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ISBN 2-922417-46-8
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada
Imprimé au Canada
Diffusion Amériques :
Somabec
B.P. 295, 2475 rue Sylva Clapin
St-Hyacinthe (Québec) J2S 7B6
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Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans
l’autorisation écrite de l’éditeur.
Révision : Catherine Saguès
Couverture : Trait d’union
Photo de la couverture : Nancy Lessard
Conception graphique et montage intérieur : Olivier Lasser et Trait d’union
© Isabelle Quentin Éditeur, 2003
http://iqe.qc.ca
ISBN : 2-922417-46-8 2 3 4 5 05 04 03
Avant-propos 9
Préface 13
Le capital créatif, la plus précieuse de nos ressources 5
naturelles 13
Chapitre 1 L’esprit préparé 15
Une ère de changements 17
Les paradigmes agricole, industriel et informatif 20
Le quatrième paradigme : une transformation globale 22
La nature du changement 26
Chapitre 2 Le monde des paradigmes 31
Le paradigme individuel 32
Conscience, cerveau et couloirs neurologiques 33
Une question de perception 35
La structure du paradigme 37
Un nouveau contexte social 39
Le contexte et le contenu 41
La formation du paradigme 41
Les empreintes physiques 43
Les empreintes environnementales 43
Les empreintes philosophiques / sémantiques 44
Les empreintes morales 45
Les empreintes expérimentales 45
Le langage des paradigmes 46
L’effet du paradigme 46
La paralysie due au paradigme 48
L’échange de paradigmes 48
Le comportement paradigmatique 49
Le complexe paradigmatique 50
Le flexi-paradigme 50
Les pionniers du paradigme 50
L’autorité paradigmatique 51
Le paradoxe du paradigme 51
Chapitre 3 Une nouvelle perspective 53
Une sphère de conscience limitative 57
Le paradigme réactif 58
Le paradigme proactif 60
Le paradigme créatif 62
Le paradigme évolutif 64
La nature de l’évolution 65
Chapitre 4 L’intelligence créative 69
6 Les domaines de la créativité 71
Le processus créatif 74
Le paradigme réactif : stimulus / réaction 74
Le paradigme proactif : stimulus / je 74
Le paradigme créatif : stimulus / choix / perception /
imagination / intention / action 75
Les attributs du créateur 78
Des limites à transcender 79
La réponse « non-relaxe » 80
La peur 83
La perception fataliste 84
Le manque d’intention évolutive 85
Chapitre 5 Connais-toi toi-même 89
Nos zones d’influence 89
Les hémisphères du cerveau et la perception dualiste 91
Les caractéristiques de la conscience 97
Le rythme d’ondes cérébrales 99
Bêta : l’état de veille 100
Alpha : l’état méditatif 100
Thêta : la visualisation créative, le rêve ordinaire ou
l’état de rêve lucide 100
Delta : la conscience silencieuse du sommeil ou
la méditation profonde 103
J
e devins conscient de la noirceur. C’était un noir épais comme
un velours mat. Je me rappelai ma vie. J’étais dans la noirceur
me rappelant ma vie.
Il était 11 heures, le 20 août 1977, et ces minutes de rémi-
niscence signalaient le début d’un voyage qui n’aura pas de fin. 9
À 3 h 20, ce même matin, j’avais eu un accident de voiture dans
lequel ma vie d’homme d’affaires, de père, d’époux, de fils et de com-
pagnon, se termina brutalement. C’était un accident spectaculaire.
J’ai toujours aimé le spectacle, mais cette fois-ci, j’étais l’antihéros
d’une aventure qui m’a conduit à plusieurs reprises aux portes de
la mort. Durant les éternités que j’ai passées suspendu au-dessus
d’un abîme appelé survie, je suis devenu conscient de moi, de la
continuité de la vie comme d’une succession d’instants s’égrenant
un à un, un précieux moment après l’autre.
Mon introspection était continuellement interrompue par la
réalité: j’étais divisé entre ma lutte consciente pour vivre et une
analyse de mes souvenirs. Après quatre jours de combat et deux
morts cliniques, mon cœur cessa de battre et je me retrouvai hors
de mon corps, sans douleur pour la première fois depuis l’accident.
Du plafond où mon moi intégral avait le sentiment de se trouver,
je regardais la scène d’un œil calme et détaché. Un ami entraînait
rapidement ma femme en dehors de la chambre, tandis que les
infirmières tentaient de joindre l’équipe de réanimation cardiaque.
Présent depuis plusieurs heures, un médecin s’affairait autour de
moi; sachant l’état de mes côtes, mon sternum et mes clavicules
brisés, je voyais son hésitation à me toucher. Il se mit à m’appeler,
à me conjurer de revenir. J’étais totalement détaché de ses appels…
il n’y avait plus de souffrance.
A
yant connu la mort, perdu l’usage de mon corps et vu ma car-
rière s’interrompre brutalement, il semblait qu’il ne me restait
plus rien. Je n’avais plus de travail, peu de ressources financiè-
res, et tous les aspects de ma vie étaient affectés. Mais parce que
j’étais déterminé à vivre, j’entrepris de faire le bilan de mon passé,
J
’ai rencontré Lawrence près de 10 ans après ces événements.
Nous avons rapidement fraternisé. J’étais non seulement fasci-
née par son histoire, mais également par la façon dont il avait
reconstruit sa vie autour de la joie, malgré sa paraplégie et les limi-
tes imposées par l’utilisation d’un fauteuil roulant. Pendant sa très
longue période d’immobilisation et d’introspection, il avait compris
que l’esprit humain est l’outil le plus extraordinaire qu’il nous ait été
donné. Avec l’intention de démystifier ce qu’il avait vécu et d’en tirer
une conclusion significative, il avait entrepris de se connaître lui-
même, d’étudier sa propre neurologie et physiologie, et d’explorer
les religions comparées, l’histoire, la mythologie, l’évolution de la
conscience, le potentiel humain, les philosophies occidentales et
orientales, ainsi que la physique quantique. De cette recherche et de
ses expériences à travers la mort émergea la théophysique, la science
de la créativité, un modèle mathématique qui considère l’énergie
créative comme une ressource pouvant être utilisée à volonté.
12 Je participai à un premier séminaire sur le sujet, organisai le
second, puis remis les clés de mon entreprise à mes collègues.
Séduite par la passion et la force intérieure qui animaient Lawrence,
je décidai de tenter moi-même l’expérience et de réorienter ma
démarche personnelle en utilisant la logique évolutive qu’il avait
intégrée à sa vie. Demandez et vous recevrez, dit la parole de
sagesse. Avec le temps, j’ai compris que demander n’est pas un
acte de foi, mais l’expression de gestes concrets qui résultent d’une
décision de se libérer des limites imposées par notre façon de voir
et de penser. Aujourd’hui, je vois ma vie comme une œuvre d’art
en constante évolution, le résultat d’une intensité de joie, d’une
discipline et d’une intention créative.
Suzy Ethier
Préface
J
’aime beaucoup cette phrase de Louis Pasteur : « La chance favo-
rise l’esprit préparé. » Lorsque je l’ai lue pour la première fois, 15
elle m’a profondément touché, comme si elle m’était adressée.
Toute ma vie, on m’a accusé d’être chanceux. « Toi, me disait-on,
tu es une de ces personnes chanceuses. » Pourtant, j’ai eu un acci-
dent de voiture qui m’a cloué dans un fauteuil roulant. Pendant
les semaines passées aux soins intensifs, les longs mois d’hôpital
et les années qui ont suivi, j’ai été déclaré mort à quatre reprises.
Étrangement, durant ce douloureux chemin, on me répétait :
« Ouais ! Mais toi, tu es chanceux. »
Ma fille Natalie m’a un jour confié que ses collègues de l’uni-
versité lui disaient souvent combien elle était chanceuse. Suzy m’a
également mentionné que ce leitmotiv était courant dans sa vie.
En effet, j’ai souvent entendu ce genre de commentaires de la part
d’individus qui considéraient travailler très fort plutôt que d’être
bénis par la chance et je comprends pourquoi le sujet est géné-
ralement accompagné d’un certain ressentiment. À moins d’avoir
personnellement vécu l’expérience, il est difficile pour ceux qui ne
se considèrent pas chanceux d’apprécier le travail qui réside der-
rière les événements presque magiques de notre vie. Ils perçoivent
la chance comme totalement étrangère à l’individu qu’elle semble
honorer, sans raison aucune, comme par hasard. Ainsi, c’est souvent
dans les yeux des autres que nous sommes chanceux.
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette réflexion. J’ai changé
d’avis. Je suis un homme chanceux. Malgré ma compréhension
––––––––––
1 Selon Loto-Québec — 6/49, il y a un numéro gagnant pour 14 millions de perdants.
––––––––––
5 Weatherford, Jack. Indian Givers, Crown Publisher inc., 1988.
6 Morris, Chris. « Taking Action », Can. Press. sur le Rapport 1996 produit par l’ONU.
22
Le quatrième paradigme : une transformation globale
Synthèse théophysique 1
Les quatre catégories d’informations essentielles
La nature du changement
De la conscience à l’acceptation
Acceptez-vous que le changement soit une bonne chose pour vous, à tous
les niveaux ?
Protéger le statu quo est une entrave au mouvement naturel, même
s’il nous semble accéléré. La seule constante étant le changement, la
résistance ne peut que produire des effets dévastateurs. En acceptant la
transformation, nous pouvons maîtriser la manière dont elle se produit
dans notre vie.
L’information est partout disponible, que ce soit dans le milieu des affaires, du
développement personnel ou tout autre sujet pouvant faciliter la transition.
Par exemple, si la santé est la première étape d’un changement personnel,
il faut analyser notre état général afin d’apporter les correctifs nécessaires
(exercices, alimentation, etc.).
De la stratégie à l’actualisation
Êtes-vous prêt à passer à l’action ?
La procrastination est un obstacle important à l’implantation des chan-
gements. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, un gouffre sépare les
paroles et l’action.
Nombre d’individus croient avoir changé parce qu’ils ont accepté la néces-
sité du changement et qu’ils en parlent comme d’une priorité. Consciente
du terrible piège que représente cette illusion, la personne créative agit
sans plus attendre. En fait, la seule façon d’actualiser le changement est
de… changer !
À ce tournant de notre histoire, la transformation est inévitable. Qu’est-
ce qui ralentit donc le processus ? Comment se fait-il qu’on lui résiste ?
Pourquoi préfère-t-on nos vieilles savates qui tombent en lambeaux à
29
des souliers neufs qui tiennent bien le pied ? C’est, encore une fois, une
question de paradigmes.
C
’est en 1962, dans l’étude La structure des révolutions scientifiques,
que le sens contemporain du mot paradigme apparaît pour 31
la première fois. Historien de la science, Thomas Kuhn définit
ce nouveau concept comme « les exemples acceptés d’une prati-
que scientifique reconnue – exemples incluant les lois, théories,
applications et instrumentations – qui procurent les modèles d’où
émergent les traditions précises et cohérentes de la recherche scien-
tifique1 ». Sachant que les chercheurs qui partagent les mêmes para-
digmes doivent nécessairement respecter les mêmes règles dans
leurs recherches, Kuhn comprit les difficultés qu’ils éprouvaient à
reconnaître les données inattendues qui provenaient de l’extérieur
du modèle accepté. Il suggéra que la nature limitative du paradigme
puisse nuire à l’entrée d’informations inhabituelles jusqu’à les ren-
dre tout à fait invisibles à leurs yeux.
Quelques années plus tard, Willis Harmon, un des leaders du
Stanford Research Institute, poursuit la réflexion en décrivant le
paradigme comme « la façon dont nous percevons, pensons, éva-
luons et agissons en fonction de notre vision particulière de la
réalité2 ». À cela Adam Smith, nom de plume d’un économiste de Wall
Street, ajoute que le paradigme est « un ensemble de présomptions
partagées qui nous fait voir et expliquer le monde d’une certaine façon
et qui nous aide à prédire son comportement3 ».
––––––––––
1 Kuhn, Thomas. The Structure of Scientific Revolutions, University of Chicago Press, 1962.
2 Harmon, Willis. An Incomplete Guide to the Future, Norton, 1970.
3 Smith, Adam. Powers of the Mind, Ballantine Books, 1975.
Le paradigme individuel
––––––––––
4 Ferguson, Marylin. The Aquarian Conspiracy, Tarcher, 1980.
5 Barker, Joel A. Discovering the Future, I.LI Press, 3e édition, 1989.
Neurones
36
La structure du paradigme
37
Afin de visualiser plus facilement les limites du paradigme, don-
nons-lui la forme d’un triangle dont les trois côtés représentent
le temps, l’espace et la dimension humaine. Au centre, le point
représente je.
DIM
(( )
PS
EN
)
TEM
SIO
•
NS
((
ESPACE
Je est en tout temps influencé par sa relation avec ces trois
limites et par le rapport que je, percepteur subjectif, développe avec
l’univers objectif. La paroi externe du contexte perceptuel, tout qui
n’est pas je, peut être appelé non-je et représente l’environnement
––––––––––
7 McRae, Hamish. The World in 2020, Power, Culture and Prosperity, Harvard Business School
Press, 1994.
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Le contexte et le contenu
Malgré le contexte transpersonnel du temps, de l’espace et de la
dimension humaine, un paradigme est unique dans son contenu
personnel composé de mémoires subjectives. Si nous avons enre-
gistré tout ce qu’on nous a enseigné et que nous avons vécu depuis
notre naissance, comment nous l’avons interprété détermine la
façon dont nous voyons et comprenons le monde.
Lorsque nous observons un paradigme, nous devrions à la fois
examiner le contexte et son contenu. L’analogie suivante démontre
la différence entre les deux.
Trois verres de vin sont posés sur un comptoir devant trois
hommes. Examinant le contexte, soit trois hommes dégustant du
vin, nous pouvons approuver ou désapprouver ce que nous voyons,
exprimer notre opinion et en tirer des conclusions. En effet, nous
pourrions analyser le contexte jusqu’à la fin des temps sans nous
rapprocher un instant des contenus personnels associés à cet évé-
nement. 41
Le premier buveur est alcoolique. Il a accepté de participer à la
dégustation parce qu’il est maladivement attiré par l’alcool. Ayant
appris qu’il y avait une dégustation de vin, il s’est immédiatement
proposé. Le deuxième installait une étagère lorsque de la sciure
de bois est restée prise dans sa gorge. Comme il n’y avait pas d’eau
à proximité, il s’est empressé de participer à la dégustation de vin
afin de déloger l’indésirable. Le troisième n’avale même pas le vin.
Il se rince le palais, un instrument affiné depuis plusieurs années,
et crache dans un seau avant d’expliquer par des mots fleuris, le
bouquet, la gaieté et la clarté du vin. C’est un viticulteur invité à
évaluer ce récent cru.
Nous pouvons tous examiner cette scène ou discuter du même
sujet. Néanmoins, chacun verra, constatera et tirera de la situation
des conclusions différentes face aux mêmes données provenant du
paradigme global. Cette différence reflète notre perception, notre
façon particulière de voir la vie.
La formation du paradigme
Synthèse théophysique 3
La formation du paradigme
Comment créons-nous des paradigmes ? Le tableau suivant nous donne un bref aperçu
de la façon dont ils se forment ; ce processus est transpersonnel.
Empreinte Circuit Cause
physique physique / survie le code génétique
environnementale émotif l’apprentissage
bon / mauvais
philosophique / sémantique intellectuel la valeurs des mots
et des concepts
morale spirituel une idée du
42 comportement idéal
Notre code génétique trace des empreintes qui créent des circuits
« physiques ou de survie » dans nos cerveaux. Hérité de nos père
et mère, qui sont comme deux jeux de cartes totalement distincts,
notre code est un jeu complètement neuf composé de vieilles car-
tes qui déterminent nos traits physiques, ainsi que les forces et
faiblesses de notre organisme.
Notre bagage génétique comprend également des traits méta-
physiques. Des études suggèrent même que nous héritons près
de 70 % des qualités de nos ascendants, comme l’aptitude au lea- 43
dership. L’attitude de la mère ou du père, ou encore des ancêtres
de ceux-ci, correspond à un état physiologique qui façonne les
traits de caractère. Cela n’empêche personne de devenir un leader
mais, pour certains, les voies qui devront être tracées le seront avec
un peu moins de naturel. En étudiant l’origine généalogique d’une
lignée familiale, la science peut déterminer l’incidence d’un trait de
caractère particulier et en prévoir la dominance chez un descendant.
Nous arrivons tous dans la vie lesté de l’héritage de nos ancêtres.
Connaissez-vous votre histoire génétique ? Y a-t-il des cancers ou des
maladies cardiovasculaires dans votre famille ? Quel est votre état de
santé ? Quels traits de caractère avez-vous développés ou trouvez-vous
difficile d’intégrer dans votre vie ?
la vie leur arrive, qu’ils le veuillent ou non, et qu’ils ont très peu
de maîtrise sur elle. D’autres ont appris comment une philosophie
créative engage leur pleine responsabilité à l’égard de leur vie.
Nous utilisons le même langage, mais échangeons-nous les mêmes idées ?
Votre philosophie de vie encourage-t-elle votre participation entière à la
création de votre vie ou avez-vous appris à subir une vie créée par des
circonstances qui vous sont extérieures ?
L’effet du paradigme
––––––––––
9 Smith, Adam. The Mind, Richard L. Gregory éditeur, Oxford University Press, 1987.
––––––––––
10 Smith, Adam. Op. cit.
L’échange de paradigmes
––––––––––
11 Barker, Joel A. Op. cit.
Le comportement paradigmatique
Le complexe paradigmatique
L’autorité paradigmatique
Le paradoxe du paradigme
N
ous sommes, en grande partie, prisonniers de notre para-
digme, des circuits neurologiques que nous avons tracés et 53
qui dictent notre façon de voir, de penser et d’agir. Malgré
tout, peut-être pour nous rassurer, nous aimons nous convaincre
philosophiquement que nous disposons d’un libre arbitre. Mais si
nous sommes libres, pourquoi nos réactions aux événements sont-
elles plus rapides que notre volonté, et amnésiques à nos bonnes
résolutions ? « C’était plus fort que moi, dit-on, je n’ai même pas
eu le temps d’y penser, c’était dit, c’était fait » !
En réalité, nous sommes beaucoup plus esclaves de nos habi-
tudes que libres et sans contraintes. Le Dr Charles Tart, professeur
de psychologie à l’université de Californie (UCLA), utilise un exer-
cice très simple pour démontrer à quel point notre libre arbitre est
captif1. Afin de pouvoir mettre leur résolution à l’épreuve, il propose
à ses étudiants de prendre une montre qui marque les secondes
et d’employer toute leur volonté à les regarder s’écouler en même
temps qu’ils concentrent leur attention sur leur respiration. Ils ne
doivent penser à rien d’autre pendant cinq minutes. Faites l’expé-
rience.
Cette nouvelle perspective confirme que développer notre capi-
tal créatif est moins une altération de notre inventaire personnel
– ce à quoi l’on pense – qu’une augmentation de notre potentiel en
modifiant la façon dont on pense. Si vous éprouvez des difficultés
––––––––––
1 Tart, Charles T. Waking Up, Shamballah, 1986.
Syntèse théophysique 4
Les quatre dimensions du capital créatif
La conscience de soi
• Conscience de sa vitalité : La capacité d’identifier et de remplir ses besoins
physiques et de sécurité ;
• Conscience émotive : La capacité de reconnaître comment ses émotions
affectent son esprit, ses humeurs, ses attitudes, ses relations et sa vie au
travail ;
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58
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Le paradigme réactif
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La noösphère humaine peut être scindée en trois parties : connais-
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sances A, expériences B et désirs C. A/B correspond aux connais-
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sances spécifiquement tirées de nos expériences ; A/C à ce que nous
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désirons savoir ou apprendre ; et B/C à ce que nous désirons faire et
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expérimenter. L’habitude reflète la portion de ces trois composantes
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la plus souvent mise à contribution.
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Le paradigme existant : réactif
Notre paradigme existant comprend tout ce que nous avons
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appris, expérimenté
�������� ������������ ��� et désiré depuis
������� notre������
������� conception, notre façon
������������ �����
coutumière d’expérimenter
������ ����������� la vie, et ���
��������������� nos�����
désirs, envies,
��� ���� intérêts
�������� �������et
ambitions. Évoluant dans le temps, nous sommes
��������� ��� ����������� ��������� ����� ��� ������� ����� ������ fermement atta-
chés au passé���������
���������� par nos connaissances,
��� ������ ���� ���� ces mémoires qui influencent
��������������� ���� ���
même la façon dont nous vivons le
������� ���� ������������ ����� ��� ������ ����� �����présent et créons notre
�������futur. ��
C’est
��������pourquoi nous������
��� ������� réagissons
������� d’une
������ façon
���������habituelle aux diffé-
����� ���������� ��
59
rentes
������situations de notre����
������ ����������� vie.������������
Ainsi, une bonne personne
����������� réagira
��� ������ ����
avec bonté, une personne douce avec douceur,
������� ���� ������ ��������� �������� ����� ������� ���� �������� un colérique avec
colère et une agressive avec agressivité. Habitué à dire « oui » à
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tout le monde, l’employé à qui
����������������������������� ���on� demande d’effectuer des heures
��������������������������������
supplémentaires répondra par l’affirmative,
��������������������������������������������������������������avant même de réfléchir
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sa disponibilité. L’individu qui manque de confiance en lui refu-
sera une promotion et celui qui a une bonne estime de soi relèvera
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facilement les défis.
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Généralement inconscients du potentiel illimité qui nous
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entoure, nous vivons isolés à l’intérieur de nos propres limites.
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Choisissant les expériences de notre vie en fonction des connais-
������������������������������������������������������������������
sances
���� �����que ����������
nous possédons ��� ���et de l’intérêt
���������� (désir)
�������� ���� que
����� nous
������ avons
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développé, nous devons faire un effort pour
���������������������������������������������������������������� nous ouvrir à une
nouvelle information.
������������������
Cependant, parce qu’il est résistant à tout
������������������������������������� ce qui
�� ����� peut�����
��� ���� le remet-
��� ���
tre en question, ou provoquer un changement important dans son
�������������������������������������������������������������
inventaire personnel, le paradigme développe différentes stratégies
������������������������������������������������������������������
pour empêcher l’intrus de pénétrer. Ainsi, le commentaire en appa-
����������������������������������������������������������������
rence objectif :
��� ���������� ��������« On ne��peut � ���pas ��� faire
�����ça » !������
���� exprime
�� � ��en réalité ��
�������� la
perception subjective suivante : « Je ne sais
����������������������������������������� � � pas comment le faire »,
����������������������
il���
ne�����
possède
��� ��� ��� �������� ���� ��� ������������ ��jamais
pas la connaissance ; « Je ne l’ai � ��� ���fait
�����»,������
il n’a
pas l’expérience ; « Je ne veux donc pas de le faire »,
���� �������������������������� ��� ������������������������������� ����� il n’en a pas le
désir. Inconsciemment, il signale : « Si cela n’existe pas dans mon
Le paradigme proactif
60 Dans son livre The Courage to Create, Rollo May décrit la conscience je
comme un élément distinctif de notre existence4. Sans les limites
imposées à notre paradigme, ajoute-t-il, nous ne l’aurions jamais
développée. Il compare ces bornes au lit d’une rivière (nos voies
neurales) sans lesquelles l’eau (la conscience) se répandrait sur
la terre. La rivière représente donc la tension entre son lit et l’eau
qui y coule. Comprendre pourquoi et comment l’eau circule dans
le lit de la rivière nous aide à en diriger consciemment le flot et sa
direction.
Ainsi, c’est uniquement lorsque nous prenons conscience de
notre paradigme que nous pouvons le modifier. Imaginons tous les
changements que nous aimerions apporter à notre vie comme un
monstre à 1000 têtes. Nous avons le choix d’affronter chaque tête,
espérant gagner le combat, ou de couper le cou pour les faire tom-
ber toutes à la fois. Cette décapitation symbolise la suppression des
limites du paradigme existant au profit d’un éveil de conscience,
d’une prise de responsabilité face à nos choix, et d’une volonté de
nous libérer de nos habitudes débilitantes.
Pour faciliter notre tâche, nous pouvons ajouter l’apprentissage
du processus créatif à nos connaissances, la pratique de la stratégie à nos
expériences et la compréhension des mécanismes de la motivation
––––––––––
3 Barker, Joel A. Discovering the Future, I.L.I Press, 3e édition, 1989.
4 May, Rollo. The Courage To Create, W. W. Norton & Company, 1975.
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pansion de �� notre����� ���������
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nous aide���� � �������
à établir �� ����
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différents éléments �������� �� ��� ��������
de son contenu. Ainsi, ce������
qui nous��
��� ���� ��������� ��������� � ��� ��������������
attachait autrefois à une interprétation limitative de notre passé ���������� �� ����� ��
����� ���� ����������
peut maintenant ���� ���������
être abandonné �� ��������
au bénéfice d’une ����� �������
réorganisation 61
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profitable ���������� �� ������������
et libératrice.
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Pour constamment����
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paradigme,
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nous avons affiché dans notre bureau une bande dessinée��
����� ������� ���� ����� ������ ��� ����� �������� où�� un
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fils demande à son père : « Papa, quelle est la plus grande force��
������� � ��� ���� � � ����� ������ ��� �� ���� ������ ����� de
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l’univers�?��»,�«��La�����
force��de ����������
l’habitude � ������
» répond ��������� �� ���������
celui-ci. La trans-
�����
cendance �� ��� ����bons
de nos �����vieux
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neurones, les chemins �� ��de �������
la moindre���
��������� �������� �� ���� �� ����� �� ����������
résistance, requiert la mise en œuvre de stratégies et une bonne �� ��� ����� ����
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dose d’automotivation.
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Mais,���������
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Le paradigme créatif
Rollo May constate que la créativité est caractérisée par une inten-
sité de conscience, un état d’éveil particulièrement élevé, libre de
la perpétuelle dichotomie entre le sujet je et l’objet non-je5.
Abraham Maslow a contribué de façon inestimable à la descrip-
tion d’un être épanoui et créatif. Pour lui, les individus actualisés
sont ceux qui se sont affranchis de la majorité des considérations
qui ancre l’homme moyen dans sa médiocrité. Lorsqu’il examine
les moteurs de leurs vies, il décrit ces personnalités comme ayant :
« […] une perception supérieure de la réalité ; une profonde accep-
tation d’eux-mêmes, des autres, de la nature et du grand dessein
de l’univers ; ils manifestent une spontanéité, un détachement et
une indépendance accrus ; ils partagent une gamme plus riche de
réponse émotive, d’excellentes relations partout où ils choisissent
de s’investir, ainsi qu’un caractère et une structure beaucoup plus
62 démocratiques6. »
Ayant intégré une attitude proactive à sa vie, le paradigme créa-
tif manifeste une plus haute intelligence, une sagesse profonde et
une volonté inébranlable. Animé par la passion et par la joie de
vivre, il sait n’être limité que par le potentiel presque infini que lui
offre ses 100 milliards de neurones qu’il peut connecter de trillions
de façons différentes.
––––––––––
5 May, Rollo. Op. cit.
6 Maslow, Abraham. Understanding Human Behavior, Nicholas Writght éditeurs, Colombia
House, 1974.
––––––––––
7 Dr Campbell, Joseph et Bill Moyers. The Power Of Myth, Doubleday, 1988.
Le paradigme évolutif
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La nature de l’évolution
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Partie intégrante du paradigme évolutif, l’amour inconditionnel
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marque la dernière phase. Cette quatrième forme d’amour est une
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résonance émotive, une sensation de bien-être total, une sérénité
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qui émane de soi et qui n’est pas assujettie aux conditions exté-
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rieures, mais liée uniquement à notre état intérieur.
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Quoiqu’ils nous apparaissent distincts et séparés, les quatre
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paradigmes (réactif, proactif, créatif et évolutif) représentent la
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croissance qu’il est possible pour l’homme d’entreprendre cons-
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ciemment.
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66
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En réalité, le paradigme existant (réactif) ne disparaît jamais,
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nos voies neurales ne s’effaçant pas sans de sérieux dommages.
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L’expansion du paradigme
�������������������������� requiert de nouveaux tracés qui peuvent
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être créés de trois façons :
������������������������������������par une évolution naturelle, par un trau-
matisme ou par����������
������������ des choix conscients.
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L’évolution naturelle pousse l’individu à traverser des stades
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précis de développement neurologique qui correspondent
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différentes étapes de sa croissance : petite enfance,
�������������������������������������������������������������������� enfance,
adolescence, âge adulte, maturité et individualité. Lorsque tout se
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déroule sans heurt, l’être atteint cette dernière phase qui lui per-
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met d’exprimer une plus haute créativité. Malheureusement, rares
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sont ceux qui n’ont
������������� pas été meurtris
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���� ���� l’âge adulte.
��������� Réagissant
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inconsciemment aux événements qui ont provoqué ou contribué à
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ces blessures, bon nombre d’individus sont ralentis, parfois même
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arrêtés, à une����������������������������
���������������� période ou l’autre de leur vie et n’arrivent jamais à
intégrer leur je et
������� ����� ��� son���caractère distinctif.
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Poussé hors de sa zone de confort par
�������������������������������������������� un traumatisme,����
������������������ qu’il
soit physique (accident, maladie, désastre), émotif (perte
����������������������������������������������������������������������� d’un être
cher, divorce, etc.), intellectuel (faillite, changement ou
���������������������������������������������������������������������perte d’em-
ploi, etc.) ou spirituel (crise de conscience, dépression,�����������
�������������������������������������������������������� surmenage,
expérience transcendante, etc.), le paradigme est ramené à sa rai-
son d’être. S’il répond à cet appel, il peut changer sa vie de façon
––––––––––
10 May, Rollo. Op. cit.
O
n a longtemps cru que la créativité appartenait aux enfants,
aux artistes et aux marginaux. Sans trop de discussions, on
pensait que les Léonard de Vinci, Picasso, Einstein et autres,
69
jouissaient d’une grâce et d’un privilège exceptionnels. Les temps
ont changé et, avec eux, notre perception de cette caractéristique,
désormais reconnue comme une partie intégrante de notre héri-
tage humain.
Le psychiatre Thomas Armstrong explique la créativité comme
« […] la capacité de matérialiser quelque chose de nouveau1 ».
Sommaire, cette définition s’approfondit lorsque divers auteurs
la décrivent comme un processus, une manifestation, une forme
d’intelligence. Ainsi, pour Rollo May, la créativité est plutôt une
attitude et un état d’esprit : « C’est la rencontre d’un être humain
intensément conscient avec son milieu2. » Selon lui, ce niveau de
conscience plus élevé est ce qui motive l’individu à faire l’effort
nécessaire pour créer sa vie afin qu’elle réponde à ses plus profon-
des aspirations. Le maître zen Shunryu Suzuki ajoute que cet état
particulier de la conscience est réellement un « vide » qui permet
à la matéralisation de se produire ; il écrit : « Quand ton esprit est
vide, il est toujours prêt à quelque chose ; il est ouvert à tout. Il
existe beaucoup de possibilités dans la pensée du débutant ; dans
la pensée de l’expert, il y en a très peu3. »
––––––––––
1 Armstrong, Thomas. Kinds of Smart, Plume Books (Penguin), 1993.
2 May, Rollo. The Courage to Create, W.W. Norton & Company, 1975.
3 Suzuki, Shunryu. The Beginner’s Mind, Weatherhill, 1970.
ÉVOLUTIF
CRÉATIF
PROACTIF
NU
NU
N
N
CO
CO
RÉACTIF
IN
IN
––––––––––
6 Armstrong, Thomas. Op. cit.
à travers leur corps et ses cinq sens. Leur sensibilité peut facilement être agressée par les
odeurs fortes, les saveurs trop prononcées, le bruit, les images ou mouvements violents.
Ils aiment bouger, apprendre sur le tas et sont souvent proches de leurs intuitions.
Les personnes qui ont développé l’intelligence intrapersonnelle ont la capacité
de s’intérioriser facilement et de pouvoir reconnaître les différentes manifestations
de leurs états émotifs. Elles peuvent utiliser leur compréhension d’elles-mêmes
pour enrichir leur vie et celle des autres. Elles examinent aisément leur rapport avec
le monde en général et en tirent des conclusions qui leur permettent d’ajuster leur
direction. Elles sont indépendantes et disciplinées. Les entrepreneurs, consultants,
orienteurs, psychologues, philosophes ou théologiens possèdent cette forme
d’intelligence.
L’intelligence interpersonnelle facilite la communication entre les gens. Les
négociateurs, les enseignants, les relationnistes, les psychologues et les diplomates
ont développé la capacité de saisir facilement l’autre, de comprendre le non-dit, de
lire le langage du corps, d’être empathique et à l’écoute. Ils comprennent la nature
humaine et ses faiblesses. Ils peuvent être compatissants et responsables, tel le 73
Mahatma Gandhi, ou manipulateur et rusé, comme Machiavel.
Nous avons tous développé des affinités particulières pour une
forme d’intelligence ou plusieurs qui teintent notre perception du
monde.
Prenez quelques instants pour regarder ces formes d’intelligence et iden-
tifiez celles que vous avez le plus développées ou avec lesquelles vous avez
le plus d’affinités.
Cependant, même si nous pouvons nous spécialiser dans un
ou plusieurs de ces domaines d’intelligence, cela n’assure pas pour
autant une vie créative. L’intelligence créative est la capacité de
créer des liens entre nos connaissances et nos expériences qui
provoquent une ouverture, un mouvement ascendant qui fait évo-
luer une idée, un concept, une pensée. Il est possible de copier un
tableau, de danser en respectant les pas ou de communiquer selon
les méthodes apprises, mais sans notre touche personnelle, nous
ne faisons que du surf sur l’acte créatif des autres.
La créativité n’est pas une manifestation aléatoire du hasard
ou d’un talent particulier attribué par la chance à quelques per-
sonnages choisis. Elle est le résultat d’un processus très précis
pouvant être appliqué à une ou plusieurs formes d’intelligence et
menant non seulement à des percées créatives, mais à une expan-
sion du paradigme.
Le processus créatif
La personne qui a compris que les limites qui lui semblent impo-
sées sont réellement des illusions, sait qu’ici / maintenant est le
seul carrefour spatio-temporel où elle peut être créative à volonté.
Ceci signifie que chaque fois qu’on veut être créatif, cela ne peut
être qu’ici et maintenant.
Stimulus / choix
Stimulés par ce qui provient de l’extérieur ou de l’intérieur de
notre noösphère, nous faisons continuellement face à des choix :
décider de ce qu’on mange, boit, porte, dit, écoute, avec qui et
comment, etc. Or, nous pouvons réagir de façon habituelle en
empruntant les chemins les plus fréquentés (stimulus / réaction),
à moins de devenir créatif en intégrant délibérément le processus
stimulus / choix.
Le choix suggère une capacité de sélectionner d’un ensemble
75
d’actions possibles, celles qui nous permettraient le plus facile-
ment d’atteindre nos buts, compte tenu des circonstances. Une
des grandes qualités de l’individu créatif est son aptitude à se
doter rapidement d’une gamme de solutions, dans laquelle il peut
consciemment puiser.
Une croyance populaire soutient que tout le monde a toujours
le choix. Lorsqu’on pousse cette pensée un peu plus loin, la certi-
tude s’évapore et les doutes surgissent. Le piège ici est le mot
toujours et c’est un mot très long. Parfois, nous n’avons aucun
choix, parce que nous ne disposons d’aucune option viable ou que
celles qui existent ont des conséquences indésirables. Cependant,
si nous n’avons pas toujours le choix des événements ou de leurs
conséquences, nous pouvons toujours choisir la façon dont nous
voyons les choses.
Il est possible d’augmenter notre inventaire de choix en utili-
sant des approches ou techniques comme la pensée abstraite. Tiré de
l’outil brainstorming, conçu par Alex Osborne, cet exercice stimule le
flot d’idées, d’opinions, de concepts et de solutions ; il peut être
très profitable à une personne qui cherche une inspiration ou qui
tourne en rond dans sa propre pensée. Pratiqué en groupe, il empê-
che de passer outre les solutions évidentes et favorise l’émergence
de nouvelles orientations, sans la contrainte de la discussion ou
des interruptions. Cet outil, ainsi que tous ceux mentionnés plus
loin, est expliqué au chapitre 9 dans le cadre d’un projet en cours
de réalisation.
La réponse « non-relaxe »
La peur
––––––––––
13 Williams, Donald Lee. Border Crossings, Inner City Books, 1981.
84 Avez-vous identifié les peurs qui limitent votre vie, votre joie et l’expression
de votre créativité ? Êtes-vous prêts à les apprivoiser et à pratiquer votre
courage ? Quels sont les gestes que vous pourriez faire pour transcender
votre peur ?
La perception fataliste
Avez-vous adopté des rôles ou une attitude défaitiste qui vous rendent
impuissant face aux événements de votre vie ? Que croyez-vous devoir
faire sous peine de... ? Que pourriez-vous faire pour détecter vos compor-
tements conditionnés et consciemment les modifier ?
de choisir. Dans son livre Man’s Search for Meaning, Viktor E. Frankl
écrit : « La première motivation dans la vie de l’homme est une
quête de sens et non une “rationalisation secondaire” de ses pul-
sions instinctives. Cette quête de sens est unique et spécifique
parce qu’il est le seul qui doit et peut l’atteindre ; c’est uniquement
à ce moment-là qu’elle aura une signification qui satisfera sa propre
volonté de trouver un sens16. »
Psychiatre, écrivain et survivant du camp de concentration
d’Auschwitz, le Dr Frankl a découvert que la raison d’être, une
vision du futur, une conviction inébranlable d’avoir une mission
à accomplir ou un important travail à terminer soutenait ceux ou
celles qui ont survécu. Ces déportés avaient non seulement un
rêve, une motivation de vivre qui les dépassait et qui les poussait
à continuer de croître en dépit de toutes les indignités, mais ils en
avaient également accepté la responsabilité. Celui qui possède le
pourquoi vivre, disait Nietzsche, peut supporter presque n’importe
86 quoi.
Un manque d’intention évolutive est une limite spirituelle qui
provoque un vacuum existentiel, phénomène très généralisé en
cette fin de siècle. L’individu qui souffre de ce vide tend à désirer
faire ce que les autres font ou à faire ce que les autres désirent qu’il
fasse ; chez lui, cela peut également se manifester par de l’ennui, de
la paresse, un manque de motivation ou de la procrastination.
Swami Prajnananda explique que dans la philosophie du yoga :
« Une action exécutée avec intention ou émotion crée un samskara,
ou une impression, qui est alors enregistré dans le subconscient.
Ces impressions poussent alors l’individu à faire des gestes qui
apportent de la joie ou de la douleur. Ils sont comme les rayons d’un
disque, attendant d’être joué à nouveau17. » Ainsi, notre intention
de vie peut nous permettre de nous libérer de nos entraves et nous
aider à nous propulser vers le futur qui nous apportera le plus de
joie.
Une vie créative débute avec un rêve. Abraham Maslow a divisé
les individus en deux groupes : les gagnants et les perdants. Il
disait que les perdants ont des petits rêves, faciles à réaliser, ou
des immenses rêves impossibles à accomplir. Pour lui, les gagnants
avaient des rêves d’une bonne ampleur qui les forçaient à se trans-
former pour les réaliser.
––––––––––
16 Frankl, Viktor E. Man’s Search For Meaning, Beacon Press, 1992.
––––––––––
17 Prajnananda, Swami. The Mystery of Karma, tiré du livre Ancient Wisdom, Modern Science,
édité par Stanislav Grof, State University of New York Press, 1984.
18 Covey, Stephen R., Roger et Rebecca Merry. First Thing First, Simon & Schuster, Fine
Side Editions, 1995.
88
P
eut-on réellement choisir comment percevoir la vie, et inten-
tionnellement, provoquer le nouveau, l’unique, le créatif.
Audace, arrogance ou stratégie ?
Puisque nous avons la capacité de choisir comment nous 89
percevons le monde, nous pouvons transformer notre passé, nos
mémoires, en un présent magique et puissant. Cependant, à moins
d’intégrer une stratégie de développement et une discipline person-
nelle à notre transformation créative, nous détacher du passé pour
nous tourner vers l’avenir peut sembler difficile, voire impossible.
Que peut-on changer ? De quelle façon pouvons-nous le faire ?
Qu’est-ce qui assure le succès de notre démarche ?
Puisqu’il n’existe rien dans notre paradigme existant pou-
vant nous assurer que le nouveau sera meilleur que l’ancien, ce
changement débute par un choix conscient. Dans une perspective
évolutive, si notre façon de voir la vie nous limite au lieu de nous
libérer et nous nuit plutôt que de nous aider, choisir de croire qu’un
paradigme plus créatif est à notre portée n’est pas utopique. Mais,
c’est uniquement lorsque nous prenons conscience des déficiences
du paradigme existant que nous pouvons en considérer l’amélio-
ration.
92
Caractéristiques générales
des hémisphères du cerveau
• spécialisation • généralisation
• localisation • globalisation
• problème • solution
• routine • nouveauté
• connu • inconnu
• savoir-faire • savoir-être
• mode répétitif • mode complexe
• conscience • conscience de la conscience
Soyez vigilant à régler le plus rapidement possible toutes les situations non résolues
(unfinished business), car elles sont une nourriture de choix pour le dialogue interne.
Ajoutez d’autres activités qui, en stimulant un hémisphère ou l’autre, renforceront les deux.
Par exemple, jouer aux échecs ou se promener selon un itinéraire précis et chronométré active
l’hémisphère gauche, tandis que rêver, jardiner ou animer un groupe stimule le cerveau droit.
Être superconscient consiste à avoir accepté la nécessité de changer et d’adopter de
nouveaux comportements. La transformation personnelle est un processus qui a un
effet cumulatif. Soyez patient mais attentif : Rome ne fut pas bâtie en un jour !
97
Les caractéristiques de la conscience
Synthèse théophysique 5
Les qualités de la conscience
La conscience est fluide. Toujours en changement, son flot est constant ; elle ne
peut être arrêtée et étudiée. Comme William James l’a décrit en 1892, la conscience
peut être comparée à une rivière ou un ruisseau qui s’écoule sans interruption. C’est
pourquoi on y fait souvent référence comme le flot de la pensée ou de la conscience. Ce
courant véhicule des idées circulant à toute vitesse dans notre tête ou des pensées plus
lentes, lors d’une réflexion posée.
secondes 0 1 2 3
BÊTA
ALPHA
THÊTA
DELTA
OMÉGA
prouvent que lorsqu’on voit son corps agir, des changements inter-
nes se produisent en conséquence et qu’il est possible, pour tout
individu, d’altérer son système immunitaire et son état de santé
uniquement en utilisant l’imagination et la visualisation.
Plusieurs études confirment que les événements que nous
expérimentons dans le rêve ou la rêverie profonde affectent notre
cerveau et notre corps, quoique d’une façon moindre, comme si
nous étions éveillés. Pour notre cerveau, rêver ou visualiser une
activité quelconque équivaut à l’exécuter réellement. Cette décou-
verte explique pourquoi les rêves semblent si réels. En fait, le
cerveau ne fait aucune différence entre la visualisation, l’illusion,
la réalité et le rêve. Cette réalisation est importante pour notre
cheminement créatif, parce qu’elle ouvre la porte de notre puis-
sance personnelle. Nous pouvons visualiser tout changement que
nous désirons apporter à notre vie, toute activité qui demande de
la préparation, toute poursuite d’un rêve ; pour notre cerveau, c’est
102 la pratique avant la représentation.
Le rêve ordinaire
Plus près de 4 hertz, le dormeur effectue une transition dramatique et
enclenche la phase active, appelée sommeil paradoxal. Ce sommeil
a toujours été considéré comme paradoxal, parce que l’excitation du
corps est accompagnée d’une paralysie presque totale du cou jus-
qu’aux pieds. On pénètre alors dans le monde du rêve, la respiration
s’accélère, devient irrégulière, et le cerveau brûle autant de carburant
que durant la période d’éveil. À ce stade, les personnes qu’on réveille
se souviennent de rêves dont les composantes sont souvent plus
claires, vivantes et intenses que dans la réalité, et plusieurs rapportent
des rêves lucides dans lesquels elles sont conscientes de rêver.
Le rythme d’ondes thêta serait significatif dans les rêves parce
qu’il pourrait indiquer que l’information enregistrée à l’état d’éveil
est absorbée à nouveau durant cette phase du sommeil. Si notre
vie éveillée est très agitée, stressante, hyperactive et que nous bou-
clons difficilement nos activités quotidiennes, cette période sera
principalement utilisée à les traiter, plutôt que d’avoir des rêves
mémorables ou même lucides.
Le rêve lucide
Stephen Laberge, docteur en psychophysiologie spécialisé dans
l’étude du rêve lucide, fut le premier à prouver que le rêveur peut
La clé de la créativité
Exercices psychocorporels
Les exercices présentés dans ce livre ont été conçus spécifiquement pour faciliter
le développement de votre créativité et de votre puissance personnelle. Il existe de
nombreuses variantes pour chacune de ces techniques, mais nous nous sommes
particulièrement penchés sur celles qui nous apparaissent essentielles.
Exercice 1 : l’asana
L’asana est un exercice de posture. La position du lotus est la posture la plus connue, mais
elle est difficile pour la moyenne des gens. S’il en existe de nombreuses autres, c’est en
les expérimentant que vous trouverez celle qui, tout en étant efficace, vous convient le
106 mieux. Le critère essentiel consiste à avoir le dos droit, la tête et le cou sont alignés avec
la colonne vertébrale et respectent les courbes naturelles du dos. Les premiers jours, les
débutants peuvent utiliser une chaise droite ou un mur comme support.
Directives
1. Adoptez votre asana et dégrafez vos vêtements. Inspirez profondément, puis
expirez en soupirant sans contrainte.
2. Portez votre attention sur un point situé approximativement à 5 cm sous le nombril
(centre du corps et point d’équilibre).
3. Inspirez en gonflant uniquement votre abdomen, puis expirez en le contractant
légèrement, jusqu’à ce que vous ayez expulsé la majorité de l’air absorbé. Ne
vous tendez pas. Laissez la respiration prendre sa place sans vous crisper et vous
constaterez qu’elle adopte d’elle-même le rythme d’une vague. Prenez conscience
du voyage de l’air lors de l’inspiration et de l’expiration. Laissez-vous bercer par 107
cette respiration.
4. Expérimentez pendant au moins 10 minutes, puis revenez doucement à votre
respiration habituelle.
Note
Il est possible que vous éprouviez un léger malaise au début. Persévérez néanmoins et
pratiquez cette respiration au moins une fois par jour. Au fil de votre propre expérience,
vous pourrez l’intégrer à votre quotidien et la mettre en pratique même lors d’activités
normales. Avec le temps, elle deviendra une seconde nature et vous reconnaîtrez de
vous-mêmes tous les bienfaits qu’elle procure.
Exercice 3 : la relaxation
Directives
1. Dégrafez vos vêtements et adoptez votre asana. Pour bien comprendre la
relaxation, comparons-la à la tension. Bandez tous les muscles de votre corps, un
à un. Ne vous crispez pas jusqu’à la crampe, tendez-les seulement en comptant
jusqu’à quatre, puis relâchez. Commencez avec vos pieds et vos orteils. Tendez-les,
comptez jusqu’à quatre : laissez aller. Lorsque vous relâchez la tension, imaginez-la
s’écouler hors de vous. Tendez maintenant vos jambes, relâchez.
2. Puis, vos hanches et votre bassin. Relâchez.
3. Crispez votre abdomen comme si vous vous prépariez à recevoir un coup. Relâchez.
4. Passez à votre poitrine, puis à vos épaules, vos bras, vos mains et vos doigts, votre
cou, votre visage et votre tête. Tendez à chaque fois en comptant jusqu’à quatre,
puis relâcher en visualisant la tension que vous expulsez. Sentez-vous de plus en
plus détendu et calme. Tendez votre corps complètement, chaque muscle que vous
sentez lâche, prenez une profonde respiration, inspirez, retenez cet air, expirez
profondément, relâchez.
5. Prenez conscience que vous êtes complètement et totalement détendu. Votre corps
est léger comme l’air. Laissez-vous flotter dans cette détente, inspirez profondément,
pause, expirez. Sentez le stress vous quitter. Laissez derrière vous préoccupations et
anxiété. Sentez-les s’écouler hors de vous et pénétrer dans le sol. Sentez-vous devenir
frais et neuf. Inspirez... pause... expirez.
Ici, vous pourriez pratiquer l’exercice de respiration abdominale décrit plus haut.
Laissez-vous aller plus profondément dans la relaxation et demeurez ainsi pendant
10 à 15 minutes. Puis, doucement, revenez à la réalité. Ouvrez les yeux et bougez
lentement vos membres. Levez-vous calmement.
108 Note
En pratiquant cet exercice quotidiennement vous arriverez à vous détendre
complètement sans passer par toute la méthode. Vous pouvez également expérimenter
l’exercice en prenant conscience des différentes parties du corps sans avoir à les tendre
avant de les détendre. Entraînez votre esprit à être alerte et totalement détendu en
tout temps. Vous retirez de cette discipline une sérénité et une force inébranlables.
Exercice 4 : la visualisation
Introduction
La visualisation est une image que vous dessinez sur votre écran intérieur en utilisant
toute une série de pensées liées entre elles. Plus l’image est complexe et élaborée,
plus il vous faut de pensées, chacune étant une facette de l’image complète. La
visualisation requiert deux habiletés : la capacité de maintenir dans votre esprit clarté
et concentration et celle de créer l’image que vous visionnez à l’intérieur.
Directives
Technique A
Commencez avec l’exercice de relaxation. Une fois parfaitement détendu, vous êtes
prêt pour l’étape suivante
1. Imaginez que vous êtes assis dans un cinéma. La salle est sombre et comme vous
êtes très près de la scène, l’écran géant blanc est la seule chose que vous distinguez.
Imaginez maintenant que le chiffre 10 apparaît en gros caractère lumineux. Puis,
au bout de quelques secondes, le chiffre disparaît, tout de suite remplacé par le
numéro 9, puis 8, et ainsi de suite jusqu’à 1.
2. Refaites l’exercice en sens inverse passant de 1 à 10. Prenez le temps de bien
visualiser chaque chiffre sur l’écran avant de passer au suivant. Demeurez calme et
détendu.
3. Au terme de cette visualisation, retrouvez-vous face à un écran blanc pour ensuite
revenir au vide et à la tranquillité. Terminez votre visualisation comme dans
l’exercice de relaxation.
Note
Exercez-vous quotidiennement jusqu’à ce que vous puissiez aisément changer les
caractères à l’écran. Votre capacité d’imaginer et de visualiser tout ce que vous voulez
en sera grandement amélioré.
109
Technique B
1. Sur votre écran intérieur, imaginez-vous dans une situation qui correspond à ce que
vous voudriez être, faire ou obtenir. Exactement comme si vous étiez un réalisateur
de film, développez clairement l’environnement et la situation. Utilisez vos sens
pour vivre l’événement comme si vous y étiez. Voyez-le correspondre en tout point
à ce que vous désirez. Imaginez-vous agir sereinement et joyeusement.
2. Après avoir maintenu votre vision pendant environ 10 minutes, revenez doucement
au vide et à la tranquillité. Terminez votre visualisation comme dans l’exercice de
relaxation.
Note
Entraînez votre imagination à être souple et docile de la même façon que vous le feriez
pour un muscle. Développez vos sens dans la visualisation. Elle peut être utile à bien des
étapes de votre vie. Vous pouvez visualiser tout ce que vous pouvez imaginer...
Encouragez vos images intérieures à devenir de plus en plus vives. Dépassez l’imagerie
et entraînez votre pensée à voir l’insolite et l’inattendu. Soyez prêt à faire de votre
écran intérieur un monde aussi grand que vous le désirez.
Portez une attention particulière aux images mentales qui vous traversent l’esprit
quotidiennement. Remarquez quelles sont celles qui vous dépriment et celles qui vous
inspirent. Soyez conscient que vous avez le pouvoir de réécrire le script de votre film
mental quand vous le voulez.
110
P
endant les mois qui suivirent mon accident de voiture, j’expé-
rimentai la mort et la renaissance à tous les niveaux de mon 111
être. Ma perception étant profondément altérée, le paradigme
qui m’animait fut définitivement transformé. En juin 1978, je quittai
l’Institut de réhabilitation de Montréal et restructurai mes priorités.
Je divisai ma vie entre une participation extérieure, orientée par ma
connaissance des théories de la motivation de Maslow, et une quête
intérieure, axée sur la compréhension de ce que j’avais vécu.
Mes recherches sur la motivation m’avaient appris que tous les
êtres sont motivés par deux principes de base gouvernant une hié-
rarchie des besoins qui se dévoilaient progressivement. Toutefois, à
la lumière de mes expériences, je compris qu’elle devait inclure les
niveaux d’évolution de la conscience et de ses dérivés, ainsi qu’une
compréhension de l’immensité du potentiel que l’homme peut
actualiser au cours de son voyage à travers l’ordre de l’univers.
La motivation humaine
––––––––––
1 Hull, Clark. Principles of Behavior, Prentice-Hall, 1943.
2 Maslow, Abraham. Motivation and Personality, Harper Collins, 1943-1970.
Synthèse théophysique 6
Les principes de la motivation créative
1. Le paradigme de la pensée est une boucle fermée.
Il est impossible d’arriver à la conclusion de quelque chose qui se trouve à l’extérieur de cette
boucle par un raisonnement à l’intérieur de celle-ci.
2. La solution d’un problème ne peut pas se trouver au même niveau de compréhension
que le problème.
Si la solution du problème se trouvait où le problème est, le problème ne pourrait exister :
[(+1) + (–1) = 0]
3. Résoudre ses problèmes est un besoin.
4. La motivation est l’impulsion intérieure qui pousse à satisfaire tous ses besoins.
5. Un besoin satisfait n’est plus motivant.
6. Un besoin non satisfait motive négativement.
114
Le paradigme de la pensée est une boucle fermée
L’échelle de la motivation
119
Synthèse théophysique 7
La formule de l’évolution
Besoins Méthodologie Idéal
12. Compréhension holiste Agir Un
11. Poursuite de l’idéal Voir Félicité parfaite
10. Superconscience Arrêt du temps par Fusion
arrêt du dialogue interne
9. Joie et puissance Abandon des limites Ainsi
8. Nouveau / Ancien paradigme Choix conscient Maintenant
7. Besoins d’actualisation Culture spirituelle Vie inconditionnelle
6. Besoins d’évolution Culture psychique Humain en devenir
5. Besoins de qualité de vie Culture de la dîme Paradis
4. Besoins de l’ego Culture de volonté Volonté véritable
3. Besoins sociaux Culture d’éthique Intégrité
2. Besoins de sécurité Culture d’énergie Vitalité énergétique
1. Besoins physiques Culture physique Santé physique
« Le bonheur se trouve dans la joie de l’accomplissement et l’exaltation de l’effort créatif. »
FRANKLIN D. ROOSEVELT
Carl Jung disait que ce qui séparait les individus était que certains
donnaient à leur éthique et leur intégrité une valeur plus grande
qu’à leur propre vie.
Intégrez-vous les leçons de votre vie ? Êtes-vous aimable ? Avez-vous
des amis qui seraient heureux de vous recevoir pendant leurs vacances ?
Êtes-vous engagé dans des projets communautaires, politiques ou cha-
ritables ? Pourriez-vous chercher et demander l’aide nécessaire si vous
en aviez besoin ?
D’abord employé par Sigmund Freud, puis par Jung, suivi d’une
armée de psychologues et thérapeutes, le terme ego est commu-
nément utilisé pour décrire l’amour-propre d’un individu. Dans ce
livre, nous définirons l’ego comme une force qui lie notre mémoire,
soit l’ensemble de nos connaissances, expériences et désirs, en 123
un tout organique.
Ainsi, comment l’ego se perçoit et s’estime dépend de ce qu’il est.
L’estime de soi est un besoin dont l’ego ne peut se passer s’il veut
survivre psychologiquement. C’est une condition si essentielle à son
développement que, sans elle, d’autres besoins primordiaux peuvent
être grandement compromis.
C’est en prenant conscience de nous que se forme une identité
à laquelle nous attachons une valeur. Nous possédons la capacité
de définir qui nous sommes et jusqu’à quel point nous aimons cette
identité. L’être humain a besoin de se sentir bien avec lui-même. Les
gens qui s’aiment se permettent de réussir dans tous les aspects de
leur vie. L’estime de soi détermine notre personnalité, la place que
nous occupons dans la vie, notre degré de puissance personnelle,
notre sens de compétence, de valeur et d’amour-propre. L’attitude
qui en résulte teinte nos rapports avec les autres, notre capacité de
nous exprimer malgré les peurs, le rejet et la critique, la foi en nous
et en notre droit de vivre une vie satisfaisante et significative.
L’estime de soi est directement proportionnelle à la qualité
de nos faits et gestes, parce que nous nous sentons comme nous
agissons : mal ou bien. Ceci n’est pas un jugement moral, mais
une vérité qui ne peut qu’être expérimentée. Tout geste qui nous
approche de la créativité, d’une maîtrise de soi, d’un sentiment de
bien-être et de joie est bien ; tout ce qui nous en éloigne est mal,
124
N
otre vision de nous-mêmes affecte la façon dont nous com-
prenons et mettons en pratique les cultures appropriées pour 125
répondre à nos besoins. Parce qu’ils sont liés les uns aux
autres, ils sont organisés selon une échelle de valeur. Le besoin
prépondérant monopolise notre conscience et enrôle à son profit
nos différentes habiletés. Lorsqu’il est relativement bien satisfait, il
cède la place à un autre besoin, qui domine à son tour et devient le
centre autour duquel tourne l’organisation de notre comportement.
La satisfaction de ces besoins n’est pas mutuellement exclusive,
mais tend seulement à l’être.
Selon Maslow, l’individu moyen est souvent partiellement satis-
fait ou insatisfait dans tous ses besoins. Parce qu’un besoin n’est
pas nécessairement pleinement satisfait avant qu’un autre émerge,
le principe de hiérarchie est habituellement observé empiriquement
selon le pourcentage d’insatisfaction croissante se manifestant à
mesure qu’il gravit cette échelle. Ainsi, l’émergence d’un besoin
n’est pas un phénomène soudain, mais plutôt une apparition gra-
duelle et lente. Il suggère également que l’être humain est, en règle
générale, dominé par des besoins dont il est inconscient, mais dont
il peut prendre conscience grâce à des techniques appropriées. Il
ajoute que les besoins qu’un individu n’a pas encore actualisés
l’affectent autant que s’il lui manquait un élément essentiel dans
sa diète.
Le besoin d’évolution
Le besoin d’actualisation
Le besoin de puissance
Le besoin de superconscience
Êtes-vous affecté par l’opinion que les autres ont de vous ? Croyez-vous
que la réalité est fixe et à l’extérieur de vous ou pensez-vous avoir une
paternité à sa manifestation dans votre vie ? Avez-vous déjà tenté de
ralentir volontairement le flot de votre pensée ?
L
’être humain réagit à une hiérarchie de besoins, dont les prin-
cipes indiquent comment la flèche du temps pointe inexora- 139
blement vers un ordre créatif. Tout au long de sa vie, il doit
répondre à ses besoins présents et à ceux qu’il développera au fil
du temps.
Puisque nous sommes tous motivés intrinsèquement à répon-
dre à nos besoins, nous formons une échelle sociale qui nous
sépare naturellement. Dans ce contexte, l’individu activement
engagé à combler ses propres besoins est souvent perçu comme
une personnalité dominante. Bien que nous soyons généralement
attirés par la notion de puissance personnelle, communément
interprétée comme la maîtrise qu’on semble avoir sur notre pro-
pre vie, la plupart d’entre nous éprouvent une certaine crainte à
cet égard. En fait, ce qui nous divise réellement est la façon dont
chaque je perçoit cette puissance et l’intègre à sa vie.
Dans son livre, The Psychology of Interpersonal Behaviour, Michael
Argyle démontre que si le consensus nous est un idéal, même les
groupes de deux ou trois personnes éprouvent des difficultés à
l’atteindre : « […] aussitôt qu’un groupe grossit au-delà de ce nom-
bre, la nature de l’interaction change radicalement ; le statut et la
hiérarchie deviennent des priorités. Les membres se révèlent alors
dans toutes leurs faiblesses. » De cette faiblesse naît la domination
naturelle et, certainement, la peur.
Comme la hiérarchie s’établit lorsque des individus aux habi-
letés et forces différentes doivent s’asseoir et coexister, le contrat
L’identité ultime
––––––––––
2 Wolf, Fred Allan The Body Quantum, MacMillan Publishing Company, 1986.
La magnitude
Synthèse théophysique 8
Les cinq intensités de la conscience subjective
Sous l’influence de la bougie, vos yeux clignent un peu, encore indécis quant
à la direction à prendre. Curieux, vous décidez d’en apprendre un peu plus sur
vous-mêmes et votre environnement. Petit à petit, vous devenez plus attentif et
plus conscient de votre position dans la pièce. Elle s’éclaire alors comme sous l’effet
d’une ampoule de 25 watts. Immédiatement, l’amplitude de son rayonnement
vous permet de distinguer la forme de certains objets. Persévérants, vous continuez
votre cheminement vers le potentiel créatif, ce qui augmente l’intensité lumineuse
à 50 watts. Vous apercevez alors les tableaux qui ornent les murs, les meubles
et la décoration générale. Si beaucoup de détails vous échappent encore, tout ce
que vous percevez maintenant était là depuis votre arrivée, quoique invisible à vos
yeux. Vous commencez à comprendre que la vie est une illusion forgée par votre
perception, mais qu’à moins de connaître et d’intégrer cette information, l’illusion
est bien réelle. Soixante-quinze watts. Vous pouvez admirer les motifs des tapis et la
quantité de livres rangés dans la bibliothèque. Leurs titres, pour l’instant illisibles,
apparaîtront à 100 watts et vous percevez tous les détails, même la poussière...
L’amplitude 147
Synthèse théophysique 9
Synthèse théophysique 10
Les huit plans de conscience
L’individu, dont l’attention est concentrée au plan physique, est intensément
conscient du monde de la matière, à savoir son propre corps, son apparence,
sa santé, son confort et les circonstances qui l’affectent. Il vit, ressent et pense
en fonction de son corps, et ses actions sont motivées par des considérations
physiques. Ce qu’il perçoit possède tous les attributs de la réalité concrète. Selon
Manly Palmer Hall, s’il est uniquement préoccupé par le monde des apparences
et des choses, il aurait tendance à substituer l’accomplissement intérieur à
l’ornementation extérieure. Il ajoute que si le corps devient le centre d’attention, la
tension de l’organisme est inévitable et, dans un corps tendu, l’impulsion créative
est bloquée4.
––––––––––
4 Hall, Manly Palmer. Healing, The Divine Art, Manly Palmer Hall éditeur, 1950.
Le paradigme proactif oscille entre ces quatre plans de conscience. Quoiqu’elle soit
fortement teintée du plan émotif, l’amplitude de la conscience de la majorité des
individus atteint le plan intellectuel, gravitant difficilement aux échelons plus élevés.
Ceux qui sont engagés à s’actualiser comprennent que le passage d’un niveau à l’autre
est lié à leur intensité d’énergie et que la maîtrise de leurs émotions est une condition
sine qua non de la transcendance de leur paradigme existant. Ils apprennent à
ébrécher les certitudes dogmatiques partagées par le paradigme collectif et à ébranler
la validité de leurs propres perceptions de la réalité.
150 Centre de la synthèse et de la joie, le plan de l’atman est ce point de fusion entre
les hémisphères du cerveau, là où la conscience amène l’individu à constater ce qui
est, sans qu’interviennent le jugement et la critique. Dans la psychologie orientale,
l’atman est l’expérience d’un état élevé de conscience qui correspond à l’état de
grâce du christianisme. L’harmonie à ce plan favorise l’émergence de l’intelligence
créative. L’individu intègre ses expériences et s’éloigne de tout ce qui ne lui apporte
pas de joie dans sa vie. Au-delà de la dichotomie, il réalise des synthèses créatives
de ce qu’il voit et expérimente, et les utilise pour passer à l’action. Profondément
lucide, sa capacité de communiquer reflète l’intégrité de sa pensée et l’expansion
de sa conscience.
––––––––––
5 Watson, Lyall. Gifts of the Unknown Things, Destiny Book, 1991.
Tiré du grec logos, le verbe, la résonance créatrice, le plan du logos est le niveau
de l’actualisation, de l’action. L’individu dont la conscience assemble la réalité de
ce plan intègre sa nature énergétique et fusionne à son identité ultime : « Je suis
le verbe fait chair... » Il transcende sa pensée, et son dialogue interne, et exprime
sa puissance personnelle à travers des gestes concrets. Selon Maslow, les gens
actualisés ont atteint ce niveau élevé de conscience ; ils n’attendent personne pour
agir et harmoniser leur vie.
Imaginez que tout ce qui constitue votre paradigme actuel est représenté
par un livre que vous tenez fermement à deux mains. Quelqu’un vous
tend sa main droite qui contient créativité, prospérité et sagesse. Il vous
offre le tout. La seule façon d’accepter ce qu’on vous donne est de libérer
vos mains en laissant tomber le livre : que faites-vous ?
––––––––––
6 Dubant, Bernard, Michel Marguerie et Guy Trédaniel. Le saut dans l’inconnu, Éditions de
la Maisnie, 1982.
La fréquence
L’esprit sain
Pour plusieurs, la maxime : un esprit sain dans un corps sain10, est une
nouvelle invention. En fait, l’expression pensée positive, qui suggère la
culture volontaire d’une façon heureuse de voir la vie, fut employée
pour la première fois il y a 40 ans, par Norman Vincent Peale. Par la
suite, elle fut reprise dans une multitude de livres écrits sur le sujet. 155
Il y a au moins 3000 ans, la littérature védique définissait notre être
physique comme une projection de notre conscience. Aujourd’hui,
après avoir amassé plusieurs siècles d’évidences empiriques, les
scientifiques admettent cette ancienne définition.
Le physicien Fred Allan Wolf suggère que l’énergie se manifeste
dans le corps comme une sensation qui se traduit par un état
émotif. Lorsque notre énergie change, nos sensations se transfor-
ment et modifient notre condition émotive. Ainsi, toute variation
d’énergie dans le corps est ressentie comme un changement de
notre état émotif11. Sachant que notre créativité est directement
liée à la qualité de notre énergie, notre nature évolutive voudrait
que tous nos efforts visent à en maîtriser la magnitude, l’amplitude
et la fréquence.
Le cheminement créatif se manifeste par un éveil nous faisant
réaliser que nous pouvons volontairement investir dans la trans-
formation de notre vie. Plus nous sommes conscients, plus notre
perception s’affine et s’assouplit, répondant à nos ordres et non à
nos habitudes. Nous intégrons le fait que chaque personne (sauf
pour les paradigmes évolutifs) est un ensemble de schémas com-
portementaux qui dicte et ordonne comment elle perçoit la vie.
––––––––––
09 Dr Pert, Candace. Op. cit.
10 Mens sana in corpore sana, maxime du poète latin Juvénal, dans Satires, X, 356.
11 Wolf, Fred Allan. Op. cit.
L’intelligence du corps
––––––––––
12 Chopra, Deepak. Quantum Healing, MD, Bantam, 1990.
L
e passage du paradigme réactif au paradigme évolutif est une
sérieuse et magnifique randonnée dans le monde fabuleux de 159
notre potentiel. Ce voyage d’une vie n’est pas sans embûches.
Pour les transcender, il requiert une façon plus créative de penser
et d’agir, ainsi que l’énergie indispensable à l’adoption de nouveaux
comportements. Totalement absorbés par nos gestes quotidiens,
où trouverons-nous la vitalité nécessaire à accomplir ces change-
ments ?
Le psychologue jungien Donald Lee William suggère que
l’attention est énergie et que si nous apprenions à être attentifs,
nous pourrions la conserver et la contenir. Mais nous sommes trop
occupés à respecter nos délais, à atteindre nos buts et à satisfaire
les exigences de nos avoirs pour être attentifs et nous ouvrir à une
autre façon de voir et expérimenter la vie. Or, être pressés et être
attentifs sont deux états antagonistes. Pour William, une autre dif-
ficulté réside dans la tendance collective de présumer qu’il n’existe
rien de plus que la réalité que nous voyons1.
Puisque le paradigme existant détermine le quoi et le comment
de notre quotidien, la possibilité de choisir librement est compro-
mise par nos habitudes. Souvent, lorsque nous croyons que nous
décidons, nous ne faisons rien de plus que de mettre en marche
l’enregistreur de notre passé. Non seulement notre ego appuie-t-
il notre histoire personnelle, mais il obéit en plus à ce qu’elle lui
––––––––––
1 William, Donald Lee. Border Crossings, Inner City Books, 1981.
dicte ; cette réalité s’impose alors sur notre présent et l’ego s’en
trouve renforcé. Exploitée par la totalité de nos actions, notre
énergie répond à une prédétermination (notre passé) et non aux
ordres de notre volonté.
Concentrés à essayer de modeler la vie au contenu de notre
paradigme, il est possible que nous passions à côté de sa magni-
ficence. Aveuglés par une faible estime de soi, beaucoup d’indi-
vidus présument que leur vie, leurs sentiments, leurs pensées et
leur environnement ne valent pas la peine d’y prêter attention. Si
nous pouvions résister à l’impulsion de contraindre le monde à
se conformer à notre description, nous serions surpris de trouver
que l’objet de notre attention révèle quelque chose d’inattendu et
de nouveau.
Puisqu’il n’existe aucune banque où nous pouvons retirer ou
emprunter de l’énergie, il est indispensable d’apprendre à la maî-
triser et à la diriger consciemment en abandonnant les activités
160 qui drainent notre vitalité et en ajoutant à notre vie une discipline
énergétique qui englobe les plans physique, émotif, intellectuel et
spirituel. Ainsi, l’énergie qui n’est plus dépensée dans le manque
d’estime de soi, les jeux de pouvoir, la peur de vivre pleinement
ou la méconnaissance de nos meilleures qualités, est maintenant
présente pour nous aider à croître et à changer.
La puissance personnelle
Tout ce qui nous arrive et tout ce que nous faisons dépend de notre
puissance personnelle. Que nous en ayons peu ou beaucoup repose
sur la façon dont nous investissons notre énergie. Sa libération est
donc une étape nécessaire pour assurer le succès de notre randon-
née à travers les paradigmes proactif, créatif et évolutif.
Dans le monde de la connaissance, l’information abonde. S’il
n’y a aucune pénurie de gourous, maîtres, enseignants et autres
prédicateurs, il ne manque pas plus de disciples, croyants ou adep-
tes. Ceux qui pensent ne pas avoir la force ni les connaissances
nécessaires pour changer, s’abandonnent aisément à celui ou celle
qui propose de les guider, qui semble posséder ce qui leur manque.
Souvenez-vous des membres dominants…
La formation, les livres et les thérapeutes se révèlent vraiment
profitables au moment où nous sommes prêts à agir. Ce n’est que
chasseur
Il est à la recherche d’informations et il pourchasse l’accomplissement de ses besoins
(individuels, culturels, sociaux, professionnels…). Il doit donc :
Reconnaître ses buts ;
Transcender ses peurs ;
Être le plus curieux possible ;
Être à la recherche d’idées différentes ;
Être généraliste ;
Faire partie de différents réseaux ;
Sortir de sa boucle, de son univers personnel ;
Visualiser l’image globale de sa démarche ;
Se laisser inspirer par tout ce qui l’entoure ;
168 Comprendre et utiliser les obstacles, et ainsi de suite.
rêveur
Il transforme l’information en idée créative et rêve au résultat de sa poursuite. Il doit
donc :
Mettre de l’ordre dans ses trouvailles, ses informations ;
En faire une synthèse ;
Imaginer l’impossible ;
Visualiser / méditer ;
Inventorier les contradictions et les réconcilier ;
Être extravagant ;
Être l’avant-coureur de l’utopie ;
Être ouvert à tout ;
Éviter de s’accrocher à une nouvelle idée ;
S’adapter et se transformer continuellement, etc.
clairvoyant
Il juge de la pertinence de l’information et, en plus de questionner le processus de sa
démarche, il s’interroge ainsi :
Qu’est-ce que je veux accomplir ?
Quel processus dois-je appliquer ?
Quels sont les avantages / désavantages de ce processus ?
guerrier
Il passe à l’action et entreprend sa démarche. Il sait maintenant qu’il est son principal
obstacle et son propre champ de bataille. Il comprend qu’il doit devenir un fin stratège
et :
Planifier sa stratégie ;
Passer de si à c’est ;
Être impitoyable, rusé (habile), patient et doux ;
Prendre la responsabilité de tous les détails ;
Vaincre la procrastination ; 169
Se débarrasser de toutes ses excuses ;
Laisser choir ses attitudes défensives ;
Être persévérant ;
Maîtriser le scénario gagnant-gagnant-gagnant ;
Être pragmatique, etc.
maître-communicateur
Il est le Verbe de la cocréation et l’artisan de sa joie. Il doit donc :
Comprendre la nature du changement et la résistance à celui-ci ;
Se stabiliser dans l’émotion positive = l’amour ;
Communiquer par la lumière de ses yeux ;
S’exprimer clairement et avec simplicité ;
Comprendre qu’une excessive rapidité est néfaste ;
Être réceptif et empathique en tout temps ;
Établir continuellement le contact avec le meilleur de lui-même ;
Promouvoir l’excellence et l’idée de bien faire ;
Comprendre le pouvoir du silence ;
Différencier les questions des objections, etc.
Intégrez les cinq rôles d’un penseur créatif et d’un fin stratège dans
votre vie et vous acquerrez l’intelligence de la transformer de la
façon que vous choisirez. Cet outil peut être utilisé pour clarifier
vos idées, concevoir et implanter des solutions et des plans straté-
giques, pour améliorer vos relations avec les autres, atteindre vos
buts et plus encore.
Avec le temps, vous accumulerez une abondance d’informa-
tions sur des sujets d’intérêt qui satisferont vos besoins et ceux des
autres. Vous pouvez consciemment tranformer cette information
en concepts créatifs en y ajoutant une valeur, votre propre inter
legencia, pour ensuite les relâcher dans le marché global, si tel est
votre désir.
Soyez un chasseur
170
Les experts disent qu’une idée à laquelle nous ne réagissons pas
dans les quelques minutes qui suivent s’étiole et disparaît. Écrivez
vos idées et vos réflexions, même partielles. Avec le temps, ce que
vous avez noté peut devenir un concept, une notion, un projet, etc.
Au bout d’un certain temps, des idées qui semblaient disparates
peuvent être liées en une synthèse surprenante.
Les chasseurs traînent un calepin de notes avec eux pour écrire
leurs découvertes. Il n’est pas nécessaire de comprendre d’où vient
une idée, pourquoi elle apparaît ou comment elle se lie aux autres
idées. Ce qui est important est de bien clarifier les raisons de votre
recherche, de rester alerte et de considérer avec un esprit ouvert
toute information qui peut illuminer votre quête.
Si vous avez répondu aux questions posées dans les chapitres
précédents, vous disposez déjà d’une bonne image de vous et de
l’état actuel de votre vie. C’est un bon endroit pour commencer.
Examinez la Synthèse théophysique 7, à la page 119, et déter-
minez les niveaux de besoins qui demandent une amélioration de
votre culture personnelle. Si votre état de santé n’est pas idéal,
notez vos habitudes alimentaires et leurs effets sur la qualité de
votre énergie. Si vous ne faites pas d’exercices régulièrement, com-
mencez à réfléchir sur une formule simple qui pourrait être appro-
priée et intégrez-la doucement, mais fermement, à votre vie.
Soyez un rêveur
n’attend que vous pour se manifester. Pour vous aider à rêver votre
alter ego du futur, utilisez les Synthèses théophysiques 6 et 9 aux
pages 114 et 148.
Appuyez votre nouveau profil sur la joie ; rêvez et visualisez,
sachant que rien n’est immuable. N’oubliez pas que vous continuez
à changer et que cette image de vous changera avec vous. Adoptez
l’image future de vous que vous aimeriez être ici et maintenant.
Avez-vous identifié les niveaux de vos besoins qui requièrent une attention
particulière ? Avez-vous une meilleure idée de la façon dont vous répondez
aux situations ? Connaissez-vous mieux vos schémas émotionnels ?
Soyez un clairvoyant
Lorsque nous avons une bonne idée de ce que nous voulons deve-
nir, de notre destination, il est impérieux d’évaluer le processus
172 qui nous y mène. Si nous investissons notre volonté dans notre
capital créatif, le résultat se prouvera de lui-même. Au contraire, si
nous sommes attachés à notre objectif, nous utilisons une quantité
d’énergie qui n’est plus disponible pour le processus, compromet-
tant la qualité du résultat.
L’histoire zen suivante ajoute une saveur exotique au sujet.
Il était une fois un jeune garçon qui avait traversé le Japon pour
se rendre à l’école d’un célèbre maître d’art martial. En arrivant au
dojo, il fut reçu en audience par le sensei.
« Que désires-tu de moi ?
– Je veux être votre élève et devenir le meilleur karatéka du pays.
Combien de temps dois-je étudier ?
– Au moins 10 ans.
– C’est très long 10 ans. Et si j’étudiais deux fois plus que vos
autres étudiants ?
– Vingt ans.
– Vingt ans ! Et si je pratiquais nuit et jour en y mettant tous
mes efforts ?
– Trente ans.
– Comment est-ce possible d’avoir besoin de plus de temps
pour étudier, si je travaille si fort ?
– La réponse est claire. Lorsqu’un œil est fixé sur la destination,
il ne reste qu’un œil avec lequel nous pouvons trouver la Voie. »
Si nous examinons une idée pendant que nous avons l’œil sur
la stratégie.
Évaluez votre stratégie et ses chances de réussite
Avant de passer à l’action, il est important d’examiner votre plan d’action pour vous
assurer qu’une fois en place, tout se déroulera pour le mieux. Si vous avez prévu cer-
taines étapes qui risquent d’affecter votre famille, vous avez besoin d’en connaître les
retombées éventuelles afin d’éviter d’avoir à ralentir ou à modifier votre démarche.
Soyez un guerrier
174
Votre rôle de guerrier vous amène à ajuster votre propre position
dans le monde. Si nécessaire, utilisez les ressources appropriées
dans la communauté pour soutenir votre démarche. Pour expulser
votre ennemi intime, assurez vos arrières contre une chute possible
en extirpant tout élément de votre environnement qui contribue au
problème. Si fumer abaisse votre estime de soi, cessez de fumer. Si
quelqu’un a tendance à abuser de vous, prenez congé de lui pour
un temps indéterminé.
Soyez vigilant, car votre détermination et votre intention créative
sont critiques. Engagez toute votre volonté dans votre stratégie et
évitez les pièges émotionnels. Soyez impitoyable, rusé, patient et…
doux ! Adoptez l’attitude du paradigme créatif et de ses plans de cons-
cience, vous serez surpris des résultats. Surtout, ne vous stressez pas,
mais exercez-vous sans cesse. Commencez à vous visualiser à votre
meilleur, sans obstacle dans votre vie. Conservez cette image et accor-
dez-vous du temps, chaque jour, pour voir ce nouveau je en action.
Gérez votre qualité d’énergie, le meilleur outil à votre disposition. En
fait, plus votre niveau d’énergie est élevé, plus vous êtes en mesure
d’agir efficacement. Le plus grand danger réside dans une discipline
faible ou inexistante, des objectifs qui ne vous inspirent pas, une tac-
tique sans éthique et une stratégie complaisante ou répressive.
Si votre santé et votre joie de vivre en dépendent, vous n’avez rien
à perdre à passer à l’action. « Lorsque vous n’avez rien, vous n’avez
rien à perdre », chante Bob Dylan. Si vous êtes très timide, faites du
théâtre d’improvisation, jetez-vous à l’eau et donnez une conférence,
chantez au beau milieu d’un parc. Faites taire vos résistances et agis-
sez malgré tout.
Avez-vous tout ce qu’il vous faut pour passer à l’action ? Dans la néga-
tive, adoptez de nouveau le rôle du chasseur. Dans l’affirmative, êtes-vous
prêt à agir dès aujourd’hui ?
Soyez un maître-communicateur
raisons, celui qui s’engage à actualiser son rêve doit posséder une
vision qui le pousse à croître et à évoluer.
Pourchasser
Introduction
Tirée de l’exercice appelé Brainstorming, développé par Alex Osborne en 1952, la pensée
abstraite permet d’aller chercher dans l’ensemble des participants tous les éléments con-
nus d’un sujet, d’une situation, d’une idée. Ainsi, ce qui est inconnu dans un paradigme
peut très bien être monnaie courante dans un autre. Cet exercice facilite le partage
d’informations, d’idées et de sagesse.
La pensée abstraite stimule le flot d’idées, d’opinions, de concepts et de solutions, sans la
contrainte de la discussion ou des interruptions. Cela évite de passer outre les évidences
et favorise l’émergence de nouvelles directions ou orientations.
Cette activité de groupe peut également être très profitable pour une personne en
manque d’inspiration ou captive de sa propre pensée. C’est un outil efficace pour une
première exploration de solutions ou de voies possibles afin de résoudre un problème,
Directives
1. Utiliser un tableau de conférence et des feutres ;
2. Choisir un modérateur ;
3. Éviter tout jugement ;
4. Insister pour noter toutes les idées ou suggestions ;
5. Encourager l’humour ;
6. Lier les idées semblables ou qui dénotent une tendance ;
7. Faire ressortir les idées qui peuvent être limitées par les tendances.
Notes
Définissez clairement l’objet du remue-méninges ;
Pour ne pas interrompre le flot des idées, évitez de commenter ou d’analyser les sug-
gestions ;
178 Faites preuve d’humour, car ses effets psychocorporels aident à transcender les inhibi-
tions ;
Pourchassez autant de suggestions que possible ; les limites sont contraires à l’esprit
même de cet exercice.
Rêver
Introduction
Cet exercice a été développé par l’auteure Gabrièle Lusser Rico qui l’appelle grouper. Il
stimulera votre imagination à dériver librement autour de concepts, d’idées, de projets...
Parce que sa structure est ouverte, vous pouvez sans fin développer votre processus de
réflexion. La présence d’une pensée maîtresse sert de point de départ et garde les idées
centrées sur cette pensée.
Directives
1. Au centre d’une feuille de papier, inscrire un mot exprimant un concept ou une idée
que vous aimeriez développer ;
2. Encercler ce mot, puis écrire toutes les pensées, émotions et associations d’idées
qu’il engendre ;
3. Tracer un cercle autour de chacune d’elles (un mot ou deux par cercle) et les joindre
par un trait à la pensée centrale ;
4. Tirer une ligne entre les idées qui se recoupent ;
5. Laisser vos idées s’orienter dans toutes les directions ;
6. Écrire ces idées aussi rapidement que possible jusqu’à ce que plus rien ne vous
vienne à l’esprit.
Note
180
Utiliser l’exercice créatif de convergence qui pour analyser votre exploration. Grouper
vous permet d’organiser vos pensées, d’éclairer votre position actuelle ou future, d’ex-
plorer les options d’une décision, de prendre des notes ou d’étudier un sujet. Cet exercice
vous encourage à changer la direction de votre pensée rapidement et sans effort. Vous
pouvez également exploiter une idée secondaire en écrivant ce qu’elle suggère et lier les
éléments à cette idée. Exercez-vous sur n’importe quel sujet.
Introduction
L’exercice de pensée divergente étant terminé, il faut l’analyser avec une des trois
méthodes suivantes qui permet de comprendre ce que vous avez écrit. Les résultats sont
souvent révélateurs et extrêmement utiles.
Directives
1. Identifier les éléments qui ressortent le plus et à leur attribuer une couleur distincte.
Par exemple :
Rouge : aspects physiques (sports, art, etc.) ;
Jaune : aspects intellectuels (lecture, ateliers, etc.) ;
Vert : aspects émotifs (amitié, relations personnelles, etc.) ;
Bleu : activités à accomplir.
Voir clairement
182
Exercice créatif : La pensée latérale
Introduction
Cet exercice de pensée latérale permettra de minimiser vos résistances, celles d’un indi-
vidu ou d’un groupe, et de faciliter la participation dans l’analyse d’une nouvelle idée ou
d’un nouveau projet.
Directives
1. Le chapeau blanc pose les questions et identifie les informations dont nous avons
besoin pour prendre une décision éclairée.
2. Le chapeau rouge exprime nos sentiments ou nos intuitions face à ce que nous
examinons. On n’a jamais besoin de les justifier.
3. Le chapeau noir expose tous les désavantages et conséquences indésirables ainsi
que les problèmes qui risquent de surgir. Il contient la logique négative, la raison
justifiant que quelque chose ne concorde pas avec les faits, réglementation, culture,
systémique, politique, etc.
4. Le chapeau jaune voit tous les bons côtés et les avantages. C’est la logique positive,
les bénéfices, avantages et raisons qui font que cela peut et doit se faire.
5. Le chapeau vert offre des solutions de remplacement et des suggestions. On y trouve
imagination, synthèse créative, alternatives, provocations, propositions, etc.
Notes
Trier les éléments de chaque chapeau et les redistribuer sur la liste des chapeaux corres-
pondants. Par exemple, déplacer les points du chapeau noir ou du jaune qui, selon vous,
appartiennent plutôt au chapeau blanc.
Lors d’une rencontre, vous pouvez attribuer le même chapeau à tout le monde afin de
recueillir les opinions de chacun ou de guider une discussion dans une seule direction
avant d’en aborder une autre. Vous pouvez également changer de chapeau en fonction
du type et de l’orientation de la discussion. Comme maître de jeu, souvenez-vous que
vous avez le loisir d’utiliser ou de changer les chapeaux à votre guise. Amusez-vous à
changer de chapeaux aussi souvent que possible. Prenez l’habitude d’explorer.
183
L’exercice de la pensée critique est un autre outil que nous
employons régulièrement dans l’analyse du cheminement créatif
d’une décision. Supposant qu’elle ait déjà été retenue, nous l’exa-
minons rétrospectivement en tenant compte de l’ensemble du pro-
cessus et de ses étapes : ce qui s’est fait et comment, les retombées
sur les individus et les choses, la résistance rencontrée, l’utopie
examinée, l’accord atteint, l’action mise en place et l’ajustement
continu requis.
Introduction
Cet exercice de pensée en cheminement créatif est un puissant outil assurant l’implan-
tation d’un objectif commun dans une période de temps restreinte.
La technique a été conçue afin de nous permettre de constater immédiatement les
retombées d’une idée ou d’un projet et de prévoir l’effet des changements nécessai-
res. L’exercice peut être utilisée avec n’importe quelle autre technique pour définir la
nécessité du changement. Cependant, après un jugement final et une prise de décision,
l’action est critique.
Directives
Planifiez et orchestrez une qualité de temps. Seul ou en groupe, contemplez et enregis-
trez votre perception à mesure que vous rêvassez à travers ces huit fenêtres sur le futur.
La fenêtre rouge :
1. Ce qui sera
Quels sont les paramètres de ce qui doit être fait ? Du présent vers le futur.
2. Ce qui était
Rétrospectivement, que s’est-il fait ? Du futur vers le présent.
La fenêtre orange :
3. Les gens
Quelles sont les répercussions émotives et physiques sur les ressources humaines ou les
personnes engagées dans le projet ?
4. Les choses
Quelles sont les répercussions collectives sur les ressources matérielles ?
184 La fenêtre jaune :
5. La résistance
Quelle logique positive peut être utilisée pour planifier les stratégies qui minimiseront
les résistances ?
La fenêtre verte :
6. L’utopie
Considérant les intérêts communs en vue de gains mutuels, quelle est l’évolution idéale
de ces stratégies ?
La fenêtre bleue :
7. L’accord
Comment pouvez-vous obtenir un consensus pragmatique à l’intérieur d’un échéancier en
temps réel ?
La fenêtre indigo :
8. L’action
Qu’est-ce qui doit être fait immédiatement ?
La fenêtre violette :
9. Le renouveau
Quels mécanismes de suivi pouvez-vous échafauder pour assurer une adhérence conti-
nue aux principes créatifs ?
La fenêtre blanche :
10. La connexité globale
Liez tous les visages et toutes les tâches aux suivis et aux échéanciers, et créez une
réceptivité à l’idée de bien faire.
Note
Pour le bien de tous, nous devons agir sur les bonnes idées. Nos concepts d’entreprise
émanent de la volonté d’entreprendre ensemble un cheminement lié à l’actualisation de
ces idées. Ayant pris en considération les critères ci-dessus, il est évident que l’entreprise
n’est pas un édifice, ni les ressources matérielles ou le décor ; l’institution n’est pas un
mandat, ni une mission ; le marché n’est pas le papier qu’on échange, ni le produit ou
service qu’on offre. L’entreprise est ce que font les gens, ensemble.
La gestion créative d’un projet ou d’un rêve débute par une profonde compréhension que
l’entreprise est le temps que les gens échangent ensemble. Toutes autres pensées ne sont
jamais aussi critiques. Le cheminement créatif est la gestion d’une qualité de temps, dans
un continuum. Comment on fait des choses, est ce qui se fait. 185
Quand une bonne idée est fondamentalement liée à l’idée de faire, comme force active,
son succès est assuré. La pensée critique nous permet, en même temps, de planter des
graines et de récolter en abondance.
Devenir guerrier
Exercices psychocorporels
Avant de pratiquer ces exercices psychocorporels, il est bon de se reporter à ceux exposés
la fin du chapitre 5, car nous y faisons référence dans les directives données ici.
réalisez que c’est… vous ! Toutefois, ce vous est le vous parfait. Cet être resplendissant
de santé, de sagesse, de calme et de sérénité est la potentialité de ce qui repose en vous,
à l’intérieur. Pour la première fois de votre vie, vous pouvez vous adresser à cette intime
partie de vous déjà accomplie, réalisée
5. En regardant ce vous créatif et serein, décrivez-le sur votre écran intérieur. Comment
le personnage est-il habillé ? Comment est-il assis ? Observez l’intensité de ses yeux,
l’expression et la forme de son visage. Quelle attitude de vie détectez-vous dans ses
yeux ? En contemplant ce vous parfait, imaginez une question que vous voudriez,
plus que tout, lui poser. Formulez-la dans votre esprit, puis laissez venir la réponse.
Détendez-vous.
6. Laissez aller doucement le personnage, l’environnement, le feu et revenez calme-
ment à la réalité. Terminez cette visualisation comme dans l’exercice de relaxation.
Note
Vous pouvez aussi formuler vos questions à voix haute. Il peut être utile de noter les
réponses telles qu’elles se présentent. Le processus en lui-même est plus important que 187
les réponses. Rencontrer régulièrement le meilleur de soi vous permettra de mieux défi-
nir votre direction afin de faire émerger votre potentiel. Il est possible que votre image se
modifie au fur et à mesure de vos rencontres, mais ces changements refléteront toujours
l’ultime perfection telle que votre vous actuel le perçoit.
Exercice 2 : s’enraciner et se centrer
Directives
1. Commencez avec l’exercice de relaxation. Une fois parfaitement détendu, vous êtes
prêt pour l’étape suivante.
2. Visualisez un tube partant de la base de la moelle épinière jusqu’au centre de la
terre. Si vous êtes à l’intérieur, visualisez le tube traversant les étages avant d’at-
teindre le centre de la terre. Imaginez-le comme une prise de terre (énergiquement
parlant). Respirez doucement et profondément. À l’inspiration, visualisez le tube ; à
l’expiration, descendez-le de plus en plus loin jusqu’au centre de la terre. Sentez le
tube bien ancré au centre de la terre et attaché à votre coccyx.
3. Sentez votre squelette. Accrochez votre peau et vos organes à ce squelette, comme si
vous appliquiez du Jello à une structure de bois. Totalement relaxé, portez votre atten-
tion à votre centre (hara) situé environ à 5 cm sous le nombril. Respirez doucement par
ce centre.
4. La gravité vous signalera les ajustements nécessaires pour parfaire votre asana. Sentez-
Exercice 3 : l’oasis
Directives
1. Portez votre attention derrière vos yeux et, dans cette perception, retournez-vous.
Vous vous trouvez face à un ascenseur, dont les portes s’ouvrent doucement.
Pénétrez dans l’ascenseur ; les portes se referment. Vous commencez à descendre
lentement. Au terme de cette descente, les portes s’ouvrent et vous vous trouvez
au cœur de la nature. Tâtez l’herbe douce sous vos pieds, respirez les odeurs parfu-
mées que la brise vous apporte. Vous commencez à marcher dans une forêt millénaire
et apercevez une clairière où le soleil pénètre. Dans cette trouée se trouve un très vieil
arbre. Vous vous assoyez à son pied, sur la mousse invitante qui tapisse le sol. Votre dos
188 appuyé sur le tronc, vous soupirez d’aise. Les yeux fermés, vous écoutez le chant des
oiseaux et le rire cascadant d’un ruisseau qui coule tout près.
2. Vous respirez doucement et lentement ; votre abdomen se gonfle à l’inspiration et se
contracte légèrement à l’expiration.
3. Laissez vos tensions et vos tourments s’écouler dans le sol, sentez-vous totalement en
harmonie avec la nature. Détendez-vous complètement. Vous commencez à sentir la
sève de l’arbre circuler le long de votre colonne vertébrale ; vous pouvez sentir la vie qui
monte et qui descend dans votre dos. Vous ne faites qu’un avec lui, vous vous sentez plein
d’énergie, reposé.
4. Imaginez une situation difficile, un défi que vous devez relever. Voyez-le clairement
dans votre esprit, que ce soit sous forme d’image, de son et/ou de mots, puis faites le
vide. Laissez venir les réponses ou suggestions qui surgiront de votre intérieur. Si rien ne
vient, ne vous en faites pas ; détendez-vous. Cet endroit est une oasis de repos, de paix
et de tranquillité. En tout temps, vous pouvez revenir et profiter de cet espace qui vous
appartient.
5. Au bout d’un certain temps, lorsque que vous êtes prêt, levez-vous doucement et
dirigez-vous vers l’ascenseur. Les portes se referment sur vous et vous commencez
la remontée. Au fur et à mesure que vous montez, sentez-vous habiter votre corps et
revenir à la réalité. Sortez de l’ascenseur ; vous êtes derrière vos yeux, ouvrez-les. Bougez
doucement les doigts et les orteils, puis graduellement le reste du corps. Étirez-vous et
bâillez.
Communiquer créativement
d’esprit d’où tout jugement est exclu. L’esprit d’une communication empathique est de
chercher à comprendre avant de chercher à être compris.
Outils
Un bâton de paroles ;
Un engagement à respecter les règles du salon.
Directives
1. Expérimenter l’exercice dans des groupes de 10 personnes ou moins ;
2. Obtenir un accord sur le fait que rien de ce qui se dira dans le salon ne sera discuté à
l’extérieur de la pièce ;
3. Choisir une période temps fixe pour les interventions (entre 1 et 3 min) ;
4. Choisir le thème à explorer ;
5. La première période se passe dans le silence afin que chacun se prépare à l’exercice.
190 Le modérateur passe ensuite le bâton à un premier participant ;
6. Chaque participant s’exprimera sur le thème choisi pendant le temps convenu. Il
peut meubler cette période avec un ou des silences, mais en tout temps, lorsqu’il
parlera, il devra le faire avec son cœur ;
7. Sa période écoulée, il passe le bâton à quelqu’un d’autre, sans ordre précis. Il ne sert à
rien de préparer son intervention, car elle peut venir à n’importe quel moment dans
l’évolution du salon, dans 5 minutes comme dans une demi-heure ;
8. Les auditeurs écoutent créativement, c’est-à-dire sans jugement, le cœur ouvert. Ils
sont réceptifs au sens de l’intervention, de son intention créative.
Notes
Le bâton de paroles est un objet symbolique qui donne, à la personne qui le tient, le
pouvoir de s’exprimer dans le contexte décrit plus haut ;
On peut modifier l’exercice et utiliser le bâton de paroles pour n’importe quelles discus-
sions, avec un nombre plus élevé de participants. L’individu qui le désire peut alors récla-
mer le bâton de paroles et obtenir immédiatement l’écoute créative qui lui permettra de
s’exprimer sans interruption.
192
––––––––––
5 Von Oech, Roger. A Kick in the Seat of the Pants, Harper and Row, 1986.
N
ous avons un besoin urgent de protéger notre planète.
Engagés dans un tourbillon de changements qui transforme
profondément la façon dont nous voyons et expérimentons 193
la vie, nous participons à une course contre la montre qui peut, si
nous la perdons, projeter l’humanité dans un chaos dont elle risque
difficilement de sortir. Agissant tel un écosystème interdépendant,
la biosphère possède l’extraordinaire capacité de maintenir les con-
ditions indispensables à l’évolution de la vie.
L’activité humaine a compliqué ce travail en accélérant des pro-
cessus naturels qui sont à l’origine des désastres et des problèmes
écologiques qui nous affectent aujourd’hui. Étant la seule espèce
qui peut directement et consciemment endommager le futur de son
habitat, l’humanité doit choisir entre l’utopie ou l’oubli. « Le monde
est maintenant trop dangereux pour autre chose que l’utopie1 »,
insiste le biophysicien John R. Platt. L’oubli se passe de tout autre
commentaire.
Parce que la planète et l’humanité ne peuvent être dissociées,
nous vivons non seulement une crise écologique d’une magnitude
exceptionnelle dans notre histoire, mais également une désintégra-
tion de nos valeurs morales et spirituelles.
Dans son livre The World in 2020, Power, Culture and Prosperity,
Hamish McRae suggère que deux traditions bien établies aux
États-Unis se disputeront sérieusement dans les 15 ou 20 pro-
chaines années : la robuste autonomie individuelle, qui a créé le
––––––––––
1 Fuller, Buckminster. Utopia or Oblivion, Bantam Matrix Edition, 1969.
––––––––––
3 Watson, Lyall. Gifts of Unknown Things, Destiny Books, 1991.
4 Teilhard de Chardin, Pierre. Le Futur De l’Homme, Éditions du Seuil, 1959.
5 Bloom, Howard. The Lucifer Principle, Atlantic Monthly Press, 1995.
196
Développer sa passion
––––––––––
6 James, Muriel et John. Passion for Life, Dutton/Penguin Group, 1991.
Synthèse théophysique 11
Le paradigme évolutif est un paradigme passionné
Vous êtes le seul lien commun entre vous et tous les événe-
ments de votre vie. Le succès n’est pas une destination disent les
sages, mais un voyage. Apprenez à gérer le processus plutôt que
de chercher le résultat. Dirigez votre attention sur la définition des
étapes nécessaires à sa réalisation et vous serez surpris de cons-
tater qu’il n’y a pas d’échec, seulement des leçons de vie. En cana-
lisant votre énergie dans votre puissance personnelle, c’est-à-dire
en augmentant votre capital créatif, vous deviendrez chanceux, car il
vous sera plus facile de modifier votre cap si les circonstances de
votre vie changent.
Travailler sur soi est la clé du bonheur !
Déterminez qui vous voulez être... puis
faites tout le travail, en tout temps, et
vous atteindrez votre but..
Dans une perspective globale, nous sommes sur terre pour actua-
liser la pensée créatrice, le rêve du paradis terrestre. Si nous n’avions
qu’une chance de traverser cette étape de transition planétaire 205
relativement indemne, ce serait parce que nous aurions uni et cana-
lisé nos forces dans une direction commune… une conspiration
d’individus engagés dans une intention créative, à la sauvegarde
de notre avenir à tous.
Malgré l’espoir, la confiance et même la croyance populaire en
un dieu anthropomorphique, ou en un éveil collectif se produisant
par osmose, ces idées appartiennent au paradigme réactif. L’univers
ne démontre aucune préférence morale entre la vie et la mort. La
théophysique décrit le continuum comme une seule chose, qui
inclut chaque perception individuelle. Le perçu et le percepteur
représentent les polarités de cette une chose et la dualité, qui
semble apparente, n’est qu’une facette de cette perception. Dans
l’ici et le maintenant, cette polarité exprime la direction du temps :
le passé est entropie / matière, tandis que le futur est fusion /
lumière.
Parce que chaque forme est entourée d’un hyperespace, la
réaction en chaîne d’un éveil par symbiose est impossible. Les
principes théophysiques expliquent que le microcosme est trop
insignifiant pour changer le macrocosme. Le changement, s’il se
produit, aura lieu parce que tous l’auront voulu. Les élus doivent
eux-mêmes se choisir, c’est le sens du jugement dernier qui, tout
comme l’ordre de l’univers, est parfait. Cependant, il ne faut pas nier
l’incroyable puissance qu’un seul individu peut avoir. Notre histoire
est ponctuée de héros et héroïnes qui ont tous un visage et qui ont
altéré notre direction commune. Le Dieu de l’Ancien Testament a
bien dit que s’il était possible de trouver 10 hommes honnêtes, le
monde serait sauvé.
Au bord de notre viabilité collective, nous avons considérable-
ment affaibli notre capacité émotionnelle, psychologique et spiri-
tuelle de vivre dans ce monde. La tâche qui consiste à démontrer
si nous pouvons relever le défi de changer le cours des événements
est de taille, car elle s’adresse directement au potentiel de chaque
personne.
Intendants de la terre et de ses habitants, nous sommes tri-
butaires de notre nature évolutive qui nous pousse à la réalisa-
tion de nos plus hautes aspirations, parmi lesquelles se trouve le
rêve d’un éden. Disponible à tous, mais différent pour chacun, ce
paradis terrestre n’est pas un endroit caché quelque part. Il est la
concrétisation d’une résonance de joie, d’un état d’esprit, d’une
206 expansion de notre conscience. Que nous le voulions ou non, que
nous y croyons ou non, que nous y pensions ou non, que nous
choisissons de l’ignorer ou non, nous partageons, vous et moi,
une essence divine. Cependant, pour toutes sortes de raisons, la
majorité d’entre nous avons recouvert cette réalité de dogmes, de
lois et de règles, leur donnant préséance au détriment de ce qu’ils
prétendent sauvegarder.
Heureusement, une importante caractéristique du paradigme
humain est qu’il peut se changer et abandonner les limites qui
l’empêchent de s’aligner sur l’intention créative de l’univers :
[Esprit proactif + Esprit créatif = Esprit puissant].
Nous sommes convaincus que l’être humain n’a pas été créé
pour souffrir, ni pour vivre heureux après sa mort. Sans être naïfs
ni vouloir ignorer que la nature humaine est l’auteure de la majo-
rité des problèmes rencontrés sur cette planète, nous choisissons
de croire que l’homme peut avoir autant de succès à créer qu’à
détruire.
Notre avenir commun repose sur notre capacité de nous unir
à la magnificence du monde naturel – de son esprit créateur à sa
manifestation – et d’accepter la responsabilité de notre participa-
tion à son évolution. Nous pouvons matérialiser l’idéal enchanteur
du paradis en jetant un regard innovateur sur le vaisseau spatial
Terre. Pour ce faire, nous devons réclamer notre droit d’aînesse,
207
Synthèse théophysique 1
Les quatre catégories d’informations essentielles 24
Exercices psychocorporels
L’asana 106
La respiration pranayama 106
La relaxation 107 209
La visualisation 108
La visualisation sensorielle 110
La pensée puissante 186
S’enraciner et se centrer 187
L’oasis 188
Exercices créatifs
La pensée globale 96
La pensée stratégique 167
La pensée abstraite 177
La pensée divergente 179
La pensée convergente 180
La pensée latérale 182
La pensée critique 183
La pensée empathique 189
À
Natalie-Ann Poole, fille de Lawrence, qui est le souffle de sa
deuxième vie et sans qui ce livre n’aurait jamais été écrit. À
nos parents qui, chacun à sa façon, nous ont aidés à marcher
sur cette terre et à suivre nos passions.
À notre éditrice Isabelle Quentin pour avoir cru en nous et à
210 notre travail, pour sa patience, son sens de direction, ses conseils
judicieux, ses encouragements et son amitié. Merci à ses collabo-
rateurs, illustrateur, graphiste, réviseure, qui ont fait de cet ouvrage
un livre de qualité supérieur.
Mais nul remerciement ne serait complet sans souligner la
contribution des participant(e)s à nos formations grâce à qui ce
livre a vu le jour. Leurs questions pénétrantes et leurs commentai-
res enthousiastes nous ont inspirés et convaincus de faire de cet
ambitieux projet une aventure de création.
Ce livre est dédié à deux petits-fils exceptionnels, Cameron et
Ryan.
Lawrence J-E. Poole,
Suzy Ethier
L
awrence J-E. Poole – Consultant en formation et conféren-
cier, Lawrence Poole est spécialisé en gestion du capital créa-
tif. Depuis 1987, il a acquis une solide réputation auprès des
gens, des corporations, des institutions et associations, tant au
Canada qu’en Amérique Latine et en Europe. Président fondateur de
Gestion Consult-IIDC Management Inc., il dirige également l’Insti- 211
tuto Internacional de Desarrollo Creativo, un organisme costaricien
d’éducation. Paralysé suite à un accident il y a plus de 25 ans, et
connu comme un activiste pour l’accès universel, il fut président du
comité consultatif du transport accessible pour Transport Canada et
conseiller auprès de plusieurs ministères fédéraux et provinciaux.
Lawrence est sans nul doute le seul chercheur qui parcourt les jun-
gles en fauteuil roulant. Traduisant les principes d’auto-organisation
de la Nature en modèles applicables à l’individu et à l’organisation,
il enseigne comment ses lois et ses forces affectent l’esprit humain,
ses humeurs et son intelligence. Concepteur d’une série de program-
mes heuristiques de formation et d’aventures éducatives au Costa
Rica sous le thème Les leçons de la jungle... il signe également une
chronique mensuelle du même nom dans le journal d’affaires La
Réussite.
Voyageur invétéré, le récit de certaines de ses aventures a été
publié dans la collection The Real Guide (Prentice Hall) tandis que
d’autres étaient l’objet de reportages à la radio et à la télévision.
Lawrence est l’auteur d’un bulletin électronique appelé L’Écho de la
jungle. En collaboration avec Suzy Ethier, il développe en ce moment
un centre de formation heuristique et un parc de sylvothérapie dans
une jungle tropicale du Costa Rica qu’il s’emploie à conserver.
214