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LE BAROMÈTRE
2017
DES ÉNERGIES
RENOUVELABLES
ÉLECTRIQUES
EN FRANCE
Observ’ER
Ce baromètre a été réalisé et édité par Observ’ER.
Il est téléchargeable en format PDF sur :
• www.energies-renouvelables.org
• www.fnccr.asso.fr
Un ouvrage réalisé
en partenariat avec
la FNCCR et l’Ademe.
avant-propos 2
édito 3
autoconsommation 5
éolien 10
photovoltaïque 22
hydraulique 35
biomasse solide 46
biogaz 56
déchets urbains renouvelables 67
géothermie 77
énergies marines renouvelables 84
solaire thermodynamique 95
synthèse 106
SOMMAIRE
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
P our la huitième année, Observ’ER
réalise son “Baromètre des énergies
renouvelables électriques en France”.
objectifs de puissance et/ou de production
supplémentaire à mettre en œuvre au cours
des années à venir.
Toutes les filières renouvelables de L’ensemble de ces éléments constitue un
production électrique sont analysées à panorama complet et actualisé de l’état
travers un ensemble d’informations et de structuration des secteurs électriques
d’indicateurs énergétiques, socio-éco- renouvelables en France.
nomiques et industriels. Ce baromètre est disponible en format
Pour chacun des secteurs étudiés, ce baro- électronique et il est téléchargeable sur
mètre propose une lecture dynamique du les sites d’Observ’ER et de la FNCCR.
développement récent à la lumière des
Note méthodologique
Source des données
Ce baromètre propose un ensemble d’indicateurs relatifs à la production d’électricité
ainsi qu’aux parcs de production de source renouvelable en France.
Les indicateurs de puissances installées sont issus des données du SDES (Service de
la donnée et des études statistiques), d’Enedis, pour la partie continentale, et d’EDF
pour les territoires insulaires. Les données de production d’électricité sont basées sur
les chiffres du SDES et du RTE.
Pour les filières éolienne et photovoltaïque, les résultats de collectes mises en place
par Observ’ER, publiés respectivement dans l’“Atlas de l’éolien 2017” (cf. Le Journal de
l’Éolien n° 25) et dans l’“Atlas du photovoltaïque 2017” (cf. Le Journal du Photovoltaïque
n° 24) ont été utilisés.
Les indicateurs socio-économiques d’emploi et de chiffre d’affaires sont issus de
l’étude diffusée par l’Ademe en 2017 : “Marchés et emplois dans le domaine des éner-
gies renouvelables”.
Les informations publiées dans ce baromètre sont basées sur des données arrêtées à
la date du 30 septembre 2017. Les indicateurs repris dans ce travail sont soumis à des
consolidations par les organismes qui les élaborent et les diffusent ; ils peuvent donc
être corrigés a posteriori.
2
AVANT-PROPOS
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
P our la quatrième année consécutive, la FNCCR s’associe au “Ba-
romètre annuel des énergies renouvelables électriques” édité
par Observ’ER. Cette enquête est précieuse, à la fois pour “prendre
la température” du secteur des énergies renouvelables, filière par
filière, mais aussi parce qu’elle s’approche au plus près des initia-
tives des collectivités et autres acteurs du secteur. Pour la FNCCR,
territoire d’énergie, il est particulièrement satisfaisant de constater
combien les collectivités, année après année, s’emparent de la tran-
sition énergétique. Les réalisations et les projets ne manquent pas.
Elles trouvent une visibilité nouvelle dans le développement d’une mobilité propre, qui
s’insère dans une vision de long terme. Produire localement de l’énergie, l’utiliser pour
se déplacer, la stocker en cas de besoin. Il en est ainsi des infrastructures de recharge
des véhicules électriques construites par nos adhérents, de l’ordre de 18 000 aujourd’hui,
23 000 à terme. Ces bornes peuvent s’insérer dans des projets de smart grids, tandis que
les batteries des véhicules pourront stocker de l’électricité et la restituer au réseau en
cas de besoin (vehicle to grid), ces batteries pouvant plus tard connaître une seconde
vie dans des usages de stockage domestiques.
Il en est de même avec l’implantation de stations GNV et bio GNV, qui s’insèrent dans
une économie circulaire appelée à un vif développement : production de biométhane
à partir de déchets ménagers, agricoles, issu de stations d’épuration, réinjection dans
le réseau ou directement dans les stations d’avitaillement. La logique se poursuit avec
les premières expérimentations de mobilité hydrogène, notamment lorsque celui-ci
permet de stocker les énergies renouvelables, donc de pallier leur intermittence.
Ainsi, ces différentes mobilités propres sont non seulement complémentaires mais elles
s’inscrivent aussi dans de vastes projets de territoires, pour valoriser les énergies locales.
Au moment où la France a voté une loi mettant fin à l’exploitation des hydrocarbures
et annonce la suppression à terme des véhicules à essence et diesel, l’engagement des
collectivités doit être salué.
ÉDITO Observ’ER
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territoriale où la mutualisation des moyens entre collectivités permet de bénéficier
d’une expertise de haut niveau, éminemment nécessaire dans un contexte de complexité
technique et juridique croissante, notamment avec un portage financier évolutif, entre
complément de rémunération et, bientôt, contrats PPA (power purchase agreement)
de long terme. Enfin, le développement du financement participatif est à ce titre une
garantie supplémentaire de réussite, parce qu’il favorise l’acceptation sociale, et permet
ainsi de trouver le bon point d’ancrage territorial.
J’observe à ce titre – et m’en félicite – que les autorités organisatrices des services publics
en réseaux d’énergie (métropoles, syndicats d’énergie, conseils régionaux…) s’inscrivent
dans une forte dynamique, qui se traduit par la signature de contrats d’objectifs ambi-
tieux avec les conseils régionaux, chefs de file de la transition énergétique.
Xavier Pintat,
Président de la FNCCR
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LES FILIÈRES RENOUVELABLES
L’AUTOCONSOMMATION
Autoconsommation ou autoproduction ?
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consommation d’électricité ». Elle a depuis C’est ainsi que l’Aquitaine (désormais
été définie dans une loi du 24 février 2017 : Nouvelle-Aquitaine) a retenu en 2015 plu-
« le fait pour un producteur, dit autopro- sieurs installations de 10 à 500 kWc avec
ducteur, de consommer lui-même et sur une autoconsommation annuelle moyenne
un même site tout ou partie de l’électri- d’au moins 80 %. Les dossiers étaient por-
cité produite par son installation. La part tés par des collectivités territoriales, des
de l’électricité produite qui est consommée entreprises, des industries ou des bailleurs
l’est soit instantanément, soit après une sociaux. Une démarché équivalente a été
période de stockage ». L’autoconsomma- initiée la même année en Languedoc-Rous-
tion semble être un modèle qui séduit de sillon (maintenant dans la région Occitanie),
nombreux particuliers. Un sondage mené où un appel à projets a été ouvert à tout
par OpinionWay auprès de 1 010 personnes maître d’ouvrage, à l’exception des particu-
au deuxième trimestre 2016, commandé par liers, pour des installations de 10 à 250 kWc.
Enerplan et présenté en mai 2016 lors d’un Le taux d’autoconsommation des projets
colloque consacré à l’autoconsommation, proposés devait être d’au moins 75 % et le
sert de référence en la matière. 47 % de la taux d’autoproduction d’au moins 20 %.
population seraient prêts à investir dans Le mouvement est rapidement devenu
une installation photovoltaïque en auto- national, avec un appel d’offres organisé
consommation. La première motivation de par la Commission de régulation de l’éner-
ces potentiels investisseurs est de maîtri- gie (CRE) le 2 août 2016, et dont les premiers
ser leurs dépenses énergétiques (47 %), puis résultats ont été rendus en décembre 2016
de lutter concrètement contre le change- et en mars 2017, à chaque fois pour 20 MW
ment climatique (24 %),de passer outre les de puissance. En terme de rémunération,
hausses du tarif de l’électricité du réseau ces appels d’offres donnent la possibilité
national (20 %) et d’apporter une plus-value aux projets sélectionnés d’avoir une prime
à leurs logements (10 %). pour chaque MWh produit et consommé sur
place. Ainsi, chaque candidat propose un
Les régions à l’initiative montant de prime, celui-ci étant le critère
des premiers projets unique de sélection des projets : plus la
De plus en plus en quête d’autonomie prime proposée par un candidat est faible,
dans leur politique énergétique, les et meilleure est la note du projet.
régions et les collectivités ont été parmi Sur la base des résultats des deux séries de
7
les premières à se saisir du phénomène. projets retenus suite à l’appel d’offres de
Des appels à projets en autoconsomma- la CRE, trois évolutions sont observables.
tion d’électricité photovoltaïque ont été Premièrement sur les secteurs d’activité
organisés par ces entités dès 2015, soit des lauréats : dans la tranche des projets
avant la mis en place nationale d’un cadre retenus en décembre 2016, 58 % d’entre
réglementaire bien défini. Les bâtiments eux venaient de centres commerciaux et
industriels, commerciaux ou tertiaires 34 % de sites industriels. Ces proportions
étaient visés, car leur profil de consom- s’inversent pour les lauréats de mars 2017,
mation d’électricité journalier épouse où les industriels présentaient 50 % des
les heures de production d’électricité
photovoltaïque.
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dossiers. Ensuite sur la valeur moyenne transformation d’électricité de moyenne
de la prime, qui est passée de 40,88 €/ en basse tension ». Ce schéma repose sur
MWh à 19,35 €/MWh. Enfin sur la typolo- la création d’une « structure juridique »
gie des lauréats : aux PME de la première englobant les consommateurs et four-
tranche (GreenYellow, Tenergie, Fonroche nisseurs et dont la responsabilité est de
et Helios’R) se sont substitués des grands gérer les relations avec les autres parties
groupes tels EDF, qui se voit attribuer prenantes, tel le gestionnaire de réseau. La
8,6 MW de projets, Engie ou Total. forme de cette entité est libre : association,
coopérative, société… Il n’y a pas de limite
Les modèles d’autoconsommation de puissance de l’installation car si, pour
collective l’instant, un producteur au sein de la struc-
La loi de février 2017 introduit un méca- ture est limité à posséder une installation
nisme encore plus innovant : l’autoconsom- de 100 kWc maximum, il n’y a pas de limite
mation collective. Elle correspond au cas au nombre de producteurs.
où « la fourniture d’électricité est effectuée Ce nouveau modèle ouvre plusieurs hori-
entre un ou plusieurs producteurs et un ou zons. D’abord, il donne accès à une électri-
plusieurs consommateurs finals liés entre cité renouvelable et autoconsommée aux
eux au sein d’une personne morale et dont locataires qui, jusque-là, étaient exclus
les points de soutirage et d’injection sont
situés en aval d’un même poste public de
Schéma n° 1
Schéma type d’autoconsommation collective
Source : Blog Tecsol
W
8
W
W
Compteur
W
Réseau
Surplus
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des schémas traditionnels d’autocon- Enedis s’articule avec cette approche. Le
sommation, dont seuls les propriétaires fait de pouvoir transmettre en direct des
pouvaient profiter. Ensuite, cette nouvelle données et établir des profils de consom-
approche d’autoconsommation collective mateurs contribue à proposer un pilotage
permet d’associer des consommateurs aux fin de l’autoconsommation d’un site.
profils différents tels des particuliers, des En termes de modèles d’affaires, le champ
commerces et des bureaux, qui peuvent des possibles est aussi élargi. L’associa-
tous trois occuper un même bâtiment. Le tion de l’autoconsommation avec les pos-
modèle d’autoconsommation collective sibilités du numérique peut permettre
étant nouveau, encore peu de projets ont de proposer des offres où les échanges
été lancés et les rares existant ont valeur entre producteurs et consommateurs s’af-
de pilotes. C’est par exemple le cas de trois franchissent du réseau électrique pour
projets développés conjointement par suivre les volumes contractualisés. Cette
Sunchain, Tecsol et Enedis, réalisés sur approche nouvelle mais très suivie par la
trois bâtiments distincts du département filière photovoltaïque depuis deux ans est
des Pyrénées-Orientales, à Perpignan. basée sur la blockchain. Blockchain France,
l’un des principaux acteurs du domaine,
Numérique, réseau et stockage, définit cet outil comme « une technologie
les alliés de l’autoconsommation de stockage et de transmission d’informa-
Le déploiement de l’autoconsommation tions, transparente, sécurisée, et fonction-
à grande échelle s’articule parfaitement nant sans organe central de contrôle ». Elle
avec les avancées faites en matière de permet de suivre la production électrique
numérique et de digital pour étendre d’un site renouvelable bien déterminé qui
les modes de gestion de réseaux ou les aurait conclu un contrat de vente pour son
modèles d’affaires possibles. Les offres énergie avec un groupe de consommateurs
d’autoconsommation sont souvent cou- situé physiquement à distance, et d’orga-
plées avec des outils numériques qui niser le suivi des volumes consommés sans
facilitent le suivi et le pilotage de la pro- avoir recours aux données du réseau élec-
duction d’électricité renouvelable, pour la trique qui transporte les électrons.
faire coller au maximum avec la consom-
mation d’un bâtiment. L’intelligence des
appareils connectés entre également dans
9
cette démarche. Le pilotage à distance de
la consommation d’un bâtiment (tempéra-
ture désirée dans les locaux, lissage des
consommations d’énergie au cours de la
journée, etc.) associé au suivi de la pro-
duction et à des possibilités de stockage
(dans des batteries, en rechargeant un
véhicule électrique, etc.) peuvent abou-
tir à des solutions très efficaces en terme
d’autonomie électrique. Ainsi, le déploie-
ment des compteurs intelligents Linky par
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des énergies renouvelables
Retour
électriques en France
au sommaire
ÉOLIEN CHIFFRES CLÉS
Puissance installée à fin septembre 2017
12 908 MW
Production électrique en 2016
20 946 GWh
Objectif 2018
15 000 MW
Éolienne du Chemin Objectif 2023
d’ Ablis. Eure-et-Loire
(Centre – Val-de-Loire). Option basse
21 800 MW
EDF
4 516
10
millions d’euros
FILIÈRE
ÉOLIENNE
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électriques en France
ÉOLIEN
Après une reprise amorcée en 2014 et confor- Avec un parc total raccordé de 12 908 MW
tée l’année suivante, la filière éolienne fran- à fin septembre 2017, la France est parve-
çaise connaît, depuis 2016, une dynamique nue à rattraper le retard pris entre 2011 et
sans précédent. Alors qu’un record de 2013 pour désormais pleinement s’inscrire
volume de puissances nouvellement raccor- dans la lignée de ses objectifs à fin 2018. La
dées a été atteint en 2016 avec 1 530 MW, 2017 projection de la dynamique actuelle devrait
devrait faire encore mieux. En effet, au cours permettre de conclure 2017 sur un volume
des neuf premiers mois de l’année, 103 nou- total de 1 600 MW et un parc total proche des
velles installations ont été mises en service, 13 500 MW. Les 15 000 MW d’éolien terrestre
pour une capacité totale de 1 019 MW, soit ambitionnés à fin 2018 seraient alors tout à
une hausse de 23 % par rapport à la même
période de l’année précédente.
Graphique n° 1
Évolution de la puissance éolienne raccordée depuis 2000 (en MW)
Source : Observ’ER d’après données SDES
13 000 12 908
12 000 11 893
11 000
10 363
10 000
9 376
9 000
7 000 6 809
5 979
6 000
11
5 000
4 722
4 000
3 583
3 000
2 499
2 000
1 717
1 530
1 257 1 173
1 084 1 139
987 1 015
1 000 873 844 782 830 814
504 581
369
244
48 27 58 10 134 76 90 145
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Sept.
2017
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fait réalisables, à condition que le secteur L’éolien, un relai de croissance
maintienne son rythme. En revanche, pour pour les régions
atteindre 26 GW en 2023, soit la fourchette À fin septembre 2017, la région Grand Est
haute fixée dans le cadre de la programma- reste le territoire le mieux doté en puissance
tion pluriannuelle de l’énergie (la fourchette éolienne avec 3 093 MW devant les Hauts-
basse étant elle fixée à 21,3 GW), la cadence de-France (2 990 MW). Ces deux premières
devra encore s’accélérer et passer les 2 GW Régions représentent 47 % du parc total
installés par an, et ce dès 2018. national. Pour les autres régions, les puis-
Au niveau européen, la France est actuel- sances raccordées sont réparties de façon
lement le quatrième parc installé derrière relativement équilibrée, hormis pour les l’Île-
l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni de-France, la Corse, Paca et les DOM, qui dis-
(voir carte n° 1). En revanche, selon l’asso- posent chacun de moins de 80 MW. Les plus
ciation WindEurope, si le pays respecte fortes progressions de puissance depuis le
les objectifs inscrits dans la PPE, la France début de l’année 2017 sont à mettre au crédit
devrait installer 6 GW d’ici à 2020, ce qui en des Hauts-de-France avec 234 MW, soit 23 %
ferait le deuxième marché européen der- des nouvelles capacités raccordées.
rière l’Allemagne (12,9 GW) sur la période
2017 – 2020.
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Carte n° 1
Cartographie de la filière éolienne en France
Source : SDES 2017
Hauts-
de-France
697 2 990
54 234
Normandie
Île- Grand Est
957 de-France 70
27 3 093
48 Bretagne
Pays 181
de la Loire
Centre
Val de Loire
770
Bourgogne
38 Franche-Comté
993
611
45
101
DOM
Nouvelle-Aquitaine
46
Auvergne
0
488 Rhône-Alpes
45
818
126
50
Occitanie
13 0
Paca
1 310
122
Corse
18
0
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La description de la dimension régionale de venu compléter le cahier des charges
la filière est l’occasion de rappeler son rôle des appels d’offres destinés aux projets
économique à l’échelon local. Avec l’éolien, de plus grande taille qui avait été révélé
une collectivité perçoit des revenus à plu- quelques jours auparavant.
sieurs niveaux. D’une part sur le plan fiscal, En matière d’arrêté tarifaire, les projets
avec la cotisation foncière des entreprises, éoliens bénéficieront d’un tarif de base de
la cotisation sur la valeur ajoutée des entre- 72 €/MWh pour les turbines dotées d’un
prises ou l’imposition forfaitaire sur les rotor de 100 mètres, avec une prime de ges-
entreprises de réseaux. D’une façon géné- tion fixée à 2,8 €/MWh. Ces contrats auront
rale, le bloc communal et le département une durée de vingt ans. Pour ce qui est des
reçoivent chacun du centre des impôts appels d’offres, le calendrier de la Commis-
local une somme de l’ordre de 7 000 euros sion de régulation de l’énergie prévoit six
par MW installé et par an. Pour informa- sessions sur deux ans de 500 MW chacune.
tion, les éoliennes installées actuellement Avec un premier round qui s’est clôturé en
en France ont une puissance de 2 à 3 MW. novembre 2017. L’ensemble de ces appels
La location des terrains est également une d’offres devrait permettre la mise en place
source de revenus. Elle est perçue par la de 3 GW de projets éoliens d’ici juin 2020.
commune, s’il s’agit d’un terrain communal, Si, dans l’ensemble, les professionnels du
ou par le propriétaire du terrain, s’il s’agit secteur français de l’éolien ont bien accueilli
d’un terrain privé. Les ordres de grandeur ces annonces qui leur ouvrent une fenêtre
sont de 2 000 à 3 000 euros par MW et par de visibilité pour les années à venir, ils n’en
an. L’éolien peut donc bien être un relais de oublient pas pour autant qu’il existe encore
croissance pour les territoires à condition de nombreux obstacles qui ralentissent
d’être bien renseigné. Sur le sujet, il est utile la filière. Parmi les principales barrières
de noter que l’association Amorce a réalisé figurent la durée de mise en place d’un parc,
plusieurs guides destinés à accompagner qui prend entre sept et dix ans en France
les collectivité tout au long d’un projet contre trois à quatre ans en Allemagne, les
éolien qui se présente à elles ou qu’elles recours systématiques contre les chantiers
souhaitent elles-mêmes développer. Parmi ou les lenteurs administratives. Depuis des
ces documents figure notamment un guide années, les professionnels du secteur récla-
sur les ressources fiscales pour les collecti- ment des mesures aux pouvoirs publics et
vités accueillant des parcs éoliens (voir la les avancées amenées par la loi Brottes non
14
partie “Quelques sites pour aller plus loin”). pas réglé tous les problèmes. C’est dans cette
optique qu’un groupe de travail pour simpli-
Une croissance à renforcer fier et consolider les règles dans l’éolien a
Au-delà des bons résultats des premiers été mis en place en octobre 2017. Les travaux
mois de 2017, l’année a également vu la ont eu pour axe central la simplification du
mise en place définitive du cadre régle- déploiement de la filière au travers de cinq
mentaire complet pour la filière. Au mois thématiques : la simplification des procé-
de mai, la publication de l’arrêté tarifaire dures, la protection des paysages, l’éolien en
de complément de rémunération pour mer, la fiscalité et le repowering. La mission
les parcs éoliens de moins de 6 turbines
et de 3 MW maximum par machine est
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Carte n° 2
Puissance éolienne installée dans l’Union européenne à fin 2015 (en MW)
Source : EurObserv’ER 2016
N 400 km
Finlande n° 16
1 005,0
379,0
6,0
Suède n° 6
6 029,1
614,5
10,4
Danemark n° 9 Estonie n° 20
Irlande n° 12 5 013,0 334,0
2 486,3 160,0
224,0 34,0
Lettonie n° 24
69,0
Pays-Bas n° 10 Lituanie n° 18
3 390,0 424,3
Royaume-Uni n° 3 160,0 142,3
13 855,0 10,0 TOTAL UE
867,5
Belgique n° 14 Pologne n° 7 141 718,2 MW
2 228,8 5 100,0
274,3 1 264,0 12 518,3 MW
4,2 Allemagne n° 1
44 946,4
Rép. tchèque n° 22 259,8 MW
Luxembourg n° 25 6 013,4
195,2 282,1
63,0
4,0
4,7 Slovaquie n° 26
5,0
Autriche n° 13
2 409,0 Hongrie n° 21
France n° 4 323,0 329,0
10 312,0 Roumanie n° 11
Portugal n° 8 999,0 Slovénie n° 27 2 975,9
5 079,0 4,0 Croatie n° 19 23,0
132,0 420,5
81,1
Bulgarie n° 17
Espagne n° 2 691,2
23 025,3 Italie n° 5
8 933,0
295,0
15 Grèce n° 15
2 150,8
171,8
Chypre n° 23
157,5
10,8
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de ce groupe s’est achevée le 30 novembre meilleure répartition de l’intéressement fis-
2017 avec la remise d’une liste de mesures cal en donnant une part directement aux
au gouvernement dont l’arbitrage devrait communes. Il reste à préciser les modalités
arriver en janvier 2018. pratiques pour y parvenir.
Parmi les différents sujets traités, celui Autre point abordé, celui du renouvelle-
sur la fiscalité figurait en bonne place. Les ment des parcs arrivés en fin de contrat
échanges ont porté sur une refonte de la d’achat, avec la mise en place d’une procé-
taxe Ifer (imposition forfaitaire pour les dure simplifiée pour les prolonger. Sur ce
entreprises de réseaux), qui est perçue point, la procédure devrait s’orienter vers
par les collectivités qui hébergent des un traitement au cas par cas plutôt qu’une
éoliennes sur leur territoire. Cette taxe étude d’impact systématique. Là aussi les
est aujourd’hui versée aux communautés modalités restent à préciser. Sur le cadre
d’agglomération et non aux communes. réglementaire, l’objectif est naturellement
Selon une étude d’Amorce et de l’Ademe, de parvenir à réduire significativement le
une éolienne de 2 MW rapporte annuelle- temps de réalisation des projets. Deux pistes
ment près de 20 000 euros aux collectivités ont été travaillées : l’amélioration de la pro-
territoriales. Au niveau national, c’est plus cédure d’autorisation unique, en supprimant
de 100 millions d’euros qui sont versés aux
territoires. L’objectif serait d’aller vers une
Graphique n° 2
Dynamique de l’emploi dans l’éolien sur la chaîne de valeur
Source : FEE - BearingPoint, 2017
5 000
4 776
2014 2015 2016
4 042 4 030
4 000 3 930 3 884
3 800
3 520 3 560
3 165
3 020
3 000
2 720
16
2 420
2 000
1 000
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Graphique n° 3
Chiffres d’affaires dans le secteur de l’éolien en France (en millions d’euros)1
Source : « Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables », Ademe juillet 2017
5 000
Investissements 4 516
Exploitation & maintenance
Total
4 000 3 886
3 796
3 088 2 734
2 951 2 947
3 000
2 640 2 607 2 651 2 180
2 557
1 390
1 023
2 000 1 225 1 907
2 042
1 606
1 000
1 617 1 698 1 782
1 382 1 616
1 329
1 045 1 044 905
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (sd) 2016 (p)
1. L e chiffre d’affaires lié aux exportations d’équipements et d’ingénierie est inclus dans la catégorie exploi-
tation & maintenance.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
ÉOLIEN
Carte n° 2
Répartition régionale de l’emploi éolien en 2016
Source : FEE - BearingPoint 2017
1 520
Hauts-
de-France
600
Normandie Île-
de-France Grand Est
730 4 090
Bretagne 1 360
Pays
de la Loire Centre
Val de Loire
1 460
Bourgogne
450
Franche-Comté
860
Nouvelle-Aquitaine
1 650
Auvergne
Rhône-Alpes
930
780
Occitanie
Paca
1 560
18
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
ÉOLIEN
de-France, Rhône-Alpes, Hauts-de-France)
Quelques sites pour aller plus loin :
regroupent un peu moins de 50 % des
3 L es pages dédiées à la filière sur le site
postes de la filière. de l’Ademe : www.ademe.fr
La répartition est logiquement corrélée à
3 www.enr.fr
l’activité industrielle des différentes régions,
3 www.fee.asso.fr
mais elle est également marquée par un
3 www.amorce.asso.fr
effet “sièges sociaux” avec une concentra-
tion d’emplois administratifs et de direction 3 www.journal-eolien.org
en Île-de-France. En Auvergne Rhône-Alpes,
ce sont les activités industrielles de fabrica-
tion de composants qui sont les plus repré- de l’ordre de 3,1 à 8,8 milliards d’euros. Ces
sentées (environ 45 % des emplois). Dans le gains dépassent le coût de la politique de
nord du pays (Hauts-de-France), ce sont les soutien à la filière, qui est estimé à 900 mil-
activités d’ingénierie et l’exploitation des lions d’euros en 2018 au titre des charges
parcs qui comptent le plus. au service public de l’énergie. Ainsi, en
Outre les retombées directes de l’activité réduisant les importations en combus-
économique de la filière, l’éolien génère tibles fossiles et fissiles, l’éolien contribue
des gains environnementaux, sanitaires et à renforcer l’indépendance énergétique
sociaux qui doivent également être pris en de la France tout en ayant permis d’éviter
compte. Ainsi, en septembre 2017, l’Ademe l’émission de 63 millions de tonnes de CO2
a publié une étude complète1 sur la filière équivalent entre 2002 et 2015. L’Ademe
éolienne française qui devrait éclairer les chiffre également les émissions évitées
discussions sur les objectifs en matière de de polluants atmosphériques, comme
développement de cette énergie renou- le SO2 (127 000 tonnes évitées), les NOx
velable. Elle y évalue les gains environ- (112 000 tonnes évitées) et les particules
nementaux, économiques et sociaux du fines (3 300 tonnes évitées pour les PM2,5
développement de l’énergie éolienne en et 5 300 pour les PM10).
France et ses conclusions sont très posi-
tives. Le développement de l’éolien a des
bénéfices environnementaux et sanitaires
importants qui, si on les monétarise, repré- 1. “Étude sur la filière éolienne française. Bilan, pros-
sentent un gain estimé pour la collectivité pective, stratégie”, Ademe, 2017.
19
Observ’ER
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des énergies renouvelables
électriques en France
ÉOLIEN
3 QUESTIONS
de l’Observatoire
des énergies renouvelables
à Marion
ment arriver au cours du premier trimestre
2018. Le prochain grand rendez-vous sera
Lettry, celui de l’annonce de la nouvelle program-
mation pluriannuelle de l’énergie (PPE). De
déléguée générale
notre côté, nous préconisons un objectif
adjointe du Syndicat
de 40 GW pour l’éolien terrestre à fin 2030,
des énergies
ce qui devrait porter la filière à une part de
renouvelables (SER)
16 % de la production d’électricité natio-
en charge des filières
nale à cet horizon.
électriques
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
ÉOLIEN
Sur le thème des contraintes aéronau-
tiques et militaires, les acteurs de la
filière n’étaient pas conviés aux ateliers
de travail, qui ont davantage impliqué
les différents ministères concernés.
Nous découvrirons les conclusions et les
mesures proposées lors des annonces qui
seront faites par le gouvernement.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
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électriques en France
au sommaire
PHOTOVOLTAÏQUE
Ferme photovoltaïque de
Sainte-Anne à La Réunion. CHIFFRES CLÉS
Puissance à fin septembre 2017
7 686 MW
Production d’électricité en 2016
8,3 TWh
Objectif à fin 2018
18 200 –
20 200 MW
L ’année 2016 avait terminé sur des
chiffres de raccordement annuels
assez faibles mais un optimisme revigoré. Emplois directs dans la filière fin 2016
22
FILIÈRE
PHOTOVOLTAÏQUE
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
Un taux de raccordement miste. Comme le montre le graphique
décevant au premier semestre n° 2, les installations de plus d’1 MW ont
2017 connu un pic au deuxième trimestre 2017,
En septembre 2017, le photovoltaïque repré- avec 135 MW raccordés. Il s’agit de la plus
sentait 7 686 MW installés en France. Depuis haute valeur depuis le troisième trimestre
2014, la capacité annuelle installée décroît. 2015, qui avait été marqué par le raccor-
En effet, cette année-là, le gigawatt installé dement d’une centrale de 230 MW. Ce pic
était presque atteint, avec 933 MW de nou- peut s’expliquer par la date limite de rac-
velles capacités (voir graphique n° 2). En 2016, cordement imposée aux projets lauréats de
seuls 640 MW ont été installés et, au premier l’appel d’offres CRE 3 fixée à décembre 2017.
semestre 2017, 233 MW. Ce trimestre se carac- En effet, les porteurs de projets tendent à
térise par un très faible taux d’installation attendre les dates buttoir pour concrétiser
(78 MW). Ce constat entre en contradiction leurs projets, afin de profiter de la baisse
avec les projections faites l’année précé- des coûts des matériaux photovoltaïques.
dente. En effet, il était attendu que si les MW La deuxième dynamique concerne les ins-
raccordés en 2016 étaient faibles, l’année 2017 tallations domestiques de moins de 9 kW,
profiterait d’évolutions réglementaires qui se bien qu’elle ait peu d’impact sur les chiffres
concrétiseraient par des installations.
Néanmoins, deux dynamiques de crois-
sance sont à surveiller pour rester opti-
Graphique n° 1
Parc total photovoltaïque et production d’électricité annuelle en France
Source : Observ’ER d’après les chiffres du SDES
5 631 895
23
4 698 933
7 700
4 083 615 6 700
5 500
2 925 1 158
4 300
3 610
1 831
2 100
1 094
345
200 749
600
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Sept.
2017
Observ’ER
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
Finlande n° 25
20,0
5,0
Suède n° 19
153,5
Estonie n° 26
26,7
10,1
Danemark n° 13 3,0
Irlande n° 27 858,3
5,1 71,7 Lettonie n° 28
3,0 1,5
Pays-Bas n° 9 Lituanie n° 22
2 040,0 80,1
525,0 7,0
Royaume-Uni n° 3
11 562,2 Pologne n° 18
2 374,6
Belgique n° 6
3 425,0 195,7 TOTAL UE
84,8
173,0 Allemagne n° 1 100 935,0
41 340,0
1 476,0 Rep. tchèque n° 8 6 122,8
Luxembourg n° 20 2 047,4
122,6
Slovaquie n° 14
6,3
545,1
Autriche n° 11 5,0
France** n° 4 1 071,1
Hongrie n° 16
24 7 164,8 140,0
288,0
559,7 115,0
Slovénie n° 17 Roumanie n° 10
259,1 1 371,1
20,0 Croatie n° 24
Portugal n° 15 68,7
50,4
470,0
5,5
14,0
Bulgarie n° 12
Espagne n° 5 1 032,0
4 801,2 Italie n° 2 3,0
55,0 19 274,1
369,0
Grèce n° 7
2 603,7
0,4
Chypre n° 23
54,9
3,3
Malte n° 21
82,0
8,0
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PHOTOVOLTAÏQUE
Graphique n° 2
Évolution des puissances raccordées par trimestre sur trois segments de marché (en MW)
Source : Observ’ER d’après les chiffres du SDES
Puissance en MWc
350
Moratoire
moins de 9 kW
300 de 100 à 250 kW
plus de 1 MW
250
200
150
100
50
0
4e tr. 4e tr. 4e tr. 4e tr. 4e tr. 4e tr. 4e tr. 3e tr.
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
32
23
21 21 20
18
17
25
totaux de la filière. 23 MW ont été raccor- sommation. Cette dernière s’est accélérée
dés sur ce segment au deuxième trimestre à partir du mois d’avril 2017, suite à la publi-
2017, une valeur qui n’avait pas été atteinte cation d’un décret fixant des règles précises,
depuis le quatrième trimestre 2014. L’inver- accompagnée par de nombreux articles de
sion de cette courbe de raccordement est presse généraliste sur le sujet.
d’autant plus visible après le creux du qua- C’est la région Nouvelle-Aquitaine qui pos-
trième trimestre 2016 et ses 17 MW raccor- sède le plus grand nombre de mégawatts
dés. Cette relance peu traduire la mise en
place de projets particuliers en autocon-
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
Carte n° 1
Cartographie du photovoltaïque en France à fin septembre 2017
Source : Observ’ER d’après chiffres SDES 2017
132 MW
19 682
Hauts-de-France
129 MW
13 814
Normandie 89 MW
14 234 472 MW
Bretagne Île-de-France 32 316 Grand Est
201 MW
20 277 Pays de la Loire
Centre
Val de Loire
434 MW Bourgogne
Franche-Comté
42 461
235 MW
13 730
206 MW
19 483
DOM
386 MW
Nouvelle-Aquitaine Auvergne
6 467 Rhône-Alpes
745 MW
1 871 MW 63 359
55 949
Occitanie
Paca
1 073 MW
34 574
1 565 MW
57 705
26
146 MW
1 736
Corse
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PHOTOVOLTAÏQUE
raccordés (1 871 MW), suivie de l’Occitanie d’offres qui court jusqu’à 2020. Il existe ainsi
(1 565 MW) et de la Provence-Alpes-Côte plusieurs types d’appels d’offres concer-
d’Azur (1 073 MW). Néanmoins, c’est la nant le solaire (voir tableau n° 1).
région Auvergne-Rhône-Alpes qui compte Parmi ces appels d’offres, certains se
le plus d’installations (63 359), suivie par concentrent sur les très grandes installa-
l’Occitanie (57 705). Cela traduit l’appétence tions au sol, tandis que d’autres sont mis
pour les grandes centrales des trois pre- en place pour favoriser l’utilisation de pho-
mières régions citées, et un développement tovoltaïque sur les grandes toitures. Deux
plus important des installations sur toiture, d’entre eux sont réservés au déploiement
souvent plus petites, pour Auvergne-Rhône- du photovoltaïque dans les zones non
Alpes. Enfin, sur l’année, Paca enregistre interconnectées. Celui du 14 mars 2017
une augmentation de 15 % de son parc se veut un accélérateur d’innovations et,
photovoltaïque, loin devant l’Occitanie et enfin, les appels d’offres en autoconsom-
la Nouvelle-Aquitaine (10 %). mation sont ouverts à toute technologie,
mais force est de constater que seule
Un environnement réglementaire l’autoconsommation photovoltaïque est
et économique favorable pour l’instant présentée et sélectionnée.
Malgré ces faibles chiffres de raccordement, Le total de capacité appelée de ces appels
le développement du photovoltaïque est d’offres est de 5 080 MW. Il faut souligner
désormais pavé par des objectifs et des que ces puissances peuvent être complé-
réglementations qui agissent comme accé- tées par des appels d’offres régionaux.
lérateurs de la filière. Par ailleurs, les profes- Au-delà de 500 kW, tous les projets rete-
sionnels restent satisfaits de la visibilité à nus dans le cadre des appels d’offres sont
moyen terme que ces textes leur procurent. ensuite soumis au dispositif du complé-
La programmation pluriannuelle de l’éner- ment de rémunération.
gie (PPE) de novembre 2016 vise 10 200 MW Autre soutien à la filière, de nouveaux tarifs
installés en 2018 et entre 18 200 MW et et subventions ont été publiés le 9 mai 2017
20 200 MW installés en 2023. Au troisième et réorientent la stratégie nationale de
trimestre 2017, elle laisse donc dix-huit mois déploiement vers les installations résiden-
au pays pour installer 2,8 GW. Pour atteindre tielles. Deux points sont particulièrement
la fourchette haute de l’ambition de 2023, visibles : la fin programmée des installa-
il faudra un rythme de 2,5 GW annuels. Par tions en intégré au bâti et le soutien écono-
27
ailleurs, des travaux de révision de la PPE ont mique à l’autoconsommation. Pour rappel,
commencé fin 2017 pour un nouveau texte pour ces petites installations, le dispositif
en 2018. Ces textes fixeront de nouveaux de soutien reste celui des contrats d’achat
objectifs énergétiques pour les périodes garantis. Jusqu’à mai 2017, ces tarifs étaient
2019-2023 et 2024-2029. Cette dynamique doit bonifiés en cas d’installations intégrées au
rester stimulante et les messages doivent bâti, généralement en remplacement d’un
être clairs, afin de dynamiser la filière et de élément de la toiture.
consolider le réseau national des profession- Initialement, l’objectif était de faire émer-
nels du photovoltaïque. ger une filière d’excellence, de savoir-
Pour concrétiser cet objectif, le gouverne-
ment a mis en place un calendrier d’appels
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
Tableau n° 1
Échéancier des appels d’offres photovoltaïques
Source : Observ’ER d’après le site Internet de la Commission de régulation de l’énergie
Tranche
Date de Puis-
publica- sance
Segment appelé
tion de appe-
l’AO lée
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Centrales
24 août 03/02 01/06 01/12 01/06 03/12 03/06
au sol (500 kW 500 MW
2016 2017 2017 2017 2018 2018 2019
et 17 MW).
Centrales sur
bâtiments,
9 sep- serres et hangar
10/03 07/07 06/11 09/03 06/83 05/11 08/03 05/07 04/11
tembre agricoles 150 MW
2017 2017 2017 2018 2018 2018 2019 2019 2019
2016 et ombrières
de parking
(100 kW – 8 MW)
16 dé- Autoconsomma-
16/06
cembre tion en ZNI 20 MW
2016 2017
(100 – 500 kW)
Production
d’électricité à
16/06
partir du rayon- 50 MW
2017
nement solaire
en ZNI (> 100 kW)
Installation
de production
14 mars d’électricité 02/10 01/10 30/09
70 MW
2017 innovante à 2017 2018 2019
partir d’énergie
28
solaire
Installation
de production
24 mars d’électricité 25/09 22/01 22/05 24/09 21/01 20/05 23/09 20/01 18/05
50 MW
2017 en autoconsom- 2017 2018 2018 2018 2019 2019 2019 2020 2020
mation
(100 – 500 kW)
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
faire national et des équipements pour aux personnes ayant recours à ce modèle.
ensuite développer ce type de réalisations Elle est dégressive en fonction de la taille
à l’export. Les résultats n’ont cependant de l’installation et va de 390 €/kW à 90 €/
pas été au rendez-vous. Des coûts d’instal- kW. De plus, l’autoconsommation peut se
lations plus élevés, de nombreux sinistres faire de manière totale, c’est-à-dire que
dus à des mauvaises installations des pan- toute l’électricité produite est consom-
neaux qui n’assuraient pas l’étanchéité du mée ou bien le surplus est injecté. Dans ce
bâtiment, les problèmes ont été nombreux cas, lorsque de l’électricité produite n’est
et le gouvernement a décider de tourner pas consommée sur place, elle peut être
la page. L’électricité photovoltaïque sera injectée dans le réseau, moyennement un
vendue au même prix, qu’elle provienne prix de rachat fixé à 10 c€/kWh pour les ins-
d’installations en surimposé ou en inté- tallations de moins de 9 kW et à 6 c€/kW
gré au bâti. Seul un léger bonus, dégres- pour les installations entre 9 et 100 kW. Le
sif et voué à disparaître en six trimestres, tableau n° 3 décrit l’évolution des primes
accompagne encore l’intégré, afin que la et prix de revente de l’électricité. Ces deux
transition se fasse en douceur. L’intégré paramètres sont dégressifs avec le temps
au bâti devrait ainsi rester cantonné au et en fonction de la taille de l’installation.
marché des maisons en construction, le La rémunération de l’électricité est fixée
surimposé devenant la référence pour les de telle manière que le consommateur est
bâtiments déjà existants. incité à dimensionner son installation pho-
L’autoconsommation est désormais le tovoltaïque pour que la production soit au
modèle mis en avant pour apporter un plus près de la consommation.
surplus de dynamisme au développe-
ment de la filière. Une prime est versée
Tableau n° 2
Prime et prix de revente de l’électricité dans un projet d’autoconsommation
Source : DGEC 2017
Prime à l'investissement
Prime à l'investissement, Rémunération de l’élec-
01/07/17 - 31/12/17 (€/
11/05/17 – 30/06/17 (€/kW) tricité injectée (c€/kWh)
29 kW)
≤ 3 kW 400 390 10
≤ 9 kW 300 290 10
≤ 36 kW 200 190 6
≤ 100 kW 100 90 6
> 100 kW 0 0 0
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
L’emploi et le chiffre d’affaires les fruits de la réalisation des grandes ins-
ont diminué en 2016 tallations photovoltaïques au sol.
Dans son étude annuelle « Marchés et
emplois dans le domaine des énergies Des interrogations sur
renouvelables », l’Ademe évalue l’emploi du l’efficacité du dispositif d’appels
secteur photovoltaïque français à 5 700 per- d’offres
sonnes en 20161. Depuis 2010, où l’emploi Si le développement du marché photo-
était estimé à plus de 32 000 personnes, voltaïque français semble bien encadré
ce chiffre est en constante diminution. par l’annonce des calendriers des appels
L’Ademe attribue cette chute à l’effondre- d’offres, il n’en demeure pas moins que
ment du marché des petites installations l’efficacité de ce dispositif pose question.
résidentielles (jusqu’à 9 kW) au profit des En effet, pour être sélectionnés aux appels
grandes installations. En effet, 1 MW ins-
tallé sur des toitures résidentielles génère
18 emplois, alors qu’1 MW installé au sol
n’en nécessite que 4. 1. L’étude de l’Ademe est annuelle. Les chiffres
Le chiffre d’affaires de la filière est égale- des années précédentes ont été fortement revus
ment en diminution, mais dans des propor- à la baisse dans l’édition 2016. Ainsi, un an avant,
tions moins importantes que le nombre le nombre d’emplois pour 2015 était de 8 227 alors
d’emplois. L’activité récolte tout de même qu’il est désormais annoncé à 6 720.
Graphique n° 3
Emplois dans la filière photovoltaïque française
Source : « Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables », Ademe, juillet 2017
35 000
32 040
470 Équipements
29 290
Exploitation des sites
30 000 1 060 (production électricité)
Total
25 000
20 000
30
31 570
15 000 28 230 12 190
1 340
10 270
9 160
150
10 000 1 410 8 170
1 420 6 830
1 640 5 700
10 850 1 780
5 000 10 120
7 750
6 750
5 190
3 920
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 (e) 2015 (p) 2016 (p)
e) : estimé ; (p) : prévision
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Graphique n° 4
Chiffre d’affaires de la filière photovoltaïque française en millions d’euros
Source : « Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables », Ademe juillet 2017
8 000
5 000
4 236 4 153
1 210
3 865 3 861
3 772 31 35
4 000 18 40
20
5 936
3 000
1 917 2 657
2 211
2 430 3 019
33
4 059 3 072
2 000 99
1 785
1 000 1 636
1 322 1 548
1 099
749
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 (e) 2015 (e) 2016 (p)
d’offres, certains développeurs proposent Les résultats montrent que 5 % des projets
des projets aux marges très serrées, voire ont été abandonnés et 20 % sont en suspens
trop serrées, comme peut le démontrer le et pourraient ne jamais être réalisés. Dans
taux d’abandon par la suite. Cela est par- bon nombre de cas, la principale incertitude
ticulièrement visible sur le segment des est venue de la fourniture des panneaux,
grandes toitures (100 – 250 kW), où, pour l’industriel retenus dans le dossier ayant
une seconde vague d’appels d’offres dont fait faillite ou n’étant dans certain de pou-
les projets étaient à raccorder avant le voir honorer ses commandes.
31
deuxième trimestre 2016, le taux d’abandon En effet, en 2017, le marché photovoltaïque
a été de 40 %, selon l’Observatoire de l’éner- français aura vu de nombreuses annonces
gie solaire. Sur ce thème, une intéressante de disparition d’entreprise ou de consoli-
étude a été réalisée par le cabinet Finer- dation sur le segment des producteurs de
green, associé à Enerplan et France Terri- modules. Parmi les principaux, on retiendra
toire Solaire. Publié en novembre 2017 dans les annonces de cessation de paiement de
une version préliminaire, le travail a porté SolarWorld ainsi que de l’entreprise fran-
sur l’analyse des projets retenus lors de çaise Sillia et de ses deux sites basés à Lan-
l’appel d’offres CRE 3 clôturé en décembre nion (Côtes-d’Armor) et à Vénissieux (Rhône).
2015, et qui avaient deux ans (jusqu’à
décembre 2017) pour être mis en service.
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
Si depuis, Sillia a été reprise par l’allemand
Quelques sites pour aller plus loin :
Recom, qui a vu dans ce rachat une opportu-
3 L es pages dédiées à la filière sur le site
nité pour se rapprocher du marché français, de l’Ademe : www.ademe.fr
une incertitude a lourdement pesé pendant 3 www.ines-solaire.org
plusieurs mois sur l’aboutissement de tous 3 www.photovoltaique.info
les projets projetant d’utiliser des panneaux 3 www.enerplan.asso.fr
de cette marque. Pourtant en 2016, les car- 3 SER-Soler, commission photovoltaïque
du Syndicat des énergies renouvelables :
nets de commandes de Sillia étaient pleins
www.enr.fr
grâce à plusieurs projets issus de l’appel 3 www.pv-financing.eu
CRE 3. L’utilisation de panneaux français, ou 3 www.iea-pvps.org
européens, permettant de relever la note du
projet, le choix de Sillia était un moyen pour
les développeurs d’augmenter leurs chances
de voir leurs projets retenus. Cependant, le 2016 « année charnière »
long délai entre le moment où les résultats 2016 était qualifiée d’« année charnière »
de l’appel d’offres ont été donnés et la date pour le déploiement du photovoltaïque
limite de réalisation des projets (décembre français. Le secteur avait vu bon nombre
2015 – décembre 2017) a eu raison de la tré- de changements avec la mise en place du
sorerie de l’industriel. Sillia a dû acheter des complément de rémunération, l’affirmation
cellules au comptant, avant de vendre ses du cadre réglementaire de l’autoconsom-
panneaux, pour lesquels les acheteurs ont mation ou la publication des calendriers
fait traîner les paiements. des appels d’offres CRE. 2017 s’est déroulée
Certains ont même vu dans ce phéno- dans ce contexte sans que cela ne se soit
mène une forme de malveillance de la toutefois traduit par une franche augmen-
part de quelques développeurs. En effet, tation du nombre de mégawatts raccordés.
ils auraient pu dans un premier temps L’évolution des modèles d’affaires ne fait
proposer dans leurs dossiers de réponse à cependant plus de doutes : l’autoconsom-
l’appel d’offres CRE d’utiliser des panneaux mation, individuelle et collective, est à
Sillia dans le but d’améliorer leurs chances présent prioritaire et le photovoltaïque
d’être retenus. Ils auraient ensuite retenu devient le meilleur allié de la mobilité
volontairement leur paiement pour pousser propre. Par ailleurs, le stockage focalise
l’entreprise à la faillite et pour finalement désormais l’attention et devrait évoluer
32
réaliser leur projet en utilisant d’autres rapidement. Reste à voir si cette évolution
panneaux, moins chers, et ainsi augmen- permet d’atteindre la fourchette haute des
ter leur marge. Les autorités ayant permis, objectifs fixés par la PPE.
en cas de défaillance du fournisseur initial,
d’en désigner un nouveau. Ce vice caché a
été dénoncé par Arnaud Mine, président
d’Urbasolar.
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électriques en France
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électriques en France
PHOTOVOLTAÏQUE
que les techniques du digital et du solaire tricité sont basées sur des énergies
permettent de faire des choses extraordi- renouvelables. Demain, nous irons plus
naires. Il faut libérer l’énergie solaire ! loin, nous pourront choisir le parc éolien,
le barrage ou la centrale solaire qui nous
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électriques en France
au sommaire
HYDRAULIQUE Vue de la retenue
du barrage de Livet
CHIFFRES CLÉS
(Isère – Auvergne-Rhône-Alpes).
25 781 MW
Production totale en 2016
64 TWh
Objectif 2018
Puissance installée
25 300 MW
Jean-Marie Taddei/EDF
Production
61 TWh
L’ hydroélectricité reste la première
source d’énergie électrique renouve-
lable en France. Si le dossier du renou-
Objectif 2023
Puissance installée
63 – 64 TWh
Emplois directs dans la filière à fin 2016
35
12 340
Chiffre d’affaires dans la filière en 2016
Graphique n° 1
Production d’électricité hydraulique en France
Source : RTE, “Statistiques de production et consommation d’électricité 2016”,
Programmation pluriannuelle de l’énergie
14 %
13 %
12 % 12 % 12 %
36
11 %
9% 75
68 64
64 59 64 61
68
50
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des énergies renouvelables
électriques en France
HYDRAULIQUE
Carte n° 1
Répartition du parc hydraulique français raccordé au 30 septembre 2017 et production
annuelle sur une année glissante
Source : Observ’ER d’après données Enedis, RTE et EDF SEI
12 GWh
4 MW
Production
Hauts-de-France
Capacité
Normandie
128 GWh 68 GWh
19 MW 7 108 GWh
50 MW
2 305 MW
Bretagne Île-de-France
536 GWh Grand Est
277 MW 9 GWh
9 MW 62 GWh
Pays de la Loire 92 MW
597 GWh
Centre Val de Loire 520 MW
Bourgogne
Franche-Comté
DOM :
Guyane : 119 MW 2 539 GWh
21 978 GWh
La Réunion : 137 MW 1 762 MW
Martinique : 0 MW 11 602 MW
Guadeloupe : 11 MW Nouvelle-Aquitaine Auvergne
Rhône-Alpes
TOTAL :
8 439 GWh
50 701 GWh
5 395 MW 8 802 GWh
25 781 MW
Occitanie 3 256 MW
Paca
423 GWh
223 MW
Corse
37
Les centrales de lac sont associées à des Les centrales d’éclusée, également dotées
barrages et constituent un tiers de la puis- d’une retenue d’eau, permettent un stock
sance installée (environ 9 000 MW) malgré age quotidien ou hebdomadaire de quan-
un petit nombre d’installations (une cen- tités moyennes d’eau disponible en cas de
taine). Cette technologie représente une pic de consommation. Cette technologie
puissance très rapidement mobilisable en
période de pointe de consommation.
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HYDRAULIQUE
représente environ 4 200 MW installés, piliers : le déploiement des énergies renou-
pour 150 centrales, et un potentiel de pro- velables, un renforcement des réseaux axé
duction de 10,6 TWh. sur des schémas régionaux et la diffusion
Les stations de transfert d’énergie par de technologies de stockage. Ces dernières
pompage (Step) ne sont pas tout à fait sont encore rarement matures et seules les
considérées comme des sites de produc- Step offrent un potentiel à grande échelle,
tion ; elles constituent davantage des lieux ce qui en fait un élément d’équilibrage du
de stockage d’énergie sous forme d’une réseau indispensable. Si les principaux
eau pompée dans un réservoir amont et grands sites exploitables ont déjà été
capable d’être turbinée en cas de besoin mobilisés, les Step peuvent cependant
énergétique. L’Hexagone recense une être modernisées. Un potentiel en petite
dizaine de Step, pour une puissance cumu- Step, basé sur des bassins préexistants
lée de 4 500 MW. (anciennes carrières par exemple), existe
et présente un intérêt pour assurer l’équi-
Un outil de stockage libre de boucles locales dans les territoires
Les Step constituent aujourd’hui le prin- et ainsi éviter des coûts de renforcement
cipal outil de stockage de l’électricité à des réseaux.
grande échelle et occupent, à ce titre, un
rôle particulier dans la transition éner- Des objectifs trop timides
gétique française. Sur le plan électrique, En matière de développement de la filière
cette transition doit s’appuyer sur trois hydroélectrique, la programmation plu-
riannuelle de l’énergie (PPE) de 2016 ne pré-
voit pas un mouvement de grande ampleur.
Graphique n° 2 Le texte projette un parc identique à fin
Répartition des capacités hydrauliques sur 2018 et une croissance qui s’échelonnerait
le réseau de transport par type de centrale entre 25 800 et 26 050 MW à fin 2023 pour
Source : “Panorama des énergies renouvelables une production évaluée à 62 ou 63 TWh.
2017”, SER Enedis Ces chiffres marquent un recul par rapport
aux objectifs posés par les précédents
exercices de programmation, qui visaient
l’installation de 3 GW supplémentaires par
18 % rapport à la puissance de fin 2006 (soit un
38
total d’environ 28 GW). Les niveaux visés
40 % par la PPE de 2016 sont cependant réa-
listes au vu des délais d’instruction et de
26 %
construction des projets hydroélectriques
(trois à huit ans en moyenne). Il n’en reste
pas moins que cette révision à la baisse
16 %
des ambitions pour le secteur se traduirait,
selon le syndicat France Hydro Électricité,
par une perte d’activité économique pour
Centrales de lac Centrales d’éclusée
Step Centrales au fil de l’eau
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HYDRAULIQUE
Schéma n° 1
Schémas des différentes technologies d’ouvrages hydroélectriques
Source : Observ’ER 2016
Connaissancedesenergies.org
Groupe Distribution
turbo-alternateur haute tension
Rivière
Transformateur
Alternateur
Vanne de contrôle
D.R.
Turbine
Bassin
supérieur
Bassin
supérieur
Groupe en fonctionnement
électro-pompe Groupe en fonctionnement
(stockage de l’énergie) turbo-alternateur
(restitution de l’énergie)
Connaissancedesenergies.org
Connaissancedesenergies.org
Turbinage
Pompage
Bassin
inférieur
Bassin
inférieur
39
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HYDRAULIQUE
pour développer de nouvelles installa- lations et GE Hydro (anciennement Alstom)
tions sur des sites propices. Ils compense- fait partie des constructeurs de turbines de
raient ainsi la diminution de la production référence. GE Hydro a cependant annoncé
hydroélectrique du fait de l’application des en novembre 2017 un plan social sur son
diverses réglementations environnemen- site principal de Grenoble, qui pourrait
tales. Il se trouve que la profession estime perdre 345 postes sur ses 800 actuels. La
cette baisse à près de 2,2 TWh. direction fait valoir le nécessaire redimen-
sionnement du site pour retrouver une
Emploi et chiffre d’affaires compétitivité sur un marché mondial de
La filière française hydroélectrique repose l’hydroélectricité très concurrentiel.
autant sur des petites entreprises que sur La filière emploie 12 340 personnes en 2016,
des grands groupes. L’Ademe, dans son dont près des trois quarts se consacrent à
étude annuelle sur l’activité des filières la vente de l’énergie et à la maintenance
renouvelables, recense 10 fabricants de des installations. Environ 7 000 d’entre
turbines, 10 fournisseurs de matériel élec- elles travaillent pour la grande hydroé-
trique spécifique, 30 bureaux d’études et lectricité et environ 2 000 pour la petite.
1 700 exploitants. EDF et Engie sont les
principaux exploitants des grandes instal-
Graphique n° 3
Évolution de l’emploi direct dans le secteur de l’hydroélectricité en France
Source : « Marchés et emplois dans le domaine des énergies renouvelables » Ademe , juillet 2017
14 000
12 000
10 000
8 000
40
9 280
4 000
2 000
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
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électriques en France
HYDRAULIQUE
Graphique n° 4
Évolution du chiffre d’affaires du secteur de l’hydroélectricité en France
Source : « Marchés et emplois dans le domaine des énergies renouvelables » Ademe , juillet 2017
2 000 3 650
3 668
3 339 3 248
3 045 2 631 2 825
2 763
1 000
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Le chiffre d’affaires global de la filière est le premier appel d’offres était ouvert et
évalué à 3 636 millions d’euros. Ce chiffre portait sur trois lots : la création de nou-
d’affaires est directement corrélé à la pro- veaux sites supérieurs ou égaux à 500 kW ;
duction d’électricité de la filière, et donc à l’équipement d’ouvrages existants et la
41
la pluviométrie. réhabilitation d’installations existantes de
puissances comprises entre 36 et 150 kW.
Complément de rémunération Les résultats ont été publiés le 27 avril
et Livre blanc 2017. Dix-neuf lauréats ont été dési-
Le cadre réglementaire de la petite hydro gnés pour une capacité totale de 27 MW.
électricité a beaucoup évolué au cours des 18,5 MW ont été attribués au premier lot,
deux dernières années. En 2016, un arrêté 8 MW au second et 0,4 MW au troisième.
tarifaire a introduit le complément de Le prix moyen pondéré de l’électricité
rémunération couplé à des appels d’offres produite est de 112,40 €/MWh. Du côté
comme mécanisme de soutien au déve-
loppement du secteur. La même année,
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électriques en France
HYDRAULIQUE
des acteurs, le premier lauréat est Qua- sitions pour maintenir, pérenniser et déve-
dran (10,6 MW), suivi de Serhy Ingénierie lopper le secteur. Parmi les principales, on
(6,2 MW) puis de Pyrénées Énergie (5,3 MW). note : l’exonération de la taxe foncière sur
Les résultats n’ont toutefois pas atteint les les aménagements qui vont dans le sens
niveaux espérés car l’appel d’offres était de la préservation de la biodiversité ; un
prévu pour autoriser un total de 60 MW. mécanisme de soutien clair pour les Step
Peu de porteurs de projets ont participé et, et une centralisation et une clarification
par ailleurs, la prise en compte des critères de la gouvernance de l’eau.
environnementaux a conduit à écarter de
nombreux projets. L’éternelle question du
En parallèle à la nouvelle réglementation renouvellement des concessions
pour la filière, des voix venant d’associa- Parmi les autres dossiers importants pour
tions environnementales se font entendre. la filière hydroélectrique se trouve celui
Ainsi France nature environnement (FNE) du renouvellement des concessions des
s’inquiète des critères environnementaux installations de plus de 4,5 MW.
évalués dans les appels d’offres hydroé- En France, il est nécessaire de disposer
lectriques. La fédération regrette que le d’une autorisation ou d’une concession de
poids de la note environnementale soit l’État pour exploiter l’énergie des marées,
relatif, dans l’analyse d’un dossier. En lacs et cours d’eau. Pour les installations
effet, l’évaluation de cet aspect est réali- de moins de 4,5 MW, ce sont des autorisa-
sée en prenant en compte les réponses de tions qui sont données de la part de l’État.
l’ensemble des autres candidats. FNE consi- En revanche, au-dessus de ce seuil, c’est
dère que l’impact environnemental d’un le régime de la concession qui s’applique.
projet devrait être examiné en soi et non Celle-ci est donnée pour une durée de
pas comparé aux propositions des autres soixante-quinze ans et peut être renouve-
développeurs. lée pour une période allant de trente à qua-
Cet avis n’est pas celui des professionnels rante ans. EDF et Engie sont les principaux
de la petite hydroélectricité, qui estiment opérateurs de ces concessions. La première
que les critères environnementaux ont un contrôlant 80 % du parc hydroélectrique
réel impact sur la faisabilité de nombreux français et la seconde 12 %, via deux filiales
projets et donc sur le développement de que sont la Société hydroélectrique du
la filière. Selon eux, de nombreux points Midi et la Compagnie nationale du Rhône.
42
de blocage existent dans le cadre régle- Jusqu’à présent, les concessions étaient
mentaire national, et ils craignent de ne renouvelées par un système de “droit de
pas pouvoir développer le secteur autant préférence” qui assurait la reconduction
que la loi sur la transition énergétique et quasi automatique des contrats.
la croissance verte le souhaiterait. Aussi, Ce système a été chamboulé en 2010 par
les producteurs d’hydroélectricité, réunis la Commission européenne, qui a exigé du
au sein de l’Union française de l’électricité,
du Syndicat des énergies renouvelables et
de France hydro électricité, ont publié en
1. “ L’hydroélectricité à la croisée des chemins :
juin 2017 un Livre blanc pour la filière1. Ce donnons un nouvel élan à la première des énergies
document rassemble sept grandes propo- renouvelables”.
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HYDRAULIQUE
gouvernement la mise en concurrence de Quelques sites pour aller plus loin :
ses concessions. Les enjeux économiques et
3 L es pages dédiées à la filière sur le site
énergétiques des modifications demandées de l’Ademe : www.ademe.fr
par Bruxelles se sont rapidement révélés 3 Les pages du SER consacrées à la filière :
sensibles, avec de fortes probabilités de www.enr.fr
voir une part significative des installations 3 www.france-hydro-electricite.fr
hydroélectriques françaises passer sous 3 www.barrages-cfbr.eu
pavillons privés et étrangers.
Au cours des dernières années, les diffé-
rents ministres de l’Environnement ont
cherché à temporiser afin de réfléchir à Cependant, hormis la mise en place de ce
toutes les options possibles. Deux textes nouveau cadre, le renouvellement effectif
sont venus moderniser le cadre réglemen- des concessions n’a pas beaucoup avancé.
taire des grandes installations hydroélec- En début d’année 2017, la ministre de l’En-
triques : la loi sur la transition énergétique vironnement Ségolène Royal avait déposé
du 17 août 2015 et un décret du 27 avril 2016. une demande auprès de la Commission
L’exercice était délicat car il devait à la fois européenne afin de prolonger la durée
aménager une présence de l’État ou des des concessions exploitées par EDF et par
régions dans la gestion des concessions et la Compagnie nationale du Rhône. Depuis,
respecter les injonctions de Bruxelles. Ont le nouveau ministre, Nicolas Hulot, a sobre-
ainsi été actés dans la loi sur la transition ment déclaré en juillet 2017 que le pays ne
énergétique les trois axes suivants : pourra pas « repousser en permanence
• la possibilité de regrouper les conces- l’échéance ».
sions d’un même opérateur ou d’opé-
rateurs différents dans une chaîne
d’installations hydrauliquement liées ;
• le fait de proroger les concessions en
cours si des travaux non prévus aux
contrats initiaux sont programmés ;
• la création des Semh (sociétés d’écono-
mie mixte hydroélectriques), constituées
en vue de l’exécution d’une ou plusieurs
43
concessions. Les Semh permettent à l’ad-
ministration française d’être partie pre-
nante de l’exploitation d’une concession
hydroélectrique.
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électriques en France
HYDRAULIQUE
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des énergies renouvelables
électriques en France
HYDRAULIQUE
indispensable aux autres énergies renou- le calendrier. Cette procédure offre de la
velables. Par ailleurs, elle représente le visibilité au porteur de projet et permet
mode de stockage le plus compétitif, qui de gagner du temps. Donc oui, la filière
va bien au-delà du stockage de courte évolue et a de beaux jours devant elle.
durée dont sont capables les batteries.
Seule les Step peuvent faire du report
hebdomadaire. Même les centrales au
fil de l’eau peuvent moduler leur produc-
tion grâce au marnage, en faisant varier
le niveau d’eau et le débit autour d’une
valeur de consigne. Il s’agit d’une tech-
nique utilisée depuis longtemps par les
moulins pour avoir de l’énergie mobili-
sable à tout moment de la journée, et qui
représente un vrai potentiel de flexibilité
pour le réseau.
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électriques en France
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BIOMASSE SOLIDE
Plateforme biomasse
Dalkia de Velaine-en-Haye,
dédiée à la préparation
et au stockage de biomasse
CHIFFRES CLÉS
(Meurthe-et-Moselle –
Grand-Est).
589,5 MW
Production électrique en 2016
2 488 GWh
Objectif à fin 2018
790 MW
Objectif à fin 2023 (option haute)
L a programmation pluriannuelle de
l’énergie à 2023 propose des objectifs
ambitieux à la filière électrique biomasse 1 040 MW
solide qui pourraient relancer sa dyna-
mique. Le premier volet de la procédure Emplois dans la filière en 2016
d’appel d’offres triennal CRE5 a privilégié (toutes valorisations énergétiques)
les industriels du papier et du bois valo-
risant leurs sous-produits et disposant
déjà d’une chaudière bois. Le dispositif
6 160
s’est montré, en revanche, moins favo-
Chiffre d’affaires dans la filière en 2016
rable aux projets sur réseaux de cha- (toutes valorisations énergétiques)
leur. Les deux prochains volets du CRE 5
46
devraient maintenir cette tendance.
1 598
millions d’euros
FILIÈRE
BIOMASSE SOLIDE
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des énergies renouvelables
électriques en France
BIOMASSE SOLIDE
La politique d’appel d’offres appels d’offres CRE 1 et CRE 2 – c’est-à-dire
prédomine le nombre de sites construits par rapport au
En France, comme dans de nombreux nombre de projets initialement retenus – se
autres pays européens, le bois énergie est limitent à seulement 36 % et 23 %.
la première des énergies renouvelables, Ces deux appels d’offres ont surtout inté-
avec 41 % de la consommation finale brute ressé les sites de production de pâte à
d’EnR en 2016 (source SDES). L’essentiel de papier, qui valorisent traditionnellement
la biomasse est utilisé pour des usages ther- les déchets de process de production en
miques par les particuliers, les collectivités énergie, et des industriels agroalimentaires.
et les industriels. Toutefois, il existe 43 sites L’appel d’offres CRE 3, lancé en 2009, avait
produisant de l’électricité à partir de com- présenté un taux de réalisation plus élevé
bustibles biomasses solides pour une puis- puisque deux projets sur trois avaient
sance une puissance de 589,5 MWe à fin 2017. vu le jour. Contrairement aux CRE 1 et 2,
De plus, quatre sites sont en construction, tournés exclusivement vers l’industrie,
pour une capacité totale de 43,5 MWe. neuf des vingt cogénérations réalisées via
Sur les 47 centrales actuelles en fonction- le CRE 3 ont cherché à valoriser la partie
nement ou en construction, 35 sont des énergie thermique à travers des réseaux
lauréates d’un des quatre appels d’offres de chaleur urbains. Six cogénérations au
et dix sites relèvent du tarif d’obligation bois avaient été installées par Dalkia sur
d’achat mis en place en 2002, réévalué en des réseaux de chaleur dans les agglomé-
2009 puis en 2011, et abrogé en 2016 (voir
tableau n° 1). Les taux de réalisation des
Tableau n° 1
Répartition des centrales biomasse par type de soutien, appels d’offres et tarif
d’obligation d’achat
Source : Observ’ER 2017
Puissance
Nombre
Puissance Nombre totale sites
Puissance de centrales
Appels minimale de projets en exploita-
Résultats retenue en exploita-
d’offres des retenus/ tion ou en
47 (MW) tion ou en
dossiers déposés construction
construction
(MW)
CRE 1 (2003) Janvier 2005 12 MW 14 / 23 216 5/14 77
CRE 2 (2006) Juin 2008 5 MW 22 / 56 314 5/22 115,5
CRE 3 (2009) Janvier 2010 3 MW 32 / 106 250 20/32 133,5
CRE 4 (2010) Octobre 2011 12 MW 15 / 16 420 5/15 228
Régime de l’obligation d’achat 10 78
Contrat de vente directe de l’électricité à Enercoop 1 0,5
Autoconsommation 1 0,5
633 dont
Nombre total de sites de cogénération biomasse en exploitation 47 dont 4 en
43,5 MW en
ou en construction construction
construction
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des énergies renouvelables
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BIOMASSE SOLIDE
Carte n° 1
Cartographie des sites de production d’éléctricité à partir de biomasse solide à fin 2017
Source : Observ’ER 2017
Lens
Estrées-Mons CRE3 6,7 MW
CRE3 13 MW
Mesnil-Saint-Nicaise
Grand-Couronne
CRE1 21 MW CRE2 16 MW
Metz Forbach
Noyal-Châtillon-sur-Seiche Corbeil-Essonnes CRE3 9,5 MW CRE3 6,4 MW
CRE3 10,4 MW Grand-Couronne Chartres OA 0,5 MW
OA 26
Urmatt
CRE2 9 MW MW
Bar-sur-Aube CRE3 5 MW
OA 1,3 MW Golbey
Lanvian Orléans
CRE1 12 MW
OA 5,2 MW CRE3 8 MW Strasbourg
Sainte-Gemmes-sur-Loire CRE3 10 MW
CRE3 6,9 MW
Épinal Rambervillers
Orléans
Gyé-sur-Seine OA 6 MW OA 10 MW
Sainte-Florence OA 12 MW
CRE3 3,3 MW
CRE3 3 MW Saint-Pierre-des-Corps Saint-Louis
Novillars 5,2 MW
CRE3 7,5 MW OA
CRE4 20 MW
Saillat-sur-Vienne Villers-sous-Montrond
Moissannes
CRE1 12 MW Commentry
OA 5,5 MW
CRE3 3,4 MW
CRE3 15 MW
Dunières Le Cheylas
Limoges
Biganos CRE3 3,4 MW CRE3 3,6 MW
CRE3 7,5 MW
CRE2 69 MW
Égletons
CRE3 3,4 MW
Labouheyre
3,5 MW Pierrelatte
Morcenx CRE1 Mende
OA 12 MW
OA 11 MW CRE2 7,5 MW
Tartas Tarascon
Montgailhard Gardanne
CRE2 14 MW 12 MW
Vielle-Saint-Girons CRE3 4 MW CRE1
CRE4 150 MW
CRE4 17 MW
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des énergies renouvelables
électriques en France
BIOMASSE SOLIDE
rations d’Angers, de Rennes et de Tours lation de 150 MWe devrait représenter 6 %
ainsi qu’à Lens, Limoges et Orléans (7,5 ou de la production d’électricité de la région
10 MWe). En 2017, l’énergéticien a mis en et couvrir 3 % de sa consommation. Après
route la cogénération du réseau de chaleur des tests réalisés en 2016, la production
de Strasbourg (10 MWe). De son côté, Cofely industrielle avait commencé à monter en
a équipé le réseau de chaleur de Forbach puissance, jusqu’à ce qu’Uniper se voit
(Moselle). Non loin de là, à Metz, la régie annuler son autorisation d’exploiter par
d’énergie de la ville (UEM) a doté le réseau le tribunal administratif de Marseille. En
d’une cogénération de 9,5 MWe. L’appel cause, des plaintes déposées par les Parcs
d’offres CRE 3 a aussi permis la construction naturels régionaux (PNR) du Verdon et du
de cogénérations bois d’assez grande taille Lubéron et par France Nature Environne-
dans le secteur industriel : chez Bonduelle ment Paca dénonçant une étude d’impact
à Estrées-Mons (Somme) et Adisseo à Com- insuffisante qui n’analysait pas « les effets
mentry (Allier). Grâce à un seuil d’éligibilité négatifs indirects et permanents du projet
ramené à 3 MWe, l’appel d’offres CRE 3 a sur les espaces forestiers de la zone d’ap-
aussi permis d’implanter de multiples cogé- provisionnement » de la centrale, située
nérations biomasse chez des fabricants de dans un rayon de 400 km.
granulés de bois. Il est vrai que le site nécessite un appro-
visionnement colossal, à la hauteur de la
Pressions politiques autour puissance qu’il développe : les volumes
du site de Gardanne de bois s’élèvent à 850 000 t/an. Selon
La particularité de l’appel d’offres CRE 4 l’énergéticien allemand, une moitié pro-
d’octobre 2011 a été d’accorder une déro- vient de la région Sud-Est mais se com-
gation aux projets de centrales électriques pose de bois de recyclage (palettes) et de
à biomasse implantés en Provence-Alpes- déchets verts. L’autre moitié comprend
Côte d’Azur et en Bretagne. Deux régions de la biomasse forestière importée,
déficitaires en électricité et fragiles en conformément au plan d’approvision-
périodes de pics de demande. Ces projets nement validé par l’État. L’essentiel de
avaient la possibilité de déroger à la règle ces importations provient du Brésil et
d’un minimum de 60 % d’efficacité éner- d’Espagne. Cependant, arrêter une telle
gétique (part d’énergie primaire valorisée centrale n’est pas chose facile. Ainsi, le
en électricité et chaleur) à condition de préfet des Bouches-du-Rhône a autorisé
49
pouvoir justifier que « le projet contribue en juin 2017 une poursuite de l’exploita-
à améliorer la sécurité d’alimentation en tion à titre provisoire, justifiant sa déci-
électricité de la région ». Sur les cinq projets sion par le caractère indispensable du site
en exploitation ou en construction, deux pour l’approvisionnement en électricité
entrent dans ce cadre. de la région. L’affaire n’est pas terminée
Le projet le plus important en taille car le ministre de la Transition écologique
concerne la centrale électrique à charbon et solidaire, Nicolas Hulot, a ensuite fait
d’Uniper (ex-E.ON) à Gardanne, dans les appel le 7 juillet 2017 de la décision du
Bouches-du-Rhône, dont la tranche 4 a été tribunal administratif. Quant aux PNR
convertie à la biomasse grâce à un inves-
tissement de 250 millions d’euros. L’instal-
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des énergies renouvelables
électriques en France
BIOMASSE SOLIDE
Graphique n° 1
Évolution de la production d’électricité biomasse solide en France depuis 2005 (en GWh)
Source : SDES 2005 - 2014, Eurostat 2015, AIE 2016
2 500
2 488
2 168 2 140
2 000
1 972
1 795
1 750 1 710
1 688
1 597 1 622
1 500
1 380
1 254
1 000
500
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
(p) : prévisionnel
du Verdon et du Luberon, ils ont dû reti- autres projets retenus ont été abandonnés.
rer leur plainte et signer un accord avec Le taux de réalisation de cet appel d’offres
Uniper le 29 septembre 2017, suite aux sera au mieux d’un sur trois.
menaces de la région Provence-Alpes-
Côte d’Azur de stopper leurs subventions, Dernières centrales
selon le journal en ligne Reporterre. sous obligation d’achat
La seconde centrale retenue en CRE 4 se En complément des procédures d’appel
situe également en Provence-Alpes-Côte d’offres, il existait un tarif d’obligation
d’Azur. Localisée à Brignoles (22 MWe), dans d’achat appliqué à guichet ouvert aux
50
le Var, elle a été construite par le spécialiste projets ne répondant pas aux cahiers des
du traitement des déchets Inova (filiale d’Al- charges des appels d’offres. Plusieurs
tawest et de la Caisse des Dépôts). L’appel arrêtés tarifaires successifs ont encadré
d’offres CRE 4 a aussi séduit des industriels ce dispositif, le dernier datant du 27 jan-
de la chimie : l’usine DRT à Vielle-Saint- vier 2011 (voir tableau n° 2), avant que la
Girons (Landes, 17 MWe) et Sobegi à Lacq mesure ne soit abrogée en mai 2016 pour
(Pyrénées-Atlantiques, 19 MWe). Enfin, le des raisons de mise en conformité d’aides
projet de 20 MWe du développeur Akuo de l’État au regard des exigences de l’Union
pour le papetier GemDoubs à Novillars européenne. Fin 2017, sept installations
(Doubs) est actuellement en construction
pour une mise en service en 2018. Les dix
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électriques en France
BIOMASSE SOLIDE
La centrale EDF de Cordemais1 (Loire-Atlantique) aurait dû fermer en 2018 car ses émis-
sions de CO2 ne répondaient plus aux normes françaises en vigueur. Pour éviter cette
issue, ses dirigeants misent sur une évolution du combustible utilisé : un mélange de
biomasse et de charbon. Des tests ont été réalisés en 2015 et 2016 avec des granulés
de bois torréfiés achetés à un fournisseur norvégien. Le coût de ce combustible s’étant
révélé incompatible avec la vente d’électricité non subventionnée, EDF a étudié, avec
un laboratoire de l’université de Nancy, la possibilité de le produire directement sur le
site à partir de déchets verts collectés par les collectivités et traités pour augmenter
leur pouvoir calorifique (craquage à la vapeur). Seul hic : la quantité de déchets verts
nécessaire pour alimenter à 50 % une tranche de 600 MW pourrait atteindre 2,5 millions
de tonnes/an. Un volume gigantesque qui est équivalent aux gisements des régions
Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine réunis. De plus, malgré son soutien à la
centrale de Gardanne partiellement convertie à la biomasse, le ministre de la Transition
écologique et solidaire, Nicolas Hulot, s’est dit défavorable à la conversion de Cordemais
au regard des volumes de bois concernés. Selon lui, la biomasse doit être réservée à de
petites unités valorisant la chaleur en plus de l’électricité. Un dossier à suivre.
1. La centrale de Cordemais comporte deux tranches de 600 MW au charbon et une de 700 MW au fioul.
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BIOMASSE SOLIDE
tion d’une unité de gazéification et cogéné- à 160 €/MWh). Cela s’explique essentielle-
ration de 5 MWe à Mérey-sous-Montrond, ment par le profil des candidats retenus :
dans le Doubs, qui devrait entrer en fonc- pour CRE 5, il s’agit surtout d’industriels du
tionnement en septembre 2018. La source papier ou du bois ayant déjà une chaudière
d’énergie sera composée de 60 % de bois B biomasse à laquelle ils adossent une tur-
issus des déchets du BTP et DIB (déchets bine. L’investissement dans la partie chau-
industriels banals), de 25 % de déchets de dière n’est donc pas nécessaire alors que,
bois issus de la forêt, et de 15 % de CSR. Le pour CRE 4, l’ensemble de la cogénération
second projet est celui de Chartres Metro- devait être financé. De plus, ces industriels
pole Energies, qui se dote d’une cogéné- du papier et du bois disposent d’un combus-
ration biomasse. L’installation de 8 MWe tible peu onéreux : les déchets du process.
consommera 64 000 t/an de bois : 75 % de Parmi les lauréats, on peut présenter celui
bois B et 25 % de plaquettes forestières. Elle de Fibre Excellence à Saint-Gaudens (Haute-
est également attendue pour le courant de Garonne), qui va remplacer une turbine exis-
l’année 2018. tante par un nouvel équipement de 25 MW.
Autre dossier, celui de Gascogne Papier, à
Un CRE 5 favorable aux Mimizan (Landes), où l’industriel vient d’ins-
industriels consommateurs taller une chaudière biomasse vapeur de
de bois 59 MW thermiques à la place d’une chau-
Comme pour l’ensemble des filières renou- dière fioul. La future turbine électrique de
velables électriques, le dispositif de soutien 19,38 MW retenue dans le CRE 5 renouvel-
de référence pour la production électrique lera une turbine existante. Seul réseau de
est désormais le complément de rémuné- chaleur retenu dans cet appel d’offres, celui
ration. Pour la filière biomasse solide, le de Grenoble-Alpes Métropole. Une centrale
dispositif est associé par un appel d’offres de 8,3 MWe va être construite alimentant
triennal organisé par la CRE (pour les années le réseau urbain. Ce réseau est le deuxième
2016, 2017 et 2018). Pour chaque période, la de France de par sa longueur (170 km).
puissance cumulée appelée est de 50 MW, 46 000 équivalents-logements sont desser-
dont 10 MW sont réservés aux projets de 0,3 vis (voir 3 questions à).
à 3 MW. S’ajoutent à cela 10 MW par période Les neuf dossiers retenus dans la catégorie
pour les projets de méthanisation. « moins de 3 MW » concernent des entre-
La première tranche s’est clôturée en août prises de transformation ou de négoce de
52
2016. 41 dossiers de cogénération biomasse bois. Trois sont présentés par un même can-
ont été déposés, totalisant 156 MW. 12 pro- didat, Carbonex, fabricant de charbon de
jets ont été retenus, pour une puissance bois déjà équipé d’une turbine de 3,3 MW,
cumulée de 62 MW. Le tarif moyen de vente à Gyé-sur-Seine (Aube), financée dans le
d’électricité proposé par les lauréats a été cadre du CRE 3. L’industriel va investir
de 122 €/MWh (après pondération par la 60 millions d’euros dans ses centrales car
puissance des installations). Ce tarif est il mise son développement sur le couplage
très faible en comparaison du prix moyen entre carbonisation et production d’élec-
qui était sorti de l’appel CRE 4 (supérieur tricité verte à partir du gaz de synthèse.
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Tableau n° 2
Tarifs d’achat de l’électricité issue de la biomasse
Source : DGEC
4,34 c€/kWh
Arrêté du 27 janvier 2011 Installations de 5 à 12 MWe
+p rime de 7,71 à 10,62 c€/kWh
abrogé le 30 mai 2017 de puissance
selon efficacité énergétique
4,5 c€/kWh
+p rime de 8 c€/kWh selon
Installations de 5 à 12 MWe
Arrêté du 28 décembre 2009 la biomasse consommée
de puissance
+ prime de 0 à 5 c€/kWh selon
efficacité énergétique
4,9 c€/kWh
Installations de moins de 5 MWe
Arrêté du 16 avril 2002 +p rime de 0 à 1,2 c€/kWh
de puissance
selon efficacité énergétique
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déchets et bois B. Mise en route en février Quelques sites pour aller plus loin :
2014, l’usine ne fonctionne réellement que 3 www.cibe.fr
depuis l’été 2017. Trois projets sont prévus
3 www.cogenerationbiomasserhonealpes.org
sur le même modèle dans les Deux-Sèvres
3 L a rubrique “cogénération” de la revue
et en Bretagne. Énergie plus (www.energie-plus.com)
La startup Cogebio est également enga- 3 L a rubrique “cogénération” du club ATEE
gée dans la gazéification. Elle dispose d’un www.atee.fr
démonstrateur près de Lyon et une première 3 France Biomasse Énergie, commission
installation fonctionne depuis 2015 chez biomasse du Syndicat des énergies
renouvelables : www.enr.fr
Guyenne Papier (Dordogne, 2 MW). Une deu-
xième unité a été mise en service, fin 2016,
chez le fabricant de produits d’étanchéité biomasse. C’est le cas de Naoden, qui a ins-
Soprema (Bas-Rhin, 3 MW) pour des usages tallé un premier équipement de 27 kWe, fin
thermiques uniquement. Des tests de com- 2016, chez un producteur et transformateur
bustion avec du bois B sont prévus. Autre de fruits biologiques, au sud de Nantes. La
exemple, le fabricant de chaudières Leroux société Mini Green Power dispose de deux
& Lotz a inauguré fin 2017, sur son site de démonstrateurs de 50 kWe dans le Var et
Nantes, une plateforme d’expérimentation vient d’installer une unité de 200 kWe en
de gazéification sur lit fluidisé. L’industriel Sicile. Enfin, la plateforme de recherche
commencera en 2018 la construction d’une Gaya, développée par Engie, a été inaugurée
centrale de 5 MWe dans le Doubs, chez en octobre 2017. L’expérimentation portera
l’industriel Bonnefoy, spécialisé dans le sur la préparation de la biomasse, sa gazéi-
déchet. Des start-up se lancent par ailleurs fication et ensuite la méthanation du gaz
dans la livraison clé en main de modules de synthèse pour produire du biométhane
de cogénération après gazéification de la injecté dans le réseau.
54
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Retour
électriques en France
au sommaire
BIOGAZ CHIFFRES CLÉS
Puissance électrique installée
à fin septembre 2017 (méthanisation et ISDND)
412 MW
Production électrique en 2016
1 965 GWh
Objectif 2018
des installations de méthanisation
137 MW
(130 MW installés fin septembre 2017)
Jean-Marie Taddei
56
372
millions d’euros
FILIÈRE
BIOGAZ
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BIOGAZ
412 MW de puissance électrique l’année 2016, les porteurs de projets agri-
raccordée à fin 2017 coles ou centralisés étaient dans l’attente
Selon le tableau de bord trimestriel de la de la revalorisation des tarifs et de l’allon-
filière publié par le service de la donnée et gement du contrat de vente de l’électricité
des études statistiques (SDES), au 30 sep- de quinze à vingt ans. Cette annonce avait
tembre 2017, le parc français de production été faite plus d’un an auparavant et bon
d’électricité d’origine biogaz s’élevait à nombre de projets ont été retenus pour
531 sites pour une puissance totale instal- cette raison. Maintenant que ces disposi-
lée de 412 MWe. Au cours de l’année 2016, tions ont officiellement été appliquées, le
74 nouvelles installations ont été réalisées secteur s’attend à une accélération de son
pour une puissance de 31 MW. Un chiffre développement. Les professionnels ambi-
en recul par rapport à celui de 2015, qui tionnent 150 nouvelles réalisations en 2017,
avait vu le raccordement de 41 MW. Les contre 87 projets en cours en 2016 et 88 en
neuf premiers mois de 2017 prolongent 2015, selon l’Ademe. La production qui en
la tendance d’activité de l’année passée serait issue devrait atteindre 355 GWh en
puisque 19 MW supplémentaires ont été électricité et 300 GWh thermique.
raccordés. Un chiffre très proche de celui La filière a également travaillé sur le
observé au cours des neuf premiers mois financement des unités en rassurant les
2016 : 14 MW. L’électricité produite en 2016 banques, frileuses depuis quelques mau-
a été de 1 822 GWh, soit 0,4 % de la consom- vais retours sur des sites en cogénération.
mation électrique nationale. Ainsi en février 2017, l’Association d’initia-
Les régions d’Île-de-France, de Nouvelle- tives locales pour l’énergie et l’environne-
Aquitaine, des Hauts-de-France et du Grand ment (Aile), basée à Rennes (Ille-et-Vilaine),
Est représentent à elles seules la moitié de et l’Agence Auvergne - Rhône-Alpes énergie
la puissance totale installée pour la pro- environnement ont publié un guide de
duction électrique à partir de biogaz. L’Île- conseils pour financer un projet de métha-
de-France occupe la première place, avec nisation. En décembre 2017, le Club Biogaz
71 MW installés, dont pratiquement la tota- de l’ATEE a organisé une conférence sur la
lité (70 MW) est issue d’unités de stockage démarche qualité des installations, pour
de déchets. Les installations exploitant uniformiser les types de procédé et mettre
le biogaz issu des centres de stockage de en place un référentiel de formations. Ce
déchets (ISDND) représentent 63 % de la travail porte ses fruits et les unités qui
57
puissance totale installée en France. Néan- étaient en projet depuis plusieurs années
moins, au cours du premier semestre 2017, commencent enfin à sortir de terre. Ainsi,
neuf unités sur dix raccordées étaient des en région Centre Val de Loire, alors que
installations de méthanisation. seulement 17 unités avaient vu le jour en
dix ans, 10 ont été mises en construction
Des perspectives encourageantes pour la seule année 2017 et 12 projets ont
pour la méthanisation agricole fait l’objet d’une demande de subvention à
Si le bilan 2017 n’est pas encore connu, les l’Ademe. « Les exigences des banques sont
professionnels de la filière se déclarent tout moins fortes. Elles acceptent des garanties
de même plus sereins qu’ils ne l’étaient
l’année précédente. En effet, durant toute
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électriques en France
BIOGAZ
Carte n° 1
Cartographie des puissances biogaz électriques installées en France
à fin septembre 2017
Source : SDES d’après Enedis, RTE, EDF-SEI, CRE
et les principales ELD
24 MW Hauts-de-France
17 MW
54 71 MW
Normandie 1 MW
17 47 MW
20 MW Île-de-France 23 MW
17 MW Bretagne 91 Grand Est
54 32 MW
Centre
17 MW
Val de Loire
48
Pays Bourgogne
13 MW
de la Loire Franche-Comté
5 MW 14 MW
24 7 MW
39
DOM
5 MW
1 MW
Nouvelle-Aquitaine
6 Auvergne
Rhône-Alpes
34 MW
42 MW 6 MW
58 18 MW 52
44
Occitanie
28 MW
PACA
0 MW
31 MW 16
8 MW
30
2 MW
0 MW
2
Corse
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électriques en France
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Graphique n° 1
Évolution de la production d’électricité d’origine biogaz en France (métropole + DOM)
(en GWh)
Source : SDES 2017
2 200
2 000
1 965
1 800
1 783
1 600
1 632
1 400 1 522
1 200 1 294
1 136
1 000
1 014
800 882
694
600
621
525
400
435 455 460
380
295 323
200
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
personnelles de 10-12 % , alors qu’avant tion est une rentabilité souvent difficile à
elles étaient autour de 20 % », explique un atteindre. Le relèvement des tarifs, inter-
acteur de la filière. Aujourd’hui, le modèle venu en décembre 2016, devrait apporter
français qui se structure est plutôt fondé une bouffée d’oxygène à ces petits projets
sur des installations collectives ou mutuali- pour lesquels les aides publiques restent
sées. Au niveau des intrants, bien que dans essentielles. Parmi les actions notables, la
59
la majorité des sites on observe une mixité région Bretagne a lancé un appel à projets
des déchets traités, la voie sèche ou solide pour développer ce type d’unités et une ving-
(20 à 50 % de matière sèche) se développe. taine de projets seraient dans les tuyaux.
En parallèle, la petite méthanisation, voire
microméthanisation (moins de 60 kW), pour- Les centres de stockage
suit son chemin. Les agriculteurs sont en diversifient leur valorisation
demande de ce type de sites qui s’adaptent Influencés par une baisse de la taxe géné-
très bien au contexte d’une seule ferme et rale sur les activités polluantes (TGAP)
évitent le regroupement d’exploitations. lorsque des sites intègrent un dispositif de
L’un des principaux obstacles au dévelop-
pement des petites unités de méthanisa-
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électriques en France
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valorisation du biogaz produit, les indus- (40 000 t), la capacité de l’unité installée
triels du déchet cherchent à optimiser pourra atteindre 15 GWh/an. Elle prend
leurs installations. Cela se voit au niveau en charge la construction, l’installation et
de la production d’électricité : 147 installa- l’exploitation, achète le biogaz et revend
tions de stockage de déchets non dange- le biométhane à un énergéticien. Waga-
reux (ISDND) produisent de l’électricité en Energy prévoit de déployer une centaine
mode cogénération. De plus, un arrêté du de Wagabox® dans le monde au cours des
27 avril 2017 a également introduit la pos- dix prochaines années.
sibilité pour les exploitants de centres de
stockage d’avoir une valorisation du biogaz Nouveaux mécanismes de soutien
en injection sur le réseau. Depuis le 1er janvier 2017, le biogaz, comme
C’est sur ce créneau qu’intervient la l’ensemble des filières renouvelables pro-
61
société Waga-Energy, qui a mis au point duisant de l’électricité, a adopté un nou-
une technologie pour récupérer, purifier, veau mécanisme de soutien. Celui-ci est
puis injecter le biométhane sous la forme double. Pour les installations inférieures
d’unités baptisées Wagabox®. Après avoir à 500 kW, c’est le tarif d’achat garanti qui
installé une Wagabox® à Saint-Florentin continue de s’appliquer sous la forme de
(Yonne), puis à Saint-Maximin (Oise), la guichet ouvert, les porteurs de projets
start-up a scellé un contrat avec le syndi- pouvant à tout instant déposer un dossier
cat mixte Trigone, dans le Gers, à Pavie. Elle de raccordement pour une nouvelle unité.
va investir 3 millions d’euros pour mettre Ce tarif a par ailleurs été revalorisé en
en service une Wagabox® dès juin 2018.
Adaptée à la taille du site d’enfouissement
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électriques en France
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décembre 2016 et sa durée est désormais la Transition écologique, la capacité d’in-
de vingt ans (contre quinze auparavant). jection de biométhane est de 533 GWh/
Dans la meilleure configuration (puissance an (au 30 juin 2017). Les installations qui
de 80 kW et prime maximum pour le traite- produisent du biométhane sont princi-
ment des effluents d’élevage), le tarif est de palement des unités de méthanisation
22,5 c€/kWh, contre 22 c€/kWh avec le tarif (78 % ) d’une capacité unitaire inférieure
précédent. Dans le cas le plus défavorable à 15 GWh/an. Les régions Grand Est, Hauts-
(500 kW et pas d’effluents d’élevage), le tarif de-France et Île-de-France concentrent la
est de 15 c€/kWh, contre 16,5 c€/kWh avec moitié des capacités installées et 54 %
le tarif précédent. En revanche, il n’y a plus des injections depuis le début de l’année.
de prime d’efficacité énergétique et le tarif Au troisième trimestre 2017, 297 projets
sera dégressif à partir de 2018. étaient en file d’attente pour une capacité
Au-delà de 500 kW, le complément de rému- de 6 501 GWh/an.
nération se substitue au tarif d’achat. Une Côté production, le biométhane injecté
prime vient s’ajouter au prix de vente dans les réseaux a atteint le chiffre de
obtenu sur le marché de l’électricité et les 97 GWh au cours du deuxième trimestre
nouveaux projets doivent s’intégrer dans 2017. Même si ce niveau ne représente
une procédure d’appel d’offres. En mars qu’une part extrêmement faible du gaz
2017, deux unités ont été retenues dans distribué en France (moins de 0,1 % ), le
le cadre d’un premier appel d’offres bio- phénomène monte indéniablement en
masse/biogaz. Il s’agit du projet Métha- puissance. À l’occasion des Rencontres
Goasmin (510 kW), méthanisation à la biométhane (Bretagne – Pays de la Loire), à
ferme à Plusquellec, en Bretagne, et de Nantes en décembre 2016, GRDF a présenté
celui d’Agrimaine Méthanisation (3,58 MW) les retours d’expérience de 11 sites étudiés
à Charchigné, dans les Pays de la Loire. depuis un an. Le bilan est positif puisque
Autre coup de pouce de l’État, la prise en la grande majorité fonctionne bien : la
charge à hauteur de 40 % des coûts de rac- quantité annuelle d’énergie injectée pour
cordement au réseau électrique. Même si 10 des 11 sites se situe entre 90 et 104 % du
cette mesure ne représente que quelques débit maximal théorique. Parmi les 16 sites
centaines de milliers d’euros sur des projets agricoles mis en service avant 2016, 80 %
de plusieurs millions, elle montre la volonté ont demandé une augmentation de capa-
de l’État de soutenir la filière. cité, de 15 à 40 %. Du côté de l’épuration
62
du biogaz pour obtenir le biométhane,
La montée en puissance l’offre s’est diversifiée très rapidement.
de l’injection se confirme On trouve aujourd’hui des techniques
Dans le prolongement du mouvement d’adsorption, de séparation membranaire,
observé depuis deux ans, la filière biogaz et bientôt de cryogénie, proposées par une
française s’oriente de plus en plus vers l’in- multitude d’acteurs : Verdemobil, Carbo-
jection dans le réseau gaz. En septembre tech, Greenlane, Chaumeca, Air Liquide,
2017, 36 unités de biogaz injectaient du Biogast ou Prodeval. « Toutes les tech-
biométhane sur le réseau, soit 12 de plus niques conçues par tous les industriels en
qu’en décembre 2016. Selon le tableau
de bord du biométhane du ministère de
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électriques en France
BIOGAZ
Observ’ER
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des énergies renouvelables
électriques en France
BIOGAZ
Graphique n° 2
Nombre d’emplois directs en équivalents temps plein dans le secteur du biogaz en France
Source : « Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables », Ademe juillet 2017
2 000
Exploitation et maintenance
Fabrication des équipements et réalisation des sites
1 500
290
500
940 910
910 860
260 890 860
230 850
200 580
290 310
240
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (sd) 2016 (p)
Graphique n° 3
Chiffre d’affaires du secteur en millions d’euros
Source : « Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables », Ademe juillet 2017
600
Exploitation et maintenance
Fabrication des équipements et réalisation des sites
500
400
391 410
364
64 327
270 282
300
231
200
159
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (sd) 2016 (p)
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des énergies renouvelables
électriques en France
BIOGAZ
nergétique nette de la purification du bio-
é
gaz. Dans le domaine de l’épuration, Chau- Quelques sites pour aller plus loin :
meca se distingue. Cette entreprise d’une 3 www.ademe.fr
cinquantaine de personnes, spécialisée dans 3 www.atee.fr/biogaz
le traitement des gaz, a équipé la première 3 www.ecologique-solidaire.gouv.fr/biogaz
installation d’injection de biométhane à Lille 3 www.biogaz-europe.com
3 www.france-biomethane.fr
Métropole en 2015. Depuis, quatre projets
sont en cours de construction – Cholet, Le
Touquet, Bourges, Préchacq-Navarrenx
(Pyrénées-Atlantiques) – et dix sont contrac- tion des sites et de compétences requises.
tualisés. Depuis mars 2017, la PME a rejoint Ainsi, l’Ademe, le Club Biogaz de l’ATEE,
AirFlux, un groupe de 250 salariés spécia- l’Association des agriculteurs méthani-
lisé dans la compression d’air et le service. seurs et les chambres d’agriculture sont
En juillet, le fonds d’investissement des en train d’établir un référentiel de bonnes
Hauts-de-France dédié à la troisième révo- pratiques pour permettre aux profession-
lution industrielle (Cap3RI) a investi 1 mil- nels de fixer des engagements en amont de
lion d’euros au capital d’Airflux-Chaumeca leur projet et de bénéficier des bonnes for-
pour permettre le développement de cette mations pour le financement, la conduite
entreprise. du projet et l’exploitation. Cela pourrait
Avec la structuration de la filière, la pro- déboucher sur la création d’un certificat
fession souhaite organiser et définir les professionnel d’exploitant d’unité de
standards de bonnes pratiques d’exploita- méthanisation.
65
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électriques en France
BIOGAZ
66
2 Comment accompagner
la structuration de la filière ?
L’enjeu principal se situe autour du finance-
projet. À part cela, nous n’avons pas d’autres
signaux en faveur du biométhane. On sent
une plus grande urgence sur les probléma-
ment. Les banquiers restent très prudents. tiques du solaire et de l’éolien. Nous sommes
Après avoir essuyé une série de revers avec dans l’expectative et il est certain que sans
des projets de méthanisation valorisés prise en compte de ce besoin des banques
en cogénération, ils scrutent les premiers d’affaires être sécurisées, nous n’atteindrons
retours des centrales d’injection gaz. Si la pas les objectifs de la programmation plu-
technologie fonctionne indubitablement, riannuelle de l’énergie.
les process restent complexes (temps de
développement très longs, approvision-
nement des intrants, maintenance, épan-
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Retour
électriques en France
au sommaire
Valorisation énergétique des
déchets. Site Tiru de Calce
CHIFFRES CLÉS
(Pyrénées-Orientales
– Occitanie).
2 324 GWh
Objectif de puissance raccordée à fin 2018
1 350 MW
(portant sur l’incinération de déchets
et le biogaz issu de décharges et de Step)
1 500 MW
(portant sur l’incinération de déchets
et le biogaz issu de décharges et de Step)
67
Schéma n° 1
Les différentes filières de valorisation des déchets collectés
Source : Observ’ER d’après “Déchets – chiffres clés 2016”, Ademe.
Les tonnages sont ceux de 2014, sauf CSR (chiffre pour 2016).
Sans valorisation énergétique
10 412 kt 8 418 kt
53 086 kt
18 000 kt 14 447 kt
68 643 kt
250 kt1
2 500
2 324
2 241
2 116
2 042 1 999
1 991
2 000
1 885
1 840 1 841
1 798
1 656 1 628
1 500
1 021
1 000
500
370
221
0
1990 1995 2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
énergétique. Les trois axes de ce plan pour dans cette fiche. Il fait l’objet d’une fiche à
2025 sont : part entière (voir fiche “biogaz”). En matière
• deux fois moins de déchets non dangereux de valorisation énergétique des déchets, les
non inertes en décharge qu’en 2010 (– 30 % derniers chiffres disponibles proviennent
en 2020) ; de l’Ademe et concernent l’année 20141.
• deux fois moins de déchets non dangereux Selon l’agence, 17 406 GWh ont été produits
non inertes incinérés dans des installa- à partir du traitement des déchets, dont
69
tions n’atteignant pas le critère d’efficacité 13 595 GWh par les usines d’incinération
énergétique qu’en 2010 (– 25 % en 2020) ; d’ordures ménagères (UIOM), 1 777 GWh par
• la disparition de l’incinération sans les centres de stockage (ISDND), 2 304 GWh
aucune valorisation énergétique. par les unités de méthanisation agricole
La valorisation énergétique des déchets ou industrielle. Quant aux quantités de
peut se faire de différentes manières : récu- déchets stockées, les volumes diminuent
pération de la chaleur fatale dégagée par régulièrement depuis 2000 : de 24,9 mil-
l’incinération des déchets, combustion de
CSR, pyrolyse et gazéification des déchets
ou encore méthanisation. Ce dernier type 1. “ Déchets. Chiffres clés édition 2016”, Ademe,
de valorisation n’est pas directement traité décembre 2016.
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DÉCHETS URBAINS RENOUVELABLES
lions de tonnes cette même année à 18 mil- déchets et l’augmentation du recyclage, le
lions de tonnes en 2014. Par rapport à 2010 plan déchets prévoit un maintien des capa-
(21 Mt1), point de référence de la loi sur la cités nationales en France à horizon 2025.
transition énergétique, le recul est de 14 % Ces capacités seront en effet nécessaires
sur le tonnage total. pour accueillir les refus de tri ou les déchets
actuellement traités en centre de stockage.
Belle progression de l’énergie Peu de nouvelles constructions sont pré-
issue des incinérateurs vues dans les prochaines années.
L’incinération est le mode de production
d’énergie à partir des déchets le plus Encore des marges de manœuvre
répandu. En 2016, le parc d’UIOM français disponibles
comptait 126 unités, un chiffre stable sur Même si la filière a bien évolué depuis
les dernières années. Sur cet ensemble, 113 une dizaine d’années, il reste encore des
sont équipées d’un dispositif pour récu- marges d’amélioration pour récupérer
pérer l’énergie : 64 en valorisation ther- plus d’énergie. Les unités de valorisation
mique et électrique (cogénération), 25 en peuvent améliorer encore l’efficacité de la
électrique et 24 en valorisation thermique combustion, optimiser la récupération de
seule. Autrement dit, 90 % des incinéra- la chaleur et trouver des débouchés pour
teurs valorisent l’énergie. Néanmoins, il mieux valoriser l’énergie. Selon Sandra Le
n’y en a que 71 qui sont reconnus comme Bastard, ingénieure Ademe pour la valo-
“unités de valorisation énergétique”, c’est- risation énergétique des déchets, « une
à-dire qui atteignent le seuil R1 de 60 ou cinquantaine de projets pourraient voir le
65 % d’efficacité de production d’énergie. jour d’ici à cinq ans ». La chaleur peut être
Côté production, l’incinération avec récu- mieux récupérée mais elle peut aussi être
pération d’énergie a sensiblement pro- mieux utilisée via le raccordement à des
gressé, passant de 10,3 millions de tonnes réseaux de chaleur urbain disponibles ou
à 14,4 millions de tonnes entre 2000 et 2014, à des industriels implantés à proximité de
soit une augmentation de 40 %. Parallèle- l’unité de l’incinération. Ainsi, à Bessières
ment la capacité des UIOM sans valorisa- (Haute-Garonne), à 35 km de Toulouse,
tion énergétique est passée de 1,428 Mt à le syndicat mixte Decoset (Déchetteries
0,247 Mt. Entre 2010 et 2014, la cogénération collectives sélectives traitements) a déve-
a augmenté de 36 % (en capacité incinérée) loppé des serres agricoles autour de l’usine,
70
alors que le nombre d’unités de valorisation baptisée l’Econotre. Cela a permis l’instal-
énergétique est resté globalement stable lation de 3 ha de tomates, 10 ha à terme,
(113 UVE en 2010 et 114 UVE en 2014). Une ce qui représentera alors une production
belle augmentation. Aujourd’hui, une tonne de 2 000 tonnes de tomates. Le réseau de
de déchets traitée délivre en moyenne chaleur a été inauguré en juillet 2017. La
964 kWh. Ce chiffre se monte à 1 276 kWh/t mise en place d’une technologie de cogé-
en cas de valorisation thermique et nération haute performance, brevetée il
422 kWh/t en cas de valorisation électrique.
Moins de 2 % des quantités de déchets
traités ne sont pas valorisés énergétique- 1. V oir tableau p. 19 du plan de réduction et de valori-
ment. Malgré les actions de prévention des sation des déchets 2025.
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y a quelques années par le groupe Suez, atteignent le seuil de R1. L’aide de l’Ademe
permet à Econotre d’atteindre une perfor- varie en fonction de trois démarches : être
mance énergétique de 86 %. Sa production certifié ISO14001, limiter les valeurs d’émis-
annuelle d’électricité est de 100 000 MWh, sion d’oxyde d’azote à moins de 80 mg/
soit l’équivalent de la consommation Nm3 et prouver que l’on dépasse le seuil
énergétique domestique annuelle de de 65 % d’efficacité énergétique (modula-
17 700 foyers. Mais cela nécessite des capa- tions cumulatives). Néanmoins, les acteurs
cités de financement importantes. À Bres- de la filière s’inquiètent des restrictions
sières, 18 millions d’euros ont été investis, budgétaires de l’Ademe. Ils craignent que
dont 15 millions pour la seule création des le manque de visibilité pour les années
serres. à venir fasse retomber la dynamique.
71
Pour diminuer les frais de raccordement, Autre handicap, l’abrogation de l’arrêté
l’Ademe a mis en place, depuis 2015, une du 2 octobre 2001 fixant les conditions
aide “chaleur fatale” sur le Fonds chaleur. d’achat de l’électricité produite par les
Elle s’adresse aussi bien aux UIOM qu’aux installations qui valorisent des déchets
industriels. En 2016-2017, des villes comme ménagers et assimilés en date du 28 mai
Le Mans, Blois, Nantes ou Toulouse ont fait 2016. La filière attend depuis le nouvel
le choix de créer ou d’étendre leur réseau arrêté relatif au complément de rémuné-
de chaleur jusqu’à un UIOM. Autre coup de ration de l’électricité pour les nouvelles
pouce : la fiscalité. La taxe globale sur les lignes de valorisation énergétique (lire
activités polluantes (TGAP) est diminuée “Trois questions à”).
pour les installations performantes, qui
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Les CSR, une filière qui émerge nouvelles chaufferies s’effectue donc en
Les combustibles solides de récupération fonction des besoins énergétiques en aval.
sont composés de bois, plastiques, papiers, Ces chaufferies se différencient ainsi d’un
cartons ou tissus non recyclables. Ils sont incinérateur par leur finalité de production
préparés à partir de déchets non dange- d’énergie (et non d’élimination de déchets)
reux tels que les refus de déchets indus- et par la nature des déchets utilisés pour
triels banals, les déchets du BTP, les refus préparer les CSR (refus de tri / refus de trai-
de collectes sélectives, des emballages, les tement de déchets) et sont classées sous la
encombrants de déchèteries ou les refus de nouvelle rubrique ICPE 2971, définie par le
compostage ou de méthanisation / compos- décret n° 2016-630 du 19 mai 2016.
tage d’OMR à haut pouvoir calorifique voire En 2016, l’Ademe a lancé un appel à pro-
les OMR après tri à la source des biodéchets jets pour la construction de ces nouvelles
et des recyclables. En clair, une grande partie chaufferies fonctionnant au CSR. Seule la
des déchets que l’on ne peut pas recycler. production de chaleur est soutenue, sauf
L’objectif de cette nouvelle filière est de pour les Dom-Tom. Parmi les quatorze
produire de l’énergie en substitution d’éner- dossiers déposés, l’agence a retenu trois
gies fossiles et de répondre à la diminution projets : BioSynErgy Breizh (Suez Grand
des déchets mis en décharge. L’Ademe et Ouest), Blue Paper (Strasbourg) et Ileva
la Fédération des entreprises du recyclage (La Réunion). Le premier, à Carhaix, en Bre-
(Federec) estiment la capacité de production tagne, consiste à alimenter une chaudière
de combustibles solides de récupération à de 25 MW qui chauffera une usine de pro-
environ 700 000 tonnes/an. Cependant, la duction de poudre de lait. Le second vise
production française de CSR en 2016 n’était la substitution de deux chaudières à gaz
que de l’ordre de 250 000 t/an, pour, faute de par une chaudière CSR de 18 MW pour l’ali-
débouchés, une utilisation essentiellement mentation de Blue Paper, un papetier. Le
en cimenteries. À l’horizon 2025, l’enjeu est troisième, à Saint-Pierre de La Réunion, va
de détourner du stockage 2,5 Mt de CSR voir la mise en place d’une unité de 15 MW
qui seront pour partie consommées par les électriques au sein d’une plateforme multi-
cimentiers (estimation de 1 Mt par an). Il faut filière de traitement des déchets ménagers
donc créer des installations dédiées de pro- et des déchets d’activités économiques.
duction d’énergie à partir de CSR pour une Pour un tonnage annuel de 244 000 t de
capacité d’environ 1,5 Mt de déchets. CSR valorisés, ces trois projets représentent
72
Ces types de combustibles relèvent aussi 186 millions d’euros d’investissements,
bien du domaine des déchets que de celui dont 34 millions issus du Fonds déchets
de l’énergie. Leur combustion, dans des de l’Ademe. Un nouvel appel à projets CSR
chaudières spécifiques, permet de générer a été lancé en 2017.
de la chaleur qui peut être utilisée dans un Depuis le printemps 2017, une installa-
process industriel en substitution d’énergie tion fonctionne déjà aux CSR. Il s’agit de
fossile. Cette chaleur peut aussi être valo- l’usine de l’industriel Séché, près de Laval
risée sur un réseau de chaleur urbain avec, (lire encadré). Pour l’instant, les CSR sont
le cas échéant, une production d’électricité réservés à la production de chaleur, mais
dans les périodes où les besoins de chaleur
sont plus faibles. Le dimensionnement des
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Depuis juin 2017, le groupe Séché, un industriel des déchets, brûle des CSR pour
produire de l’énergie. De mars à octobre, la chaleur est utilisée par une usine de
déshydratation de fourrages située en face de son site et, en hiver, la chaleur est
envoyée sur le réseau de chaleur de Laval. Neuf kilomètres d’extension ont été
réalisés pour raccorder le réseau de chaleur de la ville et l’industriel. Au total, le
réseau de 17 km dessert 6 400 équivalents logements, à 82 % avec de l’énergie issue
des déchets (CSR et biogaz de décharge) et à 18 % avec du gaz. À terme, 16 000 tonnes
de CSR seront brûlées dans un four sur lit fluidisé, une technologie qui permet
une grande variation de la granulométrie des CSR. Le groupe Séché expérimente
la production de CSR depuis 2008. Cela a permis à l’industriel d’affiner sa recette,
notamment en incluant davantage de déchets d’ameublement.
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le Liten, institut de CEA Tech, a mis en place Quelques sites pour aller plus loin :
un démonstrateur pour tester différents 3 L es pages dédiées à la filière sur le site
types de biomasse et affiner la technique de l’Ademe : www.ademe.fr
de pyrogazéification. 3 www.federec.org
À plus long terme, la piste de l’hydrogène 3 www.fedene.fr
est également suivie comme solution pour 3 www.amorce.asso.fr
produire de l’énergie à partir de déchets.
3 www.zerowastefrance.org/fr
« La France dispose d’acteurs de poids et
3 www.sinoe.org
d’entreprises bien positionnées dans les
nouvelles applications de l’hydrogène
(mobilité, stockage d’électricité, etc.), mais
le déploiement reste “faible” sur le terri-
toire », selon une étude publiée par le cabi-
net Sia Partners. Trifyl, le syndicat mixte
départemental pour la valorisation des
déchets ménagers du Tarn, a mis en place
un démonstrateur de production d’hydro-
gène à partir de biogaz de décharge dès
2014. Depuis 2016, l’hydrogène est utilisé
comme carburant. Tryfil devrait passer, en
2018, au stade industriel de production, soit
de 10 à 100 kg de production d’hydrogène
par jour. Toutes ces nouvelles techniques
(CSR, gazéification, hydrogène) apportent
autant de solutions pour valoriser l’énergie
de déchets, qui est une filière qui a toute
sa place dans le mix énergétique français.
Elle est disponible, produite localement
et vient en substitution d’énergie fossile.
Le monde des déchets et celui de l’énergie
se rapprochent de plus en plus et l’aide
de l’Ademe pour raccorder les UIOM aux
74
réseaux de chaleur, à travers le Fonds cha-
leur, a impulsé une dynamique précieuse.
Néanmoins, la filière se heurte encore à des
problèmes qui freinent son développement,
dont l’un des principaux est l’absence d’ar-
rêté fixant le complément de rémunération
à la filière pour la valorisation électrique
(lire “Trois questions à”).
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de l’Observatoire
des énergies renouvelables 2 Comment fonctionne la filière
en l’absence de complément de
rémunération ?
Nous pouvons encore améliorer l’effica-
à Muriel cité énergétique des unités de valorisation
Olivier, vice- énergétique mais cela nécessite des inves-
présidente de la tissements. En l’absence de nouvel arrêté
Fnade (Fédération tarifaire, les nouvelles installations ou nou-
nationale des velles chaudières sur des unités existantes
activités de la seraient amenées à valoriser l’électricité au
dépollution et de prix du marché libre, sans complément. En
l’environnement) clair, l’électricité serait achetée entre 35 et
38 €/MWh, contre un prix de 55 à 58 €/MWh
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DÉCHETS URBAINS RENOUVELABLES
plémentaires dans des installations de
production d’énergie à partir de CSR d’ici
2025, nous devons aller plus vite !
Au travers des appels d’offres de l’Ademe,
on sent une mobilisation importante des
acteurs sur cette filière. Quatorze projets
ont été déposés en 2016, dont trois ont
été retenus. Il est nécessaire d’augmenter
le budget dédié à la filière pour soutenir
davantage de projets. De plus, certains
projets nécessitent, en complément de
la production de chaleur, une valorisa-
tion sous forme électrique pour faire face
à la baisse des besoins de chaleur l’été
et maintenir l’efficacité énergétique de
l’installation. Un mécanisme de soutien
pour l’électricité est donc essentiel. La
programmation pluriannuelle de l’éner-
gie prévoit d’examiner les dispositifs de
soutien envisageables et d’engager le cas
échéant des appels d’offres expérimen-
taux. Un dispositif similaire aux appels
d’offres CRE biomasse pourrait permettre
l’émergence de projets. L’énergie issue des
déchets a toute sa place dans le mix éner-
gétique français. Elle est disponible, pro-
duite localement et vient en substitution
d’énergie fossile.
76
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électriques en France
au sommaire
GÉOTHERMIE CHIFFRES CLÉS
Puissance installée fin 2017
16,5 MW
Production électrique en 2016
84 GWh
Objectif de la filière à 2018
8 MW
supplémentaires par rapport
à la situation de 2015
David Queyrel
53 MW
P ionnière de la géothermie profonde
dans les roches granitiques fissurées
(hors zones volcaniques), la France mul-
supplémentaires par rapport
à la situation de 2015
tiplie les projets en Alsace et prépare
l’essaimage dans la vallée du Rhône et Chiffre d’affaires dans la filière à fin 2016
le Massif central. Même si l’essentiel du (toutes valorisations énergétiques)
développement interviendra à l’export.
368
millions d’euros
77
FILIÈRE
GÉOTHERMIE
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électriques en France
GÉOTHERMIE
La filière attend un dispositif aussi dans le couloir rhodanien, les Pyré-
de garantie nées et le Massif central. Au 1er juillet 2017,
La production d’électricité géothermique la métropole et l’outre-mer totalisaient ainsi
est une technologie mature qui se base sur 17 permis exclusifs de recherche attribués et
l’exploitation de milieux fracturés à forte trois en procédure de demande (voir carte
perméabilité, situés à plus de 1 000 m de pro- n° 1). Cependant, le potentiel national reste
fondeur et dont la température varie entre modeste puisqu’il est évalué à 100 MW pour
200 et 300 °C. Ce type de sites capables de les vingt prochaines années.
fournir des débits de production de vapeur Comme l’ensemble des filières renouve-
élevés sont généralement localisés dans lables de production d’électricité, la géo-
des zones volcaniques ou tectoniquement thermie émarge désormais au mécanisme
actives. Pour l’Europe, il s’agit principalement de complément de rémunération. La grille
de la Toscane, de l’Islande, des Açores et de des tarifs affiche un niveau moyen de 246 €/
quelques îles grecques auxquelles on peut MWh en métropole et de 170 €/MWh dans les
ajouter des territoires d’outre-mer comme zones volcaniques depuis le 1er janvier 2016.
la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. En parallèle, la filière a travaillé à la mise en
En France métropolitaine, plusieurs zones place d’un dispositif de couverture du risque
existent également : le bassin rhénan, la val- géologique comportant deux volets : un pour
lée du Rhône ou la vallée de la Limagne (Puy- les projets en métropole et un autre pour
de-Dôme). La vapeur d’eau puisée par forage les projets de production d’électricité en
est turbinée directement pour générer de milieu volcanique pour les territoires ultra-
l’électricité, puis réinjectée dans le réservoir marins et pour l’export. Pour le premier
naturel. Quand l’eau géothermale est trop volet, un fonds de garantie est en cours de
agressive ou quand elle est inférieure à 200 °C, notification auprès de l’Europe. Le budget
on passe par un fluide de travail organique devrait être de 30 millions d’euros appor-
qui sera chargé d’actionner la turbine. tés par les quatre actionnaires de la SAS
Fin 2017, en France, la puissance installée constituée pour gérer le fonds (Caisse des
reste à 16,5 MW répartis sur deux sites : la cen- Dépôts, Électricité de Strasbourg, Fonroche
trale de Bouillante en Guadeloupe (15 MW) et et Electerre de France) et par l’Ademe sous la
le démonstrateur de Soultz-sous-Forêts (Bas- forme d’avances remboursables (20 millions
Rhin, 1,5 MW). En matière de développement d’euros maximum). Pour le volet volcanique,
de la filière, la programmation pluriannuelle les travaux ont pris un peu de retard mais
78
de l’énergie (PPE) prévoit une hausse de la le fonds devrait être opérationnel en 2018.
puissance installée de 8 MW d’ici fin 2018
et de 53 MW d’ici 2023. L’objectif à fin 2018 60 MW de potentiel
devrait être réalisé grâce au développement en Guadeloupe
annoncé de la centrale de Bouillante par son Dans les Caraïbes, les premiers forages ont
actionnaire majoritaire, l’américain Ormat. été réalisés dans les années 1970 sur le site
Quant aux 53 MW supplémentaires prévus de Bouillante en Guadeloupe. Des quatre
pour 2023, ils devraient être atteints par les forages réalisés initialement, un seul s’est
projets de centrales actuellement en dévelop- avéré exploitable. Le site a longtemps eu
pement qui se situent principalement dans
le bassin rhénan, près de Strasbourg, mais
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GÉOTHERMIE
le Bureau des recherches géologiques et roches fracturées en capitalisant sur les
minières (BRGM) comme société majoritaire travaux conduits dans le secteur pétro-
puis actionnaire unique pour son exploita- lier. L’objectif du conseil régional de Gua-
tion. Cependant, l’organisme public n’étant deloupe est également de développer un
pas voué à gérer commercialement un site centre d’excellence sur la filière, dont les
de production, il a naturellement cédé 60 % missions et l’organisation sont envisagées
de ses parts, fin 2015, à Ormat Technologies, dans le cadre d’un projet Interreg Caraïbe,
développeur américain de projets géother- mené en partenariat avec l’Ademe.
miques, et 20 % à la Caisse des dépôts. L’en-
treprise américaine a des ambitions pour le Géothermie des roches fissurées :
site de Bouillante. En effet, elle prévoit un énergie et lithium
investissement de 70 millions d’euros pour Le second site de production d’électricité
atteindre une capacité de 45 MW. Le site a géothermique français est celui de Soultz-
déjà vu sa puissance étendue à 15 MW en sous-Forêts (Bas-Rhin), où un programme
2017 contre 10 MW en 2015, grâce à la réinjec- de recherche pionnier à l’échelle mondiale
tion partielle des rejets de la centrale dans le a démontré que la valorisation de la chaleur
réservoir géothermique et non dans la mer, piégée dans des roches granitiques fissurées
comme c’était le cas auparavant. L’étape était aussi possible (géothermie de type EGS
suivante, prévue pour 2020, doit permettre enhanced geothermal system). Dans ce type
de porter la puissance électrique du site à de milieu, l’eau géothermale ne circule pas
25 MW grâce à l’installation d’une nouvelle librement dans tout le réseau de failles. Il
unité de production nécessitant la réalisa- faut donc, en fonction de la qualité de la
tion de forages supplémentaires. Enfin, la connexion du puits au réservoir, rétablir sa
troisième étape va consister à exploiter un circulation en libérant les failles de leurs
nouveau réservoir situé au nord de la baie de dépôts minéraux (une sorte de détartrage).
Bouillante pour porter à 45 MW la puissance La méthode est aujourd’hui au point et son
installée à l’horizon 2021. impact environnemental est faible. Elle a
Plus au sud, sur la commune de Vieux-Habi- été développée sur le site de Soultz-sous-
tants, un autre projet pourrait permettre Forêts avec un pilote scientifique qui a fait
d’augmenter de 15 MW supplémentaires la l’objet de travaux de recherche pendant
production d’électricité géothermique de une vingtaine d’années (de 1987 à 2007). Ce
l’île. La société guadeloupéenne Teranov pilote a été converti en un démonstrateur
79
dispose d’un permis exclusif de recherche de 1,5 MWe relié à trois forages plongeant à
et compte commencer les forages explora- 5 000 m (eau à 200 °C) ; il a été mis en service
toires en 2019 (la recherche d’investisseurs en 2008 sous l’égide du groupement euro-
est en cours) pour une mise en service de péen d’intérêt économique (GEIE) Exploi-
la centrale d’ici à 2022. Le site accueillera tation minière de la chaleur, aujourd’hui
le démonstrateur du projet Geotref, retenu détenu par Électricité de Strasbourg (67 %)
dans le cadre des Investissements d’avenir, et l’allemand EnBW (33 %). En 2015, différents
qui associe, autour de Teranov, trois PME et travaux de modernisation des installations
neuf laboratoires de recherche. Le projet ont été réalisés pour améliorer la rentabilité
doit permettre de modéliser les échanges
thermiques et les écoulements dans les
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des énergies renouvelables
électriques en France
GÉOTHERMIE
Carte n° 1
Carte des titres miniers de gîtes géothermiques à haute température
Source : Observ’ER d’après la DGEC
Hauts-de-France
Normandie
Île-de-France
Grand Est
Bretagne
Bourgogne
Franche-Comté
Permis de recherche
en cours de validité La Sioule Allier-Andelot
Demandes de permis
de recherche Combrailles en Marche Salève
Riom-Clermont-Métropole
Concessions en cours
de validité Nouvelle-Aquitaine
Sancy Auvergne Rhône-Alpes
Cézallier
Val de Drôme
Chaudes-Aigues-Coren
Pau-Tarbes
80
Corse
Grand Est La Réunion Guadeloupe
Wissembourg
Soultz
Lauterbourg
Soultz Bouillante
Hatten-Rittershoffen
Vieux-Habitants
Salazie-Cilaos
Strasbourg
Illkirch-Erstein
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électriques en France
GÉOTHERMIE
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électriques en France
GÉOTHERMIE
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des énergies renouvelables
électriques en France
GÉOTHERMIE
à Jean-
Philippe
3 Où en est le projet Fongeosec, près
de Pau, qui vise à améliorer les
échanges de chaleur dans les roches
Soulé, directeur non fissurées ?
général de Ce projet de recherche retenu dans le cadre
Fonroche des Investissements d’avenir est conduit
Géothermie par un consortium1 que nous coordonnons.
Le travail de recherche est beaucoup plus
lourd car les débits d’eau au sein de ce
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Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
Retour
électriques en France
au sommaire
CHIFFRES CLÉS
ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
263 MW
Production électrique en 2016
500 GWh
Objectif pour l’éolien en mer
posé à fin 2018
EDF Médiathèque/Philippe Eranian
500 MW
À fin 2023
Hydrolienne DCNS-OpenHydro du parc
démonstrateur hydrolien d’EDF sur le
site de Paimpol-Bréhat (Côtes-d'Armor
– Bretagne).
3 000 MW
à quoi s’ajoutent entre 500 et 6 000 MW
de nouveaux projets engagés à cette date
84
FILIÈRE
ÉNERGIES MARINES
RENOUVELABLES
Observ’ER
Le Baromètre 2017 1.Source : Les EMR, un levier de croissance pour la France,
des énergies renouvelables Observatoire des énergies de la mer, mars 2017.
électriques en France
ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
Forte d’un espace maritime national de Malgré ces vicissitudes, la filière pour-
10 millions de kilomètres carrés (en incluant suit son développement, même s’il cela
les DOM-TOM), la France est l’un des pays se fait à un rythme moins rapide que
les mieux dotés en termes de ressources prévu. Ainsi, un troisième round d’appel
sous-marines. Cependant, alors qu’ont été d’offres a été ouvert en avril 2016 pour la
installés plus de 1 550 MW de puissance zone de Dunkerque. Cela a été l’occasion
en mer en Europe en 2016 et qu’une tur- d’appliquer pour la première fois la pro-
bine offshore y est implantée en moyenne cédure de dialogue concurrentiel créée
chaque jour depuis 2015, la France ne dis- par le décret du 17 août 2016. Alors que
pose toujours pas de la moindre éolienne les précédents appels d'offres de 2011 et
en mer en service. Au cours des années 2013 se déroulaient en une seule phase
passées, le gouvernement avait pourtant de remise de l'offre, la procédure de dia-
bien marqué sa volonté de faire du pays logue concurrentiel s'articule autour de
le leader mondial de ce marché émergent. deux phases principales : une première de
Cela s’était notamment traduit dans la “présélection” sur la base des capacités
programmation pluriannuelle de l’énergie techniques et financières, au terme de
(PPE) par l’ambition de réaliser entre 0,5 et laquelle les candidats sélectionnés sont
6 GW d’éolien posé en mer à l’horizon 2023, admis à participer à une seconde phase
en plus des 3 GW actuellement en cours de de dialogue technique avec l'État. Ce n'est
fabrication, à quoi doivent s’ajouter entre qu'à l'issue de cette dernière qu'une offre
200 et 2 000 MW de projets relevant des sera remise. Pour la zone de Dunkerque,
“autres” énergies marines (éolien flottant, la première phase s’est achevée en mars
hydrolien, etc). 2017 avec la désignation de dix dossiers de
candidats seuls ou en association, parmi
L’éolien posé en mer : lesquels figurent les principaux acteurs
la filière prend du retard français que sont Engie et EDF Énergies
L’éolien en mer posé correspond à la forme Nouvelles. Le nombre, la diversité des
classique de l’éolien offshore tel qu’il s’est dossiers et la présence de grands éner-
développé en Europe depuis une quinzaine géticiens européens comme Vattenfall
d’années. Les éoliennes sont installées propulsent le projet de Dunkerque dans
dans des zones peu profondes, entre 5 et la catégorie des grandes compétitions off-
40 mètres, où les fondations sont posées shore internationales. Depuis, la seconde
85
sur le fond marin. La France compte actuel- phase du projet se poursuit avec comme
lement six chantiers en la matière, issus objectif la mise en service du parc en 2022
des appels à projets lancés en 2010 et 2013 pour une puissance qui devrait avoisiner
(voir carte n° 1). Toutefois, alors que les les 500 MW.
premiers parcs auraient dû produire leur En novembre 2016, après deux ans de
premier MWh avant 2020, leur développe- gestation, un autre appel d’offres a été
ment a pris plus de temps que prévu. Ces confirmé par la ministre de l’Environ-
projets ouvrent la voie d’une filière encore nement d’alors sur le site d’Oléron. La
vierge où, sur tous les plans (administratif, procédure devrait être identique à celle
juridique, économique et social), les diffé-
rentes étapes sont à écrire.
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électriques en France
ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
de Dunkerque mais, fin octobre 2017, la sur ce site où tous les signaux semblent
phase de présélection n’était pas encore être au vert pour passer à l’étape suivante.
achevée. Les professionnels de la filière
demandent le lancement de la procédure
Carte n° 1
Cartographie des zones de développement de l’éolien offshore posé en France
Source : Observ’ER d’après DGEC
500 MW
Dunkerque
496 MW
62 éoliennes
498 MW
83 éoliennes
450 MW
75 éoliennes Dieppe-Le Tréport Seine-Maritime
• Engie / EDPR / CDC / Adwen (turbinier)
Courseulles-sur-Mer Calvados
• EDF Énergies Nouvelles / Enbridge / WPD Offshore / General Electric (turbinier)
Saint-Brieuc Côtes-d'Armor
• Iberdrola, Eole-RES, Caisse des Dépôts / Adwen (turbinier)
Saint-Nazaire Loire-Atlantique
• EDF Énergies Nouvelles / Enbridge / General Electric (turbinier)
480 MW
83 éoliennes Noirmoutier-Île-d’Yeu Vendée
• Engie / EDPR / CDC / Adwen (turbinier)
86
496 MW
62 éoliennes
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L’éolien en mer flottant la mise en service pour 2020. L’idée sus-
Les technologies de l’éolien offshore avec cite l’intérêt de différents investisseurs,
fondations flottantes ancrées au sous-sol qu’ils soient publics ou privés. Ainsi, en
marin par des câbles permettent de s’af- mai 2017, la Caisse des Dépôts et le fonds
franchir de la contrainte de la profondeur d’investissement infrastructures Meri-
des fonds et d’exploiter des gisements diam ont annoncé leur entrée au capital
bien plus vastes (de 40 à 200 mètres de du projet pour prendre une « très forte
profondeur). Ces technologies s’appli- part minoritaire ».
queraient particulièrement bien au
littoral français méditerranéen, où de L’hydrolien : les entreprises
nombreuses côtes s’enfoncent rapidement françaises sont au courant
sous la mer. Mais les obstacles en termes Autre technologie d’énergie marine, les
d'activité de défense, de pêche et de navi- hydroliennes suscitent également beau-
gation rendent difficile l'exploitation de coup d’intérêt. Elles permettent d’ex-
ces zones. Un vaste marché internatio- ploiter l’énergie cinétique des courants
nal mais aussi national s’ouvre à l’éolien marins pour créer une énergie mécanique
flottant puisque France Énergie Éolienne transformée ensuite en électricité par un
estime à 140 GW le potentiel théorique des alternateur. Les hydroliennes peuvent être
eaux territoriales nationales. installées en mer ou dans une rivière ou
En 2017, une étape significative a été un fleuve.
franchie avec la mise en service de la L’activité de la filière, encore très en
première éolienne flottante au large du amont d’un développement industriel à
Croisic (en Loire-Atlantique). Nommée grande échelle, repose essentiellement
Floatgen, cette éolienne dispose d’une sur des projets pilotes destinés à valider
capacité de 2 MW et est dotée d’un mât les choix technologiques engagés. Les
de 60 mètres de haut. Elle repose sur un efforts industriels, et financiers, de cette
carré flotteur en béton qui est capable de phase de lancement sont conséquents.
résister à des vagues de 16 mètres de hau- Aussi, on retrouve essentiellement des
teur. La machine est ancrée dans une zone grands groupes comme acteurs principaux
située à 22 kilomètres du littoral. En tant de la filière, car ils sont les mieux à même
que pilote, l’éolienne Floatgen servira de de pouvoir supporter les investissements
test pendant deux ans. Selon ses résultats, nécessaires. Cependant, ces entreprises
87
l’État pourra déterminer une stratégie réévaluent régulièrement leurs straté-
d’appels à projets d’éoliennes flottantes, gies et des retraits sont fréquents. Ainsi,
avec l’idée qu’ils pallieront les ralentisse- General Electric et Engie ont abandonné
ments de l’éolien offshore posé. le projet Nephtyd en janvier 2017. Basée
En matière d’éolien flottant, d’autres au Raz Blanchard (dans la Manche), l’ex-
projets existent tels que celui de Groix et périmentation prévoyait l’installation de
Belle-Île (Morbihan), mené par Eolfi, qui quatre hydroliennes de 1,4 MW chacune,
compte CGN Energy à ses côtés. Le consor- pour un total de 5,6 MW. General Electric
tium prévoit d’installer quatre éoliennes a abandonné en premier, estimant que
flottantes de 6 MW au sud de l’île de Groix.
La construction est prévue pour 2019 et
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ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
Carte n° 2
Cartographie des sites énergies marines renouvelables en métropole
Source : Observ’ER 2017
Raz Blanchard
EDF EN / Naval Energies (OpenHydro) : 14 MW
Paimpol-Bréhat
HydroQuest / CMN : 1 MW
Fromveur-Ouessant
Akuo Energy / Sabella : 1 MW
Fromveur La Rance
Akuo Energy / Sabella : 4 MW EDF : 240 MW
Ria d’Étel
Guinard Énergie : 4 kW à 1 MW
Groix Orléans
Eolfi / CGN : 24 MW HydroQuest / EDF : démonstrateur de 40 kW
Le Croisic
SEM-REV Ideol : 2 MW
Océan Atlantique
Génissiat
Bordeaux HydroQuest / CNR : 2 MW
Seeneoh (hydrolienne fluviale)
Bordeaux
Hydrotube Énergie H3 : 20 kW
Gruissan
EolMed : 24 MW
88
Leucate
Engie / EDPR / CDC : 24 MW
En service / en test
Énergie marémotrice
Énergie des courants Projet de prototype / démonstrateur / centrale pilote
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Carte n° 3
Cartographie des sites énergies marines renouvelables en outre-mer
Source : Observ’ER 2017
La Réunion
Océan Indien
Saint-Pierre
Naval Énergies (prototype à terre)
Martinique
Océan Atlantique
Mer des Caraïbes
Bellefontaine
Naval Énergies / Akuo Energy,
projet Nemo : 10,7 MW
la filière n’était pas prête à un décollage Naval Énergies a déjà signifié sa volonté
industriel. De la même façon, le groupe- d’être un leader du marché.
ment associant Naval Énergies (ex-DCNS Côté hydrolien fluvial, les acteurs enga-
Energies) et EDF a annoncé la fin de l’ex- gés sont de tailles plus petites et la filière
périmentation du site de Paimpol-Bréhat est davantage le domaine de PME, dont
sur l’immersion de deux hydroliennes qui certaines marquent déjà le marché. C’est
avait démarré en 2011. Le projet prévoyait notamment le cas d’HydroQuest, qui a ins-
89
le début d’une exploitation industrielle en tallé un démonstrateur de 40 kW près d’Or-
2019. En revanche, le même groupement léans en 2014. L’entreprise a été lauréate de
poursuit son projet de développer un l’appel à projets “Énergies renouvelables
site de 14 MW (composé de sept hydro- en mer et fermes pilotes hydroliennes flu-
liennes), lui aussi dans le Raz Blanchard. viales” en début d’année 2017, via un par-
Une usine d’assemblage d’hydroliennes tenariat avec la Compagnie nationale du
est en construction à Cherbourg, et elle Rhône. Il s’agit d’immerger dans le Rhône
doit être terminée au premier trimestre quarante hydroliennes de 40 et 80 kW cha-
2018. Si, pour EDF, le projet sert de test cune, pour une puissance totale de 2 MW.
pour débloquer ou non des investisse-
ments plus conséquents dans la filière,
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ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
Les machines seront construites par CMN. lement installé une nouvelle hydrolienne à
L’investissement total est de 12 millions Bordeaux, afin de la tester la particularité
d’euros et il est soutenu soutenu à 50 % d’un site dans un estuaire.
par l’Ademe, grâce à des subventions et des
avances remboursables. L’entreprise a éga-
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À côté des trois filières présentées dans gies. Ainsi, à la Réunion, un prototype a été
les paragraphes précédents, il existe installé à l’IUT de Saint-Pierre, spécialiste
d’autres technologies qui sont encore à des échangeurs et des cycles thermodyna-
des stades très amont de développement. miques. À la Martinique, la future centrale
flottante Nemo, de 10,7 MW, développée
Énergie marémotrice : par Naval Énergies et Akuo Energy, a pour
une technologie difficilement objectif d’être mise en route en 2020.
reproductible
Les usines marémotrices utilisent l’éner- Énergie houlomotrice :
gie potentielle des marées pour produire une filière à l’arrêt
de l’électricité. Il existe un seul ouvrage de L’énergie houlomotrice est basée sur le mou-
ce type sur le territoire national, le barrage vement des vagues. Son potentiel de pro-
de la Rance, de 240 MW, inauguré en 1966. duction est gigantesque puisque le Conseil
Il est encore aujourd’hui parfaitement opé- mondial de l’énergie l’estime à 10 % de la
rationnel et a produit 500 GWh en 2016. Il demande mondiale d’électricité. Loin de ces
existe peu de barrages marémoteurs dans évaluations, le développement des techno-
le monde, car les sites propices sont rares. logies de cette filière est très lent. En France,
Un projet original est toutefois développé après l’arrêt de plusieurs projets auxquels
par Tidal Lagoon Power à Cardiff au pays étaient associés de grands groupes tels que
de Galles. Il s’agit de construire dans la EDF EN, Alstom ou même Naval Énergies, le
mer un barrage pharaonique de 22 kilo- futur de la filière semble essentiellement
mètres qui formerait un vaste “U” créant se résumer à un projet porté au sein de
un lagon artificiel. C’est la différence des l’École centrale de Nantes avec SBM et l’If-
niveaux de la mer entre l’intérieur et l’exté- pen. Baptisé S3, il vise à réaliser et tester, en
rieur du lagon qui permettrait de générer conditions réelles, un démonstrateur hou-
l’électricité. Les turbines alimentées par les lomoteur à base de polymères électroac-
marées auraient une puissance totale de tifs. De façon plus appliquée, la TPE GEPS
3 000 MW. Cependant, le projet semble à Techno a conçu une plate-forme munie
l’arrêt jusqu’au bouclage de son budget, qui d’une “grosse bouée” qui peut générer de
est annoncé à près de 1,5 milliard d’euros. l’énergie au gré du mouvement des vagues.
Cet équipement peut notamment être uti-
Énergie thermique des mers : lisé pour les opérations de construction ou
91
Naval Énergies à la manœuvre de maintenance en mer, mais l’électricité
L’énergie thermique des mers (ETM) produit produite sert davantage sur site plutôt que
de l’électricité en exploitant la différence pour une vente au réseau.
de température entre une eau chaude de
surface à 25 °C et une eau à 5 °C des profon- Énergie osmotique :
deurs océaniques. Elle est en cela particuliè- innovation sur les membranes
rement adaptée aux zones intertropicales La filière osmotique tire l’énergie nécessaire
où cette stratification se rencontre toute à la production d’électricité de la différence
l’année. La France, directement concernée
en outre-mer, conduit différents projets
par l’intermédiaire du groupe Naval Éner-
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ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
de salinité entre des eaux marines et des
eaux douces. Lorsque de l’eau douce et de Quelques sites pour aller plus loin :
l’eau salée sont séparées par une membrane 3 L es pages dédiées à la filière sur le site
semi-perméable, l’eau douce passe natu- de l’Ademe : www.ademe.fr
rellement de l’autre côté pour rééquilibrer 3 www.cluster-maritime.fr
la différence de salinité. Ce flux crée une 3 www.france-energies-marines.org
énergie utilisable pour produire de l’élec- 3 www.merenergies.fr
tricité. Les estuaires représentent des sites 3 www.polemermediterranee.com
idéaux. Plusieurs projets pilotes seraient
3 www.pole-mer-bretagne-atlantique.com
en cours de réalisation dans le monde
3 www.channelmorenergy.eu
(Norvège, Japon, États-Unis…), mais aucun
n’est recensé en France. Le point faible de
cette technologie, sur lequel se concentre
la recherche, reste les membranes orga- socio-économique du secteur. Les techno-
niques, qui sont trop fragiles et proposent logies marines renouvelables compteraient
des rendements trop faibles. ainsi 2 086 emplois en France. L’éolien posé
ayant atteint un stade commercial, c’est
Déjà plus de 2 000 emplois logiquement l’activité qui rassemble le
La filière des énergies marines gagnant plus d’emplois (57 %) devant l’éolien flot-
en importance, elle dispose désormais de tant (18 %) et l’hydrolien (14 %). En terme
son propre observatoire. Il a été créé par de chiffre d’affaires, le secteur a représenté
le Cluster Maritime en lien avec le Syndi- près de 600 millions d’euros en 2016 dont
cat des Énergies Renouvelables (SER) et le 75 % se sont fait à l’export. Au total, ce
Groupement des Industries de Construc- serait 1,3 milliard d’euros qui auraient été
tion et d’Activités Navales (GICAN). Cette investis dans la filière depuis 2007, année de
Observatoire a publié un premier rapport démarrage de la filière en France. Le rapport
pour décrire la situation d’ensemble de investissement sur chiffre d’affaires, natu-
la filière d’un point de vue des projets en rel dans la période actuelle d’émergence du
développement ainsi que de la dimension secteur, s’inversera avec la mise en service
des futurs parcs commerciaux en mer.
Tableau n° 1
92
Activité économique de la filière EMR française
Source : “Synthèse du rapport #1 ‘Les Énergies de la mer : un levier de croissance pour la France’”, Observatoire
des énergies de la mer, 2017
Emplois en ETP
157 233 1 696 2 086
(équivalent temps plein)
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à Laurent
Schneider-
2 Une nouvelle programmation plu-
riannuelle de l'énergie se prépare.
Que peut-on en espérer pour la filière
Maunoury, EMR ?
PDG de Naval Pour que la filière des énergies marines
Energies produise concrètement des projets, il
faut en passer par le lancement d’appels
d’offres commerciaux, qui doivent se faire
au plus tôt, et qui devront être définis
dans la prochaine programmation plurian-
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électriques en France
ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
ailleurs, nous avons toujours en ligne de
mire les ETM en mer. Ces dernières sont
cependant dépendantes d’un véritable
soutien public d’une part et de dévelop-
pements technologiques sur la conduite
d’eau profonde d’autre part.
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des énergies renouvelables
Retour
électriques en France
au sommaire
CHIFFRES CLÉS
Puissance installée
0,75 MW
(uniquement pour des démonstrateurs)
95
FILIÈRE SOLAIRE
THERMODYNAMIQUE
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SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
Une alternative trale à tour de Thémis à Targassonne. Cette
au photovoltaïque réalisation était alors une référence inter-
Le solaire thermodynamique (ou CSP pour nationale qui venait récompenser les tra-
concentrated solar power) est l'une des vaux menés depuis une quinzaine d’années
valorisations du rayonnement solaire sur le four solaire d’Odeillo. Cependant, ces
direct. Comparé au photovoltaïque, il est premières expériences ne débouchèrent
plus polyvalent dans ses usages. La tech- pas sur une phase industrielle et la filière
nologie consiste à concentrer le rayon- française entra alors en hibernation pen-
nement solaire pour chauffer un fluide dant une vingtaine d’années. Ce n’est qu’au
à haute température (entre 200 et 500 °C) milieu des années 2000 qu’un renouveau va
et produire de la vapeur qui sera valori- se faire, aiguillonné par la croissance du
sée sous forme d’électricité, de froid, de marché mondial portée par les États-Unis
chaleur industrielle ou dans des applica- et l’Espagne.
tions plus spécifiques comme le dessa- La relance du solaire thermodynamique en
lage d’eau de mer. France s’est déroulée en plusieurs étapes.
Un des principaux avantages du solaire En 2005, après la reconversion de Thémis
thermodynamique est qu’il peut produire en plateforme de recherche et développe-
de l’électricité en continu grâce aux sys- ment, une réflexion est initiée sous l’égide
tèmes de stockage thermique auxquels il de l’Ademe pour déboucher en 2012 sur
peut être associé. Cela permet de couvrir une feuille de route pour la filière. Parmi
des pics de consommation situés avant le les objectifs définis figure la réalisation
lever ou après le coucher du soleil. L’autre de démonstrateurs pour les différentes
avantage est l’hybridation. Le principe est technologies sur lesquelles se sont posi-
d’associer une centrale solaire à une autre tionnés les industriels français. Dans la
source de chaleur issue d’énergie fossile foulée, un appel à manifestation d’inté-
ou de la biomasse, garantissant ainsi une rêt avait été organisé et quatre projets
production continue. Cela autorise des sys- avaient été retenus. 2012 avait également
tèmes de cogénération (production simulta- vu le lancement d’un appel d’offres d’élec-
née d’électricité et de chaleur) qui peuvent tricité solaire, encadré par la CRE, compor-
améliorer la rentabilité des projets. L’hybri- tant un volet solaire thermodynamique.
dation permet ainsi de disposer de capaci- Deux dossiers avaient été alors retenus :
tés fermes, prédictibles, et non de capacités le projet corse d’Alba Nova 1, porté par
96
uniquement relatives, reposant sur le taux Solar Euromed, pour 12 MW, et celui de la
et la qualité de l’ensoleillement. centrale solaire de Llo, pour 9 MW, porté
Les centrales solaires thermodynamiques par le groupe Constructions industrielles
recouvrent une grande variété de systèmes de la Méditerranée (Cnim) en Languedoc-
disponibles tant au niveau de la concentra- Roussillon. La stratégie suivie était alors
tion du rayonnement, du choix du fluide de constituer, au travers de ces démonstra-
caloporteur que du mode de stockage (voir teurs, la vitrine du savoir-faire français afin
schéma no 1). de pouvoir concourir aux appels d’offres
Au début des années 1980, la France était internationaux.
pionnière dans le domaine du solaire à
concentration avec l’inauguration de la cen-
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électriques en France
SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
Schéma n° 1
Les quatre technologies principales de production d’électricité d’origine solaire
par voie thermodynamique
Source : Observ’ER 2017
1 2
récepteur
réflecteur
secondaire
récepteur
3 4
récepteur
capteur et moteur
1 L es héliostats et centrales à tour : des centaines, voire des milliers de miroirs (héliostats)
équipés d’un système de suivi du soleil (deux axes de rotation) concentrent les rayons du soleil
97 sur un récepteur central placé au sommet d’une tour.
2 L es collecteurs à réflecteurs linéaires de Fresnel sont composés d’une succession de miroirs
plans qui suivent la courbe du soleil (un axe de rotation) et redirigent les rayons sur un tube
absorbeur (récepteur). L’utilisation de réflecteurs non incurvés permet d’abaisser considérable-
ment le coût, comparativement aux collecteurs cylindro-paraboliques, malgré un rendement
inférieur.
3 L es disques paraboliques, en forme d’assiettes, suivent la course du soleil (deux axes de rota-
tion) et concentrent les rayonnements vers un récepteur situé au point focal de la parabole.
Au point focal se trouve une enceinte à l’intérieur de laquelle un gaz entraîne un moteur Stir-
ling. Peu d’industriels dans le monde portent cette technologie.
4 L es réflecteurs cylindro-paraboliques, miroirs en forme d’auges, concentrent les rayons du
soleil vers un tube (récepteur) placé sur la ligne focale.
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SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
Le programme Solar-era.net
L’autre élément fort des choix faits au des applications variées qui ne se can-
cours de ces années a été, pour les acteurs tonnent pas à la production d’électricité.
98
français de la filière, de se spécialiser sur la Ainsi, ces technologies sont intéressantes
technologie des concentrateurs linéaires pour obtenir de la vapeur à température
de Fresnel. Pour la production d’électricité, intermédiaire pour des applications dans
cette technologie est traditionnellement l’industrie ou dans des procédés de désali-
concurrente de celle des capteurs cylin- nisation d’eau de mer. En 2011, Areva avait
dro-paraboliques. Elle a l’avantage d’être décroché un important contrat à Kogan
moins chère et moins sophistiquée, mais Creek en Australie, où l’énergie solaire
elle offre un rendement moyen inférieur thermique devait améliorer le rendement
à la technologie cylindro-parabolique. d’un site de production d’électricité à par-
Autre atout important, les concentra-
teurs solaires peuvent être utilisés dans
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électriques en France
SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
tir de charbon en injectant de la vapeur dernières années. Il amorce ses dernières
dans le process. Mais le retrait d’Areva phases avant une mise en service prévue
du solaire thermodynamique a empêché pour courant 2018. Basé sur la technolo-
l’aboutissement du projet. gie de Fresnel, le site disposera de plus
de 95 000 miroirs (153 000 m2) et de 9 bal-
Six ans après la relance lons accumulateurs de vapeur proposant
de la filière, quel bilan ? 4 heures de stockage d’énergie. La partie
Quel bilan tirer de la relance de la filière électrique devrait permettre la production
thermodynamique en France initiée en d’environ 20 GWH par an. Suncnim signale,
2011-2012 ? Sur les six projets retenus par par ailleurs, que la centrale sera « éco-
l’AMI de l’Ademe ou par la procédure d’appel conçue et 100 % recyclable ».
d’offres de la CRE, seuls trois ont été ache- Initialement, le site de Llo devait être un
vés ou sont en passe de l’être. Les deux opé- démonstrateur destiné à étoffer la vitrine
rations terminées sont celles de Microsol et technologique française en matière de
d’eCare. La première, portée par Schneider solaire thermodynamique pour produire de
Electric, a débouché sur un démonstrateur l’électricité. Avant même la mise en service
associant PV et CSP installés sur le site du de l’installation, la centrale solaire a déjà
CEA à Cadarache. La partie solaire ther- apporté son lot de retour d’expérience et a
modynamique n’a cependant pour l’ins- notamment contribué à améliorer les maté-
tant pas débouché sur des possibilités de riaux et les éléments utilisés. Cependant, le
réplications. Le second projet, porté par la site de Llo, avec 9 MWe et ses capacités limi-
Cnim, s’est achevé après des travaux de R&D tées de stockage de l’énergie (autour d’une
concluants sur le prototype de la Seyne-sur- heure), ne correspond pas aux standards du
Mer et dans la perspective de la réalisation marché des grosses installations de produc-
du troisième projet, qui est l’opération la tion d’électricité qui peuvent se réaliser au
plus importante en envergure : il s’agit de Maroc où en Afrique du Sud. Dans ces pays,
la centrale solaire de Llo. Les trois autres ce sont davantage des sites d’une puissance
dossiers retenus ont été abandonnés. Ainsi allant de 50 à 150 MW qui sont recherchés,
le projet Stars proposé par Areva, et sélec- reposant sur des technologies de centrales
tionné dans le cadre des AMI de l’Ademe à tour et utilisant des sels fondus pour obte-
en 2012, a été stoppé suite à l’annonce en nir des capacités de stockage de très longue
2014 du retrait de l’industriel du domaine durée (jusqu’à 7 heures). Le démonstrateur
99
du solaire thermodynamique. Autres pistes de Llo ne sera cependant pas inutile. En plus
prometteuses non abouties, les sites déve- des enseignements qu’il a déjà livrés, il faut
loppés par la société Solar Euromed. Après se rappeler de la souplesse de la technolo-
la liquidation de la société en 2016, le projet gie de Fresnel. Son exploitation reste tout à
d’Alba Nova et le démonstrateur de tube fait pertinente pour des usages thermiques,
absorbeur à haute température, retenu notamment pour de la production de
parmi les quatre dossiers de l’AMI de 2012, vapeur dans des process industriels. Cette
ont tous les deux été abandonnés. piste est d’ailleurs, selon Alain Ferrière du
Reste donc le projet de Llo comme princi- laboratoire Promes (voir “Trois question à”),
pal démonstrateur solaire thermodyna-
mique développé en France au cours des
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électriques en France
SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
la meilleure voie à suivre pour tenter une l’image d’une filière industrielle nationale
relance de la filière française. qui reste encore largement à structurer.
Sur la partie électrique, les acteurs indus-
Quelle stratégie pour la filière ? triels sont trop rares (Suncnim et Alsolen) et
Au moment de la relance de la filière solaire les grands groupes, tels que EDF où Engie,
thermodynamique française, la stratégie semblent préférer se placer sur leur cœur
nationale visait à développer un savoir-faire de métier au sein de grands consortium
100
sur la base de projets portés à la fois par des internationaux plutôt que de chercher à
petites PME et des grands groupes (Schnei- faire émerger un savoir-faire technologique
der Electric, Areva). Soutenu par un réseau spécifique au solaire thermodynamique.
de laboratoires de recherche, qui reste actif Concernant les valorisations thermiques,
sur le domaine (voir dernière partie de la la situation est différente. Plusieurs
fiche), l’objectif était de stimuler une filière entreprises françaises gagnent régulière-
industrielle française et d’accompagner sa ment des appels d’offres dans des projets
montée en puissance. Cependant, le retrait solaires à concentrations sans avoir une
de plusieurs acteurs du secteur (grands seule installation sur le sol national. C’est
entreprises comme PME) et la difficulté
de faire aboutir les démonstrateurs laisse
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SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
le cas de la société Degremont, qui utilise sa gaz à effet de serre équivalente à 3,7 mil-
technologie solaire thermodynamique dans lions de tonnes de CO2. Dans l’optique de ce
des procédés de dessalement d’eau de mer. programme, la filière solaire marocaine se
Pour ces applications, la vitrine du savoir- met en place sous les auspices de l’agence
faire français existe et elle est représentée marocaine de l’énergie solaire (Masen), qui
par l’ensemble des réalisations faites à tra- pilote la stratégie. Cinq sites ont été présé-
vers le monde. C’est un peu la même chose lectionnés pour accueillir les futures ins-
pour l’utilisation de vapeur solaire dans des tallations : Ouarzazate, Midelt, Laâyoune,
procédés industriels. Boujdour et Tata. Le complexe de Ouarza-
zate, d’une étendue de 3 000 hectares et
Un marché international d’une capacité de 580 MW, est le plus grand
très compétitif au monde. Il sera constitué de quatre cen-
Au niveau mondial, la filière solaire thermo- trales solaires multitechnologiques (CSP
dynamique a déjà fait un bond entre 2005 cylindro-parabolique, CSP tour et photo-
et 2016 en passant de 355 MW installés à voltaïque), associées à une plateforme de
4,7 GW. Cette croissance a été essentiel- recherche et développement qui s’étend sur
lement tirée par l’Espagne (2,3 GW) et les plus de 150 hectares. La France est associée
États-Unis (1,7 GW). Selon CSP Today, un au plan Noor, notamment dans le domaine
cabinet d’étude anglais spécialisé dans le de la recherche et développement.
secteur, les projections d’évolution du mar- Masen a signé à l’été 2015 un partenariat tri-
ché font état d’un parc installé qui se situe- partite « d’ambition mondiale » avec le Com-
rait entre 20 et 22 GW en 2025. À plus long missariat français à l’énergie atomique et
terme, l’Agence internationale de l’énergie aux énergies alternatives (CEA) et le conglo-
(AIE) prévoit une contribution du solaire mérat industriel français Alcen. Les accords
thermodynamique à hauteur de 11 % de la visent particulièrement la technologie utili-
production électrique mondiale en 2050. sant les miroirs de Fresnel avec l’entrée de
Cette prévision, qui date de septembre Masen au capital d’Alsolen, filiale d’Alcen.
2014, est restée inchangée par rapport à L’agence marocaine a déboursé 30 millions
l’objectif de la feuille de route 2010. Avec d’euros pour acquérir 50 % de l’entreprise.
plus de 1 000 GW de capacité installée dans L’objectif est de développer et commercia-
ce scénario, les centrales associées ou non à liser des centrales thermodynamiques uti-
des systèmes de stockage de l’énergie pour- lisant comme fluide caloporteur de l’huile
101
raient assurer une production annuelle de et dotées d’un stockage thermique direct à
4 770 TWh, soit l’équivalent de la consom- thermocline en roche. Ces centrales peuvent
mation des États-Unis. produire, selon les besoins, de l’électricité
Aujourd’hui, les principaux marchés dans le (via un cycle organique de Rankine), de la
secteur sont l’Afrique du Sud, le Maghreb, chaleur industrielle et/ou du froid (machine
le Chili et la Chine. Parmi les pays les plus à absorption) et/ou du dessalement d’eau
ambitieux figure le Maroc, où le programme de mer (par distillation multieffet). Point
Noor prévoit le développement de cen- important de la collaboration, pour encou-
trales solaires d’une capacité totale de rager le transfert de savoir-faire, la réalisa-
2 000 MW d’ici 2020 et devrait permettre
une économie annuelle des émissions de
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électriques en France
SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
tion des futures centrales sera localisée en (four solaire d’Odeillo) et de la tour solaire
grande partie au Maroc. de Thémis. Le laboratoire couvre l’ensemble
Plus récemment, l’agence Masen a conclu des aspects de la filière en travaillant à
en juillet 2016 un accord de collaboration la fois sur les technologies de captation
de 1,5 million d’euros avec le CEA afin d’étu- des rayonnements solaires (réflecteurs
dier le vieillissement des centrales solaires à miroirs de Fresnel, centrale à tour ou
CSP et de développer une usine de dessa- réflecteurs cylindro-parabolique), sur les
lement à énergie solaire. Autre acteur fran- fluides caloporteurs et sur les systèmes
çais engagé, la start-up franco-américaine de stockage. Parmi les thèmes plus spéci-
HeliosLite a pu bénéficier des financements fiques de travail figure l’étude de la résis-
de l’Iresen (l’Institut de recherche en éner- tance et du vieillissement des matériaux
gie solaire et énergies nouvelles, marocain) à très hautes températures. L’objectif est
pour tester des trackers sur la plateforme de simuler les conditions extrêmes de tem-
solaire Green Energy Park, à Benguerir. La pérature, sous environnement chimique et
technologie française a des atouts à faire pression contrôlés, appliquées à des maté-
valoir mais la concurrence est rude. La pre- riaux afin d’étudier leur comportement phy-
mière vague des gros appels d’offres lancés sico-chimique. Autre thème prometteur : le
dans le solaire n’a pas été favorable aux développement de procédés de production
opérateurs tricolores. Ainsi les marchés de carburants synthétiques comme l’hydro-
des centrales thermodynamiques Noor I, gène à partir d’énergie solaire thermique
II et III ont été remportés tous les trois par sans émission de gaz à effet de serre. Les
le saoudien Acwa Power, en consortium différentes voies développées concernent
avec la société espagnole Sener, sur la base notamment le craquage de méthane et de
d’offres financières très compétitives. gaz naturel permettant la coproduction
d’hydrogène et de noir de carbone ainsi que
La recherche reste active les cycles thermochimiques de décomposi-
Malgré la concurrence étrangère, les tion de l’eau. Le recyclage et la valorisation
acteurs français ont une carte à jouer. Le du CO2 pour la production de combustibles
pays dispose des compétences nécessaires de synthèse sont également étudiés.
et du tissu d’entreprises sur l’ensemble On peut également citer le laboratoire du
de la chaîne de valeur (fabricants de tur- CEA Liten (Laboratoire d’innovation pour
bines, de miroirs, de trackers, de struc- les technologies des énergies nouvelles
102
tures métalliques, mais aussi ingénierie), et les nanomatériaux), qui a noué un par-
même si la filière industrielle est encore tenariat avec la société Alsolen pour la
à constituer. Un autre avantage français conception de centrales solaires thermo-
est de pouvoir compter sur un réseau de dynamiques de moyenne puissance allant
laboratoires de recherche très actif sur le jusqu’à 100 MWth (soit 20 MWe environ),
sujet avec comme tête de pont le labora- particulièrement destinées aux réseaux
toire Promes (pour Procédés, matériaux et isolés ou décentralisés. Un prototype a été
énergie solaire). Cette unité propre du CNRS réalisé sur le site de Cadarache. Il est doté
a pour mission de faire de la recherche en d’un stockage thermique direct de type
profitant notamment des installations à
concentration françaises de Font-Romeu
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SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
thermocline à lit de roche, qui permet une
extension de fonctionnement de 4 heures Quelques sites pour aller plus loin :
pleine puissance. 3 L es pages dédiées à la filière sur le site
Autre acteur de la recherche sur le solaire de l’Ademe : www.ademe.fr
103
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SOLAIRE THERMODYNAMIQUE
programme pour soutenir ce type de valo-
risation du CSP en France alors qu’il y a de
vrais besoins. Peut-être que les projets en
la matière pourraient émarger au Fonds
chaleur, notamment dans la catégorie
NTE. Des acteurs comme Newheat com-
mencent à aller sur l’usage du solaire à
concentration pour des besoins vapeurs
dans des processus de production, mais
c’est le tout début. Pour moi, c’est une des
clés d’une éventuelle relance de la filière
CSP en France : cibler davantage les usages
thermiques.
105
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Retour
électriques en France
au sommaire
TABLEAU DE BORD DES ÉNERGIES RENOUVELABLES ÉLECTRIQUES EN FRANCE
PUISSANCES ET PRODUCTIONS
Répartition du parc EnR électrique (MW)
Énergies au 30 septembre 2017 Production électrique des filières EnR (GWh)*
marines Éolien
263 12 907
Hydraulique
Géothermie
Bioénergies
16,5 49 072
Biogaz PV 6 930
412 7 665 Géothermie
Biomasse 84
1 551 Énergies
marines
500
PV Éolien
Hydraulique
9 724 21 566
25 519
Chiffre
4 516 3 861 3 637 1 598 372 215 368 592
d’affaires
SYNTHÈSE
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SYNTHÈSE
Les objectifs d’électricité renouvelable pour la France en 2023
seront-ils atteints ?
Situation
Filière Objectifs 20231
actuelle
130 MW fin
L’objectif n’est pas très ambitieux mais la
Entre 237 et 300 MW sept. 2017
montée en puissance de la biométhanisation
Biogaz (pour la partie (pour la partie
au détriment de la valorisation électrique pèse
méthanisation seule) méthanisation
sur sa réalisation.
seule)
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électriques en France
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PANORAMA RÉGIONAL
108
PANORAMA RÉGIONAL
DES FILIÈRES RENOUVELABLES
ÉLECTRIQUES EN FRANCE
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PANORAMA RÉGIONAL
En 2016, les puissances électriques renou- gressé en 2017 avec 1 180 MW. Vient ensuite
velables raccordées ont progressé de 6,7 % le photovoltaïque avec 550 MW de raccor-
par rapport à 2015. Sur les trois premiers dements supplémentaires. Le premier
trimestres de 2017, l’augmentation a été de parc région français reste celui d’Auvergne
3,9 %. L’hydraulique reste la première filière Rhône-Alpes, essentiellement grâce à ses
de production d’électricité renouvelable installations d’hydroélectricité.
avec un peu moins de 60 % du parc, mais sa
capacité totale ne s’accroît pratiquement
plus. L’éolien est le secteur qui a le plus pro-
Tableau n° 1
Puissances régionales électriques renouvelables en MW par source d’énergie
renouvelable en 2016
Source : Observ’ER d’après données SDES et RTE
Biomasse
Hydrau- Géo-
Éolien PV solide et Biogaz Total
lique thermie
déchets
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PANORAMA RÉGIONAL
Tableau n° 2
Puissances régionales électriques renouvelables en MW par filière au 30 septembre 2017
Source : Observ’ER d’après données SDES et RTE
Biomasse
Hydrau- Géother-
Éolien PV solide et Biogaz Total
lique mie
déchets
110
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électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Tableau n° 3
Productions régionales électriques renouvelables en GWh en 2016
Source : Observ’ER d’après données SDES et RTE
111
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PANORAMA RÉGIONAL
Tableau n° 4
Productions régionales électriques renouvelables en GWh d’octobre 2016 à septembre 20171
Source : Observ’ER d’après données SDES et Panorama de l’électricité renouvelable du SER
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PANORAMA RÉGIONAL
Graphique n° 1
Classement des régions selon la production électrique renouvelable en GWh
pour toutes sources d’énergies renouvelables en 2015 et 2016
Source : Observ’ER d’après données RTE et SDES
Auvergne 28 791
Rhône-Alpes 31 043
15 229
Occitanie
16 309
14 390
Grand Est
15 252
10 956
Paca
11 543
7 221
Nouvelle-Aquitaine
8 576
6 054
Hauts-de-France
6 056
Centre- 2 684
Val de Loire 2 607
2 720 2015
Bretagne
2 572 2016
Bourgogne 1 835
Franche-Comté 2 122
1 954
Normandie
1 863
2 008
DOM
1 638
1 216
Île-de-France
1 428
529
Corse
670
113
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PANORAMA RÉGIONAL
Graphique n° 2
Classement des régions selon la production électrique renouvelable en GWh pour les
filières éolienne, photovoltaïque, biomasse et géothermie pour les années 2015 et 2016
Source : Observ’ER d’après données RTE et SDES
6 297
Grand Est
6 220
6 041
Hauts-de-France
6 040
4 628
Occitanie
5 186
4 139
Nouvelle-Aquitaine
4 640
Centre- 2 585
Val de Loire 2 479
Auvergne 2 455
Rhône-Alpes 2 650
2 149
Bretagne
1 987
Paca 1 955
2 374
Normandie 1 837
1 732
1 161
Île-de-France
1 370
Bourgogne 1 092
Franche-Comté 1 171
998
DOM
703
Corse 182
199
114
La filière hydroélectricité mise de côté, c’est Par exemple, les Hauts-de-France restent à
la région Grand Est qui arrive en tête de la production constante, alors que la région
production électrique renouvelable. Dans a raccordé 452 MW d’éoliennes supplémen-
l’ensemble, on observe une stagnation, taires en 2016.
voire un tassement, de la production pour
un bon nombre de régions. Il s’agit essen-
tiellement de territoires dont une forte part
de l’électricité renouvelable est produite
par des éoliennes.
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PANORAMA RÉGIONAL
Graphique n° 3
Part des filières renouvelables dans la consommation électrique régionale totale en
2014 et 2015
Source :Observ’ER d’après des données RTE et SDES
Auvergne 47 %
Rhône-Alpes 50 %
44 %
Occitanie
46 %
Grand Est 34 %
36 %
30 %
DOM
24 %
29 %
Paca
31 %
27 %
Corse
35 %
19 %
Nouvelle-Aquitaine
22 %
16 %
Centre-Val de Loire
15 %
13 % 2015
Hauts-de-France
13 % 2016
13 %
Bretagne
12 %
Bourgogne 9%
Franche-Comté 10 %
8%
Pays de la Loire
8%
7%
Normandie
7%
2%
Île-de-France
2%
21,7 %
France
22,9 %
0 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %
115
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PANORAMA RÉGIONAL
Les schémas régionaux Le tableau suivant présente la synthèse
d’aménagement du développement des objectifs à fin 2020 pour le développe-
durable ment des énergies renouvelables de l’en-
Le “schéma régional climat air énergie” semble des treize régions métropolitaines
(SRCAE) est un document de référence plus les DOM (sans Mayotte, seule région
pour la planification du développement des sans SRCAE). Les cartographies des pages
énergies renouvelables au niveau régional, suivantes présentent l’état d’avancement
mis en place par les lois Grenelle 1 et 2. Pour des objectifs SRCAE propres aux filières
chaque région, ce texte vise à organiser éolienne et photovoltaïque pour chaque
plusieurs volets concernant les secteurs région à fin septembre 2017.
de l’énergie et du climat dont : Les SRCAE sont destinés à être remplacés
• un état des lieux énergétique du territoire par les nouveaux schémas régionaux d’amé-
(bilan de production, de consommation et nagement, de développement durable
des potentiels énergétiques de la région) ; et d’égalité des territoires (Sraddet). Ils
• un ensemble de scénarios permettant de s’appliqueront à l’ensemble du territoire
définir les objectifs régionaux détaillés national, à l’exception de l’Île-de-France,
à partir des engagements nationaux et de la Corse et des régions d’outre-mer. Ces
internationaux de la France, des direc- nouveaux documents regrouperont l’an-
tives et décisions de l’Union européenne cien schéma régional climat air énergie
ainsi que de la législation et de la régle- (SRCAE), le schéma régional de l’intermoda-
mentation nationale. Généralement, les lité, le schéma régional des infrastructures
horizons de temps de ces scénarios sont et des transports et le plan régional de pré-
2020 et 2050 ; vention et de gestion des déchets. Les pre-
• un “schéma régional éolien” (SRE), qui va miers Sraddet devront être approuvés par
définir les zones favorables au dévelop- les régions avant fin juillet 2019. Leur rédac-
pement de cette énergie sur le territoire
régional.
116
Malgré les recommandations fournies par les services de l’État, chaque région a mené
l’exercice de l’élaboration de son SRCAE à sa façon, rendant ainsi la comparaison des
résultats un peu délicate. C’est notamment le cas dans le secteur de la biomasse, qui
parfois agrège les filières biomasse solide, biogaz et déchets et parfois ne renvoie qu’à
la première de ces filières. Même constat pour le secteur de la géothermie, qui n’intègre
pas systématiquement les pompes à chaleur aérothermiques. En revanche, pour les
secteurs dédiés uniquement à la production d’électricité (éolien, photovoltaïque et
hydroélectricité), le champ couvert par les objectifs est homogène entre les régions.
Autre motif de divergence, l’année de référence choisie par la région pour l’établissement
de son état des lieux énergétique diffère de 2005 à 2010 en passant par 2008.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
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PANORAMA RÉGIONAL
Tableau n° 5
Objectifs des SRCAE à 2020 (en ktep)
Source : Observ’ER 2017
BOURGOGNE
116 1 122 34 85 60 58 350 14 0 1 840
FRANCHE-COMTÉ
CORSE 48 17 10 n.c 8 3 5 1 2 95
MARTINIQUE 3 30 30 n.c 10 4 10 1 6 94
GUADELOUPE 4 25 18 n.c 17 9 15 5 0 93
117
Total par filière 5 562 11 964 2 044 1 430 1 332 617 5 381 911 708 29 948
n.c : non considéré
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des énergies renouvelables
électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Carte n° 1
Comparaison de la puissance raccordée à fin septembre 2017 et des objectifs
SRCAE 2020 pour la filière éolienne1
Source : Observ’ER d’après données SDES et SRCAE régionaux
Normandie
697 MW 70 MW
540 MW 3 093 MW
1 930 MW
4 470 MW
Bretagne Île-de-France
957 MW Grand Est
1 800 MW 770 MW
1 750 MW 993 MW
Pays de la Loire 2 600 MW
611 MW
Centre-Val de Loire 2 100 MW
DOM :
Bourgogne
Guadeloupe
Franche-Comté
26 MW
118 MW
818 MW
Martinique 488 MW
3 000 MW
1 MW 2 000 MW
12 MW Nouvelle-Aquitaine Auvergne
Rhône-Alpes
Guyane
0 MW
40 MW
1 310 MW
3 600 MW 50 MW
La Réunion
15 MW Occitanie 545 MW
35 MW Paca
Mayotte
0 MW
n. d. 18 MW
54 MW
55 %
Observ’ER
Le Baromètre 2017
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électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Carte n° 2
Comparaison de la puissance raccordée à fin septembre 2017 et des objectifs
SRCAE 2020 pour la filière photovoltaïque1
Source : Observ’ER d’après données SDES et SRCAE régionaux
Normandie
129 MW 89 MW
520 MW 472 MW
670 MW
940 MW
Bretagne Île-de-France
201 MW Grand Est
400 MW 434 MW
650 MW 235 MW
Pays de la Loire 253 MW
206 MW
Centre-Val de Loire 770 MW
DOM :
Bourgogne
Guadeloupe
Franche-Comté
70 MW
90 MW
1 871 MW
Martinique 745 MW
2 848 MW
66 MW 2 580 MW
130 MW Nouvelle-Aquitaine Auvergne
Rhône-Alpes
Guyane
46 MW
32 MW
1 565 MW
3 000 MW 1 073 MW
La Réunion
189 MW Occitanie 2 300 MW
250 MW Paca
Mayotte
15 MW
- MW 146 MW
85 MW
Corse
1. Pour les départements d’outre-mer, les chiffres sont ceux de mars 2016.
119
53 %
Observ’ER
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des énergies renouvelables
électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Les S3REnR : outil de liés à la création d’ouvrages sont eux répar-
planification des réseaux tis entre les producteurs sur un périmètre
pour l’accueil des énergies régional de mutualisation par un calcul
renouvelables électriques de quote-part. Une fois élaborés, les pro-
L’évolution d’une production décentralisée jets de S3REnR sont mis en consultation
à partir de sites d’énergies renouvelables auprès des organisations de producteurs,
nécessite une adaptation du réseau de des chambres de commerce et d’industrie
distribution pour pouvoir collecter l’éner- et des services déconcentrés de l’État.
gie produite et la distribuer localement Chaque projet de S3REnR fait également
ou l’acheminer vers le réseau de transport l’objet d’une évaluation environnementale.
d’électricité. Pour cela, des schémas régio-
naux de raccordement aux réseaux des Le bilan des S3REnR à fin 2016
énergies renouvelables (S3REnR) ont été Fin 2016, toutes les régions de France
élaborés. Ils ont pour objectif d’assurer une continentale (sur la base de l’ancien décou-
visibilité des capacités d’accueil des éner- page en 21 régions) ont validé leur S3REnR.
gies renouvelables d’ici 2020, d’anticiper les La carte n° 1 synthétise les données des
développements de réseaux nécessaires et S3REnR en présentant d’une part la capa-
d’établir une mutualisation des coûts per- cité réservée pour le développement des
mettant de ne pas faire porter l’ensemble EnR d’ici à 2020 et d’autre part le coût de
des adaptations des réseaux aux premiers la quote-part régionale pour le développe-
projets EnR proposés. ment du réseau électrique.
Réalisés par RTE en accord avec les ges- Les disparités régionales observées sont
tionnaires des réseaux de distribution, les importantes. Les capacités réservées pour
S3REnR doivent assurer un accès prioritaire l’ensemble des EnR oscillent entre 471 MW
aux réseaux publics d’électricité pour les en Alsace et 2 288 MW en Languedoc-Rous-
énergies renouvelables. Pour cela, ils s’ap- sillon, avec des quotes-parts qui elles
puient sur les objectifs de développement varient de 0 k€/MW en Alsace à 69,85 k€/MW
des énergies renouvelables fixés dans les en Midi-Pyrénées. Ces écarts s’expliquent à
schémas régionaux du climat de l’air et de la fois par les capacités d’accueil initiales
l’énergie (SRCAE). Les S3REnR garantissent du réseau local et par les ambitions de
la réservation de capacités d’accueil pour développement des sites renouvelables
les installations de production supérieures électriques défini dans les SRCAE.
120
à 100 kVA pour une durée de dix ans. Parfois, Ainsi, en Alsace, les travaux de concertation
des solutions de renforcement ou de créa- lors de l’établissement du S3REnR ont permis
tion de lignes ou de postes sont nécessaires de proposer un schéma sans investissement
lorsque la capacité du réseau est insuffi- sur le réseau dans le périmètre de mutuali-
sante ou inexistante. sation tout en maintenant des distances de
Les coûts associés au renforcement du raccordement acceptables pour les futurs
réseau de transport et des postes sources sites. En revanche, en Midi-Pyrénées, 153 mil-
sont à la charge des gestionnaires de lions d’euros d’investissements apparaissent
réseaux et relèvent des investissements nécessaires sur les réseaux de transport et
financés par le tarif d’utilisation du réseau
public d’électricité. Cependant, les coûts
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Carte n° 3
Synthèse des S3REnR à fin 2016
Source : RTE 2017
Nord-
Pas-de-Calais
Capacité réservée aux EnR (en MW)
973 MW
Coût de la quote-part régionale (en euros par MW) 9 190 €/MW
Haute- Picardie
Normandie 975 MW
1 077 MW 58 670 €/MW
Basse-
Normandie 10 190 €/MW
Lorraine
746 MW Île-de-France
Bretagne Champagne- 890 MW Alsace
9 810 €/MW
990 MW Ardenne 18 210 €/MW
1 187 MW 1 500 €/MW 471 MW
871 MW
10 110 €/MW 0 €/MW
49 250 €/MW
Pays de la Loire
Centre
1 372 MW 1 675 MW Bourgogne Franche-
13 380 €/MW Comté
20 030 €/MW 1 479 MW
731 MW
21 860 €/MW
10 640 €/MW
Poitou-
Charentes
1 934 MW Limousin
42 360 €/MW 657 MW Auvergne
22 560 €/MW Rhône-Alpes
586 MW
3 274 MW
48 380 €/MW
9 510 €/MW
Aquitaine
1 020 MW
23 370 €/MW Paca
Midi-Pyrénées
Languedoc- 1 932 MW
1 805 MW Roussillon
69 850 €/MW 18 480 €/MW
2 288 MW
35 630 €/MW
121
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
PANORAMA RÉGIONAL
centrale photovoltaïque sur les rives de
Quelques sites pour aller plus loin :
la Méditerranée part avec un avantage
3 www.energie-partagee.org
évident par rapport à d’autres, construits
3 www.reseau-taranis.fr
au nord de la Loire. Cette approche per-
mettrait d’offrir aux territoires un véri- 3 www.cler.org
table mix renouvelable. Par ailleurs, il est 3 www.eolien-citoyen.fr
important d’avancer de manière concer- Deux études de l’Ademe :
tée avec l’ensemble des réseaux, dans une
3E
tude du cadre législatif et réglementaire
approche décloisonnant les secteurs, en applicable au financement participatif des
incluant également les logiques de mobi- énergies renouvelables, Ademe, décembre
2015
lité propre. La chaleur renouvelable et de
récupération a elle aussi un important 3Q
uelle intégration territoriale des énergies
renouvelables participatives ?, Ademe,
potentiel de développement et doit avan- Février 2016
cer de manière coordonnée avec le réseau
gaz et le réseau électrique.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
Retour
électriques en France
au sommaire
PANORAMA RÉGIONAL
124
RÉGIONS À LA LOUPE
Observ’ER
Le Baromètre 2016
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
MÉTHODOLOGIE ET SOURCES
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)
Source :
Source : RTE et EDF
Observ’ER d’après données SDES, RTE et EDF
Note : L’énergie biomasse rassemble les filières biomasse solide, biogaz et incinération des déchets urbains
renouvelables.
OBJECTIFS ET GISEMENTS
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Source :
Schémas régionaux climat air énergie et schémas régionaux éolien
Note : Lorsque le SRCAE présente une fourchette haute et basse de développement pour une filière à l’horizon
2020, seule la fourchette haute a été reprise.
125
Gisement Gisement Gisement Gisement
hydraulique 2050 éolien 2050 PV au sol 2050 PV sur toiture 2050
Source :
Étude Ademe “Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050”, 2016.
Méthodologie décrite pages 11 et 12 de l’étude Ademe.
Note : Le terme “gisement” désigne le potentiel maximum installable d’une technologie. Le gisement hydrau-
lique rassemble les filières : centrales au fil de l’eau, centrales de lacs et éclusées et stations de pompage-turbi-
nage. Le gisement éolien rassemble les filières éolien terrestre et éolien en mer. Les gisements identifiés dans
l’étude Ademe ne portent que sur les régions métropolitaines.
Note : Les données disponibles pour Mayotte n’étaient pas suffisantes pour pouvoir réaliser une fiche régionale.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
AUVERGNE RHÔNE-ALPES
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Éolien
PV
891
745 PV
Éolien
909
488 Bioénergie
Biogaz
643
34
Biomasse
138
Hydraulique Hydraulique
11 602 20 877
OBJECTIFS ET GISEMENTS
126
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
3 QUESTIONS
de l’Observatoire
des énergies renouvelables
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
129
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Éolien PV Éolien
244
Biogaz
15
Biomasse
Hydraulique Bioénergie Hydraulique
24 520 133 583
OBJECTIFS ET GISEMENTS
130 Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
131 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
BRETAGNE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Biogaz Bioénergie
Éolien
21 957 265
Biomasse
43
Hydraulique
533
Hydraulique
277 PV
PV 217 Éolien
201 1 442
OBJECTIFS ET GISEMENTS
132 Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
CENTRE-VAL DE LOIRE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Biogaz
13 Bioénergie
Biomasse 328
63
Hydraulique Hydraulique
93 63
PV
PV
273
235
Éolien Éolien
993 1 766
OBJECTIFS ET GISEMENTS
134 Objectif SRCAE hydraulique,
biomasse et biogaz 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
135 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
CORSE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Bioénergie
Hydraulique Hydraulique
223 421 7
Éolien
25
Biogaz PV
PV
2 172
146 Éolien
18
OBJECTIFS* ET GISEMENTS
136
54 MW 85 MW
(Objectif atteint)
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Office de l’environnement de la
Corse (OEC) – Direction déléguée
à l’énergie (DDEN)
www.oec.fr
Suivi et mise en œuvre de l’ensemble de la
politique énergétique régionale. Le conseil
exécutif de Corse a créé une “direction délé-
guée à l’énergie”, équipe pluridisciplinaire
dimensionnée pour conduire l’ensemble
des chantiers programmés.
Capenergies
www.capenergies.fr
Pôle de compétitivité rassemblant
400 acteurs positionnés sur le développe-
ment de systèmes énergétiques permettant
de fournir des solutions de remplacement
des énergies fossiles. Ce pôle a été réalisé
en commun avec la Région Corse.
Observatoires régionaux
137 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
GRAND EST
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Biogaz PV
Éolien
Hydraulique
48 3 093 523
6 809
Biomasse
152
Hydraulique PV
2 305 472 Éolien Bioénergie
4 978 603
OBJECTIFS ET GISEMENTS
138
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
HAUTS-DE-FRANCE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Biomasse
Biogaz
724
42
Biomasse
Hydraulique
137
Hydraulique 10
4 PV
PV 144
132
Éolien Éolien
2 990 4 991
OBJECTIFS ET GISEMENTS
140 Objectif SRCAE hydraulique 2020** Objectif SRCAE éolien 2020*** Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Somme Développement
www.somme-developpement.fr
La Région Picardie et le département de la
Somme accompagnent le développement
des éco-activités et structurent la filière
de l’éolien en lien avec un tissu industriel
mobilisé.
Observatoires régionaux
141 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
ÎLE-DE-FRANCE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Hydraulique
19 Éolien
71
PV
89 PV
79
Hydraulique
Éolien 63
70
Biogaz Biomasse Bioénergie
71 239 837
OBJECTIFS ET GISEMENTS
142 Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020** Objectif SRCAE PV 2020
38 MW 540 MW 520 MW
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
SEM Bi-métha 77
www.sdesm.fr
Société d’économie mixte créée en 2016 par
le Syndicat départemental des énergies de
Seine-et-Marne (SDESM).
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
NORMANDIE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Biogaz
Biomasse
25
315
Biomasse
90
Hydraulique
Hydraulique
50 122
PV
PV
OBJECTIFS ET GISEMENTS
144 Objectif SRCAE hydraulique 2020* Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
145 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
3 QUESTIONS
de l’Observatoire
des énergies renouvelables
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
www.sdec-energie.fr
www.maisondelenergie.fr
147
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
NOUVELLE-AQUITAINE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
PV
PV 2 491
1 871 Éolien
1 114
Éolien
818
Biogaz Hydraulique Bioénergie Hydraulique
43 Biomasse
1 762 1 384 2 571
254
OBJECTIFS ET GISEMENTS
148
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
SEM 3D ÉNERGIES
www.3denergies.fr
Société d’économie mixte créée en 2012 par
le Syndicat intercommunal d’énergie des
Deux-Sèvres (Sieds).
Cirena
www.energie-partagee.org/nous-
decouvrir/les-reseaux-regionaux/le-
reseau-cirena-en-nouvelle-aquitaine
Citoyens en réseau pour des EnR en Nou-
velle-Aquitaine. Le réseau est porté par la
société coopérative Enercoop Aquitaine.
Depuis juin 2016, il se structure pour per-
mettre l’émergence de projets citoyens
dans toute la région.
150
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
OCCITANIE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
PV
PV
2 069
1 565
Éolien
2 728
Éolien
1 310 Bioénergie
Hydraulique
Biogaz 573 Hydraulique
Biomasse 5 395
31 8 121
109
OBJECTIFS ET GISEMENTS
151
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
152 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
PAYS DE LA LOIRE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Éolien
Bioénergie
770
Biogaz
309
33 Hydraulique
Biomasse 9
37
Hydraulique
9 PV
495
PV
Éolien
434 1 289
OBJECTIFS ET GISEMENTS
153
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
14 MW 1 750 MW 650 MW
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Bioénergie
PV
1 073 769
Éolien
Biogaz
108
28
Éolien PV
50 1 480
Biomasse
264
Hydraulique
3 260 Hydraulique
8 465
OBJECTIFS ET GISEMENTS
155
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
GUADELOUPE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
122 264 14 % 50
MW GWh MW
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)*
Éolien Éolien
26 Géothermie
52
Biomasse
& déchets 84
0,6
Biogaz
0,2
Géothermie
15
Hydraulique
Hydraulique
11 PV 34 PV
70 94
OBJECTIFS ET GISEMENTS
157
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
14 MW 66 MW 90 MW
Les gisements proviennent de l’étude Ademe “Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050”, 2015.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
158 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
GUYANE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
167 504 61 % 29
MW GWh MW
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)
Biomasse
PV
2
55
PV
46 Biomasse
12
Hydraulique Hydraulique
119 437
OBJECTIFS ET GISEMENTS
159
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
130 MW 40 MW 32 MW
Les gisements proviennent de l’étude Ademe “Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050”, 2015.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoires régionaux
160 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
MARTINIQUE
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
70 111 8% 36
MW GWh MW
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)
Éolien
Éolien
1
1,1
Biomasse
& déchets
1,5
PV PV
66 82
OBJECTIFS ET GISEMENTS
161
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
0,5 MW 40 MW 130 MW
Les gisements proviennent de l’étude Ademe “Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050”, 2015.
Observ’ER
Le Baromètre 2017
des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
Observatoire martiniquais
de l’énergie et des gaz à effet
de serre (Omega)
www.energie.mq/observatoire
Omega est un outil d’aide au pilotage pour
atteindre les objectifs d’autonomie énergé-
tique fixés par le Grenelle de l’environnement.
Observatoires régionaux
162 de l’environnement et de l’énergie
A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
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des énergies renouvelables
électriques en France
LES RÉGIONS À LA LOUPE
RÉUNION
CHIFFRES CLÉS ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE 2016
Répartition du parc EnR électrique régional (MW) Production électrique régionale des filières EnR (GWh)
PV
Hydraulique Éolien
138 18 260
Éolien PV
15 189 Hydraulique
Biogaz 454
4,4
OBJECTIFS ET GISEMENTS
163
Objectif SRCAE hydraulique 2020 Objectif SRCAE éolien 2020 Objectif SRCAE PV 2020
180 MW 35 MW 250 MW
Les gisements proviennent de l’étude Ademe “Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050”, 2015.
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LES RÉGIONS À LA LOUPE
LA RÉGION EN ACTION
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A ssociations de promotion
des énergies renouvelables
Agences régionales
de l’environnement et de l’énergie
Pôles de compétitivité,
clusters d’entreprises
bjectifs et programmes
O
régionaux
ociétés d’économie mixte
S
ayant des actifs EnR
Réseaux citoyens
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LEXIQUE ET SOURCES
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LEXIQUE ET SOURCES
166
Cogénération
Production simultanée de deux formes Entreprises locales de distribution (ELD)
d’énergie différentes au sein du même Les ELD sont des entreprises créées par
processus de production. Le cas le plus les collectivités locales pour exploiter les
fréquent est la production d’électricité et réseaux de distribution.
de chaleur, la chaleur étant issue de la pro-
duction électrique.
LEXIQUE
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électriques en France
LEXIQUE ET SOURCES
Réseau électrique
Haute chute et basse chute Ensemble d’infrastructures permettant
Une centrale hydroélectrique de haute d’acheminer l’énergie électrique. Il est
chute utilise une chute d’eau de plus de constitué de lignes électriques.
50 mètres. À l’inverse, les centrales basse
chute sont sous ce seuil.
Retour énergétique
C’est le taux de rendement énergétique,
Mix électrique c’est-à-dire le temps que met une installa-
La composition par source d’électricité de tion ENR pour produire la quantité d’éner-
la production électrique globale d’un ter- gie qu’elle a consommée au cours de son
ritoire donné. cycle de vie.
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LEXIQUE ET SOURCES
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LEXIQUE ET SOURCES
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LEXIQUE ET SOURCES
organismes EWEA (European Wind Energy
Ademe (Agence de l’environnement Association)
et de la maîtrise de l’énergie) La FEE (France Énergie éolienne)
AFPG (Association française des FNCCR (Fédération nationale des
professionnels de la géothermie) collectivités concédantes et régies)
ATEE Club Biogaz France Énergies marines
Amorce (Association nationale France Hydroélectricité
des collectivités, des associations France Territoire solaire
et des entreprises pour la gestion Hespul
des déchets, de l’énergie et des réseaux Ifremer (l’Institut français de recherche
de chaleur) pour l’exploitation de la mer)
Baromètres EurObserv’ER Ministère de l’Économie, des Finances
BPIfrance et de l’Industrie
BRGM (Bureau de recherches Ministère de l’Écologie, du
géologiques et minières) Développement durable et de l’Énergie
CEWEP (Confederation of European Naval Energies
Waste-to-Energy Plants) Observ’ER – Le Journal de l’Éolien
CIBE (Comité interprofessionnel Observ’ER – Le Journal du
du bois énergie) Photovoltaïque
CNIID (Centre national d’information Observ’ER – Le Journal des Énergies
indépendante sur les déchets) Renouvelables
CRE (Commission de régulation Qualit’EnR
de l’énergie) RTE (Réseau transport électricité)
Enedis SER (Syndicat des énergies
Le réseau des DREAL (directions renouvelables)
régionales de l’environnement, SOeS (Service de l’observation et des
de l’aménagement et du logement) statistiques)
EDF SEI (Électricité de France Systèmes SVDU (Syndicat national du traitement
électriques insulaires) et de la valorisation des déchets urbains)
Enerplan (Syndicat des professionnels UFE (Union française de l’électricité)
de l’énergie solaire)
ÉS Géothermie (Électricité Sites Internet
170
de Strasbourg géothermie) www.ademe.fr
Estela Solar (European Solar Thermal www.actu-environnement.com
Electricity Association) www.afpg.asso.fr
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LEXIQUE ET SOURCES
Raccordement des producteurs au Solaire
réseau public toutes tensions : BT, HTA Observatoire de l’énergie
et HTB – DOM et territoires insulaires, photovoltaïque en France, France
EDF SEI, 2017 Territoire Solaire, 2017
Vers un mix e_lectrique 100% Tableau de bord du photovoltaïque,
renouvelable en 2050, Ademe, 2015 SDES, troisième trimestre 2017
Mix électrique 100% renouvelables à Guide de mise en œuvre de projets PV
2050. Evaluation macro-économique, en France, PV Financing, Octobre 2016
juin 2016 Filière Photovoltaïque Française : Bilan,
Perspectives et Stratégie, ADEME,
Biomasse septembre 2015
B iométhane, et votre territoire devient Etude de la compétitivité et des
source d’énergie, GrDF 2013 retombées socio-économiques de la
L'état des lieux de la filière biogaz filière solaire française, icare & consult,
en France ATEE Club Biogaz – E-CUBE 2017
Strategy Consultant, 2016
Montage de projet de méthanisation Hydroélectrique
– Recueil de recommandations et Evaluation de l’impact économique de
retour d’expériences, Agence régionale la filière hydroélectrique française,
de l’énergie Rhône-Alpes – Ademe, Le BIPE, 2013
décembre 2015 Cahier des charges de l’appel
Tableau de bord du biogaz», SDES, d’offres portant sur la réalisation
troisième trimestre 2017 et l’exploitation d’installations
hydroélectriques, Commission de
Éolien Régulation de l’Energie, avril 2016.
E tude sur la filière éolienne française : L’hydroélectricité à la croisée des
bilan, prospective, stratégie, ADEME, chemins : donnons un nouvel élan à la
2017 première des énergies renouvelables,
Observatoire de l’éolien, Analyse du France Hydro Electricité, 2017
marché et des emplois éoliens en
France en 2016, FEE – BearingPoint, EMR
2017 Energies marines renouvelables
172
Tableau de bord de l’éolien, SDES, – Etude méthodologique des
troisième trimestre 2017 impacts environnementaux et socio-
Observatoire des coûts de l’éolien économiques, MEDDE 2012
terrestre,France Energie Eolienne et Les énergies de la mer : une réalité
Pöyry Managing, 2016 industrielle, une dynamique collective,
L e parc éolien français et ses impacts Observatoire des Energies de la mer,
sur l’avifaune, LPO France, 2017 2017
Géothermie
Le Savoir-faire français dans le domaine
de la géothermie, Ademe 2013
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