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Mécanique des Sols Chapitre IV : dimensionnement des fondations

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CHAPITRE 4 : DIMENSIONNEMENT DE FONDATIONS

Les fondations agissent comme interface entre la structure et le sol naturel; elles ont comme
fonction de distribuer l'ensemble du chargement de l'ouvrage dans le sol d'infrastructure. Si
leur dimensionnement est convenable, les contraintes générées dans le sol par le chargement
ne provoqueront ni tassements importants ni rupture du sol par cisaillement.
I. LES TYPES DE FONDATIONS
Le choix du type de fondations dépend de la capacité de support du sol naturel. Lorsque
celle-ci est suffisante, il est avantageux et économique d'opter pour des fondations
superficielles telles que les semelles et les radiers. Ces éléments de fondation permettent de
répartir la charge afin que la pression appliquée soit inférieure à la capacité portante du sol.
Par contre, quand la faiblesse du sol impose le recours à des fondations superficielles
démesurées ou impossibles à construire, il est préférable de choisir des fondations profondes,
c'est-à-dire des pieux

Le tassement admissible est aussi un critère important pour le choix définitif du type de
fondations. Dans certaines argiles une fondation superficielle peut convenir pour éviter tout
risque de rupture par cisaillement mais ça n'empêchera pas les tassements excessifs. Dans un
tel cas, les pieux sont plus efficaces surtout s'ils rejoignent le niveau du roc.
I.1 Les semelles
Les semelles sont économiques, car leurs coffrages sont simples et rapides à construire. Il est
donc avantageux d'y recourir lorsque la capacité portante des sols de fondation est suffisante.
Cela dépend de la qualité du sol lui-même, mais aussi de l'importance du chargement.
Cependant le sol ne doit pas être trop mou, et le niveau de la nappe ne doit pas être trop près
du niveau des fondations.
Habituellement de forme carrée ou rectangulaire, les semelles isolées supportent les charges
transmises par les poteaux et produisent leur tassement indépendamment les unes des autres.
I.2 Les radiers
Lorsque le chargement requiert l’utilisation de semelles très proches ou plus larges que
l'espace qui les sépare, l'avantage économique de ce type de fondation devient négligeable. Il
est, alors, préférable d’appuyer l'ensemble de l'ossature verticale sur un radier, sorte de vaste
semelle unique, qui transmet uniformément l'ensemble du chargement au sol de fondation
(figure 2). En reliant ainsi les poteaux aux murs porteurs et aux murs de fondation, les radiers
permettent de réduire le tassement différentiel à un minimum.

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Figure 2 : Radier

II. LA RESISTANCE AU CISAILLEMENT DES SOLS


II.1 LES CONTRAINTES SUR UN PLAN DE CISAILLEMENT
A une profondeur quelconque dans un massif de sol, la contrainte verticale σv appliquée à un
élément unitaire de sol correspond au poids propre du sol se trouvant au-dessus réparti sur
une unité de surface horizontale.
L'augmentation de la contrainte verticale due une surcharge à la surface d'un dépôt de sol
dépend de l'importance de cette dernière, de la surface d'application et de la position de
l'élément de sol.
La contrainte verticale engendre une contrainte horizontale σh dans l'élément de sol.
La figure suivante illustre l’état des contraintes verticales et horizontales en équilibre
appliquées à un élément unitaire de sol situé à une profondeur h.
Notons que les contraintes horizontales agissant sur les deux surfaces verticales sont
exprimées à l'aide de symboles différents, σhA et σhB parce que leurs valeurs peuvent différer
suivant l'anisotropie du sol. (L'anisotropie est la qualité d'un milieu dont les propriétés varient
selon la direction considérée.)

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II.2 LES CONTRAINTES A LA RUPTURE ET LES PARAMÈTRES DE


LA RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT
La rupture intervient lorsque les contraintes appliquées sont supérieures à sa résistance au
cisaillement et qu'un glissement de sol survient dans le plan de cisaillement.
Au XVIIIe siècle, le physicien Charles Coulomb réalisa des études sur la stabilité des sols,
pour les besoins de constructions militaires. À l'aide d'une boîte de cisaillement (figure 4), il
réalisa des expériences qui lui permirent d'évaluer la résistance au cisaillement des sols à la
rupture le long d'un plan de cisaillement.

Figure 3 : Contraintes en équilibre appliquées à un plan de cisaillement.

II.3 Les équations de rupture


Lors de ses recherches, Coulomb remarqua que la résistance au cisaillement à la rupture (τrupt)
était directement proportionnelle à la contrainte normale (σrupt): plus cette dernière
augmentait, plus la résistance au cisaillement devenait grande. Il nota aussi que les sols
cohérents manifestaient une certaine résistance au cisaillement due à leur cohésion quand la
contrainte normale était nulle. En partant de ces observations, il formula la relation suivante,
connue sous le nom d'équation de Coulomb:
τ rupt = C + σ tan φ

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où C = cohésion
Ф = angle de frottement interne
Pour les sols pulvérulents, comme la cohésion est nulle, l'équation prend la forme suivante:
τ rupt = σ rupt tan φ
Les paramètres servant à évaluer la résistance au cisaillement d'un sol à la rupture sont donc
la cohésion et l'angle de frottement. Quand on connaît leurs valeurs, il est facile de calculer
τrupt correspondant à σrupt
II.3 LA DETERMINATION DES PARAMETRES DE LA RESISTANCE AU
CISAILLEMENT
Les paramètres de la résistance au cisaillement sont mesurés lors d'essais sur le terrain et en
laboratoire. Sur le terrain, on effectue les essais de pénétration standard et de pénétration
statique au cône (piézocône), l'essai au scissomètre de chantier et l'essai pressiométrique.
Les essais in-situ ont l’avantage de préserver les propriétés et les conditions environnantes du
sol étudié. Cependant, l'interprétation des résultats est souvent difficile et requiert un
professionnel expérimenté.
L'essai de pénétration standard, un des plus faciles à exécuter, a d'abord été conçu pour les
sols pulvérulents. Les résultats qu'il fournit (l’indice N) ne permettent toutefois qu'une
évaluation approximative de Ф' dans les sols granulaires et une évaluation grossière de Cu
dans les sols cohérents.
L'essai au scissomètre de chantier ne peut être effectué que dans les dépôts de sol cohérent.
Quant aux essais au piézocône et au pressiomètre, ils conviennent à tous les types de sols, à
l'exception des sols grossiers contenant des cailloux ou des blocs. Les informations obtenues
sont plus précises que celles provenant de l'essai de pénétration standard.

Les cinq principaux essais de laboratoire qui servent à déterminer la valeur des paramètres de
la résistance au cisaillement des sols sont les suivants:
- l'essai de cisaillement direct,
- l'essai au scissomètre de laboratoire;
- l'essai au pénétromètre à cône suédois;
- l'essai de compression simple;
- l'essai triaxial.

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Bien qu'il convienne aux sols cohérents, l'essai de cisaillement direct est généralement
exécuté sur des sols pulvérulents. Cet essai permet de mesurer l'angle de frottement interne
effectif Ф' et la cohésion effective C'.

Figure 4 : boite de Casagrande

Figure 5 : Appareil de cisaillement direct

Les essais au scissomètre de laboratoire et au pénétromètre à cône suédois ainsi que l'essai de
compression simple ne conviennent qu'aux sols cohérents; ils permettent de déterminer la
résistance au cisaillement non drainé à l'état intact Cu et à l'état remanié Cur.

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Figure 6 : Scisssomètre de laboratoire

Avec l'essai triaxial, il est possible de maîtriser le drainage de l'échantillon de sol et de


reproduire d'une façon assez réaliste les contraintes naturelles agissant sur cet échantillon.
Lorsque l'échantillon n'est pas drainé, on détermine la résistance au cisaillement non drainé
Cu. Lorsqu'il est drainé, on peut mesurer les paramètres de la résistance au cisaillement en
contraintes totales (C et Ф) ou effectives (C'et Ф'). L'essai triaxial s'effectue surtout sur les
sols cohérents.
Selon les conditions de drainage imposées à l'échantillon de sol et la vitesse de chargement
choisie, l'essai triaxial peut prendre trois formes:
- l'essai triaxial non consolidé non drainé (UU);
- l'essai triaxial consolidé non drainé (CU);
- l'essai triaxial consolidé drainé (CD)

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Figure 7 : Cellule triaxiale

Appareil triaxial
III. LA CAPACITÉ PORTANTE DES SOLS
L'une des étapes les plus importantes de la conception des fondations consiste à s'assurer
qu'elles ne causeront pas la rupture du sol porteur. Le facteur de sécurité permet de vérifier si
la contrainte réellement appliquée au sol par les fondations est en deçà de la contrainte ultime

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qui entraînerait la rupture par cisaillement. La forme d'un plan de rupture par cisaillement
sous une semelle chargée est représentée schématiquement à la figure 8.

Figure 8 : Schéma de rupture sous une semelle chargée

Puisque la résistance développée par le sol au moment de la rupture porte également le nom
de capacité portante à la rupture (qult), voici comment se présente l'expression de la
contrainte maximale qu'une semelle individuelle, par exemple, peut appliquer au sol porteur:

q
q ≤ ult
app
F s

Cette contrainte maximale représente donc la contrainte limite qu'une fondation peut
appliquer sans risque de rupture du sol à l'intérieur de la marge de sécurité offerte par le
facteur de sécurité.
Cette contrainte limite devient ainsi la capacité portante admissible (qa) du sol
d'infrastructure:

q
q = ult
a
F s

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Tableau 1 : Valeurs estimées de la capacité portante admissible des sols

La contrainte appliquée par une fondation doit toujours être maintenue à une valeur inférieure
ou égale à la capacité portante admissible du sol porteur:

q ≤q
app a

On peut déterminer la capacité portante admissible d'un sol à partir de l'évaluation en


laboratoire de sa résistance au cisaillement mais on peut aussi le faire en interprétant les
essais réalisés lors d'une étude géotechnique sur le terrain. Quelle que soit la méthode utilisée,
la capacité portante admissible n'a pas de valeur constante pour un sol donné: elle
dépend non seulement de la granulométrie, de la plasticité, de la compacité et du degré de
saturation du sol, mais aussi de la géométrie et de la profondeur des fondations.

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III.1 L'équation générale de la capacité portante des sols


Puisque la capacité portante d'un sol et, éventuellement sa rupture, dépendent de sa résistance
au cisaillement, il paraît logique et intéressant d'associer la capacité portante aux paramètres
de résistance interne du sol C'et Ф’. Cette association prend la forme de l'équation générale
de la capacité portante. Elle exprime la capacité portante admissible du sol de fondation
sous une semelle de largeur B. Elle représente la contrainte limite (réduite par un facteur de
sécurité) au-delà de laquelle survient la rupture par cisaillement du sol de fondation. Elle se
présente ainsi :

q =
1
[C ' N c Si
c c
+ σ 'vo N si
q q q
+ 0,5γ BN γ sγ iγ ]
a
F s


qa = capacité portante admissible (kPa)
Fs = facteur de sécurité (habituellement égal à 3)
C’ = cohésion effective du sol sous la semelle (kPa)
Nc’Nq’N γ = coefficients de capacité portante dépendant de l'angle de frottement interne (φ’)
Sc,Sq ,S γ = coefficients de géométrie des semelles
ic iq i γ = coefficients d'inclinaison de la charge
σ’vo = contrainte effective actuelle due au poids du sol au niveau de la fondation (kPa)
γ = poids volumique du sol situé sous la semelle (kN/m3)
B = largeur de la semelle (m)
À première vue, cette équation peut sembler complexe, mais on verra plus loin que, dans les
cas courants, plusieurs paramètres disparaissent. L'équation générale comporte trois termes:
le terme de cohésion, le terme de surcharge et le terme de profondeur.
1. Le terme de cohésion exprime l'influence de la cohésion sur la capacité de support
des sols argileux. Pour les sols pulvérulents, comme ils sont dénués de cohésion effective, ce
terme est nul puisque C'= 0.
2. Le terme de surcharge tient compte du poids du sol au-dessus du niveau des
semelles. On peut affirmer qu'à une profondeur donnée le sol possède une stabilité naturelle
due au poids du sol se trouvant au-dessus. S'il est excavé, la pression ainsi éliminée peut être
remplacée par une pression équivalente, que ce soit une charge de semelle ou de remblai,
sans nuire à la stabilité. Ce terme est nul quand la semelle repose directement à la surface
d'un dépôt de sol.

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3. Le terme de profondeur quantifie la capacité de support du sol situé sous la


surface d'une semelle et jusqu'à une profondeur d'influence égale à une fois la largeur de la
semelle.

III.1.1 Les coefficients de capacité portante et la vitesse de chargement

Comme l'équation générale de la capacité portante s'appuie sur les paramètres de la résistance
au cisaillement, les trois coefficients de capacité portante Nc, Nq et Nγ dépendent de l'angle de
frottement interne (Ф') du sol sur lequel reposent les fondations. Plusieurs chercheurs, dont
Meyerhof, Vesic, Terzaghi et Brinch-Hansen, ont développé des formules pour exprimer ces
coefficients, mais les valeurs obtenues diffèrent. Le tableau 3 donne les valeurs des
coefficients de capacité portante.

Nous savons que lorsqu'on applique lentement une surcharge sur un sol cohérent drainé, la
résistance au cisaillement augmente avec la contrainte effective, selon l'angle de frottement
interne Ф'. Dans ces conditions, on peut évaluer la capacité portante à long terme d'une argile
supportant une fondation superficielle de largeur B en utilisant, dans l'équation générale, les
coefficients de force portante correspondant à l'angle Ф' et la valeur de la cohésion effective
de l'argile (c').

À court terme par contre, si l'argile n'a pas eu le temps, au moment où l'on applique la
surcharge, de compléter son tassement de consolidation, on doit considérer la résistance au
cisaillement non drainé (Cu) et utiliser les coefficients de capacité portante correspondant à
un angle de frottement Ф'égal à zéro. Puisque Nγ est alors égal à 0, le terme de profondeur
disparaît de l'équation générale de la capacité portante qui s'écrit alors comme suit:

q a
=
1
Fs
[
5,1cu sc ic + 1σ 'vo S q iq ]

Tableau 2 : Coefficients de capacité portante (d'après Brinch-Hansen et Vesic).

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Le DTU 13.12 propose les valeurs suivantes.


Tableau 3 : Coefficients de capacité portante d’après DTU 1312
Φ (degré) Nᵞ Nq Nc
0 0 1 5,14
5 0,1 1,6 6,50
10 0,5 2,5 8,4
15 1,4 4 11
20 3,5 6,4 14,8
25 8,1 10,7 20,7
30 18,1 18,4 30
35 41,1 33,3 46
40 100 64,2 75,3
45 254 135 134
Dans le cadre d'une étude des fondations, on devrait considérer la capacité portante à court
terme de l'argile afin d'éviter une rupture dans les premiers temps de l'application de la

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surcharge, puis vérifier la capacité portante à long terme. On utilisera de préférence, pour
déterminer les dimensions des fondations, la plus petite capacité portante admissible estimée.
Généralement, c'est la stabilité à court terme qui détermine la capacité portante des argiles.
III.1.2 Les coefficients de géométrie des semelles
Les coefficients Sc’ Sq et Sγ introduisent dans l'équation générale l'effet de la géométrie des
semelles sur la capacité portante développée par le sol.

 B  N q 

= = 1 +
sc s q  L  N c 
 
B
sγ = 1 − 0,4 L 
où B = largeur de la semelle (m)
L = longueur de la semelle (m)
Nq et Nc = coefficients de capacité portante
Il est nécessaire d'inclure ces coefficients dans l'équation lorsqu'on utilise des semelles
isolées. Dans le cas des semelles filantes, ces coefficients valent 1.
Le DTU 1312 propose les formules suivantes :
Sq = 1

B
Sc = 1+ 0,2
L

B
Sγ = 1 − 0,2
L

III.1.3 Les coefficients d'inclinaison de la charge et les charges excentriques


On utilise les coefficients ic, iq et iγ quand la charge est inclinée par rapport à la verticale. On
estime alors que la capacité de support du sol est plus faible parce que la charge comporte
une composante horizontale.
En général, les charges appliquées sur les fondations superficielles d'un bâtiment sont
verticales et les coefficients ic, iq et iγ valent 1.
On établit la valeur des coefficients à l'aide des relations suivantes:
2
 δ 
ic = iq = 1 − 90° 

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2
 δ
iγ = 1 − 
 φ' 
où δ = angle d'inclinaison de la charge par rapport à la verticale (°)
φ’ = angle de frottement interne (°)

Comme illustré à la figure 9, la résultante (R) des forces W (due au poids du mur et du sol
au-dessus de la semelle du mur) et Pa (due à la poussée du sol derrière le mur de
soutènement) forme un angle δ avec la verticale. La capacité portante admissible du sol sous
la semelle du mur doit donc être évaluée au moyen des coefficients d'inclinaison de la charge.
Il faut également tenir compte de l'excentricité (e) de la résultante par rapport au centre de la
semelle.
Lorsque le point d'application de la charge ne se situe pas au centre géométrique de la
semelle, Meyerhof (1963) suggère, afin de simplifier le problème, de réduire la surface
effective de support de la semelle. Sur la figure 8, la largeur effective (B') correspond à la
largeur réelle de la semelle (B) diminuée de deux fois la valeur de l'excentricité de la charge
(e) :

B' = B - 2e

Par conséquent, dans le terme de profondeur de l'équation générale de la capacité portante, on


utilisera la largeur effective (B’) de la semelle au lieu de sa largeur réelle.
Cependant, la pression appliquée au sol, qui doit respecter le critère de stabilité à la rupture,
devra également être calculée avec la largeur effective de la semelle:

qapp ≤qa
R cos δ
q = ≤ qa
app B'

De cette façon, on tient doublement compte de l'effet de l'excentricité: d'abord en diminuant


la capacité portante admissible par une réduction du terme de profondeur de l'équation
générale, puis en majorant la pression réelle de contact entre la semelle et le sol porteur.

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(Dans le cas particulier des murs de soutènement, en plus de vérifier la stabilité à la rupture,
on doit vérifier la stabilité au glissement et au renversement)

Figure 9 : Charge inclinée et excentrique sur une semelle.

III.1.4 L’influence de la nappe phréatique


Puisque la saturation réduit le frottement entre les grains du sol, on doit tenir compte de la
position de la nappe phréatique dans le calcul de la capacité portante. Ainsi, lorsque le niveau
de la nappe se retrouve inclus dans la profondeur d'influence des contraintes induites sous la
base de la semelle, profondeur que l'on considère généralement égale à la largeur B de la
semelle, on réduit la capacité portante admissible.

Quand la base des semelles est située sous le niveau de la nappe, on emploie, dans le terme de
profondeur de l'équation générale, la valeur du poids volumique déjaugé (γ') du sol se
trouvant dans la région d'influence de la charge. Si la nappe est plus basse que la profondeur
d'influence sous la semelle, on estime qu'elle n'a pas d'effet sur la capacité portante, et on
utilise le poids volumique total (γ) dans l'équation. Quand la nappe se trouve à un niveau
intermédiaire entre le niveau de la semelle et la profondeur d'influence, la valeur du poids
volumique est pondérée en proportion des hauteurs associées au poids volumique total et au
poids volumique déjaugé.

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Le niveau de la nappe influe aussi sur le terme de surcharge de l'équation générale, puisqu'on
y utilise le paramètre σ’v0 représentant la contrainte effective due au poids du sol au niveau
des semelles.
La figure 10 résume l'influence qu'exerce la position de la nappe phréatique sur les
paramètres des termes de surcharge et de profondeur de l'équation générale de la capacité
portante.

Figure 10 : Influence de la nappe phréatique sur l'équation générale de la capacité portante.

Il est souvent possible de simplifier l'équation générale de la capacité portante. En effet, on


peut dans bien des cas en éliminer un terme. Les simplifications associées aux cas les plus
fréquents sont présentées au tableau 4.

Conditions Equations ou paramètres

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Sol cohérent, conditions drainées


q =
1
[C ' N c Si c c
+ σ 'vo N siq q q
+ 0,5γ BN γ sγ iγ ]
a
F s

Sol cohérent, conditions non 1


[
qa = Fs 5,1cu sc ic + 1σ 'vo S q iq ]
drainées
Sol pulvérulent
q =
1
[σ ' vo N siq q q
+ 0,5γ BN γ sγ iγ ]
a
F s

Semelles filantes Sc= Sq = Sγ = 1


Semelles isolées  B  N q 
s =s = 1 +   

 L  N c
c q

B
sγ = 1 − 0,4 L 
Charge verticale ic= iq = iγ = 1
Charge inclinée  δ 
2

ic = iq = 1 − 90° 
2
 δ
iγ = 1 − 
 φ' 
Charge excentrée d’une valeur e Remplacer B par B’=B-2e

Tableau 4 : Expression et simplification de l'équation générale de la capacité portante.

IV. CALCUL DU TASSEMENT


Lorsqu'un sol est soumis à une charge, ses particules adoptent une structure plus compacte et
on dit que le sol a subi un tassement. Ce phénomène dépend de la nature des particules du sol
et de sa porosité et c'est pourquoi il est important d'étudier le tassement en distinguant le
comportement des sols pulvérulents de celui des sols cohérents.
Dans les sols pulvérulents, le tassement est évalué à l'aide de méthodes empiriques basées sur
des essais de terrain alors que dans les sols cohérents, ce sont plutôt les résultats de l'essai de
consolidation, un essai de laboratoire, qui servent à évaluer le tassement.
La compressibilité d'un sol est sa propriété consistant à réagir à une augmentation de la
contrainte effective par un resserrement de ses particules solides (les plus petites s'insérant
entre les plus grosses) et une réduction de son indice des vides, ce qui correspond à une
augmentation de la masse volumique.

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La compressibilité n'est possible que s'il y a expulsion de l'eau et de l'air occupant les vides
du sol. En milieu saturé, la compressibilité d'un sol est donc directement reliée à sa
perméabilité qui, on le sait, dépend de la grosseur de ses particules.
IV.1 Le comportement des sols à gros grains
Les tassements surviennent très vite dans les sols à gros grains. Comme il s'agit de sols
suffisamment perméables, l'eau quitte rapidement les vides sous la poussée des particules
solides bousculées par l'augmentation de la contrainte effective s'exerçant à leurs points de
contact. Les tassements dans ces sols ont donc lieu essentiellement pendant les travaux de
construction: ce sont des tassements immédiats. Il n'y aura pas de tassements
supplémentaires, à moins qu'un phénomène naturel ou artificiel n'entraîne une nouvelle
augmentation de la contrainte effective
IV.2 Le comportement des sols à grains fins
Puisque les sols à grains fins (silts et argiles) sont peu perméables, l'eau se trouvant dans leurs
vides est expulsée très lentement lorsqu'un réaménagement des particules intervient suite à
l'augmentation des contraintes. La compression de ces sols, ou réduction de leur volume,
évolue avec le temps: c'est ce qu'on appelle un tassement de consolidation.
IV.3 Evaluation du tassement des sols à gros grains
Puisque le tassement des sols à gros grains survient immédiatement après l'application de la
charge, il est possible de l'évaluer en se servant des résultats d'essais menés sur le terrain en
un court laps de temps. Pour parvenir à des corrélations acceptables entre les résultats des
essais et le tassement des fondations dans des sols à gros grains, les chercheurs ont dû
compiler une grande diversité de résultats. Malgré cela, on doit utiliser ces corrélations avec
précaution, car un essai de terrain ne renseigne que sur l'endroit précis où il a été effectué. De
plus, certaines propriétés du sol comme le degré de saturation peuvent être différentes au
moment du chargement réel de l'ouvrage.
IV.3.1 Les méthodes des essais de chargement à la plaque et de
pénétration standard
Terzaghi et Peck ont suggéré une relation entre le tassement observé d'une plaque de 300 mm
de diamètre et le tassement estimé d'une semelle de fondation sous une même pression de
chargement:

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2
 
 
2
s 2 = s1  
 B1 
1+ 
 B2 

Où s2 = tassement estimé d'une semelle de largeur B2


s1 = tassement mesuré de la plaque de largeur B1 (B1 = 300 mm)
Évidemment, la profondeur d'influence de la charge lors d'un essai de chargement de plaque
est assez limitée. L'essai a plus de valeur si on augmente la profondeur d'influence en
augmentant le diamètre de la plaque d'essai à au moins 500 mm. Pour utiliser la relation de
Terzaghi et Peck, il faut alors transformer le tassement de la plaque de 500 mm en tassement
correspondant d'une plaque de 300 mm avant de traduire ce dernier en tassement d'une
semelle de fondation. En procédant de cette façon, on exprime mathématiquement le principe
selon lequel une semelle plus large produit un tassement plus important qu'une semelle plus
petite pour une même pression de chargement, puisqu'une plus grande profondeur de sol subit
l'augmentation de la contrainte effective.
À défaut de disposer des résultats d'un essai de chargement à la plaque, on peut utiliser ceux
d'un essai de pénétration standard.
Meyerhof a établi une corrélation entre l'indice de pénétration standard et le tassement d'une
plaque d'essai de 300 mm de diamètre au moyen de la formule suivante:
qa
s1 = * 2,1.10 −6
N
où s1 = tassement d'une plaque de 300 mm (m)
N = indice de pénétration standard moyen
qa = pression correspondante appliquée par la plaque et la semelle (Pa)
IV.3.2 La méthode de l’essai pressiométrique
Il est également possible d'estimer les tassements à l'aide des résultats de l'essai au
pressiomètre Ménard. Cette méthode convient surtout aux sols à gros grains de compacité
dense. On ne devrait pas l'utiliser avec les sables lâches, les silts et les argiles molles. En fait,
sa fiabilité est douteuse avec les sols dont le module pressiométrique est inférieur à 3000 kPa.
La relation suivante, une fois le module pressiométrique (Em) connu, permet de calculer le
tassement :

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αP
1,2  λ2 B  α
s= qa   + P qaλ3B
9EM  0,6  9EM

Où s = tassement (m)
qa = capacité portante admissible (kPa)
Em = module pressiométrique (kPa)
B = largeur de la semelle de fondation (m)
λ2 et λ3 = coefficients de forme de la semelle (tableau 5)
αP= coefficient de structure (tableau 6)

Tableau 5 : Coefficients de forme d’une semelle pour le calcul du tassement d’après


l’essai pressiomètrique

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Tableau 6 : Coefficients de structure de différents sols pour le calcul du tassement


d’après l’essai pressiomètrique

IV.4 Evaluation du tassement des sols à gros fins


Comme le tassement des sols cohérents est un tassement à long terme, on ne peut pas se fier
aux résultats des essais de terrain pour en évaluer l'importance, car ces derniers s'étendent sur
des périodes trop courtes. Par contre, un essai de laboratoire appelé l'essai de consolidation
oedométrique, fournit des données qui permettent d'évaluer le tassement et le temps de
consolidation dans les sols cohérents.
IV.4.1 L'essai de consolidation
L'essai de consolidation oedométrique est effectué sur des échantillons intacts de sols à
grains fins; il consiste à charger progressivement, pendant plusieurs jours, un disque de sol
emprisonné dans une cellule oedométrique. Les cellules représentées à la figure 11
comportent un anneau qui ceinture le sol de manière qu'il ne puisse se déformer latéralement
et qu'on ne mesure le tassement que dans le sens du chargement vertical. L'échantillon est
placé entre deux pierres poreuses qui permettent son drainage et il est maintenu saturé tout au
long de l'essai. Un micromètre servant à mesurer la déformation et un dispositif de
chargement complètent l'appareillage.

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Figure 11 : Cellules œnométriques


À partir des résultats de l'essai de consolidation, on trace une courbe avec en ordonnée, à
l’échelle arithmétique, les indices des vides en fin de palier de chargement ou de
déchargement, et en abscisse, à l’échelle logarithmique, les pressions d'essai (figure 12).
Cette relation servira à calculer le tassement de consolidation du dépôt d'argile.

Essai de consolidation

IV.4.2 L'interprétation de la courbe


La courbe comporte trois segments bien distincts. Elle commence par un segment de faible
pente pour ensuite s'incliner fortement à l'approche d'une pression notée σ’P. Cette pression
porte le nom de pression de pré consolidation : elle représente la contrainte effective
maximale que l'échantillon d'argile a subie au cours de son histoire géologique. La pente de
ce segment s’appelle indice de recompression et on la représente par le symbole Cr.

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Figure 12 : Courbe de l’indice des vides en fonction du logarithme de la pression

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Pendant le chargement de l'échantillon, quand la pression dépasse la pression de pré


consolidation, le tassement s'accentue et l'indice des vides diminue considérablement. La
pente du second segment de la courbe est représentée par le symbole Cc ; c'est l'indice de
compression.
La troisième partie de la courbe met en évidence le gonflement de l'échantillon d'argile qui
survient lorsque la pression est relâchée. C'est un léger gonflement élastique du sol qui se
traduit par une faible augmentation de l'indice des vides et une légère remontée de la courbe.
Même si la charge est totalement retirée, le tassement ne se résorbe jamais complètement. La
pente de cette portion de courbe s'appelle indice de gonflement et elle est représentée par le
symbole CS
Pour connaître la valeur des trois indices Cr, Cc, et CS, on calcule la pente des trois segments
linéaires de la courbe, c'est-à-dire le rapport, en valeur absolue, de la différence des indices
des vides sur la différence des logarithmes de la pression de deux points pris aux extrémités
de chaque segment linéaire.

C r ou C c C S =
(e 1− e2 )
 σ '1 
log  
 σ '2 

IV.4.3 La détermination de la pression de pré consolidation


Pour déterminer la pression de pré consolidation, nous proposons la méthode de Casagrande.
Cette technique graphique simple se résume en cinq étapes (voir figure 4)
En appliquant la méthode de Casagrande à la courbe de la figure 3, on obtient une pression de
pré consolidation d'environ 350 kPa.
Il existe une technique graphique beaucoup plus simple pour connaitre la pression de pré
consolidation, mais le résultat est moins fiable. Il s'agit de prolonger les deux segments
linéaires de la courbe de consolidation: le point d'intersection indique la pression de pré
consolidation. La valeur qu'on obtient de cette façon diffère légèrement de celle de la méthode
de Casagrande, qui est jugée la plus représentative.

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Figure 13 : Détermination de σ’p par la méthode de Casagrande

IV.4.4 La détermination de l'état de consolidation


Si un dépôt d'argile n'a jamais été le site d'érosions, sa contrainte effective actuelle (σ'v0) est
égale à sa pression de pré consolidation (σ'p). On dit d'un tel dépôt qu'il est normalement
consolidé. Les argiles qui le composent sont sujettes à développer de grands tassements,

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puisque toute surcharge augmentera la contrainte effective à un niveau que le dépôt n'a jamais
atteint, ce qui pourra réduire considérablement l'indice des vides.
Si la contrainte effective actuelle est inférieure à la pression de pré consolidation (σ'v0 < σ'p),
le dépôt d'argile est surconsolidé.
Pour déterminer l'importance des tassements dans l'argile, il faut donc évaluer la contrainte
effective initiale et la pression de pré consolidation. (La valeur de la contrainte effective
initiale dépend de l'épaisseur et du poids des couches de sol.)
Il existe un paramètre permettant d’exprimer le degré de surconsolidation d'un dépôt d'argile;
c'est le rapport de surconsolidation OCR:
σ 'p
OCR =
σ 'v 0
Ce rapport de la pression de pré consolidation sur la contrainte effective actuelle, ou
contrainte due au poids du sol, sera égal à 1 dans les sols normalement consolidés et supérieur
à 1 dans les sols surconsolidés.
Dans de rares cas de dépôts d'argile remaniée, il pourrait arriver que le rapport soit inférieur à
1. On parlerait alors de dépôt sous-consolidé.
IV.4.5 Le calcul du tassement
Pour évaluer le tassement d'un dépôt argileux consécutif à l'application d'une surcharge, on
doit connaître la pression de pré consolidation (σ'p) et les indices de recompression (Cr) et de
compression (Cc), ainsi que l'état de consolidation de ce dépôt.
Ces paramètres correspondent à un échantillon prélevé à une profondeur donnée. Si la couche
argileuse est homogène et de faible épaisseur (moins de 5 m), et si ses propriétés de
consolidation demeurent relativement constantes, on pourra utiliser ces paramètres pour
évaluer le tassement global de toute la couche sous l'effet de l'augmentation moyenne de la
contrainte effective due à la surcharge.
Une autre méthode de calcul, plus précise, propose de diviser le dépôt d'argile en plusieurs
sous-couches et de considérer le tassement total comme la somme des tassements individuels
de chacune des sous-couches sous l'effet de la contrainte induite par la surcharge au centre de
chacune d'elles.
Pour évaluer le tassement de consolidation avec plus de fiabilité lorsque la nature et les
propriétés du dépôt de sol fin sont trop hétérogènes, on doit disposer des résultats d'essais de
consolidation effectués sur des échantillons distincts provenant de chacune des strates du sol.
Quelle que soit la méthode utilisée, on sera en mesure de connaître l'importance du tassement
de consolidation (sc) en comparant la contrainte effective initiale (σ’v0) avec la pression de
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préconsolidation (σ’p) (pour déterminer l’état de consolidation) et cette dernière avec la


contrainte effective finale σ’vf (σ’v0+Δσv) (pour le choix de la formule dans le cas d’un sol
surconsolidé).
L'augmentation de la contrainte effective (Δσv) dans l'argile dépend principalement de la
forme et de l'étendue de la surface d'application de la surcharge. (Des méthodes de calcul de
la contrainte induite par les surcharges sont étudiées dans le chapitre 4)
L’histoire géologique des dépôts ayant une grande influence sur les tassements, on choisit
donc l'équation de calcul du tassement de consolidation selon que le dépôt soit normalement
consolidé ou surconsolidé.
Lorsque le dépôt de sol fin est normalement consolidé, c'est-à-dire que la contrainte effective
initiale (σ’v0) est égale à la pression de pré consolidation (σ’p), toute augmentation de la
pression produit un nouvel état de contrainte et entraîne ainsi d'importantes déformations. Sur
la courbe de l'indice des vides en fonction du logarithme de la pression, les tassements sont
alors associés à l'indice de compression (Cc). On se sert donc de la relation suivante pour
calculer le tassement de consolidation d'un dépôt ou d'une couche de hauteur H:

Cc  σ ' + ∆σ v 
sc = H log v 0 
1 + e0  σ' 
 p 

Dans les dépôts surconsolidés, deux cas peuvent se présenter, selon que la contrainte effective
finale est inférieure ou supérieure à la pression de préconsolidation. Dans le premier cas, la
surcharge ne provoque que de légers tassements, associés à l'indice de recompression (Cr). Le
tassement de consolidation se calcule alors comme suit:

Cr  σ ' + ∆σ v 
sc = H log v 0 
1 + e0  σ 'v 0 
Dans le second cas, non seulement la surcharge provoque la recompression du sol jusqu'à un
indice des vides correspondant à la pression de préconsolidation, mais elle atteint un niveau
inégalé, causant une forte compression du sol et le développement d'un tassement plus
prononcé. L'équation du tassement de consolidation fait alors appel aux deux indices de la
courbe de consolidation:

Cr  σ ' p  Cc  σ ' + ∆σ v 
sc = H log  + H log v 0 
 σ' 
1 + e0  σ 'v 0  1 + e0  p 

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Tassements admissibles

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