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La sonnerie retentit, annonçant la pause du midi.

« Hyerin ? Tu pourrais rester une ou deux minutes, s'il te plaît ? » annonce mon
professeur d'histoire d'un air sérieux.

Je me contente de hocher la tête en guise de oui, comme si j'avais le choix.

Mes camarades de classes commencent à chuchoter entre eux des mots que je ne
peux entendre, et je sens leurs regards posés sur moi.

Ils me regardent ? Tous ? Ils parlent sur moi ? Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais ? C'est
mon visage rempli d'imperfections, c'est ça ? Où mon corps ? Je savais que j'aurais dû
brûler mes calories hier, j'ai trop mangé.

Toutes ces questions ne quittent pas mon esprit. Je n'arrive pas à effacer ces idées de
ma tête. Après tout, j'ai sûrement raison.

Mes camarades de classe ne m'ont jamais laissé m'intégrer un minimum, et encore


moins Haewon, une fille qui ne veut clairement pas de mon existence au sein de la
planète terre.

Je cache ces mêmes questions dans des tiroirs de ma tête en espérant qu'elles n'en
sortent pas sans prévenir et dirige mes pas vers mon professeur d'histoire.

« Tes résultats ont vachement baissé ces deux mois durant... Tu es sûre que ça va ?
Tu n'as pas de problèmes à la maison où tout simplement en dehors des cours ?
» me demande Mr. Wook.

Oh que si j'en ai.

« Non. » je me contente de répondre.  « Je ferais en sorte d'augmenter mes notes et


de retrouver mon niveau d'avant dès maintenant. Je m'excuse. » dis-je en
m'inclinant auprès de mon professeur.

« Bien. Tu peux disposer, je suppose. » fini-t-il par dire.

« Merci et au revoir. » je répond avant de quitter calmement la salle.

Une fois dans les couloirs, je marche doucement en direction du self. Le repas. Quelle
belle chose, me direz-vous ?
Et bien, je ne pense pas forcément la même chose. Manger doit être quelque chose de
génial quand on est belle, mince et que l'on n'est pas complexée.

Malheureusement, ce n'est pas mon cas. Je suis laide, et je le sais. Je ne suis pas
satisfaite de mon corps ni de mon poids et je complexe énormément.

J'aimerais tellement être comme les autres filles, m'assumer, me trouver belle, vivre
ma vie sans avoir à me soucier de ce que les gens peuvent penser de mon apparence,
être normale...

Perdue une nouvelle fois dans mes pensées, j'avance imprudemment jusqu'à heurter
quelque chose... où... quelqu'un...

Ma tête se retrouve actuellement plaquée contre quelque chose d'assez dur. Prise de
panique, je recule doucement et me rend compte que j'ai tout simplement heurté un
torse masculin.

Mes jambes tremblent face à l'éloquence non voulue de ce jeune homme qui a
littéralement mon âge, et je lève légèrement mon regard vers lui avec peur. Je perçois
cependant, face à un de ses gestes qui l'a trahi, qu'il séchait quelques larmes perlant
sur ses joues recouvertes de tâches de rousseurs qui ne le rendent que davantage
attractif  

« M-Merde ! Pardon ! Je t'ai pas fais ma- » commence le jeune homme à dire en
s'avançant en ma direction avec son bras tendu vers l'avant, sûrement pour tenir
doucement mon épaule de façon bienveillante, mais je n'agis pas comme je suis censée
le faire.

Je ferme mes yeux et tente par réflexe de protéger mon visage comme si... comme s'il
allait me frapper.

Je me rend compte de mon acte plus qu'idiot et regrette très rapidement ce


mouvement en constatant la réaction confuse du jeune homme qui est toujours
présent. Je me sens si bête. Lui qui voulait être gentil...

Je baisse mes bras et me redresse en reculant malgré moi sans prononcer aucun mot.

« Tu... tu croyais que... » dit il pour commencer mais, me voyant mal à l'aise, il se
reprend.  « Bordel... Excuse moi, encore une fois. Ça va ?.. » finit il par demander sans
bouger cette fois ci.
Je suis étrangement reconnaissante envers lui : il n'a pas insisté sur mon réflexe,
immédiat et complètement stupide, contrairement à certaines personnes dans cet
établissement. Peut-être a-t-il compris que je ne voulais en aucun cas faire des
commentaires sur cet incident et qu'il a respecté mon envie.

Ou peut-être qu'il n'en a juste rien à foutre étant donné qu'il n'a pas que ça à faire de sa
vie.

J'oublie pendant une petite seconde que je dois lui répondre, ce à quoi je remède
rapidement malgré mon angoisse des plus visibles.

« Je vais très bien ! Je suis vraiment désolée de t'avoir heurté comme ça. Pardon,
euh... » ne connaissant pas son prénom, je poursuis rapidement après ça.  « Excuse-
moi ! »  dis-je en m'inclinant auprès de lui avec maladresse.

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