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LE COMPACTAGE ET LA PORTANCE

PLAN

I-LES PRINCIPES DE BASE DU COMPACTAGE


I.1-l’influence de la teneur en eau
I.2 – L’influence de l’énergie de compactage
I.3-La granulométrie

II – LES EFFETS DU COMPACTAGE SUR CERTAINES PROPRIETES DU SOL

III- LE CONTROLE DU COMPACTAGE EN LABORATOIRE


III.1- Les essais Proctor

IV – LE CONTROLE DU COMPACTAGE SUR LE CHANTIER

V - LE COMPACTAGE EN SURFACE
V.1- Les facteurs agissant sur le compactage en surface
V.1.1 - la teneur en eau
V.1.2 - le nombre de passes
V.1.3 - l’épaisseur de la couche
V.1.4 - la masse des compacteurs
V .1.5 – la vitesse des compacteurs

VI – LE COMPACTAGE EN PROFONDEUR
VI.1 – Le compactage dynamique
VI.2 – La vibroflottation

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Anciennement, lorsqu’un sol était inadéquat pour supporter une route ou un bâtiment, on
pouvait se permettre de choisir un autre site dont le sol présentait des caractéristiques
meilleures. De nos jours, il est souvent nécessaire d’adapter les fondations d’un ouvrage au
type de sol sur lequel il sera construit, ou alors d’améliorer la qualité de ce sol. Cette dernière
mesure porte le nom de stabilisation des sols et elle est parfois la solution la plus
économique, particulièrement dans le cas des routes.
Il existe plusieurs méthodes de stabilisation des sols. Parmi les plus connues figurent
l’addition de produits chimiques dans le sol, l’utilisation de remblais de surcharge et le
compactage.
Les produits chimiques sont ajoutés au sol par injection ou malaxage. Ce sont des agents
stabilisants tels que le ciment, le bitume, la chaux ou le chlorure de calcium, et on les choisit
selon la nature du sol. Ils servent à lier les particules entre elles, ce qui augmente la résistance
du sol et sa capacité de supporter des charges. Les remblais de surcharge ont comme fonction
de consolider les dépôts de sol sur lesquels ils sont temporairement disposés. Quand on les
enlève, les dépôts de sol peuvent recevoir des charges plus lourdes qu’auparavant, sans
tassements excessifs. Quant au compactage, il peut s’effectuer en surface ou en profondeur.

I. Les Principes de base du Compactage

Le compactage consiste à appliquer suffisamment d’énergie au sol pour y réduire l’indice des
vides et ainsi en accroître la compacité. Le poids volumique sec (γd) d’un sol compacté sera
donc supérieur à celui d’un sol non compacté. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui permet
de vérifier l’efficacité du compactage.
Le poids volumique du sol est influencé par trois variables :
- la teneur en eau ;
- l’énergie de compactage ;
- la granulométrie.

I.1. L’influence de la teneur en eau.


Quand on compacte un sol avec une énergie constante, le poids volumique du sol sec (γd)
augmente avec la teneur en eau ( ω ) jusqu’à une valeur maximale. Au delà de cette valeur,
l’accroissement de la teneur en eau réduit le poids volumique sec du sol comme on peut le
voir sur la courbe en forme de cloche de la figure 1. Que l’on appelle courbe de compactage.
La valeur maximale de la masse volumique du sol se situe au sommet de cette courbe, en un
point qu’on appelle l’optimum Proctor (en référence à R.R Proctor, qui a élaboré les
principes de base du compactage). L’optimum Proctor est le poids (ou la masse) volumique
sec maximal (γd max) correspondant à une teneur en eau optimale ((ωopt) pour une énergie de
compactage donnée. Ainsi, pour atteindre le poids volumique sec maximal alors que l’énergie
de compactage ne varie pas, on doit fournir au sol la teneur en eau optimale. Si la teneur en
eau est inférieure ou supérieure à cette valeur, on ne parviendra à la masse volumique sèche
maximale qu’en augmentant l’apport d’énergie. Le compactage sera donc moins efficace.

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Les teneurs en eau inférieures à la teneur optimale forment le versant sec de la courbe de
compactage, tandis que les teneurs en eau supérieures forment le versant mouillé de la
courbe. Sur le versant sec de la courbe, l’eau agit comme un lubrifiant : elle mouille les
particules de sol, qui glissent alors les unes sur les autres et adoptent une structure plus serrée.
Plus la teneur en eau est faible, plus cette action s’atténue et plus la masse de sol sec diminue.
Sur le versant mouillé, l’eau occupe une grande partie des vides du sol. Etant incompressible,
elle absorbe une portion importante de l’énergie de compactage, ce qui empêche les particules
de sol d’adopter une structure plus dense. Plus la teneur en eau augmente, plus l’eau absorbe
de l’énergie et plus le poids volumique du sol sec décroît.

I .1.2 L’influence de l’énergie de compactage

L’énergie de compactage est l’énergie mécanique transmise à un volume de sol pour y réduire
l’indice des vides. Sur le chantier, on applique cette énergie par pression statique, pression
statique et vibration, pétrissage statique, ou impacts, selon le type de compacteur. La quantité
d’énergie transmise au sol varie en fonction du nombre de passes du compacteur sur le sol et
de sa masse. Plus le nombre de passes du compacteur est élevé ou plus le compacteur est
lourd, plus l’énergie transférée au sol est importante. En laboratoire, le compactage des
échantillons du sol se fait principalement par impact et par pression statique et vibrations.

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L’influence de l’énergie de compactage sur la valeur du poids volumique sec maximal est
aussi importante que celle de l’eau. A la figure 2, on présente les résultats de deux
compactages effectués sur le même sol, mais avec des énergies différentes (l’énergie du
compactage A est différente de l’énergie du compactage B). On constate qu’une hausse de
l’énergie de compactage fait augmenter la masse volumique sèche maximale et diminue la
teneur en eau optimale. Le déplacement de l’optimum Proctor suit une ligne que l’on appelle
ligne des optimums Proctor. Qui est sensiblement parallèle à la courbe de saturation Sr =
100%.

I.1.3- L’influence de la granulométrie

La granulométrie d’un sol influe sur la valeur de l’optimum Proctor. De façon générale, on
constate que plus les particules d’un sol sont grosses, plus son poids volumique sec maximal
est élevée et plus sa teneur en eau optimale est faible. Ainsi un gravier grossier bien gradué
(GW) présente une masse volumique sèche maximale supérieure à celle d’un sable grossier
bien gradué (SW) tandis que sa teneur en eau optimale est plus faible. En effet, il est presque
impossible d’augmenter la compacité des sols dont le coefficient d’uniformité est inférieur à
4, ce qui explique la valeur plus faible de leur masse volumique sèche maximale.
Dans le cas des sables fins à granulométrie serrée, l’inefficacité du compactage est telle qu’il
est difficile d’établir une relation nette entre la masse volumique du sol sec et la teneur en
eau : la convexité de la courbe de compactage est très faible et la position de l’optimum
Proctor est difficile à déterminer.
Quant aux sols cohérents, plus ils sont plastiques, plus leur poids volumique sec maximal est
faible et plus leur teneur en eau optimale est grande. C’est ce qu’illustrent les courbes de
compactage des sols CL et CH.

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II. Les effets de compactage sur certaines propriétés des sols

Le compactage augmente la stabilité des sols et leur capacité à supporter des charges mais il
modifie en même temps certaines de leurs propriétés en particulier la structure des sols, la
perméabilité, le gonflement et le retrait, la compressibilité, ainsi que la résistance au
cisaillement.
• La structure des sols : le compactage réduit l’indice des vides et densifie la
structure à grains uniques des sols pulvérulents. Dans les sols cohérents, il
entraîne plutôt une réorganisation des particules d’argile, qui tendent à devenir
parallèles et à adopter une structure dispersée. L’augmentation de l’énergie de
compactage et une teneur en eau supérieure à la teneur en eau optimale rendent
la structure de plus en plus dispersée.
• La perméabilité : le compactage diminuant le volume des vides dans le sol,
rend la circulation de l’eau peut plus difficile. Si on augmente l’énergie de
compactage, la quantité des vides diminue davantage ce qui se traduit par une
baisse de la perméabilité. Dans les sols argileux, la perméabilité la plus faible
s’obtient lorsque la teneur en eau est égale ou supérieure à la teneur en eau
optimale pendant le compactage. La diminution de la perméabilité est un
inconvénient dans le cas des sols pulvérulents utilisés comme matériaux de
fondation qu’il faut drainer rapidement.
• Le gonflement et le retrait : en réduisant ainsi l’indice des vides et la
perméabilité des sols, on diminue à la fois la quantité d’eau qu’ils peuvent
contenir et celle qu’ils sont susceptibles de recevoir. Ce faisant, on limite les
variations de volume causées, entre autre, par le gonflement et le retrait.
Cependant, il faut noter que l’argile compactée alors que sa teneur en eau est
supérieure à la teneur en eau optimale sera davantage sujette au retrait, tandis
que celle qui est compactée alors que sa teneur en eau est inférieure à la teneur
en eau optimale sera plus sujette au gonflement.
• La compressibilité : plus le volume occupé par les vides dans un sol est élevé,
plus la compressibilité de ce sol est grande et plus les tassements peuvent y être
importants. Ainsi, en réduisant les vides d’un sol par compactage, on le rend
moins compressible, et les risques de tassements s’atténuent.
• La résistance au cisaillement : dans les sols pulvérulents, plus les particules
sont resserrées les unes contre les autres par le compactage, plus le frottement
et l’enchevêtrement deviennent importants et plus la résistance au cisaillement
augmente. Dans les sols cohérents, les forces de cohésion constituent le facteur
principal de la résistance au cisaillement. Or, plus la distance entre les
particules est faible, plus les forces de cohésion sont élevées. En réduisant les
distances qui séparent les particules, le compactage augmente donc la
résistance au cisaillement. De façon générale, la résistance au cisaillement des
sols argileux est plus importante quand la teneur en eau est inférieure à la
teneur en eau optimale pendant le compactage.
Puisqu’on augmente la résistance au cisaillement d’un sol en le compactant, on y augmente
également l’angle de frottement interne φ ce qui se traduit par une augmentation de la capacité
portante.

III. Le contrôle du compactage en laboratoire


Les essais de compactage effectués en laboratoire permettent de déterminer le poids
volumique sec maximal pour une énergie de compactage donnée. En comparant la valeur
obtenue en laboratoire avec le poids volumique sec du sol sec mesurée sur le chantier après

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les opérations de compactage, on peut vérifier si celui-ci a été suffisant et ainsi s’assurer de la
qualité des travaux.
Les principaux types de compactage utilisés en laboratoire sont :
- les essais Proctor ;
- l’essai à la table vibrante.

III.1 Les essais Proctor


En 1933, l’Engineering News Record publia une série d’articles de R.R Proctor qui portait sur
le compactage des sols. Il y présentait un essai de compactage en laboratoire qu’on appelle
aujourd’hui l’essai Proctor normal
L’essai Proctor normal consiste à mesurer la masse volumique sèche d’un sol disposé en trois
couches dans un moule de volume connu. Chaque couche étant compactée avec un marteau de
2,49 kg tombant d’une hauteur libre de 305 mm. On répète l’essai à plusieurs reprises en
faisant varier la teneur en eau du sol. On représente l’évolution du poids volumique du sol sec
en fonction de la teneur en eau sur un graphique ce qui permet de tracer une courbe de
compactage. A partir de cette courbe, on détermine le poids volumique sec maximal du sol
(γd max) et sa teneur en eau optimale (ωopt). En comparant le poids volumique du sol sec sur le
chantier (γd chantier) avec le poids volumique sec maximal (γd max), on établit le degré de
compacité (Dc), ou pourcentage de compactage, à l’aide de l’équation suivante :

γ dchantier
Dc = *100 (%)
γ d max

Le degré de compacité est l’un des critères sur lesquels on s’appuie pour accepter ou refuser
un compactage. Ce degré, qui s’exprime en pourcentage, tend vers 100% lorsque la valeur de
γd chantier tend vers γd max. Plus il est élevé, plus la compacité du sol est grande et plus le
compactage a été efficace.
Durant la seconde Guerre mondiale, comme on disposait d’engins de compactage plus
performants sur les chantiers, on a modifié l’essai original en augmentant l’énergie de
compactage et le nombre de couches, pour créer l’essai Proctor modifié. On pouvait ainsi
établir des comparaisons plus justes entre γd max et γd chantier

Tableau 1 : Caractéristiques des essais Proctor

Essais Masse du Hauteur de Nombre Volume du Nombre de Energie de


marteau chute du de couches moule (cm3) coups par compactage
(kg) marteau couche EC (kJ / m3)
(mm)
Proctor normal 2,49 305 3 944 25 592
2124 56 589
Proctor modifié 4,54 457 5 944 25 2695
2124 56 2683

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Tableau 2 : Résultats des essais Proctor pour différents types de sol.

Type de sol Symbole Proctor normal* Proctor modifié


γdmax Wopt (%) γdmax (g/cm3)** Wopt(%)***
(g/cm3)
Gravier bien mou mélange gravier - GW 2,00 à 2,16 8 à 11 2,00 à 2,24 5à8
sable, peu ou pas de grains fins
Gravier mal gradué ou mélange GP 1,84 à 2,00 11 à 14 1,76 à 2,24 7 à 10
gravier – sable, peu ou pas de
grains fins
Gravier – silt, gravier – sable – silt GM 1,92 à 2,16 8 à 12 1,84 à 2,32 5à8
Gravier argileux, mélange gravier – GC 1,84 à 2,08 9 à 14 2,08 à 2,32 6 à 10
sable –argile
Sable bien gradué ou mélange sable SW 1,76 à 2,08 9 à 16 1,76 à 2,08 6 à 12
– gravier, peu ou pas de grains fins
Sable mal gradué ou sable SP 1,60 à 1,92 12 à 22 1,68 à 2,16 8 à 17
graveleux, peu ou pas de grains fins
Sable silteux, mélange sable – silt SM 1, 76, à 2,00 11 à 16 1,60 à 2,16 7 à 12
Sable argileux, mélange sable – SC 1,68 à 2,00 11 à 19 1,60 à2,16 7 à 14
argile
Silt inorganique et sable très fin,
sable fin silteux ou argileux ou silt ML 1,52 à 1,92 12 à 24 1,44 à 2,08 8 à 18
argileux de faible ou moyenne
plasticité
Argile inorganique de plasticité
faible ou moyenne, argile CL 1,52 à 1,92 12 à 24 1,44 à 2,08 8 à 18
graveleuse, sableuse, silteuse
Silt inorganique et mélange silt – OL 1,28 à 1,60 21 à 33 1,44 à 1,68 15 à 25
argile organique de faible plasticité
Silt inorganique, sol sableux très fin MH 1,12 à 1,52 24 à 40 1,28 à 1,68 18 à 31
ou silteux, micacé ou diatomacé,
silt élastique
Argile inorganique de haute CH 1,20 à 1,68 19 à 36 1,44 à 1,84 14 à 28
plasticité, argile silteuse
Argile organique de haute plasticité, OH 1,04 à 1,60 21 à 45 1,28 à 1,76 15 à 35
silt organique
* D’après NAVFAC, Soil Mechanics Design Manual 7.1 (1982
** D’après la U.S. Army Waterways Experiment Station (1960)
***Teneurs en eau estimées par les auteurs

En comparant les données du tableau 1, on constate que l’énergie déployée dans l’essai
Proctor modifié est d’environ 4,5 fois supérieure à celle de l’essai Proctor normal. L’énergie
de compactage (EC) appliquée pendant l’essai Proctor modifié exécuté avec le moule de 944
cm3 se calcul de la façon suivante :

coups
4,54kg×9,81 m ×0,457m×5couches×25
EC = S² couche
9,44×10−4m3
= 2,695 × 10-6 N-m / m3
= 2695 kJ / m3
Les essais Proctor conviennent à la plupart des sols. Les résultats (voir le tableau 2) sont
particulièrement concluants avec les sols graveleux et sableux à granulométrie étalée. En
effet, les courbes de compactage prononcées qui caractérisent ces sols permettent de localiser
facilement l’optimum Proctor. Par contre, avec les sols à granulométrie très serrée présentant
une perméabilité élevée, on recommande plutôt d’effectuer l’essai à la table vibrante.

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IV. Le contrôle du compactage sur le chantier
Les essais de compactage réalisés sur le chantier permettent de déterminer le poids volumique
sec et la teneur en eau d’une couche de sol qui a été compactée. En comparant ces résultats
avec ceux de l’essai Proctor ou de l’essai à la table vibrante, on peut établir le degré de
compacité ou l’indice de densité relative. On peut ainsi vérifier la qualité des travaux de
compactage et les accepter ou les refuser, à la lumière des directives contenues dans le Cahier
des Charges.
Les essais les plus utilisés pour vérifier la qualité du compactage sur le chantier sont :
- l’essai au nucléodensitomètre ;
- l’essai au cône de sable ;
- l’essai au densitomètre à membrane.
L’essai au nucléo densitomètre est l’essai le plus fréquemment pratiqué de nos jours dans les
pays du Nord (mais rarement dans nos pays), car il s’effectue rapidement et ne nécessite pas
l’arrêt des travaux sur le chantier. Le nucléodensimètre est toutefois un appareil sensible
fonctionnant à partir de sources radioactive, et sa régularité dépend du rayonnement émis, de
la qualité de l’étalonnage et des conditions rencontrées sur le terrain. C’est pourquoi dans
certains cas, lorsque ces facteurs sont difficiles à maîtriser, on recommande plutôt d’utiliser
l’essai au cône de sable, un essai beaucoup plus long à réaliser, mais qui fournit des résultats
très fiables lorsqu’on le fait soigneusement.

IV.1 L’essai au nucléodensitomètre


La nucléo densitomètre est un appareil relativement précis à l’aide duquel on peut rapidement
déterminer la masse volumique du sol sec sur le chantier ainsi que sa teneur en eau. On
l’emploie aussi pour vérifier la masse volumique du béton et des revêtements bitumineux.
Il existe plusieurs marques et modèles de nucléo densitomètres, mais tous comportent
une basse blindée abritant des détecteurs de rayonnement radioactif – notamment des tubes
Geiger- Mueller- et deux sources radioactives, d’une part le césium 137 et d’autre part,
l’américium 241 et le béryllium. Le césium 137 se trouve dans une capsule logée dans la tige
– source, qui se déplace le long de la tige indicatrice de l’appareil à l’aide d’une poignée. Le
mécanisme de sécurité dont est muni cette poignée permet de bloquer la tige – source à
l’intérieur de la base blindée et d’obturer son orifice de sortie avec une plaque blindée
coulissante. (on peut enclencher ce mécanisme quand la tige- source est en position haute) .
L’américium 241 et le béryllium sont situés dans la base de l’appareil ou dans la tige -source.
Les nucléo densitomètres sont équipés d’un tableau de commande composé d’un écran
affichant les résultats et de touches pour entrer les données.
Le césium 137, dont le temps de demi - vie est de 30 ans, produit en se désintégrant un
rayonnement gamma qui permet de mesurer la masse volumique du sol. Lorsque la nucléo
densitomètre est placé sur une surface plane et que la tige- source est enfoncée dans un avant
– trou, les rayons gamma émis par le césium traversent le sol jusqu’au détecteur, où ils sont
comptés. Plus le sol est compact, plus les rayons sont absorbés, et moins le détecteur compte
de rayons gamma. A l’inverse, plus le sol est lâche, plus les rayons le traversent facilement, et
plus le décompte est important.
La mesure de la teneur en eau repose sur la décélération des neutrons rapides émis par
l’américium et le béryllium. Ces neutrons sont surtout ralentis et réfléchis par les atomes
d’hydrogène contenus dans l’eau. Plus la teneur en eau du sol est élevée, plus les neutrons
sont ralentis et réfléchis vers le détecteur, et plus le décompte est important. Toutefois, si le
sol contient une forte proportion de minéraux hydratés comme le gypse et le mica, il faut alors
corriger la teneur en eau mesurée par l’appareil.

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V. Le compactage en surface
Le compactage en surface s’effectue sur des couches de sol de faible épaisseur, la plupart du
temps du sol de remblayage. On utilise cette technique dans un très grand nombre de travaux,
entre autres :
- les barrages et les digues ;
- les remblais ;
- les routes et les voies ferrées ;
- les pistes d’atterrissage ;
- les fondations de bâtiments et d’ouvrage de tous genres.
Le passage répété de compacteurs motorisés ou tractés transmet l’énergie de compactage,
qui est produite par pression statique et pétrissage, par vibrations et pression statique ou par
impacts.
Tableau 4 : Utilisation des principaux types de compacteurs.
Types de Sols recommandés Epaisseur des Nombre Vitesse Qualité
compacteurs couches (mm) (km/h)
Principales utilisations Description Symboles de du
passes compac
tage
Rouleaux à lissage des couches de sol Tous les sols
jantes Compactage de grandes Roche concassée Faible à
lisses surfaces gravier et sable GW GP 150 à 250 6 à 12 3 à 12 moyenn
Compactage du béton grossier et e
bitumeux moyen
Rouleaux à Compactage de grandes Sols cohérents GC GM
pieds de surfaces (argile et SC SM 150 à 300 3 à 12 6à9 Bonne
mouton Barrages en terre silt) CH MH
Remblais routiers OH
CL ML
OL
Rouleaux à Compactage de grandes Gravier et sable à
pneus surfaces granulométrie
Barrages en terre étalée GW GM 150 à 300 4 à 10 6 à 12 Bonne
Remblais routiers Graviers silteux GC SM
et argileux
Sable silteux

Gravier et sable à
granulométrie
serrée GP SP SC 150 à 300 4 à 10 6 à 12 Moyenn
Sable argileux CH MH e
Sols cohérents OH
organiques et
inorganiques
Rouleaux Compactage de grandes Sols pulvérulents
vibrants surfaces (gravier et CL ML
Remblais routiers sable propre) OL 150 à 300 2à8 3à6 Excellen
Pistes d’atterrissage GW GP te
Stationnements
Fondation de gros édifices

Plaques Compactage de petites Sols pulvérulents


vibrantes surfaces SW SP Bonne à
Remblais difficiles d’accès GW GP 100 à 200 2à8 3à6 excellen
Remblais près des murs de SW SP te
fondation ou de
soutènement
Fondations de trottoirs

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V.1 les compacteurs à impacts

Les compacteurs à impacts sont des dames surtout utilisés manuellement, mais que l’on
installe parfois à la place du godet d’une pelle mécanique. Ils comprennent une plaque d’acier
qui pilonne le sol et un mécanisme actionné, dans la plupart des cas, par un moteur à essence.
Les dames peuvent effectuer de 50 à 60 sauts par minute, et chaque saut peut atteindre une
hauteur de 300 mm. Les dimensions des plaques d’acier et la masse des dames se comparent à
celles des plaques vibrantes.
Avec les dames, ce sont les impacts répétés qui produisent l’énergie de compactage. On se
sert de ce compacteur sur tous les types de sols, mais c’est surtout sur les sols pulvérulents
que l’on obtient de bons résultats et à condition que l’épaisseur de la couche à compacter ne
dépasse pas 150 mm. Comme les plaques vibrantes, les compacteurs à impacts sont utilisés
dans les endroits exigus où il est impossible de faire circuler des rouleaux comme le fonds des
tranchées ou les espaces limités par des murs de fondations ou des murs de soutènements.

V.2 Les facteurs agissant sur le compactage

Un certain nombre de facteurs peuvent avoir une influence considérable sur la qualité du
compactage de surface. Les plus importants sont la teneur en eau de la couche de sol durant le
compactage, les nombres de passes, l’épaisseur de la couche, le poids du compacteur et la
vitesse à laquelle se fait le compactage.

V.2.1 La teneur en eau

L’eau dans le sol joue un rôle important dans les opérations de compactage. En effet, pour que
le compactage soit efficace la teneur en eau du sol doit se situer le plus près possible de la
teneur en eau optimale (ωopt) déterminée dans l’essai Proctor. Dans la plupart des cas, un écart
de ± 2% par rapport à la teneur en eau optimale est acceptable.
Lorsque la teneur en eau sur le chantier est plus faible que la teneur en eau optimale, il faut
plus d’énergie pour atteindre la compacité recherchée. Cette situation se rencontre le plus
souvent dans les remblais de sols pulvérulents. On doit alors arroser la couche de sol avant de
la compacter.
Lorsqu’au contraire la teneur en eau est trop élevée, il est presque impossible d’atteindre la
compacité exigée, car l’eau contenue dans les vides du sol absorbe une grande partie de
l’énergie de compactage. C’est surtout pendant le compactage des sols cohérents que cette
situation se présente. Pour diminuer la teneur en eau, on doit scarifier la surface de la couche
de sol de manière à accélérer l’évaporation de l’eau. C’est une méthode laborieuse, qui
devient évidemment impraticable lorsqu’il pleut. Pour réduire la teneur en eau d’un sol
pulvérulent, on peut y ajouter un sol sec mais ce dernier doit toutefois présenter les mêmes
caractéristiques que le sol en place. Ultimement, on pourra remplacer une partie de la couche
de sol.
Dans le cas des sols cohérents, on peut se servir de l’indice de consistance Ic pour déterminer
l’influence de la teneur en eau sur les conditions de compactage (le tableau 5 donne le degré
d’efficacité du compactage en fonction de l’indice de consistance Ic). On calcule cet indice à
l’aide de l’équation suivante :

ωL − ω
Ic =
IP

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Où ωL = limite de liquidité
ω = teneur en eau sur le terrain, pendant le compactage
Ip = indice de plasticité = ωL - ωP
ωP = limite de plasticité

Tableau 5 : Conditions de compactage des sols cohérents en fonction de l’indice de


consistance (d‘après Leroueil, 1985)

Ic Conditions de compactage
< 0,5 Compactage impossible, sol boueux
0,5 – 0 8 Compactage très difficile
0,8 – 1,0 Compactage peu efficace
1,0 – 1,1 Compactage efficace
1,1 – 1,3 Compactage idéal
> 1,3 Compactage difficile, sol trop sec

V.2.2 Le nombre de passes

Le nombre de passes d’un compacteur est directement proportionnel à la quantité d’énergie


qu’il applique au sol : en augmentant le nombre de passes, on accroît l’énergie de
compactage. De façon générale, il faut de 3 à 8 passes pour compacter une couche de sol de
300 mm d’épaisseur, mais ce nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol,
de la teneur en eau et de la masse du compacteur. Si la compacité voulue n’est pas atteinte
après 12 passes dans des conditions optimales d’humidité, on conclut que les opérations de
compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur utilisé n’est probablement pas
adéquat.

V.2.3 L’épaisseur de la couche

Pour que le compactage d’une couche de sol soit efficace et la compacité soit plus uniforme
possible, il faut limiter l’épaisseur de la couche. En principe, elle ne devrait pas dépasser 300
mm. Toutefois, dans le cas des sable propres à granulométrie serrée, il est préférable
d’augmenter l’épaisseur de la couche, car ces sols sont très perméables et ont tendance,
lorsqu’ils s’assèchent à perdre facilement leur compacité sous le passage répété de véhicules.
On recommande des couches de 600 mm pour cette catégorie de sols. Il faut également
prévoir des couches plus épaisses lorsque le sol sous les couches de remblai est trop faible et
déformable. Le compactage par couches de faible épaisseur présente deux grands avantages :
• il permet, lors du compactage d’une couche de sol, de compacter à nouveau la partie
supérieure de la couche sous-jacente. Il est en effet bien connu qu’après un compactage, la
partie supérieure d’une couche de sol est généralement moins compacte que sa partie
inférieure.
• Il facilite la réalisation des essais de vérification sur le chantier, ce qui améliore le
contrôle de la qualité du compactage.
Plus un compacteur est lourd, plus on peut augmenter l’épaisseur de la couche du sol.
Lorsqu’on utilise des rouleaux vibrants sur un sol pulvérulent, la couche peut avoir jusqu’à
600 mm d’épaisseur.

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V.2.4 La masse des compacteurs

L’efficacité d’un compacteur dépend en partie de son poids : plus un compacteur est lourd,
moins il faut de passes pour produire la compacité désirée. On peut en déduire qu’il est
avantageux de charger l’appareil au maximum. Il faut néanmoins agir prudemment sur les
compacteurs très lourds, car leur passage sur le sol peut causer un surcompactage. Le
surcompactage entraîne parfois la rupture des couches inférieures de sol, lorsque leur
compacité maximale a été atteinte. Dans les sols pulvérulents, le surcompactage peut
également briser les particules de graviers et de sable, augmentant ainsi la quantité de
particules fines ; le sol devient alors plus capillaire et, par conséquent, plus gélif.

V.2.5 La vitesse des compacteurs

Pour que l’énergie de compactage se transmette au sol le plus adéquatement possible, on doit
limiter la vitesse de la plupart des compacteurs à environ 8 km/h. Dans le cas des compacteurs
vibrants, la vitesse optimale devra se situer autour de 5 km/h pour que les vibrations puissent
agir efficacement sur toute l’épaisseur de la couche. Si le compacteur avance trop vite, il
faudra davantage de passes pour atteindre la compacité désirée.

VI. Le compactage en profondeur

Lorsque de lourds ouvrages sont construits sur un dépôt de sol profond de faible compacité, le
compactage en surface ne parvient pas à stabiliser le sol de manière à écarter les risques de
tassements importants. Il faut alors faire appel à d’autres moyens pour assurer la stabilité de
l’ouvrage, par exemple l’utilisation de fondations profondes, le remplacement du sol,
l’injection de produits chimiques dans le sol, l’application de remblais de surcharge ou le
compactage en profondeur. Cette dernière méthode s’impose parfois comme la solution la
plus économique, celle qui permet à la fois de diminuer les tassements et d’augmenter la
capacité portante du sol afin de la rendre conforme aux critères de conception. Il existe
plusieurs techniques de compactage en profondeur parmi lesquelles le compactage dynamique
et la vibroflotation sont les plus répandues.

VI.1 Le compactage dynamique

Le compactage dynamique est une ancienne technique que le Français Louis Ménard a
améliorée au début des années 1970. Elle consiste à laisser tomber un pilon du haut d’une
grue au même endroit à plusieurs reprises. Le pilon est constitué de plaques d’acier ou d’un
bloc de béton ; sa masse varie normalement entre 10 et 40 t et peut dans certains cas s’élever à
200 t. la hauteur de chute du pilon dépend de la grue qu’on emploie; en pratique, elle ne
dépasse pas 35m.
Avant de commencer le compactage, il faut rendre la surface de travail horizontale et plane. Si
le sol en place ne peut supporter le poids de la grue sans se tasser, on étend une couche de sol
pulvérulent d’au moins un mètre sur le site, ce qui réduira également l’enfoncement du pilon.
On doit aussi s’assurer que le niveau de la nappe phréatique se situe au moins à 2 m sous la
surface du sol. Si ce n’est pas le cas, il faut alors soit abaisser la nappe à l’aide d’un système
de pompage, soit rehausser la surface du sol en érigeant un remblai de sol pulvérulent.

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Le compactage s’effectue suivant un quadrillage qui couvre toute la superficie du sol à traiter.
Chaque croisement du quadrillage est compacté à plusieurs reprises, habituellement entre cinq
et dix fois. La distance entre les points d’impact dépend du type de sol et de la profondeur
d’influence qui a été spécifiée qui est plus ou moins égale à l’épaisseur du sol à traiter et situe
généralement entre 5 et 8 m.
Lorsque le pilon frappe le sol, il engendre une onde de choc sur une grande profondeur, ce qui
amène les particules de sol à se rapprocher les unes des autres. Ainsi, la capacité portante du
sol augmente et les risques de tassement diminuent. Dans les sols saturés, l’onde de choc
augmente également les pressions interstitielles. Cela peut se traduire par la liquéfaction du
sol, suivi d’un tassement rapide et de l’accroissement de la compacité. Pour permettre aux
pressions interstitielles de se dissiper, on laisse habituellement s’écouler un temps de repos
entre les impacts du pilon sur le sol. Dans le cas des sols pulvérulents, où les pressions
interstitielles se dissipent rapidement, le temps de repos correspond au temps de remontée du
pilon. Il est plus long quand il s’agit de sols cohérents.
On peut évaluer la profondeur d’influence approximative du compactage à l’aide de
l’équation suivante :

D ≈ 0,5 Wh
où D = profondeur d’influence du compactage (m)
W = masse du pilon (t)
h = hauteur de chute du pilon (m)

On constate que plus la masse du pilon est grande et plus sa hauteur de chute est importante,
plus la profondeur d’influence s’accroît. Par exemple, le compactage avec un pilon de 10 t
tombant d’une hauteur de 20 m aura la profondeur d’influence suivante :
D ≈ 0,5 10t × 20 m ≈ 7,0 m

L’efficacité du compactage se vérifie tout au long des opérations à l’aide d’un essai de
chantier comme l’essai pressiométrique, l’essai de pénétration standard ou l’essai de
pénétration statique. En comparant les résultats de l’essai avant et après chaque pilonnage, on
peut adapter les dimensions du quadrillage, la hauteur de chute ou la masse du pilon afin
d’atteindre la compacité recherchée. Une façon simple de vérifier l’efficacité du compactage
consiste à effectuer des mesures directes avec des appareils d’arpentage. On peut soit mesurer
l’affaissement de la zone de travail, soit mesurer le volume net du cratère, qui correspond au
volume total du cratère duquel se soustrait le volume du gonflement périphérique.
Le compactage dynamique convient particulièrement bien aux sols pulvérulents perméables, y
compris les sols contenant des cailloux et blocs, mais on peut aussi s’en servir sur les sols
contenant une importante proportion de particules fines. Dans ce dernier cas, il pourrait être
avantageux d’installer des drains verticaux dans le sol qui favoriseront une dissipation plus
rapide des pressions interstitielles induites à chaque impact du pilon.
Le compactage dynamique est surtout employé sur les chantiers de construction de bâtiments.
En augmentant la capacité portante du sol, il permet de remplacer les fondations profondes
par des fondations superficielles, ce qui réduit considérablement le coût des ouvrages. On
l’utilise aussi pour construire des routes, des chemins de fer et des barrages en terre,
compacter des dépotoirs municipaux ou industriels et stabiliser les dépôts de sol susceptibles
de se liquéfier dans les zones où le risque de séisme est élevé. On s’en sert même pour
compacter des dépôts de sol situés sous l’eau: on utilise alors un pilon profilé qui pénètre dans
l’eau sans qu’il y ait trop grande perte d’énergie.
Signalons qu’il est nécessaire de mesurer l’intensité des vibrations produites par l’impact du
pilon sur le sol, car elles peuvent causer de lourds dommages aux constructions avoisinantes.

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Le compactage dynamique pourrait même être restreint ou interdit à cause de la présence
d’ouvrages sensibles aux vibrations. De façon générale, le compactage peut se faire sans
aucun danger à moins de 10 m des services souterrains, des culées de ponts et des réservoirs,
par exemple, et au moins 20 m des maisons et des édifices modernes. La perception qu’on les
gens qui habitent à proximité des travaux et les inconvénients que leur causent les vibrations
pourraient cependant restreindre davantage l’utilisation du compactage dynamique. En effet,
si de gens demeurent à moins de 60 m de la zone de travail, il faudra s’attendre à de
rigoureuses plaintes de leur part.

VI.2 La vibroflotation

La vibroflotation est une méthode compactage qui fait appel à un vibrateur électrique de 30 à
40 cm de diamètre, long de 3 à 5 m et pesant entre 3 et 6 t. Le vibrateur est abouté à une
colonne de tubes, et les deux sont suspendus à une grue. Leur longueur est égale ou supérieure
à la profondeur du sol à compacter. Le vibrateur est descendu dans le sol et les vibrations
qu’il engendre permettent d’accroître la compacité et la stabilité du sol.
La vibroflotation comporte trois techniques distinctes : le vibrorefoulement, le
vibroremplacement et le vibrocompactage. Les deux premières sont utilisées pour former
des colonnes de gravier dans les sols fins et les argiles.
Le vibrocompactage, comme le compactage dynamique, s’effectue suivant une grille
prédéterminée qui couvre tout le site de compactage. Cependant, au lieu d’utiliser un
quadrillage, on préfère se servir d’une grille constituée de triangles équilatéraux. La distance
entre les croisements de la grille varie généralement de 2,5 à 3 m; une distance supérieure à
3,5 m peut diminuer considérablement l’efficacité du procédé. A l’aide de la grue, on amène
le vibrateur au-dessus d’un croisement et on le laisse s’enfoncer verticalement dans le sol sous
l’effet de son propre poids, des vibrations qu’il émet et d’un jet d’eau ou d’air comprimé
projeté à partir de l’orifice situé à sa base. Si la pénétration du vibrateur est supérieure à 10 m
ou si le sol est raide, on doit nécessairement utiliser un jet d’eau ; on parle alors de
pénétration par lançage d’eau.
Le vibrateur doit descendre dans le sol à une vitesse de3 à 6 mètres par minute. Lorsqu’il a
atteint la partie inférieure du dépôt de sol à compacter, on le remonte lentement, à une vitesse
moyenne d’environ 0,3 mètres par minute. Les vibrations produites au cours de la remontée
ont comme effet d’arranger les particules de sol en une structure beaucoup plus dense dans un
rayon pouvant s’étendre de 1,5 à 4 m : c’est le rayon d’influence du vibrateur. Le vide qui se
forme le long du vibrateur est rempli avec du gravier.
Durant la remontée du vibrateur, on contrôle l’homogénéité du compactage en mesurant en
continu la consommation d’électricité. On procède aussi à des essais de chantier pour vérifier
le degré de compacité du sol. Les essais couramment utilisés sont les essais de pénétration
standard et statique ainsi que l’essai pressiomètrique. De préférence, on effectuera les essais
aux endroits où on est susceptible de rencontrer les degrés de compacité les plus faibles, c’est-
à-dire au centre des triangles qui forment la grille.
Le vibrocompactage ne s’emploie généralement qu’avec les graviers et les sables contenant
moins de 20% de particules passant le tamis de 80µm. Dans ces sols, il permet d’atteindre un
indice de densité relative égal à 70% ; dans les sables propres, il peut faire grimper cet indice
à plus de 90%. C’est une technique qui permet de compacter facilement un dépôt de sol de 8
à 10 m d’épaisseur et même, dans certains cas, de 30 m d’épaisseur.
Le vibrocompactage convient particulièrement aux projets dont la superficie est restreinte, par
exemple le compactage en profondeur des fondations de bâtiments et de réservoirs ou
l’amélioration des fondations déjà existantes de remblais ou de toute autre construction. On

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s’en sert aussi pour stabiliser les dépôts de sable susceptibles de se liquéfier dans les régions
où le risque de séisme est élevé.

VII PORTANCE

La portance d’un sol est une caractéristique importante pour le dimensionnement des
chaussées. Elle est définie par :
- le coefficient CBR
- le module de réaction Ks
- le module de compressibilité ME
Le coefficient CBR peut être déterminé au laboratoire ou au chantier.
Les modules de réaction Ks et de compressibilité ME sont déterminés à partir de l’essai de
charge à la plaque.

VII.1 Le coefficient CBR

Le coefficient CBR se définit comme étant le rapport exprimé en % entre les pressions
produisant un enfoncement donné d’un poinçon standard dans le matériau étudié d’une part et
dans un matériau standard d’autre part.

VII.2 Détermination du CBR au laboratoire

L’essai CBR consiste à poinçonner un matériau dans un moule à l’aide d’une presse.
L’aire du poinçon et la vitesse de poinçonnement sont normalisées (19,35 cm2 & 1,27
mm/min respectivement).
Pour confectionner le moule, on utilise le poids volumique maximum sec et la teneur en eau
optimale obtenus à partir de l’essai de compactage Proctor.
Pour obtenir l’évolution du CBR en fonction du poids volumique sec, on fait varier l’énergie
de compactage (on utilise 3 moules compactés respectivement avec 10, 25 et 55 coups de
marteau)
Une fois le moule rempli de matériau compacté (avec sa plaque de base et les anneaux de
surcharge) et positionné sur la presse (le poinçon doit être centré dans l’ouverture des anneaux
de surcharge et en contact avec la surface supérieure du matériau), il suffira de lire les charges
appliquées sur le matériau à différents enfoncements (0,5 ; 1,0 ; 1,5 ; 2,0 ; 2,5 ; 3,0 ; 4,0 ; 5,0 ;
7,5).
On trace par la suite les courbes de poinçonnement (enfoncement en mm Vs Contrainte en
Kg/cm²) à partir desquelles on détermine les valeurs correspondantes à des enfoncements de
2,54 et 5,08 mm.
Le coefficient CBR est ainsi calculé :
- CBR à 2,54 mm d’enfoncement = 100* contrainte appliquée / 70,3
- CBR à 5,08 mm d’enfoncement = 100* contrainte appliquée / 105,1

Le coefficient CBR est le plus élevé de ces deux valeurs.

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