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Le Frère, debout, face à l’orient est pieds en équerre. Il va exécuter sa marche d’apprenti
, lui donnant droit de siéger, dans le temple. Arrêt sur image ! 1 2 3 !
La maçonnerie est paraît-il une auberge espagnole , mais on n’y entre pas comme dans
un moulin ! Pénétrer dans le temple répond à un rituel.
Grotesque, insolite aux yeux du nouvel initié, ce pas malaisé parfois déstabilisant trouble
plus d’un apprenti. D’ailleurs peut-on parler véritablement de pas ?
Pourquoi entrer de la sorte ? Position instable, inconfortable. Chacun de nous a perçu
cette gène à se déplacer ainsi. Ni franchement de face, ni totalement de profil. L’assise
est inexistante, la moindre précipitation et c’est un sentiment de déséquilibre ! Ce
trouble n’est-il pas nécessaire pour rappeler, peut être à l’apprenti , c’est à dire à tout
frère entrant au 1er degré, le caractère incertain, fragile de sa quête, tel l’enfant effectuant
ses premiers pas dans le monde des hommes.
Cette marche de trois pas rappelle l’âge de l’apprenti. Trois pas d’égale distance :
débutant du pied gauche pour marquer avant tout la primauté du cœur dans tout acte
maçonnique.
Vous me direz, d’autres F… ici entrent le pied droit. Ont-ils moins de cœur que nous
?…
Cette boutade pour rappeler peut-être la relativité de toute interprétation symbolique.
L’essentiel n’est-il pas cette marche d’amour vers l’impossible étoile.
Le pas est linéaire, continu ; ainsi le jeune frère ne peut encore s’écarter du chemin fixé
par la tradition. Il doit à l’ordre : Rectitude et obéissance. N’est ce point là le B.A.BA de
toute véritable éducation : profane ou initiatique ?
Quel que soit l’âge ou la tenue, le F entre en loge à ce pas d’apprenti, intègre le rituel
par ces pas.
Ces trois pas marquent une rupture avec le monde profane. Du monde binaire, le F
accède ainsi symboliquement au monde tertiaire. Un pas conscient, pour aider à mieux
déposer ses métaux à la porte du temple. Cette porte, prémisse du : pas… sage !
J’ai effectué ce premier pas d’apprenti pour la première fois, quelques temps après la
mort de mon père . Je me souviens du proverbe italien qu’il se plaisait à nous répéter lui
qui n’était pas maçon :
Oui, je crois qu’en ces quelques mots réside pour moi une grande part du secret
maçonnique. Ce précepte s’est éclairé à la lumière de mon cheminement.
A chacun de nous de marcher selon son rythme, sa convenance, d’essayer au fil du temps
de trouver la juste et parfaite harmonie en son temple intérieur … pas à pas