Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Anciennement, lorsqu’un sol était inadéquat pour supporter une route ou un bâtiment, on
pouvait se permettre de choisir un autre site dont le sol présentait des caractéristiques
meilleures. De nos jours, il est souvent nécessaire d’adapter les fondations d’un ouvrage au
type de sol sur lequel il sera construit, ou alors d’améliorer la qualité de ce sol. Cette dernière
mesure porte le nom de stabilisation des sols et elle est parfois la solution la plus
économique, particulièrement dans le cas des routes.
Il existe plusieurs méthodes de stabilisation des sols. Parmi les plus connues figurent
l’addition de produits chimiques dans le sol, l’utilisation de remblais de surcharge et le
compactage.
Les produits chimiques sont ajoutés au sol par injection ou malaxage. Ce sont des agents
stabilisants tels que le ciment, le bitume, la chaux ou le chlorure de calcium, et on les choisit
selon la nature du sol. Ils servent à lier les particules entre elles, ce qui augmente la résistance
du sol et sa capacité de supporter des charges. Les remblais de surcharge ont comme fonction
de consolider les dépôts de sol sur lesquels ils sont temporairement disposés. Quand on les
enlève, les dépôts de sol peuvent recevoir des charges plus lourdes qu’auparavant, sans
tassements excessifs. Quant au compactage, il peut s’effectuer en surface ou en profondeur.
l’accroissement de la teneur en eau réduit le poids volumique sec du sol comme on peut le
voir sur la courbe en forme de cloche de la figure 1. que l’on appelle courbe de compactage.
La valeur maximale du poids volumique du sol se situe au sommet de cette courbe, en un
point qu’on appelle l’optimum Proctor (en référence à R.R Proctor, qui a élaboré les
principes de base du compactage). L’optimum Proctor est le poids (ou la masse) volumique
sec maximal ( gd max ) correspondant à une teneur en eau optimale (vopt) pour une énergie de
compactage donnée. Ainsi, pour atteindre le poids volumique sec maximal alors que l’énergie
de compactage ne varie pas, on doit fournir au sol la teneur en eau optimale. Si la teneur en
eau est inférieure ou supérieure à cette valeur, on ne parviendra au poids volumique sèche
maximale qu’en augmentant l’apport d’énergie. le compactage sera donc moins efficace.
Les teneurs en eau inférieures à la teneur optimale forment le versant sec de la courbe de
compactage, tandis que les teneurs en eau supérieures forment le versant mouillé de la
courbe. Sur le versant sec de la courbe, l’eau agit comme un lubrifiant : elle mouille les
particules de sol, qui glissent alors les unes sur les autres et adoptent une structure plus serrée.
Plus la teneur en eau est faible, plus cette action s’atténue et plus la masse de sol sec diminue.
Sur le versant mouillé, l’eau occupe une grande partie des vides du sol. Etant incompressible,
elle absorbe une portion importante de l’énergie de compactage, ce qui empêche les particules
de sol d’adopter une structure plus dense. Plus la teneur en eau augmente, plus l’eau absorbe
de l’énergie et plus le poids volumique du sol sec décroît.
2
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
supérieure à celle d’un sable grossier bien gradué (SW) tandis que sa teneur en eau
optimale est plus faible. En effet, il est presque impossible d’augmenter la compacité
des sols dont le coefficient d’uniformité est inférieur à 4, ce qui explique la valeur plus
faible de leur masse volumique sèche maximale.
Dans le cas des sables fins à granulométrie serrée, l’inefficacité du compactage est telle qu’il
est difficile d’établir une relation nette entre la masse volumique du sol sec et la teneur en
eau : la convexité de la courbe de compactage est très faible et la position de l’optimum
Proctor est difficile à déterminer.
Quant aux sols cohérents, plus ils sont plastiques, plus leur poids volumique sec maximal est
faible et plus leur teneur en eau optimale est grande. C’est ce qu’illustrent les courbes de
compactage des sols CL et CH.
II. Les effets de compactage sur certaines propriétés des sols
Le compactage augmente la stabilité des sols et leur capacité à supporter des charges mais il
modifie en même temps certaines de leurs propriétés en particulier la structure des sols, la
perméabilité, le gonflement et le retrait, la compressibilité, ainsi que la résistance au
cisaillement.
· La structure des sols : le compactage réduit l’indice des vides et densifie la
structure à grains uniques des sols pulvérulents. Dans les sols cohérents, il
entraîne plutôt une réorganisation des particules d’argile, qui tendent à devenir
parallèles et à adopter une structure dispersée. L’augmentation de l’énergie de
compactage et une teneur en eau supérieure à la teneur en eau optimale rendent
la structure de plus en plus dispersée.
· La perméabilité : le compactage diminuant le volume des vides dans le sol,
rend la circulation de l’eau plus difficile. Si on augmente l’énergie de
compactage, la quantité des vides diminue davantage ce qui se traduit par une
baisse de la perméabilité. Dans les sols argileux, la perméabilité la plus faible
s’obtient lorsque la teneur en eau est égale ou supérieure à la teneur en eau
optimale pendant le compactage. La diminution de la perméabilité est un
inconvénient dans le cas des sols pulvérulents utilisés comme matériaux de
fondation qu’il faut drainer rapidement.
· Le gonflement et le retrait : en réduisant ainsi l’indice des vides et la
perméabilité des sols, on diminue à la fois la quantité d’eau qu’ils peuvent
contenir et celle qu’ils sont susceptibles de recevoir. Ce faisant, on limite les
4
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
5
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
En 1933, le Engineering News Record publia une série d’articles de R.R Proctor qui portait
sur le compactage des sols. Il y présentait un essai de compactage en laboratoire qu’on appelle
aujourd’hui l’essai Proctor normal
L’essai Proctor normal consiste à mesurer le poids volumique sec d’un sol disposé en trois
couches dans un moule de volume connu. Chaque couche étant compactée avec un marteau de
2,49 kg tombant d’une hauteur libre de 305 mm. On répète l’essai à plusieurs reprises en
faisant varier la teneur en eau du sol. On représente l’évolution du poids volumique du sol sec
en fonction de la teneur en eau sur un graphique ce qui permet de tracer une courbe de
compactage. A partir de cette courbe, on détermine le poids volumique sec maximal du sol
(gdmax) et sa teneur en eau optimale (wopt). En comparant le poids volumique du sol sec sur le
chantier (gdchantier) avec le poids volumique sec maximal (gdmax), on établit le degré de
compacité (Dc), ou pourcentage de compactage, à l’aide de l’équation suivante :
g dchantier
* 100 (%)
Dc =
g d max
Le degré de compacité est l’un des critères sur lesquels on s’appuie pour accepter ou refuser
un compactage. Ce degré, qui s’exprime en pourcentage, tend vers 100% lorsque la valeur de
gdchantier tend vers gdmax. Plus il est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le
compactage a été efficace.
Durant la seconde Guerre mondiale, comme on disposait d’engins de compactage plus
performants sur les chantiers, on a modifié l’essai original en augmentant l’énergie de
compactage et le nombre de couches, pour créer l’essai Proctor modifié. On pouvait ainsi
établir des comparaisons plus justes entre gdmax et gdchantier
6
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
7
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
8
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
faible plasticité
Silt inorganique, sol sableux MH 1,12 à 24 à 40 1,28 à 1,68 18 à 31
très fin ou silteux, micacé ou 1,52
diatomacé, silt élastique
Argile inorganique de haute CH 1,20 à 19 à 36 1,44 à 1,84 14 à 28
plasticité, argile silteuse 1,68
Argile organique de haute OH 1,04 à 21 à 45 1,28 à 1,76 15 à 35
plasticité, silt organique 1,60
En comparant les données du tableau 2, on constate que l’énergie déployée dans l’essai
Proctor modifié est d’environ 4,5 fois supérieure à celle de l’essai Proctor normal. L’énergie
de compactage (EC) appliquée pendant l’essai Proctor modifié exécuté avec le moule de 944
cm3 se calcul de la façon suivante :
coups
4 , 54 kg ´ 9 , 81 m ´ 0 , 457 m ´ 5 couches ´ 25
S² couche
EC = 9 , 44 ´ 10 - 4 m 3
= 2,695 ´ 10-6 N-m / m3
= 2695 kJ / m3
Les essais Proctor conviennent à la plupart des sols. Les résultats (voir le tableau 2) sont
particulièrement concluants avec les sols graveleux et sableux à granulométrie étalée. En
effet, les courbes de compactage prononcées qui caractérisent ces sols permettent de localiser
facilement l’optimum Proctor. Par contre, avec les sols à granulométrie très serrée présentant
une perméabilité élevée, on recommande plutôt d’effectuer l’essai à la table vibrante.
IV. Le contrôle du compactage sur le chantier
Les essais de compactage réalisés sur le chantier permettent de déterminer le poids volumique
sec et la teneur en eau d’une couche de sol qui a été compactée. En comparant ces résultats
avec ceux de l’essai Proctor ou de l’essai à la table vibrante, on peut établir le degré de
compacité ou l’indice de densité relative. On peut ainsi vérifier la qualité des travaux de
compactage et les accepter ou les refuser, à la lumière des directives contenues dans le Cahier
des Charges.
Les essais les plus utilisés pour vérifier la qualité du compactage sur le chantier sont :
- l’essai au nucléodensitomètre ;
- l’essai au cône de sable ;
9
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
10
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
Sols cohérents
organiques et
inorganiques
Rouleaux Compactage de Sols
vibrants grandes surfaces pulvérulents CL ML
Remblais routiers (gravier et OL 150 à 300 2 à 8 3 à 6 Excellente
Pistes sable GW
d’atterrissage propre) GP
Stationnements
Fondation de
gros édifices
dépasse pas 150 mm. Comme les plaques vibrantes, les compacteurs à impacts sont utilisés
dans les endroits exigus où il est impossible de faire circuler des rouleaux comme le fonds des
tranchées ou les espaces limités par des murs de fondations ou des murs de soutènements.
V.2 Les facteurs agissant sur le compactage
Un certain nombre de facteurs peuvent avoir une influence considérable sur la qualité du
compactage de surface. Les plus importants sont la teneur en eau de la couche de sol durant le
compactage, le nombre de passes, l’épaisseur de la couche, le poids du compacteur et la
vitesse à laquelle se fait le compactage.
V.2.1 La teneur en eau
L’eau dans le sol joue un rôle important dans les opérations de compactage. En effet, pour que
le compactage soit efficace la teneur en eau du sol doit se situer le plus près possible de la
teneur en eau optimale (vopt) déterminée dans l’essai Proctor. Dans la plupart des cas, un écart
de ± 2% par rapport à la teneur en eau optimale est acceptable.
Lorsque la teneur en eau sur le chantier est plus faible que la teneur en eau optimale, il faut
plus d’énergie pour atteindre la compacité recherchée. Cette situation se rencontre le plus
souvent dans les remblais de sols pulvérulents. On doit alors arroser la couche de sol avant de
la compacter.
Lorsqu’au contraire la teneur en eau est trop élevée, il est presque impossible d’atteindre la
compacité exigée, car l’eau contenue dans les vides du sol absorbe une grande partie de
l’énergie de compactage. C’est surtout pendant le compactage des sols cohérents que cette
situation se présente. Pour diminuer la teneur en eau, on doit scarifier la surface de la couche
de sol de manière à accélérer l’évaporation de l’eau. C’est une méthode laborieuse, qui
devient évidemment impraticable lorsqu’il pleut. Pour réduire la teneur en eau d’un sol
pulvérulent, on peut y ajouter un sol sec mais ce dernier doit toutefois présenter les mêmes
caractéristiques que le sol en place. Ultimement, on pourra remplacer une partie de la couche
de sol.
Dans le cas des sols cohérents, on peut se servir de l’indice de consistance Ic pour déterminer
l’influence de la teneur en eau sur les conditions de compactage (le tableau 5 donne le degré
d’efficacité du compactage en fonction de l’indice de consistance Ic). On calcule cet indice à
l’aide de l’équation suivante :
13
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
w L - w
Ic =
I P
Où vL = limite de liquidité
v = teneur en eau sur le terrain, pendant le compactage
Ip = indice de plasticité = vL - vP
vP = limite de plasticité
Tableau 5 : Conditions de compactage des sols cohérents en fonction de l’indice de
consistance (d‘après Leroueil, 1985)
Ic Conditions de compactage
< 0,5 Compactage impossible, sol boueux
Compactage très difficile
0,5 – 0 8 Compactage peu efficace
0,8 – 1,0 Compactage efficace
1,0 – 1,1 Compactage idéal
1,1 – 1,3 Compactage difficile, sol trop sec
> 1,3
d’augmenter l’épaisseur de la couche, car ces sols sont très perméables et ont tendance,
lorsqu’ils s’assèchent à perdre facilement leur compacité sous le passage répété de véhicules.
On recommande des couches de 600 mm pour cette catégorie de sols. Il faut également
prévoir des couches plus épaisses lorsque le sol sous les couches de remblai est trop faible et
déformable. Le compactage par couches de faible épaisseur présente deux grands avantages :
· il permet, lors du compactage d’une couche de sol, de compacter à nouveau la partie
supérieure de la couche sous-jacente. Il est en effet bien connu qu’après un compactage, la
partie supérieure d’une couche de sol est généralement moins compacte que sa partie
inférieure.
· Il facilite la réalisation des essais de vérification sur le chantier, ce qui améliore le
contrôle de la qualité du compactage.
Plus un compacteur est lourd, plus on peut augmenter l’épaisseur de la couche du sol.
Lorsqu’on utilise des rouleaux vibrants sur un sol pulvérulent, la couche peut avoir jusqu’à
600 mm d’épaisseur.
V.2.4 La masse des compacteurs
L’efficacité d’un compacteur dépend en partie de son poids : plus un compacteur est lourd,
moins il faut de passes pour produire la compacité désirée. On peut en déduire qu’il est
avantageux de charger l’appareil au maximum. Il faut néanmoins agir prudemment sur les
compacteurs très lourds, car leur passage sur le sol peut causer un surcompactage. Le
surcompactage entraîne parfois la rupture des couches inférieures de sol, lorsque leur
compacité maximale a été atteinte. Dans les sols pulvérulents, le surcompactage peut
également briser les particules de graviers et de sable, augmentant ainsi la quantité de
particules fines ; le sol devient alors plus capillaire et, par conséquent, plus gélif.
V.2.5 La vitesse des compacteurs
Pour que l’énergie de compactage se transmette au sol le plus adéquatement possible, on doit
limiter la vitesse de la plupart des compacteurs à environ 8 km/h. Dans le cas des compacteurs
vibrants, la vitesse optimale devra se situer autour de 5 km/h pour que les vibrations puissent
agir efficacement sur toute l’épaisseur de la couche. Si le compacteur avance trop vite, il
faudra davantage de passes pour atteindre la compacité désirée.
VI. Le compactage en profondeur
Lorsque de lourds ouvrages sont construits sur un dépôt de sol profond de faible compacité, le
compactage en surface ne permet pas à stabiliser le sol de manière à éviter les risques de
tassements importants. Il faut alors faire appel à d’autres moyens pour assurer la stabilité de
15
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
16
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
D » 0,5 Wh
où D = profondeur d’influence du compactage (m)
W = masse du pilon (t)
h = hauteur de chute du pilon (m)
On constate que plus la masse du pilon est grande et plus sa hauteur de chute est importante,
plus la profondeur d’influence s’accroît. Par exemple, le compactage avec un pilon de 10
tonnes tombant d’une hauteur de 20 m aura la profondeur d’influence suivante :
L’efficacité du compactage se vérifie tout au long des opérations à l’aide d’un essai de
chantier comme l’essai pressiométrique, l’essai de pénétration standard ou l’essai de
pénétration statique. En comparant les résultats de l’essai avant et après chaque pilonnage, on
peut adapter les dimensions du quadrillage, la hauteur de chute ou la masse du pilon afin
d’atteindre la compacité recherchée. Une façon simple de vérifier l’efficacité du compactage
consiste à effectuer des mesures directes avec des appareils topométriques. On peut soit
mesurer l’affaissement de la zone de travail, soit mesurer le volume net du cratère, qui
correspond au volume total du cratère duquel se soustrait le volume du gonflement
périphérique.
Le compactage dynamique convient particulièrement bien aux sols pulvérulents perméables, y
compris les sols contenant des cailloux et blocs, mais on peut aussi s’en servir sur les sols
contenant une importante proportion de particules fines. Dans ce dernier cas, il pourrait être
avantageux d’installer des drains verticaux dans le sol qui favoriseront une dissipation plus
rapide des pressions interstitielles induites à chaque impact du pilon.
Le compactage dynamique est surtout employé sur les chantiers de construction de bâtiments.
En augmentant la capacité portante du sol, il permet de remplacer les fondations profondes
par des fondations superficielles, ce qui réduit considérablement le coût des ouvrages.
On l’utilise aussi pour construire des routes, des chemins de fer et des barrages en terre,
compacter des dépotoirs municipaux ou industriels et stabiliser les dépôts de sol susceptibles
17
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
de se liquéfier dans les zones où le risque de séisme est élevé. On s’en sert même pour
compacter des dépôts de sol situés sous l’eau: on utilise alors un pilon profilé qui pénètre dans
l’eau sans qu’il y ait trop grande perte d’énergie.
Signalons qu’il est nécessaire de mesurer l’intensité des vibrations produites par l’impact du
pilon sur le sol, car elles peuvent causer de lourds dommages aux constructions avoisinantes.
Le compactage dynamique pourrait même être restreint ou interdit à cause de la présence
d’ouvrages sensibles aux vibrations. De façon générale, le compactage peut se faire sans
aucun danger à moins de 10 m des services souterrains, des culées de ponts et des réservoirs,
par exemple, et au moins 20 m des maisons et des édifices modernes. La perception qu’on les
gens qui habitent à proximité des travaux et les inconvénients que leur causent les vibrations
pourraient cependant restreindre davantage l’utilisation du compactage dynamique. En effet,
si de gens demeurent à moins de 60 m de la zone de travail, il faudra s’attendre à de
rigoureuses plaintes de leur part.
VI.2 La vibroflotation
La vibroflotation est une méthode de compactage qui fait appel à un vibrateur électrique de 30
à 40 cm de diamètre, long de 3 à 5 m et pesant entre 3 et 6 tonnes. Le vibrateur est abouté à
une colonne de tubes, et les deux sont suspendus à une grue. Leur longueur est égale ou
supérieure à la profondeur du sol à compacter. Le vibrateur est descendu dans le sol et les
vibrations qu’il engendre permettent d’accroître la compacité et la stabilité du sol.
La vibroflotation comporte trois techniques distinctes : le vibrorefoulement, le
vibroremplacement et le vibrocompactage. Les deux premières sont utilisées pour former
des colonnes de gravier dans les sols fins et les argiles.
Le vibrocompactage, comme le compactage dynamique, s’effectue suivant une grille
prédéterminée qui couvre tout le site de compactage. Cependant, au lieu d’utiliser un
quadrillage, on préfère se servir d’une grille constituée de triangles équilatéraux. La distance
entre les croisements de la grille varie généralement de 2,5 à 3 m; une distance supérieure à
3,5 m peut diminuer considérablement l’efficacité du procédé. A l’aide de la grue, on amène
le vibrateur au-dessus d’un croisement et on le laisse s’enfoncer verticalement dans le sol sous
l’effet de son propre poids, des vibrations qu’il émet et d’un jet d’eau ou d’air comprimé
projeté à partir de l’orifice situé à sa base. Si la pénétration du vibrateur est supérieure à 10 m
ou si le sol est raide, on doit nécessairement utiliser un jet d’eau ; on parle alors de
pénétration par lançage d’eau.
18
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
Le vibrateur doit descendre dans le sol à une vitesse de 3 à 6 mètres par minute. Lorsqu’il a
atteint la partie inférieure du dépôt de sol à compacter, on le remonte lentement, à une vitesse
moyenne d’environ 0,3 mètres par minute. Les vibrations produites au cours de la remontée
ont comme effet d’arranger les particules de sol en une structure beaucoup plus dense dans un
rayon pouvant s’étendre de 1,5 à 4 m : c’est le rayon d’influence du vibrateur. Le vide qui se
forme le long du vibrateur est rempli avec du gravier.
Durant la remontée du vibrateur, on contrôle l’homogénéité du compactage en mesurant en
continu la consommation d’électricité. On procède aussi à des essais de chantier pour vérifier
le degré de compacité du sol. Les essais couramment utilisés sont les essais de pénétration
standard et statique ainsi que l’essai pressiomètrique. De préférence, on effectuera les essais
aux endroits où on est susceptible de rencontrer les degrés de compacité les plus faibles, c’est-
à-dire au centre des triangles qui forment la grille.
Le vibrocompactage ne s’emploie généralement qu’avec les graviers et les sables contenant
moins de 20% de particules passant le tamis de 80mm. Dans ces sols, il permet d’atteindre un
indice de densité relative égal à 70% ; dans les sables propres, il peut augmenter cet indice à
plus de 90%. C’est une technique qui permet de compacter facilement un dépôt de sol de 8 à
10 m d’épaisseur et même, dans certains cas, de 30 m d’épaisseur.
Le vibrocompactage convient particulièrement aux projets dont la superficie est restreinte, par
exemple le compactage en profondeur des fondations de bâtiments et de réservoirs ou
l’amélioration des fondations déjà existantes de remblais ou de toute autre construction. On
s’en sert aussi pour stabiliser les dépôts de sable susceptibles de se liquéfier dans les régions
où le risque de séisme est élevé.
VII PORTANCE
La portance d’un sol est une caractéristique importante pour le dimensionnement des
chaussées. Elle est définie par :
- le coefficient CBR
- le module de réaction Ks
Le coefficient CBR peut être déterminé au laboratoire ou au chantier.
Le module de réaction Ks est déterminé à partir de l’essai de charge à la plaque.
VII.1 Le coefficient CBR
Le coefficient CBR se définit comme étant le rapport exprimé en % entre les pressions
produisant un enfoncement donné d’un poinçon standard dans le matériau étudié d’une part et
dans un matériau standard d’autre part.
19
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
20
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
21
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.
Mécanique des sols CHAPITRE II: LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE
La plaque est posée sur un sol aplani, si nécessaire après interposition d’une mince couche de
sable. Elle reçoit une première charge de 10 kPa (poids de la plaque inclus) que l’on maintient
jusqu’à stabilisation.
La plaque est ensuite chargée à 70 kPa et cette charge est maintenue jusqu’à la stabilisation du
tassement.
VII.3.3 Calcul du module de réaction
Par définition, le module de réaction, dit encore module de Westergaard, est le quotient :
¶P
K=
¶S
où la charge ¶P est égale à 60 kPa et ¶S est le déplacement moyen des comparateurs entre les
deux paliers de chargement.
Ce module de réaction s’exprime en kN/cm3. Il est utilisé essentiellement pour la réception
des remblais destinés à supporter des dallages (dalle sur sol, radier...).
22
________________________________________________________________________________________
Ecole Polytechnique de Thiès Dr Mamadou Lamine LO.