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I.

INTRODUCTION

Les océans jouent un rôle crucial pour le maintien de la vie sur terre. Plus de 3 milliards
d’individus dépend fortement à la biodiversité marine et côtière (AFD, 2019). Cependant, Le
changement climatique, dû aux gaz à effets de serre d’origine anthropique, perturbe
considérablement l’équilibre de l’écosystème marin de notre planète. Ce changement se traduit
par une augmentation des températures, une élévation du niveau des mers, une augmentation
de la stratification, de fortes précipitations et d’apport d’eau douce (GEIC ,2019). Entre 1955 et
2010, On enregistre une élévation de température de l’Océan mondial de 0.18°c dans la couche
(0-700m) (Levitus et al., 2012).Cette augmentation de température de la surface des océans est
due, soit une cause naturelle, ou soit d’origines anthropiques ou bien probablement la
combinaison de deux. Ces changements auront un impact sur le courant marin, l’eau chaude de
surface riche en nutriment et moins dense reste en surface tandis que l’eau froide descend dans
la colonne d’eau, c’est la circulation thermohaline.

Les effets directs du changement de température et de la salinité des océans peuvent


modifier la caractéristique physiologie et le comportement des espèces marins, impactant la
biogéochimie de l’habitat marin (Doney et al., 2012). Rappelons que la physiologie détermine la
tolérance d’une espèce face à la Variabilité et au changement de l’environnement, une
modification extrême des conditions de vie de celle-ci pourrait entrainer des graves
conséquences sur la survie des espèces marins voire extinction de certaines espèces en voie de
disparition. Autres facteurs déterminants est l’activité humaine à savoir, les activités portuaires,
le développement du tourisme, la surexploitation des mangroves et de récifs coralliens détériore
la vie sur mer(Jackson, 2010)

L’écosystème côtier est principalement touché par ce fléau : 50% de marais salant, 35%
de mangrove, 30% de récifs corrals, 29% des herbiers marins sont déjà dégradés par l’activité
humaine à l’échelle mondiale(Barbier et al., 2011; FAO, 2007) . La biodiversité côtière de la
république de Djibouti fait partie des zones touchés par cette dégradation environnementale.
Cette dégradation est liée au développement urbain, aux activités économiques (tourisme,
pêche), aux infrastructures portuaires et la pollution (rejets des eaux usées, rejets des
hydrocarbures, déchets solides, etc.) (Omar, 2013). Pour faire face aux menaces climatiques, la
république de Djibouti a ratifié la convention-cadre des nations unies sur les changements
climatiques (CCNUCC) en 1995 avec pour objectif l’atténuation et l’adaptation au changement
climatique.

Une évaluation de la surveillance de la qualité de l'eau de mer est essentielle pour tout
programme de gestion intégrée du littoral. A l’heure actuelle, nous disposons très peu
d’information sur la qualité de l’eau de mer de Djibouti (Hoch FB, 2015). L’analyse des polluants
dans l’eau de mer peut être appuyée par l’utilisation d’un modèle hydrodynamique combiné à un
modèle de qualité de l’eau.

1.2. Contexte

L’océan est une vaste zone où se mélangent tous les polluants terrestres (déchets solides, eau
usée., etc.) et aériennes. Ces polluants déversés de façon direct ou indirect dans la mer
dégradent la qualité de l’eau de mers et affectent considérablement la santé des espèces
aquatiques et humaines. Afin de remédier à cela, des gros moyens ont été déployé pour
améliorer les équipements analytiques afin d’analyser les concentrations des polluants dans les
milieux aquatiques, d’identifier les sources potentielles de contamination et d’évaluer les risques
associés (Jansenn,2003, Vulliet et al, 2009).

Malgré les efforts mis en place pour protéger la qualité de l’eau de mers, certaines substances
persistent longtemps. Ainsi, il serait important de trouver un moyen de surveiller et de prévenir
le devenir de ces polluants dans la mer. Le moyen proposé par cette étude consiste à faire la
modélisation numérique des polluants dans le golfe de Tadjourah.

1.3. Objectifs 

L’objectif de cette étude est de modéliser la circulation et la stratification du golfe de Tadjourah


par un modèle de transport hydrodynamique et sédimentaire en combinant les données de
terrain et un programme de modélisation MIKE21 HD couplé à un modèle de qualité d’eau. Pour
cela, on considère ces objectifs suivants :

- Compiler les données de bathymétries, de vents, de marées, de température et salinité.


Proposer un modèle hydrodynamique dans le golfe de tadjourah (bas, mileu et haut).
- Valider le modèle hydrodynamique selon les critères physiques du milieu

2. Description de la zone d’étude (Study area)


2.1. Location, topographie et bathymétrie

Le golfe de Tadjourah est situé entre 11°30 et 12°40 de latitude nord et comprise entre 41°57 et
43°15 de longitude Est. Il est le prolongement du golfe d’Aden du côté Est et la mer rouge du
côté nord-Est et s’étend jusqu’au Goubet-al-kharab. Ce dernier est presque détaché du golfe par
un passage étroit créant un courant marin violent. Ce golfe a une superficie environ 4500 km 2 et
s’étend environ 372 km. Il est composé de deux iles séparés et inhabités à l’entrée du golfe : iles
Moucha et Maskali (voir figure1). À l’Ouest du golfe se trouve le lac Assal (150 m au-dessous du
niveau de la mer), l’une des régions chaudes et active au monde.
Figure1 : Carte administrative de Djibouti (source : worldAtlas)

Dans son prolongement vers l’ouest, le golfe est entouré par des massifs montagneux du côté
nord-Est (monts Mabla, monts Goda) et du côté sud-Est par les monts Arreh. Ces récifs
montagneux ont une influence sur l’aspect géologie de la zone et les conditions climatique qui y
règnent.

La bathymétrie du golfe de Tadjourah varie entre 150 m (à l’Ouest) et 1100 m (à l’Est) et


présente deux fosses : la fosse de Tadjourah (800 m de profondeur) et la fosse d’Obock 1000 m
(figure 2).
Figure 2 : Bathymétrie extrait de GEPCO (à gauche) et fourni par le CERD (à droite)

On constate que la bathymétrie fournie par le Centre d’étude et de recherche de Djibouti (CERD)
ne couvre pas la totalité de la zone Ghoubet et les îles moucha et Maskali. Par conséquent, nous
avons utilisé la bathymetrie extrait du GEPCO (www.Gepco.net) pour réaliser ce projet.

Figure 3 : Location – Golfe de Tadjourah (source : Google Earth )


2.2. Caractéristiques générales de la zone d’étude

La république de Djibouti est soumise au climat tropical aride. Deux saisons prédominent : la
saison fraîche (hiver) entre octobre à avril et la saison chaude (été) entre mai à septembre.
Durant la période hiver, les vents alizés du Nord-Est, en provenance de l’Arabie et du golfe
d’Aden, dominent. Sur ce même période, la température moyenne de l’air varie entre 20°C et
30°C. En été, il est soumis au vent chaud qui souffle du sud-Ouest et la température de l’air varie
entre 30°C et 45°C. Il est caractérisé par une précipitation moyenne annuelle faible de l’ordre de
180 mm (omar assowe et al, 2021).

Ces conditions climatiques ont un impact sur la qualité de l’eau du golfe, en particulier, la
température à la surface de l’eau (SST) et la salinité. Plus la température de l’air augmente, plus
la température à la surface de l’eau augmente et inversement.

Average temperature(°C) for Gulf of Tadjourah


34

32

30
Temperature (°C)

28

26

24

22
ie
r
ie
r
ar
s ril ai in et ut pt T v c
nv vr M Av M Ju ill Ao Se OC No De
Ja Fe Ju

Figure 4 : Prévision de la température moyenne mensuelle de l’eau (source : Climate Engine, NOAA).

Ce graphe nous montre l’évolution de la température mensuelle de surface de la mer obtenue à


partir de nombreuses années des données historiques. On constate qu’il y’a deux pics : la
température moyenne augmente durant l’été entre mai-juin et aout-septembre et décroît entre
janvier-mars et entre octobre-décembre.
3. Données disponibles

3.1. Vent

Un diagramme de rose de vent sur la période allant du 1 Janvier 2015 au 31 decembre 2015 a été
effectué sous Matlab. Ces données de vent sont issues de la réanalyse de l’ERA5 avec une
résolution temporelle d’une heure. ERA5 est la cinquième génération et la toute dernière
produite par le centre européen de la prévision météorologique (ECMWF). Ces données sont
disponibles dans le Climate Data store sur des grilles longitude-latitude à une résolution spatiale
de 0.25°×0.25°, correspondant environ 28km avec des paramètres de pression de 37 niveaux
(ECMWF). Les composantes de champ de vitesse horizontal à 10 m au-dessus du sol sont utilisés
pour calculer le module de vent par la formule √ u2 +v 2 pour chaque heure. Les figures 5 et
figures 6 nous montrent la direction et la vitesse du vent.

Figure 5 : Direction et vitesse du vent sur la période du 1 janvier au 31 décembre 2015 (source ECMWF)

On constate que le vent provient majoritairement du secteur Est du golfe avec une fréquence
égale à 22% et une intensité comprise entre 3.2 m/s et 6.4 m/s.
Figure 6 : vitesse du vent à la station de coordonnées 11.70, 43.24 (source : ECMWF)

3.2. Marées et niveaux d’eau.

Pour exécuter le modèle, des données d’élévation de la marée sont nécessaires à limite Est du
modèle. Or La zone d’étude manque de données relevées pour la période concerné. Malgré tout,
les données du niveau d’eau utilisé pour notre modèle sont disponibles sur le site du service
Hydrographique et océanographiques de la marine (www.shom.fr). Ce dernier fournit des
données de prévisions pour calculer la marée dans différents ports du monde. Le port de
référence de notre zone étude est le port de Djibouti. La figure 7 représente l’évolution du
niveau marin mesuré en fonction du temps pendant 1 ans. On observe deux pleines mers (PM) et
deux bases mers (BM) par jour (figure6.a) et une différence importante entre les hauteurs des
PM et BM d’une même journée : il s’agit bien d’une marée à inégalité semi diurne.

Figure 7 : marées et niveaux d’eau mesuré


4. Scénarios

1. Conditions normales (Vent et houle)

Année Période Vent (dir et vitesse) Précipitation


2000 Oct-janv
2000 Mars-aout
2010 Oct-janv
2010 Mars-aout
2020 Oct-janv
2020 Mars-aout

2. Conditions extremes
- Coup de mer ?
- Tempete ou Cyclone décennale, centennale ?
Scénario Type de Vent Niveau (m) i Houle au Dir (°)
largeii V(m/s)iii H13
(m) Tp (s)
MWD (°)
Annuel ? ? ? ? ? ?

Saison ? ? ? ? ? ?
chaude
Saison ? ? ? ? ? ?
fraiche
Anné coup ? ? ? ? ? ?
de mer
Tempete
annuelle
Tempete
maximale
Tempete ? ? ? ? ? ?
decennele
Tempête ? ? ? ? ? ?
centennale
4. Méthodologie de modélisation

Dans cette section, nous présenterons brièvement le modèle numérique choisi et l’approche
méthodologique suivie pour appréhender le problème.

4.1. Choix du modèle numérique

Le choix d’un modèle dépend de plusieurs paramètres notamment la complexité du problème, la


précision des résultats et la résolution spatiale et temporelle. Parmi les modèles
hydrodynamiques disponible sur les marchés, nous présentons 3 types de modèles (Delft3D,
GEMSS, Mike 21). Ces modèles ci-dessous utilisent les équations de Navier stokes et diffèrent
selon les schémas de discrétisation spatiale utilisée et le choix de la grille de modélisation
(structurée ou non structuré). Une grille structurée peut être rectiligne ou curviligne et ainsi
adopter le schéma de solution aux différences finies, quant au grille non structurée (triangulaire),
le schéma suivi est la méthode des volumes finis. Ces choix influent grandement la stabilité du
modèle, la précisions des résultats et le temps de calcul.

 Delft3D est un logiciel de modélisation hydrodynamique et de qualité d’eau. Il est


composé des modules principaux qui sont Flow pour la modélisation hydrodynamique,
WAVE pour la modélisation des vaques, WAQ pour la modélisation de la qualité de l’eau.
La grille de modélisation est de type structurée (rectiligne et curviligne) et le schéma
choisi est la méthode de différences finis (Deltares,2014). Le module Flow ne permet pas
de générer les grilles contrairement au logiciel GEMSS. La grille peut être fait soit par des
logiciels externes ou soit par le module GRID et ensuite transportés dans le module flow.

 Mike 21 est un système de modélisations d’écoulements 2D à surface libre de l’institut


hydraulique danois (DHI). Il est applicable à la simulation des phénomènes hydrauliques
dans les lacs, les estuaires, les zones côtières et les mers (DHI, 2017). La grille de
modélisation est de type non structurée (triangulaire). La discrétisation spatiale utilisée
pour le modèle est la méthode des volumes finis centré sur les cellules. Mike 21 est
composé des modules suivants : hydrodynamic module, transport module, Oil Spill
module, particles tracking module, Mud transport module, sand transport module. Son
principal inconvénient repose sur le fait que tous ces modules sont des modules de
transport et hydrodynamique. Si on souhaite étudier la qualité de l’eau de mer, il va
falloir utiliser un autre logiciel comportant un module qualité de l’eau.
 GEMSS (Generalized Environmental Modeling system for surface waters) est un système
intégré de modèles hydrodynamiques et transport 3D intégrés dans un système
d’information géographique et de données environnementale (GIS). Il est composé de
plusieurs modules qui sont, l’analyse thermique, la qualité de l’eau, le transport de
sédiment, le suivi des particules, les déversements d’hydrocarbures et produits toxiques.
La grille de modélisation est de type structuré. C’est un outil très performant puisqu’il
regroupe plusieurs modules sur une interface graphique (GUI).

Nous avons choisi dans un premier temps le modèle GEMSS car celui-ci regroupe plusieurs
modules tel que le module qualité de l’eau que nous souhaitions étudier pour notre zone
d’étude. Néanmoins, nous avons rencontré des difficultés concernant l’exécution du programme.
Le module d’exécution des taches (GEMSS Run model) est hors service pour des raisons
inconnues. Nous avons donc choisi le second option le modèle MIKE21 pour simuler
l’hydrodynamisme du golfe de Tadjourah.

4.2. Modèle hydrodynamique

Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous allons définir ce qu’est un modèle hydrodynamique,
ses principes fondamentaux et de représenter les équations qui régit.

Un modèle hydrodynamique est un modèle numérique permettant de résoudre les équations


hydrodynamiques d’un milieu aquatique (estuaires, lac, golfe, etc.). Ce modèle numérique
consiste à découper la zone d’étude en plusieurs mailles à géométrie variable et appliquer pour
chaque maille, les principes fondamentaux qui sont, le principe de conservation de la quantité de
mouvement et le principe de conservation de la continuité.

Pour un fluide tel que l’eau de mer, les équations de Navier stokes décrivent les mouvements
d’un fluide incompressible. Ces équations sont réduites à la forme suivante selon (Dargahi &
Cvetkovic, 2011; Hodges, 2009) :

Equations de quantité de mouvement :

du du du du −1 dp
+ u + v +w = +fv +ν ∆ u (1)
dt dx dy dz ρ dx

dv dv dv dv −1 dp
+u + v +w = + fu+ν ∆ v (2)
dt dx dy dz ρ dy
dw dw dw dw −1 dp
+u +v +w = −g +ν ∆ w (3)
dt dx dy dz ρ dz

Le premier terme correspond à la variation de la vitesse en fonction du temps. Le deuxième,


troisième et quatrième terme correspondent les advections horizontales. Le cinquième terme est
le gradient de pression. Le sixième terme est la force de Coriolis et enfin le dernier terme est le
terme turbulent.

Equations de la Continuité :

∂ρ
+ ( ∇ . v ) ρ=0 (4)
∂t

∂u ∂ v ∂w
¿ v =0 i.e. + + =0 (5)
∂x ∂ y ∂z

Où x, y, z, sont les trois directions de l’espace , u, v, w, sont les composantes de la vitesse du courant dans
l’espace, respectivement, f est la force de Coriolis, g[m/s 2] est l’accélération de pesanteur, ν[m 2/s] est la
viscosité cinématique, P[kg/m/s2] est la pression hydrostatique, et ρ[kg/m3] est la densité de l’eau.

La complexité de ces équations nécessite l’utilisation des approximations afin de les simplifier.
Dans le cadre de notre étude, nous utiliserons l’approximation en eau peu profonde, appelé
également modèle des eaux peu profondes ou en Anglais ‘’Shallow water equations’’. On
considère que les dimensions verticales restent négligeables devant les dimensions horizontales,
c’est-à-dire la valeur des variables latérales est importante devant la profondeur. Pour mener
bien à cette simplification, nous utiliserons également l’hypothèse de pression hydrostatique et
l’hypothèse de Boussinesq.

 Approximation de l’hydrostatique

On considère la profondeur des océans comme étant largement inférieur aux échelles
horizontales. De ce fait, l’équation (3) se simplifie et devient :
−1 dp
0= −g (6)
ρ dz

Les vitesses verticales sont alors calculées à partir de l’équation de la continuité (5) :

∂w ∂u ∂ v
=−[ + ] (7)
∂z ∂x ∂ y

 Approximation de Boussinesq

Les variations de la densité de l’eau Δρ restent négligeables devant la densité de


référence ρ0 (Δρ˂˂ρ0) sauf dans le terme de l’accélération de pesanteur, soit :

ρ=¿ρ0 + ρ’ (x, y, z, t) avec ρ’˂˂ρ0 (8)

Où ρ’, variation due à une stratification est inferieure devant ρ0.

L’équations de continuité (4) devient alors :

( ) ( )( )
' ' ' '
∂u ∂ v ∂ w ' ∂u ∂ v ∂w ∂ρ ∂ρ ∂ρ ∂ρ
ρ0 + + +ρ + + + +u +v +w =0 (9)
∂x ∂ y ∂z ∂x ∂ y ∂z ∂t ∂x ∂y ∂z

Dans les écoulements géophysiques, les variations de la densité du fluide sont plus faibles
que les variations du champ de vitesse. Ainsi, le troisième groupe de terme est du même
ordre de grondeur que le deuxième groupe, qui lui est bien inférieur au premier puisque
ρ’˂˂ρ0. Par conséquent, l’équation de continuité se réduit à :

∂u ∂ v ∂w
+ + =0 (10)
∂x ∂ y ∂z

Dans cette approximation, l’équation de la continuité se réduit à l’équation de la


conservation du volume d’où l’hypothèse d’un fluide incompressible.
De la même manière si on projette cette approximation dans l’équation de la quantité de
mouvement, il s’ensuit après simplifications :

du −1 d p'
= + fv+ νΔu (11)
dt ρ0 dz
'
dv −1 d p
= + fu+ νΔv (12)
dt ρ 0 dy

du −1 d p' ρ'
= − g+ νΔw (13)
dt ρ0 dz ρ0

Avec P=P0(z)+P’ (x, y, z) où P’ est la pression dynamique et Po, la pression hydrostatique.

Equation de conservation de la chaleur et de la salinité :

∂S ∂²S
+u . ∇ S=K h ∇2 S + K v (14)
∂t ∂z²

∂T 2 ∂²T
+u . ∇ T =K h ∇ T + K v (15)
∂t ∂z²

Avec Kh et Kv les coefficients de diffusion turbulente horizontale (h) et verticale (v).

Equation d’état de l’eau de mer :

ρ=ρ(T , S , Z ) (16)
4.2.1 Maille

Pour un modèle hydrodynamique 3D, il existe deux types de grille : les grilles horizontales et les
grilles verticales. Les grilles horizontales sont généralement : orthogonales, curvilignes et non
structurée (voir figure 3). Le choix de la grille joue un rôle important à la précision des résultats.
Une grille orthogonale est la plus simple à produire mais offre moins de flexibilité dans les
endroits d’intérêts qui nécessitent plus de précision et un temps de calcul grande contrairement
à la grille curviligne qui permet de varier la taille des cellules afin d’augmenter la précision aux
endroits d’intérêts. La grille non structurée (succession des triangles), quant à elle, est très
flexible mais nécessite un temps de calcul très lent.

Figure 7 : Grilles horizontales orthogonales, curviligne et non structurée (Hodges 2009)

Les grilles verticales sont les grilles cartésiennes et les grilles sigma (voir figure 4). La grille
cartésienne Z divise l’axe vertical en n plans de distance variable entre eux suivant la verticale.
Tandis que la grille sigma sépare l’axe vertical en n plans dont la distance suit la forme de la
bathymétrie.

Figure 8 : Grille verticale cartésienne et grille verticale sigma


Dans le cadre de notre étude, nous utilisons le modèle numérique 2D MIKE21 dont le grille sont
non structurée.

4.3 Le modèle numérique MIKE 21 HD

Le modèle utilisé pour cette étude est le modèle Mike 21 HD de l’institut hydraulique danois
(DHI). C’est un modèle hydrodynamique bi dimensionnel (2D) à surface libre basé sur la
discrétisation par la méthode des volumes finis des équations de conservations de masse et de
continuité. Le modèle simule l’évolution temporelle du niveau d’eau et de l’écoulement, en
tenant en compte du frottement sur le fond, la force de Coriolis et les conditions
météorologiques. La grille utilisée pour simuler la marée et le courant est la grille de type
triangulaire avec les schémas numériques semi-implicite (DHI,2007). Les paramètres de sortie du
modèle sont l’élévation du niveau d’eau, vitesse et direction du courant.

4. 3.1 Configuration du modèle hydrodynamique MIKE21

A) Création du maillage 2D

Dans un premier temps, nous avons débuter par le maillage de la zone d’étude en utilisant le
module ‘’Mesh Generator’’. Ce dernier nous fournit un environnement pour la création, l’édition
et la présentation de la bathymétrie numérique 2D en format flexible (.Mesh) (DHI, 2017). Pour
cela, il nous faut choisir le système de projection pour la conception du maillage. Dans notre cas,
nous avons choisi le système de projection WGS 84 /UTM Zone 38 N (figure 3). Ensuite, nous
avons préalablement traité les données de bathymétrie extrait de la base des données GEPCO
(www.Gepco.net) dans le logiciel ArcGIS puis il sera projeté en UTM Zone 38N. Ces données vont
être convertit ensuite en format XYZ. De la même manière, le fichier shoreline (trait de côte) qui
délimite la zone terre-mer va être projeté, à son tour, en UTM Zone 38 N puis il sera converti en
format XYZ. A l’aide du module ‘’Mesh Generator’’, nous pouvons :
- Importer les shorelines (*.XYZ) à l’aide de l’outil import ‘’Scatter data’’.
- Importer les données bathymétriques (*.XYZ) dans le fichier de maillage.
Figure 9 : Golfe de Tadjourah Mesh

La zone d’étude comporte au total 3288 maille avec 2016 nœuds. Le maillage du golfe de
Tadjourah est de 80 kilomètres en direction Ouest-Est et de 56 kilomètres en direction Nord-Sud,
couvrant une superficie environ 4480 kilomètres carrés (Figure 3). Le modèle calcule la solution
mathématique pour chaque nœud. La taille moyenne du maillage de chaque cellule de la grille
est de 81 mètres. On rappelle que la vitesse de calcul est proportionnelle à la taille du plus petit
élément de la grille de calcul. Par conséquent, le programme choisi le pas de temps en fonction
de la condition de stabilité Courant-Friedrich-Lewis (CFL). Ce dernier doit être inférieur à 1 pour
tous les éléments du maillage. Or, cette condition doit être le plus restrictive pour la plus petite
maille. Ainsi, une maille anormalement petite va ralentir l’ensemble de la simulation d’un facteur
2 (DHI, 2007). La condition de stabilité CFL est donnée par la relation suivante :
Δt
CFL=v
d
Où v est la vitesse du courant, Δt le pas de temps et d la taille de la cellule

La bathymétrie interpolée par la méthode d’interpolation par voisins naturels (en Anglais
‘’Natural neighbor’’) est montrée dans la figure 6.
Figure 10 : Domaine de calcul et la bathymétrie de la zone d’étude

B. Conditions aux limites

Le golfe de Tadjourah présente deux ouvertures : une à l’entrée du golfe et l’autre, au passage
étroit qui relie Ghoubet et la partie haute du golfe. Pour contrôler le modèle numérique de
circulation des eaux, des conditions aux limites doivent être définis aux frontières de la zone
d’étude (figure 11). Les conditions de courant, de niveaux d’eau, de température à la surface de
l’eau forment les conditions aux limites du modèle.
Dans un premier temps, les niveaux d’eau ont été simulés pour comparer aux données de
mesure satellitaires. Pour cela, nous avons appliqué ces données dans la frontière ouverte de la
zone (ligne verte figure 11).
Figure11 : Conditions aux limites de la zone

C. Initialisations

L’initialisation du modèle est une partie importante de toute simulation hydrodynamique


(Dargahi, 2011). Dans la présente étude, nous avons démarré le modèle avec des conditions
initiales constantes dans l’ensemble du domaine. Ce choix est fait en raison de l’indisponibilité
des données de station de mesure à proximité du site. Nous avons donc considéré le paramètre
élévation de surface égale à 1.48 mètres et les vitesses de courant (u et v) à 0 mètres par
secondes.

D. Simulation numérique

La propagation de la marée est étudiée à l’aide du module FLOW MODEL FM du système Mike 21
décrivant la circulation des eaux. Ce modèle est forcé par les niveaux d’eau appliqué à la
frontière ouverte du domaine (Figure 7).

Nous prenons comme paramètre d’entrée : les données de météorologique, les données de
niveaux marins, les données de vent…etc. Ces données physiques caractérisent exactement
l’ensemble du domaine d’étude. Pour un premier test de simulation, nous avons pris une période
d’un 1 an. Ainsi, la simulation numérique débute le 1 Janvier 2015 à 00h00 et se termine le 31
Janvier 2015 à 23h00, à un pas temporel de 1800 secondes (30 min) pour un nombre total de
25804419 pas de calcul. Ce pas de temps (30 min) a été choisi pour limiter le temps de calcul du
modèle qui peut paraitre lent (minimum 8 heures d’attente). Cette période de simulation est
choisie car elle inclut, entre autres, la seule tempête de vent qui s’est manifesté le 4-5 novembre
2015. La durée physique de la simulation a été de 26562.59 [s] sur un ordinateur de type HP,
munie d’un processeur Intel Core i7 de 3.60 GHZ sous Windows 10. Le nombre de courant CFL
utilisé est par défaut celui donnée par le logiciel et égale à 0.8.

Le coefficient de mélange utilisé est celui de Smagorinsky (1963) avec un facteur constant 0.28.
Le coefficient de friction au fond est celui de Manning, avec un nombre constant dans tout le
domaine et égal à 32. Le modèle barotropique a été utilisé pour le calcul de la densité. La force
de Coriolis a été également inclus dans la simulation. Le tableau 1 ci-dessous résume les
paramètres d’entrée choisis pour notre étude.

Table 1. Configuration du fichier de simulation HD

Paramètre d’entrée Choisi


Période de simulation 1/1/2015 00 :00 – 31/12/2015 20 :00
Time Step 1800 s
No. of times step 17518
Eddy viscosité 0.28
Manning coefficient 32
Coriolis force ‘’Varing in domain’’
Condition initial Surface elevation = 2.07 m
Wind forcing ‘’Varing in time’’
Solution Technique ‘’Time’’ = High order
‘’Space discretization’’ = High order
“Minimum timestep” = 0.01 s
“Maximum timestep” = 1800s
Flood and dry Par défaut
E. Résultats

Les résultats de la simulation nous montrent que le courant circule du secteur nord-Est vers le
bas du golfe (Ghoubet) en passant par le passage étroit qui relie le golfe de Tadjourah et
Ghoubet-Al-kharab avec une vitesse comprise entre 0.1m/s et 1.56m/s. Ce courant suit bien les
conditions du vent imposée à la frontière ouverte du domaine. On observe également un courant
giratoire au centre du golfe se propageant dans le sens des aiguilles d’une montre. Au centre du
golfe, l’intensité des courants est faible. Une forte intensité est enregistrée dans la dérive des
littoraux. L’eau entre du côté Nord-Est et sort du coté sud-Est en passant près du port de
Djibouti. La Figure 12 et 13 représentent respectivement la vitesse et direction du courant simulé
par le modèle pour un pas de temps donné.

Figure 12 : Vitesse du courant extrait du modèle HD


Figure 13 : Rose des courants près du port de Djibouti extrait du modèle HD

Une étude de comparaison entre le niveau d’eau mesuré (données SHOM) et simulé a été
effectué aux différents points du domaine d’étude. Ensuite, nous avons calculé les erreurs
quadratiques moyens entre les valeurs prédites par le modèle et l’observation. Dans le cadre de
notre étude, nous avons choisi quatre points du domaine : près du port de Djibouti (point1), un
point du Ghoubet-al kharab (point 2), au milieu du golfe (point 3), et enfin au haut du golfe
(point 4). La racine de l’erreur quadratique moyen entre les valeurs prédites par le modèle et
l’observation est faible (figure 19). Ce résultat de simulation nous montre que le modèle semble
en accord avec la donnée mesurée.
Figure 14 : comparaison du niveau d’eau mesuré et simulé au port de Djibouti (Point 1)

Figure 15 : comparaison entre le niveau d’eau mesuré et simulé au point 2 (Ghoubet)
Figure 16 : comparaison entre le niveau d’eau mesuré et simulé au point 3 (milieu)

Figure 17 : comparaison entre le niveau d’eau mesuré et simulé au point 4 (Haut du golfe)
3.5

3
f(x) = 1.00899449055732 x − 0.0113262891658263
R² = 0.999067008463486
2.5
Valeur simulé
2

1.5

0.5

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
valeur mésuré

Figure 18 : corrélation entre les valeurs mesurés et simulés près du port

0.05

0.04

0.03
RMSE

0.02

0.01

0
1 2 3 4
Point

Figure 19 : racine de l’erreur quadratique moyen entre les valeurs simulés et mesurés

4.3.2. Le modèle MIKE 21 SW


Le modèle numérique utilisé pour cette étude est le modèle spectrale MIKE 21-SW du système
numérique MIKE 21. C’est un modèle d’interaction vent-vague qui simule la croissance, la
décroissance et la transformation des vagues dans les régions en eau profonde (au large) et en
eau peu profonde (près de la côte). La discrétisation des équations dynamiques des vagues est
effectuée en utilisant la méthode des volumes finis centrés sur la maille. L’intégration temporelle
est effectuée à l’aide d’une approche de pas fractionnée. Le modèle MIKE21-SW résout les
équations de la conservation de l’action des vagues sur une grille à maillage flexible (triangles)
couvrant l’ensemble du domaine d’étude. Ces sont des équations différentielles de premier
ordre où les variables indépendantes sont les coordonnées spatiale x, y et la direction spectrale
Ө. Le plan spatial est représenté en deux dimensions (2D) Le modèle MIKE21-SW est utilisée pour
décrire l’état de la mer (hauteurs des vagues, périodes et direction des vagues). Il est aussi
utilisé, avec le modèle hydrodynamique MIKE21-HD et le modèle MIKE21-ST, pour le calcul de
l’érosion et la déposition des sédiments le long de littoral côtier. Le transport des sédiments le
long de littoral est soumis aux conditions des vagues et des courants. Les calculs de courants et
des marées effectués par le modèle MIKE21-HD sont pris en entrée par le modèle des vagues
MIKE-SW.

Dans un premier temps, le modèle simule les vagues en utilisant comme donnée d’entrée, les
conditions de vents pour la génération locale des vagues et les conditions de vagues aux
frontières ouvertes de ce modèle. En sortie, le modèle nous donne la hauteur significative, la
période et la direction de propagation de vagues, et la radiation des vagues (Waves radiation
stresses) pour chaque maille du domaine de calcul.

4.3.2.1. Simulation numérique

La grille de calcul utilisée dans notre modèle des vagues est la même que celui du modèle
hydrodynamique HD. La simulation débute le 1 janvier 2015 à 00h00 et se termine le 31 janvier
2015 à 23h00, avec un pas temporel de 1800 secondes, en mode quasi-stationnaire.
La présente étude a été effectuée à l’aide de la formulation paramétrique directionnelle
découplée. La méthode numérique utilisée est la méthode d’itération de type Newton-Raphson
avec un maximum de 500 itérations.
Les niveaux d’eaux et les courants imposés au modèle sont les niveaux d’eaux et les courants
simulés par le module hydrodynamique MIKE21-HD. Les niveaux d’eaux et les courants varient
dans le temps et dans l’espace. La simulation est effectuée en présence du vent.
Le déferlement de vague est considéré constante dans le domaine. La vague déferle lorsque la
hauteur des vagues atteint 0.8 fois la profondeur de l’eau. La friction au fond est considérée aussi
constante avec une rugosité de Nikuradse Kn=0.04.
Les conditions initiales des vagues imposées au spectre de l’action des vagues sont de type
JONSWAP. Les conditions des vagues aux frontières ouvertes sont constantes avec une hauteur
significative de 1 m et une période de pointe de 8 secondes, une direction d’approche de 90
degrés et une déviation standard de la direction d’approche de 5 degrés.
La simulation est répartie en deux saisons : la période hiver qui commence le 1 novembre 2015
et qui se termine le 31 décembre 2015 et la période été du 1 juin au 30 septembre 2015.

4.3.2.2 Résultats

Les résultats de simulation indiquent que les hauteurs des vagues ont atteint un maximum de 3.8
mètres avec une période de pic de 8 secondes. La rose des vagues est représentée dans la figure
19. Les vagues nous proviennent majoritairement de la direction Est (figure20). La période de
vagues varie entre 7.50 et 8.08 secondes (figure 21).

Figure 19 : hauteurs des vagues simulés pour un time step donné


Figure 20 : rose des vagues simulés

Figure 21 : pic de période près du port de Djibouti


MIKE 3 FLOW MODEL

Pour étudier la stratification du plan d’eau, le modèle hydrodynamique MIKE 3 FLOW MODEL a
été utilisé dans cette étude. C’est un modèle numérique à 3D qui simule les écoulements, en
tenant compte, les variations de densité dues aux variations de température et de salinité, la
bathymétrie, les conditions de forçage météorologique, l’élévation du niveau d’eau et les
conditions hydrologiques (DHI, 2014). Le modèle résout numériquement les équations de
conservation de masse, les équations de Reynolds-Averaged Navier Stokes (RANS) en trois
dimensions pour un fluide incompressible, soumise aux hypothèses de Boussinesq et de pression
hydrostatique, en incluant les effets de turbulence, ainsi que les équations de conservation de la
température et de la salinité (DHI, 2014). La méthode numérique utilisée est la méthode de
volume finis pour l’intégration de l’équations de Navier stokes.

∂u ∂ v ∂w
+ + =ss
∂x ∂ y ∂z

( )

1 ∂ Pa 1 ∂ s xx ∂ s xy
( )
2
∂u ∂ u ∂ vu ∂ wu ∂ⴄ g ∂ ρ ∂ ∂u
+ + + =fv− −g − ∫ dz− + + Fu+ vt +u s S
∂t ∂ x ∂ y ∂z ρ0 ∂ x ∂ x ρ0 z ∂ x ρ0 h ∂ x ∂ y ∂z ∂z

( )

1 ∂ Pa 1 ∂ s yx ∂ s yy
( )
2
∂ v ∂ v ∂uv ∂ wv ∂ⴄ g ∂ ρ ∂ ∂v
+ + + =−fu− −g − ∫ dz− + + Fv + v + vs S
∂t ∂ y ∂ x ∂z ρ0 ∂ y ∂ y ρ0 z ∂ y ρ0 h ∂ x ∂ y ∂z t ∂z

Avec ρ la densité de l’eau et ρ0 la densité de référence, Pa la pression atmosphérique, u, v et w


sont la vitesse du fluide suivant la direction (x,y,z), g est l’acceleration gravitationnelle, Vt est le
paramètre Eddy viscosité turbulente, f=2Ωsinφest la force de Coriolis, ⴄ est la surface elevation,
sxx, Sxy, Syx , Syy sont les composantes de radiation, SS est le terme source et (us, vs) sont les
vitesses à laquelle l’eau s’est déversée dans l’eau ambiante. Le terme de contrainte horizontale
est défini par la relation suivante :

F u=

∂x(2A
∂u
+) (
∂x ∂y

A(
∂u ∂v
+ )
∂ y ∂x )

F v=

∂y(2A
∂u
+
∂y ∂x) (

A(
∂u ∂ v
+ )
∂ y ∂x )
Où A est la viscosité horizontale turbulent (Eddy viscosity turbulent). Le fluide est supposé
incompressible. Par conséquent, la densité ne dépend pas de la pression, mais dépend de la
température T et de la salinité S via l’equation de l’etat :

ρ=ρ(T , S)

Les équations de conservation de chaleur et de la salinité s’écrit comme suit :

∂S ∂
+
∂t ∂ x
( us ) +

∂y

( vS ) + ( wS )=F s +
∂z

∂ xj (
Dv
∂S
∂ xj )
+ SS

∂T ∂
+ ( uT )+
∂t ∂x

∂y

( vT )+ ( wT )=F T +
∂z

∂x j
Dv
(
∂T
∂ xj )
+ Ĥ + SS

Où S et T sont respectivement la salinité et la température, Ds, Dt sont le coefficient de


dispersion horizontale et verticale, Ĥ est le terme source due aux échanges de chaleur entre
l’atmosphère et l’eau et SS est le terme source et enfin F sont le terme de diffusion horizontal de la
salinité et la température.

Force de Coriolis

Pour connaitre si la force de Coriolis doit être inclus dans le modèle, Nous allons calculés le
nombre de Rossby. C’est un nombre sans dimension qui représente le rapport entre les forces
d’inertie et les forces dus à la rotation de la terre (force de Coriolis) pour un débit donné d’un
fluide en rotation :

v
Ro=
fL
Avec v la vitesse de l’écoulement (m/s), f paramètre de Coriolis ( s−1 ) et L la longueur
caractéristique (m). Si le nombre de Rossby est très supérieur à 1, alors les forces de Coriolis sont
négligeables devant l’inertie de l’écoulement. Dans le cas contraire d’un nombre de Rossby très
inférieur à 1, les forces de Coriolis dominent l’écoulement.
On considère un longueur L ≈ 80 km, et une vitesse d’écoulement v ≈ 0.4 m/s, Ω = 7.2921 e-3
rad/s (rotation de la terre).
v
Ro= =0.01<1 Où φ ≈ 11.6 est la latitude moyenne du golfe
2 L Ωsin ( φ )

A la lumière de cela, nous avons inclus la force de Coriolis dans le modèle.

Modèle de turbulence

La turbulence est modélisée dans le terme Eddy viscosité et contrainte de cisaillement (Bed
Shear Stress). Dans le module de turbulence, nous utilisons la formulation Smagorinsky pour la
viscosité horizontale avec une valeur constante et égale à 0.4.

A=C s l
2 2
√ 2 S ij S ji

Sij = (
1 ∂ ui ∂ u j
+
2 ∂ xj ∂ xi )
Où C s est une constante, L est la longueur caractéristique et Sij le taux de déformation. Pour la
viscosité verticale, nous utilisons le modèle K-ε :

k2
v t=C u
ε

Avec k énergie cinétique turbulent, ε dissipation de l’énergie cinétique turbulent et C u une


constante et égale à 0.09. Le coefficient de cisaillement (Bed stress) est déterminé par la relation
suivante :

τ bottom
=C D u¿ u¿
ρ

Avec τ bottom la contrainte de cisaillement au fond (Bed shear stress), C D est le coefficient de Drag.
Pour le modèle de mélange k- ε, le coefficient de Drag s’écrit comme suit :
[ ( )
]
ks
k 1−
30 Z b
CD=
log ( )(
30 Z b
ks
− 1−
ks
30 Z b )
Avec Z b la hauteur verticale du gille de cellule inferieur, k est la constant von Karman et k s est la
rugosité au fond.

Densité de l’eau

Chaque région de l’Océan a des caractéristiques propres en T°C et salinité (S) due aux
caractéristiques de la zone (Taux d’ensoleillement, de vent, apport d’eau douce, précipitation et
évaporation). Quand ces masses d’eau de densité différents se rencontrent, elles vont, générer
en fonction de leur densité qui est liée aux variations de T°C et de salinité, des courants
descendants et ascendants, c’est-à-dire une plongée d’eau de surface ou une remontée. On
appelle cela la circulation thermohaline de l’Océan. La densité de l’eau d est le rapport entre la
masse volumique ρ et la masse volumique de référence  ρo :

ρ(T , S)
d=
ρo

La densité dépend de la température T et de la salinité S et ρ0 =1000 kg/m3.

La densité dans MIKE 3 FLOW MODEL est calculée selon l’équation standard de l’UNESCO
(UNESCO, 1978).
En raison de l’indisponibilité des données de salinité dans la zone d’étude, nous avons, par
conséquent, considéré la densité en fonction de température seulement en considérant la
salinité constante. Pour cela, nous avons appliqué une température à la surface de l’eau variable
dans le temps et constante dans l’espace aux conditions aux limites du modèle, en supposant
une salinité constante de 36 ppm.

Simulation numérique

Pour un premier test de simulation (en anglais, Warm-up), nous avons pris une période de 3
mois. Ainsi, la simulation numérique débute le 1 Janvier 2015 à 00h00 et se termine le 29 Mars
2015 à 12h00, à un pas temporel de 1800 secondes. La grille de calcul utilisée, pour ce test de
simulation, a une résolution inférieure à celui du modèle hydrodynamique et comporte 1482
mailles et 933 nœuds pour un maximum de surface d’élément 4000000 m2 et un maximum de
nœud 10000 (voir Fig.22). Le nombre de courant CFL choisi est de 0.8. Le modèle numérique a
été forcé aux données de réanalyse de l’ECMWF-ERA5 le long de la limite ouverte du modèle par
les conditions de vent (vitesse et direction) à 10 m de hauteur. Dans ce travail, nous avons
également inclus les données de marées pour chaque heure comme donnée d’entrée au modèle.
L’échange de chaleur entre la masse d’eau et l’atmosphère est également inclus. Cet échange de
chaleur est calculé dans MIKE 3 selon quatre processus physiques : la chaleur latente, la chaleur
sensible, la radiation solaire à ondes longues et la radiation solaire à ondes courtes. Pour calculer
la chaleur latente et la chaleur sensible, les coefficients par défaut de Mike 3 ont été utilisés. La
radiation à ondes longues entre la surface de l’eau et l’atmosphère a été aussi inclus par
l’équation de Brunt implémenté dans le modèle MIKE 3.
Afin d’inclure l’échange de chaleur dans ce modèle, nous avons inclus la température de l’air à 2
mètres au-dessus de la mer obtenue à partir des données de réanalyse de l’ECMWF. L’humidité
relative et la clarté ont été considérés constante dans le domaine, respectivement 80% et 90%.
La température à la surface de l’eau appliqué aux conditions aux limites a été extrait de l’ERA-5
(voir Fig.23).

Figure 22 : distribution du maillage dans le golfe de Tadjourah (résolution diminuée d’un facteur 2.5)
Figure 23 : évolution de la température de l’eau de surface (SST) appliqué aux conditions aux limites du
modèle (Source : ECMWF)
Résultats

La comparaison entre la valeur de la température de l’eau mesuré à la surface et celle calculé est montré
dans la figure 24. On remarque que la valeur de la température de l’eau calculé est en accord avec la
température de l’eau mesuré par l’ECMWF.

Figure 24 : Comparaison entre SST simulée et SST mesuré aux points de coordonnées :
(x=300007, y =1290495)
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