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E.N.S.T.

P Cours Calcul d’Ouvrages en BA Chapitre Cinq : Semelles de fondation

Table des matières


1. GENERALITES ...................................................................................................... 2
2. RECOMMANDATIONS DIVERSES ................................................................... 3
1.1 Environnement des fondations........................................................................... 3
1.2 Recommandations annexes ............................................................................... 3
1.3 Dispositions à prendre lors de l'exécution ........................................................ 6
3. BASE DE CALCULS ............................................................................................. 7
3.1 Actions à prendre en compte ............................................................................. 7
3.2 Combinaisons d’action ........................................................................................ 7
3.3 Vérification des états limites ............................................................................... 7
3.4 VERTISSEMENT................................................................................................ 10
3.5 MÉTHODE DES BIELLES ................................................................................ 11
3.6 MÉTHODE GÉNÉRALE .................................................................................... 14
4. SEMELLES RIGIDES SOUS MUR SOUMISE A UNE CHARGE VERTICALE
CENTREE ................................................................................................................... 15
4.1 Répartition rectangulaire des contraintes ....................................................... 15
5. SEMELLE RECTANGULAIRE SOUS POTEAU RECTANGULAIRE SOUMISE A
UNE CHARGE VERTICALE CENTREE ................................................................. 19
6. SEMELLE CONTINUE SOUS MUR SOUMIS A UN MOMENT DE FLEXION20
7. SEMELLES RECTANGULAIRES SOUS POTEAUX RECTANGULAIRES
SOUMIS A UN MOMENT DE FLEXION ................................................................ 24
8. SEMELLES SUR PIEUX ..................................................................................... 26
9. BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE..................................................................... 29

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SEMELLES DE FONDATION

1. GENERALITES
La fondation est l'élément qui permet de transmettre au sol les charges d'une structure. Son
étude nécessite :

• d'une part, l'examen de la capacité portante des terrains servant d'assise ;


• d'autre part, la détermination de la fondation proprement dite ;

L'objet de ce chapitre est d'étudier les différents types de fondation rencontrés :


• les fondations superficielles (semelles, radiers) qui transmettent directement aux
couches
superficielles du sol les efforts apportés par la superstructure ;
• les semelles sur pieux, le rôle de ces derniers étant de descendre les charges de la
structure jusqu’à la couche profonde du sol de fondation.

La présente étude porte sur la détermination des ouvrages de fondation en tant qu'éléments
en béton armé. Toutes les vérifications propres aux caractéristiques physiques et mécaniques
des sols et à l'étude des pieux pour les fondations profondes ne sont pas traitées dans ce
chapitre. Ces vérifications font, en effet, l'objet de textes spécialisés ou sont évoquées dans
d’autres modules.

Ce chapitre s'appuie sur les prescriptions du DTU 13.12 : Fondations superficielles [3.1].

Il faut noter qu'au sens de ce DTU, une semelle est considérée comme fondation superficielle
lorsque, si l'on désigne par D la profondeur d'assise comptée depuis le niveau du sol fini au
𝐷
voisinage de la fondation, on a, soit D ≤ 3 m, soit, si D > 3 m : b' ≥
6
où b' représente la largeur de la fondation.

Lorsque ces conditions ne sont pas vérifiées, il s'agit de fondations profondes qui relèvent de la
norme NF P 11-212 (DTU 13.2) [3.2].
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2. RECOMMANDATIONS DIVERSES

1.1 Environnement des fondations

L’étude de l'environnement des fondations doit être menée parallèlement à celle de


reconnaissance des sols ou du projet proprement dit de l'ouvrage. Elle a pour but de définir cet
environnement avec précision car celui-ci peut avoir une influence non négligeable en ce qui
concerne :

• la conception des fondations de l'ouvrage et de sa structure ;


• les conditions de réalisation des travaux ;
• l'organisation future du chantier.

Vis-à-vis des fondations, les éléments périphériques à étudier peuvent être énumérés d'une
manière non exhaustive comme suit :

1 – accès au chantier ;
2 – conditions météorologiques : température (gel ; dilatation) ;
3 – conditions hydrologiques et perturbation de la circulation des eaux pendant les
travaux;
4 – présence de fondations proches ;
5 – en site urbain : – circulation automobile, – canalisations et autres réseaux enterrés,
– ouvrages souterrains divers.

La prise en compte de ces éléments périphériques, qui peuvent sembler moins importants que
l'étude de sol proprement dite, conduit parfois en ce qui concerne la conception des fondations
et de la structure à des modifications importantes dans un projet telles que :

• fondations réalisées en plusieurs phases ;


• fondations excentrées, avec longrines de redressement ;
• approfondissement des fondations ;
• nécessité de joints de rupture, etc.

1.2 Recommandations annexes

Dispositions à prendre lors de la conception

a) Joints de rupture

Des joints de rupture doivent être prévus entre deux ouvrages voisins, lorsqu'ils
subissent des différences importantes de charge ou qu'ils peuvent subir des différences
de tassements.

C'est notamment le cas de bâtiments accolés n'ayant pas le même nombre d'étages ou
de bâtiments accolés assis sur un remblai d'épaisseur variable.
Les joints de rupture, s'ils évitent la transmission des efforts et permettent un certain
mouvement d'un bâtiment vis-à-vis de l'autre, ne suppriment toutefois pas les
interférences dans le sol entre les fondations adjacentes.
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b) Joints de dilatation

Dans le cas d'un sol homogène et bien consolidé ou dans le cas de descentes de
charges semblables de part et d'autre du joint, il n'est pas nécessaire de poursuivre les
joints de dilatation de la structure par des joints de rupture au niveau de la fondation (fig.
3.2). Les joints de dilatation sont alors arrêtés au-dessus de la semelle, en prévoyant un
renfort d'armatures immédiatement sous ce joint (joint « diapason », fig. 3.3).

c) Mise hors gel

Le niveau de fondation des semelles superficielles doit toujours être descendu à une
profondeur suffisante pour mettre le sol de fondation à l'abri du gel. II en est ainsi en
général lorsque.

d) Fondations sur sol en pente

La poussée des terres doit être prise en compte dans le calcul de ces fondations.
C'est notamment le cas des terrains en pente où, s'il n'est pas pris de précautions
particulières, les semelles supérieures peuvent exercer une poussée sur les semelles
inférieures ou risquent d'amorcer un glissement d'ensemble.
Il est nécessaire tout d'abord de s'assurer de la stabilité d'ensemble de l'ouvrage, puis
(comme la poussée des terres doit être prise en compte dans le calcul de la semelle) de
vérifier le non-glissement de la fondation.
Lorsque le sol d'assise peut donner lieu à un glissement d'ensemble, il faut disposer les
niveaux des fondations de telle sorte qu'une pente maximale de 2/3 relie les arêtes
inférieures des semelles les plus voisines.

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Si cette condition ne peut être vérifiée, des dispositions spéciales doivent être prises
pour éviter la décompression des terrains supérieurs, équilibrer les poussées (mur de
soutènement, voiles en béton armé), et assurer l'évacuation des eaux (drainage, etc.)

e) Fondation superficielle à proximité de fondations sur pieux

La construction d'une fondation superficielle à proximité de fondations sur pieux ne peut


être envisagée que sous réserve de vérifier :

– que l'augmentation des charges à proximité des fondations sur pieux n'engendre
pas sur ceux-ci de poussées horizontales incompatibles avec leur nature (fig.
3.8)

– que l'augmentation des charges et la possibilité de tassement des terrains


superficiels n'engendrent pas de frottement négatif sur les pieux (fig. 3.9).

f) Fondation sur sol argileux

Dans le cas de fondations superficielles sur sol argileux, il peut se produire, après
terrassement de la fouille, un gonflement par déchargement du poids des terres
excavées ou par augmentation de la teneur en eau du sol (fig. 3.10). Il est nécessaire de
tenir compte du tassement supplémentaire dû à ces gonflements, qui se résorbent
souvent partiellement au fur et à mesure de l'édification de la construction.

g) Sous-pressions

Les fondations formant cuvelage ou les radiers sur sol argileux doivent être calculés pour
résister aux pressions hydrostatiques éventuelles ou aux pressions de gonflement.

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Pour équilibrer ces pressions, on peut envisager les moyens suivants :

– mise en place d'un lest (surépaisseur de radier par exemple) ;


– ancrage du radier dans les couches profondes par tirants scellés.

L'étanchéité de l'ouvrage peut alors être réalisée par des produits hydrofuges ou par un
cuvelage à double paroi avec étanchéité intercalée.

1.3 Dispositions à prendre lors de l'exécution

Lors de l'exécution des semelles de fondation superficielles, il est indispensable de


prendre certaines précautions contre l'eau, essentiellement afin de ne pas modifier les
caractéristiques du sol d'assise.

Il faut pour cela impérativement protéger le terrain contre les accumulations d'eau au
moment de l'ouverture de la fouille, soit par épuisement direct avec rigoles latérales (fig.
3.11), soit par rabattement de la nappe (fig. 3.12)

II est nécessaire de prévoir entre la semelle de fondation et le terrain d'assise un béton


de propreté (béton dosé à environ 150 kg de ciment par mètre cube) de 10 cm
d'épaisseur. Ce béton permet, d'une part de régler définitivement la surface d'assise de
la fondation et, d'autre part de ménager une surface de travail propre pour le ferraillage
et le coffrage de l'élément de fondation (fig. 3.13).

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3. BASE DE CALCULS

3.1 Actions à prendre en compte

Les actions qui doivent être prises en compte sont :

– les charges permanentes G


– les charges d'exploitation (avec les lois de dégression éventuellement) Q B
– les actions dues au vent W
– les actions dues à la neige Sn
– les actions accidentelles (séismes, chocs de bateaux ou de véhicules) FA

3.2 Combinaisons d’action

i. Etats-limites ultimes

Pour les états-limites ultimes, W est pris égal à 1,2 fois le vent normal des Règles RNV.

Les combinaisons d'actions sont de la forme :

a) 1,35 G + 1,5 QB

b) 1,35 G + 1,5 QB + W (ou Sn)

c) 1,35 G + 1,5 W (ou 1,5 Sn) + 1,3 ψ0 QB avec ψ0 = 0,77 en général

d) G + 1,5 W (ou 1,5 Sn)

e) G + FA (ou voir les combinaisons du RPA / RPOA)

ii. Etats-limites de service

Pour les états-limites de service, W est pris égal au vent normal des Règles RNV.

Les combinaisons d'actions sont de la forme :

a) G + QB

b) G + QB + 0,77 W (ou 0,77 Sn)

c) G + W (ou Sn) + 1,3 ψ0 QB ψ0 défini comme ci-dessus.

3.3 Vérification des états limites

Pour le calcul d’une fondation, il convient de vérifier les différents états-limites dans
l’ordre suivant :

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3.3,1. états-limites ultimes

a) État-limite ultime d'équilibre statique


Vis-à-vis de l'état-limite ultime d'équilibre statique, aucune justification spéciale n'est à
prévoir sauf en ce qui concerne :
- le non-glissement de la fondation sur le sol :
Il faut s'assurer que l'inclinaison de la résultante générale des forces extérieures
par rapport à la normale au plan de contact de la fondation avec le sol reste dans le cône
𝐻𝑈
de glissement de demi-angle au sommet d tel que : tg d = 0.5 ( soit ≤ 0.5)
𝑁𝑈

– la stabilité d'ensemble dans le cas de dénivellation ou de pente importante, prenant


en compte la structure et le terrain avoisinant.

Remarques :
i/ Dans le cas de difficultés pour assurer le non-glissement, la stabilité de la semelle peut être
augmentée au moyen d'une bêche d'ancrage.

ii/ Pour les semelles sur pieux, l'équilibre des efforts horizontaux est assuré directement par les
pieux qui doivent faire alors l'objet de calculs qui dépassent le cadre de ce chapitre.
b) État-limite ultime de résistance vis-à-vis du sol
Pour la vérification des dimensions de la semelle vis-à-vis de la portance du sol, on applique
normalement la méthode de Meyerhof, dans laquelle la réaction sp du sol est considérée
comme uniforme, et s'exerce sur une aire dont le centre de gravité est confondu avec le point
de passage de la résultante des forces extérieures dans la section de base de la semelle (fig.
3.15a).
Toutefois le DTU 13.12 laisse la liberté de considérer une variation linéaire des contraintes sur
le sol, déterminée en sorte que le centre de gravité du « volume des contraintes » soit situé sur
la ligne d'action de la résultante générale des forces extérieures, ce qui conduit, selon le cas,
soit à un diagramme triangulaire, (fig. 3.15b) soit à un diagramme trapézoïdal (fig. 3.15c). Dans
l'un et l'autre de ces deux cas, on adopte alors conventionnellement, comme valeur
représentative sp dite contrainte de "référence", la contrainte normale qui s'exerce au quart de
la zone comprimée (fig. 3.15b et c).

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Il est facile de voir que cette convention conduit, pour le cas du diagramme triangulaire, au
même dimensionnement que la méthode de Meyerhof. En ce qui concerne le diagramme
trapézoïdal, il est légèrement plus défavorable que le diagramme rectangulaire de Meyerhof,
b
l'écart sur la valeur de sp étant toutefois limité à + 4 % (valeur maximale obtenue pour e = 12)

Dans le présent chapitre, nous n'utilisons donc que la méthode de Meyerhof.

• Justification de l'état-limite de résistance vis-à-vis du sol

La contrainte de référence sp ayant été déterminée pour les combinaisons relatives aux états-
limites ultimes définies précédemment, il convient de s'assurer :

– pour les combinaisons d'actions a, b, ou e, que : sp ≤ sq

– pour les combinaisons d'actions c et d, que : sp ≤ 1.33 sq

où sq désigne la contrainte limite du sol, déterminée soit :

– par déduction de l'expérience


Le tableau ci-après donne, à titre indicatif, les fourchettes dans lesquelles se situent les
contraintes limites sq (1) généralement admises, en l'absence de tout problème particulier.
(1) Le DTU 13-12 désigne par « p » la contrainte de référence du sol et par « q » la contrainte de calcul. Pour
éviter des confusions avec les notations adoptées dans les Règles BAEL pour désigner les charges réparties, nous
avons adopté sp au lieu de p et sq au lieu de q. Cependant, pour désigner la contrainte limite ultime , nous
avons conservé su notation traditionnelle de la Mécanique des Sols.

– en utilisant les résultats d'essais de sol

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• Vérification

Pour la vérification de la portance du sol, l'application de la méthode de Meyerhof revient


à considérer une semelle fictive de dimensions a' x 2u avec 2u = b' - 2e telle que :

𝑁𝑈 𝑈 𝑁
= ′ ≤sq (MN, m, MPa)
2.𝑢.𝑎′ 𝑎′(𝑏 −2𝑒)
Avec
Nu charge ultime s’exerçant perpendiculairement à la surface d’assise de la semelle (fig
3.15a)

c) Etat-limite de résistance interne de la semelle

L'état-limite de résistance interne de la semelle est déterminé par l'utilisation de la


méthode des bielles ou de la méthode générale décrites ci-après pour chaque type de
semelle.

3.3,2. états-limites de service

a) État-limite d'ouverture des fissures

A défaut de justifications plus précises, la section d'armatures à prévoir dans le cas où


cet état-limite est déterminant est égale à la section d'armatures déterminée à l'état-limite
ultime de résistance interne (cf. 3.3,1 c) majorée de :

– 10% si la fissuration est considérée comme préjudiciable.

– 50% si elle est considérée comme très préjudiciable.

b) Etat-limite de tassement

Les tassements d'ensemble et les tassements différentiels en service doivent être limités
à une valeur compatible avec les déformations acceptables par la construction, en
fonction de sa nature et de sa destination.
Ils ne doivent pas provoquer de désordres notables dans les ouvrages voisins ni
perturber le fonctionnement des services utilisateurs.
Dans le cas de « constructions courantes », et de « constructions industrielles », les
Règles BAEL, à l'article B.5.2, admettent de ne tenir compte des tassements différentiels
que si leur valeur calculée excède ( l / 500) , où l désigne la distance entre éléments
porteurs intérieurs et extérieurs.

3.4 VERTISSEMENT

Deux remarques capitales doivent être faites en premier lieu sur le calcul des semelles
sur sol ou sur pieux.
1) Dans le calcul de la résistance interne de la semelle, mené suivant les deux axes
principaux x et y, le projeteur doit déterminer les armatures dans chaque sens en prenant

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à chaque fois en compte la totalité de la charge appliquée (et non une fraction
seulement, de 50 % par exemple, dans chaque direction).
2) Pour les calculs de vérification de la portance du sol, ou pour le calcul de la contrainte
des pieux, il y a lieu de compter dans les charges permanentes le poids propre de la
semelle et le poids des remblais qui peuvent la recouvrir. En revanche, ni le premier ni le
second ne sont pris en compte pour la détermination de la section d’acier constituant
l'armature inférieure. Le poids des terres intervient toutefois dans le calcul des armatures
supérieures éventuelles.

3.5 MÉTHODE DES BIELLES

La méthode des bielles, due à Pierre Lebelle, permet de calculer les semelles de
fondation recevant une charge centrée, avec une réaction uniforme du sol ou des
réactions égales de chacun des pieux, dans l’hypothèse où les centres de ceux-ci sont
disposés aux sommets d’un polygone régulier et où l’axe du poteau passe par le centre
de ce polygone.
D'un emploi facile, elle consiste à supposer que les charges appliquées sur la semelle
par le poteau ou le voile qu'elle supporte sont transmises au sol ou aux pieux par des
bielles de béton comprimées. Les efforts horizontaux de traction résultant de la
décomposition des forces transmises par ces bielles sont équilibrées par des armatures
placées à la partie inférieure des semelles.

Dans tous les autres cas, c'est-à-dire ceux où les semelles sont soumises simultanément
à une charge verticale N et à un moment de flexion M, il convient d'utiliser la méthode
générale décrite ci-après.

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• Domaine d'application

1) Semelles sur sol (infinité de bielles) :

1.a Semelles filantes :

L'application de la méthode des bielles implique la condition suivante :

𝐛′ − 𝐛
≤ 𝐝 ≤ 𝐛′ − 𝐛
𝟒

où b' est la largeur de la semelle, b celle de l'élément supporté et ‘d’ la hauteur utile des
armatures parallèles à la direction b'.

Le respect de cette double condition permet, pour les sols courants, non rocheux
(sq ≤ 0,75 MPa), de se dispenser des vérifications vis-à-vis de l'effort tranchant et de la
compression du béton des bielles.

1.b Semelles isolées :

Dans le cas de semelles carrées ou rectangulaires la condition énoncée pour les


semelles filantes doit être vérifiée pour chacun des deux axes principaux de la semelle.

𝐚′ − 𝐚
≤ 𝐝 ≤ 𝐚′ − 𝐚
𝟒
𝐛′ − 𝐛
≤ 𝐝 ≤ 𝐛′ − 𝐛
𝟒

avec les mêmes conditions de validité (sols non rocheux) que dans le cas précédent.
d représente ici la hauteur utile moyenne des deux plans d'armatures.

2) Semelles sur pieux (une bielle par pieu)

L’angle d’inclinaison θ des bielles sur l’horizontale dans le plan vertical contenant l’axe du
poteau et l’axe d’un pieu quelconque, doit être compris entre 45° et 55°. En effet si cet
angle est supérieur à 55°, il risque de se produire des glissements des bielles inclinées
au voisinage de la jonction semelle-poteau ou semelle-mur. Si cet angle est inférieur à
45°, la semelle manque de rigidité, et la section d’armatures équilibrant la traction
résultante devient importante.

La double condition 45 ° ≤ θ ≤ 55 °, qui correspond à 1 ≤ tg θ ≤ 1,4 , entraîne les


conditions suivantes pour la hauteur utile d :

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a) Semelle sur deux pieux (fig. 3.19).

𝐝 𝐛′ 𝐛
𝐭𝐠 𝛉 = → 𝟎. 𝟓(𝐛 − ) ≤ 𝐝 ≤ 𝟎. 𝟕(𝐛′ − )

𝐛′ 𝐛 𝟐 𝟐
𝟐 −𝟐

b) Semelle carrée sur quatre pieux

Une bielle par pieu, l'axe de chacune d'elles étant contenu dans un plan diagonal, fig.
3.20), chargée par un poteau de section également carrée :

𝑑
𝑡𝑔𝜃 = 𝑑 ′ 𝑜ù
𝑏′ 𝑏
√2 ( 2 − 4)

𝑏 𝑏
0.7(𝑏 ′ − ) ≤ 𝑑 ≤ (𝑏 ′ − )
2 2

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3.6 MÉTHODE GÉNÉRALE

Cette méthode, préconisée par le Comité Euro-International du Béton, consiste à calculer les
moments fléchissant et les efforts tranchants dans certaines sections. Elle diffère totalement
dans son principe de la méthode des bielles. Chacune de ces deux méthodes forme un tout
cohérent ; il ne saurait être question de les utiliser indifféremment.

La méthode générale a l'avantage d'être applicable à toutes les semelles quels que soient leur
forme et les cas de charges envisagés, contrairement à la méthode des bielles qui, en principe
et en toute rigueur, ne peut s'appliquer qu'aux cas de semelles symétriques soumises
uniquement à un effort vertical centré.

Les sollicitations à prendre en compte pour le calcul de la semelle doivent tenir compte des
conditions réelles de liaison du poteau (ou mur) à la semelle et notamment, si la base de
l'élément
supporté n'est pas articulée sur la semelle, ce qui est le cas le plus fréquent, de toute
excentricité
additionnelle ou effet du deuxième ordre dont il a été tenu compte dans le calcul de cet
élément.

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• Domaine d'application

a) Semelle sur sol :

d0 étant le débord (distance entre une face du poteau et la face verticale de la semelle
dans la même direction, fig. 3.21) il faut avoir, dans chaque sens :

𝒅𝟎
≤ 𝒉 ≤ 𝟐𝒅𝟎 où h désigne la hauteur totale de la semelle.
𝟐

b) Semelles sur pieux :

d0 étant le débord maximal c'est-à-dire la plus grande distance entre une face
quelconque du poteau et le plan parallèle à celle-ci qui contient l'axe du pieu le plus
éloigné (fig. 3.22) il faut avoir : 𝒅𝟎 ≤ 𝒉 ≤ 𝟐𝒅𝟎

4. SEMELLES RIGIDES SOUS MUR SOUMISE A UNE CHARGE


VERTICALE CENTREE
On distingue deux types de semelles continues sous mur :

- Les semelles flexibles de faible épaisseur qui travaille en flexion ;


𝐵−𝑏
- Les semelles rigides dont l’épaisseur vérifie la condition ℎ ≥ + 0.05 𝑚
4

4.1 Répartition rectangulaire des contraintes

Dans ce cas, la « méthode des bielles » constitue la méthode de calcul la plus simple et
la plus rapide.

Dans cette méthode on admet que, sous la combinaison d'actions la plus défavorable à
l'état-limite ultime, la pression sur le sol :

– est uniforme et au plus égale à la contrainte limite sq


– s'exerce sur toute la surface inférieure de la semelle.

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Pour le cas d’un sol rocheux ou d’un support en béton le diagramme des contraintes est
bitriangulaire :

4.1.1 Dispositions constructives

- Enrobage minimale = 3 cm ;
- L’ancrage des armatures doit être particulièrement soigné ;
- Les armatures verticales des murs et des poteaux doivent être prolongées
jusqu’à la base de la semelle.

4.1.2 Dimensions de la semelle

– Hauteur : La hauteur utile des armatures de la semelle perpendiculaires au mur doit


satisfaire à la double condition :
𝐛′ −𝐛
≤ 𝐝 ≤ 𝐛′ − 𝐛
𝟒
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La hauteur totale de la semelle est déterminée de manière à respecter les enrobages


minimaux « c ». A défaut d'autres précisions on adopte c ≥ 3 cm.
Pour un terrain de fondation rocheux (𝜎𝑞 ≥ 0,75 MPa), il y a lieu de vérifier
systématiquement la condition de non cisaillement explicitée ci-après.
- Condition de non-cisaillement (sol rocheux) :

𝒑𝒖 𝜸 𝒃 𝒃 + 𝟐𝒉
𝒉≥ (𝟏 − )
𝟎. 𝟏𝟓𝒇𝒄𝟐𝟖 𝒃′
– Largeur : A moins que les conditions de tassement admissible ne soient
prédominantes, la largeur b' de la semelle est déterminée par la vérification à l'état-limite
ultime de résistance vis-à-vis du sol.
𝒑𝒖 + 𝟏. 𝟑𝟓𝒈𝟎
𝒃′ ≥
𝝈𝒒
avec : pu = charge ultime à la base du mur par unité de longueur de semelle ;
g0 = poids propre de la semelle et des terres qui la surmonte.

𝟔 ∅ + 𝟔𝒄𝒎 𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒔 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒄𝒓𝒐𝒄𝒉𝒆𝒕𝒔


– Epaisseur e : 𝒆 ≥ 𝑴𝒂𝒙 {𝟏𝟓 𝒄𝒎| { }
𝟏𝟐 ∅ + 𝟔 𝒄𝒎 𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒔 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒄𝒓𝒐𝒄𝒉𝒆𝒕𝒔

4.1.3 Détermination des armatures

On considère que les bielles de béton comprimées sont limitées par des droites obliques
passant toutes par le même point O définit par :

𝒃′ 𝐛′ − 𝐛
=
𝐡𝟎 𝐝
𝐏𝐔
- La contrainte au sol est 𝛔𝐬𝐨𝐥 =
𝐛′ 𝐱 𝟏 𝐦

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- La réaction exercée par le sol sur une


tranche (dx x 1) est :

𝑃𝑈
𝑑𝑅 = 𝜎𝑠𝑜𝑙 (𝑑𝑥. 1) = 𝑑𝑥
𝑏′

dR se décompose par la suite en :


- Une compression de la bielle dFc ;
- Une traction de l’armature dF :
𝑥 𝑃𝑈
𝑑𝐹 = 𝑑𝑅 = 𝑥 𝑑𝑥
ℎ0 𝑏′ℎ0
- L’effort de traction au centre des
armatures (x = 0) vaut ainsi :

𝑏′
2 𝑃𝑈 𝑏′ 𝑃𝑈 (𝑏 ′ − 𝑏)
𝐹 = ∫ 𝑑𝐹 = =
0 8ℎ0 8𝑑

La section d’armatures transversales par mètre de semelle vaut :


𝑷𝑼 (𝒃′ − 𝒃)
𝑨𝑺 =
𝟖𝒅𝝈𝑺
Pour déterminer la longueur des barres et leur mode d’ancrage, on calcul la longueur de
scellement ls . Si

𝑏′
• 𝑙𝑠 > toutes les barres doivent être prolongées jusqu’aux extrémités de la
4

semelle et comporter des ancrages courbes ;

𝑏′ 𝑏′
• < 𝑙𝑠 ≤ toutes les barres doivent être prolongées jusqu’aux extrémités de la
8 4

semelle et peuvent ne pas comporter des ancrages courbes ;

𝑏′
• 𝑙𝑠 ≤ les barres ne comportent pas de crochets et on peut arrêter 1 barre sur
8

2 à 0.71 b’ ou alterner des barres de 0.86 b’

Ces armatures principales sont complétées par des armatures longitudinales de répartition
placées sur la largeur b’, et de section

𝒃′
𝑨𝒓 = 𝑨𝑺 avec b’ en mètres
𝟒

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5. SEMELLE RECTANGULAIRE SOUS POTEAU RECTANGULAIRE


SOUMISE A UNE CHARGE VERTICALE CENTREE

5.1. Répartition rectangulaire des contraintes

La méthode des bielles reste toujours la plus simple et la plus rapide à condition que la section
de la base de la semelle et celle du poteau sont homothétiques.

5.2. Choix des dimensions


Les dimensions doivent être telles que la réaction du sol sous la semelle puisse être considérée
comme uniforme et qu’elle soit admissible vis-à-vis des tassements.

𝑷𝑼 +𝟏.𝟑𝟓𝑮𝟎
- Surface : 𝒂′𝒃′ ≥ avec PU résultante des forces à l’ELU à la base du
𝝈𝒒
poteau et G0 poids propre de la semelle.

- Hauteur : La hauteur doit être telle que les hauteurs utiles des lits d’armatures
𝒅𝟎𝟏
parallèles à chaque côté vérifient la condition : ≤ (𝒅𝟏 𝒆𝒕𝒅𝟐 ) ≤ 𝟐𝒅𝟎𝟐
𝟐
𝒂′−𝒂 𝒃′ −𝒃
d01 étant le grand débord : d01 = 𝑴𝒂𝒙 [ ; ] et d02 le petit.
𝟐 𝟐

De plus dans le cas où les pressions sur le sol sont très élevées, à moins que
d1 ≥ d01 , il y a lieu de vérifier le non-poinçonnement :

(𝒂 + 𝟐𝒉)(𝒃 + 𝟐𝒉) 𝒇𝒄𝟐𝟖


(𝑷𝑼 + 𝟏. 𝟑𝟓𝑮𝟎 ) [𝟏 − ] ≤ 𝟎. 𝟎𝟗𝒉(𝒂 + 𝒃 + 𝟐𝒉)
𝒂′𝒃′ 𝜸𝒃

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5.3. Détermination des armatures

En utilisant la méthode des bielles avec des calculs analogues à ceux de la semelle filante, on
obtient, les sections d’armatures A1 et A2 dans les 2 sens de la semelle :

𝑷𝑼 (𝒃′ − 𝒃) 𝑷𝑼 (𝒂′ − 𝒂)
𝑨𝟏 = ; 𝑨𝟐 =
𝟖𝒅𝟏 𝝈𝑺 𝟖𝒅𝟐 𝝈𝑺

5.4. Répartition bitriangulaire des contraintes (sur rocher ou béton)

𝟑 𝑷𝑼 +𝟏.𝟑𝟓𝑮𝟎
- Les dimensions de la semelle sont : 𝒂′ 𝒃′ ≥
𝟐 𝝈𝒒
- Les sections d’armatures :

𝟗𝒂′ 𝑷𝑼 (𝒃′ − 𝒃) 𝟗𝒃′ 𝑷𝑼 (𝒂′ − 𝒂)


𝑨𝟏𝒃𝒊𝒕𝒓 = {𝑴𝒂𝒙 [𝟏; ′ ]} 𝒙 ; 𝑨𝟐𝒃𝒕𝒊𝒕𝒓 =
𝟖𝒃 𝟖𝒅𝟏 𝝈𝑺 𝟖𝒂′ 𝟖𝒅𝟐 𝝈𝑺

5.5. Ancrage des barres

Si ls1 ≤ b’/4 ( ls2 ≤ a’/4 ) les barres dans le sens considéré n’ont pas besoin de crochets,
sinon il faut en placer.

6. SEMELLE CONTINUE SOUS MUR SOUMIS A UN MOMENT DE FLEXION

Dans ce cas il convient d’appliquer la méthode générale. On admet ainsi que sous la
combinaison d’actions la plus défavorable à l’ELU, la pression sur le sol :
- est uniforme et au plus égale à la contrainte limite 𝜎𝑞 ;
- s’exerce sur une aire dont le CDG est confondu avec le point de passage de la
résultante des forces extérieures dans la section de base de la semelle.

6.1. Choix des dimensions

𝒅𝟎
- Hauteur h : ≤ 𝒉 ≤ 𝟐𝒅𝟎
𝟐

𝒑𝑼 +𝟏.𝟑𝟓𝒈𝟎
- Largeur : 𝒃′ ≥ 𝟐𝒆 +
𝝈𝒒

Avec g0 : poids propre par unité de longueur de la semelle et des terres qui la
surmontent à l’ELU ;
e : excentricité de pU y compris excentricité additionnelle et du 2nd ordre ;
𝜎𝑞 contrainte limite au sol

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6.2. Moment fléchissant dans la section S1

L’armature transversale (perpendiculaire au mur) inférieure de la semelle est déterminée


par les sollicitations agissant dans la section S1 définie conventionnellement comme
suit :

La section S1 est la surface plane normale à la surface d’appui et située à une distance
du plan axial du mur égale à 0.35 b, du côté où s’exerce p U , b étant l’épaisseur du mur.
Le décalage de 0.15 b en retrait par rapport au nu du mur permet de tenir compte de la
croissance du moment entre ces 2 positions.

Deux cas peuvent se présenter :

𝟏 𝒃′
a/ Si 𝒆 < ( 𝟐 + 𝟎. 𝟑𝟓𝒃) la section S1 coupe le diagramme des réactions du sol
𝟐
(fig. 3.31)
𝒃′ 𝟐 𝒑𝒖
Dans ce cas : 𝑴𝑺𝟏 = ( − 𝟎. 𝟑𝟓𝒃)
𝟐 𝟐(𝒃′ −𝟐𝒆)

𝟏 𝒃′
b/ Si 𝒆 ≥ ( 𝟐 + 𝟎. 𝟑𝟓𝒃) le diagramme des réactions du sol est tout entier au-delà de
𝟐
la section S1

Dans ce cas : 𝑴𝑺𝟏 = 𝒑𝑼 (𝒆 − 𝟎. 𝟑𝟓𝒃)


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- Les barres d’acier doivent comporter des crochets et s’étendre jusqu’aux extrémités de la
semelle si d0 ≤ h ; et dans le cas où d0 > h, l’ancrage des barres est assuré au-delà de la
section située à h du nu du mur.

- Ferraillage secondaire (parallèle au mur) = Max de 1/5 du ferraillage principal ;


𝒃′
𝑨𝒓 = 𝑨𝑺 avec « b’» en mètres
𝟒

- Armatures supérieures : Dans le cas où la résultante des actions extérieures est très
excentrée, il y a lieu de déterminer les tractions qui s’exercent à la partie supérieure de la
semelle sous l’effet de son poids propre et de celui des terres qui la surmontent, et les
équilibrer par des armatures déterminées par un calcul en console.

6.3. Effort tranchant

L’effort tranchant de référence VU2 évalué par unité de longueur de semelle, est la
résultante des composantes normales à la surface d’appui des forces appliquées à la
semelle d’un même côté de la section de référence S2 définie comme suit :
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a/ Section S2 : section située à d/2 du nu du mur, de largeur unité de la longueur.

b/ Effort tranchant ultime de référence VU2 :

𝟏
- Si 𝒆 ≥ (𝒃′ + 𝒃 + 𝒅) 𝑽𝑼𝟐 = 𝒑𝑼
𝟒

𝟏 𝒑𝑼 𝒃′ −𝒃−𝒅
- 𝒆 < (𝒃′ + 𝒃 + 𝒅) 𝑽𝑼𝟐 =
𝟒 𝟐 𝒃′ −𝟐𝒆

Une armature d’effort tranchant n’est pas nécessaire si VU2 ≤ 0.067.d.fc28

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7. SEMELLES RECTANGULAIRES SOUS POTEAUX RECTANGULAIRES


SOUMIS A UN MOMENT DE FLEXION
7.1. Choix des dimensions

𝟏.𝟑𝟓𝑮𝟎 +𝑷𝑼
a/ Surface : elle doit être telle que : 𝒂′(𝒃′ − 𝟐𝒆) ≥
𝝈𝒒

avec G0 : poids propre de la semelle et des terres qui la surmontent


PU : résultante des forces vertivales à l’ELU, dans la section de base du
Poteau
E : excentricité de PU (y compris effets du 2nd ordre et excentricité
additionnelle).
𝒅𝟎𝟏
b/ Hauteur : elle doit être telle que : ≤ 𝒉 ≤ 𝟐𝒅𝟎𝟏 où d01 représente le grand débord
𝟐

7.2. Moment fléchissant dans la section S1

Comme dans le cas « 6 » en remplaçant pU par PU, deux cas peuvent se présenter :

𝟏 𝒃′
a/ Si 𝒆 < ( 𝟐 + 𝟎. 𝟑𝟓𝒃) la section S1 coupe le diagramme des réactions du sol
𝟐
(fig 3.31)
𝒃′ 𝟐 𝑷𝒖
Dans ce cas : 𝑴𝑺𝟏 = ( − 𝟎. 𝟑𝟓𝒃)
𝟐 𝟐(𝒃′ −𝟐𝒆)

𝟏 𝒃′
b/ Si 𝒆 ≥ ( 𝟐 + 𝟎. 𝟑𝟓𝒃) le diagramme des réactions du sol est tout entier au-delà de
𝟐
la section S1

Dans ce cas : 𝑴𝑺𝟏 = 𝑷𝑼 (𝒆 − 𝟎. 𝟑𝟓𝒃)

La section d’acier déterminée à partir de MS1 correspond au cas où la fissuration est jugée peu
préjudiciable ; elle est à majorer :

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- de 10% si la fissuration est jugée préjudiciable ;


- de 50% si la fissuration est jugée très préjudiciable.

Dans le sens perpendiculaire a’ (où e = 0 ), la section des aciers peut être déterminée :
𝒂′ 𝟐 𝑷
𝒖
- Soit par la même méthode, en prenant 𝑴𝑺𝟏 = ( − 𝟎. 𝟑𝟓𝒂)
𝟐 𝟐𝒂′

- Soit par la,méthode des bielles, en appliquant la formule donnée en « 5.3 »

La section mise en place ne doit pas être inférieure au ma x (1/5 de la section d’acier des
𝒃′
barres parallèles au plan de la flexion du poteau (sens b’) ; 𝑨𝒓 = 𝑨𝑺 avec « b’» en mètres
𝟒

- Les barres d’acier doivent comporter des crochets et s’étendre jusqu’aux extrémités de la
semelle si d0 ≤ h ; et dans le cas où d0 > h, l’ancrage des barres est assuré au-delà de la
section située à h du nu du mur.

- Armatures supérieures : Dans le cas où la résultante des actions extérieures est très
excentrée, il y a lieu de déterminer les tractions qui s’exercent à la partie supérieure de la
semelle sous l’effet de son poids propre et de celui des terres qui la surmontent, et les équilibrer
par des armatures déterminées par un calcul en console.

7.3. Effort tranchant


𝑑1
La section de référence S2 parallèle au côté a’ située à une distance du nu du poteau (voir
2
fig.3.42).
L’effort tranchant de référence est :

𝟏
- Si 𝒆 ≥ (𝒃′ + 𝒃 + 𝒅𝟏 ) 𝑽𝑼𝟐 = 𝑷𝑼
𝟒

𝟏 𝑷𝑼 𝒃′ −𝒃−𝒅𝟏
- 𝒆 < (𝒃′ + 𝒃 + 𝒅𝟏 ) 𝑽𝑼𝟐 =
𝟒 𝟐 𝒃′ −𝟐𝒆

Une armature d’effort tranchant n’est pas nécessaire si VU2 ≤ 0.067(a + d1).d1.fc28

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8. SEMELLES SUR PIEUX


Ce paragraphe ne concerne que la détermination des dimensions des semelles et de
leur armature, après que les pieux ont été dimensionnés conformément au DTU 13.2 [3.2].

8.1. Semelle sur deux pieux sous poteaux soumis à un effort centré
Dans ce cas, la méthode à utiliser est la méthode des bielles. Il y a une bielle par pieu, et
donc deux bielles symétriques dont l’angle d’inclinaison 𝜃 sur l(horizontale est défini par la
figure ci-dessous :

8.1.1 Choix des dimensions de la semelle

- Distance « b’ » entre axes des pieux :

b’ ≥ (𝟐. 𝟓∅ à 𝟑∅) ∅ 𝑑𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑝𝑖𝑒𝑢


𝒃 𝒃
- Hauteur : 𝟎. 𝟓 (𝒃′ − ) ≤ 𝒅 ≤ 𝟎. 𝟕 (𝒃′ − )
𝟐 𝟐
𝑷𝑼
- Largeur : b0 ≥
𝟑.𝒅.𝒇𝒕𝟐𝟖

La semelle doit déborder largement du nu extérieur des pieux (∅𝑝𝑖𝑒𝑢𝑥 + 6 à 10 𝑐𝑚)

8.1.2 Compression des bielles


a/ Vérification au niveau de la tête des pieux (section Bp)

1 1.35𝐺0 + 𝑃𝑈 2𝑑
( ) ≤ 0.9𝑓𝑐28 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑡𝑔𝜃 =
2𝐵𝑝 𝑠𝑖𝑛2 𝜃 𝑏
𝑏′ − 2

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b/ vérification au niveau de la base du poteau (section B)

𝑃𝑈
≤ 0.9𝑓𝑐28
𝐵𝑠𝑖𝑛2 𝜃

Si ces conditions ne sont pas vérifiées, on peut éventuellement jouer quelque peu sur l’angle 𝜃,
Donc sur « d » (𝜃 doit rester compris entre 45 et 550), sinon il faut choisir un béton plus résistant
ou changer la section qui est insuffisante.

8.1.3 Armatures

1/ Section d’aciers inférieurs (résistants) :


𝑷𝑼 𝒃′ 𝒃 𝒃²
𝑨𝒊 = 𝒙 𝑴𝒂𝒙 {𝟏. 𝟏 (𝟏 − ) ; (𝟏 − )}
𝟒𝒅𝝈𝑺 𝟐𝒃′ 𝟐𝒃′²

Ces armatures doivent être ancrées totalement au-delà du nu extérieur des pieux.

2/ Aciers de répartition
Il est nécessaire d’ajouter les armatures suivantes pour équilibrer des efforts de torsion
éventuels :
• Des armatures supérieures AS = 0.1 Ai environ ;
• Des cadres verticaux et horizontaux espacés respectivement de Sv et Sh (de l’ordre de 15 à
20 cm) ; à titre indicatif, on pourra prendre pour des barres HA :
𝐴𝑣 𝐴ℎ
≈ ≈ 0.002𝑏0
𝑆𝑣 𝑆ℎ
• Des épingles reliant les armatures des deux faces

3/ Note :
Dans le cas où la fissuration est jugée préjudiciable ou très préjudiciable on peut soit :
- remplacer 𝑃𝑈 𝑝𝑎𝑟 𝑃𝑠𝑒𝑟 𝑒𝑡 𝜎𝑆 𝑝𝑎𝑟 𝜎𝑆
- multiplier forfaitairement AS calculée à l’ELU par 1.1 (cas fiss préju) ou 1.50 (cas fiss très
préju)

8.2. Semelles sur deux pieux sous poteaux soumis à un moment de flexion

Dans ce cas, la méthode à appliquer est la méthode générale.


Comme pour les semelles sur sol, les armatures inférieures sont déterminées par les
sollicitations agissant sur la section S1. La vérification à l’effort tranchant se fait dans la section
S2.
Les réactions des pieux valent :

𝑃𝑈 𝑀𝑈 𝑃𝑈 𝑀𝑈
𝑅1𝑈 = + 𝑒𝑡 𝑅2𝑈 = +
2 𝑏′ 2 𝑏′
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8.2.1 Choix des dimensions de la semelle

- Distance « b’ » entre axes des pieux :

b’ ≥ (𝟐. 𝟓∅ à 𝟑∅) ∅ 𝑑𝑖𝑎𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑝𝑖𝑒𝑢

- Hauteur : 𝒅𝟎 ≤ 𝒉 ≤ 𝟐𝒅𝟎 avec d0 distance de l’axe d’un pieu au nu du poteau.

8.2.2 Armatures

La section des aciers inférieurs est évaluée en fonction du moment MS1 tel que :

𝑷𝑼 𝑴𝑼 𝒃′
𝑴𝑺𝟏 = ( + ) ( − 𝟎. 𝟑𝟓𝒃)
𝟐 𝒃′ 𝟐
Les barres d’acier sont prolongées au-delà des axes des pieux de 0.8 lS ou 0.8 la .

8.2.3 Vérification à l’effort tranchant

L’effort tranchant dans la section S2 vaut :

𝑷𝑼 𝑴𝑼
𝑽𝑼𝟐 = ( + )
𝟐 𝒃′
𝑽𝑼𝟐
Les vérification à faire concernent 𝜏𝑈2 = , ainsi que le calcul des armatures d’âme, sont les
𝑏0 𝑑
mêmes que pour une poutre

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9. BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE

1- Béton armé – BAEL 91 et DTU associés


Jean Pierre MOUGIN
Edition Eyrolles

2- Le Treillis Soudé
Calcul et utilisation conformément aux Règles BAEL 91 modifiées 99 et textes
associés Réalisé par l'ADETS*
(Association technique pour le Développement de l’Emploi du Treillis Soudé)
en collaboration avec :
M. CAVÉ Ing. E.T.P. - Entreprise BOUYER (Groupe Bouygues).
M. LEVEILLARD Ing. E.T.P. - Ingénieur Conseil.
M. SANDROLINI Ing. E.T.P. - Entreprise QUILLE (Groupe Bouygues).
Avec le concours de :
M. JALIL Ing. E.N.P.C., Dr. ès Sc. SOCOTEC, Professeur au Centre de Hautes Études de la
Construction.
M. CREPET Ing.E.N.I.S.E. - SOREDAL Etudes et sous la Direction Technique de
M. PERCHAT Ing E.C.P , Ingénieur-Conseil Professeur honoraire à l'École Spéciale des
Travaux Publics Professeur honoraire au Centre de Hautes Études de la Construction.
Édition corrigée et mise à jour en 2007 par : JEAN PERCHAT

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