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Par ses possibilités inédites de surveillance, l’IA peut faciliter la censure et réprimer le journalisme
indépendant ainsi que la dissidence, aussi bien en ligne que hors ligne.
Le filtrage et le classement du contenu au moyen de l’IA sont rendus possibles par la surveillance à
grande échelle du comportement des utilisateurs. La marchandisation des données personnelles
aux fins du ciblage publicitaire, qui se traduit par des profits, vient encourager des activités
exhaustives de collecte et de traitement des données, un phénomène désigné sous le nom de «
capitalisme de surveillance ». Fréquemment comparée à une boîte noire, l’IA est souvent opaque, et
son utilisation reste invisible, ce qui peut donner l’impression trompeuse qu’elle produit des résultats
neutres et une représentation objective de la réalité. De la même façon, il n’est pas toujours évident
de savoir à quel moment et de quelle manière l’IA est déployée pour entraver le travail des
médias, que ce soit par la surveillance ou par d’autres formes d’ingérence.
Ces oligopoles sont devenus les arbitres privés de la parole, qui dictent les modalités d’utilisation de
la communication en ligne et de l’accès à l’information à l’échelle mondiale. Ceux qui souhaitent
faire partie du cyberespace n’ont guère d’autres choix que d’accepter les règles et la surveillance
imposées par ces intermédiaires dominants. En outre, de tels systèmes privés d’IA et l’étendue des
empreintes numériques peuvent aussi faciliter la surveillance étatique et la censure politique de la
presse.