Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La rupture de neutre peut avoir lieu avant le compteur électrique ou après. La différence est avant
tout une question de responsabilité.
Note complémentaire: Selon l’âge des installations en France, le disjoncteur général était fourni par
l’EDF, donc demeurait sa propriété.
Il était à fournir plus tard par l’abonné dans la construction neuve et en cas de pose d’un compteur
en rénovation. Dans tous les cas le capot supérieur de ce disjoncteur doit être plombé par l’EDF.
Dans ce cas, seul un personnel habilité peut intervenir (Technicien EDF ou Électricien habilité avec
accord de l’EDF).
L’aval pour l’abonné démarre donc à la sortie de ce disjoncteur général (TRI+N ou mono PH+N). Le
plombage reste une garantie. En cas de dommages lors d’une coupure du neutre, il permet de
déterminer éventuellement la responsabilité. (Vérifier s’il est bien en place, sinon réclamez-le à
l’EDF).
1/9
L’électricité est distribuée en triphasé, sur les phases. Le neutre est créé artificiellement plus tard au
niveau des postes de transformation.
Pour fermer un circuit il faut une sortie nommée le NEUTRE. Ce neutre est créé localement au
niveau des postes de transformation.
Le fil de neutre n’est en fait que le potentiel de la terre qui permet de boucler ou de fermer le circuit
électrique. Ce neutre est donc une prise de terre « spéciale ».
Elle n’est pas à confondre avec le circuit de la prise de terre interne d’un logement, accessible à
l’abonné et à l’électricien.
Ce réseau de terre localisé est limité et relie les masses des appareils d’un logement et les liaisons
équipotentielles. Il est relié par les fils et câbles spécifiques bicolores JAUNE-VERT.
Pour comprendre les conséquences d’une coupure du neutre, il est bien de connaître théoriquement
les divers régimes dits de Neutre.
2/9
Le régime TN, TN-C ou TN-S & le régime IT:
Les gros consommateurs en électricité ont des besoins diversifiés en monophasé et en triphasé avec
ou sans neutre, selon leurs moteurs et leurs gros appareils thermiques.
Des industriels se font alimenter directement en haute tension, en moyenne tension ou en très
haute tension par l’EDF pour leurs besoins.
Ces abonnés ont donc leur propre transformateur privatif THT MT ou HT / BT 220/240v 380/400v
jusque 1000v + la TBT (12/24/48v).
De par la diversité de leurs besoins, et pour ne pas causer des coupures générales et intempestives
bloquant leurs services et leurs productions, le régime du neutre est différent. C’est le cas
notamment pour les Hôpitaux, grosses collectivités, usines et industries.
A ce niveau ce sont des électriciens et électromécaniciens formés et homologués qui peuvent
intervenir en interne dans la société. Ce peut être aussi des entreprises externes avec des
intervenants certifiés ayant droit et accès aux installations. Dans les deux cas ils maîtrisent ces
différents régimes du neutre ainsi que les consignes strictes de sécurité.
Nous limiterons ce sujet ici à l’approche en TT pour l’installation électrique domestique.
3/9
Dans le cas du réseau normal, les appareils électriques sont en parallèle:
Dans le cas d’une coupure du neutre, les appareils électriques se retrouvent en série:
• Les tensions U aux bornes des appareils sont variables et s’ajoutent (40v et 360v) total
(400v).
• L’intensité I ampères est identique dans le circuit.
Considérez dans les deux schémas ci-dessus que chaque récepteur ou résistance présentée soit un
logement individuel sur le réseau EDF-ERDF.
4/9
La rupture de neutre (ici au niveau du poste de transformation) engendre une mise en série des
appareils. Ce peut être aussi des logements. Dans tous les cas, il sont mis en série entre deux
phases (400v) et non plus en parallèle entre une phase et le neutre (220v).
Le principe élémentaire de « La loi d’Ohm » U=RxI s’applique alors pour expliquer la rupture de
neutre.
En triphasé:
Comme déjà abordé, la rupture du neutre après le disjoncteur de branchement reste identique à une
coupure du neutre en amont si l’abonné est en TRI+N.
Mais les conséquences seront limitées localement à son domicile.
Les circuits triphasés (ex : moteurs, chaudières électriques 220v/380v) comme les parties du
logement alimentées en monophasé domestique 220v, subiront des destructions selon leurs
branchements.
Cela dépend du type de branchement en étoile ou triangle des moteurs et gros récepteurs
thermiques en TRI. Pour la partie monophasé cela dépendra de l’équilibrage des phases et de la
répartition des circuits monophasés sur chacune des phases.
En monophasé:
Les risques sont moindres pour les appareils électriques alimentés en monophasé (phase+neutre).
En effet, en cas de rupture de neutre, ils sont alors alimentés par une phase sans le neutre, et ne
peuvent plus fonctionner.
Cela ne causera que l’arrêt immédiat des récepteurs branchés.
5/9
Rupture du neutre en AMONT (Réseau EDF):
La rupture du neutre sur le réseau EDF-ERDF peut arriver à divers endroits du réseau.
Les conséquences d’une coupure du fil de neutre peut atteindre:
• Un seul abonné.
• Une partie limitée du réseau.
• La totalité des abonnés qui dépendent du même poste de transformation.
• Rupture de neutre au point A: c’est une rupture de neutre généralisée, comme expliqué
précédemment.
• Au point B: Seule la maison 2 alimentée en monophasé se voit privée d’alimentation, sans pour autant
subir des dégâts sur le matériel branché.
• Coupure au point C: Toutes les installations alimentées en triphasé ou monophasé situées en aval du
réseau sont touchées et subissent des dégâts. Leurs appareils se retrouvent en hausse ou en baisse de
tension et d’intensité.
• Au point D: En pied de colonne montante d’un immeuble d’appartements collectifs, seul ce collectif est
touché. Les divers appartements sont alimentés séparément sur les trois phases pour l’équilibrage en
colonne montante de l’EDF-ERDF. Les appareils de l’ensemble des logements sont alors en hausse ou
baisse de tension et d’intensité.
6/9
Comment se prémunir de la rupture du neutre ?
L’abonné ne peut pas agir mieux que l’EDF-ERDF sur le réseau en amont où il n’a pas de droit
d’accessibilité. Il ne peut alors s’en préserver qu’en aval de son compteur ou du disjoncteur général.
Exemple de relais de contrôle de tension qui permet de se protéger d’une rupture de neutre
7/9
Vérifications au niveau du tableau électrique (serrage des connexions):
Il est conseillé de vérifier certains points au niveau d’un tableau de protection.
• Vérifier le déclenchement mensuellement des systèmes différentiels (Bouton « TEST » sur les
interrupteurs différentiels).
• Contrôler le bon serrage des connections électriques:
• A la sortie du disjoncteur de branchement dans le tableau.
• En amont et en aval des protections modulaires (disjoncteurs et autre matériel
électrique).
• Les connexions électriques vers la terre.
Afin d’éviter tout problème de rupture de neutre, il faut contrôler régulièrement les serrages des
connexions électriques. Notamment au niveau des disjoncteurs.
Attention, le serrage des connexions doivent se faire à l’aide de tournevis isolés, idéalement hors
tension pour plus de sécurité.
• La lumière baisse ou augmente subitement sur un appareil d’éclairage. C’est le signe possible
d’un défaut du neutre en cours et d’une rupture de neutre imminente.
• Une usure prématurée et régulière de vos ampoules d’éclairage doit aussi vous interpeller.
• Un moteur (en Tri, en Tri+N, en Mono Ph+N) dont la vitesse varie anormalement est un signe
d’un problème au niveau du neutre.
La coupure du neutre n’est pas toujours directe sur un circuit, un mauvais contact peut en être la
cause.
8/9
Conséquence d’une rupture de neutre:
La rupture du neutre crée des dysfonctionnements divers sur le plan électrique et mécanique des
appareils branchés.
Si certains récepteurs peuvent assumer des hausses et des baisses de tension relatives (20/40/50v
environ), au-delà le fonctionnement est mis en jeu.
Bien souvent, suite à une rupture de neutre, on assiste à la destruction de certains matériel. Cette
destruction est semblable à ce qu’on rencontre dans le cas d’une installation électrique qui a pris la
foudre.
Les personnes peuvent également être mises en danger lors d’une rupture de neutre ainsi que
l’habitation entière avec un risque d’incendie.
• Les récepteurs alimentés en triphasé sont équilibrés à la fabrication en principe. Ils risquent
« parfois » moins, mais leurs circuits de commandes en monophasé souffrent plus
rapidement.
• Les circuits sensibles comme tous les récepteurs électroniques souffrent très rapidement
(Télévision, ordinateurs, veilleuses des appareils et systèmes électroniques sur
l’électroménager…).
Si vous craignez une rupture de neutre, il est judicieux de les éteindre et de les mettre hors circuit
quand ils ne servent pas.
9/9