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de l ARGANIER
Agadir, 15 - 17 décembre 2011
INRA - Edition 2013
ISBN : 978-9954-8602-9-8
N° du dépôt légal : 2013MO0630
Bakry M.1, Bussières G.2, Lamhamedi M.S.3, Margolis H. A.2, Stowe D.C.2,
Abourouh M.1, Zine El Abidine A.4, Blais M.5, and Bérubé J.A.5
Abstract
The low rate of rooting and production of disease-free argan cuttings are among the first concerns
technical improvement. A trial involving the mass propagation of Argania spinosa cuttings was
established following two protocols: in “mini-bouturathèques” without mist and in a greenhouse
under mist. Symptoms of petiole necrosis, foliar yellowing and abundant black acervuli were observed
under both protocols. These symptoms were responsible for a 90% mortality rate in the “mini-
bouturathèques” while under the mist treatment premature necrosis of the apical buds resulted in
100% mortality. The disease’s causal agent, Pestalotiopsis clavispora, was identified on the basis of its
morphological characteristics and by molecular analysis. Alternating weekly treatments of systemic
and contact fungicides resulted in a 41% success rate in controlling this pathogen, described for the
first time on argan cuttings.
Keywords: Argania spinosa, fungicides, Pestalotiopsis clavispora, rooted cuttings.
Après un mois de culture, la mortalité des boutures a atteint un taux de 90% dans les mini-
Bouturathèques et 100% dans la serre sous brumisation. Sur quelques uns des plants moins
vigoureux
abondante du d’acervules
parc à pieds noires
mères, des
sur symptômes
l’ensemblemineurs d’infection
des feuilles (jaunissement
sénescentes, de lasur
gisantes bordure
les bacs de
des feuilles, des taches brunes éparses)
culture (photos 4 et 5) a été observée. ont été observés. Cependant, une production abondante
d’acervules noires sur l’ensemble des feuilles sénescentes, gisantes sur les bacs de culture (photos 4
Pour isoler l'agent pathogène, des boutures infectées et des plants sans symptômes du parc à
et 5) a été observée.
pieds mères ont été échantillonnés. Des morceaux de tissus malades et sains, mesurant
Pour isoler 2
environ 1 cml’agent pathogène,
de surface ontdesétéboutures
coupés,infectées et des dans
désinfectés plantsune
sanssolution
symptômes du parc à
d’hypochlorite de
pieds mères ont été échantillonnés. Des morceaux de tissus malades et sains, mesurant
sodium (NaClO) à 1% pendant 5 min, rincés à l'eau distillée stérile, séchés entre 2 papiers environ 1
cm2 de surface ont été coupés, désinfectés dans une solution d’hypochlorite de sodium (NaClO) à 1%
filtres stériles, et étalés sur un milieu de culture à base de gélose dextrosée à la pomme de
pendant 5 min, rincés à l’eau distillée stérile, séchés entre 2 papiers filtres stériles, et étalés sur un
terre (PDA). Les boites de Pétri ont été incubées à 22°C ± 0,5°C dans l'obscurité. Des
milieu de culture à base de gélose dextrosée à la pomme de terre (PDA).
isolements directs à partir d’acervules, au préalable désinfectées ont été également menés et
desLes boites de Pétri
repiquages ont été incubées
successifs à 22°C ± 0,5°C
ont été effectués pourdans l’obscurité.
observer Des isolements directs
le développement à
du mycélium.
partir
Après d’acervules,
20 joursau depréalable désinfectées
croissance, ont été également
l'identité menés et des
du champignon repiquages
a été successifs
confirmée par ont
l'examen
été effectués pour observer le développement du mycélium. Après 20 jours de croissance, l’identité
microscopique approfondi des acervules et des spores. L'ADN des isolats a été amplifié par
du champignon a été confirmée par l’examen microscopique approfondi des acervules et des spores.
PCR en utilisant des espaceurs internes transcrits universels ITS1-F et ITS4 et une séquence
L’ADN des isolats a été amplifié par PCR en utilisant des espaceurs internes transcrits universels
ADNr des régions 1 et 2, qui comprend également le gène ADNr 5.8S. L'ADN extrait des
ITS1-F et ITS4 et une séquence ADNr des régions 1 et 2, qui comprend également le gène ADNr 5.8S.
noix d'argan, préalablement stérilisées en surface, a également été amplifiée à l'aide d’ITS1-F
L’ADN extrait des noix d’argan, préalablement stérilisées en surface, a également été amplifiée à l’aide
et ITS4.et ITS4.
d’ITS1-F
Photo 4 : plants du parc à pieds mères ; Photo 5 : feuilles mortes gisant dans le bac et
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Photo 1 ! pétioles nécrosés et chute prématurée des feuilles ; Photos 2 et 3 : feuilles brunies
avec fructifications abondantes du pathogène (acervules)"
Photo 4 : plants du parc à pieds mères ; Photo 5 : feuilles mortes gisant dans le bac et
Photo 4 : plants du parc à pieds mères ; Photo 5 : feuilles mortes gisant dans le bac et appareils sporifères ;
appareils sporifères ; organes de
organes de reproduction reproduction
asexuée, acervules,asexuée, acervules,
nodules semi enfoncéesnodules semi enfoncées
dans la feuille,
constituées d’enveloppes mycéliennes.
dans la feuille, constituées d’enveloppes mycéliennes.
UnUn
nom sur le pathogène
nom sur le pathogène
#
Photo 6 : culture de Pestalotiopsis clavispora sur PDA ; Photo 7 : coupe horizontale d’une acervule. Spores
Photo 6 : culture de Pestalotiopsis clavispora sur PDA ; Photo 7 : coupe horizontale d’une
fusiformes, 4 septates, cellules centrales colorées, cellules des extrémités hyalines.
acervule. Spores fusiformes, 4 septates, cellules centrales colorées, cellules des extrémités
hyalines.
#
Les cultures de Pestalotiopsis clavispora sur PDA étaient blanches et cotonneuses, devenant
sombres avec l'âge, et produisant, en abondance, des acervules noires réparties radialement
(Photo 6). Les conidies étaient claviformes à fusiformes avec 4 septates, trois cellules
médianes colorées à parois épaisses, une cellule basale et une cellule apicale hyalines, un
appendice filiformes hyaline unique vers la base et 2 à 4 branchés vers l’apex (Fig. 5). Cinq
suspensions de culture ont été préparées et ont servi à la mesure de 150 conidies choisies de
façon aléatoire (30 conidies par suspension). Les conidies avaient 18 à 26 !m (22,98 ± 0,24
Actes duetPremier
!m) de longueur 6,5 à Congrès
8,5 !m International
(7,81 ± 0,067de l’!m)
Arganier, Agadir 15
de largeur - 17 Décembre
(moyenne ± écart2011
type).
L'identité de ce champignon pathogène a également été confirmée avec 100% d'homologie
des séquences d'ADNr 517 pb d’une souche de Pestalotiopsis clavispora isolée au Chili
97
Les cultures de Pestalotiopsis clavispora sur PDA étaient blanches et cotonneuses, devenant
sombres avec l’âge, et produisant, en abondance, des acervules noires réparties radialement (Photo 6).
Les conidies étaient claviformes à fusiformes avec 4 septates, trois cellules médianes colorées à parois
épaisses, une cellule basale et une cellule apicale hyalines, un appendice filiformes hyaline unique
vers la base et 2 à 4 branchés vers l’apex (Fig. 5). Cinq suspensions de culture ont été préparées et
ont servi à la mesure de 150 conidies choisies de façon aléatoire (30 conidies par suspension). Les
conidies avaient 18 à 26 µm (22,98 ± 0,24 µm) de longueur et 6,5 à 8,5 µm (7,81 ± 0,067 µm) de largeur
(moyenne ± écart type). L’identité de ce champignon pathogène a également été confirmée avec 100%
d’homologie des séquences d’ADNr 517 pb d’une souche de Pestalotiopsis clavispora isolée au Chili
(GenBank EU342214). L’ADN extrait des noix d’arganier n’a pas révélé l’existence du champignon.
Pour confirmer la pathogénicité, 30 boutures non racinées, de 5 cm de long ont été recueillies à
partir de plants d’arganier de 2 mois, cultivés dans des conditions axéniques. Les boutures ont été
préparées comme décrit précédemment et ont été inoculées avec 3 µl d’une suspension mycélienne
du pathogène directement administrée sur une blessure superficielle de la tige. Les 30 boutures
du traitement témoin ont été blessées de la même manière et on été inoculées avec 3 µl d’eau
distillée stérile. Le test de pathogénicité a été réalisé dans un système de mini-bouturathèque stérile
maintenue à la température jour/nuit de 25/18°C (± 1°C) et une photopériode de 16 h. Après 18
jours, des symptômes semblables à ceux observés dans les deux protocoles expérimentaux originaux
ont été observés. Les boutures du traitement témoin sont restées sans symptômes après un mois
d’incubation, démontrant que le champignon ne provient pas des graines. Pour remplir les postulats
de Koch, des pièces des boutures malades et saines ont été désinfectées et étalées sur le milieu de
culture PDA.
Les isolats provenant des boutures malades ont été identifiés comme Pestalotiopsis clavispora se
basant sur la morphologie des cultures et des conidies. Dans les boîtes de Pétri contenant les tissus
sains, aucune culture n’a été observée.
En outre, l’apparence limitée et dispersée des symptômes sur les plantes du parc à pieds mères
indique que P. clavispora a entretenu une relation opportuniste et/ou endophyte avec son hôte en
plus d’un développement en tant que saprophyte sur les feuilles sénescentes et mortes. Au cours de
la phase d’enracinement, sa virulence est devenue évidente. Le niveau de stress des boutures non
racinées et les conditions environnementales favorables du système de propagation végétative de
masse ont contribué à une infection fongique généralisée. Il convient de noter qu’Espinosa et Briceno
(2008) ont considéré P. clavispora comme un agent pathogène principal des bleuets au Chili, tandis
que Keith et al. (2006), l’ont associé à la maladie galeuse de la goyave à Hawaii.
Après un mois de culture, toutes les boutures du traitement témoin sont mortes, alors que
seulement 5% des boutures traitées étaient atteintes. Après 4 mois de culture, 41,6% des plants
traités étaient encore vivants ; 33,3% enracinés, 5% avaient formé des cals et 3,3% sont demeurés
non racinés. Les résultats d’enracinement de ce test préliminaire ont montré un contrôle relativement
efficace de la maladie, par rapport au taux de succès atteint de 41% par Bellefontaine et al. (2010)
au Maroc. Une façon d’augmenter l’efficacité du contrôle de la maladie serait d’utiliser des fongicides
plus spécifiques à P. clavispora et à traiter les plantes du parc à pieds mères avant le prélèvement des
boutures.
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