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d e la
pierre taillée
M.-L. Iniza n
M. Reduro n
H. Roch e
J. Tixie r
CREP
publié ave c l e c o n c o u r s
du Centr e Nationa l d e l a Recherch e Scientifiqu e
et d e l'Universit é d e Pari s X Nanterr e
Technologie
de l a
pierre taillé e
Préhistoire d e l a Pierr e Taillé e
Tome 4
dans la m ê m e collection
ISBN 2-903516-04-9
© C R E P 1995
Technologie
de l a
pierre taillé e
suivi pa r u n vocabulair e multilingu e
allemand, anglais , arabe , espagnol , français , grec , italien , portugai s
Marie-Louise Iniza n
Michèle Reduron-Ballinge r
Hélène Roch e
Jacques Tixie r
Meudon : CRE P
1995
Auteurs
Remerciements
Sommaire 5
Liste de s illustration s 8
Avant-propos H
I n t r o d u c t i o n : L a technologi e 13
Chapitre 2 : L a taill e 29
La taille intentionnelle 29
Tailler, façonner, débiter, retoucher 30
Les méthodes et les techniques de taille 30
Les principales techniques 30
1. La percussion 30
2. La pression 32
Les produits de taille 33
1. Eclat 34
2. Eclats caractéristiques 34
3. Déchets de taille 34
4. Accidents de taille 34
4.1. Les cassures 36
4.2. Les outrepassages 36
4.3. Les réfléchissements 36
4.4. Divers 38
Trois exemples de schémas de taille 39
Chapitre 3 : L e façonnag e 43
Le façonnage bifacial 44
1. Méthodes 44
2. Techniques 44
3. Morphologies 45
5
Le façonnage polyédrique et spheroidal 49
Autres façonnages 51
Préformes 53
Un outil particulier : le hachereau 55
Chapitre 4 : L e débitag e 59
Le nucleus 59
Les produits de débitage 60
Les méthodes de débitage 61
1. Débitage peu élaboré 61
2. Débitage avec prédétermination 61
2.1. Méthodes Levallois 63
2.2. Méthode Kombewa 71
2.3. Débitage laminaire 73
Débitage de lames par percussion 74
Débitage de lames par pression 77
Chapitre 5 : L a retouch e 83
Description 83
Caractères 83
Orientation des outils 84
Techniques spéciales et leurs produits 84
1. Le coup du microburin 84
2. Le coup du burin 86
3. Le coup du tranchet 87
4. La coche clactonienne 87
5. Autres techniques 89
6
1. Choix des dessins 106
2. Moyens techniques : ordinateur? 106
Dessiner 106
1. Principes généraux 106
2. Conventions d'orientation 111
3. Description de l'objet 111
3.1. Vues 111
3.2. Sections et coupes 115
4. Une technique graphique • 117
4.1. Le croquis.... 117
4.2. Le dessin au crayon 117
4.3. Le dessin à l'encre 119
5. Matières et surfaces 121
5.1. Matières premières 121
5.2. Surfaces naturelles 121
5.3. Altérations 125
5.4. Ajouts 126
6. Symboles 126
Estimer 130
1. Echelle.... 130
2. Orientation 130
3. Vues descriptives 130
4. Enlèvements • 130
5. Symboles 130
6. Graphisme 130
Schématiser 131
1. Représentation schématique d'un objet 131
2. Représentation schématique d'une chaîne opératoire 131
Bibliographie 165
7
Liste de s illustration s
8
Fig. 39 Nucleus à lamelles débité par pression puis repris par percussion
Fig. 40 Remontage de mise en forme et de phase initiale de débitage de lames
Fig. 41 Exemples d'orientation
Fig. 42 Vues descriptives d'un objet
Fig. 43 Deux systèmes de développement des vues
Fig. 44 Différents moyens de décrire le volume d'un objet
Fig. 45 Les étapes de la réalisation d'un dessin
Fig. 46 Réalisation du contour et des nervures
Fig. 47 Feuille de laurier inachevée
Fig. 48 Exemples de traitement graphique des matières premières
Fig. 49 Exemples de rendu de matières
Fig. 50 Grand racloir convexe moustérien sur éclat de gel
Fig. 51 Fragment proximal de lame "cananénne" avec traces de lustre et de bitume
Fig. 52 Illustration des principaux symboles
Fig. 53 Représentation schématique d'un objet
Fig. 54 Représentation schématique d'une chaîne opératoire
Fig. 55 Exemples d'affûtage de burins simples
Fig. 56 Quelques exemples de burins simples
Fig. 57 Surfaces pouvant recevoir un coup de burin
Fig. 58 Exemples de burins multiples
Fig. 59 Lame de silex chauffée puis retouchée par pression
Fig. 60 Schéma des principaux types de chutes de burins
Fig. 61 Schéma de débitage de lames sur nucleus à crête
Fig. 62 Delineations créées par une (ou des) ligne d'enlèvements
Fig. 63 Fragments proximaux de lamelles en obsidienne débitées par pression,
présentant un émoussé antérieur au débitage
Fig. 64 Etendue des enlèvements
Fig. 65 Flûtage : expérience de taille
Fig. 66 Inclinaison des enlèvements
Fig. 67 Localisation des enlèvements, quelques exemples
Fig. 68 Morphologie des enlèvements
Fig. 69 Exemple expérimental de retouche couvrante parallèle oblique
Fig. 70 Exemples schématiques de lames et éclats outrepassés
Fig. 71 Inclinaison d'un pan de burin sur la face inférieure d'une lame
Fig. 72 Des outils de tailleur pour la percussion (J. Pelegrin)
Fig. 73 Des outils de tailleur pour la pression (J. Pelegrin)
Fig. 74 Position des enlèvements
Fig. 75 Exemples de préparation
Fig. 76 Répartition des enlèvements le long d'un bord
Fig. 77 Accident "Siret" : cassure d'un éclat suivant l'axe de débitage
Fig. 78 Tablette et éclat de ravivage
Fig. 79 Types de talons
9
Avant-propos
1
La première édition, en 1980, de "Préhistoire de la pierre taillée" participait à
un renouvellement de la lecture des ensembles lithiques dans une optique technologique.
2
Elle prenait en compte le lexique terminologique publié par l'un de nous en 1963 , puis
3
traduit en anglais par M. Newcomer en 1974 , qui était relativement sommaire et encore
orienté vers une typologie plus que vers la technologie.
4
En 1992, une nouvelle édition en langue anglaise "Prehistory of Knapped Stone"
nous a donné l'occasion de présenter les avancées récentes de la technologie, tant dans
le domaine théorique que dans celui des applications archéologiques, mais elle se voulait,
comme la précédente, un ouvrage de base à l'usage du plus grand nombre. Nous y avions
adjoint un vocabulair e multilingu e (en huit langues), réalisé par des préhistoriens des
langues concernées, afin de faciliter la communication et d'étendre, d'enrichir le domaine
5
de la technologie .
Cette nouvelle édition française a été réalisée à partir de l'édition anglaise
entièrement remise à j o u r ; un chapitre consacré à l'expression graphique, indispensable
à la communication dans les études technologiques, a été notamment ajouté. Elle conserve
bien évidemment le vocabulaire multilingue dans lequel le portugais a pris place.
11
Introduction
La technologi e
Le terme technologi e est ici réservé à une approche conceptuelle de la culture
matérielle en préhistoire, fondée sur l'étude raisonnée des techniques, y compris celle
des gestes . Il est opportun de rappeler que c'est à M. M a u s s que nous devons cette
6
notion de technique sans objet matériel, puisqu'il considérait les activités du corps, telle
la danse, comme des techniques. Dans ce même courant, A-G. Haudricourt écrit : "Si7
l'on peut étudier le même objet de différents points de vue, il est par contre sûr qu'il
y a un point de vue plus essentiel que les autres, celui qui peut donner les lois
d'apparition et de transformation de V objet. Il est clair que pour un objet fabriqué c'est
le point de vue humain de sa fabrication et de son utilisation par les hommes qui est
essentiel, et que si la technologie doit être une science, c'est en tant que science des
activités humaines".
Si, dans cet ouvrage, la technologie est appliquée à la seule pierre taillée, il faut
cependant garder en mémoire que la technologie embrasse tout le système technique
mis en jeu dans une culture. L'étude de la pierre taillée fut très vite privilégiée en
préhistoire parce qu'elle est le premier témoignage d'une technique bien conservée.
Néanmoins d'autres études s'ensuivirent, entre autres celles concernant le travail de l'os,
puis les arts du feu comme la céramique, le métal, le verre, etc.
L'étude des techniques ne conduit pas uniquement à la technologie. Lors de
l'établissement de chronologies, les archéologues, en effet, se sont toujours préoccupés
de l'invention des techniques, de leur complexité, de leur capacité à signer une culture.
De même, il n'existe aucune typologie opérationnelle sans une prise en compte, même
partielle, des techniques. Nous ne proposons donc pas de substituer la technologie à la
typologie car ce sont deux approches qui ne répondent pas aux mêmes objectifs; elles
peuvent être appliquées concurremment et confrontées avec bénéfice.
L'analyse technologique doit, dans tous les cas, permettre d'évaluer la part des
déterminismes, avant que soient énoncés des choix culturels.
6 Mauss, 1947.
7 Haudricourt, 1964 : 28.
13
Pourquoi?
La technologie s'inscrit dans un courant original de la recherche anthropologique
française, grâce à la voie magistralement ouverte par les travaux d'A. Leroi-Gourhan.
Elle est désormais un courant de recherche à part entière en préhistoire. A.
Leroi-Gourhan qui fut ethnologue puis préhistorien, fit paraître en 1943 ''L'homme et
8
chaîne opératoire, dans l'étude d'une industrie lithique, prend en compte tous les
processus, allant de l'approvisionnement en matière première jusqu'à son abandon, en
passant par toutes les étapes de fabrication et d'utilisation d'un outillage. Elle permet
de structurer l'utilisation des matériaux par l'homme, en resituant chaque objet dans un
contexte technique, et offre un cadre méthodologique à chaque niveau d'interprétation.
Un courant identique dans l'ethnologie française a permis l'émergence d'une "école de
12
technologie culturelle" qui édite la revue "Techniques et Culture". Cette école a
contribué à réhabiliter l'exploitation de la culture matérielle, en mettant en évidence que
tout fait technique est un fait social ou culturel, et aussi à élargir le champ d'étude du
système technique par la nécessité de prendre en compte toutes les variantes techniques.
Comment?
Une méthodologi e
14
Or nous commençons seulement à exploiter efficacement la notion de système technique
comme moyen d'aborder l'étude des comportements.
Dans cette optique l'industrie lithique taillée peut être étudiée à travers une
combinaison d'éléments identifiables tels que des outils, des matières, des gestes, des
savoir-faire.
Les outils (au sens large), finalité des opérations de taille, sont privilégiés dans
les études typologiques; ils dépendent néanmoins étroitement des matières premières,
des gestes et des savoir-faire.
Les matières premières appartiennent à un environnement géologique. Selon leur
nature, leur taille est régie par des lois physiques spécifiques. Les matières premières
peuvent être directement transformées ou même subir des modifications de structure (par
la chauffe notamment).
Les gestes sont liés à la psycho-motricité : la main, le corps agissent en fonction
des ordres transmis par le cerveau dans le cadre des capacités motrices de l'être humain.
Les savoir-faire sont constitués d'habiletés motrices et cognitives qui se
conjuguent avec les connaissances et sont appréciés en termes de compétences et de
15
performances (voir p. 102). La transmission des savoir-faire passe par l'apprentissage
qui s'effectue à l'intérieur d'un groupe, ce savoir collectif pouvant aussi être transmis
à d'autres groupes. L'analyse des savoir-faire est indispensable pour apprécier un fait
technique dans une culture (ch. 6).
• Une autre notion concerne les projets et leur réalisation. Les activités de taille
sont sous-tendues par des projets plus ou moins élaborés identifiables à partir de la
reconstitution des chaînes opératoires. Dans les opérations de taille le proje t est formé
à partir d'un schém a conceptuel , d'ordre intellectuel, qui est lui-même mis en application
selon une suite d'opérations que l'on nomme schéma(s ) opératoire(s ) d e taille . Au sein
d'une chaîne opératoire, la relation entre schémas conceptuel et opératoire, connaissances
et savoir-faire, techniques et méthodes s'organise de la manière suivante :
PROJET
SCHEMA CONCEPTUEL
it
connaissances
savoir-faire
habileté (ch. 6)
SCHEMA OPERATOIRE
a c q u i s i t i o n d e la m a t i è r e p r e m i è r e (ch. 1) méthodes
f a ç o n n a g e (ch. 3) et
d é b i t a g e (ch. 4) techniques
r e t o u c h e (ch. 5) | (ch. 2)
fonctionnement
et fonction
abandon
15 Pelegrin, 1995.
15
tels schémas, il est nécessaire de capter toute cette information et de dégager les
régularités d'abord à l'intérieur d'un assemblage puis dans les ensembles comparables.
16
Une lectur e
Elle s'élabore à deux niveaux.
• Un premier niveau d'observation, c'est-à-dire une lecture technique initiale de
chaque objet, du simple éclat ou déchet à l'outil le plus élaboré, quel que soit le contexte
archéologique, afin de pouvoir estimer sa place dans la chaîne opératoire. Cette chaîne,
on l'a vu, ne concerne pas seulement le moment de la fabrication de l'objet mais aussi,
à l'amont, la quête des matières premières, puis son utilisation éventuelle et son rejet,
enfin son histoire totale jusqu'à son analyse.
• Un second niveau d'inférence consiste à interpréter l'interdépendance des objets
dans la chaîne, même s'il manque des maillons : présence et absence ont une signification.
Par exemple, l'absence ou la faible représentation numérique d'éclats corticaux dans un
atelier de taille indique que la matière première a été testée ou dégrossie dans un autre
lieu. Ou encore : un atelier de débitage laminaire peut ne pas comporter de lames ; la
seule présence de produits caractéristiques, comme les nucléus, les crêtes, etc., est
néanmoins suffisante pour définir l'activité et le projet de taille réalisé à cet endroit. Ce
niveau d'inférence doit aussi être mis en relation avec les autres activités techniques
concernées par l'industrie lithique.
La valeur des inférences dépend non seulement de la nature des vestiges livrés
mais aussi de la reconnaissance des techniques et des méthodes, donc de notre propre
maîtrise des chaînes opératoires.
Dans un gisement, il peut n ' y avoir qu'une seule chaîne opératoire; il y en a en
général plusieurs, selon que les préhistoriques auront mis en œuvre différentes stratégies,
en fonction d'activités diverses ou d'activités différées dans le temps. Toutes les phases
de chaque chaîne opératoire ne sont pas toujours représentées dans un site ou dans la
surface fouillée d'un site.
Une terminologi e
Le problème d'un langage descriptif uniforme se pose d'emblée. Toute lecture
serait opération stérile si elle n'était suivie d'une expression, d'un échange, d'une
communication avec autrui.
16 Gallay, 1 9 8 6 : 115.
16
17
En effet, en reconnaissant que les mots sont des outils , nous réalisons combien
la précision d'un vocabulaire peut nous rendre performants dans l'analyse de notre
matériel. Nous rejoignons à nouveau A. Leroi-Gourhan qui a organisé, lors de ses
séminaires au Collège de France sur les structures d'habitat, l'élaboration d'une réflexion
collective et l'établissement "d'un vocabulaire d'attente, où dominait le parti d'échapper
au piège des mots et de l'identification sans contrôle" ^. Le lexique terminologique que
1
17 "However, I think it is important that researchers recognize that their words are their tools, just as stone
artifacts they study were the tools of people". Boksenbaum, 1977 : 30.
18 Leroi-Gourhan, 1982 : 3.
17
Chapitre 1
La matièr e premièr e
1. M i n é r a l o g i e
Les tailleurs préhistoriques ont travaillé une grande variété de matériaux lithiques,
des roches essentiellement, mais aussi le quartz qui est un minéral.
Les roches taillées sont liées au contexte géologique dans lequel se trouvaient
les premiers tailleurs. Leur choix a certainement déterminé, en partie, les installations
et les déplacements des préhistoriques.
Si la sélection des roches qui ont été taillées peut être considérée comme
hétéroclite en variétés, elle est très cohérente du point de vue de leurs propriétés
mécaniques. Ce sont des matériaux homogènes et isotropes. Les lois de la répartition
des contraintes permettent, à partir d'un choc prédéterminé, de guider le déplacement
des fronts de fracture.
Sans entrer dans les considérations précises des minéralogistes, on peut présenter
les quatre types les plus communs de roches dures qui ont été taillées (fig. 1).
19
M a t i è r e s p r e m i è r e s . 1 : silex z o n e du B e r g e r a c o i s , D o r d o g n e . 2 : silex d e T o u r a i n e .
3 : obsidienne noir bleuté, Zinaparo, M e x i q u e . 4 : obsidienne marbrée noire et rouge, Oregon,
U . S . A . 5 : quartzite s a n g u i n e , terrasses du Tage, P o r t u g a l . 6 : p h o n o l i t e gris bleuté, I s e n y a '
K e n y a . 7 : silex " m a s t i c " du B e r g e r a c o i s , D o r d o g n e , a v a n t et après t r a i t e m e n t par la chauffe.
8 : cristal de q u a r t z hyalin, M i n a s G é r a i s , Brésil (Atelier p h o t o C . N . R . S . , M e u d o n ) .
trachytes, andésites, basaltes, phonolites (fig. 1 : 6 ) , ignimbrites et obsidiennes (fig. 1 :
3 et 4).
• Les roches métamorphiques comme les quartzites (fig. 1 : 5).
• Une espèce minérale d'origine hydrothermale, cristallisant à basse température,
sous ses diverses formes ; quartz hyalin (cristal isolé, fig. 1 : 8), quartz laiteux
(agglomérat de cristaux), calcédoines et agates (formes microcristallines concrétionnées
et zonées du quartz).
2 . A p t i t u d e s d e s r o c h e s d u r e s à l a taill e
19 Crabtree, 1967.
21
pièces lames lames retouches améliora-
MATIÈRES PREMIÈRES TESTÉES bifaciales percuteur pression parallèles tion
percuteur tendre pression chauffe
tendre
Obsidienne
(U.S.A., Japon, Islande, Italie, ++ ++ ++ ++ -
Turquie, Grèce, Kenya, Ethiopie,
Mexique, Guatemala, Equateur)
Ignimbrite (U.S.A.) ++ + + ++ -
Résinite (France) + + / + -
Quartz hyalin , Améthyst e
(France, Brésil) ++ / / + -
Silex translucid e
(France, Angleterre, Belgique, ++ ++ + ++ 4- +
Danemark, Maroc, Algérie, Tunisie,
Sénégal, Liban, Qatar ...)
Silex opaqu e
(Europe, Afrique, Asie du Sud-Ouest, + ++ / + ++
Amérique du Nord et du Sud)
Calcédoine
(France, Algérie, U.S.A.) ++ ++ + ++
Lydite (Algérie) ++ / / ++ ++
Opalite (France) ++ ++ / ++ ++
Bois silicifi é
(U.S.A., Algérie, Niger) + + / - ++
Basalte
(France, U.S.A., Brésil, Kenya) + - / + /
Quartzite, Grè s
(France, U.S.A., Algérie), ++ + / + /
Àrénite silicifié e (Brésil)
Rhyolite (Algérie) + + / - /
Novaculite (U.S.A.) + / / - ++
taille chauffe
++ très bien
:
-f + : très améliorée
+: assez bien + : peu améliorée
: mal : pas améliorée
/: non testé e / : non testée
22
Ces trois degrés, de même que les tests de traitement par la chaleur (voir infra),
sont présentés dans un tableau (fig. 2) car il nous a paru commode et efficace de résumer
ainsi nos expériences pour l'obtention :
- de pièces foliacées bifaciales par percussion au percuteur tendre ;
- de lames par percussion directe au percuteur tendre ou par percussion indirecte ;
- de lames par pression pectorale à la béquille;
- de retouches parallèles longues par pression.
Ces estimations doivent être modulées.
• L'homogénéité d'une roche est un caractère essentiel pour une bonne aptitude
à la taille. Conséquence directe du manque d'homogénéité : une très belle matière
première peut être rendue intaillable, sauf pour de très petites pièces, par des fissures
ou des impuretés (nodules saccharoïdes ou cristaux de feldspath, bulles, etc.). Les
diaclases et les fissures dues au gel sont d'autant plus gênantes qu'elles sont abondantes
dans un bloc. Elles ne sont pas toujours facilement décelables à l'œil.
• Une roche qui sonne bien, qui tinte clair où que l'on frappe sur le bloc, a
toute chance d'être bonne, en tout cas non gélivée.
• En règle générale plus une matière première est translucide, meilleure elle est,
sauf pour le cristal de roche.
23
• Il y a une certaine indépendance entre les dimensions du "grain" d'une roche
et son aptitude à être taillée : certains quartzites à gros grains permettent de tailler des
pièces foliacées.
• Une matière première qui permet d'obtenir de belles et grandes lames par
percussion autorise toutes les formes possibles par percussion.
• Plus une roche est élastique, mieux elle permet le débitage par pression, le
meilleur exemple étant l'obsidienne.
Si la majorité des roches ont été exploitées telles que la nature les a livrées, les
préhistoriens reconnaissent désormais un nombre croissant de cas où les préhistoriques
les ont chauffées afin d'améliorer leur aptitude à la taille.
Longtemps considérée comme une invention des Solutréens que n'adopteront pas,
semble-t-il, les cultures du Paléolithique supérieur leur succédant, la chauffe a d'abord
été reconnue sur les pièces retouchées par pression. L'expérimentation a montré, de
manière empirique, que sur certaines roches siliceuses, la retouche par pression était
manifestement facilitée par le traitement par la chaleur : la retouche par pression sur
silex chauffé "file" beaucoup mieux que sur un silex non traité alors que le quartzite,
20
le jaspe, la dacite, etc. ne sont pas (ou peu) concernés par ce p r o c é d é . Il y a quelques
années, ce traitement a été mis en évidence dans le débitage par pression, tout d'abord
21
dans les cultures néolithiques mais aussi dès le Paléolithique supérieur dans les cultures
22
sibériennes pratiquant cette technique de débitage . Jusqu'à présent, seules des lamelles
ont été obtenues après chauffe ; aucune lame, aucun nucléus à lames chauffés n'ont encore
été observés.
Comme pour le débitage par pression, c'est à D. Crabtree que nous devons la
23
reconnaissance de cette technique qui consiste à porter des roches siliceuses, comme
le silex, le "chert" et les calcédoines à des températures allant de 250° à 350°. Cet
expérimentateur exposera et démontrera différents types de retouches obtenus par pression
sur des roches siliceuses chauffées au préalable, lors du Congrès de Technologie lithique
24
(Les Eyzies, 1964) . Seuls les "préhistoriens-tailleurs" se passionneront pour ce travail
25
et F. B o r d e s reviendra sur ce sujet dès 1969.
26
Les exemples modernes, comme à Khambhat dans le Gujarat (Inde) , ainsi que
les travaux expérimentaux, ont montré qu'une chauffe efficace dépendait d'une montée
et surtout d'un refroidissement très progressifs. Le principe actuel, encore en usage en
Inde et au Yémen uniquement pour le traitement des calcédoines, est facilement
envisageable pour les périodes anciennes. Il consiste à introduire des roches, déjà taillées
ou non, dans de la cendre, de mettre le feu à un combustible (sciure ou charbon de
bois, excréments d'animaux, etc.) placé au-dessus, de le laisser se consumer plusieurs
heures et de ne retirer les roches qu'après refroidissement complet. Cette opération dure
environ 24 heures. On peut réaliser la difficulté de retrouver dans les sites archéologiques
des foyers ayant servi à la chauffe de roches siliceuses, celle-ci pouvant être effectuée
efficacement dans des foyers à multiples fonctions, comme peut l'être un foyer culinaire.
Pour évaluer l'ampleur de cette technique et son (ou ses) but il est primordial
d'identifier les produits chauffés. Deux critères sont, actuellement, indispensables à cette
identification :
20 Inizan, Roche, Tixier, 1975-76 : cet article faisait pour la première fois le point entre les expérimentations
et les observations archéologiques. Parmi les travaux récents voir notamment Griffiths et al, 1987; Domanski,
Webb, 1992; Borradaile et al, 1993.
21 Binder, 1984; Inizan, Lechevallier, 1985.
22 Flenniken, 1987.
23 Crabtree, Butler, 1964.
24 Smith, 1966a.
25 Bordes, 1969.
26 Posselh, 1981.
24
- la chauffe modifie la couleur de certaines roches selon l'importance et la nature
des oxydes métalliques qu'elles contiennent (tendance à la rubéfaction) (fig. 1 : 7 ) ;
- si l'aspect extérieur de la roche n'apparaît pas modifié à l'œil, à part la couleur,
toute cassure, tout enlèvement postérieur à une chauffe montre un aspect brillant, gras,
qui tranche nettement avec la matité de l'aspect antérieur (fig. 59).
On y ajoute les accidents, telles les craquelures souvent observées dans les
calcédoines et cornalines, qui aident à confirmer la pratique intentionnelle de la chauffe.
Si, comme on l'a vu, cette technique d'amélioration n ' a pas été adoptée et
perpétuée par tous les groupes après son invention, on a toutefois des exemples de sa
permanence. Le traitement de la cornaline par la chauffe, tel qu'il est encore pratiqué
dans les ateliers traditionnels de fabrication de perles en Inde ou au Yémen, témoigne
vraisemblablement de la transmission ininterrompue d'un savoir préhistorique puisqu'il
est pratiqué dans le sous-continent indo-pakistanais sur ce matériau depuis plus de
7 0 0 0 ans. Il a par ailleurs été observé à partir du Néolithique dans ce même territoire
dans du débitage par pression sur silex et sur calcédoine. Dans le cas de la cornaline,
il joue un rôle esthétique et technique pour assurer à la fois une modification de la
couleur et une meilleure aptitude à la taille.
Il paraît maintenant indispensable de chercher systématiquement à détecter l'emploi
de cette technique dans les industries comportant l'utilisation de la pression (retouche
et/ou débitage) en repérant les stigmates décrits précédemment. L'expérimentation et les
observations ethnographiques doivent aider à une meilleure reconnaissance de ce
phénomène.
Les roches dures taillées ont tout d'abord été présentées selon les critères établis
par un expérimentateur. Il est tout aussi important de prendre en compte toutes les
observations concernant l'origine des matières premières, leur accessibilité, leur
abondance, leur utilisation, etc. De ces recherches peuvent découler non seulement une
analyse du système économique mais aussi une approche du comportement social
27
(ch. 6 ) . En effet l'analyse de la circulation des matières premières est un des moyens
privilégiés pour aborder la notion de territoire, de zones d'influence, d'échanges, etc.
Rechercher systématiquement les gîtes d'origine (même si cela semble aller de
soi) est la première démarche incontournable. Cette approche n'est pas nouvelle, elle
e
fut envisagée dès la fin du X I X siècle, mais elle a surtout concerné la pierre polie, de
nature différente de celle de la pierre taillée; en effet, le besoin en roche tenace, en
général d'origine métamorphique, propice au polissage tout en permettant des tranchants
efficaces, a entraîné la recherche de nouvelles matières dans de nouveaux contextes
géologiques. Ce sont ensuite d'autres matériaux exotiques comme l'obsidienne et sa
circulation qui ont fait l'objet de nombreux travaux (voir, depuis une trentaine d'années,
les nombreuses publications concernant la Mésoamérique, la Grèce, le pourtour
méditerranéen et le Proche-Orient). L'identification simple de cette roche vitreuse
particulière l'impose aisément comme exogène lors de l'examen d'un assemblage
lithique, lorsque toute source géologique est d'évidence lointaine. Dorénavant cette
démarche ne doit plus être réservée aux seuls matériaux prestigieux et exceptionnels,
elle doit s'appliquer à toutes les matières premières minérales observées, même si elles
27 II existe une abondante littérature dans ce domaine; nous ne citerons donc que quelques ouvrages ou
synthèses parmi les plus récents, qui livrent une documentation et une bibliographie remarquables : Demars,
1982; Geneste, 1991; Féblot-Augustins, 1994 pour ce qui concerne les périodes anciennes; Floss, 1994 qui
traite d'une seule région, la Rhénanie au Paléolithique; sans oublier F exploitation des mines de silex au
Néolithique, Pelegrin et Richard (éds), 1995. On peut aussi consulter les publications concernant les différents
"Flint Symposium" parus.
25
sont apparemment locales. Il est en effet important de déchiffrer les attitudes des
préhistoriques face aux matériaux indispensables à leur survie : la pierre, quelles que
soient sa nature et sa position dans le contexte géologique, en est un, car elle a, de plus,
le privilège d'être quasi impérissable.
On a aussi trop affirmé, sans réellement le démontrer l'assertion suivante : plus
l'homme évolue, plus il choisit, sélectionne, transporte, moins il se laisse dominer par
les contraintes de son environnement. Cette proposition est globalement vraie sur le plan
des tendances, mais elle reste à préciser pour chaque période, chaque région, chaque
site, en considérant un nombre (croissant) de paramètres qui doivent notamment nous
éclairer sur les stratégies d'acquisition des matières premières.
Les questions essentielles qui sont un préalable à toute étude sur les
comportements sociaux et économiques relèvent d'une part de l'environnement naturel,
d'autre part des besoins de la culture étudiée.
• L'identification des gîtes et la reconnaissance de la morphologie du paysage
dont dépendent les voies de circulation appartiennent au domaine des sciences de la
terre. Les réflexions suivantes permettent plus spécifiquement d'éliminer des contraintes
liées à l'environnement et par conséquent de préciser les choix :
- comment se présente la matière première, est-elle rare, ou au contraire
abondante ?
- existe-t-il une seule ou plusieurs variétés?
- est-elle aisément accessible et/ou facile à se procurer, ou au contraire difficile
d'accès et d'extraction?
- de quelle qualité est-elle, sous quelle forme et selon quelles dimensions se
présente-t-elle ?
- quelles furent les possibilités de transport?
• L'homme préhistorique a des tâches à accomplir, des besoins à satisfaire, des
compétences techniques qui ont leurs limites, une tradition culturelle à respecter, qui
peuvent s'exprimer aussi sous forme de préférences ou de contraintes. L'analyse des
stratégies d'acquisitions des matières premières, au travers de l'étude des assemblages
lithiques, doit permettre d'expliquer des traits spécifiquement culturels.
Les problèmes posés, apparemment simples, entraînent des réponses multiples,
voire complexes, de nombreuses combinaisons et des hypothèses à large éventail. Nous
nous limitons à trois problèmes incontournables.
1. O r i g i n e d e s m a t i è r e s p r e m i è r e s
Dans une même région, les gîtes peuvent être multiples et variés (coupes
naturelles, pointements, filons, dépôts de pente, cônes de déjection, coulées volcaniques,
terrasses fluviátiles, moraines, dépôts marins, etc.). Il ne faut pas non plus oublier que
l'accessibilité des matières premières a pu varier selon les époques en fonction des
modifications du paysage géologique.
Situer les gîtes en assurant un relevé précis permet d'apprécier les territoires
d'approvisionnement lithique de chaque palethnie. Il s'agit ensuite d'identifier les modes
d'approvisionnement (ramassage, prélèvement à l'affleurement, extraction dans des
mines, etc.).
2. D i s p o n i b i l i t é p r è s d e s site s
26
• Roches dures présentes sous un gabarit permettant d'obtenir tous les supports
désirés (lames, lamelles, pièces de grandes dimensions...).
Corollaire : le gisement correspond-il à une occupation liée à la richesse des
gîtes ? La réponse est aisée si le gisement est bien uniquement un atelier de taille, elle
est malaisée si le gisement est composé d'ateliers et d'habitats.
• Roches présentes sous une forme utilisable pour des morphologies précises
d'outils, ou nature de la matière première satisfaisante pour certains types d'outils
seulement : il est fréquent que dans une même région la matière première ait été exploitée
différemment selon les groupes qui se sont succédés.
Exemple : au Ténéré, à l'Adrar Bous (Niger), des civilisations distantes dans le
temps ont occupé le même emplacement géographique; les Atériens ont beaucoup plus
utilisé la roche locale (microgrenue, gris foncé) que les néolithiques qui ont recherché
les gîtes naturels de la fameuse "roche verte" (dacite); or ces gîtes sont distants de
plusieurs dizaines de kilomètres de la plupart des sites d'habitat néolithiques. Dans ce
dernier cas, l'explication technique peut être retenue, la roche verte utilisée par les
néolithiques pour leurs armatures de chasse se prêtant bien à la retouche bifaciale.
3. Acheminemen t a u campemen t
Une voie de recherche, pressentie depuis longtemps mais en plein essor depuis
peu, a trait à l'acheminement au campement de la matière première. Il y a lieu, dans
un premier temps, de mesurer les contraintes imposées par les sources
d'approvisionnement elles-mêmes, en termes d'accessibilité, de facilité d'extraction et
de possibilité de transport. Devant des nucléus sur éclat, se poser d'abord le problème
de l'existence d'une matière première sous une forme naturelle intransportable avant
d'en déduire qu'il s'agit d'un fait culturel.
Ensuite on recherchera la forme sous laquelle la matière première a circulé : les
blocs bruts ont-ils été amenés tels quels ou y a-t-il eu seulement un premier
dégrossissage? Les préformes et/ou les nucléus mis en forme ont-ils été taillés sur le
lieu d'approvisionnement? Les outils ont-ils été fabriqués sur place ou tout au long
d'étapes intermédiaires?
A - la matière est apportée au campement sous forme brute ou très peu modifiée
(testée par un ou très peu d'enlèvements);
B - la matière première est apportée au campement sous forme de nucléus
seulement mis en forme (non débités) et/ou de pièces bifaciales préformées inachevées ;
C - seuls les produits de débitage bruts, et/ou les préformes de pièces bifaciales
sont apportés au campement;
D - seuls les outils, retouchés ou non, et les pièces bifaciales achevées sont
apportées au campement.
Chacun de ces cas, chacune de ces stratégies, peuvent être décelés quand les
conditions s'y prêtent; ils peuvent être plausiblement supposés dans presque tous les cas
de fouille importante. Il s'agit simplement de constater la présence à bon nombre
27
blocs pièces b i faciales mise e n éclats nucleus éclats, produits outils
bruts ébauchées o u forme d e d'épannelage e t débités déchets bruts d e finis
préformées nucleus de mis e e n form e caractéristiques débitage
A © © • • • • • •
B O © • • • • • •
C o © 0 O © © • •
D o O O O O O © •
• obligatio n d e présenc e © possibilit é d e présenc e O rest e prè s de s "carrières "
F i g . 3 — Stratégies d ' a c q u i s i t i o n de la m a t i è r e p r e m i è r e .
Le complément peut dans chaque cas être supposé resté près des gîtes.
28
Chapitre 2
La taill e
La taill e intentionnell e
La finalité de la taille est l'outil au sens large. Les stigmates laissés par la taille
sur les objets lithiques sont les mêmes, qu'ils appartiennent aux premiers hommes ou
e
qu'ils soient élaborés comme les lames des poignards du Bronze danois du I I millénaire,
ou encore qu'ils soient subactuels comme les nombreux briquets des sites archéologiques
islamiques. La lecture technologique de n'importe quel objet lithique taillé sera donc
unique et fondée sur l'observation et la reconnaissance de ces stigmates. Les stigmates
d'enlèvements, négatifs et positifs, permettent seuls de définir un objet taillé. Résultant
d'un choc ou d'une pression, ils obéissent à des lois de la physique et sont identiques
que la taille soit intentionnelle ou non.
Le diagnostic de la taille intentionnelle est fondé avec davantage d'assurance
lorsque les objets sont découverts dans un contexte archéologique bien défini. Au cours
de prospections ou dans le cas de découvertes fortuites, l'organisation des enlèvements
sur les objets est le principal critère à observer pour juger d'une taille intentionnelle.
La présence d'éclats de taille, voire de galets taillés sur une plage par exemple doit
conduire à la prudence, car ils peuvent être le produit d'actions naturelles; en revanche
la découverte d'un seul biface ou d'un nucléus à débitage Levallois peut assurer une
taille intentionnelle : dans ce cas, l'organisation des enlèvements obéit à un agencement
précis qui échappe obligatoirement à une "taille" aléatoire due au hasard de chocs reçus.
Le nombre de pièces trouvées et leur position géologique aident ensuite à déterminer le
contexte et l'éventuelle présence d'un site. Il faut cependant garder en mémoire combien
le diagnostic intentionnel/non intentionnel n'est pas toujours simple à établir, bien que
se posant fréquemment.
29
Tailler, façonner , débiter , retouche r
Quelle que soit la manière de fractionner la matière première, le tailleur utilise
une panoplie d'outils présentée dans le lexique (fig. 72 et fig. 73).
Le terme "taille" est le plus général pour désigner toute action de fractionnement
intentionnel de la matière première. Le façonnage, le débitage et la retouche qui, tous
trois, procèdent de la taille, ont un sens plus restrictif. Ces termes désignent des actions
précises qui seront chacune traitée dans des chapitres séparés. Nous utilisons le terme
"taille" lorsqu'il n'est pas possible de recourir à un terme plus précis. Il s'agit des cas
où il y a ambiguïté quant au rôle et à la destination du produit taillé : un galet taillé
par exemple est-il un nucléus, un outil ou bien les deux?
1. L a p e r c u s s i o n
La percussion directe
28 Nous attirons l'attention sur l'abus de l'utilisation du terme technologique pour technique ou méthode. Un
colloque organisé par la Wenner-Gren Foundation s'est tenu à Burg Wartenstein (Autriche), au cours duquel
plusieurs préhistoriens avaient débattu de ces questions de terminologie (cf. notamment Bal out, 1967 et Tixier,
1967).
30
F i g . 4 — T e c h n i q u e s de taille. 1 : p e r c u s s i o n directe au p e r c u t e u r d e p i e r r e . 2 : p e r c u s s i o n d i r e c t e
au p e r c u t e u r en bois de c e r v i d é . 3 : p e r c u s s i o n i n d i r e c t e (punch e n b o i s d e c e r v i d é , p e r c u t e u r
en b o i s v é g é t a l ) . 4 : p e r c u s s i o n i n d i r e c t e p a r c o n t r e - c o u p . 5 : p r e s s i o n à la b é q u i l l e
p e l v i e n n e . 6 : p r e s s i o n d a n s la m a i n ( r e t o u c h e s p a r a l l è l e s ) .
31
Si de nombreuses techniques de taille ont été inventées au fil du temps, la
première d'entre elles est sans nul doute la percussion directe au percuteur de pierre
dure. Elle fut pendant des centaines de milliers d'années l'unique technique employée,
et elle a perduré tout au long de l'aventure de la taille des roches dures; elle ne constitue
donc pas un argument chronologique.
La percussion directe à la pierre tendre permet le façonnage d'ébauches bifaciales
29
et le débitage de lames peu régulières . Le percuteur est dans ce cas choisi parmi des
grès tendres ou des calcaires gréseux, légèrement friables au choc. Avec les autres roches
couramment employées, comme les quartzites, basaltes, silex etc., plus dures et plus
tenaces, les résultats ne seraient pas aussi bons.
La percussion indirecte
2. L a p r e s s i o n
32
Les produit s d e taill e
L'expression "produit de taille" a un sens général qui ne présume pas de la
destination finale. Les produits de taille sont donc des éclats au sens large (qu'il n'est
pas besoin dans un premier temps de différencier pour les nommer) provenant de toute
opération de taille.
Dès la mise en évidence de production de supports, on parle de produits de
débitage. Lorsqu'il est possible de replacer un produit de taille dans la chaîne opératoire,
on précise : éclat (toujours au sens large) de mise en forme de nucleus, éclat de taille
de biface, éclat de retouche, etc.
Enfin, ce n'est qu'après l'étude des outils et de la production des supports que
l'on réserve l'expression restrictive "déchets de taille" à un ensemble ("résidu insoluble")
manifestement non prédéterminé, non retouché et non destiné à être un support d'outil,
même si un simple éclat représente toujours un support potentiel.
partie central e
(ou mésiale )
extrémité proximal e
F i g . 5 — P r i n c i p a u x t e r m e s descriptifs p o u r u n éclat.
33
1. E c l a t
Les éclats proviennent des enlèvements sur tout bloc de matière première et ils
ont en commun nombre de caractères déterminés par la propagation des ondes de fracture
dans les roches dures. Les descriptions qui suivent concernent les seules roches à cassure
conchoïdale, car ce sont elles, essentiellement, qui ont été taillées.
Quelles que soient les techniques qui ont présidé au détachement d'un éclat, sa
détermination passe obligatoirement par la reconnaissance des stigmates de fracture
(fig. 5) :
- sur la face inférieure ou face d'éclatement (la face opposée étant dénommée
face supérieure) : ondulations de percussion ou de pression, bulbe, lancettes, etc. ;
- sur le talon (ou partie détachée du plan sur lequel on a frappé ou pressé) :
traces de préparation, point d'impact, etc.
2. E c l a t s c a r a c t é r i s t i q u e s
Est éclat caractéristique tout éclat qui peut être replacé mentalement sans
ambiguïté, grâce à des stigmates spéciaux, dans la chaîne opératoire (fig. 8, 9 et 10)
qu'il s'agisse du façonnage (éclat de taille de biface), du débitage (crête, tablette de
ravivage) ou de la retouche (éclat de coche clactonnienne). L'entame est un éclat
caractéristique universel : quelle que soit l'opération de taille, il existe au moins un éclat
d'entame. Les éclats caractéristiques peuvent aussi être des supports d'outil.
3. D é c h e t s d e taill e
Cette catégorie concerne tous les éclats ou fragments d'éclat n'ayant en apparence
aucune fonction possible et/ou qu'il n'est pas possible de replacer dans la chaîne
opératoire.
• Déchets caractéristiques : de petite dimensions, ils appartiennent à la catégorie
des éclats caractéristiques. Leur présence précise des activités de taille spécifique. Un
éclat de retouche de petite armature bifaciale est un déchet caractéristique.
• Débris : s'applique à tout fragment informe dont on ne peut identifier le mode
de fractionnement. Il se distingue de l'objet cassé par l'impossibilité de reconstituer
l'objet dont il est issu.
4. A c c i d e n t s d e taill e
34
F i g . 6 — G r a n d e l a m e à c a s s u r e s m u l t i p l e s ( s i m p l e s , à l a n g u e t t e , etc.). D é b i t a g e e x p é r i m e n t a l ,
p e r c u s s i o n directe au b o i s (J.T.), silex du G r a n d - P r e s s i g n y , I n d r e - e t - L o i r e . L e f r a g m e n t
m a r q u é en tireté n ' a p a s été r e t r o u v é ( R o c h e , Tixier, 1982 : fig. 1).
35
Ils se présentent sous un certain nombre de "types" liés soit à un défaut de la
matière première (diaclase, vacuole, nodule saccharoïde, etc.), soit à la "main" du tailleur.
Les accidents de taille ont des conséquences variables sur la bonne suite de la
séquence de taille à laquelle ils appartiennent. Ils peuvent être rédhibitoires (bris d'une
grande pièce foliacée, outrepassage d'une pointe Levallois, etc.), rattrapables
(réfléchissement d'une lame sur un nucléus à deux plans de frappe : un seul enlèvement
partant du plan de frappe opposé est alors nécessaire pour continuer le débitage) ou sans
importance (esquillement du bulbe, cassure d'une chute de burin quand elle est un déchet,
etc.).
Les produits d'accidents de taille, bien que non intentionnels, peuvent aussi servir
de support.
4.1. Le s cassure s
4.2. Le s outrepassage s
Phénomène qui fait que le plan de fracture, normal dans sa partie proximale,
s'arque brusquement et emporte toute une partie du support, qu'il soit nucléus, produit
de débitage ou outil (fig. 7 : 5 et fig. 70).
4.3. Le s réfléchissement s
C'est le contraire des outrepassages bien qu'ils aient sans doute les mêmes causes
physiques (variation de la vitesse de propagation du front de fracture). Un éclat réfléchi
est un enlèvement dont le plan de fracture, normal dans sa partie proximale, s'arque
brusquement et recoupe avant terme la face supérieure du support formant parfois un
arrondi distal (fracture en "charnière", "hinge-fracture" 36
des anglophones ), ou s'arrêtant
brusquement par une cassure franche ("step-fracture"). Le support a, de ce fait, filé moins
loin que prévu (fig. 7 : 1 ; fig. 14 : 3).
Les pièces réfléchies et les stigmates qu'elles laissent en négatif sont très
caractéristiques. C'est l'accident le plus fréquent des tailleurs débutants.
34 Bordes, 1970.
35 II n'y a donc pas de "nacelle supérieure".
36 Crabtree, 1972 : 25.
36
F i g . 7 — A c c i d e n t s d e taille e x p é r i m e n t a u x . 1 : éclat ( l a m e ratée) à e x t r é m i t é r é f l é c h i e , p e r c u s s i o n
d i r e c t e au bois de r e n n e , silex du B e r g e r a c o i s , D o r d o g n e . 2 : l a m e à l a n g u e t t e s i m p l e
inférieure, p e r c u s s i o n i n d i r e c t e " s o u s le p i e d " , silex de G o u s s a i n v i l l e , O i s e . 3 : l a m e à
l o n g u e l a n g u e t t e s u p é r i e u r e , p e r c u s s i o n i n d i r e c t e , o b s i d i e n n e d e l ' I d a h o , U . S . A . 4 : éclat
p a r a s i t e e n t r e d e u x l a n g u e t t e s o p p o s é e s . 5 : l a m e l l e o u t r e p a s s é e à n a c e l l e inférieure, d é b i t a g e
p a r p r e s s i o n à la b é q u i l l e p e c t o r a l e , o b s i d i e n n e ( R o c h e , Tixier, 1982 : fig. 3 , 1).
37
4.4. Diver s
• Les ruptures simplement amorcées sont à classer dans les accidents de taille,
de même que les "bulbes incipients", les éclats ou lames non totalement détachés.
• Lors de la taille de pièces bifaciales ou du débitage de lames, surtout par
percussion directe au percuteur tendre, l'éclat ou la lame peut emporter, avec son talon,
beaucoup plus de matière que prévu. Il en résulte une partie proximale, avec un talon
très large, un bulbe tout à fait diffus, à profil concave, avec une constriction postbulbaire.
Le négatif ressemble à une large coche clactonienne défigurant le bord de la pièce
bifaciale ou le plan de frappe du nucléus. L'originalité de cet accident tient à ce que la
rupture s'amorce bien au-delà du point d'impact du percuteur. S'ils ne sont pas examinés
minutieusement, ces éclats peuvent être confondus avec une pièce outrepassée. Cet
accident est indépendant de la matière première. C'est le 'Hipped flake" des auteurs
anglophones.
Des accidents de taille observés par les préhistoriques ont sans doute été à
l'origine d'une maîtrise de ce phénomène, devenant alors intentionnel : la cassure en
microburin ou en microburin "Krukowski" est arrivée à tous ceux qui ont essayé de
faire un bord abattu sur lame. Elle a été systématisée bien avant l'arrivée des microlithes
géométriques, au début du Paléolithique supérieur en Afrique du Nord, dans
38
l'Ibéromaurusien il y a plus de 20000 ans, pour les pointes de "La M o u i l l a h " .
Uoutrepassage systématique d'éclats Levallois pour l'obtention de hachereaux
39
de type "Tabelbala" , dernier geste technique de la séquence de débitage, est un aspect
tout à fait original de ces pièces acheuléennes du Sahara occidental et d'Afrique du Sud
pour lesquelles l'accident serait de ne pas outrepasser!
37 Newcomer, 1976.
38 Tixier, 1963 : 106.
39 Tixier, 1956.
38
Trois exemple s d e schéma s d e taill e
39
0
40
F i g . 10 — S c h é m a d e taille : e x e m p l e d e d é b i t a g e de l a m e s sur n u c l é u s à d e u x p l a n s d e frappe
o p p o s é s . 0 : b l o c brut. 1 : m i s e en f o r m e du n u c l é u s à l ' a i d e d ' u n e crête a n t é r i e u r e d ' e n t a m e
(A) et d e d e u x crêtes p o s t é r o - l a t é r a l e s (B et C ) . 2 : c r é a t i o n d e d e u x p l a n s de frappe
o p p o s é s . 3 : d é b i t a g e de d e u x l a m e s à crête o p p o s é e s . 4 : d é b i t a g e d e l a m e s a v e c r a v i v a g e s
d e p l a n s d e frappe (plein d é b i t a g e ) .
41
Chapitre 3
Le façonnag e
43
Le façonnag e bifacia l
Le façonnage bifacial naît en Afrique orientale à la fin de l'Oldowayen, il y a
plus d'un million et demi d'années, et n ' a pratiquement jamais cessé ensuite d'être utilisé.
Le biface occupe une très grande place au Paléolithique inférieur. M ê m e s'il n'est pas
omniprésent, il est, parfois avec le hachereau, l'outil dominant de l'Acheuléen. Il reste
très présent au cours du Paléolithique moyen. Par la suite, on voit le façonnage bifacial
apparaître ou disparaître selon les cultures. Ainsi au cours du Paléolithique supérieur
connaît-il une apogée pendant le Solutréen, alors qu'il est ignoré des Magdaléniens. En
revanche, dans d'autres contextes culturels d'Asie, le façonnage bifacial fait partie de
l'équipement technique tout au long du Paléolithique supérieur. A la fin du Mésolithique
et jusqu'à l'apparition du métal, il devient, avec le développement des pointes de
projectile, quasi universel.
1. M é t h o d e s
2. T e c h n i q u e s
44
préhistoriques : percussion directe au percuteur dur ou au percuteur tendre, percussion
indirecte, pression, bouchardage, puis polissage.
Dès le Pléistocène moyen, on voit alterner, pour la fabrication d'un même objet
bifacial, la percussion directe au percuteur de pierre pour l'acquisition du support et
l'ébauchage, et au percuteur tendre pour la finition. Ces deux opérations génèrent des
éclats caractéristiques (fig. 14). Ce changement technique entre ébauchage et finition n'est
pas systématique, mais fréquent. Il est attesté avec certitude vers 700000 ans en Afrique
orientale, et existe sans doute avant. Dans certaines chaînes opératoires longues, avec
préformes, des périodes plus récentes, trois, voire quatre techniques différentes ont pu
être utilisées pour la fabrication d'un seul et même objet (voir infra).
3. Morphologie s
Les morphologies des objets issus du façonnage bifacial sont variées (fig. 12, 13,
37). La répartition du volume évoquée ci-dessus au cours de l'ébauchage peut tendre à
la symétrie de part et d'autre du plan d'équilibre bifacial, ou rester dissymétrique. De
même la vue de face de la forme peut être d'une symétrie bilatérale parfaite, ou montrer
une dissymétrie voulue ou simplement laissée telle.
Certaines formes ont connu de longues périodes de stabilité, comme le biface.
Il n'est pas possible, en l'état actuel des recherches en tracéologie, d'identifier les raisons
fonctionnelles du succès du biface. Mais il semble bien que son développement soit lié
à l'acquisition de la notion de symétrie (notion qui sera bien maîtrisée au cours de
l'Acheuléen ancien en Afrique, autour d'un million d'années), même si elle est loin
d'être toujours parfaite, et à la faculté de débiter des grands éclats supports.
D'autres morphologies bifaciales reflètent au contraire des conceptions
spécifiques qui ont eu une durée de vie très réduite, comme les feuilles de laurier du
Solutréen moyen et supérieur, sans que l'on puisse davantage leur attribuer une fonction.
La question se pose moins pour les armatures de projectiles, dont les formes, très variées,
s'accordent à des impératifs de balistique et d'emmanchement.
45
F i g . 12 — E x e m p l e s d e f a ç o n n a g e bifacial. 1 : "feuille d e laurier", S o l u t r é e n , L e s J e a n s - B l a n c s ,
D o r d o g n e . 2 : p o i n t e à c r a n , S o l u t r é e n , L e P l a c a r d , C h a r e n t e . 3 : p i è c e foliacée b iface,
N é o l i t h i q u e , S h a g r a , Qatar. 4 : p i è c e bifaciale, N é o l i t h i q u e , Al-Abr, Y é m e n . 5 : p o i n t e d e
flèche à p é d o n c u l e et ailerons c a r r é s , N é o l i t h i q u e , S h a g r a , Qatar.
1 et 2 (Smith, 1966b : Fig. 5 0 , 1 et Fig. 6 7 , 6), 3 et 5 (Inizan, 1988 : fig. 4 9 , 6 et fig. 5 1 , 5).
46
F i g . 13 — E x e m p l e d e f a ç o n n a g e bifacial : biface a c h e u l é e n e n p h o n o l i t e , I s e n y a , K e n y a .
47
F i g . 14 — E c l a t s d e f a ç o n n a g e de b i f a c e , p h o n o l i t e , I s e n y a , K e n y a . 1 : éclat o u t r e p a s s é . 2 : éclat d e
finition, p e r c u t e u r t e n d r e . 3 ; éclat a v e c négatif d ' e n l è v e m e n t réfléchi.
48
Le façonnage bifacial est certainement un des modes de taille qui a su allier le
mieux l'efficacité à l'expression de l'imagination et de la fantaisie, et à la prouesse
42
technique. En témoignent par exemple les disques en dacite du Tenéré , les pointes
d'Ohokam nord-américaines , et bien sûr les fameux excéntricos
43
m a y a s . La variété 44
F i g . 15 — P o i n t d e s y m é t r i e o u p o i n t de g r a v i t é (point G ) d a n s le f a ç o n n a g e p o l y é d r i q u e et s p h é r o ï d a l .
49
F i g . 16 — F a ç o n n a g e p o l y é d r i q u e et s p h é r o ï d a l . 1 : p o l y è d r e en p h o n o l i t e . 2 : s p h é r o ï d e en p h o n o l i t e .
3 : bol a e n q u a r t z , A c h e u l é e n , I s e n y a , K e n y a .
50
Ainsi polyèdres, sphéroïdes et bolas peuvent représenter différents segments d'une
même chaîne opératoire.
D ' u n point de vue technique, le façonnage polyédrique et sphéroïdal s'effectue
par percussion directe au percuteur dur. La transformation d'un polyèdre en sphéroïde,
ou mieux encore d'un sphéroïde en bola, se fait, on Fa vu, par bouchardage, avec
changement de technique : percussion directe puis bouchardage, les deux s'effectuant à
la pierre. Dans ce cas, on peut considérer le sphéroïde comme une préforme (voir infra).
Contrairement à ce qu'il a souvent été écrit, la fabrication d'un polyèdre n'est pas le
résultat du hasard ou de "blocage" au cours du débitage d'un nucléus par exemple, mais
relève bien d'une méthode nécessitant une maîtrise du façonnage, qu'il n'est pas facile
de réaliser expérimentalement. Et si l'utilisation très contrôlée d'un percuteur peut à la
longue transformer celui-ci en sphère, le façonnage intentionnel des bolas préhistoriques
(et historiques) ne fait guère de doute.
Le façonnage polyédrique et sphéroïdal apparaît très tôt, dès l'Oldowayen, et
perdure tout au long des temps préhistoriques. Mais il est beaucoup moins répandu que
le façonnage bifacial, auquel il s'oppose dans sa conception.
Autres façonnage s
Le façonnage permet d'autres morphologies, comme les objets à section
triangulaire, quadrangulaire, rhomboïdale, etc., qui relèvent de méthodes différentes. Nous
en présentons deux.
• Le façonnage triédrique
Sous le vocable trièdre, pic, ou pic triédrique, se rangent des objets à la fois
allongés et robustes, ayant une ou les deux extrémités plus ou moins dégagées pour
former une pointe grossière à section triangulaire, ou encore un étroit ciseau (fig. 17).
Un pic peut être façonné à partir de n'importe quel support. De multiples schémas
de taille sont en fait possibles pour dégager la (ou les) pointe, selon qu'une, voire deux
surfaces (naturelles, ou d'éclatement) sont conservées et servent éventuellement de plan
de frappe, ou bien que les trois pans sont taillés. La base peut demeurer entièrement
46
naturelle . La technique utilisée est la percussion directe au percuteur dur.
Le pic triédrique, dont la fonction n'est pas établie, n'est pas un objet très courant.
Il existe dès le tout début de l'Acheuléen, sous une forme plus "légère" au Paléolithique
supérieur, et se retrouve au Mésolithique dans l'Asturien.
• Le façonnage "quadrangulaire"
C'est une méthode assez peu répandue, dont le meilleur exemple est certainement
la préforme de la hache dite "à section carrée" (en réalité rectangulaire) du Néolithique
final danois (fig. 18 : 1) - qui est traitée dans le paragraphe suivant - ou encore celle du
sud-est asiatique.
• Le façonnage quadrangulaire concerne essentiellement les préformes, à
l'exception des manches de poignard du Bronze danois, pour lesquels il existe en tant
que tel. Il requiert une très grande maîtrise technique, notamment pour les objets de
grandes dimensions. Un "raté" sur les enlèvements d'ébauchage peut compromettre, de
façon différée mais "irrattrapable", la fin du façonnage ou le polissage.
51
Fig. 17 — Façonnage triédrique : pic triédrique en quartzite, Acheuléen, Casablanca, Maroc (Dauvois, 1976 : fig. 17).
Préformes
Une préforme est le résultat de la préparation particulièrement soignée d'une
ébauche en vue d'une finition pour laquelle une ou plusieurs techniques sont mises en
œuvre (fig. 47). Le travail de finition modifie peu la morphologie de la préforme et les
principales techniques de finition utilisées sont la percussion, la pression, le polissage,
le bouchardage. Un traitement thermique s'insère parfois dans la chaîne opératoire, et
les agencements de techniques peuvent varier à l'infini (par exemple traitement thermique
puis pression, polissage puis pression, bouchardage puis polissage, etc.).
Quatre exemples de chaîne opératoire avec préforme sont présentés dans ce
paragraphe : deux exemples archéologiques, pour la compréhension desquels
l'expérimentation a joué un grand rôle, et deux exemples ethnographiques, témoignages
"vivants", dans des contextes très différents, de la perduration de la taille de la pierre,
et de son rôle socio-économique et symbolique.
53
F i g . 18 — P r é f o r m e s . 1 : p r é f o r m e e x p é r i m e n t a l e d e h a c h e " à s e c t i o n c a r r é e " , silex, D a n e m a r k . 2 :
p r é f o r m e d e h a c h e , b a s a l t e , Irian J a y a , I n d o n é s i e . 3 : p r é f o r m e d e p e r l e , c o r n a l i n e ,
Khambhat, Inde.
1 ( M a d s e n , 1984 : fig. 4 , A ) , 2 ( P é t r e q u i n et P é t r e q u i n , 1 9 9 3 : fig. 2 0 2 ) .
54
Après acquisition collective de la matière première par ramassage sélectif, par
extraction (creusement d'entonnoirs ou de puits), ou encore par choc thermique
(éclatement par le feu), les principales techniques ou combinaisons de techniques utilisées
sont : taille élaborée et polissage minimal; taille minimale et polissage important; taille
minimale ou sciage et bouchardage sommaire et polissage important ; bouchardage seul ;
sciage seul; polissage seul.
Une fois finies, les lames sont emmanchées en hache ou en herminette selon des
modes variés. Utilisés pour l'abattage et le refend du bois, ces outils jouent aussi un
rôle très important dans les échanges et comme objets de représentation technique et
sociale.
"Le principe dominant qui a dirigé la fabrication d'un haehereau est, on le sait,
l'obtention d'un tranchant terminal... Ce tranchant, qui est toujours naturel, c'est-à-dire
exempt de retouches intentionnelles est obtenu...par la rencontre de deux plans : plan
55
56
Fig. 19 — Hachereau en phonolite, Acheuléen, Isenya, Kenya.
de la face d'éclatement, et un des plans de la face supérieure, ce qui impose
immuablement un outil sur éclat... L'enlèvement d'un éclat représentant la préparation
du tranchant du futur outil est, psychiquement, l'acte essentiel dans l'obtention du
hachereau" .53
En dépit de cette description très précise, publiée dès le milieu des années
cinquante et assortie d'une classification morpho-technique, les hachereaux, outils très
abondants dans certains Acheuléens, continuent de donner lieu à des erreurs
d'interprétation, puisqu'ils sont le plus souvent considérés comme des bifaces et classés
avec eux. Or leur processus de fabrication repose essentiellement sur le débitage d'un
grand éclat qui implique nécessairement une prédétermination, la part prise par le
façonnage bifacial étant très variable.
D ' u n point de vue morphologique, le hachereau, de par son mode de fabrication,
se caractérise fréquemment par une asymétrie tant bifaciale que bilatérale.
Tous les degrés de modifications postérieures au débitage sont ensuite observables, depuis
un rapide aménagement de la base de l'éclat support - pour amincir ou supprimer la
partie talon-bulbe - et/ou une régularisation des bords, j u s q u ' à un façonnage bifacial total
de la pièce, à l'exception bien entendu du biseau tranchant qui reste toujours brut de
taille.
En règle générale, on peut dire que l'importance prise par le façonnage est
inversement proportionnelle au degré de prédétermination de l'éclat support. C'est la
prédétermination qui "fait" le hachereau, et non le façonnage, qui joue là un rôle
(facultatif) pour équilibrer et régulariser la pièce.
La complexité d'un objet taillé ne tient pas nécessairement à une chaîne opératoire
longue. Le hachereau en est un très bon exemple. C'est un outil en apparence simple,
mais qui relève en fait d'un schéma conceptuel élaboré très efficace.
53 Tixier, 1956.
54 Texier , 1989.
57
Chapitre 4
Le débitag e
Le débitage est une action qui consiste à fractionner la matière première afin
d'obtenir des supports. Cette définition conventionnelle s'emploie pour les seuls produits
obtenus intentionnellement par percussion et/ou par pression. Dans le cas de cassure,
même intentionnelle, nous n'utiliserons jamais le terme de débitage.
Le débitage partage la matière première en deux catégories d'objets
complémentaires : le nucléus et les produits de débitage.
Les principales étapes du débitage passent souvent par une mise en forme des
surfaces de débitage, du (ou des) plan de percussion et de pression, puis par une phase
initiale du débitage, une phase optimale, le "plein débitage" et éventuellement une phase
finale. Remise en forme et nouvelle préparation peuvent intervenir tout au long d'un
débitage. Un certain nombre d'éclats possèdent les stigmates caractéristiques de ces
préparations et de leur position dans la chaîne opératoire.
Le nucléu s
Quelles que soient la matière première, les techniques et les méthodes de débitage
employées et la nature de son support, un nucléus porte avant tout les négatifs des éclats
qui en ont été détachés.
La reconnaissance d'un nucléus (fig. 20) passe par la détermination :
- de la (ou des) surface, préparée ou non, sur laquelle on a percuté ou pressé :
plan de frappe ou de pression ;
- des surfaces formées par les négatifs des éclats détachés : surfaces de débitage ;
- éventuellement des surfaces taillées lors d'une séquence antérieure.
59
Les nucléus, tels que nous les observons, sont des déchets de débitage. Ils nous
parviennent au stade ultime de la phase de débitage et n'en révèlent que le dernier
moment. Leur étude ne doit pas être dissociée de celle des produits bruts et des supports
des outils si on les possède. Elle doit conduire à la reconstitution des séquences de
production (une ou plusieurs) et du (ou des) schéma opératoire mis en œuvre.
Enfin, il ne faut pas oublier qu'un éclat, choisi à cet effet, peut aussi servir de
nucléus. Dans ce cas une partie identifiable de sa face inférieure (positif) doit alors
subsister pour le reconnaître comme tel.
F i g . 2 0 — P r i n c i p a u x t e r m e s descriptifs p o u r u n n u c l é u s .
60
Les méthode s d e débitag e
Le débitage, comme tout acte technique de taille de la pierre, s'inscrit dans une
chaîne opératoire pour laquelle on reconnaît un schéma opératoire de taille auquel
préexiste un projet, cela quelles que soient la période et les méthodes considérées.
Toutefois, si l'éventail des techniques de taille de la pierre inventées et réinventées tout
au long de la préhistoire n ' a cessé de s'élargir, il existe de grandes différences dans les
modes de conception et de réalisation, qui d'ailleurs n'ont pas nécessairement valeur
chronologique. Pour rendre compte de ces différences, on oppose aux opérations de
débitage complexes (débitage avec prédétermination) un débitage peu élaboré, qui met
en œuvre un schéma conceptuel et un savoir-faire minimaux.
1. D é b i t a g e p e u é l a b o r é
Les éclats sont obtenus sans que leur détachement ait été précédé par une
préparation spéciale du nucléus. Le tailleur choisit chaque fois un endroit où frapper,
en tenant compte de la morphologie de son nucléus, pour qu'un éclat utilisable tel ou
transformable en outil puisse être détaché, et continue son débitage "au fil du nucléus",
pourrait-on dire (fig. 21). La percussion directe est en principe la seule technique
impliquée dans ce type de débitage.
Les nucléus n'ont, dans ce cas, pas de plan de frappe préférentiel, ils tendent
généralement, si le débitage est assez avancé, vers des formes globuleuses. Les éclats
ont des silhouettes et des épaisseurs variées, il n ' y a pas de formes stéréotypées.
L'absence de préparation, de mise en forme du nucléus à débiter, entraîne
évidemment la quasi-absence d'éclats caractéristiques, à l'exception d'entame.
C'est le débitage le plus simple imaginable, il n'est donc caractéristique d'aucune
période ou aire géographique ; il peut être réalisé, avec un peu d'entraînement, par toute
personne sachant planter un clou.
Déjà un peu plus élaborés sont les débitages discoïdes. La méthode d'obtention
d'éclats sur des nucléus "discoïdes" indique une certaine prédétermination. Leur
fréquence durant le Paléolithique moyen a fait dénommer ces nucléus "moustériens" ;
terme impropre puisque ce mode de débitage a existé bien avant et bien après le
Moustérien et n'est pas du tout négligeable au Néolithique. Les nucléus ont un contour
généralement circulaire, une section biconvexe dissymétrique : la face la moins bombée
est celle formée par les négatifs d'enlèvements des éclats, l'autre étant souvent corticale
en son centre avec une périphérie formée par les négatifs de préparation des plans de
frappe ou également par du cortex. Le principe est l'enlèvement d'éclats par des
percussions dont les directions sont centripètes. La surface de débitage présente plusieurs
négatifs d'enlèvements à contre-bulbes bien marqués.
Il s'agit d'une méthode de débitage qui nécessite une matière première
suffisamment épaisse; néanmoins les éclats n'ont pas une morphologie standardisée.
2. D é b i t a g e a v e c p r é d é t e r m i n a t i o n
Le dessein est d'obtenir à volonté des éclats de formes définies grâce à une mise
en forme appropriée du nucléus. L'idée maîtresse est bien celle de la production
d'éléments préconçus, souvent standardisés, qu'ils soient programmés uniques ou
multiples.
Chaque méthode de débitage se définit par le schéma spécifique mis en œuvre,
une conception volumétrique du nucléus et les produits obtenus.
Nous commençons seulement à entrevoir le potentiel d'informations que peuvent
nous livrer les différentes conceptions des méthodes de débitage, que ce soit sur le plan
de la gestion de la matière première ou de celle des produits de débitage. Quoi qu'il
en soit, ce sont bien des comportements techniques que nous sommes amenés à observer
à travers les différentes méthodes mises en évidence dans les ensembles lithiques. Celles
abordées sont parmi les plus répandues, les plus caractéristiques ou les mieux identifiées.
61
1
F i g . 2 1 — D é b i t a g e p e u é l a b o r é . 1 : n u c l e u s t h é o r i q u e , p a s d e m o r p h o l o g i e spécifique, p e r c u s s i o n
multidirectionnelle. 2 : nucleus à éclats, Oldowayen, Nyabosusi, Ouganda.
62
2.1. Méthode s Levalloi s
55 Bordes, 1961.
56 Cauvin, 1971.
57 Boëda, 1994.
63
Fig. 22 — Représentation volumétrique de deux méthodes de débitage Levallois. 1 : nucleus préparé. 2a : débitage à éclat préférentiel, 2b, 3b, 4b : débitage
récurrent bipolaire (d'après Boëda, 1994 : fig. 1).
• Une typologie de la méthode Levallois établie d'après les produits s'ensuivait :
Levallois à éclat, à pointe et à lames.
et méthode . 59
Concept Levallois
Technique
Méthodes
65
Fig. 23 — Schém a d e taill e : débitage d'u n écla t Levalloi s préférentiel .
66
Fig. 24 — Schém a d e taill e : débitage Levalloi s récurren t centripète .
67
• Débitage Levallois à éclat préférentiel (fig. 22 : 2a, fig. 23 et fig. 26 : 1)
L'objectif, dans ce cas, est l'obtention d'un seul éclat par surface de débitage
préparée. Le talon de l'éclat est restreint par rapport à la surface totale qui lui est en
principe dévolue, et l'éclat recoupe l'essentiel de la surface de débitage. La figure 14
montre en "a" la mise en place des deux surfaces convexes par enlèvements centripètes,
alors qu'en " b " , sont indiquées la préparation du plan de frappe, toujours par enlèvements
centripètes, et la mise en forme finale de la surface de débitage. Enfin en " c " , c'est
l'opération de détachement de l'éclat. Si le volume du nucléus permet l'obtention d'un
autre éclat, l'opération est menée à nouveau en recommençant totalement le processus.
Cette méthode est dénommée linéale lorsque, dans un même ensemble, des produits
débités correspondent à un seul éclat par surface préparée.
La surface Levallois est alors conçue pour obtenir une série d'éclats Levallois,
chacun des enlèvements est fonction de l'enlèvement précédent et conditionne
l'enlèvement suivant : ce débitage est dénommé méthode Levallois récurrente.
La figure 24 montre en "a" et " b " la mise en place des deux surfaces convexes,
en " c " la mise en forme finale de la surface de débitage, en "d" et " e " le détachement
de plusieurs éclats Levallois (centripètes dans ce cas).
Dans la méthode Levallois récurrente, les éclats "multiples" ont des morphologies
différentes selon l'orientation de leur détachement, l'emplacement et l'importance donnés
au(x) plan(s) de frappe.
4. Pointe Levallois
Plus que dans toute autre méthode Levallois, la prédétermination de la
morphologie d'une pointe Levallois, et particulièrement de sa délinéation, est liée au
dessin des nervures sur le nucléus (fig. 25). Comme les ondes de fracture ont tendance
à se développer en suivant ces nervures (formées par les plans sécants des négatifs de
préparation Levallois), un éclat débité suivant la direction d'une nervure rectiligne aura
68
forcément une délinéation triangulaire et une extrémité distale pointue. C'est le principe
de la "nervure-guide", dont la préparation demande donc, théoriquement, un minimum
de deux enlèvements, qui a été mis à profit pour l'obtention de la pointe Levallois. En
réalité il y a très fréquemment un "triangle de base" formé par un contre-bulbe. Cette
surface concave, liée à la préparation d'un plan de frappe préférentiel assure un large
talon (un talon dit en "chapeau de gendarme") et une bonne convergence des bords de
la pointe.
Nous ne figurons ici qu'un exemple parmi les différentes variantes connues,
résultant du choix de l'ordre des enlèvements de préparation et de leur orientation
(fig. 26 : 2).
Il arrive que des pointes Levallois soient obtenues fortuitement au cours d'un
débitage, qu'il soit Levallois (préparation de plan de frappe) ou même non Levallois au
sens strict, elles sont alors la plupart du temps sans triangle de base.
Pour définir les méthodes et les modalités d'exploitation, les éclats sont de bons
informateurs mais ce sont les nucléus qui renseignent avec le plus d'assurance sur les
méthodes et les schémas de taille à condition de ne pas avoir été "repris".
Les différentes méthodes Levallois, dont les applications durent 500000 ans,
témoignent d'une intelligence précoce de l'humanité, elles permettent non seulement de
caractériser des cultures mais aussi de préciser les comportements techniques.
F i g . 2 5 — S c h é m a de taille : d é b i t a g e d ' u n e p o i n t e L e v a l l o i s .
69
0 1 2 33
F i g . 2 6 — E x e m p l e s d e p r o d u i t s L e v a l l o i s . 1 : n u c l é u s à éclat préférentiel, g r è s , A ï n C h e b l i , M a r o c .
2 : p o i n t e L e v a l l o i s , silex, K e b a r a , Israël ( M e i g n e n , s o u s - p r e s s e ) . 3 : éclat L e v a l l o i s ,
d é b i t a g e r é c u r r e n t c e n t r i p è t e p r é s e n t a n t d e s c a r a c t è r e s d ' u s u r e m a c r o et m i c r o s c o p i q u e s
relatifs à u n e a c t i v i t é d e d é p e ç a g e , silex, L a C o m b e t t e , V a u c l u s e .
70
2.2. Méthod e Kombew a
Moins connue que les méthodes Levallois, elle a surtout été signalée en Afrique,
63
où elle est plus ancienne que la méthode Levallois . Cette méthode allie la simplicité
à l'originalité.
Le principe en est le suivant : sur une surface régulièrement convexe, on peut
débiter un éclat circulaire, semi-circulaire ou ovalaire de contour très régulier. Par une
percussion développant intentionnellement un bulbe bien marqué, très étendu,
régulièrement convexe, une telle surface peut être obtenue. C'est donc en utilisant ce
bombement d'une face inférieure qu'un éclat (rarement plusieurs éclats successifs) peut
être prédéterminé dans son contour et son épaisseur (fig. 27).
Entre le débitage de l'éclat dont la face inférieure sert de surface de débitage et
l'enlèvement de l'éclat Kombewa, peut se placer, mais pas obligatoirement, la préparation
d'un plan de frappe. Les deux directions de percussion (éclat servant de nucléus et éclat
Kombewa) peuvent occuper toutes les combinaisons possibles, y compris exactement
opposées.
73
particulièrement d'une (ou plusieurs) "arête", par enlèvements presque toujours bifaciaux,
appelée crête. Cependant des morphologies naturelles de la matière première peuvent
permettre un débitage laminaire grâce à une partie corticale à convexité adéquate, comme
dans certaines chaînes opératoires de l'Aurignacien par exemple.
La crête facilite le débitage de la première lame qui file le long du dièdre grossier
formé par les deux séries d'enlèvements (fig. 61 : 1 et 2). Cette lame à crête a donc
toujours une section triangulaire (fig. 61 : 2). Néanmoins, si la matière première s'y prête
comme par exemple pour certaines plaquettes, il n'y a pas nécessité de préparation, la
lame d'entame est dénommée crête naturelle. Si la préparation n'intéresse qu'un seul
versant la crête est dénommée crête à un versant préparé (fig. 61 : 6b).
Une fois ôtée, la lame à crête crée deux nervures le long desquelles le débitage
peut se poursuivre. Les lames suivantes peuvent encore porter des négatifs d'enlèvements
de la mise en forme de la crête (fig. 61 : 3b et 4b). Il est loisible, et cela guide le
débitage, de faire cette crête plus ou moins longue, plus ou moins courbe, plus ou moins
soignée selon les besoins. Si, au cours du débitage, une partie de nucléus ne permet
plus un débitage assuré, il est possible de resculpter, de remettre en forme le nucléus,
souvent grâce à une crête créée par des enlèvements partant d'un négatif de lame
précédente (fig. 61 : 5).
On peut préformer un nucléus grâce à une, deux ou même trois crêtes. Il est
68
concevable de préparer un nucléus à l'aide de quatre c r ê t e s . Si toutes les crêtes
participent à la mise en forme du volume du nucléus, seules certaines sont destinées à
être des crêtes "d'entame". Celles-ci sont donc un stade essentiel dans le débitage des
lames. Ces dernières sont d'autant plus régulières (et ce d'autant plus tôt dans le
déroulement du débitage) que la (ou les) crête a été soigneusement préparée. Une remise
en forme, en cours de débitage, peut aussi être obtenue par la taille d'une crête.
La "lame à crête" fait partie des éclats caractéristiques d'une chaîne opératoire.
68 Crabtree , 1968.
74
La maîtrise d'un débitage de lames passe par le contrôle des parties distales, qui
ne doivent pas être réfléchies (sous peine de ne pouvoir, très vite, continuer le débitage),
et des courbures longitudinales (carénage), selon le produit recherché.
Si une certaine courbure distale du support est soit recherchée - pour retoucher
un grattoir par exemple -, soit indifférente, on entretient la morphologie opposée au plan
de frappe par la création d'un deuxième plan de frappe. Ce plan de frappe "opposé" est
destiné à corriger les défauts, très souvent des négatifs de réfléchissements, par des
enlèvements de rectification. Il y a donc lieu de distinguer ce deuxième plan de frappe
accessoire du véritable plan de frappe de débitage des lames.
Si les lames recherchées sont voulues plus rectilignes, on crée alors deux plans
de frappe opposés, tous deux opérationnels pour le débitage de lames. On les utilise
alors alternativement pour de courtes séries, afin que les terminaisons distales se
chevauchent, créant ainsi des surfaces de débitage très peu convexes, comme dans les
nucléus du Périgordien supérieur (fig. 29 : 2) ou dans les nucléus naviformes du
Proche-Orient.
Il faut aussi garder en mémoire qu'un débitage systématique, enchaîné, de lames
ne peut être obtenu que si le cintrage (convexité transversale perpendiculaire aux
nervures) est bien marqué. On ne peut, en effet, débiter de lames si la surface de débitage
est devenue trop plate. De même la convexité des parties distales des nervures (carène)
doit être maintenue par le débitage lui-même, soit entretenue par des enlèvements à
l'opposé du plan de frappe principal. Cela impose, en temps voulu, des enlèvements de
lames dans les parties des surfaces de débitage adjacentes aux "flancs" (préparés ou
corticaux) du nucléus.
C'est évidemment la plus ancienne technique connue, vers 100000 ans, dans des
contextes du Paléolithique moyen avec des plans de frappe préparés. Cette technique
existe ensuite, dans l'Azilien européen par exemple, le plus souvent avec des plans de
frappe lisses, et dans des industries beaucoup plus récentes : c'est au percuteur dur que
de grandes lames (30 cm) ont été débitées sur obsidienne au Mexique septentrional et
en Ethiopie. Les stigmates sont les mêmes que pour les éclats : talon relativement grand
(même s'il y a enlèvement du surplomb dû aux contre-bulbes), point d'impact, bulbe et
esquillements presque toujours bien marqués.
Il faut tenir compte des différentes duretés de la pierre qui laissent des stigmates
69
désormais reconnaissables sur les produits . Le débitage à la pierre tendre est une
technique qui semble s'être développée à la fin du Paléolithique supérieur en Europe;
elle semble aussi concerner le débitage naviforme du Levant.
75
F i g . 29 — E x e m p l e s de n u c l e u s à l a m e s d é b i t é e s p a r p e r c u s s i o n . 1 : n u c l e u s à l a m e s à p l a n d e frappe
u n i q u e , A u r i g n a c i e n , silex du B e r g e r a c o i s , C o r b i a c - V i g n o b l e 2, D o r d o g n e . 2 : n u c l e u s à
l a m e , à d e u x p l a n s d e frappe o p p o s é s , P é r i g o r d i e n supérieur, silex du B e r g e r a c o i s , A i l l a s ,
D o r d o g n e . 3 : n u c l e u s t h é o r i q u e a v e c d e u x p l a n s d e frappe o r t h o g o n a u x et d e u x surfaces
de débitage.
76
Percussion indirecte
• Débitage croisé : les deux surfaces débitées sont parallèles, les directions de
percussion sont, elles, orthogonales (fig. 29 : 3).
Le débitage de lames peut s'effectuer en partant d'un (ou plusieurs) plan de frappe
cortical, lisse ou préparé. Dans ce dernier cas, la préparation intéresse soit une petite
série de 2 ou 3 lames, soit une seule lame comme il est fréquent dans le Magdalénien
(surtout supérieur) où une saillie est dégagée sur le bord du plan de frappe. La lame
débitée emporte une partie de cette saillie et présente alors un talon "en éperon"
(fig. 79 : 8).
77
4
F i g . 3 0 — P o s i t i o n s e x p é r i m e n t a l e s p o u r le d é b i t a g e de l a m e s et de l a m e l l e s p a r p r e s s i o n .
1 : utilisation d ' u n s u p p o r t à r a i n u r e " d a n s la m a i n " . 2 : utilisation d ' u n e b é q u i l l e d ' é p a u l e .
3a : utilisation d ' u n e b é q u i l l e a b d o m i n a l e , 3 b : détail d ' i m m o b i l i s a t i o n du n u c l e u s .
4 : utilisation d ' u n e b é q u i l l e p e c t o r a l e . 5 : utilisation d ' u n e b é q u i l l e a b d o m i n a l e , n u c l e u s
tenu e n t r e les p i e d s .
(1, 2, 3 : J. Pelegri n ; 4 : D . E . C r a b t r e e ; 5 : J.E. C l a r k ) .
78
Le débitage par pression implique un équipement plus élaboré que le débitage
par percussion : système d'immobilisation, outil composite à presser. De plus,
l'intervention de la chauffe de la matière première dans de nombreux cas témoigne d'un
savoir-faire complexe. Cependant, malgré l'amélioration qu'elle peut apporter, ce type
de débitage exige une matière première à grain fin et homogène. L'obsidienne est la
matière première la mieux adaptée à ce débitage.
Par les nuances qui peuvent être apportées aux différents mouvements, par le
dosage de la force qui peut être appliquée, par l'exactitude du point où est posée la pointe
(presseur), la pression permet le maximum de précision, le maximum de standardisation,
grâce au parallélisme des nervures : cette tehnique assure une rentabilité de la matière
première nettement supérieure au débitage par percussion. C'est une technique qui permet
de mener un débitage de lames à deux nervures, donc un débitage idéal : celui qui, à
chaque lame obtenue, enlève deux nervures au nucléus pour en créer deux autres.
Plus que toute autre technique de débitage, la pression a donné lieu à des
prouesses d'imagination, grâce à des mises en forme et des dimensions variées pour les
nucléus, grâce à l'égrisage des plans de pression quand il s'agit de l'obsidienne, voire
73
au polissage pour régulariser certaines parties en cours de d é b i t a g e (fig. 63).
La pression étant une technique qui permet de débiter un nucléus "au plus loin
possible" comme en témoignent les nombreux "bullet cores" archéologiques (ou nucléus
en balle de fusil), les accidents par outrepassage sont fréquents. Il n'est donc pas
concevable, pas logique, de débiter par pression en partant de deux plans de pression
opposés, simultanés.
Critères de reconnaissance 14
Sur le nucléus
79
1 3
F i g . 31 — E x e m p l e t h é o r i q u e de n u c l e u s d é b i t é s p a r p r e s s i o n ( l a m e s ou l a m e l l e s ) . 1 : n u c l e u s
p y r a m i d a l . 2 : bullet core ( n u c l e u s en b a l l e d e fusil). 3 : n u c l e u s plat. 4 : n u c l e u s plat
a v e c d e u x surfaces de d é b i t a g e s u c c e s s i v e s .
- le talon est toujours plus étroit que la largeur des produits qui atteint très vite
son maximum.
Méthode Yubetsu
Nous proposons le terme de "Yubetsu", sans connotation concernant l'aire
géographique de son émergence, simplement parce que c'est au Japon que cette méthode
75
a été décrite pour la première fois comme une méthode de débitage par pression . En
effet, il est admis désormais que cette méthode originale de débitage a été inventée dans
une aire sibéro-mongole au Paléolithique supérieur. S'il y a une conception unique de
ce débitage, différentes variantes qui ont valeur de marqueur culturel ont déjà été
identifiées, notamment au Japon.
Les principales étapes du schéma opératoire sont les suivantes.
• La matière première est mise en forme par enlèvements bifaciaux taillés par
percussion, délimitant un biface foliacé plus ou moins régulier, souvent asymétrique
(fig. 32 : 1).
80
2a
^ 1
f
3 4 5
?
Y**
Til ^ .(
f
3a 4a 5a
F i g . 3 2 — L a m é t h o d e Yubetsu. 1 : m i s e en f o r m e du n u c l é u s . 2 : e n l è v e m e n t s de l a m e à crête et
de l a m e s sous crête (ski spalls) p o u r p r é p a r e r le p l a n de p r e s s i o n . 3 à 5 : d é b i t a g e d e
lamelles.
• L'arête la moins arquée du "biface" est ensuite enlevée, suivie en général par
d'autres enlèvements successifs (dénommés ski spalls). Le premier enlèvement est une
"lame à crête" de section triangulaire, les suivantes ont une section trapézoïdale (fig. 32 :
2). Nous sommes en présence d'enlèvements qui portent des stigmates caractéristiques
permettant de reconstituer le schéma opératoire du débitage, même en l'absence de
remontages.
• La section étroite du biface offre une surface réduite de débitage, d'où la forme
spécifique du nucléus et sa dénomination de wedged shaped core ou nucléus en forme
de coin (fig. 32 : 5).
81
Chapitre 5
0 1 2 33
La retouch e
Description
Le terme "retouche" caractérise les enlèvements obtenus par percussion ou
pression dans le but de réaliser, d'achever ou d'affûter des outils. "Retouche" - ou
retouches - et "retouché" s'utilisent par définition pour tout ce que nous supposons être
un outil.
La retouche modifie un support, que celui-ci soit naturel ou débité. Elle possède
les caractères morphologiques négatifs (uniques ou répétés, reflétant les techniques
d'obtention) de tout enlèvement, qui demeure le terme général ne présumant pas de la
finalité de l'action.
Des enlèvements peuvent provenir d'une action antérieure à la finition de l'outil
(préparation) ou d'une action postérieure : utilisation ou actions mécaniques. Dans ce
dernier cas il est parfois très difficile de faire la distinction avec des retouches de
fabrication. La règle est alors la prudence : ne parler de retouches ou de traces
d'utilisation qu'en cas d'évidence absolue ou de preuve. Il en est de même des
"enlèvements spontanés".
Caractères
Nous entendons par caractères un ensemble cohérent de termes servant à décrire
chaque retouche ou ligne de retouches. Ils sont au nombre de sept : delineation, étendue,
inclinaison, localisation, morphologie, position et répartition. A chacun de ces caractères
correspondent plusieurs descripteurs.
83
La liste de ces descripteurs est celle appliquée à tous les enlèvements. Elle permet,
par combinaisons, de définir les outils. Elle ne se prétend pas exhaustive, et dépend des
moyens d'observation dont on dispose. Il est à noter que certaines combinaisons de termes
descripteurs pris dans des caractères différents sont incompatibles, comme par exemple :
envahissante (étendue) et abrupte (inclinaison).
Ces sept caractères, avec leurs combinaisons possibles (voir p. 89), sont
nécessaires à une description fidèle, mais restent tributaires de l'appréciation de chaque
utilisateur.
Caractères et descripteurs sont définis dans le lexique.
Orientation de s outil s
La retouche caractérisant un certain nombre d'outils joue un rôle important dans
leur orientation (fig. 41), mais sans qu'une fois de plus des règles logiques sinon fixes
se soient encore instaurées.
L'orientation de la pièce lors de l'observation ou du dessin varie selon les auteurs,
de même que les descriptions d'outils qui débutent soit par la retouche soit par le support
(quand elles n'alternent pas).
Néanmoins, pour faciliter la lecture d'un outil et sa compréhension d'après un
dessin, il est nécessaire d'adopter un certain nombre de symboles et de les définir
lorsqu'ils ne sont pas universels (ch. 7, fig. 52).
1. L e c o u p d u m i c r o b u r i n
Cette technique spéciale est très répandue dans l'Ancien Monde, mais inconnue
jusqu'à présent dans le Nouveau Monde. Quoiqu'ayant permis d'obtenir différents types
d'outils (voir infra), elle est préférentiel lement liée à la fabrication des microlithes
géométriques : segments et surtout triangles et trapèzes. Tout préhistorien doit donc, en
76 Chierici, 1875.
84
point d'impac t o u d e pressio n
10
Sur une enclume présentant un angle dièdre ouvert (éclat à section triangulaire
posé sur sa face d'éclatement, bloc de pierre, planchette de bois, etc.) on pose un éclat,
une lame ou une lamelle brute, face supérieure en contact avec l'arête de l'angle dièdre
77 Gobert, 1955.
85
de façon à ce que l'axe de la lame ou lamelle soit en oblique avec cette arête. La partie
se trouvant en deçà de l'arête par rapport à soi est tenue à la main, la partie au-delà
dépasse l'arête de la longueur désirée et tombera après la fracture (fig. 33 : 1 à 3).
Avec un petit percuteur, choisi relativement plat, on attaque presque
perpendiculairement, par petits coups répétés, le bord de la lame ou de la lamelle le
plus proche de soi, à hauteur de l'arête de l'enclume. Il se forme ainsi une coche que
l'on approfondit jusqu'à ce que la fracture se produise d'elle-même, légèrement au-delà
du point de contact de la lame ou lamelle avec l'enclume. En effet, il n'y a pas lieu de
modifier en quoi que ce soit les chocs et le trajet du percuteur pendant l'opération. La
fracture, suivant approximativement la direction de l'arête de l'enclume, est donc oblique
par rapport à l'axe de la lame ou lamelle. Quand le "coup du microburin" est réussi,
elle est aussi oblique par rapport aux faces de celle-ci. Elle est visible sur la face
supérieure de la partie qui reste en main : lame ou lamelle à piquant-trièdre (fig. 33 :
4b), qui est le but de l'opération, et sur la face inférieure de la partie qui tombe :
microburin (fig. 33 : 4a). On peut aussi procéder par pression à l'aide d'un outil en bois
végétal ou animal, ou en os.
Si le coup du microburin a enlevé l'extrémité talon-bulbe, le microburin est
dénommé proximal; l'enlèvement de l'extrémité opposée donne un microburin distal
(fig. 33 : 5).
Un microburin présente, visible sur sa face supérieure, une portion de coche à
retouches directes et, visible sur sa face inférieure, une "facette de fracture" allant du
plus profond de la portion de coche au bord opposé. Un microburin proximal présente
donc souvent une silhouette en écusson légèrement dissymétrique (fig. 33 : 6).
La facette de fracture est la partie la plus importante d'un microburin. C'est sur
elle que se fonde toute diagnose. Outre sa double obliquité par rapport à l'axe et aux
faces de la lame ou lamelle, elle doit présenter toutes les caractéristiques d'une face
d'éclatement : bulbe petit ou très petit, parfois très effacé, présence fréquente de lancettes
en éventail autour de ce bulbe, ondes de percussion rarement bien marquées. Elle est
souvent torse, le côté qu'elle forme avec la face supérieure de la lame ou de la lamelle
montre fréquemment un minuscule "réfléchi", un arrondi, particulièrement sensible dans
sa partie centrale, qui peut n'être visible qu'à la loupe binoculaire et qui a sa contre-partie
sur le piquant-trièdre sous forme d'une arête (séparant la "facette de fracture" de la face
supérieure) qui accroche à l'ongle, alors que les nervures normales de débitage
n'accrochent pas à l'ongle : détail qui permet dans bien des cas de confirmer la présence
d'un piquant-trièdre.
Une autre caractéristique de cette partie d'un microburin est la présence fréquente
de fines "retouches" directes - voire d'une coche peu profonde - situées sur ce côté près
du sommet de l'angle qu'il forme avec la portion de coche. Ces "retouches" ont souvent
servi d'argument à ceux qui voulaient voir dans le microburin autre chose qu'un déchet
de taille et pensaient ainsi prouver une utilisation. Les expériences de taille ont montré
que des enlèvements spontanés pouvaient se former au coup même qui détache le
microburin. Pendant la fraction de seconde qui suit la fracture, le microburin, sous l'action
du percuteur, fait parfois levier et, s'appuyant sur l'arête de l'enclume, exerce, de son
côté formé par la facette de fracture et la face supérieure, une pression sur la trace
d'enlèvement que porte le piquant-trièdre. Cette pression suffit à provoquer une petite
"retouche" continue d'une longueur pouvant atteindre 1 cm. Un microburin peut donc
tomber "retouché" : il s'agit en réalité d'enlèvements spontanés.
Plusieurs types de "ratés" peuvent se produire : réfléchissement, inclinaison
inverse de la facette de fracture, fracture perpendiculaire à l'épaisseur du support, etc.
2. L e c o u p d u b u r i n
Il procède des mêmes principes que le débitage : sur un support débité, on enlève,
par percussion ou par pression un fragment en général allongé (appelé chute de burin,
86
fig. 60) le long d'un bord ou d'une ligne de préparation à partir d'une surface (préparée
ou non) qui sert de plan de frappe ou de pression. On crée ainsi un ou plusieurs pans
(fig. 56 et 58). Un coup de burin peut se donner par percussion directe du percuteur, ou
bien du futur burin sur un percuteur dormant tenu à la main, ou encore par pression.
La multiplicité des pans créés par coups de burin sur un seul support est très fréquente
et toutes les positions étant possibles, les combinaisons de surface sont innombrables
(voir lexique). Les affûtages par un ou plusieurs coups de burin ne peuvent être prouvés
qu'avec l'aide des remontages et/ou des traces d'utilisations, sauf peut-être dans le cas
de réfection complète - par exemple : burin tronqué et nouveau coup de burin sur l'autre
bord (fig. 55 : 5) - car un seul coup de burin peut donner plusieurs chutes. Les déchets
caractéristiques des burins - chutes et recoupes - quoique systématiquement décomptés,
sont rarement intégrés dans une étude technologique.
Les variations stylistiques sont quasi infinies et, dans le Paléolithique supérieur
d'Europe occidentale, certains burins très particuliers ("busqués", "de Noailles", "bec de
perroquet") sont des outils spécifiques d'une période car ils ont une vie courte.
Les déchets caractéristiques des burins - chutes et recoupes - peuvent être
retouchés et devenir alors outil ; une chute ou une recoupe est, par exemple, un excellent
support pour une mèche de foret.
Notons que cette technique ne présume pas obligatoirement de la finalité de l'outil
"burin". S'il est démontré qu'il peut y avoir production de supports, le burin est alors
78
considéré comme un nucléus. Dans un gisement néolithique à Lagreich au M a l i , tous
les burins sont des nucléus destinés à fournir des chutes utilisées comme tamponnoirs
pour percer des perles de cornaline. Il est tout à fait plausible de concevoir que des
burins aient pu être outils et nucléus. La notion : burin=outil, chutes=déchets est
désormais périmée; burin et chute de burin forment un couple dont les destinations
peuvent varier selon les cultures. Reste le principe, une fois encore constaté : une
technique est au service d'une intention pour des finalités variables.
3. L e cou p d u tranche t
4. L a coch e clactonienn e
On oublie trop souvent que le simple fait de frapper assez loin à l'intérieur du
bord d'un éclat, sur l'une ou l'autre face, donne une coche formée par un seul négatif
d'enlèvement que l'on dénomme coche clactonienne. Les déchets qui en proviennent
sont des éclats caractéristiques qui permettent d'identifier la technique (fig. 34 : 4). Cette
technique peut, entre autres, permettre de reformer le cintrage du front d'un grattoir
caréné (fig. 34 : 7).
87
F i g . 3 4 — E x e m p l e s de t e c h n i q u e s s p é c i a l e s . 1 : c o u p du t r a n c h e t . l a : d é c h e t c a r a c t é r i s t i q u e en
p r o v e n a n t . 2 : c o u p du t r a n c h e t latéral sur u n biface a c h e u l é e n . 3 : t r o n c a t u r e s
c l a c t o n i e n n e s s u c c e s s i v e s sur u n e l a m e d ' o b s i d i e n n e d é b i t é e p a r p r e s s i o n (obsidian
side-blow blade flake) et d é c h e t s en p r o v e n a n t ( B r a i d w o o d , 1961 : fig. 1). 4 : t e c h n i q u e
de la c o c h e c l a c t o n i e n n e et d é c h e t . 5 : e n l è v e m e n t d e r e t o u c h e é c a i l l e u s e et d é c h e t en
p r o v e n a n t . 6 : r a c l o i r c o n v e x e à r e t o u c h e é c a i l l e u s e scalariforme d e t y p e Q u i n a . 7 : n u c l é u s
de t y p e " g r a t t o i r c a r é n é " et r a c c o r d d ' u n d é c h e t (avec a c c i d e n t Siret) de c o c h e
c l a c t o n i e n n e , d e s t i n é e à r é d u i r e la largeur du "front" p o u r un b o n d é b i t a g e , A u r i g n a c i e n ,
silex du B e r g e r a c o i s , C o r b i a c - V i g n o b l e 2, D o r d o g n e .
88
5. A u t r e s t e c h n i q u e s
• Le flûtage de certaines pointes de projectiles (fig. 65) ou Y amincissement de
leur base {"basai thinning") sont deux exemples de techniques spéciales, avec déchets
caractéristiques, spécifiques du continent américain.
• Une technique spéciale "de troncature clactonnienne répétée", dénommée
"obsidian side-blow blade-flake" (fig. 34 : 3) consiste à fracturer perpendiculairement à
son axe de débitage, par un coup porté en son milieu, presque toujours sur la face
supérieure, une lame d'obsidienne. Cette technique signe actuellement des ensembles
circonscrits dans le temps et dans l'espace (Néolithique précéramique de la Mésopotamie
du Nord).
rectiligne abrupte
concave abrupte croisée
convexe semi-abrupte
(en) coche rasante
LOCALISATION denticulé
cran
distale MORPHOLOGIE
épaulement
mésiale languette
proximale pédoncule écailleuse
droite soie scalariforme
gauche irrégulier subparallèle
basale régulier parallèle
89
Chapitre 6
La lectur e technologiqu e
91
Le terme "objet", volontairement choisi, désigne obligatoirement chaque élément
d'un ensemble lithique et sous-entend aussi toute matière minérale supposée manipulée,
utilisée par l'homme.
Différentes démarches interviennent dans la manière d'aborder un objet taillé.
Ainsi dans le chapitre 1 ont été évoqués les problèmes touchant à la matière brute selon
sa qualité, son abondance, selon ses formes, qui conditionnent la réalisation d'un outil
définitif.
Dès l'observation des états de surface de l'objet, ou souvent en même temps, on
cherche à identifier son support (galet, bloc, plaquette, éclat, etc.) Outre les actions
naturelles, la taille peut aussi masquer totalement l'état originel du support : c'est le cas
de toutes les pièces à retouches entièrement bifaciales, du biface à la pointe de flèche,
et des nucléus sur lesquels ne subsiste plus de surface naturelle.
Si nous nous en tenons à la quête des intentions, la lecture d'un objet de pierre
taillée comporte trois stades.
A une perception première, contenant en elle-même une hypothèse, fait suite une
série d'observations aboutissant à une biographie.
Perception - où la vue joue un rôle largement dominant - et identification
d'ensemble immédiates, quasi simultanées, amènent une reconnaissance globale, parfois
syncrétique. L'identification d'ensemble est d'autant plus rapide que l'observateur
possède une longue habitude, une longue expérience des dialogues pierre
taillée-préhistorien. Elle consiste en un enregistrement quasi inconscient d'une multitude
d'images visuelles et de sensations tactiles, perçues en une fraction de seconde :
silhouette, relief, couleur, jeux de lumière sur les facettes, puis toucher, perception du
volume qu'est l'objet, avec enregistrement immédiat des apparences technologiques et
de leur enchaînement.
Vient ensuite la vérification de Vhypothèse première avec la mise en train du
décryptage des différents stigmates dans leur ordre chronologique pour découvrir les
intentions successives, réalisées ou ratées.
Un objet taillé est toujours une ronde-bosse que l'on ne connaît pas totalement
si l'on n'en a pas fait "tout le tour", si on ne l'a pas lu en son entier. Cette lecture ne
peut être indifféremment conduite dans ses observations et ses déductions, un code
ordonne leur succession et il ne peut y en avoir qu'un pour chaque catégorie d'objet
(pièce bifaciale, nucléus, éclat, etc.).
Prenons l'exemple d'un outil sur éclat.
Fait en apparence paradoxal, la lecture ne peut alors commencer que par la
recherche, la reconnaissance de la face inférieure et de la partie talon-bulbe. Si cette
dernière n'existe plus, il y a lieu d'orienter l'éclat en tenant compte, en dernier ressort,
des "lancettes" (fig. 5), seuls stigmates toujours totalement fiables. C'est la "naissance
du support" qui doit être mise en évidence. En effet, la lecture des événements techniques
antérieurs : les stigmates de débitage et de préparation sur le nucléus avant le
détachement du support, ne peut se faire que par rapport à la face d'éclatement.
Puis vient la reconnaissance de la retouche, des événements postérieurs au
débitage du support, la modification de la face inférieure (face d'éclatement) étant la
seule preuve absolue que la pièce a été "re-touchée". Cela se fait, pour les cas complexes,
en débrouillant les séries de retouches, cassures, coches, coup de burin, etc., selon leur
succession dans le temps.
Il y a enfin restructuration mentale des différents événements, des différents
gestes du tailleur préhistorique (ou des tailleurs dans les cas de pièces à double patine) :
sur le nucléus, au détachement (au débitage), après le détachement. Cette recomposition
chronologique, avec toutes les significations des stigmates visibles et les présomptions
que certains laissent supposer, se fait d'elle-même par déduction, elle deviendra "histoire
de l'outil".
Qu'ensuite une dénomination pseudo-fonctionnelle (burin), morphologique
(limande), géométrique (trapèze), géographique (Levallois) ou anthroponymique
92
(Krukowski) soit donnée et qu'un numéro y soit accolé pour inventaire ou études
quantitatives, c'est affaire de convention. Mais l'observation, la reconnaissance
technologique de la pièce, elle, ne peut être un choix, elle est immuable et reste la
démarche fondamentale. On peut donc parler d'une lecture objective puisqu'elle est
identique pour tous les observateurs.
1. O b s e r v a t i o n d e s état s d e s u r f a c e
Toute lecture de pièce doit donc commencer par l'examen attentif du ou des
états de surface, en gardant bien en mémoire que nous entendons :
- par cortex, une surface naturelle;
- par patine, l'altération d'une surface taillée [ou utilisée) intentionnellement;
- par néocortex, une surface du cortex originel modifiée par des causes naturelles,
par exemple un transport fluviatile. Le néocortex est donc le témoin d'une position
secondaire de la matière première.
Pour une étude technologique, après tri des pièces qui ne présentent que des
surfaces corticales, l'examen concerne la totalité de l'apparence de l'outil tel qu'il nous
est parvenu. Les marques indélébiles de ses aventures doivent être déchiffrées
chronologiquement.
Exemple : un nucléus possède des négatifs d'enlèvements aux arêtes et nervures
fraîches, d'autres émoussées, striées, évoquant le charriage fluviatile. Ce nucléus porte
plusieurs informations, il a été nucléus " a c t i f , puis roulé, puis ramassé hors de son
point d'abandon, enfin à nouveau débité avant d'être abandonné définitivement. On
connaît même certains outils qui ont subi trois séries de retouches avec chacune une
patine différente.
Si cela s'avère nécessaire, un deuxième tri est opéré qui met de côté les
"pseudo-outils", dont les pièges les plus fréquents sont, entre autres, les pseudo-bifaces
ou galets "taillés" par gélifraction ou amplitude de température et d'humidité (ce dernier
cas est fréquent en milieu désertique) ; les galets "taillés" par les vagues ou par la pression
des glaciers; les pièces, parfois préhistoriques, concassées par la cryoturbation ou les
engins mécaniques ("denticulés", "grattoirs", "raclettes", "perçoirs", etc.).
Pour tout matériel étudié, il est donc absolument nécessaire de connaître les
conditions "physiques" exactes des gisements :
- site de surface;
- site enterré;
- épaisseur et lithologie de la couche elle-même ;
- pendage;
- origine des éléments (volcanique, métamorphique, sédimentaire - éolienne,
fluviatile-, glaciaire);
- pied de falaise, dépôt de pente, etc.
N'oublions pas que, même dans une zone d'habitat, le piétinement est loin d'être
négligeable; il peut devenir très important par exemple autour d'une source où des
animaux sont venus s'abreuver.
Dans tous les cas l'accumulation des observations est essentielle.
2. E x e m p l e s d'état s d e surfac e
Loin d'être exhaustifs, ces exemples sont donnés à seul titre indicatif.
93
• La patine, due à des interactions physiques et chimiques, consiste en des
modifications très diverses de la surface, sans en changer notablement la morphologie :
changement de couleur avec ou sans modification du grain de la texture, soit uniquement
en surface (voile), soit profondément, parfois jusqu'au cœur de la pièce qui peut alors
être considérablement plus légère. Les agents sont si nombreux, si divers, même dans
une seule couche, et leur étude est si complexe, qu'aucune classification chronologique
fondée sur la patine n ' a encore abouti, y compris dans un même site.
• Le lustre éolien est moins brillant que le lustre dû au brassage du sable dans
les griffons des sources artésiennes. L'un comme l'autre peuvent "user" un silex jusqu'à
en modifier notablement sa morphologie et même j u s q u ' à oblitérer toute trace de taille.
• Les actions thermiques sont essentiellement : la gélifraction qui peut aller de
simples fissures à des cupules ou même à un fractionnement total; les variations de
température qui, combinées à celles de l'humidité ambiante donnent sensiblement les
mêmes résultats (fig. 35); l'action accidentelle du feu qui donne des cupules, des surfaces
chagrinées imitant parfois des retouches sur un bord, ou encore des fractures franches,
accompagnées de modifications de couleur et de brillance pour les objets lithiques ayant
été chauffés à une température supérieure à 250°. Ces traces pourront être les seuls
témoignages d'un incendie ou d'un "foyer".
2.4. Ajout s
Il faut garder présent à l'esprit que bois, gomme, bitume, cuir, colorant, s'ils ne
sont pas toujours visibles à l'œil, sont décelables et analysables grâce à des
microprélèvements (fig. 51). D'autre part ils ont pu subsister assez longtemps pour
permettre une patine différentielle, comme dans le cas de certains emmanchements.
94
Il faut donc rester prudent avec le lavage et le vernissage pour le marquage des
pièces.
En conclusion il y a une infinité de combinaisons possibles de ces modifications,
de ces altérations et ajouts. L'importance et la complexité des états de surface, souvent
impossibles à débrouiller en cours de fouille, nécessitent une observation minutieuse en
laboratoire et impliquent la plus grande prudence quant aux traitements infligés au
matériel lithique lors de son exhumation et immédiatement après. Toute fausse manœuvre
peut définitivement empêcher certaines observations et déterminations, particulièrement
pour ce qui concerne "les ajouts".
95
3 . S c h é m a p o u r l a l e c t u r e d ' u n o b j e t l i t h i q u e taill é
Support débité
- orientation selon l'axe de débitage (face inférieure, face supérieure, talon, bords
droit et gauche, etc.).
- reconnaissance des morphologies techniques, y compris les accidents de taille
• renseignant sur les techniques et les méthodes de taille
- d'après la partie proximale : modes de percussion, de pression, etc.
- d'après la face supérieure : non prédéterminée, prédéterminée par la
métode Levallois, la méthode Kombewa, etc.
- d'après la partie distale : outrepassage sur nucléus, sur burin, etc.
- d'après les cassures : accidentelles, intentionnelles, accidentelles au
débitage, etc.
• indiquant une préparation
- d'après la face supérieure : surface ou nervure Levallois, crête, etc.
- d'après la partie proximale : types de talon, abrasion de la corniche,
etc.
• position
• localisation
• répartition
• délinéation
• étendue
• inclinaison
• morphologie
• etc.
96
Comment appréhende r u n ensembl e lithiqu e taill é
Les données intrinsèques offertes par un gisement, la qualité des méthodes de
fouille et d'enregistrement, l'importance numérique du matériel lithique et le type de
gisement (halte provisoire, campement saisonnier ou permanent, atelier de taille etc.)
ont sans nul doute une incidence sur les interprétations. Cependant la maîtrise de la
lecture technologique grâce aux développement de nouvelles techniques et méthodes
d'analyse a considérablement enrichi l'étude des sociétés préhistoriques. Ces nouvelles
stratégies de recherche permettent de valider des hypothèses longtemps jugées
spéculatives : les raccords et les remontages, Y expérimentation et les traces d'utilisation
sont les domaines où les résultats ont été considérables durant la dernière décennie.
Uétude des comportements techniques (aspect cognitif et psycho-moteur) est une voie
encore toute récente mais elle montre déjà tout le potentiel exploitable dans la recherche
des savoirs techniques des cultures disparues. Nous présentons succintement ces méthodes
qui sont désormais affaire de spécialistes.
1. R a c c o r d s e t r e m o n t a g e s
Des raccords - plus que des remontages - ont été réalisés par les préhistoriens
depuis près d'un siècle afin, notamment, de vérifier la contemporanéité d'une séquence
80
stratigraphique, ou simplement à titre anecdotique (fig. 36 et 4 0 ) .
81
Avec les fouilles de Pincevent , l'exploitation des sols d'habitat par la pratique
systématique des remontages a révélé l'étendue des informations qu'apportait cette
méthode. Elle participe désormais plus à une connaissance palethnologique q u ' à la
reconnaissance des techniques et méthodes de taille qui peuvent se déduire de l'analyse
82
des produits de taille . En l'absence de sols conservés, c'est aussi grâce aux remontages
83
que le site de Meer II a pu être déchiffré . Les remontages, désormais pratiqués presque
84
systématiquement, sont indispensables au décryptage des sites, surtout de plein a i r .
A Bordj Mellala (Algérie), les remontages ont permis à J. Tixier de démontrer
l'unité d'un grand gisement néolithique de surface en milieu désertique, qui, en première
lecture, pouvait être considéré comme un ensemble de sites distincts. En relevant les
objets sur plan, en effectuant des remontages (œufs d'autruche et ensemble lithique) puis
en analysant l'espace reconstitué, il a mis en évidence que les "sites" représentaient en
85
fait différentes aires d'activités d'une m ê m e occupation .
86
L'analyse de deux habitations magdaléniennes d'Etiolles dans le Bassin parisien ,
fondée sur cette méthode, a permis d'inférer des propositions d'ordre socio-économique
en assurant au préalable la contemporanéité des occupations. Un pas a donc été franchi
qui mène, à travers les intentions retrouvées, à proposer un type d'organisation sociale
dans une culture du Paléolithique supérieur.
Les remontages sont aussi nécessaires pour répondre aux questions telles que :
- y a-t-il relation entre certains nucléus et certains types d'outils?
- les outils ou leurs supports ont-ils été taillés à l'avance, ou simplement au fur
et à mesure des besoins?
Les autres apports se feront surtout sous forme de vérifications :
- quelles opérations de débitage et/ou de retouche ont été effectuées sur le site
même?
97
Fig. 36 — Remontage. Débitage Levallois centripète ayant produit un minimum de cinq éclats Levallois dont un a été transformé en racloir, Moustérien,
silex, Bérigoule, Vaucluse (Brugal et al, 1994).
- quelles relations y a-t-il entre les catégories de produits de débitage suivant les
différents stades de taille (épannelage, mise en forme, phase de début du débitage, plein
débitage, phase finale) et les types d'outils? Autrement dit, quelle est, dans la conception
de l'économie de la matière première, la finalité de chaque opération? On ne peut
répondre facilement à cette question sans effectuer des raccords et des remontages, car
les retouches ont souvent modifié profondément la morphologie des supports;
- les transformations, ravivages, réutilisations de pièces cassées étaient-ils
fréquents, forfuits ou systématiques? Suivant que les tailleurs disposaient de peu ou de
beaucoup de matière première, en étaient-ils avares ou n o n ? Autant d'interrogations
éclairées par les raccords d'outils entre eux ou avec des déchets caractéristiques, entre
fragments du même support, sur un autre support ou sur un nucléus ;
- de combien de blocs ont-ils tiré leur outillage? Quelles ont été les pièces
apportées au campement déjà sous forme d'outils ? On s'aperçoit parfois (et seuls les
remontages peuvent nous renseigner à ce sujet) que deux types de roches, à première
vue très différentes soit par la couleur, soit par le grain, soit par la patine, proviennent
en réalité du même bloc.
Les raccords et remontages qui nécessitent non seulement un lourd investissement
en temps mais aussi une bonne connaissance des techniques de taille, imposent une
observation minutieuse qui affine la lecture technologique.
La recherche systématique de remontages et les nombreux résultats obtenus ces
dernières années ont montré la pertinence et les nouveaux enjeux de cette méthode. Elle
doit être pratiquée en fonction de stratégies de recherche bien définies et de gisements
appropriés.
2 . E x p é r i e n c e s d e taill e
L'expérimentation scientifique de la taille des roches dures ne peut avoir pour
but des "reproductions" de belles pièces préhistoriques pour leur exposition dans les
musées ou leur commercialisation. Nous ne parlons donc pas de "réplication" ayant pour
but de copier, mais de démarche scientifique ayant pour but de comprendre.
La taille expérimentale est une démarche analogique qui présente l'avantage de
s'apparenter à une manipulation in vitro. Il semblait, il y a quelques a n n é e s , possible
87
Si les sources de matières premières sont connues, il est important de les tester
ou de les faire tester, pour répondre à quelques questions préliminaires et indispensables
87 Tixier, Inizan, Roche, 1980.
99
à l'étude d'un ensemble lithique, car il ne faut jamais présumer d'un matériau avant de
l'avoir travaillé.
Pour une roche donnée (fig. 2) :
- les préhistoriques auteurs de ces assemblages auraient-ils pu faire plus ou
mieux ?
- est-ce qu'ils auraient pu obtenir des outils de dimensions différentes, beaucoup
plus grands ou beaucoup plus petits (selon les dimensions et la qualité de la roche)?
- quelles étaient les limites des techniques et les méthodes possibles?
- quelles étaient les qualités physiques de la roche?
Si d'évidence un gisement offre une grande richesse d'outils bien taillés en
relation avec une excellente matière première locale, l'intérêt est relatif. En revanche,
devant des ensembles apparemment "mal venus", il est essentiel de tester les matériaux
pour en connaître les possibilités réelles quant aux différentes techniques constatées, avant
de juger l'adresse, voire de "l'archaïsme" des préhistoriques. Dans certains quartzites
(par exemple les "arénites silicifiées" du Brésil) il n'est pas aisé de faire des lames et
il est très difficile de réaliser des lames de faible épaisseur qui ne cassent pas au débitage.
Or au seul vu de ces matières premières, un tailleur, même averti, ne peut le prévoir.
L'exemple de certaines sanukites japonaises illustre aussi ce point de vue : la bonne
aptitude à la taille de cette roche exclut pourtant le débitage systématique de lames.
Cela a entraîné obligatoirement une méthode originale d'obtention de certains outils
88
allongés. Les couteaux à bord abattu du Setouchi (Paléolithique supérieur) au J a p o n
sont ainsi souvent obtenus à partir d'éclats débités intentionnellement plus larges que
longs, les uns au-dessus des autres, sur une face inférieure convexe d'éclat (donc
"Kombewa" pour le premier au moins, p. 71).
100
Des connaissances à transmettre
3. Trace s d'utilisatio n
L'étude raisonnée et systématique des traces observables sur la totalité de la
surface des outils lithiques a désormais fait ses preuves et dépasse largement la recherche
de la fonction des outils. Cette discipline, dont les fondements furent posés par le
soviétique S.A. Semenov dès 1930, fait appel aujourd'hui à de nombreux spécialistes.
92
En effet, l'ouvrage de Semenov, traduit en anglais en 1 9 6 4 , révéla qu'il était possible
de déterminer la fonction de l'outillage préhistorique jusque là vouée aux spéculations
de l'imagination des préhistoriens, "...mais c'est indiscutablement à Semenov que
reviendra le mérite d'avoir fait des observations systématiques, et d'avoir développé les
techniques d'étude nécessaires. Son ouvrage, Prehistoric Technology, restera longtemps
un livre de référence" . 93
Nous ne citons que les jalons essentiels qui consacrèrent cette nouvelle discipline :
94
le premier colloque sur ce sujet s'est tenu à Vancouver en 1 9 7 7 , et en 1980 paraît le
95
premier ouvrage de synthèse après celui de S e m e n o v .
Les travaux entrepris dans cette discipline récente concernent toutes les périodes
de la préhistoire même s'il est difficile actuellement d'obtenir des résultats probants
pour les périodes anciennes.
L'étude des traces d'utilisation nécessite une bonne maîtrise des matériaux, aussi
bien les différents types de roche qui constituent le support des outils que les matériaux
qui sont travaillés. Cette connaissance s'acquiert par une longue pratique de
l'expérimentation. C'est l'alternance systématique de l'observation archéologique et de
l'expérimentation qui permet de comprendre les différentes étapes de fabrication et
d'utilisation des outils (emmanchement, manière d'utiliser, affûtage, etc.). Les techniques
d'approche varient selon les problèmes archéologiques posés avec des instruments optiques
différents : microscope binoculaire, métallographique ou électronique à balayage.
92 Semenov, 1964.
93 Bordes, 1967 : 37.
94 Lithic Use-wear Analysis, 1979.
95 Keeley, 1980.
101
La tracéologie, telle qu'elle est actuellement conçue, procède de plusieurs
démarches.
Soit elle tente de répondre à un certain nombre de questions :
- quelle matière a travaillé cet objet?
- combien de temps a-t-il travaillé?
- quel mouvement lui a été imprimé?
- y a-t-il eu un emmanchement?
Son but est alors essentiellement d'éclairer sur l'utilisation des "outils", voire de
confronter les résultats avec la typologie.
Soit elle recherche l'origine, la cause, des stigmates d'utilisation. Elle peut alors
être un instrument privilégié pour cerner la notion même d'outil. En effet, l'étude des
traces d'usure a fait progresser le problème de l'emmanchement en permettant la
reconstitution d'outil qu'il faut le plus souvent percevoir comme composite.
L'étude des traces doit aussi permettre de déceler les altérations naturelles.
Gardons en mémoire cependant que tel ou tel résultat obtenu sur un site n'est
pas transposable dans le temps, ni dans l'espace, sans vérification.
L'étude des traces d'utilisation s'intègre désormais dans toutes les recherches à
caractère palethnologique, puisqu'elle est bien souvent le seul moyen de vérifier les
hypothèses concernant les activités domestiques, économiques, artistiques, etc. Le
96
domaine agricole est certainement celui qui a élargi le plus son champ d'interprétation
grâce aux études combinées des traces d'utilisation, des techniques de taille (concernant
le choix des supports), de la paléobotanique et de l'archéozoologie.
4. C o m p o r t e m e n t s t e c h n i q u e s
La lecture technologique est une des voies privilégiées pour transcrire le matériel
lithique en activités techniques, puis en comportements techniques, à partir d'une
évaluation des habiletés.
4.1. Evaluatio n
L'évaluation des habiletés est primordiale car elle engage la valeur et la crédibilité
de toutes les interprétations. Elle doit pouvoir se réaliser dans tous les cas, quels que
soient les cultures et les groupes humains concernés ; elle est toujours possible à partir
de la production lithique de toutes les espèces fossiles, tout comme il est possible de
procéder à des évaluations sur les comportements de subsistance des hommes
préhistoriques en examinant le matériel faunique mis au jour dans les sites. Mais elle
dépend à la fois de la qualité des fouilles et du matériel lui-même, et aussi, pour une
très grande part, de la nature du gisement : il y a peu à dire sur le matériel provenant
d'une halte de chasse n'ayant livré que quelques objets, et bien davantage sur un atelier
97
de taille où plusieurs chaînes opératoires peuvent être présentes . Rien n'interdit
cependant de mener ce type de travail sur des collections anciennes pour lesquelles on
dispose d'informations suffisantes.
Comme on F a vu dans l'introduction, transformer un bloc de matière première
pour obtenir un ou des outils, c'est avant tout avoir un proje t et le mener à bien. Selon
J. Pelegrin , le raisonnement du tailleur correspond à un enchaînement d'opérations
98
96 Anderson, 1992.
97 Karlin, Ploux, 1994.
98 Pelegrin, 1991b, 1995.
102
tout son savoir-fair e (compétence acquise par l'expérience, la pratique) et ses
connaissances pour mener à terme son projet avec une plus ou moins grande habileté .
Un schéma opératoire mal conduit peut être sauvé par des astuces techniques qui relèvent
du savoir-faire; à l'inverse, un geste malencontreux peut être corrigé par une bonne
connaissance des modalités possibles de rattrapage. C'est la lecture des schémas
opératoires qui permet d'inférer le niveau de savoir-faire, la qualité des gestes et
l'intelligence du tailleur.
Analyser les chaînes opératoires en termes de processus psycho-moteurs permet
d'aller au delà de l'identification des gestes techniques et, pour chaque moment de la
chaîne opératoire, de mettre en évidence les choix, les contraintes, les préférences, les
raisons d'un succès ou les causes d'un échec, de voir comment, selon quelle procédure,
chaque projet se trouve réalisé. Cette démarche passe inévitablement par une expertise
fondée sur les critères établis par un expérimentateur et, lorsque cela est possible, des
remontages.
4.2. Interprétatio n
103
Chapitre 7
La représentatio n graphiqu e
105
Décider
1. C h o i x d e s d e s s i n s
Le dessin de l'intégralité des objets provenant d'un site est rarement réalisable.
La quantité n'étant pas toujours un gage de qualité, ce handicap peut devenir un atout.
Le nombre de pièces dessinées répondant aux contraintes de publications qui n'autorisent
104
qu'un nombre réduit de planches, un choix doit donc être effectué . L'enjeu est de
présenter un maximum d'informations à l'aide d'un minimum de dessins. Il est
indispensable que le préhistorien et le dessinateur réalisent ensemble la sélection des
objets afin de trouver la meilleure représentation graphique qui mettra en valeur les
résultats des études. Dessiner les plus belles pièces n'est pas suffisamment représentatif
d'une collection.
2. M o y e n s t e c h n i q u e s : o r d i n a t e u r ?
Parmi les nombreux moyens techniques (fusain, mine grasse, encre, aquarelle...),
l'ordinateur est un nouvel outil à dessiner. Quelle aide graphique peut-il apporter dans
le domaine des études préhistoriques?
Le dessin sur ordinateur bien qu'encore peu utilisé, offre une gamme étendue de
moyens. Les logiciels de dessin les plus performants autorisent la réalisation de toute
la variété des traits pleins et déliés. Les prises de données scannérisées restituent des
images tramées modifiables au point près. La qualité d'impression des imprimantes laser
permet d'obtenir des documents de haute qualité. Le dessin assisté par ordinateur rend
accessible à tous l'expression graphique sans qu'il soit nécessaire d'en dominer les
techniques manuelles (fig. 54). Cependant, l'ordinateur reste un outil graphique comme
un autre. Même s'il peut permettre à tous de restituer des images, il ne pourra jamais
se substituer à la lecture technologique des objets qui est un préalable indispensable.
Nous proposons ici une technique graphique classique : les dessins sont réalisés
105
au crayon et à l'encre de C h i n e .
Dessiner
1. P r i n c i p e s g é n é r a u x
106
107
Fig. 37 — Biface acheuléen, tuf consolidé, Isenya, Kenya.
F i g . 38 — E x e m p l e s d e p r o d u i t s d e d é b i t a g e . 1 : éclat e n t r a c h y t e , P r é - o l d o w a y e n , L o k a l e l e i , W e s t
T u r k a n a , K e n y a . 2 : l a m e l l e en silex, C a p s i e n , Le R e l i l a i , A l g é r i e . 3 : éclat l a m i n a i r e en
silex, M o u s t é r i e n , B é r i g o u l e , V a u c l u s e . 4 : éclat en p h o n o l i t e , A c h e u l é e n , I s e n y a , K e n y a .
108
• Le débitage (fig. 39)
Ce sont les nucléus qui comportent le plus d'informations, alors que leur
représentation se limite trop souvent à une seule vue des surfaces de débitage.
Le dessin de la mise en place du volume du nucléus et des préparations pour
l'obtention d'éclats ou de lames est indispensable, soit :
- la (ou les) vue décrivant les surfaces de débitage;
- la (ou les) vue montrant les surfaces de mise en forme;
- la (ou les) vue montrant précisément les plans de frappe et leur préparation si
elle existe.
Les représentations schématiques illustrent l'exploitation des nucléus.
F i g . 3 9 — N u c l é u s à l a m e l l e s d é b i t é p a r p r e s s i o n puis repris p a r p e r c u s s i o n , C a p s i e n , A ï n D o k k a r a ,
A l g é r i e (Tixier, 1 9 7 6 a : fig. 2, 2).
• La retouche
Les retouches peuvent avoir été accidentelles, réalisées par le tailleur ou résulter
de l'utilisation de l'objet. Elles doivent être reproduites sans présumer de leur origine
en observant les différentes morphologies et en les dessinant avec précision. On peut
compléter les vues descriptives par des sections dans le plan des zones retouchées pour
montrer la modification de l'angle du bord et des morphologies particulières (ex. :
retouche Quina, fig. 34 : 5).
109
110
Fig. 40 — Remontage de mise en forme et de phase initiale de débitage de lames, sans le nucleus, Ahmarien, silex, Abu Noshra II, Egypte (Phillips, 1991 : fig. 7).
2. Convention s d'orientatio n
Toute description d'objet, quel qu'il soit, repose sur l'orientation (fig. 41). Un
bord droit ou gauche dépend de la manière dont est orienté le support. Pour établir un
langage graphique commun, au fur et à mesure de l'avancement des recherches, des
conventions d'orientation des objets ont été mises au point sans qu'elles soient toujours
logiques. Il est impératif de suivre les mêmes règles tout au long d'une même publication
et de les préciser.
Cinq cas peuvent se présenter.
• Les nucleus
Les nucleus à éclats sont orientés suivant l'axe de débitage du dernier éclat enlevé
(fig. 21).
S'il est impossible de déterminer ce dernier enlèvement, le nucleus est orienté
morphologiquement.
Les nucleus à lames, qu'ils soient débités par percussion ou par pression sont
orientés le plan de frappe vers le haut. Lorsqu'il existe plusieurs plans de frappe, on
oriente le dernier plan de frappe exploité vers le haut (fig. 29 : 2).
• Les outils de type grattoirs, perçoirs, burins, etc. sur support débité ou non
Ils sont orientés la partie supposée active vers le haut (front de grattoir, pointe
du perçoir, dent du burin, etc). Si cette orientation ne correspond pas à l'axe de débitage
de l'objet, un symbole précise ce dernier sur la vue de la face supérieure (fig. 57 : 9).
3. Descriptio n d e l'obje t
3.1. Vue s
Le système de description utilisé est celui mis au point par les anthroplogues
pour décrire les crânes humains. Les vues sont désignées comme suit :
- norma frontalis pour la vue antérieure ;
- norma occipitalis pour la vue postérieure;
- norma lateralis (sinistra et dextra) pour les vues latérales gauche et droite;
- norma verticalis et norma basilaris pour les vues supérieure et inférieure.
111
5
112
Ce système permet de résoudre le problème de la description d'un objet à trois
dimensions par une série d'images en deux dimensions. Ces images donnent séparément
la vue des différentes faces de l'objet, précisées par des coupes ou sections s'il y a lieu.
La méthode conventionnelle qui permet d'obtenir les différentes vues d'un objet
fait appel au dessin par les projections orthogonales. On imagine l'objet dans l'espace,
enfermé à l'intérieur d'un parallélépipède. Sur chacune des faces se projette une vue
descriptive.
Pour obtenir chaque vue, il suffit d'effectuer des rotations de 90° de l'objet à
partir de la vue principale.
Six faces sont donc suffisantes pour décrire complètement tous les éléments de
la surface de n'importe quel objet en trois dimensions (fig. 42). Elles sont rarement
nécessaires pour la description d'un objet lithique. Il suffit de choisir parmi celles qui
permettront la compréhension de la pièce.
Les différentes vues descriptives portent des noms issus à la fois du vocabulaire
de la technologie lithique et du dessin pur.
• Vue A : c'est la vue principale. A de rares exceptions, elle n'est pas suffisante
pour décrire l'objet bien qu'elle soit souvent la seule représentée. On la nomme vue de
face, face A, et vue de la face supérieure pour les produits débités.
• Vue B : vue de l'objet par la droite. Elle est rabattue à gauche. On la nomme
vue de droite ou vue de côté ou de profil ou profil droit. Elle permet de montrer
l'épaisseur, la convexité et l'équilibre volumétrique de l'objet. Elle met en évidence la
nature d'un profil rectiligne, courbe ou torse. Elle permet de montrer la symétrie ou la
dissymétrie longitudinale de l'objet.
113
• Vue C : vue de l'objet par la gauche. Elle est rabattue à droite. On la nomme
vue de gauche ou vue de côté ou de profil ou profil gauche. Cette vue a le même rôle
que la vue B. Le choix de l'une par rapport à l'autre se fait en fonction de ce qu'on
désire montrer.
• Vue F : vue de l'objet regardé par sa partie proximale ou bas aie. On la nomme
également vue en bout. Elle est utile pour le dessin des talons et des préparations de
plan de frappe et, par exemple, pour les nucléus Levallois.
Pour plus de lisibilité et de cohésion, il est important de lier entre elles les
différentes vues d'une même pièce. Pour cela, on utilise un tiret gras court horizontal
(-), apposé entre chaque vue, dans la zone médiane. Ce symbole évite bien des confusions
lors de la présentation sur une même planche de plusieurs pièces du même type. On
rencontre parfois le point pour la même symbolisation.
F i g . 4 3 — D e u x s y s t è m e s de d é v e l o p p e m e n t d e s v u e s . 1 : à la française. 2 : à l ' a m é r i c a i n e .
114
3.2. Section s e t coupe s
Une section est la représentation de la surface créée par un plan sécant imaginaire
à l'intérieur d'un objet (fig. 44). La section est repérée par deux tirets longs et épais
matérialisant l'endroit précis du plan de section. La section est translatée et rabattue à
droite. Cependant, pour des commodités de publication, elle est parfois présentée
au-dessus ou au-dessous de la vue descriptive sectionnée. La surface des sections est
hachurée par des traits rectilignes parallèles inclinés à 45° ou 60° sur l'horizontale.
Une coupe représente les parties d'objet situées à la section et en arrière du plan
sécant. Plus difficiles à dessiner, les coupes sont moins utilisées que les sections. Elles
sont fort utiles pour montrer la morphologie du volume et la position des différentes
parties de la pièce par rapport à son axe.
Coupes et sections peuvent être faites dans n'importe quel plan à condition qu'il
soit parfaitement repéré. La plupart du temps, on choisit des plans verticaux ou
horizontaux par rapport à l'axe d'orientation de la pièce. Les sections obliques sont plus
difficilement lisibles à l'œil habitué aux références horizontales ou verticales (axe vertical
du corps humain, axe horizontal de la ligne d'horizon).
a b c
115
Fig. 45 L e s é t a p e s d e la réalisation d ' u n dessin. 1 : c r o q u i s , c h o i x des v u e s et o r i e n t a t i o n s des
e n l è v e m e n t s . 2 : d e s s i n au c r a y o n , r é a l i s a t i o n d e s c o n t o u r s et des n e r v u r e s . 3 : d e s s i n à
l'encre avec des hachures valorisantes.
116
4. U n e t e c h n i q u e g r a p h i q u e
4.1. L e croqui s
Le croquis est en fait une méthode d'observation qui aide à faire le choix des
vues suffisantes pour la description de l'objet (fig. 45 : 1). Il est réalisé au jugé, à main
libre et respecte autant que possible les proportions. A l'aide de flèches, on indique le
sens et l'orientation des négatifs et positifs issus de la taille, visibles à la surface de
l'objet. La flèche est agrémentée d'un point lorsque le bulbe ou le contre-bulbe est
présent.
117
12
F i g . 4 6 — R é a l i s a t i o n d u c o n t o u r et d e s n e r v u r e s . 1 : p r o j e c t i o n o r t h o g o n a l e d e s p o i n t s du c o n t o u r
d e l ' o b j e t . 2 : d e s s i n du contour. 3 : d e s s i n d e s n e r v u r e s .
Prise des m e s u r e s sur l ' o b j e t . 4 : r e p o r t des m e s u r e s des n e r v u r e s sur papier, a : r e p o r t
au c o m p a s d ' u n point, b : r e p o r t des p o i n t s c a r a c t é r i s t i q u e s , c : d e s s i n des p r i n c i p a l e s
n e r v u r e s , d : d e s s i n des r e t o u c h e s .
118
La mise en place des ombres
On ne dessine que l'ombre propre, c'est-à-dire celle qui se trouve sur l'objet
lui-même.
Elle exprime le volume et elle est réalisée au crayon, en hachures légères ou
aplat de gris.
Conventionnellement, la lumière éclairant un objet se fait par le nord-ouest,
c'est-à-dire par des rayons parallèles suivant une inclinaison à 45°, de haut en bas, de
gauche à droite. On peut simuler cet éclairage à l'aide d'une lampe d'architecte mise
en place convenablement au-dessus de la face de l'objet à dessiner.
Dans le tracé des ombres, il faut rechercher la séparatrice, c'est-à-dire la ligne
qui sépare la lumière et les ombres. Pour cela, observer l'objet en fermant un œil
complètement et l'autre à moitié. Les détails ne se distinguent plus : on ne voit plus
que les grandes masses. Où est la tache la plus claire et la plus foncée? Quelle est la
progression des valeurs intermédiaires entre le clair et le foncé?
Les valeurs du clair-obscur se répartissent en quatre catégories :
- les valeurs de lumière, parties directement touchées par la lumière. Si la surface
est lisse, la lumière s'y reflète et y rayonne. Les zones d'ombre diffusent toujours
légèrement sur la lumière. On traite l'ombre en réservant les clairs plus étendus qu'ils
ne paraissent pour obtenir le relief souhaité ;
- les valeurs de pénombre, parties encore éclairées directement, mais avec moins
d'intensité;
- les valeurs d'ombre, parties que la lumière n'atteint pas directement;
- les valeurs de reflets, parties dans l'ombre, mais qui reçoivent indirectement
un peu de lumière.
On respecte ces valeurs dans le traitement à l'encre.
119
F i g . 47 — F e u i l l e de laurier i n a c h e v é e . S o l u t r é e n , silex, P e c h de la B o i s s i e r e , D o r d o g n e (Smith,
1 9 6 6 b : fig. 3 9 , 7 ) .
120
- dans les zones de lumière, les hachures sont peu fréquentes, fines et courtes
engageant environ un tiers de la surface de chaque enlèvement;
- dans les zones de pénombre, les hachures sont fréquentes, épaisses et de
longueur moyenne, engageant environ la moitié de la surface de chaque enlèvement;
- dans les zones d'ombre, les hachures sont très fréquentes, très grasses et
longues, engageant environ les deux tiers de la surface de chaque enlèvement;
- dans les zones de reflets, les hachures sont interrompues brutalement pour
exprimer une zone de lumière dans une zone d'ombre.
5. M a t i è r e s e t s u r f a c e s
121
F i g . 48 — E x e m p l e s d e t r a i t e m e n t g r a p h i q u e des m a t i è r e s p r e m i è r e s . 1 : silex. 2 : j a s p e . 3 : q u a r t z i t e
à g r a i n fin. 4 : g r è s . 5 : r h y o l i t e . 6 : b a s a l t e . 7 : o b s i d i e n n e . 8 : q u a r t z i t e à g r o s g r a i n .
9 : q u a r t z . 10 : calcaire.
122
3 i
1
,
1 1 1 1
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' 'g
4
01 2
123
124
Fig. 50 — Grand racloir convexe moustérien sur éclat de gel, silex, La Combette, Vaucluse (Brugal et al, 1994).
Les surfaces naturelles
Les surfaces planes d'origine naturelle sont représentées par des traits rectilignes
pleins interrompus courts en lignes plus ou moins serrées et parallèles.
Les encroûtements
Ils sont dessinés de manière figurative mais légèrement simplifiée.
Les fossiles, les géodes, les fissures
Tous ces éléments inhérents à la matière même, sont représentés de manière
figurative en excluant les détails superflus. Ils indiquent la nature ou l'origine de la
roche utilisée.
5.3. Altération s
F i g . 5 1 — F r a g m e n t p r o x i m a l d e l a m e c a n a n é e n n e a v e c traces de lustre ( t r a m e et l i g n e d e c e r c l e s )
et de b i t u m e (petits aplats n o i r s ) , silex, K u t a n , Iraq ( A n d e r s o n , I n i z a n , 1 9 9 4 : fig. 3).
125
5.4. Ajout s
Les études sur les ajouts (ocre, bitume, etc.) étant relativement récentes, il n'existe
pas encore de conventions établies pour leur représentation. Ils sont dessinés de manière
figurative, ou tramés (fig. 51). L'emploi de la couleur est souhaitable dans le cas des
pièces ocrées.
6. S y m b o l e s
Bien que les vues multiples permettent la description complète d'un objet, des
signes conventionnels viennent s'ajouter au dessin figuratif afin d'en faciliter le lecture.
Ils précisent et mettent en valeur des informations technologiques indispensables à la
compréhension de la fabrication et de la fonction de l'objet. Dans certains cas, les
symboles permettent de ne pas dessiner une des vues descriptives. C'est, par exemple,
le cas pour un grattoir dont on ne dessine pas la face inférieure, non retouchée, mais
dont on indique la direction de l'axe de débitage par un symbole, s'il n'est pas confondu
avec l'axe morphologique.
Certains symboles ont été consacrés par l'usage et nous présentons les plus
communément utilisés. Si les symboles liés à la taille sont reconnus, il n'existe aucune
convention établie pour la symbolisation des traces d'utilisation. La jeunesse de la
tracéologie explique ce manque d'homogénéité quant aux modes de symbolisation de la
fonction. Un travail de codification devrait être entrepris en collaboration entre
dessinateurs, tracéologues mais aussi photographes, car c'est un moyen de communication
essentiel à la tracéologie.
• Présence du talon.
Il peut être confondu avec la liaison entre deux vues ou la mention "obsidienne". 11 n'indique
ni le sens, ni la direction du débitage.
126
Les symboles suivants sont conseillés :
Cassure
Accident Sire t
1 : sans talo n
2 : avec talo n ou demi-talo n
Coup d e buri n
1 : san s contre-bulb e
2 : ave c contre-bulb e
Lustre
Objet e n obsidienn e
coup de burin antérieur
retouche accidentell e
moderne
raccord
section
liaison entre deu x vue s
d'un mêm e obje t
cortex
émoussé, abrasio n
cassure
direction d e débitag e
talon absen t
F i g . 5 2 — Illustration d e s p r i n c i p a u x s y m b o l e s .
128
• Les cassures (fig. 51 et 52)
L'emploi du terme cassure ne présume pas des causes de rupture, qu'elle soit
intentionnelle ou non.
Les cassures simples sont repérées par deux tirets courts et parallèles de part et
d'autre de la zone cassée. Sauf exception, on ne dessine pas de vue particulière pour
représenter les cassures. Cependant, si la cassure est visible sur la vue de la face
supérieure ou inférieure, elle est alors ombrée et hachurée comme le reste du dessin.
Certains objets présentent des cassures ou des retouches d'origine récente,
conventionnellement, elles sont laissées en blanc sur le dessin. Toute surface non encrée
est considérée de facture moderne. On note alors l'importance de bien traiter au trait
(point, hachure, tiretés) la totalité de la surface des dessins.
L'émoussé résulte d'une action qui a altéré un bord coupant en le rendant moins
aigu. L'abrasion résulte de l'usure d'un bord, d'une surface par frottement.
Ces deux usures sont symbolisées par une série de points alignés dessinés à la
périphérie du dessin de l'objet. La longueur et la position de la ligne de points indiquent
les zones altérées. La grosseur variable des points montre empiriquement l'intensité de
l'usure.
C'est l'aspect brillant d'une surface résultant d'une action de frottement. Il est
symbolisé par l'application d'une trame légère à points sur toutes les surfaces où il est
observable, face supérieure et face inférieure. Parfois, une ligne de petits cercles réguliers
ou de points réguliers vient compléter ce symbole tramé. Elle est réalisée à la périphérie
des faces supérieure ou inférieure tout le long de la zone lustrée.
129
Estimer
Comment estimer la qualité d'un dessin publié afin de l'interpréter correctement?
Un dessin flatteur à l'œil est agréable mais pas forcément porteur des informations
attendues. Nous proposons six critères indispensables pour une bonne estimation de la
représentation graphique.
1. E c h e l l e
Tout dessin doit comporter obligatoirement une échelle chiffrée. Par souci
d'homogénéité et de lisibilité, il est préférable d'opter pour une échelle identique pour
toutes les planches d'un même article. Face à des contraintes de composition, les dessins
présentés à des dimensions différentes sur une même planche devront comporter leurs
échelles respectives.
S'il n ' y a pas d'échelle, il existe souvent une mention GN (Grandeur Nature)
ou une indication de réduction (réduit de moitié, d'un tiers, 2/3 GN, etc.) dans la légende.
Ce procédé est à proscrire. En effet, les dessins peuvent avoir subi des réductions
indépendantes de la légende qui n ' a alors plus de sens. Certains dessins repris et publiés
ont subi plusieurs transformations et les indications d'échelles deviennent fantaisistes.
2. O r i e n t a t i o n
Les conventions d'orientation sont-elles respectées?
3. Vue s descriptive s
Le rabattement est-il à la française ou à l'américaine? Les vues descriptives
sont-elles cohérentes? S'il n'y a qu'une vue, c'est souvent la vue principale.
S'il y a plusieurs vues, les vues de face, de dos et les profils ont-ils la même
longueur? Sinon, on peut craindre que les vues n'aient pas été réalisées en projection
orthogonale et que les dessins soient alors peu précis.
4. E n l è v e m e n t s
Peut-on retrouver la chronologie des enlèvements ? Il faut observer les hachures
valorisantes. Montrent-elles des contre-bulbes? Si non, est-ce possible technologiquement?
Si oui, sont-ils cohérents par rapport aux autres enlèvements?
Observer aussi les enlèvements. Les lancettes sont-elles représentées? Peut-on
comprendre l'enchaînement des enlèvements entre eux sur toutes les faces de l'objet?
Peut-on réaliser un schéma diacritique à partir des dessins?
5. S y m b o l e s
Les symboles utilisés sont-ils explicites et judicieux?
6. G r a p h i s m e
Quel est l'aspect des contours? Sont-ils m o u s ? Comportent-ils quelques angles
ou pas du tout? La délinéation semble-t-elle précise (petites concavités et convexités)
ou grossière? Si elle semble grossière, les contours ont sans doute été réalisés rapidement,
d'un coup de crayon circulaire. Cette imprécision initiale entraîne un dessin final
incorrect.
Les objets ont-ils du relief? Observer l'épaisseur des objets à l'aide des profils
ou des sections, puis comparer avec le relief de la vue principale. Les dessins
manquent-ils de relief? En ont-ils trop? On peut ainsi estimer le degré de réalisme et
de soin dans le rendu de la morphologie des objets.
130
Schématiser
1. R e p r é s e n t a t i o n s c h é m a t i q u e d ' u n o b j e t
Elaboré par M. Dauvois (1976), le schéma diacritique est un dessin schématique
de l'objet. Il permet, avec un minimum de moyens graphiques, de montrer l'enchaînement
des derniers gestes ayant conduit à sa fabrication (fig. 53).
C'est un dessin au trait qui ne reproduit que le contour et les nervures, et ne
comporte ni hachures, ni relief. Il est réalisé grandeur nature, généralement en une seule
vue. Cette dernière est effectuée avec les mêmes techniques de projections orthogonales
que pour le dessin "classique". C'est le plus souvent la vue de la face A ou de la face
D. La direction, le sens et la chronologie des enlèvements sont indiqués par des flèches
numérotées. La présence des bulbes ou des contre-bulbes est notée par un point apposé
à la base des flèches.
131
F i g . 54 — R e p r é s e n t a t i o n s c h é m a t i q u e d ' u n e c h a î n e o p é r a t o i r e . 1 à 5 : o b t e n t i o n d ' é c l a t s é p a i s et
larges p a r l ' e x p l o i t a t i o n du b l o c de m a t i è r e p r e m i è r e suivant d e s p l a n s d e d é b i t a g e
a l t e r n a t i v e m e n t sécants et s u b p a r a l l è l e s . 6 : n u c l é u s r é s i d u e l .
132
Chapitre 8
Lexique terminologiqu e
ABRUPT(E). Terme d'inclinaison des AJOUT. Nous entendons par ajout, toute
enlèvements (fig. 66 : 1). matière décelable ayant été mise en plus
sur l'outil, intentionnellement ou non.
ACCIDENT D E TAILLE . Phénomène Les ajouts sont d'excellents indicateurs
imprévu, non intentionnel, survenant au d'emmanchement. Ils peuvent être
108 Les mots en caractère gras renvoient à 110 Ainsi un burin sur dos de lame à bord abattu
d'autres termes du lexique. peut être facilement transformé en burin dièdre sur
109 Tixier, 1972. lame à bord abattu.
133
F i g . 55 — E x e m p l e s d ' a f f û t a g e de b u r i n s s i m p l e s . 1 : burin à un seul p a n , p a s d ' a f f û t a g e visible.
2 : affûtage p a r c o u p s de b u r i n s successifs au m ê m e point. 3 : affûtage par e n l è v e m e n t s
p a r a l l è l e s au m ê m e point. 4 : affûtage sur les d e u x p a n s d ' u n b u r i n d i è d r e . 5 : affûtage
p a r t r o n c a t u r e et n o u v e l e n l è v e m e n t p a r c o u p d e b u r i n sur le b o r d o p p o s é .
minéraux (bitume (fig. 51), ocre, etc.) ou émoussée, corticale, etc.) renseigneront
végétaux (bois, gomme, etc.). sur les procédé s technique s et les
techniques et méthodes de débitage.
ALTERNANT(E). Terme de positio n
(fig. 7 4 : 4). Qualifie des enlèvements ANGLE D'ÉCLATEMENT . Angle que forme
partant alternativement de l'une puis de le talon avec la face inférieure (fig. 5) et
l'autre face sur le même bord d'une mesures que l'on en prend. Comme pour
pièce . 111
l'expression précédente, l'examen de la
morphologie de cette partie (présence
ALTERNE. Terme de positio n (fig. 74 : 3). d'un cône incipient, d'une lèvre...)
Les enlèvements sont appelés alternes renseigneront sur les techniques de
quand ils partent d'une face pour un bord, débitage.
112
de l'autre face pour l'autre b o r d .
ARÊTE. Terme général de morphologie
ANGLE D E CHASSE .
Expression qui qui désigne l'intersection de plusieurs
désigne conventionnellement l'angle que surfaces formant des angles dièdres. On
forme le talon avec la face supérieure parlera de l'arête d'un biface, d'une
(fig. 5) et les mesures que l'on en prend. crête...
L'acuité de cet angle, et surtout la
morphologie et l'état de surface de cette ARRACHEMENT. Terme trop général
partie d'un éclat (préparée ou non, auquel on substitue les expressions :
fracture en lancette, glacis de lancettes
(voir lancette) .
134
ne Test pas !). Ce terme n'explique rien racloirs convergents déjetés (fig. 41 : 4),
et doit être rejeté. Mieux vaut le "pointes pseudo-Levallois" par exemple.
remplacer par une description ou des
qualificatifs adéquats : maladroit,
irrégulier, grossier, inachevé, etc.
B
AVIVAGE. Voir ravivage .
V\
135
BIFACIAL(E). Terme de position . Des récentes de la préhistoire;
enlèvements bifaciaux (on dit aussi - à préparer une surface en vue d'un
"bifaces") intéressent, par définition, les polissage ;
deux faces d'un objet. Les deux séries - etc.
d'enlèvements doivent, en tout cas, être
situées dans la même partie de l'objet, BRISURE. Synonyme de cassure ,
partant du même bord (fig. 74 : 5). fracture. Voir ces mots, que nous lui
préférons.
BORD. Ligne qui délimite le contour d'un
objet. Peut s'appliquer aussi bien aux BRUT(E). S'emploie seul pour toute
produits de débitage, retouchés ou non matière première "qui est à l'état naturel,
(bords d'une lame, d'un éclat), q u ' à des n'a pas encore été façonné(e) ou
118
outils sur support naturel. Dans le cas élaboré(e) par l ' h o m m e " .
d'un produit de débitage (fig. 5), les bords
ne comprennent pas le talon, ce dernier B R U T ( E ) D E D É B I T A G E . Par analogie avec
136
12 3 4 5 6 7
10
137
burin sera donc formée par la rencontre C A S S U R E . Terme général, ne présumant
d'au moins un pan de burin avec toute pas des causes de la rupture, qu'elles
surface apte à servir de plan de frappe (ou soient intentionnelles ou non (voir
de pression) pour le "coup du burin" brisure, fracture) .
(fig. 57) :
CHALEUR (TRAITEMEN T PA RL A
- surface lisse ou bord bru t d e débitag e :
C H A L E U R ) . L'aptitude à la taille (débitage
cortex, surface brut e d e débitage ,
cassure, etc. ; et retouche) de certaines roches siliceuses
- surfaces obtenues par retouch e : peut être améliorée par un traitement
troncature, bor d retouché , "dos " (bor d thermique préalable, surtout pour la
abattu), coche , etc.; pression (fig. 1 : 7 et fig. 59), Les foyers
- surfaces obtenues par techniques d'invention sont certainement multiples et
spéciales : fracture intentionnelle , coch e semblent correspondre à l'émergence de
clactonienne, piquant-trièdre , autre(s) la retouche et du débitage par pression il
pan(s) de burin. Dans ce dernier cas, le y a 15 à 2 0 0 0 0 ans (p. 24).
premier des deux pans (nombre
CHAPEAU D E GENDARME . Expression
minimum) de ces burins (dièdres) peut
réservée à une forme de talo n facetté
être obtenu soit en partant d'un bord brut
(fig. 79 : 5).
de débitage, soit d'un bord préparé par
retouche plus ou moins abrupte CHASSE-LAME. Voir punc h (on dit aussi
(troncature ou non), le deuxième "coup du ciseau).
burin" enlevant le bord préparé (méthode
qui semble plus sûre). Un burin sur
retouche latérale ou sur troncature très
inclinée peut donc n'être qu'un premier
état d'un burin destiné à être ensuite
affûté.
Toutes les classifications sont possibles,
selon que l'on prend comme base : les
combinaisons de surfaces, les positions
par rapport à l'axe morphologique du
support, à son axe de débitage, à la
multiplicité, etc. (fig. 58).
c
CANNELÉ. Terme qui se rapporte
uniquement aux nucléus débités par
pression (fig. 31). Le parallélisme et la
régularité des nervures évoquent en effet
121
les "cannelures" d'une colonne a n t i q u e .
C A R È N E ( C A R É N A G E ) . Terme emprunté à
l'architecture de marine. Désigne la
courbure convexe des surfaces de
débitage d'un nucléus à lames dans la
direction du débitage (dans un plan
sagittal). N ' e s t vraiment marquée que sur
les nucléus à un seul plan de frappe
1 2 2
(fig. 2 9 : 1) et (fig. 61 : 5 ) .
F i g . 59 — L a m e de silex chauffée puis
r e t o u c h é e par p r e s s i o n . N o t e r la
brillance des trois enlèvements
121 Tixier, 1963 : 43. parallèles de r e t o u c h e p a r p r e s s i o n
122 Terme proposé par D. Cahen (1984). ( P h o t o J. Tixier).
138
7
139
C H U T E D E B U R I N . Partie d'un support qui Chutes outrepassées
en a été détaché par la technique du "coup Un accident fréquent est celui de
de burin" (voir burin) . Brute de taille, elle l'outrepassage des chutes qui, au lieu de
présentera donc toutes les caractéristiques se terminer sur le bord le long duquel
d'un éclat au sens large (fig. 60). elles ont été tirées, ont emporté toute
Il a été longtemps convenu d'appeler cet extrémité de l'outil en allant recouper le
objet "lamelle de coup de burin". En 1954 bord opposé (voir outrepassé ) (fig. 60 : 4,
E.-G. Gobert fit remarquer que ce ne sont 5).
pas toujours des lamelles. "Elles n'ont
pas les deux tranchants des lamelles" .
123
Chutes réfléchies
L'expression "chute de burin", ou Accident contraire du précédent, où la
simplement "chute", désignera donc les chute se trouve raccourcie par un brusque
fragments détachés des burins lors de leur rebroussement et laisse sur le burin une
fabrication ou de leur affûtage. sorte de "crochet" caractéristique. Voir
L'idée de répétition contenue dans le réfléchi (fig. 60 : 6).
terme "recoupe", proposé par E.-G.
124
G o b e r t , a incité à restreindre le sens de Chutes torses
ce mot aux seules chutes provenant de Elles proviennent d'un plan de fracture
l'affûtage, donc aux fragments qui ont été hélicoïdal, non intentionnel, lors de leur
détachés, sur le même bord, détachement (fig. 60 : 7).
postérieurement au premier coup de L'observation attentive des chutes
burin. renseignera sur les techniques et
méthodes d'obtention, d'affûtage et de
Chutes premières transformation des burins dans tel ou tel
La chute du premier coup de burin aura ensemble industriel.
en principe une section triangulaire quand
elle aura emporté une portion de tranchant CINTRAGE. Courbure convexe des
brut. surfaces de débitage d'un nucléus à lames
Quand le bord du support aura été perpendiculairement à la direction du
préparé, sa section sera trapézoïdale. débitage (dans un plan transversal)
1 2 5
Cette méthode permet, en régularisant le (fig. 61 : 6 ) .
bord, de faire "filer" plus loin l'enlèvement.
Dans ce cas les enlèvements de cette C I S E A U . Ce terme est ambigu car il
140
C Ô N E . S'utilise pour désigner le relief qui, COUVRANT(E). Terme caractérisant
dans certains cas, unit le talon au bulbe . l'étendue des enlèvements (fig. 64 : 4).
Ce terme est réellement approprié dans le
C R A N . Terme de délinéatio n d'un bord.
128
cas d'un "cône i n c i p i e n t " : fissure qui
se développe suivant un cône de Ligne régulière d'enlèvements qui entaille
révolution à partir de la surface d'une brusquement un bord et se prolonge
matière première quand la percussion (au obligatoirement jusqu'à une de ses
percuteur dur ou tendre) n'est pas suivie extrémités (fig. 62 : 7).
d'un enlèvement.
CRÊTE. Terme qui s'applique à la mise
CONTINU(E). T e c h n o l o g i q u e m e n t , s'op- - ou la remise - en forme d'un nucléus en
129
pose à "discontinue" . Quand ce dernier vue de débitage de lames (ou de
terme ne sera pas employé, la continuité lamelles). Il s'agit de créer, par
des enlèvements sera alors simplement enlèvements le plus souvent bifaciaux,
sous-entendue, car l'expression "re- une arête , qui sera alors limitée par deux
touches continues" a été dotée d'un sens séries de contre-bulbes (fig. 61 : 1). Cette
bien particulier, qui a trait à la typolo- arête permettra de faire "filer", en la
130
gie . guidant, une première lame : l a lam e à
crête, ou crête d'entame, qui aura
C O N T R E - B U L B E . Empreinte en creux (ou forcément une section triangulaire, les
négatif) du bulb e d'un éclat (fig. 20). deux versants de la face supérieure de
cette lame étant la partie ôtée de la crête
(fig. 61 : 2).
C O R N I C H E . Partie saillante qui couronne
un nucléus. Correspond au surplomb du Il peut arriver que la morphologie de la
plan d e frapp e ou de pressio n au-dessus matière première brute ne nécessite
des contre-bulbe s (fig. 20). Son abrasio n aucune préparation ; on parlera alors de
facilite grandement le débitage surtout "crête naturelle". Il peut arriver aussi que
dans le cas de percussion directe au la préparation d'une crête ne nécessite des
percuteur tendre. Elle n'est pas enlèvements que sur un seul versan t de
indispensable dans le cas de percussion la future crête, soit que la forme de la
au percuteur dur ou de débitage par matière brute s'y prête, soit, comme il
pression. La présence ou l'absence peut arriver dans le cas d'une remise en
d'abrasion peut donc constituer un forme en cours de débitage, que les
indicateur de technique de débitage et/ou enlèvements de préparation aient été faits
d'un procédé technique. en prenant un négatif de lame comme
plan de frappe (fig. 61 : 5). On aura alors
une lame à crête dont un des versants sera
CORTEX. Altération plus ou moins
lisse (fig. 61 : 6a, 6b).
profonde de la partie externe d'un bloc
Une crête peut aussi être une simple
de matière première brute, qui correspond
participation à la mise en forme d'un
à la "patine" des géologues. Le terme
nucléus, sans être destinée à guider une
patine a pour les préhistoriens un sens
lame à crête :
différent et le terme néocortex (p. 93)
- c'est le cas des nucléus levai]ois à
tend à s'employer.
lames ou des "livres de beurre" ;
- au Paléolithique supérieur tout
C O R T I C A L ( E ) . Désigne la présence de particulièrement, il arrive qu'une seule
cortex. Suivant son étendue et sa des deux (ou des trois) crêtes de mise en
localisation, on parlera de réserve forme d'un nucléus soit destinée à guider
corticale, de base ou de talon cortical, de la première lame (crête d'entame), la ou
face entièrement corticale. les crêtes opposées ayant seulement pour
effet d'équilibrer précisément la
morphologie du nucléus, pour faciliter
une bonne prise en mains, ou, pourquoi
128 Breuil, 1932.
pas dans certain cas, pour permettre une
129 Pour Laplace (1964), s'oppose à denticulé.
130 Sonne ville-Bordes, Perret 1956; Tixier, 1963.
meilleure immobilisation du nucléus.
141
a 2 b
a 3b
1
142
CROISÉE. 1. Le premier sens de ce terme Ces cinq termes généraux peuvent, en se
combine obligatoirement une notion de combinant, donner des délinéations
p o s i t i o n , car les e n l è v e m e n t s partent particulières exprimées en un seul mot
des deux faces (fig. 7 4 : 6), et (fig. 62) :
d'inclinaison, car ils forment un angle • coch e o u encoch e
approximativement droit avec chacune • denticul é
d'elles (fig. 66 : 2). Une des techniques • cra n
• épaulemen t
131
d'obtention peut être sur e n c l u m e .
2. Dans un deuxième sens, ce mot est • musea u
employé pour désigner les directions • languett e
orthogonales d'enlèvements de lames ou • pédoncul e
de lamelles sur des nucléus à deux, trois • soi e
ou quatre plans de frappe (fig. 29 : 3). • etc .
143
11 1 21 31 41 5
144
0 1 cm
3
Fig. 63 — Fragments proximaux de lamelles en obsidienne débitées par pression, présentant un
é m o u s s é a n t é r i e u r au d é b i t a g e et p l u s (2, 3) o u m o i n s (1) a c c e n t u é sur la face s u p é r i e u r e ,
O b e i d , Tell el O u e i l i , Irak.
préhispanique d'Amérique centrale, mais - on pose un éclat (une lame, une lamelle)
aussi en Orient et en Extrême-Orient pour le retoucher en lui frappant dessus
(méthodes Yubetsu et Shirataki au Japon, à l'aide d'un percuteur manuel mobile.
etc.). Cette action a pour but d'éviter le Retouche "sur enclume" : voir croisé .
glissement de l'outil à tailler sur les
roches vitreuses. ENCOCHE. Voir coche .
145
ÉPAULEMENT. Terme de délinéatio n qui
désigne une ligne d'enlèvements
régulièrement courbe, dont la concavité
dégage une saillie. Un épaulement relève
en réalité de la même définition qu'un
cran, mais est conventionnellement
réservé "au dégagement de Vextrémité
active" 136
(fig. 62 : 8).
12
ÉPERON (EN ) . Terme réservé à une
morphologie de talo n facett é (fig. 79 : 8).
E S Q U I L L E M E N T D ' U N B U L B E . Néologisme
issu du terme "esquilleux" qui se dit de
la cassure d'un minerai quand la surface
de ses fragments présente des petites
écailles. Ce type de stigmate peut être
observé sur un bulbe ou, en négatif, sur 34
un contre-bulbe. Il correspond à la
formation "d'éclats secondaires" 131
ou
F i g . 64 — E t e n d u e d e s e n l è v e m e n t s . 1 : c o u r t e .
parasites qui se produisent en même 2 : longue. 3 : envahissante. 4 :
temps que le détachement de l'éclat couvrante.
(fig. 5).
146
F i g . 65 — F l û t a g e : e x p é r i e n c e de taille. P i è c e é b a u c h é e p a r G. T i t m u s ( p e r c u s s i o n ) , p r é f o r m é e p a r
D . E . C r a b t r e e ( p r e s s i o n ) , flûtée p a r J. T i x i e r ( p e r c u s s i o n i n d i r e c t e ) . A droite, le d é c h e t
c a r a c t é r i s t i q u e du flûtage (channel flake) c a s s é à la p e r c u s s i o n m ê m e , silex du T e x a s ,
U . S . A . ( P h o t o J. T i x i e r ) .
transformer un support, quel que soit son FRACTURE. C'est ce terme qui, associé à
origine, en outil. "intentionnel" ou "volontaire", sera
employé chaque fois que ce fait pourra
FLÛTÉ(E). Se dit d'une pièce bifaciale être décelé pour une "rupture fragile".
d'où a été enlevé, sur tout ou partie de
sa longueur, un éclat allongé ("channel FRAGMENT. "Partie d'une chose qui a été
flake") afin d'amincir, sans en atteindre cassée, brisée" . 141
Un fragment est
les bords, l'une ou les deux f a c e s . Le 138
identifiable et peut se rapporter à une
"flûtage" peut s'obtenir par percussion catégorie d'objet. Ce terme ne doit donc
directe ou indirecte (fig. 65) ou par pas être employé seul. On dira : fragment
pression. Cette méthode n'est pas connue de lame, d'éclat, de biface, de tel ou tel
139
dans l'Ancien M o n d e . outil, etc. Et puisque le débitage consiste
à fragmenter intentionnellement un bloc
FRACTIONNEMENT. "Action de réduire de matière première, (qui devient
en partie" . 140
Certaines causes nucleus), tout éclat est "fragment de
naturelles (gel, ressac.) peuvent nucleus". Cette dernière expression ne
provoquer le fractionnement des roches. devra donc être employée que dans le cas
Par l'expression "fractionnement d'un nucleus cassé par une action
intentionnel", nous entendons tous les naturelle (diaclase, gel, feu, etc.).
modes connus et inconnus utilisés pour
réduire en partie la matière première (voir FRONT D E FRACTURE . La fracture de la
taille) comme la percussion, la pression, matière première est soumise a des lois
le feu, la flexion, le sciage, etc. appartenant à la physique des solides,
147
impliquant le développement, à partir
d'un point d'impact ou d'une flexion,
d'une ligne ou front de fracture. Son
importance est liée à l'observation des
stigmates caractéristiques (ondulations ,
lancettes...) qu'il laisse sur la face
inférieure d'un éclat ou sur un négatif
d'enlèvement.
34
148
J
LAME À C R Ê T E . Voir crête .
144 C'est pour cette raison que les éclats 147 Dauvois, 1976.
Kombewa ont parfois été appelés éclats "Janus". 148 Gobert, 1950 : 23.
145 Bordes, 1961 : 6. 149 Bordes, 1970.
146 Tixier, 1963 : 36-39, et voir p. 73.
149
1 2 3
F i g . 67 — L o c a l i s a t i o n d e s e n l è v e m e n t s , q u e l q u e s e x e m p l e s . 1 : d i s t a l e d r o i t e . 2 : p r o x i m a l e d r o i t e
et m é s i a l e g a u c h e . 3 : distale d r o i t e et p r o x i m a l e g a u c h e . 4 et 5 : b a s a l e .
observable sur un éclat. "Au niveau du les termes proximal , distal , mésia l (ou
bulbe, la rencontre de la fracture avec les central) ;
surfaces du plan de frappe du nucléus se
fait suivant une sorte de lèvre, en 2. tout autre support (produit de débitage
contre-courbe" 150
(fig. 79 : 8, profil). non orientable conventionnellement, ga-
Cette morphologie est caractéristique des let, plaquette...) s'oriente arbitrairement
éclats obtenus au percuteur tendre. selon des critères divers. Les localisa-
tions, et leur dénomination, dépendent
alors de chaque orientation.
LINÉAIRE. Terme réservé à une morpho-
Dans tous les cas les termes "droit" et
logie particulière de talo n (fig. 79 : 9).
"gauche" seront appliqués en fonction
d'une face.
LISSE.Terme descriptif plus particulière-
ment réservé au talo n (fig. 79 : 2). L U S T R E . Etat de surface caractérisé par un
brillant. Ce lustre peut avoir une origine
L O C A L I S A T I O N . Caractère désignant la
naturelle (lustre artésien, éolien, de
place occupée, sur une pièce, par les en- frottement des pièces dans un tiroir, dû
aux vibrations de la circulation, etc.) ou
lèvements en fonction d'une orientatio n
artificielle, d'usage, le plus connu étant
(fig. 67).
le lustre dû aux végétaux.
Deux possibilités :
M
1. le support est un produit de débitage,
donc à orientation conventionnelle
unique, seul cas qui permet d'employer
MÉSIAL. Terme de localisation . Il désigne
une partie d'un support. On dit aussi
150 Dauvois, 1976 : 168. "central(e)" (fig. 5).
150
MÉTHODE. "Ensemble de démarches rai-
sonnées, suivies, pour parvenir à un
but" .
151
La méthode suivie pour obtenir
un outil préhistorique est donc l'agence-
ment, suivant une marche raisonnée, d'un
certain nombre de gestes exécutés chacun
grâce à une technique.
MICROBURIN. Microburin distai : partie
distale détachée d'un éclat, d'une lame ou
d'une lamelle par la technique du "coup
de microburin".
Microburin proximal : partie proximale
détachée d'un éclat, d'une lame ou d'une
lamelle par la technique du "coup de
microburin".
Microburin double : partie centrale d'une
lame ou d'une lamelle présentant à
12
chaque extrémité les caractéristiques du
microburin (fig. 33).
les mêmes caractères, mais nettement chevron), "ondulées" , etc. (fig. 69) ;
plus accentués, allant jusqu'à former des - sub-parallèle s : se dit d'une série
153
"marches d ' e s c a l i e r " . Cela implique un d'enlèvements séparés par des nervures
support relativement épais; approximativement parallèles.
151 Dictionnaire Petit Robert, édition 1989. 154 Ce sont les "ripple-flakes " des auteurs
152 Bordes, 1961 : 8. anglo-saxons, qui se rapportent aux couteaux
153 ibid. prédynastiques égyptiens.
151
MUSEAU. Terme de délinéatio n qui NÉGATIF D'ENLÈVEMENT . Par définition,
désigne une saillie dégagée par deux surface complémentaire d'un enlèvement
épaulements (fig. 62 : 9). issu de la fracture de la matière première.
Les négatifs d'enlèvements sont donc les
O N D U L A T I O N S . Vagues concentriques de
longueur et d'amplitude variables, se
développant à partir du point d'impact ou
de flexion, provoquées par la propagation
du front de fracture et souvent lisibles sur
la face inférieure des éclats (leurs
empreintes peuvent aussi se lire sur les
négatifs d'enlèvements) (fig. 5). En
l'absence de la partie talon-bulbe, elles
indiqueront la direction de taille.
Remarques. Il arrive que dans une matière
première très homogène, non vitreuse, les
ondulations ne soient pas visibles. De
même, l'hétérogénéité de la matière
Fig. 69 — E x e m p l e expérimental de retouche première, en déformant les ondulations,
couvrante parallèle oblique. A empêche parfois de définir cette direction.
g a u c h e : o b s i d i e n n e , J. Tixier. A
Dans tous les cas, les lancette s resteront
droite : silex chauffé du
Grand-Pressigny, D.E. Crabtree. les éléments les plus pertinents pour
(Atelier photo C.N.R.S., M e u d o n ) . l'orientation des produits de débitage.
152
5
F i g . 7 0 — E x e m p l e s s c h é m a t i q u e s d e l a m e s et éclats o u t r e p a s s é s . 1 : sur u n n u c l é u s à e x t r é m i t é
c o r t i c a l e . 2 : sur u n n u c l é u s p y r a m i d a l débité p a r p r e s s i o n . 3 : sur u n n u c l é u s à d e u x
p l a n s de frappe o p p o s é s . 4 : sur u n e p i è c e bifaciale foliacée. 5 : d ' u n e c h u t e d e b u r i n . 6 :
d ' u n éclat L e v a l l o i s préférentiel, d a n s sa p a r t i e distale.
153
O R I E N T A T I O N . L'orientation des objets - sur un nucléus Levallois, une partie de
lithiques taillés est uniquement la préparation opposée au plan de frappe
conventionnelle. Elle peut être différente, de l'éclat débité;
qu'il s'agisse de les étudier ou de les - l'extrémité d'un burin opposée à celle
dessiner (voir ax e d e débitage , ax e qui a reçu le coup de burin;
morphologique, localisation ) (fig. 41). - une partie du bord opposé sur une pièce
bifaciale ;
OUTIL. Parmi les pierres taillées, il est sûr - etc.
155
que certaines ont été des o u t i l s ou des
éléments d'outils, d'autres des armes ou Qu'il s'agisse d'un accident de taille ou
des éléments d'armes. Nous employons le d'une action intentionnelle (comme dans
mot "outils" pour désigner, comme il est le cas des éclats débordants), les enlève-
d'usage, l'ensemble des armes et outils, ments outrepassés renseignent toujours
d'abord par souci de simplification, sur les techniques et méthodes employées.
ensuite à cause de l'impossibilité où nous Quiconque a procédé à des expériences de
sommes, dans la plupart des cas, de taille s'en est tôt ou tard aperçu.
prouver qu'il s'agit d'une arme ou d'un
outil. Nous étendons donc la notion p
d'outil à toute pièce dont nous pouvons
assurer l'utilisation, sans prétendre à PAN. Contrairement à ce qui a été écrit
157
154
F i g . 7 1 — I n c l i n a i s o n d ' u n p a n de b u r i n sur la face inférieure d ' u n e l a m e . 1 : p e r p e n d i c u l a i r e . 2 : p e u
i n c l i n é . 3 : très i n c l i n é .
très fréquente, nous n'avons pas encore semblait bien trop vague pour une
de preuve de l'emploi de cette technique technique aussi caractéristique. On ne
durant le Paléolithique. peut reprocher à l'expression "piquant-
trièdre" de ne pas mettre en valeur la
PERCUTEUR. "Marteau naturel" * utilisé 15
155
F i g . 7 2 — D e s outils d e tailleur p o u r la p e r c u s s i o n (J. P e l e g r i n ) . 1, 2, 3 : différents p e r c u t e u r s de
p i e r r e . 4, 5, 6 : p e r c u t e u r s en b o i s de c e r v i d é s . 7, 8 : petits galets d e g r è s p o u r l ' a b r a s i o n .
9, 10 : p e r c u t e u r s en bois v é g é t a l p o u r p e r c u s s i o n d i r e c t e ou i n d i r e c t e . 1 1 , 12, 13 : punch
e n b o i s d e c e r v i d é (Atelier p h o t o C . N . R . S . , M e u d o n ) .
156
F i g . 7 3 — D e s outils d e tailleur p o u r la p r e s s i o n (J. P e l e g r i n ) . 1 : g r a n d e b é q u i l l e . 2 : e x e m p l e
d ' i m m o b i l i s a t i o n du n u e l é u s p o u r le d é b i t a g e d e l a m e s . 3 : p e t i t e b é q u i l l e p o u r le d é b i t a g e
de l a m e l l e s ou la r e t o u c h e . 4 : p i è c e en bois à r a i n u r e . 5 : p i è c e à r a i n u r e . 6 : galet plat
en grès (outil p o u r a b r a s e r le b o r d du p l a n d e p r e s s i o n ) . 7, 8, 9 : outils e n b o i s de c e r v i d é
p o u r le d é b i t a g e ou la r e t o u c h e " d a n s la m a i n " (Atelier p h o t o C . N . R . S . , M e u d o n ) .
157
PLAN D E FRAPPE , D E PRESSION . "Partie PRESSION. Par opposition à la percussion ,
du nue lé us sur laquelle on frappe" ,
162
on ce mode de fractionnement des roches
presse, pour en détacher un éclat, une dures s'effectue à l'aide d'un outil dont
lame ou une lamelle. Un plan de frappe l'extrémité exerce une poussée qui pro-
ou de pression peut être une surface na- voque le détachement d'un éclat. La pres-
turelle, lisse ou préparée (fig. 20). sion s'applique d'une part au débitage
(fig. 4 : 5 et fig. 30), d'autre part à la re-
POINT D'IMPACT . Endroit - il s'agit en réa- touche (fig. 4 : 6 ) .
lité d'une surface - où le choc a été ap-
pliqué pour fracturer la matière première. PRODUIT D E DÉBITAGE . Expression qui
Il s'observe sur le bord du talon adjacent désigne l'ensemble des enlèvements issus
à la face inférieure. C'est à partir du point de la taille d'un nucléus, c'est à dire tous
d'impact que se développe le côn e puis les éclats au sens large : ceux de prépa-
le bulb e (fig. 5). ration, les supports potentiels d'outils, et
tous les déchets. Un produit non modifié
POLI. Le poli (aspect lisse et brillant) par retouche est dit bru t d e débitage .
d'une pièce peut être acquis par des ac-
tions diverses, intentionnelles (c'est le po - PROXIMALE(E). Terme de localisation . Il
lissage) ou non (p. 94). désigne une partie d'un support, et doit
être uniquement employé dans le cas de
POLISSAGE. Finition après façonnag e ou produits de débitage (éclat, lame lamelle)
préparation d'une pièce par frottement (fig. 67 : 2). L'extrémité (ou partie proxi-
(avec ou sans abrasif) sur un polissoir male) est celle qui comporte la partie ta-
dormant ou mobile. Le polissage est donc lon-bulbe (fig. 5).
le résultat d'une action intentionnelle.
PUNCH. Pièce interposée entre le plan de
POSITION. Caractère désignant l'emplace- frappe du nucléus et le percuteur. D'après
ment des enlèvements par rapports aux les expérimentations, cette technique de
faces d'un objet (fig. 74); ils peuvent être : taille, appelée percussion indirecte, peut
- direct s être utilisée pour la mise en forme d'un
- inverse s nucléus, les ravivages de plan de frappe
- alterne s et de pression, le façonnage, etc., et sur-
- alternant s tout pour le débitage des lames (fig. 4 :
- bifaciau x (ou bifaces) 3). Le punch peut être en bois végétal ou
- croisé s animal, en os, en corne, en ivoire, en mé-
tal (fig. 72 : 11 à 13). On dit aussi chasse -
P R É F O R M E . Terme défini à l'origine par lame, ciseau .
163
D.E. C r a b t r e e pour désigner l'état
d'une pièce bifaciale à laquelle on a don- P U N C T I F O R M E . Terme réservé à une mor-
né, généralement par percussion, une phologie particulière de talo n (fig. 79 :
morphologie qui va permettre sa finition 10).
en la retouchant par pression ou en la
PYRAMIDION. Par analogie avec le som-
"Autant". On emploiera donc le mot pré-
forme pour désigner une pièce façonnée met d'un obélisque ou d'une pyramide,
ou préparée en vue de subir une série d'o- sommet d'un nucléus pyramidal cannelé
pérations de finition par une ou plusieurs (fig. 70 : 2). Ce terme est donc réservé
techniques (retouche par pression, bou- aux nucléus débités par pression. Il est
chardage, polissage), différentes de celles parfois ôté pour éviter les outrepassages
utilisées pour le façonnage ou la prépara- et devient alors un déchet caractéristique.
tion (fig. 18). Pour les pièces élaborées,
le stade "préforme" fait donc suite nor-
malement au stade "ébauche " et précède
R
immédiatement le stade "pièce achevée". RACCORD. Effectuer un raccord de pièces
ou de fragments, c'est retrouver, pour les
Bordes, 1961 : 5. surfaces de taille (débitage, retouche) ou
Crabtree, 1966.
de cassure, la face positive et la négative,
158
1 2 3
F i g . 7 5 — E x e m p l e s d e p r é p a r a t i o n . 1 : c o c h e d e s t i n é e à arrêter u n e c h u t e d e b u r i n . 2 a : b o r d d e
l a m e b r u t de d é b i t a g e , irrégulier. 2 b : rectification d e ce b o r d p o u r p r é p a r e r l ' e n l è v e m e n t
d'une chute.
159
puis les rapprocher, les adapter, en
vérifiant qu'elles sont complémentaires
(fig. 36 et 40).
160
second séparant Véclat en deux parties SPONTANÉS (ENLÈVEMENTS) . L'expres-
plus ou moins égales" 165
(fig. 77). Ce sion "retouche spontanée" (spontaneous
type d'accident est fréquent pour des retouch) a été créée par M. Newcomer en
166
1 9 7 6 pour désigner les enlèvements qui
se produisent dans la fraction de seconde
du détachement d'un éclat, quand celui-ci
est empêché de tomber librement car le
nucléus est pressé sur une partie du corps
du tailleur (main, pied, cuisse...). Ces
enlèvements sont dus à la pression de
l'éclat sur le nucléus. Ils n'ont rien
d'intentionnel, c'est pourquoi, quand ils
se manifestent, nous emploierons l'ex-
pression "enlèvement s spontanés" .
T
suivant l ' a x e de d é b i t a g e .
(Atelier p h o t o C . N . R . S . , M e u d o n ) .
161
1 2
162
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173
Vocabulaire multilingue
FRANÇAIS : ALLEMAN D c o c h e (ou e n c o c h e ) : Kerb e front d e grattoir :
traduit p a r J. H a h n c o n c h o ï d e : Bulbu s Kratzerstirn
c ô n e : Kege l
continu(e) : durchgehen d hachure : Schraffierun g
abattu : rückengestumpft e c o n t r e - b u l b e : Bulbusnegati v
Kante c o r n i c h e : Überhan g inclinaison : Retuschewinke l
a b r a s i o n : Verrundun g cortex : Kortex (Rinde ) i n d i r e c t e ( e ) : indirek t
abrupt(e) : Stei l cortical(e) : Kortex - i n d u s t r i e : Industri e
a c c i d e n t d e taille : Bruc h couvrant(e) : flachendeckend inverse : inver s
affûtage : Nachschärfun g cran : Schulte r
aile d ' o i s e a u (en) : geflügel t crête : Kernkant e Janus : Janusabschla g
(Schlagflächenrest) croisée : überkreuz t
ajout : Residu e croquis : Skizz e Kombewa (méthode) :
alternant : alternieren d Kombewa (Methode )
Einkantig Abschlagmateria l
débitage :
alterne : alternieren d (Grundproduktion) l a m e , lamelle : Klinge ,
Zweikantig débris : Trümme r Mikroklinge
angle de chasse : décorticage : Endrindun g l a m e à crête :
Abbauwinkel délinéation : Kantenfor m Kernkantenklinge
angle d'éclatement : d e n t du b u r i n : l a n c e t t e : Lanzettsprun g
Schlagwinkel Stichelschneide l a n g u e t t e : zungenförmi g
arête : Gra t denticulé : gezähn t Levallois (méthode) :
a r r a c h e m e n t : Ausreisse n déversé : stumpfwinklig(er ) Levallois (Methode )
a t y p i q u e : atypisc h Schlaflächenrest lèvre : Lipp e
a v i v a g e (voir r a v i v a g e ) d i è d r e : Mehrschla g ( Stichel) linéaire : linea r
axe d e d é b i t a g e : Schlagachs e direct(e) : direk t lisse : glat t
axe morphologique : discontinu(e) : unterbroche n localisation : Lokalisierun g
Symmetrieachse dista l
distal(e) : lustre : Glan z
dos : Rücke n
base : Basi s m é s i a l : media l
b é q u i l l e : Drucksta b é b a u c h e : Versuc h m é t h o d e : Method e
bifacial(e) : bifazia l é c a i l l e u x ( s e ) : schuppi g microburin : Kerbres t
bord : Kant e éclat : Abschla g m i s e e n forme : Zurichtun g
b o r d abattu (voir abattu) égrisage, égrisé : m o r p h o l o g i e : Morphologi e
b o r d taillé (voir taillé) Reibspuren, geriebe n morphologie d'un
bouchardage : é m o u s s é : verrunde t enlèvement :
b u l b e : Bulbu s
flächendeckend négatif d'enlèvement :
é p a n n e l a g e : Zurichtun g Abschlagnegativ
burin (technique du coup
é p a u l e m e n t : Schulte r n e r v u r e : Gra t
du) : Stichelschlag-Techni k
é p e r o n ( e n ) : Vorsprun g n u c l é i f o r m e : kernarti g
c a n n e l é : kannelier t esquillement du bulbe : n u c l é u s : Kern(stein )
c a r è n e (caréné) : Kiel , Schlagnarbe
(kielförmig) é t e n d u e : Ausdehnun g ondulations : Wallnerlinie n
c a s s u r e : Bruc h
orientation : Orientierun g
c h a l e u r ( t r a i t e m e n t p a r la) : face : Fläch e outil : Werkzeu g
Tempern facetté : Facettier t outrepassé : durchgeschlage n
chapeau de gendarme : f a ç o n n a g e : Bearbeitun g
"chapeau d e gendarme " flûté(e) : kannelier t pan : Stichelfacett e
c h a s s e - l a m e (voir p u n c h ) f r a c t i o n n e m e n t : Zerteilun g p a r a l l è l e : paralle l
c h u t e d e burin : Stichelabfal l fracture : Bruc h partiel(le) : partiel l
cintrage :gewölbt e f r a g m e n t : Fragmen t patine : Patin a
Abbaufläche front d e fracture : Bruc h pédoncule : Stie l
clactonien(ne) : clactonia n Kante percussion : Schla g
177
p e r c u t e u r : Schlagstei n troncature : Endretusch e fein : semi-abrup t
p i q u a n t - t r i è d r e : Kerbres t F l ä c h e : fae e
negativ versant : Präparationsfläche n flachendeckend : couvrant(e )
p l a g e c o r t i c a l e (voir corticale) flächendeckend :
plan d e frappe : Schlagfläch e envahissant(e)
p o i n t d ' i m p a c t : Treffpunk t F r a g m e n t : fragmen t
poli : geschliffe n ALLEMAND : FRANÇAI S F u s s (eines
polissage : Schlif f pyramidenförmigen Kerns) :
p o s i t i o n : Lag e A b b a u w i n k e l : angl e d e pyramidion
p r é f o r m e : Vorarbei t chasse
préparation : Präparatio n A b h e b u n g : enlèvemen t geflügelt ( S c h l a g f l ä c h e n r e s t ) :
p r e s s i o n : Druc k A b s c h l a g : écla t aile d'oisea u (en)
p r o d u i t de d é b i t a g e : Abschlagmaterial geschliffen : pol i
Grundform ( G r u n d p r o d u k t i o n ) : débitag e gewölbte Abbaufläche :
p r o x i m a l (e) : proxima l Abschlagmorphologie : eintrage
p u n c h : Zwischenstüc k morphologie d'un gezähnt : denticul é
punctiforme : punktförmi g enlèvement G l a n z : lustr e
Fus s (eine s
pyramidion : A b s c h l a g n e g a t i v : négati f glatt : liss e
pyramidenförmigen Kerns ) d'enlèvement Grat : arêt e
alternierend Einkantig : Grat : nervur e
raccord : Zusammenpassun g alternant G r u n d f o r m : brut(e )
rasant : spitzwinkli g alternierend Zweikantig : G r u n d f o r m : bru t d e débitag e
ravivage : Nachschärfun g alterne G r u n d f o r m : brut(e ) d e taille
r e b r o u s s é (voir réfléchi) A m b o s s : enclum e G r u n d f o r m : produi t d e
r e c o u p e d e b u r i n (voir c h u t e a n g e i f ö r m i g : réfléch i débitage
de burin) annähernd paralle : G r u n d f o r m : suppor t
réfléchi : ange l förmi g
sub-parallèle
a t y p i s c h : atypiqu e indirekt : indirecte(e )
r e m o n t a g e : Zusammensetze n
répartition : Verteilun g A u s d e h n u n g : étendu e Industrie : industri e
réserve corticale :
Ausreissen : arrachemen t invers : invers e
Kortexbereich
Retusch e
retouche : Basis : bas e Janusabschlag : Janu s
B e a r b e i t u n g : façonnag e
scalariforme : stufi g bifazial : bifacial(e ) kahnförmiger Aussprung :
schéma diacritique : B r u c h : aeeiden t d e taille nacelle
unterscheidendes B r u c h : brisur e kanneliert : cannel é
(diakritisches) Schem a B r u c h : cassur e k a n n e l i e r t : flüté(e)
section : Querschnit t Bruch : fractur e K a n t e : bor d
semi-abrupt : fei n B u l b u s : bulb e K a n t e n f o r m : délinéatio n
Siret (accident) : Sire t Bulbus : conchoïd e Kegel : côn e
(-Bruch) B u l b u s n e g a t i v : contre-bulb e K e r b e : coch e (o u encoche)
soie : Stiel (lan g und K e r b r e s t : microburi n
schmaü) "chapeau de gendarme" :
Kerbrest negativ :
spontanés (enlèvements) : chapeau d e gendarm e piquant-trièdre
spontan clactonian : clactonien(ne ) K e r n ( stein) : nucléu s
sub-parallèle : annähern d k e r n a r t i g : nucleiform e
paralle K e r n k a n t e : crêt e
direkt : direct(e )
support : Grundfor m K e r n k a n t e n k l i n g e : lam e
à
distal : distal(e )
crête, voi r crêt e
D r u c k : pressio n
tablette d e r a v i v a g e o u K e m s c h e i b e : tablett e de
D r u c k s t a b : béquill e
d ' a v i v a g e : Kernscheib e ravivage o u d'avivage
d u r c h g e h e n d : eontinu(e )
taille, taillé(e) : Kiel, kielförmig : carène ,
Steinbearbeitung, geschlage n durchgeschlagen : outrepass é carène
talon : Schlagflächenres t Klinge, Mikroklinge : lame ,
t e c h n i q u e : Techni k E n d r e t u s c h e : troncatur e lamelle
t r a i t e m e n t t h e r m i q u e (voir E n d r i n d u n g : décorticag e K o m b e w a (méthode) :
chaleur) erste A b h e b u n g : entam e Kombewa (méthode )
tranchet (coup du) : Kortex (Rinde) : corte x
Schneidenschlag Facettiert : facett é Kortex- : cortical(e )
178
K o r t e x b e r e i c h : réserv e R ü c k e n : do s stumpfwinklig(er)
corticale (voi r cortical ) rückengestumpfte Kante : Schlaflächenrest : dévers é
Kratzerstirn : fron t d e bord abatt u S y m m e t r i e a c h s e : ax e
grattoir morphologique
Schlag : percussio n
L a g e : positio n S c h l a g a c h s e : ax e d e Technik : techniqu e
L a n z e t t s p r u n g : lancett e débitage T e m p e r n : chaleu r
Levallois (méthode) : Schlagfläche : pla n d e frapp e (traitement pa r la )
Levallois (méthode ) Schlagflächenrest : talo n Treffpunkt :poin t d'impac t
linear : linéair e S c h l a g n a r b e : esquillemen t T r ü m m e r : débri s
L i p p e : lèvr e du bulb e
L o k a l i s i e r u n g : localisatio n Schlagstein : percuteu r Überhang : cornich e
S c h l a g w i n k e l : angl e ü b e r k r e u z t : croisé e
medial : mésia l d'éclatement u n t e r b r o c h e n : discontinu(e )
M e h r s c h l a g (stichel) : dièdr e Schliff : polissag e unterscheidendes
M e t h o d e : méthod e Schneidenschlag : tranche t (diakritisches) S c h e m a :
M o r p h o l o g i e : morphologi e (coup du) schéma diacritiqu e
Schraffierung : hachur e
Nachschärfung : affûtag e S c h u l t e r : cra n verrundet : émouss é
N achschärfung : avivag e S c h u l t e r : épaulemen t Verrundung : abrasio n
N a s e : musea u s c h u p p i g : écailleux(se ) Verstumpfung, verstumpft :
Siret (-Bruch) : Sire t
bouchardage
O r i e n t i e r u n g : orientatio n (accident) Versuch : ébauch e
Skizze : croqui s
Verteilung : répartitio n
parallel : parallèl e spitzwinklig : rasan t
Vorarbeit : préform e
partiell : partiel(le ) spontané s
spontan :
Vorsprung : épero n (en)
Patina : patin e (enlèvements)
Präparation : préparatio n steil : abrupt(e )
Wallnerlinien : ondulation s
Präparationsflächen : versan t Steinbearbeitung,
proximal : proximal(e ) geschlagen : taille, taillé(e ) Werkzeug : outi l
punktförmig : punctiform e Stichelabfall : chut e d e buri n
Stichelfacette : pa n Z e r t e i l u n g : fractionnemen t
Querschnitt : sectio n Stichelschlag-Technik : buri n zungenförmig : languett e
(technique d u coup du) Z u r i c h t u n g : épannelag e
Reibspuren, gerieben : Stichel s c h n e i d e : den t du Zurichtung : mis e e n form e
égrisage, égris é burin Z u s a m m e n p a s s u n g : raccor d
R e s i d u e : ajou t Stiel : pédoncul e Zusammensetzen : remontag e
R e t u s c h e : retouch e Stiel (lang u n d s c h m a l l ) : soi e Z w i s c h e n s t ü c k : punch ,
R e t u s c h e w i n k e l : inclinaiso n stufig : scalariform e chasse-lame
179
FRANÇAIS : ANGLAIS cortex : c o r t e x industrie : i n d u s t r y
cortical (e) : c o r t i c a l inverse : i n v e r s e
couvrant(e) : c o v e r i n g
cran, é p a u l e m e n t : s h o u l d e r Janus : J a n u s
abattu : b a c k e d crête : c r e s t
abrasion : a b r a s i o n croisé(e) : c r o s s e d K o m b e w a (méthode) :
abrupt(e) : a b r u p t croquis : sketch K o m b e w a (method)
a c c i d e n t d e taille : k n a p p i n g
accident lame : blade
débitage : " d é b i t a g e "
affûtage : s h a r p e n i n g l a m e à crête : c r e s t e d b l a d e
débris : d e b r i s
aile d ' o i s e a u (en) : w i n g e d lamelle : bladelet
décorticage : c o r t e x r e m o v a l
ajout : a d d i t i o n lancette : h a c k l e
delineation : d e l i n e a t i o n
alternant(e) : a l t e r n a t i n g languette : t o n g u e
d e n t du burin : b u r i n t i p
alterne : a l t e r n a t e Levallois (méthode) :
denticulé(e) : d e n t i c u l a t e d
angle de chasse : " a n g l e de Levallois (method)
déversé : c a n t e d
chasse" lèvre : lip
dièdre : d i h e d r a l
a n g l e d ' é c l a t e m e n t : flaking linéaire : l i n e a r
direct(e) : d i r e c t
angle . lisse : flat, p l a i n
discontinu(e) : d i s c o n t i n u o u s
arête : r i d g e localisation : localization
distal(e) : d i s t a l
a r r a c h e m e n t (voir lancette) lustre : g l o s s
dos : b a c k
atypique : atypical
a v i v a g e (voir r a v i v a g e ) mesial (e) : m e s i a l
a x e de d é b i t a g e : " d é b i t a g e " ébauche : r o u g h o u t méthode : m e t h o d
axis écailleux(se) : scaled microburin : m i c r o b u r i n
axe morphologique : éclat : f l a k e m i s e en f o r m e : s h a p i n g o u t
morphological axis égrisage : r u b morphologie : m o r p h o l o g y
émoussé : blunted morphologie d'un
base : b a s e enclume : anvil enlèvement : removal
béquille : c r u t c h e n c o c h e (voir c o c h e ) morphology
bifacial(e) : b i f a c i a l enlèvement : r e m o v a l museau : nose
bord : edge entame : first flake
b o r d abattu (voir abattu) envahissant(e) : invasive nacelle : " n a c e l l e "
b o r d taillé : t r i m m e d e d g e épannelage : p r e l i m i n a r y négatif d ' e n l è v e m e n t :
bouchardage : pecking flaking n e g a t i v e of r e m o v a l , s c a r
brisure : s n a p épaulement : shoulder nervure : a r r i s
brut : u n t r e a t e d éperon : s p u r nucléiforme : core-like
b r u t de d é b i t a g e , b r u t de e s q u i l l e m e n t du b u l b e : b u l b nucleus : core
taille : u n r e t o u c h e d scars
bulbe : b u l b étendue : extent ondulations : ripples
b u r i n ( t e c h n i q u e du c o u p orientation : o r i e n t a t i o n
de) : b u r i n b l o w t e c h n i q u e outil : t o o l
face : f a c e
facetté : f a c e t t e d outrepassé(e) : p l u n g i n g
c a n n e l é : fluted
façonnage : s h a p i n g
caréné (carénage) : p a n (du b u r i n ) : b u r i n f a c e t
flûte : fluted
careenated parallèle : p a r a l l e l
fractionnement : b r e a k a g e
cassure : b r e a k partiel(le) : p a r t i a l
fracture : f r a c t u r e
c h a p e a u de g e n d a r m e : patine : p a t i n a
fragment : f r a g m e n t
"chapeau de g e n d a r m e " pédoncule : tang
front d e fracture : f r a c t u r e
c h a s s e - l a m e (voir p u n c h ) percussion : p e r c u s s i o n
front
chute de burin : b u r i n spall percuteur : h a m m e r
front de grattoir :
cintrage : b e n d i n g piquant-trièdre : t r i h e d r a l
end-scraper front
clactonien : c l a c t o n i a n point
coche : notch p l a g e c o r t i c a l e (voir cortical)
conchoïde : conchoid hachure : hatching
p l a n d e frappe : s t r i k i n g
cône : cone platform
continu(e) : c o n t i n u o u s i n c l i n a i s o n : a n g l e (of plan de pression : p r e s s u r e
contre-bulbe : negative b u l b retouch) platform
corniche : o v e r h a n g indirect(e) : i n d i r e c t point d ' i m p a c t : i m p a c t p o i n t
180
poli(e) : polishe d ANGLAIS : FRANÇAIS cortical r e s e r v e d z o n e :
p o l i s s a g e : polishin g réserve cortical e
p o s i t i o n : positio n covering :couvrant(e )
préforme : prefor m a b r a s i o n : abrasio n crest : crêt e
préparation : preparatio n a b r u p t : abrupt(e ) c r e s t e d b l a d e : lam e à crête
p r e s s i o n : pressur e addition : ajou t c r o s s e d : croisé(e )
produits de débitage : alternate : altern e c r u t c h : béquill e
debitage product s alternating : alternant(e )
p r o x i m a l (e) : proxima l a n g l e (of r e t o u c h ) : " d é b i t a g e " : débitag e
p u n c h : punc h inclinaison " d é b i t a g e " axis : ax e d e
punctiforme : punctifor m ''angle de chasse" : angl e de débitage
pyramidion :ape x (o f a chasse "debitage" products :
pyramidal core ) anvil : enclum e produits d e débitage
a p e x (of a p y r a m i d a l c o r e ) : debris : débri s
pyramidion d e l i n e a t i o n : delineatio n
r a c c o r d : conjoinin g (flakes )
arris : nervur e denticulated : denticulé(e )
rasant(e) : low angle
atypical : atypiqu e diacritical sketch : schém a
ravivage : resharpenin g diacritique
r e b r o u s s é (voir réfléchi)
b a c k : do s dihedral : dièdr e
r e c o u p e d e burin :
b a c k e d : abatt u direct : direct(e )
sharpening spal l d i s c o n t i n u o u s : discontinu(e )
hinge d b a s e : base
réfléchi, r e b r o u s s é ( e ) : distal : distal(e )
r e m o n t a g e : refittin g
bending : cintrag e
distribution : répartitio n
répartition : distributio n bifacial : bifacial(e )
r é s e r v e corticale : cortica l blade : lam e
bladelet : lamell e e d g e : bor d
reserved zon e e n d - s c r a p e r front : fron t d e
retouche : retouc h blank : suppor t
grattoir
blunted : émouss é
extent : étendu e
break : cassur e
scalariforme : steppe d breakage : fractionnemen t
schéma diacritique : face : fac e
b u l b : bulbe
diacritical sketc h facetted : facett é
b u l b scars : esquillemen t du
section : sectio n first flake : entam e
bulbe
semi-abrupt(e) : semi-abrup t flake : écla t
burin blow technique :buri n
Si ret (accident d e ) : "Siret " flaked surface : surfac e
(technique d u coup de)
(accidentai break ) débitée
burin facet : pa n (d u burin )
soie : tang (long , narrow ) flaking a n g l e : angl e
burin spall : chute d e buri n
spontané (enlèvement) : d'éclatement
burin tip : den t d u burin
spontaneous remova l flat, plain : liss e
butt : talo n
sub-parallèle : sub-paralle l fluted : cannelé , flûte
support : blan k fracture : fractur e
surface d é b i t é e : flaked
canted : dévers é fracture front : fron t de
careen ated : carèn e fracture
surface
(carénage) fragment : fragmen t
"chapeau de g e n d a r m e " :
tablette d e r a v i v a g e ou chapeau d e gendarme gloss : lustr e
d ' a v i v a g e : cor e tablet , clactonian : clactonie n
rejuvenation cor e flake conchoïd e
conchoid : h a c k l e : lancett e
taille, taillé(e) : knapping , c o n e : côn e h a m m e r : percuteu r
knapped c o n j o i n i n g (flakes) : raccor d h a t c h i n g : hachur e
talon : but t
c o n t i n u o u s : contin u (e) traitemen t
t e c h n i q u e : techniqu e
heat t r e a t m e n t :
c o r e : nucleu s thermique
t r a i t e m e n t t h e r m i q u e : hea t
c o r e tablet, r e j u v e n a t i o n c o r e h i n g e d : réfléchi ,
treatment
flake : tablett e d e ravivag e rebroussé(e)
tranchet ( c o u p d u ) : tranche t
ou d'avivag e
blow techniqu e
nucleiform e
core-like : i m p a c t p o i n t : poin t d'impac t
troncature : truncatio n
cortex : corte x i n d i r e c t : indirect(e )
cortex r e m o v a l : décorticag e i n d u s t r y : industri e
versant : versan t cortical : cortical(e ) i n v a s i v e : envahissant(e )
181
inverse : invers e patina : patin e sharpening spall : recoup e
p e c k i n g : bouchardag e de buri n
J a n u s : Janu s p e r c u s s i o n : percussio n s h o u l d e r : épaulemen t
plunging : outrepassé(e ) s h o u l d e r : cran , épaulemen t
knapping accident : acciden t polished : poli(e ) "Siret" (accidental break) :
de taill e polishing : polissag e Siret (accident )
k n a p p i n g , k n a p p e d : taille , position : positio n sketch : croqui s
taillé(e) preform : préform e snap : brisur e
Kombewa (method) : spontaneous removal :
p r e l i m i n a r y flaking :
Kombewa (méthode ) spontané (enlèvement )
épannelage
preparation : préparatio n spur : épero n
Levallois (method) : stepped : scalariform e
pressure : pressio n
Levallois (méthode ) striking p l a t f o r m ; pla n de
linear : linéair e
pressure platform : pla n de
frappe
lip : lèvre pression
proximal : proximal(e ) sub-parallel : sub-parallèl e
localization : localisatio n
l o w angle : rasant(e ) p u n c h : punc h
tang : pédoncul e
punctiform. : punctiform e
t a n g ( l o n g , naiTow) : soi e
mesial : mésial(e ) t e c h n i q u e : techniqu e
m e t h o d : méthod e refitting : remontag e
thermal treatment :
m i c r o b u r i n : microburi n r e m o v a l : enlèvemen t
traitement thermiqu e
m o r p h o l o g i c a l axis : ax e removal morphology :
t o n g u e : languett e
morphologique morphologie d'un
tool : outi l
m o r p h o l o g y : morphologi e enlèvement
tranchet blow technique :
re s h a r p e n i n g : ravivag e
tranchet (cou p du)
" n a c e l l e " : nacell e retouch : retouch e
trihedral point :
negative b u l b : contre-bulb e ridge : arêt e
piquant-trièdre
ripples : ondulation s
n e g a t i v e of r e m o v a l , scar : trimmed edge : bor d taill é
négatif d'enlèvemen t r o u g h o u t : ébauch e
truncation : troncatur e
n o s e : musea u rub : égrisage, égris é
notch : coch e u n r e t o u c h e d : bru t de
scaled : écailleux(se ) débitage, bru t d e taille
orientation : orientatio n section : sectio n u n t r e a t e d : bru t
overhang : cornich e semi-abrupt : semi-abrupt(e )
shaping : façonnag e versant : versan t
parallel : parallèl e shaping out : mis e e n form e
partial : partie l (le) s h a r p e n i n g : affûtag e winged : ail e d'oisea u (en)
182
FRANÇAIS- ARAB E cassure : é g r i s a g e , é g r i s é : JLU A
traduit pa r Sulta n M u h e s e n é m o u s s é : d^Jl ^JlLo
chaleur (traitement p a r la)
enclume : ¿ 1 x 1 ^
a b a t t u : J\ U A
e n l è v e m e n t : 4 j U ,7, ">
abrasion : J£"a chapeau de gendarme :
e n t a m e : ^ jV I 4 j U ,7, i I
abrupt(e) : jla-^Vl ±¿¿2
chasse-lame : envahissant(e) : j.7.^\ n
accident de taille :
^ •>> J ^ ^ I\ I
épannelage :1 T <i
chute de burin : J^JILL
épaulement, cran : » * "^
affûtage : i^-A cintrage : ^ I^ - oJj-S
U J
face : j
alterne : ( o ^ t a J l ^^L^ ) J j L
continu(e) : J^»l>La
a n g l e d e c h a s s e : j j - U I <_*jl j façonnage : .^1
contre-bulbe : facette : ¿1 .Aa
angle d'éclatement :
cortex : flûté(e) : J£AJI^jLo>
couvrant(e) : ^/U» * fractionner (fractionnement):
arête : U U .
c r a n : (<oiaj_à)
arrachement, lancette :
crête : jx, fracture :
atypique : ^ J > ^
c r o i s é : ^-UlilLô fragment :
axe de débitage : j j i J l j j - ^
croquis : UU^« front d e fracture : ^-U£J I 14-^
axe morphologique :
front de grattoir : U .t,<11 I+JA
débitage :
<_ij d»!jjVI ^ j ' i <^*> hachure : Jdk"
base : ôxc U
débris : LIL
béquille : x
décorticage : &^ULM inclinaison : ¿3*^-*
bifacial(e) :
delineation : JlAJI ijd^ indirecte : j-AL*-*
bord : eau .
dent (du burin) : industrie : LcLu^a
bord abattu
inverse : ujJX*
bord taillé :
denticulé : ^-L^
bouchardage :
déversé : ^ ^ L i l j ^ U * J ! u JIiLa Janus : ^ujJ^L*
brisure :l
dièdre : -> Uu< 11 ^JaULLa
brut(e) : Kombewa : I j - ^ ^
direct(e) : j-àU-o
brut de débitage, brut
discontinu(e) : ^Ua"n
de taille : o l i - » ^^-è j^tA lame, lamelle : < J L - ^
distal(e) : 1^
bulbe lame à crête : i^J
dos : j4-k
burin (technique du c o u p d u ) : l a n c e t t e : -L^A-a
languette : ûry-«-l
ébauche : J j _ U ^
Levallois : jljJUjJ
c a n n e l é : jji» écailleux(se) : ^^i-Aj^»
lèvre
carene - carénage : ( ^ a „11 . ^ L A l j ^ JLÀ JLC)
linéaire :
AL: é c l a t : ( 4 > U A) «XaI j
lisse : ^ J U l
183
localisation : pousse-lame : tranchet (coup du) :
lustre :
préforme : troncature :
mésial(e) : préparation :
produit de débitage :
microburin :
proximal(e) :
ARABE- FRANCAI S
mise e n form e : punctiforme :
morphologie : pyramidion :
museau : raccord : raccord :
rasant(e) : OUtil :
nacelle :
ravivage : L
rebroussé :
microburin
négatif d'enlèvement : recoupe de burin : remontage :
m i s e en f o r m e :
nervure : réfléchi :
proximal(e) :
nucleiforme : remontage :
lisse :
nucleus : répartition :
ravivage :
réserve corticale :
ondulation :
produits de débitage
orientation : retouche :
réparation :
outil :
outrepassé : scalariforme :
bulbe :
schéma diacritique :
débris :
pan : i
ajout :
parallèle : section :
partiel(le) : semi-abrupt(e) :
abrasion :
patine : Siret(accident) :
ravivage :
pédoncule : soie :
delineation :
percussion : spontanés (enlèvements) :
préparation :
percuteur :
piquant-trièdre : sub-parallèle :
carène, carénage
support :
retouche :
surface débitée :
plage corticale :
retouche spontanée
plan de frappe : tablette de ravivage : enlèvement : <
plan d e p r e s s i o n : taille, taillé(e) : taille, taillé(e) :
point d'impact : talon : accident d e taille :
poli : technique : hachure :
position : traitement thermique : technique :
184
esquillement : négatif d'enlèvement
épannelage : tranchet (coup du)
spontanés : tablette de ravivage
dos :
(enlèvements)
localisation : plan de pression :
plan d e f r a p p e : crête :
orientation :
surface débitée : talon :
Janus:
versant : punctiforme :
fragment :
nucleiforme :
185
A L T E R N E : ( ù ^ ^ J' ^ ) J ^ L^ DENTICULÉ : OUTREPASSÉ : ( J I ^ ) *£A±*
L>
ALTERNANT(E) POLI : J^ L
CRO'LSÉ(E) : ^JoULL*
PERCUTEUR : îij-L-*
ÉPERON : pjJU
DIÈDRE : &\ U , 1 1 ^JLULI ^
ABATTU : *
BOUCHARDAGE :
DISCONTINU(E) ^ U Â "« ARRACHEMENT :
: 6 j l j - ^ J L ^ <^JL*- o
PARALLÈLE : ^ j h L A M E , LAMELL E: IL^
TRAITEMENT P A R LA C H A L E U R
MÉSIAL(E) : CISEAU
point D'IMPAC T : l^s^Jl <-UJ U
É M O U S S É : d^J I ^JLl û
nUCléUS : ôljJ .
section : ^ U I A
AILE D ' O I S E A U : INVERSE : V JIJLA
BÉQUILLE
(fractionnement)
186
FRANÇAIS : ESPAGNOL cintrage : cimbre o front de fracture : frent e d e
traduit p a r S. R i p o l l clactonien(ne) : clactoniens e fractura
c o c h e (ou e n c o c h e ) : front d e grattoir : frent e d e
escotadura raspador
abattu : abatid o c ô n e : con o
continu(e) : continuo(a ) hachure : hace s (d e líneas)
a b r a s i o n : abrasió n
a b r u p t ( e ) : abrupto(a ) contre-bulbe : contra bulb o
corniche : cornis a inclinaison : inclinació n
a c c i d e n t de taille : accident e
cortex : corte x indirecte(e) : indirect o (a)
de tall a
cortical(e) : cortica l industrie : industri a
affûtage : aguzar, afila r
c o u v r a n t ( e ) : cubriente inverse : invers o
aile d ' o i s e a u (en) : al a d e
pajar o(en form a de) cran : muesc a
crête : arista, crest a Janus : Jan o
ajout : añadid o
alternant : alternant e croisé(e) : cruzado(a )
alterne : altern o croquis : croqui s Kombewa (méthode) :
Kombewa (método )
angle d e chasse : ángul o d e
expulsión d é b i t a g e : tall a
débris : débri s l a m e , l a m e l l e : hoja , hojita
angle d ' é c l a t e m e n t : ángul o
de lascad o décorticage : descortezad o l a m e à crête (voir crête)
délinéation : delincació n l a n c e t t e : lancet a (fractur a
arête : nervadur a
dent du burin : dient e d e en)
a r r a c h e m e n t : desgarramient o
buril l a n g u e t t e : lengüet a
atypique : atipic o
d e n t i c u l é : denticulad o Levallois (méthode) :
a v i v a g e : aguzad o
d é v e r s é : inclinad o Levallois (método )
a x e d e d é b i t a g e : ej e de talla
dièdre : diedr o lèvre : labi o
axe m o r p h o l o g i q u e : ej e
direct(e) : direct o (a ) linéaire : linea l
morfológico
discontinu(e) : discontinu o lisse : lis o
(a) localisation : localizació n
base : bas e
dis tal (e) : dista l lustre : lustre
b é q u i l l e : muletill a
(utilizada com o compresor ) dos : dors o
m e s i a l : mesia l
bifacial(e) : bifacia l
é b a u c h e : esboz o m é t h o d e : métod o
bord : bord e
écai lieux (se) : escamos o (a) m i c r o b u r i n : microburi l
bord abattu (voir a b a t t u )
éclat : lasc a m i s e e n forme : puest a a
b o r d taillé (voir taillé)
desgastar , punto
b o u c h a r d a g e : abujarda r
é g r i s a g e , égrisé :
desgastado m o r p h o l o g i e : morfologí a
brisure : rotur a
é m o u s s é : rom o morphologie d'un
brut(e) : e n bruto e n l è v e m e n t : morfologí a d e
e n c l u m e : yunqu e
brut de débitage : soport e e n un levantamient o
e n c o c h e (voir c o c h e )
bruto m u s e a u : hocic o
e n l è v e m e n t : levantamient o
brut(e) d e taille : tall a en
bruto e n t a m e : lasc a d e
descortezado n a c e l l e : navecill a
b u l b e : bulb o
burin ( t e c h n i q u e du c o u p envahissant(e) : invaso r négatif d ' e n l è v e m e n t :
é p a n n e l a g e : desbastad o negativo d e levantamient o
du) : buril (técnic a del
hombrer a (en) n e r v u r e : nervadur a
golpe de) épaulement :
éperon (en) : espoló n nucleiforme : nucleiform e
n u c l é u s : núcle o
cannelé :acanalad o esquillement du bulbe :
(prismático) esquirlado de l bulbo
extendid o o n d u l a t i o n s : ondulacione s
c a r è n e (carénage) : carena , étendue :
(carenado) orientation : orientació n
c a s s u r e : fractur a face : cara outil : úti l
c h a l e u r (traitement p a r la) : facetté : facetad o outrepassé : sobrepasad o
calor (tratamient o por) f a ç o n n a g e : facetad o
chapeau de gendarme : flûté(e) : aflautado(a ) pan : facet a
"chapeau d e gendarme" fractionnement : p a r a l l è l e : paralel o
c h a s s e - l a m e (voir p u n c h ) fraccionamiento partiel(le) : parcia l
c h u t e d e burin : golp e d e fracture : fractur a patine : pátin a
buril f r a g m e n t : fragment o pédoncule : pedúncul o
187
percussion : percusió n t e c h n i q u e : técnic a continuo(a) : continu(e )
p e r c u t e u r : percuto r traitement thermique : contra b u l b o : contre-bulb e
piquant-trièdre : tratamiento térmic o cornisa : cornich e
picantetriedro tranche t
tranchet (coup du) : cortex : corte x
plage corticale : play a (golpe de) cortical : cortical(e )
cortical croquis : croqui s
plan d e frappe : pian o d e troncature : truncatur a cruzado(a) : croisé(e )
percusión cubriente : couvrant(e )
point d'impact : punt o de versant : vertient e
impacto débris : débri s
poli : pulid o delincación : délinéatio n
p o l i s s a g e : puliment o
ESPAGNOL : FRANÇAI S
denticulado : denticul é
p o s i t i o n : posició n
d e s b a s t a d o : épannelag e
p r é f o r m e : conformad o
abatido : abatt u d e s c o r t e z a d o : décortieag e
préparation : preparació n
abrasión : abrasio n d e s g a r r a m i e n t o : arrachemen t
pression : presió n
abrupto(a) : abrupt(e ) desgastar, d e s g a s t a d o :
produit de débitage :
bouchardag e égrisage, égris é
producto d e tall a abujardar :
diedro : dièdr e
p r o x i m a l ( e ) : proxima l acanalado (prismático) :
p u n c h : cince l cannelé d i e n t e d e buril : den t du
p u n c t i f o r m e : puntiform e a c c i d e n t e de talla : acciden t burin
de taill e d i r e c t o (a) : direct(e )
p y r a m i d i o n : piramidió n (d e
flûté(e) d i s c o n t i n u o (a) : discontinu(e )
núcleo) aflautado(a) :
a g u z a d o : avivag e distal : distal(e )
aguzar, afilar : affûtag e d o r s o : do s
raccord : remontaj e
ala d e pajaro (en f o r m a de) :
rasant : rasant e
r a v i v a g e : reavivad o
aile d'oisea u (en) eje d e talla : ax e de débitag e
r e b r o u s s é : levantada ,
alternante : alternan t eje m o r f o l ó g i c o : ax e
arraneada alterno : altern e morphologique
a ñ a d i d o : ajou t en bruto : brut(e )
r e c o u p e d e b u r i n : recort e
de buri l ángulo de expulsión : angl e e s b o z o : ébauch e
réfléchi : reflejad o de chass e escaleriforme : scalariform e
r e m o n t a g e : remontaj e á n g u l o de l a s c a d o : angl e e s c a m o s o (a) : écailleux(se )
répartition : repartició n d'éclatement e s c o t a d u r a : coch e (o u
r é s e r v e corticale : reserv a arista, c r e s t a : crêt e encoche)
cortical atípico : atypiqu e espontáneos
retouche : retoqu e (levantamientos) : spontané s
base : bas e (enlèvements)
bifacial : bifaeial(e ) e s p o l ó n : épero n (en )
scalariforme : escaleriform e
b o r d e : bor d e s q u e m a diacrítico : schém a
schéma diacritique :
diacritique
esquema diacrític o borde abatido, ver abatido
e s q u i r l a d o del b u l b o :
section : secció n b o r d e tallado, v e r t a l l a d o
bulbo : bulb e esquillement d u bulbe
semi-abrupt : semiabrupt o
e x t e n d i d o : étendu e
Siret (accident) : Sire t buril ( t é c n i c a d e l g o l p e de) :
(accidente d e talla) burin (techniqu e d u coup
soie : pedúncul o du) facetado : facett é
spontanés (enlèvements) : faceta : pa n
espontáneos (levantamientos ) calor (tratamiento por) : f a c e t a d o : façonnag e
sub-parallèle : subparalel o chaleur (traitemen t pa r la ) fraccionamiento :
support : soport e cara : fac e fractionnement
surfaces d é b i t é e s : carena (carenado) : carèn e fractura : cassur e
superficies tallada s (carénage) fractura : fractur e
"chapeau de gendarme" : f r a g m e n t o : fragmen t
tablette d e r a v i v a g e o u chapeau d e gendarm e frente d e fractura : fron t de
d ' a v i v a g e : tablet a d e c i m b r e o : cintrag e fracture
reavivado o de avivad o cincel : punch, chasse-lam e frente d e r a s p a d o r : fron t de
taille, taillé(e) : talla , tallad o c l a c t o n i e n s e : clactonien(ne ) grattoir
(a) c o n f o r m a d o : préform e
talon : taló n c o n o : côn e golpe de buril : chut e d e buri n
188
haces (de líneas) : hachur e negativo de levantamiento : remontaje : raccord ,
h o c i c o : musea u négatif d'enlèvemen t remontage
h o j a c o n arista, v e r arista n e r v a d u r a : arêt e repartición : répartitio n
hoja, hojita : lame , lamell e n e r v a d u r a : nervur e r e s e r v a cortical : réserv e
h o m b r e r a (en) : épaulemen t nucleiforme : nucleiform e corticale
n ú c l e o : nucléu s retoque : retouch e
inclinación : inclinaiso n r o m o : émouss é
inclinado : dévers é o n d u l a c i o n e s : ondulation s rotura : brisur e
indirecte(e )
i n d i r e c t o (a) : orientación : orientatio n
industria : industri e sección : sectio n
: envahissant(e ) paralelo : parallèl e
invasor s e m i a b r u p t o : semi-abrup t
inverso : invers e parcial : partiel(le )
Siret ( a c c i d e n t e d e talla) :
pátina ; patin e
p e d ú n c u l o : pédoncul e
Siret (accident )
J a n o : Janu s s o b r e p a s a d o : outrepass é
p e d ú n c u l o : soi e
p e r c u s i ó n : percussio n soporte ; suppor t
Kombewa (método) :
p e r c u t o r : percuteu r soporte en bruto : bru t de
Kombewa (méthode ) débitage
picantetriedro :
piquant-trièdre subparalelo : sub-parallèl e
labio : lèvr e
piramidión (de núcleo) : superficies talladas : surface s
l a n c e t a (fractura e n ) : lancett e pyramidion débitées
lasca : écla t
plano de percusión : pla n de
lasca de descortezado :
frappe tableta d e reavivado o de
entame a v i v a d o : tablett e d e
p l a y a cortical : plag e
l e n g ü e t a : languett e
corticale ravivage o u d'avivage
Levallois (método) :
posición : positio n talla : débitag e
Levallois (méthode ) p r e p a r a c i ó n : préparatio n talla e n bruto : brut(e ) d e
levantada, arrancada :
presión : pressio n taille
rebroussé p r o d u c t o d e talla : produi t talla, tallado (a) : taille ,
levantamiento : enlèvemen t de débitag e taillé(e)
lineal : linéair e p r o x i m a l : proximal(e ) talón : talo n
liso : liss e p u e s t a a p u n t o : mis e en t é c n i c a : techniqu e
localización : localisatio n forme tranchet (golpe de) :
lustre : lustr e p u l i d o : pol i
tranchet (cou p du)
p u l i m e n t o : polissag e
tratamiento térmico :
m e s i a l : mesia l puntiforme : punctiform e
m é t o d o : méthod e
traitement thermiqu e
punto de impacto : poin t
microburil : microburin truncatura : troncatur e
d'impact
morfología : morphologi e
m u e s c a : era n rasante : rasan t útil : outi l
m u l e t i l l a (utilizada c o m o reavivado : ravivag e
c o m p r e s o r ) : béquill e recorte d e buril : recoup e d e vertiente : versan t
burin
navecilla : nacell e reflejado : réfléch i y u n q u e : enclum e
189
FRANÇAIS : GRE C carène, carénage : K a p é v a , encoche (voir coche) : £yico7rr f
traduit p a r A. Moundrea-Agrafioti трожгбазал enlèvement : a 7 r o X é m a r |
cassure : враща л entame : i r p c o T f i T o p o
chaleur (traitement par la) :
envahissant(e) : ETriÔpopiKî f
8epuucrf Ôiepyaai a
(ETTE^epyaaia)
chapeau de gendarme :
abattu : расхЛ * № — épannelage : £ e x d y T p i a u a
кажеХбахлдо€ épaulement : eaoxt f
abrasion : a i r o T p i P î f chasse-lame (voir punch) : éperon (en) : epfioXoeiôïf ç
abrupt(e) : аябтод л тпеатро ($Tépva)
(етге£еруасгга) chute de burin : атгбрргд а
accident de taille : а т б х л д а esquillement du bulbe :
уХифСоас
к а т а тг | XàZevot\ a7roXé7rian rov kcovo u
cintrage : а^Шсоал . то й
affûtage : a i c d v i a u a , étendue : éKTaar i
tfupffva
avavéoûari
ciseau : адгХ л
aile d'oiseau (en) :
clactonien(ne) ; кХактбуго с
тгтериубахлмл фтеру а face : 6yt\
coche (ou encoche) : eyK07ri f
ajout : тгрбабед а facetté : 7roXueôpncd ç
conchoïde : Koyxoeiôé ç
alternant : evaAXaaaduevî j façonnage : K a T e p y a a i a
(етге^еруааСа) cône : kcovoç
continu(e) : auvexif ç flûté(e) : paPôû3T<5 ç
alterne : evaXXd Ç
(е7те£еруаага) fractionnement : x a T d T u r ç a i i
angle de chasse : ycûvia
contre-bulbe : a v T i i c t i 5 v o ç fracture : 9 p a u a n
аябкроиолс
angle d'éclatement : ycov{a corniche : yeia o fragment : T p t f p a
ажбожаоцс cortex : фХогб с front de fracture : iiérumo
arête : aicpi f cortical(e) : фХогоболс 8pai5onç
arrachement : poûyprf couvrant(e) : front de grattoir : uéTam o
atypique : атитпкб с еттсаХгЬгтоиаа ÇéaTpou
190
localisation : е у т о т а д о с punctiforme : атгудоег6г)с
lustre : aríXPn pyramidion : ттирарлоего
GREC : FRANÇAI S
mésial : j i e a a t o (tptfpa ) raccord : аоуардоут!
méthode : péSoÔo ç rasant : emicXtvifc
microburin : pucpoyXucjHÔ a (е7геСеруао{а)
mise e n forme ; Ôiajidp<|>oûar| ravivage : avavéoûOî ] aixptlpo T p i e Ô p o : piquant-
rebroussé (voir réfléchi) : trièdre
morphologie : pop^oXoyi a
ауаотрофг| a x u r ] : arête
morphologie d'un enlèvement : recoupe de burin (voir chute de
HOp<J>oXoYta aitoXémot\ç otKuri yXccJHÔaç; : dent du
burin) : avavéwor ] burin
museau : péy%oç
уХифгоас otKoviajua, avavéooan :
réfléchi (ou rebroussé) : affûtage
ауаотрофг! a p p X c j i é v o ç : émoussé
nacelle : XepPoeiOifc remontage : ava0i5vôeari a p o v i : enclume
8раг5ап (аиуардоХбул^л) a|i(J)i7rpoaoo7rrî ( e 7 r £$epvaaia)
négatif d'enlèvement : répartition : катауод^
GcpvriTtxó ажоХетацс
: bifaeial(e )
réserve corticale (voir cortical) : avavéooar] : avivage (voi r
nervure : vetíp coati фХошоес деро с ravivage)
nucleiforme : irupr|voeiôriç retouche : елеСеруааг а
avavéooar] : ravivage
nucleus : irupifvaç a v a v é o o a n yXuc|>iÔa ç :
recoupe d e buri n (voi r chut e
scalariforme : |3a8ptÔu>Tîf de burin )
ondulations : кидатсоаег с (eTreÇepyaata) a v a a r p o < | ) r j : rebroussé (voi r
orientation : schéma diacritique : réfléchi)
ô i a x p t T i x d axtfp a a v a a r p o ^ r j : réfléch i (o u
тгрооауатоХгадос
section : Toprf rebroussé)
outil : epyaXeio
semi-abrupt : î i p i a 7 r o T o p r | avaauvôear)
outrepassé : U7rép0aar)
£7reÇepYaaia ( a u v a p p o X o y r i a r i ) : remontage
Siret (accident) : 8Xdot] aveTreÇépyaaTO
Iipér, 67ripifKr ]ç 8Xda n (7rpoïov X d Ç e u a r j ç ) : brut(e) d e
pan : éôpa уХифШа с soie : piaxo ç taille
parallèlle : яараХХт}Хос spontanés (enlèvements) : aveTreÇépyaaTO
partiel(le) : дсрист{ au8dppriTîi a7roXé7ttaT i (7rpoïôv aTToxpouanç) : brut
(етеСерусхаСа) sub-parallèlle : de débitag e
patine : iraTÍva 07rotfapdXXiiXîi aviiKoovoç : contre-bulbe
pédoncule : дСахос (£7re£epyaaioû avoo ( a K p o ) : distal(e)
support : wr6|îa8po a Ç o v a ç a7TOKpouaqç : axe d e
percussion : £7ríicp0üar |
percuteur : крои a r tf рас surfaces débitées : débitage
a?roicpouopéveç aTTOKpocarj : débitage
piquant-trièdre : агхрт|рб e7n<j>dveieç a7roKpocapéveç e m c ^ d v e i e ç:
TpieÔpo
plage corticale (voir corticale) : surfaces débitée s
<J>Xoi(i3Ôî|ç Çcovr i aTToXémaq ; enlèvement
plan de frappe : emireSo tablette de ravivage ou d'avivage : a7roXé7riari t o c koovou :
emxpouarjç biaxoç avavécûati ç esquillement d u bulb e
7rupifva a 7 r o p p i p a yXu <|>iôaç : chute
point d'impac t : ai] peí о taille, taillé(e) : XdÇeuar) ,
Kpoiianç de buri n
XaÇepévoç
poli : Xeiaapévoç a7roTopn (e7reÇepyaaia) :
talon : fyrépva abrupt(e)
polissage : Xeiavarj
technique : texvncrf a7roTpi(3rî: abrasio n
position : Seau.
traitement thermique (voir chaleur) a7TO([)Xoî(joar| : décorticage
(етгеСеруаагас) : 8eppixrf Ôiepyaai a apvrjxiKO a7roXémaî]ç :
préforme : 7rpoaxéÔio tranchet (coup du) : T£X *k4 v
négatif d'enlèvemen t
préparation : ягроетогдаага t o u xonéa a a o v e x t f c : discontinu(e)
pression : твоц troncature : KoXdpcoarj arviriKOC, : atypique
produit de débitage : T r p o i d v ra aTt5xr|pa K a t a rt] XaÇeuarf
аттбкроиаяс : accident d e taill e
proximal(e) : катсо (тд^да ) versant : тгарифг | a u B o p u n r r i anoXémot] :
punch : mearpo spontanés (enlèvements )
191
ocuXockoûtoç : cannelé X£7riÔa, piKpoX £7riÔa : lame,
OU|/lÔ(jû(jr|, lamelle
t o u 7TDpr]v a : cintrage r m i a 7 r o T o p r | £7T£Ç£pYaai a: XoYXO£iÔr]ç pooYJir j : lancette
semi-abrupt
192
T T p ó a B e u a : ajout ajLuXri : ciseau D7To(3a9po : support
7 r p o a x e Ô i a a j u a : ébauche OTtYpoeiÔtiç : punctiform e 07T07rapdXXr|Xr| £7T £Ç£pYaata
TTpoaxéôio : préforme cmApri : lustre : sub-parallèll e
TTpooTÓTopo : entame a c u m e a T r i ç : béquille
7rr£poYÓaxn.un 4>répva : aile a o v a p u o Y î i : raccord
d'oiseau (en ) aovexrjç (£7reÇ£pYaoia) : (|>Xoi6ç : cortex
TTupapiÔeto : pyramidion continu(e) (|)XoxcjûÔ£ç u é p o ç : réserve
TTvjpîivacj : nucléus a u v r p i u u a : débris corticale (voi r cortical )
7ri)pnvo£iÔrjç ; nucleiforme a4>opOK07rripa : bouchardage (t>XoioéÔr|ç C^v n : plage
corticale (voi r corticale )
cj>XotoSôr|ç : cortical(e )
c|)oXiÔa : éclat
papôoûtoç : flûté(e) TEXviKîi : technique (|)0XiÔ(jûTri £7T £Ç£pYaaia :
páxri : dos T£xvtKîi t u ç K p o u a n ç t t | ç écailleux(se)
paxr|, p e - : abattu YXo4>tÔaç : burin (techniqu e cJ>T£pva : talon
puyxoç : museau du cou p du )
TEXvtxrj t o d Koiréa :
pooypri : arrachement
tranchet (cou p du )
Tpripoc : fragment
X£tXoç : lèvr e
t o u t ] : section
anpeio Kpoviariç : point
d'impact (jûuoç : cran
aKapíc¡>nua : croquis
D7rép(3aar| : outrepassé
193
FRANÇAIS : ITALIE N c i n t r a g e : curvatur a fracture : frattur a
traduit p a r D . Z a m p e t t i clactonien(ne) : f r a g m e n t : framment o
clactoniano(a) front d e fracture : front e d i
coche (ou encoche) : frattura
abattu : abbattut o
intaccatura front d e grattoir : front e d i
c o n c h o ï d e : concoid e grattatoio
abrasion : abrasion e
cône : con o
abrupt(e) : ripido(a )
continu (e) : continuo(a ) h a c h u r e : striatur a
a c c i d e n t d e taille : incident e
di lavorazion e contre-bulbe : negativ o de l
affûtage : affilatur a
bulbo inclinaison : inclinazion e
c o m i c h e : cornic e indirecte(e) : indiretto(a)
aile d ' o i s e a u ( e n ) : al a
cortex : cortic e industrie : industri a
d'uccello (ad )
cortical(e) : cortical e i n v e r s e : inverso(a )
ajout : aggiunt a
c o u v r a n t ( e ) : coprent e
alternant : alternant e
cran : cra n Janus : Gian o
alterne : altern o
crête : crest a
angle d e c h a s s e : angol o d i
rimozione croisée : incrociat a K o m b e w a (méthode) :
angle d ' é c l a t e m e n t : angol o
croquis : schizz o Kombewa (metodo )
di distacc o
débitage : scheggiatur a l a m e , l a m e l l e : lama , lamell a
arête : spigol o
débris : residu o l a m e à crête : lam a a crest a
a r r a c h e m e n t : frattur a a
décorticage : decorticazion e l a n c e t t e : lancett a
lancetta
délinéation : delineazion e l a n g u e t t e : linguett a
atypique : atipic o
a v i v a g e : avvivament o dent d u burin : dent e de l Levallois (méthode) :
a x e d e d é b i t a g e : ass e di bulino Levallois (metodo )
scheggiatura d e n t i c i d e : denticolat o lèvre : labbr o
a x e m o r p h o l o g i q u e : ass e d é v e r s é : inclinat o linéaire : linear e
morfologico dièdre : diedr o lisse : liscio(a )
direct(e) : diretto(a ) localisation : localizzazion e
b a s e : bas e d i s c o n t i n u ( e ) : discontinuo(a ) lustre : lustr o
béquille : grucci a distal(e) : distal e
bifacial(e) : bifaccial e dos : dors o m é s i a l : median o
b o r d : margin e m é t h o d e : metod o
b o r d abattu (voir abattu) é b a u c h e : abbozz o m i c r o b u r i n : microbulin o
b o r d taillé (voir taillé) écailleux(se) : a scagli e m i s e e n forme : messa i n
b o u c h a r d a g e : bocciardatur a éclat : scheggi a forma
brisure : incrinatur a ègri s a g e , ègri sé : levigatura , m o r p h o l o g i e : morfologi a
brut(e) : grezzo(a ) levigato morphologie d ' u n
é m o u s s é : smussat o e n l è v e m e n t : morfologi a d i
brut d e d é b i t a g e : grezz o d i
e n c l u m e : incudin e un distacc o
scheggiatura
m u s e a u : mus o
brut(e) d e taille : grezzo(a ) e n c o c h e (voir c o c h e ) :
di lavorazion e intaccatura
e n l è v e m e n t : distacc o n a c e l l e : navicell a
b u l b e : bulb o
burin (technique du coup e n t a m e : scheggi a cortical e négatif d ' e n l è v e m e n t :
e n v a h i s s a n t ( e ) : invadent e negativo d i un distacco
du) : bulino (tecnic a del
é p a n n e l a g e : sgrossatur a n e r v u r e : nervatur a
colpo di)
é p a u l e m e n t : spall a nucleiforme : nucleiform e
é p e r o n (en) : sperone (a ) nucléus : nucle o
cannelé : scanalat o
c a r è n e (carénage) : caren a esquillement du bulbe :
(carenaggio) scagliatura de l bulbo ondulations : ondulazion i
c a s s u r e : frattur a é t e n d u e : estension e orientation : orientament o
chaleur (traitement par la) : outil : strument o
calore (trattament o co n il ) face : facci a outrepassé : oltrepassat o
chapeau de gendarme : facetté : sfaccettat o
cappello d i gendarm e façonnage : lavorazion e pan : facci a
c h a s s e - l a m e : caccialam e flûté(e) : scanalato(a ) parallèle : parallelo(a )
chute d e burin : stacc o d i fractionnement : partiel(le) : parzial e
bulino frazionamento patine : patin a
194
pédoncule : peduncol o taille, taillé (e) : lavorazione , coprente : couvrant(e )
p e r c u s s i o n : percussion e lavorato(a) cornice : comich e
p e r c u t e u r : percussor e talon : tallon e corticale : cortical(e )
piquant-trièdre : technique : tecnic a cortice : corte x
"piquant-trièdre" traitement thermique : cran : cra n
are a
p l a g e corticale : trattamento termic o cresta : crêt e
corticale tranchot ( c o u p d u ) : trincett o curvatura : cintrag e
plan d e frappe : pian o d i (colpo del)
percussione decorticazione : décorticag e
punt o troncature : troncatur a
point d'impact : delineazione : délinéatio n
d'impatto dente del bulino : den t du
poli : levigat o versant : versant e burin
polissage : levigatur a denticolato : denticul é
position : posizion e ITALIEN : FRANÇAIS diedro : dièdr e
pré forme : preformat o diretto(a) : direct(e )
préparation : preparazion e d i s c o n t i n u o ( a ) : discontinu(e )
a scaglie : écailleux(se )
pression : pression e d i s t a c c o : enlèvemen t
a b b a t t u t o : abatt u
produit de débitage :
a b b o z z o : ébauch e distale : distal(e )
prodotto d i scheggiatur a a b r a s i o n e : abrasio n d o r s o : do s
p r o x i m a l ( e ) : prossimal e affilatura : affûtag e
p u n c h : punzon e a g g i u n t a : ajou t estensione : étendu e
pu ne ti forme : puntiform e ala d ' u c c e l l o ( a d ) : ail e
py rami di on : sommit à d i u n d'oiseau (en) faccia : fac e
nucleo piramidal e alternante : alternan t faccia : pa n
alterno : altern e f r a m m e n t o : fragmen t
raccord : raccord o a n g o l o di d i s t a c c o : angl e frattura : fracture , cassur e
rasant : radent e d'éclatement frattura a lancetta :
r a v i v a g e : ravvivament o arrachement
a n g o l o di r i m o z i o n e : angl e
rebroussé : ripiegat o de chass e frazionamento :
r e c o u p e d e burin : stacc o d i area corticale : plag e fractionnement
ravvivamento d i un bulino corticale fronte di frattura : fron t de
réfléchi : rifless o fracture
asse di s c h e g g i a t u r a : ax e d e
r e m o n t a g e : rimontaggio , débitage fronte di grattatoio : fron t
ricomposizione asse m o r f o l o g i c o : ax e de grattoi r
répartition : ripartizion e morphologique
réserve corticale : riserv a atipico : atypiqu e G i a n o : Janu s
corticale a v v i v a m e n t o : avivag e g r e z z o di s c h e g g i a t u r a : bru t
r e t o u c h e : ritocc o de débitage
b a s e : bas e grezzo(a) : brut(e )
scalariforme : scalariform e bifacciale : bifacial(e ) g r e z z o ( a ) di l a v o r a z i o n e :
s c h é m a diacritique : schem a bocciardatura : bouchardag e brut(e) d e taille
diacritico b u l b o : bulb e g r u c c i a : béquill e
section : sezion e b u l i n o ( t e c n i c a del c o l p o
semi-abrupt : semiripid o di) : burin (techniqu e du i n c i d e n t e di l a v o r a z i o n e :
Siret (accident) : Sire t coup du) accident d e taill e
(incidente) inclinato : dévers é
soie : codol o c a c c i a l a m e : chasse-lam e inclinazione : inclinaiso n
spontanés (enlèvements) : c a l o r e ( t r a t t a m e n t o c o n il) : incrinatura : brisur e
spontanei (distacchi ) chaleur (traitemen t pa r la ) incrociata : croisé e
s u b - p a r a l l è l e : subparallelo(a ) c a p p e l l o di g e n d a r m e : i n c u d i n e : enclum e
support : support o chapeau d e gendarm e indiretto(a) : indirecte(e )
surfaces d é b i t é e s : superfic i
carena, c a r e n a g g i o : carène , industria : industri e
scheggiate carénage intaccatura : coch e (o u
c l a c t o n i a n o ( a ) : clactonien(ne ) encoche)
tablette d e r a v i v a g e ou c o d o l o : soi e intaccatura : encoch e (voi r
d ' a v i v a g e : tavolett a di c o n c o i d e : conchoì'd e coche)
ravvivamento o di c o n o : côn e i n v a d e n t e : envahissant(e )
avvivamento continuo(a) : contin u (e) inverso (a) ; invers e
195
n u c l e o : nucléu s scanalato : cannel é
Kombewa (metodo) : scanalato(a) : flûté(e)
Kombewa (méthode ) oltrepassato : outrepass é scheggia : écla t
ondulazioni : ondulation s s c h e g g i a corticale : entam e
labbro : lèvr e o r i e n t a m e n t o : orientatio n s c h e g g i a t u r a : débitag e
l a m a a cresta : lam e à crêt e s c h e m a diacritico : schém a
l a m a , l a m e l l a : lame , lamell e parallelo(a) : parallèl e diacritique
lancetta : lancett e parziale : partie l (le) schizzo : croqui s
l a v o r a z i o n e : façonnag e patina : patin e semiripido : semi-abrup t
lavorazione,!avorato(a) : peduncolo : pédoncul e sezione : sectio n
taille, taillé(e ) p e r c u s s i o n e : percussio n sfaccettato : facett é
Levallois (metodo) : p e r c u s s o r e : percuteu r sgrossatura : épannelag e
Levallois (méthode ) pia n
l e v i g a t o : pol i
piano di percussione : s m u s s a t o : émouss é
de frapp e
levigatura : polissag e "piquant-trièdre" :
s o m m i t à di u n n u c l e o
p i r a m i d a l e : pyramidio n
levigatura (con un abrasivo piquant-trièdre
spalla : épaulemen t
p o s i z i o n e : positio n
in p o l v e r e ) , l e v i g a t o :
égrisage, égris é sperone (a) : épero n (en )
p r e f o r m a t o : préform e
lineare : linéair e spigolo : arêt e
p r e p a r a z i o n e : préparatio n
l i n g u e t t a : languett e s p o n t a n e i (distacchi) :
p r e s s i o n e : pressio n
liscio(a) : liss e
p r o d o t t o di s c h e g g i a t u r a :
spontanés (enlèvements )
localizzazione : localisatio n stacco di b u l i n o : chut e d e
produit d e débitag e
lustro : lustr e burin
p r o s s i m a l e : proximal(e )
p u n t i f o r m e : punctiform e s t a c c o di r a v v i v a m e n t o di u n
m a r g i n e : bor d bulino : recoupe d e burin
punto d'impatto : poin t
m a r g i n e a b b a t t u t o , cf.
d'impact striatura : hachur e
abbattuto
punzone : punc h strumento : outi l
m a r g i n e l a v o r a t o , cf. l a v o r a t o
subparallelo(a) : sub-parallèl e
m e d i a n o : mésia l
r a c c o r d o : raccor d superfici s c h e g g i a t e :
m e s s a in f o r m a : mis e en
radente : rasan t surfaces débitée s
forme
m e t o d o : méthod e ravvivamento : ravivag e supporto : support
m i c r o b u l i n o : microburi n residuo : débri s
morfologia : morphologi e riflesso : réfléch i t a l l o n e : talo n
m o r f o l o g i a di u n d i s t a c c o : rimontaggio, ricomposizione : t a v o l e t t a di r a v v i v a m e n t o o
morphologie d'un remontage di a v v i v a m e n t o : tablett e de
enlèvement ripartizione : répartitio n ravivage o u d'avivage
m u s o : musea u ripido (a) : abrupt(e ) t e c n i c a : techniqu e
r i p i e g a t o : rebrouss é trattamento termico :
navicella : nacell e riserva corticale : réserv e traitement thermiqu e (voi r
negativo del bulbo : corticale chaleur)
contre-bulbe ritocco :retouch e trincetto ( c o l p o d e l ) :
n e g a t i v o di u n d i s t a c c o : tranchet (cou p du)
négatif d'enlèvemen t scagliatura del bulbo : troncatura : troncatur e
nervatura : nervur e esquillement d u bulbe
nucleiforme : nucleiform e scalariforme : scalariform e versante : versan t
196
FRANÇAIS : PORTUGAI S c h u t e d e burin : rest o d e façonnage : formataçâo ,
traduit p a r L . R a p o s o buril (rest o característic o afeiçoamento
resultante d o golpe d e buril ) flûté(e) : canelad o (a),
c i n t r e , c i n t r a g e : arco , adelgaçado (a ) por meio de
arqueamento o u curvatur a canelura (s )
abattu : abatid o
ciseau : cinze l fractionnement :
abrasion : abrasâ o fraccionamento
clactonien(ne) : clactonens e
abrupt(e) : abrupt o (a ) fracture : fractur a
c o c h e (ou e n c o c h e ) : entalh e
a c c i d e n t d e taille : acident e conchoîde : conchóid e f r a g m e n t : fragment o
de talh e c ô n e : con e front d e fracture : frent e d e
affûtage : aguçament o continu(e) : continu o (a ) fractura
aile d ' o i s e a u (en) : as a d e contre-bulbe : contra-bolb o front d e grattoir : frent e d e
pâssaro (em) corniche : cornij a raspadeira
ajout : acrescent o cortex : córte x
alternant : alternant e cortical(e) : cortica l hachure : traço , tracejad o
alterne : altern o c o u v r a n t ( e ) : c o b r i d o r (a )
angle d e chasse : ângul o d e eran : crena, "eran " inclinaison : inclinaçâ o
extracçâo, ângul o extern o crête : crist a i n d i r e c t e ( e ) : indirect o (a )
angle d ' é c l a t e m e n t : ângul o croisée : cruzad a i n d u s t r i e : industri a
de lascament o croquis : esboço , "croquis" inverse : inverso(a )
arête : arest a
atypique : atîpie o J a n u s : Janu s
débitage : debitage m
a r r a c h e m e n t : arrancament o débris : residu o
a v i v a g e : avivament o décorticage : descorticament o
Kombewa (méthode) :
axe d e d é b i t a g e : eix o de Kombewa (método )
délinéation : delineaçâ o
debitagem o u de lascament o dent du b u r i n : bise l d o buri l
axe m o r p h o l o g i q u e : eix o l a m e , lamelle : lamina ,
d e n t i c u l é : denticulad o
morfologico lámela
d é v e r s é : inclinad o
l a m e a crête (voir crête) :
diédre : diedr o lámina d e crista , ve r crista
b a s e : bas e direct(e) : direct o (a ) lancette : lancet a
béquille : mulet a discontinu(e) : descontinu o l a n g u e t t e : linguet a
compressora, pua (a) Levallois (méthode) :
compressera dista l
distal(e) : Levallois (método )
bifacial(e) : bifacia l
dos : dors o l è v r e : labi o
b o r d : bord o
linéaire : linea r
b o r d abattu (voir abattu) é b a u c h e : esboç o lisse : lis o (a )
b o r d taillé (voir taillé) écailleux(se) : escamos o (a ) localisation : localizaçâ o
b o u c h a r d a g e : bojardage m éclat : lasc a lustre : lustr o
brisure : rotura , estalament o égrisage, égrisé : areaçâo ,
brut(e) : brut o (a ) areado m e s i a l : mesia l
b r u t d e d é b i t a g e : brut o de émoussé : embotado , gast o m é t h o d e : métod o
debitagem o u de lascament o e n c l u m e : bigorn a m i c r o b u r i n : microburi l
brut(e) d e taille : brut o (a ) e n c o c h e (voir c o c h e ) : m i s e e n forme : conformaçâ o
de talh e entalhe m o r p h o l o g i e : morfologí a
b u l b e : bolb o e n l è v e m e n t : levantament o morphologie d'un
burin (technique du coup entame : lasca inicia l e n l è v e m e n t : morfologí a d e
du) : buril (téenic a d o golp e envahi ssant(e) : invaso r (a ) um levantament o
de) é p a n n e l a g e : desbastamento , m u s e a u : focinh o
formataçâo inicia l
cannelé : canelad o é p a u l e m e n t : ombreira , n a c e l l e : "nacelle " (fractur a
c a r è n e (carénage) : caren a ombro (em) em form a d e canoa )
(carenagem) é p e r o n (en) : esporâ o (em ) négatif d'enlèvement :
c a s s u r e : fractur a e s q u i l l e m e n t du b u l b e : negativo d e levantament o
c h a l e u r ( t r a i t e m e n t p a r la) : esquirolamento d o bolb o n e r v u r e : nervur a
calor (tratament o pelo ) é t e n d u e : extensâ o nucleiforme : nucleiform e
chapeau de gendarme : n u c l é u s : núcle o
chapéu d e gendarm e face : fac e
c h a s s e - l a m e (voir p u n c h ) facetté : facetad o ondulations : ondulaçôe s
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orientation : orientaçâ o support : suport e b o j a r d a g e m : bouchardag e
outil : utensili o surfaces d é b i t é e s : b o l b o : bulb e
outrepassé : ultrapassad o superficies debitadas , bordo : bor d
superficies lascada s bordo abatido, ver abatido
pan : facet a bordo talhado, ver talhado
parallèle : paralel o (a) tablette d e r a v i v a g e o u bruto (a) : brut(e )
partiel(le) : parcia l d ' a v i v a g e : plac a ou bruto (a) de talhe : brut(e )
patine : pátin a "tablette" d e reavivament o de taill e
pédoncule : peduneul o ou d e avivament o bruto de debitagem ou de
p e r c u s s i o n : percussâ o taille, taillé(e) : talhe , l a s c a m e n t o : bru t de
p e r c u t e u r : percuto r
talhado (a) débitage
talon : talâ o
p i q u a n t - t r i è d r e : ápic e buril ( t é c n i c a d o g o l p e d e ) :
t e c h n i q u e : técnic a burin (techniqu e d u coup
triédrico
t r a i t e m e n t t h e r m i q u e (voir
du)
c h a l e u r ) : tratament o
p l a g e c o r t i c a l e (voir corticale)
plan d e frappe : pian o d e térmico, ve r calor
percussâo o u de lascament o calor (tratamento pelo) :
point d ' i m p a c t : pont o de
tranchet (coup du) :
chaleur (traitemen t pa r la )
"tranchet" o u trinchet e c a n e l a d o : cannel é
impacto (golpe de)
poli : desgaste d e poliment o canelado(a), adelgaçado(a)
p o l i s s a g e : poliment o troncature : truncatur a
p o r m e i o d e c a n e l u r a (s) :
position : posiçâ o flûté(e)
pré-forma , c a r e n a ( c a r e n a g e m ) : carèn e
préforme : versant : vertente , lad o
pré-formataçâo (carénage)
préparation : preparaçâ o chapéu de gendarme :
pression : pressâ o chapeau d e gendarm e
PORTUGAIS : FRANÇAI S
produit de d é b i t a g e : cinzel : cisea u
produto d e debitage m o u c l a c t o n e n s e : clactonien(ne )
de lascament o c o b r i d o r (a) : couvrant(e )
abatido : abatt u
p r o x i m a l ( e ) : próxima ! c o n c h ó i d e : conchoïd e
a b r a s â o : abrasio n
punch : punçâo, extracto r c o n e : côn e
a b r u p t o (a) : abrupt(e )
de lamina s c o n f o r m a ç â o : mis e e n form e
a c i d e n t e d e t a l h e : acciden t
punctiforme : punctiform e c o n t i n u o (a) : continu(e )
de taill e
p y r a m i d i o n : vértic e d e acrescento : ajou t c o n t r a - b o l b o : contre-bulb e
pirámide aguçamento : affûtag e cornija : cornich e
cortex : corte x
alternante : alternan t
raccord : junçâo cortical : cortical(e )
alterno : altern e
rasant : rasant e c r e n a , " c r a n " : cra n
á n g u l o de e x t r a c ç â o , á n g u l o
ravivage : reavivament o crista : crêt e
e x t e r n o : angl e d e chass e
rebroussé(e) : revertido(a ) c r u z a d a : croisé e
ángulo d e l a s c a m e n t o : angl e
r e c o u p e d e burin : residu o d'éclatement
de buri l ápice triédrico : debitagem : débitag e
réfléchi (e) : reflectido(a ) piquant-trièdre delineaçâo : délinéatio n
r e m o n t a g e : remontage m arco, arqueamento ou d e n t i c u l a d o : denticul é
répartition : repartiçâ o c u r v a t u r a : cintre , cintrag e desbastamento, formataçâo
réserve corticale : reserv a a r e a ç â o , a r e a d o : égrisage , inicial : épannelag e
cortical égrisé d e s c o n t i n u o (a) :
retouche : retoqu e aresta : arêt e diseontinu(e)
a r r a n c a m e n t o : arrachemen t d e s c o r t i c a m e n t o : décorticag e
scalariforme : escalariform e asa de p á s s a r o ( e m ) : ail e d e s g a s t e d e p o l i m e n t o : pol i
schéma diacritique : d'oiseau (en) diedro : dièdr e
esquema diacrític o atipico : atypiqu e directo (a) : direct(e )
section : secçâ o avivamento, ver distal : distal(e )
sem i-abrupt : semi-abrupt o reavivamento : avivage (voi r d o r s o : do s
Siret (accident) : Sire t ravivage)
(acídente) eixo de debitagem ou de
soie : espigâ o base : bas e l a s c a m e n t o : ax e de débitag e
spontanés (enlèvements) : bifacial : bifacial(e ) e i x o m o r f o l ó g i c o : ax e
espontáneos (levantamentos ) b i g o r n a : enclum e morphologique
s u b - p a r a l l è l e : sub-paralelo(a ) bisel d o buril : den t d u burin e m b o t a d o , gasto : émouss é
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e n t a l h e : coch e (o u encoche) lînear : linéair e p u n ç â o : punch, chasse-lam e
e n t a l h e : encoch e (voi r l i n g u e ta : languett e punçâo extractor de laminas
coche) liso (a) : liss e (ver punçâo)
e s b o ç o : ébauch e localizaçâo : localisatio n punctiforme : punctiform e
e s b o ç o , " c r o q u i s " : croqui s lustro : lustr e
escalariforme : scalariform e rasante : rasant
e s c a m o s o (a) : écailleux(se ) mesial : mésia l reavivamento : ravivag e
e s p i g â o : soi e m é t o d o : méthod e reflectido (a) : réfléchi e
e s p o n t á n e o s (levantamentos ) : microburil : microburi n r e m o n t a g e m : remontag e
spontanés (enlèvements ) morfologia : morphologi e repartiçâo : répartitio n
esporâo ( e m ) : épero n (en) morfologia d e u m r e s e r v a cortical : réserv e
e s q u e m a diacrítico : schém a l e v a n t a m e n t o : morphologi e corticale
diacritique d'un enlèvemen t residuo : débri s
esquirol a m e n t o d o b o l b o : muleta compressora, pua
r e s i d u o d e buril : recoup e
esquillement du bulbe c o m p r e s s e r a : béquill e
de buri n
extensâo : étendu e
resto d e buril (resto
" n a c e l l e " (fractura e m f o r m a característico resultante do
face : fac e de c a n o a ) : nacell e g o l p e d e buril) : chut e d e
faceta : pa n negativo de levantamento : burin
facetado : facett é négatif d'enlèvemen t retoque : retouch e
focinho : musea u nervura : nervur e revertido(a) : rebroussé(e )
formataçâo, afeiçoamento : nueleiforme : nucléiform e
r o t u r a , estai a m e n t o : brisur e
façonnage n û c l e o : nucléu s
fraccionamento :
fractionnement secçâo : sectio n
ombreira, ombro (em) :
fractura : cassur e semi-abrupto : semi-abrup t
épaulement
fractura : fractur e Siret ( a c í d e n t e ) : Sire t
o n d u l a ç ô e s : ondulation s
f r a g m e n t o : fragmen t (accident)
orientaçâo : orientatio n
frente d e fractura : fron t de s u b - p a r a l e l o (a) :
fracture sub-parallèle
p a r a l e l o (a) : parallèl e
frente d e r a s p a d e i r a : fron t superficies d e b i t a d a s ,
parcial : partiel(le )
de grattoi r p a t i n a : patin e
superficies l a s c a d a s :
surfaces débitée s
p c d û n c u l o : pédoncul e
inclinaçâo : inclinaiso n suporte : suppor t
p e r c u s s â o : percussio n
inclinado : dévers é p e r c u t e r : percuteu r
indirecto(a) : indirecte(e ) plaça cortical ( v e r cortical)
talâo : talo n
industria : industri e plaça ou "tablette" de talhe, t a l h a d o (a) : taille ,
in v a s o (a) : envahissante ) reavivamento ou de taillé(e)
inverso(a) : invers e a v i v a m e n t o : tablett e de t é c n i c a : techniqu e
ravivage o u d'avivage t r a ç o , t r a c e j a d o : hachur e
J a n u s : Janus p i a n o d e p e r c u s s â o ou d e "tranchet" ou trinchete
j u n ç â o : raccor d l a s c a m e n t o : pla n d e frapp e ( g o l p e d e ) : tranche t (cou p
p o l i m e n t o : polissag e du)
labio : lèvr e p o n t o d e i m p a c t o : poin t tratamento térmico, ver
l á m i n a d e crista, v e r crista : d'impact calor : traitemen t
lame a crête (voi r crête ) p o s i ç â o : positio n thermique, voi r chaleu r
l á m i n a , l á m e l a : lame , pré-forma, pré-formataçâo : truncatura : troncatur e
lamelle préforme
l a n c e t a : lancett e p r e p a r a ç â o : préparatio n ultrapassado : outrepass é
lasca : écla t p r e s s â o : pressio n utensilio : outi l
l a s c a inicial : entam e produto de debitagem ou de
L e va 11 ois ( m é t o d o ) : l a s c a m e n t o : produi t de v e r tente, l a d o : versan t
Levallois (méthode ) débitage vértice de pirámide :
l e v a n t a m e n t o : enlèvemen t proximal : proximal(e ) pyramidion
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