle de l’équilibre du réseau nécessiterait une remise en question, en vue
d’incorporer une part d’énergies renouvelables, comme le photovoltaïque, dans le mix.
La production PV intervient pendant des heures où le besoin en énergie est important, été
comme hiver, et notamment pendant le pic de mi-journée. Elle n’est pas présentée comme une
solution miracle visant à remplacer toutes les autres filières et à assurer la totalité de la
production électrique française. Cependant, au même titre que les autres moyens de production
d’électricité, elle présente des avantages conséquents lui permettant d’avoir une place dans le
mix et d’avoir un rôle complémentaire des autres filières voire d’être un compromis de
remplacement de la filière thermique.
Avec l’interconnexion des réseaux européens, peut-être sera-t-il possible un jour de lisser
le pic de production sur quelques heures, l’ensoleillement n’étant pas le même en tout point du
territoire européen. Cette hypothèse d’interconnexion impliquerait cependant la nécessité d’une
gestion commune des flux d’électricité, et ce point-là serait sûrement plus délicat à mettre en
place que l’aspect technique du problème.
Les auteurs espèrent que les informations contenus dans ce rapport correspondent à vos
attentes et qu’elles contribueront à une meilleure compréhension du mix électrique français et de
la production photovoltaïque.
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Contribution du PV dans le mix électrique français – août 2007
Références
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Contribution du PV dans le mix énergétique français – mai 2007
ANNEXES :
Données sources :
- Données annuelles de production de la filière thermique par combustibles en 2005 :
charbon, gaz, fioul, gaz industriels, déchets.
- Données du contenu CO2 d’un kWh produit à partir de chacun des combustibles en
2003.
(Les émissions dues à l’utilisation de gaz industriels pour la production d’électricité sont
rattachées au processus initial et non à la production d’électricité.)
Méthodologie de calcul :
- Estimation en % de la contribution au mix électrique thermique de chaque combustible.
- Calcul du contenu CO2, par kWh d’électricité d’origine thermique, en multipliant le % de
contribution d’un combustible par son contenu CO2 par kWh et en additionnant les
chiffres ainsi obtenus pour chaque type de combustible.